iii - document d'urbanisme ....

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III - L’analyse environnementale et paysagère

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III - L’analyse environnementale et paysagère

19Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

L’analyse exhaustive du milieu naturel doit être traitée selon une double approche : la compréhension du milieu physique et l’analyse de la biodiversité du territoire.

1 - La géomorphologie

Le relief

Le territoire s’étend sur les bas plateaux vallonnés, périphériques à la région géographique du Limousin. Les altitudes évoluent entre 380m au nord-est (au nord de Troque-Fer) et 250m au nord-ouest, sur le point le plus bas de la rivière la Gorre. Une large zone haute en pente douce surplombe la commune sur sa partie est. Autour, la topographie est un peu plus accidentée et les altitudes plus faibles.

La géologie

Le territoire est implanté sur un socle cristallin de type métamorphique. Les roches dominantes de type gneiss, sont présentes sous les formes d’orthogneiss et de paragneiss alumineux.L’analyse géologique montre également la présence de quelques failles et chevauchement d’orientation nord-ouest/sud-est.

Occupation du sol

L’ensemble des talus, ainsi que de nombreux secteurs de petites tailles sur le sommet des plateaux, sont couverts de massifs forestiers. L’urbanisation est organisée de la façon suivante : un bourg centre, quelques hameaux de petite taille, et un mitage important le long des axes routiers. Le reste du territoire est couvert par de nombreuses parcelles agricoles de type bocage limousin.

Le milieu naturel Carte géologique

Carte IGN de la commune

Bocage sud Massaloux

Réalisation : CIRCOM 2008 ; Sources : IGN

N

Réalisation : CIRCOM 2009 ; Sources : BRGM

0 500m 1km

Gorre

type gness type granite

20 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

2 - L’hydrologie

Le réseau hydrographique

La Gorre draine l’ensemble du territoire. La rivière s’écoule du sud-est au nord-ouest de 290 à 250m et s’encaisse selon les endroits de 20 à 40m. Elle est formée par la confluence, sur la commune de Pageas, du ruisseau du Mas Nadaud, de l’étang du Mas et de l’étang de Chènevière. L’ensemble des ruisseaux secondaires confluent perpendiculairement vers la Gorre et créent un réseau hydrographique en «peigne à cheveux». Ces derniers s’encaissent légèrement et entaillent les talus les plus au sud pour devenir moins incisifs en aval.

Les bassins versants

L’ensemble des bassins versants trouvent leur exutoire directement dans la Gorre ou dans l’un des ruisseaux confluent en amont, l’ensemble Gatinaud/Massaloux. Seul le bassin du Malatias, au nord de la commune, ne rejoint le cours d’eau principal que sur la commune de Saint-Laurent-sur-Gorre, plus en aval.

En terme d’urbanisme, certaines zones habitées sont situées sur les lignes de partage des eaux, offrant ainsi plusieurs possibilités concernant l’assainissement collectif et l’évacuation des eaux pluviales réalisée de façon gravitaire (obéissant aux lois de la gravité sans équipement de relevage).

GORRE

la Gorre

le Massaloux

le Gabaret

la Ganette

le Malatias

la Gorre

le G

atin

aud

principales zones urbanisées

réseau hydrographique

Carte du réseau hydrographique

0 500m 1km

N

Réalisation : CIRCOM 2009 ; Sources : IGN

la Gorre

le Massaloux

le Gabaret

la Ganette

le Malatiasla Gorre

le G

atin

aud

principales zones urbanisées

lignes de partage des eaux

réseau hydrographique

bassins versants

GORRE

Carte des bassins versants

0 500m 1km

N

Réalisation : CIRCOM 2009 ; Sources : IGN

21Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

Les zones humides

Les zones humides sont un milieu de transition entre la terre et l’eau qui constitue un patrimoine naturel exceptionnel. En effet, elles sont d’une richesse biologique remarquable et remplissent un grand nombre de fonction naturelles : fonction hydrologiques en régulant le débit des cours d’eau, en prévenant les inondations, en épurant les eaux... Mais aussi une fonction biologique car c’est un lieu de reproduction, d’abri et de nourrisage pour de très nombreuses espèce, de refuge pour un grand nombre d’espèces végétales... C’est pourquoi, les zones humides sont protégées par un ensemble d’outils législatifs : convention RAMSAR, loi sur l’eau...

Le cas de Gorre :

La commune de Gorre est relativement riche en zones humides. Au total, 51,20 ha sont couverts de zones humides, ce qui représente 3,3% de la commune. Ce chiffre se situe entre la moyenne du parc (2,52%) et moins que sur la partie limousine du parc (3,62%). Elles sont principalement localisées le long du réseau hydrographique. (88% des zones sont incluses dans une zone tampon de 100m de part et d’autre des cours d’eau).

Dans le détail, on peut noter une forte représentation de forêts humides et de Mégaphorbiaies, notamment autour des plans d’eau. Les Jonçaies sont également fortement représentées. De façon beaucoup plus ponctuelle, il faut également remarquer la présence de Roselières et de Moliniaies. Enfin, il faut noter la présence d’une partie de Lande Humide au niveau de la Lande de Massaloux.

En bordure des ruisseaux, la végétation, principalement constituée d’aulnes, souligne le tracé des cours d’eau. De plus, elle joue un rôle écologique important puisqu’elle filtre et absorbe une partie des nitrates présents dans la nature ou d’origine anthropique, et abrite tout un écosystème.

Dans ces zones humides, il faut remarquer la présence de trois sites d’Agrion de Mercure, petite libellule rayée de noir et de bleu turquoise.

Agrion de Mercure

22 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

Note Zhu du PNR Périgord-Limousin à l’intention des Bureaux d’études (mars 2012) :

La connaissance scientifique sur le fonctionnement des zones humides a progressé mettant en évidence leurs rôles écologiques, hydrologiques et leurs enjeux économiques. Longtemps mal considérées par les habitants, ces zones humides, « marais », « mouillères », « prés de fond » ou « la molhiera » en occitan, étaient associées à l’insalubrité, au danger et à la pauvreté.

Durant le siècle dernier, en France, 3/4 d’entre elles ont été détruites, par drainages ou remblaiements à des fins agricoles ou d’urbanisation. De nombreux disfonctionnements écologique, hydrologique, sociétal et économique globaux sont apparus. Des années de sécheresse à répétition couplés à une nouvelle donne scientifique a permis de se rendre compte de l’importance de la préservation et gestion de ces milieux.Le schéma (ci-après) illustre le rôle capital que les zones humides jouent dans la régulation des régimes hydrologiques. Les débits des bassins versants avec zones humides sont assez homogènes dans le temps malgré les variations pluviométriques. De fait, les zones humides retiennent les écoulements et jouent le rôle de verrou en bordure des cours d’eau, restituant l’eau petit à petit, même en période de sécheresse. Au contraire, dans les bassins versants sans zone humide, les débits fluctuent fortement au cours de l’année, induisant des phénomènes de crue lors de forte pluviométrie et un tarissement des écoulements lors de périodes de sécheresse prolongées.

De plus, ces zones humides jouent le rôle de filtre épurateur pour l’eau. En effet, plusieurs processus de dépollution interviennent : absorption et dégradation des produits phytosanitaires, abattement des taux de nitrates et de phosphates par dilution, stockage dans le sol et surtout dénitrification et déphosphatation (processus chimique). Sur les têtes de bassins versants non drainées du Périgord-Limousin, on peut estimer que 60 à 95 % du phosphore particulaire introduit dans ces milieux est immobilisé avant d’atteindre les eaux de surface (ruisseaux).

Il ne faut pas oublier que ces milieux sont particulièrement riches en biodiversité, accueillant une flore et une faune variée. Au niveau national, on estime que 30% des espèces végétales remarquables et menacées vivent dans les zones humides, environ 50% des espèces d’oiseaux en dépendent et 2/3 des poissons s’y reproduisent ou s’y développent. Elles abritent également de nombreux insectes.

Les zones humides utilisées en agriculture forment une importante ressource herbagère et fourragère, notamment en période de sécheresse. Ces milieux peuvent aussi être le support d’activités de pleine nature telles que la pêche, la chasse et la randonnée. Le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin a placé la thématique « eau et zone humide » au coeur de ses préoccupations, comme l’atteste le premier axe de sa charte en partie dédié à la « préservation des rivières et des milieux humides dans une dynamique de bassins versants ». Un inventaire des zones humides, réalisé entre 2004 et 2007, a permis de mettre en évidence qu’au moins 2,5 à 3 % de la superficie du Parc est couvert par ces milieux. Malgré ce faible pourcentage, les zones humides sont omniprésentes dans les paysages créant un réseau écologique dense, formé d’une chaîne de micro-territoire liés les uns aux autres par les cours d’eau.

Le document d’urbanisme de la commune se doit de prendre en compte ces milieux riches et fragiles dans le diagnostic et dans le zonage.

23Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

24 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

25Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

Forêts humides Mégaphorbiaies Jonçaies Roselières Molinaies23,63 ha 7,21 ha 21,61 ha 0,40 ha 0,63 ha

44% 13% 40% <1% 1%

26 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

27Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

28 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

GORRE

0 1 2km

Territoires agricoles

Forêts et milieux semi-naturelles

Carte de l’occupation du sol CORINE LAND COVER 2006

Réalisation : CIRCOM 2009 ; Sources : IGN, CORINE LAND COVER 2006

N

Il faut noter que les données Co-rine Land Cover ne sont pas adap-tées à une analyse communale (échelle 1/ 100 000ème). Néan-moins ces dernières permettent une première analyse.

29Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

zones urbaines

axes routiers

couverture forestière

réseau hydrographique

LEGENDE

3 - Les corridors biologiques et la biodiversitéLes corridors biologique sont de première importance dans la protection des espèces. La conservation de la biodiversité n’a pas d’avenir si l’on s’attache à préserver les espèces sauvages sur leur seules aires protégées où les activités humaines sont exclues. Il faut s’intéresser à l’ensemble des habitats et espèces, mêmes ordinaires, et prendre en compte la présence de l’homme. Il faut également comprendre que les espèces ne peuvent survivre à long terme dans une nature fragmentée. Les flux et les mouvements d’espèces sont essentiels dans l’interaction, la circulation et l’entretien de leur pouvoir de reconstitution. Ainsi, les trames naturelles (concept de «trames vertes et bleus» évoquées lors du Grenelle de l’environnement) permettent ces flux, et à ce titre, méritent d’être préservées.

Le cas de Gorre :

La commune est dans l’ensemble assez boisée, notamment au centre et nord-est. Les massifs forestiers occupent principalement les versants des nombreuses vallées qui sillonnent le territoire. Ailleurs, elle a conservé une trame bocagère traditionnelle du Limousin, riche et diversifiée, avec des haies ou des bosquets qui jouent un rôle important dans la biodiversité. Les espaces bocagers permettent de maintenir la richesse de la biodiversité, notamment de nombreuses espèces d’oiseaux. En effet, la haie bocagère sert de brise vent et abrite une faune diversifiée. De plus, elle réduit l’érosion des terrains et favorise l’infiltration de l’eau.

Les espaces boisés sont principalement constitués de feuillus, dont l’essence dominante est le chêne, souvent associé au charme, au hêtre, au châtaignier ou au bouleau. Dans les espaces marqués par l’agriculture, quelques espaces boisés laissent la place à de nombreux bosquets.

Il faut aussi noter un réseau hydrographique dense mais avec de nombreuses pièces d’eau de petites tailles. Souvent situés sur le lit mineur des cours d’eau et sans dérivation, ils constituent des obstacles à la circulation des espèces aquatiques.

Il ne faut pas observer les réseaux terrestre et hydrologiques de façon séparée mais de façon complémentaires. En effet, les milieux inter-agissent

entre eux. Les chaînes alimentaires imposent parfois cette interaction grâce à des espèces se nourrissant de la faune aquatique, ou des espèces aquatiques vivant temporairement sur le milieu terrestre. En l’état actuel, le réseau de la commune de Gorre permet se maintien. Toutefois, la fragilité de ces milieux nécessite une forte politique de protection.

Carte de la couverture forestière

0 500m 1km

N

30 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

zones urbaines

axes routiers

couverture forestière

réseau hydrographique

axes à fort potentiel écologique (contexte hydrologique)

zone à fort potentiel écologique (contexte terrestre)

confluence des potentialités

LEGENDE

Carte des potentialités d’enjeux écologiques

Réalisation : CIRCOM 2009 ; Sources : IGN, CORINE LAND COVER 2006

0 1 2km

N

31Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

Bocage la Combe

Les enjeux écologiques

La cartographie ci-contre montre les enjeux en terme d’écologie. Entre les zones urbaines, la couverture forestière et le réseau hydrographique montre une occupation du sol en terme d’éléments naturels assez dense. Deux éléments sont ensuite mis en avant :

- les axes à fort potentiel écologique du point de vue hydrographique, qui regroupent l’ensemble des vallées importantes et des zones humides du territoire dans lesquels les enjeux sont fort.

- les zones terrestres à fort potentiel écologique regroupant l’ensemble des continuités d’espaces naturels, permettant l’installation et la circulation des espèces. Des espaces agricoles sont également compris dans ces zones car ils n’empêchent pas la circulation ou l’installation d’espèces.

L’ensemble de ce recensement des potentialités permet ensuite une confrontation des données et la mise en avant de certains secteurs de confluence. Ces zones vertes sur la carte doivent faire l’objet d’une grande attention de part l’enjeu qu’elles représentent en terme de biodiversité. D’après les potentialités recensées, elles peuvent se présenter comme étant de véritables niches écologiques, à prendre en considération et à protéger dans le cadre du Plan Local d’Urbanisme.

32 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

Le paysage

Le paysage constitue une notion bien particulière dans le domaine de l’aménagement du territoire. Outre les caractéristiques physiques et naturelles qu’il définit, il suggère une notion d’espace, aussi bien urbain que rural. Il définit des espaces volumétriques, ressentis et appréhendés sur des critères esthétiques.

1 - Définitions

Le paysage est parfois appréhendé comme un spectacle, mais le plus souvent il est vécu : l’observateur le parcourt pour son travail ou sa détente. C’est un lieu d’habitat et de vie humaine, et l’étude paysagère doit tenir compte de ce fait essentiel. L’appréhension dynamique du paysage permet de mieux en saisir les caractères par le mécanisme des découvertes successives.

La vision automobile permet à l’individu d’appréhender plus de 80 % de ses connaissances géographiques et paysagères. L’analyse du terrain utilise cet outil pour appréhender et percevoir le paysage. Néanmoins, l’appréhension esthétique d’un paysage varie sensiblement de celle de l’observateur immobile : plus la vitesse augmente, moins d’informations pour le paysage peuvent être prélevées, donc retenues.

Le concept d’entité paysagère

L’information paysagère, recueillie au cours des sorties de terrain, autorise avec une certaine objectivité un essai de globalisation, avant d’aborder une phase de propositions de mise en valeur.

Une entité de paysage apparaît comme un tout homogène, indivisible au regard des points communs et de la cohésion des parties constituées de l’ensemble.

L’entité de paysage se distingue suivant l’échelle de perception : régionale, communale. Ainsi apparaissent plusieurs niveaux d’entités, décrites par des caractéristiques particulières.

Les entités de paysage sont déterminées à partir de cinq facteurs : l’échelle de vision (petite et grande), l’importance du relief, le type d’occupation du sol, la nature des limites visuelles, l’ambiance générale. Enfin, sont intégrés également des facteurs plus récents comme l’urbanisation, en fonction de la densité et la disposition du bâti. La carte des entités paysagères indique les limites théoriques de chaque entité.

Le concept de sous-entité paysagère

Les entités paysagères peuvent être délimitées en plusieurs parties : à l’intérieur d’une entité, des territoires hétérogènes peuvent être réunis, tant qu’ils respectent les caractéristiques principales de l’entité. Cette portion d’un territoire distinct correspond à un premier niveau de subdivision d’un territoire d’étude.

La Gorre

33Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

2 - Les entités paysagèresLa commune de Gorre appartient à l’entité paysagère dite des «Plateaux vallonnés du Limousin et leur bocage», définie par le PNR Périgord Limousin.

Cette entité relativement monotone est composée de plateaux inclinés vers la vallée de la Vienne et de replats, sillonnés de vallées aux formes plutôt douces, et pouvant être localement encaissées (gorges de la Gorre et du Gorret).

Comme sur l’ensemble de la partie du territoire du Parc implantée sur roches cristallines, la densité d’étangs est élevée sur la commune.

La valorisation agro-sylvicole de ce territoire est caractérisée par de vastes espaces ouverts de prairies, voués à l’élevage bovin, spécialisé sur la race Limousine. Ces espaces sont encore dotés d’un réseau plus ou moins dense de haies de haut jet et d’alignements d’arbres, formant un bocage plus ou moins lâche.

Le système herbager intègre aujourd’hui de nombreuses prairies temporaires et côtoie de plus en plus de cultures fourragères pour les vaches laitières et l’engraissement des bovins viande.

Il s’agit de la partie du territoire du Parc présentant le plus faible taux de boisement, mais comportant un important massif ancien remarquable, la forêt de Rochechouart.

Selon les secteurs, les constructions traditionnelles utilisent principalement le granite, le gneiss ou les impactites.

Carte des entités paysagères du PNR Périgord Limousin

Réalisation : CIRCOM 2008 ; Source : PNR Périgord Limousin

Savergnac

GorreGorre

Entité des vallées et vallons calcaires du Périgourdin

Entité des plateaux du Jumilhacois

Entité du vaste massif granitique Entité des Monts de

Chalus et des Cars

Entité des plateaux vallonnées du Limousin et leur bocage

N

34 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

3 - Les sous-entités paysagèresAu sein de cet ensemble délimité au sud par la vallée de la Tardoire, on peut distinguer les cinq sous-entités paysagères suivantes : les plateaux de Flavignac à l’est, le bassin de la Gorre au centre, le bassin Graine-Vayres, et la Haute Charente à l’ouest, et la vallée de la Vienne au nord. Elles sont liées à l’hydrographie, qui est très présente au sein de cet espace paysager. Le territoire de Gorre fait partie de la sous-entité paysagère dite du «Bassin de la Gorre», délimitée par le PNR Périgord Limousin.

Le Bassin de la Gorre

Le territoire du bassin de la Gorre, en particulier sur la commune qui nous intéresse, peut être décrit de la façon suivante : Le relief est légèrement vallonné, largement marqué par le bocage typique limousin. Il s’agit d’un territoire vert marqué par une grande majorité de prés, destinés à l’élevage et un fort taux de boisement. Les forêts sont de tailles différentes, allant jusqu’à un boisement à la parcelle, et présentent des essences variées mélangeant feuillus et quelques conifères. Les points de vue sont nombreux mais de courte distance. En effet, le manque de dénivelé et les barrières végétales limites les cônes de vue.Il faut remarquer que l’impact humain est important en raison d’un mitage assez significatif, et ce compte tenu d’une population peu nombreuse.

Carte des sous-entités paysagères au sein de l’entitédes «Plateaux vallonés du Limousin et leur bocage»

Réalisation : CIRCOM 2008 ; Source : PNR Périgord Limousin

Vue sur le bourg (nord les Courrières)

N

35Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

La commune de Gorre

De façon synthétique, deux types de paysages sont visibles sur la commune. Le bocage Limousin, les massifs forestiers te les vallées. La répartition des points de vue suit ces paysages.

Ainsi, on peut voir sur la cartographie des zones de vue fermées qui correspondent au nord, au massif forestier de la Thiverie, et au sud à l’encaissement relativement boisé de la vallée de la Gorre.

Ailleurs, certaines zones sont ouverte du fait d’un boisement plus lâche et de légers surplombs sur les terres environnantes. Ces zones d’ouverture à courte distance sont à préserver car elles sont les seules points de vue de la commune. Elles représentent le seul vecteur « d’aération » du paysage.

zones urbaines

axes routiers

couverture forestière

réseau hydrographique

point de vue

zone de vue ouverte

zone de vue fermée

LEGENDE

Les paysages et la charte du Parc Naturel RégionalLa charte constitutive du parc prévoit un chapitre spécifique sur la préservation de la qualité et de la diversité des paysages sur son territoire. Il doit répondre aux mesures 28 à 31 (Vocation 3 - Orientation 5) :• mesure 28 : accompagner les communes dans l’élaboration des documents d’urbanisme• mesure 29 : conforter et partager la connaissance des paysages et suivre leur évolution• mesure 30 : accompagner les collectivités, les professionnels et les particuliers dans l’intégration paysagère et le maintien de la qualité architecturale du bâti neuf et ancien• mesure 31 : assurer une veille paysagère sur le développement de la publicité

Le document d’urbanisme permet ensuite de préserver les axes paysagers remarquables et les cônes de vue remarquables de l’urbanisation.

36 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

Le patrimoine

L’analyse du patrimoine doit être envisagée sous plusieurs angles selon la richesse du territoire en termes de bâti, de naturel, d’industriel, etc.

1 - Le patrimoine naturel

Il n’existe aucun secteur protégé sur la commune. Certains méritent pourtant une attention particulière.

Tout d’abord, le réseau hydrographique dense du territoire sera pris en compte dans l’élaboration du document d’urbanisme : les principales vallées seront protégées et conservées en zone naturelle. On peut noter, outre la Gorre : le ruisseau de Gabaret au sud ouest, le ruisseau de la Monnerie et le ruisseau de Massaloux au sud, le ruisseau du Gatinaud à l’est et le ruisseau de la Ganette au nord. Le réseau hydrographique de la commune est ensuite complété par une série de petits étangs, d’origine anthropique, qui perturbent le maintien de la biodiversité, et qui constituent de véritables barrières aux réseaux biologiques aquatiques.

Les nombreux espaces boisés de la commune font également partie intégrante du patrimoine non protégé, mais à prendre en compte dans l’élaboration du document. Ces secteurs seront également protégés et laissés en zone naturelle. Les espaces boisés se concentrent essentiellement en fond de vallée ainsi que sur les versants.

Aucun élément du patrimoine naturel ne fait l’objet d’une quelconque protection réglementaire.

Inventaire des éléments naturels remarquables :

• La lande du Massaloux

Source : DIREN

Nord-est de la Thiverie

37Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

La lande du Massaloux

Il existe plusieurs sites de lande à bruyère et la lande de Massaloux en fait partie. Il s’agit d’un ancien bien de section qui était régulièrement entretenu par des activités de fauche de litière et de pastoralisme. En Limousin, ces biens de section ont progressivement été délaissés au cours de la seconde moitié du XXe siècle.Au cours des années, certains secteurs ont été retournés en prairie et d’autres se sont boisés spontanément. Un secteur en bordure de la D59 a été converti en zone de dépôt de déchets inertes.A l’heure actuelle, l’état de conservation de la lande est hétérogène. La partie au nord de la départementale varie de bon à mauvais . La partie sud est globalement en mauvais état avec une grande partie boisée et la présence de la déchetterie.De nombreuses unités écologiques sont présentes sur ces espaces : - Landes mésophiles à Ulex minor, Erica tetralix et Molina caerulea (Code CORINE : 31.12)- Prairie humides à Molinie et lande mésophile (Code CORINE : 31.12)- Prairie mésophile (Code CORINE : 38.1)- Chênaie acidiphile (Code CORINE : 41.5)- Fourrés à Bourdaine (Code CORINE : 31.832)- Bois humides de Saules et Bouleaux (Code CORINE : 44.92)- Terre nue, décharge, urbanisé (Code CORINE : 87 urbanisé)

Des suivis ornithologiques sont réalisés de manière régulière sur le Busard Saint-Martin présent en dortoir en période hivernale. Le PNR travail à sa préservation.Au niveau floristique, il faut noter la présence de l’erica ciliaris qui représente un fort intérêt écologique à l’échelle du PNR.Du point de vue paysager, cette création humaine issue des pratiques agropastorales, présente un intérêt social et patrimonial. Les landes à bruyères offre un spectre de couleur variant suivant les saisons du jaune et marron en hiver, au jaune et rose en été.

La lande du Massaloux relève d’un certain intérêt écologique (8% des landes mésophiles présentes sur le territoire du PNR). Pourtant, malgré une grande vulnérabilité, elle ne bénéficie d’aucune protection réglementaire. Son abandon la conduit vers le stade forestier.

Gestion du site :La lande est identifié comme site d’intérêt écologique et doit répondre aux mesures 9 à 11 de la charte du PNR :• mesure 9 : achever l’identification d’un réseau de sites, représentatifs de la biodiversité du territoire.• mesure 10 : planifier et mettre en place une gestion écologique adaptée et pérenne des sites identifiés.• mesure 11 : faire du réseau de sites un outil privilégié de découverte du territoire. (réalisation d’un observatoire selon la volonté des collectivités)De plus : - le site bénéficie d’une notice de gestion réalisé par le CREN Limousin et précisant les orientations de gestion à mettre en oeuvre sur 5 ans. Elle précaunise aussi une contractualisation avec la commune pour en garantir la conservation. - une étude ornithologique a été réalisé par la SEPOL en 2007. - il existe un projet de ZNIEFF sur la lande, validé par le Conseil Scientifique Régional.

La lande de Massaloux

38 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

2 - Le patrimoine bâtiAucun édifice ne fait l’objet d’une quelconque protection sur la commune, mais certains sont pourtant dignes d’intérêt. C’est le cas du petit patrimoine. «Le patrimoine est l’ensemble des biens possédés que l’on hérite de ses ascendants». (Dictionnaire Le Petit Robert). Il établit ainsi des liens entre générations par la transmission de ces biens. Évidemment, le patrimoine n’est pas seulement un ensemble de biens matériels, il est aussi composé de savoirs, de langues, d’histoires.

Le patrimoine de pays n’échappe pas à cette définition complexe et présente plus que tout autre ces valeurs matérielles et spirituelles. En effet, fruit de la société rurale, d’ailleurs à l’origine de la structure de nos paysages, le patrimoine de pays est particulièrement représentatif de son économie autarcique. Différente dans son principe même de l’architecture monumentale, cette architecture-outil, créée pour répondre aux besoins de la chaîne production-consommation, nous remémore des usages de naguère. Le patrimoine lié à l’eau par exemple, puits, citernes et fontaines, gérait ce bien si précieux, nécessaire à toute implantation humaine... Ce patrimoine de pays, ou petit patrimoine, ou patrimoine de proximité, a été construit simplement, en tirant sur place ses matériaux de construction, sans technologie excessive. Il est une des constituantes du paysage, au même titre que les maisons rurales ou les maisons bourgeoises. Tellement quotidien, il a été négligé dès qu’il est tombé en désuétude du fait de l’évolution de la société rurale, du développement des transports, de l’adduction d’eau, de la modernisation des exploitations agricoles... Trop longtemps négligé, il est souvent celui qui demande le plus d’efforts.

Patrimoine archéologique

Quelques sites archéologiques ont été repérés par les services régionaux de l’inventaire. Il a été trouvé un certain nombre d’objets néolithique : un polissoir au lieu-dit La Villedieu, de l’outillage lithique au Breuil, un silex au Mas Buisson. Enfin, à la Thiverie, le SRI suspecte l’implantation d’une maison forte Gallo-Romaine.

Patrimoine médiéval

La commune possède un patrimoine bâti médiéval remarquable. Deux châteaux sont présents sur la commune. Le château de Gorre du XVIIIe siècle, de la vicomté de Rochechouart, a été construit et habité par les familles de Saint-Laurent, puis du Barry. Un autre château, celui de Soumagnac, fut construit au XVIIe siècle par la famille de Brie. D’époque moderne, il est non-fortifié.

Il faut aussi noter la présence de la croix reliquaire du début du XIIIe siècle. Il s’agit d’une croix d’environ 50 centimètres de haut avec une double traverse.

Patrimoine moderne et contemporain

L’église de Gorre est beaucoup plus récente. Daté de 1892, elle remplace une église du XIe siècle appartenant à l’archiprêtré de Nontron. Cette église jouxtait les bâtiments du château en contre-bas et a été démolie à la fin du XIXème siècle. Elle abrite aujourd’hui un nichoir de chauve-souris.

Un grand nombre de moulins à eau datant de l’époque moderne sont présents sur le territoire. Le moulin de la Forge mais aussi deux moulins au sud du bourg, au lieu-dit Le Sage et le moulin de Minet. il faut également noter le moulin de chez Raymondeau

Patrimoine vernaculaire

Il faut noter sur le territoire, la présence de nombreux puits et croix de chemin, ainsi que quelques lavoirs, notamment en sortie de bourg par la D699 (toutefois, celui-ci est en très mauvais état de conservation)... Il faut surtout noter la présence de la croix reliquaire

Sans être sur-représenté, le patrimoine vernaculaire est visible sur l’ensemble du territoire. Ceci est explicable par la structure des hameaux relativement ancienne.

39Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

Aucun élément du patrimoine bâti ne fait l’objet d’une quelconque protection réglementaire. La seul protection s’exerce sur un élément mobilier qui ne nécessite pas de zone tampon de 500m.

Inventaire des éléments bâtis remarquables :

• Château de Gorre (XVIIIe siècle)

• Eglise Sainte-Croix, néo-gothique (1892)

• Château de Soumagnas (XVIIe siècle)

• Fontaine Gallo-Romaine de la Thiverie

• Maison forte de la Thiverie

• Moulin à eau de la Forge à La Querelle

• Chapelle du Moyen âge au cimetière du bourg

• Prieuré du Bas Moyen-Âge au cimetière du Mas Buisson

• Moulin à eau d’époque moderne au bourg

• Forge d’époque moderne au bourg

• Etang d’époque moderne à La Forêt

• Moulin à eau du Sage d’époque moderne

• Moulin de Minet d’époque moderne

Inventaire des éléments mobiliers remarquables :

• Croix reliquaire de la Vraie Croix (XIIIe siècle) [CLASSE MH]

Source : Base Mérimée, Ministère de la Culture

Château de Gorre

élément bâti remarquable

Château de Sousmagnac

Fontaine gallo-romaine

Château de Gorre

Eglise néo-gothique

Moulin Chapelle

Prieuré

Moulin de la Forge

Moulin

Moulin de Minet

Moulin du Sage

Etang

Carte du patrimoine bâti remarquable

0 500m 1km

N

Croix reliquaire

40 Plan Local d’Urbanisme de Gorre - Rapport de Présentation

3 - Le patrimoine industrielIl appartient pleinement à l’époque contemporaine. Pourtant, il est important de différencier du patrimoine bâti contemporain du patrimoine dit «industriel», notamment en raison de son architecture en lien direct avec les besoins de la production. Ces constructions sont souvent caractérisées par l’apparition de structures métal.

La commune ne possède pas de réel patrimoine industriel.

Aucun élément du patrimoine bâti industriel ne fait l’objet d’une quel-conque protection réglementaire.

Inventaire des éléments industriels remarquables :

AUCUN

Source : Base Mérimée, Ministère de la Culture