violence et non-violence

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Série de réflexions sur la violence et la non-violence

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Violence et non-violence

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ContenusArticles

Violence 1Non-violence 10Mohandas Karamchand Gandhi 14

RéférencesSources et contributeurs de l’article 48Source des images, licences et contributeurs 49

Licence des articlesLicence 50

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Violence 1

Violence

Taux de violence physique pour 100,000 habitants par pays en 2004(en) Mortalitéet charge de maladie estimées en 2002, World Health Organization, 2002. Consulté

le 2008.     Pas de données      Moins de 200      200-400      400-600      600-800     800-1000      1000-1200      1200-1400      1400-1600      1600-1800

     1800-2000      2000-3000      Plus de 3000

La violence est une expression de forcephysique contre un ou plusieurs individus,impliquant des coups dans un but potentielde blesser ou faire souffrir. Dans le monde,la violence en tant qu'objet de manipulation.La violence peut varier entre altercationphysique entre deux individus durant uneguerre et génocide durant lequel desmillions d'individus peuvent mourir. LeGlobal Peace Index, mis à jour en 2010,classe 149 pays d'après l'"absence deviolence"[2] .

Pour la philosophe Blandine Kriegel, laviolence est « la force déréglée qui porte atteinte à l’intégrité physique ou psychique pour mettre en cause dans unbut de domination ou de destruction l’humanité de l’individu[3] . » La violence est ainsi souvent opposée à un usagecontrôlé, légitime et mesuré de la force.

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Violence 2

ÉtymologieLe mot violence vient du latin vis, qui désigne l'emploi de la force sans égard à la légitimité de son usage[4] .

Typologies des violences

Violence mise en scène au théâtre

Plusieurs types de violence sont distinguées. Leurs définitions -parfois contradictoires - ont, et continuent de varier selon lesépoques, les milieux, les lieux, les évolutions sociales,technologiques etc.• Violence entre personnes : comportements de domination ou

asservissement employant la force, physique (coups, viol,torture...), verbale et psychologiques (injures, injonctionsparadoxales, harcèlement, privation de droits ou liberté, abus deposition dominante...) ; Ces comportements peuvent êtreconscients ou non. Cette catégorie inclut la violence entrepartenaires ou de parent à enfant, et différentes formesd'embrigadement ;

• Violence d'État : Les États pratiquent discrètement ourevendiquent selon la définition célèbre de Max Weber, un «monopole de la violence légitime », pour exécuter les décisionsde justice, assurer l'ordre public, ou en cas de guerre ou risquede guerre (on tente alors de la légitimer par les doctrines de la «guerre juste »). Celle-ci peut dégénérer en terrorisme d'État oud'autres formes de violence les plus extrêmes telles que legénocide ;

• Violence criminelle : Le crime, spontané ou organisé, peutavoir des causes sociales, économiques, ou psychologiques(schizophrénie, etc.). Cette forme de violence est selon certainsauteurs l'envers d'une violence étatique et/ou symbolique.

• Violence politique : La violence politique regroupe tous les actes violents que leurs auteurs légitiment au nomd'un objectif politique (révolution, résistance à l'oppression, droit à l'insurrection, tyrannicide, « juste cause »).Certaines formes de réponses violentes mais proportionnées (et de résistance ou servant le rétablissement de l' étatde droit), quand d'autres solutions ne sont plus possibles sont couramment admise, par la morale et le droit etselon la doctrine des droits de l'homme ; en cas de légitime défense par exemple, ou d'état de nécessité, en cas derésistance à l'oppression d'une tyrannie.

• Violence symbolique : C'est notamment la thèse de Pierre Bourdieu, qui désigne plusieurs sortes de violences :verbale (éventuelle première étape avant passage à l'acte) ; ou invisible, institutionnelle : c'est aussi la violencestructurelle (Galtung) face à la quelle les individus semblent impuissants. Celle-ci désigne plusieurs phénomènesdifférents qui favorisent la domination d'un groupe sur un autre et la stigmatisation de populations, stigmatisationpouvant aller jusqu'à la création d'un bouc émissaire.

• Violence économique : En droit civil, la violence économique est une hypothèse récente de vice du consentement, justifiant d'annuler les contrats dont la conclusion reposait sur ce vice. Elle est admise dans certaines limites par les tribunaux. Elle est maintenant considérée par certains juristes comme une nouvelle forme du "vice traditionnel de la violence" [5] . En France, la 1re chambre civile de la Cour de cassation, dans un arrêt du 3 avril 2002, et sur le fondement de l'article 1112 du Code civil, a ainsi jugé que « l'exploitation abusive d'une

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situation de dépendance économique, faite pour tirer profit de la crainte d'un mal menaçant directement lesintérêts légitimes de la personne, peut vicier de violence son consentement »[6] .

• Violence pathologique : Certains désordres mentaux sont accompagnés de bouffées de violence. On arécemment trouvé dans l'urine et le sang des patients touchés par ces maladies mentales une toxine qui sembleanormalement produite par leur organisme. Cette toxine (une bufoténine) n'a été trouvée à ces doses que chez despatients présentant des troubles psychiques, et aussi chez des patients non drogués, n'ayant pas eu de contactsavec des amphibiens, mais violents [7] . On la retrouve dans l'urine ou le sang des patients pour toutes les grandesmaladies psychiatriques, au point de la proposer comme indicateur de diagnostic [8] .La toxine est identique à celle qu'on trouve parmi les bufotoxines (hallucinogènes et provoquant des symptômesévoquant une psychose de type schizophrénie) du venin des nombreuses espèces de crapauds. Mais on ignoreencore si le même processus est en jeu dans les deux cas[9] et à déterminer si cette molécule est à l'origine destroubles mentaux chez l'homme [10] , ou si elle est elle-même un sous-produit d'un autre processus pathologique.Des indices plaident en tous cas pour certaines similitudes entre l'action de bufotoxine sur le cerveau, et enparticulier sur la dégradation de la sérotonine et des processus intervenant dans les désordres mentaux [11]

• Violence naturelle : C'est la violence des forces de la nature ; des tempêtes, inondations, tremblements de terre,incendies de forêt, tsunamis et autres catastrophes naturelles. C'est parfois la violence que nous percevons dumonde animal (instinct de chasse, rituels de dominance, etc). Pour le philosophe Jean-François Malherbe, on nepourrait à proprement parler de violence dans ces cas-là:

« C’est dire que les Grecs de l'Antiquité considéraient que la question de la violence (« bia ») ne se pose paspour les animaux (« zôoi ») mais seulement dans le domaine de la vie humaine (« Bios»). Cela suggère trèsprécisément que la question de la violence a affaire avec la parole qui est le propre de l’humain. Cela suggèreaussi que les animaux ne sont pas, à proprement parler, violents : leurs comportements obéissent simplementaux lois inexorables de la nature. La « violence animale » n’est donc qu’une projection anthropomorphique surle comportement animal [4] . »

ce sont aussi d'autres types de violence ayant pour caractéristique l'absence apparente de conscience ou de volonté ;

Perceptions psychologiques

Combat de rue, en Chine.

L'analyse d'une série mensuelle de réponses des Français concernant laviolence et la criminalité montre que :1. Les fluctuations de l'inquiétude manifestée par l'opinion ne sont

pas corrélées avec celles des crimes ou délits tels qu'enregistrés parles statistiques judiciaires;

1. Les pointes d'inquiétude qui hérissent la courbe de l'opinioncorrespondent assez systématiquement à des événements violents etimpressionnant relayés par la presse et la télévision et dont lesvictimes sont des gens " ordinaires " auxquels chacun peuts'identifier[12] .

Ceux qui, états ou individus, la dénoncent le plus fort, ne proposentcontre elle qu'un recours: une autre violence -ou la force légitime,plutôt-. Sans même la comprendre (faut-il comprendre la violence ?)si cela se peut, ils veulent faire cesser la violence, que nous pensons qu’ils croient voir partout, plus fréquente, maisaussi plus terrible dans les formes que prend son expression. Une fois encore, la réalité les contredit (du moins, c'estl'opinion de certains). La violence s’exprime aujourd’hui de façon moins cruelle que par le passé, où tortures etmutilations accompagnaient couramment les actes de violence[13] .

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Violence 4

Attirance pour la violenceLe culte de la violence, ou la violence dans la culture est tout un pan de notre culture, voire de notre vision de lasociété et du politique.Au cinéma, dans les jeux vidéo : on amalgame facilement violence et action, ou trop-plein d'action. Le surplusd'attention nécessaire par notre cerveau en neuroscience, pour comprendre trop d'information et dans un milieu quele cerveau analyse comme étant en danger, est ce qui fait l'attrait actuel pour l' "action", et certaines mises en scène.Ce n'est pas que la violence qui plait : c'est la violence mise en scène, avec l'ambiance, rythmée, et plutôt rapide.L'attrait pour la violence peut également prendre des tournures beaucoup plus intellectuelles et se traduire par desjeux, sadiques, masochistes etc, et également psychologique ou cognitif dans la mise en scène : par exemple le faitde ne pas tout transmettre par le sens visuel ou auditif de la violence, de laisser imaginer, de servir plus du sensauditif par exemple chez Alfred Hitchcock, ou voire même de trancher la violence par du ridicule, ou une musiquequi ne correspond pas avec ce qu'on assimile à la violence : par exemple chez Quentin Tarantino. D'où un doublemessage qui peut amener à un questionnement au sujet de la violence, et de soi.

Attirance pour la non-violenceAujourd'hui 75% des personnes sondés disent se tourner plus vers les mouvements non violent[réf. nécessaire]. .

JustificationsSelon les points de vue, ces différentes formes de violence peuvent être légitimes ou non, « bonnes » ou « mauvaises»: on pourra ainsi justifier la contrainte étatique (police, armée) comme nécessaire face au crime; inversement, onjustifiera la « violence révolutionnaire » (Walter Benjamin, « Thèses sur le concept d'histoire ») des opprimés contrel'État, considéré par Marx et Engels comme le « bras armé de la bourgeoisie », ou encore contre la violencestructurelle et symbolique (racisme institutionnel qui justifiait, selon les Black Panthers, la constitution de milicesd'auto-défense). Dans la sphère privée, certains justifieront la violence comme moyen légitime d'exercer une autorité(fessée pour les enfants, violence conjugale ou violence contre les femmes : on tentera alors de justifier la violenceen distinguant différents seuils: une gifle serait acceptable mais pas une bastonnade, etc.) ; d'autres critiqueront aucontraire ces comportements comme sexistes ou autoritaires, conduisant à terroriser les sujets afin de les contraindreà la soumission. La définition même de ce qui constitue une violence, a fortiori une violence « légitime », fait ainsil'objet de débats politiques et philosophiques. Ce débat entre violence, force et justice est ramassé par Pascal dans unaphorisme célèbre des Pensées:

« Il est juste que ce qui est juste soit suivi ; il est nécessaire que ce qui est fort soit suivi. La justice sans laforce est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu'il y atoujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force etpour cela faire en sorte que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste.La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n'a pu donner la force àla justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu'elle était injuste, et a dit que c'était elle qui étaitjuste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste...Ne pouvant faire qu'il soit forcé d'obéir à la justice, on a fait qu'il soit juste d'obéir à la force. Ne pouvantfortifier la justice, on a justifié la force, afin que le juste et le fort fussent ensemble, et que la paix fût, qui est lesouverain bien. »

Selon Howard Bloom, la violence est l'outil de la nature pour améliorer notre comportement social[14] .

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Violence d'État, et violence politiqueSelon la définition classique de Max Weber dans Le Savant et le politique (1919), « l'État revendique le monopole dela violence légitime ». Historiquement, l'État moderne s'est construit en défaisant les autres groupes (féodaux, etc.)du droit d'utiliser la violence pour leur propre compte (pour se faire justice, etc.). Ce monopole peut être contesté(par la mafia, des groupes révolutionnaires ou des guérillas, ou encore par des « justiciers » ou « vigilantes »).

Violence du système économique et social ?Michel Onfray repose le problème des violences structurelles, et des injustices économiques (précarité, pauvreté,inégalité, non répartition)[15] :« On aurait tort de braquer le projecteur sur les seules violences individuelles alors quetous les jours la violence des acteurs du système libéral fabrique les situations délétères dans lesquelles s'engouffrentceux qui, perdus, sacrifiés, sans foi ni loi, sans éthique, sans valeurs, exposés aux rudesses d'une machine sociale quiles broie, se contentent de reproduire à leur degré, dans leur monde, les exactions de ceux qui (les) gouvernent etdemeurent dans l'impunité. Si les violences dites légitimes cessaient, on pourrait enfin envisager la réduction desviolences dites illégitimes. »Jean Baudrillard nous dit que même si la société de consommation est une société d'abondance, c'est une abondanceforcée conduisant nécessairement à des violences de refus, alors que « Si l'abondance était liberté, alors cetteviolence serait en effet impensable. » [16]

« L'abondance n'est qu'un (ou du moins est aussi) système de contraintes d'un type nouveau pour comprendreaussitôt qu'à cette nouvelle contrainte sociale (plus ou moins inconsciente) ne peut que répondre un typenouveau de revendication libératrice. En l'occurrence, le refus de la "société de consommation", sous sa formeviolente et érostratique (destruction "aveugles" de biens matériels et culturels) ou non violente et démissive(refus d'investissement productif et consommatif). Si l'abondance était liberté, alors cette violence serait eneffet impensable. Si l'abondance (la croissance) est contrainte, alors cette violence se comprend d'elle-même,elle s'impose logiquement. Si elle est sauvage, sans objet, informelle, c'est que les contraintes qu'elle contestesont elles aussi informulées, inconscientes, illisibles : ce sont celles mêmes de la « liberté », de l'accessioncontrôlée au bonheur, de l'éthique totalitaire de l'abondance. »

Débat sur la non-violenceGandhi, et Martin Luther King ont critiqué la violence, et ont mis en pratique la non-violence, qui est toute mêmeune force, émotionnelle selon Gandhi : donc communicationnelle.Et d'autres critiquèrent cette tactique : Léon Trotski, Frantz Fanon, Reinhold Niebuhr, Subhash Chandra Bose,George Orwell, Ward Churchill[17] et Malcolm X étaient de fervents critiques de la non-violence, soutenant demaintes façons que la non violence et le pacifisme sont des tentatives d'imposer au prolétariat la morale de labourgeoisie, que la violence est un accompagnement nécessaire au changement révolutionnaire, ou que le droit à lalégitime défense est fondamental.

Violence interpersonnelleLa violence dans les relations interpersonnelles (patron/employé, parent/enfant, entre amis, entre collègue, etc.) estun phénomène qui se manifeste sous de multiples formes : abus de pouvoir, agression physique, intimidation verbale,menaces voilées, insultes et injures, humiliation, etc. [18] . Ces violences sont en relation d'inférence avec la violenceglobale (institutionnelle, structurelle, systémique ... ), elle en sont donc lié parfois plus ou moins directement, etparfois sont de réel écho ou feedback/retour de la violence globale. En tous cas, selon pédopsychiatre etpsychanalyste Daniel Schechter, la violence dans les relations interpersonnelles a des conséquences importantes pourles victimes ainsi que pour leurs enfants[19] ,[20] ,[21] .

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• Violence conjugale, Violence féminine, Homophobie, Violences urbaines• Violence à l'école[22]

• Violence au travail.

Violence criminelleCes violences criminelles sont également en relation d'inférence avec la violence globale (institutionnelle,structurelle, systémique ... ), elle en sont donc lié parfois plus ou moins directement, et parfois sont de réel écho oufeedback/retour de la violence globale.Les quatre causes majeures identifiées comme favorisant la violence criminelle[23] ,[24] :• L'urbanisme,• Les conflits, (violence institutionnelle, structurelle, systémique, patronale, interpersonnelle...)• La pauvreté,• Les inégalités.La nature humaine n'est ni bonne ni mauvaise, ces facteurs sociétaux sont la cause du retour de violence. Il existe descas de criminels ayant de réel problème psychologique, n'ayant pas pour cause ces facteurs sociétaux, ceci représenteun pourcentage minime de ce que l'on considère aujourd'hui comme la violence criminelle.Les criminels font partie et sont issus de la société, contrairement au processus mental qui voudrait que l'on rejette lemal pour ne pas comprendre l'implication de soi ou du système/société à laquelle on appartient, et que l'on défendalors consciemment ou inconsciemment le statu quo (hypocrisie, cynisme). Ce déni de la réalité et le refus deprendre ses responsabilités, le refus de voir les relations, en éjectant le mal hors et loin de nous est analysénotamment par le sociologue Slavoj Žižek[25] . "La vérité n'est pas hors de nous, elle est en nous. La vérité n'est pas àchercher ou à repousser loin de nous, la vérité est en nous"(ou dans la société).Ce déni du mal et de ces causes est également décrite par Georges Bernanos au sujet des totalitarismes et fascismesavec pour conséquences des crimes contre l'humanité[26] : « Les imbéciles mettent le nez sur le bubons et ils se disententre eux : ” Comment diables ces choses violacées, dont la plus grosse atteint à peine la taille d'un oeuf de pigeon,peuvent elle contenir tant de pus ! ” L'idée ne vient pas aux imbéciles que le corps tout entier refait à mesure cettepurulence, qu'il faut en tarir la source. Et si par hasard, une telle idée leur était venue, ils se seraient bien gardés del'avouer, car ils sont un des éléments de cette pourriture. La Bêtise, en effet, m'apparait de plus en plus comme lacause première et principale de la corruption des Nations. La seconde, c'est l'avarice. L'ambition des dictateurs nevient qu'au troisième rang. »

Typologie Cette section ne cite pas suffisamment ses sources. Merci d'ajouter en note des références vérifiables ou le modèle

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La violence peut être instituante et instituée. Les relations sociales évoluent dans le cadre de rapports de forcegénéralement inégalitaires qui se traduisent par des impositions et l'établissement temporaire d'un statu quo fondé surcette violence initiale.• Karl Marx a décrit la violence qu'a représentée l'accumulation primitive.• Michel Foucault a montré la violence instituée sous la forme de la répression étatique.• Pierre Bourdieu a démontré que la violence symbolique recouvre une situation de domination légitime ou non

d'une personne sur une autre, d'un groupe de personnes sur un autre, mal vécue par l'une des deux parties.Exemples : autoritarisme d'une hiérarchie d'entreprise ou d'armée, organisation politique d'un pays, vie de famillemal vécue par un membre de la famille.

• Max Weber considère que tout État possède le monopole de la violence physique légitime. Celle-ci s'exprime par le fait que les sujets de l'État consentent, soit par tradition ou par un désir d'égalité, à ce que l'État soit le seul

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pouvant, de façon légitime, exercer une violence sur son territoire, que ce soit par les forces policières, militairesou bien juridiques.

• Pour Michel Maffesoli, la violence serait consubstantielle à la dynamique de toute société qui, dès lors, se doit dela gérer. C'est pourquoi la violence est tantôt assumée institutionnellement dans le droit de mort que s'arrogent lesÉtats (guerres, exécutions capitales), tantôt ritualisée et canalisée dans la vie sociale à travers les arbitragessociaux (syndicaux, politiques), les extases sportives ou les débordements juvénils en tous genres ;

Michel Maffesoli, à la suite de Georges Sorel, a montré la violence réactionnelle qui, d'en bas, s'oppose à la violenceinstituante et instituée ; Karl Marx a légitimé la violence révolutionnaire.• Le philosophe Krishnamurti affirme que « le conformisme est une forme de violence. » Être soi même

naturellement serait une maladie, une déviance, sortir des rangs être créatif et penser c'est-à-dire êtreanticonformiste et libre-penseur est un crime car c'est un danger pour le pouvoir et le système en place, qui parnature est une force conformiste, force centripète.• Le conformisme des personnes conformiste punit d'eux-mêmes les personnes sortant des rangs (pression ou

force sociale), le pouvoir et la violence de l'"état" n'a généralement pas besoin d'intervenir. Pour Krishnamurtile conformisme est un facteur des idéologies, idéologies qui sont pour lui la cause de la quasi totalité desproblèmes de société, ainsi que des conflits, et des actes de violence à l'échelle humaine ou à l'échelle des états,les guerres.

• Krishnamurti propose également des écoles et systèmes éducatifs plus ouvert, s'éloignant de la conception del'éducation comme 'processus de socialisation' ou d'institution disciplinaire'. La socialisation des organismessociaux obligent à se conformer, le synonyme en biologie est ici domestication avec des exemples dedomestication génétique sur plusieurs génération, de même que tout système organisé doit dans la penséehumaine ainsi que dans la pensée de celui qui veut avoir l'ascendant est de contrôler et d'exercer un pouvoir -sans pouvoir de plus sans empêcher (non-agir), ce qui équivaut dans la forme à un système fermé ethiérarchique conduisant à une vision du monde, qui peut même être a l'opposé des intentions des personnescomposant cette organisation (ex : la gauche).

• Pour Theodore Kaczynski, la sur-socialisation est parmi les pires choses, la pire violence, qu’un être humain peutinfliger à un autre[27] .

« La pensée et le comportement d’une personne sur-socialisée sont bien plus aliénées que celles d’uneautre modérément socialisée. »« La personne sur-socialisée ne peut même pas avoir une expérience, sans culpabilité, de pensées ousentiments qui soient contraires à la morale en place ; elle ne peut avoir de « mauvaises » pensées. Et lasocialisation n’est pas juste une question de morale ; nous sommes socialisés pour nous adapter à denombreuses normes qui n’ont rien à voir avec la morale proprement dite. Ainsi, la personne sur-socialisée estmaintenue en laisse et sa vie avance sur les rails que la société a construit pour elle. Pour beaucoup depersonnes sur-socialisées, cela se traduit par un sentiment de contrainte et de faiblesse qui peut être un terriblehandicap. Nous affirmons que la sur-socialisation est parmi les pires choses qu’un être humain peut infliger àun autre." »

• Le tiqqun invite à s'éloigner de toute "organisation", et à se diriger vers des 'non-organisations', des systèmesouvert et libre, et des auto-organisations.

• Les libertaires place la liberté comme valeur sine qua non pour un humain, et reconnaissant la violencesystèmique présente dans la société et les organisations, ils proposent également des sociétés plus ouverte,humaniste, et libre.

La violence froide est un terme utilisé en opposition à la violence agressive. Elle consiste à contraindre directementou par exécutants interposés, autrui à entrer et demeurer dans une situation de souffrance (par exemple :séquestration, déportation, extermination).

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Elle peut être retournée contre soi-même par une personne qui décide de ne pas tenir compte de tous ses besoin dansses actions et d'accepter des tâches qui l’écrasent.La violence éducative est perpétrée à des fins éducatives, à ne pas confondre avec la maltraitance laissant desmarques sur le corps et qui n'ont pas de but éducatif.La violence primitive est celle qui découle d'une simple opportunité de prédation hors de toute catégorie décriteci-dessus, qu'il s'agisse de prédation matérielle (appropriation de biens) ou narcissique (appropriation du corpsd'autrui, voir ci-dessous).La violence sexuelle est le fait d’une personne consciente d'avoir un ascendant (hiérarchique, parental, physique,psychologique) qui impose à une autre des actes sexuels non désirés ;La domination par une personne ou un organisme : après avoir établi un ascendant, impose à une autre dessouffrances psychiques et/ou physiques, pouvant avoir pour conséquences :• Des suicides• L'assassinat ;La violence conjugale et/ou familiale dont la maltraitance laissant des marques sur le corps, sans but éducatif : lecomportement d'un conjoint ou d'un autre membre de la famille, est identifiable à l'une des violences décritesci-dessus sur l'autre conjoint ou sur divers membres de la famille.

Légitimation et points de vue éthiquesL'usage de la force peut être légitimé. La légitime défense est invoquée quand une victime de violences se défend parla force. Un groupe humain (ethnie, classe sociale ou membres d'une religion) peut agir violemment lorsqu'uneidéologie, une foi ou une autorité le justifie.L'usage de la force peut ne pas être légitimé. Néanmoins des causes psychiques internes sont juridiquementinvocables pour décharger la responsabilité de l'auteur des violences ; auquel cas un traitement psychiatrique pourraitêtre requis. Aux crimes et délits de droit commun (vol, kidnapping), une réplique juridique est nécessaire.Les motivations de la violence sont l'objet de débats dans les champs scientifique, juridique, philosophique etpolitique. Dans l'approche de beaucoup de praticiens[Qui ?] de la psychologie, de l'aide sociale ou du droit (côtédéfense), la plupart des personnes adoptant des comportements de prédation et/ou de violence relèvent de lasociopathie ou d'une problématique sociale et/ou économique. D'autres approches, notamment en éthologieappliquée à l'espèce humaine, et certains chercheurs (dont Konrad Lorenz, ainsi que beaucoup de behavioristes)estiment que les personnes adoptant des comportements de prédation et/ou de violence ne le font pas forcément parmanque de ressources, d'éducation, d'émotion ou d'empathie (les séducteurs et les manipulateurs n'en manquentsouvent pas, soulignent-ils) mais par choix narcissique, en vertu du principe du plus grand plaisir et/ou de la plusgrande facilité/rentabilité. Les points de vue les plus extrêmes (qui ressurgissent régulièrement malgré la réprobationde la communauté scientifique) vont jusqu'à affirmer que ces comportements seraient génétiquement inscrits ethéréditaires. D'autres spécialistes de l'éthologie humaine, tels Boris Cyrulnik et les cognitivistes, nuancent ces pointsde vue et récusent tout héritage génétique de la violence. Plusieurs spécialistes de la psychologie développementaletels Richard Tremblay et Daniel Schechter soulignent l'importance de multiples facteurs de risque pour ledéveloppement de la violence, surtout les interactions entre la biologie en incluant les gènes et l'environnementfamilial[28] .Une partie des prescriptions religieuses vise à maintenir la paix interne, la cohésion dans la communauté, en prévenant ou en ritualisant sa violence. Les prêtres entrent en scène lorsque la violence ou le désordre menacent, soit sur le plan interne (discorde civile) soit sur le plan externe (agression ou menace extérieure). Pour apaiser le « courroux de la divinité », la réponse sera la mise en œuvre d'une violence rituelle : le sacrifice, humain ou animal, ou le recours à la guerre extérieure. Dans les deux cas, le recours à la violence est perçu comme défensif, comme un moyen de se protéger d'une autre violence pouvant détruire la communauté. René Girard a montré que l'évolution

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culturelle conduisant vers les religions monothéistes à vocation universelle, s'est accompagnée d'une évolution desrites sacrificiels du concret vers l'abstrait, qui deviennent de plus en plus symboliques, sans disparaître. Lechristianisme, dans certains de ses textes originels, n'abolit pas le sacrifice, mais il préconise le « sacrifice de soi »comme alternative au sacrifice de l'autre.

Violence par pays• Violence en France

Références[1] (en) Mortalité et charge de maladie estimées en 2002 (http:/ / www. who. int/ entity/ healthinfo/ statistics/ bodgbddeathdalyestimates. xls),

World Health Organization, 2002. Consulté le 2008[2] (en) visionofhumanity.org (http:/ / www. visionofhumanity. org)[3] Blandine Kriegel. La violence à la télévision. Rapport de la Mission d’évaluation, d’analyse et de propositions relative aux représentations

violentes à la télévision (http:/ / www. culture. gouv. fr/ culture/ actualites/ communiq/ aillagon/ rapportBK. pdf), Ministère de la Culture et dela Communication, France

[4] Jean-François Malherbe (Docteur en philosophie de l'Université catholique de Louvain (depuis 1968) et en théologie de l'Université de Paris),in Violence et démocratie, Sherbrooke, CGC, 2003.

[5] Audrey Huigens ; La violence économique; Mémoire de DEA, sous la direction du Pr Christophe Jamin, école doctorale de l'Université deLille II

[6] Legifrance (http:/ / www. legifrance. gouv. fr/ affichJuriJudi. do?oldAction=rechJuriJudi& idTexte=JURITEXT000007046814&fastReqId=1622355476& fastPos=1)

[7] Ktirkktiinen J., Rtiisstinen M., Huttunen M., Kallio E., Naukkarinen H., Virkkunen M. Urinary excretion of bufotenin(N,N-dimethyl-5-hydroxytryptamine) is increased in suspicious violent offenders : A confirmatory study. Psychiatry Res. 1995 ; 58 : 145-52.

[8] Takeda N., Ikeda R., Ohba K., Kondo M. Bufotenine reconsidered as a diagnostic indicator of psychiatric disorders. Neuroreport. 1995 ;6(17) : 2378-80

[9] Ciprian-Ollivier J., Cetkovich-Bakmas M.G. Altered consciousness states and endogenous psychoses : a common molecularpathway ?Schizophr. Research. 1997; 28: 257-65

[10] Forsstrom T, Tuominen J., Ktirkktiinen J. ; Determination of potentially hallucinogenic N-demethylated indole amines in human urine byHPLCIESI-MS-MS. ; Scand. J. Clin.Lab. Invest. 2001 ; 61 : 547-56.

[11] Takeda N. Serotonin-degradative pathways in the toad (Bufo bufo japonicus) brain : clue to the pharmacological analysis of humanpsychiatric disorders. Comp. Biochem. Physiol. 1994 ; 107C : 275-81.

[12] La perception de la violence par l'opinion publique, Hugues Lagrange; Revue française de sociologie, Vol. 25, No. 4 (http:/ / www. persee.fr/ articleAsPDF/ rfsoc_0035-2969_1984_num_25_4_3850/ article_rfsoc_0035-2969_1984_num_25_4_3850. pdf?mode=light) (Oct. - Dec.,1984)

[13] Josyane Savigneau : violence et perception de la violence (http:/ / www. archipope. net/ article-12105282. html)[14] Howard Bloom, Le principe de Lucifer, 2002, page 18.[15] les Deux violences, Onfray[16] La Société de consommation, Jean Baudrillard, éd. Denoël, 1970, p. 281[17] Churchill, Ward et al. Pacifism as Pathology. Arbeiter Ring, 1998.[18] Daniel Blondin psychologue, M.Ps., (http:/ / www. psychomedia. qc. ca/ dart5. htm)[19] Schechter DS, Coates, SW, Kaminer T, Coots T, Zeanah CH, Davies M, Schonfield IS, Marshall RD, Liebowitz MR Trabka KA, McCaw J,

Myers MM (2008). Distorted maternal mental representations and atypical behavior in a clinical sample of violence-exposed mothers and theirtoddlers. Journal of Trauma and Dissociation , 9(2), 123-149.

[20] Schechter DS, Zygmunt A, Coates SW, Davies M, Trabka KA, McCaw J, Kolodji A., Robinson JL (2007). Caregiver traumatizationadversely impacts young children’s mental representations of self and others. Attachment & Human Development, 9(3), 187-205.

[21] Schechter DS, Gross A, Willheim E, McCaw J, Turner JB, Myers MM, Zeanah CH, Gleason MM (2010). Is maternal PTSD associated withgreater exposure of very young children to violent media? Journal of Traumatic Stress, 22(6), 658-62.

[22] http:/ / www. petitmonde. com/ Doc/ Article/ Une_solution_pour_diminuer_la_violence_a_l_ecole_le_programme_Vers_le_pacifique[23] Rapport international sur la prévention de la criminalité et la sécurité quotidienne (http:/ / www. crime-prevention-intl. org/ filebin/

Documents ajouts 2008/ Rapport recueil francais espagnol/ Rapport_international. pdf), VOIR page 35.[24] Rapport international sur la prévention de la criminalité et la sécurité quotidienne (http:/ / www. multiversalis. org/ wiki/ _media/

wiki:rapport:politique:rapportinternationalcipc. pdf), VOIR page 35.[25] Conférence de Slavoj Žižek chez Google (http:/ / www. youtube. com/ watch?v=_x0eyNkNpL0)[26] La France contre les robots (1946) Georges Bernanos[27] La Société industrielle et son avenir (1995) Theodore Kaczynski[28] http:/ / www. letemps. ch/ Facet/ print/ Uuid/ 73b73044-0ee3-11e0-9c3d-ff5b92fd37b1/ Les_jouets_de_guerre_bons_pour_lenfant

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Non-violence

Manifestation non-violente contre les essaisnucléaires, Paris, 1995

La non-violence est une philosophie qui délégitime la violence,promeut une attitude de respect de l'autre dans le conflit et unestratégie d'action politique pour combattre les injustices.

Présentation

Gandhi, le 5 avril 1930, pendant la marche du sel,ramassant une poignée de boue salée.

Historique

Popularisée dès 1921 par Gandhi en Inde, c'est l'ahimsâ (du sanskrit a ;« négation » et himsâ ; « violence »), un des fondements dubouddhisme et du jaïnisme. Elle a été adoptée ou utilisée plus ou moinsouvertement par de nombreuses personnes, dont Martin Luther Kingpour la lutte des Noirs américains contre la ségrégation, le 14e

dalaï-lama en exil en Inde pour résoudre le conflit sino-tibétain, AdolfoPérez Esquivel en Amérique latine, Vinoba Bhave à nouveau en Inde,Lech Wałęsa et Václav Havel contre les gouvernements communistespolonais et tchèque, Cory Aquino aux Philippines, Nelson Mandela etSteve Biko en Afrique du Sud, Aung San Suu Kyi au Myanmar etIbrahim Rugova au Kosovo.

Albert Einstein s'intéressa à cette forme de lutte[1] , admira Gandhi[2] etsigna le manifeste de Bertrand Russell contre la violence militairenucléaire. Il définit la non-violence par « la non-participation en quoique ce soit que l'on croit maléfique »[3] .

Le 10 novembre 1998, à l'appel de tous les prix Nobel de la paixvivants, l'Assemblée générale des Nations unies a voté une résolutiondéclarant la décennie 2001-2010 « Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de lapaix au profit des enfants du monde ». En 2007, les Nations unies ont décidé que le 2 octobre (jour de naissance deGandhi) serait désormais une « Journée internationale de la non-violence »[4] .

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Définitions brèves• Aldo Capitini (it) : « La non-violence est une manière de faire qui découle d’une manière d’être. »[5]

• Gandhi : « La non-violence sous sa forme active consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe. C'estl'Amour pur. »[6]

• Martin Luther King :« La non-violence est une arme puissante et juste, qui tranche sans blesser et ennoblitl’homme qui la manie. C’est une épée qui guérit. »[7]

• Jean-Marie Muller : « L'option pour la non-violence, c'est l'actualisation dans notre propre existence de l'exigenceuniverselle de la conscience raisonnable qui s'est exprimée par l'impératif […] “Tu ne tueras pas”. »[8]

• Jean-Marie Muller : « Comme toute exigence éthique, la non-violence présente une double-face : l'une invite à nepas collaborer avec la violence, l'autre à œuvrer pour la justice. »[8]

• Jean-Marie Muller : « Si l'on s'en tenait à l'étymologie, une traduction possible de ahimsa serait in-nocence. »[8]

• A.J. Muste : « La non-violence est un moyen pour faire face à des situations actuelles, aux tensions et aux conflits.Elle influence bien le résultat possible, mais la “fin” reste totalement ouverte. Elle ne se durcit pas, ni ne devientabsolutiste en un “-ism” auquel les hommes devraient se soumettre. Cela signifie un effort constant pour engagerles gens dans le processus de décision, et de les soumettre à la discipline qu’une telle participation significativeimplique, plutôt qu’à des pressions externes et institutionnelles. »[9]

En FranceEn France, le plus ancien mouvement non-violent est la branche française du Mouvement International de laRéconciliation (créée en 1923). Lanza del Vasto, ami de Gandhi, créa la Communauté de l'Arche en 1948. C'estgrâce à la Communauté de l'Arche qu'a été créée, pendant la guerre d'Algérie, l'ACNV (Action CiviqueNon-Violente), dont le principal animateur était Joseph Pyronnet.Le philosophe Jean-Marie Muller, ainsi que Jean Toulat, Jacques Sémelin, et Christian Mellon, et d'autres, ontcherché à développer une théorie de la non-violence et son adaptation politique à travers des « groupes non-violents »à partir du début des années 1970. Le mouvement des objecteurs de conscience et la lutte des paysans du Larzac, àpartir de 1972, ont popularisé la non-violence. Jean-Marie Muller et les plus motivés par l'action politique créèrent leMouvement pour une alternative non-violente. Il existe également des mouvements s'inspirant des principes de lanon violence pour mener des actions sur une thématique ciblée, comme les cercles de silence qui luttent depuis 2007« protester contre l'enfermement systématique des sans-papiers dans les centres de rétention administrative ».

Entre engagement social et progression spirituelleOn peut classer les partisans de la non-violence en deux tendances : ceux qui prônent la non-violence commeméthode politique et sociale, et ceux qui soutiennent que la non-violence est un but spirituel[réf. nécessaire] en soi,intimement lié à la construction de la personnalité et à la pratique d'une morale de vie. Les frontières entre ces deuxtendances ne sont pas clairement établies. En France, elles se repèrent autour de deux groupes symboles : LeMouvement pour une alternative non-violente et les Communautés de l'Arche de Lanza del Vasto.Gandhi a affirmé que « La non-violence, qui est une qualité du cœur, ne peut pas résulter d'un appel au cerveau »[10] .

L'injustice comme source de la violenceLes militants de la non-violence distinguent la violence des situations et les réactions violentes qu'elles engendrent.Ils veulent dénoncer les situations de violences pour désamorcer les risques de crises violentes. Les moyens utiliséspour dénoncer ces situations de violences sont qualifiés de méthode « non-violente » par opposition aux méthodes lesplus courantes dans l'histoire, « telle qu'on nous la raconte », qui recourent à la répression, policière et/ou militaire,des réactions violentes aux situations de violences.

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L'attitude non-violente part donc du postulat que les situations de violence précèdent les expressions violentes et quel'injustice, et le refus de respecter son adversaire, sont les véritables sources de la violence. Les non-violents récusentcatégoriquement l'accusation de pacifisme. L'action non-violente suppose l'exposition bien réelle des militants, nonarmés, aux armes de ceux qui choisissent des méthodes violentes pour résoudre les conflits. L'action « non-violente »table donc sur des ressorts psychologiques humains de l'adversaire qui ne pourrait durablement s'exposer à paraîtrelâche en utilisant la violence armée contre des gens désarmés. L'« opinion publique » apparaît donc comme lemédiateur convoqué par la lutte non-violente. Les politiques modernes et médiatiques sont imprégnées de ceconcept.Maria Stephan et Erika Chenoweth affirment dans une leçon d'anthropologie que la résistance non-violente est plusefficace que la résistance violente[11] .

Critiques

Malcolm X critique de la nonviolence

Léon Trotski, Frantz Fanon, Reinhold Niebuhr, Subhash ChandraBose, George Orwell, Ward Churchill[12] et Malcolm X étaient defervents critiques de la non-violence, soutenant de maintes façons quela non violence et le pacifisme sont des tentatives d'imposer auprolétariat la morale de la bourgeoisie, que la violence est unaccompagnement nécessaire au changement révolutionnaire, ou que ledroit à la légitime défense est fondamental.

Durant les années 60, pendant les répressions violentes desmouvements radicaux noir américains aux États-Unis, George Jackson,membre des Black Panthers, dit des méthodes non-violentes de MartinLuther King, Jr.:

« Le concept de non-violence est un faux idéal. Ilprésuppose l'existence de la compassion et d'un sens de lajustice de la part de l'adversaire. Lorsque cet adversaire atout à perdre et rien à gagner en faisant preuve de justice etde compassion, sa réaction ne peut être que négative. »[13]

,[14]

Malcolm X s'est également opposé aux leaders de la lutte noir-américaine pour les droits civiques sur la question dela non-violence, en soutenant que la violence n'est pas à exclure si aucune autre solution n'existe : « Je crois que c'estun crime pour quiconque est brutalisé que de continuer à accepter cette brutalité sans faire quelque chose pour sedéfendre. »[15]

Lance Hill critique la non-violence en tant que stratégie inefficace et soutient que l'auto-défense de noirs armés et laviolence civile ont plus motivés la réforme des droits civiques que les appels pacifiques à la morale et la raison (voirLance Hill Diacres de la Défense)[16] .Dans son livre Comment la non-violence protège l'État, l'anarchiste Peter Gelderloos critique et définit la non-violence comme étant inefficace, raciste, étatique, patriarcale, tactiquement et stratégiquement inférieure à l'activisme militant, et bercée d'illusions[17] . Gelderloos affirme que l'histoire traditionnelle dissimule l'impact réel de la non-violence, en ignorant l'implication des militants dans des mouvements tels que le mouvement pour l'indépendance de l'Inde et le mouvement des droits civiques et donnant une fausse image de Gandhi et de Martin Luther King, en les décrivant comme étant les militants les plus actifs de ces mouvements[18] . Il soutient de plus que la non-violence est généralement prônée par les blancs privilégiés qui s'attendent à ce que les « personnes opprimées, qui sont pour beaucoup des personnes de couleur, souffrent patiemment sous une violence de plus en plus forte, jusqu'à ce que le Père Blanc soit influencé par les revendications du mouvement ou que les pacifistes parviennent à

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réunir une légendaire «masse critique» »[19] .L'efficacité de la non-violence a également été contestée par certains manifestants anti-capitalistes prônant une «diversité des tactiques » au cours de manifestations de rue à travers l'Europe et aux États-Unis après les protestationsanti-Organisation mondiale du commerce à Seattle (Washington) en 1999. L'écrivain américaine et féministe D. A.Clarke, dans son essai A Woman with a Sword, suggère que, pour que la non-violence puisse être efficace, elle doitêtre « pratiquée par ceux qui pourraient aisément recourir à la force s'ils le voulaient ». Cet argument conclut que lestactiques non violentes seront de peu d'utilité à des groupes qui sont traditionnellement considérés comme incapablesde violence, puisque la non-violence sera en accord avec les attentes des gens à leur égard et ainsi « passeratotalement inaperçu ». Tel est le principe du Dunamis(du grec δύναμις ou « puissance retenue »).L'argument important contre la non-violence, est que cette vision du rapport de force (violence: vis=force) étant tropconsidérée par la population elle devient absolutiste et dangereuse, car elle retire le concept même de légitimedéfense, voir d'opposition réelle dans le rapport de force, c'est-à-dire que c'est le début d'un renoncementpsychologique (exemple : les grèves du XXIe siècle), et le renoncement est le début de l'acceptation et de lasoumission. « Gandhi même s'il ne faisait pas preuve et ne prônait pas la violence physique, faisait preuve de force etviolence psychologique, en plus d'une grande force de conviction »[réf. nécessaire]. D'autres, comme D. A. Clarke, fontvaloir qu'il faut être capable de force, mais de retenue pour garder un pouvoir réel.Theodore Kaczynski parle de suicide pour l'utilisation de la non-violence dans certaines conditions[20] .

Photographies

Marche de protestationcontre le régime de

l'Apartheid, organisée parGandhi en 1913 (Transvaal)

Le bus de Montgomery danslequel Rosa Parks est

montée le1er décembre 1955, exposé

au musée Henry Ford(Dearborn, Michigan).

Lanza delVasto au

moment de sonjeûne sur le

Larzac

Manifestation non-violentecontre la guerre du Golfe,

Francfort-sur-le-Main, 1991

Notes et références[1] Voir Pourquoi la guerre ?, correspondance d'Albert Einstein avec Freud, 1932 ou parcourir (en) The Albert Einstein Institution (http:/ /

www. aeinstein. org/ )[2] (en) « I believe that Gandhi's views were the most enlightened of all the political men in our time. We should strive to do things in his spirit:

not to use violence in fighting for our cause, but by non-participation in anything you believe is evil », Mahatma Gandhi Research and MediaService, “Einstein on Gandhi” (http:/ / www. chatham. edu/ pti/ 2005 Units/ Law and Order/ Dropcho Unit. pdf) [pdf]

[3] Traduit de l'anglais, citation audio (http:/ / www. freeinfosociety. com/ media. php?id=16) reprise par la Chatham University (http:/ / www.chatham. edu/ pti/ 2005 Units/ Law and Order/ Dropcho Unit. pdf) [pdf] et fournie par la GandhiServe Foundation (http:/ / www.gandhiserve. org/ ) : Mahatma Gandhi Research and Media Service. 1998-2005. Comprehensive site catalogued by Gandhi’s youngest son

[4] Résolution adoptée par l'Assemblée générale le 27 juin 2007 (http:/ / www. un. org/ french/ events/ nonviolence/ resolution. shtml)[5] Cité par Dominique Delort dans les Nouvelles de l’Arche, Année 58 N°2, mai-juin 2010, p.61.[6] La Jeune Inde, 1924.[7] Why we can’t wait.[8] Dictionnaire de la non-violence, article « non-violence ».[9] Cité dans Nat Hentoff : Peace Agitator. The Story of A.J. Muste, New York, (1963) 1982 (traduit).[10] (en) « Nonviolence, which is a quality of the heart, cannot come by an appeal to the brain. » In Gandhi on Non-Violence : A Selection from

the Writings of Mahatma Gandhi, New Directions, New York, 1965, p. 27

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Non-violence 14

[11] René Dagorn, La résistance civile, ça marche (http:/ / www. scienceshumaines. com/ la-resistance-civile-2c-ca-marche-_fr_23010. html),sur SciencesHumaines.com, au sujet de : Maria Stephan et Erika Chenoweth, « Why civil resistance works, the strategic logic of nonviolentconflit » (http:/ / belfercenter. ksg. harvard. edu/ project/ 58/ quarterly_journal. html), in International Security, été 2008 .

[12] Churchill, Ward et al. Pacifism as Pathology. Arbeiter Ring, 1998.[13] Jackson, George. Soledad Brother : Les lettres de prison de George Jackson. Lawrence Hill Books, 1994. ISBN 1556522304[14] Walters, Wendy W. At Home in Diaspora. U of Minnesota Press, 2005. (ISBN 0816644918)[15] X, Malcolm et Alex Haley: The Autobiography of Malcolm X, page 366. Grove Press, 1964.[16] Les diacres de la Défense : la résistance armée et le Mouvement des droits civiques (http:/ / www. uncpress. unc. edu/ books/ t-5056. html),

Lance Hill, The University of North Carolina Press.[17] Peter Gelderloos, Comment la non-violence protège l'État, Boston, South End Press, 2007.[18] Ibid., p.7-12.[19] Ibid ., p.23.[20] Quand la non-violence équivaut au suicide Theodore Kaczynski (traduction non officielle de la version anglaise du texte qui est nommée

When Non-Violence is Suicide).

Mohandas Karamchand Gandhi

Mahatma Gandhi

Mohandas Karamchand Gandhi, août 1942

Nom de naissance Mohandas Karamchand Gandhi

Surnom(s) « Bapu » (« père »), « Mahatma » (« grande âme »)

Naissance 2 octobre 1869Porbandar, Gujarat,  Indes britanniques

Décès 30 janvier 1948 (à 78 ans)Delhi,  Inde

Nationalité Indien

Profession(s) Politicien

Formation Avocat

Distinctions Père de la Nation

Famille Non-violente

Mohandas Karamchand Gandhi (en gujarâtî : મોહનદાસ કરમચંદ ગાંધી ; romanisé : mohandās karamcaṃd gāndhī, API : /moːhənd̪aːs kərəmtʃənd̪ gaːnd̪ʱiː/), né à Porbandar, Goujarat le 2 octobre 1869 - mort à Delhi

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le 30 janvier 1948, est un dirigeant politique, important guide spirituel de l'Inde et du mouvement pourl'indépendance de ce pays. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi(du sanskrit, Mahatma : grande âme) – « Mahâtma » étant un titre qu'il refusa toute sa vie d'associer à sa personne[1]

–, voire simplement Gandhi, Gandhiji, ou Bapu (Père dans plusieurs des langues de l'Inde).Il a été un pionnier et un théoricien du satyagraha, de la résistance à l'oppression à l'aide de la désobéissance civilede masse, le tout fondé sur l'ahimsa (totale non-violence), qui a contribué à conduire l'Inde à l'indépendance. Gandhia inspiré de nombreux mouvements de libérations et de droits civiques autour du monde et de nombreuses autrespersonnalités comme Albert Schweitzer, Martin Luther King, Nelson Mandela, Steve Biko, le dalaï lama et AungSan Suu Kyi. Ses critiques importantes envers la modernité occidentale, les formes d'autorité et d'oppression (dontl'État), lui valurent aussi la réputation de critique du développement dont les idées ont influencé beaucoup depenseurs politiques.Gandhi a été reconnu comme le Père de la Nation en Inde, son anniversaire y est une fête nationale. Cette date a étédéclarée Journée internationale de la non-violence par l'Assemblée générale des Nations unies[2] .Avocat ayant fait ses études de droit en Angleterre, Gandhi développa une méthode de désobéissance civilenon-violente en Afrique du Sud, en organisant la lutte de la communauté indienne pour ses droits civiques. À sonretour en Inde, Gandhi incita les fermiers et les travailleurs pauvres à protester contre les taxes jugées trop élevées etla discrimination étendue et porta sur la scène nationale la lutte contre les lois coloniales créées par les Britanniques.Devenu le dirigeant du Congrès national indien, Gandhi mena une campagne nationale pour l'aide aux pauvres, pourla libération des femmes indiennes, pour la fraternité entre les communautés de différentes religions ou ethnies, pourune fin de l'intouchabilité et de la discrimination des castes, et pour l'autosuffisance économique de la nation, maissurtout pour le Swaraj — l'indépendance de l'Inde de toute domination étrangère.Gandhi conduisit la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel. C'est lui qui lança également l'appel aumouvement Quit India le 8 août 1942. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour sesactivités ; il passa en tout six ans de sa vie en prison.Adepte de la philosophie indienne, Gandhi vivait simplement, organisant un ashram qui était autosuffisant. Il faisaitses propres vêtements — le traditionnel dhoti indien et le châle, avec du coton filé avec un charkha (rouet) — et étaitvégétarien. Il pratiquait de rigoureux jeûnes sur de longues périodes, pour s'auto-purifier mais aussi comme moyende protestation.

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Biographie

Jeunesse en Inde (1869-1888)

Gandhi, 13 ans, l'année de son mariage, en photo avecson camarade de classe Sheikh Mehtab (à droite) à

Rajkot.

Mohandas Karamchand Gandhi nait le 2 octobre 1869 àPorbandar, dans l'actuel État du Gujarat, en Inde. Gandhi est né eta vécu toute sa vie en tant qu'hindou[3] , mais dans une familleouverte aux autres communautés religieuses, qu'elles soient jaïne,musulmane, ou parsie[4] .

Il fait preuve de beaucoup d'attachement et de respect envers sesparents. Son père, Karamchand Gandhi, est membre du tribunal duRajasthan, puis premier ministre de la petite principauté de Rajkot,ainsi que l'étaient les Gandhi depuis six générations. Gandhi ledécrit comme un homme qui, malgré une éducation limitée, estcapable de résoudre les problèmes grâce à son expérience. Samère, Poutlibai, est la quatrième et dernière femme de son père,dont elle a quatre enfants, Gandhi étant le plus jeune d'entre-eux. Ilgarde surtout d'elle le souvenir d'une femme d'une grande piété,observant de manière stricte ses vœux religieux, notamment lejeûne, et les rites vishnouites. Ainsi, Gandhi naît dans une familleaisée (son père, qui portait des bijoux d'or, peut, par exemple,offrir à son dernier fils un accordéon ; cependant, la maison desGandhi abritait plusieurs familles qui devaient coexister) ; cela dit,sa famille, issue de la caste des vaishyas (marchands), n'appartient pas aux castes supérieures des brahmanes (lettrés,religieux) et des kshatriyas (guerriers), supériorité qui est d'ordre sacré et cosmique, et non économique.

Gandhi est selon ses propres termes un élève médiocre à l'école primaire de Porbandar, devenu ensuite studieuxquoique très timide et sensible au collège à Rajkot[5] .En mai 1883, à l'âge de 13 ans, Gandhi est marié par ses parents à Kasturba Makhanji (aussi épelé « Kasturbai » ouconnue comme « Ba »), qui a le même âge. Ils auront quatre fils : Harilal Gandhi, né en 1888 ; Manilal Gandhi, né en1892 ; Ramdas Gandhi, né en 1897 et Devdas Gandhi, né en 1900. Suite à ce mariage, ses études sont retardées d'uneannée mais étant bon élève, on l'autorise à sauter une classe, ce qui ne sera pas sans lui poser des problèmes dans sascolarité[6] .Son père, malade depuis longtemps et qu'il vénère, meurt alors que Gandhi a 16 ans. Il restera marqué par le fait qu'iln'ait pu assister à ses derniers instants parce qu'il passait la nuit avec sa femme. Gandhi pensera toute sa vie que c'està cause de ce qu'il considérait comme un manque de piété filiale que le bébé qu'ils eurent peu après ne survécut quequelques jours[7] .Gandhi forge pendant cette partie de sa vie des aspects très importants de son éthique et de sa personnalité tels quel'honnêteté, la tolérance, le respect de ses aînés, le végétarisme et surtout le rejet du mensonge et la recherche de lavérité[8] .Il passe l'examen d'entrée à l'université de Samaldas située à Bhavanaga au Gujarat en 1887 mais est complètementdépassé par des exigences qui lui semblent hors de portée[9] .

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Études en Angleterre et retour en Inde (1888-1893)

Gandhi étudiant à Londres

Sur le conseil d'un vieil ami de la famille, il décide de partir faire des études dedroit en Angleterre, une opportunité qui le remplit d'enthousiasme. Il promet àsa mère en présence de Becharji Svâmi, un moine jaïn et autre conseiller de lafamille, de suivre les préceptes hindous et « de ne toucher ni au vin, ni à lafemme, ni à la viande »[10] . Sa caste s'oppose à son départ, considérant que lavie dans ce pays ne peut aboutir qu'à une perte de la foi. Gandhi, mettant enavant le vœu fait à sa mère et soutenu par sa famille, décide de partir malgrétout et est condamné à être hors caste par le chef de sa communauté[11] .

Gandhi entre donc à l'University College de Londres le 4 septembre 1888 à l'âgede 18 ans pour devenir avocat. Il tente dans une certaine mesure de s'adapteraux coutumes anglaises, en s'habillant comme un gentleman et en prenant descours de danse, mais il se refuse à manger de la viande chez ses hôtes. Ilfréquente par la suite les restaurants végétariens londoniens. Au lieu de s'en

tenir simplement à la promesse faite à sa mère, il va au-delà en s'intéressant à la diététique et plus particulièrement auvégétarisme. Il rejoint la Vegetarian Society et devient membre du comité exécutif pendant un temps. Gandhi déclaraplus tard que cela lui donna une première expérience de l'organisation d'une institution[12] .

Certains des végétariens qu'il rencontre sont membres de la société théosophique, fondée en 1875 et dévouée àl'étude des littératures bouddhistes et brahmaniques dans l'espoir de renforcer la fraternité universelle.Grâce à eux, Gandhi étudie plus attentivement la Bhagavad-Gîtâ, qui le marque profondément, notamment à traversl'idée que le désir est source d'agitation de l'esprit et de souffrance. Il développe dès lors un intérêt pour la religion,qui ne se limite pas à l'hindouisme mais s'étend également aux autres religions comme le bouddhisme, l'islam et lechristianisme, dont il retient entre autres l'incitation à réagir par la non-violence; « si quelqu'un vous frappe sur lajoue droite, présentez-lui la joue gauche ».Il reprend le bateau pour l'Inde le 12 juin 1891, deux jours après avoir été facilement admis au barreau d'Angleterreet du pays de Galles. Il a en revanche beaucoup plus de mal à exercer son métier : ses études sont restées théoriques ;il n'a encore aucune connaissance du droit indien et éprouve des difficultés à s'exprimer en public. Il tente d'abord des'installer à Bombay mais doit renoncer au bout de six mois, faute de rentrées d'argent suffisantes.Gandhi retourne ensuite à Râjkot travailler auprès de son frère, avocat lui aussi. Il y rédige des requêtes et desmémoires en profitant de la clientèle de son frère. Cependant, il est écœuré par le climat de lutte pour le pouvoir quirègne autour de lui, par l'obligation de devoir s'attirer les bonnes faveurs de la hiérarchie, et notamment des officiersbritanniques. Il saute donc sur l'occasion lorsqu'une société indienne lui propose un contrat d'un an au plus enAfrique du Sud. Il voit là l'occasion à la fois de quitter l'Inde, de voyager et d'acquérir de l'expérience, et s'embarquedonc pour l'Afrique en avril 1893.

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Mohandas Karamchand Gandhi 18

Mouvements de droit civil en Afrique du Sud (1893-1915)

Gandhi en Afrique du Sud (1895)

À ce point de sa vie, Gandhi est un individu doux, timide etpolitiquement indifférent. Il lit son premier journal à 18 ans, nedispose en droit que d'une culture livresque, dont il ignore lesaspects commerciaux intéressant les milieux commerçants indiensqui formeront sa principale clientèle[13] . Sans facilitésparticulières dans l'exercice de sa profession, il est sujet au traclorsqu'il doit parler au tribunal[14] . L'Afrique du Sud le change demanière spectaculaire, d'une part en lui donnant, par sa réussiteprofessionnelle, l'assurance qui lui manquait jusque-là[13] , d'autrepart en éveillant sa conscience politique par les témoignages dediscrimination envers les Noirs et les Indiens auxquels il seraconfronté dans ce pays.

Diverses anecdotes, rapportées d'abord par Gandhi au titre d'« expériences de vérité », peuvent expliquer l'évolutiondu positionnement de Gandhi à cette période de sa vie. Un jour à la cour, dans la ville de Durban, le magistrat luidemande d'enlever son turban. Gandhi refuse et est expulsé hors du tribunal. Plus tard, il se fait jeter hors d'un train àPietermaritzburg, après avoir refusé de passer du wagon de première classe à celui de troisième alors qu'il possède unticket valide de première classe[15] . À une autre occasion, voyageant en diligence, il est battu par un conducteurparce qu'il refuse de voyager sur le marchepied pour faire de la place à un passager européen[16] . Lors de ce voyage,il se voit rejeté de nombreux hôtels à cause de sa couleur de peau.

Ces incidents ont été décrits par plusieurs biographes comme un tournant de sa vie et ils lui servirent ensuite decatalyseur pour son militantisme. C'est en étant témoin direct de l'intolérance, du racisme, des préjugés et del'injustice contre les Indiens d'Afrique du Sud que Gandhi commence à réfléchir au statut de son peuple et à sapropre place dans la société. Gandhi réagit par de premières protestations et obtient que les Indiens habillés àl'européenne puissent voyager en première classe[17] .

Gandhi durant la guerre des Boers (2e rang, 3e enpartant de la droite).

À la fin de son contrat, Gandhi se prépare à rentrer en Inde.Cependant, lors d'une fête d'adieu en son honneur, il apprend quel'assemblée du Natal prépare une loi pour interdire le droit de voteaux indiens. Ses hôtes lui demandent de rester pour les aider car ilsn'ont pas les compétences pour s'opposer à ce projet de loi. Il faitcirculer plusieurs pétitions contre la loi adressées au gouvernementdu Natal et au gouvernement britannique. Bien qu'incapabled'empêcher le vote de cette loi, sa campagne permet d'attirerl'attention sur les difficultés des Indiens en Afrique du Sud.Convaincu de rester par ses partisans, il fonde alors le Natal IndianCongress en 1894, prenant lui-même le poste de secrétaire. Cette

organisation transforme la communauté indienne en une force politique homogène, publiant des preuves de laségrégation britannique en Afrique du Sud.

Gandhi revient brièvement en Inde en 1896 pour ramener sa femme et ses enfants vivre avec lui en Afrique du Sud.À son retour en janvier 1897, il est attaqué par une foule de Sud-africains blancs qui essayent de le lyncher[18] . Unepremière indication des valeurs qui donneront forme à ses futures campagnes est son refus de porter plainte contreses assaillants, en précisant que c'était un de ses principes de ne pas résoudre des problèmes personnels devant unecour de justice.Au début de la deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l'effort de guerre s'ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d'ambulanciers volontaires de 300

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Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales quisecouraient les Sud-africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop[19] . Gandhi estdécoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s'améliore pas, et continuemême à se détériorer.

Gandhi et sa femme Kasturba (1902)

En 1904, après avoir fondé le journal Indian opinion, lalecture de Unto This Last de John Ruskin l'influenceprofondément et pousse Gandhi à changer radicalementde vie dans les années qui suivent. Il rachète peu aprèsl'établissement Phoenix, qui devient la Tolstoï farm,nommé en l'honneur de l'écrivain, où tous les rédacteursdu journal participent aux travaux agricoles et reçoiventle même salaire sans distinction de métier, de nationalitéou de couleur de peau. Il commence la pratique du jeûne,arrête de consommer du lait, coupe ses cheveux lui-mêmeet nettoie ses latrines (travail réservé aux intouchables enInde) et incite sa femme et ses amis à faire de même[20] .

En 1905-1906, la réputation de compétence et d'intégrité de Gandhi en font l'homme de loi privilégié des marchandsgujarati, ce qui assure une activité soutenue au prospère cabinet d'avocat qu'il dirige. Cela lui permet de disposer deconfortables revenus de l'ordre de 5000 livres par an, et démontre que son mépris ultérieur du confort matériel, « plusqu'une attitude « naturelle », est chez Gandhi un choix délibéré »[13] .

En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l'enregistrement de toute la populationindienne. Lors d'une rencontre de protestation à Johannesburg le 11 septembre 1906, Gandhi adopte pour la premièrefois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, en appelant sescompagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par laviolence.Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d'Indiens et de Chinois sontemprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir faitgrève, refusé de s'enregistrer, brûlé leur carte d'enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C'est durantcette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur lanon-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe[21] . La désobéissance civile culmine en 1913avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes.Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l'opinion publique réagitviolemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement legénéral Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiensredeviennent légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux indiens qui voulaientdevenir des travailleurs libres (c'est-à-dire les coolies), est abolie[17] .

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Combat pour l'indépendance de l'Inde (1915-1945)

Gandhi et Kasturba en janvier 1915 aprèsleur retour en Inde.

Lors de son retour en Inde, Gandhi découvre qu’il ne connaît pas son proprepays. Il décide alors de le parcourir de long en large, allant de village envillage, afin de rencontrer l’âme indienne et connaître ses vrais besoins.

En mai 1915, Gandhi fonde un âshram dans la banlieue d'Ahmedabad en Indeet l'appelle Satyagrah Ashram (aussi connu comme l'Ashram de Sabarmati).Là logent 25 hommes et femmes qui font vœux de vérité, de célibat,d'ahimsa, de pauvreté, et de servir le peuple indien.

Comme il l'avait fait en Afrique du Sud, Gandhi demande aux Indiens des'engager dans l'armée pour aider les Britanniques dans la Première Guerremondiale. Son raisonnement, rejeté par beaucoup, était là aussi que si l'ondésirait la citoyenneté, la liberté et la paix dans l'Empire, il serait bon departiciper à sa défense.

Il fait des discours lors de réunions du Congrès national indien, et il estintroduit en politique par Gopal Krishna Gokhale, qui est un des dirigeants lesplus respectés du parti à cette époque.

Il précipite en 1917 l'abolition de l'engagisme des coolies, émigrés indiens quitravaillaient dans des conditions proches de l'esclavage dans les colonies anglaises et françaises. Gandhi avaitrencontré pour la première fois des coolies en Afrique du Sud et avait lancé sa première pétition contre l'engagismeen 1894[22] .

Champaran et Kheda

Gandhi en 1918, au moment dessatyagrahas du Champaran et du Kheda.

La première réussite majeure de Gandhi vient en 1918 avec les satyagrahas duChamparan et du Kheda, bien que pour cette dernière, il était impliqué de pairavec Sardar Vallabhbhai Patel, qui agit comme son bras droit et dirige desrebelles.

Au Champaran, un district de l'État du Bihar, il organise la résistance civiquepour les dizaines de milliers de fermiers sans terres, pour les serfs et pour lespetits propriétaires pauvres qui sont forcés de cultiver l'indigo et autresproduits d'exportation au lieu de cultiver la nourriture nécessaire à leursubsistance. Opprimés par les milices des grands propriétaires britanniquespour la plupart, ils ne reçoivent que de maigres compensations, les laissantdans une pauvreté extrême. Les villages subissent des conditions d'hygiènedéplorables et l'alcoolisme, la discrimination envers les intouchables et lapurdah sont très répandus. Au cours d'une terrible famine, les Britanniquesveulent encore augmenter l'une de leurs taxes, ce qui rend la situationdésespérée.

À Kheda, au Gujarat, le problème est identique. Gandhi y établit un ashram,regroupant un grand nombre de partisans et de volontaires de la région. Il y

mène une étude détaillée sur les villages, rendant compte des atrocités et des terribles conditions de vie. Gagnant laconfiance des villageois, il dirige le nettoyage des villages, la construction d'écoles et d'hôpitaux et encourage lesdirigeants locaux à condamner et éliminer les problèmes sociaux décrits plus haut.

Le pic de la crise vient quand il est arrêté par la police pour « trouble à l'ordre public », et il lui est demandé dequitter la province. Des centaines de milliers de personnes manifestent autour de la prison, des commissariats et des

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palais de justice demandant sa libération, ce que la justice accorde à contrecœur.Gandhi mène des grèves et des manifestations contre les grands propriétaires qui, sous la direction du gouvernementbritannique, signent un accord donnant plus de compensations et plus de contrôle sur la production aux fermierspauvres, ainsi qu'une annulation de la taxe jusqu'à la fin de la famine. Si pour Gandhi les gains matériels de lavictoire sont minimes, le fait que les paysans aient acquis une conscience politique est inestimable[23] .C'est à partir de cette époque que Gandhi est baptisé par le peuple Bapu (père) et Mahatma (Grande âme). Au Kheda,Patel représenta les fermiers et obtint la même victoire.La célébrité de Gandhi s'étend alors à l'Inde entière.

Non-coopération

En 1919 au Penjab, le massacre d'Amritsar, où des centaines de civils furent fusillés par les troupes britanniques,cause un traumatisme dans toute la nation et accroît la colère publique et les actes de violence.Gandhi critique à la fois les actions du Royaume-Uni et les représailles violentes des Indiens. Il écrit une résolutionoù il présente ses condoléances aux victimes civiles britanniques et condamne les émeutes. Elle est acceptée malgréun début d'opposition du parti, après que Gandhi expose sa position lors d’un discours émouvant où il met en avantson principe que toute violence est maléfique et ne peut pas être justifiée[24] .C’est après ces massacres que Gandhi se concentre sur l'indépendance, ce qui devient la Swaraj, c'est-à-dire uneindépendance complète, aussi bien individuelle, spirituelle que politique en devenant le dirigeant exécutif pour leParti du Congrès en décembre 1921. Sous sa direction, le congrès est réorganisé avec une nouvelle constitution,mentionnant le but de la Swaraj. L'adhésion au parti est ouverte à tous ceux qui sont prêts à payer une participationsymbolique. Une hiérarchie de comité est établie pour améliorer la discipline, transformant un parti élitiste en uneorganisation de masse, de dimension et de représentativité nationale.

Gandhi jeûnant en 1924, et la jeune Indira Gandhi, fille deNehru, qui deviendra Premier Ministre de l'Inde.

Gandhi étend son principe de non-violence au mouvementSwadeshi et sa politique de boycott aux marchandisesétrangères, spécialement les produits anglais. Lié à cettepolitique, il demande que le khadi (vêtement fait maison) soitporté par tous les Indiens au lieu des textiles britanniques.Riches ou pauvres, hommes ou femmes, doivent filer chaquejour afin d'aider le mouvement d'indépendance[25] .

Cette stratégie inculque discipline et attachement, afind'éliminer les moins motivés ou les plus ambitieux. Ellepermet aussi d'inclure les femmes au mouvement, à uneépoque où ce genre d'activité n'était pas considéré comme «respectable » pour les femmes. Gandhi appelle de plus au

boycott des institutions judiciaires et scolaires, à la démission des postes gouvernementaux et au rejet des titres ethonneurs britanniques.

La « Non-coopération » bénéficie d'un grand succès, augmentant l'enthousiasme et la participation de toutes lescouches de la société indienne. Au moment où le mouvement atteint son apogée, il s'arrête brusquement suite à deviolents affrontements dans la ville de Chauri Chaura, dans l'Uttar Pradesh, en février 1922. Craignant que lemouvement ne tourne à la violence, et convaincu que cela ruinerait toute son œuvre, Gandhi arrête la campagne dedésobéissance civile[26] .

Gandhi est arrêté le 10 mars 1922, jugé pour subversion et condamné à 6 ans de prison. Il ne fait que 2 ans et est libéré en février 1924 après une opération de l'appendicite. Sans la personnalité unificatrice de Gandhi, le parti commence à se diviser pendant qu'il est en prison. Deux factions apparaissent, une menée par Chitta Ranjan Das et Motilal Nehru favorise la participation du parti aux organes législatifs, l'autre mené par Chakravarti Râjagopâlâchâri

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et Sardar Vallabhbhai Patel s'y oppose.De plus la coopération entre hindous et musulmans, qui avait été forte pendant la campagne de non-violencecommence à s'étioler. Gandhi essaye bien d'atténuer ces différences à travers divers moyens, incluant un jeûne detrois semaines en automne 1924, mais avec un succès limité[27] .

Le Swaraj et la marche du sel (satyagraha)

Gandhi pendant la marche du sel.

Gandhi reste en dehors de toute agitation durant la plusgrande partie des années 1920, préférant résoudre lesdifférends entre le parti Swaraj et le Congrès national indien,et multipliant les initiatives contre la ségrégation desintouchables, l'alcoolisme, l'ignorance et la pauvreté.Il retourne sur le devant de la scène en 1928. L'annéeprécédente le gouvernement britannique a nommé unenouvelle commission pour la réforme de la constitution quine comptait pas un seul Indien dans ses rangs. Le résultat estun boycott de la commission par tous les partis indiens.Gandhi appuie une résolution lors du congrès de Calcutta endécembre 1928 demandant au gouvernement britannique àchoisir entre l'octroi du statut de protectorat à l'Inde ou faire face à une nouvelle campagne de non-violence pour uneindépendance complète.

Gandhi atténue les opinions de plus jeunes comme Subhash Chandra Bose et Jawaharlal Nehru, qui veulentdemander l'indépendance immédiate, mais il doit donner un délai d'un an aux britanniques au lieu de deux comme ill'envisageait en compensation[28] .Comme les Britanniques ne répondent pas, le 31 décembre 1929 le drapeau indien est déployé à Lahore. Le26 janvier 1930 est célébré par le parti du Congrès et par presque toutes les organisations indiennes comme jour del'indépendance.Tenant sa parole, Gandhi lance en mars 1930 une nouvelle campagne contre la taxe sur le sel, d'abord par la célèbremarche du sel depuis Ahmedabad vers Dandi du 12 mars au 6 avril 1930. Longue de 400 km, des milliers d'Indiensse joignent à la marche vers la mer afin de ramasser leur propre sel. Les Indiens investissent ensuite pacifiquementles dépôts de sel. Cette campagne est l'une des plus réussie mais l'empire britannique réagit en emprisonnant plus de60000 personnes[29] .

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Gandhi et Nehru en 1929.

Le gouvernement, représenté par Lord Edward Irwin, décide denégocier avec Gandhi. Le Gandhi-Irwin Pact est signé en mars 1931. Legouvernement britannique accepte de libérer tous les prisonnierspolitiques contre une suspension du mouvement de désobéissance civile.De plus, Gandhi est invité à une table ronde à Londres comme seulreprésentant du parti du Congrès. Il séjourne trois mois en Europe. Cetteconférence est décevante pour Gandhi et les nationalistes car elle seconcentre sur les princes et les minorités indiennes plutôt que sur untransfert de pouvoirs.

De plus le successeur de Lord Irwing, Lord Willingdon, commence unenouvelle campagne de répression contre les nationalistes. Gandhi est ànouveau arrêté, et le gouvernement essaie de détruire son influence enl'isolant complètement de ses partisans.

Cette stratégie est un échec, car en 1932, suite à la campagne dudirigeant intouchable Bhimrao Ramji Ambedkar, le gouvernementaccorde aux intouchables un statut électoral séparé selon la nouvelle

constitution. En protestation, Gandhi fait un jeûne de six jours en septembre 1932, obligeant le gouvernement àadopter un accord plus équitable au travers de négociations avec Palwankar Baloo, le champion de cricketintouchable devenu dirigeant politique.

Cela marque le début d'une nouvelle campagne de Gandhi pour améliorer la vie des intouchables, qu'il appelaitHarijans, les enfants de Dieu. Le 8 mai 1933 Gandhi entame un jeûne de 21 jours pour aider le mouvementHarijan[30] .Pendant l'été 1934, trois tentatives d'assassinat ont lieu contre lui.Quand le parti du Congrès choisit de contester les élections et d’accepter le pouvoir en échange d’un statut defédération pour l’Inde, Gandhi décide de quitter le parti. Il n'est pas en désaccord avec cette action du parti mais ilpensait que s’il démissionnait, sa popularité cesserait d'étouffer les membres du parti, qui comprenait alors aussi biendes communistes, des socialistes, des syndicalistes, des étudiants, que des conservateurs religieux ou des libéraux.Gandhi ne veut pas non plus devenir une cible pour la propagande britannique en menant un parti qui avaittemporairement accepté un accord politique avec le colonisateur[31] .Gandhi retourne à la tête du parti en 1936 avec la présidence de Nehru. Bien qu’il veuille une concentration totale surla réalisation de l'indépendance plutôt que de spéculer sur le futur de l'Inde, il n’empêche pas le congrès d'adopter lesocialisme comme son but.Gandhi a une confrontation avec Subhas Bose, qui est élu président en 1938. Les problèmes que Bose posait àGandhi étaient son manque d'implication dans la démocratie et son manque de foi en la non-violence.Bose gagne un deuxième mandat en dépit de l'opposition de Gandhi mais quitte le Congrès quand les dirigeantsdémissionnent en masse pour protester contre son abandon des réformes introduites par Gandhi[32] .

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La Seconde Guerre mondiale et la résolution Quit India

Mahadev Desai (à gauche) lisant une lettre àGandhi de la part du vice-roi, à Birla House,

Mumbai, le 7 avril 1939.

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, Gandhi favorise l'offred'un « appui moral non violent » à l'effort de guerre britannique, mais lesautres dirigeants du Congrès sont offensés par l'implication unilatérale del'Inde dans la guerre, sans la consultation des représentants du peuple. Tousles membres du congrès démissionnent en masse[33] .

Après de longues délibérations, Gandhi déclare que l'Inde ne peut pasparticiper à une guerre ayant pour but la liberté démocratique, alors quecette liberté est refusée à l'Inde elle-même.Comme la guerre progresse, Gandhi augmente ses demandes pourl'indépendance, écrivant une résolution appelant les Britanniques à quitterl'Inde : Quit India. C’est pour Gandhi et le parti du Congrès la révolte laplus radicale destinée à rejeter les Britanniques hors des terres indiennes[34]

.

Gandhi est critiqué par certains membres du Congrès et d'autres groupespolitiques aussi bien pour ou contre les Britanniques. Certains pensent ques'opposer au Royaume Uni au moment de cette guerre totale est immoral,d'autres trouvent que Gandhi ne va pas assez loin. Quit India devient le mouvement le plus fort dans l'histoire de lalutte pour l'indépendance, avec des arrestations et des violences à une échelle encore jamais vue[35] .

Gandhi et Kasturba à l'Ashram de Sevagram, janvier 1942.

Des milliers d'indépendantistes sont tués ou blessés par lapolice, des centaines de milliers d'autres sont arrêtés. Gandhiet ses partisans disent clairement qu'ils ne participeront pas àl'effort de guerre à moins que l'Inde ne devienneimmédiatement indépendante. Gandhi précise même que lemouvement ne s’arrêtera pas même si des actes de violenceindividuels sont commis, disant que « l'anarchie ordonnée »autour de lui était « pire que la vraie anarchie ». Il appelle tousles Indiens et membres du Congrès à maintenir la disciplinede l'ahimsa, et Karo Ya Maro (faire ou mourir) pour la causede la liberté ultime. Gandhi et tout le comité dirigeant duCongrès sont arrêtés à Bombay par les Britanniques le

9 août 1942.

Gandhi est détenu deux ans dans le palais de l'Aga Khan à Pune. C’est là qu'il subit les deux coups les plus terriblesde sa vie personnelle. D'abord son conseiller de 42 ans Mahadev Desai meurt d'un arrêt cardiaque six jours après sadétention. Puis sa femme Kasturba, qui avait toujours été solidaire et engagée auprès de lui, meurt après 18 moisd'emprisonnement d'une crise cardiaque suite à une pneumonie.

Gandhi est relâché le 6 mai 1944 parce qu'il doit subir une opération à cause de sa santé déclinante. Les Britanniquesne veulent pas qu'il meure en prison et soulève ainsi l'Inde entière. Bien que la répression violente du mouvement parles forces britanniques ait amené un calme relatif en Inde à la fin de 1943, Quit India réussit tous ses objectifs. À lafin de la guerre, le Royaume Uni donne des indications claires annonçant que le pouvoir sera transféré aux mains desIndiens. Gandhi demande alors d'arrêter la lutte à la direction du Congrès et environ 100000 prisonniers politiquessont relâchés.

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La libération et la partition de l'Inde (1945-1947)

partition de l'Inde (1947)

Nommé le 24 mars 1947 vice-roi etGouverneur général des Indes, LordMountbatten a la lourde tâche de préparerl'indépendance. Gandhi conseille auCongrès de rejeter les propositions offertespar le British Cabinet Mission en 1946, caril se méfie du regroupement proposé pourles états à majorité musulmane qu'ilconsidère comme un début de partition.Cependant c’est l’une des rares fois où leCongrès rejette son avis (mais pas sonautorité), car Nehru et Patel savent que si leCongrès n'approuve pas le plan, le contrôledu gouvernement passerait aux mains de laLigue musulmane.

Entre 1946 et 1947, plus de 5000 personnessont tuées dans des violencesintercommunautaires. Des millions de genssont déplacés de force afin d’homogénéiserl’implantation des populations selon leurscroyances. Gandhi est viscéralement opposéaux plans qui sépareraient l'Inde en deuxpays différents. Beaucoup de musulmans enInde vivaient aux côtés d'Hindous ou de Sikhs et étaient en faveur d'une Inde unie. Mais Muhammad Ali Jinnah, ledirigeant de la Ligue musulmane, est très populaire dans les États du Penjab, Sindh, NWFP et Bengale Est.

La partition est approuvée par la direction du Congrès comme le seul moyen d'éviter une guerre civile à grandeéchelle entre musulmans et hindous. Ils savent que Gandhi rejettera catégoriquement cette partition, et il estimpossible pour le Congrès d'avancer sans son accord car la popularité de Gandhi dans le parti et dans toute l'Inde estimmense. Les collègues les plus proches de Gandhi ont accepté la partition comme meilleure solution et Sardar Patelentreprend de l'en convaincre. C'est un Gandhi dévasté qui donne son accord pour éviter la guerre civile.Le jour de l'indépendance, le 15 août 1947, Gandhi ne participe pas aux festivités avec le reste de l'Inde mais resteseul à Calcutta, portant le deuil de la partition et travaillant à l'arrêt des violences. Après l'indépendance, Gandhi seconcentre sur l'unité entre hindous et musulmans. Il construit un dialogue avec les dirigeants des deux communautés,travaillant à atténuer les tensions dans le nord de l'Inde et le Bengale.Malgré la guerre indo-pakistanaise de 1947, il est troublé quand le gouvernement décide de refuser aux pakistanaisles 550 millions de roupies prévus dans les négociations de la partition. Des dirigeants comme Sardar Patel craignentque le Pakistan n'utilise l'argent pour financer la guerre contre l'Inde.Gandhi est aussi choqué quand des demandes sont faites de déporter tous les musulmans au Pakistan, et quand lesdirigeants de chaque communauté expriment leur frustration et l’inaptitude à s'entendre entre eux[36] . Il lance sondernier jeûne à Delhi le 13 janvier 1948 à l'âge de 78 ans, demandant que toute violence communautaire cessedéfinitivement, que le Pakistan et l'Inde garantissent l'égalité dans la sécurité et les droits pour les pratiquants detoutes les religions[37] , et que le paiement de 550 millions de roupies soit fait au Pakistan. Gandhi craint quel'instabilité et l'insécurité au Pakistan n’augmente leur colère envers l'Inde, que la violence ne passe la frontière etqu'une guerre civile éclate en Inde à cause de nouvelles tensions.

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« La mort serait une glorieuse délivrance pour moi plutôt que d'être le témoin impuissant de la destruction del'Inde, de l'hindouisme, du sikhisme et de l'islam[37] . »

Après de longs débats passionnés avec ses collègues les plus proches, Gandhi refuse de céder, et le gouvernementdoit faire volte face et payer la somme au Pakistan. Les dirigeants de chaque communauté, incluant le RashtriyaSwayamsevak Sangh et le Hindu Mahasabha lui assurent qu'ils renonceront à toute violence et demanderont la paix.Gandhi rompt alors son jeûne en buvant un jus d'orange[38] .

Assassinat (1948)

Monument commémoratif à Delhi, capitale del'Inde.

Le 30 janvier 1948, en chemin vers une réunion de prière, Gandhi estabattu par balles près de Birla House, à New Delhi, par NathuramGodse, un hindou nationaliste qui a des liens avec le groupe fascisantHindu Mahasabha. Godse tenait Gandhi pour responsable de lapartition de l'Inde et par là de son affaiblissement[39] .

Jawaharlal Nehru s'adresse en ces termes à la nation à la radio :« Amis et camarades, la lumière a quitté nos vies, l'obscurité estpartout, et je ne sais pas trop quoi vous dire et comment vous leraconter. Notre dirigeant bien aimé, Bapu comme nousl'appelions, le père de la nation, n'est plus. Peut être ai-je tort dedire cela ; néanmoins, nous ne le verrons plus comme nousl'avons vu toutes ces années, nous ne pourrons plus lui demander conseil ou consolation, et c'est un coupterrible, pas seulement pour moi, mais pour des millions et des millions dans ce pays. »

Selon sa volonté, la plupart de ses cendres furent dispersées dans plusieurs grands fleuves du monde tels que le Nil,la Volga et la Tamise. Deux millions d’Indiens assistèrent à ses funérailles[17] .Le mémorial de Gandhi (ou Samādhi) à Rāj Ghāt à New Delhi, porte l'épitaphe (Devanagari: हे ! राम ou, Hé Rām), quipeut être traduit par « Oh Dieu ». Il est largement accepté que ce furent les derniers mots de Gandhi, bien quecertains le contestent[40] .Godse et son complice Narayan Apte sont jugés et condamnés à mort, puis exécutés le 15 novembre 1949.En mars 2009, des objets ayant appartenu à Gandhi sont vendus en un seul lot aux enchères au prix de 1,8 million dedollars, lors d'une vente controversée et adjugé à un milliardaire indien, Vijay Mallya. Le vendeur, James Otis, a faitsavoir qu'il utiliserait le profit de cette vente pour promouvoir la non-violence et le pacifisme[41] .

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La pensée de Gandhi

Foi

Pendant une prière à Bombay, septembre1944.

Gandhi était né hindouiste et pratiqua l'hindouisme toute sa vie, qui inspirala plupart de ses principes. Comme tout hindou traditionnel, il voyait danstoutes les religions autant de chemins possibles pour atteindre la Vérité [42]

, et refusait de se convertir à une autre foi.

C'était un théologien avide et il lut beaucoup sur toutes les grandesreligions. Il dit sur sa religion :

« L'hindouisme tel que je le connais satisfait complètement mon âme,remplit mon être entier... Quand le doute m'assaille, quand ledécouragement me regarde en face, quand je ne vois plus aucunelueur d'espoir à l'horizon, je me tourne vers la Bhagavad Gita, et jetrouve un vers pour me consoler; et je commence à sourireimmédiatement au milieu d'un écrasant chagrin. Ma vie a été rempliede tragédies et si elles n'ont pas laissé d'effet indélébile sur moi, je ledois aux enseignements de la Bhagavad Gita. »

Gandhi écrivit un commentaire sur la Bhagavad Gita en Gujarati[43] .

Gandhi croyait que le cœur de toutes les religions était la vérité et l'amour (compassion, non-violence et éthique deréciprocité). Il critiquait l'hypocrisie, les mauvaises pratiques et les dogmes de toutes les religions et fut unréformateur social infatigable. Ses commentaires sur les différentes religions furent :

« Ainsi, si je ne pourrais pas accepter le christianisme comme parfait ou comme la plus grande des religions, jene pourrais pas non plus considérer l'hindouisme comme tel. Les défauts de l'hindouisme me sont bienvisibles. Si l'intouchabilité pouvait être une partie de l'hindouisme, ce serait une partie pourrie ou uneexcroissance. Je ne pourrais pas comprendre la « raison d'être »[44] d'une multitude de sectes ou de castes. Quelserait le sens de dire que les Vedas sont des textes sacrés inspirés par Dieu ? S'ils ont été inspirés par Dieu,pourquoi pas la Bible ou le Coran également ? Mes amis chrétiens ont été aussi entreprenants pour meconvertir que mes amis musulmans. Abdullah Sheth m'a continuellement incité à étudier l'islam, etévidemment avait toujours quelque chose à dire concernant sa beauté[45] . »

Gandhi et Kasturba visitant Rabindranath Tagore à Shantiniketan en 1940.

« Dès que nous perdons la base morale,nous cessons d'être religieux. Il n'y a pasde choses telle qu'une religion effaçant lamoralité. L'homme donc, ne peut êtrementeur, cruel ou dépravé et clamer qu'il aDieu de son côté. »« Les paroles de Mahomet sont un trésorde sagesse, pas seulement pour lesmusulmans mais pour l'humanité entière. »

Plus tard dans sa vie, quand on lui demandait s'ilétait hindouiste, il répondait :

« Oui je le suis. Je suis aussi un chrétien,un musulman, un bouddhiste et un juif. »

En dépit de leur profond respect mutuel, Gandhi et Rabindranath Tagore furent impliqués dans des débats prolongés à plusieurs reprises. Ces débats illustraient les différences philosophiques entre les deux plus célèbres Indiens de ce

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temps. Gandhi s'est consacré à améliorer les conditions de vie des intouchables, les appelant Harijans, le peuple deKrishna. Le 15 janvier 1934, un tremblement de terre toucha le Bihar et causa de nombreuses victimes et dégâts.Gandhi maintint que cela était dû au péché commis par les castes hindoues supérieures de ne pas laisser lesintouchables accéder à leurs temples. Tagore s'opposa diamétralement au point de vue de Gandhi, soutenant qu'untremblement de terre pouvait être seulement créé par des forces naturelles, pas par des raisons morales, aussirépugnante que puisse être la pratique de l'intouchabilité.

VéritéGandhi a dédié toute sa vie à la découverte de la vérité ou satya. Il essaya de l'atteindre en apprenant de ses propreserreurs et en pratiquant des expériences sur lui-même. C'est notamment le thème de son livre Autobiographie ou mesexpériences de vérité.Gandhi établissait que la plus importante bataille à remporter était vaincre ses propres démons, peurs et insécurités. Ilrésuma ses croyances quand il dit d'abord « Dieu est vérité ». Il changea ensuite cette déclaration en « la vérité estDieu ». Ainsi satya (la vérité) dans la philosophie de Gandhi est « Dieu ».

Simplicité

Gandhi filant avec un chapeau de Noakhali, àBirla House, New Delhi, novembre 1947.

Gandhi croyait sincèrement qu'une personne impliquée dans le servicesocial devait mener une vie simple qui l'amènerait au brahmacharya. Sapratique de l'ascétisme s'inspire de la pensée du philosophe et poèteaméricain Henry David Thoreau[46] . Cette simplicité commença par lerenoncement au style de vie occidental qu'il menait en Afrique du Sud. Ilappela cela « se réduire soi-même à zéro »; « vivre simplement pour quetous puissent simplement vivre » tel était ses valeurs, son mode de vie, cequi voulait dire abandonner toute dépense superflue, mener une viesimple et laver ses propres vêtements[47] . En une occasion il renvoya lescadeaux offerts par les indigènes pour son aide à la communauté[48] .

Gandhi passait un jour de chaque semaine en silence. Il croyait ques'abstenir de parler lui amenait la paix intérieure. Ceci venait desprincipes hindous du mauna (en sanskrit, मौन - silence) et shanti (paix).Ces jours-là il communiquait avec les autres en écrivant sur un papier.

Pendant 3 ans et demi, à l'âge de 37 ans, Gandhi refusa de lire lesjournaux, clamant que les nouvelles tumultueuses du monde lui causaientplus de confusion que son propre trouble intérieur.

Revenant en Inde après son séjour en Afrique du Sud, il abandonna le port de vêtements occidentaux, qu'il associait àla richesse et au succès. Il s'habilla pour être accepté par les plus pauvres en Inde, et il promut l'utilisation devêtements tissés à la maison (khadi). Gandhi et ses partisans fabriquaient donc les vêtements qu'ils portaient ; ilsencourageaient les autres à faire de même dans le but de redonner une certaine autonomie économique à l'Inderurale, autonomie laminée par la domination de l'industrie britannique qui détenait alors les filatures industrielles. Lerouet fut bientôt incorporé au drapeau du parti du congrès indien.Gandhi porta le dhotî (équivalent masculin du sari) tout le reste de sa vie, non seulement en signe de simplicité maisaussi parce que cet habit, filé de ses mains, constituait pour lui une garantie de ne pas cautionner l'exploitationd'ouvriers britanniques ou indiens dans des filatures industrielles.

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Végétarisme

« Jamais je ne consentirais à sacrifier au corpshumain la vie d’un agneau. J’estime que, moins

une créature peut se défendre, plus elle a droit à laprotection de l’homme contre la cruauté

humaine[49] .» – Mahatma Gandhi ; sur la photo,avec un veau.

L'idée du végétarisme est fortement ancrée dans les traditions hindoueset jaïnes, et dans sa terre natale du Gujarat la plupart des hindous et safamille étaient végétariens. Avant de partir étudier pour Londres,Gandhi avait promis à sa mère qu'il ne mangerait pas de viande. Il tintsa promesse et son végétarisme devint une partie intégrante de saphilosophie de non-violence. Il écrivit le livre La Base morale duvégétarianisme[50] et plusieurs articles sur le sujet, certains furentpubliés par la London Vegetarian Society [51] dont Gandhi fit partie, etoù il se fit de nombreux amis, tel le président Dr. Josiah Oldfield.Ayant lu et admiré les œuvres de Henry Stephens Salt, le jeuneMohandas le rencontra et correspondit longtemps avec le militantvégétarien.

Gandhi passa beaucoup de temps à promouvoir le végétarisme pendantet après son séjour à Londres, voyant sa propagation comme une mission à réaliser [49] ; il en vint ainsi à déclarer «que l'on reconnaît la grandeur d'une nation à la manière dont elle traite ses animaux » [49] . En plus de la dimensionéthique du végétarisme il considérait la dimension économique, étant donné que la viande était (et est toujours) pluschère que les céréales, les légumes et les fruits, et aidait ainsi les Indiens qui avaient de faibles revenus. Enfin, laproduction de viande demande une bien plus grande disponibilité de terres et d'eaux pour l'engraissement desanimaux, instaure une monoculture qui favorise l'industrie alimentaire et les grands propriétaires terriens plutôt queles productions locales et variées des paysans indiens possédant de petites parcelles de terre cultivable.

Il nota dans son autobiographie que le végétarisme était le début de son profond engagement envers le brahmacharya; sans un contrôle total sur ses besoins alimentaires il n'aurait pas pu réussir le brahmacharya.Gandhi avait aussi une très nette tendance au végétalisme, par compassion pour les vaches, déclarant au sujet de sonabandon de tout laitage (faisant de lui un végétalien, puisque le « végétarisme indien » exclue les œufs) : « Lesconsidérations religieuses avaient été les plus fortes, quand il s'était agi d'abjurer le lait. L'image des procédésbarbares que les govâls de Calcutta employaient pour traire leurs vaches et leurs buffles jusqu'à la dernière goutte delait, m'avait hanté alors. J'avais eu aussi le sentiment que, de même que la viande n'était pas nourriture humaine, lelait non plus ne pouvait l'être[49] ... » ; et, ce faisant : « je me refuse à prendre du lait, les produits dans lesquels entredu lait, et aucune viande. Si ce refus devait signer mon arrêt de mort, mon sentiment est que je n'y devrais rienchanger [49] . »

BrahmacharyaLe brahmacharya (pureté spirituelle et pratique) est largement associé avec le célibat et l'ascétisme. Lebrahmacharya, qui correspond à l'une des quatre périodes de la vie humaine telle que le théorise l'hindouisme, est àrapprocher d'une forme de discipline du corps dont la visée, spirituelle ou religieuse, est le détachement des sens(lesquels entraveraient la libération (moksha) de l'âme). Gandhi concevait le brahmacharya comme un moyen de serapprocher de Dieu et comme la pierre de fondation de sa réalisation personnelle. Pour Gandhi, brahmacharyasignifiait « contrôle des sens en pensée, en mots et en actions »[52] . Ce contrôle passe par l'arrachement à la racinedes passions que l'on veut détruire : donc, tout d'abord par la pensée même ; Gandhi considérait – dans la ligne droitede la sagesse hindoue – que celui qui était un vrai pratiquant du brahmacharya ne concevait même plus les passions,non seulement dans son esprit éveillé, mais aussi dans ses rêves, – ces pensées que l'on formule dans le sommeil etque l'on croit incontrôlables [53] : le contrôle de soi conscient passe donc en premier lieu par une maîtrise même deson inconscient, chose qui est explicitée dans la philosophie classique hindoue du Yoga-Sûtra de Patanjali.

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Dans son autobiographie, il raconte sa lutte contre ses besoins sexuels et les accès de jalousie envers sa femmeKasturba. Il sentait comme une obligation personnelle de rester abstinent afin, d'une part, de pouvoir apprendre àaimer plutôt qu'à rechercher le plaisir, et d'autre part, de cantonner le corps — et plus largement le monde de lamatière — au service des aspirations et de la volonté de l'esprit. Cette lutte, d'après ce qu'il expose dans sonautobiographie, fut sans relâche, puisqu'à la fin de sa vie, devenu veuf, il partageait régulièrement la couche de sanièce préférée, Manu, ceci afin d'éprouver la solidité de son vœu passé (ceci fit d'ailleurs scandale à l'époque). Parailleurs, Gandhi n'eut de cesse toute sa vie d'étendre et d'approfondir les domaines d'application de sa recherche demaîtrise des sens. Outre la maîtrise du désir sexuel, il rechercha également à se détacher du plaisir gustatif : formantrégulièrement des « vœux », Gandhi supprimait progressivement tel condiment, tel aliment, ou réduisait toujours plusle nombre d'aliments qu'il pouvait ingurgiter.

Non-violence (Ahimsâ)« Alors qu'une bonne action doit appeler l'approbation, et une mauvaise, la réprobation, le fauteur de l'acte,qu'il soit bon ou mauvais, mérite toujours respect ou pitié, selon le cas. « Hais le péché, non le pécheur » –c'est là un précepte que l'on applique rarement, s'il est aisé à comprendre ; et c'est pourquoi le venin de haine serépand si vite dans le monde. L'ahimsâ est le fondement de la quête de vérité. Il n'est pas de jour où je nem'aperçoive, en réalité, que cette quête est vaine, si elle ne se fonde pas sur l'ahimsâ. S'opposer à un système,l'attaquer, c'est bien ; mais s'opposer à son auteur, et l'attaquer, cela revient à s'opposer à soi-même, à devenirson propre assaillant. Car la même brosse nous a peints ; nous avons pour père le même et unique Créateur, etde ce fait les facultés divines que nous recélons en nous sont infinies. Manquer à un seul être humain, c'estmanquer à ces facultés divines, et par là même faire tort non seulement à cet être, mais, avec lui, au mondeentier. »

— Mahatma Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité[54] .Le concept de non-violence (ahimsa) et Résistance non-violente a une longue histoire dans la pensée religieuseindienne et a eu de nombreuses occurrences dans des contextes hindouistes, bouddhistes, jaïnistes et judéo-chrétiens.Le concept de non-violence lui-même est une traduction, forgée par Gandhi, du mot sanscrit ahimsa (a : privatif ethimsa : nuisance, violence), présent dans les traditions religieuses de l’Inde. Gandhi explique cette philosophie et cemode de vie dans son autobiographie[55] .

« Quelle différence cela fait-il aux morts, aux orphelins et aux sans-abri, que la destruction aveugle ait étéamenée au nom du totalitarisme ou au nom sacré de la liberté et de la démocratie ? »« Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir mais aucune cause pour laquelle je suis prêt àtuer. »

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Lettre de Gandhi à Hitler, dans laquelle ille conjure de ne pas déclencher la guerre

et d’atteindre ses objectifs par lanon-violence, 23 juillet 1939.

En appliquant ces principes, Gandhi n’hésita pas à les emmener aux extrêmesde sa logique. En 1940, quand l’invasion des îles britanniques par l’Allemagnenazie semblait imminente, Gandhi donna l’avis suivant au peuple anglais[56] .

« J’aimerais que vous déposiez les armes que vous possédez commeétant inutiles pour vous sauver, vous ou l’humanité. Vous inviterez HerrHitler et Signor Mussolini à prendre ce qu’ils veulent des pays que vousappelez vos possessions… Si ces gentlemen choisissent d’occuper vosfoyers, vous les leur laisserez. S’ils ne vous laissent pas partir, vousvous laisserez massacrer, hommes, femmes et enfants, mais vousrefuserez de leur prêter allégeance. »

Néanmoins, Gandhi se rendait compte que ce niveau de non-violencerequérait une foi et un courage incroyable que peu de monde possédait. Ilconseillait donc qu’il n’était pas nécessaire que tous restent non-violents,surtout si la non-violence était utilisée pour cacher la lâcheté :

« Je crois que s’il y a seulement le choix entre la violence et la lâcheté, je conseille la violence[57] . »« J'aimerai mille fois mieux risquer la violence que risquer l'émasculation de toute une race[58] . »« Marcher sur le tranchant effilé de l' ahimsâ n'est pas chose facile dans ce monde plein de himsâ. La richessene nous y aide pas ; la colère est un ennemi de l' ahimsâ ; et l'orgueil est un monstre qui la dévore. Dans cetteobservance ferme et acérée de la religion de l' ahimsâ, il faut souvent reconnaître la prétendue himsâ comme laforme la plus vraie de l' ahimsâ[59] . »« Je répétais à chaque réunion l’avertissement qu’à moins qu’ils sentent qu’avec la non-violence ils avaient uneforce infiniment supérieure à celle qu’ils possédaient avant, ils ne devaient pas appliquer la non-violence etreprendre les armes[60] . »

Gandhi pensait que la violence était inefficace et ne pouvait qu’initier une chaîne continue de vengeance. Il disait dela loi du Talion :

« Œil pour œil et le monde finira aveugle. »Gandhi rattachait également la non-violence au féminisme. Il l’explique lors d’un discours pendant la marche du sel :« Appeler les femmes le sexe faible est un mensonge. C’est une injustice des hommes faite aux femmes. Si lanon-violence est la loi de nos êtres, le futur est avec les femmes[29] . »Gandhi puisa une partie de son inspiration dans les écrits de Léon Tolstoï, qui, dans les années 1880 avait vécu uneconversion profonde en une forme personnelle d’anarchisme chrétien, ce qui l’avait amené à concevoir unchristianisme détaché du matérialisme et non violent. Gandhi a écrit une introduction à Lettre à un Hindou deTolstoï, écrite en 1908, rédigée en réponse à la violence des nationalistes indiens, et tous deux correspondirentjusqu’à la mort de Tolstoï en 1910. Certains pensent que sans Tolstoï, Gandhi n’aurait peut-être jamais été aussidéterminé à mener une action aussi non-violente qui fit sa gloire. Tolstoï a d’ailleurs lui-même beaucoup fréquentécertains courants orientalistes et a régulièrement correspondu avec des bouddhistes, hindous et baha'istes[61] .

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Euthanasie

Gandhi envisageait l'euthanasie comme une forme de la non-violence, de sacrifice, signifiant que la Vie ne peut êtrevalable que si elle est « vivable » :

« On ne commet pas de péché de himsâ [violence] par le seul fait de tuer, mais lorsqu'on tue pour le bien deson propre corps périssable. Toute destruction de vie provoquée par le fait de manger, de boire, etc., estégoïste, et par conséquent himsâ. Mais des hommes la considèrent inévitable et s'y résignent. Détruire, pourdonner la paix à des créatures qui souffrent atrocement dans leur corps, ne peut pas être considéré commehimsâ, pas plus que la violence inévitable à laquelle on est contraint pour assurer la protection de ce qui nousest confié[62] . »« Beaucoup d'hommes en Inde ont acquis une horreur instinctive de tuer des êtres vivants dans quelquecirconstance que ce soit. On a même proposé d'enfermer les chiens enragés et de les laisser mourir d'une mortlente. L'idée que je me fais de la charité me rend cette solution absolument inacceptable. Je ne pourrais souffrirun seul instant de voir un chien, ou d'ailleurs n'importe quelle autre créature, abandonné sans secours à latorture d'une longue agonie. Si dans les mêmes circonstances je ne donne pas la mort à un être humain, c'estparce que je dispose de remèdes moins désespérés. Mais si je tue un chien qui se trouve dans le même cas,c'est parce que je n'ai pas de remède pour le guérir. Si mon enfant était atteint de rage et qu'il n'existât aucunremède permettant d'alléger ses souffrances, je considérerais comme de mon devoir de lui donner la mort. Lefatalisme a des limites. Nous devons nous en remettre au sort uniquement lorsque nous avons épuisé tous lesremèdes. L'un des moyens, qui est définitif, de soulager un enfant dans les affres d'une atroce souffrance, estde lui donner la mort[63] . »

Satyagraha

Face à face d'un policier et de Gandhi alors qu'il mène la grève desmineurs indiens en Afrique du Sud, 1913.

Le satyagraha (« la force née de la vérité et de l'amourou non-violence »[64] ) est l'aboutissement de cettevérité contre des lois ou des systèmes injustes autravers d'une lutte non violente. Gandhi considèremême le satyagraha supérieur à la désobéissance civileou à la résistance non-violente car le terme implique deservir une cause juste et devenait de ce fait l'arme desforts et non plus l'arme des faibles[65] .

Pour lui cette lutte ne doit engendrer aucune souffranceà l'adversaire, s'il y a souffrance c'est au défenseur de lavérité de la subir :

« La recherche de la vérité ne doit admettrequ'aucune violence ne soit infligée à un adversaire, mais qu'il doit sortir de l'erreur par la patience et lasympathie. Parce que ce qui apparaît comme la vérité à l'un peut apparaître comme erreur à l'autre. Et patiencesignifie auto-souffrance. Donc la doctrine est revendication de la vérité, pas en infligeant des souffrances à sonadversaire, mais à soi-même[66] . »

Critique du développement occidental et de son modèle économiqueGandhi pouvait admirer les avancées technologiques et le confort économique que donnait la civilisation occidentale moderne, mais pointait également ses lacunes et les nouveaux risques et besoins qu'elle apportait à l'individu. Dans son livre Hind Swaraj or Indian home rule (Leur Civilisation et notre délivrance) où il fait la critique du développement et de la notion même de civilisation telle qu'idéalisée par la Grande-Bretagne et les Occidentaux, Gandhi montre que chaque progrès réalisé d'une part correspond à une aggravation des conditions de vie de l'autre,

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que la civilisation occidentale a laissé de côté la moralité et la religion, qu'elle crée de nouveaux besoins liés àl'argent et impossibles à satisfaire, qu'elle accroît les inégalités et voue à l'esclavage une grande partie de l'humanité.Pour lui ce type de civilisation est sans issue[67] :

« Cette civilisation est telle que l'on a juste à être patient et elle s'autodétruira. »

Gandhi avec des ouvrières du textile à Darwen, Lancashire,Angleterre, le 26 septembre 1931.

La mécanisation et la mondialisation des échanges estpour lui un désastre pour l'Inde (les filatures deManchester avaient fait disparaître l'artisanat indien)[68]

. Il prend comme exemple des avancées ressenties demanière globalement positive comme le train, lesmédecins ou les avocats, qui peuvent être selon lui toutaussi néfastes. Le train parce qu'il peut transporter lesmaladies aussi rapidement que les passagers et peutentraîner la spéculation et les famines[69] . Les avocatsparce qu'ils préfèrent trouver une solution juridique àune solution morale à un conflit, prétendent sans raisonaucune à des salaires supérieurs aux travailleurscommuns, et renforcent la puissance britannique enInde[70] . Les médecins parce qu'en accordant des soins

ils encouragent la négligence et le manque de prévention individuelle, brisent des tabous religieux et font d'énormesprofits avec des médicaments hors de prix[71] .

Pour Gandhi la civilisation indienne n'a rien à envier à l'occidentale avec sa course au développement économique.L'accès à la richesse pour tous est pour lui impossible et l'individu doit lui-même contrôler ses besoins, ainsi quel'avaient compris les anciens sages indiens :

« L'esprit est un oiseau sans repos ; le plus il obtient et le plus il désire et n'est jamais satisfait. Plus noussatisfaisons nos passions et plus elles deviennent débridées. Nos ancêtres avaient compris cela et placé unelimite à nos indulgences. Ils avaient remarqué que le bonheur était surtout une condition mentale[72] . »« La justification de la pauvreté volontaire était l'impossibilité que tous fussent riches. Tous pourraient avoirpart à la non-possession ; moins on possède, moins on désire. Je ne prêche pas la pauvreté volontaire à unpeuple qui souffre de pauvreté involontaire, mais le grave problème économique national pourrait être résolufacilement si tous ceux qui sont riches voulaient bien se soumettre à la pauvreté volontaire[73] . »

Gandhi comprenait les processus économiques comme une force que l'on doit régler par des lois basées avant toutsur la morale et surtout l'harmonie générale entre tous les êtres, et non la laisser « s'auto-régler » par elle-mêmecomme cela se veut dans l'économie de marché, le capitalisme, économie liée à l'offre et à la demande, car, en soi,toute réussite économique est immorale :

« L’art de devenir riche, dans le sens commun du terme, n’est pas seulement l’art d’accumuler beaucoupd’argent pour nous-mêmes, mais aussi celui de découvrir comment notre voisin peut en obtenir pour le moinspossible. En termes exacts, c’est l’art d’établir le maximum d’inégalités en notre faveur[74] . »

Critiquant vivement la « logique » de l'économie de marché, économie réduite à elle-même et comme un pilierincontournable dans les relations internationales (commerciales ou non), Gandhi voyait le refus de bâtir une sociétééquitable mondiale, refus venant de l'Occident et – du fait de la colonisation héritée – du reste du monde, commeune fuite en avant, qui amenerait toujours les plus faibles et démunis dans le gouffre [75] , gouffre symbolisé parGandhi par les famines, ces dernières étant liées, soit à la guerre, soit à ce mécanisme économique toujoursdéfectueux, car toujours se refusant à se soumettre à des principes moraux de bien-être universel :

« Si tous les hommes comprenaient l'éternelle loi morale du service à autrui, ils considéreraient comme un péché d'amasser des richesses ; alors il n'y aurait plus d'inégalité de fortune, et par conséquent plus de famine,

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plus de gens qui meurent de faim[76] . »On peut donc comprendre que Gandhi se révèle ainsi un grand défenseur des quatre castes sacrées hindous [77] , quipour lui représentent l'essence cosmique de toute société humaine au niveau universel [78] (Brâhmanes/Savants ;Kshatriya/Défenseurs ; Vaïshya/Paysans-Artisans ; Shûdra/Serviteurs) :

« Chacun de nous a des occupations qui lui sont propres. Ces occupations ne sont pas des castes [Jati, litt. «Naissance »] ; elles sont ce que l’hindouisme désigne sous le nom de « varna » [litt. « Couleur »]. Varna n’arien de commun avec la caste telle que nous la connaissons aujourd’hui. Les castes sont une institutionhumaine, tout juste bonne à être détruite, mais varna est une loi divine. Nous pouvons la négliger et subir lesconséquences de cette attitude, mais si nous l’observons nous en tireront profit. Un menuisier, un forgeron, unmaçon, un balayeur, un professeur, un soldat, ont chacun des occupations différentes, mais aucun d’eux n’estsupérieur ou inférieur aux autres. Si nous commençons à empiéter les uns sur les autres, nous créons uneconfusion (sankar) de toutes les varnas. C’est pourquoi, dès que vous enlevez à la loi de varna les cuisantssentiments d’infériorité qu’on y a mis, non seulement elle agit comme loi, mais encore elle fournit uneoccasion de faire ce pour quoi nous avons le plus d’aptitudes[79] . »

Son attaque des abus dont sont victimes les plus démunis – éboueurs d'Inde, Zoulous d'Afrique du Sud ou sans-droitsd'ailleurs –, ne se dirigea jamais contre la tradition hindoue, ni contre une quelconque sagesse métaphysique d'unpeuple, mais contre un type d'injustice qui s'affirme spécialement dans un système où c'est le pouvoir économiquequi règne en maître, alors – qu'en bon Hindou – il pense que c'est le pouvoir moral et spirituel (incarné en Inde parles brâhmanes orthodoxes) qui doit toujours avoir le dernier mot, du moins, dans l'organisation de la société humaine:

« Voler le pauvre parce qu’il est pauvre est spécialement la forme mercantile du vol, consistant à prendrel’avantage des besoins de l’homme pour obtenir son travail ou sa propriété à un prix réduit. Le voleur ordinairedes grands chemins vole le riche, mais le commerçant vole le pauvre[74] . »

Il pensait que le développement des villes ne saurait permettre la vie autonome et non-violente du peuple indien :seule la consolidation de l'autonomie économique et politique des villages pouvait, à ses yeux, contribuer àl'édification d'une société non-violente ; idéal que l'on pourrait voir comme inspiré par la mythologie hindoue,puisque la Déesse Ahimsâ – Non-violence – est l'épouse du Dieu Dharma – Ordre sociocosmique [80] . L'Occidentrestait pour lui un vecteur de « méchanceté » qui abusa du monde entier, mais il n'en demeurait pas moins certainqu'un jour ou l'autre la Justice triompherait sur la Terre [81] .

Projet d'une société non-violente sans État centralisateur

Membres de la ferme Tolstoï en Afrique du sud, 1910.

Bien que Gandhi se soit essentiellement consacré, dansles faits, à la lutte pour l'Indépendance puis l'unité del'Inde, il ne sépara jamais, dans sa pensée, les actionsde lutte des actions constructives pour préparerl'organisation durable d'une société non-violente. Ilpensait même que les actions constructivesconstituaient un préalable indispensable à la lutte pourl'indépendance[82] . Sa crainte, en effet était que, unefois arrivée à l'Indépendance, l'Inde soit un pays quicontinue à dominer et oppresser son peuple. Selon lui,

« Si, en définitive, le seul changement attendu netouche qu'à la couleur de l'uniforme militaire,nous n'avons vraiment pas besoin de faire toutes ces histoires. De toute façon, dans ce cas-là, on ne tient pascompte du peuple. On l'exploitera tout autant, sinon plus, qu'en l'état actuel des choses[83] . »

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Ainsi, la lutte pacifique de Gandhi s'attaquait aux fondements même du système des castes, en considérant quel'hindouisme, s'il devait survivre, devait se transformer en système sans castes [84] . Il refusait l'objectif de donneraux intouchables un statut politique, pensant qu'il fallait, selon le mot de Nehru à son propos, "dynamiter" le systèmeen s'attaquant à son maillon faible [84] . Dans sa lutte contre les castes, il se distingue ainsi fortement de BhimraoRamji Ambedkar, un des leaders des intouchables et premier ministre de la Justice de l'Inde indépendante, qui nes'opposait pas seulement au système de castes, mais à l'hindouisme comme philosophie religieuse et sociale [84] .Pétri des écrits de Tolstoï, Gandhi a rapidement intégré à son analyse une critique radicale de l'État. La nature del'État, selon lui, est essentiellement violente et oppressive ; l'existence d'un État est incompatible avec les principesde vie non-violents[85] :

« L'État représente la violence sous une forme intensifiée et organisée. L'individu a une âme, mais l'État qui estune machine sans âme ne peut être soustrait à la violence puisque c'est à elle qu'il doit son existence. »

Ashram de Sabarmati, Ahmedabad, Inde.

C'est pourquoi il développa l'idée d'élaborer, enparallèle des actions de lutte et de désobéissance civilepour obtenir l'Indépendance, un « programmeconstructif[86] ». C'est à travers la recherche del'autonomie de chaque village, en dehors de (et contre)toute organisation centralisée qu'une Inde réellementdémocratique et non-violente pourrait perdurer aprèsl'Indépendance.

« La véritable indépendance ne viendra pas de laprise du pouvoir par quelques-uns, mais dupouvoir que tous auront de s'opposer aux abus del'autorité. En d'autres termes, on devra arriver àl'indépendance en inculquant aux masses laconviction qu'elles ont la possibilité de contrôlerl'exercice de l'autorité et de la tenir en respect. »

L'échelon retenu pour exercer un tel contrôle est le village, qui exercerait une forme de souveraineté dans un cadrefédéral[87] .

« L'indépendance doit commencer à la base. Ainsi chaque village sera une république. »Gandhi, qui avait conscience de la difficulté de parvenir à une telle organisation de la société, rapprochait cet objectifd'une société anarchiste[88] :

« Ce serait un état d'anarchie éclairée. Dans un tel pays, chacun serait son propre maître. Il se dirigeraitlui-même de façon à ne jamais gêner son voisin. Par conséquent, l'État idéal est celui où il n'y a aucun pouvoirpolitique en raison même de la disparition de l'État. »

Du fait de sa critique de l'autorité, des formes d'oppression et d'exploitation ; du fait de sa critique de l'État ; du faitmême que Gandhi lui-même reliait fréquemment et explicitement sa philosophie politique à l'anarchisme, certains sesont demandés si Gandhi ne pouvait pas être qualifié d'anarchiste[89] . À la question de savoir s'il était réaliste devouloir parvenir à une société démocratique non-violente formée de villages fédérés — situation que Gandhiqualifiait d'anarchie — il rétorquait, en 1940[90] :

« Elle [cette société] est réalisable dans la mesure où la non-violence est réalisable [...]. Le stade le plus prochede l'anarchie pure serait une démocratie basée sur la non-violence. »

Cet aspect important de la pensée de Gandhi, avec celui de la critique du mode de développement occidental, futlaissé en friche puisque la question de la partition de l'Inde a occupé en pratique les dernières années de la vie deGandhi. Pourtant, ces deux dimensions, complémentaires, ne sont pas restées pure théorie.

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Le programme constructif que Gandhi avait appelé de ses vœux a été approfondi par Vinobâ, un de ses plus prochesdisciples. Dans une optique résolument critique et opposée au mode de développement occidental, Vinobâ entrepritde résoudre la question agraire en recherchant, par l'ouverture de fronts inédits de lutte non-violente, à susciterl'autonomie des villages, bases d'une société indienne non-violente.

SynthèsePour Gandhi, chacun par ses actions devait être le changement qu'il souhaitait voir dans le monde, souvent citécomme:

« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde[91] . »La vérité, la non-violence et la lutte pour leur succès étaient un tout indissociable et trahir un aspect de cet ensembleétait trahir son idéal tout entier.

« C'est une erreur de croire qu'il n'y ait pas de rapport entre la fin et les moyens, et cette erreur a entraîné deshommes considérés comme croyants à commettre de terribles crimes. C'est comme si vous disiez qu'enplantant des mauvaises herbes on peut récolter des roses[92] . »

En menant une vie simple et proche de la tradition indienne, il appliquait à lui-même l'idéal de vie qui était pour luile plus bénéfique à l'humanité, très éloigné des critères de développement occidentaux. Hindou profondémentcroyant, il respectait autant les autres religions qui étaient pour lui des chemins différents vers l'amour et la vérité.Même si le parcours qui menait à cette vérité était long et remplit d'embûches, pour Gandhi, la justice devait toujourstriompher :

« Quand je désespère, je me souviens qu'à travers toute l'histoire, les chemins de la vérité et de l'amour onttoujours triomphé. Il y a eu des tyrans et des meurtriers, et parfois ils ont semblé invincibles, mais à la fin, ilssont toujours tombés. Pensez toujours à cela[55] .

»

Comme il le notait lui-même non sans humour, maintenir cet idéal était même pour ses amis « l'œuvre d'un fou »[93] .

Héritage

Hommages

Dans le monde

Statue de Gandhi à Pietermaritzburg, Afrique du Sud.

L'anniversaire de Gandhi, déjà fête nationale en Inde, estdevenu Journée internationale de la non-violence par un voteà l'unanimité de l'Assemblée générale des Nations unies le 15juin 2007[94] .

Time Magazine a nommé Gandhi la Personnalité de l'annéeen 1930 et Gandhi fut 2e derrière Albert Einstein commePersonnalité du siècle en 1999. Le magazine a désigné leDalai Lama, Lech Wałęsa, Dr. Martin Luther King, Jr., CesarChavez, Aung San Suu Kyi, Benigno Aquino, Jr., DesmondTutu et Nelson Mandela comme enfants de Gandhi et héritiersspirituels de la non-violence[95] .

Le 30 janvier de chaque année, anniversaire de la mort duMahatma Gandhi, on pratique la Journée Scolaire de la Non-violence et de la Paix (DENIP), fondée en Espagne en1964.

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Gandhi a été nommé en 1937, 1938, 1939, 1947 et 1948 au Prix Nobel de la paix, mais sans jamais l'obtenir. Plustard, certains membres du comité regretteront publiquement que le prix ne lui ait jamais été accordé. Le président ducomité dira, au cours de la remise du prix au Dalaï lama en 1989, que le prix est remis en partie à la mémoire duMahatma Gandhi. En 1937, Ole Colbjørnsen, député du parlement norvégien, propose le nom de Gandhi à lacandidature. La motivation pour cette nomination est rédigée par les membres de la branche norvégienne des « Amisde l'Inde ». Un examinateur du comité, le professeur Jacob Worm-Müller, émet un avis négatif : « Il est uncombattant de la liberté et un dictateur, un idéaliste et un nationaliste. Il est souvent un Christ, puis, soudain, unpoliticien ordinaire. » Jacob Worm-Müller de la Société des Nations ajoutait : « On peut dire qu'il est significatif queson combat bien connu en Afrique du Sud n'était qu'en faveur des Indiens, et non des Noirs, dont les conditionsd'existence étaient encore pires. » Cette remarque peut révéler une totale ignorance de l'action de Gandhi en tantqu'ambulancier qui se chargea des blessés Zoulous pendant la rébellion des Zoulous de 1906, que Gandhi résume ences termes : « vivre au milieu de ces pétarades continuelles – c’était une véritable épreuve. Mais je vidai cette couped’amertume, me consolant à l’idée que la mission de mon Corps d’ambulanciers se limitait aux soins à donner auxblessés zoulous. Je voyais parfaitement que, sans nous, personne ne se fût soucié des Zoulous. Une telle tâchesoulageait donc ma conscience[96] . » Le comité Nobel prit en compte les critiques de Worm-Müller et n'attribua pasle prix à Gandhi cette année. Les deux années suivantes, Ole Colbjørnsen propose de nouveau Gandhi, sans plus desuccès. En 1947, les tensions dues à la partition de l'Inde ne permettent pas de dégager une majorité de votes pourGandhi, et en 1948 le comité considère accorder le prix Nobel à Gandhi à titre posthume puis décide finalement dene pas accorder de prix cette année là car « il n'y avait de candidats vivants adéquats »[97] .

En Inde

Gandhi apparait sur tous les billets debanque indiens depuis 1996.

Gandhi est célébré comme Père de la Nation et son anniversaire le 2 octobrey est commémoré comme le Gandhi Jayanti et est un jour férié.

Le Gouvernement indien accorde chaque année le Mahatma Gandhi PeacePrize à des personnalités ou des citoyens qui se sont distingués. NelsonMandela, a été l'un des non-Indiens célèbres à le recevoir.

Depuis 1996, le gouvernement imprime sur tous les billets de banque leportrait de Gandhi, ce qui est considéré paradoxal par certains, compte tenudes opinions négatives de Gandhi sur l'accumulation des richesses et lepouvoir de l'argent.

À New Delhi, le Birla Bhavan (ou « Birla House »), où Gandhi a été assassiné est devenu ouvert au public depuis1973 et est connu comme le Gandhi Smriti (« Souvenir de Gandhi »). Il préserve la pièce où le Mahatma Gandhivécut les quatre derniers mois de sa vie et une colonne de pierre symbolisant son martyre marque l'endroit exact où ila été abattu.

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Partisans et influenceGandhi influença d'importants dirigeants et mouvements politiques.Le premier fut bien sûr Nehru lui-même qui disait : « Il était clair que ce petit homme compensait son piètrephysique par une âme d'acier ou de roc qui refusait de ployer devant la force brute. Malgré son visage peuimpressionnant, son pagne, sa nudité, il y a avait en lui quelque chose de royal qui forçait à lui rendre obédience...»[98]

Aux États-Unis, Martin Luther King s'est référé spécialement à Gandhi dans sa lutte pour le mouvement des droitsciviques américains, et de l'inspiration qu'il lui a apporté pour ses propres théories sur la non-violence[99] . Lemilitant anti-apartheid et ancien président d'Afrique du Sud, Nelson Mandela, dit lui aussi avoir été inspiré parGandhi[100] comme l'avait été Steve Biko. D'autres personnalités comme Khan Abdul Ghaffar Khan[101] au Pakistanet Aung San Suu Kyi au Myanmar[102] ont été déclarés héritiers des méthodes de Gandhi.Plusieurs personnes et organisations ont dédié leur vie à répandre ses idées. Madeleine Slade, fille d'un amiralbritannique, décida de tout quitter pour vivre en Inde avec Gandhi. Romain Rolland fut le premier à faire connaître lavie de Gandhi avec son livre Mahatma Gandhi. Lanza del Vasto alla en Inde en 1936 dans le but de vivre avecGandhi. À son retour en Europe, il décida de propager la philosophie de Gandhi. En 1948, celui que Gandhi avaitappelé Shantidas (Serviteur de la Paix) a fondé, dans une optique résolument chrétienne, les Communautés del'Arche sur le modèle des ashrams gandhiens. Jean-Baptiste Libouban, membre des Communautés de l'Arche, est undes initiateur du mouvement des Faucheurs volontaires, lequel inscrit ses luttes contre les OGM en plein champsdans une perspective non-violente. José Bové fut également un des disciples de Lanza del Vasto. La création en 1966du Centre pour la Communication Non-Violente (dont le siège est à Genève) par le psychologue Marshall Rosenbergs'est faite en référence à Gandhi et au Pasteur Martin Luther-King.En Inde, un disciple de Gandhi, Vinoba Bhave, entreprit d'approfondir et d'étendre le processus d'émancipation nonviolente du peuple indien : il se consacra, non sans un certain succès dans certaines régions, à résoudre la questionagraire, puis s'employa à promouvoir l'autonomie des villages. En Inde aujourd'hui, Narayan Desai, fils de MahadevDesai, secrétaire personnel de Gandhi, est peut-être la personnalité dont l'œuvre et la pratique sont les plus prochesde celles de Gandhi.Le magazine pour l'égalité raciale américain The Crisis compara même Gandhi à Jésus en 1922[103] . En Europeaussi des voix se sont élevées pour revendiquer ce double héritage, notamment celle du Dr Albert Schweitzer :

« Quand on me demande quels penseurs modernes ont influencé ma vie et ma philosophie, je répondsinvariablement, ces deux noms : le grand auteur Allemand Goethe et l'humble saint hindou Mohandas Gandhi.(...) De même, Gandhi, qui était l'hindou le plus chrétien du siècle, a reconnu qu'il avait eu l'idée d'Ahimsa etde non-violence des commandements de Jésus (...) Chez eux deux, l'éthique de perfection intérieure estgouverné par le principe de l'amour »[104] .

Gandhi a eu de très nombreux admirateurs, outre ceux qui ont prôné la non-violence, on peut citer la photographeMargaret Bourke-White, le général George Marshall. Le musicien britannique, John Lennon, se référait aussi àGandhi quand il parlait de la non-violence[105] . En 2007, l'ancien vice-président américain et écologiste Al Gore,révéla l'influence que Gandhi avait eu sur lui[106] . Le physicien Albert Einstein disait à propos de Gandhi :

« Les générations à venir auront peine à croire qu'un tel homme ait existé en chair et en os sur cette terre ».

CritiquesLes Dalits et notamment Bhimrao Ramji Ambedkar, ont critiqué la position de Gandhi comme étant « paternaliste », notamment en les appelant harijan, enfants de Dieu. Ambedkar reprochait à Gandhi de ne pas s'attaquer à la racine du problème, qui était selon lui le système des castes dans son ensemble. S'il est indéniable que Gandhi adopta une position ambiguë sur cette question complexe, il entreprit à plusieurs reprises des jeûnes pour la défense des Intouchables, et tint également sur cette question des positions claires : ainsi, dans une lettre adressée à Ch. Andrews

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(datée du 29 décembre 1921), il déclara notamment : « Je ne pourrais plus me considérer comme Hindou sil'intouchabilité restait incluse dans l'hindouisme ».Winston Churchill, bien qu'ayant participé en même temps que Gandhi du côté de l'empire britannique à la bataillede Spion Kop, avait déclaré en 1931 qu'il considérait « alarmant de voir monsieur Gandhi, un avocat séditieux, qui sefait passer pour un fakir d'un genre bien connu en Orient, grimpant à demi-nu les marches du palais du vice-roi alorsqu'il est encore en train d'organiser et conduire une campagne de désobéissance civile, parler d'égal à égal avec lereprésentant de l'empereur-roi »[107] .Plusieurs membres du mouvement pacifiste international lui reprochent d'avoir feint d'ignorer selon eux que sonmouvement de non-violence devait nécessairement déboucher sur des actions violentes et du terrorisme, comme parexemple au cours de l'épisode où la foule de Chauri Chaura tua plusieurs policiers britanniques et mit le feu aucommissariat de police.L'auteur controversé Koenraad Elst résume dans un livre[108] certaines critiques selon lui formulées encoreaujourd'hui contre Gandhi par une partie de l'opinion indienne.• Gandhi n'utilisait l'agitation non violente que contre des gens avec qui il partageait certains principes moraux,

c'est-à-dire les hindous et les britanniques libéraux. Envers les musulmans, il ne procédait pas par action nonviolente mais par concessions et démissions, sans jamais négocier une contrepartie équitable. Il trompait ainsi lesattentes de ses électeurs hindous et ne parvenait d'ailleurs qu'à rendre les musulmans plus arrogants. Incapable detirer la leçon des effets en retour et de la réalité politique, il persévéra dans ces concessions alors qu'elles necausaient visiblement pas un rapprochement entre hindous et musulmans.

• Des facteurs, internes et externes, autres que l'action non-violente de Gandhi ont contribué à la libération del'Inde, tel que les pressions anticoloniales exercées par les États-Unis et l'Union Soviétique sur laGrande-Bretagne[109] .

Concernant la lettre de Gandhi à Hitler, dans laquelle il le conjure de ne pas déclencher la guerre et d’atteindre sesobjectifs par la non-violence, Koenraad Elst considère que le gandhisme ne signifie pas forcément efficacité. Lesméthodes de Gandhi réussirent à mener à l'indépendance, mais pas à empêcher de diviser l’Inde avec la création duPakistan. La philosophie de Gandhi justifiait cette lettre, et donc soit les deux sont une alternative éthique auxpolitiques conventionnelles, soit les deux sont inefficaces et ridicules[110] . L'argument de la partition des Indes esttempérée par le prêtre jésuite spécialiste de l'Inde Guy Deleury qui reconnaît qu'elle est le fruit conjugué de laprécipitation inconséquente et partisane du britannique Lord Mountbatten et de l'opportunisme politique de la LigueMusulmane d'Ali Jinnah [111] .Le professeur Domenico Losurdo[112] écrit que durant la Première Guerre mondiale, Gandhi, héraut de lanon-violence, se propose de recruter 500 000 hommes pour l’armée britannique. Il écrit ainsi au secrétaire personneldu vice-roi : « J’ai l’impression que si je devenais votre recruteur en chef, je pourrais vous submerger d’hommes».[réf. nécessaire][113]

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Écrits

Gandhi écrivant à Birla House, Bombay, août 1942.

Gandhi a été un auteur prolifique. Pendant des décennies, il a étéle rédacteur principal de plusieurs journaux, des hebdomadaires oumensuels, dont Harijan en gujarati, en hindi et en anglais ; IndianOpinion, un hebdomadaire en anglais, lorsqu'il était en Afrique duSud, et Young India, un hebdomadaire en anglais, et Navajivan, unmensuel en gujarati, après son retour en Inde. Navajivan fut aussipublié plus tard en hindi[114] . Il écrivait aussi quotidiennement denombreuses lettres à des personnalités et des journaux pourdéfendre sa cause.

Gandhi a aussi écrit plusieurs livres, dont son autobiographie, Uneautobiographie ou mes expériences avec la vérité, Satyagraha enAfrique du Sud[115] à propos de la campagne pour les droits desIndiens dans ce pays, Hind Swaraj or Indian Home Rule[116] , unpamphlet politique, et une paraphrase en gujarati du livre de JohnRuskin Unto This Last[117] . Ce dernier essai peut être considérécomme son programme économique. Il a aussi écrit de nombreuxarticles sur le végétarisme, les régimes alimentaires et la santé, lareligion, les réformes sociales, etc. Gandhi écrivait habituellement en gujarati, mais il révisait lui-même la traductionde ses livres en hindi et en anglais. Seule une petite partie de ses écrits ont été traduits en français[118] .

Les œuvres complètes de Gandhi ont été publiées par le gouvernement indien sous le nom The Collected Works ofMahatma Gandhi[119] dans les années 1960. Ses écrits font environ 50000 pages publiées dans un total de 100volumes. En 2000, une édition remaniée de ses œuvres complètes a déclenché une vive controverse, les partisans deGandhi accusant le gouvernement de modifications pour des raisons politiques[120] .

Œuvres

Journaux de Gandhi

: source utilisée pour la rédaction de cet article• Autobiographie ou mes expériences de vérité (1929),

Presses Universitaires de France, 2003. (ISBN

2-130536387), disponible sur wikisource en anglais.

• The Collected Works of Mahatma Gandhi. NewDelhi: Publications Division, Ministry ofInformation and Broadcasting, Govt. of India, 1994.

• Le Guide de la santé, trad. et préface Henri Delmas,Éditions Figuière, sans date (1932 ?).

• Hind Swaraj or Indian Home Rule, NavijanPublishing House, Ahmedabad, 1909, Ouvrage en ligne en anglais [121]. trad. franç. : Leur civilisation etnotre délivrance, intr. Lanza del Vasto, Paris, Denoël, 1957

• La Jeune Inde (1919-1922), traduit de l'anglais par Hélène Hart. Introduction de Romain Rolland. Stock, 1924,rééd. 1948.

• Lettres à l'ashram, Albin Michel, 1948. (ISBN 2-226037039)

• Méditations, Éditions du Rocher, 2002. (ISBN 2-268043274)

• Résistance non violente, Buchet Chastel, 1994. (ISBN 2-702014763)

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• Satyagraha in South Africa [122], 1928. • Tous les hommes sont frères, Gallimard, 1990. (ISBN 2-070325709)

• Gandhi. La voie de la non-violence, Gallimard, 2006. Extraits de Tous les hommes sont frères. (ISBN

2-07-0305535-X)

• Vie de M. K Gandhi, écrite par lui-même, édition préparée par Charlie Andrews, trad. de Georgette Camille. Préf.de R. Rolland, Rieder, 1931, rééd. 1934.

• M. K. Gandhi à l'œuvre. Suite de sa vie écrite par lui-même, édition préparée par Charlie Andrews, trad. A.Bernard, Rieder, 1934.

• Zionism and Antisemitism. The Gandhi Reader: A Sourcebook of His Life and Writings. [123] Homer Jack (ed.)Grove Press, New York: 1956.

Gandhi dans la culture populaire

Gandhi, monument à Québec

Films

• La vie de Gandhi a fait l'objet d'une adaptation cinématographiquepar le réalisateur britannique Richard Attenborough en 1982,récompensée par huit Oscars et trois Golden Globe Awards.

• Dans Lage Raho Munna Bhai, comédie indienne de 2006 sonfantôme aide un jeune Indien qui adopte sa philosophie dans la viemoderne.

• Gandhi apparait également dans le film Water, drame de 2005 de laréalisatrice canadienne, d'origine indienne, Deepa Mehta, nomméaux Oscars du cinéma 2007, dans la catégorie « Meilleur film enlangue étrangère ». L"action de ce film se déroule en 1938 et traitedu statut des femmes devenues veuves, parfois très jeunes, que latradition de l'époque n'autorise pas à se remarier, sinon avec le jeunefrère du défunt, et qui ne peuvent que vivre le restant de leurs joursrecluses et désoeuvrées à prier dans des monastères et ne serventqu'à assouvir les désirs sexuels des hindous nantis vivant dans lesalentours. Gandhi et le Parti du Congrès souhaitaient, à la même époque, réformer ces pratiques d'un autre âge etpermettre aux veuves de se remarier et son personnage apparait donc à la fin de ce film pour un discours sur unquai de gare.

• La relation conflictuelle qu'Harilal, son fils aîné, eut avec Gandhi, est dépeinte dans le film Gandhi, mon père en2007.

Romans• Le Grand Roman indien de Shashi Tharoor, une œuvre qui mêle le Mahâbhârata et l'histoire de l'Inde depuis le

début du siècle, ainsi qu'une description loufoque et critique de Gandhi sous le nom de Ganga Datta.• Une référence à Gandhi est faite dans le roman dystopique 1984 de George Orwell (1948). Il mentionne dans Le

Livre de Goldstein que « retourner au passé agricole comme le rêvaient certains penseurs du début du XXe sièclen'était pas une solution possible ». Selon le Livre, le progrès et la richesse partagés par tous signifiait la fin d'unesociété hiérarchique.

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Musique• Satyagraha, opéra de Philip Glass, 1980.• Au pays de Gandhi par MC Solaar, album Mach 6, 2003.• Gandhi par Patti Smith, album Trampin', 2004.• Les hommes de paix par Danakil, album Micro Climat, 2006.

Jeux vidéo• Dans la série des Civilization Gandhi est le dirigeant de la civilisation indienne.

Annexes

Indira et Rajiv GandhiLe nom de Gandhi que l'on retrouve à la tête de l'Inde dans les décennies suivantes est dû au hasard : le premierPremier ministre après l'indépendance, Nehru, avait une fille Indira qui épousa un Gandhi, sans lien de parenté avecle Mahatma. Elle succéda à son père au même poste. Plus tard, le fils d'Indira, Rajiv, lui succéda puis, suite à sonassassinat, fut remplacé à la tête du parti du Congrès par son épouse Sonia.

Biographies et sourcesPlusieurs biographes ont entrepris la tâche de décrire la vie de Gandhi. Parmi eux, deux œuvres les plus complètes :D. G. Tendulkar avec son Mahatma. Life of Mohandas Karamchand Gandhi en 8 volumes, et Pyarelal et SushilaNayar avec leur Mahatma Gandhi en 10 volumes.

: source utilisée pour la rédaction de cet article

En français

• Bovy, Marie-Pierre (sous la dir. de). Gandhi : L'héritage, Siloë, 2001. (ISBN 2-84231-171-X)

• Fisher, Louis. La Vie du Mahatma Gandhi, Belfond, 1983.• Frèches, José. Gandhi. Je suis un soldat de la paix, XO Éditions, 2007. (ISBN 978-2-84563-342-1)

• Jordis, Christine. Gandhi, Gallimard, Folio Biographies, 2006, 372 pages. (ISBN 2-07-030673-9)

• Lassier, Suzanne. Gandhi et la non-violence, Seuil, 1975.• Markovits, Claude, Gandhi, Paris, Presses de Science-Po, 2000, 279 p.• Muller, Jean-Marie. Gandhi l'insurgé, Albin Michel, 1997. (ISBN 2-226-09408-3)

• Payne, Robert. Gandhi : biographie politique, Seuil, 1972.• Rolland, Romain. Gandhi, 1924.• Jacques Attali. Gandhi ou l'éveil des humiliés - Éditions Fayard, 2007. (ISBN 2213631980)

En anglais

• Bhana, Surendra and Goolam Vahed. The Making of a Political Reformer: Gandhi in South Africa, 1893–1914.New Delhi: Manohar, 2005.

• (en) Joan V. Bondurant, Conquest of Violence : The Gandhian Philosophy of Conflict, Princeton UP, 1988 (ISBN

0-691-02281-X) • Chadha, Yogesh. Gandhi: A Life. (ISBN 0-471-35062-1)

• Chernus, Ira. American Nonviolence: The History of an Idea, chapter 7. (ISBN 1-57075-547-7)

• (en) Dutta, Krishna and Andrew Robinson, Rabindranath Tagore: An Anthology, Londres, Picador/Macmillan(ISBN 0-330-34962-7)

• Easwaran, Eknath. Gandhi The Man. (ISBN 0-915132-96-6)

• (en) Rajmohan Gandhi, Patel: A Life, Navajivan Publishing House, 1990 (ISBN 81-7229-138-8)

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• Hunt, James D. Gandhi in London, New Delhi, Promilla & Co., 1978.• Lelyveld, Joseph, Great Soul: Mahatma Gandhi and His Struggle with India, 2011• Mann, Bernhard. "The Pedagogical and Political Concepts of Mahatma Gandhi and Paulo Freire". In: Claußen, B.

(Ed.) International Studies in Political Socialization and Education, Bd. 8, Hambourg, 1996. (ISBN 3-926952-97-0)

• Rühe, Peter. Gandhi : A Photo biography., 2002. (ISBN 0-7148-9279-3)

• Sharp, Gene. Gandhi as a Political Strategist, with Essays on Ethics and Politics, Boston, Extending HorizonBooks, 1979.

• Sofri, Gianni. Gandhi and India: A Century in Focus, 1995. (ISBN 1-900624-12-5)

Études sur Gandhi

• Catherine Clément, Gandhi, athlète de la liberté, Découvertes Gallimard, Gallimard, 1989. (ISBN 2-07-053071-X)

• Alexandre Kaplan, Gandhi et Tolstoï (Les sources d'une filiation spirituelle), Imprimerie L. Stoquert, 1949.• Milan T. Markovitch, Tolstoï et Gandhi, Librairie ancienne H. Champion, 1928.• Mashrouwala Krishôrlâl, Gandhi et Marx, introduction de Vinobâ, préface de Lanza del Vasto, coll. Pensée

gandhienne, Denoël, 1957.• Jean-Marie Muller, « Gandhi était-il anarchiste ? », Alternative non violente, n° 117, hiver 2000/2001, pp. 48–53.

• Marc Semenoff, Tolstoï et Gandhi, coll. Pensée gandhienne, Denoël, 1958.

Notes et références[1] ''Autobiographie, ou mes expériences de vérité ; M. K. Gandhi.[2] (en) « General Assembly adopts texts on day of non-violence,... », dans un.org, ONU, 15 juin 2007 [ texte intégral (http:/ / www. un. org/

News/ Press/ docs/ 2007/ ga10601. doc. htm) ( le 2007-07-01)][3] « Les Gandhi étaient des Hindous Vishnouïtes. Mes parents, notamment, étaient enracinés dans leur foi. Ils se rendaient régulièrement au

Haveli – le temple (vishnouïte). Ma famille avait même ses temples particuliers. » Autobiographie ou expériences de vérité, MohandasKaramchand Gandhi, ISBN 81-7234-016-8

[4] « A Râjkot (...), j’acquis certaines notions fondamentales de tolérance envers toutes les branches de l’hindouisme et des religions sœurs. Carmon père et ma mère faisaient une habitude de fréquenter le Havéli comme les temples de Shiva et de Râma, et de nous y emmener ou nousenvoyer, tout jeunes encore. Des moines jaïns rendaient aussi souvent visite à mon père, et s’écartaient même de leur chemin pour accepter demanger à notre table – bien que nous fussions non-jaïns. Ils s’entretenaient avec mon père tant de religions que de sujets séculiers. Mon pèreavait, d’ailleurs, des amis musulmans et parsis qui lui parlaient de leur religion. Il les écoutait toujours respectueusement, souvent avec intérêt.Les soins que je lui donnais me permettaient d’assister fréquemment à ces entretiens. Ces divers éléments concourent à m’inculquer une largetolérance religieuse. » Autobiographie ou expériences de vérité, Mohandas Karamchand Gandhi, ISBN 81-7234-016-8

[5] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Première partie, Chapitres II & V.[6] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Première partie, Chapitre V.[7] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Première partie, Chapitre IX.[8] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Première partie, Chapitre V à X.[9] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Première partie, Chapitre V à XI.[10] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, 7e édition Quadrige, p.54[11] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Première partie, Chapitre XII.[12] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Première partie, Chapitre XVII.[13] Markovits 2000, p. 126[14] Markovits 2000, p. 125-126[15] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Deuxième partie, Chapitre VIII.[16] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Deuxième partie, Chapitre IX.[17] Documents audiovisuels et biographie de l'INA sur Gandhi (http:/ / www. ina. fr/ actualite/ dossiers/ 2004/ Janvier2004. fr. html)[18] (en) Wikisource:March 1897 Memorial (Gandhi) : correspondance et articles de journaux relatent l'incident[19] Bataille à laquelle Winston Churchill participe par ailleurs comme soldat mais aussi correspondant de guerre, de même que Louis Botha,

futur premier ministre sud-africain, ici en tant que général boer[20] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, 4e partie, chapitre XVIII-XX.[21] (en) Correspondance entre Gandhi et Tolstoï dans Wikisource[22] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Cinquième partie, Chapitre XI.[23] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, deuxième partie, chapitre XXV.[24] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 82

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[25] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 89[26] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 105[27] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp.131[28] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 172[29] (en) Mahatma Gandhi : Film : MAHATMA - Life of Gandhi, The Gandhi National Memorial Fund, GandhiServe Foundation (1928-1931,

Part 05 of 14) (http:/ / video. google. com/ videoplay?docid=-2148780954018801037)[30] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 230-32[31] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 246[32] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 277-81[33] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 283-86[34] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 309[35] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 318[36] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 462[37] (en) Mohandas K. Gandhi, 'Speech on The Eve of The Last Fast', 12 janvier 1948, Harijan, 18-1-1948, p. 523.[38] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 464-66[39] (en) R. Gandhi, Patel: A Life, pp. 472[40] (en) Vinay Lal. ‘Hey Ram’: The Politics of Gandhi’s Last Words (http:/ / www. sscnet. ucla. edu/ southasia/ History/ Gandhi/

HeRam_gandhi. html). Humanscape 8, no. 1 (January 2001):34-38[41] Les objets de Gandhi adjugés à 1,8 million de dollars (http:/ / www. lefigaro. fr/ international/ 2009/ 03/ 06/

01003-20090306ARTFIG00283-les-objets-de-gandhi-adjuges-a-18-million-de-dollars-. php), Le figaro.fr, 6/3/2009.[42] « Ekam sat anekâ panthâ » : « La vérité est une, les sentiers sont multiples. » ; c'est un verset (sûtra) que l'on trouve dans le Véda (« Savoir »

en sanskrit), Révélation sacrée faisant autorité pour tout Hindou. http:/ / www. templeganesh. fr/ hindouisme. htm[43] (en) Desai, Mahadev. The Gospel of Selfless Action, or, The Gita According To Gandhi; Navajivan Publishing House, Ahmedabad, 1946,

1948, 1951, 1956.[44] En français dans le texte, NDT[45] (en) The Story of My Experiments with Truth[46] François-Xavier Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, Paris, Seuil, 2006, (ISBN 2020480034), p.355[47] (en) The Story of My Experiments with Truth — An Autobiography (http:/ / www. mahatma. org. in/ books/ showbook. jsp?id=189&

link=bg& book=bg0001& lang=en& cat=books), p. 177.[48] (en) The Story of My Experiments with Truth — An Autobiography (http:/ / www. mahatma. org. in/ books/ showbook. jsp?id=195&

link=bg& book=bg0001& lang=en& cat=bookss), p. 183.[49] Autobiographie, ou mes expériences de vérité. Mohandas Karamchand Gandhi[50] (en) memoware.com (http:/ / www. memoware. com/ ?global_op=download_file& file_id=14426)[51] http:/ / www. ivu. org/ history/ gandhi/[52] (en) The Story of My Experiments with Truth — An Autobiography (http:/ / www. mahatma. org. in/ books/ showbook. jsp?id=188&

link=bg& book=bg0001& lang=en& cat=books), p. 176.[53] Autobiographie, ou mes expériences de vérité ; M. K. Gandhi.[54] Autobiographie ou mes expériences de vérité, M.-K. Gandhi, traduit de la version anglaise par George BELMONT, présentation et notes de

Pierre MEILE, édition revue par Olivier LACOMBE, éditions Prakash Books, ISBN 81-7234-016-8[55] (en) M.K. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, 1927-1929.[56] (en) Mahatma Gandhi, Non-violence in peace and war, 1942-[1949], Garland Pub, 1972, (ISBN 0-8240-0375-6)[57] (en) Bondurant, Joan V. (1988). Conquest of Violence: The Gandhian Philosophy of Conflict. Princeton UP. (ISBN 0-691-02281-X), p. 28[58] Ganesh, p.9.[59] Young India, 21 octobre 1926.[60] (en) Bondurant, Joan V. (1988). Conquest of Violence: The Gandhian Philosophy of Conflict. Princeton UP. (ISBN 0-691-02281-X), p.

139[61] Sur la relation de Tolstoï avec la Baha'isme, un courant qui prônait la non-violence totale, voir les références suivantes : (en) Tolstoy and

the Bahá’í Faith (http:/ / www. bahaindex. com/ documents/ tolstoy. pdf) ; et (en) Luigi Stendardo, "Leo Tolstoy and the Bahá’í Faith" (http:// www. grbooks. com/ show_book. php?book_id=112), (Oxford : George Ronald, 1985), (ISBN 978-0-85398-215-5)

[62] Young India, 4 novembre 1926.[63] Young India, 18 novembre 1926.[64] (en) Gandhi, M.K. “The Advent of Satyagraha” (chapitre 12 of Satyagraha in South Africa, 1926)[65] (en) Gandhi, M.K. “Letter to Mr. ——” 25 janvier 1920 (The Collected Works of Mahatma Gandhi vol. 19, p. 350)[66] (en) Gandhi, M.K. Statement to Disorders Inquiry Committee January 5, 1920 (The Collected Works of Mahatma Gandhi vol. 19, p. 206)[67] (en)Matmah Gandhi, Hind Swaraj or Indian home rule, Navjivan publishing house, Ahemdabas- 380014, chap VI[68] (en)Matmah Gandhi, Hind Swaraj or Indian home rule, Navjivan publishing house, Ahemdabas- 380014, chap XIX[69] (en)Matmah Gandhi, Hind Swaraj or Indian home rule, Navjivan publishing house, Ahemdabas- 380014, chap IX[70] (en)Matmah Gandhi, Hind Swaraj or Indian home rule, Navjivan publishing house, Ahemdabas- 380014, chap XI[71] (en)Matmah Gandhi, Hind Swaraj or Indian home rule, Navjivan publishing house, Ahemdabas- 380014, chap XII

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[72] (en)Matmah Gandhi, Hind Swaraj or Indian home rule, Navjivan publishing house, Ahemdabas- 380014, chap XIII[73] Mahatma Gandhi and India's Swarâj, (Modern Book Agency, Calcutta), P.85.[74] Unto this Last Gandhi.[75] (http:/ / www. unesco. org/ courier/ 2001_01/ fr/ doss24. htm)[76] Ethical Religion, M. K. Gandhi (Ganesan, Madras), p.60.[77] Le Modèle Indou, Guy Déleury, édition Kailash[78] Lettres à l'Ashram, de M. K. Gandhi : il faut savoir que les castes sacrées, socio-cosmiques ou brahmaniques/védiques, sont les Varna, «

Couleurs » en sanskrit, tandis que les « castes » (professionnelles ou autres) sont les Jati, « Naissance » : Gandhi donna toujours sa confianceen cet ordre « métaphysique » des Varna, tandis qu'il voulait que les Jati, (système des jati non-védique qui est apparu tardivement, sousl'Empire Moghol, pour être au final « officialisé » par l'Empire britannique qui découvrait pendant ce temps l'eugénisme positiviste) soientrelativisées dans leur sens premier et philosophique de stricte « Naissance », et non de ségrégationnisme « physique ».

[79] M. K. Gandhi (Discours fait par Gandhi à Travancore et rapporté dans The Epic of Travancore, de Mahadev Desai, Ahmedabad, 1937[80] Mythes et Dieux de l'Inde, le Polythéisme Hindou, Alain Daniélou, Flammarion[81] Lettres à l'Ashram ; M. K. Gandhi.[82] « L'indépendance, c'est d'apprendre à se diriger soi-même : par conséquent, cela dépend de nous. [...] Maintenant, vous aurez sans doute

compris pourquoi notre but ne doit pas être avant tout l'expulsion des Anglais », Leur civilisation et notre délivrance, Denoël, 1957, pp.116-117.

[83] Tous les hommes sont frères, Paris, Gallimard, 1969, p. 240.[84] Bipan Chandra, Gandhi et Ambedkar : attitudes concernant le système des castes (http:/ / www. forget-me. net/ Inde/ GandhiAmbedkar.

php), The Times of India, 13 avril 1994 (fr)[85] Tous les hommes sont frères, Paris, Gallimard, 1969, p. 246.[86] cité par S. Lassier dans Gandhi et la non-violence, Paris, Le Seuil, 1970, p. 170.[87] Democracy : Real and DeceptiveAhmedabad, Navajivan Publishing House, 1961, p. 72.[88] Tous les hommes sont frères, Paris, Gallimard, 1969, p. 238.[89] J. Nehru (dans An Autobiography, éd. L'Harmattan) écrivit de Gandhi qu'« il y a en lui quelque chose de l'anarchisme philosophique ».

Jean-Marie Muller, dans son article « Gandhi était-il anarchiste ?» paru dans Alternative non-violente, n°117 (les citations de Gandhi que l'onpeut lire ici sont extraites de cet article) développe également cette analyse. De même, J. V. Bondurant, dans Conquest of violence, TheGandhian Philosophie of Conflict, Berkeley and Los Angeles, University of California Press, 1969, consacre à la question un chapitre intituléConservateur ou anarchiste ?

[90] De Harijan, 13 janvier 1940.[91] (en)Michel W. Potts, Arun Gandhi Shares the Mahatma's Message,India - West [San Leandro, California] Vol. XXVII, No. 13 (1er février

2002) p. A34[92] Leur Civilisation et notre délivrance, I. Le Congrès et ses membres - La Force brutale, Mohandas K. Gandhi, 1910[93] Leur Civilisation et notre délivrance, Note préliminaire juillet 1938, Mohandas K. Gandhi, 1910[94] (en) Nilova Chaudhury, October 2 is global non-violence day (http:/ / www. hindustantimes. com/ storypage/ storypage.

aspx?id=54580f5e-15a0-4aaf-baa3-8f403b5688fa& & Headline=October+ 2+ is+ Int'l+ Non-Violence+ Day), Hindustan Times, 15 juin 2007.[95] (en) The Children Of Gandhi (http:/ / www. time. com/ time/ magazine/ article/ 0,9171,993026,00. html). Time (magazine).[96] Autobiographie, ou expériences de vérité, IVeme partie, XXIV "La rébellion zoulou" : « A mon arrivée sur le théâtre de la « révolte », je

m’aperçus que rien, absolument, ne justifiait ce terme. Il n’y avait pas de résistance visible. La raison pour laquelle on avait grossi les troublesjusqu’à les qualifier de révolte, était qu’un chef zoulou, avait prêché le refus de payer un nouvel impôt dont on avait frappé ses gens, et avaitpercé d’un coup de sagaie un sergent qui s’était présenté pour percevoir cet impôt. De toute façon, j’étais de tout cœur avec les Zoulous et jefus ravi d’apprendre, en arrivant au quartier général, que l’essentiel de notre travail serait de soigner des blessés zoulous. Le Médecin-Majorqui commandait nous souhaita la bienvenue. Il nous déclara que les blancs soignaient à contrecœur les blessés zoulous, que les plaies deceux-ci s’envenimaient et qu’il ne savait plus que faire. (…) Les Zoulous furent enchantés de nous voir. Les soldats blancs venaient souventregarder à travers les grilles qui nous séparaient d’eux et essayaient de nous dissuader de panser les blessés. Et comme nous ne faisions pasattention à eux, cela les enrageait et ils déversaient des flots d’indicibles injures sur les Zoulous. Peu à peu j’entrai en rapports plus étroits avecces soldats, et ils cessèrent de nous importuner.(…) Les blessés qu’on nous avait confiés n’avaient pas reçu leurs blessures en combattant. Ungroupe d’entre eux étaient retenus prisonniers à titre de suspects. Le général les avaient condamnés à recevoir le fouet. Le fouet avait causé desplaies sérieuses. Comme on ne les avait pas soignées, elles étaient en train de s’envenimer. Les autres blessés étaient des Zoulous fidèles. Onavait eu beau leur distribuer des insignes pour les distinguer de l’ « ennemi », les soldats avaient ouvert le feu sur eux par erreur. »

[97] (en) Mahatma Gandhi, the Missing Laureate, nobelprize.org, 1/12/1999. (http:/ / nobelprize. org/ nobel_prizes/ peace/ articles/ gandhi/index. html)

[98] J. Nehru Ma vie et mes prisons, Denoël, Paris, 1952.[99] (en) COMMEMORATING MARTIN LUTHER KING JR.: Gandhi's influence on King (http:/ / sfgate. com/ cgi-bin/ article. cgi?file=/

chronicle/ archive/ 2003/ 01/ 20/ ED163673. DTL)[100] (en) The Sacred Warrior: The liberator of South Africa looks at the seminal work of the liberator of India (http:/ / www. time. com/ time/

time100/ poc/ magazine/ the_sacred_warrior13a. html)[101] (en) A pacifist uncovered - Abdul Ghaffar Khan, Pakistani pacifist (http:/ / findarticles. com/ p/ articles/ mi_m1295/ is_2_66/

ai_83246175/ print)

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[102] (en) An alternative Gandhi (http:/ / www. tribuneindia. com/ 2004/ 20040222/ spectrum/ book1. htm)[103] (en) How Far the Promised Land ?, Jonathan Seth Rosenberg, 2005, Princeton University Press, (ISBN 0691007063), p.262[104] (en) Schweitzer's Struggle to Find Life's Meaning (http:/ / home. pcisys. net/ ~jnf/ mdnstory. html)[105] (en) Lennon Lives Forever (http:/ / www. rollingstone. com/ news/ story/ 8898300/ lennon_lives_forever).rollingstone.com.[106] (en) Of Gandhigiri and Green Lion, Al Gore wins hearts at Cannes (http:/ / www. exchange4media. com/ Cannes/ 2007/ fullstory2007.

asp?section_id=13& news_id=26524& tag=21387& pict=2). exchange4media.com[107] (en) The Hindu, Churchill and Gandhi, Ramachandra Guha, 19 juin 2005 (http:/ / www. hindu. com/ mag/ 2005/ 06/ 19/ stories/

2005061900060300. htm)[108] « Pourquoi j'ai tué Gandhi »; Examen et critique de la défense de Nathuram Godse, Paris, Les Belles Lettres, 2007, p. 225-6 et passim[109] « Pourquoi j'ai tué Gandhi »; Examen et critique de la défense de Nathuram Godse (p. 162)[110] Les lettres du Mahatma Gandhi à Adolf Hitler (http:/ / www. voxnr. com/ cc/ dh_autres/ EEVpFZAyFkOeqoVceT. shtml), Koenraad Elst,

15/6/2006[111] Le Modèle Indou, Guy Déleury, éditions Kailash.[112] La non-violenza. Una storia fuori dal mito[113] http:/ / www. voltairenet. org/ article164337. html[114] (en) http:/ / www. lifepositive. com/ Spirit/ masters/ mahatma-gandhi/ journalist. asp[115] (en) Satyagrapha in South Africa, jamais traduit en français.[116] Traduit en 1957 chez Denoël sous le titre Leur Civilisation et notre délivrance.[117] Texte intégral en français sur Wikisource[118] Voir notamment une Bibliographie de Gandhi sur Wikibooks.[119] En cours de publication sur Wikisource : s:en:The Collected Works of Mahatma Gandhi[120] (en) gandhiserve.org (http:/ / www. gandhiserve. org/ cwmg/ cwmg_controversy. html)[121] http:/ / www. mkgandhi. org/ swarajya/ coverpage. htm.[122] http:/ / www. forget-me. net/ en/ Gandhi/ satyagraha. pdf[123] http:/ / books. google. com/ books?id=XpWO-GoOhVEC& pg=PR13& lpg=PR11& dq=The+ Gandhi+ Reader:+ A+ Sourcebook+ of+

His+ Life+ and+ Writings& sig=mu7B1to2ve7qqIYNmXQMd5jifsY

Articles connexes• Vinoba Bhave• Goparaju Ramachandra Rao• Non-violence | Assertivité | Communication non violente | Mode alternatif de résolution des conflits | Médiation

interculturelle• Psychologie humaniste | Psychologie sociale

Liens externes• Biographie et documents audiovisuels de l'INA sur Gandhi (http:/ / w1. ina. fr/ archivespourtous/ index.

php?full=Gandhi& action=ft)• Une critique marxiste des idées de Gandhi dans la revue Gauche! (http:/ / perso. orange. fr/ revuesocialisme/

gandhi. html)• Les lettres du Mahatma Gandhi à Adolf Hitler (http:/ / www. voxnr. com/ cc/ dh_autres/

EEVpFZAyFkOeqoVceT. shtml)• Citations de Gandhi (http:/ / www. biblioconcept. com/ citations/ citations_de_gandhi. htm)• 12 mars 1930 Gandhi entame la «marche du sel» (http:/ / www. herodote. net/ histoire03122. htm)• Les Indiens revivent «la marche du sel» de Gandhi (http:/ / www. rfi. fr/ actufr/ articles/ 063/ article_34712. asp)• Compilation de citations de Gandhi (http:/ / www. onelittleangel. com/ sagesse/ citations/ saint. asp?mc=145)• Site sur l'influence de Gandhi dans la rupture de l'Empire Britannique et sa colonie l'Inde. (http:/ / www. gandhi.

ift. fr)En anglais• Livre compilant la philosophie de Gandhi d'après ses différents ouvrages (http:/ / www. mkgandhi. org/

momgandhi/ momindex. htm)• Portail sur Gandhi (http:/ / www. gandhiserve. org/ )

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• Gandhi - 'Mahatma' or Flawed Genius? (http:/ / india_resource. tripod. com/ gandhi. html)• Gandhi Smriti and Darshan Samiti (le mémorial Gandhi à New Dehli) (http:/ / gandhismriti. nic. in/ )• M. K. Gandhi Institute for Nonviolence fondé par Arun Gandhi, petit fils du Mahatma (http:/ / www.

gandhiinstitute. net/ )Bibliographies• (fr) (en) Œuvres de Mohandas K. Gandhi• Bibliographie et documentation (http:/ / www. non-violence. ch/ catalogue/ index. php?lvl=categ_see& id=231)

concernant « Gandhi (biographie) » dans le catalogue du Centre pour l'action non-violente

La version du 7 octobre 2007 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualitéconcernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.

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