cap sur le sable

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“Cap sur le sable” est le quatrième ouvrage de la collection initiée par le Réseau Mer “Education à l’environnement”. Cette collection est destinée à sensibiliser le public sur la richesse et la fragilité des écosystèmes méditerranéens. Concepteurs : Loquès Françoise (CSIL), Bellanger Estelle (Méditerranée 2000) Co-concepteurs : Raimondino Valérie (Région PACA), Errecade Laurence (Agence de l’Eau) Nous tenons à remercier les relecteurs de cet ouvrage : Avellan Christophe, Brossard Céline, Charbonnel Eric, Cottalorda Jean-Michel, Coudre Christian, De Vaugelas Jean, Drouin Rémy, Eyraud Michel, Féral Jean- Pierre, Jourdan Eric, Luquet David, Menou Aurélie, Monin Marie, Obolensky Marguerite, Roméo Michèle et toutes les personnes qui ont participé à la conception de cet ouvrage. Imprimé sur papier 60 % recyclé, 40 % FSC - 2011 Ce document a été conçu et réalisé par : Crédit Photos : J-M. Mille (sauf mention contraire) Photo de couverture : La Vive Un livret du Avec la participation de :

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cap sur le sable

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Page 1: cap sur le sable

“Cap sur le sable” est le

quatrième ouvrage de la

collection

initiée par le Réseau Me

r “Education à l’environn

ement”.

Cette collection est dest

inée à sensibiliser le pu

blic sur la

richesse et la fragilité des écosystè

mes méditerranéens.

Concepteurs : Loquès

Françoise (CSIL), Bel

langer Estelle (Méditer

ranée 2000)

Co-concepteurs : Raim

ondino Valérie (Région

PACA), Errecade Lau

rence (Agence de l’Ea

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Nous tenons à remerc

ier les relecteurs de ce

t ouvrage : Avellan Ch

ristophe, Brossard

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Drouin Rémy, Eyraud M

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personnes qui ont par

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ouvrage.

Imprimésurp

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011

Ce document a été conçu et réalis

é par :

Crédit Photos :

J-M. Mille (sauf mention

contraire)

Photo de couverture : La Vive

Un livret du

Avec la participation de :

Page 2: cap sur le sable

Toutefois, qu’elles soient naturelles ou artificielles, les plages de sable sontmobiles et souvent régressent sous l’effet de l’érosion. Partout des aménagements plus ou moins judicieux sont mis en place pour préserverces surfaces de sable à la couleur et à la valeur de l’or.

Sous l’eau, les fonds sableux sont rassurants pour le baigneur.Généralement jugés très pauvres, ils n’inspirent aucune inquiétude.Pourtant ce milieu d’apparence désertique héberge une multitude d’espèces dont le point commun est : passer inaperçues ! Elles ont si bienréussi, que le baigneur, le plongeur… a l’impression que les fonds sableuxsont de véritables déserts.

Au fil de ce « Cap sur... le sable », sera égrainé l’alphabet et présentéquelques-unes de ces espèces pour qu’enfin, on ne se méprenne plus surce milieu foisonnant de vie.

ménagement

audroie

amouflage

rosionunes

iltreurs

rain de sable

olothuriensolites

eterilomètres

oisirs

imétisme

ourricier

ursins de sable

aysages / Protecteur

ualitéaie

eiche

aupe de mertile

ive

ebyrichthys novacula

eux

ostères

ABCDaire

Terrain de jeux idéal pour les enfants, de sports pourles plus grands, départ de longues promenades àpied, la plage de sable est une fabuleuse zone de baignade adaptée à tous où il fait bon se détendre.Les communes littorales ont bien compris les enjeuxtouristiques et économiques qu’elle représente.Il n’est pas rare que des aménagements aient étéentrepris pour créer des plages artificielles en offrandeaux inconditionnels de la baignade.D’autres communes pourvues de plages naturelles,les entretiennent et retirent régulièrement déchetsvégétaux et macro-déchets qui s’y sont amoncelés.

J. Fievet

Page 3: cap sur le sable

La baudroie est un poisson dont la tête énorme la fait ressem-bler à un crapaud d’où son surnom de « crapaud pêcheur ».Elle se camoufle sur le sable ou la vase et attend ses proies plutôt que de les chasser. Pour cela, elle agite un filamentpêcheur charnu, généralement blanc et bleu, situé juste au-dessus de sa bouche. Dès qu'un poisson s'en approche, il est aspiré dans son énorme cavité buccale tapissée de nombreuses dents pointues et recourbées en tous sens.

Si la baudroie est commune sur certains fonds, sa rencontre enplongée est souvent fortuite. Elle ne remonte des profondeurs(800 à 1000 m) que pour se reproduire de février à juillet.Mâtures à 40 cm, les femelles pondent jusqu’à trois millionsd’œufs sous forme de longs rubans gélatineux. Il est à remarquer que sa peau est totalement lisse et ne possède aucune écaille. À vingt ans, elle peut atteindredeux mètres pour un poids de 45 kg.

La mer Méditerranée française a exercé unattrait notamment sur les Britanniques et lesParisiens fortunés à partir du XIXème siècle.Des stations balnéaires prestigieuses sontalors apparues. Avec l’amélioration destransports et l’apparition des congés payés en1936, l’attrait de la frange littorale a conduit àune augmentation du nombre d’habitants etde la fréquentation touristique. Des ouvrages importants (plages artificielles,ports de plaisance, aéroports, marinas...) ontalors été construits sur la mer, de manière souvent trop rapide. En 2010, près de 17 % du littoral sont artificialisésen région Provence-Alpes-Côte d’Azur (source :Medam), impliquant souvent des destruc-tions irréversibles des petits fonds compris

entre 0 et 20 m de profondeur.Or, c’est dans cette frange littorale que seconcentre une grande partie de la biodiver-sité marine et notamment des larves quiadultes vivront dans les plus grands fonds.Depuis quelques années, le littoral subit denombreuses tempêtes de plus en plus violen-tes et fréquentes. Les aménagements subis-sent les assauts de la mer qui causent sou-vent des dégâts considérables et les risquesde submersion s’accentuent.Faut-il poursuivre les aménagements pourpréserver les terrains gagnés sur la mer aurisque de détruire à nouveau des zones où seconcentre la vie dans les mers et les océans ?Certes, la sécurité des biens et des personnesest en jeu…mais à quel prix ?

comme...

audroie

Le saviez-vous ?Très appréciée en gastronomie,vous la consommez sous lenom de « lotte ».

Le saviez-vous ?En Camargue, déjà en 1859, une digue à lamer, au niveau de l’étang de Vaccarès, a étéconstruite pour limiter les échanges d’eau entrela mer et l'intérieur des terres. Ceux-ci se fontà travers des pertuis (ouvertures). C’est lamanipulation des vannes de ces pertuis quidétermine la salinité et les niveaux d'eau demilliers d'hectares où les enjeux sont variés.

E. BellangerG. Pergent

comme...

ménagement

Dr M Royon

Page 4: cap sur le sable

Le camouflage consiste à imiter des objets inanimésde l'environnement comme une pierre, un fond sableux, une couleur...

Sur les côtes méditerranéennes, le rombou ou encore Bothus podas est un poisson plat, commela sole, qui vit sur les fonds de sable qu’il imite parfaitement. Sa forme et sa robe lui confèrent unetenue de camouflage idéale pour passer inaperçu. Pour augmenter l’illusion, le rombou s’enfouit plus ou moins dans le sable. Autre avantage : il peut surprendre ses proies !

Le poulpe, encore appelé pieuvre, est un véritable championdu camouflage. Il possède sous la peau des cellules appe-lées chromatophores qui contiennent des pigments colorés luipermettant de changer de couleur en un clin d'œil. Cetteimitation des couleurs s’appelle l’homochromie. Pour sefondre encore plus parfaitement dans son environnement, il modifie la texture de sa peau : son épiderme se couvre

d'excroissances et de boursouflures pour imiter l'aspect rugueux d'un rocher par exemple. Cette imitation des formes est l’homotypie.

L’érosion côtière est un problème de plus en pluspréoccupant qui menace le patrimoine naturel et culturel.Dragages, barrages hydro-électriques sur les fleuves etaffluents ont drastiquement réduit les apports ensédiments sur les plages. La majorité des communeslittorales est confrontée à ces phénomènes et doit yapporter des solutions pour assurer la sécurité des bienset des personnes, mais aussi maintenir les plages,véritables enjeux touristiques et donc économiques.Dans les années 50, épis, digues, ouvrages rigides enbois, en béton ou faits d’amas de roche ont été construitspour protéger le littoral. Mais ces ouvrages coûteux nerésistent pas aux vagues qui menacent de les fairedisparaître… Aujourd’hui, des stratégies plus souples et plus doucessont préconisées, mais la plus efficace des solutions estpeut être naturelle ! On sait que les banquettes de feuilles

mortes de posidonie sont un rempart trèsefficace contre les vagues. Pourquoi nepas les laisser en place le plus longtempspossible avant la saison estivale ? Reste àconvaincre les riverains et les touristes quipar méconnaissance exercent unepression considérable sur les élus locauxpour avoir des plages « propres ». Alorsfaut-il continuer à retirer ces banquettes aurisque de voir disparaître les plages ?

comme...

unesUne dune est un reliefcomposé de sable accu-mulé sur les côtes par lescourants et les vents.Une fois qu’il est sec, lesable de la partie supé-rieure de la dune peuts’envoler avec le vent : ladune est en perpétuelmouvement et peut mêmeenvahir les terres.Quelques plantes pion-nières comme les oyats etles panicauts assurent lafixation et la stabilité dusable. Il n’est pas rare non plusd’observer les ganivelles,barrières de lattes de boishabituellement en châtai-gnier, qui interceptent lesable transporté par le ventet préservent la dune contrele piétinement en partieresponsable de la dispari-tion de la végétation.

comme....

rosion

Cherchez le Bothus !

Le saviez vous ?Certaines dunes de sable peuvent « chanter ». On en retrouve des témoignages dans denombreux récits de voyage, tels ceux deMarco Polo, Charles Darwin et Lord Curzon....Que l’écoulement d'une grande quantité desable puisse « faire du bruit » ne surprendraitpas tant si le son émis n'était pas une longuenote grave, si puissante qu’elle évoque legrondement du tonnerre.

comme...

amouflage

Le panicaut - ADEE

Page 5: cap sur le sable

Le Cérianthe, même famille que l’anémone de mer

Macro-photo de sable coquillier - F. Loquès

De nombreux animaux marins s’ancrent sur lesfonds sableux etse nourrissent des particules alimentairestransportées par les courants. Ce sont des animaux filtreurs. Il en existedeux sortes : les passifs qui s’exposent auxcourants et les actifs qui font circuler l’eau àl’intérieur de leurs corps. Parmi les passifs, le cérianthe se protège ensécrétant un tube muqueux assez large etépais dans lequel il peut se rétracter totale-ment. A son extrémité supérieure, plusieurscouronnes de tentacules effilés et urticants nesont pas complètement rétractables. Bien que fixé, le cérianthe est capable de sedéplacer et de reconstruire un nouveau tube.

Parmi les filtreurs actifs, la palourde vit enfouiedans le substrat de sable ou de vase. Unsiphon lui permet d’aspirer l’eau dont elle filtreles particules alimentaires, un autre lui permetde la refouler. Son pied puissant lui permet des’enfouir rapidement, de se tenir et de se dépla-cer dans le substrat.

comme...

iltreurs

comme...

rain de sable

Le grain de sable ou arène est la particule individuelle du sable. On peut le classer en fonctionde son diamètre (compris entre 0,063 et 2 mm)ou granulométrie. Le quartz est le plus fréquent des composantsdu sable, il provient de la décomposition desroches comme le granite.

Transporté par le vent, le sable aura uneforme anguleuse et une couleur opaque ; parl’eau, il sera plus rond et translucide.On peut distinguer les sables « blancs » d'origineorganique (restes de squelettes et autrescoquilles de nature calcaire ou siliceuse), dessables « noirs » d'origine minérale ou volca-nique. Mais attention, la distinction ne doitcependant pas se faire uniquement sur la couleur !

Le saviez-vous ?Des billes de plastique destinées à la fabri-cation des nombreux objets de notre quoti-dien ou bien résultant de l’érosion des fragments de plastiques plus gros se trouventmêlées aux grains de sable. On les appellelarmes de sirène. Elles sont un danger pourde nombreux poissons qui les prennentpour des œufs et les gobent. Elles agglutinent aussi facilement certainspolluants et empoisonnent ainsi les organismes qui les mangent.

Le saviez-vous ?

Comme de nombreuses espèces debivalves, la palourde est un organis-me indicateur de la qualité du milieu.On dit que c’est un bio-indicateur quipermet l'évaluation de la toxicité desproduits chimiques retrouvés en mer.

Page 6: cap sur le sable

L’holothurie, encore appelée « concombre demer » est une cousine de l’oursin et de l’étoilede mer. Elle se rencontre essentiellement surles fonds sablo-vaseux. Sur la face ventrale, trois rangées de piedsambulacraires ou podia lui permettent de ramperà la surface du sédiment où, grâce à des tentacules courts entourant la bouche, elle collecte du sable. Elle en digère les particulesorganiques et rejette les éléments minérauxcomme le sable, enduit de mucus, sous formede chapelets. L’holothurie joue le même rôle

que nos vers de terre. Véritables éboueurs des fonds

marins, les holothuries sont capables de recy-cler et aérer tout le sédiment superficiel d’unezone en quelque mois. A Port-Cros, une étude amontré que les holothuries sont capables d’in-gérer 19 à 21 kg de poids sec de sédimentpar m2 et par an.La reproduction des holothuries a lieu en été.Les individus mâles etfemelles dressent leurpartie antérieure demanière synchroniséeet projettent en pleineeau leurs cellulessexuelles.

Insolites, ces animaux qui passentinaperçus le jour car complètementrétractés et se gonflent d’eau la nuit

présentant aux courants des centaines de petits polypes (individus). Parmi eux, la vérétille, appartenant à la mêmefamille que la méduse, se rencontre en groupe entre 15 et 100 mde profondeur. Elle vit fixée dans le sable ou la vase à l’aided’un pied auquel fait suite une tige (rachis) pourvue de centainesde petits polypes les uns nourriciers, les autres créateurs decourant d’eau riche en particules alimentaires.

comme...

nsolites

Plus d’infos : «Cap sur... les macro-déchets», «Cap sur... la posidonie»

Les enfants, dans leurs jeux de sable, lesmettent encore trop souvent en évidence,ces bâtonnets de glace, ces mégots de ciga-rettes enfouis, cachés, donc considéréscomme n’existant plus.Plus visibles sur la plage, des amas demacro-déchets composées de sacs plastiques,canettes, chaussures… s’étendent sur deslongueurs parfois très importantes.Ils sont véhiculés par les cours d'eau, lescourants marins ou le vent et sont rejetés surles plages.On peut observer les détritus végétaux telsque des morceaux de bois rejetés par lesrivières et des feuilles mortes de posidoniedont les amoncellements sur le littoral

forment des banquettes qui peuvent atteindreplus d’un mètre de hauteur. Elles sont souvent considérées comme nuisances visuelles, sanitaires et olfactives,si bien que les communes tentent de les retirer sans avoir vraiment mesuré l’intérêtque ces banquettes représentent en matièrede lutte contre l’érosion du littoral.

comme...

eter

Le saviez-vous ?Durant l’été 2011, une commune a interdit lacigarette sur une de ses plages. Suite à unsondage, les français semblent approuvercette mesure...D’autres solutions existent : utiliser son cendrier de poche ou ne pas fumer aumoins sur la plage !

M-A. Mich

el

comme...

olothurie

D. Lu

quet

Page 7: cap sur le sable

comme...

ilomètres

comme....

imétisme

comme...

oisirsPour beaucoup de monde, les séjours sur le littoralsont l’occasion de se reposer, allongé sur untransat ou une serviette pour savourer la doucechaleur des rayons du soleil, bronzer, échangerdes idées, lire quelques nouvelles ou bien encores’informer sur l’environnement marin*…

Pour les enfants, le sable, de par sa texture et samalléabilité, a toujours été un outil de jeu idéalpermettant de nombreuses constructions dispa-raissant au gré des vagues et des vents.Pour les plus grands, cet espace est aussi l’occa-sion de quelques activités sportives : beach volley, raquettes, football…Ainsi quelle que soit l’activité que l’on y pratique, la plage, le sable, lamer, le soleil suffisent toujours à nous rendre heureux.

Le mimétisme désigne lefait de chercher àressembler à une autreespèce afin de se fairepasser pour elle. C’est unestratégie d'imitation. Trèssouvent confondu avec lecamouflage, il s’endifférencie par le fait qu’ilmet en jeu trois composantsau minimum alors que lecamouflage n’en concerneque deux. Il existe diverstypes de mimétisme. Lesuns confèrent un avantagedéfensif, les autres un atoutoffensif (Voir «C commecamouflage»).

Le saviez-vous ?Des animaux sont capablesd’imiter une portion ducorps d'un prédateur ou de leur propre corps. C’estl'auto-mimétisme. La baudroie, dont le premier rayon dorsal estmodifié en filamentpêcheur, est un exemple.

Camargue, Côte bleue, Calanques, Esterel, Côted’Azur... autant de noms évocateurs du charme et dela beauté du littoral provençal et azuréen. Mais lesrivages de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur sontaussi la proie d'importants enjeux sociaux et écono-miques.

Des Saintes-Maries-de-la-mer à Menton, les côtess'étendent sur environ 900 km. Or cet espace littoral qui représente 10 % de larégion reçoit globalement 90 % de la population per-manente et saisonnière. Depuis 1970, l’emprise des ouvrages gagnés sur lamer est mesurée. Cela nous donne un aperçu desimpacts portés sur les écosystèmes littoraux. Pour en savoir plus : www.medam.org

Linéaire de côtes artificialisées en régionProvence-Alpes-Côte d’Azur (en km)

J.P. M

orin

M-A. Mich

el

*Plus d’infos : www.infeaumer.org D. Lu

quet

Page 8: cap sur le sable

Les fonds de sable constituent un milieu nourricier pour denombreuses espèces. Ils sont en effet très riches en détritus ou déchets organiques comme le plancton, les restes de végétaux ou d’animaux morts dont de nombreux organismes se nourrissent. Ils sont appelés « détritivores » car spécialisés dans le nettoyage des fonds.L’exemple le plus remarquable est celui de l’holothurie.

D’autres espèces se nourrissent de petits animaux vivants présents dans le sable. Le rouget barbet, Mullus barbatus, à l’aide de ses deux barbillons disposés sous la mâchoireinférieure, détecte et déterre sa nourriture composée principalement de crustacés, vers oumollusques bivalves. Ce poisson est donc carnassier, son régime alimentaire est large.

comme....

ourricier

Les oursins de sable, dits irréguliers, vivent complètement enfouis dans le substrat.Leur symétrie est bilatérale avec labouche en avant et l’anus en arrière.Parmi eux, le spatangue vit surles fonds meubles, sableuxou détritiques entre 5 et 900mètres de profondeur.C’est un organisme sciaphile (il n’aime pas lalumière), qui s'enfouitjuste sous la surface dusable le jour et en ressortla nuit pour s'alimenter.

Sa forme générale fait penserà un gros coeur aplati, plat sur laface orale (buccale) et bombé sur laface dorsale (aborale). Lorsque l’oursinmeurt, on retrouve sur le sable son test(coquille dure) dont le contour circulaire peut atteindre 12 cm de long pour 8 cm de large.

Le saviez-vous ?Les piquants des oursins irréguliers sontplus courts, plus fins, plus soyeux queceux des oursins réguliers. Enfouis et protégés dans le sable, ces oursins ontmoins besoin d’une stratégie de défensecontre les prédateurs.

comme....

ursins de sable

Le rouget barbet

Le rouget grondinLe saviez-vous ?Le rouget grondin donne l’impressionde voler lorsqu’il déploie ses grandesnageoires pectorales très colorées.Elles lui permettent de se déplacerou bien d’inquiéter ses prédateurs.

Test d’oursin

Page 9: cap sur le sable

Les fonds sableux, loin d’être monotones, présentent despaysages assez variés. Dans les zones de petites pro-fondeurs, on peut observer les ripple marks ou encorerides de sable. Leur formation peut être due à l'action de la houle sur une plage (rides d'oscillation) ou àl'action d'un courant sur le fond de l'eau (rides de courant). Que ce soit sur une plage ou dans le fond de lamer, la direction des crêtes est toujours perpendiculaireau mouvement de l'eau.

Les fonds sableux constituent des milieux riches que leschercheurs ont classifié en fonction de la grosseur desgrains, de l’agitation du milieu, de la profondeur…Différents peuplements peuvent s’y installer. Quel quesoit le type de peuplements, ces milieux sont mentionnéscomme étant d’intérêt communautaire dans le réseauNatura 2000.

comme...

aysages

Le saviez-vous ?Dans les fonds marins, des dunes hydrauliques formées sous l'action des courants marins peuventêtre observées. Dans le parc national de Port-Cros,ces dunes, essentiellement composées de sablescoquilliers, s'élèvent parfois jusqu'à 20 m au-des-sus des fonds et se déplacent latéralement et longi-tudinalement au gré de l'action des courants.

comme...

rotecteur

Un crustacé comme la langoustine communevit aussi dans les fonds sablo-vaseux pour s’yprotéger. Elle vit dans un terrier creusé dans lavase qu'elle ne quitte qu’à l'aube et au crépusculepour se nourrir. Ce terrier présente un nombrevariable d'orifices selon la taille de l'animal. Celuides femelles présente, en plus, des orificesd'oxygénation pour permettre une meilleure circulation de l'eau autour des œufs.

Le sable est un milieu protecteur. Des espèces serpentiformes telles que lecongre des Baléares ou la Donzelleaffectionnent les fonds sableux dans lesquels ils s’enfouissent la queue la première à l’approche d’un prédateur oude toute autre menace. La tête reste audehors de manière à observer les alen-tours. Ces espèces ne chassent pas auxaguets, mais se dégagent du sable pourrechercher des petites proies sur le fond.

La donzelle

Le congre des Baléares

La langoustine

Page 10: cap sur le sable

La raie pastenague est unpoisson emblématique deMéditerranée. C’est un

poisson cartilagineux que l’on rencontre aussi le long descôtes de l'Atlantique jusqu'au Golfe de Guinée.Elle a une forme de losange, très aplati ainsi qu'une longueet fine queue sur laquelle on observe un ou deux aiguillonsvenimeux pouvant provoquer une vive piqûre voire uneparalysie momentanée de la zone touchée. Elle nage parfois entre deux eaux et les ondulations de ses nageoirespectorales donnent un côté très gracieux à ses déplace-ments. Elle se nourrit de coquillages, de petits poissons et d'animaux vivant sur le fond.

comme...

aie

Comme tous les milieux, lesfonds sableux stockent lespolluants. Leur qualité dépenddes zones dans lesquelles onles rencontre et des sourcesde pollutions qui peuvent êtreparfois lointaines. Depuis l’arrêté du 14 juin2000, des valeurs deréférences du niveau decontamination des sédimentsportuaires ont été déterminées.

comme...

ualité La taupe de mer est une crevette, appeléeCallianasse, qui vit dansun terrier creusé dansles sables fins des baies abritées.Impossible à observer ! Seuls sont visibles à lasurface du sable, les petits monticules en formede volcan formés lorsqu’elle rejette le sable finhors de son terrier. Ainsi, la taupe de mer

déblaye, transporte, enfouit, éjectele sable à raison de plusieurs dizai-nes de kilogrammes par individu etpar an. Cette activité est très impor-tante car elle contribue à l’oxygéna-

tion des sédiments en profondeur et donc audéveloppement des micro-organismes. Elleest dix fois plus importante que celle des versde terre dans un champ fertile !

Le saviez-vous ?Sur les plages de la Croisette, àCannes, les scientifiques ontcompté entre 50 et 100 taupes par m2, ce qui représente descentaines de kilomètres de galeries.

Le saviez-vous ?La toxicité d’un sédiment n’estpas seulement liée aux taux depolluants que l’on y mesure. Elledépend aussi de la taille de sesparticules et de sa teneur en carbone organique. Depuisquelques années, on réalise souvent, en plus de la mesuredes polluants, une étude éco-toxi-cologique. Elle consiste à étudier l’effet qu’a ce sédiment surle développement d’espèces marines comme les larves d’huîtres.

Le saviez-vous ?L’encre noire (ou sépia) est utilisée en aquarelle et ad’ailleurs été une des premières encres utilisées pourécrire. Aujourd’hui, on l’utilise également en cuisine pourcolorer et aromatiser une recette de riz ou de pâtes.

Le saviez-vous ?Il existe des raies électriques ou torpilles, véritablespiles naturelles. Deux organes électriques situésentre la tête et le bout des nageoires pectoralespermettent à ces raies de produire une importantedécharge électrique (de 12 à 200 volts). C’est unmoyen de capture et de défense pour faire lâcherprise à un prédateur.

D. Luquet

C.S.I.L

comme...

aupe de mer

La seichefait partie desanimaux aux

corps mous : les mollusques. Elledispose d’une coquille calcaire interneou «os de seiche » que l’on peut observer quelques fois échouée sur laplage.La seiche est le plus souvent rencon-trée sur des fonds de sable, de gravierset dans les herbiers de posidonies.Lorsqu’elle ressent un danger, elle peutprojeter un nuage d'encre pour troublerl'eau et dissimuler sa fuite.

comme...

eiche

Ifremer

Page 11: cap sur le sable

Le sable est très utile grâce àson constituant essentielqu’est la silice. Il est ainsi lamatière première du verredont les premièresdécouvertes en Mésopotamie,Syrie ou Egypte dateraient de3000 ans avant JC.Dès le XIXe, on l’utilise pour laconservation de la viande.Additionné de poudre deplantes aromatiques, la viandefaisande et ne se gâte plus.En maçonnerie, le sable estemployé en agrégat mélangéà un liant comme la chaux oule ciment. Il est utilisé pour son pouvoirabrasif. Des appareils ont étémis au point pour le pulvérisersous pression et nettoyer toustypes de surfaces dures. Il sertaussi pour filtrer les liquides,pour acheminer les matièresdans un endroit, comme lest,pour protéger contre les éclatsd’explosion et les balles. Enfin,on peut signaler son utilisationdans les terres agricoles pouren diminuer l’acidité et enaméliorer la texture.

Le saviez-vous ?Le pouvoir abrasif du sableest utilisé pour donner l’effetdélavé des jeans !

La vive est un poisson quis'enterre dans le sable. Seulela tête dépasse en attendantses proies*. On la trouve dansles fonds sablonneux peu

profonds. Il en existe plusieurs espèces dont la taille varie de10 à 40 cm. Elle possède une épine dorsale et deux épinesoperculaires qui injectent un venin. Vive est la douleur du baigneur malchanceux qui a posé le pied sur ledos de ce poisson !Attention, même mort, ce poisson reste dangereux.

Le saviez-vous ?La toxine contenue dans le venin est thermolabile,c’est-à-dire qu’elle est dégradée par la chaleur (à partir de 40°C). En cas de piqûre par une vive, il estrecommandé de tremper le membre atteint dans del'eau chaude pendant au moins vingt minutes et d’aller rapidement à l'hôpital pour un traitement.Comme avec la guêpe, on peut avoir, suite à unepiqûre de vive, une réaction allergique.

comme...

ive

Le terme Xyrichthys, signifie rasoir en grec.Le poisson Xyrichthys novacula ou rason présente, en effet, une forme rappelant cetinstrument tranchant. Il est assez rare sur noscôtes méditerranéennes et se rencontre surles fonds de sable fin en particulier dans lesherbiers clairsemés de cymodocées. Lorsqu’ilse sent menacé, le poisson plonge la tête la

première dans le sable et y disparaît complè-tement. Sur un territoire donné, on rencontre unmâle pour 6 à 8 femelles. On dit que son organisationsociale est de type harémique : sile mâle vient à disparaître, la femelle la plusgrosse change de sexe. Les girelles font demême. Evidemment cette transformation n’estpas instantanée !

Le saviez-vous ?En Corse, il s’appelle le poissonchien car il possède des dentstrès pointues et quatre crocstrès acérés, mais il ne mesureque 30 à 40 cm.

comme...

yrichthys novacula

www.conservatoire-du-littoral.frwww.doris.ffessm.frwww.eaufrance.frwww.eaurmc.frwww.ecorem.frwww.ifremer.frwww.infeaumer.orgwww.medam.orgwww.mervivante.netwww.polemerpaca.comwww.regionpaca.frwww.reseaumer.orgwww.shom.frwww.sie.rhonemediterranee.fr

comme...

eb

comme...

tile

D. Luquet

*Voir photo de couverture

Seul l’oeil dépasse...

Page 12: cap sur le sable

A leur naissance, les poissons plats tels que la sole oule rombou sont comme tous les autres : des larvessymétriques avec un œil de chaque côté. C’est au coursde leur développement larvaire en pleine eau, que lecorps s’aplatit progressivement et qu’un des yeuxmigre d’un côté.

Beaucoup moins connues quela posidonie*, les zostèressont des plantes à fleurs qui sedéveloppent en Méditerranéesur les petits fonds sableux. Ce sont des espèces protégées.

Les zostères forment des herbiers, parfois denses, comparables à un gazon terrestre. Ellessont très tolérantes par rapport aux conditions dumilieu et peuvent se développer dans des eauxoù la température et le taux de salinité sont trèsvariables. Comme ceux des posidonies, les rhizomes et racines de zostères stabilisent lesubstrat protégeant ainsi le littoral contre l’érosion. Très cassants, il n’est pas rare d’enretrouver échoués sur le bord de mer. Grâce à une germination des graines efficace auprintemps et au développement végétatif rapidedes plants, la reconstitution des herbiers estassurée.Les herbiers de zostères produisent une quantitéconsidérable de matière organique et consti-tuent un abri pour de nombreuses espèces.D’autres les utilisent aussi pour y déposer leursoeufs. Cela explique la grande biodiversité présente dans ces herbiers.

* Plus d’infos : «Cap sur... la Posidonie»

Le saviez vous ?En Méditerranée, on compte cinq espèces de plantesà fleurs marines. La plus connue est la posidonie.Une autre, la cymodocée, se trouve souvent mêléeà la zostère dans les petits fonds et dans lesmilieux lagunaires.

comme...

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ostères

Le saviez-vous ?Un des moyens de distinguer la sole durombou, est l’observation du sens demigration de l’œil : chez la sole, l’œil amigré vers la droite, chez le rombou, il amigré à gauche.

Le rombou