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TRANSPARENCE ÉLECTORALE Page 5 Jacques Maboula Mboya Je suis victime d’une cabale Page 13 Hommage Vie et mort de Avenir Ava N° 4746 - Vendredi 23 novembre 2018 400 FCFA Edité par la South Media Corporation Siège : rue de l’aéroport - BP 12348, Yaoundé Tél.: (237) 222 30 66 80 / 222 30 71 45/ Fax: 222 30 66 75 - Desk Douala : Rue Bebey Elamè, Tél : 699 50 46 59 - Bur.Bafoussam: Face pharmacie Madelon, Tel: 694 94 27 33 http://www.quotidienmutations.cm Elecam s’en remet à Dieu Le président du Conseil électoral d’Elections Cameroon a participé hier à la Matinée nationale de prière ; Enow Abrams Egbe a prié le Seigneur afin que le vainqueur et les perdants acceptent le verdict des urnes et se tournent vers les prochaines élections ; Il a également élevé une supplication pour l’amélioration du système électoral. Page 7

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Page 1: Edité par la South Media Corporation Siège : rue de l’aéroport ......SARL au capital de 20.000.000 F.CFA -Siège : Douala B.P. : 11735, TRANSFERT DU SIEGE SOCIAL Aux termes de

TRANSPARENCE ÉLECTORALE

Page

5Jacques Maboula Mboya

Je suis victime d’une cabalePage

13Hommage

Vie et mort de Avenir Ava

N° 4746 - Vendredi 23 novembre 2018 400 FCFA

Edité par la South Media Corporation Siège : rue de l’aéroport - BP 12348, Yaoundé Tél.: (237) 222 30 66 80 / 222 30 71 45/ Fax: 222 30 66 75 - Desk Douala : Rue Bebey Elamè, Tél : 699 50 46 59 - Bur.Bafoussam: Face pharmacie Madelon, Tel: 694 94 27 33 http://www.quotidienmutations.cm

Elecam s’en remet à DieuLe président du Conseil électorald’Elections Cameroon a participé hierà la Matinée nationale de prière ;Enow Abrams Egbe a prié le Seigneurafin que le vainqueur et les perdantsacceptent le verdict des urnes et setournent vers les prochainesélections ;Il a également élevé une supplication pourl’amélioration du système électoral.

Page 7

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Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

ANNONCE2

Programme des obsèques deM. AMBASSA EDOUA Alexandre

1927 - 2018Lundi 19 au Jeudi 21 novembre 2018A partir de 18h : Recueillement au domicile familial, sis aulieu-dit Camrail, Quartier Fouda, dans son dernier domicilesis au carrefour Lycée bilingue, descente Nkolmesseng.

Jeudi 22 novembre 2018Veillée sans corps au domicile familial, sis au lieu-dit Cam-rail, quartier Fouda

Vendredi 23 Novembre 201811h : Levée de corps à l’hôpital Général de YaoundéDépart du cortège pour le village Essendé par Ombessa15h : Arrivée et installation au domicile familial20h : Messe suivie de la veillée jusqu’à l’aube

Samedi 24 novembre 201810h : Début des cérémonies traditionnelles 11h : Témoignage14h : Office religieux15h : Collation;16h : Inhumation dans la plus stricte intimité familiale

Etude de Me TCHOUKEU Jules Raoul, Notaire ausiège de la Cour d’Appel du Centre à

Yaoundé, 1336, Rue Jean ABANDA-Essos (MontéeCamp Sonel, à côté de la Station TOTAL),

B.P. 1165 Yaoundé, Tél. : 222 23 04 87, Email : [email protected]

CREACONSULTSARL au capital de 20.000.000 F.CFA -Siège : Douala

B.P. : 11735,

TRANSFERT DU SIEGE SOCIALAux termes de divers actes reçus le 05/11/2018 parMe TCHOUKEU Jules Raoul et Me JosephNGALLA, dûment enregistrés, il appert que : lesiège de la société a été transféré de Yaoundé àDouala B.P. : 11735 ;

- Dépôt : Greffes des Tribunaux de Première Ins-tance de Yaoundé-Ekounou et de Douala-Ndokoti.

- Pour insertion, Me TCHOUKEU Jules Raoul, Notaire-

- ANNONCE LEGALE -Etude de Me TCHOUKEU Jules Raoul, Notaire au

siège de la Cour d’Appel du Centre à Yaoundé, 1336, rue Jean ABANDA-Essos (Montée Camp Sonel, à côté de la StationTOTAL), B.P. 1165 Yaoundé, Tél. : 222 23 04 87,

Email : [email protected].« SAGA AFRICA »

SARL Pluripersonnelle au capital de 13.000.000 F.CFA -Siège : Douala B.P. : 3522.

CESSION DES PARTS SOCIALES ET NOMINATION D’UN NOU-VEAU GERANT

Aux termes des divers actes reçus le 27/09/2018 par MeTCHOUKEU Jules Raoul et Me MONGOUE Sandrine, dûmentenregistrés, il appert que : 1°) Madame ONDOA AMOMBO Ju-liette épouse David a cédé toutes ses parts sociales au profit dela société « KREST Holding » SARL. - 2°) Madame WHASSOMMarie Christine a été nommée Gérante en remplacement de Ma-dame ONDOA AMOMBO Juliette épouse David et les statuts ontété modifiés en conséquence. Dépôt : Greffe du Tribunal de Pre-mière Instance de Douala-Bonanjo.

- Pour insertion, Me TCHOUKEU Jules Raoul, Notaire -

- ANNONCE LEGALE -

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Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

CHRONIQUE 3

Par Jacques Eric Andjick

Le débat est relancé. Après la bonne rentrée deJoseph Fabrice Ondoa Ebogo lors du matchamical perdu (0-1) contre le Brésil mardi dernier

en Angleterre, beaucoup de Camerounais pensent quele jeune gardien doit retrouver sa place de titulaire ausein des Lions indomptables. Le dernier rempart a em-pêché la sélection camerounaise de perdre sur unlourd score face à la Seleçao, en enrayant notammentl’action d’Allan à la 86è minute, puis en réalisant undouble arrêt devant Gabriel Jesus et Richarlison deuxminutes plus tard. A la fin du match, la performancede Joseph Fabrice Ondoa Ebogo est célébrée par desfans, qui ne mettent pas à son actif, la défaite came-rounaise.Relégué sur le banc de touche depuis l’arrivée du sélec-tionneur Clarence Seedorf, certains supporters pensentque le champion d’Afrique doit retrouver sa place de ti-tulaire. Le Néerlandais lui préfère le gardien de l’Ajaxd’Amsterdam, André Onana, qui n’a pas vraimentconvaincu depuis qu’il est numéro 1 en équipe nationale.Titulaire pendant la première manche contre le Brésil,André Onana concède l’unique but du match sur une têtede Richarlison. Mais c’est plutôt la performance de sonrival Ondoa Ebogo qui retient l’attention des fans. Propulsé gardien titulaire des Lions indomptables le06 septembre 2014, à l’occasion de la 1ère journée deséliminatoires de la Can 2015 contre les Léopards de laRépublique démocratique du Congo, Joseph FabriceOndoa Ebogo a surmonté assez facilement la concur-rence de Guy Roland Ndy Assembe et a profité des dé-boires d’Idriss Carlos Kameni avec les dirigeants de laFecafoot pour s’imposer. Après une Can 2015 d’ap-prentissage, Ondoa Ebogo atteint le sommet de sonart en remportant la Can 2017 avec les Lions indomp-tables, terminant même meilleur gardien du tournoi.En baisse de régime comme l’ensemble de l’équipe lorsde la coupe des Confédérations et pendant les élimi-natoires de la coupe du monde l’année dernière, le natifde Yaoundé qui n’évolue que dans l’équipe réserve duFc Séville perd logiquement sa place de titulaire au

début de l’année en cours au profit d’André Onana ti-tulaire indiscutable à l’Ajax d’Amsterdam. Très profes-sionnel, le natif de Yaoundé ne bronche pas et saisitla moindre opportunité. Il brille contre le Malawi àBlantyre, le 16 octobre 2018 dans le cadre des élimi-natoires de la prochaine Can et tout récemment faceau Brésil. Deux performances qui font croire à plu-sieurs fans que Joseph Fabrice Ondoa Ebogo est bienl’homme de la situation. Surtout qu’André Onana n’estpas irréprochable.Mais le natif de Nkol Ngok bénéficie du soutien du sé-lectionneur vu qu’il joue dans le plus grand club de sonpays et qu’il brille en Ligue des champions, la plusgrande compétition mondiale de clubs. Donc écarterAndré Onana serait admettre que le championnat desPays-Bas n’est pas relevé. De même que les gardiensnéerlandais ne sont pas de haut niveau. Donc en tantque meilleur gardien du meilleur club néerlandais,André Onana jouit d’une immunité et devrait garder saplace de titulaire chez les Lions indomptables. Surtoutque son rival évolue au sein de Kv Ostende, un mo-deste club du modeste championnat belge.Mais il vaut mieux avoir un problème de riche, avecdeux grands gardiens comme le Cameroun actuelle-ment plutôt que de ne pas en avoir. Surtout que JosephFabrice Ondoa Ebogo et André Onana au-delà de la ri-valité sportive sont des amis dans la vie. Ils sont éga-lement cousins et issus de la Fondation Eto’o SamuelSport (Fundesport). C’est sans doute pourquoi leur ri-valité est moins médiatisée que celle qui a opposé Tho-mas Nkono à Joseph Antoine Bell en équipe nationalependant les décennies 80 et 90. «Tommy» double Bal-lon d’Or africain (1979, 1982), invaincu lors de la coupedu monde 82 et quart de finaliste du Mondial 90compte 112 sélections avec les Lions indomptables.Alors que «Jobell» double vainqueur de la couped’Afrique des nations (1984, 1988) compte 50 sélec-tions en équipe nationale. On souhaite des parcours en-core meilleurs à André Onana et Joseph Fabrice OndoaEbogo pour le rayonnement du Cameroun.

Lions indomptables :L’éternel duel des gardiens

Président du conseil d’administrationProtais AyangmaDirecteur de publication a.i Georges Alain Boyomo

Administration, financeset ressources humaines

Marie Sidonie Boulounou

Audit et contentieux

Adrien Bassang’na BombaRédacteur en chef Georges Alain BoyomoRédacteurs en chef adjoints a.i Lucien Bodo (Actualité)Michel Ferdinand (Magazines)Responsable DigitalPascal Dibamou

Chroniqueurs Jacques Eric Andjick Dubois OnanaRichard MakonJean-Claude AwonoCaricaturiste Robert Pougoué

RUBRIQUESPolitiqueJean De Dieu Bidias Société Paulette NdongEconomie Lucien Bodo

Education Nadine Guepi

Tech & WebMarguerite PapanaCultureMarthe NdiangSportsDimitri MebengaSanté/EnvironnementAdrienne Engono MoussangRédactionWamba Sop, Ludovic Amara, Ibin

Hassan, Josiane Afom, DésiréDomo, Vanessa Bassale, Jean-Chris-tophe Ongagna, Mélanie Ambombo,Rosine Ntolo, Arnaud Kuipo, RenaudInang, Claude Olivier Banaken, GuyMartial Tchinda, Florentin Ndatewouo

DESK LITTORAL ET SUD-OUEST

Chef : Michel Ferdinand

Adjoint : Blaise Djouokep

CORRESPONDANTS

Grand Nord : Jacques Kaldaoussa

Ouest/Nord-Ouest : Robert NkakeEst : Sebastian Chi Elvido

Sud : Guy-Roger Mvondo

Edition/Infographie

Samuel TcheudjoValentin Essimi TsangaService Commercial et Marketing Chef : Michael BrobstResponsable Yaoundé : Augustine NokamChargés de clientèle Pulcherie Nsia, Philiace Tamko Lionel Akono, Grâce OlingaSuzanne Essono NangaService de la comptabilité Jacques Barnabé Nthep

Albert MbendeService Production Joël AnongDieudonné BitangService Distribution Etienne Temfack Hervé NgomendaImpression Les nouvelles idées

Téléphone : (237) 222 306 680 / 222 306 675/ 698 24 99 29Site web : http://www.quotidienmutations.cm

Siège Yaoundé : Face CAMI TOYOTA - Mvog-MbiDouala : Rue Bebey Elame - Akwa

Edité par la South Media Corporation. Récepissé N° 00020/RDDJ/J/BASC

Caric

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Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

SOCIÉTÉ4

Vous venez d’organiser une série de rencontres inti-tulées « Talk about sur les droits d’auteurs, les ris-tournes et les précomptes » avec les exploitants desdébits de boisson du Littoral. Quels sont les pro-blèmes que posent les droits d’auteurs ?Les problèmes de droits d’auteur viennent du fait que dif-férentes sociétés ne parviennent pas à s’entendre sur lepassif ou encore sur les arriérés de ces sociétés. En 2008,nous avons signé une convention avec les sociétés bras-sicoles qui faisaient la retenue à la source des droits d’au-teurs sur nos ristournes. Cet argent était reversé auxsociétés de droits d’auteurs existant à cette époque. Or,la Société nationale camerounaise de l'art musical (Sona-cam), créée cette année, se sert d’une nouvelle décisiondu ministre de la Culture qui suspend la retenue à lasource et demande de descendre sur le terrain pour re-couvrir ces taxes.Les agents de la Sonacam qui descendent sur le terrain de-mandent aux barmen de payer les arriérés de 2013 à 2017.Or, les droits d'auteur de 2013 à 2016, se trouvent dans lescaisses des sociétés brassicoles. La Sonacam peut se rap-procher des anciens administrateurs de la Société civilecamerounaise de l’art musical, de la Cameroon music cor-poration et du Synedeboc, et aller vers les sociétés brassi-coles pour le retrait de cet argent. On ne comprend paspourquoi la Sonacam fait pression sur les barmen pour leurdemander de payer des droits d’auteur qu’ils ont pourtantdéjà payés.Qu’en est-il du cas des ristournes et des précomptes?Nous avons constaté que la nouvelle distribution mise enplace par la Sabc créait des mécontents. L’argent reversépour le paiement des précomptes auprès des distributeursagréés n’est toujours pas reversé directement aux barmen.Les exploitants des débits de boisson qui achètent chez lesdistributeurs n’ont pas eu pour la plupart les précomptesdu second semestre. Nous voulons donc établir la liste deces barmen, se rapprocher de la Sabc afin qu’ils entrentdans leurs droits.

Ces rencontres interviennentdans un contexte marqué parune probable hausse du prix dela bière de 200 Fcfa, commesemble l’indiquer la nouvelle loide finances de 2019. Cette aug-mentation était-elle prévisible?C’était prévisible, mais, pas sousl’angle des droits d’accises, mais,sous l’aspect des vignettes. L’Etat aenvisagé mettre la vignette sur labière. Et cette vignette devait coûter15Fcfa, avec une augmentation de25Fcfa sur la bouteille de bière. Là,on nous a pris de court, parce quec’est une augmentation sur lesdroits d’accises de 20%, ce qui vaentrainer une augmentation de200Fcfa par bouteille de bière. Et sicette loi passe, la bière qui coûte enmoyenne 600Fcfa va passer à800Fcfa.Cela va créer un énorme préjudice.Les sociétés brassicoles risquent decompresser le personnel parce queles ventes vont chuter. Les consom-mateurs qui ne pourront plus ache-ter la bière vont aller vers desboissons telles que le « bili bili » et« l’odontol » qui coûtent moinschers. Et on va se retrouver avecplus de problèmes de santé.Cela va également entrainer la mortde certains secteurs d’activités,comme les snack-bars qui sont aujourd’hui les plus grandsemployeurs dans les débits de boisson. Un snack-bar peutemployer jusqu’à 30 personnes. En vendant une bière à1000Fcfa, il a une marge de 400Fcfa qui lui permet de

payer son personnel, les charges du snack et avoir son bé-néfice. Or, avec une marge de 200Fcfa par bouteille debière, certains vont fermer ou se ruer vers les bars. Lesconséquences seront terribles.

Hervé Nana

Plusieurs snacks vont fermerLe président régional pour le Littoral du Syndicat des exploitants des débits de boissons (Synedeboc) analyse l’impact d’une probable augmentation du prix de la bière sur leur activité.

Par Blaise Djouokep

Le Réseau des défenseurs des droits hu-mains en Afrique centrale (Redhac),s’insurge contre les menaces et autres

manœuvres d’intimidation que subissent lesjournalistes au Cameroun. Cette sortie inter-vient après l’interpellation de plusieurshommes et femmes de média par les autoritéslocales. Certains étant jusque-là privés de li-bertés, à l’instar du promoteur du site d’infor-mations en ligne Hurinews, Michel Biem Tong,qui a été placé sous mandat de détention pro-visoire à la prison centrale de Yaoundé. Il était

jusqu’ici détenu dans les locaux du secrétariatd’Etat à la Défense (Sed) chargé de la gendar-merie. Dans une déclaration lue au cours d’un pointde presse organisé à Douala, le 14 novembredernier, le Redhac se dit inquiet sur le sort desjournalistes ayant des différends avec la jus-tice. Il s’agit notamment du responsable inter-régional du journal Le Messager à l’Ouest et auNord-Ouest, Joseph Olinga Ndoa, Michel Kala-bassou et Gustave Flaubert Kengne sur quipèse la peine capitale.

Liberté de la presse

Le Redhac exige la libération des journalistes interpellés

L’attaque est survenue en fin dematinée du mercredi, 21 novem-bre dernier. Il était environ

12h30mn lorsque des éléments du Ba-taillon d’intervention rapide (Bir) et duBataillon des troupes aéroportées(Btap) tombent dans une embuscadedes sécessionnistes au lieu dit Lewoh,[l'un des villages de la municipalitéd'Alou, situé dans le département de Le-bialem, dans la région du Sud-Ouest duCameroun] sur l’axe Menji-Alou. Le bilan matériel qui n’est pas des moin-

dres, fait état de trois véhicules (3 BjLand cruiser) du Bir mis hors d’usage.Face à la riposte des soldats, les séces-sionnistes ont battu en retraite. Difficilepour l’heure de faire un bilan du côté desséparatistes. Cependant, le ratissagedes lieux effectué a permis la saisie dedeux canons de fabrication artisanale,avec au fond des tubes, des reliquats ducomposé, des minutions utiliséesconstituées des morceaux de fer de 6 etdes morceaux de fer de 8.

Crise anglophone

Embuscade dans le LebialemPar Blaise DjouokepPar Renaud Inang

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SOCIÉTÉ 5

Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

Hier 22 novembre était une nouvelle journée de mo-bilisation pour les souscripteurs de la Mission d’in-tégration et de développement pour l’Afrique

(Mida). Point du regroupement : le Palais de justice Centre-administratif à Yaoundé. C’est un jour d’audience à la Courd’appel du Centre sur la demande de libération immédiatede certains responsables de l’organisation. C’est cette ac-tualité qui justifie le déploiement de la police et de la gen-darmerie à l’extérieur et à l’intérieur du palais de justice.Entre temps, Patrick Essa’Ala Ntsama alias Patrick Pen etle Père Louis Joseph Marie Foe sont dans la salle d’au-dience. Le premier, debout, dans sa chemise tissu pagne,tient un document. A la porte, des curieux sont à la quêtede l’information. Seulement, il est difficile d’écouter entiè-rement le contenu des échanges du fait du faible volumedes voix de tous les acteurs. Ils sont rejoints plus tard parle commandant en chef, Albert C. Amougou Foe, venu me-notté. L’affluence gagne en ampleur à la porte. Puis, unepause est observée pour le délibéré.Le moment est trouvé pour un échange entre Albert C.Amougou Foe et des souscripteurs. L’ambiance est paisi-ble. Il demande notamment pourquoi l’on n’a pas envoyél’Agence nationale d’investigation financière (Anif) dansson organisation pour voir clair. Quelque temps après, l’at-troupement est dispersé.

Plus tard, ils sont rappelés pour la décision. D’après l’avo-cat de la défense, la demande de libération immédiate aété rejetée. La Cour d’appel du Centre confirme la décisiondu Tribunal de grande instance du Mfoundi. « Maintenantce qui reste c’est la procédure en information judiciairedevant le juge d’instruction qui, lui, est saisi non pas de la

libération immédiate, mais des faits d’escroquerie et deblanchiment d’argent », explique Me Claver Bella. Ce der-nier renseigne que deux options s’offrent au juge d’instruc-tion  : «  soit il rend une ordonnance de non-lieu et leslibère ; soit il les renvoi devant le juge de jugement en au-dience publique ».

Affaire Mida

Les responsables détenus restent en prisonLa Cour d’appel du Centre a confirmé, hier 22 novembre à Yaoundé, la décision du Tribunal de grande instance du Mfoundi sur la demande de libération immédiate.

Par Arnaud Kuipo

Déjà trois numéros pour le magazineCommunication pour le développement.La parution de septembre dernier consa-

cre son « Focus » à une « passionnée de la com-munication pour le développement ». Son nom :Claire Madeleine Soppo Mouelle, volontairementadmise « à faire valoir ses droits à la retraite enavril dernier ». Ses 35 années de carrière l’aurontconduite dans divers domaines de la communica-tion. Elle exercera, entre autres, au ministère del’Information et de la Culture, à la Cameroon RadioTelevision (CRTV) et au bureau du Fonds des Na-tions Unies pour l’enfance (Unicef) à Yaoundé.« Tout programme de développement doit investirdans la C4D (Communication pour le développe-ment, ndlr), même si cela exige aussi bien des res-sources humaines que financières et surtout dutemps », souligne-t-elle dans son interview qui oc-cupe trois des neuf pages du « Focus ».Dans la rubrique « Actu C4D », plusieurs domainessont abordés dans des articles : la sécurité rou-tière, les luttes contre l’épidémie de choléra et la mal-voyance, l’hygiène menstruelle, l’innovation agricole, etc.

Dans cette sortie, le magazine de Adolphe Ateba Noaaborde la question du numérique ; ceci dans « Opinion ».

« L’ambition est de placer les populations au cœur de tousles mécanismes programmatiques afin de garantir la pé-rennité des interventions. Les technologies numériques […] se révèlent décisives pour y parvenir », lit-on.Dans « Fiche pratique », des indications sont donnés « pourse lancer dans un projet de radio communautaire ». Il s’agitd’actionner sept leviers. Ce sont, par exemple, le back-ground, la législation, le choix du lieu, les aspects tech-niques et la programmation d’une radio communautaire ».D’autres rubriques meublent ce magazine. Il s’agit notam-ment de « Décryptage », « Appels d’offres » et « Mots et ex-pressions de la C4D ».

Communication pour le développement

Pour la célébration d’une passionnée du domaineLa troisième parution du magazine trimestriel consacre sa Une àClaire Madeleine Soppo Mouelle admise volontairement à la retraite.

Par Arnaud Kuipo

Yaoundé

Incendie au «Québec II»

L’incendie s’est produit dans les locaux du snack«Québec II » au quartier Titi garage dans la villede Yaoundé dans la nuit du 21 au 22 novembre

dernier. Sur le site plusieurs heures après le sinistre,certains pensent que c’est l’œuvre de la sorcellerie.D’autres par contre compatissent. Ils rapportent qu’ilsse sont d’ailleurs mobilisés pour stopper l’incendie quiserait causé par un court-circuit en attendant l’arrivéedes pompiers. Stoppées à temps, les flammes n’ont pas pu atteindrele minibar situé au rez-de-chaussée. Elles ont plutôt dé-vasté une bonne partie de la toiture de l’immeuble.

Par Andréa Lentchou (Stagiaire)

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Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

SANTÉ / ENVIRONNEMENT6

En 2014, le Cameroun a adhéré à l’initiative PF2020,s’engageant ainsi à recruter 900.000 nouvelles uti-lisatrices de contraceptifs en vue d’améliorer la

prévalence contraceptive. Celle-ci devrait alors passer de21% à 30%. A un an de l’échéance, seulement environ498.000 femmes ont été recrutées. Bien que la prévalencecontraceptive reste faible, on note la péremption et la rup-ture des stocks de produits contraceptifs.L’une des causes majeures de ce problème est liée à la dis-tribution. « Lorsque les bailleurs de fonds donnent des pro-duits, ils ne les accompagnent pas des moyens dedistribution. Et quand même les produits atteignent les ré-gions, ils ne sont pas acheminés dans des formations sa-nitaires, peut-être parce que personne n’a étéresponsabilisé pour le faire », indiquait le 02 novembre Va-lérie Tsemo, experte en santé de reproduction à l’Organi-sation non gouvernementale (Ong) Femme, santé etdéveloppement (Fesade). C’était au cours de la restitution

par le Réseau des journalistes pour l’application du Pland’action de Maputo (Jnmap/Rejosade), des travaux tenusdu 16 au 19 octobre dernier à Edéa sur la planification fa-miliale (Pf).A cela s’ajoute l’inadéquation entre l’offre et la demande.« Certaines localités reçoivent certains produits en sur-stock. Par exemple, si les populations du Centre utilisentplus les préservatifs on leur enverra plus de pilules, et lereste va forcément se périmer  », regrette une sourceproche des questions de planning familial. De plus, à l’encroire, les produits prennent du temps à la Centrale natio-nale d’approvisionnement et consommables médicaux es-sentiels (Cename) pour le contrôle de qualité.Le problème de la communication n’est pas en reste. « Par-fois, un produit peut être disponible dans une formation sa-nitaire et pas dans l’autre. Et ce problème de rupture n’estpas rapidement communiqué au niveau central ou régional.Certains médicaments qui sont offerts par le gouverne-

Produits contraceptifs

Aux sources de la péremption et des ruptures de stocksLes problèmes de communication et l’inadéquation entre l’offre et la demande sont entre autres raisons invoquées.

Par Guy Martial Tchinda

Qu’entend-on par marquage sanitaire ?Le marquage sanitaire graphique tient son fondement ju-ridique sur la Convention cadre de l’Organisation mondialede la santé (Oms) pour la lutte anti-tabac (Cclat) que le Ca-meroun a ratifié en 2006. Il offre de nombreux avantagespour protéger la santé des populations. Les étiquettes demise en garde sous forme d’images exposent de façon ef-ficace des risques inhérents à la consommation du tabac,elles sont d’excellents moyens de diffuser des messagesrelatifs à l’impact nocif du tabagisme et permettent de faireconnaitre davantage les risques associés au tabagisme.Pourquoi les images ?Les images peuvent influencer les futures décisionsconcernant l’usage du tabac, peuvent motiver les fumeursà arrêter le tabac, dissuader les non-fumeurs de commen-cer à fumer et empêchent aussi les anciens fumeurs de re-prendre leurs vieilles habitudes. En attendant l’entrée envigueur de la mesure, il y a lieu de maintenir la vigilance.Car, sur le terrain, l’industrie de tabac qui voit en cette ré-glementation une menace pour ses activités, fait feu detout bois pour plomber son entrée en vigueur.Que prévoit le texte règlementaire adopté le 03 jan-vier 2018 pour le marquage sanitaire graphique ? Cet arrêté conjoint n°0001/Minsanté/Mincommerce du 03janvier 2018, qui fixe les modalités de conditionnement etd’étiquetage des produits du tabac commercialisés au Ca-meroun. Cette mesure réglementaire qui répond aux exi-gences de la Cclat a pour objectif d’amener les fumeurs àprendre conscience des risques sanitaires auxquels ils

s’exposent lorsqu’ils consomment ces produits réputésdangereux et mortels. Ainsi donc, dès janvier 2019, sur lespaquets de cigarettes vendus au Cameroun, l’on ne verraplus seulement le laconique message qui renseigne sur lefait que « le tabac nuit gravement à la santé du fumeur etde son entourage ». Ce sera désormais, en français : « letabac tue » ou « fumer tue » ou en anglais  : « SmokingKills » ou « Tobacco Kills ».Ces informations seront accompagnées d’une image illus-trant l’avertissement général. Il faut préciser que cetteimage va couvrir au moins 70% de la superficie de la faceavant de l’unité de conditionnement et de tout emballageextérieur. En adoptant cette mesure règlementaire, le Ca-meroun se conforme à l’une des dispositions de la Cclat,notamment l’article 11, que le pays a ratifié en 2006.

Prince Pondo

Le tabac tue Au nom de la présidente de la Coalition camerounaise contre le tabac (C3t), il a présidé hier 22 novembre,la conférence de presse de cette organisation sur le marquage sanitaire graphique.

Par Guy Martial Tchinda avec Andréa Lentchou (stagiaire) Lutte contre le Sida

Une campagne médiatiques’ouvre ce jour à Yaoundé

Le réseau des journalistes pour l’application duPlan d’action de Maputo (Jnmap/Rejosade) encollaboration avec Cameroon National Associa-

tion For Welfare (Camnafaw), procède ce 23 novembreà Yaoundé, au lancement de la campagne médiatiquede sensibilisation sur la prévention du Vih/Sida chez lajeune fille. Axée autour du slogan : « protégeons la jeunefille », cette campagne s’inscrit dans le cadre du moiscamerounais de lutte contre le Sida et de la Journéemondiale de lutte contre le sida.Elle se veut être une contribution des journalistes préoc-cupés par les questions de santé, à l’amélioration desindicateurs révélés par les résultats de l’Eds 2011 etconfirmés par les conclusions de l’enquête Camphia surl’état de la pandémie en milieu jeune et particulièrementchez la jeune fille. La campagne vise à susciter une prisede conscience chez les principales cibles et de menerun plaidoyer en vue de l’adoption et de la mise en œuvredes mesures adéquates pour la prévention du Vih/ Sidachez la jeune fille.

Par Guy Martial Tchinda

Contraception, pour un contrôle des naissances.ment sont stockés dans les bureaux des médecins-chefsparce qu’on ne leur donne pas le carburant pour la distri-bution », a poursuivi Valérie Tsemo.Aussi, du fait des préjugés ou d’un manque d’information,de nombreuses personnes se privent d’utiliser certainesméthodes modernes de contraception, pourtant recom-mandées. Un problème est plus accru en milieu rural. « Lapremière fois que j’ai utilisé le préservatif féminin, c’étaittellement inconfortable que j’ai arrêté. Je n’ai recommencéque lorsque j’ai été édifiée sur sa bonne utilisation », confieune utilisatrice des produits contraceptifs.

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Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

POLITIQUE 7

«Notre Dieu et notre Père (…), nousavons opté pour la démocratie, unsystème qui requiert le consente-

ment de la majorité (…). Nous te remercionspour un regain d’intérêt dans la chose poli-tique et nous te prions pour une profondecompréhension de la démocratie par les ci-toyens. Nous prions que tu éloignes de nousla division et que tu crées plus de rassemble-ment au service de l’intérêt général. Seigneurnous te supplions, rends une telle chose pos-sible », ainsi a prié Enow Abrams Egbe. Cetteprière du président du conseil électorald’Elections Cameroon (Elecam) a été formu-lée au Très haut, hier 22 novembre, lors dela 9e édition de la Matinée nationale deprière pour le Cameroun. Portant sur l’ «unité nationale et l’enracinement de la démo-cratie », cette supplication adressée à Dieu par le patronde l’institution chargée de l’organisation des élections auCameroun n’est pas anodine. Elle intervient dans uncontexte marqué par des contestations post-électorales.Pour un avenir meilleur, Enow Abrams Egbe prie aussipour l’amélioration du processus électoral, « pour que tousles acteurs s’accordent sur les diverses règles qui gouver-

nent ledit processus », exhorte-t-il. Et d’ajouter : « SeigneurDieu d’équité et de justice, donne à ceux qui ont gagné letriomphe modeste, beaucoup plus d’engagement au travailet au service des autres. Seigneur, accrois le zèle des per-dants d’aujourd’hui à se mettre en route pour les prochaineséchéances électorales », supplie-t-il.Le président du Conseil électoral ne s’est pas arrêté là. «

Seigneur, la victoire d’un parti sur un autre ou d’un candidatselon les règles admises doit, au-delà de tout, nous garderunis autour d’un même objectif, celui de la construction d’unavenir commun. Donne-nous, Eternel, de comprendre que leCameroun va se développer avec toutes ses populations »,implore-t-il. Pendant qu’il invoque le Très haut, EnowAbrams Egbe est écouté par d’autres personnalités qui vontelles aussi prier. Rose Mbah Acha, ministre délégué à laprésidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat(Consupe), a prié pour l’amélioration du climat des affairesau Cameroun tout en souhaitant que les uns et les autresmettent l’intérêt général avant toute chose. Pour sa part,le représentant du recteur de la cathédrale Notre dame desVictoires de Yaoundé a prié pour la diaspora camerounaisequi est parmi les plus qualifiées. Il a demandé au Seigneurde donner à cette dernière la possibilité de poser des actespositifs qui vont dans le sens du développement du pays,tout en les éloignant de tout type d’actes qui peuvent des-servir le Cameroun.Le gouverneur de la région du Centre, Naseri Paul Bea, aspécialement demandé une bonne santé physique pourPaul Biya. Il lui a demandé de remplir celui pour qui il de-mande le renouvellement de l’amour du peuple, d’une « sa-gesse et d’un dynamisme constant » ; ceci afin que le chefd’Etat puisse remplir ses engagements.

Après-présidentielle

Enow Abrams prie pour calmer les espritsParticipant aux côtés de quelques ministres à la 9e édition de la matinée nationale de prière, le président du conseilélectoral d’Elecam s’est adressé à Dieu afin qu’il intercède pour l’acceptation des résultats de cette élection.

Par Mélanie Ambombo

Le président du conseil électoral d’Elecam.

55 ans après sa création, l’Union Africaine (Ua) semodernise. « C’est la première fois qu’un sommetde chefs d’État se réunit pour parler de la réforme

», explique le chef de l’unité de mise en œuvre de la ré-forme institutionnelle de l’organisation panafricaine,Pierre Moukoko Mbonjo. Réunis à Addis-Abeba, la capi-tale Éthiopienne les 17 et 18 du mois en cours, les mem-bres de l’Ua ont statué sur la constitution de la prochaineéquipe dirigeante de l’institution. Actuellement composéde dix membres, le bureau exécutif qui sera élu en jan-vier-février 2021, n’en comptera plus que huit. C’est-à-dire un président, un vice-président et six commissaires.Deux postes de commissaires seront supprimés. Enoutre, la parité devra être respectée dans le bureau. Enclair, explique les membres de l’unité de la réforme, si unefemme est présidente, le vice-président sera un homme etvice-versa. Pour ce qui est des six commissaires, trois se-ront de sexe féminin et trois de sexe masculin. Par ailleurs,l’équilibre entre les cinq régions d’Afrique doit être pris encompte (Nord, Ouest, Est, Centre et Sud). Selon les concepteurs de la réforme, le président de l’Unionafricaine deviendra un patron administratif. « Il est le direc-teur général et en même temps l’ordonnateur du budget de

toute l’Union », explique Pierre Moukoko Mbonjo. Son modede désignation est aussi connu. « Chaque région désigne uncandidat et l’Assemblée de 55 chefs d’État décide du vain-queur », poursuit-il. Les volontaires pour le poste de prési-dent de la commission devront se soumettre à un parcoursdigne du secteur privé, précise l’ancien ministre Camerou-nais des Relations extérieures. Pour cela, ils fourniront : uncurriculum vitae en ligne, une profession de foi et serontsoumis à un débat télévisé, si possible diffusé sur les télé-

visions nationales avant d’affronter le grand oral finalface aux dirigeants.Le mandat du président change avec la réforme. Sonvice-président et lui seront les véritables maîtres du bud-get et des ressources humaines de l’institution continen-tale. Il (le président, Ndlr) pourra, par exemple, déciderde mettre fin aux fonctions d’un de ses commissaires. Ils’agit de réinstaurer clairement une hiérarchie forte ausein de l’exécutif. Le président devra donc dresser desobjectifs et rendre compte de façon précise de ceux-ci,chaque année. Selon les changements, les membres del’institution pourront également mettre fin aux fonctionsdu président, du vice-président et des commissaires. «C’est un système de gestion axé sur les résultats », ex-

plique Pierre Moukoko Mbonjo, qui est mis sur pied. Un ma-nagement digne du secteur privé. Les réformes, faut-il lerappeler, vont aussi permettre à l’Ua de faire des écono-mies financières. Pour la suppression des deux postes decommissaires par exemple, l’institution continentale faitune épargne annuelle de 500.000 dollars, soit environ 2,8milliards Fcfa. Il faut noter que le projet de réforme dont ilest question est porté par le président de la République duRwanda, président en exercice de l’Union africaine.

Union Africaine

Le temps de grandes réformesLe 11e Sommet extraordinaire de l’institution panafricaine a renforcé les pouvoirs du président, entre autres innovations.

Par Jenner Onana

Paul Kagamé, président en exercice de l’Union africaine.

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POLITIQUE8

Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

Avez-vous déféré mercredi dernier (21 novembre) àla convocation du commandant de la compagnie degendarmerie de Yabassi ?Le secrétaire général de la commune (Charles Tikombo,Ndlr) y était. Il faut dire que la commune c’est une institu-tion, ce n’est pas une personne physique.Qu’est ce qui en ressort ?Le secrétaire général m’a dit que lorsque j’ai informé lecommandant que je ne pouvais pas être disponible et quemon représentant sera là, le commandant a jugé inutile del’entendre. Le commandant de compagnie est sorti de sonbureau, parce que, semble-t-il, il devait prendre part à uneimportante réunion avec sa hiérarchie à Douala. On vous reproche d’avoir abandonné votre poste demaire. Qu’en est-il ?On ne peut pas dire que quelqu’un a abandonné le postependant l’élection présidentielle, alors qu’on a émargé dansses textes le 05 octobre 2018, et que cette personne a votéle 07 octobre dernier. C’est curieusement, comme on dit,du harcèlement et de la pression, c’est tout. On peut croireà un défaut de décentralisation où la tutelle abuse de ses

pouvoirs. En quoi consistait cet émargement ?Il y a eu des demandes d’appui à l’élection présidentielle,des demandes plus ou moins légales que nous devons es-sayer de légitimer. Tous les maires du Nkam ont reçu des

demandes d’appui pour cetteélection. On ne peut pasprendre l’argent au maire etdire qu’il a abandonné leposte.Le préfet du Nkam vousen veut aussi pour avoirconfisqué le patrimoine

roulant pendant ce processus électoral…Quand on demande au maire de remettre son véhicule defonction, c’est pour qu’il fasse quoi. On veut qu’il marche àpied ou aille à moto ? Pouvez-vous me citer un seul maireau Cameroun à qui on a demandé son véhicule de fonctionpendant l’élection ? Il s’agit d’une cabale sorcière.Peut-on dire que vous payez le prix de votre soutien aucandidat Muna lors de cette consultation électorale ?J’ai l’impression que c’est quelqu’un qui veut, simplement,par excès de zèle, montrer qu’il continue l’élection prési-dentielle après la présidentielle. Pourtant, il y a un vain-queur connu. Chacun doit comprendre que l’électionprésidentielle est définitivement terminée. Et que ce quidoit nous rassembler, c’est les projets et la constructiondu Cameroun. La politique, c’est avant tout les idées et nondes problèmes personnels.Pouvez-vous imaginer la suite réservée à cette en-quête judiciaire ?Vous savez, le Cameroun c’est le Cameroun. Nous conti-nuons de faire notre boulot. S’il y en a qui veulent que lesCamerounais, au lieu d’être focalisés sur des choses com-munes, commencent à faire des règlements de comptes,ce n’est pas ça ma démarche.Vous risquez d’être sur le gril lors des prochaines mu-nicipales ?L’avenir appartient à Dieu. Les nations peuvent changer au-jourd’hui ou demain à une vitesse que personne n’a vuevenir. Ceux qui pensent qu’ils sont les maîtres du tempsobservent l’avenir et croisent les doigts.

Jacques Maboula Mboya

Je suis victime d’une cabale sorcièreLe maire de la commune de Yabassi s’étonne de l’enquête judiciaire ouverte contre lui sur instruction du préfet du Nkam.

Par Michel Ferdinand

Fruit d’une concertation entre le Mou-vement africain pour la nouvelle in-dépendance et la démocratie

(Manidem), Ngouo Woungly Massaga, aliasCommandant Kissamba et des patriotesupécistes, il a été présenté à la presse le 20novembre dernier à Douala. Il s’agit de so-lutions formulées aux problèmes que tra-verse le Cameroun, notamment la crisesociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et la dérive triba-liste, depuis la dernière électionprésidentielle. Ces solutions sont de deuxordres. Il y a d’abord, lit-on dans un docu-ment remis aux médias, le « lancementd’une pétition nationale demandant la findes hostilités en commençant par le dépôtdes armes unilatéral par les bandes arméessécessionnistes ou non ». « Nous allons en-treprendre une tournée nationale pour lancercette pétition », poursuit le même docu-ment. Il y a ensuite « l’élaboration d’une pro-position de loi sur le tribalisme destinée àréprimer ce fléau. Ce texte sera soumis à lacommunauté nationale, au gouvernement etaux parlementaires ». Une sortie au coursde laquelle le président du Manidem, Anicet

Ekane, s’est farouchement montré opposéaux deux gangrènes qui, à en croire le parti,paralysent la vie en commun et empêchentde débattre des enjeux de la société. « C’estune sonnette d’alarme retentissante sur lesdégâts causés par le scrutin d’octobre 2018qu’il faut réparer. La première c’est la triba-lisation à l’excès qui a caractérisé les dis-cours politiques, avec des propos d’uneviolence tribaliste jamais vue. On avait le tri-balisme honteux, mais aujourd’hui il y a letribalisme affermi, où des gens prônentmême la prise des armes », déplore AnicetEkane. Il faut donc agir pour qu’on n’enparle plus.Pour ce faire, les signataires du documenten question exhortent les autres partis po-litiques à sensibiliser les populations, leurfaire comprendre à travers des dynamiquespolitiques « transethniques créées », que labonne politique n’est pas celle du « frère »,mais celle qui s’attaque à la base des pro-blèmes. Tout en demandant aux sécession-nistes de baisser les armes, ces acteursinvitent le président de la République, PaulBiya, à ouvrir un dialogue inclusif de refor-mation du pays.

Tribalisme et Crise anglophone

Les solutions du ManidemPar Tatiana Ngnombouowo

Alternance

Jean Marc Ngoss en embuscade

Il y croit et en parle avec assurance.Au plus tard en octobre 2021, JeanMarc Ngoss, leader du « Parti de l’es-

prit d’avril 48 », ne se voit pas moins dansla peau de « troisième chef de l’Etat » au Ca-meroun. Le « Mpodol » (porte-parole dupeuple), comme il se fait appeler par sesaccrocs, pense être l’incarnation del’homme aux atouts qu’annonçait le leaderhistorique de l’Union des populations duCameroun (Upc), Ruben Um Nyobè, assas-siné le 13 septembre 1958. Un oiseau rarequi doit rassembler cinq critères bien dé-terminés, être jeune, intellectuel, philo-sophe, magicien et polyglotte. En joignantl’acte à la parole, le deuxième « Mpodol »du genre, Um Nyobè étant le premier, étaitau cœur d’un rituel dit de confirmation dela prophétie, au cours d’une rencontre po-pulaire organisée le 18 novembre 2018 àson domicile privé au quartier Maképé àDouala. Une scène digne de démonstrationde « magie blanche » pendant laquelle JeanMarc Ngoss a fait prosterner sept béliersreprésentant les jours de la semaine de-vant le prochain chef de l’Etat qu’il incarne.Avant d’incinérer l’ouvrage « Le Prince » deNicolas Machiavel, pour libérer les Came-rounais des forces maléfiques.Ce livre, pense-t-il, a mal inspiré la gouver-nance de plusieurs chefs d’Etat. « Il y a euune élection qui à mon sens a été une mas-carade… Nous avons compris que c’étaitgagné d’avance par le régime actuel. Il s’estalors dégagé deux courants de pensée, ‘‘sar-

dinards’’ et ‘‘tontinards’’ qui frisent la haine.Nous disons non à tout cela », martèle JeanMarc Ngoss. La rencontre ouverte àquelques leaders de partis politiques permetd’entrevoir une union des forces pour mieuxaffronter les législatives et municipales an-noncées en 2019. On y reconnaît l’Upcconduite par Habiba Issa, le coordonnateurnational du Front uni pour le développement(Fpd), Darman Doukou, le leader du Pland’action sociale (Pas), Célestin Nkwetchouaetc. « Le Mpodol a pour mission de présenterau peuple les options claires pour l’avenir,afin de lui redonner les moyens d’espérer »,ajoute Jean Marc Ngoss.En attendant l’aboutissement de l’alter-nance dont rêve les tenants du « quaran-tisme » pour établir la différence avec «camaraderie » des autres partis, la jeu-nesse devrait éviter de s’assimiler au « ferde lance de la nation », terminologie malé-fique, pour s’inscrire désormais dans unelogique de « grâce du Cameroun ». On neperd rien à attendre.

Par Michel Ferdinand

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ECONOMIE 9

Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

Les habitants de la ville deYaoundé ont mal à leurs pochesdepuis quelques semaines. Cer-

tains n’arrivent pas à contenir leur mé-contentement lorsqu’ils font leursachats dans les différents points devente. Chez eux, les avis convergent :l’oignon est extrêmement cher. AnnieMaffo, commerçante au marché d’Es-sos a été obligé de réduire la quantitéd’oignons qu’elle utilise généralementpour sa cuisine. « J’ai toujours eu àacheter de l’oignon en grande quantitépour la semaine. Il était très rare que j’enachète en détail. 1000 Fcfa était monbudget et c’était largement suffisantpour réaliser mes repas. Maintenant, l’oi-gnon de 1000 Fcfa n’arrive même plus àcouvrir quatre jours sur une semaine. Jesuis obligée de réduire les quantités parrepas pour pouvoir m’en sortir », seplaint-elle. Une escale effectuée au marché duMfoundi, hier 22 novembre permet demesurer l’ampleur de la situation. Il estenviron 14h. Alors qu’une chaleur ardente s’abat sur la ville,les commerçants de vivres de ce marché sont installés der-rière leurs comptoirs. L’oignon fait partie de la panoplie deproduits qu’ils proposent aux clients. Disposé sur des étalsà même le sol ou dans des filets pour la vente en gros, leprécieux sésame attire. En fonction de sa qualité et de saquantité, il aguiche. 200 Fcfa, 350 Fcfa, 500 Fcfa et 1000Fcfa sont les prix qui sont affichés sur les tas. Vendu en

gros, le filet de 2kg coûte 5000 Fcfa au lieu de 2500 Fcfacomme en temps de profusion. Dans ce décor, les clients effectuent des va-et-vient dansles hangars. Certains cherchent à s’en procurer. Parmi eux,Larissa Melingui, enseignante de maternelle dans une écolede la place. Passée au marché après les classes pour faireses achats, la dame a tout acheté comme dans ses prévi-sions, sauf l’oignon. En effet, après y avoir fait le tour à la

recherche d’un tas d’oignons de 100Fcfa, la dame en est ressortie désespé-rée. Bien qu’épuisée, elle n’a pas pu enavoir. « Je suis dépassée. Après avoirfouillé tout le marché pour un tas d’oi-gnons à 100 Fcfa, on ne m’en a proposéqu’une seule petite gousse. J’ai finale-ment dû réajuster ma liste et en acheterpour 500 Fcfa. Si au Mfoundi c’est ainsi,je n’aimerais pas imaginer ce qu’il sepasse dans les autres marchés de laville », affirme-t-elle. Certains vendeurs expliquent cette in-flation par le fait que l’oignon est ac-tuellement rare sur le territoire. « Mêmedans le Nord où on a l’habitude de s’ap-provisionner, il est absent chez les four-nisseurs. Actuellement, l’oignon quenous consommons vient du Nigeria et lefilet de 120 kg nous est vendu à 150 000Fcfa au lieu 85 000 Fcfa comme d’habi-tude. On n’a pas de choix, nous sommesobligés de visser les prix pour pouvoirfaire profit », explique Oumarou, ven-deur dans cet espace marchand. Il as-

sure par contre que d’ici le mois de décembre l’oignon serade retour dans les marchés à bas prix. Mais en attendantcette période, Aliou, un autre revendeur souhaite en profiterau maximum. « C’est généralement lorsqu’il y a pénurie d’oi-gnons comme maintenant que moi je gagne plus. Parce que,à ce moment-là, le client n’est plus roi, c’est moi qui le suis.Alors je me frotte les mains, et je me fais prier en attendantque la roue tourne », clame t-il tout souriant.

Oignons

L’enfer en attendant décembre Le filet de 120 kg de ce produit est passé de 85 000 Fcfa pour désormais culminer à 150 000 Fcfa.

Par Perrine Masso

Les réformes de la politique monétaire de la Banquedes Etats de l’Afrique centrale (Beac) s’implémen-tent progressivement, pour parvenir à une stabilité

monétaire. La preuve, c’est que l’un des pans importants setraduit à travers la mise en place des « Clubs des trésoreriesde la Cemac », nouvel espace d’échanges, qui a réuni du 19au 21 novembre dernier à Douala les responsables de laBeac et les acteurs de marché que sont les établissementsde crédit et les administrations financières. Une plateformepériodique, aussi bien au plan national que régional, qui al’avantage de renforcer l’appropriation du marché interban-caire, vecteur d’une politique monétaire efficace. L’unique rencontre au niveau régional laisse entrevoir unchangement de paradigme au sein de la Communauté éco-nomique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Ce quia orienté les travaux articulés autour du bilan de l’ensembledes évolutions enregistrées, tout en donnant l’opportunité

aux acteurs de faire des conclusions et recommandationsau terme de la « grande concertation » organisée en février2014 à Douala, laquelle avait déjà posé les jalons de la nou-velle configuration du marché monétaire de la Cemac.« Nous avons constaté jusqu’ici que certaines banques conti-nuent d’aller à la banque centrale pour se faire refinancer, ceque ne voudrait plus la Beac qui milite pour que le marché in-terbancaire soit beaucoup plus dynamique », indique le di-recteur des opérations et de la trésorerie de la banquecongolaise de l’habitat à Brazzaville, Samuel Tsakala. L’en-jeu est déterminant. « Le souci de la Beac, c’est la transfor-mation du paysage financier sous-régional pour l’arrimer auxstandards internationaux, en développant les différents com-partiments du marché monétaire », affirme Nélida ChumoMata, directeur adjoint de la stabilité financière, des activi-tés bancaires et du financement des économies de la Beac. Au fil des jours, estiment les participants, la Beac est de

plus en plus proche des banques secondaires. Un rappro-chement qui a permis le développement d’une nouvelle ap-plication pouvant faciliter les transactions interbancaireset une mise en relation des différents intervenants de laplace bancaire en Afrique centrale. Reste que la Beac,comme l’a suggéré une frange de participants, devraitmener une réflexion sur les difficultés de connectivité oud’interfaçage entre les plateformes avec les applicationsinternes aux banques. Sur ce sujet, une application uniqueest envisagée. L’autre défi à relever porte sur le marché des titres négo-ciables. Un marché jugé presqu’inexistant par les partici-pants, qui peut se développer pour permettre aux Etats etaux banques d’avoir des ressources un peu plus longues.Les chantiers ainsi ouverts, en associant tous les interve-nants, projettent des solutions cohérentes et bénéfiques àl’ensemble des acteurs de la chaîne.

Beac 

Sur le chantier d’une nouvelle politique monétaireA Douala, une concertation tenue entre la banque centrale, les établissements de crédit et les administrations financières vise à favoriser un marché interbancaire dynamique.

Par Michel Ferdinand

Oignons. Montée vertigineuse des prix.

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EDUCATION10

Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

Le Collège d’enseignement secondaire (Ces) de Baz-zama dans l’arrondissement de Mandjou compte 47élèves à ce jour. D’après les chiffres de l’adminis-

tration de cet établissement scolaire crée en 2013, seule-ment 10 élèves ont effectivement payé leurs fraisd’inscription et/ ou d’examens par voie électronique tel queprescrit par le ministre des Enseignements secondaires(Minesec). Interrogés, sur cette mesure instituée cette année scolaire,la plupart des parents de cette localité située à près de 22kilomètres de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est ont dumal à cacher leur colère. Il n’existe pas de point de transfertd’argent à Bazzama. Pour trouver une solution à cette dif-ficulté, apprend-on sur le terrain, les parents sont obligésde payer des frais de déplacement de l’intendant du Ces deBazzama afin qu’il se rende au carrefour Mandjou où l’onpeut avoir droit à ce service. «Nous sommes obligés depayer 200 Fcfa comme frais de transport à l’agent financierde l’établissement», affirme un parent d’élèves. Toutes leslocalités de la région de l’Est ne sont pas aussi dépourvues.Toutefois, les populations résidant dans des zones dotéesd’agences de transfert d’argent ne sont non plus logées àune meilleure enseigne. Les coupures intempestives del’énergie électrique ne facilitent pas les transactions.«Nous sommes contraints parfois de payer le carburantpour faire fonctionner les groupes électrogènes», expliqueun employé d’une agence Express Union à Abong-Mbang.A cela se greffe les perturbations régulières du réseau.

Pour s’acquitter des frais de scolarité de leurs enfants cer-tains parents situés dans des villages du Soleil levant n’ontpas d’autres choix que de dépenser des frais supplémen-taires de transport pour rallier les centres urbains. D’autresparents encore ont jeté l’éponge «à cause de la pauvreté,certains ont tout simplement décidé que leurs enfantsn’iraient pas à l’école cette année scolaire», indique un res-

ponsable dans un établissement scolaire. Face à cette dif-ficulté, la communauté éducative de l’Est craint un regainde la sous-scolarisation dans cette région déjà marquéepar ce phénomène. En rappel, pour l’année scolaire 2018-2019, le paiement des frais scolaires se fait par voie élec-tronique via quatre opérateurs dûment agréés notammentCAMPOST, Express Union, Orange et MTN.

Est

Le taux d’inscriptions scolaires en baisseDu fait des coupures d’énergie électrique et l’enclavement de certaines localités, plusieurs parents sont dans l’incapacité de payer les frais de scolarité par voie électronique.

Il faut désormais redoubler d’ardeur pour convaincreles parents de la localité de Guider de payer les fraisde scolarité de leurs enfants. «On n’a pas de points

pour le transfert des frais d’inscription dans cette zone. Unefois que tu expliques aux parents qu’il faut désormais pas-ser uniquement par cette voie, ils sont nombreux qui ne re-viennent plus. Et utilisent à d’autres fins l’argent dédié à lascolarité. Il faut user de toutes les astuces possibles pourconvaincre. C’est pénible!», déplore cet enseignant au lycéede Guider dans le département du Mayo-Louti dans la ré-gion du Nord. C’est que pour rallier le premier centre urbainayant une agence de transfert d’argent, il faut débourser2000 Fcfa voire 3000 Fcfa. Une situation qui impacte sur lenombre d’inscrits à ce jour dans cet établissement scolaire.«La réforme du Minesec est bien mais elle devait être im-plémentée progressivement», pense ce professeur. Les conséquences du nouveau mode de paiement de fraisscolaires se font également ressentir dans la région de l’Ex-trême-Nord. Eric Bofiene n’a toujours pas pu s’acquitter deses frais ainsi que de ceux de ses petits frères «mes parentsm’ont remis l’argent à cet effet en début de semaine (19 no-vembre Ndlr) mais depuis deux jours, le réseau fait des

siennes. Du coup je suis toujours en attente. Je suis in-quiet», rapporte cet élève au lycée bilingue de Kaélé dansle département du Mayo-Kani. Depuis cette année scolaire,seuls les frais de l’Association des parents d’élèves et des

enseignants (Apee) sont versés à l’intendant des établisse-ments secondaires publics du Cameroun. «On commenced’abord par le paiement des frais d’Apee chez l’intendant etsur le reçu, on mentionne le code de l’établissement etl’élève peut alors payer ensuite ses frais d’inscription chezl’opérateur de son choix», explique Guiéké Bouba, ensei-gnant au lycée technique de Maroua. Pourtant, lors de la descente de la ministre des Enseigne-ments secondaires (Minesec) dans quelques établisse-ments scolaires secondaires de la région de l’Extrême-Nordpour le lancement de la rentrée scolaire, Nalova LyongaPauline s’est montrée enthousiaste. «Les chefs d’établisse-ments que j’ai visité m’ont indiqué que les opérateurs sontvenus la veille pour marquer leur entière disponibilité à col-lecter les frais de scolarité. J’ai vu également des parentsenthousiastes et confiants sur ce mode de paiement qui estplus sécurisé. En tout cas, le paiement va jusqu’au 31 dé-cembre prochain et les parents doivent désormais s’en ap-proprier», a indiqué la Minesec le 03 septembre dernier àMaroua. D’après des sources au Minesec, aucune mesureparticulière n’a été prise pour assurer le paiement des fraisde scolarité dans les zones enclavées.

Septentrion

Le règlement des frais au bout de la persuasion Des responsables d’établissements doivent user de diverses stratégies pour convaincre des parents découragés entre autres par l’absence de points de transfert.

Par Nadine Guepi et Jacques Kaldaoussa

Un lycée à Bertoua.

Nalova Lyonga. Le Minesec.

Par Sébastian Chi Elvido

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TECH & WEB 11

Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

L’attente pendant des heures, voire des jours pourla livraison d’un produit vous a déjà sans doutecausé des soucis. Soyez désormais sans crainte.

Ne courez plus pour vos livraisons, des livreurs le fontpour vous. Ceci grâce à Speedlog. Il s’agit d’un réseau quiest constitué de taximen, de moto taximen, d’étudiants,de jeunes travailleurs qui possèdent un moyen de trans-port. C’est toute personne qui peut faire une livraisond’un point A à un point B en zone urbaine. « C’est une pla-teforme de livraison qui vous permet d’occuper votre tempslibre en effectuant des livraisons pour des clients qui ontdes colis à se faire livrer, ou à faire livrer à leurs clients »,peut-on apprendre de Kassimou, un des responsables duservice commercial. « La start-up dispose d’un large ré-seau de commerçants détaillants et grossistes, qui ont ré-gulièrement besoin d’un service de livraison adapté à leursréalités. C’est une entreprise de service en ligne de mise encontact entre les e-commerçants et les particuliers qui veu-lent se faire livrer un produit à un deuxième partie de per-sonnes constituées de livreurs que nous avons constitué.Nous mettons en relation ces deux lots de personnes pourpouvoir effectuer des livraisons », explique le promoteurBruno Simon Ongola Omgba. « Ce sont de petits colis quipeuvent remplir le coffre d’une voiture, ou occuper l’arrièred’une moto », détaille-t-il.

Speedlog est donc un marchéqui vise l’acheminement desmarchandises du dernier pointde vente au consommateurfinal. Des partenariats signésavec des associations de l’Uni-versité de Yaoundé I ont fait in-tégrer les cops dans le réseaude livreurs Speedlog. La startupfavorise également l’envoi et laréception des colis à l’étranger.L’entreprise qui n’existe que de-puis cinq mois se veut déjà res-ponsable. En employant despersonnes de tout bord,l’équipe de Speedlog veut lesaider à se faire de l’argent enétant coursier ou livreur. Lemontant à débourser dépendde deux facteurs à savoir la na-ture du colis et la distance oule kilométrage. De 1300 à 1500Fcfa pour un courrier et de 2000 à 2 500 Fcfa pour les au-tres types de colis.

Speedlog

Une plateforme pour la livraison rapide L’entreprise de service en ligne établit un contact entre dese-commerçants et des particuliers.

Par Marguerite Papana

Une livraison à domicile.

Il voit grand et se donne les moyenspour atteindre ses objectifs. A 27 ans,Bruno Simon Ongola Omgba est à la

tête de la startup Speedlog. « Le défi quel’on veut relever c’est celui de la livraison enzone urbaine qui n’est pas souvent très facileà faire parce qu’il n’y a pas souvent beaucoupde personnes. Les entreprises qui le font auCameroun ne le font pas de façon optimaleà cause du coût que cela représente », ex-plique-t-il. Sa vision est de développer et ré-volutionner l’économie participative. Bruno Ongola Omgba a réellement le soucidu transport, d’ailleurs il y a consacrétoutes ses études secondaires. En effet,après un baccalauréat A4 Espagnol au Col-lège de la salle de Doumé dans la région del’Est, il entre à l’Ecole supérieure desciences économiques et commerciales(Essec) où il obtient quelques années plus tard un diplômed’études supérieures en commerce international et trans-ports (Desc). Mais il ne s’arrête pas là. Dans la même ins-titution, il ajoute à son Curriculum Vitae (Cv), un Mba en

transport. Avant de se lancer à son propre compte, le jeunehomme a travaillé en tant que consultant marketing chargédes affaires portuaires à Media Plus, à Fedex et dans uneentreprise d’importation de produits pharmaceutiques.

La situation du secteur de l’informel au Cameroun lui tientà cœur car il aimerait voir ce secteur s’épanouir. C’est ainsiqu’avec Speedlog, il crée des emplois directs et indirects.Bruno Simon Ongola Omgba est entouré d’une équipe deneuf personnes régulières mais de plusieurs autres (un ré-seau d’environ 2 000 personnes) que sont les livreurs. «Vous pouvez vous faire un revenu consistant avec le conceptde livraison collaborative qui prône la participation de toutle monde. Des mototaximen, des taximen, etc peuvent ainsicotiser à la Caisse nationale de prévoyance sociale Cnps »,fait-il savoir. En tant que jeune entrepreneur, il avoue faire face à denombreuses difficultés. La 1ère étant celle du financement.Mais pour lui, il n’est pas question d’évoquer des questionsd’argent. « Le plus important, c’est d’abord l’idée », affirme-t-il. Ensuite, le problème d’implémentation de l’entreprise.« Le problème est que les gens ne sont habitués qu’auxgrandes entreprises. Il y a un problème de communication etd’éducation », déplore-t-il. Dans l’immédiat, Speedlog quiest encore dans une phase de lancement veut mettre surpied une application et un site web. Pour les années àvenir, Bruno Ongola Omgba aimerait ajouter à ses servicesle transport interurbain par le covoiturage.

Bruno Simon Ongola Omgba

Au service du transportA 27 ans, le jeune homme vient de mettre sur pied Speedlog, une plateforme en ligne de livraison.

Par Marguerite Papana

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CULTURE12

Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

Depuis le 21 novembre dernier,Yaoundé vibre au rythme duFesti bikutsi devenu il y a peu

le Festival international des musiquesbantoues (Fimba). Ce changement dedénomination n’est pas fortuit. PourRené Ayina, il est avant toute chose,question de « tendre la main à cesrythmes qui vont aussi mal que le bikutsi». Ne soyez donc pas surpris de voir desgrands noms du makossa, de l’assikoou de la musique dite urbaine se pro-duire sur les scènes de ce festival.Même si le décor est déjà planté à l’es-planade du stade omnisports (village du festival, Ndlr), cen’est que ce jour qu’aura lieu la cérémonie d’ouverture of-ficielle. Une cérémonie présidée par le ministre des Arts etde la Culture (Minac), Narcisse Mouelle Kombi.Demain, outre le volet protocolaire, cette rencontre seral’occasion de présenter aux mélomanes ce qui se fait demieux dans le domaine de la musique. Mink’s, Ayissi Leduc,

Dog Star, Govinal et Nguéa Laroute se succèderont sur lepodium. Ce sera l’opportunité de se détendre seul(e), encouple ou avec des amis. Ceci, après une semaine de tra-vail. Mais les personnes qui ne pourront pas faire le dépla-cement, ont une chance de se rattraper. En effet, MaalhoxLe Viber, Mani Bella, Prince Afo Akom et Ange Ebogo leurdonnent rendez-vous demain samedi.

Les responsables de cet événement quiest rendu à sa 20e édition veulent re-connaître que c’est Dieu qui a renducela possible. C’est peut-être pour celaque la soirée de dimanche prochain estdédiée à cet être supérieur. Venez doncadorer avec John Duchant, Adama Vic-torine et Barbara Clémence. Le moinsque l’on puisse dire, c’est que ce week-end, la musique aura droit de cité dansla capitale politique. En effet, du côté duClub Bantou, les mélomanes sont aussiattendus. Cette fois, c’est avec EboueChaleur, Aï-Jo Mamadou et Josco l’in-

quiéteur qu’ils feront la fête.

A l’affiche

Mink’s et Govinal en entréeAvec d’autres artistes, ils partagent l’affiche de la cérémonie d’ouverture du Fimba.

Par Vanessa Bassale

Il est bien peu commun de voir un prêtre catholiqueartiste. Qui plus est, exécutant des chansons lesunes plus dansantes que les autres. L’abbé Etienne

Bakaba en est pourtant un et il l’assume. « S’il y a des prê-tres qui enseignent, soignent etc., il n’y a pas de mal à cequ’un prêtre chante. A ce qu’un prêtre soit artiste. C’est del’art ! », argue celui qui se fait d’ailleurs appeler « Le princede Jésus ». Et c’est sous ces deux casquettes que le publicva le retrouver sur scène ce vendredi soir, à la paroisse StIgnace de Youpwè à Douala. « Vous aurez deux artistes de-main (aujourd’hui, Ndlr) : l’abbé Etienne Bakaba en soutaneet le mannequin de Jésus », affirme le prêtre de 34 ans. Il sera difficile de s’ennuyer ce soir. Puisque l’ancien élèvede l’école catholique St Thomas à Pk 8 et du Lycée de la Citédes palmiers est aussi bon danseur que chanteur, apprend-on d’une de ses choristes. En plus, il compose des chansonsqui sortent du style classique de l’église catholique. Pour lasimple raison que « je veux aller vers tout le monde. Mes chan-sons ne sont pas seulement à chanter à l’église car, c’est unterrain conquis. Il est question pour moi, de toucher hors del’église », explique celui qui est prêtre depuis le 08 décembre2009. Et ses « chansons, aussi bien sur le fond que sur laforme est une âme », souligne un musicien.

AudaceChose curieuse, alors qu’il entre au séminaire, Etienne neconnaît rien du chant. « Je ne savais même pas chanter

», reconnaît l’ancien pensionnaire du PetitSéminaire St Paul de Nylon. « C’est là-basque j’ai appris le chant et même ma languematernelle », ajoute ce titulaire d’un Masteren linguistique et langue africaine. Après legrand séminaire à Mbanga, Bafoussam etDouala avec en plus 05 ans de servicecomme prêtre, le jeune abbé décide de selancer dans la chanson de manière profes-sionnelle et artistique. En 2015, il sort sonpremier album. Un opus arrangé par sonami d’enfance Armand Biyag, artiste musi-cien. C’est d’ailleurs à ce dernier qu’il a en-core confié les arrangements de sonprochain « bébé » dont la sortie est prévuepour le mois de février prochain.L’auteur de « Mayega trinitas » qui est depuispeu Vicaire à la paroisse St Ignace deYoupwè à Douala, fait preuve d’audace dans son ministère.Très actif sur les réseaux sociaux et notamment Facebook,il ne manque pas de donner son avis sur des sujets qui ontde l’intérêt pour lui. Aussi bien dans les domaines de la po-litique, la culture, la société, etc. Eloquent et cultivé, c’estun prêtre-artiste qui évolue avec son temps. Proclamer laparole de Dieu en tout temps et en tout lieu, il en a fait soncrédo. D’où sa présence active sur les réseaux sociaux. « Ilfaut aller vers les gens partout où ils se trouvent, par les

choses qu’ils connaissent et aiment. Et de nombreuses per-sonnes sont très souvent connectées à internet. Il faut parleraux gens dans leur langage pour que le message passe »,argue l’artiste. Directeur général adjoint du journal « L’effort Camerounais», Etienne Bakaba est en fin de formation à l’Ecole supé-rieure de sciences et techniques de l’information et de lacommunication (Esstic). Sa soutenance est d’ailleurs pré-vue pour le début du mois prochain.

Abbé Etienne Bakaba

Chantre de l’EternelPrêtre et auteur compositeur de chansons à succès, l’artistemusicien sera en concert ce vendredi soir à Douala.

Par Marthe Ndiang

Vend 23 nov, vernissage, esplanade stade Omnisports ;Sam 24 nov, festival Mboa Bd, Douala ;Sam 24 nov, exposition, Douala art.

Autres rendez-vous du weekend

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CULTURE 13

Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

«Madame nous nous ef-forçons à oublier cedouloureux sou-

venir. Ne nous le rappe-lez pas, s’il vous plaît! », fait mine des’indigner,m e r -credi2 1

n o -v e m b r edernier, un conducteur de moto taxi au lieu-dit « 11èmearrêt » au quartier Nkoabang à Yaoundé. Après une brèvenégociation, le jeune homme vêtu d’un lourd blouson encuir noir recouvert de poussière, accepte de conduire sonpassager au domicile d’Avenir Ava, l’artiste musicien dé-cédé le 18 novembre dernier. « Montez, je l’accepte parceque vous êtes gentille », lance-t-il finalement sur un fauxton conciliant, après avoir fixé le coût du transport à 1000Fcfa. Moins de cinq minutes plus tard, la moto s’arrête de-vant une grande concession. Les deux portails de la maisonsont grand ouverts. « Voici la maison », indique, le regardfuyant, le conducteur de moto, avant de s’en aller aussitôt. Dans la grande concession familiale où vivait Avenir Ava,quelques femmes s’activent en silence. On peut voir une,assise sur un banc tout près d’un feu de bois sur lequel mi-jote bruyamment une marmite noircie par les flammes.D’un autre côté, une jeune dame fait la lessive. Sur lagrande véranda de la maison principale, une femme d’unâge avancé échange à voix basse avec une autre. « Bonjourma fille. Je suis la mère de Avenir Ava », lance-t-elle avectristesse. La vieille dame tient à raconter la nuit de mer-credi à jeudi dernier. Cette nuit où tout a basculé. « Il était01h du matin quand nous avons été tirés du sommeil pardeux détonations », raconte-t-elle. L’on apprend que ce jour-là, Avenir Ava, de retour à la maison, était lui-même des-cendu de la voiture pour ouvrir le portail. « C’est enredescendant pour entrer dans la maison, qu’il a été stoppépar son agresseur qui a d’abord tiré un coup de fusil qui nel’a pas atteint. C’est le deuxième qui va l’atteindre à la mâ-choire », ajoute la dame. Sur le sol, la grosse tâche de sangde la victime est encore visible. L’artiste est conduit au Centre des urgences de Yaoundé

(Cury).« Il subit trois scanners. Le médecin nous apprend que sonétat est critique. Il nous informe que la balle qui a broyé lamâchoire gauche, a endommagé la colonne vertébrale et lamoelle de mon fils, avant de se loger dans le poumon dumême côté », explique la mère que l’on appelle affectueu-sement « Mama Barbara ». Trois jours seulement, c’est letemps que va tenir sous soins intensifs, Avenir Simon Lan-dry Ava à l’état civil, avant de rendre l’âme le 18 novembredernier à 15h. Pour arriver au bout de son récit, il faut uneffort surhumain à « Mama Barbara » qui perd pour ladeuxième fois un fils. De temps à autre, elle interrompt sontémoignage en poussant des cris et pleurs qui se propa-gent aussitôt dans l’assistance. « Mon Avenir où vas-tu ? Aqui me laisses-tu ? Que vais-je devenir si mon Avenir décèdeavant moi ? », se lamente cette grand-mère et veuve.

AbiéA l’annonce de la disparition de Avenir Ava, la toile s’em-brase. Artistes, proches et fans tiennent à rendre hommageà l’originaire de Nkoabang, parti à 37 ans. Quelques heuresseulement après son départ pour l’au-delà, l’artiste Krotalécrit sur l’une de ses pages Facebook : « Nous venions àpeine de terminer le master de ton nouveau single que tu vou-lais à tout prix sortir ce samedi... Tu es allé déposer Roddy,après que nous nous soyons séparés aux alentours de minuità Ndabott Prod, nous étions Mardi. 02 jours plus tard, nousapprenions qu’on venait de t’agresser à ton domicile et qu’onvenait de te tirer dessus ... Aujourd’hui, tu n’es plus, AvenirR.I.P Sifu ...». Une version pas très différente de celle de lajournaliste Rose Munjongue qui écrit : « C'était le 04 novem-bre dernier. Nous venions d'achever l'enregistrement de

l'émission "Entrée Libre". L'auteur du titre à suc-cès "Abié" était passé ce dimanche-là nous pré-senter son nouveau single. J’avoue que soninterprétation sonnait étrangement à l'oreille.Avenir Ava y était parvenu après plusieurs re-

prises. "Je ne maîtrise pas encore tous les ac-cords", s'était-il excusé. "T'inquiètes, je lui avaisdit […]. Avenir Ava, que Dieu t'accueille dans sonroyaume ». Moins loquace, Sanzy Viany tombeen émoi : « Aie ! Mon cœur saigne grand frèreAvenir Ava. Tu as fait fort ! », avant de disparaî-tre de la toile et revenir des jours après.Tout est alors fini pour l’artiste qui a, entre au-tres, eu pour modèles, les chanteurs à textes

Marcelin Ottou et Cyrille Effala. Pour suivre lestraces de ces aînés dans la musique, le fils de la

grande famille « Mvog-Manga » se met vite à l’écolede la mélodie. Il commence par exercer son talent

dans les clubs de musique. L’ancien élève du Lycéede Mbankomo puis du Lycée général Leclerc abandonneses études, après deux tentatives infructueuses d’obten-tion du probatoire. Il affine son art dans les chorales de

musique de différentes obédiences chrétiennes. Il chantedans les chorales adventiste et protestante, avant de se re-trouver à la chorale classique de Mvolyé. Il s’exerce lui-même à la guitare, grâce au coaching d’un ami qui lui vendune guitare d’occasion. Pour se frayer un chemin dans le monde musical, il côtoiela scène des cabarets tels que Le Bois d’ébène et le Carro-sel. Son immense talent accroche vite l’attention de cer-tains aînés dans la profession tels que Ruben Binam de lamaison d’édition « Alizée Equateur » et ancien membre dugroupe Macase. Cette fructueuse collaboration se soldepar la sortie de l’album « Man Nui » entendez « L’orphelin ».C’est de cette première galette musicale que sortira « Abié», le titre qui forge sa réputation. Une mélodieuse chansonqui magnifie la mère. Cette femme qui donne la vie. Cellequi accepte et supporte tout au nom de l’amour pour saprogéniture. « Je rends hommage à ces femmes qui nousont portés pendant 09 mois et ne nous ont jamais lâché. Lathématique dans cet album, c’est d’abord l’amour de ma terrele Cameroun, l’amour même entre les hommes », expliquaitl’artiste de son vivant. Il se définissait comme un artisteengagé car, il a, une fois, chanté contre la corruption en mi-lieu scolaire. Il affirmait aussi être un chanteur à textes, «parce que parfois, je me sers juste de ma guitare acoustiquepour mieux véhiculer les messages. Vous savez, quand c’estmoins orchestré, on a le temps de bien apprécier les paroles», croyait-il savoir.Marié il y a seulement un an, il s’en va en laissant derrièrelui, cinq enfants dont une fille de deux mois. Depuis peu, ilpréparait d’ailleurs la sortie de « Minga », son deuxièmealbum qu’il chantera peut-être au ciel avec les anges.

Avenir Ava

Une vie voléeAprès avoir reçu une balle dansla tête trois jours plus tôt à sondomicile à Yaoundé, l’artistemusicien et auteur du titre àsuccès « Abié » est décédé le 18novembre dernier.

Par Mélanie Ambombo

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SPORTS14

Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

Le parcours vitae de Yaoundé dans le premier arron-dissement de la capitale politique a rassemblé descentaines de personnes le dimanche 18 novembre

dernier autour du «  cœur dancing party  » qui est unconcept de la fondation camerounaise du cœur. C’était àl’occasion de la 13e édition de la semaine du cœur. Le cœurdancing party vise à promouvoir la danse comme étant unexcellent moyen de détection et de prévention des mala-dies cardiovasculaires. Etant donné que des études ontdémontré que la danse est une activité physique qui pro-tège le cœur et les artères et surtout, apporte le bénéficede l’épanouissement du corps dans tout son ensemble. Selon le docteur Yves Hako, en service à la Fondation ca-merounaise du cœur, « le cœur dancing party est en faitl’apothéose de la semaine du cœur. Nous avons démarréles activités par le dépistage gratuit qui ont fait courir plu-sieurs centaines de personnes. En prime cette année, nousavons innové avec le dépistage des affections bucco-den-taires qui constituent un facteur de risque irréfutable pourles maladies cardiovasculaires. Dans notre mission tradi-tionnelle, il est important de sensibiliser, d’éduquer et d’at-tirer l’attention sur tous les facteurs de risque en générale.La mission première étant de réduire à sa plus simple ex-pression », explique t-il.Visiblement satisfaite par l’initiative, madame Etongué,praticienne du sport dans cet espace exprime sa joie ences termes, « quand nous venons ici après le stress de lasemaine, nous suivons la musique qui est intéressante,nous dansons et les coachs nous dirigent dans les exer-cices, ça procure de la joie, libère le cœur et donne la vie.

Nous venons en fait pour recevoir la vie. A travers leconcept cœur Dancing Party, nous avons une satisfactiontotale. Parce que quand nous venons ici faire du sport sansmusique, ce n’est pas la même chose, quant il n’ya pas demusique, c’est comme si nous sommes morts, mais quant

il y’en a, nous dansons avec nos cœurs. Toutes les partiesde notre corps, notre âme et avec l’esprit, ce que nous res-sentons pendant que nous dansons, personne d’autre nepeut le ressentir ». En dansant juste, l’on se protège desmaladies cardiovasculaires.

Par Dimitri Mebenga

Les années se suivent et seressemblent finalement pourles Lionnes U17 du Came-

roun. Comme en 2016 en Jordanie,les bébés quittent la Coupe dumonde de football féminin au pre-mier tour. Les pouliches de Sté-phane Ndzana Ngono ont étééliminées le 21 novembre dernier,suite à leur défaite 1-2 face au paystenant du titre, la Corée du Nord. Lacompétition s’arrête donc à l’étapedes matches de poule comme c’étaitle cas il y a deux ans. En trois sorties,les Camerounaises ont enregistréune victoire et deux défaites. Dé-faites enregistrées respectivementdevant les Etats-Unis (3-0) en ouverture et la Corée duNord lors de leur dernière sortie et une victoire face à l’Al-lemagne (1-0). Mais, il y a lieu de féliciter la bande à NgahManga. Elle a fait un pas en avant. En 2016, les filles

étaient rentrées bredouilles (sans aucune victoire). Cetteannée, elles repartent avec une victoire. Le bilan du Came-roun à la Coupe du monde U17 Uruguay 2018 fait état d’unbut marqué contre cinq encaissés en trois apparitions.

Mondial féminin U17

Cameroun, par ici la sortie Par Désiré Domo

10 millions F cfa pour Eding Sport de la Lekié et 10 mil-lions F cfa pour Lion Blessé de Fotouni. Telle est la ca-gnotte qu’empoche chacune des deux équipes pour

préparer la finale de la Coupe du Cameroun, édition 2018. C’estce qui ressort de la réunion présidée hier 22 novembre àYaoundé par le ministre des Sports et de l’éducation physique(Minsep) Bidoung Mkpatt, en prélude à la clôture de la saisonsportive 2018. En effet, la réunion d’hier avait pour point cul-minant l’état des lieux des préparatifs de ce rendez-vous danschacune des commissions. Il en ressort que tout est quasimentfin prêt pour le déroulement de cette fête sportive. Celles-ci doi-vent livrer leurs travaux dans les prochains jours. Le Minsepleur recommande d’accélérer le reste des préparatifs. Car dit-il, cette réunion est l’une des dernières. A noter que jusque-là,la date de la 59e édition de la Coupe du Cameroun couplée à laremise solennelle des trophées aux clubs vainqueurs de coupesn’est pas toujours dévoilée.

Coupe du Cameroun 2018

Les finalistes empochent10 millions F cfa chacun

Par Vanessa Laure Ngwe (stagiaire)

Fin de parcours pour les bébés Lionnes.

Danse

Un sport de protectionCette activité est un moyen de prévention des maladies cardiovasculaires.

Cœur dancing party.

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Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018

SPORTS 15

Les Lionnes indomptables du Cameroun ontpresque obtenu leur ticket pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations

(Can) de football féminin, en venant à bout de l’Al-gérie sur le score étriqué de 3-0. C’était mardi 20novembre dernier lors de la deuxième journée duGroupe A, logé dans la ville d’Accra. Une véritabledémonstration de force de Christine Manie et sescoéquipières qui confirment leur statut de favo-rites dans cette compétition.Face au Ghana, pays hôte de l’évènement, les Ca-merounaises pourront se contenter d’un matchnul cet après-midi, lors de leur dernier match dela phase de poule, pour finir leader de son groupe.« Le match contre le Ghana sera une très bellefête  », a affirmé Joseph Ndoko en conférenced’après-match contre l’Algérie. Le sélectionneurcamerounais confit vouloir aborder le match contre lesBlacks Queens de la même manière que les deux premierspour sceller la qualification et finir en beauté cette phasede poule.En effet, malgré ses deux victoires en deux matches, le Ca-

meroun n’est pas automatiquement qualifié. En cas de dé-faite des Camerounaises avec un écart d’au moins deuxbuts, la différence de buts particulière pourrait entrer enjeu en cas d’égalité de points avec les autres équipes dugroupe (Ghana et Mali en cas de victoire contre l’Algérie,ndlr). Les vice-championnes d’Afrique en titre n’ont donc

besoin que d’un match nul, ou même d’une dé-faite par un but d’écart, face au Ghana pour as-surer leur place en demi-finales. Une tâche qui s’annonce difficile pour le Came-roun, quand on sait que les Black Queens (3points) ont impérativement besoin d’une victoireaprès leur surprenante défaite (2-1) face au Malià l’occasion de la 2e journée. Une contre-perfor-mance qui met la pression sur les Ghanéennesqui n’ont d’autre choix que de battre le Came-roun, pour espérer atteindre le carré d’as de cettecompétition qui se déroule sur son sol. Mais, cequ’il est convenu d’appeler le remake de la demi-finale de 2016 est loin d’être une partie de plaisirpour les Ghanéennes. Surtout qu’elles ne per-dent pas de vue que c’est quasiment la mêmeéquipe qui les avait infligé 2-0 il y a deux ans.

Les Aiglonnes du Mali vont à l’assaut des trois points faceaux Ladies Fennecs d’Algérie, déjà éliminées de la compé-tition après deux défaites, respectivement face au Ghana(1-0) en match d’ouverture, devant le Cameroun (3-0) à ladeuxième journée.

Can féminine 2018

Le Cameroun à un point du carré d’as Les pouliches de Joseph Ndoko n’ont besoin que d’un match nul face au pays hôte cet après-midi pour filer en demi-finales.

Par Claude Olivier Banaken

Les Lionnes indomptables en mode assurance.

Qui pouvait croire que le Nigeria, championned’Afrique en titre et détentrice du plus grandnombre de titres devait attendre la 3e journée

des matches de poules pour espérer valider son ticketpour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations(Can) de football féminin en cours au Ghana ? Que le Ca-meroun vice champion en titre devait attendre la dernièrejournée pour voir s’il est habileté à poursuivre son aven-ture dans ce rendez-vous ? C’est dire que la Can féminine2018 est loin d’être la plus facile. Bien loin même quecelle de 2016 qui avait déjà quasiment dévoilé ses demi-finalistes à l’issue de la 2e journée. Après huit rencontres, une seule équipe a pu franchir ceseuil : l’Afrique du Sud. Après avoir battu le Nigeria 1-0d’entrée de jeu, les Banyana Banyana ont écrasé la Gui-née Equatoriale 7-1 lors de leur deuxième sortie. Résultatdes courses, elles décrochent une place pour le carréd’as. C’est d’ailleurs la seule équipe jusque-là qualifiée. Bienqu’avoir gagné leurs deux premières rencontres, les Lionnesindomptables doivent encore attendre à la troisième poursceller définitivement ou pas leur qualification. Idem pourle Nigeria, le Ghana, le Mali et la Zambie. Après leur qualification, l’Afrique du Sud peut souffler, en setarguant de s’être taillée la part du lion au bout des deux pre-mières journées de compétition. Elle enregistre la meilleureattaque de la compétition avec 08 buts marqués. C’est aussi

elle qui héberge la meilleure buteuse de la Can en la per-sonne de Thembi Kgatlana (03 buts). La même équipe separtage la meilleure défense avec le Cameroun et le Nigeria(un but encaissé). L’Algérie enregistre la pire attaque aveczéro but marqué. Tandis que la Guinée Equatoriale porte lapire défense avec 12 buts encaissés en deux sorties. Lesdeux nations sont d’ailleurs les seules jusque-là hors course.La Can féminine Ghana 2018 c’est au total 28 buts inscritsen 08 matches.

Parcours

L’Afrique du Sud mène le pelotonElle est non seulement la seule nation à avoir décroché son ticket pour les demi-finales à l’issuede la 2e journée, mais aussi celle qui enregistre la meilleure attaque de la compétition.

Par Désiré Domo

CyclismeUne caravane pourremercier Paul Biya

Le 09 décembre prochain est prévue dans la ville deYaoundé, une course cycliste baptisée « Grand prixdu septennat des grandes opportunités ». Il s’agit

d’un critérium dont le départ et l’arrivée seront jugés à l’es-planade du carrefour de la sous-préfecture Tsinga. C’estl’économie d’un communiqué de presse rendu public le 21novembre dernier par le président de la fédération camerou-naise de cyclisme (Fecacyclisme), Honoré Yossi. A en croirece dernier, « cette compétition est dédiée au Président de laRépublique, pour son appui constant au mouvement sportifnational en général et au cyclisme en particulier. » Cette course qui va accueillir des cyclistes venus de toutesles régions du pays, va également marquer l’ouverture de lasaison sportive 2018-2019 au sein de la Fecacyclisme. Ce« Grand prix du septennat des grandes opportunités » vise àréveiller les coureurs camerounais pour une meilleure parti-cipation aux compétitions majeures, notamment la 2e édi-tion du Tour de l’Espoir U-23, le Tour cycliste internationaldu Cameroun, le Grand prix cycliste international ChantalBiya, ainsi que les compétions internationales en 2019.

ItinéraireDépart : Sous-préfecture de Tsinga - Palais des Congrès -carrefour foire - rond-point Bastos - Ecole publique Bi-lingue de Bastos – super marché Dovv – carrefour Bastos– derrière usine Bastos – Tradex nouvelle route Bastos –échangeur simplifié – carrefour palais des Sports – mon-tée Aurore – Ecole de police – Camp sic Tsinga. Arrivée :Sous-préfecture Tsinga.

Par Claude Olivier Banaken

Les Banyana Banyana veulent faire mieux qu’en 2016.

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ANNONCE16

Mutations n° 4746 Vendredi 23 novembre 2018