La guerre au 20La guerre au 20ee siècle siècleLa guerre froide (1947-1989)Un crise, CubaUn conflit, la guerre du Vietnam
Cuba: paix impossible, guerre Cuba: paix impossible, guerre improbable en Amérique latineimprobable en Amérique latine
Fidel Castro, extrait du discours prononcé au Central Park de New York, 24 Avril 1959.Notre Révolution pratique le principe démocratique, mais une démocratie humaniste. Humanisme signifie que, pour satisfaire les besoins matériels de l’homme, il ne faut pas sacrifier les désirs les plus chers de l’homme que sont ses libertés (applaudissements). Et que les libertés les plus essentielles de l’homme ne signifient rien si les besoins matériels de l’homme ne sont pas satisfaits aussi.Humanisme signifie justice sociale avec liberté et droits de l’homme. Humanisme signifie ce que l’on entend par démocratie mais non pas une démocratie théorique mais une démocratie réelle, droits de l’homme avec satisfaction des besoins de l’homme ; parce que, sur la faim et la misère, on pourra bâtir une oligarchie mais jamais une véritable démocratie (applaudissements) ; sur la faim et la misère, on pourra bâtir une tyrannie mais jamais une véritable démocratie. Nous sommes démocrates au plein sens du terme mais des démocrates véritables, des démocrates qui défendent le droit de l’homme au travail (applaudissements), des démocrates qui demandent le droit de l’homme au pain (applaudissements), des démocrates sincères parce que la démocratie qui parle seulement de droits théoriques et oublie les besoins de l’homme n’est pas une démocratie sincère, n’est pas une démocratie véritable. Ni pain sans liberté ni liberté sans pain (applaudissements), ni dictatures d’hommes ni dictatures de classes ni dictatures de groupes ni dictatures de castes ni dictatures de classes ni oligarchies de classes. Gouvernement du peuple sans dictature ni oligarchie. Liberté avec pain, pain sans terreur (applaudissements), c’est l’humanisme.
Discours du tout récent chef d’Etat Cubain à cette date, d’abord destiné aux Cubains vivant aux Etats Unis pour expliquer les buts de la « révolution
castriste » Volonté de lutter contre les inégalités et la misère
à Cuba, en particulier contre le très inégal
régime de propriété de la terre en redistribuant
celle-ci. En ce sens attaque contre des intérêts américains
(entreprises étant de très importants propriétaires
fonciers)Mais discours de Castro n’étant pas marxiste,
refus ici de l’idée de lutte des classes. Révolution castriste s’inscrivant au départ dans la continuité
des révolutions d’Amérique latine depuis
la révolution mexicaine de 1910
Régime castriste cubain déclenchant cependant une certaine hostilité des Etats Unis matérialisée en 1961 avec le débarquement raté
d’anticastristes à Cuba dans la « baie des
cochons ». Cette hostilité à l’origine du rapprochement entre Castro et les dirigeants
soviétiquesQuestion cubaine montrant
ainsi qu’un foyer de tensions dans le monde peut devenir un enjeu de guerre
froide. Celle-ci étant dès lors un conflit planétaire global. En ce sens la guerre froide est une « paix impossible »
chacun des deux Grands profitant de toutes les
occasions possibles pour gagner du terrain sur l’autre
Cuba: paix impossible, guerre Cuba: paix impossible, guerre improbable en Amérique latineimprobable en Amérique latine
Carte extraite de Le Quintrec G.: Histoire 1re L, ES, S, Nathan, 2011
Installation de missiles nucléaires à
Cuba par les Soviétiques. Installation
représentant tout autant une menace
nucléaire réelle qu’une remise en
cause de la capacité des Etats Unis à
contrôler leur espace proche.
Crise des fusées constituant une épreuve de force majeure entre les deux grands. Pour les Américains, nécessité
d’une riposte face à la mise en place des fusées mais aux yeux de Kennedy,
nécessité d’une riposte graduée pour éviter l’ouverture d’autres crises en
réaction à celle de Cuba. Cette riposte graduée prend ainsi en compte
l’équilibre de forces et de tensions existant entre les deux Grands.
Enjeu de la crise des fusées relevant davantage aux yeux de Kennedy de la
capacité des Etats Unis à contrôler leur espace proche et à manifester cette capacité, que de l’élimination d’une menace nucléaire qui existe déjà.
Mesure dans les moyens de riposte à la mise en place des fusées de Cuba ayant permis
de mettre en œuvre une solution négociée à Cuba, le retrait des missiles par les
Soviétiques ayant pour contrepartie la non
intervention des Américains contre Castro (et le retrait de
missiles en Turquie)
Si la tension est très vive dans cette crise, solution prise pour la résoudre en
pratique mesurée. Equilibre des forces, des tensions et de la terreur existant entre les deux Grands. De ce fait la guerre froide apparait
aussi comme une « guerre improbable ».
La guerre du Vietnam: de La guerre du Vietnam: de l’endiguement à l’enlisement l’endiguement à l’enlisement américainaméricain
Conférence de presse du président des Etats Unis D. D. Eisenhower, 7 avril 1954 (l’armée française est alors encerclée à Diem Bien Phu). « Il est possible que de très nombreux êtres humains passent sous une dictature hostile du monde libre. Nous pourrions aussi avoir une interprétation des frontières que nous pourrions appeler la « théorie des dominos ». Vous avez une rangée de dominos debout, vous en faites tomber le premier et le dernier tombera à son tour très peu de temps après. Ainsi vous avez un début de désintégration qui pourrait avoir la plus grande influence (…)Concernant les hommes, l’Asie a déjà vu quelque 450 millions de personnes passer sous la dictature communiste et nous ne pouvons simplement pas nous permettre de plus grandes pertes. Mais quand nous songeons à la suite possible des événements, la perte de l’Indochine, puis de la Birmanie, de la Thaïlande, de la péninsule malaise et enfin de l’Indonésie, nous parlons maintenant de millions et de millions de personnes. »
Question du Vietnam liée à la
décolonisation de ce territoire largement
mené par le Vietminh communiste, et à la partition du pays en deux, avec un Nord
communiste et un Sud proaméricain
Question du Vietnam liée à la
décolonisation de ce territoire largement
mené par le Vietminh communiste, et à la partition du pays en deux, avec un Nord
communiste et un Sud proaméricain
Crainte américaine d’une poussée communiste en Asie et
nécessité d’agir au plus tôt , d’endiguer cette poussée.
Théorie des dominos étant une variante de la théorie de
l’endiguement du communisme affichée dès 1947 et montrant à nouveau le caractère mondial de la guerre froide, ici dans le Tiers
Monde
Crainte d’une contagion communiste à toute l’Asie du Sud à partir du Vietnam présente dès la défaite française de 1954. Crainte s’aiguisant au début des années
1960 avec la contestation du régime autoritaire et corrompu du
Vietnam du Sud par le Front National de Libération, mouvement
à la fois nationaliste et communiste, surnommé Viet Kong
par les américains
La guerre du Vietnam: de La guerre du Vietnam: de l’endiguement à l’enlisement l’endiguement à l’enlisement américainaméricain
Engagement américain amorcé sous Kennedy mais devenant massif à partir de 1965. avec plus de 500000 soldats américains envoyés au Vietnam au plus fort du conflit entre 1967 et 1969
afin d’éviter la mainmise du FNL sur le Sud Vietnam
La guerre du Vietnam: de La guerre du Vietnam: de l’endiguement à l’enlisement l’endiguement à l’enlisement américainaméricain
Gilles Aillaud (1928-2005): Vietnam, la bataille du riz, huile sur toile, 1967
Œuvre d’un peintre français cherchant à mettre en
évidence certains enjeux de la guerre du Vietnam. Si le
tableau est une composition propre à l’auteur, son travail est réalisé à partir du report d’éléments de photographies.
Souci d’une représentation « réaliste », ici à partir de la
capture d’un soldat américain par des Vietnamiens
Documents repris de Colon D.: Histoire 1re L/ES/S, Belin 2011
La guerre du Vietnam: de La guerre du Vietnam: de l’endiguement à l’enlisement l’endiguement à l’enlisement américainaméricain
Gilles Aillaud (1928-2005): Vietnam, la bataille du riz, huile sur toile, 1967
Ensemble de lignes de fuite pour créer une perspective
« classique »
Ensemble de lignes ou bandes horizontales
structurant l’arrière plan. Arrière plan représentant
l’organisation traditionnelle d’une rizière et des travaux agricoles. Image ici d’ordre,
de régularité…En opposition, deux personnages principaux
occupant la moitié du tableau et s’y inscrivant autour d’axes
verticaux. Rupture par rapport à la succession de
plans horizontaux qui caractérisent la rizièreOrientation des regards
originale. Verticale pour le soldat, s’inscrivant de ce fait dans ce qui est en rupture avec l’ordre de la rizière. Horizontale pour la jeune
femme, ce qui la rattache à l’univers de la rizière
Face à ce qui est représenté comme une « ordre traditionnel »
des champs, personnages au cœur de la guerre présentés
comme des éléments perturbateurs, tout
particulièrement le soldat américain. A partir de là rejet de
l’idée d’un combat des Américains pour le bien des
peuples remise en cause de l’idéologie américaine.
Dénonciation aussi d’une attitude dans la guerre où les populations civiles sont parfois visées (usage de bombes au Napalm, mais aussi
d’un défoliant l’Agent orange détruisant la forêt tropicale…)
La guerre du Vietnam: de La guerre du Vietnam: de l’endiguement à l’enlisement l’endiguement à l’enlisement américainaméricain
Gilles Aillaud (1928-2005): Vietnam, la bataille du riz, huile sur toile, 1967
Disproportion de taille des deux personnages centraux,
et image du « petit » dominant le « grand » ici. Mais de façon générale
inversion complète des codes habituellement attachés à la
guerre.
Une femme, que tout rattache aux paysans de l’arrière plan (couleur des vêtements, orientation du regard…)casquée, portant
une arme, portant une tenue qui peut être un uniforme mais sans aucun signe de
hiérarchie militaire.
Un homme, désarmé et défait, tête nue, portant un
uniforme et sur celui-ci tous les signes de distinction et de
hiérarchie d’un ordre militaire: « US Air Force »,
galons de sergent…
Idée que le combat d’un peuple où chacun, quel qu’il soit ,a son rôle à
tenir (idéal communiste), peut l’emporter face à une armée composée
d’individus en apparence puissants et
spécialement éduqués et entrainés pour la guerre,
mais n’ayant pas leur terre à défendre…
Tableau renvoyant ici à l’enlisement américain. Capacité des Vietnamiens à
résister et parfois à mener certaines actions déstabilisantes face à l’armée américaine, ainsi l’offensive du Têt en janvier 1968 contre des villes du Sud
Vietnam (même si l’offensive est ensuite repoussée). Enlisement menant
d’ailleurs le président Nixon à chercher à « vietnamiser » le conflit c’est-à-dire à laisser agir les forces « légalistes » du
Sud Vietnam après 1968, et à retirer les soldats américains. Cependant échec de
cette stratégie car en 1975 le Sud Vietnam est envahi par les communistes du Nord (ainsi capitale du Sud, Saigon
rebaptisée Ho Chi Minh ville)
La guerre du Vietnam: de La guerre du Vietnam: de l’endiguement à l’enlisement l’endiguement à l’enlisement américainaméricain
Gilles Aillaud (1928-2005): Vietnam, la bataille du riz, huile sur toile, 1967
Guerre du Vietnam traduisant la permanence de tensions et de conflits au nom du combat idéologique propre à la guerre
froide y compris durant la « Détente ». Si la guerre
n’empêche pas l’extension du communisme à tout le Vietnam, elle a aussi
durablement ternie l’image des Etats-Unis dans le monde
occidental (y compris aux Etats-Unis avec les
contestations portées par le mouvement hippie, avec le
festival de Woodstock…). En ce sens elle rappelle tous les
enjeux idéologiques de la guerre froide