globo 41 : dites non à la violence faite aux femmes

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TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – MARS 2013 – NUMÉRO 41 dossier DITES NON À LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES 3 JOURS DE BÉNÉVOLAT POUR OXFAM voir p. 16 La Belgique ‘vendue’ 65 fois ! Indignation mondiale face aux accaparements de terre. Page 3 Les oubliés du Sahara Depuis 38 ans, le peuple sahraoui lutte pour sa liberté et son droit à l’autodétermination. Page 12

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La violence faite aux femmes ne s’arrête pas aux frontières géographiques ou sociales. 1 femme sur 3 dans le monde y sera confrontée au cours de sa vie ; en Belgique, une femme sur 7. Y remédier demande des efforts en prévention, une justice efficace, une meilleure protection et un meilleur accueil des victimes de violence, mais surtout, un profond changement de mentalités. Oxfam y travaille avec ses partenaires dans le Sud et tente d’influencer dans ce sens les décideurs aux niveaux national et international.

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Page 1: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

TrimesTriel d’Oxfam-sOlidariTé – mars 2013 – NUmérO 41

dossier

diTes NONà la viOleNce faiTe aUx femmes

3 JOUrs de BéNévOlaTPOUr Oxfamvoir p. 16

La Belgique ‘vendue’ 65 fois !Indignation mondiale face aux accaparements de terre. Page 3

Les oubliés du Sahara Depuis 38 ans, le peuple sahraoui lutte pour sa liberté et son droit à l’autodétermination.Page 12

Page 2: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

2 globo • mars 2013

edito

sommaire

Femmes courageuses

GloboPériodique trimestriel n° 41 • Premier trimestre 2013.Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles – BelgiqueTel. : +32 (0)2 501 67 00 • Fax : +32 (0)2 511 89 19e-mail : [email protected] • website : www.oxfamsol.be

ediTeUr resPONsaBle : Stefaan Declercq • rédacTiON : Laurent Bourgeois, Wouter Fransen, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche • rédacTiON fiNale eT cOördiNaTiON : Chantal Nijssen • ONT cOlaBOré : Veerle De Craene, Lina Neeb, Julie Feyo Fernandez • mise eN Page : www.commsa.be • PhOTOs : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée.

Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité.

Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction.

Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifiéSiège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080Reg. n° BE-BXL-000021

Je ne me sentais jamais tranquille en quittant la maison. Je ne cessais de regarder ma montre et me pressais de rentrer. J’aurais eu de gros problèmes si je n’étais pas rentrée avant lui. Je ne mangeais plus, dormais à peine et me

réveillais en sursaut à chaque bruit. Ce n’est qu’à mon arrivée au refuge que je me suis rendu compte que de nombreuses autres femmes vivaient la même situation. »

En effet, Samira Gonzalez, 33 ans et mère d’un garçon de quatre ans au Guatemala, est loin d’être la seule dans son cas. Un milliard de femmes dans le monde sont victimes de violences physiques, d’abus sexuels ou d’autres formes d’abus. Un milliard ! Un chiffre hallucinant.

Du viol collectif en Inde au documentaire “Femme de la rue” en Belgique, la violence envers les femmes fait de plus en plus souvent la une de l’actualité. Tandis que des femmes comme Angela Merkel (Allemagne), Christine Lagarde (FMI) et Dilma Roussef (Brésil) mènent le monde, 1 femme ‘normale’ sur 5 sera, au cours de sa vie, victime d’un viol ou d’une tentative de viol. Les femmes sont toujours davantage touchées que les hommes par la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le manque d’éducation.

Et c’est là que réside le paradoxe : quand on travaille au développement, inclure les femmes est indispensable. Toutes les études démontrent que les femmes sont les plus responsables quand il s’agit de leur famille. Elles sont également mieux à même d’entretenir des relations sociale au sein de la communauté, des relations qui constituent un véritable moteur pour les initiatives de développement telles que la micro-finance ou le commerce équitable. Les femmes sont en outre sous-représentées au sein de la population active. Une femme qui démarre un emploi rémunéré contribue donc à stimuler l’économie de sa communauté.

Ironiquement, c’est en raison de ce rôle crucial que de nombreuses femmes sont exposées à des actes de violence extrême. Du Guatemala aux Balkans en passant par l’Est de la RD Congo, le viol est utilisé comme arme de guerre. Le féminicide, le meurtre d’une femme en raison de sa condition, est un phénomène mondial. La violence faite aux femmes détruit des familles entières, prive des enfants de leur futur et détruit à terme toute la société. C’est une arme aussi affreuse que mortelle.

Oxfam veut lutter contre la pauvreté et s’appuie donc pour ce faire également sur les femmes, en œuvrant au niveau local pour un changement de mentalité et de pratiques. Notre soutien au Grupo Guatemalteco de Mujeres, qui gère le refuge où loge Samira, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Mais le changement de mentalité nécessite un changement de politique. Tandis que vous lisez ces lignes débute à New York la réunion annuelle de la La Commission sur le statut des femmes des Nations unies, dont le thème central est la violence faite aux femmes. Les Nations unies se doivent de donner un signal fort !

Oxfam et quelques organisations partenaires seront également de la partie. Leur objectif : faire entendre leur voix, échanger des expériences et se renforcer mutuellement. Ceci est capital, car si un changement a lieu, il devra venir des femmes elles-mêmes, de femmes courageuses comme Samira qui racontent leur histoire et s’élèvent pour réclamer leurs droits. En tant qu’Oxfam, nous ne pouvons qu’être fiers de soutenir ce combat.

Stefaan Declercq, Secrétaire généralErik Van Mele, coordinateur Service Amérique latine Mieke Vandenbussche, collaboratrice communication

coverstoryPendant une manifestation pour les droits des femmes dans la capitale, Managua, les violences que subissent les femmes au Nicaragua ont été dénoncées avec force.

© Tineke D’haese

Pele-meleLes accaparements de terres sans scrupules et les règles commerciales des soins de santé inquiètent au plus haut point tandis que beaucoup d’Haïtiens réclament toujours un toit. La souveraineté alimentaire se trouve au cœur d’un réseau mondial alors qu’à Doha, le climat n’était apparemment pas… un sujet brûlant.

OxfamilyLa seconde main, c’est bon pour le développement. A lire aussi : comment doubler son don, des assurances voyage pour lutter contre la pauvreté et le Québec contre-attaque !

dossierDITES NON à la violence faite aux femmes

• Madame, votre mari a le droit de vous battre• Une réglementation internationale, la solution ?• Une vie sans violence, un combat de tous les

jours.

regards dU sUdAu Sahara occidental, la population lutte déjà depuis près de 38 ans pour reprendre son destin en main.

BeNevOles a l’hONNeUrAnne-Marie Massart, 25 ans de dévotion à Liège.

secONde maiNCharleroi a son nouveau magasin. Et il est temps de sortir (vos affaires) du placard.

3,2,1 acTiONPétitions, actions & chocolats

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Page 3: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

3mars 2013 • globo

pêle-mêle

Oxfam poursuit sa campagne contre les accaparements de terres. Une pétition sera déposée fin avril à la Banque mondiale. On compte sur vous…

Vous l’avez sans doute déjà vu ou lu : Oxfam mène une grande campagne à travers le monde

pour protéger les petits paysans du Sud d’une ruée sur leurs terres. Oxfam demande un gel de six mois des inves-tissements fonciers à grande échelle de la Banque Mondiale. Nous comptons sur vous pour signer notre pétition qui court jusqu’à la mi-avril et sera ensuite remise à la Banque mondiale. Plus des 30.000 signatures ont déjà été récol-tées jusqu’ici au niveau international.

Nous avons en effet décidé d’agir face à la ruée internationale, irresponsable, des banques et des investisseurs sur les terres des pays en développement. Bien trop souvent, des personnes et commu-nautés perdent leurs logements et les terres qu’elles cultivent car aucune mesure de protection adaptée ne défend leurs intérêts face à ces investis-sements.

Pourquoi la Banque mondiale ?

Celle-ci intervient à concurrence de plusieurs milliards de dollars dans les investissements fonciers et joue un rôle de premier plan dans l’établissement de normes mondiales et en matière de conseils politiques aux pays en déve-loppement. Oxfam estime donc qu’elle se trouve dans une position unique pour s’affirmer comme une force

positive, à même de faire la différence en faveur des communautés les plus pauvres à travers le monde.

Pour rejeter l’appel d’Oxfam concer-nant le gel de ses investissements fonciers, la Banque mondiale s’est appuyée sur l’argument : « Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ». Elle prétend que ce gel aura pour consé-quence de mettre fin non seulement aux projets posant problème mais également à ceux qui bénéficient aux

personnes-mêmes qu’Oxfam désire appuyer.

Investir dans l’intérêt des populations

Oxfam n’a jamais affirmé (et n’affir-mera jamais) que la Banque mondiale doit cesser d’investir dans l’agriculture. Elle doit seulement geler ses investisse-ments fonciers à grande échelle, le temps d’en évaluer l’impact réel. « Nous voulons surtout nous assurer que la multiplication des investissements agri-coles de la Banque mondiale (qui sont passés de 2,5 milliards de dollars en 2002 à 6-8 milliards de dollars en 2012) bénéficie véritablement aux populations, insiste Stéphane Parmentier, responsable de plaidoyer pour Oxfam-Solidarité. Pour rappel, on estime qu’en 10 ans, la superficie de terres accaparées s’élève à 65 fois celle de la Belgique. »A noter aussi qu’Oxfam organisera des audiences sur les accaparements de terres dans le courant du mois de mars. Le but est de permettre aux commu-nautés locales de plusieurs pays de pouvoir témoigner des évictions et de la situation et d’ainsi pouvoir donner à leurs témoignages une portée nationale

et mondiale. De quoi appuyer un peu plus la pétition que nous adresserons quelques jours plus tard à Jim Kim, le président de la Banque mondiale.

Faites en sorte qu’il gèle au printemps ! Aidez-nous à peser dans la balance et signez notre pétition pour permettre aux petits paysans de faire valoir leurs droits.

En SaVOIr PLUSwww.cultivons.be

La Belgique vendue 65 fois en 10 ans

« Vendu à des investisseurs sans scrupules ». Et si c’était au tour du patrimoine belge d’être vendu ?

« La Banque mondiale peut choisir le camp des petits paysans et mettre fin aux investissements sauvages dans les terres. »

Textes : Julien Lepeer et Chantal Nijssen • photos : Tineke D’haese

240 milliards $ Les 100 personnes les plus riches ont gagné 240 milliards de plus en 2012. De quoi éradiquer la pauvreté… 4 fois !

26-30 mars 2013 : FOrUM SOCIaL MOnDIaL à Tunis, Tunisie.

www.fsm2013.org

40°c et plus : australie – les chaleurs extrêmes causent incendies et sécheresses mortelles. Le changement climatique ?

Ces 23 et 24 mars, vous aurez encore l’occasion de faire entendre votre voix et de protester contre les accaparements de terres. Pour

donner plus de visibilité à notre action et pour récolter plus de signatures, nous vous invitons à « accaparer » les monuments ou bâtiments principaux près de chez vous, de votre école ou de votre lieu de travail. Comment ? Au moyen de banderoles ou de panneaux indiquant que ces lieux ont été accaparés par des acheteurs étrangers. Prenez des photos, tournez des images… Seul mot d’ordre : un maximum de visibilité !

EnVIE DE ParTICIPEr ?Contactez Coralie Vos via [email protected]

On passe à l’action

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4 globo • mars 2013

pêle-mêle

L es Etats-Unis sont en train de négo-cier un accord de partenariat Trans-

Pacifique (TPP en anglais) - un accord de libre échange -, qui renforce, entre autres, les droits de propriété intellec-tuelle pour les produits pharmaceu-tiques. Huit pays de la région d’Asie-Pacifique ainsi que le Pérou, le Chili, la Nouvelle-Zélande, l’Australie sont en pleine négociation, et des pays comme le Mexique ou la Thaïlande sont tentés de participer à l’aventure. Oxfam s’inquiète des conséquences

désastreuses que ce traité pourrait avoir sur la production et le commerce de médicaments génériques, indispen-sables pour assurer un accès à la santé pour les personnes les plus pauvres. Comme pour l’accord de libre échange toujours en négociation entre l’Inde et l’UE, un renforcement des règles de propriété intellectuelle aura un impact direct sur le prix des médicaments… Et comme souvent, les populations les plus pauvres sont les principales victimes.

Un chiffre interpellant : seule-ment 10% de la recherche dans la santé est consacrée aux maladies dont souffrent 90% de la population mondiale.

En 2012, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport recommandant à ses pays

membres de négocier une convention internationale qui engage chaque État à consacrer 0,01% de son PIB pour la recherche et le développement sur les maladies qui affectent principalement les pays en développement. Malheureusement, malgré les espoirs suscités, les États ont décidé en novembre 2012 de reporter les discussions sur cet ambitieux projet à… 2016 !

La santé d’abord

Une décision très dangereuse car il est urgent de développer de nouveaux médicaments, vaccins et diagnostics pour permettre aux populations les

plus pauvres de se soigner et de jouir du droit à la santé.

La santé doit guider la recherche, et non les profits ! Des fonds publics doivent être engagés dans la recherche qui ne peut en aucun cas être totale-ment abandonnée aux entreprises pharmaceutiques dont la motivation principale reste la maximalisation du profit.

Sommeil, Chagas, VIH

La maladie du sommeil menace des millions de vies dans 36 pays d’Afrique subsaharienne. Environ 10 millions de personnes sont atteintes de la maladie de Chagas – une autre maladie parasi-taire – et 12.000 personnes en meurent chaque année sur le continent améri-cain. 3,4 millions d’enfants vivent avec le VIH, la majorité en Afrique subsaha-rienne, et chaque jour 1.000 enfants sont contaminés et 700 meurent de complications liées au VIH. Pour ces maladies et pour bien d’autres encore, des traitements appropriés doivent encore être découverts.

Depuis le développement du concept de souverai-neté alimentaire, en 1996, par le mouvement interna-tional paysan La Via Campesina, de nombreuses initiatives ont été prises pour contrer un système alimentaire essentielle-ment agro-industriel.

En 2007, ces différents acteurs qui luttent pour un système alimentaire plus juste, se sont

rencontrés au Mali lors du premier forum mondial pour la souverai-neté alimentaire. Ce forum porte le nom de Nyéléni, en hommage à une paysanne malienne.

Plus de 500 représentants venus de plus de 80 pays, d’organisations de paysans, de pêcheurs tradition-nels, de peuples autochtones, de paysans sans terre, …, se sont réunis et ont reconnu que la souve-raineté alimentaire est un objectif concret et commun pour lequel il est indispensable de se mobiliser. Un plan d’action et une charte ont été définis par les acteurs qui ont participé au Forum.

D’ailleurs, le premier point de cette charte offre une vision claire du cœur du combat de Nyéléni : « Nous nous battons pour un monde où tous les peuples, nations et états puissent définir leurs

propres systèmes et politiques de production alimentaire, garantis-sant à chacun d’entre nous une alimentation de qualité, appro-priée, abordable, saine et respec-tueuse de la culture. »

Depuis 2007, le réseau Nyéléni a beaucoup évolué et s’est mobilisé autour de différentes actions, par exemple l’accès à la terre et aux semences, la promotion de l’agro-écologie, la régulation des marchés. Mais il a aussi organisé des forums régionaux tels que Nyéléni Europe en 2011, qu’Oxfam-Solidarité a fortement appuyé.

Si l’objectif général de renforcer un réseau autour de la souveraineté alimentaire reste le même, Nyéléni Europe est plus orienté autour d’enjeux européens, tels que la consommation durable, la poli-tique agricole commune,...

Le 17 avril, date de la Journée internationale des luttes paysannes, est devenu la date de célébration de la souveraineté alimentaire. Depuis plusieurs années, à cette occasion, diffé-rentes organisations mènent des actions de sensibilisation en Belgique

En 2013, Nyéléni remettra ça !

Plus d’infos : www.nyelenieurope.netnieurope.net

nyéléni : l’alternative alimentaire

La santé avant le commerce !

Le fossé santé 10/90

Une alimentation de qualité, appropriée et abordable, ça doit être possible.

La recherche doit se focaliser sur la santé, par sur les profits.

réseaux et alliances

« La souveraineté alimentaire est un objectif pour lequel il faut se mobiliser. »

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5mars 2013 • globo

pêle-mêle

Trois ans ont passé depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, pourtant des centaines de milliers de personnes vivent toujours dans les camps de réfugiés.

L es images du tremblement de terre qui a dévasté Haïti en 2010 sont encore gravées dans toutes

les mémoires. Les habitants de l’île, eux, doivent composer depuis trois ans avec les conséquences du séisme.

Encore 350.000 personnes

« Grâce à la volonté du peuple haïtien et de son gouvernement, ainsi qu’à la générosité et la solidarité des popula-tions et des gouvernements à travers le monde, de nombreux progrès ont été accomplis. Cependant, d’énormes défis doivent encore être relevés quant à la reconstruction d’Haïti, afin de corriger des décennies de négligence collective et de faible gouvernance», a déclaré Andrew Pugh, directeur pays d’Oxfam en Haïti. « En fait, à chaque fois que le pays fait trois pas en avant, il en fait deux en arrière. »

Et l’un des pas en avant qu’attendent de nombreux Haïtiens, c’est de pouvoir enfin quitter les camps de réfugiés. Plus de 350.000 personnes sont confrontées quotidiennement des conditions d’hy-giène très précaires et à un accès à l’eau et à la nourriture insuffisant, malgré l’aide massive apportée par la commu-nauté internationale après le séisme.

Par les Haïtiens, pour les Haïtiens

Dans la foulée du séisme, près de 1.500 camps avaient vu le jour. Si leur nombre a été divisé par trois au cours de ces trois dernières années, le pays a toujours besoin d’un véritable plan de reconstruction et de reloge-ment. Et l’urgence est d’autant plus prégnante que l’île n’a pas été épar-gnée. Après le tremblement de terre de 2010, la population, encore trop fragi-lisée, a dû faire face successivement à l’apparition du choléra et aux tempêtes Isaac et Sandy, etc.

« Face à ces défis récurrents », rappelle Andrew Pugh. « Le gouvernement et la communauté internationale doivent

continuer à faire tout leur possible afin de soutenir ceux qui vivent dans des camps et les aider à se reloger dans des foyers sécurisés disposant d’un accès aux services sociaux de base. Mais Oxfam, et l’aide internationale dans son ensemble, ne peuvent pas se substi-tuer à l’Etat en ce qui concerne l’organi-sation de la reconstruction. Il appar-tient aux autorités locales de mettre en place des plans de relogements cohé-rents. Des plans que la population concernée appelle de tous ses vœux. Nous avons urgemment besoin d’un plan de relogement réaliste, mené par les Haïtiens et pour les Haïtiens. »

PLUS D’InFOSwww.oxfamsol.be > Haïti

L es pays pauvres sont à nouveau sortis des négociations sur le

changement climatique à Doha avec l’impression d’être floués », a déploré Brigitte Gloire, respon-sable du plaidoyer Justice Climatique pour Oxfam, au lende-main du sommet climat de Doha.

Lors de ce sommet, qui s’est déroulé fin 2012, les chefs d’États et autres délégations présents au Qatar n’ont pris aucun engagement concret pour limiter le réchauffe-ment à 2 degrés et soutenir les pays en développement touchés de plein fouet par les effets du réchauffement climatique.

Durant les négociations de Copenhague en 2009, les pays développés s’étaient pourtant engagés à réduire davantage leurs émissions de gaz à effet de serre et à verser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour soutenir les pays en développement. Ils avaient notamment décidé de finance-ments « Fast Start » pour la période 2010-2012. Ce financement permet de démarrer directement le soutien sans devoir attendre que des fonds structurels soient trouvés.

Mais sur le front des réductions d’émissions, les engagements actuels nous conduisent tout droit vers un réchauffement global de 4 à 6 degrés d’ici la fin du siècle.3 semaines avant l’échéance des engagements « Fast Start », rien n’a pu être décidé pour maintenir et augmenter progressivement cet appui après le 31 décembre 2012.

« Alors que le typhon Bhopal aux Philippines et les sécheresses aux États-Unis, en Russie et au Sahel sont autant de sonnettes d’alarme sur l’urgence climatique, les pays qui se prétendent « développés » restent malheureusement sourds à toute forme de justice climatique.

Attendre ce nouvel accord interna-tional sur le climat de 2015 qui n’entrera en vigueur qu’après 2020 est IRRESPONSABLE. La planète est en feu, mais nos gouverne-ments tentent d’éteindre l’incendie avec des verres d’eau », conclut Brigitte Gloire.

PLUS D’InFOS ?www.cultivons.be >actu> climat

Le top départ pour l’édition 2013 sera donné le 10 mars à proximité de Bruxelles.

Ca y est, les grandes manœuvres vont pouvoir commencer ! », se

réjouit Delphine Giersé, responsable de

l’organisation d’Oxfam Trailwalker. « Pour ce kick-off du 10 mars, les équipes inscrites ainsi que tous les marcheurs intéressés seront directement dans le bain avec une marche de 15 km aux alentours de Bruxelles. »

Le 24 août à Eupen – Pour cette 6e édition qui se déroulera comme chaque année dans les Hautes Fagnes, 250 équipes sont attendues sur la ligne de départ à Eupen le 24 août prochain. Du moins, c’est l’objectif avoué au sein de l’organisation. En 2012, 219 équipes avaient pris part à ce défi de 100 km à parcourir en 30h par équipe de quatre marcheurs.

« Au-delà de notre travail pour faire connaître Oxfam Trailwalker, nous comptons aussi beaucoup sur le bouche à oreille », explique Delphine Giersé. « Vu l’enthousiasme des participants à l’arrivée, ce sont eux nos meilleurs ambassadeurs. »

Et c’est ce que confirmait l’équipe de la « Horde Sauvage » quelques jours après l’édition 2012 : « Lorsqu’on nous demande si c’était à refaire, nous répondons bien sûr par l’affirmative. Ceux que l’expérience tente ne doivent surtout pas hésiter. Oxfam Trailwalker est un défi à la portée de tous qui apporte autant au niveau personnel que les dons récoltés pour Oxfam-Solidarité. »

Le 10 mars à Boitsfort – Alors, prêt pour un nouveau défi extra-ordinaire ? Inscrivez-vous à la marche de lancement du 10 mars en forêt de Soignes (rendez-vous à 10h15 à la gare de Boitsfort). Vous n’êtes pas libre ? Pas de panique, d’autres séances d’entraî-nement gratuites et ouvertes à tous et à toutes sont prévues et les inscriptions courent encore jusqu’au 31 juillet.

InFOS ET InSCrIPTIOn www.oxfamtrailwalker.be

Haïti : comment ficher le camp ? Doha : la planète est en feu

Oxfam Trailwalker se remet en marche

Quand aurais-je droit à un toit, durablement ? C’est la question que se posent plus de 300.000 Haïtiens. © Pablo Tosca

Page 6: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

6 globo • mars 2013

Oxfam-Solidarité fait partie de la grande famille Oxfam qui compte 17 affiliés actifs dans 94 pays au monde. nous ouvrons le carnet de bord de quelques membres de la famille…

Doublez vos dons Oxfam Amérique a trouvé le truc pour doubler l’impact des dons qu’ils reçoivent. Comment ? C’est très simple : ceux qui leur font un don peuvent consulter leur site internet pour voir si leur employeur peut doubler leur don. Ils peuvent ainsi vérifier quelle est sa politique en la matière, et s’il n’en a pas, l’inciter à le faire via un formulaire disponible en ligne. Une bonne façon d’inciter les employeurs à donner pour Oxfam ! www.oxfamamarica.org

Oxfam-Québec contre-attaque avec tact

Marre d’entendre les sempiternels arguments : l’aide internationale est inutile, la mobilisation ne sert à rien, mon don ne fait aucune diffé-rence, etc. ? Oxfam-Québec vous vient en aide en publiant un guide intitulé « Contre-attaque avec tact, l’art de renverser les mythes » qui vous présente une série d’arguments pertinents et concrets pour renverser les mythes avec tact et conviction. Utile, car un citoyen averti en vaut largement deux ! www.oxfam.qc.ca

assurance anti-pauvreté Vous êtes Australien et partez bientôt découvrir le monde ? Vous allez prendre une assurance-voyage ? Alors, faites bénéficier Oxfam de votre assurance. Si vous prenez une assurance chez ‘Worlds Nomads’, cet organisme financier s’engage à reverser 10 % de votre prime à Oxfam Australie. Depuis 2005, plus de 100.000 dollars australiens ont ainsi déjà été récoltés. Vous aussi, sauvez le monde pendant que vous le découvrez ! www.oxfam.org.au

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La seconde main est un secteur qui combine toutes les dimensions du développement durable.

L es activités de seconde main et de récu- pération d’Oxfam cadrent dans la promo-tion d’un développement véritablement

durable : lutte contre la gaspillage et la surcons-ommation, défense de l’environnement et réin-sertion de demandeurs d’emploi de longue durée dans la vie active.Oxfam-Solidarité compte une quarantaine de magasins en Belgique. Les autres membres de la famille Oxfam qui pratiquent la seconde main sont les affiliés de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de France et d’Irlande. Les marchandises proviennent de dons de particu-liers, de partenariats avec des entreprises ou des institutions publiques et des cabines de collecte de vêtements. Une fois triés, réparés et mis en rayon, ces articles sont prêts pour une nouvelle vie.

Consommer, un acte citoyen

Acheter des produits de seconde main, c’est non seulement se faire plaisir, mais c’est également poser un geste fort en faveur de l’environnement et vers une consommation plus durable. En effet, en achetant des produits vous augmentez leur durée de vie et économisez les précieuses ressources naturelles nécessaires à leur produc-tion. À titre d’exemple, en 2012, en Belgique, quelque 3.500 tonnes de vêtements, 120 tonnes de chaussures, plus de 5.000 ordinateurs et des

dizaines de milliers de livres ont ainsi pu être revalorisés et réintroduits dans le circuit par Oxfam. Ce réemploi permet de transformer un acte de consommation en véritable action citoyenne et solidaire. Dans un monde où consommer est érigé en religion, voici un modèle alternatif qui permet une gestion plus durable des ressources naturelles limitées de notre planète.

Outre un engagement en faveur de l’environne-ment, mettre à disposition des produits de seconde main permet également à des

personnes à faibles revenus d’acheter des articles de qualité à des prix très abordables, ajoutant ainsi une dimension sociale à cette activité.

Investissez dans la solidarité

La principale fonction du secteur seconde main reste la récolte de fonds, des fonds indispen-sables au financement des activités d’Oxfam et au soutien des partenaires au Sud qui luttent contre des inégalités et pour un changement social. Au Nord, les fonds servent entre autres à financer des campagnes de sensibilisation.

Ces activités de seconde main permettent égale-ment la réinsertion sociale de personnes peu scolarisées ou défavorisés, exclues du marché du travail. L’acquisition d’une expérience professionnelle, par exemple dans la vente, le tri, la gestion ou la comptabilité, facilite en effet la réinsertion sociale par l’emploi.

Mais les magasins doivent également pouvoir compter sur un grand nombre de bénévoles. Pour les bénévoles retraités, l’engagement au sein du secteur de la seconde main est souvent synonyme de revalorisation sociale et est un moyen de rester actifs et de nouer de nouveaux liens avec les habitants de leur quartier. Que vous soyez intéressés par les contacts sociaux, par des produits de qualité à prix abordables, par un engagement en faveur de l’environnement ou par le financement de projets de développement, la seconde main a plein de choses à offrir.

La seconde main au service du développement

oxfamily

Australia

Nos bénévoles ? Ce sont les poumons de la seconde main. © Oxfam

AmericaQuébec

Page 7: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

7mars 2013 • globo

La seconde main au service du développement

DITES nOn à la violence faite aux femmes La violence faite aux femmes ne s’arrête pas aux frontières géographiques ou sociales. 1 femme sur 3 dans le monde y sera confrontée au cours de sa vie ; en Belgique, une femme sur 7*. Y remédier demande des efforts en prévention, une justice efficace, une meilleure protection et un meilleur accueil des victimes de violence, mais surtout, un profond changement de mentalités. Oxfam y travaille avec ses partenaires dans le Sud et tente d’influencer dans ce sens les décideurs aux niveaux national et international.

Texte : Mieke Vandenbussche • Photos : Tineke d’Haese •

avec la collaboration de : Veerle De Craene et Lina Neeb,

Responsables plaidoyer « Violence faite aux femmes » pour

Oxfam-Solidarité ;

Lakshmi Puri, Directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes ;

Ana Loforte, Coordinatrice programme de formation WLSA

Mozambique

dossier

• Madame, votre mari a le droit de vous battre

• Une réglementation internationale, la solution ?

• Une vie sans violence, un combat de tous les jours

* Source : « Les expériences des femmes et des hommes en matière de violence psychologique, physique et sexuelle », 2010, Institut pour l’égalité des femmes et des hommes

Les femmes s’organisent et mettent la pression sur les autorités pour revendiquer leurs droits.

Page 8: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

8 globo • mars 2013

dossier

Dans le monde entier, la violence est directement liée aux rapports de force inégaux entre hommes et femmes. Dès lors, un changement de mentalités et de pratiques est urgent.

Madame, votre mari a le droit de vous battre », entendent les femmes guatémaltèques au tribunal, de la bouche du juge en personne. À

Bruxelles, dans certains quartiers, on se fait siffler, insulter et molester en tant que femme. Sofie Peeters, la fameuse « femme de la rue », en sait quelque chose. Début 2013 encore, le monde était choqué par les viols collectifs brutaux en Inde.

Quelle que soit la forme prise par la violence, une chose est certaine : l’impunité règne et les coupables s’en sortent souvent. Pourtant, ce ne sont pas les lois et traités internationaux en matière de violence faite aux femmes qui manquent. Le problème réside surtout dans leur application, mais aussi dans une méconnais-sance du cadre légal. De nombreuses femmes igno-rants les lois, ne trouvent jamais le chemin vers les structures d’accueil et encore moins vers les tribu-naux. La résignation est leur lot quotidien.

Le chemin vers la justice de genre

« Oxfam veut un monde plus sûr et équitable, où les femmes et les filles peuvent déterminer chaque aspect de leur vie, libres de toute violence », explique Veerle De Craene, responsable du plaidoyer Violence faite aux femmes pour Oxfam-Solidarité. « Oxfam est convaincue que la pauvreté et l’injustice ne sont pas des fatalités. Elles peuvent être éradiquées par des citoyens actifs et des institutions qui prennent leurs responsabilités et rendent des comptes.

La justice de genre, c’est-à-dire une égalité totale entre hommes et femmes dans tous les domaines de la vie, ne pourra être atteinte que si les femmes et les filles sont en mesure de faire des choix pour elles-mêmes et de faire entendre leur voix collectivement, et si les institutions prennent à cœur leurs besoins et inté-rêts. »

Oxfam s’engage pour cela, car la violence faite aux femmes reste une pandémie mondiale empêchant les femmes de jouir pleinement de leurs droits humains.

Nous œuvrons à cette justice de genre pour les millions de femmes et de jeunes filles qui multiplient les heures supplémentaires, sous-payées et sans aucune recon-naissance. Pour ces femmes qui produisent et

préparent une grande partie de la nourriture dans le monde, mais qui se voient toujours refuser l’accès et le contrôle de la terre et d’autres moyens de subsistance essentiels. Pour ces pères et mères, enfin, qui donnent en mariage leurs filles par pauvreté ou en raison de la pression sociale.

Nous luttons également pour cette justice de genre, parce que les femmes ne jouissent toujours pas de la même protection légale que les hommes, ne sont pas représentées et impliquées dans les processus déci-sionnels comme eux. Quant aux femmes issues de groupes minoritaires ou marginalisés, c’est comme si

elles n’existaient pas. Alors que les femmes sont parti-culièrement impliquées dans les mouvements sociaux qui tentent d’obtenir des changements, ces mouve-ments de femmes subissent les pressions des conser-vateurs et fondamentalistes.

Oxfam s’attaque aux causes structurelles de la pauvreté et de l’injustice, où qu’elles soient. Or, la discrimination systématique des femmes et des filles est à la fois la conséquence et l’une des causes les plus répandues des rapports de force inégaux qui sont à l’origine de la pauvreté.

La violence faite aux femmes…

Il n’est pas compliqué de comprendre que la violence faite aux femmes constitue un obstacle majeur pour atteindre l’idéal de justice de genre.

La violence liée au genre et la violence faite aux femmes prend plusieurs formes : violences domes-tiques, sexuelles ou perpétrées par des groupes armés (étatiques ou non), sélection sexuelle prénatale, mariages forcés, pratiques traditionnelles néfastes, intimidation sexuelle. Ces violences surgissent tant au sein du domicile que d’une communauté, d’organisa-tions ou même d’institutions publiques. Bien souvent, elles sont liées à des facteurs culturels (voir encadré).

« Il est inacceptable que tant de personnes subissent des violences ou risquent de les subir, uniquement parce qu’elles sont nées femmes. Il faut faire cesser sans délai une telle discrimination », soutient Veerle De Craene.

…est aussi un obstacle au développement

Il est généralement admis que la violence faite aux femmes est tant une cause qu’une conséquence de la pauvreté. Elle constitue donc un obstacle au dévelop-pement économique et social d’un pays.

Lakshmi Puri, Directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes : « Tout d’abord, la violence faite au femmes est l’une des plus révoltantes violations des droits humains. Elle est la conséquence d’inégalités et de discriminations, dont nous savons qu’elles ont un impact négatif sur le développement. »

« Mais la violence faite aux femmes a aussi un coût économique, en commençant par des coûts en soins de santé et services octroyés aux victimes. Mais il y a un autre coût, plus fondamental et permanent : en effet, il est difficile de chiffrer le coût lié à l’inactivité économique de la victime... »

L’été dernier, ce documentaire de l’étudiante Sofie Peeters sur le sexisme dans l’espace public bruxellois a fait grand bruit en Belgique.

Le film montre une jeune femme qui parcourt les rues de Bruxelles et se fait sans cesse apos-tropher par des hommes d’origine étrangère. Ils l’interpellent, l’insultent et la harcèlent.

Plusieurs femmes, d’origine étrangère ou non, y évoquent aussi leurs expériences dans la rue.

Ce documentaire, diffusé par la VRT et ensuite la RTBF, a provoqué le débat parmi les politiques belges sur la façon de sanctionner le harcèle-ment des femmes en rue.

DITES nOn

Madame, votre mari a le droit de vous battre

1. Une femme sur trois dans le monde est victime de coups, relations sexuelles forcées ou d’autres formes d’abus – généra-lement par quelqu’un de son entourage, comme son compagnon ou un autre membre masculin de la famille.

2. Une femme sur cinq subira un viol ou une tentative de viol dans sa vie.

3. Près d’une femme sur quatre subit des abus lors de sa grossesse, qui mettent en danger la mère comme l’enfant.

4. Les lois qui encouragent l’égalité des genres restent souvent inappliquées.

5. Chaque année, des milliers de femmes perdent la vie à cause de crimes d’honneur, surtout en Afrique de l’Ouest, en Afrique du Nord et dans certaines parties d’Asie du Sud.

6. Plus d’un demi-million de femmes meurent en couches ou lors de leur grossesse.

7. Les auteurs de violences envers les femmes restent presque toujours impunis.

8. Les femmes sont deux fois plus souvent illettrées que les hommes, ce qui limite leur capacité à revendiquer leurs droits et une protection.

9. La violence empêche de nombreuses femmes de faire partie de la population active.

10. La violence faite aux femmes est parfois utilisée pour renforcer le pouvoir et le contrôle masculins. Elle est maintenue par une culture du silence et du déni de la gravité des conséquences de ces abus.

Source : www.oxfam.ca

10 faits sur la violence liée au genre

Femme de la rue

Page 9: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

9mars 2013 • globo

dossier

« En Australie, où au moins 3 femmes sur 10 subissent des violences, des statistiques ont permis d’estimer le coût de ces violences à 14 milliards de dollars par an. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Imaginez la productivité d’un monde sans violence faite aux femmes. »

« En tant qu’ONU Femmes, nous pensons donc que mettre fin à la violence faite aux femmes est une ques-tion de droits humains, mais aussi de paix, de sécurité et de développement durable. Une action et un enga-gement collectifs sont indispensables pour mettre fin à cette pratique. »

« Oxfam est elle aussi convaincue que l’élimination de la violence faite aux femmes constitue une condition essentielle pour l’émancipation de la femme et l’éradi-cation de la pauvreté, confirme Veerle De Craene. « Car cette violence ralentit le développement de communautés entières. Elle nuit donc à tous, égale-ment aux hommes ».

Prévention et sensibilisation

« Voilà pourquoi la justice de genre et l’émancipation des femmes sont au cœur des objectifs d’Oxfam pour le changement, partout où nous travaillons », poursuit Veerle De Craene. « Nos programmes soutiennent les femmes dans la défense de leurs droits et les aident à prendre leur vie en main. »

« Nous nous efforçons également de sensibiliser des communautés dans leur ensemble – femmes et hommes – autour de la question du droit des femmes. Ceci est essentiel pour faire cesser la violence faite aux femmes, non seulement du point de vue des droits humains, mais aussi pour éradiquer la faim et la pauvreté. »

Au Guatemala, Oxfam et son partenaire local Tz’ununija’ travaillent avec des femmes mayas et les organisations qui les représentent. Car être femme et maya, là-bas, c’est risquer d’être doublement discri-minée. Nous leur donnons les moyens de prendre part à la vie politique et sociale, d’avoir une voix à diffé-rents niveaux de pouvoir, du local à l’international. Le but est qu’elles puissent participer activement à l’éla-

boration de propositions de politiques, de plans, de programmes et de projets, en partant de leur vision, de leur réalité de femmes mayas. Tz’ununija’ mène des campagnes de prévention et tente de lever le tabou sur la violence faite aux femmes mayas. L’organisation participe également à la recherche sur les spécificités de cette violence envers les femmes mayas. Enfin, au niveau local, elle cherche à favoriser le rétablissement psychologique et la résistance morale des femmes.

Au Nicaragua, l’un de nos partenaires est AHCV, une association d’hommes qui luttent contre la violence (faite aux femmes). Les hommes se réunissent au sein d’ateliers lors desquels ils abordent des thèmes très sensibles dans le pays, comme l’identité masculine, la violence, la sexualité et la paternité responsable. Leur devise : si les hommes font partie du problème, ils doivent aussi faire partie de la solution. Des adoles-cents et adultes issus des communautés locales suivent à plusieurs reprises des ateliers et formations de quatre jours, espacés systématiquement de quelques mois afin que les participants puissent appliquer dans leur vie quotidienne les connaissances qu’ils ont acquises et puissent ensuite en discuter entre eux.

Au Mozambique, avec notre partenaire Forum Mulher, nous impliquons un maximum de femmes dans le débat autour de la violence faite aux femmes. Ce réseau d’organisations et d’ONG s’implique pour les droits des femmes et fait pression sur les autorités afin de les pousser à intervenir de manière efficace. Sensibilisation, plaidoyer et organisation de débats font partie des outils. En juillet 2009, Forum Mulher a ainsi contribué à faire approuver une loi contre la violence domestique. De nombreux membres locaux du réseau, même dans les régions les plus reculées, ont participé à l’élaboration du projet de loi.

Des femmes pour les femmes

Oxfam cherche continuellement des manières de contribuer à plus de justice de genre. C’est pourquoi nous travaillons avec un large éventail d’acteurs que nous soutenons là où c’est nécessaire. « Nous aboutis-sons à des résultats avec une série de partenaires et alliés, qui sont tant des organisations de femmes que des organisations mixtes. Sans leur activisme, leur engagement, leurs connaissances et leur expérience, nous n’arriverions jamais à engranger et maintenir des progrès importants et historiques en matière de droits des femmes », conclut Veerle De Craene.

« Oxfam-Solidarité veut renforcer la sensibilisation autour de cette problématique dans le Sud et fait pres-sion sur les décideurs nationaux et internationaux pour rendre possible le droit à une vie sans violence pour les femmes. Cela aussi, nous le faisons avec nos partenaires dans le Sud. La prochaine opportunité aura lieu lors du sommet de l’ONU autour des droits des femmes et de la violence faite aux femmes, qui débute le 4 mars. »

Extrait de blog

‘Dernier jour au Guatemala. Nous nous rendons à un séminaire sur la violence

sexuelle et l’application de la loi (...). Une fois de plus, nous sommes confrontés à quelques faits durs mais concrets. En voici deux..•En2011,auGuatemala,660femmesontété

tuées (...) Ces femmes ont presque toutes été attaquées et tuées de manière très violente. En général, elles avaient subi violences sexuelles, viols, torture et/ou mutilations.

•Denombreuxjugesnefontrienpouraméliorer la situation de la femme : dans les cas de violences domestiques, ils prônent encore souvent la réconciliation, solution de facilité. Les femmes entendent souvent de leur part : « Mais madame, vous l’aimez » ou « Madame, votre mari a le droit de vous battre ».’

Lisez-en plus sur www.oxfamsol.be/violencefaiteauxfemmes

Lakshmi Puri (photo), Directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes : « Ceci est un signal d’alarme qui demande à tous d’agir pour mettre fin à la violence faite aux femmes et s’attaquer aux causes de ces méfaits. Les réactions, en Inde, de jeunes, hommes et femmes, garçons et filles montrent que cela ne les laisse pas indifférents. Espérons que des actions s’ensuivront. »

Communiqué Oxfam : (…) Oxfam-Inde affiche sa solidarité avec l’exigence de la part des citoyens d’une justice plus rapide et de mesures immédiates pour améliorer la sécu-rité des femmes et faire cesser la violence à leur encontre (...)

DITES nOn

L’Inde sous le choc demande des actions

Via l’organisation Tz’ununija’, les femmes indigènes déterminent elles-mêmes leur futur.

© UN Women

Page 10: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

10 globo • mars 2013

dossier

Par respect pour les droits humains et pour favoriser le développement, l’éradi-cation de la violence faite aux femmes doit être une priorité pour les décideurs.

L e sommet de l’ONU ‘Commission de la condition de la femme (CCF)’ représente pour Oxfam une excellente opportunité de souligner à nouveau

cette nécessité. D’autant plus que cette année, le thème de « l’élimination et la prévention de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles » occupe une place de choix sur l’agenda. .

Oxfam se rend au sommet avec un objectif clair. Lina Neeb, responsable du plaidoyer Violence faite aux femmes pour Oxfam-Solidarité : « Nous sommes préoccupés par le manque de progrès, notamment dans l’application des normes internationales. Nous allons plaider pour un plan d’action international qui aurait pour objectif l’implémentation des règles exis-tantes au niveau national, mais comportant des délais clairs et des instruments pour pouvoir mesurer objec-tivement les progrès accomplis. »

« Nous souhaitons également que le sommet se clôture par l’adoption d’une déclaration finale, appelée les « Agreed Conclusions », poursuit Lina Neeb. « L’année dernière, les participants n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur un tel document. Celui-ci doit faire progresser les normes existantes et au minimum inclure une nouvelle confirmation des conventions internationales existantes ».

Les conservateurs vont-ils gagner ?

Partout au monde, on voit surgir des acteurs conserva-teurs qui préféreraient voir les droits des femmes

rabotés. La CCF peut-elle empêcher cela ? Lakshmi Puri, Directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes, lutte partout au monde pour les droits des femmes et sera le secrétaire du sommet. Elle reconnaît les évolu-tions négatives et compte sur les États membres pour y mettre le holà :

« Nous disposons déjà d’un solide arsenal de normes internationales. Il convient donc en premier lieu de renouveler les engagements. Mais cela ne suffit pas : la reconnaissance des normes est une chose, mais

nous voulons aussi que les pays se montrent prêts à traduire ces normes dans leurs législations nationales. Et c’est précisément là que le bat blesse. »

« Un deuxième point important, c’est le renforcement de ces normes, y compris dans des domaines ‘sensibles’. Je pense par exemple à certaines pratiques tradition-nelles auxquelles on estime ne pas pouvoir toucher parce qu’elles sont liées à une tradition culturelle ou religieuse. Et ce genre de conservatisme ne se rencontre pas uniquement en Afrique, mais aussi en Asie, dans les pays arabes et même dans les pays occi-dentaux. »

Faire la différence

« Au Mozambique aussi, il y a une tendance à margina-liser la lutte pour les droits des femme, sous prétexte d’arguments culturels et de préservation des tradi-tions », explique Ana Loforte, de WLSA Mozambique. Elle représente notre partenaire WLSA à la CCF à New York.

« Pour nous, il est important d’y être présents, de faire entendre notre voix, d’échanger des expériences et bonnes pratiques, de partager des connaissances, d’unir nos efforts et de renforcer l’activisme. Car plus nous parlerons d’une voix, plus nos chances de faire la différence augmenteront. »

Les traditions ne peuvent être un obstacle aux droits des femmes, même au Mozambique.

Que pouvez-vous faire ?Avec la campagne « Engageons-nous », ONU Femmes demande à tous les gouvernements d’entreprendre des actions concrètes pour faire cesser la violence à l’encontre des femmes et des filles. Les possibilités sont multiples : approuver une loi, mettre sur pied des campagnes, prévoir des centres d’accueil, offrir une aide juridique gratuite, soutenir des programmes d’éducation qui battent en brèche les stéréotypes sur le genre... Vérifiez si votre gouvernement a déjà pris une initiative concrète et poussez-le à agir ! http://saynotoviolence.org/fr/engageonsnous Voir aussi page 16.

Une réglementation internationale, la solution ?

Profil de WLSa MozambiqueQUi ? La branche mozambicaine de l’ONG féministe ‘Women and Law in Southern Africa Research and Education Trust’QUOi ? Recherche, plaidoyer, sensibilisation, forma-tions sur la justice sociale et l’égalité hommes-femmes

DITES nOn

Commission de la Condition de la Femme

La commission de la Condition de la Femme (CCF) établit la politique internationale en

matière d’émancipation féminine et d’égalité des genres. Elle élabore des règles et normes qui doivent guider les actions des gouvernements en faveur d’un plus grand respect des droits de la femme.

La 57ème session de la CCF aura lieu au siège des Nations unies, à New York, du 4 au 15 mars 2013. Des représentants des États membres, des institutions des Nations unies et des ONG du

monde entier y participeront. Pendant deux semaines, celle-ci comprendra des dialogues, des tables rondes interactives et des manifesta-tions parallèles.

Le principal résultat de ces conférences annuelles sont les Agreed Conclusions, qui mettent sur papier les consensus atteints au sein de la communauté internationale sur une série de principes et d’actions à entreprendre par les gouvernements, l’ONU et les ONG, et ce à tous les niveaux.

Page 11: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

11mars 2013 • globo

dossier

Samira Gonzalez, 33 ans et mère d’une fille de 4 ans, est l’une de ces femmes guatémaltèques pour qui la violence faisait partie du quotidien.

Quand je quittais la maison, je ne me sentais jamais tranquille. Je regardais constamment ma montre, inquiète, pressée de rentrer. J’aurais eu

de gros problèmes si je n’étais pas de retour avant lui. Je ne mangeais plus, je dormais à peine. Je me réveil-lais angoissée au moindre bruit. C’est seulement quand je suis arrivée au refuge que je me suis rendue compte que d’autres femmes vivaient la même situa-tion. »

Pourtant, le Guatemala fait partie des pays qui ont une vraie réglementation en matière de droits de la femme. Le pays est également signataire de plusieurs conven-tions internationales portant sur la discrimination et la violence faite aux femmes. Mais quand il s’agit d’appliquer la loi, c’est une autre paire de manches. L’impunité y est omniprésente.

Une loi inapplicable

Les femmes les plus vulnérables sont bien souvent aussi celles qui ne savent pas qu’il existe des lois pour les protéger et qui ignorent quelles actions entreprendre pour échapper à la violence. « Je ne connaissais pas mes droits, je ne savais pas ce que je pouvais ou ne pouvais pas faire », raconte Samira. « Quand il disait qu’il avait le droit d’enlever ma fille, je le croyais. »

Heureusement, il y a aussi des femmes qui s’orga-nisent au Guatemala. Elles essayent de faire pression sur les autorités afin que celles-ci accordent plus d’at-tention à cette situation tragique. L’une de ces organi-sations est notre partenaire Grupo Guatemalteco de Mujeres (GGM), un groupe de femmes dotées d’une longue expérience au sein du mouvement des femmes et dans la lutte pour leurs droits.

GGM a ainsi appuyé la mise sur pied d’un conseil national pour la prévention de la violence domestique et de la violence faite aux femmes, puis mené un travail de plaidoyer pour que le budget de cet orga-nisme soit augmenté. En avril 2008, le Congrès guaté-maltèque a adopté une loi sur la violence faite aux femmes. Mais cette loi s’est avérée inapplicable dans le cadre de la loi pénale actuelle. GGM a, depuis, proposé des adaptations afin que la loi puisse enfin être appli-quée.

Une aide vitale

Outre ses activités de plaidoyer, GGM gère quelques centres d’accueil pour les victimes de violences faites aux femmes. Le groupe leur offre un soutien social, juridique, médical et psychologique.

Les femmes de GGM sont très fières de ce modèle inté-gral d’aide. D’autant plus qu’elles ont réussi à en faire une norme nationale. Tant l’État que d’autres organi-sations sont en train de reprendre le modèle pour l’appliquer dans d’autres centres d’accueil du pays.

En cas de nécessité, GGM offre aux femmes une place dans un refuge. « C’est lors d’une fête de famille pour les 15 ans d’une nièce que l’opportunité de fuir s’est finalement présentée, » raconte Samira. « Il m’a atta-quée sous les yeux de ma famille. Une des invitées travaillait ici et c’est elle qui m’a amenée au refuge. »

La violence, c’est inacceptable

Samira, comme les autres femmes qui arrivent au refuges, a bénéficié de soutiens à plusieurs niveaux : « J’ai reçu un soutien psychologique et un avocat m’a aidé dans mes démarches juridiques, pour la garde de ma fille par exemple. Quand j’ai quitté le refuge, je savais comment m’y prendre et quels étaient mes droits. »

GGM a pour principe de ne pas juger les femmes et de ne jamais les forcer. Les femmes se font expliquer les différents choix qui se présentent à elles et se font accompagner là où elles estiment en avoir besoin. Il faut faire comprendre aux femmes que la violence est inacceptable, et qu’une vie sans violence est possible.

« Maintenant, j’ai repris le dessus », poursuit Samira. « J’ose à nouveau sortir, et quand je vais dormir, je n’ai plus peur d’y laisser ma peau. Avant, quand j’enten-dais le moindre bruit, j’étais terrifiée. Maintenant, je me dis ‘c’est sûrement un chien’. »Comme Samira, des centaines de femmes abandon-nées par leurs propres autorités font ce pas décisif vers une vie sans violence. Avec le soutien de GGM et d’Oxfam, elles luttent jour après jour.

Une vie sans violence, un combat de tous les jours

Carte situation Guatemala

Capitale : Guatemala CitySuperficie : 108.889 km2Population : 14.099.032 habitantsGroupes ethniques : Métis et Européens : 59,4 % - Mayas : 40,3 % - autres : 0,3 %Langues : espagnol (officiel): 60 % - Langues indigènes : 40 % (il y a 23 langues indigènes officiellement recon-nues)Population vivant sous le seuil de pauvreté : 54 %Population d’origine maya vivant sous le seuil de pauvreté : 73 %

FéminicideLe féminicide est la forme la plus extrême de violence faite aux femmes. Il s’agit de crimes commis par des hommes sur des femmes, pour le simple motif qu’elles sont des femmes. Quand viols, prostitution forcée, excision, lapi-dation, hétérosexualité forcée, stérilisa-tion forcée, maternité forcée (par inter-diction de l’avortement), crimes d’hon-neur, violence domestique... causent la mort de la victime, on parle de fémini-cide.

Chaque année, près de 700 femmes au Guatemala perdent la vie de cette façon, soit 2 par jour ! Un chiffre hallucinant.

Double discriminationAu Guatemala, ce n’est pas qu’entre les hommes et les femmes que les rapports de force sont inégaux. Tous ceux en position de pouvoir semblent exploiter ce pouvoir au détriment des autres : hommes, personnes diplômées, riches, fonctionnaires, police, etc.

Si vous êtes une femme et d’origine maya, ce n’est vraiment pas votre jour de chance. Vous risquerez doublement de souffrir de discrimination : parce que vous êtes femme et parce que vous êtes ‘indígena’. Si en plus vous êtes pauvre et sans diplôme, le risque est multiplié par quatre.

Une vie sans violence est possible, voilà le message principal.

DITES nOn

GUaTEMaLa

MExICO

EL SaLVaDOrnICaraGUa

COSTa rICa PanaMa

JaMaICa

CUBa

HOnDUraS

BELIzE

Guatemala city

Page 12: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

12 globo • mars 2013

Le Sahara occidental est l’exemple-type d’une « crise oubliée ». Depuis maintenant presque 38 ans, le peuple sahraoui aspire à pouvoir prendre lui-même son destin en main. Malheureusement, la résolution de ce conflit semble encore loin.

Le Sahara occidental est officiellement un « Territoire non autonome en cours de

décolonisation » qui couvre quelque 266.000 km². Il est coupé en deux par un mur construit par les autorités marocaines, appelé la Berme, qui court sur près de 2700 km (voir page suivante). Une importante diaspora sahraouie est également présente en Mauritanie, en France et en Espagne.

Les communautés marocaines et sahraouies dans le territoire sont confrontées quotidiennement aux conséquences de l’absence d’une solution politique juste, durable, mutuellement acceptable et qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément au droit international. Ceci sans oublier les réfugiés sahraouis

dans les camps au sud-ouest de l’Algérie, qui demeurent entièrement dépendants de l’aide humanitaire internationale depuis plusieurs décennies.

Dernière relique de l’époque coloniale

En 1975, l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale, a décidé de se retirer en transférant l’autorité sur le territoire au Maroc et à la Mauritanie via la signature d’une déclaration de principe entre ces trois pays. S’ensuit une guerre ouverte entre ces deux pays et le Frente POLISARIO, qui représente le peuple sahraoui et lutte pour son droit à l’autodétermination. Fin des années septante, les derniers Mauritaniens sont défaits par la rébellion locale et quittent la région.

La guerre entre les combattants sahraouis et le Maroc s’est poursuivie jusqu’en 1991 et l’acceptation par les deux parties d’un plan de paix, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU). Cet accord prévoyait d’une part un cessez-le-feu et, d’autre part, l’organisation rapide d’un référendum sur la question de l’autodétermination du peuple sahraoui. Bien que le cessez-le-feu soit

en grande partie respecté, plus de vingt ans plus tard, le référendum n’a toujours pas eu lieu, en raison de discussions interminables sur les différentes options qui seront proposées.

C’est dans le contexte tendu de cette confrontation armée et en réponse à la situation des droits de l’Homme que l’Afapredesa– l’Association des Familles des Prisonniers et Disparus sahraouis – a vu le jour le 20 août 1989. L’association s’est formée dans les camps de réfugiés de Tindouf dans le sud-ouest algérien, là où des dizaines de milliers de Sahraouis ont trouvé refuge après avoir fui les combats.

Des droits de l’Homme à la reconnaissance internationale

Abdeslam Omar Lahsen, président de l’Afapredesa, nous fait découvrir le travail de cette organisation partenaire d’Oxfam-Solidarité. « La première tâche de l’association fut d’établir une liste des prisonniers et disparus. Cette action avait pour but d’attirer l’attention sur la situation du peuple sahraoui. Mais notre association joue également un rôle d’observateur dans toutes les phases de mise en œuvre du plan de paix. »

« Nous continuons à remplir ces fonctions, même si, aujourd’hui, nous concentrons une partie grandissante de notre action sur la reconnaissance internationale du conflit, tout en continuant à nous appuyer sur l’aspect lié aux violations des droits de l’Homme. » L’association a acquis une certaine légitimité en tant que témoin privilégié de ce conflit, comme en atteste sa participation à la Commission et à la Sous-Commission des droits de l’Homme de l’ONU à Genève et à la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples.

« Et il est important de poursuivre ce travail de dénonciation des violations des droits de l’Homme », poursuit Abdeslam Omar Lahsen. « Savez-vous par exemple que la MINURSO, la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, est la seule au monde dont le mandat n’inclut pas la protection des droits de l’Homme ? Si des associations comme la notre ne dénoncent pas cette situation, qui le fera ? Heureusement, nous sentons une nette évolution au sein de la communauté internationale. Par exemple, l’Union européenne reconnaît depuis peu la nécessité d’avoir un mécanisme approprié pour rapporter systématiquement les

Les oubliés du SaharaDans le décor aride du camp de réfugiés de Smara, les conditions d’accès aux services sociaux de bases sont très difficiles. © Eric de Mildt

REGARDS DU SUD

Page 13: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

13mars 2013 • globo

violations des droits de l’Homme. C’est une évolution particulièrement positive. »

Interlocuteurs multiples

« Les activités de plaidoyer de l’Afapredesa ciblent donc la communauté internationale, mais nous travaillons également avec les diasporas en France et en Espagne, et avec la société civile marocaine. L’objectif est de tisser des liens entre les différentes communautés et de les pousser à s’engager pour une résolution pacifique du conflit. Le travail avec la société civile marocaine n’est pas facile. La méfiance entre nos deux peuples est parfois profonde et les autorités ne tolèrent aucune opinion divergente sur la question. »

Force est de constater que continuer à plaider pour une solution pacifique n’est donc pas chose aisée après près de 22 ans de statu quo. « Une certaine radicalisation au sein de la communauté sahraouie est perceptible, surtout au sein des jeunes, qui sont majoritaires dans les camps », constate Abdeslam. « C’est évolution est assez inquiétante, car la société sahraouie est traditionnellement non violente. Face au danger potentiel que représente la tentation d’avoir recours à la force pour atteindre ces objectifs légitimes la seule option est de continuer à travailler étroitement avec les jeunes. »

référendum symbolique

« Nous avons ainsi mis sur pied en juin dernier un groupe de non-violence, baptisé NOVA Sahara. 25 jeunes se sont engagés dans l’organisation d’un

référendum symbolique à grande échelle qui aura lieu du 1er mars au 9 septembre, date anniversaire du cessez-le-feu de 1991. L’objectif est de faire participer un maximum de personnes dans les camps de réfugiés,

dans le territoire occupé et libéré (voir encadré), mais aussi plus largement toutes les personnes qui s’intéressent à cette situation. Les résultats de cette consultation seront remis à l’ONU afin d’exiger l’application des termes du plan de paix et le respect du droit international. »

« Un autre de leurs objectifs est de mettre fin à l’exploitation des ressources (sel, phosphate, denrées alimentaires, etc.) via des actions de sensibilisation envers des organisations internationales (UE en ce qui concerne la pêche), des pays individuels (Japon, France) et les entreprises privées (Siemens). Enfin, le groupe vise également à renforcer le dialogue au sein de la société au Maghreb, via par exemple la participation prochaine au Forum social mondial à Tunis, fin mars 2013. »

Solution pacifique, à tout prix

« Notre rôle le plus important est de maintenir la confiance en une solution pacifique du conflit, et de maintenir ce conflit à l’agenda de la communauté internationale. Ce que nous demandons, ce n’est rien de plus que l’application du droit international et le respect des engagements pris lors de la conclusion du plan de paix. Sans cela, nul ne peut dire combien de temps encore la situation restera calme, » conclut Abdeslam.

afaPredesaQUI ? association des Familles des Prisonniers et Disparus sahraouisQOUI ? afapredesa est active dans le domaine de la défense des droits de l’Homme. Elle œuvre également au développement du dialogue autour du conflit au Sahara occidental et milite pour une plus grande attention inter-nationale pour cette « crise oubliée »

sahara occidentalLe Sahara occidental est un territoire non autonome d’un surface d’environ 266.000 km². La population sahraouie est scindée en trois groupes : dans la partie occidentale du territoire occupée par le Maroc, dans la partie orientale libérée, et dans les camps de réfugiés de Tindouf.

La nouvelle génération a besoin d’une solution pacifique au conflit. © Eric de Mildt

nettement moins célèbre que son équivalent dans le Territoire

palestinien occupé, le mur construit par les autorités marocaines au Sahara occidental, appelé « la Berme », n’en est pas moins une réalité qui affecte quotidiennement la vie des Sahraouis. Construit entre 1980 et 1987, ce mur de 2.700 km de long divise le territoire en deux parties : la partie occidentale – environ 80 % – contrôlée par le Maroc, et la partie orientale – les 20 % restants – sous contrôle du Frente POLISARIO, le représentant officiel de la population sahraouie.

Ces fortifications ont été construites dans des zones non habitées ou très peu peuplées, et consistent en un mur de sable et de pierre d’environ trois mètres de haut, de bunkers, de clôtures et du plus long champ de mines antipersonnel au monde. La zone entourant la Berme est égale-

ment parsemée de postes d’artillerie et de bases militaires équipées de tous les moyens de surveillance modernes. Selon différentes sources, ces infrastructures coûte-raient au Maroc plus d’un million d’euros par jour.

L’existence de la Berme restreint de facto tous les mouvements des Sahraouis habitant dans la partie occidentale. Ils n’ont que trois options : le Maroc au nord, l’océan Atlantique à l’ouest et la Berme et ses 160.000 soldats et millions de mines au sud et à l’est.

notre soutien à Afapredesa consiste en un appui structurel à l’associa-

tion pour lui permettre de profession-naliser son travail, dans le but d’en améliorer la portée et le poids.

Afapredesa tente d’organiser le dialogue avec les organisations de la société civile marocaine, afin de cher-cher ensemble une solution au conflit, et œuvre également pour ouvrir le territoire sous contrôle des autorités marocaines aux ONG de défense des droits de l’Homme, de sensibiliser les instances internationales et les gouver-nements démocratiques afin qu’ils fassent pression sur les autorités maro-caines pour libérer tous les prisonniers politiques sahraouis sans conditions.

Nous soutenons également le travail de sensibilisation d’Afapredesa auprès des jeunes, tant auprès de la populations sahraouie que marocaine, autour de la nécessite de continuer à chercher une solution négociée au conflit. Étant l’unique organisation d’envergure active dans ce domaine dans les camps

de réfugiés, elle constitue donc un acteur de poids dans la lutte pour la reconnaissance internationale de ce conflit. »

Alexander Therry, Responsable régional Moyen Orient et Maghreb d’Oxfam-Solidarité

Le Mur du Sahara

REGARDS DU SUD

Le partenaire se renforce

MarOC

MaUrETanIE MaLI

SaHara OCCIDEnTaL

aLGErIE

Tindouf

Texte : Laurent Bourgeois

Page 14: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

14 globo • mars 2013

Envie vous aussi de devenir bénévole pour Oxfam ? rendez-vous sur www.oxfamsol.be, rubrique « Impliquez-vous ».

Bénévole à l’honneur

Pour ce premier numéro de 2013, c’est une bénévole de longue date que nous mettons à l’honneur : du haut de ses 80 printemps (!), anne-Marie Massart se démène à Liège pour Oxfam depuis 25 ans (!)…

J’adore conseiller les clients, même s’ils me font parfois rire. Parfois, ils veulent absolument essayer un vêtement alors que cela se voit de loin qu’il est trop petit. On essaye de le leur faire comprendre mais bon, comme on dit, le client est roi !

Avec Oxfam, c’est une affaire de famille.

Ma maman achetait du café dans un

magasin du monde. Ma sœur (à gauche

sur la photo) travaille ici avec moi et ma

nièce est à la caisse. Et moi, je suis

bénévole chez Oxfam depuis 25 ans.

En 25 ans, j’ai suivi toute l’évolution de la ville. Le quartier est devenu l’un des coins les plus chics de Liège, et la clientèle a aussi évolué. Et puis, on est passé d’un système où on notait tout à la main à la caisse enregistreuse, au bancontact et même à l’antivol.

On peut compter sur Marie-Ange (à droite d’Anne-Marie) pour fédérer les bénévoles. Elle nous motive, sa bonne humeur est très contagieuse et elle fait en sorte de tirer le meilleur de chacun.

J’aime venir ici parce que cela me

donne aussi une raison d’aller en

ville et de quitter ma campagne.

J’ai rencontré beaucoup d’autres

bénévoles, souvent plus jeunes. Et on

sent qu’on s’accepte l’un l’

autre,

malgré les différences d’âge.

J’ai fait d’autres bénévolats avant Oxfam mais souvent, les bénévoles sont un peu mis de côté. Ici, c’est tout le contraire. Je suis active et m’occupe autant de la caisse que des clients. Et puis, c’est à nous de mettre le magasin en valeur.

Oxfam a besoin de nous. Mais nous avons

aussi besoin d’Oxfam. Je retire énormément

de cette expérience : les contacts, le fait de

contribuer à une bonne œuvre, le sentiment

d’être utile. En fait, je n’ai pas de mérite,

cela m’apporte tellement.

Page 15: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

15mars 2013 • globo

wallonie

anS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04/371 20 44 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, informatiqueCHarLErOI : Rue du Grand Central 4, 6000 Charleroi • 071/31 37 76 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livresCHarLErOI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071/31 80 62 • ma au ve : 11-18h, sa: 10-15h • informatiqueCInEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083/67 85 04 • ma au sa : 10h , 18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueDInanT : Rue Grande 61, 5500 Dinant • 082/66 68 50 • ma au sa : 10-18h • livres, informatiqueHErSTaL : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal • 04/240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatiqueHErSTaL : Avenue Louis De Brouckère 15/2, 4040 Herstal • me au sa : 9-16h • vêtements HUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085/23 32 98 •me : 9-16h, ve : 10-12h et 14-16h • vêtementsLIèGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04/223 27 87 • lu au ve : 10-17h (été : 18h) - sa : 12-17h (été : 17h30) • vêtements, brocante, livresLIèGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04/221 49 58 • lu au ve : 10-17h, sa : 11-16h • vêtements, brocante, livresLIèGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04/341 18 00 • lu au sa : 10-17h • vêtementsLIèGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04/222 24 42 • lu au ve : 10-17h30 (été : 18h) sa : 10-17h • Bookshop MarCInELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle 071/27 86 90 • ma au sa : 10h-17h45 • vêtements, brocante, livres, informatiqueMOnS : Rue de la Clef 37 • 7000 Bergen • 065/84 75 04 • ma au sa: 10-18h • informatique, livresnaMUr : Chée de Louvain 5, 5000 Namur • 081/22 22 22 • lu au ve : 11-17h, sa : 10-15h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureaunaMUr : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081/26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatiquenaMUr : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081/22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h• BookshopnIVELLES : Rue de Mons 36, 1400 Nivelles • 067/77 34 85 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSEraInG : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing • 04/337 29 58 • lu au sa : 10-18h• vêtements, brocante, livres, informatique

bruxelles

BrUxELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02/522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h •vêtements vintage, brocante, livres BrUxELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02/502 39 59 •ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocanteBrUxELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02/502 30 03 • lu : 13h-17h30, ma au sa : 11-18h • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BrUxELLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02/732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livresBrUxELLES: Rue des Renards 19 - 1000 Bruxelles • 02/513 83 23 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante ETTErBEEk: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02/640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocanteFOrEST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02/332 59 91 •lu au sa : 10-17h30 • vêtementsIxELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02/648 58 42 • lu au sa : 10-18h • BookshopIxELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02/647 48 51 • ma au sa : 10-18h • informatiqueMOLEnBEEk : Rue Dubois-Thorn 105, 1080 Molenbeek • 02/411 45 53 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauSCHaErBEEk : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02/215 05 11 • ma au ve : 9-17h • vêtements, livres, brocanteUCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02/344 98 78 • lu au sa : 10-18h • Bookshop

flandre

anVErS : Sint-Jacobsmarkt 84, 2000 Anvers • 03/227 44 82 • u au sa : 10-18h - Bookshop anVErS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03/238 24 60 • ma au sa : 10-18h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livresBrUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050/31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COUrTraI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056/31 26 22lu au je : 14-18h, ve & sa : 10-18h • Bookshop, informatiqueGanD : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09/233 42 13 • lu au sa : 10-18h • BookshopGanD : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09/223 13 53 • ma au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Vintage : vêtements knOkkE-HEIST : Kerkstraat 47, 8301 Knokke-Heist • 050/51 04 51 • ma au sa : 10-12h, 14-17h30 • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-WereldwinkelMaLInES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015/43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livresOSTEnDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059/51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSInT-nIkLaaS: Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03/776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILrIJk: Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03/828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

Où nous trouver ?

seconde main

Un nouveau magasin Oxfam Seconde Main a ouvert ses portes au mois de janvier. Situé en plein cœur de Charleroi, notre petit dernier a la parti-cularité de se trouver juste à côté d’une boutique Oxfam-Magasins du monde.

De quoi combiner les avantages de la « récup’ » et ceux du commerce équi-table, d’autant que les deux boutiques communiquent de l’intérieur.

Situé au 66 de la rue de Montigny, ce nouveau magasin de seconde main propose des vêtements et des livres de qualité. En plein centre ville, il vient combler le vide laissé par la disparition des magasins de la rue du Collège et de l’avenue de Waterloo. « Oxfam-

Solidarité se doit d’être présente au cœur d’une ville comme Charleroi, emblématique du Sud du pays », explique Frédéric Van Hauteghem, responsable marketing de la seconde main.

Vous habitez dans le quartier ou êtes de passage à Charleroi ? N’hésitez pas à y faire un saut pour y trouver la perle rare, y déposer quelques affaires ou encore prendre la température pour, qui sait, rejoindre notre équipe de bénévoles dynamiques !

www.oxfamsol.be > seconde main

Vos achats de seconde main contri-buent à financer nos projets au Nord et au Sud. Mais quel impact avez-vous ? Grâce à nos nouvelles étiquettes, vous pourrez estimer votre contribution en fonction de vos achats : un pull = des

semences, 3 pulls = un kit d’urgence pour bébé… Et ce ne sont là que les premiers exemples. À ceux-ci viendront très prochainement s’ajouter ceux liés à l’achat de chaussures, de livres ou encore de robe.

Donnez-leur une chance de s’en sortir ! Cela fait des semaines, des mois voire des années qu’ils tentent de remonter la pile, de se faire une place au soleil malgré l’arrivée des petits nouveaux mais rien n’y fait, ils ne trouvent plus grâce à vos yeux. Ils restent coincés dans vos placards, otages d’une mode qui change trop vite…

Libérez les vêtements et les chaussures que vous ne portez plus en participant à l’action e5 mode/Avance du 11 au 16 mars. Comment faire ? Venez déposer vêtements et linges de maison en bon

état dans un des magasins e5 mode et recevez en échange un bon d’achat d’une valeur de 5 euros. Pour vos chaus-sures (ou sacs à main), rendez-vous chez Avance. À la clé, un bon de 10 euros par paire de chaussures et de 5 euros par sac à main. Les objets ainsi récoltés seront revendus dans nos maga-sins de seconde main et les bénéfices nous aideront à financer nos actions et projets au Nord et au Sud.

www.oxfamsol.be

Un petit nouveau au pays de Charleroi

Parce que chaque vêtement compte

Grand temps de sortir du placard !

OS_prijsetiket_def_FR_conv 2 12/12/12 17:48

L

a semaine

Page 16: Globo 41 : DITES NON à la violence faite aux femmes

à la violence faite aux femmes

tegen geweld op vrouwen

Je meTs fiNà la viOleNce faite aux femmes> Je tweete> Je partage sur Facebookwww.saynotoviolence.org/commit

action fair TraiNsd’OxfamParticipez les 27,28 et/ou 29 mars 2013.

InFO: Steffi Tisson0477 67 86 44 [email protected]

L’accaparement des terres appauvrit les paysans. Il faut que cela cesse ! Exigez de la Banque mondiale qu’elle gèle ses investissements fonciers à grande échelle.

Dans le monde, 1 femme sur 3 est victime de violences.La campagne COMMIT (engagez-vous) de l’ONU pousse les gouvernements à des actions concrètes.

Vous êtes un vendeur-né et avez envie de régaler les navetteurs avec du délicieux chocolat équitable ?Devenez bénévole pour Oxfam et aidez nous à financer nos projets au Nord et au Sud. Inscriptions jusqu’au 25 mars.

LA BELGIQUEACCAPPARÉE 65 FOIS

3,2,1 ACtIOn

sUivez-NOUs sUrwww.facebook.com/oxfamsol

DItES nOn

Chocolat cherche bénévoles

sigNez la PeTiTiON contre les accaparements de terreMenez votre campagne dans votre commune www.cultivons.be