suivi des pesticides utilises en milieu urbain lexperimentation de vezin-le-coquet juin 2003
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SUIVI DES PESTICIDES UTILISES EN MILIEU URBAIN
L’EXPERIMENTATION
DE VEZIN-LE-COQUET
Juin 2003
Rappel : quels pesticides et pour quels usages par les communes?
(données 1997)
Part des différents types de pesticides utilisés (sans Rennes)
Herbicides96%
Fongicides 2%
Insecticides2%
Herbicides
Fongicides
Insecticides
Répartition des herbicides par secteur
14%
17%
63%
2%4% terrains de sport
massifs arbustes,fleurspelouses
voiries
autres
Un contexte d’évolution des pratiques
des pratiques plus raisonnées : une première étape
Une étude pour mieux connaître la responsabilité des usages non agricoles
Source : étude diagnostic du syndicat du bassin de la Flume
L’étude de suivi qualité de 2001 montre une contamination importante du BV de la Flume par les désherbants utilisés en milieu urbain.
Du printemps à l’été, la rivière se charge en glyphosate avec des concentrations de plus en plus fortes de l’amont à l’aval (de 0,12 à 0,81 µ/l en juin 2001).
LE SOUS-BASSIN DE LA ROSAIS DANS LE BASSIN VERSANT DE LA FLUME
L’urbanisation et les infrastructures routières ou ferrées constituent des zones imperméables particulièrement sensibles du point de vue du transfert de désherbants vers les cours d’eau.
Vezin-le-
Coquet
Source : étude diagnostic du syndicat du bassin de la Flume
RESULTATS DE TROIS ANNEES DE SUIVI DU SOUS-BASSIN DE LA ROSAIS (2000-2002)
Le suivi couvre l’essentiel de la zone urbaine :
• En amont et en aval
• A l’exutoire du centre bourg
• A la sortie d’un lotissement
• A la sortie du terrain de sports
• Un petit bassin versant de 340 ha
• Un réseau pluvial bien structuré de part et d’autre du ruisseau
évaluer l’impact des changements de pratiques sur la qualité de l’eau
Un site témoin de référence pour l’ensemble des communes de l’agglomération
OBJECTIFS RECHERCHES
mesurer la part de pollution par les pesticides imputable aux usages urbains (commune et particuliers)
mettre au point un plan et des pratiques de désherbage et de non-désherbage adaptés
PROTOCOLE DE PRELEVEMENTS
des prélèvements manuels aux différents points opérés par les employés communaux
un ordre des prélèvements suivant la réponse des zones d’études vis à vis du ruissellement
un seuil pluviométrique pour déclencher la campagne de prélèvements (4 mm)
des prélèvements ciblés en fonction des périodes de traitement connues (commune) ou supposées (particuliers)
Une étude engagée dans un contexte d’évolution du désherbage communal
• En 1999 : la commune passe du désherbage des voiries « en plein » à un désherbage par « taches » localisées sur les plantes à éliminer (avec glyphosate et lance Nomix). Le suivi de 2000 enregistre l’impact de cette nouvelle pratique qui contribue à réduire les flux polluants
• En 2001 : dans le centre bourg, suite aux résultats de 2000, la commune remplace le désherbage ponctuel par du désherbage thermique et manuel (maintien du « ponctuel » ailleurs sauf dans le lotissement témoin non traité)
L’évolution du désherbage communal (suite)
• Les pelouses publiques sont désherbées sélectivement jusqu’en 2002 (2 4 D, 2 4 MCPA, MCPP…)
• Une partie des massifs floraux sont désherbés avec un antigerminatif (isoxaben, oryzalin)
• Le terrain de sport est désherbé sélectivement en 2000 et 2002
AMONT : résultats 2000 2001
• Apports faibles mais réguliers de diuron : usage non agricole
• Présence saisonnière d’atrazine avec un pics de 5, 6 et 10 µg/l en et d’autres désherbants agricole (Isoproturon…)
• du Glyphosate de juillet à septembre, jusqu’à 2 µg/l en juillet d’origine agricole et non agricole
POINT N°5 : AMONT
0,2
0,1
1,2
0,4
0,2
0,040,02 0,03 0,03 0,02
0,15
2 1,4
0,030,05
0,030,09
0,050,03
5,6
0,05 0,060,040,03
0,040,030
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
29/03/00 30/03/00 03/04/00 14/04/00 09/05/00 10/05/00 07/07/00 25/07/00 27/07/00
Date de prélèvement
mg
/l
Glyphosate
Diuron
Atrazine
IPU
POINT N°5
0,6
1,2
0,02
0,12
0,38
0,110,080,1
0,02 0,03
10
0,05 0,03
0,42
0,02 0,03
0,060,040,05
1,7
0,02
0,12
0,02
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
03/05/2001 09/06/2001 04/07/2001 12/07/2001 13/07/2001 13/09/2001 08/11/2001
Date de prélèvement
mg
/l
Glyphosate Diuron
Atrazine DEA
IPU
CENTRE BOURG : résultats 2000 – 2001 - 2002•Pics de glyphosate (51µg/l) et juillet (180 µg/l) suite à des traitements ponctuels par la commune. •3,7 µg/l début mai et de 3,3 début juillet :particuliers.• La présence récurrente de diuron est le fait des particuliers.
POINT N°1
0,48
0,2 0,19
0,040,08
0,240,21
0,16
3,76,6
51
3,3 3,2
180
0,13
0,22
0,27
0,34
0,080,07
0,030,06 0,06
0,06 0,060,03 0,03
0,16
0,1
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
24/03/00 29/03/00 09/05/00 10/05/00 07/07/00 25/07/00 27/07/00
Date de prélèvement
g/l
Glyphosate
Diuron
Atrazine
DEA
IPU
Aminotriazole
Chlortoluron
18 au 21/07 :
désherbage ponctuel
foliaire sur voirie
(Nomix)
Désherbage ponctuel foliaire sur
voirie (Nomix)
POINT N°1
0,2
1 1
0,7
0,16
0,05 0,04
0,15
0,03
2,828
0,050,020,02
0,070,06
0,13
0,03 0,05 0,02
0,2
0,1
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
03/05/01 04/07/01 12/07/01 13/07/01 13/09/01 08/11/01
Date de prélèvement
g/l
Glyphosate Diuron
Atrazine DEA
IPU 2,4 D
Point N°1
0,2
0,4
1,1
0,4
0,9
0,5
1
0,1 0,11
0,070,04
0,20,2
0,30,3
0,4
0,59
0,070,06
0,17
0,110,08
0,35
0,040,02
0,020,03
0,20,24
0,15
0,3
0,9
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
20/02/02 27/05/02 05/07/02 09/07/02 31/07/02 26/08/02 01/10/02
Date de prélèvement
g/l
Glyphosate AMPA Diuron
Atrazine DEA Isoxaben
Oryzalin IPU 2,4 D
Traitement massifs Isoxaben, Oryzalin, dans centre bourg 11/ 07 :
désherbage ponctuel talus
plantés au 2,4 D
•Arrêt des traitements communaux : teneurs glyphosate réduites par rapport à 2000. • Pic en septembre (28 µg/l) : désherbage pratiqué par les particuliers durant l’été.•2-4 D en avril et en septembre, sans doute d’origine urbaine (pelouses)•Toujours moins de glyphosate •Des désherbants sélectifs (isoxaben et l’oryzalin sur massifs) retrouvés en février suite au traitement des massifs floraux. • Idem pour le 2-4 D (0,9 µg/l en août)
LOTISSEMENT DES BRUYERES : résultats 2002Rappel : la commune n’intervient plus depuis l’année 2000. Les molécules détectées proviennent des
désherbages par les particuliers.
• Comme en 2000 et 2001, ces résultats montrent l’impact du désherbage chimique par les particuliers : pic de 79 µg/l de glyphosate en 2002 (3,2 en 2000 et 1,1 en 2001) et présence de son métabolite l’AMPA. Cet impact se prolonge jusqu’en octobre 2002.
Point N°2
0,2 0,2
1
0,1 0,1
0,2
5,46,8
1,1
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
27/05/2002 05/07/2002 31/07/2002 26/08/2002 01/10/2002
Date de prélèvement
mg
/l Glyphosate
AMPA
79
TERRAIN DE SPORT : résultats 2000 et 2002
• Les utilisés par la commune Transfert massif de désherbants sélectifs gazon : plus de 600 µg/l de MCPP et de MCPA (pluie consécutive à l’application et effet drainage)
POINT N°3
0,5
2,6
690 660
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
23/03/2000 24/03/2000 25/03/2000 29/03/2000 30/03/2000 03/04/2000 14/04/2000 09/05/2000 10/05/2000 07/07/2000 25/07/2000 27/07/2000
Date de prélèvement
mg
/l
Glyphosate
2,4 D
MCPA
MCPP13/04, désherbage sélectif
gazon : 2,4-MCPA, MCPP, dichlorprop
Point N°3
0,2
95
36
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
20/02/02 01/03/02 27/05/02 05/07/02 09/07/02 31/07/02 26/08/02 01/10/02
Date de prélèvement
g/l
2,4 D
MCPA
Fluroxypyr
Le 16/08, fluroxypyr + clopyralid + 2,4 MCPA
•Nouvelles fortes concentrations de désherbants sélectifs : 95 µg/l de MCPA et 36 µg/l. de Fluroxypyr. • La plus faible concentration par rapport à 2000 montre l’importance des délais entre le traitement et la pluie : nécessité de consulter la météo à 7 jours
AVAL DE LA ROSAIS : résultats 2000-2001-2002Présence de toutes les molécules utilisées par la commune et les particuliers avec dilution
•Glyphosate et diuron détectés à chaque prélèvement et à des teneurs importantes. Pic de glyphosate (44 µg/l) le 25 juillet Le MCPA et MCPP en avril proviennent du terrain de sport• l’oxadiazon (0,16µg/l en juillet) provient des allées sablées traitées fin juin.
POINT N°4
0,5
0,14 0,15
0,2
0,02
0,7
0,03
0,6
0,09
2,41,3 2,6 1,22,1
4427,5 1,3
0,87
0,11
0,22
0,02
0,07 0,070,1
0,030,06 0,09
0,02 0,05 0,050,01
0,01
0,03 0,060,03
0,1
0,020,04
0,16
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
29/03/2000 03/04/2000 14/04/2000 09/05/2000 10/05/2000 07/07/2000 25/07/2000 27/07/2000
Date de prélèvement
mg
/l
Glyphosate
Diuron
Atrazine
DEA
IPU
Aminotriazole
MCPA
Chlortoluron
MCPP
Oxadiazon
POINT N°4
0,5
0,1
0,3
0,6
0,5
1,1
0,04 0,05
0,29
0,37
0,080,070,1
0,04 0,020,03
0,2
1,1 26
0,140,15
0,09
0,040,03
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
03/05/01 09/06/01 04/07/01 12/07/01 13/07/01 13/09/01 08/11/01
Date de prélèvement
g/l
Glyphosate
Diuron
Atrazine
DEA
IPU
Aminotriazole
•Glyphosate et diuron à des teneurs moindre qu’en 2000. •pic de glyphosate de 26 µg/l le 13/09 : idem centre bourg à la même date.
•Baisse de glyphosate confirmée. •pic de glyphosate de 26 µg/l le 13/09 : idem centre bourg à la même date. •concentration non négligeables de désherbants sélectifs des pelouses (2-4 D, MCPP, MCPA) ou des massifs (isoxaben et oryzalin).
Point N°4
0,3
1
0,9
0,6
0,2
0,1
0,4 0,4
0,6 0,6
0,4
0,66
0,2
0,53
0,060,02
0,1
0,21
0,9
0,3 0,3
0,10,1
7,52,5 2,9
0,2 0,20,24
0,15
0,22
0,38
0,090,07
0,14
0,040,030,05
0,10,13
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
20/02/02 01/03/02 27/05/02 05/07/02 09/07/02 31/07/02 26/08/02 01/10/02
Date de prélèvement
g/l
GlyphosateAMPADiuronAtrazineDEAIsoxabenOryzalinIPU2,4 DMCPAMCPP
Conclusions de l’étude
L'impact du désherbage des voiries, trottoirs et allées
En 2000, la commune réduisait les traitements au profit de désherbages localisés des voiries (par tâches). Malgré cela, des concentrations importantes d’herbicides ont été retrouvées à la sortie du bourg :
pic de 180 µg/l de glyphosate en
mai 2000
L'impact du désherbage des voiries, trottoirs et allées (suite)
Les années suivantes, la commune cesse le désherbagechimique des voiries du centre bourg. Les concentrations de glyphosate sont moindres et proviennent pour l'essentiel des particuliers :
28 µg/l en septembre 2001 1,1 µg/l en 2002
L'impact du désherbage des autres voiries, trottoirs et allées (suite)
Hors centre bourg, la poursuite des désherbages chimiques ponctuels de la voirie (auxquels s’ajoutent ceux des particuliers) se traduit par la présence régulière de glyphosate au point aval, peu après chaque traitement communal :
44 µg/l en mai 2000
26 µg/l en septembre 20017,5 µg/ en juillet 20020,16 µg/ d’oxadiazon en 2000
L'impact du désherbage des particuliers
Le traitement des abords de la maison se traduit par la présence régulière dans l’eau de diuron (non utilisé par la commune) mais surtout de glyphosate :
79 µg/l de glyphosate en sortie du lotissement des Bruyères en 2002 dont l’impact se fait sentir pendant plus de 3 mois, jusqu’en aval
L'impact des traitements des pelouses et du terrain de sport
Peu après l'application de désherbants sélectifs pour pelouse, le terrain de sport draîné relargue massivement les produits utilisés sous l’effet des pluies :
plus de 600 µg/l de MCPA et MCPP retrouvés en 2000 après une pluie le lendemain du traitement, 95 µg/l en 2002, 10 jours après l’application
…des traces des traitements sélectifs réalisés par la commune, les entreprises d’espaces verts ou les habitants sont retrouvées dans l’eau aux différents points de suivi à des valeurs non négligeables.
Sur d'autres surfaces : pelouses, massifs de fleurs…
Ce qu’il faut retenir…
Espaces urbains = zones à risques
Les herbicides totaux (glyphosate, diuron) appliqués par les communes et les habitants sur des surfaces imperméables (rues, trottoirs, allées, terrasses...) sont rapidement et massivement transférés vers les rivières lorsqu'il pleut.
Le désherbage chimiquedit «raisonné»
n’est pas une solution suffisante Les applications d'herbicides, même minimes, posent problème compte tenu du ruissellement et de l'absence de biodégradation en milieu urbain.
Quelles solutions demain?• Aller vers l’arrêt quasi général de l’usage des désherbants en zone urbaine • Les remplacer par des solutions telles que : - des techniques alternatives - l’acceptation des herbes spontanées, à l’instar de nos voisins européens • Penser à l’entretien dès le stade de la conception des espaces pour mieux vivre avec les herbes sauvages
Quelles solutions demain? (suite)
• Structurer, organiser, rendre cohérent la politique de non désherbage et de désherbage dans le cadre d’un plan communal • Mobiliser, responsabiliser la population
La portée de l’étude
Des connaissances acquises sur les transferts en milieu urbain
De nouvelles stratégies à mettre en en place pour les zones urbaines
Les pratiques des acteurs publics mieux encadrées
L’obligation de réaliser des plans de désherbage communaux
Les prescriptions du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE Vilaine)
2000-2006 Une évolution spectaculaire des pratiques communales- Baisse généralisée des
utilisations de pesticides
- Applications localisées à des zones réduites (cimetières…)
- large utilisation des alternatives en désherbage et paillages (valorisation des DV)
Quelques chiffres :
Pour 14 communes
(en litres de glyphosate)
2000 : 1 108 l
2006 : 93 l
Des quantités divisées par 10 en moyenne !
- Objectif zéro phyto parfois atteint ou en voie de l’être
Enfin une nouvelle réglementation applicable à tous !- L’arrêté préfectoral de
restriction dans l’espace des usages pris en Ille-et-Vilaine et étendu à la Bretagne
- L’arrêté interministériel du 12 septembre 2006
Complètent les arrêtés de restriction dans le temps applicables à certaines substances (diuron : 1998 et 2002)
La nécessaire sensibilisation des professionnels et du grand public
La charte « jardiner au naturel, ça coule de source
Avec les enseignes de jardinage
Un prix national et une démarche qui fait référence
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