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Guillaume SORO Edition skg – Novembre 2012 guillaumesoro.com Edition SKG – Novembre 2012 Contributions conviviales Volume I

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Ebook contributions conviviales volume 1 - version française

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Guillaume SORO

Edition skg – Novembre 2012guillaumesoro.com Edition SKG – Novembre 2012

Contributions conviviales Volume I

Economie .....................................................................p3•Lucarne…….................................................p4

Politique•Présidentielle Française …….........................p5•Gambie – Côte d’Ivoire……………………………….....p6

Société•Twitter – facebook………………………………………....p7•Les routes du Nord………………………….................p8

Partage•Ainsi donc, j’ai 40 ans…………………………………...p10•Revoir le Paris de mes souvenirs......................p10•Mes enfants, mes regrets, mes bonheurs……..p11•Retrouvailles parisiennes avec

Amadou GON-COULIBALY ………………………........p12

•Paris VII mes amis, mes souvenirs ................. .p13•Mon Père adoptif me quitte pour toujours…. .p14•Mes liens avec Eugène Dié-Kacou et son épouse Marie-Louise (hommage à Eyrane-David et Andy) ………………………………………………………… .p15•Diawala, sur les terres de mon enfance ……… .p18

Novembre 2012Novembre 2012

SommaireSommaire

Edition skg – Novembre 2012Page 2

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

guillaumesoro.com Edition SKG – Novembre 2012

u nom de la réconciliation … A« En votre nom, élus du peuple, je demande Pardon, et je vous invite, dès cet instant, à aller dans les campements, dans les villages, dans les villes et professer le pardon. Ceux dont les maisons et les biens ont été brûlés, dites-leur qu’ils doivent pardonner !Ceux qui se sont sentis blessés, humiliés, qu’ils pardonnent ! Ceux qui ont vu leurs proches mourir, qu’ils pardonnent aussi ! Ceux qui ont eu les tombes de leurs parents profanées, qu’ils trouvent la force de pardonner ».

Edition skg – Novembre 2012Page 2

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

guillaumesoro.com page 2 Edition SKG – Novembre 2012

Ouvrir la Côte d’Ivoire au marché de Singapour

26 Juin

guillaumesoro.com guillaumesoro.com

Guillaumesoro page 3 Edition SKG – Novembre 2012

ECONOMIEECONOMIE

Arrivé à Singapour depuis quelques jours, j'ai eu le temps de m'acclimater et de faire le tour de cette ville magnifique. J'aurai dans un autre post, le temps de vous livrer mes impressions sur cette ville qui a eu son indépendance cinq ans après la Côte d'Ivoire, soit en 1965. J'ai eu le temps de rencontrer notre consul à Singapour, M. Edward Liu et son épouse, avec qui nous avons pu découvrir les mets de cette partie du monde. Le consul est si dynamique, malgré le fait que je lui ai précisé que j'étais en visite privée, qu'il a tenu à m'organiser quelques audiences avec le secteur privé. Ainsi ce jour j'ai rencontré M. Chua Taik Him de IES (International Enterprise Singapour). Nous avons parlé de développement économique et du renforcement de nos relations dans le domaine de l'investissement. Il organise un grand forum au mois d'août 2012 et j'ai pu obtenir que la Côte d'Ivoire ait un temps de parole cette occasion. De retour au pays, je transmettrai un verbatim de nos entretiens au Premier Ministre pour qu'un

suivi soit fait de cette opportunité pour notre pays de capter des investisseurs. Après cela, j'ai visité le siège du Groupe Olam. Vous vous souviendrez que ce groupe a investi plus de 35 millions de dollars à Bouaké pour la construction d'une usine de transformation de l'anacarde et créé ainsi plus de 2.500 emplois. Nous avons longuement échangé et ils ont réaffirmé leur intérêt pour notre pays. Ils devraient investir dans trois autres usines: deux pour la transformation de l'anacarde à Korhogo et Bondoukou et une usine de transformation du cacao à San Pedro. Je leur ai donné des assurances sur la stabilité de la Côte d'Ivoire pour les années à venir. Le clou de mon séjour sera bien évidemment ma rencontre avec mon collègue du Parlement singapourien M. Palmer. L'audience est prévue pour ce mercredi à 10heures 30, heure locale. Évidemment, nous parlerons des relations d'amitié entre nos deux pays et surtout de Diplomatie Parlementaire. J'entends aussi inviter mon hôte à venir en Côte d'Ivoire. Ce sera l'occasion de renforcer nos liens. Notre parlement doit s'ouvrir au monde et c'est ma vision. Notre pays est un grand pays et il mérite la reconnaissance des autres nations. Il nous revient de faire connaître et partager cette vision avec les autres. Voici le sens de mon audience. Chers Twittos et Facebookers j'ai eu le temps d'en apprendre sur ce pays et je vous en reparlerai bientôt.

Bien à Tous. Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

B onjour Chers Tous,

Houphouët-Boigny : une légende à Singapour

29 Juin

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LUCARNELUCARNE

Page 3

Figurez vous que j’ai été à Singapour, et découvert que leur Leader historique, le fondateur du Singapour moderne M. Lee Kuan Yew, dans ses mémoires, a écrit que « le Leader africain qui l’a le plus impressionné se nomme Félix Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire ». De quoi me gonfler la poitrine de fierté! Lee Kuan Yew a fait de cette petite île d’environ 662 km2 un havre de paix et de modernité!  Son fils est actuellement le Premier Ministre de Singapour! L’année dernière, Singapour a connu un taux de croissance extraordinaire! En effet, son économie a enregistré un taux de croissance de 14% de son PIB ! Son budget est dix fois supérieur à celui de la Côte d'Ivoire, alors que notre pays est 500 fois plus grand en superficie!Je vous raconterai la suite de mon séjour et ce que j'en ai appris dans un prochain post. Ceci juste pour dire que le second miracle de la Côte d’Ivoire est encore possible.

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

guillaumesoro.com page 4 Edition SKG – Novembre 2012

Bonjour Chers Tous,

B

La présidentielle française, une leçon pour nous les Africains

07 Mai

PPOOLLIITTIIQQUUEE

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onjour Chers Tous .

Hier j'ai suivi, comme bien des Ivoiriens, la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle française.

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POLITIQUEPOLITIQUE

Page 3

C'était beau de voir tous ces milliers de Français déferler et applaudir leur nouveau PRÉSIDENT. Pour ma part, je profite de l'occasion pour saluer mes amis et copains socialistes français : Guillaume Houzel et son épouse Nadia Bellaoui avec qui j'ai partagé le militantisme étudiant à AnimaFac. Je me souviens des séminaires et campus en été que nous organisions à Strasbourg, à Bombanne en Gironde. Thomas Poirier avec qui j'ai partagé le militantisme à Animafac et l'appartement rue Valladon. Je n'oublie pas son épouse Anne-Sophie. Enfin Olivier Pacteau avec qui je partage une vraie amitié. J'imagine leur joie. Bravo à tous. Pour la suite l'Afrique doit construire son destin Démocratique.

Regardez l'élégance et l'émotion avec lesquelles Sarkozy a reconnu sa défaite! Appréciez-vous même le salut républicain de Hollande à Sarkozy!

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

Ceci n'a pas manqué de me remémorer bien des souvenirs. D'abord il faut saluer le peuple Français. Qui est allé aux urnes et qui a attendu le résultat dans l'allégresse. Chez nous ici en novembre 2010, les services de renseignement m'avaient informé que certains électeurs avaient aiguisé leurs haches déjà à la veille de la proclamation. Ensuite, il faut féliciter les deux candidats. Regardez l'élégance et l'émotion avec lesquelles Sarkozy a reconnu sa défaite! Appréciez-vous même le salut républicain de Hollande à Sarkozy! Chez nous ici c'était tout le contraire ! On voulait voir l'adversaire plutôt mort que vivant. Tant que les Africains n'auront pas compris qu'une élection est comme un match de Football qu’on peut gagner aujourd'hui et perdre le lendemain, la stabilité sera un vain mot. Il faut que cette approche entre enfin dans nos mœurs.

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

guillaumesoro.com page5 Edition SKG – Novembre 2012

« Désormais la Gambie est l’alliée de la Côte d’Ivoire ».

27Mai

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POLITIQUEPOLITIQUE

Page 3

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

guillaumesoro.com page6 Edition SKG – Novembre 2012

je reviens de la Gambie où j’ai eul’honneur et le privilège d’être invité parmon collègue, Abdoulie Bojang, leprésident de l’Assemblée nationale deGambie C’était une visite d’amitié et detravail. Nous avons longuement échangésur la coopération interparlementaireentre nos deux pays et avons sondéensemble quelques pistes pourrevitaliser cette coopération. Nous avonségalement été reçus, à deux reprises, parle président Yahya Jammeh, dans uneambiance conviviale. Et le mot convivialest à mon sens celui qui sied le mieuxpour ne pas dire plus. Nous avons fait untour d’horizon des questions qui lient nosdeux pays certes, mais qui intéressentaussi l’avenir de l’Afrique. Désormais, onpeut le dire, la Gambie est l’alliée de laCôte d’Ivoire. Le président Jammeh esttotalement engagé dans la revitalisationet la redynamisation de la coopérationentre nos deux pays. Et cela au grandbonheur de la Côte d’Ivoire et de sonPrésident. Je pense que nous avons faitune bonne mission. A preuve, nousaurions dû venir plus tôt mais lePrésident Jammeh nous a retenus car ilvoulait que nous l’accompagnions dans

son village natal pour les festivités de sonanniversaire, pour bien montrer lasolidité des liens qui unissent nos deuxEtats. Il a dit, entre autres choses,qu’entre lui et nous, c’est une questionde génération. Il m’a ainsi appris qu’il estmon aîné de sept ans ! J’étais vraimentsurpris d’apprendre cela, car cela fait 18ans qu’il est au pouvoir ! Avant de nousdonner congé, il nous a indiqué qu’il serendait ce jour-même (le lundi 12 mai)en visite officielle en Mauritanie.Personnellement, je ne cache pas la joiequi a été la nôtre vu l’honneur qui nous aété fait et les prévenances dont nousavons été l’objet par le Président de laRépublique de Gambie (il nous a reçusdeux fois) et les plus hautes autoritésgambiennes. Cet honneur rejaillissaitcertes sur nos personnes, mais avanttout, cet honneur était destiné à la Côted’Ivoire. Je ne suis pas l'homologue duPrésident de la Gambie, mais il nous aréservé un accueil et un traitement quihonorent sa personne, son pays, et quirejaillissent également sur notre pays.Tout ceci n’est pas banal et mérite d’êtresalué à sa juste valeur. Certains sesouviendront certainement que la

Gambie n’avait pas reconnu les résultatsde l’élection présidentielle de décembre2010, et partant, l’élection du présidentAlassane Ouattara. J’ai eu la joied’entendre le président Jammeh me direen privé mais aussi le déclarer dans lesmédias de son pays que nous sommesses frères, que le Président de laRépublique ivoirienne est son frère etque nous sommes désormais enharmonie et en phase sur toutes lesquestions. Ceci n’est pas banal et mérited’être mis en relief. Dès demain, j’irairendre compte au président de laRépublique de ma mission. Et lui dire lafraternité et l’amitié du peuple deGambie au peuple de Côte d’Ivoire. »

Pourquoi devrais-je m’interdire de m’exprimer sur Twitter et Facebook ?

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10Mai

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J'ai été fort heureux de l’expression de l'amitié des uns et des autres à l'occasion du 8 Mai. A tous, ma reconnaissance et ma gratitude. Mais aujourd'hui je veux juste vous parler d'une conversation que j'ai eue avec un Ami hier. Il me faisait remarquer que certains de mes "Amis" se plaindraient de ce que le Président de l'Assemblée Nationale était actif sur Tweeter et Facebook. Je note que certains amis font une telle critique de bonne foi. Je leur donnerai mes arguments. D'autres, de mauvaise foi, sont souvent mûs par la jalousie. A ceux-là, je ne répondrai point.. Je me permets de faire toutefois les quelques réflexions suivantes:

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https://twitter.com/sorokguillaumehttp://www.facebook.com/GuillaumeKSoro

Depuis que je me suis mis aux réseaux sociaux je note bien l'intérêt qu'ils représentent car il y a une réelle interaction qui me permet en un tour de main d'avoir tous les avis. Je dis bien : tous les avis sans exclusion ni complaisance. Avis des nantis, avis des démunis, avis de mes adversaires, avis critiques de mes amis etc... Des avis que je n'aurais jamais eu par les canaux traditionnels. Toute révolution a sa part d'inconnu et de résistance. Au moment où mes amis Alain Lobognon et Konaté Sidiki ont mis plusieurs mois à me convaincre de rejoindre Twitter et Facebook, d'autres se gaussent et s'égosillent sur mon activisme supposé. Chers amis, la nature humaine est ainsi faite. Que vous agissiez bien ou mal, l'on trouvera toujours à redire sur votre compte. Pourtant il vous faut continuer votre chemin. MERCI!

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

SOCIETESOCIETE

1- L'utilisation de Twitter et Facebook est LIBRE. Quiconque le désire peut s'en servir. Et je n'ai pas l'intention de me laisser dicter une conduite sur ma liberté.2- Je ne suis pas la première personnalité politique à utiliser Facebook ou Twitter. Obama, Sarkozy, Hollande, Claude Bartolone, Hama Amadou, sont des utilisateurs actifs de ces réseaux.3- Je ne suis pas d'avis à considérer que les Facebookers et les Followers sont à mépriser. Je ne goûterai pas de cette condescendance.4- Je suis dans l'air du temps et c'est tant mieux.

Bonjour Chers Tous .

guillaumesoro.com page7 Edition SKG – Novembre 2012

Les routes du nord, une honte nationale…

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19Mai

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Je viens de me réveiller et il est 5h du matin. Je m'étais endormi, épuisé par le long voyage effectué sur des routes dégradées. Parti d'Abidjan mercredi 16 mai, j'ai dû faire la route de Korhogo à Diawala, en voiture. Nous avons dormi tardivement. Le lendemain jeudi, après l'enterrement du patriarche Siriki Sanogo, j'ai parcouru la piste qui mène de Diawalla à Kofiplé mon village natal. Le même jour (jeudi) je quittais Koffiplé pour rejoindre Bouaké d'un trait, car le lendemain vendredi 17 mai à 10h, je devais présider une cérémonie relative au lancement des activités de l'Agefop en compagnie du Ministre Albert Flindé (Ministre de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle de Côte d'Ivoire). Aujourd'hui, je choisis de vous parler de mon périple dans le nord du pays, que je n'avais pas visité depuis plusieurs années, absorbé que j'étais par la gestion au quotidien et par les charges du devoir à Abidjan.

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D'abord les routes, J'ai pu noter la dégradation avancée de celles-ci. Le tronçon Korhogo-Ferké (55,1 km) qui jadis, permettait de relier en 25 mn ces deux villes, est si abîmé qu'il nous a fallu, bien que nous soyions en cortège, y consacrer près de 50 mn. Celui reliant Ferké à Ouangolo (44,5 km) est pire! On se demande quelquefois, vu l'état de certains endroits, si cette voie internationale qui nous donnait des frissons de fierté, a une fois été revêtue d'asphalte? Par contre le tronçon Ouangolo-Diawala (40,1 km) est encore en bon état, en dehors de deux points critiques sur le trajet. J’ai aussi parcouru la longue piste poussiéreuse de 18 km, reliant Diawala à Kofiplé. Que dire du trajet Korhogo-Bouaké : il se compose des tronçons Korhogo-Niakara (105 km) et Niakara-Bouaké (149 km) ? En tout, j'ai parcouru 469,4 km. Je dois avouer que j'ai ressenti le poids de la route ! J'ai donc pu noter qu'il nous faut absolument un véritable plan d'urgence de rénovation de nos infrastructures routières. Et c'est peu dire ! Je me remémore le slogan qui stipulait que « La route précède le développement ».

SOCIETESOCIETE

Bonjour Chers Tous .

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

guillaumesoro.com page8 Edition SKG – Novembre 2012

Les routes du nord, une honte nationale… (suite )

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19MaiSOCIETESOCIETE

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Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

guillaumesoro.com page 9 Edition SKG – Novembre 2012

Oui je me souviens encore très nettement du bitumage del'artère principale de la ville de Diawala. Que c'était beau ! La villeavait pris de l'éclat ! Et nous étions heureux que notre village aitbénéficié du bitume tant convoité. Pour nous, Diawala allait enfinse développer. Aussi ai-je été mélancolique, assis dans monvéhicule, avec à mes côtés le préfet COULIBALY Sindou deOuangolo, quand ce mercredi 16 mai 2012, faisant mon entrée,j'ai vu le délabrement qui régnait dans le village ! Je me suisrendu à la résidence qui avait été apprêtée pour moi. J'étaisheureux de retrouver les terres qui m'ont vu grandir. Je respiraisl'air de mon enfance ! En effet, c'est dans cette sous-préfecturede Diawala que je suis né le 8 mai 1972. À peine installé, jeressentais l'irrésistible envie d'aller me promener dans les rues

de mon village. De re-parcourir ces ruelles qui m'ont vu grandir.J'ai pris congé de mes hôtes, le préfet de Ouangolo et le Souspréfet de Diawala, puis j'ai demandé un véhicule, je me suisinstallé moi-même au volant et sans aide de camp ni garde ducorps, je me suis enfoncé la nuit tombante dans les quartiers deDiawala. Je voulais revoir les maisons que nous habitions etsavoir ce qu'elles étaient devenues et qui les habitaient depuislors. Je voulais aussi saluer des familles amies et prendre de leursnouvelles. Je signale que la première affectation de mon père àDiawala date de 1971. Notre première maison, jouxtant lemarché actuel de la ville, a été détruite pour laisser la place à uneroute ! À la seconde affectation de mon père à Diawala en 1985,je me souviens très bien de la maison qu'il louait. Alors allons-yvoir si je peux la retrouver. Pleins d'émotions, en compagnie demon ami BAMBA, au volant de la voiture que mon directeur duprotocole Soul to Soul a vite fait de me procurer, et débarrassé demes gardes du corps, je pars tout heureux d'être enfin libre! Jeparcours lentement les ruelles de Diawala...Chers amis Facebookers et twittos, je vous livrerai la suite del'histoire dans un prochain post., histoire de vous faire languir.

J’

Ainsi donc, j’ai 40 ans !08

Mai

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ai donc 40 ans revolus!

Tous mes amis quarantenaires me racontaient bien souvent comment ils avaient vécu ce moment si important de leur vie.Fébrilement, moi aussi j'ai attendu mes 40 ans. Assurément je

serais un autre homme au moment du basculement que je ne voulais pour rien au monde rater. Au réveil ce matin pour une fois je me suis mis devant mon miroir. Tiens je suis toujours le même. En faisant attention je remarque une touffe de cheveux blancs sur ma tête. Mes cheveux sont entrain de blanchir!! Est-ce le signe de ce passage obligé? Enfin en tout cas mes 40 ans je les vis calmement. Aujourd'hui je reste à la maison pour réfléchir un peu à ma vie. Je veux faire un vrai bilan de ma vie. Je veux penser à mes défunts parents. Mon père feu Soro Clément et ma mère feue Sanogo Minata grâce à qui je suis sur cette terre des hommes. Mes regrets, c'est qu'ils sont partis dans l'au-delà sans que j'aie pu réaliser quoique ce soit pour eux. Je me pose la question bien souvent de savoir: s’ils (papa et maman) étaient encore vivants, seraient-ils fiers de moi? De mon parcours? Hélas je n'aurai pas de réponse de sitôt! Ceci dit, je dois vivre pour ma famille et faire du mieux que je peux. Merci à tous mes followers, amis, collaborateurs, qui ont pris de leur temps pour me souhaiter un joyeux anniversaire. Je salue particulièrement le Président de la République Alassane Ouattara et son épouse Dominique qui m'ont appelé hier de Paris pour fêter mes 40 ans. Mille mercis à tous. 

Revoir le Paris de mes souvenirs….

C hers Tous,

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Je retrouve Paris que je n'avais plus revu depuis Août 2010. En effet j'y avais fait un très bref séjour en Août 2010 en provenance de Bruxelles. J'avais juste eu le temps de voir quelques amis avant d'embarquer pour Abidjan. Je me souviens que la responsabilité et le travail qui m'attendaient à Abidjan n'étaient pas de tout repos, encore moins de toute évidence: l'organisation du 1ere tour de l'Election Présidentielle du 31 Novembre 2010. La suite vous la connaissez ce fut un pan douloureux de ma vie. Cette élection précipita notre pays dans une des crises les plus meurtrières de notre histoire... Les souvenirs me remontent mais pour l'heure je me dois de savourer l'air de Paris. Trouver le temps de me reposer un peu et d'échapper ainsi quelque peu à la pression ambiante et quotidienne que m'impose ma fonction à Abidjan...Oups nous venons d'atterrir! il est exactement 5h40. L'hôtesse de l'air nous donne de sa voix suave des informations précieuses. Il fait 14 degré et nous avons 20mn d'avance sur l'heure d'atterrissage prévue. Heureusement je n'aime pas les retards.Je vous l'ai promis: gardons le contact sur les réseaux sociaux. Bien à Vous, Chers Tous.

Je suis dans le vol air France AF703. Dans quelques minutes, nous aurons atterri à l'aéroport Charles De Gaulle.

Page 5

08Juin

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guillaumesoro.com page10 Edition SKG – Novembre 2012

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

Je veux pouvoir leur dire que je les aime, même s'ils ne me voient pas tous les jours et que le devoir ainsi que les tâches quotidiennes m'en empêchent.

Mes enfants, mes regrets, mes bonheurs…

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onjour Chers Tous. Aujourd'hui encore, je voudrais rendre hommage aux femmes .

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Page 5

B

Alors, dès 10h du matin, je leur propose d'aller nous balader au jardin d'acclimatation. Tous crient à l'unisson: Youpi! Ils sont joyeux et c'est beau de les voir ainsi. Je veux et je dois jouer au bon père de famille. Le cap est mis sur le bois de Boulogne. Nous sommes heureux. Les enfants d'aujourd'hui ne sont pas comme ceux d'autrefois. Ils sont prolixes. Ils parlent de tout et posent bien des questions. À 6 ans, ils ont déjà des amoureux et des amoureuses à l'école. Sacrilège de notre temps! Ils en parlent sans gêne. Ils me racontent leurs amourettes. Je les écoute, ébahi! Nous arrivons au lieu dit. Ça grouille de monde. Mes enfants descendent sans complexe et la course commence. Je cours à gauche et à droite pour rattraper les plus jeunes, de peur qu'ils ne se blessent. Le plus grand, Marcel, est en conflit avec sa sœur Leslie. Ils n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le jeu. Je joue au médiateur. Le cadet lui, veut faire pipi.

Hier, dimanche 10 juin, j'ai décidé de consacrer ma journée à m'occuper de mes enfants. J'ai décidé d'être plus disponible pour eux, leur consacrer plus de temps. Je sais que je leur ai beaucoup manqué du fait de mes longues absences. Mes enfants ont malheureusement grandi loin de moi, n'ayant même pas eu le bonheur du père qui les conduit à l'école et les récupère à la sortie des classes. Je veux rattraper ce retard, qui me culpabilise.

12 juin

guillaumesoro.com page 11 Edition SKG – Novembre 2012

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

Mes enfants, mes regrets, mes bonheurs… (suite)

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Page 5

Il me faut trouver rapidement les toilettes. A peine sorti, voici ma fille Leslie qui crie qu'elle a faim et veut une glace. J'y cours. A peine suis-je de retour, que voilà le benjamin Loïc qui se met à pleurer et à crier à tue-tête. Je dois le consoler. Il exige que je le porte sur mes épaules. Olivier aussi veut que je le porte. Alors je me résous à les porter à tour de rôle. Ah mon cou! Je souffre! La journée est longue! J'ai hâte qu'elle finisse. Mais nous devons déjeuner. Le repas, quel cafouillage! Nous passons la commande.

12 juin

Et nous sommes aussitôt servis. Mais les cris et les pleurs recommencent. Tel n'est pas satisfait de son plat et réclame l'assiette de l'autre. Ils veulent tous s'asseoir sur mes jambes. Je dois redoubler d'astuces. Et c'est vraiment compliqué. Nous déjeunons dans un vacarme pas possible. Évidemment, tous les habits ont été salis. Le mauvais temps s'y mêle. Il pleut. Et nous avons oublié de prendre des parapluies. Il faut faire un sprint pour rejoindre le véhicule garé à l'opposé du restaurant. Les palabres reprennent car tous veulent conduire sans permis. Je dois les supplier de laisser le chauffeur faire. Alors tous veulent la place du copilote. Là encore, je dois les prier de n'en rien faire. Enfin, nous arrivons à décoller pour la maison. Il est 19h. À peine arrivé, je suis épuisé. Je ressens des courbatures. J'ai mal à la tête. Cette fois, sans avoir pris de somnifère, je vais au lit dès 20h. Je n'ai même pas le temps de tweeter.

Une seule journée et je suis à bout! Dans mon lit, étendu, je repense à ma journée avec mes enfants. Que les femmes sont braves! Je réalise leur quotidien à courir après les enfants. Ce n'est pas si simple. Je m'en rends bien compte. Je veux ici saluer toutes les femmes qui consacrent leur vie à assurer notre éducation. Elles qui, dans une éternelle course, doivent nous (leurs enfants) veiller et surveiller. Si c'est un métier, il n'est assurément pas de tout repos.Elles méritent notre RESPECT.

Paisible dimanche en famille sur Paris. Hier j'en ai profité pour rendre une visite amicale et fraternelle à Amadou Gon COULIBALY Ministre d'Etat et Secrétaire Général de la Présidence, que j'ai trouvé en pleine forme. Nous avons longuement causé et bavardé. Avons fait un tour d'horizon de toutes les questions actuelles du pays. Nous étions fort heureux et contents de nous retrouver après un si long moment. Merci et bon repos à tous et à toutes.

Retrouvailles parisiennes avec Amadou GON-COULIBALY

10Juin

PPAARRTTAAGGEE

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

Bonjour Chers Tous .

guillaumesoro.com page 12 Edition SKG – Novembre 2012

Paris VII, mes amis, mes souvenirs…

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PARTAGEPARTAGE

Ces jours-ci, j'ai été un peu occupé par quelques activités professionnelles. Par exemple, préparer la session de l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie qui se tiendra au mois de Juillet à Bruxelles. Ce RDV est important car il sera l'occasion pour notre Assemblée Nationale de réintégrer cette instance si importante pour notre diplomatie Parlementaire. Je suis aussi avec attention le déroulement des élections législatives françaises. Certains contacts se nouent sur lesquels je reviendrai très certainement. J'ai aussi eu l'occasion de me replonger dans cette ville de Paris que je connais quelque peu, pour y avoir fait une partie de mes études. J'ai eu l'occasion de faire un tour à la Rue Recamier où se trouve la Ligue de l'Enseignement qui abritait aussi le siège de l'association Animafac au sein de laquelle j'ai milité. Je me suis souvenu de tous ces moments de ma vie estudiantine parisienne. Il me fallait allier petits boulots et études, ce qui n'était pas du tout évident. Heureusement, à cette époque, le Premier Ministre français Lionel Jospin venait de lancer l'ambitieux programme des emplois-jeunes-études. Quelle aubaine pour nous! J'habitais alors le n° 11 rue Valladon et j'empruntais le métro Ecole militaire pour rejoindre l'Université de Paris VII Jussieu, après quoi, je m'en allais au siège d'Animafac.

14Juin

Quelquefois, je faisais de petits boulots pour le compte de la Ligue des Droits de l'Homme. Ce qui me permettait d'avoir de l'argent de poche confortable. Trois amis m'auront marqué à cette époque. D'abord, Guillaume Houzel et son épouse Nadia Bellaoui. Tous deux m'ont aidé et accueilli à Paris. J'ai logé quelque temps chez eux. Ils m'ont aidé à faire toutes les formalités de mon inscription à la Fac, m'ont trouvé de petits boulots. Ensuite Thomas Poirier avec qui j'ai partagé l'appartement de la Rue Valladon. Nous avons vécu ensemble comme deux frères que nous sommes devenus. Thomas saura mieux que moi raconter les anecdotes qui ont jalonné notre jeunesse estudiantine parisienne. Nos virées nocturnes etc..Je suis content de les retrouver toujours aussi fidèles et loyaux. Ils ont soutenu mon combat, ont noué des contacts pour moi et m'ont accompagné. Chacun d'entre nous aujourd'hui a fait son chemin. Guillaume Houzel et Nadia se sont mariés et ont eu une jolie fille. Thomas Poirier est marié à Anne-Sophie et ils ont de charmants jumeaux. Ainsi va la vie. Je sillonne encore les rues de Paris en me remémorant cette période si innocente mais intense de ma vie. Bien à Tous.

Bonjour Chers Tous .

Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

guillaumesoro.com page 13 Edition SKG – Novembre 2012

Mon père adoptif me quitte pour toujours

guillaumesoro.com guillaumesoro.com

Edition skg – Novembre 2012

12mai

guillaumesoro.com page 14 Edition SKG – Novembre 2012

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Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

Comme si le sort s'acharnait, mon cousinSanogo a perdu son père hier à 4h UTC. "LeVieux" comme je l'appelais, de son vrai nomSanogo Siriki, était depuis un momenthospitalisé à la Pisam. Nous imaginions lafin proche mais nous ne pouvions nousempêcher de nourrir le secret espoir qu'ilretrouve la santé. Hélas! Laissez-moi vousraconter un pan de ma vie avec ce père quej'affectionnais. En réalité, le Vieux SirikiSanogo était l'ami à mon père défunt. Ils seconnaissaient très bien et se fréquentaientrégulièrement dans la petite ville de Diawalaau nord de la Côte d'Ivoire où exerçait monpère dans la Compagnie Ivoirienne deDéveloppement du Textile (CIDT). Leuramitié était si forte que lorsque je revenaisdu petit Séminaire de Katiola (où j'étaispensionnaire) pour les vacances à Diawalamon père me demandait systématiquement

d'aller saluer son ami le vieux Siriki. Alors jeme rendais au domicile du vieux et j'avais delongues conversations avec lui. Bien que jefusse alors tout jeune, le Vieux me parlaiten toute confiance des mystères de la vie.Quelquefois il recevait des visiteurs en maprésence et me présentait toujours: « voicile fils de Clément (prénom de mon défuntpère) et c'est aussi mon fils ». En vérité, levieux Siriki était un vieux Sage. J'étais àchaque fois ébahi par la grandeconnaissance qu'il avait de la Nature et de laVie pour quelqu'un qui n'avait pas été àl'école. Il connaissait les vertus bénéfiquesdes Plantes et était pétri d'expérience de lavie, qu'il partageait avec vous par desproverbes bien choisis. Mon père aimait sacompagnie. À vrai dire je ne sais pascomment mon père a connu le fils du vieuxSiriki. Mais je peux imaginer que c'est àl'occasion de leurs fréquentations que monpère s'est épris pour le benjamin de sonami. Toujours est-il qu'il décida de l'adopter.Et ce dernier devint mon frère.Mon père était un peu comme ça,volontariste à souhait. Il aimait les enfantset aimait les adopter! Rare fonctionnaire àl'époque mon père était le tuteur idéal pourtous ces enfants qui devaient aller à l'écoleet ne savaient où résider. C'est ainsi que j'aieu pour sœur ainée Martine, fille d'un de

ses amis douaniers, ma jeune sœur YaoEstelle et son petit frère Yao Angenor,enfants d'un de ses collègues de la CIDT queje continue de gérer puisque je suis l'héritierde mon père. Pour moi rien n'a changé. Etmes frères et sœurs me le rendent bien.Bien de mes proches n'ont jamais compris larelation entre Sanogo Lamine et moi. Laréalité, la voici donc! Je l'ai toujoursconsidéré comme un jeune frère.La mort du Vieux Sanogo Siriki est pour moiune perte cruelle! Je lui rends hommage caril m'a énormément aidé. Je diraissimplement en citant un autre Vieux sage:« En Afrique, un vieillard qui meurt c'est unebibliothèque qui brûle ».Pour ceux qui l'on connu voici le programmedes obsèques. Levée de corps de mercredi16 mai 2012, à Ivosep treichvillle. Jeudi 17mai à 10h inhumation dans son village deDiawalla. La cérémonie de 7ème jour auralieu le vendredi 18 mai 2012.Adieu Le Vieux.Ton fils

Mes liens avec Eugène Dié-Kacou et son épouse Marie-Louise (en hommage à Eyrane-David et Andy)

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27Juin

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ier, dans mon communiqué de condoléances, je déclarais ma proximité avec l'une des familles des deux enfants disparus (Eyrane-David et Andy, disparus en Gironde, en France). Bien des personnes ont pu être surprises. En réalité, je suis très proche de Mme Marie-Louise Sylva épouse Dié Kacou que j'appelle affectueusement Maman. Nos relations remontent au temps où j'étais encore étudiant et leader, à ses heures de gloire, de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire. Maman Marie Louise habite Cocody, à proximité de la cité Universitaire de Mermoz et travaillait à la RTI. Tous les habitants de Cocody Mermoz le savent: à l'époque, quand je dirigeais la Fesci, il arrivait bien souvent, qu'en violation des franchises universitaires, les forces de l'ordre en viennent à interdire les meetings d'informations que j'animais en personne. Il s'en suivait inévitablement une course poursuite à travers le quartier. Alors que certains habitants s'empressaient de nous dénoncer et nous livrer à la police, Maman Marie-Louise, au contraire, nous aidait à nous cacher. Un jour, la répression de la police fut particulièrement rude et féroce. Manifestement, instruction ferme avait été donnée de me mettre aux arrêts

Je ne vous le cache pas, j'ai bandé mes jarrets pour courir aussi vite que je pouvais, mais mes poursuivants, visiblement, n'avaient aucune intention de me laisser me faufiler. Dans ma tête, tout calcul bien fait, je savais que je ne pouvais aller plus loin face à des policiers entraînés. Je pris donc la décision de me camoufler au plus vite dans la prochaine concession! Et le sort fit le reste. Je me retrouvai dans la maison de Maman Marie-Louise tout à fait par hasard. Elle me reconnut tout de suite et me fit rentrer dans sa chambre pour m'y cacher. Tandis que je reprenais mon souffle, elle m'apporta à boire et à manger. Je ne me fis pas prier, vous vous en doutez bien.H

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C'est ainsi que j’échappai et regagnai ma clandestinité. Je me souviens aussi de mon tonton Eugène Dié-Kacou qui n'ignorait rien du petit manège mais ne nous dénonçait pas. Justement une petite digression. À l'époque, Eugène Dié-Kacou animait une célèbre émission de télé 5X3. Bien des Ivoiriens s'en souviennent certainement. À un moment de crise aiguë avec le pouvoir, où je fus contraint à la clandestinité, Eugène Dié-Kacou eut la courageuse idée de m'interviewer. Le pari était risqué pour au moins deux raisons :

Mes liens avec Eugène Dié-Kacou et son épouse Marie-Louise (en hommage à Eyrane-David et Andy) …suite

1- Sa hiérarchie pouvait ne pas trouver l'idée bonne de donner la parole à Guillaume Soro, Secrétaire général de la FESCI, sur les antennes de la RTI au moment où l'université bouillonnait.

2- Moi-même, je pouvais trouver cela suspect! N'est-ce pas une ruse ou un piège du pouvoir pour me sortir de ma tanière et me mettre aux arrêts? Devrais-je faire confiance à un journaliste ambitieux qui avait de surcroît une carrière à gérer?

Tantie Marie m'a assuré qu'il n'y avait pas de traquenard et rendez-vous fut pris ! La partie ne fut pas facile pour Eugène Kacou. Eh oui, les règles de la clandestinité sont strictes. Je lui fis faire de multiples détours, en ayant pris le soin de poster certains de mes hommes à des endroits stratégiques pour vérifier qu'il n'était pas suivi, qui sait même à son insu, par des policiers. Rassuré par mes agents de surveillance, je surgis au moment où il s'y attendait le moins. Nous fîmes l'interview. Il s'engagea à la diffuser en intégralité, sans aucune censure. Malheureusement, c'était sans compter avec l'esprit rétro de certains responsables d'alors de la RTI, qui mirent tout en œuvre pour empêcher la diffusion de cette interview, au grand désarroi d'Eugène. Suite à cette affaire, il décida par honneur de mettre un terme à l'émission 5X3. Je veux ici saluer son mérite professionnel et son sens de l'honneur. Cet incident nous a rapprochés. Et depuis lors, nous avons gardé des relations très fortes.

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27Juin

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Mes liens avec Eugène Dié-Kacou et son épouse Marie-Louise (en hommage à Eyrane-David et Andy) … suite et fin

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Une décennie plus tard, je me retrouvai au-devant de la scènepolitique en tant que Premier ministre. En cette qualité, je reçus, jem'en souviens, le Conseil National de la Presse que dirigeaitdésormais Eugène Dié-Kacou. Il entra dans mon bureau et me saluaavec respect de sa voix forte: "Excellence Monsieur le PremierMinistre!" J'en fus fortement gêné. Je lui rétorquai aussitôt: "Non,pas ça doyen! Ne m'appelle pas Excellence! Je suis ton fiston!" Ilrefusa tout net. "Tu es le Premier ministre de Côte d'Ivoire. Même situ es mon fils, tu es le Premier ministre". De toutes les façons, lui etmoi n'avions jamais été d'accord sur la question.

Hier encore, quand je l'ai eu au téléphone pour lui présenter mescondoléances suite au décès tragique de Eyrane et Andy, il m'aencore dit "Excellence M. Le Président de l'Assemblée Nationale"!Sacré Eugène ! Bref, pour en revenir au triste événement, disonsque le jeune Eyrane Sylva qui a été retrouvé mort est justement lepetit-fils de tantie Marie-Louise. Tantie Marie-Louise a eu plusieursenfants dont Kouassi Alain Sylva (qui vient de perdre son fils) etMme Grangeon Tania Sylva dont la fille Kiara est ma filleule. Je suisson témoin de baptême. C'est à l'Eglise Saint Ambroise Ma vigned'Angré que j'ai conduit Kiara pour être baptisée. Voici l'histoire dema relation avec tantie Marie-Louise, Eugène Dié-Kacou et toute lafamille que le deuil frappe si cruellement en ce moment. Qu'ilsvoient là encore le témoignage de mon soutien.

depuis Singapour, 27 juin 2012

Diawala, sur les terres de mon enfance

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Comme promis voici la suite de mon voyage à Diawala.....je parcours lentement les ruelles de Diawala. J'arrête le climatiseur du véhicule et je descends les vitres. Je hume l'air frais et pur qui envahit le véhicule et caresse nos visages agréablement. Je suis tout excité. Je n'en reviens pas: nous ne sommes que deux dans le véhicule et je ne suis pas suivi par une cohorte de gardes du corps! Je suis libre, sans aucune inquiétude pour ma sécurité dans ce village qui m'aime bien. Je me laisse bercer par les souvenirs de mon adolescence, qui m'envahissent. C'est incroyable! Que le cerveau humain est une machine formidable! Comment a-t-il pu stocker et conserver des données vieilles de trente-huit ans de souvenirs? Voyez-vous, je me souviens encore parfaitement de faits remontant à mes deux ans d'âge! Je vais vous raconter une toute petite anecdote qui s'est produite alors que je n'avais que trois ans, c'était en 1975.

20 Mai

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onjour Chers Tous. B

Parler français à l'époque dans nos villages relevait d'une véritable prouesse! Seuls quelques rares fonctionnaires avaient ce privilège. Mon père et ma mère, qui avaient été à l'école, parlaient français à la maison. Le gamin que j'étais, marmonnait quelques mots de cette langue au grand émerveillement des villageois. Évidemment j'en tirais une vraie fierté. Un jour, alors que je jouais avec des enfants du village, vint à passer un élève de CM2 et voisin de notre cour. M'apercevant il me posa la question suivante: « Guillaume, où vas-tu ? » Et moi de répondre aisément: « Je vas-tu à la maison ». Ce qui déclencha l'hilarité de toute la cour. Ma mère se moqua longtemps de moi. Bref, Bamba et moi sommes dans le véhicule et le cap est mis sur la maison que nous habitions en 1985. Il est 19h30 et il fait déjà nuit. J'emprunte une piste envahie par les herbes et nous y voilà. Personne ne m'attend, surtout pas au volant de ma voiture. Alors je rentre dans la cour à pas feutrés. Notre maison est encore là, debout. Justement je vois un homme, sûrement le propriétaire, en lutte avec sa moto. A ma vue, il est d'abord hébété et se met à crier: " C'est Soro Guillaume ! Soro Guillaume est là !" Il m'a donc reconnu! Rapidement, un attroupement se forme autour de nous. Je demande tranquillement une chaise et je lui explique le plus naturellement du monde que je suis revenu sur les pas de mon adolescence. Mon auditoire est subjugué.

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Diawala, sur les terres de mon enfance

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20 MaiPARTAGEPARTAGE

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Ils n'en reviennent pas. Mais ils sont heureux et cela se lit sur leurs visages. Chacun raconte un petit souvenir, qui sur mon père, qui sur ma mère. Nous devisons joyeusement comme au bon vieux temps. Puis vient l'heure pour moi de partir. Je prends congé de mes hôtes, que je laisse encore sous le choc de cette visite surprise. J'en suis heureux. Ça m'a fait du bien de revoir toutes ces personnes, qui ont partagé le quotidien de mon adolescence. J'ai noté qu'ils avaient pris un coup de vieux, sûrement à cause du poids des années mais aussi et surtout, en raison des effets des rudes travaux champêtres auxquels sont soumis nos braves paysans dans la savane aride.

Les travaux champêtres, je m'en souviens. Mon père, une fois installé à Diawala, a tenu à faire un champ. Il nous (mes frères et moi) disait tout le temps que celui qui ne réussirait pas ses études viendrait tenir la daba. Pendant les vacances, mes frères et moi allions aux champs. C'était une obligation. Mon père voulait nous inculquer une éducation stricte. Il nous interdisait les sorties nocturnes. À vrai dire, je n'aimais pas les travaux champêtres. Mais je m'y soumettais volontiers, si cela pouvait me permettre quelques dérogations pour mes virées nocturnes avec mes copains. Tôt le matin, nous nous levions mes frères Kpayerigué, Simon et moi, et prenions à pied le chemin du champs, distant d'une dizaine de kilomètres. Avec nos dabas, nous désherbions ce champ qui s'étendait à perte de vue. À midi, ma mère nous rejoignait avec le repas du jour. Le rude labour nous épuisait. Il me faut être honnête: mes frères Kpayerigué et Simon étaient meilleurs laboureurs que moi. Moi, je rechignais à labourer toute la journée. Alors ma mère me disait que j'avais intérêt à prendre au sérieux mes études si je voulais échapper aux travaux champêtres. Comme j'ai décidé de vous dire toute la vérité et que je sais que mes frères ne manqueront pas de lire ce post, autant aller au bout de la vérité. Je crois que mes frères m'aimaient beaucoup. Ils me savaient réfractaire au labour alors ils me couvraient. Quand nous arrivions aux champs, ils acceptaient de faire le travail tout seuls et moi je me promenais et grimpais aux arbres. Quelquefois, pour les amener à accélérer et à finir le désherbage, je les mettais en compétition. Qui serait le champion ? Qui arriverait le premier ? Et Kpayerigué et Simon rivalisaient d'ardeur au travail. Dès que je savais que ma mère arrivait, je me précipitais pour prendre une daba et je rejoignais mes frères! Eux, ne me dénonçaient pas. C'est dans une telle complicité que nous avons grandi. Aujourd'hui Kpayerigué est à la Douane et Simon est aux USA en train de préparer un PhD à Atlanta.

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20 MaiPARTAGEPARTAGE Diawala, sur les terres de mon enfance

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Guillaume Kigbafori SOROGuillaume Kigbafori SORO

Quand ils liront ce passage, ce sera le témoignage de mon affection pour eux. Refermons la digression. En route pour le quartier Kafongo-Marché. J'y arrive cette fois avec Sanogo Lamine et Bamba Vamadou. Je salue d'abord dans la cour, celle du vieux Sikobeh, le père de mon promotionnaire Youssouf Sikobeh avec qui nous avons écumé les rues de Diawala. Son père et sa mère sont si heureux de me voir ! Visiblement, ils jubilent. Je fais la causette avec eux. Nous évoquons de vieux souvenirs. À l'époque, nous admirions le père de Youssouf qui avait un verger de mangue. Il ne contraignait pas son fils aux travaux champêtres. Youssouf en était exonéré. Il passait toute la journée au village et pour cela mon ami Kiyali et moi l'envions. Direction: notre deuxième lieu d'habitation situé au quartier Kafongo-hôpital. Nous y arrivons. Tout semble calme. Les locataires sont certainement à l'intérieur. J'entre dans la cour. Je trouve de très jeunes enfants ! Ils sautent de joie et de surprise. Je leur explique que j'ai vécu dans cette cour. L'un d'eux court pour aller réveiller son père. Qui arrive aussitôt. Il se souvient de moi et de ma famille. Il est visiblement ébahi. Il bégaie un peu et me fait des bénédictions appuyées. Je ne tarde pas, les remercie et poursuis mon chemin. Je décide d'aller saluer la mère de mon ami Kiyali. Ouattara Kiyali est un ami. Son père et le mien étaient des collègues. Ils travaillaient tous les deux à la CIDT de Diawala, de surcroît il est niarafolo comme moi. C'est dire que nos relations étaient plus que fraternelles. Nos deux familles se fréquentaient assidûment. Kiyali, Youssouf Sikobeh et moi formions une vraie bande de copains. Nous étions tout le temps ensemble. A cette belle époque, nous organisions ensemble des booms pour nous recréer. Et c'étaient toujours des moments de joie intense....( chers facebookers et twittos la suite de cette histoire pour bientôt)

A Propos

é le 08 mai 1972 à Kofiplé (sous-préfecture de Diawala),

Après sa démission de la Primature, il est élu au Perchoir le 12 mars 2012 avec 94.77% des voix. Il devient ainsi le Président de la Deuxième législature de la Deuxième République.

Au cours de sa carrière politique, Guillaume Kigbafori Soro aura échappé à six tentatives d’assassinat. Les deux plus marquantes sont certainement le guet-apens dans lequel il est tombé dans l’enceinte dela Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) le 27 juin 2003 ainsi que l’attentat du 29 juin 2009 contre le Fokker 100 qui le transporte.

A la RTI, sous le prétexte de l’inviter à faire une visite des locaux, la Direction Générale d’alors le fait encercler à l’infirmerie de la maison de la télé par 300 jeunes patriotes armés. Ils s’apprêtaient à incendier le bâtiment avec lui, quand il en est extrait de justesse.A Bouaké, lors de l’atterrissage de l’avion dans lequel il se trouvait, plusieurs roquettes et des balles de mitrailleuses lourdes ont été tirées sur lui. Quatre membres de son équipe décèdent et plusieurs autres sont grièvement blessés.Pour Guillaume Kigbafori Soro, le destin des Hommes n’appartient qu’à Dieu. Et la sagesse consiste à se frayer un chemin vers son destin et d’en accepter les fortunes et les vicissitudes.

Ndans le département de Ferkessédougou, Guillaume Kigbafori Soro est le 06ème président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire. Père de 04 enfants, il est le compagnon de Tagro Sylvie, qui partage sa vie depuis ses années de lutte estudiantine.

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Droits d’ auteur

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