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Le Contrat pour la Bretagne
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SOMMAIRE
INTRODUCTION.................................................................................................................................................5
I - LA POLITIQUE TERRITORIALE REGIONALE AU SERVICE DE L’AMENAGEMENT ET DU
DEVELOPPEMENT DURABLE DE LA BRETAGNE ...................................................................................... 19
II – LES DISPOSITIFS REGIONAUX MOBILISES POUR ATTENUER LA CRISE ET ANTICIPER LES
MUTATIONS ECONOMIQUES ........................................................................................................................ 31
III - ETAT D’AVANCEMENT DES CHANTIERS FEDERATEURS ................................................................38
1. Pour un dispositif de formation réactif, au service des compétences humaines .................38
2. Pour une définition de stratégies territoriales de développement économique et social .. 57
3. Pour un projet agricole partagé, à la fois performant et respectueux de l’environnement70
4. Pour une exemplarité des démarches environnementales ..................................................... 76
5. Pour une Bretagne équilibrée, accessible et connectée à l’Europe et au Monde ................86
6. Pour une affirmation de la vocation et de la spécificité maritimes de la Bretagne .......... 105
7. Pour une Bretagne équitable et solidaire............................................................................... 120
8. Pour la mise en place concertée d’un véritable service public de la culture lisible ......... 132
9. Pour l’élaboration d’une véritable politique linguistique .....................................................141
10. Pour un développement touristique et sportif et des loisirs de qualité.............................. 144
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5
INTRODUCTION
Le document intitulé « Pour une vision stratégique, ambitieuse et partagée de la Bretagne », élaboré et
présenté en 2004 lors des premières Assises, à Morlaix, proposait d’ouvrir, au service des grandes
ambitions régionales, un certain nombre de « chantiers fédérateurs ». Au terme d’une année de
consultations, de réflexions et de travaux, une nouvelle écriture, affinée, faisant état des avancées
obtenues, des difficultés éventuelles et des étapes à venir était proposée, en 2005 à Saint-Brieuc, au sein
du « Contrat pour la Bretagne ».
La poursuite de la phase d’écoute nous a conduit, en 2007 à Lorient, à un nouveau document, « Le Contrat
en marche », permettant une nouvelle fois de présenter l’état d’avancement des chantiers fédérateurs,
cette fois-ci en lien étroit avec l’Agenda 21 de la Région. Le « Contrat pour la Bretagne » et l’Agenda 21
sont en effet étroitement liés dans la mesure où le second vient en appui aux politiques régionales
précisées dans le premier, pour en renforcer la pertinence et l’ambition prospective. De fait en effet, les 10
chantiers s’inscrivent déjà dans des objectifs de développement durable et l’Agenda 21 permet, thème par
thème, de se donner les moyens de faire mieux, d’aller plus loin et d’entraîner l’adhésion nécessaire de nos
partenaires. En 2008 à Saint-Malo, nous avons proposé une quatrième déclinaison du « Contrat »,
intitulée « La Bretagne attractive » et actualisée notamment quant à l’état d’avancement des différents
chantiers fédérateurs
En 2009, cette cinquième version témoigne du réel projet de territoire incarné par cette stratégie
régionale pour le développement et l’aménagement de la Bretagne. Véritable ensemblier des politiques
publiques régionales, le « Contrat » se présente en effet, et ce depuis sa version initiale, comme une charte
commune de principes, de méthode et d’orientations faisant référence, déclinés au sein des différents
schémas, plans et nouvelles politiques adoptés par le Conseil régional de Bretagne depuis 2004. Tous ces
documents, présentés dans le Cdrom joint, représentent, chacun pour leur part, une traduction sectorielle
du « Contrat », qui assure par ailleurs la cohérence transversale nécessaire entre eux. L’ensemble des
schémas et plans d’actions sont parties intégrantes du « Contrat » global, participent du projet dans son
intégralité et ne peuvent relever d’une seule logique verticale et cloisonnée. Ils doivent ainsi être cohérents
avec les exercices voisins de même nature. Le « Contrat pour la Bretagne » fixe en outre les orientations
pour un développement durable de la Bretagne, déclinées au sein du volet externe « Région partenaire »
de l’Agenda 21 régional. Il s’agit donc bien d’un projet politique d’ensemble porté pour les citoyens sur le
territoire breton.
A travers ses versions successives, le « Contrat » a été conçu comme une démarche itérative et évolutive,
renouvelée, et construite en commun avec l’ensemble des partenaires à chacune de ses étapes. Il s’agit en
effet d’une démarche de concertation permanente, comme en témoigne le tableau récapitulatif infra,
autour de quelques objectifs partagés déclinés en chantiers d’actions concrets et opérationnels (les dix
chantiers fédérateurs), ayant par ailleurs servi de supports de négociation pour les 21 Contrats de Pays.
Construite par conséquent comme l’antithèse d’un document figé de planification, cette démarche s’est
affinée année après année, notamment à l’occasion de chaque édition des Assises régionales des
Territoires.
6
Le Cdrom joint est en réalité la version actualisée du CD élaboré et présenté à l’occasion des IIIèmes
Assises régionales des territoires de Lorient. Il comportait alors 14 documents en version numérique et en
compte désormais 39. Ce chiffre témoigne ainsi des nombreuses actions stratégiques mises en œuvre dans
le cadre des différents chantiers fédérateurs du « Contrat pour la Bretagne », à travers l’adoption depuis
2004 d’un certain nombre de schémas, plans et nouvelles politiques organisés et présentés de la manière
suivante :
� Le Contrat pour la Bretagne, stratégie régionale pour l’aménagement et le développement du
territoire breton : • « Contrat pour la Bretagne : Pour une vision stratégique, ambitieuse et partagée de la Bretagne » Ières Assises régionales des territoires - Morlaix - 2004 • « Contrat pour la Bretagne : Deuxième point d’étape » - IIèmes Assises régionales des territoires - Saint-Brieuc - 2005 • « Contrat pour la Bretagne : Le Contrat en marche » - III èmes Assises régionales des territoires - Lorient - 2007 • « Contrat pour la Bretagne : La Bretagne attractive » - IV èmes Assises régionales des territoires -Saint-Malo – 2008
� Présentation des schémas, plans et nouvelles politiques régionales adoptés par la Région depuis 2004, selon les 10 chantiers fédérateurs du Contrat pour la Bretagne :
1. Pour un dispositif de formation réactif, au service des compétences humaines • Stratégie Régionale Emploi-Formation (SREF) – juin 2006
2. Pour une définition de stratégies territoriales de développement économique et social • Stratégie Régionale de Développement Economique (SRDE) – octobre 2006 • Schéma régional de l’innovation – octobre 2008 • Charte bretonne de partenariat pour la qualité de l’emploi – octobre 2008 • Stratégies pour les filières :
* Les TIC en Bretagne : Une nouvelle ambition collective – juin 2009 * Rapport d’orientation régional pour la filière forêt-bois – juin 2009 * Stratégie de filière automobile, véhicule, mobilité en Bretagne – mai 2009
* Communication sur les biotechnologies, moteur de croissance pour la Bretagne – mai 2008
4. Pour une exemplarité des démarches environnementales • Guide régional de l’Eco-Faur – En chemin vers l’urbanisme durable – avril 2009 • Schéma Eolien – octobre 2006 • Contrat pour l’eau en Bretagne – 2006 • Plan Energie – juillet 2007 • Schéma régional du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité – février 2007
5. Pour une Bretagne équilibrée, accessible et connectée à l’Europe et au Monde • Bretagne 2.0 : L’ambition pour une Bretagne numérique – décembre 2006 • Schéma régional multimodal des déplacements et des transports – décembre
2008 • Le Plan ferroviaire breton – juin 2008 • Le Schéma régional d’accessibilité des personnes à mobilité réduite – février
2008 6. Pour une affirmation de la vocation et de la spécificité maritimes de la
Bretagne • Charte des espaces côtiers bretons – décembre 2007 • Le Plan Régional de Développement des Ports de Pêche (PRDPP) – mars 2009 • Le Plan d’action régional pour la pêche et l’aquaculture en Bretagne – mai 2007
7. Pour une Bretagne équitable et solidaire • Pour une politique sociale de l'habitat en Bretagne – avril 2005
8. Pour la mise en place concertée d’un véritable service public de la culture lisible
7
• La politique culturelle – novembre 2005 9. Pour l’élaboration d’une véritable politique linguistique
• La politique linguistique – décembre 2004 10. Pour un développement touristique et sportif et des loisirs de qualité
• La politique sportive – juin 2006 • Schéma régional du patrimoine culturel – décembre 2007 • Schéma régional du Tourisme (1ère partie) – juillet 2007 • Schéma régional du Tourisme (2ème partie) – décembre 2007 • Schéma régional des vélos routes, voies vertes – juin 2009
� Politiques et démarches transversales : • La nouvelle politique territoriale – décembre 2005 • Agenda 21 * « Région responsable : volet interne » – mai 2008 * « Région partenaire : volet externe » – mai 2008 * « Région responsable : volet interne » – actualisation juin 2009
� Projets partenariaux :
• Contrat de Projets Etat-Région 2007-2013 – avril 2007 • Programme Opérationnel (FEDER) 2007-2013 – décembre 2007 • Le référentiel Bretagne Qualiparc, une action régionale et interdépartementale - 2009 • Programme régional santé environnement 2005-2008 – octobre 2007
Afin d’élaborer l’ensemble de ces documents, la Région a poursuivi, depuis 2004, la priorité donnée à la
concertation, la consultation et la participation avec ses partenaires, dans le but d’assurer une bonne
gouvernance locale. Pour ce faire, elle a mis en place de nombreux lieux de concertation, animé de
nombreux forums, et consulté le Conseil Economique et Social Régional, comme en atteste le tableau
suivant :
8
Chantiers
fédérateurs
Politique régionale Lieux de concertation Nombre de réunions Nombre de
participants
Assises régionales des
Territoires
- Ières en2004 à Morlaix
- IIèmes en 2005 à Saint-Brieuc
- IIIèmes en 2007 à Lorient
- IVèmes en 2008 à Saint-Malo
- Vèmes en 2009 à Brest
800 participants
900 participants
700 participants
650 participants
450 participants
Conférence territoriale
« B15 »
- 2 réunions en 2004
- 4 réunions en 2005
- 7 réunions en 2006
- 5 réunions en 2007
- 2 réunions en 2008
- 3 réunions en 2009
Région, 10
agglomérations,
4 Conseils généraux,
Tous chantiers
Toutes politiques
Politique territoriale
- 2004 : Tro-Breizh par M. Lebranchu, 1ère Vice-
présidente chargée de la politique territoriale
- 2006 : 21 réunions de négociation de contrats
Région/pays 2006-2012
- 2009 : 21 réunions de négociation de révision des
contrats Région/pays 2006-2012
- 3 réunions des Présidents de pays et de Conseils
de développement (oct.2005, janv. 2007, oct.
2008)
- 1 réunion des Présidents de Conseils de
développement (nov. 2008)
- 1 réunion technique des directeurs de pays
21 Pays
21 Conseils de
développement
119 EPCI
9
chaque trimestre depuis 2007
Agenda 21 « Région
partenaire »
- 1 concertation externe via un extranet en 2007
- 1 journée d’études à Quimper en novembre 2007
- EMVOD 2009 à Saint-Brieuc, rencontres du
développement durable et des agendas 21 en
Bretagne
1300 structures
sollicitées, une
soixantaine de
contributions reçues
70 participants
600 participants
Conseil Économique et
Social Régional
6 saisines: 4 en 2004, 1 en 2006 et 1 en 2007 113 élus
Formation - Stratégie Régionale
Emploi Formation
- Réseau des MFP
- 4 Forums de la Formation Professionnelle en
2005-2006 et 1 enquête en ligne
- 1ère rencontre régionale à Landerneau en juin
2007
- depuis 2008 : réunions d’information dans les
territoires sur dispositifs Région, formations
sanitaires et sociales
- 2009 : réunion de présentation des mesures
prises par la Région face à la crise
1600 participants
120 participants
Chantier 1
« Pour un dispositif de
formation réactif, au
service des compétences
humaines »
Lycées - PPI 2005-2009
- PPI 2010-2014
- De octobre 2004 à mai 2005 : concertation avec
les responsables d’établissements et les élus
locaux (maires et présidents de Conseils
généraux)
- De octobre 2008 à mai 2009 : concertation avec
les établissements, puis présentation aux
264 établissements
10
instances consultatives CAEN, CESR, CHS
Conseil régional des
Jeunes
- CRJ 2005-06 : 9 réunions (dont sessions)
- CRJ 2006-08 : 12 réunions (dont sessions)
- CRJ 2008-10 : 6 réunions (de déc.08 à mai 09) et
8 réunions prévues (de sept.09 à juin 2010)
166 membres
Stratégie Régionale de
Développement
Économique
4 groupes de travail (2 réunions de chacun des
groupes fin 2005 et début 2006 = 8 réunions)
45 participants
Schéma régional de
l’innovation
- 5 groupes de travail (5 réunions entre les
déc.2007 et juin 2008)
- 1 groupe de synthèse et un comité de pilotage (10
réunions entre sept.2007 et sept.2008)
NR
Charte bretonne de
partenariat pour la
qualité de l’emploi
- 10 réunions du groupe de négociation (fév. 2007
– fév.2008) et des réunions des groupes de
travail
- 2 réunions du comité de suivi
10 participants
20 participants
Chantier 2
« Pour une définition de
stratégies territoriales de
développement
économique et social »
Développement
économique
Filières :
- Construction
- TIC
- Agroalimentaire
- Bois
- 1 groupe de travail (10 réunions entre 2006 et
2007) et 1 comité de pilotage par an depuis 2007
- 1 comité de pilotage se réunissant 1 fois/semaine
pendant 1 an et 4 réunions plénières
- 2 réunions du comité de pilotage et des groupes
de travail en cours
- 20 réunions techniques et institutionnelles
15 participants
8 participants
20 participants
20 participants
150 personnes au total
11
Comité consultatif
régional de la vie
associative
- 5 réunions/an depuis 2005
+ organisation par la CPCA de la Conférence
régionale pour la vie associative :
- 1ère conférence en novembre 2007 à Loudéac
- 2ème conférence en octobre 2009 à Carhaix
Région + CPCA + 4 CG
+ une quinzaine de
représentants
d’associations
600 participants
Enseignement
supérieur/recherche
Comité consultatif
régional de la recherche
et du développement
(CCRRDT)
Depuis 2005 :
- 1 réunion plénière /an : 4 réunions
- 4 réunions de bureau
- 3 groupes de travail/2 réunions par an
81 participants
20 participants
10 participants environ
pour chaque groupe de
travail
Chantier 3
« Pour un projet agricole
partagé à la fois
performant et
respectueux de
l’environnement »
Agriculture Agriculture - Assises du lait
« Eau, Hommes et
territoires solidaires »
- 1 forum organisé le 12 décembre 2005 à Rennes
- La 1ère Université bretonne de l’eau les 29 et 30
septembre 2006 à Guidel
500 participants
350 participants
Chantier 4
« Pour une exemplarité
des démarches
environnementales »
Eau
Nouveau Contrat pour
l’eau
- 2 Tro Breizh (2004-2005 et 1er semestre 2006) :
15 réunions locales SAGE-bassins versants +
15 à 20 participants par
rencontre locale
12
forum régional (28/06/06)
- 1 Conférence régionale de l’eau (20/01/06)
- Réunion des Présidents de CLE, BV et SM/EPTB
(juin 09) : point d’étape
120 participants
100 participants
70 participants
Plan Énergie 23 réunions des 4 groupes de travail 30 participants
B15 Energie sur
approvisionnement
énergétique
6 réunions en 2009 Membres de la
Conférence territoriale
Schéma régional éolien 15 réunions des 4 groupes techniques entre 20 et 50
participants à chaque
réunion
Plan régional sur la
qualité de l’air
- 2 réunions de chacun des 6 groupes thématiques
= 12 réunions
- 1 réunion consacrée au phytosanitaire
- consultations publiques conduites en 2008 et
2009
100 participants
Schéma de concertation
sur les énergies marines
- 4 réunions en 2008 et 2009, 6 groupes de
travail
Energie, air et déchets
Plan régional
d’élimination des déchets
dangereux
A partir de 2008 :
- 6 groupes thématiques devant se réunir chacun
3 fois = 15 réunions
80 participants
Patrimoine naturel et
biodiversité
- Schéma régional du
patrimoine naturel et
de la biodiversité
- B5 Patrimoine
naturel
11 réunions de concertation : 7 comités de pilotage
élargis + 4 groupes de travail
- 2 réunions en 2007
50 personnes
Région + 4
13
- 2 réunions en 2008 Départements
Urbanisme durable et
paysages
Ateliers du Paysage - 1 atelier en décembre 2005 à Rennes
- 2 ateliers en juin et décembre 2006 à Rennes
- 1 atelier en juin 2007 à Auray
- 1 atelier en décembre 2008 à Rennes
- 1 atelier en juin 2009 à Rennes
Une centaine de
participants lors de
chaque atelier
Schéma régional
multimodal des
déplacements et des
transports
- entretiens individuels
- 4 réunions du groupe de travail consacré au
« territorial »
- 5 réunions du groupe de travail thématiques en
phase diagnostic
- 8 réunions de groupes de travail thématiques en
phase propositions d’actions
- 4 réunions du comité de concertation
- entre janvier et mars 08 : consultation des
partenaires et recueil d'un 1er avis formel sur le
schéma (demande d'amendements...) +
positionnement sur les différents leviers d'action
identifiés (priorisation)
- entre juin et octobre 2008 : demande d'un avis
définitif et formel (délibération) sur le schéma
50 personnes
119 participants
91 participants (15
contributions écrites)
144 participants
20 participants x 4 = 80
71 avis sollicités, 30
contributions reçues
71 avis sollicités, 37
contributions reçues.
Chantier 5
« Pour une Bretagne
équilibrée, accessible et
connectée à la Bretagne
et au monde »
Accessibilité
Comités de ligne 8 comités de ligne mis en place en 2007 et 2008
(Emeraude, Vilaine-Golfe du Morbihan, Portes de
Bretagne, Brocéliande-Penthièvre, Centre Est
Usagers + associations
+ élus + partenaires du
TER : 50 à 70
14
Bretagne, Bretagne Sud, Iroise, Trégor-Goëlo-
Poher) : 1 réunion/an
participants par réunion
Comité régional des
partenaires du transport
public
- 1 réunion en septembre 2007
- 1 réunion prévue en 2009
30 membres
GART Breizh - 1 réunion prévue en 2009 20 autorités
organisatrices de
transports
Concertation portuaire - 1 comité de pilotage stratégique portuaire
régional en 2008 et en 2009.
- Port de Brest : 1 réunion du conseil portuaire en
2007, 2 réunions en 2008, 2 réunions en 2009
- Port de Lorient : 1 réunion du conseil portuaire
en 2007, 1 réunion en 2008, 2 réunions en 2009
et 1 réunion programmée en septembre 2009
- Port de Saint-Malo : 2 réunions du conseil
portuaire en 2007, 1 réunion en 2009
55 personnes
une trentaine de
participants/réunion
40 membres
30 personnes
Concertation
aéroportuaire
- 3 réunions de la commission consultative
économique en 2008
- 1 réunion du comité stratégique aéroportuaire
local en 2008
12 membres
10 membres, 17
participants
Internationalisation Conférence des Affaires - 2 réunions en 2005 (+ 2 réunions de groupes de 75 membres
15
Européennes travail)
- 2 réunions en 2006 (+2 réunions de groupe de
travail)
- 1 réunion en 2008
Assises de la Solidarité
Internationale
- 1ères Assises en juin 2005 à Lorient
- 2èmes Assises en septembre 2007 à Saint-Brieuc
- 3èmes Assises en octobre 2009 à Brest
250 participants
300 participants
350 participants
Plate-forme de
concertation ABCIS
(Acteurs bretons de la
coopération
internationale et de la
solidarité)
- 12 séances plénières
- 11 réunions de comités de pilotage
- 7 réunions du comité technique (pour le site
internet d’ABCIS)
24 membres
Réseau et TIC - Schéma numérique
« Bretagne 2.0 »
- Développement
numérique des
territoires
- Conférence
numérique
- 2004-2007 : 3 comités de pilotage, 7 réunions
techniques avec les services du B15, 1 réunion
plénière avec les élus du B15
- 2008 : 2 réunions techniques avec les services du
B15, 25 réunions d’informations et de travail à
l’échelle des pays
- 2009 : 2 réunions techniques avec les services du
B 15 et des Pays
- mars 2009
« B15 » + Mégalis
550 participants
(représentants des Pays,
Départements, EPCI,
communes, conseils de
développement, …)
Présidents du B 15 et
des Pays
Chantier 6
« Pour une affirmation
de la vocation et de la
spécificité maritimes de
Pêche et aquaculture - Plan Pêche et
Aquaculture/Assises
de la Pêche et de
l’Aquaculture
- 1 journée de lancement
- 4 groupes de travail (3 réunions de chacun des
groupes au 1er semestre 2006 = 12 réunions)
- 1 journée de synthèse en juil.2006 à Pont-L’abbé
180 participants
120 personnes
200 participants
16
- Plan régional de
développement des
ports de pêche
- Politique commune
de la pêche
- 1 comité de pilotage (5 réunions)
- 5 groupes de travail
- 1 conférence territoriale de validation
- 1 réunion de validation par la Corepam
- 1 journée d’échanges en octobre 2009
- 1 consultation ouverte à tous par internet
Région + CG
Concessionnaires +
concédants + représentants
des usagers des ports
B 15
Membres de la Corepam
Acteurs maritimes
bretons
Ouverte à tous
la Bretagne »
Gestion intégrée de la
zone côtière
Charte des espaces
côtiers
1ère phase de concertation : - 4 Forums participatifs en 2006-07 - 1 Questionnaire en ligne sur les enjeux de la zone
côtière bretonne sur le site internet de la Région - 1 enquête d’opinion auprès d’un panel
représentatif de la population bretonne sur la vision de la zone côtière et les enjeux de gestion
2ème phase de concertation : - 1000 envois courrier aux acteurs de la zone
côtière bretonne - Diffusion par courriel aux participants aux
forums - Site Internet (www.labretagneetlamer.fr)
exposant la charte et permettant de donner un avis et de déposer une contribution
- Rencontres et réunions de présentation de la Charte
Mise en œuvre de la charte des espaces côtiers - Engagement des acteurs de la zone côtière
bretonne - Mise en place de la Conférence régionale de la
mer et du littoral (90 membres répartis en 5 collèges)
- 1er édition de la semaine de la mer et du littoral
496 participants :
500 réponses
Une cinquantaine de contributions
Environ 80 réunions de présentation
150 acteurs ont signé la charte
Environ 230 participants
17
Santé - Conférence de
consensus sur la
prévention du
suicide
- Colloque relatif aux
risques chimiques
pour la santé
humaine
- 1 réunion le 20 octobre 2007
- 1 colloque en mai 2008
Plus de 500 participants
Environ 150
participants
Logement Etablissement public
foncier (EPF)
1 comité de suivi : 1 réunion en 2004, 4 réunions en
2005, 4 réunions en 2006, 6 réunions en 2007, 2
réunions en 2008, 1 réunion en 2009
17 membres (Région,
Etat-DRE, 10
agglomérations, 4
Conseils généraux, la
SAFER)
Chantier 7
« Pour une Bretagne
équitable et solidaire »
Egalité Biennale de l’égalité
femmes-hommes
- 1ère biennale à Brest en 2006
- 2ème biennale à Saint-Brieuc en 2008
1500 participants
3000 participants
Chantier 8
« Pour la mise en place
concertée d’un véritable
service public de la
culture lisible »
Culture1 Rencontres autour de la
politique culturelle
régionale
- 30/09/08 (Cesson-Sévigné)
- 21/10/08 (Saint-Brieuc)
- 20/11/08 (Brest)
- 09/12/08 (Lorient)
Ensemble des
bénéficiaires et
partenaires de la
politique culturelle
régionale
Chantier 10
« Pour un
développement
touristique et des loisirs
Tourisme - Schéma régional du
tourisme
En 2005-2007 : 9 focus (6 focus filières + 3), 9 table-
rondes « commerçants » (Arzon, Batz, Belle-Ile,
Fouesnant, Huelgoat, Paimpont, Perros-Guirrec,
Ploërmel, Redon), 1 enquête
3000 personnes
1 De très nombreuses concertations, dans les différents secteurs concernés, ont eu lieu dans le domaine culturel et sont recensées au sein du chantier 8 (cf. infra).
18
- Assises du tourisme
- B5 Tourisme
- Réunion générale
des Associations du
patrimoine culturel
breton
- 1ère édition à Carhaix en novembre 2007
- 2ème édition en décembre 2009
- 2 réunions en 2008 et 1 réunion en 2009
- février 2009
600 participants
NR
Région + 4
Départements
Patrimoine Nouvelle politique du
patrimoine
- En amont : une vingtaine de réunions techniques
et politiques + de nombreuses consultations par
un cabinet spécialisé
- En aval : sur le thème spécifique des navires du
patrimoine, rencontres avec associations du
patrimoine + mise en place d’un comité
d’experts ; réunions techniques et politiques pour
mise en place de la nouvelle politique
Région + 4
Départements
50 entretiens d’experts
150 associations du
patrimoine
7 membres permanents
Région + 4
Départements
de qualité »
Sport - Rencontres
régionales du sport
- Schéma régional des
équipements sportifs
- Réunions du groupe
« Bretagne Sport 19 »
- Assemblée générale
du sport breton
- 1 réunion par département en 2004, puis en
février et mars 2007
- 10 réunions
- 3 réunions (2006, 2007, 2008)
- 1 en 2006, 2 en 2007, 1 en 2008 et 1 en 2009
198 participants
250 participants
19 membres
19
I - LA POLITIQUE TERRITORIALE REGIONALE AU SERVICE DE L’AMENAGEMENT ET DU
DEVELOPPEMENT DURABLE DE LA BRETAGNE
1.1 UNE POLITIQUE QUI VISE A MAINTENIR LA COHESION DE LA BRETAGNE EN CREANT DES
CONDITIONS FAVORABLES AU DEVELOPPEMENT DE TOUS SES TERRITOIRES
1.1.1 Un soutien financier important, modulé selon les besoins et capacités des territoires
En augmentant de façon importante l’effort financier consacré à sa politique territoriale et en
redéfinissant les modalités de sa mise en œuvre, la Région a souhaité conforter les capacités locales à
mettre en oeuvre de véritables projets locaux de développement. Elle consacre ainsi une dotation de
276 millions d’euros au financement des 21 contrats Région-pays sur la période 2006-2012.
Il convient également de rappeler que la Région a décidé en 2005 d’intervenir à hauteur de 16,1 M€
pour compenser la suppression des crédits du « FEDER territorial » par dégagement d’office.
Dans un objectif d’équité territoriale, la Région a procédé à une répartition de la dotation globale de
276 millions d’euros entre les 21 pays selon un principe de péréquation. Elle a ainsi tenu compte des
besoins et des ressources des territoires (ressources financières, capacités d’ingénierie), ainsi que des
marges de manœuvre fiscales des collectivités. Si aucun pays n’a été pénalisé par rapport au dispositif
antérieur, les territoires les moins favorisés ont, en revanche, pu bénéficier de cet effort financier
supplémentaire. Le mécanisme de répartition de l’enveloppe dédiée aux contrats Région-pays exerce
ainsi un véritable rééquilibrage (avec une amplitude de 50 à 140 € par habitant en moyenne),
permettant d’organiser une réelle solidarité entre les territoires bretons, au service de la cohésion
régionale.
1.1.2 Une politique confortant la structuration des territoires et favorisant la coopération entre
acteurs
Dans le cadre d’une économie de la connaissance dans laquelle l’innovation est la clé du
développement, le besoin d’échanges entre entrepreneurs, chercheurs, investisseurs se traduit le plus
souvent par un mécanisme auto-entretenu de concentration des activités, source de nombreuses
externalités négatives (pollution, saturation des infrastructures, augmentation des temps de transport,
réduction de la qualité de vie…), qu’il est difficile de réduire sans coûts excessifs. Ce modèle ne
correspond ni aux aspirations de la population, ni aux enjeux environnementaux actuels. Or, plus
qu’une proximité physique impliquant une concentration toujours plus importante des activités sur un
petit nombre de territoires, au détriment d’une majorité d’autres, purement et simplement délaissés,
c’est avant tout la mise en réseau des acteurs, qu’il convient de développer. L’hypertrophie
métropolitaine n’est pas forcément gage d’efficacité : le critère discriminant n’est pas forcément la
taille des villes, mais plutôt la capacité à utiliser au mieux les ressources du territoire, aux échelles
pertinentes.
Historiquement structurée par un réseau de villes moyennes réparties sur l’ensemble de l’espace
régional, articulé avec deux principaux pôles métropolitains à taille humaine, la Bretagne conserve
encore de nos jours ce maillage équilibré. A l’heure où la crise économique exacerbe la compétition
entre territoires, il convient de préserver et de conforter cette spécificité.
20
Dans ce cadre, la tradition bretonne de coopération constitue un atout indéniable, qui fait de cette
région le laboratoire d’un nouveau modèle de développement territorial. Les collectivités locales ont
ainsi, depuis de nombreuses années, appris à unir leurs efforts et à travailler ensemble dans le cadre de
structures intercommunales institutionnalisées. Dès 1992, date de création des communautés de
communes, la région a vu se constituer la première communauté de communes de France (celle du Val
d’Oust et de Lanvaux). On dénombre aujourd’hui en Bretagne 119 établissements publics de
coopération intercommunale, qui couvrent l’essentiel du territoire et concernent plus de 98 % de la
population (10% de plus que la moyenne nationale). Seules 15 communes, sur les 1 270 que comptent
la Bretagne, demeurent à ce jour isolées.
L’originalité de la Bretagne tient également à l’organisation de ses collectivités en territoires de projets,
dont les périmètres correspondent généralement à ceux des bassins de vie.
En reconnaissant officiellement l’existence de démarches de Pays, les lois « Pasqua » et « Voynet » de
1995 et 1999 ont en fait consacré une pratique déjà ancienne en Bretagne, celle des Comités de pays
des décennies 1960 et 1970, des groupements d’action locale des programmes d’initiative
communautaire LEADER, des Pays d’accueil touristique et des Comités de bassin d’emploi…
Dès 2000, la Bretagne comptait déjà 21 pays couvrant l’intégralité du territoire régional et elle est,
encore à ce jour, la seule région à être totalement couverte par des pays.
21
La couverture intégrale de la Bretagne en pays constitue une exception française
Les parcs naturels régionaux, existant (PNR d’Armorique, l’un des plus anciens de France puisque créé
dès 1969) ou en projet (PNR du Golfe du Morbihan, PNR Rance – Côte d’Emeraude) traduisent
également l’importance accordée à la mise en œuvre de projets de territoires à des échelles dépassant
les limites administratives.
22
La coopération territoriale se manifeste enfin à travers les démarches de SCOT (schémas de cohérence
territoriale) qui se développent depuis plusieurs années, même si elles concernent pour le moment
principalement les agglomérations et les zones littorales.
Parce que les communes n’ont bien souvent pas les moyens financiers et en ingénierie nécessaires pour
faire face aux enjeux de développement auxquels elles sont confrontées, parce que ces questions
dépassent généralement l’échelle communale, la coopération est devenue une nécessité. L’urbanisation
des modes de vie, le développement des mobilités, l’émergence des questions environnementales, etc.
appellent des réponses collectives. Le développement passe par l’élaboration d’une stratégie concertée,
associant le plus grand nombre d’acteurs, y compris au sein de la société civile.
Spécificité bretonne, la tradition de coopération constitue un atout indéniable, que la Région cherche à
consolider. Le choix du pays comme espace de mise en œuvre de la politique territoriale régionale
traduit la conviction selon laquelle la coopération interterritoriale est la clé du développement. Les
réformes institutionnelles actuellement en projet ne changeront rien à cette évidence : le
développement des territoires repose sur la capacité des acteurs locaux à se rassembler autour de
projets partagés, conduits à la bonne échelle, dans une logique interterritoriale.
1.1.3 Une politique permettant d’accompagner la définition et la mise en œuvre de stratégies de
développement adaptées aux enjeux locaux
La politique territoriale de la Région privilégie le recours à l’outil contractuel, qui suppose que chaque
territoire se dote préalablement d’un projet de développement à horizon pluriannuel. La démarche de
contractualisation permet ainsi l’articulation entre la stratégie régionale, formulée dans le « Contrat
pour la Bretagne », et les stratégies locales, définies à l’échelle des pays. Outil de mise en cohérence des
politiques sur le territoire, elle permet également de sécuriser les montages financiers, dans un
23
contexte caractérisé au contraire par une précarisation budgétaire croissante. La distinction entre
enveloppes 2 (projets programmés à la signature du contrat en 2006 et révisés en 2009) et enveloppe
3 (projets programmés au fil de l’eau) permet d’introduire de la souplesse dans le dispositif de
programmation pluriannuelle.
En soutenant les capacités d’ingénierie des pays, en incitant à la définition de stratégies de
développement territorialisées, en accompagnant financièrement la réalisation des projets, la Région
entend ainsi faciliter la mise en œuvre des projets de territoires. L’aide financière apportée aux
conseils de développement et l’intérêt accordé à leurs travaux permet également de favoriser
l’expression de la société civile, et d’enrichir ainsi le dialogue entre acteurs publics et privés, gage de
qualité des projets.
La politique territoriale en chiffres
Dispositif Montants garantis sur la période 2006-2012
Contrats Région / Pays
276 000 000 € � 247 millions d’euros pour le financements des
projets locaux (investissement ou fonctionnement) ;
� 16 millions d’euros exclusivement dédiés au financement de projets numériques ;
� 13 millions d’euros pour le financement des capacités d’ingénierie des pays
Soutien à l’élaboration de projets de
services à la population et de projets
culturels (pays pilotes)
330 000 €
Soutien aux îles du Ponant 5 100 000 €
Soutien aux conseils de développement 840 000 €
1.1.4 Un soutien à la réalisation de projets qui participent au développement de la région en
valorisant de façon durable son capital territorial et humain
La politique territoriale de la Région a vocation à apporter aux territoires des moyens financiers leur
permettant de concevoir et de mettre en œuvre leurs projets, conformément aux stratégies de
développement qu’ils ont arrêtées de façon concertée. La nature de ces projets peut être extrêmement
variée, puisque les financements portent aussi bien sur des dépenses d’investissement que de
fonctionnement. Les maîtres d’ouvrage soutenus peuvent être des collectivités publiques (EPCI,
communes, …) ou des personnes privées (associations…). Les thématiques très larges couvrent
l’ensemble des 10 chantiers fédérateurs du « Contrat pour la Bretagne ». L’approche « ascendante »
qui caractérise la politique territoriale permet ainsi de « coller » au mieux aux besoins des territoires,
tout en assurant la cohérence d’ensemble du dispositif à l’échelle régionale. Au 16 juillet 2009, 714
projets ont fait l’objet d’une attribution de subvention au titre des contrats Région/pays pour un
montant total de 72 359 483 €, ce qui représente environ 1/3 des dotations garanties sur la période
2006-2012.
Actuellement, avec plus de 19,5 M€ de subventions régionales, le chantier « solidarité » représente en
montants de subventions le premier poste de dépenses. Il est suivi des chantiers « tourisme et sport »
(15 M€), « maritimité » (9,4 M€), « culture » (9,1 M€), « accessibilité » (7,8 M€) et « économie »
24
(7,1 M€). Les graphiques ci-dessous font apparaître la répartition des crédits affectés pour chacun des
10 chantiers fédérateurs et par enveloppe.
La consommation de la dotation
enveloppe 2 par chantier fédérateur au 16 juillet 2009
tourisme sport 1 1 828 7 53 €
langue 328 602 €
culture 8 1 47 964 €
solidarité 7 374 937 €
maritime 8 140 281 €
accessibilité 5 360 7 58 €
env ironnement 1 400 338 €
agriculture 85 059 €
économie 5 086 91 5 €
formation 410 97 6 €
La consommation de la dotation
enveloppe 3 par chantier fédérateur au 16 juillet 2009
maritime 802 052 €
accessibilité 57 6 880 €
env ironnement 808 468 €
agriculture 393 37 7 €
économie 1 31 2 942 €
formation 65 67 3 €tourisme sport
1 578 126 €
langue 1 1 2 1 21 €
culture 1 007 391 €
solidarité 10 508 498 €
Ces deux graphiques illustrent la diversité des projets soutenus et les stratégies de mobilisation des
enveloppes 2 et 3, cette dernière étant préférentiellement consacrée au financement de projets de
proximité, s’inscrivant dans la thématique des services à la population.
A – Permettre à l’ensemble des territoires bretons de se doter d’équipements structurants de qualité
Les contrats Région/pays sont fréquemment mobilisés pour permettre la réalisation des équipements
destinés à renforcer l’attractivité de la région et à répondre aux besoins de la population. Une attention
particulière est accordée à la qualité environnementale des projets, l’aide financière régionale ayant
notamment vocation à encourager la recherche d’un haut niveau de performance en ce domaine.
25
Développement économique :
Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, les entreprises sont très sensibles à la qualité de
leur environnement et lui accordent une place significative dans leur choix d’implantation et de
croissance. L’existence de stratégies de développement économique à l’échelle des pays ou des SCOT
permet de valoriser le territoire et de mettre en évidence l’implication des acteurs locaux. Elle illustre
ainsi l’importance que les collectivités accordent aux besoins des entreprises. L’action des collectivités
se concrétise notamment par la mise à disposition de foncier aménagé ou d’immobilier collectif
(ateliers relais, pépinières, incubateurs). La démarche Bretagne Qualiparc, qui associe la Région et les
quatre Départements bretons, constitue un outil d’amélioration en continu de la qualité des
équipements mis à disposition des entreprises.
Plus de 200 projets sont actuellement recensés dans les contrats Région/pays sur la thématique
économique, portant essentiellement sur l’aménagement de foncier et l’immobilier collectif
d’entreprises.
Déplacements et transports :
Pour être attractif, le territoire doit être accessible et offrir des réseaux diversifiés permettant des
déplacements fiables, rapides et sûrs, combinant différents modes : transport ferroviaire de passagers
(TGV et TER) ou de marchandises, ports, aéroports, routes…
A l’heure du réchauffement climatique et de la raréfaction de la ressource pétrolière, les enjeux liés au
transport occupent une place croissante dans les stratégies d’aménagement du territoire. La mise en
œuvre de « Bretagne à grande vitesse » pousse notamment les villes à s’interroger sur d’éventuels
aménagements des quartiers proches des gares, dans une double logique d’intermodalité et de
renouvellement urbain. Les territoires plus ruraux soutiennent davantage des projets permettant un
accès facilité aux gares, le développement de la pratique du covoiturage, ou encore des actions de
transport à la demande.
La politique régionale est fréquemment mobilisée pour le financement de projets de ce type, dont les
coûts importants dépassent souvent les capacités financières des communes et EPCI concernés.
Infrastructures numériques :
L’existence de télécommunications à débit rapide, à un coût modéré et d’accès facile, apparaît comme
un critère important dans le choix de localisation des entreprises et, de plus en plus, des particuliers.
Dans ce contexte, la stratégie numérique régionale Bretagne 2.0 vise à raccorder tous les Bretons au
très haut débit pour le début de la prochaine décennie, tout en développant les usages et les services.
Les contrats Région/pays comprennent depuis 2009 une enveloppe supplémentaire de 16 M€ dédiée
au soutien aux projets numériques, qu’il s’agisse d’usages, d’infrastructures ou d’études. Cette dotation
peut être mobilisée en compléments aux enveloppes 2 et 3 des contrats. Une attention particulière est
accordée à la cohérence des projets conduits aux différentes échelles territoriales. Dans cet esprit et
pour faciliter l’élaboration de stratégies de développement numérique, la Région a proposé une
démarche d’accompagnement conduite par un cabinet spécialisé, associant l’ensemble des acteurs
concernés. Depuis lors, les réflexions se poursuivent localement et des outils mutualisés sont en cours
d’élaboration. Par ailleurs, la connexion des parcs d’activité au haut ou très haut débit figure désormais
explicitement dans le référentiel Bretagne Qualiparc.
Logement :
26
Parce que se loger à des conditions économiques raisonnables à proximité de son lieu de travail
constitue un besoin fondamental, la politique territoriale est appelée à participer au financement
d’opérations publiques répondant à ces exigences. Ils permettent notamment la réalisation
d’équipements dédiés à des publics spécifiques, comme les foyers de jeunes travailleurs. Un soutien
particulier est également apporté au logement social dans les îles, pour permettre de répondre aux
besoins des populations permanentes, confrontées à la rareté de l’offre et à des coûts importants. En
2005, la part du locatif HLM représentait entre 1% (Batz) et 4 % (Groix) seulement du parc immobilier
des îles bretonnes. Rapporté aux seules résidences principales, le ratio s’avère légèrement supérieur,
entre 2,3 % (Ouessant) et 9,7 % (Bréhat). Mais il contraste toujours avec la situation plus favorable du
logement social sur le territoire breton continental. Pour l’association des îles du Ponant, qui regroupe
quinze îles et archipels bretons, dont douze en Bretagne, la question du logement figure parmi les
enjeux les plus préoccupants du moment.
Les îles ne sont pas épargnées par l’inflation du marché immobilier. Entre 1999 et 2006, le prix des
logements a augmenté de 30 à 50 %. Les terrains constructibles sont devenus plus rares, donc plus
chers. Cette situation profite en premier lieu aux résidences secondaires. Ancien, le phénomène a pris
de l’ampleur ces dernières années. Sur certaines îles, les habitations secondaires représentent
désormais 70 % du parc immobilier.
Ces déséquilibres du parc résidentiel sont aggravés par les surcoûts liés à l’insularité. Les conditions de
transport, la rareté du foncier et la disponibilité des entreprises renchérissent en moyenne de 30 % les
coûts de construction. En raison de l’éloignement, les communes ne peuvent guère mutualiser leurs
équipements. Elles doivent au contraire les surdimensionner pour accueillir les populations
saisonnières. Ces surcoûts divers expliquent les difficultés rencontrées par les maires et les bailleurs
sociaux pour permettre aux projets de voir le jour.
Pour favoriser le logement des populations insulaires, la Région Bretagne a ainsi financé en 2007 et
2008 sept opérations permettant la création de 43 logements sociaux, répartis sur les îles de Groix,
Belle-Ile et Ouessant.
Equipements culturels, sportifs, scolaires et associatifs :
L’intervention de la Région concerne à la fois les équipements de dimension métropolitaine et les
équipements de proximité. Parmi ceux-ci, une priorité est donnée aux services pour l’enfance, dont les
besoins croissent du fait de la croissance démographique observée en Bretagne. On recense ainsi
actuellement dans les contrats Région/pays une centaine de projets d’investissements scolaires, dont
certains s’inscrivent dans une démarche intéressante de mutualisation à l’échelle intercommunale. De
la même manière, l’accueil des enfants hors du temps scolaire fait partie des priorités des élus locaux.
Une cinquantaine de projets d’accueil enfance/jeunesse ont ainsi été soutenus à ce jour.
L’accès à des équipements culturels variés et de qualité permet d’améliorer la qualité de vie des
habitants d’un territoire et peut parfois faire partie des critères pour le choix d’implantation d’une
entreprise et des populations.
Les acteurs locaux ont donc décidé de faire de cette question une priorité et ont pu solliciter, à ce titre,
la politique territoriale de la Région, notamment pour renforcer les services culturels de proximité
dans le domaine de la lecture publique, des arts vivants (musique, danse…), dans une logique accrue
de mise en réseau. Le soutien de la Région est également sollicité pour permettre d’assurer une
présence artistique sur le territoire.
27
B – Développer des services pour répondre aux besoins des entreprises et des populations
Structuré par l’existence d’équipements, le développement des territoires ne peut toutefois se
concevoir sans une offre de service de qualité, répondant aux demandes des entreprises et des
populations.
Services aux entreprises :
Parce qu’une offre foncière standardisée ne suffit plus à répondre aux besoins des acteurs
économiques, il apparaît nécessaire d’accompagner l’aménagement de parcs d’activité d’une réflexion
approfondie sur les services mutualisés à apporter aux entreprises (gestion des déchets,
gardiennage…) et à leurs salariés (restauration, garderies…). Ces exigences sont pleinement intégrées
dans le référentiel Bretagne Qualiparc, dont le respect conditionne le soutien régional.
Services à la population :
Dans un contexte caractérisé à la fois par une réduction de la présence territoriale des services publics
(réorganisation hospitalière, démographie médicale, restructuration de La Poste, fermeture de
tribunaux…) et par une augmentation des besoins (vieillissement de la population, « urbanisation »
des modes de vie, arrivée de nouvelles population en milieu rural…), la question des services est
devenue un enjeu majeur de développement local. C’est pourquoi les pays font de la question des
services à la population une priorité.
Bassins de services en Bretagne et limites des Pays
L’implication des pays se manifeste :
- Par l’engagement d’une majorité des Pays dans la démarche régionale «Projet de services à la
population », démarche qui vise à soutenir l’ingénierie des pays afin d’élaborer une stratégie
de développement des services à la population ;
- Par l’importance de la place accordés aux actions relevant des services à la population au sein
28
des contrats Région/pays et des candidatures LEADER.
Des projets innovants tels que les crèches interentreprises, les pôles innovations, les pôles d’économie
sociale et solidaire ont ainsi pu trouver des co-financements.
La santé apparaît comme un enjeu de plus en plus prégnant, compte tenu à la fois du vieillissement de
la population et des inégalités territoriales croissantes dans l’offre médicale. Les contrats Région/pays
sont fréquemment appelés à participer au financement de projets relevant de la thématique de la
santé.
Si le nombre de médecins exerçant en Bretagne a augmenté aux cours des dix dernières années, ce
nombre reste cependant insuffisant au regard de la démographie régionale, un déficit de 860 médecins
étant constaté. Par ailleurs, 1 390 départs à la retraite sont prévus à l’horizon 2010. On observe des
inégalités territoriales : les médecins ont tendance à délaisser les zones rurales au profit du littoral et
des grandes villes. Afin d’inciter les médecins à s’installer dans les zones rurales et les périphéries
urbaines, les communes ou les communautés de communes proposent aux professionnels des
bâtiments à des loyers attractifs, rénovés, prêts à accueillir les cabinets. Les maisons de santé, qui
regroupent des professionnels de santé de différentes spécialités, permettent de mutualiser certains
services (le secrétariat, par exemple) et de lutter contre l’isolement. Selon les priorités de
développement du Pays, la Région peut cofinancer, après étude du dossier, jusqu’à 50 % du coût de
l’opération sur les zones sous-dotées en médecins généralistes. La Région intervient également pour
favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, handicapées, malades ou fragiles. Les contrats
Région/pays peuvent également soutenir des actions de prévention (alimentation, conduites
addictives, suicide…).
C – Préserver et valoriser le patrimoine naturel et culturel régional
La Bretagne a la chance de posséder un riche patrimoine naturel, qui constitue un facteur important
d’attractivité économique et touristique, contribue à la qualité de vie des Bretons et à l’identité de
notre région. Conscients de l’importance qu’il revêt pour le développement des territoires, les pays ont
sollicité le soutien de la Région, par exemple pour conduire des actions de sensibilisation à des enjeux
environnementaux (formations, cycles de conférences sur les enjeux du développement durables…),
des projets innovants de valorisation des déchets, des actions de mise en valeur du patrimoine
naturel…
La Bretagne abrite également un patrimoine culturel particulièrement riche, qui la place au deuxième
rang des régions françaises, juste derrière l'Ile-de-France, pour le nombre de ses édifices classés
monuments historiques. Il se caractérise surtout par une diversité exceptionnelle. Menhirs et dolmens
de la période préhistorique, maisons à pans de bois des anciennes cités médiévales, églises,
monastères et chapelles de toutes les périodes depuis l'art roman, châteaux et manoirs, mais aussi
villes fortifiées se côtoient sur le sol breton. Il convient donc de protéger et de mettre en valeur ce
patrimoine. Aussi de nombreux pays ont-ils sollicité le soutien de la Région pour des projets de
restauration, de protection et de mise en valeur du patrimoine bâti et historique.
29
1.2 LES CONTRATS REGION/PAYS CONTRIBUENT A L’ACTION REGIONALE DE LUTTE CONTRE LA
CRISE ECONOMIQUE
1.2.1 Des financements pour favoriser la relance de l’économie régionale
Par ses principes d’intervention et la nature des projets qu’elle soutient (cf supra), la politique
territoriale contribue fortement au développement de l’activité économique bretonne, en renforçant
l’attractivité du territoire régional et en permettant la réalisation de projets en direction des
entreprises (parcs d’activités, immobilier collectif d’entreprises, services…) et des salariés (maisons de
la formation professionnelle…). Elle contribue également à soutenir l’activité économique, notamment
dans le BTP et les filières innovantes, en particulier dans le secteur de « l’économie verte ». En effet, la
Région a décidé de faire des enjeux énergétiques une priorité, abordée sous l’angle territorial. Si la
planification relève de la maille nationale ou régionale, la mise en oeuvre des programmes d’actions à
destination des consommateurs se fait nécessairement au niveau local. Il en résulte que la politique
énergétique régionale doit s’intégrer dans un processus:
- De décentralisation de la mise en oeuvre des actions dans le cas de la maîtrise de la demande
et du développement des ressources locales renouvelables ;
- Et de cohérence entre les enjeux locaux et macro énergétiques pour répondre globalement au
défi énergétique breton.
La question énergétique occupe ainsi une place de plus en plus déterminante dans les contrats
Région/pays : amélioration de la performance énergétique des bâtiments, développement des énergies
renouvelables (solaire, photo-voltaïque, filière bois-énergie, …). L’animation locale de la politique
énergétique est également déterminante pour relayer les objectifs régionaux au plus près des acteurs
de terrain. L’objectif régional est de permettre qu’en 2012, des relais sur la problématique énergétique
en capacité de répondre et d’orienter l’ensemble des acteurs locaux (grand public, collectivités, milieu
agricole, artisans, industrie…) vers les spécialistes pertinents soient effectifs à l’échelle des 21 pays de
Bretagne. Un pilotage régional de ces animations locales sera développé dans un objectif de diffusion
de l’information et de soutien méthodologique, mais aussi de consolidation des actions locales
engagées. La Région aide ainsi les territoires de projets (pays, agglomérations,…) à se doter d’une
compétence technique adaptée sur l’énergie. Cette aide se fait de manière concertée afin de favoriser
les regroupements et mutualisations pertinents entre les territoires. Les synergies entre territoires et
thématiques sont recherchées afin de viser la plus grande efficacité et les meilleurs effets de leviers.
Ainsi, des projets de sensibilisation des agriculteurs, des élus locaux et du public sur les enjeux
énergétiques ont-ils été également soutenus dans le cadre des contrats Région/pays.
1.2.2 Une adaptation du dispositif en 2009 dans le cadre de la révision des contrats Région/pays
Plus que jamais, la Région Bretagne est convaincue que les acteurs locaux sont en mesure d’influer sur
l’avenir de leur territoire, à condition qu’ils soient unis autour d’un projet commun. La politique
territoriale est la marque de cette confiance et témoigne de l’engagement de la Région aux côtés des
acteurs locaux, pour participer au développement de toute la Bretagne.
Prévue dès l’origine pour introduire la souplesse nécessaire à toute démarche de programmation
pluriannuelle, la révision des contrats Région/pays actuellement en cours se poursuivra jusqu’à la fin
de l’année 2009. Compte tenu de l’importance de l’investissement public pour l’activité économique,
en particulier en période de crise, il est indispensable que les projets d’investissements puissent être
30
mis en œuvre dans les meilleurs délais. C’est pourquoi la Région a-t-elle veillé à ce que, durant la
période de négociation, les contrats continuent à être mis en œuvre normalement, tant au niveau de
l’enveloppe 3 que de l’enveloppe 2 (pour les projets déjà inscrits en première période et ne faisant pas
l’objet de modifications). Cependant, pour tenir compte de la diversité des situations locales, permettre
aux nouveaux élus de s’approprier la démarche, et parce que la définition de projets de qualité
nécessite un temps de réflexion et de concertation, il a également été décidé d’adapter le calendrier de
la révision aux différents rythmes d’avancement des négociations. Les projets d’avenants aux contrats
Région/pays peuvent ainsi être présentés jusqu’à la dernière session de l’année 2009.
La révision constitue une opportunité décisive pour adapter les stratégies locales au nouveau contexte
économique et améliorer encore la qualité des projets. La Région est ainsi attentive à la cohérence des
projets à l’échelle du pays, et à la contribution de ceux-ci à la mise en œuvre de sa stratégie de
développement. Chaque projet est également examiné au regard de son niveau d’exigence qualitative,
notamment du point de vue environnemental, social, culturel, linguistique… Les projets doivent être
conçus dans une logique de gestion économe des ressources (énergie, foncier, eau…), conformément à
l’esprit du Grenelle de l’environnement et aux principes énoncés dans l’Agenda 21 régional. Ils doivent
intégrer par anticipation la question de l’accessibilité au très haut débit (pose de fourreaux). Les
projets d’aménagement de parcs d’activités économiques doivent être conformes à la nouvelle version
du référentiel Bretagne Qualiparc, élaboré conjointement par la Région et les Départements.
La révision est également l’occasion d’adapter les règles d’aide au fonctionnement. Les subventions au
fonctionnement courant des structures (incluant le financement de salaires) seront toujours limitées à
3 ans, mais une dégressivité a été introduite, de façon à ce que des relais financiers puissent être
mobilisés avant l’extinction de l’aide régionale. Une structure ayant fait l’objet d’un accompagnement
de ce type peut désormais ponctuellement être aidée au-delà de la troisième année pour la réalisation
d’une action particulière et bien circonscrite, présentant un caractère d’innovation, et dont l’objet
diffère de l’action ayant déjà fait l’objet d’une aide de la Région. Cette disposition permet ainsi de
consolider le soutien apporté aux projets qui contribuent à l’animation des territoires et au dynamisme
associatif, qui est l’une des forces de la Bretagne.
Compte tenu du contexte économique difficile, le Conseil régional a enfin adopté une nouvelle
disposition lors de la session du 25 mai 2009, qui facilite, pour les pays les plus touchés qui en
éprouveraient le besoin, l’accompagnement sous forme d’une participation au financement temporaire
d’une ressource humaine supplémentaire spécialisée dans l’ingénierie de projet et le développement
économique local. Alors que jusque là le financement d’un poste de chargé de développement
économique par un pays ne pouvait se faire que dans le cadre de son enveloppe ingénierie (qui, pour
rappel, est plafonnée annuellement), cette exigence a été assouplie de façon dérogatoire et temporaire.
En plus des crédits déjà accordés dans le cadre des enveloppes « ingénierie » garanties, les pays
peuvent mobiliser une partie des enveloppes 2 et 3 des contrats pour financer une ingénierie
économique supplémentaire en leur sein. Bien entendu, les projets portés par les autres acteurs locaux
du territoire (associations…) et tendant au même objectif peuvent toujours être financés dans le cadre
habituel des enveloppes 2 et 3 des contrats Région Pays.
31
II – LES DISPOSITIFS REGIONAUX MOBILISES POUR ATTENUER LA CRISE ET ANTICIPER LES
MUTATIONS ECONOMIQUES
A la fin du mois de janvier 2009, la Bretagne a franchi la barre des 100 000 demandeurs d’emplois,
soit une hausse de 16,6 % depuis un an. En 2009, les investissements des entreprises devraient chuter
d’environ 25 % (quel que soit le secteur d’activité : industrie agro-alimentaire, automobile, biens
intermédiaires). D’ores et déjà, la baisse d’activité dans le BTP atteint 10 %. La réduction du recours à
l’intérim et le développement du chômage partiel annoncent d’importants plans sociaux dans les
semaines à venir dans tous les secteurs. A l’échelle internationale, les prévisions sont également
pessimistes : l’Organisation de Commerce et de Développement Economique (OCDE) anticipe une
baisse de 4,3 % du PIB de ses membres, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) annonce une
contraction de 9 % du commerce mondial en 2009, et le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit
un recul du PIB mondial de 0,5 à 1% pour 2009. En un an, le trafic conteneurs du canal de Suez a
chuté de 24 %… Le monde entre en récession.
Cette situation ne doit pas masquer les grands défis qui préexistaient à cette crise : l’énergie, le
changement climatique, la croissance des inégalités, les émeutes de la faim. La barre du milliard
d’habitants touchés par la faim vient d’être franchie. Si la population mondiale continue d’augmenter
au rythme actuel, il sera nécessaire de doubler la production agricole d’ici 2050 pour répondre aux
besoins alimentaires planétaires futurs. C’est tout un modèle de développement qu’il faut repenser
collectivement, autant dans les territoires qu’au niveau international.
La Région Bretagne s’est organisée dans la limite de ses compétences et de son budget pour apporter
des réponses aux urgences mais aussi des réponses qui dessinent l’avenir. L’ensemble des mesures
touchent à la fois l’investissement public, les PME, les salariés, les territoires, ainsi que l’innovation et
les grandes filières structurantes de notre économie régionale.
Tout d’abord, une nouvelle organisation interne spécifique pour la Région Bretagne a été mise en
place, pour disposer en temps réel de tous les éléments concernant la crise, pour pouvoir les partager,
et se donner les moyens d’un haut niveau de réactivité. L’objectif est aussi de pouvoir échanger et
travailler avec l’ensemble des acteurs concernés, car les réponses à une crise systémique ne peuvent
être que collectives et partagées. Pour répondre à ces objectifs, le Président réunit donc mensuellement
le conseil d’administration de l’Agence économique de Bretagne (AEB) qui regroupe représentants de
l’Etat, partenaires sociaux, représentants du monde économique et élus. En complément, le Président
rencontre régulièrement les représentants des banques ainsi que les partenaires sociaux. Il réunit
périodiquement les présidents de groupes politiques membres du Conseil régional pour les tenir
informés de la situation économique et de l’avancement des mesures votées.
Les services concernés du Conseil régional sont également mobilisés: économie, formation et
territoire. Ces services se réunissent régulièrement pour suivre les dossiers stratégiques et pouvoir
répondre, de la manière la plus réactive possible, aux évolutions économiques et aux besoins qui en
découlent.
32
2.1 DES DISPOSITIFS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Dans cette période économique très difficile, la Région investit sur l’avenir en misant sur la
diversification, l’innovation et la performance de ses entreprises. Elle concentre son action sur trois
axes majeurs :
- Le soutien de la demande par la mise en place d’un plan de relance volontariste ;
- La mobilisation des outils d’intervention face à la crise ;
- La préparation de la sortie de crise.
2.1.1 Le soutien de la demande par la mise en place d’un plan de relance volontariste
Dès le mois de décembre 2008, la Région a pris les mesures nécessaires pour renforcer ses capacités
de soutien de la commande publique en tant que maître d’ouvrage mais aussi en tant que
partenaire de grandes opérations publiques.
Plus de 30 M€ complémentaires sont venus abonder un budget régional d’investissement de 330M€
pour 2009.
L’accélération des investissements dans les lycées ou dans les ports, l’intensification de la politique de
soutien à l’amélioration des logements, les investissements dans le domaine culturel ou dans les
universités, le soutien aux entreprises, le soutien aux investissements dans le secteur agricole… autant
de chantiers mis en place dans le cadre d’un plan de relance régional dont l’objectif principal est
d’assurer des commandes aux entreprises.
2.1.2 La mobilisation d’outils d’intervention face à la crise
A - La mobilisation des outils financiers
Dans le contexte économique de la fin de l’année 2008, un des enjeux majeurs était d’assurer l’accès
des PME aux financements. La Région a donc fait le choix de renforcer ses outils financiers existants
afin de leur permettre de mieux répondre aux besoins des entreprises et de palier aux défaillances du
marché bancaire.
Dans un souci de réduire les risques de blocage complet de l’investissement et de soutenir les
processus de diversification, la Région a par ailleurs également renforcé ses outils de soutien directs
aux entreprises notamment dans les secteurs en crise.
La Région a ainsi abondé ses outils d’accompagnement en garantie des entreprises afin de leur
faciliter l’accès aux crédits bancaires. Le Fonds régional de garantie mis en place avec OSEO a été
abondé de 3M€ à la fin de l’année 2008.
De même, la Région a renforcé différents outils financiers assurant la couverture des besoins en fonds
propres de l’entreprise à tous les stades de son développement (Bretagne Jeune entreprise, Bretagne
capital solidaire, Ouest Venture 2…)
B - L’accompagnement des projets d’investissement pour faciliter la diversification et soutenir les
secteurs en crise
La Région a renforcé ses outils directs d’accompagnement des projets d’investissement des entreprises
afin de s’inscrire dans une démarche volontariste pour lutter contre la morosité ambiante et permettre
aux entreprises de préparer l’après crise.
Le montant des avances remboursables susceptibles d’accompagner les projets a ainsi été majoré
33
(de 300 à 500K€) et des moyens budgétaires ont été inscrits pour répondre aux besoins. De même, le
Fond spécial d’intervention économique est mobilisé sur les projets présentant un enjeu
particulièrement important pour la Bretagne.
2.1.3 La préparation de la sortie de crise
Afin d’accompagner la sortie de crise économique à laquelle nous sommes confrontés, la Région fait le
choix de concentrer son action en faveur des entreprises sur des mesures structurantes permettant de
construire l’économie bretonne de demain. L’innovation, la structuration des filières, le soutien à la
diversification et à la performance des PME sont autant d’outils qui permettent aux entreprises de
mieux capter les marchés de demain, créateurs de valeur ajoutée et d’emplois de qualité.
A - Le soutien à l’économie de la connaissance
Le soutien à l’économie de la connaissance est un enjeu majeur dans la situation économique actuelle.
La Bretagne a ainsi été la première région française à avoir adopté, fin 2008, une stratégie régionale de
l’innovation (SRI) visant à mieux soutenir les entrepreneurs novateurs et à favoriser les transferts de
technologies entre la recherche et les entreprises.
L’objectif est double, d’une part maintenir les entreprises bretonnes innovantes dans le peloton de tête
avec notamment l’appui aux pôles de compétitivité ; d’autre part, sensibiliser les PME bretonnes à
l’innovation en structurant le réseau breton d’accompagnement autour de Bretagne innovation.
Cette SRI est d’ores et déjà mise en œuvre. Un partenariat fort a été concrétisé avec OSEO le 15
juin dernier pour renforcer le soutien aux financements des entreprises innovantes. Il permet d’une
part de mieux accompagner les PME qui innovent pour la première fois dans un souci de diffusion de
l’innovation et d’autre part de d’assurer aux entreprises qui innovent déja des financements à toutes
les étapes de leurs projets.
Un fond de maturation a été constitué pour accompagner la naissance des projets innovants dans
les laboratoires, publics ou privés. Un fond d’amorçage pour soutenir la création d’entreprises
innovantes est en cours de constitution avec la Caisse des dépôts.
Enfin, la Région a renforcé les outils de haut de bilan existants pour les entreprises innovantes par
l’abondement du fond Bretagne Jeune Entreprise (BJE) et par le soutien à la constitution d’un
nouveau fonds Ouest Venture 2.
B – La structuration des filières
Engagée dans le cadre de la SRDE, la structuration des filières existantes ou émergentes de
l’économie bretonne est un élément important de résistance à la crise économique. Ces travaux
engagés avec l’ensemble des acteurs concernés permettent de définir (ou redéfinir) des stratégies
communes, de renforcer les capacités d’anticipation et de mutation et d’éclairer les axes de
diversification de l’économie bretonne. Ils alimentent l’ensemble des politiques régionales (formation,
économie, innovation, environnement…).
C – Le soutien à la performance des entreprises
Enfin, les différents outils de soutien à la performance des entreprises mis en place par la Région
permettent de renforcer les chances de sortie de crise rapide et optimisée pour les PME bretonnes.
Ainsi les actions d’accompagnement sur les marchés internationaux permettent aux PME de
chercher plus facilement de nouveaux marchés en dehors de la Bretagne. La Région soutient les salons
34
ou aux mission organisés à l’étranger mais aussi le recrutement de Volontaire internationaux en
entreprises (VIE).
De même, l’appui à la création et à la transmission d’entreprise, dans une période cela permet
souvent à des salariés en difficulté de créer leur propre emploi, est important. La Région soutient ainsi
les structures d’accompagnement apportant une attention particulière aux publics les plus éloignés des
l’emploi (Association pour le droit à l’initiative économique, boutiques de gestion…). Un travail est en
outre engagé, en lien avec l’Agence économique de Bretagne et l’ensemble des acteurs concernés pour
améliorer l’efficacité et la lisibilité de l’offre d’accompagnement dans le domaine de la création et de la
transmission d’entreprise.
2.2 DES MESURES EN MATIERE DE FORMATION PROFESSIONNELLE
Parallèlement à la montée du chômage, le Conseil régional a constaté ces derniers mois une forte
progression des demandes de formation professionnelle. Il a donc décidé, lors de sa session de mai
2009, de renforcer les dispositifs existants et de créer de nouvelles aides individuelles, afin d’apporter
des réponses appropriées et cohérentes aux attentes des jeunes sans qualification, des demandeurs
d’emploi et des salariés en difficulté.
2.2.1 L’amplification des actions régionales en matière de formation professionnelle
- Sur les formations individuelles :
• Le Chèque Force permet l’accès à des formations courtes de type Certificat
d’aptitude à la conduite en sécurité (CACES), bureautique, … Dès le début de la crise,
une augmentation très significative (+52,2% par rapport à l’année précédente) a été
enregistrée. C’est pourquoi la Région a augmenté de manière significative le nombre
de chèques force pour l’année 2009 (+1 250 bénéficiaires) ;
• Le Chèque Validation permet, conformément au Contrat d’objectifs et de Moyens
pour la validation des Acquis de l’expérience, de prendre en charge la rémunération
des opérateurs accompagnant les personnes dans cette démarche. Alors que le
Région avait déjà décidé en avril 2009, de porter la valeur de ce chèque de 500€ à
700€, afin de prendre en charge la totalité de la rémunération, le Conseil régional a
décidé lors de sa session de mai, d’abonder le nombre de parcours de 200 places
supplémentaires.
- Sur les formations préqualifiantes (Dispositif régional d’insertion professionnelle –
DRIP-, Ateliers pédagogiques personnalisés – APP et Ateliers de savoirs fondamentaux –
ASF), selon l’analyse territoriale effectuée dans le cadre des Maisons de la formation
professionnelle (MFP), le nombre de demandes s’est accru nettement en raison de la rapidité
de réalisation de ces formations :
• La prestation d’orientation professionnelle (DRIP) est particulièrement
visée, en raison de la demande croissante des demandeurs d’emploi de plus de 26 ans
qui étaient jusqu’à présent très minoritaires sur ces actions. C’est pourquoi la Région
a décidé de programmer l’ouverture de 450 places supplémentaires (soit une
augmentation de 9% par rapport aux prévisions antérieures) ;
• Les ateliers de pédagogie personnalisée (APP) et les ateliers de savoirs
fondamentaux (ASF) constituent les premiers dispositifs de proximité de
35
formation continue. Par leur offre de service, ils favorisent la réalisation de projets de
formation divers mais indispensables à une qualification ou à l’emploi (maîtrise de la
lecture, de l’écriture, du calcul, de l’internet, mais aussi la préparation des concours
administratifs ou la connaissance des langues étrangères). A ce titre, ils constituent
souvent la première marche d’entrée dans le dispositif de formation. Compte tenu de
la pression subie par ces dispositifs depuis quelques mois, la Région a décidé
d’accroître leur potentiel d’accueil de 500 parcours supplémentaires afin de répondre
à la demande sociale.
- Sur les formations qualifiantes : Les formations qualifiantes dispensées dans le cadre du
PRS comme de l’AFPA subissent, depuis le début de la crise, une pression en proportion de
l’augmentation du taux de chômage en Bretagne depuis décembre 2008, soit de l’ordre de 20%
de demandes supplémentaires, pour des formations essentiellement de niveau IV et III, dans
les secteurs tels que la restauration, le bâtiment et le tertiaire informatique.
Or, la voie de la sortie durable du chômage passe par l’accès à la qualification. Il convient de
préparer le rebond de l’économie en misant sur la formation qualifiante des personnes et en
ciblant particulièrement les emplois en cours de création dans les secteurs porteurs de
développement. C’est pourquoi la Région a souhaité que les 400 places supplémentaires
qu’elle a décidé d’offrir (soit une augmentation de 10% de la programmation initiale des
besoins) soient ouvertes prioritairement dans les secteurs liés au développement durable (éco
construction, agriculture biologique, énergies nouvelles, transports collectifs de voyageurs, …),
des métiers de la solidarité (sanitaire, social, aide à la personne) et des métiers du tourisme, de
la culture et des sports (animation, hôtellerie et restauration).
2.2.2 La construction de l’avenir
A - Le soutien à l’accès à la qualification des jeunes : Plan jeune
Le contexte économique actuel exacerbe le malaise des jeunes face à leur avenir. L’insertion dans la vie
active reste un cap difficile, en particulier en période de récession. Si les conditions d’insertion varient
selon le niveau d’étude et l’obtention ou non d’une qualification, les périodes de crise augmentent les
risques de voir le chômage conjoncturel se transformer en chômage d’exclusion durable pour les moins
qualifiés.
Alors que le chômage des jeunes en Bretagne augmente de manière significative (+ 47,4%), la Région
fait le pari de la qualification pour l’emploi de demain et a adopté la mise en œuvre d’un Plan jeune
pour préparer la sortie de crise :
- Dans le cadre de l’apprentissage : L’apprentissage permet de très bons taux d’insertion
professionnelle (de 80 à 90 % selon les filières). Toutefois, la réforme du bac pro en 3 ans et
les effets de la crise économique mettent en difficulté cette voie de formation, puisque l’on
constate une réduction des intentions d’embauche concernant les apprentis. Pourtant, il
convient de soutenir la formation de ces jeunes pour éviter la pénurie de personnels qualifiés
au moment de la reprise d’activité.
Consciente que les entreprises ont besoin d’un cadre stabilisé dans la durée pour s’investir
dans la formation des jeunes, la Région a décidé d’adapter et d’amplifier son dispositif en
créant une aide pérenne incitative pour les entreprises de moins de 20 salariés (TPE)
36
employeurs d’apprentis. C’est pourquoi elle a décidé d’abonder l’aide aux employeurs
d’apprentis, de 500€, pour les TPE (moins de 20 salariés) et les collectivités publiques. L’aide
régionale est ainsi portée à 2920€ par apprenti contre 2300€ précédemment.
Afin de soutenir les apprentis et leurs familles, la Région a décidé de revaloriser, de
manière significative, les aides ARGOAT (aide régionale aux apprentis, pour le transport,
l’hébergement et la restauration) et de généraliser l’aide au 1er équipement à toutes les filières.
5000 apprentis supplémentaires sont donc concernés par cette mesure à la rentrée 2009, soit
11 500 au total ;
- Dans le cadre de la formation initiale : Les jeunes qui sortent du système éducatif sans
qualification sont proportionnellement les plus touchés par l’éloignement du monde du
travail. La Région est particulièrement vigilante à éviter le décrochage scolaire, causé par le
cloisonnement des filières et des voies de formations ou une erreur d’orientation. C’est
pourquoi, même si elle n’est pas compétente pour arrêter les structures pédagogiques des
établissements, elle s’emploie dans le cadre de son partenariat avec les autorités académiques
à maintenir une offre de formation initiale diversifiée. Elle a obtenu le maintien et la création
de nombreux CAP, pour les élèves qui ne parviendraient pas à intégrer une filière de type bac
pro en 3 ans.
De même, dans une période de crise, il est difficile d’avoir une vision précise de l’évolution de
l’emploi. L’élévation du niveau général de formation est nécessaire pour garantir une meilleure
adaptabilité aux mutations professionnelles. La Région s’y attache en maintenant dans les
établissements un niveau d’équipement et des conditions de vie favorisant la réussite scolaire.
- Encourager et soutenir les jeunes non qualifiés dans leur parcours de formation :
L’afflux de jeunes constaté dans les missions locales depuis la fin de l’année 2008 concerne en
particulier des jeunes en situation très précaire, ce qui affaiblit d’autant leur motivation, leur
confiance dans l’avenir et leur assiduité en formation. La Région a donc décidé de les
encourager à accéder à une qualification en leur attribuant une aide financière. Cette bourse
d’accès à la qualification, d’une valeur de 1000€, est versée aux jeunes de moins de 26 ans,
intégrant une formation qualifiante de niveau V ou IV dans les dispositifs relevant de la
responsabilité du Conseil régional (apprentissage, PRS, AFPA).
B - Le développement des formations liées au développement durable
Afin de promouvoir les métiers liés au développement durable, un plan exceptionnel de formation est
en cours d’élaboration pour contribuer au développement des compétences professionnelles des actifs.
En complément de la promotion de ces formations dans le cadre du PRS en direction des demandeurs
d’emploi, ce programme spécifique s’adresse à tous les Bretons. 2 axes y sont développés :
- Un plan de formation destiné aux formateurs de ces secteurs afin de permettre une diffusion
plus rapide des connaissances nécessaires à l’accroissement des pratiques et techniques
professionnelles ;
- La programmation de modules de formation traitant de l’éco construction et la haute qualité
environnementale, les démarches HACCP dans le secteur alimentaire, les passerelles entre les
métiers du transport de marchandises et les métiers du transport de voyageurs.
1000 personnes bénéficieront de ce plan exceptionnel.
37
2.2.3 La Bretagne solidaire
A - Le chèque reconversion
La situation actuelle de l’économie bretonne, et notamment le recours massif au chômage partiel, fait
craindre une augmentation des licenciements économiques dans les prochains mois. Afin de répondre
à la demande sociale, la Région a mis en place un chèque reconversion, pour les salariés
concernés par une procédure de licenciement économique en congé de reclassement et
aux personnes récemment licenciées en convention de reclassement personnalisée (CRP) ou en
contrat de transition professionnelle (CTP).
Le chèque reconversion, prescrit exclusivement par une cellule de reclassement ou pôle emploi,
permet de suivre toute formation qualifiante ou non, dès lors qu’elle s’intègre dans le projet
professionnel validé par le prescripteur.
Cette mesure conjoncturelle, programmée pour le 2ème semestre 2009 et le 1er semestre 2010, favorise
les transitions entre les différents statuts (de salarié à stagiaire notamment) en évitant que les
personnes concernées se trouvent dans une situation non sécurisée au regard de leur projet de
formation.
D’un montant maximal de 3050€, 1600 personnes vont bénéficier de cette nouvelle mesure.
B - Accès facilité à l’information sur les droits et aides à la formation
La crise économique fragilise l’ensemble des salariés qui ne savent pas, le plus souvent où trouver les
informations sur leurs droits à la formation, les aides possibles, les dispositifs existants. La Région a
mobilisé le réseau des Maisons de la Formation professionnelle pour offrir un service de proximité,
d’accueil et d’information à tous les publics, y compris les salariés. 300 points d’accueil, répartis sur
l’ensemble du territoire breton, bénéficient d’un ensemble de ressources mutualisées pour répondre au
mieux aux demandes. Un site internet (www.seformerenbretagne.fr), offrant un ensemble
d’informations sur la formation et la VAE, vient compléter ce dispositif.
*
* *
Enfin, de manière plus transversale, la proposition faite par l’Etat de rembourser dès 2009 la TVA
payée par la Région en 2008, pour un montant de 18 millions d’euros, a permis à la collectivité de
décider d’engager des opérations et des actions pouvant avoir un effet d’« amortisseur » sur l’économie
bretonne. Ces mesures viennent ainsi accélérer la construction d’infrastructures publiques de
transport (travaux portuaires), démultiplier une politique de maîtrise de l’énergie et de production
d’énergies renouvelables dans les lycées, et prendre en compte la totalité des territoires bretons en
développant les aides pour les mises aux normes dans l’hôtellerie ou dans les bâtiments d’élevage.
Enfin, un surcroît d’aides à l’investissement des entreprises a été mis en œuvre, notamment dans les
secteurs de l’automobile et des IAA.
38
III - ETAT D’AVANCEMENT DES CHANTIERS FEDERATEURS
Chaque étape du « Contrat pour la Bretagne » est l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement
des actions réalisées dans le cadre des différents chantiers fédérateurs. Cette partie du « Contrat »
donne ainsi le détail de chacun des dix chantiers.
1. Pour un dispositif de formation réactif, au service des compétences humaines
Les engagements inscrits en 2004 portaient principalement :
- D’une part, sur la mise en place de documents stratégiques pour l’organisation et le
développement des formations, de l’entrée au lycée jusqu’au post-bac d’une part ;
- D’autre part, sur l’amélioration de la coordination et de la mobilisation territoriales.
→ Etat d’avancement du chantier par domaine d’actions :
1.1 FORMATION
1.1.1 Un cadre général d’intervention : La Stratégie Régionale Emploi Formation (SREF)
Depuis les lois de décentralisation de 1982, et par étapes successives, la Région assure un rôle central
dans la mise en œuvre et l’organisation de l’offre de formation. Au regard de ses responsabilités en
matière d’élaboration du schéma des collèges et des lycées et, plus spécifiquement, du plan régional de
développement des formations professionnelles (PRDFP), la Région doit en effet définir une
programmation à moyen terme des actions relatives à la formation professionnelle tout en assurant un
développement cohérent des différentes filières de formation.
Afin de donner une impulsion politique nouvelle au développement des formations en Bretagne, le
Conseil régional a fait le choix, en juin 2006, d’inscrire l’élaboration de ces schémas dans une Stratégie
globale, la Stratégie régionale emploi formation (SREF), afin de proposer une vision globale et
cohérente du développement et de l’organisation de l’ensemble des formations, qu’elles soient initiales
(collèges, lycées et apprentissage) ou continues. Cette stratégie, proposée par la Région à l’ensemble
des acteurs de la formation sur la base d’orientations stratégiques partagées, se décline en 7 plans
d’action :
- Le schéma des collèges et des lycées ;
- Le plan régional de développement des formations professionnelles comprenant :
• Le plan de développement de la préqualification,
• Le plan de développement de l’enseignement professionnel initial,
• Le plan de développement de la formation continue professionnelle qualifiante,
• Le plan de développement des formations sanitaires et sociales ;
- La démarche de développement de l’enseignement supérieur ;
- Le plan de développement de l’accueil, l’information, l’orientation, l’accompagnement
(AIOA) ;
- Le plan d’action Egalité : « Passer de l’égalité de droit à l’égalité de fait » ;
39
- Le plan d’action Solidarité : « Développer une politique de solidarité » ;
- Le plan d’action Emploi et Développement durable : « Contribuer à l’emploi de qualité et à la
dynamique des entreprises pour le développement durable du territoire ».
1.1.2 La mise en œuvre de la gouvernance régionale
Le champ de l’emploi-formation constitue un secteur à responsabilités multiples, investi par une
pluralité d’acteurs. La Région, au regard de ses responsabilités en matière de mise en cohérence des
politiques de formation, a instauré un mode de gouvernance permettant de construire des plans
d’action partagés, dans le respect des compétences de chacun. Cette gouvernance s’organise autour de
3 axes :
A - Un système d’information de qualité
La définition d’orientations en matière de formation doit pouvoir s’appuyer sur un système
d’information de qualité, permettant de prendre en compte l’ensemble des paramètres liés à la
démographie, l’emploi, le développement économique ainsi que l’aménagement du territoire.
Le GREF Bretagne (GIP de la Relation Emploi-Formation), financé par l’Etat et le Conseil régional de
Bretagne, participe à ce système d’information en développant une fonction d’expertise, de
mutualisation et d’animation sur l’analyse du lien emploi formation. Dans ce cadre, les principaux axes
de travail mis en œuvre portent sur :
- La mise en place de tableaux de bord territoriaux emploi-formation : Au service des
Maisons de la Formation Professionnelle, ces tableaux de bord apportent une information
structurée et homogène sur les principaux indicateurs de la relation emploi-formation à
l’échelle des Pays ;
- L’analyse de l’insertion professionnelle des publics en fonction des formations
suivies grâce aux enquêtes IROISE : Mises en œuvre depuis plusieurs années pour
l’apprentissage, ces enquêtes sont désormais réalisées également pour les formations
continues (Programme Régional des Stages, Chèques Formation et Formations sanitaires et
sociales) ;
- La connaissance de l’offre de formation : Cette connaissance s’appuie sur la
constitution, par le GREF Bretagne, d’une base de données inter-dispositifs.
Ce système d’information est complété par des travaux d’étude réalisés dans le cadre du Contrat de
projet Etat Région afin d’« assurer une fonction de veille, d’observation et d’analyse des mutations
économiques, sociales et démographiques ».
Enfin, la Région peut, au regard de ses problématiques, commanditer des travaux d’études spécifiques.
Ainsi, une analyse est actuellement en cours sur les besoins en emplois et en qualifications dans les
métiers du soin et de l’accompagnement social, en lien avec les compétences de la Région en matière
de formations sanitaires et sociales.
B - Une concertation renforcée
- Dans le cadre du CCREFP (Comité de Coordination Régional de l’Emploi et de la
Formation Professionnelle) : La SREF identifie clairement le CCREFP comme l’instance
partenariale de concertation et de coordination des politiques régionales de formation et
d’emploi. Composé de 70 élus et acteurs de la formation professionnelle (services de l’Etat et
40
de la Région, organisations syndicales, branches professionnelles, organismes consulaires,
Pôle Emploi, …), il se réunit au moins 3 fois par an en comité plénier et travaille, de manière
complémentaire, dans le cadre de commissions ad hoc. L’ensemble des questions liées à la
formation sont soumises au CCREFP, pour avis, avant toute décision du Conseil régional.
Ainsi, en 2009, le comité a été étroitement associé à chacune des étapes du processus
d’organisation de l’offre de formation, depuis l’analyse des besoins en qualification jusqu’à la
déclinaison des plans d’action par dispositif ;
- Au travers d’un développement de la contractualisation :
• Avec l’Etat : D’une part, le Contrat d’objectifs et de Moyens Apprentissage, signé en
juillet 2005, sera complété par la mise en place de conventions annuelles pour
lesquelles les négociations sont engagées ; d’autre part, le contrat d’objectifs et de
moyens Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) s’inscrit dans une démarche
globale visant à ancrer durablement la VAE comme une voie ordinaire d’accès à la
certification et comme un élément constitutif fondamental de la formation tout au
long de la vie ;
• Avec l’Etat et Pôle Emploi : Une convention avec l’Etat et Pôle Emploi est en cours de
finalisation. Elle succède à la convention Etat-Région-Assédic, en adaptant la
relation contractuelle au regard de deux nouvelles réalités : la refonte du dispositif
national d’intervention (fusion ANPE / Assédic) et la mise en place d’une nouvelle
offre de service, ainsi que l’impact de la crise économique. Outre la réduction des
délais d’entrée en formation et le suivi des stagiaires après leur formation, cette
convention a pour objectifs : le développement d’une démarche partagée dans le
cadre de l’évaluation des besoins de formation, la prescription des dispositifs de
formation et la co-programmation d’actions conjoncturelles de formation. Enfin,
cette convention prendra en compte la création du Chèque Reconversion, décidée
lors de la session de juin 2009, qui sera prescrit par Pôle Emploi et les cellules de
reclassement. Outre la clarification des procédures de gestion de cette nouvelle
mesure, cette convention abordera le rôle de Pôle Emploi dans le montage financier
des formations, en lien avec les entreprises, l’Etat et les OPCA ;
• Avec l’Agefiph (Association pour la gestion des fonds d’insertion des personnes
handicapées) : Une convention a été signée afin de développer l’accès des personnes
handicapées aux dispositifs de formation continue de droit commun.
C - Des orientations stratégiques partagées
La Région, au titre de la gouvernance inscrite dans la SREF, s’est donné comme priorité de mettre en
cohérence les différentes filières de formation, dans le respect des compétences de chacun. Le
document d’orientation des formations, réalisé chaque année, constitue l’un des outils de mise en
œuvre de cette gouvernance.
Cette démarche s’appuie à la fois sur une analyse des besoins en qualifications conduite au niveau
régional, en concertation avec les représentants professionnels, notamment dans le cadre des contrats
d’objectifs, ainsi que sur une approche territoriale mise en œuvre dans le cadre des Maisons de la
Formation Professionnelle :
41
- La mise en cohérence des approches sectorielles et territoriales :
• L’approche régionale : L’analyse régionale, organisée par secteur économique,
apporte un éclairage sur le contexte économique, la structure des emplois, le marché
du travail et les besoins en emplois et en qualifications dans les différents secteurs de
l’économie bretonne. Elle fait l’objet d’une concertation étroite avec les branches
professionnelles. A cet égard, les contrats d’objectifs emploi-formation constituent
un lieu de concertation et de collaboration entre la Région, l’Etat et les branches
professionnelles représentées de façon paritaire. Pôle Emploi et d’autres partenaires
ressources tels que les Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA), l’Agefiph et
le Fongecif y sont également associés.
Les enjeux et les orientations en matière d’emploi-formation sont partagés et déclinés
en plans d’actions concertés qui donnent lieu à une évaluation chaque année. La
concertation régulière entre les partenaires permet une information partagée de
l’évolution des secteurs. Cette information réactualisée en permanence vise à une plus
grande réactivité d’action.
Chaque année, les comités d’orientation réalisent une évaluation des actions et
valident le plan d’actions pour l’année suivante.
Six contrats d’objectifs ont été signés avec les branches et filières suivantes:
Métallurgie ; Bâtiment ; Propreté et services associés ; Filière pêche et cultures
marines ; Filière nautique ; Travaux publics.
Cinq autres contrats sont en cours de construction dans les secteurs suivants :
Sanitaire et social ; Transports et logistique ; Spectacle Vivant ; Agriculture ;
Tourisme ;
• L’approche territoriale : L’analyse territoriale des besoins en qualifications est mise
en œuvre dans le cadre des Maisons de la formation professionnelle (MFP). Il s’agit
d'organiser une concertation avec les acteurs, à l'échelle des territoires, afin
d'identifier, au regard des réalités locales, les besoins prioritaires en matière de
formation. Les MFP doivent ainsi permettre une meilleure prise en compte des
spécificités territoriales dans la définition des politiques régionales de formation.
L’ensemble de ces données, sectorielles et territoriales, font l’objet d’une
consolidation au niveau régional.
- Par la production d’un document d’orientation : L’analyse des besoins en qualification
constitue la première étape dans la mise en œuvre d’un processus visant à la fois à optimiser
les réponses à apporter aux besoins identifiés ainsi qu’à favoriser une plus grande
coordination des différentes interventions. Les orientations relatives à l’évolution des
formations sont ensuite définies en concertation avec les autorités académiques, les acteurs
institutionnels de l’emploi-formation et les partenaires sociaux, plus particulièrement dans le
cadre du Comité de coordination régional de l’emploi et de la formation professionnelle
(CCREFP). Construit dans une logique inter-dispositifs, le document d’orientations des
formations constitue un outil d’aide à la décision en matière d’évolution des formations :
• Pour les dispositifs relevant de la compétence directe de la Région : apprentissage,
formation continue des demandeurs d’emploi ;
42
• Pour les dispositifs en compétence partagée ;
• Au titre de la gouvernance régionale.
Il constitue ainsi un cadre stratégique partagé, favorisant l’articulation et la complémentarité
entre les différentes voies de formation et permettant de répondre aux besoins en qualification
de demain.
1.1.3 La mise en œuvre de politiques transversales : Le Plan de développement de l’accueil, de
l’information et de l’orientation (AIO), pour toutes et tous, sur l’ensemble du territoire
En réponse aux enjeux de la SREF 2006-2010, votée lors de la session du Conseil régional de juin
2006, les MFP sont au service d’un accès à la formation et à la qualification pour tous et tout au long
de la vie, sur l’ensemble du territoire breton. Ce dispositif des « Maisons de la formation
professionnelle » est unique en France. Conduit en lien avec les Pays, il a pour objectif de favoriser un
meilleur accès à la formation pour tous.
A- Une gouvernance régionale et locale
Le dispositif MFP repose sur l’adhésion des partenaires régionaux dans le cadre d’un Comité de liaison
ad hoc, émanation de la commission emploi formation du CCREFP, et d’un groupe technique régional
composé des principales têtes de réseau : Rectorat, Pôle emploi, FONGECIF Bretagne, Association
régionale des Missions locales et CRIJ.
Au niveau local, chaque MFP s’appuie sur un comité de coordination local restreint présidé par un
conseiller régional, regroupant les partenaires sociaux, les représentants des services de l’Etat, Pôle
Emploi, les collectivités locales (Pays et/ou EPCI), …
B - Une mise en réseau d’acteurs au service d’un accueil et d’une information pour tous, en tous points
du territoire breton
Le dispositif MFP repose sur une mise en réseau des acteurs intervenant dans le champ de
l’AIOA : Pôle Emploi, CIO, Fongecif Bretagne, Missions Locales, réseau Information Jeunesse, réseau
des Points accueil emploi, CIDFF, Cap emploi… Il ne s’agit donc pas de créer une nouvelle structure
mais de s’appuyer sur l’expertise de structures existantes qui s’engagent, d’une part à apporter un
premier niveau d’information sur le formation et la VAE à toute personne quel que soit son statut –
demandeur d’emploi, salarié, scolaire… -, et d’autre part à assurer une mise en relation avec la
structure la plus adaptée si la personne accueillie a besoin d’un conseil ou un accompagnement.
Afin d’acter ces engagements, une charte régionale a été signée le 13 décembre 2006 entre la Région et
les 5 têtes de réseau régionales: Pôle Emploi, le Rectorat (réseau des CIO), le Fongecif Bretagne,
l’Association Régionale des Missions Locales, le Centre Régional Information jeunesse. Cette charte a
été déclinée dans les 19 pays officiellement lancés dans le dispositif MFP permettant ainsi un
élargissement aux structures spécifiques locales.
L’ensemble des 19 MFP est ouvert au public depuis fin juin 2009, représentant 300 points d’accueil
sur l’ensemble du territoire breton.
L’ouverture au public du réseau MFP implique que, chaque structure engagée dans le dispositif est
identifiée par une signalétique commune afin de permettre aux publics de repérer les points
d’accueil MFP où ils pourront trouver une information sur la formation et la VAE.
43
C- Des moyens donnés aux points d’accueil MFP
- Le kit MFP : Pour assurer cet accueil tout public, chaque point d’accueil engagé dans le
dispositif MFP bénéficie d’un ensemble de ressources d’information sur la formation et la
VAE. L’ensemble de ces ressources, issu pour une part importante de la mutualisation de
ressources existantes au sein de chaque réseau régional signataire de la charte régionale,
constitue le kit MFP. Deux outils créés spécifiquement pour le réseau, avec l’appui du GREF,
complètent ce kit. Dans chaque territoire, le kit MFP est remis à l’ensemble des structures
engagées dans le dispositif MFP, à l’issue d’une journée de formation à laquelle participe
chaque réseau régional pour présenter les mesures correspondant à son champ de
compétence ;
- L’extranet MFP : L’évolution constante des dispositifs de formation, notamment dans le
contexte actuel, impose une mise à jour régulière des informations contenues dans le kit MFP.
Ce projet de mise en ligne du kit MFP a été confié au GREF. Un extranet a été mis à la
disposition de l’ensemble des points d’accueil MFP «labellisés» depuis mai 2009. Accessible
grâce à un identifiant, cet espace a deux objectifs :
• C’est avant tout un lieu ressources où pourront être téléchargés l’ensemble des
documents constitutifs du kit MFP mais aussi tous les documents en lien avec le
dispositif ;
• C’est aussi un outil d’animation de l’ensemble du réseau MFP grâce à des forums
d’échange sur les questions liées à la formation et à la VAE et à un agenda relatif aux
différents événements liés aux 19 MFP.
D - Une communication auprès des publics
Afin d’informer les publics sur l’existence des points d’accueil MFP, des plaquettes ont été réalisées
par pays : elles présentent, pour chaque réseau territorial, les coordonnées, horaires d’ouverture et
lieux de permanence des points d’accueil MFP. Ces plaquettes sont diffusées dans des lieux accueillant
un public varié (mairies, CCAS, foyer jeune travailleur, etc …). Depuis le mois de juin, est également
proposé un site Internet (www.seformerenbretagne.fr), qui permet à tous les publics d’accéder
à un ensemble d’informations sur la formation et la VAE en Bretagne. L’objectif est de renforcer le
développement du nouveau service de proximité que constituent les maisons de la formation
professionnelle par un outil complémentaire de plus en plus utilisé par une grande partie de la
population.
Le lancement de ce site a fait l’objet d’une large campagne de communication régionale pour informer
l’ensemble des bretonnes et bretons sur les services apportés par les Maisons de la Formation
Professionnelle.
1.2 LYCEES
La Bretagne compte 273 lycées, dont 121 lycées publics et 152 lycées privés qui accueillent 140 000
jeunes. 70 établissements relèvent du ministère de l’agriculture. 4 appartiennent au réseau maritime.
73 % d’une classe d’âge obtient le baccalauréat dans l’Académie de Rennes. Ce pourcentage place en
tête l’Académie de Rennes au niveau national. L’objectif inscrit dans le Stratégie Régionale Emploi
Formation (SREF) de 74 % en 2010 est donc en passe d’être atteint.
La Région est responsable de l’allocation de ressources aux établissements, pour l’exercice des
44
compétences transférées (accueil, restauration, hébergement et entretien général et technique) :
dotations de fonctionnement, crédits d’investissement et ressources humaines. Dans la limite de
l’autonomie de l’établissement, il revient à la Région d’évaluer les moyens correspondant aux besoins
de chaque établissement, afin de garantir l’égalité d’accès de chacun–e à une formation initiale de
qualité.
1.2.1 Assurer l’équité entre établissements pour de leurs besoins de fonctionnement
La dotation annuelle de fonctionnement doit permettre à l’E.P.L.E. de prendre en charge les
différentes dépenses afférentes à sa vie courante : viabilisation (eau, gaz, électricité, fioul, bois…),
entretien, activités pédagogiques.
Pour donner à chaque lycée les marges de manœuvre pour élaborer et mettre en oeuvre son projet
d’établissement, le Conseil régional a décidé lors de sa session de juillet 2008 de revoir le mode
d’allocation des ressources de fonctionnement aux établissements. En effet, le mode de calcul
antérieur prenait insuffisamment en compte la situation des établissements et était globalement
inéquitable. Les établissements dont les charges de viabilisation étaient faibles dégageaient davantage
de financement pour leurs projets et leur équipement pédagogique. Dorénavant, la part viabilisation
de la dotation annuelle est déterminée sur la base des dépenses réelles constatées dans le compte
financier des trois derniers exercices. Les dispositions nouvelles assurent à chaque établissement, à
structure pédagogique et effectifs égaux, des marges de manœuvre identiques pour mettre en œuvre
leur projet d’établissement.
Afin d’inciter l’établissement à engager des démarches pour maîtriser ses consommations
énergétiques, un mécanisme d’intéressement permettant de restituer au lycée une partie du gain
généré a été mis en place. Cette redistribution, négociée avec le proviseur, tient compte des projets de
l’établissement et doit être utilisée pour financer des projets pédagogiques. 3 ou 4 années seront
nécessaires pour que ce nouveau dispositif fonctionne pleinement.
S’agissant des établissements privés sous contrat avec l’Education nationale, la Région assure dans le
cadre des lois de décentralisation, leur fonctionnement par l’attribution de crédits de fonctionnement
ayant vocation à participer au financement des dépenses courantes et exceptionnelles des
établissements. En outre, depuis 2007, la Région verse aux lycées privés, un crédit de fonctionnement
au titre des dépenses de rémunération des personnels non enseignants afférentes à l’externat.
1.2.2 Améliorer les conditions de vie des lycéens par l’amélioration de l’immobilier
Le Programme Prévisionnel des Investissements (PPI) permet de planifier les opérations
immobilières sur 5 ans (2005-2009), tant sur le plan technique que financier. A la fin 2008, la Région
avait engagé 78 % des travaux programmés dans le PPI des lycées publics (2005-2009), soit plus de
500 opérations déployées dans 121 établissements pour un montant total d’investissements de 415
M€.
L’ensemble des travaux engagés vise à garantir la sécurité et la santé des usagers et à améliorer les
conditions d’accueil, d’enseignement et de travail (internats, gymnases, salles polyvalentes,
restaurants, CDI, ateliers). Le maintien du patrimoine est aussi un enjeu important qui s’appuie à la
fois sur l’effort d’investissement de la Région et sur l’implication des agents techniques régionaux des
établissements.
En complément des interventions sur le bâti, une dotation spécifique a été mise en œuvre pour
améliorer la prise en compte des dépenses obligatoires auxquelles les lycées doivent faire face pour les
45
contrats de maintenance obligatoires et les vérifications techniques périodiques. L’objectif est d’inciter
les établissements à passer ces contrats obligatoires, gage de sécurité et d’une meilleure maintenance
préventive.
Un effort particulier a été réalisé pour rénover ou restructurer les ateliers des lycées professionnels,
conformément aux objectifs du Plan régional de développement de la formation professionnelle : 7
opérations ont été livrées en 2007/2008 pour 18 M€, et 4 autres sont engagées en 2008/2009 pour
15 M€. Par ailleurs, une attention particulière est toujours apportée à la rénovation des services de
restauration et des internats, dans le souci d’améliorer les conditions de vie et de réussite des élèves
pour favoriser les parcours scolaires.
En plus de l’effort d’investissement dans les ateliers, la Région propose une démarche qualité. Cette
dernière doit permettre d’améliorer l’organisation physique et fonctionnelle de ces espaces
pédagogiques et débouche sur une certification régionale « Qualycée ». Un nouveau marché a été
lancé fin 2008 afin de permettre de poursuivre les démarches en cours et de faire naître de nouveaux
projets. 22 lycées se sont déjà inscrits dans cette démarche. A l’horizon 2011, 52 établissements en
auront bénéficié. La certification « Qualycée » fait partie intégrante du cahier des charges à remplir
pour obtenir le label « lycées des métiers » décerné par le Ministère de l’Education Nationale, via le
Rectorat d’Académie.
La Région participe aussi à l’investissement dans les établissements privés. Le PPI des lycées privés
sous contrat d’association concerne quant à lui 143 établissements auxquels la Région aura versé
84 M€ de subventions, fin 2009.
Un nouveau PPI (2010-2014) a été examiné par l’Assemblée en juin 2009. En cohérence avec
l’ensemble des politiques du Conseil régional, les objectifs sont déclinés par ordre de priorité : la
sécurité et la santé des usagers, l’amélioration des locaux pour les personnels techniques régionaux
des établissements, les économies d’énergie et l’accompagnement des innovations pédagogiques, en
particulier, en terme de remédiation et de développement des techniques de l’information et de la
communication (TIC). Ce nouveau programme a été élaboré en misant sur la qualité de la
concertation avec la communauté éducative, dès l’expression des besoins, durant la définition des
projets et jusqu’à leur mise en œuvre.
La qualité environnementale doit être au cœur des opérations. En effet, dans le PPI en
cours, les travaux dans les lycées intègrent désormais un référentiel technique dont l’objectif est de
conjuguer le confort des occupants, la fonctionnalité des locaux et les performances techniques. Il
s’accompagne d’un guide de la qualité environnementale afin que chaque nouvelle opération approche
les objectifs de haute qualité environnementale (HQE). Ces préconisations sont intégrées dans les
cahiers des charges des opérations lancées par la Région.
Par ailleurs, une expertise des consommations énergétiques a été menée dans l’ensemble des lycées
publics. Elle a permis de détecter les principaux dysfonctionnements, d’en identifier les causes et de
proposer des solutions correctrices qui seront intégrées dans le prochain PPI.
Plus largement, l’attention de la Région porte sur la diversification des sources d’énergie (chaudières
bois, panneaux photovoltaïques et panneaux solaires thermiques pour la production d’eau chaude…),
les économies d’eau et l’entretien des réseaux d’assainissement des lycées.
Le développement durable sera le fil rouge du prochain PPI 2010-2014 en cohérence avec la récente
évolution des critères d’attribution des dotations de fonctionnement aux lycées. La Région contribue
46
ainsi à promouvoir les comportements économes en prenant en compte la situation particulière de
chaque établissement et les efforts réalisés pour réduire les consommations énergétiques.
1.2.3 Améliorer les équipements pédagogiques dans les lycées
Dès 2004, une politique de « juste équipement »a été mise en place, avec notamment le recours
systématique à l’avis des inspecteurs pédagogiques des spécialités. Cette collaboration avec les services
académiques permet de doter les lycéens des matériels adaptés en fonction des besoins réels des
établissements.
A - Développer l’usage des TIC et du numérique : Accès pour tous et pratiques innovantes
Désireuse d’offrir à tous les meilleures conditions de formation, la Région s’engage à mettre à
disposition des lycéens des outils multimédia modernes, adaptés aux évolutions technologiques, aux
enseignements dispensés et aux réalités du monde professionnel.
B - Logiciels libres, tableaux numériques et salles multimédia mobiles
La Région poursuit son effort pour mettre à disposition des lycées des ordinateurs récents disposant
d’outils logiciels complets. A chaque rentrée, elle renouvelle une partie de son parc informatique, soit
4 560 PC neufs livrés pour la seule année 2008 avec des suites logicielles libres. Autre outil multimédia
dont l’acquisition a été privilégiée, plus de 250 tableaux numériques ont été fournis aux lycées publics
depuis 2005.
C - Des Espaces Numériques de Travail (ENT) à l’horizon 2011
L’Etat et la Région ont décidé de mettre leurs moyens en commun afin de développer l’usage des TIC,
via des Espaces Numériques de Travail (ENT) communs à tous les usagers d’un même établissement.
Il s’agit d’un portail partagé qui permet d’accéder à l’ensemble des ressources et services numériques
en rapport avec l’activité des différents usagers : élèves, parents, enseignants, personnels
administratifs et techniques, collectivités territoriales. Chacun dispose d’un point d’entrée
personnalisé et sécurisé pour accéder à des compléments de cours, des supports pédagogiques
diversifiés, l’agenda du lycée, sa messagerie, les carnets de note, etc.
L’objectif premier est de réduire l’inégalité d’accès aux outils numériques et d’accompagner leur
déploiement dans les établissements d’enseignement. Il s’agit aussi de développer de nouveaux usages
et de favoriser l’innovation pédagogique au profit de la réussite de tous.
Ils faciliteront enfin, le partage d’informations entre les établissements, les parents et les autorités
académiques (Rectorat, DRAF, DRAM, Région).
Le déploiement des E.N.T est en parfaite cohérence avec la politique régionale de développement du
numérique sur l’ensemble du territoire. Après des études conduites en 2008, la Région accompagnera
le développement de ces services dans tous les lycées d’ici 2 à 3 ans.
1.2.4 Favoriser l’égalité des chances en aidant les familles des lycéens A - 720 000 chèques-livres distribués pour une valeur de 7,2 M€
Dès septembre 2004, la Région s’est engagée à aider les familles de lycéens en participant à
l’acquisition des manuels scolaires. Chaque année, les lycéens bénéficient ainsi de 60 € pour acheter
ou louer des manuels scolaires neufs ou d’occasion mais aussi, des cahiers d’exercices et de travaux
pratiques, des dictionnaires, lexiques et les romans étudiés en classe, auprès d’un réseau de 355
partenaires -librairies, lycées et associations organisant des bourses aux livres-.
47
Cette aide de 60 € a été calculée pour aboutir, par le biais de la revente en fin d’année, à la gratuité des
manuels sur l'ensemble de la scolarité lycéenne. B - Une aide au 1er équipement professionnel
L’acquisition des « boîtes à outils » représente un investissement lourd pour les familles dont les
enfants entrent en première année de CAP, BEP ou Bac pro. C’est pourquoi la Région a mis en place
cette aide au premier équipement qui varie de 38 à 283 € selon les sections. Près de 10 000 lycéens des
filières industrie, hôtellerie-restauration, agriculture,… en bénéficient. Une aide identique est versée
aux apprentis. C - Des vêtements à flottabilité intégrée offerts dans les lycées maritimes
Dès leur entrée en formation, la Région dote les 550 élèves des lycées maritimes de Paimpol, Le
Guilvinec, Saint-Malo et Etel, de vêtements à flottabilité intégrée (VFI). L’objectif est de sensibiliser les
jeunes à la sécurité en mer et de les aider à acquérir les bons réflexes. D - Des tarifs de restauration mieux encadrés pour préserver le pouvoir d’achat des familles
Chargée de la restauration dans les lycées, la Région a compétence pour fixer les tarifs des repas,
variable d’un établissement à l’autre. Sans définir de tarif unique pour l’ensemble des lycées, il a été
décidé, en juillet 2008, d’encadrer les coûts de restauration scolaire dans un souci de convergence des
prix. L’objectif est aussi de limiter les hausses des tarifs pour préserver le pouvoir d’achat des familles.
1.2.5 Favoriser l’ouverture au monde et aux autres
Le dispositif Karta Bretagne permet d’accompagner financièrement les projets des élèves et de leurs
enseignants qui souhaitent s’investir dans des actions éducatives liées à la santé et la qualité de vie, au
développement durable, à l’ouverture des jeunes au monde ou encore à la culture artistique et
scientifique. Depuis 2005, plus de 200 lycées, privés et publics, se sont engagés, sur une durée de 2 ou
3 ans, dans une charte KARTA.
Si la Région a pour mission principale d’offrir aux élèves des conditions de travail optimales, elle
s’attache aussi à ce que les lycées soient des lieux d’intégration et d’apprentissage de la vie en société.
C’est pourquoi elle accompagne les projets citoyens conduits autour d’axes majeurs pour l’avenir
des jeunes. Au-delà de ces thématiques d’actualité, des critères de transversalité comme le travail en
équipe, la pluridisciplinarité, les actions mutualisées entre lycées sont également pris en compte. La
promotion de l’égalité et le respect filles/garçons, la prévention des comportements sexistes et des
violences, l’élargissement des choix professionnels, la lutte contre les stéréotypes et contre
l’homophobie sont ainsi des axes valorisés au sein du dispositif. Depuis 2005, 28 établissements
scolaires ont engagé leurs classes dans 36 projets Karta/Egalité, près de 600 lycéen-nes et leurs
professeur-es ont été impliqué-es, 8 000 à 10.000 élèves ont été concernés ;
A l'issue de l'année 2007-2008, 3ème année de fonctionnement du dispositif, 1 500 actions ont pu être
accompagnées financièrement dans plus de 200 établissements, représentant une aide globale de
2,3M€.
Les projets orientés vers le développement durable ont connu une forte progression. L’aide financière
qui leur est accordée sur cette thématique est plus importante (jusqu’à 80% du budget plafonné à
4 000 € par action). Il en est de même pour la thématique « santé et qualité de vie", également jugée
prioritaire.
48
Les projets consacrés à « l’ouverture au monde » et à l’« Education artistique » sont aussi
accompagnés par la Région.
Des rencontres sur les thématiques KARTA sont régulièrement proposées à l'ensemble des lycées
bretons.
Par ailleurs, le Conseil régional des jeunes est conçu comme un réel espace d’expression pour les
lycéens et apprentis. Dans une composition strictement paritaire, il réunit 166 lycéen-nes et apprenti-es
pour un mandat de 2 ans. Cette assemblée consultative représente, à la proportionnelle, l’ensemble des
établissements d’enseignement, public et privé, présents sur le territoire breton. Il concerne les apprentis et
les lycéens des lycées généraux, professionnels, Education nationale, enseignements agricole et maritime.
Espace d’expression, d’information, de formation et de débats entre jeunes, il doit aider le Conseil régional à
prendre en compte les attentes des lycéens et apprentis bretons, tout en permettant aux jeunes élus de
s’engager dans des actions collectives et citoyennes.
Au terme de 12 réunions plénières organisées sur 2 ans, le bilan de la dernière mandature se révèle très
positif : les jeunes élus ont participé à différents événements régionaux (conférence sur le suicide,
biennale de l'égalité femmes-hommes, conférence sur la vie associative, réunions Karta Bretagne...).
Les jeunes conseillers se sont par ailleurs impliqués dans la réalisation de leurs propres projets:
organisation de journées "développement durable" dans différents lycées ou encore réalisation en
2008 d’un court-métrage contre les violences sexistes réalisé par sa commission Santé.
De nouvelles élections ont été organisées fin 2008 dans les lycées et CFA bretons afin de désigner les
futurs élu-es au 3ème CRJ. Dans un souci de répartition territoriale, les candidats se sont réunis par
pays, afin de désigner les 83 garçons et 83 filles futurs conseillers. La nouvelle assemblée a ainsi été
installée en décembre 2008.
1.3 APPRENTISSAGE
L’apprentissage prépare à près de 300 métiers, dans de nombreux secteurs professionnels (bâtiment,
métiers de bouche, métiers du commerce, soins personnels …), dans près de 115 sites répartis sur le
territoire breton. Ce dispositif compte 18 500 apprentis (au 31/12/08) contre 16000 en 2004, soit une
augmentation de près de 2500 apprentis (+15,6%)
La Région confirme sa volonté d’un développement qualitatif et équilibré de l’apprentissage en
complémentarité avec les autres voies de formation. Pour ce faire, un Contrat d’objectifs et de moyens
pour le développement de l’apprentissage en Bretagne a été signé le 27 juillet 2005 entre la Région
Bretagne et l’Etat. Les objectifs de ce contrat sont inscrits dans la Stratégie Régionale de l’Emploi et de
la Formation votée par la Région lors de sa session de juin 2006. Un double objectif a été retenu :
- D’une part, offrir aux jeunes une formation diplômante de qualité, une véritable filière de
qualification et d’insertion professionnelle leur permettant d’évoluer tout au long de leur vie
professionnelle ;
- D’autre part, répondre aux besoins de l’économie régionale en terme de recrutement, de
création et de reprise d’entreprises en s’inscrivant dans une dynamique de gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences.
1.3.1 Adapter le dispositif de formation par l’apprentissage pour répondre aux besoins sociaux et
économiques de la Bretagne
Depuis 2004, la Région a procédé à des adaptations de sa carte des formations par apprentissage.
49
Ainsi, entre 2005 et 2008, 2 500 places ont été créées : Les effectifs d’apprentis concernent
essentiellement des niveaux de formation V et IV, cependant ce sont les formations supérieures qui
progressent le plus en proportion et ce, conformément aux orientations de la SREF d’élévation du La
Région participe également au financement des opérations d’investissements structurants des CFA. En
effet, les conditions d’accueil en CFA interviennent dans le choix de cette filière par les jeunes et leurs
familles. La Région a ainsi soutenu des projets d’aménagement et de rénovation des locaux
pédagogiques et internats pour répondre à des besoins de mise aux normes et d’extension, pour plus
de 35 millions d’euros depuis 2004.
1.3.2 Permettre à des publics diversifiés d’accéder à l’apprentissage
Le dispositif dénommé « Passerelles vers l’alternance » a été lancé en fin d’année 2008, sous
forme expérimentale, sur 4 pays (Fougères, Cornouaille, Lorient et Saint-Brieuc). Son objectif est de
favoriser l’accès à l’alternance, et notamment l’apprentissage, par la recherche d’une collaboration
renforcée entre les missions locales, les organismes de formation dispensant des prestations du
Dispositif Régional pour l’insertion Professionnelle (DRIP) et les CFA. Ce dispositif vise à sécuriser la
conclusion de contrats de travail en alternance dans les Centres de Formation d’Apprentis. Il s’articule
en trois phases :
- Une période d’immersion du stagiaire du DRIP dans un CFA ;
- Un accompagnement du CFA pour que le stagiaire conclue un contrat d’apprentissage ou de
professionnalisation ;
- Le suivi de la personne durant sa période d’essai.
Ce dispositif d’un genre nouveau permet le rapprochement des acteurs du monde de la formation
continue et ceux de l’apprentissage au bénéfice des demandeurs d’emploi les moins favorisés.
Une action est également en cours avec le service universitaire d’Information et Orientation (SUIO),
pour permettre aux étudiants qui le souhaitent de se réorienter vers une formation par la voie de
l’apprentissage.
Un dispositif de positionnement, consistant à mieux connaître les jeunes entrant en
apprentissage, vise à favoriser l’intégration des apprentis dans les formations (le jeune devenant acteur
de son projet professionnel), à renforcer l’efficacité des parcours de formation par un travail
d’adaptation personnalisé et ainsi participer à la diminution des ruptures de contrat d’apprentissage.
Le dispositif d’accompagnement des apprentis handicapés a quant à lui été mis en place avec
le concours de l’AGEFIPH. L’objectif est d’accompagner le bon déroulement de la formation des
apprentis handicapés dans les CFA du milieu ordinaire. Ce dispositif, confié à un opérateur
pédagogique, permet à chaque personne suivie de bénéficier d’un soutien complémentaire lors de la
formation en entreprise.
Afin d’analyser les raisons des ruptures de contrats d’apprentissage et d’émettre des
préconisations pour y pallier, une étude est par ailleurs réalisée par le GREF chaque année.
La prime à la mixité permet quant à elle d’attribuer une aide financière de 300€ par année de
formation et par apprenti-e aux employeurs qui recrutent une jeune femme dans les métiers occupés
majoritairement par les hommes et réciproquement ; 1.324 primes ont été versées sur deux ans. 594
jeunes femmes ont signé un contrat d’apprentissage avec une entreprise dans un métier dit
«traditionnellement masculin» en 2006 et 636 en 2007. De plus, une étude réalisée en 2008 et
50
restituée en avril 2009 aux représentant/es des CFA a permis de mieux identifier les opportunités et
les freins existant à l’entrée et à l’accompagnement des filles dans l’apprentissage ; un plan d’actions
opérationnel a été approuvé par l’ensemble des acteurs.
1.3.3 Améliorer la qualité du déroulement de la formation par apprentissage
Les parcours sont individualisés, afin d’adapter et d’aménager le parcours et le contenu des
formations des apprentis en fonction du bilan du positionnement.
L’action relative à la formation des acteurs de l’apprentissage vise à soutenir la
professionnalisation des acteurs par la formation des personnels des CFA en favorisant une meilleure
prise en compte des spécificités de la pédagogie de l’alternance. Les formateurs sont également
dédommagés de leurs frais sur la base d’un forfait journalier. Ainsi près de 450 formateurs suivent ou
ont suivi des modules de formation depuis 2005.
L’accompagnement des projets de centre concourt au développement de la qualité dans les CFA
et Sections d’Apprentissage, en leur permettant de formaliser une démarche de progrès pédagogique
puis de la mettre en œuvre.
Le soutien et la promotion du développement du bilinguisme français – breton sont également
mis en œuvre dans la formation par apprentissage aux métiers du bâtiment.
Enfin, pour améliorer les relations CFA /entreprises, la Région a souhaité accorder une
bonification aux entreprises dites « formatrices » en leur attribuant une aide annuelle et en prenant en
charge les visites des formateurs dans les entreprises accueillant l’apprenti. Près de 18 000 visites sont
réalisées par an.
1.3.4 Améliorer les conditions matérielles des apprentis
Le dispositif d’aide au premier équipement professionnel a été mis en place à partir de la
rentrée de septembre 2005. Le coût élevé de l’équipement professionnel nécessaire dans certaines
formations peut en effet être un frein à l’entrée des jeunes dans l’apprentissage. Une aide comprise
entre 75€et 200€ est attribuée à chaque jeune concluant son premier contrat d’apprentissage et inscrit
dans un CFA conventionné par le Conseil régional de Bretagne. 5 654 jeunes ont bénéficié de cette aide
en 2008.
Le dispositif ARGOAT a par ailleurs été mis en place à la suite de l’étude réalisée en 2006 sur
l’évaluation du dispositif d’aide au Transport, à l’Hébergement et à la Restauration (THR). Compte
tenu des préconisations formulées dans le cadre de cette étude, ce nouveau dispositif a été mis en place
à partir de la rentrée 2007 /2008, et il se caractérise par un versement direct aux familles, ce qui
permet une meilleure lisibilité des modalités de mise en œuvre.
1.4 FORMATIONS SANITAIRES ET SOCIALES
Infirmier, masseur-kinésithérapeute, éducateur, aide-soignant, auxiliaire de vie sociale,
assistant de service social, sage femme…. Les formations sanitaires et sociales (13 formations
sanitaires et 8 formations sociales) ont été transférées de l’Etat aux Régions par la loi du 13
août 2004. Il s’agit de former, en nombre suffisant, des professionnels de qualité qui
répondront aux besoins en soins des bretons, et assureront le travail social indispensable à
l’accompagnement des personnes (soit près de 8 800 étudiants en 2008).
51
1.4.1 La compétence de la Région
La loi de 2004 a transféré aux Régions la compétence sur les formations sanitaires et sociales. Cette
compétence se décline en plusieurs volets qui portent à la fois sur la définition des schémas de
formations sanitaires et sociales, la carte de formation mais aussi les agréments des écoles et leurs
financements. Ce transfert est effectif depuis le 1er janvier 2005 pour les formations sociales et les
bourses aux étudiants et depuis le 1er juillet 2005 pour les formations paramédicales. La Région a donc
adopté, en juin 2006, le schéma des formations sanitaires et sociales qui s’intègre au sein du Plan
régional de développement des formations, l’enjeu principal étant de répondre aux besoins de la
population dans les prochaines années.
Afin de s’assurer de l’adéquation entre les besoins des professionnels de santé et les flux des jeunes
diplômés issus des organismes de formation, une première enquête (IROISE) a été menée sur leur
devenir: 95% d’entre eux trouvent du travail sans délai, dont 78% en Bretagne.
Cette première étude sera complétée par un audit visant à mieux connaître la démographie des
professions, le remplacement des actifs et les flux d’entrées et de sorties de la Région pour la période
2010-2015. Les résultats de cet audit seront disponibles fin 2009.
Dès juillet 2006, la Région a demandé au Ministère de la Santé l’augmentation du quota de formation
des infirmiers en Bretagne d’une soixantaine de places supplémentaires, pour répondre aux besoins de
la population.
La Région délivre également les agréments aux établissements dispensant des formations initiales
dans le secteur paramédical. En matière de formations en travail social, la Région agrée un nombre de
places par établissement, qu’elle finance ensuite en se basant sur le coût moyen d’une place.
Par ailleurs, dès le transfert de compétence, la Région a décidé d’accompagner de façon dynamique les
établissements en mettant en place une procédure annuelle de discussion budgétaire, à l’issue de
laquelle la Région fixe son niveau annuel de financement. Il s’agit de donner aux établissements les
moyens de leur fonctionnement avec pour objectif de construire un appareil de formation en phase
avec son environnement et avec les évolutions pédagogiques, pour permettre aux étudiants d’accéder à
la formation dont ils ont besoin, pour ensuite répondre aux besoins de professionnels nécessaires en
Bretagne. Cet objectif a conduit la Région à affecter au financement de ces formations des moyens
largement supérieurs à ceux qui lui sont transférés par l’Etat pour cette mission.
Afin de s’assurer de la qualité des formations dispensées, la Région a mené en 2008, une étude sur la
situation patrimoniale des établissements publics qui concernait à la fois l’état des locaux, la
situation des équipements pédagogiques et informatiques et celle des centres de documentation.
Plusieurs établissements avaient en effet sollicité la Région sur la réalisation de projets de construction
ou de restructuration d’écoles : ces travaux représentent des dépenses importantes qui sont de fait
imputées sur les financements apportés par la Région, via les dotations aux amortissements.
La Région a également, lors de la session de mars 2009, arrêté les principes d’intervention sur le
patrimoine immobilier, en actant sa participation financière au vu d’un projet d’aménagement
cohérent intégrant l’amélioration des capacités énergétiques, l’accessibilité des locaux, l’aménagement
des espaces pédagogiques et de la vie des étudiants, mais aussi la recherche de mutualisation avec
d’autres établissements ou structures de formation.
S’agissant des équipements pédagogiques dont le manque a été souligné par l’étude, la Région
s’investira dans le renouvellement et l’augmentation des équipements, notamment informatiques, au
52
vu d’un programme pluriannuel d’investissement établi par les Centres, en tenant compte de
l’évolution des référentiels de formation et de l’évolution des pratiques professionnelles.
Pour améliorer l’accès à ces formations, 6 lycées répartis sur la Région ont également été agréés pour
réaliser des formations d’aide soignants, auxiliaire de vie sociale, de technicien de l’intervention sociale
et familiale, de conseiller en éducation sociale et familiale et d’aide médico-psychologique (75 places
pour les professions paramédicales et 233 pour les professions du secteur social).
1.4.2 Vers la gratuité des formations
Depuis la rentrée de septembre 2007, la Région a décidé de rendre gratuites toutes les formations
sanitaires et sociales de niveau V sous certaines conditions, et tout particulièrement pour les
demandeurs d’emploi. Il s’agit principalement des formations d’aide soignant, auxiliaire de
puériculture, aide médico-psychologique, auxiliaire de vie sociale.
La mise en œuvre de la gratuité de la formation des aides soignants, menée en partenariat avec Pôle
Emploi Bretagne, est effective depuis septembre 2007. La Région y a consacré plus de 1,7 M€ pour 711
bénéficiaires.
1.4.3 Faciliter l’accès aux formations
Parallèlement au financement des formations, la Région a en charge les bourses d’étude pour les
carrières sanitaires et sociales. Les montants des bourses, initialement très inférieurs à ceux des
bourses pour les étudiants en cursus universitaire, ont été fortement revalorisés, suite au transfert de
cette compétence de l’Etat à la Région, en 2004.
Depuis février 2007, la Région Bretagne a choisi de donner aux étudiants de ces filières les mêmes
montants de bourses que pour les étudiants en cursus universitaire. Le montant des bourses et les
barèmes de ressources sont adossés à ceux utilisés par le CROUS et la Région a adopté un règlement
d’intervention qui précise les modalités d’attribution de ces bourses sur critères sociaux. En outre, la
Région a décidé de mettre à disposition des étudiants un outil informatique disponible sur son site
internet, qui permet aux étudiants de déposer leur demande et de simuler les montants de bourse
possibles selon leur situation.
Par ailleurs, en septembre 2008, un échelon supplémentaire de bourse a été créé pour les étudiants en
situation la plus fragile. Il correspond à une bourse annuelle de 4019 euros.
Pour l’année 2008, la Région a reçu 2233 demandes de bourses et en a accordé 1834, pour un montant
de 5,5 M€.
1.5 FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE
En dépit d’une croissance molle, l’emploi en Bretagne connaissait une situation favorable grâce au
remplacement d’actifs partant à la retraite. Cette conjoncture a fortement pesé sur l’appétence des
demandeurs d’emploi en matière de formation qualifiante, puisqu’ils se sont essentiellement orientés
vers l’emploi précaire et l’intérim. En d’autres termes, la relative bonne tenue du marché du travail et
ses opportunités d’emploi, même non durables et mal rémunérées, a détourné, jusqu’au printemps
2008, de nombreux chômeurs peu qualifiés d’une démarche de qualification.
La crise économique, durement ressentie en Bretagne fin 2008, a renversé cette tendance : avec la
remontée du taux de chômage et de moindres perspectives de trouver du travail, l’investissement
dans la formation est redevenu pertinent car porteur d’une insertion ou d’une réinsertion durable.
53
Les responsabilités nouvelles transférées par la loi du 13 août 2004 font de la Région l’acteur pivot
dans le domaine de la formation professionnelle des demandeurs d’emploi. En étroite concertation
avec l’ensemble des autres acteurs, elle s’est fixée des objectifs prioritaires et une méthode de travail,
dans le cadre de la Stratégie Régionale Emploi-Formation (SREF). La récente création d’un service
public régional de la formation professionnelle continue (SPRF) complète les outils de la Région pour
mener à bien ses missions, notamment en direction des demandeurs d’emploi non qualifiés ou
déqualifiés de plus de 16 ans inscrits à Pôle Emploi ou à la mission locale.
Le SPRF s’est fixé 2 objectifs principaux :
- Faciliter l’accès des personnes à un premier niveau de qualification ou de requalification ;
- Sécuriser cet accès à la formation par une meilleure prise en compte des différents aspects de
la mise en œuvre d’un projet de formation.
Chaque année, environ 17 000 personnes suivent une formation professionnelle ou continue dans le
cadre d’un des dispositifs de la Région dont la moitié préparent directement à un métier. Dans le
contexte de la formation continue qualifiante, près de 11 000 personnes sont formées par an. 9
stagiaires sur 10 obtiennent une certification de leurs compétences (diplôme, titre professionnel, …);
il est enregistré un taux de 70% de retour à l’emploi, entre 6 et 18 mois après la sortie de la formation.
1.4.1 Faciliter l’accès à la qualification et l’emploi
A - La prévision des besoins de formation
Elaboré en lien avec les services de l’Etat, les branches professionnelles, les chambres consulaires et les
partenaires sociaux, le document annuel d’orientation des formations indique par secteur d’activité et
pour chaque famille de métiers, les grandes tendances de l’emploi à moyen terme ainsi que les besoins
de formation en découlant.
C’est un outil essentiel d’aide à la décision pour définir les dispositifs de formations, pour les
formations préqualifiantes (DRIP), pour la formation continue (Programme régional des stages-PRS)
ou des actions individuelles de formation (chèque FORCE, chèque Formation).
B - Les mesures collectives
Une plus grande ouverture du Dispositif Régional d’Insertion Professionnelle (DRIP) aux
adultes a été engagée (5500 stagiaires par an). De la même façon, une recherche – action visant la
sécurisation des parcours de formation des demandeurs d’emploi vers la qualification et l’emploi
durable a été initié. Ce dispositif, dénommé « Trajectoire », est expérimenté depuis octobre 2007 sur
4 pays, au bénéfice de 600 personnes.
Des réponses personnalisées aux besoins de formation des personnes, qui se succèdent sans rupture
dans le temps, ont été créées. Ceci permet à la personne de bénéficier d’un parcours de formation
cohérent et pour cela, une démarche pédagogique globale et unique est mise en oeuvre.
Un accompagnement individuel des stagiaires avant, pendant et après leurs différentes formations est
également prévu. Cet accompagnement personnalisé a pour but de créer de la cohérence dans la
démarche d’acquisition de compétences des personnes et de prévenir les temps morts dans la conduite
du parcours d’insertion. Il a aussi pour effet de fiabiliser la trajectoire des stagiaires en direction de la
qualification, première condition de l’insertion professionnelle de long terme.
Enfin, les stagiaires disposent du statut de stagiaire de la formation professionnelle tout au long de
leur parcours.
54
Le Programme régional des stages (PRS) se compose de 230 actions offrant près de 4000 places
de formation sur l’ensemble du territoire breton. L’individualisation de la réponse de
formation dans le cadre du PRS a été renforcée. Celui-ci évolue dans le sens d’une plus grande
accessibilité, d’une meilleure adaptation de la réponse de formation et pour cela d’une augmentation
du nombre de plateformes à entrées et sorties régulières (à la place d’actions de formation de type
stage de date à date). Ces plateformes ont été initiées dans le cadre du PRS 2005/2006 et sont
programmées en plus grand nombre dans l’actuel PRS en étendant le nombre des secteurs concernés.
Actuellement, près de 20% des places votées sont accessibles dans le cadre de ces plateformes.
L’articulation avec la programmation des actions de l’AFPA est recherchée, tant pour leur
localisation que pour leur calendrier de réalisation. En anticipant le transfert à titre définitif de la
commande publique de formation, la Région a pu recenser l’offre de formation de l’AFPA au regard du
PRS et du DRIP. Cette programmation des actions faites par l’AFPA renforce le potentiel d’action de la
Région qui permet ainsi un doublement du nombre de personnes qualifiées qui atteint désormais
8500 personnes environ.
Les actions de formation de l’AFPA concernent principalement les demandeurs d’emploi non qualifiés.
Elles permettent la formation aux métiers de l’industrie, du bâtiment, et des services.
Outre les actions de formation qualifiante, l’AFPA dispense des services d’hébergement, de
restauration et d’accompagnement socio–éducatif aux stagiaires, qui contribuent grandement à
sécuriser leurs parcours.
L’AFPA est implantée dans douze sites de Bretagne et à la demande de la Région et des acteurs de ce
territoire, vient d’ouvrir une antenne dans le Trégor.
En complément de ces dispositifs, la Région finance désormais des actions territoriales de
formation en partenariat avec le Pôle Emploi et les Organismes Paritaires Collecteurs Agréés. Ces
formations mises en œuvre dans le contexte des Maisons de la Formation Professionnelle, visent à
permettre à des demandeurs d’emploi de se former en vue d’une insertion professionnelle sécurisée
grâce à l’engagement préalable, formel et personnalisé des employeurs avant le démarrage de la
formation. A ce jour ce sont plus d’une vingtaine d’actions de formation qui se sont réalisées dans
différents secteurs : industrie, agriculture, transports, … permettant de sécuriser l’accès à l’emploi
qualifié de ces personnes.
C- Les mesures individuelles
En complémentarité des mesures collectives, la Région a souhaité pouvoir apporter des réponses
individualisées à des projets personnels de formation en vue d’une reprise d’activité :
- L’élargissement de l’accès aux bilans de compétences : Il s’agit d’aider la personne à
mieux formuler son projet professionnel en amont d’une formation, par une phase d’étude et
de construction ;
- Le chèque Formation et la Formation d’accès sécurisé à l’emploi (FASE) permettent
de bénéficier d’une qualification reconnue par une certification : la phase amont du dossier a
été renforcée par la mise en place d’une étude préalable destinée à consolider le projet du
stagiaire, afin de s'assurer de la sécurisation de son parcours ;
- Le développement de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) et la conclusion
d’un Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) sur la VAE avec l’Etat finalisé en février 2008 :
55
Ce contrat d’objectifs et de Moyens vise principalement un fort développement du nombre de
VAE et une forte diminution de la durée moyenne de la procédure (de 9 mois à 3 mois) pour
permettre aux demandeurs d’emploi d’en bénéficier dans les faits.
La Région et l’Etat ont mis en œuvre une campagne de communication grand public sur la
VAE en 2008. Les premières incidences de cette campagne se traduisent par une plus
grande demande d’information sur la VAE.
Dans le cadre de ce contrat, sont également analysés les mécanismes permettant de limiter
la durée du processus de validation. Dans ce contexte, des solutions financières ont été
apportées aux formations partielles prescrites dans un certain nombre de cas, par les jurys
de validation de l’expérience.
1.4.2 Améliorer les conditions de vie des stagiaires
Les conditions de rémunération des stagiaires ont été améliorées : longtemps assurée par le
CNASEA, la rémunération est depuis 2007 assurée directement par les services de la Région. Cette
gestion a permis de clarifier les modalités d’attribution de cette prestation, en dissociant les éléments à
caractère obligatoire et celles relevant de l’effort de la Région, dont notamment la prise en charge des
stagiaires dont l’indemnisation par Pôle emploi arrive à échéance.
Une aide aux repas pour les stagiaires de la formation professionnelle de 84€ par mois a été mise en
œuvre depuis 2007. Cette aide a été versée à environ 7 800 stagiaires en 2008.
Les stagiaires de la formation professionnelle ont accès aux prestations de l’Association pour la
Formation Professionnelle des Adultes (AFPA) en matière d’hébergement, de restauration et
d’accompagnement.
La formation initiale des aides soignants, des aides médico-psychologiques et des
ambulanciers a été rendue gratuite depuis septembre 2007. Cette gratuité a été étendue aux
auxiliaires de puériculture et aux auxiliaires de vie sociale en 2008, ce qui permet d’accéder plus
facilement aux premiers niveaux de qualification de cette filière.
L’amélioration du régime de bourses attribuées aux étudiants des formations sanitaires et
sociales est effective depuis février 2007. Depuis 2009, les étudiants se destinant à l’enseignement du
breton bénéficient d’une aide de 5000 €.
1.4.3 Développer la promotion sociale
Depuis plusieurs années et dans le cadre d’un partenariat avec l’Etat, la Région poursuit le développement de
l’accès aux savoirs de base (lire, écrire compter, connaissance de l’internet). Il est réaffirmé que la maîtrise
de ces savoirs constitue une nécessité dans la lutte contre les phénomènes d’exclusion. Le financement des
ateliers de pédagogie personnalisée (APP) et des ateliers de savoirs fondamentaux (ASF) a fait l’objet
d’engagements pris au titre du CPER 2007-2013. D’autres actions en faveur de la promotion sociale ont été
diligentées :
- Le soutien à l’intégration des personnes handicapées dans les dispositifs de formation de droit
commun de la Région, dans le cadre d’un accord conclu avec l’Agefiph ;
- Le soutien aux congés individuels de formation, dans le cadre d’un accord avec le Fongecif ;
- Le financement des formations préparant aux Diplômes d’accès aux Etudes Universitaires ;
- Les formations supérieures du CNAM en Bretagne.
56
1.4.4 Accompagner le développement de l’usage des technologies de l’information et de la
communication (TIC) en formation
Le développement de l’usage des TIC s’appuie sur un réseau d’accueil et de services dense et
dynamique. La Région, dans le cadre du développement des compétences clés, soutient les collectivités
locales par le réseau des points d’accès à la téléformation (P@t), en lien avec l’activité des
maisons de la formation professionnelle. Ces réseaux participent au rapprochement des formations et
des personnes, leur déploiement facilite le développement de l’accès au savoir. Permettant aux
stagiaires de la formation professionnelle qui le souhaitent de suivre, pour tout ou partie, leur
formation au plus près de chez eux, ces réseaux s’inscrivent dans la démarche d’égalité et de
développement durable2 du volet Région partenaire de l’Agenda 21.
Même si les apprenants se connectent de plus en plus souvent via leur propre matériel, les P@t restent
la seule solution pour les publics en difficulté, d’accès au plus près de leur domicile ou de leur lieu de
travail, à la formation. Un travail d’audit de ce réseau sera entrepris en 2009.
Visant le développement des usages des TIC par tous les publics, la Région a décidé de mettre en place
le Visa Internet Bretagne, ouvrant droit à une formation d’initiation à l’utilisation des TIC et à une
inscription sur la plateforme SKODEN qui propose des outils de formation et de gestion.
Cet ensemble de mesures a permis au cours de l’exercice 2008 de constater une évolution significative
(+ 60% de comptes actifs soit un flux de près de 3500 stagiaires/jour) de l’usage des TIC en formation.
2 Le développement durable a d’ailleurs pris place depuis plusieurs années dans la structuration des programmes de
formation en tant qu’objet d’étude (éco-construction, agriculture biologique, …) mais également en tant que démarche au sein
des appareils de formation. Par ailleurs, l’accès des stagiaires à une insertion durable dans l’emploi, par le biais de l’accès à la
qualification et à la sécurisation de leurs trajectoires professionnelles, est systématiquement recherché.
57
2. Pour une définition de stratégies territoriales de développement économique et
social
Les engagements inscrits en 2004 portaient principalement sur :
- L’élaboration d’une stratégie régionale de développement économique ;
- La mise en place de stratégies concertées pour la structuration des pôles de compétitivité et pour le
renforcement ou le renouvellement des logiques de filières ;
- Le développement de l’innovation pour renforcer la compétitivité des productions bretonnes ;
- La mise en place d’une agence de développement pour assurer la coordination et la synergie entre les
acteurs.
→ Etat d’avancement du chantier par domaine d’actions :
2.1 DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
2.1.1 Un cadre général d’intervention : la Stratégie Régionale de Développement Economique
Dans un contexte économique mondial difficile, le soutien à la compétitivité des entreprises bretonnes
constitue un enjeu majeur pour le développement équilibré de notre territoire et le maintien d’un
emploi de qualité. Fortement engagé dans ce soutien, la Région a adopté en 2006, en concertation avec
l’ensemble de ses partenaires, une stratégie régionale de développement économique (SRDE), qui vise
trois objectifs :
- Favoriser le développement de l’entrepreneuriat par un accompagnement coordonné à la
création et à la reprise/transmission d’entreprise en Bretagne ;
- Renforcer l’attractivité de la Bretagne au niveau national et international ;
- Renforcer la compétitivité des entreprises pour assurer le développement d’un emploi durable
de qualité en intégrant notamment la dimension essentielle du développement de l’économie
de la connaissance et de l’innovation.
Dans le cadre de la stratégie régionale de développement économique, la Région s’est engagée à la
mise en place d’un nouveau partenariat pour accompagner les projets d’entreprises bretonnes dans
leur développement, afin d’assurer la diffusion des fonctions à valeur ajoutée et le développement
durable d’un emploi de qualité. Cet engagement s’est concrétisé par la signature avec l’ensemble des
partenaires économique de la Région (patronat, organismes consulaires, syndicats) de la « Charte
bretonne de partenariat pour la qualité de l’emploi », qui met notamment l’accent sur 5 axes
stratégiques en matière de qualité de l’emploi :
- L’égalité professionnelle ;
- L’amélioration des conditions de travail ;
- La formation et la qualification des salariés ;
- Le dialogue social ;
- Le développement durable.
Les engagements de la Charte sont dorénavant pris en compte dans l’élaboration des contrats de
filières ainsi que dans le dossier unique de demande d’aide (mis en place en 2009, il s’agit d’une trame
58
commune à la Région et aux 4 Départements pour l’instruction des aides aux entreprises et à la Charte
de partenariat annexée au document).
La Région a également mis en place son agence régionale de développement, lieu de gouvernance et de
coordination de l’ensemble des acteurs économiques régionaux. Crée en 2005, l’Agence
Economique de Bretagne (AEB) est devenue le lieu de la réflexion stratégique notamment autour
de la politique de filières, des grands enjeux économiques, de l’innovation et de l’attractivité du
territoire. Elle joue, dans la période de crise actuelle, un rôle majeur dans la coordination des acteurs
réunis tous les mois au sein de conseil d’administration extraordinaire.
La Région a par ailleurs renforcé son action de coordination des collectivités bretonnes par des travaux
importants au sein du B15 et la mise en place de dispositifs collectifs efficaces. Ainsi, le fond unique de
gestion des pôles de compétitivité permet de coordonner les interventions des différentes collectivités
et de simplifier considérablement les relations avec les bénéficiaires. De même, depuis 2007, la Région
élabore le bilan annuel régional des aides à l’échelle de l’ensemble du territoire breton.
Pour atteindre l’ensemble de ces objectifs et contribuer au développement économique de son
territoire, la Région a :
- Structuré une politique de filières ;
- Simplifié ses outils d’intervention dans une logique de réponse globale aux enjeux stratégiques
de développement de l’entreprise ;
- Défini et mis en œuvre une stratégie régionale de l’innovation, notamment pour mieux assurer
la sensibilisation et la diffusion de l’innovation dans les PME bretonnes ;
- Mis en place un outil de promotion et de valorisation du territoire breton auprès des
entreprises.
2.1.2 La structuration des filières coordonnée par l’Agence Economique de Bretagne
L’action de la Région en faveur du développement des filières structurantes cherche à répondre à
plusieurs objectifs, qui concourent à l’amélioration de l’emploi en région :
- Le renforcement de la compétitivité des entreprises, à travers la promotion de
l’innovation, le développement d’un marché de main d’œuvre spécialisée, le montage de
collaborations interentreprises ;
- Le rassemblement des acteurs économiques privés et publics et des entreprises
autour d’une vision partagée des enjeux par filière et ceci afin de mieux cibler les mesures
d’accompagnement économique et social, ce qui permet d’optimiser l’offre de soutien aux
entreprises ;
- La construction d’une image économique régionale en s’appuyant sur les compétences
des hommes et des femmes de la Bretagne et les savoir-faire de ses territoires.
Dans le cadre de cette politique, la Région Bretagne et ses partenaires entendent par filière un
ensemble d’entreprises et d’acteurs privés et publics liés entre eux par des enjeux
communs sur des problématiques de marché, de produits ou de compétences.
Concrètement, la Région a confié à l’Agence Economique de Bretagne (AEB) un rôle d’animation de la
réflexion et l’élaboration de plans d’actions, en partenariat avec les acteurs d’une filière. Elle a, par
ailleurs, mis en place des dispositifs particuliers d’accompagnement notamment dans le cadre des
59
contrats de filières et de l’action des pôles de compétitivité.
A – Partenariat pour la structuration des filières existantes ou émergentes
Les actions autour de ces filières font l’objet de nombreux partenariats, coordonnés par l’AEB en lien
avec les chargés de filière de la Région. Des stratégies de filières ont été adoptées en 2009 sur les
technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’automobile. Des travaux sont en
cours sur l’agro-alimentaire, les technologies de l’information et de la communication (TIC) ,
l’automobile, la métallurgie et les matériaux, le nautisme, les services à la personne, les éco-activités,
le tourisme, la culture.
B – Les dispositifs d’accompagnement spécifiques
- Des contrats de filières ont été signés avec les acteurs de la construction et du nautisme
portant notamment sur l’observation, la prospective et l’analyse des marchés, le
développement d’un emploi de qualité et la performance des entreprises, pour maîtriser la
qualité et renforcer la compétitivité des entreprises ;
- Des actions spécifiques ont été engagées:
• La mise en place d’observatoires pour les filières concernées (agroalimentaire,
construction…),
• Le soutien aux démarches « qualité », notamment dans l’agroalimentaire, avec une
attention particulière à la sécurité alimentaire, les actions en faveur de la promotion
de la filière par le biais, par exemple, de la réalisation de sites Internet
(http://www.bretagne-info-nautisme.fr) ou d’actions collectives à l’international… ;
- L’ARPEF (Aide régionale aux petites entreprises des filières) : ce dispositif soutient le
financement des investissements matériels et immatériels des entreprises employant au plus
20 personnes et relevant des filières Construction et Nautisme ;
- Le soutien aux projets collaboratifs labellisés par les pôles de compétitivité : il permet
également de soutenir les projets des entreprises des filières sur lesquelles ils sont adossés
(agro-alimentaire dans le cadre de VALORIAL, TIC pour Images et Réseaux, automobile pour
le Pôle automobile Haut de gamme).
2.1.3 Des outils d’intervention simplifiée et efficace pour mieux répondre aux besoins des
entreprises
Afin de renforcer l’efficacité de son intervention en matière économique et conformément aux objectifs
fixés par la SRDE, la Région a adopté une approche globale des projets intégrant l’ensemble des axes
de développement de l’entreprise.
IInnggéénniieerriiee ffiinnaanncciièèrree
IInnnnoovvaattiioonn
IInntteerrnnaattiioonnaall
PPeerrffoorrmmaannccee
RRHH
60
En termes d’outils, une place privilégiée a été donnée d’une part aux outils d’ingénierie financière et
d’autre part aux actions collectives. En effet, les outils d’ingénierie financière permettent
d’accompagner, sous forme notamment de garantie d’emprunt, l’ensemble des projets de
développement des entreprises. Outre leur effet de levier important, ces dispositifs offrent en effet une
réponse rapide à la demande des entreprises. De même les actions collectives
d’accompagnement des PME permettent d’accompagner dans le cadre de démarches collectives
les entreprises, et notamment les TPE, sur des approches transversales de leurs enjeux de
développement (ressources humaines, environnement, organisation industrielle, …) grâce notamment
à l’action des réseaux « Performance Bretagne » ou « Plato ». Ces dispositifs permettent
d’accompagner sur l’ensemble du territoire un nombre important d’entreprises en intégrant
notamment la dimension essentielle du développement durable et de la qualité de l’emploi.
A - Les ressources humaines
L’objectif est d’aider les entreprises à améliorer leur performance interne, à faciliter la structuration
des ressources humaines, notamment pour les PME, en matière d’encadrement ou de stages, à
renforcer leurs compétences pour mieux assurer le développement de leurs projets, notamment dans
les domaines de l’international et de l’innovation.
- Renforcement des compétences :
• Accueil d’étudiants en stage de fin d’études pour permettre l’introduction de
nouvelles compétences dans l’entreprise ;
• Aide régionale au recrutement de Volontaires à l’International en Entreprises (VIE)
pour faciliter le développement de projets et la prospection de marchés à
l’international ;
• Aide au lancement de projets innovants pour permettre aux jeunes entreprises
innovantes de moins de 18 mois de recruter leur premier cadre ;
• Aide au développement d’emplois associatifs d’intérêt régional : l'objectif de la
Région est de créer des emplois durables dans les associations, dans des domaines
jugés prioritaires. Les projets, par leur apport et leur caractère innovant, doivent
répondre à des besoins nouveaux de la population ou des adhérents ;
• Création d’emplois mutualisés entre structures d’insertion par l’activité économique
(développements commerciaux, gestion des ressources humaines).
- Amélioration des pratiques ressources humaines :
• Réseaux performances : PBRH+ accompagne des entreprises dans la gestion de leurs
ressources humaines ;
• Soutien aux Groupements d’employeurs au moment de leur création et pour leur
développement : Ces dispositifs permettent de limiter le risque de précarisation de
l’emploi dans certains secteurs ou sur certains types d’emploi très particuliers
(saisonniers, métiers très spécialisés) ;
• Appui au fonctionnement des structures régionales de syndicats de salariés pour
faciliter le renforcement du dialogue social ;
• Soutien à l’action de l’ARACT Bretagne (Association Régionale pour l’Amélioration
des Conditions de Travail des salariés) association paritaire cofinancée par l’Etat et la
Région, dont la vocation est d’accompagner les entreprises dans l’amélioration des
61
conditions de travail, et dans l’adaptation de leur organisation pour une meilleure
qualité de l’emploi.
B - L’international
La présence des entreprises bretonnes sur les marchés étrangers est l’un des facteurs-clés du
dynamisme économique de la Bretagne. Le développement de l’activité internationale de ces
entreprises passe par un accompagnement ciblé en faveur des petites et moyennes entreprises.
L’objectif est de conquérir des marchés extérieurs en créant des flux d’affaires progressifs et durables
avec leurs clients étrangers.
Véritable tremplin pour démarrer ou développer une stratégie à l’export, les salons et les missions à
l’étranger sont privilégiés par l’aide régionale sur les pays et dans les secteurs prioritaires définis par la
Région en lien avec ses partenaires : Bretagne international, CCI international et Oséo Bretagne pour
le financement des projets. La coordination de ces démarches a été confiée à l’Agence économique de
Bretagne.
- Financement des projets à l’international :
• Fonds de Garantie International (avec Oséo Bretagne) : facilite l’accès au crédit pour
des projets à l’international, en garantissant les prêts bancaires jusqu’à 70 % du
montant du prêt ;
• Contrat Développement International (avec Oséo Bretagne) : propose un prêt sans
garantie destiné aux PME de plus de 3 ans, pour le financement de leurs
investissements à l’export, et finance les besoins matériels ou immatériels de PME de
plus de 3 ans (montant plafond 600 k€) ;
• Prêt Participatif de Développement.
- Développement des marchés :
• Actions collectives : missions de prospection, participations à des salons spécialisés.
Ces actions sont mises en œuvres par des opérateurs spécialisés (Bretagne
International, CCI international ou CRMA). La Région apporte son soutien à
l’organisation de ces actions en prenant notamment en charge une part du coût de
participation facturé à l’entreprise ;
• Aide régionale au recrutement de Volontaires à l’International en Entreprises (VIE) :
permet de contribuer au développement des entreprises bretonnes à l'export en
finançant 30% des indemnités versées par l'employeur à un jeune de 18 à 28 ans à
qui a été confiée une mission professionnelle à l'étranger ;
• Bretagne International, association financée par la Région, a pour mission, dans le
cadre de l’action de l’Agence économique de Bretagne, d’accompagner et de
structurer le développement à l’international des entreprises. Cet accompagnement
peut se faire dans le cadre de missions collectives (voir ci-dessus) ou de soutien
individuel à la prospection, notamment par le biais des relais de BI présents dans
plus de 60 pays ;
• Interex-Bretagne, proposé par l’Agence Economique de Bretagne, cette nouvelle
version de la première plate-forme import-export en Bretagne, (www.interex-
bretagne.com ) permet aux entreprises de suivre les tendances mondiales, de mieux
connaître les principaux marchés, d’approfondir leurs recherches et de mettre en
62
place une veille sectorielle ou de solliciter une équipe d'assistance pour amorcer leurs
actions de prospection.
C - La performance
Un des enjeux fondamentaux de la réussite d’une entreprise est sa capacité constante à développer sa
performance interne par l’optimisation de ses moyens. Dans un contexte de compétition économique
de plus en plus rude, il est indispensable de s’adapter et d’anticiper constamment les mutations des
marchés.
Les PME et les associations d’intérêt régional ne disposent pas nécessairement toutes des moyens leur
permettant de maîtriser ces enjeux. Aussi, la Région, en partenariat avec des opérateurs régionaux ou
locaux, a mis en place des outils d’accompagnement, sources de progrès pour ces acteurs économiques.
- Accompagnement du créateur/repreneur d’entreprise : Les performances futures de
l’entreprise reposent pour une part importante sur la qualité de la préparation du projet. C’est
la raison pour laquelle la Région apporte son soutien au fonctionnement de structures
d’accueil, d’accompagnement et de suivi des créateurs et repreneurs d’entreprises,
notamment lorsqu’elles prennent en charge des publics spécifiques (Boutiques de gestion,
Plates-formes d’initiatives locales, Pépinières d’entreprises, Coopératives d’activités et
d’emplois, ADIE, Bretagne Développement Initiative, Réseau Entreprendre Bretagne) ;
- Démarches collectives :
• Les réseaux performances Bretagne (PB2I, PBRH+, PBE+, PBPSA) proposent un
accompagnement autour de thématiques stratégiques et transversales : intégration
des TIC, gestion des ressources humaines, prise en compte environnementale,
organisation de la production. Les interventions des conseillers de chacun des
réseaux allient accompagnement individuel et approche collective ;
• Les réseaux PLATO proposent, par des échanges au sein de groupes d’entreprise, la
diffusion d’expériences sur des thématiques choisies par les chefs d’entreprises (sur
environ 18 mois). Ces échanges s’appuient sur l’expérience d’un cadre d’une grande
entreprise ;
• Financement et pilotage du dispositif local d’accompagnement (DLA), dispositif
s’adressant aux structures associatives qui développent des activités d’utilité sociale
pour consolider leur projet, l’organisation interne et la gestion financière de
l’association.
La Région soutient également les actions collectives structurantes, portant sur une
thématique précise, et proposant un accompagnement limité dans le temps à un groupe
d’entreprises ciblé. A titre d’exemple, les opérations suivantes ont été lancées en 2008 :
- Intelligence économique et stratégique (IES-PME) pour l’accompagnement
des entreprises sur la thématique IES avec la réalisation d’un diagnostic,
l’établissement d’un plan d’actions et sa mise en œuvre ;
- Vendre mieux pour renforcer la commercialisation des produits alimentaires
en formant sur trois ans les dirigeants d’une soixantaine de PME
agroalimentaires dans le domaine commercial et marketing afin d’accroître la
valeur ajoutée pour pérenniser les entreprises ;
- Performance Développement Durable (P2D) pour l’accompagnement des
63
chefs d’entreprises vers une meilleure prise en compte des principes de
développement durable dans la définition et le pilotage de leur stratégie ;
- Accompagnement individuel :
• Le Fonds de confiance est destiné à accompagner le lancement de nouvelles
entreprises sociales (entreprises d’insertion, …) lancées par des entreprises sociales
existantes ; celle-ci doivent confier une « étude/action » à un porteur de projet. Le
fonds peut prendre en charge jusqu’à 50 % des frais engagés, dans la limite de
20 000 € ;
• Aide au Conseil Bretagne (ACB), subvention accordée par la Région pour le
financement d’un accompagnement individuel privé sur certaines thématiques
stratégiques. Ce dispositif s’articule avec les dispositifs d’actions collectives soutenus
par le Conseil régional sur des axes privilégiés (Ressources Humaines et
Informatique/Internet), et les filières stratégiques (Construction et Nautisme) ;
• ODESCAT (Opération de Développement et de Structuration du Commerce et de
l’Artisanat Territorialisé), permet de soutenir des TPE du commerce et de l'artisanat
grâce à des actions collectives ou des recours au conseil (chéquier-conseil) ;
• Aide au conseil aux associations d’intérêt régional et aux structures d’insertion par
l’activité économique (recours à des consultants pour audit ou préconisations, en
préalable à l’intervention du DLA – dispositif local d’accompagnement – ou au Fonds
de confiance).
La Région soutient également ponctuellement des opérations expérimentales d’accompagnement,
comme, par exemple, la Cellule de prévention des risques pour les entreprises artisanales
(départements 35 et 56) avec la DRCA et les chambres de métiers.
D - Le financement
Les outils financiers que la Région a mis en place, ou avec lesquels elle est partenaire, ont pour objectif
de financer l’entreprise à tous les stades de son existence : en phase de création, lorsqu’elle se
développe (y compris à l’international ou lorsqu’elle innove) et enfin lors de sa transmission, en vue
d’assurer sa pérennité.
Par ailleurs, la Région et ses partenaires (notamment la Caisse des Dépôts et Consignation et OSEO
Bretagne) ont élaboré des outils complémentaires qui répondent aux besoins spécifiques de chaque
profil financier (de l’entreprise ou du porteur de projet) : renforcement des apports du porteur de
projet, renforcement des fonds propres de l’entreprise ou facilitation de l’accès au crédit.
Enfin, les outils financiers, reposant principalement sur des outils de garantie ou d’apport en capital,
offrent un effet de levier important (1€ de financement régional mobilisé peut permettre à l’entreprise
de lever parfois plus de 10€ de financement), ouvrant ainsi la possibilité à la Région d’accompagner au
mieux un nombre important d’entreprises.
- Consolider l’apport personnel du créateur/repreneur :
• Les Prêts d’honneur (gérés par les plateformes d’initiative locale - PFIL) renforcent
l’apport initial des créateurs ou repreneurs d’entreprises par un prêt personnel, sans
intérêt, ni garantie personnelle (montant maximum : 45 000 € par porteur de projet
mais le montant est différent selon les plateformes). Il y a en Bretagne 21 plateformes
64
qui apportent en outre un accompagnement au porteur dans la structuration de son
projet ;
• Prêt BRIT (Bretagne Reprise Initiative Transmission), également géré par les PFILs,
est un prêt d’honneur spécifiquement dédié à la reprise d’entreprise (montant
maximum : 25 000 €) ;
• Réseau Entreprendre Bretagne permet un renforcement de l’apport des créateurs,
repreneurs voire du premier développement pour des entreprises à fort potentiel de
création d’emplois, par un prêt personnel (montant maximal de 30 000 €). Ce
soutien financier est accompagné d’une relation de parrainage par un chef
d’entreprise, membre du réseau, qui apporte conseils et soutien à son « poulain ».
- Renforcer la structure financière de l’entreprise :
• Par des apports en fonds propres :
- Contrat d’apport associatif : permet le renforcement des fonds propres de
structures d’utilité sociale créant ou pérennisant des emplois (avec Bretagne
Développement Initiative) ;
- Bretagne Capital Solidaire (BCS) : soutient en capital les petits projets à fort
taux de création d’emplois, principalement dans l’artisanat, le service et le
commerce (intervention comprise entre 20 et 50 000 €) ;
- Bretagne Jeunes Entreprises (BJE) : soutient en capital les sociétés en
création ou lançant un nouveau projet, à fort potentiel de développement et
souvent à fort contenu technologique (intervention comprise entre 150 et
300 000 €) ;
- Bretagne participations (BP) : soutient les entreprises des secteurs
« traditionnels », en phase de reprise, développement ou croissance externe,
dont le chiffre d’affaires est supérieur à 3 M€ (intervention comprise entre
250 et 500 000 €) ;
- Ouest Venture (fonds commun de placement à risque) : intervient en post-
création au capital de sociétés à très fort potentiel, visant généralement des
marchés internationaux (intervention comprise entre 300 000 et 1 M€).
• Par des apports en quasi fonds propres :
- Fonds régional d’investissements solidaires (FRIS) : couvre les besoins en
fonds de roulement des entreprises solidaires (associations ou entreprises
d’utilité sociale) grâce à des prêts participatifs (avec France Active, BDI, Caisse
des dépôts) ;
- Contrat Développement Transmission (avec Oséo Bretagne) : prêt sans
garantie complétant le financement bancaire lors d’une reprise d’entreprise
par une société holding avec un différé de remboursement jusqu’à 2 ans
permettant ainsi d’alléger les charges d’acquisition à un moment critique pour
le repreneur (montant maximum : 240 000 €) ;
- Prêt Participatif de Développement (avec Oséo Bretagne), finance par
l’emprunt les besoins matériel ou immatériels de PME de plus de 3 ans ayant
des projets à l’international à des conditions préférentielles en complément de
65
prêts bancaires (montant plafond : 100 000 €) ;
- Prêt Participatif d’Amorçage (avec Oséo Bretagne) : prêt plafonné au montant
des fonds propres de l’entreprise à destination des jeunes entreprises
innovantes, facilitant l’intervention ultérieure d’un fonds d’amorçage ou de
capital risque. Les charges sont allégées les 3 premières années afin de laisser
au projet d’innovation le temps de produire ses effets (montant maximum :
150 000 €).
- Faciliter l’accès au crédit :
• Fonds de Garantie (avec Oséo Bretagne) : facilite l’accès au crédit en garantissant les
prêts bancaires jusqu’à 70 % du montant du prêt, pour des prêts allant jusqu’à 800
k€. Il s’adresse aux PME sous forme de société ;
• Fonds de garantie (géré par Bretagne Développement Initiative) : soutient les projets
portés par les demandeurs d’emploi, en permettant la mise en place de prêts
bancaires sans garantie personnelle du créateur. La Région a abondé ce fonds qui
bénéficie annuellement à près de 150 porteurs de projet (montant plafond :
30 000 €).
- Soutenir directement l’investissement : Lorsque la situation d’une entreprise ou d’un
secteur d’activité présente un enjeu économique et social important pour un territoire, la
Région peut examiner, le plus souvent en relation avec les autres collectivités, des modalités
d’intervention adaptées :
• ARPEF (Aide régionale aux petites entreprises des filières) : aides destinées aux
petites PME des filières structurantes de l’économie bretonne avec lesquelles la
Région a passé un contrat;
• ARDC (Accompagnement Régional de la Diversification et de la Création) (reprise
exclue) : vise à favoriser la création d’emplois de qualité dans les entreprises par un
soutien financier aux investissements matériels ou immatériels, sous forme d’avance
remboursable ;
• ASNI (Aide Spécifique aux Nouvelles Implantations) : soutient l’investissement
immobilier et matériel des entreprises exogènes à la Région ayant pour projet
d’implanter un premier établissement sur le territoire breton.
2.1.4 L’innovation
Le principe du Schéma Régional de l’Innovation (SRI) était inscrit dans le schéma de
développement économique adopté par le Conseil régional en octobre 2006. Les travaux d’élaboration
de ce schéma ont été menés en à peine plus d’un an par la Région en lien avec l’Etat et sous l’égide de
l’Agence Economique de Bretagne. Conformément aux engagements pris, la démarche mise en œuvre
par Bretagne Innovation, a mobilisé l’ensemble des acteurs concernés en Bretagne et notamment des
chefs d’entreprise. En effet, l’objet même de ce schéma est de mieux répondre aux besoins
d’accompagnement des PME en matière d’innovation.
L’économie de la connaissance est un facteur majeur de compétitivité et de développement d’emplois
de qualité. Faire de la Bretagne une région européenne innovante et créative est le défi que se sont
fixés le Conseil régional et l’ensemble des acteurs bretons en se dotant d’un schéma régional de
l’innovation (SRI). Première région française à avoir adopté son SRI fin 2008, les actions qui le
66
composent visent à créer un environnement favorable aux entreprises en les accompagnant sur
l’ensemble de la chaîne de valeur de l’innovation. La nouvelle génération des contrats de performance
conforte le rôle et la dynamique des pôles de compétitivité mis en place sur le territoire.
Les objectifs de la Région s’articulent autour de trois axes :
- Soutenir la diffusion de l’innovation notamment par le biais d’un réseau important de
structures d’interface spécialisées au service de l’innovation dans les entreprises (centres
techniques, CRITT, technopoles….), animé par Bretagne innovation ;
- Accompagner les projets partenariaux pour une meilleure diffusion des technologies,
notamment dans le cadre des pôles de compétitivité, en favorisant le rapprochement entre les
laboratoires de recherche et les entreprises ;
- Répondre au mieux, notamment par des outils d’ingénierie financière appropriés, au besoin de
financement de l’innovation dans l’entreprise.
A – Partenariat pour l’innovation
Le Réseau Breton de l’innovation regroupe près d’une centaine de structures susceptibles d’apporter
un accompagnement aux entreprises dans leurs projets innovants. Chacun étant positionné sur des
métiers différents dans une chaîne de valeur, ces acteurs sont coordonnés et animés par Bretagne
Innovation :
- Soutien aux outils d’interface et appui technique aux entreprises : CRITTs, centres techniques,
plates formes technologiques, technopoles, PAO, Bretagne Valorisation, etc ;
- Soutien à l’animation et à la promotion des pôles de compétitivité bretons (Images & Réseaux,
Mer-Bretagne, Valorial, ID4car).
- Programmes transversaux pour soutenir l’émergence et la structuration des secteurs d’avenir
sur une thématique précise trans-sectorielle/trans-filière.
B – Aide au projet (avant création de l’entreprise)
- Un nouvel outil a vu le jour en 2009 pour soutenir la maturation de projets dédié à la phase
Formaliser
Valider
Organiser Mettre en oeuvre
Commercialiser
S’informer
Produire
67
initiale de R&D : prototype, validation de méthode et/ou d’idée, démonstration de faisabilité ;
- Les appels à projets des CRITT visent à faire sortir des laboratoires de recherche des idées de
produits, de services répondant à des besoins d’entreprises et d’en assurer le transfert sur le
territoire ;
- Le soutien aux outils d’incubation (Emergys /CrEInnov) permet d’accompagner via les 7
technopoles la structuration du projet de création d’entreprise innovante ou à fort potentiel;
- La bourse « créateur » permet de soutenir financièrement le porteur d’un projet innovant.
C – Aide au projet (après création de l’entreprise)
- Au début de son cycle de vie, l’aide au lancement de projets innovants accompagnés par une
technopole (ALPI) permet aux jeunes entreprises innovantes de moins de 18 mois de recruter
leur premier cadre sur la fonction marketing et commerciale;
- Pour la phase de première sensibilisation à l’innovation, une aide simple à la première
innovation (PRDT) peut être prescrite par le réseau Breton de l’innovation sous forme de
financement d’études (veille, brevet, développement technologique…) ;
- Dans la phase de croissance, l’entreprise a des besoins spécifiques d’innovation pour mettre au
point des nouveaux produits, procédés, services…Les aides financières qui sont mobilisées,
que se soit en phase amont dite de « faisabilité » ou en phase aval dite « d’industrialisation »,
s’inscrivent dans le nouveau partenariat Oséo innovation/Région signé le 15 juin 2009 ;
- Le soutien aux projets collaboratifs labellisés par les pôles de compétitivité cible
prioritairement les PME, dans le cadre de partenariats entre recherche publique et recherche
privée ;
- Le soutien aux projets collaboratifs (hors pôles de compétitivité) vise à stimuler les échanges
entre secteur public de la recherche et les entreprises, à prendre en compte les besoins des
industriels, et à apporter les compétences des stagiaires dans les entreprises.
2.1.5 L’optimisation de l’offre foncière à vocation économique et commerciale
Souvent appréhendés par les acteurs locaux comme le principal instrument de développement de leur
territoire, les parcs d’activités (plus de 1500 en Bretagne, soit plus d’un par commune) et les zones
commerciales apparaissent au croisement des politiques de développement économique,
d’aménagement durable et d’attractivité du territoire. Ils sont plus que jamais au coeur de multiples
enjeux, qui interpellent les différents niveaux de collectivités publiques.
D’un strict point de vue fonctionnel, la création, l’extension et la requalification d’un parc d’activités
consistent à aménager des terrains en vue d’accueillir des activités économiques. Encore faut-il que
cette offre foncière réponde aux attentes des entreprises à court terme, et surtout qu’elle soit en
mesure de s’adapter à l’évolution inévitable de leurs besoins à moyen et long terme. Mais une telle
approche est évidemment extrêmement restrictive, dans la mesure où la disponibilité de foncier pour
les entreprises ne saurait garantir à elle seule le développement d’un territoire. La qualité du cadre de
vie, les aménités, la présence d’équipements (offre de logements notamment), l’accessibilité, l’offre de
services, l’adaptation du bassin d’emplois, etc… sont autant de facteurs d’attractivité, tant pour les
entreprises que pour les salariés, en particulier pour les cadres.
Il est désormais reconnu que les implantations d’activités excentrées sont autant, voire davantage,
68
responsables de l’étalement urbain que les constructions résidentielles. En contribuant au mitage du
territoire, la multiplication des parcs d’activités et de zones commerciales constitue indiscutablement
l’un des principaux facteurs d’artificialisation des sols, le plus souvent au détriment de terres agricoles
et des espaces naturels. De plus, en favorisant la concurrence entre les territoires et en contribuant
mécaniquement à la baisse du prix de vente des terrains proposés aux entreprises, la surabondance de
l’offre foncière limite la capacité des territoires à mettre en œuvre des stratégies de développement
économique coordonnées et efficientes.
Territoire équilibré grâce à son réseau de villes moyennes, la Bretagne offre un environnement
favorable à la mise en œuvre de stratégies de développement économique conçues à la bonne échelle,
dans une logique coopérative et concertée, et s’articulant avec les politiques de transport et d’habitat.
La réforme en cours de l’urbanisme commercial renforce cette nécessité. Dans le cadre du dispositif
Bretagne Qualiparc, dont le référentiel a été révisé fin 2008, ou encore en tant que personne publique
associée à l’élaboration des SCOT, la Région encourage fortement l’élaboration de réelles stratégies de
développement économique, condition nécessaire au soutien financier qu’elle apporte à la réalisation
des projets d’aménagement de parcs d’activités.
2.2 RECHERCHE ET ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Le développement et la structuration de l’économie de la connaissance en Bretagne passent également
par le soutien régional à la recherche et à l’enseignement supérieur
La politique menée par la Région vise à faire de la matière grise en Bretagne un des moteurs de
l'économie régionale, donnant ainsi aux entreprises du territoire l’opportunité de développer leur
capacité d'innovation sur les produits, les technologies ou les méthodes. Une recherche publique
d'excellence est un facteur d'attractivité, notamment pour les centres de recherche privés
internationaux. Créatrice de richesses, d'entreprises et d'emplois, elle sert de vitrine nationale et
internationale.
L’Université Européenne de Bretagne (UEB) constitue, dans ce cadre, un puissant outil de fédération
et de coordination des forces et des compétences scientifiques à l’échelle du territoire régional, à la fois
pour développer l’excellence, le rayonnement et l’attractivité de la recherche et des formations à haut
niveau en Bretagne, et pour contribuer à la valorisation de ces compétences et à leur transfert vers le
tissu économique régional. Un contrat triennal 2008-2010 signé par la Région et l’UEB donne à cette
dernière les moyens d’une ambition partagée.
A travers le volet « enseignement supérieur » du contrat de Projets Etat Région (CPER) 2007-2013, la
Région développe par ailleurs son soutien à l’amélioration des conditions d’enseignement et le
développement de l’offre de formation (extension et rénovation de locaux d’enseignement), favorise la
modernisation des équipements technologiques et professionnalisants et maintient son effort relatif à
la modernisation des cités universitaires. En matière immobilière, la Région concentre ses efforts sur
des opérations Haute Qualité Environnementale dans le respect de sa démarche Agenda 21.
La compétitivité des laboratoires est renforcée d’une part à travers les efforts consacrés aux opérations
immobilières, et d’autre part avec un soutien renforcé pour l’acquisition d’équipements innovants. Les
démarches d’animation et de structuration portées par Ouest génopôle, Cancéropôle Grand Ouest,
PSDR et d’autres réseaux bretons (Europôle mer, Breizhmat, télédétection spatiale, SHS,…) sont
fortement accompagnées afin de poursuivre le développement de projets de recherche d'excellence
69
nationale ou internationale valorisant l'économie régionale et s'inscrivant dans une démarche de
mutualisation des moyens. Les initiatives européennes des laboratoires de recherche sont également
soutenues au travers d’actions spécifiques (FP7) et dans le cadre d’une mise en réseau des
compétences.
La dynamisation des compétences scientifiques passe essentiellement par le dispositif « ARED » qui
permet le financement de plus de près de 300 allocations de recherche doctorale par an. L’effort
apporter à la culture scientifique est maintenue dans un esprit de coopération et de démarche partagée
de vulgarisation scientifique avec l’ensemble des acteurs régionaux.
Toujours dans un objectif de structuration des établissements d'enseignement supérieur et des
organismes de recherche, l’extension du réseau à très haut débit RENATER est en cours de
déploiement, la Région ayant confié la maîtrise d’ouvrage de l’opération à l’UEB. La Région soutient en
outre la mise en place du campus prometteur dit « campus numérique » breton, portée par l’UEB, et
dont un des objectifs majeurs est de permettre un développement équilibré sur l’ensemble du territoire
et un renforcement de la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur et de
recherche.
Enfin, le développement de la structuration et la visibilité à l’international visent à soutenir la mobilité
entrante et sortante en Bretagne :
- Les dispositifs « Télémaque » et « Ulysse » aident environ 1000 étudiants à concrétiser leurs
démarches à l’international ;
- Trois chaires internationales ont été créées pour des professeurs dans les domaines des STIC,
de la mer et de l’environnement dans le cadre du contrat d’objectif et de moyens confié à
l’UEB ;
- L’appel d’offre en faveur du soutien aux colloques internationaux et aux manifestations
scientifiques à l’étranger permet de soutenir la participation d’une centaine de chercheurs à
des événements internationaux ;
- Le dispositif « stratégie d’attractivité durable » (SAD) vise a attiré les meilleurs chercheurs
jeunes et/ou confirmés, y compris post doctorants ;
- Le prix Bretagne jeune chercheur est reconduit en 2009.
70
3. Pour un projet agricole partagé, à la fois performant et respectueux de
l’environnement
L’agriculture et l’agroalimentaire bretons évoluent dans un cadre européen et mondial. La conjoncture
de plus en plus instable des marchés et des prix agricoles internationaux, conditionne en premier lieu
leur état de santé et leur capacité d’adaptation. Mais en arrière-plan, les régulations publiques de la
politique agricole sont déterminantes : la PAC à Bruxelles et les règles de l’OMC à Genève.
Le rapport de session du Conseil régional de juin 2008, intitulé : « La réforme de la politique
agricole commune : analyse et propositions du Conseil régional de Bretagne pour
l’agriculture et l’agroalimentaire bretons, en faveur d’une politique de qualité », fixe un
cap majeur pour notre agriculture et notre agroalimentaire bretons.
La dernière réforme de la PAC de novembre 2008, a encore accentué le désengagement de l’UE en
matière de gestion des marchés agricoles. La Bretagne plus que la moyenne des autres régions
françaises sera impactée négativement par ces décisions, compte tenu de sa plus forte insertion dans
les marchés (part des aides directes dans le revenu agricole moins importante). Le conflit laitier de ces
derniers mois en est la démonstration parfaite. Les décisions françaises d’application de cette nouvelle
réforme vont de plus accentuer les difficultés : découplage total de la plupart des aides animales,
orientation des aides du second pilier de la PAC prioritairement vers les zones de montagne….
Par ailleurs, l’évolution des règles de commerce international en matière agricole et alimentaire à
Genève (cycle de Doha), et enfin les futures perspectives financières de l’Union Européenne 2014-
2020…., conditionneront fortement les visages de l’agriculture et l’agroalimentaire bretons des 20
prochaines années.
Quoi qu’il en soit, les interventions du Conseil régional de Bretagne en matière agricole et
agroalimentaire visent à s’adapter en permanence à ce contexte mouvant, en valorisant au maximum
« l’effet de levier » d’un budget qui reste toujours limité face à l’ampleur des défis.
→ Etat d’avancement du chantier :
3.1 LES OBJECTIFS OPERATIONNELS POUR DES AGRICULTURES DIVERSIFIEES ET DURABLES EN
BRETAGNE
Dans le but de soutenir d’une part les pratiques agri-environnementales et l’aménagement de l’espace
rural, les objectifs tendent à :
- Participer à l’amélioration et à la maîtrise de pratiques agricoles durables et respectueuses de
l’environnement ;
- Favoriser l’accroissement de l’autonomie énergétique et la place des énergies renouvelables
dans les exploitations agricoles ;
- Accompagner et renforcer les actions d’aménagement de l’espace rural.
Afin de pérenniser et adapter le secteur agricole et structurer la filière agroalimentaire d’autre part, les
buts visés consistent à :
- Promouvoir l’installation en agriculture, en favorisant la transmission et la reprise des
exploitations, en consolidant les projets d’installation, en amplifiant l’accompagnement des
71
porteurs de projets ;
- Consolider et développer les démarches qualité, l’hygiène sanitaire et le bien-être animal en
développant les filières qualité et notamment les Signes officiels de qualité, en améliorant la
sécurité sanitaire dans les élevages, en favorisant le bien-être animal en élevage ;
- Développer des produits et des filières de diversification à forte valeur ajoutée, en développant
les modes de production en agriculture biologique, en soutenant la compétitivité des filières
équines et forêt bois ;
- Adapter les systèmes de production, en aidant à la structuration des filières et des organismes
économiques, en accompagnant les mutations économiques ;
- Accompagner les efforts de structuration de la filière agroalimentaire bretonne, en consolidant
l’approche « produit », en contribuant au développement de la valeur ajoutée.
3.2 UNE AGRICULTURE RESPECTUEUSE DE L'ENVIRONNEMENT DANS UNE PERSPECTIVE DE
MAINTIEN DE LA DIVERSITE DES ACTIVITES ET PRODUCTIONS AGRICOLES
- Les Mesures Agri-environnementales3 ont été inscrites dans le Contrat de Projet Etat-Région
et le FEADER. Leur objectif est de participer à la reconquête de la qualité de l’eau en Bretagne
à travers la mise en place de pratiques agricoles respectant un cahier des charges souscrit pour
une durée de cinq ans et permettant aux exploitants bretons de mieux répondre aux exigences
environnementales. Il existe différents types de MAE : Systèmes Fourragers Economes en
Intrants (SFEI) ; Conversion et Maintien à l’Agriculture Biologique (CAB et MAB) ; Protection
des Races Menacées de disparition (PRM) ; Amélioration du potentiel pollinisateur des
abeilles domestiques (préservation de la biodiversité) ; Mesures Agri-Environnementales
territorialisées à enjeu « Eau » (dites MAE pratiques) ;
- Les investissements agri-environnementaux sont soutenus (diminution des phytosanitaires et
amélioration des épandages) et une participation est apportée au Plan Végétal Environnement
sur ce sujet : en 2009, près de 2 M€ ont été consacrés aux investissements agri
environnementaux ;
- Soutien aux aménagements des sites phytosanitaires des exploitations agricoles : depuis 2005,
près de 6000 diagnostics de pulvérisateurs, 1900 diagnostics de sites et plus de 1000
aménagements de sites phytosanitaires ont été soutenus ;
- Un soutien est apporté aux expérimentations des taillis à très courte rotation (filière bois et
assainissement).
3.3 LES ACTIONS D’AMENAGEMENT DE L’ESPACE RURAL
Les objectifs de ce soutien visent à accompagner la réalisation d’études d’aménagement bocager et
paysager à l’échelle d’un territoire, conciliant la restauration et la qualité de l’eau, la mise en valeur et
l’amélioration du paysage rural et la valorisation économique du Bois Energie. Ils tendant aussi à
3 La Bretagne est la 1 ère région en terme de contractualisation de MAE systèmes (Bio et Systèmes fourragers Economes en
Intrants), mesures qui encouragent les agricultures « positives » pour l’environnement : environ 900 dossiers déposés en 2007 ,
2008 et 2009. Le principal financeur de cette mesure est le Conseil régional qui a engagé 11 M€ sur ces mesures MAE systèmes
depuis 2007.
72
soutenir les transferts de sièges d’exploitations agricoles confrontées à des contraintes
environnementales fortes et à accompagner les collectivités développant une stratégie de maîtrise
foncière des sites et espaces sensibles, notamment pour la reconquête de la qualité de l’eau en
Bretagne.
Dans ce cadre :
- Le Plan Breizh-Bocage prend en compte les politiques régionales ;
- Une nouvelle stratégie régionale dans la filière « forêt-bois » a été élaborée, en partenariat
avec l’interprofession régionale Abibois et qui repose sur 6 thématiques débattues en session
de juin 2009 du Conseil Régional : ressource forestière, approche environnementale et
énergétique, bois-construction en lien avec le secteur du bâtiment, formation, nouveaux
marchés et structuration professionnelle.
3.4 L’ACCROISSEMENT DE L’AUTONOMIE ENERGETIQUE ET LA PLACE DES ENERGIES
RENOUVELABLES DANS LES EXPLOITATIONS
Les actions dans ce domaine ont pour objectif de favoriser l’accroissement de l’autonomie énergétique
et des économies d’énergie dans les exploitations agricoles d’une part, et de promouvoir la place des
énergies renouvelables dans l’agriculture d’autre part :
- Le Plan Bois-Energie 2007-2013 s’est développé avec les collectivités, agriculteurs et
industries ;
- Le Plan interrégional Biogaz (méthanisation agricole), est opérationel et a déjà soutenu une
dizaine de projets entre 100 et 500 kwatt de puissance électrique ;
- La filière huile végétale pure/agrocarburants bénéficie d’un soutien dans une optique
d’autonomie énergétique locale ;
- Les investissements d’économie d’énergie en système serre et en bâtiments d’élevage sont
soutenus.
3.5 LE SOUTIEN AUX FILIERES DE DIVERSIFICATION A FORTE VALEUR AJOUTEE
Un certain nombre d’objectifs sont assignés aux actions menées en matière de diversification agricole :
- Accompagner la diversification d’activités ou de services et promouvoir des formes
alternatives de production agricole ;
- Favoriser et accompagner le développement du mode de production agrobiologique en
Bretagne ;
- Accompagner la création, le démarrage et la promotion de petites filières de diversification
positionnées sur des segments de marchés à produits très différenciés ;
- Promouvoir et développer la filière cheval et les activités équestres en Bretagne.
Les actions suivantes contribuent à la réalisation de ces objectifs :
- Les investissements spécifiques dans la transformation et la vente directe, la diversification,
l’agrotourisme en lien avec le schéma régional du tourisme, les systèmes alternatifs de
production sont soutenus ;
- Un appui est apporté aux réseaux régionaux « Nouvelles filières » et « filières de proximité » ;
- La structuration de l’interprofession agrobiologique est en cours ;
73
- Le volume des aides à l'agriculture durable et à l'agriculture biologique a été augmenté
(soutien aux investissements matériels spécifiques et aux coûts de certification en AB);
- Le tourisme rural est accompagné ;
- Le Programme Lin Tradition Ouest pour la valorisation des fibres de lin est en cours ;
- Des actions régionales sont menées en faveur de la filière cheval (modernisation des
hippodromes, syndicats mixtes des haras, soutien aux structures régionales).
3.6 LE DEVELOPPEMENT DES DEMARCHES QUALITE, HYGIENE SANITAIRE ET BIEN-ETRE
Il s’agit dans ce domaine d’ :
- Accompagner les entreprises et les filières de production agricole dans le développement et la
mise en place de démarches qualité (filières, entreprises, produits) ;
- Accompagner les producteurs bretons pour la mise aux normes sanitaires de leurs bâtiments
d'élevage ;
- Anticiper la mise en œuvre de la Directive européenne sur le bien-être en élevage.
Pour cela, la Région mène un certain nombre d’actions :
- Soutien aux démarches qualité des entreprises (ISO, HACCP, AgriConfiance, …) ;
- Soutien au développement de signes officiels de qualité (oignon rosé de Roscoff, blé noir
tradition Bretagne…) ;
- Soutien aux investissements de maîtrise de la qualité et de l’environnement (plants de
pommes de terre, horticulture, …) ;
- Soutien aux investissements sanitaires et de maîtrise des coups de chaleur ;
- Dossiers sanitaires régionaux (études régionales, réseau d’épidémiosurveillance…) ;
- Études d’anticipation et diagnostics individuels bien-être ;
- Action contre les OGM : la Région est membre du réseau OGM free et s’est engagée contre la
culture des OGM, pour la sécurisation des filières d’approvisionnement, et elle soutient à cet
égard le réseau Cohérence…
3.7 LES ACTIONS MENEES EN MATIERE DE RECHERCHE ET D’EXPERIMENTATION
Deux objectifs principaux sont assignés aux actions menées dans ce domaine :
- Acquérir et diffuser des références sur les données technico-économiques et les pratiques
agricoles indispensables au maintien de la compétitivité et à l'adaptation des exploitations
agricoles au contexte économique, énergétique et environnemental ;
- Adapter et moderniser les équipements et infrastructures indispensables à la réalisation des
études de recherche et expérimentation en agriculture conduites en Bretagne.
Dans ce cadre, différents types de soutien sont apportés par la Région :
- Aux programmes de recherche des stations expérimentales à vocation régionale (productions
végétales, animales, légumières et horticoles) ;
- Aux travaux expérimentaux des réseaux d’élevages régionaux ;
- Aux programmes de recherche en agriculture biologique ;
74
- Aux programme de recherche en diversification : champignons, plants de pommes de terre… ;
- Aux équipements de modernisation des stations expérimentales.
3.8 LA PROMOTION DE L’INSTALLATION EN AGRICULTURE
Le PARI (le Programme d’Accompagnement Régional de l’Installation) est notamment mis en place.
Ses objectifs sont de :
- Favoriser la transmission et la reprise des exploitations agricoles (meilleure connaissance des
projets de cession-transmission, faciliter l’accès au foncier) ;
- Sécuriser et consolider les projets d’installation (accompagner les projets d’investissements,
cibler des installations dans des secteurs spécifiques) ;
- Amplifier l’accompagnement des porteurs de projets (diagnostics et suivis techniques
spécifiques, mobilisation des réseaux professionnels).
Différentes actions menées par la Région concourent ainsi à l’accompagnement de l’installation :
- Une aide est apportée pour les installations en hors cadre familial en diversification et sur les
îles ;
- La Région participe au capital de la SAFER Bretagne ;
- Des exploitations agricoles sont mises en réserve pour faciliter l’installation des jeunes
agriculteurs.
- Une aide est apportée pour favoriser l’inscription au Répertoire Départemental Installation,
aux audits « transmission » et aux « diagnostics de reprenabilité » ;
- Un complément local de DJA (diversification, hors cadre familial, îles) est prévu ainsi qu’un
soutien spécifique aux Jeunes Agriculteurs dans le cadre des plans nationaux (PMBE-PVE) ;
- Le Programme d’Accompagnement des Projets d’Installation est mis en œuvre ;
- Les réseaux d’accompagnement de l’Installation (Contrats d’Objectifs) sont consolidés ;
- L’observatoire installation-transmission (EOLOAS) est soutenu.
3.9 LES ACTIONS EN FAVEUR DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES (IAA)
Les actions en faveur des IAA ont pour objectifs de :
- Permettre aux entreprises agroalimentaires bretonnes de répondre aux exigences de la
réglementation dans le domaine de la sécurité des aliments ;
- Améliorer les performances logistiques des IAA ;
- Accompagner l’innovation et la mise en place de filières de valorisation des matières
organiques ;
- Renforcer la stratégie commerciale et marketing des IAA.
Dans ce cadre, un certain nombre d’actions sont menées :
- Le soutien aux investissements matériels et immatériels liés à la mise en œuvre de systèmes de
garantie de sécurité des aliments, à l’amélioration de la logistique ;
- Le soutien aux investissements immatériels ou matériels de mise en œuvre d’unités
industrielles dans le domaine du traitement et de la valorisation des déchets organiques et du
traitement des rejets atmosphériques ;
75
- Le soutien aux actions collectives et aux investissements immatériels de renforcement
commercial des entreprises ;
- Des travaux de veille, de prospective, et de structuration de la filière.
76
4. Pour une exemplarité des démarches environnementales
En 2004, les engagements inscrits sur ce chantier portaient sur :
- La reconquête de la qualité de la ressource en eau,
- La préservation, la restauration des paysages et la promotion de l’écologie urbaine,
- La sauvegarde et la valorisation du patrimoine naturel,
- La sécurisation de l’approvisionnement énergétique et la promotion de nouvelles sources
d’énergie.
→ Etat d’avancement du chantier par domaine d’action :
4.1 EAU
Dans le domaine de l’eau, le contexte breton s’avère particulièrement spécifique et sensible aux
pollutions :
- Un système hydrographique dense : nombreux cours d’eau, 80% de la ressource en eau
d’origine superficielle ;
- Une région littorale sensible, avec une forte pression touristique et démographique ;
- Des milieux aquatiques diversifiés ;
- Une forte pression des activités agricoles et agroindustrielles ;
- Une forte pression sociale.
La qualité des eaux reste globalement dégradée :
- Dépassements fréquents en nitrates de certains cours d’eau ;
- Pesticides retrouvés en quantités importantes et de façon chronique ;
- Prolifération des algues vertes ;
- Eutrophisation des retenues liée aux apports phosphatés ;
- Contentieux européen sur les eaux brutes.
L’altération persistante de la qualité des eaux et des milieux aquatiques bretons laisse craindre des
difficultés majeures pour atteindre les objectifs « multicritères » de qualité que nous fixe la Directive
Cadre sur l’Eau. Ces objectifs, repris dans le projet de Schéma Directeur d’Aménagement et de
Gestion des Eaux sur lequel le Conseil régional s’est prononcé en 2009, ne pourront être approchés
que par la déclinaison des orientations sur la base desquelles le Conseil régional a bâti sa nouvelle
politique de l’eau en 2006, « Le Contrat pour l’Eau en Bretagne » :
- Une approche intégrée de l’eau dans les territoires,
- Une responsabilisation accrue des acteurs de terrain,
- Une logique et des objectifs de résultats, et non plus de moyens.
Bien qu’il ne dispose toujours pas de compétence dans ce domaine, demande qu’il a pourtant réitérée
en 2009 par le biais d’un vœu spécifique sollicitant l’expérimentation sur l’eau, le Conseil régional
poursuit son action volontaire, en participant aux orientations de l’eau en Bretagne et en déployant sa
politique d’accompagnement des acteurs. Les actions suivantes en témoignent :
- Avis réservé du Conseil régional de Bretagne sur le projet de Schéma Directeur
d’Aménagement et de Gestion des Eaux, jugé insuffisamment ambitieux et inadapté au
contexte spécifique breton ;
77
- Renouvellement de la demande d’expérimentation dans le domaine de l’eau, au vu
notamment des résultats jugés insuffisants sur la qualité de l’eau et des milieux aquatiques
d’une part, de la complexité et de la désorganisation des acteurs de l’eau en Bretagne d’autre
part ;
- Signature en 2008 de la convention d’application du Grand Projet 5 du CPER, principal outil
d’intervention coordonnée de la Région avec les partenaires institutionnels ; les orientations
de la Région ont été retenues en très grande majorité pour l’élaboration de ce partenariat ;
- Signature de contrats de SAGE en élaboration (6), signature de contrats de mise en œuvre de
SAGE (5) mais également signature de contrats de territoires hydrographiques (40), qui
marquent des étapes opérationnelles importantes de la nouvelle politique territoriale de
l’eau. Le territoire est désormais couvert à plus de 90% par les SAGE :
- Approbation des statuts pour la création de deux syndicats mixtes (Blavet et Rance-Frémur)
et adhésion de la Région à ces syndicats en 2008, ce qui constitue une nouvelle forme
d’intervention du Conseil régional sur les territoires ;
- Participation à la mise en place de moyens d’accompagnement spécifiques en direction des
acteurs de terrain : outils techniques et administratifs (SIG thématique (SIG’Eau), base de
contacts thématiques (Contact’eau), application informatique de suivi-évaluation des
contrats et programmes de SAGE et bassins versants « ReZ’eau », information via l’extranet
« Territoires d’eau », etc. Des actions de formations spécialisées à la demande des équipes
techniques des SAGE et des bassins versants ont également été dispensées ;
- Assistance particulière des acteurs de terrain pour la régionalisation de la démarche « charte
Jardiner au naturel, ça coule de source » et pour le développement de chartes et plans de
désherbages communaux ;
- Réflexions spécifiques autour de la diffusion des données de l’eau (refonte du site de
l’observatoire de l’eau, guide sur la solidarité sur l’eau, …) ;
- Lancement du projet de « Centre de ressources et d’expertise sur l’eau » en Bretagne. Ce
projet, particulièrement attendu de nos partenaires scientifiques et de nos partenaires de
terrain, devrait pouvoir se positionner comme structure d’interface indispensable à
l’appréciation de l’efficience de l’action publique de l’eau sur les territoires.
Dans le domaine de l’eau, les perspectives sont les suivantes :
- Disposer de « vraies » compétences régionales : cela suppose de pouvoir expérimenter la
décentralisation dans le domaine de l’eau et d’ être reconnu comme chef de file pour la
Bretagne, mais aussi de disposer d’outils de planification adaptés (SDAGE Bretagne plutôt que
Loire-Bretagne) ;
- Simplifier « l’organisation de l’eau » à tous les niveaux : la multiplicité de structures et le
chevauchement de compétences rendent cette organisation peu lisible et peu efficace
actuellement. Il s’agirait donc de fédérer les actions au niveau régional mais aussi au niveau
des SAGE et des territoires de projets ;
- Renforcer la représentation et le message régional dans les territoires : cela implique d’être
membre très actif au niveau des CLE ; d’organiser la représentation d’élus régionaux dans les
territoires de projet et les représentants en CLE ; et également de rassembler régulièrement,
sous l’égide de la Région, les SAGE et territoires pour échanger et mutualiser, évaluer et faire
évoluer ce qui doit l’être ;
78
- Organiser les partenariats avec les structures de terrain : l’objectif est de s’orienter vers une
structure fédérative régionale des démarches territoriales (SAGE, bassins versants) ;
- Faciliter la mutualisation et l’échange de savoir-faire et la diffusion d’informations : la mise en
place d’un centre de ressources et d’expertise sur l’eau en Bretagne, l’évaluation de l’action de
façon régulière et transparente, ainsi que la diffusion des résultats au plus grand nombre
doivent y contribuer ;
- Mieux coordonner les institutionnels : dans le cadre du CPER (Grand Projet 5), il s’agit de
mieux organiser le rôle de l’Etat, des comités politiques, techniques, et élargis ; il s’agit aussi
de rendre plus lisible et plus efficace le pilotage partagé avec l’Agence de l’eau ; les
Départements veulent par ailleurs être présents et reconnus.
4.2 ENERGIE, AIR ET DECHETS
La prise de conscience et la sensibilisation de tous aux enjeux énergétiques et climatiques renforcent
la nécessité d’accroître rapidement les déclinaisons opérationnelles des stratégies d’intervention,
dont celles de la Région qui se sont exprimées à travers le Plan Energie pour la Bretagne adopté en
2007. Au niveau national, le « Grenelle de l’environnement » contribue à proposer des feuilles de
routes précises en termes d’objectifs, avec autant d’incertitudes sur les moyens pour les atteindre.
L’action de la Région y contribue également fortement depuis 2007 en se mobilisant sur des sujets
régionaux prioritaires (approvisionnement énergétique, énergies marines, bâtiments basse
consommation, animation territoriale des politiques, etc.), qui répondent aux quatre objectifs
stratégiques qu’elle s’est fixés :
- Favoriser la maîtrise de l’énergie,
- Promouvoir le développement des énergies renouvelables,
- Garantir l’approvisionnement énergétique de la Bretagne,
- Développer et soutenir des outils adaptés au déploiement de la politique énergétique
régionale.
L’intervention régionale permet à la fois de soutenir l’investissement, mais également d’appuyer
l’animation et la planification :
- Sur le volet maîtrise de l’énergie : soutien à la réalisation de « Bâtiments Basse
Consommation » (BBC) ; co-animation de la démarche « BBC-Effinergie » en Bretagne ;
signature d’une convention Région/ANAH/ADEME pour un volet énergétique renforcé dans
les opérations d’amélioration de l’habitat privé ; poursuite des actions sur les territoires, à la
fois par des opérations pilote (Pays de Saint-Brieuc, îles de Sein, Ouessant et Molène) ou par
le développement d’une animation territoriale adaptée à chaque cible (« Espace Info
Energie » pour le grand public, collectivités, professionnels…) ;
- Sur les énergies renouvelables : poursuite de l’accompagnement des investissements
(plans bois énergie, solaire, méthanisation…), mais également suivi et planification des plans
régionaux, mise en œuvre de dispositifs de soutiens adaptés aux technologies (appel à projets
photovoltaïque), actions phares sur les énergies marines, tant au niveau de la planification
(lancement d’une planification stratégique et d’une concertation pour l’implantation des
productions en mer), que des projets concrets (prototype Sabella dans l’Odet, démonstrateur
hydrolien de Paimpol-Bréhat). L’implication régionale dans des initiatives nationales a été
79
renforcée (ainsi IPANEMA pour identifier les stratégies de développement partenarial des
énergies marines) ;
- Sur l’approvisionnement énergétique : présence renforcée dans le débat avec l’Etat et
les gestionnaires de réseau sur les solutions à développer en Bretagne, qu’il s’agisse de la
maîtrise de la demande d’énergie ou de la contribution des énergies renouvelables au passage
de la pointe hivernale. Une opération partenariale « Ecowatt », avec près de 10 000 inscrits
lors de sa première édition, illustre une des actions possibles ;
- Sur le besoin central d’observation et de connaissance des déterminants
énergétiques : mise en place de l’observatoire régional de l’énergie et des gaz à effet de serre ;
- Sur l’air et les déchets : finalisation du « Plan Régional de la Qualité de l’Air » (PRQA),
avec la consultation du public et des institutions, plan qui sera proposé en session d’octobre
2009, et réalisation de la phase inventaire du Plan régional d’élimination des déchets
dangereux (PREDD).
Dans les domaines de l’énergie, de l’air et des déchets, les perspectives sont les suivantes :
- Etre moteur de la mutation énergétique en Bretagne : peuvent y contribuer le développement
de productions renouvelables locales, la maîtrise des consommations et le renforcement de la
transversalité dans l’ensemble des politiques publiques et des dispositifs associés, mais aussi
la nécessité de concourir à une autonomie croissante ;
- Dans le contexte du paquet européen climat énergie, du Grenelle de l’environnement
(Schéma Air, Climat, Energie), de fortes mutations économiques (plan de relance intégrant
l’énergie), il importe de mettre en œuvre des compétences, des initiatives et des moyens
croisés (Etat, Collectivités, marché,…), de poursuivre le recours à la planification et de
redimensionner le budget régional pour accompagner cette mutation.
4.3 PATRIMOINE NATUREL ET BIODIVERSITE
Compte tenu de sa position centrale dans l’espace biogéographique atlantique, la Bretagne est
porteuse d’une responsabilité importante pour la préservation du patrimoine naturel à l’échelle
nationale et aussi européenne. Cet enjeu tient à la très grande qualité de son patrimoine naturel, et
s’avère également central pour l’identité régionale. Il vaut en outre autant pour aujourd’hui que bien
entendu pour les générations futures.
A l’échelle locale comme à l’échelle planétaire, la question du changement climatique est
indissociable de celle de la préservation de la biodiversité. Ces deux sujets sont en effet
interdépendants et doivent être appréhendés en Bretagne comme ailleurs, selon le même niveau
d’urgence.
En écho à une demande sociale croissante, et compte tenu d’une réelle sensibilité régionale, le
développement d’une véritable action en faveur de la nature et de la biodiversité constitue une
priorité pour l’action de la Région en matière d’environnement, et fixe l’objectif du schéma régional
du patrimoine naturel et de la biodiversité adopté en février 2007, en cours de réalisation.
Par rapport à cette évolution, la dimension économique de l’action environnementale s’impose
chaque jour davantage. La nature s’affirme, à ce titre, comme un réel capital et un socle pour le
développement socio-économique des territoires, pour lesquels elle représente un véritable champ
d’investissements, particulièrement en Bretagne.
80
Conformément à ce cadre, les interventions de la Région en matière de patrimoine naturel et de la
biodiversité sont conduites selon les axes suivants :
- Connaissance de la biodiversité et des milieux naturels :
• Création de l’Observatoire régional du patrimoine naturel et de la biodiversité, fin
2007. Ce projet ambitieux constitue un outil d’information et d’aide à la décision
précieux pour les élus, les techniciens et les scientifiques. Il comporte également un
volet destiné à la sensibilisation du grand public ;
• Soutien aux inventaires naturalistes conduits par le Conservatoire botanique national
de Brest et appui au suivi des milieux littoraux avec le réseau de surveillance de
l’estuaire maritime – REBENT porté par l’IFREMER ;
- Préservation et valorisation des espaces et des espèces naturels :
• Lancement d’une réflexion en 2008 avec le Conseil Scientifique Régional du
Patrimoine Naturel (CSRPN), sur la stratégie de la Région en matière de préservation
des espaces naturel à enjeux et sur les fonctionnalités de milieux, notamment sur le
littoral ;
• Mise en place d’une politique des parcs naturels régionaux, partenaires privilégiés et
territoires d’expérimentation des politiques régionales (Armorique, Golfe du
Morbihan et Rance-Emeraude) ;
• Classement de 6 espaces remarquables de Bretagne (réserves naturelles régionales) ;
• Poursuite de la politique des « Contrats nature », qui vise à préserver et à valoriser
les milieux naturels. Plus de 140 Contrats ont été signés depuis le lancement de cette
politique de gestion et de restauration, spécifique à la Bretagne et qui concerne plus
de 4000 ha d’espaces naturels ;
• Soutien au programme « poissons migrateurs» en collaboration avec les fédérations
de pêche, initiant ainsi une future « trame bleue écologique » ;
• Renforcement des moyens du Conservatoire du littoral sur le volet aide aux
acquisitions ;
- Education et sensibilisation à l’environnement et au patrimoine naturel :
• Soutien à des publications sur le patrimoine naturel régional à travers notamment la
réalisation de l’atlas floristique de Bretagne et la collection intitulée « Les Cahiers
naturalistes de Bretagne » ;
• Mise en place d’outils spécifiques dans les domaines de la sensibilisation, de
l’éducation environnementale : les contrats pluriannuels d’objectifs avec plus d’une
dizaine d’associations environnementales d’envergure régionale et le lancement d’un
appel à projets annuel bénéficiant à plus de 80 associations.
- Dispositif de meilleure gouvernance environnementale :
• Mise en place d’un B5 patrimoine naturel regroupant les 4 Départements et la
Région. Cette instance s’est réunie à 2 reprises en 2007 et 2008 et permet d’échanger
sur les stratégies des collectivités en faveur de la biodiversité ;
81
• Suivi du grand projet 6 du CPER et de l’axe 4 du PO FEDER, outils d’intervention
coordonnés de la Région avec ses partenaires institutionnels ;
• Suivi, animation et évaluation des 24 actions identifiées comme prioritaires dans le
schéma régional du patrimoine naturel.
Les perspectives dans le domaine de la biodiversité et des paysages portent essentiellement sur :
- Le positionnement de la Région comme collectivité coordinatrice sur ce thème très identitaire
en Bretagne à travers :
• La mise en œuvre d’une stratégie régionale de préservation des espaces naturels et
des fonctionnalités écologiques, issue du schéma régional du patrimoine naturel
(corridors écologiques) ;
• La mise en place du schéma régional de cohérence écologique, issu du Grenelle de
l’environnement ;
- Le renforcement de la connaissance des milieux naturels et des espèces («mieux connaître
pour mieux gérer ») en:
• Confortant l’observatoire régional du patrimoine naturel et de la biodiversité ;
• Initiant des Contrats nature « thématiques » sur des habitats et les espèces à mieux
connaître, notamment sur le littoral ;
• Diffusant les connaissances naturalistes aux collectivités locales et aux différents
acteurs des milieux naturels ;
- La position de moteur pour la préservation de la biodiversité à travers les compétences et
actions de la Région, et ce grâce à :
• La proposition d’un projet stratégique en faveur des Parcs Naturels Régionaux
Bretons (Armorique, Golfe du Morbihan et Rance -Emeraude) ;
• L’identification et la proposition d’une « armature écologique régionale » à travers
les PNR, les Réserves naturelles nationales et régionales, les grands sites
notamment ;
• La proposition de nouveaux outils pour préserver les continuités écologiques ( trame
verte et bleue) et les actions pour les milieux naturels fragilisés ;
- L’organisation des partenariats avec les structures du patrimoine naturel et la mise en réseau
des acteurs avec :
• L’installation de la Conférence régionale du Patrimoine Naturel, véritable outil de
gouvernance entre acteurs ;
• La proposition de rencontres régulières avec les principales associations de
protection de la nature en Bretagne pour échanger, et agir en coordination selon les
missions de chacun ;
• L’organisation de séminaires thématiques avec les élus et techniciens des Parcs
Naturels Régionaux.
Toutefois, ces perspectives doivent tenir compte des limites suivantes :
- Des compétences, des initiatives et des moyens croisés (entre Etat, Conseils généraux, autres
82
collectivités, associations,…)
- Un budget régional et des moyens à redimensionner pour accompagner cette nouvelle
ambition pour la nature en Bretagne.
4.4 URBANISME DURABLE ET PAYSAGES
Pour participer au développement d’une véritable culture du paysage et de l’urbanisme durable, mais
également pour modifier les pratiques des aménageurs en Bretagne, le Conseil régional a créé en
2005 le dispositif de l’«ECO-FAUR». Cet outil permet d’accompagne les collectivités dans une
réflexion globale sur les aménagements futurs et la réalisation d’opérations d’urbanisme répondant
aux exigences du développement durable. Cet outil, désormais parfaitement connu et mobilisé par les
partenaires locaux, constitue une réponse adaptée aux enjeux majeurs auxquels la Bretagne est
confrontée.
Ce dispositif privilégie la prise en compte de certaines problématiques, telles que la gestion de
l’espace, de l’eau, des déchets de l’air, la maîtrise de l’énergie, les transports doux, la mixité sociale,…
Les thématiques plus particulièrement ciblées sont relatives à :
- L’approche globale, transversale, participative et solidaire ;
- L’innovation et l’exemplarité environnementale ;
- La gestion économe et durable des ressources.
Ces cibles sont appréciées en fonction de la spécificité des projets et de la catégorie dont ils relèvent.
Trois catégories sont toujours concernées par ce dispositif:
- Equipements et bâtiments publics,
- Espaces publics et projets paysage,
- Réhabilitation/création de nouveaux quartiers et «redensification» de quartiers existants.
La Bretagne est la seule Région à avoir mis en place un tel dispositif. Il s’agit tout à la fois d’une
démarche qualitative, globale et transversale ; d’innovation environnementale, architecturale et
paysagère ; de participation, de sensibilisation et de concertation. Elle implique en outre une remise
en cause de nos pratiques et de nos comportements.
Par ailleurs, dans le domaine de l’urbanisme durable, les actions suivantes ont été menées :
- Sur les projets d’urbanisme durable et suite au renouvellement des mandatures municipales
et communautaires en 2008 : soutien à plus de 50 dossiers d’études préalables nécessaires à
la réflexion et à la définition des projets des collectivités ;
- L’appel à projets 2008 de l’ECO-FAUR a conduit le Conseil régional en 2009 à soutenir 74
projets supplémentaires, portant ainsi le total des projets soutenus à 334 pour un montant de
plus de 24 millions d’euros d’aides régionales sur 4 ans ;
- Travail d’évaluation qualitative sur un échantillon représentatif d’une vingtaine de
réalisations des collectivités lauréates de l’«ECO-FAUR» et 2005 et 2006 ;
- Appui aux réseaux et partenaires techniques (association Envirobat, BRUDED, CAUE,
agences d’urbanisme, agences locales de l’énergie, services des Départements, techniciens
des PNR, des pays, …) pour accroître l’offre d’ingénierie locale sur les thèmes de la
construction durable et en vue d’une organisation plus efficace des réseaux ;
- Actions de sensibilisation menées sur les enjeux de l’urbanisme durable ;
- Actions pour la connaissance et la valorisation des paysages en Bretagne :
83
• De 2007 à 2009, organisation de 6 ateliers techniques régionaux du paysage
rassemblant plus de 1000 participants et acteurs du paysage,
• Réalisation d’atlas départementaux du paysage conjointement avec l’Etat et les
Conseils généraux (en cours : Morbihan ; en préparation : Côtes d’Armor, Finistère,
Ille-et-Vilaine),
• Préparation d’une cartographie des unités paysagères de Bretagne,
• Mise en place de programmes spécifiques pour les paysages au sein des Parcs
Naturels Régionaux.
Dans le domaine de l’écologie urbaine, les perspectives sont les suivantes :
- Voir intégrées les exigences régionales dans les dispositifs règlementaires (Grenelle II et
réforme du Code de l’Urbanisme) ;
- Poursuivre l’accompagnement massif des communes et des structures intercommunales vers
des modes d’aménagement différents (via des études stratégiques et pré-opérationnelles d’une
part, des dispositifs d’Appel à Projets en anticipation de la réglementation d’autre part) ;
- Intégrer plus fortement les questions relatives à l’énergie, la santé, les déchets, l’air, … dans les
dispositifs ;
- Rendre exemplaires les différentes politiques régionales qui concourent à l’aménagement et la
construction durables (Contrats de Pays, Qualiparc, …).
4.5 BRETAGNE QUALIPARC
A travers son implication dans la démarche Bretagne Qualiparc, la Région participe à l’amélioration de
la qualité environnementale des parcs d’activités économiques.
Initiée dès 1999, la démarche Bretagne Qualiparc, visait à accompagner, au plus près du terrain, les
maîtres d’ouvrage dans la conception et la réalisation de parcs d’activités de qualité.
A l’origine de la démarche, un diagnostic réalisé en 1998 sur des parcs d’activités avait en effet permis
de mettre en évidence certains effets négatifs engendrés par le « modèle » le plus répandu
d’aménagement des parcs d’activités économiques. : formes urbaines monofonctionnelles fortement
consommatrices d’espace, localisées le plus souvent au gré des opportunités foncières en entrée de
ville ou le long des voies à grande circulation, au traitement architectural et paysager peu qualitatif,
caractérisées par des espaces publics et privés mal entretenus…
Ces aménagements s’avèrent préjudiciables à la qualité et à l’identité paysagère des territoires, qui
représentent pourtant un facteur déterminant pour l’attractivité de la Région auprès des investisseurs.
Le diagnostic avait également mis en évidence le manque de concertation entre les différents acteurs
du parc d’activités : aménageur, collectivité, entreprises, salariés.
Ce constat, associé à une forte volonté des partenaires de répondre aux sollicitations des entreprises
installées sur les parcs d’activités, a permis le démarrage de l’opération Bretagne Qualiparc.
4.5.1 Dix ans après son lancement, le partenariat Bretagne Qualiparc est reconnu comme
exemplaire au niveau national
L’opération « Bretagne Qualiparc » a débuté en 1999 dans une logique de sélection de quelques projets
pour expérimenter la requalification de sites existants (16 sites pilotes). Cette opération regroupait les
partenaires suivants : la Région, les 4 Départements, l’Europe (DRE), l’ADEME, l’Etat (DIREN) et les
84
CCI de Bretagne via la CRCI. Puis, rapidement, elle a été conçue comme un cadre partenarial au
service d’un objectif partagé : améliorer la qualité de tous les parcs à vocation principalement
économique, sur l’ensemble du territoire breton. Entre 1999 et 2005, le dispositif connaîtra plusieurs
phases de développement et une forte montée en puissance avec plus de 300 projets de parcs engagés
dans la démarche Bretagne Qualiparc.
Les raisons du succès proviennent de la qualité du dispositif mis en place :
- Bretagne Qualiparc est une démarche d’amélioration continue plutôt qu’un label. Elle ne fixe
pas de norme a priori mais elle définit dans un référentiel des objectifs à atteindre qui
permettent de tenir compte des spécificités des territoires, des caractéristiques des opérations
et des projets de développement qu’elles expriment ;
- Un réel intérêt des maîtres d’ouvrage et une forte présence sur le terrain pour sensibiliser les
acteurs concernés ;
- Un accompagnement méthodologique des maîtres d’ouvrage au démarrage des opérations et à
tous les stades du projet ;
- Des aides financières incitatives durant toutes les étapes de la vie du parc d’activités.
Ces différents éléments lui valent une reconnaissance au niveau national par les autres Régions, le
réseau PALME, les écoles de formation (ENPC, CNFPT). Précurseur en 1999, le dispositif a contribué
pendant 10 ans à impulser une prise de conscience dans l’aménagement d’un parc d’activités : souvent
présentant au départ un simple programme de travaux, les collectivités ont désormais intégré la
nécessaire réflexion en amont et considèrent l’aménagement du parc d’activités comme une opération
d’urbanisme à réaliser qualitativement.
4.5.2 Des exigences renforcées pour améliorer encore la qualité des parcs d’activités
Début 2006, avec la fin de la mission d’assistance technique réalisée par la CRCI, les cinq partenaires
ont été amenés à redéfinir leurs modalités d’intervention et d’organisation.
Réunis le 10 septembre 2007 à l’occasion d’un premier comité de pilotage politique, le Conseil régional
et les Conseils généraux ont unanimement rappelé leur adhésion aux principes énoncés dans le
référentiel et confirmé leur engagement dans la démarche. Considérant leur volonté commune d’agir
en faveur d’un développement plus durable, ils ont exprimé le souhait de faire évoluer le référentiel
Bretagne Qualiparc, notamment pour y intégrer de nouveaux critères inspirés des nouvelles approches
environnementales de l’aménagement et de la construction.
La révision du référentiel Bretagne Qualiparc est intervenue à la fin de l’année 2008. Les principales
nouveautés du référentiel portent sur les points suivants :
- Elargir le périmètre de réflexion à l’échelle du SCOT ou du pays, pour mieux articuler le projet
avec les politiques de développement économique, de déplacements, d’habitat… mises en
œuvre sur le territoire ;
- Améliorer la qualité urbaine et environnementale des projets ;
- Maîtriser la gestion de la ressource foncière, favoriser la gestion économe des ressources
naturelles et préserver la biodiversité ;
- Etre toujours plus à l’écoute des besoins des entreprises et des salariés.
Le référentiel est un outil de dialogue avec les maîtres d’ouvrage. Il contribue à sensibiliser les acteurs
85
concernés par l’aménagement d’un parc d’activités, il fixe des objectifs plutôt que des normes, il
s’adapte à la diversité des projets (nature des activités accueillies, surface et localisation du projet). Le
référentiel s’articule autour de trois grands axes de réflexion, déclinés en 15 actions concrètes:
- Une opération concertée s’inscrivant dans un projet de territoire global et transversal, partagé
par l’ensemble des collectivités et des acteurs économiques locaux ;
- Un projet économique ambitieux et exigeant, au service d’une stratégie de développement
économique ;
- Un projet fonctionnel, qualitatif et durable.
La conformité du projet d’aménagement au référentiel est une condition nécessaire à l’obtention
d’aides financières de la Région ou des Départements ainsi qu’à l’utilisation de cette appellation sur les
supports de communication du maître d’ouvrage. Parce que Bretagne Qualiparc vise l’exemplarité, la
conformité du projet au référentiel est vérifiée sur pièce au stade des études, sur place à l’issue des
travaux et régulièrement après mise en service.
En inscrivant l’amélioration de la qualité de tous les parcs d’activités de Bretagne dans une
perspective plus large visant à la fois un aménagement équilibré et soutenable de l’espace et un
renforcement de l’attractivité et de la compétitivité des territoires bretons, au service des entreprises et
du bien être de la population, la démarche Bretagne Qualiparc prend donc en compte les trois
composantes économique, environnementale, et sociale, du développement durable, rappelées dans
l’Agenda 21 régional. La gouvernance partenariale qui en fait la spécificité et l’exemplarité l’inscrit en
outre pleinement dans l’esprit du « Contrat pour la Bretagne ».
86
5. Pour une Bretagne équilibrée, accessible et connectée à l’Europe et au Monde
Les engagements inscrits en 2004 portaient sur :
- La mise en place d’un schéma régional des transports, des déplacements et de la logistique ;
- Le renforcement de la représentation de la Bretagne en Europe et à l’international ;
- L’optimisation des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (STIC).
→ L’état d’avancement du chantier par domaine d’actions :
5.1 ACCESSIBILITE
Dans une économie mondialisée, l’attractivité est un enjeu majeur pour un territoire. Si les atouts de la
Bretagne sont nombreux, sa géographie spécifique présente de nombreux obstacles à sa desserte
terrestre, et par induction, à son insertion dans les réseaux d’échanges économiques nationaux et
internationaux.
A l’heure où l’Europe s’élargit vers l’Est, ces caractéristiques bretonnes constituent un obstacle majeur
au développement et à la compétitivité du territoire régional.
En 1970, la distance entre Brest et la frontière Est de l’Europe était de 1400 kilomètres ; elle est
aujourd’hui de 2300 kilomètres.
Ceci se traduit par des temps d’accès peu incitatifs (très largement supérieurs à 9h00) entre l’ouest et
le reste du territoire national et européen.
Les acteurs bretons ont su se mobiliser, dès les années 1960, pour accomplir un plan de
désenclavement de la Bretagne avec le plan routier breton. A l’instar de ce plan, l’accessibilité
ferroviaire de la Bretagne et donc son attractivité passent par la mise en œuvre d’un programme
d’actions volontariste et soutenu dans le temps : le plan ferroviaire breton.
5.1.1 Les transports ferroviaires
A - Le Plan ferroviaire breton
Adopté fin juin 2008, le plan ferroviaire breton fixe les grandes ambitions de la Région en matière de
développement du mode ferroviaire sur son territoire. En misant sur le rail dans une logique de
développement durable et équilibré du territoire, la Région s’est fixée 4 objectifs prioritaires :
- Améliorer la place de la Bretagne dans les réseaux de transports nationaux et internationaux ;
- Garantir l’équité territoriale en diffusant les effets de la grande vitesse sur tout le territoire et
en renforçant les liens entre les villes bretonnes ;
- Accompagner le développement des agglomérations bretonnes ;
- Accompagner le développement du fret.
L’amélioration de l’accessibilité de la Bretagne toute entière passe par une opération préalable et
indispensable : la mise en service de la Ligne à Grande Vitesse Bretagne - Pays de la Loire à
l’horizon 2014. Signé fin juillet 2008, le protocole d’intention pour la LGV BPL a marqué une étape
décisive dans la réalisation de ce projet pour améliorer l’accessibilité de la Bretagne puisqu’il a permis
de le faire entrer en phase de réalisation. La signature du protocole de financement, prévue mi 2009,
marquera une nouvelle étape pour l’avancement de ce projet et permettra d’engager la consultation
87
des entreprises candidates.
En parallèle, un programme de modernisation lourde du réseau ferroviaire est en cours avec pour
objectif premier de relier Brest et Quimper à Paris en 3h00, objectif stratégique et vital pour nos
territoires et leur attractivité économiques. Il faut citer à cet égard les opérations emblématiques
suivantes :
- Modernisation des lignes Rennes-Brest et Rennes- Quimper qui permettra, conjuguée à la
mise en service de rames TGV aptes à 320 km/h, de relier la pointe bretonne à Paris en 3h08
dès la mise en service de la LGV. Fin 2009, la totalité des conventions de travaux relatifs à la
phase 1 sera engagée et le second relèvement de vitesse sera opérationnel sur la section
Guingamp- Plouvara ;
- Désaturation puis passage en vitesse (V90 km/h) de la gare de Rennes afin de maintenir une
fonction forte d’interconnexion TGV/TER dans ce carrefour ferroviaire structurant pour tout
le territoire breton ;
- Amélioration du tronçon Massy-Valenton, maillon ferroviaire majeur pour la connexion des
territoires de l’ouest à ceux du nord, de l’est ou du sud de la France et plus largement à
l’Europe ;
- Engagement des études relatives à la nouvelle infrastructure reliant Rennes et la Bretagne sud
à Nantes via le nouvel aéroport Notre Dame des Landes. Les études exploratoires, engagées
début 2009, apporteront des éléments de cadrage de cette nouvelle ligne début 2010 ;
- Remise à niveau des lignes de maillage du territoire pour permettre de diffuser les gains de
temps liés à l’arrivée de la grande vitesse sur tout le territoire ;
- Développement de l’axe ferroviaire Brest-Nantes via Quimper par la mise en œuvre de
mesures sur l’infrastructure ferroviaire, le matériel roulant et la desserte TER ; la Région a en
effet signé un protocole de modernisation de l’axe Quimper-Brest avec le Conseil Général du
Finistère. Celui-ci prévoit d’accélérer les travaux sur l’infrastructure (création d’un point de
croisement, travaux sur les voies) en portant de 34,5 millions à 60 millions d’euros le montant
prévu au contrat de projets Etat-Région 2007-2013. Ces travaux permettront de doubler le
nombre de circulations qui passeront à 12 allers-retours quotidiens et de réduire le temps de
trajet à 1 heure entre Brest et Quimper. Les études d’avant-projet ont été engagées début 2009
pour une livraison des travaux prévue fin 2013. Ce protocole prévoit également la mise en
place de liaisons directes Brest – Nantes.
B – Les Transports Express Régionaux
A ce programme majeur d’adaptation des infrastructures s’ajoute un ambitieux projet d’adaptation du
TER Bretagne dans toutes ses composantes (desserte, distribution, tarification, matériels, gares,
accessibilité PMR, information, services, …) pour faire face au développement continu de la demande
de transport sur tout le territoire et en particulier sur les secteurs périurbains de Rennes, Brest,
Vannes- Lorient et St Brieuc.
Une convention sur la période 2007-2013 constitue l’engagement contractuel entre la Région, autorité
organisatrice, et la SNCF, exploitant du réseau TER. Elle fixe le niveau de service attendu (desserte,
services en gare, tarifs, information et qualité), les biens affectés à la réalisation du service (matériel,
équipements, billettique) et le niveau de contribution publique associé à ce niveau d’exigence. Cette
contribution s’élève à 73 millions d’euros pour l’année 2009, qui représentent les 2/3 du coût de
88
fonctionnement du TER, le 1/3 restant étant financé par les recettes provenant de la vente des billets.
En 2008, le TER Bretagne a connu une progression très importante de sa fréquentation, avec 14,5% de
voyages en plus contre 9,8% en moyenne pour l’ensemble des régions de France.
La gamme tarifaire régionale et la mise en service de trains neufs plus attractifs contribuent au succès
du TER dont la fréquentation atteint 28 300 voyages par jour en 2008 contre 17 000 en 2002.
La hausse est particulièrement forte autour des grandes agglomérations, du fait notamment de
l’augmentation du nombre d’abonnés domicile-travail, dans un contexte de hausse du prix des
carburants : les taux de croissance sont supérieurs à 20% sur des liaisons comme Brest�Landerneau,
Rennes�Montfort/Meu ; Rennes�Vitré ; Lorient�Quimper.
Les bons résultats du TER Bretagne sont également liés à son haut niveau de régularité, avec 96,8%
des trains qui arrivent à l’heure ou avec – de 5 minutes de retard.
La gamme tarifaire régionale a été mise en place durant l’année 2007. En 2008, la carte Actuël,
qui offre une réduction de 75% aux personnes ayant des ressources inférieures à 80% du SMIC, a été
utilisée pour 73 400 voyages.
L’abonnement Uzuël connaît un large succès avec 68 000 abonnements mensuels et 75 000
abonnements hebdomadaires émis en 2008. Le nombre d’abonnés s’élève à 15 000 personnes fin
2008, contre 10 000 fin 2007.
18 000 carnets de 10 billets Pelmël et 24 400 billets gratuits Ribambël pour les moins de 12 ans ont été
délivrés en 2008.
En 2009, il est également possible de se rendre en TER à une dizaine de festivals en Bretagne pour
10 euros l’aller-retour.
La carte KorriGo vient d’être étendue en janvier 2009 jusqu’à Saint Brieuc, Saint-Malo, Châteaubriant,
Vannes et sur Dol-Dinan-Lamballe. Le TER Bretagne est un des premiers réseaux en France à se doter
d’un tel support billettique multimodal permettant de charger plusieurs titres de transports. Elle a
vocation à être étendue à toute la Bretagne.
La Région a par ailleurs investi 250 millions d’euros sur la période 2002-2009 dans la
modernisation du parc ferroviaire. 100% du parc sera neuf ou rénové en 2010. Fin 2009, les 23
Autorails de Grande Capacité (AGC), dont 9 trains hybrides bibi, seront livrés.
Ces trains hybrides pourront circuler sur l’ensemble des voies, électrifiées ou non, permettant ainsi
d’améliorer le confort des voyageurs sur toutes les lignes et de créer des liaisons directes nouvelles, de
Brest vers la Bretagne Sud et Nantes dès décembre le week-end. Ils contribuent également à préserver
l’environnement : ils sont plus propres en mode diesel que les trains de la génération précédente, et
surtout, ils sont propulsés par l’électricité dès qu’ils arrivent sur une ligne électrifiée.
Alors que les études prévoient un trafic multiplié par trois d’ici 2020, la Région a déjà engagé, à
l’occasion du vote du budget 2009, une autorisation de 200 millions d’euros pour l’acquisition de
trains supplémentaires qui seront livrés en 2014-2015.
Le programme régional de rénovation des gares initié par la Région en 2006 se poursuit.
La plupart des gares de la ligne Rennes-Saint-Malo sont ainsi déjà rénovées. Elles bénéficient
d’aménagements de qualité, accessibles aux personnes à mobilité réduite. Dans le Finistère, des
travaux ont été terminés en 2008 à Landerneau et sont réalisés en 2009 à Châteaulin et Pont de Buis.
Les études sont lancées pour les gares situées entre Quimper et Lorient d’une part, Brest et Morlaix
d’autre part. Pour la phase suivante, des contacts sont déjà établis avec plusieurs collectivités qui ont
des projets d’aménagement urbain incluant la gare. Aucun point d’arrêt n’est oublié puisqu’en 2009 et
89
2010, de nouveaux abris de quais sont installés sur l’ensemble des gares et haltes ferroviaires
bretonnes.
Ces opérations partenariales prennent en compte l’ensemble du secteur de la gare ou de la halte,
l’objectif étant à la fois d’en faciliter l’accès et l’intermodalité, de rénover les bâtiments voyageurs et les
abris de quais. L’accessibilité aux personnes à mobilité réduite est intégrée au programme. Ces
rénovations offrent aux voyageurs des espaces plus accueillants, plus confortables. L’information y est
également améliorée.
S’agissant de la mise en accessibilité du réseau, la Bretagne est l’une des premières régions à
avoir adopté son schéma directeur d’accessibilité du réseau de transport régional aux personnes en
situation de handicap en février 2008. Ce document a été élaboré en concertation avec les associations
de personnes handicapées et d’usagers des transports, les différentes autorités organisatrices des
transports, la SNCF, Réseau Ferré de France, l’Etat. Le schéma définit pour les gares TER, les travaux
à réaliser, ou les services à mettre en place, à l’horizon 2015 et au-delà. Ils permettront à toute
personne, quel que soit son handicap (moteur, sensoriel, cognitif et psychique) d’accéder aux quais et
aux trains avec la plus grande autonomie possible. Le renouvellement du parc de trains apporte
également plus de confort, avec des espaces adaptés aux personnes à mobilité réduite. Le scénario
validé par les associations mobilise un budget de 27 à 30 millions d’euros sur 2008-2014. Cet
investissement profitera à l’ensemble des voyageurs.
En ce qui concerne la desserte, des évolutions importantes interviennent en 2009.
A l’été 2009, les Régions Bretagne et Basse Normandie mettent en service « ligne baie ». Cette
desserte ferroviaire estivale entre Granville à Saint Malo doit favoriser l’accès au Mont-Saint-Michel
par les transports publics et faire profiter l’ensemble de la baie de l’attractivité du Mont. Deux allers-
retours quotidiens sont assurés par le train en complémentarité avec l’ensemble des transports
collectifs.
En septembre, puis en décembre 2009, l’organisation de la desserte ferroviaire intègre l’arrivée de
l’ensemble des rames commandées par la Région. Un redéploiement est opéré qui permet d’affecter les
trains les plus capacitaires aux liaisons les plus fréquentées, afin de limiter les risques de surcharge, et
de créer de nouvelles circulations.
Alors que la progression de la fréquentation y est importante, le secteur périurbain de Rennes n’avait
pas connu l’évolution majeure de l’offre depuis 10 ans. A partir de septembre 2009, 122 circulations
hebdomadaires sont créées entre Rennes et Montreuil/Ille, Vitré, La Brohinière, Messac. En outre, les
gares intermédiaires bénéficieront de nouveaux arrêts.
S’agissant des lignes routières, sur la ligne régionale Rennes-Pontivy, la délégation de service public a
été renouvelée en janvier 2009. A cette occasion, des circulations supplémentaires ont été mises en
place. Des autocars accessibles aux personnes à mobilité réduite circulent depuis juin 2009 sur cette
ligne.
Un système d’information multimodal à l’échelle régionale est sur les rails. L’objectif est de
faciliter l’usage des réseaux de transports collectifs en mettant à la disposition de tous (particuliers,
opérateurs), via internet, toutes les informations nécessaires à l’organisation d’un voyage de bout en
bout en utilisant les différents modes de transports. Ce projet est porté par l’ensemble des autorités
organisatrices bretonnes réunies dans le GART Breizh.
En termes de concertation, le Comité régional des partenaires du transport public se réunit
régulièrement. Les membres de cette instance de concertation sont des représentants de la Région, du
90
CESR, des Conseils généraux, des maires, des autorités organisatrices des transports, de la DRE, de
RFF, de la SNCF, des syndicats de cheminots, des transporteurs, des usagers et des personnes
handicapées. Il est consulté sur le service du TER.
En 2009, les huit comités de lignes mis en place en 2007 et 2008, atteignent leur vitesse de croisière.
Ces instances participatives réunissent de 50 à 70 personnes chacune : usagers, associations, élus,
acteurs économiques et sociaux et partenaires du TER Bretagne (SNCF, transporteurs routiers,
Réseau Ferré de France). Ces rencontres annuelles sont l’occasion de riches échanges
d’information, afin de mieux évaluer les évolutions du TER, de confronter ses résultats et
projets à l’expertise d’usage des voyageurs et aux attentes des territoires.
Le TER Bretagne reste à la pointe de l’innovation avec la billettique et l’expérimentation de
nouvelles technologies facilitant l’achat de billets, et aussi avec la rame MooviTer. Elle circule sur
l’ensemble du réseau breton et offre les évolutions technologiques les plus avancées en termes de
services aux usagers. L’objectif : convertir le temps de voyage en temps utile pour faire de la promesse
« vivez le train autrement » une réalité.
5.1.2 Le transport aérien
Depuis le 1er mars 2007, la Région Bretagne est compétente pour la gestion des aéroports de Brest,
Rennes, Dinard et Quimper. Elle a engagé à cet égard la procédure de renouvellement de la
délégation de service public de l’aéroport de Quimper qui a abouti au choix du groupement Vinci
airports/Keolis pour la gestion de la nouvelle concession et a engagé, en 2009, les procédures visant
aux renouvellements des concessions de Rennes Saint-Jacques et Dinard Pleurtuit Saint Malo.
Par la signature du contrat liant la Région Bretagne au nouvel exploitant de l’aéroport de Quimper-
Cornouaille, Vinci Airports/Keolis, la Région a souhaité privilégier un modèle économique durable,
mettant le gestionnaire en situation de responsabilité vis-à-vis du budget de la plateforme, de telle
sorte que le développement de l’activité ne se fasse pas aux dépens des finances des collectivités
concernées.
Les concessions des aéroports de Rennes et Dinard arriveront à échéance en 2009 : c’est dans le même
esprit, en cohérence avec la stratégie aéroportuaire régionale en cours d’élaboration, que la Région a
souhaité réaliser un appel d’offres sur la gestion commune des deux plateformes.
La Région Bretagne poursuit l’élaboration d’une stratégie aéroportuaire: La Région entend
réaffirmer la complémentarité des aéroports régionaux, du futur aéroport de Notre Dame des Landes
et du transport ferroviaire pour développer une offre de transport cohérente au départ et à destination
de la Bretagne, plutôt que laisser se développer des concurrences stériles.
L’objectif principal de l’élaboration de la stratégie aéroportuaire régionale est en effet, compte tenu de
sa situation géographique péninsulaire, la connexion de la Bretagne à la France et au reste du Monde :
le maintien de l’attractivité du territoire en dépend.
Parallèlement, des organes de gouvernance ont été définis. Chaque aéroport transféré à la Région
est doté d’un conseil stratégique aéroportuaire local réunissant des représentants de la Région,
des Conseils généraux, des EPCI, des Communes, du Syndicat mixte en charge de l’élaboration du
SCOT et de l’exploitant aéroportuaire, qui donne un avis sur des orientations stratégiques, des projets
d’investissements envisagés sur chacune des plateformes et traite des problématiques de desserte et
91
plus généralement des interactions entre la plate-forme aéroportuaire et son environnement. Il
examine en particulier le Plan de Composition Générale de chaque plateforme.
La commission consultative économique qui réunit l’exploitant, les usagers aéronautiques et les
représentants d’organisations professionnelles du transport aérien, rend un avis sur deux points
essentiels que sont les taux des redevances règlementées et les programmes d’investissements. Elle
peut en outre être consultée sur tout sujet relatif aux services rendus par l’exploitant sur l’aérodrome.
La création de la commission est obligatoire pour les aérodromes dont le trafic annuel moyen des trois
dernières années a dépassé 200 000 passagers ou qui ont accueilli, pendant cette même période, au
moins deux transporteurs aériens représentant en moyenne 50 000 passagers par an chacun. Au vu de
ces éléments, seuls les aéroports de Brest et Rennes doivent obligatoirement être dotés d’une
commission consultative économique qui se réunit une fois par an. Souhaitant développer la
concertation, la Région Bretagne a néanmoins également réuni les commissions consultatives des
aéroports de Dinard-Pleurtuit-Saint-Malo et de Quimper-Cornouaille.
Un conseil stratégique aéroportuaire régional, composé de représentants de la Région
Bretagne, des Conseils généraux, des EPCI et de la CRCI, interviendra également sur un périmètre
incluant non seulement les quatre aérodromes transférés, mais aussi les aéroports de Lorient et
Lannion. Son rôle sera de rendre un avis sur les orientations de développement des aéroports,
d’étudier et proposer les mesures de nature à favoriser le développement des activités aéroportuaires
dans un souci de bon aménagement de la desserte aéroportuaire et de développement durable de la
Bretagne.
L'Etat réunit également deux organes de gouvernance: la commission consultative
environnementale est consultée sur toute question d'importance relative à l'aménagement ou à
l'exploitation de l'aérodrome qui pourrait avoir une incidence sur l'environnement (dont le plan
d’exposition au bruit) et le comité local de sûreté intervient sur toute question relative à
l’organisation des mesures garantissant la sûreté sur les aérodromes (zones réservées, plans
d’urgence).
En tant que membre de ces commissions et propriétaire de ses aéroports, la Région Bretagne
intervient dans un souci de protection maximale de l’environnement et des personnes sur et autour
des plateformes aéroportuaires.
Parmi les nombreux projets financés par la Région figurent notamment la réfection du balisage, de la
piste principale et du taxiway sur l’aéroport de Quimper-Cornouaille ; l’extension du terminal fret et
du parking avion cargo sur l’aéroport de Rennes-Saint-Jacques ; la participation aux missions de
sûreté et sécurité liées à la nouvelle aérogare à Brest ; la modernisation de l’aérogare de Lorient ;
l’accompagnement du projet du futur aéroport de Notre Dame des Landes.
Autant de projets au service de l’amélioration de l’accueil des passagers et des entreprises sur les
plateformes, de la sécurité de circulation des aéronefs et des personnes , du développement
économique régional et de l’accessibilité de la Bretagne au reste du monde. Les dépenses de la Région
au budget primitif 2008 en faveur des aéroports régionaux et d’intérêt régional s’élèvent ainsi à 1.5
millions d’euros.
En optimisant la desserte aérienne de la Bretagne, la Région contribue à relever le défi de l’accessibilité
de son territoire à l’Europe et au reste du Monde.
92
5.2 INTERNATIONALISATION
5.2.1 La Bretagne en Europe
Depuis 2004, la Bretagne a renforcé sa présence à Bruxelles et sa capacité de mobilisation sur les
enjeux européens en menant un ensemble d’actions complémentaires sur le territoire régional, et plus
largement en Europe, que ce soit dans le cadre de réseaux à dimension européenne ou dans le cadre
des coopérations bilatérales avec nos régions européennes partenaires.
A- Action sur le territoire régional
Pour renforcer la concertation à l’échelle de son territoire, la Région Bretagne a rassemblé au sein
d’une Conférence des Affaires européennes les acteurs bretons (institutionnels, consulaires, socio-
économiques, culturels, etc.) dont l’activité présente un lien avec les questions européennes. Le but est
de partager l’information, mettre en cohérence les actions et politiques publiques liées à l’Europe et
mobiliser les acteurs autour des programmes communautaires.
Depuis sa création en mars 2005, la Conférence des affaires européennes s’est réunie à cinq reprises en
Assemblée générale, soit en moyenne une à deux fois par an, afin d’évoquer les grandes questions
d’actualités ayant un impact direct sur le territoire (réforme de la Politique Agricole Commune, de la
politique de cohésion, de la Politique Commune de la Pêche). 4 groupes de travail thématiques ont
également été constitués autour des questions relatives à la politique de cohésion et transport ; à
l’agriculture et l’agro-alimentaire ; à la recherche, l’innovation et le développement technologique ; à la
coordination des sources d’information européenne.
Des initiatives plus larges d’information, notamment auprès du public jeune, complètent cet effort de
concertation et de sensibilisation : le dispositif Kiosques Europe a ainsi été déployé depuis 2004 dans
les établissements scolaires, en complément du dispositif d’animation sur l’Europe existant depuis les
années 1990 (recrutement d’une équipe d’environ 10 personnes tous les 3 ans, destinées à intervenir
principalement dans les établissements scolaires et les organismes de formation). Aujourd’hui, 52
établissements d’enseignement secondaire disposent d’un point d’information, de documentation, et
de travail permettant de sensibiliser les lycéens au fonctionnement de l’Union européenne et à ses
politiques. De plus, depuis 2006, les établissements Kiosques Europe sont invités chaque année à
participer à un événement annuel fédérateur autour de projets innovants et pédagogiques sur l’Union
européenne. Ainsi en 2009 par exemple, vingt-cinq lycées ont participé au jeu de rôle intitulé « Dans la
peau d’un eurodéputé II ».
Les perspectives d’évolution sur cet axe visent à diversifier les publics touchés (par exemple, dans les
lycées maritimes) et rendre l’offre plus attractive (interventions adaptées plus ludiques, amélioration
des outils,…) ; améliorer l’information des établissements ; rendre plus visibles les actions menées ;
optimiser l’outil extranet Kiosque Europe et faire évoluer l’évènement annuel fédérateur en termes
d’organisation et de thématiques.
B- Action à Bruxelles
Depuis 2004, la Bretagne a augmenté ses capacités de suivi et de traitement de l’information
européenne, d’une part, et sa visibilité, d’autre part.
Au sein de « l’Espace interrégional européen Bretagne/Pays de la Loire/Poitou-Charentes », cinq
chargés de mission sous la responsabilité d’une directrice assurent une mission de veille et
d’information sur les politiques européennes ayant un impact sur le développement du territoire. Cette
93
expertise renforcée et mutualisée a permis, par exemple, de mener en 2008 un important travail de
réflexion des trois régions, en collaboration avec la Basse-Normandie, et d’aboutir à une position
commune sur l’avenir de la PAC. A l’occasion de la Présidence française de l’Union européenne, deux
séminaires, l’un sur la PAC, l’autre sur les transports durables, ont été organisés à Bruxelles afin de
mettre en valeur auprès des élus et fonctionnaires européens les initiatives des trois régions dans ces
domaines.
Au niveau européen, l’année 2009 est une année charnière, marquée par de grandes échéances
politiques : le renouvellement du Parlement européen et de la Commission européenne, avant de
s’engager pleinement dans la préparation de la nouvelle programmation budgétaire européenne 2013
/2020 et le train de réformes qui vont toucher les politiques communautaires à fort impact territorial :
la politique commune de la pêche, la politique de cohésion, ...
Depuis 2006, la « Délégation permanente Bretagne Europe », installée dans les mêmes locaux que
l’Espace interrégional européen, assure les missions de représentation, d’accueil, et de lobbying de la
Bretagne à Bruxelles. Elle organise, par exemple, des visites de bretons à Bruxelles (élus, acteurs
économiques et sociaux, etc…) qui souhaitent entrer en contact avec des fonctionnaires européens ou
des milieux européens spécialisés. La Délégation a apporté son appui aux travaux liés à la rédaction du
rapport du Président du Conseil régional au Comité des Régions sur le Livre vert sur la cohésion
territoriale. Cet avis a été adopté à la session plénière du Comité des régions le 12 février 2009. La
Délégation a également apporté son appui à l’organisation des réunions de travail de l’intergroupe
‘Crise automobile’ du Comité des régions créé en avril dernier et qui rassemble 53 territoires
européens.
C- Participation aux réseaux régionaux européens
L’implication de la Région dans des réseaux européens participe également à renforcer la présence de
la Bretagne en Europe. Membre de plusieurs de ces réseaux, elle participe activement aux travaux de
certains d’entre eux.
Ainsi, membre fondateur de la Conférence des régions périphériques maritimes d’Europe (CRPM), la
Région Bretagne a participé activement aux travaux engagés par cette dernière pour accompagner
l’élaboration par la Commission européenne du Livre Vert sur la politique maritime européenne. Elle
a, en particulier, apporté sa contribution sur les questions sociales de la politique maritime. De plus, la
Région préside, au moins jusqu’à la fin de l’année 2009, le groupe de travail Aquamarina, qui suit la
mise en œuvre du livre Bleu sur la politique maritime intégrée et du plan d’actions qui l’accompagne.
Lors de la dernière réunion de ce groupe en mars dernier, une réflexion sur la planification spatiale
maritime a été initiée en lien avec la réflexion menée actuellement par la Commission européenne (une
feuille de route a été publiée le 25 novembre 2008).
D- Implication dans les réseaux thématiques européens
Depuis 2004, la Bretagne a rejoint également huit réseaux régionaux plus thématiques, comme le
réseau Earlall (depuis la fin 2005), association européenne d’autorités régionales et locales pour la
formation tout au long de la vie, qui regroupe une vingtaine de régions européennes. Ce réseau
encourage aussi la signature d’accords de coopération particuliers entre ses membres : la Région
Toscane (Italie) et la Région Bretagne ont ainsi signé en juin 2007 un accord de coopération dans ce
domaine. Première manifestation concrète de cette convention, l’accueil du Ministre de l’Education
toscan en Bretagne en novembre 2008 a notamment mis l’accent sur la mobilité professionnelle des
94
jeunes.
Autre exemple : depuis juin 2008, la Bretagne fait partie des régions constitutives du réseau
« Promouvoir la diversité linguistique » (NPLD), reconnu par la Commission européenne et constitué
de treize autres partenaires européens dont le Pays de Galles. Dans ce cadre, une réunion du groupe de
travail « pre-school », relatif à la petite enfance, s’est tenue en juin dernier à Tréglonou, dans le
Finistère. Ce séminaire, destiné aux professionnels de la petite enfance, avait pour but de travailler à la
définition d'un "livret" pour aider à la transmission des langues régionales auprès des tous petits.
A titre indicatif, la Région Bretagne est également impliquée dans les réseaux suivants :
- Le réseau européen « OGM Free » (depuis février 2005) qui regroupe une quarantaine de
régions européennes ;
- Le réseau de régions européennes concernées par le développement et l’utilisation des
technologies spatiales en Europe (Nereus) (depuis octobre 2008) ;
- Le réseau des 252 régions innovantes en Europe (IRE), qui permet aux régions membres
d’accéder aux nouveaux outils ou programmes conduisant à développer et à mettre en place
des stratégies et programmes d’innovation ;
- L’Association des Régions européennes des produits d’origine (AREPO) (depuis décembre
2008), pour la défense et la préservation de la qualité alimentaire ;
- Le réseau des régions européennes pour un tourisme durable et compétitif (NECSTOUR) (en
décembre 2008).
Il faut noter également la participation de la Région Bretagne au Réseau « Lisbon Monitoring
Platform », mis en place par le Comité des Régions en 2006, afin de pouvoir échanger sur
l’implantation de la Stratégie de Lisbonne (faire de l’Union Européenne la plus compétitive du
monde).
E- Relations de coopération avec des régions d’Europe
La présence de la Bretagne en Europe passe également par le développement de relations privilégiées
avec d’autres régions d’Europe. Ainsi, depuis 2004, la Région Bretagne a poursuivi et intensifié ses
coopérations avec la Saxe (Allemagne – accord de coopération signé en 1995 ; mémorandum signé en
novembre 2005) et le Pays de Galles (Royaume-Uni – accord de coopération signé en janvier 2004,
plan d’action signé en juin 2006). Par ailleurs, un accord de coopération a été signé dès le mois d’avril
2005 avec la Voïvodie de Wielkopolska, élargissant de fait les coopérations de la Bretagne vers l’est de
l’Europe (plan d’action signé en novembre 2005).
Pour faire vivre ses coopérations de façon coordonnée, et suivant les recommandations de la Charte de
la coopération décentralisée pour le développement durable signée en juillet 2005, la Région Bretagne
a également mis en place des rencontres régulières entre les acteurs des différentes coopérations. La
constitution de ces réseaux de partenaires a pour objectif de mutualiser l’information et mettre en
réseau les organisations intervenant sur chaque zone concernée, afin de faciliter la concertation entre
les acteurs et les croisements entre leurs projets. Dans cette même optique, des outils ont été
développés et mis à disposition des structures, comme par exemple des listes de diffusion
électroniques, des plaquettes grand public de présentation des coopérations, une carte des 44
jumelages de communes Bretagne/Pays de Galles. La Région accorde enfin une attention particulière
aux projets multilatéraux faisant intervenir sur un même projet des acteurs de plusieurs de ses
95
coopérations bilatérales et encourage les acteurs locaux à ouvrir leurs échanges à l’ensemble des
régions partenaires.
Ces différentes coopérations bilatérales entre la Bretagne et d’autres régions d’Europe offrent
également des opportunités aux acteurs bretons souhaitant participer à des programmes européens,
en facilitant leur recherche de partenaires. C’est le cas par exemple pour le volet coopération de la
nouvelle génération du programme LEADER ; un accord de coopération a notamment été signé dans
cette optique entre l’ARIC (Association Régionale d’Information des Collectivités Territoriales) et le
Wokiss (organisme homologue polonais), avec le soutien du Conseil régional. La Région mobilise en
premier lieu ses partenaires de coopération lorsqu’elle est amenée à être directement chef de file sur
un projet européen.
Les perspectives d’évolution visent tout d’abord à prévoir un repositionnement dans ce domaine, à
définir ensuite clairement les cibles thématiques en fonction des cibles géographiques et à accorder
enfin la priorité à ces régions dans la recherche de partenaires pour les projets européens.
F- Espaces européens de coopération territoriale
Outre les coopérations bilatérales, la Bretagne coopère également avec des régions européennes dans
le cadre de l’objectif de coopération territoriale européenne de la politique régionale de l’Union.
Prenant la suite du programme INTERREG III mis en œuvre sur la période 2000/2006, la nouvelle
politique de cohésion européenne 2007/2013 encourage ainsi les coopérations transnationale,
transfrontalière et interrégionale. La Région s’est particulièrement investie pendant la phase de
préparation de cette nouvelle programmation, pour permettre aux acteurs d’intégrer au mieux la
nouvelle cartographie des espaces européens de coopération. A compter de 2007, la Bretagne reste
inscrite dans les Espaces Atlantique et Europe du Nord Ouest pour la coopération transnationale, au
sein desquels il s’est agi de capitaliser l’expérience acquise au cours de la programmation précédente.
Elle a intégré en outre un nouvel espace, l’Espace Manche pour la coopération transfrontalière, et a
concentré son effort de mobilisation sur les enjeux de cette zone. Par ailleurs, comme l’ensemble des
régions d’Europe, elle peut inscrire son action dans le volet coopération interrégionale.
Toujours dans l’optique de renforcer la mobilisation des acteurs bretons, le Conseil régional a organisé
des réunions d’information et de mobilisation des acteurs sur tous ces programmes, pour
accompagner au mieux les potentiels porteurs de projets.
La Région suit la mise en œuvre de ces programmes, en étroite concertation avec les Départements
bretons. Une réunion spécifique du B15 en 2008 a élargi cette concertation aux principales collectivités
bretonnes. Des groupes de travail thématiques ont été constitués, notamment dans le secteur
touristique (propositions de pistes de coopération, prises de contacts avec des structures
britanniques).
L’implication bretonne sur l’ensemble des programmes considérés est globalement satisfaisante, en
particulier sur l’Espace Atlantique. Avant l’été 2009, 24 projets bretons ont été approuvés lors des
appels à projets des différents programmes (5 projets dans le cadre du programme France-Manche, 15
dans le cadre de l’Espace Atlantique, 3 dans celui du Nord Ouest et un seul sur la coopération
interrégionale). La Région est chef de file du projet Nautisme Espace Atlantique 2 (NEA2), et est
partenaire de trois autres projets, l’un concernant la sécurité maritime (projet ARCOPOLE), l’autre la
qualité des eaux côtières (projet ANCORIM) et le dernier l’intermodalité des transports de passagers
(projet START).
96
La région s’attachera à participer activement aux négociations sur les futurs programmes
communautaires de coopération et au suivi de leur évolution, son objectif étant de se mobiliser pour
assurer un positionnement optimum de la Bretagne dans les futurs espaces.
5.2.2 La Bretagne à l’international
Parallèlement, la Bretagne a renforcé sa présence à l’international, en privilégiant les partenariats avec
les pays du Sud, et en manifestant sa solidarité avec ces pays au travers de son action. La Région
coopère également avec d’autres régions du monde : la Province du Shandong, en Chine, et les Régions
d’Analanjirofo et d’Anosy, à Madagascar.
A- Organisation de la solidarité internationale sur le territoire régional
En matière de solidarité internationale, la Région Bretagne a poursuivi son soutien aux initiatives en
faveur des pays du Sud, tout en faisant évoluer depuis 2004 les critères de sélection des projets de
développement des acteurs bretons de la solidarité internationale. Si une priorité géographique reste
accordée à cinq pays (le Cambodge, Haïti, Madagascar, le Niger et le Sénégal), la Région accompagne
désormais les projets structurants et innovants dans tous les pays en développement. Par ailleurs, un
soutien spécifique aux projets de solidarité internationale des jeunes bretons a été mis en place (aide
forfaitaire de 125€ par jeune, à laquelle peut s’ajouter une aide au projet réalisé s’il est structurant)
ainsi qu’un soutien au volontariat de solidarité internationale. En 2006, un dispositif d’appui aux
partenariats entre établissements d’enseignement supérieur de Bretagne et des cinq pays prioritaires a
été mis en oeuvre pour favoriser les transferts de connaissances. Par ailleurs, la Région soutient depuis
2004 les initiatives de dimension régionale en matière de sensibilisation au commerce équitable et à la
solidarité internationale et à l’éducation au développement.
En novembre 2008, la Région Bretagne a participé, avec trois autres régions françaises, à une table-
ronde dans le cadre des Journées européennes du développement organisées par la Commission
européenne et la Présidence française de l’Union européenne, à Strasbourg. Placée sous l’égide de
l’Association des Régions de France (ARF), cet événement a permis de valoriser la contribution
spécifique des Régions à la coopération décentralisée avec Madagascar.
Conformément aux engagements pris en 2004 sur la prise en compte de l’expression démocratique et
le renforcement de la concertation au niveau local, le Conseil régional a organisé les Assises régionales
de la solidarité internationale. Lors de la 1ère édition, en juin 2005 à Lorient, s’est constitué un réseau
informel d’acteurs (le réseau ABCIS – Acteurs Bretons de la Coopération Internationale et de la
Solidarité), dont l’objectif est de favoriser l’échange d’informations et la coordination de certaines
animations régionales (exemples : actions mises en œuvre au cours de la Semaine de la solidarité
internationale ou de la Quinzaine du Commerce Equitable). Les 2ème Assises de la solidarité
internationale se sont tenues à Saint Brieuc les 28 et 29 septembre 2007, sur le thème de la
contribution des migrants aux projets de solidarité. Au rythme d’une rencontre tous les deux ans, ces
Assises de la solidarité sont désormais un temps fort de la vie de ce réseau en Bretagne. Les 3èmes
Assises se tiennent à Brest les 23 et 24 octobre 2009 et ont pour thème : « Crise alimentaire mondiale :
quels partenariats Nord-Sud pour y répondre durablement ? ».
Enfin le site Internet www.bretagne-solidarite-internationale.org, dont la création a été décidée en
2005, lors des premières assises, a été mis en ligne en septembre 2007. Plateforme d’information et
d’échanges entre l’ensemble des acteurs de la coopération et de la solidarité internationale en
97
Bretagne, ce site a constamment évolué pour devenir un outil interactif à disposition des acteurs.
B– Relations de coopération avec des régions du monde
Suite au protocole d’accord de coopération signé avec le Shandong, en octobre 1985, la coopération
bilatérale s’est développée dans plusieurs domaines de compétences régionales (économie, culture,
formation, etc.). Un Mémorandum pour une coopération renforcée a été signé entre les deux Régions,
en mai 2005, au moment du vingtième anniversaire de ce partenariat.
L’Institut Confucius, inauguré à l’automne dernier, connaît un premier bilan satisfaisant, tant du point
de vue de l’apprentissage de la langue, que de celui de la promotion de la culture chinoise à travers
l’organisation de plusieurs expositions et événements au sein de leurs locaux. L’Institut Confucius a
trouvé toute sa place parmi de nombreux partenaires, pour promouvoir l’apprentissage de la langue, et
pour mettre en relation différentes associations travaillant sur le plan culturel ou sportif avec la Chine.
Une antenne de l’Institut va s’ouvrir sur Brest d’ici la fin de l’année 2009.
Par ailleurs, l’ouverture à la rentrée universitaire 2008 d’une licence de chinois à l’Université Rennes 2
– Haute Bretagne permet d’assurer une continuité de l’enseignement de la langue sur l’ensemble d’un
cursus scolaire et universitaire. L’Université Rennes 2 – Haute Bretagne a récemment signé une lettre
d’intention avec l’Université de Jinan pour permettre de développer leurs échanges et ainsi conforter
cette filière.
Depuis janvier 2007, la Région compte deux nouvelles régions partenaires : les régions malgaches
d’Analanjirofo et d’Anosy. La situation institutionnelle difficile que connaît Madagascar depuis le
début de l’année 2009 a nécessairement un impact sur le rythme de développement des projets, sans
pour autant les arrêter complètement.
Ainsi, notre coopération avec la région d’Analanjirofo est centrée sur l’appui aux activités agricoles et
marines, l’accès à une eau de qualité, l’écotourisme et l’artisanat. Des actions sont engagées en faveur
de la promotion des activités de maraîchage et du développement de la pisciculture sur l’ensemble de
la région. Un programme de promotion de la production laitière a été lancé.
La coopération avec la Région d’Anosy se concentre sur les activités maritimes et la santé. Dans ce
cadre, des actions ont été engagées en matière d’appui institutionnel aux acteurs publics et aux
instances de concertation (services décentralisés et déconcentrés, représentants de la société civile…)
et d’appui technique aux professionnels de la pêche et des cultures marines (organisation
professionnelle, techniques de pêche ou d’élevage…). C’est ainsi que la Région Bretagne a accompagné
la tenue à Fort-Dauphin d’un stage de formation à la construction de pirogues améliorées, animé par
deux charpentiers de marine sénégalais.
Pour cette nouvelle forme de coopération décentralisée, la Région Bretagne peut s’appuyer sur
plusieurs structures bretonnes impliquées dans des projets de développement à Madagascar :
associations de solidarité internationale, organisme de formation, collectivités locales… Par ailleurs,
un volontaire du progrès est présent dans chacune des régions partenaires, chargé d’une double
mission : permettre une présence locale afin d’assurer le suivi des programmes de coopération de la
Région Bretagne auprès des partenaires institutionnels, coordonner et animer sur place l’action des
différents acteurs prenant part aux coopérations.
L’année 2008 a été marquée par le démarrage opérationnel d’une initiative de co-développement entre
la Bretagne et plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, initiative mettant notamment en œuvre une filière
coton bio-équitable associant producteurs (au Mali et au Burkina-Faso) et acteurs économiques de
98
Bretagne (entreprises textiles, collectivités, associations,…).
Ce programme triennal est un élément de nombreux échanges avec les pays de l’UEMOA (Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine). Bretagne International a notamment conduit trois
missions d’entreprises bretonnes en Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, la Région a pris l’initiative d’une
réflexion sur ce que pourrait être une contribution organisée de la Bretagne à la redynamisation des
cultures vivrières en Afrique de l’Ouest. Un des temps forts de cette démarche sera la réunion de
travail organisée le 26 octobre à Rennes entre partenaires d’Afrique de l’Ouest et acteurs bretons du
développement, dans le prolongement des assises de la solidarité internationale qui auront pour thème
la sécurité alimentaire.
Dans le domaine des dispositifs et de la politique de solidarité internationale de la Région, les
perspectives d’évolution visent à opérer une sélectivité accrue des projets aidés pour les faire évoluer
vers des projets plus structurants et de meilleure qualité ; à faire évoluer le système d’auto-évaluation
des projets vers un système plus pertinent et plus contraignant ; à mieux accompagner le montage de
projets(organisation de réunions d’information sur le contexte d’intervention dans les pays du sud,
formations sur le montage de projet) ; à favoriser le regroupement des interventions d’acteurs par pays
pour promouvoir la mutualisation et les échanges ; à continuer à faire progresser le dialogue et la
concertation entre les acteurs et à faire évoluer les outils en conséquence.
C- L’implication dans les réseaux internationaux de Régions
Membre du réseau mondial des gouvernements régionaux pour le développement durable (NRG4SD)
depuis 2006, la Région Bretagne (comme le Pays de Galles, région partenaire de la Bretagne) en assure
aujourd’hui la co-Présidence avec l’Etat de São Paulo. La Bretagne a co-organisé en octobre 2008 le
premier Sommet mondial des Régions consacré au changement climatique (99 Régions et 59
nationalités participantes), à la fois sous un angle technique (échanges d’expériences et de bonnes
pratiques) mais également politique (appui à la gouvernance des territoires). Le Sommet avait
également pour objectif de renforcer la représentation des Régions dans les négociations
internationales en démontrant leur légitimité et leur capacité à agir. Un partenariat innovant entre les
Régions et l’ONU (PNUD) a ainsi été scellé à Saint-Malo afin d’encourager les coopérations Nord/Sud
dans la mise en place de Plans climat territoriaux. Il se traduit également par l’implantation en
Bretagne, à Brest, du centre CLIMSAT dont la vocation sera d’aider les régions du monde à construire
des stratégies et des actions de lutte contre le changement climatique et ses conséquences, notamment
par la mise à disposition des applications de l’imagerie satellitaire comme outil d’aménagement
durable. Le réseau est actuellement mobilisé à l’échelle européenne et au niveau mondial, dans la
perspective de la Conférence de Copenhague (du 7 au 18 décembre 2009) au cours de laquelle pourrait
être signé un protocole mondial pour la réduction du CO2, prenant ainsi la suite du protocole de
Kyoto. Le réseau est ainsi présent aux différentes Conférences en amont de la Conférence de
Copenhague, organisant des side-events, comme cela a été le cas en décembre 2008, à Poznan, en
Pologne (capitale de notre Région partenaire), pour la Conférence des Nations Unies.
D - Un plan d’accompagnement de la mobilité internationale
Engagé depuis plus de vingt ans dans l’accompagnement des projets de mobilité internationale portés
par les acteurs bretons, le Conseil régional a précisé depuis 2004 les conditions d’un soutien des
échanges internationaux en faveur des publics jeunes et adultes en formation professionnelle, en
l’inscrivant dans la Stratégie régionale emploi formation.
99
Les organismes de formations (Lycées, CFA, Formations sanitaires et sociales et Formation continue)
ont pris conscience de l’enjeu que représente la mobilité internationale pour valoriser les parcours de
formation initiale comme pour s’assurer d’une meilleure adaptabilité à l’emploi, et l’inscrivent de plus
en plus souvent au cœur même de leur projet d’établissement. C’est pourquoi, la Région accompagne
les organismes à 3 niveaux :
- Elle apporte une aide aux établissements pour favoriser la création de partenariats, en amont
de l’organisation de séjours collectifs, ce qui permet de mieux cibler les objectifs des séjours en
collaboration avec les établissements ou entreprises accueillantes, tout en s’assurant de la
pérennisation des échanges ;
- Elle favorise les séjours collectifs à l’international des publics en formation, dans le cadre de
Karta pour les lycées mais aussi pour les CFA, les IFSI et les organismes de formation
continue ;
- La Région accompagne les organismes associés aux programmes européens d’éducation et de
formation tout au long de la vie, lorsque les projets sont porteurs d’innovation ou
complémentaires à des dispositifs déjà existants et cohérents avec les objectifs de la SREF.
De plus, la Région attribue des bourses aux lycéens et aux étudiants pour les aider à réaliser leur stage
à l’étranger.
Près de 13 000 Bretons bénéficient ainsi chaque année de l’aide de la Région pour la mobilité
internationale.
5.3 RESEAU ET TIC : L’AMBITION POUR UNE BRETAGNE NUMERIQUE
Le Conseil régional a adopté, à l’unanimité, en décembre 2006, le plan « Bretagne 2.0 : l’ambition
pour une Bretagne numérique » qui définit les grandes orientations du développement des
technologies d’information et de communication (TIC) en Bretagne. L’ambition de Bretagne 2.0 repose
sur 3 objectifs prioritaires :
- Renforcer la compétitivité et l’attractivité territoriale ;
- Conforter la cohésion sociale et territoriale ;
- S’inscrire dans une stratégie de développement durable.
Afin d’atteindre ces objectifs et mobiliser les acteurs bretons du numérique autour de ce projet, la
Région souhaite relever des enjeux majeurs : développer massivement les usages d’Internet, favoriser
la filière TIC et raccorder tous les Bretons au très haut débit pour le début de la prochaine décennie
afin d’éviter une nouvelle fracture numérique.
L’état d’avancement de « Bretagne 2.0 » se décline de la manière suivante :
5.3.1 Bretagne numérique pour tous
Le projet « Bretagne numérique pour tous » consiste à mettre en œuvre une politique cohérente de
développement des usages et de couverture des zones blanches du territoire.
A - Le développement des usages
La promotion des usages est assurée lors de l'organisation d'événements annuels. Ainsi, les étés
TIC de Bretagne (www.lesetestic.com), manifestation d’ampleur, regroupe annuellement les
entreprises, les chercheurs, les collectivités, les associations et le grand public sur les usages d’Internet.
Le Carrefour des Possibles organisé annuellement depuis 2005 par la Région, Télécom Bretagne et la
100
FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) permet de valoriser 10 projets d’usage innovant
d’Internet lors d’une soirée ou tous les publics peuvent découvrir la diversité des usages, des
utilisateurs et des secteurs d’application des technologies de l’information.
Par ailleurs, les cybercommunes, lieux d’accompagnement à l’usage des TIC, ont fêté leurs dix ans
en 2008. Afin de promouvoir l’ensemble des cybercommunes de Bretagne, la Région a lancé un projet
de mise en réseau de l’ensemble de ces espaces via Internet avec des outils de cartographie, forums,
actualités, permettant aux publics de mieux connaître ces espaces, et aux animateurs d’échanger entre
eux. Un accompagnement spécifique de la Région permet également de soutenir des projets d’usages
innovants et d’animation dans les cybercommunes.
L’évaluation en cours du dispositif cybercommune réalisée par un doctorant de l’université de Rennes
2 se concentre sur la compréhension du rôle des cybercommunes dans le cadre de l’e-inclusion
(l’utilisation des TIC pour l’inclusion sociale).
Enfin, chaque année, la Région organise une rencontre des animateurs cybercommunes dans le but de
leur permettre d’échanger autour de thématiques liées à leur travail quotidien.
Afin de faciliter la communication et le partage entre les acteurs du développement des usages en
Bretagne (Collectivités, M@rsouin, Mégalis, MEITO, cybercommunes…), la Région a créée une plate-
forme collaborative sur Internet formalisant un Réseau sur les Usages en Bretagne d’Internet
(http://www.lerubi.net). Il vise à faire encore progresser l'image de la Bretagne comme terre
d'innovation, de diffusion des usages, et à faire bénéficier tous les habitants, acteurs et structures
bretons des énormes opportunités offertes par le déploiement des outils et usages des TIC dans notre
région avec le souci de ne laisser personne de côté de cette société de l'information en marche.
B - Le haut débit pour tous ?
La Région Bretagne a cédé en 2008 la licence WIMAX aux Départements des Côtes d’Armor, du
Finistère et d’Ille et Vilaine ainsi qu'à l'opérateur NOMOTECH SAS sur le territoire du Morbihan. La
technologie WIMAX peut être une des technologies utilisables pour couvrir les zones non éligibles à
l’ADSL. Afin d’aider les Départements à traiter de manière pérenne ces zones blanches, la Région
mobilise 8 M€ sur six ans (2008-2013), soit au maximum 2M€ par Département. Ces projets devront
s’inscrire dans une stratégie globale devant concourir, à terme, à l’arrivée du très haut débit pour tous.
Les quatre Départements bretons sont aujourd’hui mobilisés sur ce sujet et sont en cours d’étude, de
procédure ou de réalisation.
5.3.2 Bretagne région de la connaissance
Ce projet devra permettre à tout Breton d’entrer dans la société de la connaissance et ainsi de se
former tout au long de la vie.
A - Projet d’Espace Numérique de Travail dans les lycées
Depuis janvier 2007, le projet de développement d’un Espace Numérique de Travail dans les Lycées et
les collèges, a fait l’objet d’un travail conséquent de concertation avec les partenaires potentiels :
l’Académie, les 4 Départements et la Caisse des Dépôts. Une étude intitulée « étude préalable au
déploiement d’un ENT dans les établissements scolaires de Bretagne », financée conjointement par
l’Académie, la Région, le Département d’Ille et Vilaine et la Caisse des dépôts, a été réalisée d’avril
2008 à juillet 2008.
101
La Région, en accord avec l’Académie de Rennes a lancé début 2009, la procédure de choix de
l’opérateur « intégrateur » qui sera chargé de la mise en œuvre.
B - Etude du raccordement des lycées au très haut débit
Le raccordement des lycées au très haut débit répond à plusieurs enjeux pour la Région :
- Assurer un fonctionnement optimal des communications entre l’établissement et le système
d’information régional (intranet, téléphonie…);
- Améliorer le maillage optique du territoire en mobilisant les collectivités infrarégionales pour
leur raccordement ;
- Assurer les capacités techniques nécessaires à la diffusion du numérique dans le
fonctionnement du lycée et les pratiques pédagogiques (notamment en vue de l’arrivée des
Espaces Numériques de Travail).
Le Conseil régional étudie au cas par cas la situation des lycées et leur raccordement dans le cadre des
réseaux d’initiative publique.
C - Visa Internet Bretagne
Les « Visas Internet Bretagne » sont les nouveaux chèques formation Internet qui sont délivrés par le
Conseil régional de Bretagne depuis fin 2008. Ces Visas donnent accès à des formations d’une valeur
de 100 Euros et s’adressent à un large public (âgé de plus de 17 ans) qui n’aurait pas encore eu
l’occasion de se former aux nouvelles technologies et à Internet.
Le Visa Internet Bretagne, c'est une dizaine d'heures de formation à Internet proposées gratuitement
dans une trentaine d'organismes bretons agréés.
5.3.3 Faire de la Bretagne le laboratoire du très haut débit
La compétitivité de la Région passe par sa capacité à innover et attirer la matière grise sur son
territoire. Il faut renforcer l’excellence de la recherche et du développement sur les TIC et positionner
ainsi la Bretagne comme une Région reconnue dans ce domaine. Deux axes de travail principaux sont
envisagés : le très haut débit pour la Recherche et les plates-formes d’expérimentations.
A - Projet d’extension de RENATER en Bretagne
Il s’agit d’un réseau très haut débit permettant le raccordement de l’ensemble des sites de
l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) de la région Bretagne. L’objectif fixé est d’apporter
tous les services disponibles sur RENATER au plus près des utilisateurs de manière la plus
transparente, ceci principalement par le biais de location de fibres « noires ».
L’objectif est d’avoir ce réseau opérationnel début 2010 et prendre ainsi la suite des marchés portés
par Mégalis.
B - Le projet Imag’in Lab du pôle Images & Réseaux
Imag'in Lab est un projet de plateforme de test et d'expérimentation porté par le pôle Images et
Réseaux, en collaboration avec 12 autres partenaires industriels et académiques. Il se concentre
particulièrement sur les nouveaux services autour de la convergence des nouvelles technologies de la
communication et de l’information, des télécoms, des médias et de l’informatique.
Ce projet débouchera sur la mise en place d’une plateforme de référence en Europe, pour les tests
d’intégration, d’interopérabilité, d’expérimentation et d’usage des services et des technologies
innovants sur réseaux fixes et mobiles (technologies IMS, WIMAX, DVB-H).
102
C- Le Campus numérique
Ce projet a pour ambition, en s’appuyant sur les technologies les plus avancées, de développer des
pratiques collaboratives innovantes, pratiques et en temps réel, de groupes de travail devenus
insensibles aux distances géographiques séparant les différents laboratoires, équipes enseignantes et
communautés d’usagers. L’ensemble de la communauté scientifique et enseignante va pouvoir
bénéficier de nouvelles modalités de coopération, de plateformes collaboratives de pointe, de
formations aux techniques numériques, afin de créer de nouvelles pratiques pédagogiques en
s’appuyant sur les solutions Web les plus innovantes.
5.3.4 Développer le potentiel numérique du territoire
Le « potentiel numérique » d’un territoire mesure sa capacité à attirer et à accueillir la mise en place
des réseaux et des services nécessaires aux besoins de communication de demain. Afin d’améliorer le
potentiel numérique de la Bretagne, il est nécessaire d’anticiper et d’accompagner le déploiement de
ces réseaux.
A - Dotation numérique reliée aux contrats de Pays
Depuis le budget 2008, les contrats de pays ont leur dotation abondée de 16 M€ par une nouvelle
enveloppe dédiée aux projets numériques.
Pour permettre à tous les pays de construire une stratégie de développement numérique, mais aussi de
saisir les opportunités offertes par cette nouvelle dotation, la Région a souhaité donner aux acteurs
locaux les moyens d’entamer ou d’approfondir leurs réflexions sur ce thème. C’est ainsi que, depuis le
début de l’automne 2008, elle a initié une démarche qui vise à :
- Donner l’information la plus complète sur les enjeux du développement numérique et sur
Bretagne 2.0 ;
- Permettre aux acteurs locaux de définir ou approfondir leur stratégie de développement
numérique, à l’échelle du pays.
Les stratégies ainsi élaborées devraient permettre de définir et de prioriser les actions nécessaires sur
le territoire et d’en préciser les modalités opérationnelles de mise en œuvre (maîtrise d’ouvrage, études
complémentaires…). Elles permettront également d’identifier le niveau de collectivité le mieux à même
d’assurer la maîtrise d’ouvrage de ces projets de manière à rechercher leur cohérence avec les actions
en cours, notamment celles des Départements.
B – Projet de création d’une « Cellule Régionale d’Information et d’Accompagnement sur
l’Aménagement Numérique des Territoires (CRIAANT) »
L’arrivée de la fibre optique pour les particuliers à leur domicile ou du dégroupage au sous répartiteur
(entre le central téléphonique et l’abonné) nécessitera une anticipation des communes sur le
développement du potentiel numérique de leur territoire (schéma directeur optique, pose de fourreaux
d’attentes, recensement des points hauts, cartographie des typologies d’habitat et des modes de poses
des réseaux existants, etc.).
Excepté les Départements et quelques grandes agglomérations, ces collectivités souffrent d’un manque
d’informations ou de capacités d’ingénierie sur ces sujets complexes. De nombreux acteurs ont
compris cet enjeu et travaillent chacun à son niveau (Départements, CETE de l’Ouest, syndicats
d’électricité, cabinets de conseil, bureaux d’étude…). Trois besoins peuvent donc être identifiés :
103
- Mutualiser et centraliser les informations et données concernant les réseaux de
télécommunications ;
- Accompagner les collectivités sur ce sujet ;
- Animer et coordonner les acteurs d’accompagnement de l’aménagement numérique des
territoires.
La Région propose de créer une cellule régionale d’accompagnement et d’information sur
l’aménagement numérique des territoires. Le rattachement de cette cellule à une structure existante et
son financement sont en cours d'étude.
C - Développer la filière WEB
Une soixantaine de « start-up » (jeunes entreprises de création de services Internet) ont été identifiées
par la MEITO en Bretagne dont la moitié sur Rennes. Or, ces entrepreneurs rencontrent aujourd’hui
des difficultés pour lancer leurs projets en Bretagne : financements bancaires frileux sur les projets de
nouvelle économie, manque de locaux pouvant être mutualisés entre ces entrepreneurs, difficultés de
recrutement, manque de visibilité nationale et internationale.
La Région et les collectivités territoriales associées, ont mis en place en 2008 grâce à la MEITO :
- Des dynamiques locales en lien avec les technopoles pour accompagner ces projets
d’entreprises ;
- Un label régional « West Web Valley » (http://www.westwebvalley.com) afin de positionner
clairement la Bretagne comme une terre d’usages et services d’Internet et pas seulement des
télécommunications.
5.3.5 Assurer la mutation de Mégalis
A - Etude sur la suite de Mégalis
D’ici 2010, Mégalis n’aura plus vocation à fournir d’accès Internet aux acteurs publics du territoire
breton (collectivités, établissements scolaires, établissements hospitaliers, …) de par l'arrivée à terme
des marchés passés à cet effet en juin 2010. Afin d'anticiper cette évolution et étudier la manière dont
Mégalis sera en capacité de poursuivre le développement des services et la promotion des usages de
l’e-administration, une étude stratégique sur le développement de l’administration électronique en
Bretagne a été menée en 2008. Mégalis doit être conçu comme un outil au service des collectivités et
des établissements publics de Bretagne dans le but de favoriser le développement des usages et des
services d’administration électronique sur tout le territoire Breton. Les petites et moyennes
collectivités de Bretagne (principalement les communes et les EPCI de taille modeste), qui n’ont pas
encore véritablement développé l’administration électronique, constituent donc le cœur de cible de
Mégalis, en vue de leur permettre de bénéficier de services génériques mutualisés correspondant aux
services de base, essentiels et inévitables en termes d’administration électronique.
En 2009, Mégalis mène une concertation avec ses membres sur les résultats de cette étude afin de
valider l’évolution du syndicat pour 2010.
B - Accompagnement des utilisateurs à l’arrêt des services
Conformément aux termes des marchés, l’offre Mégalis arrivera à terme le 10 juin 2010. C’est ainsi,
qu’en accord avec les collectivités fondatrices de Mégalis et pour tenir compte des évolutions
réglementaires et technologiques, le réseau à haut débit régional Mégalis prendra fin au profit d’offres
104
de raccordements Internet privées ou proposées dans le cadre de réseaux d’initiatives publiques.
Afin d’accompagner les utilisateurs actuels dans un processus de migration, Mégalis mettra en place
un accompagnement des établissements dans la migration.
5.3.6 L’e-administration régionale
De nombreuses initiatives ont déjà été prises en matière de promotion des usages des TIC au sein de
l'institution régionale. La collectivité régionale ne saurait en effet porter une ambition forte pour le
développement des usages en Bretagne sans qu'elle soit elle-même exemplaire dans ses pratiques
quotidiennes.
A - Les TIC au service du projet d’administration
Raktres (projet en breton) 2012 est un projet d’administration interne aux services de la Région avec
trois principaux objectifs : garantir la sécurité des procédures administratives, mettre la qualité au
cœur des relations de l'administration régionale avec ses usagers clients et atteindre les deux objectifs
précédents, avec le maximum d'efficience économique, sociale et environnementale. Les TIC seront un
des leviers de ce projet afin d’atteindre ces objectifs. Plusieurs chantiers réalisés ou en cours en sont
des exemples :
- La dématérialisation des marchés publics avec la plate-forme mise en place par Mégalis ;
- La télétransmission des actes soumis au contrôle de légalité ;
- La dématérialisation du courrier et des délibérations ;
- Le nouvel intranet qui obtenu deux étoiles au prix intranet territorial 2008.
B – Un nouveau site WEB 2.0
Plus ergonomique, plus interactif, le nouveau site Internet de la Région a subi un véritable « lifting »
pour améliorer le service aux usagers, faciliter l’accès aux informations et coller au plus près à
l’actualité régionale.
Un nouveau design et une ergonomie simplifiée ont été mis en œuvre. Une place plus importante a été
accordée à l’actualité, aux infographies et aux vidéos. Le site Internet propose plusieurs fonctionnalités
facilitant le partage, la diffusion de l’information et l’interactivité. Une partie du site est traduite en
breton, notamment la présentation des institutions, des actualités et aussi des vidéos.
105
6. Pour une affirmation de la vocation et de la spécificité maritimes de la Bretagne
Afin de donner au domaine maritime toute la place qu’il doit avoir, dès 2004, trois orientations
majeures ont été fixées dans le cadre du Contrat pour la Bretagne : l’élaboration d’une stratégie
concertée pour la préservation des espaces côtiers, la définition et la mise en œuvre d’un plan d’action
pour la pêche et l’aquaculture de Bretagne et la volonté de saisir toutes les opportunités de l’activité
portuaire en Bretagne. Ces engagements pris ont été concrétisés : en 2006 par l’adoption du Plan
Régional de la Pêche et de l’Aquaculture, en 2007 par la Charte des espaces côtiers bretons et en 2008
par la mise en place du Comité stratégique portuaire parallèlement à la prise en charge par la Région
des 3 grands ports bretons. La mise en œuvre se fait à travers des actions menées en partenariat avec
les autres collectivités publiques et en mobilisant des dotations budgétaires à la hauteur de ce que sont
les enjeux maritimes pour la Bretagne, notamment dans le cadre du Contrat de Projet Etat-Région et
des différents programmes européens.
La dimension maritime des politiques régionales se manifeste également à travers le soutien spécifique
aux îles, la recherche et l’innovation (en particulier autour du Pôle Mer), la formation et
l’enseignement supérieur, décisifs pour l’attractivité du secteur maritime, les énergies marines pour
lesquelles un potentiel va pouvoir être exploité en Bretagne ou encore la valorisation de l’inestimable
richesse que constitue le patrimoine naturel marin et côtier.
Ce qui construit l’originalité et la force de la politique maritime bretonne, c’est la mobilisation
convergente des actions publiques sur l’ensemble de ces secteurs pour aboutir à une synergie qui
apporte des valeurs ajoutées aux territoires et à la population. Pour progresser, il convient donc de
déployer pleinement les atouts maritimes de la Bretagne, ce à quoi contribuera la Conférence régionale
de la mer et du littoral que le Conseil régional met en place avec l’ensemble des partenaires.
L’objectif d’une politique maritime ambitieuse a été à l’origine du Grenelle de la mer organisé par le
Gouvernement et dont la tenue avait été demandée par la Région. Les acteurs bretons, dont le Conseil
régional (qui a présenté une contribution et 6 propositions majeures) se sont pleinement investis dans
cette démarche. Mais les conclusions, très limitées, laissent insatisfaites les collectivités qui, comme la
Bretagne, se sont pleinement investies.
Constitutive de son identité, la mer est au cœur de l’ensemble des politiques publiques de la Bretagne.
Cette caractéristique est d’ailleurs reconnue par d’autres régions qui souhaitent bénéficier de notre
expérience et s’en inspirer, et par la Commission européenne qui, par la voix du Commissaire Joe
Borg, commissaire en charge des affaires maritimes, a pu déclarer que la Bretagne, dans le domaine
maritime, constitue un point de référence.
→ Etat d’avancement du chantier par domaine d’actions :
6.1 LA CHARTE DES ESPACES COTIERS BRETONS
La mise en œuvre de la Charte des espaces côtiers bretons s’est poursuivie en 2009 selon les trois axes
présentés lors de la présentation officielle de la Charte en avril 2007, à savoir :
- L’engagement des acteurs de la zone côtière sur la Charte ;
- La mise en place des dispositifs de gouvernance ;
- La mise en œuvre des chantiers-phares.
106
6.1.1 L’engagement des acteurs de la zone côtière sur la Charte
A la suite de la présentation officielle de la Charte, un courrier a été adressé aux acteurs de la zone
côtière bretonne, les invitant à s’engager pour un développement durable de la zone côtière bretonne
en signant la Charte.
La Charte des espaces côtiers bretons peut être définie comme un acte d’engagement collectif pour
l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet commun. Il ne s’agit pas d’un acte administratif
opposable puisque les compétences appartiennent d’une part à l’Etat pour la protection de
l’environnement et le pouvoir réglementaire général, et d’autre part aux communes et
intercommunalités pour l’urbanisme. La Charte définit les objectifs à atteindre, les orientations à
prendre, et propose un ensemble d’actions. En adoptant la Charte, les signataires s’engagent à
respecter son contenu, à promouvoir sa mise en œuvre à travers les décisions qu’ils seront amenés à
prendre, à participer à des actions collectives et à initier leurs propres actions en faveur d’une gestion
durable de la zone côtière.
A ce jour, près de 160 acteurs de la zone côtière bretonne se sont engagés en adoptant la Charte. Parmi
ceux-ci, les Conseils généraux et les principales agglomérations, des collectivités territoriales et leurs
regroupements, des organisations professionnelles et des associations. Des signatures officielles sont
organisées pour marquer et préciser ces engagements.
6.1.2 La mise en place des dispositifs de gouvernance
Outre un projet de société pour l’avenir de la zone côtière bretonne, la Charte propose une nouvelle
gouvernance de la zone côtière reposant sur :
- Des principes communs d’action que l’ensemble des acteurs s’engagent à respecter et à mettre
en œuvre dans leurs actions ;
- La mise en œuvre de nouveaux dispositifs de concertation, de suivi et d’accompagnement, afin
de faire vivre la Charte, de définir collectivement des objectifs et la manière de les atteindre, et
inscrire progressivement la gestion de la zone côtière dans une logique de développement
durable.
Parmi les dispositifs de concertation prévue, la Conférence régionale de la mer et du littoral
occupe une place prépondérante. Officiellement mise en place le 19 mai 2009, elle est un lieu
d’information et de débat pour proposer, définir et évaluer les actions stratégiques à mettre en œuvre
pour promouvoir la gestion durable de la zone côtière bretonne. Co-présidée par le Président de la
Région Bretagne et le représentant de l’Etat, elle est constituée de membres représentatifs de
l’ensemble des acteurs de la zone côtière bretonne, répartis selon cinq collèges :
- Les membres de la conférence territoriale ;
- Les collectivités territoriales et leurs groupements ;
- L’Etat et les établissements publics ;
- Les organisations socioprofessionnelles ;
- Le milieu associatif.
La Conférence régionale de la mer et du littoral s’appuiera, dans son fonctionnement, sur un groupe
d’experts qui accompagnera les travaux de la Conférence et apportera les connaissances et les
compétences nécessaires à l’accomplissement de ses missions.
107
La Charte prévoit également la mise en place d’un dispositif d’observation et de suivi de la zone
côtière bretonne et de sa gestion. En effet, la gestion intégrée de la zone côtière implique l’accès à
l’information et la mise en place d’indicateurs de suivi des dynamiques naturelles, économiques et
sociales qui régissent la zone côtière. Un référentiel de données, socle nécessaire pour développer ce
dispositif, est en cours d’élaboration dans le cadre de GEO Bretagne. Ce référentiel doit permettre de
mettre à disposition des acteurs de la zone côtière et du public, dans tous ses aspects, des informations
sur l’état de la zone côtière bretonne, incluant les effets des mesures de gestion prises.
Un troisième dispositif de gouvernance est prévu dans la Charte des espaces côtiers bretons. Il s’agit
d’un dispositif d’accompagnement et de mise en réseau des acteurs, permettant de répondre
aux besoins de formation et d’information en matière de gestion durable de la zone côtière. Suite à
l’étude de faisabilité réalisée en 2008, la réflexion se poursuit afin d’articuler ce dispositif avec d’autres
dispositifs actuellement en cours d’élaboration, et de trouver le type de portage le plus adéquat.
6.1.3 La mise en œuvre des chantiers-phares
La mise en œuvre des chantiers-phares s’inscrit dans le prolongement des précédentes opérations de
concertation pour l’élaboration de la Charte. Elle a pour ambition de répondre à des demandes
précises et de s’inscrire dans le concret et le pragmatique. Plusieurs chantiers ont ainsi été amorcés en
2009 :
- La sensibilisation et l’éducation des acteurs de la zone côtière : Il s’agit d’un chantier
essentiel pour promouvoir une véritable culture maritime en Bretagne. Il s’est concrétisé en
2009 par la première édition de la semaine de la mer et du littoral en Bretagne, qui s’est
déroulée à Lorient du 11 au 19 mai, dans le cadre de la journée européenne de la mer. Afin de
mieux sensibiliser les lycéens aux enjeux de la gestion durable et de la mer et du littoral, cette
dernière constituait l’une des priorités de l’appel à projets Karta. Une cinquantaine d’action
ont ainsi été financées ;
- Le dragage portuaire : De nombreuses initiatives ont été prises par les différents acteurs.
Celles-ci doivent converger et le travail doit se poursuivre en synergie, en particulier dans le
cadre du comité portuaire stratégique régional. Il visera à mettre en place une dynamique de
travail réunissant l’ensemble des protagonistes (collectivités concédantes et structures
gestionnaires des ports) dans le but d’améliorer les opérations de dragage portuaire afin de
réduire les impacts sur l’environnement et identifier les pistes possibles de valorisation des
matériaux dragués ;
- Le nautisme : Ce chantier se concrétise principalement par le projet de coopération
européenne Nautisme Espace Atlantique (NEA 2), dont la Région Bretagne est chef de file. Ce
projet, d’un montant global de 4,7 millions d’euros, regroupe 23 partenaires (Irlandais,
Anglais, Français, Espagnols et Portugais), autour du développement durable de l’ensemble de
la filière nautique sur la façade atlantique ;
- La recherche et la gestion intégrée de la zone côtière : La gestion durable de la zone
côtière implique que l’on appréhende mieux les dynamiques et la complexité des systèmes
naturels, sociaux, économiques et organisationnels de la zone côtière. Dans cette perspective,
la recherche occupe une place prépondérante. Elle doit permettre de mieux connaître, de
mieux comprendre et de mieux décider. La compréhension des dynamiques qui régissent la
108
zone côtière, ses usages et sa gestion, nécessite une recherche par nature pluridisciplinaire. La
collaboration entre les gestionnaires et les scientifiques, dans une logique de recherche-action,
est par ailleurs fondamentale pour faire du concept scientifique de gestion intégrée de la zone
côtière une réalité en termes d’aménagement des territoires et d’action publique.
D’autres chantiers font l’objet de chapitres spécifiques :
- Les énergies marines (Voir infra 6.8) ;
- Le développement durable des îles bretonnes (Voir infra 6.4).
6.2 LE SOUTIEN A LA PECHE ET A L’AQUACULTURE BRETONNE
6.2.1 Le Plan régional pour la Pêche et l’Aquaculture Bretonne
Adopté en 2007, le Plan Régional pour la Pêche et l’Aquaculture Bretonne prend en compte 4
défis :
- Le défi humain (ou social) pour que les hommes et leur connaissance soient remis au cœur des
choix de la politique des pêches et de l’aquaculture ;
- Le défi environnemental, afin d’assurer la gestion durable des milieux et des ressources et le
maintien de la biodiversité ;
- Le défi économique, pour pérenniser les activités traditionnelles de notre territoire;
- Le défi de la gouvernance, afin de renforcer les structures professionnelles, de développer une
démarche de filière en coordonnant les différents maillons et de mieux les associer au monde
« extérieur ».
De ces quatre défis découlent pour notre politique de la pêche et de l'aquaculture cinq grandes lignes
d’actions prioritaires et concrètes autour d'un objectif commun : maintenir ces secteurs d’activité dans
une perspective de durabilité des hommes, de la ressource, et des entreprises. C’est ce qui est mis en
œuvre :
- Organiser la gestion intégrée des zones côtières dépendantes de la pêche et de
l’aquaculture avec l’ensemble des acteurs, chacun intervenant dans le cadre de ses
propres compétences : Il s’agit de s’inscrire dans l’ambition portée par la Charte des espaces
côtiers pour conforter la dimension maritime de la Bretagne et ancrer son développement
dans la durabilité, en particulier via des démarches de concertation ;
- Assurer une gestion durable des ressources et des milieux de production : Les
efforts de gestion durable des ressources et des milieux de production doivent être poursuivis,
renforcés et valorisés car les activités sont directement tributaires de la disponibilité des
ressources (principe de pêche responsable avec par exemple les travaux sur la sélectivité des
engins de pêche) et de la qualité du milieu naturel ;
- Garantir la pérennité et la performance du tissu productif, facteur
d’aménagement du territoire : Il est indispensable d’accompagner les activités en matière
de performance, de renouvellement et de transmission des entreprises ainsi que de
modernisation des outils de production, par exemple par des actions importantes pour le bon
maintien et l’arrivée des jeunes dans la profession ou sur les économies d’énergie. Depuis
2008, le dispositif régional de garantie du financement des entreprises de pêche en partenariat
avec Oséo Bretagne permet de faciliter la création d’entreprises de pêche. Ce dispositif est
109
élargi en 2009 aux entreprises conchylicoles, pour lesquelles les difficultés existent également
dans un contexte de pression foncière importante sur la bande littorale. En outre, en 2009, à
travers le contrat d’objectifs emploi-formation pour la filière « pêche et conchyliculture », des
actions ont été lancées pour faciliter l’installation des jeunes ;
- Valoriser les ressources à l’échelle de l’entreprise et des filières : Il s’agit
d’accompagner la nécessaire évolution du secteur vers davantage de valeur ajoutée. Il sera
aussi prioritaire d’accompagner toutes les formes de valorisation des ressources (par exemple
par l’encouragement de l’obtention de labels officiels) et d’organisation des marchés et
appuyer les initiatives pour favoriser une véritable dynamique de filière ;
- Accompagner les organisations professionnelles : La structuration de la profession au
niveau régional est indispensable pour permettre aux organisations professionnelles de
défendre les intérêts de leurs adhérents et de bien les représenter. Elle a aussi un rôle clé à
jouer dans l’organisation de la filière.
6.2.2. Le Plan Régional de Développement des Ports de Pêche (PRDPP)
Dans le cadre du Fonds Européen Pêche, il a été prévu l’élaboration d’un Plan Régional de
Développement des Ports de Pêche (PRDPP) pour pouvoir bénéficier des cofinancements
européens du FEP sur cette mesure. A la demande de la Conférence Territoriale, il a été décidé que la
Région coordonne le travail d’élaboration de ce plan dont l’objectif est de permettre une rationalisation
des investissements dans les ports de pêche.
Le travail de concertation mené avec les principaux concédants des ports de pêche bretons (Conseils
généraux et Région), l’Etat (Direction Régionale des Affaires Maritimes), les concessionnaires
portuaires, les représentants des usagers portuaires (producteurs et mareyeurs) a permis de réaliser
un diagnostic et de prioriser les investissements. Il a également révélé que l’enveloppe disponible du
FEP sur la mesure 39 « ports de pêche », d’environ 7 M€ sur la période 2007-2013, est insuffisante au
regard des projets déjà recensés à ce jour. De ce fait, deux axes ont été jugés prioritaires en matière
d’investissements :
- Assurer la conformité réglementaire et anticiper les évolutions (diminuer les impacts
environnementaux, conformité sanitaire et hygiène, déclaration des débarquements) ;
- Améliorer l’efficacité des fonctions portuaires (valorisation des produits, amélioration de la
productivité technique de la 1ère vente, améliorer les services et la sécurité des usagers…).
Adopté en janvier 2009 par la Conférence Territoriale, le PRDPP va servir de base à l’attribution des
cofinancements prévus par le FEP.
D’une façon générale, c’est avec beaucoup de retard que l’ensemble du FEP a été lancé. La Région
attache une importance primordiale au soutien à ce secteur qui est « partie prenante » de l’identité
bretonne et qui est confronté aujourd’hui à des défis majeurs.
6.3 LE DEVELOPPEMENT DES PORTS BRETONS
Les ports de Lorient, Brest et Saint-Malo sont désormais pleinement de responsabilité régionale
depuis le 1er janvier 2008. Organes de gouvernance, les conseils portuaires ont été installés fin 2007
avec l’objectif de travailler sur la gestion, les questions d’environnement et sur la stratégie et le
développement durable des ports. Le comité de pilotage stratégique portuaire a quant à lui été installé
le 21 janvier 2008, avec pour premier objectif l’élaboration d’une stratégie portuaire régionale qui
110
permette de répondre à l’ambition maritime de la Région Bretagne. Les orientations stratégiques
retenues ont été présentées au comité de pilotage stratégique régional le 22 juin 2009.
Concernant les opérations de développement, la Région investit en tant que maître d’ouvrage sur les
projets d’aménagement et de modernisation des infrastructures de ses ports. Elle participe également,
via des subventions, aux projets de modernisation des ports d’intérêt régional et des superstructures
menés par les concessionnaires : parmi les nombreux projets financés par la Région figurent
notamment l’aménagement de la capacité d’accueil du port de commerce à Lorient (opération
Kergroise); la modernisation de la forme de Radoub n°1 à Brest ainsi que le projet d’aménagement de
la rive gauche du Scorff à Lorient afin de développer l’activité construction et réparation navale ;la
construction du nouveau quai Charcot à Saint-Malo, pour le développement de l’industrie
agroalimentaire.
Autant de projets au service du développement de l’activité des places portuaires et de
l’économie régionale. Les dépenses de la Région au budget primitif 2008 en faveur des ports
régionaux et d’intérêt régional s’élèvent ainsi à 30 millions d’euros. Dans le cadre du plan de relance
économique, le Conseil Régional de Bretagne complète son soutien par une enveloppe supplémentaire
au bénéfice de la modernisation des ports régionaux. Les opérations de modernisation des
infrastructures permettront en effet de mobiliser les entreprises de BTP et de soutenir l’ensemble des
filières économiques qui utilisent l’outil portuaire afin d’optimiser leur système d’organisation
logistique. En particulier, la réorganisation des espaces portuaires à Saint-Malo devrait permettre de
développer les activités centrales pour le port, où 70% du trafic repose sur quelques filières
structurantes. Les travaux de stabilisation du polder à Brest seront en outre une première étape vers la
constitution d’une plateforme portuaire d’ambition internationale.
En mars 2008, la Région Bretagne a lancé une procédure de consultation pour déléguer, pour 10 ans,
la gestion des ports de Commerce de Lorient et de Brest, dont les contrats arrivaient à expiration au 31
décembre 2008. Le renouvellement mis en œuvre pour les concessions des ports de Brest et Lorient
s’est effectué dans un cadre concurrentiel et transparent. La passation de nouvelles délégations de
service public (DSP) a amené la Région à concevoir un cahier des charges exigeant, au service de ses
objectifs, intégrant l’ensemble des politiques régionales (transport, emploi, économie, environnement,
…). Le choix de retenir la CCI de Brest et la CCI du Morbihan pour les nouvelles concessions des ports
de Brest et Lorient après une procédure rigoureuse de mise en concurrence permet de renouveler
fondamentalement les relations entre la Région et ses délégataires en créant les conditions d’une
relation de confiance qui constitue une base des DSP : les nouveaux contrats de concession seront ainsi
de véritables outils de gouvernance portuaire qui viendront compléter le réseau des différents organes
de concertation créés par la Région.
Le développement des activités portuaires est en soi un élément clé pour le développement
durable de la Région, non seulement parce que le transport maritime de marchandises constitue une
alternative à la route mais aussi parce que les places portuaires bretonnes abritent des filières de
recyclage qui permettent de valoriser des biens en fin de vie.
Le niveau d’exigences en matière environnementale se retrouve dans les cahiers des charges des
nouvelles concessions: obligation d’obtenir la norme ISO 14 001, gestion écologique des délaissés
portuaires, mise en place d’un dispositif d’information, de communication et de formation des agents
portuaires et des usagers aux bonnes pratiques environnementales.
111
Par ailleurs, les opérations de développement portuaire sur ces ports intègrent bien évidemment des
actions de mise aux normes environnementales (traitement des eaux de plateforme, aires de
carénages, …).
L’année 2009 se caractérisera par des études permettant de qualifier la situation des ports régionaux
au regard de cette préoccupation. 5 thématiques feront l’objet de diagnostics poussés : patrimoine
naturel (milieux naturels, faune, flore), air, eau, énergie (production, consommation) et déchets. Ce
diagnostic permettra d’établir un programme de management environnemental et de dégager les
opportunités d’amélioration et les priorités d’actions afin de mettre en oeuvre l’amélioration continue
des performances environnementales des ports régionaux.
La problématique des dragages est une question importante dans l’ensemble des ports de Bretagne.
Le comité de pilotage stratégique portuaire régional a pris le problème en charge et a décidé d’une
initiative visant à faire travailler les acteurs régionaux.
La Région est vigilante sur toutes les questions de sûreté et de sécurité sur les 3 ports régionaux. Elle
veille à l’application des dispositions réglementaires et législatives et en mesure l’impact. Elle met en
œuvre les dispositions qui lui incombent, et pour ce faire, a notamment lancé une consultation pour
l’élaboration des Plans de Sûreté Portuaire aujourd’hui proposés à l’approbation des Préfets de
département. Elle est membre des Comités Locaux de Sûreté Portuaire, et en tant qu’autorité
portuaire, est présente auprès des services de l’Etat en charge de ces questions.
6.4 LE DEVELOPPEMENT DURABLE DES ILES
6.4.1 Des territoires d’exception appelant une prise en compte spécifique
En prenant l’initiative de concevoir une charte des espaces côtiers, la Région a souhaité définir, avec
l’ensemble des Bretons, une vision commune pour l’avenir de la zone côtière bretonne, développer une
stratégie pour la mettre en oeuvre, mais aussi faire prendre conscience à tous de la dimension et des
capacités maritimes de la Bretagne. Elle a identifié dix chantiers phares, parmi lesquels « Mettre en
œuvre une stratégie de développement durable des îles bretonnes », visant à préserver et développer
leur potentiel social, écologique et économique.
Riche de territoires variés aux identités fortement marquées, la Bretagne a la chance de compter parmi
eux de nombreuses îles qui, par la beauté de leurs paysages, l’importance de leur patrimoine naturel et
culturel, les valeurs de solidarité et de persévérance de leurs populations, influencent largement
l’imaginaire breton.
Ambivalente dans ses effets, l’insularité apparaît tout à la fois source de l’exceptionnelle richesse de ces
territoires, mais aussi de leur fragilité. Par définition isolés du continent, souvent exigus, ils subissent
des contraintes spécifiques d’accessibilité et de coût, et disposent le plus souvent de ressources
naturelles limitées (eau, énergie, foncier…). Dans les années 1920, la population insulaire était deux
fois plus nombreuse qu’à l’heure actuelle. Si certaines îles ont réussi à enrayer la baisse du nombre
d’habitants permanents, toutes sont, en revanche, confrontées au vieillissement démographique.
Toutes doivent également gérer les variations saisonnières de population, liées à leur forte attractivité
touristique. Certaines îles peuvent ainsi être jusqu’à dix fois plus peuplées l’été, du fait de la présence
des résidents secondaires et des touristes. L’économie touristique occupe une place de plus en plus
importante, à côté des activités productives traditionnelles (agriculture, pêche), qui revêtent une
importance sociale et culturelle toujours très vive. Cette mono-activité saisonnière fragilise les îles et
112
rend difficile le maintien d’une population active et permanente.
Mutations économiques et sociales, pression immobilière, manque de disponibilité et coût prohibitif
du foncier, exode des jeunes actifs et vieillissement de la population, gestion des ressources naturelles,
surfréquentation touristique… constituent les principaux défis auxquels les îles se trouvent
confrontées. La difficulté de concilier la présence de populations humaines, le développement
d’activités socioéconomiques et la préservation de la biodiversité, c'est-à-dire la mise en oeuvre d’un
développement durable, prend tout son sens sur les îles. C’est un défi majeur, qui appelle une prise de
conscience collective et des actions concrètes.
Au titre du contrat de plan 2000-2006, la Région a largement dépassé ses engagements, apportant aux
îles un soutien de 7,8 M€ quand l’Etat se limitait à son enveloppe prévisionnelle de 3,8 M€. Dans
l’attente de la définition du volet territorial du contrat de projet, le Conseil régional a décidé de
poursuivre son soutien financier aux projets portés par les îles, en votant aux budgets 2007 et 2008
une enveloppe annuelle spécifique de 850.000 € par an. Pour répondre à l’urgence des besoins des
populations insulaires les plus modestes et dans l’attente de la création de l’établissement public
foncier, la Région a ainsi choisi de consacrer pour 2007 l’ensemble de sa dotation annuelle au
financement du logement social, et une part majeure de sa dotation 2008. Ce soutien a permis la
réalisation de sept opérations aboutissant à la création 43 logements sociaux, répartis sur les îles de
Groix, Belle-île et Ouessant.
Conformément à l’esprit solidaire de sa politique d’aménagement du territoire, la Région soutient les
îles dans la réalisation de leurs projets. Elle souhaite aujourd’hui conforter son action en lui donnant
une nouvelle ambition, pour le développement durable des îles, et donc de la Bretagne dans son
ensemble.
6.4.2 Un contrat pour le développement durable des îles, cadre d’intervention partagé par la
Région et les îles, représentées par l’Association des îles du Ponant
En approuvant le contenu de la charte des espaces côtiers en juin 2008, l’Association des îles du
Ponant (AIP) a clairement affirmé son souhait de participer à la mise en œuvre d’une stratégie de
développement durable des îles. En réponse à cette initiative, la Région a souhaité proposer un contrat
pour le développement durable des îles, destiné à formaliser et renforcer le partenariat entre la Région
et les acteurs de l’insularité. Portant sur la période 2009-2012, le contrat :
- Définit le cadre général de la stratégie de développement durable des îles que la Région,
l’Association des îles du Ponant, et à travers elle, les communes insulaires, s’engagent à mettre
en œuvre ;
- Précise les conditions d’application de la politique régionale spécifique de soutien aux îles
bretonnes du Ponant et à leurs capacités d’ingénierie.
Ce document-cadre constitue également le cadre de mise en œuvre du volet territorial du contrat de
projet Etat/Région, qui identifie les îles comme territoires prioritaires.
A - Une stratégie de développement ambitieuse ciblant deux grandes priorités
Souvent présentée, à juste titre, comme un handicap appelant un soutien spécifique, l’insularité
constitue également un formidable atout de développement, dont il convient de tirer le meilleur parti.
C’est pourquoi le contrat identifie les îles comme des territoires d’excellence, appelant des
politiques ambitieuses, exigeantes et exemplaires.
113
La stratégie décrite dans le contrat vise principalement deux objectifs :
- Maintenir une population insulaire permanente en garantissant le bien-être des personnes par
une offre de services (services de proximité, commerces, éducation, santé, culture, loisirs…) et
d’équipements adaptée aux besoins des populations résidentes, par le développement et la
diversification des activités économiques, par la réalisation raisonnée de logements sociaux
dans des conditions économiques acceptables ;
- Préserver et mieux valoriser le patrimoine naturel et culturel des îles en garantissant la
protection des éléments les plus fragiles et les plus rares ou spécifiques, en interrogeant les
techniques traditionnelles de gestion des espaces naturels, agricoles et maritimes ainsi que les
savoir-faire locaux adaptés à une protection optimale du patrimoine bâti, en gérant de façon
économe les ressources (eau, énergie, foncier), en gérant la fréquentation touristique de
manière à valoriser au mieux ces éléments sans porter préjudice à leur intégrité, en réduisant
la dépendance énergétique des îles et en maîtrisant la production et la gestion des déchets.
Pour ce faire, la gestion des îles doit s’inscrire dans une logique territoriale. Le contrat devra permettre
de renforcer les liens avec les territoires du continent, avec lesquels les îles interagissent fortement, et
de plus en plus.
Les facultés d’adaptation à leur environnement dont les îliens ont toujours su faire preuve doivent
servir à trouver des réponses innovantes aux enjeux du développement durable insulaire. N’ayant
d’autre choix que l’excellence, les îles peuvent et doivent devenir des territoires de référence pour la
gestion intégrée des zones côtières.
B - Des moyens financiers permettant aux îles de définir et de mettre en œuvre un projet de
développement durable adapté aux spécificités de chacune d’elles
En dépit de leur caractère insulaire commun et d’enjeux partagés, les îles de Bréhat, Batz, Molène,
Ouessant, Sein, les Glénan, Belle-île, Groix, Houat, Hoëdic, Arz et l’île aux Moines se distinguent par
leur étonnante diversité. Leur superficie varie ainsi de 85 km² (Belle Île) à moins d’1 km² (Sein), leur
population permanente oscille entre 100 habitants et 5 000 habitants, avec des densités comprises
entre 53 habitants/km²398 habitants/km². Le degré d’éloignement des îles au continent, qu’il soit
physique (entre 500 m pour l’Île aux Moines et 25 km pour Ouessant) ou « temporel » (fréquence et
durée des traversées) est lui aussi très variable, ce qui introduit des différences considérables
notamment dans l’organisation de la vie quotidienne des populations insulaires.
Parce que chaque île est un territoire unique, il convient par conséquent d’apporter des réponses
adaptées à la variété des enjeux rencontrés.
Pour cela, la Région s’engage à consacrer à sa politique spécifique de soutien aux îles une dotation
totale de 3.400.000 € sur la période 2009-2012, soit 850.000 € par an en moyenne. Sur ce seul
dispositif, l’engagement financier de la Région est ainsi supérieur à celui de l’Etat (715.000 € par an en
moyenne au titre du FNADT). Ce soutien spécifique s’ajoute à celui accordé aux îles au titre des
politiques régionales « de droit commun » (contrats Région - pays, politiques sectorielles).
Parce que les capacités d’ingénierie sont nécessaires à la conception de projets de qualité, la Région
souhaite accorder une place significative au soutien à l’ingénierie, en lui consacrant une partie de
l’enveloppe dédiée à la politique de soutien aux îles. Il s’agit d’offrir aux îles les capacités de réflexion,
d’analyse et d’accompagnement des projets permettant de mettre en œuvre efficacement leur stratégie
de développement durable. Cet accompagnement se concrétise financièrement par l’attribution d’une
114
aide au fonctionnement de l’Association des îles du Ponant à hauteur de 100.000 € par an, permettant,
notamment, de mettre à la disposition des îles des outils d’aide à la décision et capacités d’expertise
sur les questions environnementales (énergie, eau, déchets…).
Animée par la volonté d’aider les îles à la fois à demeurer des territoires d’exception et à devenir des
territoires d’excellence, la Région souhaite donner la priorité aux projets innovants, expérimentaux,
présentant potentiellement un fort effet d’entraînement pour le développement des îles. Ces projets
doivent en outre manifester une recherche de performance environnementale et énergétique pour les
équipements. Ils doivent également prendre compte la participation des habitants et permettre de
développer le lien social.
6.5 LE RENFORCEMENT DES ACTIONS REGIONALES POUR LA SECURITE ET LA SAUVEGARDE DE LA
VIE EN MER
L’amélioration de la sécurité maritime dans sa double dimension, protection de la vie humaine et
préservation environnementale, est une préoccupation majeure pour la Région. L’actualité rappelle
régulièrement, et trop souvent avec des drames humains, le chemin qui reste à parcourir en la matière.
Pour ce qui concerne la sauvegarde de la vie humaine en mer, la Région intervient par un soutien au
sauvetage en mer, aux projets d’amélioration de la sécurité et des conditions de travail, au
renforcement de partenariats avec des organismes spécialisés. Les actions se déclinent autour de deux
grands thèmes :
- Renforcer la sécurité et la prévention des personnes et des biens (à bord et à terre) : action de
prévention et d’information, de promotion de la sécurité humaine (sensibilisation,
équipements de survie, etc.) par exemple via des partenariats avec l’Institut Maritime de
Prévention, la SNSM… ;
- Aide d’urgence aux familles des marins péris en mer.
Pour ce qui concerne la protection du milieu marin et des côtes, la Région mène des actions de
prévention et préparation à la lutte contre les pollutions. Elle a organisé des journées d’information à
la gestion de crises liées aux pollutions marines à l’attention des collectivités territoriales et a diffusé
un support pédagogique aux élus du littoral. Depuis janvier 2009, la Région participe à un projet
européen (le projet ARCOPOL) sur la lutte antipollution (pollutions chimiques et par substances
dangereuses, pollutions par hydrocarbures). La Région poursuit également le développement de son
partenariat avec le syndicat mixte VIGIPOL, dont elle est membre.
6.6 LA RECHERCHE ET L’INNOVATION DANS LES DOMAINES MARITIMES
La Bretagne dispose d’un potentiel exceptionnel en termes de recherche marine, qui représente 50%
de la recherche française en ce domaine : 2 900 chercheurs et ingénieurs dans les sciences et
techniques marines travaillent au sein de laboratoires privés (DCN, Thalès…) et dans les grandes
structures publiques présentes en Bretagne, comme l’Institut Universitaire Européen de la Mer
(Université de Bretagne Occidentale), l’Institut Paul-Emile Victor, l’IRD, la Station Biologique de
Roscoff (CNRS), l’ENSIETA, l’IFREMER, l’ENST ou encore le Service Hydrographique et
Océanographique de la Marine (SHOM). Une partie importante des compétences en terme de
recherche marine bretonne est désormais fédérée au sein du Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS)
« Europôle Mer » (15 organismes qui regroupent un total de près de 500 chercheurs ou ingénieurs).
115
Ce diagnostic des forces bretonnes a conduit les acteurs de l’industrie et de la recherche maritimes,
accompagnés par les collectivités, à se structurer autour d’un cluster. Depuis décembre 2005, le pôle
de compétitivité “Mer” rapproche le monde de la recherche et le monde de l’entreprise autour de
l’innovation dans le secteur maritime. Il compte plus de 300 membres, dont la moitié de PME.
Depuis sa création, le Pôle Mer a labellisé plus de 70 projets, dont 58 ont trouvé un financement et
sont aujourd’hui en développement, autour de 2 axes stratégiques (sécurité et sûreté /
développement durable) qui se déclinent en 5 thématiques clés :
- Sécurité et sûreté maritimes ;
- Ingénierie, maintenance et services navals ;
- Exploitation des ressources énergétiques marines ;
- Exploitation et valorisation des ressources biologiques marines ;
- Environnement et génie côtiers.
La Région Bretagne est un partenaire important du Pôle de compétitivité « Mer » de Bretagne. Elle
participe directement au soutien des projets labellisés par ce véritable cluster et favorise ainsi le
rapprochement entre les industriels et le monde de la recherche.
La Région Bretagne mène d’autres actions en faveur de l’innovation dans le secteur maritime.
Elle apporte un soutien aux projets collaboratifs entreprises/recherche académique menés en dehors
des pôles et elle favorise les outils d’interface. Ce dernier dispositif permet de financer des missions
d’intérêt général, notamment des centres techniques comme I.D. Mer (sur la valorisation des
produits de la mer) ou le Centre d’Etude et de Valorisation des Algues (CEVA).
La Région Bretagne mène également une politique de soutien à la recherche et aux équipes de
recherche établies sur son territoire. Les sciences et techniques de la mer sont l’un des axes
prioritaires des interventions régionales en la matière. Plus généralement, la mer constitue souvent
un élément de base pour des recherches qui ne s’inscrivent pas entièrement dans des disciplines
strictement marines ou maritimes. Parfois le maritime est un support direct, comme par exemple
lorsque des recherches sur des organismes marins serviront à la médecine. Dans les soutiens qu’elle
apporte ainsi aux équipes de recherche, la Région est attentive aux impacts environnementaux des
projets, à leurs implications éthiques, à leur articulation avec les politiques publiques régionales
comme à leur dimension socio-économique. Ces financements s’ajoutent aux investissements très
importants réalisés pour les laboratoires et infrastructures de recherche au titre du Contrat de projet
Etat-Région.
L’excellence de la recherche s’organise autour des axes stratégiques suivants:
- Génomique marine et « chimie bleue »,
- Intéractions Changement Global - Océan - Écosystèmes marins,
- Observation et Dynamiques des Systèmes Côtiers,
- Exploration et connaissance des grands fonds océaniques,
- Systèmes complexes d’observation, de mesures et d’intervention.
Par ailleurs, l’activité des Centres de Culture Scientifiques et Techniques bretons (CCSTI) contribuent
au développement de l’appropriation sociale des sciences maritimes que se soit via le magazine
116
« Sciences Ouest », les expositions dédiées dans les centres bretons, ou encore par le soutien à
l’expédition scientifique maritime TARA Océans 2009-2012.
6.7 L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET LA FORMATION MARITIMES
L'enseignement supérieur maritime, au sens strict, en Bretagne, est représenté par l'Ecole de la
Marine Marchande de Saint-Malo et l’Ecole Navale de Lanvéoc-Poulmic (école militaire
qui forme les officiers de la Marine Nationale).
En 2008-2009, l'école de Saint-Malo a accueilli 112 élèves en formation initiale. Elle forme aux
métiers de la marine de commerce, et plus précisément aux carrières de second capitaine, de chef
mécanicien ou encore de chef de quart machine. L'école de Saint-Malo est la seule des quatre écoles
de la marine marchande française à former au métier d'officier électronicien et système. L'école
propose également des stages, dans le cadre de la formation continue. La Région n'est pas
responsable de cette école , toutefois, elle contribue aux investissements de l'établissement comme,
par exemple, l'acquisition d'un simulateur de machines.
Au sein de l'école de Saint-Malo, le CESAME (Centre d'entraînement à la survie et au sauvetage en
mer) forme à la sécurité et au sauvetage. Seul centre de formation public de ce genre en France, cet
équipement a formé, en 2007, plus de 750 stagiaires. Le CESAME a été financé avec le soutien de la
Région, dans le cadre du précédent Contrat de plan Etat-Région.
Compris plus largement, l'enseignement supérieur maritime passe aussi par les cursus de formation
généraux : les écoles d'ingénieurs qui préparent à certains métiers spécifiques du secteur maritime ou
encore les universités. Ainsi l'Université de Bretagne Occidentale propose de nombreuses formations
de troisième cycle sur les sciences de la mer. Elle dispose, en son sein, de l'Institut Universitaire
Européen de la Mer qui regroupe les centres de recherche dédiés aux thématiques maritimes :
océanographie, économie maritime, physique des océans, droit des activités maritimes etc.
L’Université de Bretagne Sud propose des formations sur les biotechnologies marines ou encore
l’aménagement des territoires maritimes ; l’Agrocampus de Rennes organise une formation
d’ingénieurs unique en France sur l’halieutique.
Au niveau de l’enseignement secondaire, la Région Bretagne compte 4 lycées professionnels
maritimes, ainsi que des lycées qui proposent des formations spécifiques aux métiers de la mer.
Enfin, la formation continue dans le secteur maritime est très importante en Bretagne. Elle est
dispensée par de nombreuses structures, de toutes tailles. Parmi elles, le Centre Européen de la
Formation Maritime Continue (établissement commun Etat/Région), situé à Concarneau, est un
pilier du dispositif. Deux contrats d’objectifs emploi-formation ont été signés et sont mis en œuvre :
un pour la filière « pêche et conchyliculture » et un pour la filière nautique.
Dans le cadre de sa politique maritime d'ensemble, la Région Bretagne mène une réflexion sur
l'avenir des formations et de l'enseignement maritimes. La Région Bretagne est très
concernée par cet enjeu qui revêt une importance territoriale particulière et qui est en lien direct avec
ses compétences propres, comme les lycées ou la formation continue. Depuis plusieurs années,
certaines filières du secteur maritime, et notamment celles qui constituent le cœur de ce secteur (la
pêche, le transport) souffrent d'une perte d'attractivité qui conduit à une baisse des effectifs. Dans le
même temps, la mer offre aujourd’hui des opportunités pour lesquelles les formations ne sont pas
totalement en place. Ceci se conjugue avec le fait que le nouveau regard porté sur les problèmes
maritimes (approche écosystémique, préservation du milieu…) doit nourrir toutes les formations
117
maritimes, quel qu’en soit le niveau. La réflexion régionale se développe suivant plusieurs axes :
l’avenir de l’école de la marine marchande de Saint-Malo (retenue dorénavant comme l’un des sites
d’implantation de la future école nationale supérieure de l’enseignement maritime) ; l'articulation
entre enseignement secondaire et supérieur ; le renforcement de l’analyse et des actions sur les
emplois et les formations dans le secteur maritime ; l’attractivité du secteur maritime et l'ouverture
sur l'international.
6.8 LES ENERGIES MARINES
Dotée de ressources physiques importantes, forts gisements de courant, façades exposées à la houle,
régimes de vents soutenus, la Bretagne est au premier plan des potentiels européens pour la
production d’électricité issue des forces marines.
Ce qui depuis plusieurs années était présenté comme une opportunité majeure à saisir pour la
Bretagne est en train de se réaliser. Les projets énergétiques en mer se multiplient, à commencer par
l’éolien offshore fixe, pour lequel la maturité technologique des machines permet d’envisager à court
terme un développement des premiers parcs.
Les technologies hydroliennes et éolien offshore flottant vont aussi prochainement rentrer dans des
phases de démonstration. Le site de Paimpol-Bréhat pour l’hydrolien, initié par EDF, constitue une
étape importante pour le développement de ces productions d’électricité. Parallèlement des
développeurs de technologies bretonnes (Sabella), porté par le Pôle Mer Bretagne, poursuivent la
mise au point in situ des machines, avec le soutien régional.
Depuis un an, la Région a continué à mener une action coordonnée pour faire avancer ces projets qui
font l’objet d’une large mobilisation consensuelle comme l’a souligné un rapport du CESR sur les
énergies marines en Bretagne.
En parallèle des développements technologiques, la Région a souhaité lancer dans le cadre de la mise
en œuvre du plan énergie pour la Bretagne et la de Charte des espaces côtiers bretons, un exercice
de planification et de concertation afin de déterminer, avec l’ensemble des acteurs intervenant
sur les thèmes de l’énergie et de la mer, les modalités de déploiement de ces outils de productions le
long des côtes bretonnes. Au-delà des problématiques physiques (ressources, potentiel
énergétique…), ce travail de concertation aborde aussi les questions environnementales, de
cohabitation des différents usages, d’infrastructures et de logistique à terre,…, afin d’aboutir dès fin
2009 à une vision partagée et concertée, en complémentarité des travaux régaliens menés par l’Etat.
La Région a aussi orienté différents projets par ses soutiens. Fin 2008, elle a choisi de contribuer
fortement à la création d’un site de démonstration de la technologie hydrolienne à Paimpol-Bréhat.
L’évolution rapide de ce projet, dans un contexte national où la place de la Bretagne est reconnue,
pourrait conduire dans les prochains mois à ce que le site de Paimpol-Bréhat prenne la dimension de
site d’essais national sur l’hydrolien, selon une gouvernance adaptée et mutualisée avec les autres
sites d’essai nationaux (houle, éolien flottant…).
Cette présence forte de la Région sur ce sujet se retrouve donc fortement à l’échelle nationale dans le
cadre de l’Initiative PArtenariale Nationale pour l'émergence des Energies MArines (IPANEMA) que
la Région Bretagne anime avec l’Ifremer, l’ADEME et la Région des Pays de la Loire. Les travaux du
Grenelle de la mer ont à ce sujet confirmé la nécessité d’une feuille de route nationale pour le
développement des énergies marines tant au niveau scientifique, technologique qu’industriel.
118
La Région est depuis le début de l’aventure des énergies marines fortement mobilisée. Elle est
aujourd’hui en première ligne tant à l’échelle de la Bretagne qu’à l’échelle nationale, du
développement de ces technologies, qui outre des opportunités énergétiques majeures présentent
aussi des potentiels scientifiques, technologiques et industriels de premier plan. La Bretagne a d’ores
et déjà engagé ce rendez vous avec les énergies marines.
6.9 LA PRESERVATION DU PATRIMOINE NATUREL MARIN ET COTIER
La protection de la biodiversité présente sur le littoral breton constitue une priorité forte pour
l’attractivité du territoire régional et la qualité de vie de ses habitants. Confrontée aux pressions
humaines, la biodiversité littorale reste fragile.
Face à ce constat, la Région a innové en mettant en oeuvre le premier schéma du patrimoine naturel et
de la biodiversité en Bretagne. Cette initiative s’est traduite par une réflexion en profondeur sur les
grands enjeux concernant les espèces et les espaces naturels notamment en zone littorale.
Ce schéma débouche sur un plan d’action opérationnel et partenarial. Dans ce cadre, la Région met en
œuvre la « trame verte et bleue », véritable corridor écologique en milieu marin et côtier.
Elle amplifie sa politique en zone littorale, à travers :
- La mise en place d’un observatoire régional du patrimoine naturel : Cet observatoire qui a été
créé conjointement avec l’Etat en 2008, est un creuset d’initiatives et d’expertises. C’est un lieu
d’information et de valorisation des données naturalistes. Il permet les échanges entre
scientifiques, techniciens, acteurs de terrain et décideurs sur les questions de préservation de
la biodiversité notamment littorale et marine à l’échelle locale et régionale ;
- La politique de Parcs Naturels Régionaux : Territoires aux patrimoines naturel, culturel et
humain remarquables mais menacés, les Parcs naturels régionaux s’organisent autour d’un
projet concerté de développement durable. Il en existe un en Finistère : « l’Armorique » ; deux
autres sont en cours de création autour du Golfe du Morbihan et de la Rance- côte
d’Emeraude. Les Parcs naturels régionaux sont des outils qui ont vocation à devenir des
territoires de référence, d’expérimentation et de transférabilité pour la gestion de l’interface
entre la terre et la mer. En conséquence, il est cohérent de permettre leur pleine
opérationnalité en les dotant d’une capacité d’intervention en mer;
- La création des réserves naturelles régionales « espaces remarquables de Bretagne » : Un
« espace remarquable de Bretagne », est un outil réglementaire issu de la loi relative à la
démocratie de proximité du 27 février 2002. Il a comme objectif principal de protéger les sites
présentant un intérêt écologique ou géologique d’intérêt régional, en pleine complémentarité
avec les autres actions de protection du patrimoine naturel. Le Conseil régional a classé ses 3
premières réserves naturelles régionales en zone littorale : le sillon de Talbert dans les Côtes
d’Armor, le marais de Sougeal en Ille et vilaine, l’Etang du Pont de Fer et les Etangs du Loch à
Guidel dans le Morbihan. La Région travaille à la mise en place de nouveaux projets d'espaces
remarquables de Bretagne – réserves naturelles régionales sur le littoral. Un projet ambitieux
est porté par le Conservatoire du littoral pour le classement de plus de 100 îlots marins sur
l’ensemble de la façade maritime régionale ;
- Une politique ambitieuse d’acquisitions foncières en partenariat avec le Conservatoire du
littoral : Dans le cadre de la nouvelle convention cadre 2007-2013, le partenariat entre le
Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres et le Conseil Régional s’est
119
renforcé, en particulier sur le volet aide aux acquisitions. Cela s’est traduit par une
augmentation de 30% des actes de vente par rapport à 2007 soit plus de 104 actes signés en
moyenne par année.
La Région nourrit une grande ambition pour ces territoires littoraux qui doit pouvoir se traduire par
des complémentarités, des synergies et des priorités partagées dans le cadre de la mise en œuvre de la
Charte des espaces côtiers bretons.
120
7. Pour une Bretagne équitable et solidaire
Les engagements inscrits en 2004 portaient sur :
- La mise en place de schémas et contrats territoriaux de services publics ;
- L’affirmation d’une stratégie régionale en matière de logement ;
- Une meilleure prise en compte des besoins et des attentes des jeunes Bretons ;
- La santé en Bretagne.
→ Etat d’avancement du chantier par domaine d’actions:
7.1 SANTE
Dans le but de participer à la promotion de la santé publique et à la demande de la Région,
une convention additionnelle au Contrat de projets a été signée avec l’Etat pour garantir le soutien à
l’observation de la santé sur la période 2007-2013, principalement confiée à l’observatoire régional de
la santé (ORS). Outre l’actualisation régulière d’indicateurs de santé, la Région confie à l’ORS la
réalisation d’analyses sur des populations ou à l’échelle de territoires spécifiques. Ainsi, l’enquête sur
la santé des jeunes scolarisés en Bretagne a été réalisée en 2007 et a démontré certaines évolutions :
- Le climat familial est majoritairement vécu de façon positive par les jeunes Bretons. Le goût
pour l’école reste fort bien que l’absentéisme et le désintérêt pour les résultats scolaires
augmentent ;
- Les jeunes Bretons déclarent avoir une bonne qualité de vie avec un schéma alimentaire
régulier et une durée de sommeil satisfaisante. L’obésité reste stable. En revanche, les
sentiments de solitude et de désespoir sont plus fréquemment ressentis et les tentatives de
suicide sont plus nombreuses (11% des jeunes interrogés) ;
- Les conduites addictives évoluent : l’expérimentation de tabac et le tabagisme quotidien
reculent mais les quantités consommées par les fumeurs quotidiens ne varient pas.
Concernant l’alcool, la consommation régulière et le niveau des ivresses répétées ne reculent
pas, alors que « l’expérimentation » progresse.
L’enquête sur la santé dans les 21 pays de Bretagne est en cours de reconduction : elle permettra
d’approfondir la connaissance des déterminants territoriaux de santé et d’observer les changements
survenus en 5 ans.
Pour accompagner les territoires dans l’analyse des besoins en offre de soins et les
actions de santé, la Région suit avec beaucoup de vigilance la profonde restructuration que
l’organisation de la santé et l’offre de soins va connaître avec la mise en place des agences régionales de
santé (ARS) qui va amplifier le mouvement de restructuration hospitalière déjà engagé en Bretagne.
Les hôpitaux sont aussi confrontés à une mutation des besoins de la population en matière de soins :
- L’augmentation des pathologies chroniques et des incapacités du fait du vieillissement de la
population ;
- Une montée en charge des passages aux urgences, à raison de + 5% par an ;
- Un accroissement des exigences des patients en matière de sécurité, de qualité et
d’accessibilité des soins ;
121
- Une sophistication des techniques médicales.
Les difficultés des centres hospitaliers sont renforcées par les contraintes actuelles en matière de
recrutement des professionnels médicaux.
Les choix qui seront faits par les autorités sanitaires auront des impacts indéniables sur
l’aménagement du territoire. Car la désertification hospitalière renforce la désertification médicale
puisqu’elle dégrade les conditions de travail des médecins qui ne disposent plus d’équipements
hospitaliers de proximité pour orienter leurs patients. A ce titre, le Conseil régional entend
accompagner les territoires qui en font la demande pour élaborer des projets de santé de territoire, à
l’instar de ce qui a été réalisé sur le pays du Centre Ouest Bretagne. Pour concrétiser cet engagement,
la Région conduira avec l’Union régionale des médecins libéraux de Bretagne une démarche
prospective par pays concernant l’offre de soins libérale. Cette démarche consistera dans l’élaboration
par l’UMRL de diagnostics de l’offre de soins libérale à l’échelle des bassins de vie des pays, en lien
avec les élus locaux te les professionnels médicaux et paramédicaux. Elle débouchera sur des
propositions d’organisation de l’offre de oins libérale qui viendront en appui aux acteurs locaux, dans
le respect de leurs compétences respectives, pour leurs décisions et leurs actions. Dans un premier
temps, ces diagnostics s’effectueront au niveau de 3 pays : ceux de Fougères, Pontivy et Centre Ouest
Bretagne.
Egalement, dans les territoires considérés comme fragiles du point de vue de la démographie médicale,
la Région participe à l’investissement dans les Maisons da la Santé, via les Contrats de pays.
Par ailleurs, la Région s’associe depuis 2005 au financement de l’animation territoriale de santé,
qui vise à réduire les inégalités territoriales de santé par une meilleure prise en compte des spécificités
territoriales. Le dispositif est mis en place principalement à l’échelle des pays, par des animateurs
missionnés pour coordonner les interventions locales en matière de santé publique et mettre un
programme d’action adapté au territoire. 8 animateurs territoriaux de santé (ATS) ont été mis en place
(7 au niveau des pays : Centre-Ouest-Bretagne, Guingamp, Trégor-Goëlo, Vitré-Porte de Bretagne,
Saint-Malo, Ploërmel, Auray et 1 au niveau de la ville de Rennes). Le pays de Redon s’est inscrit dans la
démarche en 2009.
Ce dispositif a permis d’obtenir une analyse plus fine des besoins des territoires en matière de santé. Il
améliore l’efficacité des actions en santé publique, avec une meilleure coordination des actions et un
appui méthodologique. Traduction de la mobilisation des pays pour la promotion de la santé, il est
aussi le moyen de coordonner ces actions au niveau régional.
Enfin, des thématiques sont prioritaires pour la mise en place d’actions de prévention.
Ainsi, la Région sélectionne dans le cadre d’un appel à projet lancé avec l’Etat et l’Assurance Maladie,
les projets innovants visant la prévention des conduites addictives et du suicide, ainsi que la promotion
de la santé, principalement à destination des publics jeunes. 69 projets de prévention ont été soutenus
par la Région en 2008.
S’agissant des initiatives des lycées, les projets éducatifs de prévention et la promotion de la santé sont
pris en charge dans le cadre de Karta.
S’agissant tout particulièrement de la prévention du suicide, une Conférence de consensus sur la
prévention du suicide (caractère collectif du suicide, préconisations sur les bonnes pratiques de
prévention : médicales, psychiatriques, sociétales) a été organisée fin 2007: recueil et synthèse des
données, analyse et expertise, échanges et élaboration de préconisations ont guidé la Région pour le
122
choix des actions prises en charge. Ainsi, son effort a porté sur la constitution d’une « première ligne »
de professionnels formés au repérage des personnes en souffrance et la mise en place d’un maillage
territorial des dispositifs de prévention, tels que les Points Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ), les réseaux
de prévention ou les lignes d’écoute téléphonique. Les préconisations issues de la conférence de
consensus font l’objet d’un suivi assuré dans le cadre de réunions annuelles rassemblant l’ensemble
des partenaires de la Région sur cette problématique.
De plus, la Région soutient une recherche action, menée avec l’appui de l’ORS et l’animation
territoriale, visant à mieux connaître le phénomène suicidaire et à renforcer sa prévention sur les pays
de Guingamp et du Trégor Goëlo.
Dans le domaine de la prévention des conduites addictives, la Région soutient des initiatives qui
visent principalement à:
- Sensibiliser les jeunes aux dangers des addictions, par des moyens innovants tels que le
théâtre forum ou sur des lieux ciblés tels que les festivals ;
- Former des professionnels en contact avec les jeunes à la gestion des problématiques liées aux
conduites addictives, par les rencontres interprofessionnelles ou par l’élaboration de
protocoles d’intervention ;
- Mettre en place des recherches actions visant à améliorer les connaissances sur les conduites
addictives.
S’agissant de la santé environnementale, un colloque Santé-Environnement a été organisé en
janvier 2008 : risques chimiques et alimentation, risques chimiques et CMR (cancérigènes, mutagènes
et toxiques pour la reproduction), risques chimiques et travail. Ce colloque a impulsé l’implication de
la Région sur ces problématiques et son engagement se concrétise aujourd’hui à plusieurs niveaux.
D’une part, la Région participe à l’élaboration du second Plan Régional Santé-Environnement (PRSE2)
2009-2013 ; elle co-préside avec l’Etat le groupe de travail mis en place pour élaborer ce plan. D’autre
part, la Région va s’engager dans le projet CIRCE (Cancer, inégalités régionales, cantonales et
environnement) en lien avec l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS)
et l’ORS. Déjà engagée dans 4 autres régions françaises, cette étude vise à cartographier les risques
environnementaux pour la santé humaine en croisant la localisation des sources de polluants
chimiques et celle de certains cancers.
Enfin, la santé est d’ores et déjà prise en compte de manière prioritaire dans la révision du Plan
régional de la Qualité de l’Air.
7.2 LOGEMENT
7.2.1 Répondre aux enjeux du foncier en Bretagne
A – Un enjeu de société
La Bretagne bénéficie depuis un certain nombre d’années d’une forte attractivité, qui amène chaque
territoire, urbain ou rural, à accueillir de nouveaux habitants. Les chiffres de l’INSEE confirment ce
dynamisme démographique, largement supérieur à la moyenne nationale (25 000 habitants
supplémentaires par an depuis 1999). Cette hausse concerne les quatre départements et est
particulièrement marquée dans les communes de moins de 10 000 habitants. Si cette attractivité est
une chance pour le dynamisme de notre région, elle n’est pas sans conséquences sur le développement
123
des territoires bretons.
Variation de la population bretonne entre 1962 et 2006
Le sol est limité physiquement, non transportable et non reproductible. C’est pourquoi il est le théâtre
des concurrences d’usages, dont certains peuvent être exclusifs, voire non réversibles. Il constitue à ce
titre et pour certains usages une ressource limitée. Objet de dialogue (ou de confrontation), l’usage des
sols témoigne de changements structurels qui s’inscrivent souvent dans une (très) longue durée.
Certains usages étant non réversibles, la somme des décisions individuelles (d’urbanisation par
exemple), s’inscrit dans un temps long et à des échelles imperceptibles à l’échelle de la décision
individuelle ou même communale, mais instituant des tendances très difficile à inverser, et renforçant
le caractère limité de cette ressource.
Surfaces urbanisées entre 2000 et 2007 rapportées aux surfaces en terres, prés, vergers et jardins en 2000
124
On constate ainsi depuis plusieurs années un phénomène d’artificialisation des sols pour la réalisation
de logements, de zones d’activités économiques et commerciales, d’infrastructures, au détriment des
espaces agricoles et naturels. Ce phénomène est aggravé par des formes urbaines très consommatrices
d’espace (prédominance de l’habitat pavillonnaire en secteur diffus, faibles densités constructives).
Espace consommé par logement construit entre 1998 et 2007
Une concurrence se développe ainsi entre les usages du foncier, souvent au détriment des terres
agricoles, les plus vulnérables car moins protégées. Ce phénomène fait ainsi peser une menace forte
sur l’agriculture (notamment sur le littoral), fragilisant ainsi ce pilier majeur de l’économie bretonne.
A ces enjeux s’ajoute une question sociale, liée à l’augmentation des prix du foncier et de l’immobilier.
La relative stabilisation enregistrée en 2007 est sans commune mesure avec la croissance
exponentielle observée ces 10 dernières années 4 :
- Dans les Côtes d’Armor, les prix des appartements ont augmenté de 88% et ceux des maisons
de 106% depuis 1999 ; dans le Morbihan, la hausse s’élève à 122% pour les appartements
4 Conseil régional des notaires, mars 2008
125
depuis 1999 ;
- La tendance récente est de plus à modérer par de fortes hausses locales, comme en témoignent
les exemples suivants : en 2007, + 17% pour les maisons dans le pays de Vannes ; + 12% dans
le pays d’Iroise, ou encore dans le secteur de Montfort/Meu ; + 11% dans le secteur de
Guingamp Argoat ;
- Les terrains à bâtir continuent, eux, partout à progresser à un rythme soutenu : + 17% dans le
Finistère, +7% dans les Côtes d’Armor, + 5% dans l’Ille-et-Vilaine, +10% dans le Morbihan.
On note ainsi l’apparition d’une forme de « ségrégation » socio-spatiale du fait du décrochage entre la
progression des revenus et celle de l’immobilier et du foncier. L’augmentation des prix du foncier
contribue à exclure une large part de la population de certains territoires, allongeant considérablement
les temps et les frais de transport. Selon l’INSEE5, 70% des ménages bretons travaillent en dehors de
leur commune de résidence et, spécificité bretonne, les populations ouvrières sont les plus touchées
par ce phénomène.
Prix par lot des terrains à bâtir en 2007
5 INSEE – revue Octant – avril 2008
126
B - Une nécessaire régulation publique
La maîtrise du foncier permet aux collectivités de mener leurs projets, de gérer leur développement et
ainsi de maîtriser leur avenir. De nombreux outils sont pour cela à leur disposition : outils stratégiques
de planification (PLU, SCOT, PLH), outils de l’aménagement opérationnel, outils d’observation, outils
juridiques (préemption, expropriation…), outils fiscaux… Cependant, toutes ne sont pas en capacité de
les utiliser, faute de moyens suffisants en ingénierie ou financiers.
Constatant l’exacerbation des problématiques foncières et leur impact sur l’aménagement et la
cohésion du territoire breton, la Région s’est par conséquent engagée activement à partir de 2004 aux
côtés de l’Etat dans le projet de création d’un établissement public foncier d’échelle régionale.
Les principales étapes du projet ont été les suivantes :
- La démarche de création a été engagée à la fin de l’année 2004 ;
- Afin de préciser les conditions techniques, juridiques, financières de la création d’un EPF, une
étude de préfiguration a été réalisée entre novembre 2004 et mai 2005. Les collectivités
locales et les acteurs intéressés ont été étroitement associés à la réflexion, au sein d’un comité
de suivi qui s’est réuni à de nombreuses reprises, entre la mi-janvier et la mi-mai 2005, puis a
perduré depuis, au-delà de l’étude de préfiguration ;
- Les propositions de l’étude de préfiguration ont été validées à la session du Conseil régional de
juillet 2005, après présentation à la Conférence territoriale de juin 2005 ;
- En septembre 2005, le président du Conseil régional a officiellement adressé à l’État la
demande des collectivités bretonnes de création d’un EPF, enclenchant ainsi la procédure ;
- Après instructions par l’État, les collectivités concernées ont été saisies par la Préfecture de
région, pour avis sur un projet de décret. Cette consultation s’est déroulée de juillet à octobre
2006. Malgré un bilan nettement favorable au principe de création de l’EPF, la consultation
n’a pas dégagé un consensus suffisant pour permettre une création immédiate ;
- L’État a souhaité, afin de clarifier certains points et d’élargir le consensus, engager une
mission de concertation. Dans ce cadre, onze réunions auprès des EPCI ont été menées sur
l’ensemble du territoire breton du 21 septembre au 20 novembre 2007. Elles ont permis, selon
les éléments de bilan présentés par les services de l’Etat au comité de suivi lors de la réunion
du 17 décembre 2007, de confirmer l’ « accord général des élus sur le besoin d’une action
publique foncière à travers un outil adapté » et d’apporter « une meilleure compréhension des
objectifs et du fonctionnement de l’outil ».
La Région a ensuite poursuivi son engagement en faveur de la création de l'EPF. Après avoir participé
à l'ensemble des réunions de concertation au niveau local organisées à l'initiative de l'Etat, elle a
notamment poursuivi l'animation du comité de suivi, réuni pour la dernière fois en février 2009.
Justifié par l’urgence de la situation et répondant aux attentes fortes des collectivités bretonnes, ce
projet vient enfin d’aboutir. L’établissement public foncier de Bretagne (EPFB) a été créé par décret
n° 2009-636 du 8 juin 2009, publié au Journal officiel du 9 juin 2009.
Intervenant à la demande et pour le compte des collectivités, l’établissement public foncier a pour
mission de conseiller les collectivités et de les accompagner pour mener à bien l’acquisition et le
portage de terrains. L'objectif est de les aider à mobiliser, rapidement et au meilleur coût, le foncier
nécessaire pour la réalisation de leurs projets : création de logements aidés, aménagement en faveur
127
du développement économique et agricole, protection et valorisation d'espaces naturels, reconversion
de friches industrielles. Outil opérationnel, il est également un moyen de renforcer la solidarité des
territoires et d’œuvrer au développement durable. Il est ainsi particulièrement utile aux collectivités
qui disposent de moyens limités (ingénierie, ressources financières).
Dans un contexte économique difficile, l’installation de l’EPF régional doit également permettre aux
collectivités bretonnes d'engager rapidement des opérations d’aménagement qui participeront ainsi au
soutien à l’économie.
La Région a d’ores et déjà prévu de soutenir financièrement l’EPF à hauteur de 3,1 M€, de façon à ce
qu’il puisse être opérationnel le plus rapidement. Pour que les collectivités puisse mobiliser cet outil
dans les meilleures conditions, elle accompagne les collectivités qui le souhaitent dans l’élaboration de
leurs stratégie foncière, en partageant les données dont elle dispose sur la situation du foncier à
l’échelle régionale (évolution des prix, des usages des sols…), en soutenant financièrement la
réalisation d’études ou d’outils tels que les systèmes d’information géographique, en favorisant la
mutualisation des démarches conduites sur ce thème au sein de la région.
7.2.2 La politique sociale régionale du logement : Accès au logement pour tous et rénovation
urbaine
Le contexte actuel de crise de l’immobilier et d’aggravation de la situation économique se traduit en
Bretagne par un ralentissement de la construction de logements locatifs sociaux constaté dès 2008.
La création de l’Etablissement Public Foncier est un élément majeur de réponse pour relancer la
construction des logements sociaux dans des territoires tendus, puisqu’il permettra de maîtriser et
réguler les prix en créant des réserves foncières (cf. supra).
Mais, par son implication financière, la Région s’engage également pour développer avec les
partenaires du logement social, une synergie sur les territoires entre opérateurs et collectivités
territoriales délégataires d’aide à la pierre.
La politique sociale du Logement intègre un volet sur l’aide à la création de logements sociaux, un
volet sur la réhabilitation et une incitation à la diversification de l’offre de logements auprès de
publics spécifiques. Cette politique accompagne les collectivités locales de premier rang pour faire
face à la demande de logements de qualité et dont les loyers et les charges restent modérés.
Le soutien financier au logement social est éco-conditionné (performance énergétique, énergies
alternatives, démarches qualité environnementale, équipements hydro-économes…), afin d’offrir des
logements de qualité, d’en maîtriser les charges locatives et réduire leurs émissions de gaz à effet de
serre.
Dans le but de participer au développement de l’offre de logements sociaux neufs et de
qualité, la Région apporte son soutien financier aux projets visant à développer l’offre de logements
sociaux neufs dont les loyers sont conventionnés, que ce soit dans le cadre de la politique de
développement de la mixité sociale, l’intégration des personnes à faibles ressources et présentant des
difficultés d’insertion sociale ou sur des zones dont le marché immobilier est tendu. Depuis 2005, la
Région a ainsi participé aux travaux de 5500 logements
Depuis 2005, elle soutient le dispositif de la location accession en prêt social (PSLA), qui permet à
des locataires HLM de devenir propriétaires d’un logement neuf construit par un bailleur social. Ce
dispositif encadré et sécurisé (garantie de rachat du logement et relogement de l’accédant si celui-ci
128
rencontre des difficultés financières) a eu un bon développement en Bretagne, troisième région
concernée par ce dispositif.
Dans le cadre de la mise en place de dispositifs partenariaux (Agence nationale de l’Habitat - ANAH,
Caisse des dépôts), la Région participe à l’amélioration de la qualité des logements en
contribuant à en réduire les charges, en proportionnant son aide à la performance énergétique des
projets présentés. Un diagnostic thermique en collaboration avec l’ADEME permet de quantifier la
qualité énergétique de chaque projet. Dans ce cadre, près de 8300 logements ont bénéficié de l’aide
de la Région depuis 2005.
Pour participer à la rénovation urbaine, et afin d’accompagner les villes engagées dans les
projets de rénovation urbaine d’importance, la Région a conclu une convention régionale avec
l’Agence nationale pour la rénovation urbaine et l’Etat, intégrant les 9 villes concernées (Brest,
Lorient, Quimper, Rennes, Saint-Brieuc, Vannes, Saint-Malo, Guingamp et Lanester) et 5 villes
moyennes (Auray, Lannion, Plédran, Morlaix et Redon). Après la renégociation Région – ANRU en
2008, il a été acté de financer des travaux de réhabilitation énergétique des logements sociaux ainsi
que les programmes les plus qualitatifs dans les logements neufs situés dans le périmètre ANRU.
Sur un programme d’un montant total de 648 millions d’euros pour la période 2005-2013, la Région
prend à sa charge 53 millions €, pour subventionner les aménagements et les équipements publics
ainsi que les travaux de résidentialisation pour les projets de recomposition des quartiers et du parc
social urbain.
Dans les villes de Brest, Lorient, Quimper, Rennes et Saint Brieuc, les projets sont opérationnels et
les travaux en cours. Saint Malo, Guingamp et Lanester ont finalisé leur convention et le projet
urbain de Vannes est défini.
Dans le cadre d’une incitation à la diversification de l’offre de publics spécifiques, ce sont
tout particulièrement les jeunes et les travailleurs mobiles qui sont visés, via :
- Des appels à projets lancés sur la réhabilitation et la construction de logements pour les jeunes
et travailleurs mobiles, intégrant un volet maîtrise/diminution des charges et de l’énergie.
L’aide du Conseil régional peut être augmentée si le projet s’inscrit dans un contrat de pays ;
- La diffusion de la connaissance des droits des jeunes et des travailleurs mobiles est soutenue
par la Région, par le biais du site internet logement du CRIJ qui a vu sa consultation
augmenter de manière significative. Depuis 2008, le réseau des ADIL (Agences
départementales pour l’information sur le logement) s’associe au pôle ressources du CRIJ
développé par la Région en apportant son expertise juridique en lien avec la charte qualité des
logements loués.
La politique sociale du logement de la Région est évaluée annuellement en lien avec la Commission
technique du logement social.
7.3 EGALITE
Les actions menées dans le domaine de l’égalité consacrent le passage de l’égalité de droit à l’égalité de
fait. Reconnue comme une politique publique à part entière, l'égalité femme/homme inscrit le droit à
chacune et à chacun d'être considéré et traité à égalité et ce dans toutes les dimensions de la vie sociale,
politique, économique, personnelle. En affichant ce principe et en réfléchissant à l'exercice et
l'application de ces droits dans toutes ses politiques, la Région Bretagne promeut ainsi un choix de
129
société qui interpelle chacun d'entre nous.
La Charte de partenariat pour la qualité de l’emploi en Bretagne, adoptée en octobre 2008,
s’adresse aux entreprises aidées par la Région et rappelle le respect des droits et une amélioration des
conditions de travail pour les salariés. A cet égard, la Stratégie Régionale de Développement
Économique (SRDE) inscrit notamment l’attribution des aides socio-économiques bretonnes dans une
démarche de partenariat entre la Région, les entreprises, les partenaires sociaux. Il s’agit de renforcer
l’efficacité économique et sociale en valorisant l’attribution d’aides financières à toute entreprise
demandeuse. Celle-ci devra s’engager à progresser dans cinq directions jugées prioritaires par le
Conseil régional :
- Promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes,
- Développer l’accès des salarié/es à la formation et à la qualification,
- Développer le dialogue social,
- Améliorer les conditions de travail et la qualité de l’emploi,
- Agir en faveur du développement durable et de la préservation de l’environnement.
Par ailleurs, par le vote de sa Stratégie régionale emploi-formation (SREF), la Région a décliné en actes
sa politique en matière d’égalité femmes/hommes dans ses dispositifs de formation. Ainsi, un critère
« Egalité », subdivisé en un critère « égalité professionnelle » et un critère « qualité de l’emploi », est
inscrit dans le cahier des charges du PRS depuis 2006 : les réponses des organismes de
formation aux appels d’offre de la Région sont jugées sur leur démarche « égalité professionnelle et
qualité de l’emploi » en direction des stagiaires (prise en compte des inégalités femmes/hommes dans
l’environnement économique, bilan sexué, sélection des stagiaires, module de sensibilisation à
l’égalité, identification des freins à l’insertion professionnelle des femmes à l’issue de la formation)
comme au sein de organismes employeurs.
L’analyse des réponses montre en 2008 que 60% des organismes de formation (sur 172 offres) ont
intégré une démarche égalité en leur sein comme au bénéfice des stagiaires. 19% de ces réponses
étaient satisfaisantes, voire très satisfaisantes.
La Région entend aider les organismes de formation dans le développement de leur expertise en ce
domaine et en évaluer l’impact.
La Région a en outre instauré, en 2006, une prime mixité de 300 euros, versée aux employeurs
d’apprentis, qui encouragent l’apprentissage des filles dans les métiers occupés en majorité par les
garçons et réciproquement. Environ 800 primes de ce type sont versées chaque année, avec un réel
succès, puisque 684 filles ont démarré leur formation en 2008 sur des métiers considérés comme
typiquement masculin contre 405 en 2007. Le même phénomène est observé pour les garçons (168
entrées en 2008 contre 105 l’année précédente). Ce dispositif, qui a concerné plus de 1 000 jeunes
femmes en 2 ans, concerne approximativement 2,5% des contrats signés en 2007 et plus de 4,5% des
contrats en 2008.
Toutefois, afin d’accentuer cette évolution, une étude engagée en 2007 et réalisée en 2008 a permis de
mieux identifier les opportunités et les freins existant à l’entrée et à l’accompagnement des filles dans
l’apprentissage, pour parvenir à l’élaboration d’un plan d’action opérationnel.
Dans les contrats d’objectifs, dont la Région est partenaire, des branches professionnelles comme la
métallurgie et les travaux publics, intègrent l’égalité et la mixité dans leurs objectifs. Celui de la
130
métallurgie prévoit, par exemple, de faire passer les effectifs féminins de 5% aujourd’hui à 15 % en
2010.
Dans le but de favoriser la diffusion d’une culture de l’égalité auprès de tous les acteurs de la
formation, des modules égalité ont été intégrés à partir de 2007 dans le plan de formation des
personnels des missions locales ; en 2008, 34 salarié-es (29 femmes, 5 hommes) y ont participé.
Formations à l’égalité, modules «accompagnement des femmes victimes de violences» auprès des
conseillers des Missions Locales, de membres bénévoles des associations, de formateurs, de
syndicalistes, sont également soutenues par la Région.
Un nouvel outil web «égalité professionnelle» est accessible aux professionnels comme au grand
public via le site du GREF: références juridiques, bibliographiques, bases d’initiatives, politiques
institutionnelles, … Le site a été visité à 18 000 reprises en 2008.
Enfin, une publication enrichie de données statistiques «Les femmes en Bretagne» a été publiée par
l’INSEE, grâce au financement de la Région; elle est disponible en accès gratuit dans tous les points
«Région» sur le territoire, et dans les lieux d’accueil du Conseil régional.
Egalement, la Région participe à la diffusion d’une culture de l’égalité auprès des Bretons
dans toutes ses politiques, et en particulier dans les domaines de la formation et de l’emploi…
Des initiatives sont ainsi menées dans les établissements scolaires. La plupart des lycées
organisent des actions autour de la question de l'égalité: journée de réflexion sur les stéréotypes,
animations sur le thème des relations filles-garçons (respect, prévention des comportements sexistes,
de l’homophobie…), court-métrage sur les violences, participation à des concours («Femmes dans ma
commune», concours d'affiches « inégalité-égalité »)...
Depuis 2005, 103 lycées ont engagé leurs classes dans 141 projets Karta – égalité. Plus de 20 000
lycéen/nes et leurs professeurs ont été directement impliqué/es.
Le Conseil régional des jeunes lycéen/nes et apprenti/es a été particulièrement mobilisé sur ces
questions, de part notamment sa composition strictement paritaire : un court métrage contre les
violences sexistes a été réalisé en 2008 par sa commission Santé, 2 cafés-débats ont été organisés sur
l’égalité et il a participé activement aux biennales.
Le CRJ comme la charte Karta participent à sensibiliser et à encourager le débat et l’action des élèves,
des équipes éducatives, de l’ensemble des personnels.
Enfin, en collaboration avec le Rectorat, et à l’appui de la convention interministérielle signée
pour l’égalité et déclinée en région, 400 personnes issues de l’Education nationale et de la formation
ont participé en novembre 2007 à un colloque régional intitulé «Prévenir les violences sexistes chez les
jeunes».
Organisée par la Région Bretagne, la Biennale de l'égalité Femmes/Hommes en Bretagne
s'adresse au grand public. Cet évènement rassemble tous les deux ans les associations, organismes de
formation, entreprises et collectivités qui agissent pour faire progresser en actes l’égalité sur notre
territoire. Expositions, films, activités pédagogiques pour les scolaires, conférences, ateliers de
formation, débats ouvrent toutes les portes à l’égalité. La Région Bretagne y invite chacun/e au débat,
à l’engagement, à l’action.
Aux côtés de 105 partenaires, 3000 personnes ont participé aux débats, temps de formation, apprécié
plus de 20 expositions, découvert l’activité d’associations dans plus de 45 stands, lors de la 2ème
131
Biennale de l’égalité Femmes/Hommes en Bretagne en mai 2008.
La volonté d’agir contre toutes les discriminations au travail liées au genre, comme à l’origine ou à
l’orientation sexuelle, s’est concrétisée en octobre 2008, au vu des conclusions de l’étude sur la réalité
de l’homophobie au travail en Bretagne, par l’adoption d’orientations par l’assemblée régionale pour
agir contre l’homophobie. Elle a ainsi décidé, par exemple, de créer un atelier de travail dédié à
l’action contre la double discrimination « genre/origine » ouvert à toutes et à tous.
Dans le but de lutter contre les violences faites aux femmes et pour exprimer sa solidarité vis-à-
vis des victimes, la Région a tenu à agir publiquement contre ce fléau. Afin d’établir un état des lieux et
d’élargir les connaissances de ce phénomène, la Région a mené une étude qualitative, au travers de 3
questionnaires renseignés par les agent/tes des services de la Région, et auprès des 19 associations
engagées dans la lutte contre les violences et des 1268 mairies bretonnes. Au vu des conclusions de
cette étude, elle a décidé de sensibiliser les enseignants, formateurs et conseillers chargés de l’AIOA à
cette problématique en :
- Finançant 25 projets Karta présentés par les lycées depuis 2006 ;
- Organisant, en collaboration avec le Rectorat, un colloque régional « Prévenir les violences
sexistes chez les jeunes » ;
- Prenant en charge des modules de formation « accompagner les femmes victimes de
violences » en direction des conseillers des missions locales, des CIDFF et du planning
familial ;
- Soutenant des initiatives régionales organisées sur les territoires autour du 8 mars (journée
internationale de la femme) ;
- Proposant des ateliers de formation lors des deux biennales, qui ont permis à plus de 200
personnes de se former à la prévention des violences et en comprendre les mécanismes ;
- Formant son propre personnel (plus de 100 agent/es).
132
8. Pour la mise en place concertée d’un véritable service public de la culture
lisible
→ Etat d’avancement du chantier :
Les grands axes de la politique culturelle de la Région ont été adoptés en novembre 2005 et reposent
sur deux préalables :
- Le premier propose que la culture constitue une dimension transversale de l’action
publique qui révèle la dimension culturelle des diverses politiques régionales (économie,
tourisme, formation, aménagement du territoire, recherche…) ;
- Le second consiste à privilégier une approche territoriale où les populations et leurs
pratiques culturelles soient bien plus impliquées dans la vie artistique, où la présence des
artistes au cœur des territoires induise un processus dynamique de développement global.
La politique culturelle de la Région s’est ainsi construite autour de trois grands objectifs :
- La présence artistique au cœur des territoires afin que l’œuvre ne soit plus l’unique valeur du
travail artistique et que les processus d’élaboration et d’expérimentation, en favorisant la
rencontre et les croisements avec les populations, redonne à l’artiste et à son travail sa part de
dimension critique pour transformer la société ;
- La circulation des artistes, des projets, des pratiques, des idées, des œuvres, éléments du
rayonnement de la Région, mais conditionnant aussi l’ouverture à la diversité des expériences
culturelles, occasion de métissages fructueux ;
- - La transmission enfin, constitutive de la création d’une mémoire partagée aux racines de tout
projet collectif.
La collectivité régionale est rarement maître d’ouvrage dans le domaine culturel, d’où une méthode
essentielle : celle de l’écoute, de la consultation et de la concertation, qui a guidé la démarche du
Conseil régional dans ce domaine. C’est ainsi que les notions de contractualisation et d’évaluation ont
pris progressivement leur sens, le choix ayant été fait de ne pas créer de dispositifs de type « guichet »
et de critères automatiques, mais plutôt d’accompagner les projets sur la durée, sans cloisonner aides à
la création, aides à la diffusion ou à l’action culturelle.
Lors du vote de la politique culturelle régionale avait été prévu un bilan d’étape en 2008. Pour
l’élaborer, quatre rencontres départementales ont eu lieu à l’automne 2008. Elles ont permis de
croiser les regards et les points de vue, de partager les approches sur les objectifs d’une politique
culturelle régionale et sur les modalités de sa mise en œuvre.
Deux programmes d’actions concrets permettent de placer les démarches artistiques au cœur des
territoires.
8.1 Accompagner et structurer les équipes artistiques, développer les industries culturelles
régionales
Afin de créer les conditions d’une plus forte présence artistique sur les territoires, la
Région accompagne tout d’abord la structuration des équipes artistiques en en soutenant désormais
plus d’une centaine chaque année, toutes disciplines confondues.
133
Pour permettre aux équipes artistiques de bénéficier d’espaces et de moyens de
production, la Région a soutenu une quarantaine de structures, quelle que soit leur taille, qui
mettent des espaces de travail et des budgets de production à disposition des artistes; ils peuvent être
spécialisés ou pluridisciplinaires (par exemple, le Quartz à Brest, le Centre d’art de Kerguéhennec, le
Manège à Lorient ou Au bout du plongeoir à Thorigné-Fouillard). Des conventions triennales et multi-
partenariales ont également été conclues avec une vingtaine d’entre eux et une convention a réuni et
accompagné les projets de trois espaces culture multimédia (E.C.M) pour favoriser l’utilisation des
nouvelles technologies par les artistes.
Une plus forte présence artistique dans les territoires réclamait aussi des équipements culturels
adaptés. La Région a donc aidé des salles de spectacles, des lieux de travail, d’accueil, d’exposition et
de monstration, des médiathèques lorsqu’elles constituaient une tête de réseau dans une
agglomération urbaine, la priorité restant donnée aux équipements portés par des intercommunalités.
Des équipes artistiques et des espaces de production et diffusion ont en outre été aidés pour
l’acquisition d’équipements techniques.
Un nouvel équipement pour le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) de Bretagne doit
par ailleurs non seulement permettre au FRAC de développer dans des conditions optimales ses
missions d’acquisition, de diffusion et de sensibilisation mais va lui donner la possibilité de devenir un
véritable centre de ressources pour le développement des arts plastiques en Bretagne. L’ouverture est
prévue début 2011.
La Région s’est également attachée à diversifier et valoriser l’offre éditoriale régionale. Les
ouvrages concernés par l’aide à l’édition, ont été les ouvrages dits à « rotation lente » : poésie, théâtre,
philosophie, livres d’art ou d’artistes qui s’inscrivent dans un projet éditorial défini et pérenne. La
Région accompagne aussi chaque année les éditeurs au Salon du livre de Paris et met à leur disposition
un stand.
Inscrire l’acte artistique au plus près des populations, c’était encore favoriser la circulation des
artistes, des œuvres et des projets. Plus de 110 manifestations, facteurs d’échange et de mobilité
des artistes, sont ainsi soutenues chaque année par la Région : 50 festivals de musique, 10 de théâtre, 3
d’arts de la rue et 3 de danse, 20 manifestations dans le domaine des arts plastiques, 18 manifestations
littéraires.
La Région soutient en outre annuellement les outils issus de la Charte culturelle de 1977, à savoir
l’Agence culturelle de Bretagne, le Conseil culturel de Bretagne et l’Institut culturel de Bretagne. La
réflexion sur leur transformation a été engagée en 2008. Une première étape a vu la transformation du
Conseil culturel, désormais institué auprès du Conseil régional.
En 2007, deux nouveaux centres de ressources, l’un consacré au spectacle vivant, l’autre au livre et à la
lecture ont été créés sous forme d’établissement public de coopération culturelle.
Les déplacements d’artistes hors de la région ont été encouragés. Chaque année depuis
2004, 30 à 35 bagadoù, cercles celtiques et chorales affiliés à l’une des trois fédérations régionales,
Bodadeg ar Sonerion, Kendalc’h, War’l leur, ont ainsi bénéficié d’aides au déplacement en France et à
l’étranger. En 2006, a été également été conclue une convention entre la Région et Cultures France-
Ministère des Affaires étrangères, afin de permettre à des artistes (musiciens, danseurs, plasticiens,
designers) de réaliser des voyages de découverte, de recherche et d’échanges artistiques.
La Région accompagnera par ailleurs le projet PROSPERO durant les cinq années de son
134
déroulement. Prospéro réunit six théâtres, le Théâtre de la Place de Liège (Belgique), l’Emilia
Romagna Teatro Fondazione de Modène (Italie), la Schaubühne de Berlin (Allemagne), le Centro
Culturel de Belém à Lisbonne (Portugal), le Tutkivan Teatterityön de Tampere (Finlande) et le Théâtre
national de Bretagne de Rennes (France), qui mettront en place des actions autour de trois axes : le
développement de la création, la mise en place d’une recherche européenne et la formation de jeunes
comédiens.
Forte de son identité singulière, la Bretagne est particulièrement active dans la transmission
mémorielle et la valorisation de son patrimoine oral, musical et chorégraphique. De
nombreuses associations y participent. La Région a apporté son soutien à la mutualisation de ces
savoir-faire, aux initiatives des fédérations ainsi qu’aux manifestations et concours qui les valorisent.
L’acquisition des collections des bibliothèques et leur restauration font l’objet de dispositifs communs
avec la DRAC sur la base d’un financement paritaire, tels le Fonds régional d’acquisition des
bibliothèques (FRAB) et le Plan d’action pour le patrimoine écrit et graphique (PAPEG) qui ont
notamment pour objectif d’aider les collectivités locales dans leur politique d’enrichissement, de
conservation et de mise en valeur des collections patrimoniales.
Par ailleurs, même si l’Etat conserve la responsabilité de l’enseignement supérieur, le Conseil
régional soutient financièrement différentes structures :
- Le Centre de formation à l’enseignement de la danse et de la musique (CEFEDEM) à caractère
interrégional qui a pour mission d’assurer la formation initiale et continue des enseignants des
écoles de musique et de danse et de délivrer le diplôme d’Etat;
- L’Ecole supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Bretagne (TNB) à Rennes qui
accueille une promotion d’une quinzaine d’élèves recrutés au niveau national pour une
formation de trois ans ;
- Le réseau des écoles supérieures d’art qui réunit les quatre écoles de Brest, Quimper, Rennes
et Lorient, soit 1000 étudiants préparant les diplômes nationaux dans les domaines de l’art, de
la communication et du design.
8.2 Développer l’image et soutenir l’activité audiovisuelle
Afin d’encourager le développement de la création cinématographique et audiovisuelle en Bretagne, la
Région a fortement accru les moyens du Fonds d’aide à la création cinématographique
et audiovisuelle (FACCA). Par exemple, afin de prendre en compte l’évolution des pratiques et
technologies et encourager la diversification des œuvres ou le croisement des disciplines artistiques,
des modalités spécifiques ont été mises en place en 2007 pour soutenir les œuvres dites « innovantes »
(films expérimentaux, vidéo-art…). La Bretagne se situe désormais au 7ème rang des régions
françaises en matière d’aide aux films. Le documentaire demeure un genre particulièrement
accompagné par la Région (3ème rang au niveau national). Pour l’animation, la Bretagne est au 5ème
rang des douze régions finançant ce genre. L’augmentation du budget du fonds, la revalorisation des
aides à la réalisation et la création du bureau d’accueil des tournages commencent à porter leurs fruits
dans le domaine du long métrage de fiction. Ainsi, en 2008, cinq projets ont été soutenus.
En 2005, la Région et le Centre National du Cinéma ont confié à l'association Films en Bretagne, qui
fédère depuis 1999 les associations de professionnels bretons de l'audiovisuel, le soin de mettre en
place un Bureau d'accueil des tournages chargé de favoriser la localisation des tournages sur le
135
territoire breton. Ce bureau valorise désormais les ressources professionnelles du secteur audiovisuel
breton (techniciens, comédiens, prestataires techniques) tout en développant l’attractivité de la région
(décors, paysages, lieux de tournage…) auprès des producteurs et réalisateurs. Le nombre de jours de
tournage en Bretagne est passé de 144 jours en 2005 à 270 jours en 2008 (principalement sur les
projets de fiction).
Afin de favoriser la circulation des projets, des artistes, des œuvres, une politique de soutien aux
salles de cinéma ainsi qu’aux manifestations cinématographiques et audiovisuelles a été
développée. L’aide à la construction ou à la modernisation de salles de cinéma est destinée aux
exploitants indépendants non rattachés à un groupe de distribution. La Région a en outre soutenu des
festivals (tels que Travelling à Rennes, Festival européen du film court à Brest, Festival du cinéma à
Douarnenez, Festival du film britannique à Dinard…) et des rencontres entre professionnels
(Doc'ouest à Pléneuf-Val André ou les Rencontres du film documentaire de Mellionnec).
La Région soutient également le projet de « Films en Bretagne – Union des professionnels» qui fédère
les réalisateurs, les producteurs, les comédiens et techniciens ainsi que les associations oeuvrant dans
le domaine de l’éducation à l’image. Des groupes de travail sont régulièrement réunis, une revue, un
site internet, des rencontres professionnelles, une présence dans les manifestations nationales
permettent ainsi de valoriser les adhérents de l’association.
La Région subventionne également la coordination du mois du film documentaire mise en place par
les associations Daoulagad Breizh, Comptoir du doc et Double vue, les fédérations d’exploitants
Cinéphare, CINE’MA 35 et La Règle du Jeu, les associations L’arrosoir à Emile et Canal Ti Zef qui
mutualisent des programmations, des animations, et des initiatives.
Par ailleurs, la Bretagne compte une trentaine de radios associatives qui, depuis de nombreuses
années, sont des acteurs essentiels de la démocratie et du dialogue social. C’est pourquoi en 2006, la
Région Bretagne a souhaité leur apporter son soutien et contribuer ainsi au développement de la
création et de la diffusion de contenus éditoriaux diversifiés.
Afin d’optimiser la conservation, la valorisation et la transmission des œuvres
cinématographiques et audiovisuelles, une convention pluriannuelle d’objectifs a été signée avec
la Cinémathèque de Bretagne afin de développer le collectage et la conservation des œuvres
cinématographiques et audiovisuelles, l’expertise et la valorisation du fonds, la transmission et la
circulation des œuvres.
Par ailleurs, la Région a signé fin 2007 une convention pluriannuelle d’objectifs avec l'Institut National
de l'Audiovisuel pour développer et rendre accessible au plus grand nombre le service hypermédia
« L’Ouest en mémoire », constitué de séquences d’archives audiovisuelles relatives à la Bretagne.
Enfin, l’opération "Lycéens et apprentis au cinéma" a été mise en place en Bretagne en 2004 en
partenariat avec le CNC et la DRAC. La coordination régionale de ce dispositif de sensibilisation et
d’éducation à l’image a été confiée à l'association Clair Obscur. Pour l'année 2007-2008, près de
11 000 lycéens ou apprentis bretons (10 Centres de formation des apprentis concernés) ont participé à
l'opération.
8.3 Une politique culturelle qui se veut aussi transversale
La culture n’a pas été considérée comme un champ, un budget et une délégation à part, mais comme
l’un des moteurs du projet régional. Toutes les passerelles possibles avec les autres politiques de la
136
Région ont donc été repérées. Certaines sont désormais construites. D’autres sont encore à l’état de
pistes de réflexion et de modalités d’actions à préciser.
Au-delà des secteurs constitutifs de la politique culturelle que sont la valorisation du patrimoine
culturel immobilier et mobilier et la politique linguistique, les domaines suivants soutiennent
également le projet culturel régional :
- La politique d’aménagement du territoire, qui a permis d’inscrire des crédits dans les Pays
pour la construction et la rénovation d’équipements culturels. Des crédits d’ingénierie ont
aussi été mobilisés en partenariat avec la DRAC pour accompagner neuf « pays pilotes » dans
la définition de leur projet culturel de territoire ;
- La politique économique, qui est intervenue à la fois en aide et garantie pour les entreprises
culturelles du secteur de l’édition et de la production musicale ou audiovisuelle. La création
d’une centaine d’emplois associatifs a aussi été accompagnée dans le secteur culturel à travers
le politique d’économie sociale et solidaire. Par ailleurs, 242 structures culturelles ont été
accompagnées dans le cadre des dispositifs locaux d’accompagnement (DLA) depuis 2002 ;
- La politique des lycées, qui soutient les projets éducatifs des établissements dans le cadre de la
Charte "Karta". La Région, qui aide l’achat de manuels scolaires, a choisi un dispositif, le
chèque -livre, qui constitue également un soutien très important pour la librairie
indépendante ;
- La politique des transports, qui a mis en place une tarification privilégiée dans les TER pour
l’accès aux festivals. Depuis 2004, 11000 spectateurs et huit festivals ont bénéficié de cette
opération.
Les perspectives dans le domaine de la culture sont les suivantes :
- Conforter le soutien aux artistes. Un contrat d’objectif « emploi-formation » pour le secteur du
spectacle vivant et enregistré est en cours de négociation avec les partenaires professionnels et
sera prochainement conclu autour de quatre orientations stratégiques : accompagner et
anticiper les évolutions du secteur, en améliorer la lisibilité économique, développer la
structuration et la stabilité des structures porteuses de projets artistiques, sécuriser les
parcours de formation et les trajectoires professionnelles. Une attention particulière sera
également portée au secteur des arts plastiques. En effet si les aides aux galeries, centres d’art
et lieux ressources ont été renforcés, les artistes plasticiens sont souvent isolés et parfois en
grande précarité. D’ores et déjà, une réflexion sur un « 1 % breton » est engagée ;
- Encourager la circulation des artistes bretons en France et à l’étranger :
• en communiquant mieux sur la convention Cultures France;
• en renforçant les passerelles avec la Maison de la Bretagne à Paris, le Comité régional
du tourisme, l’antenne de la Région à Bruxelles;
• en créant et en développant des relations avec les régions et pays qui font l’objet
d’accords de coopération avec la Bretagne. Spectacle vivant en Bretagne doit devenir
dans ce cadre une des antennes du Relais Culture Europe ;
- Maintenir l’effort régional concernant les enseignements artistiques, en participant à la mise
en œuvre des réformes concernant les enseignements artistiques et notamment à la mise en
place des cycles d’enseignement professionnel initial créés par la loi du 13 août 2004 relative
aux libertés et responsabilités locales dès que la révision des textes, en cours, le permettra. Le
137
processus d’harmonisation européenne des enseignements supérieurs conduit à une réforme
des cursus et des établissements concernés en France. Deux chantiers sont ouverts en
Bretagne : la création d’un pôle interrégional d’enseignement supérieur musique, danse et
théâtre habilité à délivrer le diplôme national supérieur professionnel de musicien, de
comédien et de danseur ; la création d’un établissement « réseau des écoles d’art » habilité à
délivrer des diplômes d’enseignement supérieur ;
- Soutenir l’ingénierie territoriale indispensable à l’inscription de projets culturels tout à la fois
acteurs du développement local dans l’ensemble des territoires de vie de la Bretagne et
porteurs de l’identité singulière de notre région au plus près du quotidien de ses habitants.
Dans ce cadre la Bretagne dispose incontestablement des ressources pour devenir un véritable
laboratoire ;
- Conforter la politique d’éducation artistique et culturelle. Un plan d’éducation artistique
viendra renforcer le programme « Karta » afin de multiplier les présences d’artistes dans les
lycées et les CFA ;
- Relever les défis en lien avec les TIC car la culture est désormais fortement impactée par les
mutations technologiques et les nouveaux comportements que ces mutations génèrent. Dans
ce cadre, la Région apportera une attention particulière aux chantiers liés aux mutations
technologiques dans une approche transversale qui doit notamment valoriser la présence en
Bretagne du pôle de compétitivité consacré aux « images et réseaux ». Créativité artistique et
innovation technologique sont à cet égard appelées à dialoguer dans un rapprochement entre
« économie de réseaux » et « économie de contenus ». Le développement de la TNT et de la
télévision sur internet va aussi remodeler profondément le paysage audiovisuel. La Région
entend être un acteur du déploiement de ces nouveaux médias. Par ailleurs, l’émergence du
tout numérique dans le secteur radiophonique ou cinématographique n’est pas sans risque
pour le maintien d’une offre culturelle diversifiée et équilibrée sur le territoire breton. La
Région devra veiller à accompagner les acteurs les plus fragiles dans cette évolution. Enfin, des
études de faisabilité sont en cours pour la création d’une bibliothèque numérique bretonne
regroupant en ligne des documents écrits, sonores et audiovisuels, constituant ainsi une base
documentaire sans équivalent sur la Bretagne, son histoire, son patrimoine matériel et
immatériel ;
- Reconnaître en tant que telles les entreprises relevant du secteur culturel, dans le cadre des
politiques régionales sur les filières émergentes : maisons d’édition, producteurs audiovisuels,
labels discographiques, mais aussi librairies pour lesquelles un plan de soutien spécifique doit
être examiné. Cette reconnaissance passera nécessairement par une réflexion sur le statut de
l’entreprise culturelle et la spécificité dans bien des cas de son économie.
8.4 Une politique culturelle issue d’une large concertation
cf. tableau ci après
138
REUNION / EVENEMENT DATE(S) PUBLIC COMMENTAIRES
Groupes de travail bibliothèque numérique.
4 demi-journées depuis le 08/04/09
Contributeurs potentiels à la bibliothèque numérique régionale (détenteurs de collections patrimoniales numérisées en Bretagne)
Ces groupes de travail s’inscrivent dans le cadre d’une étude de faisabilité et de définition pour une future bibliothèque numérique régionale. Iles permettent une approche concertée du projet entre le maître d’ouvrage (Région) et les contributeurs potentiels au projet : INA, Dastum, Cinémathèque de Bretagne, associations des conservateurs de musées, bibliothèques, services d’archives, service régional de l’Inventaire…
Journée d’échanges sur les emplois associatifs d’intérêt régional (culture)
31 mars 2009 85 structures accompagnées au titre du dispositif d’aide aux emplois associatifs d’intérêt régional dans le secteur culturel
Cette journée d’échanges entre associations, élus et services, sur le dispositif d’aide aux emplois, faisait suite à une enquête menée auprès des structures sur la pertinence de ce dispositif et de ses modalités. Elle a aussi permis de présenter aux acteurs culturels d’autres outils de l’économie sociale et solidaire (intervenants spécialisés dans les sociétés coopératives de production, les coopératives d’activités et d’emplois, acteurs des Dispositifs Locaux d’Accompagnement…)
Groupes de travail Groupements d’employeurs associatifs
3 demi-journées (21 janvier, 1er et 30 avril 2009)
Services de la Région + groupements d’employeurs associatifs en Bretagne
Réflexion partagée sur le soutien régional au développement des groupements d’employeurs associatifs (culture, sport…)
Journée musiques actuelles
10 juillet 2009 Acteurs de la filière musicale en Bretagne
Echanges sur la situation de la filière musicale en Bretagne et sur les dispositifs de soutien régionaux. Préfiguration de groupes de travail thématiques.
Echanges avec les producteurs audiovisuels (APAB)
3 mars 2009 Producteurs audiovisuels membres de l’APAB (Association des Producteurs Audiovisuels en Bretagne)
Echanges sur les politiques et dispositifs de soutien régionaux, sur les problématiques actuelles de la filière, présentation des dispositifs d’aides économiques
TV locales
Juin 2008 Acteurs de la production et de la diffusion télévisuelle en Bretagne (télévisions, web TV, producteurs…)
Echanges sur la situation de la filière et les perspectives offertes par le déploiement de la TNT.
139
Echanges avec les coordinations locales DLA
Demi-journée le 26 juin 2009
Opérateurs en charge de la mise en œuvre du Dispositif Local d’Accompagnement (aide au conseil pour les associations employeuses)
Echanges sur la politique culturelle régionale et définition d’une meilleure articulation entre cette politique et les DLA.
COEF Spectacle vivant
4 réunions préparatoires Etat-Région (15/07 à 15/11/08).
6 demi-journées de travail en comité de pilotage et technique (17/12/08 à 25/06/09).
6 demi-journées en groupe restreint (DC/DG3 / DRTEFP/DRAC)
une plateforme de travail collaboratif en ligne
Région, Etat (DRTEFP, DRAC, Rectorat), les partenaires sociaux, l’OPCA de branche, le pôle emploi…
Définition d’un plan d’actions concerté pour l’emploi et la formation (contrat d’objectifs emploi formation) dans le champ du spectacle vivant en Bretagne entre la Région, l’Etat, les partenaires sociaux, l’OPCA de branche, le pôle emploi, le rectorat…
Animation d’une démarche d’identification des besoins en compétences dans le secteur de l’audiovisuel
3 réunions (mars à juillet)
1 réunion d’information aux intermittents de l’audiovisuel (12/06/09)
DC, OPCA de branche, Films en Bretagne
Co-construction d’une offre de formation de branche en région (OPCA).
Echanges sur les politiques culturelles départementales et régionale entre collectivités
Une demi-journée de travail le 4 mars 2009
Région, départements (directions des affaires culturelles)
Consultation régulière entre collectivités sur leurs politiques culturelles respectives afin de mieux les articuler.
140
Echanges sur la circulation du court métrage en Bretagne
Janvier 2009 Région, départements, associations du secteur cinéma / audiovisuel, exploitants de salles, agence du court-métrage
Coordination du Mois du Film documentaire
Septembre 2009 Région, départements, Etat (DRAC), associations de programmation de films documentaires
Echanges et réflexion afin de faciliter la circulation des documentaires sur le territoire et de faciliter les échanges avec le public. Mutualisation des programmes et des présences.
Echanges sur le développement de l’action culturelle dans le domaine cinématographique
Printemps 2009, Loudéac
Région, départements 22, 29, ACOR, exploitants de salles, associations
Echanges sur le fonds d’aide régional à la création cinématographique et audiovisuelle (FACCA)
Début 2010 Associations et entreprises membres de Films en Bretagne
Consultation régulière des membres de Films en Bretagne sur le FACCA et ses modalités de mise en œuvre
Echanges sur le soutien à l’équipement numérique des salles de cinéma.
Fin 2009 Centre National de la Cinématographie, départements, Région
Présentation par le CNC de son plan de soutien à l’équipement en numérique des salles, échanges avec les collectivités sur les relais à ce soutien dans le cadre de leurs politiques
141
9. Pour l’élaboration d’une véritable politique linguistique
→ Etat d’avancement du chantier:
A travers ce chantier fédérateur la Région entendait placer les enjeux liés aux langues bretonne et
gallèse sur un plan politique et régional. Le siècle dernier a vu l’arrêt presque total de la transmission
familiale de la langue bretonne, ce qui entraîne une baisse considérable du nombre de locuteurs. Mais
les nouvelles formes de transmission (enseignements bilingues et immersive, cours pour adultes) qui
ont émergées, permettent d’atténuer la baisse et contribuent à redonner une place à la langue dans la
vie quotidienne.
En décembre 2004 la Région s’est dotée d’un plan de politique linguistique qui vient préciser les
objectifs du Contrat pour la Bretagne. Ce plan politique, qui reconnaît officiellement, aux cotés de la
langue française, l’existence du breton et du gallo comme langues de la Bretagne, pose les objectifs
suivants :
- Assurer le maintien et la transmission du breton populaire, ce qui suppose de viser la
stabilisation du nombre de locuteurs ;
- Permettre à chaque Breton qui le souhaite d’apprendre, d’écouter, de parler et de lire le
breton ;
- Favoriser la présence de la langue bretonne dans les divers champs de la vie sociale en
Bretagne. Il s’agit bien de promouvoir le bilinguisme ;
- Assurer la reconnaissance du gallo, encourager l’initiation et favoriser son expression.
Ce plan propose en outre d’agir sur certains leviers pour atteindre ces objectifs :
- L’enseignement, la transmission familiale et les formations pour adultes pour favoriser la
transmission de la langue ;
- Les activités périscolaires et les médias pour développer la pratique de la langue dans la vie
sociale et publique ;
- L’édition, le théâtre et le chant pour encourager la création culturelle en breton et en gallo.
Enfin, ce plan propose des actions concrètes pour plus de bilinguisme au sein de l’institution régionale.
Bien que la Région Bretagne ait été la première collectivité française à se doter d’une politique
linguistique, cette dernière reste une politique récente où les effets de l’action régionale se mesurent
sur le long terme. Mais de nombreux indicateurs nous permettent d’ores et déjà de constater que la
langue bretonne confirme son développement dans la vie quotidienne et ce dans tous les domaines
suivants :
- Vie scolaire et formation pour adultes ;
- Nombre de programmes et d’heures de diffusion radiophonique, télévisuelle et Internet ;
- Activités périscolaires en langue bretonne.
Certaines communes s’engagent également à mener des actions en faveur de la langue.
Concernant la transmission de la langue bretonne, qui est l’un des axes centraux de la politique,
l’aide de la Région porte sur le développement de l’enseignement bilingue et immersif de la maternelle
au lycée, à travers un soutien aux fédérations et à des campagnes de communications régionales.
142
Les quelques données chiffrées suivantes témoignent du nombre de personnes concernées :
- Entre 2003 et 2008, le nombre d’élèves inscrits en filière bilingue a augmenté de 39 % ;
- 12 317 élèves étaient scolarisés en bilingue à la rentrée 2008;
- Le taux de scolarisation bilingue est en forte augmentation dans les pays Léonard, du Tregor-
Goëlo et vannetais.
- 106 futurs enseignants sont en formation tous les ans en moyenne depuis 2004.
Une attention particulière est en effet portée aux centres de formation pour futurs enseignants
bilingues, maillon indispensable du développement du réseau des classes bilingues. Parallèlement, et
afin d’anticiper sur les réformes nationales de l’enseignement supérieur en cours, des conventions avec
les Universités de Rennes et Brest ont été passées pour amorcer la mise en place de cursus
universitaires spécifiques sur l’enseignement bilingue.
Les formations pour adultes se développent également année après année grâce à l’intervention de la
Région auprès des centres de formations et des aides individuelles aux stagiaires. Des campagnes de
communication sont réalisées annuellement par l’Office de la langue bretonne, et le centre de
formation Stumdi a développé une formation « haute » en langue bretonne, qui vient compléter la
formation de 6 mois au breton, et a amorcé des formations professionnalisantes, dans le domaine de la
petite enfance notamment.
La présence de la langue dans la vie de tous les jours est l’autre axe de la politique
linguistique. Il se décline en diverses actions, notamment un soutien à l’Office de la langue bretonne
pour la sensibilisation et la diffusion linguistique, et des aides aux ententes de pays pour assurer une
présence territoriale de la langue.
La Région agit par ailleurs dans le domaine des médias, source de diffusion de la langue, à travers un
soutien à la création et la diffusion en langue bretonne et gallèse sur les radios et télévisions. Le fonds
d’aide à l’expression audiovisuelle en langue bretonne a ainsi permis de doubler depuis 2006,
69 heures de films et dessins animés et a permis la création de 150 heures de programmes en langue
bretonne.
Egalement, après avoir aidé à la mise en réseau des acteurs culturels en langue bretonne (chorales,
théâtres, radios), la Région s’attache à structurer les filières (édition, petite enfance et jeunesse,
médias).
La Région intervient aussi spécifiquement dans le domaine de la langue gallèse, à travers diverses
associations, pour mieux faire connaître et développer son usage. Un conventionnement entre la
Région et l’Université de Rennes 2, à permis, depuis la rentrée 2008, la mise en place d’un
enseignement de gallo à destination des étudiants.
Parmi les éléments d’actualité notables dans le domaine de la politique linguistique, figure le fait que
la Région a été très attentive aux débats qui ont eu lieu en 2008 à l’Assemblée Nationale et au Sénat
sur les langues régionales. A cette occasion, le Président du Conseil régional a demandé au Premier
Ministre le droit à l’expérimentation, inscrit dans la Constitution, afin de développer et mettre en
œuvre une politique linguistique en adéquation avec les attentes des Bretons. L’assemblée régionale a,
ainsi, adopté à l’unanimité un vœu demandant à ce que cette expérimentation soit accordée dans les
meilleurs délais à la Région, dans la perspective d’être efficiente dès la rentrée 2009.
L’année 2008 a également été marquée par l’inscription des langues régionales dans la Constitution.
143
Son article 75-1 stipule dorénavant que «les langues régionales appartiennent au patrimoine de la
France». Le Gouvernement a parallèlement annoncé qu’une loi en faveur des langues régionales serait
élaborée.
Enfin, lors du Congrès de l’Association des Régions de France (ARF) de décembre 2008, une charte
pour développer les langues régionales a été présentée. Celle-ci marque la volonté commune des
Régions de sauvegarder et développer les langues régionales. Elle préconise un certain nombre de
mesures, articulées autour de trois axes :
- La prise en compte institutionnelle des langues régionales ;
- L’enseignement et la formation en langues régionales ;
- La place de ces langues dans la société.
Plusieurs Présidents de Région, dont le Président du Conseil régional de Bretagne, étaient présents à
sa signature. Les Régions qui souhaitent se servir de ce texte comme base de négociations avec l’Etat
entendent bien être force de proposition dans la rédaction de la loi promise par le Président de la
République.
144
10. Pour un développement touristique et sportif et des loisirs de qualité
Les engagements inscrits en 2004 portaient sur :
- L’élaboration d’un schéma régional de développement du tourisme d’une part ;
- L’encouragement au développement de la pratique sportive pour tous d’autre part.
→ Etat d’avancement du chantier par domaine d’actions :
10.1 TOURISME ET PATRIMOINES
10.1.1 Tourisme durable
En décembre 2007, le Conseil régional a adopté le Schéma régional du tourisme et son plan d’actions
2008/2010, élaboré sur la base d’une démarche concertée, partenariale et très suivie.
Le schéma fixe la nouvelle ambition touristique de la Bretagne qui doit conforter qualitativement te
quantitativement son positionnement, parmi les régions touristiques leader en France et aussi en
Europe, et par là consolider son économie touristique. Il exprime les ambitions et les objectifs de
l’ensemble des acteurs du tourisme breton.
Dans ce cadre, et particulièrement au titre de l’année 2008, les principales caractéristiques de la mise
en œuvre de ce Schéma, selon ses trois grands axes et selon les cinq chantiers qui le structurent, sont
les suivantes :
- Au titre de l’axe 1 « Rééquilibrage territorial et saisonnier », 11 actions sont réalisées ou en
cours de réalisation, dont :
• Le repositionnement de l’identité touristique de la Bretagne (portrait identitaire et
étude d’image),
• La nouvelle stratégie marketing du Comité régional du tourisme,
• La création de pôles touristiques en Bretagne intérieure (appel à projets),
• Le Schéma de développement et de valorisation touristiques des voies d’eau ;
- Au titre de l’axe 2 « Modernisation de l’offre et des services », 16 actions sont réalisées ou en
cours de réalisation, dont :
• Le soutien à l’émergence de territoires touristiques de développement durable (appel
à projets),
• La sensibilisation des acteurs du tourisme au développement durable,
• Le soutien à la transmission, modernisation et création d’hébergements touristiques,
• Le plan de modernisation et de professionnalisation du tourisme social et associatif,
• Les conventions d’objectifs triennales avec les réseaux et filières du tourisme.
- Au titre de l’axe 3 « Nouvelle gouvernance », 4 actions sont réalisées ou en cours de
réalisation, dont :
• Le renforcement du Comité régional du tourisme,
• La mise en place d’un espace de travail Région/Départements (B5 Tourisme).
Au titre de la mise en œuvre du plan d’actions du Schéma régional du tourisme, le Comité de suivi,
réuni en novembre 2008 a mesuré l’état d’avancement des actions. A ce jour, 31 actions sont réalisées
ou engagées sur les 43 que propose le schéma. Ces actions sont mises en œuvre au titre des trois
145
grands axes et des cinq chantiers prioritaires du Schéma : attractivité, compétitivité, solidarité,
efficacité, accessibilité.
L’année 2008 a par ailleurs été une année importante pour l’organisation et la consolidation des
moyens et pour l’action en faveur du tourisme breton.
Au titre de l’organisation, on retiendra la restructuration du Comité Régional du Tourisme et la
désignation d’un nouveau Directeur, ainsi que la mise en place au sein des Services de la Région de la
Direction du Tourisme et des Patrimoines. Ces évolutions visent précisément à renforcer les capacités
d’interventions régionales, dans ce domaine important de l’économie bretonne.
Dans ce dispositif, le fonctionnement satisfaisant du B5 Tourisme a permis de fixer un cadre pour des
échanges réguliers entre la Région et les Départements en matière de tourisme.
Au titre de la consolidation des moyens, compte tenu de la nécessité de soutenir avec le plus de
pertinence possible les professionnels du tourisme breton, dans un contexte de concurrence
exacerbée et de crise économique, la Région a préparé, dans le cadre du budget primitif pour l’année
2009, un nouveau dispositif d’aides, reposant sur la mise en place conjointe d’un service de
diagnostic-expertise des projets d’investissements touristiques et d’une proposition de « Contrat
d’entreprise touristique en Bretagne », destinée aux porteurs de projets.
En complément, la Région a ouvert, au titre du plan de relance, un nouveau volet dans son dispositif
d’aides financières pour les structures d’hébergements touristiques, en intervenant en faveur des
travaux de mise aux normes en matière de sécurité et d’incendie, ainsi que pour l’accessibilité pour
les personnes handicapées.
S’agissant d’éléments d’actualité à prendre en compte dans le domaine du tourisme, une loi est
notamment en cours de préparation. Enfin, les perspectives régionales importantes dans ce secteur
portent essentiellement sur :
- La poursuite de la mise en œuvre active du Schéma régional du tourisme,
- L’optimisation du dispositif de diagnostic-expertise et du Contrat d’entreprise touristique en
Bretagne,
- La confirmation du grand chantier sur le thème de l’accueil touristique en Bretagne,
- L’élargissement, en partenariat avec le Comité régional du tourisme, du champ
d’investigation de l’Observatoire touristique à la mesure de l’économie touristique régionale,
- Le développement de la politique des projets patrimoniaux de territoire.
10.1.2 Patrimoines
A - Valorisation du patrimoine
Le Conseil régional a adopté fin 2007 sa « nouvelle politique du patrimoine culturel ». A ce titre, la
Région, fortement engagée par les volumes financiers qu’elle consacre à cette politique, a décidé de
positionner de façon volontariste son action, afin que le patrimoine soit appréhendé selon sa valeur
d’existence, en sa qualité d’héritage culturel, mais également comme un support d’innovation, de
création, d’expérimentation utile au développement. Ainsi, est désormais reconnue :
- Une valeur d’existence au patrimoine le plus remarquable, en maintenant une intervention
financière en faveur des projets de restauration et de conservation des éléments matériels du
patrimoine régional protégé au titre de la législation relative aux monuments historiques,
et/ou
146
- Une valeur d’usage au patrimoine, en permettant une intervention financière majorée en
faveur des projets de restauration et de conservation lorsque ces derniers s’inscrivent dans
une démarche de développement territorial ; le développement incité ici s’entend comme une
initiative pérenne de valorisation du patrimoine, incluse dans une stratégie de
développement culturel, social, économique ou encore touristique d’un territoire cohérent.
(l’échelle du pays apparaissant comme la plus cohérente).
L’action de la Région s’exprime alors au travers de démarches privilégiées dites « de territoires »
(projets de territoires) ou de conservation du patrimoine. Des thématiques régionales viennent
également compléter le dispositif en permettant à la Région de positionner de façon volontaire son
action sur des sujets, domaines ou problématiques déterminants pour le patrimoine breton.
Deux premières thématiques d’intervention ont été arrêtées au titre de cette politique :
- L’éducation au patrimoine au travers d’un appel à projets,
- L’avenir des bateaux du patrimoine, au travers de la création d’une démarche d’expertise-
action.
Ainsi, des pistes de gestion mutualisée de ces unités seront proposées à leurs gestionnaires afin que
les pratiques d’achat de matériel, de vente des prestations, de gestion des hommes et des navires
soient améliorées.
Par ailleurs, globalement chaque année près de 500 initiatives privées ou publiques, en faveur du
patrimoine, sont soutenues dans le cadre de cette politique. Ainsi, 165 monuments historiques classés
et inscrits ont bénéficié d’un soutien régional : chapelles, châteaux, manoirs, calvaires, églises, forts….
De même, plus de 120 éléments du patrimoine non protégé de Bretagne ont été restaurés ou valorisés :
édifices civils, maisons particulières remarquables, édifices religieux…. 35 opérations ont également
permis de soutenir l’achat ou la restauration d’œuvres d’art pour les musées. De même, des expositions
temporaires de portée régionale ont été aidées.
Le champ couvert par ces actions de travaux ou d’études, porte tant sur les domaines du patrimoine
bâti religieux et civil que sur ceux du patrimoine maritime et d’archéologie sous-marine, par exemple.
Une cinquantaine d’opérations de médiation, animation et valorisation du patrimoine ont également
été financées. Parmi celles-ci des initiatives de formation, telles que celles organisées par l’association
Tiez Breiz ou encore l’IRPA, permettent de démultiplier l’effort régional.
Au titre des premiers mois d’application des critères de projets de territoires pour le patrimoine, 51
initiatives de valorisation des patrimoines au service du développement des territoires ont été
soutenues, portées par des intercommunalités, des associations ou des personnes privées.
Dans le fil de ces orientations, les perspectives pour 2010 visent à consolider et à poursuivre la mise en
œuvre de cette politique au bénéfice des territoires concernés, pour lesquels elle doit agir comme levier
de développement, à la lumière des trois axes du développement durable : culturels, économiques et
environnementaux.
B – Inventaire du patrimoine de Bretagne
La « nouvelle politique du patrimoine culturel » de la Région fixe le nouveau cadre de l’activité du
Service de l’Inventaire, tout particulièrement dans l’articulation des objectifs de développement des
connaissances et de valorisation, ainsi que dans l’inscription territoriale de l’action en faveur du
patrimoine culturel.
Véritablement intégré aux Services de la Région depuis 2007, le Service de l’Inventaire a élaboré, en
147
2008, une nouvelle démarche de travail, afin de mieux répondre aux objectifs que la Région a fixé pour
ses missions. Cette démarche, aujourd’hui pleinement en application, et qui s’avère efficace et bien
perçue, repose sur les deux priorités suivantes :
- Etablir une véritable gouvernance locale pour assurer la meilleure participation des élus et
des acteurs des territoires concernés, à l’ensemble de la conduite de l’inventaire, dans un
délai maximal de trois ans par territoire (soit plusieurs Communautés de communes au sein
d’un Pays) ; favoriser par ce biais l’appropriation locale de l’inventaire et sa valorisation
effective dans les politiques et initiatives des territoires ;
- Proposer une conduite pratique de l’inventaire, reposant sur trois étapes garantissant sa
qualité scientifique, en même temps que la pleine information et association des élus et
acteurs locaux :
• Diagnostic patrimonial du territoire,
• Recensement,
• Etude, incluant la proposition de valorisation locale de l’inventaire.
Cette démarche, unique au plan national par son caractère global et novateur, très dynamique et
mobilisatrice à l’échelle des territoires, est actuellement conduite par les Services de l’inventaire sur six
territoires bretons : le Pays de Fougères, la Rance-Côtes d’Emeraude (projet de parc naturel régional),
la rivière d’Etel, le Trégor-Goëlo, le Parc naturel régional d’Armorique et le Canal de Nantes à Brest
(nombre indicatif d’édifices concernés par territoire pour 2009, respectivement : 3371, 2408, 2286,
3479, 2870, linéaire sur 71 communes).
Parallèlement à ces inventaires, le service conduit des travaux sur l’art gothique en Bretagne, ainsi que
sur les dispositifs de fortification en Finistère sur des objectifs de publication. Il prépare également
une exposition sur le thème des ornements de toiture, en répondant dans le même temps, à de
nombreuses demandes d’informations sur le patrimoine des communes de Bretagne.
10.2 SPORTS
En 2004, les engagements inscrits en matière de sport sur :
- La définition d’une politique sportive régionale et notamment un schéma régional des
équipements sportifs ;
- La concertation avec tous les acteurs et partenaires de ce secteur, particulièrement l’Etat
(Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports), les autres collectivités et le mouvement
sportif régional (Comité Régional Olympique et Sportif, ligues et comités sportifs régionaux) ;
- L’’affirmation du rôle de la Région au service de la pratique sportive et de son développement
général.
Ces engagements s’appuyaient sur le rôle du sport, tant au plan individuel que collectif
(épanouissement personnel, élément de lien social, …) ainsi que sur la force représentée notamment
par les 800 000 licenciés bretons ainsi que les disciplines populaires et identitaires (football, voile,
cyclisme).
Dans un paysage du sport en évolution, les éléments de contexte suivants sont spécifiques en
Bretagne : 900 000 licenciés ; 6 000 clubs ; 80 disciplines sportives ; 15 000 emplois ; 1,5 million de
pratiquants.
Pour en tenir compte, les actions suivantes ont été réalisées :
148
- Création du service jeunesse et sport au Conseil régional en 2005 ;
- Politique sportive régionale adoptée en juin 2006 (dont schéma des équipements sportifs) ;
- Budget consolidé annuel prenant en considération l’ensemble des interventions régionales
(pour 2008 : budget consolidé de 18,3 millions d’euros) : lycées (EPS, PPI, sport scolaire),
formation (PRS, chèques formation), politique territoriale (équipements sportifs et de
loisirs), emploi (emplois associatifs d’intérêt régional), tourisme (tourisme sportif et
nautisme), communication (trophées du sport, voile et cyclisme), agriculture (filière
équestre) et sport;
- Rencontres régionales du sport en 2004, reproduites en 2007 (une réunion par département
et 198 participants) ;
- Assemblée générale annuelle du sport en Bretagne ;
- Création du Chèque sport en 2008 (28 000 jeunes bénéficiaires âgés de 15 à 18 ans et plus de
1800 clubs sont concernés actuellement par le Chèque sport), opération renouvelée depuis
juin 2009 ;
- 78 ligues et comités régionaux engagés dans une démarche de contractualisation avec la
Région.
Les résultats de la concertation engagée depuis 2005 portent notamment sur:
- L’adoption du schéma régional des équipements sportifs après plusieurs réunions du groupe
intitulé « Bretagne Sport 19 » (Région, 4 départements, 11 communautés d’agglomération et
les 4 associations départementales des maires) ; les réunions de ce groupe permettent en
effet d’aborder les sujets et réflexions communs aux différentes collectivités bretonnes, tels
que évènements sportifs, clubs phares, …. ;
- Une concertation régulière avec la DRDJS, particulièrement sur les sujets Pôles Espoirs,
Sportifs de Haut Niveau et Centre d’Entraînement et de Formation des Clubs (CEFC).
Les perspectives dans le domaine du sport portent essentiellement sur :
- La réforme engagée par le Secrétariat chargé des sports, notamment à propos de la pratique
sportive de haut niveau ;
- L’objectif de 1% du budget régional de fonctionnement à atteindre en 2010.