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Chapitre 2 - Le développement international des firmes : stratégies et risques Ce chapitre est composé de trois sections : Section 1 - Les apports de l’analyse économique contemporaine Section 2 - La nature des risques dans les opérations internationales Section 3 - L’exemple de la gestion du risque de change

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Page 1: Chapitre 2 - Le développement international des firmes : stratégies et risques Ce chapitre est composé de trois sections : Section 1 - Les apports de lanalyse

Chapitre 2 - Le développement international des firmes : stratégies et risques Ce chapitre est composé de trois sections :

Section 1 - Les apports de l’analyse économique contemporaine

Section 2 - La nature des risques dans les opérations internationales

Section 3 - L’exemple de la gestion du risque de change

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Section 1 - Les apports de l ’analyse économique contemporaine

Il s’agit principalement des théories explicatives de l’échange

international, fondées sur les différences internationales de technologie. A - La base des théories

La plus significative des théories apparaît au début des années 60 : le cycle de vie du produit de Raymond Vernon en 1966. Par rapport au modèle HOS, l’écart est important : pas de recours à la formalisation (analyse basée sur des situations réelles, pas de modèle abstrait) ; approche dynamique (étude de l’évolution d’un phénomène au cours du temps) ; enfin, les firmes sont au centre de l’analyse. Précisons cette approche :

Le cycle de vie du produit, notion ancienne, permet de rationaliser la vie économique d’un produit, c-à-d la période séparant son lancement de son abandon : au cours de cette vie, des régularités repérables dans presque tous les cas avec des phases dans la diffusion du produit auprès des consommateurs.

R. Vernon distingue l’introduction du nouveau produit, la croissance, la maturité et enfin, la sénescence. Ces étapes dépendent de l’attitude des consommateurs face au produit mais aussi des conditions de production (2 variables qui structurent le secteur).

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- 1ère étape : l’introduction du nouveau produit. La demande est peu sensible au niveau du prix (bien perçu comme un bien de luxe). La production s’effectue en courtes séries avec un travail qualifié et une faible intensité en capital. Le nombre de firmes est faible.

- 2ème étape : la croissance. La concurrence par les prix entre les firmes se manifeste et les méthodes de production de masse sont utilisées. Le nombre de firmes est important.

- 3ème étape : la phase de maturité. La concurrence repose sur le prix, la production se fait en grandes séries avec un travail faiblement qualifié et une forte intensité en capital. Le nombre de firmes diminue.

- 4ème étape : la phase de sénescence. La production est progressivement abandonnée par toutes les firmes.

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Sur un plan empirique, R. Vernon applique le schéma précédent aux firmes américaines en prenant en compte l’espace international. Qu’explique-t-il ?

Les innovations nées aux Etats-Unis sont influencées directement par les variables spécifiques au marché américain dans les années soixante (consommation, conditions de production). Les Etats-Unis ont alors le revenu par tête le plus élevé du monde. Les capitaux sont abondants mais pas la main-d’œuvre. La demande domestique exprime un besoin en produits nouveaux (pouvoir d’achat élevé). Du côté de l’offre, les firmes innovent en réponse à cette demande, s’appuyant sur des processus de production avec peu de travail et beaucoup de capital dès que la phase de croissance est atteinte.

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Les différentes étapes du cycle de vie du produit correspondent à des stratégies

spécifiques des firmes pour approvisionner les marchés nationaux et étrangers.

Précisons cette situation.

Dans la première phase, la production est effectuée aux Etats-Unis

et vendue dans ce seul pays. Avec le vieillissement relatif du produit (fin de la

phase de nouveauté), des exportations commencent à apparaître. Elles sont

peu importantes et destinées aux consommateurs étrangers les plus aisés

(phase de croissance).

Lors de la phase de maturité, la concurrence se manifeste. Ces

concurrents mettent en vente sur le marché européen (principalement) des

produits très proches. Aussi, pour lutter contre cette concurrence menaçant

leurs exportations, les firmes américaines créent des filiales de production en

Europe (baisse alors des flux commerciaux avec les Etats-Unis).

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Enfin, avec la phase de sénescence, la production aux Etats-Unis

diminue et les importations en provenance des filiales européennes des

firmes américaines se développent (les firmes européennes fournissent

également leurs propres marchés domestiques).

Dans une ultime étape de la sénescence, la production est

délocalisée dans les pays en voie de développement, les firmes

américaines y créant des filiales. La demande européenne stagne voire

se réduit et le produit est dans sa phase de déclin aux Etats-Unis.

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B - Les vérifications empiriques L’explication de R. Vernon ne vaut que dans un

contexte particulier : celui des firmes américaines sur la période allant de 1945 à la fin des années 60. Après cette période, les modifications de l’environnement international -en particulier la hausse des coûts salariaux en Europe conduisant à une parité avec les conditions de production nord américaines- rendent le schéma initial de R. Vernon inadapté.

Mais ce schéma peut être repris et étendu à d’autres pays en prenant en compte les innovations comme principe explicatif des échanges internationaux (par exemple, séquences Etats-Unis – pays asiatiques).

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De façon générale, comment tester le pouvoir explicatif de cette approche par le cycle de vie du produit? Le repérage de l’innovation est difficile, faute d’un accord sur une définition précise de ce phénomène. Pour pallier ce pb, on peut utiliser un indicateur quantifiable : la part des dépenses de recherche-développement dans le CA des firmes ou du secteur.

M. Rainelli énonce alors la proposition théorique suivante : le commerce international doit être plus intense dans les industries où la recherche-développement est relativement importante que dans celles où elle est plus faible. Cette proposition a été vérifiée pour différents pays autres que les Etats-Unis (Japon, Royaume-Uni, etc) et différents secteurs (électronique, biens de consommation durable, pétrochimie, etc).

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Ce type d’explication permet de comprendre le dynamisme des échanges mondiaux pour les produits des industries électromécaniques, chimiques : ce sont globalement des secteurs où les dépenses de R-D sont importantes. Cependant, une part significative du commerce international ne s’explique pas par l’innovation. Par exemple, les produits intermédiaires.

De plus, l’approche technologique pas

d’explication, notamment dans les cas de déséquilibres commerciaux nationaux persistants et de coexistence dans de nombreuses branches d’importations et d’exportations similaires (échanges croisés de produits similaires ou échanges intra-branche).

Quelles sont les autres limites de la théorie du cycle de vie du produit ?

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R. Vernon reconsidèrera dans une contribution de la fin des années 70 sa thèse initiale du fait de l’évolution des processus d’exportation et de délocalisation du capital.

Trois effets nouveaux sont à considérer : - le processus d’innovation, d’exportation et d’investissement à l’étranger s’est

considérablement accéléré (le temps s’est réduit entre l’introduction d’un nouveau produit aux Etats-Unis et sa première production à l’étranger) ;

- l’innovation n’est plus l’apanage d’un seul pays, les Etats-Unis. L’Europe, le Japon sont devenus des zones de lancement de nouveaux produits, favorisés par un revenu/tête plus élevé (et plus proche de celui des Etats-Unis) ;

- certaines firmes multinationales (FMN) se développent selon un schéma différent de celui de la thèse du cycle de vie du produit. Elles n’adaptent pas leurs produits selon la séquence Etats-Unis - Europe - Pays en développement mais produisent des biens standardisés directement à l’échelle mondiale : le processus de production est réparti entre les différents pays et les ventes s’effectuent d’emblée sur tous les marchés (stratégie globale).

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C - Les stratégies contemporaines de développement de la firme à l’échelle internationale

Une des principales explications concerne les modèles d’internationalisation fondés sur l’existence de coûts de transaction. (R. Coase, O. Williamson). Un coût de transaction coût lié à un échange sur le marché. Il existe du fait d’imperfection sur les marchés des biens et des facteurs (coûts de recherche et d’information - études de marché, coûts de négociation et de décision -rédaction et conclusion d‘un contrat, coûts de surveillance et d’exécution - vérification de la livraison, etc). L’existence de tels coûts incite les firmes à chercher la forme d’organisation optimale, c’est-à-dire les coûts de transaction les plus faibles.

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O. Williamson distingue 2 modes d’organisation alternatifs: le marché (M) et l’entreprise (E). A ce niveau, l’arbitrage se fait entre l’exportation (le marché) et l’investissement à l’étranger (l’internalisation par l’entreprise).

Cependant, entre le marché et l’entreprise, des formes intermédiaires peuvent se rencontrer : joint venture, sous-traitance, concession, réseau, etc.

Le risque d’inefficience du marché est accru dans les échanges internationaux (différence de langue, de culture). L’exportation avant l’échange engendre des couts d’information (réglementation, prix, barrières tarifaires et non tarifaires, etc) et après l’échange, en cas de difficulté, des coûts d’arbitrage (principalement, des coûts juridiques pour la résolution des contentieux commerciaux).

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La firme compare donc les coûts de transaction en cas d’internalisation par un IDE (coûts tels ceux d’adaptation du personnel, ceux liés aux risques politiques, etc) aux coûts engendrés par le marché en exportant (coûts liés aux droits de douane, risques de change, etc).

Le choix dépend aussi de la fréquence des transactions et de la spécificité des actifs de l’entreprise. Plus les produits sont spécifiques (aéronautique par exemple), plus l’entreprise va privilégier l’internalisation plutôt que le marché). Plus les biens sont génériques (produits textiles par exemple), plus l’entreprise va favoriser le marché (exportation ou tout accord n’impliquant pas un engagement en capital de la firme).

En résumé, la firme est incitée à internaliser ses activités sur d’autres marchés plutôt que d’exporter ses produits tant que cette forme d’organisation reste celle qui minimise les coûts de transaction de ses activités.

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Plus récemment, la théorie éclectique de J. Dunning (ou paradigme OLI - Ownership, Localization, Internalization)) représente une synthèse intéressante des théories existantes de l’internalisation et des coûts de transaction. Elle propose aussi une explication des choix de déploiement international des firmes. Selon ce modèle, les firmes ont le choix entre trois modalités de pénétration du marché étranger : IDE, licence et exportation. Le choix sera fonction ou non des avantages relevant du paradigme OLI.

Ces avantages se déclinent comme suit : avantages spécifiques d’une firme (O ou Ownership), avantages spécifiques du pays (L ou Localization) et avantages de l’internalisation (I ou Internalization) :

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- les avantages spécifiques d’une firme (ownership advantage). Les firmes vont à l’étranger parce qu’elles ont un avantage spécifique surpassant à LT les coûts occasionnés par la présence à l’étranger. Ces avantages peuvent recouvrir plusieurs dimensions :

· ceux liés aux savoirs spécialisés, aux innovations et au niveau technologique ;

· ceux liés aux économies d’échelle de différentes natures ;

· ceux de nature monopolistique (détention d’une marque reconnue par les consommateurs, etc).

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- les avantages spécifiques de localisation (localization advantage).

La firme compare les différentes possibilités offertes par les pays afin de décider où elle peut maximiser le plus ses avantages spécifiques. La comparaison entre les pays peut s’effectuer autour de 3 catégories, éléments que J. Dunning appelle le paradigme ESP (Environment, Systems, Policies). La 1ère catégorie concerne l’économie: qualité et quantité de facteurs de production disponibles, taille du marché, transports et réseaux de distribution, existence de clusters d’entreprises, etc. La 2ème catégorie prend en compte les éléments sociaux et culturels tels le langage et la culture. Enfin, la 3ème catégorie concerne la politique gouvernementale du pays.

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- les avantages de l’internalisation (Internalization advantage). Cela concerne la forme d’organisation choisie par la firme pour s’implanter à l’étranger. Plusieurs méthodes possibles pour se déployer à l’international : exportation, délégation (licence, sous-traitance), partenariat (joint venture, par exemple), filiale locale contrôlée à 100% (création de type greenfield ou acquisition). La firme retient la forme permettant de maximiser ses avantages spécifiques et de bénéficier des avantage liés à la localisation.

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Pour J. Dunning, le choix du mode de pénétration des marchés étrangers est donc fonction des trois avantages OLI. La firme choisit l’implantation à l’étranger (IDE) si elle réunit les 3 avantages OLI. La cession de licence est préférable si la firme ne détient qu’un avantage spécifique (O).

Enfin, l’exportation est le meilleur choix si elle détient un avantage spécifique et un avantage à l’internalisation sans avantage à la localisation (OL). Voir tableau ci-dessous.

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Aujourd’hui, un schéma d’internalisation lié aux interactions entre les firmes peut être cité avec un degré significatif de pertinence : les clusters d’entreprises (ou pôles de compétitivité). Les firmes exploitent alors des externalités positives ou économies d’échelle externes (Silicon Valley aux Etats-Unis, villes de Bangalore puis de Madras en Inde pour les activités liées à l’informatique, quartier du sentier à Paris pour les secteurs des TIC jusqu’à l’éclatement de la bulle internet en l’an 2000. (Notons le risque de coûts de congestion quand le cluster d’entreprises se développe trop – exemple de Bengalore).

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Au total, la thèse du cycle de vie du produit conserve un bon pouvoir explicatif. En effet, la production et l’exportation d’un bien s’intensifient lorsque le produit atteint sa phase de maturité (la production, très demandée par les consommateurs, bénéficie de rendements d’échelle). Mais le cycle peut démarrer ailleurs qu’aux Etats-Unis, le temps entre les différentes phases du cycle se réduit et la production par les filiales à l’étranger apparaît souvent sans phase intermédiaire d’exportation par les sociétés-mères.

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Section 2 - La nature des risques dans les opérations

internationales (source : Eur-Export)

Le risque de non-paiement auquel est confrontée la firme peut avoir

deux sources :

- Le risque commercial ou de défaillance de l'acheteur : risque lié à la

solvabilité et/ou au comportement du client (rupture de contrat, non-paiement ou

paiement partiel, faillite, etc);

- le risque politique : des évènements indépendants de la volonté du client

empêchent le paiement (changements politiques, guerres, boycotts politiques,

grèves, etc). Il comprend également le risque de non-transfert (interdiction ou

limitation des mouvements de capitaux vers l'étranger ainsi que le risque bancaire lié

à la solvabilité de la banque de l'acheteur (faillite de la banque).

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S'il est aisé de se couvrir contre le premier type de risque, il est relativement

difficile de se protéger contre le risque de non-paiement lié à des facteurs politiques.

Certains organismes publics proposent des assurances - crédit dans ce contexte

mais celles-ci sont généralement réservées à des opérations de montants

relativement importants. La protection contre le risque politique et ses conséquences

demeurent principalement dans la prévention et la surveillance des marchés.

Pour pallier le risque commercial (analyse privilégiée ici), 2 types d'actions :

- Evaluer le degré de risque auquel la firme est exposée ;

- Choisir une des techniques les plus appropriées à l’environnement de la

firme.

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A - L’évaluation du degré de risque

Généralement, le degré de risque est fonction de la répartition du chiffre

d'affaires, des caractéristiques des clients et des délais de paiement octroyés.

. Pour le CA: plus les ventes sont concentrées sur un petit nombre de clients

et/ou de pays, plus la vulnérabilité de la firme est forte. En cas de défaillance de l'un

d'eux, l'impact sur sa rentabilité est important (règle à nuancer selon la qualité des

clients du portefeuille).

. Pour les caractéristiques des clients : tout d’abord, l’ancienneté des relations

avec le client. Si les clients sont connus par la firme, l'intensité du risque dépend du

nombre d'incidents de paiement répertoriés pour chacun d'entre eux. Mais toute

nouvelle relation commerciale internationale élève le risque de crédit de la firme (sauf si

le client a une notoriété financière reconnue). Dans ce cas, recours à tout organisme

susceptible de donner des informations financières sur le futur client (sociétés

d'assurance-crédit, annuaires spécialisés, clubs d'exportateurs, organismes publics de

promotion des exportations, etc).

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Ensuite, le statut du client : l'acheteur étranger peut être une firme ou un

gouvernement. Dans le cas d'un opérateur public, le risque est en général plus

faible. Dans ce cas, peu importe le motif de défaillance, celui-ci est considéré comme

un risque politique, une entreprise publique ne pouvant pas être mise en faillite. Mais

avec un acheteur privé, le risque peut être commercial ou politique, en fonction du

type d'incident. L'expérience montre aussi que les organes publics demandent des

délais de paiement souvent longs et que les risques sont fortement liés au climat

politique entre les Etats du vendeur et de l'acheteur.

. Pour les délais de paiement : ils ont un impact important quant au risque auquel

l'entreprise s’expose vis-à-vis du recouvrement de sa créance. Plus ces délais sont

longs, plus l'intensité du risque d'impayé croît. En effet, durant le délai de crédit,

l'acheteur peut faire faillite, des événements politiques peuvent se produire, etc.

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B - Le choix des techniques de couverture du risque

Le risque d'impayés est fonction des caractéristiques propres à chaque

entreprise. Il dépend du type de clients, des délais de paiement accordés et de

la composition du chiffre d'affaires. Il apparaît donc difficile de donner une

classification des techniques de protection du risque de non-paiement sur la base

du degré de sécurité qu'elles offrent.

Le tableau ci-après indique les avantages et inconvénients des

différentes techniques de couverture.

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Couverture interne : l'entreprise couvre son risque de non-paiement au cas par cas si elle le désire.

Le paiement à la commande : paiement anticipé des marchandises qui ne sont pas encore livrées, et qui ne sont peut-être même pas encore fabriquées.

Technique de paiement la plus simple et la plus sûre pour l'exportateur (des risques subsistent néanmoins comme le risque de

non-transfert des fonds). Technique de financement pour l'exportateur.

Technique commercialement mauvaise car traduit un sentiment de méfiance de la part de l'exportateur + importateur qui supporte tout le

poids financier de l'opération.

Le crédit documentaire : engagement d'une banque de payer l'exportateur contre remise de documents qui prouvent que les marchandises ont bien été expédiées. Ces documents seront ensuite transmis par la banque à l'acheteur pour que ce dernier puisse prendre possession de la marchandise, moyennant remboursement.

Technique sûre si le crédit documentaire est irrévocable. La sécurité

est totale s'il est confirmé. Equilibre des obligations de l'acheteur et de l'exportateur.

Gestion administrative très lourde, basée sur la véracité des

documents. Technique relativement coûteuse (commission des banques) qui

s'applique à des opérations d'un montant relativement important.

Les sûretés : lorsqu'un créancier a des doutes sur la capacité financière de son débiteur d'exécuter les obligations qui incombent à ce dernier, il peut faire constituer une sûreté (garantie ou caution) à son profit. La sûreté ne sera amenée à jouer son rôle de sécurité que si le débiteur de la prestation ne s'est pas préalablement exécuté.

Technique supplétive à la carence du débiteur - ne sera appelée que

si le débiteur est défaillant. Technique surtout utilisée pour protéger l'importateur de la bonne

exécution des obligations du vendeur (dans le cadre d'un appel

d'offre par exemple) et non l'inverse.

Régimes juridiques fort différents d'un pays à l'autre - implique le

recours à des spécialistes. Technique commercialement moyennement acceptée - nécessite

pour le constituant de la garantie des engagements auprès de sa

banque.

La lettre de crédit stand-by : la lettre de crédit stand-by consiste en l'engagement irrévocable d'une banque d'indemniser son bénéficiaire lorsque le donneur d'ordre s'avère défaillant. Les lettres de crédit stand-by sont utilisables contre la remise de certains documents qui peuvent dans certains cas se limiter à la déclaration faite par le créancier que le débiteur ne s'est pas acquitté de ses obligations.

Technique moins lourde administrativement que le crédit

documentaire (gestion documentaire plus légère). Technique supplétive à la carence de l'importateur - ne sera mise en

jeu que si celui-ci ne paye pas (dans le cadre du crédoc, celui-ci est

mis en jeu quoiqu'il arrive).

Technique qui n'offre pas le même équilibre dans les obligations des

deux parties que le crédoc, au détriment de l'acheteur. Technique récente : risque de vides juridiques liés à une

jurisprudence limitée.

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Couverture externe : l'entreprise transmet les risques d'impayés sur un organisme financier moyennant rémunération.

L'assurance-crédit : l'assurance-crédit est une couverture proposée par les compagnies d'assurance qui couvre le risque d'impayé dans le cadre d'opérations d'exportation.

Possibilité de recourir à des services annexes tels que la surveillance de la santé financière des clients et l'analyse de la

solvabilité de nouveaux clients. Techniques qui peut convenir pour des factures de petits montants.

Principe de globalité : l'exportateur est obligée de couvrir toutes les factures répondant aux critères établis par l'assureur-crédit, et pas

seulement les mauvais risques. Technique relativement onéreuse. Indemnité qui ne recouvre pas la totalité du sinistre.

L'affacturage : cession des créances d'un exportateur à une société d'affacturage qui se charge d'en opérer le recouvrement.

Gestion administrative, comptable et juridique simplifiée : la société

d'affacturage les prend en charge. Couverture totale du risque d'impayés (indemnité de 100 % du

montant des factures contestées). Peut constituer une technique de financement (85% du montant des

factures) et de protection contre le risque de change.

Coût relativement élevé. Principe de globalité : obligation de transmettre toutes les créances

répondant aux critères établis par la société d'affacturage (les bons

comme les mauvais risques). Dépersonnalisation de la relation avec le client : vous ne pouvez pas

octroyer de conditions de paiement pour des clients particuliers

comme vous l'entendez. Gestion du recouvrement des factures parfois brutale.

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La décision de recourir à une technique de couverture plutôt qu'à une autre ne doit pas être prise à chaque opération de vente : une politique générale préalable de protection contre l'impayé doit être définie pour deux raisons :

- les opérateurs ne doivent pas s'interroger à chaque transaction sur la couverture à appliquer. Cela rendrait la gestion quotidienne des opérations commerciales internationales très lourde ;

- le transfert du risque de crédit en externe (via l'affacturage ou l'assurance crédit) fait intervenir le principe de globalité. Il stipule que la firme ne peut pas décider au cas par cas des créances qu'elle transfèrera ou pas, mais est obligée de les transmettre dans leur totalité, selon des critères préétablis (zone géographique prédéfinie, secteur d'activité déterminé, etc). Le transfert des créances doit donc reposer sur une stratégie construite de la firme, ayant pris en compte les avantages et les inconvénients de ces techniques.

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Section 3 - L’exemple de la gestion du risque de change

Quels sont tout d’abord les comportements observables sur le marché

des changes ?

Une firme ou une banque possède à tout instant des avoirs et des

engagements en devises. Les avoirs sont des actifs libellés en devises,

détenus à des dates certaines et les engagements (ou dettes) sont des

devises empruntées ou des obligations à verser des devises à des tiers à des

dates certaines. La différence entre avoirs et engagements constitue la

position de change de l’agent. Si les créances > les engagements, on dit que

la position est longue, sinon elle sera courte.

Trois types d’opérations permettent d’agir sur cette position de change :

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• la couverture (ou hedging) ;

• la spéculation ;

• l’arbitrage.

a - la couverture de change

Le caractère imprévisible des variations des taux de change (et

aussi des taux d'intérêt) fait courir des risques aux intervenants qui, pour se

prémunir contre les pertes, réalisent des opérations de couverture.

Ainsi, un agent économique se couvre lorsqu’il prend sur le marché

une position inverse de celle engendrée par l’opération qu’il veut couvrir.

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Soit un importateur français devant payer ses achats à l’étranger en $

(1 000 000 $ dans 3 mois). Il est confronté à une dette en euros au montant

aléatoire (variation en fonction de la valeur du dollar en euros jusqu’à l’échéance

des 3 mois). Si l’importateur anticipe une hausse du $ par rapport à l’€, il se

couvre contre cette hausse en achetant immédiatement des dollars contre euros.

La valeur de sa dette en euros devient certaine et non plus aléatoire. Si le dollar

s’établit à 0,80 € et que l’importateur anticipe une valeur de 0,90 €, il va acheter

aujourd’hui 1000 000 $ avec 8 00 000 € : il se couvre contre la hausse de la

monnaie américaine. Autrement dit, il compensera ainsi sa dette en dollars (à

verser dans 3 mois) par un actif en dollar (achat aujourd’hui de dollars sur le

marché). Le jour de l’échéance, sa couverture se trouvera ou non justifiée en

fonction de l’appréciation ou pas du dollar.

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b - La spéculation

Le spéculateur prend volontairement un risque pour obtenir un gain du

fait de l'évolution du cours du change. Un agent anticipant une hausse du $

en termes d’ € achète du $ contre € et attend la hausse de la monnaie

américaine pour la revendre contre € et percevoir le bénéfice en €, égal à la

différence des cours. Le gain spéculatif est la rémunération du risque pris.

Ajoutons que l’anticipation de la majorité des spéculateurs fait évoluer

le taux de change dans un sens conforme à cette anticipation (anticipation

auto-réalisatrice), sauf si les B. C. interviennent pour freiner cette évolution.

L’anticipation à la hausse provoque la hausse (intensification d’achats de $

qui fait monter son cours).

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• c - L’arbitrage

Les opérations d'arbitrage proviennent de l'imperfection des

marchés, liée en particulier aux coûts de transaction et aux coûts

d'information.

Les agents identifiant des écarts de cours et/ou des écarts de

taux d'intérêt (rapportés par des actifs libellés dans des monnaies

différentes) tentent de tirer profit de ces écarts par des opérations

d’arbitrage. Celles-ci, en modifiant les caractéristiques des marchés

(taux de change, taux d’intérêt), font disparaître les écarts qui leur ont

donné naissance. Lorsque les écarts disparaissent, l’arbitrage cesse.

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b - Les compartiments du marché

Sur le marché des changes, les transactions sont réalisées par les

cambistes agissant pour leurs employeurs, les banques. Ils communiquent

par Ntic les conditions des contrats, engageant les contractants. Les

transactions concernant 2 monnaies ont des taux de change proches, voire

semblables, eu égard à la spécificité des marchés des changes se

caractérisant par une circulation très rapide de l’information. Ces taux

évoluent dans la journée en fonction des anticipations des cambistes.

Le marché des changes comporte plusieurs compartiments régis pour

chacun d’entre eux par des règles spécifiques et qui ne sont pas cloisonnés

en raison des comportements d’arbitrage des opérateurs.

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a- Le marché des changes au comptant (spot) et à terme (forward)

Sur le 1er marché, les conditions de l’échange de devises (p et q)

sont fixées par les contractants le jour j et la transaction effective (remise

de devises) a lieu 2 jours ouvrables après le jour j.

Sur le marché à terme, les conditions de la transaction sont fixées le

jour j et l’exécution de la transaction a lieu après le 2ème jour ouvrable qui

suit le jour j. Plus précisément, la durée est variable : 30 jours ; 60 jours ; 90

jours ; 6 mois et un an. L’avantage du marché à terme, outre l’engagement

par avance des contractants dans des conditions non aléatoires, est que

les intervenants ne doivent pas posséder la contrepartie dès le jour j mais

peuvent attendre le jour du terme. De ce fait, ce marché facilite le

règlement des transactions en autorisant des opérations de couverture.

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Prenons un exemple : un importateur français A achète à un exportateur

américain B du maïs, avec contrat conclu en $. A se fait accorder un crédit à

3 mois en $ par B. Si A attend l’échéance pour se procurer les $ nécessaires,

il peut voir sa facture s’alourdir en € si entretemps, le $ s’apprécie par rapport

à l’ €. Pour pallier cet inconvénient, A peut se couvrir contre un tel risque en

achetant des $ contre € sur le marché à terme à 3 mois. Il achète donc aux

conditions du marché du jour ses $ qui sont livrables à 3 mois.

Le jour du terme, A récupère les dollars au prix connu 3 mois

auparavant et règle sa dette. Cela étant, si l’importateur A a anticipé une

appréciation de la monnaie de règlement et s’est couvert en conséquence, il

sera lésé si la monnaie de règlement in fine se déprécie.

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Remarque : le marché des swaps cambistes

Le swap cambiste correspond à une transaction financière dans laquelle

deux parties s’engagent à échanger des devises aujourd’hui (par exemple des

euros contre des $) au cours de change au comptant et à échanger les mêmes

devises à l’échéance du contrat (généralement inférieure à 1 an). Les swaps

cambistes sont donc la combinaison d’une opération de change au comptant et

d’une opération de change à terme. Elles ont lieu sur le marché interbancaire des

changes et permettent aux banques de se couvrir à terme pour une échéance

courte. Il s’agit là d’un point qui les différencie des swaps de devises qui sont

conclus pour des échéances à moyen et long terme.

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b - Les options sur devises et les contrats de devises (futures)

Ces opérations concernent le marché des produits dérivés de change. Un produit dérivé est un contrat entre 2 parties (un acheteur et un vendeur), qui fixe des flux financiers futurs basés sur ceux d’un actif sous-jacent réel ou théorique, généralement financier.

Le marché à terme permet la couverture d’un risque mais il présente l’inconvénient qu’une fois engagés, les contractants ne peuvent pas se soustraire à leurs obligations. Le marché des options sur devises, crée en 1982, offre des possibilités de couverture plus intéressantes. Sur ce marché, l’un des deux contractants peut ou non s’engager dans une transaction moyennant le paiement d’une prime à l’autre contractant. Plus précisément, une option sur devise (ou option de change) est un droit d’acheter (call) ou de vendre (put) une devise contre une autre devise, à une certaine date (option européenne) ou dans un certain délai (option américaine), à un certain prix appelé prix d’exercice (ou strike price). L’acheteur de l’option paie une prime au vendeur et exerce ou non son droit, en comparant le prix d’exercice avec le prix du marché.

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Détaillons le mécanisme des options sur devises 

Une option est le droit, et non l'obligation, d'acheter ou de vendre un actif

dans l'avenir à un cours fixé à l'avance. Ce droit est exerçable une fois au choix

pendant une période fixe (cas des options américaines) ou seulement à une date

fixe qui est souvent le dernier jour de la durée de vie de l'option (option

européenne).

Les actifs en question, appelés actifs sous-jacents, peuvent être des

valeurs mobilières (action, obligation...), des contrats futures, des indices boursiers,

de l'or, et bien sûr des devises. Dans ce dernier cas, on les appelle options de

change.

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Exemple : Une option peut être le droit d’acheter 1 000 000 USD contre EUR sur

la base de 1 € pour 1,10 $, pour une durée de 3 mois, à n'importe quel moment

(option américaine) ou seulement le dernier jour des 3 mois (option européenne).

Le droit de vendre est appelé un PUT, le droit d'acheter est appelé un CALL.

Quand on achète un call, on achète le droit d'acheter le sous-jacent au prix fixé;

quand on achète un put, on achète le droit de vendre le sous-jacent au prix fixé.

Pour acquérir ce droit, l'acheteur de l'option paie, dès la conclusion du contrat,

une prime au vendeur de l'option.

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. Exemple : soit l’opération suivante :

CALL USD contre EUR

type : européenne

durée : 3 mois

montant : 1 Million USD

prix d'exercice : 1,10 $ (1€ = 1,10 $)

prime : 2,85%

La prime vaut donc : 2,85% * 1 000 000 = 28 500 USD

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La prime est donc payable en devise échangée. On peut cependant la payer dans l'autre devise, le cours de conversion pris en compte est alors le cours comptant vendeur du marché, auquel on doit acheter la devise au moment de la conclusion du contrat.

L'acheteur détient le droit, et non l'obligation, d'acheter ou de vendre l'actif

sous-jacent. Il paie la prime.

On peut analyser cette prime comme une assurance : si tout se passe bien, c'est à dire si les cours évoluent favorablement pour l'acheteur (l'assuré), l'assurance ne jouera pas. Dans le cas contraire, l'assurance (l'exercice de l'option) servira à compenser la perte occasionnée par l'évolution défavorable des cours.

En résumé, le risque de l'acheteur est limité au montant de la prime, et il a

une possibilité de gain significative.

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Un contrat de devises (ou future) est un titre qui porte sur une

certaine somme à remettre dans une devise X à une certaine date t, le

prix d’une devise X en termes d’une devise Y variant quotidiennement

en fonction des offres et des demandes sur les contrats à terme de

même type.

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Prenons un exemple concret de contrat de devises.

Ainsi, sur l’International Money Market de Chicago sont échangés

des contrats de 12,5 millions de yen japonais, 125 000 francs suisses ou

62500 Livres Sterling. Quelle utilisation peut-on en faire ? Soit un

investisseur institutionnel japonais dont une partie du portefeuille est

composée de titres en $. Il souhaite se couvrir contre le risque de

dépréciation du $. Il va acheter à terme un ou plusieurs contrats de 12,5

millions de yens japonais. Si le yen s’apprécie, l’investisseur va réaliser un

profit en revendant des yens acquis contre $.

Ce gain de change compense la moins-value sur son portefeuille

de titres en $ imputable à la dévalorisation du $.

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A l’inverse, si le $ s’apprécie, l’investisseur japonais

réalise une perte sur sa position acheteuse à terme en yens qui

est compensée par la plus-value réalisée sur les titres en $.

Indiquons de façon complémentaire que le marché des

futures en devises suit les mêmes règles que le marché à terme

des marchandises.

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Quelques différences apparaissent cependant : les opérations sur futures sont

menées sur des marchés organisés avec des Chambres de compensation au

sein desquelles sont échangés des contrats standardisés. La standardisation va

porter sur les quantités et les échéances, en général une échéance par trimestre

à une date précise selon la place financière.

Un contrat de devises est un instrument de couverture mais aussi de

spéculation puisque son prix est variable pendant toute sa durée de vie. Il peut

donc être utilisé pour se couvrir contre les variations du taux de change sur le

marché au comptant.

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Enfin, indiquons que les swaps de devises sont des transactions de

change au comptant assorties de transactions à terme sur les mêmes devises

mais dans le sens inverse. L’exemple-type de ces opérations se rencontre avec

des investisseurs de moyenne et longue période.

Ainsi, un entrepreneur européen souhaitant réaliser un investissement

aux Etats-Unis et un entrepreneur américain désirant effectuer un investissement

en Europe. Chacun de ces deux entrepreneurs a intérêt à s’endetter sur son

propre marché national dans sa propre monnaie où il aura de meilleures

conditions de prêt et à mettre ensuite à la disposition de l’entrepreneur étranger

les liquidités en monnaie nationale dont ce dernier a besoin pour réaliser son

opération d’investissement. Cet échange au comptant ($ mis à la disposition de

l’entrepreneur européen et euros mis à la disposition de l’entrepreneur américain)

sera suivi à terme de la même opération mais en sens inverse.

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CONCLUSION

Quelle stratégie d’intelligence économique de la firme aujourd’hui ?

En France, l’intelligence économique (IE) est à la fois une politique publique

élaborée et mise en œuvre par l’Etat et une démarche d’entreprise, avec un objectif

commun: le soutien à la compétitivité. La mise en œuvre de l'intelligence

économique, tant par les acteurs publics que par les firmes et établissements de

recherche s'inscrit dans un contexte précis: celui de la mondialisation et de

l'interconnexion des économies. Face à ces nouveaux défis, toute entité

économique doit désormais intégrer l’IE afin de comprendre, analyser et anticiper

ces mutations et de protéger sa compétitivité et ses savoir-faire.

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L’IE est une démarche qui concerne tous les acteurs de l’économie,

et notamment les entreprises quelle que soit leur taille.

En effet, toute entreprise, de la start-up au grand groupe, doit mettre

en œuvre des mesures pour se développer, soutenir sa compétitivité et la

protéger : assurer une veille afin de détecter de nouvelles opportunités de

marché et de surveiller la concurrence, mener des actions afin de

s’implanter sur de nouveaux marchés ou accroître son influence, détecter

les dispositifs de financement auxquels elle est éligible, mettre en

évidence de nouveaux risques et prendre des mesures de protection, etc.

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Si les firmes de grande taille semblent mieux armées et mieux organisées,

les PME sont tout aussi concernées et prennent peu à peu conscience des enjeux

liés à l’intelligence économique : ainsi, selon une étude menée en 2011 dans

plusieurs régions (Bretagne, Lorraine) par le réseau des chambres de commerce

et d’industrie, près d’un quart des PME interrogées déclaraient disposer

d’une personne ou d’une équipe dédiée à la veille.

En tout état de cause, la mise en place d’une démarche d’IE, pour être

efficace, doit reposer sur une stratégie et une organisation structurée, et doit être

construite comme un tout cohérent, impliquant l’ensemble des acteurs de

l’entreprise, du dirigeant aux salariés.

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Parallèlement, les établissements de recherche publics, acteurs

économiques majeurs du paysage économique français, restent encore

relativement peu sensibilisés à l’IE. La recherche publique doit

pourtant agir pour mieux valoriser ses innovations et mieux les

protéger. A cet effet, la Délégation Interministérielle à l’Intelligence

Economique (D2IE) travaille notamment, aux côtés de plusieurs

acteurs, à améliorer la prise de conscience des chercheurs.

FIN DU COURS