la bÉatification du pÍo alberto del corona, … cérémonie a eu lieu en l’église de la...
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IDI –N 542 septembre 2015
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LA BÉATIFICATION DU PÍO ALBERTO DEL CORONA, OP
Le 17 septembre 2014, à une audience avec le Cardinal Angelo Amato, Préfet de la Congrégation pour les
Causes des Saints, le Pape François a approuvé une guérison attribuée à l’intercession du Vénérable Pio
Alberto Del Corona. Cette approbation ouvre la voie à sa béatification qui revient le 19 Septembre 2015 au
San Miniato, Italie.
Il était né le 5 juillet 1837 à Livourne (Italie) dans une modeste famille de marchands de chaussures. Il était
entré dans l’Ordre à l’âge de 17 ans et le 1er février 1855, il prit l’habit et fit sa première profession. Le 5
février 1860, Il fut ordonné prêtre à la basilique Dominicaine de Saint Marc à Florence.
Il a été le prieur du Couvent de Saint Marc pendant de nombreuses années et il a aussi enseigné la
philosophie et la théologie dans le même couvent et au séminaire diocésain. Il avait été remarqué pour ses
qualités spirituelles et doctrinales et pour son zèle dans sa pratique créative et bénéfique du ministère
pastoral.
En 1872, il fonda la Congrégation des Sœurs Dominicaines du Saint Esprit pour former des jeunes femmes et
des jeunes filles. Deux ans après, en 1874, il fut nommé Evêque Coadjuteur de San Miniato. En 1897, il
devint l’Evêque résidentiel de ce même diocèse. Il était aimé pour son attitude charitable envers tous et son
dévouement à la formation du clergé et des jeunes en général.
Pour des problèmes de santé, il dut donner sa démission du diocèse en 1907 et le Pape Pie X le nomma
Archevêque Titulaire de Sardica. Il mourut à Florence le 15 Août 1912 avec une grande réputation de
sainteté.
Le 9 octobre 2013, le Pape François reconnut ses vertus héroïques et avec la dernière reconnaissance d’un
miracle qui lui a été attribué, sa béatification a été acceptée.
Le Postulateur Général de l’Ordre.
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● COMMUNIQUE DE LA CONFERENCE VENEZUELIENNE DES RELIGIEUSES ET RELIGIEUX
Caracas, le 27 août 2015
« Le Seigneur votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, vaillant et
redoutable, qui ne fait pas acception de personnes et ne reçoit pas de présents. C’est lui qui fait droit à
l’orphelin et à la veuve, et il aime l’étranger, auquel il donne pain et vêtement. Aimez l’étranger car au pays
d’Egypte vous fûtes des étrangers ». (Deutéronome 10,17-19)
Nous autres, religieux et religieuses du Venezuela, nous souhaitons exprimer notre douleur et notre
perplexité devant la situation que vivent nos frères Colombiens à la frontière après avoir été expulsés de ce
pays. Nous affirmons que nous ne resterons pas indifférents aux actes de violence qui ont eu lieu de façon
indiscriminée. Nous avons vu et entendu la clameur de nos frères Colombiens qui vivaient chez nous et qui
ont été expulsés avec la force de leurs maisons et de notre pays.
Ces événements nous poussent à demander pardon, en tant que Vénézuéliens et Vénézuéliennes, car nous
avons honte de la façon de procéder de notre gouvernement et des autorités. Nous ne pouvons tout
simplement pas supporter de constater qu’il y a dans notre pays un processus de déshumanisation qui oblige
à fuir le pays et à nous défendre des autres. Un processus qui s’est amplifié à cause de la violence, sous
toutes ses formes. Cela prive de leur dignité des milliers d’hommes et de femmes chaque jour.
Nous n’avons pas de mots pour exprimer l’horreur que nous ressentons devant les tristes images que nous
avons vues, les terribles récits que nous avons entendus et le traitement indigne réservé à nos frères
Colombiens migrants qui se trouvent dans un état d’exclusion et de pauvreté sociale totales, et qui souvent
ont été les victimes de déplacements forcés. Rappelons-nous ce que Jésus nous a dit : “En vérité je vous le
dit, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
(Mt 25,40)
On ne peut pas assister silencieusement à une si grande atteinte à la dignité des plus pauvres. On ne peut pas
admettre que la façon de répondre à certaines conduites illégales de la part de certains citoyens Vénézuéliens
et étrangers menacent de façon fortement l’habitat et les petites propriétés des plus pauvres et plus déshérités
xénophobe.
Le Saint Père, à plusieurs occasions, s’est prononcé pour la défense de la vie et de la dignité des frères les
plus faibles. Récemment il a déclaré: "Prions pour tant de frères et sœurs qui cherchent refuge loin de leur
pays, qui cherchent un endroit où vivre sans crainte, et où leur dignité sera toujours respectée". Mais il a en
outre ajouté : "J’invite à prier pour les personnes et des institutions qui ferment leur porte à ceux qui
cherchent un foyer, une famille, qui cherchent à être protégés" (audience du 17-6-15). Nous nous unissons à
ces deux requêtes.
Nous proposons d’envoyer une commission de religieuses et de religieux pour dire à chacun de ces frères
que nous sommes avec eux, pour leur faire connaître -ainsi qu’aux autorités - notre position dans la société
Vénézuélienne , afin de travailler avec la conférence des religieux et religieuses de Colombie et avec les
instances des droits de l’homme liées au thème migratoire. Mais nous recommandons aussi à tous de prier
car nous organiserons une journée de prières à l’occasion de la Fête de notre Dame de Coromoto, Patronne
du Venezuela, qui nous enseigna la voie de l’intégration (en invitant l’Indien Coromoto à se faire baptiser),
au lieu de celle de l’exclusion et de la violence comme réponse aux difficultés.
Que le Bon Dieu qui nous a donné une seule patrie nous aide tous et toutes à faire en sorte que s’avère le
rêve de Bolívar qui était de respecter ses fils les plus déshérités.
LES RELIGIEUX ET RELIGIEUSES DU VENEZUELA
● Ordinations presbytérales dans le Vicariat Général saint Pie V de la R. D. Congo Les mois de juillet et août 2015 ont été marqués par les ordinations presbytérales dans le Vicariat Général
saint Pie V de la R.D. Congo, à Kinshasa et à Kisangani, respectivement. Le frère Joseph BARAKA nous en
parle.
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La journée du 19 juillet 2015 a été riche en événements au sein du Vicariat Général Saint Pie V de la R. D.
Congo. Trois frères de cette entité ont été ordonnés prêtres par l’imposition des mains de son Excellence
Monseigneur Edouard KISONGA, évêque auxiliaire de l’Archidiocèse de Kinshasa, en présence du Maître
de l’Ordre, le frère Bruno CADORE et de son Socius pour l’Afrique, le frère Gabriel SAMBA. Les noms de
nouveaux ordonnés sont : le frère Don de Dieu KATSHIKUMA, le frère Joseph BARAKA et le frère
Frédéric MWINDILAY. La cérémonie a eu lieu en l’église de la paroisse saint Dominique de Kinshasa
devant plus de 500 personnes composées de familiers, de connaissances, de la famille dominicaine de
Kinshasa et de paroissiens. Commencée à 11 h 00, la messe a pris fin à 14 h 00. Une réception s’en est suivie
sur la pelouse du jardin du couvent saint Dominique. Mais qui sont ces nouveaux prêtres ?
Le frère Don de Dieu a fait sa première profession le 8 août 2006 et sa profession solennelle le 8 août 2011.
Il est actuellement préfet du Collège Pierre Nengende de Kinshasa. Il est gradué en philosophie et en
théologie à l’Université Catholique du Congo (UCC). Sur sa Photo-souvenir, le frère a mentionné : « Si tu
veux servir le Seigneur, prépare-toi à l’épreuve… » (Sir 2, 1-2).
Le frère Joseph a fait sa première profession le 8 août 2006 et sa profession solennelle le 8 août 2011. Il vient
de finir sa licence en philosophie à l’UCC où il a également obtenu son graduat en théologie et son diplôme
d’agrégé de l’enseignement secondaire du degré supérieur. Sur sa photo-souvenir, on peut lire : « Quand je
parlerais les langues des anges …, sans la charité je ne suis rien » (1 Co 13, 1 ss).
Le frère Frédéric a fait sa profession simple le 8 août 2007 et sa profession solennelle le 8 août 2012. Il passe
en 2e licence en théologie (Bible) à l’Université Saint Augustin de Kinshasa, après son graduat de
philosophie à l’UCC. Le frère a écrit comme devise sur sa photo-souvenir : « Sa mère dit aux serviteurs :
faites tout ce qu’Il vous dira » (Jn 2, 5).
Dans leur mot de circonstance, les trois frères ont exprimé leur immense joie de servir désormais le peuple
de Dieu à la fois comme religieux et prêtres. Ils ont également souligné combien ils se sentaient enchantés
par la présence du Maître de l’Ordre et de son socius pour l’Afrique en ce jour de grâce, chose très rare.
Le dimanche 16 août 2015 c’était le tour du frère Jean de Dieu GUMETE de recevoir lui aussi l’ordination
presbytérale des mains de Mgr Marcel UTEMBI TAPA, Archevêque métropolitain de Kisangani, en l’église
saint Camille de Kabondo. Le frère était ordonné ensemble avec trois abbés de l’Archidiocèse de Kisangani,
un religieux combonien et deux diacres de cette église locale.
Que ces ordinations apportent un nouveau souffle au Vicariat Général Saint Pie V de la R. D. Congo, cela ne
peut qu’être le souhait le plus vif de tout celui qui prend la mesure de la marche pressante de cette entité vers
le statut de Vice-Province.
fr. Joseph BARAKA, op.
● INITIATIVE DOMINICAINE POUR L’EDIFICATION DE LA PAIX DANS LA REGION DES
GRANDS LACS Les Dominicains de la région des grands lacs d’Afrique (Burundi, République Démocratique du Congo,
Rwanda, Tanzanie et Uganda) ont organisé du 13-17 juillet à Nairobi au Kenya, une conférence visant
explorer les possibilités qu’a l’Ordre des Prêcheurs à contribuer à l’édification de la paix dans ladite région
marquée, comme on le sait, par des décennies des guerres. Le coordinateur de la conférence, le Frère Mike
Deeb (Délégué des Dominicains auprès de l’ONU et Promoteur Général de Justice et Paix dans l’Ordre) a
rappelé aux participants que cette réunion était la matérialisation de l’une des résolutions prise lors de la
rencontre des promoteurs de justice et paix dans l’Ordre à Johannesburg (Afrique du Sud) en octobre 2013.
La conférence était chaleureusement organisée par les frères, sœurs et laïcs dominicains basés à Nairobi. Elle
était modérée par M. John Katunga du CRS (Catholic Relief Services).
De 37 participants (26 hommes et 11 femmes) on notait 16 leaders ou représentants des entités dominicaines
du Burundi, du RD Congo, du Rwanda, de la Tanzanie et de l’Uganda (8 frères, 5 sœurs et 3 laïcs
dominicains), 8 autres étaient des coordinateurs de mission dominicaine et de justice et paix tant au plan
international qu’africain (5 sœurs, 2 frères et 1 laïc dominicain). Etaient aussi présents 4 leaders
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ecclésiastiques (2 évêques compris) du Rwanda, de la Tanzanie, du RD Congo, et du Burundi, 3
représentants de la société civile engagés dans des initiatives de renforcement de la paix au niveau local
(RDC, Rwanda et Uganda), 2 experts locaux dont un Jésuite et un Dominicain, un expert des Nations Unies,
le modérateur et deux interprètes. Parmi ces participants, 6 constituaient le comité d’organisation.
Durant les trois jours qu’ont duré les travaux, les dominicains de la région ont eu l’opportunité d’échanger
sur ce qu’ils font déjà en terme de l’édification de la paix, d’approfondir leurs analyses sur les causes desdits
conflits, et d’identifier des mécanismes à développer pour des actions communes ou concertées pour la paix
et qui pourraient renforcer ce qui est déjà fait par d’autres groupes œuvrant dans le même sens dans la
région.
Dans un contexte très complexe, qui compte un nombre important de groupes armés (plus de soixante en
RDC seulement) les causes principales suivantes des conflits ont été identifiées: la bataille pour le contrôle
des terres et des ressources ; la mauvaise gouvernance doublée du manque de démocratie ne répondant pas
aux problèmes locaux (enracinée dans l’égoïsme des dirigeants et le modèle colonial et postcolonial de
«favoritisme de l’élite») ; la manipulation des divisions ethniques et des préjugés nationalistes servant à
justifier des actions militaires et assouvir la soif de pouvoir. L’exploitation violente et illégale des minerais
au bénéfice des pays dont l’économie en dépend, mentionnons ici le cas des USA, des pays de l’Union
Européenne, la Chine et bon nombre des autres pays y compris ceux de l’hémisphère Sud. Cette exploitation
prédatrice contribue à alimenter des guerres par procuration dont le seul but est de s’assurer les voies d’accès
aux ressources dont jouissent les pays de la région. L’impunité des dirigeants, le manque d’espace politique
conduisant à un dialogue sincère, à la guérison des mémoires et à la réconciliation ; l’augmentation du
niveau de pauvreté et des inégalités sociales etc., sont des obstacles aux solutions pacifiques et durables.
Il existe de nombreuses initiatives tant au niveau de l’église que des dominicains, visant à promouvoir la
paix et la réconciliation dans ce contexte bien particulier, ceci à travers des sessions de formation et maintes
actions visant édifier la paix et la réconciliation. Il existe aussi des actions dans le domaine de l’aide aux
réfugiés, l’éducation civique, la promotion de l’économie de développement et des renforcements de
capacité. Cependant, nos frères et sœurs dominicains ne communiquent pas assez entre eux et sont encore
très orientés vers les apostolats classiques que sont les paroisses, les écoles, la santé et l’aumônerie de prison.
Ceci les empêche donc d’acquérir l’expérience nécessaire en matière d’engagement dans le secteur de la
justice, la paix, l’accompagnement psychosocial, les droits de l’homme et la médiation.
Ainsi les priorités relevées en vue des engagements futures des dominicains dans le cadre de l’édification de
la paix sont les suivantes : coordination des efforts en matières de renforcement des capacités en édification
de la paix de tous les dominicains de la région. La nécessité de mettre sur pieds un réseau et de collaborer de
manière particulière avec les autres groupes, au sein de l’église et de la société civile, engagés dans les
initiatives de renforcement des capacités en matière de paix. Il a aussi été proposé de tirer avantage de notre
présence dans beaucoup d’endroits pour accéder à l’’information sur ce qui se passe réellement sur le terrain,
ceci par la voie des reports de faits réels, d’évènements vrais et de les diffuser à travers le réseau dominicain
à tous les niveaux. Former les dominicains en matière de renforcement des capacités dans le domaine de la
paix afin de les outiller à jouer un rôle plus important dans la région dans ce domaine.
Les décisions suivantes ont étés prises afin de veiller à la mise en application des recommandations :
1. L’établissement d’une structure de coordination
a. Le frère Emmanuel a été élu à l’unanimité comme personne ressource cordonnant l’action des
dominicains de la région en matière de justice et paix. Son élection a été entérinée par les supérieurs
dominicains et les coordinateurs présents (frères et sœurs ainsi que les laïcs). Le frère Emmanuel a aussitôt
accepté cette responsabilité.
b. Une personne ressource sera choisie dans chaque pays et constituera une équipe formée d’un frère
dominicain, d’une sœur dominicaine, d’un laïc dominicain et enfin d’un membre de la jeunesse dominicaine.
2. Une réunion des personnes ressources sera tenue aussitôt que possible afin d’établir une claire vision une
méthodologie et un programme d’activités visant à mettre en exécution la vision établie.
3. Le coordinateur dressera un chronogramme retraçant l’avancée du processus : Ceci en interne avec les
dominicains de la région et en externe avec les potentiels partenaires dans la région.
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Malgré le triste contexte de conflit permanent et de guerre dans la région des grands lacs, les participants se
sont quittés avec la conviction qu’en tant que dominicains, tous ensemble, pouvons contribuer à apporter un
nouvel espoir à la région.
● Les mystères douloureux pour le Jubilé de l’Ordre des Prêcheurs « Envoyés pour prêcher l’Évangile »
Ces méditations pour le Jubilé de l’Ordre des Prêcheurs ont été mises en ligne afin d’aider ceux qui veulent
prier le Rosaire. Elles ont été volontairement rédigées d’une façon très complète et peuvent être aisément
adaptées selon les circonstances.
Pour chaque mystère, une citation biblique, deux citations dominicaines et une intention sont proposées.
Chacun peut choisir ce qui convient afin de pouvoir élaborer un moment de prière fructueux pour tous.
L’Agonie
« Jésus emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse. » (Mc 14,33)
« Ô Jésus, mon Sauveur, Fils du Dieu Vivant, par la douleur amère dont ton âme sainte fut inondée sur la
montagne des oliviers, et par la crainte qui transperça jusqu’à ta chair sacrée, nous t’en prions, qu’il te plaise,
à notre dernière heure, lorsque notre âme et notre corps seront dans les suprêmes angoisses de nous secourir
et de nous fortifier dans notre agonie. Ne nous abandonne pas, que la vertu de tes souffrances nous soutienne
de telle sorte que nous répétions ta sainte parole : "Mon Dieu, ta volonté et non la mienne !" » (Louis de
Grenade, 1505-1588)
« Un jour, méditant la sueur de sang de Jésus Christ au jardin des Oliviers, Agnès vit notre Seigneur
prosterné de tout son long, le visage contre terre, et vit sortir de ses bras, tout le long de ses veines, par tout le
corps, une goutte de sang et une autre d’eau. "Je crois que c’est au jardin des Oliviers qu’il a le plus enduré,
dit-elle, car la seule vue de mes péchés lui a fait sortir le sang des veines. C’est l’appréhension de mes péchés
qui a fait sortir le sang, ce qui montre qu’ils étaient grands." » (Bienheureuse Agnès de Langeac, 1602-1634)
Notre-Dame du Rosaire, apprenez-nous à ne jamais délaisser les agonisants.
La Flagellation
« Pilate fit flageller Jésus, et il le livra pour qu’il soit crucifié. » (Mt 27,26)
« Ils le couvrent de blessures
Et le déchirent de coups,
On ne voit que meurtrissures,
Que cicatrices, que trous.
Considérez qu’il endure
Cet effroyable tourment
Sans qu’il s’en plaigne ou murmure,
Tant son amour est ardent.
Pécheurs, ce sont nos offenses
Et nos sensualités
Qui causent tant de souffrances
À cet objet de pitié.
Viens dans le sang de ses veines
Rencontrer ta guérison,
Et n’augmente pas les peines
En suivant ta passion.
Ô Sauveur tout débonnaire,
Par ce corps meurtri de coups
Apaisez votre colère
Et nous pardonnez à tous ! » (Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, 1673-1716).
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« Vous êtes au milieu des tribulations ? Invitez toutes les facultés de votre âme à venir boire un petit coup à
ce calice en suivant Jésus flagellé. Ayez la paix, dans la simplicité d’esprit qui écarte toute réflexion vaine
sur la cause des tribulations, leur durée, leur remède et dans une humble confiance. C’est la nuit ? Vous êtes
comme un missionnaire égaré au milieu des forêts, les bêtes sauvages passent et rugissent... Monté sur un
arbre il fait le mort... Quand le jour vient les monstres rentrent dans leur tanière et l’homme de Dieu continue
son chemin pour sauver les âmes. » (Bienheureux Hyacinthe-Marie Cormier, 1832-1916)
Notre-Dame du Rosaire, apprenez-nous à soutenir tous ceux qui souffrent dans leur corps.
Le Couronnement d’épines
« Les soldats entrelaçant des épines, en tressèrent une couronne qu’ils mirent sur la tête de Jésus. » (Mt
27,29)
« Nous devons conserver en notre âme la douleur de nos péchés, car, pour nous délivrer de leurs pointes
acérées, Jésus-Christ a voulu souffrir en sa tête sacrée la douleur des plus piquantes épines, comme le fait
remarquer le Vénérable Bède. Les épines sont le symbole des péchés ; car s’il a été dit au premier homme
coupable : La terre te rapportera des épines et des ronces, c’est que notre nature viciée devait produire des
péchés dont les remords cuisants pénètrent la conscience comme des épines très aiguës. » (Ludolphe le
Chartreux, 1300-1377)
« Jésus avait été dépouillé de ses vêtements. Puisqu’il se croyait roi, on l’enveloppa d’une chlamyde rouge
de soldat, comme d’un manteau de pourpre ; on tressa en forme de couronne un fagot d’épines destinées à
faire flamber le feu. Dans sa main un roseau en guise de sceptre. Fléchissant le genou devant lui avec de gros
rires, les soldats le saluaient roi des Juifs et lui frappait la tête avec son roseau. Des soufflets et des crachats
fixaient le caractère de leurs hommages... Mais Jésus était le vrai roi des Juifs : quelle aubaine pour les
soldats romains, dédaigneux des rois et méprisant les juifs ! » (Père Marie-Joseph Lagrange, 1855-1938)
Notre-Dame du Rosaire, apprenez-nous à aider ceux qui souffrent dans leur esprit.
Le Portement de croix
« Lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu
Golgotha. » (Jn 19,17)
« C’est avec une nature humaine semblable à la nôtre que le Fils de Dieu prit sa course rapide pour aller au
devant d’une si grande Passion. Nous devons fournir la même course, mes petits enfants, pour nous jeter
dans ce vaste océan, nous y laver et purifier, parce qu’il a été fait pour nous ; marquer notre front du sang
divin, afin qu’avec un tel signe nous puissions nous présenter au Père éternel, en lui disant que son Fils
unique a payé pour nous, que nous avons combattu et trouvé le butin rouge, écarlate, c’est-à-dire Jésus en
Croix, tout ensanglanté et épuisé par amour. » (Sainte Catherine de Ricci, 1522-1589)
« Jésus est venu sur la terre pour être un exemple parfait proposé à notre imitation. Dans ce dessein, il a
commencé par prendre la croix sur ses épaules, puis il a voulu que Simon le Cyrénéen la portât après lui ; de
là vient aussi qu’il ne nous a pas dit, dans l’Évangile, de marcher devant lui, mais de le suivre, en portant
notre croix. Il a voulu en élever le trophée avant que personne ne portât la main sur elle. Après, il a laissé sa
croix aux âmes parfaites, disposées à obéir au bon vouloir de son Père. » (Père Louis Chardon, 1595-1651)
Notre-Dame du Rosaire, apprenez-nous à être les Simon de Cyrène de ceux qui ploient sous le fardeau de la
vie.
Le crucifiement et la mort de Jésus
« Que la croix de notre Seigneur Jésus-Christ reste ma seule fierté. » (Ga 6,14).
« Tu peux trouver une suave consolation en prenant et lisant ce livre de la croix, que tu as toujours devant les
yeux de ton âme, ce livre de vie, ce livre de la Loi immaculée qui seule, ôte les souillures, parce que seule,
elle est Charité. Tu la trouves écrite avec une merveilleuse beauté lorsque tu contemples Jésus, ton Sauveur,
étendu en Croix comme une peau sur laquelle il a écrit avec ses meurtrissures et qu’il a enluminée de son
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sang généreux. Où se lit, où s’apprend aussi bien la leçon de la charité ? » (Bienheureux Jourdain de Saxe,
1190-1237).
« Jésus Christ mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes yeux et regarde-moi
ainsi que tu as regardé du haut de la croix, ta Mère chérie, affligée par la douleur.
Jésus Christ mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre ta bouche et parle-moi, ainsi
que tu as parlé à St Jean lorsque tu l’as donné pour fils à la Vierge Marie.
Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes bras sacrés et embrasse-
moi, ainsi que Tu les ouverts sur l’arbre de la Croix pour embrasser le genre humain. » (Saint Pie V, 1504-
1572)
Notre-Dame du Rosaire, apprenez-nous, à l’exemple de Notre Père Saint Dominique, à découvrir le chemin
de la Vie dans le livre de la Croix.
Dans un même esprit : Les Mystères Joyeux, Les Mystères Lumineux et Les Mystères Glorieux
● Le Sommet de l’ONU sur les changements climatiques 2015 Chèr(e)s frères et soeurs,
Recevez mes salutations les plus cordiales !
Je vous écris en ce jour pour vous informer de la tenue à Paris du 30 Novembre au 11 Décembre de cette
année, du sommet de l’ONU sur les changements climatiques, sommet de très haute importance et pour
lequel je vous invite à encourager autant de dominicains que possible à participer.
1. Cette conférence est la 21ième Conférence des Parties (CDP) - réunissant tous les états signataires de la
Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) communément appelée «
COP 21 ». Après de nombreux échecs de négociations, il y a un reel espoir de voir se conclure cette année un
accord satisfaisant, équitable, ambitieux ayant force de loi, sur les changements climatiques. Cet accord
ferait respecter la réduction de l’émission des gaz à effet de serre de manière significative, ainsi que le
maintient du réchauffement climatique en deçà de 1.50c.
2. L’urgence de la question des changements climatiques est finalement, de plus en plus, prise en
considération par les populations et les gouvernements à travers le monde. Les effets de ces changements
climatiques se font de plus en plus ressentir presque partout sur la planète à travers un nombre croissant de
catastrophes naturelles qui fauchent au passage de nombreuses vies humaines. Sècheresses d’une part et
inondations d’autre part forcent des personnes de plus en plus à se déplacer pour survivre. A coté de ceci
l’augmentation du niveau de la mer menace l’existence de petites iles et des villes situées le long des cotes.
L’extinction de plusieurs espèces animales et végétales ainsi que d’autres espèces de la faune et de la flore
déstabilise sérieusement l’écosystème nécessaire à la survie de l’espèce humaine. La grande majorité de la
communauté scientifique (plus de 97%) est d’accord sur le fait que, bien que les changements climatiques
relèvent de phénomènes naturels, leur taux actuel très élevé est causé par l’activité humaine. Ceci est donc
une des plus grande menace (sinon la plus grande) vis-à-vis de la vie sur notre planète.
3. Le Pape François à souligné dans sa récente encyclique Laudato Si (23-26) l’urgence d’un accord
international ayant force de loi afin de réduire l’émission des gaz à effet de serre (169-173). COP 21 est le
futur évènement le plus important qui pourrait voir un tel accord être signé. Le monde entier aura les yeux
tournés vers Paris tout au long de la conférence espérant voir signer cet accord tant attendu. Il est donc
important pour tous les acteurs de la préservation de l’environnement et de la défense du climat en cette
occasion, de faire tout ce qui est en leur pouvoir faisant pression sur les dirigeants de la planète pour qu’ils
mettent de coté leurs intérêts particuliers au profit du bien de toute la planète. Bien que l’espoir demeure
qu’un accord satisfaisant sera trouvé, nous n’espérons pas changer l’issue des négociations pendant les
sessions car la plus part des parties prenantes ont déjà une position arrêtée en se rendant à Paris. Cependant,
Paris ne sera qu’une étape d’un processus qui, même si accord satisfaisant il y a, nécessitera la mise sur pieds
de rigoureux mécanismes de mise en application.
4. De ce fait, l’objectif des groupes de la société civile tel que le notre, en nous rendant à Paris est beaucoup
plus de :
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-‐ De former un réseau avec les groupes similaires et ensemble former une coalition qui renforcera nos
capacités d’action sur les décideurs et les gouvernements.
-‐ D’échanger de manière informelle et de faire des lobby avec les délégués des gouvernements avec
lesquels nous avons certaines connections.
-‐ De mener des actions publiques communes avec les autres organisations de la société civile en
démonstration de force aux gouvernements et au monde entier suscitant ainsi une prise de conscience par
rapport a notre message et mettant ainsi plus de pression sur la suite du processus.
5. Ayant échangé avec bon nombre de Dominicains impliqués surs la question des changements climatiques,
nous pensons que, en tant que Dominicains, à travers notre réseau et nos institutions, nous avons un rôle
important à jouer en influençant et faisant pression sur les gouvernements afin qu’ils signent et appliquent
l’accord global ayant force de loi. Les changements climatiques ne sont pas juste un problème
environnemental ou économique, c’est une question d’ordre spirituel et éthique (tel que l’a hautement relevé
le Pape François). Nous sommes bien équipés dans le domaine, en collaboration avec les membres d’autres
religions passionnément impliqués sur la question, pouvons faire des contributions à même d’inspirer
suffisamment les volontés politiques et réhausser la préoccupation pour le bien commun afin que la réduction
de l’émission des gaz à effet de serre soit effective.
6. De ce fait, je vous invite vivement
-‐ A faire suivre cette lettre à tous les frères, soeurs, et laïcs dominicains de votre entité.
-‐ D’identifier ceux qui s’intéressent à la question des changements climatiques et de les metre en contact
avec moi à l’adresses suivante : [email protected]
-‐ De prendre en compte le voyage et l’hébergement de certains dominicains venant au COP 21 à Paris afin
de renforcer notre présence ici et de les préparer ainsi à un engagement futur.
7. Pour plus d’information vous pouvez visiter le site d’une des coalitions principales des Organisations de la
Société Civile (OSCs), la Coalition Climat 21 : http://coalitionclimat21.org/fr . Vous pouvez aussi consulter
le site d’une coalition importante des organisations catholiques, CIDSE, qui est en train de développer un
programme en collaboration avec les autres composantes de la société civile et des groupes religieux dans le
cadre de la campagne Change for the planet – Care for the people. Enfin la conférence des évêques de France
coordonne plusieurs activités des organisations religieuses durant COP 21, y compris des réunions et
sessions de prière inter religieuse, oecuméniques et catholiques ainsi que l’hébergement. Pour plus
d’informations consultez le lien : http://www.eglise.catholique.fr/wpcontent/
uploads/sites/2/2015/06/communication-Cop-21.pdf
8. Bien que nous ne pourrions pas apporter un soutient financier, nous avons demandé aux dominicain(e)s de
Paris ainsi qu’à la coordination de l’église catholique pour la COP de nous aider en matière de recherche
d’hébergement pour les participants. De ce fait, faite nous parvenir des que possible, le nombre exact de ceux
qui peuvent venir.
9. Nous prévoyons un temps de rencontre durant la COP 21, temps au cours duquel les participants
dominicains pourront se connaitre, échanger ensemble et établir des liens en vu de collaboration future. Une
fois que nous aurons la liste de participants, nous rentrerons en contact directement avec eux et leur
donnerons des informations sur les activités aux quelles ils (elles) pourront participer.
10. Enfin, en vue de notre participation a les grandes marches prévue le 29 Novembre et le 12 Décembre, les
participants sont encouragés à arriver le 28 Novembre et repartir le 13 Décembre. Cependant une
participation même de quelques jours seulement sera de haute importance.
Je vous remercie d’avance pour l’importance accordée à la distribution de cette lettre à tous les membres de
vos entités respectives et de la mise en contact avec moi des frères et soeurs intéressés par la question.
Que notre prédication apporte le salut à notre planète !
Votre frère,
fr Mike Deeb OP. Délégué permanent de l’Ordre des Dominicains auprès de l’ONU et Promoteur Général de
Justice et Paix. 23 août 2015
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● Notre Dame et saint Dominique ! Éditorial du Bulletin de Bordeaux - Octobre 2009 - N°638
Que ce soit en retable , en vitrail, en statuaire ou en peinture, tout un patrimoine religieux fait état de
l’antique tradition de Saint Dominique recevant le saint Rosaire des mains de la Vierge Marie.
Que s’est-il passé, il y a 800 ans ? Pas de caméscope pour authentifier l’événement comme aujourd’hui (« vu
à la TV ! »). Ce que l’on sait, c’est l’immense dévotion du patriarche des Dominicains pour la Mère de Dieu.
Il l’invoquait spontanément dans les périls du voyage. Il découvrait en songe qu’au Ciel tous les frères et
sœurs de son Ordre naissant étaient cachés sous son manteau de reine. Il dédia même sa famille religieuse à
sa protection particulière, d’où le fameux Salve Regina chanté tous les soirs à Complies.
Cet amour, il l’a transmis à ses fils qui auront à cœur de répandre à l’occasion de leur prédication cette prière
d’union au Christ par Marie : le Rosaire. La bataille de Lépante le 7 octobre 1571 verra la victoire des
chrétiens sur l’envahisseur turc comme un haut-fait de Notre Dame du Rosaire. A partir de là tous les Papes
demanderont aux fils de Saint Dominique de prêcher le Rosaire comme prière de l’Église, trésor de dévotion
et de spiritualité mariale, permettant jusqu’aux plus petits de méditer l’Évangile du Salut !
Quelle belle tradition ! A nous d’y être fidèle !
P. Antoine-Marie BERTHAUD, directeur du Rosaire (Bordeaux)
● Session d’études dominicaine sur les métamorphoses de la famille La communauté dominicaine d’Emaphetelweni à Pietermaritzburg en Afrique du Sud s’est réunie du 13 au
17 juillet 2015 une session d’études sur le thème “Les métamorphoses de la famille”. Seize frères du
Vicariat Général d’Afrique australe, la plupart étudiants à l’Institut théologique Saint-Joseph de Cedara, ont
pris part à cette rencontre dans un esprit fraternel, en manifestant leur intérêt pour les exposés à mesure qu’ils
étaient présentés. L’initiative est née du désir de développer le goût de la recherche et du travail critique chez
les étudiants dominicains pour mieux les préparer à leur ministère futur. Elle venait aussi en réponse à
l’appel du pape François de préparer le synode sur la famille par un débat à tous les niveaux de l’Église. De
nos jours la famille rencontre de nombreux défis. Ils concernent autant le modèle de famille, qui change et se
diversifie, et les difficultés d’ordre culturel et socioéconomique que rencontrent les familles aujourd’hui.
La session a permis aux frères de développer entre eux un sentiment d’unité alors qu’ils présentaient leurs
travaux au terme d’un temps de lectures, de recherche sur Internet et d’interviews. L’esprit de communion
fraternelle était présent dans les discussions souvent passionnées qui suivaient les exposés. L’esprit de saint
Dominique a stimulé les frères à aborder les questions qui agitent les familles aujourd’hui, y compris dans la
communauté dominicaine, miroir de la famille universelle, et à examiner les facteurs qui entravent le
développement de ces familles. La session a traité de nombreux sujets parmi lesquels « la famille sous
pression », « les formes changeantes de la famille en Afrique », « la famille dans les grandes religions », «
familles et liturgie », « l’aide aux familles en souffrance » et « les comportements familiaux à l’heure des
nouveaux médias ». Au cours de la session il est apparu clairement que le modèle traditionnel de la famille
est en question. On observe l’abandon des structures traditionnelles de la famille, qui sont généralement
conservatrices, au profit de modèles familiaux divers et ouverts au changement. Ces mutations peuvent être
considérées, cinquante ans après Vatican II, comme un signe des temps. Conscients du fait que toute culture
et toute tradition sont dynamiques, les participants ont pris conscience de vivre un temps de changement au
cours duquel des courants conservateurs s’opposent aux appels au renouveau et à la modernité. La
dichotomie entre la société telle qu’elle est et les positions de l’Église catholique sur des sujets tels le
mariage de personnes du même sexe, le divorce, la contraception ou d’autres sujets encore ne peut être
ignorée. Elle révèle une tension entre les valeurs morales et le changement culturel. La manière dont l’Église,
les cultures et les traditions répondent au changement demande à être étudiée davantage.
fr. Isaac Mutelo, o.p., étudiant en théologie, Emaphetelweni Dominican Community, Pietermaritzburg,
Afrique du Sud
● Ordinations presbytérale et diaconale dans le Vicariat Général d’Afrique Australe Le 13 juin 2015, dans une cérémonie multiculturelle de chants, danse et rituel, les frères Mike Mwale et
Damazio Ngoma ont été ordonnés prêtres, et le frère Neil Mitchell, diacre. Ces ordinations qui ont été
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conférées par Monseigneur Buti Tlhagale, Archevêque de Johannesbourg, ont eu lieu en la cathédrale
ChristRoi de Johannesbourg, Afrique du Sud.
Les trois frères viennent de trois pays d’Afrique australe. Le frère Mike vient du Zimbabwe, le frère
Damazio du Malawi et le frère Neil d’Afrique du Sud. Un grand nombre de personnes venues de leurs pays
d’origine ont pris part et célébré cette occasion. La cérémonie multicolore en plusieurs langues témoigne de
la richesse en musique et cultures de l’Afrique australe. Chaque frère de notre Vicariat Général d’Afrique
Australe était pratiquement présent. L’évêque du diocèse de Kroonstad, Peter Holiday a aussi concélébré
cette eucharistie.
L’ordination marque généralement la fin de la formation initiale du frère et le début de son apostolat. Dans le
cas de nos trois frères, ils sont déjà bien engagés en ministère. Le frère Mike est père maître assistant des
novices à Mondeor (Johannesbourg), le frère Damazio professeur de théologie morale à l’Institut théologique
saint Joseph à Cédara et le frère Neil est bien engagé dans la formation des diacres du diocèse de Kroonstad
où il est aussi assisté par le frère Mike. Le frère Neil est très connu à Johannesbourg où il était professeur
pendant plusieurs années avant d’entrer dans l’Ordre. Lui et le frère Damazio travaillent actuellement sur
leurs thèses de doctorat. Le frère Mike est un écrivain et journaliste talentueux, il a beaucoup écrit pendant
ses années de formation à Pietermarutzbourg et a aussi reçu plusieurs prix d’écrivains. Les backgrounds de
nos frères sont également intéressants. Le frère Damazio a étudié la philosophie au Malawi et a émigré à
Johannesbourg où il a travaillé pendant plusieurs années comme jardinier avant de frapper à la porte de
l’Ordre. Il a fait son noviciat à Kisumu au Kenya et il a continué ses études en théologie morale à Nairobi. Le
frère Mike a d’abord tenté sa vocation avec les carmes au Zimbabwe avant de rejoindre l’Ordre. Le frère
Neil était aussi très actif dans la lutte pour la démocratie en Afrique du Sud comme un objecteur de
conscience et était enseignant pour la plus grande partie de sa vie professionnelle. Depuis l’âge de 40 ans il
avait le désir de la vie religieuse et du sacerdoce; il a donc mûri sa décision au fil des années.
L’Ordre Dominicain est béni d’avoir de tels frères talentueux qui donnent déjà une contribution significative
à la vie et au ministère de l’Ordre en Afrique australe. Félicitations et fructueux ministère à nos frères!
fr. Emil Blaser, op
Directeur de Radio Veritas
● Divorcés remariés: la doctrine ne vérouille pas la miséricorde Réflexions du fr JM Garrigues op
Dans un récent entretien paru dans la revue La Civiltà Cattólica [1], pour répondre au souci miséricordieux
du pape François envers les naufragés de la vie conjugale, j’ai suggéré à l’autorité de l’Église, à titre – dois-
je le souligner ? – de simple opinion théologique, deux cas de possibles dérogations exceptionnelles pour
l’accès à la communion des divorcés remariés. Aussitôt, de plusieurs côtés, on m’a reproché de « m’opposer
formellement » au Magistère. Un « théologien dominicain », resté dans l’anonymat mais cité dans la
chronique d’un vaticaniste, a même écrit que ces deux opinions sont « deux propositions condamnées » par
le Magistère. Mes objectants citent à l’appui deux lettres aux évêques du cardinal Ratzinger, alors préfet de
la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en 1994 et 1998.
En raison de ces deux lettres, des théologiens ont dû, par obéissance à la discipline en vigueur, garder le
silence sur ce sujet. Or il semble bien que c’est justement à ce silence que le pape François a voulu
manifestement mettre fin en permettant au cardinal Kasper d’exposer librement ses vues devant le
consistoire des cardinaux qui réfléchissait en février 2014 sur la famille. Non sans doute, comme on le lui a
aussitôt injustement reproché, qu’il partageât toutes les vues du cardinal, mais parce qu’il trouvait plus sain
de réfléchir sur cette question grave dans le cadre d’une recherche de « théologie sereine » plutôt qu’à coups
d’interdictions autoritaires.
C’est le Magistère qui est ultimement l’interprète du Magistère et, en libérant le débat théologique, le pape a
estimé visiblement que, si le principe de l’indissolubilité du mariage est fixé depuis les paroles du Christ et si
sa doctrine s’est développée de manière homogène jusqu’à ses prédécesseurs, tout n’est pas pour autant
définitivement clos dans le traitement pastoral et disciplinaire de certains cas d’espèce. Si le Saint-Père a
permis que l’on exprimât dans le cadre d’un consistoire des positions théologiques autrement plus radicales
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que les miennes, je crois être en droit, sans que l’on crie pour cela au scandale, de soumettre une opinion
théologique dans une revue autorisée sur deux cas de possibles dérogations exceptionnelles à la norme
générale.
Il est, en effet, doctrinalement acquis qu’il ne faut pas donner l’eucharistie à ceux qui vivent dans le péché
d’adultère. C’est pourquoi la voie normale pour des divorcés est, avant tout remariage civil, de faire
examiner la validité de leur mariage par un tribunal ecclésiastique. À cet égard, dans le sillage direct de
l’idée force du dernier discours du pape Benoît XVI à la Rote en janvier 2013, le discours du pape à la Rote
ce 23 janvier 2015 ouvre déjà un chemin à une plus grande équité dans le jugement sur la nullité de certains
mariages. L’un et l’autre pape ont en effet demandé que, dans les sociétés déchristianisées, les tribunaux
ecclésiastiques ne considèrent plus comme acquise de fait l’adhésion des conjoints aux fins du mariage en
l’absence d’une vie chrétienne effective.
Le pape François a, en effet, insisté très fermement sur la nécessité de prendre en compte le fait que
beaucoup de nos contemporains sont aujourd’hui victimes d’une « sorte de mondanité spirituelle » dont « le
fruit est une foi renfermée dans le subjectivisme, où seule compte une expérience déterminée ou une série de
raisonnements et de connaissances que l’on considère comme pouvant réconforter et éclairer, mais où le
sujet reste en définitive fermé dans l’immanence de sa propre raison ou de ses sentiments ». Or, dit-il, « il est
évident que, pour celui qui se plie à cette attitude, la foi reste privée de sa valeur d’orientation et de
réglementation, laissant le champ libre aux compromis avec leur égoïsme et les pressions de la mentalité
courante, devenue dominante à travers les mass media (…). Le mariage tend à être vu comme une simple
forme de gratification affective qui peut se constituer de n’importe quelle façon et se modifier selon la
sensibilité de chacun ». Dans ce contexte, où la conscience obscurcie ne discerne plus objectivement les fins
du mariage, on ne peut pas présumer de la validité du consentement aux fins du mariage en vertu du simple
fait que le rite et même la préparation ont été accomplis. « Cette éventualité, dit le pape, ne doit plus être
considérée exceptionnelle comme par le passé, étant donné justement la prédominance fréquente de la pensée
mondaine sur le Magistère de l’Église ». Ce sont non seulement les juges ecclésiastiques, mais aussi les
pasteurs qui préparent des mariages, qui devraient désormais en tenir compte pour refuser éventuellement le
mariage sacramental.
Comme j’ai eu l’occasion de le dire l’an dernier à Rome dans ma communication au colloque Fides foedus
de l’Institut Jean-Paul II pour la famille, je pense que ces cas de nullité vont de fait avoir tendance à diminuer
fortement en Europe occidentale, dans un avenir pas si lointain, du fait de la sortie de chrétienté de certaines
de nos sociétés, qui entraîne la diminution rapide du nombre des mariages religieux de ces personnes qui
n’étaient chrétiennes que de manière mondaine [2]. Or, l’on constate que, dans le même temps, le nombre
des mariages civils diminue encore plus fortement dans ces sociétés déchristianisées, au point qu’on peut se
demander si un jour dans certains pays le mariage ne deviendra pas l’apanage des seuls catholiques fidèles,
car les autres ne verront plus le sens du mariage civil. Voici une raison supplémentaire, disais-je, pour ne pas
donner dans le piège d’édicter des normes générales pour une situation évolutive, risquant par là d’obscurcir
la portée prophétique du mariage chrétien indissoluble, et donc de traiter en stricte équité, par d’éventuelles
déclarations de nullité, les multiples cas de divorcés issus de mariages « mondains » qu’a générés la sortie de
chrétienté.
Deux papes successifs ont tracé la voie principale pour traiter en équité stricte bon nombre des cas de rupture
conjugale. Ayant exercé comme prêtre en paroisse pendant vingt ans et ayant eu souvent un soupçon sérieux
de bénir bien des mariages nuls, que j’étais canoniquement tenu de célébrer après la signature par les fiancés
de déclarations d’intention dûment expliquées, je témoigne qu’en France ces mariages ont été très fréquents,
même si, comme je l’ai dit, ils diminuent de plus en plus fortement, du fait de la chute de la pratique
religieuse et de la désaffection du mariage, mais aussi du fait d’une préparation plus exigeante à celui-ci. Il
appartiendra au synode et en définitive au Saint Père de discerner si l’Église peut aller plus loin dans la
miséricorde envers d’autres cas particuliers de naufragés du mariage, dans une ligne où l’équité juridique
devient certes plus nettement épieikeia selon le sens d’indulgence qu’il prend dans le Nouveau Testament.
J’ai évoqué pour ma part le cas d’un couple de divorcés remariés, où la partie divorcée a en conscience une
conviction morale, fondée bien que non prouvable juridiquement, de la nullité de son mariage religieux, ou
bien le cas d’un couple du même genre, où les partenaires se repentent sincèrement mais sont empêchés de
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revenir au lien conjugal qu’ils ont rompu, parce que l’un ou (et) l’autre des conjoints légitimes doit élever
des enfants dans sa nouvelle union civile. Peut-on être si sûr qu’ils « sont dans le péché », comme on
l’entend dire souvent ? C’est ce que disent mes objectants, souvent pour des raisons de dissuasion
pédagogique au niveau de la société dans son ensemble. Mais est-ce miséricordieux, est-ce même juste dans
le cas de ces couples, si de fait dans le premier cas il n’y avait pas eu de mariage religieux valide et si, dans
le second, il y a vrai repentir mais conflit de devoirs par rapport à un retour au statu quo ante ? La continence
est certes la voie de crête toute droite, et Dieu donne à certains divorcés remariés la force admirable de
l’embrasser dans ce qui reste à bien des égards une vie de couple, mais ceux qui n’ont pas cette vertu
éminente sont-ils pour autant « dans le péché » ? Je remarque que les prêtres qui sont en contact pastoral
avec des cas de ce genre sont la plupart du temps moins catégoriques que bien des laïcs, qui disent vouloir
protéger leurs enfants de cette dérive morale contemporaine qu’est le divorce. Toutefois, le jour où un de
leurs enfants divorce – car cela n’arrive pas qu’aux autres –, ils deviennent souvent beaucoup plus
compréhensifs, voire laxistes.
À propos des deux lettres de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi invoquées par mes objectants, ceux-
ci n’ont pas pris en considération qu’elles se situent dans le cadre de la discipline actuelle et que, ni là ni
nulle part, le Magistère n’a exclu pour autant par un acte définitif qu’il puisse y avoir quelques dérogations
exceptionnelles pour des cas d’espèce que lui-même pourrait discerner. À qui fera-t-on croire que ces
dérogations, que des Pères de l’Église ont pratiquées, seraient un « acte intrinsèquement mauvais » qui ne
pourrait, par sa nature, connaître d’exception [3] ? Pour ma part, j’ai simplement suggéré que l’Église se
penche sur ces deux cas parce que, durant vingt ans, dans la paroisse où j’étais prêtre, j’ai pu constater qu’ils
touchent des fidèles que je voyais, et pas seulement au for interne, conséquents avec leur foi et obéissants
dans leur vie chrétienne. J’ai fait remarquer que ce sont des cas ponctuels par rapport aux cas très nombreux
de ceux qui, marginaux par rapport à la foi vécue en Église, demandent à grand tapage médiatique le
changement de la discipline générale pour les divorcés remariés, avant tout pour légitimer socialement leur
nouvelle union. Ces cas de personnes qui n’ont qu’un rapport sociologique voire mondain avec la foi et la vie
de l’Église relèvent de nullités de mariage qui pourraient être jugées plus rapidement par des tribunaux, en
fonction de ce que demandent les discours à la Rote du pape Benoît XVI en 2013, et du pape François en
2015.
J’accepte et je respecte mes contradicteurs quand ils m’opposent leurs objections sur l’inopportunité de ces
dérogations exceptionnelles, dont ils ne veulent pas, car ils craignent qu’elles fassent le lit d’un changement
général de la discipline qui irait à l’encontre de l’indissolubilité du mariage.
En matière de prudence, personne ne peut être totalement sûr de ce qu’il avance. Si, après les deux synodes,
le pape juge dans son exhortation apostolique qu’il ne faut rien changer, les catholiques que nous sommes
s’inclineront tous dans l’obéissance. Je suis simplement étonné de voir mes contradicteurs soutenir
obstinément, contre des citations explicites de saint Thomas d’Aquin que je rappelle ici [4] que, chez lui,
l’épiekeia ou équité ne concerne que les modalités d’application de la loi générale et qu’elle ne peut en aucun
cas concerner des cas de dérogation exceptionnelle.
Je trouve en revanche inadmissible qu’ils exigent, en invoquant abusivement l’argument d’autorité, que les
théologiens reviennent à une discipline de silence que le pape François a manifestement levé. Qu’on me
permette à ce sujet une réflexion générale en tant que théologien ayant beaucoup étudié la Tradition de
l’Église. L’histoire de l’Église a montré, de l’Antiquité à nos jours, qu’à plusieurs reprises les zélateurs du
dernier concile ou du dernier pape, en ayant poussé ses principes jusqu’à l’extrême dans un système
verrouillé, se sont retrouvés ensuite scandalisés par l’évolution du Magistère ultérieur, dont ils ne voyaient
plus l’homogénéité avec ce qu’ils croyaient être le Magistère antérieur, mais qui était en fait leur Tradition,
leur Concile ou leur Pape. À la veille du concile Vatican II, il y avait des théologiens, voire des cardinaux,
qui considéraient comme scandaleuses certaines choses que celui-ci allait approuver. Des mesures
disciplinaires avaient même empêché que des théologiens enseignent certaines d’entre elles. Les réticences
que d’aucuns manifestent aujourd’hui par rapport à des paroles, des actes et des orientations du pape
François ne relèvent-elles pas d’un durcissement analogue ?
Ceux qui dans le passé s’engagèrent dans cette sorte d’intégrisme avaient systématisé à l’extrême, dans une
théologie d’école qu’ils identifiaient à tort au Magistère, les principes excellents discernés par celui-ci dans
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la foi. Dans leur zèle mal éclairé, ils avaient adopté – comme étant plus sûr – le contraire des opinions que le
Magistère avait écartées, en oubliant que celui-ci condamne par mode de contradiction et non de contrariété,
car le contraire d’une erreur est une erreur, puisque les contraires sont dans le même genre. La contradiction
venant du Magistère nous demande de considérer autrement le mystère révélé dans notre intelligence de la
foi en renonçant à nos systématisations excessivement « géométriques ». Ainsi, parmi de multiples exemples,
les excellents principes christologiques de saint Cyrille d’Alexandrie et du concile d’Ephèse, systématisés à
l’extrême par des épigones, aboutirent à l’erreur monophysite que devrait condamner le concile de
Chalcédoine. Je crains de même que les excellents principes moraux développés à propos du couple et de la
vie par le Magistère des derniers papes, systématisés de manière outrancière et par mode de contrariété dans
une théologie d’école qui pense être la seule à pouvoir les tenir, aboutissent plus d’une fois à des thèses aussi
contraires au sensus fidelium et même au simple bon sens que celles que j’ai évoquées dans mon entrevue.
Non, ce n’est pas la théologie la plus raide et la plus « verrouillée » qui est la plus fidèle à l’Esprit qui
conduit l’Église « vers la vérité tout entière » (Jn 16, 13). Non enim quia durum aliquid, ideo rectum, disait
saint Augustin : « Ce n’est pas parce que c’est dur que c’est droit »- [5].
http://www.france-catholique.fr/EGL...
http://www.france-catholique.fr/INI...
Le Pape attend un miracle au prochain synode sur la famille...
Jean-Marie Guénois
http://www.lefigaro.fr/actualite-fr...
Réponse de Thibaud Collin
http://www.libertepolitique.com/Act...
http://www.koztoujours.fr/il-faut-s...
Notes
[1] On peut lire en ligne la traduction française de cet entretien : http://www.france-catholique.fr/EGL...
[2] Fides foedus. La fede e il sacramento del matrimonio, a cura di Alexandra Diriart e Stefano Salucci, ed.
Cantagalli, Roma 2014.
[3] Voilà comment un grand patrologue résumait la position de certains Pères de l’Eglise avant le V° siècle :
« Autre chose est pour l’Église d’accepter qu’un chrétien contracte de nouvelles noces et même de les bénir,
autre chose est de tolérer, dans une certaine mesure, bien qu’elle soit adultère, par indulgence envers les
personnes, une union conclue devant les instances civiles (pour l’Antiquité suivant des rites familiaux qui ont
valeur devant la loi) et qui ne peut être rompue par suite des responsabilités qui en découlent » (Henri
Crouzel s.j., L’Église primitive face au divorce, du premier au cinquième siècle, coll. « Théologie historique
» n° 13, éd. Beauchesne, p. 372-373.
[4] « Parce que les actes humains pour lesquels on porte des lois consistent en des cas singuliers et
contingents, variables à l’infini, il a toujours été impossible d’instituer une règle légale qui ne serait jamais
en défaut. Or les législateurs, attentifs à ce qui se produit le plus souvent, ont porté des lois en ce sens.
Cependant, en certains cas, les observer va contre l’égalité de la justice et contre le bien commun visé par la
loi » (Somme de Théologie, IIa IIae q.120, a. 21, c). Dans ces cas, dit-il, « le bien consiste en négligeant la
lettre de la loi, à obéir aux exigences de la justice et du bien public » (ibidem). Les principes généraux sont
toujours universels, dit-il ailleurs, mais plus on aborde les choses particulières, plus on rencontre
d’exceptions. (cf. Ibidem Ia IIae, q. 94, a.4). Dans l’article suivant (a.5), il affirme qu’il peut même y avoir
des modifications à la loi naturelle, non dans ses principes premiers, loi divine non-écrite et immuable, mais
dans ses « préceptes », seconds et positifs, en tel cas particulier et à titre d’exception en raison de certaines
causes spéciales.
[5] Cité de Dieu, XIV, 9.
● Il était architecte, il est devenu… frère dominicain Frère Charles Desjobert est un étudiant dominicain du couvent de Lille. Il y prononcera ses vœux solennels
le 29 août prochain. Avant son entrée dans l’Ordre des Prêcheurs, Charles était étudiant en architecture. Une
passion qui ne l’a pas quittée, et qui s’est accompagnée de la découverte du Bienheureux Pier Giorgio
Frassati, auquel il vient de consacrer un livre (Prier 15 jours avec Pier Giorgio Frassati, éditions Nouvelles
Cités). Frère Charles nous en dit plus sur son parcours personnel, diversifié par ses talents mais unifié par le
choix de la famille dominicaine.
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Notre vocation de frère dominicain se vit dès notre profession simple (engagement pour trois ans). Avec la
profession solennelle, je m’apprête à m’engager jusqu’à la mort et à poursuivre le chemin. Je suis serein car
je crois que c’est là que le Seigneur m’appelle et j’ai découvert la beauté de la vie fraternelle dans l’Ordre
dominicain, la simplicité et l’exigence qu’implique notre vie de religieux faite de contemplation et d’activités
très concrètes dans le monde. Avec la profession, il y a aussi l’abandon définitif de nos biens personnels :
une occasion de réaliser à nouveau ce qu’implique la pauvreté volontaire. Nous sommes trois frères à nous
engager en même temps au couvent de Lille, le 29 août prochain : après un temps de retraite en ermitage au
printemps, qui fut pour moi l’occasion de relire la vie de saint Dominique, nous aurons quelques jours en
silence dans un monastère. A chaque profession, nous commençons par demander la miséricorde de Dieu et
celle des frères, c’est là une des clefs de notre vie religieuse : apprendre à donner et à recevoir la miséricorde
est sans doute la meilleur préparation.
Petit, je voulais être moine-architecte…
finalement je ne suis ni tout à fait l’un, ni tout à fait l’autre, mais pas loin tout de même ! Je vois une
continuité entre mes études et ma vie de frère même si bien sûr, celle-ci implique un don total. Etre prêt à se
laisser surprendre par les missions confiées fait partie de notre vie chrétienne et du voeu d’obéissance. Si le
Christ est au centre, l’architecture demeure une grande passion. Je crois que l’art et l’architecture sacrés sont
un vrai défi pour notre Eglise et qu’ils peuvent être le lieu d’un dialogue fécond avec des gens éloignés de la
foi. Je vois finalement cette passion comme un espace de prédication et d’apostolat. N’est-ce pas pleinement
dominicain ?
La découverte du Bienheureux Pier Giorgio Frassati
J’en avais entendu parlé par le scoutisme mais je l’ai redécouvert pendant mes études. Cette figure joyeuse et
humble, qui n’hésite pas à aller vers ceux que la société rejette, sans remettre ce projet à plus tard, m’a
enthousiasmé. Une vie courte mais totalement donnée, sans souci du « qu’en dira-t-on » mais avec le désir de
vivre et d’annoncer l’Evangile. Ce n’est qu’après être rentré au noviciat dominicain que j’ai réalisé qu’il était
laïc dominicain. Un beau clin d’œil.
Pier Giorgio nous redit qu’il ne faut pas « vivoter, mais vivre » car notre vie est belle et exigeante. Il nous
invite à en prendre pleinement la mesure, sans se laisser imposer une conduite par la facilité ambiante, mais
en choisissant résolument de vivre l’appel que le Christ nous lance. Et le temps presse car là ou le bien
n’abonde pas, le mal s’installe : « recherche la paix et poursuis-la ». Œuvrer dans le jardin du Seigneur
demande d’être vigilant mais par la persévérance, humble et tenace, on peut arriver au but. Pier Giorgio
s’appuie sur le roc de la foi, et en même temps, il est très proche de nous, avec ses fragilités et ses échecs.
Une amitié fidèle sur le chemin.
Des paroles importantes pour frère Charles
Je garde en mémoire cette exhortation de saint Paul : « qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » (1 Co 4,7) Vraiment,
nous avons tout reçu de Dieu, la vie en abondance : nous l’avons reçu pour d’autres et c’est cela vivre. Appel
à se déposséder pour mieux se trouver en Dieu et rendre ainsi féconds les talents confiés. Comme dit Pier
Giorgio : « par toi-même tu ne feras rien, mais si tu prends Dieu pour centre de toutes tes actions, alors tu
arriveras au but ».
● Volontaires à la Sainte-Baume Témoignages
Les frères dominicains de la Sainte-Baume invitent les étudiants et jeunes pros, de 18 à 30 ans, à les
rejoindre comme volontaires toute l’année, et particulièrement pendant l’année. Venez vivre un temps de
vacances auprès de sainte Marie-Madeleine, au rythme de la prière des heures et de la messe quotidienne des
Pères Dominicains.
4 Témoignages
Passer une semaine au service des frères dominicains de la Sainte Baume et auprès de sainte Marie-
Madeleine, c’est donner un peu de son temps de vacances certes, mais c’est surtout passer une semaine de
retraite et de repos dans un cadre magnifique et auprès d’une communauté de frères et de soeurs dominicains
qui sauront vous accueillir, prendre le temps de vous connaître, de vous écouter et de prier avec vous. A
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chacun de mes séjours je reste frappée devant cette disponibilité qui est la leur, cette attention qu’ils portent à
chacun. Je me souviens tout particulièrement d’une après midi entière passée en discutions à bâton rompus
avec deux frères et quelques volontaires sur toutes sortes de sujets qui pouvaient nous tenir à coeur. Une
catéchèse en petit comité et personnalisée, c’était un moment vraiment génial. Je ne peux que vous
recommander de venir à la Sainte Baume, de vivre ce temps de service et d’en revenir rempli de la joie du
Christ !
Ombeline, 31 ans
Les frères aumôniers sont des frères étudiants, très souvent. Ils ont donc à peu près notre âge. Ils ont déjà une
solide formation et une grande maturité. On peut plaisanter avec eux mais on peut aussi (et surtout) discuter
avec eux à cœur ouvert de nos questions de la vie de tous les jours ou de points que l’on a mal compris et qui
nous empêchent d’avancer. Ils sont vraiment accueillants. Ils nous prennent comme on est, où on en est et
nous guident pour avancer…
Lorsque l’on est appelé pour aller accueillir les pèlerins à la grotte, le service est un peu différent. Le lieu, et
les dominicains, ont un lien particulier avec la miséricorde. Et donc avec l’accueil des gens avec comme but
de leur faire découvrir l’amour immense que le Seigneur leur porte et Son pardon. Rien d’exotique à faire à
la grotte quand on est volontaire (pas d’estrade avec un micro). Simplement être sur le parvis pour guider
ceux qui ont des questions, donner un verre d’eau, proposer des visites de la grotte et tenir une petite
boutique. Nous sommes reconnus car nous portons un polo rose. C’est par ces biais que les visiteurs osent
poser des questions. Nous les aidons comme nous pouvons. Souvent, un frère passe pour nous aider et
papoter avec eux et avec nous.
Alix, 28 ans
Passer une semaine de volontariat à la Sainte-Baume n’est pas quelque chose de banal. Dans ce lieu très beau
de la Provence, j’ai eu l’occasion de découvrir la présence de Marie-Madeleine, Apôtre des Apôtres que des
milliers de pèlerins viennent prier chaque année.
Ce fut l’occasion aussi de servir à l’hôtellerie tenue par les frères et soeurs dominicains. Ces-derniers
accueillent les personnes dans le cadre des sessions toutes organisées ou dans pour une retraite personnelle.
Comme volontaires, nous aidons au service, nous accueillons les pèlerins, nous faisons visiter la Grotte où a
vécu sainte Marie-Madeleine. Et puis nous sommes accompagnés par un frère qui nous donne un
enseignement et nous aide à vivre un temps de repos, de retraite et de détente bien sympathique !
Bref les VSB c’est le top dans le genre service d’été !
François, 25 ans
Je suis venue à la Sainte-Baume pour la première fois en ne sachant pas très bien où est-ce que je mettais les
pieds… Aussitôt arrivée, aussitôt conquise par ce magnifique lieu !
J’ai été particulièrement touchée par l’accueil des frères dominicains qui nous invitent à nous sentir chez eux
comme chez nous. Il y a une vraie vie fraternelle avec les frères, riche en partages. C’est riche de pouvoir se
sentir proche d’une communauté religieuse dans laquelle on peut se ressourcer de temps à autres loin du
brouhaha de nos vies de jeunes professionnels !
La vie entre Volontaires est aussi une grande source de joie et je crois que c’est notamment par le partage
que l’on a entre tous : le partage du service qui se fait toujours dans la joie et la bonne humeur, les partages
de discussions, les rencontres que l’on fait, les débats que l’on peut avoir, les bonnes parties de rigolades bref
nos vies que l’on se communiquent tout simplement !
Etre Volontaire est tout simplement une grande joie, profonde, que procure concrètement le don de soi.
Et puis il y aussi les offices dominicains ! J’aime particulièrement la liturgie des offices, je suis touchée par
la beauté des textes, la mélodie des chants, cela me permet bien souvent de goûter aux bienfaits de la prière
et du temps consacré à la prière ! C’est à chaque fois nouveau et à chaque fois un véritable ressourcement
spirituel.
IDI –N 542 septembre 2015
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Ce que j’aime également dans ce bénévolat, c’est que chaque jour nous avons un enseignement donné par un
frère, ces topos quotidiens permettent de nourrir notre intelligence et je crois en tout cas que ça m’aide et
participe toujours à entrer dans l’intelligence de la Foi.
Enfin et pour ne pas déplaire, cette petite bourgade reculée de Provence régale nos sens notamment par la
beauté des paysages ! Cette contemplation de la Création de Dieu est apaisante et ressourçante.
Bref, être Volontaire à la Sainte-Baume c’est une vraie parenthèse dans nos vies, et une véritable invitation à
se laisser transformer par le Christ sous le regard de sainte Marie-Madeleine !
Clémence, 28 ans
● Passion Kaboul du fr. Serge de Beauregard Un interview du fr. JJ Pérennès
De l’Afghanistan, on connaît la guerre et les talibans, voici le récit d’une aventure spirituelle et humaine
d’exception au cœur de l’Afghanistan plus secret de la beauté, de la mystique et de la douceur. Le père Serge
de Beaurecueil, cofondateur de l’Institut dominicain d’études orientales au Caire, y a vécu vingt ans. De ce
parcours surgit l’histoire de tout un peuple, des heures paisibles des années 1960-1970 aux heures
dramatiques des années 1980.
Au carrefour de l’Orient, immergé en monde musulman, Beaurecueuil a consacré sa vie à ceux qui étaient
rejetés par le mauvais sort : les enfants abandonnés, handicapés, orphelins. Tous ont été recueillis, soignés et
éduqués par lui, comme s’ils avaient étaient ses propres enfants. C’est une découverte de l’Afghanistan par la
souffrance des autres, mais aussi par la spiritualité, notamment grâce aux grands textes d’Ansari, ce
splendide mystique persan du XIe siècle – dont Serge de Beaurecueil était un spécialiste – qui l’ont
accompagné jusqu’à son mort.
Malgré les drames traversés, ces vingt ans de vie en Afghanistan et de fréquentation de la mystique
musulmane ont permis à Serge de Beaurecueil de découvrir le secret de la joie. C’est ce que nous fait
entrevoir cette première biographie d’un homme au parcours humain et spirituel peu ordinaire.
Kaboul, Afghanistan. Terre lointaine, terre blessée par le tumulte, l'instabilité et le chaos. Le père Serge de
Beaurecueil consacra à cette terre, qu'il considéra comme promise, et à ses enfants, vingt années de sa vie et
de son énergie. C'est de sa "chienne d'enfance" qu'il puisa la volonté de donner à d'autres ce que lui n'a pas eu
la chance de recevoir : la joie.
Au carrefour de l'Orient le père de Beaurecueil, l'un des meilleurs spécialistes de la mystique, immergé en
monde musulman, cherche avant tout à aimer l'homme, chrétien ou musulman, chiite ou sunnite, et se
consacre aux blessés et aux plus petits. Guidé et soutenu par le père Chenu, son expérience, qu'il raconte
volontiers dans ses écrits, annonce les grands textes de Vatican II. La biographie saisissante d'un homme
dont la vie fut ouverte et offerte au monde.
Le père Serge de Beaurecueil, dominicain, a vécu 20 ans en Afghanistan de 1960 à 1980. Ce livre retrace
l'itinéraire de ce grand spirituel qui consacrera sa vie aux plus déshérités au sein d'un pays qu'il aura
passionnément aimé. Magnifique. Dietrich Bonhoeffer et Alexandre Men ont, tous deux, été victimes du
totalitarisme, payant de leur vie leur foi au Christ. Leur exemple, aujourd'hui, continue d'être pour nous une
voie d'espérance.
Le livre pour Dieu, « Passion Kaboul », retrace l'itinéraire de ce grand spirituel qui consacra sa vie aux plus
déshérités au sein d'un pays qu'il a passionnément aimé. Cet ouvrage est écrit par le dominicain Jean-Jacques
Perennes. Sœur Catherine Aubin l’a interrogé afin qu’il nous retrace les grandes étapes de la vie de cet
homme inclassable qu’était le père de Beaurecueil.
IDI –N 542 septembre 2015
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● Les Equipes du Rosaire à l’International Au terme d’une première année de mandat, la coordinatrice internationale nous livre quelques réflexions sur
les Equipes du Rosaire.
• Se laisser envahir par la fougue de l’Esprit Saint !
Ouvrons-nos cœurs au “trésor de vie” que Dieu veut nous donner, Lui qui est joie, paix et tendresse pour
chacun. “N’ayons pas peur !”
Laissons couler en nous la source d’amour du Père, celle que Jésus a fait jaillir par l’eau et le sang sortis de
son côté sur la Croix.
• Faire l’expérience en soi-même de la Miséricorde du Seigneur !
L’esprit humilié et le cœur contrit sont les failles humaines par lesquelles Jésus, mort et ressuscité, nous
prodigue des soins avec son baume de Miséricorde. “L’Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé…” (Ps
34). Si je n’ai pas vraiment souffert, j’aurai des difficultés à vivre une compassion active pour l’autre.
Accueillir la Miséricorde de Dieu en moi, c’est faire exploser mes verrous intérieurs pour contempler
l’amour de Jésus en Croix. C’est le laisser faire, à l’intime de moi-même, là où l’Esprit Saint demeure.
Lâcher prise et lui faire confiance, abandonner ma culpabilité et recevoir son pardon. Alors Jésus cicatrisera
mes plaies et me guérira.
• Devenir pour l’autre un missionnaire de la Miséricorde !
En accueillant la Miséricorde de Dieu, je serai touché par la surabondance de paix offerte, je grandirai dans
l’Espérance du Salut. Je pourrai alors la faire naître, la donner à mon tour à l’autre. Je verrai d’abord en tout
homme la part de ressemblance avec Dieu, au-delà de l’importance du mal fait. Pas de limite en Dieu,
chacun par son oui peut être sauvé.
• Vivre “l’Evangile de la Joie avec Marie”.
Marie porte à Jésus nos croix et nos joies. Marchons près d’elle en discernant les signes de l’Esprit Saint
dans les évènements et les rencontres. Elle nous montrera qui inviter ! Comprenons que le Pape François
nous appelle à quitter l’indifférence du milieu ambiant. Il nous envoie “aux périphéries” soigner les blessures
humaines. Que nos équipes soient “des oasis de Miséricorde” et réveillent chez les autres le désir de Dieu
enfoui.
• Travailler les liens de communion entre les Equipes du Rosaire à l’International et en France.
Soyez remerciés, vous qui avez accueilli dans le feuillet de juillet-août 2014, l’invitation à œuvrer à la
mission internationale des Equipes. En effet, la mondialisation commence chez nous.
Des liens d’amitié et de spiritualité entre Français et Immigrés sont une richesse de la foi, une chance à saisir
pour multiplier les équipes sur le sol français. Des liens d’équipiers français avec l’étranger ont été renforcés
par la célébration d’un événement :
A Lourdes, l’écoute à la tente des Equipes du Rosaire a permis la naissance d’équipes d’étudiants à Oran en
Algérie. Une équipe de la banlieue parisienne a fêté un anniversaire en Pologne, sur les pas de Soeur
Faustine et de saint Jean Paul II. Le feuillet est maintenant traduit en polonais. La responsable de Corse a
réalisé une bannière internationale pour sensibiliser son diocèse. Nous cherchons à créer des liens privilégiés
entre les équipes françaises et les pays de zones frontalières. Des équipes mixtes existent : franco-arabe,
franco-portugaise, franco-anglaises etc. Tout parrainage de votre part est bienvenu. Merci. Prenons des
initiatives pour créer du neuf dans les Equipes du Rosaire de France et du monde.
IDI –N 542 septembre 2015
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Actualités officielles
● Nouveau Promoteur pour la Communication de l’IDYM Santi Vedrí est le nouveau promoteur pour la Communication de « l’International Dominican Youth
Movement » (IDYM) et il est donc aussi maintenant membre de la Commission Internationale du
Mouvement de la Jeunesse Dominicaine. Il succède à Sean Mundy qui a démissionné récemment.
Santi Vedrí est né en Espagne, à Valencia. Enfant, il a fréquenté l’école de San Vicente Ferrer des frères
dominicains. Ensuite, il a étudié la Communication Audiovisuelle à l’université, tout en enseignant le
catéchisme pour la Confirmation à l’école des frères dominicains et en entrant dans le Mouvement de la
Jeunesse Dominicaine en Espagne (Movimiento Juvenil Dominicano, MJD).
Après son diplôme, il a travaillé pour le cinéma, la TV, la publicité et dans différents secteurs de la
communication pour des ONG et des associations, comme ACOES (Honduras), Terre des Hommes,
Educational Foundation Francisco Coll ou MJD.
Passionné de cinéma, tv, musique, il a travaillé avec les jeunes et prêché en suivant le modèle de St
Dominique. Il produit toujours des vidéos et il n’est pas rare de le voir avec sa caméra.
Il vit actuellement à Madrid où il est le coordinateur du groupe local de MJD, “El Olivar”. Il fait partie du
conseil pastoral de la paroisse et du presbytère ainsi que de l’équipe du Ministère des Jeunes et des
Vocations (Pastoral Juvenil y Vocacional) de la famille dominicaine en Espagne. Il travaille aussi comme
Directeur de la Communauté et il fait également des films pour eldiaFiLMS.
Nous lui envoyons nos meilleurs vœux pour ses nouvelles responsabilités en tant que Promoteur pour la
Communication de l’IDYM.
● Erection de la nouvelle Province d’Hispania
Dans la solennité de Saint Dominique de Guzmán, le Maître de l’Ordre, le fr. Bruno Cadoré, a signé le décret
de création de la nouvelle Province d’Hispania qui sera effectif à partir du 1er janvier 2016. Il a signé aussi la
convocation du premier Chapitre Provincial qui se déroulera à Caleruega.
“Pour le bien de l’Ordre, et pour celui des Provinces, après avoir demandé l’avis des frères et des
communautés, des Provinces d’Aragon, Bética et Espagne, avec l’accord unanime du Conseil Général, je
déclare qu’à partir du 1er janvier 2016, les provinces d’Espagne, Aragon et Bética seront unies en une seule
Province”. C’est par ces mots que le Maître de l’Ordre des Prêcheurs a décrété la création de la nouvelle
Province qui sera effective à partir du 1er janvier 2016. Le décret établit également que la province doit
prendre le nom de Province d’Hispania et le numéro un dans la liste des Provinces de l’Ordre. Le territoire,
les couvents et les maisons de la nouvelle Province correspondront à ceux des trois anciennes provinces et
les frères affectés à chacune de ces trois anciennes provinces y restent affiliés.
En même temps que le décret de création de la nouvelle Province, le Maître de l’Ordre a signé la
convocation du premier Chapitre Provincial de la nouvelle Province qui débutera le 2 janvier 2016 à
Caleruega, et il a promulgué le Statut spécial transitoire qui établit les règles à respecter lors de la préparation
de ce Chapitre Provincial.
A présent, il ne reste plus qu’à rappeler les dernières étapes fixées par les trois provinces dominicaines
d’Espagne il y a un an ayant comme objectif une meilleure organisation et une plus grande efficacité
apostolique et missionnaire, ainsi que le renouvellement de notre vie spirituelle, afin de vivre avec plus
d’intensité, si possible, notre vocation de prêcheurs de la grâce. Au cours des prochains mois, le maître de
l’Ordre nommera le nouveau Prieur Provincial de la nouvelle Province, les frères et les communautés éliront
leurs représentants au Chapitre Provincial, et les différents documents pré-capitulaires seront finalisés sur les
thèmes à aborder pendant le Chapitre.