chap 26 (droit)

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Droit Thème 9 : Comment entreprendre ? Chapitre 26 : La société MOTS CLÉS : - Affectio societatis - Capital social - Société coopérative - Scop - Statuts Testez vos connaissances SOMMAIRE I – Entreprendre à plusieurs : la forme sociétaire A) La création d’une nouvelle personne juridique B) Une responsabilité limitée aux apports II – Le contrat de société A) Un contrat à but lucratif B) Les apports C) L’affectio societatis III – La prise de décision dans les sociétés A) La prise de décision liée à la gestion courante B) Les décisions délibératives IV – Les particularités des sociétés coopératives * * * * * * * Légende : : À connaître pour l’examen ! : Flashez le QRcode. * * * * * * *

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Droit

Thème 9 : Comment entreprendre ?

Chapitre 26 :

La société

MOTS CLÉS :

- Affectio societatis

- Capital social

- Société coopérative

- Scop

- Statuts

Testez vos connaissances

SOMMAIRE

I – Entreprendre à plusieurs : la forme sociétaire

A) La création d’une nouvelle personne juridique

B) Une responsabilité limitée aux apports

II – Le contrat de société

A) Un contrat à but lucratif

B) Les apports

C) L’affectio societatis

III – La prise de décision dans les sociétés

A) La prise de décision liée à la gestion courante

B) Les décisions délibératives

IV – Les particularités des sociétés coopératives

* * * * * * *

Légende :

: À connaître pour l’examen !

: Flashez le QRcode.

* * * * * * *

I – Entreprendre à plusieurs : la forme sociétaire

A) La création d’une nouvelle personne juridique

La société est une personnalité morale, identifiée par sa dénomination sociale, son siège

social, et sa nationalité.

Son patrimoine est composé des biens apportés par les associés lors de la création de la

société, et des droits et obligations acquis par la société au cours de son fonctionnement. Il est

autonome et indépendant du patrimoine des associés. C’est donc la création d’une personne

juridique nouvelle, distincte de la personnalité juridique des membres qui la composent.

L’activité commerciale sera exercée par cette nouvelle personne juridique et non par ses membres.

Une personne morale ne peut pas exercer elle-même les droits dont elle est titulaire. Elle

doit donc être représentée par un organe de gestion qui agit en son nom et pour son compte.

Selon le type de société, il s’agit d’un gérant, d’un directeur général, d’un président…

Elle peut prendre fin par la dissolution, suivie de la liquidation des biens et du paiement des

dettes et la radiation du RCS.

B) Une responsabilité limitée aux apports

Plusieurs statuts juridiques de société existent. Chacun a ses spécificités, ses avantages et ses

contraintes. Dans la plupart des statuts juridiques, la responsabilité des associés est limitée à leurs

apports : en cas de difficultés financières de l’entreprise, les créanciers ne pourront se faire

rembourser qu’à hauteur du patrimoine de la personne morale et ne pourront pas toucher le

patrimoine des associés. C’est le cas pour :

la SARL : dans cette structure souple, susceptible de s’adapter à de nombreuses situations, le

montant du capital social est déterminé librement par les associés, en fonction de la taille, de

l’activité et des besoins en capitaux de l’entreprise ;

la SA et la SAS : particulièrement recommandées lorsque l’importance des investissements

nécessite dès le départ de faire appel à des capitaux extérieurs, ou lorsque l’entreprise est

susceptible de croître rapidement. La SA nécessite au minimum de sept associés et d’un capital

social de 37 000 euros.

Dans le cas particulier de la SNC, la responsabilité des associés est illimitée : les créanciers

pourront se faire rembourser sur le patrimoine personnel de chaque associé. La responsabilité n’est

donc pas limitée à leurs apports.

II – Le contrat de société

A) Un contrat à but lucratif

En général, la société naît d’un contrat. Les matérialisent ce contrat, en fixant les statuts

droits et obligations des associés. Le nombre d’associés est libre (minimum 7 pour une SA). Le contrat

doit bien sûr respecter les conditions de validité d’un contrat (l’objet doit être licite…).

La manifestation de volonté doit faire l’objet :

‒ de la rédaction d’un écrit les statuts (identifiés par l’article L. 210-2 du code de commerce) ;

‒ de formalités de publicité insertion d’un avis dans un journal d’annonces légales, dépôt au

greffe du tribunal de commerce, immatriculation au RCS (imposées par la loi, pour faire connaître la

société aux tiers et la doter d’une personnalité morale) ;

‒ d’un but lucratif (ce qui la différencie par exemple de l’association) ;

‒ d’un apport ;

‒ d’un . (Cf. C/ page suivante…) affectio societatis

L’article 1832 du code civil dispose que les associés affectent à l’entreprise commune des

biens ou leur industrie en vue :

de partager le bénéfice, c’est-à-dire de générer des gains, pécuniaires ou matériels (ce qui permet

de distinguer la société de l’association) ;

ou de profiter de l’économie, c’est-à-dire d’éviter une dépense, c’est le cas pour les coopératives.

Sauf clause contraire prévue dans les statuts, la participation de chaque associé aux bénéfices

est proportionnelle à sa part dans le . On parlera alors de dividendes. capital social

La décision d’attribution des dividendes aux associés est prise par l’assemblée générale (AG)

qui se réunit dans les six mois suivant la clôture de l’exercice pour approuver les comptes. Il faut

bien sûr qu’il existe un bénéfice distribuable.

L’article 1832 du code civil précise également que les associés s’engagent, en contrepartie, à

contribuer aux pertes. Le plus souvent, cette question se pose lors de la dissolution de la société,

lorsque l’actif est insuffisant pour solder les dettes de l’entreprise. Selon le type de statut choisi, la

responsabilité des associés est différente.

B) Les apports

Chaque associé doit apporter à la société des biens en numéraire (argent), en nature (bien

corporels ou incorporels : immeubles, terrains, constructions, marchandises, matériel, mobilier, clientèle,

brevet…), son industrie, (c’est-à-dire son travail). Les apports en numéraire et en nature forment le

capital social.

En échange de son apport, chaque associé reçoit des droits d’associés : parts ou actions, selon

le type de société. Ces droits sociaux lui confèrent des droits financiers (toucher un bénéfice),

politiques (être informé, voter) et patrimoniaux (possibilité de céder les titres).

C) L’affectio societatis

est un élément psychologique qui consiste en une collaboration active, L’affectio societatis

volontaire et égalitaire des associés. C’est l’intention, partagée par tous les associés, de collaborer

activement à la vie de la société sur un pied d’égalité (aucun associé ne doit être subordonné à un autre,

même si la répartition des parts est inégale). En l’absence d’affectio societatis, le juge peut constater la

nullité du contrat de société.

L’affectio societatis permet de distinguer la société de certains autres contrats comportant

comme elle, mise en commun de bien ou de services, et partage des profits (ex : le contrat de prêt ou

de travail avec participation aux bénéfices).

III – La prise de décision dans les sociétés

A) La prise de décision liée à la gestion courante

Les dirigeants sont investis par les associés pour représenter la société et prendre les

décisions de gestion courante (recrutement, achats, organisation des équipes…).

Dans certaines structures, on parlera de gérant (SNC, SARL, EURL). Celui-ci peut être, ou

non, l’un des associés. Les statuts peuvent limiter ses pouvoirs.

Dans les SA, c’est le président du CA, ou le directoire, qui assure la gestion courante de la

société.

Dans les SAS, un président représente la société et les conditions de direction de l’entreprise

sont fixées par les statuts.

B) Les décisions délibératives

En échange de leur apport au capital social, les associés reçoivent des droits sociaux. À ce

titre, la direction doit leur rendre des comptes et solliciter leur accord pour certaines décisions

importantes dites délibératives (modification des statuts, affectation des bénéfices, augmentation de capital,

délocalisation, changement de siège social, rémunération, nomination ou révocation des administrateurs…).

Les actionnaires se réunissent en assemblée générale, lors desquelles les décisions sont en

général prises à la majorité, c’est-à-dire par les associés représentant plus de 50 % des parts ou des

2/3 en ce qui concerne la modification des statuts.

IV – Les particularités des sociétés coopératives

La coopérative est un modèle d’entreprise démocratique. Société de personne, elle se

différencie des entreprises dites « classiques » par sa gouvernance fondée sur le principe « une

personne = une voix » et la double qualité de ses membres qui sont à la fois associés et clients,

producteurs, salariés.

Ses capitaux proviennent des membres qui sont soit des salariés, soit des clients, soit encore

de petites entreprises. Le fait que la gouvernance coopérative poursuive des buts économiques et

sociaux, et non pas des buts financiers, réduit le risque de conflit avec les partenaires. Elle ajoute

ainsi à son résultat une plus-value sociale. Alors que la société de capitaux met en présence des

acteurs dont les intérêts peuvent être divergents, la coopérative tend à organiser les pouvoirs en

faisant converger les intérêts des acteurs.

Les ( ) sont formées par des travailleurs de toutes Sociétés Coopératives Participatives Scop

catégories ou qualifications professionnelles associés pour exercer en commun leurs professions

dans une entreprise qu’ils gèrent directement ou par l’intermédiaire d’administrateurs ou de

gérants associés désignés par eux. Pour être associé, il faut être agréé par l’assemblée générale des

sociétaires et prendre une part sociale. Aucun associé ne peut avoir plus de la moitié du capital.

Le contrat de travail et le statut d’associé sont étroitement liés. Ainsi la renonciation

volontaire à la qualité d’associé entraîne la rupture du contrat de travail. La démission ou le

licenciement pour cause réelle et sérieuse engendre la perte de la qualité d’associé. Toutefois, tous

les salariés des SCOP ne sont pas nécessairement sociétaires. C’est le règlement intérieur de chaque

coopérative qui détermine les conditions relatives à l’accès au sociétariat. Les salariés sont

obligatoirement sociétaires après trois années passées dans la coopérative.

Complément vidéo : « Quel statut juridique choisir pour une entreprise ? »