LA NON-VIOLENCE,UN CHOIX

CHEIKH AHMADOU BAMBACHEIKH AHMADOU BAMBA

CHEIKH AHMADOU BAMBA

Un grand saint est né au Sénégal sous l’occupation française en 1853, dans une famille réputée pour sa sagesse et sa piété. Ahmed Ibn Muhammad Ibn Habiballah, connu aussi sous le nom de Cheikh Ahmadou Bamba, était le fi ls de Mariam Bousso, également appelée Diaratoullah, «celle qui est proche de Dieu.»

Ahmadou Bamba fut un signe de Dieu. Il fi t toujours preuve d’une grande soif de connaissance et, dès le plus jeune âge, il réussit la prouesse d’apprendre par cœur de grandes œuvres de théologie, de mystique et de jurisprudence.

Son père, Muhammad Ibn Habibullah qu’on appelait Serigne Mor Anta Salli, jouissait d’un grand respect. Il était juriste et « Qadi » de Lat Dior, le roi du Cayor. Après sa mort, en 1883, Cheikh Ahmadou Bamba refusa de lui succéder à ce poste et ne montra aucun intérêt pour les questions profanes.

En 1883, en tant que guide spirituel, il fonda la Mouridiyya, ou Voie de l’Imita-tion du Prophète*. Les colonisateurs français le craignaient en raison du nom-bre important de ses disciples et ils essayèrent de montrer qu’il préparait une révolte armée. Il fut condamné à l’exil à deux reprises : en septembre 1895, au Gabon pour 7 ans et 9 mois. et à son retour, il fut arrêté de nouveau et placé en résidence surveillée en Mauritanie.

Malgré cela, Cheikh Ahmadou Bamba n’eut jamais recours à la violence. Au contraire, il pardonna à ses oppresseurs et supporta ses grandes épreuves avec patience.

C’est lui qui conçut le maître-plan de Touba au Sénégal, cité construite à partir d’une Charte de Paix, dans une harmonie parfaite entre l’homme et la ville. En 1996, à Istanbul, Touba fut élue par l’ONU comme cité modèle (programme des Nations Unies pour les établissements humains).

Et quand Cheikh Ahmadou Bamba retourna à Dieu le 19 juin 1927, il fut inhumé dans cette cité bénie.

Khidmatul KhadimInternational Sufi School

of Sheikh Ahmadou Bamba

CONTACTS

THE INTERNATIONAL SUFI SCHOOL:

à l’Île de la RéunionAdresse : 20 A rue de l’Eglise 97450 St LouisTél. 02 62 26 91 46 e-mail : contact_reunion@international-sufi -school.org

en FranceAdresse : 7 Avenue du Domino Noir 94420 Le Plessis Trévise Tél. 01 45 76 33 38 e-mail : contact_fra@international-sufi -school.org

à l’Ile MauriceAdresse : ISS Center 1A Tagore Avenue MESNIL Tél. 00 230 698 56 53e-mail : contact_mru@international-sufi -school.org

en Grande BretagneAddress : 5G, River View Heights 27, Bermondsey Wall West LONDON SE16 4TNTel : 0207 252 0430Email : contact_uk@international-sufi -school.org

Nos sites webwww.international-sufi -school.orgwww.institute-peacepromotion.org

O gens des terres, O gens des mers,Venez vers l’Océan de Générosité »

C’est en ces termes que Cheikh Ahmadou Bamba appelle tous les hommes de bonne volonté à mettre en œuvre la générosité et l’amour universel.

Dans cette perspective, il fonda Khidmatul Khadim, l’école de spiritualité des hommes et des femmes qui ont fait le choix, en toute liberté, en toute conscience et par amour de l’humanité, de porter son message, de le ré-pandre sur la terre et de proposer des alternatives à la violence et aux con-fl its, sources éternelles du malheur des hommes et de leurs souffrances.

Toute la philosophie et l’action de Cheikh Ahmadou Bamba repose sur cette parole du Prophète Muhammad*:

« L’humanité est la grande famille d’Allah, et celui qui est le plus aimé de Lui est celui qui traite Sa famille avec la plus grande considération. »

Suivant les enseignements du Maître, l’Ecole Khidmatoul Khadim met l’accent sur : les valeurs morales conduisant à la paix intérieure, la religion de la paix sociale et du service à l’humanité les différences considérées comme une nécessité de vie l’éducation à tous les niveaux

En bref, tout ceci constitue une progression sur la Voie Royale ;la progression du Cœur par le Cœur, en harmonie avec tous. Personne n’est exclu de cette voie. Cheikh Ahmadou Bamba tire son inspiration du modèle prophétique, car le Coran affi rme que «le prophète est un bienfait pour tout l’Univers». Cheikh Ahmadou Bamba, dont l’action est fondée sur le modèle prophétique, lance un appel à tous et à chacun :

«J’invite à voix haute, tous les hommes, à venir vers mon soutien, sans qu’aucun préjudice ne leur soit porté.»

Khidmatul Khadim affi rme que nul ne doit être laissé de côté en raison de sa différence. C’est cette différence-là qui est source de richesse pour le bénéfi ce de tous.

*paix et bénédictions sur lui

ÉCOLE SOUFIE INTERNATIONALE KHIDMATOUL KHADIM

LE CHEMIN INITIATIQUE VERS LA PAIX

THERAPIE DE LIBERATIONCheikh Ahmadou Bamba est une bénédiction pour l’humanité. Il incarna la paix et la non-violence. Il avait au plus haut point la conscience de Dieu.Son amour pour tous les êtres humains, sans distinction, s’illustra toute sa vie dans son dé-sir de servir l’humanité. Pour lui, sa famille avait une dimension planétaire. Dans sa jeunesse, il fut sollicité pour prendre la suite de son père comme conseiller du roi, ce qui était une situation enviable. Néanmoins, il refusa cette offre car il préférait être au service de l’humanité. Il dit : « On me conseille : ‘Agenouille-toi devant ceux qui détiennent le pouvoir et tu en tireras des avantages qui t’enrichi-ront.’ J’ai répondu : ‘Je dépends de mon Seigneur et je suis satisfait de Lui.’ »

LA TRANSFORMATION D’UN HERITAGE RELATIONNEL DIFFICILECheikh Ahmadou Bamba grandit au Sénégal où la colonisation française avait succédé à l’esclavage. Le Sénégal était soumis au pouvoir et à l’administra-tion coloniale des Français en raison de leur supériorité militaire. Mais Cheikh Ahmadou Bamba n’adhéra ni à la nouvelle organisation politique et économique ni, et moins encore, à leur stratégie culturelle d’assimilation. Car il croyait fermement aux droits humains à tous les niveaux, tant culturels, cultuels qu’économiques ou politiques.

ACTION ET REACTIONEn tant qu’homme de paix, Cheikh Ahmadou Bamba ne s’est jamais trouvé en réaction. Malgré les contraintes, les persécutions qui lui venaient des Français, il ne fi t jamais usage de représailles. Le Cheikh n’était pas homme à réagir négativement. Son action ne constituait jamais un défi jeté à quiconque. Magnanime, héroïque, patient, clément, d’une grande noblesse d’âme, il affron-ta d’innombrables obstacles, sans peur ni inquiétude.

Quand le 5 septembre 1895, il fut condamné à l’exil au Gabon, le Cheikh ne réagit pas davantage. Au contraire, il demanda à tous ses disciples de remercier Dieu avec lui de cette décision. Le Cheikh, qui n’aspirait qu’à servir l’humanité, voyait la main de Dieu en toute chose.

INTELLIGENCE DU REELBien que vivant sur un continent agité de troubles et dans un Sénégal en-chaîné, Cheikh Ahmadou Bamba fi t son choix, celui de la non-violence, de la piété et de la foi en Dieu. Sa non-violence était d’origine divine. Jamais il n’eut recours à la violence ni à la vengeance. Il offrait donc aux oppresseurs l’alternativede faire cesser le cycle de reproduction de la violence en bâtissant une société fondée sur la paix, la justice et le service. Il utilisait l’intelligence du réel au lieu de se fonder sur le passé et d’avoir recours à l’intelligence de l’imitation, qui ne conduit qu’à la violence. Il montrait le même respect pour toutes les fi dé-lités. Au-delà des différences, il disait que nous sommes avant tout des êtres humains et que notre but est la vérité.

L’HOMME ENTRE TRISTESSE, COLERE ET PEURLa violence engendre la violence et apporte la tristesse, la colère et la peur. Le Cheikh Ahmadou Bamba institua une culture de la paix fondée sur le principe de la non-violence. Il brandit très haut le fl ambeau de la vérité de Dieu au-dessus des cœurs de toutes les créatures. Quand les Français usèrent à son égard de violence physique et morale, il ne réagit pas. Il généra une prise de cons-cience de la foi totale en Dieu et de l’absence de peur et de haine quand arrive le temps des confrontations. Il disait aux gens : « Ne pensez pas à votre pauvreté car cela vous donnera trop d’ennuis et de tristesse, ni à l’injustice dont vous avez été victimes, car cela va créer entre vos oppresseurs et vous une forte haine et de la colère. Soyez patients. »Son amour et sa confi ance totale en Dieu et dans le Prophète effacèrent de lui toute forme de peur.

LE POUVOIR DE LA PENSEEPour s’attaquer aux problèmes de l’humanité, il est nécessaire de cultiver à la fois l’esprit rationnel et les autres remarquables facultés de l’esprit humain que sont le pouvoir de la liberté, le choix libre, l’amour, la solidarité et le service. Une nouvelle façon de penser est la condition nécessaire à une existence vivante et active. Pour y parvenir, la paix, le service, l’amour et l’intelligence du réel sont requis. La Mouridiyya, qui est la voie conduisant à l’enceinte scellée de Dieu, est fondée sur la liberté de choix établie sur l’amour en vue du service à l’humanité par le pouvoir d’une dévotion active et sincère. Ceci impose de se concentrer sur l’action sans perdre de vue que tout vient de Dieu. Tel fut l’effort du Cheikh.Tout jeune, il avait une conscience profonde et aigüe de la volonté de Dieu et, par conséquent il servit l’humanité à travers le modèle prophétique.

COMPETITION ET COOPERATIONDans les Daaras créées par Cheikh Ahmadou Bamba, s’il y avait compétition, c’était une compétition positive basée sur la piété et le service. Cette compétition prenait en compte la responsabilité universelle et les droits de l’homme, y compris dans les aspects politiques, sociaux, culturels et économiques. Le Cheikh encourageait la coopération à tous les niveaux pour éliminer les motivations égocentriques qui conduisent les uns à abuser les autres. Il a inculqué à ses disciples les vertus telles que la générosité et le partage, pour les amener à la coopération positive où l’on applique le principe de « Un pour tous, tous pour un. »Le Cheikh apporta une solution à la compétition nuisible entre les différentes classes sociales, les intégrant toutes dans l’esprit de la coopération. Par exemple, il a rétabli l’harmonie entre les intellectuels et les ouvriers.

COMPLEXE D’INFERIORITE ET DE SUPERIORITEA une époque où les hommes étaient opprimés, humiliés dans leur chair et pénétrés d’un sentiment d’infériorité dû à leur origine et à leur couleur, Cheikh Ahmadou Bamba se dressa pour appeler toute l’humanité à l’Océan de Gé-nérosité qu’est la miséricorde divine. Il s’adressa à l’ensemble de l’humanité comme un homme imprégné d’amour pour les êtres humains, y compris pour ses geôliers.

Quand les gens n’existaient que par rapport à leur différence fondée sur la race, ressenti aggravé par le complexe de supériorité du colonisateur, Cheikh Ahma-dou Bamba proclamait que tout être humain, quelque soit son rang social, sa condition, sa race ou son pays, est une créature de Dieu, digne d’amour.

LE PARDONDans son poème « Midaadi » Cheikh Ahmadou Bamba affi rme « J’ai pardonné à mes ennemis en toute sincérité et pureté de cœur ». Le Cheikh avait passé 33 ans de privation de liberté physique. Il dut subir les épreuves de la prison, de l’exil et de la résidence surveillée. Il pardonna pourtant à ses oppresseurs qui l’avaient persécuté et exilé, ainsi qu’à ses compatriotes qui l’avaient calom-nié. Sa magnanimité, sa générosité de cœur, sa compassion n’avaient pas de limites. Elles furent manifestées dans cette humble supplique : « O Maître de l’Univers, pardonne à l’ensemble de ta création ! »

L’ECONOMIE PAR LES MOYENS DE LA PAIXCheikh Ahmadou Bamba créa une économie parallèle. Les Daras qu’il fondait étaient des structures autonomes où les hommes adoraient Dieu tout en veillant au développement économique de la communauté. C’était des acteurs économi-ques et leur principe directeur était la « Khidma » ou « service. » L’économie de service était leur priorité plutôt que la recherche du profi t maximum.L’économie de la paix est basée sur la réalisation du concept ETRE et non AVOIR.

LA DEMOCRATIE PAR LA PAIXCheikh Ahmadou Bamba n’avait en vue que l’agrément de Dieu. En tant que représentant de Dieu sur terre, il était concerné par le bien de toutes les créatures, sans regarder leur situation socio-économique. Son regard embrassait tous les hommes. Il s’appuyait sur la justice sociale, l’égalité et la culture de la paix. Cet idéal de démocratie lui inspira une nouvelle forme de société pour établir la dignité humaine. Il brisa les chaînes que constituaient les castes et les dynasties pour se concentrer sur l’homme. Son projet de société tracé dans « Matlabou shiffa », est un appel à Dieu pour obtenir « la générosité là où il y a l’avarice et la richesse à la place de la pauvreté. »

SERVIR L’HUMANITE SELON LE MODELE PROPHETIQUELe Cheikh a agi en conformité avec cette parole prophétique : « Toute l’huma-nité forme une même famille dont le Seigneur a la charge, et le plus aimé d’entre vous est celui qui se rend le plus utile à cette famille. »A l’image du Prophète* il manifesta l’amour divin à l’égard de toute créature de Dieu, montrant ainsi qu’au-delà de la diversité des races, des religions et des idéologies, les gens sont égaux dans leur aspiration au bonheur. Tous ces enseignements étaient destinés à toute la création sur laquelle il posait son regard de divine compassion. Dans un rapport au gouverneur général de Saint Louis, un administrateur disait à son propos : « Celui-ci se distingue par sa pureté de cœur, par sa bonté, par sa magnanimité de cœur et d’âme et par son amour du bien pour tous, amis ou ennemis. »

*paix et bénédictions sur lui