bahati lukwebo jeanclaude marcourt dr … · notre tableau est la situation macro-économique de la...
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17 05/2016
2015/11/08 11:00 AM
DOSSIER GOUVERNANCE D’ENTREPRISE UNE SOCIÉTÉ CIVILE PARTICIPATIVE OU REVENDICATIVE ?
BAHATI LUKWEBO JEAN-CLAUDE MARCOURT DR DENIS MUKWEGE ANNICK PATRICIA MONGO
OKASOL PÉPÉ FELLY MANUAKU TENDAJI PAPA WEMBA
KINFOR LE CONCEPT DE L’ABBW EXPORTÉ À KINSHASA MULTIPAY, PREMIER SERVICE INTERBANCAIRE EN RDC
DOSSIER GOUVERNANCED’ENTREPRISESPUBLIQUES
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#17 03
OPTIMUM | EDITORIAL#16 OPTIMUM | EDITORIAL#17
e niveau d’essence est-il bon pour parcourir la distance entre deux villes ? Une zone de turbulence s’annonce-t-elle à l’horizon ? L’appareil garde-t-il le cap sur la destination prévue ? À l’instar du pilote, les gestionnaires des entreprises publiques doivent se baser sur les indicateurs d’un tableau de bord pour orienter leur entreprise. Quand plusieurs voyants
sont au rouge, seuls les pilotes d’expérience, habités par la passion de leur métier et ayant les bons réflexes doublés d’un courage spartiate peuvent éviter le crash assuré.
Ces indicateurs permettent au pilote de mesurer les écarts par rapport aux valeurs de référence et de réorienter en conséquence son appareil. Il doit aussi s’assurer que son copilote tout autant que l’équipage sont en éveil et concentrés sur la mission première qui est d’amener à bon port les passagers. L’allégorie illustre bien le rôle d’un gestionnaire et sa responsabilité dans la bonne gouvernance d’une entreprise publique (détenue majoritairement par l’État et exerçant une activité commerciale).
Un mauvais choix au sommet impacte négativement les résultats de ces entreprises qui ont pourtant la capacité de générer des revenus importants pour l’État tout en rendant un service de qualité à la population. Dans ce numéro, un article décrit les qualités essentielles d’un manager d’entreprise (publique) dans un monde global où règne une concurrence tous azimuts. Il doit par exemple, être capable d’anticiper, de choisir les bonnes ressources et de bien les affecter, de les motiver, de comparer les résultats aux prévisions et de se réajuster rapidement.
Les gestionnaires des entreprises publiques font cependant face à une ou deux contraintes majeures : Les ingérences politiques ou la passivité de l’État actionnaire. Vaches à lait de leurs partis politiques, ils doivent prouver leur allégeance en versant un tribut ad vitam aeternam et ils n’ont pas toujours la compétence pour piloter la performance. Les restructurations ou recapitalisations nécessaires de l’entreprise se heurtent à un mur d’indifférence dans un monde où priment les intérêts individuels.
Dans cette configuration, la situation calamiteuse des entreprises publiques congolaises est un secret de polichinelle. La grande majorité, malgré le plan de réforme du portefeuille de l’État lancé en 2008 et bouclé en décembre 2010, sont au bord du précipice. Il y a quelques tentatives de résurrection, telles que la SNEL et la SCPT dont il est question dans cette édition, mais plusieurs commandants de bord semblent avoir branché le pilotage automatique alors que leur avion se trouve dans une zone de forte turbulence.
Pour éviter à ces entreprises de piquer du nez et sortir d’un trou noir financier abyssal, il convient de se poser avec acuité certaines questions : « Comment réduire l’ingérence des pouvoirs publics dans la gestion ? Comment assurer l’indépendance des conseils d’administrations ? Quelle est la vision stratégique de chacune de ces entreprises ? Quel niveau de performances visent-elles ? Avec quels moyens humains, financiers ou organisationnels ? Quel mode de recrutement mettre en place afin d’éviter le clientélisme politique ou familial ? Quelles règles de transparence implémenter pour permettre au parlement de jouer son rôle de contrôle? Quel profil de manager pour piloter la performance ? »
Cela revient à imposer aux entreprises publiques les règles de performance qui s’appliquent aux entreprises privées car, au regard des performances de plusieurs d’entre elles –leur contribution au PIB (4,5%) et aux finances publiques (8%) est insignifiante –une question me taraude l’esprit : Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
Y A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION ?
M’Pambia Musanga Didier
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#17 04
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#17 05
OPTIMUM |Sommaire
Afraa : Le ciel africain bientôt ouvert Ecair déploie ses ailes en AfriqueInfrastructures aéroportuaires africaines
Modeste Bahati Lukwebo,Ministre de l’Economie Jean-Claude Marcourt, Vice-président, Ministre de l’Economie, des PME, du Commerce extérieur, des Technologies nouvelles et de l’Enseignement supérieur
Dr Denis Mukwege, Médecin directeur de l’hôpital de Panzi
Annick Patricia Mongo, DG de l’API Congo
01
80
75
83
92
95
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103
106
109
112
130
05
06
24
60
EDITORIAL
START UP
VILLAGE GLOBAL
IN AND OUT
INSPIRATIONNEL
GAME CHANGERS
TOP MANAGER
GLOBAL MANAGER
ESCAPADES
CULTURE
EVENEMENT
CHIFFRES
GRANDES ENTREVUES
DÉCRYPTAGE Dossier Gouvernance d’entreprise
ZOOM
ENTREVUE CROISÉEUne société civile participative ou revendicative
Tendaji à la conquête de la 1ère place Maintenir l’élan de développement
Culture du résultatLe nouveau portefeuille de l’EtatLes clés pour réussir la relance du portefeuille de l’État Défis pour managersLa conjoncture africaine favorable aux entreprises congolaises en 2016Améliorer la gouvernance des industries
SNEL Sa Dans la voie du redressement
SCPT Cap sur la croissance
Aide publique au développement : Maîtriser les chiffresYvon Mombong : « 40% du budget financé par les res-sources extérieures »Kinfor : le concept de l’ABBW exporté à KinshasaGDB Engineering : Professionnaliser la sous-traitance au Congo-Brazzaville
Monétique Multipay, premier service interbancaire en RDC
Faustin-Archange TouadéraAlain MabanckouCorneille Nangaa Maman Sidikou
Okasol Chronique d’une réussite à la pointe de l’aiguille
Pépé Felly Manuaku : Le benjamin des trois guitaristes cultes congolais
Fernandine Phanzu : Une gestionnaire de référence aux commandes de Sanru
Chronique
Papa WembaKinshasa, ma ville favorite
Livres Disques
Exposition photo Walé Interview Angèle DiabangWilfried N’Sonde : Le privilège de présenter mon travail aux kinoisVersion C, l’humanitaire à la congolaise
Opt1mum ForumSymposium des écoles d’art du Sud MakutanoGospel Day 2
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OPTIMUM | OPTIMUM |Chiffres
PRINCIPAUX CHIFFRES DE LA RÉFORME DU PORTEFEUILLE DE L’ÉTAT
SOCIÉTÉS COMMERCIALES EN RESTRUCTURATION PRIORITAIRE
2 STRATÉGIES D’ACCÉLÉRATIONDES EMPLOIS DU GOUVERNEMENT
CONTRIBUTIONDES SECTEURS-CLÉSÀ LA CROISSANCEDE LA RDC
INVENTAIRE DU NOUVEL ARSENAL JURIDIQUE
4 lois promulguées parle Président de la République(Acte fondateur de la réforme)
6 décrets d’application(Facteurs déclencheurs)
CONTRIBUTION MOYENNE DES ENTREPRISES PUBLIQUESAU PIB
CONTRIBUTION AUX FINANCES PUBLIQUESDES ENTREPRISES PUBLIQUES
2004-2007
%32008-2012
,5%4
SITUATION DES ENTREPRISES PUBLIQUESAPRÈS LA TRANSFORMATION EN 2008
AVANT LA RÉFORME
51entreprises
publiques
42sociétés
d’économiemixte avec
des participationsde l’État
APRÈS LA RÉFORME
sociétéscommerciales
20
établissementspublics
21
services publics4
entreprises dissoutes62004-2007
,8%22012
%82007-2011
,7%2
3 critères de sélection des sociétéscommerciales à restructurer
- Libération des anciens monopoles publics (énergie, transport, assurance)
- Partenariats public-privé dans les entreprises
5 secteurs prioritairesciblés
Volume d’emploi(entre 5 à 12 000)
Contributionau PIB
Contributionau budget
9 sociétés commercialesen restructuration
Société nationale des chemins de fer (SNCC), transport | Régie des voies aériennes (RVA), transport | Société congolaise des transports et ports (SCTP), transport | Congolaise des voies maritimes (CVM),transport | Générale des carrières et des mines (Gécamines), mines | Société nationale d’électricité(SNEL), énergie | Régie de distribution d’eau de la RDC (REGIDESO), énergie | Société congolaise despostes et télécommunications (SCPT), télécommunications | Société nationale d’assurance (SONAS),assurance
Transport Mines Energie Télécoms Assurances
industriesextractives
%48
autres%9agriculture
%9
industries manufacturières%7
transports etcommunication
%8
servicesmarchands
%7
commerce%12
La chute des cours mondiaux des matières premières affecte durement les économies africaines. Ainsi plusieurs pays pétroliers et miniers de la région sont au bord de la faillite avec l’essoufflement du principal partenaire chinois. Et les perspectives de croissance de l’économie mondiale ne sont guère reluisantes pour 2016. Jusque-là, la République démocratique du Congo est le pays qui a résisté le mieux à la crise. Mais pour combien de temps ? Après quatre années de stabilité du cadre macro-économique, il y a les premiers signes inquiétants : baisse à deux reprises des projections de croissance, réchauffement du marché de change, légère pression inflationniste. Si cela persiste , la situation aura certainement une incidence directe sur tous les autres secteurs et agrégats macro-économiques, met en garde le ministre de l’Économie, Modeste Bahati Lukwebo, au cours d’un entretien exclusif accordé à Opt1mum Magazine. Au-delà des 28 mesures économiques et d’un collectif budgétaire, le Gouvernement s’efforce aujourd’hui de revaloriser les secteurs-clés afin de stimuler la diversification économique.
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OPTIMUM | GRANDES ENTREVUES
ptimum : Quels sont les progrès marquants accomplis par le Gouvernement dans l’amélioration de la situation économique et du climat des affaires ?
Modeste Bahati Lukwebo : Un jugement ne peut être fait que sur la base des grandeurs ou
des résultats. Notre tableau est la situation macro-économique de la République démocratique du Congo. Le premier agrégat concerne la croissance économique ou la richesse nationale. Depuis bon nombre d’années, nous remarquons que notre PIB est continuellement croissant. Par le passé, le taux de croissance était négatif. D’une année à une autre, la production baissait. Depuis près de dix ans, la courbe est toujours ascendante. Au cours des trois derniers exercices, on est parti d’une croissance de plus ou moins 5 % en 2013 à 9,5 % en 2014 avant qu’elle ne baisse à 7,7% en 2015. Même après avoir baissé, la croissance de la RDC reste au-dessus de la moyenne africaine qui est de 3,5 %. Si on prend quelques produits miniers, notamment le cuivre. Sa production de 2014 n’a jamais été réalisée auparavant. Nous sommes arrivés à 1,050 millions de tonnes de cuivre et plus de 76 000 tonnes de cobalt. Dans l’histoire économique du pays, depuis son accession
à l’indépendance et même du temps de la gloire de la deuxième République, on n’avait jamais dépassé les 400 000 tonnes de production de cuivre à la Gécamines.
O : C’est une augmentation de plus de 150 % ?
M.B.L. : À l’époque, il n’y avait que la Gécamines qui opérait dans le secteur. Avec la politique incitative et le nouveau Code minier, plusieurs opérateurs interviennent, c’est la raison de l’augmentation de la production. Il est possible d’aller au-delà de 1,050 million de tonnes si le problème crucial du déficit énergétique ne se posait pas. Beaucoup de sociétés veulent produire plus mais elles n’y arrivent pas à cause du courant électrique. Et les cours mondiaux ont baissé fortement par la suite : le coût de revient est passé de 8 000 dollars américains la tonne métrique de cuivre à 4 000 dollars la tonne. Heureusement, les cours sont en train de remonter actuellement, la tonne avoisinant à nouveau les 5 000 dollars. Lorsque les opérateurs constatent une baisse constante et drastique, la tendance est de ne pas produire beaucoup et d’attendre les moments meilleurs. Cette situation contribue malheureusement à baisser la production nationale.
Modeste Bahati Lukwebo •Ministre de l’Économie
O
Au cours des trois derniers exercices, on est parti d’une croissance de plus ou moins 5 % en 2013 à 9,5 % en 2014 avant qu’elle ne baisse à 7,7% en 2015. Même après avoir baissé, la croissance de la RDC reste au-dessus de la moyenne africaine qui est de 3,5 %
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