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    68 Meta, XLVI, 1, 2001

    Description de la langue de la mdecine

    gaston grossmichel mathieu-colas

    Universit de Paris XIII Nord, Villetaneuse, France

    RSUM

    Le traitement automatique des langues de spcialit exige une description qui rendecompte de son fonctionnement. Le travail descriptif sappuie sur la notion de phrase etltablissement de la liste de tous les prdicats, ainsi que sur la dtermination des argu-ments pour situer les emplois. Larticle prsente les diverses tapes de description illus-tres par de nombreux exemples.

    ABSTRACT

    Computer processing of specialized languages requires a description of the process.Such a description must encompass the notion of sentence, and identify predicatesand appropriate arguments. Using several examples, this article outlines the variousstages of the description.

    MOTS-CLS/KEYWORDS

    langue de la mdecine, traitement automatique, prdicat, argument, codage catgoriel

    1. Terminologie et traitement automatique

    Cest dans les langues de spcialit que se manifeste actuellement le besoin le plusvident de traitement automatique. Les objectifs sont varis : recherche dinforma-tions dans des sources documentaires et en particulier sur le Web, veille technolo-

    gique, traduction assiste par ordinateur et, dans le meilleur des cas, traductionautomatique. Les enjeux conomiques sont plus clairs et plus immdiatementperceptibles que dans le cas de la langue gnrale. Or, il y a comme un hiatus entrecette demande de description des langues techniques et la rponse cette demandeque fournissent les travaux en terminologie. La plupart des lexiques ne sont pasen mesure de rendre compte du fonctionnement dune langue de spcialit avec laprcision ncessaire des fins informatiques.

    Ce constat est la consquence du statut mme de la terminologie telle que lontvoulue ses crateurs (entre autres Wster). Cette conception de base tourne le dos la nature mme des langues. Pour ces auteurs, le langage nest que le reflet dundcoupage pralable existant dans les choses. Le lien entre les deux est le termequi nest quune dnomination, une tiquette colle llment du monde quon a

    besoin disoler. Une conception du langage comme simple reflet du rel a des con-squences insouponnes. Comme dans la nature il existe des objets mais non desrelations, on comprend quon nait pris en compte dans les langues que des subs-tantifs et, dans le domaine technique, des suites plus ou moins figes cres pourdnommer des objets nouveaux. Voil pourquoi, si on examine un dictionnairetechnique, on est en prsence dune liste plus ou moins longue de noms composs.

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    Cette position thorique entrane deux types de consquences pour le traitementautomatique.

    Dune part, tout texte, mme le plus spcialis, comprend pour deux tiers de sasurface des mots de la langue gnrale. Cest la raison pour laquelle les traductionsautomatiques sont encore si dficientes : presque tous les termes de la langue gn-rale sont polysmiques et, pour reconnatre et rendre compte de chaque significa-tion, on doit tre en mesure de dcrire lemploi auquel on a affaire. Il est doncimpossible de traduire un texte spcialis en nayant pas une description fine de lalangue gnrale. Observons simplement quune langue aussi tudie que le franaisna pas encore reu une description capable de rendre compte de tous les emplois desverbes et plus forte raison des autres prdicats, noms et adjectifs (nous reviendronssur ce point). De plus, il nexiste pas de limite claire entre la langue gnrale et leslangues spcialises. Au demeurant, aucun systme nest en mesure de reconnatre silon est en prsence de lune ou de lautre. Cette interfrence nest pas un des moindresobstacles au traitement automatique des textes. Il suffit de jeter un coup dil sur untexte technique donn pour se convaincre de ce qui vient dtre dit.

    Dautre part, les auteurs dinspiration wusterienne ont totalement nglig le faitque les langues techniques sont des langues et, comme telles, ne se rduisent pas un vocabulaire. Elles forment un tissu constitu, comme tout texte, par des phrases,qui sont les units constitutives de tout message linguistique. Or, les phrases sontformes de prdicats et darguments qui doivent tre dfinis les uns par rapport auxautres, le rle des prdicats tant fondamental. Voil pourquoi les travaux dinspira-tion wusterienne ne sont pas en mesure de rendre compte du fonctionnement destextes, lesquels ncessitent des descriptions linguistiques beaucoup plus prcises etmthodiques que celles qui sadressent un cerveau humain, capable de pallier defaon indirecte les informations manquantes ou approximatives.

    Les langues de spcialit comportent des prdicats qui leur sont propres et quidoivent figurer dans un dictionnaire du domaine. Il est clair quune description de

    la langue de linformatique ne peut se passer de recenser des termes comme saisirdans saisir(un texte, des donnes). Ce verbe, polysmique par ailleurs, est beaucoupplus difficile dcrire que formater, qui lui na quun seul sens. Dans toute languede spcialit, on est amen expliquer, raisonner, dmontrer, illustrer. Les lmentslexicaux qui dcrivent ces oprations ne sont pas des reflets de dcoupages qui existentdans la ralit. Leur rle dans la phrase est le mme que leurs quivalents de la languegnrale. Aucun traitement automatique dun texte technique donn nest possible sion en cache la complexit et si on le considre comme fondamentalement diffrentde la langue gnrale.

    2. Un concept commun: la notion de phrase

    Ce qui manque dans la tradition terminologique, cest lide que les mots ne sont pas

    des briques isoles mais entrent dans des phrases o ils prennent leur sens. Cest unfait connu quun mot comme porte ne peut pas tre interprt hors contexte maisaura un statut diffrent sil est prcd dun groupe nominal ou de larticle : dans lepremier cas, cest un verbe et, dans lautre, un nom. On fera remarquer que cetteinformation est vidente, mais elle ne lest pas pour le traitement automatique. Cetteobservation sur la catgorie grammaticale nest quun exemple simple montrant que

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    les mots ne peuvent pas tre dcrits de faon autonome. Nous suggrons que le niveaudanalyse minimal ne peut pas tre le mot : une entre de dictionnaire doit tre unephrase.

    Il va de soi que si on veut savoir le sens dun verbe commeprendre, il est impos-sible de le dire si on ne prcise pas ses arguments: prendre un steak nest pasprendrede laspirine,ni prendre le bus, ni prendre une autoroute, ni prendre une gifle, etc. Ilconvient donc, dans un premier temps, de donner une dfinition de la notion dephrase qui vaudra la fois pour la langue gnrale et les langues de spcialit. Le mot

    phrase signifiera iciphrase minimale, ce que la tradition grammaticale a appel pro-position,et non une combinaison de propositions, comme cest trs souvent le cas dansles textes. Le passage de la phrase minimale des textes requiert des descriptions diff-rentes mettant en jeu des relateurs, des effacements, des relations anaphoriques, etc.

    On dfinira la phrase simple comme un prdicat accompagn de ses arguments.Cest ce quon appelle un schma darguments, dans lequel le prdicat est suivi parson sujet et son (ou ses) complment(s): rdiger (humain, texte). On voit que lanature smantique des complments dpend de celle du prdicat. Si on avait le pr-

    dicat peler, lobjet ne serait pas texte mais mot.Ce schma doit tre explicit en fonction de plusieurs paramtres. Tout

    dabord, le prdicat ne doit pas tre identifi au verbe. la place de rdiger, nousaurions pu avoir rdaction : rdaction (humain, texte). Une phrase doit ensuite treactualise, cest--dire inscrite dans le temps, ce qui revient conjuguer le prdicatet dterminer les arguments. La conjugaison du prdicat dpend de sa catgoriegrammaticale. Un verbe est conjugu par des dsinences propres et des verbesauxiliaires. Un prdicat nominal est conjugu par un type spcial de verbes ap-pels verbes supports :faire (un voyage), tirer (une conclusion), prendre (une dcision),mener (un combat). Les adjectifs prdicats sont inscrits dans le temps laide duverbe tre. La description dune langue a comme premier objectif de dresser la listede tous les prdicats de cette langue et dattribuer chacun deux les substantifs

    quil peut avoir dans ses positions argumentales.

    3. La notion demploi

    Une constatation qui apparat immdiatement, cest que la plupart des prdicats sontpolysmiques. Nous en avons donn un exemple plus haut avec le verbeprendre. Il setrouve que la notion de polysmie, qui semble pourtant claire, ne rend pas compte dela ralit du phnomne qui est ainsi voqu. Revenons au verbe prendre. Si on rem-place dansprendre le bus le complment bus par train (ou autorail, mtro, tramway),alors le sens du verbe ne change pas. Si, au contraire, on utilise autoroute (ou natio-nale, dpartementale), alors nous aurons un sens diffrent. Quand donc on veut dfi-nir la signification dun prdicat donn, il faut tre en mesure dtablir des classesdarguments. On appellera emploi une occurrence de prdicat avec des classes spci-

    fiques de substantifs en position darguments. On observera quun prdicat, en casde polysmie, ne peut pas avoir les mmes classes darguments.

    Cependant, le terme depolysmie, bien quil soit dinterprtation aise et admisede tous, ne rend pas compte dans sa totalit du phnomne quil prtend dcrire. Unprdicat polysmique na pas seulement plus dun sens: ces sens sont aussi caract-riss par des proprits diffrentes. Revenons notre verbeprendre. On a dj observ

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    queprendre na pas le mme sens selon que le complment est un ou un. Mais ces deux emplois ont dautres diffrences, comme lanominalisation. Dans lemploi mdical , le verbe prendre a une forme nominaleassocie (prendre un mdicament, la prise dun mdicament), ce qui nest pas le casdans lemploi alimentaire (*la prise dune tartine). Cette notion nous semble unedes plus importantes de la linguistique. En rsum, retenons que pour dcrire unemploi, il faut tre en mesure de reconnatre, automatiquement ou non, ses classesdarguments.

    4. Classer les arguments

    Un des objectifs de la description linguistique en vue du traitement automatique estde rduire la polysmie pour tre en mesure de reconnatre les emplois. La seulefaon de le faire est de se servir de la nature smantique des arguments. Il existequatre types de prdicats de ce point de vue.

    Il y a dabord une premire classe de prdicats qui nimposent pas de restric-

    tions leurs arguments : ils les acceptent tous. Cest le cas, par exemple, de verbescomme rflchir lgard de son complment : tout substantif peut en tre le com-plment. Ces verbes, qui ne sont pas trs frquents, nont pas demplois diffrenciset ne sont donc pas polysmiques.

    Un deuxime groupe de verbes slectionnent parmi tous les substantifs de grandesclasses smantiques, que nous appelons des traits et qui correspondent aux traitssyntactico-smantiques classiques. Ces classes sont au nombre de six, si lon ne tientpas compte de la rcursivit, cest--dire des prdicats qui peuvent fonctionner enposition darguments:

    Humain: Paul a travaill.Animal: Tous les animaux ont crev.Vgtal : Cette plante (germe, se fane).

    Concret: Nous avons dplac ce caillou.Locatif: Cette route mne de Paris Versailles.Temps : Cette crmonie a dur deux heures.

    Ces classes constituent un premier outil pour lever les ambiguts qui caractrisentles prdicats. Ainsi, le verbe rduire peut-il tre divis en emplois diffrents grce cestraits: humain (rduire un ennemi, rduire quelquun en esclavage), concret (rduire cecaillou en morceaux), locatif (rduire lintervalle entre les deux repres), temps (rduirela dure du trajet).

    Un troisime groupe de prdicats est caractris par un spectre plus rduit. Undes emplois du verbe nommerpeut tre dcrit grce aux traits que nous avons nu-mrs plus haut comme ayant trois arguments humains, nommer (hum, hum,hum) correspondant des phrases comme On a nomm Paul prsident. Mais cette

    description de nommer, si elle rend compte de phrases correctes comme celles quenous venons de donner, peut aussi gnrer des phrases fausses comme *On a nommPaul voisin, dont les trois arguments sont galement humains. On voit donc que lestraits que nous avons indiqus nont pas la prcision voulue pour rendre compte dela construction de cet emploi. Ici, le deuxime complment ne reprsente pas nim-porte quel humain: il dsigne une sous-classe dhumains quon pourrait nommer

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    (prsident, dput, adjoint, dlgu, etc.). Nous appelons ces sous-classesdes classes dobjets.

    Si nous dressons la liste de tous les substantifs de et si, dautre part,nous avons une liste des substantifs humains, alors nous sommes en mesure de gn-rer toutes les phrases possibles avec cet emploi de nommer. Il va de soi que le systmene confondra plus cet emploi du verbe avec un autre: Ses parents lont nomm Paul,car le substantifPaulnest pas un nom de fonction. Voici un autre exemple. Le verbe

    porterpeut avoir pour objet un concret (Paul porte un seau de 10 kilos). Cet emploi setraduit en anglais par le verbe to carry. Mais il se trouve que cette traduction ne vautpas pour tous les concrets. Quand lobjet est un , qui est pourtant unconcret aussi, la traduction de porter est to wear. Si donc on veut avoir la bonnetraduction, il ne suffit pas davoir le trait , il faut aussi disposer de la classedobjets .

    Nous ne rappelons ici que pour mmoire le quatrime type de prdicats quislectionne, dans une position argumentale donne, un seul substantif, commecest le cas dabaisserdans abaisser une perpendiculaire. Il va de soi que ce que nous

    venons de dire pour la langue gnrale sapplique aussi aux langues techniques.Rsumons les observations que nous venons de faire. Comme les langues

    techniques sont des langues et non pas des lexiques seulement, lunit minimaledanalyse est la phrase. Dcrire ce type de langue, cest tre capable dnumrertoutes les phrases quon est en mesure de gnrer. Cela signifie quon recense tousles prdicats, quon dispose de toutes les classes smantiques darguments pourlever les ambiguts, cest--dire pour sparer les emplois. Si, de plus, on dcrit cesclasses smantiques en extension, alors on peut gnrer toutes les phrases possiblesdans cette langue.

    5. Classer les prdicats

    Dans la description dune langue des fins de traitement automatique, on peut faireun pas supplmentaire. Nous venons de voir que les classes darguments permettentde reconnatre automatiquement lemploi dun prdicat dans un texte donn parmitous les emplois potentiels de ce prdicat. Cette reconnaissance ne signifie peut-trepas grand-chose pour un lecteur ou un traducteur humains, mais cest une tapedune importance capitale pour le traitement automatique, dautant que cela permetdenvisager une gnration automatique de toutes les phrases possibles relevant dunemploi dtermin, du fait du recensement systmatique des lments lexicaux dechaque classe dobjets. On voudrait faire le mme travail sur les prdicats.

    Une premire tape importante consiste montrer que la notion de prdicat nese rduit pas la classe des verbes. Une mme racine prdicative peut avoir troisralisations morphologiques (il dsire sen aller, il a le dsir de sen aller, il est dsireuxde sen aller). Si lon veut dcrire les langues de spcialit, il est ncessaire, dans un

    premier temps, de dresser la liste pour chacune delles de tous les prdicats verbaux,nominaux et adjectivaux. Cette tche nest pas triviale. Nous avons considr que lestrois formes de la racine prdicative dsir- taient quivalentes du point de vue de laprdicativit. Ce fait ne repose pas sur des considrations morphologiques seulement(les racines sont les mmes) mais aussi sur des critres syntaxiques (ces trois formesont les mmes arguments et les mmes proprits aspectuelles). Mais cela ne vaut pas

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    pour des mots relis morphologiquement commepeuretpeureux. Le premier est unnom de sentiment, qui peut avoir un complment phrastique (il a peur de sortir) etson aspect peut tre ponctuel et duratif, alors que ladjectifpeureuxdsigne un traitde caractre, quil na pas de complment et que son aspect est seulement duratif. Onvoit donc que les relations entre prdicats verbaux, nominaux et adjectivaux ne sontpas simples et doivent tre examines au regard de toutes les proprits linguistiques.

    Par ailleurs, indpendamment de leur forme, les prdicats se diffrencient parleur nature smantique. Mme si ces classes sont dj un peu anciennes, on a lhabi-tude de diviser les prdicats en actions, vnements et tats. Cette classification a unintrt vident du point de vue smantique et pour la reconnaissance des construc-tions syntaxiques. En effet, un mme prdicat a une syntaxe spcifique selon quil aune lecture active ou vnementielle : Paul a ragi vivement; il y a eu une rac-tion vive de la part de Paul. Nous voudrions justifier les raisons dun tel codage dansle cas des prdicats nominaux, qui se comportent diffremment des verbes. Alorsque, pour ces derniers, il est pratiquement impossible de faire une corrlation entrele sens et le type de conjugaison, cest la rgle pour les substantifs prdicatifs. Pre-

    nons les prdicats nominaux daction. On admettra que leur actualisation se faitgnralement avec le verbe support faire : Paul a voyag, Paul a fait un voyage. Maistous les prdicats daction nont pas ce support. Il est donc ncessaire de faire des sous-classes daction pour prdire leur actualisation: les prdicats de prennentcommettre ouperptrer, les prennentpousser, les donnerou intimer,les menerou livrer. On voit donc que, si on veut conjuguer tous lesprdicats nominaux, on est oblig de dresser la liste des classes smantiques qui lescaractrisent. Il se pourrait que pour les actions et les vnements il y en ait plusieurscentaines.

    6. tapes de la description

    Si lon envisage de dcrire une langue de spcialit, il faudra procder par les tapessuivantes, si lon part dun corpus informatis. La premire tche consistera tablirla liste des formes du corpus et lemmatiser les mots. Puis, on codera les parties dudiscours, et on sparera les prdicats des arguments. On dcrira les classes de prdicatset leurs constructions. On tablira ensuite les substantifs arguments en traits et classesdobjets, de sorte que lon sera en mesure de dcrire les prdicats avec prcision,cest--dire de reconnatre les emplois. On obtiendra ainsi deux types de dictionnaires,celui des prdicats et celui des arguments, dont la structuration sera diffrente maiscomplmentaire. Nous prenons comme exemple la langue de la mdecine.

    6.1. Nomenclature et lemmatisation

    Il convient en premier lieu dtablir la liste des units lexicales du domaine partir

    de lensemble des donnes disponibles : connaissances personnelles, dictionnaires,ouvrages spcialiss, corpus divers. Il est vident que les informations accessibles surle Web occuperont, dans ce dispositif, une place de plus en plus importante. Sagis-sant de la slection des units, on notera que les textes spcialiss juxtaposent troistypes de vocabulaires :

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    a) des units de la langue gnrale, non spcifiques du domaine ( cette questionmrite dtrediscute , nous reviendrons sur ce thme quelquespages plus loin, au momentoparatcet article);

    b) des lments spcifiques du domaine: hpital (hospitaliser, hospitalisation) anesthsie

    (anesthsier, anesthsiant, anesthsique), cautriser(cautrisation), etc.;c) des lments du vocabulaire gnral mais affects dun sens particulier dans le domaine

    considr: des noms comme conduit, sillon, voies (en anatomie), circulation (en physio-logie), des verbes comme admettre (un malade dans un hpital),prendre (un mdica-ment), se rveiller (en parlant dune douleur), des adjectifs comme aigu, fonctionnel,indiqu, moteur.

    Seuls les lments des types b) et c) peuvent tre considrs comme caractristiquesde la spcialit.

    La liste doit tre ensuite lemmatise, ce qui implique la rduction de toutes lesformes flchies leur forme canonique : verbes linfinitif, noms au singulier, adjec-tifs au masculin singulier. Par exemple :

    admettre aigu

    anesthsie cautriserconduit fonctionnelhospitalisation indiqumoteur prendrerveiller (se) sillon

    Les mots composs, naturellement, reoivent le mme traitement :

    anesthsie de base angine aiguanesthsie de contact appendicite aiguanesthsie en selle arthrite aiguanesthsie pidurale bronchite aiguanesthsie gnrale chore aiguanesthsie locale dcubitus aiguanesthsie loco-rgionale diabte aiguanesthsie oro-trachale eczma aiguanesthsie pridurale piglottite aiguanesthsie rgionale glaucome aiguanesthsie segmentaire glomrulonphrite aiguanesthsie visuelle goitre aigu

    6.2. Codage des catgories

    On procde ensuite lidentification des parties du discours, principalement lesnoms, les verbes et les adjectifs (ventuellement les adverbes). Les autres catgories(articles, prpositions, conjonctions) constituent essentiellement des outils gramma-ticaux et sont rarement spcifiques des langues spcialises (voir cependant le cas dudroit : prpositions commepar devant, adverbiaux comme en foi de quoi). On obtientainsi autant de fichiers que de catgories morphologiques:

    Noms:

    abaisse-langue/nm abcs anorectal/nmabaisse-paupire/nm abcs vertbral/nmabaisseur de la lvre/nm abdomen/nmabaisseur du sourcil/nm abducteur/nm

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    abaque de Meiners/nm abduction/nf abasie/nf aberration/nf abcs/nm aberration autosomique/nf

    Adjectifs:abdominal adipeux abortif adrnergiqueacromial adsorbantacromien ariqueactif agglutinantactivant agnosiqueadhsif aigu

    Verbes:

    accoucher admettreadministrer agiragoniser alimenter

    aliter amputeranalyser anmieranesthsier ankyloserapaiser appareiller

    6.3. Dgroupement des catgories

    Ltape suivante consiste identifier, pour chaque catgorie, le fonctionnement syn-taxique. Les noms doivent tre traits diffremment selon quil sagit de prdicats oudarguments. On notera que les substantifs humains peuvent relever des deux sous-ensembles.

    Les adjectifs donnent galement lieu des sous-catgorisations. On distingueranotamment les adjectifs prdicatifs (malade) et les adjectifs de relation pouvant jouer

    le rle darguments (pulmonaire) : examiner le poumon, examen du poumon, examenpulmonaire. Nous regroupons dans une classe particulire les adjectifs causatifs (diu-rtique, anti-inflammatoire).

    Quant aux verbes, ils peuvent thoriquement remplir plusieurs fonctions (prdi-cats, auxiliaires, verbes supports, lments dexpressions figes). Mais ce sont surtoutles verbes prdicatifs qui apparaissent comme caractristiques des langues de spcialit.

    6.4. Dictionnaire des arguments

    Les substantifs arguments, comme on la vu plus haut, gagnent tre catgoriss entraits et en classes dobjets, en fonction des prdicats qui les slectionnent. Dans lesexemples qui suivent, on adoptera le codage lmentaire suivant :

    G : catgorie grammaticale (nm, nf, nmf)T : trait syntaxique1

    C : classe dobjets

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    Humains non prdicatifs

    Noms propresAmbroise Par/G:nm/T:humPasteur/G :nm/T :humDocteur X (le)/G:nm/T:hum

    Humains collectifsquipe chirurgicale/G:nf/T :hum collcorps mdical/G :nm/T :hum collConseil de lordre des mdecins/G:nm/T:hum coll

    Animaux

    Animaux dexprimentationcobaye/G:nm/T :ani/C :ani. dexprsouris/G :nf/T:ani/C:ani. dexpr

    Vgtaux

    Plantes mdicinalesagnus castus/G :nm/T :vg/C :plante mdalos officinal/G :nm/T :vg/C :plante mdanmone hpatique/G:nf/T :vg/C :plante mdasprule odorante/G:nf/T :vg/C :plante md

    Micro-organismes

    Protozoairesamibe dysentrique/G :nf/T:micro/C :protoztrypanosome/G:nm/T:micro/C:protoz

    Bactriesbrucella/G:nf/T :micro/C:bactrpneumocoque/G:nm/T :micro/C:bactr

    bacille de Koch/G:nm/T :micro/C:bactrClostridium perfringens/G:nm/T:micro/C:bactr

    Virusadnovirus/G :nm/T :micro/C:viruscytomgalovirus/G :nm/T :micro/C:virusvirus de la grippe/G:nm/T :micro/C:virusvirus de lhpatite B/G :nm/T:micro/C :virus

    Champignons microscopiquesactinomycte/G:nm/T:micro/C:champiblastomycte/G :nm/T :micro/C:champibotryomycte/G:nm/T:micro/C:champilevure/G :nf/T:micro/C :champimoisissure/G :nf/T:micro/C :champi

    Concrets

    Noms de parties du corps (npc)tte/G:nf/T:inc/C:npcnez/G :nm/T :inc/C :npcmain/G :nf/T :inc/C :npcventre/G:nm/T:inc/C :npc

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    radius/G :nm/T :inc/C :npccubitus/G:nm/T :inc/C :npctibia/G:nm/T:inc/C:npc

    pron/G:nm/T:inc/C:npcabaisseur de la lvre/G :nm/T :inc/C :npcbiceps/G:nm/T :inc/C :npcmoyen fessier/G:nm/T :inc/C :npcmuscle cardiaque/G:nm/T :inc/C :npc

    artre fmorale/G:nf/T :inc/C :npccubito-palmaire/G :nf/T :inc/C :npcsous-clavire/G:nf/T :inc/C :npcveine cave/G:nf/T:inc/C:npc

    nerf crnien/G:nm/T:inc/C :npc

    nerf oculaire/G:nm/T :inc/C :npcgrand hypoglosse/G :nm/T:inc/C:npcglosso-pharyngien/G:nm/T:inc/C :npc

    glande lacrymale/G :nf/T :inc/C :npcthyrode/G:nf/T:inc/C:npchypophyse/G:nf/T:inc/C:npc

    Liquides organiquessang/G :nm/T :inc/C :liquide org.lymphe/G :nf/T :inc/C :liquide org.salive/G :nf/T :inc/C :liquide org.sueur/G :nf/T:inc/C:liquide org.

    Hormones

    hormone antidiurtique/G :nf/T :Npc/C :hormonecontra-insuline/G :nf/T:Npc/C :hormonevaso-pressine/G:nf/T :Npc/C:hormoneprogestrone/G:nf/T :Npc/C:hormone

    Substances (divers)acide lactique/G :nm/T :inc/C :substancecalcium/G:nm/T :inc/C :substanceglucose/G:nm/T:inc/C :substanceure/G:nf/T :inc/C :substance

    Mdicamentssuppositoire/G:nm/T:inc/C:mdicantihistaminique/G :nm/T :inc/C :mdicsirop contre la toux/G :nm/T :inc/C :mdic

    gouttes pour le nez/G :nfp/T :inc/C :mdicInstruments dobservationamnioscope/G :nm/T :inc/C :instrum obsstthoscope/G :nm/T :inc/C :instrum obs

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    Instruments de mesurethermomtre/G:nm/T :inc/C :instrum mesasthmomtre/G:nm/T :inc/C :instrum mespse-urine/G :nm/T :inc/C :instrum mes

    toise/G:nf/T :inc/C :instrum mesInstruments chirurgicauxscalpel/G :nm/T :inc/C :instrum chirbistouri/G:nm/T:inc/C :instrum chirporte-nitrate/G:nm/T :inc/C :instrum chirserre-nud/G :nm/T :inc/C :instrum chir

    Contenantsarmoire pharmacie/G:nf/T :inc/C :contenanttrousse mdicale/G :nf/T:inc/C:contenant

    Locatifs

    hpital/G:nm/T:loccentre de soins/G :nm/T:loc

    pharmacie/G:nf/T :loccabinet mdical/G:nm/T :loc

    Parties de lieuxbloc opratoire/G:nm/T:loc/C:partie locsalle dattente/Gnf/T:loc/C :partie locsalle dopration/Gnf/T:loc/C :partie locsalle de ranimation/Gnf/T:loc/C:partie locsalle de garde/Gnf/T :loc/C :partie loc

    Noms de tempsheures de consultation/G:nfp/T :tpspriode dincubation/G:nf/T:tpstemps de saignement/G :nm/T :tpsconvalescence/G :nf/T :tps

    cong de longue maladie/G:nm/T:tps

    Adjectifs de relation

    Adjectifs de localisation anatomiqueabdominal/G :adj/C :loc anatartriel/G :adj/C :loc anatdentaire/G:adj/C:loc anatfmoral/G:adj/C :loc anatnasal/G :adj/C :loc anatsous-cutan/G :adj/C :loc anat

    6.5. Dictionnaire des prdicats

    Ce dictionnaire dcrit les verbes, les adjectifs et les noms prdicatifs, en indiquant

    dans chaque cas le nombre et la construction des arguments, ainsi que leur naturesmantique. Dans la mesure o les prdicats forment le noyau de la phrase, leurdescription est fondamentale pour le traitement des langues de spcialit. Nousreprenons ici, en lappliquant la mdecine, la distinction habituelle en actions, vne-ments et tats dont nous parlions plus haut, en y ajoutant les humains prdicatifs(noms de fonction, de relation, etc.).

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    Outre la catgorie grammaticale, les traits et les classes (champs G, T, C), nousprcisons quand il y a lieu les types darguments (N0 dsigne le sujet, N1 et N2 lescomplments ventuels). Pour les prdicats nominaux, il est fait mention du verbesupport (champ W).

    Prdicats daction

    Consultationsconsulter/G:v/C:consult/N0:hum/N1 :mdecin/N2 :pour maladiealler voir/G:v/C :consult/N0 :hum/N1:mdecin/N2 :pour maladie

    Examensradio/G:nf/T:act/C :exam/N0:mdecin/N1 :de Npc/N2 : hum/W:fairechographie/G :nf/T:act/C:exam/N0:mdecin/N1 :de Npc/N2: hum/W :faire(Avec partie du corps dtermine:)bronchoscopie/G:nf/T:act/C:exam/N0:mdecin/N1 : hum/W :fairecoloscopie/G :nf/T :act/C:exam/N0:mdecin/N1 : hum/W :faireprise de sang/G:nf/T :act/C :exam/N0:hum/N1 : hum/W :faireanalyse durines/G :nf/T:act/C:exam/N0:hum/N1 : hum/W:faire

    Soinstraiter/G:v/C:soin/N0 :mdecin/N1 :humsuivre/G:v/C :soin/N0:mdecin/N1 :humenvoyer/G :v/C :soin/N0:mdecin/N1 :hum/N2 :chez mdecin (spcialiste)

    Prescriptionsprescrire/G:v/C :prescript/N0 :mdecin/N1 :mdicament/N2: humdonner/G:v/C :prescript/N0 :mdecin/N1 :mdicament/N2: huminterdire/G:v/C :prescript/N0 :mdecin/N1 :aliment, activit/N2: hum

    (Suivre un traitement)suivre/G:v/C:/N0 :hum/N1 :traitementprendre/G:v/C :/N0:hum/N1:mdicament

    Oprations

    oprer/G:v/C :opr/N0 :chir/N1:hum/N2:de Npatholgreffer/G:v/C :opr/N0 :chir/N1:Npc/N2 : hum

    opration//G :nfT:act/C:opr/N0 :chir/N1:sur hum/W:pratiquerintervention chirurgicale/G :nf/T:act/C:opr/N0 :chir/N1:sur hum/W :pratiquerligature/G:nf/T:act/C:opr/N0:chir/N1:de Npc/N2 : hum/W :fairegreffe/G :nf/T :act/C:opr/N0 :chir/N1 :de Npc/N2: hum/W:faire(Avec partie du corps dtermine:)csarienne/G:nf/T :act/C :opr/N0 :chir/N1: hum/W:fairetrachotomie/G:nf/T :act/C:opr/N0:chir/N1: hum/W :faire

    Ablationsenlever/G:v/C :ablat/N0 :chir/N1:Npc/N2 : humextraire/G:v/C:ablat/N0:chir/N1:Npc (dent)/N2 : humamputer/G:v/C :ablat/N0 :chir/N1:hum/N2:de Npc

    amputation/G :nf/T :act/C:ablat/N0:chir/N1 :de Npc/N2:sur hum/W:pratiquerablation/G:nf/T :act/C:ablat/N0 :chir/N1 :de Npc/N2:sur hum/W:pratiquer(Avec partie du corps dtermine:)adnectomie/G :nf/T:act/C :ablat/N0:chir/N1:sur hum/W :pratiquerhystrectomie/G :nf/T:act/C:ablat/N0 :chir/N1 :sur hum/W :pratiquer

    description de la langue de la mdecine 79

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    80 Meta, XLVI, 1, 2001

    Anesthsiesanesthsier/G:v/C:anesth/N0 :mdecin/N1:humanesthsier/G :v/C:anesth/N0 :mdecin/N1:Npc

    anesthsie/G :nf/T :act/C:anesth/N0 :mdecin/N1 : hum/W:faireanesthsie gnrale/G:nf/T :act/C :anesth/N0:mdecin/N1 : hum/W :faireanesthsie pridurale/G :nf/T :act/C:anesth/N0 :mdecin/N1: hum/W :faire

    Prdicats dvnements

    contracter/G:v/C:v/N0 :hum/N1 :maladie infectse rtablir/G:v/C :v/N0 :humse remettre/G:v/C :v/N0 :hum/N1 :de maladie, dopration

    se dclarer/G :v/C:v/N0:maladiese rpandre/G :v/C:v/N0 :maladie infect/N1 :Nlocse rveiller/G :v/C:v/N0:douleur

    Maladies infectieusesrougeole/G :nf/T :v/C :maladie infect/N0:hum/W :avoir

    grippe/G :nf/T:v/C:maladie infect/N0:hum/W:avoirInflammationsbronchite/G:nf/T :v/C :inflammation/N0:hum/W:avoirdermatite/G:nf/T :v/C :inflammation/N0:hum/W:avoirencphalite/G:nf/T:v/C:inflammation/N0 :hum/W :avoir

    Attaquesaccident cardiaque/G:nf/T :v/C :attaque/N0:hum/W:avoirrupture danvrysme/G:nf/T :v/C :attaque/N0:hum/W:avoirembolie pulmonaire/G :nf/T:v/C:attaque/N0:hum/W:avoirattaque dapoplexie/G :nf/T:v/C:attaque/N0:hum/W:avoircrise dpilepsie/G:nf/T :v/C :attaque/N0:hum/W:avoir

    Diversblessure/G:nf/T :v/N0 :hum/N1 : Npc/W:avoir

    courbature/G :nf/T :v/N0 :hum/N1: Npc/W:avoircrampe/G :nf/T:v/N0:hum/N1: Npc/W :avoirfracture/G :nf/T :v/N0 :hum/N1: Npc/W:avoir

    Adjectifs causatifsanalgsique/G :adj/C :causanti-inflammatoire/G:adj/C :causantiseptique/G :adj/C :causdiurtique/G:adj/C:caus

    Prdicats dtat

    tats pathologiquesanmie/G:nf/T:tat/C:tat pathol/N0:hum/W:souffrir deanorexie/G :nf/T:tat/C:tat pathol/N0:hum/W :souffrir de

    dpression/G :nf/T:tat/C:tat pathol/N0:hum/W :avoirscoliose/G :nf/T :tat/C :tat pathol/N0:hum/W:avoirhypertension/G:nf/T :tat/C :tat pathol/N0:hum/W :avoir

    Adjectifs dtatanmique/G:adj/C:tat/N0 :hum/W :treanorexique/G:adj/C:tat/N0:hum/W:tredpressif/G:adj/C:tat/N0 :hum/W:tremalade/G:adj/C:tat/N0:hum/N1:de Npc/W:tre

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    Humains prdicatifs

    Fonctionschef de service/G:nm/T :hum/C :foncinterne/G:nmf/T :hum/C :fonc

    Professionsaide-soignant/G:nmf/T :hum/C :profchirurgien/G :nm/T :hum/C :prof

    Maladesdiabtique/G:nmf/T:hum/C:maladeanorexique/G:nmf/T :hum/C :maladetuberculeux/G:nmf/T :hum/C :malade

    Conclusion

    On aura remarqu que nous avons adopt, pour dcrire une langue spcialise, lesmmes outils que ceux qui servent la langue gnrale. Ce faisant, nous ne sparons

    pas comme relevant de niveaux diffrents le lexique, la syntaxe et la smantique. Cestrois niveaux sont confondus dans ce que nous avons appel un emploi. Nousavons fait remarquer que lon ne peut pas changer lun sans porter des modificationsdans les deux autres niveaux.

    Nous avons voulu, dautre part, montrer que la description des units lexicalesdoit tre suffisamment prcise pour quun systme informatique puisse reconnatreou gnrer des phrases dans une langue technique. Cest seulement cette conditionque lon peut esprer mettre au point des logiciels capables de traiter un texte spcia-lis de faon automatique. Les classes smantiques qui prcdent ne sont quun pre-mier essai de description que nous donnons titre mthodologique. Leur nombrepour un domaine donn est une question empirique : il en faut autant quil est nces-saire pour rendre compte de la compatibilit des prdicats et des arguments. Lesclasses une fois tablies, il faudra faire le recensement exhaustif des lments lexicauxqui les composent. On sera alors en mesure de rendre compte du fonctionnementdune langue de spcialit comme celle de la mdecine.

    NOTES

    1. hum=humain, ani=animal, vg=vgtal, inc=inanim concret, loc=locatif, tps=temps. La spcificitdu vocabulaire mdical nous conduit attribuer aux micro-organismes un statut particulier(T: micro).

    RFRENCES

    Gross, G. (1994) : Classes dobjets et description des verbes, Langages, 115, p. 15-30.Le Pesant, D. et M. Mathieu-Colas, dir. (1998) : Langages, 131, numro spcial Les classes

    dobjets.Lerat, P. (1995) : Les langues spcialises, Paris, Presses universitaires de France.

    description de la langue de la mdecine 81