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Évaluation de la situation au sein de la rubrique 4 du cadre financier «L'UE acteur mondial»

TABLE DES MATIÈRES

1. Introduction.................................................................................................................. 3

2. Le cadre financier 2007-2013 et la procédure budgétaire annuelle ............................. 3

2.1. Comparaison entre 2006 et 2013.................................................................................. 4

2.2. Évolution du budget de la rubrique 4 pendant les procédures budgétaires.................. 5

3. Crises imprévues et nouvelles propositions 2007-2009............................................... 7

3.1. Crises imprévues et prolongées.................................................................................... 7

3.1.1. Palestine ....................................................................................................................... 7

3.1.2. Kosovo et Géorgie ....................................................................................................... 7

3.1.3. Aide humanitaire et alimentaire ................................................................................... 7

3.1.4. Facilité alimentaire....................................................................................................... 7

3.1.5. Changement climatique................................................................................................ 8

3.2. Les réponses budgétaires aux crises............................................................................. 8

3.2.1. Changement de priorités/redéploiement ...................................................................... 9

3.2.2. Utilisation de la marge non allouée.............................................................................. 9

3.2.3. Transferts en cours d'exécution budgétaire................................................................ 10

3.2.4. Réserve pour aides d'urgence..................................................................................... 10

3.2.5. Instrument de flexibilité ............................................................................................. 10

3.2.6. Amendement de l'AII ................................................................................................. 11

3.3. Nouvelles propositions............................................................................................... 12

4. Exécution budgétaire en 2007-2009 .......................................................................... 13

4.1. Engagements et paiements ......................................................................................... 13

4.2. Besoins non couverts en 2009.................................................................................... 13

5. 2010 et au-delà ........................................................................................................... 14

5.1. Augmentation générale de la rubrique 4 .................................................................... 14

5.2. Nouveaux programmes et une marge stagnante et limitée......................................... 14

5.3. Les possibilités de redéploiement se tarissent............................................................ 16

5.4. Instruments de réponse aux crises.............................................................................. 17

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5.5. Instrument de flexibilité ............................................................................................. 18

6. Conclusions................................................................................................................ 19

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1. INTRODUCTION

L'accord sur le budget 2009 incluait le financement à hauteur de 1 milliard d'euros de la «facilité alimentaire» sur l'ensemble de la période 2008-2010 pour apporter une réponse rapide à la flambée des prix alimentaires. La facilité alimentaire vise à accroître la production agricole et à atténuer l'impact de cette hausse des prix sur les segments vulnérables de la population dans les pays en développement les plus touchés. Les crédits disponibles à l'intérieur de la rubrique 4 du cadre financier («L'UE acteur mondial») faisant l'objet de demandes nombreuses et concurrentes, tous les mécanismes existants de réponse aux crises et aux imprévus ont été activés, y compris la réserve pour aides d'urgence (RAU), l'instrument de stabilité (IdS) et l'instrument de flexibilité. En outre, l'accord interinstitutionnel (AII) de mai 2006 sur la discipline budgétaire et la bonne gestion financière a été modifié afin de permettre une augmentation exceptionnelle de la RAU en 2008 destinée à couvrir le déficit de financement résiduel.

Dans le cadre de l'accord sur le budget 2009, la Commission a fait la déclaration suivante lors de la réunion de conciliation du 21 novembre 2008:

Évaluation de la rubrique 4

«Eu égard à l'absence de marge sous le plafond de la rubrique 4 en 2009, la Commission est consciente que les moyens de répondre à des crises imprévues sont très limités et elle s'engage en conséquence à présenter à l'autorité budgétaire, dans le courant de l'année 2009, une évaluation de la situation concernant la rubrique 4, accompagnée si nécessaire de propositions pertinentes, tenant compte de l'évolution politique et de l'exécution budgétaire.»

Conformément à cette déclaration, le présent rapport examine la situation de la rubrique 4, s'appuyant sur les chiffres des trois premières années du cadre financier pluriannuel, vérifiant l'état de l'exécution budgétaire et brossant un aperçu de la situation dans les années à venir.

2. LE CADRE FINANCIER 2007-2013 ET LA PROCEDURE BUDGETAIRE ANNUELLE

La réforme des instruments financiers destinés aux actions extérieures en 2007 a permis de regrouper plus de 30 actes juridiques ad hoc différents en quatre instruments géographiques et quatre instruments thématiques, outre une série de programmes spécifiques. Dans le contexte de cette rationalisation, l'ancienne rubrique 7 «Stratégie de préadhésion» a été fusionnée avec la rubrique 4 «L'UE acteur mondial».

L'accord sur l'AII de mai 2006 a ouvert la voie à l'adoption des instruments législatifs couvrant la période 2007-2013 et devant prendre effet à partir de janvier 2007. Ces instruments soutiennent les politiques extérieures de l'UE, dont certaines, telles que l'aide de préadhésion (IAP), la politique de voisinage (IEVP), la coopération au développement (ICD) et la coopération avec les pays industrialisés (ICI), sont prioritaires. Ils sont complétés par d'autres instruments, conçus pour répondre à des besoins spécifiques, tels que la démocratie et les droits de l'homme (IEDDH) ou la coopération en matière de sûreté nucléaire (ICSN), et en particulier pour faire face à des situations de crise: le règlement concernant l'aide humanitaire et alimentaire (HUMA)1, la politique étrangère

1 La base légale de l'aide humanitaire date de 1996 et n'a pas été modifiée en 2006.

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et de sécurité commune (PESC), l'instrument de stabilité (IdS), l'assistance macrofinancière (AMF) et le volet extérieur de l'instrument de financement de la protection civile (IFPC).

2.1. Comparaison entre 2006 et 2013

Le tableau 1 fournit une comparaison entre les niveaux de dépenses des principaux programmes dans le budget 2006 – dernière année du cadre financier précédent – et les niveaux correspondants en 2013 tels qu’ils résultent de la programmation financière la plus récente. Aux fins de cette comparaison, les montants accordés à la Bulgarie et à la Roumanie en 2006 ont été exclus de façon à ce que la couverture géographique soit la même; en outre, les chiffres de 2013 tiennent compte des dernières mises à jour de la programmation financière. L’interprétation de la hausse des crédits dans le cadre de l’instrument de préadhésion (IAP) appelle cependant quelques précisions. En 2006, la plupart des pays des Balkans occidentaux ne recevaient pas encore de fonds de préadhésion; le programme CARDS visait à favoriser la réconciliation et la reconstruction dans cette région précédemment meurtrie par les conflits. L’IAP se doit de traiter ces questions, mais doit aussi fournir une assistance plus ciblée pour soutenir ces pays dans leur cheminement vers l'UE. L'augmentation des ressources allouées à l'IAP tient compte de cela.

Les dépenses au titre de la rubrique 4 (sauf RAU) augmentent de 43 % entre 2006 et 2013. Les trois grands programmes géographiques (ICD, IEVP et IAP) voient croître leurs dépenses, respectivement, de 17 %, 64 % et 80 %. Les hausses relatives les plus fortes concernent l’IdS (plus de 7 fois plus), un instrument de crise, et la PESC (près de 4 fois plus).

Tableau 1 – Principaux prog. de dépenses dans la rubrique 4 – comparaison entre 2006 et 2013 (Crédits d’engagement en millions d’euros, aux prix courants)

Instruments dans la nomenclature 2007-2013

Budget 2006

Programmation financière* 2013

Évolution 2013/2006

Instrument de coopération au développement (ICD) 2 323,2 2 723,3 17 % Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP) 1 277,3 2 089,1 64 % Instrument d'aide de préadhésion (IAP) ** 1 127,0 2 023,9 80 % Aide humanitaire et alimentaire 702,6 875,3 25 % Fonds de garantie des prêts pour les prêts communautaires (FG) 229,0 200,0 -13 % Instrument européen pour la promotion de la démocratie et des droits de l'homme (IEDDH) 129,8 175,7 35 %

Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) 102,6 406,3 296 % Instrument de coopération en matière de sûreté nucléaire (ICSN) 71,5 78,9 10 % Assistance macrofinancière (AMF) 71,1 137,4 93 % Instrument de stabilité (IdS) 59,8 441,8 639 % Instrument financier de coopération avec les pays industrialisés (ICI) 16,3 23,7 45 % Activités non liées à l'APD dans les pays couverts par l'ICD (ICI)+ 0,0 48,5 - Instrument de financement de la protection civile (IFPC) 0,0 11,0 - Autres dépenses 481,4 206,5 -57 % Sous-total 6 591,6 9 441,4 43 %

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Réserve pour aides d'urgence (RAU) 229,0 264,1 15 % TOTAL 6 820,6 9 705,5 42 % Plafond ** 7 593,0 9 595,0 26 %

* Voir document de travail V «Programmation financière 2010-2013» accompagnant l’APB 2010, SEC (2009) 610 – mai 2009.

** Aux fins de la comparaison durant la période 2006/2013, les montants octroyés à la Bulgarie et à la Roumanie en 2006 ont été exclus.

2.2. Évolution du budget de la rubrique 4 pendant les procédures budgétaires

Une marge croissante2 avait été prévue en dessous des plafonds dans le cadre financier pour 2007-2013 afin de donner une certaine flexibilité permettant de répondre aux besoins qui peuvent surgir durant les procédures budgétaires et ne sont pas connus au moment de l'élaboration du cadre financier.

Au cours des procédures budgétaires, cependant, la taille de cette marge a changé, en raison principalement des fonds supplémentaires fournis sur la ligne budgétaire servant à provisionner le Fonds de garantie des prêts (FG).

Pour 2007, il était prévu initialement que la marge s'élève à 110 millions d'euros. Cette marge a été entièrement utilisée pour adapter les enveloppes des différents programmes de la rubrique 43. Le changement le plus notable par rapport à l’APB 2007 a été l’augmentation accordée en faveur de l'l'ICD (160 millions d'euros).

La marge proposée dans les APB 2008 et 2009 s’est avérée nettement supérieure à ce que prévoyait la programmation initiale. Se fondant sur une évaluation actualisée des besoins et grâce à l’épargne résultant du nouveau mécanisme de provisionnement du Fonds de garantie des prêts, la Commission a pu présenter un APB prévoyant des marges relativement plus confortables dans la rubrique 4.

Cependant, le manque de clarté de la situation dans les zones de conflit au moment de la présentation des APB 2008 et 2009 n’a pas permis à la Commission d’apprécier les besoins pour l’année à venir sur la base des informations disponibles à l’époque. À un stade ultérieur dans la procédure, la Commission a ajusté sa proposition au moyen d’une lettre rectificative à l’APB, demandant une augmentation de la dotation de certaines lignes budgétaires correspondant aux besoins actualisés. Ces besoins concernaient principalement le Kosovo et la Palestine.

Du fait de ces exigences supplémentaires et modifications apportées par l’Autorité budgétaire, la marge à l’intérieur de la rubrique 4 a été totalement utilisée, et des fonds additionnels ont été mobilisés en 2008 et 2009 sur les crédits de l’instrument de flexibilité.

Comme indiqué dans le tableau 2 ci-dessous, les dépenses, dans la programmation financière (y compris la réserve pour aides d'urgence), ont toujours été maintenues en dessous du plafonds de la rubrique 4 défini dans le cadre financier. Lorsque des besoins inattendus se sont faits jour, la Commission a présenté des propositions, dans le cadre de la procédure budgétaire, pour y remédier, visant à redéployer les fonds à l'intérieur des

2 La marge se définit comme la différence entre le plafond des dépenses de la rubrique considérée au cours

d’une année donnée et les montants budgétisés/programmés pour la même année. 3 Le budget 2007 introduit des changements dans les enveloppes des programmes (par rapport à l’APB 2007) :

montant renforcés (160 millions d’euros pour l’ICD, 8 millions d’euros pour l’IAP, 6,3 millions pour l'IdS et 1,5 million pour le programme TRADE) et sources modifiées (115 millions d'euros de la marge, 40 millions d’euros de l’IEVP et 21,4 millions d'euros de l'assistance macrofinancière).

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programmes et entre eux, à allouer la marge restante au sein de la rubrique 4, à mobiliser la réserve pour aides d'urgence (RAU) ou, dans les cas exceptionnels, à recourir à l'instrument de flexibilité. Les montants du budget finalement voté incluent donc les financements mobilisés auprès de diverses sources, en fonction de la disponibilité des fonds au moment requis.

Tableau 2 - Évolution du budget de la rubrique 4, 2007-2010: APB, marges, budget final (Crédits d’engagement en millions d’euros, aux prix courants)

2007 2008 2009 2010

Plafonds du cadre financier aux prix courants (y compris RAU) 6 812,527 7 481,218 7 684,000 8 141,882

Programmation financière (y compris RAU) 6 702,527 7 323,976 7 497,033 7 928,616

Marge initiale 110,000 157,242 186,967 213,266

Réserve pour aides d'urgence (RAU) 234,527 479,218 244,000 248,882

AVANT-PROJET DE BUDGET (APB) (y compris RAU) 6 702,527 7 151,414 7 440,432 7 921,091

Marge APB 110 329,804 243,600 220,791

BUDGET VOTÉ (y compris RAU) 6 812,460 7 551,218 8 103,930

BUDGET FINAL (y compris budgets rectificatifs)4

6 627,200 7 550,544 8 246,930

RAU non utilisée5

185,327 0,674 101,000

Mobilisation de l'instrument de flexibilité. - -70,000 -419,930

4 Les chiffres du budget final pour 2009 et l’utilisation de la RAU 2009 reflètent la situation à la fin juin 2009. 5 Le chiffre indiqué pour 2009 s’entend hors les 65 millions d’euros requis pour répondre aux crises

humanitaires au Pakistan et en Somalie.

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3. CRISES IMPREVUES ET NOUVELLES PROPOSITIONS 2007-2009

3.1. Crises imprévues et prolongées

3.1.1. Palestine

Durant la première année d’application du cadre financier pluriannuel, le processus de paix au Moyen-Orient a connu un regain de tensions, et la situation économique et humanitaire dans les territoires palestiniens occupés s’est détériorée au point que la population de la Cisjordanie et de Gaza est devenue largement tributaire d'une aide extérieure soutenue. La fermeture quasi-permanente des frontières a accru la dépendance vis-à-vis de l'aide extérieure. Parallèlement, la crise budgétaire a persisté et s'est aggravée. Afin de maintenir un minimum de stabilité socio-économique, l’UE a entrepris de soutenir le plan de réforme et de développement de l’Autorité palestinienne. C’est ainsi qu’entre 2007 et 2009, 671 millions d’euros de crédits d’engagement supplémentaires (par rapport aux chiffres de l’APB) ont été ajoutés au total à la ligne budgétaire correspondante.

3.1.2. Kosovo et Géorgie

Les crises au Kosovo et en Géorgie sont également des cas dans lesquels l'évolution politique et des événements imprévus - sa déclaration d'indépendance pour le premier et le conflit avec la Russie pour la seconde - ont entraîné des besoins supplémentaires que n'avait pas envisagés la programmation financière initiale et qui ne pouvaient être couverts par les seuls fonds initialement programmés au titre des instruments géographiques correspondants. Là encore, les mécanismes pertinents de réponse aux crises, en particulier les missions de PESD financées sur le budget de la PESC, l’assistance macrofinancière et l’instrument de stabilité, ont permis à l’UE de réagir à ces crises de manière constructive et de contribuer à stabiliser la situation. L’engagement politique de l’UE s’est traduit dans les promesses faites lors des conférences internationales de donateurs correspondantes en 2008. Les allocations au titre de l'IAP (100 millions d’euros), de l’AMF (60 millions d’euros) et de la PESC (70 millions d’euros) ont dû être complétées pour apporter un niveau de soutien adéquat au Kosovo, tandis que le budget IEVP a été reconstitué pour faciliter l’octroi d’une aide post-conflit à la Géorgie, et en premier lieu une aide d’urgence aux personnes déplacées à l’intérieur du pays.

3.1.3. Aide humanitaire et alimentaire

Par ailleurs, la hausse rapide des prix alimentaires a entraîné une demande croissante d’aide alimentaire, qui a épuisé plus tôt que prévu le budget de l'aide humanitaire et alimentaire en 2008 et qui a requis un complément de 177 millions d'euros, puisés dans la réserve pour aides d'urgence, afin de maintenir une capacité de réponse adéquate aux catastrophes. En juin 2009, la Commission a également dû affronter deux crises humanitaires majeures au Pakistan et en Somalie, qui ont nécessité un financement additionnel de 65 millions d'euros, prélevé là encore dans la réserve pour aides d'urgence.

3.1.4. Facilité alimentaire

Dès le début de 2008, la panoplie existante d'instruments et de budgets s'est avérée insuffisante pour faire face à l'envolée soudaine des prix sur les marchés alimentaires

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mondiaux. Les effets catastrophiques constatés et projetés pour de nombreux agriculteurs et les populations des pays pauvres ont conduit la Commission à proposer la création d’une nouvelle facilité alimentaire dotée de 1 milliard d’euros afin d’aider à soulager la situation.

3.1.5. Changement climatique

Au cours des procédures budgétaires, entre 2007 et 2009, le programme thématique de l'ICD consacré à l’environnement et aux ressources naturelles (ENRTP) a reçu une rallonge de quelque 175 millions d’euros, pris sur la marge 2007-2013 disponible, afin de renforcer la capacité de l'UE à faire face au changement climatique (en ce compris le financement de l'initiative relative au Fonds mondial pour la promotion de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables - GEEREF).

3.2. Les réponses budgétaires aux crises

Les principaux programmes géographiques et thématiques ont un champ d’application et des conditions d’éligibilité assez larges, de sorte qu’il subsiste une certaine marge de manœuvre permettant de prendre en compte les crises et besoins urgents, quoiqu’avec un certain décalage. Ils sont complétés par des instruments spécifiques conçus pour satisfaire des besoins précis et fournir notamment une réponse aux situations de crise: le règlement sur l'aide humanitaire et alimentaire (HUMA), la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), l'instrument de stabilité (IdS), l'assistance macrofinancière (AMF) et le volet extérieur de l'instrument de financement de la protection civile (IFPC).

Face à des crises imprévues, la Commission réagit en mobilisant une série de mécanismes allant des interventions dans le cadre de l’instrument de stabilité aux missions de PESD, ou en créant de nouveaux instruments tels que la facilité alimentaire. Dans une certaine mesure, la programmation effectuée dans le cadre des instruments géographiques ménage aussi une marge de manœuvre pour les imprévus. Malgré cela, un certain nombre de crises ont nécessité la mobilisation de ressources dépassant le volume des fonds programmés disponibles au titre des instruments géographiques.

Outre les instruments spécifiquement consacrés à tel ou tel domaine, la Commission peut proposer de recourir aux moyens fournis par l'accord interinstitutionnel pour répondre à des situations d'urgence ou de crise imprévue dans le monde. En premier lieu, une marge non allouée croissante sous le plafond des dépenses de la rubrique 4 a été initialement prévue pour toute la période 2007-2013 afin de répondre aux nouveaux besoins survenant durant la procédure budgétaire annuelle. En second lieu, la réserve pour aides d’urgence (RAU) peut être mobilisée en cours d’exercice budgétaire principalement pour répondre à des situations d’urgence humanitaire mais aussi pour assurer la gestion civile de crises, après que toutes les possibilités de redéploiement interne des moyens budgétaires ont été épuisées. Si l’on a connaissance de l’existence de besoins additionnels dans certains domaines avant l'adoption du budget, et qu'aucune marge n'est disponible à l'intérieur de la rubrique 4, la Commission peut proposer de recourir à l'instrument de flexibilité. Durant les trois dernières années, ces différents moyens de faire face aux besoins imprévus ont été combinés de manière diverse. En 2008, devant la flambée des prix alimentaires, l’autorité budgétaire a accepté la création d’une facilité alimentaire de 1 milliard d’euros (pour l’ensemble de la période 2008-2010) par le redéploiement de ressources de l’instrument de stabilité (240 millions d’euros) et un recours concomitant à la réserve pour aides d'urgence (340 millions d'euros) et à l'instrument de flexibilité (420 millions d'euros). Cette situation a même requis un amendement de l’accord interinstitutionnel (AII) sur la discipline budgétaire

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et la bonne gestion financière afin d’autoriser une augmentation ponctuelle de la RAU (de 240 millions d’euros) en 2008.

3.2.1. Changement de priorités/redéploiement

Une première piste explorée en cas d’événements imprévus consiste en la possibilité de redéfinir la priorité des programmes et mesures existants lorsque la Commission présente son APB, sans compromettre la réalisation des objectifs fixés aux programmes adoptés. À titre d’exemple, certains des fonds alloués au plan d’action annuel en faveur de la Géorgie en 2008 ont été réorientés vers le financement des mesures immédiates d’après-conflit telles que l’aide d’urgence pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays. Autre exemple: une partie des crédits déjà affectés dans le budget au financement des activités de développement et d’investissement en Palestine ont été acheminés par l’intermédiaire du mécanisme PEGASE pour couvrir les dépenses récurrentes de l’Autorité palestinienne et réserver ce faisant les services de base en matière de santé et d’éducation notamment. Les transferts de crédits de diverses lignes budgétaires ont aussi été utilisés chaque fois que possible.

3.2.2. Utilisation de la marge non allouée

Après avoir épuisé les possibilités de redéploiement, la Commission a proposé de recourir à la marge non allouée disponible dans les limites du plafond des dépenses. Comme le récapitule le tableau 3, la marge subsistant après l'APB 2007 a été entièrement utilisée pour adapter les enveloppes de différents programmes (voir note 3 de bas de page dans le paragraphe 2.1.2 ci-dessus), tandis que la marge ménagée par les APB 2008 et 2009 a servi à renforcer un certain nombre de lignes budgétaires, et principalement celle relative à la Palestine (281 millions d'euros en 2008 et 2009, soit 43% du renforcement total opéré durant cette période).

Tableau 3 - Utilisation de la marge non allouée (Crédits d’engagement en millions d’euros, aux prix courants)

2007 2008 2009 Avant-projet de budget (APB hors RAU) 6 468,000 6 672,196 7 196,400 MARGE 110,000 329,804 243,600 Augmentations durant la procédure budgétaire 114,933 399,804 662,939 IEVP (Palestine) - 142,000 139,000 PESC (Kosovo) - 70,000 - IAP (Kosovo) - 60,000 40,000 AMF - 60,000 - Parlement européen (projets pilotes/actions préparatoires) - 67,804 63,939 FACILITE ALIMENTAIRE - - 420,000

Budget 6 577,933 7 072,000 7 859,930

Marge / utilisation de l'instrument de flexibilité 0,067 -70,000 -419,930

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3.2.3. Transferts en cours d'exécution budgétaire

Les transferts en cours d'exécution budgétaire sont utilisés pour réorienter des fonds de programmes dont l'exécution budgétaire est relativement lente vers d'autres dont les besoins dépassent leur budget initial. Le redéploiement par transfert interne à l'intérieur d'un chapitre ou article budgétaire est l'option préférée parce que les crédits restent affectés à la même activité ou à la même région géographique et relèvent également en général de la même base légale. Par exemple, les lignes budgétaires afférentes à la Palestine et à la région Est de la PEV ont été renforcées par le transfert des fonds inutilisés disponibles sur les lignes «Coopération transfrontalière» et «PEV-Pays méditerranéens», sans modifier l'équilibre géographique convenu.

Les redéploiements entre chapitres au moyen de transferts autorisés par l'autorité budgétaire ont été utilisés pour financer les besoins non couverts: pour la Palestine, 286 millions d'euros, soit 42% de tous les renforcements opérés pendant la période 2007-2009, sont venus de la réallocation de fonds initialement attribués au Fonds de garantie des prêts et à l'assistance macrofinancière; la Géorgie a elle aussi reçu 8 millions d'euros provenant d'autres chapitres, tandis que l'IAP a également bénéficié de transferts de 60 millions d'euros en cours d'exécution budgétaire en 2008.

3.2.4. Réserve pour aides d'urgence

Conformément au point 25 de l'AII, tout transfert depuis la réserve pour aides d'urgence doit être précédé d'un examen des possibilités de réallocation de crédits. Au cours des trois années passées, la RAU a été utilisée pour répondre à des besoins additionnels en Palestine et en Géorgie, ainsi qu'à plusieurs crises humanitaires et alimentaires en 2008. Elle a également contribué, en 2008 et 2009, au financement de la facilité alimentaire, à hauteur de 340 millions d'euros (soit 262 millions en 2008, impliquant une augmentation ponctuelle de la RAU approuvée dans un amendement de l'AII, et 78 millions en 2009). En juin 2009, la Commission a proposé la mobilisation de 65 millions d'euros supplémentaires de la RAU afin de répondre aux crises humanitaires frappant le Pakistan et la Somalie.

Tableau 4 – Utilisation de la RAU en 2007-2009

(Engagements en millions d’euros, aux prix courants) 2007 2008 2009 Mobilisation de la RAU 49,200 478,544 143,000 Aide humanitaire - 177,000 65,000 IEVP Géorgie - 39,544 - Facilité alimentaire - 262,000 78,000 IEVP Palestine 49,200 - -

Sur les 15 dernières années, la mobilisation annuelle moyenne de la RAU a avoisiné 200 millions d'euros (compte non tenu de l'augmentation exceptionnelle des ressources de la RAU en 2008).

3.2.5. Instrument de flexibilité

L'instrument de flexibilité permet de financer des dépenses clairement identifiées qui n'ont pu être couvertes dans les limites des ressources allouées à une ou plusieurs autres rubriques. Ici encore, toute proposition de recours à l'instrument de flexibilité doit être précédée d'un examen complet de toutes les autres possibilités de réallocation de crédits

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au sein de la rubrique 4. Le plafonds annuel de l'instrument de flexibilité est fixé à 200 millions d'euros et ses ressources non utilisées peuvent être reportées jusqu'à l'année n+2.

Recours à l'instrument de flexibilité (pour la rubrique 4):

2008 - 70 millions d'euros

2009 - 420 millions d'euros

En 2008, la marge disponible dans la rubrique 4 ayant été entièrement utilisée, 70 millions d'euros ont été puisés dans l'instrument de flexibilité afin de financer la mission PESC au Kosovo.

Quant au budget 2009, la procédure a été fortement influencée par le problème de la flambée des prix alimentaires, qui a entraîné des besoins supplémentaires d'1 milliard d'euros sur toute la période 2008-2010, nécessitant une contribution de 420 millions d'euros de l'instrument de flexibilité.

Tableau 5 – Utilisation de l'instrument de flexibilité en 2007-2009

2007 2008 2009 Reports existants année n - 2 18 200 130 année n - 1 200 200 200 Montant année n 200 200 200 Total disponible 418 600 530 Montants mobilisés sur l'année n - 2 0 2006 130 sur l'année n - 1 0 707 200 sur l'année n 0 0 90 Total des fonds mobilisés durant l'année n 0 270 4208 Montants à reporter de l'année n - 2 0 0 0 de l'année n - 1 200 130 0 de l'année n 200 200 110 Total 400 330 110

3.2.6. Amendement de l'AII

Enfin, le financement de la facilité alimentaire a mobilisé tout l'éventail de mécanismes disponibles, y compris, et à titre de «dernier recours», un amendement de l'AII, qui concernait en l'occurrence une augmentation exceptionnelle du montant de la RAU en 2008.

6 Rubrique 3 – 200 millions d'euros pour Galileo 7 Rubrique 4 – 70 millions d'euros pour le budget PESC (mission PESD EULEX Kosovo) 8 Rubrique 4 – 420 millions d'euros pour la facilité alimentaire (dans le cadre d'un financement total de

1 milliard d'euros sur la période 2008-2010)

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3.3. Nouvelles propositions

Pour la période de 2010 à 2013, la Commission a proposé certains renforcements liés aux politiques qui ont eu un impact sur la programmation financière de la rubrique 4. Les crédits alloués aux politiques de lutte contre le changement climatique, au «partenariat oriental» ainsi qu'aux activités hors APD9 dans les pays relevant de l'ICD (ICI+) en sont d'excellents exemples (voir section 5.2 plus bas). Cependant, l'approche et la logique suivies pour déterminer et mobiliser les sources concomitantes de financement restent les mêmes.

9 APD = Aide publique au développement

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4. EXECUTION BUDGETAIRE EN 2007-2009

4.1. Engagements et paiements

Comme l'explique la communication récemment publiée de la Commission du 21 avril 2009 sur la «révision à mi-parcours des instruments financiers destinés aux actions extérieures» (COM (2009) 196 final), le taux d'exécution élevé en 2007 et 2008 est le fruit de la récente réforme des instruments financiers de 2007. Cette réorganisation majeure a effectivement permis de rationaliser et de simplifier les procédures, rendant la programmation et la fourniture de l'aide ainsi que les réponses aux crises plus efficaces, efficientes et flexibles.

Le fort taux d'exécution peut aussi s'expliquer par un suivi attentif des différents instruments, qui a permis à la Commission, soucieuse d'optimiser l'utilisation des fonds, de proposer à l'autorité budgétaire les transferts nécessaires depuis tel chapitre de la rubrique 4 pour compenser les manques dans tel autre.

En ce qui concerne le budget 2007, le taux d'exécution des crédits votés dans la rubrique 4 a atteint 99,3% pour les crédits d'engagement, compte tenu des reports sur 2008, et 94,8% pour les crédits de paiement.

Pour le budget 2008, comme l'indique le tableau en annexe, ce taux s'est élevé à 99,6% pour les crédits d'engagement, en tenant compte là encore des reports sur 2009, et à 92,0% pour les crédits de paiement.

Quant à l'exécution budgétaire pour 2009, la dernière analyse en date, dans le cadre du système d'alerte pour les prévisions budgétaires, confirme qu'au 31 mai 2009 cette exécution était légèrement en avance sur les prévisions tant en ce qui concerne les crédits d'engagement que les crédits de paiement de la rubrique 4. On attend une exécution complète pour tous les instruments d'ici la fin de 2009.

4.2. Besoins non couverts en 2009

Après les événements dramatiques du mois d'août 2008 en Géorgie, une assistance post-conflit d'un montant indicatif pouvant atteindre 500 millions d'euros a été annoncée pour la période 2008-2010, suivie d'une promesse concrète de 483,5 millions d'euros à la conférence internationale des donateurs. La partie 2008 de cet engagement a déjà été tenue et les fonds correspondants prélevés sur divers chapitres du budget. La mobilisation de la gamme complète des instruments de crise est venue compléter le «paquet post-conflit» fourni dans le cadre de l'IEVP. La réserve pour aides d'urgence a été sollicitée et complétée par un certain nombre de transferts internes et entre chapitres afin d'honorer l'engagement pris à la conférence internationale des donateurs de Bruxelles en octobre 2008.

Pour 2009, un léger déficit de financement demeure entre les montants budgétisés et le niveau de l'engagement pris. Toutefois, toute nouvelle action est strictement subordonnée à un réexamen de la situation en Géorgie, qui a lieu actuellement. Un premier rapport dans ce cadre a été publié en juillet 2009, qui souligne la nécessité du maintien de l'appui des donateurs. La Commission étudie actuellement quelles sont les possibilités de réduire l'écart de 50 millions d'euros qui sépare encore les montants prévus de l'engagement pris pour 2009. Cet objectif sera atteint en partie par des

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réallocations à l'intérieur des programmes IEVP. La nature et le montant exacts de toute aide supplémentaire dépendra des résultats du réexamen susmentionné.

Compte tenu des deux dernières demandes de transfert en faveur du Pakistan et de la Somalie, il reste 101 millions d'euros dans la RAU pour faire face jusqu'à la fin de l'année à d'éventuelles situations d'urgence à caractère humanitaire.

5. 2010 ET AU-DELA

La présente section du rapport passe brièvement en revue les moyens budgétaires disponibles dans les quatre années qui viennent pour faire face à d'éventuels besoins additionnels.

5.1. Augmentation générale de la rubrique 4

Le plafond des dépenses de la rubrique 4 augmente en moyenne de 6,8% environ (± 550 millions d'euros) par an entre 2009 et 2013 (non compris la RAU). Les principaux programmes (IAP, IEVP et ICD) se caractérisent par une augmentation significative, qui devrait laisser une certaine marge de manœuvre permettant de faire face à l'évolution des politiques. La capacité de répondre aux défis politiques et budgétaires réside également et en partie dans l'incorporation de certaines priorités dans la programmation des principaux instruments (réexamen des documents de programmation stratégique, en particulier des programmes indicatifs nationaux et régionaux dans le cas de l'IEVP) ou encore dans la flexibilité déjà envisagée au moment de l'élaboration de ces programmes. Par exemple, dans le contexte de l'IAP, le cadre financier indicatif pluriannuel à horizon mobile sur trois ans (CFIP) permet de faire passer des crédits des volets I et II aux volets III, IV et V consacrés aux pays candidats10 en cas de changement de statut d'un pays bénéficiaire, sans qu'il faille trouver des moyens supplémentaires. Cependant, toute modification de l'allocation devrait tenir compte de l'horizon temporel des différents programmes, notamment de ceux qui ont besoin de perspectives financières stables à moyen terme pour permettre une planification stratégique et des investissements à long terme (comme dans le cas de l'IAP).

5.2. Nouveaux programmes et une marge stagnante et limitée

Durant les négociations relatives au cadre financier pour la période de 2007 à 2013, il a été convenu de laisser une marge significative et croissante au sein de la rubrique 4 afin de pouvoir faire face aux événements imprévus ou à d'éventuels changements de politiques d'ici la fin de la période.

En présentant l'APB, la Commission a fait le maximum pour accroître la marge lorsqu'elle le pouvait et pour maintenir ce profil de croissance. Elle tient compte non seulement de l'exécution des budgets précédents, mais d'un certain nombre de facteurs tels que le rythme actuel des programmes, les réductions précédentes et les besoins de compensation ou de rééquilibrage des différentes composantes des programmes. Au-delà d'un certain niveau, les réductions pourraient nuire à l'efficacité de l'aide au développement et des actions extérieures de CE. Jusqu'à présent, la disponibilité de marges non allouées a permis de répondre non seulement aux événements imprévus

10 Pour garantir une action ciblée, efficace et cohérente, l'IAP se compose de cinq volets, qui couvrent chacun

des priorités arrêtées en fonction des besoins des pays bénéficiaires: I. Appui à la transition et au renforcement institutionnel; II. Coopération transfrontalière; III. Développement régional; IV. Développement des ressources humaines; et V. Développement rural

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(Kosovo, Palestine, etc.), mais aussi de prendre en considération l'évolution de certaines politiques (prise en compte du changement climatique dans le cadre de l'ENRTP de l'ICD, mise en place du partenariat oriental dans le contexte de l'IEVP, amendement de l'ICI), tout en conservant une certaine marge de manœuvre pour la procédure budgétaire annuelle.

Cependant, la pression sur la rubrique 4 se faisant récurrente et de plus en plus forte, la marge disponible pour les années à venir est maintenant stagnante et plus limitée et donne de ce fait moins de souplesse pour «manœuvrer» à l'intérieur de la rubrique 4 par rapport à la programmation initiale. Ceci résulte principalement des initiatives relatives au changement climatique/GEEREF (175 millions sur l'ensemble de la période 2007-2013), au partenariat oriental et à l'amendement proposé du règlement ICI (ICI+), qui n'étaient pas inclus dans la planification initiale.

Le partenariat oriental a été lancé au Sommet de Prague le 7 mai 2009 à la suite d'une proposition de la Commission. Son principal objectif est de créer les conditions d'une accélération de l'association politique et de la poursuite de l'intégration économique entre l'UE et les pays partenaires d'Europe orientale. Pour ce faire, il vise à soutenir leurs réformes politiques et socio-économiques et à faciliter leur rapprochement des normes de l'UE, donnant un contenu concret à l'engagement partagé en faveur de la stabilité, de la sécurité et de la prospérité dans tout le continent européen. Afin d'appuyer financièrement les nouvelles initiatives incluses dans le partenariat (programmes globaux de renforcement institutionnel, dimension multilatérale et développement économique et social), une enveloppe de 600 millions d'euros (250 millions provenant de reprogrammations et 350 millions prélevés sur la marge) a été mise à disposition pour la période 2010-2013.

L'examen à mi-parcours des instruments financiers destinés aux actions extérieures a permis de déceler un «déficit d'éligibilité» pour les activités non liées à l'aide publique au développement (APD) dans les pays couverts par l'ICD. Une modification de l'instrument ICI a été proposée en conséquence. La Commission a suggéré d'étendre la couverture géographique de cet instrument aux pays de l'ICD afin de donner un suivi législatif à quatre actions préparatoires (deux relatives aux échanges commerciaux et scientifiques avec l'Inde et la Chine, et deux concernant la coopération avec des pays à revenu intermédiaire d'Asie et d'Amérique latine) et de financer la coopération dans les activités ne relevant pas de l'APD. Ceci inclut le volet mobilité européenne du programme «Erasmus Mundus External Cooperation Window» (Fenêtre de coopération extérieure Erasmus Mundus). L'extension proposée de l'instrument ICI pour la période 2010-2013 s'élève à 176 millions d'euros, dont 109,5 millions proviennent de redéploiements à l'intérieur du programme ICD et 67,5 millions sont prélevés sur la marge. Une fois amendée, la base légale de l'ICI englobera les actions préparatoires précitées qui étaient financées auparavant sur la marge de la rubrique 4.

Au total, 478,5 millions d'euros ont été puisés dans la marge pour la période 2010-2013 afin de financer les politiques de lutte contre le changement climatique (60 millions d'euros), le programme ICI+ (67,5 millions d'euros) et le partenariat oriental (350 millions d'euros), ce qui explique en grande partie le profil plat et stagnant de la marge entre 2011 et 2013. Le tableau 6 ci-dessous montre comment la marge a été partiellement utilisée pour satisfaire ces nouveaux besoins dans les années à venir, tandis que le tableau 7 en décrit (de façon non exhaustive) l'effet sur les marges correspondantes.

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Tableau 6 – Recours à la marge 2010-2013 pour le changement climatique, ICI+ et le partenariat oriental

(en millions d’euros, aux prix courants) 2010 2011 2012 2013 Changement climatique -10,000 -15,000 -15,000 -20,000 ICI+ - 15,000 - 17,500 - 17,500 - 17,500 Partenariat oriental - 25,000 - 53,000 - 113,000 - 159,000

Tableau 7 - Plafond des dépenses et programmation financière de la rubrique 4, 2010-2013

(en millions d’euros, aux prix courants)

2010 2011 2012 2013 Plafond du cadre financier aux prix courants 7 893,000 8 430,000 8 997,000 9 595,000 Programmation financière 7 679,734 8 276,908 8 843,631 9 441,403 MARGE INITIALE 213,000 247,000 293,000 334,000 MARGE ACTUELLE 220,791 153,092 153,369 153,597 Réserve pour aides d'urgence 248,882 253,860 258,937 264,115

5.3. Les possibilités de redéploiement se tarissent

Comme indiqué plus haut, la Commission recourt aux instruments de réponse aux crises en cas de besoin. Jusqu'ici, les trois instruments ci-après ont été utilisés depuis 2007 pour couvrir des besoins additionnels importants, soit lors de la préparation de l'APB (en accroissant la marge disponible à l'intérieur de la rubrique 4), soit pendant l'exécution du budget (par un ajustement des priorités au sein d'un même instrument et/ou des transferts budgétaires): l'instrument de stabilité, le mécanisme de provisionnement du Fonds de garantie des prêts et l'assistance macrofinancière.

Un examen attentif de l'évolution escomptée des besoins couverts par ces trois instruments montre que les possibilités d'y recourir dans les années à venir comme source éventuelle de redéploiements seront beaucoup plus limitées.

Du fait du financement de la facilité alimentaire, les dépenses opérationnelles de l'instrument de stabilité (IdS) ont été réduites de 240 millions d'euros durant la période 2008-2013. Les dépenses au titre d'autres instruments (IEVP, ICD et IAP) ont été concentrées en fin de période pour permettre l'augmentation progressive de l'IdS tout en maintenant inchangées les marges annuelles.

La nécessité de provisionner le Fonds de garantie résulte de l'encours des opérations garanties par ce Fonds (rythme de décaissement de la Banque européenne d'investissement et nombre de prêts au titre de l'AMF accordés par l'Union européenne). Le montant visé pour le Fonds correspond à 9% de l'encours en principal des engagements à couvrir.

Concernant le mandat extérieur de la BEI, les dernières estimations disponibles semblent indiquer une légère accélération du rythme de décaissement. Les crises économiques et financières ont renforcé l'importance du rôle de la BEI dans l'atténuation des conséquences de ces crises et l'ont poussée à accélérer l'exécution de son mandat

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extérieur. Ces décaissements accrus exigeront un provisionnement plus important du Fonds de garantie dans les années qui viennent (une augmentation du rythme des décaissements correspond à un accroissement de l'encours en principal des engagements à couvrir au taux visé de 9%).

Outre ce mandat extérieur de la BEI, l'assistance macrofinancière (AMF) aux pays non membres de l'UE représente depuis vingt ans un instrument de réponse aux crises important pour la Communauté. Malgré cela, ces dernières années, et tout spécialement en 2008, la Commission a redéployé des crédits alloués aux aides AMF non remboursables lorsque des besoins et/ou critères n'étaient pas remplis.

Dans le contexte de crise actuel, plusieurs pays en phase de préadhésion et pays couverts par la politique de voisinage ont déjà sollicité, ou sont susceptibles de le faire dans le courant de l'année, une nouvelle assistance macrofinancière. Si le nombre de prêts au titre de l'AMF devait augmenter dans les années qui viennent, la Commission ne pourrait pas réorienter les crédits alloués à cette ligne budgétaire vers d'autres utilisations, ce qui limiterait sa marge de manœuvre dans l'exécution du budget. Cela aura aussi un impact sur les besoins de provisionnement du Fonds de garantie puisque ces opérations de prêt potentielles sont aussi garanties par ce Fonds.

La conjonction de ces deux facteurs influerait sensiblement sur les besoins de provisionnement du Fonds durant les dernières années d'application du cadre financier, et la Commission ne peut exclure que le Fonds doive être effectivement provisionné à un niveau supérieur à celui qui était prévu (200 millions d'euros par an) au cours des années à venir.

Dans le contexte de crise actuel, et au vu des ressources disponibles limitées compte tenu du fait que la plupart des ressources sont déjà programmées au titre des principaux instruments de la rubrique 4, la Commission procède actuellement à une réévaluation du cadre de cette assistance (AMF non remboursable).

5.4. Instruments de réponse aux crises

Comme indiqué plus haut, la marge à l'intérieur de la rubrique 4 est plus limitée que ce qui était programmé à l'origine. La possibilité d'accroître cette marge lors de la préparation de l'APB est limitée par l'augmentation escomptée du besoin de provisionnement du Fonds de garantie, ce qui réduit les possibilités de redéploiement. En revanche, les plafonds globaux de dépenses ainsi les enveloppes de certains instruments de crise spécifiques (mentionnés dans la partie I) conçus pour faire face aux incertitudes sont en hausse.

Certains instruments de réponse aux crises tels que l'aide humanitaire sont programmés, sur base d'une croissance annuelle stable de quelque 3%. Les fonds sont entièrement absorbés chaque année du fait de l'augmentation constante du nombre de crises d'origine naturelle ou humaine et du nombre important de crises qui se prolongent. D'autres instruments, par contre, tels que l'instrument de stabilité et la politique extérieure et de sécurité commune ont été dotés d'un profil de croissance rapide, avec des taux annuels compris entre 10% et 30%. Bien que la capacité de redéploiement de l'instrument de stabilité ait été rognée par la réduction susmentionnée de 240 millions d'euros, cet instrument conserve un taux de croissance d'environ 20% sur la période 2010-2013.

Le recours à l'instrument de financement de la protection civile étant fondé strictement sur les besoins imprévus, un volume incertain de ressources inutilisées peut se trouver

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disponible en fin d'exercice (en fonction du nombre d'urgences survenues pendant la période).

En vertu de l'AII, la Commission peut proposer d'avoir recours à la réserve pour aides d'urgence pour pouvoir répondre à des besoins spécifiques survenant à la suite d'événements qui n'étaient pas prévus au moment de l'établissement du budget. Le champ d'application de la RAU est limité aux opérations humanitaires et à la gestion civile des crises. Cependant, le financement du mécanisme d'aide alimentaire n'a été possible qu'au moyen d'un amendement de l'AII permettant une augmentation ponctuelle de la RAU.

5.5. Instrument de flexibilité

Enfin, si toutes les possibilités de faire face aux événements imprévus ont été utilisées au cours d'une année donnée, la Commission peut requérir la mobilisation de l'instrument de flexibilité, qui permet de financer des dépenses clairement identifiées n'ayant pu être couvertes dans la limite des plafonds fixés à une ou plusieurs autres rubriques. Ici encore, toute proposition de recours à l'instrument de flexibilité doit être précédée d'un examen complet de toutes les autres possibilités de réallocation de crédits au sein de la rubrique 4. Un montant de 110 millions d'euros est disponible en 2009, auquel s'ajouteront des tranches annuelles de 200 millions d'euros pendant la période 2010-2013.

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6. CONCLUSIONS

Les moyens budgétaires et la flexibilité disponibles en 2009 devraient être suffisants pour faire face aux besoins identifiés. La coordination entre les instruments de réponse aux crises et les programmes géographiques et thématiques, la redéfinition interne des priorités et le montant résiduel disponible au titre de la réserve pour aides d'urgence devraient suffire pour répondre aux besoins potentiels, y compris ceux liés à la situation en Géorgie, en Palestine, au Kosovo, au Pakistan et en Somalie.

L'architecture actuelle des instruments d'aide extérieure, combinée aux mécanismes de flexibilité prévus par l'AII, a fourni jusqu'ici une réponse adéquate.

À partir de 2010, les nouveaux besoins imprévus devront être traités à l'aide des ressources disponibles et seront donc en concurrence avec les initiatives existantes. Il conviendra par conséquent, dans l'établissement du budget, de trouver le bon équilibre reflétant les priorités politiques telles qu'elles ont été fixées.

La prochaine révision des documents de stratégie nationaux et régionaux au titre des principaux règlements géographiques sera l'occasion de redéfinir les priorités des programmes indicatifs pluriannuels et d'incorporer certaines préoccupations fondamentales telles que les questions de changement climatique et de sécurité énergétique dans toutes les actions de coopération bilatérales et multilatérales.

L'augmentation des enveloppes allouées aux principaux programmes de dépenses et la croissance encore plus rapide des instruments de crise spécifiques permettront de satisfaire les besoins accrus prévus. Par contre, la marge réduite et stagnante sous le plafond de la rubrique 4 ainsi que les moindres possibilités de redéploiement compliqueront la procédure budgétaire annuelle en cas de besoins imprévus majeurs. Dans de tels cas, l'Union pourrait éprouver des difficultés à dégager des montants élevés dans le cadre existant de ses instruments de réponse aux crises et d'aide extérieure et devoir recourir à tous les moyens disponibles dans l'accord interinstitutionnel.

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Annexe RUBRIQUE 4/EXÉCUTION DES ENGAGEMENTS ET PAIEMENTS AU 31 décembre 2008

TOUS TYPES DE CRÉDITS À L'EXCEPTION DE LA RÉSERVE POUR AIDES D'URGENCE (en millions d'euros)

ENGAGEMENTS PAIEMENTS

RUBRIQUE EXÉCUTION À LA DATE DU RAPPORT

EXÉCUTION À LA DATE DU RAPPORT

BU

DG

ET

INIT

IAL

CR

ÉD

ITS

B

UD

TAIR

ES

H

OR

S R

ÉS

ER

VE

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TUE

LLE

MONTANT % BU

DG

ET

INIT

IAL

CR

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ITS

B

UD

TAIR

ES

H

OR

S R

ÉS

ER

VE

AC

TUE

LLE

MONTANT %

L'UE ACTEUR MONDIAL

IAP (Instrument de préadhésion) 1 440,2 1 578,9 1 563,1 99,0% 2 934,4 2 534,8 2 114,0 83,4%

IEVP (Instrument européen de voisinage et de partenariat) 1 527,4 1 683,2 1 682,3 99,9% 1 178,5 1 519,3 1 511,4 99,5%

ICD (Instrument de financement de la coopération au développement) 2 253,2 2 273,4 2 272,3 99,9% 2 036,4 1 980,5 1 922,1 97,1%

ICI (Coopération avec les pays industrialisés) 25,2 25,2 25,0 99,1% 20,3 20,3 16,0 78,7%

IEDDH (Démocratie et droits de l'homme) 147,2 147,2 146,9 99,8% 172,8 122,6 116,7 95,2%

ICSN (Instrument de coopération en matière de sûreté nucléaire) 72,5 72,5 72,5 100,0% 78,3 73,6 72,9 99,0%

IDS (Instrument de stabilité) 179,1 177,1 176,5 99,7% 113,5 146,9 126,3 86,0%

HUMA (Aide humanitaire) 751,3 931,3 930,9 100,0% 754,3 874,9 869,4 99,4%

AMF (Assistance macrofinancière) 152,0 19,0 17,6 92,9% 112,0 82,3 40,4 49,1%

PESC (Politique étrangère et de sécurité commune) 285,3 287,0 286,7 99,9% 179,7 205,4 192,3 93,6%

LOAN (Garanties de la CE aux opérations de prêt)

Autres actions et programmes 180,3 437,6 159,8 36,5% 231,5 211,9 170,0 80,2% Organes décentralisés 20,9 20,4 19,2 40,9 40,5 39,1

TOTAL RUBRIQUE 4 7 034,5 7 652,8 7 352,9 96,1% 7 852,5 7 812,9 7 190,5 92,0%

Dont report sur 2009 -270,6

7 382,2 7 352,9 99,6%

GRAND TOTAL / BUDGET UE 125 390,0 129 495,8 128 278,6 99,1% 117 344,4 113 823,79 110 449,5 97,0%

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