LG - Hors-série ICT

Le gouvernement luxembourgeois vient de

mettre au point une stratégie ambitieuse

dans le domaine de l’IT, dénommée «Digital

Lëtzebuerg», destinée à consolider la posi-

tion du Luxembourg dans le domaine de l’IT.

Quel est votre regard sur cette initiative?

«Digital Lëtzebuerg» est une initiative stratégi-

que numérique nationale dans laquelle s’insère

à 200% EBRC, dont la vision depuis de nom-

breuses années est de devenir un centre d’ex-

cellence européen dans la gestion de l’informa-

tion sensible et de promouvoir le Luxembourg

comme forteresse numérique de l’Europe.

Nous soutenons totalement la stratégie mise

en œuvre par le gouvernement qui mise sur

le développement des points forts du pays:

culture de l’excellence, de la qualité de ser-

vice, de la confidentialité et du respect de la

vie privée, de la confiance, du cadre régle-

mentaire attractif pour le business, etc.

Comment se décline concrètement cette

stratégie? En tant qu’acteur de premier plan

dans le monde IT au Luxembourg, com-

ment se positionne EBRC dans ce cadre?

La stratégie «Digital Lëtzebuerg» se décline

autour de six piliers, dans lesquels EBRC est à

chaque fois activement directement ou indirec-

tement «partie prenante», si l’on puit dire ainsi.

Le premier pilier est celui des infrastructures et de

la connectivité, dans lequel EBRC joue un rôle de

premier plan en tant qu’unique opérateur au

monde de trois Data Centres certifiés Tier IV (dont

les certifications Tier IV Constructed Facility) et en

tant que plus grand Telehouse (centre d’intercon-

nexion des opérateurs télécom) dans le pays.

Le deuxième pilier identifié est celui des FinTech,

c’est-à-dire l’innovation dans les services au secteur

financier via de nouvelles approches technologiques

(e-Payment, devises virtuelles, etc.) Ici aussi, de par

nos activités historiques dirigées vers le monde de la

finance, nous pouvons nous targuer d’être un des

«drivers». Par exemple, dans le domaine du paie-

ment électronique, EBRC sert aujourd’hui

17 acteurs, essentiellement internationaux.

Le troisième pilier a trait aux compétences numéri-

ques ou «e-skills» en anglais. Il s’agit là du nerf de

la guerre, dans la mesure où les profils recherchés

sont des profils toujours plus spécialisés et très rares

à dénicher. Aussi, une grande partie de la réussite

dépendra de la capacité des acteurs IT luxembour-

geois à attirer ces talents au Luxembourg.

Précisément, comment convaincre ces

talents de venir s’établir au Grand-Duché?

Si le Luxembourg ne peut pas rivaliser à certains

égards avec des métropoles comme Paris ou

Londres - je pense là principalement à leur écosys-

tème socio-culturel et économique très déve-

loppé, tout doit être fait au niveau des entreprises

pour assurer un haut niveau de confort de travail

à ces candidats potentiels. Cela passe par un

ensemble d’atouts que l’entreprise doit mettre en

valeur, dont la possibilité de développer les com-

pétences, le haut niveau d’expertise, … et qui per-

mettent au collaborateur de se décider à sauter le

pas vers Luxembourg. A l’instar de ce que propo-

sent certaines entreprises dans la ‘Silicon Valley’,

les entreprises doivent rivaliser d’ingéniosité afin

que leurs collaborateurs trouvent l’épanouisse-

ment dans leur accomplissement professionnel.

A cet égard, EBRC tire son épingle du jeu en ayant

été élu pour la deuxième année consécutive «Best

Workplace» au Luxembourg avec cinq autres entre-

prises en 2015. Le label «Best Workplace» récom-

pense les entreprises «où chacun donne le meilleur

de lui-même, travaille en équipe et le tout dans un

climat de confiance». Ce label revêt une importance

toute particulière pour EBRC qui mise énormément

sur la culture de la performance, de l’engagement et

de l’innovation. Cette reconnaissance aide au recru-

tement toujours plus rapide (cycle de 2 à 3 mois) de

nouveaux experts, renforce la fierté des collabora-

teurs envers l’entreprise et fidélise les talents.

L’investissement dans la création de troisièmes

cycles universitaires de très haut niveau TIC

ciblés sur des expertises d’avenir telles que le

Cloud, la Privacy, la cyber-sécurité, etc. à

Luxembourg ou en partenariat avec d’autres

universités de la Grande Région permettrait

d’attirer d’excellents profils vers le Luxembourg

et aux entreprises locales de les engager.

Quid des trois autres piliers?

Le quatrième pilier concerne le soutien à l’innova-

tion, et précisons à ce titre qu’EBRC a participé au

lancement de plusieurs start-up spécialisées dans l’IT,

dont certaines ont connu des succès internationaux

avec leurs propres ressources, ou d’autres, qui ont

déjà été rachetées par des groupes internationaux.

Le cinquième pilier est celui de la promotion du

Luxembourg à l’international. Le développement

à l’international et l’exportation de notre savoir-

faire est une priorité pour EBRC qui prend active-

ment part aux missions économiques à l’étranger,

participe et organise de nombreux événements à

l’international. Il est effectivement essentiel de

souligner que le marché luxembourgeois reste

étroit, et qu’une compétition trop acharnée tue la

valeur et étouffe l’innovation, raison pour laquelle

EBRC passe à la vitesse supérieure «’Digital Lëtzebuerg’ est une initiative stratégique nationale dans laquelle s’insère totalement la vision

qu’EBRC applique depuis de nombreuses années, à savoir la volonté de positionner le Grand-

Duché comme centre d’excellence dans la gestion de l’information sensible en Europe», explique

Yves Reding, CEO de la société EBRC, qui poursuit son développement sur l’international.

Interview.

nous renforçons notre assise sur l’international

proche, notamment la France et la Belgique mais

aussi «off-shore» (US, Asie, Moyen-Orient).

Le marché français et plus largement le marché

francophone est un marché très important pour

nous. Pour servir un pays comme l’Hexagone, il

faut une présence sur place. Notre offre de servi-

ces certifiée de bout-en-bout et nos compétences

pointues dans le domaine de la sécurité IT y sont

très bien accueillies. Nous avons d’ailleurs signé plu-

sieurs nouveaux clients ces derniers mois.

Le sixième et dernier pilier, le pilier «e-gouverne-

ment», est un pilier pour lequel notre contribution

est indirecte. EBRC est un acteur qui met à dispo-

sition son expertise en matière de cyber-sécurité, de

gestion des risques et de résilience afin de renforcer

le niveau de sécurité de la place. Dans notre monde

digital, ces problématiques sont déterminantes...

En guise de conclusion, face à la transformation digi-

tale globale en cours, différents pays se sont lancés

dans la course au déploiement d’une politique numé-

rique. Il s’agit d’une nouvelle compétition internatio-

nale qui porte sur des enjeux socio-économiques et

culturels considérables. Certains pays sont déjà très

avancés et soutiennent leurs «champions nationaux»

dans l’exportation du savoir-faire. Car s’il est impor-

tant d’attirer du business au Luxembourg, il est tout

aussi important de promouvoir le développement à

l’international des entreprises luxembourgeoises à fort

potentiel. Le marché numérique n’a pas de frontières.

Il s’agit de se développer à une échelle européenne et

de se faire reconnaître à un niveau global.

EBRC

Goldbell Center, Tour A

5, rue Eugène Ruppert • L-2453 Luxembourg

Tél.: 26 06-1 • Fax: 26 06 2090

Contact: info@ebrc.com • www.ebrc.com

La stratégie ‘Digital

Lëtzebuerg’ se décline

autour de six piliers

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Yves Reding