la maladie en islam
DESCRIPTION
L’Islam, de par sa perfection, offre aux gens malades de multiples avantages et assouplissements dans leurs pratiques cultuelles.Malheureusement, pour celui qui n’a pas étudié les règles en la matière ou qui n’en a pas les moyens, voire la capacité, il lui est difficile de faire face à son épreuve de manière sereine et sans compliquer son état de santé.C’est dans le but de faciliter la vie de nos malades, de leur apporter un soulagement, que ce modeste livret a été rédigé. Il renferme des rappels et des avis juridiques liés au statut du malade avec des cas concrets à l’appui.C’est à partir d’expériences personnelles diverses que ce recueil a été élaboré ainsi que de conversations avec certains membres du personnel médical qui nous relataient leurs difficultés à traiter certains aspects de la maladie et ce, du fait que certains patients musulmans – non informés des aménagements liés aux malades en Islam – refusaient leurs traitements de façon catégorique.Il est important de signaler que ce modeste livret ne se veut pas être un guide exhaustif – loin de là ! Le domaine médical est si vaste et en perpétuelle évolution qu’il est indispensable de prendre conseil auprès de votre médecin (musulman de préférence) car chaque cas est différent. La consultation des savants est aussi très vivement souhaitée pour les cas complexes.Nous avons puisé nos sources dans le Coran et la Sunna ainsi que dans les avis de nos savants. L’authentification des ahadiths s’est faite au travers du site www.dorar.net.Quant aux données médicales, elles ont été vérifiées par notre sœur Hawa (chercheur en biologie humaine et santé). Nous la remercions grandement pour le temps qu’elle a pris pour nous aider. Nous remercions également nos sœurs Ourdia (médecin anesthésiste) et Zayneb (infirmière et naturopathe de formation) pour les éclairages qu’elles ont su apporté sur certains points et ce, du fait de leurs expériences auprès des patients.Nous remercions Allâh ‘Azza wa Djal de nous avoir permis de mener à bien ce projet. Qu’Allâh agrée notre modeste effort et nous pardonne nos erreurs.Pour toute erreur ou remarque constructive, vous pouvez envoyer un mail à l’adresse suivante : [email protected]TRANSCRIPT
Que dit l’Islam ?
https://queditlislam.wordpress.com/2014/10/11/la-maladie-en-islam/
OUM AMATILLAH
Juillet 2013
La maladie
1
Introduction
L’Islam, de par sa perfection, offre aux gens malades de multiples avantages et
assouplissements dans leurs pratiques cultuelles.
Malheureusement, pour celui qui n’a pas étudié les règles en la matière ou qui n’en
a pas les moyens, voire la capacité, il lui est difficile de faire face à son épreuve de
manière sereine et sans compliquer son état de santé.
C’est dans le but de faciliter la vie de nos malades, de leur apporter un
soulagement, que ce modeste livret a été rédigé. Il renferme des rappels et des avis
juridiques liés au statut du malade avec des cas concrets à l’appui.
C’est à partir d’expériences personnelles diverses que ce recueil a été élaboré ainsi
que de conversations avec certains membres du personnel médical qui nous
relataient leurs difficultés à traiter certains aspects de la maladie et ce, du fait que
certains patients musulmans – non informés des aménagements liés aux malades en
Islam – refusaient leurs traitements de façon catégorique.
Il est important de signaler que ce modeste livret ne se veut pas être un guide
exhaustif – loin de là ! Le domaine médical est si vaste et en perpétuelle évolution
qu’il est indispensable de prendre conseil auprès de votre médecin (musulman de
préférence) car chaque cas est différent. La consultation des savants est aussi très
vivement souhaitée pour les cas complexes.
Nous avons puisé nos sources dans le Coran et la Sunna ainsi que dans les avis de
nos savants. L’authentification des ahadiths s’est faite au travers du site
www.dorar.net.
Quant aux données médicales, elles ont été vérifiées par notre sœur Hawa
(chercheur en biologie humaine et santé). Nous la remercions grandement pour le
temps qu’elle a pris pour nous aider. Nous remercions également nos sœurs Ourdia
(médecin anesthésiste) et Zayneb (infirmière et naturopathe de formation) pour les
éclairages qu’elles ont su apporté sur certains points et ce, du fait de leurs
expériences auprès des patients.
Nous remercions Allâh ‘Azza wa Djal de nous avoir permis de mener à bien ce projet.
Qu’Allâh agrée notre modeste effort et nous pardonne nos erreurs.
Pour toute erreur ou remarque constructive, vous pouvez envoyer un mail à l’adresse
suivante : [email protected]
2
La patience
Comme son nom l’indique, le patient se doit de faire preuve de … patience.
La maladie est une dégradation de la santé de sorte que l’individu se retrouve dans
un état général de malaise. Le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) a dit :
خطيئة ليهع ما و هللا يلقى حىت ، ماهل و ودله و نفسه يف ، املؤمنة و ابملؤمن البالء يزال ما
« Le croyant est sans cesse éprouvé dans sa personne, dans sa progéniture et dans
ses biens jusqu'à ce qu’il se rende à Allâh, exempt de toute faute » - Authentifié par
Sheikh al-Albânî dans Sahih al-Jâmi’ (5815)
Durant sa vie, le musulman est soumis à de nombreuses épreuves dont la maladie.
Ces épreuves peuvent susciter chez lui des sentiments partagés : révolte,
reconnaissance... C'est là-dessus qu'Allâh nous juge : faisons-nous preuve de
constance dans la maladie comme dans la santé ? Notre foi est ainsi mise à
l’épreuve. Allâh nous a avertis que les épreuves sont inévitables et qu’il faut s’y
préparer. Il dit :
بين ونبلوا ٱخبارك ﴿﴿ لص هدين منك وٱ لمج
نعل ٱ ﴾﴾ولنبلونك حىت
« Nous vous éprouverons pour connaître ceux d’entre vous qui luttent, ceux qui sont
constants » (47:31)
نك لتوعك وعكا ووودخلت عىل رسول هللا صىل هللا عليه وسل يوعك، فقلت : اي رسول هللا، ا
شديدا ؟ قال : ) ٱ جل، ا ين ٱوعك كام يوعك رجالن منك ( . قلت : ذكل بأ ن كل ٱ جرين ؟ قال :
ال كفر هللا هبا س يأ ته ، كام تط ) ٱ جل، ذكل كذكل، ما من مسل يصيبه ٱ ذاى، شوكة مفا فوقها، ا
جرة ورقها ( الش
Ibn Mass’oud rapporte : « Je me rendis chez le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) alors qu'il était
en proie à une forte fièvre. Je dis : « Ô Messager de Dieu ! Te voilà atteint d'une fièvre
violente ! ». Il dit : « Oui vraiment. Je souffre autant que deux personnes ». Je dis « Est-
ce du fait que tu obtiendras une double récompense ? » Il dit : « Oui, c'est ainsi. Il
3
n'est pas un musulman qui souffre d'un mal, d'une d'épine qui le pique, ou de
quelque chose de plus important, sans que Dieu ne lui efface à cause de cela ses
mauvaises actions et sans que ses péchés ne tombent comme tombent les feuilles
mortes de l'arbre. » – Sahih Bokhari (5648)
On comprend de ce hadith que la maladie efface les péchés. Le musulman doit
habituer son âme à supporter les épreuves de la manière qui plaît à Allâh. Allâh dit :
و ﴿﴿ تعينوا ٱ ب س
ب أ و لص
لوة ٱ ا لص ن
ال لكبرية وا
عىل ا
شعي ٱ ﴾﴾لخ
« Cherchez secours dans la patience et dans la prière. » (2:45)
ب من يتصب ا وٱوس من الص ، وما ٱعط ٱدد عطاءا خريا ه ا يصبر
Le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) a dit : « Celui qui s’efforce à supporter patiemment (le
malheur) Allâh le dotera de patience. Nul ne reçoit plus ample bonheur que la
patience » Sahih Bokhari (1469)
ٱ شد الناس بالء ال نبياء ، مث ال مثل ، فال مثل يبتىل الناس عىل قدر ديهنم ، مفن خثن دينه اش تد
ن الرجل ليصيبه البالء حىت مييش يف الناس ما عليه بالؤه ، و من ضعف دينه ضعف بالؤه ، و ا
خطيئة
« Les personnes les plus susceptibles d’être testées par de dures épreuves sont les
Prophètes, suivis des personnes les plus pieuses et ensuite d’autres personnes pieuses,
etc. Une personne est testée en fonction du degré de sa foi. Si sa foi est ferme, elle
sera testée plus durement ; mais si sa foi est faible, elle sera testée en conséquence.
Le serviteur d’Allâh sera sans cesse testé par des afflictions jusqu’à ce qu’il marche
sur la terre lavé de tous ses péchés. » – Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-
Jâmi’ (993)
Ibn Taymiyyah a écrit : « Il existe un degré au-dessus de la patience et de la
satisfaction, celui-ci est celui de la gratitude envers ALLÂH face aux épreuves, car
elles sont source de grâce et de récompenses » (Majmu’ al-fatawa, t.11 p.260)
4
L’hygiène de vie
La santé est un bienfait auquel on n’accorde que peu d’importance. A ce titre, le
Prophète (صلى هللا عليه و سلم) nous a mis en garde contre cela lorsqu’il (صلى هللا عليه و سلم) dit :
نعمتان مغبون فهيام كثري من الناس: الصحة والفراغ
« Il y a deux choses que les gens n’apprécient pas à leur juste valeur : la santé et le
temps libre.» - Sahih Bokhari (6412)
La santé passe, entre autres choses, par la propreté du corps, une bonne
alimentation, et le fait de se débarrasser des souillures.
LA FITRA
Sheikh As-Sa’di explique que la Fitra est quelque chose de général qui englobe
toute la législation, aussi bien au niveau intérieur qu’extérieur chez l’Homme. Quand
on se débarrasse des mauvaises choses intérieures, cela fait aussi partie de la Fitra
comme quand on se nettoie des impuretés :
ن الطهور شطر اال ميان، ا
Anas Ibn Malik rapporte que le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) a dit : « L’action de se purifier
fait partie la foi » - Sahih Muslim (223)
عفاء اللحية ، والسواك ، والاس تنشاق ، وقص ال ظفار ، عرش من الفطرة : قص الشارب ، وا
، ونتف اال بط ، ودلق العانة وانتقاص املاء قال زكراي قال مصعب ونسيت العارشة وغسل البامج
ال ٱ ن تكون املضمضة ا
‘Aïcha rapporte que le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) a dit : « Dix pratiques font partie de la
Fitra : Se tailler la moustache. Se laisser pousser la barbe. Se brosser les dents [As-
Siwak]. Se laver les narines par aspiration d’eau et son rejet. Se couper les ongles. Se
laver les nodosités des doigts. S’épiler les poils des aisselles. Se raser le bas-ventre et
se laver les émonctoires (les issues de l’urine et des matières fécales » Moss’ab Ibn
5
Chayba, l’un des narrateurs de ce hadith dit : « J’ai oublié le dixième, à moins qu’il
ne s’agisse du rinçage de la bouche [Al-madmada] » Authentifié par Sheikh al-
Albânî dans Sahih at-Tirmidhi (2757)
TAILLER LA MOUSTACHE
Concernant le fait de tailler la moustache, le Sheikh précise que cela doit être fait
afin qu’elle ne touche pas le haut de la lèvre et que cette dernière reste donc
apparente. Cela par souci de propreté car autrement, à chaque fois que l’on boit
ou mange, des impuretés peuvent s’incruster dans la moustache.
LAISSER POUSSER LA BARBE
Pour ce qui est de la barbe, la règle est qu’il n’est pas permis de la couper (saine
nature).
SE NETTOYER LES DENTS AVEC LE SIWAK
Concernant le Siwak (le fait de se brosser les dents avec un bâton d’arak), le Sheikh
nous cite le hadith suivant :
السواك مطهرة للفم مرضاة للرب
D’après ‘Aïcha, le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) a dit : « Le Siwak purifie la bouche et
satisfait le Seigneur » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-Jâmi’ (3695)
Le Siwak, comme nous dit le Sheikh, est légiféré à tout moment de la journée et
encore plus à certains moments comme nous le démontre certains hadiths :
صالة لك عند ابلسواك ل مرهتم ٱ ميت عىل ٱ شق ٱ ن لوال
D’après Abou Horeyra, le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) a dit : «Si je ne craignais pas
d'imposer trop à ma communauté, je leur aurais ordonné de se brosser les dents
avec le siwâk avant chaque prière » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih at-
Tirmidhi (23)
ذا وسل عليه هللا صىل هللا رسول اكن ابلسواك فاه يشوص ، الليل من قام ا
D’après ‘Amrou Ibn Chou’ayb, d’après son grand-père : « Le Prophète (صلى هللا عليه و سلم)
lorsqu’il se levait pour prier la nuit, se lavait les dents à l’aide du Siwak » - Authentifié
par Sheikh al-Albânî dans Sahih an-Nasssaï (1621)
6
ذا اكن ابلسواك فاه يشوص ، الليل من قام ا
D’après Abou Hudheyfa : « Lorsque le Prophète se levait la nuit pour prier, il avait
coutume de se nettoyer la bouche avec le Siwak. » - Sahih Muslim (255)
ذا وسل عليه هللا صىل النب يبدٱ اكن ء يش بأ ير : قلت . عائشة سأ لت : قالت ؟ بيته دخل ا
ابلسواك
D’après Mouqadam Ibn Sarih, d’après son père, il a dit : « J’ai demandé à ’Aïcha :
« Quelle était la première chose que faisait le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) en entrant
chez lui ? » Elle dit : « Il se frottait les dents avec le Siwak » » - Sahih Muslim (253)
NETTOYER SES NARINES AVEC DE L’EAU & SE RINCER LA BOUCHE AVEC DE L’EAU
Concernant l’acte de faire entrer de l’eau dans la bouche ou dans le nez, cela est
légiféré lors des petites ablutions (Wodo) et grandes ablutions (Ghusl). Ces deux
parties étant très utilisées et les plus exposées aux impuretés, il est important de les
nettoyer fréquemment.
COUPER SES ONGLES
Il est important de les couper régulièrement pour éviter que les impuretés ne
viennent se coller en dessous.
NETTOYER LES ARTICULATIONS, LES PLISSURES DES DOIGTS
L'Envoyé d'Allâh (صلى هللا عليه و سلم) a dit : « Passez de l'eau entre les doigts et à travers la
barbe et servez-vous du cure-dent, car c'est de la propreté, et la propreté conduit à
la Foi, et la Foi est au Paradis avec son porteur » NDR : Hadith jugé très faible par
Sheikh al-Albânî dans Da’if Taghrib n°153
RASER LES PARTIES GENITALES & EPILER LES AISSELLES
Il est également important de s’épiler les aisselles afin d’éviter toute impureté ainsi
que les mauvaises odeurs.
7
LAVER LES DEUX ORIFICES (AVANT ET ARRIERE) AVEC DE L’EAU.
Pour ce qui est de se nettoyer les deux orifices, il faut le faire avec de l’eau ou avec
des pierres comme nous l’a expliqué le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) Cela fait partie de la
Fitra et constitue aussi l’une des conditions de la purification. Par conséquent, si cela
n’est pas réalisé avant les ablutions, ces dernières ne sont alors pas valides car il reste
des impuretés.
(Extrait du livre de Sheikh Al-Hakamy intitulé « Les repères de la Sounna déployés concernant la
croyance du groupe sauvé et assisté »1)
L’HYGIENE CORPORELLE
L'Islam, en instituant cinq prières par jour, et les ablutions qui les précèdent, a imposé
à l'homme la charge de bien laver son corps. Le fidèle est ainsi tenu de se laver les
membres et parties exposés aux salissures ainsi que les organes du corps émettant
des sécrétions.
Cette obligation de se purifier permet, par la même occasion, de forcer la main à
ceux qui rechignent à se laver tant qu'ils n'y sont pas contraints.
Qui plus est, Allâh a consacré un jour de la semaine, le vendredi, pour se laver
entièrement et ce, à l’occasion de la prière du Jumu’a. En effet l'Envoyé d'Allâh ( صلى
لمهللا عليه و س ) a dit :
عليه قدر ما الطيب من وميس وسواك حمتل لك عىل واجب امجلعة يوم غسل
D'après Abou Said Al Khoudri, le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) a dit : « Le ghousl du
vendredi est obligatoire à chaque personne pubère ainsi que le siwak et le fait de
mettre ce qu'il peut comme parfum. » - Sahih Muslim (846)
Il ne faut pas comprendre de ce hadith que le siwak et le parfum le jour du vendredi
sont des obligations mais que ces deux choses sont très fortement recommandées.
(Voir Charh Sahih Muslim de l'imam Nawawi hadith n°846)
1 Source : site Dourouss-Abdelmalik
8
L’APPARENCE PHYSIQUE
Question : Certains hommes négligent leur propreté et leur apparence. Si on les
interroge, ceux-ci répondent que la négligence fait partie de la foi.
Sheikh Utheymine répond à cette question en disant que : « L’homme doit soigner
son apparence dans la mesure du possible, car le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) a parlé de
l’orgueil aux Compagnons qui lui dirent : « Ô Messager d’Allâh (صلى هللا عليه و سلم) nous
aimons porter de belles sandales et de beaux vêtements. » Le Prophète ( صلى هللا عليه و
: leur répondit (سلم
امجلال حيب مجيل هللا ا ن
« Certes, Allâh est Beau et aime la beauté. » - Sahih Muslim (91)
C’est-à-dire qu’Il aime que l’on se fasse beau. Le Prophète (صلى هللا عليه و سلم) n’a pas
renié le fait qu’ils aiment porter de beaux vêtements et de belles chaussures, mais il a
dit : « Certes, Allâh est Beau et Il aime la beauté. » Par conséquent, le sens du hadith
« La négligence fait partie de la foi » est valable pour les gens qui n’ont pas les
moyens de soigner leur apparence. Par contre, si les gens ont les moyens, ils doivent
donc appliquer le premier hadith, c’est-à-dire que la beauté est parmi les choses
aimées d’Allâh, glorifié soit-Il, à conditions que ce ne soit pas du gaspillage pour les
uns, ou un rabaissement exagéré à un niveau indigne d’une personne, pour les
autres. » (Fatwa de Sheikh Utheymine - Fatawa des savants du balad-l-haram, p.16112)
L'Islam recommande que l'individu ait une belle apparence et une tenue soignée :
بن ءادم خذوا ز ﴿﴿ لمسفي ي ب ٱ هۥ ال حي ن
ا ا بوا وال تسفو رش
﴾﴾ينتك عند لكر مسجد وكوا وٱ
« Ô enfants d’Adam, dans chaque lieu de Salât portez votre parure (vos habits). Et
mangez et buvez; et ne commettez pas d’excès, car Il [Allâh] n’aime pas ceux qui
commettent des excès » (7:31)
De son côté, l'Envoyé d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) apprenait aux musulmans comment
prendre soin de soi. En effet, on rapporte qu’il ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
فليكرمه ، شعر هل اكن من: سل و عليه هللا ىلص هللا رسول قال عنه هللا ريض وريرة ٱ يب عن
2 http://www.fatawaislam.com/le-comportement/1457-lapparence-du-musulman-et-ce-quil-lui-convient-de.html
9
« Celui qui a des cheveux doit les honorer » - Hadith déclaré Hassan Sahih par Sheikh
Albânî dans Sahih Abi Daoud (4163)
L'élégance ainsi que le fait de soigner sa tenue – le tout sans rechercher l’ostentation
– relèvent des enseignements de l'Islam. L'Envoyé d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
ة مثقال قلبه يف اكن من اجلنة يدخل ال ن : رجل قال. كب من ذر جل ا ثوبه يكون ٱ ن حيب الر
ن : قال. حس نةا ونعل حس ناا . امجلال حيب مجيل هللا ا
« Aucun homme qui a dans le cœur l'équivalent d'un grain d'orgueil n’entrera au
Paradis. Un homme présent dit : « Mais l’homme aime que son vêtement et ses
chaussures soient beaux ! » Il lui dit : « Allâh est Beau et Il aime la beauté. » » - Sahih
Muslim (91)
L’HYGIENE ALIMENTAIRE
Hassan Al-Basri a dit : « Il y a douze comportement à avoir au moment de manger.
Quatre sont obligatoires, quatre sont des actes de la tradition prophétique et quatre
sont des actes de civilité.
Les actes obligatoires sont : Dire « Bismillah », la pureté des aliments, la satisfaction
de ce qui est posé et le remerciement pour les bienfaits.
Les actes de la tradition sont : S'assoir sur le pied droit, manger ce qu'il y a devant
soi, manger avec les trois doigts de la main droite et lécher les doigts.
Les actes de civilité sont : Se laver les mains avant et après avoir mangé, faire de
petites bouchées, bien mâcher et détourner son regard de ceux qui mangent. »
(Tiré du livre "Al-Hassan Al-Basri" de Ibn Al-Jawzi, édition Sabil, p.5)
L'Islam invite également à une bonne hygiène alimentaire. Non seulement nous
somme tenus de nous laver les mains avant et après les repas, mais nous sommes
aussi appelés à nous débarrasser des restes des aliments, de leurs traces et de leurs
odeurs, comme l’indique ce hadith :
بر واك مطهرة للفم ، مرضاة للر السر
L'Envoyé d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Recourez au siwâk car il purifie la bouche et
procure l'agrément du Seigneur. » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-
Jâmi’ (3695)
10
LES DANGERS DES EXCES ALIMENTAIRES
لمسفي ﴿﴿ ب ٱ هۥ ال حي ن
ا ا بوا وال تسفو رش
﴾﴾وكوا وٱ
« Mangez et buvez, évitez les excès, Il n’aime pas les gens qui dépassent les limites »
(7:31)
Tout le monde a dû expérimenter le fait que plus on mange et plus on devient
paresseux et enclin à dormir. Abou Na’im a rapporté que Omar ibn Al-Khattâb a dit :
« Gardez-vous de remplir le ventre en mangeant ou en buvant ! Cela corrompt le
corps, cause les maladies et entraine la paresse quant à l'accomplissement de la
prière. Tachez plutôt de manger et de boire avec modération ; cela est bénéfique
pour le corps et loin de l'excès. Certes, Allâh n'aime pas trop l'obèse ventru car
l'homme ne sombre dans la perdition que lorsqu'il s'occupe de ses concupiscences
au détriment de sa religion. » (Chapitre 2 du livre « la personnalité de la musulmane » de al-
hachimi)
Selon Al Miqdâd Ibn Ma'dikariba, le Messager d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) disait :
فثلث ، ةلحما ال اكن فا ن ، صلبه يقمن ٱ الكت ٱ دم ابن حبسب ، بطنه من رشا وعاء ٱ ديم مل ما
لنفسه ثلث و ، لرشابه ثلث و ، لطعامه
« Jamais le fils d'Adam n'a rempli de récipient pire que son ventre. Il suffisait pourtant
au fils d'Adam quelques bouchées pour subvenir à ses besoins. Et même s'il lui en
fallait absolument davantage, qu'il réserve donc le tiers de son estomac à son
manger, l'autre tiers à son boire et le dernier tiers à sa respiration». Authentifié par
Sheikh al-Albânî dans Sahih al-Jâmi’ (5674)
11
La roqya
« Sachez que la Roqya est efficace tant contre les maladies organiques que contre
les maladies psychologiques. Elle est spécialement recommandée pour se soigner
des djinns, du sihr (sorcellerie) et du mauvais œil. En effet, le Coran est un remède
contre toute sorte de maladie. Allâh, exalté soit-Il, dit :
ا﴿﴿ ال خسارلمي ا لظ
رلمؤمني وال يزيد ٱ ة ل لقرءان ما وو شفا ء ورح
ل من ٱ ﴾﴾وننر
« Nous faisons descendre du Coran ce qui est une guérison et une miséricorde pour
les croyants. Cependant, cela ne fait qu'accroître la perdition des injustes. » (17:82)
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) avait l’habitude de se faire lui-même la Roqya et de la
faire sur certains de ses compagnons malades. D’après ‘Aïcha, le Prophète ( عليه هللا صلى
سلم و ) a ordonné de faire la Roqya contre le mauvais œil. D’après Muslim, le Prophète
( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
ىق بأ س ال رشك فيه يكن مل ما ابلر
« Il n'y a aucun mal à faire la Roqya tant qu'elle ne comprend pas des termes
polythéistes. » Sahih Muslim (2200)
Pour que la Roqya soit légale, il faut qu’elle soit puisée du Coran, des Noms et
Attributs d’Allâh, Exalté soit-Il, ou de la Sounna authentique. Quant à la manière de
la faire, le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) avait l’habitude de faire Roqya et la soufflait
directement sur le corps du malade. Certains de nos ancêtres pieux récitaient la
Roqya sur une eau puis ordonnaient au malade d’en boire ou de se laver avec tout
ou partie du corps. Salah, fils de l’Imam Ahmed a dit : « Des fois je tombais malade et
mon père prenait un récipient qui contient de l’eau y récita la Roqya et m’ordonna
de boire de cette eau et de me laver le visage et les mains. Les sourates et versets
les plus efficaces dans la Roqya sont : la Fatiha, Ayatul Koursi (2:255), les deux
derniers versets de Sourate Al-Baqara (2:285-286), Al-Ikhlas, Al-Falaq, An-Nass (ces
trois dernières sourates doivent être récitées trois fois), les versets (117-122) d'Al-A’raf
(sourate 7), les versets (81-82) de Younes (sourate 10) et le verset 69 de Taha (sourate
20).» (Extrait de la fatwa126258 du site Islamweb)
« La plupart des maladies humaines ne sont pas organiques, mais psychologiques
avec des effets sur les organes. Dr Al-Faiz dit : « Il a été clairement établi que 4/5
malades ne souffrent pas du tout d’une affection organique car leurs maladies
résultent de la peur, de l’angoisse, de la haine, d’un profond égoïsme et de
12
l’incapacité de l’individu à s’adapter à son milieu » Regardez comment Jacob
pleura son fils Joseph au point d’en perdre la vue !
Dr Hassan Chamai Basha dit : « En cas d’angoisse, se secrète dans le sang une
matière qui s’appelle adrénaline, ce qui entraîne l’hypertension et accélère les
battements du cœur. Dès lors, on se plaint de palpitations et l’on a le sentiment que
quelque chose descend du haut vers le bas du ventre. Cet état inspire toutes sortes
de pensées et fait courir d’un médecin à l’autre alors que l’on n'est pas vraiment
malade, même si l’on continue à se plaindre de douleurs à l’estomac, d’indigestion,
du gonflement du ventre, de l’irrégularité de l’urine et de maux de tête ».
Accrochez-vous à votre foi, à la crainte d’Allâh et à la pratique assidue du rappel
d’Allâh et des litanies autorisées. Elles constituent les plus importants remèdes pour
tout ce qui est source de troubles pour l’âme. » […]
Figurent parmi les invocations prophétiques relevant de ce chapitre :
ين و الـد ، وضلـ ج ز والكسل والبخـل واجلـب و الح زن، والعا ينر ٱعوذ بك من الهـمر غلبـة اللرهـم ا
جال الرر
Allâhumma innî ahûdhu bika mina-l-hammi wa-l-huzni, wa-l-’ajzi wa-l-kasali, wa-l-
bukhli wa-l-jubni, wa dal’i d-dayni wa ghalabati r-rijâl.
D’après Anas Ibn Malik, le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) disait : « Mon Seigneur ! Protège-
moi contre les soucis, le chagrin, l’incapacité, la paresse, la lâcheté, l’avarice, les
dettes écrasantes et la domination par les gens » - Sahih Bokhari (6369)
اللهم ا ين عبدك ، و ابن عبدك ، و ابن ٱمتك ، : فقال ، حزن ال و مه قط ٱ ددا ٱ صاب ما
و كل مسيت به نفسك ، انصييت بيدك ، ماض يف حمكك ، عدل يف قضاؤك ، ٱ سأ كل بكر امس و
ا من خلقك ، ٱ و ٱ نزلته يف كتابك ، ٱ و اس تأ ثرت به يف عل الغيب عندك ، ٱ ن جتعل ٱ و علمته ٱ ددا
ال ٱ ذوب هللا هه و حزنه ، القرٱ ن ربي قلب ، و نور صدري ، و جالء حزين ، و ذواب هر ، ا
ا قال : فقيل : مهاو ٱ بدهل مكنه فرجا مها ؟ فقال بىل ، ينبغ ملن مسعها ٱ ن يتعل اي رسول هللا ٱ ال نتعل
Allâhumma inni ‘abdouk wa ibnou ‘abdik, wa ibnou amatik, nâçiyati bi yadek,
mâdin fy hukmuk, ‘adloun fy qadâouk, ass-alouka bi koulli-smin huwa lak samayt bihi
nafssik, aw anzaltahu fi katabik aw ‘alamtahu ahadin min khalqik, aw ista'tharta bihi
fi ‘ilmi l'ghayb ‘indek, an taj’ala al Qor’ân rabbi’ qalbi, wa noor çadri, wa jala houzni,
wa dhahaba hammi.
13
D’après ‘AbdAllâh Ibn Mass’oud, le Messager d’Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Chaque
fois qu’on tombe dans les soucis et le chagrin qu’on dise : Mon Seigneur ! Je suis ton
serviteur fils de ton serviteur et de ta "serviteur femme". Mon toupet est dans ta main ;
tes décisions s’appliquent bien à moi et tes jugements me concernant sont justes. Je
te demande par tous les noms que Tu T’es donné et par tous les noms Tu as appris à
une de Tes créatures ou révélés dans Ton livre ou gardés secrets chez Toi Je Te
demande de faire du Coran le printemps de mon cœur, la lumière de ma poitrine, le
moyen de me débarrasser des soucis et du chagrin. » Chaque fois qu’il dit cela,
Allâh s’en débarrasse et les remplace par la joie. » - « O Messager d’Allâh : Ne
devons-nous pas l’apprendre ? » -« Si, toute personne qui l’a entendu doit
l’apprendre » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Silsilah as-Sahiha (199)
ذ دعا ووو يف بطن احلوت ينر كنت من الظاملي دعوة ذي النون ا ال ٱ نت س بحانك ا هل ا ه مل ال ا ن فا
ال اس تجاب هللا هل يدع هبا رجل مسل يف يشء قط ا
lâ ilâha illa ant soubhânaka inni kountou mina dh-dhâlimiin
D’après Sa’d Ibn Abi Waqqas, le Messager d’Allâh a dit : « La prière de Dhou Noun
prononcée depuis le ventre de la baleine est celle-ci : Il y a pas de Dieu en dehors
de Toi. Gloire à Toi ! J’étais au nombre des injustices » Chaque fois qu’un musulman
la prononce, Allâh exauce sa prière » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih
at-Tirmidhi (3505)
(Fatwa 45847 du site Islamqa)
14
La protection par les invocations
Son Eminence Sheikh ‘Abdal-’Azîz ibn ‘Abd-Allâh ibn Bâz Grand Mufti du Royaume
d'Arabie Saoudite et Président du Conseil des grands ulémas et de l’administration
des recherches scientifiques et de l'Iftâ' a expliqué qu’Allâh (qu'Il soit Exalté) ne crée
aucune maladie sans la faire accompagner d’un traitement connu de certaines
personnes mais ignoré d'autres. Dans le Coran et la Sunna révélés à Son Prophète
( سلم و عليه هللا صلى ) Allâh a prescrit une cure pour toutes les souffrances dont les maladies
physiques et psychologiques. Ce remède a déjà profité aux hommes et leur a
apporté tant de réconfort que nul autre qu’Allâh ne peut énumérer. L'Eminent
Sheikh dit que l’homme peut être victime de certaines maladies qui le mettent en
panique alors qu’il en ignore les causes. Le Sheikh a souligné qu’Allâh a fait de la
charia que nous enseigne Son Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) une source de bien, de
sécurité et de remède contre les souffrances et les maladies dont Seul Allâh connaît
le nombre. Ce conseil est adressé par Son Eminence à deux personnes, l’une lui
ayant dit : "Ma femme souffre d'une maladie qui lui fait tout craindre et la rend
incapable de rester seule" ; et l’autre, souffrant du même problème a affirmé être
incapable de se rendre à la mosquée pour effectuer la Salâ en commun. Les deux
demandaient une solution à leurs problèmes afin de ne pas recourir aux devins et
aux charlatans.
A eux et à tous les autres dans la même situation, le Sheikh a recommandé l’emploi
des invocations prescrites par Allâh, lesquelles procurent la paix, la quiétude, la
tranquillité d’esprit et le salut contre les ruses de Satan. Parmi ces invocations, la
récitation du verset du Trône :
ال وو الح القيوم لـه ا ال ا ار
نة وال نوم ال تأخذه س
ماوات وما يف الرض ما يف الس هل
ذنه ال ابي يشف عنده ا من ذا ال
يعل ما بي ٱيدهيم وما خلفهم
ي شاء ال بماوال حين علمه ا ء مر طون بيش
ماوات والرض وال يؤوده حفظهما يه الس وس كرس
ووو العل العظي
15
Allâhu lâ ilâha illâ huwa al-hayyu al-qayyûm / lâ ta’khuduhu sinatun wa lâ nawm /
lahu mâ fi ssamâwâti wa mâ fil-ard / man dhâl-ladhï yasfa’u ‘indahu illâ bi-idnih /
ya’lamu mâ bayna aydiihim wa mâ khalfahum / wa lâ yuhitûna bi-shay-in min ‘ilmihi
illâ bimâ shâ-a / wasi’a kursiyyuhu s-samâwâti wal-ard / wa lâ ya-ûduhu hifzhuhumâ
wa huwal ‘aliyyul ‘aziim
Allâh ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même « al-
Qayyum ». Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est
dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il
connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut.
Son Trône « Kursiy » déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune
peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand. (2:255)
Sheikh Ibn Baz a rappelé que ce verset est le meilleur et le plus grand des versets
coraniques car il enseigne la croyance en l'Unicité d'Allâh et la dévotion à Allâh, met
en relief Sa Grandeur et montre qu'Allâh est Vivant et qu'Il subsiste par Lui-même,
que c’est à Lui que tout appartient et que rien ne Le réduit à l’impuissance, qu'Il soit
Glorifié et Loué. Le Sheikh a continué en disant que ce verset protège contre tout
malheur quiconque le récite après chaque prière et au moment de se coucher, et
ce, en référence au Hadith authentique où le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
حىت ش يطان يقربه وال دافظ هللا من عليه يزال ال النوم عند [ الكرسر ٱ ية : يعين] قرٱ وا من
يصبح
« Celui qui le récite au moment de se coucher, Allâh lui assignera un gardien pour le
protéger et Satan ne pourra s'approcher de lui jusqu'au matin. »
Le Sheikh a invité celui qui ressent une peur à réciter le verset du Trône quand il se
couche et après chaque prière et il verra son cœur s’apaiser et, avec la Volonté
d’Allâh, ne connaîtra plus rien de désagréable, s’il a foi et confiance en la parole du
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) il la trouvera ainsi vraie et incontestable.
De plus, son Eminence souligne qu'Allâh a prescrit aux musulmans, hommes et
femmes, après chaque prière, de réciter les sourates Al-Ikhlâs, Al-Falaq et An-Nâss. Il
a dit que cela constitue une cause qui procure le salut et la paix et qui guérit de
toutes les maladies. En outre, réciter la Sourate Al-Ikhlas vaut la récitation d’un tiers
du Coran. Son Eminence a souligné que c'est un acte de Sunna de réciter les trois
sourates mentionnées ci-dessus à trois reprises après chacune des prières du Fajr et
du Maghrib, et au moment de se coucher, comme cela est rapporté dans un hadith
authentique.
Selon certains Hadiths, une autre façon d'obtenir la sécurité, la santé, la tranquillité et
la paix est de chercher refuge par les Paroles parfaites d'Allâh contre le mal des
êtres qu’Il a créés trois fois dans la matinée et dans la soirée en répétant ce qui suit :
16
ما خلق ات من رشر التام مات ار ٱعوذ بك
A’oudhou bikalimâti-Llâhi at-tâmmâti min charri mâ khalaq
Je me réfugie par les Paroles Parfaites d'Allâh contre le mal de ce qu'Il a créé.
Son Eminence invite également à réciter l’invocation suivante trois fois le matin et le
soir :
ء ه ش ي ال يض م امس مي العليبسم هللا ال امء ووو الس يف ال رض وال يف الس
BismilLâh al-ladhî lâ yadorro ma’a-smihî chay-oun fîl-ardi walâ fî ssamâ-i wa howa
sSamî’ul ‘Alîm
Au Nom d'Allâh, avec Qui on est à l’abri de tout malheur sur terre et dans le Ciel.
Allâh est l'Audient, l'Omniscient.
Son Eminence a dit qu'il est rapporté du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) que celui qui récite
cette invocation dans la matinée sera protégé jusqu’au soir et vice-versa.
Selon le Sheikh, toutes ces invocations et exhortations puisées du Coran et de la
Sunna sont les sources de la protection, de paix et de salut contre tout malheur.
Enfin, l'Eminent Cheik a exhorté tous les croyants, hommes comme femmes, à réciter
les invocations précédentes et à en prendre soin en toute quiétude et en ayant
confiance en leur Seigneur Omniscient et Omnipotent, L’Unique Dieu et Seigneur, Le
Seul qui a pouvoir de donner et de refuser, de procurer le bien ou le mal, Il a la
Souveraineté total, Exalté soit-Il.
Fatwa de Sheikh Ibn baz issue du site Alifta.net – Parties 9/411-413 – Fatwa publiée dans le journal « Al-
Jazeera » le 20/12/1416 de l’Hégire.
من حر عىل نزلوا حىت ، سافرووا سفرة يف وسل عليه هللا صىل النبر ٱ حصاب من نفر انطلق
فومه ٱ ن فأبوا فاس تضافومه ، العرب ٱ حياء غ ، يضير ال يشء بكر هل فسعوا احل ر ذكل يد س فل
، يشء بعضهم عند يكون ٱ ن لعل ، نزلوا الين الروط وؤالء ٱ تيمت لو: بعضهم فقال ، يشء ينفعه
ن ، الروط ٱ هيا اي: فقالوا فأتومه غ س يدان ا منك ٱ دد عند فهل ، ينفعه ال يشء بكر هل وسعينا ، دل
فوان فل اس تضفناك لقد وهللا ولكن ، لرق ا ين وهللا ، نعم: بعضهم فقال ؟ يشء من ٱ ان مفا ، تضير
: } ويقرٱ عليه يتفل فانطلق ، الغن من قطي عىل فصاحلومه ، جعالا لنا جتعلوا حىت لك براق
ام{ . العالمي ربر لل الحمد فأ وفومه: قال. قلبة به وما مييش فانطلق ، عقال نم نشط فك ن
17
النب نأ ت حىت تفعلوا ال: رق الي فقال ، اقسموا: بعضهم فقال ، عليه صاحلومه الي جعلهم
، هل فذكروا هللا رسول عىل فقدموا ، يأ مران ما فننظر ، اكن الي هل فنذكر وسل عليه هللا صىل
ا يدريك وما: ) فقال ا معك يل وارضبوا ، اقسموا ، ٱ صبمت قد: ) قال مث( . رقية ٱ ن ( . سهما
.وسل عليه هللا صىل هللا رسول فضحك
D’après Abou Saïd, un groupe des Compagnons du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) partis en
voyage, s’installèrent dans le campement d’une tribu arabe et sollicitèrent de
l’hospitalité. La tribu refusa de la leur offrir. Et puis le chef de celle-ci fut mordu par un
serpent et ses contribules tentèrent tout en vain pour lui trouver un remède… À cet
instant, certains d’entre eux se dirent : si nous allions voir ces gens qui viennent
d’arriver, peut-être possèdent-ils quelques choses d’efficace. Arrivés auprès des
nouveaux venus, ils leur dirent : « ô gens ! Notre chef vient de subir une morsure de
serpent et nous avons tout fait pour le soulager en vain… Auriez-vous un remède ?
L’un d’entre eux dit : « oui, au nom d’Allâh ! Je sais l’exorciser seulement, vous avez
déjà refusé de nous offrir votre hospitalité. Par conséquent, je n’exorciserai votre
chef que contre un salaire… » Les deux parties se mirent d’accord sur un troupeau
de moutons et le compagnon se mit à réciter la Fatiha et, tout à coup, la victime se
mit à marcher comme si elle venait d’être libérée d’un obstacle et n’avait pas
souffert d’une affection. Et puis le salaire promis leur fut remis. Certains dirent :
partageons-le entre nous… Celui qui exorcisa la victime dit : attendons de retourner
auprès du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) pour lui raconter ce que nous avons fait et voir
l’ordre qu’il nous donnera… Quand ils rejoignirent le Messager d’Allâh ( سلم و عليه هللا صلى )
et lui racontèrent ce qui s’était passé, il leur dit : « Comment avez-vous su qu’elle (la
Fatiha) pouvait guérir ? » ... Puis il poursuivit en riant: « vous avez agi justement.
Partagez (votre gain) et attribuez moi une part ». - Sahih Bokhari (2276)
(x3) بسم هللا
(x7)ٱ عوذ ابلل وقدرته من رشر ما ٱ جد وٱ داذر
BismiLlah (x3)
A’oudhou biLlâhi wa qoudratihi min sharri maa ajidou wa ouhaadir (x7)
Dire 3 fois : Au Nom d'Allâh. Puis mettre la main sur les parties douloureuses du
malade et dire 7 fois : Je demande la protection d'Allâh par sa puissance contre le
mal que je rencontre et que j'appréhende (Muslim 4/1728)
18
ذا وسل عليه هللا صىل النب اكن فأ نت فواش الناس رب البأ س ٱ ذوب اللهم : قال مريضا عاد ا
ال شفاء ال الشايف سقام يغادر ال شفاء شفاؤك ا
Allâhumma adhib al-ba'ss / rabban-nas / washfi fa-anta as-shâfi / la shifâ'a illa shifâ
ouk / shifâ'an la youghadirou saqa-man
‘Aïshah rapporte : Lorsque l’un d’entre nous tombait malade, le Prophète passait sa
main sur lui et disait : « Ô Allâh, fais partir le mal et guéris, Seigneur des hommes, Tu es
le Guérisseur, il n'y a de guérison que la Tienne, une guérison qui ne laisse aucun
mal ». Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih at-Tirmidhi (3565)
ريض عباس ابن ن ع صىل النب اكن : قال عهنما ا ذ وسل عليه ا والحسي الحسن يعور
ن : ويقول ذ اكن ٱابك ا اعيل هبا يعور مس
ساق ا
مات ٱعوذ : وا بك ة ا يطان لكر من ، التام ش
ة ة عي لكر ومن ، ووام الم
A’oudhou bikalimati-Llahi at-tamati min koulli shaytânin wa hammatin wa min koulli
‘aynin lammah
D'après Ibn Abbas, le Prophète demandait protection pour Al Hassan et Al Hussayn, il
disait : « Certes votre père demandait protection par ces paroles pour Ismail et
Ishaq : Je m'appuie sur les paroles parfaites d’Allâh contre tout Satan, tout méfait et
tout mauvais œil ». Sahih Bokhari (3371)
سورة - ابملعوذات فيه مات الي املرض يف نفسه عىل ينفث اكن وسل عليه هللا صىل النب ٱ ن
خالص: معمر قال لبكهتا، نفسه بيد وٱ مسح هبن عليه ٱ نفث كنت ثقل فلام - واملعوذتي اال
وهجه هبام ميسح مث يديه عىل ينفث اكن: قال ينفث؟ كيف الزوري فسأ لت
Bokhari et Muslim rapportent, dans leurs Sahîhs, par la voie de Mo’ammar, selon Az-
Zahrî selon ‘Orwa, que ‘Aïcha a dit : le Messager d’Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) avait
l’habitude de souffler sur son propre corps, pendant la maladie précédant sa mort,
en récitant la sourate Al-Ikhlâs et les deux sourates protectrices (Al-Falaq et An-Nâs).
Et, lorsqu'il était devenu plus faible, je soufflais sur son corps en récitant les mêmes
sourates, puis je prenais ses mains, et les faisais passer sur tout son corps, pour leur
bénédiction. Mo’ammar a dit: J’ai donc demandé à Az-Zahrî : " Comment soufflait-
il ? " Il répondit : “ Il soufflait dans ses mains, puis les faisait passer sur son visage ”.
Sahih Bokhari (5751)
19
Le Comité de l’Ifta a jugé que : écrire quelques versets du Coran dans un gobelet, le
tremper dans de l'eau puis boire est permis, vu le sens général de Sa parole (Exalté
soit-Il) :
رلمؤمني ﴿﴿ ة ل لقرءان ما وو شفا ء ورح ل من ٱ ﴾﴾وننر
« Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour
les croyants. » (17:82)
Le Coran est un remède pour les cœurs et les corps. Egalement, Al-Hâkim a rapporté
dans son livre Al-Moustadrak, ainsi qu'Ibn Mâdjah dans ses Sounans d'après Ibn
Mas`oud que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
عليك ابلشفاءين العسل والقرٱ ن
« Je vous recommande les deux remèdes : le miel et le Coran » NDR : Ce hadith a
été déclaré Da’if wa sahih mawqof par Sheikh al-Albânî dans Da’if ibn Mâjah (693) -
Un hadith mawqof est la parole d’un sahabi (compagnon). Si on l’attribue au
Prophète alors le hadith est déclaré Da’if. Mais, si on l’attribue au sahabi, il devient
alors sahih (sahih mawqofan)
Une autre version du hadith a été authentifiée par Sheikh al-Albânî dans Silsihah as-
Sahiha (176/4) :
دور فاء يف ش يئي : العسل شفاء للناس ، والقرٱ ن شفاء ملا يف الص منا الشر ا
La guérison est dans deux choses : le miel est une guérison pour les hommes et le
Coran est une guérison pour ce qui est dans les poitrines.
Et, selon ce qu'Ibn Mâdjah a rapporté d'après ‘Alî que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a
dit :
خري ادلواء القرٱ ن
« Le Coran est le meilleur des remèdes » NDR : Hadith déclaré Da’if par Sheikh al-
Albânî dans Da’if al-jâmi’ (2885)
Ibn As-Sunnî a rapporté d'après Ibn ‘Abbâs a dit : « Si une femme souffre de
difficultés lors d'un accouchement, prenez un ustensile propre et écrivez dessus :
م ﴿﴿ ا لم يوعدون ما يرون يوم كن ال يلبثو ن ساعة ا ار مر غ ن ال هيل فهل بل
ا
لقوم ٱ
سقون ٱ ﴾﴾لف
« Le jour où ils verront ce qui leur est promis, il leur semblera qu'ils n'étaient restés (sur
terre) qu'une heure d'un jour. Voilà une communication. Qui sera donc anéanti sinon
les gens pervers ? » (46:35)
20
Et aussi :
م يوم يرونا لم ﴿﴿ ىا كن يةا ٱو ض ال عش ا ا ﴾﴾يلبثو
« Le jour où ils la verront, il leur semblera n'avoir demeuré qu'un soir ou un matin »
(79 :46)
Et également :
ى و ﴿﴿ ب ما اكن دديثا يفت لب ل ول ٱ ة لر ى بي يديه لقد اكن ف قصصهم عب ل
كن تصديق ٱ ل
رقوم يؤمنون ة ل ى ورح ء وود ﴾﴾وتفصيل لكر ش
« Dans leurs récits il y a certes une leçon pour les gens doués d'intelligence. Ce n’est
point là un récit fabriqué. C’est au contraire la confirmation de ce qui existait déjà
avant lui, un exposé détaillé de toute chose, un guide et une miséricorde pour des
gens qui croient. » (12:111)
Puis passez-le dans de l'eau que vous donnez ensuite à la femme pour boire et se
mouiller le ventre et le visage. »
Ibn Al-Qayyim a dit dans son livre « Zâd Al-Mi’âd » (3/381) : Al-Khallâl a dit, « AbdAllâh
ibn Ahmad m'a rapporté en disant : j'ai vu mon père écrire sur un gobelet blanc ou
un récipient propre, pour la femme qui souffre de difficultés lors de l'accouchement,
il écrit le hadith d'Ibn ‘Abbâs :
ربر العالمي ال هللا احللي الكرمي، س بحان هللا رب العرش العظي ، الحمد هل ا ال ا
« Il n'y a de divinité qu'Allâh le Généreux, le Patient, Gloire à Allâh, Le Seigneur du
Grand Trône, Louange à Allâh Le Seigneur des univers »
م ﴿﴿ ا لم يوعدون ما يرون يوم كن ال يلبثو ن ساعة ا ار مر غ ن ﴾﴾بل
« Le jour où ils verront ce qui leur est promis, il leur semblera qu'ils n'étaient restés (sur
terre) qu'une heure d'un jour. Voilà une communication. » (46:35)
ىا﴿﴿ يةا ٱو ض ال عش ا ا م يوم يرونا لم يلبثو ﴾﴾كن
« Le jour où ils la verront, il leur semblera n’avoir demeuré qu’un soir ou un matin. »
(79:46)
Al-Khallâl d'ajouter : ‘Abou Bakr Al-Marwadhî nous a rapporté qu'un homme vint à
Abou ‘AbdAllâh et lui dit : Ô Abou ‘Abd-Allâh ! Vous pouvez écrire pour une femme
21
qui souffre à cause de l'accouchement depuis deux jours ! Il lui répondit : apportez
un gobelet large et du safran. Je l'ai vu écrire, d'ailleurs pour plusieurs personnes.
Ibn Al-Qayyim a également dit : « Un groupe parmi les prédécesseurs conseillaient
d'écrire des versets du Coran puis d'en boire l'eau. Moudjâhid répondait : « il n'y a
pas de mal à écrire le Coran sur un ustensile, le passer dans l'eau puis en donner à
boire au souffrant. » Les mêmes propos sont rapportés également d'après Abou
Qollâba. »
(Fatwa 143 du Comité de l’Ifta - Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn
Soulayman ibn Man)
22
Médecine moderne
Médecine prophétique
Allâh dit :
ذا مرضت فهو يشفي ﴿﴿﴾﴾وا
« … et quand je suis malade, c’est Lui qui me guérit. » (26:80)
Le malade doit chercher à se soigner par tous les moyens et causes permis par la
chari’a, sans perdre de vue que l’issue heureuse de sa maladie est entre les mains
d’Allâh.
De nos jours, on constate une augmentation du nombre de malades et une
diversification des pathologies dont certaines n’étaient pas connues de nos aïeux.
ال ٱ نزل هل شفاء ما ٱ نزل هللا داء ا
Abou Horeyra rapporte que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Il n’y a pas de
maladie qu’a suscité Allâh sans avoir suscité son remède » - Sahih Bokhari (5678)
Ce hadith souligne que pour chaque maladie il existe un remède. L’homme doit
donc s’efforcer de rechercher le remède qui le guérira avec la permission d’Allâh
car il ne faut pas oublier que la maladie provient de Lui, le remède est de Lui, et la
guérison arrive avec Sa permission. Ce remède peut provenir de la Sunna ou de la
science moderne car les médecines moderne et prophétique sont toutes deux
complémentaires.
Ibn al-Qayyim dit :
« Les hadiths authentiques véhiculent l'ordre de se soigner et affirment qu'il n'est pas
incompatible avec la confiance en Allah pas plus que l'effort fait pour repousser la
faim, la soif, le froid et la chaleur avec l'usage de moyens appropriés.
Bien plus, on ne peut pas se conformer à la réalité de la foi en l'unicité absolue
d'Allah sans recourir aux moyens rendus aptes par Allah à produire les effets
décrétés et affirmés par la loi. Le non emploi des moyens revient à remettre en
23
cause la confiance qu'on croit avoir en Allah comme il remet en cause notre foi en
l'ordre et en la sagesse (divins). Cela affaiblit la confiance du fidèle qui croit y trouver
une preuve de la solidité de sa confiance en Allah.
L'abandon de l'usage des moyens de se soigner est une incapacité contraire à la
confiance en Allah qui, elle, n'exprime à vrai dire que la dépendance du cœur
d'Allah pour obtenir ce qui profite au fidèle serviteur ici bas et dans l'au-delà et pour
écarter ce qui lui porte préjudice dans sa vie religieuse et dans sa vie profane. En
plus de cette dépendance, il faut utiliser les moyens (ordinaires). Autrement, on
annule la sagesse et la loi divines. Que le fidèle n'appelle sa propre incapacité
confiance en Allah ni ne fait de sa confiance en Allah l'expression de son
impuissance.» (Voir Zad al-Ma'ad, 4/15. Fatwa 13272 du site Islamqa)
24
La confiance en Allâh
Dès l’annonce de la maladie, les médecins qui ne craignent pas Allâh ont tendance
à nous presser de nous soigner par les médicaments, en nous poussant parfois à tout
accepter sans nous laisser le temps de réfléchir quant au caractère licite ou non du
traitement imposé. Ainsi, le malade, pris de panique, décide de faire confiance
aveuglément au médecin. Loin de nous l’idée de rejeter les médicaments, bien au
contraire, nous encourageons les malades à y avoir recours mais, avec
responsabilité ! En effet, il incombe à tout un chacun de se renseigner sur la maladie
qui le touche et la nature des moyens mis à disposition dans la médecine
prophétique et la médecine moderne pour en guérir (composition, risques, etc.) Nul
ne doit oublier que quelque soit le remède choisi, la guérison ne se fera que par la
permission d’Allâh.
Sheikh Utheymine a dit que : « la régression de la foi a fait que l’être humain accepte
de moins en mois la médecine religieuse. Actuellement, les gens ont plus recours aux
médicaments classiques qu’à la médecine religieuse. Autrement dit, à l’époque où
la foi était solide, la médecine religieuse était de loin préférable. Mieux, ses effets
sont ressentis beaucoup plus rapidement, si on la compare aux médicaments
classiques. […] La religion et la foi sont devenues aujourd’hui plus faibles. Les gens,
eux, font de plus en plus confiance aux choses concrètes et visibles et en subissent
alors les conséquences malheureuses. À coté de ces gens, il existe des charlatans
qui manipulent l’esprit, la faculté et les paroles des gens, en faisant croire qu’ils sont
des exorciseurs compétents. En réalité, ils ne sont que des escrocs. En outre, les gens
sont partagés entre des positions diamétralement opposées. Il y a les occupants du
juste milieu et les extrémistes des deux bords : ceux qui dénient tout intérêt à la
récitation du Coran et ceux qui manipulent l’esprit des gens par des récitations
fausses et trompeuses. » (fataawa islamiya (4 :465,466)- Fatwa 3839 du site Islamqa)
Il n’est pas incompatible de recourir aux deux médecines – moderne et prophétique
– tant que les médecins de ces deux médecines sont informés des traitements pris
dans chacune des médecines. Aussi, en France, rares sont les médecins qui
acceptent et reconnaissent la médecine prophétique, d’où le fait que nous vous
encouragions à vous faire soigner par des frères et sœurs médecins musulmans qui
craignent Allâh et qui sauront vous prodiguer des soins modernes et prophétiques en
conformité avec la Chari’a. Malheureusement, il n’en existe que trop peu en France
mais on constate de plus en plus la présence de sœurs naturopathes et/ou
praticiennes en hijama qui prodiguent des conseils en médecine prophétique tout
en tenant compte des traitements médicamenteux suivis par le malade. Attention
toutefois à bien vous renseigner sur les diplômes et expériences de chaque
praticienne ! Là encore vous êtes responsables du choix que vous effectuerez !
25
Remèdes prophétiques
LES INVOCATIONS
Il s’agit des invocations effectuées par le malade pour lui-même
ainsi que celles des autres en sa faveur. Il faut bien avoir en tête
que ces invocations répondent à certains critères. Elles doivent
contenir uniquement des versets coraniques, des invocations
prophétiques ou toutes autres invocations ne contenant pas
d'hérésie. Elles peuvent être prononcées en arabe comme dans toute autre langue,
à condition que ce soit compréhensible. Il faut également avoir la certitude que ces
invocations seules ne sauraient guérir sans la permission de Dieu.
دعون ربك وقال ﴿ تجب ٱ ن لك ٱس
ين ا ل
ون ٱ تكب يدخلون عبادت عن يس ﴾ داخرين هجن س
« Et votre Seigneur dit : “Appelez-Moi, Je vous répondrai. Ceux qui, par orgueil, se
refusent à M'adorer entreront bientôt dans l'Enfer, humiliés” » (40:60)
LE CORAN
Sa lecture apaise l’âme et certains de ses versets sont plus
propices à la guérison que d’autres.
ال ﴿﴿لمي ا لظ
رلمؤمني وال يزيد ٱ ة ل لقرءان ما وو شفا ء ورح
ل من ٱ وننر
ا ﴾﴾خسار
« Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour
les croyants » (17:82)
منا ا دور ا فاء يف ش يئي : العسل شفاء للناس ، والقرٱ ن شفاء ملا يف الص لشر
Le Prophète a dit : La guérison se trouve dans deux choses : le miel est une guérison
pour les gens et le Coran est une guérison pour ce qu’il y a dans les poitrines. -
Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Silsihah as-Sahiha (176/4)
Pour que la guérison soit efficace et rapide, il faut que le malade et le soignant aient
tous deux la certitude du pouvoir de guérison du Coran.
26
L’EAU DE ZAMZAM
Ibn Qayyim Al-Jawziya a dit : « L’eau de Zamzam
est la meilleure, la plus honorable, la plus éminente
et la plus précieuse de toutes les autres eaux. Elle
est l’eau la plus précieuse et la plus considérée aux
yeux des gens. Elle vient d’un puits creusé par
l’ange Gabriel et est l’eau avec laquelle Allâh a
abreuvé Ismaël. »
Il est évoqué dans le Sahih de Muslim (2473) que le
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit à Abou Dharr, après
que ce dernier soit resté quarante jours et nuits dans
la cour de la Ka’ba sans manger :
: قد كنت وهنا منذ ثالثي مىت كنت وهنا ؟ ، قال : قلت
ال ماء زمزم بي ليةل ويوم قال صىل هللا عليه وسل : مفن اكن يطعمك قال : قلت: ما اكن يل ا
من( ، وما ٱ جد عىل كبدي سفة فسمنت حىت تكست عكن بطين )ٱ ي انثن حلم البطن من السر
قة اجلوع وضعفه ووزاهل( ، قال صىل هللا عليه وسل نا طعام طعمجوع )ٱ ي رر نا مباركة ، ا : "ا
« Depuis quand es-tu ici ? » -« Je suis ici depuis une trentaine de jours et de nuits,
avait-il répondu. » Et le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) d’ajouter : « Qui t’apportait de la
nourriture ? » -« Je n’avais que l’eau de Zamzam. Mais j’ai pris beaucoup de poids, à
tel point que je suis devenu ventru et très résistant à la faim » avait-il rétorqué. Le
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) lui dit alors : « Certes, c’est une eau bénite, un aliment
nourrissant »
D’autres ulémas ont ajouté à la version de Muslim l’expression : وشفاء سقم « Un
remède pour maladies ».
Ibn Qayyim ajoute : « Comme beaucoup d’autres personnes, j’ai essayé de me
soigner avec l’eau de Zamzam et l’expérience fut concluante pour beaucoup de
maladies dont j’étais guéri de manière miraculeuse par la grâce d’Allâh. J’ai
également vu quelqu’un en boire vers le milieu du mois, pendant les jours pairs, et
continuer à faire le tour de la Ka’ba avec les gens sans sentir la faim. La personne en
question m’a même dit qu’elle était restée dans cet état pendant une quarantaine
de jours tout en continuant d’avoir des rapports avec sa femme, de jeûner et de
faire le tour de la Ka’ba plusieurs fois. » (Zâd Al-Ma’âd (4/319,320) – Fatwa 6383 du site
Islamqa)
27
Quant à Sheikh Utheymine, il a dit : « il faut donc exprimer vos souhaits avant de vous
remplir le ventre avec cette eau, car elle est bénéfique. A ce propos un hadith dit :
ٱ ن ٱ ية ما بي ٱ ول اال ميان والنفاق التضل من ماء زمزم
« Ce qui distingue les croyants des hypocrites, c’est le fait de se remplir le ventre
avec l’eau de Zamzam » (Cité par Ibn Madja dans Al-Manasik (1017) et par Hâkim
(1/472). Boussîrî a dit, quant à lui, que c’était un récit authentique et que les hommes
figurant dans sa chaîne de transmission étaient dignes de foi)
Cela est d’autant plus vrai que l’eau de Zamzam n’est ni fraîche ni douce ; elle est
plutôt saline. Le croyant qui en boit, le fait parce qu’il est convaincu de son
caractère béni. En boire constitue donc une preuve de croyance. » (Ach-charh Al-
Moumti’ - 7/377- 379)
(Fatwa 6383 du site Islamqa)
LE MIEL
جر ﴿﴿ لش لجبال بيوت ومن ٱ
ذى من ٱ ت
لنحل ٱن ٱ
ل ٱ
ك ا وٱوح رب
ا يعرشون رك ذلال ي ومم بل رب سلك س ت فأ مر لث
ى من لكر ٱ ر مث ك
كل لءاية ن ف ذرلناس ا نهۥ فيه شفا ء ل ختلف ٱلو اب م من بطونا رش
رقوم يتفكرون ﴾﴾ل
« [Et voilà] ce que ton Seigneur révéla aux abeilles : "Prenez des demeures dans les
montagnes, les arbres et les treillages que [les hommes] font. Puis mangez de toute
espèce de fruits, et suivez les sentiers de votre Seigneur, rendus faciles pour vous." De
leur ventre, sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y a une guérison
pour les gens. Il y a vraiment là une preuve pour des gens qui réfléchissent. » (16:68-
69)
دور فاء يف ش يئي : العسل شفاء للناس ، والقرٱ ن شفاء ملا يف الص منا الشر ا
Le Prophète a dit : La guérison se trouve dans deux choses : le miel est une guérison
pour les gens et le Coran est une guérison pour ce qu’il y a dans les poitrines. -
Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Silsihah as-Sahiha (176/4)
28
Ibn al-Qayyim a dit : « S’agissant de son enseignement relatif à la boisson, il reste le
plus parfait puisqu’il permet de préserver la santé. Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) buvait
du miel mélangé avec de l’eau fraîche. Or une telle boisson apporte à la
préservation de la santé une contribution que seules les sommités médicales
connaissent. Boire cette boisson ou sucer ses traces fondues dans la salive constitue
un moyen de dissoudre la pituite, de nettoyer l’estomac, de le débarrasser des
matières (superflu) qui s’y accrochent, d’en écarter les parasites, de le chauffer
légèrement et de le décongestionner…
La boisson produit les mêmes effets sur le foie, les reins et la prostate. Elle est plus utile
à l’estomac que toute solution douce absorbée. Cependant, elle n’est pas indiqué
au malade souffrant de la bile à cause d’une crise qui ajoutée à celle propre à la
bile risque d’aggraver la maladie. Ses composantes nocives pour les malades de la
bile peuvent être neutralisées par le vinaigre. La boisson devient alors très utile pour
les malades en question. Sa consommation est bien plus efficace que celle de bon
nombre de boissons sucrées si ce n’est de la plupart de ces boissons. Ceci est surtout
vrai pour celui qui n’est pas habitué à ces dernières boissons ; celui qui ne se sent pas
naturellement attiré par elles.
Concentrée et bien filtrée, cette boisson est très utile pour le corps et fait partie des
plus grands moyens de préserver la santé. Les âmes, les forces, le foie et le cœur
l’affectionnent fortement et s’en nourrissent. Si elle réunit ses deux propriétés, elle
devient nutritive et permet de digérer les aliments de sorte à ce que tous les organes
en bénéficient… » (Fin de citation de l’imam Ibn Qayim - Zaad al-maad, 4/224-225 – Fatwa 9691 du
site Islamqa)
Le miel a tellement de vertus qu’on ne peut toutes les énumérer ici. Pour en savoir
plus, on peut se reporter à l’ouvrage sur la Médecine Prophétique écrit par Ibn
Qayyim.
Il est à noter que le CHU de Limoges a désormais recours à l’utilisation du miel dans
le traitement des plaies, escarres, brûlures (du 1e et 2e degré), gerçures, crevasses…3
LA HIJAMA
La hijama est une méthode thérapeutique qui consiste à réaliser
des incisions épidermiques superficielles à des points bien précis
du corps humain et à y appliquer des ventouses afin d’aspirer le
sang par l’intermédiaire d’un appareil faisant le vide et facilitant
ainsi l’évacuation du sang. Les impuretés sanguines sont la cause
3 http://www.chu-limoges.fr/IMG/pdf/peau_de_miel.pdf
29
des maladies, dont la hijama assure la guérison (théorie du sang anormal agressif).
La hijama a un effet d’épuration du sang ainsi qu’un effet antalgique, immunitaire,
antiallergique, électromagnétique… Ses vertus sont trop nombreuses pour être
énumérées ici. Vous pouvez vous référer au livre du Dr Ait m’Hammad Moloud :
« Hijama fondements, techniques, conseils » - Editions Tawbah.
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
خري ما تداويمت به احلجامة
« Le meilleur moyen par lequel vous vous traitez est la Hijama » - Authentifié par
Sheikh al-Albânî dans Sahih al-Jâmi’ (3323)
Attention ! « Il revient à un expert de pratiquer cette saignée, lorsqu'une personne en
a besoin, en l'appliquant à l'endroit désigné du corps et à un moment indiqué. La
position et l’état du patient doivent être évalués et pris en compte avant et durant
cette pratique. » (Fatwa du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh
‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
Nous attirons votre attention sur le choix du (de la) praticien(ne). Nous vous
recommandons de choisir un(e) praticien(ne) ayant des connaissances médicales
et qui saura évaluer votre état de santé au fur et à mesure de votre séance de
hijama. N’hésitez pas à demander à la personne une preuve de sa formation en
hijama et de sa formation médicinale (diplôme, attestation, etc.) Qui plus est, veillez
bien à ne pas prêter ou échanger vos ventouses car elles sont au contact du sang.
Veillez également à bien les stériliser avant tout usage ; votre praticien(ne) saura
vous conseiller là-dessus.
LA GRAINE DE NIGELLE
ريق فقدمنا المدينة ووو خرجنا ومعنا غالب بن ٱبر فمرض يف الط
وداء ف مريض فعاده ابن ٱيب عتيق فقال لنا خذوا عليك هبذه الحبيبة الس
ا ٱو سا ا فاسقووا مث اقطرووا يف ٱنفه بقطرات زيت يف مهنا خ بعا س
ا ثتين ٱن ن عائشة ددعت النب وذا الجانب ويف وذا الجانب فا مس
ن وذ يقول ا عليه وسل وداء شفاء من لكر داء ه صىل ا الحبة الس
ام قلت ال من السام قال الموت ا وما الس
30
Khâlid Ibn Sa’d dit : « Au cours d’un déplacement que nous avons entrepris, Ghâlib
Ibn Ahbar tomba malade… A notre retour à Médine, il était encore malade. Ibn Abû
‘Atîq vint alors lui rendre visite… « Vous devez employer la graine noire (Habba
sawda) », nous conseilla-t-il. « Prenez-en cinq ou sept graines, pilez-lez et introduisez-
les ensuite dans les deux [narines] du malade avec quelques gouttes d’huile. ‘Âïshah
m’a rapporté avoir entendu le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) dire : « Cette graine noire est
un remède pour tous les maux, sauf du sâm. » »- « Qu’est-ce que le sâm ? »
demanda ‘Âïshah.- « C’est la mort », répondit le Prophète. » » - Sahih Bokhari (5687)
Cette graine possède des vertus thérapeutiques indéniables. Utilisée également en
médecine moderne seule ou couplée avec d’autres produits comme le miel, elle est
préconisée dans le traitement de nombreuses affections qu’on ne peut énumérer
tant elles sont nombreuses. Elle a également comme effet de renforcer le système
immunitaire.
LES DATTES
D’après Sa’d Ibn Abi Waqass, le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a
dit:
وال مسم اليوم ذكل يف يضه مل ، جعوةا مترات س ب يوم لك تصبح من
سر
« Celui qui, tous les jours, déjeune le matin avec sept dattes de « al-’Ajwa », rien ne
pourra lui nuire ce jour-là, ni poison et ni sorcellerie » - Sahih Bokhari (5445)
Sa’d ibn abi Waqass rapporte que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
مييس حىت مس يضه مل ، يصبح دي ، ربتهيا بي مما ، مترات س ب ٱ لك من
« Celui qui déjeune le matin avec sept dattes « de ce qui pousse au sein de
Médine, » ne sera pas affecté par le poison jusqu'au soir. » - Sahih Muslim (2047)
Sheikh Ibn Bâz a dit (dans le précepte de la religion sur la sorcellerie et la divination) :
« Al ’Ajwa est une espèce de dattes qui poussent dans la ville de Médine, dont la
forme est plus grande que le Sîhâni et d’une couleur plus sombre. Le Prophète ( هللا صلى
سلم و عليه ) la planta de sa main, ce qui lui donne des vertus de par la bénédiction des
plantations du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) Ce bienfait n’est pas limité au temps du
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) mais les effets guérisseurs d’al ‘Ajwa continueront jusqu’au
31
Jour de la Résurrection. Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) l’affirma de son vivant dans le
Hadith de Sa’d ibn abi Waqass cité plus haut. Les effets guérisseurs dépassent ceux
d’al ’Ajwa et concernent toutes les dattes de Médine, un aspect qui ressort du
hadith rapporté par Muslim qui dit : « Celui qui, tous les jours, déjeune le matin avec
sept dattes de « al-’Ajwa », rien ne pourra lui nuire ce jour-là, ni poison et ni
sorcellerie » - Sahih Bokhari (5445)4
Sheikh Abdelaziz As-Sadhan explique (lors de sa conférence « Waqafat ma’a ba’d
Ahl ‘Ilm ») que si quelqu’un ne trouve pas de dattes d'Al ‘Ajwa, dans ce cas, il peut
manger n'importe quelle datte de Médine et s'il ne trouve pas datte de Médine alors
il peut consommer n'importe quel type de dattes ; et ceci est notamment l'avis de
Sheikh Ibn Baz.5
LE SENE
Les feuilles de Sana Makki séchées (ou de séné) sont
efficaces en cas de constipation occasionnelle mais ne
doivent pas être utilisés trop longtemps (maximum 10
jours). Ses effets se font ressentir après environ 10 heures et
provoquent des selles molles.
Le séné peut avoir un effet irritant d’où son temps de
traitement limité. On lui confère des effets indésirables en cas d’utilisation à long
terme ou abusive ainsi que des contre-indications en cas de grossesse, allaitement,
enfants, etc. Renseignez-vous bien auprès de votre médecin avant toute utilisation.
LE COSTUS MARIN
Anas rapporte que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
البحري القسط و احلجامة به تداويمت ما ٱ فضل ا ن
« Certes, les meilleurs modèles avec lesquels vous vous
traitez sont al-Hijama et le costus marin » - Authentifié par
Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (1572)
4 http://www.al.baida.online.fr/femme_santebeaute.htm 5 http://3ilm.char3i.over-blog.com/article-26792081.html
32
Le costus décrit dans la Sunna est une plante vivant en Inde, et particulièrement en
Cachemire et en Chine. Sont utilisées les écorces de ses racines qui sont blanches ou
noires. Parmi les bienfaits du costus rappelés par les médecins, cette plante à
caractère curatif, active l'écoulement du sang menstruel et l'émission des urines, est
vermifuge (détruit les vers intestinaux), agit comme un antidote pour le poison,
stimule la libido, fait disparaître les taches de rousseur, etc.
LA TALBINA
Il s’agit d’un bouillon apaisant fait à partir d'orge et qui détient des propriétés de
guérison. Ibn Qayyim décrit la talbina comme une fine soupe dont la consistance se
rapproche de celle du yaourt (laban), d'où son nom est dérivé. Il a déclaré qu’il est
nutritif, réchauffe et apaise l'estomac, aide à diminuer la tristesse et à retrouver la
santé. Il peut également être efficace dans le maintien de la régularité intestinale.
ذا مات امليت من ٱ ولها، فاجمت لكل النساء، مث ٱ نا اكنت ا
ال ٱ ولها وخاصهتا، ٱ مرت ببمة من تلبينة فطبخت، مث تفرقن ا
صن ثريد فصبت التلبينة علهيا، مث قالت : كن مهنا، فا ين
يقول : ) التلبينة مسعت ر سول هللا صىل هللا عليه وسل
مجمة لفؤاد املريض، تذوب ببعض احلزن (
‘Urwa rapporte d’après Aïcha que lorsque celle-ci avait perdu un des membres de
sa famille, les femmes se rassemblaient puis rentraient chez elles à l’exception des
parents et amis proches. Elle demandait alors qu'un plat de talbina soit cuit. Ainsi, on
préparait le tharid6 (plat à base de viande et de pain) en versant dessus la talbina.
‘Aïcha leur disait alors : « Mangez-en car j'ai entendu le Messager ( سلم و عليه هللا صلى ) dire :
« La talbina apaise le cœur du patient et le soulage d’une partie de sa tristesse. »» -
Sahih Bokhari (5417)
On prépare la talbina en ajoutant 1 à 2 cuillères à soupe de farine ou semoule
d'orge à une et demi tasse d'eau ou de lait. On fait cuire à feu doux pendant 10-15
minutes. On peut sucrer avec du miel au besoin et ajouter des graines de nigelle
également.
6 Ibn Al-Qayyim a dit : « le tharid est composé de viande et de pain. La viande constitue le meilleur des aliments qui
font la soupe et le pain est la meilleure nourriture. Quand les deux sont réunis, on ne peut pas avoir mieux.» Zad al-
Maad, 4/271
33
LE JEUNE
Aux USA, le Dr Shelton, spécialiste de l’hygiène naturelle et de la thérapeutique du
jeûne, a rédigé un ouvrage sur le jeûne. Il préconise le recours au jeûne en tant que
traitement pour des maladies devant lesquelles la médicamentation chimique s’est
révélée inefficace. Il souligne que dans bien des cas, il est préférable de faire
plusieurs jeûnes courts entre lesquels on s’alimente soigneusement et cette façon de
faire correspond au jeûne du mois de Ramadan.7
De courtes périodes de jeûne sont dans certains cas aussi efficaces que la
chimiothérapie pour lutter contre certains cancers chez les souris, selon une étude
publiée mercredi 8 février 2012 aux Etats-Unis dans la revue Science Translational
Medicine. Cette étude montre que combiner les deux méthodes prolonge leur
durée de vie.
LE HENNE
Le henné est un arbuste épineux de la famille des
Lythracées, dont les feuilles produisent des teintes telles
que le rouge et le jaune utilisé en teinture textile et
corporelle. On extrait de ses petites fleurs un parfum très
apprécié. Il est utilisé à des fins esthétique et
thérapeutique : d'après des analyses en laboratoire, il
aurait des vertus antifongiques et astringentes.
Ibn Qayyim cite dans l’authentique de la médecine prophétique – parmi ses
nombreux bienfaits – « le fait qu'il dissout et est utile en cas de brûlure causée par le
feu. Il contient une force qui convient au nerf, si on l'applique dessus en pansement.
Il est aussi bénéfique, si on le mâche, pour les plaies de la bouche, les aphtes et les
candidoses qui touchent les enfants. En outre, il fait pousser, renforce, et embellit les
cheveux. Et les ongles retrouvent leur beauté et force avec son usage. »
7 Extrait du livre : « L'islam un frein au développement ?: Economie politique de la Charî'a » – page 169-170
34
LES SADAQA (AUMONES)
داووا مرضاك ابلصدقة
Abou Oumama Bâhilî rapporte : « Soignez vos malades au moyen des sadaqa » -
Hadith déclaré hassan par Sheikh al-Albâni dans Sahih al-Jâmi’ (3358)
« Sheikh Abderazaq Al-’Abbad explique dans une de ses cours de l'explication du
livre Adab Al-Moufrad que l'aumône est un médicament permettant de soigner la
maladie, Il est donc recommandé au malade de multiplier les aumônes en mettant
l'intention (Niya) de la guérison. Certains Salafs ont mis en pratique ce hadith.
On rapporte qu'Ibn Moubarak souffrait d'une maladie, et qu'il mit en pratique ce
hadith et fit une aumône en creusant un puits dans un endroit où les gens avaient
besoin d'eau. Il guérit par la suite de sa maladie. Il est rapporté que d'autres Salafs
mirent également en pratique ce hadith. » (Extrait du site Fourqane8)
« Le hadith « Soignez vos malades au moyen des sadaqa » n'est pas authentique ;
toutefois, il n'y a pas de mal à faire l'aumône pour un malade afin de se rapprocher
d'Allâh (Exalté soit-Il) dans l'espoir qu'Il le guérisse, selon la généralité des hadiths
indiquant les mérites de l'aumône, qui élimine les péchés et évite une mort terrible. »
(Fatwa 18369 du Comité de l’Ifta – Partie 24/442 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Al
Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr abu Zayd)
Il existe bien d’autres traitements ayant des vertus thérapeutiques. Ils sont répertoriés
dans l’ouvrage « La Médecine Prophétique » de l’Imam Ibn Qayyim.
8 http://www.fourqane.fr/forum/viewtopic.php?p=52960&sid=ba18350c642030a695825acfbbc2c3c1
35
Précautions à prendre
DANGERS DE L’AUTOMEDICATION
L’automédication consiste à se prescrire à soi-même des
médicaments ou herbes médicinales, sans l’intervention d’un
médecin. Ceci suppose que l’on s’estime apte à se prendre en
charge de façon indépendante pour des maladies bénignes
(rhume, maux de tête, maux de gorge, constipation, problèmes
cutanés, hémorroïdes…)
Les risques habituels liés à la prescription médicale sont renforcés : les risques
d’intolérance, les interactions médicamenteuses, la mauvaise observance, la
mauvaise utilisation d’un produit, les risques d’intoxication grave.
Ce phénomène est d’autant plus à craindre quand le patient ne précise pas à son
médecin ce qu’il prend déjà pour son propre compte. Le cumul des médicaments
du médecin et de ceux du patient est très risqué.
Question : Ma mère m'a ordonné de ne pas préparer une tisane d'un type précis
d'herbe. Elle a ajouté: si tu prépares cette tisane, il se peut qu'elle cause ma mort car
je ne peux pas supporter son odeur. Notons que ces herbes sont légales et licites. En
effet, après que moi et ma mère avons pris cette tisane à l'heure du souper, ma
mère est décédée après quelques heures. Ai-je commis un péché ? Suis-je la cause
de son décès ? Ai-je commis un péché dans mon acte ? Renseignez-moi, qu'Allâh
vous aide.
Si la réalité était comme vous venez de citer dans la question, vous avez commis un
péché parce que votre acte relève de la désobéissance aux parents ; en plus, vous
avez mal agi envers elle. Vous avez commis un péché car vous saviez que cela
nuirait à votre mère malgré le fait qu'elle vous l'ait déconseillé et vous l'ait interdit. En
commettant cet acte, vous êtes une criminelle pécheresse ayant rompu les liens de
parenté et ayant désobéi à votre mère. Par conséquent, vous devez payer le prix du
sang car cet acte que vous avez commis peut être considéré comme un meurtre
prémédité. D'ailleurs, vous devez pour expier ce crime affranchir un esclave croyant.
Si vous en êtes incapable, jeûnez deux mois successivement, soit soixante jours en
accompagnant cela du repentir devant Allâh (Gloire et Pureté à Lui). Nous
implorons Allâh pour nous et pour vous d'accepter le repentir et de nous guider vers
le bien. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz du site Alifta.net – Partie 6/23)
36
GROSSESSE ET ALLAITEMENT
Les médicaments administrés pendant la grossesse ont des effets bien différents chez
la mère et chez le bébé à naître9. Il existe chez ce dernier une grande sensibilité en
raison de la fragilité de son organisme en cours de développement.
C'est le placenta, zone d'échanges entre la mère et le fœtus, qui permet le passage
de certains médicaments dans le sang de l'enfant. La prise de ces médicaments
peut ainsi entraîner des altérations irréversibles (ou anomalies congénitales)
touchant aussi bien les membres, la face, le cœur que le système nerveux. Cela
s'appelle l'effet « tératogène ». Il faut savoir que chez le fœtus, les médicaments
agissent plus longtemps et de façon plus intense car son organisme ne possède pas
encore toutes les capacités de « digestion » tissulaire, appelé aussi catabolisme.
Bien sûr, la prise de médicaments n'a pas de conséquences dramatiques dans tous
les cas et les malformations éventuellement constatées sont heureusement minimes
le plus souvent.
Il faut néanmoins savoir que des risques potentiels existent et qu'ils diffèrent selon le
moment de la prise de médicaments pendant la grossesse, le type de médicament
et la dose administrée.
Au cours de l'allaitement, la conduite à adopter doit rester la même que pendant la
grossesse : ne prendre aucun médicament sans un avis médical.
Il en va de même pour l’utilisation des huiles essentielles qui sont contre indiquées lors
de la grossesse et de l’allaitement. Elles peuvent provoquer des fausses couches,
être nocives pour le fœtus du fait qu’elles peuvent passer à travers le placenta et
être nocives pour le nourrisson car elles passent dans le lait maternel.10
ATTITUDE A ADOPTER
Demander conseil aux professionnels de santé – d’autant plus si vous êtes
enceinte ou si vous allaitez ou si cela concerne un bébé.
Pratiquez l’automédication sur une durée adaptée.
Pensez à bien lire les notices de médicaments et à les conserver soigneusement
afin d’éviter la détérioration.
9 http://www.e-sante.fr/pas-automedication-pendant-grossesse/actualite/943 10 http://www.doctissimo.fr/html/medicaments/dossiers/grossesse/13643-danger-huiles-essentielles-grossesse.htm
37
Comportement
Question : Certaines chambres hospitalières disposent d’un téléviseur, or si certains
patients en ont besoin d’autres ne le veulent pas, vue la perturbation et les ennuis
que cela cause. Que doit-on faire en pareil cas ?
Réponse : Si le patient partage une chambre avec d’autres malades qui ne veulent
pas regarder la télévision, il est conseillé de ne pas l'installer dans cette pièce afin
d'éviter les dissensions et les tentations. D'autre part, si tous les patients souhaitent
regarder la télévision, il n'y a pas de mal à cela, à condition de ne regarder que ce
qui est utile, comme écouter la lecture du Coran avec un volume modéré et
apprendre une science et tout ce qui est bénéfique pour leur vie matérielle et
spirituelle. Ils devraient, cependant, l’éteindre quand on diffuse quelque chose de
néfaste comme les chants et les autres types de distractions inutiles. Cela étant, il est
préférable que tout le monde refuse de la regarder, ils connaissent d’ailleurs mieux
où résident leurs intérêts personnels. Il n'est pas permis de les forcer à faire ce qui est
de nature à leur causer préjudice ou même à troubler leur sommeil et leur repos.
Certains patients faibles d’esprit peuvent ne pas prendre en compte l’état des
autres malades. Cela n'est pas faisable. Par conséquent, la télévision devrait être
allumée sous la surveillance du patient pieux et digne de confiance entre eux et ce
seulement pour regarder ce qui est utile avec leur accord ou alors elle devra rester
éteinte. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz – page 452)
Question : Quel est l'avis religieux sur le phénomène qui s'est répandu dernièrement,
consistant à acheter des fleurs pour les offrir aux malades auxquels on vient rendre
visite dans les hôpitaux ?
Il ne fait pas partie des us des musulmans, à travers les siècles, d'offrir des fleurs,
naturelles ou artificielles, aux malades dans les hôpitaux ou ailleurs. Cette habitude
appartient aux mécréants, et c'est d'eux que les musulmans moins pratiquants se
sont inspirés pour commencer à le faire. En réalité, ces fleurs ne sont d'aucune utilité
aux malades : il s'agit d'une simple imitation des mécréants, et cela consiste aussi à
dépenser de l'argent dans une voie inutile ; de même, cela peut amener certaines
personnes à s'illusionner que ces fleurs peuvent d'une manière ou d'une autre
contribuer à la guérison. Au vu de tout cela, il est illicite de commercialiser ces fleurs
dans les hôpitaux, de les acheter dans ce but, ou de les offrir. Ce qui est prescrit,
dans le cas de visite aux malades, c'est d'invoquer pour eux la guérison, de leur
redonner espoir, de leur enseigner des choses utiles dans leur cas, comme nous l'a
enseigné la Sunna du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) (Fatwa 21409 du Comité de l’Ifta – Partie 11/65
– Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
Remarque : Dans le cadre de la prévention des infections nosocomiales, les fleurs ne
sont plus admises dans certains services hospitaliers.
38
La tenue du malade
De retour du bloc opératoire on est souvent vêtu tout
simplement d’une blouse d’hôpital très courte et ouverte sur le
derrière. Le design de cette blouse peut varier d’un hôpital à
l’autre. Que l’on soit un homme ou une femme, notre ‘awrah
n’est plus couverte. Cela s’accentue pour les femmes qui se
retrouvent également sans foulard et avec, à la place, une
simple charlotte transparente. Voilà pourquoi il est important de prévenir nos
proches de l’heure estimée de notre retour du bloc opératoire afin qu’au moins l’un
d’entre eux soit présent pour nous aider à nous couvrir. En effet, il faut savoir que de
retour dans notre chambre d’hôpital, cette blouse n’est plus obligatoire. Elle peut
être remplacée par nos propres vêtements à la condition qu’ils ne n’entravent pas le
bon fonctionnement des perfusions, drains, sondes, etc. Par expérience, un foulard
opaque et une ‘abaya avec ouverture à pression sur le devant et manche larges
conviennent parfaitement. La ‘abaya couvre l’ensemble du corps, ne serre pas aux
endroits où se trouve le drain et les perfusions et l’on peut aisément relever une
manche ou se dévêtir que du côté opéré pour les soins. On ajoutera si possible un
pantalon sous la ‘abaya. Pour les hommes, il n’y a pas trop de difficultés. A une
question posée concernant les tenues des employées de l’hôpital qui laissent
paraitre leurs atours.
Sheikh Ibn Baz rappelle à quoi doit correspondre la tenue de la femme et termine en
disant : « Le médecin, la femme médecin, le malade et la malade, l'infirmier et
l'infirmière doivent craindre Allâh. » (Fatwa issue du site Alifta.net – Page 221)
La charte de la personne hospitalisée dit 11 :
« Le respect de l’intimité de la personne doit être préservé lors des soins, des toilettes,
des consultations et des visites médicales, des traitements pré et post-opératoires,
des radiographies, des brancardages et, plus généralement, à tout moment de son
séjour hospitalier. La personne hospitalisée est traitée avec égards. L’établissement
de santé doit respecter les croyances et convictions des personnes accueillies. Dans
les établissements de santé publics, toute personne doit pouvoir être mise en mesure
de participer à l’exercice de son culte (recueillement, présence d’un ministre du
culte de sa religion, nourriture, liberté d’action et d’expression, rites funéraires…).
Toutefois, l’expression des convictions religieuses ne doit porter atteinte ni au
fonctionnement du service, ni à la qualité des soins, ni aux règles d’hygiène, ni à la
tranquillité des autres personnes hospitalisées et de leurs proches. Tout prosélytisme
est interdit, qu’il soit le fait d’une personne hospitalisée, d’un visiteur, d’un membre
du personnel ou d’un bénévole. »
11 http://www.sante.gouv.fr/la-charte-de-la-personne-hospitalisee-des-droits-pour-tous.html
39
Traitements modernes
La médecine moderne ne cesse de se développer et de proposer des traitements,
plus ou moins efficaces selon les patients, pour différents types de maladie.
Malheureusement, certains de ces traitements se veulent être très agressifs pour le
corps. D’autres renferment des substances interdites par l’Islam. Et enfin, certains
vont à l’encontre de l’éthique musulmane voire même de la loi coranique.
Comment s’y retrouver et être sûr que l’on ne va pas à l’encontre de ses convictions
en acceptant un traitement particulier ?
ذن هللا ذا ٱ صيب دواء ادلاء برٱ اب لك داء دواء فا
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Pour chaque maladie, il existe un remède. S'il s'y
attaque, la guérison survient par la permission d'Allâh. » - Sahih Muslim (2204)
حبرام تتداووا ال و ، فتداووا ، ادلواء و ادلاء خلق تعال هللا ا ن
Il ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit aussi : « Certes, Allâh Le Très Haut a créé la maladie et le
remède, prenez des remèdes, mais ne prenez pas de remèdes illicites. » - Authentifié
par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-Jâmi’ (1762)
Avant de se lancer dans un traitement, réfléchissez aux points suivants :
Demandez un second avis médical auprès d’un médecin de la même spécialité
Demandez conseil auprès de musulmans exerçant dans le domaine médical
Vérifiez le jugement Char’i lié au traitement
Renseignez-vous sur les risques et effets secondaires liés au traitement (les risques
pour soi-même et/ou pour le fœtus si on est une femme enceinte)
Si le traitement contient des risques, recherchez ou demandez s’il existe une
alternative moins dangereuse
Prenez toutes les précautions - autant que faire se peut - pour préserver votre
‘awrah (réclamez un médecin du même sexe quitte à décaler votre rdv médical
s’il n’y a pas d’urgence)
40
ABLATION D’UN ORGANE MALADE
L'ablation désigne le retrait de tissu ou organe biologique faisant généralement suite
à une intervention chirurgicale.
Question : Je suis une femme qui souffre d'une tumeur cancéreuse au niveau de
l'utérus et les médecins ont décidé de pratiquer une hystérectomie (ablation de
l'utérus) ; je sollicite aujourd'hui un avis pour savoir si cela est licite ou pas ?
Il n'y a pas de mal à faire une ablation de l'utérus, si cela ne met pas la vie de la
femme en danger et si les médecins l'ont décidée car cela fait partie des soins
licites. (Fatwa 21701 du Comité de l’Ifta – Partie 25/62 – Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres :
Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
ABLATION PROPHYLACTIQUE
La chirurgie « prophylactique » correspond à une chirurgie « préventive » qui a pour
objectif de réaliser l’exérèse de tissus ou d’organes non vitaux et sains mais à haut
risque de cancérisation.
Sans pour autant atteindre le niveau des Etats-Unis où cette pratique se banalise,
l'ablation préventive des seins pour les femmes génétiquement prédisposées au
cancer est de plus en plus proposée en France. Cette même pratique s’étend à
l’ablation des ovaires et autres membres susceptibles d’être atteints.
Question : On m’a diagnostiqué un cancer du sein et je suis actuellement sous
traitement. Les médecins m’ont diagnostiqué des prédispositions génétiques qui font
que je risque à 80% d’avoir un cancer du sein et des ovaires. De ce fait, ils m’ont
recommandé l’ablation des deux seins, celui présentant une tumeur et celui qui est
sain et ce, afin d’éviter d’avoir à l’avenir un autre cancer dans ce sein. J’ai 32 ans et
ils me recommandent à l’âge de 40 ans d’avoir recours à une ablation des ovaires
afin d’éviter d’avoir un cancer des ovaires. Ma mère a eu un cancer il y a 4 ans et ils
pensent que c’est génétique dans ma famille. J’aimerais savoir ce que préconise
l’Islam à ce sujet J’ai le sentiment que l’ablation du sein en bonne santé est en conflit
avec ma croyance religieuse. Je devrais placer ma confiance en Allâh et me dire
que quoi qu’il arrivera à l’avenir sera la décision d’Allâh et ne pas me baser sur les
paroles des médecins. Est-ce mal d’avoir recours à une ablation de ce sein juste sur
la base qu’on craint que quelque chose puisse arriver à l’avenir ?
Il n’est pas permis d’amputer un membre sain sur la simple base qu’il puisse
développer une maladie à l’avenir. Ceci serait une forme de transgression envers ce
qu’Allâh a créé et ce n’est pas nécessaire. Sheikh Utheymine a déclaré, alors qu’il se
prononçait sur l’obligation de la circoncision chez les garçons : « cela implique le fait
de couper une partie du corps, et agir ainsi n’est pas permis et ce qui n’est pas
41
permis ne peut être autorisé que dans le cadre d’une obligation12 ». Vous devriez
placer votre confiance en Allâh et prendre les précautions nécessaires. (Fatwa 180744
du site Islamqa)
ACCOUCHEMENT – PERIDURALE
Question : Est-il permis d'utiliser
la péridurale ? Cela consiste à
procéder à une injection dans
le dos de la femme pour limiter
les douleurs durant
l'accouchement ? Est-il licite en
cas de non présence de
médecin femme, qu'un
médecin homme procède à
l'injection ?
Oui, il est licite de recourir à ce
procédé en cas de besoin lors
de l'accouchement. Il n'y a pas
de mal aussi à ce qu'un
médecin homme fasse
l'injection s'il n'y a pas de
médecin femme, à la condition qu'il ne voit que l'endroit où il va faire la piqure.
(Fatwa de Sheikh Bazmoul issue du cours audio n°16 présent sur le site :
http://bazmoul.page2.free.fr/index.htm)
ACCOUCHEMENT (Y ASSISTER)
Question : Est-il autorisé à l’homme de voir sa femme en train d’accoucher?
Oui, il peut assister à l’accouchement de sa femme parce qu’il est autorisé de
regarder tout son corps sans exception, selon ce qu’a rapporté Anas ibn Malik qui
dit :
انء وادد من الجناب والمرٱة من نسائه يغتسالن من ا عليه وسل ةاكن النب صىل ا
« Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) se lavait de la souillure avec l’une de ses femmes dans
un seul récipient » - Sahih Bokhari (264)
12 Sharh al-Mumti3 (1/166)
42
Il n’y a pas de mal pour la présence de l’homme à l’accouchement de sa femme,
s’il n’y a pas là-bas d’autres femmes étrangères à lui. Allâh le sait mieux. (Fatwa 9550 du
site Islamqa)
ACUPUNCTURE
L’acupuncture est une des branches de la médecine
traditionnelle chinoise, basée sur l’implantation et la
manipulation de fines aiguilles en divers points du corps à
des fins thérapeutiques. A noter : l’acupuncture utilise les
mêmes points du corps que la Hijama.
Une question relative à l'acupuncture est parvenue à Dar Al-Iftâ'
Il est permis au pèlerin qui est en état de sacralisation de recourir à l'acupuncture. Le
fait qu'il ait un saignement lors d’une séance ne lui impose aucune expiation,
conformément à ce qui a été rapporté par Bokhari et Muslim d'après Ibn ‘Abbâs qui
a rapporté que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) pratiqua la saignée alors qu'il était en état
de sacralisation. (Fatwa de Sheikh Ach-Chaykh – Site Alifta.net – Page 162)
Remarque : Cette permission donnée en période de Hajj nous laisse penser que
l’acupuncture est autorisée tant qu’elle ne transgresse pas les lois d’Allâh. Nous
attirons votre attention sur le choix du praticien qui se doit d’être du même sexe que
le patient. En effet, le recours à l’acupuncture peut se programmer longtemps à
l’avance contrairement à la péridurale qui ne se pratique qu’à l’approche de
l’accouchement qui n’est pas programmable.
Attention ! Vérifiez bien au préalable que le praticien utilise des aiguilles jetables car
des cas d’infections sanguines ont été répertoriés, obligeant les patients à effectuer
des tests de dépistage d’Hépatite et du VIH.13 Certains praticiens se contentent de
stériliser les aiguilles ce qui n’est pas suffisant mais légal en France. Le principe est le
même pour la hijama : on ne réutilise pas des ventouses utilisées par un patient.
Chaque patient possède ses propres ventouses.
ALLAITEMENT (ABSENCE DE MONTEE DE LAIT)
« Toutes les femmes peuvent allaiter si elle le désirent, assure Sylvie Aubry, chef du
service de collecte du lait maternel (au Lactarium de Paris). Même après un cancer
du sein, si l’ablation a été réalisée dans les règles. » Rares sont en effet les obstacles
physiologiques à l’allaitement. Les véritables problèmes peuvent provenir de la
maman. Si celle-ci n’est pas tout à fait sûre dans son choix, si elle se sent contrainte
ou encore si elle est soumise à un stress important, la montée de lait peut-être
13 http://droit-medical.com/revue-de-presse/presse/579-risques-infectieux-acupuncture
43
perturbée. En outre, si l’enfant n’a pas été mis au sein très tôt, la lactation ne sera
pas stimulée, précise Sandrine Rembes, puéricultrice. C’est en effet la succion
exercée par l’enfant sur le sein qui enclenche la lactation. Or, si l’enfant n’est pas
mis au sein durant les six premières heures, son réflexe de succion va s’altérer, il ne
tétera pas bien, et les montées de lait s’en ressentiront. Chez l’enfant, un défaut
anatomique tel qu’un "bec de lièvre" ou une fente labiale, peut également entraver
la succion : allaiter devient alors impossible. « Au départ, explique Sandrine Rembes,
les montées de lait sont irrégulières. Il faut un mois, un mois et demi pour qu’elles se
mettent en place régulièrement. »14
En cas de difficultés, les femmes pourront prendre conseil auprès de la PMI ou d’une
puéricultrice. "Les médecins sont souvent très mal informés, souligne Nathalie Laclie,
auxiliaire de puériculture, ils vont avoir tendance à décourager les jeunes mamans".
Or, à l’origine des difficultés, se trouve souvent un simple problème de
positionnement de l’enfant : trop bas, il tire sur le sein et ne stimule pas la montée de
lait. Il peut être difficile de rattraper un mauvais départ : la lactation, non
suffisamment stimulée peut se tarir rapidement. Et difficile d’inciter l’enfant s’il n’a
pas pris "le pli", dès le début. "En proposant systématiquement le sein à l’enfant plutôt
qu’un biberon, on peut parfois parvenir à le faire changer d’avis, suggère la
puéricultrice." De toute façon, seule une sollicitation fréquente peut encourager la
montée de lait. Et pour celles qui estiment n’avoir pas assez de lait, "boire
davantage d’eau augmentera la quantité de lait produite", conseille Sylvie Aubry.
D’autres facteurs peuvent empêcher la montée de lait : le stress, la fatigue…
Pour faciliter la montée de lait on recommande généralement : le fenugrec, les
lentilles, la verveine, le fenouil, l’anis étoilée, le tire lait, les coques d’allaitement…
Attention, aussi, à l’excès inverse : un excès de lait peut causer un engorgement très
douloureux des seins, de la fièvre, voire un processus inflammatoire. Dans ce cas, on
recommande des douches chaudes, un massage des seins pour tenter de
déboucher les canaux galactophores, et des cataplasmes antiphlogistiques chauds.
ALLAITEMENT (PROVOQUER UNE MONTEE DE LAIT)
Une des méthodes les plus courtes consiste en la prise de Dompéridone, un
médicament généralement prescrit contre les nausées (mais qui a pour seul effet
secondaire de provoquer une hausse de la prolactine) et la prise de galactogènes
naturel (fenugrec, levure de bière, tisane de galéga, graine de nigelle, malt…) tout
en stimulant les seins avec un tire-lait électrique. Pour cela cinq à huit séances de
tire-lait par jour d’une durée de dix à quinze minutes sont nécessaires, si l’on veut de
vrais résultats.15
14 http://www.magicmaman.com/,pourquoi-certaines-femmes-n-arrivent-elles-pas-a-allaiter,69,5722.asp 15 http://www.al-kanz.org/2011/03/28/kafala-allaitement/
44
L'Afssaps met en garde contre l'utilisation de plus en plus répandue, du médicament
dompéridone (commercialisé sous le nom Motilium) pour favoriser l'allaitement.
Le Motilium est un médicament indiqué en cas de nausées et de vomissements.
Mais, de nombreuses femmes enceintes se le font prescrire par certains médecins à
des doses parfois très élevées pour favoriser l'allaitement, sans que l'on connaisse les
conséquences de cet usage détourné. C'est donc un vrai problème de santé
publique. Ainsi, des spécialistes s'alarment de cet état de fait et craignent d'être à
l'aube d'un nouveau scandale sanitaire. Aussi appelé Dompéridone, le Motilium
s'impose comme « la prétendue solution pour augmenter la production de lait
maternel », les associations qui prônent l'allaitement le conseillant même aux jeunes
mères manquant de lait. "Ce médicament, quand on le détourne de son usage, est
dangereux" Dominique Maraninchi, le directeur de l'AFSSAPS, a dénoncé mercredi le
détournement d'un médicament anti-vomitif pour aider à l'allaitement.
« L'allaitement, c'est important. Mais ce médicament, quand on le détourne de son
usage, est dangereux, pour la maman et le bébé », a mis en garde Dominique
Maraninchi. « Il y a des risques de mort subite et d'arythmie cardiaque. C'est
sérieux », a-t-il précisé. « Aucune étude scientifique n'a été menée sur le sujet, et le
laboratoire qui le commercialise est formel, c'est écrit noir sur blanc sur la notice : ce
médicament n'est pas fait pour stimuler la lactation, c'est même un de ses effets
indésirables ».
Le directeur de l'AFSSAPS a par ailleurs critiqué les médecins qui prescrivent le
Motilium à de jeunes mamans. « Ce produit est indiqué contre les vomissements. Et il
est contre-indiqué pendant l'allaitement, ça n'est pas pour rien qu'on l'indique, ça
signifie qu'il y a des dangers », a-t-il insisté.16
ALLAITEMENT (SOIGNER PAR LE LAIT)
Question : Votre demande de fatwa nous est parvenue et nous avons saisi ce que
vous avez mentionné dans la question au sujet de l'homme de quinze ans s'il peut
être allaité par une femme étrangère ou non étrangère pour se soigner, quel en est
l'avis religieux si cela se produit ? Le fait qu'il soit allaité a-t-il un impact par rapport à
la création des liens de parenté par allaitement rendant le mariage interdit comme il
y a lieu entre le nourrisson et celle qui l'allaite, en un tel âge ? Vous avez également
posé la question sur la délimitation de la période d'allaitement interdit et si l'injection
du lait d'une femme pour se soigner en cas de nécessité est illicite ou licite...
En réponse à ce qui précède, nous disons : nous n'avons pas trouvé ce qui interdit
qu'un homme de quinze ans soit allaité par une femme pour se soigner. Pour ce qui
est de son impact sur la propagation de l'interdiction entre les deux, cela ne peut en
aucun cas avoir une influence en untel âge. L'allaitement interdit est celui qui atteint
cinq tétées ou plus à condition que cela se ferait sur une période de deux ans pour
16 http://www.francesoir.fr/actualite/sante/attention-au-motilium-pour-favoriser-l-allaitement-164043.html
45
celui qui est allaité. Par rapport à l'injection du lait d'une femme donnée à une
personne qui se soigne, qu'elle soit intraveineuse ou intramusculaire, nous ne voyons
pas ce qui peut l'interdire comme nous l'avons souligné plus haut. (Fatwa de Sheikh Ach-
Cheikh du site Alifta.net – Page 190)
AMNIOCENTESE
L’amniocentèse permet de
repérer et de diagnostiquer
des anomalies génétiques et
chromosomiques, plus
particulièrement la trisomie
21. Elle est devenue peu à
peu un examen courant qui
est de plus en plus prescrit,
alors qu'il comporte des
risques de fausse couche
dans les deux semaines
suivant l’examen. Des risques d’infection sont également à prendre en compte :
selon la Société française d'hygiène hospitalière, l'amniocentèse est un examen à
risque infectieux élevé.
L’examen consiste à effectuer une ponction du
liquide amniotique à l'aide d'une aiguille fine à
travers la paroi abdominale et utérine. Cet examen
s'effectue sous contrôle échographique
permanent.17
Le but final de cet examen est – dans l’éventualité où le résultat est positif – de
permettre aux parents de faire procéder à un avortement. Or, en Islam,
l’avortement est règlementé et ce cas de figure ne fait pas partie des causes
autorisant l’avortement. (Cf. paragraphe sur l’avortement) Par conséquent, compte
tenu du fait que cet examen induit des risques de fausse couche et que le résultat
ne changera pas la décision finale, il semblerait inutile d’y procéder.
Qui plus est, des tests sanguins sont désormais amenés à remplacer l’amniocentèse.
La Suisse est le premier pays à y avoir recours et son application en France
dépendra des futurs tests cliniques qui seront effectués par l’agence de la
biomédecine en France. Le seul intérêt de ce test de trisomie 21 serait d’informer les
parents de l’éventualité d’une anomalie médicale afin qu’ils puissent prendre les
dispositions nécessaires. Mais il faut savoir que ce diagnostic n’est pas fiable dans
tous les cas. En effet, il arrive qu’à la naissance le diagnostic ne soit pas confirmé et
cela est connu de tous. Allâh est Le plus Savant !
17 http://sante-medecine.commentcamarche.net/contents/302-amniocentese
46
ANESTHESIES LORS DES INTERVENTIONS CHIRURGICALES
L'anesthésie est la suppression des sensations (et en particulier la sensation de
douleur). Elle peut viser un membre, une région (anesthésie partielle) ou l'organisme
entier (anesthésie générale). Elle permet une procédure médicale qui autrement
serait trop douloureuse.
Question : Nous souhaitons être renseignés sur l'avis de l'Islam sur l'anesthésie
pendant les opérations chirurgicales. Elle se divise en deux catégories :
A- Anesthésie générale où le malade perd toute sa conscience. On l'utilise dans les
opérations qu'on ne peut effectuer sans avoir anesthésié totalement le malade.
B- Anesthésie partielle. On l'utilise dans les opérations qui sont effectuées dans la
partie inférieure du corps à peu près au bas du nombril. Le malade est dans son état
normal, mais ne ressent pas la douleur à l'endroit où l'opération chirurgicale est faite.
Il est permis de l'utiliser vu l'intérêt vraisemblable qu'elle implique même si le malade
peut généralement s’en passer. (Question 2 de la Fatwa 3685 du Comité de l’Ifta – Page 209 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn
Qa’oud)
ANNEAU GASTRIQUE (GASTROPLASTIE)
La gastroplastie ou
anneau gastrique est une
des principales techniques
de chirurgie bariatrique.
C'est une technique dite
restrictive car elle agit
uniquement sur la
quantité d'aliments
ingérée sans modifier leur
digestion. L'anneau est
placé autour de a partie
haute de l'estomac, afin
de lui donner une forme
de sablier. La poche
gastrique créée au-dessus
de l'anneau a une contenance de 15 à 25 cl (3 à 4 cuillères à soupe), ce qui est peu
par rapport à un estomac normal qui a un volume de 1 litre.
L'anneau gastrique existe depuis longtemps, mais les modèles ajustables n'ont été
développés qu'en 1985 (en Suède). Il s'agit d'un anneau en silicone, relié par un tube
en silicone à un boîtier placé sous la peau. Le gonflage de l'anneau est ajusté en
47
piquant dans le boîtier et en ajoutant ou en retirant du liquide. Cela modifie la taille
du passage de la poche vers l'estomac et la vitesse de passage des aliments.
Le principe repose sur deux points : diminuer la quantité
d'aliments ingérés et ralentir leur passage vers le reste du
système digestif. En effet, la poche gastrique est pleine
avec une faible quantité de nourriture, et les aliments
s'écoulent ensuite lentement vers le reste de l'estomac,
selon le principe du sablier. Aussi, la sensation de satiété
apparait très rapidement et va durer plusieurs heures. Il est
important de rétablir cette sensation de satiété, diminuée à
cause de tous les régimes effectués.18
Question : Je voudrais savoir si il est permis à une sœur obèse dont le poids et
dangereux pour sa santé de se faire poser un anneau gastrique. C'est un embout en
silicone que l'on met autour de l'estomac pour le rétrécir. Il faut savoir que l'on peut
le retirer et on ne coupe pas d'organes. Des sœurs dans le cas se posent la question.
Alhamdulillah. Il n'y a rien dans ceci avec la permission d’Allâh, car le but est de
guérir cette obésité [pas plus]. (Fatwa de Sheikh ‘Ali Redâ issue du site alminhadj.fr)
Suite à un fort amaigrissement, due à ce qu’on appelle un anneau gastrique cette
sœur a perdu énormément de poids (80 kg) mais malheureusement cet
amaigrissement lui a laissé énormément de séquelles sur le corps, elle a un
excèdent de peau qui est resté et qui ne partira qu'en ayant recours à de la
chirurgie (pour retirer cette peau), elle en a de partout, bref ça sera une chirurgie sur
presque l'ensemble de son corps ainsi qu'au niveau de sa poitrine qui a été très
fortement déformée par cette perte de poids, et cela lui cause de grands torts
psychologiques, et aucun médicament ou traitement ne pourra réparer ceci si ce
n’est le recours à la chirurgie réparatrice elle aimerait donc réparer sa poitrine qui a
été déformée. La sœur précise que si elle souhaite faire ces opérations ce n’est pas
pour changer la création d'Allâh mais pour réparer les dégâts causés par son
ancienne corpulence.
Si cette sœur a recours à cette opération afin qu`elle puisse retrouver sa forme
naturelle qui a été altérée et déformée due à une maladie, alors il n`y a pas de mal
à cela. (Fatwa de Sheikh Fawzan – Site de Abdelmalik Abou Adam al-firansi le 09/11/1431 –
16/10/2010 Joubail – Arabie Saoudite)
18 http://mon-anneau-gastrique.over-blog.com/categorie-11750140.html
48
ASTHME
L’asthme est une maladie
du système respiratoire
touchant les voies
aériennes inférieures et
notamment les deux
bronches, définie comme
étant une gêne
respiratoire à l'expiration.
L'asthme se manifeste
par une réaction
disproportionnée des
bronches par rapport au
milieu. Ainsi les bronches d'un asthmatique sont inflammatoires et leurs diamètres en
sont alors réduits. Le mucus produit en réaction à l'inflammation vient réduire encore
le diamètre des bronches, rendant l'expiration difficile ; on parle d'obstruction
bronchique expiratoire.
Les traitements contre l'asthme sont administrés le plus souvent par
inhalation. Plusieurs types d'inhalateurs existent, selon l'âge, la
sévérité de l'asthme et les préférences de chacun. La Ventoline est
le médicament le plus utilisé pour traiter l'asthme, en France.19
Question : Les asthmatiques ont un remède qu'ils prennent par inhalation. Cela
rompt-il le jeûne ?
Le remède contre l'asthme qu'un patient prend par inhalation atteint les poumons
via la trachée- mais, il n'atteint pas l'estomac (ni ses conduits). Donc, il n'est pas
considéré comme la boisson et la nourriture ou autres choses assimilables (cf.
dialyse). … l'usage de ce remède par inhalation ne casse pas le jeûne. (Fatwa 1240 du
Comité de l’Ifta – Page 102 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres :
Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)
Remarque : On en déduit que l’usage d’inhalateur est autorisé pourvu qu’il remplisse
les critères régissant l’utilisation d’un médicament. Se reporter au paragraphe
« Médicaments » pour en savoir plus.
Si l’asthme est la résultante d’une allergie, il est envisageable de
procéder à une désensibilisation qui vise à rééduquer le système
immunitaire en administrant des doses croissantes d’allergènes
afin d’induire une tolérance spécifique à long terme. La
désensibilisation est le seul traitement qui permette de traiter les
allergies respiratoires (allergies aux pollens, aux acariens, aux
poils de chat, etc.) en s’attaquant à la cause même de la maladie. Le traitement se
19 http://fr.wikipedia.org/wiki/Asthme
49
fait en augmentant graduellement les doses d'allergène (mithridatisation) pour
permettre au système immunitaire de construire les anticorps correspondant (sous-
classe IgG4).
Deux formes d’administration du traitement existent : la voie injectable, injections
sous cutanée faites en cabinet par un médecin toutes les 4 à 6 semaines, et la voie
sublinguale, où l’on dispose, soi-même à domicile, quotidiennement, des gouttes
sous la langue à jeun, selon la prescription de son allergologue.
Remarque : On peut assimiler ce type de traitement à celui des vaccins qui n’est pas
interdit par les savants. Se reporter au paragraphe « Vaccination » pour en savoir
plus.
AVORTEMENT
Selon la définition juridique et scientifique, il s’agit de
l'interruption du processus de gestation à partir de l'implantation
de l'embryon au stade morula (nom donné à l'embryon à un
stade très précoce de développement) dans l'endomètre.
Décision du Comité des Grands Oulémas numéro 140, du
20/6/1407 – Site Alifta.net20
1 - Il n'est pas permis d'interrompre la grossesse dans ses différents stades que pour
une raison légale, et dans des limites très restreintes.
2 - Si la grossesse est au premier stade de son développement, qui est la période des
quarante jours (8SA21), et que son interruption est pour une raison légale ou pour
éviter un éventuel mal présumé, il est alors permis de l'interrompre.
Par contre, l'interrompre dans les limites de cette période par crainte de difficultés
dans l'éducation de l'enfant, ou par crainte d'insuffisance des dépenses pour la vie
et l'enseignement de l'enfant, ou pour son avenir, ou encore par le fait de vouloir se
contenter des enfants déjà présents, dans ces cas, il n'est pas permis de le faire.
3 - Il n'est pas permis d'interrompre la grossesse si elle est au stade de l'adhésion (علقة)
ou de la Modgha (مضغة) (entre 13SA et 19SA)22, jusqu'à ce qu'une commission
médicale de confiance décide que la continuité de la grossesse constitue un
20http://alifta.com/Fatawa/FatawaChapters.aspx?languagename=ar&View=Page&PageID=272&PageNo=1&BookI
D=16 21 8SA = 8 Semaines d’Aménorrhées. Cela correspond à la 6e semaine de grossesse. 22 Conformément au hadith suivant, le stade Modgha se situe entre 80 et 120 jours de grossesse - soit entre 11 et 17
semaines de grossesses ce qui fait entre 13 et 19 semaines d’aménorrhées. Ibn Massoûd a dit : I’Envoyé de Dieu nous
a raconté ci qui suit : « Certes, chacun de vous, lorsqu`il est créé dans le ventre de sa mère est d’abord pendant
quarante jours une gouttelette (Noutfa), puis devient du sang coagulé (‘Alaqa) pendant une semblable durée de
temps, puis enfin durant un même laps de temps, devient comme une bouchée de chair (Modgha). Là-dessus,
l’ange lui est envoyé, qui insuffle l’âme, et il est ordonné à celui-ci d’accomplir quatre commandements, à savoir
d`inscrire : les moyens de vivre (du nouvel être), le terme de son existence, ses actions, enfin, son infortune, ou son
bonheur futur.» Rapporté par Bokhari (6594)
50
danger pour la mère, comme craindre sa mort en cas de poursuite de la grossesse.
Dans ce cas, il est permis d'avorter après avoir exploré tous les moyens pour
remédier à ces dangers.
4 - Après le troisième stade, et achèvement des quatre mois de grossesse (19SA), il
est interdit d'avorter jusqu'à ce qu'un groupe de médecins spécialisés et de
confiance décident que la conservation du fœtus en intra utérin engendrerait sa
mort, et ce après avoir utilisé tous les moyens pour sauver sa vie.
L'autorisation d'avorter a été accordée soumise à ces conditions pour empêcher le
plus grave des deux maux et pour réaliser le plus grand des deux intérêts.
Le Comité en décidant ce qui vient d'être mentionné, recommande la crainte
d'Allâh et l'assurance dans les décisions précises.
Question : Mon épouse, au sixième mois de sa grossesse, a eu une hémorragie
importante. Après une certaine période, les médecins ont dit que l'hémorragie ne
s'arrêtera que si l'on extrait le fœtus. Après plusieurs transfusions de sang, les
médecins conclurent qu'il était impératif d'extraire le fœtus. Elle était dans état
proche de l'inconscience. J'ai donné mon accord pour l'extraire, ce qui a donné lieu
à une opération. Ma femme s'en est bien rétablie. Cependant reste le problème du
fœtus. Je souhaiterai avoir de votre excellence un éclaircissement, si j'avais commis
un péché en donnant mon accord pour l'extraction, si je suis obligé de faire une
expiation ? Je voulais sauver une vie plutôt que de perdre les deux, sachant que la
mère du fœtus était dans un état critique lors de ma décision.
Si les faits sont tels que vous les avez décrits, vous n'avez commis aucun péché, et
vous ne devez faire aucune expiation, car l'extraction du fœtus s'est faite pour
sauver la mère. (Fatwa 9453 du Comité de l’Ifta – Page 292 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-
Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
Question : Parmi les calamités qui ont eu lieu durant cette fitna (fitna en Algérie), il y
a le fait que certaines femmes ou jeunes filles ont été violées par ceux qui montent
dans les montagnes. Plusieurs d’entre elles sont tombées enceintes. Et certains ont
émis une fatwa autorisant l’avortement dans ce genre de cas, ces jeunes filles ont
été violées. Et à présent, elles se retrouvent face à ce problème et plusieurs d’entre
elles posent la question ?
La fatwa qui a été faite à ces femmes violées les autorisant à avorter est correcte,
tant que la grossesse n’a pas atteint quatre mois. Car si quatre mois sont atteints, on
insuffle (au fœtus) l’âme et il n’est donc pas possible d’avorter. Mais avant cela,
l’avortement passe avant le fait de le garder. (Fatwa de Sheikh Utheymine – Kitab: Fatawa al
‘ulama al Akbar – 17 dhul hijja 1420)
51
BANQUE DE LAIT
Question : Il existe en Amérique des banques de lait
qui achètent du lait aux femmes enceintes et le
revendent aux femmes qui ont des enfants à allaiter et
manquent de lait, celles qui sont malades ou
occupées par le travail, etc. Comment juger l’achat de
lait auprès de ces banques ?
C’est interdit. Il n’est pas permis de créer une banque de cette catégorie qui ne
contient que du lait humain car cela entraîne une confusion au niveau des mères
qui ferait qu’on ne connaîtra pas la mère. Or dans la loi musulmane, ce qui est
interdit en raison de la parenté l’est aussi à cause du lien né de l’allaitement. Si le lait
ne provient pas d’êtres humains, il n’y a aucun mal. Allâh le sait mieux. (Fatwa de
Sheikh Utheymine – Fatwa 4049 du site Islamqa)
BRACELETS EN CUIVRE / COLLIERS D’AMBRE (MAGNETOTHERAPIE)
Question : On attribue des caractéristiques bienfaisantes aux bracelets en cuivre
pour le rhumatisme.
Je vous informe que j'ai réfléchi profondément à ce
sujet et je l'ai examiné avec un nombre de professeurs
universitaires. Nos opinions ont été diverses.
Certains trouvent que c'est admis vu les qualités de cet
objet, d'autres l'ont refusé à cause de sa ressemblance aux amulettes et aux
anneaux portés par les Arabes à l'époque préislamique.
Durant cette période, les arabes croyaient fermement en leur pouvoir de guérison et
de protection du mauvais œil. Dans ce sens, on cite le hadith selon ‘Oqbâ ibn ‘Amir,
le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
هل هللا ودع فال ودعةا علق ومن هل، هللا ٱت فال متميةا علق من
« Qu'Allâh ne mène jamais à bon terme les affaires de quiconque porte une
amulette. Qu'Allâh n'accorde jamais Sa protection à quiconque porte une amulette
en forme de coquillage » NDR : Hadith déclaré Da’if par Sheikh al-Albânî dans Silsilah
ad-Da’ifah (1266)
Et d'après ‘Imrân ibn Husayn,
52
ٱ ن النب صىل هللا عليه وسل رٱ ى رجال يف يده دلقة من صفر فقال ما وذا؟ قال من الواونة
نك لو مت ويه عليك ما ٱ فلحت فقال النب صىل هللا الر وونا فا عليه وسل: انزعها فا نا ال تزيدك ا
ٱ بدا
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) vit un homme portant un bracelet en cuivre, il lui dit :
"Pourquoi tu portes ce bracelet?". Il répondit: "A cause de la fatigue". Le Prophète
( سلم و عليه هللا لىص ) lui ordonna : "Enlève-le, car il ne fait qu'accroître ta fatigue. Si tu meurs
en portant ce bracelet, tu ne réussiras point". NDR : Hadith déclaré Da’if par Sheikh
al-Albânî dans Da’if ibn Mâjah (709)
Je vois, dans cette question, qu'il ne faut pas porter, ni employer ce bracelet, afin
d'éviter un acte de polythéisme et ôter toute tentation par ce bracelet ou
attachement à lui. Mon désir est que le cœur du musulman se tourne, exclusivement
vers Allâh, Gloire à Lui, qu'il ait confiance en Lui et qu'il se contente, d'autre part, de
prendre les moyens autorisés. Sans doute, porter le bracelet en question correspond
à ce que portaient les Arabes à l'époque préislamique. On peut le classifier parmi les
choses interdites qui relèvent du polythéisme ou parmi l'un de ses moyens. Le
moindre qu'on puisse dire est qu'il fait partie des choses douteuses que le musulman
doit éviter. Ce qui est prioritaire et plus rassurant pour le Musulman est de s'éloigner
de ce genre de choses, et de se contenter d'adopter les traitements dont l'admission
est incontestable. Voici ce que le groupe des Shouyoukh, des professeurs et moi-
même, avons conclu. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz du site Alifta.net – Partie 1/206)
Sheikh Utheymine a dit : « Les moyens qu’Allâh a créés comme source de guérison
sont de deux sortes : les moyens religieux tels que le Coran et les invocations ; et les
moyens perceptibles (palpables) tels que les médicaments connus dans la Chari’ah
comme le miel, ou encore à travers des expériences qui ont données lieu à bon
nombre de médicaments disponibles. Qui plus est, l’effet de ces moyens de guérison
doit se faire via un contact direct avec le médicament et non au travers d’une
illusion ou imagination. Si l’effet du médicament est prouvé au moyen d’un contact
direct alors il est acceptable de l’employer en espérant la guérison avec la volonté
d’Allâh. En revanche, s’il s’agit juste d’une illusion ou imagination au travers de
laquelle le patient obtient un confort psychologique basé sur cette illusion et que par
la suite la maladie diminue voire disparait et qu’une sensation de bien-être intérieur
l’envahit, alors il n’est pas permis de s’appuyer sur ce type de traitement et de les
cataloguer comme étant des médicaments. » (Madjmou' Fatawa Cheikh Ibn Outhaymine, 1/
question N°49)
Une étude au Royaume Uni a démontré que les bracelets magnétiques et de cuivre,
qui sont couramment utilisés comme thérapie alternative contre les troubles
musculosquelettiques chroniques, seraient inefficaces contre l'ostéoarthrite
(arthrose), la forme la plus commune d'arthrite, selon une étude publiée dans la
revue Complementary Therapies in Medicine. Stewart Richmond, de l'Université York
53
(Royaume-Uni), et ses collègues (des universités de Hull et Durham ainsi que du
National Health Service (NHS) britannique) ont réalisé cette étude avec 45 personnes
de plus de 50 ans atteintes d'arthrose. Pendant 16 semaines, elles portaient, dans un
ordre déterminé au hasard, 2 bracelets magnétiques, un bracelet de cuivre et un
bracelet placebo. L'effet des bracelets magnétiques et de cuivre sur la douleur, la
raideur et le fonctionnement physique était le même que l'effet du bracelet
placebo. Ces bracelets n'auraient toutefois pas d'effets dommageables. "Il semble
que tout bénéfice perçu de ces bracelets puisse être attribué à l'effet placebo. Les
gens ont tendance à les acheter quand ils ressentent beaucoup de douleur et
quand cette dernière s'atténue avec le temps, ils attribuent cette amélioration au
bracelet", dit Richmond. La thérapie magnétique constitue une industrie en
croissance. Les ventes annuelles de produits, incluant les aimants permanents,
atteignent 4 milliards de dollars à travers le monde.23
Remarque : De nos jours, l’utilisation des bracelets en cuivre ressemble étrangement
à celle des colliers d’ambre présentés comme ayant des vertus analgésiques et
notamment lors des poussées dentaires des bébés. Il y a divergence entre les
savants sur l’utilisation de ces colliers que certains assimilent à du shirk
(associationnisme) et que d’autres autorisent à conditions que leur effets soient
démontré par la médecine. Or, en l’absence d’étude sérieuse sur le sujet, nous vous
recommandons la plus grande prudence ; d’autant plus que l’usage de ces colliers
a souvent été la cause d’étranglement chez certains enfants. Sans vouloir être
alarmiste, soyez prudents avec l’usage de ces colliers. Une étude française menée
en octobre 2012 a démontrée que malgré le fait que les parents soient informés des
risques d’étranglement encourus par leurs enfants, leurs craintes liées aux pleurs de
l’enfant en cas de douleur dentaire prenaient le dessus.24 Nous rappelerons juste que
tout usage de médicament – de quelque nature que ce soit – ne doit pas porter
atteinte à la vie du patient.
CASQUE REFRIGERANT POUR LES CHEVEUX
Selon le type de cancer traité, le protocole de
chimiothérapie peut permettre la mise d’un « casque
réfrigérant » avec l’accord du patient, et ce, en vue de
réduire la chute des cheveux. Il s'agit d'un bonnet glacé qui
a pour effet de réduire l'afflux sanguin vers le cuir chevelu
et en cela diminuer la quantité de produit « toxique »,
générés par le traitement, arrivant aux cellules des cheveux
et entrainant leur perte.
23 http://www.psychomedia.qc.ca/sante/2009-10-16/bracelets-magnetiques-et-de-cuivre-pour-l-arthrite-efficaces-
ou-effet-placebo 24 http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22925538
54
Le casque réfrigérant pourra être sans effet bénéfique réel, ou retarder, ou réduire
ou dans le meilleur des cas éviter la chute des cheveux.
Remarque : Afin de mettre en place ce bonnet, la femme doit retirer son voile de
préférence afin que le casque soit au contact du cuir chevelu. Elle peut se rendre
aux commodités afin de le mettre en place. Selon la forme du bonnet, celui-ci peut
recouvrir la tête entièrement ou pas. Si la femme a des cheveux longs, ils ne peuvent
pas être couverts intégralement par le bonnet mais rien n’empêche d’avoir recours
à un foulard ou une serviette placé sur le bonnet et les épaules afin de cacher les
cheveux ainsi que le cou. Il est toujours possible de préserver sa ‘awra. Il faut savoir
que les effets de ce casque ne sont pas garantis.
CAUTERISATION
عىل رهبم يتوكونمه الين ال يتطريون، وال يكتوون، وال يستقون، و
Il est authentiquement rapporté dans les deux Sahîh et autres d'après Ibn ‘Abbâs
d'après le Prophète, qu'il dit à la fin du hadith au sujet de ceux qui iront au paradis
sans comptabilité des œuvres ni châtiment : « Ce sont ceux qui ne croient guère au
mauvais augure, ni pratiquent la cautérisation, ni l'exorcisme, et se confient à Allah,
leur Seigneur. » - Sahih Bokhari (5705)
La cautérisation est une technique médicale basée sur l’utilisation de la chaleur ou
de produit chimique pour détruire les cellules anormales ou obturer des vaisseaux
sanguins. On la recommande souvent en cas de saignement de nez fréquents. A
savoir : il est possible de demander à avoir recours à la place à des mèches
endonasales associé à un traitement antibiotique25. Si on vous propose la
cautérisation, pensez à demander une solution alternative toute aussi efficace
autant que faire se peut.
Question : Est-il permis de cautériser par le feu un patient sur la tête ou sur une partie
du corps ?
Il a été consigné par Bokhari selon ce qui a été rapporté par Ibn ‘Abbâs : le
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
الشفاء يف ثالث: يف رشبة عسل، ٱ و رشطة حمجم، ٱ و كية بنار، وٱ ان ٱ نىى ٱ ميت عن الك
« La guérison réside en trois choses : une gorgée de miel, une ligne de saignée, et
une brûlure avec le feu. Mais je déteste me faire brûler (cautérisation) ». Sahih
Bokhari (5681)
25 http://www.institut-nez.fr/nez-pathologies-frequentes/les-saignements-de-nez-12.html
55
Ce qu'il pratiqua et les informations qu'il a données constituent un argument qui
prouve que la cautérisation est un moyen de guérison et qu'il est permis de se
soigner en y recourant si cela est nécessaire. S'agissant de la recommandation faite
à sa communauté de ne pas la pratiquer, cela s'applique au cas où la cautérisation
n'est pas utile au malade ou lorsqu'il est possible de la substituer à autre chose ou
lorsqu'il y a divergence sur l’application de ce traitement. En effet, ce traitement
provoque une amplification des douleurs sans compter qu’il fait penser à la punition
d'Allâh par le feu. C'est pour cette raison que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a informé
qu'il n'aime pas être cautérisé et qu'il a fait l'éloge de ceux qui ne se cautérisent pas
eu égard à leur parfaite confiance qu'ils ont en Allâh. Dans sa pratique, Il convient
de confier, cette dernière à une personne avisée afin qu'elle établisse le cautère à
l'endroit précis du corps en prenant en compte les conditions et les circonstances du
patient. (Question 2 de la Fatwa 1445 du Comité de l’Ifta – Partie 25/7 – Président : Sheikh Ibn Baz –
Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
CHIRURGIE ESTHETIQUE
Correspondant à une demande de la personne qui souhaite y avoir recours, la
chirurgie esthétique n'est motivée ni par une pathologie ni par ses séquelles, mais
par les conséquences morphologiques du vieillissement, de la grossesse, ou de
disgrâces acquises ou constitutionnelles non pathologiques.
Question : Une femme mariée veut subir une chirurgie esthétique car son nez est gros
et large. Elle souhaite le raccourcir grâce aux techniques auxquelles la médecine
moderne est arrivée aujourd'hui. Y-a-t-il un doute ou un péché au sujet de cette
intervention chirurgicale de beauté que projette de subir cette femme sachant que
si elle subit cette intervention, cela va modifier la créature d'Allâh et que le fait de ne
pas la subir va lui causer des désagréments à cause de cette proéminence sur le
visage.
Si la réalité était telle qu'elle est mentionnée et qu'il y a un espoir pour que cette
intervention soit couronnée de succès et s'il n'y a aucun risque que cela entraine des
dégâts, alors cette opération est permise. Dans le cas contraire, cette intervention
n'est pas permise. » (Question 3 de la Fatwa 9204 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz –
Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)
Question : Un jeune âgé de dix-huit a eu une mastite accompagnée de douleurs qui,
grâce à Allâh, se sont dissipées mais la mastite est restée. Cette inflammation des
seins est visible même sous un vêtement. Un médecin-spécialiste a dit qu'il est
possible de retirer cette proéminence mammaire facilement grâce à une
intervention en chirurgie plastique. Est-il permis de faire une telle intervention,
sachant que cette mastite lui cause des désagréments devant les autres jeunes?
Oui, il est permis de faire cette chirurgie plastique afin de retirer cette proéminence
des seins, si les chances de réussite de cette opération existent et si cela n'entraine
56
aucun dégât qui viendrait compliquer son état ou ne le modifiera pas. (Fatwa 6158 du
Comité de l’Ifta – Partie 25/63 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres :
Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)
Question : Quel est l'avis religieux se rapportant à l'amputation d'une partie
supplémentaire du corps humain, comme l'amputation d’un doigt etc.? Est-il permis
de la jeter à la poubelle ou doit-elle être enterrée dans le cimetière des musulmans
par une personne désignée ?
La solution est relative, ces parties ne sont pas considérées comme un homme mort.
Il est permis de les jeter à la poubelle, mais il est préférable de les enterrer par
respect car cela est plus respectueux comme nous l'avons susmentionné. Ces pièces
ne doivent pas être lavées à moins qu’il s’agisse d’un fœtus de quatre mois, mais s’il
n’est qu’un morceau de chair dans lequel Allâh n’a pas encore insufflé l’esprit ou s’il
s’agit d’une partie du doigt etc.., l’option est alors relative. Cependant l’enterrer
dans une terre pure reste préférable. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz issue du site Alifta.net – Page
256)
CHIRURGIE RECONSTRUCTIVE
Les interventions plastiques sur le visage ou le corps après une maladie (cancer,
paralysie), un accident de la route, des brûlures, une chute, une morsure d'animal…,
sont considérées comme reconstructrices. Entrent également dans ce cadre les
opérations visant à corriger une malformation de naissance susceptible d'entraîner
des risques pour la santé (enlèvement des grains de beauté et nævi sur la peau,
intervention sur la fente labio-palatine...).
Question : Quel est l'avis religieux sur l’intervention chirurgicale en vue de modifier
des difformités physiques sur une personne, fût-elle due à une maladie ou à un
accident ou qu’il s’agisse d'une malformation congénitale, comme par exemple la
suppression d'un doigt surnuméraire et la réparation de son endroit de façon à
rendre la main intacte, l'élimination des dents surnuméraires, et le redressement des
dents restantes pour offrir à la bouche une apparence normale, la fermeture d’une
fente labio-palatine (bec-de-lièvre), l'élimination des cicatrices et des déformations
causées par des brûlures, le redressement d'un grand nez crochu de nature à rendre
la respiration difficile, la réparation d'une oreille incomplète, la correction des
paupières tombantes qui gênent le regard, le lissage du visage pour lui offrir une
apparence normale (dans le cadre d’une pathologie telle que les neurofibrome, à
ne pas confondre avec une chirurgie purement plastique), la réduction de la taille
des seins influençant l’état de la colonne vertébrale mettant en danger le mobilité
de la femme, le lissage de l’épiderme abdominale, le réajustement de l'urètre chez
l'homme pour éviter qu'il se salisse les vêtements sous l’effet de l’incontinence
urinaire, l'élimination des boutons noirs qui maculent le visage et la fonte de la
masse grasse corporelle chez les gens obèses sujets à de nombreuses maladies
telles que le diabète, l'hypertension et l'excès de lipides dans le sang. Notez que
57
lorsque ces opérations sont effectuées, la même déformation ne se reproduira plus
(d’elle-même) au même endroit si Allâh le veut.
« Il n'y a rien de mal à traiter ces maladies par les voies légales de traitement qui sont
permises et par des médecins spécialisés qui jugent probable la réussite de
l'opération. La raison en est le sens général de la preuve juridique qui indique qu'il est
permis de traiter les malades avec des médicaments qui sont prescrits juridiquement
ou autorisés, et non avec les substances interdites comme le vin et autres. Il n'est pas
permis de les utiliser pour le traitement. Le hadith suivant du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى )
est l’une de ces preuves juridiques :
ال ٱ نزل هل شفاء ما ٱ نزل هللا داء ا
Abou Horeyra rapporte que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Il n’y a pas de
maladie qu’a suscité Allâh sans avoir suscité son remède » - Sahih Bokhari (5678)
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz issue du site alifta.net – page 254)
CHOISIR LE SEXE DU FŒTUS
ذن هللا . ذا اجمتعا ، فعال مين الرجل مين املرٱ ة ، ٱ ذكرا اب ماء الرجل ٱ بيض وماء املرٱ ة ٱ صفر . فا
ذن هللا ذا عال مين املرٱ ة مين الرجل ، ٱ نثا اب وا
Thawbân rapporte du Prophète : « Le liquide de l’homme est blanc et le liquide de la
femme est jaune. Lorsqu’ils se rencontrent, si le liquide de l’homme domine celui de
la femme, ce sera un mâle avec l’aide de Dieu ; si le liquide de la femme domine
celui de l’homme, ce sera une femelle avec l’aide de Dieu. » - Sahih Muslim (315)
Décision du Conseil Islamique du Fiqh appartenant à la Ligue Islamique Mondiale,
lors de sa 9e session qui s’est tenue à La Mecque les 22-27 Shawwaal 1428 / 3-8
Novembre 2007
Premièrement : Il est permis de choisir le sexe du fœtus par des moyens naturels tels
qu’un régime alimentaire, le lavage chimique, la programmation des rapports
sexuels de manière à les faire coïncider avec l'ovulation, le tout étant des moyens
autorisés qui ne suscitent aucune appréhension.
Deuxièmement : il n’est pas permis d’avoir recours à tout type d'intervention
médicale pour choisir le sexe du fœtus, sauf en cas de nécessité médicale à l'égard
de maladies héréditaires qui touchent les hommes mais pas les femelles ou vice
versa. Dans ce cas, l'intervention est autorisée, sous réserve des directives établies
par la chari’ah, aussi longtemps que ce qui est fait sur la base d'un comité de
médecins spécialistes composé de pas moins de trois médecins de bonne moralité,
58
qui produisent un rapport médical indiquant que l'affaire appelle à une intervention
médicale pour que le fœtus ne sera pas affecté par la maladie héréditaire. Puis
après cela, ce rapport médical doit être soumis au Département pour la
Consultance afin qu'ils puissent émettre un jugement comme bon leur semble dans
ce cas.
Troisièmement : Il est essentiel d'établir des comités « garde-fous » qui surveillent de
près les hôpitaux et centres médicaux qui effectuent de telles procédures dans les
pays musulmans, afin d'éviter toute pratique qui pourrait aller à l'encontre du
contenu du rapport. Dans les pays musulmans les organismes officiels devraient
mettre en place des systèmes et des directives pour atteindre cet objectif. (Fatwa
118713 du site Islamqa)
CLONAGE
Au sens scientifique, le clonage est l'obtention d'un être vivant génétiquement
identique à l'original qui lui donne naissance. Il s'oppose donc à la reproduction qui
nécessite deux parents et le mélange des informations génétiques propres à
chacun. Le clonage peut concerner le monde végétal, animal et humain. La
législation française sur le clonage compte parmi les plus sévères : ainsi, l'article 16-4
du Code civil français proscrit tout clonage, à but eugénique, reproductif ou
thérapeutique. Ces pratiques sont punissables de peine allant de trente ans à la
réclusion criminelle à perpétuité.26
Décision de l’International Islamic Fiqh Academy (IIFA)27
Le clonage est un sujet brûlant dans le monde entier de nos jours. La question s'est
posée après l'expérience en Écosse où une cellule de l'organisme d'un agneau a été
nourrie et transformée en un autre agneau physiquement identique à l'original. Il a
été évoqué la possibilité que cela pourrait aussi se faire avec des êtres humains,
même si aucun clonage sur des êtres humains n’ait été faite jusque-là. Le débat,
partout dans le monde, est de savoir si le clonage humain devrait être autorisé.
Plusieurs pays occidentaux dont les États-Unis ont interdit de telles expériences. Le
pape a également déclaré cela erroné et a exigé une interdiction légale.
Du point de vue islamique, deux questions ont été examinées concernant le
clonage. Tout d'abord, est-ce que le clonage remet en question la croyance de
l'Islam relative à l'attribut d'Allâh en tant que Créateur de tout ? En second lieu,
devrait-il être autorisé ? L'Académie de Fiqh islamique a d'abord contacté
26 http://fr.wikipedia.org/wiki/Clonage_humain 27 Basée à Jeddah, l’IIFA est un Shari’a board qui regroupe des juristes musulmans membres de l’Organisation de la
Conférence Islamique. Elle a pour rôle d’étudier et de formuler des avis juridiques (Fatwas) ayant pour objectif de
servir de position commune en matière d’économie, de finance et de Banque. L’IIFA regroupe en son sein, des
juristes musulmans particulièrement versés dans le domaine des transactions et fortement impliqués dans des
problématiques économiques ou financières contemporaines. De nombreuses institutions financières islamiques font
généralement appel à l’IIFA par l’intermédiaire de leur Shari’a Board afin de s’assurer de la cohérence de leurs
règles de fonctionnement avec celles édictées par l’IIFA.
59
l'Organisation des médecins musulmans au Koweït et organisé une conférence
préliminaire à Casablanca. Puis, la question a été examinée lors d’une réunion au
cours de laquelle des experts médicaux ont été invités. Le processus de clonage
ainsi que ses implications furent mis en exergue.
En ce qui concerne la première question, il y a consensus sur le fait que le clonage
ne met pas en doute toute croyance islamique en aucune façon. Allâh est Le
Créateur de l'Univers, mais Il a établi le système de cause à effet dans ce monde.
Semer une graine dans le sol est la cause, mais seul Allâh produit l'effet de celui-ci
sous la forme d'une plante. De même le clonage est une cause et il peut produire
l'effet que par le biais d'Allâh. Tout comme la personne sème la graine, elle n'est pas
le créateur de la plante qui en résulte. De même, le technicien du clonage n'est pas
le créateur de l'animal qui en résulte. Allâh Seul est Le Créateur, et toute la création
se déroule uniquement par Sa volonté.
En ce qui concerne la question de sa licéité, la majorité des membres de
l’Académie, après discussion, conclut que le clonage est permis dans le cas des
plantes ainsi que des animaux à l'exception des êtres humains. L'extension du
clonage sur les êtres humains pourrait créer des problèmes moraux et sociaux
extrêmement complexes et insolubles. Donc, le clonage des êtres humains ne peut
être autorisé. (Conférence du 28 juin au 3 juillet 1997 inaugurée par le Gouverneur de La Mecque –
source : www.albalagh.net)
Question : Quelle est l'attitude que le musulman se doit d'adopter devant toutes les
nouveautés de ce siècle telle que le clonage ?
Il incombe à chaque musulman de soumettre toutes choses à la Législation Purifiée
de sorte qu'il accepte tout ce qui s'y conforme et qu'il rejette ce qui s'y oppose car
Allâh, Exalté soit-Il, a dit :
نهتوا وما ءاتىك ﴿﴿ سول فخذوه وما نىك عنه فأ لر
﴾﴾ٱ
« Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu'il vous interdit, abstenez-vous en »
(59:7)
ن﴿﴿زعمت فا ء ف تن وه ش ل فرد
ا
ٱ و
سول ٱ ن لر
ب تؤمنون كنمت ا
أ و
ليوم ٱ
كل لءاخر ٱ خري ذ
﴾﴾تأويالا وٱحسن
« Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allâh et au Messager, si
vous croyez en Allâh et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure
interprétation (et aboutissement) » (4:59).
S'agissant du clonage, y recourir n'est pas permis ni sur les humains ni sur les animaux.
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Page 30/329)
60
CONTRACEPTION
Décision du Comité des grands Oulémas numéro 42 du 13/4/1396 Hégire.
Le Comité a décidé que la planification des naissances n'est pas permise de
manière absolue, et que la contraception n'est pas permise, si elle se fait par crainte
de la pauvreté, car c'est Allâh qui est le Grand Pourvoyeur, Le Détenteur de la force,
l'Inébranlable, il n'y a point de bête sur terre dont la subsistance n'incombe à Allâh.
Cependant, si la contraception est due à une nécessité réelle, comme la femme qui
n'accouche pas d'une manière naturelle et elle a besoin d'une opération
chirurgicale pour extraire le bébé, ou si retarder la grossesse est dû à une bonne
raison que juge le couple, dans ce cas, il n'y a pas de mal à avoir une contraception
pour empêcher la grossesse ou la retarder, conformément à ce qui est rapporté
dans les hadiths authentiques, et d'après le grand nombre des compagnons à
propos de la permission du retrait (coït interrompu) ; et également en suivant ce
qu'avaient déclaré certains Oulémas quant à la permission de prendre des
médicaments pour avorter avant les quarante jours. Effectivement, la contraception
peut être recommandée, en cas de nécessité réelle. (Fatwa du Comité de l’Ifta -
Cheikh Ghodayan s'est abstenu de répondre quant à l'avis religieux sur les
exceptions)
Attention ! Il existe divers types de contraception. Néanmoins, Syndicat national des
gynécologues obstétriciens de France (Syngof) alerte des dangers de certaines
pilules, patch et anneaux contraceptifs. Peu à peu, les moyens contraceptifs sont
étudiés à la loupe. Renseignez-vous auprès de votre médecin.
L’Islam recommande le coït interrompu : l’homme se retire avant l’éjaculation afin
que cette dernière se produise à l’extérieur du vagin. Un hadith est rapporté sur la
permission d'interrompre le coït.
ا ٱ ن ينل والقرٱ ن نعزل كنا: يقول عنه هللا ريض جابرا
Djâbir rapporte : Nous pratiquions le coït interrompu au temps du Prophète ( عليه هللا صلى
سلم و ) pendant que le Coran descendait. Sahih Bokhari (5208)
فل. وسل عليه هللا صىل هللا نب ذكل فبلغ. وسل عليه هللا صىل هللا رسول عهد عىل نعزل كنا
يهننا
Djâbir rapporte : Au temps du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) nous nous retirions avant
l'éjaculation. Quand Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) apprit cela, il ne nous l'interdit point.
Sahih Muslim (1440)
61
CONTAMINATION – EPIDEMIE
Question : Comment peut-on concilier entre les deux nobles hadiths : « Pas de
contamination ni de superstition » et « Fuis le lépreux comme tu fuirais le lion » ?
Il n'y a pas chez les gens de science de contradiction entre ces deux hadiths. Le
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) les a prononcés tous les deux lorsqu'il dit :
غول ال و صفر، ال و وامة، وال طرية، ال و عدوى، ال
« Pas de contamination, ni de mauvais augure et de superstition liées aux oiseaux, ni
de reptiles venimeux, ni de Safar (superstition liée au mois de Safar) ni de Ghoul
(sorte de démon folklorique associé aux tombes) » Authentifié par Sheikh al-Albâni
dans Sahih al-jâmi’ » (7531)
Cela contredit ce que croyaient les gens de la période préislamique comme le fait
que les maladies, telles que la gale, se transmettaient d'elles-mêmes et que celui qui
côtoyait un malade serait touché par la même maladie que celui-ci. Cela est faux,
en réalité tout dépend de la volonté d'Allâh. Il se peut qu'une personne en bonne
santé côtoie un malade atteint de la lèpre et qu'il n'attrape pas cette maladie et
cela est bien connu et s'est déjà produit. Ainsi le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) dit à celui
qui l'interrogeait au sujet d'un chameau en bonne santé qui en côtoyait un autre
atteint de la gale et qui au final étaient tous les deux malades :
مفن ٱ عدى ال ول
« Et qui a contaminé le premier chameau ? » - Sahih Bokhari (5717)
Quant à cette parole :
ال سد من تفر كام اجملذوم من وفر
« Fuis le lépreux comme tu fuirais le lion » - Sahih Bokhari (5707)
et sa parole dans un autre hadith :
ال يورد ممرض عىل مصح
« Une personne malade ne fréquente pas une personne en bonne santé ! » -
Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih ibn Mâjah (2869)
la réponse que l'on peut donner est, qu'il n'est pas permis de croire en la
contamination mais que la Charia nous demande de prendre les précautions qui
sont une protection contre le mal. Et cela en s'éloignant d'une maladie dont on
62
craint qu'elle se transmette à une personne en bonne santé – avec la permission
d'Allâh (Exalté soit-Il) – comme la gale ou la lèpre. Ainsi on se doit d'éviter de faire
s'abreuver un chameau en bonne santé avec un autre atteint de la gale ou autre
afin de se protéger contre le mal et les Scrupules du diable qui peut nous dicter que
le mal qui nous atteint ou qui a atteint ce chameau est dû à la contamination elle-
même. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 25/99 – Parmi les questions présentées à
Son éminence suite au séminaire tenu à l'Hôpital du Roi Fayssal à Taëf au mois du Moharram 1410 de
l'hégire. Elles ont été publiées dans ce (Recueil des Fatwas), volume 2, page 21)
CURAGE AXILLAIRE
Lors de la chirurgie du cancer du sein, il est parfois
nécessaire de retirer un ensemble de ganglions
lymphatiques de l'aisselle. On parle alors de curage axillaire.
Cela a pour but d’enlever toutes les cellules cancéreuses
qui auraient pu se propager jusqu'aux ganglions
lymphatiques et ainsi de réduire le risque de récidive de la
maladie. Il est réalisé sous anesthésie générale, le plus
souvent au cours de l’opération du sein. Il nécessite une
courte incision limitée à l’aisselle qui permet de prélever les
ganglions. En général, ce sont environ 10 ganglions, parfois
plus, qui sont retirés et analysés. Cette chirurgie est intérieure, elle n’est pas visible à
l’œil nu. Néanmoins, parmi les conséquences du curage axillaire, on note le
lymphoedème, une augmentation de la sensibilité aux infections au niveau du bras,
paresthésie... De plus, ce curage peut entraîner des douleurs et une certaine
impotence du bras dans les semaines qui suivent l'intervention. L’aide d’un
kinésithérapeute pendant les premières semaines permettra de retrouver
progressivement toute sa mobilité.
CURE THERMALE – HAMMAM – BAIN DE VAPEUR
Cela correspond à l'utilisation des eaux minérales naturelles dans un but
thérapeutique. Les soins utilisés sont : application de boues ; balnéation en eau
thermale ; kinésithérapie ; kinébalnéothérapie ; applications de vapeurs thermales…
Question : Au Sud de la Jordanie, on trouve des sources thermales que les gens
visitent pour le bain et la cure.
Si l'eau dont il est question est expérimentée et connue pour ses vertus
thérapeutiques, il n'y a aucun mal, car Allâh (Gloire et Pureté à Lui) a donné des
propriétés curatives à certaines eaux. Si les expérimentations permettent de savoir
que telle eau peut soigner certaines maladies précises telles que le rhumatisme et
autre, il n'y a aucune gêne. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 7/68 – Extrait du
programme Nour ‘Ala ad-Darb, cassette n°11)
63
Question : Quel est l'avis de la religion relatif aux établissements où l'on prend des
bains de vapeur (hammâm). Est-il autorisé aux femmes ou aux hommes de s'y
rendre, sans pagne (izâr) car ce genre de bains s'est propagé très largement ?
Se rendre dans les établissements où l'on prend des bains de vapeur sans pagne est
fortement réprouvé. En effet, il a été affirmé de façon sûre d'après le hadith rapporté
par Djâbir que :
ال مبزئر من اكن يؤمن ابلل واليوم ال خر فال يدخل امحلام ا
« Quiconque croit en Allâh et au jour dernier n’entre au bain (hammâm) que
drapé » Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (6505)
Quant aux femmes, il leur est aussi interdit de se rendre dans ces bains de vapeur. Il
a été rapporté que ‘Aicha a dit à un groupe de femmes qui étaient venues la voir :
لعلكن من اللوات يدخلن امحلامات مسعت رسول هللا صىل هللا عليه وسل يقول ٱ ميا امرٱ ة وضعت
ثياهبا يف غري بيت زوهجا فقد وتكت ست ما بيهنا وبي هللا
« Etes-vous les femmes dont certaines vont aux hammâm ? J'ai entendu le Prophète
d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) dire : « Toute femme qui se dévêtit dans une maison autre que
celle de son mari (que sa maison conjugale) a déchiré le voile entre elle et son
Dieu » ». Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih ibn Mâjah (3036)
(Fatwa 19397 du Comité de l’Ifta – Partie 17/50 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-
Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
Remarques : Les vertus des eaux thermales ne sont pas remises en question. C’est le
cadre au sein duquel on bénéficie de ces bienfaits qui pose problème car les soins
prodigués dans ces établissements imposent que l’on découvre sa ‘awrah devant
ceux qui ne sont pas autorisés à la voir. Qui plus est, ces lieux en France ne protègent
pas de la mixité. Et on peut ajouter à cela le fait qu’ils requièrent à la femme de
rester seule là-bas pendant 3 semaines et que souvent, ces soins ne sont pas
essentiels à la guérison...
DECES DE LA FEMME ENCEINTE AVANT L’ACCOUCHEMENT
La femme est maintenue artificiellement en vie afin de permettre au fœtus de se
développer. En fin de grossesse, on procède à une césarienne afin d’extraire le
bébé puis on débranche la mère qui décèdera quelques temps après. A savoir : le
bébé risque d'éventuelles malformations ou souffrances in utéro. Un cas similaire s’est
récemment passé en Italie sans qu’on sache si à ce jour le bébé est en bonne santé.
64
Des cas similaires se sont produits en Espagne et en angleterre sans qu’on sache si à
ce jour les bébés sont en bonne santé28.
Cheikh Ibn Outhaymine a dit : « Si on n'a besoin de faire une opération, quatre cas
se présentent : … le quatrième est celui dans lequel la mère serait morte alors que le
fœtus est vivant. Si celui-ci a peu de chances de survivre, on ne fait pas d'opération.
Dans le cas contraire, si le fœtus a commencé à sortir, on peut opérer la mère pour
le délivrer. S'il reste dans le ventre, nos condisciples (Puisse Allah leur accorder Sa
miséricorde) disent qu'on n'opère pas la mère pour délivrer le fœtus puisque cela
revient à faire du mal à la mère. Ce qui est juste est qu'on opère la mère pour
délivrer l'enfant, si cela s'avère nécessaire. C'est le choix d'Ibn Houbayra. Il dit dans
al-Insaf : « C'est mieux » » Extrait de Madjmou al-Fatawa,11/333. (Fatwa 153305 du site
Islamqa)
DECES DE LA MERE OU DU BEBE : QUI CHOISIR ?
Le Dr Henri Cohen, responsable du département mère-enfant à l'hôpital Montsouris,
à Paris, rappelle que ce problème se pose fréquemment aux praticiens. « Le cas le
plus courant, c'est lorsqu'une femme développe un cancer du sein pendant sa
grossesse », explique-t-il. Dans ce cas, les traitements sont limités car ils mettent en
danger la vie du fœtus. « La question de privilégier la vie de la femme ou celle du
bébé se pose alors forcément », reconnaît-il. Et à cette question, les réponses varient
selon les spécialistes. « La priorité, c'est de sauver l'enfant », estime le Pr Cohen,
gynécologue. Mais son confrère, le chef du service de réanimation « adulte » du
CHU de Bordeaux, Claude Gabinsky, n'est pas d'accord. « Selon les circonstances, la
priorité est de sauver la mère », préconise-t-il. Au final, et en l'absence de toute loi sur
cette question, tout le monde s'accorde sur une idée : la décision doit être prise
collégialement. Et, comme le précise le Pr Aujard, « avec en première ligne, le
père ». 29
DENTS (TRAITEMENT DES)
Question : Est-il permis d’aller chez le dentiste pour se faire blanchir les dents, dans le
sens où le dentiste utilise des produits chimiques pour raviver la couleur blanche
lorsque ces dernières ont vu leur couleur changer du fait d’un manque de soin ?
Cela est-il considéré comme un changement dans la création d’Allâh ?
Il est permis d’aller chez le dentiste pour se faire blanchir les dents. Cela n’est pas un
changement dans la création d’Allâh. Vous restaurez tout simplement l’état de vos
28 http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/609973/2009/01/13/Un-enfant-nait-deux-jours-apres-le-
deces-de-sa-mere.dhtml
http://www.liberation.fr/monde/0101301474-en-espagne-une-morte-va-donner-la-vie-une-femme-enceinte-est-
maintenue-en-vie-artificiellement 29 http://www.lepoint.fr/societe/decedee-depuis-un-mois-elle-donne-naissance-a-une-petite-fille-29-09-2010-
1242999_23.php
65
dents en retirant les taches qui ont altéré la couleur des dents. (Fatwa Sheikh Husayn al-
Jabûrî30 issue du site Islamtoday.net)
Question : J'ai eu une incisive cariée. Je suis allé chez le dentiste qui m'a enlevé
cette carie en éliminant presque le quart de la dent. Elle ne me faisait pas mal ni
avant ni après avoir enlevé la carie. Ensuite, je me suis dirigé vers le prothésiste
dentaire, et j'ai couvert cette dent avec de l'or pour les raisons suivantes : 1- La dent
était cariée et a été réduite du quart par le chirurgien-dentiste. 2- La dent présentait
une défiguration surtout que c'est une incisive, suite à l'élimination de la carie. 3- Me
serait-il licite de la garder recouverte d'or, sans que cela soit un péché ?
Il n'y a pas de mal à ce que l'homme coiffe d'une couronne en or la dent malade si
cela est nécessaire et non pas pour l'ornement, parce que la principale
caractéristique de l'or est son inaltérabilité totale. D'ailleurs, le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى )
avait donné la permission à l'un des compagnons qui a eu le nez coupé, de le
remplacer par un autre en or, de même que les prédécesseurs pieux fixaient leurs
dents par un fil d'or, ce qui démontre la permission en cas de nécessité, et votre
acte justifié par le besoin, si Allâh le veut, ne comporte aucun mal. (Fatwa 16205 du
Comité de l’Ifta – Partie 24/75 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres :
Sheikh Fawzan, Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ach-Chaykh, Sheikh Bakr Abou Zayd)
DIABETE ET INSULINE
Le diabète est un dysfonctionnement du système de régulation de la glycémie, qui
peut avoir des causes diverses (sécrétion d'insuline, réponse à l'insuline...) et présente
plusieurs formes, qui ont toutes en commun des urines abondantes (polyurie).
Question : Demande d'avis religieux concernant l'utilisation de l'insuline humaine qui
est obtenue par des procédés chimiques qui commencent par le traitement de
l'insuline d'origine porcine à travers un ensemble de réactions chimiques afin de
remplacer certaines de ses composantes en acides aminés pour obtenir le produit
finale appelé insuline humaine et qui ressemble, quant à ses composantes, à
l'insuline chez l'homme. Il y a une demande croissante pour ce type d'insuline de la
part des personnes diabétiques qui en ont besoin d'après des rapports médicaux.
Après étude et analyse et en s'appuyant sur les preuves précitées, le Comité a
estimé que rien n'interdit d'utiliser l'insuline indiquée dans la question pour soigner les
personnes diabétiques mais à deux conditions : Premièrement : Que cette utilisation
soit dictée par la nécessité. Deuxièmement : Qu'il n'y ait aucune alternative
permettant de s'en passer ou de la remplacer. (Fatwa du Comité des Grands Ouléma n°136
en date du 20/6/1407H – Page 210 du site Alifta.net)
Remarque : De nos jours, l’insuline porcine est abandonnée au profit de l’insuline de
synthèse.
30 Professeur à l’université d’Umm al-Qurâ
66
DIALYSE
Le procédé de la dialyse est le suivant
: le sang est évacué hors du corps à
travers un tuyau. Le sang passe ensuite
dans un appareil où il est nettoyé, puis
retourne une deuxième fois, à travers
un deuxième tuyau, dans le corps. 31
Ce système vient en substitution aux
reins (organe de purification du corps)
non fonctionnels ou absents chez
certains patients.
Remarque : Bon nombre de fatwas expliquent comment conjuguer la dialyse avec
les ablutions, la prière, le jeûne ; ce qui prouve que ce type de traitement est
autorisé. Se reporter aux chapitres « Les ablutions », « La prière » et « Le mois de
Ramadan » pour lire les fatwas relatives à ce traitement.
DON DU SANG
Se référer au livret de la collection Que dit l’Islam et intitulé : « Le don d’organe, de
sang… »
EPILATION DES POILS DU VISAGE
Question : Quel est le jugement sur le fait d’épiler les sourcils et ce qui est entre les
deux si ceux-ci sont très épais ? Et est-ce permis d’enlever les poils de la moustache
et du visage ou est-ce que ceci rentre dans le jugement des sourcils ? Et quel est le
jugement sur celle qui le fait parmi les sœurs pour le contentement de leurs maris ou
de ceux qui les entourent ?
Il n’est pas permis de retirer les poils des sourcils car ceci fait partie des poils dont le
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a maudit celui qui les épilent, ceci est un changement à la
création d’Allâh et cela fait partie des œuvres de Satan. Si son mari lui a ordonné de
le faire alors elle ne l’écoute pas, car c’est un péché, et il n’y a pas d’obéissance à
la créature dans la désobéissance au Créateur, et l’obéissance est dans la droiture,
comme l’a dit le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) Pour ce qui est des poils du visage elle ne les
enlève pas sauf si cela la dénature. Par exemple celle qui a de la moustache ou de
la barbe, dans ce cas il n’y a pas de mal à l’enlever. (Question 2 de la Fatwa 19517 du
Comité de l’Ifta – Partie 17/ 133 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh –
Membres : Sheikh Bakr Abou Zayd, Sheikh Fawzan)
3131 http://www.alifta.net/Fatawa/FatawaChapters.aspx?View=Page&PageID=12574&PageNo=1&BookID=9
67
EUTHANASIE
L'euthanasie est décrite comme une pratique (action ou omission) visant à
provoquer – particulièrement par un médecin ou sous son contrôle – le décès d'un
individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et/ou
physiques intolérables.
Question : Est-il permis au malade qui souffre d'une maladie incurable de demander
de mettre fin à sa vie ? Faut-il répondre à sa demande afin de le débarrasser de ses
souffrances ?
Il est interdit à l'homme éprouvé par une maladie d'essayer de se tuer ; car sa vie ne
lui appartient pas. Allâh (Gloire et Pureté à Lui) en est le Propriétaire qui a prédestiné
les destins et les vies. De plus, la mort du serviteur met fin à ses œuvres, tant que le
croyant est vivant, il doit espérer qu'Allâh (Gloire et Pureté à Lui) lui fera du bien. Il se
peut qu'il tire profit de cette période de maladie à travers des actes pieux tels que le
repentir à Allâh (L'Exalté) des péchés qu'il a commis auparavant, l'accomplissement
des bonnes œuvres comme la prière, le jeûne, l'aumône légale, le pèlerinage,
l'invocation, l'imploration d'Allâh (Gloire et Pureté à Lui) et la récitation du Coran
selon ses capacités. Ce qui lui permettra, par la miséricorde d’Allâh, d'occuper les
grades les plus élevés auprès d'Allâh. En outre, Allâh (L'Exalté) accorde au malade
des récompenses pareilles à celles qu'il acquérait pour les bonnes œuvres qu'il
effectuait quand il était sain, conformément à ce qui était rapporté dans les hadiths
authentiques.
Quant à ceux qui voient qu'il faut répondre à la demande de suicide du malade et
ceux qui désirent l'aider à le faire parmi les médecins ou autres, ils doivent savoir
qu'ils seront des pécheurs par un tel acte, et que leur vue est assez étroite, ce qui
manifeste leur ignorance ; car leur regard pour l'homme se limite à sa vie et son
existence comme un être possédant une force animale, puissant, orgueilleux et
arrogant, et ne voient pas que cette vie peut lui permettre de se rapprocher de son
Seigneur et d'accroître ses bonnes œuvres, de permettre à son cœur de s'attendrir,
de se soumettre, et de se tranquilliser auprès d'Allâh en Le suppliant. Il sera alors plus
aimé et plus proche d'Allâh que celui qui se tyrannise, exerce sa dictature sur les
autres, et profite de sa force animale dans ce qui emporte sur lui la colère d'Allâh. En
plus, Allâh (L'Exalté) est capable de le guérir, comme ce que les hommes
considèrent aujourd'hui comme une maladie irrémédiable, peut bien devenir
curable au futur par la puissance d'Allâh (l'Exalté), que rien ne Lui est impossible sur la
terre comme au ciel. (Fatwa 10165 du Comité de l’Ifta – Partie 25/90 – Président : Sheikh Ibn Baz –
Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou
Zayd)
68
GREFFE
Se référer au livret de la collection Que dit l’Islam et intitulé : « Le don d’organe, de
sang… »
GROSSESSE – RECHERCHER LE SEXE DU FŒTUS
Question : Est-il permis de pratiquer une échographie pour savoir si le bébé est un
garçon ou une fille ?
Ceci fait partie des choses permises. Et cela ne contredit pas le fait qu’Allâh est le
seul à savoir cela. Allâh est le seul à connaître cela depuis le début. Et le fait que
cela puisse être découvert durant les derniers mois de la grossesse en utilisant ces
appareils n’est pas une contradiction. Et la religion n’interdit pas cela. Cela fait
partie des choses permises. Celui qui désire le faire le fait et celui qui ne le souhaite
pas le délaisse. Et les personnes qui ont de l’expérience arrivent depuis longtemps à
déterminer ce qu’il y a dans le ventre. Il est possible que certaines femmes âgées
arrivent à déterminer cela par des signes. La femme elle-même, de par son
expérience et ses suivies de grossesses, il lui est possible de savoir qu’il y a
probablement dans son ventre une fille ou un garçon. Il y a des signes qui
permettent de connaitre cela et les gens qui ont de l’expérience connaissent ces
signes. Et cela n’est pas contradictoire avec notre législation mais fait partie des
choses permises. Tout en sachant qu’ils peuvent se tromper et cela arrive souvent.
Des fois ils disent que c’est un garçon et en réalité c’est une fille et des fois ils disent
que c’est une fille alors que c’est un garçon. Ils disent même parfois que c’est un
garçon ou une fille alors qu’en réalité il y en a deux. Donc ce qu’ils disent n’arrive
pas forcément. Cela dépend des appareils utilisés ou de l’expérience de ceux qui
les utilisent et d’autres choses encore. Ce qu’il faut retenir est que cela fait partie des
choses permises. Et Allâh est plus savant. (Fin de la réponse de Cheikh Abdullah Al Adani -
Traduit et publié par daralhadith-sh.com)
Remarque : Des sociétés spécialisées dans les échographies de spectacle se
multiplient. Pour moins de 100 euros, les futurs parents peuvent ainsi découvrir une
image de synthèse de leur futur enfant. Le Collège national des gynécologues et
obstétriciens français (CNGOF) rappelle que ces échographies n'ont aucune finalité
médicale par opposition aux examens de suivi de la grossesse. Or, elles peuvent
conduire à une exposition du futur bébé aux ultrasons "pendant une demi-heure", a
indiqué le Pr Jacques Lansac, qui préside la Commission nationale d'échographie
obstétricale et fœtale. Selon ce spécialiste, cette exposition, qui « se focalise sur la
face et les organes génitaux », est « très différente » de l'échographie médicale, où
le faisceau d'ultrasons est constamment déplacé, avec une brève exposition de
chaque zone. « Les effets thermiques et mécaniques des ultrasons ne sont pas
forcément anodins », explique-t-il, en particulier pour le cerveau et l’œil. Le Pr Lansac
dénonce également la manipulation d'appareils d'échographie par des personnes
69
qui n'ont pas de formation médicale. « Il faut réserver l'échographie aux gens qui
savent s'en servir, les médecins et les sages-femmes », demande-t-il. En 1962, une loi
avait réservé l'usage de la radiographie aux professionnels de santé, mais ne traitait
pas de l'échographie qui alors n'existait pas, rappelle le Pr Lansac.32
HERMAPHRODISME
Il s’agit d’un phénomène biologique dans lequel l'individu est morphologiquement
mâle et femelle, soit alternativement soit simultanément.
Question : Une personne hermaphrodite doit-elle être traitée comme une femme,
tant que son statut reste ambigu ? S’applique-t-il à elle tout ce qui s’applique à une
femme comme la période de viduité et d'autres cas propres aux femmes ?
La question des hermaphrodites implique quelques détails : Avant d'atteindre la
puberté, il est difficile de savoir si l'hermaphrodite est un homme ou une femme,
étant donné la présence des deux organes sexuels, mais après avoir atteint la
puberté, il devient généralement possible de déterminer son sexe. S’il apparaît chez
elle quelques signes qui indiquent la féminité comme l’apparition des deux seins ou
la menstruation, alors elle est une femme et l'organe mâle doit être amputé par la
chirurgie médicale sécurisée. Si, par contre, il apparaît chez elle des signes qui
indiquent la masculinité, comme la barbe et le fait d’uriner par l'organe mâle et
autres, c'est un homme et il est traité comme tel. Toutefois, avant l’apparition de ces
signes le jugement est suspendu jusqu'à ce que les choses s’éclaircissent. Par
conséquent, elle ne doit pas se marier avant que sa masculinité ou sa féminité
s’affirme, et ce, après avoir atteint la puberté. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz – Partie 9/436)
HOMEOPATHIE
La théorie de l'homéopathie en résumé est la suivante : la drogue (molécule ou
médicament) à dose normale provoque un profil de symptômes qui, par dilution,
permet d'obtenir l'effet inverse. Des doses très faibles, homéopathiques provoquent
la suppression des symptômes de la maladie qui correspond au profil allopathique
(médecine par des contraires ou médecine classique). L'homéopathie est une vieille
médecine. En France cette médecine est prise en charge par l'assurance maladie
même si pendant l'année 2004 le Ministre de la santé a envisagé son
déremboursement. L'homéopathie est une médecine très contestée et qui suscite
beaucoup de questions sans réponses. Il faut savoir que la France produit la moitié
de la production mondiale de remèdes homéopathiques, c'est pourquoi dans ce
pays les enjeux politiques, médicaux et surtout économiques sont importants.33
32 http://www.europe1.fr/France/Les-gynecos-contre-les-echographies-3D-848749/ 33 http://www.creapharma.ch/homeN.htm
70
HORMONES DE CROISSANCE
L’hormone de croissance synthétique est la seule autorisée depuis l’interdiction des
hormones extractives, issues du corps humain (qui ont conduit à de nombreuses
morts des suites de la maladie de Creutzfeldt Jakob) Elle est utilisée chez l'enfant et
l'adulte dans le traitement du déficit en hormone de croissance ; chez l'enfant dans
les retards de croissance liés à un syndrome de Turner, un syndrome de Prader-Willi,
une anomalie du gène SHOX ou une insuffisance rénale chronique ; chez les enfants
nés petits par rapport à la taille attendue à la naissance (âge gestationnel). Ces
enfants sont pris en charge par un spécialiste, en général pédiatre et
endocrinologue. 34
Question : Comment juger l'usage d'un médicament pour augmenter sa taille ? Cela
revient-il à s'opposer au décret divin?
Il n'y a aucun inconvénient à utiliser un médicament pour développer l'hormone de
croissance quand on est de faible constitution ou de trop petite taille car il ne s'agit
que de se soigner. Il est prouvé que la petite taille résulte d'un manque d'hormone
de croissance. Cette opération ne revient pas à changer la création divine car elle
ne vise qu'à traiter un défaut et une déficience pour permettre à l'individu de jouir
d'une physionomie normale.
Selon l'encyclopédie Wikipédia : « L'hormone de croissance est nécessaire pour la
croissance normale et la synthèse des protéines. En plus, l'hormone de croissance
dilue les substances grasses, forme des cétoines et augmente le niveaux des acides
sodium, potassium et magnésium dans le sang.»
La même source précise : « Un déficit en hormone de croissance entraîne une
diminution de la masse maigre, une augmentation de la masse grasse, un arrêt de la
croissance des cartilages et des os, une tendance dépressive, et une diminution de
la résistance à l'effort et au froid… Le traitement se fait par une Injection sous-
cutanée journalière.»
Ce traitement est soumis à la condition de s'assurer de son innocuité, compte tenu
de la parole du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
رضار وال رضر ال
« Pas de préjudice à infliger ni dommage à subir ». Cité par Ahmad, 2865 et par Ibn
Madja, 2341 et jugé authentique par al-Albânî dans Sahih al Jâmi’ (7517)
C'est pourquoi il faut voir un médecin spécialiste. (Fatwa 149617 du site Islamqa)
34 http://ansm.sante.fr/S-informer/Presse-Communiques-Points-presse/Hormone-de-Croissance-synthetique-
somatropine-recombinante-Premiers-resultats-de-l-etude-epidemiologique-sur-la-tolerance-a-long-terme-
Communique
71
HYPNOSE – SOPHROLOGIE
Sophrologie et hypnose se pratiquent aujourd'hui pour vous libérer de maux autant
sur le plan psychologique que physique. Les gens qui consultent souffrent en général
de troubles divers tels que l'anxiété chronique, les dépressions, le manque de
confiance en soi, les obsessions et névroses de toutes sortes, les phobies de toutes
sortes, le stress, les traumatismes, la tristesse chronique, les troubles du sommeil.
D'autres consultent aussi avec comme objectif de se soustraire à des dépendances
comme l'alcool, les drogues, le tabac, etc. Il n'est pas rare non plus de recourir à un
sophrologue ou un hypnotiseur dans les cas de deuil afin de surmonter sa peine ou
sa dépendance envers la personne défunte. A travers l'hypno-relaxation, on passe
souvent au stade du rêve éveillé. On suggère alors au patient de laisser les scénarios
naturels s'installer dans son esprit pour qu'un film se tisse de lui-même. Le schéma
normal du rêve éveillé présente d'abord les images d'une vieille souffrance ou d'un
dysfonctionnement permanent pour ensuite auto-suggérer les images de ce que
serait une réalité idéale, exempte de tout point négatif. Après une séance de rêve
éveillé, le thérapeute vous aide à décoder la symbolique du schéma que votre
esprit a imaginé pour vous permettre de prendre les mesures nécessaires au
changement de la dynamique négative. On peut également faire appel à
l’hypnose analytique. Le sujet dans un état de transe, échange avec le thérapeute
soit par signes, soit par le dessin, soit par la parole. Tout ce qui ressort de ce rapport
sous hypnose sera exempt de peurs et d’inhibitions et analysé ultérieurement.35
Le Comité de l’Ifta dit que : « L'hypnose est une des méthodes des devins qui
consiste à utiliser un djinn pour contrôler l'hypnotisé en parlant à sa place, et en lui
donnant la force de faire certaines choses, en le contrôlant, s'il est sincère avec
l'hypnotiseur, en contrepartie de ce que ce dernier offre au djinn. Ainsi, le djinn
manipule l'hypnotisé en faveur de l'hypnotiseur afin de lui faire certaines choses et
de lui demander certaines informations, si le djinn est sincère. L'usage de l'hypnose
est alors un moyen de découvrir un endroit où est caché un objet volé ou perdu, de
guérir un malade ou de faire à l'hypnotisé toute autre chose. Ceci est considéré
comme du polythéisme, vu ce qui vient d'être cité et étant donné qu'il s'agit d'une
demande de secours auprès d'un autre qu'Allâh, par des moyens autres que les
causes courantes qu'Allâh a mises entre les mains de Ses créatures et qu'Il leur a
permis d'utiliser. » (Fatwa 1779 – Partie 1/593 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh
‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)
Le Dr Abderrahmaane ibn Ahmed Al-Djour'î a dit que :
1- L'appellation correcte de ce sommeil est : l'hypnotisme suggestif.
2- Certaines fatwas qui ont été émises au sujet du jugement de l'hypnotisme, ont été
émises selon des pratiques qui ne sont pas correctes et qui n'entrent pas dans
l'appellation de l'hypnotisme ; parce que parler des choses de l'invisible et utiliser les
35 http://www.medecines-naturelles.com/hypnose-3.html
72
djinns, sont des choses désapprouvées par ceux qui pratiquent l'hypnotisme parmi
les docteurs et les spécialistes.
3- L'hypnotisme fait partie d'un domaine scientifique bien connu, et son rôle dans le
traitement est connu, et il a des règles et des bases.
4- L'hypnotisme est utilisé pour convaincre le malade du traitement qu'il refusait dans
ses conditions normales. Et il est utilisé aussi pour former une nouvelle conviction
positive chez le malade afin qu'il surmonte ses convictions négatives.
5- Certaines pratiques se sont mélangées à l'hypnotisme lors de l'exécution, et ces
pratiques renferment des choses interdites, c'est la raison pour laquelle les gens ont
pensé que l'hypnotisme est interdit ; mais l'interdiction est venue de ces pratiques et
non pas de l'hypnotisme, comme cela se produit au cirque avec l'utilisation de la
sorcellerie et du charlatanisme.
6- Etant donné que l'hypnotisme est un genre de traitement, il peut être alors utilisé
dans le bien, tout comme il peut être utilisé dans le mal ; donc, convaincre une
personne d'une certaine idée [pensée], dépend de la légalité de cette idée ou de
l'illégalité de cette idée ; alors si l'idée est bonne, il est permis de faire le traitement,
et si elle ne l'est pas, le traitement n'est pas permis. (Fatwa sur le site Islamtoday – Mars 2009)
IMAGERIE MEDICALE
La première application d’imagerie médicale date de 1895 avec l’utilisation des
rayons X. C’est le début de la radiographie. Puis, les techniques s’améliorent et se
diversifient tout au long du XXe siècle avec l’arrivée de la scintigraphie, du scanner,
de l’échographie puis de l’IRM. L’imagerie médicale est aujourd’hui incontournable
dans de nombreuses situations : établir un diagnostic, évaluer la sévérité d’une
pathologie, l’efficacité d’un traitement…36
Remarque : Aucune fatwa n’a condamné l’usage de ce type d’examens alors que
bon nombre de fatwa y font référence. On en déduit le caractère licite de la chose
étant donné que toute chose est licite sans preuve du contraire. Allâhu A’lam !
Mais nous tenons néanmoins à vous informer que l’utilisation de ces nouvelles
technologies comporte des quelques risques ainsi que des effets secondaires non
négligeables. Voilà pourquoi nous vous recommandons de vous renseigner auprès
des médecins et d’espacer le recours à ces examens. 37
36 http://www.inserm.fr/thematiques/technologies-pour-la-sante/dossiers-d-information/imagerie-fonctionnelle-
biomedicale 37 http://healthmanagement.org/legacy/issues/IMAGING%20Management%20-
%20%C3%A9dition%20fran%C3%A7aise/IM_SFR_1_2012%28web%29.pdf
73
Champ magnétique
IRM : Imagerie par résonance magnétique utilisant l'effet d'un champ magnétique
intense sur le spin des protons. Ces examens sont considérés à ce jour sans risque sur
l'organisme. Cependant, tout objet ferromagnétique, sensible au champ
magnétique (implant occulaire, piercing, pacemaker, certaines prothèses, etc.) est
dangereux et doit être signalé ! Qui plus est, l’injection du produit de contraste est
contre indqué en as d’allergie ou de grossesse et peut parfois entrainer des troubles
tels que nausées, céphalées.38
MEG : Magnétoencéphalographie, technique de mesure des faibles champs
magnétiques induits par l'activité électrique des neurones du cerveau.
Contrairement à l'IRM, elle ne repose pas sur l'aimantation préalable des tissus. Par
conséquent, la présence d'objet magnétique ne pose aucun risque.39
Radioactivité40
Les techniques de scintigraphie nucléaire reposent sur l'utilisation d'un traceur
radioactif qui émet des rayonnements détectables par les appareils de mesure. Ces
molécules radiopharmaceutiques sont choisies pour se fixer préférentiellement sur
certaines cellules selon le type de diagnostic voulu. Aux États-Unis, en 2010, la FDA a
décidé de resserrer son contrôle, estimant que la tomographie et la fluroroscopie
exposent plus que nécessaire certains patients aux rayonnements ionisants
Tomographie à émission de positon (TEP ou PET) : elle utilise le plus souvent le
fluorodésoxyglucose, un analogue du glucose marqué par un radioisotope émettant
des positons, le fluor 18, et permet alors de voir les cellules à fort métabolisme (ex :
cellules cancéreuses, infection, etc.).
Rayons X
Radiographie, utilisant des rayons X et parfois l'injection de produit de contraste. Les
images obtenues sont des projections des organes et des différents systèmes suivant
un plan. Généralement, la radiographie est utilisée pour le système osseux car il s'agit
du système le plus visible sur une radiographie du corps.
Scanner X, tomographie utilisant les rayons X. Les images obtenues sont des coupes
millimétriques (ou infra-millimétriques) pouvant être étudiées dans tous les plans de
l'espace, ainsi que des images tridimensionnelles. 41
« Les doses de rayons X délivrées aux patients ont augmenté de 47 % en 5 ans en
raison de l’utilisation croissante de l’imagerie médicale. Selon l’Institut de veille
sanitaire, les Français reçoivent, au titre du diagnostic par imagerie, en moyenne 1,3
38 http://www.imaios.com/fr/e-Cours/e-MRI/produits-contraste/gadolinium-irm 39 https://fr.wikipedia.org/wiki/Imagerie_m%C3%A9dicale 40 https://fr.wikipedia.org/wiki/Imagerie_m%C3%A9dicale 41 https://fr.wikipedia.org/wiki/Imagerie_m%C3%A9dicale
74
millisievert (mSv) par an, avec une grande hétérogénéité d’un malade à l’autre.
Certains travaux ont montré que ces rayons pourraient, à fortes doses, accroître le
risque de cancer. A ce titre, l’Agence de Sureté nucléaire (ASN) recommande
d’améliorer la protection des utilisateurs et de faciliter l’accès à l’IRM non irradiant.»42
Ultrasons43
Échographie, utilisant des ultrasons. L'image obtenue est une coupe de l'organe
étudiée. Il peut être associé à un examen doppler analysant la vitesse du sang dans
les vaisseaux ou dans les cavités cardiaques ou à une mesure du module de Young
par couplage à une vibration de basse fréquence.
Rayons lumineux44
L'Imagerie spectroscopique proche infrarouge utilise une mesure du chemin optique
de la lumi ère émise par une source infra-rouge pour en déduire des mesures de
l'oxygénation des zones du tissu traversé (en général du cerveau) afin d'en déduire
son activité.
Les technologies d'OCT (optical coherent tomography) permettent d'obtenir une
image par réalisation d'interférences optiques sous la surface du tissu analysé. Ces
interférences sont mesurées par une caméra (OCT plein champ) ou par récepteur
dédié (OCT traditionnelle). Ces techniques sont non destructives et sans danger.
Les échographies en 3D
Des sociétés spécialisées dans les échographies de spectacle se multiplient. Pour
moins de 100 euros, les futurs parents peuvent ainsi découvrir une image de synthèse
de leur futur enfant.
Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) rappelle
que ces échographies n'ont aucune finalité médicale par opposition aux examens
de suivi de la grossesse. Or, elles peuvent conduire à une exposition du futur bébé
aux ultrasons "pendant une demi-heure", a indiqué le Pr Jacques Lansac, qui préside
la Commission nationale d'échographie obstétricale et fœtale. Selon ce spécialiste,
cette exposition, qui « se focalise sur la face et les organes génitaux », est « très
différente » de l'échographie médicale, où le faisceau d'ultrasons est constamment
déplacé, avec une brève exposition de chaque zone. « Les effets thermiques et
mécaniques des ultrasons ne sont pas forcément anodins », explique-t-il, en
particulier pour le cerveau et l’œil. Le Pr Lansac dénonce également la
manipulation d'appareils d'échographie par des personnes qui n'ont pas de
formation médicale. « Il faut réserver l'échographie aux gens qui savent s'en servir, les
médecins et les sages-femmes », demande-t-il. En 1962, une loi avait réservé l'usage
42 Source : Exposition médicale de la population française aux rayonnements ionisants. Rapport IRSN/InVS 2010 43 https://fr.wikipedia.org/wiki/Imagerie_m%C3%A9dicale 44 https://fr.wikipedia.org/wiki/Imagerie_m%C3%A9dicale
75
de la radiographie aux professionnels de santé, mais ne traitait pas de l'échographie
qui alors n'existait pas, rappelle le Pr Lansac. 45
Endoscopie
En cas de problème d’estomac, de foie, ou de côlon, on a souvent recours à une
endoscopie lors de laquelle on vous fait passer par la bouche ou l’anus un long tube
muni de fibres optiques. Avec les avancées technologiques, d’ici deux ou trois ans, il
suffira d’avaler une minicapsule dotée d’une caméra reliée à un boîtier pour
continuer à vaquer à nos occupations pendant la durée de l’exploration. Une fois la
capsule évacuée par les voies naturelles, le médecin n’aura qu’à récupérer le
boîtier pour y étudier les images. Cette capsule M2A mise au point par le labo
israélien Given Imaging est déjà testée sur l’intestin grêle.46
IMPLANTS CAPILLAIRES
Question : Aux Etats-Unis, une personne touchée de calvitie peut faire une
implantation de cheveux en prenant des cheveux de l’arrière de la tête et en les
implantant à l’endroit touché. Est-ce que ceci est permis ?
Oui, ceci est permis car c’est considéré comme un rétablissement de l’état initial
dans lequel Allâh t’a créé et comme la réparation d’un défaut. Ce n’est pas
considéré comme une opération de chirurgie esthétique qui consiste à améliorer ou
à embellir la création d’Allâh ; ce n’est donc pas considéré comme une altération
de cette création. D’ailleurs, ceci est en conformité avec l’histoire des trois hommes,
que personne n’ignore : l’un d’eux était chauve et avait souhaité qu’Allâh le Tout-
Puissant lui rende ses cheveux, alors un ange lui a passé la main sur la tête, et Allâh
lui a ainsi donné de beaux cheveux47. (Fatwa de Sheikh ‘Utheymine – Kitâbu Da’wa (5), vol. 2,
page 74, 7548)
IMPLANTS MAMMAIRES
Un implant mammaire est une prothèse utilisée en chirurgie plastique pour
augmenter le volume d'un sein ou pour reconstruire un sein après une mastectomie
ou un accident ayant affecté les glandes mammaires.
Question : Une femme souffre d'une sévère atrophie des seins. Lors de l'allaitement,
la forme de ses seins s'améliore grâce à la présence de lait. Une fois l'allaitement
terminé, ses seins redeviennent comme ils étaient auparavant. La situation s'est un
peu plus dégradée, ces derniers temps, car ses seins se sont encore plus aplatis pour
45 http://www.europe1.fr/France/Les-gynecos-contre-les-echographies-3D-848749/ 46 http://www.capital.fr/enquetes/dossiers/sante-bien-etre-les-formidables-progres-dont-nous-allons-profiter-745879 47 Récit rapporté par Bokhari dans les histoires des Prophètes (n°3464), et par Muslim dans le chapitre de l’ascétisme
(n°2964) 48 http://www.fatawaislam.com/la-femme/les-parures/883-limplantation-des-cheveux
76
ressembler à ceux d'un homme, de sorte qu'on ne peut distinguer que le petit
mamelon. Un médecin au Qatar m'a conseillé de lui faire un implant mammaire
composé d'une matière appelée silicone afin d'augmenter le volume de ses seins.
Le problème auquel je suis confronté actuellement a un double volet : Premier volet:
Le mauvais état psychologique de mon épouse qui s’est dégradé du fait de ne pas
avoir une belle poitrine et de ne pas satisfaire son mari. Second volet : Ma frustration
de ne pas pouvoir profiter pleinement de mon épouse. Est-il permis de faire subir à
ma femme cette intervention pour les raisons invoquées? Si cela est autorisé, n'est-
ce pas assimilé à une intervention chirurgicale, le fait de traiter ces seins par
injection, sachant que le médecin en question ne dit pas si cette opération aura ou
pas des effets secondaires ?
Si la situation est telle qu'évoquée, il est permis alors de pratiquer cette intervention
pour traiter les seins de ta femme si toute fois elle ne court aucun danger, car ce qui
est mentionné fait partie des maladies qu'il est légitime de soigner, comme cela a
été indiqué par de nombreux textes légaux. (Fatwa 20919 du Comité de l’Ifta – Partie 25/16 –
Président : Sheih Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawza, Sheikh Bakr Abou Zayd)
LAVAGE D’INTESTIN (CLYSTERE)
Le lavage d'intestin consiste en l'injection d'un volume
d'eau ou d'autre liquide dans le côlon, au moyen d'une
canule insérée dans l'anus. On ne doit pas confondre le
lavement et l'administration de laxatifs liquides par voie
rectale, souvent improprement dénommés
« lavements ». Procéder à un lavement intestinal est une
méthode infaillible pour vider et nettoyer l'intestin.
Aujourd'hui encore, le personnel soignant des hôpitaux
procède régulièrement à des lavements intestinaux et
les juge très efficace pour vider l'intestin.49
L’imam Ahmad a établi des textes qui désapprouvent le lavement que n’exige pas
une circonstance indispensable. Des autorités respectées telles que Jarab,
Moujahid, Al-Hasan, Tawous … et nombre d’autres ont déclaré que le clystère n’est
pas répréhensible. (La Médecine du Prophète – Jalal Ad-Din As-Souyouti)
MASSAGE THERAPEUTIQUE (MASSOTHERAPIE, OSTEOPATHIE, CHIROPRATIQUE)
Le massage thérapeutique est une méthode consistant à remédier à certains
problèmes d’ordre physique ou psychologique par le massage. Il doit être effectué
par une personne compétente : le thérapeute professionnel.
49 http://fr.wikipedia.org/wiki/Lavage_de_l%27intestin
77
Philippe Fleuriau (président de l'Association française de chiropratique) reconnaît
l'existence de risques : « la manipulation, qu'elle soit faite par un médecin, un
kinésithérapeute ou un chiropracticien, est dangereuse quand elle est mal faite,
faite au mauvais moment et sur la mauvaise personne, poursuit-il. C'est pourquoi
nous vérifions toujours l'état de santé du patient avant d'intervenir : nous repérons
tous les signes avant-coureurs d'un AVC. Si un risque existe, nous n'effectuons aucun
mouvement ».50
Il n’en demeure toutefois pas moins qu’il est tout à fait possible de retrouver un
ostéopathe ou un chiropracteur pratiquant ce type de massage sur leurs patients. Il
est, d’ailleurs nécessaire de préciser que le massage thérapeutique doit, d’une
manière générale, être prescrit par un médecin. Le massage thérapeutique peut
porter sur certaines zones précises du corps ou sur le corps entier.51
Question : Est-ce qu’un homme peut masser une femme dans un cadre
thérapeutique ?
Sheikh ‘Utheymine a dit : « Il n’est permis ni à l’intéressé ni à la femme de pratiquer le
massage l’un au profit de l’autre. Il faut qu’il s’impose la patience (et s’en abstient)
surtout si la masseuse et le client sont tous jeunes. » (Fatwa 6358 du site Islamqa)
MEDECINS HOMME OU FEMME ? MUSULMAN(E) OU NON-MUSULMAN(E) ?
Question : Je me suis marié avec une femme depuis trois ans et nous n'avons pas
encore d'enfants. Je souhaite consulter un médecin, mais nous ne trouvons pas de
médecin femme, il n'y a qu'un homme. Est-il permis à ce médecin de l'examiner
alors qu'elle refuse ?
Il est permis à votre femme de consulter un médecin homme spécialiste pour
connaître les causes qui empêchent la grossesse, si un médecin femme spécialiste
n'est pas disponible ; à condition qu'il n'y ait pas d'isolement avec le médecin.
(Question 3 de la Fatwa 3598 du Comité de l’Ifta – Page 409 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-
Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)
Question : Une femme consulte un gynécologue obstétricien qui est de confession
chrétienne. Lui est-il permis de faire cela en la présence d'un médecin musulman de
la même spécialité ?
A la base, la femme doit se rendre chez une femme médecin musulmane si cela est
possible, sinon, elle doit se faire consulter par une femme médecin chrétienne. En
l'absence de celle-ci, et si elle est obligée de consulter un médecin, elle doit
s'adresser à un médecin musulman en se faisant accompagner de son tuteur. S'il
s'avère impossible de trouver un médecin musulman ou si cela est difficile, il lui est
50 https://plus.lefigaro.fr/article/les-consequences-cachees-de-la-chiropractie-sur-la-sante-20120514-
930672/commentaires/10037974 51 http://www.info-massage.com/massage-therapeutique.html
78
alors permis de s'adresser au médecin chrétien. (Question 3 de la Fatwa 4326 du Comité de
l’Ifta – Page 243 – Président : Sheikh Ibn Baz – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)
Ibn Moflîh rapporte dans son livre « Al-Adâb Ach-Char`iyya » que Sheikh Ibn
Taymiyya a dit : Si un juif ou un chrétien est expert dans la médecine et a la
confiance des gens, il est permis de se soigner auprès de lui ou de lui déposer ses
biens ou de faire des transactions avec lui comme Allâh, l'Exalté, a dit :
ن تأمنه بدينار ال ﴿﴿ن ا ليك ومهنم م
ۦ ا ه ن تأمنه بقنطار يؤدر
ب من ا لكت
ال ومن ٱول ٱ
ليك ا
ۦ ا ه يؤدر
ا ﴾﴾ما دمت عليه قا ئم
« Et parmi les gens du Livre, il y en a qui, si tu lui confies un qintâr, te le rend. Mais il y
en a aussi qui, si tu lui confies un dinâr, ne te le rendra que si tu l’y contrains sans
relâche. » (3:75)
Sheikh Mohammad Ibrâhim Al-Chaykh précise que « s'il est difficile de le trouver
(médecin musulman), nous ne trouvons aucun inconvénient à se fier à la parole d'un
médecin non-musulman, qu'il soit juif ou chrétien, à partir du moment où il est expert
en médecine et jouit de la confiance des gens. La référence en est le hadith
authentiquement rapporté dans le Sahîh :
ٱ ن النب صىل هللا عليه وسل ملا واجر اس تأ جر رجال مرشاك واداي خريتا )ماورا(
« Quand le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) émigra, il paya les services d'un homme
polythéiste, expert pour le guider sur le chemin » »
(Fatwa issue du site Alifta.net – Page 358)
MEDICAMENTS CONTENANT DES SUBSTANCES ILLICITES
حبرام تتداووا ال و ، فتداووا ، ادلواء و ادلاء خلق تعال هللا ا ن
Il ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit aussi : « Certes, Allâh Le Très Haut a créé la maladie et le
remède, prenez des remèdes, mais ne prenez pas de remèdes illicites. » - Authentifié
par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-Jâmi’ (1762)
Exemples de substances illicites contenues dans certains médicaments : alcool,
opiacés, gélatine porcine, graisse de tigre, etc. On les retrouve dans des sirops,
crèmes, capsules, etc.
« Il n'y a pas de mal à recourir à des analgésiques pour les patients que ce soit avant
ou après les opérations chirurgicales. Toutefois, si elles sont connues pour être
enivrantes en grande quantité, elles ne devraient pas être utilisées, et ce,
conformément à la parole du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
79
ما ٱ سكر كثريه فقليل حرام
« Toute boisson bue en quantité et qui enivre, il est également prohibé d'en boire un
peu. » Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (5530)
Toutefois, si elles ne sont pas enivrantes, mais seulement utilisées comme
analgésiques, il n'y a pas de mal à les utiliser. » (Fatwa Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net –
Partie 6/18 - Ce questionnaire est subordonné à la conférence de son Eminence, intitulée : (Obligation
d’adorer Allâh et de Le craindre), prononcée au sein de l'hôpital Roi Fayssal à Taëf au mois de
Mouharram l'an 1410 Hégire.)
Il n'est pas permis d'utiliser la graisse d'un animal dont Allâh a interdit de consommer
la chair même pour se soigner. Parmi ces animaux se trouve le tigre, car ce dernier
possède des crocs avec lesquels il dévore ses proies. En effet,
حرم النب صىل هللا عليه وسل لك ذي انب من الس باع
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a interdit de consommer la chair des animaux carnassiers.
Sahih Muslim (1934)
(Question 2 de la Fatwa 18419 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh
Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
Il n'est pas permis de rajouter de l'alcool qui enivre dans les excipients de
médicaments, mais si un médicament comporte un très faible taux d'alcool de sorte
que ses effets n'apparaissent ni dans la couleur du médicament ni dans son gout ni
dans son odeur, alors son usage est permis. En dehors de cela, l'utilisation d'un
produit mélangé à l'alcool est interdite. (Fatwa 440 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn
Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh ibn Qa’oud)
Cheikh al-islam ibn Taymiyah dit : « si du vin se déversait dans de l'eau et s'y dissolvait
et que quelqu'un buvait cette solution, il ne serait pas considéré comme un buveur
du vin et n'en subirait pas la peine légale car la composante-vin aura perdu sa
saveur, sa couleur et son odeur. Si on déversait le lait d'une femme dans de l'eau et
qu'il s'y dissolvait au point de ne laisser aucune trace et qu'un enfant buvait cette
solution, l'enfant ne deviendrait pas le fis de la femme par allaitement.» (Madjmou' al-
fatawa, 21/33 – Fatwa 140009 du site Islamqa)
Cheikh Ibn Outhaymine dit: « L'alcool est une matière qui rend ivre comme c'est bien
connu. Aussi est il du vin, compte tenu de la parole du Prophète (bénédiction et
salut soient sur lui): «tout ce qui rend ivre est du vin.» Cela étant, si on ajoute de
l'alcool dans une substance sans qu'il s'y dissolve complètement, la substance
devient interdite de consommation car l'alcool y laisse une trace. En revanche, si
l'alcool se dissout au point de ne laisser aucune trace, la consommation de la
solution n'est plus interdite.» (Extrait de Fatwa nouroune alaa adh-darb, 122/21 – Fatwa 140009 du
site Islamqa)
80
Il dit encore : « l'entrée de l'alcool dans la composition de certains médicaments
n'entraîne pas l'interdiction de leur usage, pourvu que la quantité de l'alcool soit si
insignifiante qu'elle n'apparaît pas dans le mélange.» (Madjmou fatawa wa rassail Ibn
Outhaymine, 11/193 – Fatwa 140009 du site Islamqa)
Certains médicaments contiennent de la gélatine de porc. A ce titre, il y a plusieurs
avis. Certains savants interdisent leur usage et d’autres l’autorisent comme Sheikh
Utheymine qui dit que si une fois « le médicament mélangé à la gélatine porcine, la
trace de la gélatine à travers son goût, sa couleur ou son odeur persiste, alors (le
mélange de deux) est interdit. Et si cette partie est dissoute et ne laisse aucune
trace, alors il n'y a aucun mal (à en consommer), car les Compagnons mangeaient
du fromage des Majûs (adorateurs du feu), or le sacrifice des Majûs est illicite. Ceci,
car on ne prend que peu de ces matières grasses dans le fromage et que son goût
n'apparaît pas dans la nourriture. Cela prouve que la chose qui ne laisse pas de
trace, n'a pas d'effet (sur l’aliment final qui peut être consommé). » (Liqa'ât Al-Bâb Al-
Maftûh, n°117052)
MERE PORTEUSE
Il s'agit d'une insémination extérieure dans un récipient expérimental, obtenue à
partir du sperme et de l'ovule du couple. On transplante ensuite l'œuf dans l'utérus
d'une femme qui se propose pour porter le fœtus. On utilise cette méthode dans le
cas où l'épouse ne pourrait supporter la grossesse à cause d'une maladie dans son
utérus mais que ses ovaires fonctionnent normalement. Il peut arriver que la femme
ait recours à cette méthode parce qu'elle ne souhaite pas, de son propre gré, subir
l'état de grossesse.53
Le Comité de l’Ifta a statué que cette méthode est interdite par la loi islamique. Il n'y
a pas de place au caractère licite dans ce qu'elle représente car la mère porteuse
est étrangère aux époux dont sont issus les gamètes. (Fatwa du Comité de l’Ifta – Président :
Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : D. 'Abd Allâh 'Umar Nacîf – Membres : Sheikh Utheymine, Sheikh
Fawzan, Sheikh Mohammed ben Jubayr… - extrait du site ‘ilm Char’i )
MORT CEREBRALE (MORT ENCEPHALIQUE)
L'individu en mort cérébrale n'a aucune activité électrique cérébrale et ne montre
aucune réactivité à l'examen neurologique (absence de réponse à la douleur,
disparition des réflexes des nerfs crâniens – pupilles fixes par disparition du réflexe
photomoteur pupillaire, disparition du réflexe oculomoteur, du réflexe cornéen, de la
ventilation spontanée).54
52 http://www.salafs.com/modules/news/article.php?storyid=10104 53 http://3ilm.char3i.over-blog.com/article-23617587.html 54 http://fr.wikipedia.org/wiki/Mort_c%C3%A9r%C3%A9brale
81
Question : Les médecins prétendent que la personne déclarée en état de mort
cérébrale ne peut pas revenir à la vie ?
On ne doit pas prendre en compte ses prétentions car cela ne suffit pas, et il n'y a
pas de preuves claires sur ces prétentions. Il m'est parvenu que des personnes qui
étaient déclarées en état de mort cérébrale sont revenues à la vie et ont vécu; dans
tous les cas les personnes déclarée en état de mort cérébrale ne sont pas
considérées comme mortes et on ne les juge pas comme telles jusqu'à avoir la
certitude totale que la personne soit vraiment morte. (Fatwa Sheikh Ibn Baz – Partie 13/367 –
Question posée par l’association charitable à Chaqrâ’)
Pour en savoir plus, se référer au livret de la collection Que dit l’Islam et intitulé :
« Don d’organes, de sang... »
MUSICOTHERAPIE
Question : Quel est l'avis religieux relatif à la thérapie avec la musique ?
Pour les soins avec la musique, il n'y en a aucun fondement. C'est l'œuvre de
pervers. La musique n'a jamais été un traitement mais plutôt un mal. C'est un trouble
pour le cœur le poussant vers le mal et le détournant de la droiture. Le traitement le
plus utile, celui qui apaise, c'est de faire écouter aux patients le Coran, les
exhortations et les hadiths. Les traitements par la musique et ses instruments ne font
que rajouter du mal au mal et éloignent les malades de l'écoute du Coran, de
Sunna et les bonnes paroles. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz – Partie 21/176 - Parmi les questions
adressées à Son éminence suite au séminaire tenu à l'Hôpital "An-Noûr" à la Mecque, au mois du
Ragab 1401 de l'hégire, et ont été publiées dans ce Recueil des Fatwas, volume 9, page 429.)
« M. Abdoul Daim al-Kouhayl a écrit un article scientifique très utile sur le thème :
« Comment l'écoute des versets divins peut avoir un impact sur les cellules du
cerveau ? Comment expliquer scientifiquement le phénomène de la guérison par le
Coran ? Le Coran possède-t-il une énergie secrète ? » On peut le consulter sous ce
lien : http://www.kaheel7.com/ar/index.php/2010-02-02-22-31-09/78-2010-02-26-11-
31-50 » (Fatwa 170208 du site Islamqa)
NETTOYAGE DES PLAIES OU STERILISATION A L’AIDE DE L’EAU DE COLOGNE ET DE L’ALCOOL
La stérilisation est une technique destinée à éliminer tout germe microbien.
Question : Quel est l'avis religieux sur l'eau de Cologne et l'alcool lorsqu'ils sont
utilisés à des fins thérapeutiques, comme pour nettoyer les blessures, ou pour la
stérilisation.
Lorsque l'eau de Cologne ou l'alcool sont utilisés à des fins thérapeutiques, comme
pour nettoyer une plaie ou pour stériliser, il n'y a pas de grief. (Question 2 de la Fatwa 3900
82
du Comité de l’Ifta – Partie 25/25 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres :
Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Qa’oud)
OPERATION CHIRURGICALE A RISQUE
Question : Dans le cas d’une intervention chirurgicale dont le pourcentage de
réussite est minime, et ne dépasse pas les 30% selon l'avis médical, et sachant qu'en
cas de renonciation à cette opération, le pourcentage de mourir de cette maladie
est de 100% selon les médecins ; Quel est l'avis religieux à ce sujet ?
Légitimement, il faut soigner un patient quand bien même le taux de réussite de
l'opération est minime, conformément à la généralité des preuves légales existantes,
en espérant qu'Allâh lui accorde la guérison. (Fatwa du Comité de l’Ifta – Partie 25/43 –
Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
PATCH DE NICOTINE
C’est une sorte d’autocollant qui libère de la nicotine sous la forme d'un gel qui est
absorbé par la peau. La nicotine passe via les capillaires dans la circulation sanguine
et aide le fumeur à éviter les symptômes de sevrage. Il existe trois types de patchs à
la nicotine, basés sur la force de leurs effets, 5 mg, 10 mg et 15 mg de. Le patch est
habituellement appliqué sur le haut du bras, où il reste pendant 16 heures de la
journée, et il n'est pas utilisé lors du sommeil. Il peut y avoir certains effets secondaires
nocifs tels que l'irrégularité du rythme cardiaque, des nausées et une faiblesse
générale.55
Question : Certaines pharmacies vendent des patchs médicaux que l’on place sur le
corps et donne au corps ce dont il a besoin en nicotine et ce, pour 24 heures dans le
but d’arrêter de fumer. Si on le pose le soir pour une durée de 24 heures puis qu’on le
remplace par un autre, est-ce que cela rompt le jeûne pendant le mois de
Ramadan ?
Cela ne rompt pas le jeûne pendant le mois de Ramadan, donc on peut l’utiliser. En
effet, il peut être obligatoire pour lui d’avoir recours aux patchs afin d’arrêter de
fumer. Il n’y a pas de mal à ce qu’une personne abandonne quelque chose
d’interdit de façon graduelle car lorsqu’Allâh a décidé d’interdire l’alcool, Il ne l’a
pas interdit subitement. Au contraire, Il le fit de façon graduelle. Il le permis au début,
puis mis en exergue les effets néfastes qui étaient supérieurs (aux bénéfices), puis Il
l’interdit à certaines occasions avant de l’interdire définitivement. (Fatwa de Sheikh
Utheymine - Al-Jalasaat al-Ramadaaniyyah (1415 AH, 1/question no. 10) – Fatwa 103523 du site
Islamqa)
55 http://sante-medecine.commentcamarche.net/contents/491-le-succes-des-substituts-nicotiniques
83
PERRUQUES
Dans le cadre d’une chimiothérapie, selon le protocole de traitement utilisé, il arrive
que le patient soit sujet à l’alopécie (perte totale des cheveux) au bout de 10 jours.
L’hôpital lui propose alors de l’aider à financer l’achat d’une perruque.
La femme qui porte un voile ne verra pas l’utilité d’une perruque lorsqu’elle sort de
chez elle. Une fois à la maison, elle peut conserver un bandana sur la tête afin de
masquer l’alopécie mais elle est en droit de se demander si elle peut avoir recours à
une perruque notamment si elle est mariée et ne souhaite pas déplaire à son mari
voire à ses enfants.
ق شعر رٱ سها . وزوهجا جت ابنيت . فمتر . فقالت : ا ين زو ٱ ن امرٱ ةا ٱ تت النب صىل هللا عليه وسل
هنا . ٱ فأصل ؟ اي رسول هللا ! فهناوا يس تحس
D’après 'Asmâ' bint 'Abî Bakr, une femme vint trouver le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) et lui
dit : « Ô Envoyé d'Allâh, je viens de marier ma fille et, à la suite d’une rougeole, ses
cheveux sont tombés ; puis-je mettre à ma fille des faux cheveux? ». L'Envoyé d'Allâh
répondit : « Allâh maudit les femmes qui mettent aux autres des faux cheveux et
celles qui s'en font mettre » Sahih Muslim (2122)
Ibn Hajar a dit : « Certains savants ont fait une différence entre ce qui porterait à
confusion et entre ce qui serait apparent. Ainsi, certains ont interdit la première
catégorie seulement car cela reviendrait au mensonge et à la tromperie ; et leur
parole est forte. » (Fath al Bari – tome 10, page 38556)
L’imam Nawawi rapporte les paroles de al Qadhi ‘Iyadh : « Quant au fait d’attacher
des fils de soie en couleurs ou autres et qui ne ressemblent aucunement aux
cheveux, ceci n’est pas interdit et n’entre pas dans le « Wasl » (l’allongement), ni ne
s’en rapproche, mais ce n’est plutôt qu’une parure par laquelle la femme
s’embellit. » (Charh Mouslim -volume 4, page 83557)
Sheikh Utheymine dit que : « La perruque est interdite car elle est considérée comme
joignant les cheveux (même si cela n’est pas le cas réellement). Elle montre une
chevelure plus longue que ce qu’elle est réellement et en ce sens, elle s’apparente
aux extensions de cheveux.
واملس توصةل، الواصةل لعن وسل عليه هللا صىل هللا رسول ٱ ن
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a maudit celle qui rallonge les cheveux et celle qui se fait
rallonger les cheveux. – Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih An-Nassa-i (5111)
56 http://www.al.baida.online.fr/femme_conditionparure.htm#_ftnref13 57 http://3ilm.char3i.over-blog.com/article-24005855.html
84
Cependant, si la femme est chauve alors il est permis d’avoir recours à une perruque
afin de remédier à ce défaut car il est autorisé de palier aux déficiences. C’est pour
cette raison que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit à celui dont le nez avait été coupé
lors d’une bataille de le remplacer avec un nez en or. Cela est assimilable à celui qui
a un nez courbé qu’il souhaite redresser, ou encore celui qui veut retirer une tache
noire (sur sa peau). Tout ceci est permis. En revanche, si le but n’est pas de remédier
à un défaut tels que les tatouages, l’épilation des sourcils, alors cela est interdit et ce,
même si le mari donne son accord car il n’y a pas lieu de tenir compte de la
permission du mari dans ce qu’Allâh a interdit. » (Fataawa al-Mar’a58)
Sheikh ‘Abdul ‘Azîz ibn Muhammad al-Humaydî59 a dit : « L'extension des cheveux,
que ce soit les cheveux ou les poils des cils, pour la beauté, avec des cheveux
normaux [avec de vrais cheveux] n'est pas permis, selon le hadith : Le Prophète ( صلى
سلم و عليه هللا ) a maudit celle qui rallonge les cheveux et celle qui se fait rallonger les
cheveux. Et la permission est en cas de besoin ou en cas de nécessité urgente,
comme une personne qui a une calvitie ou d'autres choses semblables ; et ceci est
permis aussi s'il n'y a pas de tromperie et de falsification, - pour ceux qui disent que
c'est permis -, c'est-à-dire que la personne sait que les cheveux utilisés sont des
cheveux artificiels [ce ne sont pas de vrais cheveux]. » (Fatwa issue du site Islamtoday)
PRELEVEMENT SANGUIN
Prélèvement d'un volume de sang déterminé au niveau d'un
vaisseau sanguin veineux, capillaire ou artériel. Le sang est réparti
dans différents tubes en respectant les priorités dues aux
adjuvants de ceux-ci. Un pansement est ensuite placé au niveau
du point de ponction.
Question : Un homme a dû être hospitalisé pendant le mois de Ramadan alors qu'il
était à jeun. Une fois arrivé à l'hôpital, on lui a pris du sang. Ceci a-t-il annulé son
jeûne?
« Si la quantité du sang qui est prélevée est, par rapport à ce qui est habituel, une
petite quantité, alors il ne doit pas rattraper ce jour ultérieurement. Or, si la quantité
prise est plus grande par rapport à ce qui est habituel, qu'il rattrape ce jour pour
mettre fin à tout ce qui fait objet de controverse à cet égard, et ce en optant pour
ce qui est plus sûr afin d'avoir la conscience tranquille. » (Fatwa 56 du Comité de l’Ifta –
Président : Sheikh Ach-Chaykh – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
Remarque : On peut en déduire que les prélèvements sanguins sont autorisés sans
restriction particulière.
58 http://www.fatwa-online.com/fataawa/womensissues/beautification/bea001/0000206_38.htm 59 Membre du personnel enseignant à l'Université Ummu-l-Qurâ
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PRELEVEMENT DU SPERME PAR MASTURBATION
Sheikh ‘Uthaymine explique (dans le cadre de l’insémination artificielle) que le
prélèvement du sperme de l’homme doit être fait d’une manière acceptée, comme
le fait que le mari doit être en intimité avec sa femme, et doit éjaculer lorsqu’il est
entre ses jambes ou qu’elle fait cela avec sa main, ceci, de sorte que le sperme soit
prélevé convenablement pour la fécondation de la femme. (Madjmu’ Fatâwa du SHeikh
Ibn Uthaymîn, 17/27-2860)
Question : Durant le mois de Ramadan, j'ai dû me rendre à l'hôpital pour une
consultation et je n'avais pas d'autre alternative en raison de mon travail. A mon
arrivée, le médecin traitant m'a prescrit une analyse de sperme en me signifiant que
ceci était obligatoire. J'ai donc été obligé à cela et je lui ai donné du sperme pour
l'analyse. Ce fut durant le mois de Ramadan par le biais de la masturbation, sachant
que je n'allais avoir aucune autre possibilité de me rendre à l'hôpital plus tard. Ce
jour-là, le rendez-vous m'avait été fixé par l'hôpital et c'était pour réaliser des
analyses pour mon épouse et moi. Votre Eminence, je vous prie de me donner une
fatwa à ce sujet et si je dois faire une expiation en plus de la compensation du jour
en question, afin que je sois informé.
Si les choses sont telles que vous les décrivez, vous devez jeûner en compensation du
jour où vous avez retiré le sperme et vous n'avez aucune expiation à faire. (Fatwa
13476 du Comité de l’Ifta – Page 121 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi –
Membre : Sheikh Ghoudayan)
Question : Quel est l'avis religieux de celui qui pratique la masturbation par crainte
de tomber dans l'adultère ?
Il est interdit au musulman de pratiquer la masturbation (faire sortir son sperme),
suivant Sa parole (Exalté soit-Il) qui décrit la qualité des croyants : « et qui préservent
leurs sexes [de tout rapport], si ce n’est qu’avec leurs épouses ou les esclaves qu’ils
possèdent, car là vraiment, on ne peut les blâmer; alors que ceux qui cherchent au-
delà de ces limites sont des transgresseurs » (Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net –
Partie 22/409)
60 http://manhajulhaqq.com/spip.php?article575
86
PROCREATION MEDICALEMENT ASSISTEE (PMA)
Le conseil du groupe jurisprudentiel islamique a examiné le dossier d'étude qu'a
présenté le membre du conseil Mustapha Ahmad Az-Zârqâ' au sujet de
l'insémination artificielle et les bébés éprouvettes, sujet qui a préoccupé les gens et
devenu l'un des grands problèmes actuels dans le monde. Le conseil a exposé ce
qui a été réalisé dans ce domaine comme performances médicales grâce à la
science et la technique pour résoudre les problèmes qui empêchent la procréation.
S'appuyant sur l'étude complète précitée, le conseil a constaté que l'insémination
artificielle (en dehors de la voie naturelle : celle du rapport sexuel direct entre
l'homme et la femme) peut se réaliser selon deux modes principaux :
Le mode d'insémination intérieur : Il consiste à injecter le sperme de l'homme
dans l'endroit qui convient de l'utérus de la femme.
Le mode d'insémination extérieur : Il s'agit d'une insémination obtenue à partir
du sperme de l'homme et l'ovule de la femme dans un récipient expérimental
dans le laboratoire médical, suivie de l'implantation de l'ovule fécondée dans
l'utérus de la femme.
Dans les deux cas, il faut immanquablement que la femme se découvre devant
celui qui effectue l'opération.
A partir de l'étude qui a été présentée à ce sujet et de ce qu'on a tiré des débats et
des discussions, il est apparu clairement au conseil du groupe que les méthodes et
les moyens grâce auxquels s'effectue l'insémination artificielle par ses deux modes
intérieur et extérieur, sont au nombre de six selon les différentes situations :
l'insémination intérieure comprend deux méthodes, l'insémination extérieure
comprend quatre méthodes dans la réalité des choses et ce, en dehors du fait que
la méthode serait licite ou illicite.
87
ON DISTINGUE LES METHODES SUIVANTES
L'insémination artificielle intérieure
o La première méthode : Elle consiste à prendre le sperme d'un homme
marié et l'injecter dans l'endroit qui convient du vagin de son épouse
ou de son utérus, pour qu'il y ait rencontre naturelle entre le sperme et
l'ovule émise par l'ovaire (de l'épouse), puis fécondation, puis fixation
de l'oeuf dans la muqueuse utérine (nidation) avec la permission de
Dieu, comme dans le cas d'un rapport sexuel. On a recours à cette
méthode lorsque le mari se trouve dans l'incapacité de faire parvenir
son sperme dans les organes génitaux de son épouse lors des rapports
sexuels.
o La deuxième méthode : On prend le sperme d'un homme et on
l'injecte dans l'endroit qui convient d'une épouse d'un autre homme
pour qu'il y ait fécondation interne puis nidation, à l'instar de la
première méthode. On utilise ce moyen lorsque l'époux est stérile ; son
sperme est dépourvu de spermatozoïdes, on prélève alors le sperme
d'un tiers pour inséminer son épouse.
L'insémination extérieure
o La troisième méthode : Elle consiste à prélever le sperme du mari et
l'ovule de son épouse, et à les mettre dans un récipient expérimental
sous des conditions physico-chimiques adéquates, jusqu'à ce que le
spermatozoïde du mari féconde l'ovule de son épouse dans ce
récipient expérimental. Puis lorsque l'oeuf commence à se segmenter
et à se multiplier, on l'implante au moment opportun dans la muqueuse
utérine de la même épouse (celle dont l'ovule a été fécondé), l'oeuf se
développe et prend forme comme n'importe quel autre embryon. A la
fin de la période normale de grossesse, l'épouse donne naissance à un
garçon ou une fille. Et c'est cette insémination artificielle qu'on appelle
"bébé éprouvette", elle a été réalisée grâce à un énorme travail
scientifique que allah a rendu aisé. Beaucoup d'enfants aujourd'hui ;
garçons, filles, jumeaux, ont vu le jour grâce à cette méthode et dont
les nouvelles ne cessent d'être diffusées par les journaux mondiaux et
les différents médias. On a recours à cette méthode dans le cas où
l'épouse est stérile à cause de l'obstruction du conduit qui va de l'utérus
vers l'ovaire (Trompe de Fallope).
o La quatrième méthode : A l'aide du sperme du mari, on insémine l'ovule
prélevé de l'ovaire d'une femme qui n'est pas son épouse (on l'appelle
donatrice) dans un récipient expérimental, ensuite on implante l'oeuf
issu de cette insémination dans l'utérus de son épouse. On utilise cette
méthode en cas d'ablation des ovaires de l'épouse ou de leur
défection, tandis que son utérus est sain ; il permet la fixation de l'oeuf
fécondé.
88
o La cinquième méthode : Il s'agit d'une insémination extérieure qui
s'effectue dans un récipient expérimental et qui est obtenue à partir du
sperme d'un homme et de l'ovule d'une femme qui n'est pas son
épouse (on les appelle tous les deux des donateurs). Ensuite on
transplante l'oeuf dans l'utérus d'une femme tierce déjà mariée. Ils ont
recours à cette méthode, lorsque cette dernière est stérile, à cause
d'une défection de ses ovaires mais dont l'utérus est sain, et que son
époux est également stérile alors que tous les deux désirent avoir un
enfant.
o La sixième méthode : Il s'agit d'une insémination extérieure dans un
récipient expérimental, obtenue à partir du sperme et de l'ovule du
couple. On transplante ensuite l'oeuf dans l'utérus d'une femme qui se
propose pour porter le foetus. On utilise cette méthode dans le cas où
l'épouse ne pourrait supporter la grossesse à cause d'une maladie dans
son utérus mais que ses ovaires fonctionnent normalement. Il peut
arriver que la femme ait recours à cette méthode parce qu'elle ne
souhaite pas, de son propre gré, subir l'état de grossesse. Ce qui fait
qu'une autre femme volontaire porte le oetus à sa place.
Voilà donc les moyens d'insémination artificielle que la science a réalisés pour
soigner la stérilité. Le conseil a examiné les publications qui confirment que
ces méthodes sont réellement appliquées en Europe et en Amérique pour des
raisons diverses ; ce peut être dans un but commercial, ou dans le but de
préserver la race humaine comme ils le prétendent, ou pour satisfaire l'instinct
de maternité chez des femmes qui ne sont pas mariées, ou des femmes
mariées mais qui ne peuvent porter d'enfant à cause de leur stérilité ou de la
stérilité de leur mari.
Le conseil s'est intéressé à tout ce qui été construit dans ce sens comme
banques de spermes qui sont des lieux où on les préserve dans une ambiance
adéquate, de sorte qu'on puisse les utiliser pour l'insémination et ce même
après une longue période. Ces spermes sont prélevés soit d'hommes qui sont
sélectionnés selon des critères bien définis, soit de simples bénévoles, soit
d'autres qui le font en échange d'une rétribution...Beaucoup de choses ont
été dites à ce sujet. C'est devenu donc un fait réel dans certains pays civilisés.
LE STATUT JURIDIQUE
Après avoir observé les informations sûres, recueillies de ce qui a été écrit et publié à
ce sujet, et après avoir appliqué les règles -qawâ'id- de la Sharî'a et ses objectifs -
maqâsid- pour connaître le statut juridique de ces méthodes et de leurs
conséquences, le conseil du groupe jurisprudentiel est arrivé aux décisions suivantes :
Premièrement : Règles générales
Le fait qu'une femme se découvre devant une personne à qui la Sharî'a ne permet
pas d'avoir des relations sexuelles est interdit, sauf pour des raisons légales que la
Sharî'a considère qu'elles autorisent qu'elle se découvre.
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Le fait que la femme se trouve dans la nécessité de se soigner d'une maladie dont
elle souffre ou d'une situation anormale dans son corps qui lui provoque des
complications, est considéré comme une raison légale qui autorise à ce qu'elle se
découvre devant quelqu'un d'autre que son mari, pour se soigner. Donc le fait
qu'elle se découvre dépend de l'ampleur de la nécessité.
A chaque fois qu'il est permis à la femme de se découvrir devant une personne
autre que celle qui lui est licite sexuellement pour des raisons légales, la personne qui
pratique les soins doit être, dans la mesure du possible, une femme musulmane,
sinon, respectivement, une femme non musulmane, un homme musulman digne de
confiance, un non musulman. Le tête-à-tête entre la patiente musulmane et le
médecin soignant n'est pas permis, la présence du mari ou de d'une autre femme
est obligatoire.
Deuxièmement : Le statut juridique de l'insémination
Le besoin d'une femme mariée qui n'arrive pas à avoir une grossesse et le besoin de
l'époux d'avoir un enfant, est considéré comme une raison légale autorisant
l'application de la méthode permise (légalement) d'entre les méthodes
d'insémination artificielle.
La première méthode (qui consiste à prélever le sperme du mari et de
l'injecter dans l'utérus de son épouse selon le mode d'insémination intérieur)
est un moyen autorisé légalement sous réserve des conditions précitées et ce
après avoir déterminé le caractère certain du besoin de la femme à une telle
opération.
La troisième méthode (insémination à partir de l'ovule et du sperme d'un
couple marié, par le mode extérieur, dans un récipient expérimental, puis
implantation de l'½uf dans l'utérus de l'épouse dont est issu l'ovule) est en
principe, en elle-même, autorisée par la loi. Cependant, elle n'est pas tout à
fait à l'abri des doutes à cause de ses exigences et de ses manipulations
délicates. Il convient donc de n'y recourir que dans le cas d'extrême nécessité
et après avoir respecté les conditions générales précitées.
Dans les deux cas autorisés, le groupe (jurisprudentiel) a décidé que la filiation
est établie entre le nouveau-né et le couple marié dont sont issus les gamètes.
De ceci s'ensuit l'héritage et les autres droits. Ainsi, une fois la filiation entre le
nouveau-né et le couple marié est établie, l'héritage et les autres règles qui
régissent les liens de parenté s'ensuivent.
Quant aux quatre méthodes de l'insémination artificielle selon les deux modes
extérieur et intérieur déjà cités, elles sont toutes interdites par la loi islamique. Il
n'y a pas de place au caractère licite dans ce qu'elles représentent, car les
deux gamètes mâle et femelle, dans ces cas, ne proviennent pas des époux,
ou parce que la mère porteuse est étrangère aux époux dont sont issus les
gamètes.Or donc, vu ce que comporte l'insémination artificielle comme
ambiguïtés, y compris dans les deux cas qui sont permis par la loi, et dans le
but de mettre en garde contre un éventuel mélange de spermes ou d'oeufs
fécondés dans les récipients expérimentaux, surtout si ces pratiques se
répandent et se multiplient, le conseil du groupe jurisprudentiel conseille ceux
qui s'attachent à leur religion de ne recourir à ces méthodes qu'en cas de
90
nécessité majeure et avec une extrême prudence. Voilà donc ce que le
groupe jurisprudentiel voit dans cette affaire qui est l'une des affaires les plus
délicates de l'heure.
Ils prient Allah que leur avis soit correct. Allah exalté est plus Savant, Lui qui guide au
droit de la voie et permet la réussite. Prière d'Allah sur le meilleur de Ses créatures,
notre maître Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons, paix d'Allah sur
eux.
Le président : 'Abd Al 'Azîz ben 'Abd Allah ben Bâz.
Le vice-président : D. 'Abd Allah 'Umar Nacîf (Il met des réserves sur la première et la troisième méthode.
Quant aux quatre autres cas, il n'y a pas de différent concernant leur interdiction)
Les membres :- Mohammed Sâlih ben 'Uthaymîn- Mohammed ben Jubayr- 'Abd Allah 'Abd ar-Rahmân
as-Sâm- Sâlih ben Fawzân Al Fawzân- Mohammed ben 'abd Allah as-Sebayyil (Il met des réserves sur la
troisième méthode) Mustapha Ahmad az-Zarqâ'/ Mohammed Mahmûd Sawwâf/ Mohammed Rashîd
Qabbânî/ Mohammed ash-Shâdhilî an-Nifer/ Abû Bakr Jûmî/ D. Ahmad Fahmî abû Sinnah (" Je suis
d'accord avec la première méthode sans les autres ") Mohammed al Habîb ben al Khûjah/ Bikr abû
Zayd (met des réserves)/ Mabrûk ben Mas'ûd (met des réserves sur tous les cas) Mohammed ben Sâlim
'adb Al Wadûd/ Talâl 'Umar Bâ Faqîh.
PSYCHIQUE ET MALADIE
« Si vous demandez des ouvrages en psychologie islamique, la réponse est que les
écrits récents sur ce sujet sont malheureusement rares. Pourtant cette discipline a
besoin de spécialistes ayant étudié le Coran et la Sunna et possédant une maîtrise
de la psychologie, une riche expérience des réalités pratiques et une connaissance
étendue des expériences et des écrits que les musulmans détiennent sur ce sujet. Ce
qui permettrait d’apporter une contribution éclairée et utile sur ce sujet. » (Fatwa 605
du site Islamqa)
« Sachez que la plupart des maladies humaines ne sont pas organiques, mais
psychologiques avec des effets sur les organes. Dr Al-Faiz dit : « Il a été clairement
établi que 4/5 malades ne souffrent pas du tout d’une affection organique car leurs
maladies résultent de la peur, de l’angoisse, de la haine, d’un profond égoïsme et
de l’incapacité de l’individu à s’adapter à son milieu » Regardez comment Jacob
pleura son fils Joseph au point d’en perdre la vue ! Comment ‘Aïcha, calomniée
outrancièrement par des menteurs fut si perturbée qu’elle ne cessait de pleurer ! Elle
disait : « Je crus que le chagrin allait détruire mon foie » Dr Hassan Chamai Basha dit :
« En cas d’angoisse, se secrète dans le sang une matière qui s’appelle adrénaline,
ce qui entraîne l’hypertension et accélère les battements du cœur. Dès lors, on se
plaint de palpitations et l’on a le sentiment que quelque chose descend du haut
vers le bas du ventre. Cet état inspire toutes sortes de pensées et fait courir d’un
médecin à l’autre alors que l’on n'est pas vraiment malade, même si l’on continue à
se plaindre de douleurs à l’estomac, d’indigestion, du gonflement du ventre, de
l’irrégularité de l’urine et de maux de tête » ». (Fatwa 45847 du site Islamqa.com)
91
Psychologie61
Le psychologue étudie les comportements humains. On le consulte en général
lorsqu’on a besoin de faire le point, d’établir un bilan. Il vous guide, vous soutient,
vous conseille. C’est le premier professionnel vers lequel on se tourne en cas de
problème d’ordre psychologique. Psychologue scolaire, du travail, clinicien... Les
psychologues interviennent dans de nombreux champs de la vie courante. A
l’école, ils accompagnent parents et enfants en cas d’échec scolaire, de recherche
d’orientation ou de dyslexie ; en entreprise, ils soutiennent les salariés stressés ou
licenciés... Il cherche à cerner votre fonctionnement psychique. Pour cela, il utilise les
tests et les échelles, qui lui permettent d’évaluer votre personnalité et vos capacités.
Il recourt également à l’entretien. En consultation, il dialogue avec le patient,
observe et analyse son comportement. Son but ? Trouver les réponses et les
orientations qui vous correspondent le mieux.
Psychiatrie
Sheikh Ibn Baz a dit : « Je dis qu'il est permis de prendre un traitement, par unanimité
(des savants). Le musulman peut aller voir un gastrologue, un chirurgien ou un
psychiatre, qui lui déterminera sa maladie et le traitera avec les médicaments
convenables et autorisés légalement, selon ses connaissances médicales. Il aura
provoqué les moyens ordinaires et ceci ne contredit pas la confiance en Allâh. Allâh
(Gloire et Pureté à Lui) a fait descendre la maladie et avec elle le traitement, que les
gens le sachent ou non. Cependant, Allâh (Gloire à Lui) n'a pas autorisé à Ses
serviteurs de prendre des traitements illicites. » (Fatwa de Sheikh Ibn Baz – Partie 3/274 – Site
Alifta.net)
Psychothérapie62
La psychothérapie s’occupe de traiter les personnes éprouvant des difficultés
psychologiques, comportementales, sexuelles ou d’origine psychosomatique par le
moyen du psychisme. En clair, le psychothérapeute vous aide à affronter vos
problèmes existentiels : timidité, complexes, rupture amoureuse, phobie,
traumatisme, deuil, etc. Les techniques de psychothérapie sont nombreuses, la plus
célèbre étant la psychanalyse (Voir le paragraphe ci-dessous pour en savoir plus). En
fonction du courant auquel il se rattache, le praticien utilise l’une de ces méthodes
pour vous aider à comprendre et résoudre vos troubles. Il peut agir sur vos
symptômes en travaillant sur votre comportement à l’aide d’exercices, ou bien vous
guider dans l’exploration de votre inconscient. Les consultations se déroulent sous
différentes formes : seul ou en groupe, en séminaire, en face à face, assis, allongé...
N’étant pas médecin, le psychothérapeute n’est pas habilité à prescrire des
médicaments.
61 http://www.aidepsy.net/pdf/psycho.pdf 62 http://www.aufeminin.com/psy-psychologues/psychotherapeute-f4280.html
92
Psychanalyse63
La psychanalyse n’est pas prévue pour guérir. Le psychanalyste guide le patient
dans l'exploration de son inconscient et l'aide à mieux se connaître. Cette discipline,
fondée par Sigmund Freud, Carl G. Jung et Jacques Lacan, guide le patient dans
l’exploration de son inconscient pour découvrir les causes profondes de ses névroses
et souffrances actuelles. En revanche, en cas de dépression, si l’on désire surmonter
un cap difficile ou résoudre un problème ponctuel, le psychanalyste ne peut pas
aider.
RASAGE DE LA TETE / RACOURCIR SES CHEVEUX POUR RAISON MEDICALE (POUR LES FEMMES)
Dans le cadre d’une chimiothérapie, selon le protocole de traitement utilisé, il arrive
que le patient soit sujet à l’alopécie (perte totale des cheveux) au bout de 10 jours.
Parfois, il arrive que la perte ne soit pas totale mais suffisante pour laisser apparaitre
le cuir chevelu par endroit et provoquer des démangeaisons voire quelques
douleurs. On encourage les patientes à couper court leur cheveux afin d’éviter le
choc psychologique que provoquera cette perte très rapide et en grande quantité.
Dans ces conditions, est-il permis de se raser ou couper les cheveux très courts ?
Question : Quel est l'avis religieux sur le rasage des cheveux des femmes ?
Il n'est pas permis à la femme de se raser les cheveux, sauf en cas de nécessité,
selon ce qui a été rapporté par At-Tirmidhî et An-Nasâ`î d'après ‘Alî :
عليه وسل نىى ٱ ن تلق املرٱ ة رٱ سهاٱ ن النب صىل هللا
« Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a interdit à la femme de se raser la tête. » - NDR : Hadith
déclaré Da’if par Sheikh al-Albânî dans Da’if at-Tirmidhi (914)
Al-Athram a dit : « J'ai entendu Abou ‘AbdAllâh poser la question à propos de la
femme incapable de traiter ses cheveux : devrait-elle suivre le hadith de
Maymouna », il a dit : « Pour quelle raison devrait-elle les raser » ? Il a répondu : « Elle
ne peut pas les huiler ou les traiter au point que les insectes s'y logent ». Il lui a dit : « Si
c'est pour une nécessité, j'espère que cela ne comporte pas de mal ». (Question 3 de la
Fatwa 1332 du Comité de l’Ifta – Partie 5/179 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi –
Membre : Sheikh Ibn Mani’)
Question : Ma femme rencontre un problème de chute des cheveux de manière
excessive. On lui a dit que le fait de se faire couper les cheveux atténue ce
problème. Lui est-il permis de le faire ?
Si la réalité est telle que vous avez citée, cela lui est permis afin de repousser le mal.
(Question 1 de la Fatwa 6259 du Comité de l’Ifta – Partie 5/183 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-
Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)
63 http://www.aufeminin.com/fiche/psycho/f4365-le-psychanalyste.html
93
REANIMATION CARDIO-PULMONAIRE
La réanimation cardio-pulmonaire (RCP), ou réanimation cardio-respiratoire (RCR),
est un ensemble de manœuvres destinées à assurer une oxygénation des organes
lorsque la circulation sanguine d'une personne s'est arrêtée (arrêt cardio-
circulatoire).
En effet, lorsque la circulation du sang s'arrête, les organes, dont le cerveau et le
cœur lui-même, ne sont plus alimentés en oxygène et commencent à mourir : des
lésions cérébrales apparaissent dès la troisième minute, et les chances de survie
deviennent quasiment nulles après huit minutes d'arrêt circulatoire. Le fait d'oxygéner
artificiellement le sang et de le faire circuler permet d'éviter ou de ralentir cette
dégradation, et donc d'accroître les chances de survie.64
« L'équipe de secours cardio-respiratoire doit être convoquée pour sauver le malade
par l'utilisation d’un appareil de réanimation cardio-respiratoire. Et cela dans le cas
où le rétablissement du rythme cardiaque après l'arrêt est à espérer médicalement.
En revanche, si le rythme ne se rétablit que lors de l'utilisation de l'appareil de
réanimation, puis qu'il disparait lorsque celui-ci n'est pas utilisé, il ne doit pas être
utilisé, parce qu'il serait évident que le patient est décédé. » (Fatwa 8926 du Comité de
l’Ifta – Partie 25/78 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh
Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa ‘oud)
RECHERCHE MEDICALE – PROTOCOLE DE RECHERCHE
Les volontaires malades pour la recherche médicale sont les personnes qui
participent à une expérience liée à leur maladie. Bien que les essais thérapeutiques
de médicaments soient les plus répandus, les recherches peuvent également porter
sur la compréhension fondamentale de la maladie ou le développement de
nouvelles techniques préventives, diagnostiques ou thérapeutiques.
La meilleure manière de mener des études pour améliorer le traitement d'une
affection grave est de concevoir un protocole d'étude, où l’on compare deux
« bras » de l'étude, à savoir deux (ou plusieurs) attitudes thérapeutiques. Les patients
qui acceptent d'être inclus dans l'étude sont tirés au sort afin de se voir attribuer un
des traitements de l'étude. Lorsque assez de patients ont été inclus, et que la durée
du traitement a été suffisante, des statisticiens comparent les résultats afin de voir
quel est le traitement qui donne les meilleurs résultats (plus grande proportion de
malades guéris, survie allongée, moins grande toxicité pour des survies identiques,
meilleure qualité de vie, etc.). Idéalement, le médecin qui assure le suivi quotidien
du patient ne connaît pas le bras dans lequel se trouve le malade.65
64 http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9animation_cardio-pulmonaire 65 http://www.med.univ-montp1.fr/enseignement/cycle_2/Autres-Mod-
Oblig/MB6/commun/MB6_Epid%C3%A9mio_RC_Essais_therapeutiques.pdf
94
Il est à noter que :
ces nouveaux médicaments peuvent provoquer des effets secondaires plus ou
moins néfastes selon l’état de santé du patient
il est permis à tout moment de sortir de ce protocole de recherche sans avoir à
se justifier.
c’est au moyen de ce type de tests qu’il a été possible de mettre en place des
traitements curatifs reconnus tels que les chimiothérapies...
Question : Qu’en est-il du malade musulman qui accepte qu’un nouveau
médicament soit testé sur lui, moyennant une contrepartie financière, et en dépit de
l’existence d’effets secondaires nocifs ?
Si le préjudice résultant du test peut être réparé ou atténué grâce à l’usage de
médicaments licites - que le traitement de réparation soit effectué par le fabricant
des médicaments ou par un autre - il n’y a aucun inconvénient à les tester sur un
volontaire, que le test soit gratuit ou payant. Cependant, si la personne objet du test
sait que celui-ci peut provoquer une lésion irréparable, il ne lui est pas permis de
l’accepter, même si on lui proposait des sommes considérables compte tenu des
propos du Très Haut :
ا ٱنفسك ﴿﴿ ﴾﴾وال تقتلو
« Ne vous tuez pas » (4:29)
(Fatwa 6007 de Sheikh Djabrine sur le site Islamqa)
REPAS DANS LES HOPITAUX
Le règlement intérieur des établissements hospitaliers recommande, dans une
circulaire du 4 janvier 1974, le respect « dans la mesure du possible, des exigences
alimentaires liées à la pratique de certaines religions ». Devant la montée des
revendications, le gouvernement a rappelé, par la circulaire DHOS/G/2005 du 2
février 2005 du ministre de la santé relative à la laïcité dans les établissements de
santé prévoit : « à cet égard il convient de veiller à ce que l'expression des
convictions religieuses ne porte pas atteinte à la qualité des soins et aux règles
d'hygiène ». 66
On en déduit qu’il est tout à fait possible de demander à obtenir un repas halal ou
casher. Si l’on n’a pas confiance en la provenance de ces produits halal, rien
n’empêche de demander à disposer de repas contenant du poisson voire même de
repas végétarien. En dernier recours, on peut demander aux proches de nous
apporter des mets – tout en prenant soin de s’assurer que ces mets ne vont pas à
l’encontre des recommandations médicales.
66 http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaires_du_voile_islamique
95
RESPIRATION ARTIFICIELLE
La respiration artificielle regroupe les méthodes de
premiers secours et de médecine (anesthésie-
réanimation) utilisée pour apporter de l'air ou du
dioxygène aux poumons lorsque la respiration
spontanée d'une personne est inefficace ou s'est
arrêtée. C'est une des composantes de la réanimation
cardiopulmonaire.
Question : Dans les situations où l'état du patient ou du
traumatisé nécessite de le mettre sous appareils qui réactivent le cœur et les
poumons simultanément et de façon mécanique, si le tracé cérébral du patient qui
est enregistré sur 24 heures reste dans un état verticale, plat, indiquant que le
cerveau s'est arrêté et qu'il n'a pas fonctionné durant toute cette période, cela
signifie sur le plan médical que le patient est décédé. Est-il permis dans ce cas de
débrancher les appareils qui font activer le cœur et les poumons d'une manière
automatique; il est important de signaler que le décès ne sera prononcé qu'après
s'assurer que le cœur ne bat plus, après avoir débranché les appareils, et
l'apparition des signes reconnus légalement
« Il est permis d'arrêter les appareils qui font fonctionner le cœur et les poumons
automatiquement, si le cœur ne bat plus et que la respiration n'est que par les
appareils, car dans ce cas, le sujet est mort. Les mouvements du cœur et des
poumons sont dus seulement aux appareils et non pas à la vie de la personne.
Cependant, il faut s'assurer de son décès après avoir arrêté les appareils et avant de
le prononcer, pour mieux reposer le défunt. » (Questions 1 et 2 de la Fatwa 6619 du Comité
de l’Ifta – Page 325 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi)
SANG DE LEZARD
Question : En référence à votre lettre dans laquelle vous posez la question suivante :
Quel est l'avis religieux sur le fait de donner le sang de lézard à boire aux enfants
atteints de coqueluche, vu qu'il est confirmé d'après l'expérience qu'il est un remède
efficace contre cette maladie et qu'il est confirmé également que les médecins sont
généralement incapables de traiter cette maladie qui nuit énormément aux enfants.
La réponse est que si le sang du lézard est déversé, il est illicite et il n'est pas permis
de se soigner avec les choses illicites. La référence en cela est le Livre, la Sunna et le
raisonnement :
Quant au Livre, il est un verset qui dit :
لخنير ﴿﴿ م ولحم ٱ دل
لميتة وٱ
مت عليك ٱ ﴾﴾حرر
96
« Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang » (5:3)
Et la parole du Très-Haut :
ال ٱن ي ﴿﴿ ا عىل طاع يطعمهۥ ا ما ل محر
اقل ال ٱجد ف ما ٱوح ا سفودا ا م ﴾﴾كون ميتةا ٱو دم
« Dis: "Dans ce qui m'a été révélé, je ne trouve d'interdit, à aucun mangeur d'en
manger, que la bête (trouvée) morte, ou le sang qu'on a fait couler » (6:145)
Et bien d'autres versets du Coran allant dans le sens de ces deux versets.
Le point de démonstration est qu'Allâh, le Très-Haut, a interdit le sang dans le premier
verset de façon générale et dans le deuxième verset de façon restreinte. Le général
est interprété par le restreint. Il est établi dans la science des fondements que les
sentences ont les qualités des actions. Quand on les adjoint aux entités, l'objectif visé
est l'action pour laquelle cette entité est préparée. Adjoindre l'interdiction au sang
déversé, c'est l'adjoindre à la boisson pour lequel il est destiné, ainsi que la cure, la
vente et autre.
Quant à la Sunna, les preuves sont :
Premièrement : L'Imam Al-Boukhârî a rapporté dans son Sahîh un hadith suspendu
d'après Ibn Mass’oud :
ا ن هللا مل جيعل شفاءك فامي حرم عليك
« Sachez qu'Allâh n'a pas mis votre guérison dans un moyen illicite » - Authentifié par
Sheikh al-Albânî dans Ghayatul-Mar’a (30)
At-Tabarânî a relié sa chaîne des transmetteurs qui sont ceux du hadith authentique.
Ahmad l'a rapporté ainsi que Ibn Hibbân dans son Sahîh.
De même, Al-Bazzâr et Abou Ya’lâ l'ont rapporté dans leur Mousnad, et les hommes
d'Abou Ya`lâ sont dignes de confiance. Ce hadith est utilisé comme argument
parce que la parole du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) : "ne mets pas" est un présent dans le
contexte de la négation qui est la dénégation "n'a pas". Le verbe au présent
renferme l'infinitif et le temps ; cet infinitif est indéfini et c'est cet infinitif qui est
négatif. Il est établi dans la science des fondements qu'un nom indéfini dans une
formule négative a un sens général s'il n'est pas l'un des deux sens du verbe. On y
ajoute le nom indéfini qui est l'un des deux sens du verbe. La phrase est introduite
par une particule de confirmation. Le sens est que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a
donné une information selon laquelle il n'y a pas de guérison dans les remèdes
interdits. Le chapitre de l'information dans la lettre et l'esprit et pas seulement dans la
lettre fait partie des thèmes qui ne sont pas sujets à l'abrogation. Donc, son jugement
est éternel jusqu'au Jour Dernier.
97
Il faut donc y croire. Le constat est que parmi les causes de la guérison par le
remède, on doit l'accepter et croire en son utilité et ce qu'Allâh y a mis comme
bénédiction de la guérison. Il est connu que le fait pour le musulman de croire à son
interdiction l'empêche de croire à son utilité et sa bénédiction et l'empêche
également de penser du bien de lui et de l'accepter. Tant qu'on le déteste et en
ayant une mauvaise pensée et en éprouvant une répulsion pour cela, et si on le
prend dans ce cas, il sera plus une maladie qu'un remède. A moins qu'on cesse de
le répugner et d’en être dégoûté et qu’on remplace la haine par l'amour. Cela est
contraire à la foi ; le croyant ne peut aucunement le prendre pour lutter contre un
mal.
Deuxièmement : Muslim a rapporté, dans son Sahîh, d'après Târiq ibn Sowayd Ad-
Djo’fî que :
عن طارق بن سويد اجلعف : ٱ نه سأ ل النب صىل هللا عليه وسل عن امخلر فهناه وكره ٱ ن يصنعها ،
نه ليس بدواء ، ولكنه داء منا ٱ صنعها للواء ، فقال : ا فقال : ا
« Târiq ibn Souwayd Al-Dja`fî interrogea le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) sur l'usage de
l'alcool pour fabriquer des médicaments, le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) rétorqua que ce
n'était pas un remède mais plutôt un mal » - Sahih Muslim (1984)
Et dans le Sahîh de Muslim, d'après Târiq ibn Sowayd Al-Hadramî, il dit :
ن ، هللا رسول اي: قلت ان: قلت فراجعته" . ال: " قال ، مهنا فنرشب ترصوانع ٱ عنااب بأ رضنا ا ا
ن: قال ، للمريض نستشف داء ولكنه ، بشفاء ليس ذكل ا ليس ذكل
« Je dis: "O Envoyé d'Allâh! Il y a dans notre terre des vignes dont nous pressons les
raisins et que nous buvons ensuite." - "Non, c'est interdit", jugea-t-il. Je repris: "Mais,
nous en tirons un remède pour le malade." - "Cela n'apporte pas la guérison, c'est
plutôt un mal." » Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih ibn Mâjah (2836)
L'argumentation par les deux hadiths susmentionnés confirme ce qui est dit ci-dessus,
sauf que ce texte traite du vin et englobe par analogie d'autres choses illicites.
Troisièmement : Les auteurs d'As-Sounan ont rapporté d'après Abou Hourayra qu'il a
dit :
نىى رسول هللا صىل هللا عليه وسل عن ادلواء اخلبيث
« Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) interdit le recours au mauvais remède. »
Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih Abi Daoud (3870)
Le point de démonstration est qu'il interdit le recours au mauvais remède.
L'interdiction implique la proscription, donc sa prise est interdite. Elle n'est interdite
98
qu'à cause de sa laideur, or ce qui est laid n'a aucune utilité. Quand une chose est
exempte d'utilité, elle est également exempte de guérison.
'Abou Dâwoud a rapporté dans As-Sonan, d'après le hadith d'Abou Ad-Dardâ' que
le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
حبرام تتداووا ال و ، فتداووا ، ادلواء و ادلاء خلق تعال هللا ا ن
Il ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit aussi : « Certes, Allâh Le Très Haut a créé la maladie et le
remède, prenez des remèdes, mais ne prenez pas de remèdes illicites. » - Authentifié
par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-Jâmi’ (1762)
At-Tabarânî l'a également rapporté et ses hommes sont dignes de confiance.
Le point de démonstration est qu'il a expliqué que le remède réside dans ce qui est
licite, quant à l'interdit, il ne renferme pas de remède. Cela s'explique de plusieurs
façons :
Premièrement : Allâh, Exalté soit-Il, a prédestiné les maladies ainsi que leurs remèdes
et Il a la connaissance de tout. Ce qu'il a confirmé est digne d'être confirmé, ce qu'il
a réfuté est digne d'être réfuté par la parole, l'acte et la croyance.
Deuxièmement : Allâh, Exalté soit-Il, a prescrit des causes légales, naturelles et
ordinaires pour l'anéantissement des maladies. Les causes légales sont entre autre la
récitation du Coran, des invocations et la confiance inébranlable en Allâh et autre.
Quant aux causes naturelles : c'est par exemple la force physique qu'a le malade à
pouvoir résister face à la maladie jusqu'à ce qu'elle guérisse.
Les causes ordinaires sont par exemple les remèdes composés des choses licites.
Comment peut-on s'écarter des causes légales pour les causes dont l'auteur
commet un péché quand il connaît le jugement.
Troisièmement : A l'origine, la cure est légale et non obligatoire, donc il n'est pas
permis de commettre l'interdit à cause d'un acte permis.
Quatrièmement : La maladie est supposée se soigner par le remède licite, en ce qui
concerne le remède illicite, il est illusoire. Comment peut-on commettre l'illicite pour
une chose illusoire.
Cinquièmement : Il dit :
حبرام تتداووا ال و
« Mais ne vous soignez pas avec des remèdes illicites » - Authentifié par Sheikh al-
Albânî dans Sahih al-jâmi’ (1762)
99
Cela est une interdiction, or à la base, l'interdiction implique la proscription ; cela est
interdit pour sa laideur donc, il ne peut pas y avoir de guérison.
Quant au raisonnement, il se fait sous plusieurs formes :
Premièrement : Allâh le Très-Haut l'a interdit pour sa souillure. Il n'a pas interdit une
bonne chose à cette Oumma pour la punir comme Il le fit aux fils d'Israël comme Il,
Exalté soit-Il, le dit :
ت ٱدلت لهم ﴿﴿ ب م طير منا علهي ين وادوا حر ل ن ٱ ﴾﴾فبظل مر
« C'est à cause des iniquités des Juifs que Nous leur avons rendu illicites les bonnes
nourritures qui leur étaient licites, » (4:160)
S'Il a interdit quelque chose à cette Oumma, c'est pour son impureté et cette
interdiction est une façon de la protéger et la préserver de le consommer. Il n'est
donc pas approprié de l'utiliser comme remède contre les maladies car, s'il les
soigne il laissera une autre maladie plus grave dans le cœur vu la forte dose
d'impureté qu'il renferme. Celui qui l'a utilisé comme traitement aura donc remplacé
la maladie du corps par la maladie du cœur.
Deuxièmement : Son interdiction implique son évitement et son écartement de lui
par tous les moyens. Faire de lui un remède, c'est inciter les gens à le désirer et
l'utiliser, ce qui est contraire à l'objectif voulu par le Législateur.
Troisièmement : C'est une maladie comme l'a stipulé le Législateur, donc on ne peut
pas l'utiliser comme remède.
Quatrièmement : Cela confère à la nature et à l'esprit la qualité d'impureté car, la
nature réagit clairement à la forme du remède. Si sa forme est impure elle conférera
l'impureté à la nature.
Que dire s'il est impur en soi. C'est pour cela qu'Allâh, Gloire et Pureté à Lui, a interdit
les aliments, les boissons et les habits impurs à Ses serviteurs car, l'âme acquiert la
forme impure.
Cinquièmement : Autorisation de la médication avec, surtout si les cœurs y
penchent est un alibi pour le prendre comme plaisir et désir, surtout si les gens savent
qu'il est utile, soulage leurs maux et les guérit. Voilà ce qu'ils aiment le plus. Or, le
Législateur a coupé court à tout alibi menant à sa prise par tout moyen possible. Il
n'y a pas de doute qu'il y a contradiction entre couper court à l'alibi de sa prise et
ouvrir la voie à celle-là.
Sixièmement : Il y a dans ce remède interdit des maladies qui s'ajoutent à celle qu'on
croit guérir.
100
Vous dites qu'il est confirmé par l'expérience qu'il est un remède efficace contre
cette maladie, cela n'est pas juste, car il n'y a pas de rapport entre la prise d'un
remède interdit et la guérison de la maladie après sa prise, car sa guérison passe par
un remède légal, naturel et ordinaire. Mais, sa guérison a coïncidé avec la prise de
ce remède qui est en réalité une maladie, voilà pourquoi on lui a attribué cette
guérison. Elle peut guérir, non pas parce que c'est un remède mais parce que c'est
une épreuve.
Vous dites que les médecins sont incapables en général de traiter cette maladie. On
ne peut pas s'appuyer sur cette affirmation pour autoriser la médication avec cette
chose illicite car l'incapacité des médecins n'implique pas celle des autres et
n'implique pas aussi l'absence d'un remède licite connu par les médecins. Les
remèdes légaux qui sont la source première de la médication et de la guérison sont
entre les Mains d'Allâh, le Très-Haut. Le remède licite est l'une des causes qu'Allâh a
prescrite pour se soigner. Nous avons voulu à travers cette réponse brève mettre en
éveil le fond de la question et cette réponse est suffisante.
(Fatwa de Sheikh Al Ach-Cheikh sur le site Alifta.net – Page 192)
SOMNIFERES ET CALMANTS
Un sédatif a une action dépressive sur le système nerveux central et entraîne un
apaisement, une relaxation, une réduction de l'anxiété, une somnolence, un
ralentissement de la respiration, une démarche chancelante, des troubles du
jugement et une diminution des réflexes. Un sédatif peut être désigné comme
tranquillisant, dépresseur, anxiolytique, soporifique, somnifère ou sédatif-hypnotique.
À forte dose, la plupart des sédatifs peuvent entraîner l'inconscience et la mort. 67
Depuis de nombreuses années, les spécialistes soulignent l’importance d’user de ces
médicaments de façon ponctuelle et de ne pas en abuser, car leur consommation
n’est pas sans risque : dépendance, perturbation de l’horloge biologique, etc. Afin
de mieux évaluer les effets des somnifères, Daniel Kripke et ses collègues de la
Scripps Clinic Viterbi Family Sleep Center de La Jolia en Californie ont suivi entre 2002
et 2007, 10529 adultes âgés en moyenne de 54 ans consommant régulièrement ou
non des médicaments pour dormir. Ils ont ensuite comparé les données obtenues
avec celles observées chez des 23676 personnes qui ne prennent aucun
médicament. Les chercheurs ont ainsi constaté que les plus gros consommateurs de
somnifères (benzodiazépines, barbituriques, sédatifs antihistaminiques, etc.) ont un
risque accru de 35% de développer un cancer et les habitués des hypnotiques
auraient un risque de mortalité multiplié par 4,6. Le plus inquiétant, d’après les
chercheurs, c’est que même ceux qui consomment moins de 18 cachets de
somnifères par an ont un risque de décès triplé. 68
67 http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9datif 68 http://www.informationhospitaliere.com/actualite-20430-somniferes-risque-accru-mortalite.html
101
Question : Est-il permis d'utiliser un somnifère (ou tranquillisant) ?
Il est permis d'utiliser un tranquillisant en cas de nécessité et si cela est prescrit par un
médecin spécialiste. (Question 6 de la Fatwa 4276 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz –
Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)
SPORT
Ibn Qayyim a écrit, dans son livre Zâd Al-Ma’âd, au sujet du sport : « Le mouvement
est à la base du sport. Il élimine naturellement du corps les résidus et les déchets
alimentaires ; il exerce le corps à la légèreté et au dynamisme ; il le rend plus réceptif
à l’alimentation ; il solidifie les articulations et fortifie les tendons et les ligaments ; il
prévient de tous les maux physiologiques et de la plupart des maux psychologiques,
du moins si on le pratique de manière modérée, précise et ciblée. [...] Chaque
membre a un exercice sportif spécifique qui permet de le fortifier au mieux. Quant à
l’équitation, au tir à l’arc, à la lutte et à la course à pied, ce sont des sports qui
fortifient tout le corps humain, et qui éliminent les maladies durables. »
Il faut veiller à ce que :
les jeunes ne s’intéressent pas au sport au point d’en oublier leurs obligations
religieuses
le sport pratiqué ne le soit pas aux dépends d’autrui
Le sport ne pousse pas les jeunes à s’éloigner les uns des autres par fanatisme
les équipes adoptent une attitude cordiale entre elles
les sports collectifs ne soient pas mixtes et ne laisse rien paraître de la ‘awrah
le professeur ne soit pas du sexe opposé à celui des élèves.
STOMIES (LES POCHES)
Une stomie est une déviation chirurgicale d’un conduit naturel,
une sorte de court-circuit. Ce type d’intervention est pratiqué
lorsque le canal naturel ne peut plus remplir son rôle (suite à un
traumatisme ou à une maladie), ou suite à une ablation (retrait).
Le mot stomie vient du mot grec stoma qui signifie bouche. En
effet lorsque le chirurgien fait une stomie il abouche l'intestin ou
l'uretère à la peau de l'abdomen et permet ainsi la dérivation
des excréments car leur accumulation dans l’organisme est toxique. 69
Remarques : Des fatawa ont été apportées quant à l’état de purification qu’induit
ce procédé ainsi que la manière d’effectuer les prières. Cela sous-entend que ce
traitement est autorisé. Se reporter aux chapitres « Les ablutions » et « La prière » pour
en savoir plus.
69 http://www.traitement-chirurgical.wikibis.com/stomie.php
102
TATOUAGE MEDICAL
Le tatouage est utilisé dans le cadre du traitement du cancer, via l’une des
pratiques les plus courantes : la radiothérapie, qui consiste à exposer les cellules
cancéreuses à plusieurs séries de radiations qui vont modifier la structure de leurs
informations génétiques. Pour cibler au maximum la zone irradiée par les rayons lors
des différentes séances de radiothérapie, qui s’étalent souvent dans le temps sur
plusieurs semaines, on utilise régulièrement, en lieu et place du traditionnel crayon
dermographique, une méthode de tatouage permettant de marquer par différents
points la zone où les radiations vont être envoyées pour traiter les cellules
cancéreuses. Ces tatouages médicaux sont ainsi comme des traits de construction
pour les radiothérapeutes. Ils sont généralement encrés à une faible profondeur via
une aiguille trempée dans de l’encre de chine diluée à l’eau, se limitent à de petits
points disséminés aux endroits importants pour délimiter la zone et sont retirés à la fin
de la radiothérapie.
Le tatouage médical possède une deuxième utilité dans la chirurgie réparatrice,
toujours relativement aux thérapies contre le cancer. Le tatouage est alors une
méthode de maquillage permanent permettant la reconstruction esthétique de
parties du corps partiellement ou entièrement détruites par des opérations
d’ablation chirurgicale, et engendrant un préjudice visuel affectant le moral du le
patient. Suite à des opérations visant à traiter le cancer du sein, on utilise le tatouage
pour recréer les aréoles des seins visuellement, c’est à dire le cercle pigmenté qui
entoure le mamelon. Le tatouage permanent pratiqué ici comme un maquillage
utilise généralement des pigments d’oxyde de fer. Ces dermopigmentations,
méthodes de tatouage reconstructives permettent aux patients de mieux vivre le
retour à une vie normale après la maladie. La palette des couleurs disponibles de
nos jours pour repigmenter ces cicatrices disgracieuses sont très larges et permettent
de respecter la couleur naturelle de la peau, sans que les pigments ne perdent trop
leur teinte avec le temps. Il faut néanmoins envisager de pratiquer cette
dermopigmentation à nouveau tous les 5 à 10 ans, lors d’une séance d’une petite
heure environ. Les séances de tatouage de dermopigmentation dans le cadre de la
chirurgie réparatrice du cancer du sein sont en général prises en charge par la
sécurité sociale.
Le tatouage comme maquillage permanent peut également avoir une application
thérapeutique pour les femmes en fin de cure de chimiothérapie qui ont subi de
grosses pertes de cheveux, mais également de sourcils ou de cils. Le maquillage
permanent permet à ces femmes de retrouver ces attributs de beauté des yeux via
un tatouage de sourcils ou de cils.
103
TRANSFUSIONS SANGUINES
Une transfusion sanguine est une opération consistant à injecter,
par perfusion intraveineuse, du sang ou des dérivés sanguins.
Question : A l'hôpital, un homme est atteint d'anémie, l'hôpital
cherchait du sang pour le sauver, il est connu que le sang est
souillé, existe-t-il une autorisation pour le donneur du sang de faire
la transfusion du sang pour sauver ce malade désespéré ou bien
c'est interdit ?
A l'origine, le traitement d'un malade doit être à travers ce qui est permis selon la
Charia, mais s'il n'existe aucun autre moyen pour renforcer le malade et le guérir
qu'à travers la transfusion du sang, et que c'est le moyen unique pour sauver le
malade de sa maladie ou de sa faiblesse, et si l'opinion prépondérante des gens de
connaissance est que cette transfusion lui sera utile, il sera permis d'en avoir recours
pour le guérir, pour le faire débarrasser de sa maladie et de sa faiblesse par le sang
du donneur, comme Allâh (L'Exalté) dit :
ضطر ﴿﴿ فمن ٱ
لخنير وما ٱول بهۦ لغري ٱ
م ولحم ٱ دل
لميتة وٱ
م عليك ٱ ما حر ن
غري ابغ وال عاد ا
غفور رحي ن ٱمث عليه ا
﴾﴾فال ا
« Certes, Il vous interdit la chair d’une bête morte, le sang, la viande de porc et ce
sur quoi on a invoqué un autre qu’Allâh. Il n’y a pas de péché sur celui qui est
contraint sans toutefois abuser ni transgresser, car Allâh est Pardonneur et
Miséricordieux. » (2:173)
Et Ses paroles :
ا لك ل فص وقد ﴿﴿ م م ال عليك حر ما ا
ليه ضطررت ٱ
﴾﴾ا
« Alors qu'Il vous a détaillé ce qu'Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez
contraints d'y recourir. » (6:119)
(Question 2 de la Fatwa 1528 du Comité de l’Ifta – Partie 25/67 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-
Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghouayan)
Sheikh Mohammad Ibn Ibrahîm Al-Chaykh précise les conditions suivantes : « La
personne qui bénéficie d'une transfusion, est le malade ou le blessé dont la vie
dépend de cette transfusion sanguine. Quant au donneur, la transfusion sanguine ne
doit pas lui causer de préjudice majeur. Celui à qui on fait confiance, s’il
recommande une transfusion sanguine, doit être un médecin musulman. S'il est
difficile de le trouver, nous ne trouvons aucun inconvénient à se fier à la parole d'un
médecin non-musulman, qu'il soit juif ou chrétien, à partir du moment où il est expert
104
en médecine et jouit de la confiance des gens. La référence en est le hadith
authentiquement rapporté dans le Sahîh :
ٱ ن النب صىل هللا عليه وسل ملا واجر اس تأ جر رجال مرشاك واداي خريتا )ماورا(
« Quand le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) émigra, il paya les services d'un homme
polythéiste, expert pour le guider sur le chemin » »
(Fatwa sur le site Alifta.net – page 348)
Question : Est-il permis aux banques de sang de ne pas accorder une importance à
la religion comme elles le font actuellement, bien plus, qu'elles traitent les malades
et les donneurs sur même pied d'égalité et donnent le sang des musulmans à
n'importe quel malade, musulman ou non-musulman ? Il en est de même de la
transfusion du sang d'un non-musulman à un patient musulman et autre, surtout
quand on sait que les cas de maladie grave ne souffrent pas de perdre le temps à
faire attention à de telles choses, bien plus qu'on leur fasse une transfusion sanguine
le plus tôt possible ?
Cette condition n'est pas obligatoire sauf dans le cas où l'on donne le sang au
polythéiste qui est en guerre ouverte contre les musulmans. Il n'est pas permis de lui
en donner car ce dernier doit être tué et on ne peut pas l'aider à rester en vie.
Quant au musulman, au Dhimmî (personne non-musulmane, vivant en terre d’Islam,
payant un impôt et qui est protégé par les musulmans) et au Mo`âhid (non-
Musulman dans une alliance temporaire avec les Musulmans), ils peuvent profiter du
sang donné sans aucun inconvénient. (Question 2 de la Fatwa 19477 du Comité de l’Ifta –
Page 357 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh
Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
TRANSPLANTATION D’ORGANES
Se référer au livret de la collection Que dit l’Islam et intitulé : « Le don d’organe, de
sang… »
TROUBLES PSYCHOLOGIQUES
Question : Le croyant peut-il avoir des troubles ou maladies psychologiques ?
Comment doit-on le traiter selon la religion, sachant que la médecine
contemporaine traite ces troubles uniquement avec les médicaments modernes ?
Nul doute que l'être humain peut être la cible de troubles et de maladies
psychologiques résultant de l'angoisse de l'avenir, ou des regrets et des remords du
passé. Les troubles psychologiques ont une influence plus importante sur le corps
que les maladies physiques et le traitement de ces troubles se fait par des moyens
105
autorisés : la Roqya70 est plus efficace que le traitement par les médicaments
chimiques.
Un des traitements de ces troubles ou maladies a été rapporté dans le hadith
authentique, selon Ibn Mass’oud :
ا قط مهم و ال حزن ، فقال : اللهم ا ين عبدك ، و ابن عبدك ، و ابن ٱمتك ، ما ٱ صاب ٱ ددا
يدك ، ماض يف حمكك ، عدل يف قضاؤك ، ٱ سأ كل بكر امس وو كل مسيت به نفسك ، انصييت ب
ا من خلقك ، ٱ و ٱ نزلته يف كتابك ، ٱ و اس تأ ثرت به يف عل الغيب عندك ، ٱ ن جتعل ٱ و علمته ٱ ددا
ال ٱ ذوب هللا هه و حزنه ، القرٱ ن ربي قلب ، و نور صدري ، و جالء حزين ، و ذواب هر ، ا
مها مها ؟ فقال بىل ، ينبغ ملن مسعها ٱ ن يتعل ا قال : فقيل : اي رسول هللا ٱ ال نتعل و ٱ بدهل مكنه فرجا
D’après ‘AbdAllâh Ibn Mass’oud, le Messager d’Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Chaque
fois qu’on tombe dans les soucis et le chagrin qu’on dise : Mon Seigneur ! Je suis ton
serviteur fils de ton serviteur et de ta "serviteur femme". Mon toupet est dans ta main ;
tes décisions s’appliquent bien à moi et tes jugements me concernant sont justes. Je
te demande par tous les noms que Tu T’es donné et par tous les noms Tu as appris à
une de Tes créatures ou révélés dans Ton livre ou gardés secrets chez Toi Je Te
demande de faire du Coran le printemps de mon cœur, la lumière de ma poitrine, le
moyen de me débarrasser des soucis et du chagrin. » Chaque fois qu’il dit cela,
Allâh s’en débarrasse et les remplace par la joie. » - « O Messager d’Allâh : Ne
devons-nous pas l’apprendre ? » -« Si, toute personne qui l’a entendu doit
l’apprendre » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Silsilah as-Sahiha (199)
Un autre traitement aussi peut être que la personne dise :
ه ال ﴿ ل ال ا
نك ٱنت ا بح نر س
من كنت ا
لمي ٱ ﴾لظ
« Nulle autre divinité (digne d’adoration) si ce n’est Toi ! Gloire à Toi ! J’ai été
vraiment du nombre des injustes. » (21 :87-88)
Celui qui veut en savoir plus peut consulter les livres écrits par les savants dans le
domaine des invocations, tels Al-Wâbilu-Sayyib d'Ibn Qayyim, Al-Kalimu-Tayyib de
Cheikhu-l-Islam Ibn Taymiyya, les invocations Al-Adhkâr) d'An-Nawawî, ainsi que
Zâdul-Ma’âd d'Ibn Qayyim.
Cependant, lorsque la foi s'affaiblit, les gens acceptent de moins en moins les
traitements « islamiques ». De nos jours, les gens comptent plus sur les traitements
médicamenteux que sur les traitements islamiques. Plus la foi est grande plus les
70 Exorcisme qui se pratique en lisant sur le malade des versets coraniques et des invocations tirées de la Sunna du
Prophète
106
traitements islamiques sont efficaces. Ceux-là peuvent même s'avérer plus efficaces
que les médicaments.
Tout le monde connaît l'histoire de l'homme envoyé par le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى )
avec une délégation.
ن ن سلي، وا ن س يد احل ر فران غيب، فهل منك كنا يف مسري لنا فنلنا، جفاءت جارية فقالت : ا
راق ؟ فقام معها رجل ما كنا نأ بنه برقية، فرقاه فبٱ ، فأ مر هل بثالثي شاةا، وسقاان لبناا، فلام رج
الكتاب، قلنا : ال تدثوا ال بأ مر ، ٱ وكنت ترق ؟ قال : ال، ما رقيت ا قلنا هل : ٱ كنت تسن رقيةا
، فلام قدمنا املدينة ذكرانه للنبر صىل هللا عليه شيئاا حىت نأ ت، ٱ و نسأ ل النب ص ىل هللا عليه وسل
، فقال : ) وما اكن يدريه ٱ نا ر (قية ؟ اقسموا وارضبوا يل بسهم وسل
Ce groupe se rendit chez une tribu arabe, mais ses membres ne leur offrirent pas
l'hospitalité. Allâh, le Tout-Puissant, voulut que le chef de la tribu ait été mordu (par
un serpent). Les membres de sa tribu se dirent : « Allons voir ce groupe (les
Compagnons) qui sont venus chez nous, peut-être trouverons-nous une personne qui
pratique la Roqya. » Les Compagnons leur répondirent : « Nous ne pratiquerons la
Roqya à votre chef que si vous nous donnez tant et tant de moutons. » Ils
acceptèrent, alors un des Compagnons pratiqua la Roqya au chef de la tribu en
lisant juste la Fatiha, et l'homme mordu se leva comme s'il avait été libéré de prison.
C'est donc l'effet qu'a produit la lecture de la Fatiha sur cet homme, car elle a été
lue par un cœur rempli de foi. Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) leur dit après leur retour :
« Comment avez-vous su que la Fatiha est une Roqya ? » - Sahih Bokhari (5007)
Mais de nos jours, la piété et la foi des gens se sont affaiblies. Les gens ne croient
qu'aux phénomènes matériels visibles, mais en réalité, c'est une épreuve pour eux. A
l'inverse, est apparue une catégorie de charlatans qui profitent de la détresse des
gens pour leur extorquer de l'argent, en prétendant qu'ils sont des lecteurs du Coran
pieux. Cependant, ce sont de véritables escrocs.
Les gens se sont partagés entre deux extrêmes : ceux qui disent que la lecture [du
Coran] n'a aucun effet, et ceux qui profitent des gens avec des lectures trompeuses.
Enfin, d'autres sont dans le juste milieu. (Fatwa de Sheikh Utheymine - Recueil de Cours et de
Fatwas de la Mosquée Sacrée de la Mecque, vol. 3, pages 385 et 386)
URINE (BOIRE SON URINE)
Question : Nous avons pris connaissance de votre lettre dans laquelle vous dites que
vous souffrez de la tuberculose et que vous l'avez soignée pendant longtemps sans
succès. Vous dites qu'un bédouin vous a prescrit un remède qui consiste à boire ses
107
urines pendant quatre-vingt jours. Vous voulez savoir si se soigner avec les urines est
illicite ou pas ?
Nous vous informons qu'il n'est pas permis de se soigner avec une chose interdite.
La chose interdite n'a pas de vertu curative, par conséquent, se soigner avec ce
que vous avez dit est interdit, suivant le hadith suivant :
حبرام تتداووا ال و ، فتداووا ، ادلواء و ادلاء خلق تعال هللا ا ن
Il ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit aussi : « Certes, Allâh Le Très Haut a créé la maladie et le
remède, prenez des remèdes, mais ne prenez pas de remèdes illicites. » - Authentifié
par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-Jâmi’ (1762)
Et le hadith :
ن م فامي شفاءك جيعل مل هللا ا عليك حر
« Allâh n'a point rendu la guérison de ma communauté dans ce qui lui est interdit ».
Isnad déclarée sahih par Sheikh al-Albânî dans Silsilah as-Sahihah (175/4)
(Fatwa de Sheikh Ibrâhim Al Ach-Cheikh sur le site Alifta.net)
VACCINATION
La vaccination est un procédé consistant à introduire un agent extérieur (le vaccin)
dans un organisme vivant afin de créer une réaction immunitaire positive contre une
maladie infectieuse. La substance active d’un vaccin est un antigène destiné à
stimuler les défenses naturelles de l'organisme (le système immunitaire). La réaction
immunitaire primaire permet en parallèle une mise en mémoire de l'antigène
présenté pour qu'à l'avenir, lors d'une contamination vraie, l'immunité acquise puisse
s'activer de façon plus rapide. Il existe quatre types de vaccins selon leur
préparation : agents infectieux inactivés, agents vivants atténués, sous-unités
d’agents infectieux ou anatoxines (antidiphtérique, antitétanique).71
Quelques personnalités, du monde médical ou politique notamment, et des
associations opposées à la vaccination considèrent que l’obligation vaccinale est
une violation des libertés individuelles, de l'intégrité corporelle ou que les effets
indésirables de la vaccination seraient au mieux non négligeables et parfois
catastrophiques. La question de la validité théorique de la vaccination est parfois
mise en cause également. 72
71 http://fr.wikipedia.org/wiki/Vaccination 72 http://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_sur_la_vaccination
108
Au vu de ces nombreuses divergences, nous vous conseillons vivement de vous
renseigner auprès de médecins musulmans qui sauront mieux évaluer votre situation,
ou celle de vos enfants au regard de votre décision (acceptation de la vaccination
ou pas). Une fois votre décision prise, nous vous encourageons à contacter les
savants pour connaître et comprendre votre responsabilité qui découlera de cette
décision.
Sheikh Ibn Baz dit que : « Il n'y a pas de mal à pratiquer le traitement en avance s'il y
a une crainte que la maladie se produise, en raison de la présence d'une épidémie
ou d'autres facteurs qui causent la maladie. Il n'y a pas de mal à la prise de
médicaments pour prévenir contre les maladies que l'on craint. Le Prophète ( هللا صلى
سلم و عليه ) dit dans un Hadith Sahîh :
ر من تصبح لك يوم بس ب مترات جعوة ، مل يضه يف ذكل اليوم مسم وال س
« Celui qui, tous les jours, déjeune le matin avec sept dattes de « al-’Ajwa », rien ne
pourra lui nuire ce jour-là, ni poison et ni sorcellerie » - Sahih Bokhari (5445)
Donc, si l’on craint une maladie et qu’on veut se faire vacciner contre une infection
qui sévit dans le pays ou ailleurs, il n'y a rien de mal à cela, parce que c'est une sorte
de protection. Comme la maladie en cours doit être traitée par la médecine, la
maladie redoutée doit être aussi traitée. Toutefois, il n'est pas permis de porter ou
d'accrocher des amulettes contre la maladie, les djinns, ou le mauvais œil, car le
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) l'a interdit et a expliqué qu'il s'agissait d'un polythéisme
mineur, cela doit donc être évité » (Fatwa issue du site Alifta.net – Partie 6/21)
Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez lire la fatwa 159845 du site Islamqa qui
reprend de nombreux avis juridiques sur le sujet : http://islamqa.info/fr/ref/159845
VERNIS THERAPEUTIQUE
Dans le cadre d’un traitement thérapeutique, il peut être demandé au patient de
passer sur ses ongles un vernis médical afin d’éviter le décollement de l’ongle ou de
soigner une maladie.
Le qadi Sa’d Al-Manhal – juge de la ville de Qatif en Arabie Saoudite – dit : « Pour ce
cas, si le vernis prescrit est bien un remède et reste nécessaire pour être la cause de
guérison, alors il n`y a pas de mal à cela. Lors des ablutions, elle devra passer l`eau
sur ses ongles, comme on la passe sur un plâtre ou un bandage. » (Fatwa issue du site
www.dourouss-abdelmalik.com)
109
Les erreurs médicales
Chaque année des milliers de patients sont victimes d’accidents médicaux. Aussi
tragique que quotidien, cet évènement ouvre droit, selon les cas, à réparation. Il
n’en demeure pas moins que cette indemnisation du préjudice subi se résume, pour
la victime, à un maigre lot de consolation, voire à une peau de chagrin.
Les recours visant à réparer, autant que possible, le préjudice sont multiples. Ils
varient selon que l’acte médical ait été réalisé par un médecin libéral ou une
clinique, un hôpital, ou encore selon sa gravité.
Au-delà de ces recours juridictionnels, la loi du 4 mars 2002, dite loi Kouchner, a créé
les commissions régionales de conciliation et d’indemnisation des accidents
médicaux, affections iatrogènes et infections nosocomiales (CRCI) afin de faciliter la
résolution des litiges entre les professionnels de santé et les victimes. Ce dispositif offre
une nouvelle possibilité de règlement de ces différends, par la voie amiable, et vise
à permettre une indemnisation rapide des victimes.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site : http://www.oniam.fr/crci/presentation73
Question : Quelle est la forme de la garantie que doit assurer le médecin s'il fait tout
son possible en soignant un malade, mais se trompe et cause à ce malade une
infirmité ou se trompe sans lui causer d'infirmité ? Il peut arriver qu'un médecin
soigne un malade en supposant qu'il est atteint de l'appendicite et, en l'opérant,
découvre que son appendice n'est pas enflammé, l'excise quand même et
découvre que le malade souffre d'une sévère colique néphrétique. Les médecins ont
dit : "Il s'agit d'une erreur que peuvent commettre de nombreux médecins. Quant à
l'excision de l'appendice qui est pour autant sain, si le médecin ne l'excise pas, il se
trouvera dans une situation embarrassante face au malade. Il doit informer le
malade qu'il était sain et qu'il ne l'a pas excisé." Cela causera tant de problèmes au
médecin comme les poursuites judiciaires et atteinte portée à sa renommée.
D'ailleurs si le médecin ne l'en informe pas, il se peut que le malade souffre plus tard
de l'appendicite et que le malade aille voir un autre médecin qui voit les traces de
l'ancienne opération chirurgicale et ne pense pas qu'il souffre de l'appendicite et
que le malade trouve la mort à cause du camouflage et de l'obscurcissement suite
à l'opération chirurgicale précédente. Dans ce cas on a deux situations au choix :
soit de l'en informer, soit d'exciser l'appendice. Il y a une question à ce propos, si le
médecin excise l'appendice dans une telle situation, aura-t-il droit aux honoraires
convenus ? Ceci est un seul exemple des problèmes auxquels nous sommes
73 http://droit-medical.com/perspectives/la-forme/359-accident-medical-crci-mode-emploi
110
confrontés pendant que nous pratiquons notre travail ? Si nous résolvons les
problèmes sans nous fonder sur la charia, il n'y aura pas de problème à envisager,
mais nous voudrions appliquer la charia sur nous-mêmes.
Premièrement : Si le médecin fait ce qu'on lui ordonne de faire, que ce médecin est
si compétent et si adroit qu'il peut reconnaître la maladie à cause de laquelle il
procède à cette opération chirurgicale, et qu'il ne dépasse pas les limites de ce qu'il
doit faire, il n'a à assurer la garantie ni de l'erreur qu'il peut commettre ni des
conséquences pouvant en découler comme la mort ou l'infirmité du malade, car il a
fait ce qui est permis par la charia. Son cas est alors comparable à celui du
gouverneur qui coupe la main au voleur. Quant au cas où le médecin n'est pas
compétent, il ne lui est pas permis de procéder aux opérations chirurgicales et il lui
est plutôt illicite de le faire. Et s'il y procède, il doit assurer une garantie de son erreur
et des conséquences qui en découlent. Il en est de même s'il est compétent mais
commet une négligence en dépassant les limites de ce qu'il doit faire ou en
procédant à l'opération avec un outil émoussé causant au malade beaucoup de
douleurs, ou en procédant à l'opération dans un moment inapproprié ou en
procédant à l'opération dans un membre du corps ne nécessitant pas cette
opération. Dans ce cas, le médecin doit assurer une garantie de son erreur et des
conséquences en découlant, car il s'agit d'un acte n'étant pas permis par la charia
et illicite.
Deuxièmement : Le médecin doit faire de son mieux pour diagnostiquer la maladie
en coopérant avec ses collègues avant de procéder à l'opération et en se servant
dans la mesure du possible des outils modernes pour faire le diagnostic sans se hâter
de faire l'opération avant de s'assurer du bon diagnostic. S'il y procède, après ces
démarches, et qu'il se trompe, il se doit d'avouer sa faute et ne pas camoufler ni
cacher la vérité. Il doit également noter cela dans le registre du malade par crainte
d'Allâh (Exalté soit-Il), par loyauté et par souci de protéger les intérêts du malade
tout en donnant priorité à ceux-ci par rapport aux intérêts du médecin. En faisant
cela, on prévient les conséquences mauvaises sur lesquelles peuvent déboucher le
camouflage et l'obscurcissement. Le médecin n'a pas droit aux honoraires en
contrepartie de l'opération où il s'est trompé comme dans le cas précédent et
d’autres cas similaires. (Fatwa 10890 du Comité de l’Ifta – Parties 24/400 – Président : Sheikh Ibn Baz
– Vice-Président : Sheikh ‘Affifi)
Question : Qu'en est-il si un médecin soignant un patient provoque chez lui un
dommage physique ou corporel ou autre et qu'on lui intente un procès pour
transgression ou manquement et qu'on lui demande de se présenter avec le patient
devant un tribunal ?
Selon la loi, il n'y a aucun mal à intenter un procès à un médecin car il est comme
n'importe qui, qu'il se présente lui-même ou se fasse représenter par un mandataire.
S'il est jugé selon les fondements légaux, on peut l'acquitter ou le condamner. Si on
111
le condamne, il ne doit se contenter que du rachat qui est l'affranchissement d'un
esclave pieux, s'il ne le possède pas il jeûnera deux mois successivement. De même,
il devra verser une compensation financière qui sera supportée par les consanguins
du meurtrier si cette compensation atteint le tiers du prix du sang voire plus. Cela
s'applique dans le cas où le meurtre n'est pas prémédité.
Intenter un procès à un médecin, lui infliger une amende à payer en cas de
transgression ou de manquement est stipulé dans les dires des oulémas. La référence
en est le hadith de `Amr ibn Cho`ayb d'après son père et son grand père, qui
rapporte que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
من تطبب ومل يعل منه الطب قبل ذكل فهو ضامن
« Celui qui prétend soigner les malades, sans avoir suffisamment d'expérience dans
ce domaine, est responsable des conséquences fâcheuses qui découlent de sa
pratique. » Hadith déclaré sahih lighayrihi par Sheikh al-Albânî dans Sahih ibn Mâjah
(2808) NDR : Le hadith sahih lighayrihi est un hadith hassan qui a plusieurs chaines de
transmission qui sont chacune hassana. Ils se renforcent pour former un hadith sahih
La lettre et l'esprit de ce hadith nous renseignent que ceux qui soignent les gens sont
divisés en plusieurs catégories.
La première catégorie est composée de ceux que ce hadith désigne explicitement.
Il s'agit de celui qui exerce le métier de médecin alors qu'il en est ignorant. Celui-là
est responsable de tout ce qui se détériore dans le corps et autre, de par sa faute.
Tel est l'avis consensuel des savants. Sa caution est le prix du sang et il est dispensé
du talion parce qu'il ne s'est pas entêté à soigner le malade sans son autorisation.
Mais, si le patient sait qu'il est ignorant et ne s'y connait pas en médecine, mais
malgré tout l'autorise à le soigner sachant au préalable ce qu'il fera, et étant pubère
et raisonnable, le médecin n'a pas à payer de caution dans ce cas.
La deuxième catégorie est l'opposé de la première. Il s'agit du sens même du hadith.
Il s'agit du cas où le médecin est adroit et maîtrise le métier et n'a pas commis un
crime ou manqué au choix du remède approprié en quantité et en qualité. S'il met
en œuvre tout ce qui est en son pouvoir et qu'une détérioration du corps ou de
l'organe survient suite à l'opération, qui lui avait été autorisé par une personne
pubère ou par le tuteur d'un impubère, il n'a pas à payer la caution à l'unanimité car
cette dérive n'est pas blâmable un peu comme la dérive dans l'application d'une
peine ou du talion.
La troisième catégorie est formée du médecin adroit maîtrisant son métier mais qui a
commis une faute dans la prescription du remède ou son mode d'usage ou dont la
main a détérioré un membre sain et qui a provoqué la mort du patient. Par exemple,
donner plus d'anesthésie au malade qu'il n'en ait besoin ou avant d'avoir consulté le
malade et sans avoir su la dose que son corps ne pouvait supporter. C'est le cas
112
également de celui qui va au-delà du gland dans la circoncision ou celui qui
arrache une dent saine croyant qu'il s'agit de la dent cariée et bien d'autres cas
cités par les oulémas, qu'Allâh leur fasse miséricorde. Ce médecin a commis le crime
de la faute professionnelle qui ne peut être vengé, bien plus, il est garanti. S'il est
inférieur au tiers du prix du sang, il doit être prélevé de l'argent propre du médecin,
sinon il incombera à ses consanguins de le payer. (Fatwa du Sheikh Ibrâhim Ach-Chaykh sur
le site Alifta.net – Page 171)
113
Les ablutions
« Le malade a les mêmes obligations qu’une personne saine concernant
l’accomplissement de la purification par l'eau pour tout acte l’exigeant. Cela
implique qu’à la suite de l’annulation de ses ablutions pour des causes mineures, il
doit refaire les ablutions. Quant à une perte de l’état de pureté faisant suite à des
raisons majeures, il doit se laver (Ghousl). La personne doit faire de son mieux pour
accomplir les ablutions, même si on doit lui apporter de l'eau à l'endroit où elle est*.
Mais, si elle n'est pas capable de le faire elle-même ou avec l'aide d'autrui, il lui sera
permis de faire Tayyamoum. » (Question 1 de la Fatwa 13036 du Comité de l’Ifta – Partie 5/357 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
*Remarque : l’aide consiste à lui verser l’eau afin qu’il se lave tout seul, et non pas à
lui laver les membres.
« Si le malade ne peut pas faire les ablutions en utilisant l'eau en raison de son
incapacité ou de sa crainte que la maladie ne s'aggrave ou que le rétablissement
n'en soit retardé, il peut procéder aux ablutions sèches (Tayyamoum). » (Question 1 de
la Fatwa 17798 du Comité de l’Ifta – Page 31 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi –
Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Ach Chaykh)
AVANT-PROPOS SUR LA PURETE DU MALADE
Question : Nous avons reçu un certain nombre de questions concernant les
jugements relatifs à la pureté du malade et à sa prière. Voici les réponses en détails.
Louange à Allâh Seigneur de l’univers et prière et salut sur le Prophète Mohammad
ainsi que sur sa famille et ses Compagnons. En ce qui suit : Allâh (Exalté soit-Il) a
prescrit la pureté avant toute prière. Certes, se laver après toute évacuation des
parties intimes et éliminer toute impureté au corps, au vêtement ou à la place où
l'on prie sont deux des conditions pour faire la prière.
Si le musulman veut prier, il doit d'abord faire les petites ablutions ou les grandes
ablutions s'il en a besoin. En outre, pour celui qui a eu des excrétions, il doit laver ses
organes intimes avec de l'eau pure. S'il n'en trouve pas, il se torche au moyen des
pierres, avant de faire les petites ablutions dans le but de réaliser la propreté et
d'assurer la complète pureté.
Nous allons exposer ci-dessous les jugements relatifs à ce sujet :
Se laver les organes intimes avec de l'eau après toute évacuation dégagée des
parties intimes soit de l'urine soit des selles. Quant à celui qui a eu un profond
114
sommeil ou dont les organes intimes ont lâché de vents, il ne doit pas se laver les
organes intimes avec de l'eau mais simplement faire les petites ablutions, puisque
le lavage avec de l'eau se fait seulement pour se purifier de toute impureté.
Celle-ci ne se produit pas en cas de sommeil ou de vents lâchés.
Se torcher avec des pierres se substitue au nettoyage avec de l'eau. Il faut le
faire au moyen de trois cailloux sains et purs ou plus. On rapporte
authentiquement que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
من اس تجمر فليوتر
« Celui qui s'essuie avec des cailloux, qu'il en emploie un nombre impair ».
Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (6171)
De même, il a dit :
ل الغائط فليذوب معه بثالثة ٱ جحار يس ذا ذوب ٱ ددك ا تطيب هبن فا نا جتزئ عنها
« Si l'un de vous désire aller à la selle, qu'il prenne avec lui trois cailloux, elles lui
seront suffisantes pour se nettoyer ». Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih
al-jâmi’ (547)
ار ٱ جح ثالثة من بأ قل نستنج ٱ ن … ناان لقد
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a interdit de se torcher avec moins de trois cailloux.
Sahih Muslim (262)
Il n'est pas permis de se torcher ni avec des excréments d'animaux ni avec des os
et non plus avec de la nourriture et tout ce qui a une valeur sacrée. Il est
préférable de se torcher avec des cailloux, des mouchoirs, une poignée de
poussière de la terre ou autres. Puis, la personne doit se laver avec de l'eau, étant
donné que les cailloux enlèvent l'impureté tandis que l'eau nettoie la place
souillée de cette impureté.
Et l'on a le choix de recourir à l'eau ou aux cailloux ou autres ou de les employer
tous ensemble. Selon Anas :
داوة من ماء وعنة اكن النب صىل هللا عليه وسل يدخل اخلالء فأ حل ٱ ان وغالم حنوي ا
فيستنج ابملاء
« Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) entrait dans les toilettes, et je portais, ainsi qu'un
autre garçon de mon âge, un récipient d'eau et une javeline, il se nettoyait
"Istanjâ'" alors avec l'eau. » Sahih Muslim (271)
115
De même, ‘Aïcha a dit à une assemblée de femmes :
ن رسول هللا صىل هللا عليه وسل اكن مرن ٱ زواجكن ٱ ن يس تطيبوا ابملاء، فا ين ٱ س تحيهيم، وا
يفعل
« Ordonnez à vos époux de se nettoyer avec de l'eau "Istinjâ" après
l'accomplissement de leurs besoins naturels, certes j'ai honte de leur expliquer
cela, mais le Messager d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) le faisait. » - Authentifié par Sheikh
al-Albânî dans Sahih at-Tirmidhi (19)
Mais si quelqu'un veut se suffire à l'une de ces choses, le mieux est de recourir à l'eau
apte à purifier ce qui a été souillé par l'impureté. Toutefois, si on veut se servir des
cailloux, il en faut trois. Au cas où ces trois cailloux ne suffiraient pas, on peut se servir
de quatre, de cinq ou de plus jusqu'à ce que la place souillée devienne propre. Il est
mieux que le nombre de cailloux soit impair, selon cette parole du Prophète ( هللا صلى
سلم و عليه ) : « Celui qui s'essuie avec des cailloux, qu'il en emploie un nombre impair. » Il
n'est pas permis de se torcher avec la main droite, selon la parole de Salman qui a
dit :
ناان رسول هللا صىل هللا عليه وسل ٱ ن يستنج ٱ ددان بميينه
« Le Messager d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) interdit à quiconque de se nettoyer "Istinjâ'" de la
main droite (après avoir fait ses besoins naturels). » - Sahih Muslim (262)
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
ح من اخلالء بميينه ال ميسكن ٱ ددك ذكره بميينه ووو يبول وال يمتس
« Qu'aucun de vous ne tienne sa verge de la main droite en urinant, et ne vous
essuyez pas de la main droite après la satisfaction de vos besoins naturels. » - Sahih
Muslim (267)
Quiconque a la main gauche coupée ou cassée ou infectée de n'importe quelle
maladie, a le droit de se torcher avec la main droite sans aucun mal. Il serait
préférable d'utiliser les cailloux et l'eau ensemble.
Comme la religion islamique est basée sur l'aisance et sur la facilité, Allâh (Exalté soit-
Il) a allégé les pratiques religieuses pour ceux qui ont des excuses pour qu'ils puissent
L'adorer sans peine et sans embarras. Allâh (qu'Il soit Exalté) dit :
ين من حر ﴿﴿ دلر ﴾﴾وما جعل عليك ف ٱ
« et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion » (22:78)
116
Et Il a dit (Gloire à Lui) :
يريد ﴿﴿ ٱ بك
بك يريد وال ليس ٱ
﴾﴾لعس ٱ
« Allâh veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous » (2:185)
Allâh (Exalté soit-Il) a dit aussi :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
ذا ٱ مرتك بأ مر فأ توا منه ما اس ت طعمت ا
« Lorsque je vous ordonne de faire une chose, accomplissez-en autant que vous
pouvez. » Sahih Bokhari (7288)
ن ادلين يس ا
« Cette religion est une facilité. » - Sahih Bokhari (39)
Le malade incapable de se purifier avec de l'eau, soit pour les petites ablutions soit
pour les grandes ablutions, de crainte d'aggraver sa maladie ou d'attarder sa
guérison, peut bien recourir à la terre pure (Tayyamoum), selon la Parole d'Allâh (qu'Il
soit Exalté) :
ن﴿﴿رض كنمت وا نك ٱدد جا ء ٱو سفر عىل ٱو م ن مر مر
مت ٱو لغا ئطٱ مس ل
رسا ء ٱ دوا فل لن ما ء جت
موا ا فتيم با صعيد ف طير نه وٱيديك بوجووك مسحوا أ ﴾﴾مر
« Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses
besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d'eau,
alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. »
(5:6)
Le jugement concernant l'incapable d'employer l'eau est similaire à celui qui n'en
trouve pas, suivant cette Parole d'Allâh (l'Exalté) : « Craignez Allâh, donc autant que
vous pouvez » (64:16)
et selon cette parole du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) : « Lorsque je vous ordonne de faire
une chose, accomplissez-en autant que vous pouvez. » Sahih Bokhari (7288)
117
Il existe plusieurs cas pour la pureté des malades :
1 - En cas de maladie bénigne et peu dangereuse : Si l'emploi de l'eau n'aggrave
pas l'état de la maladie et ne retarde pas le rétablissement, et s'il ne cause aucune
douleur comme un mal de tête ou de dents ou que le malade a la possibilité
d'employer de l'eau chaude, il ne lui est pas permis de remplacer l'eau par la terre
pure, puisque la permission de substituer la terre pure à l'eau existe pour écarter tout
inconvénient dû à l'utilisation de l'eau, or dans ce cas il n'en existe pas. De plus, tant
qu'il trouve de l'eau, il doit s'en servir.
2 - En cas de maladie susceptible de porter atteinte à la personne, ou à l'un de ses
organes ou de lui faire rater quelque chose de profitable, il est permis à ce malade
de se servir de la terre pure au lieu de l'eau, selon la Parole d'Allâh (Exalté soit-Il) :
ا ٱ ﴿﴿ ﴾﴾نفسك وال تقتلو
« Ne vous tuez pas » (4:29)
3 - Au cas où le malade serait incapable de bouger et où il n'y aurait personne pour
lui apporter de l'eau, il lui est permis de remplacer l'eau par la terre pure.
4 - Quiconque se plaint d'une plaie, d'un fracture ou d'une maladie que l'eau est
susceptible d'aggraver, il lui est permis de remplacer l'eau par la terre pure pour les
parties blessées et il faut laver les autres organes sains avec de l'eau.
5 - Si le malade se trouve dans un lieu dépourvu d'eau et de terre pure et où il n'y a
personne pour les lui apporter, il n'a qu'à prier tel qu'il est. Il ne faut point remettre la
prière pour plus tard, suivant cette Parole d'Allâh (l'Exalté) : « Craignez Allâh, donc
autant que vous pouvez » (64:16)
6 - Le malade atteint d'incontinence, de saignement ou de dégagement de gaz
incurables doit faire les petites ablutions pour chaque prière et il doit nettoyer ses
vêtements et de son corps. Ou bien il peut garder un habit propre consacré
uniquement à la prière, selon la Parole d'Allâh (qu'Il soit Exalté) : « et Il ne vous a
imposé aucune gêne dans la religion »
Il a dit aussi (qu'Il soit Exalté) : « Allâh veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la
difficulté pour vous »
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Lorsque je vous ordonne de faire une chose,
accomplissez-en autant que vous pouvez. » Sahih Bokhari (7288)
Il doit prendre garde d'empêcher l'écoulement du sang ou de l'urine dans son habit,
dans son corps et dans le lieu où il prie. En outre, il peut bien prier et lire le Coran au
temps délimité pour chaque prière. Mais il doit refaire les petites ablutions au temps
précis de chacune des prières obligatoires parce que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a
ordonné à la femme qui se plaignait d'une hémorragie après la fin des menstrues de
118
faire les petites ablutions à chaque prière. Le Tayyamoum s'annule par tout ce qui
annule les ablutions et par la capacité d'utiliser l'eau ou par le fait d'en trouver au
cas où on en manquait.
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 12/236 – Publiée dans le livre Ad-Da’wa, volume 2,
page 54)
ACCOUCHEMENT – LOCHIES
Question : Une femme est devenue pure du sang d'accouchement après trente
jours, elle s'est donc lavée et a accompli la prière. Un mois et demi après, elle a eu
ses menstrues pendant plus de sept jours. Doit-elle accomplir les prières ou non ?
Tout en sachant que ses menstrues ne prennent d'habitude que six jours.
La femme accouchée qui devient pure avant quarante jours* doit prendre un bain
rituel, accomplir la prière et jeûner. Si elle devient pure dix ou vingt jours après, elle
doit se laver également, effectuer la prière, grâce à Allâh. Si, durant les quarante
jours, le sang écoule de nouveau, elle doit interrompre l'accomplissement de la
prière ; une fois les quarante jours prennent fin, elle peut se laver, accomplir la prière
et jeûner. Et si le sang continue à couler, cet écoulement n'annulera que les
ablutions, elle devra alors refaire les ablutions avant chaque prière. Cependant,
quand elle devient pure, après l'écoulement des quarante jours, et elle voit ses
menstrues, elle doit, comme d'habitude tout arrêter pendant six ou sept jours, selon
sa période habituelle. Si ses menstrues durent un ou deux jours de plus, ce sera sans
inconvénient.
Mais si cela continue, il s'agit donc de métrorragie. La métrorragie est quand le sang
continue à couler après la période menstruelle, ou quand il revient à la femme étant
devenue pure quelques jours après son interruption. La métrorragie n'annule que les
ablutions. La femme doit, le cas échéant, jeûner et faire les ablutions avant chaque
prière. La période menstruelle est comprise entre six et quinze jours. Au-delà de cette
période, on parlera de métrorragie. Et si cet état prend fin et les menstrues se
terminent dans leur durée habituelle, il n'y a pas d'inconvénient à cela. Elle doit
cependant, par mesure de précaution, observer la durée de cette période afin de
ne pas être sujette à la suspicion et à l'hésitation.
Une fois la période habituelle des menstrues prend fin, la femme prend son bain
rituel, accomplit la prière et jeûne si les menstrues durent plus que la période
habituelle. Ceci signifie que si les menstrues prennent d'habitude une période de six
à sept jours. Mais elle dure plus que cette période, si la femme trouve ensuite du
sang jaune ou terne, elle doit se laver, accomplir la prière et jeûner, car ce sang sera
un sang de métrorragie. (Fatwa Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 29/129)
*Certains savants élèvent la durée à 60 jours.
119
AIDE NECESSAIRE POUR EFFECTUER LES ABLUTIONS
Question : Une nonagénaire a de grandes difficultés à faire les ablutions rituelles
surtout quand il fait froid, car elle est paralysée et l'endroit où elle pourrait faire ses
ablutions se trouve loin.
La personne doit faire de son mieux pour accomplir les ablutions, même si on doit lui
apporter de l'eau à l'endroit où elle est. Mais, si elle n'est pas capable de le faire elle-
même ou avec l'aide d'autrui, il lui sera permis de faire Tayyamoum. (Question 1 de la
Fatwa 13036 du Comité de l’Ifta – Partie 5/357 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi
– Membre : Sheikh Ghoudayan)
Je suis une vieille femme et cela fait dix ans que je ne peux plus bouger de mon lit.
Je vous demande une fatwa concernant la prière…
Il vous incombe de faire les ablutions à l'eau si vous en êtes capable et même si vous
devez y être aidée par l'un de vos enfants ou l'un de vos Mahram (personne qu'il est
interdit d'épouser en raison de liens familiaux) ou par une femme qui se contenteront
de verser l’eau et non pas de laver les membres. (Fatwa 15268 du Comité de l’Ifta – Page 76
– Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh
Fawzan, Sheikh Ach-Chaykh)
Si la personne est incapable de se purifier elle-même, quelqu’un peut l’aider à faire
le « Tayyamoum ». L’autre personne frappe la terre avec ses propres mains, et les
frotte sur le visage et les mains du malade. (Fatwa de Sheikh Utheymine - Madjmu’ al-Fatâwa
de SHeikh Ibn ’Uthaymîn, 15/229)
AVORTEMENT / FAUSSE COUCHE
Question : Il est arrivé à une femme de faire une fausse couche pendant
la journée du mois de Ramadan en cours. Cependant, elle a continué son
jour de jeûne. Quel est l'avis religieux sur la validité du jeûne pendant ce
jour? Après avoir rompu son jeûne, elle est allée à l'hôpital pour faire une
opération de nettoyage de l'utérus et n'a pas pu ainsi observer le jeûne le jour
suivant. Devra-elle, après avoir quitté l'hôpital, attendre à ce qu'elle se trouve en état
de pureté pour entreprendre de jeûner ou bien poursuit-elle le jeûne tout de suite ?
Quelle en soit la durée? Pour la compensation, doit-elle uniquement rattraper ces
jours de jeûne manqués ou donner à nourrir aux nécessiteux également ?
Si l'embryon accouché s'était développé en une créature ayant une main ou un
pied ou autre, la femme doit alors attendre à ce qu'elle ait ses lochies, puis se
purifiera à leur terme ; ou bien elle complètera quarante jours*, puis prendra le bain
rituel et recommencera la prière. D'ailleurs, elle devra rattraper les jours de jeûne
obligatoire manqués. Rentre dans ce nombre le jour même de la fausse couche. Si
elle rattrapait ces jours avant le Ramadan suivant, il n'y aurait pas à sortir de
compensation en nourrissant des indigents. Mais, si elle était en état de pureté avant
120
l'écoulement des quarante jours, elle devrait prendre le bain rituel et entreprendre
de prier et de jeûner pour disparition de cause.
Par contre, si l'embryon n'était pas encore formé (en créature), son jeûne sera
acceptable. Le sang écoulé est ainsi considéré comme des saignements irréguliers.
Cette femme peut ainsi prier et jeûner en renouvelant les ablutions pour chaque
prière jusqu'au moment (de la période habituelle) de ses règles. (Question 2 de la Fatwa
10653 du Comité de l’Ifta – Partie 10/224 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi –
Membre : Sheikh Ghoudayan)
*Selon certains savants, la durée est portée à 60 jours.
Remarque : Pour que la femme sache dans laquelle des deux catégories précitées
elle appartient, il convient de demander au personnel médical à voir l’embryon
retiré afin de vérifier s’il était formé en créature ou pas encore.
CREMES POUR LES CHEVEUX
Question : Il existe plusieurs types de crème pour les cheveux, l'usage de ce type de
crème ou autres ayant une texture gluante qui empêche l'arrivée de l'eau des
ablutions au cuir chevelu est-il permis? Quel est l'avis religieux concernant la validité
des ablutions ?
Toute crème ayant une densité qui empêche l'arrivée de l'eau à la peau, doit être
essuyée au moment de l'accomplissement des ablutions, quant à la crème qui n'a
pas d'épaisseur, il n'aura aucun effet sur la validité des ablutions. (Question 2 de la Fatwa
18458 du Comité de l’Ifta – Partie 4/70 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh
– Membres : Sheikh Bakr Abou Zayd, Sheikh Fawzan, Sheikh Ghoudayan)
DIALYSE
1/ Est ce que la sortie du sang hors du corps puis son retour, annule les ablutions ?
L'écoulement du sang, en faible quantité, n'annule pas les ablutions. Quant au sang
qui sort du corps en grande quantité, il annule les ablutions, que ce soit pour un
besoin de dialyse ou pour toute autre raison, car il correspond à la sortie d'une
souillure du corps, en grande quantité.
2/ M'est-il permis de regrouper la prière de Zhouhr et de ‘Asr, si je sais que le
moment de la prière de ‘Asr va arriver alors que je serai raccordé à ces appareils?
Il est permis, de regrouper les prières du Zhouhr et de ‘Asr et des accomplir au
moment de la première, pour celui qui ne peut pas accomplir la prière de ‘Asr à
l'heure en raison de la séance de dialyse qui se poursuit jusqu'au moment du
coucher du soleil. Mais il n'est pas permis d'accomplir la prière de Zhouhr, ni aucune
121
autre prière, avant que son temps ne soit arrivé. Le temps approprié pour accomplir
la prière de Zhouhr court à partir du moment où le soleil commence à décliner au-
dessus des têtes. Il est possible de s'aider, pour déterminer cet horaire, en se référant
au calendrier ou en entendant l'appel à la prière.
3/ M'est-il permis d'accomplir la prière alors que je suis raccordé à l'appareil,
pendant la dialyse?
Voir la réponse 1 et comprendre que tout le temps où l’on est raccordé à l’appareil,
la sortie du sang en grande quantité annule les ablutions donc on ne peut effectuer
la prière dans cet état.
4/ Parfois, il arrive que l'infirmière ne réussit pas à introduire la piqure
convenablement et que mes vêtements soient légèrement tachés de sang. Ces
taches de sang annulent-elles mes ablutions ? Dois-je laver mes vêtements ?
Le sang est une souillure et il faut laver les vêtements ou les parties du corps qui en
ont été souillés.
(Question 2 de la Fatwa 19870 du Comité de l’Ifta – Partie 6/368 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-
Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Bakr Abou Zayd, Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan)
EXAMENS MEDICAUX DES VOIES NATURELLES
Question : Je subis un traitement de fécondation depuis quelques mois. Je me rends
chez le médecin régulièrement pour l'endoscopie dans le cadre d'un contrôle
normal. Pendant la visite, l'infirmière introduit l'endoscope dans mon sexe pour avoir
une image nette. Parfois on y introduit un médicament aussi...Faut-il prendre un bain
après une telle opération ?
Cela n'invalide pas le jeûne et ne nécessite pas la prise d'un bain rituel. (Voir al-Fatawa
al-djami'a, tome 1, p.50)
Question : Quel est l’avis de votre éminence sur la tâche des médecins qui les
obligent quelques fois à regarder les parties cachées du malade, voire même les
toucher, pour l’auscultation ? D’autre part, durant les opérations, le médecin travaille
dans un milieu plein de sang et d’urine. Est-ce que refaire ses ablutions, dans cette
situation, est obligatoire ou préférable ?
Il n’y a pas de gêne dans le fait que le médecin regarde ou touche les parties
cachées du patient, en cas de nécessité ; de même, dans le fait de toucher le sang,
l’urine, ou autre impureté. Par contre, ses ablutions s’annulent, s’il touche les parties
cachées (chair contre chair), que ce soit le sexe ou l’anus, conformément au hadith
du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
122
فليتوضأ ذكره مس من
« Quiconque pose sa main sur son sexe doit refaire ses ablutions. » - Authentifié par
Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (6554)
De même, si la femme médecin touche le sexe de la femme (chair contre chair),
par nécessité, ses ablutions s’annulent, si elle était en état de pureté. (Fatwa de Sheikh
Ibn Baz - Revue des Recherches Islamiques, n° 35, page 95-96)
Question : Si une femme fait pénétrer son doigt dans ses parties intimes pour les laver
ou pour mettre une pommade curative, ou suite à un examen gynécologue, où la
femme médecin fait pénétrer sa main, ou l'outil d'osculation. Est-ce que cela
implique le bain rituel à la femme? Et, si cela a lieu dans une journée de Ramadan,
doit-elle rompre son jeûne et le rattraper plus tard?
Si ce que vous avez indiqué arrive, cela n'implique pas le bain rituel, et ne rompt pas
le jeûne. (Question 5 de la Fatwa 9881 du Comité de l’Ifta – Page 42 – Président : Sheikh Ibn Baz –
Membres : Sheikh ‘Affifi, Sheikh Ghoudayan)
FECONDATION : PRELEVEMENT DU SPERME PAR MASTURBATION
ال الغسل جيب ال املاء من ٱ و ادلفق من ا
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Le bain rituel devient obligatoire lorsque le sperme
gicle ou lors de l’éjaculation » - Sahih Muslim (349)
Question : Si quelqu'un fait un rêve érotique, accompagné d'une petite goutte de
sperme, est-il permis de le nettoyer tout simplement avec de l'eau, sans prendre un
bain rituel ?
L'impureté mineure est tout ce qui rompt les ablutions seulement, comme le sommeil,
la miction, la consommation de viande de chameau, et autres. Quant à l'impureté
majeure, qui implique le bain rituel ou les grandes ablutions, c'est l'éjaculation avec
désir ou la pénétration de l'extrémité du pénis dans le vagin de la femme. Mais, si
quelqu'un subit une éjaculation pendant le sommeil, il doit faire le bain rituel même si
la quantité de sperme était très petite. (Fatwa 11063 du Comité de l’Ifta – Partie 5/295 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
HANDICAP
Question : Mes frères sont handicapés et incapables de se servir eux-mêmes. C'est
pour cela que leur mère s'est mise à leur service et prend soin d'eux en leur donnant
à manger et à boire et en les habillant. Maintenant, ils sont majeurs et l'aîné a 25 ans.
Est-il permis à ma mère de faire la toilette à mon frère aîné et de le laver, vu qu'il ne
123
sait pas comment faire sa toilette parce qu'il est mentalement arriéré, en plus du fait
qu'elle voit ses parties intimes, c'est la même chose pour moi ?
Il vous est permis de faire la toilette de ces handicapés par le lavage et autre, mais
en cachant leurs parties intimes et en les lavant, tout en interposant un objet ou
n’importe quoi qui dissimule et protège (hâ’il) tel qu'un habit et autre et en mettant
une chaussette à la main ou une bande qui empêche que la main ne soit souillée.
Vous devez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour prendre efficacement soin de
ces handicapés et Allâh ne laisse pas perdre la récompense des bienfaisants.
(Question 4 de la Fatwa 20109 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh
Ach Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
HUILE POUR LE CORPS
Question : Il existe plusieurs types de crème des cheveux, l'usage de type de crème
ou autres, ayant une texture gluante qui empêche l'arrivée de l'eau des ablutions au
cuir chevelu ; est-il permis ? Quel est l'avis religieux concernant la validité des
ablutions dans ce cas ?
Toute crème ayant une densité qui empêche l'arrivée de l'eau à la peau, doit être
essuyée au moment de l'accomplissement des ablutions, quant à la crème qui n'a
pas d'épaisseur, il n'aura aucun effet sur la validité des ablutions. (Question 2 de la Fatwa
18458 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres :
Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
INAPTITUDE AU MOUVEMENT
Question : Une nonagénaire a de grandes difficultés à faire les ablutions rituelles ou
Al-Ghousl (bain rituel suivant une impureté rituelle majeure), surtout quand il fait
froid, car elle est paralysée et l'endroit où elle pourrait faire ses ablutions se trouve
loin. Lui est-il permis de faire des ablutions sèches "Tayyamoum" pour chaque prière
ou peut-elle accomplir toutes les prières conjointement, avec une seule ablution?
Si la situation est telle qu'elle est citée dans la question, la femme doit faire de son
mieux pour accomplir les ablutions, même si on doit lui apporter de l'eau à l'endroit
où elle est. Mais, si elle n'est pas capable de le faire elle-même ou avec l'aide
d'autrui, il lui sera permis de faire Tayyamoum, comme Allâh (Exalté soit-Il) a dit :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
Quant à la purification visant à se débarrasser de l'urine et des selles, il lui suffit de
faire Al-'Istidjmâr (nettoyage des parties intimes avec un matériau dur après la
124
miction ou la défécation) pour éliminer la souillure et purifier l'endroit avec la pierre,
la boue sèches ou des mouchoirs propres. Il ne faut pas essuyer les parties intimes
moins de trois fois, et si elle ne le trouve pas suffisant, il faut continuer à le faire pour
s'assurer de la purification de l'endroit souillé. (Question 1 de la Fatwa 13036 du Comité de
l’Ifta – Partie 5/357 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh
Ghoudayan)
INCAPACITE A FAIRE LES PETITES OU GRANDES ABLUTIONS OU LE TAYYAMOUM
Question : Je suis malade et je suis incapable d'accomplir mes ablutions et je n'ai
personne pour m'aider, est-ce que je peux faire le Tayyamoum (ablutions sèches) ?
Sachant qu'à l'hôpital, ils nettoient les murs, le parterre et les draps quotidiennement.
Comment je peux faire le Tayyamoum dans l'état où je suis ?
Si le malade n'a personne pour l'aider à faire ses ablutions, et ne peut les accomplir
lui-même, il peut recourir au Tayyamoum, car Allâh (Gloire à Lui) dit :
ن﴿﴿رض كنمت وا نك ٱدد جا ء ٱو سفر عىل ٱو م ن مر مر
مت ٱو لغا ئطٱ مس ل
رسا ء ٱ دوا فل لن ما ء جت
موا ا فتيم با صعيد ف طير نه وٱيديك بوجووك مسحوا أ ﴾﴾مر
« Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses
besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d'eau,
alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. »
(5:6)
Celui qui ne peut pas utiliser l'eau ni faire le Tayyamoum est excusé. Il doit faire la
prière à l'heure sans ablution ni Tayyamoum, suivant les Propos d'Allâh (Gloire à Lui) :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
et selon le hadith du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
اس تطعمت ما منه فافعلوا به ٱ مرتك ما و ، فاجتنبوه عنه نيتك ما
« Ce que je vous ai défendu de faire, évitez-le, et ce que je vous ai ordonné,
accomplissez-le dans la mesure du possible » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans
Sahih al-Jâmi’ (5810)
Certains compagnons ont fait la prière lors des voyages du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى )
sans ablution ni Tayyamoum, et le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) ne leur a rien dit. (Fatwa de
Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 10/195 – Fatwa publiée dans le magazine Al-Madjala Al-
Arabiya, édition 192 du mois de Moharram, 1414H)
125
Question : J'ai subi une intervention chirurgicale au niveau du dos, par conséquent,
je fais difficilement mes ablutions pour la prière. J'ai fait un rêve érotique (Ihtilâm) lors
d'une nuit, et je ne peux pas faire les ablutions majeures de peur d'affecter mes
blessures dues à l'opération. Est-ce que le Tayyamoum suffit ou bien dois-je faire les
ablutions mineures (woudhou) après le Tayyamoum? Que dois-je faire dans l'état où
je suis?
Si le malade ne peut pas accomplir ses ablutions mineures et majeures, il peut se
contenter de faire le Tayyamoum, suivant la Parole d'Allâh (Gloire à Lui) :
ن﴿﴿رض كنمت وا نك ٱدد جا ء ٱو سفر عىل ٱو م ن مر مر
مت ٱو لغا ئطٱ مس ل
رسا ء ٱ دوا فل لن ما ء جت
موا ا فتيم با صعيد ف طير نه وٱيديك ووك بوج مسحوا أ ﴾﴾مر
« Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses
besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d'eau,
alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. »
(5:6)
Le jugement concernant celui qui est incapable d'utiliser l'eau pour accomplir ses
ablutions mineures ou majeures est le même que le jugement pour celui qui ne
trouve pas d'eau. Si tu peux faire les ablutions mineures mais pas les majeures alors
fais les ablutions mineures et le Tayyamoum pour la purification majeure comme a
dit Allâh (Gloire à Lui) :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 10/196 – Fatwa publiée dans le magazine Al-
Madjala Al-Arabiya, édition 243 du mois de Rabi’, 1418H)
INCONTINENCE URINAIRE
Question : Sa lettre a fait état de ce qu'il a observé chez certains malades
hospitalisés qui ignorent la méthode de prière et de purification pour celle-ci dans
certains cas d'incapacité.
Si le malade est atteint d'incontinence et que, malgré les soins, il ne guérit pas, il doit
faire l'Istinjâ' et les ablutions pour chaque prière et après l'arrivée du temps de celle-
ci. Il doit également nettoyer les parties touchées de son habit et réserver un
vêtement propre pour la prière si cela ne lui est pas difficile, sinon, il sera dispensé de
cela.
126
Il lui incombe de prendre des précautions pour empêcher l'urine de se répandre
dans son vêtement ou dans son corps ou dans le lieu de sa prière, et ce en mettant
une protection sur la tête de son pénis. (Extrait de la Question 1 de la Fatwa 17798 du Comité
de l’Ifta – Page 32 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh
Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Ach-Chaykh)
LAVAGE D’INTESTIN (CLYSTERE)
L’imam Ahmad a établi des textes qui désapprouvent le lavement que n’exige pas
une circonstance indispensable. Des autorités respectées telles que Jarab,
Moujahid, Al-Hasan, Tawous … et nombre d’autres ont déclaré que le clystère n’est
pas répréhensible. (La Médecine du Prophète – Jalal Ad-Din As-Souyouti)
Remarque : ce procédé se faisant par voie naturelle, il requiert le renouvellement
des petites ablutions. Se reporter au paragraphe « Examens par voies naturelles »
pour en savoir plus.
MAS’H SUR LES CHAUSSETTES
Le Mas’h est une facilité donnée à tous en tout temps et qui
est d’autant plus appréciable lorsqu’on est malade. Cela
constitue à passer les mains mouillées sur les chaussettes au
lieu de les enlever. Mais cette façon de faire doit répondre à
des conditions que voici.
Question : Comment passe-t-on la main mouillée sur les chaussettes?
Il est permis de passer la main mouillée sur les chaussettes si elles cachent les pieds et
les chevilles. De même, il est permis de passer les mains mouillées sur les babouches
lorsqu'on les porte ou porte les chaussettes, ayant fait les ablutions et étant
parfaitement purifié.
Ce passage des mains mouillées est valide pendant un jour et une nuit pour le
résident et trois jours avec leurs nuits pour le voyageur à compter du premier
passage après l'impureté accidentelle, car, il est rapporté d'après le Prophète ( هللا صلى
سلم و عليه ) dans des hadiths authentiques ce qui démontre cela. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur
le site Alifta.net – Parmi les questions posées par la revue Al-Madjala Al-Arabiya – Partie 10/105)
Question : Beaucoup de gens se posent la question sur la manière la plus correcte
pour l’essuyage et sur l’endroit où l’on doit passer les mains.
La manière d’essuyage est de passer ses mains en partant des orteils jusqu’au haut
de la cheville et les deux en même temps. La main droite sur le pied droit et la main
gauche sur le pied gauche (comme pour les oreilles) car ça c’est ce qui est clair et
apparent dans la sounna. Et dans le hadith de Mourirra ibn chou’bah :
127
كنت م النب صىل هللا عليه وسل ذات ليةل يف سفر ، فقال : )ٱ معك ماء( . قلت : نعم ، فنل
عن رادلته ، مفىش حىت توارى عين يف سواد الليل ، مث جاء ، فأ فرغت عليه اال دواة ، فغسل
وهجه ويديه ، وعليه جبة من صوف ، فل يس تط ٱ ن ير ذراعيه مهنا ، حىت ٱ خرهجام من ٱ سفل
بة ، فغسل ذراعيه ، مث مسح برٱ سه ، مث ٱ وويت ل نزع خفيه ، فقال : )دعهام ، فا ين ٱ دخلهتام اجل
طاورتي( . مفسح علهيام
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) lui dit de les laisser en disant : « Car je les ai mis dans mes
pieds alors qu'ils (ses pieds) étaient propres » et il lui fit passer les mains sur les
khouffayn. - Sahih Bokhari (5799)
Cela prouve que c’est les deux mains en même temps, car sinon il aurait été précisé
de faire une main après l’autre. A moins qu’une personne n’ait pas ses deux mains,
alors elle commence par le droit puis le gauche. Aussi, il y a beaucoup de gens qui
passent leurs deux mains sur le pied droit, puis les deux mains sur le pied gauche, leur
action n’a pas d’origine. Et les savants disent qu’on passe la main droite sur le pied
droit et la main gauche sur le pied gauche. (Question 13 de « bouhouth wa fatawas fi mash
ala el khoufeyn »de Sheikh Utheymine)
Question : Quel est le statut sur le fait d'opter ses chaussettes ou une partie de ses
chaussettes, par exemple pour gratter une partie de son pied ou enlever un petit
caillou, etc. ?
Si on passe nos mains dans nos chaussettes, il n y a pas de mal, mais si on les enlève
complètement ou une grande partie du pied est découverte, alors l’essuyage est
annulé. (Question 17 de « bouhouth wa fatawas fi mash ala el khoufeyn »de Sheikh Utheymine)
Les khouffayn troués
Le Comité de l’Ifta stipule que : Lors des ablutions, il est permis de passer les mains
mouillées sur les pieds au lieu de les laver, si la personne avait porté les chaussettes
en état de purification rituelle, à condition que les trous ne soient pas très larges ou
que la transparence ne soit pas telle que les pieds paraissent nus et qu'on peut voir
le rouge ou le noir à travers, par exemple. Il existe une divergence sur ces points.
Nous revenons dans la suite aux conditions de cette acte. (Question 5 de la Fatwa 5512 du
Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh
Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)
Il a aussi été authentiquement rapporté que Sufyan Ath-Thawri a dit : « Essuyez sur
elles (les chaussettes) tant qu'elles sont attachées à vos pieds. Les chaussettes des
Muhajirin et des Ansar n’étaient-elles pas trouées, déchirées et en lambeaux ? »
Rapporté par ‘Abdu-Razzaq dans Al-Musanaf (No 753) et par cette voie de
narration, par Al-Bayhaqi (1/283) (Sheikh al-Albânî – Tamam-un-Nas'h fi Ahkam-il-Mas'h)
128
La condition de pureté
Les mettre en état de pureté. Les khouffayn ne doivent pas être souillées. Essuyer
dessus quand on est en état de petite impureté et non pas en état de grande
impureté. Essuyer dans le temps légiféré. (Question 3 de « bouhouth wa fatawas fi mash ala el
khoufeyn »de Sheikh Utheymine)
Les caractéristiques des khouffayn
Réponse de Sheikh Utheymine : tant que ce qu'on porte à nos pieds porte toujours le
nom de chaussettes ou khouffayn, alors c’est considéré comme tel. Il n’est donc pas
obligatoire que le khouffayn couvre entièrement le pied. Le but des khouffayn n’est
pas de couvrir la peau mais de réchauffer les pieds et d’être utile pour les pieds. Il n y
a pas de différence entre des chaussettes légères et fines et des chaussettes
épaisses, comme il n y a pas de différence entre des chaussettes trouées et en bon
état, tant qu’elles portent le nom de chaussettes ou khouffayn on peut toujours
essuyer dessus. (Question 4 de « bouhouth wa fatawas fi mash ala el khoufeyn »de Sheikh
Utheymine)
MAS’H SUR LE TURBAN OU VOILE
عاممته عىل يمسح وسل عليهصىل هللا النب رٱ يت
Ja’far bin ‘Amr rapporte que son père a dit : J’ai vu le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) passer
ses mains mouillées sur le turban - Sahih Bokhari (205)
Question : Est-il permis à la femme d’effectuer le massage sur son voile ?
Sheikh Utheymine explique que l’opinion la plus connue au sein de l’école de l’imam
Ahmad est qu’elle effectue le massage sur son voile, si celui-ci entoure son cou. Car
certaines des femmes des compagnons avaient agi ainsi, selon ce qui a été
rapporté d’elles. En tous cas, si l’enlèvement du voile s’avère difficile à cause d’un
excès de froid ou en raison de la complexité de l’acte, elle peut effectuer le
massage sur le voile. Autrement, il vaut mieux qu’elle s’en abstienne. (Fatwa sur la
purification – p171 – Fatwa 72391 du site Islamqa)
L’auteur de Charh muntaha al-iradat, 1/60 dit aussi qu’il est correct d’effectuer le
massage sur le voile féminin qui couvre le cou. Car Um Salamata l’avait fait, d’après
Ibn al-Moundhir. Ce massage suffit quand le voile couvre les oreilles. Aussi n’est-il pas
nécessaire d’introduire les mains sous le voile pour atteindre les deux oreilles. C’est
aussi le cas pour l’homme porteur d’un turban ; il n’est pas tenu d’effectuer le
massage des deux oreilles, fussent-elles découvertes, cela n’étant que
recommandé. Il explique que la Sunna veut qu’on effectue le massage des parties
découvertes de la tête comme le haut du front et les deux côtés de la tête. (Fatwa sur
la purification – p170 - Fatwa 72391 du site Islamqa)
129
Dans l’explication de Boulough al-Maram74 (Hadith 43), Sheikh Utheymine précise les
éléments suivants :
Si les oreilles sont couvertes par le turban on ne les essuie pas mais on essuie
seulement le turban.
Il n’est pas nécessaire d’avoir les ablutions au moment où on met le turban car il
n’y a pas de preuve montrant qu’il faut les avoir, et on ne peut pas faire de
raisonnement par analogie avec l’essuyage des chaussons car à la base pour la
tête on fait un essuyage (donc sa purification est allégée) alors que pour les
pieds à la base c’est un lavage.
Il n’y a pas de période limite pour l’essuyage du turban : tant qu’on la porte on
peut l’essuyer, et si on l’enlève on fait l’essuyage de la tête. En effet il n’y a pas
de texte venant du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) limitant la durée de l’essuyage.
Il n’est pas permis d’essuyer le turban lorsqu’on est en état de Janaba (grande
souillure) pour le ghousl, mais il faut plutôt l’enlever et laver tout le corps.
MAS’H SUR LE CRANE RASE
Lorsque le patient (homme ou femme) a le
crâne rasé, il n’est pas dispensé – lors des
ablutions – de passer ses mains mouillées sur la
tête. Il doit passer ses mains entre la marque
indiquant l’endroit où les cheveux poussent et
la marque indiquant l’endroit où s’arrête la
pousse des cheveux.
MYCOSES DES PIEDS
La mycose des pieds / des ongles est une infection due à des
champignons. Au début, ces mycoses touchent les ongles des
pieds. Le champignon contamine d’abord la peau entre les orteils.
Il se forme une coupure qui ne guérit pas. La fissure de la peau
siège le plus souvent entre le quatrième et le cinquième orteil,
parfois entre le troisième et le quatrième. Cette coupure précède souvent de
plusieurs mois ou années la contamination des ongles, qui commence souvent au
coin de l’ongle d’un gros orteil. Au début, la contamination de l’ongle peut se
traduire par les symptômes suivants : le coin d’ongle décollé, épaissi, de couleur
blanc jaunâtre - en grattant sous l’ongle, on retire une poudre blanchâtre et
contagieuse -, on observe parfois une traînée brun jaunâtre qui forme un trait ou
fusée sur l’ongle, des taches blanches et beaucoup plus rarement, une bande ou
tache noire qui nécessitent un avis spécialisé. 75
74 http://bouloughoulmaram.over-blog.com/article-24074956.html 75 http://www.abimelec.com/onychomycoses.html
130
Pour éviter d’avoir des mycoses aux pieds, les podologues recommandent de bien
essuyer entre les orteils après chaque ablution et avant d’enfiler ses chaussettes et
ce, afin d’éviter toute macération. De même, il est conseillé d’éviter de marcher
pied nus.
Il est également possible d’avoir recours au Mas’h afin d’éviter d’avoir trop souvent
les pieds à l’air et mouillés, ce qui favorise l’apparition des mycoses. Pour ce faire, il
est important d’utiliser des chaussettes en coton car elles absorbent mieux l’humidité
et de les changer tous les jours.
Quelques gestes courants peuvent limiter le risque d’infection. Bien évidemment, il
faut se laver rigoureusement les pieds, de façon à éliminer au plus vite les
champignons avant qu’ils n’aient le temps de s’implanter dans l’épiderme. Mais
surtout, il faut se sécher parfaitement les pieds, surtout au niveau des plis entre les
orteils. On privilégie les matières qui limitent la transpiration (chaussettes en fibres
naturelles, chaussures en cuir). Il faut aussi laisser le pied respirer le plus possible
(chaussures ouvertes dès que cela est possible). Dans les piscines publiques, passez
toujours par le pédiluve (bassin pour tremper les pieds à la sortie du vestiaire), à l’aller
comme au retour. Et si vous êtes souvent sujets à des mycoses, n’hésitez pas à vous
équiper de sandalettes dans les lieux publics.
PLATRE / ATTELLE / BANDAGE A UN MEMBRE IMPLIQUE DANS LES ABLUTIONS
Question : Si une de mes mains ou les deux sont plâtrées ou blessées,
et que l'eau les affecte, comment accomplis-je le Tayyamoum ? Est-ce
que les limites du visage dans le Tayyamoum sont les mêmes que dans
les ablutions (woudhou) ?
Oui, les limites du visage dans le Tayyamoum sont comme dans les ablutions
(woudhou) : On essuie avec la terre, le visage du haut du front jusqu'à la barbe, et
de l'oreille à l'oreille, et on essuie les mains de l'extérieur et de l'intérieur, à partir du
poignet arrivant aux bouts des doigts. Si ses mains étaient blessées ou plâtrées, il lui
suffit d'essuyer au-dessus du plâtre avec de la terre, et au-dessus des mains s'il a des
blessures. Si une des deux mains est intacte et l'autre est blessée ou plâtrée, il doit
laver la main qui n'a rien, et passer de l'eau sur celle qui est blessée ou plâtrée,
comme s'il y avait sur une ou les deux mains un bandage. Si l'eau nuit à sa blessure
ou il ne trouve pas d'eau, il peut faire le Tayyamoum. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz – Partie
10/199 – Question posée lors d’un colloque intitulé « Propos adressés au médecin musulman », tenu à
l'hôpital An-Nour qui se trouve à la Mecque, durant le mois de Rajab en 1410 de l'hégire)
Question : Que doit-on faire pendant le Tayyamoum si on a un pansement à la
figure ?
Il faut essuyer sur le pansement comme on lors du Ghousl. (Fatwa de Sheikh Ibrâhim Ach-
Chaykh sur le site Alifta.net – Page 19)
131
Si ses mains étaient blessées ou plâtrées, il lui suffit d'essuyer au-dessus du plâtre avec
de la terre, et au-dessus des mains s'il a des blessures. Si une des deux mains est
intacte et l'autre est blessée ou plâtrée, il doit laver la main qui n'a rien, et passer de
l'eau sur celle qui est blessée ou plâtrée, comme s'il y avait sur une ou les deux mains
un bandage. Si l'eau nuit à sa blessure ou il ne trouve pas d'eau, il peut faire le
Tayyamoum. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz – Partie 10/199 – Question posée lors d’un colloque intitulé
« Propos adressés au médécin musulman », tenu à l'hôpital An-Nour qui se trouve à la Mecque, durant
le mois de Rajab en 1410 de l'hégire)
Si le fait de vous laver les cheveux lors de la purification de l'impureté majeure et des
menstrues nuit à votre santé, vous pouvez vous contenter d'essuyer dessus, car Allâh
(Pureté à Lui) dit :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
Et le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
اس تطعمت ما منه فافعلوا به ٱ مرتك ما و ، فاجتنبوه عنه نيتك ما
« Ce que je vous ai défendu de faire, évitez-le, et ce que je vous ai ordonné,
accomplissez-le dans la mesure du possible » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans
Sahih al-Jâmi’ (5810)
(Fatwa Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Page 36)
Question : Que faire d'une plaie qu'on a pansée selon le besoin sans avoir au
préalable fait les ablutions ?
On doit l'essuyer et ne pas se contenter d'y faire goutter un peu d'eau dessus. L'avis
religieux sur les bandages est qu'on les essuie mais on ne les lave pas. On doit donc
l'essuyer et également faire les ablutions sèches selon certains savants car c'est plus
prudent. D'autres pensent qu'on doit se contenter de l'essuyage. Si quelqu'un le fait
(il se contente de faire l’essuyage), nous ne lui ordonnerons pas de refaire les
ablutions. (Note de Cheikh Mohammad ibn `Abd-Ar-Rahmân ibn Qâsîm : « J'ai
maintes fois vu, notre Cheikh faire le Tayammom en entrant à la Mosquée à cause
de la blessure indiquée ».)
Mais cela a une condition : être lésé en l'enlevant. Lorsqu'on est lésé en lavant une
blessure qu'on n'a pas bandée, on doit l'essuyer avec la main mouillée. Si on est lésé
en l'essuyant, on en est alors dispensé. La blessure proéminente doit être essuyée et
les ablutions sèches ne suffisent pas (à lever l’état d’impureté). Si on peut l'essuyer,
on n'aura plus besoin de faire les ablutions sèches.
Pour ce qui est des fractures et autres, les ablutions sèches sont indispensables sur le
prolongement de la partie fracturée. Les gens sont tellement négligents (vis-à-vis de
132
ces conditions) qu'ils n'essuient ni la plaie, ni le pansement ni les cataplasmes, à
cause de cela leurs ablutions ne sont pas valides. Si on peut diminuer le pansement
qui va au-delà de la région affectée sans préjudice, on se doit de le faire.
Le fait que l'essuyage suffise quand on a un pansement sans avoir fait les ablutions
au préalable est un avis valide chez le Sheikh, parce qu'on ne sait pas quand est-ce
que surviendra la blessure. Le hadith relatant le cas de Sâhib Ach-Chouga (un
compagnon qui s'est blessé la tête, s'est lavé et a trouvé par la suite la mort) est
entaché de faiblesse. (Fatwa de Sheikh Ibrâhim Ach-Chaykh sur le site Alifta.net – Page 24)
POST-OPERATION
Si la personne ne peut se mouvoir car elle est encore sous l’emprise de l’anesthésie,
elle rentre temporairement dans la catégorie des personnes qui ne peuvent se
mouvoir. Se reporter au paragraphe « Inaptitude au mouvement »
PROTHESES
Question : Ma jambe gauche est imputée au-dessous du genou, et je porte une
prothèse. Lors des ablutions, je passe les mains mouillées sur des souliers qui ne
couvrent pas les chevilles. M'est-il permis de passer les mains mouillées en dessus
sachant qu'ils ne couvrent pas les chevilles, ou bien dois-je enlever les souliers et
passer les mains mouillées sur les pieds ? Ou encore ne m'est-il pas permis de passer
les mains sur la prothèse ? De même, lorsque je prends mon bain, j'enlève la
prothèse et je fais mes ablutions, une fois mon bain terminé, j'oublie de passer les
mains mouillées dessus, commettrais-je un péché en agissant de la sorte ? Veuillez
m'éclairer qu'Allâh vous protège.
Vous ne devez ni laver la prothèse ni passer les mains mouillées en dessus, parce que
le membre à laver est imputé. Lors de la purification majeure (Ghousl), lavez-vous le
reste de la jambe seulement. Qu'Allâh vous renforce et vous récompense
pleinement. (Question 1 de la Fatwa 15455 du Comité de l’Ifta – Partie 4/89 – Président : Sheikh Ibn
Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou
Zayd – Sheikh Ach-Chaykh)
SONDE URINAIRE
Une sonde urinaire est un tuyau (de 35 à 40 centimètres) en
latex ou en silicone, mis en place dans l’urètre jusqu’à la vessie.
Cette sonde permet de récupérer les urines contenues dans la
vessie, de les évacuer à l’extérieur et de les collecter dans un
sac, appelé « sac collecteur ». Le principe est le même que pour les stomies. Voir le
paragraphe « Stomies ».
133
SOUFFRANCE LIEE AUX ABLUTIONS
Question : Je suis une femme mariée et souffrant d'une bronchite ainsi que d'une
toux permanente, comment accomplis-je la prière ? Pourrais-je faire les grandes
ablutions sans me laver les cheveux ou bien en me satisfaisant de les essuyer
seulement? Sachant que je tombe tout de suite malade quand je lave mes cheveux
plusieurs fois par semaine? J'abandonne souvent mes prières, car je ne puis laver
mes cheveux, je ne fais qu'essuyer dessus. J'hésite beaucoup, je suis inquiète et je
ne me sens pas bien, bien que je sois convaincue que la religion est aisance. Je
vous prie de me donner une réponse définitive, afin que je puisse vivre
tranquillement et accomplir mes prescriptions religieuses parfaitement. Je porte à
votre connaissance que je suis enseignante et je me rends au travail
quotidiennement, ce qui me donne la grippe et me pousse à passer des jours au lit,
je suis donc souvent malade, et Allâh sait que je suis perplexe par rapport à la
pratique de ma vie conjugale, qui est l'obéissance au mari, voire une obéissance à
Allâh.
Si le fait de vous laver les cheveux lors de la purification de l'impureté majeure et des
menstrues nuit à votre santé, vous pouvez vous contenter d'essuyer dessus, car Allâh
(Pureté à Lui) dit :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
et le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
اس تطعمت ما منه فافعلوا به ٱ مرتك ما و ، فاجتنبوه عنه نيتك ما
« Ce que je vous ai défendu de faire, évitez-le, et ce que je vous ai ordonné,
accomplissez-le dans la mesure du possible » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans
Sahih al-Jâmi’ (5810)
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz - Partie 10/181 - Elle a été publiée dans la revue Ad-Da`wa, édition (1310) en
date du 25/3/1412 Hégire, et dans le livre "Ad-Da`wa" (Al-Fatwas) de son éminence, le premier volume
page 41 - 42)
STOMIES (LES POCHES)
Question : Comment un malade qui porte un sac à urine doit-il faire ses ablutions et
sa prière ?
Il doit prier tel qu'il est, au même titre que le malade atteint d'incontinence et la
femme qui saigne en continu (atteinte de métrorragie, Istihâda). Le malade devra
alors prier tel qu'il est lorsque le temps de la prière entre en vigueur. Il peut faire les
134
ablutions sèches (Tayyamoum) s'il ne peut pas utiliser l'eau. En revanche, s'il peut
l'utiliser, il lui incombe de faire les ablutions avec de l'eau, suivant Sa Parole (Exalté
soit-Il) :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
Les urines qui s'échapperont de lui n'auront aucun effet pour peu qu'il fasse les
ablutions après l'entrée du temps de la prière. Il peut prier même si les urines
s'échappent tant qu'il est dans le temps de la prière étant donné qu'il est contraint à
cela. Il en est de même pour le malade atteint d'incontinence. Ce dernier doit prier
à temps, même si les urines s'échappent de lui. De même pour la femme qui saigne
en continu (atteinte d'Istihâda), même si elle saigne pendant une longue durée, elle
doit faire la prière en l'état. Toutefois, les personnes dans de pareilles situations et qui
souffrent de maladies qui annulent les ablutions en continu ne doivent faire les
ablutions qu'après l'entrée en vigueur du temps de la prière, selon cette parole du
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) à une femme qui souffrait d'Istihâda :
يئ الوقت ذكل جي ء حىت صالة لكر توض
« Accomplissez les ablutions au moment de chaque prière » - Authentifié par Sheikh
al-Albânî dans Irwa al ghalil (206)
Ainsi, la personne atteinte d'incontinence, la femme atteinte d'Istihâda et le malade
évoqué dans la question doivent accomplir la prière à temps (dans son heure), et ce
pour toutes les prières prescrites et surérogatoires. Ils peuvent lire le Coran et le tenir
dans leurs mains et faire la circumambulation (Tawâf) autour de la Ka`ba s'ils se
trouvent à La Mecque, tant que ceci est fait dans son temps. Lorsque le temps n'est
plus en vigueur, la personne doit s'abstenir de cela jusqu'à ce qu'elle puisse faire les
ablutions (à nouveau) et cela lorsque le temps entrera à nouveau en vigueur. (Fatwa
de Sheikh Ibn Baz du site Alifta.net – Page 34)
TAYYAMOUM
Question : Comment faire faire le Tayyamoum au malade ?
Prenez la terre avec vos propres
mains et essuyez avec cela son
visage et ses mains. Vous pouvez
également frapper la terre de ses
mains ou les passer sur la terre puis
l'aider à les essuyer comme susmentionné, cela est suffisant. (Fatwa de Sheikh Ibrâhim
Ach-Chaykh sur le site Alifta.net – Page 19)
135
La manière de le faire : c'est de frapper le sol avec ses mains une seule fois, puis
essuyer le visage et les mains avec, en raison de ce qui est authentiquement
rapporté dans les deux Sahîh. La pureté de la terre est tenue pour condition pour
faire Tayyamoum. Le Tayyamoum est un substitut de l'eau concernant l'enlèvement
de l'impureté rituelle, tout comme l'eau utilisée par la personne saine dans ses
ablutions. Quand vous faites le Tayyamoum, vous pouvez faire la prière, qu'elle soit
obligatoire ou surérogatoire, et qu'elle soit en cours ou à venir, tant que vous restez
dans un état de pureté rituelle. La personne garde cet état jusqu'à ce qu'elle fasse
un besoin ou bien trouve de l'eau ou devienne capable de l'utiliser si elle en était
incapable. Le Tayyamoum est un moyen de purification qui remplace l'eau, comme
désigné par le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) (Fatwa Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Page 20)
Les limites dans le Tayyamoum sont identiques à celles des petites ablutions : On
essuie avec la terre le visage du haut du front (le toupet) jusqu'à la barbe et de
l'oreille à l'oreille ; et on essuie l’intérieur et l’extérieur des mains du bout des doigts
jusqu’aux poignets.
Le Tayammum ne dispense pas d’avoir recours à l'Istindjâ (toilette intime avec de
l’eau) ou l’istijmar (toilette intime avec des éléments solides) en cas de besoin.
Question : Certaines personnes ont l’habitude d’effectuer l’Istinja' (nettoyage des
parties intimes avec de l’eau après avoir urine ou déféqué) avec de l’eau puis elles
effectuent le Tayammum (l’ablution sèche) lorsque l’eau n’est plus suffisante. Est-il
permis d’agir ainsi ?
Il faut effectuer l’Istinja' avec de l’eau, puis faire ensuite le Tayammum car l’Istinja'
n’inclut pas le Tayammum. Cependant, s’il est facile d’effectuer l’Istijmar (nettoyage
des parties privées à l’aide de quelque chose de solide et ce, après avoir urine ou
déféqué) ce qui permettrait de conserver de l’eau water pour les ablutions, ceci
serait préférable s’ils savent comment faire l’Istijmar. Il faut faire l’Istijmar trois fois ou
plu à l’aide de briques ou tissus jusqu’au nettoyage complet des parties intimes. En
agissant ainsi, on préserve de l’eau pour le Wudu'. Il lave son visage et ses mains,
essuie sa tête et lave ses pieds. Ceci est meilleur et préférable s’il est aisé d’agir ainsi.
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Nur ‘Ala Al-Darb – Partie 5/24)
Question : Avec quoi faire le Tayyamoum
Il est permis de faire Tayyamoum sur un mur ou toute chose propre qui a de la
poussière dessus. Si le mur a été recouvert par autre chose que de la poussière
[saleté], ou du sable - s'il a été peint par exemple - alors il ne doit pas faire
Tayyamoum dessus, sauf si de la poussière le recouvre à son tour. S'il lui est impossible
de faire Tayyamoum sur le sol ou le mur ou quelque chose qui a de la poussière le
recouvrant, alors il n'y a pas de mal s'il met de la poussière ou du sable dans un
récipient ou un mouchoir et qu'il fait avec cela le Tayyamoum. (Fatwa Sheikh Utheymine -
Fatâwa Arkân ul-Islâm, p.171)
136
Question : Si Un homme, qui avait une main blessée, avait l'habitude de faire les
ablutions pour sa prière, mais se contentait des ablutions sèches pour cette main.
Une fois, pendant qu'il priait, il se souvint qu'il avait fait les ablutions, mais pas les
ablutions sèches, comme il en avait coutume. Alors, il fit les ablutions sèches pour sa
main, sans interrompre la prière. Quelle est la sentence concernant cette prière: est-
elle valide ou non.
S'il y a une blessure dans l'un des membres destinés à être lavés pour les ablutions, et
qu'il est difficile de le laver ou de l'essuyer, de peur que ceci provoque l'aggravation
de son état ou le retard de sa guérison, il est prescrit que cette personne fasse
Tayyamoum. Celui qui fait les ablutions et se met ensuite à faire la prière, en se
souvenant qu'il n'a pas fait Tayyamoum, il doit le faire et recommencer la prière, car
la prière accomplie avant Tayyamoum est invalide, y compris le Takbîr du
commencement de la prière car sa prière est invalide, vu que la purification est l'une
des conditions de validité de la prière. Négliger le lavage d'un des membres
concernés par les ablutions ou une partie de ces membres, rend les ablutions
invalides, car le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) ordonna à un homme de refaire les
ablutions, quand il vit une partie, de la taille d'un Dirham, briller à ses pieds, car cette
brillance indiquait que l'eau ne l'avait pas atteinte. Et comme il est impossible que la
personne en question fasse ses ablutions, il faut qu'elle passe à l'autre option, à savoir
Tayyamoum, selon la sentence générale mentionnée dans les paroles d'Allâh (Qu'Il
soit Exalté) :
ن﴿﴿رض كنمت وا نك ٱدد جا ء ٱو سفر عىل ٱو م ن مر مر
مت ٱو لغا ئطٱ مس ل
رسا ء ٱ دوا فل لن ما ء جت
موا ا فتيم با صعيد ف طير نه وٱيديك بوجووك مسحوا أ ﴾﴾مر
« Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses
besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d'eau,
alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. »
(5:6)
Et vu l'histoire de l'homme qui avait été blessé à la tête, et quand il fit le Ghousl, suite
à l'avis qui lui avait été délivré (par ses compagnons de voyage), il mourut. Le hadith
relatant cette histoire a été rapporté par Abou Dâwoud, d'après Djâbir selon lequel
le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
منا جسده سائر ويغسل علهيا، ميسح مث خرقة، جرده عىل ويعصب يتميم ٱ ن يكفيه اكن ا
« Il lui aurait suffi de faire les ablutions sèches, de se bander la plaie à l’aide d’un
chiffon, puis d'essuyer par-dessus et se laver le reste du corps. » - Hadith déclaré
hassan lighayrihi par Sheikh al-Albânî dans Takhrij mishkat al-massâbih. NDR : Le
hadith sahih lighayrihi est un hadith hassan qui a plusieurs chaines de transmission qui
sont chacune hassana. Ils se renforcent pour former un hadith sahih
137
Si la personne en question n'a pas refait la prière, qu'elle la refasse. (Question 1 de la
Fatwa 296 du Comité de l’Ifta – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn
Mani’)
Si la plaie est endommagée également par le Tayyamoum (ablutions à sec).
Autrement dit, le cas où la plaie serait endommagée par le Tayyamoum, dans le cas
où elle se trouve sur le visage ou les deux mains ou s'il est lésé en faisant le
Tayyamoum, dans ce cas, il en est dispensé suivant Sa parole :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
(Fatwa de Sheikh Ibrâhim Ach-Chaykh sur le site Alifta.net – Page 17)
VERNIS THERAPEUTIQUE
Malik a dit au sujet de l’ongle qui est tombé : « Il n’y a pas de mal à recouvrir la plaie
et à avoir recours à l’essuyage par-dessus. » (al-Mudawwanah, 1/130. Voir aussi al-Awsat par
Ibn al-Mundhir, 2/180 - al-Majmoo‘, 2/331 - Fatwa 144045 du site Islamqa)
An-Nawawi a dit : «La règle relative aux pansements posés sur les plaies est la même
que celle relative aux attèles. Il en va de même pour toute chose qu’on applique sur
des coupures ou des fissures au niveau du talon, s’il est nécessaire d’appliquer
quelque chose qui se solidifie» (al-Majmoo‘, 2/331 – Fatwa 144045 du site Islamqa)
Le qadi Sa’d Al-Manhal – juge de la ville de Qatif en Arabie Saoudite – dit : « Pour ce
cas, si le vernis prescrit est bien un remède et reste nécessaire pour être la cause de
guérison, alors il n`y a pas de mal à cela. Lors des ablutions, elle devra passer l`eau
sur ses ongles, comme on la passe sur un plâtre ou un bandage. » (Extrait du site
Dourouss Abdelmalik)
Remarque : On ajoutera à ces paroles qu’il est tout de même préférable de faire ses
ablutions avant de poser le vernis car certains savants le recommandent.
VOMISSEMENT, PUS ET AUTRES ASSIMILES
Question : Les ablutions sont-elles rompues par ce qui sort de l'être humain par une
voie autre que le sexe et l'anus ?
Sheikh Utheymine a dit : Ce qui est déjà prouvé grâce à une preuve légale, c'est
que l'homme est propre. Et tout ce qui est ainsi prouvé ne peut changer de statut
que grâce à une preuve pareille. Si quelqu'un dit que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a
fait ses ablutions après avoir vomis, nous lui disons que le hadith qui va dans ce sens
a été jugé faible par la plupart des ulémas. Nous lui disons encore que c'est un
138
simple acte. Or, le fait que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) accomplisse un acte ne signifie
pas que celui-ci est obligatoire, s'il n'est pas assorti d'un ordre. En plus, il y a un autre
hadith qui, bien que faible, va dans le sens contraire. Ce hadith dit :
ايحتجم وصلى, ول ي ت وضأ أن النبي« Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a subi la hijama sans renouveler ses ablutions.»
Ce qui indique que les ablutions qu'il avait faites après avoir vomi n'étaient pas
obligatoires. Cet avis est mieux soutenu. Autrement dit ce qui sort du corps (en
dehors des voies inférieurs) ne rompt pas les ablutions, quelle qu'en soit la quantité :
qu'il s'agisse d'un vomissement ou de la salive ou du sang ou d'un écoulement dû à
une blessure ou d'autres choses, à moins qu'on trouve des excréments ou de l'urine.
Ceci peut arriver quand on ouvre une partie du corps pour les évacuer. Dans ce
cas, les ablutions sont rompues. (Madjmou' fatawas Ibn Uthaymine, 11/198 – Fatwa 44633 du site
Islamqa)
139
La prière
Question : Une personne a mentionné dans sa lettre ses remarques relatives à
l'ignorance de certains malades des procédés de la prière et des ablutions dans les
cas d'incapacité. Elle désire obtenir une fatwa détaillée sur les règles de purification
et de prière du malade.
Après étude par le Comité de la problématique précitée, il a répondu comme suit :
La prière du malade :
1 - Le malade doit prier debout autant qu'il le peut.
2 - S'il est incapable de se tenir debout, il peut prier assis. Il est alors préférable qu'il
soit assis les jambes croisées lors de la station debout (en temps normal).
3 - S'il est incapable de faire la prière en étant assis, il peut la faire allongé sur son
flanc en dirigeant son visage vers la Qibla (direction de la prière vers La Mecque). Il
est vivement souhaitable (Moustahabb) qu'il soit allongé sur le flanc droit.
4 - S'il ne peut pas prier en étant allongé sur le côté, il peut prier en étant allongé sur
le dos.
5 - S'il est capable de se tenir debout mais qu'il n'est pas capable de s'incliner et de
se prosterner, il ne sera pas dispensé de se mettre debout, mais il doit prier en étant
debout, et devra se pencher la tête en remplacement de l'inclinaison puis s'assoir et
la pencher en remplacement de la prosternation.
6 - Si le malade souffre d'un mal quelconque et qu'un médecin digne de confiance
lui dit que seul le fait de prier allongé était toléré dans son cas, il peut alors prier dans
cette position.
7 - Celui qui est incapable de s'incliner et de se prosterner doit se pencher la tête en
remplacement de ces actes, en la penchant d'avantage pour la prosternation.
8 - Celui qui est incapable uniquement de se prosterner doit s'incliner et pencher sa
tête en guise de prosternation.
9 - Celui qui ne peut pas incliner son dos doit s'incliner le cou, même s'il a le dos
arqué au point de ressembler à l'état d'inclinaison, il devra alors se pencher
davantage pour l'inclinaison et rapprocher plus son visage du sol autant qu'il le peut
pour la prosternation.
140
10 - S'il ne peut pas pencher sa tête, il doit faire le Takbîr (fait de dire "Allâhou Akbar"
Allâh est Le plus Grand), réciter le Coran et avoir l'intention, dans son cœur, de se
mettre debout, puis de s'incliner, de se remettre debout, ensuite de se prosterner, de
se relever, de rester assis entre les deux prosternations et enfin de s'assoir pour le
Tachahhoud (attestation de foi récitée après la deuxième et la dernière unité de
prière). Il devra enfin faire les invocations valables. Concernant le fait de faire signe
avec l'index comme le font certains malades, ceci n'a aucun fondement.
11 - Dès que le malade redeviendra capable d'effectuer les actes faits lors de la
prière dont il a été incapable, notamment de se mettre debout, de s'assoir, de
s'incliner, de se prosterner et de se pencher la tête, il doit les effectuer en terminant
sa prière sans reprendre les actes précédemment faits.
12 - Au cas où le malade ou une autre personne s'endort sans effectuer la prière ou
s'il l'oubli, il doit l'accomplir dès qu'il se réveillera ou dès qu'il s'en souviendra. Il ne lui
est pas permis de l'ajourner jusqu'à l'entrée en vigueur du temps d'une autre prière
qui lui est semblable.
13 - En aucun cas, il n'est permis de délaisser la prière. Au contraire, il incombe à
toute personne soumise aux obligations religieuses (Mokallaf) de s'assurer
d'accomplir la prière en toute situation, qu'elle soit en bonne santé ou malade,
parce que la prière est l'axe de l'Islam et la plus grande obligation après les deux
attestations de foi (Chahada). Ainsi, il n'est pas permis au musulman de délaisser la
prière prescrite jusqu'après l'écoulement de son temps, même s'il est malade, tant
que sa raison est lucide. Il a l'obligation de l'accomplir à temps tant qu'il le peut et
selon les critères précités. Quant au fait de retarder la prière jusqu'au rétablissement
comme le font certains malades, il n'est pas permis et n'a aucun fondement dans la
Charia purifiée.
14 - Si le malade éprouve de la difficulté à accomplir chaque prière à temps, il peut
réunir la prière de Zhouhr (de midi) avec celle de `Asr (de l'après-midi), et celle de
Maghrib (du coucher du soleil) avec celle de `Ichâ' (du soir) de manière à les faire
ensemble par anticipation ou par retardement, selon ce qui est le plus aisé. Il pourra
ainsi faire la prière de `Asr par anticipation avec celle de Zhouhr, ou encore faire
cette dernière par retardement avec celle de `Asr. De même, il pourra faire la prière
de `Ichâ' par anticipation avec celle de Maghrib, ou encore faire cette dernière par
retardement avec celle de `Ichâ'.
Concernant la prière de Fadjr (de l'aube), elle ne peut être réunie ni avec la prière
qui la précède ni avec celle qui la suit, étant donné que son temps est indépendant
de ce qui la précède et de ce qui la suit. (Fatwa 17798 du Comité de l’Ifta – Page 67 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Ach-Chaykh, Sheikh
Bakr Abou Zayd)
141
AVORTEMENT / FAUSSE COUCHE
Question : Il est arrivé à une femme de faire une fausse couche pendant la journée
du mois de Ramadan en cours. Cependant, elle a continué son jour de jeûne. Quel
est l'avis religieux sur la validité du jeûne pendant ce jour? Après avoir rompu son
jeûne, elle est allée à l'hôpital pour faire une opération de nettoyage de l'utérus et
n'a pas pu ainsi observer le jeûne le jour suivant. Devra-elle, après avoir quitté
l'hôpital, attendre à ce qu'elle se trouve en état de pureté pour entreprendre de
jeûner ou bien poursuit-elle le jeûne tout de suite ? Quelle en soit la durée? Pour la
compensation, doit-elle uniquement rattraper ces jours de jeûne manqués ou
donner à nourrir aux nécessiteux également ?
Si l'embryon accouché s'était développé en une créature ayant une main ou un
pied ou autre, la femme doit alors attendre à ce qu'elle ait ses lochies, puis se
purifiera à leur terme; ou bien elle complètera quarante jours*, puis prendra le bain
rituel et recommencera la prière. D'ailleurs, elle devra rattraper les jours de jeûne
obligatoire manqués. Rentre dans ce nombre le jour même de la fausse couche. Si
elle rattrapait ces jours avant le Ramadan suivant, il n'y aurait pas à sortir de
compensation en nourrissant des indigents. Mais, si elle était en état de pureté avant
l'écoulement des quarante jours, elle devrait prendre le bain rituel et entreprendre
de prier et de jeûner pour disparition de cause.
Par contre, si l'embryon n'était pas encore formé (en créature), son jeûne sera
acceptable. Le sang écoulé est ainsi considéré comme des saignements irréguliers.
Cette femme peut ainsi prier et jeûner en renouvelant les ablutions pour chaque
prière jusqu'au moment (de la période habituelle) de ses règles. (Question 2 de la Fatwa
10653 du Comité de l’Ifta – Partie 10/224 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi –
Membre : Sheikh Ghoudayan)
*Selon certains savants, la durée est portée à 60 jours.
Remarque : Pour que la femme sache dans laquelle des deux catégories précitées
elle appartient, il convient de demander au personnel médical à voir l’embryon
retiré afin de vérifier s’il était formé en créature ou pas encore.
ACCOUCHEMENT – LOCHIES
Question : Une femme est devenue pure du sang d'accouchement après trente
jours, elle s'est donc lavée et a accompli la prière. Un mois et demi après, elle a eu
ses menstrues pendant plus de sept jours. Doit-elle accomplir les prières ou non ?
Tout en sachant que ses menstrues ne prennent d'habitude que six jours.
La femme accouchée qui devient pure avant quarante jours* doit prendre un bain
rituel, accomplir la prière et jeûner. Si elle devient pure dix ou vingt jours après, elle
doit se laver également, effectuer la prière, grâce à Allâh. Si, durant les quarante
142
jours, le sang écoule de nouveau, elle doit interrompre l'accomplissement de la
prière ; une fois les quarante jours prennent fin, elle peut se laver, accomplir la prière
et jeûner. Et si le sang continue à couler, cet écoulement n'annulera que les
ablutions, elle devra alors refaire les ablutions avant chaque prière. Cependant,
quand elle devient pure, après l'écoulement des quarante jours, et elle voit ses
menstrues, elle doit, comme d'habitude tout arrêter pendant six ou sept jours, selon
sa période habituelle. Si ses menstrues durent un ou deux jours de plus, ce sera sans
inconvénient. Mais si cela continue, il s'agit donc de métrorragie. La métrorragie est
quand le sang continue à couler après la période menstruelle, ou quand il revient à
la femme étant devenue pure quelques jours après son interruption. La métrorragie
n'annule que les ablutions. La femme doit, le cas échéant, jeûner et faire les
ablutions avant chaque prière. La période menstruelle est comprise entre six et
quinze jours. Au-delà de cette période, on parlera de métrorragie. Et si cet état
prend fin et les menstrues se terminent dans leur durée habituelle, il n'y a pas
d'inconvénient à cela. Elle doit cependant, par mesure de précaution, observer la
durée de cette période afin de ne pas être sujette à la suspicion et à l'hésitation.
Une fois la période habituelle des menstrues prend fin, la femme prend son bain
rituel, accomplit la prière et jeûne si les menstrues durent plus que la période
habituelle. Ceci signifie que si les menstrues prennent d'habitude une période de six
à sept jours. Mais elle dure plus que cette période, si la femme trouve ensuite du
sang jaune ou terne, elle doit se laver, accomplir la prière et jeûner, car ce sang sera
un sang de métrorragie. (Fatwa Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 29/129)
*Certains savants élèvent la durée à 60 jours.
ALIENATION
Quant à l'enfant et à l'aliéné mental, l'acquittement de la prière n'est pas établi.
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz – Partie 10/373 – Cette question est parmi d'autres qui ont été adressées à son
éminence à la fin d'un cours de son éminence intitulé (allocution au médecin musulman) tenu à
l'hôpital An-Nour à La Mecque Honorée, durant le mois de Radjab en 1410 de l'hégire. Et elle a été
publiée dans la revue Al-"Madjala Al-`Arabiyya" édition (193) durant le mois de Safar en 1414 de
l'hégire.)
CONTRACEPTION
Les pilules contraceptives sont vendues en paquets de 21 comprimés. Le principe
consiste à prendre une pilule par jour pendant 21 jours, puis arrêter pendant une
semaine. C’est pendant cette semaine sans pilule que les menstrues reviennent.
La femme qui oublie de prendre une ou plusieurs pilules de suite pendant ces 3
semaines voit ses règles revenir. Elle doit donc de nouveau arrêter de prier et jeûner
pendant sa période.
143
La femme qui souhaite avoir recours à la pilule doit faire preuve de précaution afin
d’éviter de multiplier les périodes de menstrues pendant lesquels elle ne peut
pratiquer complètement sa religion.
DIALYSE
Question : Est-ce que la sortie du sang hors du corps puis son retour, annule les
ablutions ?
L'écoulement du sang, en faible quantité, n'annule pas les ablutions. Quant au sang
qui sort du corps en grande quantité, il annule les ablutions, que ce soit pour un
besoin de dialyse ou pour toute autre raison, car il correspond à la sortie d'une
souillure du corps, en grande quantité. (Question 2 de la Fatwa 19870 du Comité de l’Ifta –
Partie 6/368 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Bakr
Abou Zayd, Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan)
Question : M'est-il permis de regrouper la prière de Zhohr et de ‘Asr, si je sais que le
moment de la prière de ‘Asr va arriver alors que je serai raccordé à ces appareils?
Il est permis, de regrouper les prières du Zhohr et de ‘Asr et des accomplir au
moment de la première, pour celui qui ne peut pas accomplir la prière de ‘Asr à
l'heure en raison de la séance de dialyse qui se poursuit jusqu'au moment du
coucher du soleil. Mais il n'est pas permis d'accomplir la prière de Zhohr, ni aucune
autre prière, avant que son temps ne soit arrivé. Le temps approprié pour accomplir
la prière de Zhohr court à partir du moment où le soleil commence à décliner au-
dessus des têtes. Il est possible de s'aider, pour déterminer cet horaire, en se référant
au calendrier ou en entendant l'appel à la prière. (Question 2 de la Fatwa 19870 du Comité
de l’Ifta – Partie 6/368 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres :
Sheikh Bakr Abou Zayd, Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan)
Question : M'est-il permis d'accomplir la prière alors que je suis raccordé à
l'appareil, pendant la dialyse?
Voir la réponse 1 et comprendre que tout le temps où l’on est raccordé à l’appareil,
la sortie du sang en grande quantité annule les ablutions donc on ne peut effectuer
la prière dans cet état. (Question 2 de la Fatwa 19870 du Comité de l’Ifta – Partie 6/368 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Bakr Abou Zayd,
Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan)
Question : Parfois, il arrive que l'infirmière ne réussisse pas à introduire la piqure
convenablement et que mes vêtements soient légèrement tachés de sang. Ces
taches de sang annulent-elles mes ablutions ? Dois-je laver mes vêtements ?
Le sang est une souillure et il faut laver les vêtements ou les parties du corps qui en
ont été souillés. (Question 2 de la Fatwa 19870 du Comité de l’Ifta – Partie 6/368 – Président : Sheikh
Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Bakr Abou Zayd, Sheikh Ghoudayan,
Sheikh Fawzan)
144
Question : Quel est l'avis religieux concernant les malades qui se rendent à l'hôpital
pour la dialyse ? Certains s'y rendent avant la prière de Zhohr (de midi) et manquent
ainsi cette prière et celle de ‘Asr (de l'après-midi) et ne terminent qu'une heure après
le ‘Asr, et d'autres s'y rendent avant la prière de ‘Asr et manquent ainsi cette prière et
celle de Maghrib (du coucher du soleil) et ne terminent qu'une heure après le
Maghrib. Quel est l'avis religieux là-dessus ?
Si la situation est telle qu'elle est décrite par la personne qui pose la question et que
l'opération de dialyse commence avant l'entrée en vigueur du temps de la prière de
Zhohr, le patient devra reporter cette prière et l'accomplir avec celle de ‘Asr par
retardement (Jam’ Ta'khîr), à l'instar de tous les malades pour qui la réunion de deux
prières est possible. En revanche, si l'opération de dialyse commence après l'entrée
en vigueur du temps de la prière de Zhohr et ne se termine qu'après que le temps de
la prière de ‘Asr se soit écoulé, le malade peut, à ce moment-là, faire la prière de
‘Asr en même temps que celle de Zhohr par anticipation (Jam’ Taqdîm). Il en est de
même pour la prière de Maghrib qui devra être accomplie avec celle de ‘Ichâ' (du
soir) par retardement si l'opération de dialyse commence après l'entrée en vigueur
du temps de la prière de Maghrib. Par contre, si l'opération commence après
l'entrée en vigueur du temps de la prière de Maghrib et se termine avec l'entrée en
vigueur du temps de la prière de ‘Ichâ', il n'y a nul besoin de réunir le ‘Ichâ' avec le
Maghrib étant donné que le temps de ‘Ichâ' est large. Toutefois, il n'y a pas de mal à
ce que le patient réunisse ces deux prières par anticipation, à l'instar de tous les
malades qui ont besoin de procéder de la sorte. Qu'Allâh les guérisse. (Fatwa 18780 du
Comité de l’Ifta – Page 80 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres :
Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
HEMORROÏDES
Question : Je connais un musulman qui est atteint d'hémorroïdes incurables. Cette
maladie lui a provoqué, pendant le mois de Ramadan béni, des hémorragies suite à
des infections sévères. Le médecin spécialisé qu'il a consulté lui a prescrit un
traitement qui pourra, si Allâh (L'Exalté) le veut, arrêter le saignement et l'aider à
guérir. En outre, il lui a autorisé de cesser le jeûne pour pouvoir prendre ses
médicaments et remédier à l'hémorragie qui ne s'est toutefois pas arrêtée quand il
était sous traitement, sachant que ce malade était incapable de se lever et de
marcher qu'avec l'aide d'autrui en raison de ses infections aigues et du saignement.
Est-il permis à ce malade de cesser le jeûne pour suivre son traitement ? Pourra-t-il
faire les cinq prières en étant sujet à ces hémorragies qui rendent ses vêtements et
ses dessous souillés de sang ?
Si les choses sont telles que vous les décrivez, il vous est permis de cesser de jeûner, si
vous êtes incapable de jeûner en raison de votre maladie ou si le jeûne risque de
faire aggraver votre cas ou retarder votre guérison. Mais il vous incombe de
rattraper le jeûne manqué, et ce, conformément à ce qu'Allâh (Le Très Haut) a dit :
145
ريضا منك اكن فمن﴿﴿ ة سفر عىل ٱو ام ن فعد م مر ﴾﴾ٱخر ٱاي
« Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal
d'autres jours » (2:184)
Vous devez, par ailleurs, faire la prière dans la mesure de vos possibilités ; en étant
debout ou assis ou étendu sur votre flanc, car le Messager d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit:
جنب فعىل تس تط مل فا ن ، فقاعدا تس تط مل فا ن ، قامئا صل
« Prie debout si tu peux sinon prie assis sinon prie étendu sur ton flanc » - Sahih Bokhari
(1117)
Vous devez vous purifier en faisant les ablutions pour chaque prière quand son heure
déterminée arrive, car le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a ordonné à Hamna Bint Djahch qui
était sujette à des pertes de sang permanentes (métrorragie) si bien qu'elle n'était
jamais en état de pureté, de mettre une serviette et de se purifier pour chaque
prière. (Fatwa 4882 du Comité de l’Ifta – Partie 10/193 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président :
Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Qa’oud)
INCAPACITE A BOUGER
Il vous incombe de prier de la façon que vous pouvez, assise ou sur votre flanc ou
allongée en ayant les jambes face à la Qibla (direction de la prière vers La
Mecque), suivant Sa Parole (Exalté soit-Il) :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
et selon cette parole du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) au malade qui l'a interrogé à ce
propos :
ن مل تس تط مفس تلقياصل قامئا ، فا ن مل تس تط فقاعدا ، فا ن مل تس تط فعىل جنب ، فا
« Accomplis la prière debout, et si tu ne peux pas, accomplis-la assis, sinon, sur ton
flanc, sinon, allongé. »
Si vous faites la prière sur votre flanc, qui devra être, de préférence, le flanc droit,
votre visage devra être dirigé vers la Qibla.
(Fatwa 15268 du Comité de l’Ifta – Page 33 - Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président :
Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Ach-Chaykh)
146
MENSTRUES PENDANT LA GROSSESSE
Suite à un accident, une femme au début de sa grossesse, a eu une importante
hémorragie qui lui a fait faire une fausse couche. Peut-elle suspendre le jeûne ou
doit-elle le poursuivre ? Et si elle l’arrête, aura-t-elle commis un péché ?
Nous disons que la femme enceinte n’est pas réglée comme l'a dit l’Imam Ahmad
Ibn Hanbal. Au contraire, les femmes réalisent, qu’elles sont enceintes grâce à
l’interruption du cycle menstruel. Allâh a créé les règles pour un but et une sagesse ;
comme le disent les scientifiques, il s'agit d'un processus de nutrition de l'embryon
dans le ventre de sa mère. Ainsi, en cas de grossesse, les règles s'arrêtent.
Cependant pour certaines femmes, la menstruation peut se poursuivre normalement
comme cela se passait avant la grossesse. Dans un tel cas, la femme est considérée
comme effectivement ayant ses menstrues, car ses menstrues se sont poursuivies et
n’ont pas été affectées par la grossesse. De telles menstrues priveront cette femme
de tout ce dont les menstrues d’une femme non enceinte privent. Elles l’astreindront
à toutes les obligations d’une femme qui a ses menstrues et la dispenseront de tout
ce dont les menstrues normales dispensent.
En résumé, les saignements d’une femme enceinte sont de deux types :
1. Un premier type jugé comme menstrues ; c’est le saignement qui s’est poursuivi
pendant la grossesse de la même façon et au même rythme qu’auparavant. Cela
veut dire que la grossesse n’a pas affecté le cycle menstruel et il s'agit donc bien
des menstrues.
2. Un deuxième type de saignement qui arrive à l'improviste suite à un accident, au
port d’une charge lourde ou à une chute. Dans ce cas, les saignements ne sont pas
considérés comme des menstrues mais du sang des veines. Par conséquent ils
n’empêchent pas la femme de prier, ni de jeûner. Elle est considérée comme une
femme purifiée. Mais si avec cet accident, il y a un embryon qui tombe de l’utérus, il
faut se fier à la nature du corps ainsi expulsé comme le disent les savants. S’il s’agit
d’un embryon dont les formes humaines sont bien différenciées, les saignements
produits seront considérés comme du sang de lochies ; la femme doit alors
suspendre le jeûne, la prière et les rapports sexuels avec son époux. En revanche, si
l’embryon n’a pas encore les formes humaines caractérisées, les écoulements qui
résultent de la fausse couche ne sont pas considérés comme du sang de lochies,
mais seulement comme du sang anormal qui n’entraîne pas d’interdiction de prière,
de jeûne ou d’autres choses.
D’après les savants, la durée minimale pour que les formes humaines soient
nettement constituées et identifiées est de 81 jours et ce conformément au Hadith
du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) rapporté par Abdullah ibn Mas’oud :
147
ا ، مث يكون علقةا مثل ذكل ، مث يك ه ٱربعي يوما م خلقه يف بطن ٱمر ن ٱددك جيون مضغةا مثل ا
ملكا فيؤمر ب ل ورزقه وٱجل وشق م ٱو سعيد مث ذكل ، مث يبعث ا مات ويقال هل اكتب ع أرب ك
وح ينفخ فيه الر
« Chacun d’entre vous demeure d'abord 40 jours à s'agglomérer dans le ventre de
sa mère. Puis pendant un temps d'égale durée, il est adhérence. Puis, pendant 40
autres jours, il devient un embryon. Ensuite un Ange lui est envoyé avec l'ordre
d'écrire quatre mots relatifs à la part de biens de l'homme, au terme de sa vie, à sa
conduite et ses actes et à sa destinée malheureuse ou heureuse ». - Sahih Bokhari
(3208)
Il n'est donc pas possible que la forme humaine se constitue avant ce temps-là. En
général, la forme humaine ne peut apparaître nettement que 90 jours après la
conception comme l'ont affirmé certains savants. (Fatwa Sheikh Utheymine – 60
interrogations sur les menstrues)
NEGLIGENCE
Question : De nombreux malades délaissent la prière. Ils disent que s'ils guérissent ils
les rattraperont. Et certains disent, comment pourrais-je prier alors que je ne peux
pas faire mes ablutions ni me débarrasser des souillures? Comment peut-on orienter
de telles personnes?
La maladie n'empêche pas d'accomplir la prière et l'impossibilité de faire les
ablutions n'est pas une excuse (valable dans la législation islamique), tant que la
personne est consciente de ses actes. Bien au contraire, il est obligatoire pour le
malade de faire autant de prières qu'il peut. Il doit se purifier avec de l'eau s'il en est
capable et dans le cas contraire, il fait le Tayyamoum puis prie. Il doit également se
débarrasser des impuretés se trouvant sur son corps ou sur ses habits lorsque vient
l'heure de la prière, ou remplacer ses vêtements souillés par des propres. S'il en est
incapable, il priera, suivant les circonstances dans lequel il se trouve, parce qu'Allâh
(Exalté soit-Il) a dit :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
Et le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) dit :
148
ذا ٱ مرتك بأ مر فأ توا منه ما اس تطعمت ا
« Lorsque je vous ordonne de faire une chose, accomplissez-en autant que vous
pouvez. » Sahih Bokhari (7288)
Il dit aussi à ‘Imrân ibn Housayn lorsqu'il se plaignit auprès de lui de la maladie :
جنب فعىل تس تط مل فا ن ، فقاعدا تس تط مل فا ن ، قامئا صل
« Prie debout si tu peux sinon prie assis sinon prie étendu sur ton flanc » - Authentifié
par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (3778)
Rapporté par Bokhari, An-Nassâ'î l'a également rapporté avec une chaîne de
transmission authentique, et a rajouté :
فا ن مل تس تط مفس تلقياا
« Si tu ne peux pas, prie en étant étendu sur le dos. »
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 10/307)
OPERATION ET PRIERES RATEES
Une personne malade qui a subi une opération chirurgicale a raté un nombre de
prières obligatoires. Son cas est similaire à celui qui est tombé dans le coma. Voir le
paragraphe « Perte de connaissance – Epilepsie – Coma »
PERTE DE CONNAISSANCE – EPILEPSIE – COMA
En se réveillant, le patient doit s'acquitter (des prières non faites) même après un ou
deux jours; Louanges à Allâh et rien ne lui est imposé, comme pour le dormeur
venant de se réveiller et de prendre connaissance, il accomplit la prière dans son
ordre normal (Zhohr, ‘Asr, etc.) Selon cette parole du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
ذا ذكروا ال ذكلمن انم عن الصالة ٱ و نس هيا فليصلها ا ال كفارة لها ا
« Lorsque l'un d'entre vous s'endort sans avoir accompli la prière ou s'il l'oubli, qu'il la
fasse dès qu'il s'en rappelle. Telle est la seule expiation de cela. » - Authentifié par
Sheikh al-Albânî dans Sahih Abi Daoud (442)
L'évanouissement à cause d'une maladie ou d'un médicament a le même jugement
que le sommeil lorsqu'il ne dure pas longtemps. Mais, s'il se prolonge au-delà de trois
149
jours, rien ne lui est imposé du fait qu'il a le même jugement que celui d'un fou
jusqu’à ce qu’il retrouve la raison et reprend la prière. Selon cette parole du
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
يعقل ٱ و حىت اجملنون وعنيكب حىت الصغري وعن يستيقظ حىت النامئ عن ثالثة عن القل رف
يفيق
« Les actes de trois catégories de personnes ne sont pas transcrits : le dormeur
jusqu'à son réveil, le fou jusqu'à ce qu'il recouvre la raison et, l'enfant jusqu'à sa
puberté. » Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih ibn Mâjah (1673)
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Page 58)
PRIERE ASSISE
Question : Incapable de tenir debout en priant, une personne prie en étant assise sur
une chaise. Faut-il qu'il y ait une différence entre son inclination et sa prosternation
dans la position des mains et dans l'inclination du dos ? Ou bien ce fait est vaste et
sans obligations ?
Celui qui prie en étant assis soit par terre soit sur une chaise est obligé de distinguer
l'inclination de la prosternation en se baissant beaucoup plus en prosternant qu'en
s'inclinant. D'après la Sunna, il doit poser les mains sur les genoux pour l'inclination.
Tandis que pour la prosternation, il doit, autant qu'il peut, poser les mains par terre. S'il
ne peut pas, il n'a qu'à les poser sur ses genoux. Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
ل ٱ نفه، واليدين والركبتي وٱ طراف القدمي ٱ مرت ٱ ن ٱ جسد عىل س بعة ٱ عظم: اجلهبة وٱ شار ا
« J'ai été ordonné de me prosterner sur sept parties osseuses du corps, à savoir : le
front, et il désigna du doigt son nez, les deux mains, les deux genoux, et les bouts des
deux pieds. » Sahih Bokhari (812)
Nul grief à celui qui ne peut pas prier debout de s'assoir sur une chaise, suivant cette
Parole d'Allâh (l'Exalté) :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
et selon cette parole du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
150
ذا ٱ مرتك بأ مر فأ توا منه ما اس تطعمت ا
« Lorsque je vous ordonne de faire une chose, accomplissez-en autant que vous
pouvez. » Sahih Bokhari (7288)
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 12/246 – Question posée par le magazine Al-
Madjala Al-Arabiya)
Question : Je prie une Rak’a ou deux de la prière prescrite en étant debout. Je
termine le reste en étant assis. Ceci est-il permis sachant que je suis âgé de 65 ans ?
Veuillez nous informer sur ce qu'il convient de faire.
Si vous êtes incapable de terminer votre prière en étant debout ou si cela vous
éprouve grandement, le fait de la terminer en étant assis est permis et votre prière
sera alors valable. Mais si vous êtes bien capable de terminer votre prière en étant
debout sans que cela ne soit très éprouvant pour vous et que vous vous asseyez
quand même par simple envie de vous reposer, votre prière est alors non-valide,
d'après ce qui a été authentiquement rapporté du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) et selon
lequel il a dit :
جنب فعىل تس تط مل فا ن ، فقاعدا تس تط مل فا ن ، قامئا صل
« Prie debout si tu peux sinon prie assis sinon prie étendu sur ton flanc » - Authentifié
par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (3778)
(Fatwa du Comité de l’Ifta – Page 70 – Président : Sheikh ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi –
Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Qa’oud)
PRIERE EN GROUPE
Question : Si la prosternation m'éprouve lorsqu'elle s'allonge et que je ne peux me
concentrer que le temps de prononcer une glorification (Tasbîh : fait de dire
"Soubhân Allâh") à cause d'une douleur, dois-je attendre l'imam, ou m'approcher un
peu du sol puis me prosterner ou encore me prosterner et me relever lorsque je
ressens la douleur ?
Si le priant ne peut pas se prosterner juste après le Takbîr de l'imam et rester jusqu'à
ce que ce dernier se relève, il doit se prosterner en même temps que l'imam, et
lorsqu'il ressentira la douleur, il pourra se relever du sol juste ce qu'il faut et ce qu'il
pourra supporter. De cette manière, il n'aura pas dérivé de son imam. S'il ne peut
pas se prosterner sur le sol, il devra s'en approcher autant qu'il le pourra. (Fatwa de
Sheikh ibn Ibrâhim Ach-Chaykh sur le site Alifta.net – Page 51)
151
PROSTERNATION ET DIFFICULTES
Question : Quel est l'avis religieux relatif à la prosternation sur le sol au cours de la
prière lorsque le médecin l'interdit et voit que ceci aggrave la maladie et risque
d'allonger le traitement et de retarder la guérison ?
Si le médecin est digne de confiance et qu'il est au-dessus de tout soupçon et si son
avis est fondé sur une science et un savoir, rien n'empêche d'appliquer sa
recommandation et de s'abstenir de se prosterner tout au long de la période où il a
estimé que ceci est nécessaire. Le malade devra alors pencher sa tête,
conformément au Hadith de `Alî au sujet de la prière du malade : « Si le malade ne
peut pas se prosterner, il fera signe de la tête en guise de prosternation ». (Fatwa de
Sheikh ibn Ibrâhim Ach-Chaykh sur le site Alifta.net – Page 52)
Question : Certaines personnes, surtout les plus âgées, ne peuvent ni se prosterner ni
s'asseoir pour le Tachahhoud. Ainsi, elles prient debout, mais lors de la prosternation,
elles s'assoient sur une chaise ou sur le mur qui sépare les rangs. Quel est l'avis
religieux sur cet acte ?
A ma connaissance, il n'y a pas de mal à faire ce qui vient d'être cité si la personne
ne peut faire autrement, suivant Sa Parole (Exalté soit-Il) :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
Allâh (Gloire à Lui) a dit aussi :
ف ال ﴿﴿ يكر ٱ ا ال نفسا
﴾﴾وسعها ا
« Allâh n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité ».
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit à ‘Imrân ibn Housayn :
صل قامئا ، فا ن مل تس تط فقاعدا ، فا ن مل تس تط فعىل جنب ، فا ن مل تس تط مفس تلقيا
« Accomplis la prière debout, et si tu ne peux pas, accomplis-la assis, sinon, sur ton
flanc, sinon, allongé. »
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Page 54)
152
QIBLA (ORIENTATION VERS LA KA’BA)
Question : Un homme souffre de fractures des deux pieds et à la main gauche. A
l'hôpital, il est alité et ses pieds sont orientés à l'opposé de la Qibla. Peut-il accomplir
les prières dans cette position, sachant qu'il ne peut changer l'orientation de son lit,
vu la présence d'appareils médicaux derrière sa tête.
Cela lui est permis, s'il ne peut ni changer l'orientation du lit ni s'orienter lui-même vers
la Qibla. (Fatwa 19564 du Comité de l’Ifta – Partie 6/373 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président :
Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
REGROUPER LES PRIERES EN CAS DE RDV MEDICAUX
Vous pouvez réunir la prière de Zhohr (de midi) avec celle de ‘Asr (de l'après-midi)
de manière à les faire ensemble par anticipation ou par retardement, et celle de
Maghrib (du coucher du soleil) avec celle de ‘Ichâ' (du soir) de manière à les faire
ensemble par anticipation ou par retardement, à l'instar de tous les malades. (Fatwa
15268 du Comité de l’Ifta – Page 33 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi –
Membres : heikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Ach-Chaykh)
STOMIES (LES POCHES)
Il doit prier tel qu'il est, au même titre que le malade atteint d'incontinence et la
femme qui saigne en continu (atteinte d'Istihâda). Le malade devra alors prier tel
qu'il est lorsque le temps de la prière entre en vigueur. Il peut faire les ablutions
sèches (Tayyamoum) est dans l’incapacité d’utiliser l'eau. En revanche, s'il peut
l'utiliser, il lui incombe de faire les ablutions avec de l'eau, suivant Sa Parole (Exalté
soit-Il) :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
Les urines qui s'échapperont de lui n'auront aucun effet pour peu qu'il fasse les
ablutions après l'entrée en vigueur du temps de la prière. Il peut prier même si les
urines s'échappent (durant celle-ci) tant qu'il est dans le temps de la prière étant
donné qu'il n’a pas d’autre issu à cela. Il en est de même pour le malade atteint
d'incontinence. Ce dernier doit prier à temps, même si les urines s'échappent de lui.
De même pour la femme qui saigne en continu (atteinte d'Istihâda), même si elle
venait à saigner pendant une longue durée, elle doit faire la prière en l'état.
Toutefois, les personnes dans de pareilles situations et qui souffrent de maladies qui
annulent les ablutions en continu ne doivent faire les ablutions qu'après l'entrée en
vigueur du temps de la prière, selon cette parole du Prophète ( سلم و عليه هللا لىص ) à une
femme qui souffrait d'Istihâda :
153
يئ الوقت ذكل جي ء حىت صالة لكر توض
« Accomplissez les ablutions au moment de chaque prière » - Authentifié par Sheikh
al-Albânî dans Irwa al ghalil (206)
Ainsi, la personne atteinte d'incontinence, la femme atteinte d'Istihâda et le malade
évoqué dans la question doivent accomplir la prière à temps (dans son heure), et ce
pour toutes les prières prescrites et surérogatoires. Ils peuvent lire le Coran et le tenir
dans leurs mains et faire la circumambulation (Tawâf) autour de la Ka`ba s'ils se
trouvent à La Mecque, tant que ceci est fait dans son temps. Lorsque le temps n'est
plus en vigueur, la personne doit s'abstenir de cela jusqu'à ce qu'elle puisse faire les
ablutions (à nouveau) et cela lorsque le temps entrera à nouveau en vigueur. (Fatwa
de Sheikh Ibn Baz du site Alifta.net – Page 34)
154
Le jeûne
AVANT-PROPOS SUR LE JEUNE DU MALADE
Il est légal pour le malade de rompre le jeûne pendant le Ramadan si jeûner est à
même de lui nuire ou lui causer une difficulté ou si le traitement doit se faire dans la
journée avec plusieurs types de médicaments, à boire ou à manger, suivant cette
Parole d'Allâh (l'Exalté)
ا منك اكن فمن﴿﴿ ريضا ة سفر عىل ٱو م ن فعد م مر ﴾﴾ٱخر ٱاي
« Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal
d'autres jours » (2:184)
selon cette parole du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
معصيته تؤت ٱ ن يكره كام ، رخصه تؤت ٱ ن حيب لتعا هللا ا ن
« Allâh aime qu'on accomplisse les choses qu'Il a autorisées comme Il déteste qu'on
commette les péchés » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (1886)
selon une autre version,
عزامئه تؤت ٱ ن حيب كام ، رخصه تؤت ٱ ن بحي تعال هللا ا ن
« Allâh aime qu'on accomplisse les choses qu'Il a autorisées comme Il aime que
soient appliqués Ses préceptes. » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-
jâmi’ (1885)
Quant à la prise de sang à travers la veine pour l'analyse ou autre, l'avis authentique
est qu'elle ne rompt pas le jeûne. Mais si la quantité est grande, le mieux c'est de
remettre cela à la nuit. Mais si on la fait dans la journée, on doit compenser ce jour
pour plus de prudence, car, cette prise est semblable à la Hijama. (Fatwa de Sheikh Ibn
Baz – Partie 15/211 – Question publiée dans le livre Ad-Da’awa, premier volume, page 119)
« Posez la question aux médecins qui vous ont prescrit le remède. Si, de leur point de
vue et de leurs expériences, cette maladie est incurable, alors; contentez-vous de
nourrir un pauvre pour chaque jour manqué, à l'instar de l'homme ou de la femme
âgés. Pour chaque jour, vous devez donner aux pauvres ½ Sâ` de dattes ou de riz.
Vous pouvez le donner à un seul pauvre ou à plusieurs, que ce soit au début du
mois, au milieu ou à la fin. Vous peux les réunir et les donner à quelques pauvres et
cela vous acquittera, Inchaa Allâh. Mais si les médecins vous disent que cette
155
maladie est curable, si Allâh le veut, après deux ou trois ans, vous devez reporter le
jeûne et le compenser jusqu'au moment où Allâh vous aura guéri. » (Fatwa de Sheikh Ibn
Baz – Partie 15/219 - Parmi les questions présentées à son éminence, à l'issu du séminaire prononcé par
le cheikh `Abd-Al-`Azîz ibn `Abd-Allâh et le cheikh `Abd-Allâh ibn Zâyid, intitulé ''L'usure et son danger",
tenu à ''Al-Djami` Al-kabîr'' à Riyad.)
ACUPUNCTURE
L’acupuncture est une des branches de la médecine traditionnelle chinoise, basée
sur l’implantation et la manipulation de fines aiguilles en divers points du corps à des
fins thérapeutiques.
Une question relative à l'acupuncture est parvenue à Dar Al-Iftâ'
Il est permis au pèlerin qui est en état de sacralisation de recourir à l'acupuncture. Le
fait qu'il ait un saignement lors d’une séance ne lui impose aucune expiation,
conformément à ce qui a été rapporté par Bokhari et Muslim d'après Ibn ‘Abbâs qui
a rapporté que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) pratiqua la saignée alors qu'il était en état
de sacralisation. (Fatwa de Sheikh ibn Ibrâhim Ach Chaykh sur le site Alifta.net – Page 162)
ACCOUCHEMENT – LOCHIES
Question : Une femme est devenue pure du sang d'accouchement après trente
jours, elle s'est donc lavée et a accompli la prière. Un mois et demi après, elle a eu
ses menstrues pendant plus de sept jours. Doit-elle accomplir les prières ou non ?
Tout en sachant que ses menstrues ne prennent d'habitude que six jours.
La femme accouchée qui devient pure avant quarante jours* doit prendre un bain
rituel, accomplir la prière et jeûner. Si elle devient pure dix ou vingt jours après, elle
doit se laver également, effectuer la prière, grâce à Allâh. Si, durant les quarante
jours, le sang écoule de nouveau, elle doit interrompre l'accomplissement de la
prière ; une fois les quarante jours prennent fin, elle peut se laver, accomplir la prière
et jeûner. Et si le sang continue à couler, cet écoulement n'annulera que les
ablutions, elle devra alors refaire les ablutions avant chaque prière. Cependant,
quand elle devient pure, après l'écoulement des quarante jours, et elle voit ses
menstrues, elle doit, comme d'habitude tout arrêter pendant six ou sept jours, selon
sa période habituelle. Si ses menstrues durent un ou deux jours de plus, ce sera sans
inconvénient. Mais si cela continue, il s'agit donc de métrorragie. La métrorragie est
quand le sang continue à couler après la période menstruelle, ou quand il revient à
la femme étant devenue pure quelques jours après son interruption. La métrorragie
n'annule que les ablutions. La femme doit, le cas échéant, jeûner et faire les
ablutions avant chaque prière. La période menstruelle est comprise entre six et
quinze jours. Au-delà de cette période, on parlera de métrorragie. Et si cet état
prend fin et les menstrues se terminent dans leur durée habituelle, il n'y a pas
156
d'inconvénient à cela. Elle doit cependant, par mesure de précaution, observer la
durée de cette période afin de ne pas être sujette à la suspicion et à l'hésitation.
Une fois la période habituelle des menstrues prend fin, la femme prend son bain
rituel, accomplit la prière et jeûne si les menstrues durent plus que la période
habituelle. Ceci signifie que si les menstrues prennent d'habitude une période de six
à sept jours. Mais elle dure plus que cette période, si la femme trouve ensuite du
sang jaune ou terne, elle doit se laver, accomplir la prière et jeûner, car ce sang sera
un sang de métrorragie. (Fatwa Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 29/129)
*Certains savants élèvent la durée à 60 jours.
ALLAITEMENT / GROSSESSE
La femme enceinte et celle qui allaite doivent compenser le jeûne. L'avis rapporté
d'après Ibn ‘Abbâs et Ibn ‘Omar selon lequel la femme enceinte et celle qui allaite
doivent nourrir le pauvre est un avis invraisemblable et contraire aux preuves légales.
Allâh Gloire et Pureté à Lui dit :
ا منك اكن فمن﴿﴿ ريضا ة سفر عىل ٱو م ن فعد م مر ﴾﴾ٱخر ٱاي
« Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal
d'autres jours » (2:184)
La femme enceinte et celle qui allaite rejoignent le malade et n'obéissent pas au
même jugement que le vieil homme inapte. Bien plus, elles sont considérées comme
le malade et, par conséquent, compensent le jeûne si elles le peuvent même si cela
doit encore tarder. Mais si la compensation tarde à cause d'une excuse légale, elles
ne doivent pas nourrir le pauvre, et doivent se contenter uniquement de la
compensation. Cependant, si la femme enceinte ou celle qui allaite ne compensent
pas le jeûne par négligence, tout en ayant l'aptitude de ce faire, elles doivent allier
la compensation au don de la nourriture au pauvre, si le prochain Ramadan arrive
sans qu'elles aient compensé le précédent par paresse et par négligence. Mais si le
retard est dû à l'allaitement ou à la grossesse et non par paresse, elle doit
simplement le compenser sans nourrir le pauvre. Mais ce que vous avez dépensé en
nourrissant le pauvre est une œuvre accomplie dans la voie d'Allâh et vous en serez
récompensée, et cela suffit pour le don de nourriture obligatoire pour la
compensation, si vous avez été négligente dans celle-ci. Vous devez compenser le
jeûne en fonction de vos moyens et vous n'êtes pas tenue de jeûner de manière
continue. Vous devez jeûner et rompre jusqu'à ce que vous accomplissiez
entièrement ce que vous avez comme dette, si Allâh le veut. Allâh vient toujours au
secours du serviteur et lui accorde le succès, quand il est sincère et loyal envers Lui
et implore Son secours. Allâh l'aide et lui facilité la compensation. Réjouissez-vous du
bien, implorez le secours d'Allâh et soyez sincère. C'est Allâh Gloire et Pureté à Lui qui
157
aide et accorde le succès. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz – Partie 15/228 – Extrait du programme Nour
‘Ala Ad-Darb, cassette n°7)
ANEMIE
Question : Ma femme est âgée de dix-sept ans. Elle souffre d'une anémie et le
médecin lui a défendu de jeûner. Elle doit compenser trois mois de jeûne de
Ramadan où elle n'a jeûné que quelques jours et elle ne peut pas le faire. A chaque
fois qu'elle jeûne pendant deux ou trois jours, elle est transportée à l'hôpital. Le
médecin l'a avertie à ce sujet à cause de sa faiblesse. Je vous prie de nous donner
des éclaircissements sur ce qu'il lui incombe de faire à ce sujet.
Si la situation est telle qu'elle est décrite dans la question, votre femme n'a pas
l'obligation de jeûner, mais elle doit compenser cela en nourrissant un pauvre à
raison d'un kilo et demi de nourriture pour chaque jour non jeûné, conformément à
cette Parole d'Allâh (Exalté soit-Il) : Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter
qu'(avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre. Cela signifie
que ceux qui n'ont pas la capacité de jeûner en raison d'une maladie chronique ou
de la vieillesse doivent fournir pour chaque jour non-jeûné la nourriture à un pauvre,
conformément à l'interprétation faite de ce verset par Ibn ‘Abbass et certains
prédécesseurs. Au cas où elle se rétablit et qu'elle devient apte à jeûner, ceci
redeviendra obligatoire. (Fatwa 18832 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-
Président : Sheikh Ach Chaykh – Membres : Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
ANESTHESIE
Question : Le dentiste peut être appelé à administrer au patient une injection
d'anesthésie locale. Celle-ci n'est pas nutritive. Est-ce que cette injection a un
impact sur le jeûne, sachant que le patient peut reporter les soins au soir ou
jusqu'après le mois de Ramadan ?
Il n'y a pas de mal à administrer une injection d'anesthésie locale dans la bouche ou
ailleurs à une personne qui jeûne dans le cadre d'un soin, parce que cette injection
n'est pas nutritive. (Fatwa du Comité de l’Ifta – Partie 9/200 – Président : Sheikh Ibn Baz – Membres :
Sheikh Ach-Chaykh, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
ASTHME
Question : Les asthmatiques ont un remède qu'ils prennent par inhalation. Cela
rompt-il le jeûne ?
Le remède contre l'asthme qu'un patient prend par inhalation atteint les poumons
via la trachée - mais, il n'atteint pas l'estomac (ni ses conduits). Donc, il n'est pas
158
considéré comme la boisson et la nourriture ou autres choses assimilables (cf.
dialyse). Cela est semblable à ce qu'on distille dans l'urètre ou le remède utilisé pour
soigner la blessure qui atteint les méninges et celle qui pénètre à l'intérieur. C'est
également semblable à l'alcool, au clystère et autre qui atteint le cerveau ou le
corps par une autre voie que la bouche et le nez. Les oulémas ont divergé sur ces
choses quant à savoir si leur usage rompait le jeûne ou pas :
Certains pensent que son usage ne rompt pas le jeûne.
D'autres pensent que certains de ces produits rompent le jeûne d'autres pas, même
s'ils sont unanimes sur le fait que leur usage ne peut être considéré comme la
nourriture et la boisson.
Mais, ceux qui jugent que l'une de ces choses ou une partie d'entre elles rompt le
jeûne, lui attribuent le statut de manger ou boire avec pour aspect commun que
chacune de ces choses atteint volontairement le ventre, vu qu'il a été
authentiquement rapporté d’après le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى )
اا ال ٱ ن تكون صامئ وابلغ يف الاس تنشاق ا
« Et exagère en aspirant l'eau par le nez sauf si tu jeûnes » - Authentifié par Sheikh al-
Albânî dans Sahih an-Nassaï (87)
Il en a prévenu le jeûneur de peur que l'eau ne parvienne à sa gorge ou son
estomac en exagérant l’inspiration, ce qui aura pour conséquence la rupture du
jeûne. Cela démontre que tout ce qui atteint volontairement le ventre rompt le
jeûne.
Ceux qui comme le Sheikh de l'Islam Ibn Taymiyya n'ont pas jugé que cet usage
puisse rompre le jeûne et ne trouvent pas valable la comparaison de ces choses au
fait de boire et de manger, car aucune preuve n'implique que ce qui rompt le jeûne
est ce qui parvient jusqu'au cerveau (ou une autre partie du corps) ou même ce qui
passe par un orifice (différents de la bouche et du nez) ou ce qui atteint le ventre.
Vu qu'aucune preuve légale ne fait de ces choses le mobile par lequel on peut de
façon valable et selon la loi, émettre un jugement. Attribuer une équivalence avec
l’eau n'est pas également valable vu la différence qui existe entre les deux. L'eau
nourrit, donc si elle parvient à la gorge ou à l'estomac, elle rompt le jeûne. Et cela,
qu'elle soit passée par la bouche ou par le nez étant donné que chacun d'eux ne
forme qu’une seule voie. De plus, le jeûne ne peut pas être altéré uniquement par le
rinçage de la bouche ou l'inhalation sans exagération. Cela n'est pas interdit par la
législation. Quand l'eau passe par le nez, elle a le même jugement que si elle passait
par la bouche. D'autre part, le nez est parfois utilisé comme voie d'alimentation c'est
pourquoi, il est comme la bouche. Ce qui explique que l'usage de ce remède par
inhalation ne casse pas le jeûne, aussi ce qu'on a dit plus haut, qu'il n'a pas du tout le
même jugement que le fait de manger et de boire. (Fatwa 6449 du Comité de l’Ifta – Page
105 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh ibn Qa’oud)
159
AVORTEMENT / FAUSSE COUCHE
Question : Il est arrivé à une femme de faire une fausse couche pendant la journée
du mois de Ramadan en cours. Cependant, elle a continué son jour de jeûne. Quel
est l'avis religieux sur la validité du jeûne pendant ce jour? Après avoir rompu son
jeûne, elle est allée à l'hôpital pour faire une opération de nettoyage de l'utérus et
n'a pas pu ainsi observer le jeûne le jour suivant. Devra-elle, après avoir quitté
l'hôpital, attendre à ce qu'elle se trouve en état de pureté pour entreprendre de
jeûner ou bien poursuit-elle le jeûne tout de suite ? Quelle en soit la durée? Pour la
compensation, doit-elle uniquement rattraper ces jours de jeûne manqués ou
donner à nourrir aux nécessiteux également ?
Si l'embryon accouché s'était développé en une créature ayant une main ou un
pied ou autre, la femme doit alors attendre à ce qu'elle ait ses lochies, puis se
purifiera à leur terme; ou bien elle complètera quarante jours*, puis prendra le bain
rituel et recommencera la prière. D'ailleurs, elle devra rattraper les jours de jeûne
obligatoire manqués. Rentre dans ce nombre le jour même de la fausse couche. Si
elle rattrapait ces jours avant le Ramadan suivant, il n'y aurait pas à sortir de
compensation en nourrissant des indigents. Mais, si elle était en état de pureté avant
l'écoulement des quarante jours, elle devrait prendre le bain rituel et entreprendre
de prier et de jeûner pour disparition de cause.
Par contre, si l'embryon n'était pas encore formé (en créature), son jeûne sera
acceptable. Le sang écoulé est ainsi considéré comme des saignements irréguliers.
Cette femme peut ainsi prier et jeûner en renouvelant les ablutions pour chaque
prière jusqu'au moment (de la période habituelle) de ses règles. (Question 2 de la Fatwa
10653 du Comité de l’Ifta – Partie 10/224 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi –
Membre : Sheikh Ghoudayan)
*Selon certains savants, la durée est portée à 60 jours.
Remarque : Pour que la femme sache dans laquelle des deux catégories précitées
elle appartient, il convient de demander au personnel médical à voir l’embryon
retiré afin de vérifier s’il était formé en créature ou pas encore.
BAIN DE BOUCHE, DENTIFRICE
Question : Est-il permis à la personne qui jeûne d'utiliser la pâte dentifrice sachant
qu'il est possible de se limiter à l'usage de la brosse à dent uniquement ? Quel est
l'avis religieux relatif aux bains de bouche ?
Il n'y a pas de mal à utiliser la pâte dentifrice pendant le jeûne, mais il faut tâcher de
la cracher lorsqu'elle fond dans la bouche. S'il arrive qu'une partie passe à travers la
gorge sans que cela ne soit fait intentionnellement, ceci n'aura aucune incidence
sur la validité du jeûne.
160
De même, il n'y a pas de mal à utiliser les bains de bouche qui comportent des
remèdes à condition que la personne les recrache et que rien ne lui passe
intentionnellement à travers la gorge. Le même avis s'applique au fait de goûter un
aliment à condition de le recracher et de ne pas l'avaler. (Question 1 de la Fatwa 18084
du Comité de l’Ifta – Partie 9/199 – Président : Sheikh Ibn Baz – Membres : Sheikh Fawzan, Sheikh Ach-
Chaykh, Sheikh Bakr Abou Zayd)
COLON
Question : Je suis atteint d'une maladie du côlon si bien que je ne peux pas
m'abstenir de manger ou de boire pour plus de deux heures. J'ai été atteint de cette
maladie en l’an 1390 de l'Hégire et j'avais cessé, il y a sept ans, de jeûner durant le
mois de Ramadan. J'implore Allâh chaque année de me préserver de cette maladie
pour pouvoir jeûner. D'ailleurs, j'ai cherché dans divers pays le traitement de cette
maladie. Mais, c'est à Allâh Seul que revient le commandement. Je crains d'être
surpris par la mort alors que je n'ai pas accompli le jeûne de ces mois de Ramadan ;
c'est pourquoi je demande à Votre Eminence de m'instruire au sujet de ma religion
et de me dire si je devrais expier le jeûne raté. Je vous prie de me donner votre
fatwa ou de soumettre ma question à ceux qui en sont concernés pour me délivrer
la leur.
Si les choses sont comme vous les décrivez et que vous êtes atteint de cette maladie
chronique qui vous rend incapable de jeûner, il vous suffira de nourrir un indigent
pour chaque jour de jeûne manqué durant ces mois de Ramadan, en lui donnant ½
Sâ` (1 Sâ` = 2,6 kg) de blé forment, ou de dattes, ou de riz, ou de maïs, ou de ce
dont vous nourrissez votre famille. (Fatwa 2502 du Comité de l’Ifta – Partie 10/194 – Président :
Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Qa’oud)
CONTRACEPTION
Les pilules contraceptives sont vendues en paquets de 21 comprimés. Le principe
consiste à prendre une pilule par jour pendant 21 jours, puis arrêter pendant une
semaine. C’est pendant cette semaine sans pilule que les menstrues reviennent.
La femme qui oublie de prendre une ou plusieurs pilules de suite pendant ces 3
semaines voit ses règles revenir. Elle doit donc de nouveau arrêter de prier et jeûner
pendant sa période.
La femme qui souhaite avoir recours à la pilule doit faire preuve de précaution afin
d’éviter de multiplier les périodes de menstrues pendant lesquels elle ne peut
pratiquer complètement sa religion.
161
CREMES, POMMADES
Question : Quelle est le jugement relatif à une personne qui pendant le jeûne utilise
un onguent pour traiter la sècheresse labiale ?
Il n’y a pas de mal à ce qu’une personne utilise un onguent afin d’hydrater les lèvres
ou ne nez ; ou de les hydrater avec de l’eau ou à l’aide d’un tissu ou assimilé.
Cependant, cette personne devra prendre garde à éviter que quoi que ce soit
atteigne la gorge. Et si quelque chose atteint la gorge de façon non intentionnelle, il
n’y a pas de péché. C’est comme si, lorsqu’on se rince la bouche, de l’eau
atteignait la gorge par accident, cela n’annule pas le jeûne. (Fatwa Sheikh Utheymine -
Majmoo’ al-Fataawa (19/224)- Fatwa 92923 du site Islamqa)
DENTS (TRAITEMENT DES)
Question : Arracher une dent d’une personne rompt-il son jeûne ? Qu’en est-il de
celui qui avale sa salive ou fait prélever son sang en vue d’analyses ?
Le saignement qui accompagne l’arrachement de dents n’annule pas le jeûne, car
il n’agit pas sur la personne comme agit la saignée (Hijama) [qui est une des causes
de rupture du jeûne, selon un des avis]. (Fatwa de Sheikh Utheymine - Massa’il ‘ani siyâm Dâr
Ibn-al-Jawzî, pages 34 et 35)76
DIABETE ET INSULINE
Question : Je suis diabétique et je prends des piqûres, sans quoi il y aura une
élévation de la glycémie. Puis-je prendre ces piqûres pendant le mois de Ramadan,
étant donné que je souffre surtout de cette maladie pendant ce mois. Eclaircissez-
moi sur ce sujet, qu'Allâh vous récompense ! Notez que chaque année, quand je
n'ai pas pris ces piqûres, je tombe malade et je suis hospitalisé et je romps le jeûne
pendant dix jours environ que je compense plus tard, et le traitement n'est pas
possible durant la nuit.
Il n'y a pas de mal à prendre les piqûres en question dans la journée en termes de
traitement, et il n'y a pas de compensation. Cependant, il serait préférable si c'est
possible, et sans peine, de le faire dans la nuit. (Fatwa 3929 du Comité de l’Ifta – Page 112 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ibn Qa’oud, Sheikh
Ghoudayan)
76 http://www.fatawaislam.com/le-jeune/les-actions-permises-pendant-le-jeune/656-arracher-une-dent-annule-t-il-le-
je
162
Question : Je suis âgé de soixante-douze ans et je souffre de diabète. Je me sens
affecté lorsque je jeûne et je me trompe parfois en priant à cause de ma maladie
peut-être ou par distraction.
Si vous vous êtes assuré que le jeûne aggrave votre cas ou retarde votre guérison,
ou encore si un médecin musulman digne de confiance et compétent vous a
informé que le jeûne portera atteinte à votre santé, vous pouvez cesser de jeûner.
Après votre rétablissement, vous devrez rattraper les jours de jeûne manqués. Mais,
au cas où vous seriez assuré que votre maladie est chronique, qu'Allâh vous en
préserve, si bien que vous ne pourrez pas rattraper les jours de jeûne ratés, il vous
incombera de nourrir un indigent pour chaque jour de jeûne manqué par un demi
Sâ` (1 Sâ` = 2,6 kg), soit environ un kilo et demi de blé forment, ou de dattes, ou de riz
ou de ce dont vous nourrissez votre famille. (Fatwa 2143 du Comité de l’Ifta – Partie 10/184 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Qa’oud)
Question : Il y a un an, ma femme a été atteinte de diabète sucré. Un jour, elle était
tellement affectée qu'elle perdit conscience et fut transportée à l'hôpital. Quelques
mois plus tard, elle s'est rétablie sans pour autant être guérie du diabète qui est,
selon les médecins, une maladie incurable. Au début du mois de Ramadan en 1398
de l'Hégire, elle a donné naissance à un fils. Après l'écoulement des quarante jours,
elle a essayé de rattraper les jours de jeûne ratés de Ramadan, mais, elle fut prise de
vertige à l'heure de la prière de Zhouhr (de midi) et n'a pas pu continuer son jeûne.
Le vertige s'est dissipé dès qu'elle a bu et mangé. Quelques jours plus tard, elle
recommença le jeûne, mais fut saisie aussi par le vertige et se trouva obligée de
rompre le jeûne. Ceci s'est reproduit pendant trois jours. Ma femme, qui craint Allâh,
a pleuré de peur de ne pas pouvoir rattraper les jours de jeûne manqués avant
Ramadan prochain. En fait, ma femme a l'intention de rattraper le jeûne raté, mais
au cas où elle ne le pourrait, que devrons-nous faire ?
Si les choses sont comme vous les décrivez, il n'y a aucun mal à retarder le
rattrapage des jours de jeûne ratés, si votre femme est incapable de le faire à cause
de sa maladie, et ce, jusqu'à ce qu'elle reprenne des forces, fut-ce après
l'écoulement d'un autre Ramadan. Mais si elle devient constamment incapable de
le faire, elle devra nourrir un indigent pour chaque jour de jeûne manqué en
donnant un demi Sâ` (1 Sâ` = 2,6 kg), soit un kilo et demi, de blé forment, ou de
dattes, ou de riz ou de ce dont vous vous nourrissez. Elle n'aura pas à jeûner pour
rattraper les jours ratés et ce en raison de son incapacité. (Fatwa 2433 du Comité de l’Ifta
– Partie 10/186 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh
Ghoudayan, Sheikh ibn Qa’oud)
DIALYSE
La dialyse est une technique qui consiste à faire sortir le sang du patient et le faire
passer à travers une membrane (rein artificiel) qui se charge de le purifier et le sang
est redirigé dans le corps du patient, et ce après lui avoir ajouté certaines
163
substances chimiques et nutritives comme le sucre, le sel et autres. Après avoir
étudié ce sujet à fond et en fonction des indications fournies par les experts en la
matière au sujet de la réalité de la dialyse, le Comité de la délivrance des Fatwas a
formulé un avis décisif à cet égard, à savoir que la dialyse annule effectivement le
jeûne. (Fatwa 9944 du Comité de l’Ifta – Partie 10/190 – Président : Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh
‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
S'il n'est pas possible de retarder le lavage des reins pendant le mois de Ramadan
jusqu'au soir et que le malade est contraint de faire sa dialyse alors qu'il jeûne, son
jeûne ne sera pas valide car cette pratique nécessite un prélèvement de sang puis
une réinjection de ce sang en y ajoutant certains éléments chimiques nutritifs tels
que le glucose et le chlorure de sodium comme l'ont affirmé les médecins
spécialisés. Et tous ces éléments corrompent le jeûne (dans la mesure où ils
apportent les éléments nutritifs d’une alimentation). Il convient cependant au
malade de s'abstenir de manger le reste de la journée durant laquelle il fait sa
dialyse; Toutefois, si le besoin s'en fait sentir et s'il est nécessaire de manger le reste
de la journée à cause de sa maladie, dans ce cas, il lui sera permis de manger le
reste de la journée. D'autre part, il lui conviendra, dans le cas où il y a un espoir de
guérison, de rattraper les jours de jeûne après avoir retrouvé la santé.* En revanche,
si la guérison est inespérée, il lui reviendra, pour chaque jour où il fait sa dialyse
pendant la journée de Ramadan, de nourrir un pauvre en lui donnant un kilo et demi
de froment ou de riz ou autres produits parmi la nourriture consommée dans le pays.
(Fatwa 21552 du Comité de l’Ifta – Partie 9/107 – Président Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh
Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
ECOULEMENT DE SANG (HEMORRAGIE NASALE, METRORRAGIE, ETC.)
Question : Quel est l'avis religieux si le jeûneur saigne du nez ou quelque chose de
semblable ?
L'écoulement du sang chez le jeûneur tel que l'hémorragie nasale, la métrorragie,
etc., ne corrompt pas le jeûne. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Page 113)
ENDOSCOPIE / EXAMEN GYNECOLOGIQUE
Question : Je subis un traitement de fécondation depuis quelques mois. Je me rends
chez le médecin régulièrement pour l'endoscopie dans le cadre d'un contrôle
normal. Pendant la visite, l'infirmière introduit l'endoscope dans mon sexe pour avoir
une image nette. Parfois on y introduit un médicament aussi...Faut-il prendre un bain
après une telle opération ? Est-ce que cela invalide le jeûne ?
Cela n'invalide pas le jeûne et ne nécessite pas la prise d'un bain rituel. (Fatwa du
Comité de l’Ifta - al-Fatawa al-djami’a, tome 1, p.50)
164
Question : Quand une femme introduit son doigt dans ses parties intimes pour les
laver ou pour mettre une pommade curative, ou un autre médicament ou suite à un
examen gynécologique, quand le médecin introduit sa main, ou l'outil d'osculation,
est-ce que cela implique le bain rituel [Al-Ghousl] de la femme ? Et, quand cela a
lieu durant une journée de Ramadan, doit-elle rompre son jeûne et rattraper plus
tard ?
Si le cas est tel que vous l'avez indiqué, cela n'implique pas de faire le bain rituel, ni
rompt le jeûne. (Question 5 de la Fatwa 9881 du Comité de l’Ifta – Partie 10/174 – Président : Sheikh
ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
EPILEPSIE
Question : Cheikh Ibn Baz a été interrogé à propos du cas d’une personne qui subit
des pertes de conscience durant des heures pour savoir si elle est tenue de jeûner…
« Si la perte de conscience ne dure que quelques heures, l’intéressé est tenu de
jeûner. Car il est alors comme celui qui s’endort pendant quelques heures. La perte
de conscience pendant quelques heures du jour ou de la nuit n’empêche pas
l’observance du jeûne ». (Fatawa Cheikh Ibn Baz, 10/210 – Fatwa 37684 issue du site Islamqa)
FAUSSE COUCHE
Si la femme fait une fausse couche d'un embryon qui ressemble à un être humain
avec une tête, une main, un pied ou toute autre chose; elle est assimilée à une
femme qui a fait ses couches et dans ce cas elle ne doit accomplir ni prières ni
jeûner et il n'est pas permis à son époux d'avoir des relations intimes avec elle jusqu'à
ce qu'elle soit pure ou que le délai d'attente de quarante jours s'écoule.
Si elle est pure avant le délai d'attente de quarante jours, il est de son devoir
d'accomplir le lavage rituel (le ghousl), puis d'accomplir la prière, de jeûner et son
époux aura le droit d'avoir des rapports intimes avec elle.
Il n'y a pas de délai minimal si la femme voit qu'elle est pure même après dix jours de
son accouchement ou plus ou moins, elle se doit alors d'accomplir le lavage rituel
(ghousl) et les règles liées à la purification s'appliquent alors à elle, comme cela a
été évoqué. Ce qu'elle constate après quarante jours comme écoulement de sang,
n'est que sang vicié. Elle peut jeûner et prier et son mari peut avoir des rapports
intimes avec elle. En revanche, elle doit faire les ablutions au moment de chaque
prière comme une femme atteinte de métrorragie. Selon la parole du Prophète ( صلى
سلم و عليه هللا ) à Fâtima bint Abou Houbaych - qui avait une métrorragie - :
165
يئ الوقت ذكل جي ء حىت صالة لكر توض
« Accomplissez les ablutions au moment de chaque prière » - Authentifié par Sheikh
al-Albânî dans Irwa al ghalil (206)
Si le sang qui coule après les quarante jours coïncide avec le cycle des menstrues,
c'est le jugement relatif aux menstrues qui s'appliquera alors à elle. Ainsi, la prière et
le jeûne lui sont interdits jusqu'à ce qu'elle soit pure et il sera interdit à son époux
d’avoir des relations intimes avec elle.
Mais, si elle met au monde un embryon qui n'a pas de forme humaine, mais juste un
morceau de chair, dépourvu de forme ou juste un caillot de sang, c'est le jugement
de celle qui a une métrorragie qui lui sera appliqué et non pas celle qui a ses lochies
ou ses menstrues. Il lui appartient alors d'accomplir la prière et de jeûner le mois de
Ramadan et son époux aura le droit d'avoir des rapports intimes avec elle et elle
devra faire ses ablutions à chaque prière et se protégeant du sang qui coule à l'aide
d'un coton ou tout autre moyen, comme celle qui a une métrorragie jusqu'à ce
qu'elle soit pure. Il lui est permis de coupler deux prières comme les prières de Zhohr
et de ‘Asr puis le Maghrib avec le ‘Icha. Il lui est légiféré de faire le (Ghousl) pour les
deux prières regroupées et pour la prière du Fadjr selon le hadith de Hamna Bint
djahch confirmé à ce sujet; car son cas est le même que celui de celle qui a la
métrorragie selon les gens de science.
Par contre, si la fausse couche est intervenue pendant le cinquième mois de
grossesse ou après, l'embryon devra être lavé (lavage funéraire) et revêtu du linceul
et la prière funéraire sera accomplie sur lui. Il convient de lui attribuer un prénom et
procéder à une ‘Aqiqâ car c'était un être humain et son jugement est celui d'un
enfant. Allâh est Celui qui détient la réussite. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net –
Page 276)
FECONDATION : PRELEVEMENT DU SPERME PAR MASTURBATION
Question : Durant le mois de Ramadan, j'ai dû me rendre à l'hôpital pour une
consultation et je n'avais pas d'autre alternative en raison de mon travail. A mon
arrivée, le médecin traitant m'a prescrit une analyse de sperme en me signifiant que
ceci était obligatoire. J'ai donc été obligé à cela et je lui ai donné du sperme pour
l'analyse. Ce fut durant le mois de Ramadan par le biais de la masturbation, sachant
que je n'allais avoir aucune autre possibilité de me rendre à l'hôpital plus tard. Ce
jour-là, le rendez-vous m'avait été fixé par l'hôpital et c'était pour réaliser des
analyses pour mon épouse et moi. Votre Eminence, je vous prie de me donner une
fatwa à ce sujet et si je dois faire une expiation en plus de la compensation du jour
en question, afin que je sois informé.
166
Si les choses sont telles que vous les décrivez, vous devez jeûner en compensation du
jour où vous avez retiré le sperme et vous n'avez aucune expiation à faire. (Fatwa
13476 du Comité de l’Ifta – Page 121 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi –
Membre : Sheikh Ghoudayan)
FOIE
Question : Un homme est atteint d'une maladie du foie. Son médecin lui a ordonné
de cesser de jeûner pour être soumis au traitement et en raison de la vulnérabilité de
son foie. Il est à noter que cet homme est capable de se rendre à la mosquée et à
l'hôpital à pied. Il vous demande s'il lui est permis de cesser de jeûner en raison de
l'état précité ?
Si les choses sont comme elles sont décrites dans la question, ce malade peut suivre
les prescriptions de son médecin si ce dernier est un spécialiste digne de confiance
et si, au regard de l'état du malade, il lui recommande de s'abstenir de jeûner. Par
ailleurs, ce malade devra rattraper les jours de jeûne manqués quand il en sera
capable. (Fatwa 289 du Comité de l’Ifta – Partie 10/195 – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres :
Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Mani’)
GOUTTES NASALES, OCULAIRES, DANS L’OREILLE
Question : Une femme a utilisé des gouttes nasales de jour durant le mois de
Ramadan parce qu'elle avait besoin de le faire et qu'elle ne parvenait pas à respirer
par son nez qu'avec leur utilisation. Elle en a fait usage pendant un nombre de jours
indéterminé et ceci s'est répété durant plusieurs mois de Ramadan, trois ou quatre
années. Cette femme ne s'en rappelle pas. Sachant que le fait d'utiliser ces gouttes
de jour risque d'invalider le jeûne durant le mois de Ramadan lorsque les gouttes
parviennent à la gorge et que cette femme en a ressenti le goût amer dans sa gorge
à plusieurs reprises, peut-on considérer les jours qu'elle a ainsi jeûné comme
invalides ? Que doit-elle faire pour compenser cela par le jeûne ou en nourrissant les
pauvres ?
Si le jeûneur se trouve devant l'obligation d'utiliser les gouttes nasales, il n'y a pas de
mal à ce qu'il les utilise et son jeûne serait valide, à moins qu'il ne ressente le goût de
la goutte dans sa gorge, dans ce cas, son jeûne serait invalide et il devra compenser
ce jour s'il s'agit d'un jeûne obligatoire. (Fatwa 20102 du Comité de l’Ifta – Partie 9/198 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Membres : Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
HEMORROÏDES
Question : Je connais un musulman qui est atteint d'hémorroïdes incurables. Cette
maladie lui a provoqué, pendant le mois de Ramadan béni, des hémorragies suite à
167
des infections sévères. Le médecin spécialisé qu'il a consulté lui a prescrit un
traitement qui pourra, si Allâh (L'Exalté) le veut, arrêter le saignement et l'aider à
guérir. En outre, il lui a autorisé de cesser le jeûne pour pouvoir prendre ses
médicaments et remédier à l'hémorragie qui ne s'est toutefois pas arrêtée quand il
était sous traitement, sachant que ce malade était incapable de se lever et de
marcher qu'avec l'aide d'autrui en raison de ses infections aigues et du saignement.
Est-il permis à ce malade de cesser le jeûne pour suivre son traitement ? Pourra-t-il
faire les cinq prières en étant sujet à ces hémorragies qui rendent ses vêtements et
ses dessous souillés de sang ?
Si les choses sont telles que vous les décrivez, il vous est permis de cesser de jeûner, si
vous êtes incapable de jeûner en raison de votre maladie ou si le jeûne risque de
faire aggraver votre cas ou retarder votre guérison. Mais il vous incombe de
rattraper le jeûne manqué, et ce, conformément à ce qu'Allâh (Le Très Haut) a dit :
ا منك اكن فمن﴿﴿ ريضا ة سفر عىل ٱو م ن فعد م مر ﴾﴾ٱخر ٱاي
« Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal
d'autres jours » (2:184)
Vous devez, par ailleurs, faire la prière dans la mesure de vos possibilités ; en étant
debout ou assis ou étendu sur votre flanc, car le Messager d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit:
جنب فعىل تس تط مل فا ن ، فقاعدا تس تط مل فا ن ، قامئا صل
« Prie debout si tu peux sinon prie assis sinon prie étendu sur ton flanc » - Authentifié
par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (3778)
Vous devez vous purifier en faisant les ablutions pour chaque prière quand son heure
déterminée arrive, car le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a ordonné à Hamna Bint Djahch qui
était sujette à des pertes de sang permanentes (métrorragie) si bien qu'elle n'était
jamais en état de pureté, de mettre une serviette et de se purifier pour chaque
prière. (Fatwa 4882 du Comité de l’Ifta – Partie 10/193 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président :
Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Qa’oud)
INJECTIONS SOUS CUTANEE ET INTRA VEINEUSES
Sheikh Utheymine cite parmi les choses qui invalident le jeûne :
L’injection de médicaments nourrissants avec lesquels on peut se passer de
nourriture ou de boisson. Quant aux autres sortes d’injections qui ne fonctionnent
pas comme substituts alimentaire ou agents hydratants, elles ne rompent pas le
jeûne, qu’elles soient par injection intraveineuse ou intramusculaire.
168
La transfusion sanguine, si, par exemple, le jeûneur a besoin de sang après une
hémorragie, pour compenser le sang perdu.
(Notions sur le jeûne – Sheikh Utheymine - Le 16/8/1401H – Site Fatwas.online.fr)
Concernant votre question sur les injections et s'il y a une différence entre l'utilisation
d'une intraveineuse et d'une intramusculaire pour ce qui est de la validité du jeûne,
les savants ont des avis divergents à ce sujet. Nous pensons que l'intraveineuse
invalide le jeûne en raison de l'arrivée de son contenu à l'estomac de l'utilisateur. Or,
les savants ont été explicites à ce sujet et ont soutenu que le jeûne est invalidé
lorsque quelque chose parvient à l'estomac par n'importe quelle voie que ce soit.
Quant à l'injection intramusculaire, nous n'estimons pas qu'il soit valable de l'utiliser
lors du jeûne, et il est plus prudent de s'en abstenir. (Fatwa du Sheikh ibn Ibrâhim Ach-
Chaykh sur le site Alifta.net – Page 109)
INTERDICTION DE JEUNER MALGRE QU’ON S’EN SENTE CAPABLE
Question : Nous nous trouvons à l'hôpital et nombreux sont ceux parmi nous qui se
sentent capables de jeûner. Or, les médecins nous ont interdit à tous de jeûner, que
nous en ayons les forces ou non. Ils disent que ceci nuit à notre santé et que les soins
ne peuvent pas aller de pair avec le jeûne. Pourrions-nous jeûner et ne pas prendre
en compte leur recommandation ? Ou avons-nous une excuse valable et devons-
nous patienter jusqu'à ce que la situation se débloque ?
Il n'y a pas de mal à vous abstenir de jeûner tant que vous êtes hospitalisés, même si
vous vous sentez capables de jeûner. Et il n'y a pas de différence entre les personnes
qui se trouvent à un stade précoce de la maladie ou au milieu ou à la fin ou au
début de la convalescence et pour qui on peut craindre une rechute,
conformément à la règle générale tirée de ce noble verset :
ا منك اكن فمن﴿﴿ ريضا ة سفر عىل ٱو م ن فعد م مر ﴾﴾ٱخر ٱاي
« Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal
d'autres jours » (2:184)
La justification de la permission de ne pas jeûner est donnée dans le verset, il s'agit
de la Volonté Divine de faciliter et de ne pas causer la difficulté. Etant donné que
cette question comporte d'autres éléments hormis ce qui a été cité, il s'avère
indispensable de rédiger une réponse ultérieurement - si Allâh le veut - qui
comportera tous les éléments de la question, car la présente réponse se limite à
votre question. (Fatwa de Sheikh ibn Ibrâhim Ach-Chaykh sur le site Alifta.net – Page 123)
169
LAVAGE D’INTESTIN (CLYSTERE)
L’imam Ahmad a établi des textes qui désapprouvent le lavement que n’exige pas
une circonstance indispensable. Des autorités respectées telles que Jarab,
Moujahid, Al-Hasan, Tawous … et nombre d’autres ont déclaré que le clystère n’est
pas répréhensible. (La Médecine du Prophète – Jalal Ad-Din As-Souyouti)
« Le remède contre l'asthme qu'un patient prend par inhalation atteint les poumons
via la trachée-artère mais, il n'atteint pas l'estomac. Donc, il n'est pas considéré
comme le boire et le manger ni autre chose semblable. Cela est semblable à ce
qu'on distille dans l'urètre ou le remède utilisé pour soigner la blessure qui atteint les
méninges et celle qui pénètre à l'intérieur. C'est également semblable à l'alcool, au
« clystère » et autre qui atteint le cerveau ou le corps par une autre voie que la
bouche et le nez. » (Fatwa 1240 du Comité de l’Ifta – Page 103 – Président : Sheikh ibn Baz – Vice-
Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Qa’oud)
MALADIE INCURABLE QUI DEVIENT CURABLE
Question : Une fille syrienne pieuse et loyale âgée de vingt-huit ans m'a chargé de
me renseigner auprès de vous sur cette question : Les médecins lui ont interdit le
jeûne en raison d'une maladie du cœur incurable. Elle s'est abstenue de jeûner
durant le mois de Ramadan pour des années, mais elle payait régulièrement ce qui
lui incombe comme expiation pour chaque jour de jeûne raté. Après les progrès
qu'a connus la médecine, Allâh a voulu qu'on lui fasse une opération chirurgicale
dans la valve cardiaque. L'opération a réussi grâce à Allâh. Elle s'est soumise,
quelques temps, au traitement et à la surveillance avant de recouvrer sa santé. Elle
a pu, par l'aide d'Allâh, jeûner durant le mois de Ramadan dernier. Elle demande
alors si elle devra rattraper les jours de jeûne qu'elle avait manqués et qui s'élèvent à
180 jours durant six ans successifs ou si la somme qu'elle avait payé en expiation lui
suffira, et ce, conformément à ce qu'Allâh (l'Exalté) a dit : Mais pour ceux qui ne
pourraient le supporter qu'(avec grande difficulté), il y a une compensation: nourrir
un pauvre. Renseignez-nous sur cette question. Qu'Allâh vous rétribue en bien au
sujet de celle qui a demandé la question et de tous les musulmans.
Il lui suffit ce qu'elle avait donné en expiation pour chaque jour de jeûne manqué et
elle ne doit pas rattraper le jeûne de ces mois parce qu'elle avait des excuses
légales et qu'elle avait accompli, à l'époque, ce qui lui était exigé. (Question 4 de la
Fatwa 4681 du Comité de l’Ifta – Partie 10/196 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi
– Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Qa’oud)
Question : Une personne souffrant d'une maladie chronique a reçu l'instruction des
médecins de ne jamais jeûner, mais, ayant suivi les traitements de certains
médecins dans un pays étranger, cette personne a guéri avec la volonté d'Allâh,
mais, cette guérison ne s'était produite que cinq ans après, et par conséquent, il
170
avait à sa charge cinq Ramadans non jeûnés. Que doit-faire cette personne après
son rétablissement? Doit-elle les compenser ou non ?
Si les médecins qui lui ont conseillé de ne jamais jeûner sont des musulmans dignes
de confiance, ayant connaissance de ce genre de maladie, qui l'en ont informé et
dit qu'elle était incurable, il ne devra pas procéder à la compensation. Il se
contentera de donner à manger, et d'attendre le Ramadan suivant. (Fatwa de Sheikh
Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 15/355 – Publiée dans le livre Ad-Da’wa, volume 2, page 167 et dans
la revue Al-Hars Al-Wattany, édition 137, au mois de Ramadan en 1413 de l’hégire)
MEDICAMENTS PAR VOIE ANALE OU GENITALE
Question : Quel est le jugement concernant l’utilisation de suppositoires pendant la
journée de Ramadan ?
Il n’y a pas de mal à utiliser des suppositoires, lesquels sont places dans la voie anale,
si la personne est malade. En effet, il ne s’agit pas de nourriture ni de boisson et ne
s’apparente ni à l’un ni à l’autre. Or, Le Législateur nous a interdit de manger et
boire et s’avoir recours à ce qui s’y apparente. (Fatwa de Sheikh Utheymine - vol. 1, p. 50277)
MENSTRUES PENDANT LA GROSSESSE
Question : Suite à un accident, une femme au début de sa grossesse, a eu une
importante hémorragie qui lui a fait faire une fausse couche. Peut-elle suspendre le
jeûne ou doit-elle le poursuivre ? Et si elle l’arrête, aura-t-elle commis un péché ?
Nous disons que la femme enceinte n’est pas réglée comme l'a dit l’Imam Ahmad
Ibn Hanbal. Au contraire, les femmes réalisent, qu’elles sont enceintes grâce à
l’interruption du cycle menstruel. Allâh a créé les règles pour un but et une sagesse ;
comme le disent les scientifiques, il s'agit d'un processus de nutrition de l'embryon
dans le ventre de sa mère. Ainsi, en cas de grossesse, les règles s'arrêtent.
Cependant pour certaines femmes, la menstruation peut se poursuivre normalement
comme cela se passait avant la grossesse. Dans un tel cas, la femme est considérée
comme effectivement ayant ses menstrues, car ses menstrues se sont poursuivies et
n’ont pas été affectées par la grossesse. De telles menstrues priveront cette femme
de tout ce dont les menstrues d’une femme non enceinte privent. Elles l’astreindront
à toutes les obligations d’une femme qui a ses menstrues et la dispenseront de tout
ce dont les menstrues normales dispensent.
En résumé, les saignements d’une femme enceinte sont de deux types :
1. Un premier type jugé comme menstrues ; c’est le saignement qui s’est poursuivi
pendant la grossesse de la même façon et au même rythme qu’auparavant. Cela
77 http://islamonline.com/news/articles/3/Using-suppositories-during-the-day-in-Ramadaan.html
171
veut dire que la grossesse n’a pas affecté le cycle menstruel et il s'agit donc bien
des menstrues.
2. Un deuxième type de saignement qui arrive à l'improviste suite à un accident, au
port d’une charge lourde ou à une chute. Dans ce cas, les saignements ne sont pas
considérés comme des menstrues mais du sang des veines. Par conséquent ils
n’empêchent pas la femme de prier, ni de jeûner. Elle est considérée comme une
femme purifiée. Mais si avec cet accident, il y a un embryon qui tombe de l’utérus, il
faut se fier à la nature du corps ainsi expulsé comme le disent les savants. S’il s’agit
d’un embryon dont les formes humaines sont bien différenciées, les saignements
produits seront considérés comme du sang de lochies ; la femme doit alors
suspendre le jeûne, la prière et les rapports sexuels avec son époux. En revanche, si
l’embryon n’a pas encore les formes humaines caractérisées, les écoulements qui
résultent de la fausse couche ne sont pas considérés comme du sang de lochies,
mais seulement comme du sang anormal qui n’entraîne pas d’interdiction de prière,
de jeûne ou d’autres choses.
D’après les savants, la durée minimale pour que les formes humaines soient
nettement constituées et identifiées est de 81 jours et ce conformément au Hadith
du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) rapporté par Abdullah ibn Mas’oud :
ا ، مث يكون علقةا مثل ذكل ، مث يك ه ٱربعي يوما م خلقه يف بطن ٱمر ن ٱددك جيون مضغةا مثل ا
ل مات ويقال هل اكتب ع ملكا فيؤمر بأرب ك ورزقه وٱجل وشق م ٱو سعيد مث ذكل ، مث يبعث ا
وح ينفخ فيه الر
« Chacun d’entre vous demeure d'abord 40 jours à s'agglomérer dans le ventre de
sa mère. Puis pendant un temps d'égale durée, il est adhérence. Puis, pendant 40
autres jours, il devient un embryon. Ensuite un Ange lui est envoyé avec l'ordre
d'écrire quatre mots relatifs à la part de biens de l'homme, au terme de sa vie, à sa
conduite et ses actes et à sa destinée malheureuse ou heureuse ». - Sahih Bokhari
(3208)
Il n'est donc pas possible que la forme humaine se constitue avant ce temps-là. En
général, la forme humaine ne peut apparaître nettement que 90 jours après la
conception comme l'ont affirmé certains savants. (Fatwa Sheikh Utheymine – 60
interrogations sur les menstrues)
MIGRAINE, RHUME, MAL DE DENT
Cheikh Ibn Utheymine a dit : « Le malade que le jeûne n’affecte pas comme
l’enrhumé et celui qui souffre d’une légère migraine, d’un mal de dent, etc., ce
172
malade-là n’est pas autorisé à rompre son jeûne, même si certains ulémas disent
qu’il lui est permis de le faire, compte tenu du verset :
ا منك اكن فمن﴿﴿ ريضا ة سفر عىل ٱو م ن فعد م مر ﴾﴾ٱخر ٱاي
« Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal
d'autres jours » (2:184)
Mais nous disons que ce jugement dépend d’une cause, à savoir que la non-
observance du jeûne est plus commode pour le malade. Si le jeûne ne l’affecte pas,
il ne lui est pas permis de s’en abstenir. Et il doit l’observer… » (Charh al-mounti3, 6/352 –
Fatwa 12488 du site Islamqa)
PATCH DE NICOTINE
Question : Certaines pharmacies vendent des patchs médicaux que l’on place sur le
corps et donne au corps ce dont il a besoin en nicotine et ce, pour 24 heures dans le
but d’arrêter de fumer. Si on le pose le soir pour une durée de 24 heures puis qu’on le
remplace par un autre, est-ce que cela rompt le jeûne pendant le mois de
Ramadan ?
Cela ne rompt pas le jeûne pendant le mois de Ramadan, donc on peut l’utiliser. En
effet, il peut être obligatoire pour lui d’avoir recours aux patchs afin d’arrêter de
fumer. Il n’y a pas de mal à ce qu’une personne abandonne quelque chose
d’interdit e façon graduelle car lorsqu’Allâh a décidé d’interdire l’alcool, Il ne l’a pas
interdit subitement. Au contraire, Il le fit de façon graduelle. Il le permis au début,
puis mis en exergue les effets néfastes qui étaient supérieurs (aux bénéfices), puis Il
l’interdit à certaines occasions avant de l’interdire définitivement. (Fatwa de Sheikh
Utheymine - Al-Jalasaat al-Ramadaaniyyah (1415 AH,1/question n.10) – Fatwa 103523 du site Islamqa)
Question : J'ai le désir de m'arrêter de fumer et je demande à Allâh, de m'accorder
pour cela, Son aide. Ma question est la suivante: Il existe un "patch" qui aide le
fumeur à surmonter les difficultés liées à l'abandon de la cigarette, son utilisation
consiste à le coller sur l'épaule. Est-il permis de l'utiliser pendant le Ramadan sachant
que ce patch sécrète automatiquement de la nicotine lorsque le corps en a besoin.
Nous implorons Allâh afin qu'Il vous permettre de vous repentir et vous aide à vous
débarrasser de la cigarette. En effet, celle-ci est un mal absolu et ne présente aucun
bien. S'agissant de votre question relative à la permission d'utiliser un patch qui se
colle sur l'épaule et qui aide à délaisser la cigarette, à savoir est-ce qu'il vous est
permis d'utiliser ce patch durant le jour du Ramadan alors que vous jeûnez? Nous
vous répondons de la manière suivante : Cela ne vous est pas permis car en réponse
à la question posée, les médecins spécialisés sur la réalité de ce patch, ont affirmé
que ce patch alimente le corps en nicotine et que celle-ci pénètre dans le sang et
cela rompt le jeûne de la même façon que le fait de fumer le gâte, car, en fait, le
173
résultat est le même. Vous devez vous munir d'une volonté sincère afin de délaisser
la cigarette par un autre moyen. En effet, combien de fumeurs se sont repentis et y
ont renoncé sans utiliser ce patch et celui qui délaisse une chose pour Allâh, Allâh lui
compensera cela par quelque chose de meilleur. (Fatwa 21734 du Comité de l’Ifta – Partie
9/190 – Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr
Abou Zayd)
PERTE DE SANG (PRISE DE SANG, DON DU SANG, HIJAMA)
L'écoulement du sang chez le jeûneur tel que l'hémorragie nasale, la métrorragie,
etc.., ne corrompt pas le jeûne. C'est plutôt les menstrues, les lochies et la Hijama qui
le corrompent. Il n'y a pas de mal que le jeûneur fasse une analyse sanguine en cas
de besoin et son jeûne ne sera pas corrompu. Mais pour ce qui est du don de sang, il
est plus prudent de le renvoyer après la rupture du jeûne, car, en général, c'est une
grande quantité de sang qu'on donne. Et cela devient semblable à la Hijama (du
fait que la personne se rende volontairement à cette prise durant son jeûne). (Fatwa
de Sheikh Ibn Baz – Partie 15/273 – Publié dans le livre (Touhfat Al-Ikhwân) de son Eminence, page 180,
et dans le journal (Al-bilâd), en date du 18 \ 9 \ 1419 de l'hégire, et dans la revue (Ad-Da`wa), édition
(1675), en date du 20 \ 9 \ 1419 de l'hégire)
RATTRAPAGE DES JOURS DE JEUNE NON JEUNES
S'il est probable que la maladie dont vous souffrez puisse être guérie un jour, il vous
incombe d'attendre que vous en soyez guéri puis de jeûner, suivant cette Parole
d'Allâh (l'Exalté) :
ا منك اكن فمن﴿﴿ ريضا ة سفر عىل ٱو م ن فعد م مر ﴾﴾ٱخر ٱاي
« Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal
d'autres jours » (2:184)
Mais si la maladie risque de se prolonger et qu'il est improbable de la traiter, il vous
incombe de nourrir un pauvre en compensation de chaque jour manqué en lui
donnant un demi Sâ` (1 Sa’ équivaut à 2,6 kilogrammes) de blé ou de dattes ou de
riz ou d'une autre denrée consommée par sa famille, nourriture de base du pays.
Il vous est permis de préparer un déjeuner ou un dîner auquel vous inviterez des
pauvres selon le nombre des jours du mois, ainsi, votre conscience sera affranchie.
Je ne crois pas que ceci soit impossible à réaliser par quiconque si Allâh (Exalté soit-Il)
le veut. Il n'y aura nul grief à vous faire si vous ne pouvez pas nourrir ces pauvres en
un seul mois et vous pouvez nourrir un groupe un mois, et les autres les mois suivants
en fonction de vos moyens.
174
Si la personne est incapable de fournir cette nourriture en raison de sa pauvreté ou
autre, elle en sera dispensée et elle ne sera redevable de rien. Et Allâh le sait mieux.
(Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Page 149)
RETARDER LE RATTRAPAGE DES JOURS DE JEUNE NON JEUNES
Question : Au cours de l’une de ces années, je n’ai pas observé le jeûne pendant les
jours de mon cycle menstruel et je n’ai pu rattraper le jeûne jusqu’à maintenant
malgré l’écoulement de nombreuses années. Je veux rattraper le jeûne non
effectué, mais je ne connais pas le nombre de jours à rattraper. Que faire ?
Tu dois faire trois choses. D’abord te repentir devant Allâh pour le retard et regretter
ce qui est passé en fait de négligence, et te résoudre à ne plus récidiver, compte
tenu de la parole du Très Haut :
لمؤمنون لعلك تفلحون ﴿﴿ ه ٱ ا ٱي يعا مج
ل ٱا ا ﴾﴾وتوبو
« Et repentez-vous tous devant Allâh, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès. »
(24:31)
Ce retard étant un acte de désobéissance, le repentir s’impose. Ensuite procéder
rapidement au jeûne de rattrapage sur la base du nombre de jours que l’on croit
avoir raté. Car Allâh n’impose à une âme que ce qu’elle est en mesure de
supporter. Vous avez à rattraper le nombre de jours que vous croyez avoir omis de
jeûner. Si vous croyez qu’il est de dix ou de plus ou de moins, jeûnez en fonction de
ce que tu vous croyez, en vertu de la parole d’Allâh, le Transcendant.
نا﴿﴿ ن تؤاخذان ال ربسينا ا ﴾﴾ٱخطأان ٱو ن
« Seigneur, ne nous châtie pas s'il nous arrive d'oublier ou de commettre une erreur.
Seigneur! Ne nous charge pas d'un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui
vécurent avant nous» (2:286)
et de Sa parole :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
Enfin, vous devrez nourrir un pauvre pour chaque jour rattrapé, si vous êtes en
mesure de le faire. Toute la nourriture pourrait être offerte à un seul pauvre. Si vous
êtes trop pauvre pour offrir de la nourriture à d’autres, vous n’avez qu’à jeûner et
vous repentir. La nourriture à offrir consiste à ½ Sa’ d’une denrée locale, ce qui est
estimé à 1,5 kilogramme. (Madjmou’ fatawa wa maquatat de Cheikh Ibn Baz, 6/19 – site Islamqa
fatwa 21710)
175
SANG : DON DU SANG, PRISE DE SANG, TRANSFUSION SANGUINE, HIJAMA
Si un peu de sang est prélevé de la personne sans que cela ne l’affaiblissent, cela ne
rompt pas son jeûne, que cette prise ait été faite à l’occasion d’un don ou pour des
analyses. Mais si par contre, la quantité de sang prélevée est importante et qu’elle
affaiblit la personne, elle rompt le jeûne comme les saignées (Hijama) qui provoque
l’interruption du jeûne, selon la preuve dans la Sunna. Par conséquent, il n’est pas
permis à la personne de faire un don de sang important en pleine journée de
Ramadan, sauf en cas d’extrême urgence : dans ce cas, la personne fait ce don
pour palier à l’urgence (sauver une vie, par exemple), mais cela rompra son jeûne :
elle peut alors manger et boire le reste de cette journée et devra rattraper ce jour
de jeûne manqué. (Fatwa de Sheikh Utheymine - Fadhâ’il Ramadhân (Les vertus du Ramadhân,
rassemblé par Abdur-Razzâq Hassan), p. 2)
TARAWIH
Question : Concernant la prière, après ma maladie, je ne suis plus capable de rester
debout durant un long moment. M'est-il permis de faire la prière assis, sachant que
je n'ai que 26 ans et que, lorsque je me mets dans un rang pour la prière
communautaire, il se peut qu'un homme ayant dépassé la soixantaine, accomplisse
sa prière en se tenant debout à côté de moi. Comment pourrais-je alors prier assis et
que pensera de moi cet homme ? De même, comment pourrais-je faire lors de la
prière de Tarawih (prières quotidiennes du soir, exécutées après celle de `Ichâ',
pendant le mois de Ramadan) et des prières de nuit ? Le malade peut-il faire la
prière de nuit et la prière surérogatoire pour se rapprocher d'Allâh (Exalté soit-Il)
même s'il est souffrant et qu'il ne peut pas se tenir debout ? Je prie Votre Eminence
de me rassurer à ce sujet et de faire des invocations en ma faveur afin que je
guérisse.
Si vous êtes incapable de vous tenir debout pour la prière obligatoire ou que ceci
risque de vous provoquer des douleurs dans le corps, il n'y a pas de mal à ce que
vous fassiez la prière assis, suivant cette Parole d'Allâh (l'Exalté) :
ف ﴿﴿ قوا أ ت
ٱ ما
تطعمت ٱ ﴾﴾س
« Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez » (64:16)
et selon cette parole du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) à un de ses Compagnons :
جنب فعىل تس تط مل فا ن ، فقاعدا تس تط مل فا ن ، قامئا صل
« Prie debout si tu peux sinon prie assis sinon prie étendu sur ton flanc » - Authentifié
par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (3778)
176
Quant à la prière surérogatoire, il y a une flexibilité à son sujet, car il n'est pas
obligatoire de se mettre debout lorsqu'on la fait même si on en est capable, mais il
est préférable de se mettre debout. Il est vivement souhaitable (Moustahabb) que la
personne malade, à l'instar des autres personnes qui sont en bonne santé, fasse les
prières et les actes surérogatoire dont elle est capable. (Fatwa 20109 du Comité de l’Ifta –
Page 71 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh
Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
ULCERE GASTRIQUE
Question : Mon frère est atteint d'un ulcère gastrique. Son médecin lui a interdit
certaines nourritures ainsi que le jeûne pour cinq années. Il a, toutefois, essayé de
jeûner et s'est trouvé affecté. Il vous demande votre avis sur cette question.
Si le frère de celui qui pose cette question est vraiment malade et que le médecin
qui lui a interdit le jeûne est un spécialiste digne de confiance, il lui incombe alors de
suivre ses conseils et de cesser de jeûner durant le mois de Ramadan jusqu'à ce qu'il
se trouve capable de jeûner, car Allâh (Le Très-Haut) a dit :
ا منك اكن فمن﴿﴿ ريضا ة سفر عىل ٱو م ن فعد م مر ﴾﴾ٱخر ٱاي
« Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal
d'autres jours » (2:184)
ين من حر ﴿﴿ دلر ﴾﴾وما جعل عليك ف ٱ
« et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion » (22:78)
ف ال ﴿﴿ يكر ٱ ا ال نفسا
﴾﴾وسعها ا
« Allâh n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité ».
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit à ce sujet :
ذا ٱ مرتك بأ مر فأ توا منه ما اس تطعمت ا
« Lorsque je vous ordonne de faire une chose, accomplissez-en autant que vous
pouvez. » Sahih Bokhari (7288)
Si votre frère recouvre sa santé, il lui incombera de rattraper le jeûne des mois de
Ramadan manqués. (Fatwa 1166 du Comité de l’Ifta – Partie 10/188 – Président : Sheikh Ibn Baz –
Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh ibn Mani’)
177
VACCINATION
Se reporter au paragraphe « injections sous cutanées et intra veineuse »
VIEILLESSE
Question : Un homme de 75 ans peine à jeûner à cause d’un ulcère.
Quand un vieil homme et une vieille femme ont du mal à jeûner, ils doivent rompre
le jeûne et nourrir un pauvre pour chaque jour manqué, soit en partageant leur
repas avec lui, soit en donnant ½ Sâ` de dattes, de blé et de riz à un pauvre pour
chaque jour de jeûne. Si, en outre, ils souffrent d'ulcère ou de toute autre maladie, ils
doivent obligatoirement rompre le jeûne mais sans nourrir le pauvre, car, à ce
moment, ils auront rompu le jeûne non à cause de la vieillesse mais à cause de la
maladie. Quand ils recouvrent leur santé, ils doivent compenser le jeûne des jours
manqués. S'ils ne peuvent pas le faire à cause de leur âge avancé, ils doivent nourrir
le pauvre comme souligné plus haut. Telle est la Fatwa émise par Ibn ‘Abbâs et bien
d'autres savants et les preuves qui sous-tendent cela sont connues, telle que Sa
Parole (Exalté soit-Il) :
ا منك اكن فمن﴿﴿ ريضا ة سفر عىل ٱو م ن فعد م مر ﴾﴾ٱخر ٱاي
« Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal
d'autres jours » (2:184)
Un vieillard qui ne peut compenser le jeûne doit nourrir un pauvre. Lorsque Anas ibn
Mâlik, le domestique du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) vieillit et ne fut plus capable de
jeûner, il rompit le jeûne et nourrit un pauvre pour chaque jour de jeûne. (Fatwa de
Sheikh Ibn Baz – Partie 15/202)
ZAKAT AL-FITR
Question : Un établissement accueille les personnes âgées ou les malades en
période de convalescence ayant subi des soins dans des hôpitaux psychiatriques.
Malheureusement, leur état n'est pas stable. Quant aux personnes âgées, elles
souffrent des maladies liées à la vieillesse, notamment la paralysie, les maux,
l'inconscience de l'environnement et l'incontinence pour certains. Ainsi, nous nous
adressons à Votre Eminence afin d'avoir une fatwa les concernant au sujet de la
prière, étant donné que certains sont incapables de l'accomplir ou même d'en être
conscient, et vu que d'autres souffrent d'incontinence. Nous avons fourni d'énormes
efforts et avons fait de notre mieux pour qu'ils puissent accomplir leurs obligations,
mais fort malheureusement, nos efforts sont restés vains. Ainsi, nous souhaitons
recevoir vos recommandations indiquant ce qui est prescrit par la Charia à l'égard
178
ce genre de situations. De plus, nombreux sont ceux parmi eux qui ne jeûnent pas
durant le mois de Ramadan pour les mêmes causes. Que devons-nous faire dans ce
cas ? Enfin, leur incombe-t-il de s'acquitter de la Zakât de la rupture du jeûne ? Et
sont-ils redevables de la Zakât sur l'argent dont ils disposent ?
Après étude de cette question par le Comité, il a répondu comme suit : Ils ont
l'obligation de s'acquitter de la Zakât de la rupture du jeûne. Ceux parmi eux qui
n'ont pas d'argent sont dispensés de cette obligation. De même, Ils ont l'obligation
de s'acquitter de la Zakât Al-Mâl (aumône obligatoire sur l'argent accumulé) s'ils ont
atteint la somme plancher d'obligation de la Zakât (Nissâb) à hauteur du quart d'un
dixième, soit deux et demi pour cent. (Fatwa 11752 du Comité de l’Ifta – Page 90 – Président :
Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
179
La zakat
Question : Ma fille souffre d'une grosse tumeur qui s'est propagée le long de la
moelle épinière au niveau de son dos. Je n'ai pas trouvé de traitement dans les
hôpitaux spécialisés dans ce domaine dans le Royaume d'Arabie Saoudite. J'ai
frappé à plusieurs portes dans l'espoir de trouver quelqu'un pouvant prendre son
traitement en charge à l'extérieur du Royaume, mais en vain. J'ai même pensé
contracter un prêt assorti d'intérêt auprès d'une banque afin de l'utiliser dans le
traitement de ma fille. Mais j'y ai renoncé quand j'ai su que cela est interdit. Je n'ai
rien dans la vie que je puisse dépenser pour traiter ma fille dont la maladie ne fait
que s'aggraver d'un jour à l'autre. Je n'ai pas pu la soigner dans les hôpitaux
étrangers qui traitent ce genre de maladie par manque d'argent. 1- Puis-je
demander aux personnes aisées de me donner une part de leur Zakât suffisante
pour son traitement ? 2- Dans le cas où cela n'est pas permis, ai-je commis un péché
si j'abandonne son traitement, sachant qu'elle peut être soignée hors du Royaume?
Puisque je suis incapable d'y aller par manque d'argent.
Si vous trouvez quelqu'un qui peut vous accorder un prêt non assorti d'usure pour
traiter votre fille, vous pouvez contracter un prêt. Mais, si vous ne trouvez pas de
prêteur et êtes incapable de la traiter avec vos frais parce que vous êtes pauvre,
vous pouvez demander la Zakât pouvant suffire à traiter votre fille. Nous implorons
Allâh de la guérir et de vous rétribuer. Toutefois, vous ne commettez aucun péché si
vous ne la traitez pas. Car, la loi n'oblige pas le traitement. (Fatwa 21048 du Comité de
l’Ifta – Partie 8/395 – Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan,
Sheikh Bakr Abou Zayd)
Question : Nous avons un hôpital universitaire qui offre des soins spécialisés aux fils
de la région orientale du Royaume. Le budget de l'hôpital ne lui permet pas
actuellement de s'équiper des appareils importants de haute technologie. Vu
l'importance de ces appareils et ces équipements, vu le besoin des gens et
l'existence de certains bienfaiteurs disposés à y contribuer, est-il permis à ceux-là de
faire don de la Zakât sur leur argent ? D'autre part, l'hôpital dispose d'un comité de
bienfaisance et de conscientisation islamique. Quel est l'avis religieux sur le fait que
ce comité collecte les Zakât pour soutenir ses activités renfermant la publication des
livrets et des cassettes islamiques, l'achat de certains remèdes et des besoins
nécessaires aux malades pauvres et qui ne sont pas disponibles à l'hôpital?
Il n'est pas permis d'assurer cela avec la Zakât. On peut le faire par l'entremise des
bienfaiteurs à travers les aumônes et non la Zakât. (Fatwa 14155 du Comité de l’Ifta – Partie
8/391 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)
180
Question : A l'unité de la chirurgie du cœur de l'hôpital universitaire roi Khâlid, nous
faisons toutes les opérations à cœur ouvert. Par la grâce d'Allâh, nous avons réalisé
des résultats satisfaisants dans ce domaine. Mais, actuellement, nous faisons face au
problème d'équipement en outils nécessaires à ces opérations, surtout pour les
malades non saoudiens. Car, ceux que nous disposons actuellement ne suffisent que
pour les malades saoudiens dont l'état supporte toutes les dépenses de leur
traitement, malgré les difficultés que nous rencontrons et qui ne vous sont pas
étranges. En ce qui concerne les non saoudiens, Allâh nous a facilité une voie à
travers laquelle nous pouvons leur faire ces opérations. Le malade se charge
d'acheter les instruments nécessaires qui coûtent environ vingt mille Riyals pour
chaque opération. Il s'agit du coût des instruments qui ne sont utilisés qu'une seule
fois, à savoir, les Valves cardiaques et autre. La majorité de ces malades sont
pauvres et ne peuvent acheter ces instruments. En plus, ils n'ont pas la possibilité de
subir ces opérations dans des hôpitaux privés, vu que le coût d'une opération
cardiaque dans ce genre d'hôpital est d'environ soixante-dix mille Riyals et plus. Vu
que dans ce pays, il existe beaucoup de bienfaiteurs qui peuvent prendre toutes ces
dépenses en charge comme Zakât sur leurs biens, nous voulons savoir: s'il est permis
de dépenser la zakât sur l'argent dans l'achat de ces instruments pour les malades
non saoudiens qui n'ont pas la possibilité de les acheter; et ce après qu'on ait mené
des enquêtes pour être certain que ces malades ne peuvent pas acheter ces
instruments?
Il n'y a pas d'inconvénient à aider le pauvre musulman dans les dépenses du
traitement avec l'argent de la Zakât, s'il est confirmé par le tribunal légal qu'il est
pauvre et incapable de supporter les frais du traitement. (Fatwa 17969 du Comité de l’Ifta
– Partie 8/390 – Président : Sheikh Ibn Baz – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Ach-
Chaykh, Sheikh Bakr Abou Zayd)
Question : Nous avons l'intention d'offrir les appareils de dialyse dans certaines
régions reculées. Car, les malades qui s'y trouvent meurent en cours de route avant
d'atteindre l'endroit le plus proche où on peut trouver ces machines. Ce travail
réduira les décès par la volonté d'Allâh et protègera la vie de beaucoup de patients.
Peut-on construire ces centres avec la Zakât et considérer que celle-ci a été payée
ou cela n'est pas permis?
Il n'est pas permis de payer la Zakât dans ce projet ni dans d'autres projets publics
caritatifs. Car, les voies légales de la dépense de la Zakât sont délimitées au nombre
de huit et sont mentionnées dans cette parole d'Allâh (l'Exalté)
قاب ﴿﴿ لرر فة قلوهبم وف ٱ لمؤل
ملي علهيا وٱ لع
كي وٱ لمس
ت للفقرا ء وٱ دق لص
ما ٱ ن
رمي وف ا لغ
وٱ
علي حكي وٱ
ن ٱ بيل فريضة مر لس
بن ٱ وٱ
﴾﴾سبيل ٱ
181
« Les Sadaqâts ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y
travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des
jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allâh, et pour le
voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allâh! Et Allâh est Omniscient et Sage »
Ce projet ne s'intègre pas dans les voies de dépense mentionnées dans ce noble
verset. En outre, on peut le financer avec les dons et les dépenses désirées par des
bienfaiteurs. (Fatwa 20226 du Comité de l’Ifta – Partie 8/440 – Président : Sheikh Ibn Baz – Membres :
Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan)
182
Le pèlerinage
Question : Je suis parti accomplir l'obligation de pèlerinage en l'an 1414 de l'hégire.
J'ai été atteint d'une maladie le huitième jour alors que j'étais en état de
sacralisation (Ihrâm) à Mîna. Suite à cela, j'ai été hospitalisé et je n'ai pas pu
poursuivre le pèlerinage. Je ne suis sorti de l'hôpital qu'à la fin de la période de
pèlerinage. Je prie Allâh (Le Sublime et L'Omnipotent) puis Votre Eminence de me
donner des éclaircissements sur ce que je dois faire.
Quiconque est empêché d'accomplir le pèlerinage à cause de la maladie et se
trouve incapable d'achever les rites en ayant précédé l'entrée en état de
sacralisation par la condition suivante : « Mon lieu de désacralisation sera là où Tu
m'auras empêché », aura la permission de se désacraliser définitivement et n'aura
rien à accomplir en plus.
Mais s'il n'avait pas émis cette condition, il lui serait également permis de se
désacraliser, selon l'avis le plus juste des deux avis des oulémas, mais il aura à sacrifier
une bête dans le sanctuaire sacré avant de faire le Tahaloul (Quitter l'état de
consécration rituelle exigée pour accomplir le Hadj et la `Omra).
S'il ne le peut pas, il devra jeûner dix jours étant considéré comme une personne
empêchée. S'il le peut, il devra transformer son Ihrâm en celui de la ‘Omra (petit
pèlerinage), faire le Tawâf (Circumambulation autour de la Ka’ba) et le Sa’î
(parcours entre Safâ et Marwa pendant le Hajj), se couper les cheveux et se
désacraliser, ceci sera alors obligatoire et il lui incombera de compenser le Hajj
(Grand pèlerinage) à l'avenir s'il le peut, en immolant une bête valable au sacrifice
en plus de ce pèlerinage. (Question 2 de la Fatwa 18540 du Comité de l’Ifta – Page 164 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh
Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
Question : Une question relative à l'acupuncture est parvenue à Dar Al-Iftâ'. Elle
concerne le recours à l'acupuncture lors du Hadj et si cela exigeait une expiation
étant donné que cela entraîne un saignement.
Il est permis au pèlerin qui est en état de sacralisation (Ihrâm) de recourir à
l'acupuncture. Le fait qu'il ait un saignement lors de l'utilisation des aiguilles ne lui
impose aucune expiation, conformément à ce qui a été rapporté par Bokhari et
Muslim d'après Ibn ‘Abbâs qui a rapporté que :
183
ٱ ن النب صىل هللا عليه وسل احتجم ووو حمرم
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) pratiqua la saignée, alors qu'il était en état de
sacralisation. Sahih Muslim (1202)
Bokhari a rapporté78 qu’Ibn Bouhayna a dit :
رٱ سه وسط يف مجل، بلح م،محر ووو وسل عليه هللا صىل النب احتجم .
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) pratiqua la saignée, au milieu de sa tête alors qu'il était en
état de sacralisation, étant à Lahî Djamal (nom d'un endroit) » Sahih Bokhari (1836)
L'érudit Ibn Hadjar Al-`Asqalânî a dit dans l’ouvrage intitulé "Fath Al-Bârî" dans
l’explication de ce Hadith : « Ce Hadith constitue une preuve qu'il est permis de
pratiquer la phlébotomie (couper un vaisseau sanguin), d'inciser une plaie ou un
kyste, d'arracher une dent ou de se soigner autrement, pour peu que cela n'entraîne
pas le recours à ce qui est interdit, notamment l'utilisation de parfum et le fait de se
couper les cheveux, et le pèlerin n'aura aucun rachat à faire. » Fin de citation.
L'Imam Ach-Châfi`î a dit Dans le chapitre relatif à ce que le pèlerin en état de
sacralisation peut faire dans le livre "Al-Oumm" : « Soufyân ibn `Ouyaïna nous a
rapporté de ‘Amr ibn Dînâr selon `Attâ' et/ou Tâwouss selon Ibn ‘Abbâs :
ٱ ن النب صىل هللا عليه وسل احتجم ووو حمرم
Le Prophète ( سلم و هعلي هللا صلى ) pratiqua la saignée, alors qu'il était en état de
sacralisation. Sahih Muslim (1202)
Ach-Châfi`î a dit par la suite : "Il n'y a aucun inconvénient, alors, à ce que le pèlerin
qui est en état de sacralisation pratique la saignée par nécessité ou non. Il ne doit
pas se raser les poils. Il peut inciser un vaisseau sanguin ou une plaie et s'amputer un
membre en guise de soin. Il ne lui incombe de faire aucune expiation. Si, par mesure
de précaution, il fait un rachat après s'être coupé un membre contenant des poils,
ceci sera meilleur, sans que cela ne soit obligatoire, étant donné qu'il n'aura pas
coupé des poils mais juste un membre en contenant. De même, le pèlerin qui est en
état de sacralisation peut se circoncire et utiliser un médicament sans que cela
n'exige une expiation." En résumé : Le recours à l'acupuncture lors du pèlerinage est
permis et n'exige aucun rachat. (Fatwa de Sheikh Mohammad ibn ‘Ibrâhîm Ach-Cheikh sur le
site Alifta.net – Page 162)
78 Dans son Sahîh, au chapitre relatif à la pratique de la saignée (Hijama) par le pèlerin qui est en état de
sacralisation
184
Question : Je souffre d'une dermatose (Psoriasis) qui n'est pas contagieuse. Cette
maladie apparaît sur mes épaules, mon buste, mon ventre, mes pieds et mes bras.
Par ailleurs, je voudrais faire le Hadj ou la `Omra, si Allâh le veut, sachant que les
vêtements de l'Ihrâm (sacralisation) font montrer une grande surface de la partie
atteinte de mon corps et que j'éprouve de la répugnance en me regardant dans le
miroir si bien que je crains de dégoûter les gens. Il est à noter que je possède, grâce
à Allâh, le budget nécessaire pour le Hadj ou la `Omra. Qu'Allâh vous rétribue de
bien vouloir me répondre si je dois faire le Hadj en prenant en considération la
répulsion qu'éprouvent les gens à l'égard des personnes atteintes des infections
dermatologiques graves, surtout lorsqu'ils ignorent que cette maladie n'est pas
contagieuse.
Il vous incombe de faire le Hadj obligatoire et la `Omra. Vous ne devez pas prendre
pour excuse la dermatose qui atteint des parties de votre corps et votre crainte de
la répugnance que pourraient éprouver les gens pour abandonner le Hadj. D'ailleurs,
il vous sera permis de porter les vêtements cousus si la tenue de l'Ihrâm vous cause
une nuisance. Vous devez effectuer une expiation pour vous être vêti d'habits
cousus, à savoir le jeûne de trois jours ou le fait de nourrir soixante indigents en
donnant à chacun un kilo et demi de riz ou d'autres aliments de ce dont les gens du
pays se nourrissent, ou bien l'immolation d'un mouton. Il est à noter que le Psoriasis
qui a atteint une grande partie de votre corps ne vous empêche pas de remplir
l'obligation du Hadj, surtout que vous avez mentionné que les médecins vous ont dit
que cette maladie n'est pas contagieuse. (Fatwa 19127 du Comité de l’Ifta – Partie 10/35 –
Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh
Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)
Question : Un jeune homme a accompli le Hadj obligatoire avec nous. Après avoir
entrepris le jet de Djamart Al `Aqabah au premier jour de la fête, , il n'a pas fait
Tawâf Al Ifâdah (la tournée autour de la Ka`ba) et a séjourné à Mîna pendant le
reste des jours du Hadj en ne s'acquittant pas lui-même du jet des autres
Djamarâtes. Il a délégué un autre pour faire ce rite en raison de sa maladie
psychique, qui l'atteint de temps à autre. Il est à noter qu'il s'est acquitté de Tawâf Al
Qoudoum, a accompli le Hadj de type Ifrâd (le fait de formuler, au moment de
l’Ihram, l’intention d’accomplir uniquement le Hadj) et a stationné à `Arafa . Mais,
nous avons beau le convaincre de faire Tawâf Al Ifâdah, ne fût-ce qu'en étant porté
sur une planche, car il est un des piliers du Hadj, comme on le sait, mais il a insisté
définitivement de ne pas entrer à Al-Haram en raison de sa maladie. Après son
retour à sa maison située en dehors de la halte, ce sentiment de peur s'est dissipé. Il
est alors retourné une semaine après, est entré en état d'Ihrâm et a fait Tawâf Al
Ifadah. Cette fois-ci, il n'a enfreint aucune des règles de l'Ihrâm jusqu'à avoir
accompli Al Tawâf et fait la désacralisation majeure. Son Hadj est-il correct surtout
qu'il a agi de la sorte involontairement la première fois en raison de ses peines et de
sa maladie connue?
185
Si la réalité est telle que vous venez de citer, ce jeune homme ne devrait subir
aucune expiation s'il a fait As Sa`i avec Tawâf Al Qoudoum ou d'Al Ifâdah. En
accomplissant ces deux rites, il a accompli les devoirs du Hadj. (Question 2 de la Fatwa
17832 du Comité de l’Ifta – Partie 10/206 – Président : Sheikh Ibn Baz – Membres : Sheikh Fawzan, Sheikh
Ach-Chaykh – Sheikh Bakr Abou Zayd)
Question : Doit-on accomplir le Hadj à la place d'une personne qui décède sans
pouvoir accomplir le Hadj à cause d'une maladie, ou d'une pauvreté, etc..?
Celui qui décède avant d'accomplir le Hadj doit être sujet à l'un des deux cas
suivants:
Le premier: Qu'il était, durant sa vie, capable d'accomplir le Hadj, c'est-à-dire
physiquement et matériellement, alors dans ce cas, les héritiers doivent payer
quelqu'un pour accomplir le Hadj en son nom, puisqu'il n'a pas accompli l'obligation
prescrite, bien qu'il possédât les moyens de le faire, et il ne l'a pas recommandé
dans son testament. Si jamais il avait recommandé de le faire, il faut absolument le
réaliser. La preuve en est la parole d'Allâh (Gloire à Lui) qui dit:
ل ﴿﴿ لع غنم عن ٱ
ن ٱليه سبيال ومن كفر فا
تطاع ا س
لبيت من ٱ
لناس حج ٱ
عىل ٱ ﴾﴾مي و
« Et c’est un devoir envers Allâh pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le
pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas... Allâh Se passe largement des
mondes» (3:97)
Le hadith authentique rapporté d'après le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
ا ال يس تطي احلج وال الظعن، ٱ فأ جح ا كبريا ن فريضة هللا عىل عباده ٱ دركت ٱ يب ش يخا قال هل رجل: ا
عليه وسل: جح عن ٱ بيك واعمتر عنه؟ فقال هل النب صىل هللا
« Un homme lui dit : "L'obligation d'Allâh sur Ses Serviteurs d'accomplir le pèlerinage
'Hadj' fut décrété alors que mon père est un vieil homme âgé, n'en étant pas
capable ainsi que de supporter le trajet y menant. Est-ce que je l'effectue à sa
place?" Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) lui répondit : "Accomplis le pèlerinage 'Hadj' ainsi
que la visite de la Maison Sacrée '‘Omra' à la place de ton père." »
ن ٱ يب ش يخ كبريال يس تطي احلج والعمرة ٱ نه ٱ ت النب صىل هللا عليه وسل، فقال: اي رسول هللا! ا
قال: جح عن ٱ بيك واعمتر .وال الظعن
Un homme vint au Prophète et dit : Ô Messager d’Allâh, mon père est un viel homme
âgé et il n’est pas en mesure de faire le hajj ni de supporter le trajet y menant. Le
186
Prophète dit : Accomplis le hajj et la ‘Umra pour ton père. – Hadith authentifié par
Sheikh al-Albâni dans Sahih at-Tirmidhi (930)
Si dans le cas du vieil homme incapable de voyager, on doit accomplir pour lui le
pèlerinage, alors, comment est l'état de la personne forte qui était bien capable de
faire le Hadj durant sa vie mais qui est décédée avant de l'accomplir. Il faut
absolument accomplir le Hadj à sa place selon cet autre Hadith authentique :
، مفاتت قبل ٱ ن ن ٱيم نذرت ٱ ن تج فقالت : ا ل النبر صىل هللا عليه وسل ٱ ن امرٱ ةا جاءت ا
، ٱ فأ جح عهنا ؟ قال : )نعم، حجر عهنا، ( …تج
« Une femme vint au Prophète et dit : "O Messager d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) ! Certes, ma
mère fit le vœu d'accomplir le pèlerinage "Hadj", mais elle ne put le faire jusqu'à sa
mort. Est-ce que je l'accomplis à sa place?" Il répondit : "Accomplis-le à sa place." » -
Sahih Bokhari (7315)
Quant au deuxième cas: Si le défunt était pauvre et ne possédait pas les moyens
d'accomplir le Hadj, ou bien s'il était un vieil homme incapable aussi de le faire
durant sa vie, alors il sera permis à ses proches parents tels son fils ou sa fille de
l'accomplir pour lui, conformément aux Hadiths susmentionnés, et selon le Hadith
rapporté par Ibn ‘Abbâs que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى )
مس رجالا يقول: لبيك عن شبمة قال هل النب صىل هللا عليه وسل: من شبمة ؟ قال: ٱ خ يل ٱ و
قريب يل، فقال هل النب صىل هللا عليه وسل: جحجت عن نفسك؟ قال: ال، قال هل النب صىل
يه وسل: جح عن نفسك مث جح عن شبمةهللا عل
« Il entendit un homme entamant la sacralisation pour accomplir le Hadj pour un
autre, dire : "Je suis venu vers Toi à la place de Chabrama, le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى )
lui demanda : "Qui est Choubrouma ?" L'homme répondit : "Il est un frère ou un
proche parent." Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) lui dit alors: "As-tu déjà accompli le Hadj
pour toi-même?" Il répondit: "Non'' ; alors le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) lui dit :
"Accomplis-le pour toi-même d'abord, ensuite accomplis-le à la place de
Choubrouma. » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih Abi Daoud (1811)
Ce hadith a été rapporté d'après Ibn ‘Abbâs. C'est un Hadith Mawqouf (élevé à un
compagnon du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى )). Selon les deux variantes, le hadith prouve
l'autorisation d'accomplir le pèlerinage pour quelqu'un d'autre, qu'il soit obligatoire
ou bien surérogatoire. Quant à ce verset où Allâh (Exalté soit-Il) a dit :
ال ما سعى ﴿﴿ن ا نس
يس لال ﴾﴾وٱن ل
« et qu’en vérité, l’homme n’obtient que [le fruit] de ses efforts » (53:39)
187
Ce verset ne veut pas dire que l'homme ne profitera pas des bonnes œuvres
accomplies par autrui, ni ne sera rétribué par les efforts déployés par eux en sa
faveur; mais il veut dire, selon les exégètes vérificateurs, qu'il ne pourra plus
accomplir de bonnes œuvres autres qu'il avait fait durant sa vie, mais il profitera et
sera rétribué des bonnes œuvres accomplies par autrui, si ce dernier a eu l'intention
de les accomplir à sa place tout comme il sera rétribué par les supplications faites
pour lui par ses proches parents et leurs aumônes payées en sa faveur. De même, il
sera rétribué pour le Hadj accompli à sa place ainsi que le jeûne si jamais il avait
manqué au jeûne de son vivant; d'après un hadith sahih :
من مات وعليه صيام صام عنه وليه
‘Âïshah rapporte du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ): « Quiconque rend le dernier soupir,
avant d'accomplir le jeûne qu'il devait de son vivant, son proche parent (soit un
successeur ou un autre), devra l'accomplir à sa place ». - Sahih Bokhari (1952)
Cela concerne les actes d'adoration dans lesquels la Charia a permis de les faire à
la place d'une personne morte, tel la supplication, l'aumône, le Hadj, et le jeûne.
Quant aux autres actes, ils sont sujets d'étude et d'opposition entre les Oulémas,
comme la prière et la lecture du Coran, etc. Il est préférable d'abandonner cela
dans les cas pareils, en se contentant des preuves rapportées et pour accomplir les
actes d'adoration aussi correctement que possible. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz – Partie
16/399)
La cécité
La cécité n'est pas considérée comme excuse justifiant le mandat d'accomplir le
Hadj, fût-ce un Hadj obligatoire ou surérogatoire. Il incombe à la personne aveugle
d'accomplir elle-même son Hadj si elle en possède les moyens; et ce en raison du
caractère général que revêtent les arguments de la Charia à cet égard. (Fatwa de
Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 16/123 – Livre des rites sur Hadj et Omra)
Le sang
S'il arrive au pèlerin d'avoir les habits d'Ihrâm souillés par une grande quantité de
sang, il devrait impérativement les laver et s'abstenir d'accomplir la prière en les
portant avec ses impuretés. Toutefois, il n'y aurait aucun inconvénient s'il s'agit d'une
quantité de sang qui soit estimée, d'usage, négligeable. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site
Alifta.net – Partie 16/129 – Livre des rites sur Hadj et Omra)
L'avis le plus prépondérant au sujet du saignement est qu'il n'affecte pas le Tawâf,
comme c'est le cas pour la prière, et ce pourvu que la quantité du sang écoulé soit
négligeable et qu'elle n'émane ni de l'anus ni de l'urètre. (Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le
site Alifta.net – Partie 16/137 – Livre des rites sur Hadj et Omra)
188
Le testament
Le savant Ibn Al Jawzi a dit :
J'ai pu constater que la majorité des gens, une fois atteints par la maladie,
s'indignent et ne cessent de se plaindre.
Ils sont préoccupés par les soins liés à leur maladie.
En s'aggravant, cette maladie les détourne des œuvres pieuses qu'ils ont censés
accomplir avant de mourir, que ce soit un testament, une bonne action ou tout
simplement se préparer à la mort.
Effectivement, comme sont nombreux les péchés desquels il ne s'est repenti.
Il peut aussi avoir gardé un dépôt qu'il n'a pas encore restitué.
Est-il sur de s'être acquitter de toutes ces dettes, de bien avoir versé la zakat.
Sa seule tristesse est de devoir quitter ce monde.
Rien d'autre ne le préoccupe.
On en voit même, durant leur agonie, se réveiller en sursaut et dicter une injustice
comme dernière volonté.
La cause de tel comportement réside dans le manque de foi, ainsi que nous
l'enseigne Allâh, a Lui la puissance et la majesté, en disant :
"Ecarte toi donc, de celui qui tourne le dos à Notre rappel et qui ne désire que la vie
présente. Voilà toute la portée de leur savoir." (Coran - An-Najm - v.29-30)
Hélas, tel est l'état de la plupart des hommes, qu'Allâh nous garde de la lâcheté.
L'homme averti doit donc bien s'y préparer tant qu'il est en bonne santé avant d'être
assailli par la maladie.
Car il se peut que la mort le surprenne et ne lui laisse pas le temps d'agir ou de
rattraper le retard ou d'établir son testament.
D'après Ibn Umar, le Messager d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : "Le croyant ne doit pas
rester deux nuits sans avoir auprès de lui son testament dans lequel il a annoncé
comment répartir ses biens." (Bokhari et Muslim)
Méditation sur la mort
Imam Jamal Ad-Din Abu al-Faraj Ibnoul Jawzih - Edition al maktaba p.37.38
189
JUGEMENT LEGAL (SELON LA CHARI’AH)
Celui qui souhaite la gestion posthume de ses biens, en faisant une contribution
pécuniaire au profit d'autre que ses héritiers, doit se hâter de rédiger son testament
avant qu'il ne soit surpris par la mort. Il doit également prendre la peine de
l'authentifier et de prendre des témoins qui attestent de sa véracité. Il est deux types
de testament :
Le testament obligatoire comme le fait de mettre par écrit tous les droits qu'il a
envers autrui ainsi que ceux qui lui sont dus, comme par exemple : une dette, un
emprunt, des capitaux des ventes, des dépôts laissés chez lui, ou bien l'inventaire de
ses dus auprès des gens. Le testament en ce cas, s'avère obligatoire, pour garder ses
biens et prouver son honnêteté et pour éviter toute dispute, après son décès, entre
ses héritiers et les ayants droit, conformément à ce qu'a dit le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى )
ال ووصيته مكتوبة عنده ما حق امرئ مسل هل يشء يويص فيه يبيت ليلتي ا
« Une personne musulmane qui possède un bien dont elle veut disposer par
testament n'a pas le droit d'attendre plus de deux jours pour que ses dispositions
soient mises par écrit par-devers elle. » - Sahih Bokhari (2738)
Le testament recommandé : Il s'agit de faire un legs de son propre gré, comme le fait
de désigner le tiers de sa fortune après sa mort à un parent qui ne soit pas du
nombre des héritiers légitimes ou à quelqu'un d'autre ; ainsi que le fait de destiner
une part de son patrimoine aux œuvres de bienfaisance, comme la charité envers
les pauvres et les besogneux ou dans les diverses voies du bien, comme : la
construction des mosquées et les œuvres de charité, comme l'a rapporté Khâlid ibn
`Obayd As-Salmî, que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit :
ٱ عاملك يف زايدة ، وفاتك عند ٱ موالك ثلث ٱ عطاك هللا ا ن
« En vérité, Allâh vous a laissé disposer du tiers de votre patrimoine, avant de rendre
l'âme pour faire augmenter vos œuvres pies » - Hadith déclaré Hassan par Sheikh al-
Albânî dans Sahih al-Jâmi’ (1721)
Citons également le hadith de Sa`d ibn Abî Waqqâs :
وت ابل رض اليت واجر مهنا، جاء النب صىل هللا عليه وسل يعودين وٱ ان مبكة، ووو يكره ٱ ن مي
قال: يرمح هللا ابن عفراء، قلت: اي رسول هللا: ٱ ويص مبايل كه؟ قال: ال، قلت: فالشطر؟ قال:
ن تدع ورثتك ٱ غنياء خري من ٱ ن تدعهم عاةل نك ا ال، قلت: الثلث؟ قال: الثلث والثلث كثري، ا
يتكففون الناس يف ٱ يدهيم
190
« Le Prophète ( لمس و عليه هللا صلى ) vint me visiter tandis que j'étais malade à la Mecque. -
La pensée de mourir dans le pays duquel il s'était émigré lui faisait horreur-. Il me dit :
« Qu'Allâh fasse miséricorde au fils de `Afrâ'! ». - Je dis : « O Envoyé d'Allâh, pourrais-je
disposer par testament de toute ma fortune?». - « Non,», dit-il. - « De la moitié ? »,
repris-je. -« Non ». — « Du tiers? ». - « Du tiers, soit; et le tiers, c'est beaucoup. Certes, si
tu laisses tes héritiers riches, cela vaut mieux que si tu les laisses misérables, tendant la
main aux gens. » Sahih Bokhari (2742)
Telle est la version de Bokhari. Selon une variante de Bokhari également :
منا ٱ ويص ٱ ن ٱ ريد: قلت فالثلث؟: قلت كثري، النصف: قال ابلنصف؟ ٱ ويص: قلت ابنة، يل وا
كبري -ٱ و- كثري والثلث الثلث: قال
Je dis : « O Envoyé d'Allâh, je veux disposer par testament de toute ma fortune, mais
j'ai une fille. Pourrais-je donc faire don de la moitié de ma fortune ? », Repris-je. - « La
moitié, c'est beaucoup ». - « Du tiers, donc ? ». - « Du tiers, soit ; et le tiers, c'est
beaucoup (ou c'est énorme). » - Sahih Bokhari (2744)
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) recommanda aux gens et les autorisa à octroyer sur
testament le tiers de leur fortune. (Fatwa 18958 du Comité de l’Ifta – Partie 16/264 – Président :
Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Fawzan, Sheikh Ghoudayan,
Sheikh Bakr Abou Zayd)
Le musulman doit écrire son testament auprès d'un tribunal ou chez un étudiant des
sciences religieuses connu, pour certifier le testament écrit, en vue de l’exécuter
suivant les règles de la charia. Il nomme comme tuteur du testament celui qu’il
estime être pieux, digne de confiance, et capable de l’exécuter, parmi ses enfants,
garçons ou filles. (Fatwa 17782 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz – Membres : Sheikh
Bakr Abou Zayd, Sheikh Fawzan, Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ach-Chaykh)
REGLES JURIDIQUES (EN FRANCE)
« Il est rapporté que quelqu'un demanda au Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
سأ هل سائل فقال: اي رسول هللا ول بق لوادلي يشء ٱ بروام به بعد موهتام؟ فقال عليه الصالة
كرام صديقهام، وصةل نفاذ عهدوام من بعدوام، وا والسالم: نعم، الصالة علهيام، والاس تغفار هلام، وا
ال هبام الرمح اليت ال توصل ا
« Ô Messager d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ), reste-t-il quelque chose de la piété filiale à
accomplir envers mes parents après leur décès ? » Il répondit : « Oui. Que tu
invoques Allâh pour eux, implores pour eux le pardon, respectes leur testament,
191
honores leurs amis, et que tu t'acquittes des obligations familiales qui ne peuvent
être acquittées que par leur biais. »NDR : plusieurs variantes de ce hadith ont été
déclarées Da’if par Sheikh al-Albânî dans Da’id abi Daoud (5142), Da’if at-Tirmidhi
(1482), etc.
Le sens de respecter leur testament est respecter leur recommandation s'ils ont
recommandé des choses qui ne sont pas contraire à la Charia. Il fait partie de la
bonté envers eux de mettre en pratique leurs recommandations lorsqu'elles sont
conforment à la Charia. » (Fatwa de Sheikh Ibn Baz sur le site Alifta.net – Partie 25/371 – Extrait du
programme Nour ‘ala ad-Darb, cassette 20, publié dans le recueil de fatwas, volume 9, page 368)
Dans le meilleur des cas, le mourant est entouré de personnes qui craignent Allâh et
qui ainsi se chargeront de mettre en application ses dernières volontés
conformément à la loi d’Allâh.
En revanche, à ceux dont l’entourage proche est peu enclin à respecter les
préceptes islamiques – fussent-ils mentionnés dans un testament – nous leur
conseillons de prendre leurs précautions et de se dégager de toute responsabilité en
établissant un document qui ne pourra pas être contesté juridiquement.
Pour être valable en France sur le plan juridique79, un testament doit respecter
certaines règles de fond, comme toutes les libéralités. Faute de quoi le testament
peut être annulé par les tribunaux.
Le testateur (l'auteur du testament) doit être sain d'esprit
Les mineurs de moins de 16 ans et les majeurs sous tutelle ne peuvent disposer de
leurs biens par testament
Certaines personnes ne peuvent recevoir des biens par testament :
o Le tuteur d'un enfant, même devenu majeur, ne peut hériter que si l'enfant
a récupéré la totalité des biens qui lui sont dus.
o Les médecins, chirurgiens ou pharmaciens ne peuvent hériter d'une
personne qu'ils ont soignée juste avant son décès (sauf s'il s'agit de legs
non excessifs destinés à les rémunérer).
o Afin d’éviter tout abus d'influence, les prêtres, imams et autres ministres du
culte sont exclus des bénéficiaires.
Tout testament doit être obligatoirement rédigé par écrit.
o Le testament olographe : testament entièrement rédigé, daté et signé de
la main du testateur. Etant manuscrit, le testament olographe peut être
contesté au moyen d'une analyse graphologique. Il peut être déposé
chez un notaire pour éviter tout risque de perte ou de destruction. Le
notaire le mentionnera alors au « fichier central des dispositions de
dernières volontés ». Après le décès, le testament olographe est remis au
notaire chargé de la succession qui l'ouvrira et dressera un procès-verbal.
79 http://vosdroits.service-public.fr/N16265.xhtml
192
o Le testament authentique : acte passé devant deux notaires ou devant un
notaire et deux témoins. Le testateur dicte ses volontés au(x) notaire(s) et
signe ensuite l'acte après lecture. Ne peuvent être témoins les mineurs, les
clercs des notaires, deux époux ensemble pour le même testament, les
bénéficiaires d'un legs et leurs parents jusqu'au 4ème degré inclus.
o Le testament mystique : Le texte est dactylographié ou écrit à la main par
le testateur ou une autre personne, signé par le testateur, puis il est
présenté clos et cacheté devant un notaire en présence de deux témoins.
Il est bon de préciser que ce type de testament a un coût qui varie d’un notaire à
l’autre et avec le temps.
Testament authentique : Les frais de rédaction s'élèvent à 109,50 EUR HT
Testament olographe
o Les frais de garde avant le décès sont de 25,55 EUR HT
o Les frais du procès-verbal d'ouverture et de description sont de 25,55 EUR
HT
o Les frais d'ouverture correspondent à la moitié de ceux perçus pour
l'ouverture d'un testament authentique.
o Les frais de modification du testament varient d’un notaire à l’autre.
Testament mystique
o Les frais de rédaction et d'ouverture sont identiques au testament
authentique.
193
Exemple de testament
Nom : _________
Date de naissance : ___________ à _______________
Tout d’abord, je recommande à tous ceux qui m’aiment d’invoquer en ma faveur le
pardon et la miséricorde d’ALLÂH SWT lorsqu’ils apprendront mon décès et qu’ils ne
pleurent pas sur moi d’une manière exagérée ou en élevant la voix.
Ensuite, qu’ils s’empressent de m’enterrer et qu’ils n’informent de mes proches et
mes frères et sœurs que ceux qui seront nécessaires à ma préparation !
Et que se charge de mon lavage mortuaire selon le rituel « sunnite » _____________
(06.xx.xx.xx.xx) ainsi que celles qu’elle désignera pour l’aider. Je demande à être
lavée de préférence au sein d’un funérarium musulman ou chez moi.
Je choisis d’être enterrée selon le rituel « sunnite », dans un cimetière musulman en
France avec concession perpétuelle – dont le prix sera payé avec mon argent – soit
en Algérie (ou Maroc, Tunisie, ...) et dans ce cas-là, je demande à être rapatriée
rapidement et à ne pas être enterrée dans le cercueil si possible. Qui plus est, quel
que soit l’endroit où je suis enterrée, je demande à ce que ma tombe soit conforme
à la sunna (non surélevée, pas de décoration, etc.) Je me désavoue de toutes
innovations ou péchés que vous pourrez être amenés à faire lors de ma préparation
et ce, jusqu’à mon enterrement.
Et que ceux qui se trouveront dans le pays de ma mort n’informent ceux qui ne s’y
trouvent pas qu’après m’avoir enterrée et ce, afin que les sentiments n’entrent pas
en jeu et qu’à cause de cela mon enterrement soit retardé.
Je demande à ALLÂH SWT de LE rencontrer alors qu’IL m’a pardonnée tous mes
péchés…
Enfin, je lègue _____________________________à _____________________ (06.xx.xx.xx.xx).
Concernant l’argent que j’aurai pu prêter autour de moi, j’efface ces dettes. Je
demande à ce que mes biens servent en premier lieu à rembourser mes éventuelles
dettes puis à financer mon enterrement. Voici les dettes dont je suis redevable :
Créancier ___________________ Montant : ________________________
Créancier ___________________ Montant : ________________________
194
Ensuite, que le reste soit partagé équitablement entre les membres de ma famille
CONFORMEMENT à la loi divine. Que ceux qui ne reviennent pas à l’Islam avant ma
mort ne touchent rien de mon héritage. Je laisse le soin à ________________
(06.xx.xx.xx.xx) de se charger du partage conformément à la loi coranique.
Il me reste _____ jours de ramadan à rattraper.
ALLÂH permet moi de TE remercier des bienfaits que Tu m’as octroyés et de faire de
bonnes actions qui TE satisfassent. Je me repens à TOI et je suis du nombre des
musulmans.
Fait à _________, le ______
Signature du testamentaire
Nom et signature du 1er témoin Nom et signature du 2e témoin
195
Le suicide
« Le suicide (du latin sui, « soi » et cidium, « acte de tuer ») est l’acte délibéré de
mettre fin à sa propre vie. Dans le domaine médical, il est parfois question d’autolyse
(du grec, auto, « soi-même » et lúsis, « destruction »).80
L'islam interdit le suicide et le considère comme un péché. « Selon le hadith de
Djaabir ibn Samourah qui a dit : « On amena au Prophète un homme qui s'était
suicidé avec la partie en fer d'une flèche, et il ne pria pas sur lui » Rapporté par
Mouslim. Mais la plupart des savants ont dit qu'il faut prier sur lui, et ils ont répondu au
hadith de Djaabir en disant que le Prophète n'a pas prié lui-même sur lui afin
d'éloigner les gens de son acte, mais les compagnons prièrent sur lui. C'est la raison
pour laquelle cheikh Al-Islam a dit : « Il est permis aux gens de prier sur lui, mais si les
savants que les gens suivent, ne prient pas sur lui pour éloigner les gens de cet acte
et pour imiter le Prophète, ceci est alors vrai, et Allah sait mieux. » » (Fatwa du site
Islamtoday)
Le suicide est traditionnellement un acte condamné dans le cadre des religions
monothéistes. En effet, si le fait de se suicider est d'abord un acte qui va contre soi-
même, l'« appartenance » de la destinée de l'homme à Dieu fait que cet acte
devient une rupture de la relation spécifique entre l'homme et Dieu et un acte allant
contre la souveraineté de Dieu.
Question : Je voudrais que vous suppliiez Allâh pour moi pendant que vous êtes à la
Maison Sacrée pour hâter ma mort. Je supplie beaucoup Allâh depuis environ
quatre ans, j'ai fait la prière du besoin mais je n'ai pas encore reçu de réponse (car
je ne suis pas encore mort).
Mon frère, il n'est pas permis de demander la mort ou de la souhaiter, selon la parole
du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) :
ا يل ال يمتني ٱ ددك املوت لض نزل به، فا ن اكن ال بد ممتنياا، فليقل اللهم ٱ حيين ما اكنت احلياة خريا
ا يل ذا اكنت الوفاة خريا وتوفين ا
« Qu'aucun de vous ne souhaite jamais la mort à cause d'un malheur qui l'a
atteint. Si cependant il tient absolument à la souhaiter, qu'il dise : « O Allâh! Fais-moi
vivre autant que la vie me serait meilleure ; et fais-moi mourir autant que la mort
80 http://fr.wikipedia.org/wiki/Suicide#Dans_la_religion
196
serait meilleure pour moi » » Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’
(7611)
Parmi les invocations du Messager d'Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) :
ا ذا اكنت الوفاة خريا ا يل وتوفين ا اللهم بعلمك الغيب وقدرتك عىل اخللق ٱ حيين ما علمت احلياة خريا
يل
« O Seigneur, par Ta connaissance de l'Invisible, par Ta puissance de créer, fais-moi
vivre tant que Tu sais que la vie est meilleure pour moi; fais-moi mourir lorsque la mort
est meilleure pour moi » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans at-tawassoul (31)
Nous vous recommandons de réciter cette invocation. Qu'Allâh améliore ta
condition et qu'Il décrète pour toi ce qui est bien ainsi qu'une fin heureuse. Que la
paix, la miséricorde et les bénédictions d'Allâh soient sur vous. (Fatwa de Cheikh Ibn Baz
sur le site Alifta.net – Partie 13/92)
Question : Je vous demande de me donner le jugement de la Charia, par la
permission d'Allâh, concernant une question qui était traitée dans un programme
médical que je suivais, la question est: est-il permis au malade qui souffre d'une
maladie incurable de demander de mettre fin à sa vie, faut-il répondre à sa
demande afin de lui débarrasser de ses souffrances? L'interlocuteur dit: il est mieux
pour le malade qui souffre d'un cancer irrémédiable de mourir, faut-il répondre à sa
demande et le tuer pour mettre fin à ses douleurs et à sa souffrance continuelle?
L'interlocuteur parle du livre intitulé (Al-Hoqouq) ou les droits, il dit: l'homme a droit
de déterminer le moment auquel sa vie prendra fin tant que sa vie est pleine de
souffrances et que sa continuité représente une peine pour lui et pour les autres, quel
est l'avis de la religion concernant cette affaire? Qu'Allâh vous récompense.
Il est interdit que le malade empresse sa mort, soit en se suicidant, soit en prenant un
médicament pour se tuer, il est interdit aussi que le médecin, l'infirmier ou autre
satisfait son désir, même si sa maladie était incurable, et celui qui l'aide à commettre
ce péché sera sa complice; car il a causé, volontairement et sans justice, la mort
d'une âme, qu'Allâh interdit de tuer, les textes claires montrent l'interdiction de se
tuer sans justice, Allâh (L'Exalté) dit :
تقتلوا وال ﴿﴿ لنفس ٱ
ىت ٱ م ل حر
ٱ ال
ب ا
أ ﴾﴾لحقر
« Ne tuez qu'en toute justice la vie qu'Allâh a fait sacrée » (6:151)
Et Il dit (Gloire et Pureté à Lui) :
ا ٱنفسك ﴿﴿ ﴾﴾وال تقتلو
197
« Ne vous tuez pas » (4:29)
Selon le Hadith, dont l'authenticité fut établie, Abou Hourayra a dit : le Prophète a
dit :
ا، ومن رشب ا فهيا ٱ بدا ا خملا من قتل نفسه حبديدة حفديدته بيده جيأ هبا يف بطنه يف انر هجن خادلا
ا، ومن تردى من جبل ا فهيا ٱ بدا ا خملا فقتل نفسه فهو مسا فقتل نفسه فهو يتحساه يف انر هجن خادلا
ا ا فهيا ٱ بدا ا خملا يتدى يف انر هجن خادلا
« Quiconque se tue à l’aide d’une lame, celle-ci restera dans sa main et plongée
dans son ventre en enfer où il restera éternellement. Quiconque se tue à l’aide d’un
poison gardera ce poison éternellement en enfer. Quiconque se précipite du haut
d’une montagne et se tue sera jeté dans la Géhenne où il ne cessera de dégringoler
éternellement ». Sahih Muslim (109)
D'après Abou Qolâba, selon Thâbit ibn Ad-Dahâk, le Prophète a dit :
ب به يوم القيامةمن قتل نفسه بيشء عذ
« Celui qui se donne la mort par quelque objet, sera torturé par cet objet le Jour de
la Résurrection » - Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih al-jâmi’ (5404)
Et d'après Djondoub ibn ‘AbdAllâh Al-Badjlî, le Prophète a dit :
هللا قال مات، حىت ادلم رقأ مفا يده هبا حفز سكيناا فأ خذ جفزع جرح به رجل قبلك اكن نفمي اكن
اجلنة عليه حرمت بنفسه عبدي ابدرين: تعال
« Parmi les nations qui étaient avant vous il y avait un homme blessé et sa douleur
était si intense qu’il ne pouvait plus la supporter. Il prit un couteau et coupa sa main,
il saigna jusqu’à la mort. Allâh le Tout Puissant dit : « Mon serviteur s’est précipité à se
donner la mort, alors Je lui interdis le Paradis »» - Sahih Bokhari (3463)
Pour cette raison, le Prophète interdit d'espérer la mort à cause d'une nuisance
subie, conformément au Hadith rapporté par Anas ibn Mâlik, le Prophète dit :
ا ال يمتني ٱ ددك املوت من رض ٱ صابه، فا ن اكن ال بد فاعالا فليقل: اللهم ٱ حيين ما اكنت احلياة خريا
ا يل ذا اكنت الوفاة خريا يل، وتوفين ا
« Qu'aucun de vous ne souhaite jamais la mort à cause d'un malheur qui l'a atteint.
Si cependant il tient absolument à la souhaiter, qu'il dise : "O Allâh! Fais-moi vivre
autant que la vie me serait meilleure ; et fais-moi mourir autant que la mort serait
meilleure pour moi" ». Sahih Bokhari (5671)
198
Un autre Hadith rapporté par Al-Boukhârî, selon une version différente de celle
d'Abou Hourayra, il dit :
ما مسيئاا فلعل ٱ ن يس تعتب ا، وا ما حمس ناا فلعل ٱ ن يزداد خريا ال يمتني ٱ ددك املوت ا
« J'entendis le Prophète dire : « Aucun d'entre vous ne doit souhaiter la mort car s'il
est bienfaisant, il se peut qu'il arrive à avoir plus de bien, et s'il est malfaisant, il se
peut que ses méfaits soient pardonnés. » - Sahih Bokhari (5673)
Si le simple souhait de mourir est interdit à l'homme aussi bien que l'imploration
d'Allâh (Gloire et Pureté à Lui) pour la lui accorder, alors le fait que l'homme essaye
de se suicider ou la participation à un acte pareil, représente une transgression aux
lois d'Allâh et une violation de ses limites sacrées, car un tel acte implique
l'impatience vis-à-vis au destin d'Allâh, une objection au destin et à la destinée
d'Allâh, et une affliction de ce que Sa sagesse exige d'éprouver Ses serviteurs par le
bien et par le mal, (Exalté soit-Il) dit :
لخري ﴿﴿ وٱ ر لرش
﴾﴾ونبلوك بأ
« Nous vous éprouverons par le mal et par le bien » (21:35)
Allâh (Gloire et Pureté à Lui) fait subir à certains de Ses serviteurs l'épreuve de
maladie, c'est Lui dont tous les actes manifestent la sagesse, le Connaisseur de ce
qui est bien pour Ses serviteurs, de manière que cette maladie soit un bien pour le
malade, une augmentation de ses bonnes œuvres, un renforcement de sa foi, un
rapprochement d'Allâh (Gloire et Pureté à Lui) à travers son acceptation, sa
supplication, sa soumission à Allâh (Gloire et Pureté à Lui) sa dépendance sur Lui et
son invocation. L'homme atteint d'une maladie doit: espérer à la récompense
d'Allâh et se patienter face à l'épreuve qu'il subit, car parmi les genres de patience
est la patience sur les rudes épreuves afin d'acquérir la satisfaction d'Allâh,
d'accroître les bonnes œuvres, et élever le rang au jour de jugement, la preuve en
est ce qui est rapporté par Sohayb que le Prophète dit :
ن ٱ صابته رساء ال للمؤمن، ا ن ٱ مر املؤمن كه هل خري وليس ذكل ل دد ا جعبت من ٱ مر املؤمن، ا
ن ٱ صابته رضاء فصب فكن ذكل هل خري شكر فكن ذكل هل خري، وا
« Le cas du croyant est admirable. Tout est chez lui un bien, et ceci n’est accordé
qu’au croyant et à personne d’autre. Si un bonheur le touche, il se montre
reconnaissant et c’est un bien pour lui. Si, par contre, un mal le touche, il endure et
c’est aussi un bien pour lui. » Sahih Muslim (2999)
Ainsi que les paroles d'Allâh (Exalté soit-Il) :
199
بي﴿﴿ لص ﴾﴾ن عىل ما ٱصاهبم وٱ
« …ceux qui endurent ce qui les atteint » (22:35)
Ses paroles (Gloire et Pureté à Lui) :
﴿﴿ وبرشر بين ٱ لص
ين ٱ ذا ل
بهتم ا صيبة ٱص ا م ان قالو
ا ان
ليه وا
جعون ا ﴾﴾ر
« Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint:
«Certes nous sommes à Allâh, et c’est à Lui que nous retournerons » (2:155)
Son dire (Exalté soit-Il) :
و ﴿﴿ بين ٱ و لص
ت ٱ ب و لص
شعي ٱ و لخ
شع ت ٱ و لخ
و قي لمتصدر ٱ
ق ت ٱ و لمتصدر
و لص ئمي ٱ
ت ٱ لص ئم
و فظي ٱ م لح و فروهج
فظ ت ٱ و لح
كرين ٱ ل
ٱ ا و كثري
ت ٱ كر ٱعد ل
ٱ غفرة لهم ا م ﴾﴾عظميا وٱجرا
« …endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses
d’aumône, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes,
invocateurs souvent d’Allâh et invocatrices: Allâh a préparé pour eux un pardon et
une énorme récompense ».
Ainsi que ce qui est rapporté par 'Anas, il dit : le Prophète dit :
ا ابتالمه، مفن ريض فل الرضا، ومن سط ذا ٱ حب قوما ن هللا ا ن عظم اجلزاء م عظم البالء، وا ا
فل السخط
« Plus la récompense est grande, plus l'épreuve est dure. Lorsqu'Allâh aime un
peuple, Il lui fait subir Ses épreuves. Celui qui s'en satisfait, aura la satisfaction d'Allâh
et celui qui s'indigne aura la colère d'Allâh » - Hadith déclaré Hassan par Sheikh al-
Albânî dans Sahih ibn Mâjah (3272)
Et ce qui est rapporté par Sa’d, d'après son père :
، رسول اي: قلت جل فيبتىل فال مثل، ال مثل مث ال نبياء : قال بالءا؟ ٱ شد الناس ٱ ي ا عىل الر
ن بالؤه، اش تد صلباا دينه يف اكن فا ن دينه، حسب دينه، حسب عىل ابتل رقة دينه يف اكن وا
خطيئة عليه ما ال رض عىل مييش يتكه حىت ابلعبد البالء يبح مفا
« Je demandai au Prophète : "Ô Prophète d'Allâh! Qui sont les gens qui subissent les
épreuves les plus dures"? il répondit : "ce sont les Prophètes, puis les plus vertueux
après eux, et ainsi de suite, l'homme subit l'épreuve selon son degré de piété, alors si
sa foi est ferme, son épreuve devient dure, et si sa foi est fragile, il subit une épreuve
200
conforme à cette foi, les épreuves dures ne cessent d'affliger le serviteur jusqu'à ce
qu'elles le laissent marcher sur terre dénué de tout péché" ». – Hadith déclaré Hassan
Sahih par Sheikh al-Albânî dans Sahih at-Tirmidhi (2398)
Ainsi que ce qui est rapporté par Abou Hourayra, il dit que le Prophète avait dit :
ما يزال البالء ابملؤمن واملؤمنة يف نفسه وودله وماهل حىت يلقى هللا وما عليه خطيئة
« Le croyant et la croyante ne cesseront de subir des épreuves à travers leurs
personne, leurs enfants et leurs biens au point de rencontrer Allâh complètement
débarrassés de péchés » Authentifié par Sheikh al-Albânî dans Sahih at-Tirmidhi
(2399)
Ainsi, il est interdit à l'homme éprouvé par l'une des maladies d'essayer de se tuer ;
car sa vie ne lui appartient pas, mais Allâh (Gloire et Pureté à Lui) en est le
propriétaire qui a prédestiné les destins et les vies; et comme la mort de serviteur met
fin à ses œuvres, et que tant que le croyant est vivant, il doit espérer qu'Allâh (Gloire
et Pureté à Lui) lui fera du bien, il se peut qu'il tire profit de cette période de maladie
à travers des actes pieux tels que le repentir à Allâh (L'Exalté) des péchés qu'il a
commis auparavant, l'accomplissement des bonnes œuvres comme la prière, le
jeûne, l'aumône légale, le pèlerinage, l'invocation, l'imploration d'Allâh (Gloire et
Pureté à Lui) et la récitation du Coran, ce qui lui permet d'occuper les grades les plus
élevées auprès d'Allâh. En outre, Allâh (L'Exalté) accorde au malade des
récompenses pareilles à celles qu'il acquérait pour les bonnes œuvres qu'il effectuait
quand il était sain, conformément à ce qui était prouvé dans les Hadiths
authentiques.
Quant à ceux qui voient qu'il faut répondre à la demande de suicide du malade et
ceux qui désirent l'aider à le faire parmi les médecins ou autres- ils doivent savoir
qu'ils seront des pécheurs avec un tel acte, et que leur vue est assez étroite, ce qui
manifeste leur ignorance; car leur regard pour l'homme se limite à sa vie et son
existence comme un être possédant une force animale, puissant, orgueilleux et
arrogant, et ne voient pas que cette vie peut lui permettre de se rapprocher de son
Seigneur et d'accroître ses bonnes œuvres, de permettre à son cœur de s'attendrir,
de se soumettre, et de se tranquilliser auprès d'Allâh en le suppliant, il sera donc plus
aimé et plus proche d'Allâh que celui qui se tyrannise, exerce sa dictature sur les
autres, et profite de sa force animale dans ce qui emporte sur lui la colère d'Allâh. En
plus, Allâh (L'Exalté) est capable de le guérir, comme ce que les hommes
considèrent aujourd'hui comme une maladie irrémédiable, peut bien devenir
curable au futur par la puissance d'Allâh (l'Exalté), que rien ne Lui est impossible sur la
terre comme au ciel. (Fatwa 19165 du Comité de l’Ifta – Partie 25/85 – Président : Sheikh Ibn Baz –
Vice-Président : Sheikh Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou
Zayd)
201
Rappel aux malades
Mon conseil aux malades - Sheikh Moqbil Al-
Wadi’i81
Première épître
La louange revient à Allâh, nous Le louons, nous recherchons Son assistance, nous Lui
demandons pardon, nous Lui demandons la guidée, nous recherchons refuge
auprès d’Allâh contre le mal de nos personnes et de nos vils œuvres. Celui qu’Allâh
guide, il est le bien guidé et celui qu’Il égare, il n’y a personne pour le guider. Je
témoigne qu’il n’y a nulle autre divinité digne d’adoration excepté Allâh Seul et sans
associé et je témoigne que Muhammad ( سلم و عليه هللا صلى ) est Son serviteur et Messager.
« Ô vous qui avez cru ! Craignez Allâh d’une vraie crainte et ne mourrez qu’en
étant soumis (musulmans). » (3:102)
« Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et qui a créé
de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre (sur terre) beaucoup
d’hommes et de femmes. Craignez Allâh au nom duquel vous vous implorez les uns
les autres et craignez de rompre les liens du sang. Certes, Allâh vous observe
parfaitement. » (4:1)
« Ô vous qui avez cru ! Craignez Allâh et parlez avec droiture, afin qu’Il vous
réforme vos œuvres et vous pardonne vos pêchés. Celui qui obéit à Allâh et à Son
Messager a certes réussi pleinement. » (33:70-71).
Ensuite : Allâh dit dans Son noble Livre : « L’homme ne se lasse pas d’implorer le
bien. Si le mal le touche, le voilà désespéré, désemparé. Et si Nous lui faisons goûter
une miséricorde de Notre part, après qu’un malheur l’eut touché, il dit
certainement : « Cela m’est dû ! Et je ne pense pas que l’Heure se lèvera (un jour).
Et si je suis ramené vers mon Seigneur, je trouverai près de Lui la plus belle part. »
Nous informerons ceux qui ont mécru de ce qu’ils ont fait et Nous leur ferons goûter
un châtiment sévère. Quand Nous comblons de bienfaits l’homme, il s’esquive et
s’éloigne. Et quand un malheur le touche, il se livre alors à une longue invocation. »
(41:49-51)
81 http://www.albounyane.com/documents/livres/L_epreuve_de_la_maladie.pdf
202
Ces versets décrivent la situation de beaucoup de personnes. Certains invoquent
Allâh et L’implorent. Cela est une bonne chose car l’invocation est l’adoration.
Cependant, lorsqu’un malheur l’atteint, il s’afflige et désespère (de la miséricorde
divine) et ceci est considéré comme un grand pêché parmi les grands pêchés. En
effet, Allâh dit : « Et qui désespère de La Miséricorde de son Seigneur si ce n’est les
gens égarés ? » (15:56), Il dit aussi : « Et Certes, seuls les gens mécréants désespèrent
de La Miséricorde d’Allâh. » (12:87) Désespérer (de la miséricorde divine) est
considéré comme un grand pêché.
Ensuite, Allâh a rappelé une autre catégorie de personnes, qui lorsqu’elle est
touchée par un bien, s’enorgueillit et se donne des airs hautains : « Quand Nous
comblons de bienfaits l’homme, il s’esquive et s’éloigne. Et quand un malheur le
touche, il se livre alors à une longue invocation. » (41:51)
Les gens sont différents les uns des autres. En effet, il se peut qu’Allâh éprouve Son
serviteur par l’aisance, l’adversité, la santé et la maladie. Allâh dit dans Son noble
Livre : « Quand un malheur touche l’homme, il Nous invoque. Puis, quand Nous lui
accordons une faveur de Notre part, il dit : « Je ne la dois qu’à ma science. » »
(39:49)
A savoir, il dit : « ce que j’ai acquis, je le dois à mon propre discernement (dans mes
rapports avec les gens) » Ainsi, il n’a pas attribué ces bienfaits à Allâh, plutôt il dit : «
Je ne dois ce bien qu’à mon discernement. » Mais Allâh dit : « Plutôt c’est une
tentation mais la plupart d’entre eux ne savent pas. » (39:49)
Il incombe au musulman d’être reconnaissant envers Allâh tant dans l’aisance que
dans l’adversité. Dans l’authentique de Muslim, d’après Suhayb, le Messager d’Allâh
( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Que l’affaire du croyant est étonnante ! Tout ce qui lui arrive
est un bien, et ceci n’est donné qu’au croyant. S’il lui arrive un bien, il en est
reconnaissant et c’est un bien pour lui. Et si un mal l’atteint, il patiente et cela est
(aussi) un bien. »82
Quant au mécréant ou la personne de faible foi, lorsqu’un bien l’atteint il
s’enorgueillit et se donne des airs alors que le croyant sait que ceci provient d’Allâh.
S’il est malade, il sait que la maladie provient d’Allâh et il se réfugie en Lui, il
L’implore et L’invoque. Allâh dit : « N’est-ce pas Lui qui répond à l’angoissé lorsqu’il
L’invoque et qui ôte le mal et qui vous fait succéder sur la terre. Y a-t-il une autre
divinité avec Allâh ? » (27:62)
Il incombe donc au musulman de chercher refuge auprès d’Allâh, de L’invoquer, de
Lui demander la préservation mais la personne de faible foi ou qui est ébranlée,
lorsqu’elle est atteinte par un malheur ou éprouvée par une maladie, elle ne peut
pas s’empêcher d’aller voir un devin, soit à Sa‘ada soit à al-Hudayda ou encore à
Rudâ‘83 et elle ne se soumet pas au décret d’Allâh et à Sa prédestinée : « Dis : « Rien
82 Hadith authentique : « Sahîh Muslim » 83 Villes du Yémen
203
ne nous atteindra en dehors de ce qu’Allâh a prescrit pour nous… » (9:51), « Nous
avons créé toute chose avec mesure (ou par décret). » (54:49), « Nul malheur
n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que
Nous ne l’ayons créé. Cela est certes facile pour Allâh, afin que vous ne
désespériez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni ne vous réjouissiez pour ce
qu’Il vous a donné. Et Allâh n’aime point tout présomptueux plein de gloriole. »
(57:22-23)
Il faut donc se soumettre à Allâh, se conformer à Sa volonté et se rapprocher de Lui
lorsque tu es en bonne santé. « Rapproche toi d’Allâh dans l’aisance, Il se
rappellera de toi dans l’adversité. »84
Il y a certaines personnes qui lorsqu’elles sont atteintes d’une maladie, c’est comme
si les cieux tombaient sur la terre. Non ! Il se peut que la maladie soit une expiation
de tes pêchés. Dans les deux recueils authentiques, d’après Abû Hurayra et Abû
Sa‘îd al-Khudrî avec une signification approchée, le Messager d’Allâh ( سلم و عليه هللا صلى )
a dit : « Le musulman n’est pas atteint par une fatigue, une gêne, un souci ou une
tristesse sans qu’Allâh, à travers cela, ne lui expie ses pêchés jusqu’à même la
petite épine qui le pique.»85
Le Puissant Seigneur dit dans Son noble Livre : « Nul malheur n’atteint (l’homme) que
par la permission d’Allâh. Et quiconque croit en Allâh, Allâh guide son cœur, Allâh
est Omniscient. » (64:11)
Celui qui croit en Allâh est celui qui se résout à Sa rencontre, à Son décret et à Sa
prédestinée. Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit, comme dans le hadith authentique
d’après Abû Sa‘îd al-Khudrî et Sa‘d ibn Abî Waqâs avec un sens approché : « Les
gens les plus éprouvés sont les prophètes, ensuite, ceux qui se rapprochent le plus
(de leur degré de foi). L’homme est éprouvé selon sa foi. S’il s’attache à sa religion,
son épreuve n’en sera que plus forte et si sa foi est faible, alors il sera éprouvé en
conséquence. »86
Il incombe au musulman de se soumettre à Allâh, d’avoir la bonne pensée sur Allâh.
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Que l’un d’entre vous ne meurt pas sans qu’il
n’ait la bonne pensée sur Allâh. »87
Donc si tu as des pêchés au moment de ta maladie, la bonne pensée sur Allâh et
l’espoir doivent prendre le dessus car La Miséricorde d’Allâh est plus vaste que tes
pêchés, et affranchis toi des droits que les gens peuvent avoir sur toi.
Dans les deux recueils authentiques, d’après ‘Abd Allâh ibn ‘Umar, le Messager
d’Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Le musulman qui possède une chose pour laquelle il
désire laisser une recommandation ne doit pas passer deux nuits sans que son
84 Le chaykh fait ici référence à un célèbre hadith des 40 Nawawi 85 Hadith authentique : Bokharî et Muslim 86 Hadith bon-authentique : Tirmidhî n°2398 87 Hadith authentique : Abû Dâwûd n° 3113
204
testament ne soit écrit auprès de lui. »88 Si donc, tu as un droit, une dette, ou que
quelqu’un a une dette à ton égard, fais en la recommandation. Le Prophète ( هللا صلى
سلم و ليهع ) a dit à ‘Aicha : « Celui qui aime La rencontre avec Allâh, Allâh aime sa
rencontre. Celui qui répugne La rencontre avec Allâh, Allâh répugne sa
rencontre. » Elle a dit : « Ô Messager d’Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) ! Nous répugnons la
mort ! » Il a dit : « Lorsque le croyant voit ce qu’Allâh a préparé - au moment de
l’agonie de la mort – Il aime La rencontre avec son Seigneur et Allâh aime sa
rencontre. Quant au mécréant et l’hypocrite, lorsqu’il voit ce qu’Allâh lui a préparé
de feu et de mal, il répugne La rencontre avec Allâh, Allâh répugne sa
rencontre. »89
(Ainsi donc), si tu étais entre les mains du médecin, compte sur Allâh et quand bien
même tous les médecins de la terre se réuniraient, ils ne pourraient pas te rajouter
une heure à ta vie, et même s’ils disaient : « ils vont lui greffer un coeur et la personne
vivra tant et tant. », il n’en reste que ce temps lui sera limité et dans son terme fixé.
Allâh dit dans Son noble Livre : « Lorsque le souffle de la vie remonte à la gorge, et
qu’à ce moment-là vous regardez, et que Nous sommes plus proche de lui que
vous (qui l’entourez) mais vous ne (le) voyez point. Pourquoi donc, si vous croyez ne
pas avoir de compte à rendre, -c’est-à-dire : que vous ne serez pas jugés- ne la
faites-vous pas revenir (cette âme), si vous êtes véridiques ? » (56:83-87)
Il incombe à celui qui est à l’hôpital ou entre les mains des médecins d’attacher son
cœur à Allâh et notre Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) disait pour se soigner: « Seigneur des
hommes, fais partir le mal, il n’y a nulle guérison si ce n’est La Tienne, guéris d’une
guérison qui ne laisse aucun mal. »90
Il dit aussi, il « crachote » dans sa main, il touche un peu de sa salive, puis il en essuie
la terre avec en disant : « La terre de notre pays, la salive de certains d’entre nous,
(que cela soit) une guérison pour notre malade par la volonté de notre
Seigneur. »91 Il est important que tu rencontres Allâh et qu’Il soit satisfait de toi.
Certaines personnes délaissent la prière lorsqu’elles sont atteintes d’un rhume et elles
disent : « Nulle gêne à cela pour le malade. » Oui, nulle gêne sur le malade à partir
du moment où tu ne peux pas utiliser l’eau donc tu dois accomplir l’ablution sèche
(Tayyamoum). De même, si tu ne peux prier debout, tu peux le faire assis ou allongé
mais vraiment, attention à ce que tu rencontres ton Seigneur en étant mécréant en
ayant interrompu la prière car le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Entre le serviteur, et
la mécréance et l’association, il n’y a que la prière. »92 De même, il a dit dans le
Sunân d’Abû Dâwûd : « L’engagement entre nous et eux est la prière. Celui qui la
délaisse a certes mécru. »93
88 Hadith authentique : Bukhârî, Muslim, et Abû Dâwûd n°2862 89 Hadith authentique : ibn Majâh n° 4253 90 Hadith authentique : Tirmidhî n° 3565 91 Hadith authentique : Abû Dâwûd n° 3895 92 Hadith authentique : Nasâ’î n° 464 93 Hadith authentique, voir aussi chez ibn Majâh n° 1079
205
Deuxième épître
La louange appartient à Allâh, que la paix et la bénédiction d’Allâh soient sur notre
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) sa famille, ses compagnons et ceux qui les suivent. Je
témoigne qu’il n’y a nulle autre divinité digne d’adoration excepté Allâh Seul et sans
associé et je témoigne que Muhammad ( سلم و عليه هللا صلى ) est Son serviteur et Messager.
Certains savants musulmans, qu’Allâh leur fasse miséricorde, ont dit : « Se baser sur la
cause est une association, et délaisser la cause est une diffamation de la législation.
» Le sens de leur parole, qu’Allâh leur fasse miséricorde, est : tu utilises la cause pour
la guérison et le remède car le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Ô gens ! Soignez-vous
car Allâh n’a pas fait descendre un mal sans qu’Il n’ait fait descendre son
remède. »94
Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « La guérison est dans trois (choses) : une saignée,
une cautérisation par le feu et la consommation de miel. »95, Il a aussi dit
concernant la graine de nigelle (habba sawdâ) : « C’est un remède à toute
maladie. »96
Il convient que le remède prophétique ait la prééminence et soit devancé (sur tout
autre remède). Ensuite, il n’y a pas de gêne à ce que tu te soignes auprès des
médecins par (des remèdes) qui ne sont pas interdits. Attention ! Attention à ne pas
être dépouillé de ta religion par les médecins athées car ils ont pris les soins et les
hôpitaux comme moyen de christianisation des musulmans en Afrique. Nous
trouvons là-bas un médecin chrétien nommé Walîd – qu’Allâh ne mette aucune
bénédiction en lui – qui appelle au christianisme mais Allâh l’a fait échoué et il n’a
pas triomphé ne serait-ce d’une personne. De même, on a appelé au christianisme
(par le biais de) l’hôpital Jubla97 mais le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a été véridique dans
sa parole lorsqu’il a dit : « La foi est (issue) du Yémen et la sagesse est yéménite. »98
En effet, on m’a informé qu’ils n’ont pas été victorieux sauf pour une personne qui a
répondu à leur appel, cette personne est pauvre, aveugle et elle n’a répondu que
par intérêt mondain. Donc, suis le traitement mais ne te soigne pas par des choses
interdites et ne vends pas ta religion pour ta santé. Plutôt, confie ton affaire à Allâh
et sache que la santé provient d’Allâh. Ibrâhîm a dit : « Et lorsque je suis malade,
c’est Lui qui me soigne. » (26:80)
Ainsi, la guérison émane d’Allâh, cependant l’utilisation des remèdes est requise.
Mais cela ne doit pas être aux dépens de ta religion. Si on te donne un traitement
94 Hadith authentique : Tirmidhî n°2038 avec un sens approché 95 Hadith authentique : « as-Sahîha » n° 1154 96 Hadith authentique : « as-Sahîha » n° 1819 97 NDT : Jubla : lieu entre ‘Adan et San‘â 98 Hadith authentique : Bukhârî n°3308
206
dans lequel il y a de l’alcool, ne le prend pas car le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit
concernant l’alcool : « C’est un mal et non en remède. »99
Plutôt, tu te soignes par des choses qui te sont permises. Et combien de malades, les
médecins n’ont pas été capables de les soigner ? Ensuite, ce malade cherche
refuge en Allâh et Il le guérit par Sa volonté. Combien de médecins ont été
incapables de traiter des maladies ? Puis, le malade part (au pèlerinage) et boit de
l’eau de Zamzam en abondance et Allâh le guérit par Sa volonté. Donc, ne pense
pas que la santé est entre les mains des médecins, ni même entre les mains des
savants qui guérissent. Plutôt, la santé est dans La Main d’Allâh.
Attention à ne pas te soumettre à un autre qu’Allâh, plutôt soumet toi à Lui. Lorsque
ton enfant est éprouvé par de l’épilepsie100, par Allâh qu’il en meurt est meilleur pour
toi que tu apostasies. Lorsque leur enfant est éprouvé par l’épilepsie ou qu’il n’y a
pas d’affection entre le mari et son épouse, certaines personnes ne peuvent
s’empêcher d’aller à un devin ou à un astrologue, et le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a
dit : « Celui qui va (consulter) un voyant et lui demande une chose, sa prière n’est
pas acceptée pendant quarante nuits. »101
Nos voix sont graves quand nous parlons de ce sujet. Lorsque l’on vole du qat102 nos
compagnons vont à ‘Awbalî (demander aux devins qui est l’auteur du vol) et nous
leur disons alors : « Il convient que vous craignez Allâh dans votre religion, dans vos
personnes car il s’agit du paradis et de l’enfer. Et les choses sont facilitées par la
grâce d’Allâh. » Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) ne nous a pas laissé à l’abandon, plutôt il
a dit : « Il appartient à celui qui prétend d’apporter la preuve et celui qui réfute de
jurer. »103
Donc, nous n’avons pas besoin des charlatans et lorsqu’on nous vole quelque
chose, nous n’avons pas besoin aussi de ces charlatans (pour le remède). Louange
à Allâh, nous trouvons des étudiants de science parmi les gens de la sunna qui
soignent les malades (atteints de « mas »104) réussissant mieux que les devins et
charlatans grâce aux versets d’Allâh et en utilisant Le Coran en lieu et place. « Et
Nous faisons descendre de ce Coran ce qu’il y a de guérison et de miséricorde pour
les croyants, mais il ne fait rajouter aux injustes l’aversion. » (17:82)
Nous faisons comme le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a fait, ainsi que ses compagnons, à
savoir lire sur le malade et crachoter. Tu n’as pas besoin d’aller voir des sorciers, des
devins et des astrologues. Plutôt, il t’incombe de compter sur Allâh. Lorsque tu rentres
dans les hôpitaux des musulmans, c’est comme si ce n’était pas des hôpitaux
99 Hadith authentique : Abû Dâwûd n° 3873 100 NDT : as-sar‘ correspond à l’épilepsie mais aussi à un autre type d’atteinte par un jinn. Voir pour plus d’explication
le livre intitulé : « Al-burhân ach-char‘î fîl mas wa sar‘ » de ‘Alî Hasan 101 Hadith authentique : Muslim et aussi Ahmad n°16689 102 NDT : Herbe hallucinogène typique du Yémen, voir pour plus d’explications l’épître de Chaykh Muqbil concernant
ce sujet 103 Hadith authentique : Bukhârî n° 2514 et Muslim n° 1711 104 NDT : les termes en arabes de mas, sihr, ‘ayn, sar’, ont chacune une définition et une portée précise. Voir note
n°35 avec la référence du livre concerné.
207
musulmans. Tu trouves beaucoup de malades qui ne prient pas alors que le malade
est la personne la plus à même de revenir à Allâh et de se repentir à Lui car le
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Le repentir est acceptée aussi longtemps que l’âme
ne sort pas. »105
Mais lorsque la plupart des médecins ne prient pas comment en serait-il de leurs
pauvres malades. Donc, appuie toi sur Allâh, acquitte toi de la prière dans les limites
de ce que tu peux accomplir (comme nous l’avons vu précédemment). En effet, le
Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) est entré auprès de ‘Imrân ibn Husayn qui avait des
hémorroïdes, il priait sur un coussin surélevé, le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) s’en saisit et le
jeta. Puis, il a dit : « Prie debout, si tu ne peux pas, prie assis, et si tu ne le peux, prie
sur le côté. »106
La prière reste obligatoire sauf si la raison t’échappe. Mais aussi longtemps que tu as
ta raison, ne serait-ce par indication de ta bouche et de tes yeux, alors le Messager
d’Allâh ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Faîtes répéter à vos agonisants « Il n’y a nulle divinité
digne d’adoration excepté Allâh. » »107
Ta vie, de son commencement à sa fin, doit être dans l’unicité (tawhîd) mais au
chanteur, lorsque tu lui dis : « Dis : Il n’y a nulle divinité digne d’adoration excepté
Allâh. », tu le vois chantonner. Quant à celui dont le cœur est rempli d’amour de la
vie d’ici-bas et que tu lui dis : « Dis : Il n’y a nulle divinité digne d’adoration excepté
Allâh. », il dit : « Attention à vos voitures, à vos biens. Laissez des hommes parmi les
gens (pour surveiller les biens. » Nous devons donc donner à Allâh un temps et à la
vie d’ici-bas un temps. Mais c’est Allâh qui a un droit sur nos cœurs et non la vie d’ici-
bas. Mais lorsque c’est la vie d’ici-bas qui dispose de nos cœurs, alors combien de
personnes ont eues des insufflations (waswas) et ont été éprouvées par des maladies
névrotiques à cause du trop de mondanités et des problèmes de la vie mondaine.
Mais le croyant est serein, tranquille, même s’il possède un commerce ou de
l’argent, il se tranquillise au rappel d’Allâh et confie son affaire à Allâh. Soyons aptes
à confier notre affaire à Allâh et que nous conseillons nos malades dès le début de
leur affaire afin qu’ils comptent sur Allâh. Je demande à Allâh, Le Majestueux qu’ils
nous fassent mourir musulmans.
Troisième épître
Louange à Allâh, paix et bénédiction d’Allâh sur le Messager d’Allâh ( سلم و عليه هللا صلى )
sa famille, ses compagnons et ceux qui le suivent. Je témoigne qu’il n’y a nulle autre
divinité digne d’adoration excepté Allâh Seul et sans associé et je témoigne que
105 Hadith bon : Ahmad n°6160 106 Hadith authentique : abû Dâwûd n° 952 107 Hadith authentique : « as-Sahîha » n° 2151
208
Muhammad ( سلم و عليه هللا صلى ) est Son serviteur et Messager. Allâh dit dans Son noble
Livre : « Ô vous qui avez cru ! Cherchez assistance dans la patience et la prière.
Certes, Allâh est avec les patients. Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans La
voie d’Allâh qu’ils sont morts. Plutôt ils sont vivants mais vous n’en êtes pas
conscients. Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim
et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et faites la bonne annonce aux
patients, qui disent quand un malheur les atteint : « Certes, nous sommes à Allâh et
c’est à Lui que nous retournerons. » Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur
Seigneur, ainsi que la miséricorde. Et ceux-là sont les biens guidés. » (2:153-157)
Dans ces versets, il y a l’incitation à la patience et le Prophète ( مسل و عليه هللا صلى ) nous a
dit : « La patience est lumière. »108
Lorsque le croyant est atteint par un malheur, en patientant, il a la capacité de s’en
sortir. Quant à celui qui ne patiente pas, il patauge et il se peut même qu’il passe
d’un malheur à un autre encore plus grand. Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Celui
qui s’efforce de patienter, Allâh le rend patient (le réconforte). »109 Ce hadith est
unanimement reconnu, il est d’après Abû Sa‘îd al-Khudrî . Allâh dit dans Son noble
Livre : « Et Nous avons fait d’eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par Notre
ordre aussi longtemps qu’ils enduraient et croyaient avec certitude en Nos
versets. » (32:24). Tout un chacun a besoin de patience et encore plus le malade. Il
se peut qu’un malade ne patiente pas jusqu’à ce qu’il en vienne, suite à sa situation
à vouloir se suicider comme rapporté dans les deux recueils authentiques, d’après le
hadith de Abû Hurayra et de celui de Sahl ibn Sa‘d : « Un homme ne laissait pas une
minute de répit aux polythéistes et accomplissait ceci et cela. Alors le Prophète
( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Il est parmi les gens du Feu. » Cette parole fit cogiter certains
compagnons, à savoir : comment untel pourrait-il être des gens du Feu alors qu’il a
fait ceci et cela. Un homme a dit : « Je vais le suivre. » La personne fût blessée, il
n’arriva pas à patienter. Il maltraita une mouche avec son sabre, puis se tua. Alors
l’homme vint voir au Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) et lui a dit : « Vraiment, je témoigne
que tu es Messager d’Allâh. » et il lui raconta ce qui c’était passé et ce qu’il avait
vu accomplir par cette personne. »110
Et combien se mettent en colère contre Allâh lorsqu’ils sont atteints par une maladie.
Parfois, ils souhaitent la mort, quand ils ne se suicident pas. Dans les deux recueils
authentiques, d’après Anas, le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Que l’un d’entre vous
ne souhaite pas la mort pour un mal qui l’atteint et s’il doit en être ainsi et qu’il doit
la souhaiter alors qu’il dise : « Ô Allâh ! Fais-moi vivre aussi longtemps que la vie est
un bien pour moi et fais-moi mourir si la mort est un bien pour moi. » »111 Il se peut
qu’une calamité ou un malheur atteigne une personne mais après vient un immense
réconfort. Certes, je conseille la lecture du livre « Al-faraj ba‘da ach-chidda »112
108 Hadith authentique : Muslim n° 223 109 Hadith authentique : Bukhârî et Muslim et aussi Ahmad n°11453 110 Hadith authentique : Bukhârî et Muslim 111 Hadith authentique : Bukhârî et Muslim, et Abû Dâwûd n°3109 112 NDT : Plusieurs savants ont écrit des épîtres concernant ce sujet, entre autres ibn Abî dunya, ibn Rajab et ibn
Taymiya
209
Regardez Ayûb, Allâh dit dans Son noble Livre : « Et Ayûb quand il implora son
Seigneur : « Le mal m’a touché. Mais Toi, Tu es Le plus Miséricordieux des
Miséricordieux. » Nous l’exauçâmes, et lui enlevâmes le mal qu’il avait, Nous lui
rendîmes les siens et autant qu’eux avec eux, par miséricorde de Notre part et en
tant que rappel aux adorateurs. » (21:83-84) Il a dit : « Et Dhûn nûn (Yûnus) quand il
partit, irrité. Il pensa que Nous n’allions pas l’éprouver. Puis il fit, dans les ténèbres,
l’appel : « Nulle autre divinité (digne d’adoration) si ce n’est Toi ! Gloire à Toi ! J’ai
été vraiment du nombre des injustes. » Nous l’exauçâmes et le sauvâmes de son
angoisse. Et c’est ainsi que Nous sauvons les croyants. » (21 :87-88) Et combien de
fois le secours vient après la difficulté, même certains proverbes arabes disent : De
même, un des poètes a dit : Il se peut qu’à l’angoisse dans laquelle je me trouvais
hier Lui succède un secours proche. Un autre a dit : Il se peut que les âmes
s’angoissent suite à une affaire Mais (à laquelle suit) un secours qui enivre les
raisons (le mot KHL n’est-il pas en 2 mots ?). Le musulman doit être capable de
patienter, qu’il escompte (la récompense d’Allâh), qu’il dise ce qu’Allâh lui a rendu
obligatoire et qu’il sache que cela est (une affaire) décrétée de Sa part. Allâh dit :
« Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre
avant que Nous ne l’ayons créé. Cela est certes facile pour Allâh, afin que vous ne
désespériez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni ne vous réjouissiez pour ce
qu’Il vous a donné. Et Allâh n’aime point tout présomptueux plein de gloriole. »
(57:22-23). Il dit : « Nul malheur n’atteint (l’homme) que par la permission d’Allâh. Et
quiconque croit en Allâh, Allâh guide son cœur. » (64:11) Ce qui nous atteste de
cela est Sa parole : « Quiconque croit en Allâh, Allâh guide son cœur. ». Si tu
patientes et espères la récompense, il se peut qu’Allâh t’accorde de Sa douceur et
tu ne ressentiras pas le mal, et si tu le ressens, Allâh peut te pourvoir de Sa douceur et
te faciliter ces maux. Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Celui que je rends aveugle
puis patiente et espère (la récompense), n’aura d’autre rétribution que le
Paradis. »113, ou selon un sens approché. Le musulman a besoin de patience et nous
sommes beaucoup affligés de ce qui arrive à beaucoup de malades. L’affaire du
malade est qu’il revienne à Allâh, qu’il se repente à Lui, qu’il L’invoque et compte sur
Lui. Cependant, beaucoup de malades comme (nous l’avons vu) précédemment,
lorsqu’ils sont atteints par un rhume ou la moindre chose, ils délaissent la prière, se
cherchant des excuses du fait qu’ils ne peuvent toucher l’eau alors que l’ablution
sèche leur est permis. S’il ne peut toucher l’eau, qu’il ne trouve pas quelqu’un pour
l’aider dans ses ablutions, ou que personne ne lui apporte de la terre, alors qu’il
tapote ses mains sur le lit puis qu’il s’essuie son visage et ses paumes et qu’il prie.
Même en état de grande impureté (janâba), il peut effectuer cette ablution sèche
et prier dans cette situation. Le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Questionner est le
remède à l’ignorance. »114
Il convient que tu interroges les gens de science pour chaque évènement et que tu
étudies la Religion d’Allâh et de ne pas rester errant, délaissant la prière qui est le
pilier de la Religion. Elle distingue les musulmans des mécréants. Le Seigneur Tout
113 Hadith authentique: « as-Sahîh al jâmi‘” n° 8140. 114 Hadith bon –authentique : Abû Dâwud n°336
210
Puissant dit dans Son noble Livre : « Des générations leur succédèrent après eux qui
abandonnèrent la prière et suivirent leurs passions. Ils se trouveront en perdition. »
(19:59) Et Il a dit : « S’ils se repentent, accomplissent la prière, donnent l’aumône
alors ils sont vos frères de Religion. » (9:11) La compréhension de ce noble verset est
que s’ils n’accomplissent pas cela, ils ne sont pas nos frères de Religion. Dans les
deux recueils authentiques, d’après ibn ’Umar , il a dit : Le Messager d’Allâh ( عليه هللا صلى
سلم و ) a dit : « Il m’a été ordonné de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils témoignent
qu’il n’y a nulle autre divinité digne d’adoration excepté Allâh et que je suis le
Messager d’Allâh, qu’ils accomplissent la prière, qu’ils donnent l’aumône et s’ils
font cela alors, leur sang et leurs biens ont été préservés (de moi) sauf pour le droit
de l’Islam et leur jugement appartient à Allâh. »115 La prière est un repos pour toi, il
est attesté que le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) a dit : « Ô Bilâl, repose nous par la
prière.»116 ‘Alî ibn Abî Tâlib l’a aussi dit, les gens se retournèrent comme par
désapprobation à son égard, alors il a dit : « C’est ainsi que je l’ai entendu du
Messager d’Allâh ( مسل و عليه هللا صلى ) Il a dit : « Ô Bilâl, repose nous par la prière. » »117
Durant son ultime maladie, le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) sortait, aidé par ‘Alî et ‘Abbâs,
il dirigeait la prière des musulmans en étant assis. ‘Abû Bakr était debout derrière, il
imitait le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) et les gens imitaient ‘Abû Bakr. La prière n’est
délaissée que si la raison s’en va. Si un matin tu es inconscient, tu ne sais pas ce qui
se passe autour de toi, alors nul tort sur toi si tu as délaissé la prière. Cependant, si tu
es éprouvé par une maladie et que tu viennes à rencontrer Allâh en étant
mécréant, alors voilà le péril ! Cela serait une situation gravissime. La maladie du
cœur est plus grave que la maladie du corps. Que tu rencontres ton Seigneur en
ayant ton cœur mort ou malade, la voilà la vraie maladie. La maladie du corps,
quant à elle, peut être soignée et ainsi, tu te repens à Allâh. Louange à Allâh, les
soins et les services médicaux qui sont proposés aux malades n’étaient pas connus
par le passé. Cependant, il convient, et je conseille, d’utiliser en premier lieu le
remède prophétique car ses répercussions sont sûrs (exempt d’effets secondaires).
En effet, ces pilules et ces perfusions peuvent être un remède pour une maladie mais
une cause pour une autre (maladie).
115 Hadith authentique : Bukhârî et Muslim, et « As-Sahîha » n°408 116 Hadith authentique : Abû Dâwud n° 4985 117 Hadith authentique : Abû Dâwud n° 4986
211
Table des matières
INTRODUCTION ................................................................................................................... 0
LA PATIENCE ...................................................................................................................... 2
L’HYGIENE DE VIE ................................................................................................................ 4
LA FITRA ........................................................................................................................ 4
L’HYGIENE CORPORELLE ................................................................................................... 7
L’APPARENCE PHYSIQUE ................................................................................................... 8
L’HYGIENE ALIMENTAIRE ................................................................................................... 9
LES DANGERS DES EXCES ALIMENTAIRES ............................................................................ 10
LA ROQYA ....................................................................................................................... 11
LA PROTECTION PAR LES INVOCATIONS ................................................................................ 14
MEDECINE MODERNE ........................................................................................................ 22
MEDECINE PROPHETIQUE.................................................................................................... 22
LA CONFIANCE EN ALLAH .................................................................................................. 24
REMEDES PROPHETIQUES .................................................................................................... 25
LES INVOCATIONS ......................................................................................................... 25
LE CORAN ................................................................................................................... 25
L’EAU DE ZAMZAM......................................................................................................... 26
LE MIEL ........................................................................................................................ 27
LA HIJAMA .................................................................................................................. 28
LA GRAINE DE NIGELLE ................................................................................................... 29
LES DATTES ................................................................................................................... 30
LE SENE ........................................................................................................................ 31
LE COSTUS MARIN .......................................................................................................... 31
LA TALBINA .................................................................................................................. 32
LE JEUNE ...................................................................................................................... 33
LE HENNE ..................................................................................................................... 33
LES SADAQA (AUMONES) ............................................................................................... 34
PRECAUTIONS A PRENDRE .................................................................................................. 35
DANGERS DE L’AUTOMEDICATION .................................................................................... 35
GROSSESSE ET ALLAITEMENT ............................................................................................ 36
ATTITUDE A ADOPTER ...................................................................................................... 36
COMPORTEMENT .............................................................................................................. 37
LA TENUE DU MALADE ........................................................................................................ 38
TRAITEMENTS MODERNES .................................................................................................... 39
ABLATION D’UN ORGANE MALADE ................................................................................... 40
ABLATION PROPHYLACTIQUE ........................................................................................... 40
ACCOUCHEMENT – PERIDURALE ...................................................................................... 41
ACCOUCHEMENT (Y ASSISTER) ........................................................................................ 41
ACUPUNCTURE .............................................................................................................. 42
212
ALLAITEMENT (ABSENCE DE MONTEE DE LAIT) .................................................................... 42
ALLAITEMENT (PROVOQUER UNE MONTEE DE LAIT) .............................................................. 43
ALLAITEMENT (SOIGNER PAR LE LAIT) ................................................................................ 44
AMNIOCENTESE ............................................................................................................ 45
ANESTHESIES LORS DES INTERVENTIONS CHIRURGICALES ...................................................... 46
ANNEAU GASTRIQUE (GASTROPLASTIE) ............................................................................. 46
ASTHME ....................................................................................................................... 48
AVORTEMENT ............................................................................................................... 49
BANQUE DE LAIT ............................................................................................................ 51
BRACELETS EN CUIVRE / COLLIERS D’AMBRE (MAGNETOTHERAPIE) ....................................... 51
CASQUE REFRIGERANT POUR LES CHEVEUX ........................................................................ 53
CAUTERISATION ............................................................................................................ 54
CHIRURGIE ESTHETIQUE ................................................................................................... 55
CHIRURGIE RECONSTRUCTIVE .......................................................................................... 56
CHOISIR LE SEXE DU FŒTUS ............................................................................................. 57
CLONAGE .................................................................................................................... 58
CONTRACEPTION .......................................................................................................... 60
CONTAMINATION – EPIDEMIE .......................................................................................... 61
CURAGE AXILLAIRE ........................................................................................................ 62
CURE THERMALE – HAMMAM – BAIN DE VAPEUR ................................................................ 62
DECES DE LA FEMME ENCEINTE AVANT L’ACCOUCHEMENT ................................................... 63
DECES DE LA MERE OU DU BEBE : QUI CHOISIR ?................................................................. 64
DENTS (TRAITEMENT DES) ................................................................................................ 64
DIABETE ET INSULINE ....................................................................................................... 65
DIALYSE ....................................................................................................................... 66
DON DU SANG .............................................................................................................. 66
EPILATION DES POILS DU VISAGE ...................................................................................... 66
EUTHANASIE ................................................................................................................. 67
GREFFE ........................................................................................................................ 68
GROSSESSE – RECHERCHER LE SEXE DU FŒTUS ................................................................... 68
HERMAPHRODISME ........................................................................................................ 69
HOMEOPATHIE .............................................................................................................. 69
HORMONES DE CROISSANCE .......................................................................................... 70
HYPNOSE – SOPHROLOGIE ............................................................................................. 71
IMAGERIE MEDICALE ...................................................................................................... 72
IMPLANTS CAPILLAIRES ................................................................................................... 75
IMPLANTS MAMMAIRES................................................................................................... 75
LAVAGE D’INTESTIN (CLYSTERE) ....................................................................................... 76
MASSAGE THERAPEUTIQUE (MASSOTHERAPIE, OSTEOPATHIE, CHIROPRATIQUE) ........................ 76
MEDECINS HOMME OU FEMME ? MUSULMAN(E) OU NON-MUSULMAN(E) ?........................... 77
MEDICAMENTS CONTENANT DES SUBSTANCES ILLICITES ....................................................... 78
MERE PORTEUSE ............................................................................................................ 80
MORT CEREBRALE (MORT ENCEPHALIQUE) ......................................................................... 80
MUSICOTHERAPIE .......................................................................................................... 81
NETTOYAGE DES PLAIES OU STERILISATION A L’AIDE DE L’EAU DE COLOGNE ET DE L’ALCOOL ..... 81
213
OPERATION CHIRURGICALE A RISQUE ............................................................................... 82
PATCH DE NICOTINE ...................................................................................................... 82
PERRUQUES .................................................................................................................. 83
PRELEVEMENT SANGUIN .................................................................................................. 84
PRELEVEMENT DU SPERME PAR MASTURBATION ................................................................... 85
PROCREATION MEDICALEMENT ASSISTEE (PMA) ................................................................ 86
PSYCHIQUE ET MALADIE ................................................................................................. 90
RASAGE DE LA TETE / RACOURCIR SES CHEVEUX POUR RAISON MEDICALE (POUR LES FEMMES) .. 92
REANIMATION CARDIO-PULMONAIRE ............................................................................... 93
RECHERCHE MEDICALE – PROTOCOLE DE RECHERCHE ......................................................... 93
REPAS DANS LES HOPITAUX ............................................................................................. 94
RESPIRATION ARTIFICIELLE ............................................................................................... 95
SANG DE LEZARD ........................................................................................................... 95
SOMNIFERES ET CALMANTS ........................................................................................... 100
SPORT ........................................................................................................................ 101
STOMIES (LES POCHES) ................................................................................................. 101
TATOUAGE MEDICAL .................................................................................................... 102
TRANSFUSIONS SANGUINES ........................................................................................... 103
TRANSPLANTATION D’ORGANES ..................................................................................... 104
TROUBLES PSYCHOLOGIQUES ........................................................................................ 104
URINE (BOIRE SON URINE) ............................................................................................. 106
VACCINATION ............................................................................................................ 107
VERNIS THERAPEUTIQUE ................................................................................................ 108
LES ERREURS MEDICALES ................................................................................................... 109
LES ABLUTIONS ............................................................................................................... 113
AVANT-PROPOS SUR LA PURETE DU MALADE .................................................................... 113
ACCOUCHEMENT – LOCHIES ........................................................................................ 118
AIDE NECESSAIRE POUR EFFECTUER LES ABLUTIONS ............................................................ 119
AVORTEMENT / FAUSSE COUCHE ................................................................................... 119
CREMES POUR LES CHEVEUX.......................................................................................... 120
DIALYSE ..................................................................................................................... 120
EXAMENS MEDICAUX DES VOIES NATURELLES ................................................................... 121
FECONDATION : PRELEVEMENT DU SPERME PAR MASTURBATION .......................................... 122
HANDICAP ................................................................................................................. 122
HUILE POUR LE CORPS .................................................................................................. 123
INAPTITUDE AU MOUVEMENT ......................................................................................... 123
INCAPACITE A FAIRE LES PETITES OU GRANDES ABLUTIONS OU LE TAYYAMOUM ...................... 124
INCONTINENCE URINAIRE ............................................................................................. 125
LAVAGE D’INTESTIN (CLYSTERE) ..................................................................................... 126
MAS’H SUR LES CHAUSSETTES ......................................................................................... 126
MAS’H SUR LE TURBAN OU VOILE .................................................................................... 128
MAS’H SUR LE CRANE RASE ........................................................................................... 129
MYCOSES DES PIEDS .................................................................................................... 129
PLATRE / ATTELLE / BANDAGE A UN MEMBRE IMPLIQUE DANS LES ABLUTIONS ........................ 130
POST-OPERATION ........................................................................................................ 132
214
PROTHESES ................................................................................................................. 132
SONDE URINAIRE ......................................................................................................... 132
SOUFFRANCE LIEE AUX ABLUTIONS ................................................................................. 133
STOMIES (LES POCHES) ................................................................................................. 133
TAYYAMOUM .............................................................................................................. 134
VERNIS THERAPEUTIQUE ................................................................................................ 137
VOMISSEMENT, PUS ET AUTRES ASSIMILES ......................................................................... 137
LA PRIERE....................................................................................................................... 139
AVORTEMENT / FAUSSE COUCHE ................................................................................... 141
ACCOUCHEMENT – LOCHIES ........................................................................................ 141
ALIENATION ............................................................................................................... 142
CONTRACEPTION ........................................................................................................ 142
DIALYSE ..................................................................................................................... 143
HEMORROÏDES ............................................................................................................ 144
INCAPACITE A BOUGER ................................................................................................ 145
MENSTRUES PENDANT LA GROSSESSE .............................................................................. 146
NEGLIGENCE .............................................................................................................. 147
OPERATION ET PRIERES RATEES ....................................................................................... 148
PERTE DE CONNAISSANCE – EPILEPSIE – COMA ............................................................... 148
PRIERE ASSISE ............................................................................................................. 149
PRIERE EN GROUPE ...................................................................................................... 150
PROSTERNATION ET DIFFICULTES ..................................................................................... 151
QIBLA (ORIENTATION VERS LA KA’BA) ............................................................................ 152
REGROUPER LES PRIERES EN CAS DE RDV MEDICAUX ........................................................ 152
STOMIES (LES POCHES) ................................................................................................. 152
LE JEUNE ........................................................................................................................ 154
AVANT-PROPOS SUR LE JEUNE DU MALADE ...................................................................... 154
ACUPUNCTURE ............................................................................................................ 155
ACCOUCHEMENT – LOCHIES ........................................................................................ 155
ALLAITEMENT / GROSSESSE ........................................................................................... 156
ANEMIE ..................................................................................................................... 157
ANESTHESIE ................................................................................................................ 157
ASTHME ..................................................................................................................... 157
AVORTEMENT / FAUSSE COUCHE ................................................................................... 159
BAIN DE BOUCHE, DENTIFRICE ....................................................................................... 159
COLON ..................................................................................................................... 160
CONTRACEPTION ........................................................................................................ 160
CREMES, POMMADES ................................................................................................... 161
DENTS (TRAITEMENT DES) .............................................................................................. 161
DIABETE ET INSULINE ..................................................................................................... 161
DIALYSE ..................................................................................................................... 162
ECOULEMENT DE SANG (HEMORRAGIE NASALE, METRORRAGIE, ETC.) .................................. 163
ENDOSCOPIE / EXAMEN GYNECOLOGIQUE .................................................................... 163
EPILEPSIE .................................................................................................................... 164
FAUSSE COUCHE ......................................................................................................... 164
215
FECONDATION : PRELEVEMENT DU SPERME PAR MASTURBATION .......................................... 165
FOIE .......................................................................................................................... 166
GOUTTES NASALES, OCULAIRES, DANS L’OREILLE .............................................................. 166
HEMORROÏDES ............................................................................................................ 166
INJECTIONS SOUS CUTANEE ET INTRA VEINEUSES ............................................................... 167
INTERDICTION DE JEUNER MALGRE QU’ON S’EN SENTE CAPABLE .......................................... 168
LAVAGE D’INTESTIN (CLYSTERE) ..................................................................................... 169
MALADIE INCURABLE QUI DEVIENT CURABLE .................................................................... 169
MEDICAMENTS PAR VOIE ANALE OU GENITALE ................................................................. 170
MENSTRUES PENDANT LA GROSSESSE .............................................................................. 170
MIGRAINE, RHUME, MAL DE DENT .................................................................................. 171
PATCH DE NICOTINE .................................................................................................... 172
PERTE DE SANG (PRISE DE SANG, DON DU SANG, HIJAMA) ................................................ 173
RATTRAPAGE DES JOURS DE JEUNE NON JEUNES ............................................................... 173
RETARDER LE RATTRAPAGE DES JOURS DE JEUNE NON JEUNES ............................................. 174
SANG : DON DU SANG, PRISE DE SANG, TRANSFUSION SANGUINE, HIJAMA ......................... 175
TARAWIH .................................................................................................................... 175
ULCERE GASTRIQUE ...................................................................................................... 176
VACCINATION ............................................................................................................ 177
VIEILLESSE .................................................................................................................. 177
ZAKAT AL-FITR............................................................................................................. 177
LA ZAKAT ....................................................................................................................... 179
LE PELERINAGE ............................................................................................................... 182
LE TESTAMENT ................................................................................................................. 188
JUGEMENT LEGAL (SELON LA CHARI’AH) ........................................................................ 189
REGLES JURIDIQUES (EN FRANCE) .................................................................................. 190
EXEMPLE DE TESTAMENT ................................................................................................... 193
LE SUICIDE ..................................................................................................................... 195
RAPPEL AUX MALADES ..................................................................................................... 201
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................ 211