cours 7: introduction à l’hormonologie rythme biologique
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Ronéo 4, UE7, cours n°7 Page 1 sur 14
UE7 : Gynécologie
Pr Nicolas Deroux
Mercredi 16 octobre 2019 de 15h30 à 17h30
Ronéotypeur : Aurélie Feuillet
Ronéoficheur : Léa Debrin
Cours 7: Introduction à l’hormonologie
Rythme biologique
Le professeur a accepté de relire la ronéo. Il a prévenu que l’examen sera composé de 30 qcm (50% de la note) à choix
multiples et à choix simples et de 3 questions rédactionnelles (50% de la note). Il a bien précisé qu’il n’y aura pas de
pièges, il faut bien connaître les cours et maîtriser les bases fondamentales. Pour les questions rédactionnelles il faut
répondre avec des phrases synthétiques, mettre des tirets et des mots clefs, ce qui l’intéresse c’est que nous ayons
compris les cours et non pas que nous récitions des paragraphes par cœur. Le professeur proposera dans les prochains
cours des qcm types examens.
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I- Classification biochimique
‒ Définition d’une hormone
II- Synthèse, métabolisme
1. Synthèse d'une hormone peptidique (ex : GnRH)
2. Diversité des hormones peptidiques
3. Hormones stéroïdes
4. Rythme biologique
5. Transport des hormones dans le sang
III- Mécanisme d’action
1. Mécanisme d’action des hormones stéroïdes
2. Récepteurs hormonaux membranaires
IV- Rétrocontrôle
‒ Homéostasie endocrinienne
V- Exploration hormonale
1. Dosage
2. Méthodes
VI- Pathologie
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I- Classification biochimique (source de qcms ++++) - Notions de base d’hormonologie
Définition :
L’endocrinologie : c’est la médecine des anomalies de la synthèse et de l’action des hormones. Hormone : molécule qui va agir par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques (c’est-à-dire qui a une action
spécifique à distance de sa synthèse).
Les hormones suivent une triade historique. C’est le système endocrinien.
Sécrétion à partir d’une glande endocrine
Transport par voie sanguine
Action à distance
(Quelques exceptions à ce système ! Aujourd’hui on sait qu’il y a des hormones qui sont synthétisées en dehors d’une
glande endocrine par ex : dans les tissus adipeux. Il y a des hormones qui n’ont pas besoin d’être transportées par voie
sanguine pour agir et il y a des hormones qui agissent localement soit par un mécanisme paracrine soit par un mécanisme
autocrine.)
POINT CAPITAL (règles) : Quelques notions de base (définition ‘intuitive’ à connaitre)
‒ Une hormone agit par l’intermédiaire d’un récepteur. Ce récepteur peut être membranaire ou intracellulaire.
‒ Les récepteurs des hormones sont liés à des partenaires protéiques capables d’activer des voies de transduction.
(Donc l’hormone est un signal extracellulaire qui va permettre un signal intracellulaire. Le récepteur est simplement le
traducteur de ce signal).
‒ Une substance qui mime l’action d’une hormone est un agoniste.
‒ Une substance qui prévient l’activation d’un récepteur par une hormone est un antagoniste.
(On en parlera peu cette année mais c’est la base de beaucoup de traitement en hormonologie -> bloquer l’action de
l’hormone ou bloquer sa synthèse.)
II- Synthèse, métabolisme
Quelles sont les sources des hormones ?
Ce sont les glandes endocrines : hypophyse, thyroïde, surrénales, pancréas (contient une part endocrine qui synthétise
l’insuline et le glucagon, et une part exocrine qui synthétise des sucs qui vont permettre la digestion)
=> ATTENTION : Il existe des cellules endocrines au sein de tissus non endocriniens.
Par exemple dans l’estomac, des cellules synthétisent la grheline (hormone qui a une action sur l’hypothalamus. Elle
participe au contrôle de la synthèse de l’hormone de croissance et au contrôle de la prise alimentaire.)
Les adipocytes synthétisent une hormone qui participe au contrôle de la prise alimentaire, la leptine.
(Donc on ne peut pas associer hormone à glandes endocrines uniquement. Une hormone peut être synthétisée par
d’autres cellules que par des cellules présentes au sein d’une glande endocrine.)
⚠ La nature biochimique d’une hormone
va déterminer son mode de synthèse !
On définit 3 grands groupes d’hormones (on cite les hormones les plus importantes
dans l’endocrinologie de base) :
Stéroïdes
Polypeptides
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‒ Les hormones peptidiques et polypeptides. Produites à partir d’un gène qui synthétisent une protéine selon des
mécanismes particuliers.
‒ Les stéroïdes : plusieurs sortes dont celles dérivées directement du cholestérol. Leur mode d’action est différent des
hormones polypeptidiques. (C’est fondamental de comprendre qu’une hormone stéroïde n’est pas une hormone
peptidique.)
‒ Et puis il y a des dérivés d’acides aminés.
Le professeur précise qu’au cours de notre cursus, nous entendrons parler d’autres hormones : les neuropeptides
1) SYNTHÈSE D'UNE HORMONE PEPTIDIQUE
On prend l’exemple d’une hormone peptidique (rappel).
On va avoir la synthèse d’un ARN messager.
Celui-ci pénètre dans le RE par l’intermédiaire
d’un signal peptide qui se fixe sur un récepteur
(situé au niveau du RE) et permet la translocation
de sa chaine en cours de synthèse dans le RE.
On trouve des ribosomes situés à la surface du
RER (rugueux) qui permettent la synthèse de la
protéine. Et dans le RE vont commencer les
modifications post-trad notamment les
glycolysations et la formation des ponts
disulfures. (qui ont une importance sur la
structure et donc la fonction de l’hormone.)
Le peptide sort ensuite du RE par l’intermédiaire des vésicules, qui fusionnent avec l’appareil de Golgi réparti en
trois groupes : cis, médian et trans. Dans le Golgi va continuer la glycolysation et pour un certain nombre de protéines
il va y avoir une modification de type protéolyse donc coupure de la chaine protéique en cours de synthèse. Elle est
indispensable pour un certain nombre de peptides afin qu’ils soient actifs. La prohormone va devenir active grâce à
la protéolyse.
Après maturation et protéolyse, les hormones peptidiques sont relarguées par fusion de vésicules de sécrétion avec
la membrane plasmique.
Il y a libération du peptide actif dans la circulation : il agit par l’intermédiaire d’un récepteur. (cf temps sur le schéma)
Il y a des granules de sécrétion qui pour certaines d’entre elles seront stockées. La réponse hormonale pourra être
extrêmement rapide simplement par libération du contenu des vésicules de stockage. Ce mécanisme permet un
contrôle de l’homéostasie hormonale extrêmement fin.
EX DE GNRH : pGlu-His-Trp-Ser-Tyr-Gly-Leu-Arg-Pro-Gly-NH2
On prend l’exemple de la GnRH qui contrôle la synthèse de la LH et FSH. C’est un décapeptide (10AA)
hypothalamique (exprimé aussi dans l’utérus, les ovaires et le placenta). Son gène est localisé sur le chromosome 8
en position 8p11.2. Il comprend quatre exons et trois introns. Le gène de la GnRH code pour une pré-prohormone de
92 acides aminés dont un grand peptide GAP (GnRH associated peptide).
Ici le Glu est modifié en N-term et la Gly a une extrémité NH2 terminale (au lieu de COOH). On peut conclure que ce
peptide n’est pas le fruit d’une synthèse peptidique comme on en connait. En effet ce décapeptide est la conséquence de
la traduction d’un ARNm qui code pour un plus gros peptide.
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Voilà comment se passe sa synthèse :
1- On a un signal peptide de 20-22AA
qui va être clivé après pénétration de
la chaine en cours de synthèse dans
le RE.
2- Il y ensuite protéolyse dans le Golgi
par les Proconvertases (qui
coupent au niveau des couplets
dibasiques) et libère un peptide Gly-
Lys-Arg et le peptide GAP.
3- Puis intervient une
carboxypeptidase (E) qui peut
grignoter le peptide à partir de
l’extrémité C-term (présente sur
l’Arg ici). Elle s’arrête en
reconnaissant la Gly.
4- Enfin la Peptidylglycine alpha-amidating oxygenase transforme l’extrémité du GnRH en une fonction amine (qui
vient de la Gly). C’est une enzyme fondamentale pour obtenir un peptide de type NH2 fonction amine en C-term.
Cela survient dans les vésicules de sécrétion. On obtient un GnRH à fonction amine actif. Tout cela va ensuite être
relargué.
=> Ainsi une hormone peptidique provient d’un gène. Il peut donner deux peptides, comme ici avec la GnRH et le
GAP (qui n’a pas d’action physiologie connue à ce jour si ce n’est qu’il aide à la maturation).
(La majorité des neuropeptides ont une fonction amide en c-term. Ceci est dû au fait que la Gly donne sa fonction amide
à l’acide aminé situé juste à côté de sa partie N-term.)
2) DIVERSITÉ
Il existe des gènes qui codent pour plusieurs hormones d’après les mécanismes suivant :
Maturation d’une pro hormone en plusieurs peptides. On a l’exemple de la POMC pro-opiomelanocortine. On
va retrouver dans la POMC des peptides de type opioïde, des peptides qui ont une action mélanocyte et sur la
surrénale (d’où son nom).
Epissage alternatif (ex le plus connu : CGRT qui en fonction de la présence d’exons alternatifs donnera des
hormones différentes).
Promoteurs alternatifs (normalement en 5’, il peut parfois être situé dans un intron -> la séquence de la protéine
sera différente en fonction de cette localisation).
Glycosylations différentes en fonction de l’origine cellulaire de la synthèse des hormones. Ce qui peut entrainer
des activités variables.
Polymorphisme génétique (d’un individu à un autre, peut entrainer une activité différente tout en étant normale).
3) LES HORMONES STÉROÏDES
On définit (sur des bases biochimiques/structure) 5 classes d’hormones stéroïdes. Elles correspondent à des structures
différentes dérivées du cholestérol.
1. Glucocorticoïdes ►Cortisol (glucides,...)
2. Minéralocorticoïdes ►Aldostérone
3. Oestrogènes ►Oestradiol
4. Androgènes ► Testostérone
5. Progestatifs ►Progestérone (grossesse)
Certaines sont les précurseuses des autres : Androgènes (majoritairement la testostérone) -> oestrogènes
Progestérone -> précurseur de l’ensemble
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À propos des glucocorticoides et des minéralocortioides : L’aldostérone est différente du cortisol
C’est important car :
1- il y a une spécificité d’action sur leurs récepteurs respectifs
2- puisque les récepteurs ont une homologie de structure il peut y avoir des réactions croisées dans certaines situations
(La pharmacologie fait que c’est parfois difficile de définir un antagoniste sur l’un de ces récepteurs sans modifier
l’action d’un autre récepteur. Cela crée de la diversité mais aussi de la complexité notamment lors de l’hypersécrétion
de l’une de ces hormones).
On a aussi des hormones stéroïdes synthétisées
au niveau de la surrénale et au niveau des
gonades. Les voies de synthèse ne sont pas les
mêmes, ça dépend donc de l’équipement
enzymatique (le cortisol est produit dans les
surrénales uniquement car l’enzyme nécessaire
est absente dans les gonades).
Il faut donc connaître les enzymes qui
permettent la synthèse des hormones stéroïdes !
(les formules des hormones ne sont pas à
apprendre)
4) RYTHME BIOLOGIQUE
Le propre de l’hormonologie c’est d’être en permanence avec une forme d’homéostasie. En permanence le système
s’adapte aux besoins, la quantité d’hormones augmente ou diminue en fonction des besoins. Il faut donc une
régulation extrêmement précise.
La première régulation connue est due aux rythmes biologiques !
Quelques points :
Les concentrations plasmatiques des hormones peuvent varier sur plusieurs semaines. (ex des hormones sexuelles
sur quatre semaines chez les femmes)
Les variations sont parfois observées au cours de la journée: rythme circadien. (ex : mélatonine, cortisol ++)
‒ Cette variation est fortement conservée entre les espèces. Il y a une perte du rythme circadien chez les gens qui sont
en décalage horaire permanent.
‒ Les variations peuvent être de quelques heures ou quelques dizaines de minutes : rythme ultradien. (ex : pic de
GnRH toutes les 90min chez la femme, si on perd ce rythme, le système est désensibilisé. Si on veut faire une
castration chimique chez quelqu’un, cancer hormonaux dépendants ou puberté précoce, des injections de GnRH
sont utilisées en thérapeutique.)
Il existe des pathologies associées à une perte du rythme de la synthèse hormonale.
NB : Le rythme le plus connu est celui dû au cycle ovarien : sécrétion de LH et FSH (pic à J14 dans le cycle
responsable de l’ovulation.)
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RYTHME CIRCADIEN
4h du mat : température corporelle la plus basse
7h : la mélatonine arrête d’être sécrétée
Début de matinée : mouvements du tube digestif
10h : heure à laquelle nous sommes le plus réceptifs
14h : heure à laquelle nous sommes le mieux
coordonnés.
Tout cela est relativement bien coordonné et
reproduit d’une journée à l’autre. À chaque heure de
la journée il y a des traits physiologiques
prédominants.
Le rythme circadien est présent dans toutes les cellules globalement et rythme la journée. Il est contrôlé par un réseau
de neurones hypothalamiques situés dans le noyau suprachiasmatique participant à la régulation de la synthèse de la
mélatonine (hormone qui synchronise le rythme circadien).
⚠ Il y a une autre façon de synchroniser le rythme circadien, c’est l’alternance nuit/jour.
Ex : si vous mettez quelqu’un dans une grotte, sans contact avec l’extérieur, sans connaitre l’heure et que vous l’y laissez
vivre. Au bout de trois semaines il sentira le sommeil en décalage avec les gens qui vivent à la lumière (notion de temps).
Il va suivre son rythme naturel alors qu’un individu à la lumière du jour va être synchronisé par l’alternance nuit jour,
ses repas et ses activités. Tout cela est dû au fait que le rythme circadien naturel est légèrement plus grand que
24H.
Ce mécanisme dépend de gènes de l’horloge. C’est un réseau de gènes qui s’auto-régulent de façon à synchroniser leur
expression sur 24h. Ce rythme va rythmer l’expression d’un certains nombres d’autres gènes au sein de la cellule et
donc va participer à cette notion de cycle circadien.
MÉLATONINE
⚠ L’un des synchronisateurs majeurs du cycle circadien est la mélatonine qui a son propre rythme circadien. Elle est
synthétisée à partir de l’épiphyse ou glande pinéale (cerveau). Puis la mélatonine ira dans le sang circulant et aura une
action sur le sommeil (elle aide le sommeil, sa qualité et l'endormissement). Cette synthèse dépend d’un système
neuronal qui lui-même dépend de l’exposition à la lumière.
On a ainsi : Lumière > rétine > réseau neuronal > relai noyau suprachiasmatique (hypothalamus) > système neuronal >
moelle épinière > glande pinéale > synthèse de mélatonine.
Il y a certaines maladies qui y sont associées (enfants ++) : le pic de mélatonine apparait vers midi, l’enfant s’endort
donc vers 18-19h (car le sommeil ne dépend pas que de la mélatonine) et se réveille vers 4h après un sommeil médiocre.
Cette anomalie de synthèse de la mélatonine peut être due à une mutation au niveau du gène de l’horloge qui contrôle
moins bien les autres gènes de l’horloge -> Il y a un syndrome d’avance de phase.
C’est pourquoi la notion du rythme circadien est fondamentale ! On fait maintenant de la chronothérapie =
administration de médicaments à certaines heures de la journée auraient un effet favorable par rapport à d’autres heures.
EX du cortisol
Le professeur insiste : On ne peut pas interpréter un cortisol plasmatique sans connaitre l’heure du prélèvement. Au
laboratoire les valeurs que l’on donne sont les valeurs à 8 heures du matin.
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Si à 00h l’individu a des valeurs proches de celles d’ordinaires à 8h du matin, il y a surement une augmentation de la
synthèse de l’hormone expliquant la pathologie.
=> Le rythme circadien du cortisol est fondamental pour la physiologie et également en pathologie clinique pour
le diagnostique.
PROLACTINE (cf diapo 22)
Le professeur donne d’autres exemples de rythme : La prolactine est synthétisée de manière pulsatile. Il y a des pics
variables en fonction de l’heure et plutôt hétérogènes.
Par contre si on regarde globalement la tendance, il y a augmentation de la prolactine pendant la nuit donc il y a un cycle
circadien de cette hormone (prélevée en début de matinée).
GNRH
Que faudrait-il rajouter sur le diagramme ?
La GnRH car elle est responsable des pics de
LH et FSH.
Si on prélève des hommes et des femmes
toutes les 10 min pendant 6h, on va observer
des pics de LH qui reflètent les pics pulsatils
de GnRH. (si disparition de ces pics ->
infertilité).
C’est moins vrai pour la FSH.
EVOLUTION DU SYSTEME HORMONAL
L’interprétation d’un bilan hormonal n’est pas le même chez un enfant que chez un adulte. Le système hormonal
évolue au cours du temps. Il n’y a PAS DE LH ET FSH CHEZ UN ENFANT AVANT LA PUBERTÉ. Le système est
bloqué (s’il ne l’était pas l’enfant aurait une fonction de reproduction) tandis que les autres systèmes sont actifs.
Au moment de la puberté il y a une augmentation de l’activité de l’axe gonadotrope (synthèse LH, FSH) et la fonction
de reproduction devient mature.
Ceci est une autre complexité, dans un système hormonal on tient compte de du sexe et de l’âge d’un individu.
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5) TRANSPORTS DES HORMONES DANS LE SANG
POINT TRÈS IMPORTANT Les hormones plasmatiques peuvent être libres ou bien liées par des liaisons de faible
énergie à des protéines de transport. Certaines hormones sont hydrophobes donc peu solubles dans l’eau. En se liant à
des protéines de transports elles peuvent ainsi être transportées vers les tissus cibles. Ces protéines de transports
peuvent empêcher la dégradation par des enzymes protéolytiques qui seraient dans le sérum.
Il faut donc toujours garder à l’esprit que certaines hormones ont besoin de protéines de transport pour aller vers une
cible. Par exemple :
‒ La TBG (tyroxine binding globulin),
transporte la T3 et la T4 et donc les hormones
thyroïdiennes. ‒ Les IGS binding protein vont transporter des
protéines qui sont les IGF1 et les IGF2,
protéines importantes pour la croissance et
pour le métabolisme.
‒ CRH binding protein permet le transport du
CRF.
‒ Corticosthryroïde binding protein permet le
transport des glucocorticoïdes.
‒ La SBP permet le transport de la testostérone
et de l’œstradiol.
Au niveau des bilans que l’on peut réaliser, on s’intéressera plus à la TBG car on peut doser la T3 libre (hormone qui
n‘est pas fixée sur la TBG) ou totale (toute l’hormone thyroïdienne T3 dans le sang).
III- Métabolisme d’action
Par définition, une hormone est active et agit sur un récepteur. Cette forme active peut être atténuée, comme l’oestrone
qui est synthétisée à partir de l’oestradiol ou la cortisone synthétisée à partir du cortisol. C’est-à-dire que par une
modification biochimique du cortisol, on obtient du cortisone qui a une affinité moindre pour son récepteur et une
activité moins importante.
A l'inverse, à partir de la testostérone, on peut synthétiser de la dihydrotestostérone. Celle-ci à une meilleure affinité
pour le récepteur des androgènes que la testostérone, il existe d’ailleurs des pathologies qui se caractérisent par une
impossibilité de cette transformation et ainsi une anomalie de la différenciation sexuelle de l’enfant.
D’un autre côté l’hormone peut être transformée en une forme inactive avec :
‒ La protéolyse des hormones peptidiques .Chaque hormone aura une demi-vie, déterminée par sa capacité à être
protéolysée. Par exemple lorsqu’il y a un pic de GnRH dans le sang il y aura également un pic de LH (toutes les
90inutes chez la femme), puis 15min plus tard ce pic aura fortement diminué car elle aura été éliminée par le rein
ou dégradée par des enzymes protéolytiques. C’est ce qui détermine la demi-vie de l’hormone. Au contraire, le
pic de FSH après le pic de GnRH décroît plus lentement car sa demi-vie est plus longue par rapport à la LH.
‒ Il y a également des oxydo-réductases et des hydroxylases qui vont modifier des hormones stéroïdes et qui vont
empêcher l’action sur les récepteurs.
‒ Les désiodases, désiodinases et les décarboxylases vont agir sur les hormones thyroïdiennes, qui, en enlevant une
molécule d’iode, vont bloquer l’action de ces hormones.
Les hormones sont généralement éliminées par voie rénale ou par voie hépatique. Il y aura une transformation pour
les hormones stéroïdiennes et thyroïdiennes contrairement à la LH et la FSH qui peuvent être éliminées directement.
Si on dose la FSH et la LH dans les urines, un bon reflet de la quantité de LH et de FSH synthétisée sera obtenu.
⚠ Attention: les protéines peptidiques n’ont pas besoin de protéines de transport car elles sont hydrosolubles.
Les hormones de la même classe biochimique ont de mécanismes d’action similaires. Une hormone stéroïde va agir
via l’intermédiaire d’un récepteur qui sera nucléaire ou intra-cytoplasmique. Les hormones peptidiques ne peuvent
pas pénétrer dans la cellule sauf par l’intermédiaire d’un récepteur qui est situé à la membrane. (Cependant, une
hormone stéroïde peut également agir via l’action d’un récepteur membranaire).
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La cellule cible possède le récepteur de l’hormone sinon il n’y a pas d’action possible. Les hormones se fixent sur des
récepteurs avec de très fortes affinités ce qui permet la spécificité d’action. Les récepteurs hormonaux sont facilement
saturables (sauf certains), c'est-à-dire qu’il va y avoir un effet maximum pour ces récepteurs.
De plus, le signal hormonal peut aussi subir une désensibilisation (comme avec la GnRH, on administre un traitement
continu de GnRH, le récepteur est alors désensibilisé, le système est bloqué, c’est une castration chimique).
1) MÉCANISME D'ACTION DES HORMONES STÉROÏDES
Au niveau nucléaire, on étudiera les hormones stéroïdiennes et thyroïdiennes (et également la vitamine D). Ces
hormones sont liées à des protéines de transports et s‘en détachent pour pénétrer dans la cellule soit par l’intermédiaire
d’un canal soit à travers la membrane car elles ont des propriétés hydrophobes.
‒ Les récepteurs des hormones thyroïdiennes sont soit des récepteurs nucléaires. Ainsi, pour certaines d‘entre elles,
le récepteur est déjà dans le noyau et fixé sur des éléments de réponse.
‒ Alors que pour les hormones stéroïdes, le récepteur se trouve dans le cytoplasme. Puis, sous l’effet de l’hormone,
il se dimérise, pénètre dans le noyau et rejoint des éléments de réponse. En d’autres termes, un récepteur nucléaire
d’une hormone stéroïde est un facteur de transcription hormono-induit. Le but de ce récepteur est d’aller
contrôler l’expression des gènes soit positivement soit négativement.
En résumé pour les récepteurs des hormones stéroïdes on a :
1) Récepteur dans le cytoplasme
2) Fixation hormone
3) Dimérisation
4) Navette vers le noyau
5) Fixation sur les éléments de réponse de l’ADN
6) Stimulation ou inhibition de la transcription
2) RECEPTEURS HORMONAUX MEMBRANAIRES
Les récepteurs membranaires visent les hormones hydrophiles qui ne peuvent pas passer la membrane comme les
cathécolamines, les polypeptides. Ce sont des récepteurs couplés aux protéines G ou n’ayant qu’un seul domaine
transmembranaire (tyrosine kinase).Le récepteur traduit un signal extracellulaire en un signal intracellulaire. Il est
activé et entraîne la synthèse d’un second messager intracellulaire. Il agit à son tour sur un certain nombre de
métabolites dans la cellule ou permet l’activation d’un certain nombre de kinases et d‘enzymes. Ces kinases
phosphorylent les protéines cibles qui sont des facteurs de transcription (elles sont activées ou inhibées). Elles pénètrent
ensuite dans le noyau et vont contrôler l’expression des gènes.
Il existe plusieurs classes de transporteurs membranaires, avec des seconds messagers différents :
AMP cyclique ou GMP cyclique ou directement via le calcium.
Action et activation d’un récepteur qui possède l’activité tyrosine kinase ou d’un récepteur qui active une protéine
qui a une activité tyrosine kinase.
‒ Un contrôle des activités kinases existe au sein de la cellule, ainsi qu’une chaîne de phosphorylation pour aller
contrôler l’expression des gènes ou d’autres fonctions intracellulaires.
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Quant aux protéines G, elles sont trimériques, avec
trois sous unités (alpha, bêta et gamma) reliées à la
membrane par l’intermédiaire d’un lipide. Cette
protéine G est située sous la membrane au niveau du
récepteur qui lui est couplé. Le trimère contient une
sous unité alpha portant un GDP à l'état inactif. Après
stimulation du récepteur, il y a échange d'une molécule
de GTP à la place d'un GDP, dissociation du trimère.
La sous unité alpha va pouvoir activer des effecteurs.
Le GTP est alors hydrolysé par la RGS (regulatine G
protéine singnaline) en GDP et retour à l'état inactif
sous la forme trimérique. L'activité GTPasique est
portée par la sous unité alpha.
Autre exemple :
Le récepteur de l’hormone de croissance est composé de deux protéines (dimère), il y a un domaine extracellulaire,
un domaine membranaire et un domaine intracellulaire. L’hormone se fixe entre les deux dimères qui induisent un
mécanisme de phosphorylation croisée. Les tyrosines situées dans le domaine intracellulaire se phosphorylent
mutuellement, cela permet l’interaction de protéines intracellulaires et favoriser leur activité tyrosine kinase. S’ensuit
une chaîne de phosphorylation intracellulaire permettant d’arriver à l’effet biologique souhaité.
IV- Rétrocontrôle
Le plus important en hormonologie reste l’homéostasie endocrinienne, c'est-à-dire que la synthèse des hormones soit
en accord avec les besoins. Cette notion d'homéostasie a été introduite par Claude Bernard, en 1865, disant que tous les
mécanismes vitaux, peu importe leurs variations, n’ont toujours qu’un seul but : celui de maintenir l’unité des conditions
de la vie dans le milieu intérieur. Cela est applicable à l’endocrinologie.
L’homéostasie (stase= position, homeos =semblable) est l’adaptation du milieu intérieur en fonction de
l’environnement pour éviter les variations néfastes à l’organisme. Par exemple si l'organisme a besoin d’hormones
thyroïdiennes, il va s’adapter pour en produire en quantité suffisante sans être démesurée, dans le but d'éviter les
désaccords avec les besoins physiologiques.
L’homéostasie endocrinienne est donc l’équilibre entre la synthèse, l’activité et le métabolisme des hormones (avec la
demi-vie et la dégradation des hormones vus précédemment).
Cette notion introduit la pathologie endocrinienne. En effet, c’est un dysfonctionnement de cette homéostasie
(augmentation ou diminution de la synthèse) qui crée la pathologie. L’homéostasie est régulée par un rétrocontrôle des
axes endocriniens par le produit final. Ces axes endocriniens sont toujours sur la même base : hypothalamus puis
hypophyse puis glande endocrine.
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Ainsi :
1) L’hypothalamus parle à l’hypophyse par
l’intermédiaire d’un peptide hypothalamique
= contrôle positif
2) L’hypophyse contrôle la synthèse hormonale
de la glande endocrine par l’intermédiaire
d’hormones hypophysaires = contrôle
positif.
3) L’hormone, produit terminal de l’axe, va
contrôler la première ou deuxième étape,
c’est-à-dire la synthèse du peptide
hypothalamique ou la synthèse de l’hormone
hypophysaire = rétrocontrôle négatif.
Tous ces axes permettent la synthèse d’hormones spécifiques. Par exemple :
‒ L’axe dépendant de l’ACTH au niveau des surrénales permet la synthèse du cortisol, c’est l’axe corticotrope.
‒ L’axe qui permet la synthèse de la LH et de la FSH qui contrôle les hormones sexuelles (testostérone, œstrogènes)
est l’axe gonadotrope.
‒ (pour la prolactine, c’est l’axe lactotrope).
On définit ainsi un axe pour chacune des hormones périphériques. Il est intéressant de connaître la physiologie du
contrôle de cet axe pour pouvoir comprendre la pathologie. ATTENTION, on ne dose pas les hormones
hypothalamiques mais les hormones hypophysaires et périphériques.
V- Exploration hormonale
Pour explorer les hormones, on réalise des prélèvements sanguins ou urinaires. La concentration plasmatique d’une
hormone est le reflet de sa sécrétion et de sa dégradation.
La demi-vie d’une hormone est le temps qu’il faut pour diminuer la moitié de sa concentration (elle est environ de 30
minutes pour la LH et de 1h30 pour la FSH).
Les concentrations physiologiques sont responsables des effets physiologiques, c’est fondamental. Si on augmente la
concentration d’une hormone, on augmente alors son effet = état d’hypersécrétion hormonale. Les variations
physiologiques des concentrations hormonales modifient la réponse des effecteurs. La concentration de l’hormone
augmente, tout comme son effet au niveau du récepteur, ce qui permet de répondre au besoin (en situation de stress, on
a besoin d’augmenter le cortisol pour gérer ce stress = augmentation du cortisol au niveau des surrénales et le système
va s’adapter). Ainsi en cas de déficit métabolique, on augmente les concentrations d’un certain nombre
d‘hormones pour contrecarrer ce déficit (en hyperglycémie on augmente la synthèse des hormones
hypoglycémiantes).
Attention, on reste toujours dans des conditions physiologiques et non pas en dehors des normes comme en
pathologie.
Parfois les hormones agissent par l’intermédiaire d’un priming : augmentation du nombre de récepteurs dans les cellules
cibles et augmentation de la réponse cellulaire. C'est-à-dire qu'il y a une première stimulation où on obtient un effet A
puis on stimule une deuxième fois avec la même concentration, on obtient un effet 2A ou 3A. Les récepteurs peuvent être désensibilisés et l’action de l’hormone ne sera plus possible. On a à l'inverse du priming,
la diminution du nombre de récepteurs et de la réponse cellulaire. (La sécrétion pulsatile permet de prévenir la
désensibilisation).
1) DOSAGE
Lorsqu’on dose les hormones, on va avoir deux buts : ‒ on veut évaluer le niveau sécrétoire du tissu endocrine qui nous intéresse:
‒ on veut évaluer l’activité de l’hormone au niveau du tissu cible.
On utilise deux approches : ‒ une exploration statique, à un instant T,
Hypothalamus
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‒ une exploration dynamique, qui consiste à étudier la dynamique du rétrocontrôle et la capacité d’une glande
endocrine à répondre à la stimulation. (ou au freinage par le retro contrôle négatif)
L’exploration statique est très banale tandis que l’exploration dynamique est réalisée par des spécialistes.
On dose dans les urines, le sang et très rarement le LCR et liquide de kyste.
2) LES MÉTHODES
Le dosage biologique permet d’étudier l’activité biologique de l’hormone (il manque de sensibilité et reste rare).
Le professeur a expliqué qu’on pouvait en biologie clinique mettre en évidence l’action d’anticorps dirigés contre le
récepteur de la TSH dans la maladie de Basdow (maladie d’hyperthyroïdie chez la femme).
‒ Sinon, on peut aussi quantifier l'antigène plasmatique ou sérique : c'est une technique de radio immuno. Le plus
souvent, on dose l’antigène plasmatique ou sérique, cad doser la concentration d’hormone présente par ml/plasma.
On peut utiliser des anticorps dirigés contre deux épitopes différents et ainsi augmenter la sensibilité et la spécificité.
De cette façon, on obtient une information sur la valeur quantitative de l’hormone dans le sang qui permet de faire
le diagnostic de maladies endocriniennes et de suivre par la suite le traitement.
Deux méthodes :
‒ PAR COMPETITION. La méthode utilisée consiste à diriger un anticorps (polyclonal ou monoclonal) contre un
antigène marqué. L’utilisation d’un seul anticorps est très sensible mais manque de spécificité.
L’anticorps se présente sur une plaque en plastique
(pour s'y fixer). L’antigène marqué (dont la
concentration est donnée) est reconnu par cet
anticorps et rentre en compétition avec l’antigène à
doser (déjà présent dans la solution).
Plus il y a de l’antigène non marqué (froid), plus le
signal diminue (les ag marqués ne se fixeront plus).
On pourra alors déterminer la concentration de
l’hormone froide en fonction de l’hormone chaude
dont on connaît déjà la concentration.
Il faut réaliser une courbe standard avec des quantités
connues d'Ag froid rajoutés à une quantité connue
d'Ag marqué. On obtient alors une courbe
correspondant à une compétition.
(Anti-gènes en excès)
‒ La deuxième méthode est une méthode en «sandwich», où un anticorps sur deux est marqué. Plus l’anticorps se fixe
sur l’antigène (et donc plus il y a d'hormones) et plus le signal augmente. Ici, la spécificité est grande. En effet, la
probabilité que cet antigène soit reconnu par deux anticorps différents est très faible comparé à l’autre méthode ou
certains antigènes peuvent être reconnu par l’anticorps alors que ce n‘est pas celui qui nous intéresse. (et donc entrer
en compétition avec l'Ag cible)
(Anti-corps en excès)
VI- Pathologie
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La maladie endocrinienne est un témoin du défaut de régulation de la synthèse hormonale (soit trop soit pas assez).
Lorsqu’il y a un excès de synthèse, cela cause une hyperactivation. Si cette hormone est responsable de contrôler le
métabolisme, on parle d’un état d’hypermétabolisme.
Par exemple :
‒ En cas d’hyperthyroïdie, on augmente le catabolisme de l'hormone thyroïdienne et son action physiologique sur les
tissus cibles.
‒ Hormone de croissance : si sa synthèse augmente de manière anormale et que sa concentration est trop élevée, tous
ses tissus cibles augmentent en taille. On peut ainsi avoir une acromégalie due à une tumeur au niveau de l’hypophyse.
Lorsqu’il y a un défaut de synthèse, cela cause une hypoactivation et donc une situation d’hypométabolisme.
La personne sera asthénique, tous les signes cliniques seront représentatifs d’un métabolisme au repos.
Par exemple, un enfant avec un déficit en hormone de croissance ne va pas grandir. Après la naissance, il a une taille
normale puis très rapidement sa croissance est ralentie par rapport aux autres enfants. C’est un défaut de synthèse
d’hormone de croissance.
Les défauts de synthèse des hormones sont dus à :
‒ une anomalie de développement des glandes endocrines
‒ une anomalie de synthèse de l’hormone
‒ une atrophie de la glande
‒ une cause iatrogène
‒ une maladie rare avec pertes de fonctions de la synthèse des hormones ou perte de l’action des hormones au niveau
des récepteurs.
‒ une mutation perte de fonction
‒ une anomalie enzymatique
A l'inverse les excès sont dus à une hyperactivation, une mutation gain de fonction ou à la croissance anormale de la
glande endocrine.