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BRETAGNE LIBERE TOI

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Page 1: Bretagne libère toi

Breitz – Bretagne, libère-toi !

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Breitz – Bretagne, libère-toi !

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Une peau humaine, tannée et utilisée comme vêtement. Cela vous paraît impossible ? Et pourtant certains l’ont fait ! Crime contre l’humanité, certes, mais ce n’est pas hors des frontières de l’hexagone qu’il faut chercher le coupable : Cette peau a été tannée en 1793 et est celle d’un chouan ayant combattu la politique de terreur et d’extermination de la république dite française... Il s’agit d’un génocide, volontairement perpétré, calculé, soigneusement mis au point, une volonté totale et permanente d’extermination. Le « crime collectif » parfait, celui que l’on oublie et que couvrent les ordres non seulement des chefs militaires mais des pouvoirs établis, a fait irruption dans notre Histoire avec la révolution. Plus de 200 ans ont passé.

La Bretagne a pardonné, mais elle ne doit pas oublier.

Les Bretons connaissent le respect et l’importance du devenir de leurs morts. Or cette dépouille humaine fut exposée et visible dans un musée national français en

2003 ! Il fallait que cesse immédiatement cette exploitation révoltante et irrespectueuse d’un corps humain et qu’elle soit retirée immédiatement pour pouvoir reposer enfin dans une sépulture digne de la recevoir.

C’est moins la Bretagne que la France

qui est malade de son histoire,

de sa mémoire.

"La dictature du type nazi est un cancer tardif qui a bourgeonné

sur la Révolution française"

Jules Romain

SI LA VISION DE CETTE PEAU HUMAINE VOUS CHOQUE C’EST QUE VOUS ÊTES VISIBLEMENT

ENCORE SAIN(E)S D’ESPRIT !

Peau tannée d’origine humaine exposée en 2003 à Nantes dans un musée national français ! (Muséum des Sciences Naturelles de Nantes)

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« On nous reprochera sans doute d'employer le mot régionaliste pour désigner les militants du mouvement breton alors que parmi ceux-ci il y a non seulement des régionalistes mais aussi des nationalistes, des autonomistes et des séparatistes. Mais tout en reconnaissant que le mot « région » s'applique assez mal à la Bretagne qui a été une nation, nous ne pouvions à chaque instant faire de distinction entre les uns et les autres. Donc si nous employons le mot régionaliste c'est uniquement parce que celui-ci est depuis longtemps employé pour désigner tous ceux qui défendent les intérêts d'une province ou d'une région. »

Le “formatage historique” de l’école républicaine a fait de

nombreux dégâts, notamment chez les régionalistes ou autonomistes. Ils analysent et jugent souvent par rapport à ce que l’enseignement et les “voies d’information” diffusent comme “pain béni” républicain, bref répètent le “prêt à penser” qui, depuis plus de 200 ans, fabrique de bons votants républicains...Le problème des régions françaises ne doit pas se décider au travers d’une couleur partisane, d’un système !

Il faut aller à la découverte de l’histoire, de ce qui a fonctionné et cela, non à travers les manuels caricaturaux qui servent nos politiques au pouvoir...C’est dans les archives locales, les textes d’époque, les multiples voyageurs traversant notre pays pendant les siècles passés, que l’on trouve les témoignages de notre grandeur d’hier, que l’on se rend compte de ce que l’on a perdue et qu’il nous faut analyser. Une bonne connaissance de cela, permet de mieux comprendre qui l’on est et d’ou l’on vient, afin d’anticiper l’avenir...Un peuple sans

racine est facilement modelable, manipulable et l’on découvre mieux pourquoi des pans entiers de notre histoire disparaissent ou sont déformés pour ainsi nous empêcher toute compréhension.

TRISTE REALITE « Nous ne redoutons pas les Etats dans l'Etat,

écrit donc Maurras, la vieille France qui en était toute pétrie ne s'en portait pas plus mal, au contraire »

Action Française, 17.2.1909. Les élites locales ne peuvent réussir qu’avec

l’approbation du pouvoir qui veille à sa pérennité...Cela pour expliquer que la solution d’un certain autonomisme ou régionalisme, d’une décentralisation ou d’un fédéralisme, ne peut s’imaginer en république. Celle-ci ne peut satisfaire les désirs des Provençaux, pas plus que des Bretons, car jamais elle ne l’a désiré !!

Le jacobinisme fut et demeure sa règle essentielle. L’ignorance en matière historique permet au système de se maintenir et ainsi de ne jamais être remis en cause. Il est facile de laisser imaginer qu’avant, ce ne pouvait être que pire !! Quelle aubaine pour la république d’avoir des socialistes ou des extrémistes réclamant des autonomies régionales, le système ne les craint pas, il sait qu’il va pouvoir digérer leurs contestations, vu que ceux-ci, ne remettent pas le système en question !! Ces contestataires superficiels finiront dans une mairie ou députés européens, bien rémunérés ou disparaîtront, par lassitude ou accident !

Comment attendre d’un système, des libertés, qu’il a lui-même supprimé ?

Et qu’il continu à refuser, tout en laissant croire qu’il décentralise...C’est en toute indépendance d’esprit que nous nous adressons à eux. Suivez la route que la démocratie républicaine vous trace et au bout de ce chemin sans issue, ce sera déboires, déceptions, désillusions, si ce n’est mort et désolation...

L’histoire triste et douloureuse de cette ripoublique, n’est qu’une destruction systématique de la France, humainement, culturellement, identitairement, économiquement, écologiquement...Ce système n’a de cesse que d’épier le citoyen, du livret ouvrier au XIXeme siècles en passant par les préfets, les caméras de surveillance et les écoutes téléphoniques d’aujourd’hui...La république ne peut vivre qu’avec une administration centralisée, un enseignement aux ordres, une pensée unique et un contrôle permanent des médias et des citoyens. Il n’y a pas de solution en république...

D’après un texte de Job de Roincé, Yves Salem...etc. Choisis et mis en place par F. Winkler, mise en page de P-P Blancher

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L’Union avec la Bretagne « La Monarchie est aussi, elle est surtout, la dernière

chance de la liberté. » Disait Thierry Maulnier. N’en déplaise à de nombreux histrions, la Duchesse Anne

se maria avec Charles VIII, afin de trouver un équilibre de paix pour son peuple. Celui-ci la réclamait pour mettre fin aux conflits incessants de frontières entre anglais et français. Maximilien d’Autriche ayant abandonné Anne, celle-ci sous l’impulsion de ces conseillers négocia la préservation des libertés et franchises bretonnes dans la corbeille de mariage. Les avantages fiscaux et judiciaires furent maintenus, ce n’est pas que je sache ce qui fut accordé par la république à l’Alsace et la Lorraine, lors de leur retour dans le giron de la France, après la catastrophique guerre de 14, bien que ces deux provinces essayèrent de garder de nombreuses franchises pré-révolutionnaires...

Mais quels étaient ces avantages de la Bretagne : - le droit de ne payer que les impôts consentis par les

Etats - le droit d’appliquer uniquement à la défense du pays

le produit des octrois - le droit pour les Bretons de n’être jamais jugés hors

de leur pays Charles VIII meurt d’un malencontreux accident et comme

cela fut prévu, la Duchesse Anne, devenue reine, épousa Louis XII, son successeur, qui sera nommé “Père du peuple”...Lorsque le roi tombera malade, la duchesse ira en pèlerinage sous les acclamations de la foule... Lorsqu’elle décèdera, François 1er, modifiera ce “contrat de mariage” en Traité. Beaucoup de choses furent écrites mais la volonté principale restait le désir de paix et d’entente durable. Les Etats de 1532 préservèrent l’unité, dire qu’ils furent arrachés par manipulation serait injurieux envers les députés qui négocièrent. Ce serait malhonnête, de ne point le reconnaître. Il est toujours facile d’être un foudre de guerre avec le sang des autres au risque de pousser les peuples aux pires carnages (les affaires récentes d’interventions au Moyen-Orient, poussés par nos “va-t-en-guerre” pseudo-intellectuels...)

L’intelligence optait pour une bonne négociation des droits et privilèges à garantir plutôt qu’un conflit sanglant qui finirait mal, en risquant de tout perdre. Bref le Roi de France reconnaissait les libertés inviolables des Bretons. Relisons ce Traité :

- Aucun impôt ne sera payé par les Bretons s’il n’a été auparavant demandé aux Etats et accordé par ceux-ci

- La justice et la souveraineté du Parlement de Bretagne sont maintenues dans leur forme actuelle

- Les bénéfices ecclésiastiques de Bretagne sont réservés à des Bretons

- Les Bretons ne peuvent être appelés à faire du service militaire hors de Bretagne

- Aucun changement dans la législation, les institutions, les coutumes, ne peut être apporté sans le consentement des Etats.

L’histoire de la Bretagne va suivre son cours malgré

quelques révoltes que des histrions grossiront afin de ternir l’imagerie royale, écoutons Jean Choleau (Madame de Sévigné) : « ...la révolte de 1675 n’eut pas lieu parce que les paysans bretons étaient écrasés d’impôts, mais parce qu’ils ne devaient pas payer des impôts décrétés par le gouvernement royal avant d’avoir été soumis à l’examen et

au consentement des Etats de Bretagne ». Les quelques heurts, souvent liés à des impositions abusives ne terniront pas la richesse et la prospérité que connut la Bretagne sous la Monarchie.

« Les contrats de 1491 et 1499 et l’acte d’union de 1532 assurent à la Bretagne une longue période de paix. Les règnes de Louis XII, de François 1er et de Henri II furent pour le vieux duché des années particulièrement heureuses et prospères. »

Yves Le Febvre, Essai sur l’Histoire Bretonne. Job de Roincé dira : « Pratiquement les privilèges financiers sont les seuls

que l’on trouve à l’origine des principales querelles avec le pouvoir royal. L’administration du pays est d’ailleurs assurée par les Etats qui disposent des trois vingtièmes des ressources pour l’entretien des routes, l’aide à l’agriculture, au commerce et à l’industrie, le développement de l’enseignement, etc. Ainsi la plus grande part des impôts versés par les Bretons reste en Bretagne et est utilisée sur place pour le plus grand profit des habitants. Les avantages fiscaux dont bénéficient les Bretons sont très importants. En effet, on n’a introduit en Bretagne ni la taille (impôt prélevé sur certains individus), ni les aides, ni la gabelle (impôt sur le sel). Cette exemption de la gabelle était assez appréciée des Bretons, car elle favorisait la contrebande en direction du Maine et de l’Anjou. »

Necker dans son livre : “L’Administration des Finances”, cite qu’en Bretagne : « on payait 11 livres 9 deniers par habitant et 13 828 livres par lieue carré, contre une moyenne de 19 livres et de 17 674 livres pour l’ensemble du royaume. »

L’industrie de la toile était prospère, les exportations allaient

bien. Les chantiers navales de Nantes, Morlaix, Saint Malo, Landerneau s’enrichissaient...Des paysans désirant travailler plus, trouvent chez les tisserands, l’appoint financier nécessaire, sans quitter la province. Dès le XVIIème siècle, l’industrie prend son essor et l’on voit surgir des forges un peu partout. On exploite le plomb à Poullaoüen (Carhaix) et à Pon-Péan (Rennes). L’élevage est dense et fournit les tanneries près des cours d’eau. La production part en Espagne, au Portugal, en Amérique et jusqu’en Asie pour la peau de veau, notamment celles de Vitré, très prisée pour la maroquinerie... De nombreuses villes, fabriquent gants, ceintures, bourses et sacoches et tout cela produit énormément de richesses. Il faudrait parler aussi des poteries, faïences et chaudronneries...Cette description nous montre combien la Bretagne, à l’image du reste du royaume était en avance sous la Monarchie. On ne trouve pas alors de zones désertifiées comme aujourd’hui, où règne le péril économique et social et cela, à cause de la révolution...

On trouvait du travail sur place et à aucun moments ni les députés Bretons, ni les organisations de métiers (Corporations) et encore moins le Roi, n’auraient tolérés un capitalisme avec ses tares comme les sociétés anonymes et ses délocalisations...

Quand au monde agricole d’alors, sortons des imageries républicaines dont pas mal de nos concitoyens gardent encore en mémoire l’ubuesques lutte de classes entre paysans et nobles. Le paysan travaillait durement, c’est vrai, dans de petites exploitations bordées de haies dont leurs fils (Chouans) se serviront pour défendre le Roi et leurs libertés en résistant à

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l’horreur révolutionnaire. La noblesse dans sa majorité est pauvre et vit au milieu de ses paysans dont elle partage les fêtes et malheurs...C’est pratiquement vrai pour la France entière et Louis XIV fit de Versailles une “prison doré” pour surveiller les mauvais seigneurs afin de les empêcher de nuire. Cette noblesse Bretonne labourait aussi ses champs. Ils vivaient majoritairement dans des manoirs, ayant peu de moyens, rarement dans des châteaux. Le métayage semblait bien adapté pour cette terre et fort répandu. Cela permettait aux jeunes de sortir de la condition d’ouvriers agricoles et ainsi de s’installer à leur compte. « Beaucoup de cultivateurs étaient propriétaires, et la propriété paysanne avait tendance à s’accroître »

Armand Rébillon La Chouannerie montrera combien les liens inter-

communautaires étaient forts et puissants entre nobles et paysans. Les Etats de Bretagne favorisaient le commerce du blé : « en prêtant de l’argent aux défricheurs, en préconisant les prairies artificielles, en accordant des prix aux paysans qui sèment du trèfle dans les terres nouvellement défrichées, en encourageant l’élevage, en développant la culture de la pomme de terre, etc... »

Job de Roincé La première Société d’Agriculture du royaume naît en

Bretagne sous Louis XV (1756) : « Son rôle consistait à étudier les besoins, à répandre les bonnes méthodes et à récompenser les innovations heureuses. Cette société manifesta une activité féconde et elle contribua à intensifier la production agricole. »

Goulven Mazéas, Histoire Bretonne de la Pomme de Terre Instruction On trouve un collège dans presque toutes les villes

Bretonnes au XVIIIème siècle : Rennes = 3800 élèves en 1654, Nantes 1200 en 1660, Vannes, Quimper... « Les élèves peuvent y faire toutes leurs études, car

une première année on y tient les classes de sixième, quatrième, seconde et logique, et une seconde année les classes de cinquième, troisième, rhétorique et physique. A l'exception du grec, on y enseigne tout ce qui s'enseigne dans les autres collèges de Basse-Bretagne. Le latin fait l'objet principal des études. On y ajoute la grammaire française, la géographie, l'histoire sacrée et profane, la mythologie, les éléments de mathématiques. Les disputes et thèses de philosophie, les exercices littéraires et autres actes publics des classes d'humanités font régner au collège de Léon une émulation dont les étrangers sont surpris. »

Sur les bancs de ce collège de Léon les fils de l'aristocratie coudoient les enfants des campagnes. La rétribution scolaire des riches est de 7 livres 10 sols par an et les enfants pauvres reçoivent l'enseignement gratuit.

Dans les campagnes les « petites écoles », qui correspondent à nos écoles primaires, sont très nombreuses. Presque partout elles sont dirigées par des prêtres qui reçoivent pour cela une modeste rétribution.

Nantes a une Université, une faculté de médecine, une école de chirurgie ; Rennes, une faculté de droit, une école de chirurgie, etc.

Les Etats accordent tout leur intérêt aux problèmes de l'instruction et de la culture. Ils distribuent des subsides aux boursiers, aux collèges, aux professeurs de dessin, aux écoles d'hydrographie de Nantes et de Saint-Malo, aux facultés, aux écoles de médecine et de chirurgie, etc. Ils subventionnent également l'édition de plusieurs ouvrages comme le « Dictionnaire de la Langue Bretonne » de Dom Taillandier et l'étude de « Le Roy sur la carte de géographie de la Bretagne. »

Job de Roincé L’édition se développe rapidement en langue(s) Bretonne

comme en Français, c’est dire comme la population lit dans les deux langues. On est loin de l’obscurantisme !

Le domaine artistique n’est pas en reste, surtout au XVI et XVIIème siècle, montrant l’énergie, la détermination et l’espérance d’un peuple loin de la misère caricaturale des manuels républicains. Demandez aux antiquaires si les meubles trouvés chez les paysans ne valaient rien ? Et la vaisselle d’étain et d’argent, les vêtements richement brodés, sont-ce des signes de pauvreté ?

L’incendie de Rennes en 1720, fut catastrophique (800 maisons détruites). Les constructeurs Bretons réalisèrent un exploit dans la rapidité, avec les moyens de l’époque pour redonner le nécessaire disparu, avec la beauté en plus ! Comparativement nous allâmes moins vite en 1945, dit Job de Roincé, parce que les dossiers étaient discutés à Paris et non sur place comme alors, par des responsables locaux efficaces, possédants le pouvoir de décision et les fonds nécessaires en toute autonomie !!!

Qu’en pensent nos ports sinistrés et nos régions dont les

entreprises se délocalisent ?

LA REVOLUTION

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« Nous avons vu la vieille société périr, et avec elle cette foule d’institutions domestiques et de magistratures indépendantes qu'elle portait dans son sein, faisceaux puissants des droits privés, vraies républiques dans la monarchie. Ces institutions, ces magistratures ne partageaient pas, il est vrai, la souveraineté ; mais elles lui opposaient partout des limites que l’honneur défendait avec opiniâtreté. Pas une n'a survécu, et nulle autre ne s'est élevée à leur place. La Révolution n'a laissé debout que les individus. La dictature qui l'a déterminée a consommé, sous ce rapport, son ouvrage ; elle a dissous jusqu'à l'association pour ainsi dire physique de la commune ; elle a dissipé Jusqu'à l’ombre des magistratures dépositaires des droits et vouées à leur défense. Spectacle sans exemple ! On n'avait pas encore vu que dans les livres des philosophes une nation ainsi décomposée et réduite à ses derniers éléments. De la société en poussière est sortie la centralisation ; il ne faut pas chercher ailleurs son origine. La centralisation n'est pas arrivée, comme tant d'autres doctrines non moins pernicieuses, le front levé, avec l'autorité d'un principe ; elle a pénétré modestement, comme une conséquence, une nécessité. En effet, là où il n'y a que des individus, toutes les affaires qui ne sont pas les leurs sont des affaires publiques, les affaires de l’Etat. Là, où il n'y a pas de magistrats indépendants, il n'y a que des délégués du pouvoir. C'est ainsi que nous sommes devenus un peuple d'administrés, sous la main de fonctionnaires irresponsables, centralisés eux-mêmes dans le pouvoir dont ils sont les ministres »

Royer-Collard

La révolution arriva, fomentée non par le peuple, que

l’imagerie républicaine montre en prenant la Bastille et en réclamant du pain mais par une conspiration bien orchestrée. Les Loges, les Clubs, où se pavanaient des encyclopédistes et

des philosophes nommés “Lumières”, la plupart financés par des princes étrangers servaient, idéologiquement, à la chute de la maison royale de France et son influence sur le continent. Nous y trouvions aussi, bon nombre d’ambitieux, nobles et financiers, intéressés, à détruire les protections sociales empêchant le développement honteux du capitalisme sauvage, que Louis XV, en son temps, regardait avec effroi, prendre de l’ampleur en Angleterre, sur la souffrance ouvrière... « La haute-finance, celle qui sait profiter des malheurs d’un pays pour spéculer, encourage secrètement le mouvement. On trouve, en effet, les noms de plusieurs banquiers et agents de change parmi ceux des hommes acharnés à détruire le pouvoir. N’en soyons pas surpris, car les manieurs d’argent ne “connaissent de patrie que celle où ils peuvent accumuler des richesses.” Par la suite ces banquiers gagneront beaucoup d’argent en finançant le remboursement des offices militaires et judiciaires et en dirigeant les premières spéculations sur les assignats. Ils deviendront ainsi, suivant l’expression de Sieyès, les “vrais actionnaires de la Grande Entreprise Sociale »

Job de Roincé Une drôle de “mayonnaise” où réussirent, manipulateurs et

spéculateurs qui s’enrichiront dans la vente des biens nationaux. Les “batteurs d’estrade” attireront les niais avec le mot “liberté” qui fourniront l’essentiel de la chaire à canon pour la révolution. Les calculateurs attendront leur heure...

« En réalité ce peuple, comme l'animal de la fable, tire les marrons du feu au profit des bourgeois qui s'enrichissent. Alors, pour le distraire, on organise des mascarades au cours desquelles des filles déguisées en

déesses de la Raison et dépoitraillées comme de vulgaires femmes publiques s'exhibent dans les églises profanées. Ou bien encore on cherche à satisfaire ses plus bas instincts en l'invitant à assister aux exécutions capitales et aux sinistres noyades républicaines organisées par le conventionnel Carrier à Nantes. »

Job de Roincé En Bretagne, La Rouërie essaiera d’ouvrir les yeux à

la noblesse Bretonne sur ce qui se préparaient mais le Tiers Etat rompit ses liens et vint la “Nuit du 4 août”. C’est une sorte de fuite en avant, une folie destructrice qui s’emparait d’une minorité, pendant que la majorité se terrait dans l’attente...Ordres, droits, privilèges sont supprimés, le peuple y a perdu avec les corporations (Décret Le Chapelier) ses dernières protections sociales...Les députés Bretons du Tiers Etat, commençaient à comprendre la duperie, eux que le peuple Breton avait désigné pour défendre justement leurs droits ducaux. Ils refusèrent de signer et réclamèrent que les Etats de Bretagne soient convoqués mais il était déjà trop tard. Ecoutons M. de Botherel :

« Des envoyés de sénéchaussées et des diocèses, se sont portés aux Etats généraux comme députés du peuple breton, et là, infidèles à leurs mandats, comme ils l'avaient été à la constitution de leur province, ils

n'ont pas rougi de tromper et de trahir leurs commettants, ni même de violer leurs serments ; ils ont, au nom du peuple breton qui quelques mois auparavant réclamait ses libertés et son union à une Monarchie, cherché à consommer la ruine de nos immunités et contribué à

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détruire en France tous les caractères, toutes les traces de la Monarchie. Indignés de ces attentats et fidèles à nos serments, nous protestâmes dès le mois de décembre 1789 contre une assemblée qui, de mandataire se constituant elle-même nationale, s'arrogeait tous les pouvoirs, détruisait tout et ne pouvait faire autorité dans une province qui, se gouvernant par ses propres lois, ne fut jamais soumise à un régime étranger, qui d'ailleurs n'y a point de représentant et ne peut et ne doit adopter ses établissements qu'après en avoir mûrement délibéré dans l'assemblée des gens des trois états. Nous la répétons aujourd'hui cette protestation et nous déclarons solennellement, au nom et pour le bonheur du peuple breton, la soi-disant Assemblée Nationale comme illégalement constituée, comme contraire à la constitution et aux droits et franchises de la Bretagne, comme tendant à surcharger cette province d'impositions dont les autres parties du royaume voudraient alléger leur fardeau, et nous adhérons formellement à toutes autres protestations contraires aux actes de la dite Assemblée, et nous adoptons toutes les précautions prises et à prendre pour les annuler, rétablir la majesté du trône, et conserver à la province des droits qu'aucune autorité ne peut détruire, et dont elle ne pourrait être dépouillée que par l'injustice et la mauvaise foi. »

La Révolution, la République et l’Empire, broieront tout ce qui faisait l’originalité et la spécificité de l’ancienne France. Un représentant Basque s’écria : « Il me reste un devoir à remplir. II m'est prescrit par mes commettants, par ma raison, par ma conscience ; nulle chose au monde ne pourrait me le faire oublier. Dans une délibération unanime, ma province proteste... » On l’empêchera de continuer et le Pays Basque connaîtra les horreurs de la Déportation révolutionnaire...

Des municipalités Bretonnes protesteront contre le

découpage ridicule en départements. La Bretagne sera détruite « ...jusqu’à son identité. Départementalisée, soumise à l’autorité des préfets, beaucoup plus stricte que celle de l’Intendant, elle ne reprendra plus d’existence légale. »

Michel Phlipponneau, Debout Bretagne La Terreur s’installa avec son lot de suspects, de

guillotinés, de massacres, de charniers et tout cela au nom de la liberté des droits de l’homme, dont on gravera le texte sur une peau humaine tannée.

« A Nantes, Carrier se vante d'avoir fait noyer 2800

personnes et pour ajouter à son crime il laisse violer les femmes par ses complices. A Rennes, « les jeunes citoyens aident avec enthousiasme le bourreau dans ses fatigues nationales ». Dans le Morbihan où il opère, Le Batteux écrit à son ami Carrier : « Ça va ici presque aussi crânement qu'à Nantes. Je fais rôtir les aristocrates (nom donné aux non-révolutionnaires et pas seulement aux nobles), et toi tu les noies. Je suis donc plus chaud que toi. » Partout on multiplie les arrestations et les crimes. Pourtant les républicains, s'ils sont assez forts dans les villes, le sont beaucoup moins dans les campagnes où ils sont sans cesse harcelés et souvent battus par les Chouans qui se révèlent d'excellents combattants. Ce sont presque tous des paysans et des artisans qui rentrent chez eux après avoir participé à une opération et qui reprennent

le fusil quand ils en reçoivent l'ordre. A part quelques troupes bien commandées et organisées, ce sont de petites bandes qui opèrent dans un rayon d'action assez limité. Partout ils bénéficient de l'amitié et de la complicité des habitants qui les renseignent, les hébergent et les ravitaillent. Ceux qui sont recherchés ont la certitude de trouver un asile où bien souvent ils rencontrent les prêtres réfractaires qui continuent dans la clandestinité à exercer leur ministère. »

Job de Roincé

Les Chouans soldats de Dieu “Er Chouanned soudarded

doué” se battront contre les destructeurs républicains de leurs droits accordés par le roi, dont ils seront les défenseurs. Ces chefs seront tous royalistes : La Rouërie, Cadoudal, Boishardy, Jean Cottereau.

« Les Bretons n’oublient pas que la Monarchie a toujours respecté la clause du traité de 1532 qui les exempte de faire du service militaire en France. Dans tous les cantons, c’est aussitôt la révolte, et de véritables batailles rangées ont lieu en de nombreux endroits et l’avantage n’est pas toujours aux républicains qui éprouvent de lourdes pertes. Plutôt que de servir la République, les jeunes préfèrent rejoindre les Chouans. »

Job de Roincé Ils se moquent du patriotisme jacobin : « Le sens d'un

attachement au sol natal et à l'histoire de la communauté. Le patriotisme maçonnique, c'est essentiellement l'idée d'une fraternité fondée sur l'adhésion aux idées nouvelles ; et avant de s'étendre au monde entier cette fraternité doit s'étendre à tout le domaine royal, en effaçant les distinctions régionales aussi bien que les distinctions sociales. »

Paul Sérant, La Bretagne et la France « Le désordre administratif est tel en Bretagne que le

conseiller d'Etat Barbé-Marbois n'y peut trouver, lors de sa

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mission spéciale de l'an IX, un seul comptable public ayant ses livres à jour. Les fonctionnaires étaient trop nombreux et souvent amélioraient leurs salaires par des expédients. Des situations bien rémunérées étaient occupées par des hommes avides, turbulents et incapables, mais protégés du Gouvernement »

Yann Poupinot, La Bretagne Contemporaine La Bretagne s’écroule et la république des coquins

triomphe...Que les Bretons méditent les mots vides de sens, martelés sur les monuments de la République : “Liberté – Egalité – Fraternité”, ils furent gravés les pieds sur les droits du peuple et dans le sang des Bretons. C’est en cela, que leurs malheurs continus... Cinq départements découpent l’ancien Duché et pour éviter une hypothétique réunion, on sépare la Loire-Atlantique.

Mais la république ne réussira pas à faire oublier la

Bretagne : « Nul n'ignore que lorsqu'on parle des Français, en essayant de les classifier, on ne parle pas de Meurthe-et-Mosellans, de Puy-de-Dômois, de Finistériens, de Côte-Doriens, d'Alpins-Maritimes, de 'Bas et Hauts-Alpins, de Pyrénéens-Orientaux, de Pyrénéens-Atlantiques, mais de Lorrains, de Bretons, de Bourguignons, de Provençaux, de Béarnais, de Basques, de Catalans. »

Léon Boussard « D’une façon générale le système administratif

français se caractérise par l’incapacité de régler sur place aucune affaire importante ; bien mieux on voit “monter à Paris” des vétilles de caractère si évidemment local que les décisions ministérielles ne peuvent guère qu’entériner, moyennant une perte de temps variable, les propositions des services départementaux. »

Jean François Gravier, Paris et le désert français « Il en résulte non seulement une perte de temps

considérable, mais aussi bien souvent une augmentation importante des prix quand il s’agit de travaux à exécuter. C’est un véritable désastre pour les finances municipales et départementales. La centralisation est telle que la Bretagne s’étiole, et il en est ainsi depuis l’instauration de la République ».

Job de Roincé De belles bourgades et villes s’éteignent. Elles perdent leur

particularité, leur beauté et leur population... « Cela est plus particulièrement vrai pour les villes qui

avaient autrefois des évêchés avec toutes les activités qui en découlaient. Après la Révolution, on constate que l'enseignement est désorganisé. Disons même qu'il est souvent supprimé. « Dans beaucoup de paroisses rurales et même urbaines, écrit l'abbé Tanguy dans son ouvrage sur Plougoulm, l'instruction ne se donnait plus faute de maître, ou s'il s'en présentait quelques-uns, les parents hésitaient à leur confier leurs enfants, la conduite de ces instituteurs, venus on ne savait d'où, laissant grandement à désirer. »

Job de Roincé La république avec son ministre Combes attaquera de

nouveau l’Eglise, les Bretons se soulèveront en masse contre les Inventaires et la persécution religieuse des républicains. La

république travaillera à l’éloignement des Bretons de tous les postes administratifs supérieurs comme les ministères.

LE COMMERCE et les PORTS La Bretagne est entré, avec la révolution dans les ténèbres

de l’horreur, meurtres, destructions, persécutions. Les ruines s’amoncellent, les commerces et les industries s’écroulent et par dessus tout, les libertés disparaissent. « Les communications étaient désastreuses, les routes désertes et pas entretenues : le même tonnage de blé valait 18 francs à Nantes et 36 francs une fois rendu à Brest. Faute d'avoir dépensé 10 000 francs pour entretenir les digues des polders de Dol en l'an VI, les réparations coûtèrent vingt fois plus cher quelques années plus tard. Un rapporteur signale qu'un tiers de la population vivait aux dépens des deux autres, en les volant ou par aumônes forcées... La lande envahit les terres abandonnées, les fermes s'écroulent faute d'entretien et le bétail laissé sans soins dégénère...

« Dans les ports, le spectacle est désolant. La pêche est partout en régression, car non seulement on ne peut plus aller à Terre-Neuve, mais même les captures en vue des côtes sont périlleuses à cause des croisières anglaises. A Nantes, qui fut en 1710 le second port du continent, la ruine est totale ; les quais sont déserts par suite de la perte des colonies antillaises. Les sucreries ne travaillent plus, et les tissages sont fermés laissant 3000 ouvriers sans travail. A Saint-Malo, le commerce avec l'Amérique du Sud et les mers australes n'est plus qu'un souvenir. Il ne faut pas s'illusionner sur les profits de la guerre de course, finalement plus riche en exploits qu'en bilans positifs. De 1803 à 1814, sur 178 corsaires armés, 77 ne sont pas revenus. Le blocus de nos côtes par les escadres britanniques amène aussi la déchéance de Brest où l'on ne reçoit plus les matériaux et les agrès qui permettraient de construire les navires indispensables à la flotte et désormais mis en chantier à Anvers. »

L’INDUSTRIE après 1789 et la MISERE SOCIALE

« L'exploitation des mines ne va guère mieux. Les

gisements de fer du pays nantais ne donnent plus que 1600 tonnes contre 5400 en 1780, et les nouvelles méthodes d'affinage y sont inconnues... Les tourbières sont presque partout abandonnées. Les marais salants croisicais périclitent. Quant à l'industrie des toiles, jadis fortune de la province, elle se maintient mal, car la demande extérieure ne peut plus se manifester et le marché français est très limité et saturé par les produits normands ou flamands... Privés de travail, les Bretons sont appauvris. Pour certains même, c'est la grande misère. En 1814, écrit Arsène Bienvenue dans ses Mémoires, on voyait sur la grève de Cesson, près de Saint-Brieuc, des milliers d'individus réduits à se nourrir de coquillages crus. Partout le nombre des mendiants a considérablement augmenté. Ce sont presque tous des ouvriers ou des cultivateurs privés de travail. En 1836, sur 605 000 habitants dans les Côtes-du-Nord, on comptait 37 000 mendiants et 43 000 indigents. Dans le seul canton de Paimpol, il y avait 1500 mendiants pour une population de 19 978 habitants... A plusieurs

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reprises on a réquisitionné à vil prix leurs récoltes et leurs bestiaux. Souvent aussi ils ont été mis dans l'obligation d'héberger des militaires ou de fournir de la literie aux troupes cantonnées dans leurs cantons. Enfin, dans plusieurs communes, à la suite de perquisitions abusives et intolérables, on a été jusqu'à enlever aux paysans le grain dont ils avaient besoin pour ensemencer leurs terres. »

J. de Roincé

L’EXODE, UN NOUVEL ESCLAVAGE « Les pommes de terre pour les cochons et les

épluchures pour les Bretons” disait une raillerie jadis. De nombreux Bretons fuient la Bretagne et émigrent. On trouvera une souffrance similaire chez les Irlandais subissant l’oppression britannique...Les ouvriers agricoles partent les premiers vers le Maine et l’Anjou ou la Normandie. L’arrivée des chemins de fer éloignera encore plus ces miséreux... » En 1906, on peut lire dans un journal, « Le Progrès de Briey », publié en Meurthe-et-Moselle, l'annonce suivante : « Je préviens MM. les cultivateurs que, courant janvier, j'irai chercher moi-même quelques wagons de domestiques en Bretagne. Ils seront débarqués tous sur la place de la gare à Longuyon où chacun pourra choisir le sujet qui lui plaira le mieux...Le tableau est bien celui d’un marché d’esclaves. Voilà à quoi sont réduits les Bretons sous la République. »

J. de Roincé Les fermiers partent, en Dordogne par exemple, puis c’est

l’exode massif vers les grandes villes où ils fournissent les bataillons d’ouvriers au capitalisme triomphant. Ce que Louis XV avait redouté, que Louis XVI n’avait pu empêcher, l’inhumaine république, après la mercantile Angleterre l’a réalisé : l’esclavage moderne au nom des droits de l’homme... « Pour les employeurs « la Basse-Bretagne, qui fournit tant de travailleurs à bon marché, aux bras solides, étrangers à tout métier spécialisé et complexe, est une pépinière de manoeuvres pour toutes les entreprises qui ont à remuer de la terre et des pierres (Camille Vallaux : « La Basse Bretagne », étude de géographie humaine)» Mal logés dans des taudis, privés d'air, ces malheureux sont alors souvent la proie de deux fléaux : l'alcoolisme et la tuberculose. Un autre danger les guette. Aigris, déracinés, ils deviennent rapidement des révoltés. Les femmes, elles aussi, s'en vont. »

« En 1891, on a recensé 88 000 Bretons dans le département de la Seine ; en 1896, leur nombre passe à 98 656 ; en 1901, à 119 065 ; en 1911, à 159 782. »

De 1911 à nos jours, l’émigration n’a pas cessé (sauf durant les guerres). « Nous n'en serions certainement pas arrivés là si la Révolution et la République n'avaient pas détruit tout ce qui existait avant 1789, c'est-à-dire à une époque où, selon les inspecteurs royaux, peu suspects de favoritisme, on vivait en Bretagne d'une façon très honorable, supérieure à celle de Guyenne ou du Languedoc. »

En 1971, l’INSEE montrait que les revenus des ménages les plus bas étaient Bretons... (Revue ARMOR)

« Dans certains milieux parisiens, on se demande d'ailleurs que faire de cette vieille province, dont le seul nom évoque parfois des sentiments mélangés de pitié et de crainte ? Que faire de cette presqu'île éloignée, dans une économie dominée par quelques régions continentales situées au coeur de l'Europe" ? Ne dépense-t-on pas beaucoup pour cette Bretagne, pour calmer ses agitations périodiques ? A quoi serviront les infrastructures de qualité enfin obtenues si l'apparente fatalité de l'évolution économique joue en faveur des régions placées plus près du coeur de la future Europe ? »

L’AFFAIRE DU CAMP de CONLIE

« Les gouvernements démocratiques ne peuvent conserver leur autorité sur les citoyens dont ils dépendent par l‘élection qu'en les transformant en administrés. Là encore, par un paradoxe qui n'est qu’apparent, un des résultats les plus certains de la souveraineté du peuple est de retirer aux habitants des provinces la gestion de leurs propres affaires. »

M. Jallut Ceux qui critiquent la Monarchie, ressortent toujours les

mêmes exemples : celui de la révolte du “Papier Timbré” en 1675, ou la conspiration de Pontcallec de 1720, mais qu’est ce à coté des massacres de la révolution et parle-t-on du camp de Conlie ? Une révolte et un complot à coté de ce massacre savamment orchestré et gratuit, parait bien mince.

Conlie est entre le Mans et Sillé-le-Guillaume (Sarthe). Cent mille Bretons y ont souffert et furent sacrifiés de mort lente en 1870 et 1871, par “confort” pour la République. Une levée en masse fut décidée, Adolphe Thiers est alors président. Monsieur de Kératry, député et ancien préfet de police, amène 100 000 Bretons à Conlie, sur la ligne de train Paris-Brest, dans un ancien camp romain de 500 hectares. Kératry s’adressa à eux : « Que les coeurs faibles restent en arrière. Que les vrais Bretons marchent en avant et prouvent à un peuple barbare qu’ils se lèvent en hommes libres. Que votre seul cri de ralliement soit : Dieu et Patrie ». Mais Paris s’inquiète de cette force dont les ancêtres furent des Chouans et à de nombreuses occasions, des parlementaires royalistes. Gambetta et Freycinet, prennent les affaires en main, afin de

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réduire tout risque de crainte. Les Bretons seront littéralement abandonnés misérablement à la maladie et seront sans armes, si le prussien approche, ils seront massacrés... Le camp se transforme vite en immense espace boueux car les pluies sont violentes et nombreuses. La nourriture arrive difficilement et les médecins sont impuissants pour enrayer les maladies... C’est l’hécatombe, les armes envoyées sont mauvaises, de vieux fusils, dont la plupart, viennent de la guerre civile américaine. Kératry s’insurge devant cette honte et ce scandale : « Vous armez, écrit-il à Gambetta, tous les aventuriers qui se présentent à Tours aux cris de “Vive la République”. Vous leur donnez des armes perfectionnées et à nous, vous ne donnez rien. » Gambetta vint faire un beau discours se terminant par : « Prêtez-vous donc le serment les uns aux autres, comme vos pères, de ne plus reculer et de marcher tous d’un pas égal à la délivrance de Paris, afin qu’il soit dit de la France et de vous, comme de vos aînés : ils ont bien mérité de la République. » Freycinet fit de même. On renvoie finalement les malades, sur l’ordre de Gambetta rassuré et seulement 20 000 restèrent sur place. Les armes sont rouillées ou défectueuses, les cartouches ne sont pas du bon calibre ou explosent, lors d’essais. Le Préfet de Rennes laissa entendre : « C’est vrai, mais on a eu tort de faire une armée de Bretons. A Tours, ces messieurs craignent que ce soit une armée de chouans. » Après l’abandon, la trahison, c’est le déshonneur. Le général Chanzy dira qu’il fut battu au Mans à cause de la panique régnant au camp de Conlie ? La Borderie fera un dur réquisitoire sur Gambetta (qui avait interdit de donner de bonnes armes). Les Bretons dont la majorité était en sabots, croupissaient dans la boue, sans chaussures ni équipement, ni matériel et vêtement, sans soins et parfois sans nourriture, quelle honte sur la face de Marianne... Dans cette affaire, dont les arrières pensées étaient de détruire les Bretons, détestés par la République, transpirait la manipulation et les bassesses politicardes, voilà le lot du système issu de 1789. La ripoublique n’en finit pas d’avoir du sang sur les mains.

Bretons enlevez les plaques marquées de Gambetta, qui souille le nom des rues...

Souvenez-vous du sacrifice de ces hommes, qui crurent à la parole des républicains et qui périrent parce qu’ils étaient Bretons...

Le souvenir de leurs ancêtres Chouans perturbait la tranquillité honteuse des corrompues ripoublicains...

En 1871, la Législative des Bretons enverra 50 députés royalistes :

« Votez royaliste pour le Breton, est une manifestation d'indépendance à l'égard d'un système (la république) qui, dans le passé, lui a apporté troubles et déboires : troubles sociaux, politiques et religieux. »

Joseph Chardronnet. Arthur de la Borderie (1827-1901) fut un ardent défenseur

des soldats Bretons, historien, il fut élu au Parlement en tant que député royaliste. Eux seuls, restent les défenseurs de la cause Bretonne...

Les Langues « C’est une véritable langue avec sa grammaire, son

vocabulaire et sa littérature, et elle fut même jusqu'au XIIeme siècle la langue officielle de la cour des ducs de Bretagne. Sa littérature est aussi riche qu'abondante et elle s'est manifestée dans tous les genres : poésie, roman, théâtre, art oratoire, etc., en même temps qu'elle constituait une source d'inspiration pour les auteurs du Moyen-âge. » Jamais la monarchie empêcha les langues locales. La république, quand à elle, comparait celles-ci à un « reste de barbarie des siècles passés » disait Lauthemas à la tribune de la Convention. Méditez cela, régionalistes ou autonomistes qui croient en une bonne république !

« ...extirper cette diversité d’idiomes grossiers... », renchérissait l’Abbé Grégoire.

Barrère, le conventionnel disait : « ...révolutionnons la langue. Le fédéralisme et la superstition parle bas-breton : le fanatisme parle basque : brisons ces instruments de dommage et d’erreur. »

La république sait détruire et elle le prouve chaque jour. On envoi des instituteurs, ne parlant pas Breton et ce sera le temps du “interdit de parler Breton et de cracher par terre”. Les enfants seront brimés s’ils parlent leur langue. La punition sera l’attribution d’un “symbole” au cou, un sou percé ou un petit sabot, pendu à un morceau de ficelle, jusqu’à ce qu’un autre, soit pris à son tour, pour porter l’objet de la honte. Cela se passe en récréation, on imagine l’encouragement à la délation. A la fin de la récréation, l’instituteur se “défoulera” à coup de martinet sur sa pauvre petite victime...

La république a le sens du “civisme” ! Tout cela se passe au XIXème siècle, encouragé par les

représentants du gouvernement, préfets en tête. La révolution s’était déjà acharnée contre les prêtres en Bretagne, accusés de parler le bas-breton (décret du 8 pluviose), le ministère Combes interdira au clergé son emploi. En 1925, le ministre Monzie : « Pour l'unité française, il faut que la langue bretonne disparaisse ». « Les régionalistes sont tournés vers le passé et non vers l'avenir. Généralement hostiles à l'oeuvre de la Révolution, qu'ils veulent détruire, ils souhaitent remplacer le département par un cadre plus ancien, qui n'est pas mieux adapté aux conditions de vie nouvelles du pays. »

Manuel d’instruction civique pour 3e, La vie administrative et l’effort français, Education Nationale

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Il faut dire que l’acharnement républicain est lié à

sa haine de la religion catholique. La république compte sur l’école et la caserne pour faire disparaître ce qu’il restait des langues locales en France. Voilà le triste tableau historique des persécutions radicales et socialistes, afin d’éradiquer toute trace d’identité Bretonne.

Ecoutons P. J. Hélias : « Les hommes d'Etat de la III' République, dit

P. J. Hélias, ne songèrent pas un instant à instruire le peuple dans sa propre langue quand cette langue n'était pas le français. Ils estimaient que la connaissance du français était nécessaire à tous les habitants de l'hexagone, ce en quoi ils avaient raison. Ils eurent le tort de persécuter les langues régionales et particulièrement le breton. Pourquoi le firent-ils ? Peut-être pour accélérer l'apprentissage du français, mais aussi pour d'autres raisons moins avouables. D'abord en vue de poursuivre le rêve jacobin de la République Une et Indivisible qui demandait, selon eux, une langue unique pour tout le territoire. Ensuite, parce qu'ils n'avaient que mépris pour les langues paysannes dont ils ne croyaient pas qu'elles pouvaient être l'expression d'une culture originale et d'une civilisation dans le plein sens du terme. Et encore parce qu'apprendre le français aux paysans, c'était les amener à eux, les désarmer en quelque sorte, dissiper l'épouvantail séculaire du paysan noir et de ses jacqueries. Enfin, c'était faire pièce au clergé breton, dont la politique était de tenir ses ouailles à l'écart du français, langue des villes, dangereuse pour la religion et la pureté des âmes. Les prêtres ne cessaient de dire : Le breton et la foi sont frère et soeur en Bretagne ».

• L'école laïque devint le bastion privilégié du français, tandis que l'Eglise utilisait le breton pour la messe et le catéchisme.

• Et c'est ainsi que notre langue paysanne fut défendue par les prêtres et persécutée par les instituteurs... Politiquement, les premiers étaient blancs, les seconds rouges... »

25 juin 1971, Ouest-France L’erreur séparatiste « Toutes les fois qu’un groupe s’organisera

sérieusement, il devra s’appuyer sur des idées absolument révolutionnaires, afin de pouvoir repousser et exclure dans tous les cas toute ingérence de l’Etat...” C'est l'origine des dérives de l'autonomisme traditionnel.”Ce groupe devra donc s’orienter dans une direction anarchiste et antinationale, au 1ieu de fortifier la patrie par le réveil des groupes locaux ».

C. Maurras Tout ce qui s'est passé autrefois et tout ce qui s'est passé

depuis 1912, date de la parution de « L'Enquête Bretonne de la Monarchie », donne raison à Marcel de la Bigne de Villeneuve et à M. du Cleuziou. La centralisation est toujours demeurée aussi lourde et aussi écrasante pour l'économie bretonne et ce ne sont pas les protestations des régionalistes bretons (il faudra attendre l'arrivée de Yann Sohier et de son équipe du mouvement « Ar Falz » pour voir un certain nombre de membres de l'enseignement public prendre

courageusement la défense de la langue bretonne) qui ont amené le gouvernement à modifier quoi que ce soit. Aucune solution n’est envisageable dans le cadre républicain...

En 1909, le royaliste Alain Raison du Cleuziou (Président de l’Action Française de St Brieuc) avait écrit une histoire de la Bretagne, boudé par les séparatistes comme trop française ! Son livre recoupait les mêmes thèses historiques qu’Arthur de la Borderie : « La Bretagne s’unit, sans y être absorbée, à la monarchie française, qui, en échange de son indépendance abdiquée, respecta sa liberté jusqu’au bout ». Le Parti National Breton naîtra en 1911 avec Camille Le Mercier

1919 naissance du journal « Breizh Atao », c’est la rencontre de Maurice Marchal et de Job de Roincé dans la section royaliste d’Action Française, puis ils se séparèrent des autres qui devinrent antifrançais. C‘est l’époque d’une résurgence de la culture Bretonne : chants (Bro Goz ma Zadou), danses, costumes, spiritualité, écrits et langue, autour du Gwenn ha du (drapeau Breton historique blanc à croix noir). Dans le domaine artistique avec Xavier de Langlais et l’architecte James Bouillé (Art National Breton).

Le principe identitaire séparatiste les entraînera comme aujourd’hui vers les voies qui serviront des intérêts idéologiques. La manipulation est toujours la même, on se dirige vers d’autres peuples opprimés et l’on finit par détruire notre propre identité. Hier l’Allemagne avec son « une ethnie, une langue, une nation », aujourd’hui le Tiers Monde opprimé où l’on retrouve les étalages de pacotilles Sud-américains et Africains. Bref une manipulation savamment orchestrée afin de récupérer les légitimes aspirations identitaires régionalistes dans une stratégie mondialiste. Le résultat sera plus radical encore car le « gaufrier » mondialiste sera plus dur à combattre que la république jacobine…

Tout cela démontre que les vrais défenseurs des libertés

locales furent royalistes et que seulement, depuis peu, des “progressistes” s’y sont intéressés, par calcul et dans un autre but, que celui de l’humanisme...Marie Anne Kerhuel (Douar Breiz, juin 1971), dénonça comme Hélias, l’amalgame en faveur de la gauche républicaine, concernant les défenseurs de la langue Bretonne. Dans “L’Avenir de la Bretagne” Fanch Trémel s’élève lui aussi contre ceux qui déclarent que hors de la Gauche, il n’y a pas de salut. Il rappelait que dans un communiqué que Force Ouvrière recommandait à ses

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adhérents de « ne pas participer à des actions qui auraient pour objectifs la défense de prétendues intérêts de la région ».

Il est facile aujourd’hui, comme dans le domaine social et écologique, de prétendre que les défenseurs du régionalisme sont de gauche. Il n’y a rien de plus faux et mensonger. Il suffit d’ouvrir les livres et les archives pour s’apercevoir que les progressistes, d’abord hostiles parce que révolutionnaires, y ont vu après, une opportunité, une occasion voir un levier, conduisant à la manipulation populaire, pour l’exécution de leurs dessins politiques...L’intérêt pour ces gens est idéologique et non humaniste, comme le fut et reste la motivation des royalistes (combat social, etc...). Quoiqu’en pensent nos adversaires, notre intérêt n’est pas dans une élection ou une place chaude dans une mairie ! Mais dans le salut de notre peuple, retrouvant ses libertés perdues. Serge PLENIER en parlant de l’autonomisme Breton disait :

« L’une des caractéristiques du séparatisme de regrouper surtout des extrémistes. L'idéologue d'extrême droite se place d'un point de vue « nationaliste », et, tout comme l'idéologue d'extrème-gauche, considère la Bretagne comme une colonie. Il est bien évident qu'il existe de nombreuses nuances. Certains, par exemple, récusant à la fois le régionalisme et le séparatisme, pensent avant tout que la démocratie ne saurait exister sans une véritable décentralisation (!) ; ils s'en prennent à la « colonisation française » tout autant qu'à la France, réclament l'Europe à cor et à cri, et prônent un socialisme à visage humain surprenant de vacuité.

Certes, il ne faut pas jeter la pierre à tous : quel Breton digne de ce nom pourrait sans s'indigner faire le constat de toutes les humiliations que la République a fait subir à la Bretagne ? Bien sur, la plupart sont aveuglés par les mythes démocratiques, mais peut-on le leur- reprocher ? Car, qu'y a-t-il de plus réactionnaire que l'amour de la terre de ses pères, l'attachement aux traditions séculaires et à la langue ancestrale ? Il est même rassurant de penser qu'à une époque Où l'on veut déraciner l'individu, certains cherchent à renouer avec un passé sans cesse bâillonné et étouffé.

Mais un minimum d'objectivité est nécessaire. Tout d'abord, une légende, basée sur un quiproquo,

doit être détruite. On fait généralement remonter n l'annexion » de la Bretagne au mariage d'Anne de Bretagne ; or, rien n'est plus Faux ; en fait, ce mariage consacrait l’annexion au domaine de la couronne. Il est incontestable que la Bretagne vivait auparavant dans un état de semi-indépendance, mais c'était aussi le cas de la Bourgogne.

Comme Charles le Téméraire, Jean de Montfort luttera contre le roi de France, avec, d'ailleurs, l'appui des Anglais. Pour les contemporains, la Bretagne était surtout une “hyper-féodalité “ dangereuse pour la sécurité de la France, car elle était une porte ouverte pour les Anglais. Le mariage de la duchesse Anne était donc nécessaire à la France qui protégeait ainsi la Bretagne d'un voisin gênant. On parlé aussi beaucoup des révoltes qui eurent lieu au XVIIe siècle, provoquées par la fiscalité réorganisée par Colbert ; c'est oublier que l'Etat avait besoin d'argent pour s'assurer une frontière à l'Est et que la Bretagne bénéficiait d'un régime fiscal très léger (la gabelle y était pratiquement inexistante). Le Roi prenait l'argent où il le pouvait, d'où la colère des Bretons qui tenaient beaucoup à leurs privilèges, car ils disposaient de tout un arsenal de

franchises et de libertés locales. Enfin, n'oublions pas que Louis XVI avait mis sur pied un projet d'assemblées provinciales.

La Bretagne pactisa avec les révolutionnaires dans les débuts ? Les Vendéens aussi, et pourtant... En revanche, il est certain que la République a considérablement déformé (pour ne pas dire tué) la personnalité bretonne.

Mais alors, diront certains, pourquoi ne pas rétablir ces assemblées provinciales ? Qu'attend-on ?

On attend un pouvoir stable, assez fort pour rétablir toutes ces libertés sans danger pour l'unité nationale ; un pouvoir qui n'aura nul besoin de la centralisation et de la bureaucratie qu'apportent nécessairement l'élection ; un pouvoir humain s'appuyant sur les plus solides traditions nationales.

La France, donc la Bretagne, attendent le Roi ! » Cette histoire Bretonne, exemplaire par sa résistance, non

pas à la France, qui n’est elle-même, que sous nos rois mais aux différentes républiques qui, comme nous l’avons vu, n’a eu de cesse, que de détruire tout particularisme régional et plus particulièrement celui de la Bretagne, plus fort qu’ailleurs…

C’est là l’erreur des séparatistes attirés par les mirages de Bruxelles, comme en d’autres temps par ceux de la grande Allemagne…Mais peut on leur en vouloir lorsque l’on connaît la triste histoire du fléau nommé république, en France. Les Bretons résistent minoritairement d’ailleurs, le peuple étant majoritairement anesthésié dans le confort matérialiste et endoctriné par les outils du système (écoles, médias…).Les peuples meurent et l’histoire l’enseigne. La Révolution et la République surent écraser bien des résistances qui, unies les auraient balayées. Des déportations du Pays Basque au génocide Vendéen, en passant par maintes « Chouanneries » dans différentes provinces, voilà ce que fut la révolution. L’écrasement des révoltes fédéralistes (Girondins), Lyon (voir la Chapelle des crânes aux Brotteaux, massacre des Lyonnais le 3 décembre 1793), Marseille et bien d’autres endroits, nos livres d’histoire républicains cachent les réalités. Il ne faut pas que les citoyens sachent que la révolution fut antipopulaire et faîte par et pour des nantis. Marx lui-même le disait…

Bref la victoire du régionalisme autonomiste ne peut et ne pourra se concrétiser que par le retour du roi, c’est une loi politique résultant de l’empirisme…En dehors, point de salut mais destruction et disparition.

Pas de libertés sans le Roi « Un très grand nombre de curieux, un très grand

nombre de républicains, dès l'abord très hostiles à la doctrine royaliste, ont fini par s'en déclarer les partisans convaincus, éclairés par l'implacable logique des démonstrations de Charles Maurras. »

En ce qui concerne la Bretagne, par exemple, on peut déplorer la rigueur excessive de la répression du pouvoir à l'égard de Pontcallec et de ses compagnons (1720) ou bien encore à l'égard de ceux qui participèrent à la Révolte du Papier Timbré (1675). Encore, convient-il, à propos de cette Révolte, de ne pas oublier, comme l'écrit Joseph Chardronnet, que « sain dans ses origines le mouvement fut vite débordé par des extrémistes, chez qui un goût latent du banditisme remonte à la surface dès que l'affaiblissement de l'autorité laisse libre cours à l'anarchie ». Les excès de ces extrémistes devaient d'ailleurs « déconsidérer le mouvement » et entraîner une sévère répression.

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Mais de même qu'un arbre ne doit pas masquer la forêt, de même quelques erreurs ne permettent pas de condamner un régime qui, par ailleurs, présente plus de sécurité et offre plus de garanties qu'un autre régime. « On confond trop souvent « autonomisme » et « séparatisme ». C'est commettre une grave erreur car on peut fort bien souhaiter une Bretagne autonome dans une France fédérée sans être pour autant séparatiste. »

Nous n’avons pas à définir ce que fera le Prince, lors de

son retour. Il sait ce qu’est son devoir, laisser les différents corps intermédiaires oeuvrer, dans leurs cadres autonomes, comme ses pères le firent, avant lui. Il donnera juste le signal d’une nouvelle aventure humaine, l’impulsion libératrice de nos destinées. Il laissera les familles, les associations, les collectivités locales, reprendre leur destin et oeuvrer pour le bien de tous et non plus pour l’intérêt d’une minorité financière idéologique, sans droits réels et épuisant notre pays... Cette indépendance enfin retrouvée, pour le plus grand bonheur du jardin de France ayant retrouvé ses lys.

J. de Romanet disait : « Le nivellement qui résulte de la conjoncture

économico-sociale actuelle est catastrophique pour l'esprit et pour l'âme humaine, pour l'intelligence et pour l’art.... ce serait donc commettre une grande erreur que de ne pas associer l'âme populaire à l'avenir des régions, car il n'est de collectivité vivante, il n'est de patrie que celle qui est aimée”

“Depuis 1789, il est interdit aux Français de réclamer les libertés dont ils bénéficiaient sous la Monarchie”

“Or ce que les Bretons réclament c'est tout simplement le retour à la situation qui existait au lendemain du traité de 1532 et qui fut respectée jusqu'en 1789, c'est à dire :

- La Bretagne intégrale avec les 5 départements - Le rétablissement des libertés et droits qui après 1532

étaient reconnus par la Monarchie - La mise en place d'une assemblée régionale

disposant de véritables pouvoirs. Tout autre solution ne peut être qu'une ridicule

caricature de la régionalisation” « L'autonomie de la commune, ce groupement

historique, est à la base de la décentralisation administrative, comme le droit de posséder doit se trouver à la base de l'organisation professionnelle. En admettant

un instant que l'Etat établisse un régime comprenant exactement l'ancienne province de Bretagne, ce ne serait pas autre chose qu'un grand département, si les éléments vitaux, les groupements naturels dont la province doit se composer étaient soumis à la même contrainte administrative, étaient empoisonnés par le même venin politique, si l'administration de la région était pénétrée elle-même de l'esprit centralisateur. On peut d'ailleurs être assuré que la République ne prendra jamais comme cadre d'une de ses divisions administratives les limites d'une province historique, les projets qu'on a mis en avant en font foi. »

Comme l'écrivit Charles Maurras, « l'autorité royale de l'époque (Louis XIV) n'en était pas moins beaucoup plus balancée, en fait, que celle d'un ministre d'aujourd'hui pour ce qui regarde la condition des citoyens et des corps. Au surplus ces corps subsistaient bien qu'ils eussent souvent perdu leur représentation régulière ; il restait possible de rétablir celle-ci en rendant à ceux-là la plénitude de leur liberté et ainsi tous leurs moyens. Mais c'est aux corps eux-mêmes que la Révolution s'est attaquée. Non contente de centraliser, elle s'est efforcée de rendre impossible toute décentralisation ultérieure. Plus d'Eglise autonome, plus de corps d'Etat, plus de provinces, etc. »

LIBERATION NATIONALE

« C'est en se limitant par la décentralisation et par une large liberté d'association que la monarchie se consolidera. Car c'est ce qui ferait sa limite qui serait en même temps son plus ferme soutien. En effet, les corps indépendants, les groupements de toutes sortes, familiaux, locaux, professionnels, limites du pouvoir, ayant dans le Roi leur protecteur, et même leur seul protection possible, car seul un Roi est vraiment, de par sa position, soucieux de

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l'avenir, se trouvent ainsi avoir le plus grand intérêt à l'appuyer et à le défendre ».

Léon de MONTESQUIOU - Les Origines et la Doctrine de l'Action française.

Pour les Bretons, la situation est bien nette. Entre la

Monarchie et la République, ils ne peuvent hésiter. Il leur suffit de relire l'histoire. Ils constatent alors que si le pouvoir royal a parfois eu la tentation de réduire les libertés bretonnes, il s'est toujours heurté à l'énergique résistance des Etats et du Parlement. Par contre la République ne s'est pas contentée de supprimer d'un seul coup ces libertés, elle a aussi empêché toute résistance en faisant disparaître le Parlement et les Etats. Aux exemples que nous venons de donner tout au long des chapitres précédents, nous allons ajouter maintenant quelques déclarations et appréciations qui disent quelle place importante la décentralisation occupe dans l'esprit de tous ceux qui ont représenté la Monarchie ou se sont faits ses défenseurs.

« Dieu aidant, nous fonderons ensemble un

gouvernement conforme aux besoins réels du pays ». Ce gouvernement aura pour base « les larges assises de la décentralisation administrative et des franchises locales ».

Quelques années plus tard, le duc d'Orléans sera tout aussi affirmatif quand il exprimera sa volonté de « ramener la vie spontanée dans les villes et dans les campagnes et d'arracher la France à la compression administrative qui l'étouffe ».

Et c'est encore le duc d'Orléans qui écrira à Charles Maurras les lignes suivantes qui confirment sa précédente déclaration.

« La décentralisation, c'est l'économie, c'est la liberté. C'est le meilleur contrepoids comme la plus solide défense de l'autorité... C'est donc d'elle que dépend l'avenir, le salut de la France...L'ordre militaire excepté, tous les degrés de tous les ordres de la hiérarchie politique, administrative, juridique et civile doivent être décentralisés ; c'est-à-dire comporter une certaine somme de liberté (par

rapport au pouvoir), d'autorité (par rapport au public), et de responsabilité. »

« La seule raison d'être d'un roi est de constituer le

principe fédératif, le principe d'union en sa personne d'éléments disparates, dont la coexistence ne peut se maintenir que par cet élément commun simple, mais vivant...La Monarchie restaurée, écrit-il, n'a pas osé en 1815 s'affirmer régionaliste, craignant de paraître ainsi trop liée à un passé révolu. Les deux Empires ont trouvé la centralisation dans l'héritage jacobin et n'ont fait que la renforcer. Pour la Troisième République, le centralisme est un dogme auquel on ne saurait toucher sans devenir aussitôt suspect de sentiments factieux. Dès lors les formations de gauche seront jacobines, parce qu'elles estiment poursuivre l'oeuvre des Grands Ancêtres ; les formations de droite ne voudront pas s'opposer à elles sur ce point, car elles redoutent, en le faisant, de paraître manquer de patriotisme. Lorsqu'il soumettra le programme très modéré de la Fédération Régionaliste de France aux parlementaires, son fondateur Charles Brun n'obtiendra l'adhésion d'aucun groupe politique.»

Certains Bretons accusent parfois la France d'être

responsable de la situation dans laquelle se trouve la Bretagne. Ils commettent alors une erreur profonde car la France réelle composée de provinces, qui souffrent toutes de la centralisation ne peut être accusée des fautes commises par le régime républicain. C'est ce régime et lui seul, qui est coupable. C'est donc lui qu'il faut dénoncer. «Nous sommes autonomistes. Nous sommes fédéralistes, et si quelque part dans la France du Nord un peuple veut marcher avec nous, nous lui tendons la main. Un groupe de patriotes bretons vient de demander, pour leur illustre province, le rétablissement des anciens Etats. Nous sommes avec ces Bretons. Oui, nous voulons une assemblée souveraine à Bordeaux, à Toulouse, à Montpellier. Nous en voulons une à Marseille ou à Aix. Et ces assemblées régiront notre administration, nos tribunaux, nos universités, nos écoles, nos travaux

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publics. Si l'on objecte qu'un peuple ne revient jamais sur la voie qu'il a parcourue, nous répondrons que c'est le cas ; nous ne travaillons pas pour copier les institutions d'autrefois, mais les compléter et les perfectionner. »

« Un Roi n'a besoin que de l'assentiment général. Mais

il faut au pouvoir républicain une délégation expresse et constamment renouvelée de la volonté nationale. Il ne dure pas sans l'électeur. Ce pouvoir est donc obligé de tenir l'électeur. Pour tenir l'électeur, il faut tenir le fonctionnaire. Pas de bonnes élections sans le fonctionnaire et, quand on souhaite des élections meilleures, il faut des fonctionnaires plus nombreux et meilleurs. Vous savez ce que cela veut dire. » Quelques jours plus tard, et toujours dans « Le Figaro », Charles Maurras ajoutait : « Nous vivons sous le régime du césarisme administratif. Et nous sommes en République. C'est-à-dire que pour les questions où nous serions aisément compétents, pour toutes les questions locales et professionnelles, celles qui nous touchent de près et que nous pouvons discerner dans leur extrême détail, nous sommes des administrés, conduits à la baguette par des fonctionnaires. Et c'est-à-dire encore que pour toutes les questions où notre incompétence éclate évidemment - question de haute politique, de législation militaire et maritime, de diplomatie - nous avons rang de souverains. »

« Nos villes et nos provinces ont beau vivre

énergiquement ; l'Etat est là pour leur ôter la conscience d'elles-mêmes et enrayer tout mouvement local qui, en créant un esprit d'initiative, atteindrait les sources premières de sa vie propre, les organes de l'élection. Tout effort autonome se heurte à cette caporalisation générale pour l'élection, par les rubans violets et les promesses d'emplois. A moins de se résigner à fomenter une agitation anarchiste qui atteint l'Etat dans ses parties vitales et vise la patrie au coeur. Ces deux écueils symétriques dégoûteront finalement les générations successives. Je leur souhaite de réfléchir à la seule solution raisonnable : garder l'Etat, mais commencer par le réformer en le purgeant de l'élection. Mais cela suppose dans l'Etat intelligence et permanence, volonté et tradition, donc, en d'autres termes, le Roi. »

L'AF, 4/12/1909. « En régime électif ou république, un chef de parti au

pouvoir a besoin, pour durer, pour vivre, pour continuer d'être, de faire sanctionner périodiquement sa domination avec un vote exprès des volontés nationales. Un chef de parti, puisqu'on tient à ce mot menteur, un chef de parti héréditaire n'est pas soumis à la même nécessité. Il n'a pas besoin des « volontés », mais des « assentiments », ce qui fait une différence infinie. Il n'est pas soumis à ces renouvellements qui sont le principe constitutif, l'axe et le coeur du régime républicain. Celui-ci obéit, en centralisant, à la condition de son existence. L'existence du Roi est affranchie de cette condition. Il peut « être » sans elle. La royauté constitue donc à tout le moins la possibilité de la décentralisation, comme la République en constitue l'impossibilité rigoureuse. »

République et Décentralisation

Charles Maurras lança aux républicains ce défi : « Puisque vous prétendez d'une part que la décentralisation est nécessaire et de l'autre qu'elle est faisable, faites-là... Mais faites-là donc. Au surplus je vous en défie. »

AF, 19/05/1928.

UN PROJET DE SOCIETE

« Tout au contraire, les récipients démesurément

élargis, les cuves immenses de l'Etat totalitaire, le tout-à-l’égout de son étatisme moral et matériel juxtapose pêle-mêle et confond tous les éléments de l'énergie nationale : ici, tout au contraire, on les retient selon leurs affinités dans leurs compartiments naturels, ils se différencient et se perfectionnent en se filtrant et en se distillant par les degrés d'une hiérarchie ascendante. Il en est de même pour les ressources.

Il faut donner aux chefs de foyer, une sorte de grade et de dignité civique, les habilitant à certaines fonctions judiciaires et financières auxquelles ils ne sont pas impropres : le vote plural leur serait utilement conféré, ils auraient autant de suffrages que d'enfants, et peut-être conviendrait-il d'ajouter des voies supplémentaires pour constater leur ancienneté dans le métier, dans le pays, et encore le degré d'instruction théorique et d'activité pratique. On ferait ainsi servir cet enrichissement du régime électif à son amendement, et la démocratie étendue mais tirée de sa sauvage uniformité se résoudrait en aristocratie rationnelle... »

Jarres de Biot, 1951 « A la fédération dynamique de corps sociaux qui avait

caractérisé l'Ancien Régime, a succédé une juxtaposition statique et horizontale d'individus isolés, unis par un “contrat social” d'inspiration rousseauiste. Les corps intermédiaires ont été démantelés comme autant

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d'aliénations de la personne, et dissous par un appareil juridique totalitaire. On peut en évoquer rapidement les grands traits :

- les libertés de la famille ont été ruinées par le code civil ; le chef de famille a été dépossédé de son autorité et de ses responsabilités.

- les libertés des métiers dans leur activité sociale comme dans leur rôle économique ont été abolies, notamment par la loi Le Chapelier.

- les libertés provinciales, les privilèges régionaux et bourgeois ont été supprimés par le dogme de l'unité et de l'indivisibilité de la République.

Le système actuel ne repose ainsi sur aucune base sociale concrète. C'est ce qui est à l'origine de ses carences et de sa fragilité. D'un point de vue aussi bien philosophique que pratique, l'Etat démocratique moderne est incapable de se substituer aux communautés enracinées. Le remplacement des anciens réflexes de solidarité communautaire par une infrastructure étatique a provoqué l'apparition d'une bureaucratie coûteuse et tentaculaire. L'individu a perdu de surcroît tout contact direct avec les réalités politiques. Contrairement à la corporation, le syndicat n'est pas à la mesure de l'homme.

C'est une construction artificielle et idéologique. De même, la nation ne peut être le cadre d'un lien organique de l'homme à la terre. Le nationalisme ne peut, et ne doit pas remplacer totalement le “patriotisme de clochers »...

C'est pourquoi notre projet monarchique est indissociable d'une restauration simultanée des corps intermédiaires. Il faut réorganiser de l'intérieur la coquille vide qu’est devenue la nation. Cette résurrection du tissu social doit bien sûr être spontanée. D'une certaine manière, familles, ateliers et terroirs doivent même se reconstituer non par pour, mais contre l'Etat. Mais ce

spontanéisme ne doit pas amener à nier le rôle du pouvoir central. D'abord, son soutien est indispensable à la reconstitution en question. C'est seulement en reconnaissant les corps intermédiaires comme ses interlocuteurs privilégiés et en se déchargeant sur eux de ses fonctions superflues, des tâches qui excèdent ses capacités, qu'il pourra leur insuffler une nouvelle énergie. D'autre part, comme on l’a vu, c'est son autorité seule, sa puissance et sa détermination qui peuvent assurer la viabilité de la fédération. En bref, pas de fédération sans fédérateur...

La nation fédérale n'est pas un système, une mécanique bien huilée. C'est une interaction de communautés souvent antagonistes, unies par une solidarité concrète et une unité de destin, gouvernées par une autorité capable de transcender ses différences. C'est ce qui fait toute sa souplesse...

Le fédéralisme est plus qu'un gadget constitutionnel. C'est un véritable projet de société, un palliatif global à l'actuelle déliquescence du tissu social, Il ne s'agit pas seulement de « décentraliser », de rendre quelque autonomie aux collectivités locales et professionnelles. Si une telle réforme est nécessaire, elle n'en est pas pour autant suffisante. Il faut aussi, et surtout, en finir avec les principes jacobins, cesser de considérer les corps intermédiaires comme des simples «courroies de transmission» entre l'Etat et l'individu-roi, comme des divisions purement administratives d'une communauté supposée homogène.

L'être humain est un animal social. La solitude ne lui convient pas. Il cherche naturellement la compagnie de ses semblables, et a tendance à se fondre en un certain nombre de groupes sociaux dont il se sent partie intégrante :

- Sa famille, celle au sein de laquelle il a été élevé, puis celle qu'il fonde et dont il se sent responsable.

- Son atelier au sens proudhonien du terme, c'est-à-dire la communauté de producteurs dont il dépend pour sa subsistance.

- Son terroir, à savoir son cadre de vie quotidien auquel il se sent organiquement rattaché par sa langue, ses souvenirs, ses coutumes et ses habitudes.

Ces groupes sont tous dotés d'une légitimité originelle. Ils préexistent, au moins structurellement, à toute construction politique. Ils sont, en quelque sorte, le « matériau» basique dont on peut ensuite faire un édifice plus important. Ce sont surtout eux qui modèlent l'être humain en lui faisant subir les déterminismes les plus élémentaires, les déterminismes qui forgent la personnalité et définissent l'identité de chacun. Ces «petites patries», charnelles et palpables, objets d'un attachement spontané, n'ont jamais besoin d'une menace extérieure ou d'une contrainte idéologique pour se justifier. Elles sont le cadre naturel de la vie sociale.

Le processus d'unification nationale, tel qu'il a été entrepris en France par les capétiens, doit donc être compris comme un, transfert de légitimité, du bas vers le haut, des communautés enracinées vers l'autorité fédératrice. Les pièces du puzzle s'assemblent en une pyramide sociale cohérente au sommet de laquelle se trouve le souverain, facteur d'unité et arbitre des différends intercommunautaires...

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Ensuite intervient le facteur dynastique, un homme seul peut bâtir un empire éphémère. Seule une famille est en mesure d'en faire un royaume, c'est-à-dire une réalité durable et autonome, consolidée par l'histoire et la tradition. Ce n'est pas Hugues Capet qui a fait la France, c'est sa descendance qui a su conserver et agrandir petit à petit le « pré carre »...

N. Kessler « II n'y a pas antinomie, mais affinité entre l'unité

française et les diversités régionales qui la composent. L'Europe moderne n'assiste pas à un mouvement d'unification fatale, elle subit deux efforts en sens divers, mais non contraires, et l'effort unitaire n'est pas le plus puissant ; les peuples heureux, les politiques adroits sont d'ailleurs ceux qui savent combiner ces diversités au lieu de les entrechoquer ».

Charles Maurras, L'Etang de Berre Ce que pourrait faire la Monarchie moderne « Libre du joug de l'élection, la monarchie héréditaire

aurait le pouvoir de décentraliser. Elle y aurait aussi intérêt, toutes les tâches superflues nuisent au bon fonctionnement de l’Etat. Il pourrait y avoir enfin un véritable dialogue entre le pouvoir central et les représentants des communautés régionales et professionnelles. Chaque cadre territorial (provinces, pays, cantons, communes) posséderait son administration et ses compétences. Une véritable élite régionale pourrait se dégager des corps particuliers. Les représentants du Roi serviraient d'arbitres en cas de conflit entre les corps intermédiaires. Les assemblées régionales désigneraient

des représentants auprès du souverain qui pourrait les consulter et entendre leurs conseils et propositions. »

... « Les conseils d'arrondissement, si ternes, si pâles, si

vains aujourd'hui, deviendraient l'antichambre vivante des assemblées provinciales : avec une permanence (ou une fréquence supérieure), sans doute, elles prépareraient activement les sessions des grands Etats régionaux. Les assemblées des deux derniers types seraient naturellement soustraites (comme les conseils communaux) à la loi brutale du Nombre, par la représentation née des libres activités économiques ou morales propres à chaque cercle, au prorata de l'importance et de l'ancienneté, et aussi par l'action prépondérante de l'élite, au moyen du vote plural de tous les citoyens...Le premier manifeste fédéral est sorti de cette pauvre plume en un mois de février 1892, qui tient à ma vingt cinquième année. Cette Déclaration des Jeunes Félibres se réclamait de maîtres révolutionnaires comme Proudhon et Comte et de réactionnaires comme Bonald, Le Play, parlait de dépêtrer la France des usurpations du pouvoir central, d'alléger le pouvoir, de tirer l'Etat de l'Etatisme, mais non de diminuer ni d'affaiblir cet Etat tout au contraire. »

Jarres de Biot, C. MAURRAS. Ce qu'il écrivait jadis, n'a rien perdu de sa valeur et nous en

sommes toujours au même point. On peut donc, à notre tour, le dire à nos politiciens républicains.

Tiocfaidh àr là, Notre jour viendra

Frédéric Winkler

PROGRAMME D'ACTION RÉGIONALISTE

I. LA POLITIQUE COMME MOYEN L'expérience l'a suffisamment prouvé : l'Etatisme

républicain est mortel pour l'Etat et pour les collectivités locales.

Restaurer l'Etat dans la plénitude de ses attributions est donc la condition préalable d'une renaissance des autonomies locales. Quand il y aura à nouveau un fédérateur indépendant des aléas électoraux, alors seulement le fédéralisme aura sa chance. Ce n'est pas en commençant par détruire la grande patrie qu'on ranimera les petites : c'est exactement l'inverse.

Mettre en place dans la lutte quotidienne, contre le nihilisme démagogique, les structures du Régime de l'avenir doit donc être, pour tout régionaliste conséquent, un objectif prioritaire.

Et cela d'autant plus que les élites destinées à prendre la relève de la « classe politique démagogique ne pouvant surgir que sur le terrain, dans des milieux naturels ou professionnels réels, leur avènement est lié à la réanimation des « pays », des ensembles géographiques, culturels, professionnels et que le centralisme jacobin avait tenté d'anéantir. Comme une troupe se bat mieux sur un territoire qui lui est cher et familier, de

même le Mouvement de Dynamisation Sociale qui doit faire fonctionner l'Etat nouveau ne se haussera au niveau de sa mission nationale que s'il gagne les combats pour la vie de proche en proche, ville à ville, région par région, grâce au nombre et à la qualité des militants enracinés dans les activités réelles.

Alors l'Ordre et la Paix, chaque fois qu'ils risqueraient d'être perturbés, de l'extérieur ou à l'intérieur, viendront d'en haut. Mais la vie et l'activité sortiront spontanément de tous les ensembles humains, de la famille à la province, qui ont une contribution positive à apporter au progrès général.

II. LA VÉRITABLE AUTONOMIE ADMINISTRATIVE

A la ville comme à la campagne, l'objectif doit être le même

: briser le centralisme jacobin. Mais les moyens d'y parvenir seront différents selon qu'il s'agit, à la campagne, de reconstituer les « pays », entités à la fois géographiques, économiques, culturelles, ou, à la ville, de rapprocher des quartiers ou des grands ensembles l'administration confisquée

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par les oligarchies partisanes qui mettent présentement en coupe réglée les grandes municipalités.

Si, en effet, à la campagne, la commune doit être l'unité administrative de base, les communautés urbaines actuelles doivent être, elles-mêmes, décentralisées pour démanteler les féodalités politiciennes. Une fois aboli le système “ représentatif “ qui soumettait les populations à l'oligarchie d'une poignée de politiciens professionnels, c'est autour des élites, de toutes les élites, locales, régionales, nationales, que se cristallisera, à tous les niveaux et chacun gouvernant à sa place, le pouvoir de décision.

Partout, à la loterie électorale du suffrage universel doit être substitué un mode de désignation des représentants de proche en proche sur la base des communautés d'intérêts ou d'activités, de manière à éliminer toute classe politique ou bureaucratique professionnelle. Bref une réelle démocratie intégrale, hors de la démagogie des partis...

Ainsi du quartier ou de la commune rurale à la province seront sélectionnées les élites appelées à gérer les intérêts généraux propres à chaque ensemble réel, les unités de taille variable étant libres de s'associer sur une base contractuelle, à l'exclusion de toute pression ou intervention du Pouvoir central ou régional.

III. L'INITIATIVE ÉCONOMIQUE L'Etat ne devant prendre en charge que les intérêts

trop généraux pour qu'aucune autre instance, de la famille à la province, puisse en assumer la sauvegarde, la production et les échanges doivent être exclusivement du ressort des producteurs et des consommateurs. Dans la mesure où une concertation est nécessaire à l'échelon national, elle doit s'instituer en permanence entre les provinces (elles-mêmes arbitrant entre les « pays », les arrondissements, les ensembles urbains, etc.), à l'exclusion de tout Plan techno-bureaucratique imposé par le Pouvoir central. Le système de subventions actuellement utilisé par le Ministère des Finances pour asservir les populations et faire des Français un peuple d'assistés doit être aboli.

Les ressources fiscales (une fois transformé fondamentalement le système actuel d'établissement et de perception des impôts), doivent être employées par priorité aux projets d'intérêt local et régional, la part du prélèvement de l'Etat étant réduite en proportion, le peuple, par référendum, décidera lui-même...

Le système fiscal doit être réaménagé en particulier pour dégager les épargnes volontaires qui, déposées dans des banques régionales, favoriseront les investissements productifs.

Toutes les entreprises et tous les services publics actuellement gérés directement par l'Etat doivent être remis soit à l'initiative privée (individuelle ou coopérative), soit à l'administration locale ou régionale.

L'abolition du social-capitalisme d'Etat est le seul moyen de rendre aux partenaires sociaux, et d'abord aux travailleurs, la jouissance des droits proportionnels à leur rôle dans la société.

Reconstituée sur la base concrète de l'entreprise et de la profession, l'association des travailleurs, aujourd'hui à la remorque des partis et infectée par la bureaucratie régnante, reprendra l'initiative aussi bien pour la discussion des rémunérations et des conditions de travail que pour la gestion des fonds de solidarité et de prévoyance, une fois le système étatique de Sécurité sociale décentralisée.

La diminution draconienne des dépenses de l'Etat, consécutive à celle des ressources, permettra une augmentation générale du Pouvoir d'achat aujourd'hui rogné par l'impôt, les cotisations sociales et l'érosion monétaire. Le contrôle permanent des banques régionales, elles-mêmes directement soumises à la surveillance des déposants, interdira à la Banque de France tout abus d'émission de signes monétaires et l'inflation systématique pratiquée par l'Etat démagogique deviendra impossible.

IV. UNE CULTURE POPULAIRE AUTHENTIQUE

Le problème des langues locales a été mal posé, sans

doute intentionnellement, car la détérioration qui s'ensuit profite également au Pouvoir démagogique et à la subversion, pareillement ennemis de toute culture.

Il ne s'agit pas d'opposer les langues locales au français dont l'universalité doit rester ou redevenir, à l'intérieur comme à l'extérieur, un incomparable instrument de progrès.

Ce qu'il faut, c'est ne plus couper ce français de ses racines et à cet égard les langues locales sont solidaires du latin et du grec, dont la République démagogique a parallèlement fait tomber l'enseignement en désuétude. C'est dans la vie de tous les jours, c'est dans l'expression de la culture propre aux ensembles réels que l'usage des langues locales doit être encouragé, non seulement par l'enseignement mais par la presse, les moyens audio-visuels, l'édition. On verra alors (comme l'observation en avait été faite par Charles Maurras dès 1925, dans ses articles consacrés à la méthode comparative pratiquée par le Frère Savinien d'Arles), que loin de gêner l'acquisition de la langue française, la pratique des langues régionales, tout comme celle du latin et du grec, la favorise. Mais les langues locales ne peuvent vivre et prospérer qu'à condition que s'y exprime une culture, c'est-à-dire une visée de l'universel. Mistral n'appartient-il pas aux catalans, aux basques, aux bretons qui se sont reconnus en lui, et à l'Humanité tout entière, autant qu'aux provençaux ?

Le seul moyen de lutter efficacement contre le prétendu art « moderne », c'est d'enraciner à nouveau l'expression artistique dans la sensibilité et les manières d'être propres à des ensembles humains fondés sur des traditions communes.

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C'est aussi le seul moyen de rendre aux jeunes générations le respect du passé et de l'héritage sur lesquels seuls on peut bâtir l'avenir.

Nulle part les valeurs authentiques, antidote aux poisons des jouissances frelatées dispensées par les mercantis et les démagogues de la « société de consommation », ne peuvent être vécues aussi intensément que dans la Fête, foires et animations locales et particulièrement dans la fête religieuse. Les Messes provençales, dont le succès est spectaculaire, doivent être multipliées et redevenir un moyen incomparable de culture populaire.

Alors, et alors seulement, quand l'initiative viendra de la base et qu'elles ne seront plus imposées par un Ministère quelconque, et manipulées par des politiciens de canton, des décerveleurs et des pourrisseurs, des Universités régionales, des Ecoles spéciales, des Centres culturels consacrés au théâtre, au cinéma, verront le jour et deviendront, pour les “ pays “ comme pour les villes et les provinces, de véritables foyers vivants.

Car le plus urgent, aujourd'hui, qui prend la force d'une évidence, c'est de sauver l'âme en évitant les enlisements du matérialisme.

Tous ceux qui jusqu'ici ont sauvé la langue, l'esprit créateur et le corps charnel de nos Cités ont d'abord été « animés ».

Les problèmes économiques et sociaux ne seront jamais résolus s'ils ne sont pas « animés » par les vrais poètes et les mystiques, c'est-à-dire par ceux qui, au-delà de la réalité de la vie quotidienne, ont su percevoir les vérités et les beautés qui donnent un sens à la matière.

C'est l'invocation pieuse de « Coupo Santo », dont les rimes traduisent la prière de l'homme de toujours :

« Verse-nous la connaissance du Vrai et du Beau

et les hautes jouissances qui se moquent du tombeau.»

F. Mistral Sans cela, que reste-t-il ? Un mesquin folklore qui ne

pourra pas survivre. Nous pouvons tout avec des hommes qui, avant de calculer

ce que va rapporter au tourisme local le portail roman de Saint-Gilles, savent d'abord le contempler. D'ailleurs, quand nous ne pourrons plus transmettre une contemplation, ne comptons pas exploiter le touriste. Quand il ne sera plus qu'un ventre et qu'un bas-ventre, il suffira de bâtir des écuries et des abreuvoirs. Quand Joseph d'Arbaud quitte l'Université pour mener la vie de gardian en Camargue, il obéit à un appel qui dépasse la matérialité de la Camargue tout en puisant dans le sol son inspiration :

« Ame de nos ancêtres enclose dans leurs os,

Esprit de la terre où dorment les races Pour te mieux défendre, pour te prêter mon aide,

Je me suis fait gardeur de bêtes et je chante provençal. »

J. d'Arbaud, Les Chants Palustres

Ainsi en toute vie l'incarnation demeure un mystère et une

nécessité et nous devons donner importance et consistance et signification aux mots, aux choses, aux hommes, écartant tout ce qui abaisse, exaltant tout ce qui porte l'humain au dépassement de lui-même. L'art populaire, les poèmes de nos

terroirs, représentent une recherche d'autre chose que le détail quotidien. Nos danses sont bien autre chose que des pas, mais cadences du coeur. Nos chants autre chose que des sons, mais expression d'une recherche de l'absolu. Nos costumes régionaux un effort pour saisir la beauté et « cette autre Beauté dont la tienne est venue (Ronsard).

Voilà nos raisons de vivre, de lutter et d'aimer, avec une indéracinable espérance. (Yves Salem, Sommières, 23 juillet 76)

. « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux

choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu Indivis. L'homme, Messieurs, ne s'improvise pas. La nation, comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements. [...]

Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L'existence d'une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'Individu est une affirmation perpétuelle de vie. Oh ! Je le sais, cela est moins métaphysique que le droit divin, moins brutal que le droit prétendu historique. Dans l'ordre d'idées que je vous soumets, une nation n'a pas plus qu’un roi le droit de dire à une province : « Tu m’appartiens, je te prends ».

Une province, pour nous, ce sont ces habitants : si quelqu’un en cette affaire a droit d'être consulté, c'est l'habitant. Une nation n'a jamais un véritable Intérêt à s'annexer ou à retenir un pays malgré lui. Le voeu des nations est, en définitive, le seul critérium légitime, celui auquel il faut toujours en revenir.

Nous avons chassé de la politique les abstractions métaphysiques et théologiques. Que reste-t-il, après cela ? Il reste l'homme, ses désirs, ses besoins. La sécession, me direz-vous, et, à la longue, l'émiettement des nations sont la conséquence d'un système qui met ces vieux organismes à la merci de volontés souvent peu éclairées. II est clair qu'en pareille matière aucun principe ne doit être poussé à l'excès. Les vérités de cet ordre ne sont applicables que dans leur ensemble et d'une façon très générale. Les volontés humaines changent ; mais qu'est-ce qui ne change pas ici-bas ? Les nations ne sont pas quelque chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera. Mais telle n'est pas la loi du siècle où nous vivons. À l'heure présente, l'existence des nations est bonne, nécessaire même. Leur existence est la garantie de la liberté, qui serait perdue si le monde n'avait qu'une loi et qu'un maître. »

Ernest Renan

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