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Article and interview in AGEFI, Geneva, Switzerland, 27 November 2009

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Page 1: Article re taxation of hedge fund managers in Switzerland

SUISSEvendredi 27 novembre 20094 SUISSEPAGE

Les solutions pour attirer les hedgesLe cadre fiscal suisse doit être amélioré. Mais d’intéressantes structures d’optimisation sont déjà reconnues par les autorités fiscales.

SÉBASTIEN RUCHE

La vague d’arrivées de gérants dehedge funds à Genève tarde à seconcrétiser. Même avec l’arrivée ré-cente de BlueCrest, qui s’est ajoutéà la vingtaine de hedge funds ve-nus en Suisse depuis deux ans, Ge-nève n’accueille toujours que 2%de l’industrie alternative.Bien loin de la déferlante qu’étaientsupposé lancer le relèvement del’imposition des gérants auRoyaume-Uni dès avril (jusqu’à51,5%) et le renforcement prévi-sible de la réglementation dansl’Union européenne. Bien loinaussi d’offrir la diversification tantsouhaitée par la place financière.«La volonté de quitter Londres estbien présente, mais la Suisse n’enprofite pas pleinement car son ca-dre, notamment fiscal, doit êtreamélioré», avertit Thierry Boitelle,qui s’exprimait lors d’une confé-rence d’Academy & Finance orga-nisée hier à Genève. Fiscaliste chez

Altenburger à Genève, ThierryBoitelle conseille en moyenne cha-que mois deux gérants alternatifsdans leur délocalisation vers laSuisse. Selon lui, les autorités suis-ses ont raté des opportunités surtrois plans. Le private equity, tout d’abord, n’apas été suffisamment favorisé: lessocari – sociétés à capital risque –ne peuvent exister que dans uncontexte national. Le traitement fis-cal des «carried interest» et des ho-noraires de performance, ensuite,n’est pas assez attractif. Selon le pro-jet de circulaire de septembre 2008sur le traitement fiscal des rému-nérations des gérants de l’alterna-tif, élaboré par le groupe de travailcréé par l’Administration fédéraledes contributions (AFC), l’Associa-tion suisse des banquiers (ASB) etla Swiss Funds Association (SFA),les gains en capital des gérants del’alternatif sont considérés en prin-cipe comme une rémunération etimposés de façon ordinaire alors

que Londres ou New York offrentdes taux d’imposition réduits (lirel’interview ci-dessous). Enfin, l’im-pôt anticipé et les droits de timbreempêchent l’exonération de fondsd’investissement suisses (et font lafortune de la place financièreluxembourgeoise…).La bonne nouvelle est que dans lapratique, d’importants aménage-ments sont possibles, en particulierà Genève. Et ce texte reconnaît ex-plicitement trois structures (voir ci-dessous)propres à améliorer le trai-tement fiscal des gérants de fonds,«qui ne viendront pas à Genèvepour subir un taux d’imposition de45% et un impôt sur la fortune», re-prend Boitelle.Le «fonds avec des dettes ou du ca-pital spécial» permet aux gérantsde toucher un carried interest oudes performance fees sous formede gain en capital exonéré avec uneparticipation au capital nominal àhauteur de 20% sans coûts prohi-bitifs. Faiblesse: les gérants qui veu-

lent immigrer ont déjà des structu-res avec un modèle différent. Autre option, l’investissement endeux étapes: une société dominéepar les gérants, direction du fondspar exemple, souscrit une classespéciale qui donne droit aux per-formance fees ou au carried inte-rest, potentiellement imposés demanière privilégiée. Dans ce cas,il est intéressant de baser la direc-tion du fonds et d’autres activitésessentielles hors de Suisse, pour al-louer des honoraires à l’étranger. La structure des fonds étrangers,enfin: les fonds et ses structuresprincipales sont à l’étranger et dé-lèguent certaines tâches à des per-sonnes ou entités en Suisse. Intérêt:allouer un maximum d’activités àdes sociétés basées dans des juridic-tions à faible fiscalité. D’autres solutions plus spécifique-ment adaptées aux gérants dehedge funds passent par exemplepar la création d’un bureau de re-présentation ou d’une succursale

en Suisse, d’un «limited partner-ship» à Guernesey ou Malte.Par ailleurs, la circulaire no 24 del’AFC du 1er janvier 2009 consti-tue un assouplissement très impor-tant sur la gestion effective deshedge funds et d’autres entités offs-hore: «si la surveillance d’un fondsétranger est statutairement assuréedepuis l’étranger - le conseil d’ad-ministration doit être majoritaire-ment composé de non-résidentssuisses et se réunir hors de Suisse -et que la banque dépositaire est ba-sée à l’étranger, la gestion et l’admi-nistration du fonds est possible de-puis la Suisse», rappelle JacquesLeuba, de la Banque Heritage. C’estun grand pas dans la directiond’une «Investment ManagementExemption» comme elle existe auRoyaume-Uni, mais reste qu’enl’absence d’explications plus préci-ses et de jurisprudence, il est forte-ment recommandé d’obtenir destax rulings au préalable, conclutThierry Boitelle.�

Source: Altenburger

LES STRUCTURES AUTORISÉES PAR LE PROJET DE CIRCULAIRE DE SEPTEMBRE 2008 DU GROUPE DE TRAVAIL DE L’AFC, DE L’ASB ET DE LA SFA

Fonds avec des dettes/capital spécial Investissement des gérants en deux étapes Structures des fonds étrangers

Directiondu fonds

Actionnaire

Contratde travail

Gérant Autresinvestisseurs

Capitalnominal

80%20%Gestion

Fees

Prêtsou capital

spécial

Dividendes

100% actionsGérant

Fonds

Capitalnominal

Capital ou contrat spécial

Performances fees ou carried interest

Directiondu fonds

Autresinvestisseurs

Fonds

Gérantd’investissement

suisse

Conseils

Fees

Directiondu fonds étranger

Investisseurs(gérants et tiers)

Gestion

Fees

Fondsétrangers

Quelles actions doit mener laSuisse pour attirer les gérants dési-reux de quitter le Royaume Uni?Thierry Boitelle,fiscaliste chez Alten-burger: Tout d’abord lancer un dé-bat politique sur l’introduction defonds exonérés d’impôts en Suisse.Or tant que l’impôt anticipé est enplace - et la Suisse y est très attachée,ce ne sera pas possible. L’autre pro-blème concerne la taxation desgains en capitaux et les honorai-res liés à la performance par les gé-rants alternatifs, qui sont en prin-cipe taxés ordinairement commedes revenus professionnels enSuisse, alors que le Royaume-Uniou les Etats-Unis accordent destaux privilégiés proches de 15% à20%. A Genève, le taux d’imposi-tion maximal atteint 45%. Mais lechantier le plus crucial concernel’Europe. La Suisse doit négocieravec l’UE pour que les fonds super-visés ou gérés en Suisse soient re-connus sur le marché européen,tout en continuant à offrir des fondsnon réglementés.

Mais avec l’actualité récente, laSuisse ne semble pas en positionde force pour négocier.Peut-être, mais l’opportunité estbien présente. L’UE est prête à né-gocier et souhaite un accord cadreavec la Suisse, plutôt que de conti-nuer dans la voie bilatérale. Bruxel-

les veuten particulier la coopérationde Berne concernant une nouvelledirective européenne sur la fiscalitéde l’épargne, que l’UE veut élargirpour inclure les dividendes et les per-sonnes morales. De même, la Suissesera très probablement amenée àfaire des concessions sur sa fiscalitécantonale, qui sera à nouveau dis-cutée le 2 décembre lors de la pro-chaine réunion de l’ECOFIN àBruxelles. Donc idéalement, si laSuisse coopère sur la future directiveet fait des concessions sur la fisca-lité cantonale, elle sera en positiond’obtenir en échange le libre accès aumarché européen pour les fonds,mais aussi pour d’autres activitéscomme l’assurance, la réassuranceou même la banque privée.

Mais lier les dossiers comme vousle recommandez serait contraire àl’approche suisse.C’est justement le moment de trou-ver un accord cadre. Le développe-ment de l’échange d’informationsentre pays constitue un avantagepour la Suisse. Dans le passé, l’ab-sence d’échange d’informations of-frait un argument aux Européenspour refuser d’ouvrir leur marchéaux entreprises suisses. Or cet ar-gument n’est plus valable doréna-vant. Cette situation devrait trou-ver un dénouement courant 2010.

INTERVIEW: SR

«Négocier autrement avec l’UE»Les dangers de la directive européenneMATHILDE FARINE

«La Suisse souffre de ne pas faire partie de l’Unioneuropéenne.» Pour Alexandre Col, responsable dudépartement fonds d’investissement de la Banqueprivée Edmond de Rothschild, cette absence est ca-tastrophique pour les gérants de fonds de fonds al-ternatifs, qui subiront les changements de la régu-lation européenne dans ce domaine. «Nous devonsfaire comprendre aux autorités l’importance de l’en-jeu: si elle est appliquée telle quelle, la directive eu-ropéenne pourrait entraîner la délocalisation de cer-taines sociétés de gestion», a poursuivi l’expert, invitéà une table ronde organisée par Pricewaterhouse-Coopers (PwC) mercredi à Genève. Autre handi-cap, il manque aux gérants alternatifs suisses un vé-ritable intermédiaire qui soit capable d’agir commeun lobbyiste, au-delà des simples prises de positionde la Swiss Funds Association (SFA), regretteAlexandre Col. «Les acteurs suisses peinent à seregrouper pour représenter leurs intérêts. Lesfonds de fonds n’ont pas les mêmes intérêts queles autres fonds.»Car la directive sur les gérants actifs dans l’alterna-tif (AIFM), formulée dans le but de protéger l’in-vestisseur, prévoit entre autre une sorte de passeporteuropéen pour les fonds. Une fois enregistrés dansun pays membre, les véhicules pourraient être dis-tribués dans toute l’Union. Une facilité à laquelleles fonds suisses n’auraient accès qu’à certaines condi-tions, comme le traitement réciproque des produitseuropéens. Mais, même lorsque les critères sont rem-plis, les fonds domiciliés en Suisse devront attendreun délai de trois ans. Cependant, la directive, déposée en avril dernier, asuscité de vives réactions au sein de l’Union euro-

péenne. Notamment par le simple fait qu’elle metdans le même panier des industries (hedge funds,private equity, fonds immobiliers…) dont la gestiondu risque n’est pas identique. La présidence suédoisede l’UE a, de son côté, proposé une version rema-niée du texte le 12 novembre dernier qui assouplitcertaines exigences de la directive. Mais le texte serasans doute encore modifié par le Parlement et leConseil européens, a précisé Peter de Proft, prési-dent exécutif de l’EFAMA (European Fund and As-set Management Association). L’expert recommandetoutefois de se baser sur ce texte de compromis quiinclut les demandes de l’industrie. Une manière d’atténuer les effets pervers éventuelsde la directive passe par le maintien de bonnes re-lations avec l’Union européenne, afin de pouvoirprofiter du même traitement de faveur que les Etats-Unis. «Il est évident que les Américains, qui res-tent encore discrets, vont exercer certaines pres-sions», a affirmé André Keijsers, responsable de lacommunication et de la stratégie d’entreprise chezGottex Fund Management. Reste que de nombreux acteurs ne voient pas d’au-tres solutions qu’une implantation en Europe, pro-bablement à Londres, malgré des inconvénients enmatière de taxation. Avant de nuancer: pour l’heure,il est trop tôt pour prendre des mesures puisque l’onne connaîtra pas le texte définitif avant plusieursmois. Mais le changement de réglementation at-tendu crée une incertitude qui n’est agréable ni pourles clients ni pour les sociétés de gestion, déplorePhilippe Bens, président exécutif de CACEIS Fast-net (Suisse) à Nyon. Qui conclut en rappelant qu’il«ne faut pas négliger les capacités d’innovation del’industrie». Elle trouvera sans doute des moyens des’adapter au nouvel environnement.�

Oberson: «Je ne suis pasfan de Rubik»Le projet d’impositionanticipée des fondsoffshores serait complexeà mettre en oeuvre etinduirait des différencesde traitement entre pays,estime le fiscaliste.

«La Suisse s’est endormie et estrestée accrochée à quelques avan-tages compétitifs comme le secretbancaire, les forfaits fiscaux ou lesstatuts spéciaux», regrette XavierOberson. L’avocat genevois s’ex-primait mercredi soir dans uneconférence intitulée «Genève,quel avenir après les banques?»,organisée à Genève par la JeuneChambre Internationale, et à la-quelle ont également participé leconseiller d’Etat François Long-champ, Adrienne Corboud Fu-magalli, vice-présidente pour l’in-novation et la valorisation del’EPFL, et Jill Székely, cadre ban-caire. (Une conférence dont laconclusion a été: Genève après lesbanques?... Les banques!) Or le vent a tourné, a poursuiviXavier Oberson, qui recom-mande fortement aux autoritéssuisses d’anticiper l’avenir et derevoir un système pénalisé parl’impôt anticipé, l’impôt sur la for-tune ou le droit de timbre, troiséléments jugés «dépassés».S’il voit un avenir «énorme» pourla Suisse dans la gestion privéeglobale et légale, nécessitant inno-vation et ingénierie financière,l’avocat doute en revanche de lapertinence du projet Rubik. Laperception par les banques suis-ses d’un impôt anticipé et libéra-toire sur les fonds déposés par laclientèle non résidente serait «ex-trêmement complexe à mettre enapplication dans les faits, car cha-que banque devrait posséder unexpert fiscal pour chaque pays derésidence de sa clientèle offshore».Autre risque, celui de créer des dis-tinctions entre les partenaires dela Suisse: «on pourrait aboutir àdeux systèmes, avec Rubik pourles pays qui l’accepteraient, etl’échange d’information pourceux qui l’auraient refusé».Interrogé sur de possibles alterna-tives à Rubik, Xavier Oberson re-lève les qualités du système actueld’échange d’informations sur de-mande, qui devra être tenu le pluslongtemps possible, alors que lesystème fiscal mérite une moder-nisation. (SR)

VONTOBEL: SIX enquêteLa Bourse suisse SIX Swiss Ex-change va examiner le rapport an-nuel 2008 de la banque Vontobel.Son organe de régulation, SIX Ex-change Regulation, soupçonne l’éta-blissement privé de violation des rè-gles concernant la publication desdirectives en matière de gouver-nance d’entreprise. L’ouverture del’enquête fait suite à un contrôlealéatoire sur les rapports en matièrede gouvernance d’entreprise des so-ciétés cotées à la Bourse suisse, a pré-cisé hier SIX. – (ats)