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Investir dans la paix et la prévention de la violence au Sahel-Sahara : Troisièmes Conversations régionales SEPTEMBRE 2018 Introduction Malgré la multiplication des réponses sécuritaires dans l’espace sahélo- saharien, celles-ci, même si elles sont nécessaires, ont démontré leurs limites, en partie car elles traitent les symptômes plutôt que les nombreuses causes endogènes, transnationales ou exogènes qui génèrent et nourrissent la violence. Les phénomènes de violence et d’extrémisme violent sont complexes, diffèrent d’une région à une autre et appellent des réponses spécifiques à chaque contexte. C’est dans la transformation des conditions propices à la violence par un véritable investissement dans la construction de la paix et du vivre-ensemble en paix que repose la clé. C’est en tout cas la conviction qui se conforte depuis le lancement de l’initiative des Conversations régionales pour la prévention de l’extrémisme violent. Cependant, ces pratiques et facteurs de résistance et de résilience et les expériences réussies qui proposent des alternatives concrètes et crédibles à la violence restent trop peu étudiés et valorisés sur le continent et au-delà. Et en même temps, globalement, l’extrémisme violent continue de gagner du terrain, au sens propre et figuré : cela doit nous interpeler en termes d’effi- cacité des réponses apportées. C’est précisément pour créer un espace d’échange et d’appropriation de l’approche de prévention de la violence dans l’espace sahélo-saharien que l’Institut international pour la paix (IPI), le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de la Suisse 1 et le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) de l’Union africaine ont organisé, avec le soutien du gouvernement algérien, la troisième édition des Conversations régionales pour la prévention de l’extrémisme violent. Ouverte officiellement par le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, cette rencontre a réuni plus de 70 experts et praticiens venus de l’Afrique du Nord, de l’Ouest et centrale : des représentants des gouvernements et des forces de défense et de sécurité, des autorités politiques, religieuses et traditionnelles, des membres de la société civile, des chercheurs et des représentants des médias et d’institutions culturelles, ainsi que des représen- tants des organisations régionales et internationales et des partenaires. Ce séminaire a été co-organisé à Alger, en Algérie, les 24 et 25 juin 2018 par IPI, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de la Suisse et le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) de l’Union africaine, avec le soutien du gouvernement algérien. Ces Conver- sations d’Alger ont fait suite à celles organisées à Dakar en juin 2016 et à N’Djamena en juin 2017 et s’inscrivent également dans la continuité du séminaire précurseur à Tunis en novembre 2015. Les préparations substantives de la rencontre d’Alger furent assumées par un comité mis sur pied avec des représentants de chaque partenaire. La rédaction de ce rapport de synthèse fut réalisée par Aïssata Athie d’IPI, au nom des partenaires et avec leur soutien. Ce rapport reflète l’interprétation des discus- sions par la rapporteuse et ne représente pas nécessairement les opinions de tous les participants. IPI est reconnaissant envers ses généreux donateurs et partenaires, dont le soutien et la collaboration rendent possibles les publications comme celle-ci. En particulier, IPI remercie la Confédération Suisse. 1 Lequel s’est doté en avril 2016 d’un Plan d’action de politique étrangère pour la prévention de l’extrémisme violent, fondement de son engagement notamment dans cette initiative des Conversations régionales. Voir www.eda.admin.ch/dam/eda/fr/documents/publications/SchweizerischeAussenpolitik/Aussenpolitischer- Aktionsplan-PVE160404_FR.pdf .

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Investir dans la paix et la prévention de la violence auSahel-Sahara : TroisièmesConversations régionales

SEPTEMBRE 2018

Introduction

Malgré la multiplication des réponses sécuritaires dans l’espace sahélo-saharien, celles-ci, même si elles sont nécessaires, ont démontré leurs limites,en partie car elles traitent les symptômes plutôt que les nombreuses causesendogènes, transnationales ou exogènes qui génèrent et nourrissent laviolence. Les phénomènes de violence et d’extrémisme violent sontcomplexes, diffèrent d’une région à une autre et appellent des réponsesspécifiques à chaque contexte. C’est dans la transformation des conditionspropices à la violence par un véritable investissement dans la construction dela paix et du vivre-ensemble en paix que repose la clé. C’est en tout cas laconviction qui se conforte depuis le lancement de l’initiative desConversations régionales pour la prévention de l’extrémisme violent. Cependant, ces pratiques et facteurs de résistance et de résilience et lesexpériences réussies qui proposent des alternatives concrètes et crédibles à laviolence restent trop peu étudiés et valorisés sur le continent et au-delà. Et enmême temps, globalement, l’extrémisme violent continue de gagner duterrain, au sens propre et figuré : cela doit nous interpeler en termes d’effi-cacité des réponses apportées. C’est précisément pour créer un espace d’échange et d’appropriation del’approche de prévention de la violence dans l’espace sahélo-saharien quel’Institut international pour la paix (IPI), le Bureau des Nations Unies pourl’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), le Département fédéral desaffaires étrangères (DFAE) de la Suisse1 et le Centre africain d’études et derecherche sur le terrorisme (CAERT) de l’Union africaine ont organisé, avecle soutien du gouvernement algérien, la troisième édition des Conversationsrégionales pour la prévention de l’extrémisme violent. Ouverte officiellement par le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie,cette rencontre a réuni plus de 70 experts et praticiens venus de l’Afrique duNord, de l’Ouest et centrale : des représentants des gouvernements et desforces de défense et de sécurité, des autorités politiques, religieuses ettraditionnelles, des membres de la société civile, des chercheurs et desreprésentants des médias et d’institutions culturelles, ainsi que des représen-tants des organisations régionales et internationales et des partenaires.

Ce séminaire a été co-organisé àAlger, en Algérie, les 24 et 25 juin2018 par IPI, le Bureau des NationsUnies pour l’Afrique de l’Ouest et leSahel (UNOWAS), le Départementfédéral des affaires étrangères(DFAE) de la Suisse et le Centreafricain d’études et de recherche surle terrorisme (CAERT) de l’Unionafricaine, avec le soutien dugouvernement algérien. Ces Conver -sations d’Alger ont fait suite à cellesorganisées à Dakar en juin 2016 et àN’Djamena en juin 2017 ets’inscrivent également dans lacontinuité du séminaire précurseur àTunis en novembre 2015.

Les préparations substantives de larencontre d’Alger furent assuméespar un comité mis sur pied avec desreprésentants de chaque partenaire.La rédaction de ce rapport desynthèse fut réalisée par AïssataAthie d’IPI, au nom des partenaireset avec leur soutien. Ce rapportreflète l’interprétation des discus-sions par la rapporteuse et nereprésente pas nécessairement lesopinions de tous les participants.

IPI est reconnaissant envers sesgénéreux donateurs et partenaires,dont le soutien et la collaborationrendent possibles les publicationscomme celle-ci. En particulier, IPIremercie la Confédération Suisse.

1 Lequel s’est doté en avril 2016 d’un Plan d’action de politique étrangère pour la prévention de l’extrémismeviolent, fondement de son engagement notamment dans cette initiative des Conversations régionales. Voirwww.eda.admin.ch/dam/eda/fr/documents/publications/SchweizerischeAussenpolitik/Aussenpolitischer-Aktionsplan-PVE160404_FR.pdf .

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2 COMPTE-RENDU DU SÉMINAIRE

Les Conversations régionales ont été initiées en2016 en lien avec le lancement du Plan d’action duSecrétaire général des Nations Unies pour laprévention de l’extrémisme violent qui appelle à lanécessité « d’adopter une approche plus globale,qui comprenne non seulement les mesuresessentielles de lutte contre le terrorisme axées sur lasécurité mais aussi des mesures de préventionsystématiques qui s’attaquent directement auxcauses de l’extrémisme violent »2. A travers sa dimension régionale et sa participa-tion diversifiée, cette initiative propose un espaceinformel d’échanges sur la prévention del’extrémisme violent, et construit et renforce despasserelles entre acteurs d’horizons professionnelsdivers et des initiatives positives régionales quiconstituent des alternatives concrètes àl’extrémisme violent. Le dialogue est au cœur de ladémarche de cette initiative. Sur la base de la richesse des vécus et despratiques de participants venus de divers horizonsafricains, les discussions d’Alger portèrent dans unpremier temps sur l’analyse des causes del’extrémisme violent et des facteurs qui ycontribuent. Puis elles traitèrent des facteurs derésilience et des facteurs de paix positive, et enfindes actions concrètes et multiples de prévention dela violence engagées par différents acteurs de larégion afin de « renverser la table » et sortir de laspirale de violence. La nécessité de formuler des recommandationsconcrètes par et pour les praticiens de la région aguidé ces Conversations autour de thématiquesidentifiées comme essentielles lors des précédentesConversations : les relations État-citoyen etgouvernants-gouvernés ; la participation politique ;le dialogue inclusif comme outil de transformationde la violence ; les dynamiques socio-économiqueset politiques transfrontalières ; la contribution desmédias aux efforts de prévention ; celle des forcesde défense et de sécurité ; et le potentiel de laculture, de l’éducation et de la citoyenneté en tantqu’outils de prévention.

Résumé des recommandations

Les diverses analyses et recommandations issuesdes deux jours de travaux ont rappelé la complexitédes phénomènes de violence et de l’extrémismeviolent et souligné la nécessité d’inscrire les initia-tives de prévention dans une approche holistique etpragmatique axée sur la recherche de résultatsconcrets. Les participants ont exprimé leur engage-ment à jouer un rôle actif dans la mise en œuvre desrecommandations pertinentes ci-dessous :• Investir dans la prévention de la violence, ycompris l’extrémisme violent, en travaillant àtransformer les causes qui la suscitent ; les parti -cipants et les organisateurs des Conversationss’engagent à poursuivre ce plaidoyer.

• Favoriser tous les espaces de dialogue à traverslesquels la cohésion sociale et le lien entre lasociété et l’État se renforcent et consolident levivre-ensemble en paix, en particulier dans leszones marginalisées, qu’elles soient urbaines oururales.

• Favoriser également le dialogue comme outil deprévention pour comprendre l’extrémismeviolent, pour apporter des réponses collectivesaux causes qui le provoquent et là, où possible,pour tendre la main vers les acteurs de cetteviolence.

• Favoriser la participation des femmes, des jeunes,des communautés locales et des familles dans ledéveloppement et la mise en œuvre des initiativesde prévention de la violence, y compris à traversleur participation à la prise de décision politique.

• Reconnaître le rôle central des pouvoirs publicset des acteurs politiques dans la prévention del’extrémisme violent et les encourager à engagerle dialogue et l’action avec tous les acteurs de lasociété pour adresser les causes de l’extrémismeviolent et à privilégier davantage l’approchepréventive dans leurs stratégies de lutte contre leterrorisme et l’extrémisme violent.

2 Assemblée générale des Nations Unies, Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent — Rapport du Secrétaire général, Doc. ONU A/70/674, 24 décembre2015.

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• Engager le dialogue entre les forces de défense etde sécurité et les communautés, ainsi qu’entre lesforces de défense et de sécurité et les responsablespolitiques, pour favoriser la confiance et unemeilleure compréhension de leurs rôles respec-tifs, pour (si besoin) corriger les comportementsabusifs et pour donner un cadre républicainstimulant le rôle de prévention de ces forces.

• Face à cette nouvelle menace, reconnaître lanécessité de développer une nouvelle doctrinepour les forces de défense et de sécurité,construite sur les impératifs du service républi-cain, des droits de l’homme, du droit interna-tional humanitaire et de la sécurité humaine, etrenforcer les capacités dans ces domaines.

• Œuvrer aux côtés des professionnels des médiasà une sensibilisation et un renforcement descapacités sur le rôle central qu’ils peuventassumer en matière de prévention del’extrémisme violent, par une informationobjective, en relayant des discours de paix et nonde haine, et en faisant valoir les expériencesréussies de prévention.

• Placer la culture, la citoyenneté et l’éducation(formelle mais également au sein des familles) aucœur des dispositifs de prévention del’extrémisme violent.

• Face au caractère transnational du phénomèned’extrémisme violent, qui appelle également uneréponse régionale, éviter d’avoir de multiplesstratégies et programmes régionaux institution-nels, non seulement en améliorant la coordina-tion mais aussi en développant de véritablesapproches intégrées.

• A l’instar des Conversations, poursuivre au planrégional les efforts visant à partager et à appuyerles diverses expériences réussies, afin derenforcer l’approche préventive dans le traite-ment de l’extrémisme violent.

La nécessité d’une réponsemultidimensionnelle etinclusive fondée sur ledialogue

Les réponses militaires et sécuritaires au Sahel-Sahara, bien que parfois nécessaires, ont démontréleurs limites ; l’extrémisme violent nécessite une

réponse basée sur une approche holistique etglobale, allant au-delà de l’action militaire. Ced’autant plus que parfois celle-ci est accompagnéede comportements abusifs de la part des forces desécurité et de défense envers les populations,augmentant le fossé entre les États et leursadministrés. La réponse militaire sert trop souventde « paravent » au manque de volonté des respon -sables politiques de s’engager autant, si ce n’estplus, dans les actions préventives, seules à même derésoudre les antagonismes sur le long terme. Cette approche multidimensionnelle estnécessaire au vu de la variété des causes et facteursqui sont à l’origine du phénomène. La religion,souvent affichée comme facteur premier, s’avèredans la réalité être un élément parmi d’autres ; lesinjustices politiques, sociales et économiques,l’impunité, le désir de vengeance, la quête deprotection, la pauvreté, le chômage (notammentchez les jeunes), la mauvaise gouvernance, lacorruption, la marginalisation et le sentimentd’exclusion, la crise d’identité, le changementviolent de régime et la résurgence d’anciens conflitsmal résolus sont autant de facteurs à cerner pourmieux comprendre et répondre aux causes de cephénomène. L’érosion des institutions publiques a aussi étésoulevée, et les conséquences que cela peut avoirsur les capacités de ces sociétés à faire face à laviolence. La corruption, la mauvaise gouvernanceet le manque de transparence remettent en cause lalégitimité de l’État et de ses institutions. Parexemple, les difficultés d’accéder au système dejustice et la remise en cause de son impartialité fontque les citoyens perdent confiance dans cetteinstitution. Le secteur de l’éducation, véritablenaufragé dans la plupart des pays concernés,illustre également parfaitement en quoi le déficitd’État peut créer des ravages profonds au sein dessociétés. La floraison des écoles coraniquesincontrôlées fut abondamment évoquée. A la placed’aller vers ces institutions qui s’occupent dessources du problème, les ressources publiques sontsouvent concentrées vers le domaine de la sécuritépour répondre à la menace à court terme. La famille peine à constituer un rempart àl’endoctrinement et au recrutement des jeunes. Il aété mentionné une « abdication de la responsabilitédes parents » dans certains cas et un manque desurveillance et de suivi, alors même que la famille

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devrait fonctionner comme un mécanisme d’alerteprécoce. La famille est le premier lieu de trans -mission et d’acquisition de valeurs sociétales. Quefaire lorsque les parents n’encouragent plus leursenfants à aller à l’école, car celle-ci offre un serviceinadéquat (classes d’une centaine d’enfants, pas dematériel, pas ou peu d’enseignants) ? Que fairelorsque les parents n’ont pas de réponse face auxquestions de leurs enfants sur leur avenir et leurplace dans leur société ? Que faire lorsque ce sontles parents eux-mêmes qui parfois encouragentleurs enfants à « partir au large » (pour s’engagerdans la violence, pour chercher un ailleursmeilleur, etc.) ? Le contexte actuel est par ailleurs marqué parl’érosion des coutumes et pratiques traditionnellesqui ont longtemps constitué un rempart auxdiscours de haine et violence. Cette érosion a danscertains cas entraîné une perte d’emprise de cescommunautés sur la régulation sociale et parfoismême politique. De surcroît, les mouvements detranshumance et autres déplacements exacerbéspar les changements climatiques au Sahel-Saharaont favorisé l’émergence de tensions entrecommunautés. C’est notamment le cas dans larégion du centre du Mali et au Niger, où les affron-tements entre éleveurs nomades et agriculteurssédentaires se multiplient. Ces tensions intercom-munautaires font en outre l’objet d’instrumentali-sation par les milices, les groupes armés et les Étatseux-mêmes à des fins de contrôle, au point quecertains disent « ce ne sont pas les terroristes quinous terrorisent, c’est notre État et les milices ».Cela est ressorti comme l’un des risques majeurs deconflagration. Les participants ont appelé àrenforcer les communautés locales afin de les aiderà résoudre les conflits intercommunautaires demanière pacifique à travers le dialogue et enimpliquant les chefs traditionnels. La persistance, voire le creusement, de l’écartentre riches et pauvres peut aussi engendrer unrejet de l’État et de ses institutions. Ceci est parti -culièrement vrai dans les zones transfrontalièreséloignées des centres administratifs, où les servicesétatiques peinent à maintenir une présence et où lespopulations parviennent difficilement à avoir accèsaux services de base, surtout aux services desécurité. En effet, lorsque l’État faillit à assurer lasécurité de ces populations ou que ses forcesarmées commettent elles-mêmes des exactions

contre les populations, cela peut pousser cesdernières dans les bras des groupes extrémistesviolents. Par ailleurs, l’équilibre des pouvoirs dansces zones « oubliées » se trouvent de plus en plussouvent bouleversés par l’émergence de milicesd’auto-défense, souvent constituées sur une basecommunautaire, qui tentent de remplir le videsécuritaire. Dans ce contexte, la notion de la « dignité humaine » est souvent revenue dans lesconversations. Lorsque la dignité humaine estatteinte par l’État, cela renforce l’attrait des groupesextrémistes violents qui se présentent commealternatives à l’État pouvant protéger la populationdes exactions des communautés rivales et de l’Étatet faire justice à peu de frais. Les périodes de transitions politiques et dechangement de régime soudain constituent aussides moments propices pour l’émergence de cesgroupes qui s’emparent du vide politique et institu-tionnel pour se poser en alternative et solidifier lediscours « eux » contre « nous ». Cela a notammentété le cas en Libye, où les groupes extrémistesviolents, souvent déjà sous-jacents, ont saisi lemoment de la chute du régime de MouammarKadhafi pour proliférer et créer des alliances au-delà des frontières. L’attrait de ces groupesextrémistes violents est en effet renforcé lorsqueceux-ci se « substituent » à l’État en fournissant desservices sociaux, de la sécurité, de la justice ou desrevenus. Face à de tels défis, dont on note bien la diversité,les participants ont ainsi appelé au besoin urgentd’une réponse multidimensionnelle et inclusive detous les secteurs de la société. En partant du constatque les structures et actions étatiques sontnécessaires mais insuffisantes, l’engagement del’ensemble de la société — hommes politiques,leaders d’opinion, forces de défense et de sécurité,éducateurs, femmes, jeunes, familles, chefsreligieux et traditionnels, communautés, médias,société civile, acteurs de la culture et chercheurs —comme acteurs clés de la prévention del’extrémisme violent s’avère indispensable. Mais ilfut dit aussi que tout cela doit être présidé par unevolonté politique ferme et affichée qui mise sur larichesse de cette diversité et montre le chemin del’inclusion. Les Conversations d’Alger ont aussi été le révéla-teur du besoin profond de dialoguer, à tous lesniveaux, pour comprendre les causes de

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l’extrémisme violent et pour œuvrer au change-ment : au sein des familles, au sein des écoles, ausein des institutions, entre les politiques et lesmilitaires, entre les communautés et ceux qui lesadministrent ou les sécurisent, et peut-être mêmeavec les extrémistes violents. Mais le dialogue estdifficile, et il n’est pas mécanique. Il est doncfondamental de créer les espaces structurés pour ledialogue où les expériences et les questions peuventêtre partagées, et où l’envie d’aller vers l’autre peutgrandir.

Le rôle de la société civilelocale dans la prévention

Les Conversations ont prêté une attention parti -culière au rôle de la société civile locale et à sarelation avec l’État. La société civile estpolymorphe, elle comprend non seulement des « organisations de la société civile », mais aussi lescommunautés elles-mêmes, leurs leaders, lesvillages et autres formes de regroupements depopulations locales, les femmes ou les jeunes quis’organisent de diverses manières, de simplesindividus qui agissent et des structures socio-professionnelles. La société civile joue un rôle central dans laprévention de l’extrémisme violent car cephénomène se manifeste en réponse à des facteurslocaux plutôt qu’à des dynamiques globales, mêmesi ces dernières entrent souvent dans le discours desgroupes. Les stratégies de développement et projetsde prévention doivent ainsi être adaptés aucontexte local et aux besoins exprimés à ce niveauet éviter d’imposer des agendas extérieurs. Commeexemples de ce risque furent cités les prioritésbudgétaires nationales trop influencées par desbailleurs internationaux et leurs propres agendas,ou encore la Conférence d’entente nationale demars 2017 au Mali dont la recommandation denégocier avec les extrémistes religieux du Nord etdu Centre fit long feu en partie sous pressionextérieure. Il s’agit plutôt d’appuyer les initiativesqui viennent des communautés elles-mêmes, quiconnaissent mieux que quiconque leurs besoins.Au niveau financier, cela se traduit aussi par l’appuiaux programmes qui fonctionnent et le fait d’éviterd’inonder la société civile de fonds qu’elle n’a pas lacapacité d’absorber. Les gouvernants doivent desurcroît veiller à ne pas restreindre l’espace

disponible à la société civile au motif de la luttecontre le terrorisme. Le dialogue et la coopération entre le gouverne-ment et les citoyens doivent par ailleurs êtrerenforcés. Les espaces de dialogue entre les deuxsont encore trop rares et ne résistent pas toujoursaux crises. Une collaboration transparente,inclusive et participative entre les gouvernants etles gouvernés est pourtant nécessaire et bénéfique àtous. Ces derniers pourraient ainsi être consultéslors de l’élaboration et la mise en œuvre depolitiques publiques de prévention. Par exemple, laCommission nationale tunisienne de lutte contre leterrorisme veille à intégrer dans ses activités toutesles composantes de la société civile, perçues commeétant en première ligne pour faire face à, mais aussipour prévenir, l’extrémisme violent. Il s’agit doncaussi pour les institutions publiques et les respon -sables politiques de prendre la pleine mesure de larichesse que représente l’interaction avec la sociétécivile (au sens large) et de la valoriser dans le cadredes politiques publiques. Les participants ont également rappelé l’impor-tance de l’inclusion politique des femmes et desjeunes, notamment au niveau local. Cela peut sefaire en adoptant des mesures destinées à réduirel’âge minimum de candidature à certains postespolitiques, à instaurer un quota minimum dejeunes et de femmes, à renforcer leurs capacités ouà éliminer les barrières financières à leur participa-tion, notamment en zone rurale (frais liés auxcampagnes, déplacements, etc.). Des officielsalgériens ont partagé l’expérience d’un partenariatavec ONU Femmes pour offrir une formation auxcandidates au parlement. En Tunisie, le pland’action national de mise en œuvre de la Résolution1325 du Conseil de sécurité donna lieu à undialogue entre le gouvernement et la société civileavec comme résultat l’adoption d’une loi cadrepour la protection des femmes et l’appui à la parti -cipation des femmes dans les domaines militaires,politiques et économiques. En Algérie et au Maroc,des « mourchidates » (femmes musulmanesprédicatrices et assistantes religieuses) travaillentaux côtés de leurs homologues hommes àtransmettre les messages de tolérance de l’Islam,non seulement dans les mosquées, mais aussi dansles familles, les maisons de jeunes, les hôpitaux oules écoles. De manière générale, les États doivent accepter et

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favoriser le rôle indispensable de la société civile,tout en assumant sa propre responsabilité dans lamise en place de la bonne gouvernance,notamment des services sociaux, éducatifs, de santéet de justice. L’objectif est ainsi de valoriser lespopulations vulnérables et de favoriser leurépanouissement ; mieux ancrées au sein de l’État etde la nation, elles seront d’autant moins tentées parles expédients proposés par les groupes extrémistesviolents.

Les médias comme outil deprévention

A l’heure de l’information en continu et desréseaux sociaux, les médias (radios commu -nautaires, presse écrite, médias en ligne, réseauxsociaux, audiovisuel) sont incontournables dansleur capacité d’atteindre les acteurs de tous lesniveaux, depuis les décideurs politiques jusqu’auxcommunautés locales. L’utilisation croissante desmédias et réseaux sociaux par les groupesextrémistes violents pour diffuser leur propaganderévèle la nécessité pour les médias de jouer un rôleplus actif dans la prévention de la violence, enassurant l’objectivité de l’information qu’ils véhi -culent. Bien que le principe de couverturemédiatique impartial reste primordial, les partici-pants ont souligné la nécessité d’empêcher lesgroupes extrémistes violents d’utiliser les médiascomme outil de propagande, et au contraired’assurer des espaces pour la diffusion de messagesen faveur de la paix. La question de la libertéd’expression a aussi été soulevée avec unereconnaissance que cette liberté ne peut êtreabsolue lorsqu’il s’agit d’appels à la haine et à laviolence. Les médias peuvent ainsi jouer un rôle de préven-tion à travers l’information, l’éducation et lasensibilisation à la prévention. Sur ce rôle d’infor-mation, les médias se doivent d’informer et dedisséminer les réalités vécues par les communautésaffectées. Ces témoignages peuvent avoir un effetthéra peutique pour les victimes qui voient ainsileur souffrance être reconnue. Ainsi, des initiativesont été créées en Tunisie, au Mali et ailleurs pourdiffuser des vidéos web mettant en scène des jeuness’exprimant sur les problèmes locaux, la violence etles défis auxquels ils sont confrontés. Les partici-pants ont aussi évoqué le rôle « d’éducation » des

médias sur la bonne gouvernance d’Internet et àtravers le décryptage des « fake news » qui peuventdevenir facteur de recrutement des jeunes. Enfin,l’action de sensibilisation des médias peut passerpar le fait de dédier un espace pour promouvoir etdonner de la visibilité aux initiatives positives à laprévention qui existent déjà et donner la voix àleurs animateurs et animatrices. La contribution des médias aux efforts deprévention est particulièrement importante auniveau local. Les radios communautaires quirevêtent un aspect inclusif — étant auprès descommunautés locales, communiquant dans leslangues locales et se focalisant sur les dynamiqueslocales — ont notamment été soulignées. Celles-cipeuvent effectivement contribuer à la prévention etau dialogue, comme le montrent, par exemple, laretransmission de cafés politiques (en Tunisie), leséchanges entre acteurs politiques et activistes de lasociété civile diffusés comme podcasts, ou ladiffusion de messages religieux positifs afin de bâtirun discours alternatif à l’argumentaire des groupesextrémistes (au Sahel et au Nigéria). Des initiativesœuvrent aussi à désenclaver les zones ruralesauparavant privées d’accès à l’information. Il est important de tenir compte non seulementdes médias traditionnels mais aussi du pouvoir que les influenceurs peuvent avoir sur les réseauxsociaux (notamment sur les jeunes). Le « dark web » est un espace de recrutement important pourles groupes extrémistes, et la non-gouvernance deces espaces leur permet de propager leur doctrinelibrement. La contribution des médias aux effortsde prévention nécessite de ce fait une formation desjourna listes au phénomène d’extrémisme violentafin d’en comprendre les tenants et aboutissants etde développer une expertise. Ici, le choix de laterminologie prend une place importante, afind’éviter tout amalgame qui pourrait infléchirl’action dans un sens négatif. Il a de surcroît étémentionné la nécessité d’une formation sur lesdifférents types d’extrémisme, non seulementreligieux mais aussi ethnique, nationaliste etmisogyne, qui représentent tous un défi à lacohésion sociale et peuvent être sourcespotentielles de violence. Constatant les limites qui peuvent exister à lacontribution des médias aux efforts de préventiondans le Sahel-Sahara, il a été recommandé lacréation dans le cadre de cette initiative d’un

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comité de pilotage chargé de formuler une stratégiepour la production et la diffusion de contenus enfaveur de la prévention de l’extrémisme violentdans les médias et pour la sensibilisation et laformation des professionnels des médias à cetégard. Il a également été recommandé la créationd’un guide de bonnes pratiques journalistiques etd’une plateforme de journalistes du Sahel-Saharapour la paix. Cette plateforme régionale pourraitservir à disséminer des expériences positives, servirde portail de contenus en faveur de la paix,effectuer un travail de sensibilisation des médias,mener des actions de plaidoyer en direction desresponsables et servir de banque de données decontacts et de ressources d’expertise. Au vu du caractère transnational et global duphénomène de l’extrémisme violent, il a étéreconnu que la contribution des médias aux effortsde prévention nécessite aussi d’impliquer lesmédias étrangers et la communauté internationalesur l’importance de ces espaces de sensibilisation àla paix.

La contribution des forcesde défense et de sécurité àla prévention

Les forces de défense et de sécurité (FDS) sont aupremier plan lorsqu’il s’agit de combattrel’extrémisme violent, et leur contribution auxefforts de prévention est également essentielle dansle cadre d’une approche holistique3. Si toutefoisleur action n’est pas proportionnelle ou ne respectepas les règles du droit international, l’action desFDS peut être contreproductive. Dans la région, lesabus perçus ou réels des FDS, ainsi que l’impunitéqui les couvre, sont évoqués comme facteursmotivant les jeunes à rejoindre les groupesextrémistes violents. Ainsi, dans l’état de Borno, aunord du Nigéria, les abus des FDS sont cités commefacteur premier pour lequel les individus rejoignentles rangs de Boko Haram. Les cas de mauvais traite-ments, violences, arrestations arbitraires, tortures,extorsions et exécutions sommaires dans le cadre

d’opérations antiterroristes sont nombreux etrarement suivis de mise en responsabilité. De plus,les FDS ne sont pas nécessairement outillées pouraffronter les groupes extrémistes violents, et ellesopèrent souvent sans que les fonctions politiquesou civiles ne soient mises en place pour relayerl’action militaire, ce qui impose à celle-ci deperdurer ou d’assumer des rôles qui dépassent leurmandat. Il est nécessaire de sensibiliser et renforcer lescapacités des FDS face à un phénomène relative-ment nouveau qui diffère des guerres convention-nelles pour lesquelles elles sont formées. Les parti -cipants ont ainsi souligné l’importance dedévelopper une nouvelle doctrine militaire face àl’extrémisme violent afin de répondre auxméthodes de guerre non-conventionnelles de cesacteurs armés non-étatiques qui se fondent dans lamasse parmi les civils ou opèrent par des actionsindiscriminées. Il est également nécessaire que desformations s’adressent tant au niveau du leadershipstratégique qu’aux éléments de troupes et qu’ellesabordent explicitement les dynamiques del’extrémisme violent afin d’en comprendre lescauses et la nature complexe et évolutive. De tellesformations doivent en outre se focaliser sur uneapproche de sécurité humaine centrée sur lespersonnes, inclure des contenus sur l’éthiqueprofessionnelle et la promotion des droits del’homme et du droit international humanitaire.Enfin, il a été rappelé que la notion d’arméerépublicaine est d’autant plus d’actualité lorsquedans la réalité ; les violences de tous ordres semélangent et se nourrissent de lignes de rupturepolitiques, tribales ou territoriales qui se trouventaussi dans les corps habillés. L’expérience démontre que le succès ou l’échecdes interventions militaires dépend largement del’interaction avec et de la participation de lapopulation civile. Pour bâtir et renforcer laconfiance des citoyens, il est important que les FDSne soient pas perçues comme étant elles-mêmesune menace ou des auteurs de violence contre lapopulation. Cette mise en confiance mutuelle peutpasser par l’organisation de programmes de

3 La question de la contribution des FDS à la prévention a déjà été évoquée dans le cadre des Conversations régionales précédentes et lors d’un séminaire satelliteorganisé en 2017 à Dakar. Les Conversations d’Alger ont prolongé ce travail et se sont focalisées sur la formulation de recommandations concrètes à l’attention desFDS pour une action de prévention. Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) du Sénégal et Département fédéral des affaires étrangères (DFAE)de Suisse, « Séminaire régional : Forces de défense et de sécurité dans la prévention de l’extrémisme violent en Afrique », Dakar, Sénégal, 9 et 10 octobre 2017, voirwww.cheds.gouv.sn/wp-content/uploads/2018/02/BAT_RAPPORT-2017.pdf .

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sensibilisation et la création d’espaces de dialogueavec les communautés, en particulier les groupes dejeunes, femmes et leaders religieux et traditionnels.Il s’agit d’inclure les communautés dans l’élabora-tion de stratégies de prévention afin de promouvoirl’appropriation locale. Il a aussi été recommandéque les FDS ne recourent pas à une stratégied’engagement uniquement aux fins de renseigne-ment : cela ne permet pas de construire la confianceet met parfois même les populations en danger.Une autre suggestion a été celle de mettre en placedes officiers civilo-militaires dont l’action princi-pale serait dédiée à la fluidité des relations entrecivils et militaires. Les polices de proximité ont également un rôleimportant à jouer dans l’instauration d’un lien deconfiance avec les populations locales. En principe,leur « proximité » devrait permettre une plusgrande représentativité et donc l’inclusiond’éléments émanant des communautés locales.L’Accord pour la paix et la réconciliation au Malide 2015 prévoit, par exemple, l’établissement d’unepolice territoriale et de comités consultatifs locauxde sécurité impliquant FDS et populations locales.Dans le contexte actuel et du fait de la nature de lamenace, le corps militaire se retrouve souvent àremplir les fonctions de la police, qui souventmanque de capacités suffisantes pour accomplirson rôle. Il s’agit donc également de renforcer lescapacités de la police locale. Restaurer la confiance nécessite par ailleurs pourles FDS d’assurer une présence constante, la craintede représailles par les groupes armés empêchantsouvent les civils de coopérer avec elles. L’absencedes FDS est d’ailleurs un des facteurs qui a facilitél’émergence de milices d’auto-défense. Ces milices,qui ont émergé un peu partout dans la régioncomme des palliatifs au déficit de protection de lapart des FDS, représentent désormais aux yeux debeaucoup une véritable épée de Damoclès. Celles-cise sont souvent constituées sur une basecommunautaire, tribale ou ethnique et participentaujourd’hui au clivage sociétal à l’origine desviolences, ou font l’objet de manipulationshasardeuses de toutes parts. Viendra le moment oùla nouvelle fonction sociale que ses membres sesont donnée, assortie souvent de dividendeséconomiques, touchera à son terme. Comment lesresponsables politiques et les FDS préparent-ils lagestion de cet avenir ? Les participants ont

encouragé un travail de documentation, d’analyseet de diffusion des expériences existant en lamatière. Adresser la méfiance entre les FDS et la popula-tion civile implique d’améliorer les stratégies decommunication des FDS sur les opérationsmilitaires et les résultats de celles-ci. Il a étéconstaté un manque de communication de la partdes FDS — par négligence ou souci de confiden-tialité — ce qui peut renforcer le sentiment deméfiance envers elles (notamment lorsqu’elles sontaccusées d’abus). Avec une communicationeffective (dans la mesure du possible), les FDSpourraient obtenir le soutien de la population maisaussi l’intégrer aux efforts de prévention et dans lagouvernance du secteur de la sécurité. L’utilisationdes médias et réseaux sociaux (par ex. Twitter) àcette fin peut être utile, par exemple pour rendrepubliques les poursuites ou sanctions prises àl’encontre de ceux qui commettent des violations etpour mettre fin à la stratégie du « démenti ». Les participants ont également identifié un rôle àjouer pour les FDS, aux côtés des gouvernements etdes organisations de la société civile, dans la réinté-gration et la réhabilitation d’anciens membres degroupes extrémistes violents. L’expérience duNigéria a ici été prise en exemple. L’Opération SafeCorridor est un programme mené par 13 agencesgouvernementales aux côtés de l’armée nigériane,qui vise à la déradicalisation, la réhabilitation et laréintégration d’anciens membres de Boko Haramjugés comme présentant un « faible risque ». Cecise fait à travers la prise en charge psychologique(par les psychologues et les responsables religieux)et économique (à travers l’offre de formationsprofessionnelles). Des activités sont égalementmises en œuvre pour engager et renouer le dialogueavec les familles de ces ex-combattants. Leurréinsertion et réintégration dans les communautésd’accueil représentent toutefois un défi importantcar peu de moyens sont consacrés au dialogue avecces communautés sur les notions de pardon et dejustice, alors même que celles-ci ont souvent étévictimes des exactions de Boko Haram. Un élément important à prendre en compte pourla réintégration porte sur les femmes et compagnesde ces ex-combattants, qui ont soit volontairementrejoint les forces ou y ont été contraintes. Lestigmate social pour ces femmes est considérable etpeut les dissuader de témoigner de leur expérience.

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Une autre question mise en avant porte sur le genreet la désignation de « points focaux genre » au seindes FDS afin de faciliter une plus grande respons-abilisation et représentativité des femmes dans ledomaine de la sécurité, police comme forcesarmées. Le gouvernement d’Algérie a partagé son expéri-ence en matière de réintégration d’ex-combattantset le recours à l’amnistie vers la fin de sa « décennienoire » dans les années 1990. Le modèle suivi parles autorités algériennes et la police nationale futcelui de la réconciliation nationale et la mise enplace de politiques de concorde civile avec l’appuide la population. Une question plus difficile à aborder fut celle durôle que pourraient jouer de tels combattantsdésengagés en termes de prévention. Les FDS sontsouvent au premier contact avec ceux qui serendent ou sont capturés et sont en mesure derecevoir des informations de premières mains nonseulement sur les stratégies ou modes opératoiresde l’ennemi, mais aussi sur les parcours de ceux quisont partis combattre et sont revenus. Qu’advient-il de telles informations ? Peuvent-elles êtreutilisées pour démystifier et décourager l’attrait decette violence auprès d’autres candidats ? Lesintéressés eux-mêmes sont-ils en mesure de porterdes messages de prévention ? Des témoignagesrares ont été donnés dans ce sens à Alger etamènent à réfléchir sérieusement à cette dimensionde la prévention encore largement inexplorée. Qu’en est-il par ailleurs du dialogue avec ceux quicombattent toujours dans les rangs des groupesextrémistes ? Si l’idée même d’un tel « dialogue »n’est pas rejetée (« il s’agit de nos fils »), elle soulèvenéanmoins de nombreuses questions. Des amorcesde tels dialogues existent, souvent dans le cadred’une démarche humanitaire, mais le passage à undialogue politique n’a rien d’automatique. Il existede nombreux canaux informels sur lesquels uneamorce de dialogue peut reposer ; il existe aussi desdegrés divers d’implication et de radicalisation ausein de groupes armés. Il appartient à l’État d’arti -culer une politique à cet égard ; il peut s’appuyersur des relais pour la mise en œuvre. Et cela passeaussi par un dialogue avec les communautésd’origine ou celles touchées en premier lieu par laviolence. Enfin, un consensus a émergé sur le fait que les

FDS ne peuvent endosser seules ce rôle de préven-tion ; cela implique une coopération au sens large,à savoir l’encadrement des acteurs politiques auplus haut niveau et le soutien des autres partiesprenantes. Les FDS font actuellement face à unepression importante de la part des acteurspolitiques mais aussi du public en général enattente de résultats sécuritaires rapides. Une tellepression ou l’absence d’autres formes de réponses(politiques, sociales, économiques) peuvent nuireaux efforts des FDS sur le moyen terme, et lesparticipants ont encouragé un dialogue plus actifauprès des responsables politiques à cet égard.

L’éducation, la culture et lacitoyenneté comme moyensde prévenir la violence

Au regard de la nécessité d’une approche globalepour prévenir l’extrémisme violent, les participantsont identifié le potentiel de l’éducation, de laculture et de la citoyenneté. Le moment del’enfance a été reconnu comme propice pourpromouvoir les valeurs de la tolérance et le respectde la diversité, l’inclusion, le dialogue, le pluralismeet l’égalité. Il a ainsi été recommandé aux États dela région de mettre en place des cursus d’enseigne-ment prônant ces valeurs dès le plus jeune âge.Ceux-ci pourraient offrir un discours alternatif àcelui des groupes extrémistes violents et construireles bases d’une société plus inclusive. La Mauritaniea, par exemple, mis en place des cours obligatoiresd’instruction morale, civique et religieuse dès lecycle secondaire. Cette instruction civique doitaussi comprendre des aspects relatifs à la citoyen-neté ; il s’agit d’inculquer un sentiment d’apparte-nance et d’identité nationale. Les participants ont noté l’importance d’inclureles traditions et coutumes locales dans les cursusd’enseignement afin de préserver et transmettrel’histoire nationale mais aussi de revaloriser cespratiques comme rempart à la violence ; « Il n’y apas de honte à être fier de son histoire », dira l’undes participants. Au-delà des lieux d’éducationformelle, les participants ont aussi souligné lebesoin de promouvoir les principes du vivre-ensemble en paix dans tous les espaces de socialisa-tion, à commencer par la famille, mais aussi lesespaces récréatifs, les espaces associatifs de

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quartiers, les lieux de spiritualité et les marchés. Les États doivent également investir dans lespolitiques de jeunesse et soutenir les initiativesprivées, telles que les maisons de jeunesse et radiosde proximité, ou encore les infrastructures desport. Ceux-ci offrent des lieux ou des outilsd’interaction sociale et de créativité pour les jeunes,complémentaire à ceux de la famille ou de l’école.La promotion du volontariat peut également êtreutile — pour exemple, le scoutisme, mouvement dejeunesse basé sur l’apprentissage des valeurs de lasolidarité, de l’entraide et du respect de l’autre.L’ensemble de ces initiatives vise à favoriser laparticipation et l’activisme des jeunes et à leur faireprendre conscience qu’eux aussi peuvent jouer unrôle positif dans leur société. De par sa capacité à influencer l’attitude et lecomportement des individus, la culture fut aussireconnue comme moyen de lutte contrel’extrémisme violent ; il s’agit de favoriser l’expres-sion de la diversité artistique et culturelle au servicede la paix et de propager des valeurs de tolérance,de respect et de diversité. Ainsi, lorsqu’une sérietélévisée, un documentaire, une musique, un film,une pièce de théâtre ou même une prestation de ruemettent en évidence l’importance de « l’unité dansla diversité », ils délégitiment les logiques d’affron-tement basées sur la différence. L’activité d’uneONG marocaine qui organise la tournée d’unepièce de théâtre illustrant la réintégration d’anciensmembres de groupes extrémistes violents, dont lareprésentation est suivie d’un débat qui permet unéchange entre d’anciens membres de groupes et dejeunes spectateurs, a par exemple été salué. Une recommandation clé fut d’investir dans laparticipation politique, culturelle et économiquedes jeunes en les accompagnants dans les micro-projets et en favorisant l’entreprenariat de lajeunesse. Les quartiers populaires et défavorisés, oùles jeunes sont dépourvus d’opportunités,constituent une poche importante de recrutementpour les groupes extrémistes violents. Ainsi, descentres culturels ont été ouverts par des associa-tions au Maroc et en Tunisie au sein de telsquartiers, afin d’offrir des activités éducatives etculturelles telles que la musique, le sport, le théâtreet le chant. Il s’agit de donner à ces jeunes unencadrement et une orientation afin de prévenirleur déviance vers la violence mais aussi de leurinculquer les valeurs qui feront d’eux des citoyens

et futurs leaders tournés vers la tolérance etcontribuant au développement de leurcommunauté et du pays. La place de la religion dans les efforts de préven-tion est aussi significative. Les chefs et éruditsreligieux peuvent en particulier offrir des messagesalternatifs à ceux des groupes extrémistes violentsen se basant sur les textes religieux. Il a ainsi étéproposé de créer un collège de chefs et éruditsreligieux au Sahel-Sahara afin d’offrir un discoursreligieux alternatif au niveau régional, à l’exemplede certaines expériences déjà engagées à cet égard. Enfin, le rôle de la femme au sein de la famille,considérée comme le « socle de l’édifice familial » aété abordé lors des discussions ; celles-ci jouent ungrand rôle dans les années formatrices des enfants,notamment au niveau de l’éducation. Ainsi, si ellessont sensibilisées aux facteurs de risque et ontconscience des facteurs de résilience, les chancessont grandes que les enfants le soient aussi. Lesfemmes, et notamment les mères, peuvent aussijouer un rôle important dans la réintégration d’ex-membres de ces groupes et pour faire face à larupture affective et sociale. Par exemple, une initia-tive au Cameroun associe les mères aux efforts deréintégration d’anciens membres de Boko Haramet à la prévention de nouveaux départs au sein descommunautés.

Approfondir la coopérationet l’intégration régionale

Au vu du caractère transnational et global duphénomène de l’extrémisme violent, lesConversations d’Alger ont une nouvelle foissouligné la nécessité et l’urgence d’une réponserégionale coordonnée et surtout mieux intégrée. Siles réponses militaires et sécuritaires se dévelop-pent au niveau régional — telles que la Forceconjointe du G5 Sahel ou la Force multinationalemixte sous l’égide de la Commission du bassin dulac Tchad — les stratégies et actions régionales deprévention progressent faiblement et continuent demanquer de cohérence. Ainsi, les participants ontappelé les organisations régionales et lespartenaires qui les appuient à mettre en œuvre desréponses politiques, économiques, développemen-tales et humanitaires coordonnées. La Plateformeministérielle de coordination des stratégies Sahel,par exemple, a été créée à cette fin, mais quatre

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années se sont écoulées depuis sa mise en place etson efficacité reste encore à démontrer. Comptetenu d’autres initiatives institutionnelles lancéesentretemps, on assiste à une forme d’encombre-ment du paysage qui signale que non seulement lacoordination mais aussi l’intégration des stratégieset programmes sont plus que jamais nécessaires. Les participants ont ainsi appelé à ce que les loisnationales fassent l’objet d’une harmonisation auniveau régional afin de permettre une actioncommune allant dans le même sens et intégrantégalement la dimension de prévention. La questionde la souveraineté nationale peut toutefoisconstituer un frein à cette harmonisation. LaCommission nationale tunisienne de lutte contre leterrorisme œuvre précisément dans ce sens pour ledéveloppement d’un réseau international decommissions afin de favoriser cet échange d’expé -riences et d’identifier les bonnes pratiques.L’échange d’expériences et bonnes pratiques avecdes États ayant vécu des expériences similaires avivement été encouragé, notamment pour mieuxcomprendre comment travailler à transformer lescauses de l’extrémisme violent.

Conclusion

Après trois séries de Conversations régionales, leconstat a été fait que les préoccupations despopulations de la région persistent au lieu des’estomper — preuve que la réponse actuelle estinadaptée et insuffisante. La conviction de lanécessité d’investir dans l’approche de préventionde la violence et de construction de la paix seconsolide pourtant patiemment, et émergent despratiques constituant autant d’inspirations pourque cette approche continue à se renforcer. Cechangement de paradigme dans la réponse àl’extrémisme violent au Sahel-Sahara est d’autantplus nécessaire au vu des défis liés au retour et à laréintégration d’anciens membres des groupesextrémistes violents. Si les motifs et facteurs ayantpoussé ces personnes à basculer dans la violencesont toujours présents dans leurs communautés de retour, le succès de leur réintégration est peu probable, et l’effet dissuasif sur d’autres « candidats » ne pourra pas porter ses fruits.

Le déficit de confiance actuel à l’égard de l’État etdes forces de défense et de sécurité démontrequ’une réponse militaire seule ne peut suffire. Ledialogue entre les forces de défense et de sécurité etles communautés, ainsi qu’avec les responsablespolitiques, est nécessaire pour renforcer le climatde confiance, une meilleure compréhension deleurs rôles respectifs et les bases d’un vivre-ensemble en paix auquel tous aspirent. Pour cela,plusieurs priorités ont été soulignées. Il s’agit de :1. Inscrire les initiatives de prévention dans uneapproche holistique et pragmatique axée sur larecherche de résultats concrets. Il s’agit demultiplier les espaces de dialogue afin depermettre les échanges entre toutes les partiesprenantes (institutions publiques, responsablespolitiques, jeunes, femmes, société civile,médias, forces de défense et de sécurité, acteurséducatifs et culturels, chefs religieux ettraditionnels, chercheurs, etc.). Ce dialogue doitaussi avoir lieu — dans la mesure du possible —avec certains membres de ces groupesextrémistes violents, car comment parler desproblématiques et causes de l’extrémismeviolent et avoir un impact sans inclure certain deces membres (et anciens membres) dans lesconversations ? Cela nécessite d’établir unestratégie pour engager le dialogue avec lesgroupes armés les plus radicaux.

2. Assurer une appropriation locale des initia-tives et renforcer les initiatives de préventionpositives déjà existantes. Par ailleurs, il fautsouligner le rôle premier de l’État dans la miseen œuvre de politiques publiques de prévention,en particulier dans les zones marginalisées,urbaines et rurales. Il est essentiel de renforcer lelien entre la société et l’État et de consolider le « vivre-ensemble en paix », une initiative algé -rienne adoptée par l’Assemblée générale desNations Unies en janvier 2018 et qui vise àpromouvoir la tolérance, la paix et l’inclusion4.La notion d’appropriation locale s’inscrit dansl’agenda des Nations Unies sur la pérennisationde la paix, selon lequel l’inclusion d’acteurslocaux est indispensable à instaurer et maintenirune paix durable ; il en va de même pour uneprévention effective de l’extrémisme violent.

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4 Résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies (8 décembre 2017), Doc. ONU A/RES/72/130, 15 janvier 2018.

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3. Coordonner et intégrer la réponse régionale. Siles initiatives de prévention sont nombreuses,l’absence de cohérence et d’intégration auniveau régional demeure une limite importanteà l’efficacité de la réponse. Dans cette coordina-tion, les autorités devraient privilégierdavantage l’approche préventive, y compris desinitiatives non-militaires, dans leurs stratégiesnationales et régionales de lutte contre le terro -risme et l’extrémisme violent.

Pour reprendre les propos d’António Guterres,

secrétaire général des Nations Unies, « l’édificationde sociétés ouvertes, équitables, inclusives etpluralistes fondées sur le plein respect des droits del’homme et offrant des perspectives économiques àtous, est le moyen le plus concret et le plus adaptéd’échapper à l’extrémisme violent »5. A l’issue destroisièmes Conversations régionales, les partici-pants ont abouti aux mêmes conclusions et ontexprimé leur engagement à jouer un rôle dans lamise en œuvre de ces recommandations chacundans sa sphère d’activité et d’influence.

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5 Programme des Nations Unies pour le développement, « Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique », 2017, voirwww.africa.undp.org/content/dam/rba/docs/UNDP-JourneyToExtremism-report-2017-French.pdf .

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Programme

Dimanche 24 juin 2018

8 h 45 – 9 h 30 Discours d’ouverture

Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Uniespour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS)Muriel Berset Kohen, Ambassadeur de Suisse en AlgérieYoussef Mahmoud, Conseiller principal, Institut international pour la paix (IPI)Larry Gbevlo-Lartey, Représentant spécial de l’Union africaine pour la coopérationantiterroriste et Directeur du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme(CAERT), Union africaine

9 h 30 – 9 h 45 Lancement des travaux

Abdelkader Messahel, Ministre des affaires étrangères, Algérie

11 h 00 – 12 h 30 Première session plénière

L’investissement dans la paix et la prévention de la violence : Opportunités et défis ?

Cette session visera à restituer les principales conclusions et l’esprit des conversationsrégionales sur la prévention de l’extrémisme violent lancées à Dakar, et à poursuivre etapprofondir la réflexion engagée sur les approches préventives basées sur la participationpolitique, l’amélioration des relations État-citoyen/gouvernants-gouvernés et le dialogueinclusif dans des sociétés et des espaces en recomposition pour éviter de nouveaux cycles deviolence. La question des dynamiques entre acteurs socio-politiques sera en particulierexaminée.

Président de séanceLarry Gbevlo-Lartey, Représentant spécial de l’Union africaine pour la coopérationantiterroriste et Directeur du CAERT, Union africaine

PanélistesNeila Feki, Vice-présidente de la Commission nationale de lutte contre le terrorisme(Tunisie)Muhammad Nuruddeen Lemu, Directeur de recherche et formation, Dawah Institute ofNigeria, et Secrétaire général adjoint, Islamic Education Trust (IET), Minna (Nigéria)Mohamed Anacko, Président, Conseil régional d’Agadez (Niger)Ahmad Mohamed Zaied, Membre, National Council for Liberties and Human Rights(Libye)Mhand Berkouk, Professeur, Expert international spécialiste des questions politiques etsécuritaires internationales (Algérie)

12 h 30 – 13 h 30 Déjeuner

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13 h 30 – 15 h 00 Deuxième session plénière

Les manifestations concrètes de l’extrémisme violent dans le Sahel-Sahara : Queldiagnostic font les acteurs régionaux, nationaux et locaux ?

Cette session cherchera à poursuivre le partage d’expérience sur comment les États, lescitoyens et les organisations de la région perçoivent et définissent la question del’extrémisme violent dans le Sahel-Sahara. Des chercheurs et/ou centres de recherchesprésenteront leurs travaux menés dans divers pays de la région comme point de départpour cette conversation, examinant notamment les dynamiques socio-économiques,politiques et transfrontalières qui peuvent favoriser la violence.

Président de séanceEl Haouès Riache, Ambassadeur conseiller, Contreterrorisme, Cabinet du ministre,Ministère des affaires étrangères (Algérie)

PanélistesLori-Anne Théroux-Bénoni, Directrice, Bureau de Dakar, Institute for Security Studies(ISS) (Sénégal)Contre-amiral (r) Kamel Akrout, Conseiller national de sécurité, Présidence de laRépublique (Tunisie)Aliyu Gebi, Conseiller spécial principal du Ministre de l’intérieur (Nigéria)Mustapha Saïdj, Maître de conférences, Directeur de l’École nationale supérieure desciences politiques (Algérie)Omezzine Khélifa, Directrice exécutive, Mobdiun (Tunisie)

15 h 00 – 18 h 00 Groupes de travail thématiques

Echange d’expériences réussies de prévention dans le Sahel-Sahara (en Afrique duNord, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale)

Quatre groupes de travail distincts (avec un président/modérateur et un rapporteur pourchacun d’eux) discuteront de la prévention de l’extrémisme violent dans la région Sahel-Sahara en examinant les facteurs associés à des sociétés pacifiques et résilientes, avec uneattention particulière aux relations État-citoyen/gouvernants-gouvernés, et qui une foisrenforcées constituent un rempart à l’éclosion et à la propagation de la violence (plutôt quede s’intéresser uniquement aux facteurs qui alimentent et soutiennent des actes deviolence). Les participants sont encouragés à donner des exemples de la façon dont les Étatset/ou les citoyens et communautés et les organisations cherchent à prévenir l’extrémismeviolent dans les domaines thématiques particuliers à chaque groupe. Les réponses ou lesbesoins de réponses transnationales seront également discutés.

Groupe 1 : Comment identifier et renforcer les facteurs de paix qui immunisent lescommunautés contre l’extrémisme violent ? Comment réaliser le potentiel de préven-tion des structures associatives, animées en particulier par des femmes et des jeunes ?

Président du groupeGatta Gali N’Gothe, Député, Chef de file de l’opposition parlementaire, Assembléenationale (Tchad)

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RapporteuseOmezzine Khélifa, Directrice exécutive, Mobdiun (Tunisie)

Groupe 2 : Comment faire pour que le traitement médiatique de la violence contribueà la prévention ?

Président du groupeKouider Zerrouk, Chef des communications et de l’information publique, UNOWAS

RapporteusePauline Bend, Responsable programme Niger, Fondation Hirondelle (Niger)

Groupe 3 : Comment faire pour que les forces de défense et de sécurité contribuentaux efforts de prévention ?

Président du groupePierre Buyoya, Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel et Chef dela MISAHEL, Union africaine

RapporteurFestus Aubyn, Chercheur à la Faculté des affaires académiques et de la recherche (FAAR),Centre international Kofi Annan de formation au maintien de la paix (KAIPTC) (Ghana)

Groupe 4 : Culture, citoyenneté, éducation : quelles contributions à la prévention del’extrémisme violent ?

Présidente du groupeHafidha Benchehida, Sénatrice, Conseil de la nation (Algérie)

RapporteurChristian Pout, Président, Centre africain d’études internationales, diplomatiques,économiques et stratégiques (CEIDES) (Cameroun)

Lundi 25 juin 2018

9 h 00 – 10 h 00 Suite des travaux en groupe

10 h 15 – 11 h 45 Troisième session plénière

Présentation des résultats des groupes de travail

ModérateurYoussef Mahmoud, Conseiller principal, Institut international pour la paix (IPI)

11 h 45 – 13 h 30 Déjeuner avec projection du film « Voices of Kasserine »

Précédée d’une présentation par Romain Darbellay au nom de Olfa Lamloum, Directrice,International Alert (Tunisie)

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13 h 30 – 15 h 00 Quatrième session plénière

Vers une approche régionale de la prévention de l’extrémisme violent

Sur la base des conclusions des quatre groupes de travail, les participants examineront lesmoyens dont les citoyens et les États, et leurs partenaires régionaux et internationaux,pourraient plus efficacement aborder la question de la prévention de l’extrémisme violent,y compris à travers une approche régionale dépassant les frontières et qui prendrait encompte les défis et les opportunités que présente le contexte régional. L’objectif sera deformuler des recommandations qui peuvent être mises en œuvre par les praticiens de larégion, au sein des États et à travers des ensembles sous régionaux formels ou informels,dans certains cas avec le soutien de l’ONU et des autres partenaires, y compris un soutienaux mécanismes, processus et initiatives, nouveaux ou déjà existants, au niveau local,national et régional.

Président du groupeEric Overvest, Coordonnateur résident du Système des Nations Unies et Représentantrésident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Algérie

PanélistesPierre Buyoya, Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel et Chef dela MISAHEL, Union africaineIbrahima Dia, Conseiller spécial du Représentant spécial du Secrétaire général des NationsUnies au Mali, MINUSMAZainab Kotoko, Coordinatrice, Unité de fusion et de liaison des pays du Sahel (UFL)Yvan Guichaoua, Maître de conference d’analyse des conflits internationaux, BrusselsSchool of International Studies, University of Kent (France)Giordano Segneri, Conseiller paix et développement, Bureau du Coordinateur résident duSystème des Nations Unies en Tunisie

15 h 30 – 16 h 15 Synthèse générale et remarques de clôture

El Haouès Riache, Ambassadeur conseiller, Contreterrorisme, Cabinet du ministre,Ministère des affaires étrangères (Algérie)Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Uniespour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS)Stéphane Rey, Chef du domaine politique de paix et Chef adjoint de la Division sécuritéhumaine, Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de la SuisseJake Sherman, Directeur, Brian Urquhart Center for Peace Operations, Institut interna-tional pour la paix (IPI)Idriss Lallali, Directeur adjoint du CAERT, Union africaine

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Participants

Aboubacar Abdoulaye AliPrésident, Conseil des éleveurs Nord Tillabéri,Niger

Col. Othmane AdjaliPoint focal du CAERT sur la prévention et la luttecontre le terrorisme et l’extrémisme violent,Algérie

Beatrice T. AgyarkohCoordinatrice d'événements principale, IPI, États-Unis

Contre-amiral Kamel AkroutConseiller national de sécurité, Présidence de laRépublique, Tunisie

Mohamed AnackoPrésident, Conseil régional d’Agadez, Niger

Aïssata AthieAdjointe aux programmes, IPI, États-Unis

Festus Kofi AubynChercheur, Centre international Kofi Annan deformation au maintien de la paix, Ghana

Michael AyariAnalyste principal, International Crisis Group,Tunisie

Dougoukolo Alpha Oumar Ba-KonaréPrésident, Observatoire Kisal, Mali

Dida Badi Ag KhammadineMaître de recherches, Centre national derecherches préhistoriques, anthropologiques ethistoriques, Algérie

Godefroy BarandagiyeAssistant spécial du Haut représentant de l’Unionafricaine pour le Mali et Sahel, Union africaine

Hafidha BenchehidaSénatrice, Conseil de la Nation, Algérie

Pauline BendResponsable programme Niger, FondationHirondelle, Niger

Mhand BerkoukProfesseur, Expert international spécialiste desquestions politiques et sécuritaires internationales,Algérie

Muriel Berset-KohenAmbassadeur, Ambassade de Suisse en Algérie

Jean-Daniel BielerConseiller spécial, Division sécurité humaine,Département fédéral des affaires étrangères, Suisse

Hatem BoukesraMass’art pour une culture alternative, Tunisie

Arthur BoutellisConseiller non résident principal, IPI, États-Unis

Audu Bulama BukartiAnalyste Afrique subsaharienne, Tony BlairInstitute for Global Change, Nigéria

Pierre BuyoyaHaut représentant de l’Union africaine pour leMali et le Sahel, Union africaine

Cheikh Kamel ChekkatMembre fondateur, Ligue des oulémas, prêcheurset imams des pays du Sahel, Algérie

Amadou CoulibalyDirecteur des services extérieurs, Présidence de laRépublique, Côte d’Ivoire

Daniel Da HienJournaliste, Réseau Afrique jeunesse, Burkina Faso

Romain DarbellayDirecteur de coopération, Division coopérationinternationale, Ambassade de Suisse en Tunisie

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Brema Ely DickoChef du département socio-anthropologie, Faculté des sciences humaines et des sciences del’éducation, Université de Bamako, Mali

Kyle DietrichChef de consolidation de la paix et l’extrémismeviolent, Equal Access, États-Unis

Ibrahima DiaConseiller spécial du Représentant spécial duSecrétaire général des Nations Unies au Mali,MINUSMA

Abdoulaye DiopPoint focal sur la prévention et la lutte contre leterrorisme et l’extrémisme violent, CAERT,Mauritanie

Abdelkader DridiJournaliste à l’APS et Professeur à l’Écolenationale supérieure de journalisme et dessciences de l’information, Algérie

Larbi El-Hadj AliChargé d’études et de synthèse, Ministère desaffaires étrangères, Algérie

Abdel Nasser EthmaneConseiller politique, Bureau de liaison de l’Unionafricaine en Côte d’Ivoire, Union africaine

Zoumana FaneChargé de programme, Institut malien derecherche-action pour la paix, Mali

Neila FekiVice-présidente, Commission nationale de luttecontre le terrorisme, Tunisie

Gatta Gali N’GotheDéputé et Chef de file de l’opposition parle -mentaire, Assemblée nationale, Tchad

Larry Gbevlo-LarteyReprésentant spécial de l’Union africaine pour lacoopération antiterroriste et Directeur du CAERT,Union africaine

Aliyu GebiConseiller spécial principal au Ministre del’intérieur, Nigéria

Samia GettoucheMembre du Haut conseil islamique, Algérie

Anne GrobetResponsable de programme Afrique du Nord,Division sécurité humaine, Département fédéraldes affaires étrangères, Suisse

Yvan GuichaouaMaître de conference d’analyse des conflitsinternationaux, Brussels School of InternationalStudies, University of Kent, France

Pascal HolligerConseiller politique, Ambassade de Suisse auNigéria

Melinda HolmesConseillère principale et Directrice desprogrammes, Women’s Alliance for SecurityLeadership, International Civil Society ActionNetwork, États-Unis

Mohamed Ibn ChambasReprésentant spécial du Secrétaire général desNations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et leSahel, UNOWAS

Mounia Ioualalen BengougamSous-directrice des questions de sécurité internationale, Direction générale des affairespolitiques et de sécurité internationales, Ministèredes affaires étrangères, Algérie

Yassine IsbouiaCoordinateur général, Mediterranean Forum forYouth, Maroc

Omezzine KhélifaDirectrice exécutive, Mobdiun, Tunisie

Arlette Thérèse Kono AbeSous-directrice, Point focal du CAERT sur laprévention et la lutte contre le terrorisme etl’extrémisme violent, Ministère des affairesétrangères, Cameroun

18 COMPTE-RENDU DU SÉMINAIRE

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Zainab KotokoCoordinatrice, Unité de fusion et de liaison despays du Sahel

Séverin KouaméEnseignant-chercheur, Université AlassaneOuattara, Bouaké, et Président de l’associationIndigo, Côte d’Ivoire

Ahmed LabnoujDirecteur des programmes MENA, Interpeace,Maroc

Idriss Mounir LallaliDirecteur adjoint, CAERT, Union africaine

Muhammad Nuruddeen LemuDirecteur de recherche et formation, DawahInstitute of Nigeria, et Secrétaire général adjoint,Islamic Education Trust (IET), Minna, Nigéria

Mehdi MabroukDirecteur, Centre arabe des recherches et del’étude des politiques, Tunisie

Lisa MagnollayChargée de programme, Division Afrique australe,Afrique de l’Est et du Nord, Territoire palestinienoccupé, Direction du développement et de lacoopération suisse

Youssef MahmoudConseiller principal, IPI, États-Unis

Abdoulaye MaïgaDirection de l’Alerte Précoce, Communauté desÉtats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Boubker MazozDirecteur, Centre culturel Sidi Moumen, Maroc

Madeleine MembPrésidente, MediaWomen4Peace, Cameroun

Abdelkader MessahelMinistre des affaires étrangères, Algérie

Wissem MissaouiDirecteur des programmes, Search for CommonGround, Tunisie

Carol MottetConseillère principale, Division sécurité humaine,Département fédéral des affaires étrangères, Suisse

Colonel Christian Emmanuel Mouaya PouyiResponsable de formation, CAERT, Unionafricaine

Aimeric Erwin Koswinde NanemaPoint focal sur la prévention et la lutte contre leterrorisme et l’extrémisme violent, CAERT,Burkina Faso

Colonel Hypolithe Jean NdougouConseiller militaire auprès du Secrétaire exécutif,Commission du bassin du lac Tchad

Eric OvervestCoordonnateur résident du Système des NationsUnies en Algérie, Représentant résident du PNUDen Algérie

Christian PoutPrésident, Centre africain d’études internationales,diplomatiques, économiques et stratégiques,Cameroun

Mohammed Abdel Wahab RafikiCheik, Maroc

Aissa RahimiCommissaire principal de police, Algérie

Toufik RataAttaché de cabinet, Ministère des affairesétrangères, Algérie

Stéphane ReyChef du domaine politique de paix et chef adjointde la Division sécurité humaine, Départementfédéral des affaires étrangères, Suisse

El Haouès RiacheAmbassadeur conseiller, Contreterrorisme,Cabinet du ministre, Ministère des affairesétrangères, Algérie

Salwa SahloulChargée de mission, experte en femme, paix etsécurité et médiation, Ministère de la femme, de lafamille et de l’enfance, Tunisie

Investir dans la paix et la prévention de la violence au Sahel-Sahara 19

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Mustapha SaidjMaître de conférences, Directeur de l’Écolenationale supérieure de sciences politiquesAlgérie

Giordano SegneriConseiller paix et développement, Bureau duCoordinateur résident du Système des NationsUnies en Tunisie

Major-Général Bamidele Matthew ShafaCoordinateur, Operation Safe Corridor, DefenceHeadquarters of the Nigeria Armed Forces,Nigéria

Jake ShermanDirecteur, Brian Urquhart Center for PeaceOperations, IPI, États-Unis

Lori-Anne Théroux-BénoniDirectrice, Bureau de Dakarm, Institute forSecurity Studies, Sénégal

Vassiriki TraoréCoordinateur national du renseignement, Cabinetde la Présidence de la République, Côte d’Ivoire

Ahmat Yacoub DabioPrésident, Centre d’étude pour le développementet la prévention de l’extrémisme violent, Tchad

Zara YacoubDirectrice Tchad, Equal Access, Tchad

Ahmad Mohamed ZaiedMembre, National Council for Liberties andHuman Rights, Libye

Kouider ZerroukChef des communications et de l’informationpublique, UNOWAS

20 COMPTE-RENDU DU SÉMINAIRE

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L’initiative des conversations régionales

L’initiative des Conversations régionales pour la prévention de l’extrémisme violent a été lancée en 2016 parl’IPI, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) et le Département fédéraldes affaires étrangères (DFAE) de la Suisse. La première édition a eu lieu à Dakar (Sénégal) en juin 2016, et ladeuxième à N’Djamena (Tchad) en juin 2017. Divers autres rencontres thématiques ou sous-régionales ontégalement eu lieu à Dakar, Yaoundé (Cameroun), Abidjan (Côte d'Ivoire) et Maroua (Cameroun), et des tablesrondes de restitution ont eu lieu à New York, Genève et Dakar. En ces diverses occasions, d’autres partenairesont rejoint les initiateurs : le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) du Sénégal, le Centreafricain d’études internationales diplomatiques économiques et stratégiques (CEIDES), le Conseil de l’entente,le Bureau de Dakar de l’Institut d’études de sécurité (ISS) et le Centre africain d’études et de recherche sur leterrorisme de l’Union africaine (CAERT). Cet espace a rassemblé près de 500 personnalités d’horizons professionnels divers d’Afrique du Nord,d’Afrique de l’Ouest, du Sahel et d’Afrique centrale, ainsi que quelques experts extérieurs et organisationsrégionales ou internationales actives dans ces régions. De nature volontairement informelle, ces échanges ontpermis d’aborder, dans un espace et un climat d’ouverture, les dimensions sensibles et difficiles à saisir de cetteapproche de prévention de l’extrémise violent (y compris sa dimension politique). L’objectif est à la fois deproposer un tel espace d’échange et de dialogue sur l’approche de prévention, de renforcer les passerelles entreacteurs d’horizons divers et de mettre en exergue et de renforcer les initiatives positives représentant desalternatives concrètes à l’extrémisme violent qui sont portées par des acteurs de ces régions.

Documents pertinents

• Premières Conversations régionales « Investir dans la paix et la prévention de la violence en Afrique del’Ouest et dans le Sahel : Conversations sur le Plan d’action du Secrétaire général de l’ONU pour laprévention de l’extrémisme violent » Dakar, 27 et 28 juin 2016

Français : www.ipinst.org/wp-content/uploads/2016/09/1609_Investing-in-Peace-FRENCH.pdf Anglais : www.ipinst.org/wp-content/uploads/2016/09/1609_Investing-in-Peace-ENGLISH.pdf

• Table ronde « Inclusion: An Essential First Step in Preventing Violent Extremism », New York, 27septembre 2016

Anglais : www.ipinst.org/2016/09/violence-prevention-west-africa-sahel#1

• Deuxièmes Conversations régionales « Investir dans la paix et la prévention de la violence au Sahel-Sahara : Deuxièmes Conversations régionales sur le Plan d’action du Secrétaire général de l’ONU pour laprévention de l’extrémisme violent », N’Djamena, 31 mai et 1er juin 2017

Français : www.ipinst.org/wp-content/uploads/2017/08/IPI-E-RPT-Chad-Meeting-NoteFrench.pdf Anglais : www.ipinst.org/wp-content/uploads/2017/08/IPI-E-RPT-Chad-Meeting-NoteEnglish.pdf

• Séminaire régional sur le rôle des journalistes et des médias dans la prévention de la violence, en parti -culier l’extrémisme violent, en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Dakar, 12 et 14 juin 2017Rapport disponible sur demande.

• Table ronde « Investing in Peace and Prevention in the Sahel-Sahara », New York, 22 septembre 2017Programme (français et anglais) :https://mailchi.mp/ipinst/ipi-event-full-title-and-event-date-141289?e=0f7e0d889bSynthèse (anglais) : www.ipinst.org/2017/09/investing-in-peace-and-prevention-in-the-sahel-sahara

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• Séminaire régional « Forces de défense et de sécurité dans la prévention de l’extrémisme violent enAfrique », Dakar, 9 et 10 octobre 2017

Français : www.cheds.gouv.sn/wp-content/uploads/2018/02/BAT_RAPPORT-2017.pdf

• Table ronde « Investir dans la paix pour la prévention de l’extrémisme violent en Afrique » organisée dansle cadre du Forum international pour la paix et la sécurité en Afrique, Dakar, 14 novembre 2017

Rapport disponible sur demande

• Séminaire régional sur la prévention de l’extrémisme violent en Afrique centrale et dans le bassin du lacTchad, Yaoundé, 27 et 28 novembre 2017

Français : www.ceides.org/newsletter/Rapport%20final%201.pdf

• Table ronde « Investir dans la paix et la prévention face à l’extrémisme violent », Genève, 25 janvier 2018 Programme (français et anglais) : www.interpeace.org/investir-prevention-lextremisme/ Synthèse (anglais) : www.interpeace.org/2018/02/investing-prevention-extremism/

• Atelier technique sous régional d’échange d’expériences et d’analyses sur la prévention de l’extrémismeviolent (PEV) dans les pays du Conseil de l’entente, Abidjan, 24 et 25 mai 2018

• Dialogue participatif pour la prévention de l’extrémisme violent dans l’extrême-nord du Cameroun etson pourtour, Maroua, 24 et 25 juillet 2018

22 COMPTE-RENDU DU SÉMINAIRE

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L’INTERNATIONAL PEACE INSTITUTE (IPI) est un groupe de réflexioninternational et indépendant à but non lucratif qui se consacre à lagestion des risques et au renforcement des capacités d’endurance et derebond des collectivités humaines en vue de promouvoir la paix, lasécurité et le développement durable. Pour remplir sa vocation, l’IPIconjugue recherche sur les politiques, analyse stratégique, publication detravaux et organisation de réunions. Réunissant une équipe pluridisci-plinaire venue de plus de 20 pays, l’IPI a des bureaux en face du siège desNations Unies à New York ainsi qu’à Vienne (Autriche) et à Manama(Bahreïn).

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