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INFO MUSA INFO MUSA La Revue Internationale sur Bananiers et Plantains INFOMUSA est publié avec le soutien du Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA) CT CT A Vol. 11 N° 1 Juin 2002 DANS CE NUMÉRO Gestion intégrée des cultures pour la production de bananes plantain et le contrôle de la cercosporiose noire en RDC Evolution de la cercosporiose noire au Venezuela : 1997-2000 Fréquence de Paracercospora fijiensis et de Pseudocercospora musae chez le bananier plantain cv. « Dominico hartón » Action du fongicide naturel F20 contre la cercosporiose noire Variations saisonnières de Radopholus similis et Pratylenchus coffeae chez certains cultivars de bananier Réponse de plantes-hôtes de bananiers Pisang jari buaya et Mysore à Radopholus similis Effet de trois champignons mycorhiziens arbusculaires sur l’infection du bananier par Meloidogyne spp. Champignons endophytes et nécrose des racines de bananiers à Cuba Effets de la mycorhization sur des bananiers micropropagés Arachis pintoi : une plante de couverture pour les bananeraies ? Dynamique du bore dans le sol d’une plantation de bananiers plantain en Colombie Evaluation des caractéristiques agronomiques d’hybrides de bananiers plantain Nouvelles méthodes de propagation in vitro de FHIA-20 Taux de multiplication et potentiel de régénération d’embryons somatiques d’une suspension cellulaire de bananier Introduction, multiplication et distribution de bananiers et bananiers plantain améliorés au Nicaragua Utilisation de la technique RAPD pour l’identification et la classification de quelques cultivars de bananier au Vietnam Modes de consommation et dépenses des consommateurs de bananes et de bananes plantain au Nigeria Thèses Nouvelles des Musa Nouvelles de l’INIBAP Livres etc. Annonces

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INFOMUSAINFOMUSALa Revue Internationale sur Bananiers et Plantains

INFOMUSA est publié avec le soutien du Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA)

CTCTA

Vol. 11 N° 1Juin 2002

DANS CE NUMÉROGestion intégrée des cultures pour la production de bananes plantain et le contrôle de la cercosporiose noireen RDC

Evolution de la cercosporiose noire au Venezuela : 1997-2000

Fréquence de Paracercospora fijiensiset de Pseudocercospora musae chez le bananier plantain cv. « Dominicohartón »

Action du fongicide naturel F20 contrela cercosporiose noire

Variations saisonnières de Radopholussimilis et Pratylenchus coffeae chezcertains cultivars de bananier

Réponse de plantes-hôtes de bananiers Pisang jari buaya et Mysore à Radopholus similis

Effet de trois champignonsmycorhiziens arbusculaires sur l’infection du bananier par Meloidogyne spp.

Champignons endophytes et nécrosedes racines de bananiers à Cuba

Effets de la mycorhization sur des bananiers micropropagés

Arachis pintoi : une plante decouverture pour les bananeraies ?

Dynamique du bore dans le sol d’une plantation de bananiersplantain en Colombie

Evaluation des caractéristiquesagronomiques d’hybrides de bananiers plantain

Nouvelles méthodes de propagation in vitro de FHIA-20

Taux de multiplication et potentiel de régénération d’embryonssomatiques d’une suspensioncellulaire de bananier

Introduction, multiplication etdistribution de bananiers et bananiersplantain améliorés au Nicaragua

Utilisation de la technique RAPD pour l’identification et la classificationde quelques cultivars de bananier au Vietnam

Modes de consommation et dépensesdes consommateurs de bananes et de bananes plantain au Nigeria

Thèses

Nouvelles des Musa

Nouvelles de l’INIBAP

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Page 2: La Revue Internationale sur Bananiers et Plantains · 2018. 3. 28. · La Revue Internationale sur Bananiers et Plantains INFOMUSA est publié avec le soutien du Centre Technique

Vol. 11, N° 1Photo de couverture : En Tanzanie, les rejets de bananiers sontsouvent distribués par le biais des écoles(D. Mowbray, Baobab Productions).Editeur : Réseau international pour l’améliorationde la banane et de la banane plantain(INIBAP)Rédacteur en chef :Claudine PicqComité de Rédaction :Emile Frison, Jean-Vincent Escalant,Elinor Lipman, Charlotte Lusty, Suzanne SharrockImprimé en FranceISSN 1023-0068Rédaction :INFOMUSA, INIBAP, Parc Scientifique Agropolis II,34397 Montpellier Cedex 5, France. Téléphone : + 33-(0)4 67 61 13 02 ; Télécopie : + 33-(0)4 67 61 03 34 ; Courrier électronique : [email protected] : http://www.inibap.orgL’abonnement est gratuit pour les pays endéveloppement. Les lecteurs sont invitésà envoyer lettres et articles. La rédactionse réserve le droit d’abréger ou de refor-muler les textes publiés pour des raisonsde clarté et de concision. INFOMUSA nepeut s’engager à répondre à toutes leslettres reçues, mais s’efforcera de le fairedans un délai raisonnable. La reproduc-tion de tout extrait du magazine est auto-risée, à condition d’en spécifier l’origine. INFOMUSA est également publié enanglais et en espagnol.Changement d’adresse :Merci d’en informer la rédactiond’INFOMUSA à l’adresse indiquée ci-dessus, avec si possible six semaines depréavis, afin d’éviter toute interruptionde réception de la revue.Les opinions émises dans les articlesn’engagent que leurs auteurs et ne reflè-tent pas nécessairement le point de vuede l’INIBAP.

INFOMUSA Vol. 11, N° 1

SOMMAIRE

Stratégies de gestion intégrée des cultures pour la production de bananesplantain et le contrôle de la cercosporiose noire en Républiquedémocratique du Congo................................................................................... 3

Evolution de la cercosporiose noire au Venezuela : 1997-2000........................... 6Fréquence de Paracercospora fijiensis et de Pseudocercospora musae chez

le bananier plantain cv. « Dominico hartón »................................................. 9Action du fongicide naturel F20 contre la cercosporiose noire (Mycosphaerella

fijiensis Morelet) chez le bananier plantain (AAB) et le bananier (AAA) ... 14Variations saisonnières de Radopholus similis et Pratylenchus coffeae chez

certains cultivars de bananier ........................................................................ 16Réponse de plantes-hôtes de bananiers Pisang jari buaya et Mysore

à Radopholus similis........................................................................................ 19Effet de trois champignons mycorhiziens arbusculaires sur l’infection

du bananier par le nématode à galle des racines (Meloidogyne spp.) ....... 21Etude des espèces de champignons endophytes associés à la nécrose

des racines de bananiers des plantations de bananiers et de bananiersplantain à Cuba............................................................................................... 23

Effets de la mycorhization sur le développement de deux cultivars de bananierissus de la micropropagation ......................................................................... 25

Arachis pintoi : une plante de couverture pour les bananeraies ? Avantages et inconvénients d'un point de vue nématologique.................. 28

Dynamique du bore dans le sol d’une plantation de bananiers plantain (Musa AAB cv. ‘Dominico hartón’) de la région du Quindío, Colombie...... 30

Evaluation des caractéristiques agronomiques d’hybrides de bananiers plantain (Musa spp.) ....................................................................................... 34

Nouvelles méthodes de propagation in vitro du cultivar hybride FHIA-20 ...... 35Taux de multiplication et potentiel de régénération d’embryons

somatiques d’une suspension cellulaire de bananier (Musa AAA cv. « Grande naine ») .................................................................. 38

Introduction et multiplication de bananiers et bananiers plantain améliorés au Nicaragua et distribution aux agriculteurs ............................ 44

Utilisation de la technique RAPD pour l’identification et la classification de quelques cultivars de bananier au Vietnam............................................. 48

Modes de consommation et dépenses des consommateurs de bananes et de bananes plantain à Nsukka Urban, Nigeria ............................................. 50

Thèses .................................................................................................................... 54Nouvelles des Musa .............................................................................................. 56Nouvelles de l’INIBAP ........................................................................................... 60Livres etc................................................................................................................ 65Annonces............................................................................................................... 66

La mission de l’INIBAP est d’accroître de façon durable la productivité des bananiers et desbananiers plantain cultivés sur de petites exploitations pour la consommation locale et pourles marchés d’exportation.

Le programme de l’INIBAP a quatre objectifs principaux : • organiser et coordonner un effort global de recherche sur la banane et la banane plantain

visant au développement, à l’évaluation et à la dissémination de matériel génétique deMusa amélioré ainsi qu’à la conservation et à l’utilisation de la diversité génétique desMusa ;

• promouvoir et renforcer la collaboration et le partenariat en matière de recherche sur lesbananiers au niveau national, régional et international ;

• renforcer la capacité des Systèmes nationaux de recherche agricole à conduire desrecherches sur la banane et la banane plantain ;

• coordonner, faciliter et appuyer la production, la collecte et l’échange d’information et dedocumentation sur la banane et la banane plantain.

L’INIBAP est un programme de l’Institut international pour les ressources phytogénétiques(IPGRI), un centre “Future Harvest”.

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CTCTA

Vol. 11 N° 1Juin 2002

DANS CE NUMÉROGestion intégrée des cultures pour la production de bananes plantain et le contrôle de la cercosporiose noireen RDC

Evolution de la cercosporiose noire au Venezuela : 1997-2000

Fréquence de Paracercospora fijiensiset de Pseudocercospora musae chez le bananier plantain cv. « Dominicohartón »

Action du fongicide naturel F20 contrela cercosporiose noire

Variations saisonnières de Radopholussimilis et Pratylenchus coffeae chezcertains cultivars de bananier

Réponse de plantes-hôtes de bananiers Pisang jari buaya et Mysore à Radopholus similis

Effet de trois champignonsmycorhiziens arbusculaires sur l’infection du bananier par Meloidogyne spp.

Champignons endophytes et nécrosedes racines de bananiers à Cuba

Effets de la mycorhization sur des bananiers micropropagés

Arachis pintoi : une plante decouverture pour les bananeraies ?

Dynamique du bore dans le sol d’une plantation de bananiersplantain en Colombie

Evaluation des caractéristiquesagronomiques d’hybrides de bananiers plantain

Nouvelles méthodes de propagation in vitro de FHIA-20

Taux de multiplication et potentiel de régénération d’embryonssomatiques d’une suspensioncellulaire de bananier

Introduction, multiplication etdistribution de bananiers et bananiersplantain améliorés au Nicaragua

Utilisation de la technique RAPD pour l’identification et la classificationde quelques cultivars de bananier au Vietnam

Modes de consommation et dépensesdes consommateurs de bananes et de bananes plantain auNigeria

Thèses

Nouvelles des Musa

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Nouvelles de PROMUSA

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P. Mobambo Kitume Ngongo

Le bananier plantain (Musa spp.,groupe AAB) est une culture alimen-taire de base dans de nombreux pays

des tropiques humides. Son fruit est l’unedes plus importantes sources d’hydrates decarbone dans le régime alimentaire despopulations de ces régions. Les faiblesbesoins en main d’œuvre nécessaires à saculture et son rendement énergétique rela-tivement élevé font du bananier plantainune culture adaptée aux régions où lemanque de main d’œuvre est généralementla contrainte majeure pour la production.Le bananier plantain est surtout cultivé parde petits paysans et c’est un composantessentiel de la plupart des systèmes agri-coles d’Afrique occidentale et centrale,d’où provient environ 50 % de la productionmondiale de banane plantain (Wilson 1987,FAO 1990).

Malgré son importance pour les popula-tions locales, le bananier plantain a été long-temps ignoré par les chercheurs en agricul-ture de la région, du fait qu’il n’a étéconfronté à aucun problème majeur de mala-dies jusque dans les années 1970, et qu’ilétait donc considéré en Afrique comme uneculture exempte de maladies (Wilson 1987).Il y a 25 ans, cependant, le bananier plan-tain a été menacé par la cercosporiose noire(ou maladie des raies noires), une maladiefoliaire transmise par voie aérienne causéepar le champignon Mycosphaerella fijiensisMorelet. Cette maladie s’est propagée rapi-dement dans toutes les régions d’Afriqueproductrices de bananier plantain. La cerco-sporiose noire est la maladie foliaire la plusdestructrice du bananier plantain, et elles’étend inexorablement à toutes les régionsde culture situées à basse altitude (Meredithet Lawrence 1970). Des pertes de rendementde 76 % dues à la cercosporiose noire ont étérapportées pendant le second cycle de pro-duction, tandis que les effets combinés de lamaladie, des ravageurs et du déclin de ferti-lité du sol réduisait le rendement de 93 %(Mobambo et al. 1996a). Le bananier plan-tain est une plante amylacée pérenne et lamaturation de son fruit nécessite une duréeconsidérable, ce qui résulte en une exposi-tion plus longue aux maladies et ravageurs,ainsi qu’en un épuisement des nutrimentsdu sol.

Le complexe sol-maladie-ravageurs peutêtre contrôlé par une combinaison d’engraisinorganiques, de fongicides et d’insecti-cides/nématicides. Cependant, en Afrique,les stratégies de lutte chimique ne sont pasvalables en termes socioéconomiques et éco-logiques pour les petits producteurs à faibleniveau de ressources. Les produits chi-miques sont très coûteux et leur applicationpeut être dangereuse pour la santé dans lesexploitations familiales villageoises où lamajeure partie des bananiers plantain estcultivée. Une gestion du sol appropriée, uti-lisant divers résidus de cultures appliquéssous forme de paillis afin d’améliorer lecontenu du sol en matière organique et ennutriments, pourrait permettre, à moindresfrais, de réduire les effets du complexe sol-maladie-ravageurs sur le bananier plantain.

L’objectif des recherches décrites danscet article était de comparer les perfor-mances au champ et le rendement du bana-nier plantain pour différentes pratiques degestion de la fertilité du sol et de luttecontre les maladies.

Matériel et méthodes

Localisation des essaisLes recherches ont été conduites à Kinshasa(4°22’ S, 15°21’E, Congo occidental), à390 m au-dessus du niveau de la mer(Anonyme 1985). Le sol du site expérimen-tal est un sol latéritique dérivé de sablessédimentés, bien drainé, mais pauvre ennutriments et très acide. La pluviométrieannuelle y est de 1800 mm et la températuremoyenne de 24,5 °C.

Matériel végétal et traitementsLe matériel utilisé dans cet essai appartenaitau cultivar Yumba (Musa AAB), répandulocalement. La disponibilité en matériel deplantation constitue toujours une contraintepour la culture du bananier plantain dans leszones rurales. Comme il est impossibled’obtenir très rapidement des rejets nom-breux et homogènes, le programme derecherche a commencé par la multiplicationvégétative de matériel de plantation (tech-nique décrite par Auboiron 1997) afin d’obte-nir 625 plants pour l’essai : 5 traitements x 5 répétitions x 25 plants par traitement.

Les souches de cormes de bananiers plan-tain ont été coupées en fragments de 50 gchacun et traitées à la cendre de bois. Elles

ont été séchées à l’air pendant 24 h avantd’être plantées dans des sacs en plastiquede 15 cm de diamètre, remplis avec de laterre de forêt. Les nouveaux rejets ontémergé 4 semaines après la date de planta-tion et l’on a obtenu jusqu’à 20 nouveauxplants par corme. Ils ont été transplantésau champ 3 mois plus tard, après avoir émis3-4 feuilles bien développées.

Quatre traitements différents visant à pré-venir l’infection par les microorganismes,basés sur des pratiques culturales, ont étécomparés : paillis de résidus de cultures(sciure de bois et balles de riz), plante decouverture (Vigna unguiculata) et engrais(NPK). Des plantes non traitées ont été uti-lisées comme témoins.

Mise en place de l’essai au champ et pratiques culturalesLe dispositif expérimental était un bloc com-plètement randomisé avec des traitementsde 5 parcelles et 5 répétitions. La taille desparcelles était de 15 x 10 m avec 25 plantsespacés de 3 x 2 m, soit une densité de1667 plants par hectare. Les données ont étéenregistrées uniquement sur les 9 plantescentrales en compétition.

Tous les 3 mois, des paillis de résidus decultures ont été appliqués autour des pseudo-troncs dans les parcelles paillées, à l’aided’une bassine (10 kg). Dans les parcelles fer-tilisées, on a appliqué 300 kg d’azote, 60 kg deP2O et 550 kg de K2O par hectare et par an,répartis en six applications pendant la saisondes pluies à raison de 65 g d’urée par plant etpar application, de 20 g de phosphore parplant et par application, et de 89 g de muriatede potasse par plant et par application.

Pour chaque traitement, des échantillonsde sol ont été prélevés à un stade d’environ50 % de floraison en utilisant une tarière àmain jusqu’à environ 20 cm de profondeur,où se trouve la majorité des racines du bana-nier plantain (Swennen 1984, Purseglove1988). Ces échantillons ont été séchés à l’airlibre au laboratoire, broyés, passés à traversdes tamis de 0,5 et 2 mm et analysés.

Evaluation de la réponse des plantes-hôtes à la cercosporiosenoire, paramètres de croissance et de rendementLe développement de la maladie a été éva-lué chaque semaine par la durée d’évolu-tion des symptômes, qui est le nombre de

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Stratégies de gestion intégrée des cultures pour la production de bananes plantain et le contrôle de la cercosporiose noire en République démocratique du Congo

Maladies Lutte contre la cercosporiose noire

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jours entre l’apparition des symptômes dustade 1 du développement de la maladie(Fouré 1982), assimilé au stade b du cigare(Brun 1963) et l’apparition de taches aucentre desséché (stade 6 de la maladie,Fouré 1982, 1987). On a également noté lenuméro de la plus jeune feuille tachée(feuille présentant au moins 10 lésionsnécrotiques au centre desséché) (Meredithet Lawrence 1970, Fouré 1982, 1987) et ladurée de vie de la feuille, définie par lenombre de jours entre le stade b du cigare etla mort de la feuille (100 % de surfacefoliaire nécrotique), due soit à la sénes-cence soit à la cercosporiose noire(Mobambo et al. 1994).

La sévérité de la maladie a été évaluéetoutes les 2 semaines, à partir de 2 moisaprès la plantation jusqu’à la floraison. Lepourcentage de surface foliaire présentantdes symptômes a été noté en utilisantl’échelle de Stover et Dickson (1970) modi-fiée, telle que décrite par l’Institut interna-tional d’agriculture tropicale (Mobamboet al. 1993a).

Les paramètres de croissance évaluésincluent la hauteur du pseudotronc, la cir-conférence du pseudotronc, le nombre defeuilles visibles et la hauteur du rejet le plushaut. Ils ont été enregistrés sur chaque plantà partir de 2 mois après la plantation jusqu’àla floraison, suivant la description deSwennen et De Langhe (1985).

Les paramètres de rendement évaluésétaient le nombre de mains par régime, lenombre de fruits par régime et le poids desrégimes.

Les données collectées ont été analyséesen utilisant les procédures ANOVA du sys-tème d’analyse statistique SAS (SAS 1988)pour des dispositifs en blocs complètementrandomisés. Le test des champs multiplesde Duncan (DMR) à un niveau de significa-tion de 0,05 a été utilisé pour comparer lamoyenne des traitements pour chaqueparamètre.

Résultats et discussion

Conditions de solLes résultats des analyses de sol présentésdans le tableau 1 montrent des différencessignificatives dans les quantités de nutri-ments entre les paillis de résidus de cultures(sciure de bois et balles de riz) et les autrespratiques de gestion telles que plante decouverture (Vigna unguiculata) et engraisminéral (NPK). Des différences statistiquesont été trouvées entre la sciure de bois et lesballes de riz : ces dernières sont plus effi-caces pour augmenter la fertilité du sol.Selon les échelles de Black (1965) et Brady(1984), dans des parcelles paillées avec desrésidus de cultures, le sol était générale-ment modérément acide avec une quantitétrès élevée de carbone organique, une quan-tité élevée d’azote total, une quantité modé-rée de calcium et de magnésium et un niveau

élevé de potassium. En revanche, dans lesparcelles non paillées, le sol était extrême-ment acide, avec une faible concentrationde carbone organique, une quantité modé-rée d’azote total, une quantité faible de cal-cium, et un niveau très bas de magnésium etde potassium.

Ces résultats indiquent que les quantitésde nutriments du sol sont plus élevés dansles parcelles paillées que dans les parcellesnon paillées. Les paillis de résidus de cul-tures constituent de meilleures sources denutriments et jouent ainsi un rôle d’engrais.Comme l’ont souligné Lal et Kang (1982), lamatière organique constitue une compo-sante clé de la fertilité du sol, en tant queréservoir de nutriments, principale sourcede capacité d’échange de cations, et promo-teur majeur de la stabilité structurale desagrégats.

Réponse des plantes-hôtes à la cercosporiose noireDes différences significatives ont été trou-vées entre les plants paillés avec des résidusde cultures (sciure de bois et balles de riz)et ceux non paillés (témoins, plante de cou-verture et engrais) en ce qui concerne ladurée d’évolution des symptômes, la plusjeune feuille tachée, le pourcentage de sur-face foliaire présentant des symptômes et ladurée de vie des feuilles (tableau 2). Lasévérité de la cercosporiose noire étaitbeaucoup plus faible sur les plants paillésque sur ceux non paillés. Cependant, parmiles paillis de résidus de culture, ce sont lesballes de riz qui sont statistiquement lesplus efficaces pour ralentir le développe-ment de la maladie.

Le développement des symptômes de lacercosporiose noire chez les plants paillés

était beaucoup plus lent que chez les plantsnon paillés. Chez les plants paillés avec desrésidus de cultures, il a fallu presque unmois de plus à la maladie pour atteindre lestade du dernier symptôme, par rapport auxtémoins. Pour les plants ayant reçu del’engrais et ceux ayant bénéficié d’uneplante de couverture, les valeurs de ladurée d’évolution des symptômes étaientrespectivement de 40 et 36 jours, soit 2-3 semaines de moins que pour les plantspaillés.

En ce qui concerne la plus jeune feuilletachée (PJFT), les résultats montrent lamême tendance que pour la durée d’évolu-tion des symptômes (tableau 2). Il existe desdifférences significatives entre les plantspaillés avec des résidus de cultures et lesplants non paillés. Chez les plants paillés, laPJFT était la feuille 11 avec les balles de rizet la feuille 9 avec la sciure de bois, alors quechez les plants ayant reçu de l’engrais etceux ayant bénéficié d’une plante de couver-ture, la PJFT était la feuille 8. Les plantesnon traitées (témoins) avaient la plus faiblevaleur de PJFT, soit 6.

Ces résultats indiquent que, lorsque l’onutilise le paillis de balles de riz, les plantesémettent trois feuilles saines supplémen-taires par rapport aux traitements engraisou plante de couverture, et cinq feuillessaines supplémentaires par rapport autémoin. Donc, avec un temps d’émergencefoliaire d’environ une feuille par semainechez les bananiers plantain en général, lafertilité du sol (tableau 1) due au paillis deballes de riz retarde l’évolution des symp-tômes de 3 semaines par rapport aux par-celles ayant bénéficié d’engrais ou d’uneplante de couverture, et de 5 semaines parrapport aux parcelles témoins.

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Tableau 1. Propriétés chimiques du sol selon différentes pratiques culturales du bananier plantain à Kinshasa, Congo occidental, en 1998.

Traitement pH Carbone Azote Cations échangeables organique total (meq/100 g)

(%) (%) Ca Mg K

Témoin 4,2 a 1,15 a 0,11 a 1,22 a 0,21 a 0,15 a

Sciure de bois 6,2 c 3,51 c 0,25 b 6,51 c 1,87 c 0,87 c

Balle de riz 6,8 d 3,79 d 0,28 b 7,52 d 2,10 c 0,98 d

Vigna unguiculata 5,2 b 2,15 b 0,22 b 4,07 b 0,78 b 0,46 b

N-P-K 5,6 b 2,23 b 0,26 b 5,63 c 1,06 b 0,96 cDans une colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes à un niveau de probabilité de 0,05, selon le test des distances multiples de Duncan.

Tableau 2. Réponse des bananiers plantain en tant que plantes-hôtes de la cercosporiose noire selon différentes pratiques culturales à Kinshasa, Congo occidental, en 1998.

Traitement Durée d’évolution Plus jeune % de surface foliaire Durée de vie des symptômes feuille tachée présentant des des feuilles

(DES, jours) (PJFT) symptômes (% SFPS) (DVF, jours)

Témoin 23,0 a 5,5 a 19,6 d 62,5 a

Sciure de bois 50,0 c 9,3 c 4,2 a 125,7 d

Balles de riz 56,8 c 10,9 d 3,8 a 130,3 d

Vigna unguiculata 35,5 b 7,5 b 10,3 c 80,3 b

N-P-K 40,0 b 8,1 b 6,9 b 103,3 cDans une colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes à un niveau de probabilité de 0,05, selon le test des distances multiples de Duncan.

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Des différences prononcées ont égale-ment été obtenues entre les plants paillés etnon paillés en ce qui concerne le pourcen-tage de surface foliaire présentant des symp-tômes (tableau 2). Alors que dans les par-celles ayant bénéficié d’engrais ou d’uneplante de couverture, les plants présen-taient respectivement 10,3 et 6,9 % de sur-face foliaire infectée par la cercosporiosenoire, seulement 3,8 à 4,2 % de la surfacefoliaire des plants était infectée dans lesparcelles traitées par des paillis de résidusde cultures. La dissémination plus lente dela maladie dans les parcelles paillées estfacilitée par une surface foliaire fonction-nelle plus grande que chez les plants desparcelles non paillées.

En ce qui concerne la durée de vie desfeuilles, des différences significatives ontégalement été trouvées entre les plantspaillés avec des résidus de cultures et lesplants non paillés (tableau 2). Le dévelop-pement plus lent de la maladie chez lesplants paillés prolongeait la durée de vie desfeuilles. Chez les plants traités avec desballes de riz et de la sciure de bois, il a falluà la cercosporiose noire respectivementpresque 9, 7 et 4 semaines de plus pourdétruire les feuilles par rapport auxtémoins, aux plants avec plante de couver-ture et aux plants fertilisés. Les témoinsétaient les plus affectés par la maladie.Comme cela a déjà été rapporté, tous lescultivars de bananier plantain (Musa spp.,groupe AAB) dans le monde entier sont sen-sibles à la cercosporiose noire (Fouré 1987,Mobambo et al. 1996b).

La différence dans la réponse des plantes-hôtes à la cercosporiose noire entre lesbananiers plantain paillés avec des résidusde cultures et ceux non paillés est attribuéeprincipalement à la différence de fertilitédu sol. Plus la fertilité est élevée, plus lasévérité de la cercosporiose noire est faible.Sur des sols de meilleure qualité, cela se tra-duit par un développement plus lent dessymptômes, des feuilles plus âgées présen-tant des taches sèches, une surface foliaireprésentant des symptômes réduite et unedurée de vie des feuilles plus longue(Mobambo et al. 1994).

Performances de croissance et de rendementLes résultats présentés dans le tableau 3montrent des différences significatives pourtous les paramètres étudiés : hauteur desplants (HP), circonférence des plants (CP),nombre de feuilles visibles (NFV), nombrede jours jusqu’à la floraison (NJF), nombrede jours pour le remplissage des fruits(NJRF), nombre de jours jusqu’à la récolte(NJR) et hauteur du plus haut rejet (HPHR).

Pour tous les traitements (paillis de rési-dus de cultures, engrais ou plante de couver-ture), les plants avaient des hauteurs simi-laires, mais ils étaient plus petits que les plants témoins. Cependant, en ce qui

concerne la circonférence des plants et lenombre de feuilles visibles, les plants paillésavec des résidus de cultures avaient demeilleures performances que ceux nonpaillés. Une circonférence plus importanteet un nombre de feuilles inférieur ont étéobtenus chez les plants traités avec desballes de riz et de la sciure de bois par rap-port aux plants non paillés. Les plantspaillés avec des balles de riz fleurissaientnettement plus tôt et avaient une période deremplissage des fruits plus longue que ceuxdes autres traitements. Ils fleurissaient5 mois plus tôt que les témoins et environ 1 à2 mois plus tôt que les plants fertilisés et queceux avec plante de couverture. L’effet com-biné résultait en un cycle de production pluscourt pour les plants paillés avec des ballesde riz, dont les régimes ont été récoltés res-pectivement 104 et 28 jours avant lestémoins et les plants fertilisés. Les plantstraités avec des balles de riz ont été récoltés16 jours avant ceux traités avec la sciure debois. Ils montraient également unemeilleure production de rejets, le plus grandrejet – c’est à dire le rejet utilisé pour lecycle de production suivant – étant nette-ment plus grand que dans les autres traite-ments. Ceci devrait conduire à un cycle derepousse plus court pour les plants traitésavec des balles de riz, par rapport aux autrestraitements.

Les composantes du rendement évaluéesétaient le nombre de mains par régime, lenombre de fruits par régime et le poids durégime (tableau 4).

Des différences significatives ont étéobservées entre les plants paillés avec desrésidus de cultures (sciure de bois et ballesde riz) et les plants non paillés (témoin,plante de couverture et engrais) pour ce qui

concerne le nombre de mains par régime etle nombre de fruits par régime (tableau 4).Les plants paillés avaient un plus grandnombre de mains et de fruits par régime queles plants non paillés.

Le rendement par hectare a été calculé à partir du poids moyen des régimes multi-plié par la densité des plants. Les rende-ments étaient significativement différentsentre les plants traités avec des balles de rizet les autres traitements. Le rendement desplants les plus performants traités avec des balles de riz était supérieur de respecti-vement 46 %, 37 % et 26 % à celui des plants témoins, traités avec plante de cou-verture et fertilisés. Le rendement desplants traités avec des balles de riz était de 14 % supérieur à celui obtenu avec lasciure de bois.

Ces résultats indiquent que les paillis derésidus de cultures confèrent des avantagesimportants pour la culture du bananier plan-tain : un rendement plus élevé, une maturitéplus précoce ou un cycle de production pluscourt et une circonférence plus importantepermettant de réduire les dégâts causés parle vent, qui sont une autre contrainte impor-tante de la production de bananes plantain(Mobambo et al. 1996a).

ConclusionLes recherches décrites dans cet articlecomparent différentes pratiques culturalespour la production de bananes plantain. Leseffets des paillis de résidus de cultures(sciure de bois et balles de riz) ont été com-parés à ceux de l’application d’engrais etd’une plante de couverture sur la fertilité dusol, la sévérité de la cercosporiose noire etles paramètres de croissance et de produc-tion des bananiers plantain.

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 5

Tableau 3. Paramètres de croissance de bananiers plantain cultivés selon différentespratiques culturales à Kinshasa, Congo occidental, en 1998.

Traitement HP CP NFV NJF NJRF NJR HPHR (cm) (cm) (cm)

Témoin 360,3 b 65,4 a 44 d 370 d 76 a 446 d 78,0 a

Sciure de bois 345,5 a 74,4 b 35 a 255 b 103 c 358 b 105,0 b

Balles de riz 340,0 a 76,6 b 34 a 232 a 110 d 342 a 145,0 c

Vigna unguiculata 349,5 a 68,8 a 41 c 295 c 86 b 381 c 80,5 a

N-P-K 342,2 a 66,8 a 38 b 268 b 102 c 370 bc 86,8 aDans une colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes à un niveau de probabilité de 0,05, selon le test des distances multiples de Duncan.

Légende : HP : hauteur des plants, CP : circonférence des plants, NFV : nombre de feuilles visibles, NJF : nombre de jours jusqu’àla floraison, NJRF : nombre de jours pour le remplissage des fruits, NJR : nombre de jours jusqu’à la récolte, HPHR : hauteur duplus haut rejet.

Tableau 4. Paramètres du rendement de bananiers plantain cultivés selon différentespratiques culturales à Kinshasa, Congo occidental, en 1998.

Traitement Nombre de mains Nombre de fruits Poids du régime Rendement par régime par régime (kg) (t/ha)

Témoin 6,0 a 75 a 9,5 a 15,8 a

Sciure de bois 6,5 b 88 c 15,0 c 25,0 c

Balles de riz 6,5 b 90 c 17,5 d 29,2 d

Vigna unguiculata 6,2 a 82 b 11,0 a 18,3 a

N-P-K 6,2 a 87 bc 13,0 b 21,7 bDans une colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes à un niveau de probabilité de0,05, selon le test des distances multiples de Duncan.

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Pour tous les paramètres évalués, lesplants paillés avec des résidus de cultures sesont mieux comportés que les plants nonpaillés. La fertilité du sol est le facteur cri-tique responsable de la différence entre lespaillis de résidus de cultures, la plante decouverture et les engrais. Du fait du niveauélevé de fertilité dû à l’application de paillisde résidus de cultures, les bananiers plan-tain ont été moins affectés par la cercospo-riose noire et, en conséquence, ont eu unemeilleure croissance que ceux non paillés.Parmi les paillis utilisés, les balles de riz sesont montrées statistiquement plus effi-caces que la sciure de bois.

Une gestion adéquate de la matière orga-nique est donc essentielle pour la produc-tivité durable du bananier plantain, permettant de minimiser la sévérité de lacercosporiose noire à moindres frais. EnAfrique, le bananier plantain est cultivéprincipalement par des petits paysans, quin’ont pas facilement accès aux engrais chi-miques. Les possibilités des engrais orga-niques traditionnels tels que le compost, lefumier et les paillis de résidus de culturesdoivent donc être mieux exploités. Uneétude intégrant les ressources organiqueset la faune du sol pourrait aider à com-prendre les mécanismes régulant les pro-cessus biologiques pour l’amélioration de lafertilité du sol, en relation avec la durabi-lité de la production du bananier plantainet la sévérité des maladies et des attaquesde ravageurs.

RemerciementsCes recherches ont été financées par laFondation internationale pour la science(FIS), Stockholm, Suède. L’auteur est parti-culièrement reconnaissant envers MmeIngrid Lindhe (Assistante dans le domainedes Sciences agronomiques) et Mme JosianeLindberg (service achats) pour leur disponi-bilité, leur assistance et leur aide efficacependant sa recherche. ■

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Patrick Mobambo Kitume Ngongo est professeur àla Faculté d’agriculture de l’Université de Kinshasa, BP 785, Kinshasa XI, République démocratique du Congo. Tél. : +243 99 18257 ; E-mail : [email protected]

G. Martínez, J. Hernández, O. Tremont, R. Pargas

et E. Manzanilla

Depuis le premier signalement de lacercosporiose noire ou maladie desraies noires (Mycosphaerella fijien-

sis Morelet) au Venezuela, une grande incer-titude plane quant à l’avenir de la produc-tion de bananes et de bananes plantain. Lanature complexe de l’agent pathogène luiconfère un potentiel élevé d’adaptation àdes conditions nouvelles de climat, de fongi-cides ou de génotypes de l’hôte (Ploetz2000). Ceci est amplement démontré par laperte d’efficacité de certains produits utili-

sés dans la lutte chimique tels que les benzi-midazoles et les triazoles (Douglas et Ching1992, Estévez 1992, Stover 1993, Guzmánet al. 2000, Romero 2000).

Cette situation fait ressortir l’ampleur duproblème posé par cette maladie et rendnécessaire la mise en place de mesures delutte intégrée par l’emploi de clones résis-tants possédant un potentiel de productionélevé (Rowe et Rosales 1993). L’existenced’une étroite relation entre certains fac-teurs climatiques (humidité relative, tempé-rature et précipitations) et l’agent patho-gène conditionnent l’incidence et la gravitéde la maladie (Fouré 1994, Gauhl 1994).C’est ce qui nous a permis d’une part, dedresser la carte de la diffusion de la maladie

Evolution de la cercosporiose noireau Venezuela : 1997-2000

Maladies Dissémination de la cercosporiose noire

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à travers le pays et d’autre part, d’intervenirsur son incidence à moyen terme dans deszones où sa présence n’avait pas encoresignalée, comme en 1997 et en 1998(Martínez 1997, Martínez et al. 1998).

Le travail présenté ici a pour but de faireconnaître la situation actuelle de la cerco-sporiose noire au Venezuela, sa trajectoirede dissémination, ses relations avec lesdivers facteurs climatiques qui condition-nent son agressivité ainsi que les mesuresprises pour son contrôle. On a effectué pourcela une expédition dans différents secteursde la zone sud-est du Venezuela, recueillides échantillons présentant les symptômestypiques de la maladie à fins d’identification,interrogé des producteurs et analysé les don-nées climatologiques (humidité relative,précipitations et température).

Situation actuelle et progressionde la maladieLa cercosporiose noire a été détectée pourla première fois au Venezuela en 1991 dansl’Etat de Zulia, région occidentale (Haddadet al. 1992, Escobar et Ramírez 1995), puiselle s’est étendue à différentes zones etEtats (Martínez 1997, Martínez et al. 1998).Il est fait mention dans ce rapport de sonarrivée dans l’Etat de Bolivar et, entre 1999et 2000, dans les Etats de Delta Amacuro etAmazonas (extrêmes est et sud du pays, res-pectivement). En se basant sur leurs condi-

tions de précipitations et d’humidité rela-tive (Martínez 1997, Martínez et al. 1998),ces régions ont été déclarées à haut risqued’infection potentielle à court terme(figure 1).

Elles sont caractérisées en effet par desprécipitations supérieures à 1500 mm/an,une humidité relative supérieure à 79 % etune température moyenne située entre 25et 28 ºC (figures 2 et 3), ce qui est significa-tif quant à la relation établie entre le cli-mat, l’incidence et le développement de lamaladie (Fouré 1994, Gauhl 1994, Mobambo1995). Elles présentent de grandes diffé-rences avec la région de Maracay où les pré-cipitations moyennes sont de 922 mm/anavec six mois de sécheresse. Cette situationa permis d’établir un modèle de comparai-son entre deux états de conditions agro-écologiques totalement différents auxquelssont corrélés les niveaux critiques de gra-vité atteints par la maladie. Ce modèle sertde référence pour mettre en place desmesures de lutte tenant compte des condi-tions climatiques et pour empêcher un pos-sible développement dans les zones présen-tant des caractéristiques semblables(Martinez et al. 2000).

Fouré (1994) fait état de relations exis-tant entre les paramètres climatiques et ledéveloppement de la maladie, qui permet-tent une meilleure compréhension de ladynamique de l’épidémie dans les zones de

production et de son potentiel d’initiationde futures infections. La libération d’asco-spores est forte en temps de pluie du fait dela présence d’une pellicule d’eau résiduelleà la surface des feuilles, dont la face infé-rieure présente plus de nécroses. Lesfeuilles sèches qui restent collées à la plantereprésentent donc une excellente sourced’inoculum (Gauhl 1994). En ce quiconcerne la température, on estime que lesascospores de Mycosphaerella fijiensis ger-ment entre 10 et 38 ºC, sachant que la tem-pérature optimum de germination est de27 ºC et que la vitesse relative de croissancedes tubes germinatifs diminue fortementpour des températures inférieures à 20 ºC(Pérez et Mauri, cités par Pérez 1996). Pource qui est de l’effet du vent, on a observé quela concentration des conidies dans les plan-tations est plus élevée dans les couches d’airles plus basses que sur le feuillage alors quela concentration des ascospores dans l’airest la même : ceci confirme l’importance desascospores dans le cycle de la maladie(Stover 1984, Gauhl 1994).

Il reste à souligner la présence dequelques accidents topographiques dans deszones géographiques bien déterminées etqui sont apparemment corrélés à la varia-tion des facteurs climatiques mentionnés ci-dessus. Ils conditionnent donc également ledéveloppement et le niveau de gravité de lamaladie. Le premier signalement de la mala-

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 7

AMAZONAS1991 - 1994

1994 - 1996

1996 - 1998

1998 - 2000

BRESIL

MER CARAÏBE

GUYANE

COLOMBIE

ZULIA

TACHIRA

MERIDA

FALCON

LARA

APURE

GUARICO ANZOATEGUI

MONAGAS

SUCRE

DELTA

AMACURO

BOLIVAR

MIRANDA

RECLAMATION

ZONE

EN

TRUJILLO

BARINAS

PORTUGUESACOJEDE

YARACUI CARABOBO

ARAGUA

DE

NVA. ESPARTA

Figure 1. Progression de la cercosporiose noire au Venezuela de 1991 à 2000.

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die dans le pays porte sur la zone du lac deMaracaibo, où l’humidité relative élevée estpeut-être due à la proximité du lac ainsi qu’àla topographie des paysages de la région. Cesconditions sont très semblables à cellesrégnant dans les environs du lac de Valencia(point d’entrée de la maladie dans l’Etatd’Aragua) et dans des secteurs proches desrives du fleuve Caroni, Hato Gil (Etat deBolivar). De la même façon, la présence dela cordillère des Andes et de la chaîne mon-tagneuse intérieure, qui constituent unebarrière naturelle au passage des spores duchampignon vers les régions adjacentes,aurait dû restreindre la diffusion de la mala-die dans ces zones. Or, ce n’est pas le cas ;son apparition dans ces secteurs ne peutdonc être due qu’au transport de matérielcontaminé.

Impact de la maladie sur la gestion des plantationsLes enquêtes auprès des producteurs et lesvisites aux différentes zones du pays nousont révélé que les plus grandes pertes sontsurvenues dans les parcelles où aucuncontrôle des mauvaises herbes, des néma-todes ou des insectes n’était effectué. Lesfeuilles sèches pendantes n’étaient pas éli-minées et aucune fertilisation n’était prati-quée. A cela s’ajoutaient des problèmesd’arrosage et de drainage ainsi qu’une distri-bution inadéquate des plantes au champ.Les producteurs n’ont pas l’habitude d’éli-miner les rejets ni d’utiliser des produitschimiques pour lutter contre les maladies.

Ils manquent d’assistance technique et deressources pour acheter des intrants et deséquipements. Enfin, il n’y a pas d’organisa-tions de producteurs. Avec un rendementlimité et consacré à la subsistance du noyaufamilial, les alternatives du petit producteursont la vente de la plantation, le changementde culture ou l’abandon pur et simple del’exploitation (Martinez et al. 2000).

Les producteurs de moyenne importanceont tendance à ajuster la superficie de leurplantation en fonction de l’augmentationdes coûts de production, ce qui leur permetd’obtenir des rendements pondérés enaccord avec l’investissement. Les gros pro-ducteurs réussissent à cohabiter avec lamaladie comme on peut le constater au suddu lac de Maracaibo, où existent associa-tions de producteurs et entreprises, qui amé-liorent la qualité du produit dans les plan-tations où il est destiné au marchéinternational tandis que le rebut est écoulésur le marché national et local, où il n’y apas de contrôle de qualité (Martínez et al.2000).

Changements observés dans la gestion des cultures en présencede la cercosporiose noire La présence de la cercosporiose noire dansle pays a entraîné des changements radicauxdans la manière de conduire la culture desbananiers. Le point de vue traditionaliste quiconsiste à gérer les plantations comme descultures pérennes tend à être remplacé peuà peu par une gestion semi-pérenne, et dans

certains cas annuelle de la culture, avec desdensités de plantation élevées en associationou non avec d’autres cultures de cycle court,ce qui permet d’augmenter aussi bien lesrendements que la diversité des produitsobtenus. Ceci a pu être mis en place grâceaux travaux de recherche menés par l’INIA,mais aussi grâce à l’importance grandissantede l’organisation entre les producteurs.

Au cours de tous les essais au champ,l’accent est mis sur une application efficacedes pratiques culturales de base, telles quel’élimination des feuilles sèches pendanteset l’utilisation d’engrais, pratiques quin’étaient pas effectuées couramment alorsqu’il est démontré qu’elles contribuent àdiminuer la quantité d’inoculum de l’agentpathogène sur la plantation et qu’elles met-tent la plante en condition de moindre vul-nérabilité face aux attaques du champignon(Gauhl 1994).

Bien évidemment, il faut s’efforcer deréduire les applications de produits chi-miques et tendre vers la meilleure cohabita-tion possible avec le pathogène. En outre, onpeut utiliser comme solution alternative desclones résistants que l’on place soit en lignesintercalaires dans les plantations commer-ciales de clones exploités traditionnel-lement dans le pays (afin de réduire la quan-tité d’inoculum disponible), soit commeplantation alternative à part entière ainsique l’on peut le voir dans le secteurd’Ocumare de la Costa, Etat d’Aragua. Là, ona choisi de cultiver le bananier plantainFHIA-21 dont le fruit possède une textureplus moelleuse que celle de “Hartóngigante’, et qui permet la fabrication de “tos-tones” (ou chips) d’excellente qualité, trèsbien acceptés par les consommateurs, ce quia facilité son introduction sur le marché. Dela même façon, il faut noter qu’il existed’autres possibilités de production telles queles hybrides FHIA-01, FHIA-02 et FHIA-03qui possèdent un excellent niveau de pro-ductivité et un très bon comportement faceà la maladie.

Conclusions1. La vitesse de dissémination de l’agent

pathogène dans le pays a subi une forteaugmentation : son passage de la zoneoccidentale à la zone centrale a duré cinqans alors que la dissémination de la zonecentrale à la zone orientale et sud ademandé seulement un an. Il semble évi-dent qu’une telle évolution a été favoriséepar l’homme. Entraînant une augmenta-tion de 40 à 45 % des coûts de production,la maladie a touché tout particulièrementles petits producteurs et mis en danger la survie de leur exploitation. L’avancéede la maladie sur le territoire nationals’est poursuivie dans les états de Bolivar,Delta Amacuro et Amazonas entre 1997 et 2000.

2. Le cas de l’état d’Amazonas, frontalieravec le Brésil, est particulier. Le bananier

8 INFOMUSA — Vol 11, N° 1

500

87 88 89 90 91 92 93 94 95 96

1000

1500

2000

2500

BarinasMaracayEl VigíaSan FelipeBolivar

Préc

ipit

atio

ns

(mm

)

Années

Figure 2. Niveaux de précipitations dans les zones de Barinas, Maracay, El Vigía, San Felipe et Bolívar(Source : FAV.MARNR, DANAC).

80

75

70

6588 89 90 91 92 93 94 95 96

90

85 San FelipeBarinasMaracayEl Vigía

Hu

mid

ité

rela

tive

(%

)

Années

Figure 3. Niveaux d’humidité relative dans les zones de Barinas, Maracay, El Vigía et San Felipe.(Source: FAV.MARNR, DANAC).

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et le bananier plantain, cultivés par lescommunautés indigènes, constituent leséléments essentiels de leur régime ali-mentaire. L’écosystème de la région estfragile et il y existe une diversité géné-tique et biologique complexe. C’est pour-quoi il y est contre-indiqué d’utiliser desproduits chimiques de lutte et plutôt pré-conisé d’introduire des clones résistantsne nécessitant aucune application de fon-gicides et ce, même si ces cultivars ne sontpas totalement acceptés par les consom-mateurs autochtones.

3. Il est évident aujourd’hui que la présencede la cercosporiose noire dans le pays aentraîné des changements radicaux dansle mode de gestion agronomique des plan-tations. L’usage efficace, dans le cadre dela lutte intégrée, de pratiques culturalesde base permet en effet une cohabitationavec l’agent pathogène, comme il a étédémontré au cours des nombreux travauxde recherche menés par l’INIA.

RemerciementsNous remercions tout particulièrement M. Daniel Muñoz pour sa précieuse collabo-ration dans la collecte des informations auchamp, M. Marcos Sanoja, ingénieur à laCorporación Venezolana de Guayana(CVG), Fundacite-Guayana pour son appuilogistique, le personnel du secteur climato-logie de la Force Aérienne Vénézuélienne(FAV) à Maracay, le Ministère de l’environ-nement et des ressources naturelles renou-velables (MARNR) et la Fondation Polar, parl’intermédiaire de DANAC. ■

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Les auteurs travaillent dans différents centres del’Instituto Nacional de Investigaciones Agrícola, INIA(anciennement FONAIAP), Venezuela. GustavoMartínez, Rafael Pargas et Edwuard Manzanillaau CENIAP-Maracay, apartado postal 4653, Maracay.E-mail: [email protected]/[email protected],Julitt Hernández au CIAE-Yaracuy et Omar Tremontau CIAE-Amazonas.

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 9

Fréquence de Paracercospora fijiensis et de Pseudocercospora musae chez le bananierplantain cv. “Dominico hartón”

Maladies Variabilité des maladies foliaires

C. Lorena Cardona -Sanchez et J. Castaño-Zapata

La banane plantain (Musa sp.) est uneculture de subsistance en Colombie oùelle est, dans bien des régions, la base

de l’alimentation de la population, surtoutrurale, avec une consommation nationaleper capita estimée à 68,5 kg/an. En règlegénérale, le bananier plantain est cultivéavec un minimum de pratiques agrono-

miques, ce qui a entraîné l’augmentation del’intensité et de la dissémination de la cerco-sporiose noire (ou maladie des raies noires)et de la cercosporiose jaune (Merchán 1998),d’où une réduction de la production de prèsde 50 % (Burt et al. 1997).

Environ 384 957 ha sont cultivés dans lepays dont 75 % en bananier plantain “Hartón”et “Dominico hartón”. Cette dernière variétéest largement représentée dans les banane-raies colombiennes car elle est très bienacceptée sur le marché local en raison de la

taille de ses fruits et de leurs caractéristiquesorganoleptiques et ce, bien qu’elle soit extrê-mement sensible aux cercosporioses noire etjaune dans la zone caféière marginale situéeà basse altitude (Merchán 1992).

Ces deux maladies sont aujourd’hui encompétition au-dessus de 1000 m d’altitude.Selon certains rapports cependant, la cerco-sporiose noire provoquée par Mycosphaerellafijiensis Morelet affecte actuellement lesbananiers plantain “Dominico hartón” dansla municipalité de Victoria (Caldas) située à

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1100 m d’altitude, en se montrant plus agres-sive que la cercosporiose jaune provoquéepar Mycosphaerella musicola Leach, àlaquelle elle s’est substituée en moins de sixmois (Merchán 1992). Un comportementidentique a été rapporté dans la municipa-lité de Pueblo Rico (Risaralda), située elle à1560 m d’altitude (Merchán 1992). D’aprèsles derniers rapports, la cercosporiose noirepeut affecter le bananier plantain du niveaude la mer jusqu’à 1940 m d’altitude(Belalcázar et al. 1994).

Il est difficile de distinguer ces maladiesau champ en observant seulement les symp-tômes externes. Ceux-ci ne permettent pasd’établir clairement quelle est celle qui a laplus forte incidence quand les deux coexis-tent (Aguirre et al. 1998b). Au microscope,M. fijiensis et M. musicola se distinguentprincipalement par les caractéristiques mor-phologiques différentes de leurs stades ana-morphes, en particulier au niveau des coni-diophores et des conidies. Paracercosporafijiensis possède sur ses conidiophores etses conidies des cicatrices qui sont absenteschez Pseudocercospora musae (Aguirreet al. 1998b).

On pourrait avoir recours aux produitschimiques pour contrôler ces maladies maiscette pratique est peu adaptée au systèmede culture traditionnel. Aussi est-on à larecherche de solutions de rechange pluséconomiques, comme l’utilisation de maté-riel végétal résistant aux deux maladiespour diminuer la sporulation des agentspathogènes.

Le travail présenté ici a été entrepris dansle but de déterminer la fréquence dunombre de spores de P. fijiensis et deP. musae sur le bananier plantain“Dominico hartón”, sensible à la cercospo-riose noire et à la cercosporiose jaune.

Matériels et méthodesLes recherches ont été menées dans le dépar-tement de Tolima, à 7 km de la municipalitéde Fresno, sur la route de Manizales (Caldas)qui conduit à Mariquita (Tolima), au lieu-ditLa Ceiba, sur la plantation Campoalegre,située à 1250 m d’altitude, où la températureoscille entre 18 et 25 °C, l’humidité relativevarie de 65 à 100 % et les précipitationsannuelles atteignent 1800 mm.

Le matériel végétal consistait en1 600 plants du clone “Dominico hartón”,issus de culture in vitro et multipliés aulaboratoire de culture de tissus duDépartement de Phytotechnologie de laFaculté des Sciences Agronomiques del’Université de Caldas. Ces plants ont ététransplantés puis sevrés à la fermeMontelindo de l’Université.

Les évaluations hebdomadaires ont étéeffectuées sur 53 clones choisis au hasard.Les données ont été enregistrées à partir du13 septembre 1998, date de début de la flo-raison, jusqu’à la récolte, réalisée le 13 mars1999. Chaque semaine, on a prélevé des

empreintes des feuilles affectées par les cer-cosporioses afin de dénombrer la quantitéde spores des stades anamorphes deM. fijiensis (figure 1) et de M. musicola(figure 2).

On réalise une empreinte en utilisant desseringues remplies d’agar solidifié en formedu réservoir, fabriqué avec une seringuejetable de 5 cm3 à laquelle on enlève l’extré-mité antérieure pour former un cylindre de1,26 cm de diamètre. Le réservoir est alorsrempli d’agar cristal violet préparé enmélangeant 1 g d’agar bactériologique avec15 ml de solution de cristal violet à 1 % et100 ml d’eau distillée. Le mélange est auto-clavé à 121°C durant 15 mn. On y ajouteensuite 1 mg de bénomyl et deux antibio-disques de streptomycine de 10 mg (Aguirreet al. 1998b).

Pour compter le nombre de conidies, onprend toutes les semaines une empreinte enpressant la surface de l’agar contre les

lésions de stade 4 ou 5 de la plus jeunefeuille nécrosée de chaque matériel évalué.Le cylindre d’agar cristal violet ainsiincrusté de conidies est placé sur une lameporte-objets que l’on dépose dans un bacdont le fond est tapissé de papier absorbantimbibé d’eau stérile. Les bacs sont recou-verts de film plastique et déposés dans uneboîte hermétique en polystyrène (“icopor”).

L’identification et le comptage du nombrede conidies par cm2 de chacun des champi-gnons sont réalisés au microscope composéOlympus au grossissement de x 40.

Les variables analysées sont : le nombreau cm2 de conidies de P. fijiensis et deP. musae, la température (maximum,moyenne et minimum), l’humidité relativeet les précipitations.

Pour chacune de ces variables on a pro-cédé à une analyse de variance, aux descrip-tions des valeurs maximum, moyenne etminimum, à des régressions, à des corréla-

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Figure 1. Conidies de Paracercospora fijiensis, anamorphe de Mycosphaerella fijiensis.

Figure 2. Conidies de Pseudocercospora musae, anamorphe de Mycosphaerella musicola.

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tions de Pearson et à des tests du Chi-2. Lesrésultats ont été traités à l’aide du pro-gramme statistique SAS (StatisticalAnalysis System, SAS Institute 1980). Lenombre de conidies a été transformé par lafonction s’ajustant le mieux au comporte-ment des données, soit Lnx + 1, où x égale lenombre de conidies par cm2.

Résultats et discussionLes analyses de variance du comptage desconidies de P. fijiensis et de P. musae révè-lent des différences très significatives entreles clones et les dates d’évaluation. En ce quiconcerne l’interaction de ces deux facteurs,il apparaît des différences significativespour P. fijiensis et très significatives pourP. musae. Ceci indique que la quantité d’ino-culum produite dépend du matériel de plan-tation et de l’influence des conditions envi-ronnementales sur le développement decelui-ci (tableau 1).

Les processus d’infection et de produc-tion d’inoculum sont favorisés par lesépoques pluvieuses: au fur et à mesure queles précipitations s’accentuent, le nombrede conidies de P. fijiensis et de P. musaeaugmente. On observe deux pics de produc-tion, l’un au 334e jour après la plantation(JAP) et l’autre au 424e JAP, pics qui coïn-cident avec les niveaux de précipitationscumulées les plus hauts atteints au coursde cette étude, soit respectivement 211,8 et296,2 mm (figure 3A). Ceci est conformeaux observations faites par Aguirre et al.(1998a) qui remarquent que les précipita-tions cumulées varient de façon inverse-ment proportionnelle à la période d’incuba-tion et d’évolution des cercosporioses noireet jaune, alors qu’elle est directement pro-portionnelle à la sporulation. Cela signifieque si le volume de pluies cumulé parsemaine augmente, les périodes d’incuba-tion et d’évolution diminuent, entraînantdonc une sévérité accrue des maladies et,par conséquent, une plus forte productiond’inoculum des agents pathogènes. A partirdu 424e JAP, la relation établie entre lenombre de conidies et les précipitationscommence à s’estomper. Il apparaît claire-ment au 473e JAP que la production de coni-dies devient très faible bien qu’il y ait uneaugmentation des précipitations (192,5 mm),car le feuillage des plantes est alors sévère-ment nécrosé: il n’y a plus de tissu sain à infecter.

La température et l’humidité relative res-tent relativement stables : autour de 21,5°C(figure 3B) et de 81 % (figure 3C) enmoyenne, conditions optimales pour la pro-duction de conidies. D’après MouliomPefoura et Mourichon (1990) et Tapia(1993), cités par Porras et Pérez (1997), des températures supérieures à 20°C favori-sent le développement des conidies de P. fijiensis. Selon Stover (1965), des tempé-ratures supérieures à 22°C favorisent la production de conidies de P. fijiensis, avec

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Tableau 1. Composantes de l’analyse de variance (ANOVA) pour le nombre de conidies de Paracercospora fijiensis et de Pseudocercospora musae.

ANOVA P. fijiensisG.L. C.M. F Pr > F R2 C.V. (%)

Modèle 985 6,83 3,74 0,0237* 0,99** 35,8

Erreur 8 183

Clones 53 10,67 5,84 0,0061**

Dates d’évaluation 18 56,59 30,97 0,0001**

Interaction clone-date 859 5,53 3,03 0,0456*

Total 943

ANOVA P. musaeG.L. C.M. F Pr > F R2 C.V. (%)

Modèle 936 3,79 11,93 0,0004** 0,99** 23,31

Erreur 8 0,32

Clones 53 3,39 10,67 0,0007**

Dates d’évaluation 18 40,5 127,67 0,0001**

Interaction clone-date 860 3,04 9,59 0,0009**

Total 944* : Dénote des différences significatives, p = 5 %

** : Dénote des différences très significatives, p = 1 %

Note : Variables transformées par racine carrée du nombre de conidies.

Tem

pér

atu

re (°C

)

334 361 389 424 452 473

23

22

22

21

21

20

20

B

Hu

mid

ité

rela

tive

(%

)

334 361 389 424 452 473

69

72

75

78

81

84

Nombre de jours après la plantation (JAP)

C

No

mb

re t

ota

l de

con

idie

s

334 361 389 424 452 473

30000

24000

18000

12000

6000

0

350

300

250

200

150

100

50

0

Précipitation

P. fijiensis

P. musae

A

Figure 3. Nombre total de conidies de P. fijiensis et de P. musae échantillonnées au cours du tempssur les 53 clones évalués et corrélation avec les conditions climatiques. A. Précipitations, B. Températureet C. Humidité relative.

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un optimum à 26°C (Stover 1965). Une humi-dité relative proche des 100 % favorise lareproduction et la viabilité des spores, sur-tout lorsqu’il persiste un film d’eau sur lafeuille (Jacome et Schuh 1992).

La quantité de conidies de P. fijiensisreste toujours 2,3 fois supérieure au nombrede conidies de P. musae (tableau 2), ce quipermet d’affirmer que la cercosporiosenoire tend à remplacer la cercosporiosejaune à cause de sa plus grande agressivité,conformément aux études réalisées parAguirre et al. (1998a) dans la même zone et

qui ont démontré que la cercosporiose noirey était plus agressive : à certaines périodesde l’année, la cercosporiose jaune en venaitmême à disparaître, déplacée par la noire.En règle générale, on note une corrélationdirecte très significative entre le nombre deconidies de P. fijiensis et de P. musae et levolume des précipitations, conformémentaux études réalisées également par Aguirreet al. (1998a), qui ont constaté que la varia-tion du nombre de conidies récoltées parsemaine était fortement liée aux variationsdu volume des pluies.

A l’époque de la floraison, correspondantau début de l’étude, l’écart-type est élevé etle reste jusqu’au 452e JAP, date à laquelle lamajeure partie du matériel a développé unepopotte. Cet écart-type élevé est dû princi-palement à l’influence des précipitations surla production de conidies, comme on l’a déjànoté pour les résultats du tableau 2 oùP. fijiensis présente une fréquence plus éle-vée que celle de P. musae.

Du 319e au 347e JAP, on note des précipi-tations cumulées de 242,5 mm correspon-dant à une fréquence élevée du nombre deconidies de chacun des deux champignons.Cependant, entre le 361 e et le 404e JAP, lesprécipitations très importantes (378,6 mm)entraînent une diminution du nombremoyen des conidies de chaque pathogène. Ilfaut souligner qu’au 438e JAP, on atteint laplus forte corrélation (r = 0,8575) entre lenombre de conidies et les précipitations(tableau 2).

Entre le 411e et le 452e JAP, on com-mence à voir une grande partie du tissufoliaire nécrosé. Cette période correspondà 232 mm de précipitations et à unemoyenne de 14 conidies/cm2/clone deP. fijiensis et de 4 conidies/cm2/clone deP. musae.

A partir du 466e JAP, en fin de cycle, lesécarts-types sont faibles puisque la majoritédes clones est alors très sévèrement affectéeet qu’il n’y a plus de feuilles susceptibles depropager l’infection: d’où une populationréduite de conidies de chacun des deuxchampignons et par conséquent un écart-type peu élevé. Au moment de la récolte, laquantité moyenne de conidies de P. fijiensiset de P. musae est respectivement de 4 et de2 conidies/cm2/clone.

La population de conidies de P. fijiensisreste toujours supérieure en nombre à cellede P. musae, mais les deux populationsdiminuent au fur et à mesure que le tissusensible sain se fait de plus en plus rare(figure 4).

Afin d’observer une éventuelle relationentre les deux pathogènes, on a effectué unerégression entre le nombre de conidies parcm2 de P. fijiensis et de P. musae sur tousles clones évalués. Le coefficient de corréla-tion très bas obtenu (r = 0,40656) (figure 5)indique que le nombre de conidies par cm2

de P. musae ne dépend pas du comporte-ment du nombre de conidies de P. fijiensiset vice-versa. La production de conidies chezchacun des clones dépend de la sensibilitédu matériel végétal et des conditions clima-tiques, en particulier des précipitations. Etmême si les conidies de P. fijiensis restenttoujours supérieures en nombre, les conidiesde P. musae ne suivent pas forcément leurcomportement à la hausse ou à la baissepuisqu’il n’existe pas de relation étroite etdirecte entre les productions d’inoculumchez ces deux pathogènes.

En général, les clones évalués portent autotal un plus grand nombre de conidies de

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Tableau 3. Comparaison du nombre moyen de conidies de P. fijiensis et de P. musaepar cm2 de superficie foliaire des clones évalués en fonction des précipitations.

Jours Nombre moyen Nombre moyen Précipitations (JAP) de conidies de P. fijiensis de conidies de P. musae (mm)

319 45ª 37 81,60

326 42 17 34,40

334 26 12 95,80

340 32 13 9,70

347 23 13 21,00

361 13 6 44,00

375 31 9 51,80

389 11 3 109,10

404 22 8 173,70

411 15 5 42,20

418 16 4 25,30

424 14 5 55,00

438 14 2 51,90

452 10 2 57,60

466 5 2 103,20

473 4 1 89,30

493 3 0 220,80

Total 281 139 1266,00

Tableau 2. Evolution dans le temps du nombre moyen de conidies échantillonnéesde P. fijiensis et de P. musae par cm2 de surface foliaire et leur écart-typeen fonction des précipitations (septembre 1998 – mars 1999).

Jours Corrélation Conidies Ecart-type Conidies Ecart-type Précipitations(JAP) (r) de de hebdomadaires

P. fijiensis P. musae (mm)

319 0,7782 ** 45 65,96 37 58,55 81,60

326 0,7466 ** 42 55,10 16 25,65 34,40

334 0,8464 ** 26 46,98 12 24,87 95,80

340 0,8115 ** 32 58,84 13 20,71 9,70

347 0,6622 ** 23 29,70 12 27,17 21,00

361 0,8557 ** 13 11,35 7 8,61 44,00

375 0,6407 ** 31 37,79 9 14,34 51,80

389 0,7373 ** 11 22,61 3 4,80 109,10

404 0,8552 ** 22 41,92 8 14,96 173,70

411 0,6903 ** 15 20,72 5 8,69 42,20

418 0,7697 ** 16 18,44 4 6,55 25,30

424 0,6966 ** 14 19,26 5 11,66 55,00

438 0,8575 ** 14 21,65 2 3,78 51,90

452 0,6361 ** 10 13,14 2 4,78 57,60

466 0,6028 ** 5 6,05 2 3,68 103,20

473 0,8074 ** 4 6,08 2 4,35 89,30

493 0,5474 ** 3 3,62 1 2,50 220,80

Moyenne 19 8 81,32** Corrélations très significatives entre la variation dans le temps du nombre de conidies de P. fijiensis et de P. musae en fonctiondes précipitations.

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P. fijiensis, ce qui confirme que la cercospo-riose noire a tendance à déplacer la cerco-sporiose jaune (tableau 3). ■

RéférencesAguirre M.C., J. Castaño-Zapata, J.A. Valencia,

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Claudia Lorena Cardona–Sánchez est étudiante depremier cycle dans le cadre du Programa deAgronomía, Facultad de Ciencias Agropecuarias,Universidad de Caldas et Jairo Castaño-Zapata estProfesseur titulaire au Departamento de Fitotecnia,Facultad de Ciencias Agropecuarias, Universidad deCaldas, Apartado aéreo 275, Manizales (Caldas),Colombie. Email: [email protected]

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No

mb

re t

ota

l de

con

idie

s/cm

2

Temps (semaines)

12000

10000

8000

6000

4000

2000

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

P. fijiensis

P. fijiensis = 0.79**

P. musae

No

mb

re t

ota

l de

con

idie

s/cm

2

Âge de la plante (JAP)

0319

2000

4000

6000

8000

10000

20000

Préc

ipit

atio

n (

mm

)

0

50

100

150

200

250

326 334 340 347 361 375 389 404 411 410 424 490 452 466 479 499

Précipitation P. fijiensis P. musae

Figure 4. Evolution dans le temps de la fréquence de P. fijiensis et de P. musae et relation avec les précipitations.

Figure 5. Relation dans le temps entre le nombre de conidies de P. musae et de P. fijiensis.

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R. Sánchez Rodríguez, J.A. Pino Algora, C. Vallin Plous,

M.E. Pérez Rodríguez, Y. Iznaga Sosaet F. Malpartida Romero

La présence de la cercosporiose noire(Mycosphaerella fijiensis) à Cubadepuis 1990 a eu pour conséquence

l’augmentation des coûts de production desbananes et des bananes plantain en raisonde l’accélération de la fréquence des asper-sions phytosanitaires aériennes et terrestresdestinées à combattre l’agent pathogène. Ilest donc urgent de trouver des solutions derechange en utilisant des produits fabriquéssur place afin de diminuer les coûts ducontrôle de la maladie.

L’usage inconsidéré des produits chimiquesentraîne des effets secondaires tels quel’induction de résistance aux fongicides de lapart des agents pathogènes, la formation desouches plus virulentes que les soucheslocales, et une pollution environnementale(Rodríguez et Jiménez 1985, Fullerton etOlsen 1991, Mouliom Pefoura 1999).

L’emploi de produits naturels obtenus àpartir de microorganismes présente degrands avantages par rapport aux produitsdu commerce : leur production est beaucoupmoins dommageable pour l’écosystème etleur biodégradation in situ donne des com-posés qui ne sont pas toxiques pour la micro-flore locale. La recherche de divers produitsnouveaux, d’origine naturelle et non pol-luants, destinés à la lutte contre les rava-geurs et les maladies, constitue une alterna-tive importante pour l’agriculture durable.

Le produit F20 est composé de deux anti-biotiques: les streptothricines B et F. Cesantibiotiques sont, pour la plupart, produitspar des microorganismes du genreStreptomyces. Ils possèdent un sucre aminé(glucosamine) auquel est liée une chaînepeptidique de ß-lysine. La distinction entreles différentes streptothricines (de F à A)dépend du nombre de radicaux de la ß-lysinesur la chaîne peptidique: de 1-ß-lysine pourla F à 6-ß-lysine pour la A.

Les propriétés physicochimiques desstreptothricines, leur spectre d’activité anti-microbienne et leur toxicité sont bienconnus (Wienstein et Wagmans 1978).

La littérature ne fournit pas d’exemplesd’utilisation des streptothricines pour lecontrôle des phytopathogènes et, en parti-

culier, il n’existe pas d’étude portant surl’utilisation d’un antibiotique produit pardes microorganismes pour la lutte contreles maladies du bananier ou du bananierplantain.

L’étude présentée ici montre la possibilitéd’utiliser ces streptothricines dans lecontrôle de la cercosporiose noire chez desclones de bananier (Musa AAB cv.“CEMSA 3/4’) et de bananier plantain (MusaAAA cv. “Parecido al Rey’).

Matériel et méthodesLa recherche s’est déroulée à l’Instituto deInvestigaciones en Viandas Tropicales(INIVIT). Le produit F20, dont les principesactifs sont constitués principalement parles streptothricines B et F, a été obtenu parle Centro de Química Farmacéutica (CQF)en collaboration avec le Centro Nacional deBiotecnología de l’Université NationaleAutonome de Canto Blanco, Madrid,Espagne, par fermentation de souches deStreptomyces lavendofoliae var. 383 (pro-ductrice de streptothricine B) et deStreptomyces rochei var. f20 (productricede streptothricine F) isolées de solscubains. Le bouillon de fermentation unefois centrifugé, le surnageant a été chroma-tographié sur une résine échangeuse d’ionsIRC-50 pour obtenir une solution saturée enacétate de sodium après élution à l’acideacétique.

La solution antibiotique saturée en acé-tate de sodium a été dissoute dans une solu-tion aqueuse additionnée de 0,2 g/L dedétergent du commerce (émulsifiant) et de60 ml d’huile minérale de façon à obtenirune concentration finale de 5 à 13 g de strep-tothricine par litre, soit une dose de 80 à200 g d’antibiotique par hectare. Le produitainsi obtenu est appliqué par aspersionsfoliaires de 12 L/ha à l’aide d’un pulvérisa-teur dorsal motorisé dont le bras asperseur aété modifié de manière à reproduire lesconditions d’une aspersion aérienne. Lesapplications ont eu lieu les 8e, 13e, 17e et 22e

semaines sur les bananiers et les 5e, 11e et16e semaines sur les bananiers plantain. Lesfeuilles atteintes par la maladie ont été éli-minées tous les quinze jours pour tous lestraitements et on a appliqué de l’huile miné-rale additionnée de 0,2 g/L du détergentcommercial (émulsifiant) sur les plantestémoins afin de leur permettre de se mainte-nir tout au long du cycle biologique.

Chaque clone (bananier plantain “CEMSA 3/4” et bananier “Parecido al Rey”) a été planté selon un dispositif expéri-mental en blocs aléatoires comprenant 6 plantes par parcelle, avec 4 répétitions.

L’effet du produit F20 contre la cercospo-riose noire a été comparé avec le témoinsans traitement phytosanitaire et avec lesparcelles sous traitement chimique de pro-piconazol (Tilt 250 EC) appliqué aux dosesde 400 ml/ha. Le F20 a été employé à desdoses similaires à celles du propiconazol.

L’effet des fongicides a été évalué toutesles semaines en observant le stade d’évolu-tion (SE) de la maladie, la plus jeune feuilleprésentant des symptômes ou des rayures(PJFS) et la plus jeune feuille tachée (PJFT)(Fouré 1982, Pérez 1996, Orjeda 1998).

Résultats et discussionLes aspersions de F20 et de propiconazol(Tilt) avec de l’huile minérale ont entraînéla diminution de l’indice SE par rapport auxparcelles des clones “Parecido al Rey” et“CEMSA 3/4” n’ayant pas reçu de traitement(ST).

Sur la figure 1, on peut observer les résul-tats des applications phytosanitaires chezles deux clones. Les graphiques A et B mon-trent un comportement similaire pour lesapplications de F20 ou de Tilt. Ces réactionssont illustrées par des valeurs de SE n’ayantpas de différences significatives entre elles(p > 0.05) alors que chaque clone présenteindividuellement des différences significa-tives par rapport au témoin (p < 0,01).

L’effet de contrôle des produits appliquésse distingue en outre par la diminution dunombre d’oscillations des valeurs de SE surles graphes et par l’amplitude de ces fluc-tuations pour chacun des clones. Parexemple, à la suite de l’application des pro-duits à la 5e semaine, les valeurs de SE dimi-nuent régulièrement de 3000 à 50 pour leclone “CEMSA 3/4” juqu’à la 10e semaine,montrant que la vitesse de développementde la maladie est ralentie, alors que lesvaleurs de SE des plantes témoins oscillentpendant ce même laps de temps entre 1500et 2500.

L’analyse de la variable PJFS (figure 2)montre qu’il n’y a pas de différences signifi-catives (p > 0,05) entre les traitements deF20 et de Tilt. Cependant, chez le clone“Parecido al Rey”, l’action de F20 est remar-quable : le symptôme le plus faible de la

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Action du fongicide naturel F20 contre la cercosporiose noire (Mycosphaerella fijiensisMorelet) chez le bananier plantain (AAB) et le bananier (AAA)

Maladies Lutte contre la cercosporiose noire

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maladie (stade 1) est relevé sur la feuille 9(Pérez 1996).

La figure 3 montre qu’il est possibled’atteindre une valeur de la PJFT égale ousupérieure à 9 avant le début de la florai-son, ce qui confirme qu’il n’y a pas de

répercussions sur le poids ou sur la matu-rité précoce des fruits de chacun des deuxclones. En effet, on a noté à Cuba une fortecorrélation négative entre la surfacefoliaire affectée et la PJFT (Pérez et al.1993, Pérez 1996).

Les données analysées ci-dessus incitentdonc à utiliser le produit naturel F20, enmélange avec de l’huile minérale et dudétergent commercial comme émulsifiant,pour lutter contre la cercosporiose noirechez les bananiers et les bananiers plantain.

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Figure 1. Effet des traitements F20 et Tilt sur le stade d’évolution (SE) de la cercosporiose noire chez les clones : A : “Parecido al Rey” (AAA) y B: “CEMSA 3/4” (AAB). Les flèches indiquent les moments d’application. ST : témoin (sans traitement).

Figure 2. Plus jeune feuille présentant des symptômes ou des rayures (PJFS), semaines précédant la floraison, après application du produit sur les clones,A : “Parecido al Rey” (AAA) et B : “CEMSA 3/4” (AAB) ; ST: témoin (sans traitement).

Figure 3. Plus jeune feuille tachée (PJFT), semaines précédant la floraison, après application du produit sur les clones, A : “Parecido al Rey” (AAA) et B : “CEMSA 3/4” (AAB) ; ST : témoin (sans traitement).

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Le F20 est supérieur aux produits chimiquessynthétiques sur le plan environnemental. Ilfaut enfin préciser que les deux clones ontun comportement différent car “CEMSA 3/4”présente des valeurs d’infection plus éle-vées. Pourtant, et pour éviter une résistancepossible de la part du champignon, il estimportant que ce produit soit inclus dans lesprogrammes de lutte intégrée en associationavec d’autres produits antifongiques (Pérez1996, Romero 1997).

Conclusions• Le produit F20 ne présente pas de diffé-

rences significatives par rapport au pro-duit commercial Tilt pour ce qui est del’efficacité du contrôle de la cercospo-riose noire.

• L’efficacité maximum du F20 est obtenueen mélange avec de l’huile minérale et dudétergent commercial comme émulsifiantet se maintient pendant les trois ou quatresemaines suivant l’application.

• L’application de doses allant de 80 à 200 gde streptothricine/ha permet de contrôlerla cercosporiose noire au champ àn’importe quelle époque de l’année. Cetype de produit présente des avantagespar rapport aux produits chimiques syn-thétiques en raison de sa biodégradabilitéin situ qui donne des composés nontoxiques pour la microflore du milieu etde sa toxicité moindre. ■

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Variations saisonnières de Radopholus similiset Pratylenchus coffeae chez certains cultivars de bananier

Ravageurs Les espèces de nématodes présents au sud de l’Inde

P. Sundararaju

Les nématodes qui produisent deslésions tels que Radopholus similiset Pratylenchus coffeae sont considé-

rés comme les ravageurs causant les perteséconomiques les plus importantes chez lebananier, et sont largement représentésdans l’Inde du sud (Koshy et al. 1978,Rajendran et al. 1979). La distribution géo-graphique du nématode du bananierR. similis couvre l’ensemble des zones deculture du bananier dans les régions tropi-cales et subtropicales du monde entier. EnInde, la première apparition de ce néma-tode a été rapportée au Kérala, dans le dis-trict de Palghat (Nair et al. 1966), causantdes pertes de rendement atteignant jusqu’à41 %. Par la suite, la présence de ce néma-tode a été signalée chez le bananier en Indedu sud (Koshy et al. 1978), au Gujarat

(Sethi et al. 1981), au Maharashtra(Darekar et al. 1981), au Madhya Pradesh(Tiwari et al. 2000), à Goa (Koshy etSosamma 1988), dans les îles Lakshadweep(Sundararaju 1990), à Manipur (Anandi etDhanchand 1992), à Orissa (Mohanty et al.1992), à Tripura (Mukherjee et al. 1994), auBihar, dans l’Uttar Pradesh et au Nagaland(Khan 1999).

Il a été rapporté que Pratylenchus coffeae,nématode des lésions racinaires, s’estrépandu dans différentes régions de culturedu bananier par l’intermédiaire de cormesinfestés. En Inde, ce nématode a été trouvéchez les bananiers plantain (AAB) en Indedu sud, au Gujarat, à Orissa, au Bihar et àAssam (Sundararaju 1996). P. thornei,l’autre espèce importante, n’a été identifiéechez le bananier qu’à Assam (Choudhury etPhukan 1990).

Chez les bananiers, les pertes de produc-tion causées par les nématodes sont très éle-

vées, avec des baisses de rendement annuelde l’ordre de 20 % en moyenne au niveaumondial (Sasser et Freckman 1987). La tem-pérature du sol à une profondeur de 30 cmn’influence pas la taille des populations(Jimenez 1972). Les populations fluctuentselon l’échantillon, la plante, le mois etl’année. Cependant, l’apparition de popula-tions minimales et maximales se fait à desmoments bien déterminés de l’année. Uneétude détaillée réalisée par Sundararaju(1996) dans différentes régions de culturedu bananier en Inde a révélé la présence de17 genres de nématodes phytoparasites.Parmi eux, les nématodes des lésions,R. similis et P. coffeae sont les espèces pré-dominantes, présentes en quantitésvariables chez différents cultivars de bana-niers. Dans les champs infestés par les néma-todes du bananier, on observe un pourrisse-ment important des racines, qui cause despertes économiques importantes. Une baisse

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de rendement de 25 à 35 % a été observéedans un champ infesté par les nématodes,par comparaison avec des champs non infes-tés. Des pertes de production de 25,4 % duesau nématode des lésions racinaires P. coffeaeont été rapportées sur le cultivar de bana-nier Nendran (Sundararaju et al. 1999). Desétudes ont donc été entreprises pour déter-miner les fluctuations saisonnières des popu-lations de ces nématodes chez différents cul-tivars de bananier, en effectuant desprélèvements périodiques sur des bananiersinfestés par les nématodes dans la ferme du National Research Centre for Banana(NRCB). L’objectif principal de cette étudeétait de déterminer les pics d’activité, c.-à-d.les valeurs maximales et minimales despopulations de ces nématodes parasites dansla rhizosphère, de sorte que les résultats dece travail puissent être pris en compte lorsde la mise en place de programmes de ges-tion des cultures.

Matériel et méthodesAfin d’étudier les fluctuations des popula-tions des nématodes des lésions, on a choisiles trois cultivars de bananier Kalyan bale(AB), Alukkal (ABB) et Kalibow (AAB),extrêmement sensibles à R. similis, et lavariété Nendran (ABB), extrêmement sen-sible à P. coffeae, à la ferme du NRCB,Podhavur, Trichy, Tamil Nadu. Le champinfesté de nématodes a été sélectionné pourcette étude et les cultivars de bananier tes-tés ont été cultivés dans ce champ, sur solalluvial. Des échantillons de sol (250 cc) etde racines (10 g) ont été récoltés à la basedes plantes-mères à intervalles d’un mois àpartir du 5e mois jusqu’au stade récolte en1997-98. Des racines nourricières de couleurblanche à blanc-crème, présentant deslésions corticales brun-rougeâtre ont étérécoltées à la base des plantes. On a pris soinde ne récolter que ce type de racines, quisont celles abritant le plus grand nombre denématodes. Pour effectuer l’extraction desnématodes, les échantillons de racines, soi-gneusement lavés et coupés en morceaux de2 à 2,5 cm, puis en 8 fragments longitudi-naux, ont été placés dans des boîtes de Pétride 15 cm contenant 150 ml d’eau pendant72 heures à 10-14 °C dans un réfrigérateur(Koshy et al. 1975). Pour l’estimation despopulations de nématodes, les échantillonsde sol ont été traités suivant la méthode detamisage de Cobb, suivie par la méthode del’entonnoir de Baermann modifiée. La tem-pérature du sol à 15 cm de profondeur a étéenregistrée au champ tous les jours à7 heures. La température moyenne, l’humi-dité du sol et les données de précipitationscumulées ont été corrélées avec la densitédes populations de nématodes dans leséchantillons.

Résultats et discussionLa figure 1 montre une augmentation consi-dérable de la population de R. similis chez

les trois cultivars au cours des mois denovembre à avril, suivie par une diminutionjusqu’à un niveau négligeable de mai àoctobre. Ceci est en accord avec les résul-tats de Shafice et Mendez (1975). Il est

intéressant d’observer que la populationmaximale de nématodes a été enregistréeen avril chez tous les cultivars, Kalayan bale(86/g de racines), Alukkal (78/g de racines)et Kalibow (68/g de racines), et la popula-

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Pluviométrie (mm) Température (°C) Humidité du sol (%) Humidité relative (%)

Figure 2. Fluctuations de la population de Pratylenchus coffeae dans les racines de bananier (cv. Nendran).

Figure 1. Fluctuations de la population de Radopholus similis dans les racines de bananier.

Figure 3. Pluviométrie mensuelle totale, température moyenne, humidité du sol et humidité relative à la ferme du NRCB, Podhavur, pendant la période expérimentale.

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tion minimale en juillet chez le cultivarKalyan bale (20/g de racines). L’analyse deséchantillons de sol a également révélé lamême tendance que dans le cas des échan-tillons de racines, la population maximaleayant été observée pendant les mois denovembre à avril, la pluviométrie et l’humi-dité du sol étant maximales pendant cettepériode. Dans le cas de P. coffeae chez lavariété Nendran, la population maximale aété enregistrée d’octobre à décembre, et lapopulation minimale de mai à août(figure 2). En ce qui concerne la populationmoyenne mensuelle, un maximum de 92nématodes par gramme de racines a étéenregistré en décembre, pour seulement 23par gramme en juin. La population denématodes des échantillons de sol a montréla même tendance que les échantillons deracines, avec une population maximaled’octobre à décembre et une populationminimale de mai à août. Le pic de précipi-tations a eu lieu pendant la mousson duNord-Est (septembre à décembre), avecune pluviométrie moyenne de 140 mm. Latempérature du sol à 15 cm de profondeur avarié de 18 à 37,5 °C. L’analyse de la teneuren eau du sol a révélé qu’elle était maxi-male au cours des mois pendant lesquelsles populations de nématodes les plus éle-vées étaient enregistrées (figure 3). La plu-viométrie influence également la croissancedes racines. Ainsi, avec l’augmentation de ladisponibilité du système racinaire, on a notéune augmentation de l’activité de R. similisde novembre à avril et de celle de P. coffeaed’octobre à décembre.

Les fluctuations des populations dePratylenchus sp. sont corrélées avec la plu-viométrie (Cooke et Draycott 1971). Le com-portement de P. coffeae en relation avec latempérature du sol et la pluviométrie estsemblable à celle de P. crenatus et P. pene-trans chez le maïs (Miller et al. 1972). Lafaible humidité du sol, associée aux tempé-ratures estivales élevées d’avril à août, s’estrévélée défavorable à P. coffeae chez le pal-mier à huile (Sundararaju et Ratnakaran2000). Ces résultats sont en accord avecceux de Kumar (1984) qui a rapporté quedes populations plus importantes de P. cof-feae étaient enregistrées pendant les moisd’octobre à décembre, période de forte plu-viométrie et d’activité racinaire maximalechez les caféiers.

Des observations similaires ont été rap-portées pour le nématode R. similis chez lesagrumes (DuCharme et Suit 1967), le bana-nier (Vilardedo 1976), le cocotier et l’aré-quier (Koshy et Sosamma 1978).

La figure 1 montre que la population de R. similis fluctue selon le mois. Une aug-mentation régulière de la population deR. similis a été enregistrée pendant les moisde novembre à janvier, suivie d’une diminu-tion progressive en février-mars, alorsqu’une augmentation très forte de la popula-tion de nématodes était enregistrée en avril

chez le cv. Kalyan bale (figure 1). Une ten-dance similaire a été observée chez les cvs.Alukkal et Kalibow (figure 1).

Dans le cas de P. coffeae, une augmenta-tion régulière de la population de nématodesa été enregistrée de septembre à décembre,suivie d’une diminution progressive de jan-vier à juin (figure 2).

Ceci montre clairement que l’accroisse-ment de la population de R. similis et P. coffeae varie fortement en fonction de lasaison et d’autres conditions écologiquestelles que la pluviométrie, la température dusol, l’humidité du sol et la disponibilité enracines sensibles, qui ont également un rôledans l’augmentation de la population.

RemerciementsL’auteur remercie le Dr H.P. Singh, ex-Directeur du NRCB, Trichy, pour avoir fourniles infrastructures nécessaires à ce travail.L’assistance technique apportée par M.T.Sekhar a été appréciée. Ce travail derecherche a été réalisé dans le cadre desprogrammes de recherche du NRCB. ■

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L’auteur travaille au Crop Protection NationalResearch Centre for Banana, 44 Ramalinga NagarSouth Vayalur Road, Tiruchirapalli – 620 017, Inde.

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Duong Thi Minh Nguyet, A. Elsen,Nguyen Thi Tuyet et D. De Waele

Les nématodes parasites des plantessont une contrainte majeure à la pro-duction bananière dans le monde

entier (Gowen et Quénéhervé 1990). L’infec-tion par les nématodes peut interférer avecl’absorption et le transport des nutrimentset de l’eau, ce qui résulte en une croissanceralentie, un remplissage des fruits réduit etune sensibilité à la verse. Parmi les néma-todes qui attaquent le bananier, Radopholussimilis (Cobb) Thorne est considéré commel’espèce la plus destructrice (Sarah et al.1996).

Les possibilités de contrôle des néma-todes chez les bananiers sont limitées parceque les bananiers sont habituellement culti-vés de manière continue par les petits agri-culteurs et que des sources de résistance sesont avérées difficiles à trouver. La résis-tance à R. similis a été rapportée chez“Pisang jari buaya” (Musa AA – groupePisang jari buaya) et chez “Yangambi Km5”(Musa AAA – groupe Ibota) (Pinochet 1988,Viaen et al. 1998, Fogain et Gowen 1998,Stoffelen 2000). Le clone SH-3142, dérivéd’un génotype appartenant au groupe Pisangjari buaya, ainsi que le clone SH-1734 ont étéidentifiés comme très résistants à R. similis(Pinochet et Rowe 1979, Pinochet 1988). Deplus, certains individus de Pisang jari buayaexpriment des caractères agronomiquesfavorables, semblables à ceux des bananierscommerciaux.

La banane Mysore (Musa AAB) est un des-sert très apprécié et délicieux. On dispose depeu d’informations sur la résistance et/ou latolérance des bananiers Mysore à R. similis.Au cours d’un test concernant 17 génotypesde Musa AAB, Fogain (1996) a rapportéqu’aucun des génotypes n’était exemptd’infection, y compris “Pisang ceylan”, leseul cultivar appartenant au groupe Mysore.L’objectif de notre étude était de mieux com-prendre la réponse des génotypes apparte-nant aux groupes Pisang jari buaya etMysore, en tant que plantes-hôtes d’unepopulation de R. similis du Costa Rica, afinde trouver des sources supplémentaires derésistance à ce nématode fouisseur.

Tout au long de l’étude, nous avons utiliséla terminologie de Bos et Parlevliet (1995)concernant la résistance et la sensibilité desplantes-hôtes aux pathogènes, et la métho-dologie d’évaluation de la résistance auxnématodes chez Musa décrite par Speijer etDe Waele (1997).

Matériels et méthodes

Préparation des plants de bananierTreize génotypes de bananiers diploïdes(AA) appartenant au groupe Pisang jaribuaya (essais 1 et 2, voir tableaux 1 et 2) etcinq génotypes triploïdes (AAB) du groupeMysore (essai 3, voir tableau 3) ont étéinclus dans cette étude. Deux bananiers tri-ploïdes (Musa AAA), “Grande naine” et“Yangambi Km5”, ont été inclus commegénotypes de référence en raison, respecti-vement, de leur sensibilité et de leur résis-tance élevées à R. similis. Les génotypes deMusa utilisés dans les essais ont été fournispar le Centre de transit de l’INIBAP (ITC),situé à l’Université catholique de Louvain.Après prolifération, régénération et enraci-nement (Banerjee et De Langhe 1985),chaque plant de bananier obtenu in vitro etmuni de 3-4 feuilles et de 5-6 racines a ététransplanté dans un pot en plastique d’unlitre, de 12 cm de diamètre, contenant envi-ron 1000 cm3 d’un substrat autoclavé detourbe et de quartz (2:1). Pour maintenirune humidité élevée, les pots ont été placéssous un couvercle en plastique, qui a étéentrouvert au bout de 2 semaines et retiréau bout de 4 semaines. La serre était main-tenue à 25-30 °C et 70-80 % d’humidité avecune photopériode de 12 h d’éclairement/12 hd’obscurité. Les pots étaient arrosés selonles besoins et de l’engrais fourni en solutionhydroponique (Swennen et al. 1986) toutesles 3 semaines après l’inoculation avec lesnématodes. Les plants ont été inoculés avecles nématodes, soit 4 semaines après la plan-tation pour le groupe Pisang jari buaya, soit8 semaines après la plantation pour legroupe Mysore, le nombre de nématodesétant trop faible dans l’essai avec les géno-types “Mysore”.

Préparation de l’inoculum de nématodesLa population de R. similis utilisée dans lesessais a été obtenue à partir de racines ducultivar “Valery” (Musa AAA) à Talamancaau Costa Rica. Cette population a été élevéeen conditions monoaxéniques sur desdisques de carotte et incubée à 28°C à l’obs-curité pendant plusieurs générations(Moody et al. 1973, Pinochet et al. 1995). Lesdisques de carotte ont été passés au mixeurdeux fois pendant 10 s (avec un intervalle de5 s) et passés à travers des tamis à maillesde 106 et 25 µm. Les tissus de carotte collec-tés sur le tamis à mailles de 106 µm ont étérejetés, et les nématodes ont été récoltés surle tamis à mailles de 25 µm.

Une suspension de 1000 nématodes vermi-formes vivants a été introduite dans troistrous faits dans le substrat à la base dechaque plant. Les trous ont été rebouchésaprès inoculation.

Observation de la réponse des plantes-hôtesHuit semaines après l’inoculation, lesplants ont été récoltés pour observer laréponse des différents génotypes de bana-nier à R. similis. Les données suivantes ontété enregistrées :

Pourcentage de nécrose racinaireLa procédure suivie était celle décrite parSpeijer et De Waele (1997). Cinq fragmentsde 10 cm de racines primaires fonctionnellesont été récoltés et coupés longitudinale-ment. Le pourcentage de cortex racinairemontrant des nécroses a été noté pourchaque moitié de racine. Le maximum denécrose par moitié de racine était de 20 %,soit une nécrose racinaire maximale de100 % pour chaque groupe de cinq moitiésde racine.

Densité de la population de nématodesLe système racinaire entier, incluant lescinq segments de racines observés pourévaluer la nécrose, a été pesé et coupé enfragments de 2 cm. Quinze grammes deracines fraîches ont été prélevés au hasardet macérés trois fois 10 s avec des inter-valles de 5 s. La mixture a été versée à tra-vers une série de tamis à mailles de 250, 106et 40 µm, puis les tamis ont été rincés àl’eau courante. Les nématodes restant surle tamis à mailles de 40 µm ont été récoltésdans un bécher avec de l’eau distillée. Lesnématodes ont été comptés sous la loupebinoculaire dans des aliquotes de 6 ml pourchaque échantillon.

Dispositif expérimental et analyse des donnéesTrois essais ont été conduits, basés sur undispositif complètement randomisé, avecsoit huit répétitions par génotype (groupePisang jari buaya, essai 1, tableau 1 ; groupeMysore, essai 3, tableau 3), soit neuf répéti-tions (groupe Pisang jari buaya, essai 2,tableau 2). Avant l’analyse statistique, lepourcentage de nécrose racinaire a ététransformé par arcsin (x/100) et le nombrede nématodes converti en log10(x + 1).Toutes les données ont été soumises à uneanalyse de variance (ANOVA) et lesmoyennes des paramètres comparées en uti-lisant le test HSD de Tukey avec P ≤ 0.05.

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Réponse de plantes-hôtes de bananiers Pisang jaribuaya et Mysore à Radopholus similis

Ravageurs Résistance aux nématodes

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Résultats et discussionLes résultats obtenus avec le groupe Pisangjari buaya sont présentés dans les tableaux 1et 2. Dans le tableau 1, aucune différencesignificative n’a été observée dans le nombrede nématodes par système racinaire ou pargramme de racines fraîches, et le pourcen-tage de nécrose racinaire entre les génotypesde “Pisang jari buaya” et “Grande naine”.Parmi les génotypes de “Pisang jari buaya”, lepourcentage de nécrose racinaire était signi-ficativement plus élevé chez “Morong prin-cessa” que chez “Pisang tunjiuk” et “Saingtodloh”. Dans le tableau 2, la reproduction de

R. similis a été observée chez tous les géno-types étudiés. En général, les populations denématodes récoltées dans les racines desgénotypes de “Pisang jari buaya”, y comprisl’accession ITC0312 de “Pisang jari buaya”,n’étaient pas significativement différentes decelles récoltées chez “Grande naine”, maissignificativement plus élevées que chez“Yangambi Km5” et SH-3142. Ce n’est quechez “Pisang sipulu” que le nombre de néma-todes par gramme de racines fraîches s’estavéré non significativement différent de“Yangambi Km5”. Les nombres de nématodesles plus bas ont été enregistrés chez SH-3142

et “Yangambi Km5”. Le pourcentage denécrose racinaire de tous les génotypes de“Pisang jari buaya”, de “Yangambi Km5” et deSH-3142 était significativement inférieur àcelui de “Grande naine”.

Ces résultats montrent que tous les géno-types de “Pisang jari buaya” testés sont aussisensible à R. similis que “Grande naine”. Ils confirment un rapport antérieur (Wehuntet al. 1978) qui indiquait que “Pisang jaribuaya”, “Gabah gabah”, “Pisang sipulu” et“Pisang gigi buaya” sont significativementmoins sensibles aux dommages racinaires(exprimés en pourcentage de nécrose raci-naire) que “Grande naine”. De manière sur-prenante, “Pisang jari buaya”, qui avait étéconfirmé auparavant comme résistant à R. similis (Pinochet 1988, Viaene et al. 1998,Fogain et Gowen 1998, Stoffelen 2000) n’estpas apparu résistant dans notre étude. Deplus, “Pisang sipulu”, qui est considérécomme un génotype de bananier promet-teur du fait de sa moindre sensibilité à R. similis (Wehunt et al. 1978, Binks etGowen 1996) n’a pas non plus montré derésistance à R. similis dans notre étude.

Les résultats obtenus avec le groupeMysore sont présentés dans le tableau 3. Lenombre de nématodes par système racinaireet par gramme de racines fraîches de“Gorolo” et “Lady finger” (South Johnstone)était significativement plus bas que chez“Grande naine”, alors que ceux des autresgénotypes “Mysore” n’étaient pas significati-vement différents du génotype de référence.Le pourcentage de nécrose observé chez“Thap maeo” et “Gorolo” était significative-ment plus bas que chez “Grande naine”. Enrevanche, les pourcentages de nécrose raci-naire de “Pisang ceylan”, “Lady finger”(South Johnstone) et “Lady finger” (Nelson)n’étaient pas significativement différents decelui de “Grande naine”.

Selon Price (1994) et Price et Mc Laren(1995), les génotypes de Musa AAB sont sensibles à R. similis lorsqu’ils sont observés dans des essais en champ.Malheureusement, des génotypes du groupeMysore n’étaient pas inclus dans leursessais. Notre étude confirme des rapportsantérieurs (Stanton 1994, Fogain et al. 1996)qui indiquaient que “Lady finger” (Nelson),“Lady finger” (South Johnson) et Pisang cey-lan sont sensibles à R. similis.

RemerciementsLes auteurs remercient le Centre de transit(ITC) de l’INIBAP à l’Université catholiquede Louvain pour la fourniture des génotypesde Musa et de l’équipement nécessaires àcette étude. Le Conseil interuniversitaireflamand (VL.I.R) est vivement remerciépour avoir financé les bourses de MmeDuong Thi Minh Nguyet et de Mme NguyenThi Tuyet, qui leur ont permis de réalisercette étude dans le cadre de leur thèse deMSc dans le Cours international de troi-sième cycle de nématologie. ■

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Tableau 1. Reproduction de Radopholus similis (population du Costa Rica) sur huitgénotypes de bananiers diploïdes (Musa AA) appartenant au groupe Pisang jaribuaya et sur le génotype de référence “Grande naine”, mesurée huit semaines aprèsinoculation avec 1000 nématodes vermiformes par plant.

Génotype Génome Numéro Poids frais Nécrose Nématodes par Nématodes de Musa ITC des racines racinaire g de racines par système

(g) (%) fraîches racinaire

Huwundu AA 0308 35,3 22,4 ab 1050 a 36 188 a

Morong datu AA 0309 41,0 14,5 ab 851 a 33 526 a

Morong princessa AA 0310 29,9 30,5 b 972 a 26 022 a

Pisang rotan AA 0313 41,1 16,6 ab 794 a 29 033 a

Pisang tunjiuk AA 0315 44,2 7,9 a 255 a 10 770 a

Saing todloh AA 0316 36,0 6,8 a 297 a 10 038 a

Sans nom AA 0318 43,2 11,3 ab 442 a 17 151 a

Umbarin AA 0317 32,6 17,1 ab 495 a 16 030 a

Grande naine AAA 1256 52,0 9,3 ab 528 a 23 052 aITC = Centre de transit de l’INIBAP.

Les données originales sont présentées, mais, pour l’analyse statistique, les données concernant le nombre de nématodes ont été transformées en log10 (x+1) et les données concernant le pourcentage de nécrose racinaire ont été converties par arcsin (x/100). Les moyennes dans une même colonne suivies par la même lettre ne sont pas significativement différentes (P ≤ 0,05) selon le test HSD de Tukey.

Tableau 2. Reproduction de Radopholus similis (population du Costa Rica) sur cinqgénotypes Pisang jari buaya, sur “Yangambi Km5” et sur le génotype de référence“Grande naine”, mesurée huit semaines après inoculation avec 1000 nématodesvermiformes par plant.

Génotype Génome Numéro Poids frais Nécrose Nématodes par Nématodes de Musa ITC des racines racinaire g de racines par système

(g) (%) fraîches racinaire

Gabah gabah AA 0307 74,4 11,0 a 588 c 44 571 b

Pisang gigi buaya AA 0310 64,0 8,4 a 741 c 45 914 b

Pisang jari buaya AA 0312 54,9 11,9 a 1053 c 56 541 b

SH-3142 AA 0425 52,7 8,9 a 108 a 5 941 a

Pisang sipulu AA 1308 60,6 8,9 a 579 bc 34 355 b

Yangambi Km5 AAA 1123 57,2 7,8 a 120 ab 6 384 a

Grande naine AAA 1256 43,9 25,0 b 2041 c 87 763 bITC = Centre de transit de l’INIBAP

Voir note tableau 1.

Tableau 3. Reproduction de Radopholus similis (population du Costa Rica) sur cinqgénotypes de bananiers triploïdes (Musa AAB) appartenant au groupe Mysore et surle génotype de référence “Grande naine”, mesurée huit semaines après inoculation avec 1000 nématodes vermiformes par plant.

Génotype Génome Numéro Poids frais Nécrose Nématodes par Nématodes de Musa ITC des racines racinaire g de racines par système

(g) (%) fraîches racinaire

Thap maeo AAB 1301 101,3 17,3 a 852 ab 82 849 abc

Gorolo AAB 0723 45,6 22,8 ab 579 a 32 562 a

Pisang ceylan AAB 0650 58,3 29,6 abc 804 ab 46 827 abc

Lady finger(South Johnstone) AAB 0583 51,8 36,9 c 679 a 38 616 ab

Lady finger (Nelson) AAB 0582 87,8 33,1 bc 1128 ab 99 009 bc

Grande naine AAA 1256 83,9 42,5 c 1552 b 127 439 cITC = Centre de transit de l’INIBAP.

Voir note tableau 1.

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Duong Thi Minh Nguyet et Nguyen Thi Tuyet tra-vaillent à l’Institut vietnamien des sciences de l’agricul-ture (VASI), Van Dien, Thanh Tri, Hanoi, Vietnam. Tél :(84) 4 861 43 25, Fax : (84) 4 861 71 67. AnnemieElsen et Dirk De Waele travaillent au Laboratoired’amélioration des plantes tropicales, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, 3001 Leuven, Belgique. Tél : (32) 16 32 96 03, Fax : (32) 16 32 19 93. Auteurpour la correspondance : Email : [email protected] [email protected]

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Effet de trois champignons mycorhiziensarbusculaires sur l’infection du bananier par le nématode à galle des racines (Meloidogyne spp.)

Ravageurs Lutte contre les nématodes

A. Elsen, S. Declerck et D. De Waele

Les champignons mycorhiziens arbus-culaires (CMA) sont des symbiotesobligatoires des plantes, biotrophes,

qui colonisent le cortex racinaire et dévelop-pent un mycélium extramatriciel qui aide laplante à capter l’eau et les nutriments miné-raux du sol. Les CMA protégeraient égale-ment les plantes contre les pathogènes dusol, y compris les nématodes. Plusieursétudes se sont intéressées aux associationsentre les CMA et les nématodes à galle des

racines, qui sont considérés comme lesnématodes les plus importants dans l’hémi-sphère occidental chez les plantes cultivéestempérées. Il a été rapporté que de nom-breuses associations mycorhiziennes ont uneffet suppressif sur les nématodes endopara-sites sédentaires. Chez certaines plantescultivées, cet effet est suffisamment impor-tant pour que l’infection mycorhizienne soitconsidérée comme un moyen de contrôlebiologique plus ou moins efficace (Pinochetet al. 1996).

Chez les bananiers, les effets des CMA surle développement des nématodes ont été

assez peu étudiés. Des populations deRadopholus similis dans les racines et dansle sol ont été supprimées chez des plantesmycorhizées, par comparaison avec desplantes non mycorhizées (Umesh et al.1988). En conditions in vitro, en utilisantdes racines de Daucus carota transforméespar de l’ADN-T Ri, une population deR. similis a été supprimée à 50 % en pré-sence de CMA (Elsen et al. 2001). Pinochetet al. (1997) ont rapporté que la colonisa-tion mycorhizienne n’avait pas d’effet surl’accumulation des nématodes dans lesracines, bien que les plantes infectées à la

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fois par Meloidogyne javanica et Glomusintraradices présentent des galles plusnombreuses.

Dans l’étude présentée ici, trois espècesde Glomus (G. mosseae, G. macrocarpumet G. caledonium) ont été testées sur le cul-tivar de bananier Williams (ITC0570) pourleur effet sur M. javanica, une populationde nématodes à galle des racines isolée àpartir de bananiers au Maroc. De jeunesplants issus de culture in vitro ont été accli-matés en serre dans des pots d’un litre rem-plis de terre stérilisée. Pendant la trans-plantation, les plants du traitementmycorhizien ont été mycorhizés avec un ino-culum de sol, consistant en ± 1850 spores et0,25 g de racines d’Allium porrum mycorhi-zées. Au bout d’un mois, les plants ont étéinoculés avec un mélange de 5000 juvénileset œufs de M. javanica. L’essai était orga-nisé selon un plan factoriel aléatoire 4 x 2,avec 8 répétitions par traitement : CMA (- CMA, G. mosseae, G. macrocarpum etG. caledonium) x M. javanica (+ M. java-nica, - M. javanica). Trois mois après laplantation, les plants de Williams ont étérécoltés et évalués pour la colonisationmycorhizienne et les dégâts causés par lesnématodes et leur développement. Un sous-échantillon a été coloré au bleu trypan à0,05 % dans l’acide lactique (Koske etGemma 1989), afin de déterminer la coloni-sation mycorhizienne. Les galles sur lesracines ont été comptées sur un sous-échan-tillon de 5 g après coloration à la phloxine B(Hadisoeganda et Sasser 1982).

Effet des CMA sur la croissancedes plantesLes CMA n’ont pas eu d’effet sur la crois-sance des plantes puisque le poids de latige, le diamètre de la tige, la hauteur de laplante et le poids des racines n’étaient pasdifférents entre les traitements (résultatsnon présentés). En général, la mycorhiza-tion des plants de bananier a entraîné unemeilleure croissance, par rapport auxplants non mycorhizés (Declerck et al.1994, 1995). Cependant, dans certains cas,on a observé que l’établissement de la sym-biose était sans effet ou avait un effet néga-tif sur la croissance des plantes, tant que lacolonisation mycorhizienne n’était pas biendéveloppée (Jakobsen 1998). Ainsi, aumoment de la récolte, la colonisation raci-naire par les trois souches de Glomus tes-tées était relativement faible. Ceci pourraitpartiellement expliquer pourquoi, dans cetessai, aucun effet sur la croissance desplantes n’a été observé. De plus, il estimportant de noter les différences de colo-nisation obtenue selon les espèces deGlomus chez les plantes sans nématodes :la colonisation observée avec G. mosseaeétait supérieure à celle obtenue avecG. caledonium et G. macrocarpum. Cesdifférences ont aussi été rapportées dans la

littérature (Declerck et al. 1994, 1995).G. mosseae s’est avéré l’espèce la plusinfectieuse sur Williams et d’autres culti-vars, par comparaison avec G. macrocar-pum (Declerck et al. 1995).

Effet des CMA sur la reproduction des nématodesG. caledonium et G. macrocarpum ontréduit de manière significative la produc-tion de galles sur les racines, alors que ceteffet n’était pas significatif avec G. mosseae(tableau 1). Dans la littérature, les résul-tats sont contradictoires: selon Pinochetet al. (1997), G. intraradices ne réduit pasl’accumulation des nématodes et induitplus de galles racinaires que chez lesracines non mycorhizées. En revanche,G. mosseae supprime la formation de gallessur les racines et l’accumulation du néma-tode Meloidogyne incognita (Jaizme-Vegaet al. 1997).

Effet de M. javanica sur le développement des mycorhizesM. javanica fait baisser de manière signifi-cative le développement intraradiculaire deG. mosseae. Cet effet n’est pas observé avecG. macrocarpum et G. caledonium : la pré-sence ou l’absence de nématodes à galle desracines n’a pas d’effet sur la colonisationinterne des racines. Dans des essais simi-laires, des nématodes à galle des racinesn’ont pas eu d’effet sur le pourcentage decolonisation racinaire chez des plantesmycorhizées (Pinochet et al. 1997, Jaizme-Vega et al. 1997).

ConclusionLes résultats des ces essais suggèrent uneffet suppressif des trois souches deGlomus étudiées sur le nématode à galledes racines M. javanica. La connaissancedes mécanismes impliqués dans la suppres-sion des nématodes en est encore au stadedes suppositions. Cependant, ils font proba-blement intervenir certains facteurs essen-

tiels tels qu’une amélioration de l’étatnutritionnel de la plante, des modificationsbiochimiques au niveau des tissus végétaux(augmentation des chitinases, des acidesaminés, des peroxydases et des phytoa-lexines), des modifications anatomiques(augmentation de la lignification), uneréduction des stress, une modification de lapopulation microbienne de la rhizosphèreet des modifications induites dans la mor-phologie des racines (augmentation de laramification, augmentation de la propor-tion de racines d’ordre plus élevé) (Hookeret al. 1994). Des études complémentairessont nécessaires pour confirmer l’effet sup-pressif des CMA sur les nématodes à galledes racines et pour élucider les méca-nismes impliqués. ■

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22 INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Tableau 1. Mycorhization et effet de la mycorhization sur la réaction des racines de bananiers de la variété Williams à l’infection par Meloidogyne javanica.

% tissus racinaires mycorhizés Galles / 5 g de racines

- CMA - M. javanica / /

- CMA + M. javanica / 41 ± 12 b

G. mosseae - M. javanica 29 ± 10 b /

G. mosseae + M. javanica 23 ± 12 a 29 ± 16 ab

G. macrocarpum - M. javanica 14 ± 3 a /

G. macrocarpum + M. javanica 15 ± 5 a 25 ± 17 a

G. caledonium - M. javanica 22 ± 5 a /

G. caledonium + M. javanica 16 ± 6 a 16 ± 8 aLes valeurs représentent la moyenne de 8 répétitions. Les valeurs dans une même colonne suivies de la même lettre ne sont pas différentes selon le test de Tukey (P ≤ 0,05).

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and biotechnology (A. Varma & J.E. Hooker, eds).Springer-Verlag, New York, USA.

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Pinochet J., C. Calvet, A. Camprubi & C. Fernandez.1996. Interaction between migratory endoparasiticnematodes and arbuscular mycorrhizal fungi in perennial crops. Plant and Soil 185 : 183-190.

Pinochet J., C. Fernandez, M. Jaizme & P. Tenoury.1997. Micropropagated banana infected withMeloidogyne javanica responds to Glomusintraradices and phosphorus. Hortscience 32 :101-103.

Umesh K.C., K. Krishnappa & D.J. Bagyaraj. 1988.Interaction of burrowing nematode, Radopholussimilis (Cobb, 1893) Thorne 199, and VA mycor-rhiza, Glomus fasciculatum (THAXT) Gerd. and

Trappe in banana (Musa acuminata colla.).Indian Journal of Nematology 18 : 6-11.

Annemie Elsen et Dirk De Waele travaillent auLaboratoire d’amélioration des plantes tropicales,KULeuven, Kasteelpark Arenberg 13, Leuven,Belgique ; Stéphane Declerck travaille à laMycothèque de l’Université catholique de Louvain(MUCL), Unité de microbiologie, Place Croix du Sud 3,1348 Louvain-la-Neuve, Belgique.

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 23

Etude des espèces de champignons endophytesassociés à la nécrose des racines de bananiers des plantations de bananiers et de bananiers plantain à Cuba

Agronomie Ravageurs et pathogènes des racines

A. Batlle-Viera et L. Pérez-Vicente

Les Musaceae occupent à Cuba unesuperficie totale de 108 700 ha. Lescultivars de bananiers du sous-groupe

Cavendish (AAA) occupent 32 800 ha, lesbananiers plantain (AAB) 13 800 ha, et lesvariétés de type “Burro”/Bluggoe (ABB)62 000 ha. Sur les 32 800 ha de plantationsde bananier existantes, 13 800 sont cultivésavec des systèmes d’irrigation localisée parmicrojet qui doivent être maintenus enexploitation pendant cinq ans consécutifs.Cependant, il serait intéressant de replanterces surfaces avec des hybrides tétraploïdesrésistants aux maladies et aux ravageurs etdéveloppés par la Fundación Hondureña deInvestigación Agrícola (FHIA).

Les espèces de nématodes les plus cou-ramment rencontrées dans les plantationscubaines sont Radopholus similis,Pratylenchus coffeae, Helycotylenchus mul-ticinctus, Meloidogyne sp. et Rotylenchulusreniformis, les plus importantes étant lestrois premières (Pérez et al. 1984). Ladétermination de la pathogénicité desnématodes a généralement été établie enfonction de la densité de population denématodes trouvés dans les racines.Toutefois, les résultats concernant la rela-tion entre cette densité de population et lesdégâts causés aux cultures sont contradic-toires. Ces dernières années, on a effective-ment observé des verses de bananiers etdes racines nécrosées dans des sites où lespopulations de nématodes du sol étaientpeu importantes.

Les interactions racinaires entre R. similiset les espèces fongiques du genreCylindrocladium et Acremonium contri-buent à augmenter les dommages causéspar les nématodes (Booth et Stover 1981,

Loridat 1989, Sarah 1990). On rencontre cesassociations dans la plupart des sols infes-tés de nématodes de quelques îles desAntilles. A Cuba, il n’y avait jusqu’à présentaucune étude destinée à rechercher et àquantifier ce type d’associations. Il fautquand même signaler qu’il n’existe pas tou-jours de corrélation tangible entre la pré-sence des nématodes et les dommagesobservés au niveau des racines et du déve-loppement des plantes.

L’objectif du travail présenté ici est dedéterminer les différentes espèces de cham-pignons rencontrées en association avec desnécroses racinaires chez les bananiers et lesbananiers plantain appartenant à diversclones et plantations de Cuba.

Matériel et méthodesLes échantillonnages ont été pratiqués surles plantations de la province de Pinar delRío, La Habana, Matanzas, Villa Clara, Ciegode Avila, Camagüey, Cienfuegos, Santiago deCuba et Guantánamo.

On a prélevé des fragments de racinesnécrosées de pieds de “Grande naine”(AAA), “Gros Michel” (AAA), “CEMSA 3/4”(AAB) et “Burro CEMSA/Bluggoe” (ABB),et, dans certains cas, de plantes étant tom-bées apparemment à la suite d’attaques denématodes. On a échantillonné 10 plantesau hasard dans chaque champ. Pour effec-tuer les prélèvements, on a creusé des trousde 20 x 20 x 20 cm, à une distance de 10 cmdu pseudotronc d’où l’on a retiré cinqracines infectées.

Les racines lavées, on sélectionne desfragments nécrosés typiques des attaques deR. similis que l’on désinfecte à l’hypochlo-rite à 1 % pendant 2 mn et que l’on met enculture dans de l’eau gélosée additionnée de50 µg/ml de streptomycine. Les croissancesmycéliennes obtenues sont transférées sur

un culot de PDA (potatoes dextrose agar)dans un tube à essai et mises à incuberjusqu’à ce que les espèces soient identi-fiables. L’identification a été réalisée en seréférant pour les espèces de Fusarium à laclé de Booth (1981), et pour les espèces deCylindrocarpon, aux clés du CMI publiéespar le CAB.

On a enregistré les espèces présentesdans chaque localité puis on a déterminé lafréquence relative de chacune par rapport àla totalité des isolats obtenus.

Résultats et discussionUn total de 59 endophytes a été isolé à par-tir des tissus racinaires apparemmentnécrosés par R. similis. Les espèces identi-fiées parmi ces isolats sont répertoriéesdans le Tableau 1.

Les espèces Cylindrocarpon musae et Fusarium oxysporum Schlecht. ont été rencontrées dans presque tous leséchantillons de l’ensemble des localités. F. oxysporum est l’espèce la plus courante(45,6 % de la totalité des isolats), suivie parC. musae (19,2 %). On a trouvé égalementF. equiseti (Corda) Sacc., mais moins fré-quemment. Des résultats similaires ont étérapportés par Pocasangre (2000), quiconstate que les espèces de Fusarium sontprédominantes dans les sols infestés parR. similis à Cuba, au Costa Rica, auGuatemala et au Honduras.

Booth et Stover (1971) relèvent au CostaRica la présence de C. musae en associa-tion avec les nécroses de racines de bana-niers mais posent par principe que lechampignon n’est pas capable de parasiterdes racines saines et de provoquer deslésions. Cependant, d’autres espèces deCylindrocarpon sont des pathogènesimportants des végétaux. Par exemple,C. destructans provoque des nécroses raci-

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naires entraînant la mortalité chez le pin(Pinus sp.) (Chakravarty et Unestam 1987).

Des bio-essais d’inoculation artificielle deC. musae, seul ou conjointement avecR. similis ont été effectués. Les résultats deces recherches ont fourni des informationsprécieuses sur la pathogénicité de cesespèces par rapport à la nécrose racinairedu cultivar de prélèvement.

Les espèces de Cylindrocladium ou deZythia sp., signalées par Loridat (1989),Mourichon (1993) et Risède (1994), n’ontété isolées nulle part. Ces espèces ont étéassociées aux nécroses des bananiers de laMartinique et de la Guadeloupe, et plusrécemment au Cameroun (Abadie 1998,communication personnelle) et en Côted’Ivoire (Kobenan 1991).

Conclusions1. Les espèces les plus fréquemment asso-

ciées aux nécroses provoquées par lesnématodes dans les plantations de bana-niers et de bananiers plantain de diversesrégions de Cuba sont F. oxysporum et C. musae. On a également observé, àune fréquence moindre, F. equiseti etRhizoctonia sp.

2. F. oxysporum est l’espèce la plus fré-quente avec 45,6 % de la totalité des iso-lats obtenus, suivie par C. musae.Cylindrocladium sp. et Zythia sp.,

espèces impliquées dans d’autres pays dansles associations provoquant la nécrose desracines, n’ont jamais été rencontrées danscette étude. ■

24 INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Figure 2. Cylindrocarpon musae. Macro-conidieset clamydiospores.

Figure 1. Racines de bananiers présentant des nécroses provoquées par des attaques de nématodes.

Tableau 1. Espèces de champignons endophytes associés aux racines de bananierset de bananiers plantain provenant de différentes plantations de Cuba.

Souche Espèce Clone Localité

1.1 F. equiseti (Corda) Sacc. Grande naine UBPC 14 La Cuba, Ciego de Avila

1.2 F. oxysporum Schlecht. Grande naine UBPC 14 La Cuba, Ciego de Avila

1.5 C. musae B. & St. Grande naine UBPC 14 La Cuba, Ciego de Avila

2.1 F. oxysporum Schlecht. Grande naine UBPC 1 La Cuba, Ciego de Avila

2.2 F. oxysporum Schlecht. Grande naine UBPC 1 La Cuba, Ciego de Avila

2.3 colonias oscuras no identificado Grande naine UBPC 1 La Cuba, Ciego de Avila

2.4 colonias oscuras no identificado Grande naine UBPC 1 La Cuba, Ciego de Avila

3.1 C. musae B. & St. Grande naine UBPC 7 La Cuba, Ciego de Avila

3.2 F. equiseti (Corda) Sacc. Grande naine UBPC 7 La Cuba, Ciego de Avila

4.1 colonias oscuras no identificado Grande naine UBPC 5 La Cuba, Ciego de Avila

4.2 C. musae B. & St. Grande naine UBPC 5 La Cuba, Ciego de Avila

5.1 colonias oscuras no identificado Grande naine Sola, Camagüey

5.2 C. musae B. & St. Grande naine Sola, Camagüey

5.5 Monilial no identificado Grande naine Sola, Camagüey

6.1 F. equiseti (Corda) Sacc. Grande naine La Esperanza, Quemado de Güines, Villa Clara

6.3 C. musae B. & St. Grande naine La Esperanza, Quemado de Güines, Villa Clara

6.5 F. oxysporum Schlecht. Grande naine La Esperanza, Quemado de Güines, Villa Clara

7.1 F. semitectum Grande naine Margarita, Quemado de Güines, Villa Clara

7.2 C. musae B. & St. Grande naine Margarita, Quemado de Güines, Villa Clara

8.1 C. musae B. & St Parecido al Rey Lutgardita, Quemado de Güines, Villa Clara

8.2 Basidiocarpo Parecido al Rey Lutgardita, Quemado de Güines, Villa Clara

9.1 colonias oscuras no identificado Grande naine Güines, Quemado de Güines, Villa Clara

9.2 F. oxysporum Schlecht. Grande naine Güines, Quemado de Güines, Villa Clara

9.3 colonias oscuras no identificado Grande naine Güines, Quemado de Güines, Villa Clara

9.4 Monilial no identificado Grande naine Güines, Quemado de Güines, Villa Clara

10.1 F. oxysporum Schlecht. Grande naine Horquita, Cuban 11, Cienfuegos

10.2 F. oxysporum Schlecht. Grande naine Horquita, Cuban 11, Cienfuegos

11.1 F. oxysporum Schlecht. FHIA-03 Lenin, Matanzas

11.2 C. musae B. & St. FHIA-03 Lenin, Matanzas

11.3 F. oxysporum Schlecht. FHIA-03 Lenin, Matanzas

12.2 colonias oscuras no identificado Parecido al Rey Lenin, Campo 48, Matanzas

13.1 colonias oscuras no identificado Grande naine Lenin, Campo 52, Matanzas

13.2 F. oxysporum Schlecht. Grande naine Lenin, Campo 52, Matanzas

14.1 F. equiseti (Corda) Sacc. Grande naine Pinar del Río Vitroplantas

15.2 F. oxysporum Schlecht. Robusta La Maya, Santiago de Cuba

15.3 F. oxysporum Schlecht. Robusta La Maya, Santiago de Cuba

15.4 C. musae B. & St. Robusta La Maya, Santiago de Cuba

16.1 F. oxysporum Schlecht. Gros Michel La Ciénaga, Baracoa, Guantánamo

16.2 F. oxysporum Schlecht. Gros Michel La Ciénaga, Baracoa, Guantánamo

17.1 F. oxysporum Schlecht. Grande naine Imías, Guantánamo

17.2 colonias oscuras no identificado Grande naine Imías, Guantánamo

17.3 F. oxysporum Schlecht. Grande naine Imías, Guantánamo

18.1 F. oxysporum Schlecht. Gros Michel Vega del Jobo, Imías, Guantánamo

18.2 F. oxysporum Schlecht. Gros Michel Vega del Jobo, Imías, Guantánamo

18.3 F. oxysporum Schlecht. Gros Michel Vega del Jobo, Imias, Guantánamo

19 F. oxysporum Schlecht. Burro Palma Soriano, Santiago de Cuba

20 Fusarium oxysporum Schlecht. Burro Antero Regalado, Artemisa, La Habana

21 Rhizoctonia sp. Burro UBPC Emilio Hernández, Artemisa

22 F. oxysporum Schlecht. Burro CPA Niceto Pérez, Güira La Habana

24 Rhizoctonia sp. Burro Ojo de Agua, San Antonio, La Habana

25 F. oxysporum Schlecht. Pelipita CPA Niceto Pérez, Güira La Habana

26.1 Rhizoctonia sP. FHIA La Palma, Alquízar, La Habana

26.2 F. oxysporum Schlecht. FHIA La Palma, Alquízar, La Habana

27 C. musae B. & St. Burro Rpto. Hnos. Cruz, Pinar del Río

28 Hongo oscuro, no identificado Burro San Juan y Martínez, Pinar del Río

29 C. musae B. & St. Cavendish enano Coifa, Boyeros, La Habana

30 Hongo no identificado Burro CEMSA CCS Pedro Lantigua, Bauta, La Habana

31 F. oxysporum Schlecht. Consejo de Estado, Plaza, La Habana

32 F. oxysporum Schlecht. Robusta Fca. Govín, Caimito, La Habana

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Alicia Batlle-Viera et Luis Pérez-Vicente travaillentà l’Instituto de Investigaciones de Sanidad Vegetal(INISAV), Gaveta 634, Zona Postal 13, Playa, Ciudadde La Habana, 11300 Cuba.

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 25

M.C. Jaizme-Vega, M. Esquivel Delamo,

P. Tenoury Domínguez et A.S. Rodríguez Romero

L’emploi de champignons donnant desmycorhizes à arbuscules (MA) dans lessystèmes de production végétale

devient une pratique de plus en plus envisa-geable, aussi les études consacrées à ce sujetse sont-elles considérablement multipliéesces dernières années.

Le bananier (Musa AAA) présente durantles premières phases de son développementune bonne capacité mycotrophique et unedépendance modérée vis à vis de la myco-rhization (40-50 %) (Jaizme-Vega et al.1998). La mycorhization in vivo permet dequantifier l’amélioration de la croissance etde la nutrition chez cette espèce (Lin etChang 1987, Rizzardi 1990, Declerk et al.1995, Jaizme-Vega et Azcón 1995), y com-pris dans les conditions habituelles de ferti-lisation des pépinières commerciales(Tenoury 1996, Sosa Hernández 1997). Onenregistre également une modification posi-tive du comportement de la plante face àdes pathogènes du sol tels que Meloidogyneincognita (Jaizme-Vega et al. 1997),Pratylenchus goodeyi (Jaizme-Vega etPinochet 1997) ou Fusarium oxysporumf.sp. cubense (Jaizme-Vega et al. 1998). Cesrésultats démontrent qu’il est bénéfiqued’inoculer les champignons MA pendant lesphases d’enracinement et de sevrage desbananiers micropropagés, ce, afin d’avoir

l’assurance d’obtenir des plantes bien déve-loppées et tolérant mieux d’éventuellesattaques de pathogènes du sol. Cependant,et jusqu’à aujourd’hui, il n’y avait pasd’informations concernant l’action de ceschampignons symbiotiques sur le bananierau cours des phases plus avancées de sondéveloppement et dans des conditions defertilisation semblables à celles des culturescommerciales.

C’est pourquoi la recherche présentée icis’est donné pour objectif d’étudier de façonséquentielle les effets d’une mycorhizationprécoce sur la croissance de bananiersmicropropagés, depuis les premières phasesde leur développement jusqu’à neuf moisaprès leur transfert au champ en micro-parcelles.

Matériel et méthodes

Plante hôte On a utilisé des bananiers micropropagésappartenant à deux des cultivars commer-ciaux les plus répandus : Musa acuminataColla AAA, cvs “Grande naine” et “Gruesa”(sélection locale de “Dwarf Cavendish’).

Phase d’enracinement

Inoculation des champignons MALa mycorhization a lieu pendant la phased’endurcissement. L’inoculum est unmélange homogène de spores, de sol de la rhi-zosphère et de radicelles de la plante hôte.

On inocule chaque cultivar par deuxchampignons MA, avec, dans les deux cas,

1 500 g d’inoculum par bac (capacité du bac :24 kg) provenant d’isolats de :• Glomus intraradices Schenck et Smith,

provenant de collection, multiplié sur sor-gho, avec une colonisation de 68 % ;

• Glomus manihotis Howeler, Sieverdinget Schenck, provenant de collection, mul-tiplié sur tomate, avec une colonisationde 70 %.Au moment de l’inoculation, les plantes

ont une taille de 10 ± 2 cm, avec environtrois feuilles développées. L’inoculation se fait dans les bacs de polyéthylène(PE)(40 x 60 cm, H x L), à raison d’un bacpar cultivar et par champignon. Il y a deuxplateaux témoins de plantules n’ayant pasété inoculées (un plateau par cultivar). Au total, on a inoculé six bacs de 35 planteschacun.

Le substrat employé, stérilisé à la vapeurlibre, est un mélange de sol, de sable volca-nique et de tourbe enrichie (TKS1®, Instant,Floragard, GmbH) dans les proportions de5/2/1. Cette phase dure six semaines enserre, sous ombrière. On arrose à l’eau distil-lée en fonction des besoins des plantes.

Phase de croissance en serre A la fin de la période d’enracinement etavant le passage en godets individuels, dixplantes de chaque traitement et de chaquevariété sont sélectionnées pour évaluer leseffets de l’inoculation sur le développementde la plante, la dépendance à la mycorhiza-tion dans les conditions de fertilisationimposées et l’importance de la colonisationmycélienne MA.

Effets de la mycorhization sur le développement de deux cultivars de bananier issus de la micropropagation

Agronomie Effets des mycorhizes

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Les paramètres correspondants à la crois-sance générale de la plante évalués pourchaque phase de l’expérimentation sont : lepoids frais des racines et de la partieaérienne (en g), le poids sec de la partieaérienne (en g), la longueur et le diamètredu pseudotronc (en cm), le nombre defeuilles et la surface foliaire (en cm2). Lasurface foliaire est établie grâce à l’instru-ment de mesure de superficie Li-COR, Inc.Lincoln, Nebraska, USA. Mod. Li-3100.

La dépendance relative à la mycorhization(DRM), définie par Gerdeman (1975)comme le degré de nécessité d’une plante àporter une mycorhization pour pouvoiratteindre une croissance maximum ou bienfournir un rendement donné en fonctiond’un certain niveau de fertilité du sol, estcalculée en appliquant la formule :

DRM = Poids sec plante MA – Poids sec plante non MA x 100Poids sec plante non MA

L’infection par les champignons MA estconfirmée au microscope optique. Leséchantillons de racines sont blanchies auKOH à 10 % et teintées ensuite au bleu detrypan dilué à 0,05 % dans de l’acide lactique(d’après Phillips et Hayman 1970 modifiépar Koske et Gemma 1989). Le pourcentagede colonisation est déterminé à partir de20 morceaux de 1 cm de racines teintées,montés sur lame et observés au microscopeoptique (d’après Brundett et al. 1985).

Ces déterminations effectuées, 20 plantesde chaque traitement sont transplantéesdans des sacs de PE de 2 L, sur un substratstérilisé à la vapeur libre composé de sol, desable volcanique et de tourbe enrichie(TKS1®) à volumes égaux (1/1/1). Cettephase dure 14 semaines en serre, à une tem-pérature comprise entre 27 et 32 ºC et unehumidité relative de 70 à 80 %.

La fertilisation a été planifiée commedans une pépinière commerciale de bana-

niers. Les plantes ont reçu, deux fois parsemaine, alternativement, 100 cc de deuxtypes de fertilisants : la première fois,(NO3)2Ca (3 g/L) + NO3H (0,4 cc/L) ; la foissuivante, SO4K2 (3 g/L) + PO4H3 (0,2 cc/L).Les jours ne comportant pas de programmede fertilisation, on a arrosé les plantes àl’eau courante en fonction des besoins de laculture. On a administré une fois parsemaine des micro-éléments en traitementfoliaire avec du Wuxal® Super AA 8-8-6(Argos Shering, Agrevo, S.A. Valencia,Espagne) à 3 %.

Phase de croissance en micro-parcelles Au bout de trois mois et demi de croissance,les plantes sont de nouveau transplantéesdans un conteneur d’une taille supérieure,et enterrées dans une parcelle appartenantà l’ICIA, située à 300 m d’altitude. Cetemplacement est considéré comme zonemarginale pour ce type de culture du fait deson orientation et des conditions clima-tiques. Avant de finaliser cette étape, on éva-lue, comme on l’a fait au cours de la pre-mière transplantation, les effets deschampignons MA, l’extension de l’infectiondue à la mycorhization des racines et ladépendance à la mycorhization sur dixplantes, par cultivar et par traitement.

Pour cette dernière phase de l’expérimen-tation, on a choisi des pots de PE de 35 cm dediamètre et de 50 L de capacité, remplis d’unsubstrat non stérilisé composé des mêmeséléments et dans les mêmes proportions queprécédemment (1/1/1), enrichi de 1,5 g/Ld’engrais à libération lente (Osmocote17/10/10, Scotts, O.M. Tarragona). Lesplantes une fois en place dans leurs nou-veaux récipients (10 par cultivar et traite-ment), on les dispose à l’intérieur d’un autrerécipient de mêmes dimensions, préalable-ment enterré jusqu’à son bord supérieurdans la parcelle d’essai. On ajoute l’engraisdans l’eau de l’arrosage local, une fois par

semaine, 1 L par plante, avec les deux com-binaisons d’engrais déjà employées après lapremière transplantation. La fertilisationfoliaire est appliquée tous les quinze jours.Les jours ne comportant pas de programmede fertilisation, on arrose les plantes enfonction de leurs besoins hydriques.

Les plantes sont maintenues dans cesconditions pendant neuf mois. Ensuite, ondémantèle l’essai pour évaluer les effets de lasymbiose sur le développement des bananiers.

Différentes variables expérimentales sontprises en compte : le poids frais des racineset de la partie aérienne, le nombre de rejets,le nombre de feuilles, la surface foliaire, lateneur en N, P et K ; en plus de la dépen-dance à la mycorhization et de la colonisa-tion mycélienne.

Pour réaliser les analyses foliaires, onplace au préalable les échantillons dans uneétuve à 70 °C pendant 24 heures, puis on éva-lue la teneur en azote, en phosphore et enpotassium. Pour doser l’azote, on minéralisel’échantillon par “voie humide”. Dans le casdu phosphore, on fait un dosage calorimé-trique. Le potassium est mesuré par spectro-photométrie d’absorption atomique.

Les moyennes sont comparées par lapreuve de la plus petite différence significa-tive de Fisher. Les données sont analyséespar le programme statistique ANOVA (Systatversion 5.0 (SPSS Inc. Chicago, EU).

Résultats et discussion A la fin de la phase d’enracinement, les deuxcultivars répondent positivement quel quesoit le champignon MA inoculé (tableaux 1aet 2a). Pendant cette phase, la dépendancerelative à la mycorhization (DRM) des deuxcultivars par Glomus manihotis et Glomusintraradices atteint les valeurs les plus éle-vées jamais obtenues au cours de l’essai toutentier, soit environ 35 et 50 % respective-ment. Dans cette première phase, les pour-centages de colonisation des deux champi-

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Figure 1. Schéma des différentes phases de développement du bananier au cours de l’expérimentation.

COLLECTE DE DONNÉES

Inoculation champignons MA

“In vitro”

Phase d’enracinement(6 semaines)

Phase en serre(14 semaines)

Fertilisation commerciale

Phase en micro-parcelles(9 mois)

COLLECTE DE DONNÉES COLLECTE DE DONNÉES

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gnons MA inoculés sont semblables pour lesdeux cultivars.

Après la transplantation, l’action béné-fique des champignons MA sur le dévelop-pement des plantes se maintient de tellesorte que, trois mois et demi après la myco-rhization, les variables expérimentales éva-luées sur les plantes inoculées de chaquecultivar présentent pour la majorité d’entreelles des valeurs significativement diffé-rentes du point de vue statistique par rap-port aux témoins (tableaux 1b et 2b). LesDRM évoluent de manière similaire pour lesdeux cultivars pour atteindre à la fin decette période des moyennes de 40 % sur lecv. “Grande naine”, et une moyenne de 30 %(Glomus manihotis) ou de 20 % (Glomusintraradices) sur le cv. “Gruesa” (tableaux1b et 2b).

La colonisation des racines des bananiersinoculés ne se déroule pas de la même façonchez les deux cultivars. Ainsi, les racines desplantes du cv. “Grande naine” inoculées avecG. manihotis voient leur taux d’infectiondoubler par rapport au début de l’étude tan-dis qu’il reste identique pour les racinescolonisées par G. intraradices. En revanche,chez les plantes du cv. “Gruesa”, on n’enre-gistre pas de changements de valeur destaux de colonisation obtenus à la premièretransplantation. Durant l’essai, à partir de la14e semaine, on constate que les racines desplantes témoins de chaque cultivar présen-tent des taux d’infection due à une contami-nation par des champignons MA d’environ15 % (tableaux 1b et 2b) ; sans que cela aitune influence significative sur le développe-ment des plantes. Ces endophytes peuvent

provenir de l’eau d’arrosage ou d’une pollu-tion non contrôlée de la pépinière où se trou-vaient les plantes.

Ces données confirment celles déjàpubliées sur les avantages d’une mycorhiza-tion précoce des plantes au cours des pre-mières phases de leur développement(Declerck et al. 1995, Tenoury 1996, Sosa-Hernández 1997, Jaizme-Vega et al. 1997,1998).

Les résultats de la deuxième période del’essai, pendant laquelle on a étudié les effetsdes champignons MA sur des plantes inocu-lées in vivo, endurcies durant trois mois ettransplantées sur un substrat non stérilisé,montrent que, après neuf mois de micro-par-celles et de fertilisation standard, en généralles bananiers porteurs de G. intraradices etplus encore ceux du cv. “Gruesa” retirent un

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Tableau 1. Effet de Glomus manihotis et de G. intraradices sur le développement, la colonisation et la dépendance à la mycorhisation du bananier micropropagé cv. “Grande naine” a) 6 semaines après inoculation (phase d’enracinement),b) 14 semaines après inoculation (phase en serre) et c) 9 mois après transplantation en micro-parcelle.

Poids frais (g) Poids sec (g) Pseudotronc Surf. foliaire Colonisation DRM**

Racine P. aérienne P. aérienne Diamètre Longueur Nbre feuilles (cm2) % %

Période a)

Témoin 2,6 b* 8,6 b 0,5 b 0,9 b 10,4 b 5,2 b 143 b – –

G, manihotis 6,4 a 17,5 a 1,1 a 1,2 a 12,9 a 6,3 a 261 a 26 51

G, intraradices 5,5 a 17,8 a 1,0 a 1,2 a 12,1 a 6,0 a 269 a 37 46

Période b)

Témoin 13,1 b* 38,1 b 2,6 b 1,8 b 15,4 b 7,3 b 494 b 15 –

G, manihotis 29,4 a 66,5 a 4,4 a 2,6 a 23,5 a 8,5 a 777 a 59 40

G, intraradices 26,7 a 63,7 a 4,3 a 2,4 a 22,1 a 8,7 a 805 a 38 38

Poids frais (g) Nbre feuilles Nbre feuilles Surf. foliaire Colonisation DRM Teneur en macro-éléments

Racine P. aérienne (cm2) % % N P K

Période c)

Témoin 5,3 b* 9,2 a 14,0 a 3,7 ab 50192 a 59 – 2,89 a 0,185 a 2,52 a

G, manihotis 6,8 ab 6,9 a 14,3 a 2,2 b 44256 a 71 5 2,99 a 0,180 a 2,80 a

G, intraradices 9,8 a 10,0 a 13,7 a 4,5 a 55774 a 74 8 2,71 a 0,183 a 2,41 a* Moyenne de 10 répétitions. Dans chaque colonne, les différences entre les nombres suivis par une même lettre ne sont pas statistiquement significatives selon le test de Fisher (P ≤ 0.05).

** DRM : dépendance relative à la mycorhization.

Tableau 2. Effet de Glomus manihotis et de G. intraradices sur le développement, la colonisation et la dépendance à la mycorhisation du bananier micropropagé cv. “Gruesa” : a) 6 semaines après inoculation (phase d’enracinement), b) 14 semaines après inoculation (phase en serre) et c) 9 mois après trasplantation en micro-parcelle.

Poids frais (g) Poids sec (g) Pseudotronc Surf. foliaire Colonisation DRM**

Racine P. aérienne P. aérienne Diamètre Longueur Nbre feuilles (cm2) % %

Période a)

Témoin 3,1 b* 8,2 b 0,50 b 0,97 b 8,7 b 5,5 a 155 b – –

G, manihotis 5,5 a 12,9 a 0,80 a 1,15 a 8,7 b 6,3 a 223 a 27 38

G, intraradices 6,0 a 11,9 a 0,75 a 1,18 a 9,8 a 6,5 a 216 a 24 34

Période b)

Témoin 22,8 b* 40,5 b 2,8 b 2,0 b 14,7 b 7,7 a 514 b 14 –

G, manihotis 33,9 a 57,5 a 3,9 a 2,5 a 16,3 a 8,5 a 722 a 26 29

G, intraradices 36,4 a 50,7 a 3,5 ab 2,4 a 15,9 ab 8,0 a 662 a 30 19

Poids frais (g) Nbre feuilles Nbre feuilles Surf. foliaire Colonisation DRM Teneur en macro-éléments

Racine P. aérienne (cm2) % % N P K

Période c)

Témoin 7,1 a* 7,8 a 14,9 b 2,4 a 41845 b 59 – 2,84 a 0,176 a 2,65 a

G, manihotis 7,7 a 11,5 ab 19,1 ab 3,6 a 57733 ab 72 31 3,03 a 0,189 a 3,00 a

G, intraradices 9,5 a 13,6 a 23,2 a 4,0 a 61660 a 83 42 3,00 a 0,184 a 3,03 a* et ** : voir notes Tableau 1.

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effet bénéfique de la symbiose pour leurdéveloppement, avec des taux de DRMd’environ 40 %. Ces valeurs peuvent êtreconsidérées comme étant relativement éle-vées dans le cadre de cet essai (tableaux 1cet 2c), sans oublier l’augmentation desautres variables expérimentales. Pourtant,les chiffres des macro-éléments (N, P et K),bien que sensiblement supérieurs, ne sontstatistiquement pas différents (tableaux 1cet 2c). Cette absence de réponse de la teneurnutritionnelle de la partie aérienne peut êtreinterprétée comme la réaction typique d’uneplante “mycorhizée” fertilisée avec desengrais solubles.

Les plantes du cv. “Grande naine” ontmoins répondu à la mycorhization en find’essai. Parmi elles, celles inoculés parG. manihotis montrent un développementet un état nutritionnel identiques et mêmelégèrement moindres que ceux des plantestémoins.

A la fin de cette phase, la colonisationracinaire des deux espèces de Glomus ino-culées est relativement importante chez lesdeux cultivars (supérieure à 70 %). Il fautquand même noter le haut niveau de coloni-sation des racines des plantes témoins.Comme dans cette partie de l’expérimenta-tion on a utilisé le substrat sans le stériliser,ceci, joint aux autres conditions de l’essai,explique ces résultats.

Les conclusions de l’expérience en géné-ral et de cette dernière période du travail enparticulier permettent de confirmer lesavantages de la mycorhization pour desstades plus avancés de la culture du bana-nier et ouvrent des perspectives promet-teuses quant aux conséquences que cetteressource biotechnologique peut entraînerpour l’amélioration de la production.

RemerciementsLes auteurs remercient Ana Rosa SocorroMonzón, responsable du Laboratoire des solset irrigations de l’ICIA pour la réalisationdes analyses foliaires.

Cette expérimentation fait partie decelles réalisées dans le cadre du projetINCO-DEV : International Cooperation withDeveloping Countries (1998-2002), ContratNo. ERB IC 18 CT97-0208. ■

RéférencesBrundrett M.S., Y. Piche & R.L. Peterson. 1985. A

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Sosa Hernandez B. 1997. Estudio de la interacción de los hongos formadores de micorrizas arbuscu-lares (MA) y el patógeno vascular Fusarium oxysporum f. sp. cubense sobre platanera en fasede vivero. Proyecto Fin de Carrera. Universidad deLa Laguna. Centro Superior de Ciencias Agrarias.155 pp.

Tenoury P. 1996. Estudio de la interacción del hongoformador de micorrizas arbusculares (MA)Glomus mosseae y el nematodo agalladorMeloidogyne incognita en platanera. ProyectoFin de Carrera. Universidad de La Laguna. CentroSuperior de Ciencias Agrarias. 159 pp.

Les auteurs travaillent au Departamento deProtección Vegetal de l’Instituto Canario deInvestigaciones Agrarias, Apartado 60, 38200 LaLaguna, Tenerife, Canaries, Espagne.

28 INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Arachis pintoi : une plante de couverture pour les bananeraies ? Avantages et inconvénients d’un point de vue nématologique

Agronomie Utilisation d’une plante de couverture

P. Quénéhervé, Y. Bertin et C. Chabrier

La légumineuse Arachis pintoi L. (perennial peanut ou arachide sau-vage) est utilisée depuis de nom-

breuses années comme plante de couverturedans divers pays de la zone intertropicale,notamment en Amérique centrale (Kerridge1993). Son comportement vis-à-vis desnématodes est encore peu documenté. La

possible résistance du cv. Amarillo vis-à-visde Meloidogyne spp. est mentionnée enAustralie (Cook et al. 1990). Au Mexique uneréduction sensible des attaques deMeloidogyne sur tomates a été observéedans un essai de cultures associées (MarbanMendoza et al. 1992). Au Costa Rica, uneexpérimentation au champ a montréqu’Arachis pintoi serait un bon hôte deRadopholus similis (Cobb 1893, Thorne1949) avec une infestation concomitantemoyenne d’environ 30 individus par g de

racine (Araya 1996). Au Costa Rica encore,des essais conduits en culture de bananierset de bananiers plantain auraient montréune incidence positive de l’arachide sauvageutilisée comme plante de couverture enréduisant la densité de Radopholus similisdans les bananiers adjacents (Vargas 1998).Enfin en 1999, Jonathan et al. ont montréaprès un essai d’inoculation artificielle quela légumineuse Arachis pintoi n’était pashôte de différentes espèces de MeloidogyneGoeldi 1892 (M. incognita, M. arenaria,

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M. javanica) ni de Rotylenchulus reniformisLindford & Oliveira 1940.

Avant d’expérimenter et peut-être derecommander l’emploi d’Arachis pintoicomme éventuelle plante de couverture enbananeraie, nous avons voulu vérifier soncomportement vis à vis des nématodes dubananier à la Martinique. Un essai d’inocula-tions contrôlées des principales espèces pré-sentes (Radopholus similis, Pratylenchuscoffeae, Hoplolaimus seinhorsti, Meloidogyneincognita) ainsi que de Meloidogyne maya-guensis, une espèce très pathogène à laMartinique bien que non encore observéesur bananier, a donc été conduit en chambreclimatique au laboratoire de Nématologie del’IRD en préalable à toute expérimentationau champ.

Matériels et méthodesDes graines d’Arachis pintoi cv. Amarillo enprovenance du Costa Rica ont été inoculéespar enrobage au moment du semis avec leurbactérie symbiotique Rhizobium sp. Cesgraines ont été mises en culture dans destubes de culture en PVC de 237 cm3 emplisde terre stérile (stérilisation à la vapeurpendant 1 heure à 100 °C). Le substrat étaitde type andosol volcanique, de pH 6,2, avec7,3 % de matière organique et une capacitéd’échange cationique de 10,3 meq par 100 gde sol. L’expérimentation a été conduite enchambre climatique à raison de huit répéti-tions par objet avec une thermopériodejour/nuit de 27 °C/22 °C ± 1 °C, une photo-période éclairée de 14 h, un arrosage quoti-dien et l’application hebdomadaire d’unesolution fertilisante de Hoagland. Quatresemaines après semis et développement del’arachide, les cinq espèces de nématodespréalablement élevées au laboratoire(Radopholus similis, Pratylenchus coffeae,Hoplolaimus seinhorsti, Meloidogyne inco-gnita et Meloidogyne mayaguensis) ont étéinoculées individuellement à raison de400 individus par plante. L’infestation dusystème racinaire a été vérifiée 45 jours plustard après extraction des nématodes desracines par brumisation (Seinhorst 1950).Les densités de nématodes ont été expri-mées en nombre de nématodes par systèmeracinaire et par gramme de racine sèche(après passage à l’étuve a 60 °C pendant24 heures).

Résultats et discussionLes résultats de cette expérimentation(tableau 1) montrent qu’à 45 jours, seulestrois espèces de nématodes se sont mainte-nues : R. similis, H. seinhorsti et P. coffeae.L’inoculation des différentes espèces denématode est restée sans effet sur la crois-sance tant des parties aériennes que raci-naires de l’arachide qui se révèle donc, surcette courte période de temps, être tolé-rante aux attaques de ces nématodes.

Arachis pintoi n’a pas été en mesure demaintenir et de multiplier les deux espèces

de Meloidogyne, M. incognita et M. maya-guensis. Ce résultat confirme et complètevis-à-vis de M. mayaguensis les résultatsprécédents sur la capacité de cette arachideà ne pas être hôte des principales espècesde nématodes à galles, exception faite deM. hapla (Jonathan et al. 1999).

L’Arachis pintoi est par contre hôte destrois autres espèces et, selon les critèresappliqués aux adventices en bananeraies(Quénéhervé et al. 2002), on peut considé-rer qu’elle est mauvais hôte de R. similismais très bon hôte de H. seinhorsti et deP. coffeae. La capacité d’hôte d’Arachis pintoi à R. similis déjà observée (Araya1996) est donc confirmée mais aussi, ce qui est nouveau, sa forte susceptibilité à P. coffeae et à H. seinhorsti, deux espèces denématodes dont la pathogénicité sur bana-niers est démontrée pour l’un (P. coffeae) et probable pour l’autre.

Ces résultats seront à comparer avec ceuxrelevés aux champs en conditions d’infesta-tion naturelle. En effet, la production deracines chez Arachis pintoi est extrême-

ment faible (ratio partie aérienne/partieracinaire de l’ordre de 7,5 dans notre expéri-mentation) et il serait intéressant de quanti-fier la réelle capacité “réservoir” de cetteplante au champ vis-à-vis des nématodescomme effectué par Araya en 1996. Toutefoison peut d’ores et déjà réfléchir sur l’aspect“non hôte” vis-à-vis de Meloidogyne spp. etsurtout de M. mayaguensis, et reconsidérercette culture dans le cadre de jachère net-toyante (réhabilitation) et protectrice vis-à-vis de ces nématodes avant une culture sen-sible annuelle ou pérenne.

Depuis de nombreuses années, les agro-nomes recherchent des plantes utilisablesen jachère (de courte, moyenne et longuedurée) ou en plantes de couverture, suscep-tibles, entre autres résultats, de réduire lapression parasitaire (par exemple les néma-todes) mais aussi de diminuer celle des mau-vaises herbes, d’améliorer la fertilité du solet de limiter l’érosion (Ternisien et Melin1989). En zone Caraïbe, deux plantes ont étéretenues vis-à-vis de leur activité contre lesnématodes, avec leurs avantages et leursinconvénients : la graminée fourragèreDigitaria decumbens et la légumineusefourragère Mucuna pruriens cv. utilis d’ori-gine africaine.

Chacune de ces plantes trouve son inté-rêt vis-à-vis d’un système de culture consi-déré. Digitaria decumbens rentre ainsidans des systèmes de rotation à long termeintégrant l’élevage et le maraîchage deplein champ, comme sur les vertisols dusud de la Martinique. Mucuna pruriens,largement utilisé dans le sud-est des Etats-Unis ainsi qu’en Afrique peut égalementtrouver sa place à la Martinique en tant queculture intercalaire courte ainsi que danscertains systèmes maraîchers intensifs afinde lutter contre les nématodes et particu-lièrement Meloidogyne spp. (Quénéhervéet al. 1998).

Cette troisième plante, Arachis pintoi,récemment introduite par le CIRAD-FLHORà la Martinique, semble présenter quelquesavantages mais possède également desinconvénients :• Avantages : semences commercialisées,

propagation par graine et/ou végétative;plante non hôte de plusieurs espèces denématodes dont Meloidogyne spp. ; com-

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 29

Tableau 1. Résultats des dénombrements de nématodes et des pesées de plantsd’A. pintoi 45 jours après inoculation.

Nbre/g racine Racines Partie aérienne Qualité d’hôte1

(mg) (mg)

Témoin - 260 ± 10 1470 ± 140 -

Hoplolaimus seinhorsti 382 ± 132 240 ± 40 1880 ± 110 ***

Pratylenchus coffeae 2918 ± 447 240 ± 30 1630 ± 350 ***

Radopholus similis 112 ± 95 250 ± 50 1820 ± 50 *

Meloidogyne mayaguensis 0 240 ± 60 1600 ± 300 NH

Meloidogyne incognita 0 270 ± 30 2010 ± 180 NH

ANOVA NS NS1 Très bon hôte = *** ; Bon hôte = ** ; Mauvais hôte = * ; Non hôte = NH

Figure 1. Système racinaire d’Arachis pintoi.

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patible comme plante de couverture ; ap-port d’azote (environ 60 kg/ha/an).

• Inconvénients : plantes hôte de gravesnématodes endoparasites migrateurs,dont R. similis et P. coffeae ; installationlente ; nécessité d’inoculer la bactériespécifique associée.

L’introduction et l’utilisation d’Arachispintoi comme plante de couverture enbananeraies pourrait alors s’effectuersous certaines conditions :

• en absence des nématodes R. similis etP. coffeae, ce qui limite son utilisationdirectement après banane ou autre cul-ture infestée par P. coffeae (igname, dasheen) ;

• après rotation culturale mais en pré-sence de Meloidogyne spp. afin de ré-duire le potentiel infestant de ces néma-todes à galles avant replantation avecdes vitroplants de bananiers.

Cette plante pourrait également trouver saplace à la Martinique et dans les Antillesdans différents autres agrosystèmes quidemeurent à expérimenter :

• en vergers de fruitiers, tels que lesagrumes mais surtout pour les goyaviersqui subissent de graves attaques deM. mayaguensis aux Antilles (Quéné-hervé et al. 2001) ;

• en maraîchage comme plante de jachèreet plante de couverture associée. ■

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Patrick Quénéhervé travaille à l’Institut de Recherchepour le Développement (IRD, ex ORSTOM), BP 8006,97259 Fort-de-France Cedex, Martinique ; YvesBertin et Christian Chabrier au CIRAD-FLHOR,BP 153, 94202 Fort-de-France Cedex, Martinique.

30 INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Dynamique du bore dans le sol d’une plantation de bananiers plantain (Musa AAB cv. “Dominicohartón”) de la région du Quindío, Colombie

Agronomie Etude sur les micronutriments

M.M. Bolaños Benavides et A. García Alzate

Le bore (B) est l’unique élément nonmétallique des six oligoélémentsessentiels. Sa valence de + 3 est

constante, et il a le plus petit rayon ionique.Il prédomine dans les roches sédimentaires.Dans les roches ignées, c’est dans les gra-nites qu’il est le plus abondant, sous la formede silicates de bore. Son minéral le plusrépandu est la tourmaline (3 à 4 % de bore).On le trouve dans le sol sous quatre états dif-férents : a) en tant que partie intégrante dela structure cristalline des minéraux ; b) adsorbé ou retenu par les colloïdes du sol ;c) comme anion de la solution de sol ; ou d) associé à la matière organique du sol(Bonilla et al. 1994).

La teneur en bore total du sol varie entre2 et 200 ppm mais la majeure partie n’est pasassimilable par les plantes. Par rapport auxautres oligoéléments, le bore présente cer-taines spécificités comme celle d’être tou-jours combiné à l’oxygène dans la solutionde sol et de se comporter en anion (borate)dans toutes les réactions. Le borate possèdeune grande mobilité ce qui explique qu’ilsoit facilement perdu par lixiviation. On peutconsidérer que le bore disponible dans le solparticipe à un cycle dans lequel la majeurepartie de cet élément provient de la matièreorganique et une petite quantité, de la tour-maline.

La matière organique est décomposée parles micro-organismes qui libèrent du borequi, disponible dans la solution de sol, estabsorbé par les végétaux. Une partie peutêtre lessivée par les eaux d’infiltration et

une petite fraction être fixée ou retenue parles argiles (Berger et Pratt, cités par Bonillaet al. 1994).

Parmi les multiples fonctions assurées parle bore dans le métabolisme végétal, onconstate entre autres qu’il influence les pro-cessus de floraison et de fructification, lagermination des grains de pollen, la divisioncellulaire ainsi que le métabolisme del’azote, des hydrates de carbone et des sub-stances pectiques. En ce qui concerne cesdernières, Rajaratnam et Lowry (1974) rap-portent que leur concentration peut aug-menter chez les plantes carencées en bore.

Le bore est impliqué également dansl’absorption de l’eau et des sels minérauxpar le cytoplasme. On pense que son rôleprincipal est d’aider le passage des molé-cules de sucres fortement polarisées à tra-vers la paroi cellulaire. Le bore constitue en

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effet un élément fixe de la membrane desorte qu’une quelconque carence se traduitimmédiatement par une altération du méta-bolisme des sucres destinés à s’accumulerdans les feuilles. Cet état de fait pourraitêtre à l’origine de presque toutes les autresfonctions qu’on lui attribue (Gómez etLeguizamón 1975). Malgré les avancéesnotables de l’étude de la nutrition minérale,le rôle du bore dans le métabolisme végétalsuscite encore bien des questions.

Actuellement, dans la région caféièrecentrale de Colombie, de nombreuses plan-tations de bananiers présentent les symp-tômes d’une carence en bore. D’après Leónet al., on avait recensé en 1985 dix cas de cetype dans tout le pays. L’étude présentéeici, destinée à récolter des données ennombre suffisant pour pouvoir éclaircir lesinterrogations mentionnées plus haut, apour objectif de déterminer l’importancedu bore dans la culture du bananier plan-tain (Musa AAB cv. “Dominico hartón”)dans le département du Quindío et d’étu-dier sa dynamique pendant dix ans dans unsol fertilisé par les macroéléments.

Matériels et méthodesOn a mené l’étude sur une parcelle situéedans la station expérimentale El Agrado,municipalité de Montenegro, département du Quindío, Colombie. La station se trouve à 1320 m d’altitude, et est caractérisée pardes précipitations annuelles moyennes de 2 000 mm, une température annuelle moyennede 22 °C et une humidité relative de 76 %.

D’après la classification de Holdridge, sonécosystème correspond à la forêt humide del’étage pré-montagnard (fh-PM). Les solssont issus de cendres volcaniques (andi-sols), possèdent une fertilité naturellemoyenne, une texture de moyenne à gros-sière et une faible capacité de rétentiond’eau, ce qui les rend lixiviables et sensiblesà l’érosion.

On a réalisé des analyses de sol du 2 mai1990 jusqu’au 2 mars 2000. Les échantillonsont été prélevés tous les deux ans, avec cinqrépétitions. On a analysé les enregistre-ments des précipitations reçues pendant ladurée de l’étude.

On a procédé sur les échantillons récoltésà la détermination du pH, de la teneur enmatière organique, en calcium échangeable,en phosphore (P), en magnésium (Mg),

en potassium (K) et en bore (B). Lesméthodes d’analyse utilisées sont réperto-riées dans le tableau 1. Les résultats obte-nus ont fait l’objet d’une analyse de corré-lation pour les couples bore-poids du régime (produit de cycle en cycle), bore-potassium, bore-calcium, bore-pourcentagede matière organique et bore-pH. On a éga-lement analysé les relations pouvant existerentre les rapports Ca/Mg, Mg/K, Ca/K et(Ca+Mg)/K.

Résultats et discussionA partir des données fournies par les ana-lyses de sol, on a calculé les moyennes descinq répétitions pour étudier leur évolutionen fonction du temps comme indiqué dans le tableau 2.

Teneur en boreComme le montrent les résultats des ana-lyses chimiques de sol réalisées au cours desdix dernières années, la teneur en bore afortement diminué, passant d’un tauxconvenant à la culture du bananier plantainde 0,4 ppm (selon Buriticá 1985) au taux de0,01 ppm, valeur pour laquelle il y auraitcarence. Cependant, il faut tenir compte ducycle édaphique de l’élément, qui déter-mine sa concentration dans la solution desol et, par conséquent, sa disponibilité et sa capacité d’absorption par les plantes(Mengel 1980).

Relation entre pH et teneur en bore Comme on peut le noter sur le tableau 3, lateneur en bore est étroitement et directe-ment corrélée au pH car celui-ci se situe àun niveau optimal pour l’absorption du borepar les végétaux. En effet, la fixation de cetélément minéral par les hydroxydes de fer etd’alumine ainsi que par les argiles augmenteavec le pH : elle est maximale pour un pHcompris entre 8 et 9 et minimale pour un pHd’environ 5 (Lora 1994). Selon Domínguez(1988), une augmentation de pH diminue ladisponibilité du bore mais cela n’apparaîtqu’à partir d’un pH égal à 6 qui n’a jamaisété atteint après le démarrage de cette expé-rimentation.

D’après Marschner (1986), la disponibi-lité du bore pour les plantes décroît quandle pH du sol augmente ; c’est le cas dans lessols calcaires ou dans ceux présentant uneforte teneur en argile, probablement en rai-

son de la formation et de l’absorption deB(OH)4.

Conformément aux analyses chimiquesdu sol étudié, la valeur du pH (5,1-6,08)oscille dans une fourchette favorable àl’exploitation éventuelle de l’élément parles végétaux. Cela explique que les symp-tômes de carence en bore se soient manifes-tés seulement au cours des dernièresannées. Les raisons pour lesquelles lateneur en bore est corrélée au pH sont fon-dées sur le fait que le pH :• influence profondément de nombreux pro-

cessus biologiques ayant lieu dans le sol ;• affecte la disponibilité des oligoéléments ;• altère l’absorption d’un élément en raison

de son action sur l’activité microbienne ;• génère des changements au niveau de la

capacité des racines à absorber les ionsou à les transporter une fois absorbés ;

• provoque des variations de la stabilité descomplexes organiques solubles ou non ;

• modifie la solubilité des ions antagonisteset altère les conditions de la rhizosphère.

Relation entre nutrimentsLes résultats obtenus montrent égalementune corrélation étroite et inverse entre lebore et le potassium (tableau 3). Cela peuts’expliquer par le fait que la teneur en Katteint au fil des ans des taux supérieurs à0,30 meq/100g de sol, ce qui, selon Gómez etLeguizamón (1975), peut provoquer descarences en bore.

L’interaction potassium-bore ne semblepas suivre une règle bien définie. Revé etShive (1944), cités par Domínguez (1988),démontrent que, dans un milieu riche enbore, son absorption augmente avec l’enri-chissement du sol en potassium ; mais, enrevanche, en présence de taux faibles enbore dans le milieu, le déficit s’aggrave avecl’augmentation du potassium. Le sens de

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 31

Tableau 1. Méthodes d’analyseschimiques de sols.

Paramètre Méthodes d’analyses

pH Potentiomètre, relation 1:2,5

AE (acidité échangeable) KCl 1N

MO Walkley – Black

P (ppm) Bray II

Bases échangeables Acétate d’ammonium normal (1N)s et neutre (pH 7)

Tableau 2. Variation des propriétés chimiques du sol étudié (1990–2000).

Evolution de la fertilité du sol

Année pH MO K Ca Mg P B (%) (meq/100 g) (meq/100 g) (meq/100 g) (ppm) (ppm)

1990 6,08 3,79 0,95 5,2 0,93 22 0,4

1993 5,18 3,66 0,69 4,4 1,03 71,6 0,12

1995 5,72 3,72 1,22 2,8 0,64 34,6 0,19

1997 5,78 4,80 1,30 3,8 0,94 61,0 0,06

2000 5,10 4,80 1,79 6,0 0,60 29,0 0,01

Tableau 3. Corrélations entre boreédaphique, pH, K, Ca, P et poids du régime (PR) en kg.

Corrélations

pH – B 0,82

K – B -1,00

Ca – B 0,80

P – B -0,86

PR – B 1,00

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l’interaction K/B paraît dépendre de larichesse en bore de la solution de sol. La ten-dance suivie dans cette étude montre queles applications croissantes de potassiumprovoquent une légère réduction de la dispo-nibilité du bore.

Quand le bore interagit avec d’autres élé-ments, on doit tenir compte de l’éventualitéde déséquilibres nutritionnels dans le sol,étant donné que cet élément aide à trans-porter des ions antagonistes, ce qui affectedirectement la plante dès lors qu’un ou plu-sieurs éléments ne sont plus disponiblespour elle. C’est le cas du potassium qui estabsorbé en moindres quantités quand lateneur en bore est très basse.

Quant au calcium, ses taux augmententquand le bore est en déficit. Dans le sol étu-dié, il n’y a pas une grande disponibilité encalcium, ce qui pourrait favoriser l’absorp-tion du bore. Cependant, on a calculé l’inter-action calcium-bore dans les concentrationsdu milieu de croissance et le rapport Ca/Bdans la plante. Revé et Shive (1944), citéspar Domínguez (1988), indiquent que desfortes concentrations de calcium aggraventles symptômes de carence en bore chez latomate. D’autre part, la toxicité du bore dansun milieu qui en contient trop peut êtrediminuée en augmentant les quantités decalcium du milieu. Il est possible que, en rai-son de tout ce qui précède, les carences enbore des cultures de bananiers plantain étu-diées ne soient apparues que ces dernièresannées (1999-2000), même si on relève desfaibles teneurs en bore depuis 1993.

Le tableau 3 montre une corrélationinverse du phosphore par rapport au bore.D’après les études réalisées par Robertson etLougman (1974), il est démontré qu’il se pro-duit une diminution manifeste de l’absorp-tion du phosphore chez les plantes carencéesen bore. Ceci est en relation avec le rôle quejoue le bore comme stimulant de l’utilisationdu glucose 1-phosphate. Aussi, tant que lesteneurs en bore seront basses, le phosphorequi se trouve dans le sol sera très lentementassimilé ce qui se traduira par son accumula-tion progressive dans le milieu.

En considérant les relations établies entreles différents cations (tableau 4) et la com-

paraison ultérieure avec leurs niveaux cri-tiques, en aucun cas on n’a observé decarence en potassium, ce qui s’explique aisé-ment en raison des grandes quantitésd’engrais potassiques appliqués tout au longdes années et aussi par le recyclage de cetélément à travers les résidus de récolte.Selon Belalcázar (1991), la culture du bana-nier plantain extrait du sol des pourcentagesélevés d’éléments tels que le potassium(76,02 %) et le calcium (13,62 %), suivis parl’azote, le magnésium et le phosphore. L’élé-ment le plus exporté est l’azote (25,55 %),suivi par le magnésium (20,09 %) et le phos-phore (19,80 %), alors que ceux qui sontréincorporés ou recyclés en plus grandequantité sont le calcium (94,47 %) et lepotassium (89,77 %).

Parmi les causes probables de l’origine dela carence en magnésium du sol étudié, onconstate des relations inappropriées avecles autres bases du sol, principalement lepotassium (tableau 4).

La relation Mg/K est déséquilibrée parun déficit en Mg : les niveaux élevés de Kagissent de manière antagoniste avec lemagnésium, ce qui conduit à une absorp-tion faible de cet élément. Les pertes enmagnésium des sols sont plus élevéesquand on y ajoute des engrais potassiques.De nombreux auteurs considèrent qu’un solest pauvre en magnésium lorsqu’il contientmoins de 1,0 meq/100g, alors que pourd’autres il suffit que la teneur en Mg soitinférieure à 1,5 et même 2,0 meq/100 g(Suárez et Carrillo 1984).

La fertilisation intensive et continue enpotassium employée dans la zone a certaine-ment contribué à cette carence en Mg, provo-quant un déséquilibre du rapport Mg/K et,

par conséquent, une inhibition de l’absorp-tion du magnésium. Enfin, on notera que,dans la zone où s’est déroulée l’étude, il estfréquent de rencontrer des cultures manifes-tant des symptômes de carence en Mg.Conformément à Fried et Dean (1952), onpeut remédier aux carences nutritionnellesengendrées par ces conditions de déséqui-libre en appliquant un plan de fertilisationéquilibré.

Matière organique et bore dans le solD’après les résultats de l’étude, il n’y a pasde corrélation entre la matière organique etle bore. Cependant, il faut souligner quedivers auteurs (Gómez et Leguizamón 1975)affirment que dans les sols riches enmatière organique on observe rarement decarence en bore puisque la matière orga-nique du sol en est la principale source.C’est ainsi que Berger et Truog (1945), citéspar Domínguez (1988), ont relevé une cor-rélation positive entre le bore assimilable(bore soluble dans l’eau) et la teneur enmatière organique du sol. Un peu plus tard,Olson et Berger (1946), cités par Domínguez(1988), ont démontré que la minéralisationde la matière organique conduisait à la libé-ration de bore assimilable.

D’autre part, le bore adsorbé par les col-loïdes organiques et inorganiques du solconstitue une réserve permettant de main-tenir sa concentration dans la solution desol afin de satisfaire les besoins de la cultureet de réduire les pertes par lessivage. Deplus, dans des sols contenant davantage dematière organique, la concentration de boreest plus élevée puisqu’une fraction impor-tante du bore édaphique provient de lamatière organique du sol.

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3500

30002500

2000

1500

1000500Pr

ecip

itat

ion

s (m

m)

Co

nce

ntr

atio

n d

e b

ore

(p

pm

)

90 90 95 97 0

Années

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5précipitations

bore

25

20

15

10

5

0

Pro

du

ctio

n (

t/h

a)

Co

nce

ntr

atio

n d

e b

ore

(p

pm

)

90Années

95 95 970

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5production

bore

Figure 2. Teneur en bore édaphique vs précipitations.Figure 1. Production de bananes plantain en fonction de la teneur en bore du sol.

Tableau 4. Relations entre cations dans le sol de l’expérimentation (1990–2000).

Relation 1990 1993 1995 1999 2000

Mg/K 1,58 1,93 0,87 0,73 1,00

Ca/Mg 5,72 4,14 5,00 4,88 5,00

Ca/K 8,97 7,96 5,37 3,58 6,66

(Ca+Mg)/K 10,50 9,88 6,26 4,33 7,66

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Production de bananes plantain et bore édaphique On remarque une corrélation étroite etdirecte entre la productivité du sol et lebore (tableau 3). On peut l’expliquer parune dégradation chimique du sol, comme lemontre le tableau 2. La perte graduelle del’oligoélément bore affecte drastiquementle remplissage des fruits (figure 1), à telpoint que les doigts se déforment, mûris-sent prématurément et que leur taille seréduit, entraînant une diminution de la pro-duction et des difficultés de commercialisa-tion. En conséquence, la perte de la capa-cité productive des bananiers plantain estévidente. La diminution des rendementspeut également être reliée à la régulationde l’absorption et de la translocation dubore par les plantes, phénomènes plus limi-tés pour cet élément que pour d’autres élé-ments minéraux.

Ainsi, les faibles quantité et qualité de laproduction peuvent être provoquées par unecarence précoce en bore qui entraîne unarrêt de la croissance des bourgeons et inhibel’élongation des cellules (Lovatt et al. 1981,Robertson et Loughman 1974b) et leur divi-sion (Cohen et Lepper 1977, Kouchi 1977).

Selon Leguizamón (1975), dans bien descas, les bourgeons axillaires affectés n’arri-vent pas au stade productif et, s’ils y arrivent,ils donnent des régimes petits et déformés.

On peut conclure de ce qui précède que lebore est un nutriment essentiel à une bonneproduction, tant en qualité qu’en quantité.

Précipitations et boreLa teneur en bore tend à diminuer avec lesprécipitations élevées reçues par la régionétudiée comme le montre la figure 2. Cerégime de précipitations, joint à la texturede type limon sableux du sol et au fait quel’anion borate possède une certaine mobi-lité, a permis une augmentation du taux delixiviation du bore. C’est pourquoi il s’avèreindispensable d’appliquer ce nutriment demanière plus fractionnée.

Ces résultats concordent avec ceux deMarschner (1986), qui part du principe que,dans des conditions de fortes précipitations,le bore est lessivé sous forme de B(OH)3.

Le bore dans la physiologie de la plante Un aspect général du déficit en bore est lemauvais développement des tissus méristé-matiques, que ce soit aux extrémités desradicelles ou au niveau des bourgeons. Encas de carence, les difficultés de développe-ment sont les premiers symptômes(Domínguez 1988). Ce ralentissement de lacroissance des pointes des racines peut pro-bablement contribuer à aggraver un desprincipaux problèmes de la culture du bana-nier : la verse. Primavessi (2000) affirme quel’addition de bore aide la croissance desracines et que, si ces dernières restent dansla couche organique et ne pénètrent pas plus

profondément dans le sol, c’est parce qu’ilne s’y trouve pas suffisamment de bore.

Les carences en bore des plantes ne sontpourtant pas très faciles à identifier sinonpar des analyses foliaires ou de sol. Celles-cisont particulièrement indiquées dans lecadre de la culture du bananier plantain carle bore joue, grâce à la transformation decomplexes bore-sucres (Marschner 1986),un rôle essentiel dans le transport dessucres et donc dans le remplissage desfruits. Une carence en bore a donc une inci-dence directe sur la qualité et la quantitédes bananes plantain récoltées.

Conclusions• Le bore est un nutriment fondamental

pour l’obtention de rendements maxi-maux des bananiers plantain tant enquantité qu’en qualité. Ceci est confirmépar la corrélation de 1 entre le poids desrégimes et la teneur en bore du sol étudié.

• La disponibilité du bore dans la solutionde sol est étroitement liée au volume desprécipitations et à la texture de limonsableux du sol en raison d’une certainemobilité de l’anion borate.

• Dans le sol de l’expérimentation, de 1990à 2000, plus la teneur en potassium du solaugmente, plus la teneur en bore diminueet, par conséquent, les rendements de laculture diminuent également. Ceci peutêtre relié à la fertilisation potassiquerépétée du sol.

RecommandationD’autres expérimentations sont nécessairespour préciser les doses de fertilisation par lebore à recommander pour la culture dubananier plantain, en prenant en compte lateneur en bore des feuilles et sur la base desdifférents niveaux critiques d’extraction del’anion borate.

Remerciements Les auteurs remercient le Comité desCaféiculteurs du Quindío pour son appuifinancier aux analyses de sol, sans lesquellescette étude n’aurait pu être menée à bien,ainsi que Fabio Aranzazu H., chercheur à laCORPOICA, Regional 9, Huberto MoralesOsorno et Luz Dary Celis García, assistantsde recherche à la CORPOICA, Regional 9. ■

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Martha M. Bolaños Benavides est biologiste à laCORPOICA, Avenida Bolívar Sector Regivit 28 Norte,A.A. 1807, Armenia, Colombie. E-mail : [email protected] ; Alexander García Alzateest étudiant à la Facultad de Ciencias Agropecuarias,Programa de Agronomía. Universidad de Caldas,Manizales, Caldas, Colombie. E-mail : [email protected].

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 33

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P. Orellana Pérez, I. Bermúdez Caraballoso,

L. García Rodríguez et N. Veitía Rodríguez

Les bananiers plantain représententune source alimentaire importantepour les populations d’Amérique

latine et de certains pays africains. Lesbananiers plantain de type “Horn”, tradition-nellement les plus cultivés, ont été grave-ment affectés par la cercosporiose noire(Mycosphaerella fijiensis Morelet), ce qui aconsidérablement diminué l’offre de ce pro-duit sur les marchés locaux et d’exportation.C’est la principale maladie qui menace laproduction de cette source alimentaire et derevenus (Jacome 1998). Le fait que la cul-ture des bananiers plantain se pratiquegénéralement dans de petites exploitations,quelquefois en zones montagneuses et trèssouvent en association avec d’autres plantes,rend la lutte chimique contre la maladie dif-ficile. Les conséquences, non seulement surle volume de production mais aussi sur laqualité du produit, font que les niveauxactuels de production ne répondent pas à lademande croissante de certains marchéslocaux et d’exportation.

Dans les années 90, les premiershybrides de bananiers plantain résistantsà la cercosporiose noire destinés à la commercialisation développés par laFundación Hondureña de InvestigaciónAgrícola (FHIA) ont donné l’espoir de pou-voir introduire de nouveaux clones dans laproduction commerciale et de retrouverdes niveaux de production adéquats àmoindre coût.

Cependant, en raison de leur constitutiongénétique à laquelle ont participé certainsclones de type “French” de haute stature, lesnouveaux hybrides doivent être caractériséssur le plan morphologique et étudiés auniveau agronomique avant d’être exploitéscommercialement.

Le travail présenté ici montre les résul-tats de l’évaluation de divers caractèresagronomiques des hybrides FHIA dans larégion centrale de Cuba.

Matériel et méthodesLes études ont été réalisées sur des vitro-plants issus de micropropagation d’après laméthode proposée par Orellana (1994),implantés sur la plantation de l’entreprisede cultures diversifiées “La Cuba”, situéedans la province de Ciego de Avila.

On a planté 50 plants de chaque hybride,avec un espacement de 3 m entre les plants,sur deux sillons situés également à 3 m dedistance. Sur 20 plantes de chaque hybride,à partir du début de la floraison, on a évaluéles caractères suivants : • Hauteur de la plante • Nombre de feuilles fonctionnelles (avec

plus de 75 % de surface foliaire verte) audébut de la floraison (NFFF)

• Nombre de feuilles présentant des né-croses typiques de la cercosporiose noire[Stade 5 sur l’échelle de Stover modifiéepar Gauhl (1984)] au début de la florai-son (NFNF)

• Nombres de feuilles fonctionnelles (avecplus de 75 % de surface foliaire verte) àla récolte (NFFR)

• Nombre de feuilles présentant des né-croses dues à la cercosporiose noire à larécolte (NFNR)

• Nombre de mains par régime• Longueur et diamètre du doigt central de

la première et de l’avant-dernière mains • Nombre de jours écoulés entre la récolte

et la maturation (deuxième main audegré de maturation 1, d’après l’échelledes “Descripteurs pour le bananier”(IPGRI-INIBAP/CIRAD 1996))

• Cycle végétatif en jours de la plantationà la floraison et jusqu’à la récolte.A l’aide des résultats des évaluations du

nombre de feuilles fonctionnelles présen-tant les lésions typiques de la cercosporiosenoire, on a déterminé deux formules servantd’indicateurs de la réduction de la surfacefoliaire fonctionnelle : l’indice de réductionde feuilles fonctionnelles (IRFF) et l’indicerelatif d’infection par la cercosporiose noire(IRI), reflétant les dégâts provoqués par lamaladie. Ce dernier indice dépend dunombre de feuilles fonctionnelles présen-tant des lésions typiques en début de florai-son et à la récolte du régime.

Formules :• IRFF = NFFF/NFFR• IRI = IRFF x NFNR/NFFR

= NFFF x NFNR/ (NFFR)2

Comme à Cuba on ne réalise en pratiquequ’un cycle de production, les évaluationsont porté seulement sur le pied-mère.

Résultats et discussionLes résultats montrent qu’à l’exception de“FHIA-19”, dont le poids du régime est leplus faible, les autres hybrides ne diffèrentpas entre eux pour ce caractère. Pourl’ensemble des hybrides, la majeure partiedu poids du régime est concentrée sur les

quatre premières mains (59,71 % du poidstotal), “FHIA-19” atteignant le taux le plusélevé (71 %), ce qui est confirmé par l’obser-vation de la longueur et de la grosseur desdoigts de la première main (Tableau 1). Laconcentration de la majeure partie du poidssur les premières mains est une caractéris-tique des bananiers plantain. Cela justifieque l’on puisse éliminer les mains termi-nales des hybrides ayant développé plus dehuit mains par régime, pour favoriser un plusgrand développement des doigts en longueuret en diamètre. Ce dernier aspect est trèsimportant pour pouvoir prétendre rivaliseravec les bananiers plantain de type “Horn”.On n’a pas observé de différences entre leshybrides pour les autres caractères durégime. Arcila et al. (2000) recommandentde laisser cinq mains et d’éliminer les autres20 jours après le début de la floraison.

Il est important de souligner que leshybrides dont l’intervalle de temps entre larécolte et la maturation est le plus granddans les conditions naturelles sont “FHIA-20”et “FHIA-22” avec 11 jours tandis que pour“FHIA-21”, cet intervalle n’est que de 8 jours.Ce comportement montre que les deux pre-miers présentent des avantages pour le com-merce local et pour l’exportation sur decourtes distances.

En ce qui concerne le comportement faceà la cercosporiose noire, l’IRFF indique que“FHIA-04”, arrivé à la récolte avec seulement1,3 feuilles fonctionnelles (IRFF = 9,31), estl’hybride dont la surface foliaire a été la plusréduite durant le processus de remplissagedes doigts, entraînant un remplissage insuf-fisant de ces derniers. Tous les autreshybrides présentent des valeurs d’indiceinférieures et très voisines entre elles(tableau 2). Pour ces hybrides, le nombre defeuilles fonctionnelles au moment de larécolte n’est jamais inférieur à quatre, per-mettant un bon remplissage des doigts.

Les résultats indiquent que l’hybride“FHIA-04” est aussi le plus touché par la cer-cosporiose noire, avec un IRI de 9,31 dû aufait que toutes ses feuilles fonctionnellesprésentaient des nécroses typiques de lamaladie, qui s’est rapidement développéeaprès la floraison. Au moment de la récolte,“FHIA-20” et “FHIA-22”, avec plus de deuxfeuilles fonctionnelles non affectées parl’agent pathogène, ont obtenu les pluspetites valeurs d’IRI : 1,38 et 1,40 respective-ment. “FHIA-05”, “FHIA-19” et “FHIA-21”,bien qu’avec des valeurs supérieures, se sontbien comportés face à la maladie même sitoutes leurs feuilles fonctionnelles au

34 INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Evaluation des caractéristiques agronomiquesd’hybrides de bananiers plantain (Musa spp.)

Evaluation Performance d’hybrides

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moment de la récolte portaient les lésionstypiques. Les résultats confirment que letemps nécessaire au développement de lamaladie sur “FHIA-04” est très inférieur àcelui des autres hybrides, ce qui avait déjàété rapporté par Jones (1994).

Les résultats mettent en évidence la pos-sibilité d’utiliser l’IRFF comme expressionde la réduction de la surface foliaire pendantle processus de remplissage des doigts, etl’IRI comme expression du temps nécessaireau développement de la maladie en fonctionde la surface foliaire affectée, donnée par lenombre de feuilles fonctionnelles et celui defeuilles nécrosées au moment de la récolte,relation qu’il a toujours été difficile de quan-tifier numériquement.

D’après Ortiz et Vuylsteke (1994), citéspar Craenen (1998), il faut au moins huitfeuilles fonctionnelles pendant tout le cyclevégétatif et un nombre égal de feuilles nonnécrosées avant la floraison pour garantir unbon rendement.

De ce point de vue, “FHIA-20” possède lecycle végétatif le plus court de la plantationà la récolte avec 481 jours, alors que chez lesautres hybrides, celui-ci se situe dans unefourchette allant de 493 à 518 jours.

Conclusions• Les hybrides “FHIA-20” et “FHIA-22”

présentent un bon potentiel de rende-ment en raison de la durée plus longueséparant la récolte de la maturation desfruits. “FHIA-20”, en outre, a le cycle vé-gétatif le plus court.

• Les hybrides “FHIA-05”, “FHIA-19” et“FHIA-21” présentent également un bonpotentiel de rendement. Cependant, l’IRInous indique qu’ils arrivent au momentde la récolte avec toutes leurs feuillesfonctionnelles touchées par la cercospo-riose noire, ce qui, dans des conditionsextrêmes d’infection, peut avoir des ré-percussions sur le rendement.

• Les indicateurs proposés dans cette étude– indice de réduction des feuilles fonc-tionnelles (IRFF) et indice relatif d’infec-tion (IRI), semblent être des indicateursadéquats pour comparer, chez différentsclones de bananiers plantain, la réductionde la surface foliaire active et le tempsnécessaire au développement de la cerco-sporiose noire durant la période compriseentre la floraison et la récolte. ■

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 35

Nouvelles méthodes de propagation in vitrodu cultivar hybride FHIA-20

Culture de tissus Propagation en masse

RéférencesArcila M.I., J.A. Valencia & S. Belalcázar. 2000. Efecto

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Les auteurs travaillent à l’Instituto de Biotecnologíade Plantas, Santa Clara, Villa Clara, Cuba.

Tableau 1. Caractéristiques du régime et rendement des hybrides étudiés.

Hybride Poids du Poids des % du poids Nombre Longueur du Diamètre du Nbre de joursrégime 4 premières total du de mains doigt (cm) doigt (mm) de la récolte

(kg) mains régime par régime à la maturation(kg) 1re Avt-der. 1re Avt-der.

FHIA-04 20,3 a 12,8 63 8,5 21,4 14,8 39,3 32,4 8

FHIA-05 21,5 a 13,5 63 8,6 20,8 15,5 39,0 33,5 8

FHIA-19 16,8 b 12,0 71 8,0 22,0 13,8 40,2 30,0 9

FHIA-20 20,6 a 12,1 59 9,7 19,0 14,0 39,8 32,0 11

FHIA-21 21,3 a 13,1 62 8,7 21,1 14,8 38,7 31,5 7

FHIA-22 22,2 a 14,0 61 8,6 20,0 14,0 41,0 31,0 11(a, b) : les moyennes des valeurs suivies par des lettres différentes sont significativement différentes d’après le test des rangs multiples de Duncan (P ≤ 0,05).

1re : doigt central de la première main ; Avt-der : doigt central de l’avant-dernière main.

Tableau 2. Réponse des hybrides aux attaques de la cercosporiose noire.

Hybride A la floraison A la récolteNFFF NFNF NFFR NFNR IRFF IRI

FHIA-04 12,1 3,13 1,3 1,3 9,31 9,31

FHIA-05 10,2 3,80 4,0 4,0 2,55 2,55

FHIA-19 9,0 4,0 4,0 4,0 2,25 2,25

FHIA-20 12,7 4,0 5,6 3,4 2,27 1,38

FHIA-21 11,5 4,8 4,5 4,5 2,56 2,56

FHIA-22 12,5 4,6 5,5 3,4 2,27 1,40NFFF : nombre de feuilles fonctionnelles à la floraison ; NFNF : nombre de feuilles nécrosées à la floraison ; NFFR : nombre de feuillesfonctionnelles à la récolte ; NFNR : nombre de feuilles nécrosées à la récolte ; IRFF : indice de réduction des feuilles fonctionnelles ;IRI : indice relatif d’infection.

L. García Águila, B. Pérez Mederos, Z. Sarría Hernández et J. Clavero García

Plusieurs cultivars de Musa sontaujourd’hui multipliés par organo-genèse directe à partir de bourgeons

axillaires en culture in vitro (Vasil 1994).Cette technique est à la base de la propaga-tion en masse des bananiers et des bana-niers plantain et constitue à l’heureactuelle, pour de nombreux pays, un moyende multiplier et de distribuer commercia-lement à grande échelle des plantes

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exemptes de toute maladie (Afza et al.1996).

On sait que le génotype a une influencesur l’efficacité de la propagation in vitro etil est donc nécessaire, lorsque de nouvellesvariétés ou des clones hybrides sont intro-duits dans les programmes de production,d’adapter les techniques de micropropaga-tion. Banerjee et al. (1986) (cités par Afza et al. 1996) ont noté des différences considé-rables entre clones quant à la formation debourgeons. Ceci semble être corrélé à la pré-sence d’un ou deux génomes B.

La propagation in vitro de l’hybrideFHIA-20 (AAAB) s’est révélée difficile. On aobservé le développement des apex enplantes durant la phase d’initiation ainsique des bourgeons poussant en forme derosette et présentant des structures bul-beuses de couleur blanche pendant la phasede multiplication. Ceci entraîne une réduc-tion du coefficient de multiplication.Compte tenu de ces problèmes et de lanécessité de multiplier efficacement invitro l’hybride FHIA-20, il s’avère néces-saire de mettre au point de nouveaux proto-coles de manipulation des apex lors de laphase d’initiation, et des bourgeons axil-laires lors de la phase de multiplication.

Matériel et méthodesOn a choisi pour cette étude de jeunesplantes cultivées sous serre, d’une hauteurmoyenne de 25,6 cm (figure 1). Les procédésd’introduction au laboratoire, qui compren-nent la manipulation des plantes, la désin-fection des cormes, les milieux de culturesd’initiation et de multiplication, et les condi-tions de culture sont ceux mis au point parOrellana (1994).

Les cultures ont été placées en chambresde croissance en lumière naturelle et à unetempérature de 27 ± 2 ºC. Dans tous les cas,on a placé la base des apex et des bourgeonsvers le bas sur les milieux de culture.

Influence de la dimension des apex et de l’état physique du milieu de culturependant la phase d’initiation Cette étude avait pour but de définir lesconditions de manipulation et de croissancedes apex pendant la phase d’initiation. On aétudié les traitements suivants (figure 2) :1. Apex de 0,5 cm2 cultivés en milieu li-

quide (témoin)2. Apex de 0,5 cm2 cultivés sur milieu semi-

solide3. Apex de 1,0 cm2 coupés en deux et culti-

vés en milieu liquide4. Apex de 1,0 cm2 coupés en deux et culti-

vés sur milieu semi-solide. Au bout de 20 jours de culture, on a évalué

les variables suivantes :• Pourcentage de régénération des apex • Pourcentage de contamination des apex• Pourcentage de mortalité des apex• Nombre de bourgeons par apex.

On a effectué 20 répétitions par traite-ment et on a utilisé comme méthode statis-tique d’analyse des pourcentages la compa-raison des proportions ANOVA. On a effectuésur la variable “nombre de bourgeons parapex” une simple analyse de variance, etpour la comparaison des moyennes le test deTukey à P < 0,05 %.

On a utilisé des tubes à essai de 14,5 x 2,0 cmcontenant 10 ml de milieu de culture. Pour les milieux de culture liquides, on aemployé un support en papier filtre formantun pont sur lequel on a disposé les apex.Dans le cas des milieux semi-solides, on aajouté 2 mg.L-1 de gélifiant Gellan gum(Spectrum ®).

Les plantes obtenues pendant la phased’initiation ont été transférées, après avoirété individualisées et décapitées, sur desmilieux de culture de multiplication. On aobservé que la croissance des bourgeons sepoursuivait pendant cette phase sous formede petites rosettes et présentait des struc-tures bulbeuses de couleur blanche. Cecomportement des bourgeons de FHIA-20durant la phase de multiplication aentraîné la réduction des coefficients demultiplication (bourgeons obtenus/bour-geons initiaux).

Effet des doses de 6-benzylaminopurineet du type de manipulation sur la croissance des bourgeons en phasede multiplication Dans le but de résoudre les problèmes ren-contrés au cours de la croissance des bour-geons en phase de multiplication, on a étudié l’action d’une dose 2 mg.L-1 de 6-benzylaminopurine (BAP), la dose de4 mg.L-1 proposée par Orellana (1994) ser-vant de contrôle. Chaque dose a été asso-ciée à deux types de manipulation desbourgeons.

Manipulation 1. Les bourgeons sont indi-vidualisés, décapités à 0,5 cm de haut et cou-pés en deux.

Manipulation 2. Les bourgeons n’attei-gnant pas 1 cm sont laissés par groupes dedeux ou avec la plante mère si le cas se pré-sente, et il n’y a pas de décapitation. Lesbourgeons de plus de 1 cm sont individuali-sés, décapités à cette hauteur et coupés endeux quand le pseudotronc est formé de plusde trois feuilles.

On obtient ainsi quatre traitements : 1. Milieu de multiplication à 4 mg.L-1 de

BAP associé à la manipulation 1 (témoin)2. Milieu de multiplication à 4 mg.L-1 de

BAP associé à la manipulation 23. Milieu de multiplication à 2 mg.L-1 de

BAP associé à la manipulation 14. Milieu de multiplication à 2 mg.L-1 de

BAP associé à la manipulation 2.Les variables évaluées sont le nombre de

bourgeons par explant initial et le pourcen-tage de bourgeons poussant en rosette. Lesévaluations sont faites après trois subcul-

tures effectuées à intervalles de 21 jours, enchambre de croissance en lumière naturelleet à une température de 27 ± 2 ºC.

On a inoculé cinq explants par flacons de250 ml contenant 30 ml de milieu de culturesemi-solide (2 mg.L-1 de Gellan gum(Spectrum ®)). On a effectué 10 répétitionspar traitement. Les données ont été analy-sées par analyse de variance multifactorielleet les moyennes comparées par le test deTukey. Les résultats en pourcentages ont étéanalysés de la même façon que dans l’essaiprécédent.

Résultats et discussion

Influence de la dimension des apex et de l’état physique du milieu de culture pendant la phase d’initiationL’utilisation, pendant la phase d’initiation,d’apex de 1 cm2 coupés en deux et placés surun milieu de culture semi-solide conduit àun taux de régénération de 85 % après20 jours de culture in vitro. On note surchaque morceau d’apex la présence de bour-geons axillaires qui assureront la productiond’un plus grand nombre d’explants durant laphase de multiplication ultérieure. Cesrésultats sont significativement différentsde ceux obtenus avec les autres traitements(tableau 1).

La technique de décapitation du dômeapical s’avère nécessaire pour induire la for-mation de nouveaux bourgeons à partir desbourgeons axillaires, inhibés en temps nor-mal par la dominance apicale (Ma et Shi(1972) et Swamy et al. (1983) (cités parAfza et al. (1996)). Pérez et al. (1998) souli-gnent l’importance de l’augmentation ducoefficient de multiplication pendant lapropagation in vitro des bananiers plan-tain, car chaque fois que ce coefficient aug-mente d’une unité, les coûts diminuentd’environ 10 %.

Dans cette étude, la mortalité n’a affectéque des apex coupés et cultivés en milieuliquide, ce qui pourrait être dû au fait queles coupes pratiquées donnent des frag-ments trop petits pour être cultivés enmilieu liquide (tableau 1). D’après Orellana(1998), la croissance des tissus varie avecl’état physique du milieu de culture : sondéroulement n’est pas le même quand onutilise des milieux de culture solides oubien liquides.

L’incidence des contaminations durantcette phase ne montre pas de différencessignificatives selon les traitements étudiés.Cependant, divers auteurs signalentl’influence de la dimension de l’explant ini-tial sur l’incidence des contaminations etrapportent que plus les dimensions sontréduites et plus les tissus se rapprochent duméristème apical, plus les populations demicroorganismes diminuent (García et Noa1998, Leifert et al. 1994).

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Effet des doses de 6-BAP et du type de manipulation sur la croissance des bourgeons en phase de multiplication

En réduisant la dose de cytokinine dansles milieux de multiplication, la différencia-tion des bourgeons en plantules a pu démar-rer tandis que disparaissait peu à peu lacroissance en rosette (dans la mesure où lestrois repiquages ont été faits à la dose de2 mg.L-1 de BAP). Les manipulations ou lescoupes réalisées durant cette phase, jointesà la réduction de la dose de cytokinine, ontfavorisé la réponse biologique des planteset ont entraîné l’apparition d’un plus grandnombre de bourgeons par explant initialpour le protocole 2 (tableau 2). Ces bour-geons, une fois transférés sur des milieuxd’enracinement, n’ont pas eu de difficultésà poursuivre leur croissance et ont atteintla hauteur, la grosseur et le nombre defeuilles nécessaires à leur passage en phased’acclimatation.

En revanche, pour les traitements impli-quant la dose de 4 mg.L-1 de BAP, on acontinué à voir apparaître une croissanceen rosette quelque soit le protocole demanipulation appliqué aux bourgeons, bienque le pourcentage le plus élevé de ce typede croissance corresponde au protocoleclassique (individualisation, décapitation à0,5 cm et section en deux des bourgeons). Ilsemble que ce traitement accentue la pré-sence de cette croissance particulière chezle clone FHIA-20 : en effet, la présence desrosettes tend à diminuer avec le protocole 2(tableau 2).

Pour obtenir un bon développement descultures in vitro, le rapport entre les tauxd’auxines et de cytokinines dans le milieu deculture doit être judicieusement choisi. Ilfaut également tenir compte des concentra-tions endogènes de ces hormones dans lesdifférents types d’explants ou d’espèces(Jiménez 1998). Certaines espèces sont cul-tivées sans adjonction d’aucun régulateurexterne, probablement parce qu’il existe unequantité endogène d’hormone suffisante.

ConclusionsLes résultats obtenus au cours de ce travailrendent possible la propagation in vitro del’hybride FHIA-20 avec une augmentationsensible de l’efficacité du processus de pro-

pagation par organogenèse grâce à l’aug-mentation du nombre de bourgeons.

Il faut pendant la phase d’initiation culti-ver sur des milieux semi-solides des apex de1 cm2 coupés en deux. De cette façon, 85 %d’entre eux régénèrent des plantes au boutde 20 jours de culture. Pendant la phase demultiplication, il faut réduire la dose decytokinine à 2 mg.L-1 dans les milieux deculture et individualiser les explants enbourgeons bien définis qui ne soient pasinférieurs à 1 cm de hauteur (ceux qui lesont seront maintenus en groupes de deuxou resteront unis à la plante-mère). Lesbourgeons de 1,5 à 3,0 cm présentant plusde trois feuilles peuvent être décapités àune hauteur de 1,0 cm et coupés en deux.On réduit ainsi de 2 % la croissance enrosette et on obtient en moyenne 4,7 bour-

geons par explant au cours de la phase demultiplication. ■

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 37

Figure 2. Traitements étudiés pendant la phase d’initiation in vitro.Figure 1. Jeunes plants du clone FHIA-20 utiliséspour l’introduction au laboratoire.

Tableau 1. Comportement des apex pendant la phase d’initiation au bout de 20 jours de culture in vitro.

Traitements Régénération Nombre Contamination Mortalité des apex de bourgeons (%) (%)

(%) par apex

1 (Témoin) 40,0 b 0,25 c 15 a 0,0 b

2 40,0 b 1,10 b 20 a 0,0 b

3 35,0 b 0,00 c 15 a 40,0 a

4 85,0 a 2,42 a 15 a 0,0 b* Des lettres identiques dans une même colonne indiquent que les résultats ne sont pas statistiquement différents (P < 0.05 %).

Traitements

1.Apex de 0,5 cm2 cultivés en milieu liquide (témoin).

2. Apex de 0,5 cm2 cultivés en milieu semi-solide.

3.Apex de 1,0 cm2 coupés en deux et cultivés en milieu liquide.

4.Apex de 1,0 cm2 coupés en deux et cultivés en milieu semi-solide.

Tableau 2. Comportement de la croissance des bourgeons pendant la phase de multiplication.

Traitements Nombre de bourgeons par explant Bourgeons à croissance en rosette (%)

1 (Témoin) 1,24 b 44,0 a

2 2,10 b 24,0 b

3 2,20 b 6,00 c

4 4,70 a 2,00 c* Des lettres identiques dans une même colonne indiquent que les résultats ne sont pas statistiquement différents (P < 0.05%).

Traitements

1.Milieu de multiplication à 4,0 mg.L-1 de BAP + manipulation 1 (témoin).

2.Milieu de multiplication à 4,0 mg.L-1 de BAP + manipulation 2.

3.Milieu de multiplication à 2,0 mg.L-1 de BAP + manipulation 1.

4.Milieu de multiplication à 2,0 mg.L-1 de BAP + manipulation 2.

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Les auteurs travaillent à l’Instituto de Biotecnologíade Plantas, Universidad Central “Marta Abreu” de LasVillas, Carretera a Camajuaní Km. 51/2, CP 54830,Santa Clara, Villa Clara, Cuba. E-mail : [email protected]

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Taux de multiplication et potentiel de régénérationd’embryons somatiques d’une suspension cellulairede bananier (Musa AAA cv. “Grande naine”)

Culture de tissus Suspensions cellulaires

S.L. Lerma, P. Acuña, A.S. Riveros et J.A. Sandoval

La culture des bananiers et des bana-niers plantain est largement répanduedans les régions tropicales et subtropi-

cales. Les superficies mises en culture, quel’on estime représenter environ 10 millionsd’hectares, donnent une production del’ordre de 88 millions de tonnes par an. Cetteculture, dont les fruits font partie du régimealimentaire de plus de 400 millions de per-sonnes, se situe au quatrième rang mondialdans la catégorie des produits alimentairesde première nécessité, après le riz, le blé etle lait (FAO 1999).

Etant donné l’intérêt suscité par la cul-ture du bananier, de gros efforts derecherche ont porté sur l’amélioration et lecontrôle de sa propagation en masse par lebiais de techniques biotechnologiquescomme l’embryogenèse somatique, pourlaquelle ont été décrits trois protocoles utili-sant des tissus végétatifs tels que des frag-ments de corme et de bases foliaires (Novaket al. 1989, Ganapathi et al. 1999), des cul-tures de méristèmes proliférantes (Dhed’aet al. 1991, Dhed’a 1992, Schoofs 1997,Schoofs et al. 1998), et des fleurs mâles oufemelles immatures (Escalant et al. 1994,Grapin et al. 1996).

La mise en place de suspensions cellu-laires en embryogenèse somatique et ladécouverte des facteurs et des moments desynchronisation métabolique des cellules ensuspension constituent deux aspects fonda-mentaux soit des processus d’applicationdes méthodes d’immersion temporaire pour la micropropagation en masse de maté-riel végétal économiquement important(Escalant et al. 1994, Gómez-Kosky et al.

2000), soit de leur emploi dans les pro-grammes d’amélioration génétique parinduction de mutations, l’étude de sélec-tions in vitro (par le biais de toxines dechampignons ou d’extraits végétaux) et latransformation génétique par bombarde-ment de particules. En dépit de toutes lesrecherches menées au niveau internationaldans divers laboratoires, on constate néan-moins qu’un maintien efficace des suspen-sions cellulaires reste encore difficile. Lamise en place de cultures cellulaires debananier qui soient exemptes de contamina-tions bactériennes, d’altérations dues àl’oxydation ou d’éventuelles attaques fon-giques nécessite beaucoup de temps, et leurmaintien s’avère donc difficile (Schoofset al. 1999). Les objectifs du travail présentéici ont été de déterminer, en utilisant dessources de carbone et des régulateurs decroissance, les conditions expérimentalesoptimales de la mise en place et de la multi-plication d’une suspension cellulaire d’unepart, et d’autre part, de la régénérationd’embryons somatiques.

Matériel et méthodes

Maintien des suspensions cellulaires et homogénéisation des cultures Le matériel végétal utilisé pour initier lessuspensions cellulaires consiste en desfleurs mâles immatures de Musa AAA cv.“Grande naine” déposées sur un milieud’induction M1 [sels de Murashige & Skoog(1962)- MS, 1 mg/L de biotine, d’ANA etd’AIA, 4 mg/L de 2,4-D, 6 g/L d’agarose, 30g/Lde saccharose, de pH 5,71] proposé parGrapin et al. (1998) pour la formation descals. Le tissu embryogénique friable obtenua été transféré dans un milieu de suspensioncellulaire M2 [sels MS, 100 mg/L de gluta-

mine et d’extrait de malt, 1 mg/L de 2,4-D,45 g/L de saccharose, de pH 5,3], jusqu’à sonétablissement. Cette technique d’embryoge-nèse somatique a été initialement mise aupoint par Escalant et al. (1994) et elle estactuellement appliquée au Laboratoire debiotechnologie de CORBANA sur ce mêmeclone (Acuña et Sandoval 2000).

A partir de cette suspension initiale, on aréalisé pendant la phase de maintien enmilieu M2 de nouvelles répétitions sur unmilieu composé de 35 ml de milieu M2 fraiset de 13 ml du milieu M2 précédent (danslequel était maintenue la suspension lors ducycle antérieur), mélange dans lequel on aintroduit 2 ml de cellules jusqu’à un volumetotal de 50 ml par erlenmeyer. Ces suspen-sions ont été soumises à quatre traitements :T0 = 45 g de saccharose, T1 = 45 g de saccha-rose + 100 mg/L de myo-inositol, T2 = 30 g desaccharose + 100 mg/L de myo-inositol, et T3 = 15 g de saccharose +100 mg/L de myo-inositol, avec 10 répétitions (figure 1).

On a réalisé 4 subcultures qui ont incubé14 jours chacune, comme proposé parEscalant et al. (1994). Le nombre de celluleset le pourcentage de viabilité des suspen-sions ont été évalués le 1er, le 7e et le 14e

jours de culture à l’aide d’un hémacyto-mètre. On a effectué 3 répétitions par traite-ment et 5 comptages pour chacune d’ellespour un total de 15 lectures par traitement.De plus, tous les 15 jours, on a mesuré l’aug-mentation du volume cellulaire par laméthode de sédimentation (SCV) proposépar Schoofs (1997) et le degré de compacitédu volume cellulaire (PCV) employé parReinert et Yeoman (1982). On a égalementfait 4 répétitions supplémentaires pour lecontrôle du pH (2 en milieu inoculé et 2 enmilieu non inoculé), les mesures ayant lieuau début et à la fin de chaque subculture.

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Afin d’évaluer l’effet des régulateurs decroissance sur la qualité de la suspensioncellulaire dans le milieu M2, on a sélec-tionné le traitement qui présentait le taux leplus élevé de multiplication et de viabilitédes cellules pendant les quatre premièressubcultures de la phase de maintien. Pourcette étude, on a ajouté au milieu M2 sélec-tionné : A1 = 0.5 mg/L de 2,4-D, A2 = 1 mg/Lde 2,4-D et A3 = 2 mg/L de 2,4-D. Le matériela été manipulé de la même façon que pourles traitements portant sur les différentesconcentrations de saccharose. Pour l’évalua-tion, on a considéré les mêmes paramètresque ceux retenus pour la phase de maintiendes suspensions cellulaires, mentionnés plushaut. On a noté également la morphologiedes cellules, en agrégats ou massives, et on apris des photographies au microscopeoptique et électronique.

Régénération des embryonssomatiquesOn a évalué la viabilité du processus parl’observation des embryons obtenus sur lemilieu de culture de Schenk et Hildebrandt(1972), dénommé M3 modifié [10 mg/L debiotine, 100 mg/L de glutamine et d’extraitde malt, 230 mg/L de proline, 1 mg/L d’ANA,de zéatine et de 2-IP, 10 g/L de lactose, 45 g/Lde saccharose et de pH 5,3]. Une fois lemilieu M3 réparti dans des boîtes de Pétri,on y a placé en surface du papier filtre stérilesur lequel on a inoculé des aliquotes de 1 mlde cellules des traitements correspondantsaux différentes concentrations de régula-teurs de croissance. On a déterminé le typede matériel végétal régénéré en pratiquanttrois évaluations par boîte de Pétri des zonesoù la distribution de la suspension était laplus homogène. Toutes les cultures ont étémaintenues dans des conditions contrôléesde température (27 °C), d’humidité relative(80 %) et de photopériode (12 heures).

Analyse statistiqueLes résultats obtenus, en phase de maintiendes suspensions cellulaires et d’homogénéi-sation des cultures, des variations de pH, devolume cellulaire, de nombre de cellules etde pourcentage de viabilité, ont été analyséspar un schéma de modélisation linéaire etsoumis à analyse de variance en utilisant leprogramme SAS (1990). Les résultats pré-sentant une hétérogénéité des variances ontété homogénéisés par la transformation dela racine carrée.

Résultats et discussion

Effet des différentes concentrations de saccharose ou de saccharose + myo-inositol sur le maintien des suspensions cellulaires et l’homogénéisation des culturesLes résultats concernant l’augmentation du nombre de cellules, présentés sur lafigure 2, indiquent que la dose de 30 g de

saccharose fournit suffisamment de carboneà la suspension puisque son comportementne diffère pas beaucoup de celui de la sus-pension maintenue avec 45 g de saccharose.En général, l’addition de myo-inositol (T1-T2) n’a pas non plus modifié le compor-tement des cellules et on constate une ten-dance à la stabilisation dans la subculture 4(relation de T1 et de T2 avec T0).

Il n’y a pas de différences significativesentre les pourcentages de viabilité des trai-tements avec ou sans myo-inositol, respecti-vement T1 et T0. On ne note pas non plus dedifférences entre les évaluations en fonc-tion du temps (7 ou 14 jours), ni d’interac-tion entre les subcultures et les évaluations(P = 0,1574).

En revanche, en ce qui concerne le com-portement de ce même pourcentage de via-bilité pour les traitements comportant dumyo-inositol associé à différentes concen-trations de saccharose (T1 et T2), onconstate que les différences présentées parles quatre subcultures dépendent du traite-ment (P = 0,0040). Cette différence de com-portement de lignées cellulaires distinctesd’un même clone peut être un caractèreintrinsèque du matériel (Schoofs et al.1999), ce qui ne peut qu’inciter à redoublerd’efforts pour améliorer ces méthodes.

Le traitement T3 (15 g de saccharose +myo-inositol) a été éliminé car il présentaitdes diminutions progressives de 5,18 à 4,20et 2,06 ml respectivement dans les subcul-tures 1, 2 et 3. Ce faible succès de la prolifé-ration cellulaire peut être attribué à la faible

disponibilité des sucres du milieu face à lademande des cellules en phase G1 du cyclecellulaire ou bien au choc osmotique dû aumilieu. Quoiqu’il en soit, on sait bien que lesaccharose en tant que source de carboneest un stabilisateur des milieux de culture(Takeuchi et Komamine 1982, Vardi et al.1982, Smith et al. 1984).

Les différences de volume cellulairenotées entre les traitements T0, T1 et T2 (P = 0,02602) ont été très atténuées dans lessubcultures 1 et 2 (figure 3a et b) mais sesont accentuées dans les subcultures 3 et 4(figure 3c et d), pour lesquelles la différenceentre les traitements T0 et T1 peut êtreattribuée à l’action du myo-inositol. Les sub-cultures 2, 3 et 4 de T1 (avec myo-inositol)ont produit un volume cellulaire moyensupérieur de 0,67 ml (P = 0,0188) à celuiatteint dans les subcultures homologues deT0. Ces résultats concordent avec ceuxapportés par d’autres recherches sur lebananier ou d’autres cultures : ainsi, Aftabet al. (1999) et Cronauer et Krikorian (1983)confirment l’activité stimulatrice du myo-inositol sur la mitose et la morphogenèse descellules végétales.

La différence entre les quatre subculturesest en moyenne de 0,23 ml en faveur du trai-tement T1. Le traitement qui a le mieuxrépondu est celui comportant 45 g de sac-charose et 100 mg/L de myo-inositol. On peutégalement remarquer que le volume cellu-laire de la subculture 1 est de 5,95 ml et de7,59 ml dans la subculture 4, ce qui repré-sente une augmentation moyenne de 0,65 ml

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Suspension initialeM2

T2T1T0

A1

n°14

n°14

a)

b)

c)

A2 A3

T3

S 45 gr.100M mg/L

2,4-D +0,5 mg/L

2,4-D +1,0 mg/L

2,4-D +02,0 mg/L

S 45 gr. +100M mg/L

S 30 gr. +100M mg/L

S 15 gr. +100M mg/L

pH

pH pH pH pH

pH pH

Figure 1. Schéma général du protocole suivi pour étudier une suspension cellulaire de bananier(cultivar “Grande naine”). a) Expérience n° 1: M2 = milieu de suspension cellulaire ; S = saccharose ; M = myo-inositol ; T = traitement ; n° : répétitions. b) Expérience n° 2: Différentes concentrations de 2,4-D. c) Evaluation de la formation des embryons.

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pour chacune. Il y a une corrélation positive(figure 3e) entre le nombre de subcultureset leur volume cellulaire puisque ce dernieraugmente à mesure que l’on multiplie lenombre de subcultures, pour enfin se stabili-ser au quatrième repiquage.

Une fois mélangés les 35 ml de milieu fraisavec les 13 ml de milieu antérieur, le pH étaitde 4,74. Durant les 14 jours de culture, lesmilieux non inoculés se sont maintenus entre4,1 et 4,2 et les milieux inoculés entre 4,4 et4,6 (résultats non publiés). Dans les suspen-sions cellulaires, le pH a varié en fonction dutemps, du traitement et de l’interactiontemps/traitement (P = 0,0001) : des compor-tements similaires ont été observés parSkirvin et al. (1986). Ces mêmes auteursémettent l’hypothèse que l’acidification dumilieu pourrait être due aux échangesioniques entre la cellule et le milieu de cul-ture, conduisant à un pH optimal pour lefonctionnement normal de la paroi cellulaire.

Réponse de la suspension aux différentes concentrations de 2,4-D L’analyse des résultats obtenus par lesvariables : nombre de cellules et pourcen-tage de viabilité sur des milieux contenantdes concentrations de 2,4-D différentes, nefont pas apparaître de différences marquéesdans leur comportement. Les traitements

A1, A2 et A3 des quatre subcultures ont unnombre de cellules moyen de 7,9 ; 6,0 et 7,0assorti respectivement d’un pourcentage deviabilité de 59, 62 et 59 %.

Quand on étudie le volume cellulaireobtenu sous des concentrations variables de2,4-D (figure 4), on constate que le traite-ment A1 (1 mg/L de 2,4-D) est celui quimaintient le mieux la suspension cellulaireavec un volume moyen de 7,6 ml et un maxi-mum de 8,8 ml dans la subculture 3. La dosede 2,4-D à 2 mg/L se trouve être la plus adap-tée pour standardiser le volume cellulaire deplusieurs subcultures ; celui-ci est un para-mètre utile pour réaliser des études du cycleou du métabolisme cellulaires et d’autresphénomènes en relation avec des popula-tions cellulaires synchronisées.

Les résultats finaux de la subculture 4mesurés par la méthode PVC montrent quetous les traitements ont augmenté progressi-vement le volume cellulaire sans fluctua-tions importantes pendant les 14 joursd’incubation et que ce dernier a doublé lesixième jour, lorsque les cellules entamentune phase de division cellulaire active(figure 5). Ces résultats coïncident avecceux obtenus par Bieberach (1995) surdivers types de clones de Musa.

Quant à l’utilisation et aux doses de 2,4-D,les résultats exprimés ici complètent les

informations concernant l’action de ce régu-lateur de croissance sur le processusembryogène et les doses requises par les dif-férentes espèces végétales. Lazzeri et al.(1987) soulignent l’importance des auxinesdans la régulation de l’embryogenèse soma-tique du soja et montrent qu’il y a unemeilleure production d’embryons soma-tiques lorsque le 2,4-D est utilisé seul plutôtqu’en combinaison avec de l’acide a-naphta-lène acétique.

La morphologie des cellules en suspen-sion a été observée en microscopie optiqueaux grossissements de 20 et de 40. Les pré-parations montrent des agrégats cellulaireset des cellules isolées (figures 6a et 6b), cequi est conforme aux descriptions deGrapin (1996) qui rapporte que dans lessuspensions de “French Sombre”, onobserve des agrégats pouvant atteindre 70 à80 % du volume de la suspension, donnéestrès semblables à celles trouvées au coursde ce travail. Les agrégats sont formés pardes cellules pré-embryogènes (figure 6c)possédant les cloisons ou plaques cellu-laires typiques de la dernière étape de lamitose et par des cellules vides ou en coursde différenciation.

Les cellules isolées sont arrondies, avec uncytoplasme dense et un noyau bien défini :on peut les considérer comme des proto-

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Subculture 1 Subculture 2

Subculture 3 Subculture 4

12

8

6

0

16

20

24

28

32

36

T0 T1 T2Traitements

T0 T1 T2Traitements

T0 T1 T2Traitements

T0 T1 T2Traitements

No

mb

re d

e ce

llule

s (1

04 /ml)

12

8

6

0

16

20

24

28

32

36

No

mb

re d

e ce

llule

s (1

04 /ml)

12

8

6

0

16

20

24

28

32

36

No

mb

re d

e ce

llule

s (1

04 /ml)

12

8

6

0

16

20

24

28

32

36

No

mb

re d

e ce

llule

s (1

04 /ml)

7 jours

14 jours

7 jours

14 jours

7 jours

14 jours7 jours

14 jours

Figure 2. Nombre de cellules obtenues avec trois traitements des milieux de multiplication des suspensions cellulaires de bananier (Musa AAA cv. “Grande naine”). Moyennes des traitements de quatre subcultures n = 3. T0 = 45 g de saccharose, T1 = 45 g de saccharose + myo-inositol, T2 = 30 g de saccharose + myo-inositol. Les barres représentent les erreurs standard.

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plastes, cellules initiales à paroi primairecaractéristique des cellules non différen-ciées et au cycle cellulaire actif. Ces observa-tions sont partagées d’une part parBieberach (1995) qui note dans les suspen-sions cellulaires des cultivars “Dominico”,“Grande naine” et “Gros Michel” la présencede cellules aux caractéristiques morpholo-giques identiques et d’autre part parSannasgala (1989) qui décrit des pré-embryons constitués par des corps pro-téiques et de l’amidon. Les caractères décritsci-dessus sont un facteur indiquant la condi-tion embryogénique de la suspension cellu-laire (Williams et Maheswaran 1986).

Certaines cellules isolées, au cytoplasmeallongé où apparaissent des vides, sont des

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a

0123456789

10

Vo

lum

e d

es c

ellu

les

(ml)

Subculture 1

T0 T1 T2Traitements

0123456789

10

Vo

lum

e d

es c

ellu

les

(ml)

cSubculture 3

T0 T1 T2Traitements

0123456789

10

Vo

lum

e d

es c

ellu

les

(ml)

dSubculture 4

T0 T1 T2Traitements

012345

67

89

10

Vo

lum

e d

es c

ellu

les

(ml)

bSubculture 2

T0 T1 T2Traitements

e

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Vo

lum

e d

es c

ellu

les

(ml)

Subculture

1 2 3 4

Traitements T0, T1, T2

Figure 3. Volumes cellulaires dans les milieux de multiplication des suspensions cellulaires de bananier (Musa AAA cv. “Grande naine”) ; a = moyennes des traitements dans la subculture 1 (n = 10) ; b = moyennes des traitements dans la subculture 2 (n = 9) ; c = moyennes des traitements dansla subculture 3 (n = 9) ; d = moyennes des traitements dans la subculture 4 (n = 6) ; e : moyennes des subcultures des traitements 0, 1, 2 (n = 23). T0 = 45 g de saccharose, T1 = 45 g de saccharose + myo-inositol, T2 = 30 g de saccharose + myo-inositol, T3 = 15 g de saccharose + myo-inositol. Les barres représentent les erreurs standard.

Traitements A1, A2 et A3

5,00 0,5 1 1,5 2 2,5

5,45,86,26,67,07,47,88,28,69,09,4

Dose de 2,4-D (mg/L)

Vo

lum

e d

es c

ellu

les

(ml)

MoyenneSub 1 Sub 2 Sub 3 Sub 4

Figure 4. Volumes des cellules dans les milieux de multiplication des suspensions cellulaires de bananier (Musa AAA cv. “Grande naine”). Moyennes des traitements (A1, A2 et A3) comportant du 2,4-D dans les subcultures 1, 2, 3 et 4. Les barres représentent les erreurs standard.

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cellules non viables dans une suspension carelles ont déjà formé leur paroi secondaire.

Au microscope électronique à balayage,on a observé des cellules arrondies de 50 à80 µm de diamètre, aux parois rugueuses,aux ornementations irrégulières, entouréespar un mucus polysaccharidique (figures 7aet 7b).

Régénération d’embryons somatiques Des mélanges d’échantillons cellulaires trai-tés par des régulateurs de croissance ont étérepiqués et maintenus 55 jours sur le milieusemi-solide M3 pour y développer lesembryons. Au bout de 22 jours, on a com-mencé à observer leur croissance, sanstraces d’oxydation. On a détecté la présence

de petits agrégats de 1 cm2 comportant desembryons globulaires en forme de cœur oude torpille. Les embryons ont été triés en vued’une régénération ultérieure (Figure 8a).Un total de 200 embryons de type torpille ontété transférés dans huit boîtes de Pétri à rai-son de 25 embryons par boîte. Au bout de20 jours, on a obtenu 63 % de germination etaprès 41 jours, les plantes possédaient descaractéristiques morphologiques normales.Jusqu’alors, les pourcentages de germina-tion d’embryons somatiques du genre Musaobtenus oscillaient entre 45 % et 80 % selonles génotypes et les milieux de culture(Bieberach 1995, Escalant et al. 1995, Côteet al. 1996, Schoofs 1997, Grapin et al. 1998).La Figure 8b illustre le potentiel de régéné-ration d’embryons somatiques des suspen-sions cellulaires. Escalant et al. (1994) res-tent ceux qui ont obtenu les pourcentagesde germination les plus élevés en utilisantles systèmes d’immersion temporaire surd’autres cultivars de bananier.

ConclusionsCes expérimentations ont permis de standardiser un protocole d’obtentiond’embryons de Musa AAA cv. “Grande naine”à partir de suspensions cellulaires et en uti-lisant des régulateurs de croissance. La sus-pension cellulaire initiale s’est maintenueavec 45 g de saccharose + 100 mg/L de myo-inositol. Un pH initial de 4,74 et quatre sub-cultures de 14 jours chacune permettent de

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a

00 2 4 6 8 10 12 14

123456789

101112

Vo

lum

e d

es c

ellu

les

(ml)

A1 = 2,4-D 0,5 mg/L

Temps (jours)

c

00 2 4 6 8 10 12 14

123456789

101112

Vo

lum

e d

es c

ellu

les

(ml)

A3 = 2,4-D 2,0 mg/L

Temps (jours)

b

00 2 4 6 8 10 12 14

123456789

101112

Vo

lum

e d

es c

ellu

les

(ml)

A2 = 2,4-D 1,0 mg/L

Temps (jours)

Figure 5. Augmentation du volume cellulaire (PVC) d’une suspension de bananier (Musa AAA cv. “Grande naine”) avec différentes concentrations de régulateurs de croissance. a, b, c = moyennes des traitements (n = 10) dans la subculture 4.

Figure 6. Microphotographie de cellules et d’agrégats, a = cellules isolées viables, b = cellules pré-embryogènes, c = agrégats. N = noyau, T = plaques cellulaires, A = agrégat,CD = cellules en cours de différenciation, CI = cellules isolées, CP = cellule pré-embryogène.

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garantir un volume cellulaire suffisant et desembryons avec un bon pourcentage de viabi-lité. La dose de régulateur de croissanceoptimale pour l’efficacité du processus estde 1 mg/L de 2,4-D en tant qu’hormone exo-gène. Les observations morphologiques révè-lent que le protocole a permis le développe-ment de cellules viables qui se transformentfacilement en embryons. La germination desembryons a validé l’ensemble de la méthodeet les doses employées.

RemerciementsLes auteurs tiennent à remercier l’Unidadde Biotecnología de la CorporaciónBananera Nacional (CORBANA) du CostaRica pour avoir permis la réalisation de lapartie expérimentale et l’Universidad de Costa Rica, où ont été effectuées les pho-tographies au microscope présentées danscet article.

Note : Extrait de la thèse de biologie deSandra Liliana Lerma soutenue devant laFacultad de Ciencias, Universidad delTolima, Avril 2001. Ibagué‚ Tolima,Colombie. ■

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Schoofs H., B. Panis, H. Strosse, A. Moyo, J. Lopez,N. Roux, J. Colezel & R. Swennen. 1999. Difficultésrecontrées pour établir et maintenir des suspen-

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 43

Figure 7. Photographie au microscope électronique à balayage. a = cellules viables, b = surfaceexterne d’une cellule.

Figure 8. Formation d’embryons de bananier Musa AAA, cv. “Grande naine” sur le milieu M3 ; a = agrégat embryogène de 55 jours. Les (*) signalent des embryons de type torpille. b = germination et croissance des embryons sur le milieu M3.

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sions cellulaires morphogènes de bananier et pourrégénérer des plants par embryogenèse soma-tique. INFOMUSA 8 (2) : 3-7.

Skirvin R.M., M.C. Chu, M.L. Mann, H. Young, J.G. Sullivan & T.W. Fermanian. 1986. Stability oftissue culture medium pH as a function of autocla-ving, time, and cultured plant material. Plant CellReports 5 : 292-294.

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Williams E.G. & G. Maheswaran. 1986. Somaticembryogenesis: factors influencing coordinatedbehaviour of cells as an embryonic group. Annalsof Botany 57 : 443-462.

Sandra Liliana Lerma travaille au Laboratorio deProtección de Plantas, Departamento de Biología,Universidad del Tolima, Ibagué (Tolima), Colombia,e-mail : [email protected] ; Pablo Acuña estconseiller en biotechnologie végétale, Guápiles,Costa Rica, e-mail : [email protected] ; AlbaStella Riveros est assistante de recherche dans lecadre de la convention Universidad del Tolima-CATIE,Unidad de Fitoprotección, CATIE, Turrialba, Costa Rica, e-mail : [email protected] et JorgeArturo Sandoval est sous-directeur de recherche à CORBANA, Guápiles, Costa Rica. e-mail : [email protected].

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Introduction et multiplication de bananiers et bananiers plantain améliorés au Nicaragua et distribution aux agriculteurs

Variétés améliorées Un partenariat pour la distribution au Nicaragua

K. Dens, M. Vargas, G. Matton, S. Coessens, I. Van den Houwe

et R. Swennen

Les bananiers et les bananiersplantain au NicaraguaContrairement à la plupart des autres paysd’Amérique centrale, le Nicaragua produitpeu de bananes et de bananes plantain(tableau 1). Les principales zones de pro-duction de bananes et de bananes plantainsont situées dans la zone côtière près del’océan Pacifique. Dans la région deChinandega, au nord-ouest, on cultive desCavendish (Musa cv. AAA) destinées àl’exportation sur environ 2000 ha, tandis quedans la région de Rivas (au sud de Managua)le bananier plantain est cultivé sur 13 000 hapour la consommation locale. Pour de nom-breux petits et moyens producteurs de Rivas,le bananier plantain est la culture la plusimportante. Les bananiers Gros Michel(Musa cv. AAA), Bluggoe (Musa cv. ABB) etSilk (Musa cv. AAB) sont cultivés dans toutle pays, essentiellement par de petits pay-sans dans des jardins d’arrière-cour. Dansles régions de plus haute altitude du centredu Nicaragua, jusqu’à 1300 m au-dessus duniveau de la mer, les bananiers sont cultivésen association avec des caféiers ou descacaoyers. Les bananiers et les bananiersplantain sont aussi importants pour lespopulations de la côte Atlantique. Les bana-niers Pelipita (Musa cv. ABB) et Red (Musacv. AAA) sont présents dans certainesrégions du Nicaragua.

Le bananier plantain (Musa cv. AAB) estle plus apprécié car c’est une culture derente intéressante. Les variétés locales lesplus courantes appartiennent au bananierplantain Faux corne qui ne possède que 25 doigts en moyenne. Le prix de la bananeplantain sur le marché local est bien supé-rieur à celui des autres bananes (GrosMichel, Bluggoe, Silk) en raison de la tailletrès supérieure de ses doigts et de sa duréede conservation plus longue. Les Cavendishque l’on trouve sur le marché local sont lesbananes dont la qualité est insuffisantepour l’exportation. Leur prix est encoreplus bas que celui des Gros Michel. Aucours des cinq dernières années, le prix desbananes plantain a sans cesse augmenté,reflétant la forte demande et une offreinsuffisante en bananes et bananes plan-tain dues à de mauvaises pratiques cultu-rales, à la sécheresse et aux maladies etravageurs.

Les maladies et les ravageurs sont lesproblèmes les plus importants; la cercospo-riose noire (Mourichon et al. 1997) et le

matériel végétal contaminé par les charan-çons (Gold et Messiaen 2000) sont les prin-cipales contraintes affectant le petit pro-ducteur de plantain. Un autre problèmeimportant, particulièrement dans la régionde Leon-Chinandega, est la répartitioninégale des précipitations annuelles. Enl’absence d’irrigation les rendements desbananiers sont réduits en raison de lalongue saison sèche.

Créer des effets multiplicateursL’objectif de l’intervention est de contribuerà la sécurité alimentaire et à la qualité del’alimentation des paysans à faible revenusen soutenant la culture du bananier et dubananier plantain. L’insécurité alimentaireest très élevée au Nicaragua et le nombre depersonnes sous-alimentées est passé de 1,2 million en 1991 à 1,4 million en 1998(FAO 2001). Le projet se concentre sur larégion de Leon-Chinandega (figure 1), où vivent les paysans les plus pauvres et où les bananiers et les bananiers plantain

Tableau 1. Données de production, d’exportation et de consommation des bananeset des bananes plantain dans cinq pays d’Amérique centrale.

Population en 1999 Production en 2000 Exportations en 1999 Consommation en 1999(millions) (tonnes) (tonnes) (kg/capita/an)

Guatemala 10,8 802 545 576 900 4,5

Honduras 6,1 702 578 155 200 63,9

Nicaragua 4,8 13 636 37 846 14,5

Costa Rica 3,8 2 790 000 2 557 000 29,5

Panama 2,8 918 382 596 900 43,7Source: FAO sur le site web de l’INIBAP (http://www.inibap.org/network/statistics_fre.htm).

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pourraient être intégrés à des systèmes agricoles plus diversifiés, maintenant que lamonoculture du coton a disparu.

En 1996, l’Universidad Nacional Autónomade Nicaragua (UNAN), basée à Leon, et leVlaamse Vereniging voor Ontwikkeling-samenwerking en Technische Bijstand(VVOB) ont démarré leur intervention avecl’assistance technique de la KatholiekeUniversiteit Leuven (KULeuven). Le maté-riel génétique amélioré provenait de laFundación Hondureña de InvestigaciónAgrícola (FHIA) et de l’Institut internatio-nal d’agriculture tropicale (IITA) via labanque de gènes de l’INIBAP (Diekmannand Putter 1996). La société Bananic a sou-tenu cette intervention en couvrant les coûtsopérationnels des activités en laboratoire etau champ.

Des laboratoires de culture de tissus ontété installés à l’UNAN pour produire desvariétés de bananiers et bananiers plantainde grande valeur. Les variétés sélectionnéessont évaluées à la ferme expérimentale del’UNAN avant d’être distribuées aux petitsproducteurs (tableau 2). Elles sont classéesen quatre catégories principales par les pay-sans locaux en fonction de leur comparaisonavec les Bluggoe, la variété de plantainlocale Faux corne, les Gros Michel et les Silk.A la récolte, des tests de palatabilité sonteffectués avec les paysans. Le personnel devulgarisation du projet enseigne les tech-niques appropriées de culture et de multipli-cation au champ. Des partenariats ont étéétablis avec environ 20 organisations natio-nales et internationales fonctionnant auNicaragua (tableau 3) pour accélérer la dif-

fusion des plants améliorés et des tech-niques et obtenir un maximum de retour dela part des paysans.

RéalisationsLe projet a démarré à la mi-1996. Des plan-tules enracinées ont été envoyées par laKULeuven pour être sevrées dans la pépi-nière de la ferme de l’UNAN dans le Leon,située à quelques kilomètres du centre de laville de Leon. Ces plantules ont été utiliséesdans les premières parcelles d’essais à laferme de l’Université.

Le laboratoire de culture de tissus del’UNAN a été construit en 1997. Les tech-niques de culture de tissus ont été transfé-rées de la KULeuven à l’UNAN qui a produitdes plantules afin d’étendre les essaisexpérimentaux à la ferme de l’Université.Des ateliers on été organisés dans six com-munautés de Chinandega en coopérationavec le Centro de Enseñanza TécnicaAgropecuaria (CETA).

En 1998, cinq brochures de vulgarisationen bandes dessinées ont été produites etdiffusées aux paysans participant au projet(figure 2). Une collection au champ com-prenant à la fois les variétés introduites etcelles cultivées localement (40 au total) a été établie à la ferme expérimentale de l’UNAN, et 2 parcelles de 36 plantes de chaque variété ont été évaluées(tableau 2).

En 1999, deux techniciens nicaraguayensspécialisés du laboratoire de culture de tis-sus ont produit 6500 plants. Cent quarantenouvelles parcelles expérimentales ont étéplantées dans le nord-ouest du pays, surtoutdans le Chinandega en raison de la coopéra-tion avec le CETA et de l’activité agricoleimportante de cette région.

En 2000, 20 000 plants ont été distribuésà 370 nouveaux paysans, y compris des pay-sans de la région de Leon (figure 1). Dixmille plantules ont été importées de laKULeuven pour accélérer la diffusion des nouvelles variétés. OXFAM-Belgique apassé un contrat avec l’UNAN pour distri-buer 25 000 plants de variétés supérieures àprès de 1000 familles déplacées aprèsl’ouragan Mitch en octobre 1998 et quiavaient un besoin urgent de nouveau maté-riel végétal. L’ombrière a donc été agrandiepour couvrir 700 m2.

En 2001, quelques champs expérimentauxont été plantés dans le Rivas, les régions ducentre et de la côte Atlantique, où certainspaysans ont reçu des vitroplants.

Le nombre de plants produits et distri-bués par le laboratoire de culture de tissusde l’UNAN est passé de 2000 en 1998 à 15 000en 2001. Le nombre de paysans participantau projet a, lui aussi, considérablement aug-menté, passant de 40 au moment du démar-rage du projet à un total de 820 ayant reçudes variétés améliorées et participé au pro-jet en 2001. Au cours de l’année 2001, le

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Figure 1. Zone d’opération du projet montrantla localisation des champs de démonstrationdans la région de Leon-Chinandega.● représente 10 champs paysans ; ● représente 25 jardins d’arrière-cour.

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matériel de plantation a été vendu aux insti-tuts partenaires qui ont distribué les plantsdans le cadre de leurs propres programmesde développement.

Au total, 2757 paysans ont été formés aucours de divers ateliers et 1500 brochuressur le choix et la préparation du champ etle matériel végétal ont été distribuées. Desateliers destinés aux paysans ont été orga-nisés en collaboration avec les ONG localeset des organisations gouvernementales etinternationales, augmentant de façon spec-taculaire le contact avec les paysans(tableau 3). Le projet a également parti-cipé à l’organisation d’ateliers régionaux etnationaux destinés aux vulgarisateurs. Sixnouvelles brochures sur la lutte contre lesmaladies et les ravageurs ont été élaborées.Un catalogue des nouvelles accessions, pré-paré suivant le format de Musalogue(Daniells et al. 2001), est maintenant disponible.

Un contact étroit est maintenu avec lespaysans qui cultivent les nouvelles variétés(figure 3) afin d’évaluer leurs réactions etd’améliorer l’efficacité de l’intervention. Desentretiens sont effectués afin de déterminerle taux d’acceptation des nouvelles variétéset d’en identifier les raisons sous-jacentes,telles que l’apparence, le goût, la destina-tion de la culture (culture de rente et/ou ali-mentaire), etc. (tableau 4). La variété laplus populaire jusqu’ici est FHIA-03 en rai-son de sa résistance à la sécheresse et de sesgros régimes, comparables à ceux de labanane à cuire locale Bluggoe. Des séancesde dégustation sont organisées régulière-ment et les nouvelles variétés sont prépa-rées selon les habitudes locales: bananesplantain frites, vertes et mûres, en chips,cuites vertes ou mûres, et bananes dessert.On demande aux consommateurs de compa-rer les nouveaux fruits avec les fruits locaux(plantain Faux corne, Bluggoe ou Silk). Lespremiers résultats confirment l’acceptabi-lité de la plupart des variétés mais montrentaussi que les tests de palatabilité sont abso-lument nécessaires car les aspects visuelspeuvent déterminer le choix des consomma-teurs (tableau 5).

Prévisions pour le futurActuellement le laboratoire a une capacitéde production de 50 000 vitroplants par an.Il est prévu d’augmenter la capacité de pro-duction afin d’assurer la durabilité du labo-ratoire de culture de tissus grâce à la ventedu matériel végétal. Les petits producteursrecevront le matériel végétal à des prix sub-ventionnés tandis que les producteurs com-merciaux devront les payer plus cher.

Les variétés les mieux acceptées serontproduites en grande quantité ainsi qued’autres plantes alimentaires pour les-quelles il existe une demande au Nicaragua.

Le travail de diffusion et de vulgarisationsera coordonné de plus en plus par les orga-nisations et les ONG locales. Dans cette

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Tableau 2. Paramètres de récolte de 23 variétés obtenues dans les champsexpérimentaux pendant les premier et deuxième cycles (C1-2) et les troisième et quatrième cycles (C3-4). Les variétés sont regroupées en fonction de la préférencedes consommateurs.

Numéro Hauteur de Poids du Nombre Nombre ITC Génome la plante (cm) régime (kg) de mains de doigts

Nom C1-2 C3-4 C1-2 C3-4 C3-4 C3-4

Bananes à cuire

Cuadrado1 (Bluggoe) ABB 310 356 19,5 20,5 6,5 102

FHIA-03 0506 AABB 305 381 29,3 42,1 13,2 204

Pelipita 0396 ABB 420 392 22,9 23,8 10,0 152

Cardaba 0394 ABB 344 - 11,3 - *7,1 *90

Saba 1138 ABB 375 - 25,2 - *8,8 *131

Bananes plantains

Cuerno1 (Faux corne) AAB 283 400 9,1 11,7 7,4 39

TMPx 1621 1205 AAAB - 352 - 15,8 6,0 88

TMPx 4479 (PITA 17) 1293 AAAB 325 361 12,7 14,8 6,3 89

TMPx 7002 1272 AAAB - 325 - 14,6 6,0 80

TMPx 7152 (PITA 14) 1294 AAAB 299 350 16,8 13,5 6,2 78

TMBx 5295 (BITA 2) 1297 AABB - 396 - 16,8 10,6 101

Bananes dessert

Patriota1 (Gros Michel) AAA 286 355 20,5 22,1 10,0 161

FHIA-01 0504 AAAB 254 342 26,4 30,2 10,5 162

FHIA-02 0505 AAAB 238 300 15,9 18,2 10,0 143

FHIA-17 1264 AAAA 334 - 37,5 - *12,5 *213

FHIA-23 1265 AAAA 339 - 20,1 - *10,3 *159

Bananes dessert

Rosa1 (Silk) AAB 332 358 17,0 18,6 8,5 151

Pisang ceylan 0650 AAB - 382 - 24,5 14,4 193

Yangambi km5 1123 AAA 259 339 15,4 19,5 9,9 171

TMBx 1378 (BITA 3) 1296 ABBB 382 418 20,5 22,0 10,7 151

Pisang mas 0653 AA 329 361 6,6 9,5 9,8 147

AA cv, Rose 0712 AA 265 289 6,9 11,1 12,3 199

Pisang lidi 0395 AA 267 306 5,0 8,6 7,4 1251 variétés locales; * données des cycles 1-2; - données non disponibles.

Tableau 3. Partenaires nationaux et internationaux intervenant dans le projet.

Sigle Description

Instituts assurant la coordination et l’exécution du projet

INIBAP Réseau International pour l’amélioration de la banane et de la banane plantainKULeuven Katholieke Universiteit LeuvenUNAN Universidad Nacional Autónoma de Nicaragua

Organisations impliquées dans la diffusion du matériel végétal

Organisations non gouvernementales nicaraguayennes

ALISTAR Fondation à but non lucratif pour le développement communautaire

ATC Asociación de Trabajadores del Campo

BLOQUE Association évangéliste pour l’éducation des paysans

CIPRES Centro de Investigación y Promoción para el Desarrollo Rural y Social

SGJRH Association de Garmendia Jiron à responsabilité limitée

UNAG Unión Nacional de Agricultores y Ganaderos

UNAPA Unión Nacional Agropecuaria de Productores Asociados

Xochilt Acalt Association des femmes de Malpaisillo

Organisations gouvernementales

CETA Centro de Enseñanza Técnica y Agropecuaria

INTA Instituto Nicaragüense de Tecnología Agropecuaria

MAG-FOR Ministerio de Agricultura, Ganaderia y Forestales

Organisations internationales

CARE ONG nord-américaine

CATIE Centro Agronómico Tropical de Investigación y Enseñanza

CLUSA (USAID) Cooperative League of USA

EU Projet León-Chinandega (Union européenne)

FAO Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations-Unies

OXFAM-Solidarity Oxford Committee for Famine Relief – Belgique

SI Solidaridad Internacional – Espagne

Sociétés privées

BANANIC Corporación Bananera Nicaragüense

SETAGRO Servicios Técnicos Agropecuarios de Occidente

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perspective, le personnel de l’UNAN/VVOB aparticipé en 2001 à la fondation d’un réseaunational sur les bananiers, MUSANIC.

Une étude de base de la situation socio-économique des paysans collaborant au pro-jet a été effectuée afin de permettre lamesure de l’impact du projet d’ici quelquesannées. ■

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Koen Dens, G. Matton et S. Coessens sont coopé-rants du VVOB à l’UNAN ; M. Vargas est responsabledu projet Musa de l’UNAN, Laboratorio de Cultivo deTejidos ; Iglesia la Merced 1/2 C al N ; Facultad deCiencias, UNAN-León, Nicaragua ; E-mail: vitro@ unanleon.edu.ni ; http://www.unanleon.edu.ni/~vitro/Ines Van den Houwe est chargée de la conservationdu matériel génétique au Centre de transit de l’INIBAP,Kasteelpark Arenberg 13 – 3001 Leuven, Belgique. E-mail: [email protected] etRony Swennen dirige le Laboratoire d’améliorationdes plantes tropicales, Katholieke Universiteit Leuven,Kasteelpark Arenberg 13 – 3001 Leuven, Belgique. E-mail: [email protected];http://www.agr.kuleuven.ac.be/dtp/tro/home.htm

Figure 2. Brochuresde vulgarisationdistribuées auxagriculteurs.

Tableau 4. Variétés les plus appréciées et raisons de la préférence (N = 80).

Variété Raison la plus importante

Plantain Faux corne* (Cuerno) Marché

FHIA-03 Résistante à la sécheresse, taille du régime

TMBx 5295 Goût agréable

Bluggoe* (Cuadrado) Résistante à la sécheresse, fermeté du fruit, goût

TMBx 1378 Forme du fruit, goût

Pelipita Fermeté du fruit, goût

* variétés locales.

Tableau 5. Acceptabilité du goût du fruit et aspect (N = 80).

Goût du fruit Aspect du fruit

Mode de Comparé % supérieur Comparé % supérieur Variété préparation avec ou identique avec ou identique

FHIA-03 Mûr Bluggoe 95 Gros Michel 44

FHIA-01 Mûr Gros Michel 62 Bluggoe 68

Pisang lidi Mûr Silk 37 Silk 13

TMBx 1378 Mûr Silk 99

TMBx 5295 Frit mûr Faux corne 86 Faux corne 57

TMBx 5295 Frit vert Faux corne 67

TMPx 4479 Frit mûr Faux corne 75

TMPx 4479 Frit vert Faux corne 85 Faux corne 49

Pelipita Frit vert Faux corne 80 Faux corne 12

Pelipita Frit mûr Faux corne 37

Pisang ceylan Mûr Silk 72 Silk 91

Figure 3. Paysan cultivant des bananiers FHIA-03 dans son jardin dans la région de Leon.

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Nguyen Xuan Thu, Le Thi Lan Oanh et Ho Huu Nhi

Les variétés de bananiers et bananiersplantain descendent de deux espèces sau-vages, Musa acuminata (AA) et Musa bal-bisiana (BB). On distingue plusieursgroupes de cultivars possédant différentsniveaux de ploïdie, de diploïde (2n=2x=22)à tétraploïde (2n=4x=44), et des génomesdifférents. Jusqu’ici, la classification etl’identification traditionnelles reposaientsur la morphologie et sur les caractèresquantitatifs, mais l’utilisation de marqueursmoléculaires (ADN, isoenzymes) pour étu-dier la diversité des plantes, des animaux etdes microorganismes s’est développéerécemment.

La technique d’amplification aléatoire del’ADN polymorphe (RAPD), qui utilise laréaction en chaîne par la polymérase (PCR)avec des amorces uniques ayant uneséquence de nucléotides arbitraire a étémise au point par Williams et al. (1990) etWelsh et McClelland (1990). La techniqueRAPD s’est révélée utile pour la réalisationd’empreintes génétiques (Yang et Quiros1993, Orozco-Castillo et al. 1994, Lanham etal. 1995). Dans cette étude, nous avons uti-lisé les RAPD pour identifier et classifierquelques cultivars de bananier.

Matériel et méthodes

MatérielDans cette étude, six cultivars indigènes duVietnam (tableau 1) ont été étudiés en utili-sant les marqueurs RAPD fournis parl’Institut de génétique agronomique.

Isolation de l’ADNL’ADN a été isolé à partir de feuilles debananier en utilisant la méthode de Murrayet Thompson (1980) avec certaines modifi-cations. Quatre grammes de feuillesfraîches ont été broyés dans l’azote liquideen présence de sable de verre. La poudreobtenue à partir des tissus foliaires a étéstockée à -20°C pendant 2 heures. Dix mil-lilitres de tampon d’extraction [1,5% debromure de cétyltriméthylammonium(CTAB), 100 mM de Tris-HCl (pH 8), 20 mMd’acide éthylènediaminetétraacétique(EDTA) (pH 8), 1,4 mM de NaCl, 0,2% demercaptoéthanol] thermostaté à 65°C ont

été ajoutés, et le mélange a été incubé à65°C pendant 30 minutes. Le mélange a étéagité doucement avec 1,5 fois le volume dechloroforme:isoamyle (24:1) pendant 20minutes à température ambiante. Le sédi-ment a été enlevé par centrifugation à 3000rpm pendant 20 minutes. L’ADN a été pré-cipité en ajoutant 0,8 fois le volume de pro-panol glacial (ou bien 1,5 fois le volumed’éthanol à 96%). Le culot a été lavé 2-3 foisavec de l’éthanol à 70%. Pour finir, l’ADN aété redissous dans un volume minimal deTE (environ 200 µl).

Amplification de l’ADNDouze amorces d’Operon Technologies,d’une longueur de 10 bases chacune, ont étéutilisées pour amplifier l’ADN (tableau 2).La PCR a été effectuée dans des réactions de25 µl contenant 20 ng de matrice (ADN géno-mique), 200 mM de chaque dNTP, 2,5 unitésde Taq-polymérase, 15 ng d’amorces, 10 mMde Tris-HCl (pH 8,3), 50 mM de KCl, 1,5 mMde MgCl2, 0,001% (p/v) de gélatine et 20 mld’huile minérale. Quarante-cinq cyclesd’amplification ont été effectués, chacuncomprenant une séquence de 30 s à 94°C, 1min à 36°c et 2 min à 72°C. Les produits ontété analysés par électrophorèse sur geld’agarose à 1,1% à 100 V pendant 3 heures,colorés avec 0,01% de bromure d’éthidium etphotographiés sous lumière UV.

Analyse des donnéesLes coefficients de similarité entre les culti-vars ont été calculés en utilisant la formulede Nei et Li (1979) :

Sij = 2Nij

Ni + Njoù :Nij = nombre de bandes en commun entreles cultivars i et j, etNi et Nj = nombre de bandes, respectivementpour les cultivars i et j.

Le dendrogramme des cultivars a été pro-duit par ordinateur en utilisant le pro-gramme Ntsyspc 2.0.

Résultats et discussion

RAPD-PCRDouze amorces ont été utilisées pour ampli-fier l’ADN génomique des bananiers. Neufd’entre elles ont été amplifiées en donnantdes produits d’amplification multiples parPCR (figure 1 : exemple avec l’amorce H08),et trois amorces (G6, Y14, Y15) n’ont pasdonné de tels produits.

Il y avait deux types de bandes : lesbandes monomorphes, présentes dans tousles cultivars, et les bandes polymorphes,présentes ou absentes dans tous les culti-vars de manière asynchrone. Neuf amorcesont été amplifiées en 79 bandes, dont 67(84,81%) étaient polymorphes et 12(15,19%) monomorphes. Il a été démontréque la proportion élevée de bandes poly-morphes était due à l’origine très différentedes cultivars. Deux amorces (D07, G14)n’ont produit que 5 bandes, alors que H07en a produit 17. La taille des bandes variaitde 360 à 3200 Kb.

Similarité génétiqueLa formule de Nei et Li a permis de calculerles coefficients de similarité entre cultivarsen se basant sur les données RAPD. Lescoefficients de similarité reflétaient lesrelations entre cultivars. Les coefficientsde similarité entre cultivars originaux deM. acuminata variaient entre 0,764 et0,826, alors que pour les cultivars originauxde M. balbisiana ils étaient compris entre0,696 et 0,835 (tableau 3). Les cultivarsappartenant aux deux groupes avaient descoefficients de similarité faibles, comprisentre 0,317 et 0,461.

Marqueurs RAPD spécifiques de certains cultivarsLes marqueurs RAPD spécifiques sont desbandes qui ne sont présentes que chez unseul cultivar. Dans cette étude, nous avonstrouvé 12 marqueurs spécifiques pour 4 culti-vars (tableau 4). Ces résultats indiquent queles RAPD peuvent être utilisés pour la sélec-tion de lignées de bananier en agriculture.

Tableau 1. Cultivars et génotypes utilisés dans l’étude.

Cultivar Génotype Cultivar Génotype

1 Chuoi Tieu Xanh AAA (2n = 3x = 33) 4 Chuoi Tay ABB (2n = 3x = 33)

2 Chuoi Tieu Hong AAA (2n = 3x = 33) 5 Chuoi La ABB (2n = 3x = 33)

3 Chuoi Ngu AA (2n = 2x = 22) 6 Chuoi Hot BB (2n = 2x = 22)

Utilisation de la technique RAPD pourl’identification et la classification de quelquescultivars de bananier au Vietnam

Ressources génétiques Classification du matériel génétique vietnamien

48 INFOMUSA — Vol 11, N° 1

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Arbre phylogénétique des cultivars de bananierUn arbre phylogénétique des cultivars debananier étudiés a été construit sur la basedes données RAPD en utilisant le pro-gramme Ntsyspc 2.0. L’arbre phylogénétiquepossède deux branches, l’une portant les cul-tivars issus de M. acuminata et l’autre por-tant les cultivars issus de M. balbisiana(figure 2). Ces résultats sont en accord avecl’analyse cytologique des ces cultivars debananier.

RemerciementsLes auteurs remercient le Programme derecherches fondamentales qui a financé cetravail, et Inge Van den Bergh qui a revu cetarticle.

RéférencesLanham P.G., R.M. Brennan, C. Hackett &

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Nguyen Xuan Thu et Le Thi Lan Oanh travaillent àl’Institut de biotechnologie (IBT), Centre national dessciences naturelles et de la technologie du Vietnam(NCST-VN), rue Hoang Quoc Viet, Cau Giay, Hanoi,Vietnam. E-mail : [email protected] ; Ho Huu Nhi tra-vaille à l’Institut national des sciences agronomiquesdu Vietnam (VASI), Van Dien, Hanoi, Vietnam. E-mail : [email protected]

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 49

Figure 1. Résultats de l’analyse RAPD-PCR avecl’amorce H08.1 : Echelle (1Kb) ; 2 : Chuoi Tay ; 3 : Chuoi TieuXanh ; 4 : Chuoi Tieu Xanh ; 5 : Chuoi Ngu ; 6 : Chuoi Tieu Hong ; 7 : Chuoi La ; 8 : Chuoi Hot.

Chuoitay

Chuoihot

Chuoila

Tieuxanh

Chuoingu

Tieuhong

Coefficient

0.35 0.49 0.63 0.76 0.90

Figure 2. Dendogramme des cultivars de bananier étudiés construit avec le programme NTsyspc 2.0.

Table 2. Amorces utilisées dans l’étude.

Amorce Séquence de nucléotides Amorce Séquence de nucléotides

AA10 5’AGACGGCTCC 3’ H07 5’CTGCATCGTG 3’

AA14 5’AACGGGCCAA 3’ H08 5’GAAACACCCC 3’

B17 5’AGGGAACGAG 3’ U01 5’ ACGGACGTCA 3’

D07 5’TTGGCACGGG 3’ Y14 5’GGTCGATCTG 3’

G06 5’GTGCCTAACC 3’ Y15 5’AGTCGCCCTT 3’

G14 5’GGATGAGACC 3’ Y18 5’GTGGAGTCAG 3’

Tableau 3. Coefficients de similarité entre cultivars de bananier calculés en utilisantla formule de Nei et Li.

Cultivar Tay Hot La Tieu Xanh Tieu Hong Ngu

Tay 1,00

Hot 0,826 1,00

La 0,764 0,829 1,00

Tieu Xanh 0,577 0,461 0,586 1,00

Tieu Hong 0,500 0,373 0,489 0,835 1,00

Ngu 0,477 0,317 0,422 0,782 0,696 1,00

Tableau 4. Marqueurs spécifiques de certains cultivars de bananier.

Chuoi La Chuoi Hot Chuoi Ngu Tieu Hong

AA10-950 H07-500 H07-900 H07-800

H07-1270 H07-400

U01-1400 U01-700

Y18-800

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Modes de consommation et dépenses des consommateurs de bananes et de bananesplantain à Nsukka Urban, Nigeria

A propos de… La consommation de bananes au Nigéria

A.R. Ajayi et M.O. Aneke

La banane et la banane plantain onttoujours été des aliments de base tra-ditionnels très importants au Nigeria,

aussi bien pour les populations ruralesqu’urbaines. Elles sont une source de reve-nus pour les petits agriculteurs qui les pro-duisent sur des concessions, des fermespratiquant la culture mixte ou la monocul-ture à petite échelle (Baiyeri 1996, Ajayi etBaiyeri 1999).

La ville de Nsukka Urban est densémentpeuplée. Elle possède un grand marché cen-tral, qui fonctionne tous les jours. Leshommes, femmes et jeunes gens de NsukkaUrban et des communautés voisines conver-gent vers le marché pour vendre et acheter.On y trouve des produits agricoles tels quebananes, bananes plantain, légumes,piments, mangues et autres fruits, huile depalme, miel, igname, bétail, etc. Dans cettezone, les bananiers et les bananiers plan-tain sont cultivés dans des concessions, enmélange avec d’autres plantes. Chaque pro-ducteur de bananes et/ou bananes plantaindans la région possède moins de 50 pieds, etla majeure partie d’entre eux cultive plus debananiers que de bananiers plantain(Baiyeri et Ajayi 2000). Cependant, le com-merce de la banane et de la banane plan-tain est principalement le fait des femmes,particulièrement à Nsukka Urban, sur lecampus de l’Université et dans les commu-nautés environnantes. La vente des bananeset des bananes plantain procure des moyensde subsistance à de nombreux ménagesdans la région.

Compte tenu de l’importance de cesplantes pour le bien-être économique, labonne santé et la nutrition des ménagesruraux et urbains au Nigeria, il est trèsimportant de s’efforcer en permanenced’améliorer leurs modes de consommationet de commercialisation. Pour planifier unprogramme national d’amélioration de lacommercialisation et de la consommationdes bananes et bananes plantain, il estnécessaire de disposer de données sur lesmodes de consommation et les modalitésde dépenses des consommateurs de cesfruits dans les zones rurales et urbaines. Lavulgarisation agricole joue un rôle trèsimportant dans la collecte des données, laplanification, la réalisation, le suivi et l’éva-luation d’un tel programme. C’est un méca-

nisme fondamental à travers lequel lesménages peuvent apprendre les motifsconduisant au changement, la valeur duchangement, les résultats qui peuvent êtreobtenus, les modalités du changement, etles incertitudes inhérentes au changement(Williams 1978).

Au Nigeria, les modes de dépenses desménages varient d’un endroit à l’autre.Outre les revenus des ménages, des fac-teurs tels que la préférence d’un membrede la famille pour un produit particulier, laqualité et la quantité du produit vendu,l’environnement dans lequel le produit aété transformé et vendu, ainsi que le prixrelatif des produits influencent égalementles modes de dépenses des ménages(Anyanwu 1985).

Les modes de consommation alimen-taire, au sens large, ne couvrent pas seule-ment ce que les gens mangent ou consom-ment mais aussi les quantités et les formessous lesquelles ces aliments sont consom-més (Dury et al. 1999). Selon Olagoke(1989), les modes de consommation ali-mentaire varient d’un endroit à l’autre enfonction de facteurs tels que l’importancede la famille, le niveau d’éducation desmembres de la famille, les prix relatifs desdenrées, l’environnement dans lequelvivent les consommateurs, les valeurssociales attachées à certaines denrées, lavaleur nutritive des denrées, le type ou lestatut des métiers des membres de lafamille, les goûts et préférences duménage, la saison ou la période de l’année,et la culture ou la religion des membres dela famille.

L’étude présentée ici a été réalisée dansle but d’évaluer les modes de consommationet de dépenses des consommateurs debananes et de bananes plantain à NsukkaUrban, dans l’état d’Enugu, au Nigeria. Elleavait les objectifs suivants :1. déterminer les modes de consommation

de bananes et bananes plantain chez lesménages de Nsukka Urban, dans l’étatd’Enugu ;

2. déterminer les modes de dépenses chezles consommateurs de bananes etbananes plantain à Nsukka Urban ;

3. déterminer le rôle des membres de lafamille dans la prise de décision portantsur la consommation de bananes etbananes plantain à Nsukku Urban ;

4. déterminer les problèmes majeurs quis’opposent à une consommation efficace

des bananes et bananes plantain dans lazone d’étude ; et enfin,

5. en tirer les conséquences pour un pro-gramme de vulgarisation visant à amélioreret à rendre plus efficace la conservation, latransformation, la commercialisation et laconsommation des bananes et bananesplantain dans la zone d’étude.

MéthodologieNsukka Urban se trouve au centre de la zonedu Gouvernement local de Nsukka, dansl’état d’Enugu, au Nigeria. La superficie deNsukka Urban est d’environ 45,38 km2

(Oformata 1995). Elle comprend les secteurssuivants : le campus de l’Université duNigeria, Onuiyi, Odenigbo, la zone réservéedu gouvernement, Odenigwe, Ugwoye,Umuyo, Ngwuru, Owerre, Makashi etIsiakpu.

Parmi les onze secteurs ci-dessus, cinqont été choisis par simple tirage au sort.Douze ménages ont été sélectionnés danschacun de ces cinq secteurs, en utilisant destechniques de regroupement et d’échan-tillonnage au hasard. Au total, 60 ménagesont participé à l’étude, et le chef de chaqueménage a été interviewé.

Un programme de questionnaires struc-turé a été mis au point et utilisé pourrecueillir les informations pertinentesauprès des consommateurs de bananes etde bananes plantain. Les données collec-tées ont été analysées en utilisant des gra-phiques de pourcentages de distribution etdes histogrammes.

Résultats de l’enquêteLes modes de consommation et de dépensespour les bananes et les bananes plantainchez les 60 ménages de Nsukka Urbanenquêtés sont présentés dans les figures ettableaux ci-dessous.

Fréquence de consommation de bananeset bananes plantain La figure 1 montre que la fréquence deconsommation des bananes est plus élevéeque celle des bananes plantain.

Origine des bananes et des bananesplantain consomméesLa plupart des consommateurs dépendentdu marché pour leur approvisionnement enbananes et bananes plantain. Une très faibleproportion de consommateurs produit régu-lièrement ses fruits (figure 2).

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Moment préféré pour la consommationde bananes et bananes plantainIl apparaît clairement que les gens préfèrentmanger les bananes plantain (consomméesbouillies, rôties ou frites) le matin et la nuit,et les bananes comme un ‘snack’ l’après-midi (figure 3).

Types courants de repas à base de banane plantain chez les ménagesLes personnes interrogées préfèrent lesbananes plantain frites au petit-déjeuner.Pour le déjeuner, elles sont le plus fréquem-ment consommées écrasées ou rôties. Pour

le dîner, on les préfère accompagnées de riz,de haricots ou d’ignames (tableau 1).

Fréquence des dépenses des consommateurs de bananes et bananes plantainIl faut noter que les bananes plantain sontplus chères que les bananes (12 N1 ou 15 Npar doigt de plantain et 5 N par doigt debanane). Cela pourrait expliquer pourquoila majorité des consommateurs interrogésachètent plus régulièrement des bananesque des bananes plantain (figure 4).

Proportion du revenu mensuel dépensé pour la consommation de bananes et de bananes plantainLa plupart des personnes interrogées dépen-sent seulement 1% de leur revenu enbananes et des bananes plantain (figure 5).Les principaux facteurs qui déterminent lepourcentage du revenu mensuel affecté àl’achat de bananes et de bananes plantainsont la disponibilité d’argent, suivie de prèspar l’intérêt de la famille, et enfin le prix desfruits (figure 6 - NB : plus d’un facteur a étédonné).

Forme sous laquelle les bananes et bananes plantain sont achetées au marchéLa majorité des bananes sont achetéesmûres, alors que les bananes plantain sontde préférence achetées vertes (figure 7).

Réaction des ménages à l’évolution du prix des bananes et des bananesplantainLe tableau 2 montre que la plupart des per-sonnes interrogées ne modifient pas leurshabitudes d’achat quand le prix augmente,mais qu’ils achètent plus quand le prixbaisse. Dans le cas des bananes plantain, plusde la moitié des personnes interrogées en

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Une fois par jour

Une fois par semaine

Deux foispar semaine

Trois fois par semaine

% d

e ré

po

nse

sBananes

Plantains

0

10

20

30

40

50

60

70

Acheté Produit Les deux

% d

e ré

po

nse

s

Bananes (%)

Plantains (%)

Figure 1. Fréquence de consommation de bananes et bananes plantain. Figure 2. Distribution du pourcentage de réponses en fonction de l’originedes bananes et des bananes plantain.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Matin Après-midi Soir Nuit

Bananes (%)

Plantains (%)

Figure 3. Distribution du pourcentage des consommateurs en fonction de leur moment préféré pour consommer des bananes et des bananesplantain.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

Quotidienne Hebdomadaire Mensuelle Occasionnelle

% d

e ré

po

nse

s

Bananes

Plantains

Figure 4. Fréquence des dépenses des consommateurs de bananes etbananes plantain.

Tableau 1. Types de repas à base de bananes plantain chez les ménages.

Type de repas Petit déjeuner (%)* Déjeuner (%)* Dîner (%)*

Bananes plantain frites + bouillies 28,5 4,3 1,7

Potée de banane plantain 19,2 3,7 11,0

Bananes plantain + haricots 3,5 10,6 18,9

Bananes plantain + riz 2,3 9,6 21,1

Bananes plantain bouillies + ragoût 15,1 5,3 13,3

Bananes plantain écrasées + soupe 1,2 25,5 5,6

Bananes plantain + igname (écrasés) 4,7 10,6 17,8

Bananes plantain rôties 3,5 24,0 5,0

Bananes plantain bouillies 22,0 6,4 5,6*réponses multiples

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 51

1 10 N (Naira Nigérian) = 0,085 USD en mars 2002.

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achèteraient moins si le prix augmentait, et75% en achèteraient plus si le prix baissait.

Rôle dans la prise de décision au sein du ménage concernant les processus de consommation de bananes et des bananes plantainSelon le tableau 3, c’est la femme qui joue leplus grand rôle dans la prise de décisionconcernant l’achat et la consommation desbananes et bananes plantain. Cependant,c’est le mari qui a le rôle prédominant en cequi concerne l’utilisation des peaux, et lesenfants pour la détermination de l’intervalleentre les achats et de la durée du stockage.

Principaux problèmes s’opposant à unebonne consommation de bananes et debananes plantain

Trois grands problèmes s’opposant à unebonne consommation de bananes et debananes plantain ont été identifiés par lespersonnes interrogées (figure 8). Ces fac-teurs comprennent (1) des problèmes liésau stockage, tels que les attaques de rava-geurs (rats domestiques et insectes), lemûrissement excessif et la formation de moi-sissures due à des meurtrissures ; (2) desproblèmes liés à la transformation, tels quele manque de savoir-faire technologique, desconditions climatiques défavorables, le

52 INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Tableau 3. Rôle dans la prise de décision au sein du ménage concernant les processus de consommation des bananes et bananes plantain.

Rôle dans la prise de décision Banane Plantain

M (%) F (%) E (%) M (%) F (%) E (%)

Proportion du revenu mensuel 43,3 56,7 0,0 30,0 70,0 0,0

Quantité achetée 21,0 70,7 8,3 35,0 50,0 15,0

Forme sous laquelle les fruits sont achetés 8,3 75,0 16,7 30,0 60,0 10,0

Transformation 0,0 85,5 14,5 10,0 64,6 25,4

Stockage 0,0 75,3 24,7 0,0 86,2 13,8

Utilisation des peaux 50,0 11,7 38,3 70,0 4,7 25,3

Période de stockage 16,7 25,0 58,3 11,7 21,7 66,6

Intervalle d’achat 33,3 41,7 25,0 13,3 33,3 53,4

Qualité achetée 18,0 82,0 0,0 27,0 73,0 0,0M = Mari, F = femme et E = Enfants

Tableau 2. Distribution du pourcentage des personnes interrogées en fonction deleur réaction à l’évolution du prix des bananes et bananes plantain.

Réaction à l’évolution du prix Augmentation du prix de 10% Baisse du prix de 10%

Banane (%) Plantain (%) Banane (%) Plantain (%)

Achète la même quantité 75,0 41,7 25,0 20,0

Achète plus 0,0 0,0 75,0 80,0

Achète moins 25,0 58,3 0,0 0,0

Total 100,0 100,0 100,0 100,0

65

18,3

6,710

environ 1%

environ 2%

environ 3%

4 à 5%

Qualité des fruits13%

Intérêt de la famille31%

Prix des fruits20%

Disponibilitéd'argent liquide33%

Disponibilité desfruits 3%

Figure 5. Distribution du pourcentage des personnes interrogées enfonction du pourcentage de leur revenu mensuel affecté à laconsommation de bananes et de bananes plantain.

Figure 6. Distribution du pourcentage de personnes interrogées enfonction des facteurs déterminant le pourcentage de leur revenu mensuelaffecté à l’achat de bananes et de bananes plantain.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Mûre Non mûre très mûre

Bananes (%)

Plantains (%)

Forme

Figure 7. Distribution du pourcentage de personnes interrogées enfonction de la forme sous laquelle les bananes et les bananes plantain sontachetées.

Stockage80%

Tranformation17%

Transport sansmeurtrissures3%

Figure 8. Principaux problèmes s’opposant à une bonne consommation debananes et bananes plantain.

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manque d’unités de transformation, unefourniture d’électricité insuffisante ouabsente, etc. ; et enfin (3) le transport sansmeurtrissures. Chukwu (1996) remarquequ’en raison d’un stockage inadéquat, d’unedistribution insuffisante et du manque detechniques de transformation, de grandesquantités de bananes et de bananes plantainsont transformées en déchets.

ConclusionsL’analyse de ces résultats mène aux

conclusions suivantes :1. la fréquence de consommation des

bananes est plus élevé que celle desbananes plantain ;

2. la majeure partie des personnes interro-gées dépend du marché pour son approvi-sionnement en bananes et bananes plan-tain ;

3. les bananes sont consommées principale-ment l’après-midi, alors que les bananesplantain sont consommées principale-ment le matin ;

4. les repas à base de bananes plantain sontpréparés et consommés sous des formesvariées ;

5. les bananes plantain sont plus onéreusesque les bananes ;

6. les principaux facteurs qui déterminentle pourcentage du revenu mensueldépensé pour l’achat de bananes etbananes plantain incluent la disponibi-lité d’argent liquide, l’intérêt de lafamille, le prix, la qualité et la quantitédes fruits ;

7. les bananes sont principalement ache-tées mûres, alors que les bananes plan-tain sont achetées vertes ;

8. les ménages réagissent à l’évolution duprix des bananes et des bananes plantain ;

9. les femmes jouent un plus grand rôle queleurs maris et enfants dans la prise dedécision concernant l’achat et la consom-mation des bananes et bananes plantain ;

10.les principaux problèmes s’opposant àune bonne consommation de bananes etde bananes plantain dans la régionconcernent le stockage, la transforma-tion et le transport.

Conséquences de ces résultatspour un programme de vulgarisation visant à améliorer la qualité et l’efficacité de la conservation,de la transformation, de la commercialisation et de la consommation des bananes et bananes plantain1. Puisque les fluctuations des prix sur le

marché des bananes et bananes plantainaffectent les modes de consommation desménages, il est nécessaire de mettre enplace une organisation coopérative deconsommateurs pour les achats en gros etla vente des fruits au détail. Des agents devulgarisation compétents doivent être

attachés à chacune des organisations ainsiformées afin de suivre et d’évaluer les acti-vités des membres et de leur fournir desinformations si cela s’avère nécessaire.

2. Afin d’assurer la qualité de la conserva-tion, de la transformation et de l’utilisa-tion des bananes et bananes plantain, leprojet de développement agricole del’état (State Agricultural DevelopmentProject, ADP) doit organiser à l’intentiondes femmes commerçantes des ateliersde travail sur les méthodes de conserva-tion, de transformation et d’utilisationefficace des bananes et des bananesplantain.

3. Le fait que la majeure partie des per-sonnes interrogées achète les bananes etbananes plantain dont elles ont besoinsur les marchés et à des colporteursmontre qu’il devrait exister des canauxde distribution et de commercialisationefficaces pour améliorer l’accès desconsommateurs aux fruits au momentopportun. L’ADP de l’état d’Enugu doitdonc s’engager dans un programmevisant à améliorer le traitement aprèsrécolte, la distribution et la stratégie decommercialisation des bananes etbananes plantain, destiné aux produc-teurs ruraux et aux vendeurs.

4. En raison de leur rôle prépondérant dansla prise de décision concernant laconsommation des bananes et bananesplantain, les femmes représentent descibles privilégiées pour l’ADP dans sesactivités visant à améliorer les modes deconsommation et d’achat des bananes etbananes plantain dans les ménages au moyen d’activités éducatives appro-priées ; cependant, l’importance duménage en tant qu’unité de base des acti-vités de vulgarisation ne doit pas être

oubliée. Tous les membres du ménagedoivent donc être fortement impliquésdans tout programme de vulgarisationayant pour but d‘améliorer les modes deconsommation et d’achat des bananes etdes bananes plantain dans la zoned’étude. ■

RéférencesAjayi A.R. & K.P. Baiyeri. 1999. Household decision-

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Les auteurs travaillent au Department of AgriculturalExtension, Faculty of Agriculture, Université duNigeria, Nsukka. Tél. : +234 042 770815 ou 771019,Fax : +234 02 770664 ; E-mail : [email protected]

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 53

Au Nigeria, les plantains “Faux Corne” sont trésappréciés du fait de la taille de leurs doigts(Photo: R. Swennen, IITA).

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Iris Engelborghs

Les bananiers sont l’espèce fruitière laplus importante au monde et montrentune grande diversité de forme et de

taille, dont l’une est un type nain.Contrairement au type normal, les variantsnains ont un pseudostem plus court et desfeuilles plus larges. Comme ces plantes ontle même nombre de feuilles que le variantnormal, leur capacité photosynthétiquen’est pas réduite et la taille des régimes estdonc quasiment identique. De plus, leur hau-teur réduite les empêche de tomber pendantles tempêtes tropicales. Ces caractéristiquesfont du variant nain une plante intéressantepour le cultivateur de bananiers sous les tro-piques. Différentes variétés naines sponta-nées existent, qui ont un variant normal,mais ce phénotype est également souventobtenu par culture in vitro, par exempledans une collection in vitro ou pendant lamultiplication rapide in vitro.

Vos et al. (1995) ont décrit la techniquede polymorphisme de longueur des frag-ments amplifiés (AFLP) comme une « tech-nique nouvelle et très puissante de patrongénétique de l’ADN, pour des ADN de touteorigine ou complexité ». Cette technique decartographie est basée sur l’amplificationsélective par PCR de fragments de restric-tion à partir d’un produit de digestion totaled’ADN génomique et comprend trois étapes :1) la restriction de l’ADN et la ligation d’oli-gonucléotides adapteurs, 2) l’amplificationsélective de séries de fragments de restric-tion, et 3) l’analyse du gel des fragmentsamplifiés. Avec cette méthode, des séries defragments de restriction sont visualisées par

PCR sans que l’on en connaisse la séquencede nucléotides. La puissance de cette tech-nique d’empreintes a été évaluée surquelques espèces d’importance mondiale,mais pas sur les Musa. Elle a donc été opti-misée pour la première fois chez le bananier.De plus, la technique a été adaptée à ladétection non-radioactive des patternsAFLP en utilisant une méthode de détectionplus récente. Des amorces marquées à lafluorescéine ont été utilisées dans les réac-tions PCR, permettant ainsi la séparation etla détection par ordinateur sur un gel deséquençage.

L’évaluation de la puissance de la tech-nique AFLP et de ses variantes AFLP-TE(trois-endonucléase), AFLP-ADNc et latechnique de polymorphisme amplifié sen-sible à la méthylation (MSAP) pour la carac-térisation et la détection précoces des typesnain a été effectuée dans cette étude sur unensemble de paires de bananiers nain-nor-mal. Le nain ‘Curare enano’ et son hors-typede taille normale généré in vitro ont été uti-lisés les premiers pour l’optimisation de latechnique AFLP. L’analyse a ensuite étéétendue à trois variétés naines spontanées,respectivement ‘Cachaco enano’, ’Figue rosenaine’ et ‘Prata’. La variété extra naine‘Dwarf parfitt’, la variété Cavendish normaleet la variété ‘Giant Cavendish’ ont égalementété analysées.

Des patterns différentiels AFLP, TE-AFLP, AFLP-ADNc, AFLP-ADNc-TE et MSAPont été obtenus et différents niveaux depolymorphisme ont été observés entre letype normal et le type nain, selon la tech-nique, la combinaison d’amorces et lavariété. Pour chaque variété, une distinctiona pu être faite entre le type nain et le typenormal. Cependant, aucun fragment spéci-fique du nain, commun a toutes les variétésnaines n’a pu être trouvé, ce qui est une indi-cation que 1) soit les polymorphismes obser-vés ne sont pas reliés au phénotype, 2) soitles variétés différentes ont une origine diffé-rente, 3) ou bien plusieurs gènes sont impli-qués dans le processus. Des fragments diffé-rentiels ont été clonés et séquencés. Desamorces ont été construites avec lesséquences obtenues et utilisées avec del’ADN génomique des variétés respectivespour confirmer la nature différentielle etunique des fragments. Cependant, la spécifi-cité a été perdue.

A côté des analyses au niveau de l’ADNdécrites ci-dessus, certains essais physiolo-giques ont été réalisés sur les paires nain-normal. La relation entre le nanisme etl’acide gibbérellique (AG) est décrite pourles mutants nains de plusieurs espèces, parexemple le riz et le blé, i.e. un groupe(in)sensible à l’AG et un groupe AG-défi-cient. L’influence de l’AG a été testée danscette étude sur la croissance in vitro depaires de bananier nain-normal. L’(in)sensi-bilité est apparue comme étant variété-dépendante, ce qui suggère que les diffé-rentes variétés naines sont apparues demanière différente et que d’autres méca-nismes pourraient être impliqués que laseule voie de l’AG. Quand elles sont cultivéessur ancymidol (un inhibiteur de la synthèsed’AG), la croissance in vitro de toutes lesvariétés naines testées a été inhibée, ce quiindique que ces plantes ne sont pas AG-défi-cientes, et que la transduction du signalaprès la synthèse doit être bloquée.

De ces résultats, on peut conclure que latechnique AFLP permet une cartographierapide et précoce de ces types particuliersde bananiers nains, que le mécanisme déter-minant le nanisme est complexe et qu’ilsemble impliquer l’acide gibbérellique, la(dé)méthylation… et que les variétésnaines analysées ici ont probablement étéformées par des mécanismes différents. ■

RéférenceVos P., R. Hogers, M. Bleeker, M. Reijans, T. van de

Lee, M. Hornes, A. Frijters, J. Pot, J. Peleman, M. Kuiper & M. Zabeau. 1995. AFLP: a new tech-nique for DNA fingerprinting. Nucl. Acids Res.23:4407-4414.

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Caractérisation moléculaire de bananiers (Musa spp.) nains au moyen des AFLPKatholieke Universiteit Leuven, Faculté de sciences agricoles et biologiques appliquées, Laboratoire d’amélioration des plantestropicales, Leuven, BelgiqueDissertationes de Agricultura No. 515, 2002

Thèses

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Annemie Elsen

Les maladies et ravageurs sont lescontraintes majeures pour la producti-vité des bananiers et bananiers plan-

tain. Les nématodes causent d’importantespertes de rendement en Amérique latine, enAfrique de l’Ouest et de l’Est et en Asie.Généralement, les nématodes du bananiersont contrôlés par des nématicides. Ces pro-duits sont non seulement très coûteux maiségalement extrêmement toxiques pour lesorganismes non-cibles, y compris les utilisa-teurs, et ils polluent l’environnement. Leschampignons arbusculaires mycorrhiziens(CAM) sont des symbiotes obligatoires quicolonisent de manière biotrophique le cor-tex racinaire et développent un mycéliumextramatriciel qui aide la plante à capterl’eau et les nutriments minéraux du sol, enéchange du carbone comme source d’éner-gie. De plus, les CAM augmentent la capa-cité des plantes à contrôler la disséminationdes pathogènes du sol. Chez Musa, l’associa-tion se produit naturellement quand lesplantes sont transplantées au champ. L’asso-ciation des CAM avec les nématodes para-sites et l’effet bénéfique de la symbiosemycorrhizienne sur la croissance de laplante et la résistance/tolérance aux néma-todes a conduit à des recherches sur lepotentiel des CAM à limiter les pertes derendement dues aux nématodes.

Dans la première partie de notre étude, ladépendance mycorrhizienne relative (DMR)et l’interaction CAM-nématodes ont été étudiées sur quatre génotypes de Musa, ‘Grande naine’, ‘Gros Michel’, ‘Pisang jaribuaya’ et ‘Yangambi km5’, sélectionnés pourleur réponse connue aux nématodes. Lamycorrhization avec Glomus mosseae(CAM) a résulté en une croissance desplants significativement meilleure, même en présence de Radolphus similis etPratylenchus coffeae. Aucune différence de DMR n’a été observée entre les quatregénotypes. Glomus mosseae a pu protéger ‘Grande naine’ et ‘Pisang jari buaya’ contreR. similis et P. coffeae puisque la reproduc-tion des nématodes a été supprimée. Aucunesuppression n’a été observée uniquementdans le cas de R. similis (population indoné-

sienne à faible pathogénicité) sur ‘Pisangjari buaya’. Cependant, lorsque la reproduc-tion est déjà très faible (due à la faiblevaleur reproductive adaptative de la popula-tion de nématodes et/ou la réponse de résis-tance de la plante hôte du génotype testé),la présence de CAM n’a pas d’effet sur lareproduction des nématodes. Les CAMréduisent la nécrose racinaire causée parP. coffeae. Pour R. similis, aucune reproduc-tion n’a été observée. Les nématodes rédui-sent la fréquence de mycorrhization sansréduire l’intensité de l’association mycorrhi-zienne.

Dans la seconde partie, la DMR et l’inter-action CAM-nématodes ont été étudiées surdes génotypes de Musa différant par leurmorphologie racinaire. L’influence des CAMsur le système racinaire et l’influence del’altération du système racinaire sur lareproduction des nématodes ont été exami-nées. La mycorrhization avec G. mosseaeentraîne une meilleure croissance desplants, même en présence de P. coffeae.L’effet des CAM sur le système racinaire estreliée à la DMR du génotype. Les génotypesde Musa avec une DMR faible ne subissentpas de changement dans la ramification deleur système racinaire en réponse à lamycorrhization. Par contre, chez les géno-types avec une DMR élevée, le système raci-naire sera plus ramifié. Nous avons montréque P. coffeae affecte également le systèmeracinaire en réduisant la ramification.L’effet des CAM sur la reproduction desnématodes n’est pas très clair. La densité depopulation des nématodes tend à diminuer,mais sans effet significatif dans l’essai avec ‘Obino l’ewai’

Dans le système racinaire, il apparaît quela diminution de la ramification causée parles nématodes été contrebalancée par l’aug-mentation de la ramification causée par lesCAM. L’application de CAM pourrait être uti-lisée comme une stratégie pour diminuer lasusceptibilité aux nématodes.

Dans la troisième partie de notre étude,les interactions CAM-nématodes ont été étu-diées en conditions in vitro. Tout d’abord,des cultures aseptiques de nématodes ont été établies en utilisant des cals deluzerne comme tissu hôte. Jusqu’à présent,l’absence de systèmes de culture parfaite-

ment stériles limitait les études in vitro surles interactions hôte-nématodes et lesétudes des interactions CAM-nématodes.Deuxièmement, trois systèmes modèles ontété développés : des racines de Daucuscarota transformées avec un T-ADN Ri, desplants de Musa in vitro et des plantsd’Arabidopsis thaliana in vitro.

Enfin, les racines de D. carota transfor-mées ont été utilisées pour étudier l’inter-action CAM-nématodes en conditions sté-riles. Les résultats rapportés dans cetteétude ont confirmé l’effet suppresseur desCAM sur la reproduction des nématodes.Glomus intraradices a pu supprimer lespopulations de R. similis, P. coffeae et dansune moindre mesure de M. javanica dans lesracines. Le développement interne et externedes CAM n’a pas été affecté par la présencede ces nématodes parasites des plantes.

Bien que ce système in vitro ait plusieurslimitations, il y encore des raisons légitimesd’utiliser ce système pour étudier les inter-actions CAM-nématodes. Les CAM dévelop-pent des appressoria, des arbuscules et desvésicules dans le cortex racinaire, produi-sent un mycélium extraradiculaire abon-dant et des spores et bouclent leur cyclevital in vitro. La colonisation précoce se pro-duit d’une façon semblable à celle des condi-tions in vivo. Les nématodes R. similis et P. coffeae peuvent infecter les racines et sereproduire dans celles-ci et causer desdégâts semblables dans les racines in vitroet in vivo. De plus, les effets de l’interactionreflètent ceux observés in vivo. Bien que lesystème dixénique utilisé soit artificiel, ilpourrait représenter un outil de valeur pourétudier les interactions CAM-nématodes,complémentaire des approches expérimen-tales classiques. ■

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 55

Etude de l’interaction entre champignonsmycorrhiziens arbusculaires et nématodesparasitaires des plantes chez Musa spp.Katholieke Universiteit Leuven, Faculté de sciences agricoles et biologiques appliquées, Laboratoire d’amélioration des plantestropicales, Leuven, BelgiqueDissertationes de Agricultura No. 517, 2002

Thèses

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Nouvelles des Musa

Monde

Evaluation avec la participation des agriculteurs et dissémination de matériel génétique amélioré de MusaL’INIBAP est l’agence exécutrice d’unimportant projet de quatre ans du Fondscommun pour les produits de base (CFC) quia commencé en novembre 2001. L’objectifde ce projet est de contribuer à améliorer lasécurité alimentaire et les revenus des petitsagriculteurs dans des systèmes agricolesbasés sur le bananier, à travers la distribu-tion et l’évaluation d’hybrides améliorés deMusa adaptés à la consommation et au com-merce local. Le projet implique sept pays, àsavoir la République démocratique duCongo, l’Equateur, la Guinée, Haïti, leHonduras, le Nicaragua et l’Ouganda.

Le projet sera réalisé en deux phases. Lapremière phase inclut la multiplication dematériel de plantation d’au moins 10 varié-tés améliorées de Musa dans chaque pays etla distribution de ces plants aux fermierspour évaluation à la ferme. Au moins 150 fer-miers par pays participent aux essais. Laseconde phase consistera en un appui finan-cier sous la forme de prêts aux petits pay-sans pour leur permettre d’acheter du maté-riel de plantation et les intrants essentielspour une production à plus grande échelled’hybrides améliorés. Le projet comprendraaussi des études de marché sur les hybridesaméliorés et la formation des agriculteursaux techniques de production améliorées,en se concentrant sur la gestion intégrée desravageurs et maladies. Le principal résultatdu projet sera la production accrued’hybrides de Musa améliorés par les petitspaysans. Ces variétés auront des rendementssupérieurs et ne requerront pas de produitschimiques pour le contrôle des ravageurs etmaladies. De plus, les paysans et les entre-preneurs seront aidés pour mettre en placedes activités commerciales liées auxbananes (production de matériel de planta-tion pour la vente, etc.), contribuant ainsi àla génération de revenus supplémentairespour les communautés rurales. Les princi-paux bénéficiaires seront les petits cultiva-teurs de bananiers.Pour des informations supplémentaires sur le projet, contacter Suzanne Sharrock,coordinateur du projet, au siège de l’INIBAP.

Afrique

Le troisième Symposium internationalsur la flétrissure bactérienne du bananier s’est déroulé en Afrique du Sud du 4 au 8 février 2002Cent dix scientifiques du monde entier ontparticipé au troisième Symposium sur la flé-

trissure bactérienne et présenté plus de 100communications, soit oralement soit sousforme de poster. Les aspects discutésincluaient : l’épidémiologie, la gestion desmaladies, la sélection et la mise en placed’essais de résistance aux maladies, le déve-loppement des maladies et la réponse desplantes-hôtes, la génétique, la diversité et lediagnostic des pathogènes.

La flétrissure bactérienne, causée parRalstonia solanacearum, est citée commeétant l’une des contraintes majeures pour denombreuses plantes cultivées telles que lapomme de terre, la tomate, l’arachide, labanane, le tabac et le gingembre. Dans denombreux cas, la maladie cause des pertesde rendements très significatives.

Il existe encore un grand fossé dans lesprogrès de la recherche entre pays dévelop-pés et en développement. Dans les paysdéveloppés, les scientifiques sont générale-ment plus intéressés par les aspects molécu-laires du pathogène, tels que la génétiquedes pathogènes, leur diversité et leur dia-gnostic. Excepté pour les diagnostics, lesautres aspects étudiés ne sont pas directe-ment liés au contrôle de la maladie. Lesrecherches réalisées sur le contrôle de lamaladie par les scientifiques des pays endéveloppement, dans lesquels la maladie estplus sérieuse et répandue, doivent donc êtrerenforcées. Certains travaux sur l’améliora-tion et les tests de résistance à la maladieont été menés et de bons résultats ont étéobtenus pour l’arachide et la pomme deterre. Cependant, jusqu’à présent, très peude choses ont été réalisées pour de nom-breuses autres plantes telles que le bananieret le gingembre.

Génétique du pathogèneDes progrès significatifs ont été réalisés dansl’étude du génome de R. solanacearum. Lepathogène a un chromosome de 3 716 413paires de bases (pb) et un mégaplasmide de2 094 509 pb, qui codent ensemble pourl’expression de plus de 5000 protéines. Lechromosome abrite tous les gènes essen-tiels, alors que le mégaplasmide est impli-qué dans la biosynthèse de divers acidesaminés, cofacteurs et dans l’adaptation auxenvironnements. Il y a environ 200 gènescandidats pour la pathogénicité, distribués àla fois sur le chromosome et le mégaplas-mide. Ces informations sont essentiellespour comprendre la biodiversité chez R. solanacearum en relation avec la spécifi-cité de l’hôte. Traditionnellement, lessouches de R. solanacearum sont groupéesen cinq races, basées sur la gamme d’hôteset cinq biovars, basés sur l’oxydation de cer-taines sources de carbone.

Un nouveau schéma de classification,basé sur les analyses moléculaires de R. solanacearum, a été proposé. Lessouches de R. solanacearum sont classi-fiées en quatre phylotypes : le phylotype I«Asie» (incluant les biovars 3 et 4, les races

1, 4 et 5), le phylotype II «Amérique « (bio-vars 1 et 2, races 1, 2 et 3), le phylotype III«Afrique» (biovars 1 et 2) et le phylotype IV«Indonésie» (biovars 1, 2, Pseudomonassyzygii et bactérie de la maladie du sang –BDB). Ceci montre que les souchesd’Indonésie, incluant P. syzygii, qui causela maladie de Sumatra du giroflier, et laBDB sur le bananier, sont séparées desautres souches.

DétectionDivers kits de diagnostic ont été dévelop-pés, spécifiquement pour des utilisations enquarantaine et pour suivre l’évolution dupathogène dans des matériels végétauxinfectés de manière symptomatique etlatente, dans l’eau de surface, des eaux delavage des légumes et des effluents detransformation. Les méthodes utilisées sontl’isolation sélective et l’enrichissement, lesbioessais, l’immunofluorescence, la sérolo-gie et la réaction en chaîne par polymérase(PCR). Pour l’utilisation dans les pays endéveloppement, les méthodes sérologiquestelles que l’ELISA sont plus appropriées carelles sont moins coûteuses.

Le quatrième Symposium aura lieu en2007, probablement en Grande Bretagne.

La Société américaine de pathologie végé-tale publiera les communications présen-tées pendant le Symposium.Des informations supplémentaires sur le symposium peuvent être obtenues auprès du Dr Supriadi, Research Institute for Spice andMedicinal Crops, Jalan Tentara Pelajar No. 3,Bogor 16111, Indonésie – Fax : (0251) 327010.

Asie et Pacifique

Musa acuminata au Nord de BornéoUn rapport préliminaire sur le statut deMusa acuminata au Nord de Bornéo a étépréparé récemment par Markku Häkkinenet Edmond De Langhe. Ce rapport est basésur une étude des Musa au Sabah, àSarawak et à Brunei, réalisée par le premierauteur en août 2001. Bien que le thèmeprincipal de l’étude ait été la section desCallimusa, un nombre élevé de photos deMusa acuminata a également été pris.Grâce à l’expertise d’Edmond De Langhe,un essai d’identification taxonomique desplantes a été réalisé.

Les photos montrent que toutes lesplantes présentent les caractéristiques debase de M. acuminata, avec le bourgeonmâle typique en toupie, l’inflorescence et lerégime horizontaux à obliques, et des doigtsplutôt minces. Les fleurs apparaissentblanches à blanc-crème, mais les détailsn’étaient pas visibles sur les photos.

Les spécimens en question entraient dansles quatre catégories ci-dessous :• Musa acuminata ssp. microcarpa ou

truncata• M. acuminata de statut incertain• Diploïdes AA comestibles• Accessions non classifiées.

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Un groupe microcarpa-truncata ?Le résultat le plus important de la visited’Häkkinen au Nord de Bornéo, une régionprécédemment peu explorée pour les bana-niers sauvages, est la domination d’unepopulation sauvage de M. acuminata avecune combinaison de caractéristiquestypiques des sous-espèces microcarpa ettruncata. L’observation de types de bour-geons mâles jaune-vert représente une pre-mière pour ce caractère chez ces sous-espèces. Il est possible que les deuxsous-espèces supposées forment en fait unelarge population commune, et des étudescomplémentaires sur ce matériel dans unecollection en champ sont nécessaires pourconfirmer le statut des accessions dans cegroupe.

Des M. acuminata de statut incertainUn certain nombre d’accessions étaientcaractérisées par un bourgeon mâle modéré-ment à fortement imbriqué et une tendancede la bractée à être rose/rouge/pourpre. Lesbourgeons mâles avec des bractées visible-ment imbriquées sont caractéristiques dessous-espèces siamea et burmannica, maisne sont pas attendus chez des acuminata àBornéo ou les îles indonésiennes, à l’excep-tion de Java. Des études supplémentairessont nécessaires pour confirmer si cesdiploïdes comestibles sont effectivement desplantes sauvages.

Des diploïdes AA comestiblesUn certain nombre de plantes sont enregis-trées comme diploïdes AA comestibles.Parmi elles, il y a des plantes qu’on a trou-vées peuplant de grandes zones au bord desroutes, comme le font les véritables popula-tions sauvages. Puisqu’il n’y avait pas de vil-lages à proximité, elles pourraient corres-pondre à des reliques d’une populationhumaine ancienne.

ConclusionsLes résultats présentés dans ce rapport sontde nature préliminaire et provisoire, étantbasés uniquement sur l’étude de photos.Cependant, ils constituent une base pourdes études plus poussées, que les auteursespèrent avoir stimulées par la publicationde ce document.Des copies du rapport, incluant des photos encouleur de toutes les accessions, sont disponiblesau format PDF sur le site Web de l’INIBAP :(http://www.inibap.org/publications/borneo.pdf)ou en format imprimé au siège de l’INIBAP à Montpellier.

Etude de l’association entre les nématodes et les bananiers au VietnamInge Van den Bergh, chercheur associéVVOB/INIBAP, a été basée au Départementd’Agro-biotechnologie de l’Institut dessciences agricoles du Vietnam (VASI) àHanoi, Vietnam d’octobre 1997 à décembre

2001 pour réaliser une étude sur l’associa-tion entre les nématodes et les bananiers auVietnam.

Le projet était financé par l’ACIAR(Centre australien pour la recherche agri-cole internationale), l’INIBAP et la VVOB(Association flamande pour la coopérationpour le développement et l’assistance tech-nique).

Le projet avait deux objectifs principaux :Renforcement des capacités : améliorer

les infrastructures locales pour la rechercheen nématologie et former les scientifiqueslocaux dans ce domaine ;

Recherche scientifique : parfaire la com-préhension des différents aspects de l’asso-ciation entre les nématodes et les bananiersau Vietnam, afin d’améliorer la productionbananière locale. Plus spécifiquement :• Obtenir une image plus détaillée de la pré-

sence des différentes espèces de néma-todes sur les bananiers dans différentesrégions du Vietnam ;

• Augmenter les connaissances sur la dyna-mique des populations, les dommages etle potentiel de perte de rendement causéspar les plus importantes espèces de néma-todes sur les bananiers ;

• Passer en revue le matériel génétique deMusa vietnamien pour leur résistance auxespèces de nématodes les plus impor-tantes.

Activités réalisées et résultats obtenusL’infrastructure générale des laboratoires aété améliorée et différents équipementsont été achetés. Une connexion courriel/internet a été établie afin d’améliorer lescommunications entre les différents parte-naires du projet ainsi qu’avec d’autres néma-tologistes dans le monde entier et pour avoiraccès aux informations via Internet.

Au cours du projet, deux membres duDépartement d’agrobiotechnologie du VASIont suivi le cours international de troisièmecycle de nématologie en Belgique :

Duong Thi Minh a présenté sa thèse intitulée «Etudes in vivo et in vitro deRadopholus similis et Pratylenchus coffeaeassociés au bananier» en 1999 (Responsable :Prof. D. De Waele).

Nguyen Thi Tuyet a présenté sa thèse inti-tulée «Dépistage in vivo et in vitro de résis-tance à Radopholus similis chez les Musa»en 2000 (Responsable : Prof. D. De Waele).

Recherche scientifique réalisée par le chercheur associé VVOB/INIBAP1. Evaluation de la présence et de la distri-

bution des nématodes sur des espècessauvages de Musa dans leurs habitatsnaturels au Nord Vietnam

Trois voyages d’étude ont été effectués dansles habitats naturels du Nord Vietnam etdes échantillons de racines de trois espècessauvages de bananier ont été récoltés. Al’exception de R. similis, les espèces de

nématodes des Musa les plus importantes,à savoir Meloidogyne spp., P. coffeae etH. multicinctus, ont été trouvées. Ceciindique qu’au Vietnam, les sols naturelssont infestés par ces espèces et que les troisespèces de bananiers sauvages sont sen-sibles à celles-ci.2. Evaluation de la présence et distribution

des nématodes chez les cultivars de Musaau Nord et Centre Vietnam

Cinq voyages d’étude ont été effectués danssix provinces du Vietnam du Nord et duCentre et des échantillons de racines detrois génotypes de bananiers courammentcultivés ont été prélevés. A nouveau,Meloidogyne spp., P. coffeae et H. multicinc-tus ont été trouvés, mais pas R. similis. Lesparamètres de dommages ont montré unerelation claire avec la présence de certainesespèces de nématodes dans les racines. Parexemple, les galles nodulaires des racinesétaient positivement corrélées avec lenombre de Meloidogyne spp. dans lesracines, alors que les nécroses racinairesétaient corrélées positivement avec lenombre de P. coffeae trouvés dans lesracines.3. Influence d’une population de

Pratylenchus coffeae et de Meloidogynespp. sur la croissance des plants et la pro-duction de bananes

Plus de 150 plants de bananiers ont été plan-tés au champ, dont un tiers a été inoculéavec P. coffeae, un tiers avec Meloidogynespp. et un tiers a été gardé exempt de néma-todes (plantes témoins). Les résultats préli-minaires ont montré que l’infection avec P. coffeae et Meloidogyne spp. pouvaitréduire la hauteur des plantes et le nombrede feuilles érigées, en comparaison avec lesplantes témoins non infectées.4. Dynamique d’une population de

Pratylenchus coffeae collectée sur desMusa au Nord Vietnam

La reproduction de P. coffeae sur des disquesde carotte en conditions in vitro a pu êtredécrite par l’équation de Gompertz : log(nem + 1) = 0.725 + 2.561 exp [-exp (1.742(5.044 - temps))].

A partir d’un essai en serre qui a étérépété tous les mois sur une période d’un an,il a pu être observé que la température a unfort effet sur le taux de reproduction de P. coffeae chez le bananier. Pendant les moisd’hiver, la reproduction était très faible,alors que pendant les mois d’été, la popula-tion augmentait significativement. L’éten-due des nécroses racinaires suivait plus oumoins le même modèle.

Un essai en serre a été mis en place pourévaluer l’influence de l’irrigation sur lareproduction de P. coffeae. Un déficit en eaua eu un effet négatif très important sur lacroissance des plants, alors que les néma-todes pouvaient encore bien se reproduire.Une fourniture d’eau très élevée a réduitlégèrement la croissance générale desplants, mais les nématodes pouvaient à

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peine se reproduire. Un volume d’eau inter-médiaire a été le meilleur pour la croissancedes plants, mais il était également favorableà la reproduction des nématodes.

La reproduction d’une population de P. coffeae sur des plants de bananier auchamp a été suivie pendant plus d’un an. Lesrésultats préliminaires indiquent que latempérature et la pluviométrie ont un effetsur le taux de reproduction des nématodes.5. Evaluation de matériel génétique vietna-

mien de Musa pour la résistance à unepopulation de Pratylenchus coffeae enserre

Vingt-quatre génotypes de bananiers vietna-miens ont été évalués pour leur résistance à P. coffeae en serre. Les génotypes les plusprometteurs sont “Tieu xanh”, “Tieu miennam”, “Com chua”, “Com lua”, “Man” et “Ngu thoc”.6. Etude de matériel génétique vietnamien

de Musa pour la résistance à une popula-tion de Meloidogyne en serre

Vingt-deux génotypes de bananiers vietna-miens ont été étudiés pour leur résistance àMeloidogyne en serre. Aucune source derésistance n’a été trouvée.7. Etude de matériel génétique vietnamien

de Musa pour la résistance à Meloidogynespp. en champ

Huit génotypes de bananiers vietnamiens, “FHIA-01”, “FHIA-02” et “Yangambi Km 5”ont été évalués pour leur réponse commeplante-hôte de Meloidogyne spp. en condi-tions de champ. “FHIA-01”, “Ngu thoc”, “Tay” et “Com lua” se sont révélés moins sus-ceptibles à Meloidogyne spp. “FHIA-01”,“Ben tre” et “Bom” étaient moins sensibles àl’activité de formation de nœuds deMeloidogyne spp. Le nombre de juvénilesrécupérés sur les racines était fortementinfluencé par les conditions climatiques.Pendant la saison froide et sèche, leurnombre chutait significativement. Lenombre de femelles pondant des œufs dansles racines (FPO) était beaucoup moinsinfluencé par les conditions de l’environne-ment : il y avait une stagnation pendant lasaison froide et sèche mais pas de déclin.Meloidogyne spp. semble passer l’hiver sousforme d’œufs groupés en masses. La forma-tion de galles nodulaires et les FPO peuventêtre utilisées facilement comme paramètrespour estimer l’infection des Musa avecMeloidogyne spp. Aucun effet des néma-todes n’a été trouvé sur la croissance desplantes. Le nombre de nématodes dans lesplantes semble être relié au stade physiolo-gique des plantes. Les nombres de néma-todes les plus élevés ont été trouvés pendantla floraison.

Recherche scientifique réalisée par DuongThi Minh Nguyet et Nguyen Thi TuyetDuong Thi Nguyet a initié un programme derecherche sur la présence de Radopholussimilis au Vietnam et ses aspects morpholo-giques et biologiques. Deux études ont été

réalisées à Tay Nguyen (hautes terres occi-dentales) pour évaluer la présence de R. similis sur le caféier, le durian, le bana-nier, etc. Une population de R. similis a étécollectée sur des racines de durian ; elle estmaintenue sur des disques de carotte enconditions in vitro. Puisque R. similis esttoujours un pathogène de quarantaine auVietnam, Duong Thi Minh Nguyet est alléeen Belgique pour une période de trois moispour étudier la population collectée. Elle adéterminé que la température optimale pourla reproduction de R. similis originaire duVietnam sur des disques de carotte est 25 °C.Elle a également comparé la reproductionde cette population vietnamienne avec despopulations d’Ouganda et d’Indonésie.

Nguyen Thi Tuyet étudie la biodiversité dePratylenchus coffeae au Vietnam. Elle col-lecte des populations de P. coffeae surdiverses plantes cultivées et à différentsendroits au Vietnam pour étudier la diver-sité morphologique, biologique et génétiqueentre les différentes populations.

Gestion intégrée de la maladie de Panama (fusariose) du bananier au KeralaLa fusariose du bananier causée parFusarium oxysporum f. sp. cubense estl’une des menaces sérieuses sur la culturedu bananier au Kerala. Les sols acides de cetétat et la sensibilité des variétés commer-ciales majeures permettent une dispersionaisée de la maladie à travers la région, cau-sant des pertes de rendement de 10 à 15 %.

Les symptômes de la maladie apparais-sent avec le jaunissement des feuilles lesplus anciennes, qui s’étend rapidement desmarges à la nervure centrale. Ces feuillespendent, blanchies, autour du pseudotroncet l’infection s’étend à toutes les feuillesexcepté celles du sommet, qui pendent. Lafeuille du cœur blanchit également au boutde 3-4 semaines. La plante montre desfentes longitudinales avec un gonflement etune élongation du pseudotronc. Quand lerhizome est tranché, la décoloration desfaisceaux vasculaires peut être observée etla tige coupée sent le poisson pourri.

Une étude réalisée par Estelitta et al. a révélé que la maladie est observée couram-ment dans tous les districts du Kerala, cau-sant des dégâts sérieux aux cultures. Il a éga-lement été remarqué que “Nendran”, la variété commerciale la plus importantede l’Etat, était sensible à la maladie de Panama alors que le groupe Cavendish, “Palayankodan”, “Karpooravally” et desvariétés à cuire telles que “Monthan”, “Kanchikela”, etc. ne sont apparemment pasaffectées par la maladie.

Plusieurs études ont été conduites à laStation de recherches sur le bananier deKannara (Université agricole du Kerala) surles pratiques de gestion intégrée pour luttercontre la maladie de Panama. Le pathogènea été trouvé dans le sol et son entrée dans la

plante hôte s’effectuait par les racines.Puisque les conidies peuvent survivre dansle sol jusqu’à au moins sept ans, unensemble de pratiques agronomiques sontrecommandées, en se basant sur les résul-tats des études.

La préparation du champ devrait être réa-lisée de façon systématique. Dans les zonesaffectées par la maladie, il est recommandéde laisser les trous se dégrader pendant unesemaine ou plus et de brûler le sol avec desfeuilles sèches. La sanitation du champ, par-ticulièrement l’arrachage des mauvaisesherbes est nécessaire, car elles deviennentdes hôtes alternatifs importants.

Dans les zones propices à la maladie, il estsuggéré de cultiver des variétés tolérantes.Dans les autres cas, les rejets doivent êtresélectionnés dans des zones exemptes demaladie. Le trempage des rejets après éplu-chage dans une solution de carbendazim à0,2 % est apparu comme une mesure prophy-lactique efficace.

Il a également été trouvé que l’applicationde chaux à raison d’1 kg par plant commeamendement du sol avant la mousson et unbon drainage aidaient à contrôler la maladie.

De plus, les études ont montré que l’utili-sation d’engrais organiques pour la culturedu bananier pouvait permettre aux plantesde mieux résister à la maladie, probable-ment grâce à l’amélioration de la structuredu sol par une meilleure aération.

Dans le cas d’apparition de la maladie,l’arrachage et la destruction des plantsmalades sont recommandés pour contrôlersa dissémination plus large. L’application dechaux à raison de 0,5 – 1 kg dans les trous

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Eclatement longitudinal d’un pseudotronc du àla maladie de Panama.

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des plantes malades et dans les cuvettesentourant les plantes a également donné desrésultats encourageants pour contrôler unedissémination plus large de la maladie.

Des essais réalisés avec différents pro-duits chimiques pour lutter contre la mala-die de Panama ont montré qu’injecter dansles cormes une solution à 2 % de carbenda-zim à raison de 3 ml/corme pendant les 5e, 7e

et 9e mois après la plantation pouvait aider àcontrôler la maladie. Arroser le sol avec0,2 % de carbendazim s’est également avéréefficace.

Comme, au Kerala, les variétés commer-ciales sont souvent cultivées à grandeéchelle dans des zones humides, des étudesont indiqué que la rotation des cultures, lajachère intermittente, l’inondation suivied’une jachère sont aussi des moyens effi-caces pour réduire la dissémination de lamaladie.Des informations supplémentaires peuvent êtreobtenues auprès de S. Estelitta, Professeurassocié, Kerala Agricultural University,Mannuthy, Thrissur, Kerala, Inde.

Compatibilité croisée de certainsclones de bananiersAvant de démarrer un programme d’hybri-dation pour l’amélioration du bananier, lacompatibilité croisée des parents choisisdoit être évaluée. Un tel travail est en coursaujourd’hui en Inde, à l’Université agricoledu Tamil Nadu (TNAU). Dix-sept variétés,comprenant des triploïdes commerciaux,des diploïdes et des hybrides synthétiquesproduits par la TNAU ont été inclus dansl’étude (voir le tableau 1). Des anthères ontété récoltées sur les parents mâles justeavant la déhiscence et les grains de pollenextraits et étalés sur les stigmates desfleurs femelles des parents femelles le jour

de leur ouverture, tôt le matin, entre 6 et 9heures, quand la réceptivité du stigmate estbonne et assurée par une viscosité au tou-cher. Après la pollinisation, les fleurs ontété couvertes avec des sacs en papier perforés. Une fois mûrs, les doigts ont étécoupés longitudinalement et les graines,lorsqu’elles étaient présentes, ont étéextraites avec soin.

Parmi les 74 combinaisons croisées tes-tées, une compatibilité a été trouvée dansseulement huit combinaisons (tableau 2),indiquant ainsi l’existence d’une compatibi-lité entre clones. Les croisements réussisétaient entre diploïde x diploïde et triploïdex diploïde. Parmi les 10 parents mâles tes-tés, “Pisang lilin” et “Anaikomban” étaientcompatibles avec tous les parents femelles.“Nendran”, qui avait été rapporté précé-demment comme étant femelle stérile(Alexander 1970) a été confirmé femelle sté-rile dans cette étude. L’étude a indiqué qu’àl’exception de “Karpooravalli”, les clonesd’importance commerciale ont un pourcen-tage très bas de fertilité femelle, et que lesdiploïdes donnent les meilleurs clonesfemelles fertiles. Cependant, la formationdes graines était bonne dans le croisementtriploïde x triploïde Karpooravalli x Robusta,ce qui indique la possibilité d’une nouvellevoie dans l’amélioration du bananier, enamenant le génome “Cavendish” dans desnouveaux hybrides. H-201 (Pedigree : Barelichinia x Pisang lilin x Robusta) est un bonparent femelle et a été hybridé avec desparents tant diploïdes que triploïdes(Robusta). Sathiamoorthy et Balamohan(1993) ont rapporté que H-201 était unparent femelle potentiel, particulièrementpour la synthèse de triploïdes d’origine bis-pécifique. La formation de graines étaitmaximale chez H-201 x Pisang lilin, suivipar H-201 x Anaikomban et Karpooravallix Robusta. Dans d’autres combinaisons quiavaient réussi, la production de graines étaittrès faible, bien que les croisements soientcompatibles.

Références bibliographiquesAlexander M.P. 1970. Mega and microsporophyte fer-

tility of some banana varieties. Pp. 27-28 inProceedings of the 3rd International Symposiumon Tropical and Subtropical Horticulture. Todayand Tomorrow Publishers, New Delhi.

Sathiamoorthy S. & T.N. Balamohan. 1993.Improvement of banana. in Advances inHorticulture Vol. I - Fruit Crops Part I. (K.L.Chadha and O.P. Pareek, eds). MalhotraPublishing House, New Delhi, India.

Des informations supplémentaires sur ce travailpeuvent être obtenues auprès de : V. Krishnamoorthy, Dept of Fruit Crops,Horticultural College and Research Institute,TNAU, Coimbatore-641003, Tamil Nadu, Inde.

Collecte de matériel génétique de bananier dans le nord-est de l’IndeLes états du nord-est de l’Inde, à savoirAssam, Arunachal Pradesh, Megalaya,Tripura, Mizoram et Manipur sont une richesource de biodiversité naturelle chez lesMusa. Depuis 1988, l’INIBAP a financé unesérie de missions de collecte de Musa danscette région. Elles ont été conduites par leCentre national de recherche sur le bana-nier (NRCB) à Trichy. Des spécimens desespèces sauvages Ensete glaucum, Musabalbisiana, M. acuminata, M. ornata etd’autres espèces de Rhodochlamys ont étécollectées, de même qu’une gamme de varié-tés cultivées. Tout le matériel collecté a étéétabli dans la banque de gènes du NRCBpour son identification formelle et sa carac-térisation.

Dans l’Arunchal Pradesh, il a été noté que là où des bananiers Eumusa etRhodochlamys poussaient ensemble, lesRhodochlamys avaient une éco-compatibi-lité plus proche avec M. acuminata qu’avecM. balbisiana, bien que M. acuminata soitclairement dominant sur les espècesRhodochlamys. Dans l’Assam, à Bhimkol, unclone de balbisiana produisant des grainesest couramment planté dans les arrière-

Tableau 2. Production moyenne de graines dans les croisements ayant réussi.

Nom du croisement No. de fleurs No. de graines Graines/fruitpollinisées obtenues

3x X 3x

Karpooravalli x Robusta 150 187 1,250

3x X 2x

Karpooravalli x Pisang lilin 185 5 0,027

Karpooravalli x H-110 120 8 0,067

2x X 2x

Matti x Pisang lilin 30 30 1,000

H-201 x Anaikomban 102 152 1,490

H-201 x Pisang lilin 79 427 5,405

H-201 x H-110 53 90 1,700

H-201 x Anaikomban 11 24 2,182

H-201 xPisang lilin 12 4 0,333

H-201 x Robusta 11 1 0,091

Tableau 1. Détails sur les parentsutilisés.

Parents femelles Parents mâles

Triploïdes Triploïdes

Karpooravalli (ABB) Robusta (AAA)

Red banana ( AAA) Red Banana (AAA)

Rasthali (AAB)

Nendran (AAB)

Diploïdes Diploïdes

Nivediyakadalli (AA) Nivediyakadalli (AA)

Matti (AA) Pisang lilin (AA)

Sannachengadalli (AA) Sannachengadalli (AA)

Anaikomban (AA) Anaikomban (AA)

Ambalakadalli (AA) Ambalakadalli (AA)

Ney poovan (AB) Erachivazhi (AA)

Hybrides Hybrides synthétiques synthétiques

H-59 (AA) H-59 (AA)

H-97 (AA) H-97 (AA)

H-66 (AAA) H-66 (AAA)

H-201 (AB) H-201 (AB)

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cours pour ses qualités médicinales. Bienqu’il produise des graines, celles-ci sont suf-fisamment molles pour que le fruit puisseêtre consommé avec ses graines. Dans toutela région, la pratique inhabituelle de vendreles bourgeons mâles a été remarquée. Lesbourgeons mâles immatures de bananierssauvages sont récoltés même avant la pousseet sont utilisés pour la préparation de platsparticuliers.

Un résumé des espèces sauvages collec-tées pendant les missions est donné dans leTableau 3.

Nouvelles de l’INIBAP

RecrutementsHélène Laurence, stagiaire du Ministère desRelations internationales du Québec, a prisses fonctions en tant qu’assistante derecherche à l’INIBAP en janvier 2002. Elleest affectée au bureau régional de l’INIBAPà Kampala, où elle commencera à étudierl’impact des variétés améliorées de bananes(Musa) sur les moyens de subsistance desménages en Afrique de l’Est. Elle travailleraen étroite collaboration avec les chercheursde l’INIBAP et les partenaires régionaux desSystèmes nationaux de recherche agricole.Hélène est spécialisée en Géographie (BSc)et en Agrométéorologie (MSc).

Olivier Guinard, également financé par leMinistère des Relations internationales duQuébec, est arrivé au siège de l’INIBAP àMontpellier en avril 2002. Ce stagiaire qué-bécois travaillera pendant six mois sur unprojet visant à utiliser la base de donnéesMGIS (Musa Germplasm InformationSystem) pour effectuer une série d’étudesde traceurs sur les accessions importanteset visualiser les coordonnées géographiquespour les différentes accessions. Olivier esttitulaire d’un diplôme en biologie (BSc) spé-cialisé en biologie et biotechnologie molécu-laire de l’Université de Québec à Montréal,et vient d’obtenir sa maîtrise de biologiemoléculaire (MSc). Il est bilingue français/anglais et possède également de bonnesnotions d’espagnol.

Cours de formation sur le MGISen Afrique

22-27 avril 2002, CARBAP, Nyombé,CamerounUn cours de formation à l’utilisation duSystème d’information sur le matériel géné-tique de Musa (MGIS) pour la gestion desinformations concernant les ressourcesgénétiques des Musa s’est tenu récemmentpour les responsables de collections dematériel génétique de Musa en Afrique.L’objectif de ce cours de formation était deprocurer à ces responsables une expertiseet des outils pour mieux gérer les informa-tions relatives aux accessions de leurs col-lections. L’utilisation du MGIS leur permet-tra également d’échanger des informationssur les ressources génétiques avec d’autreschercheurs et responsables de collectionsdans le monde entier. Ce cours de forma-tion s’est tenu grâce au financement duCentre technique de coopération agricoleet rurale (CTA).

Le cours de formation a réuni 23 partici-pants d’Afrique occidentale, centrale,orientale et australe (voir liste ci-dessous).Le cours a été délivré en français et enanglais, avec une traduction assurée par lesformateurs. Tous les documents et le maté-riel de formation étaient fournis dans lesdeux langages.

Le cours comprenait à la fois une forma-tion au champ et sur ordinateur. Des exer-cices d’identification taxonomique et bota-nique de variétés ont été effectués au champen utilisant la liste de descripteurs publiéepar l’IPGRI, l’INIBAP et le CIRAD. L’impor-tante collection de matériel génétique géréepar le CARBAP a offert une excellente res-source pour les exercices de terrain. Cettecollection comprend plus de 400 accessions,qui représentent une très large gamme devariétés africaines, particulièrement debananiers plantain, mais également cer-taines variétés de bananiers d’altituded’Afrique de l’Est.

En ce qui concerne la formation sur ordi-nateur, les participants ont appris à installerle logiciel MGIS sur leurs ordinateurs, créerdes comptes, entrer de nouveaux enregistre-ments et effectuer des recherches d’infor-

mations dans la base de données globale. Ilsont également été formés aux procéduresd’échange de données avec la base de don-nées globale.

Musaid.win, un logiciel développé par leCIRAD pour aider à l’identification de varié-tés inconnues, a également été présenté parM. Xavier Perrier de l’Unité de biométrie duCIRAD. Ce logiciel a été fourni à tous les par-ticipants du cours.

Les participants étaient unanimes sur lefait que la formation fournissait un outilutile pour la gestion d’informations sur lesressources génétiques et ont soulignél’importance de collecter et gérer ces infor-mations en utilisant un format standard.L’atelier a également permis aux respon-sables de collections d’établir des contactsavec leurs collègues de la région dans sonensemble et d’identifier des personnes res-source à même de les aider dans leur travailfutur.

A la suite du cours de formation sur leMGIS, un atelier sur les “noms et synonymesdes bananiers plantain” a eu lieu avec lesparticipants d’Afrique occidentale et cen-trale. Kodjo Tomekpe a conduit l’atelier enutilisant des données et des photos prove-nant du MGIS. Une version préliminaired’une liste de noms de variétés a été établie,qui devra être confirmée par des études ulté-rieures sur les variétés au champ.

L’INIBAP remercie vivement le CTA et leCARBAP pour leur soutien efficace dansl’organisation de ce cours de formation.

Liste des participants

Membres d’organisations nationalesSylvestre M. Rogers, Station de recherchesur le riz, Rokupr, Sierra Leone ;Guilavogui Zeze, Institut de recherche agri-cole de Guinée (IRAG), CRA Sérédou,Guinée ;Simplice Koffi Kouassi, Centre national derecherche agronomique (CNRA), Côted’Ivoire ;Lawrence Aboagye, Centre de ressourcesgénétiques végétales, Niaouli, Ghana ;Flore Sindemion, Institut national derecherches agricoles du Bénin (INRAB) ;Antoine Mputu Kena Kudia, Institut natio-nal pour l’étude et la recherche agrono-mique (INERA), Ndouaniang, RDC ;Clotilde Ngnigone Ella, Institut derecherches agronomiques et forestières(IRAF), Gabon ;Fernand Mouketo, Centre de rechercheagronomique de Loudima (CRAL), Congo ;Selome Y. Dogbe, Institut togolais de larecherche agronomique (ITRA) ;Olagorite Adetula, Institut national derecherche horticole (NIHORT), Nigeria ;Robert Muhwezi, Organisation national derecherche agricole (NARO), Ouganda ;Mkulila Shaban, Institut de recherche etdéveloppement agricole (ARDI), Tanzanie ;

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Tableau 3. Détails des espèces sauvages de Musa collectées pendant l’explorationdans l’Inde du Nord-Est.

Genre Section Espèce Site de collecte Nombre Utilisationd’accessions

Ensete E. glaucum Assam, Tripur, Mizoram 1 Fibre, légume, ornement

Musa Eumusa M. balbisiana Assam, Tripur, Mizoram 1 Fruit, légume

M. acuminata Assam, Tripur, Mizoram 9 Fruit, légume

Rhodochlamys M. ornata Assam, Mizoram 1 Ornement

Non identifiée Assam, Tripur, Mizoram 5 -

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Margaret Onyango, Institut de rechercheagricole du Kenya (KARI), Kenya ;Antoine Nsabimana, Institut des sciencesagronomiques du Rwanda (ISAR) ;Ferdinand Ngezahayo, Institut derecherches agronomique et zootechnique(IRAZ), Burundi ;Dickson L.N. Banda, Département derecherche agricole et de services tech-niques, Malawi ;Dejene Abera, Organisation de rechercheagricole éthiopienne (EARO), Ethiopie ;Connie Fraser, Institut pour les plantes tropi-cales et sub-tropicales (ITSC), Afrique du Sud.

Membres d’organisations régionales/internationalesWilliam Nguefack, Centre africain derecherches sur bananiers et plantains (CARBAP), Cameroun ;Chyka Okarter et Perpetua Udu, Institutinternational d’agriculture tropicale (IITA),Station de recherche d’Onne, Nigeria ;Emmanuel Njukwe, Institut internationald’agriculture tropicale (IITA), Mbalmayo,Cameroun ;Deborah Karamura, INIBAP, INIBAP-ESA,Ouganda.Personnes ressourcesKodjo Tomekpe CARBAP, Cameroun ;Ekow Akyeampong, INIBAP – MUSACO,Cameroun ;Elizabeth Arnaud et Suzanne Sharrock,Siège de l’INIBAP, France ;Xavier Perrier, CIRAD, France.

Système d’informationgéographique (SIG) et diversité des MusaL’INIBAP étudie actuellement la possibilitéd’utiliser un nouveau Système d’informationgéographique (DIVA) afin d’analyser larépartition spatiale des ressources géné-tique de Musa. DIVA a été développé par leCentre international de la pomme de terre(CIP) avec l’appui de la FAO, du CGIAR’sSystem-wide genetic resources programme(SGRP) et de l’IPGRI. Un cours de formations’est tenu récemment au siège de l’INIBAP àMontpellier afin de former le personnel àl’utilisation de ce logiciel et d’évaluer sa per-tinence pour le traitement des données dis-ponibles dans le MGIS, et plus particulière-ment les données relatives aux missions decollecte. L’INIBAP espère pouvoir utiliser lelogiciel DIVA pour les activités suivantes :• Prédiction de la localisation d’espèces ou

de variétés particulières ;• Prédiction de la localisation de matériel

génétique possédant des caractères spéci-fiques ;

• Identification des zones de grande diver-sité aux niveaux génétique et des espèces ;

• Identification des lacunes de couverturegéographique au cours des missions decollecte (comparaison avec les zones deproduction) ;

• Information sur les effets potentiels deschangements de climat et d’autres fac-teurs pouvant entraîner une érosion géné-tique sur la distribution des espèces sau-vages ;

• Comparaison entre la distribution desespèces et celle des maladies et ravageurs ;

• Prédiction et évaluation de l’impact (parexemple celui de nouvelles variétés).Pour en savoir plus sur le logiciel DIVA,

visitez le site web du CIP (http://www.cipotato.org/diva/). Le logiciel est gra-tuit et peut être télédéchargé du site webavec son manuel d’utilisation.

Cinquième réunion du comité de pilotage régional de MUSACODu 11 au 22 février 2002, le comité de pilo-tage régional du réseau Musa pour l’Afriqueoccidentale et centrale, MUSACO, s’estréuni à Cotonou, Bénin, pour sa réunionannuelle. Ont participé des représentantsdu Bénin, Cameroun, République du Congo,Côte d’Ivoire, Gabon, République démocra-tique du Congo, Ghana, Guinée, SierraLeone de même que ceux du CARBAP(anciennement CRBP), de l’IITA et del’INIBAP. Le Togo a été admis en tant que13e membre du réseau à cette réunion.

Dans son discours officiel d’ouverture, leDr David Arodokoun, Directeur scientifiquede l’Institut national des recherches agri-coles du Bénin, agissant au nom de sonDirecteur général, a souligné que le bana-nier et le bananier plantain sont des cul-tures qui pourraient contribuer à la sécuritéalimentaire et nutritionnelle, à la dispari-tion de la pauvreté et à la création d’emploisau Bénin. Le bananier et le bananier plan-tain sont deux des plantes cultivées que leBénin promeut aujourd’hui pour diversifierla base des plantes alimentaires. Il a rap-porté que 33 % des foyers au Bénin consom-ment régulièrement des plantains et que laproduction de Musa au Bénin a augmenté,

passant de 22 000 tonnes en 1998 à 45 000tonnes en 2001. Il espère que les rechercheseffectuées dans le réseau aideront à trouverdes solutions aux contraintes auxquellessont confrontés les paysans du Bénin, tellesque le manque de matériel de plantationsain, les maladies et ravageurs et la transfor-mation post-récolte des fruits.

Adoption du rapport de la réuniond’AccraLe premier point à l’ordre du jour étaitl’adoption des minutes de la dernièreréunion du comité de pilotage régional tenuà Accra en avril 2001. Avant que lesmembres ne les adoptent, ils ont voulu savoirsi les recommandations de cette réunionavaient été mises en œuvre. Le Président etle secrétaire ont apporté les informationssuivantes sur les diverses recommandationsfaites à Accra :• Le cours de formation sur les cercospo-

rioses a eu lieu en Malaisie en juin 2001.Kobenan Kouman du CNRA, Côte d’Ivoireet Ekow Akyeampong étaient les deux par-ticipants d’Afrique occidentale et cen-trale. Un second cours de formation sur lamanipulation post-laboratoire des plan-tules issues de culture in vitro et sur lamultiplication rapide du matériel de plan-tation de Musa a été organisé au CARBAP,à Nyombé du 2 au 7 décembre 2001 pourles pays francophones du réseau.

• Les neuf pays qui ont reçu des fonds del’INIBAP ont collecté et envoyé les infor-mations de base secondaires au secréta-riat du réseau. Un rapport est actuelle-ment préparé par un jeune cadreprofessionnel détaché auprès du bureaupar la FAO.

• En ce qui concerne la participation auxgroupes de travail de PROMUSA desscientifiques de la sous-région, seuls leBénin, la Côte d’Ivoire, le Gabon et leGhana ont envoyé les noms de chercheursintéressés au secrétariat de PROMUSA

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Participants de la 5e réunion de MUSACO.

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par l’intermédiaire du Dr Adiko, représen-tant de l’Afrique occidentale et centraleau comité de pilotage de PROMUSA.

• A la date de la réunion, aucune nouvellen’avait été reçue de la CORAF concernantles huit initiatives écrites en collaborationavec le CARBAP qui avait été envoyées enréponse à son appel à projets.

• Sur la question des bourses de l’IITA, lesmembres ont été informés que M. BenBanful, ancien représentant du Ghana aucomité de pilotage de MUSACO a reçu unebourse de thèse de l’IITA.

Nouvelles des pays sur les MusaChaque représentant national a présenté unbref rapport sur les nouvelles activités qui sedéveloppent dans son pays.

Pour populariser la production debananes et de bananes plantain en SierraLeone, des pépinières et des parcelles dedémonstration ont été mises en place dansquatre districts. Elles seront étendues àquatre districts supplémentaires. De plus,des variétés locales ont été collectées etplantées à des fins de caractérisation.

Comme en Sierra Leone, pour relancer laproduction de bananes et de bananes plan-tain dans les régions du littoral et de la forêten Guinée (Conakry), des pépinières ont étéétablies pour produire du matériel de plan-tation sain qui sera distribué aux fermiers.Parmi les variétés qui seront données auxpaysans, figurent des hybrides de l’IITA etdu CARBAP.

Des études sont prévues en Côte d’Ivoirepour tenter d’expliquer l’observation selonlaquelle Pratylenchus spp. semble rempla-cer Radopholus similis comme le principalnématode chez Musa. L’IITA est intéressépar les changements dans la compositiondes espèces et va examiner la possibilité deproposer une bourse de doctorat pour tra-vailler sur ce sujet en collaboration avec laKULeuven. Il a été recommandé qu’uneétude nématologique soit conduite dans tousles pays membres afin de déterminer si ladiversité des nématodes et l’abondance rela-tive des espèces restent les mêmes qu’aupa-ravant.

L’autre nouvelle activité en Côte d’Ivoireest la technologie de plantation à haute den-sité que les scientifiques ivoiriens sont entrain de tester en station. Les essais de plan-tation à haute densité menés en Côted’Ivoire ainsi qu’au Cameroun sont la consé-quence d’une visite faite par dix scienti-fiques, fermiers et agents de vulgarisationd’Afrique occidentale et centrale enRépublique Dominicaine et au Costa Ricapour étudier les technologies de productionde plantain en plantation à haute densitéqui sont utilisées dans ces pays. La déléga-tion a été impressionnée par les augmenta-tions de rendement (jusqu’à 60 %) qui ontété obtenues en Amérique latine et dans lesCaraïbes par la gestion du plantain “Faux

corne” comme une plante annuelle, à desdensités de 2500 à 5000 plants à l’hectare.

Le nouveau représentant du Ghana aucomité de pilotage, Anno-Nyako, a informéles participants que l’amélioration des Musaa commencé au Ghana. Un laboratoire debiologie végétale avec une unité de culturede tissus a été établi au Gabon.

Pour sa première participation à laréunion, le représentant togolais, le DrS. Dogbe, a présenté une vue d’ensemble dela recherche sur les bananiers et les bana-niers plantain dans son pays. Ceux-ci sontcultivés dans la zone de cacaoyer/caféiercomme plantes d’ombrage pour ces culturesde rente. Le programme possède une collec-tion en champ qui contient 32 accessions,dont un grand nombre est originaire duGhana. Un problème majeur auquel estconfrontée la production des plantes culti-vées au Togo est le manque de matériel deplantation de bonne qualité.

Le point sur les projets régionauxLes membres ont fait le point sur les deuxprojets régionaux, à savoir l’évaluation dematériel génétique de Musa et la productionpériurbaine de Musa.

Les essais d’évaluation de matériel géné-tique ont été mis en place dans presque tousles pays du réseau, mais seule la Côted’Ivoire a effectué la première récolte. Il aété rapporté que “FHIA-23” est la variété laplus productive parmi les variétés évaluéesen Côte d’Ivoire (“FHIA-18”, “FHIA-01” et“SH-3460”), mais elle a également le pluslong cycle de production. La pression d’ino-culum de la cercosporiose noire était si fortequ’à la récolte, “Orishele”, la variété de plan-tain susceptible, n’avait virtuellement plusde feuilles fonctionnelles. En conséquence,

le poids des régimes d’”Orishele” était basen comparaison avec l’hybride résistant “CRBP-39”, qui conservait six feuillesjusqu’à la récolte. Des tests pour déterminerl’acceptation des fruits par les consomma-teurs sont en cours, mais les résultats nesont pas encore disponibles.

Le projet de production périurbaine deMusa progresse de façon satisfaisante auBénin avec les vitroplants fournis par leCARBAP. Parmi les hybrides établis auBénin, on trouve “FHIA-25”, “FHIA-18”,“FHIA-23” et “CRBP-39”. La survie desplants au champ a été très élevée, et il en estde même de l’enthousiasme de 40 fermiersparticipant à l’essai. La visite de certainesdes fermes a généré énormément d’intérêtdu fait que les plantes poussent très bien.Les chercheurs et les paysans ont échangéleurs vues sur les approches de rechercheparticipatives. Ces discussions ont continuéquand les scientifiques sont retournés le len-demain sur le lieu de la réunion. Une étudede la production périurbaine de Musaconduite au Bénin a révélé que 56 % des pay-sans producteurs de Musa cultivent desplantains sur des parcelles d’une taillemoyenne de 0,8 hectares. Egalement auBénin, la fourniture insuffisante de matérielde plantation est citée comme le goulotd’étranglement pour l’expansion de la pro-duction.

Le projet périurbain n’a pas vraimentdémarré au Ghana car l’institution nationalequi était supposée fournir le matériel deplantation ne l’a pas fait. Du matérielimporté d’Afrique du Sud a été sevré et serafourni aux paysans au début de la saison despluies.

Institutions internationales et régionalesLe CARBAP et l’IITA ont chacun envoyé unedélégation de plusieurs scientifiques pourprésenter les différents domaines derecherche sur Musa dans leurs centres. LeDr Lutaladio, qui représentait la FAO, aparlé de la collaboration avec le réseau.

Le CARBAP a présenté les avancées faitespar ses programmes concernant l’améliora-tion des bananiers plantains, l’agronomie etles systèmes intégrés, la pathologie végétaleet les ravageurs avec l’approche de gestionintégrée des ravageurs (maladies des tachesfoliaires, nématodes et charançon), les tech-nologies après récolte et les aspects socio-économiques. Les réalisations du centreincluent le développement et le transfert detechniques de multiplication in vivo pourproduire un nombre élevé de matériel deplantation sain, et l’hybride “CRBP-39” detype plantain qui a été mis sur le marché etdistribué au sein du réseau MUSACO ainsiqu’à plus de 40 pays dans le monde dans lecadre de la 3e phase du Programme interna-tional d’évaluation des Musa coordonné parl’INIBAP. Des triploïdes secondaires avecune résistance aux maladies ont été créés

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“CRBP-39”, l’un des hybrides sélectionnés pour le projet de production périurbaine de Musa.(photo : CRBP)

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par différentes voies d’amélioration et desbananiers plantain hybrides de taille réduiteet avec une production précoce sont encours d’évaluation. Des en-cas, des alimentsinfantiles et des farines à base de banane etde plantain ont été créés.

Les présentations de l’IITA traitaient dela recherche participative, de la gestion inté-grée des ravageurs, de l’amélioration deMusa et d’agronomie. Dans des évaluationsparticipatives conduites avec des fermiersdans l’est du Nigeria, les paysans préféraient« PITA-14 », l’un des hybrides de type plan-tain de l’IITA par rapport à « Agbaba », lavariété locale. « PITA-14 » permettait égale-ment des bénéfices plus élevés. Les partici-pants ont été informés d’un projet pilotefinancé par l’USAID dans lequel deshybrides développés au CARBAP, à l’IITA età la FHIA sont évalués chez des fermiers auNigeria. On espère qu’après la phase pilote,le projet sera étendu à d’autres paysd’Afrique occidentale et centrale. L’IITAcontinue à développer des bananiers plan-tain hybrides avec une résistance supérieureou une tolérance aux maladies, en utilisantune approche pratique physio-génétique etbiotechnologique pour contrôler le virus dela mosaïque à tirets, et des caractéristiquesagronomiques favorables telles que la préco-cité, la stature ramassée et un bon enracine-ment. La recherche en gestion intégrée desravageurs a inclus le développement etl’essai de méthodes telles que l’utilisationd’eau chaude ou bouillante pour nettoyer lesrejets contaminés par des ravageurs. Desétudes sont également en cours pour déter-miner l’efficacité de plantes nématicidestelles que Flemingia plantées en interca-laires dans les champs de plantains.

Les quatre projets de l’INIBAP, à savoir lagestion du matériel génétique, l’améliora-tion du matériel génétique, l’information etla communication et les réseaux régionauxont été brièvement décrits et les activités dechaque projet en Afrique ont été mention-nées. Les objectifs et le modus operandi dePROMUSA, le programme global d’améliora-tion des Musa, coordonné depuis le siège del’INIBAP ont également été présentés.

Le Dr Lutaladio, représentant de la FAO àla réunion, a retracé l’histoire de la collabo-ration entre son département et l’INIBAP.En 1999, l’AGPC/FAO et l’INIBAP ont dis-cuté de collaborations sur la collecte etl’échange d’informations et le transfert detechnologies. Un jeune cadre professionnel(YPO) a été recruté et mis en poste au secré-tariat de l’INIBAP/MUSACO pour dévelop-per des outils pour la collecte et la compila-tion d’informations de base et pourincorporer les informations collectées dansHORTIVAR, une base de données sur les per-formances des cultivars de plantes horti-coles en relation avec les conditions d’envi-ronnement et les pratiques culturales. LeYPO doit en plus intervenir dans le pro-gramme d’horticulture urbaine et péri-

urbaine dans le cadre de l’aspect sécuritéalimentaire et doit aider au développementde projets. Le Dr Lutaladio a informél’assemblée que le YPO a préparé des rap-ports préliminaires sur les différentestâches qui lui ont été assignées au début deson engagement.

Dans le futur immédiat, la FAO va aiderau moins deux pays membres de MUSACO àdévelopper des projets pour l’améliorationde la production de bananes et de bananesplantain pour les petits planteurs au moyende la mise en place de systèmes de multipli-cation efficaces et rentables pour la produc-tion de matériel de plantation sain. La FAOva collaborer avec MUSACO, le CARBAP etl’IITA pour collecter et caractériser du maté-riel génétique de Musa dans le bassin duCongo, pour améliorer les laboratoires deculture de tissus et les pépinières dans cer-tains pays et pour former des chercheurs àla manipulation de vitroplants, l’indexationde virus et la production rapide de matérielde plantation. Enfin, la FAO va appuyer ledéveloppement d’un protocole de multipli-cation en masse et de distribution de maté-riel de plantation de qualité.

Fonctionnement du réseauLes délégués ont discuté des moyens d’amé-liorer la façon dont fonctionne le réseau.Dans un premier temps, il a été décidé quedes groupes de travail basés sur les priori-tés de recherche identifiées devraient êtrecréés. Ces groupes se réuniront aussi sou-vent que nécessaire selon les ressourcesdisponibles. Des groupes de travail doiventêtre formés immédiatement sur 1) la multi-plication rapide de matériel de plantationsain, 2) les systèmes de production de bana-niers plantain rentables et 3) la rechercheparticipative avec les paysans. Il a étédemandé au secrétaire du réseau d’identi-fier des responsables pour chacun des troisgroupes de travail. Les activités proposéespar les groupes de travail seront approuvéeset leur mise en œuvre suivie par le comitéde pilotage. Les mauvaises communicationsentre les membres et entre les membres etle secrétariat ont été attribués à un équipe-ment insuffisant en matière de technolo-gies de l’information dans beaucoup desstations de recherche dans lesquelles les programmes d’amélioration des Musasont basés.

RecommandationsL’assemblée a fait les recommandations sui-vantes :• Une étude doit être conduite dans tous les

pays membres pour déterminer la diver-sité et la prévalence des nématodes deMusa en Afrique occidentale et centrale ;

• L’INIBAP, l’IITA et le CARBAP doiventaider MUSACO à organiser des cours deformation sur l’évaluation du matérielgénétique et les méthodes de rechercheparticipative ;

• Tous doivent attendre les résultats desessais de plantation à haute densitémenés par le CNRA en Côte d’Ivoire et leCARBAP au Cameroun, avant de dissémi-ner cette technologie auprès des paysans ;

• Des groupes de travail sur a) la multipli-cation rapide de matériel de plantationsain ; b) les systèmes de production ren-table de plantains et c) la recherche par-ticipative avec les fermiers doivent êtrecréés immédiatement au sein du réseau ;

• Un projet doit être développé pour cher-cher des fonds afin de doter tous les pro-grammes nationaux de l’équipement debase en technologie de l’information etd’un accès à Internet.

MUSACO 2003Le prochain comité de pilotage aura lieu àl’IRAG en Guinée (Conakry) pendant la pre-mière semaine de mars 2003, sous la prési-dence de M. Bernadin Lokossou, représen-tant du Bénin qui a été élu pour remplacerMme Adèle Sambo du Gabon.

2e atelier international sur les cercosporioses des bananiers

San José, Costa Rica, 20-23 mai 2002Cet atelier était organisé par l’INIBAP encollaboration avec la CorporaciónBananera Nacional (CORBANA), l’Escuelade Agricultura de la Región TropicalHúmeda (EARTH) et le Centro AgronómicoTropical de Investigación y Enseñanza(CATIE). Organisé 13 ans après la dernièreréunion internationale sur ce sujet, il afourni au bon moment une opportunitéd’analyser la situation actuelle concernantles cercosporioses au niveau mondial. Laréunion a également permis de suggérer denouveaux axes de recherche et a facilité laréorientation des programmes d’améliora-tion et des stratégies de biotechnologie pourl’amélioration génétique des bananiers.

Plus de 60 chercheurs ont participé à cetatelier, venant à la fois des secteurs publicet privé et représentant plus de 16 pays dif-férents d’Amérique latine et des Caraïbes,d’Europe, d’Afrique et d’Asie et du Pacifiqueincluant l’Australie.

Afin d’obtenir les meilleurs résultats pos-sibles et de garantir l’élaboration de nou-velles stratégies de lutte contre les diffé-rentes cercosporioses, la participation àl’atelier s’est faite uniquement sur invita-tion. Les résultats de la réunion serontcependant largement diffusés au travers dela publication des actes.

La réunion a été inaugurée par JorgeSauma, Directeur de CORBANA. EmileFrison, Directeur de l’INIBAP, a souhaité labienvenue aux participants et a rendu hom-mage à Ramiro Jaramillo Celis, ancien coor-dinateur régional de l’INIBAP pourl’Amérique latine et les Caraïbes. Il a, entreautres, souligné son inestimable contribu-tion et ses efforts incessants pour le déve-

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loppement du réseau régional de recherchesur Musa. L’ouverture officielle a été effec-tuée par Salvador Monge, Directeur exécutifdu Secrétariat du plan sectoriel du Ministèrede l’agriculture du Costa Rica.

L’atelier s’est organisé autour de cinqthèmes principaux : 1) l’impact des cercospo-rioses du bananier ; 2) la biologie des popula-tions et l’épidémiologie ; 3) les interactionshôte-pathogène ; 4) l’amélioration génétiquepour la gestion d’une résistance durable et 5) la gestion intégrée de la maladie.

Au cours de l’atelier, les participants ontpu être informés de la distribution et del’impact des différentes cercosporioses dansplusieurs pays au niveau mondial. Les dis-cussions organisées à la fin de chaque ses-sion ont permis d’identifier ou d’affiner, auniveau mondial, les priorités de recherche etles activités correspondantes dans le but deréduire significativement l’impact de cesmaladies et de faire ainsi de Musa une cul-ture durable.

Session 1. Impact des cercosporioses du bananierLes conférences introductives ont permisd’apprécier l’étendue globale, la distribu-tion actuelle et l’impact des trois patho-gènes responsables des cercosporioses,Mycosphaerella musicola, M. fijiensis et M. eumusae. Des techniques développéesen Australie pour le diagnostic rapide de M. musicola et M. fijiensis, les effets de M. musicola et M. eumusae sur la culturedu bananier en Afrique du sud et l’impactde M. fijiensis à Cuba, au Brésil et en Asietropicale ont été présentées. Le travailtaxonomique le plus récent effectué surl’anamorphe de M. eumusae et d’autresespèces de Mycosphaerella a égalementété décrit. M. fijiensis continue à s’étendredans de nouvelles zones. De 2000 à 2002, lepathogène a été identifié pour la premièrefois à Madagascar, aux Bahamas, dans lesîles Galapagos (Equateur) et dans la zonede culture du bananier du Nord Queenslandoù une tentative d’éradication est en cours. M. eumusae a également été observé sur lavariété “Mysore” (AAB) au Sri Lanka. Laforte résistance de ce clone à M. musicolaet M. fijiensis rend cette observation préoccupante.

Des informations taxonomiques supplé-mentaires sur Mycosphaerella spp. ont étéjugées nécessaires, ainsi que des informa-tions sur des genres voisins qui forment desnécroses foliaires ou apparaissent dans deslésions déjà existantes. Une meilleureconnaissance des pathogènes/saprophytesde Mycosphaerella et des genres voisins estun préalable indispensable au développe-ment de tests de diagnostic rapide permet-tant de distinguer les différents pathogènesresponsables des maladies foliaires. La dis-tribution exacte de M. eumusae doit égale-ment être étudiée. Des études supplémen-taires sur la distribution de M. musicola,

M. fijiensis et M. eumusae en Asie du sudet du sud-est ainsi que sur l’effet de M. eumusae sur la croissance et le rende-ment des clones de bananier sont indispen-sables. De récentes informations laissentpenser que les cultivars de Cavendish et dePlantain sont très sensibles à M. eumusae.

Session 2. Biologie des populations et épidémiologieLa pathogénicité et la distribution de la variabilité, les sources de résistance, l’épidémiologie et la structure des popula-tions des espèces majeures (M. fijiensis, M. musicola et M. eumusae) au niveaunational, régional et international ont étédéfinies comme des informations fonda-mentales au succès du maintien de la pro-duction bananière. De telles études sontparticulièrement nécessaires en Asie, quiest le centre de diversité des trois patho-gènes et où très peu de recherches ont étéconduites jusqu’à présent. L’étude de l’évo-lution des relations hôte-pathogène pourles trois pathogènes, incluant particulière-ment des cultivars résistants, est trèsimportante pour l’évaluation de la pressionde sélection et l’identification des popula-tions pathogènes qui pourraient contournerla résistance des plantes. Des outils molé-culaires tels que les microsatellites ont étérecommandés pour évaluer la variabilitégénétique des populations pathogènes ; leurpathogénicité devrait être évaluée simulta-nément. Des études épidémiologiquesincluant la dispersion de la maladie sontnécessaires pour mieux comprendre la dis-tribution et la dissémination du pathogèneet elles compléteront, avec les études sur lavariabilité génétique et la pathogénicité,toutes les informations requises pour anti-ciper l’évolution des populations patho-gènes et définir des stratégies de gestion dela résistance.

Session 3. Interactions hôte-pathogènePlusieurs cas de niveaux inattendus de sus-ceptibilité à la cercosporiose noire ont étérapportés. Bien que différentes raisonsaient été proposées pour expliquer ce phé-nomène (mauvaise nutrition, stress envi-ronnemental), le problème de l’érosion dela résistance ne peut être ignoré et néces-site une caractérisation précise de la popu-lation de pathogènes. Une meilleure com-préhension des mécanismes impliqués dansles interactions plante-pathogène resteindispensable pour assurer le succès à longterme des programmes d’amélioration. Desétudes supplémentaires sont aussi néces-saires à la comparaison des processusd’infection de chacun des trois pathogènes(M. fijiensis, M. musicola et M. eumusae)sur les plantes-hôtes.

D’autres pathosystèmes (tels queMagnaporthe grisea) ont montré la grandeutilité d’une approche génétique pour iden-tifier sans aucun a priori les facteurs depathogénicité. Ces approches incluentl’étude de l’expression des gènes, la produc-tion de mutants pathogènes, la génomiquecomparative et la validation de fonction desgènes. En conséquence, il a été recommandéde développer, en collaboration avec lesgroupes de M. graminicola, des outils géné-tiques et moléculaires pour M. fijiensis etde lancer une initiative génomique permet-tant l’accès aux outils de la génomique pour la comparaison de M. fijiensis avec M. graminicola.

Il est également recommandé d’étudierles différents mécanismes de résistance(partielle ou verticale).

Session 4. Amélioration génétique pourune gestion de la résistance durablePendant cette session, différentes présenta-tions ont permis d’apprécier les progrèsaccomplis dans la création de nouvelles varié-

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Echange d’informations sur les cercosporioses pendant la visite de la station de recherche de CORBANAà Guápiles. (Photo : C. Picq, INIBAP)

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tés résistantes à la cercosporiose noire, parl’utilisation de technologies conventionnelleset/ou modernes. De nouveaux hybrides tétra-ploïdes résistants à la cercosporiose noiresont déjà disponibles dont certains sont large-ment cultivés dans le monde entier.Cependant, du fait du manque de nouvellessources de résistance et de la présence d’uneforme activable du virus de la mosaïque àtirets du bananier dans les hybrides interspé-cifiques (A x B), la production d’une nouvellegénération d’hybrides triploïdes est sérieuse-ment compromise. Des progrès importants ontété faits dans le développement d’une pano-plie d’outils moléculaires pour les bananierset les bananiers plantain dans le domaine dela transformation génétique, permettant laproduction de bananiers transgéniques.

L’étude de la diversité du génome de Musabalbisiana en utilisant à la fois la caractéri-sation morphologique et moléculaire a été lapremière recommandation de cette session.Afin d’anticiper sur les besoins des pro-grammes d’amélioration génétique, il a éga-lement été recommandé que les génomes Tet S, Musa textilis et Musa schizocarpa,soient aussi étudiés.

Les techniques d’induction de mutationsne devraient plus être vues comme une stra-tégie d’amélioration génétique indépen-dante, mais plus comme un outil qui peutcontribuer à des programmes d’hybridationen augmentant la diversité génétique deslignées parentales. Les mutants pourraientaussi aider à comprendre les mécanismes derésistance (génomique fonctionnelle).

Session 5. Gestion intégrée des maladiesLes stratégies de contrôle des cercospo-rioses jaune et noire peuvent, selon le payset l’échelle de production, inclure non seule-ment des pratiques culturales et des traite-ments chimiques mais également l’utilisa-tion en mélange de clones résistants etd’autres cultures. L’effet inhibiteur impor-tant de certaines substances naturelles déri-vées de micro-organismes antagonistes deschampignons a également été rapportécomme étant efficace pour réduire le déve-loppement de M. fijiensis in vitro.

L’association de spécialistes de diffé-rentes disciplines a été recommandée pourfaciliter le développement d’une approchepossible de la lutte intégrée des maladies dela cercosporiose du bananier. Les partici-pants à l’atelier ont aussi recommandél’étude du potentiel des substances natu-relles ou synthétiques pour induire ou acti-ver la résistance systémique acquise dansson sens le plus large.

Les actes de l’atelier seront publiés rapide-ment par l’INIBAP. Cette publication inclurales textes complets de toutes les présenta-tions, un résumé des discussions et les recom-mandations. Les actes de la réunion devraientdevenir un document de référence sur les cer-cosporioses pour les dix années à venir.

Livres etc.

Strategy for the global Musagenomics consortiumCompte-rendu d’une réunion tenue àArlington, USA, 17-20 Juillet 2001

ISBN: 2-910810-48-08

Le Consortium international sur la géno-mique du bananier a été lancé au coursd’une réunion qui s’est tenue à Arlington,aux Etats-Unis en juillet 2001. Cette réunionétait fondamentale pour poser les fonde-ments de solides collaborations futures dansle domaine de la génomique du bananier etpermettre les premières avancées vers ledéveloppement d’une stratégie cohérentepour la génomique du bananier.

Ce document présente toute l’informationsur la mise en place du Consortium, ses butset ses objectifs. Il inclut aussi un état de l’artde la recherche dans le domaine de la géno-mique du bananier et fournit des informa-tions détaillées sur la nature et l’ampleur dutravail qui sera réalisé par les membres duConsortium. La stratégie progressive déve-loppée par le Consortium pour atteindre sesobjectifs ainsi que son mode de fonctionne-ment, tel qu’il en a été convenu au cours de laréunion d’Arlington, sont également présen-tés. Des informations complémentaires sontfournies dans les différentes annexes.

Des exemplaires du rapport sont dispo-nibles au siège de l’INIBAP.

Addenda aux ‘Descripteurs pourle bananier (Musa spp.)’

Pour compléter la deuxième édition des‘Descripteurs pour le bananier. (Musa spp.)’et répondre à la demande des utilisateursd’Afrique orientale, des caractères addition-nels, spécifiques aux bananiers des hautsplateaux d’Afrique orientale, ont été ajoutésen 2001 dans un addenda. Les descripteurspour les Musa sont uniques en leur genre :Ils comportent en effet une charte de cou-leur. Cette dernière est très utile pour éviterdes erreurs issues d’une description subjec-

tive des couleurs et établir ainsi une ententecommune sur ces valeurs.

Des exemplaires des descripteurs et deleur addenda sont disponibles au Siège del’INIBAP.

Resúmenes analíticos de la investigación sobre plátano en ColombiaEdité par D.G. Cayón et F. Salazar Alonso

ISBN: 958-96885-1-9

CORPOICA peut certainement s’enor-gueillir du résultat de ses récents effortsd’analyse et de compilation de l’informationexistante sur la recherche et le transfert detechnologies sur le bananier plantain enColombie. Publié sous le titre “ResúmenesAnalíticos de la Investigación sobrePlátano en Colombia”, ce document est uninventaire unique d’une très grande partiede la littérature scientifique, incluant la lit-térature grise, publiée sur ce sujet. Il inclut792 résumés, accompagnés d’index auteurset thématique, qui facilitent la recherched’information.

Cet important document publié en espa-gnol est disponible sous forme électronique(base de données sur CD-Rom) ou imprimée(400 pages) et sera certainement très appré-cié par tous ceux qui travaillent sur le bana-nier plantain au niveau international.

Ce document est disponible sur demandeà : CORPOICA, Apartado Aéreo No 1087, AvBolivar, Sector Regivit 28 Norte, Armenia,Quindío, Colombie – Fax: (57-6) 7496331 etau Bureau régional de l’INIBAP pourl’Amérique latine et les Caraïbes, C/oCATIE, 6170 Turrialba, Costa Rica.

Banana varieties: The ACIAR years1987-1996J.W. Daniells and N.J. Bryde

Information series Q101013ISBN 0727-6273

Au cours des années 1987-1996, leQueensland Department of PrimaryIndustries (QDPI) a été chargé de gérer leprojet de l’ACIAR intitulé “L’améliorationdes bananiers dns le Pacifique Sud”.Pendant le projet, des variétés de bananiersdu monde entier ont été collectées. Au total,106 variétés sont présentées dans cette

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publication, ce qui représente un éventailimportant de ce qui est disponible pourl’évaluation. Sont inclus quelques hybridesde programmes d’amélioration convention-nelle, des sélections hors type issues demicropropagation, des cultivars existants etdes espèces sauvages.

Le rapport présente les informations agro-nomiques collectées ainsi que des photogra-phies en couleur des régimes, ce qui permetune bonne appréciation de chaque variété.Beaucoup de lecteurs trouveront dans cesphotos une aide à l’identification.

Clean & green bananas – Where tofrom here?J.W. Daniells

Information series Q101014ISBN 0727-6273

Actuellement, les ventes de bananes“propres” et biologiques sont très limitéesen Australie. L’exportation de bananes bio-logiques est risquée et incertaine. Malgrétout, le marché s’engage dans cette direc-tion et, à plus ou moins long terme, la ‘niche’de la banane biologique atteindra sans douteun seuil de 10-15% du marché. Les plusgrosses ventes de ces deux types de bananesseront possibles grâce à la participation dessupermarchés et les prix actuels des pro-duits biologiques existants devront baisser.Les capacités de production doivent êtreaméliorées grâce à des recherches spéci-fiques sur des facteurs limitants tels que lagestion de la fertilité des sols, la lutte contreles maladies foliaires et un développement,une vulgarisation et une utilisation plusimportante des technologies existantes.L’industrie bananière a fait des progrèsimportants dans la réduction de l’utilisationdes pesticides mais il est aujourd’hui néces-saire de réunir l’ensemble des connais-sances et de développer un système de typeECO-OK à mettre en place dans des planta-tions commerciales et qui puisse répondre àdes standards vérifiables et au développe-ment du marché afin que les producteursaient en retour une reconnaissance de leursefforts.

Les deux publications présentées ci-des-sus sont disponibles sur demande auDepartment of Primary Industries, GPO Box46, Brisbane QLD 2001, Australia.

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Annonces

3e Symposium international sur la biologie cellulaire et moléculaire du bananier

9-11 septembre 2002, Leuven, BelgiqueLe premier symposium, qui s’est tenu en

mars 1999 à l’université de Cornell à Ithaca,USA, a été organisé pour créer un forum oùtous les acteurs de cette discipline pour-raient se rencontrer et échanger des infor-mations sur leurs activités de recherche. Auvu du succès de cette réunion, il a été décidéde la rééditer sous l’égide de PROMUSA. Ledeuxième symposium international sur cethème a eu lieu en Octobre 2001 à ByronBay, Australie. En tant qu’organisateurs,l’INIBAP et la KULeuven sont heureuxd’annoncer que le 3e symposium sur la biolo-gie cellulaire et moléculaire du bananier sedéroulera du 9 au 12 septembre 2002 àLeuven, Belgique.

Le programme scientifique comprendracinq sessions. Plus de 30 présentations et31 posters seront présentés au cours dusymposium.

Douze conférences magistrales serontégalement données par d’éminents spécia-listes: Prof. Francis Quétier, Dr Xavier Drayeet Prof. Guido Volkaert (Session 1 :Génomique), Drs A. De Picker et D. Inzé(Session 2 : Expression des gènes et trans-formation), Prof. G. Gheseyn, Drs JohanNayts et D. Van Der Straeten (Session 3 :Phytopathologie moléculaire et résistanceaux maladies et ravageurs), Drs IsabelRoland-Ruitz et Peter Breyne (Session 4 :Caractérisation et conservation de la biodi-versité) et Drs Emma Schofield et W. Peumans (Session 5 : Biochimie et physiologie).

Un atelier sur le thème “Propriété intel-lectuelle et organismes génétiquement modi-fié” sera animé par le Dr Victoria Henson.

Une visite scientifique de KULeuven et dela banque de gènes de l’INIBAP sera égale-ment organisée.

Pour en savoir plus sur le symposium,visitez le site web de l’INIBAP:

http://www.inibap.org/actualites/actua-lites_fre.htm

Conférence mondiale sur lesbananiers et bananiers plantain

Grand Ashok Hotel, Kumara Krupa,High Grounds, Bangalore, Inde28-31 Octobre 2002

Afin de répondre aux nouvelles probléma-tiques de croissance et développement del’industrie bananière, l’Association for theImprovement in Production andUtilization of Banana (AIPUB), Inde, avecl’appui de l’INIBAP, de l’organisation desNations Unies pour l’alimentation et l’agri-

culture (FAO), du Department ofAgriculture and Cooperation, duGouvernement de l’Inde et de l’IndianCouncil of Agricultural Research, organiseune conférence mondiale sur « La produc-tion bananière pour la sécurité en matièrede nutrition et de moyens de subsistance ».

Cette conférence a pour but :• De rassembler les acteurs mondiaux de la

recherche, du développement et du com-merce de la banane afin qu’ils discutentdes différentes problématiques liées audéveloppement durable de la banane.

• D’envisager les diverses possibilitésd’insertion de la banane d’Inde et de sesproduits dérivés dans le commerce inter-national.

• D’impliquer les experts nationaux etinternationaux dans le développement etla mise en place d’initiatives d’ordre poli-tique favorisant la sécurité alimentaire etles moyens de subsistance au travers de laproduction bananière.Les discussions porteront principalement

sur les sujets suivants :• Gestion des ressources génétiques et amé-

lioration des plantes,• Avancées des biotechnologies, • Stratégies dans les technologies de pro-

duction,• Production de bananes biologiques, • Gestion intégrée des maladies et rava-

geurs,• Gestion post-récolte, diversification des

produits dérivés et valeur ajoutée, • Appui aux politiques et programmes, • Commerce national et international, • Coopération internationale.

Dates butoirs Soumission des résumés – 31 juillet 2002.

Soumission des contributions complètes –30 septembre 2002

Inscriptions

Avant le 30 Août 2002Membres de l’AIPUB : 50 US$Non-membres : 75 US$Institutions : 100 US$

Après le 30 Août 2002Membres de l’AIPUB : 100 US$Non-membres : 125 US$Institutions : 150 US$Les formulaires d’inscription dûment

remplis doivent être renvoyés avec les paie-ments correspondants à :

Conference Secretariat Bagwani Bhavan, 47 Janakpuri

Institutional Area, Pankha Road, New Delhi-110058 Tel (91-11)-5622150/5531211 ; Fax (91-11)-5531211, 3384978,

Pour vous informer plus amplement etvous inscrire, visitez le site web de l’AIPUB :

http://www.aipub.org/conferences.htm

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SiègeParc Scientifique Agropolis II34397 Montpellier Cedex 5 - FRANCEE-mail : [email protected]://www.inibap.orgDirecteur :Dr Emile FRISONE-mail : [email protected] de l’amélioration génétique :Dr Jean-Vincent ESCALANTE-mail : [email protected] des ressources génétiques :Melle Suzanne SHARROCKE-mail : [email protected] de l’Information et de la Communication :Melle Claudine PICQE-mail : [email protected] du MGIS :Melle Elizabeth ARNAUDE-mail : [email protected] Financier :Mr Thomas THORNTONE-mail : [email protected]

Bureau Régional pour l’Amérique latine et les CaraïbesCoordinateur Régional : Dr Franklin E. ROSALESExpert associé, transfert de technologies :

Luis POCASANGREC/o CATIEApdo 60-7170 Turrialba, COSTA RICATel/Fax : (506) 556 2431E-mail : [email protected]

Bureau Régional pour l’Asie et le PacifiqueCoordinateur Régional : Dr Agustín MOLINAC/o IRRI Collaborators Center3rd FloorLos Baños, Laguna 4031 PHILIPPINESFax : (63-49) 536 05 52E-mail : [email protected]

Bureau Régional pour l’Afrique occidentale et centraleCoordinateur Régional : Dr Ekow AKYEAMPONGExpert associé, transfert de technologiesKim JACOBSENC/o CRBP - BP 12438Douala, CAMEROUNTel/Fax : (237) 342 91 56E-mail : [email protected]

Bureau Régional pour l’Afrique orientale et australeCoordinateur Régional : Dr Eldad KARAMURA

Expert associé, transfert de technologies :Guy BLOMMEPO Box 24384Kampala, OUGANDAFax : (256-41) 28 69 49E-mail : [email protected]

Centre de Transit INIBAP (ITC)Responsable :Melle Ines VAN DEN HOUWEKatholieke Universiteit LeuvenLaboratory of Tropical Crop ImprovementKasteelpark Arenberg 13,B-3001 Leuven, BELGIQUEFax : (32-16) 32 19 93E-mail : [email protected]

Expert associé, NématologieThomas MOENSC/o CORBANAStation de recherche La RitaApdo 390-7210Guápiles, COSTA RICAFax : (506) 763 30 55E-mail : [email protected]

Les textes dactylographiés seront préparésen français, anglais ou espagnol et envoyésau rédacteur en chef de la revue. Ils serontprésentés en double interligne. Toutes lespages seront numérotées (y compris lestableaux, figures, légendes et références) àpartir de la page de titre. Le titre sera le pluscourt possible. Mentionnez le nom completde tous les auteurs ainsi que leur adresse aumoment de l’étude. Indiquez égalementl’auteur auquel doivent être adressées lescorrespondances.Si le texte a été saisi sur un système informa-tisé, merci d’envoyer avec votre version impri-mée une copie sur disquette ou par courrierélectronique en indiquant les références dulogiciel de traitement de texte utilisé.RésumésUn résumé dans la langue du texte et éven-tuellement dans les deux autres langues dela revue devra accompagner la contribution.Il ne devra pas excéder 200 à 250 mots.SiglesIls seront développés lors de leur premièreapparition dans le texte et suivis du sigleentre parenthèses.

BibliographieLes références bibliographiques serontprésentées par ordre alphabétique d’au-teurs. L’appel à référence dans le texte in-diquera le nom de l’auteur et l’année depublication (ex : Sarah et al. 1992).Vous trouverez ci-dessous trois exemplesde références parmi les plus courantes :Articles de périodiques : Sarah J.L., C. Bla-vignac & M. Boisseau. 1992. Une méthodede laboratoire pour le criblage variétal desbananiers vis-à-vis de la résistance aux né-matodes. Fruits 47(5): 559-564.Livres : Stover R.H. & N.W. Simmonds.1987. Bananas (3rd edition). Longman,Londres, Royaume Uni. Articles (ou chapitres) de publications non-périodiques : Bakry F. & J.P. Horry. 1994.Musa breeding at CIRAD-FLHOR. Pp. 169-175 in The Improvement and Testingof Musa: a Global Partnership (D.R. Jones,ed.). INIBAP, Montpellier, France. TableauxNumérotez-les et faites référence à cesnuméros dans le texte. Chaque tableau seraaccompagné d’un titre.

IllustrationsNumérotez-les et faites référence à ces nu-méros dans le texte. N’oubliez pas d’indi-quer les légendes.Graphiques : Merci de fournir avec le gra-phique les données brutes correspon-dantes.Dessins : dans la mesure du possible, four-nir des originaux.Photographies noir et blanc : elles doiventêtre tirées sur papier brillant et trèscontrastées.Photographies en couleur : fournir un trèsbon tirage papier ou des diapositives debonne qualité.

Note : Les auteurs citant dans leur article dumatériel végétal originaire du Centre de tran-sit de l’INIBAP (ITC) à Leuven ou indexé dansce centre indiqueront les numéros de codeITC des accessions citées.

Merci de suivre ces conseils.Cela facilitera et accélérera le travail

d’édition.

Conseils aux auteurs

Les adresses de l’INIBAP

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La réunion a commencé par une brève présenta-tion de chaque participant sur sa capacité derecherche en termes de ressources humaines,infrastructures de recherche, projets en cours etfuturs en relation avec les maladies foliaires cau-sées par Mycosphaerella spp. Les participants sesont également exprimés sur leur participation àPROMUSA en définissant les domaines d’intérêtdans lesquels ils souhaiteraient développer despartenariats.

Les participants ont identifié diverses priorités derecherche et défini les principales activités quidevraient être réalisées.

Recommandations

Développement d’une compréhension approfondie de la structure des populationsde Mycosphaerella musicola, M. fijiensis et M. eumusaeEtude de la distribution géographiquedes trois espèces de MycosphaerellaL’étude de la distribution des différentes espècesrequiert un large échantillonnage au niveau natio-nal des différentes zones agroécologiques danslesquelles on trouve des Musa, et la caractérisa-tion morphologique des espèces par l’observationdu stade anamorphe (conidies), incluant la carac-térisation moléculaire en utilisant des diagnosticsPCR.

Le groupe de travail de PROMUSA sur les cer-cosporioses a ratifié la recommandation faite pen-dant la “deuxième réunion internationale sur lescercosporioses” qui s’est tenue du 20 au 23 à SanJosé, Costa Rica : “La distribution exacte de M.eumusae doit être connue. Des études complé-mentaires en Asie du Sud et du Sud-est sontnécessaires pour déterminer les différentes locali-

sations de M. musicola, M. fijiensis et M. eumusae.Le nom des clones de bananiers affectés, un indi-cateur de la sévérité de la maladie et des donnéessur l’environnement local seraient utiles car ellespourraient aider à expliquer la distribution. Lesessais de l’IMTP sont considérés comme desendroits idéaux pour évaluer la réaction des diffé-rents clones aux agents pathogènes causant lescercosporioses. La collecte et le diagnostic de spé-cimens d’agents des cercosporioses dans lesessais de l’IMTP doivent être continués. La coopé-ration et la collaboration des scientifiques en Asiedu Sud et du Sud-est sont considérées commeessentielles. Des outils d’identification devraientêtre fournis pour permettre de réaliser des dia-gnostics au niveau local.”

Développement de collections natio-nales des différents agents pathogènesde Mycosphaerella chez les bananiersLe groupe de travail de PROMUSA sur les cer-cosporioses a ratifié la recommandation faite aucours de la “2ème réunion internationale sur lescercosporioses” : un test rapide et fiable pourdistinguer M. musicola, M. fijiensis, M. eumusaeet d’autres éventuels agents pathogènes/sapro-phytes de Mycosphaerella doit être développépour aider à l’identification. Des informations surla manière de distinguer les trois agents patho-gènes en utilisant des caractéristiques morpholo-giques doivent être produites et transmises auxchercheurs bananiers. Il a été demandé àl’INIBAP répondre à cette demande.”

La création d’une collection nationale dessouches des différents agents pathogènes deMycosphaerella concernant Musa est particuliè-rement pertinente pour comprendre la structuredes populations. La collection doit être basée surdes cultures d’ascospores isolées avec unecaractérisation in vitro du stade anamorphe (spo-rulation in vitro de conidies). Il a été recomman-dé de fournir aux participants un protocole de

PROMUSA I

Un programme mondial pour l’amélioration des Musa

INFOMUSA — Vol 11, N° 1

PROMUSA N° 9

Sommaire3ème réunion du groupe de travail de PROMUSAsur les cercosporioses . . . . . . . . . . . . . .p. IPROMUSA : Inauguration du groupe de travail sur le charançon du bananier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. VIRésumés des communications . . . . .p. VIIIQuatrième et dernière réunion de coordination sur la biologie cellulaire et la biotechnologie, incluant les techniques de mutation pour la création de nouveaux génotypes utiles de bananier . . . . . . .p. XIVun rapport résumé . . . . . . . . . . . . . . .p. XIVRésumés des communications . . . . . .p. XV

Qu’est-ce que PROMUSA ?

Le programme mondial pour l’amélioration desbananiers (PROMUSA) est un programme quicherche à impliquer les principaux acteurs del’amélioration des bananiers. Il est un moyen derelier le travail mené sur les problèmes des pro-ducteurs travaillant pour l’exportation et les initia-tives dans le domaine de l’amélioration de la pro-duction d’autosubsistance et à petite échelle pourles marchés locaux. Le programme mondial estbasé sur les acquis de la recherche et seconstruit sur les recherche en cours. PROMUSAest donc un mécanisme qui permet de maximiserles résultats et d’accélérer l’impact de l’effortmondial en matière d’amélioration des bananiers.Ce mécanisme novateur, qui permet de catalyserles recherches menées tant à l’intérieur qu’à l’ex-térieur du GCRAI, favorise la création de nou-veaux partenariats entre les Systèmes nationauxde recherche agricole (SNRA) et les instituts derecherche dans les pays développés et dans lespays en voie de développement. La création detels partenariats contribue aussi à renforcer lacapacité des SNRA à conduire des recherchessur les bananiers.

L’une des initiatives majeures de PROMUSAest le développement d’un large éventail de nou-veaux hybrides de bananier correspondant auxdifférentes attentes des petits producteurs dumonde entier. Le programme rassemble à la foisles acteurs de l’amélioration conventionnelle,basée sur les techniques d’hybridation et ceuxtravaillant sur des approches liées au géniegénétique et aux biotechnologies. Cet effort enmatière d’amélioration génétique s’appuie sur lesrecherches menées sur des ravageurs et desmaladies spécifiques dans le cadre des diffé-rents groupes de travail de PROMUSA. Lemécanisme efficace mis en place pour évaluerles nouvelles variétés produites dans le cadre dePROMUSA est une autre composante essentiel-le du programme.

3ème réunion du groupe de travail de PROMUSA sur les cercosporioses 24-25 mai 2002, EARTH, Costa Rica

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prélèvement, d’établissement et de maintenancede la collection. Mandat a été donné à l’INIBAPde collaborer avec le CIRAD pour développer etdistribuer les informations techniques néces-saires. L’établissement d’une collection nationaledevrait être encouragé et facilité par l’organisa-tion d’un cours de formation, particulièrementpour les pays qui développent des programmesd’amélioration, mais aussi là où des bananiershybrides résistants à la maladie sont utilisés àl’échelle industrielle et où la grande diversité desMusa serait à l’origine d’une diversité similairechez les agents pathogènes.

Structure génétique des populationsL’étude de la structure génétique desMycosphaerella causant des maladies foliairesest déjà en cours à l’échelon national, régional etinternational. Cependant, le groupe recommanded’augmenter le nombre de pays impliqués auniveau national, ce qui permettra d’affiner lesétudes régionales et internationales. Afin d’amé-liorer la compréhension de la structure des diffé-rentes populations, des déterminations biolo-giques (morphologiques) et moléculaires ont étérecommandées. Le protocole et la méthodologiede prélèvement devraient être standardisés et lareconnaissance des différentes espèces facilitéepar le développement d’une fiche technique quiserait largement diffusée. L’INIBAP et le CIRADont décidé de travailler ensemble à la prépara-tion de ces informations qui devraient com-prendre plusieurs illustrations détaillées des dif-férents agents pathogènes et de leurs stadesanamorphes. Ces informations feront égalementpartie des guides techniques de l’IMTP. Le déve-loppement de marqueurs supplémentaires detype SSR et CAPS devrait permettre d’affinerl’étude des différentes populations. La recom-mandation d’inclure des partenaires d’Asie duSud et du Sud-est, faite au cours de la dernièreréunion globale de PROMUSA à Bangkok, a étéréitérée par les participants, qui ont fortementsuggéré que le bureau régional de l’INIBAP pourl’Asie et le Pacifique renforce et facilite leséchanges entre les partenaires asiatiques et lereste de la communauté de PROMUSA.

Caractérisation des agents pathogènesLa pathogénicité des différentes souches devraitêtre approchée en utilisant des systèmes d’ino-culation in vitro ou in vivo. Cependant, il estrecommandé de standardiser les méthodologiesqui existent actuellement. La méthodologie d’ino-culation in vitro sur fragments de feuilles déve-loppée par le CIRAD devrait être diffusée, enmême temps que celle utilisée pour isoler, culti-ver et produire un inoculum des différents agentspathogènes. Il a été demandé à l’INIBAP et auCIRAD de compiler en un seul document tech-nique toutes les informations déjà publiées surces différentes méthodes.

Identification de nouvellessources de résistanceLe besoin en nouvelles sources de résistanceaux cercosporioses a été identifié à plusieurs

reprises dans le passé. Des missions de collecteen Indonésie, Inde du Nord et au Vietnam ontdéjà eu lieu, mais seules des informations sur lacaractérisation de la résistance des différentsmatériels collectés ont été fournies. Le groupede travail de PROMUSA a recommandé quel’INIBAP aide à rassembler toute information dis-ponible. Le groupe a également recommandé destimuler la caractérisation des collections exis-tantes dans lesquelles M. eumusae a déjà étésignalée en même temps que d’autres espècesde Mycosphaerella, comme par exemple auMARDI en Malaisie. Afin de faciliter le criblage,le groupe a suggéré d’utiliser l’”indice de sévéri-té” comme unique paramètre pour détecter toutesource de résistance. Ces informations devraientpermettre de définir les différents clones de réfé-rence nécessaires à l’évaluation de la résistanceà la maladie causée par M. eumusae.

L’indice de sévérité sera également utilisépour évaluer les populations ségrégeantes dePROMUSA maintenues à CORBANA.

Diagnostics

Plusieurs maladies foliaires causées par deschampignons ont été signalées sur Musa etd’autres espèces apparentées. Le groupe arecommandé le développement d’outils de dia-gnostic spécifiques pour les trois espècesd’agents pathogènes de Mycosphaerella chezMusa : M. fijiensis, M. musicola et M. eumusae.La réalisation des ces outils de diagnostic sefera dans le cadre du développement d’une col-lection mondiale d’isolats de Mycosphaerella, dela description morphologique de toutes les diffé-rentes sous-espèces de Mycosphaerella asso-ciées aux feuilles de bananier et du développe-ment d’amorces spécifiques d’espèces commeles microsatellites et les séquences ITS et leurtest sur la collection mondiale d’isolats deMycosphaerella.Il est donc suggéré :• De développer des outils de diagnostic pour

distinguer les principaux agents pathogènes etd’évaluer les méthodes moléculaires dispo-nibles aujourd’hui pour leur spécificité,

• De produire un manuel avec la description dessymptômes et des caractères morphologiques,

• De développer des protocoles pour la collecteet l’analyse d’échantillons,

• De transférer et de former les participants dePROMUSA aux différentes technologiesrequises (collecte et échantillonnage, culturesde mono-ascospores et marqueurs molécu-laires).

Durabilité de la résistance

Des changements significatifs dans les niveauxde résistance à la cercosporiose noire et à lamaladie de Sigatoka ont été signalés enAustralie, en Inde et à Cuba. Cependant, il estpossible qu’ils existent simplement du fait dedoses d’inoculum élevées. Il est donc importantde distinguer des changements dans les popula-tions d’agents pathogènes d’effets épidémiolo-giques particuliers. Le groupe a donc recomman-

dé d’étudier les changements dans les popula-tions d’agents pathogènes en réponse à la pres-sion de sélection imposée par les nouveauxgénotypes de bananiers résistants aux cerco-sporioses. Il est essentiel de suivre les change-ments dans les populations pathogènes dans leszones où des nouveaux hybrides résistants sontcultivés à grande échelle. Une recommandationspéciale a été faite pour la mise en place d’es-sais spécifiques à Cuba. Deux aspects différentsde la durabilité de la résistance doivent êtreabordés : la dérive génétique de la résistanceaux agents pathogènes et l’effet de sélection ausein de la population d’agents pathogènes.Les participants de la réunion du groupe de tra-vail de PROMUSA sur les cercosporioses ontrecommandé :• La sélection de zones où des hybrides résis-

tants ont été cultivés depuis de longuespériodes (par exemple Cuba) et le suivi del’évolution des populations pathogènes, l’isola-tion de souches de Mycosphaerella sur des cul-tivars ou hybrides sensibles et résistants,

• Le développement de marqueurs moléculairesliés à la pathogénicité des souches de champi-gnons (les marqueurs moléculaires donnerontdes informations sur la dérive génétique quandl’évaluation de la pathogénicité sera reliée àl’effet de sélection),

• La quantification de la pression de sélection aucours du temps, et

• L’étude de la destruction de la résistance pardes tests in vitro.

Dispersion des cercosporioseschez MusaLa dispersion de M. eumusae est pour l’instantlimitée à la plus grande partie de l’Asie, bien qu’ilsemble y avoir des preuves que l’agent pathogè-ne ait atteint l’Afrique. La dynamique de la mala-die n’est pas aujourd’hui complètement compri-se. Certaines projections indiquent que cettemaladie va devenir plus importante que la cerco-sporiose noire. Afin de préparer des stratégiesadéquates de contrôle de la maladie, il esturgent de posséder une connaissance détailléede l’épidémiologie de cet agent pathogène. Pouraborder l’épidémiologie des différentes espècesdes agents pathogènes de Mycosphaerella chezle bananier, le groupe a recommandé :

La collecte de données sur le terrain et dansla littérature sur l’incidence de la maladie,

Le développement de méthodologies pourcomprendre les mécanismes de disséminationdes spores et la survie des spores dans l’air enlaboratoire, et

La clarification des données de laboratoire auniveau de la plantation et l’évaluation du poten-tiel de dispersion anémophile (par opposition àune dispersion plus poussée par le transfertd’inoculum).

Interactions hôte-pathogène

L’approche génétique s’est révélée extrêmementpuissante pour l’étude des interactions hôte-pathogène chez certains pathosystèmes (tels

II PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Page 70: La Revue Internationale sur Bananiers et Plantains · 2018. 3. 28. · La Revue Internationale sur Bananiers et Plantains INFOMUSA est publié avec le soutien du Centre Technique

que Magnaporthe grisea). Cette approche nenécessite pas l’identification a priori de facteursde pathogénicité et inclut l’étude de l’expressiondes gènes pendant l’infection (affichage differen-tiel (differential display), puces d’ADN, SSH,etc.), la production de mutants de pathogénicité,les techniques de génomique comparative et devalidation de la fonction des gènes.

Ici encore, le groupe de travail de PROMUSAsur les cercosporioses a ratifié la recommanda-tion du “2ème atelier international sur les cerco-sporioses” d’étudier : “le développement d’outilsde génétique et de biologie moléculaire pour M.fijiensis en collaboration avec les groupes tra-vaillant sur M. graminicola ainsi que le lance-ment d’une initiative en génomique pour accéderaux outils de la génomique (collection d’EST,carte physique, séquence du génome) et l’éta-blissement de la comparaison au niveau géno-mique entre M. fijiensis et M. graminicola”.

Collection internationale

Le groupe a recommandé de développer unecollection internationale centrale des troisespèces principales d’agents pathogènes deMycosphaerella présents chez Musa. Les diffé-rentes souches devraient être conservées sousforme de mycélium fongique et d’ADN. Il a étésuggéré que le CIRAD héberge la collectioninternationale en utilisant le même mécanismeque celui mis en place par l’INIBAP en collabora-tion avec KULeuven pour héberger la collectioninternationale de matériel génétique de Musa auCentre de transit de l’INIBAP. Il a été demandé àl’INIBAP de répondre à ce besoin en collabora-tion avec le CIRAD.

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA III

Thèmes de recherche Institution désireuse de participerStructure des populations• Etude de la distribution géographique en Asie• Nigeria IITA• Collections nationales INISAV, CORBANA, CORPOICA, FHIA, EMBRAPA, FABI, QDPI, CIRAD• Structure génétique des populations INISAV, FABI, CATIE, CIRAD, CORPOICA, CARBAP• Caractérisation des agents pathogènes CORBANA, CATIE, CIRAD, FHIA, EMBRAPA, CORPOICA, CARBAP, IBPEvaluation de la population ségrégeante CORBANA, EMBRAPADiagnostics CRCTPP, CIRAD, CBS, FABIDurabilité de la résistance INISAV, CIRAD, CATIE, EMBRAPA, CARBAP et FHIADispersion• M. eumusae, Asie NRI• M. fijiensis, Caraïbes NRI, CIRAD, WIBDECO, CRCTPPInteractions hôte-pathogène FABI, CIRAD, IBP, CARBAP et CICY• Mécanisme de pathogénicité• Mécanisme de résistance

Intérêt des institutions pour les activités de PROMUSA

Contribution institutionnelle à PROMUSAInstitution, Pays Installations de recherche Ressources humaines Sujets de recherche Activités en cours ContactCORBANA, Costa Rica Labo de culture de tissus • Evaluation au champ • IMTP –phase III J.A. Sandoval

Labo de phytopathologie de nouveaux clones • Evaluation de populations R. VargasCollection en champ • Inoculation de M. fijiensis en serre ségrégeantes de Musa M. Guzmande matériel génétique • Evaluation de populations ségrégeantesChamps expérimentaux de M. fijiensis

INISAV, Cuba Labos de phytopathologie • Epidémiologie de M. fijiensis chez des • Etude de populations de M. fijiensis L. Pérez VicenteStations expérimentales populations d’hybrides résistants (variabilité et distribution)Collaboration avec le CIGB • IMTP phase III • Durabilité de la résistance d’hybrides

• Diversité et distribution de M. fijiensis de la FHIA à M. fijiensis(caractérisation moléculaire et morphologique)

CRCTPP, QDPI, Labos de phytopathologie Phytopathologiste principal (1) • Maladies foliaires causées par • Diagnostic d’isolats de Sigatoka d’Océanie R. Peterson (QDPI)Australie Serre Techniciens supérieurs (2) Mycosphaerella • Collection d’isolats et identification primaire J. Henderson

Stations de recherche Technicien (1) • Rayure noire des feuilles : par symptomatologie et morphologie (CRCTPP)• Evaluation de cultivars & diagnostics • Analyse de la séquence des régions K. Grice (QDPI)• Sigatoka : Diagnostics & épidémiologie • ITS d’isolats d’Océanie• Diagnostic moléculaire de la maladie • Si nécessaire, le séquençage d’autres gènesde la rayure noire des feuilles adaptés sera entrepriset de la maladie de Sigatoka

CORPOICA, Labo de biologie moléculaire • Maladies foliaires causées • Caractérisation de la population colombienne A. Gutierrez RojasColombie Labo de phytopathologie par Mycosphaerella d’agents pathogens de Mycosphaerella S. Aponte

Stations (différentes altitudes) • Structure des populations et diversité : • Caractérisation morphologique et moléculairecaractérisation morphologique de matériel génétique

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IV PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Institution, Pays Installations de recherche Ressources humaines Sujets de recherche Activités en cours Contactet moléculaire• Evaluation de matériel génétique

CICY, Mexique Labos de biotechnologie Chercheurs (4) • Amélioration génétique utilisant • Construction et caractérisation de deux banques A. JamesBiochimie & biologie Techniciens (3) la biotechnologie génétiques BIBAC de deux bananiers diploïdes, D. Kaemmermoléculaire végétale Etudiants en MSc (4) et développement d’un protocole L. CondeEquipements : Etudiants en PhD (2) de transformation par Agrobacterium utilisant L. PerazaCHEF MAPPER Etudiants 1er cycle (13) l’infiltration sous vide, CONACYT, 3 ansSéquenceur capillaire (Resp. : Dr A. James)CHEF DRII • Carte génétique et physique de M. fijiensis,

CONACYT ; 3 ans (Resp. : Dr D. Kaemmer)• Criblage de la banque BAC Calcutta IVpour des gènes de résistance (soumis)

(Resp. : Dr D. Kaemmer)• Construction d’une banque BAC de M. fijiensis(soumis)(Resp. : Dr A. James)• Evaluation agronomique de cultivars de bananiers et plantains nouvellement introduitsau Mexique, et de mutants induits (soumis) (Resp. : Dr A. James)

CIRAD, Montpellier, Labos de phytopathologie Chercheurs (2) • Taxonomie et identification J. CarlierFrance Serre & chambre climatique Généticien (1) de Mycosphaerella spp. C. Abadie

Equipement d’évaluation in vitro Techniciens (3) • CollectionAccès à labo de culture in vitro Etudiants (2-3) • Diagnostic moléculaireCollection d’environ 2500 isolats • Distribution de Mycosphaerella spp. en AsieLaboratoire de biologie moléculaire • Structure des populations pathogènes (CAPS & microsatellites, séquenceurs, à différentes échellesgénomique) • Collection

• Marqueurs moléculaires• Pathogénicité• Structure des populations de Mycosphaerellaen Asie• Efficacité et durabilité de la résistance partielle• Caractérisation de nouvelles sources de résistance• Génétique de la résistance• Evolution des populations de pathogènes sur des cultivars résistants (grande étendue de culture)• Autres• Génomique et étude des interactions hôte-pathogène• Collection (collection cœur, réseau ?, Base de données ?)

CATIE, Costa Rica Labo de biologie moléculaire Chercheurs (2) • Lutte biologique et induction En cours : A. S. Riveros ALabo de phytopathologie Techniciens (2) de résistance • Etude de la structure des populations G. RivasLabo de lutte biologique • Banque de bactéries et champignons de M. fijiensisLabo de culture de tissus antagonistes • Biotechnologie de Musa : culture de tissus,Bombardement de particules • Produits microbiologiques à potentiel protocoles de bombardementOmbrière antifongique ou molécules élicitrices •Soumis :Outils offerts : • Criblage de plantes avec résistance • Structure de la population de M. fijiensisM. fijiensis : protocoles d’isolation, antifongique ou induction de résistance en République dominicaineextraction d’ADN, amplification d’ADN, • Produits botaniques avec propriétés •Présenté parT. Polanco (IDIAF) à l’IAEA électrophorèse d’ADN antifongiques ou molécules élicitrices janvier 2002. Partenaires : Utilisation de marqueurs moléculaires pour • Adaptation/développement CATIE (Costa Rica) et CIRAD (France).étude de populations d’une méthode de criblage rapide • Structure de la population de M. fijiensisInduction de résistance et efficace pour évaluer au Honduras et en République dominicaineTests de pathogénicité la résistance à la cercosporiose noire Présenté par G. Rivas (CATIE) à FINNIDA.Protocoles de culture de tissus de Musa • Transformation génétique de Musa mai 2002. Partenaires: FHIA (Honduras),Protocoles de bombardement pour Introduire la résistance IDIAF (République dominicaine) et CIRAD (France).

à la cercosporiose noire • Etude de la structure de populations• Protocole de transformation chez Musa de M. fijiensis

• Biotechnologie de Musa : culture de tissus, protocoles de bombardement• Structure de la population de M. fijiensisau Honduras. Project financé par INIBAP/FHIA.Partenaires : CATIE (Costa Rica) et CIRAD (France)

EMBRAPA, Réseau coopératif de 3 centres Chercheurs (9) • Contrôle intégré des maladies foliaires En cours : Zilton CordeiroCruz das Almas, de recherche de l’EMBRAPA incluant causées par Mycosphaerella au Brésil, • Evaluation de la variabilité génétique Maria de Jesus B.Brésil leurs laboratoires et champs incluant l’amélioration et pathogène chez M. musicola Calvacante

• Evaluation de la résistance aux cercosporioses noire et jaune• EpidémiologieNouveau projet :• Création et évaluation d’une population

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA V

Institution, Pays Installations de recherche Ressources humaines Sujets de recherche Activités en cours Contactségrégeante de Musa acuminata (AA) pour la résistance à la cercosporiosejaune et noire

FHIA, Honduras Labo de culture de tissus Sélectionneur (1) • Amélioration En cours : M. RiveraOmbrière Assistants de recherche (3) • Evaluation en champ • IMTP III J.F. AguilarChamps expérimentaux Phytopathologistes (2) de nouveaux clones • CFC projet de test d’hybrides de MusaLabo de phytopathologie Agronome (1) • Epidémiologie • Amélioration du bananierconventionnelle Technicien (1) En perspective :Lecteur ELISA installé • Structure de la population de M. fijiensisMachines PCR (prochainement) au Honduras. Project financé par l’INIBAP/FHIA.

•Partenaires : CATIE (Costa Rica) et CIRAD (France).

IBP, Cuba Labo de culture de tissus Biotechnologiste Criblage précoce En cours : Y. AlvaradoLabo de biologie moléculaire Sélectionneur • Evaluation de matériel génétique • Programme de mutagenèse/améliorationLabo de phytopathologie Phytopathologiste (2) en serre • Méthodes standardisées de criblage précoceLabo commercial de culture de tissus Biologiste moléculaire • Transformation génétique • Evaluation en serreSerre/ombrière Microbiologiste (plante/pathogène) • Transformation de M. fijiensisChamp expérimental Agronome • Transformation de plantes

En perspective :• Utilisation d’un test similaire pour l’évaluation de la pathogénicité • Développement de méthodes pour identifier les isolats virulents et avirulents

Unité de pathologie Labo de pathologie • Lutte biologique contre P. Lepoivrevégétale, Université Labo de virologie les maladies fongiques J.-P. Busogorode Gembloux, Belgique Serre • Sélection pour la résistance aux maladies

Equipements de biologie moléculaire • Etude des mécanismes de résistanceet sérologie

NRI, University Labos de phytopathologie et virologie Phytopathologistes (3) • Epidémiologie En perspective : P. Burtof Greenwich, Chambres de culture & enceintes Mycologue (1) • Dissémination anémophile de M. fijiensis.Grande Bretagne à environnement contrôlé Techniciens (3)

Microscopie électronique Biométéorologue (1)Serre Bibliothèque

FABI, University Premier cycle Phytopathologistes (2) • Taxonomie des champignons • Identification morphologique et moléculaire A. Viljoenof Pretoria, Second cycle Mycologue (1) • Génétique des populations de Mycosphaerella spp.Afrique du Sud • Biologie moléculaire • Génétique des populations

BIOTECHNOLOGIE : • Gestion des maladies de Mycosphaerella spp.Equipement de microarray SéquenceurLight-CyclerMYCOLOGIE :Microscopes optiques et électroniquesEntretien de culturesAnalyse génétique et moléculaire des champignonsEQUIPEMENT POUR CULTURE DE PLANTES :Labo de culture de tissusEquipements pour transformation et culture d’OGMEquipement de quarantaine

BTI, Cornell University, Labos de phytopathologie • Outils de génétique moléculaire pour étudier USA Serre & chambre climatique les interactions hôte-pathogène

Equipements d’évaluation in vitro • Approches génomiques pour identifier l’expressionAccès à labo de culture in vitro des gènes des champignons et des plantesLabo de biologie moléculaire • Développement de méthodologies de criblage(CAPS & microsatellites, séquenceurs, à haut débit pour évaluer la pathogénicité génomique) et la virulence chez les plantes

• Transformation génétiqueInstitutions asiatiques • Il a été recommandé de profiter • Incidence/sévérité des espèces de Mycosphaerellareprésentées par le de la prochaine réunion de BAPNET sur les Musa en Asie (morphologique)coordinateur de l’INIBAP pour avoir un atelier avec les participants • Evaluation et caractérisation de différentespour l’Asie et le Pacifique asiatiques du groupe de travail collections de matériel génétique en Asieet le Secrétaire exécutif de PROMUSA sur les cercosporioses pour la résistance contre les 3 espècesde BAPNET. pour définir leur programme de Mycosphaerella

et leurs activités. • Etudes épidémiologiques chez M. eumusae.• Structure des populations de M. eumusaeen utilisant les outils moléculaires et pathogénicité correspondante• Perte de rendement du aux différents agents pathogènes de Mycosphaerella chez Musa

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ProjetsLe groupe a également travaillé à la rédaction dedifférents pré-projets pour concrétiser les diffé-rentes recommandations faites.

Dispersion anémophile des agents pathogens de Mycosphaerella chez Musa -Etude de la dispersion anémophile de M. fijiensisdans des zones non infectées des CaraïbesPartenaires potentielsCatherine Abadie - CIRADPeter Burt – NRIHenry Fagan - WIBDECOJuliane Henderson - CRCTPPRonald Vargas – CORBANA

Développement d’outils de diagnostic des espèces deMycosphaerella chez le bananier

Partenaires potentielsJean Carlier et Catherine Abadie - CIRADPedro Crous - CBSAltus Viljoen - FABIJuliane Henderson et Elizabeth Aitken -CRCTPPKathy Grice et Ron Peterson - QDPI

Recherches sur la durabilité de la résistance des bananiershybrides à M. fijiensis

Partenaires potentielsCatherine Abadie -CIRADMauricio Rivera - FHIALuis Pocasangre – INIBAP

Luis Pérez Vicente – INISAV David Jones - Consultant, UK

Détermination de la variabilité de pathogénicité de populationsde M. fijiensis et M. musicola

Partenaires potentielsYelenis Alvarado - IBPRonald Vargas - CORBANALaura Conde - CICYSergio Aponte - CORPOICAZilton Cordeiro - EMBRAPAMauricio Guzmán - CORBANAGalileo Rivas - CATIE

Origine de PROMUSA

En introduction, Eldad Karamura, coordinateurrégional de l’INIBAP pour l’Afrique orientale etaustrale, a présenté PROMUSA aux partici-pants. Il a expliqué que PROMUSA a été créélorsque l’on a réalisé que l’amélioration géné-tique est la stratégie la plus durable pourrésoudre la majorité des contraintes liées à laproduction de bananes, particulièrement pour

les petits paysans qui sont à l’origine de plus de80% de la production globale. En conséquence,des groupes de travail par discipline ont étécréés pour générer les informations complé-mentaires dont le groupe de travail sur l’amélio-ration génétique avait besoin. Il a été soulignéque le fait de participer à l’agenda de recherchede PROMUSA n’empêchait pas d’autres activ-ités de recherche sur les mêmes contraintes,comme le travail sur les phéromones chez lescharançons.

Programme et résultats de laréunion

Les participants se sont mis d’accord sur lesthèmes de discussion suivants:

• Structure, adhésion et financement des groupesde travail,

• Priorités de recherche pour le groupe de travailsur les charançons (apports nécessaires du

VI PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

PROMUSA : inauguration du groupe de travail sur le charançon du bananier2 mars 2002, Tenerife, Iles Canaries, Espagne

Nom Institution PaysAlba S. Riveros CATIE Costa RicaAlice Churchill BTI, Ithaca Etats-UnisAltus Viljoen FABI Afrique du SudAndres Gutierrez Rojas CORPOICA ColombieAndrew James CICY MexiqueA. Pires de Matos EMBRAPA BrésilBob Fullerton Hort Research Nouvelle ZélandeCatherine Abadie CIRAD-FLHOR FranceDavid Jones Consultant Grande BretagneDieter Kaemmer CICY MexiqueElizabeth Aitken CRCTPP AustralieEric Fouré CIRAD/ CARBAP CamerounFritz Elango EARTH Costa RicaGalileo Rivas CATIE Costa RicaGus Molina INIBAP PhilippinesIndra Ariyarathne ARS Sri LankaJean Carlier CIRAD-AMIS FranceJean-Vincent Escalant INIBAP FranceJorge Sandoval CORBANA Costa RicaJosé G. Garcia Lopez INIFAP Mexique

Nom Institution PaysJuliane Henderson CRCTPP AustralieKathy Grice QDPI AustralieLaura Conde CICY MexiqueLeticia Peraza CICY MexiqueLorna Herradura BPI PhilippinesLuis Perez Vicente INIVIT CubaLuis Pocasangre INIBAP-CATIE Costa RicaMauricio Guzman CORBANA Costa RicaMauricio Rivera FHIA HondurasMoses Buregyeya NARO OugandaPeter Balint-Kurti DNA Plant Technologies Etats-UnisPeter Burt NRI Grande BretagnePhilippe Lepoivre Univ. Gembloux BelgiqueR. Selvarajan NRCB, Trichy IndeRon Peterson QDPI AustraliaRonald Vargas CORBANA Costa RicaSergio Aponte CORPOICA ColombieW. Tushemereirwe NARO OugandaYelenis Alvarado IBP, Santa Clara CubaZilton Cordeiro EMBRAPA Brésil

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA VII

groupe de travail sur les charançons pourl’amélioration génétique),

• Gestion du groupe de travail sur les cha-rançons.

Résultat 1 : Adhésion

• Accord sur l’appartenance actuelle dansd’autres groupes de travail

• Groupe principal : composé de scientifiquesayant des projets actifs sur des aspects del’amélioration génétique,

• Appartenance générale : composé de mem-bres travaillant sur la biologie du charançon,y compris les décideurs, et sur le transfertde technologies.

• Rôle du facilitateur du groupe : il a été acceptéque le facilitateur soit responsable de la convo-cation des réunions, de l’échange d’informa-tions et des liaisons avec le secrétariat dePROMUSA.

Question 1. Qui finance les coûts de fonction-nement du facilitateur, par exemple les réunions ?Le groupe de travail, en collaboration avec l’INIBAPet au travers de PROMUSA, recherche des fondspour les activités du groupe principal. Le plus sou-vent, les réunions des groupes de travail de PRO-MUSA ont lieu immédiatement avant ou aprèsd’autres réunions internationales, ce qui est unemanière économique d’organiser des réunions.

Résultat 2 : priorités de recherchepour l’amélioration génétique• identifier des sources de résistance,• développer des méthodes et des protocoles de

criblage,• se mettre d’accord sur les références/con-

trôles.

Les suggestions suivantes ont été faites :• compiler et échanger les informations sur les

méthodes et les contrôles. Le développementde méthodes d’échantillonnage standardiséesest un préalable indispensable au développe-ment de méthodes de criblage,

• disposer d’un protocole standard pour cribler lematériel génétique et identifier des sources derésistance,

• compiler les informations sur les mécanismesde résistance,

• évaluer la possibilité de l’existence de dif-férences spécifiques de sites pour le mécan-isme de résistance,

• développer des priorités de recherche permet-tant de rendre compatibles l’amélioration géné-tique et les autres pratiques de gestion,

• considérer le développement de priorités derecherche en relation avec la gestion intégréedes ravageurs qui contribuent à l’améliorationgénétique du bananier.

Un certain nombre d’institutions, dont lesrecherches se situent au-delà de l’améliorationgénétique, ont mis l’accent sur la possibilité decréer le groupe indépendamment de PRO-MUSA, craignant que celui-ci soit réduit à laseule préoccupation de l’amélioration géné-tique. Il a finalement été convenu qu’il y auraitun groupe de travail principal sur l’améliorationgénétique, mais que les autres membres pour-raient inclure les décideurs et toute personnetravaillant sur les charançons (y compris sur lesaspects biologie, statut du ravageur, méthodesde lutte et transfert de technologies). Il a égale-ment été suggéré de créer une liste de diffusionqui faciliterait l’échange d’informations sur tousles aspects de la recherche sur les charançonsdu bananier.Le fait que PROMUSA se concentre sur l’amélio-ration génétique ne signifie pas que les autresactivités de recherche concernant la défense des

cultures, par exemple les recherches sur lesphéromones ou les entomopathogènes, soientmoins importantes. Ce travail sera d’autant plusefficace si les chercheurs bénéficient de ladynamique multidisciplinaire créée par PRO-MUSA.

Le chemin à suivre

Formation du groupe principal – Ce groupedevrait comprendre des scientifiques qui con-tribuent activement à l’amélioration génétique,tels que des sélectionneurs, des chercheurs quitravaillent sur la résistance des plantes hôtes,identifient les mécanismes de résistance, testentdes hybrides présentant une résistance aux cha-rançons, s’intéressent aux sources de résistance,réalisent des études génétiques pertinentes, s’in-téressent à l’amélioration conventionnelle, auxaspects biotechnologiques et aux méthodes decriblage.Il n’a pas été jugé nécessaire de scinder legroupe en scientifiques travaillant sur lesbananiers plantain, les bananiers ou les autrestypes de bananiers. Pour le moment, le groupepeut inclure toutes les personnes travaillant surdes aspects de l’amélioration de tous lesbananiers et bananiers plantain.Il a été suggéré que le groupe adopte lesmêmes procédures de formation du groupe quecelles utilisées pour les autres groupes de travail.Il a été convenu que :• les membres présents à cette réunion formaient

le groupe de travail, • un facilitateur devrait être élu pour s’occuper du

groupe de travail,

• le facilitateur devrait organiser une réunion aucours de l’année prochaine pour décider desactivités futures.

Nom Thèmes de recherche Cliff Gold – IITA Gestion intégrée des ravageurs, contrôle microbien, criblage, mécanismes de résistance, collaboration avec les sélectionneurs Roger Fogain – CARBAP Gestion intégrée du charançon (criblage, résistance, contrôle biologique) Consuelo Castrillon – CORPOICA Gestion intégrée des ravageurs, criblage Stijn Messiaen – KUL Gestion intégrée des ravageurs, criblage Aurelio Carnero – ICIA Gestion intégrée des ravageurs, résistance génétique Gloria Lobs – ICID Inhibiteurs des protéases, évaluation post-récolte des variétés modifiées génétiquement Schalk Schoeman – ARC-ITSC Gestion intégrée du charançon, criblage pour des sous-types ‘Cavendish’ Douglas Cubillo – CORBANA Gestion intégrée des ravageurs, criblage Thierry Lescot – CIRAD-FLHOR Application de la gestion intégrée des ravageurs dans des systèmes diversifiés. Liens entre la recherche et le développement Fernando Garcia del Pino Nématodes entomopathogènes pour la lutte biologiqueUniv. Autonoma Barcelona Angeles Padilla - ICIA Nématodes entomopathogènes pour la lutte biologique, régimes artificiels Dennis Alpizar - Costa Rica Gestion intégrée des ravageurs chez le bananier plantain, phéromones Vincent Ochieng - ICIPE Utilisation de la génétique pour le biotypage des charançons du bananier en relation avec la lutte contre le ravageur et la quarantaine Prem Govender - FABI Gestion intégrée des ravageurs dans des plantations commerciales de bananiers, groupe de pathologie actif, particulièrement en biotechnologie Felix Ortego - CSIC Activité/ protéines insecticides chez les insectes Miguel Montesdeosca - ICIA Activité/ protéases insecticides pour le charançon du bananier, phéromones Pedro Castañera - CSIC Activité/protéines insecticides pour contrôle des insectes Caroline Nankinga - NARO/IITA Gestion intégrée des ravageurs, champignons entomopathogènes pour lutt biologique contre les charançons, criblage à la ferme Andrew Kiggundu - NARO Utilisation de gènes étrangers pour la résistance au charançon, inhibiteurs de protéases

Liste des participants

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VIII PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Session 1. Statut deCosmopolites sordidus au niveau mondial

Etudes sur le charançon du bananier au Cameroun

R. Fogain, S. Messiaen & E. Fouré CARBAP (Centre africain de recherches sur bananiers etplantains) P.O.Box 832, Douala, Cameroun

Au Cameroun, les bananiers et les bananiersplantain sont des cultures vivrières majeures pourune large proportion de la population. Un total de1,7 millions de tonnes est produit chaque année.Ces cultures sont menacées par une largegamme de ravageurs et de maladies, parmilesquels le charançon foreur du bananier(Cosmopolites sordidus) est l’insecte ravageurmajeur. Pendant plus de six décades, desrecherches ont été menées sur ce ravageur, maisl’accent a été mis sur l’essai d’insecticides poursatisfaire les besoins des plantations debananiers à grande échelle. Ce n’est que récem-ment que des études sur les options de lutte inté-grée ont été initiées afin de mettre en place desstratégies de lutte qui puissent également êtreutilisées par les fermiers dont les ressources sontlimitées.Ce rapport présente les activités réalisées sur lecharançon foreur du bananier au Cameroun aucours des dix dernières années.

Distribution et dynamique des populationsQuatre espèces de charançons ont été trouvéesdans les zones de production de bananes et debananes plantain du Cameroun : Cosmopolitessordidus (Germar), Polytus mellerborgi(Boheman), Metamasius hemipterus sericeus(Olivier) et M. hemipterus (L.). C. sordidus sem-ble être le seul charançon d’importanceéconomique dans les plantations de bananier etde bananier plantain (Fogain 1994, Ysebrandt etal. 2000). L’insecte est rencontré dans toutesles zones de production de bananiers et debananiers plantain au Cameroun (Fogain 2001).Une étude réalisée dans l’ensemble des zones

de production a montré que le pourcentaged’apparition de C. sordidus au Cameroun varieentre 50 et 90% et que 82,5% des paysans con-naissent le problème et sont capables dereconnaître les dommages causés par le cha-rançon (Ngamo et Fogain 1998). Les recherch-es sur la dynamique des populations de cha-rançons dans deux des zones de production lesplus importantes indiquent que des populationsplus nombreuses sont observées entre août etseptembre ; cependant, ce résultat demandeconfirmation.

Méthodes de lutteDans les plantations commerciales de bananier,l’utilisation de matériel de plantation sain, ducontrôle chimique et de la gestion de l’habitatdes charançons sont les méthodes les plusrépandues pour contrôler les populations decharançons. Le développement de mesures decontrôle alternatives et la gestion intégrée desravageurs sont hautement recommandés pourles petits paysans aux ressources limitées, quisont les principaux producteurs de bananesplantain.

Lutte chimiqueAu début des années 70, les populations de cha-rançons étaient contrôlées de manière efficacegrâce à la Kepone (Chlordecone) dans les plan-tations commerciales du Cameroun. La suppres-sion de ce produit du marché a entraîné une aug-mentation significative des populations de cha-rançons entre 1975 et 1983 à cause de l’utilisa-tion du H.C.H. et d’autres insecticides moins effi-caces comme le Dursban (chloropyrifos-éthyle)et le Primicide (pyrimiphos-éthyle) pour le con-trôle des charançons (Kehe 1985). Le déclin de laproduction de bananes a été stoppé par l’arrivéesur le marché de la Curlone (Chlordecone) audébut des années 90. Une ou deux applicationspar an permettaient de contrôler les populationsde charançons de manière efficace. Ce produit aégalement été retiré du marché au début desannées 90 à cause de sa dégradabilité limitée. LeRegent (fipronil) est arrivé plus tard sur lemarché, permettant une lutte efficace contre lespopulations de charançons avec deux ou troisapplications par an. Jusqu’à aujourd’hui, ce pro-duit est le seul insecticide efficace utilisé dans les

fermes commerciales au Cameroun. Malgré tout,l’application continue de ce produit risque d’en-traîner, dans un avenir proche, le développementde populations de charançons résistants. Il estdonc recommandé d’alterner avec des némati-cides tels que le Counter (terbuphos) et leFuradan (carbofurane) qui ont une activité insec-ticide et qui peuvent être utilisés quand les popu-lations sont relativement réduites. Les seuils detraitement dans les plantations industrielles dansle département de Moungo sont une attaque de5% des plants (échantillonnage sur 20 plants parha), en se basant sur la méthode d’évaluationproposée par Vilardebo (1973). D’autres insecti-cides ayant une activité intéressante sur les cha-rançons sont : le tébupyrimphos, l’athiamethox-am, le cartap et l’imidaclopride.Le contrôle chimique, s’il est planifié au momentopportun, est un moyen efficace de détruire lespopulations de charançons adultes dans les fer-mes commerciales, mais il est trop coûteux pourla majorité des fermiers dont les ressources sontlimitées, et il a des effets collatéraux défavorablessur les organismes bénéfiques non ciblés. Aucours d’une étude menée dans le Sud-ouest duCameroun, 57% des paysans disaient ne pasutiliser de pesticides (Chantelot 1993). Quarante-trois pour-cent des paysans, principalement dansdes plantations associant bananiers plantain etcacaoyer, traitaient les rejets avant la plantationet 87% d’entre eux utilisaient des insecticidesgénéralement nommés “gabaline“ par les fer-miers, terme qui regroupe des insecticides util-isés pour les ravageurs des arbres ou du cacaoy-er tels que le lindane (HCH), le Dursban(chloropyrifos-éthyle) ou le méthylparathion.Trois pour-cent des paysans qui traitent les rejetsavant la plantation utilisent un nématicide ayantdes propriétés insecticides comme le Mocap(Ethoprophos), et 10% utilisent d’autres produits(Chantelot 1993). Les résultats d’une autre étudedans l’Ouest, le Sud-ouest, le Centre et le Sud duCameroun ont révélé que seulement 11% despetits propriétaires utilisent des pesticides, que57% n’utilisent aucun produit et que 32% utilisentdes cendres parce qu’ils croient à leur rôle béné-fique contre les charançons (Ngamo et Fogain1998).

Résumés des articles présentés pendant la réunion

Apport des différents partenairesLe CIRAD, Guadeloupe, a exprimé son désir departiciper aux recherches en agronomie et bio-technologie et de coordonner les activités enGuadeloupe et à Montpellier.

Les organisations espagnoles fourniront éga-lement un appui à ce groupe de travail.

CORPOICA, Colombie, contribuera au cribla-ge des cultivars pour la résistance aux charan-çons et aux nématodes du bananier. CORPOICAfournira un appui sur les méthodes de criblage etpourrait également mettre à disposition une per-sonne travaillant sur la biotechnologie des cha-rançons (Consuelo Castrillon).

CORBANA, Costa Rica, apportera un appuisur les méthodes de criblage et l’évaluation du

matériel génétique.L’EMBRAPA, Brésil, n’était pas représentée

mais pourrait être intéressée par l’améliorationconventionnelle, la biotechnologie et le criblagepour les stress locaux ; il faudra la contacter.

La FHIA, Honduras et l’EMBRAPA serontcontactés afin de connaître leurs centres d’intérêt(Martine Fancelli).

L’ISTC, Afrique du Sud, a proposé de cribler denouvelles variétés, particulièrement de‘Cavendish’ (Schalk Schoeman). L’Université dePretoria supervisera des étudiants conduisant desrecherches sur la biotechnologie du bananier.

Le CARBAP réalisera le criblage de variétéscontre les charançons, les nématodes et la cer-cosporiose noire (Roger Fogain).

L’IITA a un programme d’amélioration des

bananiers et bananiers plantain d’altitude. L’IITAtravaille en collaboration étroite avec le NARO etles réseaux sur le bananier en Afrique orientaleet occidentale. L’IITA est intéressé par les méca-nismes de résistance, les méthodes convention-nelles et biotechnologiques de développementde la résistance (Cliff Gold).

Election du facilitateurIl a été proposé que Cliff Gold de l’IITA soit choi-si comme facilitateur. Il a beaucoup travaillé surles charançons du bananier, parle anglais etespagnol et dispose de moyens de communica-tion. Il peut facilement coordonner les activitéspréliminaires. Cliff Gold a donc été nommé àl’unanimité.

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA IX

Lutte culturaleIl est important de planter, dans un champ noninfesté, du matériel de plantation sain qui peutêtre obtenu à partir de plantations libres de cha-rançons ou de plants provenant de culture de tis-sus. Quatre-vingt-quinze pour-cent des petitspropriétaires pratiquent l’épluchage des rejetsavant la plantation (Chantelot 1995), maiscomme la disponibilité en matériel de plantationde bonne qualité est une limitation majeure auCameroun, des rejets infestés, de qualitémédiocre, sont souvent plantés.Les cormes résiduels dans le sol et les résidusaprès récolte doivent être totalement détruits afinde prévenir la multiplication des charançons. Ledésherbage doit être effectué régulièrement afind’éviter le développement d’un habitat humidefavorable aux charançons. Dans les fermes despetits propriétaires, la gestion de l’habitat est nég-ligée parce que la main d’œuvre est limitée ouque la main d’œuvre louée n’est pas suffisam-ment productive. Le désherbage est minimal(deux à trois fois par an) et l’application d’herbi-cides est rare.L’étayage des plantes avec des bambous estpratiqué par une minorité de fermiers, bien quece soit une pratique qui puisse être extrêmementproductive avec un investissement minime. Dansune étude sur 240 bananiers plantain dans lesfermes de huit petits propriétaires, réalisée defévrier 1997 à mars 1998, les pertes de plantesdues aux nématodes, aux charançons et austress hydrique et nutritif étaient de 60%, dont37% étaient liées au basculement ou de la chute(principalement au début de la saison des pluies,à cause de vents violents) et 29% à la rupture dupseudotronc (principalement à la fin de la saisonsèche à cause du stress hydrique) (Anonyme1998).Plus de 30% des petits propriétaires utilisent lescendres du foyer à la plantation parce qu’ilscroient qu’elles réduisent les dommages faitsaux cormes (Ngamo et Fogain 1998). On ne saitpas clairement si les cendres ont un effet insecti-cide ou plutôt un effet fertilisant. En conditions delaboratoire, les cendres ont un effet répulsif surdes C. sordidus adultes, mais la toxicité pour lesadultes est relativement réduite (Messiaen1999).Dans les plantations commerciales de bananier,les plants sont renouvelés tous les cinq ou sixans. Pendant la période de jachère, les cormesrésiduels sont généralement détruits par lespaysannes qui utilisent la jachère pour la produc-tion de cultures alimentaires. Les plants issus deculture de tissus sont traités avec du Regent5G(fipronil) ou du Counter10G (terbufos) à la planta-tion et deux ou trois fois par an. L’entretien descultures (désherbage, application d’herbicides,arrachage des pseudotroncs résiduels et desmâts abattus) ainsi que l’étayage et l’amarragesont couramment pratiqués.

Lutte biologiqueAu CARBAP, les recherches sur la luttebiologique avec le champignon entomogèneBeauveria bassiana ont commencé en 1994 avecla découverte de souches locales au Cameroun(Fogain 1994). Depuis, des études ont été réal-isées en conditions contrôlées pour tester l’effi-cacité des souches et la possibilité de leur pro-duction en masse pour des essais en champ.

Trois souches de B. bassiana, isolées de cha-rançons infectés, ont causé une mortalité de 92%après neuf jours en conditions de laboratoire.Des recherches sont en cours sur le maintien dela viabilité en relation avec des systèmes de dis-tribution et de production en masse réalisablespar des agriculteurs ou des agents économiquesau Cameroun. Des nématodes ento-mopathogènes ont été isolés à partir d’échantil-lons de sol collectés au Cameroun en utilisantdes larves de C. sordidus.

Utilisation de produits botaniquesLe trempage des rejets dans une solution desemences de neem (Azadirachta indica) à 20%à la plantation protège les jeunes rejets pen-dant plusieurs mois d’une attaque de cha-rançons, mais une application sur la couronnede 100 g trois fois par an n’est pas efficace pourréduire les dommages causés par les cha-rançons (Fogain et Ysenbrandt 1998). Cecipeut être expliqué par la réduction de l’oviposi-tion à cause son effet répulsif sur les cha-rançons adultes et par le blocage de la pontedes œufs (Messiaen 1999).

PiégeageLe piégeage avec des pièges sur le pseudotroncne réduit pas toujours les populations de cha-rançons, ceci dépendant de plusieurs facteurs :système de culture, immigration des charançonsdepuis des lots voisins infestés, nombre depièges et populations initiales. Le piégeage nesemble pas être une option de lutte viable dansles conditions des petits propriétaires auCameroun, du fait de la trop grande quantité depseudotroncs et de main d’œuvre nécessaireainsi que de l’immigration des charançons dansles parcelles des petits propriétaires depuis lesparcelles adjacentes.L’essai d’un système de piégeage en masseavec des pièges en rampes appâtées à la sordi-dine, la phéromone d’agrégation produite par lemâle, a indiqué que les pièges ne sont pas suff-isamment attractifs pour constituer une option delutte valable pour les plantations industrielles debananiers. Malgré tout, des recherches supplé-mentaires sont nécessaires pour évaluer si l’at-trait peut être amélioré par d’autres types depièges et des kairomones (par exemple, enajoutant des morceaux de pseudotronc ou decorme). Dans les conditions des petits proprié-taires, le système de piégeage en masse avecles phéromones ne semble pas une option viablepour contrôler les populations de charançons, dufait de problèmes de stockage et des coûts(Messiaen 2000a).

Résistance des plantes hôtesAu CARBAP, le criblage pour la résistance au cha-rançon du bananier a commencé en 1994, avec ladécouverte de la résistance au champ de‘Yangambi km5’ et de la sensibilité élevée declones du sous-groupe des plantains (Musa AAB)par comparaison avec les ‘Cavendish’ (Musa AAA)(Fogain et Price 1994). Depuis cette date, les tech-niques pour le criblage précoce au champ et enconditions contrôlées ont été affinées. Au coursd’un criblage récent, plus de 80 variétés ont ététestées. Plusieurs variétés, incluant des hybridesdu CARBAP, ont été sélectionnées pour uncriblage plus poussé au champ. Les résultats desessais préliminaires indiquent qu’une grande var-iété de réponses à l’attaque des charançons existeentre et au sein des sous-groupes génomiques

(Messiaen 2000b) et qu’aucun génotype n’est plussensible à l’attaque des charançons que ceuxappartenant au sous-groupe des plantains. Lesrésultats préliminaires indiquent que cela est dû àdes différences dans le développement larvaire. Siles résultats sont confirmés, il deviendra possible, àcourt ou moyen terme, de développer des hybridesqui seront partiellement résistants à C. sordidus.

ConclusionsCes résultats indiquent que des informations sig-nificatives ont été rassemblées au cours des dixdernières années sur la distribution et ladynamique des populations de charançons. Bienque des connaissances aient été acquises sur ladynamique de C. sordidus dans les divisions deFako et Mungo (littoral et Sud-ouest duCameroun), des recherches sont nécessairespour les autres provinces, telles que le centre etle sud, qui sont les zones majeures de planta-tions de bananiers au Cameroun (Anonyme2000). L’insecte a été trouvé partout dans le paysoù des bananes et des bananes plantain sontproduites. Des progrès ont été faits pour élargir lespectre des insecticides, particulièrement chezles planteurs commerciaux. Plusieurs insecti-cides de différents groupes chimiques sontaujourd’hui disponibles et peuvent donc être util-isés en rotation pour éviter le développement derésistances à C. sordidus. Les résultats de l’utili-sation de produits botaniques et d’agents de luttebiologique ont montré le neem (A. indica) et lechampignon entomopathogène B. bassiana ontun potentiel important pour la lutte contre les cha-rançons. Cependant, des essais au champ sontnécessaires pour confirmer les résultats en serre.Des sources de résistance au charançon ont étéidentifiées et les programmes de sélection peu-vent maintenant les utiliser pour développer desgénotypes présentant une résistance auxinsectes. Les recherches sur d’autres méthodesde lutte non chimiques, telles que le contrôle cul-tural et l’utilisation des phéromones sont encours.

RéférencesAnonyme. 2000. Annuaire des statistiques du secteur

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X PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

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Ngamo L. & R. Fogain. 1998. Perception paysannedes problèmes phytosanitaires en culture de bana-niers au Cameroun. Document CRBP, 10pp.

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Ysenbrandt H., R. Fogain, S. Messiaen & P. SamaLang. 2000. Infestation levels of weevil species onMusa cultivars Grande naine (AAA) and Frenchsombre (AAB) and subsequent plant mortality insouthwest Cameroon. African Plant Protection6(1):21-24.

Biologie et gestion du charançondu bananier, Cosmopolites sordidus, en Afrique du Sud

P. Govender1 et A. Viljoen2

1 Department of Zoology & Entomology ; 2 Department ofMicrobiology and Plant Pathology, Forestry and AgriculturalBiotechnology Institute (FABI), University of Pretoria, Pretoria,0002, Afrique du Sud

Le charançon du bananier, Cosmopolites sor-didus, qui a été introduit en Afrique du Sud il y a30 ans, est l’insecte ravageur le plus important dubananier. Il cause des pertes économiques dansles régions du Mpulamalanga et la côte sud duKwazulu-Natal en Afrique du Sud. L’ensemble decette zone représente environ 78% d’un total de12 078 hectares en production industrielle debananes dans les poches subtropicales d’Afriquedu Sud. Le charançon a un potentiel limité pourmigrer depuis sa zone de distribution actuelle,sauf s’il est transféré avec du matériel infecté.Les informations sur son cycle vital semblent cor-respondre à celles publiées dans la littérature ; lapériode totale de développement est d’environ 33jours. Les adultes émergent pendant le printempset la fin de l’été et leur activité nocturne s’accroîtpendant ou après les épisodes pluvieux. Lesfemelles pondent généralement un œuf parsemaine de fin août à février, mais ce nombrepeut augmenter quand les conditions environ-nementales sont optimales et quand les densitésen ravageurs sont basses. Les adultes ont unedurée de vie d’environ deux ans. Bien que lenombre de charançons soit peu élevé pendantles mois d’hiver (mai à juillet), il augmente rapi-dement au printemps et au début de l’été (août ànovembre). L’évolution du nombre de cha-rançons est suivie grâce à des pièges sur lepseudotronc à raison de 50 pièges/ha. Lesvaleurs du seuil économique varient de 1-2adultes/piège/semaine et 10 tunnels larvaires ouplus par corme. Les charançons sont fortementattirés par les cultivars ‘Williams’ et ‘ChineseCavendish’. Un algorithme de recommandationprovisoire a été développé pour la gestion de C.sordidus en Afrique du Sud. Il intègre le contrôlecultural standard, le piégeage, les luttesbiologique et chimique. Deux champignons ento-

mopathogènes locaux (Aspergillus flavus etBeauveria bassiana) ont été isolés et testés enAfrique du Sud, mais leur spécificité d’hôte et leurpathogénécité nécessitent des investigationsplus poussées. Divers nématicides ayant despropriétés insecticides ont été testés dans desessais en champ de taille limitée et, pour lemoment, seul l’emploi d’aldicarb à 15% à raisonde 2,03 à 3,00 g de produit actif/lieu de plantationest recommandé contre le charançon dubananier.

Aperçu de la recherche sur le charançon du bananier en Ouganda

C.S. Gold1 et W.K. Tushemereirwe2

1IITA-ESARC, P.O. Box 7878, Kampala, Ouganda; 2UgandaNBRP, P.O. Box 7065 Kampala, Ouganda

Le charançon du bananier est une contraintemajeure à la production de bananes d’altituded’Afrique orientale et de bananes plantain. Leslarves attaquent le corme, réduisant l’absorptiondes nutriments et affaiblissant la stabilité de laplante. Une attaque dans des champs debananiers nouvellement plantés peut entraînerl’échec de la production. Dans les champs étab-lis, les dommages causés par les charançonspeuvent se traduire par une réduction du poidsdes régimes, la perte de plants, la mort destouffes et la réduction de la durée de vie de laplantation. En Ouganda et en Tanzanie, c’est l’undes facteurs fondamentaux du déclin et de la dis-parition de la banane à cuire dans les zones tra-ditionnelles de culture. L’Ouganda a classé lecharançon du bananier comme la contrainte bio-tique la plus importante pour la production debananes d’altitude.Les caractéristiques marquantes de la biologie ducharançon sont sa gamme d’hôtes réduite (Musaet Ensete), sa longue durée de vie (jusqu’à 4ans), sa faible fécondité (1-3 œufs/semaine), sonsexe ratio 1 : 1, son activité nocturne et sescapacités peu communes de vol et dispersionlimitée. Le charançon entre généralement dansde nouveaux champs avec du matériel de planta-tion infesté. Les populations augmentent avec letemps, de sorte que les problèmes liés auxravageurs sont plus prononcés dans les planta-tions plus vieilles. Dans un essai en Ouganda, laperte de rendement est passée de 5% sur leplant-mère à 47% au troisième cycle. Cettebaisse a été attribuée de manière égale à la pertede plantes et à la réduction de la taille desrégimes. Au 7ème cycle, dans un second essai,35% des touffes étaient mortes dans les par-celles infestées par les charançons, contre 2%sur les parcelles témoins. Les pertes globalesétaient de 50% pour cet essai.Bien que les pesticides puissent être un moyende lutte efficace, le charançon a développé unerésistance à un produit chimique en Ouganda.L’IITA et le Programme national ougandais derecherches sur le bananier travaillent en étroitecollaboration sur le contrôle cultural, biologique etla résistance des plantes hôtes du charançon dubananier. L’utilisation de matériel de plantationsain est un moyen efficace pour garder les plan-tations exemptes de charançons, mais les effetsdisparaissent normalement après quelquescycles de production. Une étude de piégeage

d’une durée d’un an a montré quelques résultatspositifs sur la réduction des populations, mais cemode de lutte est au-delà des moyens de la plu-part des cultivateurs ougandais. Les recherchesactuelles se concentrent sur l’utilisation du neem,des araignées endémiques, de la lutte microbi-enne (i.e. Beauveria bassiana et des endophytes)et sur la résistance des plantes hôtes. Les don-nées disponibles indiquent que tous les clones debananiers d’altitude sont sensibles au charançon.Cependant, des essais de criblage suggèrent quede nombreux clones de Musa résistants existentet que l’antibiose est le moyen de résistance pré-dominant chez ces clones.

Cosmopolites sordidus dans la Région Autonome de Madère

Luís Nuno et V. P. Ribeiro

Direcção Regional de Agricultura da Regional Autónoma deMadeira – PortugalDirecção de Serviços de Produção Agrícola/Divisão deBananicultura, Centro de Bananicultura – Lugar de Baixo –9360-119 Ponta do Sol - E-mail: [email protected]

L’île de Madère est située à 32°38’ de latitudenord et 16°54’ de longitude ouest, à 741 km dedistance de l’île de Tenerife. La bananeraie yoccupe près de 850 hectares et les conditions cli-matiques y sont subtropicales.Le bananier est exploité sur l’île depuis leXVIIème siècle. La variété la plus cultivée est‘Pequeña enana’, introduite en 1842.On a décrit la présence de Cosmopolites sor-didus depuis déjà de nombreuses années chez lebananier sans qu’il provoque pour autant deproblèmes de grande importance. La premièreidentification remonte au XIXème siècle.A partir de 1992, on a commencé à installer dessystèmes d’irrigation localisée et à implanter denouvelles variétés produites in vitro. Dans lesdeux cas, on assiste alors à de fortes attaques deC. sordidus. Dans le cas de l’irrigation localisée,les attaques ont augmenté parce que l’on a aban-donné l’usage de certaines pratiques culturales,en particulier, celle d’enterrer les déchets végé-taux, qui contribuaient à contrôler le ravageur.Dans la deuxième situation, les donnéesdisponibles indiquent que C. sordidus attaque rel-ativement de préférence les plantes produites invitro. Et les problèmes entraînés par cesattaques, bien qu’ils existent dans toutes lesplantations, surviennent davantage dans les deuxcirconstances mentionnées ci-dessus. Pendant quelques années, on a utilisé commetraitement insecticide la pulvérisation de la basedu pseudotronc avec un produit comportant unebase active en foxime (Baytion). On a égalementpulvérisé le même produit comprenant cette foisune base active en pirimifos-éthyle (Bullit). Cetteméthode a dû être abandonnée à la suite de l’ar-rêt de la commercialisation de ces produits.L’insecticide actuellement appliqué, directementdans le sol, est de l’etoprofos (Mocap 10G). Depuis tout récemment, la lutte contre C. sor-didus est réalisée à l’aide de pièges àphéromones produits par N.P.P. Calliope(France). Les premiers résultats sont assezencourageants.

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA XI

Détection de Cosmopolites sordi-dus Germar sur l’île de Tenerife

R.Torres del Castillo et C. Méndez HernándezICIA, Apartado aéreo 60, 38080 La Laguna,Tenerife, Iles Canaries, EspagneLe Service de l’Agriculture du Gouvernement del’île de Tenerife (Cabildo) a réalisé une série deprospections pour déterminer l’extension et ledegré d’agressivité de Cosmopolites sordidusGermar. Elles ont été menées de 1996 à 2001,en renouvelant les études tous les trois ans enfonction de l’aire étudiée. Au cours de cestravaux, on a pu mettre en évidence une bonnecorrélation (R2=0,93) entre l’efficacité du piège endisque double du pseudotronc pelé et la coupehorizontale du corme. On a également étudié ladistribution de C. sordidus en fonction du typed’irrigation et de l’altitude de la plantation ainsique du cultivar exploité (‘Pequeña enana’ ou‘Gran enana’). On a comparé les différentesétudes réalisées dans le temps dans la mêmezone pour évaluer l’évolution de l’extension de ceravageur et les dommages qu’il y provoque.

Gestion du charançon du bananier au Costa Rica

Douglas Cubillo et Mauricio Guzmán.Sección de Fitopatología y Entromolgía, Dirección deInvestigaciones, CORBANA S.A., Costa Rica

La lutte chimique et les pratiques culturales formentla base de la gestion du charançon dans les plan-tations de bananier et de bananier plantain auCosta Rica. De façon générale, les dommages sontplus importants sur le bananier plantain (MusaAAB) que sur le bananier (Musa AAA) en raisondes différences de sensibilité des cultivars et desméthodes culturales employées. On a étudié l’é-cologie de C. sordidus et évalué quelques méth-odes de contrôle chimique, biologique, éthologiqueet cultural en vue de diminuer les dégâts causésaux plantations. La combinaison de certaines deces méthodes pourrait constituer la meilleure alter-native pour lutter contre C. sordidus.

Session 2. Contrôle du charançon du bananierCosmopolites sordidus

Aperçu de l’utilisation de Beauveria bassiana pour dans la lutte microbiologiquecontre le charançon du bananieren Ouganda

C.M. Nankinga1, C.S. Gold1 et W.Tushemereirwe2

1International Institute of Tropical Agriculture, Eastern andSouthern Africa Regional Centre, P.O. Box 7878, Kampala,Ouganda ; 2National Banana Research Programme, KawandaAgricultural Research Institute, P.O. Box 7065, Kampala,Ouganda

Des recherches sont conduites en Ougandapour évaluer le potentiel de Beauveria

bassiana (Balsamo) Vuillemin (Hyphomycètes)dans la lutte microbiologique contre le charançondu bananier, Cosmopolites sordidus (Germar),(Coléoptères : Curculionidae). Depuis le débutdes années 90, l’isolation, la caractérisation etdes études de pathogénécité ont conduit à lasélection d’isolats locaux de B. bassiana qui ontde bonnes caractéristiques de croissance et deproduction, qui causent une mortalité de 50 à100% des charançons en 10-21 jours aprèsl’inoculation, selon la virulence de l’isolat. Aucours d’essais au champ à petite échelle conduitsau Kawanda Agricultural Research Institute, unisolat de B. bassiana (code G41), qui montrait unhaut pouvoir pathogène contre C. sordidus ainsiqu’une croissance et une sporulation supérieuresaux autres isolats a été testé. Trois méthodes defourniture de B. bassiana ont été évaluées : (i)l’application du champignon à la surface du solautour de la base de la touffe, (ii) l’application duchampignon avec des pièges sur le pseudotroncet le collet et (iii) l’application du champignon surles rejets de bananiers utilisés pour la plantation.Le traitement des rejets de bananier avec uneformulation de culture de maïs sèche de B.bassiana et une formulation basée sur du sol etdu maïs (2,3 x 1012 conidies par trou de planta-tion), a réduit les dommages causés par lechampignon de 20-30% en huit semaines aprèsla plantation dans des trous creusés dans unchamp de bananiers établi depuis 2-3 ans d’uncultivar local de bananes à cuire EAAH. Des C.sordidus adultes et des larves morts présentantune croissance de B. bassiana ont été observéschez les rejets traités, indiquant une infection descharançons à un stade immature. Quand les for-mulations de B. bassiana à base de maïs et desol ont été appliquées près de pièges sur lepseudotronc et le collet, il a été observé que lesconditions d’humidité sous le piège, en plus d’at-tirer les charançons fournissaient également unenvironnement favorable pour une sporulationsupplémentaire de B. bassiana, et que cela per-mettait au champignon de rester potentiellementinfectieux. Les cultures de B. bassiana collectéessur des pièges en champ au cours des 5 pre-mières semaines après application étaient haute-ment infectieuses, causant 60-100% de mortalitédes charançons en 14 jours, mais l’infectiosité duchampignon était significativement réduite pen-dant la saison humide, sans doute à cause de lacontamination par d’autres micro-organismes dusol. La formulation de culture à base de maïs (2 x1015 conidies/ha) et la formulation à base de solet de maïs (2 x1014 conidies/ha), appliquées surle sol à la base des touffes, a réduit les popula-tions de charançons adultes de 30-50% et les amaintenues à des niveaux inférieurs à celles desparcelles non traitées. Les plants traités ont mon-tré également une réduction des dommagescausés par les charançons ? Sur ces plants,jusqu’à 16% d’infection par B. bassiana étaientobservés sur les charançons morts.Des études antérieures ont démontré qu’il existeun bon potentiel pour l’utilisation de B. bassianadans le cadre de la lutte microbiologique contre lecharançon du bananier. L’équipe mixte, com-posée de scientifiques de l’Institut internationald’agriculture tropicale (IITA), du Programmenational de recherche sur le bananier del’Organisation nationale ougandaise derecherche agricole (NARO), de CABI Bioscienceset de l’Université de Reading, entreprend des

recherches plus poussées pour la production enmasse et la formulation de B. bassiana et explored’autres systèmes de fourniture de B. bassianapour leur intégration avec d’autres mesures delutte dans les conditions des agriculteurs. Lesrecherches visent à développer une productionen masse économiquement viable, des systèmesde formulation et de fourniture qui résoudront lesproblèmes associés à l’efficacité du champignonen champ, sa persistance et sa transmission. Desrecherches complémentaires sur les relationsécologiques entre les charançons du bananier etles enthomopathogènes seront également entre-prises pour comprendre les conditions danslesquelles B. bassiana a le plus de chancesd’être le plus efficace pour lutter contre leravageur. Des études sur le comportement ducharançon, qui pourraient influer sur les probabil-ités de contact de l’insecte avec le pathogène, lesbiotypes dans l’espèce C. sordidus (qui pour-raient montrer des niveaux différents de sensibil-ité au pathogène) et la viabilité et sa virulence enconditions d’aérobie (généralement les piègessur le tronc) ou d’anaérobie comme dans les sys-tèmes de piégeage basés sur des produits chim-iques, seront réalisées. La Fondation Rockefeller,la DFID et le BMZ sont remerciés pour lesfinancements fournis pour réaliser ce travail

Les nématodes entomopatho-gènes, agents insecticides :Perspectives pour la lutte contreCosmopolites sordidus

F. García del PinoUniversidad Autónoma, Barcelona, Espagne

Les nématodes entomopathogènes (Heteror-habditis spp. et Steinernema spp.) sont utiliséspour contrôler biologiquement différents insectesse développant dans le sol ou dans des habitatscryptiques. Ces nématodes sont liés de façonsymbiotique avec des bactéries du genrePhotorhabdus et Xenorhabdus, respectivement.Ce sont les formes infectieuses de nématodes,portant la bactérie à l’intérieur de leur intestin, quirecherchent l’insecte dans le sol. Dès que lenématode pénètre dans le corps de l’insecte, labactérie est libérée et s’y multiplie rapidement,provoquant par la mort de l’insecte des conditionsfavorables à la reproduction du nématode. Aubout de deux semaines, de nouvelles formesinfectieuses de nématodes sortent du cadavre del’insecte en quête d’un nouvel hôte. Actuellement, l’utilisation de nématodes ento-mopathogènes pour lutter contre Cosmopolitessordidus est considérée aujourd’hui comme unealternative économiquement viable.L’amélioration des techniques de production etde formulation permet de fournir ces nématodesà l’agriculteur pour un prix similaire voire mêmeinférieur à celui des insecticides chimiques. Deplus, leur application représente un moindre coûtde main d’œuvre, évite l’apparition de résistancesde l’insecte aux insecticides chimiques et n’en-traîne pas de pollution de l’environnement.Cependant, pour atteindre l’efficacité désirée, ilfaut améliorer les techniques d’application pourpermettre aux nématodes d’infecter les insectes.Il est donc nécessaire de sélectionner desespèces et/ou les souches de nématodes ento-mopathogènes adaptées à chaque situation. On

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XII PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

a envisagé finalement les différentes stratégiesemployées à l’heure actuelle pour lutter contre C.sordidus grâce aux nématodes ento-mopathogènes.

Emploi de deux insecticides-nématicides destinés à luttercontre Cosmopolites sordiduset Radopholus similis (nématode)et leur impact sur quelquesvariables de production du bana-nier ‘Gran enana’ dans les condi-tions écologiques du Costa Rica

D. Alpízar M. Estación Experimental Los Diamantes. Ministerio deAgricultura y Ganadería. Guápiles, Limón, Costa Rica. E-mail:magdiama@ racsa.co.cr

Au Costa Rica, la pratique la plus courante pourcontrôler Cosmopolites sordidus consiste àemployer des insecticides-nématicides. On utiliseégalement des pièges d’origine végétaleprovenant du corme ou du pseudotronc. Enfin,l’usage de la phéromone d’agrégationCosmolure®, introduit à la fin des années 90 pourlutter contre le charançon du bananier est devenuune nouvelle pratique culturale des plantations debananiers et de bananiers plantain du pays. L’objectif de cette recherche a été de comparerl’effet de l’usage ou non de deux insecticides-nématicides: le terbufos (quatre applications) etl’etoprofos (une application), dans les mêmesconditions. Après deux ans, les résultats obtenus d’après letest “t”de Fischer (0.05) ont montré que le “poidsdu régime” était légèrement mais significative-ment supérieure dans les lots non traités et quele “nombre de nématodes (Radopholus similis)dans la racine fonctionnelle du rejet”était légère-ment inférieur dans les lots avec traitement. Lesautres variables ne différaient pas statistique-ment. Les applications d’insecticides-nématicides ontcoûté 1200 $US par hectare pour les deux ansqu’ont durés les essais.

Alternative de lutte contreCosmopolites sordidus (Germar)chez le bananier plantain

A. Padilla Cubas, F. García del Pino, L.V., LópezLlorca et A. Carnero HernándezICIA, Apartado aéreo 60, 38080 La Laguna, Tenerife, IlesCanaries, Espagne

Actuellement, Cosmopolites sordidus (Germar)est le ravageur le plus important pour la culturedu bananier plantain aux Canaries. Etant donnéles résultats obtenus avec les traitements chim-iques, il a été décidé de rechercher des alterna-tives à ce type de lutte. Pour cela, on a effectuéun échantillonage de sols, cultivés ou non, de laprovince de Santa Cruz de Tenerife ainsi que desorganismes parasités naturellement qu’ils conti-ennent. Parmi ces derniers, grâce à la techniquedes pièges dits “Galleria mellonella”, on a plusparticulièrement recherché des nématodes et deschampignons entomopathogènes.La présence de nématodes entomopathogèness’est révélée positive en deux points des relevés,

où l’on a isolé Heterothabditis spp. etSteinernema spp. En ce qui concerne leschampignons entomopathogènes, on a obtenudes isolats des genres suivants: Aspergillusflavus, Beauveria bassiana, Metarhizium aniso-pliae et Paecilomyces spp. Verticillium lecanii aété isolé à partir de mouches blanches collectéesdans différentes localités. On a procédé à la caractérisation morphologiquedes champignons et étudié leur capacité de ger-mination, de sporulation, de production de bio-masse ainsi que leur comportement en fonctionde différentes conditions naturelles d’humidité, detempérature et de pH. On a également étudié leuractivité enzymatique: quitino, amylo, protéo, lipoet pectinolytique. Au cours de cette étude, on a réalisé des essaisbiologiques sur “Galleria mellonella” et, en se fon-dant sur les résultats obtenus, on a inoculé C.sordidus en utilisant deux méthodes différentes.Enfin, l’interaction éventuelle de ces isolats avecFusarium oxysporum, principal agent pathogènede la culture, a été évaluée.

Comportement de champignonsentomopathogènes sur des tissusvégétaux

L.V. Lopez-LlorcaDepartamento de Ciencias Ambientales y Recursos Naturales,Universidad de Alicante, Aptdo. Correos 99, 03080 Alicante,España

Nous avons étudié dans notre laboratoire l’utilisa-tion de restes végétaux de pépinières de plantesornementales pour produire de l’inoculum dechampignons antagonistes incluant deschampignons entomopathogènes.Les graines de Phoenix dactylifera se sontavérées d’excellents supports pour la productionde Beauveria bassiana. Lorsqu’on observe lesubstrat au microscope électronique à balayage,on constate qu’il est très poreux, ce qui permet ledéveloppement et la sporulation deschampignons. La formulation à base de sol et deB. bassiana permet au champignon de sporuleret de vaincre la fongistase. Sur ce type degraines, B. bassiana survit et maintient son pou-voir pathogène dans le sol pendant une périodeminimum de trois mois. Au cours de bioessais, laformule a réussi à infecter un ravageur despalmiers (Carpophilus dimidiatus) similaire aucharançon. De plus, B. bassiana peut coloniserles pétioles de P. dactylifera. Nous émettons l’hy-pothèse que le comportement endophytique deschampignons entomopathogènes est uneressource utile dans la lutte contre des ravageurstels que le charançon.

Recherches sur le charançon dubananier (Cosmopolites sordidus)au CARBAP

Eric Fouré1, S. Messiaen1, Roger Fogain1 etThierry Lescot2

1CARBAP, B.P. 832, Douala, Cameroun; 2CIRAD-FLHORBPA, Boulevard de la Lironde, TA50/PS4, 34 398 MontpellierCedex 5, France

Le charançon foreur Cosmopolites sordidus est leravageur le plus représenté dans les plantationsbananières en Afrique. Le Centre africain derecherches sur bananiers et plantains (CARBAP,

ex CRBP, basé à Nyombé au Cameroun) conduitdes recherches sur C. sordidus, qui se concen-trent la gestion intégrée du ravageur incluant lesaspects :• résistance génétique,• études de dynamique des populations,• luttes biologique (incluant les effets des bio-insecticides et l’utilisation des phéromones dansles systèmes de piégeage) et chimique.Les résultats sont présentés sur la sélection devariétés pour la résistance au charançon, l’évolu-tion du charançon, les effets sur les plantationsde bananiers plantain dans le sud-ouest duCameroun, les meilleurs paramètres pourreprésenter l’infestation des champs, l’efficacitéet les limites des insecticides chimiques, l’utilisa-tion des phéromones dans les systèmes depiégeage, l’efficacité de Beauveria bassiana dansle sud-ouest du Cameroun et l’utilisation deplantes insecticides contre le charançon.

Recherches sur le charançon du bananier (Cosmopolites sordidus) au CIRAD

Christian Chabrier1 et Thierry Lescot2

1CIRAD-FLHOR BPA, B.P. 153, 97202 Fort de France,Martinique, France, 2CIRAD-FLHOR BPA, Boulevard de laLironde, TA50/PS4, 34 398 Montpellier Cedex 5, France

Les recherches menées par le programmebananier, plantain et ananas (BPA) du CIRAD-FLHOR sont basées dans les Antilles françaiseset dans les laboratoires centraux à Montpellier,France, avec des liens particulièrement étroitsavec le CARBAP au Cameroun et des applica-tions dans les îles de l’Océan indien.Les recherches se concentrent sur le développe-ment de la gestion intégrée des ravageurs selonles mêmes lignes qu’au CARBAP (voir ci-dessus). Les résultats présentés ont trait à la combinaisonde deux types de phéromones synthétiques, l’u-tilisation de bactéries et nématodes ento-mopathogènes et l’efficacité et les limites desinsecticides chimiques.

Session 3. Biologie moléculaire

Résistance de génotypes debananiers diploïdes àCosmopolites sordidus (Germ.1824) (Coléoptères :Curculionidae)

M. Fancelli, A. Souza Do Nascimento, N.Fritzons Sanches, R. Correa Caldas et S. DeOliveira E SilvaEMBRAPA, Mandioca y Fruticultura, Rua EMBRAPA s/n,Caixa Postal 007, 44380-000 Cruz das Almas, Bahia, Brésil

La résistance des plantes aux insectes est con-sidérée comme une stratégie sûre et durablepour la lutte contre Cosmopolites sordidus, parti-culièrement dans les plantations avec desinvestissements faibles. Malgré l’existence denombreuses variétés, le nombre de cultivars util-isés au Brésil est relativement restreint, ce quirend importante l’évaluation de nouveaux géno-

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA XIII

types introduits et/ou générés dans les pro-grammes d’amélioration génétique. Bien quetoutes les variétés soient infectées au champ,certaines études montrent des différences entregénotypes en ce qui concerne le développement,la survie et l’attractivité pour l’oviposition. Du faitde l’expansion actuelle de la culture du bananierau Brésil et du développement de méthodologiespour la production de plantules in vitro, il y a unintérêt grandissant pour des variétés améliorées,incluant la résistance au charançon du bananier.Les hybrides tétraploïdes de bananier (AABB)sont obtenus en croisant des génotypes diploïdes(AA) avec des cultivars triploïdes de type Prata(Silver) et Maçã (Pomme). A l’heure actuelle, unprogramme d’amélioration génétique des géno-types diploïdes est mené, avec pour objectifd’augmenter les rendements et la résistance auxravageurs, raison supplémentaire pour dévelop-per un partenariat étroit avec les sélectionneurset les généticiens pour la réalisation d’études rel-atives à la résistance des génotypes diploïdes aucharançon du bananier.Les objectifs de ce travail sont :• D’évaluer les hybrides diploïdes de bananiersen relation avec C. sordidus • D’étudier les mécanismes de résistance au cha-rançon du bananier chez les génotypes diploïdes.

MéthodologieLes génotypes suivants sont étudiés : 0304-02,0337-02, 0323-03, 1318-01, 2803-01, 4223-03,5012-02, 4215-02, 4279-13 et 4252-03. Cesmatériels sont des hybrides diploïdes générés parle programme d’amélioration du bananier quiprésentent pour la plupart une résistance à la cer-cosporiose noire. Des jeunes plants de ces géno-types sont placées au champ dans des trous deplantation grillagés et infestés par des charançonsadultes en utilisant la méthodologie de Seshu-Reddy et Lubega (1993). Les plantes sansinsectes sont placées dans les mêmes conditionsafin d’obtenir des informations sur les dégâtscausés par le ravageur. Le génotype ‘Terra’ estutilisé comme témoin de sensibilité. Les variablesanalysées sont les suivantes :coefficient d’infesta-tion, nombre d’insectes présents dans les galeries,hauteur des plants, diamètre du pseudotronc,durée jusqu’à l’émission de l’inflorescence et larécolte, poids du régime, nombre de mains,diamètre des doigts et nombre de doigts par main.En conditions de laboratoire, le développementdes insectes et la non-préférence pour l’alimenta-tion et l’oviposition seront étudiées pour les mêmesgénotypes afin d’identifier les types de résistanceimpliqués dans les interactionscharançon/bananier. Les variables liées audéveloppement de l’insecte seront la durée et laviabilité des phases larvaires et pupe, le poids despupes après 24 heures et le nombre d’adultesavec des défauts. En ce qui concerne la non-préférence, des tests d’attractivité et de consom-mation seront réalisés. Des analyses seront effec-tuées pour identifier la présence de substancesattractives/répulsives, qui stimulent ou freinent l’al-imentation. L’évaluation de la dureté du rhizomesera faite en utilisant un pénétromètre.

RéférencesSeshu-Reddy K.V & M.C Lubega. 1993. Evaluation of

banana cultivars for resistance to tolerance of theweevil Cosmopolites sordidus Germar. Pp. 143-148in Breeding banana and plantain for resistance to

diseases and pests. (J. Ganry, ed.), CIRAD/INIBAP,Montpellier, France.

Aspects de la résistance au charançon chez Musa et perspectives pour la transformation génétiquecontre le charançon du bananier

A. Kiggundu1 et C.S. Gold2

1National Banana Research Programme, Kawanda AgriculturalResearch Institute, P.O. Box 7065, Kampala, Ouganda andthe Forestry and Agricultural Biotechnology Institute,University of Pretoria, 74 Lunnon Road, Hillcrest, Pretoria,0002 Afrique du Sud ; 2 Institut international d’agriculture tropi-cale (IITA), East and Southern Africa Regional Centre(ESARC) P.O. Box 7878, Kampala, Ouganda

Le charançon du bananier (Cosmopolites sor-didus Germar) est probablement le ravageur leplus important qui affecte la production debananes et de bananes plantain. Les attaques ducharançon résultent en des pertes importantes derendement à cause de la chute ou la rupture desplantes, de leur mort et du poids réduit desrégimes (INIBAP 1986). Les pesticides sont effi-caces, mais économiquement inaccessiblespuisque la plupart des planteurs sont de petitsproducteurs de subsistance. De plus, le cha-rançon a démontré une résistance contre unelarge gamme d’insecticides et, bien que le con-trôle cultural puisse contribuer à la gestion ducharançon, les besoins en main d’œuvre et enmatériel limitent souvent son adoption (Gold1988).La résistance des plantes hôtes a été suggéréecomme une stratégie potentielle à long termepour la lutte contre le charançon du bananierdans les petites fermes, dans le cadre d’une per-spective de gestion intégrée des ravageurs(Seshu-Reddy et Lubega 1993). Cependant, ledéveloppement de la résistance au charançonchez le bananier n’en est encore qu’à ses pre-miers pas et ce n’est que récemment que les pro-grammes d’amélioration l’ont inclue commecritère d’introgression chez Musa. La lourdeurdes méthodes à mettre en place pour le criblagede la résistance a rendu le travail sur le cha-rançon difficile, lent et parfois coûteux. Lemanque de compréhension des mécanismes derésistance et des gènes impliqués, couplé avec lalongue durée des générations, la stérilité triploïdede la plupart des cultivars comestibles et la faibleproduction de graines due à l’incompatibilité ontfreiné les efforts d’amélioration conventionnelledes Musa pour la résistance au charançon.La littérature disponible sur la résistance au cha-rançon chez les Musa a été analysée en détailspar Pavis et Lemaire (1997), Kiggundu et al.(1999) et Kiggundu (2000). Ces auteurs sug-gèrent que l’antibiose est le mécanisme de résis-tance clé. Des sources de résistance ont égale-ment été trouvées dans le matériel génétique deMusa testé par Fogain et Price 1994, Lemaire1996, et Kiggundu et al. (sous presse). Un essai de criblage conduit sur quatre cycles deculture à l’IITA-ESARC en Ouganda, a montréque les bananiers d’altitude d’Afrique de l’Est(AAA-EA) et les bananiers plantain (AAB) étaientles plus sensibles. Ils étaient suivis par lesbananiers AAB (cvs ‘Pisang awak’ et ’Bluggoe’),les hybrides dérivés des bananiers diploïdes, lesbananiers AB (cvs ‘Ndiizi’ et ‘Kisubi’), lesbananiers AAA (cvs ‘Yangambi km5’, ‘Cavendish’

et ‘Gros Michel’) et enfin par le type sauvage AA‘Calcutta 4’, qui s’est avéré le plus résistant. Il aété montré que plusieurs facteurs phénologiquescontribuaient à la résistance au charançon dansles différents matériels génétiques testés. Lateneur en matière sèche (représentant la duretédu corme), la production de résine/sève par lecorme et la capacité à produire des rejets étaientimportantes pour la résistance au charançonchez toutes les accessions. Le diamètre ducorme (taille) était également un paramètreimportant chez les bananiers d’altitude d’Afriquede l’Est. Des recherches préliminaires sur la basebiochimique de la résistance, utilisant les profilsd’extraits de cormes analysés en chromatogra-phie en phase liquide à haute performance(HPLC) ont indiqué qu’en effet, certains com-posés qui étaient négativement corrélés avec lesdégâts causés par le charançon, étaient présentschez certains cultivars (particulièrement ceuxayant un génome B). Ces composés étaientabsents chez la plupart des cultivars sensiblesétudiés.Ortiz et al. (1995) ont étudié la transmissiongénétique de la résistance au charançon dubananier et ont trouvé que c’était un phénomènecomplexe sous le contrôle de plus d’un gène,avec une dominance partielle pour la sensibilité.Ils ont trouvé des effets additifs significatifs et desgènes modificateurs et des effets-dose desgènes de sensibilité, entraînant une plus grandesensibilité pour les niveaux de ploïdie plusélevés.La combinaison de croisements conventionnelsavec les techniques de biotechnologie molécu-laire, telles que la sélection assistée par mar-queurs (MAS) et la transformation génétiqueapparaît comme une option attractive pour mieuxcomprendre la résistance au charançon dubananier, tout en développant des cultivars résis-tants issus des nouvelles biotechnologies végé-tales. Les sources de transgènes peuvent inclureà la fois le génome du bananier lui-même ainsique d’autres organismes du règne végétal et ani-mal (Carozzi et Koziel 1997). Le Programmenational de recherche sur le bananier duKawanda Agricultural Research Institute enOuganda, en collaboration avec l’IITA-ESARC,est intéressé par le développement d’un pro-gramme de sélection assistée par marqueurspour identifier des marqueurs et peut-être desgènes de résistance. Le Forestry and AgriculturalBiotechnology Institute (FABI), en Afrique du Sudest impliqué dans des études d’identification desgènes exprimés différentiellement pendant l’in-festation par le charançon de variétés de Musarésistantes et sensibles. Le FABI étudie égale-ment le potentiel de l’utilisation d’inhibiteurs deprotéase ou d’alpha-amylase pour la lutte trans-génique contre le charançon du bananier.La beauté du génie génétique est que des gènesde plusieurs sources peuvent être exploités pourla transformation du bananier, et qu’ils peuventêtre introduits en même temps en utilisant unestratégie de pyramidage de gènes. Cependant,une quantité importante d’informations sur lanature complexe de la résistance au charançonfait encore défaut et une analyse avec les mar-queurs moléculaires peut aider à accélérerl’analyse génétique et la cartographie. Desopportunités existent également pour développerrapidement la résistance au charançon au moyende la transformation génétique.

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XIV PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

RéférencesCarozzi N. & M. Koziel (eds). 1997. Advances in insect

control the role of transgenic plants. Taylor andFrancis, London. 301pp.

Fogain R. and N.S. Price. 1994. Varietal screening ofsome Musa cultivars for susceptibility to the bananaweevil, Cosmopolites sordidus (Coleoptera:Curculionidae). Fruits 49(4):247-251.

Gold C.S. 1998. Banana weevil: ecology pest statusand prospects for integrated control with emphasison East Africa. Pp. 49-74 in Proceedings of aSymposium on Biological Control in TropicalHabitats: Third International Conference on TropicalEntomology 30 October – 4 November 1994. (S.K.Saini, ed.). ICIPE, Nairobi, Kenya.

INIBAP 1986. Banana Research in East Africa.Proposal for a regional research developmentNetwork. INIBAP, Montpellier, France.

Kiggundu A., D. Vuylsteke & C.S. Gold. 1999. Recentadvances in host plant resistance to banana weevil,Cosmopolites sordidus (Germar). Pp. 87-96 inMobilizing IPM for sustainable banana production inAfrica. (E. A. Frison, C.S. Gold, E.B. Karamura andR.A. Sikora, eds.). INIBAP, Montpellier, France.

Kiggundu A. 2000. Host-plant interactions and resis-tance mechanisms to banana weevil Cosmopolitessordidus (germar) in Ugandan Musa germplasm.M.Sc. Thesis. University of the Orange Free State,Bloemfontain, South Africa.

Lemaire L. 1996. Les relations sémiochimiques chezle charançon du bananier Cosmopolites sordidusGermar (Coleoptera: Curculionidae) et la résistancede sa plante-hôte, le bananier. Thèse de doctorat,Université de Montpellier II, France.

Ortiz R., D. Vuylsteke, B. Dumpe & R.S.B. Ferris.1995. Banana weevil resistance and corm hardnessin Musa germplasm. Euphytica 86:95-102.

Pavis C. & L. Lemaire. 1997. Resistance of Musagermplasm to the banana borer weevil,Cosmopolites sordidus Germar (Coleoptera:Curculionidae) INFOMUSA 5(2):3-9.

Seshu-Reddy K.V & M.C Lubega. 1993. Evaluation ofbanana cultivars for resistance to tolerance of theweevil Cosmopolites sordidus Germar. Pp. 143-148in Breeding banana and plantain for resistance todiseases and pests. (J. Ganry, ed.), CIRAD/INIBAP,Montpellier, France.

Diversité génétique chez le charançon du bananier(Cosmopolites sordidus) de différentes régions productrices de bananier

V. OchiengInternational Center for Insect Physiology and Ecology(ICIPE), PO BOX 30772, Nairobi, Kenya

La variabilité génétique de populations de cha-rançon du bananier a été analysée dans un grandnombre d’échantillons obtenus dans 15 pays trop-icaux producteurs de bananes, en utilisant la tech-nique d’amplification aléatoire du polymorphismede l’ADN (RAPD). L’étude a inclus 46 marqueursRAPD. Au sein de ces marqueurs, les polymor-phismes, mesurés en pourcentage de RAPD poly-morphes, variaient entre 78,3 et 97,8%. La vari-abilité génétique a été mesurée en utilisant l’indexd’information de Shannon et a été séparée encomposants inter et intra-populations. Au total, lavariation génétique parmi les populations de C.sordidus était (Hsp-Hpop)/Hsp=25,3%. La diver-sité génétique pour l’espèce (Hsp) était de 83,4%.La valeur moyenne intra-populations (Hpop) pourtoutes les populations était de 62,3%. La diversitégénétique totale était expliquée par une forte vari-ation parmi les populations (Gst moyenne=0,213),ce qui est compatible avec les flux géniquesréduits parmi les populations (Nm+0,811). La vari-ation génétique élevée entre populations peut êtreexpliquée par une migration limitée due à la mobil-ité réduite et à la monophagie des charançons dubananier. Dans une étude parallèle, l’analyse enPCR-RFLP a été utilisée pour différencier l’ADNmtCO1 de 19 populations de charançons. La méth-ode PCR-RFLP a produit des profils sansambiguïté, permettant de différencier certainespopulations des autres. Dans une autre étude, lavariabilité génétique des populations de cha-rançons a été analysée dans des échantillonsprovenant de 15 sites dans des régions de culturebananière en Ouganda. Bien que, dans ce cas, lespopulations aient été génétiquement très simi-laires, une certaine variabilité a été observée.

Alternatives de lutte contre de Cosmopolites sordidusGermar (Coleoptères:Curculionidae) chez le bananierplantain

P. Castañera, F. Ortego, M. MontesdeocaMontesdeoca et A. Carnero HernándezConsejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC),Madrid, Espagne

Le charançon du bananier plantain Cosmopolitessordidus Germ. est considéré comme le principalravageur du bananier plantain dans le monde. Aux

Canaries, un premier foyer apparaît en 1945 et estéradiqué. Un nouveau se déclare en 1987, et depuis,malgré toutes les mesures prises, en particulier chim-iques puis culturales, le fléau s’est propagé en provo-quant des dommages de plus en plus graves.Un projet (RTA 02-100-C3), qui a débuté récem-ment, a pour objectif de mettre en oeuvre desstratégies de lutte intégrée contre le charançon,afin de maintenir la rentabilité de la culture tout engarantissant une moindre pollution et l’obtentiond’une banane plantain “bio” et donc moins con-currencée commercialement en Europe par rap-port à celles des autres pays producteurs. Lesobjectifs du projet sont : 1) d’optimiser l’applica-tion de phéromones pour le contrôle du cha-rançon ; 2) d’établir la relation entre le degré dedommages provoqués par le charançon et lespertes de rendement de la culture; 3) de déter-miner les variabilités inter et intra-populations decharançons dans le cadre de la lutte biologique;4) de reconnaître et d’étudier l’action des organ-ismes entomopathogènes qui affectent le cha-rançon.En tant que participants de ce projet, noussommes chargés de la détermination de la vari-abilité inter- et intra-populations du charançonchez les populations provenant des plantationsde bananiers plantain de Tenerife, de la Gomeraet de La Palma afin d’apporter des réponses àdes questions importantes pour son contrôletelles que l’origine de ce ravageur et sa façon dese disséminer. La détection de polymorphismesnaturels des séquences d’ADN se fera par latechnique des RAPDs (randomly amplified poly-morphic DNA), conformément à la méthodologiequi a été employée pour établir la génétique despopulations d’une autre espèce de Curculionidae,ravageur de la betterave sucrière en Andalousie(Taberner et al. 1997, J. Mol. Evol. 45:24-31). Nous avons ensuite l’intention d’identifier et decaractériser les enzymes digestives du cha-rançon et de réaliser des essais biologiques avecdes inhibiteurs de protéases afin de déterminerleur effet sur la survie et le développement de ceravageur. Ces informations sont indispensablespour l’éventuelle obtention de plantes trans-géniques de bananier plantain qui exprimeraientdes protéines de défense; ce qui ouvrirait de nou-velles perspectives pour la lutte contre ceravageur. Des études préliminaires suggèrentque, aussi bien les larves que les adultes possè-dent un système protéolytique complexe où inter-viennent des aspartyl-, cystéine- et sérine-endo-protéases ainsi que des amino et des car-boxypeptidases. Une fois la caractérisation desprotéases digestives terminée, nous aborderonsl’étude de leur interaction avec des inhibiteursspécifiques afin de déterminer si des inhibiteursou des combinaisons d’inhibiteurs peuvent êtreincorporés par manipulation génétique à desbananiers potentiellement résistants au cha-rançon.

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA XV

Un rapport résuméPar S. Mohan JainFAO/IAEA Joint Division, International Atomic Energy Agency,A-1400, Box 100, Wagramerstrasse 5, Vienne, Autriche.Email: [email protected]

Les bananiers et bananiers plantain sontcultivés dans plus de 100 pays dans le mondeentier avec une production annuelle de 88 mil-lions de tonnes. La production de bananes estsévèrement limitée par plusieurs maladies etravageurs tels que le virus du bunchy top dubananier, les nématodes foreurs (Radopholussimilis), la maladie de Moko (Ralstonia solana-cearum), la maladie des raies noires ou cerco-sporiose noire (Mycosphaerella fijiensis), lafusariose (Fusarium oxysporum f.sp. cubense).La FAO/IAEA a initié un Projet de recherchecoordonné (PRC) sur le bananier en 1994 avecl’objectif général d’intégrer les méthodes demutations induites par les radiations, la culturein vitro et la génétique moléculaire dans l’amé-lioration conventionnelle du bananier pourinduire des variations désirables telles que larésistance aux maladies, le nanisme ou la pré-cocité et pour promouvoir le développement deméthodes de multiplication rapide et à grandeéchelle des mutants/ségrégeants au moyen del’embryogenèse somatique et de la micropro-pagation. Le Gouvernement belge a décidé definancer ce PRC en 1996. Depuis cette date,trois réunions de recherches coordonnées(RRC) ont été tenues dans différents paysincluant l’Autriche, la Malaisie et le Sri Lanka.La quatrième et dernière RRC a eu lieu àl’Université catholique de Leuven (KULeuven),Leuven, Belgique du 24 au 28 septembre2001. Elle comprenait un total de dix partici-pants venant d’Autriche (FAO/IAEA), Belgique,Cuba, République tchèque, Allemagne, Israël,Mexique, Philippines et Sri Lanka. Les résul-tats du PRC seront publiés dans un livre intitu-lé “Amélioration du bananier : biologie cellulai-re et moléculaire, et mutations induites”.

Résultats d’ensembleDes outils de recherche ont été développés

pour la caractérisation et l’amélioration du maté-riel génétique au travers des mutations induites,de la cryoconservation, de l’embryogenèsesomatique, de la variation somaclonale et dugénie génétique. Certains des cultivars existantsont été améliorés pour leur résistance aux mala-dies et pour des caractères agronomiquesimportants. Des collaborations entre les labora-toires participants ont été établies, comprenantl’échange de personnel, la formation et le trans-fert de technologies.

Résultats pratiquesLes détenteurs de contrats de recherche J.

Lopez Torres (Cuba), Mak Chai (Malaisie), A.James (Mexique) et J. Dolezel (Républiquetchèque) ont obtenu d’excellents résultats aucours de ce PRC. Nicolas Roux (FAO/IAEA) ajoué un rôle clé dans la dissociation du chiméris-me et le développement d’un protocole de cyto-métrie en flux.

Plusieurs jeunes étudiants ont bénéficié de cePRC en réalisant leurs programmes de Masterou de PhD en Israël, République tchèque etBelgique. Certains des participants ont présentéleurs résultats dans des conférences internatio-nales. Un total de 51 articles de recherche ontété publiés dans des actes de conférence et desjournaux à comité de lecture international.

De nombreux stagiaires internationaux ontreçu une formation sur divers aspects de laculture de tissus de bananier, de la cytogéné-tique moléculaire et des marqueurs molécu-laires à KULeuven et à la Faculté universitairedes sciences agronomiques (FUSAGx) deGembloux, Belgique, à l’Institute ofExperimental Botany (IEB), Républiquetchèque et à l’Université de Francfort enAllemagne. Les stagiaires venaient de Chine,de Cuba, d’Egypte, du Mexique et du Rwanda.Le résultat de ces formations a été extrême-ment positif. Par exemple, un stagiaire cubaina réussi à établir de nouvelles suspensionscellulaires embryogènes de bananier à partirde matériel végétal cubain. Il a égalementréussi à irradier le matériel végétal à Cuba. AuSri Lanka, 20 paysans ont reçu une formationà la technologie de culture de tissus pour laproduction en masse de bananiers. Une forma-tion de troisième cycle sur l’indexation desvirus des bananiers a également été organi-sée.

Une installation de cytométrie en flux a étéétablie à l’Institut international d’agriculture tropi-cale (IITA, Nigeria) et au Malaysian Institute forNuclear Technology (MINT, Malaisie). Le trans-fert a impliqué la formation de personnel à l’IEBet des visites d’experts.

Résultats spécifiques1. Détection du polymorphisme de méthylation

de l’ADN dans des plants de bananiers micro-propagés au moyen du polymorphisme de lon-gueur des fragments d’amplification (AFLP).

2. Des cultures de suspensions cellulairessomatiques embryogènes (SCE) ont été déve-loppées pour plusieurs espèces de bananiers ycompris des bananiers plantain (AAB). Troistechniques de cryoconservation ont été mises aupoint pour la conservation à long terme des

méristèmes. Un guide technique de l’INIBAP surla cryoconservation du bananier a été publié enanglais, français et espagnol.

3. L’induction de mutations a généré une sériede clones améliorés qui ont été étudiés pour dif-férents caractères tels que la floraison précoce,la taille réduite, la grande taille des fruits et latolérance à la fusariose.

4. Les méthodes de transformation parAgrobacterium et par bombardement de parti-cules ont été utilisées pour la transformation dubananier, et le taux de transformation s’est avérécultivar-dépendant.

5. Des procédures d’indexation de virus ontété transférées au Sri Lanka pour indexer lessouches locales de virus du bananier.

6. Une technique de dépistage précoce a étédéveloppée pour la fusariose en utilisant desplants dérivés de culture de tissus dans un sys-tème à double bac.

7. Un système de sélection a été développécontre la cercosporiose noire en utilisant unextrait brut de Mycosphaerella fijiensis, une frac-tion semi-purifiée et une fraction purifiée (juglo-ne).

8. Des techniques de criblage pour la résistan-ce aux nématodes ont été développées pourMusa en ombrières et en champ. Des culturesaseptiques de Radopholus similis et dePratylenchus coffeae ont été établies en utilisantdes cals de luzerne et leur pathogénicité a étéconfirmée après des tests en serre.

9. La cytométrie en flux de l’ADN a été utiliséepour détecter la polyploïdie, suivre la dissocia-tion des chimères et l’analyse de la stabilité desSCE.

10. La mutagenèse des transposons a étéexplorée pour le marquage de gènes en utilisantun élément Ac du maïs dans le génome dubananier. Un nombre substantiel de mutants dis-tincts ont été générés et caractérisés.

11. Un protocole d’hybridation in situ par fluo-rescence (FISH) a été développé pour Musapour l’étude détaillée des caryotypes. Celui-cipermet des repères distincts sur les chromo-somes, la localisation de gènes, l’analyse globa-le de la structure des chromosomes et le lienavec les cartes physiques et génétiques.

12. Un total de 28 marqueurs de séquencessimples répétées (SSR) spécifiques d’allèles ontété générés pour Musa et utilisés pour détecterdes polymorphismes entre les génomes A et B,identifier des hybrides et retracer le génome Bdans des hybrides. Ces marqueurs sont mainte-nant utilisés au sein du PRC et dans le mondeentier. Un total de 24 marqueurs SSR locus-spé-cifiques hautement polymorphes ont égalementété produits pour Mycosphaerella fijiensis pourles discriminer d’autres espèces.

Quatrième et dernière réunion de coordination sur la biologie cellulaire et la biotechnologie, incluant les techniques de mutation pour la créationde nouveaux génotypes utiles de bananier

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Détection des changements dans la méthylation de l’ADNchez des plants de bananiermicropropagés (Musa AAA cv.‘Grande naine’) en utilisant la technique du polymorphismed’amplification sensible à la méthylation (MSAP)

A. James, S. Peraza-Echeverria, V. Herrera-Valencia et L. Peraza- Echeverria

Unidad de Biotecnología, Centro deInvestigación Científica de Yucatán, Mérida,Yucatán, Mexique.

Le niveau de polymorphisme de méthylation del’ADN a été évalué dans des tissus foliaires debananiers (Musa AAA cv. ‘Grande naine’) micro-propagés, dérivés soit de l’apex végétatif d’unrejet ou de l’apex floral de l’inflorescence mâle enutilisant la technique du polymorphisme d’amplifi-cation sensible à la méthylation (MSAP), quiutilise la paire d’isoschizomères de restrictionMsp I et Hpa II, dont la propriété de couper à laséquence 5’-CCGC-3’ est affectée par l’état deméthylation des cytosines. En tout, 465 frag-ments, représentant chacun un site de recon-naissance coupé par l’un ou les deuxisoschizomères ont été amplifiés en utilisant huitcombinaisons d’amorces. Un total de 107 sites(23%) ont été trouvés méthylés au niveau de lacytosine dans le génome des plants micro-propagés. Le nombre le plus élevé de polymor-phismes de méthylation de l’ADN a été détectédans les plants micropropagés issus de l’inflores-cence mâle avec 14 (3%) et le plus bas dans lesplants micropropagés issus des rejets avec 8(1,7%) polymorphismes. Ces différences n’é-taient pas statistiquement significatives. Dans lestissus foliaires de plants propagés de manièreconventionnelle, aucun polymorphisme deméthylation de l’ADN n’a été détecté. Les plantesmicropropagées étaient relativement hyper-méthylées par rapport aux plantes propagées demanière conventionnelle, avec certaines bandesméthylées dans toutes les plantes micro-propagées mais non-méthylées dans les plantespropagées de manière conventionnelle. Cesrésultats démontrent l’utilité de la MSAP pourdétecter les événements de méthylation de l’ADNchez des plants de bananier micropropagés etindiquent que des changements dans la méthyla-tion de l’ADN sont associés à la micropropaga-tion.

Découverte de gènes fonction-nels dans le génome de Musa

E. Khayat1, A. Ilan1, I. Regev2, S. Gepstein2, L.Sagi3, R. Swennen3 et H. Schoofs3

1Rahan Meristem, Dept of R&D, Kibbutz Rosh, Hanikra 22825Israël2Technion, Israël Institute of Technology, Faculty of Biology,Haifa 32000, Israël

3KULeuven, Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven,Belgique

Le développement de technologies de transfor-mation et de régénération stables et repro-ductibles a ouvert de nouveaux horizons pourl’amélioration des bananiers et des bananiersplantain. Plusieurs stratégies de transformationont été publiées au cours des cinq dernièresannées par différents biotechnologistes dubananier. La résistance aux maladies et l’amélio-ration de la qualité des fruits ont été les objectifsprincipaux de la plupart des sélectionneurs debananiers. Cependant, malgré l’intérêt grandis-sant pour la biotechnologie du bananier, le poolde gènes de Musa dans les bases de donnéespubliques est relativement restreint (sur les envi-ron 300 accessions rentrées dans la base dedonnées NCBI, moins de 25% sont des ADNcannotés). Notre laboratoire emploie à l’heureactuelle plusieurs approches pour identifier desgènes fonctionnels dans le génome de Musa.Ces approches incluent l’étiquetage par trans-posons, la mutation aléatoire à haut débit par cli-vage par des ribozymes des ARNm, l’hybridationsoustractive suppressive (SSH) et l’annotationbioinformatique des EST agglomérés.Nous avons inséré l’élément transposable Ac dumaïs dans le génome de Musa et suivi l’excisionet l’insertion de cet élément dans de nombreuseslignées transgéniques. Le but était d’observer lafréquence de transposition et de distribution desinsertions sur les chromosomes. Les construc-tions que nous avons utilisées incluent un élé-ment Ac fusionné avec un gène GUS rapporteuravec le promoteur 35S. L’analyse par PCR d’unevariété de mutants a révélé que la plupart présen-taient un pattern chimérique en ce qui concernel’expression des gènes étrangers. En con-séquence, seules quelques lignées trans-géniques (des lignées sœurs cultivées in vitro)ont montré des différences détectables dans lepattern des bandes en Southern blot. Des essaisont été faits pour stabiliser l’élément Ac après unnombre limité de transpositions, en provoquantl’extinction du gène codant pour la transposaseaprès excision.Des gènes exprimés différentiellement, qui sontactivés dans la phase post-climactérique dedéveloppement du fruit, ont été analysés dans lapeau et la pulpe de bananes. En utilisant l’hybri-dation soustractive suppressive (SSH), nousavons isolé plus de 200 gènes codant pour desADNc partiels qui sont exprimés pendant lesétapes finales de développement du fruit (sénes-cence). Un criblage à haut débit par hybridationde membranes a été employé pour une sélectionpréliminaire des gènes candidats impliqués dansla régulation du démarrage de la sénescence.L’analyse de séquence et des similitudes dansles bases de données des banques de gènes ontrévélé approximativement 80 clones non redon-dants, qui étaient surexprimés dans la phasepost-climactérique. La plupart de ces gènes, maispas tous, étaient surexprimés après expositiondes fruits verts à 1000 ppm d’éthylène pendant24 heures. Le pool d’ADNc surexprimésséquencés rentrent dans l’une des trois caté-gories majeures suivantes :Des gènes impliqués dans des processus

métaboliques, principalement carbohydrates etcomposants lipidiques,Des gènes impliqués dans la régulation cellulaire(protéine kinases, facteurs de transcription, etc.),Des gènes impliqués dans la protection contre lespathogènes et les conditions de stress environ-nemental – protéines de type métallothionéine,superoxyde dismutase, protéines de type osmo-tine, protéines en liaison avec les pathogènes,etc.Un nombre significatif de séquences ne mon-traient pas d’homologie substantielle avec desgènes fonctionnels dans les banques de gènes.

Analyse du génome de Musapar cytométrie en flux et cytogénétique moléculaire

J. Dolezel1, M. Valárik1, J. Vrána1, J. Safár1, E.Hribová1, N. Gasmanová1, I. Van den houwe2, M.Dole?elová1, R. Swennen2 et H. Simková1

1Institute of Experimental Botany, Laboratory of MolecularCytogenetics and Cytometry, Olomouc, République tchèque

2Laboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique

Ce projet est centré sur l’analyse du génome deMusa au niveau nucléaire et chromosomal, avecpour but de comprendre l’organisation globaledes chromosomes de Musa et de caractériser leschangements de structure des chromosomes aucours de la spéciation et de l’évolution des clonescultivés.Nous avons utilisé la cytométrie en flux pourdéterminer les niveaux de ploïdie des acces-sions de Musa conservées au Centre de transitde l’INIBAP (KULeuven). La mesure de laploïdie par cytométrie en flux incluait la prépa-ration de suspensions de noyaux intacts à par-tir de faibles quantités de tissus foliaires etl’analyse de l’intensité de leur fluorescenceaprès coloration au DAPI. Des globules rougesde poulet (GRP) ont été inclus dans chaqueéchantillon comme standard de référenceinterne (Figure 1). Sur les 890 accessionsanalysées jusqu’à maintenant, 8,4% ont étéclassifiées pour la première fois et 7,6% desaccessions ont montré une ploïdie différente decelle rapportée précédemment. Des plantes deploïdie mélangée ont été détectées dans 2%des accessions. La mise au point d’un systèmefiable et à haut débit d’analyse de la ploïdie deMusa est un résultat important de l’étude.L’utilisation des noyaux de GRP a permis uneanalyse à haute résolution et les résultatsobtenus jusqu’à maintenant ont indiqué la perti-nence de ce système pour la détection rapidede l’aneuploïdie. Les matériels pour analyseayant été envoyés par courrier express, ce tra-vail démontre qu’il est possible d’effectuer desanalyses de ploïdie par cytométrie en flux dansdes laboratoires distants l’un de l’autre.Dans un essai de caractérisation des séquencesd’ADN contribuant à la structure et à l’évolutiondes chromosomes de Musa, nous avons constru-it des banques d’ADN génomique partielles chezM. acuminata et M. balbisiana et nous les avonscriblées pour des clones portant des séquenceshautement répétées, et des séquences portantdes ADNr. Les clones isolés ont été caractérisésau niveau du nombre de copies, de la distributiongénomique chez M. acuminata et M. balbisiana etde la similarité de séquences par rapport à des

XVI PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Résumés des communications présentées pendant la 4ème

et dernière réunion de recherches coordonnées de la FAO/IAEA

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séquences d’ADN connues (Tableau 1).Contrairement à de nombreuses espèces végé-tales chez lesquelles les éléments mobiles etleurs vestiges contribuent à la majeure partie ducontenu en nucléotides, nos observationsindiquent que ces éléments ne représentent pasune fraction majeure du génome de Musa.Toutes les séquences répétitives étaient plusabondantes chez M. acuminata. Comme legénome de M. acuminata est de plus grandetaille que celui de M. balbisiana, nos résultatsdémontrent que l’augmentation de taille dugénome de M. acuminata est due à la multiplica-tion de certaines séquences répétitives. Lesrésultats de cette étude améliorent notre con-naissance de l’organisation globale des chromo-somes de Musa. La disponibilité de sondeshomologues pour l’hybridation par fluorescencein situ (FISH) permettra un marquage plus spéci-fique des séquences d’ADNr.Un nouveau protocole pour l’isolation d’ADN de

poids moléculaire élevé chez Musa a étédéveloppé et le travail progresse pour construireune banque de chromosomes artificiels bac-tériens (BAC) pour le génome B de Musa. Ladisponibilité de la banque BAC permettra l’isola-tion de clones contenant une faible proportiond’ADN répétitif. De tels clones seront localisés enutilisant la technique FISH et ils seront utiliséspour augmenter le nombre de repères sur leschromosomes déjà existants. De plus, la banqueBAC sera utilisée pour rechercher des clones quicontiennent des marqueurs moléculaires et/oudes gènes d’intérêt. Cette stratégie devraitdéboucher sur l’intégration effective des cartesgénétique et physique. Une fois développés, lesmarqueurs moléculaires localisés physiquementfaciliteront le clonage basé sur la carte des gènesd’intérêt, incluant ceux induits par irradiation etmutagenèse chimique.L’étude de la ploïdie du matériel génétique deMusa a été partiellement financée par l’INIBAP.

Analyse de mutants induits debananiers des Philippines (Musaacuminata, cv. ‘Lakatan’ (AAA) et ‘Latundan’ (AAB)) et de la collection de matériel génétiqued’Abaca (Musa textilis Nee) en utilisant des marqueurs morpho-logiques, RAPD, SSR et AFLP

D.M. Hautea1, N.O. Bituin1, H.F. Galvez1, C.Caspillo1, C.H. Balatero1, R.B. Quilloy1, E.Perez1, G.C. Molina1, J. Torrion1, A.J. Jamiri2,R.P. Laude3 et L. Gonzal4

1Institute of Plant Breeding, CA, University of the PhilippinesLos Baños, Philippines2College of Science and Mathematics, U.P. Mindanao,Philippines3lnstitute of Biological Sciences, UP Los Baños, Philippines4National Abaca Research Center, Visayas State College ofAgriculture, Philippines

Le bananier (Musa acuminata) et l’abaca (M. tex-tilis Nee) sont parmi les espèces de Musa lesplus importantes cultivées aux Philippines,respectivement pour le fruit et la fibre. Ces deuxplantes sont difficiles à améliorer par les méth-odes conventionnelles et partagent un certainnombre de maladies communes. Ce rapportrésume les efforts effectués au cours des cinqdernières années pour générer des mutantsinduits utiles de cultivars de bananier philippins etpour évaluer l’utilité des marqueurs de l’ADN pourcaractériser les altérations du génome chez lesgénérations avancées de mutants induits. Deplus, ce rapport souligne la contribution impor-tante faite par ce projet PRC à l’analyse de lavariation génétique chez M. textilis, grâce à l’util-isation de certains résultats obtenus au moyendes techniques de marquage de l’ADN généréspour le bananier. Nous avons obtenu les princi-paux résultats suivants :• Des générations avancées de mutants induits

de deux cultivars de bananier philippins,‘Lakatan’ (AAA) et ‘Latundan’ (AAB) avec descaractères prometteurs ont été obtenues aprèsirradiation avec 40 Gy de rayons gamma et 3Gy de neutrons rapides, suivie de leur manipu-lation par culture in vitro et évaluation enchamp.

• Des techniques de marquage de l’ADN tellesque les RAPD, SSR et AFLP ont été utiliséesavec succès pour caractériser les différencesgénomiques entre les deux cultivars debananier étudiés. Seules les techniques deRAPD et AFLP ont permis de détecter desaltérations génomiques entre plantes non-irradiées et mutants induits chez les deux culti-vars. Du fait de sa meilleure reproductibilité etde son rapport multiplex plus élevé, la tech-nique AFLP est préférée à celle des RAPD.Cette technique a donc été utilisée pourdétecter le polymorphisme entre les clonesmutés originaux et les rejets dérivés. La procé-dure de coloration à l’argent a été utilisée enroutine pour les analyses SSR et AFLP.

• Les techniques de RAPD, SSR et AFLPdéveloppées pour le bananier dans le cadre dece projet PRC se sont révélées très facilementapplicables à l’abaca. Un certain nombred’amorces SSR développées pour le bananieront donné des produits d’amplification en util-isant de l’ADN d’abaca. Avec un financement

INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA XVII

Table 1. Résultats de la recherche d’homologie de séquences répétitives d’ADN récemment isolées.

Homologie avec des séquences d’ADN connuesClone d’ADN Séquence d’ADN N° d’accession dans Probabilité derépétitif de Musa a banque la plus petite sommeRadka2 Gène d’ARN ribosomal 5S d’Hordeum murinum AF096721 3x10-07

Radka1 Gène d’ARN ribosomal 26S de riz M11585 0,0Radka7 Gène d’ARN ribosomal 26S de riz M11585 0,0Radka14 —- —- —-Radka5 Elément répétitif de M. acuminata Y10144 6x10-16

Radka8 Rétrotransposon monkey de M. acuminata AF143332 3x10-21

Radka9 Rétrotransposon monkey de M. acuminata AF143332 3x10-21

Radka3 —- —- —--Radka6 —- —- —-Radka12 —- —- —-Radka10 Clone MUSA1 (badnavirus du gonflement

des pousses du cacaoyer) AF106947 10-108

Radka4 —- —- —-

M. acuminata ssp. banskii

GRP

GRP

GRP

GRP

Laka

tan

Nom

bre

de é

véne

men

ts

250

200

150

100

50

0

200

150

100

50

0

Rapport entre pics : 0.534Diploïde (2x)

Rapport entre pics : 1.089Tetraploïde (4x)

Rapport entre pics : 0.813Triploïde (3x)

Rapport entre pics : 1.620Hexaploïde (6x)

Cavendish 901TMPx 2637-49

0 50 100 150 200 0 50 100 150 200 250Contenu relatif d'ADN nucleaire (No. de canal)

Figure 1. Exemples d’histogrammes de contenu relatif en ADN obtenus pendant l’analyse de la ploï-die des accessions de l’ITC en utilisant la cytométrie en flux. La ploïdie de plantes individuelles a étéestimée en se basant sur le rapport entre les positions des pics correspondant aux noyaux G1 de Musaet des GRP. Alors que l’analyse a confirmé la classification par ploïdie de M. acuminata ssp. banksii(ITC 0885), ‘Lakatan’ (ITC 0573) et TMPx 2637-49 (ITC 1196), la classification n’a pas été confirméepour ‘Cavendish 901’ (ITC 0738), qui s’est révélée hexaploïde.

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XVIII PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

complémentaire du gouvernement philippin, desanalyses RAPD, SSR et AFLP ont été menéesavec succès pour évaluer la variation génétiquedans la collection d’abaca des Philippines. Unecomparaison entre les analyses mor-phologiques et moléculaires a également étéconduite.

Utilité des suspensions cellulaires embryogènes pour l’induction et la sélection de mutants chez Musa spp.

N. Roux1, A. Toloza1, J. Dole?el2, R. Swennen3 ,P. Lepoivre4 et F.J. Zapata-Arias1

1 Plant Breeding Unit, FAO/lAEA Agriculture andBiotechnology Laboratory, International Atomic Energy AgencyLaboratories, A -2444 Seibersdorf, Autriche2

Laboratory of Molecular Cytogenetics and Cytometry,Institute of Experimental Botany, Sokolovska 6, CZ-77200Olomouc, République tchèque3 Laboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,

Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique4

Unité de pathologie végétale, Université d’agriculture deGembloux, Passage des déportés 2, B-5030 Gembloux,Belgique

Les techniques d’induction de mutations sont par-ticulièrement importantes pour les bananiers etles bananiers plantain (espèces de Musa) chezlesquels la reproduction sexuée, qui pourraitgénérer de la variation génétique, base de lasélection, est limitée. Bien que des mutationsspontanées aient contribué à la diversité géné-tique des Musa et aient significativement aug-menté la variation utilisée pour améliorer Musaspp., leur fréquence d’apparition est trop basse.L’utilisation de la culture in vitro pour induire desmutations chez Musa spp. pourrait être une méth-ode de choix si plusieurs étapes du processusd’induction des mutations pouvaient être opti-misées. Les aspects suivants ont été étudiés : lapossibilité de détecter de l’instabilité génétiquedans le contenu en ADN, la détermination d’unedose mutagène optimale, l’élimination duchimérisme et l’application d’un criblage demasse précoce pour la sélection de mutantsutiles.Avec l’utilisation accrue des cultures embryo-gènes pour la micropropagation du bananier, unevariation somaclonale se produit chez les plan-tules régénérées. Cette variation pourrait interfér-er avec les mutations qui pourraient êtreobtenues par les techniques de mutation. Bienque les causes de cette instabilité chromo-somique soient mal comprises, on pense que l’in-stabilité elle-même est l’une des causes les pluscommunes de variation induite par la culture detissus. Au moyen de la cytométrie en flux, desvariations dans le nombre de chromosomes ontpu être détectées parmi les plantes régénéréesen culture de tissus par embryogenèse soma-tique. Les résultats obtenus en cytométrie en fluxont été vérifiés par comptage chromosomiquedans des cellules méristématiques de pointesracinaires. Après standardisation de la méthode,les résultats ont indiqué que la cytométrie en fluxétait suffisamment sensible pour détecter de l’a-neuploïdie chez Musa avec une précision de ± 1chromosome. Des anomalies dans le contenu enADN ont pu être détectées à un stade précoce,pendant la culture in vitro. Pour la première fois,une suspension cellulaire embryogène (SCE) de

bananier avec cinq chromosomes manquants aété décrite.Plusieurs études préliminaires ont été effectuéespour irradier les SCE. Les premiers tests deradiosensibilité des SCE de Musa ont été réaliséset on a trouvé que les suspensions cellulaires deMusa pouvaient tolérer jusqu’à 200 Gy. A 100Gy, la courbe de croissance est affectée à 50%par rapport au témoin.Lors de l’irradiation des suspensions cellulaires,des populations importantes de cellules peuventêtre manipulées dans des conditions contrôléeset, si les embryons ont une origine unicellulaire,ils surmontent le problème du chimérisme. Nousavons simulé cela en traitant des SCE à lacolchicine et en déterminant la ploïdie desplantes régénérées par analyse en cytométrie enflux. Le traitement à la colchicine devrait induirede la polyploïdie et de la mixoploïdie(chimérisme) si les embryons ne sont pas d’orig-ine unicellulaire. Jusqu’à présent, aucun mixo-ploïde n’a été détecté parmi les plantesrégénérées après traitement à la colchicine.Une méthode de criblage précoce basée sur l’u-tilisation de la toxine juglone (5-hydroxy-1, 4-naphthoquinone), principale toxine responsablede l’effet global du champignon Mycosphaerellafijiensis, a été utilisée pour chercher de la résis-tance à la cercosporiose noire. Le test a étéappliqué quand les plantes acclimatées avaientatteint le stade six feuilles. Une dose de 25 ppma permis de différencier la variété tolérante‘Fougamou’ de la variété sensible ‘Grande naine’.Jusqu’à présent, sur les 4000 plantes de ‘Grandenaine’ irradiées étudiées, 8 mutants putatifs ontété sélectionnés pour leur tolérance à 25 ppm dejuglone. Ces plantes sont maintenant en coursd’évaluation pour leur tolérance à l’inoculationavec le champignon.

Vers les bases de la génomiquede Mycosphaerella fijiensis et M. musicola : des marqueurs del’ADN pour la diversité génétique,la structure des populations et lacarte génétique des pathogènesdu bananier

C.M. Molina1, 2 et G. Kahl1

1 Plant Molecular Biology, Biocentre, University ofFrankfurt/Main, Allemagne2 Corporación Colombiana de Investigación Agropecuaria(CORPOICA), Santafé de Bogotá, D.C., Colombie

Bien que de nombreuses recherches soientaujourd’hui consacrées à la génomique dubananier, les recherches sur les deux plussévères maladies du bananier causées par deschampignons, la cercosporiose noire (agentresponsable : Mycosphaerella fijiensis) et la cer-cosporiose jaune (agent responsable : M. musi-cola) sont insuffisantes. Cependant, ces deuxmaladies ont provoqué, provoquent et provo-queront des pertes de rendement importantes,particulièrement dans les plantations commer-ciales de bananiers et de bananiers plantain,mais aussi dans les champs des petits proprié-taires. M. musicola, dont la présence a été rap-portée pour la première fois à Java en 1902, s’estdisséminée dans toutes les zones majeures deproduction en Asie, Afrique et Amérique du Sud

pendant la première moitié du siècle dernier.Dans certaines régions, elle a été remplacée parM. fijiensis, plus agressive, dont la présence a étérapportée dans les îles Fidji en 1962. Ces deuxpathogènes ont forcé au développement demesures de lutte, qui ont essentiellement con-sisté à augmenter les doses de fongicides defaçon drastique et à réduire l’intervalle de tempsentre les applications, mais qui ont également étébasées sur l’introduction de nouvelles variétéshôtes partiellement résistantes. En réponse, lespopulations de pathogènes sont devenues plusagressives et partiellement résistantes aux fongi-cides les plus courants.Malgré l’importance économique deschampignons, des recherches systématiques surle mécanisme d’infection, les interactions entre lepathogène et la plante hôte, les molécules pro-duites et les gènes impliqués restaient très super-ficielles. Nous avons donc démarré des étudesplus fondamentales sur les deux pathogènesdans le but de comprendre la base moléculairedes interactions.Une série de marqueurs microsatellites d’élite, trèspolymorphes (microsatellites caractérisés par deuxséquences bordantes connues, STMS) a étédéveloppée pour chaque pathogène en utilisantune stratégie d’enrichissement en microsatellites.Des microsatellites du type (CAA)n, (GAA)n, (GA)n,(CA)n et (TA)n ont été spécifiquement capturés,clonés, les clones positifs ont été identifiés parhybridation, et des amorces flanquantes desmicrosatellites produites avec Primer 3.Parallèlement à l’utilisation de l’amplification sélec-tive des locus microsatellites polymorphes(SAMPL) et des empreintes génétiques des pro-duits d’amplification de l’ADN (DAF), les STMS ontété utilisés pour étudier la variabilité génétique desdeux pathogènes dans des populations de deuxcontinents, quatre pays d’Amérique latine et cinqlocalités différentes en Colombie. Premièrement,tous les types de marqueurs ont généralementdétecté un haut degré de polymorphisme chez lesdeux espèces. Deuxièmement, un petit nombre demarqueurs de n’importe quel type était suffisantpour discriminer sans équivoque deux isolats.Troisièmement, des populations distinctes peuventêtre détectées et différenciées les unes des autres.Par exemple, le nombre d’haplotypes STMS s’estavéré plus élevé chez les M. fijiensis du Nigeria parrapport à ceux du Mexique, et les populations deM. musicola sont généralement plus clairementséparées les unes des autres que les populationsde M. fijiensis, ce qui indique des flux géniquesmoindres. Quatrièmement, les isolats d’une régionsont généralement regroupés entre eux.Cinquièmement, environ 10% des amorcesdéveloppées pour un pathogène ont également puêtre utilisées pour l’autre pathogène.Les trois techniques de marquage sont utiliséespour construire et saturer une première cartegénétique de M. fijiensis et pour étiqueter ungène de résistance aux champignons.

Variabilité génétique et phéno-typique chez les Mycosphaerella,pathogènes du bananier

A.C.L. ChurchillBoyce Thompson Institute for Plant Research, Ithaca, NY,USA

Nous utilisons des approches de biologie molécu-laire des champignons pour étudier les interac-

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA XIX

tions entre les pathogènes Mycosphaerella etleurs bananiers hôtes. Nous avons développé unsystème de transformation par l’ADN pour M.fijiensis, M. musicola et M. eumusae dans lequeldes transformants génétiquement stables expri-ment de manière constitutive in vitro et in vivoune protéine vert fluorescent. La transformationstable est la première étape du développementd’outils pour la manipulation génétique de cespathogènes, qui conduira à l’identification desfacteurs de pathogénicité et de virulence requispour l’infection des plantes et le développementdes symptômes. Une variabilité phénotypiquesignificative existe chez la plupart desMycosphaerella pathogènes du bananier. Quandles champignons sont cultivés sur un milieu àbase d’agar, les colonies isolées sont typique-ment de couleur gris clair à foncé ou sont noires.Les mutants stables spontanés à pigmentationaltérée ne sont pas rares. Nous avons isolé desmutants pour la pigmentation qui apparaissentêtre déficients pour la production de mélanine etnous avons cloné un fragment de gène présen-tant une haute similarité avec des gènes dechampignon impliqués dans la biosynthèse demélanine. Une caractérisation plus poussée desmutants de pigmentation est en cours. De plus,nous avons cherché à savoir si lesMycosphaerella pathogènes du bananier ont lepotentiel de montrer une résistance différentielleaux réponses de défense des plantes, telles quela génération d’espèces réactives de l’oxygène(ERO) ou de produire elles-mêmes des toxinesgénératrices d’ERO. Nous avons déterminé queM. musicola produit une anthraquinone, toxinegénératrice de singulets oxygène et montre unerésistance accrue à une large gamme de col-orants activés par la lumière, générateurs de sin-gulets oxygène que M. fijiensis. Ces résultatssuggèrent des différences possibles dans lamanière dont les deux champignons interagis-sent avec le bananier. Chez M. musicola, la cor-rélation entre la production d’une toxine par lalumière, l’auto-résistance élevée à des toxinesexogènes produisant des singulets oxygène pho-toactivés, et le développement accru de la mal-adie en présence de lumière est intrigante et seraexaminée plus en détails. Une telle corrélationn’est pas évidente dans l’interaction entre lepathogène M. fijiensis et l’hôte.

Amélioration des bananiers parirradiation gamma et recherchedu virus de la mosaïque des bractées du bananier (BBrMV) au Sri Lanka

W.K. Hirimburegama, W.K.G. Dias et K.Hirimburegama Department of Botany, University of Colombo, Colombo 03,Sri Lanka.

La banane est le fruit le plus consommé au SriLanka, et c’est une culture fruitière attractive pourles petits paysans. Ceci est dû à sa valeuréconomique élevée tout au long de l’année.Ainsi, dans certaines régions, les rizières des

basses terres sont converties à la culture dubananier. Parmi les cultivars locaux, ‘Embul’(Mysore, AAB) est le plus demandé pour la cul-ture. La production annuelle de bananes est d’en-viron 450 000 tonnes. Jusqu’à il y a peu, la cul-ture du bananier était limitée à des petites par-celles mais des champs de grandes dimensionssont maintenant établis. De plus en plus de riz-iculteurs se mettent à cultiver le bananier car lebénéfice net est environ quatre fois supérieur quepour le riz et que les besoins en main d’œuvre etautres intrants sont moindres. Au cours des sixdernières années, 2 500 hectares ont été conver-tis à la culture du bananier (Anon. 2001, 2002).De plus, il a été noté que le niveau de nutritiondans les familles des paysans s’est améliorégrâce à une consommation accrue de fruits. Lesfermiers n’utilisent généralement pas de pesti-cides pour la culture du bananier et ceci est béné-fique pour la santé humaine et l’environnement.Depuis 1990, les recherches sur la micropropa-gation du bananier par culture d’apex, les muta-tions induite par irradiation gamma, les suspen-sions cellulaires et l’embryogenèse somatique etles analyses de ploïdie pour la détection de vari-ation ont été conduites par l’Université deColombo. Depuis 1995, les cultivars ‘Embul’ et‘Cavendish’ ont tous deux étés inclus dans le pro-gramme d’amélioration par mutation. Après irra-diation d’apex in vitro avec 45 Gy, deux sélec-tions ont été faites pour une taille réduite et unefructification précoce, six mois après la plantation(Hirimburegama et al. 1997). Des plantes de cessélections micropropagées ont été testées pourla stabilité de ces caractères jusqu’à la secondegénération. La technologie a été optimisée et esten cours de transfert aux paysans (Laksiri etHirimburegama 1999). La fructification et larécolte précoces des plants de bananier micro-propagés fait gagner au moins un mois par rap-port aux plants cultivés de manière traditionnellequi demandent généralement huit mois pourfleurir. Le nombre de repousses passe ainsi à

trois au lieu de deux habituellement, ce qui aug-mente les revenus des paysans de 25% (soitl’équivalent d’environ 350 $US par hectare et paran).La production de plants en masse est en cours.L’indexation/criblage des plantes pour laprésence de virus, i.e. le virus de la mosaïquedes bractées du bananier (BBrMV) et le virus desstries du bananier (BSV) est devenu essentielpuisque des plantes-mères exemptes de virus etindexées sont nécessaires pour la micropropaga-tion. L’agent causal de la maladie de la mosaïquedes bractées du bananier a été confirmé chez lavariété locale ‘Embul’, largement cultivée au SriLanka par Thomas et al. (1996, 1997). Cette mal-adie est plus courante dans les plantations qui nesont pas gérées de manière adéquate mais sonimpact sur le rendement apparaît significatif.Tous les symptômes de la maladie rapportésaujourd’hui ont été observés sur des plantesinfectées au champ mais avec des degrés variés.Des marques pourpres en forme de flèche ou desrayures rouges sur le pseudotronc en plus destries foncées en forme de flèche sur les bractéesont été les symptômes d’infection les plus com-muns. Les plants matures dont les inflorescencesprésentaient des stries noires ou rougeâtres surla surface externe des bractées ouvertes avaientégalement des stries sur le pseudotronc.L’éclatement de la base des jeunes rejets pour-rait également être dû à d’autres virus dubananier.Une étude a été menée dans l’objectif dedévelopper un kit bon marché de détection parDAS-ELISA. Un anti-sérum pour le BBrMV (duQueensland Department of Primary Industries –QDPI, Australie) a été testé comme anticorps derevêtement pour remplacer le composant corre-spondant du kit commercial Agdia. Les résultatsont montré une efficacité relativement élevée del’anticorps du QDPI. Des travaux sont égalementen cours pour remplacer avec l’anticorps con-jugué à l’enzyme phosphatase alcaline celui dukit en cours de test. Une fois que l’antisérum localsera produit, il est attendu que kit de diagnosticlocal efficace et bon marché sera développé pourl’indexation en routine des plants de bananierspour le BBrMV. La purification de l’extrait de virus(Thomas et al. 1997) est un facteur limitant pourobtenir l’antigène pour le processus de produc-tion de l’anticorps.

RéférencesAnon. 2000. Annual Reports, Mahaweli Authority of Sri

Lanka, Colombo, Sri Lanka.Anon. 2001. Annual Reports, Mahaweli Authority of Sri

Lanka, Colombo, Sri Lanka.Hirimburegama K. & N. Gamage. 1997. Cultivar speci-

ficity with respect to in vitro micropropagation ofMusa spp. (bananas & plantains). J. of Hort. Sci.72(2):205-211.

Laksiri B.D.P. & K. Hirimburegama. 1999. Bananaimprovement in Sri Lanka through radiation inducedmutation and tissue culture. INFOMUSA 8(2):PRO-MUSA 4:XII.

Thomas J.E. & L.V. Magnaye. 1996. La mosaïque desbractées du bananier. Maladies des Musa Fichetechnique No. 7. International Network for theImprovement of Banana and Plantain. Montpellier,France.

Thomas J.E., A. Geering, C.F. Gambley, A.F. Kessling& M. White. 1997. Purification properties and dia-gnosis of banana bract mosaic potyvirus and its dis-tinction from abaca mosaic potyvirus.Phytopathology 87(7):698-705.

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XX PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Avancées et perspectives de l’amélioration génétique debananier (Musa spp.) par les techniques biotechnologiques et nucléaires à l’INIVIT

J. López TorresInstituto de Investigaciones en Viandas Tropicales,Biotechnology Laboratory, Apdo 116 CP 53000 Villa Clara,Santo Domingo, Cuba

Les bananes et les bananes plantain constituentune source importante de carbohydrates dans lerégime des Cubains. Ceci est principalement dûà leurs habitudes alimentaires et à la productioncontinue de bananes pendant l’année.Aujourd’hui, il devient urgent de développer denouveaux cultivars de bananier, du fait desfaibles rendements et des maladies (principale-ment la cercospiorose noire causée par lechampignon Mycosphaerealla fijiensis).L’application à la fois des techniques biotech-nologiques et nucléaires a permis de développerun système de régénération efficace et d’induirede la variabilité génétique pour la sélection pré-coce de mutants. Auparavant, des clonesobtenus par irradiation d’apex aux rayons gammaà la dose induisant 50% de létalité, produits àSeibersdorf (Autriche) et au Centro de EstudiosAplicados al Desarrollo de la Energia Nuclear(Centre d’études appliquées au développementde l’énergie nucléaire, CEADEN) à Cuba avaientété testés en conditions de champ. Des culturesde suspensions cellulaires somatiques embryo-gènes ont été établies et la formation d’embryonssomatiques est en cours de modification avecKULeuven pour améliorer encore le taux derégénération de plants, particulièrement pour lesgénotypes AAB. Des évaluations préliminairesont été réalisées pour étudier l’action d’un extraitbrut de M. fijiensis sur des suspensions cellu-laires de la variété ‘Navolean’ sur milieu solideZZ. Des disques de papier filtre ont été utiliséspour tester différentes concentrations de l’extraitbrut sur la croissance des cellules pour sélection-ner les cultures cellulaires tolérantes à la toxine.Des études de l’effet d’un extrait brut duchampignon sur l’absorption d’oxygène ont étéréalisées sur le clone ‘CEMSA ?’, ainsi que surdes vitroplants de différents cultivars utilisés dansl’IMTP pour les études sur la cercosporiose noire.Les feuilles des vitroplants ont été traitées avecdifférentes concentrations d’extrait brut en solu-tion dans de l’acétate d’éthyle en les plaçant surdes disques de tailles différentes, en com-mençant avec des disques de 0,28 cm2.L’absorption d’oxygène a été mesurée au moyende manomètres de Warburg. En se basant surnos résultats, un mutant à stature ramassée(‘Parecido al Rey’ 6.44) a été obtenu. Quelquesautres mutants ont été sélectionnés, qui étaientdans certains cas tolérants à la cercosporiosenoire et avaient des rendements accrus (mutants‘Parecido al Rey’ 6.32 et ‘Gran Enano’ 6.44 et III-2). Cependant, ces caractères étaient instables,probablement affectés par l’environnement ou lesconditions de culture in vitro. Nous avons donc

recherché d’autres alternatives pour améliorer lestaux de mutations induites, telles que les culturesde suspensions cellulaires somatiques, et descultures en masse de cellules embryogènessomatiques ont été établies par la suite. Dechaque gramme de suspensions cellulairesembryogènes, 3250 à 6625 embryons ont étéobtenus avec 20,7% de germination et 95% desurvie des plants lors du passage en conditionsex vitro. Leur stabilité génétique est en cours d’observa-tion en conditions de champ. L’action de l’extraitde M. fijiensis sur les suspensions cellulairess’est traduit par un nombre élevé de cellules oxy-dées pour les concentrations d’extrait les plusélevées. Les cellules abîmées étaient carac-térisées par un contenu cytoplasmique compactde couleur noire en son centre, laissant unespace entre le cytoplasme et la paroi cellulaire.Après quarante cinq jours d’incubation, plus de60% des cellules se trouvaient dans l’état décritprécédemment à cause de la diffusion de la tox-ine depuis les disques. Les valves d’absorptiond’oxygène étaient descendues de manière nor-male chez les témoins de tous les cultivars del’IMTP, et la chute maximale par rapport auxplantes non traitées était de 38,7% chez‘Yangambi km5’, de 27% chez ‘Calcutta 4’, de13,7% chez ‘Pisang berlin’ et de 20,9% chez‘Pisang lilin’, alors que l’absorption d’oxygèneavait augmenté de 70% chez le clone ‘CEMSA ?’.Les cultivars présentant une résistance plusélevée à la cercosporiose noire montraient unetendance à une diminution de l’absorptiond’oxygène ; cela est probablement dû aux tissusendommagés, plutôt qu’à un effet de toxicité dutraitement avec la toxine. Les premiers embryonssomatiques obtenus à partir de suspensions cel-lulaires irradiées sont en phase de germination etl’embryogenèse somatique est en cours dedéveloppement pour les génotypes de l’IMTP.

Cotransformation du bananier(Musa spp.) par Agrobacterium

K.Z. Ahmed*, S. Remy, R. Swennen et L. SágiLaboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13. B-3001 Leuven, Belgique

*Permanent address: Department of Genetics, Faculty ofAgriculture. Minia University. El-Minia, ET-61517, Egypte

L’introduction de gènes étrangers dans legénome des plantes est une technique de basepour étudier l’expression des gènes et lesprocessus physiologiques dans les plantes ainsique pour les programmes d’amélioration. Il y a defortes chances pour que l’amélioration de lavaleur agronomique des espèces cultivéesmajeures implique l’introduction de gènes multi-ples dont beaucoup ne produiront pas desphénotypes que l’on pourra trier parmi les pro-duits initiaux de transformation. Les restrictionsmajeures des techniques de transformationactuelles sont que seul un petit nombre de gènespeut être transféré en même temps et que desgènes marqueurs doivent être utilisés pour lasélection, ce qui conduit fréquemment à desplantes transgéniques contenant des gènesindésirables de résistance aux antibiotiques.

L’objectif de cette étude était de déterminer l’effi-cacité de la cotransformation avec des gènesmarqueurs mesurables visuellement en utilisantAgrobacterium tumefasciens et le bananier(Musa spp.). Des cultures de suspensions cellu-laires de quatre cultivars ont été infectées avecdeux souches différentes d’A. tumefasciens, por-tant chacune un ADN-T désarmé distinct con-tenant l’un de trois gènes rapporteurs [luciférase(LUC), ß-glucuronidase (GUS) ou protéine vertfluorescent (GFP)] ainsi que le gène marqueursélectionnable neo. Des structures multicellu-laires exprimant des gènes multiples ont étérécupérées et les fréquences de cotransforma-tion ont été mesurées. La fréquence de cotrans-formation était plus faible que la somme de lafréquence de chaque transformation individuelle.Une corrélation négative a été trouvée entre l’ex-pression transitoire des deux gènes marqueursvisuels introduits ensemble par cotransformation.Des différences significatives dans la fréquencede (co)transformation ont été détectées entre lescultivars de bananiers testés.Nous prévoyons que l’utilisation simultanée degènes rapporteurs multiples offrira une méthodepratique pour la détermination précise de lacotransformation et qu’elle contribuera à unestratégie pour la transformationmultigénique.Session 5

Développements récents dans le criblage précoce in vitro pourla résistance contre les nématodes migrateurs endoparasitaires chez Musa

A. Elsen et D. De WaeleLaboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique

Parmi les nématodes qui parasitent les bananiersdans le monde entier, Radopholus similis etPratylenchus coffeae sont d’importants néma-todes migrateurs qui causent des pertes de ren-dement sévères chez les cultivars commerciauxet de consommation locale. Le contrôle chimiqueest à l’heure actuelle la méthode la plus utiliséepour lutter contre les nématodes, bien que lesnématicides soient dangereux, toxiques et coû-teux. Le contrôle des nématodes au moyen del’amélioration génétique des bananiers est large-ment encouragé. De nombreux cultivars de Musaont été testés pour trouver de la résistance con-tre ces pathogènes des racines. La recherche parcriblage demande beaucoup de temps parcequ’elle doit être réalisée à la fois en champ et enserre. Le criblage in vitro pourrait faciliter et ren-dre plus rapide l’incorporation du contrôle géné-tique des nématodes chez le bananier.Cependant, une méthode de criblage in vitronécessite des cultures aseptiques de nématodes.Dans cet article, le développement de culturesaseptiques de R. similis et P. coffeae et d’uneméthode de criblage in vitro sont discutés.Des cals de luzerne sur un milieu de White mod-ifié se sont avérés un bon système de cultureaseptique à la fois pour R. similis et P. coffeae.Bien que la reproduction soit significativementplus basse par comparaison avec des disques decarotte, ce système présente de nombreux avan-tages. Non seulement les nématodes sont cul-tivés dans des conditions d’asepsie totale, maisce système est également moins exigeant en

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA XXI

main d’œuvre et il offre une production d’inocu-lum plus continue. De plus, la culture sur des calsde luzerne n’altère pas la pathogénicité de R.similis et de P. coffeae.R. similis et P. coffeae ont pu infecter et se repro-duire sur les racines de plantes de ‘Grande naine’cultivées in vitro. Des lésions nécrotiques ont étéobservées sur les racines deux à trois semainesaprès inoculation avec les deux nématodes.Dans un dernier essai, la reproduction de R. sim-ilis a été étudiée in vitro sur six cultivars de Musadifférents ayant une réponse comme plante hôteconnue à R. similis. Excepté pour ‘Yangambikm5’, leur réponse en tant qu’hôte en conditionsin vitro correspondait à celle observée en champou en serre. La sensibilité de ‘Grande naine’,‘Gros Michel’ et ‘Cachaco’ a été confirmée, ainsique la résistance de ‘Pisang jari buaya’ et ‘SH-232’.

Evaluation de plantes transgéniques exprimant différents types de lectines pourle contrôle des nématodes

K. Carlens, A. Elsen, E. Van Damme1, L. Sági etR. SwennenLaboratory of Tropical Crop Improvement, KasteelparkArenberg 13 et 1Laboratory for Phytopathology and PlantProtection, Willem De Croylaan 42, KULeuven, B-3001Leuven, Belgique

Dans la grande majorité des pays africains oùl’on cultive les bananes riches en amidon et lesbananes plantain, les Musa sont d’importantesplantes de consommation courante, qui sont sou-vent cultivées uniquement par de petits paysans.Cela s’applique particulièrement aux bananesd’altitude à cuire et à bière en Afrique orientale etcentrale. Pendant les deux dernières décades,cependant, les rendements en bananes enAfrique de l’Est ont décliné régulièrement en par-tie à cause d’endoparasites migrateurs ou séden-taires : le nématode foreur Radopholus similis, lenématode des lésions racinaires Pratylenchuscoffeae et le nématode à galle des racines(Meloidogyne spp.). Avec le développement desméthodologies de transformation génétique, uneméthode attractive de lutte contre ces nématodesest le transfert, dans les Musa ciblés, de gènescodant pour les lectines. Avant son applicationchez le bananier, l’effet nématicide d’un nombrede lectines ou de protéines proches des lectinesa été testé pour son efficacité contre les néma-todes du bananier chez Arabidopsis thalianaet/ou des tabacs transgéniques. Les différentssystèmes de tests in vitro sont discutés en mêmetemps que les résultats initiaux.

Liaison de lectines avec le nématode parasite Radopholussimilis et son effet sur le repérage de l’hôte

N. Wuyts, A. Elsen, E. Van Damme1, D. DeWaele, R. Swennen et L. SágiLaboratory of Tropical Crop Improvement, KasteelparkArenberg 13 et 1Laboratory for Phytopathology and PlantProtection, Willem De Croylaan 42, KULeuven, B-3001Leuven, Belgique

L’effet des lectines sur le nématode parasite

Radopholus similis a été étudié dans une séried’essais. Il a été trouvé que les lectines marquéesau FITC ou à l’or colloïdal de Canavalia ensiformis(ConA), du blé (WGA) et d’Helix pomatia (UPA) seliaient aux nématodes dans la région de la tête, aupore excréteur, aux pores du système reproducteuret à ceux des phasmides. La viabilité et la réponsechimiotactique vis à vis des racines des plantesaprès traitement des nématodes avec des lectinesont été examinées in vitro en analysant les tracesdes mouvements laissées sur l’agar dans lesboîtes. L’essai comprenait six lectines végétales decinq classes différentes et la protéine du bananierde type thaumatine. Une concentration d’1% d’ag-glutinine de Phaseolus vulgaris (PHA) a eu un effettoxique sur les femelles de R. similis : 68% n’ontmontré aucun mouvement ou des mouvementstrès réduits après inoculation, par comparaisonavec une moyenne de 30% pour les autres lectineset de 5% pour le traitement témoin. Une concentra-tion de 0,05% de PHA a encore réduit la viabilitédes femelles de R. similis de 75%. ConA et WGAn’a pas altéré la réponse chimiotactique vis à visdes racines des plantes, malgré la démonstrationque ces deux lectines se liaient à R. similis. A l’in-verse, l’agglutinine de Galanthus nivalis (GNA) aréduit le mouvement orienté des femelles vers lesracines végétales. Enfin, les sécrétions de R. sim-ilis ont été colorées au bleu brillant de Coomassie.Ces sécrétions apparaissent aux amphides, aupore excréteur, à la vulve, aux spicules et aux phas-mides. De plus, les nématodes traités avec la GNAproduisaient des sécrétions moins abondantes.

Détection précoce de hors-typesnains de bananier par analyseavec les AFLP, TE-AFLPet les MSAP

I. Engelborghs, L. Sági et R. SwennenLaboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique

La technique des AFLP ainsi que plusieurs vari-antes ont été utilisées chez le bananier afin decaractériser différents phénotypes nains. Le plan-tain nain AAB ‘Curare enano’ et son hors-type detaille normale généré par culture in vitro ont étéanalysés par AFLP, TE-AFLP, MSAP, cDNA-AFLP, et cDNA-TE-AFLP. Les techniques AFLPet TE-AFLP ont également été utilisées avecquatre paires de bananiers nains spontanés etnormaux. Des patterns en AFLP différentielle ontété obtenus et jusqu’à 25% de polymorphisme aété observé selon la combinaison amorce/culti-var. L’analyse en TE-AFLP a généré un nombreinférieur de fragments plus courts, ce qui n’a per-mis d’observer que peu de polymorphisme entreles cultivars nains et normaux. Les variantssomaclonaux obtenus in vitro à partir du nain‘Curare enano’ pourraient avoir été causés par dela méthylation induite par les conditions de cul-ture in vitro. L’analyse par la technique MSAP,basée sur l’(in)sensibilité à la méthylation d’unepaire d’enzymes de restriction isoschisomèresest apparue comme un outil efficace pour révélerune méthylation différentielle de la cytosine. Leclonage et le séquençage des fragments dif-férentiels n’a pas révélé de correspondants signi-ficativement homologues dans les bases de don-nées publiques. L’analyse par cDNA-AFLP entrele ‘Curare enano’ nain et normal a révélé un frag-ment spécifique du cultivar normal, alors que

l’analyse par cDNA-TE-AFLP a produit un frag-ment spécifique du cultivar nain. L’AFLP et lestechniques dérivées ont montré leur potentielpour différencier des génotypes très fortementreliés. Des combinaisons d’amorces supplémen-taires et/ou l’altération des enzymes de restrictionaugmenteront nos chances de trouver plus deséquences liées au phénotype nain.

Etablissement de suspensionscellulaires embryogènes à partirde cultivars de bananiers indiens

P. Suprasanna*, B. Panis, L. Sági et R.Swennen

Laboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique

*Permanent address: Nuclear Agriculture & BiotechnologyDivision, Bhabha Atomic Research Centre, Trombay, Bombay400 085, Inde

Le bananier (Musa spp.) est une culture fruitièred’importance majeure en Inde, qui est le plusgrand producteur de bananes au monde.Cependant, des maladies et ravageurs tels queles maladies de la Sigatoka noire et de Panama,le virus du bunchy top ainsi que les nématodesdemeurent des menaces majeures pour la pro-duction. Les manipulations génétiques en util-isant les suspensions cellulaires embryogènes(SCE) apparaissent comme une approcheadéquate pour l’amélioration génétique intégrée.Des progrès ont été faits pour le développementde protocoles pour l’établissement de SCE, etdes fleurs mâles immatures ainsi que des cul-tures proliférantes in vitro ont été principalementutilisées. En particulier, les méristèmes pro-liférants in vitro (‘scalps’) sont un matériel dedépart idéal, parce qu’ils peuvent être généréspendant toute l’année chez presque tous les cul-tivars. La méthode utilisée comprend une précul-ture des méristèmes proliférants sur un milieuavec une concentration de cytokinines élevée quiinduit la compétence embryogène.Plusieurs cultivars indiens importants [(‘Robusta’(AAA), ‘Basrai’ (AAA), ‘Shrimanthi’ (AAA),‘Karpoora valli’ (ABB)] ont été employés danscette étude pour l’induction de scalps de bonnequalité et de cals embryogènes. Parmi ces culti-vars, la formation de cals embryogènes qui ontensuite été employés pour l’établissement deSCE a été observée chez ‘Robusta’. L’effet decytokinines alternatives telles que la méta-topo-line (MT, thidiazuron (TDZ) et la N-chloro-4-pyridyl-N’-phénylurée (CPPU) a également étéétudié sur des méristèmes isolés de ‘Cachaco’(ABB), Williams (AAA) de même que sur desscalps de ‘Robusta’. Sur les méristèmes isolés(‘Williams’, ‘Cachaco’), la CPPU a seulement per-mis le développement de pousses et de racinesuniques, alors que l’emploi de la MT a induit laformation de cal spongieux et la prolifération. LeTDZ a principalement induit un gonflement desexplants. Le TDZ s’est avéré être une meilleurecytokinine que la MT pour l’induction et l’entretiende scalps de bonne qualité. Ces derniers sont encours d’évaluation pour l’induction embryogène.Les SCE établies seront caractérisées et utiliséespour des essais de cryoconservation et de trans-formation génétique.

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XXII PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

Utilisation des techniques de RAPD, SSR et AFLP pourdétecter le polymorphisme entredes parents et des rejets irradiéschez deux cultivars philippins de bananiers comestibles

D.M. Hautea, G.C. Molina, N.B. Coronado, H.F.Galvez, C.H. Balatero et R.B. QuilloyInstitute of Plant Breeding, College of Agriculture, University ofthe Philippines Los Baños, 4031 College, Laguna, Philippines

Ce rapport résume les résultats de nos effortspour évaluer l’utilité des techniques de marquagede l’ADN, telles que l’amplification aléatoired’ADN polymorphe (RAPD), les microsatellites ouséquences simples répétées (SSR) et l’amplifica-tion du polymorphisme de longueur des frag-ments (AFLP) pour caractériser les altérations dugénome chez des mutants de deux cultivars debananiers philippins. Les mutants ont été induitschez deux des cultivars de bananiers comestiblesles plus populaires des Philippines par irradiationde cultures in vitro d’apex aux rayons gamma etaux neutrons rapides. Les clones prometteurs ontété sélectionnés et évalués plus en détail en util-isant les marqueurs moléculaires. Chez lebananier, plusieurs techniques de marquage del’ADN ont été utilisées pour étudier les relationsgénétiques entre accessions de Musa et pourdéterminer les différences entre variantssomaclonaux et mutants induits par irradiation.Dans cette étude, les techniques de RAPD, SSRet AFLP ont été utilisées avec succès dans lesconditions locales et se sont révélées utiles pourcaractériser les clones de bananiers irradiés etnon irradiés. Les marqueurs RAPD, SSR et AFLPont également révélé un polymorphisme suffisantpour différencier les deux cultivars utilisés. L’undes résultats les plus significatifs de ce projetCRP est le développement d’une technique dehaute qualité et non radioactive de coloration àl’argent pour l’analyse des AFLP, qui peut facile-ment être adoptée dans les conditions de labora-toire des pays en développement. Les marqueursAFLP ont montré à la fois une bonne repro-ductibilité et une capacité discriminante. Desmarqueurs AFLP polymorphes ont été identifiés(Tableau 2) et ils se sont révélés utiles pour laproduction d’empreintes génétiques chez lesbananiers et d’autres espèces de Musa. L’AFLPa été la seule technique de marquage testée quiait été capable de détecter de la variation dansles profils d’ADN des clones de mutants induits,de leurs rejets de premier cycle et de clonestémoins non irradiés (Figure 2), qu’on ne peutdistinguer sur le plan morphologique. Les résul-tats indiquent que la technique AFLP est idéale ettrès utile à des fins de production d’empreintespar comparaison avec d’autres systèmes de mar-quage à cause de son rapport multiplex élevé,car plus de bandes (= loci) peuvent êtreobservées. Bien que d’autres combinaisonsd’amorces doivent être testées, ces résultats sug-gèrent que cette technique est potentiellementutile pour détecter des variations du génomeentre cultivars et des altérations du génome chezles mutants de bananiers induits, y compris ceuxmontrant des phénotypes très semblables. Lavariation détectée entre les clones parentsirradiés et les rejets suggère que le nombre decycles de propagation végétative pour la tech-

nique de culture d’apex utilisée (Novak et al.1989) peut ne pas être suffisante pour complète-ment éliminer les chimères dans les populationsmutées. Les résultats obtenus pourraient offrirdes bases sûres pour rendre plus efficace l’appli-cation des techniques de mutation et de mar-quage moléculaire pour l’amélioration dubananier aux Philippines.

RéférencesNovak F.J., R. Afza, M. Van Duren & M.S. Omar.

1989. Mutation induction by gamma irradiation of invitro cultured shoot-tips of banana and plantain(Musa cvs). Trop. Agric. (Trinidad) 67 (1):21-28.

Tests d’alimentation de rats avec des bananes transgéniques exprimant un peptide antifongique de l’oignon

S. Remy, G. Flo2, I. Deconinck, S. Lievens2. M.Cokelaere2, E. Decuypere1, L. Sági et R.SwennenLaboratory of Tropical Crop lmprovement et 1Laboratory ofPhysiology and Immunology of Domestic Animals, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique2Subfaculteit Geneeskunde KULAK, Sabbelaan 53, Kortrijk,Pays Bas

Des plants transgéniques du bananier dessert‘Williams’ contenant un gène codant pour le pep-tide antifongique Ace-AMP1 de l’oignon (Alliumcepa) ont été produites par bombardement departicules pour augmenter leur tolérance auxattaques du champignon pathogèneMycosphaerella fijiensis. Des tests ELISA sur desextraits lyophilisés de pulpe de banane ont mon-tré que la concentration du peptide Ace-AMP1atteignait 0,0316% de la quantité totale de pro-téines solubles, soit six fois plus que le signal debase mesuré dans de la pulpe de bananes nontransformées. Nous avons vérifié si ce niveaud’expression avait un effet sur des rats dont lerégime alimentaire contenait de la pulpe debanane transgénique.Alors que le contenu énergétique était compara-ble dans la pulpe transgénique et témoin, lamatière sèche et le contenu en protéines étaientrespectivement plus bas et plus élevés dans lapulpe transgénique que dans la pulpe témoin.Vingt pour cent de nourriture lyophilisée debananes témoins et transgéniques ont été incor-porés dans la nourriture habituelle des rongeurset administrés à des rats Wistar mâles etfemelles. La fourniture d’aliments transgéniquespendant six semaines n’a causé aucune dif-férence sur l’absorption de nourriture, le taux decroissance et le poids des organes internes parrapport à l’alimentation témoin. De plus, desanalyses de sang complexes n’ont révélé aucuneffet sur les rats consommant les aliments con-tenant de la banane transgénique.

Tableau 2. Résumé du polymorphisme détecté avec les marqueurs RFLP utilisés pour l’analyse desclones parentaux irradiés, des rejets de premier cycle et des clones non irradiés des cultivarsLakatan et Latundan.

Paires d’amorces No. de bandes Nombre de % de polymorphismesélectives bandes polymorphesE-ACG/M-CTC 35 11 31,4E-ACG/M-CTG 32 20 62,5E-ACG/M-CTT 18 14 77,8E-AGC/M-CAA 40 20 50,0E-AGC/M-CAC 34 14 41,2E-AGC/M-CAG 29 14 48,3E-AGC/M-CAT 31 14 45,2E-AGC/M-CTA 21 7 33,3E-AGC/M-CTC 29 19 65,5E-AGC/M-CTG 32 18 56,2Moyenne 34 15.1 51,1

Figure 2. Empreintes AFLP de clones de bana-niers irradiés (M), de rejets de premier cycle (S)et de clones non irradiés (N) des cultivars‘Latundan’ (LT-3) et ‘Lakatan’ (LK-40).

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INFOMUSA — Vol 11, N° 1 PROMUSA XXIII

Cryoconservation pour l’élimination de la mosaïque du concombre et de la mosaïqueà tirets chez le bananier (Musaspp.)

B. Helliot1 B. Panis2 R. Swennen2et P. Lepoivre1

1Unité de pathologie végétale, Université d’agriculture deGembloux, 5030 Gembloux, Belgique2Laboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique

Les bananiers et bananiers plantain (Musa spp.)sont menacés par divers ravageurs et maladiesqui incluent des maladies virales importantes quilimitent la production de bananes et le mouve-ment trans-frontalier de matériel génétique. Celaretarde considérablement la distribution auxpaysans de nouvelles variétés à haut rendementissues des programmes de sélection.L’INIBAP a donc mis en place un système pour lemouvement international en sécurité de matérielgénétique de Musa. Ce système implique quetout le matériel génétique maintenu dans la col-lection internationale de matériel génétique deMusa de l’INIBAP (basée à KULeuven, enBelgique) soit testé par différents centres d’in-dexation pour les virus (Afrique du Sud, Australieet France). Aujourd’hui, environ 25% de la collec-tion, incluant un nombre significatif de variétéspotentiellement importantes et améliorées, estinfecté par des virus. Les virus principauxprésents dans le matériel infecté sont le BSV(virus de la mosaïque à tirets mais également leCMV (virus de la mosaïque du concombre), leBBTV (virus du bunchy top du bananier), leBanMMV (virus de la mosaïque atténuée dubananier) et le BBrMV (virus de la mosaïque desbractées du bananier).Un programme d’élimination des virus est doncmené par l’Unité de pathologie végétale(FUSAGx, Belgique) en collaboration avec leLaboratory of Tropical Crop Improvement(KULeuven, Belgique). Différentes techniques invitro telles que la thermothérapie, la chimio-thérapie, la culture de méristèmes et lacryothérapie sont expérimentées. Des plants ducultivar de bananier ‘Williams BSJ’ ont éténaturellement infectés avec le BSV oumécaniquement infectés avec le CMV ou BBTV.Des cultures in vitro proliférantes ont été pro-duites à partir de ce matériel. Des massifsméristématiques excisés ont été cryoconservésen utilisant la technique de vitrification avec lasolution PVS2. L’état d’infection du matérielrégénéré a d’abord été vérifié sur des plants invitro par ELISA. Le matériel putativement exemptde virus a ensuite été retesté après acclimatationen serre. Les taux d’éradication après cryocon-servation pour le CMV et le BSV étaient respec-tivement de 30 et 90%. En comparaison, lafréquence de plants exempts de virus régénérésdirectement à partir de méristèmes hautementproliférants, qui reflète l’éradication spontanée,atteignait respectivement 0% et 52% pour le CMVet la BSV. La culture de méristèmes convention-nelle produisait 0% de plants exempts de CMV et76% de plants exempts de BSV.En conclusion, la cryoconservation semble unetechnique très prometteuse pour l’éradication desvirus du matériel génétique de Musa, qui perme-ttrait de distribuer plus rapidement le matérielgénétique intéressant.

Un système ultrasensible dedétection luminescente en biotechnologie du bananier : de l’étiquetage de promoteurs à l’hybridation par la techniquede Southern

S. Remy, G. De Weerdt, I. Deconinck, R.Swennen et L. SágiLaboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique

L’imagerie digitale utilisant une caméra CCDrefroidie devient un outil de plus en plus polyva-lent pour la recherche en biotechnologie. Un sys-tème de caméra ultrasensible comprenant unecaméra CCD à balayage lent refroidie à l’azoteliquide connectée à un logiciel d’analyse d’imagepuissant est capable de détecter de très faiblessignaux d’émission de lumière en provenance deplusieurs sources de signaux et est utilisé pourenregistrer les résultats dans différentes applica-tions en biotechnologie du bananier.Le système rapporteur le plus sensible, laluciférase bioluminescente (LUC) est utilisé pourl’étiquetage de promoteurs au moyen d’ADN-T.Puisque l’intégration du gène luc sans promoteurse fait au hasard, le niveau d’expression de laLUC est suboptimal chez la plupart des transfor-mants criblés, ce qui demande une détectionextrêmement sensible. Les résultats prélimi-naires du criblage in vivo de l’expression de laLUC dans plusieurs centaines de cultures de cel-lules avec un promoteur putativement étiquetésont présentés.La chimioluminescence a été pendant plusieursannées la méthode de choix dans notre labora-toire pour l’analyse d’hybridation non radioactive.Bien que l’exposition et le développement d’unfilm rayons X soit une technique sensible, elle estcoûteuse en temps et en argent parce que demultiples expositions sont nécessaires pour l’é-valuation des résultats. En plus de l’augmentationde la flexibilité et de la sensibilité de détection, lessignaux peuvent être captés plus rapidementavec une caméra CCD qu’avec un film. De bonsrésultats peuvent être obtenus avec une seuleexposition en ajustant l’échelle des gris de l’im-age captée, comme cela sera montré.En plus de la luminescence, la caméra peutégalement détecter des signaux fluorescents, cequi est démontré par la possibilité de suivre l’ex-pression de la protéine vert fluorescent dans cul-tures de cellules transgéniques de bananier. Unedémonstration de la quantification de l’intensitélumineuse par le logiciel sera réalisée.

Transformation parAgrobacterium et bombardementde particules d’une large gammede cultivars de bananiers

G. Arinaitwe*, S. Remy, H. Strosse, R. Swennenet L. SágiLaboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique

*adresse permanente : Makerere University,Faculty of Agriculture and Forestry, Departmentof Crop Science, P.O. Box 7062 Kampala,Ouganda

La transformation génétique du bananier (Musaspp.) par bombardement de particules etAgrobacterium n’est opérationnelle que dans unpetit nombre de laboratoires dans le monde. Engénéral, il est rapporté que les fréquences detransformation sont cultivar-dépendantes. Il y adonc un besoin d’optimiser les protocoles detransformation établis pour tous les types debananiers. Dans cette étude, les deux méthodesde transformation ont été comparées et l’effet deparamètres physiques sur la fréquence de trans-formation a été étudié chez quatre cultivars debananiers : Grande naine’ (AAA), ‘Obino l’ewai’(AAB), ‘Orishele’ (AAB) et ‘Three hand planty’(AAB). La fréquence de transfert d’ADN a étémesurée en suivant l’expression de la ß-glu-curonidase et le gène de la protéine vert fluores-cent. Les résultats indiquent des différencesmajeures entre les deux systèmes de transfor-mation. Une expression transitoire et stable signi-ficativement supérieure a été obtenue chez tousles cultivars de bananiers avec la méthode baséesur Agrobacterium. Les effets de l’âge et du vol-ume de suspensions cellulaires ainsi que de ladurée de l’infection ont été optimisés. Les culti-vars ont été classés sur la base de leur compé-tence pour la transformation et de leur capacitéde régénération. Des analyses moléculaires etbiochimiques seront effectuées pour confirmerl’intégration et l’expression des transgènes dansles différents cultivars.

Cryoconservation de suspen-sions cellulaires embryogènes de bananier en appui à l’amélioration du bananier

B. Panis, H. Strosse, S. Remy, L. Sági et R.SwennenLaboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, B-3001 Leuven, Belgique

L’initiation de cultures de suspensions cellulairesde bananiers est toujours difficile et coûteuse entemps, quel que soit le matériel de départ utilisé(fleurs mâles immatures, embryons zygotiquesimmatures ou méristèmes proliférants in vitro). Laréponse embryogène est très faible et lente. Eneffet, pour la plupart des cultivars, moins de 1%des explants initiaux donnent un cal embryogèneutilisable pour l’initiation d’une suspension cellu-laire et 9 à 26 mois sont nécessaires avant depouvoir établir une telle suspension. De plus, unefois établies, ces suspensions cellulaires sontsoumises à la variation somaclonale et aux con-taminations microbiennes, et une période de cul-ture prolongée risque de conduire à une diminu-tion et finalement à une perte totale de la capac-ité morphogénétique.Jusqu’à présent, les protocoles de transformationdu bananier sont basés sur les suspensions cel-lulaires embryogènes. Les protocoles basés surle de bombardement de particules ainsi que surAgrobacterium ont conduit à la production deplantes transgéniques. L’hybridation somatiqueet l’électroporation de protoplastes dépendentégalement toutes deux de l’isolation de proto-plastes capables de régénérer à partir de sus-pensions cellulaires. Enfin, les suspensions cellu-laires embryogènes peuvent être utilisées pour lapropagation en masse comme alternative auxcultures d’apex.La conservation en sécurité de ces précieuses

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XXIV PROMUSA INFOMUSA — Vol 11, N° 1

suspensions au moyen de la cryoconservationest donc d’une importance critique. Une tech-nique de cryoconservation a été développée, quicomporte la cryoprotection avec 7,5% de DMSO(diméthylsulfoxyde) et 180 g/l de saccharose,suivie par une congélation lente à 1°C/minjusqu’à –40°C et l’immersion dans l’azote liquide.Aujourd’hui, 651 cryotubes contenant des sus-pensions embryogènes appartenant à 48 lignéescellulaires indépendantes et 14 cultivars dif-férents sont stockés en sécurité dans l’azote liq-uide pour le long terme. Récemment, des sus-pensions cellulaires de bananier ont été repro-duites après cinq ans de stockage dans l’azoteliquide. Leur capacité à produire des embryonsétait restée intacte. Leur compétence pour latransformation par Agrobacterium a égalementété évaluée et comparée à celle d’une suspen-sion non cryoconservée de la même lignée cellu-laire. L’expression transitoire du gène marqueurintroduit ainsi que l’efficacité de la régénérationde plantules transformées étaient comparables.

Evénements oxydatifs induits par les métabolites deMycosphaerella fijiensis chez lacercosporiose noire du bananier(Musa spp.) et analyse de la faisa-bilité d’une sélection précoce de la résistance à cette maladie

J.P. Busogoro1 , B. Panis2, J. Messiaen3, P. VanCutsem3, R. Swennen2 et P. Lepoivre1

1Unité de Phytopathologie, Faculté Universitaire des SciencesAgronomiques de Gembloux, Passage des Déportés 2, 5030Gembloux, Belgique2Laboratory of Tropical Crop Improvement, KULeuven,Kasteelpark Arenberg 13, 3001 Leuven, Belgique3Unité de recherche en Biologie Végétale Cellulaire, FacultésUniversitaires Notre Dame de la Paix, Rue de Bruxelles 61,5000 Namur, Belgique

Les mécanismes d’action des toxines de M.fijiensis dans la cercosporiose noire ou maladiedes raies noires (MRN) ont été étudiés. L’acétated’éthyle de l’extrait brut des filtrats de cultures dupathogène (EaCE) et la juglone (5-hydroxy-1,4-naphthoquinone), qui un métabolite purifié à par-tir d’EaCE, ont été injectés dans des feuilles dedeux cultivars de bananier. Les cultivars ‘Grandenaine’ et ‘Fougamou’ ont servi de référencesrespectivement sensible et partiellement résis-tante. Ces bioessais ont induit des nécroses etune diminution de l’index de vitalité déterminé àpartir des données de fluorescence de la chloro-phylle (Lichtenthaler et al. 1986). Le cultivar‘Grande naine’ était plus sensible que‘Fougamou’ quel que soit l’essai pris en compte(induction de nécrose ou fluorescence de lachlorophylle). La dépendance à la lumièrerévélée par ces essais, l’effet précoce sur la fluo-rescence de la chlorophylle (Harelimana et al.

1997) et le gonflement des chloroplastes de‘Grande naine’ après l’injection d’EaCE, sont desindications que les chloroplastes pourraient êtreune cible potentielle pour les toxines de M. fijien-sis.Un protocole mécanique (Leegood et Malkin1986) pour isoler des chloroplastes physi-ologiquement intacts à partir des feuilles debananier a été développé. Un nouveau bioessaibasé sur l’addition de juglone à des suspensionsde chloroplastes de bananier a été utilisé pouranalyser l’impact des métabolites de M. fijiensis.En réalisant la réaction de Hill (Allen et Holmes1986) avec les suspensions ainsi traitées pourmesurer la capacité des chloroplastes de trans-férer des électrons, un effet inhibiteur direct de lajuglone sur cette activité physiologique a étéclairement démontré. De plus, cet effet était plusimportant avec des chloroplastes de ‘Grandenaine’ que de ‘Fougamou’.Puisque les chloroplastes constituent l’un dessites de production d’espèces actives del’oxygène dans les plantes (Sutherland 1991,Foyer et al. 1997), leurs interactions directesavec la juglone ont conduit à une nouvellehypothèse. Ainsi, les événements oxydatifs ontété soupçonnés d’être à l’origine de dégâts phys-iologiques dans les chloroplastes isolés. En fait,l’implication de métabolites de naphtoquinonefongique dans le processus oxydatif n’est pasrare (Medentsev et Akimento 1998). Leurs pro-priétés auto-oxydatives responsables de l’oxyda-tion du NADH et du NADPH conduisent à la dis-parition de ces molécules du système de phop-shorylation oxydative en tant que sources poten-tielles d’équivalents de réduction pour la chaînerespiratoire.Dans le cas de la MRN, la vérification de cettehypothèse a été réalisée en considérant les inter-actions possibles entre la juglone et les systèmesantioxydants du bananier. Nous avons observéque la juglone cause une oxydation in vitro del’acide ascorbique, l’antioxydant le plus abondantchez les plantes (Smirnoff 2000). La présence dephénomènes oxydatifs induits par ce métabolitechez le bananier a été également suivi enanalysant les patterns de la superoxyde dismu-tase (SOD) à plusieurs intervalles de temps aprèsl’injection de juglone dans les feuilles des deuxcultivars de référence. En fait, les superoxydedismutases sont considérées comme jouant unrôle central dans la défense contre les stress oxy-datifs (Beyer et al. 1991, Scandalias 1993). Nosobservations préliminaires ont montré qu’il exis-tait un effet répressif sur un isoforme de la SODchez ‘Grande naine’ alors qu’un effet stimulateursemblait se produire sur un autre isoforme deSOD chez ‘Fougamou’. Sur la base des résultatsobtenus avec les deux systèmes antioxydantsanalysés précédemment, on peut supposer quela juglone priverait partiellement les bananiers deleur capacité antioxydante. Des recherches com-plémentaires doivent être effectuées dans cedomaine afin de déterminer exactement tous les

mécanismes affectés par les métabolites dupathogène pendant le développement de laMRN.Enfin, un premier essai de sélection in vitro pourla résistance à la MRN a également été réalisé.Pour cela, de la juglone à différentes concentra-tions a été mélangée à des suspensions cellu-laires de deux lignées de ‘Three hand planty’ainsi qu’à des suspensions de ces mêmeslignées contenant des embryons somatiques.Après incubation toute la nuit, le matériel a ététransféré sur du milieu frais sans juglone. Defaçon générale, les deux matériels végétaux sesont nécrosés et n’ont montré aucune augmenta-tion de poids pendant la période d’incubationsuivant le traitement. Cependant, à partir desembryons somatiques d’une lignée traitée,quelques plantes ont été obtenues à partir de tis-sus qui n’étaient pas devenus nécrotiques avec50 ppm de juglone. Ces plantes régénérées vontêtre évaluées pour une possible résistance à laMRN avec les bioessais décrits précédemmentainsi que par inoculation artificielle du pathogène.Ces régénérants constitueront un matériel pré-cieux pour analyser plus en profondeur le rôlejoué par les toxines de M. fijiensis dans ledéveloppement de la MRN.

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