franck badaire/thomas guyenet - iau-idf.fr
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NOTE RAPIDEDE Lâ INST I TUT DâAMĂNAGEMENT ET DâURBANISME - Ă LE -DE-FRANCE
LES QUARTIERS DURABLES :DE LâEXCEPTION Ă LA DIFFUSIONDEPUIS 2009, CAMPAGNES DE LABELLISATION ET APPELS Ă PROJETS JOUENT UN RĂLE DâIMPULSION DANS LES RĂFLEXIONS MENĂES AUTOUR DU QUARTIER DURABLE, ET COMMENCENT Ă PORTER LEURS FRUITS. EN ĂLE-DE-FRANCE, 67 QUARTIERS ONT ĂTĂ LABELLISĂS, ET CERTAINS SONT DĂJĂ HABITĂS. APRĂS AVOIR TESTĂ PLUSIEURS FAĂONS DE FAIRE ET CRĂĂ DES « MARQUES » EN AMĂNAGEMENT, LE QUARTIER DURABLE SE DIFFUSE PROGRESSIVEMENT, ET INTERPELLE LA FABRIQUE DE LA VILLE.
L e contexte international et les engagements nationaux en termes de lutte contre le changement climatique et de transition Ă©cologique, depuis le Sommet de la Terre de Rio en 1992 jusquâĂ la confĂ©rence climat de Paris en 2015 (COP 21), ont Ă©tĂ© suivis par lâintroduction, dans lâurbanisme
et la construction, de nouvelles exigences environnementales.
InspirĂ©es par les expĂ©riences emblĂ©matiques menĂ©es en Europe au dĂ©but des annĂ©es 1990 â quartiers Vauban Ă Fribourg-en-Brisgau, Hammarby Syöstadt Ă Stockholm, ou BO01 Ă Malmö â et poussĂ©es par la volontĂ© dâintĂ©grer la durabilitĂ© dans leurs projets urbains, de nombreuses villes françaises commencent dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 2000 Ă mettre en place des projets de quartiers Ă©cologiques sur leur territoire.
Aujourdâhui, certains quartiers durables sont perçus comme des isolats dâexcellence. Toutefois, leur dĂ©veloppement a Ă©tĂ© rapide et nĂ©cessaire. Outre lâeffet « marketing », il existe lĂ un vĂ©ritable gisement pour de nouveaux lieux de vie de qualitĂ©, en prise avec la transition Ă©cologique du territoire.
PANORAMA DES DĂMARCHES DE LABELLISATIONAprĂšs les engagements pris lors du Grenelle de lâenvironnement en 2007, lâĂtat va jouer un rĂŽle moteur en crĂ©ant en 2009 lâĂcoQuartier, le label national Ă lâĂ©chelle du projet1. Dans le mĂȘme temps, la RĂ©gion Ăle-de-France instaure une aide spĂ©cifique au titre des nouveaux quartiers urbains (NQU), premier label rĂ©gional, rĂ©pondant aux prioritĂ©s de son territoire, afin dâinciter Ă la crĂ©ation de quartiers exemplaires. Aujourdâhui, le nouveau dispositif francilien 100 quartiers innovants et Ă©cologiques (QIE), qui prend le relais du label NQU, en Ă©largit lâassise. Cette Note rapide dresse un bref panorama des trois labels en Ăle-de-France.
67 quartiers durables113 000 LOGEMENTS 3 215 HA DE SUPERFICIE EN 2017, EN ĂLE-DE-FRANCE
ĂCOQUARTIERSâą 2009 et 2011 : appel Ă projets
national, 7 laurĂ©ats.âą 2009 et 2010 : ĂcoQuartiers du
« grand projet 3 », volet du CPER 2007-2013, 11 conventions signées.
⹠2012 : création du label national. ⹠2013 à 2016 : 4 sessions (1 par an).⹠2017 : un label révisé.
NOUVEAUX QUARTIERS URBAINSâą 2009 Ă 2011 : 3 sessions.
QUARTIERS INNOVANTS ET ĂCOLOGIQUESâą 2016 : 1re session.âą 2017 : 3 sessions prĂ©vues par an.
T E R R I T O I R E S Juin 2017 âą www.iau-idf.fr
N° 752
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Note rapide n° 752 Juin 2017
En couverture : les Docks de Saint-Ouen (93), un quartier multilabellisĂ©, laurĂ©at ĂcoQuartier « grand projet » en 2009, puis labellisĂ© en 2016. Ăgalement laurĂ©at aux deux labels rĂ©gionaux : NQU en 2009 et QIE en 2016. Programme mixte de plus de 5 000 logements et 10 000 emplois, parc de 12 ha, performance Ă©nergĂ©tique, gestion innovante des dĂ©chets, forte concertation, etc.
Le label national : lâĂcoQuartierLâappel Ă projets national a eu pour but de repĂ©-rer les bonnes pratiques en matiĂšre dâamĂ©nage-ment durable sur un des quatre thĂšmes suivants : dĂ©marche et processus ; cadre de vie et usages ; dĂ©veloppement territorial ; prĂ©servation des res-sources et adaptation au changement climatique. En France, 37 dossiers ont Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©s suite aux deux appels Ă projets de 2009 et de 2011, dont sept en Ăle-de-France. En parallĂšle Ă cet appel Ă pro-jets national, des ĂcoQuartiers ont Ă©tĂ© envisagĂ©s dans le cadre du contrat de projets Ătat-RĂ©gion (CPER) 2007-2013, dont le volet grand projet 3 in-titulĂ© « renforcer lâattractivitĂ© de lâĂle-de-France » avait pour objectif de soutenir les opĂ©rations dâamĂ©nagement de grande ampleur, notamment au sein des opĂ©rations dâintĂ©rĂȘt national (OIN) et des villes nouvelles. En 2009 et 2010, lâĂtat a ainsi retenu 11 ĂcoQuartiers, dont le dispositif a Ă©tĂ© portĂ© par la direction rĂ©gionale et interdĂ©partementale de lâĂquipement et de lâAmĂ©nagement (DRIEA).Ă la suite de cette phase dâexpĂ©rimentation de la dĂ©-marche, le lancement officiel du label ĂcoQuartier est inaugurĂ© en 2012 et engage les collectivitĂ©s sur 20 critĂšres et plusieurs Ă©tapes (encadrĂ© ci-dessous).Le label de lâĂtat est une dĂ©marche dâaccompagne-ment au long cours, un soutien technique (rĂ©fĂ©ren-tiel, club, rĂ©seau), mais non financier. Depuis 2013, quatre campagnes ont dĂ©jĂ eu lieu permettant Ă 20 opĂ©rations dâĂȘtre « engagĂ©es dans la labellisa-tion », et Ă 15 opĂ©rations abouties dâobtenir le label.Au total, depuis 2009, 43 projets franciliens ont Ă©tĂ© distinguĂ©s ĂcoQuartiers (Ă©tape 1 non prise en compte) et la labellisation est amenĂ©e Ă sâĂ©tendre avec la nouvelle campagne de 2017.
Le label francilien : le quartier innovant et Ă©cologique (QIE)En juin 2016, un nouveau dispositif est mis en place par la RĂ©gion Ăle-de-France, destinĂ© Ă soutenir 100 quartiers innovants et Ă©cologiques (QIE)2 sur le territoire francilien Ă lâhorizon 2020. La RĂ©gion sou-tient la rĂ©alisation de nouveaux quartiers mixtes et la mutation de quartiers existants, bien desservis, prioritairement autour des gares. Ă la diffĂ©rence du label national, le label rĂ©gional propose une aide financiĂšre3 Ă lâamĂ©nagement, notamment pour la rĂ©alisation des Ă©quipements de proximitĂ© et espaces publics, au caractĂšre innovant et Ă©colo-gique. Une premiĂšre session a permis de dĂ©signer, en novembre 2016, 16 laurĂ©ats parmi les 56 can-didats, qui se partageront 52,2 millions dâeuros de subventions.
Le dispositif QIE succĂšde Ă celui des nouveaux quar-tiers urbains (NQU), qui avait Ă©tĂ© initiĂ© par la RĂ©gion dans le cadre du CPER 2007-2013. Celui-ci avait fait lâobjet dâappels Ă projets en 2009, 2010 et 2011, pour dĂ©cliner localement les stratĂ©gies du schĂ©ma direc-teur rĂ©gional dâĂle-de-France (Sdrif), alors en cours de rĂ©vision4. Sur les 75 projets qui avaient concouru, 24 avaient Ă©tĂ© primĂ©s. Le bilan faisait apparaĂźtre un engagement nouveau des collectivitĂ©s locales, qui avaient su intĂ©grer de nouvelles techniques et façons de faire lâamĂ©nagement, mais la grille de critĂšres mise en place sâĂ©tait avĂ©rĂ©e complexe et tous les sujets nâavaient pas Ă©tĂ© pleinement trai-tĂ©s. La qualitĂ© environnementale des projets Ă©tait encore peu maĂźtrisĂ©e. La cohĂ©rence territoriale, per-mettant de raisonner au-delĂ du pĂ©rimĂštre, la mixitĂ© fonctionnelle ou encore la concertation Ă©taient res-tĂ©es faibles.
Les trois labels se retrouvent un peu partout en Ăle-de-France et les quartiers multilabellisĂ©s sont nombreux : plus de 40 % des ĂcoQuartiers ont Ă©ga-lement obtenu un label rĂ©gional. Plus de 60 % des NQU et des QIE ont Ă©tĂ© Ă©galement laurĂ©ats pour un autre label. Trois quartiers ont mĂȘme remportĂ© la triple labellisation : les Docks de Saint-Ouen (93), Louvres-Puiseux (95), LâAncre de lune (77).
67 QUARTIERS DURABLES FRANCILIENS : UN LARGE PANEL DE PROJETS ET DE PROGRAMMESBien que les objectifs gĂ©nĂ©raux soient assez si-milaires, il nâexiste pas Ă ce stade de « modĂšle » du quartier durable francilien, mais plutĂŽt une dĂ©-marche contextualisĂ©e, tant les enjeux, les capa-citĂ©s locales et les rĂ©ponses sont spĂ©cifiques dâun site Ă lâautre.
Les 67 quartiers labellisĂ©s en Ăle-de-France sont dâune trĂšs grande diversitĂ©, notamment dans la superficie, variant dâ1 ha pour lâĂcoQuartier FrĂ©quel-Fontarabie Ă Paris (20e arrondissement) Ă 337 ha pour celui du Moulon Ă Gif-sur-Yvette (91). La pro-grammation est difficilement comparable entre des projets de moins de 10 ha (une vingtaine) et ceux de plus de 100 ha (une dizaine).
TROIS LABELS AUX CRITĂRES MULTIPLESLes grilles dâanalyse des projets
ĂcoQuartier : 20 engagements regroupĂ©s en 4 thĂšmes⊠- dĂ©marche et processus ; - cadre de vie et usages ; - dĂ©veloppement territorial ; - environnement et climat.
⊠et 4 étapes - 1. signature de la charte ; - 2. projet reconnu « engagé dans la labellisation » ; - 3. projet « labellisé » ; - 4. projet « vécu et confirmé » à partir de 2017.
NQU : 17 critÚres regroupés en cinq thÚmes - cohérence territoriale ; - production quantitative et qualitative de logements ;
- mixité fonctionnelle et compacité ; - qualité environnementale ; - évolutions des modes de faire et des pratiques urbaines.
QIE : nombreux critĂšres regroupĂ©s en cinq objectifs - contribuer Ă lâeffort rĂ©gional de logement ; - mixer logements, emplois et services ; - soutenir les transitions Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique ; - favoriser les mobilitĂ©s durables ; - concevoir le projet dans sa globalitĂ© et ancrĂ© dans son territoire ;
- promouvoir une logique transversale de laboratoire de la ville de demain, oĂč chaque quartier doit faire preuve dâinnovation.
Note rapide n° 752 Juin 2017
Le Moulon
Montévrain
Sycomore
Ivry Confluences
Quartier de lâĂcole polytechnique
Les Docks de Saint-Ouen
Campus Grand Parc
Louvres-Puiseux
Clichy-Batignolles
LâEau vive
Vitry sud Ardoines
CarriÚres Centralité (Boucle de Chanteloup)
Porte Saint-Germain
Clause Bois-Badeau(Sorbiers)
Foch-Roosevelt
Quartier Ouest
Fort dâAubervilliers
RĂ©novation urbainedes Mureaux
MâMontreuil
La Muette
Grands PĂȘchersBel Air
Boucle de Chanteloup
Victor-Hugo
Quartier fluvial
Quartier Bossut
Quartier gare de Pantin
La Cerisaie
Bac dâAsniĂšres
Bois des Granges
Les Docks de Ris
Quartier Camille-Claudel
Chaperon vert
La Perche aux mares
LâAncre de lune
Marne et Gondoire
La Marine
LisiĂšre Pereire
Quartier de la PĂ©piniĂšre
Universeine
ZAC du Plateau
La Cerisaie
Hoche
Claude-Bernard
Chandon RĂ©publique
Chapelle International
CitĂ© de lâagriculture urbaine
Portes dâOrly
Quartier de lâĂźle de la Marne
Quartier de lâArsenal
Le TrapĂšze(Seguin)
Fort dâIssy
Bords de Seine
De Lattre-de-Tassigny
Boucicaut
Quartier de la gare
Quartier Louvois
Anatole-France (Portes dâOrly)
Pompidou-Le Mignon
Dolet-Brossolette
Quartier Vieux Pays Soleil levant
Fréquel-Fontarabie
Gendarmeriede Maisse
Quartier Eiffel
Gare Confluence
Le Val-Fourré
Seine-Saint-Denis
ParisHauts-
de-Seine
Yvelines
Val-dâOise
Essonne
Seine-et-Marne
Val-de-Marne
Seine-Saint-Denis
ParisHauts-
de-Seine
Yvelines
Val-dâOise
Essonne
Seine-et-Marne
Val-de-Marne
© IAU ßdF 2017source : IAU ßdF
0 10 km
labellisation multipleQuartier innovant et Ă©cologique (QIE) Nouveau quartier urbain (NQU) ĂcoQuartier (dont 15 en Ă©tape 3)
Seine-et-Marne11 labels7 quartiers
Paris7 labels5 quartiers
Val-dâOise8 labels
6 quartiers
Yvelines9 labels
9 quartiers
Essonne11 labels
7 quartiers
Hauts-de-Seine13 labels
12 quartiers
Seine-Saint-Denis16 labels13 quartiers
Val-de-Marne8 labels8 quartiers
83 labels décernés pour 67 quartiers durables Des labels interconnectés
2
11
86
24
53
24 nouveauxquartiersurbains (NQU)
16 quartiersinnovants
et Ă©cologiques(QIE)
43 ĂcoQuartiers
Les 67 quartiers durables franciliens
Note rapide n° 752 Juin 2017
FrĂ©quel-Fontarabie Ă Paris 20e (75)Label obtenu : ĂcoQuartier laurĂ©at Ă lâappel Ă projets en 2009 et labellisĂ© en 2013.
Superficie : 1 ha en renouvellement urbain.
Projet : opĂ©ration de renouvellement urbain au cĆur de Paris. Lâobjectif Ă©tait de lutter contre lâinsalubritĂ© de ce secteur en proposant un nouveau quartier de 109 logements sociaux (74 neufs et 35 rĂ©habilitĂ©s), des Ă©quipements publics (dont une crĂšche de 1 000 mÂČ) autour dâun jardin intĂ©rieur traversĂ© par de nouveaux cheminements piĂ©tons.
ĂchĂ©ancier : 2002-2014.
Points forts : processus de rĂ©alisation exemplaire (300 habitants vivant dans un lieu « mikado » mĂȘlant maisons, bĂątiments insalubres, friche industrielle) ; performances Ă©nergĂ©tiques (dont le premier immeuble passif de la capitale livrĂ© en 2010) ; ateliers participatifs.
Clause Bois-Badeau Ă BrĂ©tigny-sur-Orge (91)Labels obtenus : laurĂ©at NQU en 2009 et labellisĂ© ĂcoQuartier en 2016 (ZAC des Sorbiers).
Superficie : 45 ha dont 5 ha de friches (ZAC Sorbiers) et 40 ha de terres agro-industrielles (ZAC Clause).
Projet : situĂ© Ă 35 km au sud de Paris, ce quartier profite de la proximitĂ© de la gare du RER C et du centre-ville de BrĂ©tigny. LâopĂ©ration comprend 2 400 logements, 21 000 mÂČ dâactivitĂ©s et 9 000 mÂČ dâĂ©quipements. Une importance particuliĂšre est accordĂ©e aux 22 ha dâespaces publics et naturels, avec une partie du site classĂ©e en zone naturelle dâintĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (Znieff), dans la continuitĂ© de la vallĂ©e de lâOrge. Le parc de 9 ha constitue lâĂ©lĂ©ment central du quartier.
ĂchĂ©ancier : 2006-2015 (ZAC Sorbiers) et 2016-2029 (ZAC Clause).
Points forts : densitĂ© importante pour un secteur de grande couronne ; qualitĂ© architecturale du projet et intĂ©gration dâun bĂątiment historique rĂ©habilitĂ© ; innovations nombreuses : rĂ©seau de chaleur biomasse, panneaux solaires, rejet zĂ©ro dâeaux pluviales.
CitĂ© de lâagriculture urbaine Ă Romainville (93)Label obtenu : laurĂ©at 100 QIE en 2016.
Superficie : 10 ha de renouvellement urbain.
Projet : il sâagit de changer radicalement lâimage de ce quartier trĂšs dĂ©favorisĂ© en proposant un bĂątiment emblĂ©matique, une tour maraĂźchĂšre de 24 m de hauteur qui crĂ©era un circuit court dâoffre de produits frais aux habitants. Le quartier rĂ©novĂ© sera desservi par le prolongement de la ligne 11 du mĂ©tro en 2022. Il com-prendra 1 434 logements (dont 339 rĂ©habilitĂ©s) et des Ă©quipements au sein dâespaces publics vĂ©gĂ©talisĂ©s.
ĂchĂ©ancier : 2017-2022.
Points forts : concept de quartier maraĂźcher (10 000 mÂČ de pleine terre) en zone dense prĂšs de Paris ; inno-vations agronomiques dans la tour (culture en bac dans un substrat de dĂ©chets verts, compost et marc de cafĂ©) ; Ă©conome en ressources et Ă©nergie (rĂ©cupĂ©ration eau de pluie, matĂ©riaux bio-sourcĂ©s, rĂ©utilisation des calories produites par la serre).
Le Moulon Ă Gif-sur-Yvette, Saint-Aubin, Orsay (91)Labels obtenus : ĂcoQuartier engagĂ© dans la labellisation en 2014 et laurĂ©at 100 QIE en 2016.
Superficie : 337 ha en extension urbaine sur le plateau de Saclay.
Projet : la ZAC du Moulon est lâun des deux principaux quartiers qui constituent le campus urbain de lâopĂ©ra-tion dâintĂ©rĂȘt national (OIN) Paris-Saclay. Le programme total de 870 000 mÂČ comprend : 350 000 mÂČ dĂ©diĂ©s Ă lâenseignement supĂ©rieur et la recherche, 250 000 mÂČ au dĂ©veloppement Ă©conomique et aux Ă©quipements, avec 2 250 logements familiaux et 2 900 logements Ă©tudiants. Desserte attendue par la ligne 18 du GPE en 2024.
ĂchĂ©ancier : 2014-2030.
Points forts : qualitĂ© paysagĂšre (respect des continuitĂ©s Ă©cologiques) ; gestion de lâeau pour limiter les Ă©coulements (jardins de pluie et bassins de rĂ©tention) ; stratĂ©gie Ă©nergĂ©tique (gĂ©othermie, Ă©nergie prove-nant des data centers, rĂ©seau de distribution intelligent, matĂ©riaux locaux, renouvelables et bio-sourcĂ©s, certifications supĂ©rieures Ă la norme).
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On peut trouver, par exemple, 16 logements sur lâĂcoQuartier de la Gendarmerie Ă Maisse (91), comme 7 900 logements Ă construire sur celui dâIvry Confluences (94). La mixitĂ© attendue tĂ©moigne aussi de la diversitĂ© des programmes :âą des Ă©quipements majeurs (comme Ă Clichy-
Batignolles avec le tribunal de grande instance de Paris, qui ouvrira ses 104 000 mÂČ cette annĂ©e) ou des Ă©quipements de proximitĂ© (groupe scolaire, crĂšche, salle de sport ou de spectacle, etc.) proje-tĂ©s dans presque tous les quartiers ;
âą des activitĂ©s Ă©conomiques parfois dominantes, comme dans le quartier Campus Grand Parc Ă Villejuif (94), avec 150 000 mÂČ attendus de bureaux et dâactivitĂ©s dans le domaine des biotechnologies ;
âą ou encore des projets plus tournĂ©s vers lâamĂ©lio-ration des espaces publics, le travail de coutures urbaines, la crĂ©ation de parcs urbains.
Aujourdâhui, la plupart des quartiers labellisĂ©s se situent dans le pĂ©rimĂštre de la MĂ©tropole du Grand Paris (37 quartiers, dont 13 en Seine-Saint-Denis). Les quatre dĂ©partements de grande couronne sont couverts de maniĂšre assez homogĂšne, mais rare-ment dans lâespace rural. La raison premiĂšre est quâil sâagit trĂšs souvent de projets en renouvellement ur-bain (80 %) et peu en extension (20 %). Lâautre raison tient probablement Ă la complexitĂ© de ces projets, et donc Ă la difficultĂ© de portage des opĂ©rations dans des secteurs peu pourvus en ingĂ©nierie.Depuis leur crĂ©ation, les labels ont permis dâac-compagner de nombreux projets innovants, dâaider Ă la crĂ©ation de nouveaux Ă©quipements, et de fa-voriser la production de logements avec, au total, 113 000 logements programmĂ©s au sein de ces 67 quartiers labellisĂ©s. Ils sont encore peu visibles sur le terrain â Ă peine une vingtaine de projets a Ă©tĂ© livrĂ©e â, mais plus de 250 000 Franciliens devraient Ă terme habiter lâun de ces quartiers exemplaires.
UNE NOUVELLE FABRIQUE DE LA VILLELes quartiers durables incarnent souvent le re-nouveau du projet urbain, capable de dĂ©velopper une approche transversale alliant dĂ©veloppement urbain, Ă©conomique et social, prise en compte des enjeux environnementaux, et de mobiliser un large panel de savoir-faire. Ce sont des opĂ©rations complexes qui demandent la plupart du temps des conduites de projets diffĂ©rentes, impliquant :âą de nouveaux acteurs dâun amĂ©nagement portĂ© sur
la technicitĂ© et lâatteinte des objectifs environne-mentaux, intĂ©grĂ©s dans les Ă©quipes de maĂźtrise dâĆuvre (AMO dĂ©veloppement durable, environ-nementalistes, Ă©cologues) ;
âą la mise en place par les maĂźtres dâouvrage dâun systĂšme de management environnemental des projets pour lâĂ©laboration et le suivi de la dĂ©marche dĂ©veloppement durable.
Afin dâassurer la transversalitĂ©, le travail de concep-tion Ă©volue Ă©galement. Dans de nombreux projets comme aux Batignolles ou dans les Docks de Saint-Ouen sont mis en place des ateliers associant ar-chitectes et promoteurs, amĂ©nageurs et services
techniques, Ă©lus et citoyens, menant ainsi Ă une co-Ă©laboration du projet, et Ă une nouvelle façon de fabriquer la ville. MĂȘme aprĂšs la livraison, la participation des habitants et futurs usagers est importante pour la gestion du quartier, car certaines techniques mises en place (ventilation par double flux, usage de la collecte pneumatique des dĂ©chets) sont parfois mal comprises.Par consĂ©quent, lâassociation des habitants sâeffec-tue Ă tous les moments de la vie dâun projet : parfois mĂȘme avant son lancement via les projets parti-cipatifs et les initiatives dâurbanisme transitoire (exemple du quartier des Grands Voisins Ă Paris, futur ĂcoQuartier Saint-Vincent-de-Paul) ; lors du mon-tage opĂ©rationnel ; pendant le projet via les nou-velles compĂ©tences techniques requises ; enfin dans la phase de gestion post-livraison, quand lâaccepta-tion des nouvelles techniques par les usagers devient primordiale pour la durabilitĂ© vĂ©ritable du quartier.
LES LABELS EN 2017 : UNE DYNAMIQUE RENFORCĂEForte de cette rĂ©ussite, la dĂ©marche prend de lâam-pleur. Suite au rapport5 du ministĂšre du Logement et de lâHabitat durable de dĂ©cembre 2016, de nouvelles ambitions sont affichĂ©es pour le label ĂcoQuartier :âą en engageant dans le dispositif plus de 500 quar-
tiers en France dâici Ă 20186 ;âą en dĂ©clinant la dĂ©marche dans tous les types
de territoires (30 % devront ĂȘtre produits en milieu rural et toutes les opĂ©rations du NPNRU7 devront ĂȘtre labellisĂ©es) ;
âą en encourageant plus encore lâinnovation, notam-ment en matiĂšre de qualitĂ© de lâair intĂ©rieur, dâĂ©co-nomie circulaire et dâĂ©nergie ;
âą en crĂ©ant lâĂ©tape 4 dans la labellisation, pour ana-lyser le projet trois ans aprĂšs sa livraison.
Pour le label francilien, le dispositif actuel est des-tinĂ© Ă soutenir une centaine de QIE dâici Ă 2020,
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Note rapide n°752 Juin 2017
DURABILITĂ, INNOVATION, PERFORMANCESâŠUn quartier devient exemplaire sâil rĂ©pond de maniĂšre performante Ă divers objectifs : - stratĂ©gie Ă©nergĂ©tique (rĂ©seau de chaleur biomasse, gĂ©othermie, Ă©olien, panneaux solaires, matĂ©riaux bio-sourcĂ©s, label Bepos-Effinergie, etc.) ;
- biodiversité (terrasses et façades végétalisées, traitement des eaux, jardins partagés, ferme agriurbaine, etc.) ;
- traitement des pollutions, gestion des risques, des déchets (charte chantier, compostage, etc.) ;
- mobilités durables (multimodalité, parcs-relais, autopartage, bornes électriques, mutualisation stationnement, etc.) ;
- Ă©conomie circulaire, smart city, coworking, tiers lieux, etc. ;
- concertation locale, coproduction urbaine, chantier participatif, etc.
Le Val-FourrĂ© Ă Mantes-la-Jolie (78) : ĂcoQuartier labellisĂ© en 2015. OpĂ©ration exemplaire de rĂ©novation urbaine sur 135 ha : dĂ©molition de tours, construction et rĂ©habilitation de 5 000 logements, construction dâĂ©quipements publics et dâespaces qualitatifs.
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permettant lĂ encore une intensification des projets exemplaires. JusquâĂ prĂ©sent, les 16 projets retenus lors de la premiĂšre session apportent des rĂ©ponses Ă la plupart de critĂšres demandĂ©s : exigence Ă©nergĂ©tique et innovation technique, connexion des quartiers Ă leur environnement, arti-culation avec les risques environnementaux, intĂ©gration des mobilitĂ©s douces. De nouveaux laurĂ©ats seront annoncĂ©s au cours de lâannĂ©e 2017.Dans le mĂȘme temps, des Ă©volutions sont Ă lâĆuvre. Il sâagit de passer dâune approche « high-tech » parfois coĂ»teuse, qui a prĂ©dominĂ© dans les premiers quartiers durables, Ă une approche « low tech », plus adaptĂ©e aux besoins des habitants, afin de faciliter leur implication, et aux enjeux globaux de la ville durable. Il sâagit Ă©galement dâintensifier les dĂ©marches dans les zones rurales et les tissus existants, en dĂ©veloppant des partenariats locaux avec les conseils dâarchitecture, dâurbanisme et de lâenvironnement (CAUE), les parcs naturels rĂ©gionaux (PNR), etc.
AU-DELĂ DU LABEL : VERS UNE DIFFUSION DU « QUARTIER DURABLE »Les nombreux quartiers qui ont Ă©tĂ© labellisĂ©s, et le seront dans les prochaines annĂ©es, ont la parti-cularitĂ© dâĂȘtre portĂ©s par la puissance publique et de bĂ©nĂ©ficier dâun accompagnement, voire dâun soutien financier. Ils constituent des lieux tests de la ville de demain, des laboratoires de projets sur lesquels prendre exemple. Ă travers une approche qui tend vers lâoptimisation des choix en fonction des problĂ©matiques urbaines et des particularitĂ©s locales, le quartier durable nâest plus seulement un projet technique et urbain Ă rĂ©aliser. Il devient un outil de rĂ©flexion sur la mutation et la fabrication dâune ville qui doit sâinscrire dans la dynamique de transition Ă©nergĂ©tique.
Le terme dâĂ©coquartier est aujourdâhui largement utilisĂ©, y compris dans le langage courant, mĂȘme si le projet nâest pas engagĂ© dans les diffĂ©rents systĂšmes de labellisation. Le marketing participe Ă cette sĂ©mantique, mais la plupart des programmes affirment une volontĂ© dâassocier Ă la maĂź-trise technique, lâintelligence spatiale du projet, dans un raisonnement global intĂ©grant le nouveau quartier dans la ville. Ă cela sâajoute la part croissante de lâimplication citoyenne, prĂ©sente tout au long du projet. Au-delĂ de la labellisation, les collectivitĂ©s deviennent de plus en plus des acteurs de transformations « durables » du territoire. Ainsi, dans un futur proche, de nombreux quartiers seront possiblement Ă©cologiques et innovants. Lâexception deviendra sans doute la rĂšgle.
Ămilie Jarousseau, urbaniste, avec lâappui de Lina Hawisous la responsabilitĂ© dâAnca Duguet,
directrice du département urbanisme, aménagement et territoires
1. Le ministĂšre du DĂ©veloppement durable crĂ©e en parallĂšle le label ĂcoCitĂ©. Ă lâĂ©chelle des territoires (plusieurs quartiers, voire communes), ce dispositif sâadresse aux grandes agglomĂ©rations et, notamment, aux grands sites dĂ©laissĂ©s. En 2017, 13 territoires franciliens bĂ©nĂ©ficient du soutien financier du programme ĂcoCitĂ© Ville de demain 2015-2020.
2. Le conseil rĂ©gional dâĂle-de-France du 16 juin 2016 a adoptĂ© le rĂšglement du dispositif des 100 QIE. Ce dispositif fonctionne avec un jury dâĂ©lus et de personnalitĂ©s qualifiĂ©es, qui se prononce sur la base dâune analyse menĂ©e par un comitĂ© technique rĂ©unissant les services de la RĂ©gion, de lâIAU ĂźdF, de lâAgence des espaces verts dâĂle-de-France (AEV), de Natureparif, de lâArene, de lâObservatoire rĂ©gional des dĂ©chets dâĂle-de-France (Ordif) et de la Caisse des dĂ©pĂŽts.
3. La dotation rĂ©gionale sâĂ©lĂšve Ă 235 M⏠sur toute la durĂ©e du CPER 2015-2020, avec un taux dâintervention maximum de 4 M⏠par quartier. Par comparaison, le label NQU bĂ©nĂ©ficiait dâune enveloppe de 65 MâŹ.
4. Le schĂ©ma directeur de la rĂ©gion Ăle-de-France a Ă©tĂ© approuvĂ© en dĂ©cembre 2013.5. Rapport Label ĂcoQuartier : quatre ambitions pour un nouvel Ă©lan, demandĂ© par Emmanuelle Cosse, ministre du Logement
et de lâHabitat durable, suite aux nouveaux objectifs de dĂ©veloppement durable, Ă lâaccord de Paris sur le climat, Ă la confĂ©rence Habitat III de Quito en 2016.
6. Aujourdâhui, en France, 293 ĂcoQuartiers ont Ă©tĂ© labellisĂ©s en Ă©tapes 1, 2 et 3.7. Nouveau Programme national de renouvellement urbain (2014-2025) : 200 quartiers dâintĂ©rĂȘt national, dont 59 en Ăle-de-France
(conventions opĂ©rationnelles qui devraient ĂȘtre signĂ©es en 2017 et 2018), avec des principes forts de mixitĂ©, de dĂ©senclavement et dâinnovation.
RESSOURCES⹠Club des aménageurs franciliens,
La durabilitĂ© au cĆur de la conception, sĂ©ance du 9 fĂ©vrier 2010.
âą Conseil rĂ©gional dâĂle-de-France, « 100 quartiers innovants et Ă©cologiques ». http://bit.ly/2ofO8xW
⹠Liotard Martine, « Label/no label⊠», dans Les Cahiers, n° 162, Urbanismes de projet, IAU ßdF, mai 2012.
âą MinistĂšre du Logement et de lâHabitat durable, Les ĂcoQuartiers. http://www.logement.gouv.fr/les-ecoquartiers
Sur le site de lâIAU ĂźdFRubrique AmĂ©nagement et territoires : analyses, dĂ©bats, rencontres, Ă©tudes et publications, cartes interactives.
Note rapide n° 752 Juin 2017
T E R R I T O I R E S
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Fouad AwadaDIRECTRICE DE LA COMMUNICATION Sophie RoquelleRĂDACTION EN CHEFIsabelle BarazzaMAQUETTEOlivier CransacINFOGRAPHIE - CARTOGRAPHIEChristophe CavaillĂšsJean-Eudes Tilloy
MĂDIATHĂQUE - PHOTOTHĂQUE Claire Galopin, Julie SarrisFABRICATIONSylvie CoulombRELATIONS PRESSESandrine Kocki [email protected]
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