la muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · outre sa fonction d’aide à...

19
Du pro Les la m Le L con d’in visit l’âg m édu Pou disp le p un e aus disp dan voy inté La c des con rest De l’au diffé L plan guid océdés mu s différent médiation Louvre acc stante. 70 formation s te, et rédig e, la catég mocratisatio cative du m r cela, le m pose d’un e premier nive ensemble d si à leur p ponibles, n s le temps ants, dans égrées au d compréhen maquettes texte d’orig te la cour M nouvelles f dioguide, v érentes atte La mus MÉDIA DOSS Sop de du mus uséograph s exemple écrite et d ueille chaq % de ses s’avère log gé en 12 la orie socio- on culturel musée du L musée pro ensemble d eau d’inform d’œuvres. U présentatio otamment s et l’espa s une galer ispositif d’e sion de la s, et des d gine. L’am Marly, joue formes de vivant et p entes et pr éograp SIERS DU LOUV phie Hervet Se sée aux di hiques acc es pris dan de la scén ue année p visiteurs so ique, à com angues. Le professionn le actuels, Louvre. pose de pl e supports mation, jus Un soin par on, et à le dans les c ce. Une ap rie pédagog exposition d technique d ocuments énagement également médiation personnalisé ratiques du phie à laccom VRE « EXPOSE t, chargée d ervice Éduc ispositifs compagnen ns le parco ographie plus de hu ont étrange mmencer p profil des nelle, les m l’accueil us en plus s écrits, alla squ’aux pan rticulier est eurs traduc collections pproche ta gique prése de l’œuvre d’une œuvr historiques t muséogra un rôle ce naissent ch é, preuve public. épreuv mpagne ER UNE ŒUVRE de concept cation, mus particulier nt, orient ours du v dans l’exp it millions ers. Dans c par le plan- visiteurs e motivations de visiteu s des d’out ant du cart nneaux did t apporté à ctions. Des des périod ctile des œ entant des afin d’invit re peut fair s permetten aphique de ntral dans haque jour de l’engag ve de la e-t-il le AU MUSÉE » ion et de p sée du Louv rs autour ent et inf isiteur ouv périence d de visiteur ce contexte guide, don est varié se ou d’évent rs aux pro ils pour un tel qui acco actiques, q la dimensi s cartes ou des antique œuvres est moulages ter à une ob re l’objet d nt de mieu es salles, d cet effort d au Louvre ement du a visite es visite rogrammat vre des œuvr forment le vrent la ré du public. s et sa fréq e, le multili t le visiteur elon la nati tuels handic ofils si div ne visite au ompagne ch qui développ on pédagog u des chro es, afin d’a t offerte au d’œuvres. bservation ’une visual x compren dont l’exem de contextu , par exem musée à s : comm eurs ? tion, res, différ es visiteur éflexion su quentation inguisme d r s’équipe a ionalité, m caps. Face vers, réact utonome. A haque œuv pent des in gique de ce onologies s aider à situ ux visiteurs . Des loupe minutieuse lisation mu ndre les œu mple le plus ualisation. mple le reno s’adapter s ment le 1 ents outil rs du Lou ur la place est en ha de ses supp au début d ais aussi s aux enjeu ive la mis Ainsi le visi vre et const nformations es textes, m ont égalem uer les œu s mal ou n es sont pa e. ltimédia qu uvres dans s spectacu ouvellemen sans cesse e musée s et vre. e de usse ports e sa selon x de ssion iteur titue s sur mais ment vres non- rfois uand leur laire nt de aux e

Upload: others

Post on 22-Aug-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

Du proLesla m

Le Lcond’invisitl’âgdémédu

Poudisple pun eausdispdanvoyinté

La cdes conrest

De l’audiffé

L

plan guidocédés mus différentmédiation

Louvre accstante. 70 formation ste, et rédige, la catég

mocratisatiocative du m

r cela, le mpose d’un epremier niveensemble dsi à leur pponibles, ns le tempsants, dans

égrées au d

compréhen maquettestexte d’origte la cour M

nouvelles fdioguide, vérentes atte

La mus

MÉDIA DOSS

Sop

de du mususéographs exemple écrite et d

ueille chaq % de ses s’avère loggé en 12 laorie socio-on culturelmusée du L

musée proensemble deau d’informd’œuvres. Uprésentatiootamment s et l’espas une galerispositif d’e

sion de la s, et des dgine. L’am

Marly, joue

formes de vivant et pentes et pr

éograp

SIERS DU LOUV

phie Hervet

Se

sée aux dihiques acces pris dande la scén

ue année pvisiteurs soique, à comangues. Le professionnle actuels,

Louvre.

pose de ple supportsmation, jusUn soin paron, et à le dans les cce. Une aprie pédagogexposition d

technique documents énagement également

médiation personnalisératiques du

phie à l’accom

VRE « EXPOSE

t, chargée d

ervice Éduc

ispositifs compagnenns le parcoographie

plus de huont étrangemmencer p profil des nelle, les m l’accueil

us en pluss écrits, allasqu’aux panrticulier esteurs traduccollections pproche tagique présede l’œuvre

d’une œuvrhistoriquest muséogra un rôle ce

naissent ché, preuve public.

’épreuvmpagne

ER UNE ŒUVRE

de concept

cation, mus

particuliernt, orientours du vdans l’exp

it millions ers. Dans c

par le plan- visiteurs e

motivations de visiteu

s des d’outant du cartnneaux didt apporté à ctions. Desdes périodctile des œentant des afin d’invit

re peut fairs permettenaphique dentral dans

haque jour de l’engag

ve de lae-t-il le

AU MUSÉE »

ion et de p

sée du Louv

rs autour ent et infisiteur ouvpérience d

de visiteurce contexteguide, donest varié se ou d’éventrs aux pro

ils pour untel qui accoactiques, q la dimensis cartes oudes antiqueœuvres est moulages ter à une ob

re l’objet dnt de mieues salles, dcet effort d

au Louvreement du

a visite es visite

rogrammat

vre

des œuvrforment levrent la ré

du public.

s et sa fréqe, le multilit le visiteurelon la natituels handicofils si div

ne visite auompagne chqui développon pédagog

u des chroes, afin d’at offerte au d’œuvres.bservation

’une visualx compren

dont l’exemde contextu

, par exemmusée à s

: commeurs ?

tion,

res, différes visiteuréflexion su

quentation inguisme dr s’équipe aionalité, mcaps. Face vers, réact

utonome. Ahaque œuvpent des ingique de ce

onologies saider à situux visiteurs. Des loupe minutieuse

lisation mundre les œumple le plusualisation.

mple le renos’adapter s

ment le

1

ents outilrs du Louur la place

est en hade ses suppau début dais aussi s aux enjeuive la mis

Ainsi le visivre et constnformationses textes, mont égalemuer les œus mal ou nes sont pae.

ltimédia quuvres dans s spectacu

ouvellemensans cesse

e musée

s et vre. e de

usse ports e sa

selon x de

ssion

iteur titue s sur mais ment vres non-rfois

uand leur laire

nt de aux

e

Page 2: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 2

QUI SONT LES VISITEURS DU LOUVRE ?

© Musée du Louvre / A. Mongodin Le Louvre est le musée le plus visité au monde. En 2010, 8,8 millions de personnes ont parcouru les salles du musée. La fréquentation n’a cessé de progresser depuis 30 ans.

Au-delà de l’image d’une foule qui se presse devant les chefs-d’œuvre du Louvre, le mot « visiteurs » recouvre une mosaïque de nationalités, d’âges, de profils sociodémographiques, de personnalités, dont les motivations de visite sont innombrables : voir la Joconde ou la Victoire de Samothrace, découvrir le palais des rois de France, se délecter au contact de l’art, approfondir des connaissances, participer à un évènement ou une activité, etc. Franciliens, touristes français et internationaux, spécialistes ou néophytes, professeurs et élèves, familles… également, comme sur cette photographie prise dans l’espace d’accueil et d’information sous la Pyramide, personnes valides et handicapées se croisent et se côtoient. Les attentes et les besoins de tous ses visiteurs sont différents et le musée du Louvre, à l’écoute, a mis en place un observatoire pour analyser et comprendre ses publics, à l’aide d’enquêtes et d’études. Accueillir, renseigner, diriger ces visiteurs, leur proposer des aides à la visite adaptés à leur diversité est un enjeu majeur pour le musée d’aujourd’hui.

Banque d’information du musée

du Louvre

Page 3: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 3

UN MUSÉE COSMOPOLITE

© Musée du Louvre Musée cosmopolite par excellence, le Louvre accueille le monde entier. 70% de ses visiteurs sont étrangers. Des dizaines de nationalités se retrouvent chaque jour dans ses salles. Comment faire en sorte que toutes se sentent convenablement accueillies ? Cette question, posée depuis les années 1990, soulève notamment le problème du choix des langues et de la place des traductions dans les espaces du musée.

Pour accueillir au mieux, le musée du Louvre offre un plan-guide en français, anglais, espagnol, italien, allemand, arabe, chinois, japonais, coréen, portugais, russe et polonais. Outil indispensable pour s’orienter, ce dépliant visualise les différents niveaux du palais où sont signalés les départements et collections, le positionnement d’une sélection d’œuvres phares ainsi que les services pratiques. Pour faciliter le repérage des collections, le document utilise un code couleur présent également dans les panneaux de salles : rouge pour les peintures, bleu pour les Antiquités grecques, étrusques et romaines, orange pour les Antiquités orientales, etc.

Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur conserve avec lui au terme de la visite. Au cœur des collections permanentes, le musée s’efforce de proposer des traductions des textes à l’entrée des salles ou auprès des œuvres, afin de satisfaire les visiteurs non francophones. Les établissements nationaux sont soumis à l’obligation de traduire en minimum deux langues un texte français. À quelle langue autre que l’anglais recourir ? Dans les espaces des collections permanentes, il s’agit de l’espagnol, la troisième langue parlée par le plus grand nombre de visiteurs, après l’anglais et le français. Les responsables de cette question au musée restent à l’écoute des enquêtes quotidiennes qui mesurent, entre autres, la représentativité des touristes originaires des nouveaux pays émergents (Brésil, Inde, Chine….). L’espagnol sera-t-il supplanté par une autre langue dans les années à venir ?

Plan-guide du musée du Louvre

Page 4: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 4

L’ART À LA PORTÉE DU PLUS GRAND NOMBRE

© Musée du Louvre / G. Poncet La moitié des visiteurs viennent pour la première fois au Louvre, voire dans un musée. L’accueil de

visiteurs de plus en plus nombreux, parfois peu familiers de l’institution muséale et des repères

culturels qui la composent, rend capitale la mission d’accessibilité des collections auprès de tous les

publics. La vocation éducative du musée du Louvre, commune à tous les musées de France, répond

plus largement aux enjeux de démocratisation culturelle de notre société, ferments des politiques

culturelles depuis une cinquantaine d’années.

Le musée a-t-il toujours proposé des explications à ses visiteurs ? Qu’en était-il à la création du

Museum Central des Arts en 1792 ? Si les richesses du muséum devaient profiter au peuple selon

l’idéal républicain, dans les faits, le muséum ne s’adressait qu’à un public restreint et averti. Mais très

vite, dès les décennies suivantes, des efforts sont menés afin de populariser les collections, non sans

déclencher un débat entre les tenants d’une culture réservée à une élite et les défenseurs d’une

ouverture du musée à tous, toujours sensible de nos jours. Dans cette dernière perspective, pour

laquelle une pédagogie muséale affermit le jugement et augmente la délectation, de nombreuses

formes d’accompagnement à la découverte des œuvres ont vu le jour dans le musée citoyen d’hier et

d’aujourd’hui. La plus ancienne, créée au XIXe siècle, est la visite guidée conduite par un

professionnel. Sa présence indéfectible dans le programme d’offre culturelle du musée démontre sa

pérennité. Conférenciers des musées nationaux et professionnels du musée proposent des visites des

collections mais aussi artistes et étudiants partenaires qui apportent leur regard particulier sur les

œuvres. Afin de s’adapter aux pratiques d’une grande part des visiteurs du Louvre désirant parcourir le

musée en toute autonomie, des explications sont également données sur des supports écrits variés, du

cartel d’identification aux panneaux didactiques, disposés tout au long du parcours dans les salles.

Visiteurs

Page 5: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 5

ÉCRIRE AUPRÈS DES ŒUVRES : LE CARTEL

© Musée du Louvre / S. Olivier

Toute œuvre exposée dans le musée - une sculpture fixée sur un podium, un objet en vitrine, une peinture accrochée sur une cimaise est identifiée par ce que les musées d’art nomment communément un « cartel » affiché auprès de l’œuvre. L’origine du terme vient de l’italien cartello, affiche. Ce cartel est le premier support sur lequel le visiteur à la recherche d’une information sur une œuvre peut s’appuyer, quel que soit la collection visitée. En se promenant dans les salles de peinture, on peut observer qu’au XIXe siècle, moment de l’initiative de l’étiquetage des œuvres, les informations du cartel étaient intégrées au cadre du tableau (cartel désigne aussi un encadrement).

La petite taille de ce support s’explique avant tout par le souhait de ne pas nuire à la présence de l’œuvre et ne pas encombrer le champ visuel du spectateur. Néanmoins, la tendance est aujourd’hui d’en agrandir le format et les caractères. Les problèmes de lisibilité des cartels figurent aux premiers rangs des plaintes des visiteurs, tandis que les instances publiques se préoccupent de plus en plus, à juste titre, du confort d’usage de leurs équipements culturels.

Accrochage de tableaux

dans la salle Géricault

Page 6: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 6

QUELLES INFORMATIONS SUR UN CARTEL ?

© Musée du Louvre

Les informations, toujours concises, qui s’y trouvent composent une fiche d’identité de l’œuvre en mentionnant : son auteur ou son groupe culturel d’appartenance, son intitulé, le lieu et la date de production, les matériaux et techniques de fabrication, enfin son mode d’acquisition (achat, donation, dation, fouilles archéologiques, etc.), sa date d’entrée au musée et son numéro d’inventaire. D’autres informations peuvent être ajoutées selon l’objet : le relevé ou la traduction d’une inscription, une provenance historique, ou encore un petit texte de développement.

Afin de hiérarchiser les informations et guider le regard du lecteur, le cartel fait l’objet d’un important travail de mise en forme graphique. Le titre de l’œuvre et son auteur sont toujours mis en exergue tandis que le numéro d’inventaire, situé en bas à droite tend à être minimisé. En effet, cette indication apporte peu au visiteur. Elle révèle pourtant que l’œuvre est inscrite dans les inventaires du musée et qu’elle appartient en cela, de façon inaliénable, au domaine public selon le cadre législatif français du patrimoine en vigueur. C’est aussi un identifiant très pratique pour les professionnels du musée amenés à utiliser des bases de données de collections.

Cartel de la Joconde

Page 7: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 7

LIRE SUR LES MURS : LES PANNEAUX DIDACTIQUES

© Musée du Louvre / A. Mongodin

En s’éloignant de l’œuvre et de son cartel, des panneaux textuels, plus ou moins grands, apportent des informations supplémentaires. Ces panneaux, muraux ou sur stèle, constituent l’une des caractéristiques emblématiques de l’aménagement intérieur des musées. Le discours doit en effet être partagé par les visiteurs et s’adresser au plus grand nombre. Ces textes mis en scène au regard des œuvres participent de l’ambiance générale des salles du musée.

Plus général que le cartel lié à une œuvre, le contenu de ces écrits remplit plusieurs fonctions : préciser le sens d’un regroupement d’œuvres ou les caractéristiques d’un courant artistique, donner des informations biographiques sur un artiste, renseigner le contexte d’un foyer artistique, de découverte d’objets archéologiques, etc.

Sur cette photographie prise à l’entrée de l’exposition temporaire dédiée à l’artiste allemand Franz Xaver Messerschmidt, de grands textes marquent l’entrée des sections qui organisent le contenu de l’exposition. Ils sont trilingues, comme l’indique la mise en forme du texte en trois blocs superposés.

Exposition Franz Xaver

Messerschmidt en 2011

Page 8: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 8

QUELLES INFORMATIONS SUR UN PANNEAU DIDACTIQUE ?

© Musée du Louvre

Les écrits du musée sont rédigés afin d’être accessibles aux plus grand nombre. D’abord, les textes muraux font l’objet d’une mise en forme graphique permettant d’être lus de loin. Celle-ci implique des normes typographique de taille et de contraste permettant une lecture la plus aisée possible, y compris par des personnes souffrant de déficience visuelle. A ces préoccupations de lisibilité, s’ajoute celle de l’accessibilité de la langue. Sur ce panneau des salles d’art grec classique et hellénistique, les trois blocs de texte correspondent au même texte en trois langues différentes, le français, l’anglais et l’espagnol. Enfin, le panneau pris en exemple révèle une troisième préoccupation, celle d’aider le visiteur à repérer les idées principales.

Sous la carte, le texte est structuré en respectant la hiérarchisation des idées. Comme dans l’écriture journalistique, on trouve souvent un premier niveau d’information appelé « chapeau ». Le lecteur peut se satisfaire de ce niveau qui éclaire les œuvres alentours, ou lire le texte de développement. Cette hiérarchisation textuelle et l’attention donnée à la clarté du contenu traduit les orientations actuelles en matière de vulgarisation à l’adresse des visiteurs venus à la découverte de l’art.

Panneau la Vénus de Milo

Page 9: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 9

LES CARTES ET LES CHRONOLOGIES

© Musée du Louvre / C. Descamp

On ne trouve pas de cartes et de chronologies dans toutes les salles du musée. Il faut aller du côté des collections archéologiques ou extra-européennes (Arts de l’Islam, Arts d’Afrique, d’Amériques et d’Océanie) pour en rencontrer. En effet, situer les œuvres dans le temps et le contexte de leur civilisation, dans un espace géographique aux multiples variations historiques, répond à un souci particulièrement propre à ces collections. Notons que cette préoccupation serait légitime pour les époques modernes, mais traditionnellement ce sujet est peu traité au sein des collections concernées (peintures, sculptures et objets d’art).

Chronologie dans les

Antiquités égyptiennes

Page 10: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 10

UNE CARTO-CHRONOLOGIE NUMÉRIQUE

© Musée du Louvre

Ce dispositif de médiation aide le visiteur à se repérer dans l’histoire complexe (de 632 à 1800) et la vaste étendue géographique (de l’Espagne à l’Inde) du monde islamique. Pour cela, il convoque un titre, un texte, une frise chronologique et une carte multimédia.

Ce dispositif carto-chronologique se rencontre à quatre reprises dans le parcours des arts de l’Islam. Il explicite en effet quatre ruptures majeures ayant marqué l’histoire de la civilisation islamique et signale en même temps le séquençage du parcours muséographique en quatre parties chronologiques:

- De la fondation à l’empire : de 632 à l’an 1000

- Rupture et recomposition du monde islamique : 1000-1250

- Le deuxième souffle de l’Islam : 1250-1500

- Les trois empires modernes de l’Islam : 1500-1800

L’animation de la carte numérique facilite la compréhension des phénomènes de conquêtes, de reculs et d’invasions sur une période de plusieurs siècles. Les quatre « ruptures » carto-chronologiques se signalent par l’adoption d’un principe récurrent de mobilier, de graphisme et de composition, facilitant leur repérage au fil du parcours.

Carto-chronologie numérique

au département des arts de

l’Islam

Page 11: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 11

DÉCOUVRIR EN OBSERVANT DE PRÈS : LES LOUPES

© Musée du Louvre La lecture n’est pas le seul vecteur de savoirs, d’autres outils de médiation proposent des expériences variées de découverte des œuvres. C’est le cas des loupes. Celles-ci sont rares au musée du Louvre. Pourtant leur usage révèle bien souvent des détails sur lesquels l’œil du visiteur ne se serait sans doute pas spontanément attardé. La loupe constitue en effet un outil précieux pour son caractère incitatif à observer une œuvre longuement et dans ses détails. Cette idée de durée n’est pas anodine : en moyenne, les visiteurs consacrent quelques secondes seulement à l’appréhension d’une œuvre, hormis les grands chefs-d’œuvre du musée. De plus, repérer des détails que le simple coup d’œil ne saurait repérer contribue à mieux savourer toute la richesse iconographique, matérielle, technique d’une œuvre.

Ici, la loupe permet de découvrir l’exceptionnelle finesse du médaillon central de la patène, figurant le thème religieux de la Cène, en émaux cloisonnés.

L’expérience est également proposée aux visiteurs à partir du Portrait de Madame de Pompadour peint par Maurice-Quentin Delatour. Un programme multimédia d’explication de l’œuvre propose une loupe multimédia tactile qui permet de faire surgir les détails de l’œuvre en haute définition.

Loupe dans le département

des Objets d’art

Page 12: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 12

DÉCOUVRIR EN TOUCHANT : LA GALERIE TACTILE

© Musée du Louvre / P. Philibert

Approcher l’œuvre au plus près, non par le regard, mais par le toucher. Des dispositifs de médiation tactiles existent afin de s’adapter aux visiteurs mal et non-voyants. Le musée du Louvre s’attache depuis plus de quinze ans à leur favoriser l’accès de ses collections.

Outil de médiation à part entière, la Galerie tactile du département des Sculptures constitue un espace pédagogique privilégié pour ces visiteurs. Elle leur permet de se constituer des repères sensibles, formels et stylistiques, en proposant des moulages d’œuvres selon des thématiques renouvelées tous les trois ans. On voit toute la richesse d’une découverte par le toucher : l’onctuosité ou rugosité d’une surface, son caractère froid ou tiède, sa composition, ses courbes et ses aspérités, toutes caractéristiques permettant de mieux s’approprier l’œuvre.

Aussi la Galerie tactile, au-delà de sa destination initiale, est-elle accessible à tout type de visiteur sensible à la découverte multi-sensorielle des œuvres d’art.

Visiteurs touchant un moulage

Page 13: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 13

LE PARCOURS TACTILE DANS LES ARTS DE L’ISLAM

© Musée du Louvre

Le parcours tactile du département des arts de l’Islam s’inscrit au cœur des collections, sous la forme de huit stations.

Chacune d’elles propose une interprétation tactile du décor de huit œuvres, au regard desquelles elles sont positionnées. Chaque station comporte un relevé tactile du détail ornemental significatif, la reproduction de l’œuvre à échelle et un échantillon du matériau initial afin d’aider à mieux sentir l’œuvre originale et aider à la construction mentale de celle-ci, enfin un commentaire en braille et gros caractères. Le positionnement face à l’œuvre, la pluralité des média visuels, textuels et tactiles, la portée du propos assurent ainsi une mixité des usages auprès du plus grand nombre, visiteurs voyants, particulièrement les enfants, et non-voyants.

Station tactile dans le

département des arts

de l’Islam

Page 14: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 14

APPRÉHENDER L’ŒUVRE PAR SA TECHNIQUE

© 2010 Musée du Louvre / A. Mongodin Les visiteurs sensibles à la dimension matérielle des œuvres s’intéressent souvent à leur technique. Il faut dire que tous les règnes de la nature, minéral, végétal et animal, se retrouvent dans les salles du musée au terme d’un processus de transformation par l’artisan ou l’artiste: sculptures en bois, bronze ou en marbre, vaisselles en céramique, meubles luxueux sculptés, plaqués, marquetés, apprêts, etc.

Dans les salles du musée, des dispositifs multimédia permettent de nouvelles formes d’appréhension de l’œuvre à travers la matière qui la constitue et les gestes qui l’ont façonnée. Sur cette photographie figure un dispositif multimédia décrivant les étapes de fabrication d’une porcelaine de Sèvres, au regard d’un vase exposé à proximité. Le séquençage du programme, la visualisation des gestes, l’explicitation des termes techniques, la présence d’échantillons de matériaux réels donnent à voir et comprendre ce que le simple regard face à l’œuvre ne peut deviner. Pour aller plus loin et s’exercer à la pratique des gestes artistiques, le visiteur peut participer à des ateliers programmés hors des espaces muséographiques.

Dispositif multimédia Museum

Lab dans le département des

Objets d'art

Page 15: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 15

LES MAQUETTES

© Musée du Louvre / Christian Larrieu Entrer en connivence avec l’œuvre, c’est aussi se projeter dans son contexte historique, celui de sa création et son utilisation par ses contemporains. C’est revenir au sens perdu de l’œuvre devenu objet muséifié, extrait de son écrin d’origine, une église pour un retable d’autel, un jardin pour des sculptures de plein air ou encore un temple pour des objets votifs. Pour permettre au visiteur de réinvestir certaines sculptures archéologiques de leur sens originel, celui qui a présidé à leur création, le musée met à disposition des visiteurs des maquettes.

Sur cette photographie, la maquette du temple d’Olympie (Grèce) accompagne la présentation des sculptures ornant originellement l’édifice afin de mieux comprendre l’agencement initial des reliefs présentés et expliciter l’intérêt historique de l’ensemble. Cette visualisation tangible peut particulièrement bien convenir aux visiteurs plus sensibles à la matérialité des choses qu’aux développements textuels.

Maquette du temple de

Zeus à Olympie

Page 16: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 16

LES DOCUMENTS HISTORIQUES

© 2010 Musée du Louvre / A. Mongodin

Des archives, réelles ou reproduites, peuvent également être mobilisées pour la compréhension de monuments dont le musée rassemble des fragments. Dans la cour Puget, des fragments de la place des Victoires, chantier parisien du règne de Louis XIV, sont exposés. Afin de comprendre la place des médaillons sculptés dans l’aménagement d’origine, un panneau explicatif intègre une gravure ancienne de la place. Les médaillons y sont visibles, participant du décor d’un pylône d’éclairage, aujourd’hui disparu.

Les gravures ou peintures contemporaines d’une œuvre, resituant celle-ci dans son contexte urbain, architectural ou décoratif, sont particulièrement intéressantes car elles fournissent un témoignage authentique. Elles permettent aux visiteurs de se projeter dans le passé et mieux imaginer le sens originel de ces objets. Comme la maquette, la force visuelle d’une source ancienne pouvant quasi se passer de discours convient bien à des visiteurs amenés à lire déjà beaucoup d’informations.

Décor des pylônes

de la place des

Victoires dans la

cour Puget

Page 17: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 17

LES DOCUMENTS HISTORIQUES

© 2010 Musée du Louvre / A. Mongodin

Panneau explicatif du décor des pylônes de la place des Victoires à Paris exposé dans la cour Puget du musée du Louvre.

Panneau de la cour Puget,

musée du Louvre

Page 18: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 18

LA PRÉSENTATION DES ŒUVRES

© 2010 Musée du Louvre / A. Mongodin Au-delà de l’apport d’un outil de contextualisation, la suggestion de l’œuvre dans son milieu d’origine peut faire l’objet d’un aménagement muséographique à part entière. Le musée du Louvre l’a réalisé de façon spectaculaire dans la cour Marly. Les sculptures qui ornaient la cour du château de Marly aux XVIIe et XVIIIe siècles y sont exposées environnées d’arbres, sous une haute verrière laissant filtrer la lumière naturelle, dans un espace suggérant les dénivelés et les perspectives d’origine.

La muséographie crée du sens : elle traduit avec force la destination originelle des œuvres d’art exposées, celles de sculptures de plein air. Ainsi un premier niveau de sens est directement accessible aux visiteurs immergés dans une ambiance.

Vue de la cour Marly

Page 19: La muséograp hie à l’épreuve de la visite : comment le musée · Outre sa fonction d’aide à la visite, le plan d’orientation compose une trace du musée que le visiteur

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « EXPOSER UNE ŒUVRE AU MUSÉE » 19

L’ŒUVRE ET LA PAROLE : L’AUDIOGUIDE

© 2012 Musée du Louvre / T. Ollivier

La diversité des publics du musée conduit à rechercher toujours plus de nouvelles formes de médiation. Dans les salles, les contenus attachés aux œuvres sont médiatisés par différents supports : écrits, multimédia, sources anciennes, etc. Depuis quelques années, se manifeste le souhait d’humaniser le rapport à l’œuvre, en se dégageant du ton neutre et académique des aides à la visite traditionnelles. Au moment du renouvellement de son audioguide, le musée a fait le choix de livrer au public le point de vue des spécialistes des œuvres, conservateurs et conférenciers, en les interviewant directement. Il en résulte des commentaires vivants, dans lesquels les auteurs partagent leur passion.

Une part des visiteurs s’empresse au-devant de ce type d’outil de visite, appréciant l’impression qu’une personne leur parle, approuvant également l’aide au guidage et à la sélection d’œuvres, ou encore le confort d’être coupé du brouhaha des salles les plus fréquentées. D’autres visiteurs, au contraire, répugnent au guidage et aux sélections d’œuvres au profit d’une déambulation plus libre dans les salles… En variant les postures et les modes d‘adresse pour offrir au plus grand nombre le plaisir de découvrir et d’apprendre, le musée remplit ainsi ses missions auprès des publics.

Visiteurs devant Les Noces de Cana de

Véronèse avec l’audioguide du Louvre