DUO VOIX ET LUTH

photo  Alan  Rollez  

Sylvie-Claire Vautrin &

Matthew Daillie

PRESENTATION DUO

Notre duo franco-britannique est né lors d’une formation reçue au sein du département de musique ancienne du conservatoire d’Aix-en-Provence. À la suite d’un travail approfondi auprès de Monique Zanetti et d’Eugène Ferré, nous avons également bénéficié de l’enseignement d’Emma Kirkby, de Terence Charlston, de Rolf Lislevand et de Pascal Gallon.

La voix a donné ses lettres de noblesse au luth (par l’adaptation pour cet instrument de musiques polyphoniques), pour ensuite bénéficier de son accompagnement fidèle et inventif. Notre but est de faire découvrir la richesse du vaste et magnifique répertoire pour voix et luth de la renaissance, très peu joué aujourd’hui, en apportant une attention toute particulière au rapport entre la musique et le texte.

Quelques siècles nous séparent de ces musiques et pourtant, avec leurs ambiances si singulières, elles semblent très proches par leur capacité à s’adresser à chacun de nous en son for intérieur.

Le luth, instrument roi de la renaissance, a traversé les frontières, rapprochant les musiciens d’origines différentes, tout en donnant lieu à des répertoires nationaux distincts. La grande palette de couleurs et les sonorités sublimes de cette musique, parfaitement rendues par les instruments d’exception de luthiers d’aujourd’hui, font qu’elle continue à nous séduire par sa puissance intimiste.

Sylvie-Claire Vautrin Soprano

Parallèlement à des études de musicologie, elle étudie le chant au Conservatoire de Strasbourg ainsi qu’au Conservatoire de Marseille où elle obtient un premier prix à l’unanimité. Elle suit également durant l’hiver 1999 la formation «Danseur, acteur, chanteur» des Hivernales d’Avignon. Elle est lauréate en mars 2000 du Concours International de Mélodie Française «Le Triptyque» (prix Gabriel Fauré).

Elle mène principalement une carrière de concertiste et de chambriste.

Elle interprète les parties solistes des grandes œuvres de musique sacrée telles que le Requiem de Mozart, le Requiem de Brahms, le Messie de Haendel ou le Stabat Mater de Dvorak.

Elle chante aussi en duo avec Jean-Marie Puli à l’orgue le répertoire italien méconnu des 18ème et 19ème siècles écrit pour ce type de formation.

Sa découverte enthousiaste de tout un pan de la musique ancienne lors d'une formation au conservatoire d'Aix-en-Provence l'a conduite à former un duo avec le luthiste Matthew Daillie pour partager avec le public ces belles musiques peu jouées de la Renaissance. Elle aime aussi chanter du répertoire baroque avec de petits ensembles instrumentaux comme « Uccellini » ou avec Jean-Marie Puli au clavecin.

Le récital avec piano fait partie intégrante de sa vie de musicienne. Avec le duo « Les Zéphyrs » qu'elle forme avec Julia Venet, elle peut explorer avec joie le vaste répertoire du lied et de la mélodie.

Son goût pour la scène et son désir d’éclectisme musical l’amène à participer au festival Brassens de Vaison la Romaine en 2003 dans un spectacle consacré à G. Brassens, joué au festival off d’Avignon en 2003 et 2004, tourné en France, Suisse et Luxembourg.

Elle crée son premier spectacle solo «Les 3 B ou le temps d’aimer» au festival Brassens de Vaison la Romaine en 2006.

Pour approfondir l'aspect voix et corps, elle a décidé d'entamer en 2013 la formation pour devenir praticienne Feldenkrais.

Sylvie-Claire Vautrin enseigne actuellement le chant au Conservatoire du Tricastin.

Matthew Daillie Luthiste

Du Heavy Metal à John Dowland (ou le luth, une passion et un mode de vie).

À la recherche infructueuse d’un cours de guitare rock et ‘en attendant mieux’, je me fais happer par des ‘Jeux Interdits’ et autres tubes de la guitare classique. Des leçons s’imposent. La rencontre avec Arnaud Dumond ouvre la voie à la renaissance espagnole et à la musique contemporaine.

Un luth ‘injouable’, oublié au sous-sol d’un conservatoire parisien, est mis entre mes mains fébriles par Philippe Pannier, ami guitariste. L’instrument est récalcitrant à toute technique d’époque, étant plutôt réglé pour le toucher d’un guitariste Heavy Metal. Avec son étui en mousse découpée d’un vieux sofa, il fait sensation en stage en Espagne à l’heure de la sieste. La patience et la bienveillance de Hopkinson Smith permettent, pourtant, d’en tirer mes premières notes. De retour à Paris, la méthode et les cours de Pascale Boquet donnent les prémices d’un travail de fond.

L’arrivée d’un luth magnifique de Stephen Murphy transfigure l’esthétique du monde sonore. Un autre de Paul Thomson ouvre des horizons insoupçonnés, les seules limites étant celles du musicien.

Aix-en-Provence est la toile de fond pour de nouvelles rencontres avec le munificent Hoppy et puis des cours au conservatoire avec Eugène Ferré, dont la technique et la musicalité hors pair sont une source permanente de stimulation et de désir d’émulation. Pascal Gallon, doué d’une pédagogie intelligente et étayée, prend le relais, en apportant de surcroît des cours d’improvisation et de basse continue.

Des stages d’été avec Paul O’Dette, musicien époustouflant et pédagogue infatigable, viennent compléter ce tableau idyllique du luthiste passionné, privilégié de côtoyer les grands artistes d’un instrument sans égal dans son raffinement.

Doté d’un répertoire d’une richesse jamais épuisée, l’accompagnement de la voix représente peut-être l’apogée musicale de la forme géminée, donnant l’impression d’être une alliance consentie par une cour céleste.

EXEMPLE DE PROGRAMME

Programme entre France et Italie de la frottola à l'air de cour

Frottole Oimè il cor de Marchetto Cara Che debo far? de Bartolomeo Tromboncino Ricercar de Marco Dall'Aquila (luth) Non val aqua de Bartolomeo Tromboncino

Chansons Parisiennes Ricercar 51 de Francesco da Milano (luth) Secourez-moy de Claudin de Sermisy Hélas! Que c'est ung grant remort et J'ay mis mon coeur de Pierre Attaingnant Qui souhaitez de Pierre Regnault Sandrin Pavin de Alfonso Ferrabosco (luth)

Philippe Verdelot Madonn'io sol vorrei Vita de la mia vita Madonna, qual certezza

Airs de cour Objet dont les charmes si doux de Antoine Boësset Entrée de Robert Ballard (luth) Cessez mortels de soupirer de Pierre Guédron Sortez soupirs de Gabriel Bataille N'espérez plus mes yeux de Antoine Boësset

De la Frottola à l’air de cour, un programme de musique italienne et française du XVIe et XVIIe siècles pour voix et luth et luth seul.

Frottole, chansons parisiennes, madrigaux de Verdelot et airs de cour.

La Frottola (du latin ‘frocta’ qui signifie ‘un ensemble de pensées disparates’) était une chanson profane en vogue entre 1470 et 1530, souvent pour 4 voix. Dans les versions éditées pour voix et luth, la voix soprano est conservée telle quelle, la voix alto est abandonnée et les voix ténor et basse sont mises en tablature pour être jouées au luth. Inspirée de la pratique populaire de réciter de la poésie avec un accompagnement musical, cette production importante représente un renouveau de l’activité des compositeurs italiens. Souvent le même artiste écrivait la poésie et la chantait en s’accompagnant. Mantoue fut le centre de créativité sous le mécénat d’Isabelle d’Este avec des compositeurs tels que Bartolomeo Tromboncino et Marco Cara. Dans les premières frottole, la poésie était d’importance secondaire, servant uniquement comme support à la musique (poesia per musica) mais graduellement elle gagnait en qualité et en portée. Souvent le ton de la musique semble contredire le sens du texte. Les canzone (une des nombreuses formes des frottole) tardives étaient déjà proches du madrigal.

Avec Sermisy (musicien des cours de Louis XII, François Ier, Henry II et François II) et les autres compositeurs des chansons parisiennes, c’est le texte qui détermine le sens musical de ces airs profanes. Les sujets abordent différents aspects de l’amour (qu’il soit déçu ou heureux) avec parfois des éléments comiques, un mélange de textes populaires ou courtois. On peut y trouver des liens avec les frottole mais les pièces adoptent une structure nettement plus polyphonique. À partir de 1540 les publications comportent des ‘voix de villes’ (‘vaudevilles’) et en 1571, chez Adrian Le Roy, on rencontre pour la première fois le terme ‘airs de cour’.

Philippe Verdelot, né en Seine-et-Marne vers la fin du XVe siècle, était un des premiers compositeurs de madrigaux. Il est probablement parti en Italie à un jeune âge et est mort à Florence vers 1530. Il a écrit très peu de chansons, ce qui semble confirmer son départ précoce de France, mais dans ses premiers madrigaux on peut voir l’influence à la fois des chansons et des frottole. Dans ces compositions, le texte prend toute son importance. Les madrigaux sont basés sur une variété importante de formes poétiques et traitent essentiellement des peines de l’amour. En 1536, Willaert édite un livre de 22 pièces de Verdelot arrangées pour voix et luth. C'est de ce recueil que sont extraites les pièces programmées pour ce récital. L’air de cour désignait des airs profanes de forme strophique pour quatre ou cinq voix a cappella ou pour une voix accompagnée au luth. On peut estimer à plus de cinq cents le nombre d’airs de cour qui ont été publiés entre 1571 et le milieu de XVIe siècle. La forme atteint son apogée entre 1608 et 1632. De style syllabique (une seule syllabe par note) et de caractère galant, avec un ambitus dépassant rarement l’octave, ils étaient écrits pour distraire le roi (notamment Louis XIII) et sa cour.

FICHE TECHNIQUE

Besoins matériels

• 2 chaises

• 2 pupitres

• lumières o pupitres o scène

Contacts

• Matthew Daillie 314 chemin des Morilles 13590 Meyreuil mobile : 06 07 23 83 51 email : daillie@club-internet.fr

• Sylvie-Claire Vautrin 3 rue de l’Église 26130 Saint-Paul-Trois-Châteaux mobile : 06 83 35 19 25 email : sc.vautrin@free.fr