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FORMES URBAINES ET EAUX PLUVIALES : QUELLE GESTION PAR LES COLLECTIVITES ? RETOUR D’EXPERIENCES ET INNOVATION
29 novembre 2016 -‐ Saint Martin le Vinoux
ACTES DU SEMINAIRE La Communauté de l’Eau et les Eaux Pluviales Depuis 2015, la Communauté de l’Eau porte un axe de travail à l’échelle du SCoT de la région urbaine de Grenoble sur la gestion intégrée des eaux pluviales. Cet axe de travail vise à encourager les acteurs de notre territoire à œuvrer à la mise en place de solutions innovantes concernant les eaux pluviales. Afin d’informer et d’aider les acteurs dans leurs réflexions, la Communauté de l’Eau a organisé un séminaire de synthèse le 29 novembre 2016. Ce séminaire avait pour objectif à la fois de présenter aux acteurs de la région grenobloise un panorama des projets et outils de gestion innovants, et de rendre compte du travail effectué durant l’année 2016 par la Communauté de l’Eau. Définition de la gestion intégrée des eaux pluviales La gestion intégrée, également appelée gestion à la source ou gestion alternative des eaux pluviales, est un type de gestion des eaux pluviales multi-‐objectifs qui vise à maîtriser localement le ruissellement en stockant et en infiltrant l’eau pluviale au plus près de son point de chute. Les objectifs associés à une gestion intégrée des eaux pluviales sont la limitation de la pollution de l’environnement (amélioration de la biodiversité ; renforcement de la nature en ville) et l’amélioration de la santé et du cadre de vie des habitants (aménagement du territoire ; réduction des îlots de chaleur urbains ; diminution du risque inondation ; qualité de vie/sécurité/santé).
La gestion intégrée repose sur trois principes essentiels : • stocker l’eau temporairement en amont afin de réguler les débits en aval pour prévenir le risque
inondation et améliorer le traitement des eaux • infiltrer au maximum les eaux faiblement polluées dans le sol afin de réduire les écoulements et ne pas
saturer les stations d’épuration • traiter séparément les eaux « supportant une pollution notable » et les eaux propres en distinguant celles
qui ont ruisselé sur des surfaces « polluées » (routes, stationnements, aires de dépotage) et en traitant ces eaux en fonction de leur charge polluante propre et des polluants en présence.
Les solutions techniques mises en place pour la gestion intégrée des eaux pluviales sont des solutions multi-‐fonctions (réponse aux risques, enjeux de santé publique, sécurité des biens etc.) et poly-‐usages (terrasses végétalisées, noues etc.) qui font peu appel aux techniques traditionnelles de génie civil (canalisations, vannes, pompes etc.). Elles reposent souvent sur une réutilisation et une valorisation de l’eau de pluie. A noter enfin que la gestion intégrée des eaux pluviales peut être mise en place aussi bien à l’échelle de la parcelle des particuliers qu’être mutualisée sur l’espace public.
Contexte historique Historiquement, l’eau pluviale a été pensée dans une logique de tout tuyau au même titre que l’assainissement. Il s’agissait d’évacuer l’eau pluviale, considérée comme inutile et dangereuse, le plus vite possible de la ville. Des réseaux unitaires ont été créés dès le 19ème siècle. On pensait alors qu’en mélangeant eaux de pluie et eaux usées on diminuait les risques sanitaires et les problèmes environnementaux. Lorsque dans les années 1960 les problématiques environnementales ont commencé à apparaître, l’impératif de traitement des eaux usées avant rejet est apparu et des stations d’épuration ont été créées. On a alors commencé à s’interroger sur la pertinence des réseaux unitaires qui saturaient les stations d’épuration. Des réseaux séparatifs ont été mis en place. Les eaux usées ont été dirigées vers les stations d’épuration tandis que les eaux pluviales étaient directement rejetées dans les cours d’eau.
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Depuis une trentaine d’années, la pertinence de ces solutions est de nouveau questionnée par l’apparition de nouveaux enjeux. Il peut être cité :
• le mélange eaux usées et eaux pluviales qui sature les stations d’épuration (car même lorsque des réseaux séparatifs ont été mis en place, ils ne concernent la plupart du temps qu’une partie du réseau)
• le problème du ruissellement des eaux sur surfaces imperméabilisées et des pollutions en découlant • le changement climatique qui conduit à l’augmentation de l’intensité des pluies et peut engendrer des
pollutions par débordement via les déversoirs d’orage et des phénomènes d’aggravation des crues (comme en témoignent les inondations récentes du 3 et 4 octobre dernier dans le sud-‐est de la France) etc.
On s’aperçoit également que le dimensionnement des canalisations en fonction des périodes de pics de précipitations génère un surdimensionnement des canalisations et donc des surcoûts. En effet, les pics de précipitations ont lieu sur des périodes de courte durée et de ce fait, si l’on arrive à absorber le pic d’une autre manière, on peut réduire le diamètre des canalisations. Mieux, un urbanisme innovant permet souvent de se passer de canalisations pour le pluvial. Contexte actuel La compétence eaux pluviales demeure aujourd’hui un parent pauvre pour les collectivités car c’est une compétence qui est privée d’une modalité de financement spécifique. En effet, la loi de finances de 2015 a supprimé la taxe sur la gestion des eaux pluviales qui avait été instituée en 2011. Aussi, la compétence eaux pluviales est aujourd’hui exclusivement financée par le budget général des collectivités. Parallèlement, depuis l’arrêt du Conseil d’État du 4 décembre 2013, il semble quasi certain que la compétence eau pluviale soit rattachée à la compétence assainissement. Dans ce cadre, du fait du transfert de compétence assainissement aux EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) à fiscalité propre par la réforme territoriale (adoption des lois MAPTAM et NOTRe), la compétence eaux pluviales devrait être exercée obligatoirement par l’EPCI au plus tard au 1er janvier 2020. Néanmoins, malgré le rattachement de la compétence eaux pluviales à la compétence assainissement, ceci ne devrait pas avoir de conséquence sur le financement (le financement de l’assainissement se fera toujours par la facture de l’usager et celui des eaux pluviales devrait toujours se faire par l’impôt). Contexte grenoblois Le contexte de la région urbaine de Grenoble (périmètre du SCoT) est particulier du fait de sa diversité territoriale, avec des zones urbaines très denses, des plaines agricoles, des zones montagnardes etc. Or, les enjeux en termes de gestion des eaux pluviales diffèrent en fonction du ruissellement, de la densité des habitats, des caractéristiques des cours d’eau etc. A l’échelle de Grenoble-‐Alpes-‐Métropole, il a été rappelé en introduction du séminaire par Yannik Ollivier, Président du SCoT et Vice Président de la Métropole, qu’une réflexion était menée actuellement sur l’intégration des eaux pluviales dans le cadre de l’élaboration du PLUi (articulation avec les trames verte et bleue, la GEMAPI, le risque inondation etc.). Cette réflexion va être incorporée dans les projets d’aménagement structurants de l’agglomération : ZAC des Isles, Portes du Vercors, secteur des anciens hôpitaux militaires de La Tronche etc. Un des enjeux est que les aménagements de traitement des eaux pluviales occupent peu d’espace dans une agglomération grenobloise ou le foncier disponible est contraint en développant des espaces publics (ou privés) multifonctionnels et valorisables. Il peut être cité à titre d’exemple sur la Métropole le quartier Pré-‐Novel sur la commune de Seyssins, secteur mixte avec plusieurs types de logements associés à un parc de qualité, l’ensemble étant exemplaire en terme de gestion intégrée des eaux pluviales.
Problématique La primauté des solutions de gestion intégrée des eaux pluviales par rapport à la gestion traditionnelle fait désormais l’objet d’un large consensus scientifique. Les techniques de gestion intégrée des eaux pluviales sont bien maîtrisées par les acteurs des projets urbains. Les institutions publiques accompagnent ce changement avec par exemple des financements de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (AERMC) dans le cadre du programme d’actions 2013-‐2018 concernant la déconnexion des eaux pluviales et eaux usées et les actions de désimperméabilisation (50% du montant des projets). Le cadre réglementaire prend en compte ces enjeux de gestion transversale des eaux pluviales en intégrant des objectifs / règles de plus en plus contraignant(e)s dans le
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cadre des documents de planification et ou d’urbanisme (SDAGE, SAGE, PLUi, PLU, etc.). Bref, les collectivités locales disposent de leviers d’action pour mettre en place des aménagements innovants, et ce même si la question des modalités de financement de la compétence demeure prégnante. Pourtant, le nombre de réalisations demeure (encore) timide et on observe une certaine « résistance » des techniques tout tuyau. Le discours intégré a du mal à se mettre en marche. Plusieurs pistes d’explication sont à l’origine de ce constat : blocages culturels, habitudes, lobbying, faible politisation des enjeux etc. Tout d’abord, il semble que c’est souvent l’utilisation abusive de termes conceptuels qui pose problème. Ainsi, le recours aux concepts de transversalité, d’intégration, de développement durable ou encore de résilience est parfois perçu comme un signe d’une gestion théorique voire technocratique des eaux pluviales peu porteuse de sens dans l’action publique concrète. Une première réponse peut consister à faire évoluer le vocabulaire afin de rendre la gestion intégrée des eaux pluviales désirable :
• parler de noues plutôt que de fossés, • parler de réseaux de fraîcheur plutôt que d’enjeux énergétiques...
Surtout, il semble important de ne plus présenter la gestion intégrée comme une gestion alternative des eaux pluviales. La gestion intégrée doit devenir la norme, et en ce sens la sémantique a son rôle à jouer dans la promotion des nouvelles techniques. Plus largement, il semble que le principal enjeu soit pédagogique. Il faut informer et lever les malentendus entourant les techniques de gestion intégrée des eaux pluviales et mettre en place des processus de transmission et d’acquisition d’informations à destination des élus, des institutionnels, des urbanistes, des architectes, paysagistes, bureaux d’études, services, entreprises etc. En ce sens, il faut faire comprendre aux acteurs que la notion de transversalité est au cœur de la gestion intégrée des eaux pluviales, qu’elle n’est pas un concept théorique mais une réponse adaptée aux nouveaux enjeux urbains.
Bruno Georges (bureau d’études ITF) s’est employé à le démontrer dans sa présentation introductive. Une gestion intégrée des eaux pluviales est une réponse à des enjeux hydrauliques (ne pas accroître le débit en aval, alimenter les nappes phréatiques etc.), mais également climatiques/énergétiques (donner de la fraîcheur par retour de l’eau en ville et par évapotranspiration des arbres etc.), de cadre de vie (le retour de la nature en ville créée des espaces à vivre, agrément des espaces urbains, dimension paysagère etc.), de sécurité des personnes et des biens (prévention du risque inondation, lutte contre la pollution des eaux, santé etc.), d’environnement (biodiversité, lutte contre pollutions etc.) et de mobilité (la présence de noues incite à ralentir la vitesse de circulation et limite le stationnement sauvage par peur de tomber ou de s’enliser dans la noue etc.). Par exemple, en termes d’enjeux climatiques/énergétiques, un aménagement intégré des eaux pluviales permet de rafraîchir la ville lors des épisodes caniculaires (cf. figure 1). La température augmente parfois de 3 à 4°C au dessus des villes, ce qui pose des problèmes de plus en plus prégnants avec les enjeux associés au changement climatique et au vieillissement de la population. En stockant et en utilisant l’eau pour arroser les arbres, on dispose d’un climatiseur hors norme. En effet, il faut savoir qu’un arbre feuillu permet d’évaporer jusqu’à 400 litres d’eau par jour ce qui représente en climat chaud et sec une puissance équivalente à celle de cinq climatiseurs pendant 20 heures.
Figure 2 -‐ Impact de l’ajout de végétation sur la température nocturne dans la région parisienne
Figure 1 -‐ Transversalité de la gestion intégrée des eaux pluviales
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La notion de transversalité est un fil rouge concernant la gestion intégrée des eaux pluviales mais d’autres enjeux sont également attachés à ces nouvelles techniques. Les solutions intégrées sont des solutions économiques, que ce soit en termes d’investissement initial ou concernant l’exploitation et l’entretien des ouvrages. Un dispositif de gestion intégrée est habituellement dans un rapport de 1 à 4 en termes de coût financier avec un dispositif classique. Le fait que les ouvrages soient visibles et accessibles participe également à une gestion efficiente des dispositifs. En ce sens, un point de vigilance concerne la mise en place de solutions simples et robustes ce qui doit permettre de limiter les coûts de gestion associés dans le temps. Il est proposé dans cette synthèse de présenter le déroulé du séminaire autour de la dimension technique et politique de la transversalité. Dans un premier temps, il sera rappelé les principes essentiels de fonctionnement associés à la gestion intégrée des eaux pluviales puis sera montré qu’une clef de réussite pour les projets repose dans la formalisation d’une vision politique partagée des enjeux. I -‐ Les principes de fonctionnement associés à la gestion intégrée des eaux pluviales Le premier principe essentiel rappelé au cours de ce séminaire est que la gestion intégrée des eaux pluviales nécessite une approche globale. Il est nécessaire de penser le projet d’urbanisme dans son ensemble en associant le nouveau à l’existant. Il n’existe pas une technique miracle qui permettra de répondre de façon systématique et homogène aux problématiques eaux pluviales sur le territoire. Un projet de gestion intégrée bien ficelé doit reposer sur différentes techniques qui doivent être autant de réponses aux contraintes. Il ne faut pas non plus opposer de façon trop systématique tuyaux et gestion intégrée. Les deux systèmes peuvent cohabiter comme nous l’ont rappelé Christophe Mayoussier, Vice président de la Métropole et Jacqueline Landas-‐Maneval, chargée de mission, avec l’exemple des pratiques à l’échelle de Grenoble-‐Alpes-‐Métropole. L’enjeu est vraiment d’acquérir une vision globale des enjeux et de modifier les pratiques pour empêcher la saturation des réseaux, et éviter qu’une goutte de pluie parcourt 100 kilomètres avant d’être évacuée. Le second principe essentiel est celui d’une gestion locale des eaux pluviales. Celle-‐ci consiste à valoriser l’eau de pluie à l’endroit où elle tombe afin de limiter le ruissellement. Ainsi la première étape de récupération, doit être le toit des bâtiments et la seconde, la parcelle/espace public. Il s’agit de réfléchir à la façon dont la goutte d’eau va circuler jusqu’au sol afin de limiter sa pollution et la maintenir la plus propre possible. En effet, habituellement 70 à 80 % de la pollution de l’eau provient du ruissellement sur de grandes surfaces (seulement 20 à 30 % des polluants sont présents dans les eaux de pluie). On va alors tenter de limiter le lessivage, de fixer et confiner les polluants afin de respecter au maximum les nappes phréatiques. Un objectif pertinent pour limiter la pollution est un ruissellement limité à 10 mètres maximum. Le pouvoir épuratoire d’un sol planté permet un traitement simple de la pollution supportée si l’eau ne parcourt pas de longues distances. Un troisième principe essentiel de la gestion intégrée consiste à retarder l’écoulement de l’eau dans le temps et dans l’espace par la création de parcours de l’eau, de bassins de rétention, d’obstacles divers (cf. figure 3). Il s’agit d’étaler le pic de précipitations dans le temps pour éviter les problématiques de gestion de pointe qui impactent le dimensionnement, le coût et l’efficacité des infrastructures. En maintenant l’eau sur le site, on permet d’alimenter les arbres en eau, de les maintenir en bonne santé et ainsi de répondre à d’autres enjeux (fraîcheur d’été, enjeux paysagers etc.).
Afin de retarder les écoulements et de stocker l’eau, il existe une grande diversité de solutions industrielles en termes de terrasses réservoirs (cf. figure 4).
Figure 3 -‐ Différentes méthodes de ralentissement de l’écoulement
Figure 4 -‐ Différents dispositifs pour terrasses réservoir
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D’autres solutions de stockage sont les terrasses plantées, les espaces publics inondables, les parkings stockant, les rétentions sous végétalisation etc. (cf. figure 5).
Un quatrième principe essentiel consiste à favoriser l’infiltration dès que les caractéristiques hydrogéologiques du sol le permettent. Il s’agit de fixer et confiner les polluants, de descendre les indicateurs de polluants sous les valeurs acceptables tout en respectant les nappes phréatiques. Il est nécessaire de bien distinguer ici les eaux propres qui peuvent faire l’objet d’infiltration, des eaux sales qui ont ruisselées sur de longues distances. Ces dernières devront subir un traitement préalable avant infiltration afin de ramener la charge polluante à un seuil acceptable. Par exemple, les hydrocarbures polycycliques et légers se déplacent et sont dangereux, tout comme le plomb. Pour une pollution faible, il est possible d’infiltrer dans un espace planté comme fait aux Mureaux. Dans ce cas, la pollution demeure fixée dans les 30 premiers centimètres. En infiltrant, on peut ainsi suivre un cercle vertueux qui permet la suppression des canalisations. Quand l’infiltration n’est pas possible, une solution consiste à tamponner puis amener l’eau à un endroit où l’infiltration est possible. Il existe également des dispositifs qui allient stockage et infiltration tels que les noues, les tranchées drainantes ou encore les puits d’infiltration (cf. figure 6). Dans tous les cas les problématiques d’infiltration nécessitent la réalisation d’études préalables comme à Fourqueux avec la réalisation d’une étude du bassin versant et de son régime associé en fonction de différents types de pluie. Une étude de la géologie des sols est également indispensable.
Figure 6 -‐ Dispositifs de stockage et d'infiltration
Un cinquième principe important réside dans le fait que le territoire doit contribuer aux solutions mises en place, car le bâtiment seul ne peut pas tout. Il faut donc trouver des aménagements qui partent des caractéristiques territoriales et non l’inverse. Mais il ne faut pas voir le territoire comme une contrainte. Même à Montréal des solutions de gestion intégrée ont été mises en place, et fonctionnent en hiver jusqu’à -‐30°C. A ce titre, les aménagements de gestion intégrée des eaux pluviales sont toujours des dispositifs sur mesure qui privilégient l’innovation. Un des enjeux à ce niveau en France, est de prendre en compte les principes essentiels de la gestion intégrée des eaux pluviales dans les documents d’urbanisme (PLUI). Il y a ici une formidable opportunité pour faire évoluer les pratiques d’urbanisme.
Figure 5 -‐ Exemples d’un espace public inondable, de rétention sous végétalisation et de parking stockant.
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Un sixième principe est celui de l’intégration des enjeux environnementaux. La mise en place de solutions de gestion intégrée des eaux pluviales est une réponse aux enjeux de renforcement de la biodiversité par exemple. Il a été rappelé à ce sujet que l’OMS fixe un objectif mondial de 10 m2/habitants d’espaces verts urbains. Un septième principe est celui de la pluri-‐fonctionnalité des ouvrages. Un projet d’urbanisme innovant doit permettre de penser les ouvrages eaux pluviales comme des espaces à vivre quand il ne pleut pas. Par exemple, les noues sont rarement en eau. Il faut penser leurs formes et leurs emplacements en fonction des usages. L’exemple de Fourqueux nous a montré qu’il est tout à fait possible de mixer enjeux paysagers, d’usages et hydrologiques. On peut aller jusqu’à opter pour des pelouses qui sèchent vite et valorisent l’usage des espaces urbains. Mais tout ne peut pas être prévu à l’avance. Ainsi, la mairie a découvert récemment que les enfants utilisaient les bassins à sec pour faire du VTT, ce qui n’est pas un problème en soi, même si cet usage n’avait pas été imaginé à l’origine. Un dernier principe essentiel est celui de temporalité. Il s’agit de mettre en place des solutions simples, rustiques et moins coûteuses dont l’entretien et la maintenance sont aisées sur le long terme afin d’éviter les problèmes de perte de mémoire du fonctionnement des installations. En respectant ces principes, la gestion intégrée des eaux pluviales permet la mise en place de solutions efficaces et plus pertinentes que le tout tuyau. En prenant en compte la dimension de transversalité, une gestion intégrée des eaux pluviales bien pensée peut créer des cercles vertueux successifs (baisse du risque inondation, baisse des investissements dans un projet d’urbanisme, baisse d’investissement et d’entretien assainissement etc.).
II -‐ L’intérêt d’accéder à une vision politique partagée des enjeux Le séminaire a permis de mettre en exergue le fait que derrière les problèmes de technicité apparente il y a une dimension politique fondamentale dans les projets de gestion intégrée des eaux pluviales. Or, ce sont souvent les craintes de dysfonctionnements techniques qui prennent le dessus dans la représentation des problèmes et bloquent le développement des techniques de gestion intégrée des eaux pluviales. Pour autant, ceci ne veut pas dire que le politique peut tout mais plutôt que les contraintes techniques réelles peuvent également être perçues comme des ressources politiques pour la réalisation des projets. Afin de répondre à ce questionnement, il sera abordé en premier lieu les problèmes et idées reçues relatives aux contraintes techniques puis la dimension politique des enjeux sera argumentée. Les contraintes et limites techniques Une des limites identifiée qui bloque la diffusion de techniques innovantes concerne des problèmes qui ne sont pas directement liés à la gestion intégrée des eaux pluviales, mais qui sont présentés comme tels. Par exemple, l’ARS 38 a rappelé l’existence de risques d’hygiène et de santé publique associés aux ouvrages de gestion intégrée des eaux pluviales. A ce titre, un risque identifié concerne la diffusion de virus grippaux et de contaminations fécales dans certains ouvrages à ciel ouvert ou dans les toilettes publics. Néanmoins, les intervenants ont montré que ces problèmes ne sont pas liés aux techniques alternatives elles-‐mêmes. Il s’agit en fait de problématiques que l’on peut retrouver tout autant dans le cadre d’une gestion traditionnelle de type tout tuyau. Un autre problème concerne l’inégale maîtrise des techniques de gestion intégrée par les entreprises de travaux publics. Il a ainsi été rappelé que les problématiques techniques qui peuvent survenir dans le cadre de la gestion intégrée des eaux pluviales s’expliquent plus souvent par une mauvaise conception / réalisation ou gestion / mise en œuvre des techniques, plutôt que du fait de problématiques liées aux techniques elles-‐mêmes. Il n’y a donc pas de fatalité à ce sujet car les difficultés peuvent être rapidement levées si la collectivité met en place une gouvernance et un suivi technique efficace, et s’appuie sur un réseau d’acteurs maîtrisant bien ces techniques pour la réalisation des projets. Il émerge également un manque d’études, et plus largement un manque d’information disponible concernant certaines problématiques techniques. Par exemple, la peur de la prolifération des moustiques dans les ouvrages de gestion intégrée n’apparaît pas réellement fondée au regard des résultats d’une étude menée à l’échelle du Grand Lyon. C’est ici avant tout le manque d’études existantes et de connaissances partagées qui contribuent à cette peur. Bernard Chocat (INSA) a ainsi rappelé que la prolifération des moustiques est en réalité beaucoup plus importante dans les techniques traditionnelles. Il s’agit de développer la recherche sur ces problématiques précises afin de disposer d’informations scientifiques fiables pour répondre aux interrogations/craintes des collectivités / aménageurs. Néanmoins, la plupart du temps, le problème semble moins venir d’un manque d’informations disponibles que d’un problème de diffusion de l’information auprès des collectivités. En effet depuis plus de vingt ans, de nombreux aménagements innovants ont été portés sur l’ensemble du territoire national. Ce sont donc
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plutôt des problèmes liés à l’absence de capitalisation et/ou au manque de retours d’expériences et/ou au manque d’outils de diffusion de l’information. Pour exemple, une question posée par une collectivité lors du séminaire sur la pérennité des pelouses après un phénomène d’inondation. Les collectivités intervenantes ont pu partager leurs retours d’expériences et apporter une réponse fiable à cette interrogation en indiquant que la qualité de la pelouse était préservée après inondation, car celles-‐ci sèchent très vite lorsque l’aménagement est bien pensé en amont. A noter que ce problème de diffusion d’information ne se pose pas seulement entre collectivités, mais également au sein de la chaîne de gestion des projets eaux pluviales. Ainsi, le séminaire a mis en lumière le manque de transversalité entre services qui peut conduire à de nombreux blocages techniques. En effet, en l’absence de celle ci l’aménagement est souvent pensé de façon sectorielle par chaque service, ce qui conduit à des conflits dans la mise en œuvre de l’aménagement du fait d’objectifs divergents. Le séminaire a également montré que le poids de certains lobbys n’est pas non plus étranger à la surestimation des contraintes techniques. Il semble en effet que cet argument soit souvent utilisé par les industriels pour dévaloriser les solutions intégrées -‐ qui limitent le génie civil -‐ et sont donc moins rémunératrices pour les entreprises. Enfin, un dernier questionnement est d’ordre culturel et concerne la nécessité d’un apprentissage commun entre les différents acteurs de la chaîne des projets. Par exemple, certains aménagements s’appuient désormais sur des bâtiments positifs, ce qui implique l’étude d’un nouveau fonctionnement pour les personnes qui travaillent dans les bâtiments. La qualité de la formation des personnels est déterminante sur ce point.
Face à ces problèmes d’ordre technique des solutions existent. Certaines ont été esquissées lors du séminaire. Par exemple, l’outil Web-‐TA qui a été présenté par Bernard Chocat permet d’apporter aux collectivités un service informatisé gratuit et simple d’utilisation pour choisir le type de techniques de gestion des eaux pluviales à mettre en place en fonction du type de terrain. L’outil repose sur une adhésion des collectivités. Il permet ainsi aux élus et techniciens des collectivités de mener une première réflexion sur la possibilité d’aménagements innovants. La dimension politique de la gestion intégrée des eaux pluviales Le séminaire a permis de mettre en lumière que les projets de gestion intégrée des eaux pluviales les plus innovants reposent nécessairement sur un volontarisme politique fort, ce qui permet de transcender les problèmes de manque de transversalité qui bloquent souvent le développement de projets innovants en la matière. Un des premiers points abordé concernait l’adaptation des aménagements existants aux techniques de gestion intégrée des eaux pluviales. Une question de l’assistance interrogeait sur la possibilité d’adapter les techniques de gestion intégrée pour des aménagements d’ores et déjà réalisés. Les intervenants ont montré qu’il est tout à fait possible d’intégrer une gestion innovante des eaux pluviales dans le cadre de reconstructions ou d’améliorations de bâtiments (ce qui était d’ailleurs le cas du projet des Mureaux). Néanmoins, s’il y a encore aujourd’hui peu de chantiers de rénovation proposant d’intégrer les techniques alternatives des eaux pluviales c’est en partie du au fait que ces projets sont moins valorisables politiquement (un nouvel aménagement est plus favorisé dans l’opinion public qu’une rénovation d’un projet existant). On a ainsi un exemple d’enjeux politiques se cachant derrière des problèmes techniques. Un autre élément, la communication associée aux projets comportant des aménagements avec gestion intégrée des eaux pluviales, est de nature très politique. Celle ci pourrait être valorisante avec des enjeux porteurs (retour de la nature en ville, biodiversité etc.). Les deux projets présentés par les collectivités invitées ont permis d’illustrer l’importance de cette dimension politique. Exemple de Fourqueux 4 000 habitants Volonté du maire de créer un jardin aquatique dans le cadre de son Agenda 21. Projet de requalification urbaine du cœur de village avec création de 80 logements. Ambition : ne pas rejeter les eaux pluviales à la station d’épuration ; récupérer sur 2 hectares toutes les eaux pluviales ; gestion à ciel ouvert et phyto épuration dans un jardin d’eau (eaux de pluie + eaux de sources) ; parc d’agrément et de loisirs. Objectif d’un usage à la fois hydraulique et urbain. Les bassins sont alimentés par deux sources (8 mètres de dénivelé). Il y a toujours de l’eau qui coule en permanence dans les bassins du fait du captage des sources qui alimentent le bassin. Les élus ont souhaité construire des obstacles volontaires sur le parcours de l’eau pour faire « danser l’eau ». Des cascades ont été construites pour la freiner. Dans chaque fond de bassin a été réalisé une tranchée drainante. Respect du principe de déconnexion eaux pluviales et eaux usées. Le jardin aquatique permet de favoriser la thermorégulation (une pièce en eau). Le parc aquatique répond aux exigences du dernier programme des Agences de l’Eau.
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Il ressort de la présentation de Fourqueux faite par le maire de la commune et son DST, que le projet a été construit à partir des contraintes concrètes du site (superficie de 3 100 m, topographie et pente : 8% environ, bâtiments en contrebas, étude de sol : nature, perméabilité, nappe et circulations souterraines) (cf. figure 7).
Figure 7 -‐ Fourqueux : des contraintes préalables fortes
Le portage politique fort par les élus locaux du projet a permis dans le cadre du jardin des eaux à Fourqueux de lever de nombreux blocages provenant des acteurs techniques. Ainsi, l’emprise du projet sur des terres arables n’a pas été discutée sur des critères techniques mais politiques. De la même façon, la volonté de mettre les bassins créés constamment en eau est issue d’une implication forte et constantes des élus porteurs du projet (cf. figure 8). Il s’agissait de rendre visible une « eau qui chante, une eau qui danse », afin d’inverser les représentations concernant la peur de l’eau (inondations) qui était jusqu’alors fortement ancrées dans les esprits, et de favoriser au contraire le plaisir et l’adaptation au changement climatique (îlots de fraicheur). A noter qu’outre les bassins, le petit canal le long de l’accès principal est également en permanence en eau.
Figure 8 : Les bassins en eau de Fourqueux
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Cet objectif de faire « danser l’eau » est également un choix de communication fort concernant le vocabulaire utilisé (cf. figure 9).
Figure 9 -‐ Cascade "eau qui danse" à Fourqueux
C’est également l’existence d’une vision politique affirmée portée par les élus locaux qui a permis la transversalité du projet. Ainsi, c’est parce que le projet initial cherchait à croiser enjeux environnementaux (faune/biodiversité), sociaux (lieu de vie, de rencontres) et patrimoniaux (serres à l’ancienne, anciennes variétés de pommes et de poires) qu’il a été possible de proposer une gouvernance innovante de l’aménagement.
De la même façon, il a été rappelé que le projet hydrologique aux Mureaux s’appuie sur une vision politique forte portée par les élus locaux. Exemple de Mureaux 32 000 habitants Projet qui s’insère dans le cadre d’une rénovation urbaine. Subventions de l’ANRU et de l’Agence de l’Eau. Le site de départ était contraint et peu favorable à l’infiltration mais des solutions ont été trouvées et sont désormais opérationnelles. Le périmètre de la rénovation était très important (70 hectares). Les lignes directrices du projet concernaient la création d’un îlot de fraicheur urbain grâce à l’instauration de zones humides en ville ; le non renouvellement d’une canalisation de 11 km ; le principe du zéro rejet des eaux pluviales dans la Seine ; la lutte contre les inondations ; le stockage de l’eau de pluie en cuve (200 000 litres) ; le rechargement direct des nappes ; l’objectif « zéro phyto » ; le renforcement de la biodiversité. La dimension politique du projet repose ici sur trois critères principaux : santé, plaisir, beauté. Ces critères ont servi de lignes directrices au projet et ont ainsi permis de favoriser la créativité dans le cadre de la définition de l’aménagement. Le choix de ne pas mettre de barrières de sécurité le long du canal résulte d’un choix stratégique de ne pas sur-‐sécuriser les systèmes. Ce choix a du être négocié entre les élus (l’adjointe petite enfance souhaitait la présence de barrières autour), et avec les services techniques de la collectivité qui s’y opposaient au regard du risque de noyade, et de la présence d’écoles à proximité (cf. figure 10). L’idée maîtresse qui a guidé le choix des élus est que le risque zéro n’existe pas, et que dans ce cadre, il est préférable d’avoir un aménagement fonctionnel, à la dimension paysagère marquée et respectant les trois critères définis initialement (santé, plaisir, beauté), plutôt qu’une solution de compromis moins innovante.
Figure 10 -‐ Le canal en eau aux Mureaux
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Une importante communication a été attachée au projet. Des outils de travail innovants ont été développés tels que la carte mentale de l’eau (cf. figure 11) qui a été utilisée dans une perspective de pédagogie et d’information pour le public. Sur initiative des élus, des ateliers ont également été montés qui ont permis de favoriser la discussion et de faire remonter et déminer en amont les problèmes.
Un enjeu politique été mis au cœur du projet concerne le développement durable et l’adaptation au changement climatique (figure 12). L’objectif de la mairie était qu’elle soit reconnue première mairie Haute Qualité Environnementale (HQE) de France. L’installation de toitures végétalisées ou encore la réutilisation d’eaux pluviales dans les toilettes s’inscrivent dans ce cadre. Un axe fort pour arriver à l’objectif souhaité est le retour de la nature en ville.
Figure 11 -‐ La carte mentale de l'eau aux Mureaux Figure 12 -‐ La dimension environnementale du projet de
Mureaux
Aux Mureaux, il apparaît que, comme à Fourqueux, la sémantique liée au projet a été considérée comme étant du ressort du politique, et permettant de favoriser l’innovation. L’importance de la végétalisation dans le cadre du projet s’explique notamment par la volonté de privilégier les critères de plaisir et de beauté liés à la végétalisation. Au final, le séminaire a permis de mettre en exergue qu’un portage politique fort du projet permet :
§ de fixer et prescrire des objectifs chiffrés dans les documents d’urbanisme (PLUi) (par exemple : obligation d’infiltrer les eaux pluviales, gestion à la parcelle), et de créer ainsi des opportunités de réalisation de travaux innovants à l’échelle d’un territoire
§ d’accéder à des financements (plus le projet est pertinent, plus il est facile de trouver de l’argent) § de décloisonner les projets en favorisant la transversalité § de résoudre de façon globale des problèmes à première vue très techniques (risques, externalités
sociales et environnementales etc.) § de favoriser l’émergence d’une gouvernance innovante des aménagements (la visite des
aménagements au public permet à la fois d’expliquer aux habitants la fonctionnalité des ouvrages et permet de faire remonter des informations à la collectivité)
§ de limiter les coûts liés aux projets (en nouant des partenariats politiques entre acteurs, il est possible de limiter fortement les coûts des aménagements
Conclusion Le bilan du séminaire est positif au regard des objectifs souhaités, et ce d’autant plus qu’il et a touché un large public.
1) Le temps d’information et d’échanges a tout d’abord permis de rappeler la philosophie et les grands principes associés à une gestion intégrée des eaux pluviales. Il ressort des interventions qu’un projet réussi doit s’appuyer sur une approche à la fois globale et locale, transversale, environnementale et territoriale. Cette approche multidimensionnelle doit permettre de répondre aux multiples enjeux associés à la gestion intégrée des eaux pluviales (risque inondation ; aspects financiers ; amélioration du cadre de vie des habitants). Par ailleurs, d’un point de vue technique, il a été rappelé au cours du séminaire que la gestion intégrée repose sur plusieurs principes
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essentiels : infiltration à la source des eaux pluviales dès que possible ; retard des écoulements ; plurifonctionnalité des ouvrages etc.
2) Le séminaire a permis de diffuser de l’information à l’échelle du territoire de la région urbaine de Grenoble (périmètre du SCoT) sur les conditions préalables à la réussite des projets de gestion intégrée des eaux pluviales dans le cadre de projets d’aménagement (ou quelle forme urbaine adopter selon les spécificités). Il ressort des différentes interventions que les critères pertinents à associer aux projets sont : la gestion du risque dès la définition du projet ; la capacité de contrôle et la maîtrise des techniques mobilisées par les agents de la collectivité ; la mise en place d’une bonne gouvernance de l’aménagement ; la construction d’une culture commune entre les différentes parties prenantes des projets ; la mise en réseau des acteurs pour diffuser et partager l’information et le suivi technique et humain des aménagements dans le temps.
3) Le temps de travail a également permis plus spécifiquement d’ouvrir le débat sur la dimension politique de la gestion intégrée des eaux pluviales dans les projets urbains. Il est ressorti des interventions que la mise en œuvre d’une gestion décloisonnée et transversale des aménagements doit s’appuyer nécessairement sur un portage politique fort de la part des collectivités sous peine de blocages. Néanmoins, et comme l’a rappelé en conclusion Jérôme Dutroncy, Président de la Communauté de l’Eau, le politique ne peut pas tout, et le rôle des élus est avant tout de mesurer et arbitrer entre différentes options proposées par les techniciens. En effet, les élus ne peuvent qu’agir sur les directions générales données par les acteurs de la chaîne des projets eaux pluviales…
Au final, le séminaire a contribué à améliorer les connaissances sur formes urbaines et eaux pluviales. Il a permis également d’aborder des questionnements sur l’exercice de la compétence eaux pluviales, et alors même que celle-‐ci connaît une actualité importante dans le cadre de la réforme territoriale. La Communauté de l’Eau a pu recueillir et capitaliser des informations importantes qui serviront à enrichir son travail d’animation d’un groupe technique sur cet axe thématique inscrit au programme d’actions en 2017. Pour plus de renseignements sur la Communauté de l’eau, site internet : c-‐eau-‐region-‐grenoble.org Partenaires financiers
ainsi que les adhérents de la Communauté de l’eau Animation : Cécile BENECH, responsable de la Communauté de l’eau Intervenants : Bruno Gorges, ITF -‐ Virginie LE MAUFF, SETIS Environnement -‐ Daniel PIERLOT, SEPIA Conseils -‐ Daniel LEVEL, Maire de Fourqueux -‐ Jean Pierre LAINEL, DST commune de Fourqueux -‐ Michel CARRIERE, Adjoint au Maire de Mureaux -‐ Antoine BROCHET, Communauté de l’Eau de la région urbaine de Grenoble -‐ Jérôme DUTRONCY, Président de la Communauté de l’eau -‐ Jacquelines LANDAS, Grenoble alpes Métropole -‐ Bernard CHOCAT, INSA -‐ Christophe MAYOUSSIER, Vice-‐Président à l’eau et à l’assainissement de Grenoble Alpes Métropole.
Directeur de publication : Jérôme Dutroncy, Président de la Communauté de l’Eau Organisation, coordination, validation des actes : Cécile Benech, Responsable Communauté de l’Eau
Rédaction : Antoine BROCHET, Communauté de l’eau