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L’énergie nucléaire est bon marché alors que les énergies renouvelables sont onéreuses : telle est l’idée reçue couramment reprise dans le débat politique. Mais une étude du Fraunhofer-Instituts für Solare Energiesysteme (Institut Fraunhofer pour l’énergie éolienne et la technique énergétique) pré- sente aujourd’hui des faits qui viennent la démentir. L’Institut Fraunhofer (ISE) a comparé les coûts de production de l’énergie éolienne et de l’énergie so- laire avec ceux du bouquet énergétique issu d’énergies fossiles conventionnelles qui est actuellement produit en Allemagne. L’étude est parvenue à la conclusion suivante : à l’heure actuelle, les éoliennes sont déjà concurrentielles par rapport à la houille, à la lignite et à l’énergie nucléaire. Même l’énergie photovoltaïque a de bonnes per- spectives d’avenir. « Une des conclusions essentielles de l’étude est que les coûts de production de l’électricité photovoltaïque sont inférieurs aux coûts de l’électricité pour le consommateur final, non seulement dans les régions avec un fort ensoleille- ment, mais également en Allemagne », explique Eicke R. Weber, directeur de l’Institut Fraunhofer, dans le communiqué de presse du mois de mai. Etude de l’Institut Fraunhofer (ISE) « Stromgestehungskosten erneuerbare Energien » (PDF, en allemand) Communiqué de presse de l’Institut Fraunhofer du 10 mai 2012 (en allemand) Le Comité Scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des radiations ionisantes (UNSCEAR) prépare pour l’automne 2013 une étude portant sur la catastrophe nucléaire de Fukushima. D’après des communiqués de presse portant sur les premiers résultats intermédiaires, les radiations émises n’ont eu que peu d’incidence sur la santé de la population. « Bien qu’une bonne année se soit écoulée, il n’est pas encore possible de connaître les dommages causés par les faibles doses de radiations auxquelles ont été exposés la population et les employés de la centrale nucléaire, car les périodes de latence des maladies liées aux radiations comme le cancer, la leucémie, les maladies vasculaires ou du métabolisme vont de plusieurs années à plusieurs décennies », estime le Dr Claudio Knüsli, oncologue et membre du comité directeur de PSR/IPPNW Suisse. « L’expérience de Tchernobyl laisse cependant prévoir que ce sont particulièrement les enfants qui sub- iront des dommages graves sur la santé en cas d’exposition prolongée aux radiations. » Il devrait en être de même dans la région affectée car, après la catastrophe, les autorités japonaises ont relevé le seuil de radiation toléré à 20 millisievert, une dose inacceptable. Information aux médias de l’UNSCEAR du 23 mai 2012 24 Heures en ligne du 24 mai 2012 Médecins pour une Responsabilité Sociale et pour la Prévention de la Guerre nucléaire » (PSR/IPPNW) Suisse Actualités énergie Les énergies renouvelables deviennent concurrentielles Fukushima : l’ONU veut-elle minimiser les retombées ? © babusch.ch © Christian Åslund / Greenpeace © Greenpeace L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 03/2012

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Le journal-en-ligne de l'alliance «Non au nucléaire»

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Page 1: Journal-en-ligne 3 / 2012

L’énergie nucléaire est bon marché alors que les énergies renouvelables sont onéreuses : telle est l’idée reçue couramment reprise dans le débat politique. Mais une étude du Fraunhofer-Instituts für Solare Energiesysteme (Institut Fraunhofer pour l’énergie éolienne et la technique énergétique) pré-sente aujourd’hui des faits qui viennent la démentir.

L’Institut Fraunhofer (ISE) a comparé les coûts de production de l’énergie éolienne et de l’énergie so-

laire avec ceux du bouquet énergétique issu d’énergies fossiles conventionnelles qui est actuellement produit en Allemagne. L’étude est parvenue à la conclusion suivante : à l’heure actuelle, les éoliennes sont déjà concurrentielles par rapport à la houille, à la lignite et à l’énergie nucléaire. Même l’énergie photovoltaïque a de bonnes per-spectives d’avenir. « Une des conclusions essentielles de l’étude est que les coûts de production de l’électricité photovoltaïque sont inférieurs aux coûts de l’électricité pour le consommateur final, non seulement dans les régions avec un fort ensoleille-ment, mais également en Allemagne », explique Eicke R. Weber, directeur de l’Institut Fraunhofer, dans le communiqué de presse du mois de mai. Etude de l’Institut Fraunhofer (ISE) « Stromgestehungskosten erneuerbare Energien » (PDF, en allemand) Communiqué de presse de l’Institut Fraunhofer du 10 mai 2012 (en allemand)

Le Comité Scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des radiations ionisantes (UNSCEAR) prépare pour l’automne 2013 une étude portant sur la catastrophe nucléaire de Fukushima. D’après des communiqués de presse portant sur les premiers résultats intermédiaires, les radiations émises n’ont eu que peu d’incidence sur la santé de la population.

« Bien qu’une bonne année se soit écoulée, il n’est pas encore possible de connaître les dommages causés par les faibles doses de radiations auxquelles ont été exposés la population et les employés de la centrale nucléaire, car les périodes de latence des maladies liées aux radiations comme le cancer, la leucémie, les maladies vasculaires ou du métabolisme vont de plusieurs années à plusieurs décennies », estime le Dr Claudio Knüsli, oncologue et membre du comité directeur de PSR/IPPNW Suisse. « L’expérience de Tchernobyl laisse cependant prévoir que ce sont particulièrement les enfants qui sub-iront des dommages graves sur la santé en cas d’exposition prolongée aux radiations. » Il devrait en être de même dans la région affectée car, après la catastrophe, les autorités japonaises ont relevé le seuil de radiation toléré à 20 millisievert, une dose inacceptable. Information aux médias de l’UNSCEAR du 23 mai 2012 24 Heures en ligne du 24 mai 2012 Médecins pour une Responsabilité Sociale et pour la Prévention de la Guerre nucléaire » (PSR/IPPNW) Suisse

Actualités énergie

Les énergies renouvelables deviennent concurrentielles Fukushima : l’ONU veut-elle minimiser les retombées ?

© babusch.ch © Christian Åslund / Greenpeace

© Greenpeace

L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 03/2012

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L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 03/2012

© Fotomontage / Greenpeace

© Greenpeace / Ex-Press / Markus Forte

© Fotoautor: Karl-Heinz Hug

© Gina Sanders

Des calculs du Max-Planck-Institut für Chemie révèlent que la probabilité d’une catastrophe nuc-léaire est 200 fois plus élevée qu’auparavant. Dans le monde, c’est en l’Europe de l’Ouest que le risque de contamination radioactive causée par de graves accidents nucléaires est le plus élevé.

En se basant sur les durées d’exploitation actuelles de tous les réacteurs nucléaires civils dans le monde et sur les accidents survenus dans le passé, des scientifiques

du Max-Planck-Institut für Chemie de Mayence ont calculé que, compte tenu du nom-bre actuel de centrales nucléaires, de tels événements pourraient se produire environ une fois tous les dix à vingt ans, soit une fréquence 200 fois supérieure à ce qui avait été estimé par le passé. « Ces travaux sont peut-être polémiques, mais on ne peut pas en faire abstraction : la réalité a corrigé les anciennes prévisions optimistes », explique Stefan Füglister, expert en énergie nucléaire pour Greenpeace. « Les territoires densé-ment peuplés sont les plus à risque. L’exemple de la centrale de Mühleberg, située à 14 kilomètres de la capitale et du centre administratif de notre pays, laisse perplexe. » Max-Planck-Institut für Chemie Etude « Global risk of radioactive fallout after ma-jor nuclear reactor accidents », Max-Planck-Institut 2012 (PDF, en anglais)

Fin mai, le Tribunal fédéral a rejeté la demande de FMB de pouvoir continuer à exploiter en tous les cas la cen-trale nucléaire de Mühleberg jusqu’au jugement défini-tif. Le sujet pourrait devenir brûlant si le jugement était rendu seulement après mi-2013. Si FMB ne présente pas de concept de maintenance complet avant fin juin 2013, l’autorisation d’exploiter risque d’expirer.

Le concept de maintenance doit proposer des solutions aux failles techniques de la centrale nucléaire de Mühleberg signalées par les recourant et prises en compte dans la procédure. Il doit montrer comment une digue et une centrale nucléaire peuvent être rendues antisismiques. Les autres points concernés sont le refroidissement d’urgence indépendant de l’Aar, un manteau du réacteur plus sûr, une nouvelle alimentation élec-trique de secours pour le bassin recueillant les éléments combustibles usés, des immen-ses pilotis pour consolider la digue-barrage du Wohlensee, ainsi que d’autres parties de l’installation devant être protégés. FMB a annoncé qu’elle élaborera un tel concept pour fin juin 2013. Nous verrons si elle sera capable de remédier à toutes les défaillances. Communiqué de presse du comité Mühleberg – illimité – non du 19 mai 2012 (PDF) Les tenants et aboutissants de Mühleberg – illimité – non

Le photovoltaïque a le potentiel pour devenir le pilier central de l’approvisionnement électrique du futur. Pourtant, au début juin 2012, 15 928 projets sont bloqués, une grande partie d’entre eux étant des installations photovoltaïques. Pendant ce temps, les coûts de production sont en baisse.

Les conclusions d’une enquête de l’OFEN visant à étudier les tarifs de la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) révèlent que les prix des installations photovol-

taïques actuelles sont, en fonction du type d’installation, jusqu’à 30 % inférieurs par rapport à 2010, un phénomène dû principalement aux fortes diminutions des prix des modules photovoltaïques. « Avec l’augmentation progressive du nombre d’installations, la tendance à la baisse des prix des installations photovoltaïques se maintiendra », explique Christian Moll, directeur adjoint de Swissolar, l’association suisse des professionnels de l’énergie solaire. « Mais pour cela, un déblocage rapide de l’OFEN est nécessaire. » Le plan de Swissolar, a pour objectif de multiplier par douze les taux d’installations photovoltaïques sur les toits su-isses et, d’ici à 2025, de produire 20 % de la consommation d’électricité de la Suisse avec de l’énergie solaire. Le plan de Swissolar : 20 d’électricité solaire d’ici 2025 » Rapport final de l’OFEN « Photovoltaik (PV) Anlagekosten 2012 in der Schweiz » (PDF, en allemand)

Les défis futurs que représente l’intégration de la production d’énergie décentralisée au réseau électrique suisse se situent au niveau des réseaux de distribution régionaux.

Dans le cadre de la stratégie énergétique 2050, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a analysé les défis à venir concernant le réseau électrique. « En ce qui concerne l’intégration d’énergies renouvelables décentralisées dans l’infrastructure du réseau, ce n’est pas tant le dé-

veloppement du réseau à haute tension que la transformation intelligente des réseaux de distribution régionaux en smart grids qui se trouve au premier plan », explique Anne Koch, en charge de la campagne sur l’efficience énergétique chez Greenpeace et membre du groupe de travail de l’OFEN. « Compte tenu de la constante diminution des ressources et de l’augmentation croissante de la pollution pour les hommes et pour l’environnement, le développement de l’infrastructure du réseau électrique et de l’infrastructure de stockage doit être limité au strict minimum. Des mesures visant à décharger le réseau comme la ges-tion de la production et la gestion de la charge, ainsi que des concepts visant à regrouper l’infrastructure sont pour nous très importants. » Rapport de l’OFEN « Energiestrategie 2050 – Bericht des Teilprojekts Energienetze und Ausbaukosten, 2012 » (PDF, en allemand) Article « Les compteurs intelligents seraient rentables en Suisse »

La prochaine catastrophe nucléaire en Europe de l’Ouest ?

Centrale de Mühleberg : maintien de la limitation dans le temps jusqu’en juin 2013

Les potentiels du photovoltaïque sont bloqués

Les réseaux électriques du futur

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Il n’y a jamais eu une telle demande pour les énergies renouvelables qui représentent, en Suisse également, l’un des secteurs les plus prometteurs. D’après une étude, réalisée par McKinsey & Company sur mandat de l’Office fédéral de l’énergie, quelque 25 000 nouvelles places de travail pourraient être créées d’ici à 2020 dans les domai-nes de l’efficacité énergétique et des énergies renouve-lables. L’étude estime à 2,6 milliards de francs la somme des investissements supplémentaires. Dans son « Initiati-ve Cleantech », le PS Suisse évoque même la création de plus de 100 000 places de travail à moyen terme. « C’est tout à fait possible », déclare Hans Dörig, responsable de la formation Solarteur à l’ Energieakademie Toggenburg (Académie énergétique du Toggenburg). « Mais pour cela il faut également former de bons spécialistes. »

Hans Dörig, supposons qu’un installateur-électricien souhaite poursuivre des études dans le domaine des éner-gies renouvelables à l’issue de son apprentissage. Com-ment doit-il procéder ?Tout d’abord, il doit réfléchir à l’orientation qu’il souhaite prendre : veut-il rester un artisan, aimerait-il participer à la planification ou même développer sa propre entreprise ? Pour monter une entreprise, il a besoin de connaissances du métier, c’est-à-dire d’un examen de maîtrise ou d’un dip-lôme académique dans le domaine spécialisé assorti d’une expérience pratique. Les associations professionnelles de la branche proposent en outre quelques cours et formations continues dans les différentes technologies. La formation Solateur constitue un bon point de départ dans le monde des énergies renouvelables.

Qu’apporte cette formation ?Elle est basée sur trois modules spécialisés : énergie solaire thermique, énergie solaire photovoltaïque et pompes à cha-leur, auxquelles on pourrait encore ajouter la biomasse. Nous formons ainsi des généralistes qui comprennent différentes technologies et peuvent ainsi bien conseiller les clients.

Aujourd’hui, on a besoin de spécialistes et d’entreprises capables de voir à long terme. Dans beaucoup d’endroits, le conseil est encore insuffisant, car certaines entreprises ne pensent qu’à gagner de l’argent le plus rapidement possible.

La formation rencontre un grand intérêt. Il est désormais possible de se former au métier de « manager en énergie » à l’Energieakademie Toggenburg. Les formations de ce type sont-elles appelées à se multiplier à l’avenir en Suisse ?J’en suis persuadé. Dans l’idéal, il faudrait que les énergies renouvelables soient thématisées de façon plus approfon-die déjà au niveau de la formation initiale. Il faudra encore du temps. Un cursus postgrade dans le domaine du ma-nagement de l’énergie est déjà proposé. La Hochschule für Technik de Rapperswil (ZH) propose quant à elle des études de bachelor portant sur les énergies renouvelables et la tech-nique environnementale. Cette filière est particulièrement in-téressante, car les énergies renouvelables et l’environnement sont fortement liés. Des formations de ce type, qui passent au crible des processus entiers, sont porteuses d’avenir.

Les énergies renouvelables ont un potentiel de croissance durable sur le marché du travail. Quelle technologie a les meilleures chances d’avenir ?Il est difficile d’établir un pronostic exact. Les pompes à chaleur sont à la mode en Suisse. Cette technologie est utilisée dans beaucoup de nouvelles constructions et pour l’assainissement de bâtiments. Le marché de l’énergie solaire thermique se présente bien lui aussi. Selon des estimations, il triplera dans les prochaines années pour atteindre un chiffre d’affaires annuel de près de 800 millions de francs. L’énergie photovoltaïque est elle aussi en expansion. Quelle que soit la façon dont le marché évolue, ce qui importe avant tout c’est d’implanter les bonnes technologies au bon endroit.

Ce qui veut dire?Voici un exemple : si quelqu’un souhaite construire une installation solaire, il doit savoir quelle technologie peut

être utilisée de façon pertinente et optimale en termes de rendement – et également du point de vue de l’efficacité énergétique. C’est pour cette raison précise qu’il est si im-portant d’avoir des spécialistes qui s’y connaissent dans les différents domaines et qui ont une vision d’ensemble.

A quels groupes de métiers la croissance peut-elle bénéficier ?Aux installateurs-électriciens, aux installateurs en chauf-fage, aux installateurs sanitaires, aux couvreurs et aux polybâtisseurs qui sont spécialisés dans les enveloppes de bâtiments. Pour les projets qui dépassent le cadre d’une maison individuelle ou d’un immeuble collectif, on demande tout particulièrement des ingénieurs pour la planification.

De nouvelles places de travail doivent être créées princi-palement dans les petites et moyennes entreprises. Les entreprises sont-elles prêtes à accomplir le passage aux énergies renouvelables ?Toutes les entreprises n’en sont pas encore là, mais on observe de plus en plus un changement des mentalités au sein des petites entreprises. La Suisse possède des artisans bien formés, mais c’est à l’aspect marketing qu’il faut accorder plus d’attention. En effet, les relations avec les clients sont d’une importance déterminante. Comme je l’ai déjà dit, les clients doivent être conseillés de façon complè-te et transparente afin qu’ils sachent ce qu’ils achètent.

« Il faut des généralistes avec une vision large »

Point fort

L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 03/2012

Hans Dörig, responsable de la formation Solarteur à l’ Energieakademie Toggenburg.

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Point fort Chronique

Les jalons de la stratégie énergétique d’ici à 2050 se-ront posés cette année avec les conditions générales de la décision de fermeture des centrales nucléaires en 2035 au plus tard. La majorité de la popu-lation attend du tournant énergétique davantage d’électricité produite par les énergies solaire et éolienne, ainsi que par

la bioénergie. Cependant, le fait est que ces nouvelles centrales basées sur les énergies renouvelables, qui possèdent ensemble le potentiel pour se substituer aux centrales nucléaires, couvrent en Suisse uniquement 1 % environ des besoins en électricité. Ces dix dernières années, l’Allemagne a enregistré une augmentation de 13 % pour ces formes d’énergie. La Suisse se trouve donc toujours derrière la ligne de départ.Néanmoins, on constate une contre-attaque massive des médias concernant le tournant énergétique suisse. Les arguments (spectre de coûts dépassant les 100 milliards de francs, sécurité d’approvisionnement et stabilité du réseau menacées) sont avancés par des groupes traditi-onnels qui perdront des parts de marché avec le tournant énergétique. Quelques distributeurs d’énergie ont toute-fois reconnu les signes des temps et investissent dans les nouvelles énergies renouvelables.

La vitesse de la construction détermine l’orientation du tournant énergétique !Si la Suisse avait connu le même rythme que l’Allemagne au niveau de la construction d’installations photovoltaïques, ce qui lui aurait permis de couvrir 5 % de la production totale

d’électricité par le biais de l’énergie solaire en 2012, elle pourrait renoncer encore cette année à la centrale nucléaire de Mühleberg. Malheureusement, la production actuelle de courant solaire ne représente que 0,2 % du total. Au même moment, une campagne médiatique pointe du doigt le prix du développement futur du réseau électrique, lié au déve-loppement des énergies renouvelables, et qui implique des dépenses se comptant en dizaines de milliards.

La réduction vertigineuse des coûts des modules solaires (baisse des prix de facteur quatre ces cinq dernières années) a été atteinte par une production industrielle de masse à l’échelle mondiale. Actuellement, le coût de l’électricité photovoltaïque pour les grandes installations sur toiture se situe juste en dessous de ceux de la bioéner-gie et de l’énergie éolienne onshore. Les potentiels solaires pour la production d’électricité sur les toits suisses pos-sèdent toutefois le potentiel de quantité le plus important afin de couvrir environ 20 % de la production totale, soit la moitié de l’apport actuel des centrales nucléaires.

Le développement des énergies renouvelables doit abso-lument être accéléré dés aujourd’hui si l’on souhaite éviter la construction de centrales à gaz dans dix ans.

Tournant énergétique : nous sommes toujours derrière la ligne de départProfesseur Franz Baumgartner, chargé d’enseignement pour les énergies renouvelables à la ZHAW, SoE à Winterthour

L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 03/2012

Il y aussi le fait que les modules pour les installations photovoltaïques, par exemple, sont plus souvent produits à l’étranger pour des raisons d’économie de coûts. La Suisse a-t-elle besoin d’encourager les investissements ?Les énergies renouvelables sont aujourd’hui déjà subventi-onnées par le biais de différents canaux. Mais les fonds dis-ponibles ne peuvent pas être débloqués instantanément et en tous lieux. Certains projets doivent attendre plus longt-emps avant de bénéficier de mesures d’encouragement. Beaucoup de personnes sont par exemple prêtes à faire construire une installation photovoltaïque uniquement lorsque la rétribution à prix coûtant du courant injecté est assurée. Je trouve cela dommage.

L’Allemagne est devenue le leader en la matière grâce à un encouragement ciblé de l’Etat. En 2011, 382 000 personnes travaillaient dans le secteur des énergies renouvelables, un chiffre qui a plus que doublé par rapport à 2004.Les Allemands sont en avance par rapport à nous, les Suisses, parce qu’ils ont commencé à investir dans les énergies renouvelables une dizaine d’années plus tôt. Mais chez nous aussi, le mouvement est lancé. La catastrophe de Fukushima a provoqué un fort afflux vers les énergies renouvelables, beaucoup de professionnels s’y intéressent, le marché est en expansion. Contrairement à l’Allemagne, la Suisse possède cependant encore trop peu d’experts techniques. C’est un manque que nous devons compenser. Mais je suis confiant, nous y arriverons nous aussi.

Let the sunshine inJeudi 28 juin 2012, 19h15, Volkshaus Zurich

Le boom du solaire a déjà eu lieu à l’étranger. Grâce à la sortie du nucléaire, c’est désormais au tour de la Suisse. Mais de quelle manière ? Quel rôle peuvent et doivent jouer le politique, l’économie et la société ? Discussion avec des spécialistes de l’énergie solaire à l’occasion de l’assemblée annuelle de la Fondation suisse de l’énergie (SES).

Intervenants : Urs Wolfer, spécialiste de l’énergie solaire de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN)Pius Hüsser, vice-président de SwissolarHans Dörig, responsable de la formation Solarteur Plus d’informations ici

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