introduction à l'organisation mondiale du commerce … qui peut être membre de l'omc?...
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Introduction à l'Organisation
mondiale du commerce (OMC) DURÉE ESTIMÉE: 2 heures
OBJECTIFS DU MODULE 1
Présenter:
l'historique de l'OMC;
les objectifs, les fonctions et la structure organisationnelle de l'OMC;
le processus de prise de décisions à l'OMC;
le processus d'accession des nouveaux Membres à l'OMC;
le Cycle de négociations de Doha en cours;
les Accords de l'OMC.
MODULE
1
I. INTRODUCTION À L'OMC
I.A. QU'EST-CE QUE L'"OMC"?
EN BREF
Le sigle OMC signifie Organisation mondiale du commerce. L'OMC a été créée en 1995 à l'issue de
négociations longues et intenses, tenues sous les auspices de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce (GATT).
UNE ORGANISATION POUR LA LIBÉRALISATION DU COMMERCE
L'OMC est une organisation chargée de libéraliser le commerce mondial. La libéralisation du commerce est la
principale approche adoptée par l'OMC pour aider les pays Membres à assurer la croissance
économique et à relever les niveaux de vie. Cependant, l'OMC reconnaît le droit des Membres de
maintenir des obstacles au commerce, sous réserve des conditions prévues dans les Accords de l'OMC. Il est
considéré que ces obstacles permettent de réaliser des objectifs légitimes, tels que la protection de la vie et de
la santé des personnes et des animaux ou la préservation des végétaux, et la protection des consommateurs.
Un équilibre est ainsi établi entre la libéralisation des échanges et la flexibilité dont les Membres ont besoin
pour atteindre leurs objectifs.
UNE ENCEINTE POUR LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES
L'OMC offre aux gouvernements des pays Membres une enceinte multilatérale pour négocier les règles du
commerce international. L'OMC est donc issue de négociations et tout ce qu'elle fait est le résultat de
négociations. Elle accueille actuellement de nouvelles négociations dans le cadre du Programme de Doha
pour le développement (PDD), lancé en 2001.
UN ENSEMBLE DE RÈGLES COMMERCIALES INTERNATIONALES
Ces règles sont énoncées dans les Accords de l'OMC qui ont été signés par la majeure partie des nations
commerçantes et qui sont contraignants pour elles. Les Accords de l'OMC énoncent les règles juridiques
de base régissant le commerce international entre les Membres de l'OMC. Ils couvrent le commerce
des marchandises, le commerce des services et les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent
au commerce (ADPIC). Cependant, il est important de noter que les Accords de l'OMC constituent un accord
international et que, de ce fait, ils ne sont contraignants que pour les États et les territoires douaniers distincts.
UN LIEU POUR LE RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS COMMERCIAUX
L'OMC est aussi un lieu où régler les différends commerciaux entre les pays Membres. La procédure de
règlement des différends de l'OMC est très importante pour faire respecter les règles et pour assurer à la
fluidité des flux commerciaux.
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Qui peut être Membre de l'OMC?
Les organisations internationales sont normalement constituées par des États souverains, et c'est aussi le
cas de l'OMC. La grande majorité des Membres de l'OMC sont des États; cependant, les territoires
douaniers distincts qui satisfont à certaines conditions peuvent aussi devenir Membres de l'OMC (voir la
section sur l'accession).
En fonction de leur niveau de développement, les Membres de l'OMC sont classés en "pays développés
Membres" ou "pays en développement Membres". En outre, certains pays en développement Membres font
partie des "pays les moins avancés" (PMA). Comme vous le verrez dans le module 9, les dispositions qui
s'appliquent aux pays en développement Membres s'appliquent aux PMA Membres, mais ces derniers
jouissent de droits additionnels.
Pour la liste des Membres de l'OMC, voir: http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/org6_f.htm.
I.B. PRINCIPES DE L'OMC
PRINCIPE DE LA NATION LA PLUS FAVORISÉE (NPF): TRAITER LES ÉTRANGERS DE MANIÈRE ÉGALE
Aux termes des Accords de l'OMC, un pays ne doit pas faire de discrimination entre ses partenaires
commerciaux. Conformément au principe NPF, tous avantages, faveurs, privilèges ou immunités accordés
par un Membre à un produit originaire ou à destination de tout autre pays seront, immédiatement et sans
condition, étendus aux produits similaires de tous les Membres.
Le principe NPF est l'une des pierres angulaires de l'OMC. Il est énoncé à l'article Ier du GATT de 1994, qui
sera étudié dans le module 2, à l'article II de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) et à
l'article 4 de l'Accord sur les ADPIC, qui seront étudiés dans les modules 6 et 7, respectivement. Cependant,
comme nous le verrons, le principe est appliqué d'une façon légèrement différente dans chacun de ces accords.
PRINCIPE DU TRAITEMENT NATIONAL: TRAITER LES ÉTRANGERS ET LES RESSORTISSANTS NATIONAUX DE
MANIÈRE ÉGALE
Sur leur territoire national, les Membres de l'OMC ne peuvent pas favoriser les produits nationaux par
rapport aux produits importés (Article III du GATT de 1994). Le principe du traitement national s'applique
aussi, avec quelques différences, au commerce des services (Article XVII de l'AGCS) et à la protection de la
propriété intellectuelle (Article 3 de l'Accord sur les ADPIC). Le principe du traitement national sera expliqué
dans les modules 2 (marchandises), 6 (AGCS) et 7 (ADPIC).
PROHIBITION GÉNÉRALE DES RESTRICTIONS QUANTITATIVES
Comme vous le verrez dans le module 3, les Membres de l'OMC ne peuvent pas imposer de prohibition,
de restriction ou de limitation concernant la quantité de produits dont l'importation ou l'exportation
est autorisée (Article XI du GATT de 1994), sous réserve d'exceptions limitées. Ce principe ne s'applique pas
de la même manière dans le contexte de l'AGCS et de l'Accord sur les ADPIC.
RESPECT DES NIVEAUX DE CONSOLIDATION DES CONCESSIONS TARIFAIRES (MARCHANDISES) ET DES
ENGAGEMENTS SPÉCIFIQUES (SERVICES)
Les engagements pris par les Membres en ce qui concerne les droits de douane (concessions tarifaires pour les
marchandises – Article II du GATT de 1994) et l'accès aux marchés pour la fourniture de services
(engagements spécifiques – Article XVI de l'AGCS) garantissent des conditions minimales d'accès aux
marchés. Cela sera expliqué en détail dans les modules 3 (marchandises) et 6 (AGCS).
TRANSPARENCE
Il est d'une importance fondamentale que les réglementations et les politiques soient transparentes.
Comme vous le verrez dans différents modules, les Membres de l'OMC sont tenus d'informer l'OMC et les
autres Membres de leurs mesures, politiques ou législations spécifiques en présentant régulièrement des
"notifications". Par ailleurs, l'OMC procède à un examen périodique de la politique commerciale de chaque
Membre dans le cadre du Mécanisme d'examen des politiques commerciales (MEPC), qui sera présenté dans le
module 10.
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Pourquoi le libre-échange?
Du point de vue économique, la justification d'un système commercial ouvert fondé sur des règles
convenues au niveau multilatéral non seulement relève du bon sens commercial, mais elle est également
étayée par les faits: l'évolution du commerce international et de la croissance économique depuis la
Seconde Guerre mondiale. Au cours des 25 premières années qui ont suivi la guerre, la croissance de
l'économie mondiale était de 5 pour cent par an en moyenne, ce taux élevé étant en partie
imputable à la réduction des obstacles au commerce. La croissance du commerce mondial a été
encore plus rapide, avec un taux moyen d'environ 8 pour cent pendant cette période.
Les données montrent qu'il y a un lien statistique entre libéralisation du commerce et croissance
économique. D'après la théorie économique, ce lien s'explique par de bonnes raisons. Tous les pays, y
compris les plus pauvres, ont des ressources – humaines, industrielles, naturelles, financières – qu'ils
peuvent exploiter pour produire des biens et des services destinés à être vendus sur le marché intérieur ou à
l'étranger. La science économique nous enseigne que nous pouvons tirer parti du commerce de ces biens et
services. Pour dire les choses simplement, le principe de l'"avantage comparatif" signifie que les pays
prospèrent d'abord en tirant profit de leurs ressources pour concentrer leurs efforts sur ce qu'ils
peuvent produire dans les meilleures conditions, et ensuite en échangeant ces produits contre
ceux que d'autres pays produisent dans les meilleures conditions. Autrement dit, des politiques
commerciales libérales – celles qui garantissent la circulation sans restriction des biens et des
services – accroissent la concurrence, encouragent l'innovation et engendrent le succès.
Le principe de l'avantage comparatif, énoncé par l'économiste classique David Ricardo, est la théorie
économique la plus forte et la plus largement acceptée qui sous-tend l'ouverture du commerce. À titre
d'illustration, prenons un exemple simple – celui de l'avantage absolu. Supposons que le pays A est mieux à
même que le pays B de produire du vin et que le pays B est mieux à même que le pays A de fabriquer des
bicyclettes. Il serait logique que chaque pays se spécialise dans la production pour laquelle il est le plus
efficient et que les deux pays échangent leurs produits. Dans cet exemple, le pays A se concentrera sur la
production de vin et importera des bicyclettes du pays B tandis que le pays B se concentrera sur la
production de bicyclettes et importera du vin du pays A.
Mais que se passe-t-il si un pays n'est efficient dans aucun domaine? Peut-il quand même profiter du
commerce? Selon le principe de l'"avantage comparatif" de Ricardo, la réponse est oui.
Modifions un petit peu le scénario et supposons que le pays A est meilleur que le pays B dans la production
de vin et de bicyclettes. Supposons aussi que le pays A est très nettement supérieur dans la production de
vin et juste un peu meilleur dans la fabrication de bicyclettes. Le pays A aurait toujours intérêt à investir
dans le domaine où il excelle – la production de vin – et à exporter ce produit vers le pays B, qui devrait
lui-même investir dans ce qu'il sait le mieux faire – les bicyclettes – et exporter ce produit vers le pays A,
même s'il n'est pas aussi efficient que lui. Les deux pays tireraient quand même un avantage du commerce.
Un pays n'a pas besoin d'être le meilleur dans un domaine particulier pour profiter du commerce.
II. HISTORIQUE DE L'OMC: DU GATT À L'OMC
Bien que distincts sur le plan juridique, l'OMC et le GATT sont liés entre eux.
II.A. QU'EST-CE QUE LE GATT?
EN BREF
Le GATT est un accord commercial international conclu en 1947. Il énonce les règles et les obligations
qui ont régi pendant près de cinquante ans le commerce des marchandises entre les "PARTIES
CONTRACTANTES". De 1948 à 1994, avant la création de l'OMC, le GATT a constitué le cadre
juridique régissant l'essentiel du commerce mondial.
La négociation du GATT remonte aux années 1940. Elle faisait partie du projet d'après-guerre visant à
reconstruire un système multilatéral de commerce mondial grâce à l'élimination de la discrimination, la
réduction des droits de douane et le démantèlement des autres obstacles au commerce. L'objectif initial
était de créer une Organisation internationale du commerce (l'OIC), chargée du volet commercial de la
coopération économique internationale, aux côtés des deux institutions de "Bretton Woods", la Banque
mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).
Le projet comportait deux volets: 1) l'élaboration de la charte d'une Organisation internationale du commerce
(l'OIC); et 2) le lancement de négociations tarifaires sur une base multilatérale.
Le GATT n'était pas censé être une organisation internationale, mais seulement un accord subsidiaire relevant
de la charte de l'OIC. Mais l'OIC n'a pas vu le jour et le GATT est entré en vigueur au moyen d'un protocole
provisoire qui a été signé le 30 octobre 1947 et qui a pris effet le 1er janvier 1948. Les pays signataires du
Protocole étaient convenus d'appliquer les dispositions du GATT jusqu'à ce que l'OIC puisse se charger de
l'administration de l'Accord. Ainsi, pendant 47 ans, le GATT a été une organisation internationale
de facto, qui exerçait certaines des fonctions initialement assignées à l'OIC.
Le GATT a élaboré les règles du système commercial multilatéral au cours de plusieurs séries – ou
cycles – de négociations commerciales. Entre 1947 et 1994, les PARTIES CONTRACTANTES au GATT ont
organisé huit cycles de négociations. Les premiers cycles ont porté principalement sur la réduction des droits
de douane sur les marchandises, puis les négociations ont été élargies à d'autres domaines tels que les
mesures antidumping et les obstacles non tarifaires.
Le dernier cycle, généralement appelé "Cycle d'Uruguay", a duré de 1986 à 1994 et a conduit à la création de
l'OMC en 1994. Le Cycle d'Uruguay a permis de réaliser la plus grande réforme du système commercial
mondial depuis l'établissement du GATT. Depuis 1995, l'OMC joue le rôle d'une organisation
internationale en charge des règles commerciales. Le tableau ci-dessous indique les cycles de
négociations, les domaines couverts et le nombre de parties contractantes ayant participé à chaque cycle.
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CYCLES DE NÉGOCIATIONS COMMERCIALES SOUS LES AUSPICES DU GATT
Année Lieu/nom Domaines couverts Parties
1947 Genève Droits de douane 23
1949 Annecy Droits de douane 13
1951 Torquay Droits de douane 38
1956 Genève Droits de douane 26
1960-1961 Genève,
Négociations Dillon
Droits de douane 26
1964-1967 Genève,
Négociations Kennedy
Droits de douane et mesures antidumping 62
1973-1979 Genève, Tokyo Round Droits de douane, mesures non tarifaires,
"accords-cadres":
premières négociations sur les obstacles non
tarifaires;
établissement de codes plurilatéraux; et
adoption de la Clause d'habilitation
– c'est-à-dire de la Décision sur le traitement
différencié et plus favorable, la réciprocité et
la participation plus complète des pays en
voie de développement".
Cette clause complétait le Système généralisé
de préférences (SGP), adopté avant le
Tokyo Round en 1971, et poussait plus loin le
traitement différencié et plus favorable
accordé aux pays en développement.
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1986-1994 Genève, Cycle d'Uruguay Droits de douane, mesures non tarifaires, règles,
services, ADPIC, règlement des différends, textiles,
agriculture, création de l'OMC, etc.
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Tableau 1 Cycles de négociations commerciales sous les auspices du GATT
Les participants au Cycle d'Uruguay ont achevé le Cycle en adoptant l'"Acte final reprenant les résultats des
négociations commerciales multilatérales du Cycle d'Uruguay" (l'"Acte final), qui est suivi de l'"Accord de
Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce" ("l'Accord instituant l'OMC") et de ses quatre
annexes, présentées plus loin (voir la section V.H. "Aperçu des Accords de l'OMC"). Le GATT existe toujours
en tant que traité de l'OMC pour le commerce des marchandises. Dans ce cours, l'Accord instituant
l'OMC et ses Annexes seront appelés comme "les Accords de l'OMC".
III. OBJECTIFS DE L'OMC
EN BREF
Dans le Préambule de l'Accord instituant l'OMC, les parties à l'Accord énoncent les objectifs qu'elles
souhaitent atteindre au moyen du système commercial multilatéral:
relever les niveaux de vie;
réaliser le plein emploi;
réaliser un niveau élevé et toujours croissant du revenu réel et de la demande effective; et
accroître la production et le commerce de marchandises et de services, tout en permettant l'utilisation
optimale des ressources mondiales conformément à l'objectif de développement durable.
L'Accord reconnaît en outre qu'il est nécessaire de faire "des efforts positifs pour que les pays en
développement, et en particulier les moins avancés d'entre eux, s'assurent une part de la
croissance du commerce international qui corresponde [à] … leur développement économique".
Le Préambule de l'Accord instituant l'OMC récapitule les objectifs de l'Accord. Il dispose ce qui suit:
Préambule de l'Accord instituant l'OMC
Les Parties au présent accord,
Reconnaissant que leurs rapports dans le domaine commercial et économique devraient être orientés vers le
relèvement des niveaux de vie, la réalisation du plein emploi et d'un niveau élevé et toujours croissant du
revenu réel et de la demande effective, et l'accroissement de la production et du commerce de marchandises
et de services, tout en permettant l'utilisation optimale des ressources mondiales conformément à l'objectif
de développement durable, en vue à la fois de protéger et préserver l'environnement et de renforcer les
moyens d'y parvenir d'une manière qui soit compatible avec leurs besoins et soucis respectifs à différents
niveaux de développement économique,
Reconnaissant en outre qu'il est nécessaire de faire des efforts positifs pour que les pays en développement,
et en particulier les moins avancés d'entre eux, s'assurent une part de la croissance du commerce
international qui corresponde aux nécessités de leur développement économique,
Désireuses de contribuer à la réalisation de ces objectifs par la conclusion d'accords visant, sur une base de
réciprocité et d'avantages mutuels, à la réduction substantielle des tarifs douaniers et des autres obstacles au
commerce et à l'élimination des discriminations dans les relations commerciales internationales, …
Les objectifs de l'OMC ne sont pas fondamentalement différents de ceux qui sont énoncés dans le Préambule
du GATT de 1947. À cet égard, le Préambule de l'Accord instituant l'OMC reconnaît qu'il importe d'assurer la
continuité avec le système antérieur du GATT. Il faut souligner que, bien que les objectifs de l'OMC ne
mentionnent pas la libéralisation du commerce comme moyen d'établir le libre-échange entre les
Membres, les rédacteurs ont considéré que "la réduction substantielle des tarifs douaniers et des autres
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obstacles au commerce et l'élimination des discriminations dans les relations commerciales internationales"
étaient des mesures importantes pour atteindre ces objectifs. L'expansion du commerce n'est donc pas
considérée comme une fin en soi, mais comme un moyen de promouvoir la croissance et le
développement.
L'OMC ajoute trois nouvelles dimensions aux objectifs énoncés dans le Préambule du GATT de 1947, à
savoir:
Trois nouvelles dimensions dans le Préambule de l'Accord instituant l'OMC
L'accroissement "de la production et du commerce de marchandises et de services" pour
prendre en considération l'élargissement du domaine d'application des thèmes de l'OMC. Alors que
le GATT visait le commerce des marchandises, le domaine d'application a été étendu, dans le cadre
de l'OMC, au commerce des services (voir l'AGCS);
"l'objectif de développement durable, en vue à la fois de protéger et préserver l'environnement
et de renforcer les moyens d'y parvenir …"; et
la "dimension développement" visant à aider "… les pays en développement, et en particulier
les moins avancés d'entre eux, [à] s'assur[er] une part de la croissance du commerce international
qui corresponde aux nécessités de leur développement économique".
Le Préambule de l'Accord instituant l'OMC constitue un fondement juridique important pour l'interprétation des
Accords de l'OMC.
IV. FONCTIONS DE L'OMC
EN BREF
L'OMC réalise ses objectifs:
en administrant les accords commerciaux entre ses Membres;
en servant d'enceinte pour les négociations commerciales;
en réglant les différends commerciaux internationaux entre ses Membres;
en examinant leurs politiques commerciales;
en assurant une plus grande cohérence dans l'élaboration des politiques économiques au niveau
mondial, notamment en coopérant avec le FMI et la Banque mondiale; et
en fournissant une assistance technique aux pays en développement Membres.
L'article III de l'Accord instituant l'OMC explique les fonctions de l'Organisation, qui sont notamment
les suivantes:
IV.A. ADMINISTRATION DES ACCORDS DE L'OMC
Les Accords de l'OMC énoncent les règles juridiques de base du commerce international et les codes de
conduite des Membres de l'OMC. La fonction première de l'OMC est donc de faciliter la mise en œuvre,
l'administration et le fonctionnement des accords et de favoriser la réalisation de leurs objectifs.
IV.B. ENCEINTE POUR LES NÉGOCIATIONS
L'OMC est une enceinte institutionnelle permanente pour les négociations et la coopération
multilatérales entre ses Membres dans le domaine des politiques commerciales. Bien qu'elle soit
expressément chargée de servir d'enceinte pour les négociations sur les questions visées par les Accords de
l'OMC, les négociations menées sous les auspices de l'OMC peuvent être étendues à de "nouvelles questions"
auxquelles doivent s'appliquer les dispositions des Accords.
IV.C. RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS COMMERCIAUX
L'OMC sert aussi de cadre au règlement des différends commerciaux entre ses Membres,
conformément aux disciplines et procédures énoncées dans le Mémorandum d'accord sur le règlement
des différends (le "Mémorandum d'accord", qui figure à l'Annexe 2 de l'Accord instituant l'OMC).
Un différend survient lorsqu'un pays Membre estime qu'un autre Membre agit d'une manière qui est
incompatible avec ses engagements dans le cadre de l'OMC et considère qu'un avantage résultant pour lui,
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directement ou indirectement, des Accords de l'OMC se trouve compromis par des mesures prises par cet autre
Membre. Lorsque les Membres ne peuvent pas trouver une solution mutuellement convenue à un différend au
titre de l'un des Accords visés, ils peuvent avoir recours au mécanisme de règlement des différends de l'OMC.
Nous étudierons ce mécanisme dans le module 10.
IV.D. SURVEILLANCE DES POLITIQUES COMMERCIALES
NATIONALES
Cette fonction souligne le rôle de l'OMC dans le mécanisme pour la transparence élaboré par les Membres au
cours du Cycle d'Uruguay. Tous les Membres de l'OMC font l'objet d'un examen dans le cadre du Mécanisme
d'examen des politiques commerciales (MEPC) et la fréquence de ces examens varie en fonction de la part du
commerce mondial détenue par chaque pays. La surveillance régulière des politiques commerciales
nationales dans le cadre du MEPC est un moyen d'encourager la transparence aux niveaux national
et multilatéral.
L'examen est effectué par l'Organe d'examen des politiques commerciales, qui est en fait le Conseil général de
l'OMC – composé de tous les Membres – agissant selon des règles et procédures spéciales. Les examens sont
donc essentiellement des évaluations par les pairs. Le MEPC sera expliqué en détail dans le module 10.
IV.E. COORDINATION AVEC LES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES PERTINENTES
Cette fonction indique que le "mandat sur la cohérence" est l'un des objectifs de l'OMC. La coopération avec
le FMI et la Banque mondiale et avec les institutions qui leur sont affiliées est essentielle car c'est un important
facteur dont les Membres de l'OMC doivent tenir compte lorsqu'ils engagent des négociations pour élaborer un
cadre réglementaire international concernant la politique économique. La coopération avec d'autres
organisations internationales devrait permettre à l'OMC de rendre "plus cohérente l'élaboration des politiques
économiques au niveau mondial".
L'article V de l'Accord instituant l'OMC prévoit aussi l'établissement d'"une coopération efficace avec les autres
organisations intergouvernementales qui ont des fonctions en rapport avec celles de l'OMC" et la possibilité
pour l'OMC de consulter "les organisations non gouvernementales s'occupant de questions en rapport avec
celles dont [elle] traite" et de coopérer avec ces organisations.
IV.F. ASSISTANCE TECHNIQUE
Dans la Déclaration ministérielle de Doha adoptée en novembre 2001, les Membres ont confirmé que la
coopération technique et le renforcement des capacités étaient des éléments centraux de la dimension
développement du système commercial multilatéral. Ainsi, ils ont donné pour instruction au Secrétariat de
l'OMC, en coordination avec les autres organismes pertinents, d'appuyer les efforts faits sur le plan national
pour intégrer le commerce dans les plans nationaux de développement économique et les stratégies de
réduction de la pauvreté (Déclaration ministérielle de Doha, paragraphe 38).
La fourniture de l'assistance technique par l'OMC doit être conçue pour aider les pays en développement, les
pays les moins avancés et les pays en transition à faible revenu à s'ajuster aux règles et disciplines de l'OMC, à
mettre en œuvre leurs obligations et à exercer leurs droits en tant que Membres, y compris en exploitant les
avantages d'un système commercial multilatéral ouvert, fondé sur des règles.
EXERCICES
1. Quel est le lien entre l'OIC et le GATT?
2. Que prévoit le Préambule de l'Accord instituant l'OMC et pourquoi est-il important?
3. Quels sont les objectifs de l'OMC?
4. Quelles sont les principales fonctions de l'OMC?
5. Expliquer brièvement la fonction de l'OMC en tant qu'enceinte pour les négociations commerciales.
6. Qu'est-ce que le "mandat sur la cohérence"? À quel article de l'Accord instituant l'OMC est-il prévu?
Quelle est la principale raison pour laquelle l'Accord instituant l'OMC confère à l'OMC un "mandat sur la
cohérence"?
7. Quel est le cycle de négociations commerciales au cours duquel les services ont été inclus pour la
première fois dans le système commercial multilatéral?
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V. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE L'OMC
L'OMC est une organisation conduite par ses Membres. Ceux-ci ont doté l'Organisation d'une
structure opérationnelle qui leur permet de surveiller la mise en œuvre de l'Accord sur l'OMC et
l'évolution de l'Organisation. Tous les Membres de l'OMC peuvent participer à tous les conseils, comités et
organes, à l'exception de l'Organe d'appel, aux groupes spéciaux chargés du règlement des différends, à
l'Organe de supervision des textiles et aux comités plurilatéraux. Le Secrétariat de l'OMC est composé de
fonctionnaires internationaux et sa principale tâche est de fournir un soutien technique aux divers conseils et
comités.
Figure 1: Structure organisationnelle de l'OMC
EN BREF
La Conférence ministérielle est l'organe décisionnel suprême de l'OMC. Elle est composée de
représentants de tous les Membres de l'OMC et doit se réunir au moins une fois tous les deux ans. La
Conférence ministérielle est habilitée à prendre des décisions sur toutes les questions relevant de tous les
accords multilatéraux de l'OMC, conformément aux procédures de prise de décisions énoncées dans l'Accord
instituant l'OMC.
Le deuxième échelon dans la structure décisionnelle de l'OMC est le Conseil général, qui est aussi
composé de représentants de tous les pays Membres, généralement des ambassadeurs et des
représentants permanents en poste à Genève. Il adopte les décisions au nom de la Conférence
ministérielle pour toutes les questions intéressant l'OMC lorsque la Conférence ne siège pas. Il se
réunit également en tant qu'Organe d'examen des politiques commerciales (OEPC) et Organe de
règlement des différends (ORD).
Au troisième échelon figurent trois conseils subsidiaires – le Conseil du commerce des marchandises,
le Conseil du commerce des services (Conseil de l'AGCS) et le Conseil des aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce (Conseil des ADPIC) -, qui agissent sous la conduite générale du
Conseil général et qui sont responsables du fonctionnement des Accords de l'OMC relatifs à leurs domaines
respectifs. Ils sont composés de tous les Membres de l'OMC et ont des organes subsidiaires.
Enfin, le Secrétariat de l'OMC, qui est dirigé par un directeur général nommé par la Conférence
ministérielle, n'a aucun pouvoir décisionnel. Ses principales fonctions sont, entre autres, d'apporter un
soutien technique aux divers conseils et comités, de fournir une assistance technique aux pays en
développement et d'offrir une aide juridique dans le cadre du processus de règlement des
différends. Contrairement aux organes de l'OMC mentionnés ci-dessus, le personnel du Secrétariat de l'OMC
est composé de fonctionnaires internationaux qui, dans l'accomplissement de leurs tâches, ne peuvent ni
solliciter ni accepter d'instructions d'aucun gouvernement ni d'aucune autorité extérieure à l'OMC.
V.A. LA CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE
Comme cela est indiqué ci-dessus, la Conférence ministérielle est l'organe décisionnel suprême de
l'OMC. Elle est composée de représentants de tous les Membres de l'OMC et doit se réunir au moins
une fois tous les deux ans. La Conférence ministérielle est habilitée à prendre des décisions sur toutes les
questions relevant de tous les accords multilatéraux de l'OMC, conformément aux procédures de prise de
décisions énoncées dans l'Accord instituant l'OMC.
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La chronologie des sessions de la Conférence ministérielle est la suivante:
V.A.1. CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE SINGAPOUR –
DÉCEMBRE 1996/PREMIÈRE SESSION/SINGAPOUR
Lors de la première Conférence ministérielle de l'OMC, qui s'est tenue à Singapour en décembre 1996, les
Ministres ont adopté la Déclaration ministérielle de Singapour (WT/MIN(96)/DEC) et confirmé leur
engagement de se conformer aux règles de l'OMC dans leurs relations commerciales.
Les Ministres ont décidé d'engager des discussions exploratoires sur quatre questions, appelées par
la suite "les questions de Singapour":
commerce et investissement;
commerce et politique de la concurrence;
facilitation des échanges; et
transparence des marchés publics.
Les Ministres ont en outre adopté le Plan d'action global et intégré de l'OMC en faveur des pays les
moins avancés (PMA), qui a servi de base à un effort coordonné visant à faciliter l'intégration des PMA dans
l'économie mondiale. Ce plan d'action a été suivi en 1997 par une réunion de haut niveau sur l'assistance
aux PMA, organisée par l'OMC en collaboration avec la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement (CNUCED), le Centre du commerce international (CCI), la Banque mondiale, le Programme des
Nations Unies pour le développement (PNUD) et le FMI, qui a conduit à la mise en place du Cadre intégré
renforcé (CIR).
Par ailleurs, certains Membres ont aussi adopté une Déclaration ministérielle plurilatérale sur le commerce des
produits des technologies de l'information (dénommée plus tard initiative ATI – WT/MIN(96)/16), en vue de
développer le commerce de ces produits. Cela a amené les participants à prendre des décisions unilatérales
pour améliorer l'accès aux marchés pour les produits des technologies de l'information (sur une base NPF).
V.A.2. CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE GENÈVE – MAI 1998/DEUXIÈME
SESSION/SUISSE
Au cours de la deuxième Conférence ministérielle de l'OMC, qui s'est tenue à Genève en mai 1998, les
Ministres ont adopté une Déclaration ministérielle (WT/MIN(98)/DEC) qui soulignait l'importance du système
commercial multilatéral fondé sur des règles, célébrait le 50ème anniversaire du GATT et réaffirmait les
engagements pris et les évaluations faites à Singapour.
Les Ministres ont en outre adopté une Déclaration sur le commerce électronique mondial
(WT/MIN(98)/DEC/2), qui a marqué l'ouverture de discussions sur un programme de travail complet pour
examiner toutes les questions d'ordre commercial relatives au commerce électronique mondial. Ils se sont
également engagés à continuer à ne pas imposer de droits de douane sur les transactions électroniques.
V.A.3. CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE SEATTLE –
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1999/TROISIÈME SESSION/ÉTATS-UNIS
D'AMÉRIQUE
À la troisième Conférence ministérielle de l'OMC, qui s'est tenue à Seattle en décembre 1999, les Ministres
n'ont pu parvenir à un accord pour adopter une quelconque décision ou déclaration.
V.A.4. CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE DOHA –
NOVEMBRE 2001/QUATRIÈME SESSION/QATAR
À la quatrième Conférence ministérielle, qui s'est tenue à Doha en novembre 2001, les Ministres sont convenus
de lancer de nouvelles négociations et de travailler sur d'autres questions, en particulier sur celle de la mise en
œuvre des Accords de l'OMC. Ils ont adopté une Déclaration ministérielle (WT/MIN(01)/DEC/1,
''Déclaration de Doha'') qui a marqué le lancement du "Programme de Doha pour le développement" (PDD) et
qui contient un programme de travail énumérant 21 thèmes de négociation. Tous ces thèmes de
négociation font partie d'un "engagement unique", ce qui veut dire concrètement "rien n'est convenu tant
que tout n'est pas convenu" (voir la section V.H.2.1 pour plus de précisions). Les négociations se déroulent
actuellement dans le cadre du Comité des négociations commerciales et de ses organes subsidiaires. Les
autres travaux prévus dans le programme sont menés au sein d'autres conseils et comités de l'OMC.
a PRINCIPALES QUESTIONS FIGURANT DANS LA DÉCLARATION DE DOHA
1. PROGRAMME INCORPORÉ ET NOUVELLES QUESTIONS
Le programme de travail figurant dans la Déclaration ministérielle de Doha s'articule autour des thèmes
suivants:
questions et préoccupations liées à la mise en œuvre (paragraphe 12);
agriculture (paragraphes 13 et 14);
services (paragraphe 15);
accès aux marchés pour les produits non agricoles (AMNA) (paragraphe 16);
aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (paragraphes 17 à 19);
liens entre commerce et investissement (paragraphes 20 à 22, l'une des questions de Singapour);
interaction du commerce et de la politique de la concurrence (paragraphes 23 à 25, l'une des
questions de Singapour);
transparence des marchés publics (paragraphe 26 – l'une des questions de Singapour);
facilitation des échanges (paragraphe 27; l'une des questions de Singapour);
règles de l'OMC: mesures antidumping, subventions et mesures compensatoires, et accords
commerciaux régionaux (ACR) (paragraphes 28 et 29);
Mémorandum d'accord sur le règlement des différends (paragraphe 30);
17
commerce et environnement (paragraphes 31 à 33);
commerce électronique (paragraphe 34); et
autres questions (petites économies (paragraphe 35); commerce, dette et finance (paragraphe 36);
commerce et transfert de technologie (paragraphe 37); coopération technique et renforcement des
capacités (paragraphe 38); PMA (paragraphes 42 et 43); traitement spécial et différencié
(paragraphe 44).
2. PAYS EN DÉVELOPPEMENT
Les Ministres ont souligné qu'il était important de veiller à ce que les pays en développement, et en
particulier les moins avancés d'entre eux, s'assurent une part de la croissance du commerce mondial
qui corresponde aux besoins de leur développement économique (paragraphes 2 et 3). Pour atteindre
cet objectif, plusieurs mandats ont été définis dans la Déclaration de Doha. Ces mandats sont notamment les
suivants:
examiner la question du commerce et transfert de technologie afin d'accroître les apports de
technologie aux pays en développement (paragraphe 37);
veiller à ce que les programmes d'assistance technique et de renforcement des capacités de l'OMC
soient conçus pour aider les pays en développement, les PMA et les pays en transition à faible revenu
à s'ajuster aux règles de l'OMC (paragraphes 38 à 41);
s'engager en faveur de l'objectif d'un accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent
pour les produits originaires des PMA et s'engager à envisager des mesures additionnelles qui
permettent d'apporter des améliorations progressives à l'accès aux marchés pour les PMA
(paragraphes 42 et 43); et
réexaminer toutes les dispositions relatives au traitement spécial et différencié qui confèrent des
droits spéciaux aux pays en développement en vue de les renforcer et de les rendre plus précises
(paragraphe 44).
3. QUESTIONS ET PRÉOCCUPATIONS LIÉES À LA MISE EN ŒUVRE
Les Ministres ont approuvé une décision qui avait trait aux difficultés qu'éprouvaient en particulier les
pays en développement Membres pour mettre en œuvre plusieurs dispositions des Accords de
l'OMC. À Doha, les Ministres ont adopté une cinquantaine de décisions clarifiant les obligations des pays en
développement Membres dans des domaines comme l'agriculture, les subventions, les obstacles
techniques au commerce (OTC), les mesures concernant les investissements et liées au commerce
(MIC) et les règles d'origine. Les questions et préoccupations liées à la mise en œuvre étaient exposées au
paragraphe 12 de la Déclaration de Doha, dans une décision ministérielle distincte, la ''Décision sur les
questions et préoccupations liées à la mise en œuvre'' (WT/MIN(01)/17), et dans une "compilation des
questions de mise en œuvre en suspens soulevées par les Membres" (JOB(01)/152/Rev.1).
Les Ministres ont adopté une démarche à deux volets. Les questions pour lesquelles il existait un mandat de
négociation convenu devaient être traitées dans le cadre de ce mandat. Et celles pour lesquelles il n'y avait
pas de mandat de négociation devaient être examinées "de manière prioritaire" par les conseils et comités
pertinents de l'OMC.
b DÉCLARATION SUR L'ACCORD SUR LES ADPIC ET LA SANTÉ PUBLIQUE
Les Ministres ont souligné qu'il importait de mettre en œuvre et d'interpréter l'Accord sur les ADPIC d'une
manière qui soit favorable à la santé publique (paragraphe 17). À cet égard, ils ont adopté une Déclaration
concernant l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) et
la santé publique (WT/MIN(01)/DEC/2), dans laquelle ils ont précisé le rapport entre la nécessité de
protéger les droits de propriété intellectuelle et le droit des gouvernements de protéger la santé
publique. Les Ministres sont convenus que l'Accord sur les ADPIC n'empêchait pas et ne devait pas empêcher
les Membres de prendre des mesures de manière à protéger la santé publique.
Dans la Déclaration, il est instamment demandé au Conseil des ADPIC de trouver une solution aux problèmes
auxquels les pays peuvent être confrontés lorsqu'ils recourent aux licences obligatoires s'ils ont des
capacités de fabrication pharmaceutique trop faibles ou s'ils n'en ont pas (cela a été fait en août 2003, voir le
module 7 – Accord sur les ADPIC). La déclaration proroge également jusqu'au 1er janvier 2016 la date limite
pour l'application par les pays les moins avancés des dispositions relatives aux brevets pharmaceutiques.
c DÉCISIONS CONCERNANT LES DÉROGATIONS
Les Ministres ont adopté une Décision portant octroi d'une dérogation concernant l'Accord de partenariat
UE-ACP, qui autorisait l'UE à continuer d'accorder un accès aux marchés préférentiel pour les produits en
provenance des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) jusqu'au 31 décembre 2007
(WT/MIN(01)/15). Une autre dérogation a été adoptée pour autoriser également les CE à attribuer un
contingent tarifaire distinct de 750 000 tonnes pour les bananes d'origine ACP jusqu'au 31 décembre 2005
(WT/MIN(01)/16). On trouvera une brève explication de ce qu'est une "dérogation" dans la section V.F.2
(le processus décisionnel à l'OMC).
Plusieurs autres décisions ont été adoptées lors de la 4ème session de la Conférence ministérielle.
V.A.5. CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE CANCUN –
SEPTEMBRE 2003/CINQUIÈME SESSION/MEXIQUE
Durant la cinquième Conférence ministérielle, qui s'est tenue à Cancún (Mexique) en septembre 2003, la
principale tâche consistait à évaluer les progrès réalisés dans les négociations menées dans le cadre du PDD.
Les Ministres ont adopté une communication dans laquelle ils ont réaffirmé leur engagement de
mener à terme les négociations engagées au titre du PDD. Toutefois, ils n'ont pas pu parvenir à un
consensus sur la manière de poursuivre les négociations dans des domaines clés comme l'agriculture et
l'AMNA. De même, les Membres ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur les modèles d'accord, connus
sous le nom de "modalités" concernant les questions de Singapour (le terme ''modalités'' est expliqué plus loin
– voir la partie V.G ''Négociations en cours: le Programme de Doha pour le développement").
Après l'impasse à laquelle a abouti la Conférence ministérielle de Cancún, les Membres de l'OMC réunis à
Genève se sont efforcés de relancer les négociations et le reste du programme de travail. Les travaux se sont
intensifiés au premier semestre de 2004, alors que de véritables progrès n'ont été visiblement accomplis que
le 1er août 2004, lors de l'adoption par le Conseil général d'une série de décisions (parfois appelée l'"Ensemble
de résultats de juillet 2004" – WT/L/579), qui excluait toutes les questions de Singapour, sauf la
facilitation des échanges, de la table des négociations. Les Membres ont réaffirmé les Déclarations et
19
Décisions ministérielles adoptées à Doha et l'engagement sans réserve de leur donner pleinement effet, et ils
sont convenus d'un cadre pour centrer les négociations et les élever à un nouveau niveau.
V.A.6. CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE HONG KONG –
DÉCEMBRE 2005/SIXIÈME SESSION/HONG KONG, CHINE
La sixième Conférence ministérielle s'est tenue à Hong Kong, Chine en décembre 2005. La principale tâche y a
consisté pour les Membres à régler une série de questions visant à donner forme à l'accord final au titre du
Programme de Doha pour le développement, lancé en 2001.
La Conférence a débouché sur l'adoption d'une Déclaration ministérielle (WT/MIN(05)/DEC) réaffirmant les
déclarations et décisions ministérielles adoptées à Doha et la Décision du Conseil général du 1er août 2004 –
l'"Ensemble de résultats de juillet 2004''.
La Déclaration ministérielle de Hong Kong faisait état des progrès réalisés sur un certain nombre de questions,
dont les suivantes:
l'élimination de toutes les subventions à l'exportation dans l'agriculture d'ici à la fin de 2013;
un accord sur l'accès en franchise de droits et sans contingent aux marchés des pays développés
pour le coton en provenance des PMA;
l'octroi par les pays développés Membres et les pays en développement Membres qui sont en mesure
de le faire d'un accès à leurs marchés en franchise de droits et sans contingent pour au moins
97 pour cent des produits originaires des PMA Membres;
un cadre relatif à des modalités complètes dans les domaines de l'agriculture et de l'AMNA; et
dans le domaine des services, un accord sur un texte montrant concrètement la voie à suivre dans
les négociations.
Les Ministres sont également convenus de créer à l'OMC un nouveau programme de travail sur l'"Aide pour le
commerce" qui devait viser à aider les pays en développement, en particulier les PMA, à se doter de la
capacité du côté de l'offre et de l'infrastructure liée au commerce dont ils avaient besoin pour les aider à
mettre en œuvre les Accords de l'OMC et en tirer profit et, plus généralement, pour accroître leur commerce
(Déclaration de Hong Kong, paragraphe 57).
Les Ministres se sont réunis à nouveau fin juin (2006) pour faire progresser et, si possible, conclure les
négociations au titre du PDD; cependant, aucun accord n'est sorti des réunions. Pour de plus amples
renseignements sur la négociation actuelle, voir la partie V.G "Négociations en cours: le Programme de Doha
pour le développement".
V.A.7. NOVEMBRE - DÉCEMBRE / 7ME CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE
L’OMC GENÈVE (SUISSE)
Le thème général de la Conférence, qui s'est tenue a Genève en décembre 2009, a été “L'OMC le système
commercial multilatéral et l'environnement économique mondial actuel”.
La Conférence ministérielle n'était pas une session de négociation, mais offrait une tribune permettant aux
Ministres de passer en revue le fonctionnement de l'institution, y compris le Cycle de Doha. Il y a eu une forte
convergence sur l'importance du commerce et du Cycle de Doha pour la reprise économique et la réduction de
la pauvreté dans les pays en développement. Les Membres ont discuté autour d'une variété de questions
traitées par l'Organisation — depuis la surveillance jusqu'aux questions présentant un intérêt spécifique pour
les PMA, les accessions, les accords commerciaux régionaux et l'Aide pour le commerce.
V.A.8. DÉCEMBRE / 8ME CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE L’OMC
GENÈVE (SUISSE)
La huitième Conférence ministérielle s'est déroulée parallèlement à la séance plénière, au cours de laquelle les
Ministres ont prononcé des déclarations préparées et trois séances de travail se sont tenues sur les thèmes
suivants: "Importance du système commercial multilatéral et de l'OMC", "Commerce et développement" et
"Programme de Doha pour le développement". La Conférence a approuvé les accessions de la Russie, du
Samoa et du Monténégro. Au cours de la séance de clôture, les Ministres ont adopté un certain nombre de
décisions. Vous pouvez trouver toute la documentation à l'adresse suivante:
http://www.wto.org/french/thewto_f/minist_f/min11_f/min11_f.htm
V.A.9. DÉCEMBRE / 9ME CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE L’OMC BALI
(INDONÉSIE)
Les ministres ont adopté le “paquet de Bali”, un ensemble de décisions destinées à simplifier le commerce, à
offrir aux pays en développement davantage d'options pour assurer la sécurité alimentaire, à stimuler les
échanges des pays les moins avancés et, plus généralement, à favoriser le développement. Ils ont également
adopté plusieurs décisions de routine et ont accepté le Yémen en tant que nouveau Membre de l'OMC.
Parmi les décisions adoptées voici les suivantes:
Facilitation des échanges
Accord sur la facilitation des échanges— Décision ministérielle — WT/MIN(13)/36 — WT/L/911
Agriculture
Services de caractère général— Décision ministérielle — WT/MIN(13)/37 — WT/L/912
Détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire— Décision ministérielle —
WT/MIN(13)/38 — WT/L/913
Mémorandum d'accord sur les dispositions relatives à l'administration des contingents tarifaires pour
les produits agricoles, tels que définis à l'article 2 de l'Accord sur l'agriculture— Décision ministérielle
— WT/MIN(13)/39 — WT/L/914
Concurrence à l'exportation – Projet de décision ministérielle — WT/MIN(13)/40 — WT/L/915
21
Coton
Coton— Décision ministérielle — WT/MIN(13)/41 — WT/L/916
Développement et questions concernant les PMA
Règles d'origine préférentielles pour les pays les moins avancés— Décision ministérielle —
WT/MIN(13)/42 — WT/L/917
Mise en œuvre effective de la dérogation concernant le traitement préférentiel pour les services et
fournisseurs de services des pays les moins avancés— Décision ministérielle — WT/MIN(13)/43 —
WT/L/918
Accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent pour les pays les moins avancés—
Décision ministérielle — WT/MIN(13)/44 — WT/L/919
Mécanisme de surveillance pour le traitement spécial et différencié— Décision ministérielle —
WT/MIN(13)/45 — WT/L/920
Vous pouvez trouver toute la documentation à l'adresse suivante: https://mc9.wto.org/fr
V.B. LE CONSEIL GÉNÉRAL
Le Conseil général est le deuxième échelon dans la structure décisionnelle de l'OMC. Il est composé de
représentants de tous les pays Membres, généralement des ambassadeurs et des représentants
permanents en poste à Genève. Il adopte des décisions, au nom de la Conférence ministérielle pour
toutes les questions intéressant l'OMC lorsque la Conférence ne siège pas.
Le Conseil général se réunit également:
en tant qu'Organe d'examen des politiques commerciales (OEPC) (Article IV:4 de l'Accord
instituant l'OMC), avec un président différent, pour procéder à l'examen des politiques commerciales,
comme le prescrit la Décision sur le MEPC; et
en tant qu'Organe de règlement des différends (ORD) (Article IV:3 de l'Accord instituant l'OMC),
avec un président différent, pour administrer les règles énoncées dans le Mémorandum d'accord sur
le règlement des différends (Mémorandum d'accord). L'ORD a le pouvoir d'établir des groupes
spéciaux, d'adopter les rapports des groupes spéciaux et de l'Organe d'appel, de surveiller la mise en
œuvre des décisions et recommandations, et d'autoriser la suspension de concessions résultant des
accords pour lesquels les différends peuvent être réglés conformément au Mémorandum d'accord
("accords visés"). Le mécanisme de règlement des différends de l'OMC sera présenté dans le
module 10, en même temps que le MEPC.
V.C. LES CONSEILS
Au troisième échelon, se retrouvent trois conseils subsidiaires – le Conseil du commerce des marchandises
(Conseil des marchandises), le Conseil du commerce des services (Conseil de l'AGCS) et le Conseil des
aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Conseil des ADPIC), – qui agissent
sous la conduite générale du Conseil général et qui sont responsables du fonctionnement des Accords de l'OMC
relatifs à leurs domaines respectifs. Ils sont composés de tous les Membres de l'OMC. Ces trois
conseils subsidiaires sont présentés ci-dessous:
le Conseil du commerce des marchandises (aussi appelé Conseil des marchandises), qui
supervise toutes les questions relatives aux Accords sur le commerce des marchandises. Le Conseil
des marchandises chapeaute onze comités qui travaillent chacun sur un sujet précis (agriculture,
accès aux marchés, subventions et mesures antidumping, par exemple). Ces comités sont composés
de représentants de tous les Membres;
le Conseil du commerce des services (aussi appelé Conseil de l'AGCS), qui supervise toutes les
questions relatives à l'AGCS. Le Conseil des services a des organes subsidiaires qui s'occupent des
questions relatives aux services financiers, à la réglementation intérieure, aux règles de l'AGCS et
aux engagements spécifiques. Cependant, le nombre de ses organes subsidiaires n'est pas fixe. Par
exemple, le Groupe de négociation sur les télécommunications de base a été dissous en février 1997
lorsque ses travaux ont pris fin; et
le Conseil des aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce
(aussi appelé Conseil des ADPIC), qui supervise les questions relatives à l'Accord sur les ADPIC.
V.D. ORGANES SUBSIDIAIRES
Six autres organes relèvent du Conseil général. L'étendue des sujets qu'ils traitent étant moindre, ils sont
appelés "Comités" (Article IV:7 de l'Accord instituant l'OMC). Ils s'intéressent à des questions telles que le
commerce et le développement, l'environnement, les accords commerciaux régionaux et les questions
administratives. Tous les Membres de l'OMC peuvent y participer.
La Conférence ministérielle de Doha a décidé en 2001 de créer un nouveau Comité des négociations
commerciales (CNC) pour superviser le Cycle de négociations de Doha. La Déclaration ministérielle de
Doha a habilité le CNC à établir des organes de négociation subsidiaires chargés d'examiner différents thèmes
de négociation. Le Comité des négociations commerciales est placé sous l'autorité du Conseil général.
Deux autres organes subsidiaires s'intéressant aux accords plurilatéraux (qui ne sont pas signés par tous les
Membres de l'OMC – voir la section V.H – les Accords de l'OMC) tiennent le Conseil général régulièrement
informé de leurs activités (Article IV:8 de l'Accord instituant l'OMC).
Les comités et groupes de travail qui s'occupent de questions spécifiques et qui relèvent du Conseil
général sont les suivants:
Comité du commerce et du développement (CCD);
Comité du commerce et de l'environnement (CCE);
Comité des accords commerciaux régionaux (CACR);
Comité des restrictions appliquées à des fins de balance des paiements;
Comité du budget, des finances et de l'administration;
Comité des négociations commerciales (CNC);
23
Groupes de travail de l'accession;
Groupe de travail du commerce, de la dette et des finances; et
Groupe de travail du commerce et du transfert de technologie.
V.E. LE SECRÉTARIAT DE L'OMC
L'article VI de l'Accord instituant l'OMC prévoit l'établissement d'un Secrétariat de l'OMC (ci-après dénommé le
"Secrétariat"), dirigé par un Directeur général qui est nommé par la Conférence ministérielle. Le
Secrétariat se trouve à Genève et emploie environ 630 fonctionnaires. Comme les décisions ne sont prises que
par les Membres, le Secrétariat n'a aucun pouvoir de décision. Ses principales tâches sont d'apporter aux
divers conseils et comités un appui technique et professionnel, de fournir une assistance technique aux pays en
développement, de suivre et d'analyser l'évolution du commerce mondial, d'informer le public et la presse et
d'organiser les conférences ministérielles. En outre, le Secrétariat offre certaines formes d'assistance juridique
dans le processus de règlement des différends et conseille les gouvernements qui souhaitent devenir Membres
de l'OMC.
Quelque 70 nationalités sont représentées parmi les fonctionnaires du Secrétariat. Le personnel professionnel
se compose essentiellement d'économistes, de juristes et d'autres spécialistes de la politique commerciale
internationale. Il existe aussi un important effectif de personnel d'appui dans des secteurs comme
l'informatique, les finances, la gestion des ressources humaines et les services linguistiques. Tout le personnel
du Secrétariat a un caractère exclusivement international et, dans l'accomplissement de ses tâches, il ne doit
ni solliciter ni accepter d'instructions d'aucun gouvernement ni d'aucune autorité extérieure à l'OMC.
V.F. LE PROCESSUS DÉCISIONNEL À L'OMC
EN BREF
L'OMC perpétue la tradition du GATT qui consiste à adopter les décisions par consensus plutôt qu'en les
mettant aux voix. Lorsqu'un consensus n'est pas possible, l'Accord sur l'OMC prévoit la possibilité
de mettre la question aux voix – Les décisions de la Conférence ministérielle et du Conseil général sont
prises à la majorité des votes émis, chaque membre disposant d'une voix.
L'Accord instituant l'OMC envisage le vote dans quatre situations particulières: interprétation des accords
commerciaux multilatéraux; décisions sur les dérogations; décisions concernant l'amendement de la plupart
des dispositions des accords multilatéraux (selon la nature de la disposition considérée; les décisions ne sont
contraignantes que pour les Membres qui les acceptent); et décisions concernant l'admission d'un nouveau
Membre.
V.F.1. CONSENSUS
L'OMC est une organisation conduite par ses Membres où les décisions sont prises par consensus. Le
consensus est défini à l'article IX (note de bas de page 1) de l'Accord sur l'OMC, qui dispose ce qui suit:
"L'organe concerné sera réputé avoir pris une décision par consensus sur une question dont il a été saisi si
aucun Membre, présent à la réunion au cours de laquelle la décision est prise, ne s'oppose
formellement à la décision proposée".
V.F.2. VOTE EN L'ABSENCE DE CONSENSUS
Lorsqu'il n'est pas possible de prendre une décision par consensus, l'Accord instituant l'OMC prévoit
la possibilité de mettre la question aux voix. Aux réunions de la Conférence ministérielle et du Conseil
général, chaque Membre de l'OMC disposera d'une voix. Sauf disposition contraire, dans les cas où il ne sera
pas possible d'arriver à une décision par consensus, la décision sur la question à l'examen sera prise aux voix
(Article IX de l'Accord instituant l'OMC). Les décisions de la Conférence ministérielle et du Conseil général
seront prises à la majorité des votes émis, à moins que l'Accord instituant l'OMC ou l'accord commercial
multilatéral correspondant (les Accords de l'OMC qui s'appliquent à tous les Membres) n'en dispose autrement.
Comme nous le verrons dans la section V.H, c'est le cas de la plupart des Accords de l'OMC.
L'article IX de l'Accord instituant l'OMC envisage le recours au vote dans les cas où il ne sera pas possible
d'arriver à une décision par consensus. Le vote peut être utilisé dans les cas suivants:
a INTERPRÉTATIONS
Les Membres de l'OMC réunis dans le cadre de la Conférence ministérielle ou du Conseil général peuvent
adopter, à la majorité des trois quarts, une interprétation de l'Accord instituant l'OMC ou des accords
commerciaux multilatéraux (Article IX:2 de l'Accord instituant l'OMC). S'agissant d'une interprétation d'un
accord commercial multilatéral figurant à l'Annexe 1, ils exerceront leur pouvoir en se fondant sur une
recommandation du Conseil qui supervise le fonctionnement dudit accord.
b DÉROGATIONS
Dans des circonstances exceptionnelles, la Conférence ministérielle pourra décider d'accorder à un Membre
une dérogation à une des obligations qui lui sont imposées par l'Accord instituant l'OMC ou par l'un des
accords commerciaux multilatéraux (Article IX:3 de l'Accord instituant l'OMC).
c AMENDEMENTS
Tout Membre de l'OMC pourra prendre l'initiative d'une proposition d'amendement des dispositions de
l'Accord instituant l'OMC ou des accords commerciaux multilatéraux figurant à l'Annexe 1 en
présentant ladite proposition à la Conférence ministérielle, qui décidera par consensus de présenter aux
Membres, pour acceptation, l'amendement proposé. En l'absence de consensus, la Conférence ministérielle se
25
prononcera à une majorité des deux tiers des Membres, conformément aux règles énoncées à l'article X de
l'Accord instituant l'OMC.
Les règles applicables aux décisions concernant les amendements varient selon la disposition faisant l'objet de
l'amendement. Les amendements de certaines dispositions des Accords de l'OMC (par exemple, article IX de
l'Accord instituant l'OMC, Article I– Principe NPF – et Article II – Listes de concessions – du GATT de 1994) ne
prennent effet que lorsqu'ils sont acceptés par tous les Membres.
d ACCESSION
L'article XII de l'Accord instituant l'OMC dispose que les décisions relatives à l'accession de nouveaux
Membres à l'OMC seront prises par la Conférence ministérielle à une majorité des deux tiers des Membres
(toutefois, certaines décisions sur l'accession ont été prises par consensus, conformément à la pratique de
l'OMC).
e RÈGLEMENT FINANCIER ET PROJET DE BUDGET ANNUEL
L'article VII:3 de l'Accord instituant l'OMC dispose que le règlement financier et le projet de budget annuel sont
adoptés par le Conseil général à une majorité des deux tiers comprenant plus de la moitié des Membres de
l'OMC.
NOTE
Dans les cas où les Communautés européennes (CE) exerceront leur droit de vote, elles disposeront d'un
nombre de voix égal au nombre de leurs États membres qui sont Membres de l'OMC.
V.F.3. RÉUNIONS FORMELLES ET INFORMELLES
Les décisions étant généralement prises par consensus, sans vote, les consultations informelles tenues à
l'OMC jouent un rôle crucial pour amener les Membres à concilier leurs intérêts divers.
Tous les Membres de l'OMC sont représentés dans certaines réunions informelles, comme celles des chefs de
délégation. Cependant, les questions difficiles sont examinées au sein de groupes plus restreints. Ainsi, le
président d'un groupe de négociation peut tenter de trouver un compromis en tenant des consultations avec
les délégations prises par deux ou trois, ou par groupe de 20 ou 30 délégations, pour garantir la représentation
de tout l'ensemble des vues et des intérêts des Membres. Il peut être nécessaire que la participation soit à
géométrie variable selon les questions examinées.
Ces réunions restreintes doivent être menées avec doigté. L'essentiel est de faire en sorte que le
processus soit transparent, en tenant chaque délégation informée même si elle n'assiste pas directement à
une consultation ou à une réunion particulière, et que chacun ait la possibilité de participer ou d'apporter sa
contribution (le processus doit être "ouvert à tous").
Certaines réunions ont lieu dans le "Salon vert". L'expression "Salon vert" vient de l'appellation informelle de
la salle de conférence du Directeur général située dans le bâtiment de l'OMC. Elle désigne des réunions de 20
à 40 délégations qui sont convoquées par le président d'un comité ou par le Directeur général et qui peuvent
avoir lieu ailleurs, par exemple lors des Conférences ministérielles.
En fin de compte, les décisions doivent être prises par tous les Membres et par consensus.
Cependant, les consultations informelles jouent un rôle déterminant, dans l'établissement d'un
consensus, pour faciliter l'adoption de décisions formelles dans les conseils et comités. C'est dans le
cadre des réunions formelles que des échanges de vues ont lieu, que les positions de tous les Membres sont
consignées et que les décisions sont finalement adoptées. Ces réunions formelles et informelles constituent la
base des négociations à l'OMC.
V.G. NÉGOCIATIONS EN COURS: LE PROGRAMME DE DOHA
POUR LE DÉVELOPPEMENT (PDD)
Comme nous l'avons dit auparavant, la quatrième Conférence ministérielle s'est tenue à Doha (Qatar) en
novembre 2001. À Doha, les Membres ont décidé de lancer un nouveau cycle de négociations et ont
adopté le Programme de Doha pour le développement et le programme de travail connexe.
Dans la Déclaration ministérielle de Doha, qui définit l'actuel mandat de négociation, il était demandé aux
Membres de créer le CNC, qui supervise les négociations en cours sous l'autorité du Conseil général. Comme
nous l'avons expliqué précédemment, tous les thèmes de négociation font partie d'un "engagement unique",
ce qui signifie concrètement que "rien n'est convenu tant que tout n'est pas convenu" (voir la section V.H.2.1
pour plus de précisions).
27
Les négociations de Doha
Actuellement, les négociations ont lieu:
dans le cadre des nouveaux groupes de négociation, sur les questions suivantes:
accès aux marchés pour les produits non agricoles (AMNA);
règles de l'OMC (antidumping, subventions, accords commerciaux régionaux); et
facilitation des échanges.
Au sein des organes existants, sur les questions suivantes:
agriculture: dans le cadre de sessions extraordinaires du Comité de l'agriculture;
services: dans le cadre de sessions extraordinaires du Conseil de l'AGCS;
indications géographiques (ADPIC): dans le cadre de sessions extraordinaires du Conseil des
ADPIC. Les autres questions relatives aux ADPIC sont examinées dans le cadre des réunions
ordinaires du Conseil des ADPIC;
Mémorandum d'accord sur le règlement des différends: dans le cadre de sessions extraordinaires
de l'ORD;
environnement: dans le cadre de sessions extraordinaires du CCE; et
questions de mise en œuvre en suspens: dans le cadre des organes pertinents, conformément
au paragraphe 12 de la Déclaration ministérielle de Doha.
Les négociations sur l'agriculture et l'AMNA sont au cœur du PDD. Les participants doivent tout d'abord
se mettre d'accord sur les "modalités" des négociations. Il n'y a probablement pas de définition convenue
unique du terme "modalités". Ce terme est largement utilisé dans les négociations de Doha, mais il désigne
souvent des choses différentes en fonction de l'organe de négociation concerné. Il pourrait tout simplement
être défini comme désignant des lignes directrices et des formules indiquant comment les Membres de l'OMC
mettront en œuvre leurs nouveaux engagements. Par exemple, dans le cas des droits de douane, les
modalités indiquent de combien il faudrait les réduire et en combien de temps.
Une importance particulière est accordée au traitement spécial et différencié (TSD) en faveur des
pays en développement. Le principe du TSD fait partie intégrante des Accords de l'OMC (il sera expliqué en
détail dans le module 9). Toutes les négociations et les autres aspects du programme de travail de
Doha doivent en tenir pleinement compte. En outre, conformément à la Déclaration de Doha
(paragraphe 44) et à la Décision sur les questions et préoccupations liées à la mise en œuvre, toutes les
dispositions relatives au TSD doivent être réexaminées en vue de les rendre plus précises, plus effectives et
plus opérationnelles. Ces réexamens sont effectués dans le cadre de sessions extraordinaires du CCD.
EXERCICES
8. Établir l'ordre hiérarchique entre les organes de l'OMC suivants:
a) Conseil général;
b) Comité de l'agriculture;
c) Conseil du commerce des marchandises; et
d) Conférence ministérielle.
9. Indiquer la fonction des organes de l'OMC suivants:
a) Conseil général;
b) Comité de l'agriculture;
c) Conseil du commerce des marchandises; et
d) Conférence ministérielle.
10. De quoi sont convenus les Ministres des pays Membres de l'OMC à Doha en ce qui concernait
spécifiquement l'Accord sur les ADPIC?
11. Expliquer brièvement les règles du processus décisionnel à l'OMC.
29
V.H. ACCESSION DE NOUVEAUX MEMBRES
V.H.1. EN QUOI CONSISTE LE PROCESSUS D'ACCESSION?
Les États ou territoires douaniers distincts qui souhaitent devenir Membres de l'OMC doivent passer
par un processus d'accession comportant des négociations multilatérales et bilatérales. Le
processus d'accession à l'OMC vise à faire en sorte que les nouveaux Membres jouent pleinement et
effectivement leur rôle dès le jour de leur accession. Le processus d'accession est un processus
d'apprentissage et de préparation en vue de la participation à l'OMC.
Mais comment fonctionne le processus d'accession qui est régi par l'article XII de l'Accord instituant l'OMC?
Accession à l'OMC: Quelques chiffres
L'OMC a été instituée le 1er janvier 1995 avec 128 Membres originels. Depuis lors, environ 30
gouvernements ont rejoint le système commercial multilatéral (SCM).
V.H.2. QUI PEUT DEVENIR MEMBRE DE L'OMC?
Les États et les territoires douaniers distincts peuvent devenir Membres de l'OMC. Les organisations
internationales sont normalement constituées par des États souverains; c'est également le cas de l'OMC.
Toutefois, l'article XII ouvre une possibilité d'accession à des partenaires commerciaux qui ne sont pas des
États souverains à part entière, sous réserve de deux conditions: 1) il doit s'agir de territoires douaniers
distincts; et 2) ils doivent jouir d'une entière autonomie dans la conduite de leurs relations commerciales
extérieures. Les territoires douaniers distincts ont les mêmes droits et obligations que tout autre Membre. On
peut citer comme exemples de territoires douaniers distincts Macao, Chine; et Hong Kong, Chine. Pour la liste
des Membres de l'OMC, voir: http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/org6_f.htm.
On trouvera de plus amples renseignements sur les accessions à l'adresse suivante:
http://www.wto.org/french/thewto_f/acc_f/acc_f.htm.
V.H.3. COMMENT SE DÉROULE LE PROCESSUS D'ACCESSION?
Chaque accession est unique et est négociée au cas par cas. Les modalités d'accession dépendent
toujours du cadre juridique et institutionnel du gouvernement accédant et diffèrent d'un candidat à l'autre.
Bien que l'article XII ne prescrive pas de procédure spécifique pour accéder à l'Organisation, une série de
procédures a été mise au point par le Secrétariat en consultation avec les Membres de l'OMC ainsi que par la
voie de la pratique habituelle.
V.H.4. LE PROCESSUS D'ACCESSION
a PREMIÈRE ÉTAPE: DEMANDE D'ACCESSSION
Le gouvernement accédant doit présenter une demande écrite indiquant qu'il souhaite accéder à l'OMC
conformément aux procédures énoncées à l'article XII de l'Accord instituant l'OMC. La demande est distribuée
à tous les Membres de l'OMC et elle est transmise au Président du Conseil général pour examen à une réunion
ultérieure.
b DEUXIÈME ÉTAPE: ÉTABLISSEMENT D'UN GROUPE DE TRAVAIL
Le Conseil général établit ensuite un groupe de travail. Tous les Membres de l'OMC peuvent y participer et
peuvent s'y joindre à n'importe quelle étape du processus. Les organisations internationales, les
gouvernements accédants et les gouvernements non accédants ayant le statut d'observateur peuvent assister
aux réunions formelles du groupe de travail à titre d'observateurs. Le groupe de travail a pour mandat
d'examiner la demande et de présenter au Conseil général ou à la Conférence ministérielle des
recommandations comportant éventuellement un projet de Protocole d'accession. Dès que le groupe de travail
est établi, le gouvernement requérant obtient le statut d'observateur au Conseil général avec les droits et les
obligations qui en découlent.
c TROISIÈME ÉTAPE: NÉGOCIATIONS EN VUE DE L'ACCESSION
Les gouvernements accédants doivent être en mesure de mener deux types de négociations, qui se déroulent
plus ou moins en parallèle:
1. des négociations multilatérales qui portent sur les règles et disciplines de l'OMC. Elles se déroulent
dans le cadre du groupe de travail.
2. des négociations bilatérales qui portent sur les conditions d'accès au marché du requérant en ce qui
concerne les marchandises et les services. Ces négociations se déroulent par échanges directs entre les
Membres intéressés et le gouvernement accédant.
De plus, il peut y avoir des négociations plurilatérales afin de faciliter les négociations multilatérales au
niveau du groupe de travail. Un projet de rapport renfermant le résultat des négociations est ensuite approuvé
par le groupe de travail.
Les procédures d'accession sont décrites dans le document WT/ACC/1, qui a été établi par le Secrétariat en
étroite consultation avec les Membres sous la forme d'indications pratiques et non contraignantes.
1. NÉGOCIATIONS MULTILATÉRALES
Comme il est mentionné ci-dessus, ces négociations se déroulent dans le cadre du groupe de travail et portent
sur tous les Accords de l'OMC.
31
PHASE D'INVESTIGATION
Elle a pour but de recueillir des renseignements sur le régime de commerce extérieur du requérant et de
fournir une base à la négociation des modalités d'accession du requérant à l'OMC. Le requérant doit d'abord
présenter un "aide-mémoire" sur son régime de commerce extérieur, qui est distribué à tous les Membres de
l'OMC (le modèle pour les aide-mémoire figure à l'appendice I du document WT/ACC/1). Il lui faut en outre
présenter d'autres documents et renseignements justificatifs pendant le processus d'accession. Les Membres
de l'OMC peuvent lui poser des questions sur les aspects couverts dans l'aide-mémoire et le requérant doit y
répondre par écrit.
RÉUNION DU GROUPE DE TRAVAIL
Les membres du groupe de travail commencent à examiner le régime de commerce extérieur du requérant
sur la base de l'aide-mémoire, des questions et réponses et d'autres documents communiqués par le
gouvernement accédant, afin de demander tout autre éclaircissement.
Les premières réunions du groupe de travail poursuivent le processus d'investigation, notamment
l'identification des domaines où il risque d'y avoir des incompatibilités avec les Accords de l'OMC. À mesure
que la phase de collecte de renseignements avance et afin d'assurer la transparence du processus, il est
souvent demandé au Secrétariat de distribuer un résumé factuel des points soulevés – document informel
résumant les discussions du groupe de travail. Ce document prend progressivement la forme d'un projet de
rapport du groupe de travail. Le rapport du groupe de travail contient les engagements concernant les règles
générales que doit accepter le pays accédant.
2. NÉGOCIATIONS BILATÉRALES
Des réunions bilatérales ont lieu avec les membres intéressés du groupe de travail pour négocier les
consolidations tarifaires (niveau maximal des droits de douane perçus sur les produits importés) et les
engagements concernant les services.
PRÉSENTATION ET RÉVISION DES OFFRES
Les négociations bilatérales commencent après que le gouvernement accédant a présenté des offres initiales
concernant les marchandises et les services au Secrétariat pour consultation par les Membres. Ces
négociations se tiennent habituellement en marge des réunions du groupe de travail.
ACCORD BILATÉRAL
Une fois qu'un accord a été conclu avec un Membre (généralement après plusieurs séries de négociations) un
accord bilatéral est signé.
PROJET DE LISTES CONCERNANT LES MARCHANDISES ET LES SERVICES
Le Secrétariat fait la synthèse de tous les accords bilatéraux (qui demeurent confidentiels) dans des projets de
Listes concernant les marchandises et les services (il est question des Listes des Membres dans le module 3
– Accès aux marchés pour les marchandises – et le module 6 – Services).
NÉGOCIATIONS PLURILATÉRALES
En outre, certaines questions présentant un intérêt multilatéral et systémique sont examinées
plurilatéralement, à savoir lors de consultations informelles avec plusieurs Membres intéressés. C'est
généralement le cas pour la discussion sur les aspects techniques du soutien interne et des subventions à
l'exportation dans l'agriculture.
Figure 2: Négociations en vue de l'accession
Négociations multilatérales
Négociations bilatérales
Aide-mémoire, Questions et
réponses
Première réunion du groupe de
travail
Autres questions et réponses
et autres documents
Autres réunions du groupe de
travail
Résumé factuel
Projet de rapport (contenant un projet de décision et un projet de
protocole)
Projet de Listes concernant les
marchandises et les services
Ensemble de
textes
relatifs à
l'accession
Accords bilatéraux signés
Révision des offres et poursuite des
négociations
Réunions bilatérales avec des Membres intéressés visant à
négocier des consolidations
tarifaires et des engagements concernant les
services
Offres initiales
Négociations bilatérales
Réunions plurilatérales sur le soutien interne et les subventions à l'exportation dans
l'agriculture
Réunions plurilatérales sur
d'autres questions le cas échéant
33
d DERNIÈRE ÉTAPE: APPROBATION DE L'ENSEMBLE DE TEXTES RELATIFS À
L'ACCESSION
L'"ensemble de textes relatifs à l'accession" représente le résultat des négociations multilatérales et
bilatérales. Il comprend le projet de rapport; le projet de décision devant être adopté par le Conseil
général/la Conférence ministérielle, invitant le requérant à accéder; le projet de Protocole d'accession, qui
décrit les modalités suivant lesquelles le requérant est invité à accéder; et les projets de Listes concernant
les marchandises et les services.
Comme cela est indiqué ci-dessus, l'ensemble de textes relatifs à l'accession est d'abord approuvé par le
groupe de travail et il est ensuite soumis à l'approbation du Conseil général/de la Conférence ministérielle.
Bien que l'article XII fasse mention d'une majorité des deux tiers, depuis 1995, les décisions relatives à
l'accession sont prises par consensus, conformément à la pratique de l'OMC (article IX:1 de l'Accord instituant
l'OMC).
Le requérant peut signer le Protocole d'accession dès qu'il a été approuvé par le Conseil général, en
indiquant qu'il accepte l'"ensemble de textes relatifs à l'accession" sous réserve de sa ratification par le
Parlement national. Trente jours après avoir notifié au Secrétariat de l'OMC que les procédures de ratification
sont achevées, le gouvernement devient Membre à part entière de l'OMC.
V.H.5. ASSISTANCE TECHNIQUE ET FORMATION
L'accession à l'OMC exige des négociations complexes et l'établissement de nombreux documents.
L'assistance technique contribue grandement à aider les gouvernements accédants à faire face aux
difficultés du processus d'accession. Elle est fournie par le Secrétariat de l'OMC, les Membres de l'OMC et
d'autres organisations internationales (par exemple la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement (CNUCED) et la Banque Mondiale).
Le Secrétariat de l'OMC fournit une assistance technique qui prend de nombreuses formes. La Division des
accessions aide les gouvernements accédants à établir des documents et répond aux questions sur les règles et
prescriptions de l'OMC. L'assistance technique peut aussi prendre la forme d'activités nationales organisées
sur demande. Les gouvernements accédants peuvent participer aux activités d'assistance technique liée au
commerce (ATLC) et aux activités de formation de l'OMC (coordonnées par l'Institut de formation et de
coopération technique (IFCT) – voir le module 9) et aux programmes interinstitutions (comme le Cadre intégré
renforcé (CIR), dont il est question dans le module 9).
Les demandes doivent être adressées au Directeur de la Division des accessions et/ou au Directeur de l'IFCT.
La priorité est donnée aux pays les moins avancés (PMA).
V.H.6. LIGNES DIRECTRICES POUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS (PMA)
Notant qu'aucun des PMA n'avait accédé à l'OMC conformément aux procédures énoncées à l'article XII depuis
la création de l'OMC, les Membres ont examiné, à la Conférence ministérielle de Doha, en 2001, les moyens de
faciliter l'accession de ces pays (paragraphes 42 et 43 – Déclaration de Doha). De ce fait, l'accession a été
inscrite au programme de travail du Sous-Comité des PMA.
La mise en œuvre de ce programme a abouti à l'adoption par le Conseil général, en décembre 2002, des
"Lignes directrices relatives à l'accession des pays les moins avancés". Les Lignes directrices comprennent des
dispositions sur l'accès aux marchés, les règles de l'OMC (traitement spécial et différencié), le processus
d'accession et l'ATLC. Leur mise en œuvre est examinée à intervalles réguliers et les résultats sont incorporés
dans le rapport annuel du Comité du commerce et du développement (CCD) au Conseil général.
NOTE
Pour de plus amples renseignements sur l'accession, les liens suivants peuvent être utiles:
Cours interactif sur l'accession:
http://www.wto.org/french/news_f/news08_f/etraining_june08_f.htm
Manuel sur l'accession à l'OMC:
http://www.wto.org/french/thewto_f/acc_f/cbt_course_f/signin_f.htm
Protocoles d'accession des nouveaux Membres depuis 1995:
http://www.wto.org/french/thewto_f/acc_f/completeacc_f.htm
EXERCICES
12. Expliquer brièvement qui peut demander à devenir Membre de l'OMC et quelles sont les principales étapes
du processus d'accession.
35
VI. LES ACCORDS DE L'OMC
Dans les pages précédentes, les Accords de l'OMC ont été mentionnés. En quoi consistent ces Accords?
La plupart des Accords de l'OMC ont été négociés pendant le Cycle d'Uruguay et signés à la Réunion
ministérielle de Marrakech en avril 1994. Cet "ensemble de résultats" comprend quelque 60 accords et
décisions totalisant 550 pages, ainsi qu'une révision majeure du texte initial du GATT. Les négociations
menées par la suite ont produit d'autres textes juridiques comme l'Accord sur les technologies de l'information
(ATI).
VI.A. L'ACTE FINAL
On pourrait considérer l'"Acte final reprenant les résultats des négociations commerciales multilatérales du
Cycle d'Uruguay" (l'"Acte final"), signé à Marrakech en 1994, comme un texte d'introduction à tous les
Accords de l'OMC, auquel tout le reste est lié.
VI.B. L'ACCORD INSTITUANT L'OMC
L'Acte final est suivi de l'"Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce" ("l'Accord
instituant l'OMC"), qui constitue un accord-cadre.
L'Accord instituant l'OMC renferme des dispositions concernant le champ d'action, les fonctions et la structure
de l'OMC. Il définit les relations de l'OMC avec d'autres organisations, établit le Secrétariat et contient des
dispositions relatives au budget et aux contributions, au statut juridique et aux procédures de prise de
décisions et d'amendements (y compris les procédures spéciales de vote). En outre, il contient des
dispositions relatives à la définition des Membres originels et à l'accession des nouveaux Membres.
L'Accord instituant l'OMC comporte quatre annexes. Les Annexes 1, 2, et 3 contiennent les "accords
commerciaux multilatéraux" tandis que l'Annexe 4 renferme les "accords commerciaux plurilatéraux".
Comme nous l'avons dit auparavant, l'Accord instituant l'OMC et ses Annexes sont appelés dans ce cours "les
Accords de l'OMC".
Conformément à l'article XVI:3 de l'Accord instituant l'OMC, en cas de conflit entre une disposition dudit
accord et une disposition de l'un des accords commerciaux multilatéraux (GATT de 1994, autres accords
commerciaux multilatéraux sur les marchandises, AGCS et Accord sur les ADPIC), la disposition de l'Accord
instituant l'OMC prévaudra dans la limite du conflit.
LES ACCORDS COMMERCIAUX MULTILATÉRAUX ET L'"ENGAGEMENT UNIQUE"
Les accords commerciaux multilatéraux (Annexes 1, 2 et 3) s'appliquent à TOUS les Membres et
sont considérés de ce fait comme un "engagement unique" (voir l'encadré ci-dessous). La plupart des
accords négociés pendant le Cycle d'Uruguay font partie de ce "paquet unique", y compris le GATT de
1994, l'Accord sur l'agriculture, l'AGCS et l'Accord sur les ADPIC.
Les Listes d'engagements font également partie de l'engagement unique. Comme nous le verrons en
détail dans les modules suivants, les Membres de l'OMC prennent des engagements spécifiques pendant les
négociations commerciales. Dans le cadre du GATT de 1994, il s'agit d'engagements contraignants concernant
les droits de douane pour les marchandises d'une manière générale et combinant droits de douane et
contingents pour certains produits agricoles. Dans le cadre de l'AGCS, les engagements concernant l'accès aux
marchés indiquent le degré d'accès accordé aux fournisseurs étrangers de services dans des secteurs
particuliers.
Engagement unique
Les Accords liés au GATT de 1947 ont été négociés au cours des cycles de négociations qui ont précédé le
Cycle d'Uruguay. En particulier, certains accords concernant les obstacles non tarifaires ont été négociés au
cours du Tokyo Round. Mais ces accords n'ont pas été adoptés par toutes les parties contractantes au
GATT; ils ne s'appliquaient qu'aux pays qui avaient accepté d'être liés par eux. Une approche différente a
été adoptée dans le cadre du Cycle d'Uruguay: il a été décidé que les accords multilatéraux
négociés devaient être acceptés en bloc (c'est-à-dire lier tous les Membres de l'OMC). Cette
approche porte le nom d'"engagement unique".
Comme nous l'avons dit précédemment, la notion d'"engagement unique", qui signifie
concrètement que "rien n'est convenu tant que tout n'est pas convenu", est également utilisée
dans les négociations menées dans le cadre du PDD.
ACCORDS COMMERCIAUX PLURILATÉRAUX
Bien que la plupart des accords fassent l'objet d'un engagement unique, quatre accords commerciaux
plurilatéraux ont aussi été conclus au cours du Cycle d'Uruguay. Les accords plurilatéraux ne s'appliquent
qu'aux Membres qui ont accepté d'être liés par eux. Les accords plurilatéraux négociés pendant le Cycle
d'Uruguay sont les suivants: l'Accord sur le commerce des aéronefs civils, l'Accord sur les marchés publics,
l'Accord international sur le secteur laitier et l'Accord international sur la viande bovine. Ces deux derniers ont
été abrogés à la fin de 1997.
EN BREF:
LA STRUCTURE DE BASE DES ACCORDS DE L'OMC
Cadre L'ACCORD INSTITUANT L'OMC
Marchandises
(Annexe 1A)
Services
(Annexe 1B)
ADPIC
(Annexe 1C)
Accord GATT de 1994 AGCS ADPIC
Engagements
concernant l'accès
aux marchés
Autres accords et
annexes concernant les
marchandises (1)
Annexes concernant les
services (2)
37
Listes d'engagements
des Membres
Listes d'engagements
des Membres
(et exemptions NPF)
Règlement des
différends
MÉMORANDUM D'ACCORD SUR LE RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS – Mémorandum
d'accord (Annexe 2)
Transparence MÉCANISME D'EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES – MEPC (Annexe 3)
Engagements
plurilatéraux
Accords commerciaux plurilatéraux (Annexe 4)
Tableau 2 La structure de base des accords de l'OMC
VI.C. LES ACCORDS MULTILATÉRAUX SUR LE COMMERCE DES
MARCHANDISES – ANNEXE 1A
Les accords qui régissent le commerce des marchandises (Annexe 1A) et qui lient tous les Membres
de l'OMC sont les suivants:
L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT de 1994); le GATT de 1994, qui est
une version modifiée du GATT de 1947, énonce les obligations fondamentales des Membres de
l'OMC concernant le commerce des marchandises. Il comprend: 1) les dispositions du
GATT de 1947, tel qu'il a été rectifié, amendé ou modifié avant le 1er janvier 1995 (date d'entrée en
vigueur de l'Accord instituant l'OMC); 2) les protocoles et certifications concernant les concessions
tarifaires (listes tarifaires); 3) les protocoles d'accession (au GATT jusqu'au 31 décembre 1994);
4) les Décisions sur les dérogations encore en vigueur le 1er janvier 1995; 5) les mémorandums
d'accord sur l'interprétation de diverses dispositions du GATT; et 6) les autres décisions des parties
contractantes au GATT de 1947. Les principales dispositions du GATT de 1994 seront examinées
dans le module 2 (Non-discrimination), le module 3 (Règles relatives à l'accès aux marchés pour les
marchandises) et le module 8 (Exceptions).
L'Accord sur l'agriculture; l'Accord sur l'agriculture traite de l'accès aux marchés, du soutien interne
et des subventions à l'exportation pour les produits agricoles énumérés à l'Annexe 1 dudit accord.
Cet accord sera présenté dans le module 4 (Accords sur le commerce des marchandises).
L'Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) (Accord SPS); l'Accord SPS s'applique
aux mesures SPS qui peuvent, directement ou indirectement, affecter le commerce international. Les
Membres ont le droit de prendre les mesures sanitaires et phytosanitaires qui sont nécessaires à la
protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou à la préservation des végétaux à
condition que ces mesures ne soient pas incompatibles avec les dispositions dudit accord. Cet accord
sera présenté dans le module 4.
L'Accord sur les textiles et les vêtements (ATV, qui a expiré le 1er janvier 2005); la période de
transition de dix ans prévue pour la mise en œuvre a pris fin, ce qui signifie que le commerce des
textiles et des vêtements n'est plus soumis à des contingents au titre d'un régime spécial en dehors
des règles normales du GATT/de l'OMC mais qu'il est maintenant régi par les règles et disciplines
générales des Accords de l'OMC.
L'Accord sur les obstacles techniques au commerce (Accord OTC); l'Accord OTC reconnaît le droit
des pays d'adopter des règlements techniques et des normes pour autant qu'ils ne constituent pas
des obstacles non nécessaires au commerce. Il s'applique aux règlements techniques qui ne sont pas
visés par l'Accord SPS. Cet accord sera présenté dans le module 4.
L'Accord sur les mesures concernant les investissements et liées au commerce (Accord sur les
MIC); l'Accord sur les MIC reconnaît que certaines mesures concernant les investissements peuvent
avoir des effets de restriction et de distorsion des échanges. Il ne s'applique qu'aux mesures qui
affectent le commerce des marchandises. Cet accord sera présenté dans le module 4.
L'Accord sur la mise en œuvre de l'article VI du GATT de 1994 (Accord antidumping); l'Accord
antidumping de l'OMC énonce des disciplines régissant l'application de mesures antidumping lorsque
des importations faisant l'objet d'un dumping causent ou menacent de causer un dommage important
à la branche de production nationale de produits similaires. Cet accord sera présenté dans le
module 5 (Mesures correctives commerciales).
L'Accord sur la mise en œuvre de l'article VII du GATT de 1994 (Accord sur l'évaluation en
douane); l'Accord sur l'évaluation en douane de l'OMC vise à mettre en place un système équitable,
uniforme et neutre d'évaluation des marchandises à des fins douanières, qui soit conforme aux
réalités commerciales et qui interdise l'utilisation de valeurs arbitraires ou fictives. Cet accord sera
présenté dans le module 4.
L'Accord sur l'inspection avant expédition; l'Accord sur l'inspection avant expédition de l'OMC
reconnaît que les principes et les obligations du GATT s'appliquent aux activités des entités
d'inspection avant expédition mandatées par les gouvernements pour vérifier les renseignements
relatifs aux expéditions de marchandises achetées à l'étranger, tels que le prix, la quantité et la
qualité. Cet accord sera présenté dans le module 4.
L'Accord sur les règles d'origine; l'Accord vise à harmoniser à long terme les règles d'origine (critère
utilisé pour définir l'endroit où un produit a été fabriqué). Il veille à ce que ces règles ne créent pas
en soi d'effets de restriction, de distorsion ou de désorganisation du commerce international et à ce
qu'elles soient administrées d'une manière cohérente, impartiale et raisonnable. Cet accord sera
présenté dans le module 4.
L'Accord sur les procédures de licences d'importation; l'Accord dit que les régimes de licences
d'importation doivent être simples, transparents et prévisibles afin de ne pas constituer un obstacle
au commerce. Cet accord sera présenté dans le module 4.
L'Accord sur les subventions et les mesures compensatoires (Accord SMC); l'Accord SMC soumet à
des disciplines le recours aux subventions, et il réglemente les mesures que les pays peuvent prendre
pour en compenser les effets. Cet accord sera présenté dans le module 5.
L'Accord sur les sauvegardes; il autorise les Membres de l'OMC à restreindre temporairement les
importations d'un produit si une poussée de ces importations cause ou menace de causer un
dommage à la branche de production nationale. Cet accord sera présenté dans le module 5.
VI.D. L'ACCORD GÉNÉRAL SUR LE COMMERCE DES SERVICES
(AGCS) – ANNEXE 1B
L'AGCS, qui est également contraignant pour tous les Membres de l'OMC, s'applique aux mesures
qui affectent le commerce des services. Il couvre quatre modes de fourniture (du point de vue du pays
39
importateur): la fourniture transfrontières de services; la consommation à l'étranger; la présence
commerciale; et le mouvement des personnes physiques. Le texte principal de l'AGCS énonce des obligations
et des disciplines générales, et ses annexes contiennent les règles applicables à différents secteurs et les
engagements spécifiques des pays en matière d'accès aux marchés, y compris les exemptions de l'obligation
NPF. Les annexes sont les suivantes:
Annexe sur les exemptions des obligations énoncées à l'article II (Liste d'exemptions NPF);
Annexe sur le mouvement des personnes physiques fournissant des services relevant de l'Accord;
Annexe sur les services de transport aérien;
Annexe sur les services financiers et Seconde Annexe sur les services financiers;
Annexe sur les télécommunications et Annexe sur les négociations sur les télécommunications de
base;
Annexe sur les négociations sur les services de transport maritime.
L'AGCS sera présenté dans le module 6.
VI.E. L'ACCORD SUR LES ASPECTS DES DROITS DE PROPRIÉTÉ
INTELLECTUELLE QUI TOUCHENT AU COMMERCE
(ADPIC) – ANNEXE 1C
L'Accord sur les ADPIC a pour objectif de réduire les distorsions et les entraves en ce qui concerne le
commerce international, de promouvoir une protection efficace et suffisante des droits de propriété
intellectuelle et de faire en sorte que les mesures et les procédures visant à faire respecter les droits de
propriété intellectuelle ne deviennent pas elles-mêmes des obstacles au commerce. La protection et le respect
des droits de propriété intellectuelle devraient contribuer à la promotion de l'innovation technologique et au
transfert et à la diffusion de la technologie, à l'avantage mutuel de ceux qui génèrent et de ceux qui utilisent
des connaissances techniques et d'une manière propice au bien-être social et économique. L'Accord sur les
ADPIC est aussi contraignant pour tous les Membres de l'OMC.
Il sera examiné dans le module 7.
VI.F. LE MÉMORANDUM D'ACCORD SUR LE RÈGLEMENT DES
DIFFÉRENDS – ANNEXE 2
Comme nous l'avons dit précédemment, l'OMC fournit un cadre pour le règlement des différends commerciaux
entre ses Membres. Les règles et procédures du système de règlement des différends de l'OMC sont énoncées
dans le "Mémorandum d'accord sur les règles et procédures régissant le règlement des différends" (le
Mémorandum d'accord), qui s'applique à tous les Membres de l'OMC. Le Mémorandum d'accord sera présenté
dans le module 10.
VI.G. LE MÉCANISME D'EXAMEN DES POLITIQUES
COMMERCIALES (MEPC) – ANNEXE 3
Comme vous l'avez vu au début de ce module, l'une des fonctions de l'OMC est d'administrer le MEPC, qui
s'applique à tous les Membres de l'Organisation. Le MEPC sera aussi examiné dans le module 10.
EXERCICES
13. Que contient l'Accord instituant l'OMC?
14. Que veut dire l'expression "engagement unique"? Tous les accords de l'OMC ont-ils été adoptés en tant
qu'"engagement unique"?
15. Qu'est-ce que l'Accord SPS et l'Accord OTC? Quels sont les principaux objectifs de ces deux Accords?
41
VII. RÉSUMÉ
Dans ce premier module, vous avez appris que l'OMC a succédé au GATT, qui avait été négocié et conclu
cinquante ans plus tôt. Le GATT n'était pas censé être une organisation internationale; il devait être
simplement un accord subsidiaire relevant de la charte de l'OIC. Il a cependant été une organisation
internationale de facto pendant une cinquantaine d'années, jusqu'à la création de l'OMC. Plusieurs cycles de
négociations, y compris le Cycle d'Uruguay qui a donné naissance à l'OMC, ont eu lieu sous les auspices du
GATT.
Vous avez aussi appris qu'à l'OMC, la libéralisation des échanges n'est pas considérée comme une fin en soi,
mais comme un moyen de promouvoir la croissance et le développement. L'objectif de l'OMC – ainsi qu'il est
énoncé dans le Préambule de l'Accord instituant l'OMC – est donc d'accroître le bien-être de la population des
pays Membres (niveau de vie, emploi, revenu, etc.) par l'accroissement de la production et du commerce de
marchandises et de services, conformément à l'objectif de développement durable et d'une manière qui soit
compatible avec les différents niveaux de développement économique. De plus, il reconnaît qu'il est
nécessaire de faire des efforts positifs pour que les pays en développement, et en particulier les moins
avancés d'entre eux, s'assurent une part de la croissance du commerce international qui corresponde à leurs
besoins de développement.
Vous avez vu aussi que les fonctions de l'OMC sont les suivantes:
faciliter la mise en œuvre, l'administration et le fonctionnement des Accords de l'OMC (y compris les
accords plurilatéraux) et favoriser la réalisation de leurs objectifs;
servir d'enceinte pour les négociations commerciales;
administrer le Mémorandum d'accord sur le règlement des différends;
administrer le MEPC;
coopérer avec le FMI et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement
(Banque mondiale) afin de rendre plus cohérente l'élaboration des politiques économiques au niveau
mondial; et
fournir une assistance technique aux pays en développement Membres.
La structure de l'OMC se compose de divers organes:
Conférence Ministérielle
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Conseil général (aussi ORD et OEPC)
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Conseils du commerce des marchandises, du commerce des services
et des ADPIC
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Comités
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Organes subsidiaires
Depuis la création de l'OMC, il y a eu six Conférences ministérielles qui se sont tenues à Singapour (1996), à
Genève (1998), à Seattle (1999), à Doha (2001), à Cancún (2003) et à Hong Kong (2005). Les négociations
en cours sont généralement appelées ''négociations du Cycle de Doha'' parce qu'elles sont fondées sur le
Programme de Doha pour le développement et le programme de travail connexe adoptés à la quatrième
Conférence ministérielle tenue à Doha (Qatar), en novembre 2001.
Les États ou territoires douaniers distincts qui souhaitent devenir Membres de l'OMC doivent passer par un
processus d'accession comportant des négociations multilatérales et bilatérales. Chaque processus
d'accession est unique et est négocié au cas par cas. Le processus d'accession comporte une demande
d'accession, l'établissement d'un groupe de travail pour examiner la demande d'accession, des négociations
multilatérales et bilatérales, et l'approbation d'un ensemble de textes relatifs à l'accession (y compris les
modalités d'accession du gouvernement concerné). Une assistance technique spéciale est fournie aux pays
en développement et aux PMA qui souhaitent devenir Membres de l'OMC.
Il existe de nombreux accords dans le cadre de l'OMC. L'Accord instituant l'OMC, qui est un accord-cadre,
comporte quatre annexes – les Annexes 1, 2, 3 et 4.
Les Annexes 1, 2 et 3 contiennent les "accords commerciaux multilatéraux" qui sont contraignants pour TOUS
les Membres de l'OMC.
L'Annexe 1 est divisée en trois parties:
Annexe 1A (les Accords multilatéraux sur le commerce des marchandises, y compris le
GATT de 1994);
Annexe 1B (l'AGCS); et
Annexe 1C (l'Accord sur les ADPIC). L'Annexe 2 contient le Mémorandum d'accord sur le règlement
des différends.
L'Annexe 3 concerne le MEPC.
L'Annexe 4 contient les "accords commerciaux plurilatéraux". Ces Accords sont contraignants UNIQUEMENT
pour les Membres qui les ont acceptés.
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RÉPONSES PROPOSÉES
1. La négociation du GATT remonte aux années 1940. Le GATT faisait partie du projet d'après-guerre visant
à reconstruire un système multilatéral de commerce mondial par l'élimination de la discrimination, la
réduction des droits de douane et le démantèlement des autres obstacles au commerce. Le projet
comportait deux volets: 1) l'élaboration d'une charte de l'OIC; et 2) le lancement de négociations
tarifaires sur une base multilatérale. Le GATT n'était pas censé être une organisation internationale; il
devait être simplement un accord subsidiaire relevant de la charte de l'OIC. Cependant, l'OIC n'a pas vu
le jour et le GATT est entré en vigueur au moyen d'un protocole provisoire qui a été signé le
30 octobre 1947 et qui a pris effet le 1er janvier 1948.
2. Le Préambule de l'Accord instituant l'OMC énonce les objectifs de l'OMC et constitue une base juridique
importante pour l'interprétation des Accords de l'OMC.
3. Les objectifs de l'OMC, qui sont énoncés dans le Préambule de l'Accord instituant l'OMC, sont les suivants:
relever les niveaux de vie;
réaliser le plein emploi;
réaliser un niveau élevé et toujours croissant du revenu réel et de la demande effective;
accroître la production et le commerce de marchandises et de services, tout en permettant
l'utilisation optimale des ressources mondiales conformément à l'objectif de développement durable
en vue à la fois de protéger et préserver l'environnement et de renforcer les moyens d'y parvenir
d'une manière qui soit compatible avec leurs besoins et soucis respectifs à différents niveaux de
développement économique; et
faire "des efforts positifs pour que les pays en développement, et en particulier les moins avancés
d'entre eux, s'assurent une part de la croissance du commerce international qui corresponde [à] …
leur développement économique".
4. Les principales fonctions de l'OMC, qui sont énumérées à l'article III de l'Accord instituant l'OMC, sont les
suivantes:
faciliter la mise en œuvre, l'administration et le fonctionnement des Accords de l'OMC et favoriser la
réalisation de leurs objectifs;
servir d'enceinte pour les négociations commerciales;
régler les différends commerciaux internationaux;
examiner les politiques commerciales des Membres;
coordonner l'élaboration des politiques économiques au niveau mondial avec les organisations
internationales pertinentes, y compris la Banque mondiale et le FMI; et
fournir une assistance technique aux pays en développement Membres.
5. L'OMC fournit un cadre institutionnel permanent pour les négociations et la coopération multilatérales
entre ses Membres en ce qui concerne les politiques commerciales. Bien qu'elle soit expressément
chargée de servir d'enceinte pour les négociations sur les questions visées par les Accords de l'OMC, les
négociations menées sous les auspices de l'OMC peuvent être étendues à de "nouvelles questions"
auxquelles doivent s'appliquer les dispositions des Accords.
6. Le "mandat sur la cohérence" est défini à l'article III:5 de l'Accord instituant l'OMC comme cinquième
fonction de l'OMC. L'OMC doit coopérer avec d'autres organisations internationales – le FMI et la Banque
mondiale, et les institutions qui leur sont affiliées – en vue de l'élaboration des politiques économiques au
niveau mondial. L'article V de l'Accord énonce aussi des règles pour assurer une coopération efficace
avec les autres organisations intergouvernementales qui ont des fonctions en rapport avec celles de l'OMC
et prévoit la possibilité pour l'OMC de consulter les organisations non gouvernementales s'occupant de
questions en rapport avec celles dont elle traite et de coopérer avec ces organisations.
La coopération avec les organisations internationales mentionnées ci-dessus est essentielle car c'est un
important facteur dont les Membres doivent tenir compte lorsqu'ils engagent des négociations pour
élaborer un cadre réglementaire international concernant la politique économique. Elle devrait permettre
à l'OMC de rendre plus cohérente l'élaboration des politiques économiques au niveau mondial.
7. Pendant les négociations du Cycle d'Uruguay, qui ont duré de 1986 à 1994, les Membres de l'OMC ont
décidé de placer plusieurs nouveaux domaines sous l'égide du système commercial multilatéral. Les
services, qui sont régis par l'AGCS, sont l'un de ces nouveaux domaines.
8. a) Conférence ministérielle;
b) Conseil général;
c) Conseil du commerce des marchandises; et
d) Comité de l'agriculture.
9. La Conférence ministérielle est l'autorité suprême de l'OMC. Elle se réunit au moins une fois tous les
deux ans.
Au deuxième échelon, il y a le Conseil général qui prend toutes les décisions au nom de la Conférence
ministérielle lorsque celle-ci ne siège pas. Le Conseil général se réunit régulièrement (en principe une
fois par mois). Il relève de la Conférence ministérielle.
Le Conseil du commerce des marchandises (CCM) est l'un des organes subsidiaires du Conseil général. Il
supervise la mise en œuvre des accords multilatéraux sur le commerce des marchandises (Annexe 1A de
l'Accord instituant l'OMC) et relève du Conseil général.
Le Comité de l'agriculture est l'un des organes subsidiaires du CCM. Conformément à l'article 18:1 de
l'Accord sur l'agriculture, l'une de ses principales fonctions est d'examiner l'état d'avancement de la mise
en œuvre des engagements négociés dans le cadre du Cycle d'Uruguay. Les négociations en cours sur
l'agriculture ont lieu dans le cadre de sessions extraordinaires du Comité de l'agriculture.
Tous les Membres participent aux travaux de tous les organes de l'OMC.
10. Au paragraphe 17 de la Déclaration de Doha concernant les ADPIC, les Ministres ont souligné qu'il
importait de mettre en œuvre et d'interpréter l'Accord sur les ADPIC d'une manière qui soit favorable à la
santé publique (paragraphe 17). À cet égard, ils ont adopté la "Déclaration sur l'Accord sur les ADPIC et
la santé publique, dans laquelle ils ont précisé le rapport entre la nécessité de protéger les droits de
propriété intellectuelle et le droit des gouvernements de protéger la santé publique. Les Ministres sont
convenus que l'Accord sur les ADPIC n'empêchait pas et ne devait pas empêcher les Membres de prendre
des mesures pour protéger la santé publique.
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11. À l'OMC, les décisions sont normalement prises par consensus. Cependant, dans les cas où il n'est pas
possible d'arriver à une décision par consensus, l'Accord instituant l'OMC prévoit la possibilité de mettre la
question aux voix. S'agissant des votes formels, l'article IX de l'Accord instituant l'OMC dit qu'aux
réunions de la Conférence ministérielle et du Conseil général, chaque Membre de l'OMC disposera d'une
voix. Les décisions de la Conférence ministérielle et du Conseil général seront prises à la majorité des
votes émis, à moins que l'Accord sur l'OMC ou l'Accord commercial multilatéral correspondant n'en
dispose autrement.
12. Les organisations internationales sont normalement constituées par des États souverains; c'est aussi le
cas de l'OMC. Toutefois, l'article XII prévoit la possibilité, pour les territoires douaniers distincts qui ne
sont pas des États souverains à part entière, d'accéder à l'OMC, sous réserve de deux conditions: 1) il
doit s'agir de territoires douaniers distincts, et 2) ils doivent jouir d'une entière autonomie dans la
conduite de leurs relations commerciales extérieures. Les territoires douaniers distincts ont les mêmes
droits et obligations que tout autre Membre.
Les principales étapes du processus d'accession sont les suivantes: 1) demande d'accession (présentée
par le gouvernement qui désire accéder à l'OMC); 2) établissement d'un groupe de travail auquel
peuvent participer tous les Membres de l'OMC (pour examiner la demande et présenter des
recommandations au Conseil général ou à la Conférence ministérielle); 3) négociations en vue de
l'accession (négociations multilatérales sur les règles et disciplines de l'OMC et négociations bilatérales sur
les conditions d'accès au marché pour les marchandises et les services); et 4) approbation par les
Membres de l'OMC de l'ensemble de textes relatifs à l'accession (qui représente le résultat des
négociations multilatérales et des négociations bilatérales).
13. L'Accord instituant l'OMC comporte quatre Annexes.
L'Annexe 1 est divisée en trois parties:
l'Annexe 1A (les Accords multilatéraux sur le commerce des marchandises, y compris le
GATT de 1994);
l'Annexe 1B (l'Accord sur le commerce des services – AGCS);
l'Annexe 1C (l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce
– Accord sur les ADPIC).
L'Annexe 2 renferme le Mémorandum d'accord sur le règlement des différends.
L'Annexe 3 contient les règles régissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales
(MEPC).
L'Annexe 4 régit les accords commerciaux plurilatéraux.
14. L'"engagement unique" est une nouvelle approche adoptée pendant le Cycle d'Uruguay, selon laquelle les
accords multilatéraux négociés devaient être acceptés comme un tout (comme un paquet unique). Le
GATT et les autres accords multilatéraux sur le commerce des marchandises, l'AGCS et l'Accord sur les
ADPIC font partie de cet engagement unique. Par conséquent, conformément à l'engagement unique, les
accords commerciaux multilatéraux s'appliquent à TOUS les Membres de l'OMC. Bien que la plupart des
Accords de l'OMC soient couverts par l'engagement unique, il y a quatre accords commerciaux
plurilatéraux, eux aussi négociés pendant le Cycle d'Uruguay, qui ne sont contraignants que pour les
Membres qui les ont acceptés. Ce sont l'Accord relatif au commerce des aéronefs civils, l'Accord sur les
marchés publics, l'Accord international sur le secteur laitier et l'Accord international sur la viande bovine.
Les deux derniers accords ont pris fin à la fin de 1997.
La notion d'"engagement unique" est également utilisée dans les négociations menées dans le cadre du
PDD.
15. L'Accord SPS s'applique aux mesures sanitaires et phytosanitaires qui peuvent, directement ou
indirectement, affecter le commerce international. Les Membres ont le droit de prendre les mesures SPS
qui sont nécessaires à la protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou à la
préservation des végétaux à condition que ces mesures ne soient pas incompatibles avec les dispositions
de l'Accord SPS. L'Accord OTC, quant à lui, s'applique aux règlements techniques qui ne sont pas visés
par l'Accord SPS. Il reconnaît le droit des Membres de prendre les mesures nécessaires pour protéger des
objectifs légitimes, pour autant qu'elles ne constituent pas des obstacles non nécessaires au commerce
international.