La revue des donateurs du BICEMAI 2012 – TRIMESTRIEL - PRIX 2€ www.bice.org

EnfantsdePartoutnuméro

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L’ENFANCE FACE AUX DANGERS DES NOUVELLES TECHNOLOGIES p.6

AVEC VOUS : Sauver les tout-petits de l’enfer des usines de la soie p.3

EN DIRECT DU TERRAIN : Nos combats contre la violence et le travail des enfants p.4

Enfants de Partout

De vous à nous

2 -

MERCI CHANOINE MOERMAN !

Le chanoine Joseph Moerman fut secrétaire général du BICE de 1967 à 1985. Il s’est éteint à Genève le 28 février dernier à l’âge de 91 ans. Personnage discret, peu connu du grand public, le chanoine

Moerman fut pourtant une figure internationale de premier plan de la cause des enfants. Né en 1920, il compte en effet, avec l’Anglaise Eglantyne Jebbs (1876-1928) et le Polonais Janusz Korczak (1878-1942), parmi ceux qui au siècle dernier ont été à l’avant-garde du combat pour la dignité et les droits de l’enfant.Nommé secrétaire général du BICE en 1967, il lancera quelques années plus tard une étude internationale sur les enfants de prisonniers et se mobilisera ensuite pour l’année internationale de l’Enfant (AIE, 1979) dont il fut l’initiateur. Décidée en 1976 par l’Assemblée générale des Nations Unies, l’AIE sera pilotée par le BICE et l’UNICEF jusqu’en 1980. L’accent sera mis sur les activités de terrain qui seront organisées dans 148 pays !L’AIE aura porté au grand jour les atteintes aux droits de l’enfant et fait ressortir la nécessité d’un instrument juridique garantissant leurs droits. Ainsi, à partir de 1983, le chanoine Moerman animera, au nom du BICE, un groupe de travail d’ONG qui élaborera, avec les représentants des Etats, la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, finalement adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989.Le chanoine Moerman était porté par une foi profonde, œcuménique et ouverte au dialogue interreligieux. Par sa large vision très internationale, son engagement de toute une vie pour l’enfance et son inlassable combat pour leurs droits, il aura grandement contribué à faire progresser la cause des enfants. Il aura aussi profondément et durablement marqué l’identité de notre organisation. Le BICE lui doit ce qu’il est aujourd’hui. Aussi, au moment où le chanoine Moerman a rejoint le Royaume, ce Royaume qui appartient aux enfants, nous voulons lui dire, de tout notre cœur et avec tous les enfants, Merci chanoine Moerman ! Yves Marie-Lanoë, Président du BICE

EditoSommaireP. 3 Avec Vous DemainI Des assistantes maternelles afin d'échapper à l’usine

P. 4 à 5 En direct du terrainIQuelles solutions pour améliorer le sort des enfants travailleurs ou maltraités ?

P. 6 à 7 DossierIInternet, un défi nouveau pour l’enfance

P. 8 Les rendez-vous du BICEIL’agenda des manifestations pour l’enfance

PrièreIPrière intrépide

PORTRAIT D’UN DONATEUR FIDÈLE ET ENGAGÉNous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui le témoignage de Pierre Deschamps, vice-président de la Chambre de commerce et

d’industrie de Paris et ancien Président des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Soutien fidèle du BICE, il nous en explique les raisons :

Un jour, j’ai reçu un courrier dans ma boîte aux lettres, comme

on en reçoit beaucoup… L’intitulé m’a interpelé, notamment l’association des mots « enfance » et « catholique ». Il faut faire des choix parmi toutes les sollicitations que l’on reçoit, mais les causes auxquelles je crois, j’y suis fidèle. Comme beaucoup de donateurs, je me suis construit mon propre « programme de générosité » et je veille à le respecter auprès de chaque association que je soutiens. J’ai eu la chance d’avoir des enfants,

puis des petits-enfants, qui ont eu une enfance heureuse et épanouie, mais malheureusement, je sais bien que ce n’est pas le cas de tous. Lorsque l’on veut vivre de l’Evangile, la cause de l’enfance est primordiale et c’est elle qui m’a poussé vers le BICE.

Merci à Pierre Deschamps et à vous tous qui, comme lui, nous permettez d’avancer au quotidien. Sans vous le BICE n’existerait pas !

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Avec Vous Demain

∏ C’est dans la région de Bangalore, dans le Sud de l’Inde, que se concentre l’essentiel de l’industrie

de la soie. Les ouvriers et bien souvent ouvrières qui y travaillent sont issus de milieux si démunis que les jeunes ma-mans sont contraintes de garder leurs en-fants auprès d’elles durant leurs longues journées de travail. 12 heures par jour, les nourrissons et très jeunes enfants respirent l’air surchauffé et insalubre des usines. Ils sont exposés fréquem-ment aux risques de brûlures dues aux vapeurs d’acide dégagées pendant le processus d’extraction de la soie, et font souvent l’objet de châtiments corporels lorsqu’ils se mettent à crier ou pleurer.

Un projet d’entraide communautaireAlerté de cette situation insupportable, le BICE a choisi de s’associer avec l’or-ganisation régionale Aina Trust pour développer la création de garderies à domicile où les enfants pourront s’épa-nouir dans un environnement sain et sûr. Dans l’immédiat, vingt femmes de la communauté vont être formées à la profession d’assistante maternelle. Au

Les conditions de travail dans les usines de soie du Sud de l’Inde sont effroyables. Pourtant, les jeunes mamans qui y travaillent n’ont souvent d’autre solution que d’y emmener leurs jeunes enfants en journée. Le BICE soutient la création de solutions de garde à domicile.

cours de cette première année, 60 jeunes enfants vont ainsi grandir et jouer pen-dant que leur mère travaille et seront en outre régulièrement suivis par un méde-cin référent. De leur côté, les parents et la communauté seront sensibilisés aux pratiques éducatives et ludiques indis-pensables au bon développement des tout-petits. A l’issue de cette première année-pilote, notre objectif est d’élargir bien sûr cette solution à un plus grand

SORTONS LES TOUT-PETITS DE L’ENFER DES USINES DE LA SOIE

nombre d’enfants. Comme pour tous nos projets, votre soutien sera précieux !

L’ONG Aina Trust, notre nouveau partenaire en Inde, est implantée depuis 6 ans

à Bangalore, au sein de la communauté des ouvriers de la soie qu’elle accompagne dans le cadre d’une action de lutte contre le travail des enfants. Ce nouveau projet de garderies est devenu une réalité grâce

à l'appui de la Fondation OK World et à la collaboration entre le BICE et Aina Trust qui assurent sa conception, la mise en œuvre et le suivi sur place. La confiance et le soutien dont Aina bénéficie auprès de la communauté, ainsi que le processus d’entraide né de la lutte commune contre le travail des enfants, sont autant d’atouts précieux pour le succès du projet à long terme.

BIENVENUE À NOTRE NOUVEAU PARTENAIRE EN INDE !

, avec 100 €, vous assurez la prise en charge médicale de 10 enfants pendant un an : visites au médecin, vaccins,

formation des parents aux soins essentiels, etc. Merci !

100 €

◊ Pour plus d'informations sur le projet : www.bice.org

Enfants de Partout4 -

En direct du terrain

Au Paraguay, de plus en plus de familles pauvres des campagnes viennent chercher du travail dans les marchés des grandes villes. Laissés à eux-mêmes dans la rue ou effectuant des travaux à peine rémunérés, leurs enfants sont exposés à toutes sortes de violences. Le BICE s’engage auprès d’eux.

∏ L e phénomène des enfants et ado-lescents vivant et travaillant dans la

rue est apparu au Paraguay dans les années 1980, décennie mar-quée par d’importantes restruc-turations économiques et par le début d’un fort exode des popu-lations pauvres des campagnes vers les villes. Depuis, beaucoup de familles abandonnent leur vil-lage pour aller travailler dans les grands marchés, comme le Mar-ché central d’Abasto à Asunción. Dans la journée, leurs enfants sont alors laissés à eux-mêmes au milieu de ce grand marché. Beau-coup d’entre eux effectuent des travaux sous-payés et inadaptés à leur âge pour contribuer à la survie de la famille. On estime ainsi que plus de 300 000 enfants et adolescents de 5 à 17 ans tra-vaillent dans le pays, dont envi-ron 26 000 dans le seul centre de la capitale.

Une solution proche des enfants Les pouvoirs publics se sont certes alarmés du problème et ont mis en place des programmes sociaux à l’attention de ces enfants. Mais le plus souvent, ils consistent hé-las à les retirer de leur lieu de vie. Le projet développé par le BICE

ENFANTS EN SITUATION DE RUE

RECRÉER UN LIEN SOCIAL ET SCOLAIRE AU SEIN DE LA COMMUNAUTÉ DES RUES

, avec 60 €, vous permettez le soutien scolaire de 100 enfants en situation de rue (éducateur+matériel), pendant un mois. Merci !

60 €

et son partenaire local Callescuela cherche au contraire à venir en aide aux enfants travailleurs du Marché d'Abasto là où ils vivent et travaillent. Ils sont accueillis dans un centre communau-taire ainsi que leur famille et reçoivent notamment un soutien scolaire. L’idée consiste en effet à renforcer les liens entre les membres de ces familles et communautés déjà fra-gilisées, tout en aidant les enfants à s’éduquer, à prendre conscience

de leurs droits, à développer leurs capacités à les défendre et à influencer eux-mêmes les poli-tiques publiques locales qui les concernent. Ils sont déjà près de 400 à avoir bénéficié de ce soutien grâce à vous.

Asunción

PARAGUAY

√ Pour plus d'informations sur ce projet : www.bice.org

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En Russie, le taux de violence et d’abus envers les enfants est particulièrement élevé et la protection des victimes se résume souvent à un placement en orphelinat. Le BICE et son réseau de partenaires sur place travaillent à développer une autre culture, celle de l’écoute et de l’accompagnement.

∏ Les pays de la Com-munauté des Etats Indépendants dé-tiennent un triste

record. Les cas de violence, d’abus et d’homicide d’enfants y sont trois fois plus nombreux qu’en Europe occidentale. Une mal-traitance qui touche en grande partie les enfants victimes de vio-lence familiale, mais aussi ceux élevés en orphelinat et les enfants des rues. Les réponses apportées par les pouvoirs publics, en termes de protection et d’accompagne-ment, se résument le plus souvent au placement des enfants maltrai-tés dans des orphelinats où ils ne reçoivent pas d’accompagnement spécialisé. De nombreuses associations im-plantées depuis longtemps dans les différents pays de la région développent une autre culture et d’autres pratiques pour prévenir les violences et les abus et pour ve-nir en aide aux enfants qui en sont victimes. En collaboration avec le BICE et avec l’appui de deux orga-nisations françaises spécialistes de ces questions, elles réalisent un ambitieux projet. Son but : sensi-biliser et mobiliser les enfants, les parents, les enseignants et les professionnels sociaux pour que la violence soit débanalisée et que ceux qui la subissent béné-ficient d’une écoute adéquate qui leur permette de se reconstruire.

Un centre de ressources et de référenceC’est au Centre Ozone de Moscou, l’une des 6 organisations parte-naires du BICE dans ce projet, qu'est en cours de création l'unité

MALTRAITANCE

DÉVELOPPER UNE AUTRE CULTURE CONTRE LA VIOLENCE

d’écoute psycho-judiciaire qui permettra le recueil de la parole de l'enfant victime de violence et d'abus dans le cadre des pro-cédures judiciaires. Les enfants y reçoivent un soutien psycholo-gique et social adapté, et leur fa-mille l’appui judiciaire dont elles peuvent avoir besoin. Près de 40 professionnels sont spécialement formés aux techniques d’écoute des enfants victimes d’abus et de violence. Ce sont pour l’essentiel des éducateurs et des travailleurs sociaux, mais aussi des policiers mieux préparés pour cette écoute. Le Centre Ozone est également un centre de ressources pour d’autres organisations concernées. Elles peuvent y puiser des idées et y acquérir des pratiques qui ont fait leurs preuves et qu’elles pourront mettre en place à leur tour. Le projet prévoit qu’à terme 8 000 enfants maltraités de toute la CEI bénéficient de cette nou-velle culture d’écoute et d’accom-pagnement.

Moscou

RUSSIE

, Il suffit de 170 dons de 50 €, pour financer une unité d’écoute psycho-judiciaire. Merci !

50 €

◊ Pour plus d'informations sur ce projet : www.bice.org

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conduit souvent à l’échec scolaire ou à la désocialisation. Ou encore se laisser inciter via les discussions en ligne aux pires dérives comme l’anorexie, voire le suicide.

L’explosion de la pornographie en lignePhénomène corollaire très grave, In-ternet a fait littéralement explo-ser le marché de la pornographie et de la prostitution enfantine, marché qui s’élève aujourd’hui à des milliards d’euros dans le monde. Les nouvelles technologies ont en effet facilité grandement la diffusion et la vente d’images et de vidéos de plus en plus choquantes, et incluant des enfants toujours plus jeunes, parfois même des bébés ! Elles ont aussi élargi considérable-ment le champ d’action des préda-teurs en leur permettant de traquer, de recruter et d’exploiter des enfants du monde entier. Les chiffres com-muniqués par Najat Maalla M’jid, la rapporteuse spéciale sur ces ques-tions auprès de l’ONU, sont affo-lants. En 2009, on estimait à plus de 750 000 le nombre de prédateurs connectés à Internet en permanence

∏ Formidable outil de connaissance, de lien, de forma-tion, de commu-

nication, Internet peut également devenir un jeu très dangereux pour les enfants. Même dans leur simple navigation quotidienne, 3 enfants sur 10 ont déjà été exposés, volon-tairement ou involontairement, à des images choquantes. Quand on sait que les enfants surfent de plus en plus jeunes (en France par exemple, 48% d’entre eux com-mencent à 8 ans) on imagine com-bien cela peut être dommageable pour leur équilibre.

Inconscients des dangers, les en-fants s'exposent facilement sur Internet en donnant des informa-tions personnelles qui risquent de finir entre de mauvaises mains, ou en acceptant des rencontres avec des « amis virtuels » qui peuvent être malintentionnés. De surcroît, les enfants les plus fra-giles sont plus vulnérables que les autres. Ils peuvent sombrer dans une utilisation excessive de jeux par exemple, véritable addiction qui

Dossier

A l’heure où 65% des enfants et adolescents français sont équipés d’un téléphone connecté à internet et où Facebook s’apprête à fêter son premier milliard d’inscrits, le BICE propose une réflexion sur les dangers que ce vaste monde virtuel fait peser sur les enfants.

INTERNET : LES VÉRITABLES RISQUES POUR LES ENFANTS

et à 200 le nombre de nouvelles images d’enfants exploités sexuel-lement mises quotidiennement en circulation. « Ces chiffres sont semble-t-il en aug-mentation, explique Najat Maalla M’jid. Certes, en raison de l’amélio-ration des systèmes de surveillance, cette augmentation signifie peut-être que nous sommes simplement en train de découvrir la face immer-gée de l’iceberg. »

Comment protéger les enfants ?Lutter contre la production d’images de pornographie enfantine est d’au-tant plus difficile que leurs auteurs sont souvent connus des victimes. Ce sont des membres de la famille ou des connaissances dans plus de 35% des cas. Le premier moyen uti-lisé pour recruter les mineurs est presque toujours le « chat », c’est-à-dire la discussion en ligne. Certes, la mobilisation de tous, de la communauté internationale aux ONG, en passant par les fournis-seurs d’accès Internet et les sociétés émettrices de cartes de crédit, a per-mis de démanteler des réseaux de

65%DES ENFANTS FRANÇAIS sont équipés d'un téléphone connecté à internet

Enfants de Partout - 7

pédopornographie, de bloquer des sites Internet, de saisir du matériel pornographique et d’arrêter des délinquants sexuels. « Mais malgré cela, déplore Najat Maalla M’jid, le phénomène ne diminue pas. Tant qu’il n’y aura pas de mise en place d’un cadre global pour harmoniser dans tous les pays les législations, les actions de prévention et les systèmes de signalement des abus, nous ne pourrons pas résoudre le problème. Les prédateurs iront toujours là où la loi est la moins contraignante. » La vigilance de chacunEn attendant une concertation in-ternationale vraiment efficace, la lutte contre les dangers d’Internet pour les enfants doit passer par une prise de conscience et une très grande vigilance de chacun : enfants, parents, enseignants... On en est pourtant encore loin. Si les parents sont de plus en plus conscients des dangers, beaucoup laissent leurs enfants naviguer sur Internet sans surveillance et 68 % d’entre eux avouent ne pas parler systématiquement avec leurs en-fants de ce qu’ils font ou voient sur Internet. Etre vigilant, s’informer, installer les logiciels de contrôle parental, placer l’ordinateur dans

Votre enfant ou petit-enfant découvre Internet et vous souhaitez qu’il y circule en toute sécurité. Voici quelques règles très importantes à retenir :

• Pas d’écran avant 3 ans

• Installez l’ordinateur et la console de jeu dans une pièce commune.

• Internet doit être accompagné par les parents au départ

• Pour les plus jeunes, les sites sont sélectionnés par les parents

• Prévoyez un accès différencié à Internet pour

les adultes et les enfants (sessions utilisateur distinctes)

• Assurez-vous que les mots de passe utilisés soient sécurisés (compliqués, associant chiffres/lettres/symboles).

• Jeux vidéo : respectez les indications d’âge

• Réseaux sociaux (Facebook etc.) : pas avant 13 ans

• Fixez des règles d’utilisation dès le départ et n’y dérogez pas. Attention au manque de sommeil ! Internet ne saurait remplacer les

autres activités et passer avant les devoirs.

• Répétez encore et encore qu’il ne faut pas donner d’informations personnelles en ligne.

• Expliquez-leur qu’il faut faire très attention lorsque l’on dialogue avec des personnes que l’on ne connait pas bien. Et qu’il ne faut jamais donner rendez-vous à des inconnus.

• Lorsque l’enfant grandit, faites-lui confiance mais n’hésitez pas à l’accompagner de temps en temps et à discuter de ses pratiques.

CONSEILS PRATIQUES À L'USAGE DES PARENTS ET GRANDS PARENTS

un espace communautaire pour éviter que les enfants surfent sans présence autour d’eux, connaître les personnes à qui s’adresser en cas de problème. Voilà les bonnes postures à adopter afin de protéger au maxi-

Christophe Butstraen est médiateur scolaire spécialisé dans la gestion des problématiques et la prévention des risques liés à l’utilisation des nouvelles technologies. Il nous parle du projet « Je surfe responsable » qu’il a mis en place en Belgique.

« JE SURFE RESPONSABLE »Comment est né « Je surfe responsable » ?En tant que médiateur scolaire, j’ai été amené à faire de plus en plus d’interventions liées à l’utilisation des nouvelles technologies. J’y présente toutes les situations (le « surf », les blogs et Facebook, le « chat », le téléchargement, MSN, les jeux en ligne… ) où il vaut mieux apprendre à opérer les bons choix. Sans diaboliser Internet, cet outil sert à en identifier les pièges. « Je surfe responsable » comporte également une charte de bonne conduite que doivent signer élèves et parents, une page Facebook, et un logo créé par des élèves.

Tous les enfants sont-ils exposés ?Oui, bien sûr, en raison du taux d’équipement qui est supérieur à celui des adultes et qui touche toutes les classes sociales. Il arrive de plus en plus fréquemment que des images pornographiques surgissent sans raison sur l’écran. 85% des utilisateurs de 15 ans y ont déjà été confrontés. 25% des enfants de 8 ans qui accèdent à Internet ont vu des images que l’on peut qualifier d’extrêmement crues. Plus inquiétant, une enquête récente a montré que

sur 300 adolescents interrogés, 60 ont reçu une proposition de rendez-vous de la part d’un inconnu et 6 ont accepté de s’y rendre sans prévenir personne. Or on ne compte plus les cas de violence, de harcèlement ou de pédophilie qui ont pour origine une simple rencontre virtuelle. Autre phénomène : je suis de plus en plus souvent appelé pour des missions auprès de jeunes professeurs … Ils sont tellement habitués à ces outils qu’ils ne sont plus conscients des limites, par exemple qu’il vaut mieux éviter d’avoir ses élèves comme « amis » sur Facebook.

Faut-il proscrire Internet ?Non, il faut apprendre à bien s’en servir. Rappelez-vous, au tout début de l’automobile, on roulait n’importe où et le code de la route tout comme le permis de conduire n’existait pas. Avec le temps et l’omniprésence des voitures, il a fallu établir des règles de conduite et les faire appliquer. Il se passe la même chose avec Internet.

Voir la page "Je surfe responsable" sur www.facebook.fr

Interview

mum vos enfants et petits-enfants d’éventuels cybercriminels. Sources : Rapport 2009 de Najat Maalla M’ jid, Rapporteuse spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants / Etude Ipsos, 2009

Pour plus d’informations, voici quelques sites de référence où vous pourrez trouver des réponses et conseils pour vous sentir plus à l'aise avec ce média :

• Conseils pour toutes les générations : www. internetsanscrainte.fr

• Se retrouver dans le monde des médias : rubrique "jeux et média" sur www.apel.fr

• Un blog pour mieux comprendre Internet et ses phénomènes : www.internetetmoi.fr

• Pour signaler des contenus illégaux : www.internet-signalement.gouv.fr

Enfants de Partout8 -

Enfants de Partout N°130 – Mai 2012 – Trimestriel - Directeur de publication : Yves Marie-Lanoë – Directrice de la rédaction: Sandrine Tiffreau –Rédacteur en Chef : Pascale Kramer - Secrétaire de rédaction : Adriano Leite – Photos : Couverture : ©iStockphoto; P3 : ©AINA; P4 : ©BICE-DRALC; P5 : ©OzoneP6 : ©iStockphoto; P7 : ©C. Butstraen; P8 : ©Eric Lefeuvre; ©Emmanuel Pêtre; Maquette : De Villeneuve etAssociés; C.Rocolle – Imprimerie : Uniservices. La Prairie, 91140 Villebon-sur-Yvette– CPPAP : 0912 H83521– Nº ISSN : 0252-2799–BICE, 70 boulevard de Magenta 75010 Paris –Tél. :01.53.35.01.00 Fax : 01.53.35.01.19 – E-mail : BICE.paris@BICE.org – Site internet : www.BICE.org. Ce numéro comporte un encart «LEGS AU BICE», encarté sous la 4e de couverture. Diffusion générale.

Les rendez-vous du BICE 7 JUIN

3e CONFÉRENCE « ENFANCE ET QUÊTE DE SENS : REGARDS CROISÉS ».Comme nous vous l’avions annoncé dans notre précédent numéro, l’Institut Catholique de Paris et le BICE organisent tout au long de l’année 2012 un cycle de conférences et un colloque sur le thème de l’enfance en quête de sens. La troisième conférence aura lieu le jeudi 7 juin, de 19h à 20h30, à l’Institut Catholique*. Le théologien dominicain Franck Guyen y traitera de l’enfance au prisme des grandes religions, en comparant christianisme et bouddhisme. Pour plus d'informations : 01 53 35 01 00 ou www.colloqueenfance.com * Institut catholique de Paris, 21 rue d'Assas, 75006 Paris

17 JUIN

COURIR OU MARCHER POUR LA BONNE CAUSE

Le principe de la Course des Héros est simple : les uns courent, les autres donnent. En effet, chaque participant s’engage à marcher ou courir sur 6 km

Prière

Prière intrépideEn ces temps d’assurances tous risques,de parapluies largement déployés,de cocons, de paravents,excite en nous le désirde l’audace rieuse, fougueuse,du défi sans vergogne !

Tandis que la rumeur nous inciteà la prudence, à la crainte,au repli frileux sur nos certitudes,communique-nous la hardiesse,le goût de l’inconfort et de l’imprévu,la bravoure naïve des bienheureux.

Colette Nys-MasureExtrait de « Prières toutes simples pour le quotidien

des jours », hors-série de la revue Panorama.

Ni la témérité ni l’orgueil,mais la tranquille résolution de qui vaen belle confiance, en tout amourvers la vie,son courant tumultueux,ses fécondes turbulences.

Ne nous laisse pas oublierle devoir d’imprévoyance,rappelle-nous Ta folie, Seigneur.

et à récolter au moins 300 � auprès de son entourage pour le soutenir. La Course des Héros est devenue un événement très prisé et festif qui réunit des milliers de participants de tous âges. Le BICE est heureux d’y prendre part cette année. Nous nous fixons comme objectif de récolter 5000 � de dons, et comptons sur vous pour nous surpasser... Les sommes ainsi récoltées par tous ceux qui courront pour le BICE seront ensuite reversées au profit de notre projet auprès des enfants handicapés de Côte d'Ivoire. Invitez donc vos enfants, parents et amis à venir courir avec nous ou nous encourager par un don. Le départ sera donné le 17 juin à Paris. Rendez-vous tout d’abord sur le site www.bice.org pour vous inscrire et obtenir toutes les informations pratiques. 5, 4, 3, 2…1, c’est parti pour le BICE !

AU PRINTEMPS

SOUTENEZ LE MANIFESTE DE L’UNICEFDepuis les années 1970, l’UNICEF et le BICE travaillent de concert dans le domaine du plaidoyer international. En outre, dans plusieurs régions du monde, l’UNICEF contribue financièrement à la réalisation de certains projets du BICE. Cette proximité nous amène aujourd’hui à porter à votre attention le Manifeste pour l’Enfance récemment lancé par l’UNICEF, qui se situe d’ailleurs dans le prolongement des 10 défis que nous avions identifié en 2009 lors de notre Appel mondial à une nouvelle mobilisation pour l’enfance.Rendez-vous sur le site de l'UNICEF pour signer ce manifeste pour une politique globale de l'Enfance en France www.unicef.fr/elections 2012