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INTRODUCTION Le monde est en perpétuelle évolution et celle-ci ne cesse de s’accélérer. Pour sa part le monde de la qualité n’est pas en reste et le changement de millénaire a coïncidé avec une modification fondamentale des normes I.S.O. 9000 qui, de modèles pour l’assurance qualité, vont se transformer en véritables outils de management de la qualité. Le besoin du stage est né de ces changements car TOTAL souhaite appliquer la norme I.S.O. 9001 version 2000 en vue d’obtenir la certification de son processus de formation courant 2005. Au départ, l’objectif de ma mission consistait à rédiger la procédure sur «l’évaluation des résultats de la formation» et celle sur «identifier et analyser les besoins de la formation» qui représentent deux des quatre étapes du processus formation définit par la norme I.S.O. 9001 version 2000. Devant l’étendue de la tâche, il est apparu que les 300 heures de stage prévues pour ce D.E.S.S. étaient insuffisantes pour mener à bien la mission. Nous avons redéfini la commande comme ceci : - rédaction de la procédure sur l’évaluation des résultats de la formation ainsi que les outils d’évaluation L’ensemble du processus de formation de TOTAL allait être le support de ces référentiels. Il est réparti de la manière suivante : la formation générale et la formation spécifique. Ces deux types de formations sont organisées par les animateurs/formateurs. Ce sont le plus souvent des anciens opérateurs tableaux/consoles qui quittent leur fonction pour une durée variable de 12 à 24 mois afin de suivre eux-mêmes une formation d’encadrement. Ils utilisent leur propre expérience pour réaliser ces formations internes. D’autre part, ce statut correspond à un tremplin entre le métier dit «opérationnel» et le métier dit «managérial». La formation générale intervient dans le cadre d’une mise à niveau annuelle des employés. Elle s’organise sous formes de modules d’acquisition de compétences par groupe de 3 à 10 personnes environ. - 3 -

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INTRODUCTION

Le monde est en perpétuelle évolution et celle-ci ne cesse de s’accélérer.

Pour sa part le monde de la qualité n’est pas en reste et le changement de millénaire a

coïncidé avec une modification fondamentale des normes I.S.O. 9000 qui, de modèles pour

l’assurance qualité, vont se transformer en véritables outils de management de la qualité.

Le besoin du stage est né de ces changements car TOTAL souhaite appliquer la norme

I.S.O. 9001 version 2000 en vue d’obtenir la certification de son processus de formation

courant 2005.

Au départ, l’objectif de ma mission consistait à rédiger la procédure sur «l’évaluation des

résultats de la formation» et celle sur «identifier et analyser les besoins de la formation»

qui représentent deux des quatre étapes du processus formation définit par la norme I.S.O.

9001 version 2000.

Devant l’étendue de la tâche, il est apparu que les 300 heures de stage prévues pour ce

D.E.S.S. étaient insuffisantes pour mener à bien la mission. Nous avons redéfini la

commande comme ceci :

- rédaction de la procédure sur l’évaluation des résultats de la

formation ainsi que les outils d’évaluation

L’ensemble du processus de formation de TOTAL allait être le support de ces référentiels.

Il est réparti de la manière suivante : la formation générale et la formation spécifique.

Ces deux types de formations sont organisées par les animateurs/formateurs. Ce sont le

plus souvent des anciens opérateurs tableaux/consoles qui quittent leur fonction pour une

durée variable de 12 à 24 mois afin de suivre eux-mêmes une formation d’encadrement. Ils

utilisent leur propre expérience pour réaliser ces formations internes. D’autre part, ce statut

correspond à un tremplin entre le métier dit «opérationnel» et le métier dit «managérial».

La formation générale intervient dans le cadre d’une mise à niveau annuelle des employés.

Elle s’organise sous formes de modules d’acquisition de compétences par groupe de 3 à 10

personnes environ. - 3 -

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La formation spécifique répond à des objectifs d’évolution de carrière pour les employés.

Les responsables l’utilisent stratégiquement dans leur politique puisqu’ils décident au

départ du nombre de personnes qui pourra suivre telle ou telle formation selon les

mouvements planifiés. Elle englobe une période en double qui permet au stagiaire de

prendre connaissance de l’emplacement des différentes installations et d’appréhender en

temps réel la tenue d’un poste d’exploitation ou de sécurité sur quart.

Ces deux formations se complètent parfaitement car même si la formation générale porte

sur des informations «générales», elle est le complément de la formation spécifique,

beaucoup plus complexe et approfondie.

Les démarches qualité ont fait leur apparition dans le monde de la formation à la fin des

années 1980.

Quelles sont leurs véritables apports mais aussi leurs contraintes et leurs

limites ? Quand et comment peuvent-elles être utilisées dans un processus

de formation ?

Et pour quels effets ?

De nombreux acteurs de la formation s’interrogent sur la qualité et les effets de la

formation. Cependant, peu d’études et de recherches viennent confirmer ou infirmer les

avantages d’une démarche qualité dans le milieu de la formation.

Ce qui nous conduit à poser la problématique suivante :

Comment introduire, évaluer et utiliser efficacement les démarches

qualité dans un processus de formation ?

Pour résoudre cette problématique, nous prendrons comme hypothèses de départ que

l’utilisation de la qualité est pertinente en formation et que l’évaluation de

la qualité ne peut pas à elle seule garantir l’excellence du processus de

formation.

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Après une présentation succincte de TOTAL, nous verrons plus longuement dans le

deuxième chapitre, les méthodes et les outils de la qualité et dans un troisième chapitre,

nous procéderons à la construction d’un système d’évaluation et d’amélioration de la

qualité d’un processus de formation.

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Chapitre 1

QU’EST-CE QUE TOTAL ?

I) L’ENVIRONNEMENT DE LA MISSION

1.1 – Présentation générale de

Présent sur les cinq continents dans plus de 100 pays, TOTAL est un groupe pétrolier et

gazier de dimension mondiale. (cf. annexe n° 1 : présentation de TOTAL et cf. annexe n°

2 : historique du groupe)

TOTAL exerce ses activités dans toute la chaîne de l’industrie pétrolière, depuis

«l’amont» : exploration, développement et production de pétrole et de gaz jusqu’à

«l’aval» : raffinage et distribution des produits pétroliers, et commerce international de

pétrole brut et de produits.

TOTAL est également un acteur de la chimie. (cf. annexe n° 3 : organisation du groupe)

1.2 – Présentation générale de la raffinerie de Normandie (R.N.)

C’est en 1931 que la Compagnie Française de Raffinage (C.F.R.), filiale de la Compagnie

Française des Pétroles, choisit, à 10 km du Havre et à l’entrée de la plaine alluviale de

l’estuaire de la Seine, l’emplacement de la raffinerie de Normandie. Cette raffinerie fut la

première du groupe TOTAL.

Mise en service en 1933, la raffinerie avait alors une capacité annuelle de traitement de 800

000 tonnes de pétrole brut.

Retardée dans son évolution par la seconde Guerre Mondiale et les préjudices subis lors de

sa volontaire mise hors d’état en juin 1940, la raffinerie reprit ensuite un développement

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constant lié, particulièrement au cours des années 70, à l’accroissement important de la

demande nationale en produits pétroliers.

La raffinerie de Normandie, à l’origine destinée à desservir la Normandie, le Bassin

Parisien et les Pays de la Loire, occupe maintenant une place importante sur le marché

international de l’Europe du Nord et des pays à façade Atlantique (U.S.A., Afrique…). Elle

est un des fleurons du raffinage européen de TOTAL.

1.3 – Organisation de R.N. (cf. annexe n° 4 : organigramme du groupe et de

l’établissement)

L’Etablissement de Normandie est scindé en deux entités :

- le Centre Européen de Recherche et Technique, appelé C.E.R.T.

- la raffinerie

CENTRE EUROPEEN DE RECHERCHE ET TECHNIQUE

Le C.E.R.T. est composé du centre de recherche (183 salariés) et de la direction technique

(158 salariés).

Les 2 grands axes de travail du C.E.R.T. sont d’une part la création et l’amélioration des

produits de raffinage, et d’autre part, la conception et l’adaptation de l’outil de production.

Si la raffinerie de Normandie constitue un débouché naturel pour le savoir-faire du

C.E.R.T., son terrain d’action dépasse néanmoins largement les limites de la région

puisqu’il constitue un véritable appui pour l’ensemble du raffinage européen de TOTAL.

RAFFINERIE DE NORMANDIE

La raffinerie de Normandie se situe en aval de la chaîne pétrolière.

La raffinerie de Normandie, inaugurée en 1933, est la première du groupe et la plus

importante tant au niveau de la capacité de traitement (15,9 millions de tonnes de pétrole

brut) que par son savoir-faire et ses particularités : les formules de lubrifiants et de

paraffines sont élaborées au C.E.R.T. qui est l’un des plus grands fabricants européens

dans ce domaine. Elle traite environ 15 % du brut importé en France.

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Avec plus de 220 produits différents issus du pétrole brut, (cf. annexe n° 5 : le principe du

raffinage) elle est présente sur plusieurs types d’activités : combustibles, carburants.

L’essence et le gazole sont les deux plus importantes productions de la raffinerie.

Cette gamme, la plus complète d’Europe, lui permet, au-delà des frontières d’occuper une

place prépondérante sur les marchés internationaux.

Cette position est le résultat d’une grande flexibilité, d’un outil de production doté des

équipements les plus modernes et témoigne de la performance des procédés qui s’adaptent

sans cesse aux évolutions du marché, de la consommation et du contexte international.

La raffinerie est organisée selon 9 secteurs qui sont répartis en 6 départements et 3

divisions d’exploitation. (cf. annexe n° 6 : les différents secteurs d’activités)

Elle est une usine à «feu continu» et fonctionne 24h/24 - 365j/an.

1.4 – Effectif de l’Etablissement de Normandie

La raffinerie emploie environ 1000 personnes travaillant soit «sur quart» (personnel

d’exploitation) soit pendant la journée (services à caractère de soutien).

Lors des grands arrêts de production effectués tous les 5 ans pour vérification et réparation

des divers outils, l’effectif peut monter jusqu’à 3000 personnes du fait de l’arrivée massive

de sous-traitants.

La tranche d’âge la plus représentée est celle des 50-55 ans. Il est important de noter que le

personnel de quart prend sa retraite à 55 ans tandis que le personnel de jour la prend à 60

ans. Donc, en 2005, 40 % du personnel de quart actuel sera en retraite.

Depuis trois ans, la raffinerie a opté pour une politique d’embauche importante pour faire

face à un mouvement massif de départs en retraite.

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EFFECTIFS

R.N.

C.E.R.T.

Ingénieurs et Cadres 89 139

Agents de maîtrise 659 183

Employés, Ouvriers 323 19

Total 1071 341

PART DES FEMMES DANS

L’EFFECTIF

8 %

23.5 %

1.5 – Stratégie en terme de formation

LA FORMATION (données 2000)

15315 jours de formation à R.N. et au C.E.R.T. soit 10,9 jours par personne

Dépenses de 3,4 M d’euros soit 5,68 % de la masse salariale

100 % des entretiens individuels annuels reçus et traités

1000 plans individuels adressés aux personnels

4663 participations à une session de stages

236 habilitations aux postes d’exploitation

2 promotions d’activité d’accueil de formation et d’intégration réalisées (A.A.F.I.)

Volume de formation 7 à 8000 h/an

Stages externes 780 h

Stages internes 6500 h dont 3500 h en formation spécifique

Stages siège 750 h

LA POLITIQUE DE FORMATION

La direction met en place la politique générale de l’entreprise en tenant compte des

obligations concurrentielles, environnementales et légales de chaque secteur.

Les objectifs en terme de formation sont les suivants :

- rééquilibrer la pyramide des âges ;

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- développer la gestion individuelle O.E.T.A.M. (ouvrier, employé, technicien, agent de

maîtrise) ;

- anticiper les sujets sociaux ;

- améliorer la communication ressources humaines et le style management.

Pourquoi ? : - pour assurer le renouvellement des populations (recueillir l’expérience des partants,

accueillir et intégrer les nouveaux, assurer la formation initiale, vérifier l’efficacité du

transfert de cette formation sur le terrain) ;

- pour gérer les compétences dans le temps (assurer pour chaque poste le maintien des

compétences ; prendre en compte les évolutions techniques, économiques et liées aux

démarches qualité/sécurité/environnement) ;

- favoriser l’évolution des carrières en relation étroite avec le personnel et sa hiérarchie.

LE SERVICE FORMATION

Le service formation est une des composantes du département des ressources humaines. Sa

principale mission est d’assurer le suivi et la gestion de la formation du personnel de R.N.

En effet, chaque salarié doit avoir accompli un certain nombre de stages pour être habiliter

à son poste de travail, preuve de sa parfaite connaissance du métier. Cette habilitation est

délivrée par le chef de division lors d’une commission.

Actuellement, le service formation compte 12 personnes réparties comme suit :

- 1 chef de service

- 1 contremaître formation

- 7 animateurs

- 3 secrétaires

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Chapitre 2

QU’EST-CE QUE LA QUALITE ?

I) CE QUE QUALITE VEUT DIRE

Le concept moderne de qualité s’est forgé peu à peu tout au long du siècle dernier. Il n’y a

guère de rapport en effet entre les préoccupations normatives de l’industrie électrique du

début des années 1900, qui marquent l’origine des travaux sur la normalisation, et le

principe d’amélioration continue d’un processus tel qu’il est décrit dans la norme I.S.O.

9001 de décembre 2000. Les pratiques en ce domaine évoluent au gré des modifications de

l’environnement technique, économique et social. Dans le même temps et pour des motifs

analogues, les relations humaines au travail et les modes de management évoluent

également.

La qualité, restreinte au champ de la production, s’est muée en véritable méthode de

management.

Après une présentation globale de la qualité, nous verrons dans ce chapitre quels en sont

les enjeux ? Ensuite, nous parlerons des principes généraux en matière de démarches

qualité et nous évaluerons les possibilités d’un transfert de ces principes dans le monde de

la formation.

1.1 - Définition

L’histoire de la qualité est faite en effet de ruptures et de retournements. A l’origine même

du concept se rencontrent les notions de «contrôle» et de «normalisation». Il n’est pas

encore question de qualité à proprement parler. Puis apparaît l’expression d’ «assurance

qualité» qui désigne une approche conçue pour garantir la capacité de l’entreprise à fournir

des produits de qualité. Les concepts de «qualité totale» et de «management participatif»

marquent dans une étape suivante un déplacement de l’intérêt des qualiticiens en direction

des ressources humaines. Plus récemment enfin, il est question de «système de

management de la qualité» où dominent les notions de «processus» et de «satisfaction

client».

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1.2 – La notion de contrôle et de normalisation

Le contrôle et la normalisation en ce début de siècle ont marqué pour longtemps les esprits

et, aujourd’hui encore, cette origine continue d’organiser les représentations du concept de

qualité. A son évocation, en effet, les premières images qui surgissent sont bien souvent

celles d’un contrôleur pointilleux plus attentif au respect des standards que soucieux de

l’efficacité réelle du travail. Le contrôle et la normalisation sont à l’origine des travaux

contemporains sur la qualité, mais ils n’en constituent qu’une sorte de préhistoire.

1.3 – La notion d’assurance qualité

A partir de cette conception normative du contrôle se développent autour des années 1950

en Europe les «contrôles qualité» fondés sur des méthodes de calcul statistiques. A cette

même époque émerge la notion «d’assurance qualité». Les contrôles sont alors étendus à

l’ensemble des maillons du processus de production dans une visée cette fois préventive.

La norme NF X 50-100 définit l’assurance qualité comme «la mise en œuvre d’un

ensemble approprié de dispositions préétablies et systématiquement destinées à donner

confiance en l’obtention régulière de la qualité requise». L’entreprise doit prouver qu’elle

dispose d’un système de production efficace, capable de fournir des prestations de qualité,

conformes à des exigences spécifiées préalablement. L’assurance qualité s’organise autour

de deux principes essentiels :

* un principe de formalisation :

- écrire ce que l’on fait (rédiger à partir d’une analyse des pratiques de l’entreprise les

procédures et les modes opératoires qui seront la base de l’assurance qualité et

organiser par des enregistrements, cette fameuse traçabilité caractéristique de

l’assurance qualité) ;

- se conformer à ce qui a été décrit (agir en respectant les procédures écrites).

Pour «assurer» la qualité il convient donc d’établir le protocole opératoire des activités de

l’entreprise pour ensuite, dans la pratique quotidienne, se tenir au plus près de ce qui est

devenu une exigence.

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* un principe de prévention : sur la base de ces descriptions d’activité, la prévention

consiste à rechercher par anticipation les facteurs potentiels de non-qualité.

1.4 – Les cercles de qualité et la qualité totale

Les cercles de qualité arrivent en France à partir des années 1980. L’engouement que

suscitèrent les cercles semble, avec le recul, bien excessif. On évoque même un effet de

mode pour expliquer, après un départ aussi brillant, leur disparition si soudaine. Les échecs

sur le plan strict de l’amélioration de la qualité furent effectivement nombreux. Hormis

quelques exceptions, les résultats restèrent modestes. Les raisons communément avancées

sont de deux types : la faible implication des directions d’entreprise et l’esprit

individualiste des salariés peu enclins à s’engager dans un projet à forte dimension

collective.

1.5 – Le management de la qualité

Cette troisième approche correspond à la période actuelle. La norme I.S.O. 9001, dans sa

réécriture de décembre 2000, substitue au concept d’assurance qualité qui prévalait jusque

là, celui de système de management de la qualité1. Cette nouvelle version de la norme

s’intéresse aux processus de l’entreprise, du point de vue non plus des activités à mettre en

œuvre, mais des résultats à atteindre. Cette nouvelle orientation marque une rupture avec le

modèle précédent, tandis que l’assurance qualité s’obtient en maîtrisant les causes et

correspond donc à une obligation de moyens. Le management de la qualité consiste au

contraire à se fixer des objectifs. Il correspond donc à un engagement de résultats.

Cette évolution remarquable de la norme est sans doute liée au constat des limites

rencontrées par l’assurance qualité.

Qualité et management évoluent de concert. Les pratiques en matière de gestion et

d’amélioration de la qualité sont influencées par les habitudes ou les règles de management

qui prévalent dans les entreprises à un moment donné. Réciproquement, une

transformation de ces pratiques conduit à modifier les relations de travail et les rapports

hiérarchiques.

____________________ 1 A.F.N.O.R., 1999, Le système de management de la qualité est un système permettant d’établir la politique

qualité et les objectifs qualité et d’atteindre ces objectifs. Selon les principes essentiels et vocabulaire.

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Cette évocation du concept de qualité aura mis en évidence qu’il n’existe pas une seule

façon en matière de qualité mais plusieurs. En fait, il appartient à chaque entreprise ou

chaque établissement, en fonction de la nature de ses activités, de son mode de

management et de sa culture, d’élaborer son propre système de gestion de la qualité. Il lui

revient de choisir la combinaison la plus satisfaisante, eu égard à sa situation présente, à

ses points forts et ses points faibles, et d’associer dans des proportions à définir, maîtrise

des processus, engagement de résultats et participation des salariés.

II) LES CINQ FONDEMENTS DU CONCEPT DE QUALITE AUJOURD’HUI

Le mot qualité recouvre une signification dont la complexité reflète la variété des

expériences menées depuis plus d’un demi-siècle. Cependant, toutes les démarches

d’amélioration de la qualité, quelles que soient les divergences d’approche, partagent

aujourd’hui plus ou moins un ensemble de principes qui donnent au concept son unité.

2.1 – La relation client-fournisseur

La relation client-fournisseur est une méthode qui suppose que chaque entreprise, chaque

service dans l'entreprise, chacun d’entre nous dans son travail, ait, au moins, un client et un

fournisseur2. Le terme de client est à prendre ici dans un sens métaphorique. Il désigne le

partenaire externe, usager, bénéficiaire direct ou indirect d’une prestation, et le partenaire

interne, salarié de l’établissement ou unité fonctionnelle.

C’est sur la base de cette représentation, et du rôle central du client, que l’Association

française de normalisation (A.F.N.O.R.) a défini, par la norme NF X 50-120 de septembre

1987, la qualité comme l’ensemble des propriétés et caractéristiques d’un produit ou d’un

service qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites. Cette

définition pose d’emblée ce premier principe : la qualité s’appréhende essentiellement du

point de vue du client.

Toutes les définitions du concept auront dorénavant cette orientation. Un projet qualité

exigera toujours de l’organisme qu’il connaisse parfaitement les besoins de ses clients.

L’identification et l’analyse de ces besoins constituent désormais le préalable à tout projet

d’amélioration de la qualité.

__________________ 2 Louis NAPOLITANO, 1990, La relation client-fournisseur, in Traité de la qualité totale, sous la direction

de Vincent LABOUCHEIX, DUNOD ENTREPRISE.

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La qualité réside ainsi dans l’adéquation entre les besoins du client et le produit ou la

prestation proposée.

Qu’il s’agisse du secteur marchand ou du secteur public, la pérennité d’une relation client-

fournisseur ne peut se satisfaire d’un compromis informel. La maîtrise de la qualité exige

un accord explicite entre client et fournisseur, accord qui se fait par un contrat. Le

fournisseur s’engage à réaliser une prestation ou un produit conforme aux spécifications du

contrat. Le client, usager ou bénéficiaire, est associé à l’élaboration du contrat, à défaut, il

en prend connaissance avant que s’instaure la relation de client à fournisseur.

La qualité se mesure à la correspondance qui existe entre trois termes : les besoins du

client, les engagements pris contractuellement et la prestation effectivement réalisée.

2.2 – Le cycle P.D.C.A. de Deming ou le principe d’amélioration continue

C’est lors d’une conférence donnée en 1950 devant de grands patrons de l’industrie

japonaise que W. Edwards DEMING présenta pour la première fois ce modèle

d’amélioration continue qui devait rester célèbre sous le terme de «roue de Deming». La

roue de Deming, fondée sur les quatre temps d’une démarche de progrès (P.D.C.A. : Plan-

Do-Check-Act), illustre ce second principe essentiel : la qualité d’un produit ou d’un

service n’existe pas dans l’absolu, la qualité relève d’un processus d’amélioration continue.

A l’encontre du modèle développé par l’assurance qualité, ce principe postule que

l’excellence constitue un objectif permanent, sans cesse réactualisé, et non pas simplement

un résultat à garantir grâce à la maîtrise une fois pour toutes des processus opérationnels.

Par cette représentation, plus conforme à l’approche systémique des organisations, le cycle

P.D.C.A. étend la qualité à l’ensemble du management de l’entreprise.

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Le cycle de Deming illustre les différentes phases du pilotage d’une démarche

d’amélioration continue. Quatre moments doivent impérativement se succéder :

- 1. prévoir (Plan) : cette première étape de préparation est la plus importante. Elle vise à

planifier l’ensemble du projet. La détermination des objectifs est un préalable à cette

étape : Quels sont les buts poursuivis ? Quelles sont les échéances ? Comment seront

évalués les résultats ? etc… Puis les moyens à mettre en œuvre sont déterminés :

ressources disponibles, actions à entreprendre, responsabilités, etc… Cette étape

conditionne l’ensemble du cycle à suivre et mérite évidemment un traitement

particulier ;

- 2. réaliser (Do) : c’est l’étape de mise en œuvre du projet, selon la programmation

précédemment établie ;

- 3. contrôler (Check) : il s’agit à cette étape d’évaluer les résultats, de les comparer aux

objectifs. Au-delà d’un simple contrôle, l’évaluation doit aboutir à la compréhension

des écarts. Elle représente un moment privilégié de découverte et d’apprentissage ;

- 4. améliorer (Act) : il convient à cette dernière étape du cycle d’agir pour une

amélioration du système. Les décisions d’ajustements sont prises sur la base de

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l’évaluation précédente. Les modifications du système sont formalisées et enregistrées

de façon à garantir une amélioration sans retour.

Ce cycle d’amélioration continue peut être déployé à tous les niveaux d’un organisme. Il

est adaptable aux processus stratégiques de management et de gestion de l’organisme

comme aux activités simples exécutées dans le cadre de la réalisation d’un service. Il est

aujourd’hui au cœur de tous les grands systèmes de management de la qualité.

2.3 – Les quatre domaines de la qualité

Avec le concept de qualité totale apparu à la fin des années 80, l’objet de la qualité s’est

pourtant élargi à un ensemble plus vaste de problèmes. Il est important de rappeler ici ce

troisième principe : la qualité est globale et ne se réduit pas à la seule dimension technique

de la prestation ou du produit réalisé.

La qualité d’un processus peut s’apprécier d’un double point de vue. Client et fournisseur

ont en effet un regard différent. Tandis que le premier est attentif à la qualité du résultat

produit, les conditions de production touchent directement le second. Par ailleurs, l’un et

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l’autre peuvent être sensibles aux dimensions techniques et humaines de la situation. Le

croisement de ces différents éléments permet d’identifier les quatre domaines clés de la

qualité (voir schéma ci-après)3.

Ces quatre domaines sont interdépendants. Ils agissent les uns sur les autres : la satisfaction

des salariés au travail influe bien évidemment sur la qualité des prestations et, sur la

satisfaction du client ; les dysfonctionnements pénalisent inévitablement les performances

et la qualité du résultat. Une démarche d’amélioration de la qualité abordera ces différents

champs sans distinction.

__________________ 3 François CHARLEUX et Daniel GUAQUERE, 2003, Evaluation et qualité en action sociale et médico-

sociale, E.S.F. EDITEUR.

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2.4 – La qualité et la maîtrise des coûts

La qualité est souvent perçue comme un état idéal vers lequel il conviendrait de tendre

coûte que coûte. Dans une sorte de logique du tout ou rien, le choix ne pourrait se faire

qu’entre qualité et non-qualité, travail bien fait et mauvais ouvrage. Mais la qualité ne

s’inscrit que rarement dans une telle alternative. On peut énoncer en quatrième principe

que la qualité suppose une juste adéquation des moyens aux objectifs poursuivis.

L’enjeu réside alors dans l’estimation de cette juste adéquation, sachant qu’à chaque

situation correspond un couple objectifs/moyens spécifique.

La juste adéquation des moyens aux objectifs exige au préalable de connaître le niveau

atteint par les résultats. Elle suppose également l’existence d’un système de mesure

capable de suivre leur évolution. Le principe consiste alors à ne consentir de dépenses

qu’en contrepartie d’une progression mesurable des résultats. Sachant qu’une fois un

certain seuil franchi, l’apport de ressources supplémentaires se révélera sans impact

sensible sur le niveau de qualité.

2.5 – La mesure de la qualité

Manager la qualité, c’est orienter et contrôler de manière continue les activités d’un

organisme en vue de satisfaire ses bénéficiaires. L’orientation et le contrôle sont deux

fonctions complémentaires. La première consiste à définir une stratégie puis à la décliner

en actions opérationnelles. La seconde sert à rendre compte des effets de cette stratégie.

Sans évaluation préalable, aucune action d’amélioration ne se justifie ou n’a de pertinence.

Ce constat permet d’énoncer ce cinquième principe : la qualité n’existe pas en dehors

d’une démarche d’évaluation.

Il existe deux formes complémentaires d’évaluation en matière de qualité, qui ont chacune

un objet propre : la première concerne la conformité du produit ou du service rendu, la

seconde, celle du système ou de l’organisation ayant en charge la réalisation de ce produit

ou de ce service. La mesure de la conformité d’un produit suppose le recours à des

indicateurs qualité et l’utilisation de tableaux de bord ; la conformité du système s’évalue

quant à elle par référence à un modèle. C’est ici la fonction des audits qualité.

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L’audit s’attache à évaluer le système qualité. Il n’est pas un contrôle de la qualité du

produit lui-même ou du service rendu. En revanche, l’audit vérifie que l’organisme s’est

donné les moyens de cette évaluation et qu’il dispose notamment d’indicateurs et de

tableaux de bord pour le suivi de ses prestations.

Il existe trois formes d’audit correspondant chacune à des circonstances et des objectifs

particuliers : l’audit interne, l’audit externe et l’audit de tierce partie.

Tandis que l’audit interne est une démarche d’évaluation formative destinée à construire et

à mettre en œuvre un projet d’amélioration, l’audit de tierce partie est assimilable à une

évaluation sommative, sanctionnée par un certificat. Si les avantages à attendre d’une

certification ou d’une accréditation dépendent sans doute de l’environnement professionnel

et institutionnel, l’intérêt de la démarche est cependant bien réel. L’expérience confirme en

effet que la perspective d’un tel audit est toujours vécue comme un moment exceptionnel,

certes de tension, mais aussi de progrès sur un plan à la fois organisationnel et humain.

III) EVALUATION ET MESURE DE LA QUALITE DANS LE DOMAINE

DE LA FORMATION Ces fondements de la qualité, issus pour l’essentiel d’expériences conduites dans les

secteurs industriel et commercial, peuvent-ils être transposés dans un service de

formation ? En d’autres termes, la formation est-elle assimilable de ce point de vue aux

entreprises voire aux administrations publiques, pour lesquelles ces dispositifs ont été

conçus et sont aujourd’hui mis en œuvre ?

Pour répondre à ces deux questions, nous devons reprendre la définition de la norme I.S.O.

8402 qui définit l’assurance qualité comme «l’ensemble des activités préétablies et

systématiques mises en œuvre dans le cadre du système qualité pour donner la confiance

appropriée en ce qu’une entité satisfera aux exigences pour la qualité». Que peut-on retenir

d’un point de vue pratique de cette définition qui peut paraître un peu obscure ? D’abord

l’objectif de l’assurance qualité est de donner confiance au client. Transposer dans le cadre

d’un projet de formation, cela signifie que l’objectif d’assurance qualité est de rassurer le

commanditaire du projet sur sa réussite, mais aussi tous les autres clients du système de

formation, c’est-à-dire, en premier lieu, l’apprenant et son responsable hiérarchique.

Ensuite, l’assurance qualité permet de satisfaire aux exigences qualité du client c’est-à-dire

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à la fois «ses besoins implicites et explicites». Il ne s’agira donc pas de s’arrêter à la simple

demande du client, mais d’aller plus loin et de comprendre son réel besoin qu’il n’est pas

toujours capable d’exprimer. Enfin l’assurance qualité regroupe un ensemble d’actions à

mettre en place en vue de garantir le niveau de qualité attendu. Dans le contexte d’un

projet de formation, ces activités sont diverses, nous en avons identifié cinq principales :

- prévenir les risques ;

- planifier le projet ;

- contrôler l’avancement du projet ;

- évaluer les résultats ;

- capitaliser à partir du projet.

Après avoir vu que la définition de la norme I.S.O. 8402 peut être transposée dans le cadre

d’un projet de formation, nous dirions que mettre sous assurance qualité le projet de

formation revient ainsi à mettre en place cinq types d’actions permettant de donner

confiance au commanditaire (mais aussi à l’apprenant et sa hiérarchie) dans la réussite du

projet de formation, sachant que cette dernière passe inévitablement par la satisfaction des

besoins implicites et explicites de chaque acteur du système de formation.

IV) UNE APPROCHE EN MATIERE D’EVALUATION ET D’AMELIORATION

DE LA QUALITE : LA NORME I.S.O. 9001 : 2000

On a vu précédemment quels étaient les fondements des démarches d’évaluation et

d’amélioration de la qualité et nous allons voir maintenant l’approche choisie par TOTAL

pour mettre en place son système qualité dont nous ferons une présentation ultérieurement.

TOTAL a décidé de se référer au grand système qui est la norme internationale I.S.O.

9001.

L’I.S.O. 9001 dans sa dernière version constitue l’approche la plus systématique et, sur le

principe, la démarche certainement la plus aboutie en matière de gestion de la qualité. Elle

propose en effet un dispositif conçu de telle sorte que chaque organisme est conduit à

élaborer son propre système qualité.

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L’Association française de normalisation a conçu la norme I.S.O. 9001 : 2000 (indice de

classement : X 50-757) intitulée «Système de management de la qualité. Lignes directrices

pour la formation» pour aider les organismes à mettre en place un système de management

de la qualité. Un tel système est constitué d’un ensemble de règles et de principes destinés

à orienter et à contrôler les actions entreprises dans le cadre d’une politique de qualité.

Il faut distinguer cette norme des normes produit ou service, qui servent à fixer les

caractéristiques techniques d’une prestation. Conçue pour conduire à une certification par

tierce partie, l’I.S.O. 9001 : 2000 est tournée vers la satisfaction des exigences du client et

le respect des contraintes réglementaires.

4.1 – Les principes du management de la qualité

Le management de la qualité réside dans l’orientation et le contrôle continu des activités

d’un organisme en vue de satisfaire ses bénéficiaires internes et externes. Il repose sur huit

principes énoncés dans l’introduction consacrée à la présentation de la norme I.S.O. 9000.

L’ORIENTATION CLIENT

L’organisme doit s’assurer que les besoins et les attentes du client sont connus, convertis

en exigences et respectés afin d’obtenir sa satisfaction. La qualité ne saurait être définie a

priori par le producteur.

Cette prise de conscience du rôle central qu’il convient d’accorder au client s’est largement

diffusée dans le monde de l’entreprise. La qualité suppose pourtant une approche

équilibrée entre les différentes parties prenantes. Il n’est pas imaginable de tenir à l’écart

celle dont dépend en priorité la raison d’être de l’organisme.

LE LEADERSHIP

Les dirigeants de l’organisme fixent les buts et donnent aux personnes les moyens

nécessaires à leur implication. La qualité est avant tout affaire de système. Il appartient aux

équipes dirigeantes de prendre dans ce domaine leurs responsabilités et d’établir les règles

du jeu. On attendra notamment de la direction qu’elle fixe des objectifs clairs et réalistes et

qu’elle fournisse au personnel les moyens nécessaires à la réalisation de leur mission.

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L’IMPLICATION DU PERSONNEL

Les personnes constituent la principale ressource de l’organisme, et de leur implication

dépend le succès de l’entreprise. Une certification ne saurait être pérenne sans la

participation réelle et continue de tous les personnels. Cette implication dépend en premier

lieu du mode de management, de l’autonomie accordée et des responsabilités confiées à

chacun.

L’APPROCHE PROCESSUS

L’efficacité organisationnelle réside dans le pilotage par objectifs des grands processus de

l’organisme. Un résultat est en effet plus facilement atteint, et de manière plus efficiente,

lorsque les ressources et les activités sont gérées au sein d’un seul et même système. La

norme 9001 : 2000 innove sur ce point par rapport à la version précédente (I.S.O. 9001 :

1994), en substituant à ses 20 chapitres thématiques un dispositif fondé sur le management

des processus.

La figure ci-après, extraite du préambule de l’I.S.O. 9004 : 2000, «Systèmes de

management de la qualité. Lignes directrices pour l’amélioration des performances»,

illustre de façon symbolique cette approche par les processus. Elle montre l’importance

accordée au client, sa place à l’entrée et à la sortie du dispositif et l’ensemble du processus,

et de l’analyse des exigences à l’évaluation de la satisfaction.

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LE MANAGEMENT PAR APPROCHE SYSTEME

En lien étroit avec le principe précédent, le management par approche système invite à

regarder l’organisation comme un ensemble de processus corrélés entre eux. L’efficacité

organisationnelle dépend alors de leur juste articulation. Dans ce contexte, le système de

management de la qualité doit s’intéresser non seulement aux processus de réalisation du

produit, mais également à tous les processus qui, de façon plus ou moins directe,

contribuent dans l’organisme à l’atteinte des résultats. Le schéma précédent laisse

apparaître quatre types de processus en interconnexion :

- les processus de direction ;

- les processus de management des ressources ;

- les processus de réalisation du produit ou du service ;

- les processus de mesure, d’analyse et d’amélioration.

L’AMELIORATION CONTINUE

L’ambition d’améliorer la qualité constitue un objectif permanent de l’organisme. Pour

satisfaire à ce principe, la norme s’inspire du cycle de Deming et l’applique à chaque

processus individuellement, ainsi qu’au réseau des processus dans son ensemble.

L’amélioration continue résulte d’une volonté commune et devient une priorité pour

chacun dans l’organisme. Sa mise en œuvre suppose l’existence d’objectifs et le recours à

un dispositif d’évaluation.

L’APPROCHE FACTUELLE

Le pilotage de la qualité exige une bonne maîtrise de l’information. Les décisions doivent

être prises sur la base de données fiables et objectives, et l’impact de ces décisions sur le

fonctionnement de l’organisme, doit être évalué à son tour par des moyens sûrs.

LE PARTENARIAT FOURNISSEURS

La recherche de relations mutuellement bénéfiques est une garantie d’efficacité.

L’organisme et ses fournisseurs sont dans une relation d’interdépendance qui doit inciter

chaque partie à développer un véritable partenariat.

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Ces huit principes, qui gouvernent la démarche d’amélioration préconisée par l’I.S.O.,

donnent à celle-ci une portée qui dépasse, selon nous, le cadre strict des questions de

qualité. En effet, au-delà des aspects techniques et organisationnels, ce sont les pratiques

managériales elles-mêmes que la démarche interpelle par son approche systématique. Pour

cette raison, l’I.S.O. 9001 : 2000 occupe aujourd’hui une place centrale dans le panorama

des méthodes pour le suivi et l’amélioration de la qualité.

4.2 – Les exigences de la norme

L’obtention d’une certification est conditionnée par la mise en place d’un système de

management de la qualité conforme à un ensemble d’exigences. La norme répartit

l’essentiel de ces exigences en cinq chapitres. Préalablement, la norme énonce

l’importance du management des ressources humaines et la nécessité d’une formation

appropriée. Elle reconnaît que les clients peuvent attacher de l’importance à l’engagement

souscrit par l’entreprise vis-à-vis de ses ressources humaines et à sa capacité à démontrer la

stratégie mise en œuvre pour améliorer la compétence de son personnel.

Sur un marché en constante évolution et sur lequel les exigences et les attentes des clients

ne cessent de croître, il importe que le personnel, à tous les niveaux, soit formé : ceci lui

permet de remplir ses engagements à fournir les produits de la qualité désirée.

Les objectifs de progrès continu que se fixe un établissement y compris ceux qui

concernent la performance de son personnel peuvent être soumis à l’influence d’un certain

nombre de facteurs externes et internes parmi lesquels les changements du marché, de la

technologie, l’innovation ainsi que les exigences des clients et autres parties prenantes. De

tels facteurs de changements peuvent exiger d’une entreprise l’analyse de ses besoins en

relation avec les compétences. La formation pourrait être un moyen efficace de traiter ces

changements.

Le rôle de la présente norme internationale est de fournir des lignes directrices aidant les

entreprises à identifier et analyser leurs besoins de formation, à concevoir, planifier,

réaliser la formation, à en évaluer les résultats, ainsi qu’à piloter et améliorer le processus

de la formation afin d’en réaliser les objectifs. La présente norme met l’accent sur la

contribution de la formation en tant que facteur de progrès continu et a pour finalité d’aider

les entreprises à faire de leurs formations un investissement plus efficace et plus productif.

Elle fixe aussi la nécessité d’un système documentaire.

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DOMAINE D’APPLICATION

Ce premier chapitre sur le domaine d’application des présentes lignes directrices englobe le

développement, la mise en œuvre, la maintenance et l’amélioration des stratégies et des

dispositifs de formation dont dépend la qualité des produits fournis par une entreprise.

REFERENCE NORMATIVE

Le deuxième chapitre indique que toute norme est sujette à révision et que les parties

prenantes des accords fondés sur la présente norme internationale sont invitées à

rechercher la possibilité d’appliquer les éditions les plus récentes.

TERMES ET DEFINITIONS

Ce chapitre présente une définition figurant dans l’I.S.O. 8402 sur la compétence et la

formation.

La compétence est définie comme une mise en œuvre de connaissances, de savoir-faire et

de comportements en situation d’exécution.

La formation est un processus destiné à produire et à développer les connaissances, les

savoir-faire et les comportements nécessaires à la satisfaction des exigences.

LIGNES DIRECTRICES POUR LA FORMATION

La formation est un processus en quatre étapes. S’il est systématique et planifié ; il peut

apporter une aide efficace à un organisme désireux d’améliorer ses capacités et d’atteindre

ses objectifs dans le domaine de la qualité.

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Ce processus de la formation est illustré par le schéma du cycle de formation suivant4 :

Pour choisir et mettre en œuvre une formation destinée à combler les écarts entre les

compétences requises et les compétences existantes, il convient que le management pilote

les étapes suivantes :

1) définir les besoins de formation ;

2) concevoir et planifier la formation ;

3) pourvoir à la formation ;

4) évaluer les résultats de la formation.

Comme le montre le schéma, les éléments de sortie d’une étape fournissent les éléments

d’entrée de l’étape suivante.

__________________ 4 Ce schéma est issu de la norme I.S.O. 9001 : 2000 (indice de classement : X 50-757) intitulée «Système

de management de la qualité. Lignes directrices pour la formation».

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1) Définir les besoins de formation

L’objectif de cette étape consiste à :

- définir les écarts entre les compétences existantes et les compétences requises ;

- définir la formation nécessaire aux personnels dont les compétences existantes ne

correspondent pas aux compétences requises par les tâches ;

- spécifier par écrit les besoins de formation.

2) Concevoir et planifier la formation

Cette étape couvre :

- la conception et la planification des actions de formations à entreprendre pour traiter

les écarts de compétence identifiés dans l’étape précédente ;

- la définition de critères pour évaluer les résultats de la formation et pour piloter le

processus de formation.

3) Pourvoir à la formation

L’organisme doit mettre à la disposition du prestataire de formation, les ressources

nécessaires et doit encadrer et faciliter la formation.

4) Evaluer les résultats de la formation

Les buts de l’évaluation sont de confirmer que la formation a bien permis d’atteindre les

objectifs de l’organisme et ceux du dispositif de formation, en d’autres termes que la

formation a été efficace.

Les données d’entrée de l’évaluation des résultats de la formation sont la spécification des

besoins de formation, le cahier des charges du dispositif de formation et les données

enregistrées à l’issue de la réalisation de la formation.

Il est souvent impossible d’analyser et de valider intégralement les résultats de la formation

avant que les personnes formées ne soient en situation d’être observées ou testées en

situation de travail.

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Dans un délai donné suivant la fin de la formation, il convient que la direction de

l’organisme s’assure qu’une évaluation destinée à vérifier le niveau de compétences atteint

a bien été effectuée.

L’évaluation doit intervenir à la fois à court et à long terme :

- à court terme, pour recueillir le retour d’informations sur les méthodes et les ressources

utilisées, ainsi que sur les progrès dans les connaissances et les capacités issues de la

formation ;

- à long terme, pour apprécier la performance dans le travail et l’amélioration de la

productivité.

L’évaluation s’appuiera sur les critères préétablis.

Il convient que le processus d’évaluation intègre la collecte des données et la préparation

du rapport d’évaluation qui fournit également des données d’entrée du processus de

pilotage.

PILOTER ET AMELIORER LE PROCESSUS DE FORMATION

Le principal objectif du pilotage est de s’assurer que le processus de formation, en tant que

partie du système qualité de l’organisme, est managé et mis en œuvre tel que requis. Il

devra mettre en évidence les exigences de formation de l’organisme de manière objective.

Le pilotage est un outil efficace pour optimiser le processus de formation.

4.3 – Le système documentaire Le système documentaire est le reflet du système de management de la qualité. Il fait partie

des exigences de la norme et constitue la preuve de l’existence et de l’efficacité du système

qualité.

Le système documentaire est composé de l’écriture des procédures et des modes

opératoires utiles au management de la qualité. Il conserve également les traces de

certaines opérations réalisées. Ce système est organisé en quatre niveaux qui forment la

«pyramide documentaire».

- 29 -

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LE MANUEL QUALITE

Clé de voûte du dispositif, le manuel qualité définit le domaine d’application du système

qualité, décrit le fonctionnement de ce système et présente les procédures documentées ou

les références à celles-ci. Le manuel qualité est un document obligatoire destiné à présenter

le système de management mis en place par l’organisme pour traiter les questions en lien

avec la qualité. Son contenu peut donc varier en fonction de la taille et de la nature des

activités de l’organisme. Contrairement à certaines idées reçues, un manuel qualité peut

prendre une forme synthétique et, grâce à un jeu de renvois à d’autres documents, se

limiter à quelques pages seulement.

LES PROCEDURES

Elles spécifient la façon de réaliser une activité ou un processus. Seuls les processus ou les

activités dont dépend étroitement la qualité font l’objet d’une procédure écrite. Pour la

partie relative au système de management de la qualité, la norme n’exige que six

procédures «documentées», c’est-à-dire décrites et mises à jour.

Ces procédures concernent :

- la maîtrise des documents (procédure des procédures, qui définit les modalités de

gestion du système documentaire) ;

- la maîtrise des enregistrements relatifs à la qualité ;

- 30 -

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- les audits internes (procédure relative à l’évaluation du système de management de la

qualité elle-même) ;

- la maîtrise de non-conformités (procédure de traitement des anomalies) ;

- les actions correctives (réparation des anomalies) ;

- les actions préventives (prévention des anomalies).

LES MODES OPERATOIRES

Ils réunissent les instructions utiles à la réalisation d’opérations particulières, à fort impact

sur un processus ou son résultat. Les modes opératoires ne doivent évidemment concerner

que les activités susceptibles de supporter cette manière de standardisation et celles,

surtout, pour lesquelles le respect d’un protocole est impératif (activités réglementées, par

exemple).

LES ENREGISTREMENTS

Les enregistrements conduisent à la traçabilité du système qualité. Ils apportent la preuve

que les différentes contraintes de ce système ont été respectées. Certains enregistrements

sont obligatoires pour l’obtention de la certification.

On notera en particulier :

- les comptes rendus des revues de direction, au cours desquelles sont prises les

décisions ayant trait au fonctionnement du système qualité ;

- les résultats qualitatifs en rapport avec les attentes et les besoins du client ;

- les résultats des actions correctives et préventives ;

- les résultats des évaluations des fournisseurs et les décisions qui en découlent ;

- l’évaluation des formations et leur impact sur les processus et la qualité des prestations.

Ce système documentaire a contribué à donner de la norme I.S.O. l’image d’une démarche

procédurière. S’il est vrai que, dans sa version précédente, cette dérive s’est souvent

produite, la norme I.S.O. 9001 : 2000, en abandonnant notamment le concept d’«assurance

qualité» et l’obligation attachée d’une description exhaustive des processus de l’organisme,

semble préservée de ce risque.

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V ) MISE EN ŒUVRE D’UN SYSTEME DE MANAGEMENT DE LA QUALITE

5.1 – Le contexte de la mission

Le besoin est né de la prochaine application de la norme I.S.O. 9001 version 2000 en vue

d’obtenir la certification du processus de formation courant 2005. L’ensemble du processus de formation est certifié conforme aux exigences de la norme

I.S.O. 9000 version 1994.

Préalable au lancement proprement dit de la phase de conception du système de

management de la qualité, le département action qualité de la raffinerie de Normandie a

réalisé au service formation plusieurs audits «blancs» de précertification afin d’identifier

les écarts éventuels entre le système qualité et les nouvelles exigences normatives.

Ces audits «blancs» ont révélé un taux de satisfaction qui se situait aux alentours de 80-85

%, bon résultat dans l’absolu. Cependant, ce résultat imparfait amena les responsables du

service à s’interroger, d’une part sur les raisons de ce score, et d’autre part, sur les moyens

de l’améliorer afin, à terme, d’obtenir un taux de satisfaction avoisinant les 100 %.

A la lecture des comptes-rendus d’audits «blancs», une carence fut effectivement décelée

en plus des nouvelles exigences de la norme I.S.O. 9001 version 2000. Il en est ressorti

qu’il existait un manque de traçabilité entre les documents relatifs au processus de

formation. Ce manque de traçabilité est dû au fait que l’ensemble du processus de

formation est dispersé au sein de différents documents qui ne sont pas nécessairement au

même endroit. Certains documents ne font que répéter des procédures existantes, ou font

référence à des éléments périmés au sein de la raffinerie suite à un manque de mises à jour

régulières. Ces différents éléments sont facteurs de trouble en cas d’audit.

5.2 – La mission

Le but de la mission était de faire en sorte que le processus d’évaluation des résultats de la

formation ainsi que les outils d’évaluation soient conforme aux exigences de la norme

I.S.O. 9001 : 2000.

Aucune directive ne m’a été imposée sur la façon de mener à bien cette mission.

- 32 -

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5.3 – La méthodologie pour réaliser la mission

Après une lecture approfondie des différents documents qui sont utilisés chez TOTAL, nous

nous en servirons pour faire une analyse du processus d’évaluation de la formation. Puis,

nous ferons une interprétation des exigences de la norme. Ensuite, nous réaliserons un

système de management de la qualité en rapport avec l’analyse et l’interprétation qui aura

été faite auparavant. Puis, nous commencerons la phase de mise en place du système de

management de la qualité en réalisant une enquête de satisfaction auprès des

animateurs/formateurs. Enfin, nous vérifierons auprès du département action qualité qui

est le garant des actions qualité au sein de la raffinerie que le système peut être certifié.

LES DOCUMENTS INTERNES

La première étape a consisté à prendre connaissance des documents existants au sein de la

raffinerie5.

TITRE

EMETTEUR

DESTINATAIRE

OBJET

Les fiches de poste

Le chef de secteur

Les stagiaires

Document décrivant le

poste, ses missions et ses

liaisons hiérarchiques.

Les fiches de formation

Le chef de secteur

+

l’animateur

Les stagiaires

Document reprenant

pour chaque poste

l’ensemble des stages

devant être effectués

pour être apte à le tenir.

Le livret guide

Le chef de secteur

+

l’animateur

Les stagiaires

Classeur contenant les

fiches des stages

dispensés à R.N. selon

les postes.

- 33 -

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Le manuel S.I.E.S.

(Système International

d’Evaluation de la

Sécurité)

Département actions

qualité

L’ensemble du personnel

Fait l’analyse des

opérations critiques en

recensant les tâches pour

lesquelles il existe un

risque au niveau des

hommes et des

installations mais aussi

au niveau de la qualité ou

encore de

l’environnement.

Les documents G.S.A.A.I.

(Groupe de Sécurité et

d’Analyse des

Accidents/Incidents)

Département actions

qualité

L’ensemble du personnel

Recherche et analyse les

causes des

accidents/incidents.

Le code de procédures

O.P.E.R.F.O.R.M.

Service gestion des

carrières

+

service formation

Les animateurs

Présente le découpage

des stages en modules

ainsi que la façon dont

ces stages doivent être

menés.

Procédure générale 242

Accueil d’un nouvel

arrivant

Chef du service

relations sociales

Tout responsable d’un

nouvel arrivant

Relative à l’intégration

et la prise en compte des

aspects sécurité, qualité,

environnement

concernant l’activité

future du nouvel

arrivant.

Procédure générale 69

Procédure d’habilitation

interne à la tenue du

poste du personnel

d'exploitation et de la

sécurité sur quart

Chef du service formation

Chefs de département

+

chefs de secteur

Présente le déroulement

de l’habilitation à la

tenue du poste.

Procédure générale 273

Entretien individuel

d’appréciation

Chef du service formation

Personnel d’encadrement

Décrit la méthode pour

réaliser les entretiens

individuels annuels entre

chaque membre du

personnel et sa

hiérarchie directe.

- 34 -

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Procédure générale 76

Gestion des dossiers de

formation spécifique

Chef du service

formation

Chefs de département

+

chefs de secteur

Présente la création

d’un dossier de

formation spécifique.

Procédure générale 213

Choix et évaluation des

organismes de formation

et de la formation

dispensée

Animateur

Chef du service formation

Relative au choix de

l’organisme de formation

et à l’évaluation de ses

prestations.

Procédure générale 115

Elaboration et gestion

du plan de formation

annuel

Animateur

Département des

ressources humaines

Recueil les besoins

concertés de formation

pour les membres du

personnel.

Les documents parlant du processus de formation au sein de la raffinerie, nous ont permis

d’identifier les procédures et les méthodes utilisées pour évaluer la formation. Nous les

avons mis en italique dans le tableau ci-dessus. La plupart de ces documents font référence

aux outils d’évaluation utilisés, aux acteurs ainsi qu’à leur métier.

Les autres documents concernant l’organisation de l’entreprise en terme d’emploi, de

stages et de sécurité sont représentés en caractère gras dans le tableau ci-dessus.

L’ensemble des documents a été utile pour une meilleure compréhension du

fonctionnement interne de l’entreprise et certains nous ont servi pour la construction d’un

système d’évaluation et d’amélioration de la qualité d’un processus de formation.

A la lecture des procédures générales, on a pu voir qu’elles ne font que répondre

légèrement aux exigences de la norme I.S.O. 9001 : 2000.

En ce qui concerne les autres documents régissant le processus de formation, on a retenu

deux documents qui sont le manuel S.I.E.S. et les documents du G.S.A.A.I. car ils sont

directement concernés par le processus d’évaluation. En effet, l’élément 10 du manuel du

système international d’évaluation de la sécurité fait apparaître les éventuels défauts de

formation suite à des accidents/incidents significatifs survenus dans les secteurs. Les

documents du groupe sécurité sur les analyses des accidents/incidents déterminent les

causes de dysfonctionnement et s’ils sont consécutifs à une mauvaise formation, ou à un

manquement du service formation.

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L’ANALYSE

La deuxième étape correspond avec le début de notre analyse qui a pour objet la

confrontation entre le processus d’évaluation de la formation et les exigences de la norme

I.S.O. 9001 : 2000.

Cette confrontation dans une troisième étape, nous a permis de créer un tableau de

synthèse faisant apparaître les exigences de la norme, l’intitulé des documents existants, les

aspects positifs d’évaluation, les aspects à améliorer ainsi que les éléments à introduire.

Dans cette étape, nous avons également défini, les exigences en terme d’évaluation ainsi

que les indicateurs qualité.

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Dans cette quatrième étape au vu du grand nombre d’aspects à améliorer et des éléments à

introduire, il nous est apparu préférable de réécrire dans sa globalité la procédure sur

évaluer les résultats de la formation et de créer en totalité les outils d’évaluation des stages.

En ce qui concerne l’évaluation du personnel d’exploitation et de la sécurité sur quart, nous

avons effectué des modifications sur la forme pour que l’ensemble des documents soient

homogènes.

En raison du temps trop court qui nous était alloué, nous n’avons pas pu tester les

différents outils d’évaluation des stages auprès d’un échantillon de personnes qui vont être

amené à les utiliser dans le futur.

En revanche dans une cinquième étape, nous avons commencé la partie «test» en

recueillant le point de vue de chacun des animateurs/formateurs du service formation sur

les différents outils d'évaluation nouvellement créés. Nous leurs avons demandé de

dégager les aspects positifs et les aspects négatifs des anciens et des nouveaux outils.

Ces différentes étapes, nous ont permis de répondre à notre problématique et à nos

hypothèses de départ.

5.4 – Rédaction de la procédure sur évaluer les résultats de la formation

La procédure générale intitulée évaluer les résultats de la formation (cf. annexe n° 7) se

veut être un référentiel pour l’ensemble des personnes concernées par son application. Elle

regroupe et développe les différents outils et temps de l’évaluation d’une action de

formation.

Après une présentation générale, deux chapitres ont été définis : évaluation des stages et

évaluation des compétences des formations du personnel d’exploitation et de sécurité sur

quart.

Ces chapitres traduisent les différents points d’attention qui renvoient aux actions à

entreprendre, aux acteurs à mobiliser, aux modalités à prévoir, aux formalités à remplir

etc…

A travers ces chapitres, nous avons voulu faire coïncider le processus d’évaluation des

résultats de la formation avec les exigences de la norme I.S.O. 9001 : 2000.

____________________ 5 Thierry ARDOUIN, 2003, Ingénierie de formation pour l’entreprise, DUNOD.

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En effet, nous pouvons voir que l’évaluation des résultats de la formation se

fera conformément aux exigences de la norme I.S.O. 9001 : 2000 tout en respectant les

obligations légales en vigueur :

- avant la formation par la hiérarchie, pour valider la formation et les attentes ;

- après la formation par le stagiaire et par l’animateur/formateur, pour évaluer les acquis

du stage ;

- en situation de travail par la hiérarchie, pour évaluer les compétences opérationnelles.

Nous avons également intégré la collecte des données et la préparation au rapport

d’évaluation afin qu’il puisse fournir les données d’entrée du processus de pilotage.

5.5 – Les effets d’une démarche de qualité dans un processus de formation

L’incitation à la qualité pour TOTAL date de mars 1990 à la demande des constructeurs

automobiles français que sont P.S.A. Peugeot, Citroën, Renault Automobile. Ils se sont

associés pour constituer un référentiel d’évaluation d’aptitude qualité unique pour tous

leurs fournisseurs afin de répondre aux exigences croissantes de leurs clients.

Cette nécessité a été renforcée par les références extérieures que sont la série de norme

internationale I.S.O. 9000 et l'existence de référentiels d’audits similaires mis en œuvre par

des constructeurs automobiles ou organismes étrangers.

Toute entreprise qui veut travailler pour les constructeurs automobiles français doit se

conformer aux directives du référentiel afin d’atteindre le niveau d’aptitude qualité «A» et

une note supérieure à 90 % de critères adaptés.

Ce référentiel regroupe les exigences des normes de la série I.S.O. 9000 ainsi que des

critères spécifiques à l’évaluation d’aptitude qualité sur différents thèmes dont le personnel

et la formation. En ce qui concerne la formation, il est demandé aux entreprises d’identifier

les besoins, planifier les actions de formation, de qualification et de motivation du

personnel et d’en évaluer les résultats. Ces différents points doivent être appliqués à tous

les niveaux et dans tous les services.

A ce jour en matière d’évaluation de la qualité, des visions différentes coexistent dans le

monde de la formation.

Certains dirigeants, dans un esprit humaniste, s’interrogent sur les moyens d’améliorer les

conditions de travail des employés. D’autres développent des démarches fortement

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orientées vers l’apprenant et son responsable hiérarchique considérés comme des clients.

D’autres encore mettent en œuvre une démarche plutôt économique, dans une logique de

concurrence ou de maîtrise des coûts. D’autres, enfin, ont une approche normative en

appliquant à leur entreprise une norme officielle de management de la qualité.

Cette diversité des approches et des démarches est logique car chaque professionnel à le

choix entre différents référentiels qui sont créés par de grandes associations ou encore par

des cabinets de consultants.

Mais quel que soit le référentiel qui sera retenu pour sa pertinence, il faut retenir que

l’évaluation de la qualité, parce qu’elle interroge les pratiques professionnelles des acteurs

et les conditions de leur travail, bouleverse l’organisation toute entière.

La démarche qualité est un processus dynamique qui mobilise tous les segments de

l’organisation et elle ne saurait se réduire à une série de procédures à appliquer. Il s’agit

d’une transformation globale des pratiques qui relève d’un processus d’amélioration

continue, comme l’a bien montré Deming avec son cycle «P.D.C.A.».

Et c’est pour cela qu’au-delà des questions techniques (choix des référentiels), la mise en

œuvre d’une évaluation de la qualité doit être vraiment réfléchie et pensée par les

dirigeants avec l’ensemble des acteurs. Elle nécessite une réflexion sur les hommes au

travail, leur production et sur les conditions de ce travail.

Un engagement dans la qualité exprime d’abord une volonté politique ; cet engagement

doit être pris par la direction, il doit fixer des orientations pour l’entreprise ou le service

considéré. La direction doit ensuite mettre en place des relais pour que le processus se

poursuivre. Il s’agit de faire en sorte que chacun des acteurs de l’entreprise puisse

s’approprier progressivement cette démarche.

Le choix d’une démarche qualité traduit la volonté de mettre en œuvre un management

participatif qui concilie les aspirations des différents acteurs et les impératifs d’efficacité.

Elle questionne les systèmes de délégation. Elaborer une procédure capable de garantir une

qualité de la formation, c’est aussi identifier des acteurs, définir leurs fonctions et leur

niveau de responsabilité. On peut dire qu’un des effets le plus «dérangeant» de la qualité

pour les entreprises, c’est la transparence qu’elle introduit dans les pratiques collectives et

individuelles et à tous les niveaux de l’organisation. Les entreprises doivent dire ce

qu’elles font, comment elles le font, le faire effectivement et pouvoir donner la preuve

qu’elles l’ont fait. L’ensemble est consigné dans des procédures formalisées, et suivi par le

processus de certification. La certification I.S.O. 9001 : 2000 ne garantit pas

spécifiquement la conformité de la prestation. Elle atteste en revanche que l’entreprise

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dispose d’un système de pilotage conçu en priorité pour satisfaire les attentes et les besoins

du client.

L’élaboration et la mise en œuvre d’une démarche qualité constituent un exercice

contraignant et représentent un énorme investissement en terme de temps.

Un autre effet de la démarche, c’est l’apprentissage de nouveaux savoir-faire qui permet

d’optimiser la documentation et de la stocker pour qu’elle soit plus accessible. Cette

rigueur d’esprit permet d’éviter des pertes considérables car les documents sont souvent

disséminés dans plusieurs endroits et donc inexploitables.

En pratiquant ainsi, on capitalise l’expérience acquise et on ne réinvente pas à chaque fois

de nouveaux savoir-faire. On passe davantage de temps à progresser et à innover plutôt

qu’à gérer des dysfonctionnements.

En conclusion, nous dirions que la démarche qualité est un processus qui ne se termine

jamais. Elle oblige les acteurs à faire des allers-retours permanents entre ce qu’ils disent et

ce qu’ils font. La démarche qualité n’est pas un ensemble d’outils pour garantir les normes

d’une activité standardisée. C’est un processus qui interroge les idées et les actions et la

cohérence de l’ensemble : les outils ne sont là que pour parvenir à l’objectif fixé.

L’engagement dans une démarche de qualité est autant faite de savoir-faire nouveaux que

d’un état d’esprit à découvrir peu à peu.

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Chapitre 3

QU’EST-CE QU’EVALUER LA FORMATION EN ENTREPRISE ?

I) CE QU’EVALUER VEUT DIRE

L’évaluation de la formation en entreprise a pris naissance vers le milieu du vingtième

siècle dans les pays anglo-saxons et résulte de la transposition dans le domaine de

l’enseignement, de concepts et de modèles appliqués dès le dix-neuvième siècle dans le

monde économique et industriel.

Aujourd’hui, l’évaluation est devenue une question centrale dans les domaines de la

formation, l’enseignement et dans l’entreprise. Ne parle-t-on pas de véritable «culture de

l’évaluation» ?

Dans ce chapitre, nous ferons une synthèse, non exhaustive, des principaux apports

théoriques et méthodologiques qui ont été réalisés ces dernières années. Nous

rechercherons d’abord à définir ce que signifie le terme «évaluation». Ensuite,

nous mettrons en place un système de management de la qualité. Enfin, nous

soumettrons aux animateurs/formateurs les outils d’évaluation pour recueillir leurs

opinions.

En effet, le terme évaluation peut avoir plusieurs définitions aussi diverses que mesurer,

contrôler et suivi.

L’évaluation peut porter sur les acteurs, sur les processus de formation, sur les outils de la

fonction ou encore sur les effets de la formation.

1.1 - Définition

Nous entendrons par évaluation de la formation en entreprise, l’ensemble des actions

entreprises dans le cadre d’un processus formel afin d’analyser soit les effets d’une

formation sur les apprenants, soit la qualité d’une action ou d’un projet de formation, soit

la pérennité d’un système de formation et son impact sur la performance globale de

l’entreprise, de comparer ces effets ou cette qualité, ou encore le degré de pérennité du

système au regard des investissements réalisés.

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1.2 - Evaluation, mesure, contrôle et suivi

La notion d’évaluation est proche d’autres concepts tels que la mesure, le contrôle ou le

suivi qui recouvrent tous des aspects différents dans le champ de la formation.

EVALUATION ET MESURE

La mesure, dans son sens premier, est l’évaluation d’une grandeur par rapport à une autre

grandeur. La notion de mesure se limite donc à des aspects quantitatifs, alors que la notion

d’évaluation englobe à la fois les dimensions qualitatives et quantitatives.

Quand nous parlons de mesurer l’effet d’une formation, il s’agit généralement d’en évaluer

son impact à l’aide d’indicateurs chiffrés.

EVALUATION ET CONTROLE

Dans son acceptation française, le contrôle fait référence à une notion de vérification par

rapport à une norme.

Le contrôle, nous renvoie selon Charles HADJI, «à un système de notation réparti dans le

temps et reposant sur la présence de l’élève à des travaux obligatoires. Ou bien opération

ayant seulement pour but de produire des informations sans délai et des corrections sur des

activités pédagogiques en cours ou encore démarche pour vérifier la conformité d’une

situation à une norme préexistante»6.

La notion de contrôle est donc plus restrictive que la notion d’évaluation. Certes, dans

l’évaluation comme dans le contrôle, il s’agit toujours de procéder à une comparaison par

rapport à des critères précis, mais il n’y a pas forcément de connotation coercitive dans la

notion d’évaluation.

EVALUATION ET SUIVI

D’une manière générale le suivi est une action qui a lieu après une autre action et qui

perdure dans le temps. Dans le champ de la formation, le suivi peut avoir un double sens.

____________________ 6 Cité par André DE PERETTI, 1998, Encyclopédie de l’évaluation en formation et en éducation, ESF.

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- le suivi du plan de formation

- le suivi de l’action de formation

Quel que soit le sens que nous donnons à la notion de suivi de la formation, celle-ci reste

très différente de l’évaluation. Dans le premier cas, il s’agit d’un travail administratif qui

peut inclure d’ailleurs le traitement des données de l’évaluation, et dans le second cas, d’un

travail pédagogique réalisé par le stagiaire pour tirer le meilleur profit de la formation.

1.3 – Approche causaliste et tactique

La demande réitérée reçue par l’évaluateur concerne l’évaluation des effets d’une

formation, d’un stage par rapport au devenir professionnel du stagiaire. La question est la

suivante : peut-on établir un lien de cause à effet entre une formation suivie par un stagiaire

et son insertion professionnelle à l’issue de son passage en formation ? L’évaluation des

effets d’une formation peut être envisagée selon plusieurs approches.

L’APPROCHE CAUSALISTE

L’approche causaliste postule un changement directement observable entre un état

antérieur et un état postérieur à la formation suivie. L’efficacité en soi du dispositif de

formation induirait une passivité du formé. Si la formation permet concrètement au formé

de trouver un débouché, l’insertion professionnelle peut être très vite évaluée comme

positive sur un temps proche. Sur une période plus longue l’insertion risque d’évoluer vers

la cessation de l’activité. Aussi l’effet de la formation ne peut pas échapper à la question

temporelle, du court, du moyen et du long terme7.

Une approche descriptive permettrait d’établir des typologies de parcours. En prévoyant

plusieurs temps de recueil de l’information auprès des stagiaires sortis, les cheminements

individuels peuvent être reconstitués. L’évaluation porterait alors sur l’impact de la

formation dans le parcours du sujet. C’est donc une démarche longitudinale qui est requise

pour suivre le formé.

____________________ 7 A. JORRO, Evaluation de la formation des dispositifs et des actions de formation – cours du D.E.S.S.

Ingénierie de la Formation – Université de Rouen / C.N.E.D.

- 46 -

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L’APPROCHE TACTIQUE

L’approche présentée plus haut ne prend pas en compte les différentes façon de réutiliser

les acquis de la formation. On peut distinguer trois effets :

- l’effet formation. Cet effet renvoie à la possibilité pour le stagiaire de trouver un emploi

à la suite d’une formation et d’une nouvelle qualification obtenue. On retrouve dans ce

cas, la démarche d’évaluation la plus couramment utilisée.

- l’effet dynamisation. Il vise les attitudes qui ont été déterminantes pour le stagiaire dans

sa recherche d’emploi. c’est la mobilité nouvelle qui est évaluée.

- l’effet contact. Il met en évidence les contacts pris avec les entreprises ou les acteurs

institutionnels dans le but de trouver un emploi.

En cherchant à savoir comment le formé utilise la formation dans son parcours

professionnel, on situe la formation comme une des variables qui interfèrent dans la

démarche de recherche d’emploi. C’est une efficacité relative de la formation qui est

évaluée alors.

On évalue les effets de la formation pour son côté utile mais la complexité de la question

ne peut être résolue en prenant appui sur un seul élément. Le stagiaire est présenté comme

une personne subissant un itinéraire et non comme une personne étant acteur de sa propre

formation.

1.4 – Evaluation implicite, spontanée et instituée

Selon Jean Marie BARBIER8 , il existe trois types d’évaluation :

- l’évaluation implicite. C’est une évaluation non exprimée par le formateur ou

l’institution auquel il est rattaché et qui, cependant, intervient dans le processus

pédagogique. C’est par exemple, le formateur qui porte un jugement positif ou négatif

sur la vitesse de compréhension du groupe de stagiaires et qui naturellement, sans

l’exprimer au groupe, va adapter sa pédagogie.

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- l’évaluation spontanée. C’est une évaluation exprimée, mais qui reste non formalisée.

Le formateur verbalise, mais il n’y a aucun enregistrement. C’est par exemple le

formateur qui échange avec certains des stagiaires à l’issue, ou au cours, de la

formation sur l’ambiance au sein du groupe et son niveau d’homogénéité ou

d’hétérogénéité.

- l’évaluation instituée. C’est une évaluation à la fois exprimée et formalisée. Non

seulement les résultats de l’évaluation sont connus, mais cette évaluation est

enregistrée et est le produit d’un processus formel de production. Il s’agit par exemple

d’un processus d’évaluation réalisé par un manager à travers un guide d’entretien.

1.5 – La dualité évaluation sommative / évaluation formative

Il est d’usage, depuis les années soixante-dix dans le monde de la formation et, plus

souvent encore dans celui de l’éducation, de distinguer deux grands types d’évaluation :

- l’évaluation sommative consiste à établir un bilan de connaissances acquises par

l’apprenant à la fin de son apprentissage sans référence aux progrès réalisés. Elle a

généralement pour but de sanctionner (positivement ou négativement) une activité

d’apprentissage.

Ce type d’évaluation a été fortement décrié pour son aspect coercitif. Cette démarche

d’évaluation a pour principale finalité de classer, comparer, voire sanctionner, plutôt que

d’aider à faire progresser.

- l’évaluation formative, à l’inverse de l’évaluation sommative, est centrée sur les

progrès réalisés par l’apprenant. Elle a pour but de mesurer, tout au long de

l’apprentissage, les performances de l’apprenant en tenant compte de son niveau initial.

L’évaluation formative est davantage une démarche d’aide qu’un processus de

sanction.

____________________ 8Jean Marie BARBIER, 1994, L’évaluation en formation, PUF, 3ème édition.

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1.6 – Les temps d’évaluation Selon les moments où elle intervient, l’évaluation joue un rôle différent dans l’ensemble du

processus.

Avant la formation proprement dite, l’évaluation diagnostique et prédictive a pour

fonctions de :

- déterminer les aptitudes, les intérêts, les capacités, les pré-requis… ;

- identifier les difficultés éprouvées par l’apprenant ;

- choisir les voies et les modalités d’étude, guider, orienter l’action.

Pendant la formation, l’évaluation formative a pour premier objectif de permettre au formé

de savoir ce qu’on attend de lui et de se situer en conséquence, dans un processus de

formation finalisé. Elle le guide et devient un moyen de facilitation des apprentissages.

En second lieu, l’évaluation formative, permet au formateur d’ajuster ses actes

d’enseignement à la nature des difficultés constatées et/ou aux progrès réalisés. Elle a donc

une fonction régulatrice.

A la fin ou après la formation, l’évaluation sommative fait un inventaire des compétences

acquises après une séquence de formation plus ou moins longue.

Elle permet de s’assurer que, la compétence étant maîtrisée, l’apprentissage peut être

considéré comme terminé.

II) VERS LA MISE EN PLACE D’UNE DEMARCHE D’EVALUATION

Nous avons vu précédemment que l’évaluation est un objet difficile à saisir et l’expression

«évaluation de la formation» devrait toujours être employée au pluriel. Selon le courant de

pensée auquel nous nous référons, ou selon l’angle d’approche que nous choisissons,

l’évaluation de la formation prend des formes différentes.

Il n’existe donc pas de modèle ou même d’approche plus ou moins générale pouvant être

utilisé systématiquement. Heureusement, à regarder de plus près chacun des repères

méthodologiques présentés précédemment, nous pouvons voir qu’il est toujours fait

référence plus ou moins explicitement à cinq questions clés : le «qui et sur quoi agit la

formation», le «qui évaluer à pourquoi former», le «pourquoi», le «quand» et le

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«comment» évaluer. Ces cinq questions vont nous servir de cadre de réflexion sur

l’évaluation de la formation au sein de l’entreprise TOTAL.

2.1 – Qui évaluer et sur quoi agit la formation ?

Certains estiment qu’il s’agit de la personne et de ses conduites, d’autres pensent qu’il

s’agit davantage de l’action et de la qualité de la prestation, et, enfin, d’autres encore sont

convaincus que l’évaluation ne doit porter que sur le système de formation et les effets

qu’il peut avoir en fonction des coûts qu’il a engendrés.

Pour notre part, nous allons porter notre attention sur les trois premiers objets d’évaluation

qui en comptent quatre, car le quatrième objet est relié aux trois premiers pour calculer le

retour sur investissement. Les trois premiers objets sont respectivement :

- l’évaluation de l’apprenant lui-même et évidemment ses compétences acquises et la

performance individuelle qu’il a pu ainsi améliorer.

- l’évaluation de l’action de la formation (du stage, du séminaire, du dispositif d’auto-

formation…). Il s’agit alors d’identifier la qualité de cette action aussi bien à travers les

dimensions pédagogiques, logistiques, de contenu, etc…

- l’évaluation du système de formation, c’est-à-dire de l’ensemble des éléments

composant la fonction formation de l’entreprise interagissant entre eux, à savoir les

acteurs et les réseaux. Il est nécessaire alors d’évaluer à la fois le système et ses effets

sur l’entreprise, en portant son attention sur sa pérennité et ses capacités d’auto

développement.

A ces trois premiers objets, on peut adjoindre un quatrième objet correspondant à

l’évaluation de l’investissement formation. Il s’agit alors d’introduire une analyse des coûts

de la formation en évaluant avec précision les différents postes (frais pédagogiques, frais

de logistique, frais administratifs…). Ce quatrième objet d’évaluation se distingue des trois

premiers car il ne correspond pas à l’évaluation de l’efficacité de la formation, mais à

l’évaluation économique de la formation. La formation doit être comprise alors comme un

service dont le coût est mesurable. Nous pouvons ainsi proposer le ratio suivant9 :

- 50 -

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Evaluation du retour

sur investissement Evaluation des apprenants des actions de la fonction

de la formation =

dans une entreprise Evaluation de l’investissement formation

2.2 – De qui évaluer à pourquoi former ?

Identifier les objets prioritaires de l’évaluation de la formation entraîne inévitablement une

réflexion sur les finalités de la formation. Vouloir évaluer plutôt l’apprenant que l’action

ou, plus précisément encore, la performance individuelle plutôt que l’acquisition de

connaissances n’est jamais innocent. Derrière ces choix se cache une définition souvent

inconsciente des finalités de la formation.

A travers l’histoire de la formation professionnelle, nous avons vu apparaître quatre

finalités majeures qui sont l’égalité sociale, la promotion sociale, l’insertion sociale et la

compétitivité économique.

2.3 – Pourquoi évaluer ?

Quelles sont les motivations qui conduisent à élaborer un processus d’évaluation au sein

d’une entreprise ? Les motifs sont toujours multiples car chaque acteur de la formation a

des attentes qui lui sont propres à l’égard de l’évaluation.

Voyons donc maintenant qui nous pouvons être amenés à évaluer et pour servir quels

objectifs.

___________________ 9 Marc DENNERY, 2001, Evaluer la formation, ESF.

- 51 -

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ACTEURS

ATTENTES

LE COMMANDITAIRE

L’évaluation doit permettre d’identifier l’efficacité

des formations.

L’évaluation doit mettre en évidence l’effort global

de formation.

L’évaluation doit servir à mesurer clairement les

dépenses de formation de l’entreprise.

LE FORMATEUR

L’évaluation doit s’attacher à la vérification de

l’attente de ses objectifs pédagogiques pour

démontrer ses capacités professionnelles.

Les formateurs sont peu enclins à s’intéresser aux

dispositifs d’évaluation portant sur les systèmes de

formation et sur les coûts.

L’APPRENANT

L’évaluation doit lui permettre de faire la preuve de

sa compétence et lui confère une certaine

reconnaissance sociale.

L’évaluation doit mesurer la qualité de la formation

et lorsqu’il finance cette dernière, il souhaite

connaître le détail des coûts.

2.4 – Quand évaluer ?

L’évaluation est un processus continu. La régularité de la mesure est un impératif des

démarches qualité. Cette exigence tient au principe que la qualité participe à une démarche

permanente d’amélioration. Seule, une automatisation complète du processus, et la

certitude conjointe qu’aucun écart n’est plus possible, permettrait de stopper les

évaluations.

Pour TOTAL, le recueil et l’analyse des données se feront avant, pendant, à l’issue de la

formation et après celle-ci.

- 52 -

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2.5 – Comment évaluer ?

Les méthodes d’évaluation sont de deux types qui correspondent chacun à un aspect du

processus de formation.

Le premier aspect a trait aux modalités de mise en œuvre de la formation au sein de

l’établissement. La méthode consiste à comparer ces modalités à une norme ou un

standard.

Le second concerne les résultats obtenus. La méthode consiste à voir si les objectifs ont été

réalisés et quels en sont les résultats au moyen de tableaux de bord ou de référentiels. Le

premier aspect a fait l’objet du précédent chapitre et le second aspect sera traité dans ce

troisième chapitre.

2.6 – Evaluation de la formation ou bien évaluation en formation

Si nous revenons un instant sur les approches que nous venons d’énoncer dans ce chapitre,

il convient donc de distinguer deux niveaux d’évaluation : l’évaluation de la formation

qui s’intéresse aux systèmes ou aux acteurs et l’évaluation en formation qui privilégie

les processus ou les procédures10.

L’évaluation demande donc plusieurs types d’outils d’évaluation adaptés d’une part, à

l’évaluation de la formation et d’autre part, à l’évaluation en formation.

Les outils devront être conçus ou sélectionnés selon les fonctions que l’on souhaite

attribuer à l’évaluation et aux acteurs concernés. On prendra également en compte le

champ d’évaluation que l’on souhaite interroger ainsi que le moment de l’évaluation.

Les outils d’évaluation devront être en cohérence avec les types de méthodes pédagogiques

utilisées et le public concerné.

____________________ 10 A. JORRO, Evaluation de la formation des dispositifs et des actions de formation – cours du D.E.S.S.

Ingénierie de la Formation – Université de Rouen / C.N.E.D.

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III) DE LA THEORIE A LA PRATIQUE : MISE EN ŒUVRE D’OUTILS

D’EVALUATION DE LA QUALITE

3.1 – Repères sur les enjeux

Une évaluation n’est jamais neutre, elle est à l’origine d’une certaine remise en cause qui

sera plus ou moins acceptable pour les uns ou les autres.

L’évaluation met en jeu le savoir et le pouvoir des individus, des groupes et des institutions

concernées par et dans les jugements portés sur l’action de formation.

Les enjeux de l’évaluation de la formation se situent, tant au niveau du processus pour la

maîtrise de sa qualité et son amélioration, qu’à celui des différents acteurs.

- Au niveau de l’entreprise : il s’agit d’optimiser l’efficacité des modes d’acquisition des

compétences qui se traduiront par une augmentation de la production, d’obtenir une

certification I.S.O. et d’avoir un avantage concurrentiel par rapport à ses clients.

- Au niveau des responsables formation : il s’agit de faire évoluer leurs pratiques

professionnelles pour faire face au contexte d’accentuation des contraintes

économiques, de la complexification des besoins, de l’évolution rapide du marché de la

formation et des exigences accrues vis à vis de la formation.

- Au niveau des stagiaires : il s’agit de s’adapter en continu à l’évolution des techniques

et des organisations pour leurs permettrent des évolutions de carrière à l’intérieur d’une

même fonction ou par changement de fonction.

- Au niveau des animateurs/formateurs : l’enjeu est double puisqu’il permet à leurs

collègues d’acquérir de nouveaux savoirs et ils doivent eux mêmes se former pour

postuler à un poste d’encadrement.

3.2 – Mise en place d’un dispositif d’évaluation

Dans cette partie, nous présenterons la quatrième étape du processus qui est la création

d’outils d’évaluation.

La réalisation d’un tableau de synthèse dans la troisième étape, nous a permis de mettre en

avant les manques en matière d’outils d’évaluation par rapport aux exigences de la norme

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I.S.O. 9001 : 2000. La création d’outils d’évaluation a pour but de renforcer et d’assurer la

qualité des prestations. Ces outils se devaient d’être utiles, concrets et progressifs.

En effet, dès que l’on met en place une démarche évaluative, il y a lieu d’intégrer la notion

d’évaluation dans chaque phase du déroulement de la formation.

Les évaluations concernent les formations organisées sous forme de stage et la formation

du personnel d’exploitation et de la sécurité sur quart.

Le recueil des données se fait sous la forme de questionnaire, de grille d’étude et

d’indicateur. Nous avons mis en place huit outils qui s’utilisent en amont et en aval de la

formation mais également en situation de travail et nous avons interrogé un niveau

d’acteur.

Intitulé

Evaluateur(s)

Evalué(s)

Temps

d’évaluation

Outils Utilisés

Objets évalués

Objectifs de

l’évaluation

Passeport

Formation

Le responsable

hiérarchique

Le stagiaire

Avant le stage

Grille d’étude

Les besoins de

formation

Décider de

l’intérêt de

réaliser

l’action de

formation

Le stagiaire

La formation

Tout au long de

la formation

Questionnaire

L’intérêt pour

le stagiaire,

l’équipement,

la pédagogie,

l’animateur/

formateur,

l’organisation

Evaluer la

qualité de la

formation

Le stagiaire et le

responsable

hiérarchique

La formation

A l’issue de la

formation et au

cours de

l’évaluation

opérationnelle

Grille d’étude

et questionnaire

La mise en

pratique de la

formation

Evaluer les

effets de la

formation

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Synthèse et

évaluation

de la

formation

par

l’animateur

Le stagiaire et

l’animateur

La formation

Après la

formation

Grille d’étude,

indicateur et

questionnaire

L’équipement,

la pédagogie et

le stagiaire

Evaluer la

qualité de la

formation

Evaluation

annuelle

des

prestations

Le responsable

formation

L’organisme

de formation

Evaluation

annuelle

Questionnaire,

grille d’étude et

indicateur

La pédagogie,

les coûts et

l’organisme

Evaluer la

qualité de la

prestation

3.3 – Les outils d’évaluation des stages

LE PASSEPORT FORMATION

Le «passeport formation» est le premier outil qui a été créé (cf. annexe n° 8). C’est un

document qui se veut un guide pour atteindre les objectifs et garantir la formation. Il

s’utilise pour toutes les formations générales dispensées en interne ou en externe.

Le passeport formation rassemble, organise et explicite les différents points qui sont les

garants d’une action de qualité. Plusieurs chapitres ont été définis : définir les compétences

et prévoir la reconnaissance des acquis, évaluation de la qualité de la formation par le

stagiaire, prévoir le suivi et le contrôle de l’action, apporter des actions correctives.

Ces chapitres traduisent les différents points d’attention qui renvoient aux actions à

entreprendre, aux acteurs à mobiliser, aux modalités à prévoir, aux formalités à remplir

etc…

1 – BESOINS DE LA FORMATION

L’analyse des besoins de formation va donc porter sur une évaluation de l’écart entre ce

qu’est capable de réaliser le stagiaire et ce qu’il devrait être apte à faire. Autrement dit

quels sont les écarts entre le réel et les attentes dans le domaine des connaissances, des

compétences et de la performance ? Elle va également permettre de clarifier les enjeux de

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la formation, de décider de l’intérêt de réaliser l’action de formation et de guider le

formateur et les responsables hiérarchiques.

EVALUER LES COMPETENCES

La compétence est un concept relativement récent dans les entreprises : une vingtaine

d’années d’ancienneté. Il est apparu avec les années quatre-vingts, dans une période où les

entreprises apprenaient à se familiariser avec le changement.

La notion de compétence réalise la synthèse des différentes dimensions permettant

d’expliquer l’efficacité de l’homme au travail. La plupart des définitions rappellent, en

effet, que la compétence est le produit de différentes caractéristiques telles que le savoir, le

savoir-faire ou le savoir-être. La définition de Claude LEVY-LEBOYER11 est, par

exemple, une de celles qui expriment le mieux cette synthèse : «La compétence est la mise

en œuvre intégrée d’aptitudes, de traits de personnalité et aussi de connaissances acquises,

pour mener à bien une mission complexe dans le cadre de l’entreprise qui en a chargé

l’individu, et dans l’esprit de ses stratégies et de sa culture».

Pour les entreprises voulant se conformer à la norme I.S.O. 9001 : 2000, il est primordial

de proposer une méthode d’évaluation des compétences et/ou des connaissances car elles y

sont définies comme une partie à part entière du processus de management de la qualité

dans la formation. L’idée a donc été de définir des échelles de niveaux permettant de

déterminer l’importance de telle ou telle compétence et/ou de connaissance qui est définit

dans la liste des compétences/connaissances requises pour la tenue de chaque poste.

Il fut ainsi proposé d’évaluer les compétences et/ou connaissances à acquérir en une

échelle de 5 niveaux d’exigibilité :

• Niveau 0 compétence non identifiée.

• Niveau 1 compétence inutile pour le poste (n’intervient pas dans l’accomplissement

de ses tâches et de sa mission).

• Niveau 2 compétence facultative pour la tenue du poste, en ce sens qu’elle

n’appartient pas au niveau 3 ou 4 mais est susceptible d’apporter un plus à son titulaire

dans l’occupation de son poste (en termes de productivité, rapidité, gestion…).

___________________ 11 Claude LEVY-LEBOYER, 1996, Le bilan des compétences, Edition organisation.

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• Niveau 3 compétence nécessaire à la tenue du poste (ne pas l’avoir est handicapant

pour assurer efficacement sa mission).

• Niveau 4 compétence indispensable / rédhibitoire à la tenue du poste (ne pas

l’avoir empêche toute accession au poste).

Cette hiérarchisation des compétences et/ou des connaissances par niveaux d’exigibilité

permet par la suite de leur attribuer des indices de priorité faisant clairement apparaître les

degrés d’importance de chaque compétence et/ou de chaque connaissance pour chaque

poste. Ceci peut être très utile pour l’établissement du plan de formation car ces indices de

priorité peuvent être également attribués aux stages à effectuer par le personnel.

2 – EVALUATION DE LA QUALITE DE LA FORMATION

L’évaluation de l’action à la fin de la formation a pour objectif de faire apprécier par les

stagiaires la qualité de la formation. Pour recueillir autre chose qu’un sentiment global du

stagiaire sur le stage et le formateur, nous avons incorporé l’évaluation de la qualité de la

formation dans le passeport formation qui est remis au stagiaire plusieurs semaines avant le

début du stage. Nous invitons chaque soir les stagiaires à le renseigner. Ceci évite aux

stagiaires, sur les stages de longue durée, de porter un jugement global en fonction de

l’ambiance de la dernière journée. Nous proposons d’envisager pour l’avenir de remplacer

l’évaluation «à chaud» par une évaluation «à tiède» en adressant le questionnaire

d’évaluation via l’intranet du groupe. Avec un recul plus important, le stagiaire pourrait

plus objectivement élaborer son opinion.

Ce questionnaire permet une analyse détaillée de chaque séquence pédagogique à travers

quatre critères :

- l’intérêt du thème pour le stagiaire. Ce dernier indique si le thème a répondu aux

attentes qu’il avait dans ce domaine.

- le contenu de la séquence. Le stagiaire évalue à travers ce second critère,

essentiellement, les apports du formateur.

- la qualité d’animation. Le stagiaire est invité à évaluer les compétences pédagogiques

de l’animateur, les méthodes pédagogiques utilisées…

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- la qualité de l’organisation. Est ce que l’organisation a répondu à vos attentes ?

Le questionnaire d’évaluation à chaud détaillé est une réponse à l’information limitée que

l’on recueille parfois avec ce type d’évaluation. En revanche, nous éviterons une lecture

trop stricte des résultats obtenus car il invite le stagiaire à prendre position sur des

problématiques pour lesquelles son expertise est relativement faible. L’évaluation globale

du dispositif sera traitée dans une autre partie. En complément de l’évaluation à chaud,

nous avons mis en place une évaluation à froid.

3 – MISE EN PRATIQUE DE LA FORMATION

L’évaluation à froid fait le lien entre l’évaluation de l’action et l’évaluation du stagiaire.

Pour accroître l’efficacité de la formation et lier ainsi évaluation et démarche de suivi, il

nous est apparu intéressant que ce questionnaire soit renseigné en deux temps :

- à l’issue de la formation, le stagiaire en concertation avec son responsable hiérarchique

se fixe des objectifs d’application et s’engage à réaliser des actions concrètes en les

écrivant sur le questionnaire.

- trois à six mois après la formation, le stagiaire compare ce qu’il s’était engagé à faire

avec ce qu’il a réellement réalisé.

L’EVALUATION OPERATIONNELLE

L’évaluation opérationnelle, quelque temps après la formation, faite sur le lieu de travail

répond à la question de l’intégration des acquis de la formation dans le travail quotidien du

stagiaire. Trois à six mois après, on va chercher à se faire une opinion sur l’évolution des

compétences, mais également voir les changements dans l’environnement de travail et,

dans une moindre mesure, l’évolution du niveau de motivation. On pourra également

envisager des modifications, des compléments et des suites de formation.

Ce type d’évaluation est efficace pour mesurer les résultats du projet de formation. Il

nécessite une participation active aussi bien du stagiaire que de sa hiérarchie immédiate.

Cette participation est obtenue en associant pleinement les intéressés dès la préparation de

l’action de formation jusqu’à son élaboration.

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L’intérêt de procéder à une évaluation du processus de gestion de projet est de permettre

une mise sous contrôle qualité de la formation et d’éviter ainsi tout dérapage dans la

réalisation de vastes programmes de formation.

4 – ACTIONS CORRECTIVES OU COMPLEMENTAIRES

En conclusion de l’évaluation du processus de formation, nous invitons le stagiaire et son

responsable hiérarchique à formuler des recommandations pour des actions d’amélioration

par rapport aux résultats qui étaient attendus à la fin de cette formation.

Cette dernière partie du passeport formation est le trait d’union avec la cinquième étape de

la norme I.S.O. 9001 : 2000 qui s’intitule Piloter et améliorer le processus de formation.

L’ENTRETIEN INDIVIDUEL ANNUEL

L’entretien individuel annuel est un outil complémentaire à l’évaluation opérationnelle

pour répondre à la question de l’intégration des acquis de la formation dans le travail.

L’évaluation est annuelle et concerne l’ensemble des collaborateurs.

L’E.I.A. est une rencontre entre un collaborateur et sa hiérarchie directe. Cet entretien se

déroule sur le lieu de travail et dure le temps nécessaire pour que chacun s’y exprime. Il

donne lieu à l’établissement d’un document formalisé standard et a pour but de faire un

point sur :

- la façon dont le poste est tenu, les réalisations de l’année écoulée et les objectifs à

poursuivre dans l’année à venir ;

- la carrière du salarié et les orientations envisageables à terme ;

- la formation à proposer pour concourir aux objectifs et évolution précédemment cités ;

- de manière plus générale, tout sujet lié à la carrière ou au contexte professionnel d’un

collaborateur au sein du groupe (en cas de mobilité par exemple).

Après avoir vu les quatre temps d’évaluation des stages, nous allons voir maintenant

comment on envisage l’évaluation du stage par l’animateur et l’évaluation des résultats du

dispositif.

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SYNTHESE ET EVALUATION DU STAGE PAR L’ANIMATEUR

Cet outil va nous permettre de recueillir et d’exploiter les données en vue de dégager des

pistes d'amélioration du stage proposé (cf. annexe n° 9).

1 – GRILLE D’ETUDE DE LA QUALITE DE LA FORMATION

Dans un premier temps, nous invitons l’animateur à traduire les données en indicateur. Il

remplira la grille d’étude de la qualité de la formation ainsi que le graphique. L’indicateur

doit permettre aux clients de l’évaluation d’avoir une vision claire et synthétique des

résultats. L’indicateur qualité perçue par les stagiaires est obtenue à partir des résultats de

l’évaluation de la qualité de la formation dans le passeport formation. L’animateur notera

le nombre de personnes ayant attribué à chaque critère, la note de 1 à 4 et fera ensuite la

moyenne du critère. Ces notes et cette moyenne sont ensuite converties en pourcentage.

L’objectif fixé est de 80 %.

Dans un deuxième temps, l’animateur analyse les résultats obtenus en interprétant les

indicateurs. Il est amené à rechercher les facteurs explicatifs des résultats.

2 – EVALUATION DE LA FORMATION PAR L’ANIMATEUR

Dans un troisième temps, nous invitons l’animateur à remplir le questionnaire sur

l’évaluation de la formation. Cette évaluation a pour objectif de faire apprécier par

l’animateur la qualité de la formation et permet de faire une analyse de chaque séquence

pédagogique à travers trois critères :

- l’équipement ;

- la pédagogie ;

- la qualité du stagiaire.

Une fois le questionnaire rempli, l’animateur fera la moyenne des critères et la convertira

en pourcentage afin de créer l’indicateur sur la qualité perçue par l’animateur.

Dans un quatrième temps, l’animateur dégage des pistes d’action pour améliorer les

résultats. Le vocabulaire de la qualité propose trois grandes catégories d’actions.

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3 – SYNTHESE DES ACTIONS PREVENTIVES ET CURATIVES EVENTUELLES

Les actions préventives sont les actions mises en œuvre avant que l’incident qualité ne

survienne. Dans notre cas, les actions préventives auront été réalisées à la suite de

l’évaluation des besoins.

Les actions curatives sont les actions de réparation réalisées après un incident qualité en

vue d’atteindre les objectifs fixés au départ. A l’issue de la formation, si les objectifs fixés

n’ont pas été atteints, l’animateur pourra, suite à l’analyse des faits, proposer des

compléments de formation.

4 – SYNTHESE DES ACTIONS CORRECTIVES EVENTUELLES

Les actions correctives sont les actions réalisées après un incident qualité dans le but que

celui-ci ne se reproduise plus. L’animateur pourra décider de modifier certains objectifs

pédagogiques pour que cette formation réponde ultérieurement aux attentes des futurs

stagiaires.

3.4 – Les outils d’évaluation des organismes et de la formation

L’évaluation des organismes et de la formation dispensée est conduite par le responsable

formation à partir de plusieurs éléments.

Le premier élément est l’appréciation des stagiaires qui porte sur les différents aspects de

la formation qu’ils ont suivie et font, le cas échéant, état de commentaires et de suggestions

complémentaires.

Le deuxième élément est l’évaluation annuelle de la prestation par le responsable

formation.

EVALUATION ANNUELLE DES PRESTATIONS

1 – EVALUATION DE LA QUALITE DES PRESTATIONS

Dans un premier temps, le responsable formation va remplir le questionnaire (cf. annexe n°

10) :

- 62 -

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- en procédant annuellement à l’examen des évaluations de la qualité de la formation qui

ont été faites par les stagiaires et les animateurs et en faire une synthèse ;

- en examinant les remarques et suggestions qui ont été faites et en décidant de les

entériner ou non ;

- en recueillant auprès des stagiaires et de leur hiérarchie l’impact de la formation reçue

sur le terrain ;

- et en examinant la corrélation entre la prestation et le cahier des charges.

2 – GRILLE D’ETUDE DE LA QUALITE DES PRESTATIONS

Dans un second temps, il va renseigner la grille d’étude ainsi que son graphique.

L’indicateur qualité perçue de l’organisme est obtenue à partir des résultats de l’évaluation

de la qualité des prestations. Le responsable formation notera chaque critère de 1 à 4 et fera

ensuite la moyenne du critère. Cette moyenne sera convertie en pourcentage. L’objectif est

de 80 %.

Dans un troisième temps, le responsable formation fait la synthèse des résultats et effectue

des comparaisons par rapport aux prestations antérieures pour évaluer les progrès. Si les

résultats ne sont pas conformes aux attentes, il peut demander à l’organisme prestataire de

se mettre au niveau ou alors il effectuera un changement de prestataire.

3.5 – Les outils d’évaluation de la formation du personnel d’exploitation et de la sécurité

La formation du personnel d’exploitation et de la sécurité sur quart se déroule selon un

plan de formation et un planning qui prennent en compte les besoins du poste et la

formation déjà suivie par le candidat en vue d’obtenir l’habilitation.

Cette procédure est un atout significatif en termes de sécurité et de fiabilité globale, c’est

aussi une bonne manière d’évaluer l’efficacité du transfert de la formation sur le terrain.

Pour cette procédure, il a été créé cinq outils.

LES VERROUILLAGES

L’animateur formation chargé du secteur d’accueil du candidat fait le point sur la

réalisation effective du plan de formation individuel, la mise en œuvre de la formation

spécifique au poste selon les dossiers remis au stagiaire et sur les résultats des contrôles de

connaissances sous forme de verrouillages (cf. annexe n° 11) c’est-à-dire que le stagiaire

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va être interrogé sur les différents sujets que comportent sa formation spécifique et sur les

opérations les plus critiques du poste. La réussite à l’ensemble des verrouillages sanctionne

la fin de la formation spécifique.

LES ENTREVUES D’HABILITATION

L’animateur formation va alors préparer les entrevues d’habilitation (cf. annexe n° 12) qui

sont au nombre de trois et qui portent sur les connaissances du stagiaire en matière de

production, de formation et de sécurité. Il va prendre rendez-vous avec les responsables

d’évaluation qui sont le chef de division (président de la commission d’habilitation), le

chef de secteur de production du secteur concerné, etc…Ces personnes sont également les

membres de la commission d’habilitation.

Les entrevues d’habilitation se déroulent en salle ou sur le site des installations concernées,

sous forme d’entretien ou d’exécution de manœuvres. C’est l’occasion de vérifier que le

stagiaire a intégré les aspects sécurité, qualité et environnement de son poste. Pour les

chefs de quart, les aptitudes au commandement à l’animation d’équipe, l’adhésion aux

objectifs de l’entreprise et les connaissances en gestion sociale sont vérifiées.

L’HABILITATION

Les comptes rendus (cf. annexe n° 13) des trois entrevues préalables à l’habilitation servent

de compte rendu général. Les membres de la commission d’habilitation statuent en

commun, au vu des résultats des différentes évaluations sur l’attribution (cf. annexe n° 14)

ou non de l’habilitation du candidat. Le candidat peut également se voir proposer une

prolongation de sa formation (cf. annexe n° 15).

3.6 – Présentation des outils d’évaluation des stages aux animateurs/formateurs

Depuis le début de cette mission, nous avons toujours considéré comme essentielle

l’implication de l’ensemble des acteurs dans l’évaluation pour la construction de la qualité.

Pour parvenir à cet objectif, nous avions envisagé de tester les deux outils d’évaluation des

stages à savoir le passeport formation et la synthèse et évaluation du stage par l’animateur

auprès des personnes qui vont être amenées à les utiliser dans un avenir proche.

L’échantillon de personnes aurait été composé de responsables hiérarchiques,

d’animateurs/formateurs et de stagiaires. Malgré le manque de temps, nous avons souhaité

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commencer la partie test en interrogeant les animateurs/formateurs. Nous leurs avons remis

un questionnaire (cf. annexe n°16), le passeport formation (cf. annexe n° 8), le graphique

d’évaluation qui est l’ancien outil d’évaluation des stages par le stagiaire (cf. annexe n°

17), la synthèse et évaluation du stage par les animateurs/formateurs (cf. annexe n° 9) et la

synthèse d’évaluation de stage qui est l’ancien outil d’évaluation des stages par les

animateurs/formateurs (cf. annexe n° 18) afin qu’ils puissent faire des commentaires et

nous soumettrent des suggestions à propos des anciens et des nouveaux outils d’évaluation.

COMMENTAIRES FAITS SUR LE PASSEPORT FORMATION

Beaucoup d’interrogations tournent autour de la mise en place de l’évaluation

opérationnelle. Certains, s’interrogent sur quel critère elle va être réaliser ? Elle risque

d’être différente selon les unités en fonction des compétences des chefs de quart. Il faudra

faire attention que la personne désignée pour faire l’évaluation opérationnelle soit

compétente. D’autres disent que ce n’est pas gagné d’avance à cause des mentalités.

D’autres encore précisent qu’une évaluation opérationnelle est faite par le responsable

hiérarchique dans les unités mais de façon informelle et que l’entretien individuel annuel

rempli le rôle de l’évaluation opérationnelle. D’autres, enfin, proposent que l’évaluation

opérationnelle soit effectuée lors de l’E.I.A.

Un animateur/formateur demande comment on procède pour faire la synthèse des cases à

cocher à la fin de chaque stage et à la fin de l’année.

Le fait de revoir la notation est bien. L’échelle est plus réaliste.

SUGGESTIONS FAITES SUR LE PASSEPORT FORMATION

On nous suggère :

- de préciser quels sont les objectifs du stage et de proposer des exemples d’actions

correctives ;

- d’accompagner les outils d’évaluation d’un document qui uniformisera les critères et

mettra des barrières ;

- de parler de l’application de la formation (Est-elle utile ?, Va-t-on la mettre en

pratique ?, Est ce que c’est une formation recommandable ?).

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Il faudrait qu’on puisse évaluer les sous critères dans un tableau et les critères dans un

graphique.

COMMENTAIRES FAITS SUR LA SYNTHESE ET EVALUATION DU STAGE

PAR L’ANIMATEUR

Les animateurs/formateurs souhaitent noter les sous critères comme les critères. A part ce

commentaire, l’ensemble des animateurs/formateurs est d’accord pour dire que la grille

d’étude et l’évaluation de la formation sont satisfaisantes et qu’elles représentent une plus

value par rapport à l’ancienne fiche d’évaluation.

3.7 Interprétation et discussion des résultats dues à la présentation des outils d’évaluation

Ce test nous a permis de prendre du recul par rapport à la création du dispositif

d’évaluation. Il a mis en lumière certains points d’interrogations comme l’évaluation

opérationnelle. Certains commentaires et suggestions nous ont permis d’améliorer le

processus d’évaluation. Il a favorisé les échanges car chacun a pu exprimer son point de

vue et confronter ses idées. Nous avons essayé de répondre aux commentaires et aux

suggestions en interrogeant le responsable formation.

Le bilan de ce test montre une progression du processus d’évaluation et la quasi totalité des

animateurs/formateurs sont satisfaits des nouvelles évaluations bien que leur charge de

travail va augmenter du fait que la synthèse et l’évaluation sont plus complètes. On peut

noter une certaine réticence au sujet de l’évaluation opérationnelle car ils attendent de voir

comment elle va être mise en place pour se prononcer. Ils trouvent que les nouvelles fiches

favorisent les échanges entre le responsable hiérarchique et le stagiaire que ce soit avant,

pendant et après la formation. Ils disent qu’ils ont la possibilité d’évaluer la formation et de

justifier leur notation en faisant des commentaires. Le dernier point positif est le fait qu’ils

savent pourquoi ils vont en formation et ce que l’on attend d’eux. Il n’y a qu’un

animateur/formateur qui préfère l’ancien graphique d’évaluation des stages par le stagiaire

pour sa facilité d’utilisation.

Voici les réponses fournies par le responsable du service formation suite aux commentaires

et aux suggestions des animateurs/formateurs.

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Un mode opératoire va être créé pour expliquer le fonctionnement du passeport formation.

Il sera remis aux responsables hiérarchiques et aura pour mission de répondre aux

questions des stagiaires lors de l’entretien pour la formulation des besoins de la formation.

En revanche, ce mode opératoire ne sera pas un référentiel car le passeport formation se

veut d’être un outil de communication.

La personne qui réalisera l’évaluation opérationnelle sera une personne désignée qui a

beaucoup d’expérience sur le terrain et qui sait exactement quelles sont les compétences à

posséder en fonction du poste.

Dans le cadre de la norme I.S.O. 9001 : 2000, on ne peut plus se contenter d’une

évaluation informelle dans les unités par souci de transparence, d’optimisation de

l’exploitation du système et pour être en conformité avec la norme : nous devons écrire ce

que l’on fait.

L’entretien individuel annuel définit les objectifs et le plan d’action pour la période à venir,

les compétences et les comportements à acquérir et la formation demandée pour l’année

N+1. Mais en aucun cas, il ne permet d’évaluer le stagiaire en situation de travail. L’E.I.A.

transforme les propos et les demandes de la personne interrogée en besoins de formation

qui seront exprimés dans le premier chapitre du passeport formation.

La synthèse des cases à cocher à la fin de chaque stage va se faire dans le document de

synthèse et évaluation du stage par l’animateur. La synthèse des cases à cocher à la fin de

l’année fait partie de la démarche diagnostic et c’est moi qui la ferai.

La mise en pratique de la formation dans le passeport formation répond à la question sur

l’application de la formation.

Voici les changements qui ont été effectués après avoir eu les commentaires et les

suggestions des animateurs/formateurs.

Pour répondre à la suggestion faite sur la précision des objectifs du stage pour le passeport

formation, l’intitulé des colonnes du tableau sur les besoins de la formation ont été

reformulés car les titres n’étaient peut être pas assez explicites. Nous avons fait de même

pour la grille d’étude de la qualité de la formation dans la synthèse et évaluation de la

formation par l’animateur car il y avait des interrogations sur la notation des critères et des

sous critères.

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Nous avons ajouté un tableau de synthèse des résultats obtenus de l’évaluation de la

formation par l’animateur de façon que la synthèse des cases à cocher à la fin de chaque

stage soit plus facile et plus rapide à réaliser pour l’animateur.

3.8 Conclusion de la mission

Si nous considérons que le fait de réaliser la commande, à savoir la rédaction d’une

procédure sur l’évaluation des résultats de la formation, ainsi que les outils d’évaluation,

notre objectif de début de stage est atteint.

Il conviendrait cependant, d’interroger d’une part, les responsables hiérarchiques et d’autre

part, les stagiaires pour s’en assurer.

Ce stage a permis de gommer les imperfections ou incohérences de bon nombre des

documents internes à la raffinerie mais il ne faut pas perdre de vue que si les mises à jour

ne sont pas effectuées régulièrement, on passe son temps à gérer des dysfonctionnements

au lieu de le passer à innover et à progresser.

La procédure et les outils d’évaluation ont été transmis au département action qualité qui

est le garant des actions qualité au sein de la raffinerie. Le D.A.Q. va vérifier si l’ensemble

des documents sont cohérents et s’ils répondent aux exigences de la norme. Le but de cette

validation par le D.A.Q. est double car lorsqu’il aura donné son accord, cela voudra dire

que la partie évaluation du processus formation peut être certifiée I.S.O 9001 : 2000 et mon

travail s’appliquera de façon concrète à la raffinerie.

Mon stage ayant eu lieu en 2001, j’ai adressé un courrier au nouveau responsable du

service formation afin qu’il me dise où en est leur projet de certification du processus

formation qui devait avoir lieu courant 2005. Au moment où je termine l’écriture de mon

mémoire, je n’ai pas encore eu de réponse à mon courrier.

L’objectif de l’évaluation n’est-il pas de montrer que la formation a été efficace ?

L’évaluation formative nous a semblé la meilleure solution adaptée d’une part, au

développement personnel, et d’autre part aux objectifs de la raffinerie en matière de

formation. Elle doit être selon nous un véritable temps d’acquisition de la formation, un

temps au cours duquel les personnes confrontent leurs démarches, expliquent leurs

méthodes de travail, s’interrogent sur l’importance des connaissances. Elle doit également

faire un diagnostic précis des acquis du stage et permettre de décider s’il y a besoin d’un

complément de formation et mettre en évidence les forces et les faiblesses de chacun.

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La difficulté de l’évaluation formative tient dans le sens qu’on lui donne. On a le plus

souvent une logique de classer, comparer, voire de sanctionner plutôt que d’aider à faire

progresser.

Pourquoi ne pas opter pour une logique d’évaluation où l’apprenant pourrait apprendre

dans des conditions favorables et serait plus disposé à se former, plutôt que d’essayer de le

former tout en sachant que s’il n’est pas acteur de sa formation, les résultats ne seront pas

du niveau escompté ?

3.9 Apport personnel du stage

Je m’étais fixée plusieurs objectifs concernant ce stage de 3ème cycle qui est pour moi le

dernier car je n’envisage pas une poursuite d’étude après, mais une entrée dans le monde

du travail.

Le premier objectif était de trouver un stage correspondant à l’orientation que je souhaite

donner à ma recherche d’emploi qui serait d’intégrer un service des ressources humaines

pour occuper un poste en gestion de carrière ou en recrutement.

Lorsque Mr LARRAT, le responsable du service formation m’a contacté pour me présenter

les grandes lignes du stage, j’ai tout de suite adhéré même si j’avais eu d’autres

propositions dont une qui était de recenser les besoins des entreprises de Fécamp en

matière de formation. Ainsi, le premier objectif fut atteint.

Le deuxième objectif que je m’étais fixé était de voir en pratique comment fonctionne un

service formation et non plus à travers des cours qui m’ont été dispensés tout au long de

mon cursus universitaire. J’ai découvert un service parfaitement structuré, doté d’une

mission importante qui est de dispenser la formation continue auprès de 1000 personnes

quelle soit générale ou spécifique.

L’autre mission non moins importante du service est d’évaluer les compétences et/ou

connaissances acquises lors des stages qu’il a dispensé.

J’ai également pris conscience de l’importance de la formation continue notamment au

niveau de la sécurité, de la santé et de l’environnement lorsque l’on travaille dans une

entreprise dite «à risques».

Ce stage a été l’occasion de visualiser l’importance du service formation et de mesurer son

efficacité au sein du département des ressources humaines.

Mon seul petit regret est de ne pas avoir eu l’accord de l’université pour prolonger ce stage

de deux mois. Il a pu être prolongé de dix jours. Ces deux mois n’auraient pas été de trop

pour terminer la partie «test» et avoir l’avis du D.A.Q. ce qui m’aurait permis de terminer

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le travail que j’avais commencé et d’avoir vraiment le sentiment d’une mission accomplie.

Bien que l’objectif du stage ait été atteint.

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CONCLUSION GENERALE

Le retour du sujet

Un débat anime, depuis quelques années, le monde de la formation sur le bien-fondé de

l’application des normes qualité au domaine de la formation. Débat qui s’enlise lorsqu’il

s’agit de savoir s’il faut utiliser les normes I.S.O. 9000 ou les normes A.F.N.O.R. Pour

notre part nous avons utilisé la norme I.S.O. 9001 : 2000. Mais ne confondons pas les

outils (les normes) et l’objectif à atteindre (l’assurance qualité).

Pour comprendre la notion de qualité, qui peut paraître complexe, nous avons utilisé «la

roue de Deming» (cf. page 17 du mémoire). Il s’agit d’une illustration de cette démarche

qui s’applique parfaitement au domaine de la formation. Le plan incliné sur lequel elle

avance suggère que c’est une démarche de progrès, mais aussi qu’elle exige un effort qui,

s’il est relâché, entraîne la roue encore plus vite vers le bas.

Les quatre phases (planification, action, évaluation et validation) nous rappellent, s’il en

est besoin, que l’action elle-même n’est qu’une phase parmi les autres, pas une fin en soi

mais un maillon, et pas nécessairement le plus important, ni celui qui doit prendre le plus

de temps. La roue de Deming nous rappelle aussi que planifier et évaluer, c’est bien, mais

si nous ne validons pas, la boucle n’est pas bouclée et nous ne progressons pas.

Autrement dit investir dans l’évaluation de la formation n’a de sens que si nous exploitons

les résultats obtenus.

La qualité, ici, comme ailleurs, n’est pas plus compliquée. Il suffit de mettre en œuvre les

moyens de contrôler que tout processus respecte bien ces quatre phases. C’est sa mise en

application, en particulier à travers les normes qui la rend complexe.

La certification du processus formation courant 2005 a été l’élément fédérateur qui a

permis de progresser sur l’évaluation de la formation. La nécessité de bâtir une action de

qualité pour demeurer performant, compétitif, a été le ciment de la démarche engagée sur

l’évaluation. En effet, l’utilisation des outils induit des corrections, des avancées

concernant la satisfaction des acteurs, la pédagogie utilisée, le service rendu, l’organisation

de la structure. La pratique évaluative par son aspect méthodique permet au service de

formation de faire des progrès tant sur le plan pédagogique que sur le plan organisationnel.

Les avantages et les limites de la démarche qualité : outil de management incontestable,

l’évaluation de la qualité ne peut cependant à elle seule garantir l’excellence du processus

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de formation ; elle nécessite en effet un engagement permanent d’amélioration du système

qualité mis en place. Il s’agit en conséquence d’en faire un élément de la stratégie de

l’entreprise. La démarche qualité doit amener l’entreprise à viser un objectif accessible et

ambitieux à la fois.

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BIBLIOGRAPHIE

- ARDOUIN Thierry, 2003, Ingénierie de formation pour l’entreprise, Dunod

Entreprise.

- BARBIER Jean Marie, 1994, L’évaluation en formation, P.U.F., 3ème édition.

- CHARLEUX François et GUAQUERE Daniel, 2003, Evaluation et qualité en action

sociale et médico-sociale, E.S.F.

- DENNERY Marc, 2001, Evaluer la formation, E.S.F.

- JORRO Anne : Evaluation de la formation des dispositifs et des actions de formation

cours du D.E.S.S. Ingénierie de la Formation – Université de Rouen / C.N.E.D.

- LEVY-LEBOYER Claude, 1996, Le bilan des compétences, Edition Organisation.

- MEIGNANT Alain et DAPERE Robert, 1994, La qualité de la fonction ressources

humaines, Edition Liaisons.

- NAPOLITANO Louis, 1990, La relation client-fournisseur, in Traité de la qualité

totale, sous la direction de Vincent LABOUCHEIX, Dunod Entreprise.

- PERETTI (DE) André, 1998, Encyclopédie de l’évaluation en formation et en

éducation, E.S.F.

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GLOSSAIRE

- A.A.F.I. : Activité accueil formation et intégration. C’est un programme complet qui

donne les bases théoriques et le savoir-faire pratique nécessaire à l’exploitation en raffinerie. La pratique est couronnée par une habilitation qui permet au stagiaire d’effectuer les opérations sur le terrain.

- Acquis : Selon T.ARDOUIN, dans Ingénierie de formation pour l’entreprise,

«Ensemble des savoirs et savoir-faire maîtrisés par une personne dans le cadre d’une activité professionnelle, sociale ou de formation».

- A.F.N.O.R. : Association française de normalisation. - Assurance qualité : «Ensemble des activités préétablies et systématiques mises en

œuvre dans le cadre du système qualité pour donner la confiance appropriée en ce qu’une entité satisfera aux exigences pour la qualité». Tiré de la norme I.S.O. 8402.

- C.E.R.T. : Centre européen de recherche et technique. - Certification : «Procédure par laquelle une tierce partie donne une assurance écrite

qu’un produit, système qualité, service est conforme aux exigences spécifiées». Le principal organisme certificateur pour la France est l’A.F.A.Q. Association française pour l’assurance qualité.

- D.A.Q. : Département action qualité. Il est le garant des actions de qualité au sein de la

raffinerie. - Dispositif d’évaluation : Ensemble d’éléments (méthodes, outils, procédures,

principes, routines, action) articulés ayant pour finalité la mesure de l’efficacité d’une action ou d’un dispositif de formation.

- E.I.A. : Entretien individuel annuel. C’est une rencontre annuel entre le collaborateur

et sa hiérarchie directe pour faire le point sur l’année écoulée et présenter les objectifs de l’année à venir.

- Evaluation formative : Informer l’apprenant et le formateur du degré d’atteinte des

objectifs. Cette information leur permettra alors de dégager les actions correctives nécessaires.

- Evaluation sommative : Sanctionner une activité d’apprentissage afin de

comptabiliser ce résultat en vue d’un classement ou d’une sélection. - Fiche de formation : Document reprenant pour chaque poste l’ensemble des stages

devant être effectués pour être apte à le tenir. - Fiche de poste : Document indiquant pour chaque poste ses liaisons hiérarchiques, ses

missions et les moyens pour les accomplir. - Fiche de stage : Document décrivant pour chaque stage, les personnes concernées, les

pré requis nécessaires, ses objectifs et son programme. - 74 -

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- G.S.A.A.I. : Groupe sécurité analyse accidents/incidents. Il est chargé de rechercher les causes des accidents/incidents et de les analyser. Parmi les causes, on peut y trouver un défaut de formation.

- Habilitation : Acte reconnaissant une capacité mise en œuvre dans le contexte

professionnel. Une personne est habilitée à tenir un poste lorsque celle-ci est reconnue capable de l’exercer.

- I.S.O. 9001 : International standard organisation. «Modèle pour l’assurance de la

qualité en conception, développement, production, installation et soutien après la vente». La norme I.S.O. 9001 est celle qui s’applique le mieux au domaine de la formation professionnelle parce qu’elle prend en compte l’ensemble du processus de formation, depuis la conception jusqu’au suivi.

- Livret guide : Classeur comprenant le descriptif des secteurs de R.N., ainsi que

l’ensemble des fiches de stage classées selon les postes auxquels ils s’adressent. - M.E.Q.U.I. : Mission pour l’enseignement de la qualité industrielle. Elle regroupe des

industriels, des spécialistes, des formateurs, des enseignants concernés par la promotion de la qualité. Elle a été créée à l’initiative du Ministère de l’industrie. L’un de leurs travaux a été de préciser le message qualité et ses modalités de diffusion.

- Module d’O.P.E.R.F.O.R.M. : Segment élémentaire intégré ou intégrable dans un

cursus de formation. Chaque module définit un objectif de formation, des pré requis, une durée et un contenu.

- Normes A.F.N.O.R. : Ce sont des normes françaises qui spécifient des caractéristiques

de produits ou de services. - Normes I.S.O. : Ils s’agit de normes internationales et universelles, applicables à tous

les secteurs de l’activité économiques. - O.P.E.R.F.O.R.M. : Méthode pédagogique qui regroupe l’ensemble des démarches

formalisées selon des principes définis (modules de formation) afin de permettre aux stagiaires d’acquérir un ensemble de savoirs conformes aux objectifs de formation.

- Pré requis : Ensemble des connaissances qu’un apprenant doit posséder pour aborder

avec de bonnes chances de succès un apprentissage nouveau. - Procédure : Document décrivant un processus de formation. C’est l’expression

formalisée d’un processus. - Processus de formation : Série d’activités dans le domaine de la formation, qui

ensemble concourent directement ou indirectement à la production de compétences individuelles et collectives.

- Référentiel : Selon A.MEIGNANT, dans La qualité dans la fonction ressources

humaines, «un référentiel est l’énoncé écrit de ce qui est considéré comme souhaitable et par rapport auquel on va évaluer la réalité».

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- Référentiel de dispositif de formation : Référentiel permettant d’évaluer et de faire progresser un dispositif de formation.

- R.N. : Raffinerie de Normandie. - S.I.E.S. : Système international d’évaluation de la sécurité. L’élément 4 dans S.I.E.S.

est l’analyse des opérations critiques. On évalue poste par poste les opérations à risque et on leur donne un indice de criticité compris entre 0 et 10. Les opérations critiques sont celles dont la criticité est supérieure ou égale à 8. On identifie les risques en recherchant les solutions pour les limiter au maximum. Ces solutions peuvent être au niveau de la formation ou au niveau des équipements de protection par exemple. Les propositions font l’objet de plans d’action.

- Système de management de la qualité : Système qui constitue un ensemble de règles

et de principes destinés à orienter et à contrôler les actions entreprises dans le cadre d’une politique de qualité. Le management de la qualité consiste à se fixer des objectifs. Il correspond donc à un engagement de résultat et non plus des actions à mettre en œuvre.

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TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

INTRODUCTION 3

Chapitre 1 : QU’EST CE QUE TOTAL ? 6

I ) L’ENVIRONNEMENT DE LA MISSION 6

1.1 – Présentation générale de TOTAL 6

1.2 – Présentation générale de la raffinerie de Normandie (R.N.) 6

1.3 – Organisation de R.N. 7

1.4 – Effectif de l’Etablissement de Normandie 8

1.5 – Stratégie en terme de formation 9

Chapitre 2 : QU’EST CE QUE LA QUALITE ? 11

I ) CE QUE QUALITE VEUT DIRE 11

1.1 - Définition 11

1.2 – La notion de contrôle et de normalisation 12

1.3 – La notion d’assurance qualité 12

1.4 – Les cercles de qualité et la qualité totale 13

1.5 – Le management de la qualité 13

II) LES CINQ FONDEMENTS DU CONCEPT DE QUALITE

AUJOURD’HUI 14

2.1 – La relation client - fournisseur 14

2.2 – Le cycle de P.D.C.A. de Deming ou le principe d’amélioration continue 15

2.3 – Les quatre domaines de la qualité 17

2.4 – La qualité et la maîtrise des coûts 19

2.5 – La mesure de la qualité 19

III) EVALUATION ET MESURE DE LA QUALITE DANS LE DOMAINE

DE LA FORMATION 20

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IV) UNE APPROCHE EN MATIERE D’EVALUATION ET

D’AMELIORATION DE LA QUALITE : LA NORME I.S.O. 9001 : 2000 21

4.1 – Les principes du management de la qualité 22

4.2 – Les exigences de la norme 25

4.3 – Le système documentaire 29

V) MISE EN ŒUVRE D’UN SYSTEME DE MANAGEMENT DE LA

QUALITE 32

5.1 – Le contexte de la mission 32

5.2 – La mission 32

5.3 – La méthodologie pour réaliser la mission 33

5.4 – Rédaction de la procédure sur évaluer les résultats de la formation 40

5.5 – Les effets d’une démarche de qualité dans un processus de formation 41

Chapitre 3 : QU’EST CE QU’EVALUER LA FORMATION EN

ENTREPRISE ? 44

I ) CE QU’EVALUER VEUT DIRE 44

1.1 - Définition 44

1.2 - Evaluation, mesure, contrôle et suivi 45

1.3 – Approche causaliste et tactique 46

1.4 – Evaluation implicite, spontanée et instituée 47

1.5 – La dualité évaluation sommative / évaluation formative 48

1.6 - Les temps d’évaluation 49

II) VERS LA MISE EN PLACE D’UNE DEMARCHE D’EVALUATION 49

2.1 – Qui évaluer et sur quoi agit la formation ? 50

2.2 – De quoi évaluer à pourquoi former ? 51

2.3 – Pourquoi évaluer ? 51

2.4 – Quand évaluer ? 52

2.5 – Comment évaluer ? 53

2.6 – Evaluation de la formation ou bien évaluation en formation 53

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III) DE LA THEORIE A LA PRATIQUE : MISE EN ŒUVRE D’OUTILS

D’EVALUATION 54

3.1 – Repères sur les enjeux 54

3.2 – Mise en place d’un dispositif d’évaluation 54

3.3 – Les outils d’évaluation des stages 56

3.4 – Les outils d’évaluation des organismes et de la formation 62

3.5 – Les outils d’évaluation de la formation du personnel

d’exploitation et de sécurité sur quart 63

3.6 – Présentation des outils d’évaluation des stages aux animateurs/formateurs 64

3.7 – Interprétation et discussion des résultats dues à la présentation des outils d’évaluation 66

3.8 – Conclusion de la mission 68

3.9 – Apport personnel du stage 69

CONCLUSION GENERALE : Le retour du sujet 71

BIBLIOGRAPHIE 73

GLOSSAIRE 74

TABLE DES MATIERES 77

ANNEXES 80