comment améliorer son rendement · comment améliorer votre rendement? ... sert à retenir les...
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Comment améliorer son rendement ?
Trucs et astuces pour brasseurs amateurs
Ebook offert par Olivier, Brasseur amateur et webmaster
http://www.commentfairesabiere.com
Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com
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Pourquoi vouloir améliorer son
rendement ?
Si vous êtes en train de lire cet ebook, c'est que vous désirez améliorer votre rendement en tant
que brasseur amateur. Quelles sont les raisons qui auraient pu vous pousser à vouloir défier la
nature et à vouloir extraire plus de sucres jalousement gardés par votre malt?
Trêve de plaisanterie, allons droit au sujet principal. Qu'est-ce que cela pourrait vous apporter
d'améliorer votre rendement, soit d'extraire plus de sucres d'une même quantité de malt?
Vous auriez besoin de moins de malt pour atteindre une densité initiale équivalente
...
Et oui, il n'y a pas vraiment d'autres avantages que cela à vouloir améliorer votre rendement.
Pourquoi ne pas vouloir améliorer son
rendement ?
Vous êtes-vous posé cette question?
En tant que brasseur amateur, nous voudrions tous augmenter notre rendement au maximum.
C'est logique, être le plus efficace possible fait partie de notre nature. Mais, il y a un moment, où
il vaut peut-être mieux arrêter d'essayer d'être le plus efficace possible et viser plutôt la stabilité de
votre rendement, même s'il est en théorie possible de faire mieux.
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Pourquoi cela?
Avec un rendement stable, vous pouvez savoir quelle quantité de malt est nécessaire pour
avoir la densité recherchée. Vous vous adapterez à votre rendement.
Passer moins de temps à chercher à améliorer le rendement peut vous laisser moins de temps
à consacrer au brassage.
L'adaptation du matériel et/ou des techniques nécessaires à améliorer votre rendement
pourrait comporter un prix en temps ou en argent, voire les deux, qui ne seraient pas
forcément justifié par le gain obtenu.
Que dois-je faire alors? Améliorer mon
rendement ou pas?
Il y a quand même un minimum de rendement à avoir avant de se dire que l'on a atteint un seuil
raisonnable. Lorsque vous débutez en brassage amateur, vous devriez avoir un rendement qui se
trouve aux environs de 60 à 65 %. En améliorant vos techniques et votre matériel grâce aux
conseils qui se trouvent dans cet ebook, vous devriez pouvoir atteindre les 70% voire les 80% si
vous êtes vraiment bons.
A partir de 70%, je considérerais que vous êtes bons et, à moins que l'adaptation que vous désirez
réaliser ne soit facile à mettre en œuvre et ne vous demande pas trop de moyens, vous pouvez
vous dire que vous avez un seuil raisonnable.
N'oubliez quand même pas de mesurer le rendement à chaque brassin afin de vérifier que vous
restez bien stables. Vous pourrez ainsi vous consacrer pleinement au brassage.
Attention ! Ceci n'est valable que si vous brassez en amateur, avec des quantités raisonnables.
Pour une brasserie professionnelle, le raisonnement est différent. Pour une différence vers le bas
de rendement de 1%, la quantité de malt à ajouter pour atteindre une même densité devient
beaucoup plus importante et devient financièrement significative. Dans ce cas bien précis, le
rendement doit toujours être le meilleur possible. Pour un brasseur amateur, la quantité de malt à
ajouter en cas de rendement plus faible est minime et a très peu d’impact financier.
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Comment améliorer votre rendement?
Nous voici arrivés au sujet principal de cet ebook. L'amélioration du rendement peut se faire à
plusieurs niveaux. Certaines adaptations sont faciles à mettre en œuvre, d'autres sont plus
compliquées. J'ai décidé de classer les différentes adaptations possibles en fonction du moment du
brassage où elles interviennent. Je trouve cela plus logique.
Cela vous permet également de vous focaliser sur une seule étape à la fois. Par exemple : "Pour
mon prochain brassin, j'améliore la filtration !". Voilà, une étape à la fois et vous faites le reste
comme d'habitude. Mesurez votre rendement pour voir l'effet de vos adaptations sur celui-ci.
Adaptations générales
Pour faire différemment de ce que je vous ai annoncé juste avant, on va débuter par les
adaptations que l'on peut réaliser tout au long du brassage. Non ! Non ! Ne m'en voulez pas ! Je
sais que j'ai dit que j'allais procéder par étapes mais ces adaptations ne peuvent pas se classer dans
une étape bien particulière ! Vous allez voir.
Minimiser les pertes Voilà, la première adaptation qui devrait être assez facile à mettre en œuvre. Il s'agit de minimiser
les pertes de malt et de moût principalement. Car si vous perdez du moût, vous perdez des sucres
et des protéines. Si vous perdez des sucres et des protéines, vous perdez de la densité.
A quel moment les pertes peuvent elles se produire?
Concassage :
Les 2 conseils qui vont suivre peuvent paraître très bêtes et réservés aux idiots mais croyez-moi,
vérifiez bien chez vous car de nombreuses personnes ont déjà des pertes à ce moment. C'est mal
commencer votre brassin.
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1er conseil
Faites attention que le contenant destiné à recevoir les grains concassés soit bien fixé et que les
grains tombent tous dedans. Ce serait trop bête de voir les grains se répandre par terre ou à côté du
contenant une fois concassés. Une fois à côté, même si vous tentez de tout ramasser, il y en aura
toujours qui resteront pauvres, seuls et abandonnés sans pouvoir participer au brassage qu'ils ont
tant attendus...
Ok, je m'égare, cause suivante de perte pendant le concassage :
2ème conseil
Bon, ok, en général là aussi vous faites attention (enfin, je l'espère), mais des grains concassés
peuvent se perdre entre le moulin et la cuve si on n'y fait pas attention et si la distance moulin -
cuve est grande. Choisissez un moyen de transport (boite, tonneau,...que sais-je !) qui permet que
vos grains concassés ne se déversent pas hors du contenant lors du transport.
Empâtage :
Pendant l'empâtage en tant que tel, il y a peu de risque de perdre du moût puisque tout le liquide
reste au même endroit. Encore faut-il ne pas vouloir trop souvent retirer du moût de la cuve pour
goûter le goût que cela a. D'accord pour une fois mais pas toutes les 5 minutes !!!
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Filtration :
Là, par contre, on observe la première vraie perte de moût. Les premiers litres seront les plus
concentrés en sucres mais attention à bien les faire recirculer quand même. On en reparle un peu
plus loin dans le chapitre sur la filtration. Au final, la quantité de liquide obtenue sera correcte
puisque vous la mesurez mais il faut éviter de perdre du moût concentré.
Ebullition :
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Vous venez de tout filtrer nickel, vous chauffez votre moût à fond, les premiers
mouvements du moût vous montre que l'ébullition est proche, vous préparez le houblon à ajouter
au début de l'ébullition et au moment de la rajouter ....
Vous criez : "Non ! Non ! Non !!!" tout en vous précipitant sur votre réchaud pour diminuer la
température car votre moût est en train de se faire la malle !!! Les débordements pendant
l'ébullition sont monnaies courantes et sont responsables d'une bonne perte de densité en fin de
brassage. Facile à éviter pourtant : ne prévoyez pas de brassins d'une taille trop grande !
Refroidissement : Les pertes ne sont pas toujours évidentes à observer pendant le refroidissement mais elles
arrivent. Principalement dans 2 cas : fuite dans la tuyauterie mais dans ce cas, c'est assez simple
(parfois pas...snif...) à réparer. Des pertes arrivent également une fois le refroidissement terminé :
du moût peut rester dans votre tuyauterie et il n'est pas toujours facile de le récupérer. J'ai discuté
avec quelqu’un qui l’a affirmé qu'il réussissait à vider sa tuyauterie dans la cuve de fermentation
grâce à une pompe à air comprimé. Pourquoi pas? Si ça marche, tant mieux. Sinon, mieux vaut
prévoir des tuyauteries les plus courtes possibles pour limiter les pertes.
Voilà, c'en est fini de parler des pertes. J'espère que vous aurez trouvé ici déjà de quoi améliorer
un peu votre rendement et cela assez facilement. Je suis quand même finalement arrivé à respecter
ce que je vous avais dit : des adaptations en fonction des étapes...
Bon, passons maintenant aux étapes proprement dit.
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Adaptations pendant le concassage
Pendant le concassage, en plus de minimiser les pertes comme je vous en ai parlé dans le chapitre
précédent, je souhaiterais vous parler de 2 manières d'améliorer son rendement.
Rendre l'amidon accessible
Votre concassage doit être efficace. Si vous ne concassez pas assez, trop de grains resteront
entiers et ne pourront pas libérer leurs sucres. Mais si au contraire, vous concassez de trop, vous
vous retrouverez avec de la farine et de gros soucis au moment de la filtration. La filtration sera
difficile et vous aurez des difficultés à récupérer les sucres résiduels pour les ajouter à votre moût.
Quel serait le concassage idéal ?
Il faut rendre apparent l'endosperme du malt (partie blanche après concassage).
Il doit rester des grains, ou en tout cas des coques intactes
Vous pouvez trouver un exemple ci-dessous : à gauche des grains non concassés ; à droite des
grains concassés.
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Garder des grains entiers
Je ne veux pas dire par là qu'il faut beaucoup de grains non concassés mais qu'il ne faut pas
détruire complètement toutes les coques. Pourquoi donc? Pour la filtration bien sûr !
Mais pour la filtration, j'ai ma tresse ou mon faux-fond ! Je n'ai pas besoin des coques !
Eh bien, c'est là que vous vous trompez. En fait, la tresse ou le faux fond ou le moyen que vous
utilisez pour filtrer ne sert pas à filtrer. Je vous en apprends une bonne, non?
En fait, la tresse ou le faux fond ou le moyen que vous utilisez pour filtrer (j'ai l'impression de me
répéter là... je dirai plutôt "le filtre" la prochaine fois que je veux dire tout ça...)... Bref, le filtre
sert à retenir les coques qui vont former une sorte de "lit" au fond de votre cuve. C'est ce lit qui va
filtrer votre moût. D'où la nécessité de garder des coques entières, sans quoi vous n'aurez pas un
bon filtre.
C'est tout pour le concassage. Encore une fois, ces adaptations ne sont pas très difficiles à mettre
en œuvre. Peut-être que vous faites déjà tout ça très bien mais ça vaut la peine de savoir sur quoi
s'attarder.
Adaptations pendant l'empa tage.
A partir de maintenant, ça se corse. Pour l'empâtage comme pour la filtration, au chapitre suivant,
il y a énormément de moyens différents d'influer sur le rendement. En bien comme en moins bien.
Essayons de voir par quels mécanismes nous allons bien pouvoir agir sur le rendement au cours de
l'empâtage.
C'est logique en fait de pouvoir jouer sur le rendement pendant l'empâtage puisque c'est pendant
cette partie du brassage que l'on va tenter d'extraire un maximum de sucres depuis le malt. Ce
malt qui a bien sûr au préalable été concassé parfaitement, rappelons-le (eh oui, vous venez de lire
le chapitre précédent... plus d'excuses, le concassage doit être parfait !).
Petit rappel sur le fonctionnement de l'empâtage. Votre malt concassé est placé dans de l'eau.
Hydrater le malt permet de rendre les sucres disponibles à l'action des enzymes qui vont les
libérer. Mais que sont les enzymes? Ce sont des protéines présentes dans le malt, qui fonctionnent
à une certaine température et à un certain pH (mesure d'acidité) et qui vont avoir comme action de
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couper les sucres contenus dans le malt afin de les déverser dans le moût. C'est très basique
comme explication, mon prof de chimie va me tuer pour ça mais en gros, c'est comme ça que ça
marche.
Donc, en résumé : les sucres doivent être le plus accessibles possibles pour que les enzymes
puissent les atteindre et nous devons faire en sorte de rendre les conditions de travail les plus
optimales possibles pour que ces enzymes travaillent correctement.
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Comment rendre les sucres accessibles aux enzymes ?
Hydrater le malt
En hydratant le malt, comme je l'ai signalé juste au-dessus, nous allons rendre les sucres (l'amidon
pour commencer) disponibles. Les différentes enzymes vont alors pouvoir découper l'amidon en
sucres fermentescibles pour certains et non fermentescibles pour les autres. Le malt doit
également être bien hydraté pour que les protéines et acides aminés soient libérés dans le moût.
Comment améliorer l'hydratation du malt? Ce n'est pas très compliqué. Afin d'éviter d'avoir des
"blocs" de malt non hydraté, il faut bien mélanger au cours de l'empâtage. Cela permettra à l'eau
de bien se répartir parmi tous les grains de malt.
Ratio d'empâtage
Bon, ici il va falloir s'accrocher car ce n'est pas la partie la plus simple.
Tout d'abord, qu'est-ce que le ratio d'empâtage? C'est une mesure très importante lorsque vous
brassez en tout grain mais on ne comprend pas toujours comment modifier ce ratio va modifier
votre bière. Elle correspond à la quantité d'eau que vous allez ajouter au malt pendant l'empâtage.
Faire varier cette quantité d'eau a un impact sur votre bière, nous allons voir pourquoi.
En général, on recommande d'utiliser entre 2,5 et 3,5L d'eau par kilos de malt. La plupart des
brasseurs amateurs utilisent donc 3L/kg, le chiffre moyen, voire 2,5 L/kg si la capacité de la cuve
qui va servir à l'empâtage est limitée.
Je vous parlerai d'ici peu sur mon blog de tous les effets possibles du changement du ratio
d'empâtage. Focalisons-nous dans cet ebook sur les effets qui auront un impact sur le rendement.
Changer le ratio d'empâtage aura un effet sur :
Le pH : si vous baissez trop le ratio, votre moût risquer d'être un peu trop acide et va
compromettre l'activité des enzymes. Si par contre vous augmentez trop le ratio avec de l'eau
dure. Une eau dure est généralement alcaline et va relever le pH. Si vous mettez trop d'eau
dure, le pH va trop monter et les enzymes vont également avoir des difficultés à fonctionner.
La dilution des enzymes : plus vous augmentez le ratio (donc plus vous ajoutez d'eau pour
une même quantité de malt), plus les enzymes nécessaires à extraire les sucres seront diluées.
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Elles vont faire le même boulot mais auront besoin de plus de temps. Donc, pour un même
laps de temps, moins de sucres seront relâchés dans le moût : votre rendement est plus faible.
La concentration des sucres : s'il n'y a pas assez d'eau, votre moût sera très vite concentré
en sucres. Les enzymes ne travailleront plus car elles estimeront qu'il y a assez de sucres dans
le moût. Vous perdez également en rendement car il restera de l'amidon qui pourrait être
converti mais qui ne le sera pas.
La filtration et le rinçage: Si vous utilisez beaucoup d'eau au moment de l'empâtage, il vous
en restera moins à utiliser pour la filtration. Il restera donc potentiellement plus de sucres que
vous n'arriverez pas à rincer car vous aurez déjà atteint le volume désiré au final. CQFD...
En gros, trop d'eau et trop peu d'eau sont responsables d'une baisse de rendement pendant
l'empâtage... Il faut trouver le juste équilibre !
Comment favoriser le travail des enzymes pendant
l'empâtage?
Durée de l'empâtage
La première action à faire est logique mais je pense que cela vaut la peine de le rappeler. Si vous
voulez que vos enzymes fassent la conversion de l'amidon du malt en sucres fermentescibles, il
faut leur laisser le temps de travailler. Si toutes les autres conditions sont optimales, elles
travailleront vite et bien. Si par contre, le reste des conditions ne sont pas tout à fait optimisées
pour leur boulot, elles risquent de travailler plus lentement voire pas du tout. Pour savoir si tout
est terminé, utilisez le test de conversion (voir plus loin).
Température
En fonction des conditions du moût (température, pH,... on verra ça juste après), il faut laisser plus
ou moins de temps aux enzymes afin qu'elles puissent faire leur boulot. Si vous faites du
monopalier, 1 heure d'empâtage au minimum me semble bien. Si vous faites du multipalier, 1h
doit être comprise entre 60 et 74°C (travail de l'alpha-amylase, une des enzymes dont je vous
parle depuis tantôt) avec des variations possibles en sachant que la conversion en sucres
fermentescibles est meilleure entre 60 et 65 °C puisque dans cette zone de température fonctionne
également la bêta-amylase (une autre enzyme qui est présente en plus grande quantité dans votre
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moût). Attention à ne pas dépasser 76°C, sans quoi vous détruirez vos enzymes et après cela...
bonne chance pour les récupérer si vous n'aviez pas terminé...
ASTUCE : Gardez toujours de l'eau froide à portée de main si vous avez un coup de chaud
pendant l'empâtage, cela va permettre de réduire la température rapidement et d'éviter de dénaturer vos enzymes.
pH du moût
Le pH est une mesure d'acidité. Il est compris entre 1 et 14. Plus le chiffre est petit, plus votre
moût est acide. Le pH idéal de fonctionnement des enzymes pendant l'empâtage est compris entre
5.1 et 5.6 si mesuré à température du moût (soit entre 60 et 74°C). Si votre moût a refroidi et est à
température ambiant, votre mesure doit être comprise entre 5.4 et 5.9, soit 0.3 plus haut. C'est à ce
pH que les enzymes fonctionnent de manière optimale. Beaucoup de brasseurs amateurs ont vu
leur rendement monter en flèche une fois qu'ils ont commencés à mesurer le pH.
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Vous pouvez mesurer le pH avec un pH-mètre. Cela marche très très bien mais cela coûte cher.
Pour ma part, j'utilise des petites bandelettes sur lesquelles vous versez un peu de moût. La
bandelette changera de couleur et en fonction de la couleur obtenue, vous avez votre pH.
Attention ! Il existe des bandelettes graduées de 1 à 12 mais je ne vous les conseille pas car elles
ne sont pas précise (précision de 1.0) et de toute façon, j'espère que votre moût ne sera jamais à 1
même à 2 ou 3 (acide très fort) ni à 11 ou 12 (eau de javel...). J'utilise des bandelettes avec une
précision de 0.2 ou 0.3 centrées sur la zone 3.8 - 6.8 qui sont vraiment des extrêmes que vous
devriez normalement ne pas atteindre.
Test de conversion
C'est un test que je n'utilise pas très souvent mais qui pourrait avoir son utilité. Ce test permet de
savoir si tout l'amidon contenu dans le malt a été converti. Pour cela, il vous faut juste de la
teinture d'iode que l'on trouve partout (en pharmacie) pour pas cher.
Technique : vous prenez un récipient blanc (bol, assiette,...). Vous versez un peu de moût (une
cuillère à soupe suffit) dedans. Vous versez quelques gouttes de teinture d'iode sur le liquide dans
le récipient. Si le liquide change de couleur (mauve, noir,...) c'est qu'il reste de l'amidon à
convertir. S'il ne change pas de couleur, c'est bon. Tout est converti.
Mash out
Qu'est-ce que le Mash out? Il s'agit, à la fin de l'empâtage, de laisser votre moût pendant 5 à 10
minutes entre 76 et 78°C. Cela va permettre une filtration plus facile et éviter de perdre des sucres
par une filtration qui coince. Attention à ne pas dépasser 80°C car vous aurez des tanins qui seront
alors libérés. Ceux-ci donnent un goût astringent à la bière (donnant la bouche sèche). Et c'est pas
bon...
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Adaptations pendant la filtration et le rinçage
Ça y est, on en a fini avec l'empâtage. Vous voyez qu'il y a pas mal de choses que l'on peut faire
pour améliorer son rendement rien que pendant cette étape. Maintenant, passons à l'étape suivante
qui peut vous donner pas mal de boulot aussi : la filtration et le rinçage. Il y a pas mal de petits
trucs pendant cette étape qui vont aussi jouer sur le rendement.
Rappelons brièvement l'utilité de cette étape : filtrer votre moût va vous permettre de séparer le
liquide d'empâtage du malt. Rincer les drêches va vous permettre de récupérer les sucres qui sont
restés sur le malt afin de les inclure dans votre moût. Ne pas laisser trop de sucres gaspillés sur les
drêches va vous permettre d'avoir un meilleur rendement. Une mauvaise filtration ou un mauvais
rinçage ne vont pas récupérer beaucoup de sucres et vous allez perdre en rendement.
Grains de malt On en a déjà parlé lors du chapitre sur le concassage : ce n'est pas votre tresse ou votre faux-fond
qui va faire office de filtre mais les coques du malt. Votre filtre ne servant qu'à les retenir. Il vous
faut donc avoir concassé votre malt pas trop fin afin d'avoir un maximum de coques pour que la
filtration se passe convenablement. Je vous invite à relire ce point dans le chapitre sur le
concassage.
Type de filtre Deux principaux types de filtres se dégagent parmi les brasseurs amateurs : les faux-fonds et les
tresses. Pour ma part, j'utilise un faux fond et n'ai jamais utilisé de tresse. Je n'ai rien trouvé qui
semble "officiel" semblant favoriser l'un ou l'autre type par rapport à son effet sur le rendement.
Par contre, en discutant avec des brasseurs amateurs, il semblerait (mais je ne peux l'affirmer car
je ne l'ai pas testé moi-même) que les faux-fonds offriraient un meilleur rendement que les tresses.
Ceci est tiré d'expériences personnelles de brasseurs amateurs ayant utilisés les 2 types de filtre et
ne peut donc être garanti à 100%.
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Recirculation
Faire recirculer les premiers litres de moût permettrait d'avoir un effet positif sur votre rendement.
En pratique, les premiers litres qui sortent de votre filtre, vous les remettez au-dessus des drêches.
Ce liquide est souvent assez trouble (chargé en farine).
Type de rinçage Deux principaux types de rinçage sont utilisés en brassage : le fly-sparging et le batch-sparging. Je
n'ai pas les traductions françaises de ces 2 techniques mais vous les retrouverez la plupart du
temps sous ces appellations dans les forums même francophones. En quelques mots car je
détaillerai ces techniques sur le blog, le fly-sparging est en quelques sorte une filtration-rinçage en
continu : une petite "douchette" verse le liquide de rinçage sur les drêches pendant que le moût
sort par le filtre en dessous. Le débit de la filtration est réglé pour que le niveau d'eau reste
toujours identique, soit juste au-dessus des drêches qui doivent rester sous eau. Le batch-sparging
(c'est la technique que j'utilise) consiste en filtrer la totalité du moût afin d'assécher les drêches.
Ensuite, vous versez sur les drêches la moitié ou la totalité du liquide de rinçage (en fonction de la
quantité totale de liquide de rinçage nécessaire et en sachant que les drêches devront être sous
eau). Une fois le liquide versé, vous mélangez bien. Vous attendez quelques minutes et puis vous
filtrez. Cette manœuvre doit être répétée une ou deux fois selon la quantité totale de liquide de
rinçage.
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Là encore, je n'ai pas d'étude ou de certitude concernant la meilleure technique mais encore une
fois, en parlant avec des brasseurs amateurs qui ont testés les deux techniques, celle qui semble
associée avec un meilleur rendement est le fly-sparging. Pour cela, il va falloir que je change ma
technique afin de voir si j'ai un meilleur rendement en fly-sparging que celui que j'ai actuellement.
Température de l'eau de rinçage La température de l'eau avec laquelle vous rincez est très importante car elle va influencer sur le
rendement et sur le goût de votre bière. La température idéale est de 76-78°C. A cette
température, les sucres sont mieux solubles dans l'eau et vous les récupérerez plus facilement. A
une température plus basse, les sucres seront moins solubles et vous en perdrez au passage. Le
rendement sera alors moins bon. A une température plus élevée (surtout à partir de 80°C), vous
risquez d'obtenir des tanins qui vont donner un goût astringent à votre bière.
Vitesse de rinçage
Afin de laisser le temps aux sucres de se dissoudre dans l'eau de rinçage et de les récupérer plus
facilement, vous ne devez pas rincer trop rapidement. Un rinçage correct doit toujours être lent.
Vous n'aurez pas de souci en rinçant plus lentement mais vous risquez de baisser votre rendement
en rinçant plus vite.
Mais quel serait la vitesse idéale? Difficile à dire. Un bon rinçage devrait durer 30 minutes voire
même 1 heure. Maintenant, avec les journées de brassage qui sont déjà bien longues et le temps
libre de la plupart des brasseurs amateurs déjà bien limité, disons une demi-heure de rinçage.
MAIS ne descendez pas sous cette limite. Ce serait dommage de perdre en rendement parce que
vous avez voulu gagner 10 minutes...
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Canal préférentiel
La formation d'un canal préférentiel pendant la filtration est une des pires choses qui pourrait vous
arriver car cela voudrait dire que l'eau de rinçage passe toujours par le même endroit et rincerait
toujours la même partie des drêches. La conséquence de cela est qu'une partie des drêches n'est
pas rincée. Si elle n'est pas rincée, elle ne vous donnera pas de sucres. Votre rendement est par
conséquent fort affecté.
Comment éviter la formation d'un canal préférentiel? La réponse est toute simple. En mélangeant
régulièrement les drêches, vous détruirez tout canal qui se serait formé et vous préviendrez la
formation d'autres canaux. Très simple mais efficace.
Et voilà, c’était le dernier petit truc dont je voulais vous parler. Maintenant, à vous de jouer !
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Conclusion
Améliorer son rendement se faire en appliquant déjà quelques méthodes simples. La première
chose à faire est bien sûr de calculer votre rendement et de voir si l'améliorer vaut la peine. Si
votre rendement est déjà bon, concentrez-vous sur sa stabilité. Gardez votre rendement stable va
vous permettre de calculer précisément combien de malt vous avez besoin pour atteindre votre
densité initiale. Néanmoins, mettez déjà en pratique les quelques améliorations très simples telles
que bien mélanger pendant l'empâtage. Cela placera votre rendement à un niveau plus élevé.
Si vous connaissez d'autres techniques permettant d'améliorer votre rendement ou si vous avez des
questions concernant ces techniques, n'hésitez pas à me les communiquer : M'envoyer un email :
[email protected]. Je les rajouterai à cet ebook lors de la prochaine version.
Si vous êtes intéressés par le brassage amateur, n'hésitez pas à aller faire un tour sur mon blog :
http://www.commentfairesabiere.com , vous y trouverez une foule d'informations utiles pour vous
aider. N'hésitez pas à vous inscrire sur la newsletter du site pour y recevoir un cadeau à
l'inscription ainsi que des infos sur le brassage amateur très régulièrement.
A très bientôt
Olivier
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