impact des investissements directs etrangers sur l

70
UNIVERSITE D‟ANTANANRIVO Faculté de droit, d‟Economie de Gestion et de Sociologie (Domaine : Science de la société) Département Economie (Mention : Economie) ___________________________ Mémoire de fin d‟études pour l‟obtention du diplôme de Maîtrise Sciences Economiques Option : Macroéconomie et Modélisation IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L’ECONOMIE MALAGASY Par : Monsieur RANDRIAMAHATORAKA Tinasoa Micka Encadreur : -Monsieur ANDRIANIRINA Aimé Docteur -Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul Professeur Agrégé des Universités Promotion : FANDRESENA Date de soutenance : Mardi 24 janvier 2017

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Page 1: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

UNIVERSITE D‟ANTANANRIVO

Faculté de droit, d‟Economie de Gestion et de Sociologie

(Domaine : Science de la société)

Département Economie

(Mention : Economie)

___________________________

Mémoire de fin d‟études pour l‟obtention du diplôme de Maîtrise

Sciences Economiques

Option : Macroéconomie et Modélisation

IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS

ETRANGERS SUR L’ECONOMIE MALAGASY

Par : Monsieur RANDRIAMAHATORAKA Tinasoa Micka

Encadreur : -Monsieur ANDRIANIRINA Aimé Docteur

-Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul Professeur Agrégé des

Universités

Promotion : FANDRESENA Date de soutenance : Mardi 24 janvier 2017

Page 2: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

ii

Remerciement

Le présent devoir est le fruit de quatre années d‟étude dans le domaine des sciences

économiques en vue d‟obtenir le diplôme de maîtrise. Il résulte des efforts, de la volonté et de

sacrifice durant mon cursus.

Je remercie spécialement Dieu d‟avoir mis en ma possession tous les moyens dont j‟ai

eu besoin dans la réalisation de cette mémoire, et sans qui je n‟aurai pas abouti à ce résultat.

J‟adresse également mes sincères remerciements à :

Professeur titulaire RAMANOELINA Panja, Président de l‟Université

d‟Antananarivo

RAKOTO Davida Olivaniaina, Doyen de la faculté de Droit, d‟Economie, de

Gestion et de Sociologie de l‟Université d‟Antananarivo

RAMARONANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa, le Chef de

Département de l‟ECONOMIE de l‟Université d‟Antananarivo

Monsieur ANDRIANIRINA Aimé, l‟encadreur qui m‟a aidé et soutenu tout au

long de ce projet

Au corps professoral de l‟Université tout entier, à qui je dois tout ce que j‟ai acquis

durant ces quatre années

La famille, les amis qui m‟ont soutenu moralement, matériellement, et

financièrement dans l‟élaboration du présent document

Page 3: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

iii

SOMMAIRE INTRODUCTION .............................................................................................................................................. 1

Partie I : APPROCHE THEORIQUE ................................................................................................................... 3

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES IDE..................................................................................................... 4

1.1-Définitions ....................................................................................................................................... 4

1.2-Caractéristiques des IDE .................................................................................................................. 5

1.3-Typologie des IDE ............................................................................................................................ 6

CHAPITREII : RETOMBEES MICROECONOMIQUES DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS ......................... 10

2.1-Transferts technologiques ............................................................................................................. 10

2.2-Capital humain et IDE .................................................................................................................... 11

2.3-Les spillovers de façon exogène .................................................................................................... 12

2.4-Facteurs déterminants pour une large diffusion technologique ................................................... 13

CHAPITRE III : IMPACTS MACROECONOMIQUES DE L’ARRIVEE DES IDE ................................................. 20

3.1-Interaction entre IDE et l’investissement local ............................................................................. 20

3.2-IDE et le commerce extérieur ........................................................................................................ 21

3.3L’effet des flux de capitaux étrangers sur le niveau général de l’emploi ....................................... 24

3.4-Lien entre investissement direct étranger et la croissance économique dans le pays d’accueil .. 25

PARTIE II : CAS PRATIQUE ............................................................................................................................ 28

CHAPITRE IV : SITUATION DE L’IDE A MADAGASCAR .............................................................................. 29

4.1-Les flux des capitaux étrangers à Madagascar .............................................................................. 29

4.2-Le climat des affaires à Madagascar .............................................................................................. 32

4.3-Répartition des IDE selon chaque secteur ..................................................................................... 40

CHAPITRE V : ESTIMATION ECONOMETRIQUE SUR L’IMPACT DE L’IDE SUR L’ECONOMIE MALAGASY . 42

5.1-Approche méthodologique............................................................................................................ 42

Le niveau d‟investissement direct arrivant à Madagascar est considérée comme très faible. ..................... 43

5.2-Estimation économétrique ............................................................................................................ 49

CONCLUSION ................................................................................................................................................ 52

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................ 53

WEBOGRAPHIE............................................................................................................................................. 58

Page 4: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

iv

Liste des abréviations

AGOA : African Growth Opportunities Act

FMI : Fond Monétaire International

FMN : Firme Multinationale

HOS : Heckescer-Ohin-Samuelson

IDE : Investissement Direct Etranger

INSTAT : Institut National de la STATistique

IPF : Investissement de Portefeuille

JIRAMA : JIrosyRAno Malagasy

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

PED : Pays En voie de Développement

PIB : Produit Intérieur Brute

PMA: Pays moins avancés

QMM : Qit Madagascar Minerals

R&D : Ressources et Développement

Page 5: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

v

Liste des tableaux :

Tableau 1 : Les principaux atouts de Madagascar………………………………...………p33

Tableau 2 : Evolution du trafic des Communications Téléphonie mobiles (valeurs exprimées

en millions de minutes)………………………………………………….………………..p34

Tableau 3 : Les principaux handicaps de Madagascar……………………….…………...p35

Tableau 4 : Les délais occasionnés par les procédures administratives à Madagascar en 2010

(en nombre de jours)………………………………………………………………………..p35

Tableau 5 : Répartition des flux d‟investissement étranger entre les années 2007 à

2013……………………………………………………………………………………….p40

Page 6: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

vi

Liste des graphes

Graphe 1 : Evolution des flux d‟IDE de 2002 à 2013…………………………………..p29

Graphe 2 : Evolution des taux d‟intérêts des banques en % à Madagascar…………….p39

Graphe 3 : Evolution des flux de capitaux direct étrangers……………………………..p42

Graphe 4 : Evolution du niveau d‟instruction à Madagascar……………………..……..p43

Graphe 5: Evolution du taux de scolarisation secondaire………………………………p44

Graphe 6: Le niveau de l‟exportation entre les années 2005 et 2014…………………...p46

Graphe 7 : L‟investissement domestique entre les années 2005 à 2014………………...p46

Graphe 8 : Evolution du PIB………………………………………………………….…p47

Page 7: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

1

INTRODUCTION

Dans les années 50 et 60, la plupart des pays en développement ont été méfiants vis-à-

vis des investissements directs étrangers et des firmes multinationales par peur de dépendance

envers les pays investisseurs. Mais vers les années 70, cette méfiance s‟est dissipée peu à peu,

ainsi les politiques en faveur de la libéralisation et l‟attraction des flux de capitaux ont été

remarqués de plus en plus dans ces nombreux pays en voie de développement. Ces politiques

orientées vers des flux de capitaux étrangers ont su favoriser le développement des certains

appelés les pays émergeants comme par exemple le Coré du Nord, Taiwan, Brésil….

En parallèle, beaucoup des pays du tiers monde comme Madagascar n‟arrivent pas à

décoller leur développement suite aux différentes tentatives qui ont tous aboutis à des échecs.

Or, avec les interdépendances des échanges entre tous pays, on assiste au phénomène de la

mondialisation. A l‟égard de ce phénomène, il existe des échanges inégaux entre le monde

comme avancent les néo marxistes sur la dépendance entre la périphérie et le centre, et de

l‟échange inégale causé par le capitalisme. Donc dans leur politique de développement, les

pays en développement doivent considérer la notion de mondialisation dans ces diverses

stratégies.

Une de ces politiques est le moyen d‟attirer les flux de capitaux étrangers menés par la

plupart des pays émergents. Ce qui leurs a permis un développement économique puissant,

causé en partie par l‟arrivée intensive des flux d‟IDE et des firmes multinationales. Quel est la

pertinence des effets de ces investissements directs étrangers sur une économie telle que celle

Madagascar ? L‟objectif de ce mémoire est de savoir ce que peuvent être les impacts des flux

de capitaux étrangers et de ce qu‟ils contribuent pour le développement de Madagascar.

Ces retombées sont de toutes sortes et peuvent être négatives ou positives d‟après

l‟économie considérée. A Madagascar, nous allons estimer que l‟IDE influence le capital

humain et génère par la suite une formation de la main d‟œuvre locale et l‟existence d‟un

transfert de technologie. Ensuite, nous allons émettre que l‟IDE évince négativement

l‟investissement domestique et que l‟arrivée des firmes multinationales augmente le niveau de

l‟exportation des biens et services. En conséquence de l‟installation des grandes entreprises

multinationales, on en déduira que l‟IDE est un facteur qui améliore la croissance économique

à Madagascar.

Page 8: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

2

Pour mener à bien notre analyse, nous allons diviser notre devoir en deux parties une

approche théorique et un cas pratique. L‟approche théorique présente l‟étude de la littérature

sur l‟impact des IDE et les différentes notions qui y réfèrent. Dans le cas pratique, nous allons

analyser les impacts de l‟arrivée des flux de capitaux étrangers et voir si les hypothèses

énoncées ci-dessus sont vérifiées.

Page 9: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

3

Partie I : APPROCHE THEORIQUE

L‟arrivée des investissements directs étrangers influence l‟économie d‟un pays de

façon considérable ou non. Pour mieux appréhender ces effets, il est nécessaire d‟établir une

étude littéraire et les notions relatives aux IDE. Dans cette première partie, on va voir les

généralités sur les IDE : les nombreuses définitions y afférent afin de savoir les différents

concepts ainsi que les caractéristiques se référant aux investissements directs étrangers.

Ensuite, il est nécessaire de connaitre les études littéraires et les divers travaux menés sur

l‟impact de l‟IDE s‟il contribue positivement ou négativement sur une économie et de dégager

les conditions pour que ces effets soient pertinemment positifs. Ces impacts sont perçus au

niveau macroéconomique sur la croissance économique, l‟investissement…, et

microéconomique à travers le capital humain et les producteurs.

Page 10: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

4

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES IDE

Dans ce premier chapitre, il est d‟autant nécessaire de connaitre les différentes notions

sur l‟IDE. Nous allons connaitre dans un premier temps ce qu‟on appelle par un

investissement direct étranger, à travers de nombreuses définitions proposées par quelques

auteurs et organisations. Ainsi de dégager les caractéristiques y afférent pour bien mener cette

étude.

1.1-Définitions

Nombreuses définitions de l‟investissement direct étranger sont omises par de

nombreux économistes. Pour mieux cerner les notions, voici une définition de l‟OCDE1:

« L’acquisition d’un intérêt durable dans une entreprise (existante ou entièrement

crée), exploitée dans un autre pays que celui de l’investisseur. Le but de ce dernier est alors

d’influer sur la gestion de l’entreprise en question, afin de conquérir des parts de marché

et/ou réduire les coûts de production, et non pas pour effectuer un placement financier. Ces

investissements sont donc effectués dans une logique productive et/ ou commerciale et non

pas financière »

Une autre définition partagée par le FMI2 est qu‟:

« Un investissement qui implique une relation à long terme, reflétant ainsi un intérêt

durable d’une entité résidente d’un pays d’origine (l’entreprise investie) ; le but de ce

dernier étant d’avoir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l’entreprise ».

En approche de ces deux définitions, on en dégage qu‟il existe une relation à long terme

entre l‟investisseur direct et l‟entreprise à investir. Les investisseurs exercent une influence

sur la gestion de l‟entreprise. L‟IDE entraine un transfert d‟aptitudes techniques,

technologiques et de savoir-faire. Selon le FMI, l‟implantation de l‟investisseur direct se fait

soit par la création d‟une nouvelle entreprise « greenfield » soit par le biais de titre de

participation « brownfield » dans une entreprise locale existante. Le biais de participation

nécessite la possession de 10% ou plus des actifs pour être considéré comme statut

d‟investissement direct. Au-dessous de ce seuil, les investissements sont classés parmi les

1 Agostino (2001), Revue économique de l'OCDE 2001/2 (no33), page 398 2 Revue du Fond Monétaire International (2000) dans Demate (2006, page 19)

Page 11: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

5

investissements de portefeuille (IPF), des placements internationaux. Le statut d‟investisseur

direct étranger procure alors un pouvoir de décision sur l‟entreprise investie.

D‟après la banque de France3: « la détention à l’ étranger d’une unité ayant une

autonomie juridique ou d’une succursale ; la détention d’une proportion significative du

capital donnant à l’investisseur résident un droit de regard sur la gestion de l’entreprise

étrangère investie : participation égale ou supérieur à 10% (jusqu’en 1993 le seuil était de

20%) ; les prêts et avances à court terme consentis par l’investisseur à la société investie,

dès lors qu’un lien de la maison mère à la filiale est établi entre elles ».

Donc, on parle d‟IDE lorsque l‟investisseur étranger détient un pouvoir de décision sur

la gestion de la société locale et que cette relation entraine des transferts technologiques et des

compétences pour la production des biens et services dans l‟entreprise. Prenons le cas de

Madagascar. L‟IDE c‟est l‟ensemble des capitaux étrangers entrant à Madagascar pour détenir

une part de plus de 10% d‟une entreprise. Cette action est menée afin d‟influencer à long

terme la fonction de production par la prise de décision et le transfert technologique

performante dans cette entreprise.

1.2-Caractéristiques des IDE

Les investisseurs étrangers se présentent sous différentes formes : personne physique,

entreprise publique ou privée avec ou sans une personnalité morale distinct, un groupe

d‟entreprise associée, un gouvernement ou un organisme officiel. Le mode d‟investissement

direct étranger peut être classé sous divers formes : soit à travers les firmes multinationales où

émanent les IDE, soit à travers les titres de participation dans les entreprises locales qui

reçoivent ainsi des flux de capitaux.

Ces investisseurs opèrent en créant des filiales ou en fusionnant ou encore en acquérant

une entreprise déjà existante. On parle d‟acquisition lorsqu‟une entreprise achète une autre

plus petite. On assiste à une fusion lorsque deux sociétés se combinent pour contrer la

concurrence. Un ex-nihilo est une ou plusieurs filiales indépendantes ou sous contrôle de

l‟entreprise mère. Une participation est lorsque l‟investisseur détient entre 10% et 50% des

actions dans une entreprise.

3 Revue de la Banque de France (2008, page5)

Page 12: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

6

Les firmes multinationales sont classées suivant la part des actions qu‟elles détiennent sur

les entreprises locales. Une filiale est une entreprise où l‟investisseur ou une autre filiale

détient plus de 50% des droits sur l‟entreprise, donc détient une majorité dans le conseil

d‟administration. Tandis qu‟une société affilée est une firme où l‟investisseur détient au plus

50% et au moins 10% des actions l‟entreprise. Une succursale est une entreprise sans

personnalité morale dans le pays hôte et dont l‟investisseur possède 100% sur les droits de

l‟entreprise

Entre autres, les transactions des capitaux d‟investissement direct se décomposent-en :

Capital social : participation au capital des succursales, toutes les actions des

filiales et des entreprises affiliées, sauf les actions privilégiées non participantes

qui sont considérées comme des titres de créance,

Bénéfices réinvestis : correspondent à la part qui revient à l‟investisseur direct (au

prorata de sa participation directe au capital) sur les bénéfices qui ne sont pas

distribués sous forme de dividendes par les filiales ou par les entreprises affiliées,

ainsi que les bénéfices des succursales qui ne sont pas versés à l‟investisseur

direct,

Autres transactions d‟investissement direct : ou encore transactions liées aux dettes

interentreprises (entre les entreprises d‟un même groupe), couvrent les emprunts et

les prêts de ressources financières, y compris les titres d‟emprunt, et les crédits

fournisseurs, entre des investisseurs directs et les filiales, succursales et entreprises

apparentées, tels qu‟ils ressortent des créances et des engagements interentreprises

(compte à recevoir et à payer), respectivement. Cela inclut aussi bien les prêts des

investisseurs directs aux filiales que les prêts des filiales aux investisseurs directs.

Aucune distinction n‟est établie ici entre les investissements à court et à long

terme.

1.3-Typologie des IDE

Les firmes multinationales selon Michalet sont : « une entreprise (ou groupe), plus

souvent de grande taille, qui, à partir d’une base nationale, a implanté à l’étranger plusieurs

filiales dans plusieurs pays, avec une stratégie et une organisation conçues à l’échelle

mondiale ». Donc les FMN sont des entreprises d‟envergure internationale dont l‟entreprise

Page 13: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

7

mère se situe le plus souvent dans les pays développés et étendent leurs filiales à travers

plusieurs pays. Michalet (1997)4 classe les FMN en trois catégories : les FMN primaires, les

FMN relais et les FMN ateliers. Les FMN primaires sont les firmes qui produisent des

matières premières comme par exemple des produits agricoles, afin de pouvoir approvisionner

les industries de transformations. Il définit que les FMN relais développent des stratégies de

marché c'est-à-dire produisent dans les pays étrangers plutôt que d‟y faire des exportations,

comme par exemple les entreprises de production de biens de consommation durable, les

intuitions financières, agences de publicité…. Les FMN ateliers sont celles qui développent

des stratégies de rationalisation destinées à abaisser les coûts de production surtout dans les

pays à bas salaire. Donc, les firmes multinationales sont catégorisées vis-à-vis de leur objectif

et de leur stratégie.

1.3.1-Stratégie orientée vers les ressources naturelles

La stratégie d‟accès aux ressources n`est pas une caractéristique de l` économie

globale et multinationale puisqu‟elle existe avant l`apparition du terme mondialisation ou

globalisation. (Michalet 1999)5. Les ressources naturelles sont souvent peu abondantes dans

les pays d‟origine des firmes. Les Firmes Multi Nationales ont pour objectif de sécuriser les

approvisionnements qui ne sont pas dépendants des concurrents et de diversifier le nombre de

fournisseurs afin d`éviter la dépendance.

1.3.2-Stratégie horizontale

L‟IDE de type horizontal permet de contourner les barrières tarifaires, c'est-à-dire que

pour substituer le commerce, donc de répondre au demande locale en produisant directement

sur place. Selon Michalet (1999)6, c‟est une stratégie de marché qui visent à produire à la fois

pour le marché domestique et pour le marché d`implantation. L‟IDE à stratégie horizontale se

concrétise habituellement entre les pays au même niveau de développement, en d‟autre terme

souvent des flux d‟investissements croisés entre les pays du Nord7.

Les multinationales ont recours à cette stratégie quand leur objectif est de pénétrer un

marché donné pour répondre à une demande locale et d‟établir une économie d‟échelle grâce

à ces avantages spécifique ou encore pour des raisons technologies ou par des savoirs faire

complémentaires à ceux de la firme.

4MICHALET C.-A. (1997), "Strategies of multinationals and competition for foreign direct investment",FIAS, Occasional Paper, 10.

5 MICHALET C.-A. (1999), La séduction des nations ou comment attirer les investissements, Economica, Paris. 6Michalet, C. (1999). La séduction des nations ou comment attirer des investissements. 7 La triade est un groupe trois de pays qui sont l‟Amérique du Nord, l‟Europe et le Japon

Page 14: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

8

1.3.3-Stratégie verticale

L‟IDE vertical est une stratégie délocalisation et une minimisation des coûts de

production. Donc, les différences de dotation factorielle (capitalet travail) et les avantages

comparatifs des pays sont tenus en compte. Cette stratégie se traduit généralement par des

fluxd‟investissements étrangers dirigés exclusivement des pays du Nord vers les pays du Sud.

Ainsi, les pays les moins avancés n‟investissent pas dans la triade et les flux sont à sens

unique (Michalet, 1999)8.

Helpman (1984)9 stipule que les différences des coûts au niveau des facteurs de

production stimulent les IDE verticaux pour la réalisation d‟une ou plusieurs étapes de la

production dans une logique de rationalisation. Cette délocalisation d`activités vise à

organiser une division internationale des processus productifs. Le plus important est alors la

recherche de productivité différentielle à partir de l‟exploitation des avantages comparatifs

des paysd‟accueil. Et si le processus de production lui-même est effectué en étapes, chaque

opération élémentaire est effectuée là où elle est la moins couteuse. Les IDE motivés par les

différences entre les pays contribuent au scénario de spécialisation intra-branches. En bref,

l‟IDE vertical vise à fragmenter le processus de production.

Dans la réalité, une firme peut décider simultanément d‟investir dans un pays dans le

cadred‟une stratégie d`accès au marché et dans un autre pays dans le but de réduire les coûts

(Baltagi et al. 2007)10

.

1.3.4-Stratégie de partenariat

Soumise à une concurrence rude, les firmes multinationales ont tendances à minimiser les

coûts fixes et leurs apports en capitaux par l‟externalisation d‟un certain nombre de fonctions

gérées auparavant par la société mère. Elles entament des relations de sous-traitance pour

relayer une partie de la production à d‟autres firmes compétentes à travers des

organisations« firme-réseau » ou en partenariat11

ou s‟alliance « réseaux de firmes » pour

gagner des parts de marché. Les multinationales adaptant ces stratégies sont appelées les

firmes globales12

.

8 MICHALET C.-A. (1999), La séduction des nations ou comment attirer les investissements, Economica, Paris. 9Helpman, Elhanan. 1984. A simple theory of international trade with multinational corporations. Journal of Political Economy 92(3):

451-471. 10Baltagi, B.H., Demetriades, P. and Law, S.H. (2007) “Financial Development, Openness and Institutions: Evidence from Panel Data”,

University of Leicester Discussion Paper No. 07/5. Beck 11 Les partenariats les plus connus qui émergent dans les pays d‟implantation sont les partenaires externes (joint-ventures), les partenariats

internalisés, concessions (franchises), la sous-traitance. 12 D‟après Porter (1986), Andreff (2003).

Page 15: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

9

Donc, les investissements directs étrangers sont classés vis-à-vis de leur objectif et leur

stratégie d‟internationalisation dans les pays réceptifs. Une stratégie horizontale par des

échanges des flux entre les pays riches, une stratégie verticale pour délocaliser leur activité de

production ou par la recherche de partenariat pour élargir leur influence ou encore pour

l‟exploitation des ressources naturelles.

Page 16: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

10

CHAPITREII : RETOMBEES MICROECONOMIQUES DES

INVESTISSEMENTS ETRANGERS

L‟accumulation des flux de capital étranger influe négativement ou positivement sur la

productivité des entreprises locales à travers des externalités en rapport avec le capital humain

et la technologie. Donc, nous allons voir les impacts des flux d‟IDE sur le capital humain qui

peut conduire aux transferts de nouvelles technologies

2.1-Transferts technologiques

Les firmes multinationales concentrent une majeure partie des technologies avancées,

ce qui leur donne un avantage comparatif avec ses nouvelles technologies et ses modes

d‟organisations et de distributions innovatrices. La littérature théorique conçoit que les IDE

engendreraient des externalités positives à travers les nouvelles technologies qu‟ils apportent.

Ces retombées positives sont souvent désignées sous le nom de « spillovers » ou «

productivity spillovers »13

ou « technology spillovers ». Ces externalités permettent au pays à

faible évolution technologique une complémentarité à la recherche nationale (Bertrand et

Gouia, 199814

).

Grace à ces spillovers, l‟arrivée des filiales étrangères force les firmes locales à opérer

plus efficacement, et à introduire dans leur processus de production des reformes

technologies. Les premières études des influences des FMN sur la productivité des entreprises

locales dans le secteur manufacturer en Australie sont menées par Caves (1974)15

, ceux sur le

secteur manufacturé canadien sont quant à elles entamées par Globerman (1991)16

, et ceux qui

approfondissent les industries de transformation en Mexiques sont menées par Blomström et

Person (1983)17

. Ces études résultent des effets positifs sur la productivité locale suite à la

présence des firmes étrangères. Par exemple une étude18

montre que, sur 63 pays en

développement (1960-2004), une augmentation de 1% du ratio entre IDE et PIB génère une

augmentation de l'ordre de 0,3% du taux de croissance du PIB. En se fondant sur un

échantillon constant de 1270 entreprises manufacturières allemandes sur la période 1948-

13Blomström et Kokko, 1998, ibid. 14 Bertrand P et Gouia M (1998) « Investissements directs étrangers et développement industriel méditerranéen », Economica. 15 CAVES R.E. (1974), « Multinational firms, competition, and productivity in host-country markets », Economica, 41, 162 (May), pp. 176-

193 16Globerman S (1991), “Foreign Direct Investmant and „Spillover‟ Efficiency Benefits in Canadian Manufacturing Industries”, Canadian

Journal of Economics, Volume 12, Issue (1), pp 42-56. 17Blomstrom, Magnus, Persson, Hakan, (1983). "Foreign investment and spillover efficiency in an underdeveloped economy: Evidence from

the Mexican manufacturing industry," World Development, Elsevier, vol. 11(6), pages 493-501, June. 18 Jamal Bouoiyour, El MouhoubMouhoud et Hicham Hanchane (CNRS). Investissements directs étrangers et productivité : quelles

interactions dans le cas du Moyen Orient et d‟Afrique du Nord ? (2007)

Page 17: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

11

1988, Bertschek (1995)19

a pu conclure que les entrées de l'IDE avaient eu un effet positif et

significatif sur les innovations en matière de produits et de procédés parmi les entreprises

locales. Donc la présence des firmes étrangères provoque une amélioration de la productivité.

Par contre, les retombées ne sont pas obligatoirement positives, l‟existence de nombreux pays

à faible technologie le démontre suite à l‟arrivée des FMN.

2.2-Capital humain et IDE

Lucas (1998)20

émane l‟idée qu‟un travailleur d‟une qualification donnée est plus

productif et généreusement rémunéré dans un pays où le capital humain est élevé. D‟après

l‟OCDE (2002)21

, la présence des FMN dans le pays d‟accueils pourrait être un élément clé

du développement des compétences, avec des savoir-faire non transmissibles par écrit. Les

compétences acquises dans les sociétés étrangères peuvent prendre une forme non

quantifiable, il s‟agit des savoirs tacites22

. La meilleure façon de la transmettre étant par la

démonstration et l‟expérience.

L‟arrivée des firmes étrangères favorise la formation de la main d‟œuvre à travers

deux types d‟approches. La première consiste à renforcer le système éducatif pour répondre

aux exigences des FMN. Blomström et Kokko (2003)23

stipule que pour satisfaire ces

exigences encouragent les gouvernements à investir dans l‟enseignement. Ramos (2001)24

a

étudié l‟effet des IDE sur le marché des travails en Irlande. Les flux chroniques des IDE ont

été étroitement suivis par un accroissement chronologique du taux de scolarisation secondaire.

L‟autre approche traduit les externalités jouées par la présence des firmes étrangères à

travers l‟apprentissage du capital humain dans ces entreprises. Levy-Garboua (1994)25

a

évoqué que l‟entreprise est un lieu de formation au même titre que le système éducatif et

l‟éducation parentale comme moyen de diffusion de la connaissance. La mobilité des

19Bertschek I (1995) “Product and Process Innovation as a Response to Increasing Imports and Foreign Direct Investment”, Journal of

Industrial Economics, Volume 43, Issue (4), pages 341357. 20 Lucas R.E (1988), On the Mechanics of Economix Development, Journal of Monetary Economics, vol 22, pp. 3-42. 21 OCDE (2002), L’Investissement direct étranger au service du développement : optimiser les avantages, minimiser les coûts, Paris. 22OCDE (2002), « le savoir tacite s‟échange difficilement sur de longues distances. Le meilleur moyen, pour les pays en développement, d‟acquérir le savoir contenu dans le processus de production des économies les plus développées pourraient donc être la présence

d‟entreprises étrangères dans l‟économie nationale. », (OCDE, 2002, page 143) 23Blomström, Magnus, Kokko, Ari (2003). "The Economics of Foreign Direct Investment Incentives," CEPR Discussion Papers 3775 24 Ramos, A. (2001), FDI as a catalyst for human capital accumulation, The Fletcher School of Law and Diplomacy 25 LEVY-GARBOUA L. (1994), « Formation sur le tas et les rendements de l‟expérience : un modèle de diffusion du savoir », Economie et

Prévision, 116 (5), pp. 79-88.

Page 18: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

12

employés dans les entreprises locales fait bénéficier ces dernières des expériences acquises en

travaillant dans les FMN (Blomström et Kokko, 1998)26

2.3-Les spillovers de façon exogène

Les firmes multinationales véhiculent des moyens pour améliorer le capital technique

et humain afin de renforcer la capacité des firmes locales et détruire les goulots

d‟étranglement en matière d‟approvisionnement. Ces externalités apportées par les

investissements directs étrangers influencent la productivité des entreprises locales de façon

exogène à travers divers canaux de diffusions tels que :

2.3.1-L‟action de démonstration et d‟imitation

Selon l‟étude d‟Arrow (1971)27

, Findlay (1978)28

de « l‟effet contagion » sur la

diffusion technologique, c'est-à-dire que les externalités se transmettent à travers le contact

humain comme une maladie. Les spillovers seront d‟autant plus efficace par l‟intermédiaire

du contact physique, donc c‟est le meilleur moyen de transfert technologique dans les pays à

faible évolution technologique.La productivité des entreprises locales s‟améliore en imitant le

savoir-faire des firmes étrangères d‟où Learning by doingetlearning by watching.

2.3.2-La concurrence

L‟arrivée des firmes multinationales exerce une pression concurrentielle pour les

entreprises locales. Ces dernières sont obligées de réorganiser plus efficacement leur système

de production et de moderniser leur technologie afin de rivaliser avec les firmes étrangères

(Sjöholm, 199929

). Supposons qu‟avec l‟existence d‟une concurrence rude, les firmes

étrangères importent des technologies plus efficaces, ce qui engendre l‟importation des

technologies plus performantes.

Dans certains cas, à cause de l‟existence d‟un grand écart de performance entre les

industries locales et étrangères, les FMN évincent le marché des entreprises locales. Aitken et

26Blomstrom, Magnus, Kokko, Ari, (1998). "Multinational Corporations and Spillovers," Journal of Economic Surveys, Wiley Blackwell,

vol. 12(3), pages 247-77 27 ARROW K. J. (1971) Essays in the Theory of Risk-Bearing, Amsterdam: North-Holland. 28 Findlay R. [1978]: “Relative Backwardness, Direct Foreign Investment and the transfer: a simple dynamic model”, Quarterly Journal

of Economics, 92 (2), pp. 1-16 29 . Sjoholm, Fredrik (1999). "Technology gap, competition and spillovers from direct foreign investment: Evidence from

establishment data," The Journal of Development Studies, Taylor and Francis Journals, vol. 36(1), pages 53-73

Page 19: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

13

Harrison (1999)30

détectent laprésence d‟un tel impact négatif au Venezuela qui proviendrait

de l‟effet de « capture du marché » desfirmes étrangères.

Dans les cas où les industries locales n‟arrivent pas à être compétitives, lesFMN

risquent d‟opérer dans des « enclaves » (zones franches) essentiellement reliées aux

marchésinternationaux. Dans les enclaves, les technologies utilisées ainsi que les produits

fabriqués par les FMNdiffèrent fortement de ceux des entreprises locales [Kokko (1994)]31

.

De cette manière, les possibilitésd‟interaction entre des FMN et l‟économie locale se trouvent

très restreintes.

2.3.3-Les liens clients-fournisseur

Les relations des FMN avec leurs clients et fournisseurs génèrent un canal efficace de

spilloverspour le pays d‟accueil. Les connaissances amenées par les FMN sont susceptibles de

se diffuser de manière interindustrielle à travers les liens clients-fournisseurs.

Les FMN qui opèrent sur le marché local pourraient s‟approvisionner en matières

premières et en biens intermédiaires auprès des fournisseurs locaux. Dans ce cas, afin de

s‟approvisionner d‟une bonne qualité d‟input, les FMN peuvent être amenées à assurer de

l‟assistance technique,des activités de formation et du service après-vente à leurs fournisseurs

locaux.

Pour une relation en aval, les firmes domestiques pourraient préférers‟approvisionner

en inputs et en biens intermédiaires de meilleure qualité chez les fournisseurs étrangers.

Toutefois, à notre connaissance, ce type de retombées positives reste très encore marginal et

peu démontré dans la littérature économique.

2.4-Facteurs déterminants pour une large diffusion technologique

2.4.1-Capacitéd‟absorption

Dans certains pays, la présence des FMN n‟engendre pas une corrélation positive entre

les IDE et la productivité locale. Dans une étude de Haddad et Harrison (1993)32

sur

l‟industrie manufacturière en Maroc entre 1985 et 1989, ils constatent que les firmes

étrangères dominent le secteur manufacturé et le spillovers sont inexistantes. Donc, pour

30 Aitken B. et A. Harrison (1999), « Do domestic firms benefit from direct foreign investment? Evidence from Venezuela », The

American Economic Review, vol. 89, n°3, pp.605-618. 31Kokko, Ari, (1994). "Technology, market characteristics, and spillovers," Journal of Development Economics, Elsevier, vol. 43(2),

pages 279-293, Aprilie 32 HADDAD M. et A. HARRISON (1993), « Are there spillovers from direct foreign investment? », Journal of Development

Economic, n°42, pp. 51-74

Page 20: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

14

permettre une large diffusion des compétences etdes technologies plus performantes, quelques

conditions sont nécessaires. Wang (1990)33

soutient une interdépendance entre les spillovers

et les flux d‟IDE, c'est-à-dire qu‟une les firmes multinationales influe sur la productivité des

entreprises par les spillovers et que l‟attraction des IDE est influencé par l‟accumulation du

capital humain. Ainsi, des moyens devraient être mis en œuvre pour une parfaite transmission

des savoirs tacites, des efforts internes qui nécessitent du temps et lamobilisation de

ressources financières, d‟où le concept de « spillovers exogènes ».

L‟ampleur des retombées positives à travers l‟IDE est étroitement liée à la « capacité

d‟absorption » du pays hôte (Blomström et ali., 2000)34

. Une définitionde la capacité

d‟absorption technologique d‟une firme est comme l‟« aptitude à identifier, à assimiler et à

exploiter les savoirs diffusés par son environnement » (Cohen et Levintha, 198935

). Entre

autres, il y a Abramovitz (1986)36

avec la notion de « capacité sociale » du pays d‟accueil

qu‟il définit à partir de différents éléments tels que le stock de capital humain, le niveau de

développement des infrastructures, la qualité des institutions politiques et financières, les

facteurs liés au climat des affaires et enfin la stabilité de l‟environnement macroéconomique.

Les technologies se distinguent vis-à-vis de leur nature tacite ou codifiable. Les

caractéristiques de la technologiedéterminent amplement le coût ainsi que le mode de

transfert. L‟internationalisation des activités des firmes étrangères sont souvent accompagner

de transfert des connaissances les plus complexes et difficilement transférables. Dans la

mesureoù les technologies « matures » sont relativement plus faciles à codifier, leurs

transferts et leurs absorptionsse réalisent de manière plus aisée et moins onéreuse (théorie de

cycle de vie ; Vernon, 196637

). Pour la transmission des connaissances tacites, il nécessite un

contact physique entre les acteurs. Alors, les efforts d‟apprentissage et de coopération de la

firme locale deviennentessentiels pour leur assimilation.

2.4.2-Main d‟œuvre qualifiée

L‟accumulation du capital humain dans le pays hôte détermine à la fois la nature des

flux d‟IDE entrants et la capacité de diffusion des technologies plus complexes. Les flux de

capitaux étrangers sont attirés dans les pays où le capital humain est significatif, donc c‟est la

33WANG.J. (1990), « Growth technology transfer, and the long-run theory of international capital movements », Journal of

International Economics, vol. 29. 34Blomström, M et al. (2000), Foreign Direct Investment: Firm and Host Country Strategies, London: Macmillan Press, and New

York: St Matins Press 35 COHEN W. M., LEVINTHAL D. A., (1989) « Innovation and Learning the Two Faces of R&D », Economic Journal 99, 569-596. 36ABRAMOVITZ M. (1986) « Catching Up, Forgoing Ahead, and Falling Behind », Journal of Economic History, 46 (2), 385-406. 37 VERNON R., 1966, «International Investment and International Trade in the Product Cycle»,

Quarterly Journal of Economics, 80, pp.190-297.

Page 21: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

15

présence d‟une forte main d‟œuvre dans les pays d‟accueil qui détermine la qualité et la

quantité des investissements étrangers entrants. Lesétudes théoriques menées par certains

auteurs ont permis de dégager une certaine corrélation positive des transferts technologiques

suite à l‟existence d‟un seuil de développement du capital humain. Selon Borensztein et ali

(1998)38

à partir du seuil de 0.52 année d‟étudessecondaires l‟IDE commence à entraîner des

gains de croissance économique dans le pays hôte. Mais pour Xu (2000)39

, le seuil s‟élève à

1,9 années d‟étude secondaire pour que le pays, d‟accueil bénéficie des gains de productivité

via l‟IDE. On peut constater que la plupart des pays en développement ont déjà atteint le seuil

de développement fixé par Borensztein et ali, mais pas celui fixé par Xu.

2.4.3-Le rôle de l‟écart technologique dans le processus de diffusion de

technologie

L‟écart technologique entre le pays investisseur et le pays hôtes détermine le niveau

des retombées technologiques sur les firmes locales. Dans la littérature, Findlay (1978)

40évoque une hypothèse sur le « rattrapage technologique » de telle sorte que la productivité

augmente proportionnellement vis-à-vis des écarts technologiques entre les deux pays mis en

avant. Dans cette optique, nous supposons que plus le pays d‟accueil est en retard par rapport

aux pays développés, plus le processus de rattrapage économique sera rapide. Les externalités

technologiques sont conditionnées par la capacité d‟absorption du pays d‟accueil, c‟est-à-dire

qu‟à l‟existence d‟un grand écart technologiques n‟arrivent plus à assimiler les « technology

spillovers » [Haddad et Harrison (1993)41

]. La capacité d‟absorption de la firme récipiendaire

se détermine en fonction de ses efforts de R&D ainsi que par la complexité du savoir extérieur

à assimiler. A mesure que les entreprises locales se rapprochent de la frontière technologique

internationale, il leur devient plus difficile d‟imiter la technologie des FMN. A ce stade de

développement, les technologies à transférer représentent un fort contenu tacite, les

connaissances sous-jacentes nécessaires au transfert deviennent particulièrement complexes.

Bien entendu, lorsque le savoir devient complexe, pour un niveau constant de R&D, la firme

assimile de moins en moins de technologies [Barro et ali (1997)42

]. Autrement dit, plus les

38Borensztein, E., De Gregorio, J., Lee, J, (1998). “How does Foreign Direct Investment Affect Economic Growth?” Journal of

International Economics 45: 115-135 39Xu (2000), “Multinational entreprises, technology diffusion, and host country productivity growth”, in journal of development

economics, 62, pages 477-493 40 Findlay R. [1978]: “Relative Backwardness, Direct Foreign Investment and the transfer: a simple dynamic model”, Quarterly Journal

of Economics, 92 (2), pp. 1-16 41Haddad, M. and Harisson, A (1993), “are there Positive Spillovers from direct Foreign Investment? Evidence from Panel Data for

Morocco”, Journal of Development Economics, 42, pp. 727-738 42 BARRO R., SALA-I-MARTIN X. (1997) « Technological Diffusion, Convergence and Growth », Journal of Economic Growth,

2(4), 1-26.

Page 22: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

16

pays avancent dans le processus de rattrapage plus la quantité des technologies susceptibles

d‟être assimilées ou imitées diminue. Des études empiriques43

soutiennent que les retombées

positives en termes de productivité se réalisent de manière plus forte dans les secteurs à faible

intensité technologique.

2.4.4 -L‟impact des politiques à l‟égard de l‟IDE sur la diffusion technologique

Pour tirer le maximum des effets de l‟arrivée d‟IDE dans une économie, des politiques

à leur égard doit être établi. Dans une étude44

, une mise en place de trois stratégies permet

d‟atteindre cet objectif :

2.4.4.1-Amélioration du climat général de l‟investissement

L‟ensemble de l‟environnement politique, économique, institutionnel et

comportemental, présent et futur, qui affecte la rentabilité et les risques associés aux

investissements définis ce qu‟on appelle climat des investissements. Il influence positivement

ou négativement sur le déroulement des activités économiques. Donc le gouvernement local

doit améliorer les infrastructures routières et portuaires, investir dans les services publics,

réduire les droits de douane, renforcer le processus judiciaire et l‟Etat de droit, limiter la

réglementation superflue et la bureaucratie qui ajoutent les coûts des affaires pour attirer de

nouveaux investissements, tant intérieurs qu‟extérieurs et à accroitre la productivité et la

rentabilité des investissements existants.

Avec une stabilité politique, un certain niveau de croissance, des bonnes

infrastructures, de la qualité des institutions et de la capacité du capital humain ; les retombées

de ces investissements sont optimisées. Dans un environnement doté de bonnes structures

l‟investissement peut être productif et il y a une forte attraction des investissements étrangers.

L‟IDE peut s‟orienter à travers les stratégies et les objectifs des firmes multinationales.

Premièrement les activités fondées sur les ressources naturelles, comme le pétrole, les

minerais et la production agricole. Les sociétés désirant s‟engager dans ces activités

choisissent les pays qui ont les ressources naturelles à exploiter.Les industries et les services

orientés vers le marché intérieur des pays d‟accueil : les biens de consommation, les

43Aitken et Harrison, 1999 et Haddad et Harrison, 1993

44PERKINS, D. H. RADELET, S. LINDAUER, D. L. (2008) :« Economie du développement », DE BOEK, p. 488-489

Page 23: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

17

transports, les communications, les services aux entreprises et tant d‟autres encore. Les

investisseurs voulant investir dans ces activités n‟ont pas exactement un critère précis sur les

pays d‟accueil, malgré cela, ils choisissent souvent les pays ayant un climat d‟investissement

stable et propice à la rentabilité de leur investissement. L‟industrie manufacturière à forte

intensité de main d‟œuvre, orientée vers l‟exportation sur les marchés mondiaux et axée

notamment sur l‟habillement, l‟agroalimentaire, les chaussures, les textiles, etc. Les firmes

œuvrant dans ces activités préfèrent les pays d‟accueils ayant des mains d‟œuvres moins chers

pour pouvoir diminuer leurs couts de production.

2.4.4.2-Introduction de politiques et d‟incitations visant à attirer les IDE :

Les politiques d‟attraction d‟IDE sont établis commeune mise en place d‟un système

d‟information aux investisseurspotentiels afin de faire connaitre les coûts d‟une activité

industrielle oucommerciale, des installations portuaires, des ressources naturelles, du niveau

d‟éducation,du climat et d‟autres facteurs susceptibles de rendre leur pays attractif. Dans les

pays en développement, un climat d‟investissement favorable n‟existe pas et les

infrastructures sont long à mettre en place, ainsi les pouvoirs publics choisissent de créer des

zones industrielles travaillant pour l‟exportation afin d‟augmenter les investissements et les

exportations manufacturières. Cette intervention se caractérise par l‟installation d‟une enclave

située au voisinaged‟installations portuaires, dotées d‟infrastructures de qualité et de services

publics fiableet relativement bon marché, caractérisée par une règlementation plus limitée et

une paperasserie réduite. C‟est à l‟intérieur de ces zones que les pays hôtes accueil en

généralement les investissements intérieurs et étrangers. Le choix de la localisation de

cesinfrastructures est crucial car ils doivent permettre aux producteurs de réduire leurs coûts.

Ainsi, cette localisation et la bonne gestion de ces zones peuvent être le facteur clé de

laréussite de cette mesure comme celles en Corée, en Indonésie, en Malaisie, à Maurice,

deszones économiques spéciales en Chines, etc.Les pouvoirs publics peuvent aussi tenter de

créer des parcs industriels ou - Pour accroître la rentabilité des FMN, les pouvoirs publics

peuvent leurs accorder desincitations par la protection contre la concurrence des importations,

le subventionnementou l‟allégement fiscale. Ces protections peuvent se faire à travers

l‟introduction des droitsde douane et des quotas qui visent à réduire les importations de biens

concurrents ou àassurer le monopole des marchés locaux. Ces mesures sont surtout destinées

auxinvestisseurs étrangers qui souhaitent vendre et produire sur le marché local et non

auxexportateurs. En fait, ces mesures provoquent l‟augmentation des prix intérieurs et

Page 24: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

18

desprofits, les consommateurs locaux paient alors des prix plus élevés sous formes de

transfertaux actionnaires étrangers des FMN. Cette mesure est quelque peu controversée car

ilsgénèrent des avantages minimes et parfois même des pertes économiques.

Il existe aussi d‟autres mesures comme les incitations fiscales sur le revenu sous forme

d‟exemptions d‟impôts sur le revenu pour une période allant généralement de trois à sixans et

qui doivent faire l‟objet d‟un crédit sur les impôts de ces entreprises en faveur de l‟Etat de

leur pays d‟origine. Ceci, bénéficierait alors aux Etats des pays d‟origine et non au

paysd‟accueil, c‟est pour cela qu‟ils sont très controversés. Malgré cela, la plupart des

paysindustriels continuent à les pratiquer, ce qui tend à renforcer l‟exploitation des pays

pauvres par les pays riches.

Les industries exportatrices faisant appel à une forte main d‟œuvre, autrement dit les

zones franches, ont le plus grand choix d‟implantation, ils sont alors les plus susceptibles de

bénéficier d‟exemptions fiscales et d‟autres traitements. En effet, le choix d‟implantation de

certaines sociétés fabricants de jouets, de chaussure, de textiles, d‟habillements, de produit

électroniques, etc. sont innombrables, elles choisissent, cependant, ceux qui sont les plus

stable politiquement et économiquement, des pays pratiquants des coûts de transports

relativement faibles, disposant de travailleurs non qualifiés ou du moins semi-qualifies. C‟est

dans certains cas comme cela que les exemptions fiscales peuvent être considéré attirer les

IDE. Toutefois cela n‟enlève pas le caractère controverse de ces types de mesures Et il est à

faire remarquer que l‟application de ces pratiques ne garantisse pas toujours l‟attraction des

IDE.

2.4.4.2-Exigences et restrictions imposées aux IDE

Certains Etats, en tentant d‟obtenir une grande part des avantages escomptes de l‟IDE

dont des normes de résultat, des obligations de propriété locale, de travail et des restrictions

au rapatriement des profits. Ces politiques peuvent augmenter les avantages des pays

d‟accueil. Toutefois, dans la plupart des cas, elles les découragent. L‟exigence de

coentreprise, qui consiste à vendre à des partenaires locaux la moitié du capital. Ceci afin

d‟assurer le transfert de technologie et de compétences de gestion, limiter le rapatriement des

profits et conserver le contrôle local. Or, les multinationales sont d‟habitude contre cette

pratique.

L‟établissement des normes de contenu localquant à elle oblige les multinationales à

acheter une certaine proportion de leurs intrants sur le marché local. Ceci dans le but

d‟encourager les fournisseurs locaux et d‟assurer des liens plus étroits entre la FMN et les

Page 25: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

19

firmes du pays. Quoique la non compétitivité et la cherté des produits ou matières premières

sur le marché local entrainent parfois l‟accroissement des couts de production des

multinationales, ce qui les rendent plus réticent envers ces exigences. Par les normes de

production, les PED obligent les FMN à importer les biens d‟équipements les plus avances et

non des machines d‟occasion. Cela dans le but de recourir au personnel local pour le transfert

de compétence et la création d‟emploi, mais également d‟augmenter le potentiel d‟absorption

du transfert de technologie provenant des FMN. Il existe aussi d‟autres restrictions courantes

comme : le plafonnement des profits rapatriés vers la société mère, l‟imposition de taxes

élevés sur les profits transférés. Mais ces exigences et restrictions, au lieu d‟attirer des IDE,

pourraient les décourager.

Bref, ces différentes politiques et mesures peuvent parfois offrir des avantages, mais

parfois aussi décourager les IDE. La meilleure politique consiste alors à faire le nécessaire

pour rendre le climat des investissements plus attirant pour les implantations tant intérieurs

qu‟étrangères. Pour cela, l‟établissement d‟un réseau de transport, d‟énergie et de

communications fiable, la dispense de règlementations étatiques pesantes, l‟instauration

d‟institutions compétentes, l‟adhésion à un Etat de droit, la stabilité macroéconomique et

politique, des marchés de travail dans lequel les salaires sont compensés par la productivité.

Ce qui est important, c‟est de trouver une bonne entente entre les attentes des pays d‟accueil

et les investisseurs étrangers, si ce sont les mesures et stratégies à établir pour l‟établissement

de politiques et de climat favorable à l‟investissement et surtout pour attirer les IDE.

Page 26: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

20

CHAPITRE III : IMPACTS MACROECONOMIQUES DE

L‟ARRIVEE DES IDE

Les flux de capitaux étrangers peuvent répercuter les agrégats macroéconomiques dans les

pays d‟accueil. Soit sur l‟exportation des biens et services, soit sur le niveau d‟investissement

domestique du pays ou soit sur la croissance économique. Dans ce chapitre nous allons voir

l‟impact de l‟IDE sue ces différents agrégats économiques.

3.1-Interaction entre IDE et l‟investissement local

L‟analyse d‟une relation entre l‟investissement direct étranger et l‟investissement

domestique conduit les chercheurs à dégager des effets bien distincts : le crowding-in (impact

positif) et le crowding-out (impact négatif).

A partir du modèle théorique d‟Agosin et Mayer (2000)45

, Noomen Lahimer (2009)46

trouve un lien positif de l‟IDE sur l‟investissement intérieur à travers l‟étude de 42

échantillons de l‟Afrique Subsaharienne entre les années 1990 à1995. Le résultat permet de

constater une relation de complémentarité entre les investissements locaux et étrangers. La

présence des IDE stimule l‟investissement local. Mais l‟effet de complémentarité peut venir

des deux sens, c'est-à-dire que soit ce sont les investissements domestiques qui attirent les

IDE, soit c‟est l‟IDE qui stimule l‟investissement local. Une étude de la FEMISE47

affirme

que l‟investissement local tire l‟IDE dégageant ainsi un accroissement moyen de 1% du taux

d‟investissement domestique des années 2005-2010 avait induit une augmentation de 0,12 %

des IDE l‟année précédente (hors fusions et acquisitions).

Les IDE stimulent les investissements domestiques à travers plusieurs canaux : par la

concurrence (Desai et al, 200548

) ou par la création d‟une nouvelle demande intérieur et la

catalyse des exportations (Chen et al, 200449

).

Par contre, d‟autres études montrent que l‟investissement étranger engendre des effets

négatifs qui peuvent provoquer l‟appauvrissement du pays (Fry, (1992)50

, Agosin et Mayer,

45Agosin M.R., and Mayer R. (2000) Foreign investment in developing countries: Does it crowd in domestic investment? UNCTAD

workingpaper, 146. 46NoomenLahimer (2009), « la contribution des Investissements Directs Etrangers à la réduction de la pauvreté en Afrique Subsaharienne » 47Marc Lautier et François Moreau CEPN/ CNAM (France) /FEMISE. Les boucles investissement intérieur – investissement étranger et la

croissance des pays méditerranéens (2010). 48DESAI, M. A., C. F. FOLEY, & J. HINES., 2005, "Foreign Direct Investment and the Domestic Capital Stock." National Bureau of

Economic Research NBER Working Paper: W11075 49CHEN, T.-J., H. CHEN, & Y. KU, 2004, "Foreign Direct Investment & Local Linkage." Journal of International Business Studies 35: 320-

333. 50 Fry (1992), “foreign Direct Investment in a Macroeconomic Framework: Finance, Efficiency, Incentives and Distortions”, PRE

Working Paper, Washington, DC: The World Bank.

Page 27: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

21

(2000)51

). Les capitaux venant des FMN peuvent engendrer des effets d‟éviction vis-à-vis des

investissements locaux à travers deux mécanismes :

Les mécanismes de concurrence sur les produits et les facteurs (Aitken et Harrison,

199952

, Markusen et Venable, 199953

, Brainard, 199754

, Helpman et al, 200455

).

Les mécanismes du « syndrome hollandais » à travers un effet dépenses (Gregory,

197656

, Corden et Neary, 198257

).

Ces deux mécanismes ont lieu dans les IDE à fonction extractive car l‟augmentation des

exportations implique une hausse du taux de change effectif réel et réduit la compétitivité des

autres biens échangeables (Bourdet et Falck, 200658

).

Mais pour certain pays, des effets neutres sont remarqués et les investissements

domestiques restent inchangés. Sur les travaux d‟Agosin et Mayer (2000)59

, il trouve que les

IDE stimulent les investissements en Asie tandis qu‟en Amérique latine on rencontre des

effets d‟éviction. En Afrique entre les années 1970-1996 de nombreux auteurs n‟ont remarqué

aucune influence des IDE sur l‟investissement intérieur.

3.2-IDE et le commerce extérieur

L‟engagement des pays dans le commerce international est dû à de nombreux facteurs

tels que l‟abondance des devises contribuant aux importations, à l‟exploitation des économies

d‟échelle ainsi qu‟à la garantie du jeu de la concurrence ce qui contribuera au renforcement de

la diversité des produits, mais surtout à la stabilité des marchés. Selon l‟OCDE60

: « les

entreprises multinationales peuvent renforcer le caractère exportateur de l’économie

nationale grâce à des atouts qui comprennent : l’excellente qualité de leurs produits, la

reconnaissance de la marque et leur accès aux marchés mondiaux, leur capacité de lever les

51Agosin M., R. Mayer [2000]: “Foreign Investment in Developing Countries: does it crowd in Domestic Investment?”, UNCTAD

Discussion Papers, (2), N ◦ 146. 52 Aitken B. et A. Harrison (1999), « Do domestic firms benefit from direct foreign investment? Evidence from Venezuela », The

American Economic Review, vol. 89, n°3, pp.605-618. 53Markusen, J.R. et Venables, A.J. (1999), “Foreign Direct Investment as a Catalyst for Industrial Development”, European Economic

Review, vol 43, pp. 335-356 54Brainard, S.L. (1997), “An empirical assessment of the proximity concentration tradeoff between multinational sales and trade”,

American Economic Review, vol.87, n°4, pp. 520-544 55Helpman, E., M.J. Melitz et R.S. Yeaple (2004), “Export versus FDI with heterogeneous firms”, American Economic Review, vol.94,

n°1, pp. 300-316 56GREGORY, R., 1976, "Some Implications of the Growth of the Mineral Sector."Australian Journal of Agricultural

Economics.20(02). 57CORDEN, W. M. & J. P. NEARY, 1982, "Booming sector and deindustrialization in a small open economy." Economic Journal

92(368): 825-48. 58Yves Bourdet& Hans Falck, 2006. "Emigrants' remittances and Dutch Disease in Cape Verde," International Economic Journal,

Taylor & Francis Journals, vol. 20(3), pages 267-284. 59Agosin M., R. Mayer [2000]: “Foreign Investment in Developing Countries: does it crowd in Domestic Investment?”, UNCTAD

Discussion Papers, (2), N ◦ 146. 60 OCDE (2002), L’Investissement direct étranger au service du développement : optimiser les avantages, minimiser les coûts, Paris,

p101

Page 28: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

22

obstacles à l’utilisation de la dotation en facteurs de l’économie d’accueil et leur impact à

long terme sur la compétitivité internationale du secteur d’activité du pays d’accueil. »

De ce point de vue, le libre échange est alors encouragé avec une petite facilité au

niveau des frontières. C‟est ce que David Ricardo61

affirme avec la théorie des avantages

comparatifs ; une théorie ayant inspiré le modèle d‟Heckscher-Ohin-Samuelson qui met en

évidence la présence d‟échanges internationaux, d‟où l‟IDE.

La relation entre investissement direct étranger et commerce extérieur est tellement

complexe qu‟aucune théorie n‟a encore pu l‟englober depuis les années 1970. Les firmes

multinationales (FMN) choisissent d‟implanter dans les pays d‟accueil des filiales soit

produisant les mêmes biens que ceux du pays mères (investissement direct étranger

horizontal), soit fournissant des biens complémentaires à ceux de la maison-mère

(investissement direct étranger vertical). Markusen (1995)62

a introduit cette idée basée sur la

décision de créer des filiales à l‟étranger.

Partant du cadre théorique traditionnel d‟Heckscher-Ohin-Samuelson (HOS), Mundell

(1957)63

fait part de l‟approche théorique sur le lien entre flux des biens et flux d‟IDE. Ceci

met en évidence les mouvements des capitaux internationaux. Les pays à haute rémunération

en capital investissent dans ceux à basse rémunération afin de produire encore plus de biens

intensifs ; d‟où la relation entre commerce extérieur et IDE. Cependant, Mundell (1957)64

pense qu‟en cas de parfaite mobilité des capitaux, les IDE vont faire disparaître les avantages

comparatifs du capital et donc le commerce international.

Kojima (1975)65

, dans l‟hypothèse de fonction de production non identique, affirme

que la mobilité des capitaux favorise le commerce extérieur dans la mesure où les pays

domestiques investissent dans les secteurs désavantageux pour les pays d‟origine. Dans ce

même sens, Paul Samuelson estime que la spécification à chaque secteur de production peut

freiner la convergence internationale des rémunérations de facteur de production. On aboutit

alors à un flux de capital qui accroît les avantages comparatifs des pays, ainsi que le

61 Ricardo, D. (2002). Des principes de l’économie politique et de l’impôt. Chicoutimi : J.-M. Tremblay. Consulté à l‟adresse

http://www.uqac.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/classiques/ricardo_david/principes_eco_pol/principes_eco_pol.htm

l 62Markusen, J. R. (1995), „The Boundaries of Multinational Enterprises and the Theory of International Trade‟, Journal of Economic

Perspectives, 9, 2, 169–89 63Mundell, R. A. (1957), “International trade and factor mobility”, American Economic Review, vol.47, n°3, pp. 321- 335.111 64Mundell, R. A. (1957), “International trade and factor mobility”, American Economic Review, vol.47, n°3, pp. 321- 335.111 65 Kojima, K. (1975), “International trade and foreign direct investment: Substitutes or complements,” Hitotsubashi Journal of

Economics, vol.16, pp. 1-12.

Page 29: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

23

commerce international. Selon Markusen (1984)66

, la relation de substitution entre flux de

biens et flux de capitaux est l‟exception, la complémentarité et la règle.

Markusen (1984)67

par son hypothèse sur l‟imperfection du marché montre que les

firmes multinationales (FMN) s‟introduisent sur le marché par le biais d‟une filiale afin

d‟éviter les coûts d‟exportation tels que les coûts de transports ou les barrières tarifaires.

Evidemment, on n‟implante une filiale à l‟étranger que si les bénéfices engagés

permettent de jouir de l‟économie d‟échelle. Le choix entre implantation et exportation est

donc conditionné par de nombreux facteurs tels que le coût de transport, les dotations relatives

en facteurs et les tailles relatives des pays. (Brainard, 199768

),Markusen et Venables (1996)69

,

Egger et Pfaffermayr (2004)70

.

Les IDE remplacent le commerce extérieur quand les pays ont les mêmes

caractéristiques pour la production (similaire en taille, en technologie et en facteur de

production), c‟est ce que les modèles de Markusen (1984)71

et Brainard (1997)72

mettent en

évidence dans leurs modèles horizontaux. Il y a aussi ceux qui ne s‟arrêtent pas à ce genre de

détail pour implanter une filiale mais qui exploitent les avantages comparatifs pour gagner en

compétitivité et ainsi fragmenter le processus de production : c‟est ce qu‟on appelle

Investissement Direct Etranger (IDE) vertical.

Selon les nouvelles théories du commerce international, la fragmentation du processus

de production en de nombreuses étapes tend à une relation de complémentarité que de

substitution entre le commerce extérieur et l‟IDE du fait de l‟augmentation simultanée des

IDE et des exportations de biens intermédiaire entre le pays d‟origine et le pays d‟accueil.

Le choix de l‟implantation de production dans le pays d‟accueil est encouragé par le

coût relatif des facteurs et des dotations en ressources naturelles [modèles développés par

Helpam (1984)73

puis par Helpman et Krugman (1985)74

]. Les IDE issu de cette implantation

66Markusen, J.R. (1984), “Multinationals, multi-plant economies and the gains from trade”, Journal of International Economics, vol.16,

n°3-4, pp. 205-226. 67Markusen, J.R. (1984), “Multinationals, multi-plant economies and the gains from trade”, Journal of International Economics, vol.16,

n°3-4, pp. 205-226. 68Brainard, S.L. (1997), “An empirical assessment of the proximity concentration tradeoff between multinational sales and trade”,

American Economic Review, vol.87, n°4, pp. 520-544 69Markusen, J. R., Venabes, A. V, Konan, D. E, Zhang, K. H (1996)” a unified Treatment of Horizontal Direct Investment, Vertical

Direct Investment, and the Pattern of Trade in Goods and Services “NBER Working Paper N° 5696 70 P Egger, M Pfaffermayr (2004), “The impact of bilateral investment treaties on foreign direct investment”, Journal of comparative

economics 32 (4), 788-804 71Markusen, J.R. (1984), “Multinationals, multi-plant economies and the gains from trade”, Journal of International Economics, vol.16,

n°3-4, pp. 205-226. 72Brainard, S.L. (1997), “An empirical assessment of the proximity concentration tradeoff between multinational sales and trade”,

American Economic Review, vol.87, n°4, pp. 520-544 73Helpman, E. (1984), “A simple theory of international trade with multinational corporations”, Journal of Political Economy, vol.92,

n°3, pp. 451-471.

Page 30: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

24

favorisent la division internationale de travail, mais aussi les spécialisations interbranches, ce

qui peut être fatal pour les pays en développement très en retard. [Dupuch, Jennequin et

Mouhoud, 200475

].

Head et Ries (2003)76

concluent donc que si la productivité des entreprises est

homogène dans un secteur, l‟investissement direct étranger et le commerce extérieur est

complémentaire ; mais que si la dispersion est élevée, ils vont être substituts.

3.3L‟effet des flux de capitaux étrangers sur le niveau général de l‟emploi

L‟investissement direct étranger influe dans la croissance économique du pays

d‟accueil via sa contribution dans l‟amélioration de la productivité total des facteurs. Le

transfert de technologie accompagnant l‟IDE joue un rôle important dans cette amélioration.

La manipulation de ces nouvelles technologies requiert la nécessité de mains d‟œuvre.

Comme le dit alors la Banque Mondial dans son rapport du 2009, les IDE aident à la création

d‟emploi dans tous les secteurs, et permettent au pays d‟accueil de réduire le taux de

chômage.

Cependant, l‟investissement direct étranger n‟explique pas à lui seul la création

d‟emplois dans les pays d‟accueil. Une étude faite par l‟ANIMA Inversement Network sur

l‟impact des IDE sur l‟emploi, effectué sur les 3 géants de l‟Asie (Chine, Inde, Pakistan) de

1985 à 2008 a permis que l‟élasticité de la création d‟emploi par rapport au niveau d‟IDE soit

très faible.

L‟impact de l‟IDE sur l‟emploi est très peu étudié. Néanmoins, on peut la relier à

l‟éducation. L‟utilisation de nouvelles technologies nécessite une certaine performance en

manipulation de nouveaux appareils. Il est alors impératif d‟avoir des habitants ayant un bon

niveau d‟éducation pouvant facilement comprendre le fonctionnement de ce dernier afin de

l‟employer à bon escient pour qu‟il puisse produire beaucoup et vite, et ainsi contribuer à la

croissance économique du pays. Borensztein, de Gregorio et Lee (1998)77

disent que l‟entrée

des IDE ont un effet positive sur la croissance du pays d‟accueil dans la mesure où la

74Helpman, E. et P. Krugman (1985), Market structure and foreign trade: Increasing returns, imperfect competition and the international

economy, Cambridge, MA, MIT Press. 75Dupuch, S. Jennequin, H. Mouhoud E. M. (2004), Integration Européenne, Elargissement aux Peco et Economie Géographique,

CEPN Universiré Paris Nord, CEPN UMR n°2148, CNRS Université de Paris 13, UFR Sciences Economiques, 1-30p. 76 Head, K. et J. Ries (2003), “Heterogeneity and the FDI versus export decision of Japanese manufacturers”, Journal of the Japanese

and International Economies, vol.17, n°4, pp. 448-467. 77Borensztein D., J. De Gregorio, J.-W. Lee [1998] : “How does foreign direct investment aff ect Economic Growth ?” Journal of

International Economics, 45, pp.115-135.

Page 31: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

25

population y résidant ait un niveau d‟éducation suffisamment élevé pour diffuser les transferts

de technologie à l‟ensemble de l‟économie.

3.4-Lien entre investissement direct étranger et la croissance économique

dans le pays d‟accueil

3.4.1-Théorie sur la croissance

La littérature économique par de nombreuses théories stipule que le capital exerce une

influence significative dans la production et joue un rôle sur la croissance économique. Smith

(1776)78

et Ricardo (1817)79

, décrivent que l‟accumulation du capital permettrait de générer

une croissance économique avec les facteurs travail et terre. Karl Marx (1967)80

décrit que

suite à une accumulation de capital, on a une croissance limitée dans le monde de la

production capitaliste en raison de la baisse tendancielle du taux de profit. Aussi, Keynes

(1936)81

montre que l‟investissement qu‟il soit public ou privé est un facteur croissant de la

production et amplifie l‟effet multiplicateur. Domar E.D (1957)82

soutient que le taux de

croissance estfonction du rapport entre letaux d‟épargne et le tauxd‟investissement.

C‟est l‟analyse de Solow83

, une figure pensante néoclassique, qui établit un modèle entre

la croissance et le niveau de capital par tête. L‟accroissement de l‟investissement, dont fait

partie les IDE, influe sur la croissance de façon temporaire à cause de l‟existence du

rendement d‟échelle décroissant du capital. Il démontre qu‟une hausse de l‟investissement

accélère la croissance que pour une courte durée jusqu‟à la convergence de l‟économie vers

un état stationnaire. Plus le niveau d‟investissement est faible, plus l‟état stationnaire est

éloigné. Donc dans les pays moins développés où le niveau initial de stock de capital par tête

est faible, l‟économie tend à avoir des rendements d‟échelle et une croissance économique

élevés. Seul les impacts technologiques et l‟influence du capital humain peuvent repousser cet

état stationnaire par la stimulation de la croissance. Les néoclassiques considéraient que ces

78 Smith, A. (1976), Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. In Montoussé, M (2000), Histoire de la pensée

économique, Edition Bréal, Paris. 79 Ricardo, D. (1817), Principe d’économie politique et de l’impôt. In Montoussé, M. (2000), Histoire de la pensée économique, Editon

Bréal, Paris. 80 Karl Marx (1967), « L’homme et la société » 81 Keynes, M. J. (1936), Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. In Etienne, B. (1997), Economie Politique

Contemporaine. Editions Armand Colin, Paris. 82E.D. Domar (1957) “Essays in the Theory of Economic Growth”. 1982 reprint, Wesport, Conn: Greenwood. 83 Solow R. [1956]: “A contribution to the theory of Economic Growth”, Quarterly Journal of Economics, 70 (1), pp. 65-94

Page 32: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

26

variables comme étant des variables exogènes, sont des facteurs « tombées du ciel ». Ainsi

sont nombreux les personnes essayant d‟endogéniser ces différents facteurs de production.

Arrow (1962)84

et Sheshinski (1967)85

ont a proposé des modèles dans lesquels les

découvertes étaient des retombées de la production ou de l‟investissement et chaque

découverte a des impacts immédiats sur l‟économie. Mais c‟est Romer (1986)86

qui est le

précurseur de la théorie de la croissance endogène, ensuite il y a Lucas (1988)87

, Barro

(1991)88

, Barro et Sala-i-Martin (1995)89

, Grossman et Helpman (1991)90

. Ces diverses

théories parlent que la diffusion de la technologie incite la croissance économique. Pour

Romer, le progrès technologique n‟est pas exogène car il est produit avec les investissements

sur la recherche et le développement. Sa production résulte d‟une longue série de test et de

coopération, ainsi elle présente un très lourd coût de production ; mais contrairement au

capital, le progrès a un rendement croissant. Plus de nouvelles technologies apparaissent, plus

cela stimule la production. Ainsi Romer décline l‟idée de Solow sur la croissance à court

terme car sur l‟investissement technologique contrebalance l‟effet de rendement décroissant

du capital.

Le modèle de Solow fut intégré par Gregory Mankiw, David Romer et David Weil

(1992) par la notion d‟investissement en capital humain. Ce qui consiste par l‟existence de la

formation afin de transformer le travail non qualifié en travail plus qualifié et pour

l‟acquisition des connaissances nécessaires pour manier les équipements complexes. Cette

notion fait appel à endogénéiser une partie du progrès technique et présente un caractère à

rendement croissant. Theodor Schultz et Gary Becker, centre des études menées par R.E

Lucas présente que le capital humain désigne des capacités apprises par les individus et qui

accroissent leur efficacité productive. Alors on considère l‟éducation comme un

investissement pour la contribution dans la croissance économique.

3.4.2-Influence de l‟IDE sur la croissance économique

Les investissements directs étrangers complètent l‟offre interne du capital pour les

pays hôtes. Selon Brems (1997), l‟IDE renforce le capital intérieur et ne se différencie pas

84 Arrow K.J. (1962). "The Economie Implications of Learning By-Doing", Review of Economic Studies, n° 29. 85 E. Sheshinski, 1967. "Balanced Growth and Stability in the Johansen Vintage Model," Review of Economic Studies, Oxford

University Press, vol. 34(2), pages 239-248. 86Romer P. [1986]: “Increasing returns and long run growth”, Journal of Political Economy, 94, pp. 1002-1037 87Lucas, R.E. (1988), “On the mechanics of economic development”, Journal of Monetary Economics, 22(1), 3-42. 88Barro, R.J., (1991). Economic Growth in a Cross Section of Countries. Quarterly Journal of Economics 106(2), 407-443. 89Barro, R. J. et Sala-i-martin, X. (1995), Economic Growth, New York, London, McGraw-Hill 90 Grossman, G. M. et Helpman, E. (1991), Innovation and Growth in the Global Economy, MIT Press, Cambridge, MA

Page 33: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

27

substantiellement de ce capital. Selon la théorie de la croissance endogène, il favorise

l‟investissement national par une accumulation en capital, stimule la production, joue un rôle

moteur à la croissance économique de façon soutenue.

Entre autres de l‟effet qu‟un investissement peut avoir sur la croissance, l‟IDE peut

contribuer significativement à l‟accumulation du stock des connaissances dans les pays

d‟accueil en offrant un nouveau savoir-faire en management, en améliorant le niveau des

qualifications et en fournissant de nouveaux biens d‟équipement et des procédés

technologiques plus avancés pouvant être diffusé aux firmes locales. L‟IDE en améliorant le

stock de connaissances du pays hôtes, aura aussi bien un effet à court terme qu‟à long terme

sur l‟économie qui le reçoit, augmentant ainsi le taux de croissance à long terme, peuvent être

véhiculés par l‟IDE91

.

Pour Romer (1993)92

, les firmes multinationales réduisent les écarts technologiques

entre les pays d‟accueils et les avancés en fournissant de nouvelles connaissances dans les

pays en développements, ce qui peut constituer un facteur important de croissance et de

convergence économique. D‟après la théorie de la croissance endogène, plusieurs facteurs

(capital humain, l‟accumulation de capital, technologie), qui peuvent être véhiculés par l‟IDE,

permettent donc d‟aboutir à une croissance à long terme.

Bende et al. (2000)93

soutient que l‟IDE est supposé stimuler la croissance, par la

création d‟avantages comparatifs dynamiques conduisant au transfert de technologie, à

l‟accumulation du capital humain et à l‟intensification du commerce international. Cette

croissance qu‟il favorise peut aussi à son tour permettre de financer l‟éducation et les activités

de recherche développement

Ainsi, au regard de cette revue de littérature, il y a de fortes raisons de croire, que la

relation, liant les IDE à la croissance économique est parfaite. Cependant les travaux

empiriques ne confirment pas ce fait.

91 Revue économique de l'OCDE 2001/2 (no33) 92Romer, M. (1993), « Ideas gaps and Object Gaps in Economic Development », Journal of monetary Economics, 32(3), pages 543-573 93Bende, N et al (2000), The impact of FDI and Regional Economic Integration on the economic Growth of the ASEAN-5 Economics,

1970-1994: A comparative Analysis in a Small Structural Model. In Ford J. L. (ed), Finance, Governance and Economic

Performance in Pacific and South East Asia, Edwar Elgar

Page 34: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

28

PARTIE II : CAS PRATIQUE

Les flux de capitaux étrangers présentent aussi leur influence sur l‟économie

Malagasy. Dans cette deuxième partie, nous allons étudier l‟impact des flux de capitaux

étrangers. Pour mener à bien cette étude, on va analyser l‟évolution et la structure de l‟arrivée

de l‟investissement étranger. Ensuite il est nécessaire de connaitre le climat des affaires ; les

atouts et les handicaps de Madagascar pour la mise en place d‟une entreprise dans ce pays.

Les problèmes sont liés aux sous-développements des infrastructures et à la défaillance des

procédés administratifs. Dans un deuxième temps, nous allons essayer de modéliser l‟impact

des flux de capitaux étrangers sur le capital humain, l‟exportation, l‟investissement

domestique et la croissance économique de Madagascar.

Page 35: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

29

CHAPITRE IV : SITUATION DE L‟IDE A MADAGASCAR

Dans ce chapitre, nous allons voir l‟ensemble des flux de capitaux arrivant à Madagascar

entre les années 2002 et 2014 avec sa répartition dans chaque secteur. Et aussi de présenter la

situation des affaires à Madagascar. La plupart des chiffres évoqués sont issu de la base de

données de l‟INSTAT.

4.1-Les flux des capitaux étrangers à Madagascar

Le flux des IDE entrants relate l‟entrée des capitaux étrangers en provenance d‟économies

du reste du monde au cours d‟une période donnée vers le secteur productif. L‟analyse de ces

flux de capitaux étrangers est une étape importante pour mener une étude sur les impacts

d‟IDE sur l‟économie Malagasy.

Graphe 1 : Evolution des flux d‟IDE de 2002 à 2013

Entre les années 2002 à 2005 l‟investissement direct étranger commençait à arriver

progressivement ainsi le stock se stabilisait autour de 232.3 milliards en 2002, de 315.9

milliards en 2003, de 479.7 en 2004 et de 548.1 milliards d‟Ariary en 2005. Une croissance de

25% de l‟IDE se déroulait sur les années 2000 et 2003. Sachant que cet accroissement

connaissait une diminution de 5% et de 3% respectivement entre 2003 vers 2004 et entre 2004

à 2006.

On constate que la part de capital social détenu par les actionnaires non-résidents est

effective au sein des entreprises d‟investissements directs étrangers. Sur les six années

débutant l‟année 2000, la part de capital social a représenté en moyenne 50% du stock d‟IDE

Page 36: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

30

et une croissance de l‟ordre de 35% entre 2003 et 2004, et de 28% entre 2004 et 2005 (en

atteignant 255 milliards d‟ariary). Tandis que le bénéfice réinvesti représente en moyenne

15% du stock d‟IDE et on constate un net accroissement sauf en 2003 à cause de la crise

politique de 2002. Celui-ci a atteint 57 milliards d‟ariary en 2004 et 94 milliards d‟ariary en

2005. Sur les mêmes périodes, les autres transactions ont un accroissement en moyenne de

38% est remarqué malgré une baisse de 10%en 2005, qui représentent 200 milliards d‟ariary

en 2005. Les recherches ont démontré que les autres transactions sont constituées en majeur

partie par les emprunts à plus d‟une année avec les apports en compte courant dont les deux

représentent en moyenne 73% des autres transactions. Le stock des emprunts à plus d‟une

année a connu une très forte hausse, allant de 140milliards FMG en 2002 à 644 milliards de

FMG en 2004.

En 2006, les flux d‟IDE ont connu considérablement une croissance d‟ordre de

260%. Cette variation positive est essentiellement observée suite à la hausse des bénéfices

réinvestis et les autres transactions surtout les apports en compte courant. Les flux des apports

en compte courant ont atteint la valeur 467,9 milliards d‟Ariary. Cette croissance considérable

des flux d‟IDE s‟est légèrement diminuer pour l‟année 2008. Toutefois, le niveau du taux

d‟accroissement reste important avec une augmentation de 31% par rapport à 2007. L‟année

2007 est l‟année de la mise en œuvre des investissements en construction pour le besoin des

projets miniers que sont l‟exploitation de l‟ilménite par le QMM et celle du cobalt et du nickel

par le projet d‟Ambatovy.

Les IDE se sont estimés à 1 915milliards d‟Ariary en 2008 dont 93% sont représentés

par les autres transactions. Une grande partie du flux est expliquée par les transactions entre

les maisons mères étrangères et leurs filiales à Madagascar. Le flux intragroupe est estimé à

42% du total du flux des IDE en 2008. Les bénéfices réinvestis ont connu une hausse de 58%

par rapport à 2007 suite à une baisse conséquente de 69% en 2007, le niveau du flux des

bénéfices réinvestis s‟est situé à 52,3milliards d‟Ariary en 2008. Tandis que dans les

opérations en capital ont été évalués à 79,6 milliards d‟Ariary, une baisse de 18% entre 2007

et 2008.

Avec la crise politique à Madagascar en 2009 et la crise financière mondiale, les flux

d‟IDE entrant dans le pays a connu une baisse de l‟ordre de 47%, il a été estimé à 1061

milliards d‟Ariary. Cette diminution du flux se reflète également par la baisse dans le stock

d‟IDE. Le flux d‟IDE n‟a représenté que 17% du stock en 2009, alors que dans les années

antérieures le flux représentait environ entre 30% à 45% du stock. Les flux des autres

transactions, qui était environ de 90% du total depuis 2007, a connu une chute libre de 44% en

Page 37: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

31

2009, ainsi qu‟une baisse pour les bénéfices réinvestis et les apports en capital qui étaient

respectivement de 139% et de 76%. D‟où, le taux d‟accroissement en valeur a été de 25%, en

baisse par rapport à celui enregistré entre 2007 et 2008.

Ainsi suite à la conjoncture politique et économique une baisse significative des flux

de capitaux étrangers a été observée en 2010, un phénomène de désinvestissements se

constatait. Le taux d‟accroissement en valeur affiché cette dernière était de l‟ordre de -33%

par rapport à l‟année 2009. Le flux du capital social a considérablement diminué de 103% vis

à vis à l‟année précédente qui a contribué à hauteur de -39% à la variation globale. Entre

autres, les bénéfices réinvestis se sont régressée de -105% par rapport à 2009 avec une

influence de -5% à la variation globale. Par contre au niveau du flux des capitaux des autres

transactions, le flux a connu une hausse de 19% par rapport à l‟année précédente. La

contribution de ce poste à la variation globale a été de l‟ordre de 11%. Il faut remarquer que

cette rubrique est composée surtout des dettes envers les actionnaires ou le groupe.

Le rythme de la croissance en valeur des stocks d‟IDE tend à diminuer, en passant de

112% en 2007 à 56,1% en 2008 ainsi que 44,8% en 2009, 21,9 % en 2010 et 17,4 pour cent en

2011. Pour l‟année 2011, on constate une nette amélioration au niveau d‟entré des capitaux

directs étrangers. L‟importance accordée par les investisseurs pour les autres transactions est

significative pour l‟année 2011 avec une hausse de 21,7%. Contrairement à l‟année 2010, les

postes capitaux social et bénéfices réinvestis ont augmenté respectivement de 2,6% et 9,4%.

Le flux d‟investissements directs étrangers entrants est évalué à 1964,2 milliards

d‟ariary en 2012 alors qu‟il était de 1 639,9 milliards d‟ariary en 2011, soit une hausse de

19,8%, due essentiellement à l‟augmentation du flux dans le poste autres transactions. Ce

dernier a accusé une hausse de 17,6 pour cent par rapport à l‟année précédente. Il faut

remarquer que ce poste est composé surtout des dettes envers les actionnaires ou le groupe.

En analysant par poste d‟IDE, les flux du capital social et des bénéfices réinvestis en 2012 ont

augmenté de 14,5 pour cent par rapport à 2011. Le flux du capital social a été de 56,5

milliards d‟ariary en 2012, contre 49,3 milliards d‟ariary en 2011 et celui des bénéfices

réinvestis est passé de -32,7 milliards d‟ariary en 2011 à 75,8 milliards d‟ariary en 2012, soit

une hausse de 131,4 pour cent. L‟évolution positive du capital social est due principalement

aux apports des entreprises d‟investissement directs étrangers créées au cours de l‟année

2011.

Le flux d‟investissements directs étrangers entrants est évalué à 1251,5 milliards

d‟ariary en 2013 alors qu‟il était de 1 964,2 milliards d‟ariary en 2012, soit une baisse de -

36,3 pour cent en monnaie locale, due essentiellement à la diminution dans le poste autres

Page 38: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

32

transactions. Il est à noter que ce dernier représente 103,1 pour cent du flux des IDE en 2013,

et il a accusé une baisse de -29,6 pour cent par rapport à l‟année précédente. Il faut remarquer

que ce dernier poste est composé surtout des dettes envers les actionnaires ou le groupe. En

analysant les autres postes d‟IDE, les flux du capital social et des bénéfices réinvestis en 2013

ont également diminué respectivement de -72,7 pour cent et -171,1 pour cent par rapport à

2012. Le flux du capital social a été de 56,5 milliards d‟ariary en 2012, contre 15,4 milliards

d‟ariary en 2013 et celui des bénéfices réinvestis est passé de 75,8 milliards d‟ariary en 2012 à

-53,9 milliards d‟ariary en 2013. L‟évolution négative du capital social est due principalement

aux réductions des apports des entreprises d‟investissement directs étrangers créées au cours

de l‟année 2013 par rapport à l‟année précédente. Au cours de l‟année 2013, certains

investisseurs étrangers ont encore hésité de réaliser leur programme d‟investissement dans le

pays.

4.2-Le climat des affaires à Madagascar

Au titre de définition : « Le climat d‟investissement est l‟ensemble des facteurs

propres à la localisationdel‟entreprise, qui influent sur les opportunités de marché ou le désir

des entreprises d‟investir àdes fins productives, de créer des emplois et de développer leurs

activités ».94

Pour déterminer l‟environnement des affaires à Madagascar, une enquête de

l‟INSTAT sur un indicateur appelé « Solde d‟opinion 95

» étale les opinions des dirigeants des

entreprises malagasy à capitaux étrangers sur les facteurs liés à l‟environnement des affaires

du pays. Et c‟est à partir de ce résultat qu‟on va dégager les atouts et les faiblesses dans le

climat des affaires.

4.2.1- Les atouts des Madagascar

Sur dix facteurs, seuls quatre émanent un bilan positif qui sont le coût de la main

d‟œuvre, l‟infrastructure de télécommunication, des caractéristiques du marché tels que la

disponibilité de main d‟œuvre qualifiée et la flexibilité des horaires de travail, et de la

disponibilité de fournisseurs locaux. Ainsi comme le tableau ci-dessous en indique :

94Banque Mondiale : Rapport économique Mondial 2005.

95 Le solde d‟opinion est la différence entre les réponses positives et les réponses négatives. Un solde négatif indique un environnement

défavorable pour les dirigeants tandis qu‟un solde positif signifie un environnement favorable

Page 39: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

33

Tableau 1 : les principaux atouts de Madagascar

Madagascar bénéficie d‟une richesse naturelle exploitable et d‟un capital humain

abondant à coût bon marché avec une infrastructure de télécommunication en pleine

épanouissement.

4.2.1.1-Une large biodiversité des ressources naturelle

Madagascar regorge de nombreuses ressources naturelles, étant donné qu‟elle est un

pays exportateur de produit de base et de matières premières. En effet, sur le plan touristique,

Madagascar possède un site touristique qui peut être trèsattractif pour les touristes du monde

entier si on y établit les infrastructures nécessaires aumarché mondial.

Sur le plan minier, Madagascar est un pays dont l‟industrie minier est très active.

Notamment par l‟installation des deux grands projets miniers QMM et Sheritt. Il en est de

même pour lepétrole qui a un potentiel énorme. De plus le secteur minier est doté d‟une

réglementation propre à ce secteur et qui favorise et les projets de haute envergure comme

QMM et Sheritt.

Quant à l‟agriculture, Madagascar possède beaucoup de surfaces encore cultivables et

peuexploité qui pourrait rapporter un bon rendement pour les futurs investisseurs. Les terres

arables ne présentent que 6%. Du point de vue touristique, Madagascar possède un site

touristique très attractif si on construit les infrastructures nécessaires au marché mondial.

Page 40: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

34

4.2.1.2-Une main d‟œuvre peu abondante et bon marché

Madagascar possède une main œuvre abondante et bon marché sachant que la population

active est estimée à 1168819196

et dont le revenu par habitant est de 377,8084271dollarsen

2014. Les salariés malagasy sont compétitifs sur le marchéinternational, donc avec un faible

coût des facteurs travails. Eneffet, les salaires appliqués sont parmi les moins élevés par

rapport à ceux des Pays de l‟Asie, de l‟Inde ou de l‟ile Maurice Mais par contre, le capital

humain manque de compétence compétences nécessaires dans la manipulation des

technologies sophistiqués. Elle est compétitivepour les technologies simples qui ont favorisé

l‟essor des pays asiatiques.

4.2.1.3-Evolution progressive de la télécommunication

Le domaine de la télécommunication est l‟un des secteurs le plus promettant vue son

niveau d‟évolution à Madagascar. Les infrastructures de télécommunication existantes

arrivent amplement à satisfaire les entreprises au niveau des firmes multinationales. On peut

citer ainsi l‟existence des grandes entreprises qui répondent aux différentes sortes des besoins

de plus en plus évolué : des offres de service internet et de communication arrivant à suivre

les technologies avancées en domaine.

Tableau 2: Évolution du Trafic des Communications _ Téléphonie mobile (valeurs exprimées

en millions de minutes)

D‟après les entreprises d‟investissement d‟IDE, la télécommunication représente l‟un

des atouts pour l‟attraction d‟IDE et qui permet un effet propagation vers d‟autres secteurs

d‟activités.

96 Banque mondial

Page 41: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

35

4.2.2-Les faiblesses de Madagascar

Les facteurs déstabilisant le bon déroulement des affaires comme l‟infrastructure de

transport nuit au climat des affaires ainsi que sur les coûts de matières premières. Les facteurs

majeurs sont l‟instabilité politique, l‟accès au financement et la Fiscalité. Les dirigeants des

entreprises d‟IDE ont estimé les l‟ordre de ces faiblesses comme suit :

Tableau 3 : les principaux handicaps de Madagascar

4.2.2.1-Lenteur des procédés administratifs

Le temps d‟accomplissements des procédés administratifs est souvent très long à

Madagascar. Pour accélérer les formalités, les entrepreneurs sont obligés de recourir à la

corruption des agents administratives sont nécessaires. Cette discussion sur la lenteur des

procédés administratifs a été étalée vis-à-vis d‟une recherche dans le cadre du projet NO

POOR (2016). Cette situation engendre des réels obstacles dans le déroulement des affaires.

En effet, les études ontmontré que les formalités administratives peuvent durer jusqu‟à plus

d‟un an et elle favorise la corruption de la part des fonctionnaires. L‟étude a montré que le

poids des procédures au sein de l‟administration publique retient l‟attention de tous les

investisseurs car elle est présente dès l‟ouverture de l‟entreprise et tout au long de la vie de

l‟entreprise.

Page 42: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

36

Tableau 4 : Les délais occasionnés par les procédures administratives à Madagascar en

2010(en nombre de jours)

D‟après ce tableau, la lourdeur des formalités administratives pèse sur les investisseurs

étrangers, ce qui accroit la corruption. En réalité, la lenteur de l‟exécution incite les

investisseurs à verser des pots de vin aux fonctionnaires pour accélérer la procédure. Ce qui

augmente relativement les coûts associés à la création d‟entreprise.

4.2.2.2-Complexité dans la création d‟entreprises

Les procédures de création d‟entreprises sont qualifiées par les investisseurs comme

les plus contraignantes car ellessont les plus importantes. Pour que l‟ensemble des formalités

à l‟entrée soit achevé, il faut enmoyenne 149 à l‟investisseur soit environ 19 jours ouvrables.

Les délais les plus longues sont ceux associés à l‟acquisition ou location d‟un terrain. Pour un

investisseur étranger s‟ajoute ledroit de stationnement, le droit de place pour les

emplacements réservés et les visas de séjour.

En plus de leur lenteur, les procédures administratives sont aussi chères surtout pour

lespetites et moyennes entreprises. Il est estimé que pour accomplir toutes les formalités, il

fautdépenser environ 9,3 millions d‟Ariary, dans le cas où il faut un permisenvironnemental.

Même si l‟investisseur n‟a pas besoin de cette formalité, le coût total s‟élèverait toujours à

100 dollars. Ce coût est assez pesant si on le compare au fait que le revenumoyen par habitant

à Madagascar est de 300 dollars. De ce fait le coût de la création formelled‟une entreprise est

déjà un grand obstacle à la création d‟entreprise à Madagascar.

Page 43: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

37

4.2.2.3- Les procédures sectorielles relatives aux licences

Une fois que les papiers liés à la création sont terminés, l‟entreprise doit encore obtenir

unelicence pour effectuer en toute légalité son activité. Les délais d‟exécution et les coûts de

cesprocédures varient selon le secteur auquel ils appartiennent mais en moyenne, il faut

375heures pour le secteur minier et 75 heures pour l‟agriculture. Leurs coûts varient entre 800

et1000 dollars.

4.2.2.4-Les procédures liées à l‟obtention d‟un terrain et à la construction

À Madagascar l‟acquisition d‟un terrain que ce soit par un investisseur ou un

particulier esttoujours contraignante. En effet, il faut d‟abord identifier le terrain dans le titre

du registredes foncier ; ce qui n‟est pas toujours facile. Ensuite, poursuivre les formalités, qui

sont leplus souvent rendu difficile par les altercations avec les autorités locales. L‟investisseur

devraencore passer par 5 étapes divisées en plusieurs formalités pour que la procédure

d‟obtentiondu terrain soit aboutie. Ajouté au fait que l‟acquisition d‟un terrain soit difficile,

son exploitation n‟en est pas moins. En effet, l‟aménagement d‟un terrain est encore soumis à

denombreuses autorisations. Les détails seront vus en annexe mais en général, les

délaisaccumulés peuvent atteindre 7 jours avec un coût de 240 USD. Toutefois, il varie selon

les régions et les municipalités où se trouve le terrain. Toutes ces procédures décourageront

même les investisseurs les plus motivés, ce qui nuit considérablement l‟image de Madagascar

surtout pour les investisseurs étrangers.

4.2.2.5-Le sous-développement des infrastructures basiques

Les infrastructures à Madagascar sont l‟une des grandes faiblesses vis-à-vis des

percussions de l‟IDE sur l‟économie. Le niveau de l‟infrastructure est très faible et ne

répondent pas aux exigences des firmes multinationales.

Problème sur les transports

Le niveau de transport à Madagascar est assez faible, la plupart des infrastructures

liées au transport ne sont pas entretenus et leur construction date de très longtemps. Il

représente un canal de distributions et de circulations des produits entre les zones productives

et leur découlement.

Le réseau routier :

Les routes Malagasy ont environ une longueur de 38000 km dont 11746 seulement

sont des routes nationales. La totalité des routes ne sont pas entretenue et se détériore avec le

Page 44: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

38

temps, ainsi les routes sont en mauvaises états. Or, 44% des routes nationales sont jugés

mauvais, d‟après l‟étude de la banque mondiale en 2010 avec 1000 km de routes détruit par

an à cause de la condition climatique (cyclone, saison des pluies…). Il existe de nombreuses

régions où on utilise des routes secondaires voir même les routes sont inexistantes, ainsi le

transport est rare et la circulation des produits sont difficiles ce qui nuit au secteur productif

Le transport maritime :

Le niveau de transport maritime est peu développé, les ports sont insuffisants et seul le

port de Toamasina peut répondre à une grande échelle. La plupart n‟arrivent pas à atteindre le

niveau international. Le plus important est celui de Toamasina, mais celui de Fort dauphin a

été réhabilité par l‟investisseur étranger de QMM.

Le transport ferroviaire :

Le transport ferroviaire a disparu pendant un certain temps à Madagascar mais il a

refait surface en 2003. Cependant, le réseau ferroviaire est très peu pratiqué. Il existe 2

réseaux ferroviaires sur le territoire malagasy. Ce sont le réseau sud ; exploité par le ministère

du transport et le réseau nord par Madarail. Le réseau Nord compte163 km et relie

Fianarantsoa Manakara. Quant au réseau Nord il compte en tout 685 km soit 372 km

d‟Antananarivo àToamasina, 160 km de Moramanga à Lac Alaotra et 153 km d‟Antananarivo

à Antsirabe.

D‟après ces analyses, on peut en conclure que le transport malgache est très peu

développé. En fait, le développement des routes permet l‟intégration des populations et des

zones rurales. Les zones de récolte sont plus accessibles et pourront attirer plus

d‟investisseurs que ce soit résidents ou étrangers. Le désenclavement favorise

l‟investissement à la fois dans le tourisme, dans l‟agriculture ou dans d‟autres secteurs.

A la vue de routes délabrées de Madagascar, les investisseurs étrangers pourront être

réticents car, quand les routes sont mauvaises, les coûts liés au transport sont plus élevés. Ce

qui augmenterait les charges supportées par les entreprises.

La faiblesse de l‟énergie

A Madagascar, c‟est une entreprise publique, JIRAMA, qui fournit de l‟énergie à la

totalité de l‟île comme beaucoup d‟autres pays africain dont une partie est subventionné par

l‟Etat. Ainsi, l‟accès à l‟électricité est souvent difficile et la puissance est très faible, d‟où les

coupures sont fréquentes. D‟après la banque mondiale, 15.4% de la population ont accès à

l‟électricité en 2012, ce qui démontre la faiblesse de l‟énergie. En plus, selon le rapport du

Doing Business 2010, cinq étapes sont utiles pour l‟accès à l‟électricité. Au total, le client doit

attendre 420 jours pour avoir une installation électrique et paye au total 70 858753 millions

Page 45: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

39

d‟Ariary. Ce qui est assez élevé pour une petite entreprise, de plus la durée d‟attente du

compteur est trop longue et il faut deux ans pour que l‟électricité soit utilisable. L‟acquisition

de l‟électricité reste difficile que cela soit pour les résidents que pour les étrangers.

L‟investisseur étranger doit alors doit attendre deux ans pour que l‟électricité soit

opérationnelle. Cela est un obstacle majeur pour l‟attractivité des IDE à Madagascar, ainsi les

investisseurs doivent se débrouiller pour une source d‟énergie fiable.

4.2.2.6-Le sous-développement du marché financier

Le marché financier est encore inexistant à Madagascar avec une imperfection du

marché suite aux risques sur le non remboursement, ce qui rend l‟accès de crédit un peu

difficile. En effet, avoir un marché pourrait faciliter l‟accès au crédit car le marché en relation

ceux qui veulent placer leur argent et ceux qui ont besoin de financement. Donc, ce pays

présente un grand handicap dans la création de l‟entreprise et la facilitation des affaires vis-à-

vis du système financier.

Graphe 2 : évolution des taux d‟intérêts des banques en % à Madagascar

Source : Rapport de la banque mondiale

D‟après ce graphe, le taux d‟intérêt des prêts ne cesse d‟augmenter au fil des années tandis

que le taux d‟intérêts des dépôts reste très bas. Cette évolution défavorise les entreprises pour

des activités à grande échelle.

0

10

20

30

40

50

60

70

1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015

Taux d’intérêt des prêts (%) Taux d’intérêt des dépôts (%)

Page 46: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

40

4.2.2.7-L‟instabilité sociopolitique et économique :

Madagascar est un pays dont le risque pour l‟implantation des firmes étrangères est

élevé. Sur le point de vue, de nombreux crises politiques chroniques se sont observés comme

la crise de 2009 par exemple, qui s‟est accompagné de la destruction et le pillage de

nombreuses sociétés : COURTS, MAGRO et beaucoup d‟autres encore.

L‟instabilité politique s‟accompagne d‟un démantèlement du système économique en

vigueur qui pousse les investisseurs étrangers à faire des désinvestissements. Notons la

fermeture des entreprises des zones franches comme l‟AGOA ce qui dégrade l‟économie du

pays et déstabilise les enjeux macroéconomiques, ainsi réduit l‟arrivée des flux d‟IDE et la

compétitivité internationale.

On constate que l‟exploitation de firmes étrangères des richesses du pays est vue de

mauvais œil par la population Malagasy. Il pense que les étrangers sont en train d‟abuser des

richesses du pays comme le cas de Soamahamanina en 2016 ce qui se traduit par des révoltes

de la population locale à cause de l‟inexistence d‟une redevabilité sociale.

4.3-Répartition des IDE selon chaque secteur

Dans cette section, nous allons présenter la répartition des flux d‟investissements

directs étrangers dans chaque branche d‟activité entre les années 2007 à 2013 comme le

présente le tableau suivant :

Tableau 5 : répartition des flux d‟investissements étrangers entre les années 2007 à 2013

Page 47: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

41

En termes d‟évolution, le flux d‟IDE reçu par la branche « activités extractives » a

continué de baisser depuis 2010. En 2013, cette baisse a été de -69,2 pour cent par rapport à

l‟année précédente. Cette situation est en rapport avec la fin des grands investissements dans

le secteur minier. Les deux plus grandes industries extractives QMM et SHERITT sont déjà

en phase de production. Cette situation reste la même que celle dans la majorité des Pays en

développement. Il est donc à remarquer que, si, par le passé, les IDE reçus par certains pays

en développement pauvres se regroupaient dans les industries extractives, l‟évolution des

investissements de création de capacités au cours des dix dernières années vient changer la

donne. En effet, la part des industries extractives décroît rapidement. Selon les données sur les

investissements de création de capacités annoncés en 2013, environ 90 % du montant total des

projets prévus en Afrique et dans les PMA concernent le secteur manufacturier et les

services.97

97CNUCED 2014, Rapport sur l‟investissement dans le Monde

Page 48: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

42

CHAPITRE V : ESTIMATION ECONOMETRIQUE SUR

L‟IMPACT DE L‟IDE SUR L‟ECONOMIE MALAGASY

Dans ce chapitre, nous allons entamer le devoir en deux parties, celle d‟une

présentation méthodologique qui consiste à présenter le déroulement de la modélisation. En

deuxième plan consiste au calcul économétrique et de dégager les résultats obtenus.

5.1-Approche méthodologique

Pour essayer de modéliser les impacts de l‟investissement d‟étranger au niveau de la

croissance économique, le capital humain, l‟ouverture à l‟extérieur et les investissements

domestiques, on va présenter l‟approche méthodologique ainsi que le déroulement des étapes

à suivre. Les données utilisées sont issues de la base de données de la banque mondiale et on

va utiliser EViews 7 comme logiciel pour effectuer le calcul économétrique.

5.1.1-Spécification du modèle

Pour mieux repérer les retombées, nous allons se référer sur l‟étude de Bende et al qui

présente un modèle sur la modélisation des impacts de l‟IDE à travers la croissance,

l‟exportation, l‟investissement domestique et le capital humain. Avec un modèle structurel de

quatre équations simultanées dont la période étudiée se déroule entre les années 2005 à 2014.

Nous allons se référer à un modèle de type log-linéaire à travers l‟estimation par la méthode

des moindres carrées ordinaires. Les équations sont établies comme suivent :

LPIBt= f (LIDEt, LIDt, LEXPOt, LKHt)

LIDt= f (LIDEt, LPIBt, LEDt)

LEXPRt= f (LIDEt, LTXCHGt)

LKHt= f (LKHtt-1, LIDEt, LIDt, LDEDUt)

Avec :

L : logarithme

PIB: produit intérieur brute

IDE : investissements directs étranger

ID : investissement domestique

Page 49: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

43

EXPOR : exportation

KH : capital humain

ED : épargne domestique

TXCHG : taux de change

DEDU : dépenses en éducation t = 2005…2014

5.1.2-Variables utilisées dans chaque équation

L‟investissement direct étranger est la première variable à considérer son évolution se

présente comme suit :

Graphe 3 : Evolution des flux de capitaux directs étrangers

Source : Banque Mondiale

Le niveau d‟investissement direct arrivant à Madagascar est considérée comme très

faible.

5.1.2.1-Le capital humain

L‟un des atouts de Madagascar d‟après l‟enquête de l‟INSTAT, sur l‟attraction d‟IDE, est

sa main d‟œuvre bon marché et abondant. Mais la totalité de la population active a un très

faible niveau d‟instruction.

Page 50: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

44

Graphe 4 : évolution du niveau d‟instruction à Madagascar

Source : rapport de la banque mondiale

D‟après ce graphe, la population active à un niveau d‟éducation supérieur très faible qui

est largement inférieur à 10%. Cette faiblesse se traduit par l‟incapacité de la main d‟œuvre à

utiliser les technologies modernes des filiales étrangères et à occuper les postes hauts placées

à cause de manque de compétence. C‟est d‟ailleurs le cas de QMM, qui a engagé des

travailleurs sud-africains pendant la phased‟installation du projet. Aussi comme pour

l‟entreprise d‟Ambatovy, qui a embauché desphilippins pour le démarrage du projet.

Pour la population active avec une éducation secondaire, on constate une nette

évolution si on considère ces trois années. Mais le niveau reste faible, entre 10% à 30%

seulement ont fait des études secondaires. Tandis que celle au niveau d‟éducation primaire

plane autour de 50% sur les années 2003 et 2005 et a diminué au niveau de 40% dans les

années 2012. Donc, on peut en conclure qu‟une partie du capital humain peut maitriser les

technologies de bases dans les firmes multinationales.

Donc, on constate une faiblesse de la production du capital humain nécessitant une

grande compétence, ce qui nous amène à considérer la capacité d‟utilisation des technologies

par la main d‟œuvre locale malagasy. Suite à la faible productivité au niveau du capital

humain, les retombées microéconomiques d‟implantation des FMN sont moindres. Etant

donné que la main d‟œuvre n‟arrive qu‟à utiliser les technologies de base, au niveau de ces

technologies modernes on ne rencontre qu‟une infime partie d‟effet spillovers. Les entreprises

0

10

20

30

40

50

60

Population active avecune éducation

supérieure (% dutotal)

Population active avecune éducation

secondaire (% dutotal)

Population active avecune éducation

primaire (% du total)

2003

2005

2012

Page 51: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

45

qui embauchent des employés étrangers comme le cas d‟Ambatovy limitent les transferts de

compétence au niveau de la mobilité du capital humain. Les employés malagasy dans les

firmes étrangères sont peu nombreux aux postes de cadre et de direction.

L‟une des variables considérés est le niveau du capital humain qu‟on traduit par le

taux de scolarisation secondaire dont l‟évolution est présentée par le graphe ci-dessous :

Graphe 5 : Evolution du taux de scolarisation secondaire

Source : Banque Mondiale

On constate le taux de scolarisation secondaire ne cesse de croître jusqu‟en 2012 et

reste constante jusqu‟en 2014. Maintenant, on voit voir l‟évolution des investissements

entrants à Madagascar entre les années 2005 et 2014

5.1.2.2-L‟exportation

Par rapport à l‟exportation, les firmes multinationales telles que l‟AGOA et les autres

entreprises de textile qui se sont implantées à Madagascar ont su créé un avantage comparatif

dans les zones franches. Ces industries ont permis la création d‟emploi et l‟exportation des

produits manufacturés qui répondent à la demande internationale. La plupart de ces

entreprises ont été touché par l‟instabilité politique de 2009 ce qui a suscité un arrêt de leurs

activités de production.

L‟ouverture du pays avec l‟extérieur est représentée par l‟exportation dont l‟évolution

est représentée comme :

Page 52: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

46

Graphe 6 : Le niveau de l‟exportation entre les années 2005 et 2014

Source : Banque Mondiale

D‟après ce graphe, l‟exportation a augmenté jusqu‟en 2007, elle s‟est dégradé jusqu‟en 2009.

L‟exportation de biens et services s‟est légèrement améliorée et a fortement augmentée en

2012

5.1.2.3-L‟investissement domestique

La plupart des entreprises locales à Madagascar sont des petites et moyennes

entreprises. Peu nombreux sont les entreprises d‟une grande envergure.

Graphe 7 : L‟investissement domestique entre les années 2005 à 2014

Source : Banque Mondiale

Page 53: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

47

L‟investissement domestique a augmenté fortement entre 2005 et 2008. Il a connu une

baisse considérable jusqu‟en 2010 et il est resté constant jusqu‟en 2014.

5.1.2.4-Le produit intérieur brut

Le PIB détermine le niveau de la croissance économique, elle est résultante des

facteurs explicités en haut. Son évolution est représentée de façon :

Graphe 8_ : Evolution du PIB

Source : Banque Mondiale

Le niveau de croissance a beaucoup évolué depuis 2005 jusqu‟en 2008. Suite à la crise

de 2009, la croissance économique a régressé et on constate qu‟elle s‟est améliorée par la

suite.

5.1.3-Hypothèses

Pour émettre les quatre hypothèses, on va voir la situation de Madagascar pour chacun

des variables où l‟IDE peut avoir l‟impact peut être pertinent ou pas. Au niveau du capital

humain, on constate une faible productivité donc, on suppose que l‟IDE favoriserait

l‟éducation. Sur l‟exportation, l‟IDE a un impact positif du fait de la création des avantages

comparatifs. Entre la corrélation de l‟investissement local et étranger, on estime que l‟IDE

évince l‟investissement domestique à cause de la faiblesse de taille de la plupart. Par contre au

niveau de la croissance, on suppose que l‟IDE a un effet positif car l‟arrivée des FMN

favorise la production du pays. Ce qui conduit aux équations suivantes :

1ère

équation : cette première équation analyse la corrélation entre l‟IDE et la

croissance économique d‟où la variable expliquée que nous allons prendre est le PIB réel.

Page 54: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

48

Pour expliquer la croissance, on utilisera l‟IDE entrant, l‟exportation, le capital humain ainsi

que l‟investissement domestique comme variables explicatives dans cette équation d‟où

LPIBt= a0 + a1LIDEt+ a2LEXPORt + a3 LKHt + a4IDt + µ1toù a0, a1, a2, a3, a4 sont des

paramètres et µ1t le terme d‟erreur

2ème

équation : dans cette deuxième équation, nous allons voir l‟influence de l‟IDE sur

l‟investissement domestique, donc on va prendre comme variable expliqué l‟investissement

domestique. Les variables explicatives sont l‟IDE, la valeur de l‟investissement de l‟année

passée, qui est donc une variable retardée, l‟épargne domestique. Ce qui conduit à l‟écriture

suivante :

LIDt= b0 + b1 LIDt-1 + b2 LIDEt+ b3 EDt+ µ2t où b0, b1, b2, b3 sont des paramètres et µ2t le

terme d‟erreur

La troisième équation traduit l‟effet de l‟IDE sur le d‟exportation. Donc, on va prendre

comme variable endogène l‟ensemble des exportations des biens et services de Madagascar.

On va expliquer cette variable à l‟aide du taux de change, de l‟exportation de l‟année dernière

qui est aussi une variable retardée et de l‟IDE afin de savoir si l‟IDE a un effet sur

l‟exportation. Avec l‟équation :

LEXPORt = c0 + c1 LIDEt+ c2LTXCHGt + µ3t

où c0, c1, c2, c3 sont des paramètres et µ3tle terme d‟erreur

Et la dernière équation permet de déterminer les externalités au niveau du capital

humain. Pour expliquer le niveau d‟éducation secondaire, nous allons inclure la variable

explicative IDE, ensuite une variable retardée qui est le niveau d‟éducation secondaire au

temps t-1, la dépense en éducation. On a :

LKHt= d0 + d1LIDEt + d2 LKHt-1 + d3LDEDUt + µ4t où

d0, d1, d2, d3 sont des paramètres et µ4t le terme d‟erreur

Notre étude consiste à voir la significativité des paramètres vis-à-vis de la variable

expliqué, les paramètres sont significatifs si la valeur absolue du t de student est supérieur à la

valeur du p value. La valeur des paramètres estimés indique l‟influence de la variable exogène

sur la variable endogène.

Page 55: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

49

5.2.4-Limite de l‟étude

Pour simplifier le calcul, on a utilisé la méthode des moindres carrés, et on a présenté

les courbes des variables à estimés pour déterminer la continuité des variables à cause de

l‟absence du test de stationnarité. En raison de l‟indisponibilité des données, on s‟est limité à

dix observations. Quelques chiffres sont manquants, alors on les a estimés à la moyenne des

deux valeurs les plus proches. L‟estimation se fera directement sans passer par le test de

stationnarité à . Donc directement, on va voir la corrélation entre les variables étudiées. Les

résultats obtenus sont donc issus d‟une modélisation de simplement de dix variables.

5.2-Estimation économétrique

5.2.1-Retombées de l‟IDE sur le capital humain

Notre hypothèse c‟est que l‟IDE influe le capital humain à travers l‟amélioration de

l‟éducation. La modélisation de l‟équation se présente comme :

LKHt= d0 + d1 LKHt-1 + d2LIDEt + d3LDEDUt + µt4

tstudent : (6.462049) (-0.441784) (0.259112)

P-valu (0.6815) (0.8083) (0.0030)

Avec un R carré de 0.979680 et un R carré ajusté de valeur 0.964441, on peut accepter

le modèle. On constate que la valeur absolue du t de student est inférieur à celui du p valu et

la valeur du coefficient est négative qui est de -4.98E-13. Alors, l‟IDE influe le niveau

d‟éducation négativement, mais il n‟est pas significatif. L‟hypothèse avancée que l‟IDE

favorise le niveau de capital humain est donc erroné. Donc, on peut dire que le transfert

technologique est moindre.

5.2.2-Retombées de l‟IDE sur le niveau d‟exportation

L‟impact de l‟IDE sur le commerce extérieur est vérifié par la troisième équation.

L‟hypothèse c‟est que le la présence des flux des capitaux étrangers favorise l‟exportation de

Madagascar. L‟équation qui le modélise ce lien est :

LEXPORt = c0 + c1LIDEt + c2LTCHGt + µ3t

tstudent : (7.178139) (-0.868174)

P-valu : (0.0002) (0.4141)

Page 56: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

50

Après avoir fait le calcul économétrique, on a un R carré qui est égal 0.911367 et un R

carré ajusté de valeur 0.886043, ce qui induit que le modèle est assez bon. Au niveau de la

corrélation entre l‟IDE et l‟exportation, on peut dire que l‟IDE est significative car on constate

que le t de student est supérieur au p-valu. Entre autres la valeur du coefficient estimé est

positive qui est de 0.018200. Donc on peut en conclure que l‟IDE favorise l‟exportation à

Madagascar, notre hypothèse est vérifiée.

5.2.3-Retombées de l‟IDE sur l‟investissement domestique :

Au niveau de l‟investissement domestique, notre hypothèse est que l‟IDE évince

l‟investissement des entreprises locales. Notre équation se traduit par :

LIDt= b0 + b1LIDEt + b2PIBt + b3LEDt + µ2t

tstudent : (-4.1851) (7.796376) (1.444887)

p-valu : (0.0086)(0.0006) (0.2081)

Le niveau du R carré est estimé à 0.967273 et celui du R carré ajusté est 0.947636. Or

quand R carré et R carré sont de valeur proche et près de l‟unité, on peut dire que notre

modèle est bon. Alors, on constate que la valeur absolue du t de student est supérieur à celui

du p-valu pour chaque variable. Les trois variables sont donc significatives. On estime le

coefficient de l‟IDE à -0.025574. Ainsi les flux de capitaux étrangers entrainent un effet

crowding-out sur l‟investissement domestique, c'est-à-dire que l‟investissement direct

étranger évince l‟investissement locale à Madagascar. Donc notre hypothèse est donc

affirmée.

5.2.4 Retombées des flux de capitaux étrangers sur la croissance économique

de Madagascar

Notre dernière hypothèse se base que l‟arrivée des investissements directs étrangers

entraine une amélioration de la croissance économique. L‟équation se traduit par :

LPIBt = a0 + a1LIDEt + a2LEXPORt + a3LIDt + a4LKHt +µ1t

tstudent : (0.893939) (0.597918) (8.340952)(1.267181)

p-valu : (0.4123) (0.5759) (0.0004) (0.2609)

Page 57: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

51

On peut constater que la valeur du R carré est de 0.994528 est celui du R ajusté est de

0.990151. Donc on peut en conclure que notre modèle est bon. Dans ce modèle aussi, tous les

variables sont significatifs, donc l‟IDE est significatif vis-à-vis de la croissance économique.

Le t de Student est supérieur à la valeur du p-valu. La valeur du coefficient sur la variable IDE

est estimée à 0.010689 qui une valeur positive. Donc, l‟investissement direct étranger a un

impact positif sur la croissance économique. Ainsi, l‟arrivée des investissements étrangers à

Madagascar favorise la croissance économique.

Page 58: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

52

CONCLUSION

En conclusion, la littérature économique évalue que l‟impact des flux de capitaux

étrangers peuvent être de différentes sortes. L‟arrivée des firmes multinationales peut

engendrer des influences positives ou négatives sur les pays d‟accueil. Les retombées

positives sont conditionnées par la capacité d‟absorbation, la qualification de la main d‟œuvre

locale, le niveau de l‟écart technologique, les politiques menés à l‟égard des investissements

directs et le climat des affaires.

A Madagascar, les flux d‟investissement direct étranger direct entrants sont encore très

peu. De nombreuses faiblesses existent dans la mise en place des affaires surtout sur le

manque d‟infrastructure sur les transports et l‟énergie, et aussi la lenteur et la corruption au

niveau des agents administratifs. La faiblesse de la main d‟œuvre locale est aussi constatée

comme l‟un des handicaps de Madagascar au niveau de l‟arrivée des IDE. Le climat des

affaires est médiocre ce qui limite les retombées positives

Ainsi après avoir modélisée les effets de l‟IDE, on a dégagé que son impact sur le

capital humain est non significatif ce qui se traduit par un moindre transfert technologique et

de la formation du capital humain. L‟hypothèse que l‟IDE favorise l‟éducation est fausse c‟est

à dire qu‟il n‟a aucun effet sur le niveau d‟instruction. Un autre effet négatif est qu‟il évince

l‟investissement domestique de façon négative. Alors l‟hypothèse que l‟investissement

étranger évince l‟investissement local à Madagascar est vérifiée d‟après notre modèle. Entre

autres, les firmes multinationales font augmenter l‟exportation des biens et services et favorise

la croissance économique de Madagascar. Donc, les deux hypothèses que l‟IDE influe

positivement sur l‟exportation et la croissance sont affirmées.

Madagascar doit mener des politiques pour tirer au maximum des retombées positives

des flux d‟investissement direct étranger et non seulement de se lancer dans un simple

politique d‟attraction de l‟IDE. L‟économie malagasy n‟est pas suffisamment prête à

accueillir les flux investissements étrangers, elle doit encore remplir certaines conditions.

Alors quelles doivent être les politiques que l‟Etat doit mener ?

Page 59: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

53

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58

WEBOGRAPHIE

www.banque-mondiale.org

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Page 65: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

59

Table des matières INTRODUCTION .............................................................................................................................................. 1

Partie I : APPROCHE THEORIQUE ................................................................................................................... 3

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES IDE ..................................................................................................... 4

1.1-Définitions........................................................................................................................................ 4

1.2-Caractéristiques des IDE .................................................................................................................. 5

1.3-Typologie des IDE............................................................................................................................. 6

1.3.1-Stratégie orientée vers les ressources naturelles ..................................................................... 7

1.3.2-Stratégie horizontale ................................................................................................................ 7

1.3.3-Stratégie verticale ..................................................................................................................... 8

1.3.4-Stratégie de partenariat ........................................................................................................... 8

CHAPITREII : RETOMBEES MICROECONOMIQUES DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS ......................... 10

2.1-Transferts technologiques ............................................................................................................. 10

2.2-Capital humain et IDE .................................................................................................................... 11

2.3-Les spillovers de façon exogène .................................................................................................... 12

2.3.1-L’action de démonstration et d’imitation............................................................................... 12

2.3.2-La concurrence ....................................................................................................................... 12

2.3.3-Les liens clients-fournisseur.................................................................................................... 13

2.4-Facteurs déterminants pour une large diffusion technologique ................................................... 13

2.4.1-Capacité d’absorption ............................................................................................................. 13

2.4.2-Main d’œuvre qualifiée .......................................................................................................... 14

2.4.3-Le rôle de l’écart technologique dans le processus de diffusion de technologie................... 15

2.4.4 -L’impact des politiques à l’égard de l’IDE sur la diffusion technologique ............................. 16

2.4.4.1-Amélioration du climat général de l’investissement ....................................................... 16

2.4.4.2-Introduction de politiques et d’incitations visant à attirer les IDE : ................................ 17

2.4.4.2-Exigences et restrictions imposées aux IDE ..................................................................... 18

CHAPITRE III : IMPACTS MACROECONOMIQUES DE L’ARRIVEE DES IDE ................................................. 20

Page 66: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

60

3.1-Interaction entre IDE et l’investissement local.............................................................................. 20

3.2-IDE et le commerce extérieur ........................................................................................................ 21

3.3L’effet des flux de capitaux étrangers sur le niveau général de l’emploi ....................................... 24

3.4-Lien entre investissement direct étranger et la croissance économique dans le pays d’accueil .. 25

3.4.1-Théorie sur la croissance ........................................................................................................ 25

3.4.2-Influence de l’IDE sur la croissance économique ................................................................... 26

PARTIE II : CAS PRATIQUE ............................................................................................................................ 28

CHAPITRE IV : SITUATION DE L’IDE A MADAGASCAR .............................................................................. 29

4.1-Les flux des capitaux étrangers à Madagascar .............................................................................. 29

4.2-Le climat des affaires à Madagascar .............................................................................................. 32

4.2.1- Les atouts des Madagascar .................................................................................................... 32

4.2.1.1-Une large biodiversité des ressources naturelle ............................................................. 33

4.2.1.2-Une main d’œuvre peu abondante et bon marché ......................................................... 34

4.2.1.3-Evolution progressive de la télécommunication ............................................................. 34

4.2.2-Les faiblesses de Madagascar ................................................................................................. 35

4.2.2.1-Lenteur des procédés administratifs ............................................................................... 35

4.2.2.2-Complexité dans la création d’entreprises ...................................................................... 36

4.2.2.3- Les procédures sectorielles relatives aux licences ......................................................... 37

4.2.2.4-Les procédures liées à l’obtention d’un terrain et à la construction............................... 37

4.2.2.5-Le sous-développement des infrastructures basiques .................................................... 37

4.2.2.6-Le sous-développement du marché financier ................................................................. 39

4.2.2.7-L’instabilité sociopolitique et économique : ................................................................... 40

4.3-Répartition des IDE selon chaque secteur ..................................................................................... 40

CHAPITRE V : ESTIMATION ECONOMETRIQUE SUR L’IMPACT DE L’IDE SUR L’ECONOMIE MALAGASY.. 42

5.1-Approche méthodologique ............................................................................................................ 42

5.1.1-Spécification du modèle ......................................................................................................... 42

5.1.2-Variables utilisées dans chaque équation .............................................................................. 43

Le niveau d‟investissement direct arrivant à Madagascar est considérée comme très faible. ..................... 43

Page 67: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

61

5.1.2.1-Le capital humain ............................................................................................................. 43

5.1.2.2-L’exportation ................................................................................................................... 45

5.1.2.3-L’investissement domestique .......................................................................................... 46

5.1.2.4-Le produit intérieur brut .................................................................................................. 47

5.1.3-Hypothèses ............................................................................................................................. 47

5.2.4-Limite de l’étude ..................................................................................................................... 49

5.2-Estimation économétrique ............................................................................................................ 49

5.2.1-Retombées de l’IDE sur le capital humain .............................................................................. 49

5.2.2-Retombées de l’IDE sur le niveau d’exportation .................................................................... 49

5.2.3-Retombées de l’IDE sur l’investissement domestique : ......................................................... 50

5.2.4 Retombées des flux de capitaux étrangers sur la croissance économique de Madagascar ... 50

CONCLUSION ................................................................................................................................................ 52

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................ 53

WEBOGRAPHIE ............................................................................................................................................. 58

Page 68: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

62

ANNEXES

Annexe 1 : Tableau des variables estimées

Année PIB X KH ID IDE DEDU TCHG ED

2005 5,22E+11 7,83E+10 21,14828 9,19E+10 1,66E+12 2,01E+12 2003,0258 3,82E+12

2006 5,48E+11 9,18E+10 23,89173 1,1E+11 2,19E+12 1,8E+12 2142,3017 6,69E+12

2007 5,82E+11 1,22E+11 26,47831 1,33E+11 3,22E+12 1,96E+12 1873,8767 6,96E+12

2008 6,24E+11 1,13E+11 29,04219 2,03E+11 3,29E+12 1,82E+12 1708,3708 9,02E+12

2009 5,99E+11 1,01E+11 30,38512 1,64E+11 3,06E+12 1,9E+12 1956,2058 4,81E+12

2010 6E+11 1,04E+11 33,49018 1,44E+11 3,47E+12 1,79E+12 2089,95 4,33E+12

2011 6,09E+11 1,12E+11 36,59524 1,46E+11 4,09E+12 1,69E+12 2025,1175 3,9E+12

2012 6,27E+11 1,14E+11 38,02759 1,54E+11 4,33E+12 1,71E+12 2194,9667 3,28E+12

2013 6,42E+11 1,51E+11 38,23126 1,51E+11 5,76E+12 1,33E+12 2206,9142 3,53E+12

2014 6,62E+11 1,63E+11 38,43493 1,54E+11 6,28E+12

2414,8117

Annexe 2 : Résultat d‟estimation du capital humain

Page 69: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

63

Annexe3 : résultat d‟estimation sur l‟exportation

Annexe4 : résultat d‟estimation sur l‟investissement domestique

Annexe 5 : résultat d‟estimation sur la croissance

Page 70: IMPACT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS SUR L

Auteur : RANDRIAMAHATORAKA Tinasoa Micka

Titre : Impact des investissements directs étrangers sur l‟économie Malagasy

Nombre de pages : 61

Tableaux : 5 Figure : 8 Annexes : 5

Contacts : 0324416376

Adresse de l‟auteur : Lot B-454 Anatihazo Isotry

Résumé

Nous allons voir tout au long de ce mémoire un aperçu des impacts des flux d‟investissement

direct étranger surtout pour le cas de Madagascar. Pour en apprendre sur ces retombées, on a

présenté quelques notions à propos des investissements étrangers ainsi qu‟une revue de

littérature. Ces impacts sont divergents, ils peuvent être positif ou négatif et à la fois d‟ordre

microéconomique et macroéconomique. On constate tout d‟abord des externalités à travers les

entreprises et le capital humain par le transfert technologique et le savoir faire. L‟arrivée des

firmes multinationales touchent aussi les agrégats économiques tels que l‟investissement

domestique, le niveau de l‟exportation et la croissance économique du pays d‟accueils. Or,

quelques conditions sont nécessaires pour en tirer le maximum de bénéfices sur les flux des

capitaux étrangers comme une bonne situation des climats des affaires et une certaine capacité

du pays et de la main d‟œuvre locale. Pour le cas de Madagascar, la situation des affaires est

médiocre ce qui limite les retombées positives des flux d‟IDE. A travers un essai de

modélisation e ces impacts, on tire que l‟IDE influence positivement l‟exportation et la

croissance économique tandis qu‟il évince l‟investissement domestique. Au niveau du capital

humain, il n‟est pas significatif et ne contribue donc pas à la favorisation du niveau de

scolarisation à Madagascar.

Mots clés : Investissements Directs Etrangers, Capital humain, exportation, investissement

domestique et croissance

Encadreur :-Monsieur ANDRIANIRINA Aimé Docteur

-Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul Professeur Agrégé des Universités