atelier labelbio
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Intervenant
Katia Merten-LentzAvocat associé, Keller and Heckman LLP
Intitulé de l’atelier – Franklin Gothic Medium 10 italique
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Le bio en 2015
• Expansion du marché des produits biologiques (x4 depuis 1999), alors que les surfaces dédiées à la production biologique n’ont que doublées
• Ainsi, malgré les 500 000 hectares de terres bio cultivées chaque année, la demande reste supérieure à l’offre dans l’UE ( recours aux importations)
• Montée en puissance des préoccupations environnementales, éthiques, sociales et sanitaires
• Les produits bio représentent un chiffre d’affaires annuel de plus de 20 milliards d’euros par an
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Evolution de la règlementation du bio en Europe
1991 :1er acte législatif européen relatif au bio dans le cadre de la réforme de la PAC
-> Règlement 2092/912010 :
Apparition de « l’Eurofeuille »
L’agriculture biologique est encadrée depuis peu, et son régime juridique n’a été actualisé qu’à une seule occasion
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La règlementation actuelle du bio en Europe
Un bio européen ou 28 bio nationaux ?
Cadre juridique actuel :
Règlement 834/2007 relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques
+ 2 règlements d’exécution de la Commission :• Règlement n°889/2008 sur les modalités d’application de la
production biologique, l’étiquetage et les contrôles• Règlement n°1235/2008 sur le régime d’importation des
produits bio
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La règlementation actuelle du bio en Europe
Insuffisante harmonisation des règles applicables : pas de définitions claires de certaines règles, donnant lieu à des interprétations différentes selon les EM.
Exemple : détermination du temps pendant lequel les parcours utilisés par les volailles doivent rester vides entre deux cycles d’élevage : s’échelonne de 14 jours en Bulgarie à 60 jours au Danemark
Défaillance des contrôles, pas d’harmonisation sur la mise en œuvre des contrôles
Exemple : méthodes d’analyse des résidus de substances non autorisées non harmonisées entre les EM, voire entre les organismes de contrôle d’un même EM
Lacunes du régime d’importation : pas de suivi une fois l’équivalence acquise
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Une révision et une actualisation nécessaires
Règles complexes + manque d’harmonisation + manque de garanties des produits bio importés
Distorsions de concurrence dues à la multiplicité des dérogations Pas de réelle signification du label bio européen
Contexte de la récente réforme de la PAC 2014-2020 :• Objectif de compétitivité durable permettant au secteur de la
production alimentaire d’être économiquement viable• Objectif de gestion durable des ressources naturelles
terrestres de l’UE
Réforme nécessaire du règlement bio
= ?
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Les objectifs de la révision du règlement bio
Objectif global : développer des perspectives de marché positives en bénéficiant d’une confiance accrue des consommateurs et en attirant de nouveaux producteurs
Volonté de simplification et d’allègement des contraintes et de diminution des coûts
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Etat des lieux des propositions
Les grandes nouveautés sont :
• la certification de groupe et
• l’évolution du régime des importations
Mais la Commission avait été plus loin, en proposant notamment :
• D’imposer des seuils de résidus de pesticides harmonisés,
• De moduler la fréquence des contrôles
• De supprimer la possibilité d’exploitations mixtes, avec des unités biologiques et des unités conventionnelles
En attente de la position du Parlement
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1) Règles de production
Idée générale : clarification et simplification des règles de production
Effets escomptés : • Renforcement de l’attrait du secteur • Renforcement de la confiance des consommateurs
Mesures proposées :• Rassemblement des règles de production particulières
dans une annexe du règlement• Renforcement et harmonisation des règles de production :
– Gestion globale des exploitations– Suppression des dérogations– Bien-être animal
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Gestion globale des exploitations
Proposition de la Commission :
• Fin de la mixité des exploitations à l’issue de la période de conversion
• Plus de prise en compte a posteriori de la période de conversion
Actuellement : possibilité de scinder une exploitation en unités clairement distinctes dont certaines ne sont pas gérées selon le mode de production biologique.
risques plus élevés de manquement aux règles
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Gestion globale des exploitations
Critiques de cette mesure : • Risque de dissuader les agriculteurs de se convertir à l’AB ou de
maintenir cette méthode de production
possible disparition de 25% des exploitations bio françaises et britanniques et jusqu’à 45% des exploitations espagnoles si cette mesure était mise en place.
Solution : séparation juridique des unités de production bio et conventionnelles en 2 exploitations distinctes.
Conséquence : contrôles plus difficiles (par exemple, les organismes certificateurs n’auront pas d’accès aux produits non-autorisés utilisés pour les parcelles conventionnelles)
Décembre 2014 : le Conseil décide de supprimer cette proposition de la Commission et de maintenir la mixité des exploitations
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Suppression des dérogations
Mises en place en 2007, sous la responsabilité des Etats membres, pour une durée limitée et à condition de respecter des limites strictes
• Exemple : dérogation à l’obligation d’utiliser des semences biologiques
Proposition de la Commission : suppression de la plupart des dérogations, sauf quand ces mesures provisoires sont nécessaires pour permettre à la production biologique de continuer ou de reprendre en cas de catastrophe
Exemple : suppression de la possibilité d’utiliser des poussins issus de reproducteurs non bio
Objectifs : harmonisation des règles à l’échelle européenne + renforcement de la confiance des consommateurs
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Suppression des dérogations
Enjeux de la suppression des dérogations :• Développement des intrants biologiques (semences, produits
phytosanitaires etc)• Conséquence positives de l’agriculture biologique sur l’environnement
plus visibles
Critique : implique de disposer rapidement des alternatives biologiques nécessaires, or la recherche nécessite du temps : disponibilité de ces alternatives lors de l’entrée en vigueur du règlement ?
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Le bien-être animal
Renforcement des règles relatives au bien-être animal : • interdiction de l’attache ou l’isolement des animaux d’élevage• interdiction de toute mutilation • la castration ne devient possible que dans le cadre d’une anesthésie, à l’âge le
plus approprié et par du personnel qualifié
Critique : ces mutilations sont parfois nécessaires• Au bien-être animal (coupe queue)• A la sécurité des éleveurs (écornage)• A la qualité des produits (castration, dont le recours à une anesthésie peut faire courir un
risque mortel pour certains animaux (porcs par exemple) alors que des méthodes traditionnelles d’anesthésie existent et devraient pouvoir continuer à être employées)
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2) L’amélioration du système de contrôle
Idée générale : renforcement de l’efficacité des contrôles en optant sur une approche fondée sur les risques
Effets escomptés : • Meilleure prévention des fraudes• Renforcement de la confiance des
consommateurs
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Focus sur les fraudes dans le secteur du bio
Demande croissante de produits d’origine biologique, chiffre d’affaires en constante augmentation => gains rapides + sanctions faibles
Plusieurs formes possibles :
• Vente de produits conventionnels sous label bio
• Utilisation de pesticides interdits
• Non-conformité de l’étiquetage, présentations trompeuses
• Anomalies dans les contrôles de certains organismes… Conséquence : affaiblissement de la filière, entame la confiance des consommateurs
12% de non conformités relevés dans le dernier rapport d’enquête de laDGCCRF
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L’amélioration du système de contrôle
Mesures proposées :• Texte législatif unique (règlement sur les contrôles
officiels en cours d’adoption)• Suppression des dérogations
Exemple : dérogations liées au contrôle de certains types de détaillants, ayant donné lieu à des interprétations et à des pratiques différentes difficultés supplémentaires au niveau de la gestion, de la supervision et des
contrôles • Suppression du contrôle annuel• Certification de groupe • Seuil de détection des produits ou substances non
autorisées
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Suppression du contrôle annuel
Actuellement : contrôle annuel des producteurs bio
Proposition de la Commission : possibilité, au moyen d’actes délégués, d’adapter la fréquence des contrôles les opérateurs présentant un niveau de risque faible pourront être soumis à des contrôles physiques plus espacés et/ou moins exhaustifs
Objectif : réduction des coûts pour les exploitants
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Suppression du contrôle annuel
Critiques : • nuit à la confiance des consommateurs• les cas de fraudes sont souvent commis par les
professionnels qui ne sont pas acteurs de la filières bio
Décision du Conseil du 16 juin 2015 : • Maintien du principe actuel des visites annuelles
auprès des opérateurs. • Mais dérogation autorisant à porter la fréquence des
contrôles à 30 mois pour les opérateurs qui auront respecté correctement les règles pendant 3 ans (concessions aux EM favorables à plus de flexibilité)
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Certification de groupe
Proposition de la Commission : mise en place d’un système de certification de groupe pour les petits producteurs
Objectif : réduction des coûts d’inspection et de certification et des coûts administratifs connexes
Critiques : pas de définitions claires ou de précisions sur les conditions dans lesquelles le manquement d’un des membres entrainera le retrait de la certification de l’ensemble du groupe
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Détection de produits ou de substances interdites
Actuellement : obligation générale d’éviter les substances interdites, mais pas d’harmonisation des méthodes d’analyse des résidus, des seuils de détection, et des conséquences en matière de certification de la production
conséquence : en toute hypothèse, un produit contaminé à un certain seuil pourrait être considéré comme bio dans un EM et ne pas l’être dans un autre.
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Détection de produits ou de substances interdites
Proposition de la Commission :
• Harmonisation des seuils de détection des substances non autorisées (fixés par acte délégué).
alignement sur la directive 2006/125/CE relative aux aliments pour bébés avec un seuil maximum de 0,01 mg/kg par substance non autorisée. Au-delà, interdiction de commercialisation en tant que produit bio.
• Harmonisation des mesures à prendre en cas de détection de produits ou de substances non autorisées : la Commission pourrait autoriser les EM à procéder à des paiements nationaux pour compenser les pertes subies + recours possible aux instruments de la PAC pour couvrir intégralement ou partiellement ces pertes.
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Détection de produits ou de substances interdites
Critiques : transforme l’obligation de moyen en une obligation de résultat
• Or, difficile de produire bio sans traces de substances interdites si les voisins conventionnels ne prennent pas des précautions pour éviter la contamination peut entrainer certaines parcelles bio « polluées »
• L’harmonisation des seuils de détection des résidus de substances non autorisées suppose que soient également harmonisés au niveau européen les stratégies d’échantillonnage des organismes de contrôles, les conditions de réalisation de leurs prélèvements et les méthodes d’analyse
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Détection de produits ou de substances interdites
Critiques (suite) : • L’indemnisation en cas de dépassement du seuil est prévue à condition
que le producteur ait pris « toutes les mesures appropriées afin de prévenir le risque d’une telle contamination » :
– difficulté de poser des critères pour déterminer ces mesures appropriées– pas d’évaluation du cout pour les Etats– exigence d’une autorisation de la Commission européenne– pas de définition précise des conditions de mise en cause de la
responsabilité du producteur auteur de la contamination
Décision du Conseil en juin : suppression du projet d’imposer des seuils de résidus de pesticides dont le dépassement aurait entraîné le retrait automatique du label bio (sous la pression de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Suède, des Pays-Bas et du UK)
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3) Révision du système d’importation
Règlementation actuelle : les produits bio importés dans l’UE doivent avoir été produits et certifiés selon des règles au moins équivalentes à celles en vigueur au sein de l’Union. Coexistence de 2 régimes : • Equivalence = « fait de répondre aux mêmes objectifs et de respecter les mêmes
principes par l’application de règles garantissant le même niveau de conformité ». Evaluation par la Commission. Concerne actuellement 11 pays : Argentine, Australie, Canada, Costa-Rica, USA, Inde, Israël, Japon, Nouvelle-Zélande, Suisse, Tunisie.
≠• Conformité = correspondance parfaite avec les exigences européennes, contrôle et
certification des produits par un organisme reconnu équivalent et supervisé directement par la Commission européenne
Critique : insuffisance des règles de contrôles qui crée des distorsions de concurrence et entame la confiance des consommateurs
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3) Révision du système d’importation
Idée générale : simplification du régime d’importation
Mesure proposée : le système d’équivalence unilatéral est progressivement abandonné en faveur de la conformité
les produits bio importés ne seront commercialisables en Europe que si l’ensemble des règles européennes de production bio ont été satisfaites et que tous les opérateurs ont été soumis au contrôle d’autorité et d’organismes de contrôles accrédités, reconnus et contrôlés par la Commission
Effets escomptés : concurrence plus loyale entre agriculteurs bio européens et agriculteurs bio des pays tiers
Perspective d’avenir : révision du système d’importation à l’épreuve de la conclusion d’accords commerciaux (ex : TAFTA)
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Conclusion : récapitulatif de la situation actuelle de la réforme
Les grandes nouveautés à prévoir sont la certification de groupe et l’évolution du régime des importations
Le Conseil a supprimé les propositions suivantes : imposer des seuils de résidus de pesticides harmonisés, moduler la fréquence des contrôles supprimer la possibilité d’exploitations mixtes, avec des unités biologiques et
des unités conventionnelles
Intérêt d’une procédure de révision « détricotée », alors que le bio a besoin d’une vraie harmonisation européenne ?
Critique persistante globale : régulation excessive (nombreux renvois à des actes délégués) insécurité juridique majeure pour les opérateurs
Procédure législative ordinaire = co-décision => position du Parlement toujours en attente
www.khlaw.comWashington, D.C. ● Brussels ● San Francisco ● Shanghai ● Paris
Katia Merten-LentzAvocat associé
Keller and Heckman LLP120 rue La Boétie
75008 Paris, France
Merci
Intervenants
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