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LETTRE ECONOMIQUE
D’ALGERIE
La Lettre économique d'Algérie est une publication mensuelle du Service économique régional d'Alger
regroupant l'essentiel de l'actualité économique, sectorielle et juridique du mois écoulé.
Bonne lecture !
AU SOMMAIRE DU NUMERO DE MAI 2020 (liens hypertextes)
Le Parlement algérien adopte la loi de finances complémentaire (LFC 2020)
Les échanges commerciaux entre la France et l’Algérie enregistrent un repli de 20% au premier
trimestre 2020
La population algérienne s’établit à 44 millions d’habitants au 1er janvier 2020
Les envois officiels de fonds de la diaspora à destination de l’Algérie ont atteint 1,8 Mds USD en 2019
La capitalisation de la bourse d’Alger s’est élevée à 45 Mds DZD (380 M USD) en 2019
Indice d’intégration régionale en Afrique : l’Algérie classée 43ème/54 pays
Le gouvernement et la Banque d’Algérie mettent en place plusieurs mesures de soutien au
développement de la finance islamique
Indicateurs socio-économiques
Les précédents numéros de la Lettre économique d’Algérie sont disponibles sur le site de la DG Trésor
N°92 – Mai 2020 (04/06/2020)
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Sources : LFC 2020, LF 2020
Source : FMI
ECONOMIE Le Parlement algérien adopte la loi de finances complémentaire
(LFC 2020)
Prévisions budgétaires, M DZD
Evolution de la dette publique
algérienne, en % du PIB
LFC
2020
LF
2020 Δ
Recettes 5 396 6 290 -14%
Fiscalité pétrolière 1 395 2 200 -37%
Fiscalité ordinaire 4 001 4 089 -2%
Dépenses 7 373 7 823 -6%
Equipement 2 620 2 930 -11%
Fonctionnement 4 752 4 893 -3%
Solde budgétaire -1 977 -1 533 +29%
Solde global -2 955 -2 436 +21%
La loi de finances complémentaire au titre de l’exercice 2020 (LFC 2020) a été adoptée par
l’Assemblée populaire nationale le 31 mai et par le Conseil de la Nation le 2 juin.
Le document intègre plusieurs mesures présentes dans le programme électoral du président
Tebboune (élu en décembre 2019) ainsi que dans le « Plan d’action du gouvernement » (présenté
en février 2020). Il tient compte du contexte économique actuel, marqué par la crise sanitaire et la
baisse du cours des hydrocarbures.
Parmi les principales mesures contenues dans la LFC 2020, on retiendra :
Salaire minimum : Hausse du Salaire national minimum garanti (SNMG), de 18 000 à
20 000 DZD (de 140 à 156 USD) à partir du 1er juin 2020
Impôt sur le revenu : Exonération d’impôt sur les revenus mensuels n’excédant pas 30 000
DZD (234 USD) à partir du 1er juin
Investissements étrangers :
51/49 : Suppression de la règle du « 51-49 » – imposant un actionnariat national
résident dans le capital social des entreprises étrangères à hauteur de 51% minimum –
à l’exclusion des secteurs dits « stratégiques » : i) mines et activités extractives, ii)
amont du secteur de l’énergie et exploitation des réseaux associés à l’énergie électrique
et aux hydrocarbures, iii) industries relevant du ministère de la Défense nationale, iv)
chemins de fer, ports et aéroports et v) industries pharmaceutiques (hors « investissements
liés à la fabrication de produits essentiels innovants, à forte valeur ajoutée, exigeant une technologie
complexe et protégée, destinés au marché local et à l’exportation »). Financement : Annulation de l’obligation de recours à des financements locaux dans
le cadre d’investissements étrangers
Droit de préemption : Annulation du droit de préemption de l’Etat, sur toutes les
cessions d’actions ou de parts sociales réalisées par ou au profit d’étrangers
Secteur automobile : Autorisation d’importer des véhicules neufs (interdit depuis 2016),
instauration de nouvelles taxes douanières et fin du régime préférentiel accordé dans le cadre
des activités de montage (dispositif CKD/SKD)
Sous-traitance industrielle : Exonération des taxes douanières et TVA pour une durée de 2
ans renouvelables sur les composants et matières premières acquis par les sous-traitants dans
les industries mécanique, électrique et électronique, et à la maintenance des équipements
industriels et à la production de de pièces de rechange
Pensions de retraite : Hausse des pensions de 2% et 7% à partir du 1er juin
Impôt sur la fortune : Remplacement de l’impôt sur le patrimoine par un impôt progressif
sur la fortune
Taxe sur les carburants : Augmentation de la taxe sur les produits pétroliers ou assimilés,
entrainant une hausse de 6% pour l’essence et de 16% pour le diesel à la pompe
Bourse d’Alger : Maintien de la réduction d’impôt sur les bénéfices pour les sociétés
souhaitant ouvrir leur capital social en bourse jusqu’en 2024
Professions libérales : Annulation de l’assujettissement au régime de la déclaration
contrôlée, réintégration au système forfaitaire (fiscalement plus avantageux)
Start-up : Exonération de taxe sur l’activité professionnelle, d’impôt sur le revenu et d’impôt
sur les bénéfices pour une durée de trois ans, exonération d’impôt forfaitaire unique pour
une durée de trois ans, exonération de TVA pour les équipements acquis au titre de la
réalisation de projets d’investissement, possibilité pour les sociétés de capital investissement
de détenir plus de 49% du capital, création d’un fonds spécial
Sud du pays : Reconduction pour une période de cinq ans des avantages fiscaux (abattement
de 50% en matière d’impôt sur le revenu et sur les bénéfices) accordés aux titulaires de
revenus exerçant leurs activités dans les wilayas d’Illizi, Adrar, Tamanrasset et Tindouf
Tourisme et hôtellerie : Prolongation de la réduction de TVA à 9% jusqu’à fin 2021
Le cadrage macroéconomique de la LFC 2020 prévoit une croissance économique de -2,6% en
2020 (+1,8% anticipé dans la LF 2020) et se base sur un prix fiscal du baril de pétrole à 30 USD
(50 USD anticipé).
Le solde du Trésor atteindrait -2 955 Mds DZD (-230 Mds USD), soit -16% du PIB (-11% anticipé).
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
2015
2017
2019
2021
Domestique Exterieure
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Source : ONS
Source : Douanes françaises
Source : Douanes françaises
ECONOMIE Les échanges commerciaux entre la France et l’Algérie enregistrent
un repli de 20% au premier trimestre 2020
Répartition sectorielle des exportations
françaises vers l’Algérie, T1 2020
Répartition sectorielle des exportations
algériennes vers la France, T1 2020
Selon les derniers chiffres des Douanes françaises, le montant des échanges commerciaux entre la
France et l’Algérie a atteint 1 885 M EUR au premier trimestre 2020, en recul de 20% par rapport
au premier trimestre 2019 (2 353 M EUR).
Cette évolution s’explique par la baisse combinée des exportations françaises vers l’Algérie
(-6%, à 1 141 M EUR), et surtout des exportations algériennes vers la France (-35%, à 743 M EUR).
Exportations françaises vers l’Algérie (1 141 M EUR, -6% sur un an)
Le recul observé est largement imputable à l’effondrement des exportations françaises de
carburants (-95%, de 71 M à 4 M EUR), conséquence de l’extension des capacités de raffinage de
Sonatrach en Algérie et en Italie (acquisition de la raffinerie d’Augusta en Sicile). Une forte baisse
des ventes françaises de fer/acier (-57%, de 87 M à 38 M EUR) et de matériel ferroviaire (-77%,
de 23 M à 5 M EUR) doit également être soulignée.
Ces baisses sont partiellement contrebalancées par la hausse des ventes françaises de blé tendre, 1er
poste d’exportations françaises (+56%, de 179 M à 279 M EUR).
Exportations algériennes vers la France (743 M EUR, -35% sur un an)
La chute des ventes algériennes s’explique essentiellement par une baisse des exportations
d’hydrocarbures, ces derniers représentant 90% du total des exportations algériennes vers la France.
Dans le détail, les Douanes françaises relèvent une baisse des exportations de pétrole brut (-56%,
de 686 M à 302 M EUR) et de gaz naturel (-20%, de 357 M à 286 M EUR), contrebalancées par
une hausse des ventes de carburants (x3, de 25 M à 78 M EUR).
Le repli des achats français s’explique avant tout par la baisse des prix mondiaux des hydrocarbures.
Néanmoins, on observe en parallèle que, en termes de volumes, la France a réduit ses achats de
pétrole brut au profit de ceux de carburants.
Conséquence de ces évolutions, l’excèdent bilatéral de la France a été multiplié par 5,5 sur un an
et atteint 397 M EUR au T1 2020.
ECONOMIE La population algérienne s’établit à 44 millions d’habitants au 1er
janvier 2020
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Evolution de la pyramide des âges
entre 2008 et 2019
La superposition des pyramide des âges 2008 et 2019 fait apparaître un net rétrécissement des tranches 15-19 ans et 20-24 ans entre les deux périodes. Cette distorsion s’explique notamment par l’effondrement du taux de natalité sur la période 1993-2002, reparti à la hausse à partir de 2003.
L’Office national des statistiques (ONS) a publié ses derniers chiffres concernant la démographie
algérienne au 1er janvier 2020 :
La population s’est établie à 43,9 millions d’habitants, contre 43,0 millions un an plus tôt
(+2,1%)
L’âge moyen est de 29,4 ans, alors que l’âge médian est de 27,7 ans
1 034 000 naissances (-0,4% par rapport à 2019) et 198 000 décès (+2,6%) ont été recensés
L’indice de fécondité est stable, à 3,0 enfants par femme
315 000 mariages ont été prononcés (-17 000 en un an) contre 65 967 divorces (+277)
L’espérance de vie a progressé de 0,1 an, atteignant 77,8 ans (77,2 ans pour les hommes,
78,6 ans pour les femmes)
Sous l’effet conjugué d’une hausse de la natalité (entamée dès 2003) et de l’espérance de vie, le
taux de dépendance continue de croître. Il atteint 66,6% en 2019, contre 65,2% en 2018 et 55,0%
en 2010.
Défini comme le rapport entre, d’une part, les effectifs âgés de moins de 15 ans et de plus de 60
ans et, d’autre part, les effectifs en âge d’exercer une activité économique (15-59 ans), ce taux est
généralement considéré comme un bon indicateur de la « charge » qui pèse sur la population en âge
de travailler, celle-ci finançant théoriquement les besoins de la société (santé, système de retraite,
éducation, etc.).
D’après les projections de l’ONS, la population résidant en Algérie devrait dépasser la barre des 50
millions dès 2028, et atteindre 58 millions en 2040.
A cet horizon, l’indice de fécondité sera de 2,4 enfants/femmes et l’espérance de vie s’établira à 82
ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes.
Agriculture29,7%
Matériel de transport10,9%
Machines industrielles &
agricoles10,8%
Médicaments10,1%
Chimie7,0%
Agroalimentaire6,6%
Metallurgie4,8%
Autres20,1%
Pétrole brut40,6%
Gaz naturel38,5%
Carburants10,5%
Autres10,4%
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Source : Banque mondiale
ECONOMIE Les envois officiels de fonds de la diaspora à destination de l’Algérie
ont atteint 1,8 Mds USD en 2019
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Envois officiels de fonds par la
diaspora en 2019, flux entrants,
Mds USD
Sur les 1 833 302 algériens vivant à l’étranger en 2017, 79% résidaient en France, le reste de la diaspora étant réparti sur plusieurs continents.
Les envois officiels de fonds par la diaspora (remittances) à destination de l’Algérie ont atteint
1,792 Mds USD en 2019 (stable par rapport à 2018) selon le dernier rapport sur les migrations et
le développement de la Banque mondiale.
Ces chiffres sont proches des montants relevés depuis une quinzaine d’années (≈ 2 Mds USD).
Dans le sens inverse, les envois de fonds algériens vers l’étranger sont inférieurs à 100 M USD.
L’Algérie se positionne comme 8ème récipiendaire officiel de remittances dans la région Afrique du
Nord-Moyen Orient (ANMO). Elle est notamment devancée par l’Egypte (26,8 Mds USD), le
Maroc (6,7 Mds USD) et la Tunisie (1,9 Mds USD).
Rapportés à la richesse nationale, ces envois représentent 1,0% du PIB algérien. C’est inférieur aux
chiffres égyptien (8,9% du PIB), marocain (5,6%) et tunisien (4,9%), des pays où l’envoi de fonds
par la diaspora constitue une importante source de devises et un élément substantiel de la balance
des paiements.
Au sein de la région ANMO, les envois officiels de fonds par la diaspora ont progressé de 2,6% en 2019.
Ils pourraient connaitre une chute d’environ 20% en 2020 selon la Banque mondiale. Plusieurs
causes sont évoquées : ralentissement de l’économie mondiale en raison de la pandémie de
coronavirus, chute du prix des hydrocarbures (impactant les membres des diasporas présents dans
des pays pétroliers), dépréciation de l’euro face au dollar (impactant les envois de fonds en euro).
A noter que le niveau officiel des remittances mesuré par la Banque mondiale ne tient compte que
des transferts – rémunérations des salariés et transferts personnels – enregistrés par la Banque
d’Algérie, c’est-à-dire passant par le secteur bancaire.
ECONOMIE La capitalisation de la bourse d’Alger s’est élevée à 45 Mds DZD
(380 M USD) en 2019
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La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) a publié son
rapport annuel consacré à la Bourse d’Alger.
Actions
La bourse d’Alger compte cinq sociétés cotées : EGH El Aurassi (hôtellerie), Alliance Assurances
(assurance), NCA Rouiba (agroalimentaire) ainsi que Saidal et Biopharm (pharmacie). Une PME
est également cotée : AOM Invest spa (tourisme). La capitalisation boursière globale s’élève à 44,8
Mds DZD (380 M USD) au 31 décembre 2019, soit une hausse de 1,9% sur un an.
Entre 2018 et 2019, les échanges de titres ont progressé de 11% en volume (près de 250 000 titres)
et de 21% en valeur (248 M DZD, soit 2 M USD). Le titre Biopharm a capté l’essentiel de ces
échanges (87% de la valeur), stimulé par les bons résultats de l’entreprise et la mise en place d’un
contrat de liquidité. Il est suivi par les titres Alliance Assurances (4%), EGH El Aurassi (4%),
Saidal (3%) et NCA Rouiba (2%).
Si la COSOB se félicite des chiffres positifs pour l’année 2019, elle les qualifie de « très
insuffisants », la capitalisation de la bourse d’Alger représentant moins de 0,5% du PIB algérien,
ce qui « dénote du faible niveau de liquidités sur le marchés ». Afin d’améliorer l’attractivité de la
bourse et drainer l’épargne des ménages, l’institution propose d’y admettre « des dizaines
d’entreprises publiques et privées ».
Obligations
Le marché des obligations de la bourse d’Alger n’a pas connu d’introduction depuis 2009, avec un
dernier emprunt obligatoire côté échu en 2016. Sur le marché obligataire institutionnel (=hors
bourse), six emprunts obligataires sont en circulation pour un total de 166 Mds DZD (1,3 M USD).
29 lignes OAT (Obligations assimilables au Trésor) cotées en bourse sont en circulation.
L’encours s’élève à 486 Mds DZD (4,1 Mds USD), dont 52 Mds DZD (435 M USD) ont été émis
durant l’année 2019.
A noter que NCA Rouiba a déposé une demande officielle portant sur un projet d’offre publique de
retrait de son titre de la bourse d’Alger en mars 2020. Cette OPR intervient dans le cadre de
l’augmentation de capital opérée par BIH (filiale du groupe Castel), faisant suite à un accord signé
fin 2019 permettant le déblocage d’un financement d’urgence de 945 M DZD (8 M USD).
26,8
7,5 6,74,5 3,8
2,4 1,9 1,8 1,6 1,3
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5
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CLASSEMENTS
INTERNATIONAUX
Indice d’intégration régionale en Afrique : l’Algérie classée
43ème/54 pays
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Carte des pays africains selon leur
niveau d’intégration régionale, 2019
Le score de l’Algérie est de 0,282 (43ème/54 pays), plus ce score est proche de 1 plus le pays est considéré comme intégré régionalement
L’Union africaine, la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies et la Banque
africaine de développement ont publié la deuxième édition de leur Indice d’intégration régionale
en Afrique (ARII).
Cet indice évalue le niveau d’intégration régionale des 54 pays africains sur la base de cinq critères :
commerce, structure productive, indicateurs macroéconomiques, infrastructures et libre-circulation
des personnes. Le rapport argue que l’intégration régionale, parce qu’elle élargit les marchés,
améliore la coopération et promeut la stabilité, permet de stimuler le développement économique.
Le projet de Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) – dont l’accord a été
officiellement ratifié par l’Algérie en décembre 2019 – s’inscrit dans cette logique.
L’Algérie se classe 43ème/54 pays en Afrique :
Intégration commerciale (50ème) : En dépit de son appartenance à la Grande zone arabe de
libre-échange (aux côtés de la Mauritanie, du Maroc, de la Tunisie, de la Libye, de l’Egypte
et du Soudan notamment) et de l’existence d’un accord préférentiel algéro-tunisien, le
mauvais classement de l’Algérie s’explique par le haut niveau de ses tarifs douaniers et le
faible volume de ses échanges avec les autres pays africains (4% du total de ses échanges) ;
Intégration productive (23ème) : Le rapport souligne les complémentarités existant entre la
structure productive de l’Algérie (hydrocarbures en particulier) et celle de ses voisins, mais
cela est contrebalancé par le faible niveau des échanges de biens intermédiaires entre pays
d’Afrique du Nord ;
Intégration macroéconomique (13ème) : Le bon score de l’Algérie s’explique par un niveau
d’inflation semblable à celui de ses voisins, et dans un moindre mesure au nombre de traités
d’investissement bilatéraux signés (Union du Maghreb arabe, Egypte, Mali, Niger, Nigeria,
Ethiopie, Soudan, Libye et Tunisie). La non-convertibilité du dinar algérien est toutefois
considéré comme un frein à l’intégration macroéconomique ;
Intégration des infrastructures (9ème) : Les pays d’Afrique du Nord sont parmi les mieux
classés de cet indicateur en raison de i) la qualité de leur réseau électrique, de transport et
d’eau et ii) les connectivités existant entre les Etats : route transsaharienne, projets de gazoduc
Alger-Lagos et de dorsale en fibre optique Alger-Abuja, liaisons aériennes, autoroute Est-
Ouest reliant Maroc, Algérie et Tunisie, etc. ;
Libre-circulation des personnes (50ème) : Le mauvais classement de l’Algérie s’explique la
non-ratification du protocole de Kigali sur la circulation des personnes et par l’exigence pour
la plupart des ressortissants africains d’un visa pour entrer sur le territoire algérien.
ECONOMIE Le gouvernement et la Banque d’Algérie mettent en place plusieurs
mesures de soutien au développement de la finance islamique
Engagement du président Tebboune lors de la campagne électorale de 2019, le développement
de la finance islamique a connu une accélération ces derniers mois.
Un règlement de la Banque d’Algérie du 15 mars est venu définir les opérations relevant de
la finance islamique et les conditions de leur exercice : il s’agit de toutes les opérations de
banque ne donnant pas lieu à la perception ou au versement d’intérêts.
Le Haut conseil islamique a approuvé le 6 avril la création d’une « Autorité charaïque
nationale de la fatwa pour l’industrie de la finance islamique » délivrant une certification
de conformité aux banques et établissements financiers. Pour être agréés, ces derniers
devront notamment disposer d’un comité de contrôle charaïque et d’un guichet de finance
islamique indépendant du reste des comptes de la clientèle.
Le développement de la finance islamique s’inscrit dans une volonté des autorités de bancariser
les fonds hors du circuit bancaire formel. Début mai, le président Tebboune avait déclaré
privilégier un « emprunt interne » pour financer les déséquilibres budgétaires algériens, et évalué
les fonds de l’informel « entre 6 000 et 10 000 milliards de dinars » (47 à 78 Mds USD).
L’Algérie ne compte actuellement que deux banques proposant des produits de finance islamique
(Baraka Bank et Salam Bank). Elles détiendraient 3% de part de marché.
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INDICATEURS
SOCIO-ECONOMIQUES Socio eco
TABLEAU DE BORD – INDICATEURS CLES
Population (1er janvier 2020, ONS) 44 millions d'habitants
PIB/habitant USD (2018, FMI) 4 081 USD
PIB/habitant en USD PPA (2018, FMI) 13 624 USD
Indice de développement humain (2018, PNUD) 0,759 (82ème/189)
Doing Business (classement 2020, Banque mondiale) 157ème/190
Taux de chômage (mai 2019, ONS) 11,4%
Taux d'inflation (rythme annuel, avril 2020, ONS) 1,8%
Taux de change moyen EUR/DZD (mai 2020) 139,9
Prix du baril de pétrole brut (Panier de référence de l’OPEP – avril 2020, OPEP) 17,66 USD
Réserves de change (31 décembre 2019, Banque d’Algérie) 62 Mds USD
INDICATEURS MACROECONOMIQUES ANNUELS
2016 2017 2018 2019 2020 (pr.)
PIB, croissance et
inflation
PIB (Mds USD, prix courants) 160 167 174 169 146
Taux de croissance du PIB (%, prix constants) 3,2 1,3 1,4 0,7 -5,2
Taux de croissance du PIB hors hydrocarbures (%, prix constants) 2,2 2,1 3,3 2,5 -2,3
Taux d'inflation (moyenne annuelle) 6,4 5,6 4,3 2,0 3,5
Taux d'investissement (% du PIB)* 54,0 50,9 49,4 43,5 42,0
Taux d'épargne (% du PIB)* 37,4 37,7 39,8 31,0 30,1
Comptes publics
Solde budgétaire (% du PIB) -13,0 -8,6 -6,9 -9,3 -20,0
Solde budgétaire hors hydrocarbures (% du PIB hors hydrocarbures) -28,0 -25,3 -27,3 -27,7 -28,3
Dette publique (% du PIB) 20,4 27,1 38,1 46,3 61,0
Dette extérieure brute (% du PIB) 2,4 2,4 1,8 1,7 3,0
Fonds de régulation des recettes (Mds DZD) 2 074 784 0 0 0
Comptes externes
Importations de biens et services (Mds USD) 60,2 60,1 60,1 53,0 46,0
Exportations de biens et services (Mds USD) 32,5 37,7 44,4 38,2 18,5
Balance commerciale (biens et services, Mds USD) -27,7 -22,4 -15,7 -14,8 -27,5
Balance courante (Mds USD) -20,4 -22,1 -16,7 -16,2 -26,7
Flux nets d'IDE (Mds USD) 1,6 1,2 1,5 1,6 1,7
Balance des paiements (Mds USD) -26,3 -16,9 -17,5 -17,1 -25,4
Réserves de change (Mds USD) 113 96 79 62 36
Monnaie
Avoirs extérieurs nets (Mds DZD) 12 443 11 058 9 438 7 413 5 691
Avoirs intérieurs nets (Mds DZD) 1 374 3 900 7 226 10 078 12 512
Crédits à l'économie (% du PIB) 46% 47% 47% 48% 48%
Ratio de liquidité (monnaie et quasi-monnaie M2/PIB) 79% 79% 78% 77% 75%
Sources : FMI (WEO/REO avril 2020), CNUCED, Banque d’Algérie
*Données FMI WEO octobre 2019
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Auteur : Service économique régional d’Alger Adresse : 25 chemin Abdelkader Gadouche – 16035 Hydra – Alger Rédigé par : Alix Vigato Revu par : Denis Le Fers