flambage des panneaux raidis metalliques

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Planche 1 FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES 1. Généralités 1.1 Définition 1.2 Mise en évidence du flambage 1.3 Modes de rupture 2. Calcul d ’un panneau raidi soumis à de la compression pure 2.1 Méthodologie 2.2 Calculs préliminaires 2.3 Tenue statique du panneau 2.4 Détermination de la charge de cloquage de la peau 2.5 Détermination de la charge de flambage du super-raidisseur 2.6 Détermination des charges de flambages locales ou semi-locales du raidisseur 3. Exemple

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Page 1: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 1

FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUESFLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

1. Généralités

1.1 Définition

1.2 Mise en évidence du flambage

1.3 Modes de rupture

2. Calcul d ’un panneau raidi soumis à de la compression pure

2.1 Méthodologie

2.2 Calculs préliminaires

2.3 Tenue statique du panneau

2.4 Détermination de la charge de cloquage de la peau

2.5 Détermination de la charge de flambage du super-raidisseur

2.6 Détermination des charges de flambages locales ou semi-locales du raidisseur

3. Exemple

Page 2: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 2

4. Calcul d’un panneau soumis à du cisaillement pur

4.1 Résistance après flambage d ’un panneau raidi en cisaillement. Théorie de la tension

diagonale incomplète

4.2 Exemple de calcul d ’un panneau raidi en tension diagonale incomplète

4.3 Méthodologie

5. Calcul d ’un panneau en compression et cisaillement

5.1 Méthodologie

5.2 Principe de calcul

6. Conclusion

Page 3: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 3 1. Généralités

1.1 Définition

Un panneau raidi, c’est une « peau » plane ou courbe sur laquelle on a disposé des « raidisseurs » parallèles à

la direction de la contrainte normale dominante.

Les raidisseurs constituent des membrures longitudinales solidaires de la peau sur toute leur longueur. Ils

peuvent être de 2 types :

- soit « cousus » au moyen de vis, rivets, on parle alors de « raidisseurs rapportés » ,

- soit usinés dans une plaque épaisse ou soudés, on parle alors de « raidisseurs intégrés ».

Les panneaux raidis comportent aussi des membrures transverses dont la fonction est de fournir des appuis et

de reprendre les efforts de pression. Pour les caissons, on parle de raidisseurs et de nervures et pour les

fuselages, on parle de lisses et de cadres.

On appelle « maille » les quadrilatères délimités par les lisses et les cadres.

Pas inter-lisses

membrures Pas inter-cadres

Page 4: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 4

1.2 Mise en évidence

Il est possible de mettre en évidence les phénomènes de cloquage et flambage par essai. Ces essais sont

souvent réalisés pour valider les résultats obtenus par calcul.

On considère un panneau plan raidi. Ce panneau est équipé de jauges et de rosettes qui permettent de

donner les contraintes en des points particuliers du panneau.

L’analyse des changements de pente permet de mettre en évidence :

- le flambage local (cloquage de la maille),

- le flambage général (flambage du panneau)

Page 5: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 5

a/ Flambage local ou cloquage

L ’analyse des changements de pente sur les jauges de contrainte montre que le flambage est apparu pour

pour une charge de l’ordre de -42000 N.

Les jauges sont collées sur la peau, en milieu de maille, coté sup et coté inf.

Relevé de jauges de contraintes

-2500

-2000

-1500

-1000

-500

0

500

1000

-90 -80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0

Effort appliqué ( kN )

Mic

rod

éfo

rmati

on

s

Page 6: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 6

Soit dans la section AA :

- Peau sup :

- Peau inf :

V/I

Mf

S

F

V/I

Mf

S

F

avec F : l ’effort appliqué

M : moment de flexion dû au déport de ligne neutre

E : le module de Young

e: l ’épaisseur de la plaque

I: le moment d ’inertie

Lors d ’une sollicitation en compression, le déplacement dû au moment de flexion tend à écarter la ligne

neutre du plan moyen ce qui a pour conséquence d’augmenter les contraintes en peau sup et de diminuer

les contraintes en peau inf. Ceci explique la divergence observée sur le graphique précédent entre des

jauges interne et externe.

N N

MtMt

Déplacement de la ligne neutre

Position initiale

A

A

1

2

Page 7: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 7

b/ Flambage général

L'analyse des jauges confirme l'atteinte du flambage général car on constate très clairement l'apparition

d'une flexion divergente dans les raidisseurs.

Le flambage général conduit à la ruine de la structure.

-8000

-7000

-6000

-5000

-4000

-3000

-2000

-1000

0

-180 -160 -140 -120 -100 -80 -60 -40 -20 0

Effort appliqué (kN)

Relevé de jauges de contraintes

Page 8: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 8

1.3 Modes de rupture

On distingue 2 types d ’instabilité:

- instabilité de la peau (cloquage de la peau). Cette instabilité est admise dans une certaine

mesure.

- instabilité des super-raidisseurs. Elle est proscrite car elle conduit à la ruine de la structure.

• flambage de colonne,

• flambages locaux

Page 9: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 9

a/ Instabilité de la peau

Les tôles minces plissent sous des charges de

compression et/ou de cisaillement relativement faible. En

compression, la peau est saturée quand sa contrainte de

cloquage est atteinte. L’excédent de charge est alors

repris par les raidisseurs.

Ce type d ’instabilité ne conduit pas à la ruine de la

structure. Cependant, on évite généralement que ce

phénomène apparaisse avant 80% de CL.

Flambage local du revêtement d ’un fuselage sous l ’effet

de l ’effort tranchant et de la flexion du fuselage

Page 10: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 10

b/ Instabilité générale

Elle se produit lorsque les raidisseurs ne sont plus capables de reprendre le surplus d ’effort induit par le

cloquage de la peau. La rupture se produit dans le raidisseur soit par flambage local soit par flambage de

colonne.

Ce phénomène est très brutal voire explosif, il conduit à la ruine de la structure.

Flambage en compression d ’un panneau isolé en

tôle mince avec raidisseurs rapportés

Rupture par flambage en flexion et effort

tranchant d ’une partie arrière de fuselage

d ’appareil de transport

Page 11: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 11 2. Calcul d’un panneau raidi soumis à de la compression pure

2.1 Méthodologie

On a montré que le comportement d ’un panneau raidi soumis à un champ de compression pouvait se

décomposer en 3 états :

- un état stable,

- un premier état stable avec le cloquage ou le plissement de la peau,

- un second état instable avec le flambage du super-raidisseur ou du raidisseur qui conduit à la

ruine de la structure.

La méthodologie du calcul est la suivante :

- détermination de la contrainte statique admissible du panneau (tenue du panneau pour un état

stable),

- détermination de la charge de cloquage de la peau,

- détermination des charges de flambage du super-raidisseur (flambage de colonne),

- détermination des charges de flambage locales et semi locales du raidisseur.

Page 12: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 12

2.2 Calculs préliminaires

Le but de ce premier chapitre est de déterminer les caractéristiques matériau du super-raidisseur. Ce type de

calcul est nécessaire si le raidisseur est rapporté et que le matériau qui le constitue est différent du matériau

de la peau.

On utilise alors des sections corrigées, de manière à se ramener au cas simple d ’une poutre constituée

d’un matériau fictif homogène.

Les calculs nécessitent la prise en compte du comportement élasto-plastique des matériaux. On utilise pour

cela le modèle de Ramberg et Osgood:

Avec E: le module de Young en compression

Et: le module tangent

Es: le module sécant

0.2 : la limite élastique en compression

n : le coefficient de Ramberg et Osgood

n

.

.E

20

0020

sE

E

n

E

n

E st

11

Page 13: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 13

1/ Calculs préliminaires : détermination des sections, des inerties et des centres de gravité

a/ Caractéristiques géométriques de la peau :

b/ Caractéristiques géométriques du raidisseur:

²)mm(S p

)mm(Wp

3

)mm(I p

4

: Section de la peau

: Moment statique de la peau

: Inertie de la peau

²)mm(Sr

)mm(Wr

3

)mm(Ir

4

: Section du raidisseur

: Moment statique du raidisseur

: Inertie du raidisseur

Page 14: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 14

2/ Détermination les caractéristiques du « super-raidisseur équivalent »

a/ Matériau fictif homogène :

Le module d ’élasticité du matériau « fictif homogène » est donné par :

r

total

rp

total

p

fictif ES

SE

S

SE **

b/ Moment statique du « super raidisseur » :

r

fictif

rp

fictif

pW*

E

EW*

E

EW

Page 15: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 15

c/ Centre d ’inertie du « super raidisseur » :

total

fictif

S

Wd

d/ Moment d ’inertie au centre de gravité du « super raidisseur » :

r

fictif

rp

fictif

pI*

E

EI*

E

EI

Page 16: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 16

2.3 Tenue statique de la structure

On se limite, dans cet exemple , au comportement statique de la structure. Dans le cas d ’un « dimensionnement

avion », il est nécessaire de vérifier la tenue du panneau en fatigue, tolérances aux dommages...

On détermine les contraintes, en fonction des caractéristiques matériau des différentes parties du « super-

raidisseur ».

On a une « contrainte moyenne »:

"moyenne"

fictif

p

p *E

E

totale

"moyenne"S

F

La contrainte dans la peau vaut :

La contrainte dans le raidisseur vaut : "moyenne"

fictif

rr *

E

E

Connaissant la contrainte admissible des matériaux de la peau et du raidisseur, on vérifie la tenue de la

structure.

Page 17: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 17

2.4 Détermination de la charge de cloquage de la peau

Pour ce type de calcul, se référer au chapitre « Panneaux plans / panneaux courbes »

Page 18: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 18

2.5 Détermination de la charge de flambage du super-raidisseur

Deux cas peuvent se présenter :

- la maille est stable,

- la maille n’est pas stable.

a/ La maille est stable

C ’est le cas le plus simple : elle reprend une partie de l ’effort en fonction de sa rigidité et de sa section (cf.

calculs préliminaires).

b/ La maille est instable

Dans ce cas, la partie de la maille qui aura flambé ne reprendra plus d ’effort. En effet, dès qu’une zone est

instable, elle ne se charge plus. Tous les efforts supplémentaires doivent donc passer dans les zones

stables.

Pour déterminer la stabilité du super-raidisseur, il est nécessaire de connaître l ’état de la maille et donc « la

largeur travaillante ».

Page 19: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 19

Pour déterminer la largeur travaillante, le moyen le plus simple est de soustraire à la section initiale S0 les

sections de peau qui ne travaillent pas.

Largeur travaillante

Peau instable

Fpeau

suprai

Connaissant la section travaillante, il suffit de déterminer la charge critique de flambage à l ’aide de la

formulation d ’Euler.

Page 20: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 20

c/ Calcul de la largeur travaillante

Il est possible de déterminer la largeur travaillante en appliquant la formule de Karman.

Formule de Karman

Le rapport entre la largeur travaillante et le pas des raidisseurs est fonction du rapport entre la contrainte

réelle de la peau et la contrainte critique de cloquage de la peau :

peau

peauclo

p

c

.

2

25.0

Avec c : largeur travaillante

p : le pas des raidisseurs

peau : la contrainte réelle dans la peau

clopeau : la contrainte de cloquage de la peau

Page 21: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 21

Le flambage du super-raidisseur se produit lorsque la valeur de contrainte de flambage général de la maille

travaillante est égale à la contrainte courante dans le super-raidisseur.

Ce qui conduit à résoudre de manière itérative l ’équation suivante :

SL

EI

2

2

avec EI et S fonction de « c » la largeur travaillante:

d/ Détermination de la contrainte de flambage

Effort et effort critique de flambage

en fonction de la contrainte moyenne

0

20000

40000

60000

80000

100000

120000

140000

160000

0 50 100 150 200 250 300 350Contrainte moyenne (MPa)

Eff

ort

(N

)

Page 22: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 22

Remarque : il est possible d ’utiliser des approches conservatives en pré-dimensionnement :

- on suppose que toute la maille est instable,

- on utilise de la règle des « 15é ». On considère alors que la largeur travaillante est égale à

deux fois « 15é » avec é épaisseur fond de maille (15e de chaque coté de la fix). Cette solution

conservative est régulièrement utilisée.

Page 23: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 23

2.6 Détermination des charges de flambage locales ou semi-locales du raidisseur

On a considéré jusqu’à présent que le raidisseur était stable, le dernier point à vérifier est donc la tenue de

cette structure.

On décompose cette opération en 3 étapes :

- stabilité locale des différents éléments constituant le raidisseur,

- flambage inter-fixations,

- déversement du raidisseur,

- crippling.

Page 24: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 24

Semelle

âme

talon

Bord tombé

Flambage local

Flambage inter-fixations

Déversement

Stabilité d ’un raidisseur

Crippling

Page 25: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 25

a/ Stabilité des éléments constituant le raidisseur

On vérifie la stabilité du talon et de l ’âme du raidisseur.

Flambage local du talon :

On considére que la liaison âme-talon est un appui simple (solution

conservative), la contrainte de flambage est donnée par :

2

2

2

)1(12..

t

t

e

ctalonl

eEK

Avec E: le module d ’Young

: le coefficient de correction de plasticité

lt: la largeur du talon

et: l ’épaisseur du talon

Kc : le coefficient de flambage (dépend de la géométrie et des C.L.)

ue: le coefficient de poisson dans la zone élastique

Page 26: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 26

Remarques :

1/ le coefficient de flambage dépend du type de raidisseur. On en distingue principalement 2 :

les raidisseurs avec ou sans bord tombé.

En fonction de la géométrie (largeur du talon, épaisseur du talon, surface du bord tombé, inertie

du bord tombé), on détermine Kc.

Ce coefficient est de l ’ordre de 4 avec bord tombé

0.4 sans bord tombé

2/ Le coefficient de correction de plasticité dépend également de la présence ou non d ’un bord

tombé.

3/ Pour le cas d ’un talon courbe, la contrainte critique de flambage est exprimée en fonction du

rayon, de l ’épaisseur du talon. Le coefficient de flambage est de l ’ordre de 0,6.

4/ La géométrie du bord tombé à une influence directe sur les résultats, il est donc nécessaire de

le dimensionner . Ces dimensions sont fonction de celles du talon et sont optimisées pour

assurer les conditions d ’appuis.

Page 27: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 27

Flambage local de l ’âme:

La contrainte critique de flambage est donnée par :

2

2

2

)1(12..

a

a

e

câmeh

eEK

Avec E : le module d ’Young

: le coefficient de correction de plasticité

ha: la hauteur de l ’âme

ea: l ’épaisseur de l ’âme

Kc : le coefficient de flambage

ue: le coefficient de poisson dans la zone élastique

Page 28: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 28

Remarques :

1/ le coefficient de flambage dépend de la géométrie (hauteur, épaisseur et inertie). Ce

coefficient est de l ’ordre de 4.

2/ Le coefficient de correction de plasticité dépend également de la présence ou non d ’un talon

et est déterminé de la même façon que pour les talons.

Le dimensionnement sera repris dans le cours « flambage local des ailes d ’un profilé ».

Page 29: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 29

b/ Déversement du raidisseur

Sous le flambement du talon, l ’ensemble du raidisseur peut être entraîné dans sa déformation.

La contrainte critique de déversement est donnée par :

tt

td

EIm

Lm

S

EI42

42

2

Avec E : le module d ’Young

It : Inertie du talon

St : la section du talon

L : la longueur

m : le nombre de demi-onde

: le module de fondation linéaire (fonction de l ’âme)

3

4

âme

âmeâme

h

eE

Page 30: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 30

Pour minimiser la contrainte de déversement, on détermine m tel que :

0

dm

d d

Soit : 4

0

tI.E

Lm

La valeur m0 ainsi définie a peu de chance d ’être entière. On fera donc le calcul avec les 2

valeurs entières qui entourent m0 et on prendra pour la suite la valeur qui minimise le plus la

contrainte de déversement.

Page 31: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 31

c/ Flambage inter-fixations

Ce phénomène de flambage correspond à une instabilité de la semelle du raidisseur entre 2 fixations (rivets).

p

es

ep

La contrainte critique de flambage est donnée par :

22

.12

pK

eEc

Avec E : le module d ’Young

n: le coefficient de correction de plasticité

p: le pas entre les 2 fixations

K : le coefficient d encastrement dépendant du type de fixation

e : épaisseur considérée (semelle ou panneau)

Page 32: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 32

d/ Crippling

Le crippling est la somme des capacités portantes des éléments qui constituent le profilé.

La contrainte de crippling est donnée par :

i

ii

criS

S

Avec i : contrainte critique de flambage de l ’élément i

Si: section de l ’élément i

Page 33: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 33

Stabilité de la maille

Stabilité du super-raidisseur

oui

non Largeur travaillante

Stabilité du raidisseur

Stabilité du talon

Stabilité de l ’âme

Stabilité inter-fixations

Crippling

CHARGE A RUPTURE= min ( i )

Synoptique récapitulatif du calcul d ’un panneau raidi en compression

Déversement

Page 34: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 34

3. Calcul d’un panneau plan sous un chargement de compression

Les caractéristiques matériau de la peau (2024 T42 pl) sont : épaisseur : 4 mm

E=69000 MPa / 0.2 =260MPa / np=17

Les caractéristiques matériau du raidisseur (7175 T73511) sont : épaisseur : 4 mm

E=71000 MPa / 0.2=340MPa / nr=27

Le pas des lisses est de 180 mm. Le pas des cadres est de 530 mm.

La liaison entre le raidisseur et la peau est assurée par des rivets (K=0.66) espacés de 25 mm.

Le chargement est de 200 MPa.

30

180 mm 25 mm

Page 35: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 35

1/ Calculs préliminaires :

²720 mmSp

4960 mmI p

b/ Caractéristiques géométriques du super raidisseur:

²940 mmSsr

a/ Caractéristiques géométriques de la peau :

34800 mmWsr

mmS

Wd

sr

sr 1.5

CDGaummIsr

455542

Page 36: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 36

r

total

rp

total

p

fictif ES

SE

S

SE **

MPaE fictif 6946871000*220720

22069000*

220720

720

c/ Matériau fictif homogène :

Le module d ’élasticité du matériau « fictif homogène » est donné par :

d/ Contrainte dans la peau

MPap 6.198200*69468

69000

e/ Contrainte dans le raidisseur

MPap 4.204200*69468

71000

Page 37: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 37

2/ Charge de cloquage de la peau

Détermination (formules approchées) du coefficient de flambage en compression simple :

soit a : la longueur de la plaque,

b : la largeur de la plaque (chargement).

Si a/b >1 alors K=4

sinon :

Les coefficients a1, a2 et a3 sont fonctions des conditions aux limites

Dans le cas d ’une plaque appuyée sur les 4 cotés, a1 = a2 = 1 et a3=2

3

2

2

2

1 ** aa

ba

b

aaK

La contrainte de flambage est donnée par :

2

b

eKEclo

Dans notre cas, le rapport a/b=2.9 est supérieur à 1 donc K=4

Page 38: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 38

Si on suppose que l’on est dans le domaine élastique alors le coefficient de correction de plasticité vaut

1.

La charge de cloquage de la peau est donc égale à :

MPab

eKEclo 136

180

4*69000*4

22

La peau est donc instable : 68.06.198

136RF

Il sera donc nécessaire de déterminer la largeur travaillante pour calculer la charge de flambage

du super raidisseur.

Page 39: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 39

3/ Stabilité du super -raidisseur

Il faut ensuite déterminer la charge de flambage du super-raidisseur.

La peau est instable, il est donc nécessaire de calculer la largeur travaillante. Pour ce faire, on procède

par itérations (l ’effort passant dans le super-raidisseur est fonction de la largeur travaillante). Voir

courbe sur planche 21.

On trouve finalement un effort de 138029 N soit une contrainte moyenne relative à la section totale :

MPaf 8.146

Le super-raidisseur est donc instable (flambage de colonne). On vérifie cependant les autres

charges critiques afin de savoir s ’il s ’agit de la charge critique minimum.

Page 40: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 40

4/ Stabilité de l ’âme du raidisseur

Dans le cas d ’un raidisseur sans bord tombé, on prend Kc=0.43

MPah

eEK

a

a

e

câme 39034

4

)33.01(12

71000**1*43.0

)1(12..

2

2

22

2

2

Détermination de la charge de flambage

L ’âme est donc stable

Page 41: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 41

5/ Stabilité inter-fixations

La contrainte critique de flambage est donnée par :

MPapK

eE sc 260

25*66.0

4

12

69000*1

.12

2222

Il n ’y a pas de risque de flambage inter-fixations car nous sommes largement au dessus du

chargement.

Remarque: Dans ce cas, il faudrait prendre en compte le coefficient de correction de plasticité

4/ Déversement du raidisseur

Il n ’y a pas de talon, donc pas de contrainte critique de déversement du talon !

Page 42: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 42

7/ Conclusion

Cloquage de la peau: 136 MPa

Flambage du super raidisseur : 146.8 MPa

Flambage local de l ’ame : 390 MPa

Flambage inter-fixations >> 260 MPa

Crippling >335 MPa

Le panneau périra par flambage de colonne du super-raidisseur pour un chargement de 146.8 MPa

6/ Crippling

On a : MPaS

S

i

ii

cri 3354*254*34

260*4*25390*4*34

Le crippling ne pose pas de problème.

Page 43: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 43

4. Calcul d ’un panneau plan soumis à du cisaillement pur

On distingue 3 types de comportement pour les panneaux raidis conçus pour passer du cisaillement dans le

plan de la peau :

- les panneaux en cisaillement stable,

- les panneaux en tension diagonale pure,

- les panneaux en semi-tension diagonale ou tension diagonale incomplète.

4.1/ Résistance après flambage d ’un panneau raidi en cisaillement - Théorie de la

tension diagonale incomplète

Considérons un panneau raidi sollicité en cisaillement. Pour une valeur de contrainte t=tc, on observe

l ’apparition de plis orientés sensiblement à 45°par rapport aux bords.

t

t

t

t

Page 44: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 44

Ce mode de déformation s ’explique par l ’ existence d ’une direction principale de compression Y=-tc.

C ’est cette contrainte de compression qui est à l ’origine de l ’instabilité et qui explique l ’orientation des

plis.

txy=-tc

txy=tc

t

y=-tc

y=tc

2a

a

X

Y

X traction Y compression pure

tc

tc

Si on augmente la charge au delà de t=tc, le panneau ne s ’effondre pas malgré l ’apparition des

plis. Ceci s ’explique par une modification du mode de travail de la structure qui se traduit par une

surcharge des raidisseurs.

Page 45: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 45

Théorie de la tension diagonale incomplète

Considérons le diagramme de Mohr et faisons croître progressivement le cisaillement appliqué au

panneau raidi. Le diamètre du cercle de cisaillement simple croît jusqu’à la valeur critique correspondant

à l ’apparition de l ’instabilité (Y=-tc). Ensuite, pour t>tc, le revêtement conserve sa valeur maximale de

compression Y=-tc et supporte l ’augmentation de cisaillement à condition d ’admettre qu’apparaissent

des contraintes normales de traction sur les bords (qui ont pour effet de déplacer sur l ’axe le centre du

cercle de Mohr).

O

tXY

w X=2t-tc Y=-tc

t

Page 46: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 46

Les contraintes principales deviennent : X=2t-tc et Y=-tc

Le chargement du panneau est indiqué sur la figure ci-dessous :

Pour les bordures du panneau, tout se passe comme si le revêtement se comportait comme une

membrure tendue et appliquait sur les bordures, outre le flux de cisaillement, des charges

transversales réparties de valeurs (t-tc).e.

t-tc

t

t

t

t-tc

t-tc

t-tc

t

Page 47: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 47

Remarques préliminaires :

1/ Le flux de cisaillement varie d ’un point à l ’autre de la structure (variation d ’épaisseur de la

maille, de la semelle de membrure…), il est en principe connu au centre de la maille. Or il n ’existe

pas de méthode de calcul qui permette de calculer les variations du champ de tension. Il faut se

ramener à des cas élémentaires par simplifications.

2/ Si les marges obtenues par calculs sont inférieures à 15%, il est nécessaire de confirmer les

résultats par essais, ce qui traduit le manque de fiabilité de la méthode.

4.2/ Méthodologie

a/ Détermination du facteur de tension diagonale

Le facteur de tension diagonale est donné à partir du taux de chargement de la maille Rs. Le taux

de chargement de la maille est le rapport entre la contrainte nominale de cisaillement et la

contrainte critique de plissement (calculée de la même manière que pour les panneaux soumis à

de la compression pure).

1

143430

43430

.

s

.

s

R

Rk si 1

pl

sRt

t

0k si 1pl

sRt

t

Page 48: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 48

b/ Détermination de la largeur travaillante

La notion de largeur travaillante est identique à celle utilisée pour les panneaux soumis à un

champ de compression.

On n ’utilise plus la formulation de Karman mais la formulation de NACA :

21 iniale.tetravaillan

tetravaillan

L)k(l

c/ Détermination des contraintes dans le super-raidisseur

Il est possible d ’utiliser une méthode simplifiée qui donne la déformation de tension diagonale

dans la peau si l ’on considère que l ’angle des plis est voisin de 45° :

peauE

kkt

u 11

La contrainte passant dans les membrures peut être déterminer à l’aide d ’abaques.

Page 49: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 49

On détermine, de même:

- les contraintes dans la maille (critère de tresca),

- les contraintes au droit du raidisseur,

- les contraintes dans le raidisseur.

Remarque : la contrainte dans le raidisseur n ’est pas constante et est maximale entre les 2 membrures

transverses.

d/ Contraintes admissibles

Flambage local

Le mode de rupture par flambage inter-fixations n ’existe pas quand la peau travaille en tension

diagonale. Le flambage local naturel ne peut donc se produire que dans le raidisseur.

Page 50: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 50

Flambage local forcé ou « forced crippling »

Il s ’agit en fait de flexion amplifiée parce que la semelle du raidisseur est sollicitée transversalement par

les ondulations de la peau, son bord libre tend à épouser ces ondulations tandis que l ’arête qu ’elle

forme avec l ’âme reste rectiligne.

Dés lors, aux contraintes de compression dues à la tension diagonale s ’ajoutent des contraintes locales

de flexion dues aux charges transverses induites par la déformée de la peau, amplifiée par la

compression.

Les ondes provoquées par le plissement des mailles

du panneau induisent la déformation locale de la

semelle du raidisseur .

Ce phénomène est d ’autant plus accentué que

l ’épaisseur de la semelle est faible devant celle du

panneau.

Ce phénomène est avec le cisaillement de la peau

l ’une des 2 causes principales de rupture.

Page 51: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 51

Le flambage forcé se produit quand la compression max dans le raidisseur atteint une valeur

déterminée au moyen d ’une expression empirique et qui intègre les phénomènes de plasticité du

matériau.

Avec : e ’sr : épaisseur de la semelle de raidisseur

Ecr : le module d’Young en compression du raidisseur

e ’p : épaisseur de la peau

Ecp : le module d’Young en compression de la peau

k : le facteur de tension diagonale

0.2 : la limite élastique en compression du raidisseur

31

32

20

20

0020

0510

/

cp

'

p

CR

'

cr/

cr

.

.m

E.e

E.ek.

.E

.

Page 52: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 52

Flambage du super raidisseur

La vérification de la tenue vis à vis du flambage de colonne se fait en comparant la contrainte moyenne

de compression et la contrainte critique de flambage. Cette dernière est calculée à partir des

caractéristiques géométriques et des contraintes dans le super raidisseur (planche 48)

Remarque sur le calcul de la contrainte critique de flambage: Il faut tenir compte d ’une particularité

des panneaux plans en tension diagonale : lorsque la flexion s ’amorce, la tension diagonale tend à s ’y

opposer. Tout se passe comme si la colonne était liée à une fondation élastique.

Le coefficient d ’encastrement doit tenir compte de cette particularité.

Rupture de la peau

La rupture en fond de maille est donnée par le critère de Tresca et la rupture au niveau de la liaison peau-

raidisseur :

avec R la contrainte à rupture en traction.

2

Radm.max

t

Page 53: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 53

5. Calcul d ’un panneau plan en compression et cisaillement

5.1 Méthodologie

Pour déterminer la charge de plissement des mailles et la charge de rupture d ’un panneau à raidisseurs

rapportés en compression et cisaillement, il faut calculer ces mêmes valeurs en compression pure puis

en cisaillement simple.

On obtient alors :

- les contraintes de plissement de la maille en compression simple et cisaillement simple,

- les charges à rupture en compression simple et cisaillement simple.

On admet que la charge à rupture de la peau en cisaillement simple n ’est pas modifiée par la présence de

la charge de compression. Par contre, les déformations induites par les plis de tension diagonale dans la

semelle des raidisseurs rapportés affectent les sections transverses des super-raidisseurs et donc la charge

admissible en compression, autrement dit : le flambage local forcé interagit avec le flambage de colonne.

Page 54: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 54

On obtient alors une courbe d ’interaction du type :

P adm

P adm init

P

t adm t t rupt peau t fl local forcé

t

P

Courbe d ’interaction

Page 55: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 55

a/ Détermination du taux de chargement, facteur de tension diagonale

On détermine le taux de chargement en compression, le taux de chargement en cisaillement

simple et on combine le tout pour obtenir le taux de chargement sous sollicitations combinées :

2

4 22

scc RRRR

et Rc : le taux de chargement en compression

Pcp.init : l ’effort en début de plissement

Rs : le taux de chargement en cisaillement

tcp.init : la contrainte en début de plissement

init.cp

cP

PR

init.cp

sRt

tAvec : et

5.2 Principe de calcul

Page 56: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 56

b/ Détermination de la largeur travaillante

On procède de façon identique :

- détermination de la largeur travaillante en compression,

- détermination de la largeur travaillante en cisaillement,

- détermination de la largeur travaillante pour des sollicitations combinées.

c/ Vérification de la tenue des différentes parties constituant le panneau

On vérifie de la même façon la contrainte dans les membrures, dans les super-raidisseurs, et

dans les cadres :

- détermination des contraintes en compression,

- détermination des contraintes en cisaillement,

- détermination des contraintes pour des sollicitations combinées.

Page 57: FLAMBAGE DES PANNEAUX RAIDIS METALLIQUES

Planche 57

d/ Détermination des efforts admissibles

On utilise le diagramme présenté au paragraphe 5.1

6. Conclusion

Pour les cas de chargements combinés, on calcule la tenue de la structure pour chaque cas de charge

élémentaire et on applique un coefficient d ’interaction.

Pour un pré-dimensionnement rapide, il est possible d ’utiliser des abaques.

Les méthodes numériques sont nécessaires pour les chargements en cisaillement, combinés et/ou pour des

structures géométriquement complexes. De même, il est souvent nécessaire de valider les résultats par essai .