le sommet de prague et la transformation de l'otan
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LE GUIDE COMPLET
DIVISION DIPLOMATIE PUBLIQUE DE L'OTAN
1110 Bruxelles - Belgique
Site web: www.otan.nato.int
E-mail: [email protected]
LE SOMMET DE PRAGUEET LA TRANSFORMATION DE L'OTAN
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PRĂFACE 3
I LES DĂCISIONS DU SOMMET 11
II QUESTIONS CLĂS 21
Nouveaux membres : étendre la zone de sécurité 22
Nouvelles capacités : s'adapter pour faire face aux défis modernes 29
Nouvelles relations : coopération pratique et dialogue 38
AprĂšs Prague : le chemin Ă parcourir 76
TABLE DES MATIĂRES
PAYS INVITĂS
Bulgarie (25) Sofia 7.8 16.9 494 (2.9% PNB) 52 630
Estonie (27) Tallin 1.4 6.8 130 (1.9% PNB) 4 783
Lettonie (33) Riga 2.3 8.8 156 (1.8% PNB) 9 526
Lituanie (34) Vilnius 3.5 14.5 290 (2.0% PNB) 17 474
Roumanie (36) Bucarest 22.3 47.9 1117 (2.3% PNB) 99 674
Slovaquie (38) Bratislava 5.4 24.9 493 (2.0% PNB) 29 071
SlovĂ©nie (39) Ljubljana 2.0 22.4 344 (1.5% PNB) 7 927â
Pays* Capitale Population PNB DĂ©penses Effectifs(million) (billion de dĂ©fense dâactive
dâEuros) (million dâEuros)*Source:
Donnéesnationales
© OTAN 2003
III DOCUMENTATION 79
DĂ©claration du Sommet de Prague â 21 novembre 2002 80
DĂ©claration du Sommet de Prague sur l'Iraq â 21 novembre 2002 87
Annonce sur l'Ă©largissement â 21 novembre 2002 88
Rapport global sur le rĂ©examen dâensemble du Conseil de partenariat euro-atlantique et du Partenariat pour la paix â 21 novembre 2002 89
Plan d'action du Partenariat contre le terrorisme â 21 novembre 2002 97
RĂ©union au sommet du Conseil de partenariat euro-atlantique â 22 novembre 2002 - Compte rendu succinct du PrĂ©sident 105
DĂ©claration faite par le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'OTAN, Lord Robertson, en sa qualitĂ© de PrĂ©sident du Conseil OTAN-Russie Ă la rĂ©union du CORau niveau des Ministres des affaires Ă©trangĂšres â 22 novembre 2002 107
Plan dâaction OTAN-Ukraine â 22 novembre 2002 109
DĂ©claration de lâUE et de lâOTAN sur la PESD â 16 dĂ©cembre 2002 118
APPENDICE Les origines du Conseil de l'Atlantique Nord 121
Note: Dans la prĂ©sente publication, les rĂ©fĂ©rences Ă l'ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine sontaccompagnĂ©es d'un astĂ©risque(*) qui renvoie Ă la note suivante : âLa Turquie reconnaĂźt laRĂ©publique de MacĂ©doine sous son nom constitutionnel.â
Préface
Donner suite aux décisions prises au Sommet de Prague
Au Sommet de Prague, les chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâOTAN ontpris un certain nombre de dĂ©cisions essentielles qui auront une incidence sur le rĂŽlejouĂ© par lâAlliance dans le contexte de la sĂ©curitĂ© euro-atlantique ainsi que sur sonaptitude Ă sâadapter aux nouvelles prioritĂ©s et Ă modifier ses capacitĂ©s dans le but derelever les nouveaux dĂ©fis. Ils lui ont Ă©tabli un nouveau programme dâaction ambi-tieux pour sâassurer quâelle continuera Ă constituer le fondement de la sĂ©curitĂ© desAlliĂ©s et Ă demeurer, au plan international, lâun des principaux agents permettant depromouvoir la stabilitĂ© et les rĂ©formes dĂ©mocratiques dans une zone encore plusvaste. Ce nouveau programme dâaction aura des consĂ©quences importantes sur vir-tuellement tous les aspects de lâAlliance, notamment ses tĂąches, sa composition, sesrelations avec ses pays partenaires et avec les autres organisations, ses processusdĂ©cisionnels et ses structures internes, ainsi que sur sa capacitĂ© Ă mener avec suc-cĂšs des opĂ©rations militaires modernes dans la gamme complĂšte de ses missions.
Dans le passĂ©, lâOTAN a tenu un nombre important de rĂ©unions au sommet, toujoursĂ des moments cruciaux, lorsque lâAlliance Ă©tait confrontĂ©e au besoin de procĂ©der Ă des changements dans le but de rĂ©agir Ă un nouveau contexte de sĂ©curitĂ©. Pendantde nombreuses annĂ©es, Ă ces moments dĂ©terminants de lâĂ©volution de lâOTAN, lesdĂ©cisions prises sâinscrivaient dans le cadre de changements progressifs, elles sâap-puyaient sur les progrĂšs rĂ©alisĂ©s et reprĂ©sentaient autant de pas franchis vers lâins-tauration de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© Ă long terme dans lâensemble de la rĂ©gioneuro-atlantique. Le Sommet de Prague diffĂšre des autres grands Ă©vĂ©nements quilâont prĂ©cĂ©dĂ© en ce sens quâil concerne la transformation gĂ©nĂ©rale de lâAlliance, dontla nĂ©cessitĂ© a Ă©tĂ© soulignĂ©e de facon dramatique par les attentats tragiques perpĂ©-trĂ©s le 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis. Depuis lors, la menace croissanteposĂ©e par les armes de destruction massive, le besoin de nouvelles capacitĂ©s opĂ©-rationnelles dans certains secteurs critiques, les exigences associĂ©es Ă lâĂ©largisse-ment de lâOTAN, lâĂ©volution du rĂŽle jouĂ© par les partenariats conclus avec la Russie,lâUkraine et dâautres pays, lâĂ©volution rapide du partenariat stratĂ©gique avec lâUnioneuropĂ©enne, le rĂŽle assumĂ© par les AlliĂ©s membres de lâOTAN au sein de la Forceinternationale dâassistance pour la sĂ©curitĂ© (ISAF) en Afghanistan et celui que lâOTANcontinue de remplir dans les Balkans sont autant de facteurs qui soulignent quelâAlliance doit adapter ses politiques et ses structures pour ĂȘtre Ă mĂȘme de remplirses engagements et de rĂ©aliser ses missions de maniĂšre efficace.
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Au lendemain du Sommet de Prague, lâAlliance a pour tĂąche de donner suite auxdĂ©cisions quâelle a prises et aux engagements quâelle a contractĂ©s. Sa rĂ©action de-vant lâaggravation de la menace posĂ©e par les armes de destruction massive figureparmi les premiĂšres prioritĂ©s de son programme dâaction. Ceci doit ĂȘtre pris encompte dans le contexte de la menace globale dĂ©coulant du terrorisme, dont, mal-heureusement, il est vraisemblable que nous devrons supporter les consĂ©quencespendant de nombreuses annĂ©es encore. A Prague, les chefs dâEtat et de gouverne-ment ont dĂ©fini le rĂŽle potentiel incombant Ă lâOTAN dans le cadre de la lutte contrecette menace et ils ont adoptĂ© une sĂ©rie de mesures destinĂ©es Ă renforcer les moyensdont dispose lâAlliance pour assurer sa dĂ©fense. Il sâagit notamment dâamĂ©liorer lescapacitĂ©s militaires appropriĂ©es ; dâaccentuer les efforts dans le domaine de la non-prolifĂ©ration de facon que lâAlliance dispose des moyens nĂ©cessaires pour rĂ©agir encas dâutilisation Ă©ventuelle dâarmes chimiques, biologiques, radiologiques ou nuclĂ©ai-res (CBRN) contre ses forces ou les populations ; de la mise sur pied dâun plan dâac-tion pour les plans civils dâurgence destinĂ© Ă aider les autoritĂ©s nationales Ă amĂ©liorerlâĂ©tat de prĂ©paration du secteur civil dans lâĂ©ventualitĂ© dâattentats terroristes, et no-tamment dâattentats au moyen dâarmes CBRN ; dâamĂ©liorer les dispositions permet-tant lâĂ©valuation et le partage du renseignement ; dâamĂ©liorer les dispositifs de rĂ©-ponse aux crises et de renforcer la coopĂ©ration avec les Partenaires, essentiellementpar le biais du Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme. Le nouveau conceptmilitaire pour la dĂ©fense contre le terrorisme, que le Conseil de lâAtlantique Nord aapprouvĂ© juste avant le Sommet de Prague, servira de cadre Ă la mise en ĆuvredĂ©taillĂ©e de plusieurs de ces mesures.
Par ailleurs, en tĂȘte de la liste des prioritĂ©s figure Ă©galement la mise en Ćuvre desmesures agrĂ©Ă©es dans le but de transformer les capacitĂ©s militaires globales delâOTAN. Ces mesures comportent trois volets principaux â la rationalisation de lastructure de commandement militaire de lâOTAN, la crĂ©ation dâune Force de rĂ©actionde lâOTAN et lâamĂ©lioration et le dĂ©veloppement de capacitĂ©s militaires dans certainsdomaines spĂ©cifiques particuliĂšrement importants comme le renseignement et lasurveillance, lâaptitude au dĂ©ploiement, lâĂ©tat de prĂ©paration, lâefficacitĂ© du potentielde prise Ă partie, lâaptitude Ă la survie et la protection des forces, ainsi que la dĂ©fensecontre les armes nuclĂ©aires, biologiques et chimiques.
Bien sur, des amĂ©liorations sont en cours dans tous ces domaines depuis de nom-breuses annĂ©es. La structure de commandement est par exemple bien diffĂ©renteaujourdâhui de celle dont lâOTAN disposait Ă la fin de la Guerre froide. Toutefois, dansle cadre des modifications de la structure de commandement dĂ©cidĂ©es Ă Prague, etqui vont maintenant ĂȘtre prĂ©cisĂ©es en dĂ©tail, lâobjectif sera dĂ©sormais de mettre enplace une structure rĂ©solument destinĂ©e Ă faciliter la transformation des capacitĂ©s
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militaires, de facon continue et dĂ©libĂ©rĂ©e, au fur et Ă mesure de la dĂ©finition de be-soins nouveaux. Lâun des deux nouveaux commandements stratĂ©giques aura pourtĂąche spĂ©cifique de rĂ©pondre Ă la nĂ©cessitĂ© de transformation des capacitĂ©s, ce quipermettra Ă lâautre de se consacrer aux questions opĂ©rationnelles.
Sâagissant de la Force de rĂ©action de lâOTAN, il est frappant de constater combiencette idĂ©e dâune force dotĂ©e dâun haut niveau de prĂ©paration, dĂ©ployable rapidementet particuliĂšrement apte Ă soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es, a vite bĂ©nĂ©ficiĂ© dâunsoutien. Dans le cadre dâun concept global qui portera sur lâensemble des questionspolitiques et politico-militaires Ă prendre en considĂ©ration, le ComitĂ© militaire delâOTAN a dĂ©jĂ Ă©tĂ© invitĂ© Ă Ă©tablir un concept militaire concernant la nature, la portĂ©eet lâampleur des tĂąches de cette force, ses consĂ©quences au plan des ressources,ainsi que les mĂ©canismes associĂ©s Ă lâidentification, lâengagement et la rotation desunitĂ©s participantes. Non seulement la Force de rĂ©action de lâOTAN aura un rĂŽleopĂ©rationnel Ă jouer, mais elle servira aussi de catalyseur qui contribuera Ă promou-voir les amĂ©liorations des capacitĂ©s militaires.
LâEngagement capacitaire de Prague, qui se situe au cĆur des efforts menĂ©s actuel-lement pour sâassurer que les forces de lâAlliance disposeront des moyens nĂ©cessai-res pour mener rapidement et efficacement lâensemble des opĂ©rations qui pourraientleur ĂȘtre confiĂ©es par dĂ©cision du Conseil de lâAtlantique Nord, ou que ce soit et aussilongtemps quâil le faudra.
Au cours des mois et des annĂ©es Ă venir, il conviendra de traduire les engagementspris par les chefs dâEtat et de gouvernement Ă Prague sous la forme dâamĂ©liorationsrĂ©elles des capacitĂ©s. Câest bien sur aux AlliĂ©s eux-mĂȘmes quâincombe la responsa-bilitĂ© principale des mesures Ă prendre mais, collectivement, il nous faudra aussisuivre les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans le but de remplir les engagements pris par les pays,superviser Ă©troitement les divers efforts multinationaux et ĂȘtre prĂȘts Ă intervenir encas de besoin pour rĂ©soudre les problĂšmes qui pourraient surgir. En outre, il nousfaudra trouver les moyens dâassocier les pays invitĂ©s et les pays partenaires au pro-cessus et de faire en sorte que nos activitĂ©s et celles de lâUnion europĂ©enne serenforcent mutuellement. LâAlliance sâest ainsi fixĂ© des objectifs ambitieux, mais quisont rĂ©alistes et faisables, et il est primordial de les atteindre afin de pouvoir mener Ă bien lâensemble du vaste programme dâaction dĂ©cidĂ© Ă Prague.
Sâagissant de lâĂ©largissement, le Sommet de Prague a Ă©tĂ© lâoccasion dâadresser desinvitations Ă sept pays candidats. Pour les dix-neuf membres actuels de lâAlliance etles sept pays invitĂ©s Ă sây joindre, le Sommet de Prague a reprĂ©sentĂ© une nouvelle
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Ă©tape historique de lâunification de lâEurope de la Baltique Ă la mer Noire. La pers-pective de lâadhĂ©sion Ă lâOTAN a contribuĂ© Ă encourager et Ă guider le processus derĂ©forme dĂ©mocratique dans tous les pays candidats et a servi Ă rĂ©soudre les conflitsen suspens. Lâadmission de nouveaux membres renforcera en outre la capacitĂ© delâOTAN Ă relever les dĂ©fis futurs.
Au moment de la tenue du Sommet de Prague, des progrĂšs suffisants avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans cette direction grĂące aux efforts considĂ©rables consentis par lespays candidats eux-mĂȘmes en vue de leur prĂ©paration Ă lâadhĂ©sion. La dĂ©clarationdu Sommet de Prague reconnaĂźt que ces pays ont prouvĂ© leur attachement aux prin-cipes et valeurs de base inscrits dans le TraitĂ© de Washington, leur capacitĂ© de par-ticiper Ă tout lâĂ©ventail des missions de lâAlliance, y compris la dĂ©fense collective,ainsi que leur ferme volontĂ© de contribuer Ă la stabilitĂ© et Ă la sĂ©curitĂ©, spĂ©cialementdans les zones de crise et de conflit.
Les dirigeants des pays alliĂ©s rĂ©unis au Sommet de Prague ont en outre convenu deprocĂ©der Ă un certain nombre dâamĂ©liorations touchant Ă la coopĂ©ration entre lâOTANet ses Partenaires, notamment de renforcer le dialogue politique menĂ© avec eux etdâaccroĂźtre dans toute la mesure possible leur participation Ă la planification, Ă laconduite et Ă la supervision des activitĂ©s auxquelles ils participent. Ils ont mis surpied de nouveaux mĂ©canismes de coopĂ©ration dans le but de permettre Ă lâAlliancedâadapter lâaide quâelle apporte sur le plan des rĂ©formes internes en fonction desbesoins et des circonstances spĂ©cifiques propres Ă chacun des pays partenaires.Ces derniers ont Ă©galement lancĂ© le Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme,expression concrĂšte de la dĂ©termination des AlliĂ©s et des Partenaires Ă unir leursforces pour faire face Ă la menace posĂ©e par le terrorisme.
La coopĂ©ration entre lâOTAN et la Russie constitue le point culminant des liens quiunissent lâAlliance et ses Partenaires. Aucune nouvelle initiative majeure nâa Ă©tĂ© lan-cĂ©e Ă Prague dans ce contexte, et aucune nâĂ©tait dâailleurs attendue Ă©tant donnĂ© queles Ă©lĂ©ments de la nouvelle relation qui sâest instaurĂ©e entre lâOTAN et la Russieavaient Ă©tĂ© mis sur pied Ă lâoccasion de la crĂ©ation en mai 2002 Ă Rome du nouveauConseil OTAN-Russie. Depuis lors, des progrĂšs extrĂȘmement encourageants ont Ă©tĂ©accomplis et le Sommet a rĂ©affirmĂ© la dĂ©termination de lâOTAN Ă approfondir cetterelation. De la mĂȘme facon, lorsque la Commission OTAN-Ukraine sâest rĂ©unie Ă Prague au niveau des Ministres des affaires Ă©trangĂšres, lâUkraine a Ă©tĂ© encouragĂ©eexplicitement Ă poursuivre sur la voie dans laquelle elle sâĂ©tait engagĂ©e en vue deson intĂ©gration au sein des structures euro-atlantiques. Toutefois, au-delĂ de cesrelations, le Sommet a contribuĂ© Ă relancer de facon gĂ©nĂ©rale la coopĂ©ration avec les
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pays partenaires de lâOTAN, en particulier sur le plan de lâinteropĂ©rabilitĂ© et des ac-tivitĂ©s liĂ©es Ă la dĂ©fense, qui sont au centre du Programme de Partenariat. Des ef-forts intenses seront consentis au cours des mois prochains pour donner suite Ă cesdĂ©cisions, par le biais de mesures pratiques comme les Plans dâaction individuelspour le Partenariat et le Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme.
Le Sommet de Prague a aussi Ă©tĂ© pour lâAlliance lâoccasion de dĂ©passer les ques-tions en cours inscrites Ă son ordre du jour pour examiner le contexte de sĂ©curitĂ© delâAfghanistan. Dans la dĂ©claration du Sommet, les chefs dâEtat et de gouvernementaffirment quâils soutiennent le rĂŽle jouĂ© par les pays membres de lâOTAN, qui ontrĂ©pondu Ă lâappel du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies concernant lâaide Ă ap-porter au gouvernement afghan pour rĂ©tablir la sĂ©curitĂ© Ă Kaboul et dans ses envi-rons. Une Force internationale dâassistance Ă la sĂ©curitĂ© (ISAF) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă cettefin. Elle a dâabord Ă©tĂ© placĂ©e sous le commandement du Royaume-Uni, puis souscelui de la Turquie. En fĂ©vrier 2003, lâAllemagne et les Pays-Bas ont assurĂ© conjoin-tement leur rĂŽle de pays chef de file de lâISAF. LâOTAN et les pays partenaires four-nissent la plus grande partie des forces de lâISAF. LâAlliance a appuyĂ© ce processus,notamment en ce qui concerne la planification opĂ©rationnelle et le renseignement.Tout en soulignant quâelle poursuivra sa contribution, lâAlliance a nĂ©anmoins insistĂ©sur le fait que la responsabilitĂ© globale dâassurer la sĂ©curitĂ© et le maintien de lâordredans lâensemble de lâAfghanistan, incombait au peuple afghan lui-mĂȘme.
Dans le cadre dâune dĂ©claration distincte sur lâIraq, les dirigeants des pays de lâOTANont affirmĂ© quâils sâengagent Ă appuyer pleinement la mise en application de la rĂ©so-lution 1441 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies et ont appelĂ© lâIraq Ă se confor-mer intĂ©gralement et immĂ©diatement Ă cette rĂ©solution et Ă toutes les rĂ©solutionspertinentes. Leur dĂ©claration tĂ©moigne dâune dĂ©termination commune Ă prendre desmesures efficaces pour aider et soutenir les Nations Unies dans leurs efforts visant Ă faire en sorte que lâIraq respecte intĂ©gralement et immĂ©diatement les dispositionsadoptĂ©es, sans conditions ni restrictions.
Les chefs dâEtat et de gouvernement des pays membres de lâOTAN ont reconnu lerĂŽle vital jouĂ© par lâAlliance dans le rĂ©tablissement dâun environnement sur en Europedu Sud-Est et ils ont rĂ©affirmĂ© leur soutien pour lâintĂ©gritĂ© territoriale et la souverai-netĂ© de tous les pays de cette rĂ©gion stratĂ©giquement importante. Ils ont confirmĂ©leur intention de continuer de sâemployer, avec leurs partenaires au sein de la SFORet de la KFOR, les Nations Unies, lâUnion europĂ©enne, lâOSCE et dâautres organisa-tions internationales, Ă construire une Europe du Sud-Est pacifique, stable et dĂ©mo-cratique, ou tous les pays prendraient eux-mĂȘmes en charge le processus de rĂ©-forme et seraient intĂ©grĂ©s dans les structures euro-atlantiques.
PREFACE
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Afin de donner suite Ă ces engagements, et dans le cadre du processus ainsi lancĂ©,le Conseil de lâAtlantique Nord a convenu en dĂ©cembre 2002 de rĂ©pondre Ă unedemande du PrĂ©sident Trajkovski qui souhaitait que lâAlliance continue dâapporter unsoutien Ă lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* par le biais dâune nouvelle mis-sion appelĂ©e opĂ©ration Allied Harmony. Le but Ă©tait de limiter au maximum les ris-ques de dĂ©stabilisation grĂące Ă lâĂ©tablissement dâune prĂ©sence internationale conti-nue composĂ©e dâĂ©lĂ©ments opĂ©rationnels chargĂ©s dâapporter un soutien aux obser-vateurs internationaux et dâĂ©lĂ©ments consultatifs destinĂ©s Ă aider le gouvernement Ă assumer la responsabilitĂ© de la sĂ©curitĂ© dans lâensemble du pays. De nouvelles me-sures devraient ĂȘtre adoptĂ©es dans les mois Ă venir afin de donner suite aux enga-gements pris par lâAlliance dans la rĂ©gion, en Ă©troite coopĂ©ration avec dâautres orga-nisations internationales, dont lâUnion europĂ©enne, qui sâest dite prĂȘte Ă prendre laresponsabilitĂ© des opĂ©rations militaires en ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*quand les conditions seront satisfaisantes.
Le mandat de lâopĂ©ration Allied Harmony sâest achevĂ© le 31 mars 2003, suite auxaccords conclus entre lâOTAN et lâUE sur lâaccĂšs de lâUE aux capacitĂ©s et aux moyenscollectifs pour des opĂ©rations dirigĂ©es par lâUE. Une cĂ©rĂ©monie sâest tenue Ă Skopjele 31 mars 2003 pour marquer le transfert Ă lâUE de la responsabilitĂ© de la mission.LâOTAN a soulignĂ© quâelle reste dĂ©terminĂ©e Ă aider lâex-RĂ©publique yougoslave deMacĂ©doine* Ă sâintĂ©grer pleinement au sein des structures euro-atlantiques et quâellemaintiendra la prĂ©sence des hauts reprĂ©sentants civils et militaires Ă Skopje en vuede contribuer Ă ce processus.
Sâagissant des relations de partenariat plus gĂ©nĂ©rales entre lâOTAN et lâUnion euro-pĂ©enne, le Sommet de Prague a permis de souligner dâune part, que les deux orga-nisations avaient des intĂ©rĂȘts stratĂ©giques communs. Dâautre part, quâelles auront Ă lâavenir la possibilitĂ© de coopĂ©rer de maniĂšre efficace dĂšs que des solutions appro-priĂ©es auront Ă©tĂ© apportĂ©es aux questions fondamentales posĂ©es par la participationdâAlliĂ©s europĂ©ens non membres de lâUE Ă de futures opĂ©rations dirigĂ©es par cettederniĂšre et par la garantie dâaccĂšs de lâUE Ă des capacitĂ©s de planification de lâOTAN.TrĂšs peu de temps aprĂšs le Sommet, des accords ont Ă©tĂ© trouvĂ©s, au sein de lâOTANcomme au sein de lâUE, sur ces questions fondamentales de la participation et delâaccĂšs. Ces progrĂšs ont Ă©tĂ© accueillis avec grande satisfaction. La dĂ©clarationconjointe sur la Politique europĂ©enne en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD)adoptĂ©e le 16 dĂ©cembre 2002 par lâUnion europĂ©enne et lâOTAN a constituĂ© uneĂ©tape particuliĂšrement marquante de ce processus. Elle a ouvert la voie Ă un renfor-cement de la coopĂ©ration politique et militaire entre les deux organisations dans lesdomaines de la gestion des crises et de la prĂ©vention des conflits. Cette dĂ©clarationĂ©nonce les principes politiques de la coopĂ©ration entre lâUE et lâOTAN et donne Ă
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lâUnion europĂ©enne un accĂšs garanti aux capacitĂ©s de planification de lâOTAN pourses propres opĂ©rations militaires. Les deux organisations ont dĂ©sormais le champlibre pour dĂ©finir dans le dĂ©tail les modalitĂ©s de leur coopĂ©ration, aussi bien pourle cas ou lâUnion europĂ©enne prendrait la direction des opĂ©rations militaires enex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* quâen ce qui concerne le rĂŽle Ă©ventuelque lâUE aurait Ă jouer Ă lâavenir en Bosnie ou dans dâautres futurs domaines decoopĂ©ration.
Le Conseil a Ă©tabli un calendrier exigeant pour lâachĂšvement des travaux en suspensdans ce domaine ainsi que pour ce qui est des progrĂšs Ă rĂ©aliser dans les autressecteurs du processus de transformation agrĂ©Ă© Ă Prague. Pour donner suite auxengagements pris et dĂ©montrer que des progrĂšs tangibles auront Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s danschacun des volets essentiels de cet ambitieux programme dâaction, il conviendra deprocĂ©der de maniĂšre systĂ©matique afin de mettre sur pied les capacitĂ©s nĂ©cessairesqui permettront Ă lâAlliance de mener Ă bien ses tĂąches et dâadopter des mesuresfermes qui serviront Ă mettre en Ćuvre les rĂ©formes internes connexes, notammentĂ rĂ©aliser les travaux prĂ©vus pour le nouveau siĂšge de lâOTAN. Je suis convaincu quelâAlliance donnera Ă nouveau la preuve quâelle est Ă la hauteur de ce dĂ©fi.
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I LES DĂCISIONS DU SOMMET
Les dĂ©cisions prises par les chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâOTAN Ă lâoccasion de leur rĂ©union au sommet, Ă Prague, le 21 novembre 2002, ont pour objetdâĂ©largir, de transformer et de renforcer lâAlliance en cette pĂ©riode ou le monde estconfrontĂ© Ă de nouvelles et sĂ©rieuses menaces. Les dirigeants de lâAlliance se sontengagĂ©s Ă transformer lâOTAN, Ă accueillir de nouveaux membres, Ă Ă©laborer lescapacitĂ©s nĂ©cessaires pour faire face aux nouveaux dĂ©fis et Ă dĂ©velopper davantageleurs relations avec les pays partenaires. Ces engagements marquent une nouvelleĂ©tape importante franchie dans le but de relĂ©guer au passĂ© les divisions qui ont pesĂ©sur les relations internationales pendant la plus grande partie du XXe siĂšcle. Dans uncontexte plus gĂ©nĂ©ral, les gouvernements alliĂ©s ont soulignĂ© quâils demeuraient en-gagĂ©s Ă maintenir le lien transatlantique, Ă assurer les tĂąches fondamentales de sĂ©-curitĂ© de lâAlliance, y compris la dĂ©fense collective, et Ă soutenir les valeurs dĂ©mo-cratiques communes et la Charte des Nations Unies.
Sept pays - la Bulgarie, lâEstonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquieet la SlovĂ©nie - ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă engager des pourparlers dâadhĂ©sion. En insistant surle caractĂšre historique de cet Ă©vĂ©nement, les dirigeants des pays alliĂ©s ont dĂ©clarĂ©que lâadhĂ©sion de ces nouveaux membres renforcera la sĂ©curitĂ© pour tous dans larĂ©gion euro-atlantique et quâelle aidera Ă atteindre lâobjectif commun dâune EuropeentiĂšre et libre, unie dans la paix et par des valeurs communes. Ils ont soulignĂ© quelâOTAN restera ouverte aux dĂ©mocraties europĂ©ennes dĂ©sireuses et capables dâas-sumer les responsabilitĂ©s et les obligations liĂ©es au statut de membre, conformĂ©-ment Ă lâarticle 10 du TraitĂ© de Washington.
Compte tenu des attentats terroristes perpĂ©trĂ©s le 11 septembre 2001 contre lesEtats-Unis, les dirigeants de lâAlliance ont approuvĂ© un ensemble complet de mesu-res visant Ă rendre cette derniĂšre mieux Ă mĂȘme de relever les dĂ©fis pour la sĂ©curitĂ©des forces, des populations et du territoire des pays membres. Ils ont soulignĂ©quâaucune des dĂ©cisions prises pour transformer et adapter lâOTAN ne devait ĂȘtrepercue comme une menace par aucun pays ou aucune organisation, mais plutĂŽtcomme une preuve de la dĂ©termination de lâAlliance Ă dĂ©fendre et Ă protĂ©ger sespays membres contre toute attaque. Des forces rapidement dĂ©ployables, aptes Ă soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es et efficaces sont nĂ©cessaires Ă cet effet.
Plusieurs décisions spécifiques ont été prises à Prague, dans les domaines suivants :
Force de rĂ©action de lâOTAN
âą CrĂ©ation dâune force de rĂ©action de lâOTAN (NRF) efficace, faisant appel auxtechnologies de pointe, souple, rapidement dĂ©ployable, interopĂ©rable et apte Ă soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es.
Cette force comportera des Ă©lĂ©ments terrestres, maritimes et aĂ©riens prĂȘts Ă setransporter rapidement partout ou il le faudra. Cette force atteindra sa capacitĂ© opĂ©-
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rationnelle initiale au plus tard en octobre 2004, et sa capacité opérationnelle finaleen octobre 2006. Les Ministres de la défense feront le point sur les progrÚs à leurprochaine réunion, au printemps 2003.
Structure de commandement
âą Rationalisation des arrangements de commandement militaire de lâOTAN, pourles rendre plus efficients et plus efficaces et pour quâils soient adaptĂ©s aux be-soins opĂ©rationnels relatifs Ă toute la gamme des missions de lâAlliance.
Il y aura deux commandements stratĂ©giques, lâun opĂ©rationnel et lâautre fonctionnel.Le commandement stratĂ©gique âOpĂ©rationsâ sera appuyĂ© par deux commandementsde forces interarmĂ©es en mesure de constituer un quartier gĂ©nĂ©ral de groupe deforces interarmĂ©es multinationales (GFIM) terrestre et un quartier gĂ©nĂ©ral interar-mĂ©es robuste, permanent mais plus limitĂ©, auquel on pourra faire appel pour obtenirune capacitĂ© de quartier gĂ©nĂ©ral de GFIM maritime.
Le second commandement, le commandement stratĂ©gique fonctionnel, sera respon-sable de la poursuite de la transformation des capacitĂ©s militaires et de la promotionde lâinteropĂ©rabilitĂ©. Les dĂ©tails de la structure globale de commandement serontarrĂȘtĂ©s de maniĂšre dĂ©finitive par les Ministres de la dĂ©fense dâici juin 2003.
Engagement capacitaire
âą Approbation de lâEngagement capacitaire de Prague (PCC) comprenant des en-gagements politiques fermes et spĂ©cifiques pris par les diffĂ©rents AlliĂ©s en vuedâamĂ©liorer leurs capacitĂ©s.
Les amĂ©liorations porteront sur les domaines suivants : dĂ©fense contre les armeschimiques, biologiques, radiologiques et nuclĂ©aires ; renseignement, surveillance etacquisition dâobjectifs ; surveillance air-sol, commandement, contrĂŽle et communica-tions ; efficacitĂ© au combat, y compris munitions Ă guidage de prĂ©cision et neutrali-sation des dĂ©fenses aĂ©riennes ennemies ; moyens de transport aĂ©rien et maritimestratĂ©gique ; moyens de ravitaillement en vol ; unitĂ©s dĂ©ployables dâappui tactique etde soutien des forces au combat.
Les relations entre le PCC et le Plan dâaction europĂ©en sur les capacitĂ©s seront ba-sĂ©es sur lâautonomie, le renforcement mutuel et lâesprit dâouverture. Les mesuresnĂ©cessaires pour amĂ©liorer les capacitĂ©s dans les domaines ou des insuffisancesont Ă©tĂ© recensĂ©es pourraient comprendre une spĂ©cialisation des rĂŽles et un rĂ©amĂ©-nagement des prioritĂ©s, et, dans bien des cas, elles incluront Ă©galement lâattributionde ressources financiĂšres supplĂ©mentaires. Ces amĂ©liorations devraient ĂȘtre misesen Ćuvre Ă brĂšve Ă©chĂ©ance.
LES DECISIONS DU SOMMET
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DĂ©fense contre le terrorisme
âą EntĂ©rinement dâun concept militaire agrĂ©Ă© de dĂ©fense contre le terrorisme, sâins-crivant dans un ensemble de mesures destinĂ©es Ă renforcer les capacitĂ©s delâOTAN dans ce domaine.
Ce concept prĂ©voit notamment une amĂ©lioration du partage des donnĂ©es du rensei-gnement et des dispositions de rĂ©ponse aux crises, reposant sur la reconnaissancede la menace sĂ©rieuse que reprĂ©sente le terrorisme pour la sĂ©curitĂ© internationale etde la nĂ©cessitĂ© dây apporter une rĂ©ponse globale.
Dâautres dĂ©cisions ont Ă©tĂ© prises dans les domaines suivants :
Secours en cas de catastrophe
âą Mise en Ćuvre dâun Plan dâaction en matiĂšre de plans civils dâurgence (PCU)visant Ă amĂ©liorer la prĂ©paration du secteur civil face au risque dâattaques aumoyen dâagents chimiques, biologiques ou radiologiques (CBR).
DĂ©fense contre les attaques CBRN
âą Mise en Ćuvre dâinitiatives spĂ©cifiques visant Ă renforcer les capacitĂ©s de dĂ©-fense de lâAlliance contre des attaques chimiques, biologiques, radiologiques etnuclĂ©aires.
DĂ©fense contre les cyberattaques
⹠Lancement de mesures visant à renforcer la défense contre les cyberattaques.
DĂ©fense contre les missiles
âą Lancement dâune nouvelle Ă©tude de faisabilitĂ© sur la dĂ©fense antimissile delâOTAN visant Ă examiner les options relatives Ă la protection du territoire, desforces et des centres de population contre les menaces liĂ©es aux missiles.
Dans dâautres domaines, les dirigeants de lâOTAN ont affirmĂ© un certain nombre depoints en rapport avec la politique de sĂ©curitĂ© dans son ensemble, et notamment lanĂ©cessitĂ© de respecter et de renforcer les rĂ©gimes multilatĂ©raux existants de non-prolifĂ©ration et de contrĂŽle des exportations et les accords internationaux de maĂźtrisedes armements et de dĂ©sarmement.
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Elargissement
Les dirigeants de lâAlliance ont soulignĂ© que les nouveaux membres renforceront lacapacitĂ© de lâOTAN Ă relever les dĂ©fis futurs. Ils ont prĂ©cisĂ© que des pourparlersdâadhĂ©sion dĂ©buteront immĂ©diatement, lâobjectif Ă©tant que les protocoles dâacces-sion soient signĂ©s pour la fin de mars 2003 et que le processus de ratification etdâadhĂ©sion se termine au plus tard en mai 2004. Entre-temps, les pays invitĂ©s serontle plus possible associĂ©s aux activitĂ©s de lâAlliance et continueront de bĂ©nĂ©ficier deleur participation au Plan dâaction pour lâadhĂ©sion (MAP). Chacun des pays invitĂ©sprĂ©sentera un calendrier des rĂ©formes Ă accomplir avant et aprĂšs lâadhĂ©sion en vuedâaccroĂźtre leur contribution Ă lâAlliance.
Trois des pays candidats, Ă savoir lâAlbanie, lâex-RĂ©publique yougoslave deMacĂ©doine* et la Croatie, ne figurent pas parmi les pays qui ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă entre-prendre des pourparlers dâadhĂ©sion.
Les chefs dâEtat et de gouvernement ont fĂ©licitĂ© lâAlbanie de ses progrĂšs dans la voiede la rĂ©forme, de sa contribution Ă la stabilitĂ© rĂ©gionale et de son soutien Ă lâAlliance.Ils ont Ă©galement fĂ©licitĂ© lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* des progrĂšsaccomplis dans son processus de rĂ©forme, de son soutien aux opĂ©rations delâAlliance, ainsi que des mesures prises pour surmonter ses problĂšmes internes etfaire avancer la dĂ©mocratie, la stabilitĂ© et la rĂ©conciliation interethnique. Ils ont af-firmĂ© que lâAlliance continuera dâaider ces deux pays, notamment dans le cadre duMAP, pour quâils puissent remplir les obligations liĂ©es au statut de membre, puisqueleur demande dâadhĂ©sion reste Ă lâexamen. Les pays de lâOTAN ont dĂ©cidĂ© dâamĂ©-liorer leur capacitĂ© dâassistance Ă ces deux pays.
La demande de la Croatie reste Ă lâexamen en vue dâune adhĂ©sion future. Les pro-grĂšs dans cette direction dĂ©pendront de la poursuite de ses efforts de rĂ©forme et durespect de toutes ses obligations internationales, y compris ses obligations Ă lâĂ©garddu Tribunal pĂ©nal international pour lâex-Yougoslavie (TPIY).
Le Plan dâaction pour lâadhĂ©sion restera le moyen de suivre les progrĂšs accomplispar les pays candidats. Les chefs dâEtat et de gouvernement ont dĂ©clarĂ© que les paysinvitĂ©s ne seraient pas les derniers Ă lâĂȘtre.
Renforcement de la coopération avec les pays membres duCPEA et du PPP
Les dirigeants de lâAlliance ont dĂ©cidĂ© de renforcer la coopĂ©ration avec les pays duConseil de partenariat euro-atlantique/Partenariat pour la paix, notamment par lebiais dâune intensification du dialogue politique et dâune participation accrue des pays
LES DECISIONS DU SOMMET
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partenaires Ă la planification, la conduite et la supervision des activitĂ©s du PPP. Denouvelles mesures pratiques sont mises en Ćuvre afin de prendre en compte ladiversitĂ© des conditions qui prĂ©valent dans les pays partenaires ainsi que leurs be-soins. Les Plans dâaction individuels pour le Partenariat permettront Ă lâAlliance dedonner des avis prĂ©cis et dâoctroyer une aide spĂ©cifique aux pays partenaires intĂ©-ressĂ©s qui se sont engagĂ©s dans des processus de rĂ©formes internes. Les plansdâaction pour le Partenariat permettront aux AlliĂ©s et aux Partenaires de lancer desactivitĂ©s Ă caractĂšre pratique au sujet de questions spĂ©cifiques et concrĂštes dâintĂ©rĂȘtcommun, notamment des questions rĂ©gionales. Les chefs dâEtat et de gouvernementont encouragĂ© les Partenaires, y compris les pays dâAsie centrale et du Caucase, debĂ©nĂ©ficier de ces mesures. Ils se sont fĂ©licitĂ©s en particulier de voir les PartenairesrĂ©solus Ă agir contre le terrorisme, notamment dans le cadre du Plan dâaction duPartenariat contre le terrorisme Ă©galement adoptĂ© Ă Prague.
Dans le mĂȘme temps, les dirigeants rĂ©unis au Sommet ont rĂ©itĂ©rĂ© que lâinteropĂ©ra-bilitĂ© et les activitĂ©s en matiĂšre de dĂ©fense demeuraient au cĆur du programme duPPP. Ils ont Ă©galement indiquĂ© que la participation au PPP et au CPEA pourrait danslâavenir ĂȘtre Ă©largie Ă la Serbie-MontĂ©nĂ©gro et Ă la Bosnie-HerzĂ©govine, une fois queles progrĂšs nĂ©cessaires auront Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, y compris en ce qui concerne une coo-pĂ©ration pleine et entiĂšre avec le TPIY.
Le Conseil OTAN-Russie
La DĂ©claration du Sommet de Prague souligne le fait que les Etats membres delâOTAN et la Russie travaillent ensemble au sein du Conseil OTAN-Russie en tantque partenaires Ă©gaux, rĂ©alisant des progrĂšs encourageants dans des domaines telsque le maintien de la paix, la rĂ©forme de la dĂ©fense, la prolifĂ©ration des ADM, larecherche et le sauvetage, les plans civils dâurgence, la dĂ©fense contre les missilesde thĂ©Ăątre et la lutte contre le terrorisme. Les progrĂšs sont le reflet dâobjectifs parta-gĂ©s. Les dirigeants de lâAlliance ont exprimĂ© leur dĂ©termination Ă intensifier et Ă Ă©lar-gir la coopĂ©ration avec la Russie.
LâOTAN et lâUkraine
Les dirigeants de lâAlliance ont encouragĂ© lâUkraine Ă mettre en Ćuvre toutes lesrĂ©formes nĂ©cessaires Ă une intĂ©gration euro-atlantique totale, y compris en ce quiconcerne lâapplication des contrĂŽles des exportations. La poursuite des progrĂšs re-quiert, de la part de lâUkraine, un attachement sans Ă©quivoque aux valeurs qui sontcelles de la communautĂ© euro-atlantique. Le nouveau Plan dâaction OTAN-UkraineadoptĂ© Ă Prague recense les secteurs politiques, Ă©conomiques, militaires et autresdevant faire lâobjet de rĂ©formes dans lesquels lâUkraine sâest engagĂ©e Ă faire de nou-veaux progrĂšs et pour lesquels lâOTAN continuera dâapporter une aide.
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Le Dialogue méditerranéen
La dĂ©cision de renforcer les dimensions politique et pratique du Dialogue mĂ©diterra-nĂ©en figure Ă©galement en bonne place dans la DĂ©claration de Prague. Les dirigeantsde lâAlliance ont soulignĂ© leur dĂ©sir dâencourager une intensification de la coopĂ©ra-tion pratique avec les pays participant au Dialogue, ainsi quâune interaction efficacesur les questions de sĂ©curitĂ© dâintĂ©rĂȘt commun, y compris en rapport avec le terro-risme.
Relations OTAN-UE
Les chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâAlliance ont soulignĂ© que lâOTANet lâUnion europĂ©enne avaient des intĂ©rĂȘts stratĂ©giques en commun et rĂ©affirmĂ© quâilsdemeuraient fermement attachĂ©s aux dĂ©cisions dĂ©jĂ prises en vue de renforcer lacoopĂ©ration entre lâOTAN et lâUE. Ils ont mis en Ă©vidence le succĂšs des efforts menĂ©sconjointement par ces deux organisations pour rĂ©tablir la paix et crĂ©er les conditionsde la mise en place de sociĂ©tĂ©s prospĂšres et dĂ©mocratiques dans les Balkans. De-puis le 11 septembre 2001, la coopĂ©ration est devenue tout particuliĂšrement impor-tante, lâobjectif Ă©tant de gĂ©rer les crises avec efficacitĂ© et dây apporter la rĂ©ponsemilitaire la plus appropriĂ©e.
Depuis le Sommet, de nouveaux progrĂšs significatifs ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans le do-maine des relations entre lâOTAN et lâUE, la question de la participation ayant Ă©tĂ©rĂ©glĂ©e Ă la satisfaction de tous les AlliĂ©s. RĂ©unis le 13 dĂ©cembre 2002, les paysmembres du Conseil de lâAtlantique Nord ont dĂ©clarĂ© quâils Ă©taient dĂ©sormais enmesure dâaccorder Ă lâUE un accĂšs aisĂ© aux moyens et capacitĂ©s collectifs delâAlliance pour des opĂ©rations dans lesquelles cette derniĂšre dans son ensemble neserait pas engagĂ©e militairement. Ils ont Ă©galement annoncĂ© une sĂ©rie de mesuresconnexes liĂ©es Ă cette dĂ©cision.
Ensuite, le 16 dĂ©cembre 2002, lâUnion europĂ©enne et lâOTAN ont adoptĂ© une dĂ©cla-ration ouvrant la voie Ă une coopĂ©ration politique et militaire plus Ă©troite entre lesdeux organisations. La DĂ©claration historique sur la politique europĂ©enne en matiĂšrede sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD) constitue un fondement officiel Ă la coopĂ©rationentre lâOTAN et lâUE dans les domaines de la gestion des crises et de la prĂ©ventiondes conflits. Elle Ă©nonce, dans leurs grandes lignes, les principes politiques rĂ©gissantla coopĂ©ration entre les deux organisations et donne Ă lâUnion europĂ©enne un accĂšsgaranti aux capacitĂ©s de planification de lâOTAN pour ses propres opĂ©rations militai-res.
LâOTAN et lâOSCE
La DĂ©claration de Prague Ă©voque Ă©galement les relations entre lâAlliance et lâOrga-nisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE), dont le thĂšme central
LES DECISIONS DU SOMMET
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sera le développement de la coopération dans les domaines de la prévention desconflits, de la gestion des crises et des opérations de relÚvement aprÚs un conflit.
Europe du Sud-Est
Les participants au Sommet ont rĂ©itĂ©rĂ© leur soutien pour lâintĂ©gritĂ© territoriale et lasouverainetĂ© de tous les pays de lâEurope du Sud-Est et se sont engagĂ©s Ă continuerdâĆuvrer avec leurs partenaires au sein de la SFOR et de la KFOR, ainsi quâavec lesNations Unies, lâUE, lâOSCE et dâautres organisations internationales, Ă lâintĂ©grationde lâEurope du Sud-Est dans les structures euro-atlantiques. Les pays de la rĂ©giondoivent, pour construire des dĂ©mocraties multiethniques durables, Ă©radiquer la cri-minalitĂ© organisĂ©e et la corruption et asseoir lâĂ©tat de droit, coopĂ©rer au niveau rĂ©gio-nal et remplir pleinement leurs obligations internationales, y compris Ă lâĂ©gard duTPIY.
Les progrĂšs accomplis au niveau des rĂ©formes dans la rĂ©gion dĂ©termineront lerythme de son intĂ©gration. LâAlliance a confirmĂ© quâelle avait lâintention de maintenirune prĂ©sence dans la rĂ©gion et quâelle Ă©tait disposĂ©e Ă aider les pays par le biais deprogrammes individuels dâassistance. En fonction des circonstances, diffĂ©rentes op-tions seront examinĂ©es pour la poursuite de la rationalisation et de la restructurationdes forces dirigĂ©es par lâOTAN prĂ©sentes dans la rĂ©gion.
Le 29 novembre 2002, le Conseil de lâAtlantique Nord a dĂ©cidĂ© que, bien que lamission actuellement en cours pour aider lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*puisse ĂȘtre interrompue au terme de son mandat, le 15 dĂ©cembre 2002, une prĂ©-sence militaire internationale de suivi demeure nĂ©cessaire au-delĂ de cette date. Demoindre ampleur que la prĂ©cĂ©dente mission de maintien de la paix, qui Ă©tait dĂ©signĂ©esous le nom dâAmber Fox, la nouvelle opĂ©ration soutiendra les observateurs interna-tionaux supervisant la mise en Ćuvre du plan de paix et aidera le gouvernement Ă assumer la responsabilitĂ© de la sĂ©curitĂ© dans lâensemble du pays.
Il a ensuite Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©, Ă Prague, de laisser en place une prĂ©sence de lâOTAN danslâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* pour une pĂ©riode limitĂ©e, Ă partir du15 dĂ©cembre, afin de contribuer au maintien de la stabilitĂ©. LâAlliance a notĂ© que lâUEsâest dĂ©clarĂ©e prĂȘte Ă assurer la relĂšve de cette opĂ©ration militaire dans les condi-tions appropriĂ©es, et les prĂ©paratifs Ă cet effet se sont poursuivis, suite Ă lâaccordconclu entre lâOTAN et lâUnion europĂ©enne en dĂ©cembre 2002.
LâopĂ©ration dirigĂ©e par lâOTAN est arrivĂ©e Ă son terme et lâUE sâen est vu confier laresponsabilitĂ© lors dâune cĂ©rĂ©monie Ă Skopje, le 31 mars 2003.
Afghanistan
Les dirigeants des pays membres de lâOTAN ont notĂ© que leurs forces constituentlâĂ©pine dorsale de la Force internationale dâassistance Ă la sĂ©curitĂ© (ISAF) qui contri-
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bue Ă rĂ©tablir la sĂ©curitĂ© Ă Kaboul et dans ses environs. Les tĂąches entreprises par leRoyaume-Uni, puis par la Turquie, en tant que pays chefs de file ont Ă©tĂ© poursuiviesconjointement par lâAllemagne et les Pays-Bas depuis fĂ©vrier 2003. LâOTAN est rĂ©-solue Ă soutenir la force dans des domaines choisis, mais câest aux Afghans eux-mĂȘmes quâincombe la responsabilitĂ© dâassurer la sĂ©curitĂ© et le maintien de lâordredans lâensemble de leur pays.
Traité FCE
Les dirigeants de lâAlliance ont rĂ©affirmĂ© leur attachement au TraitĂ© sur les forcesconventionnelles en Europe (FCE) et leur souhait de voir le TraitĂ© adaptĂ© entrer envigueur le plus rapidement possible. Lâaccession au TraitĂ© adaptĂ©, prĂ©vue par cer-tains pays non signataires du TraitĂ© FCE, constituera une contribution supplĂ©men-taire Ă la stabilitĂ© et Ă la sĂ©curitĂ© en Europe. Les efforts dĂ©ployĂ©s par la Russie en vuede rĂ©duire ses forces, dans la zone visĂ©e Ă lâarticle V du TraitĂ©, jusquâaux niveauxagrĂ©Ă©s constituent Ă©galement un facteur positif. Les chefs dâEtat et de gouvernementont toutefois souligne que tous les Etats parties devraient promptement executer lesengagements restant a remplir afin de creer les conditions requises pour que lesAllies et les autres Etats parties aillent de lâavant sâagissant de la ratification du TraiteFCE adapte.
Organisation du SiĂšge
Les chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâOTAN considĂšrent que les dĂ©ci-sions prises Ă propos des mesures visant Ă amĂ©liorer lâefficience et lâefficacitĂ© delâorganisation du SiĂšge viennent complĂ©ter lâinitiative OTAN+ lancĂ©e par le SecrĂ©tairegĂ©nĂ©ral de lâOTAN, Lord Robertson, pour introduire des amĂ©liorations sur les ques-tions relatives aux ressources humaines Ă lâOTAN. Ils se sont engagĂ©s Ă fournir lesressources nĂ©cessaires pour permettre Ă lâAlliance de remplir les tĂąches qui lui sontassignĂ©es.
Relations publiques et information
Les dirigeants de lâAlliance ont saluĂ© le travail accompli par deux organisations qui luisont Ă©troitement associĂ©es et qui complĂšte les efforts dĂ©ployĂ©s par lâOTAN pour pro-jeter la stabilitĂ© dans lâensemble de lâEurope et faire mieux comprendre lâAlliance etses objectifs par les opinions publiques ; il sâagit de lâAssemblĂ©e parlementaire delâOTAN, qui rĂ©unit des parlementaires des pays de lâOTAN et des pays partenaires,et de lâAssociation du TraitĂ© de lâAtlantique (ATA), qui soutient lâAlliance par diversesactivitĂ©s, notamment Ă©ducatives.
LES DECISIONS DU SOMMET
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II QUESTIONS CLĂS
Nouveaux membres : étendre la zone de sécurité
Nouvelles capacitĂ©s : sâadapter pour faire face aux dĂ©fis modernes
Nouvelles relations : coopération pratique et dialogue
AprĂšs Prague : le chemin Ă parcourir
Nouveaux membres : étendre la zone de sécurité
Pendant plus dâun demi-siĂšcle, lâAlliance atlantique a largement contribuĂ© Ă prĂ©ser-ver la paix et la stabilitĂ© sur le territoire de ses pays membres. LâEurope dans sonensemble en a Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ©. LâĂ©largissement de lâAlliance vise Ă Ă©tendre lazone de sĂ©curitĂ© et de stabilitĂ© Ă dâautres pays europĂ©ens, renforcant ainsi la paix etla stabilitĂ© dans toute la rĂ©gion euro-atlantique. Le processus dâĂ©largissement neconstitue une menace pour aucun pays.
Au Sommet de Prague, les chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâOTAN ontinvitĂ© la Bulgarie, lâEstonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et laSlovĂ©nie Ă engager des pourparlers dâadhĂ©sion Ă lâAlliance. LâĂ©largissement delâOTAN, qui accueillera donc sept nouveaux membres, accroĂźtra la stabilitĂ© et la sĂ©-curitĂ© en Europe, et renforcera lâAlliance, qui sera ainsi mieux en mesure de remplirses missions de sĂ©curitĂ©, classiques et nouvelles. ConformĂ©ment Ă lâArticle 10 duTraitĂ© de lâAtlantique Nord, lâOTAN continuera dâaccueillir de nouveaux membressusceptibles de favoriser le dĂ©veloppement des principes du TraitĂ© et de contribuer Ă la sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique. Ces invitations seront lancĂ©es lorsque lespays membres de lâOTAN jugeront que lâinclusion des pays concernĂ©s servira lesintĂ©rĂȘts politiques et stratĂ©giques globaux de lâAlliance et renforcera la sĂ©curitĂ© et lastabilitĂ© de la rĂ©gion euro-atlantique en gĂ©nĂ©ral.
Le fondement juridique de lâĂ©largissement de lâOTAN est lâarticle 10 du TraitĂ© delâAtlantique Nord de 1949, qui stipule : âLes parties peuvent, par accord unanime,inviter Ă accĂ©der au TraitĂ© tout autre Etat europĂ©en susceptible de favoriser le dĂ©ve-loppement des principes du prĂ©sent TraitĂ© et de contribuer Ă la sĂ©curitĂ© de la rĂ©gionde lâAtlantique Nord. (...).â
Depuis la signature du TraitĂ© en 1949, sept pays ont rejoint les douze premiers si-gnataires. Lorsque le processus dâadhĂ©sion des sept nouveaux invitĂ©s sera achevĂ©,lâAlliance comptera vingt-six pays membres.
GenĂšse du processus dâĂ©largissement actuel
Au cours de la pĂ©riode qui a immĂ©diatement suivi la fin de la Guerre froide, les nou-veaux Etats indĂ©pendants dâEurope centrale et orientale ont attachĂ© la prioritĂ© abso-lue au rĂšglement de la question de leur sĂ©curitĂ© future. Bien que lâimage de lâAlliancedonnĂ©e par les gouvernements de lâUnion soviĂ©tique et des pays membres du pactede Varsovie pendant la Guerre froide ait Ă©tĂ© nĂ©gative, ce qui a souvent suscitĂ© desidĂ©es fausses et des craintes, les mentalitĂ©s ont commencĂ© Ă Ă©voluer Ă mesure que
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lâaccĂšs Ă lâinformation sâest dĂ©veloppĂ© et que la dĂ©mocratie sâest installĂ©e. En quel-ques annĂ©es, un certain nombre de pays dâEurope centrale et orientale ont fait delâadhĂ©sion Ă lâOTAN le principal objectif de leur politique Ă©trangĂšre.
En juillet 1990, Ă la rĂ©union au sommet de Londres, lâOTAN a tendu la âmain delâamitiĂ©â Ă ses anciens adversaires et a engagĂ© un processus de dialogue et de coo-pĂ©ration. En dĂ©cembre 1991, elle a crĂ©Ă© le Conseil de coopĂ©ration nord-atlantique(CCNA), forum de consultation et de coopĂ©ration multilatĂ©rales. En janvier 1994, leprogramme de Partenariat pour la paix a Ă©tĂ© lancĂ© en vue dâĂ©tablir un cadre de coo-pĂ©ration bilatĂ©rale avec chaque pays. En mai 1997, le CCNA a Ă©tĂ© remplacĂ© par leConseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), qui constitue depuis lors le cadre po-litique gĂ©nĂ©ral pour la coopĂ©ration entre lâOTAN et ses Partenaires.
TrĂšs rapidement, tous les pays concernĂ©s ont rĂ©agi favorablement Ă ces initiatives etont commencĂ© Ă participer activement Ă des programmes de coopĂ©ration pratique.Plusieurs pays ont Ă©galement fait de lâadhĂ©sion Ă lâAlliance un but essentiel de leurpolitique Ă©trangĂšre et ont commencĂ© Ă solliciter un soutien en vue de leur accessionfuture au TraitĂ© de lâAtlantique Nord. En 1994, lâAlliance a reconnu quâil fallait appor-ter une rĂ©ponse rĂ©flĂ©chie, qui sâinscrive dans le cadre de ses objectifs globaux et deses intentions Ă long terme dâĂ©tendre encore la coopĂ©ration et de jeter les basesnĂ©cessaires Ă la paix et Ă la stabilitĂ© dans toute la rĂ©gion euro-atlantique.
Lors du Sommet de Bruxelles de janvier 1994, les dirigeants des pays de lâOTAN ontdĂ©clarĂ© quâils escomptaient et envisageaient favorablement un Ă©largissement delâOrganisation aux Etats dĂ©mocratiques, Ă lâEst. Ils ont Ă©galement rĂ©affirmĂ© quelâAlliance restait ouverte Ă lâadhĂ©sion dâautres Etats europĂ©ens susceptibles de favo-riser le dĂ©veloppement des principes du TraitĂ© de Washington et de contribuer Ă lasĂ©curitĂ© de la rĂ©gion de lâAtlantique Nord.
Des mesures concrĂštes ont Ă©tĂ© prises pour faire avancer le processus en veillant Ă ne pas compromettre la mise en Ćuvre des objectifs et des politiques de lâAlliance eten donnant une nouvelle fois Ă la Russie et aux autres pays, lâassurance que lâĂ©lar-gissement ne constituait pas une menace pour eux. LâAlliance devait dĂ©montrer Ă ces pays que, au contraire, lâextension de la zone de stabilitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique renforcerait leur propre sĂ©curitĂ© et servirait leurs intĂ©rĂȘts.
Par consĂ©quent, en 1995, lâAlliance a entrepris une Ă©tude sur lâĂ©largissement delâOTAN visant Ă examiner âle pourquoi et le commentâ des futures adhĂ©sions Ă lâAlliance. Les rĂ©sultats de cette Ă©tude ont Ă©tĂ© communiquĂ©s aux pays partenairesintĂ©ressĂ©s et rendus publics. Sâagissant du âpourquoiâ de lâĂ©largissement de lâOTAN,lâĂ©tude a conclu que la fin de la Guerre froide et la disparition de lâOrganisation du
QUESTIONS CLES - Nouveaux membres
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Pacte de Varsovie avaient crĂ©Ă© Ă la fois une nĂ©cessitĂ© et une occasion uniquedâĂ©difier une meilleure architecture de sĂ©curitĂ© dans lâensemble de la rĂ©gioneuro-atlantique, sans rĂ©tablir de lignes de division.
Une autre conclusion de lâĂ©tude Ă©tait que lâĂ©largissement de lâAlliance contribuerait Ă accroĂźtre la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© de tous les pays de la rĂ©gion euro-atlantique enencourageant et en soutenant les rĂ©formes dĂ©mocratiques, dont lâinstauration dâuncontrĂŽle civil et dĂ©mocratique des forces armĂ©es, en favorisant les modes et habitu-des de coopĂ©ration, de consultation et de recherche de consensus qui caractĂ©risentles relations entre les membres de lâAlliance, et en facilitant les relations de bonvoisinage. LâĂ©largissement accroĂźtrait la transparence des plans de dĂ©fense et desbudgets militaires et, de cette maniĂšre, la confiance entre les Etats. Il accentueraitpar ailleurs la tendance gĂ©nĂ©rale Ă une intĂ©gration et une coopĂ©ration plus approfon-dies en Europe. LâĂ©tude concluait en outre que lâĂ©largissement renforcerait la capa-citĂ© de lâAlliance Ă contribuer Ă la sĂ©curitĂ© europĂ©enne et internationale.
En ce qui concerne le âcommentâ de lâĂ©largissement, lâĂ©tude a confirmĂ© que toutĂ©largissement futur de lâAlliance se ferait par lâaccession de nouveaux Etats au TraitĂ©de lâAtlantique Nord, conformĂ©ment Ă lâarticle 10 du TraitĂ©. Une fois admis, les nou-veaux membres jouiraient de tous les droits et assumeraient toutes les obligationsque comporte lâappartenance Ă lâAlliance. Ils devraient accepter et observer les prin-cipes, politiques et procĂ©dures adoptĂ©s par tous les membres de lâAlliance au mo-ment de leur adhĂ©sion. La volontĂ© et la capacitĂ© de respecter ces engagementsconstitueraient un facteur critique pour toute dĂ©cision que prendrait lâAlliance dâinviterun pays Ă devenir membre.
Dâautres conditions ont Ă©tĂ© stipulĂ©es, dont la nĂ©cessitĂ©, pour les pays candidats, derĂ©gler par des moyens pacifiques les conflits ethniques ou les litiges territoriaux dâor-dre externe avant de pouvoir devenir membres. La capacitĂ© des pays candidats Ă apporter une contribution militaire Ă la dĂ©fense collective et Ă des opĂ©rations demaintien de la paix serait Ă©galement dĂ©terminante. Enfin, lâĂ©tude a conclu que lesAlliĂ©s dĂ©cideraient par consensus dâinviter dâautres pays Ă adhĂ©rer Ă lâAlliance, selonquâils jugeraient Ă ce moment-lĂ que lâadhĂ©sion de tel ou tel pays contribuerait ou nonĂ la sĂ©curitĂ© et Ă la stabilitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique.
ParallĂšlement aux dĂ©libĂ©rations sur lâĂ©largissement, dâautres facteurs ont contribuĂ© Ă renforcer les objectifs dĂ©finis dans lâĂ©tude. En particulier, la participation des payscandidats et dâautres pays partenaires Ă la Force de mise en Ćuvre dirigĂ©e parlâOTAN (IFOR) et Ă la Force de stabilisation (SFOR) qui lui a succĂ©dĂ© en Bosnie-HerzĂ©govine a fourni une preuve tangible des avantages du Partenariat pour la paixet de lâefficacitĂ© dâune coopĂ©ration et dâune intĂ©gration plus poussĂ©es avec des paysnon membres de lâAlliance.
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Au Sommet de Madrid de juillet 1997, aprĂšs un vaste et minutieux processus dedĂ©libĂ©ration et de dialogue individuel intensifiĂ© avec les pays partenaires intĂ©ressĂ©s,les chefs dâEtat et de gouvernement des pays alliĂ©s ont invitĂ© la Hongrie, la Pologneet la RĂ©publique tchĂšque Ă engager des pourparlers dâadhĂ©sion avec lâOTAN. Lesprotocoles dâaccession ont Ă©tĂ© signĂ©s en dĂ©cembre 1997 et dument ratifiĂ©s par lesseize pays membres de lâOTAN suivant leurs procĂ©dures nationales respectives ainsique par les nouveaux membres. Les trois pays concernĂ©s ont officiellement accĂ©dĂ©au TraitĂ© en mars 1999.
Plan dâaction pour lâadhĂ©sion (MAP)
Le Plan dâaction pour lâadhĂ©sion a Ă©tĂ© lancĂ© en avril 1999 afin dâaider dans leursprĂ©paratifs les autres pays souhaitant entrer dans lâAlliance, en leur permettant dâob-tenir conseils, aide et soutien pratique pour tous les aspects de lâadhĂ©sion Ă lâOTAN.
Le Plan a aidĂ© les pays candidats Ă axer leurs prĂ©paratifs sur le respect des objectifset des prioritĂ©s dĂ©finis et a prĂ©vu une sĂ©rie dâactivitĂ©s ayant pour but de renforcer ledossier de chaque candidat. Il concrĂ©tise la fidĂ©litĂ© de lâOTAN Ă la politique de laporte ouverte. Cependant, la participation au MAP ne constitue pas une garantiedâadhĂ©sion future, pas plus que le Plan ne consiste simplement en une liste de critĂš-res Ă remplir par les pays candidats. Les dĂ©cisions dâinviter des pays candidats Ă entamer des pourparlers dâadhĂ©sion sont prises par les pays membres de lâOTAN,sur la base du consensus et cas par cas.
Le MAP ne remplace pas le programme du Partenariat pour la paix (PPP). La pleineparticipation Ă ce programme et au processus de planification et dâexamen (PARP)qui lui est associĂ© est Ă©galement jugĂ©e essentielle dans la mesure ou elle permet auxpays candidats de dĂ©velopper lâinteropĂ©rabilitĂ© avec les forces de lâOTAN et de prĂ©-parer les structures et les capacitĂ©s de leurs forces Ă une Ă©ventuelle adhĂ©sion future.Le PARP a divers objectifs. Il constitue une base permettant dâaccroĂźtre la transpa-rence en ce qui concerne les questions de politique de dĂ©fense, de dĂ©terminer etdâĂ©valuer les forces et les moyens susceptibles dâĂȘtre mis Ă disposition pour desactivitĂ©s de formation, des exercices et des opĂ©rations Ă caractĂšre multinational me-nĂ©s de concert avec les forces de lâAlliance. Il sert aussi dâappui pour la rĂ©forme de ladĂ©fense.
Au dĂ©but de chaque cycle du MAP, les candidats soumettent un programme nationalannuel de prĂ©paration Ă une Ă©ventuelle adhĂ©sion, qui couvre les domaines suivants :politique, Ă©conomie, dĂ©fense, forces armĂ©es, ressources, sĂ©curitĂ© et droit. Ils fixentleurs propres objectifs, buts et calendriers de travail, quâils actualisent chaque annĂ©e.
LâOTAN suit les progrĂšs rĂ©alisĂ©s par chaque pays candidat, fait part de ses rĂ©actionset dispense des conseils. RĂ©guliĂšrement, le Conseil de lâAtlantique Nord tient desrĂ©unions avec chacun des candidats afin de faire le point de la situation.
QUESTIONS CLES - Nouveaux membres
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Des rĂ©unions et des ateliers sont aussi organisĂ©s avec des experts civils et militairesde lâOTAN spĂ©cialisĂ©s dans diffĂ©rents domaines en vue dâexaminer lâensemble desquestions liĂ©es Ă lâadhĂ©sion. Un rapport global annuel faisant le bilan des activitĂ©smenĂ©es dans le cadre du MAP est prĂ©sentĂ© aux Ministres des affaires Ă©trangĂšres etde la dĂ©fense des pays de lâOTAN Ă leurs rĂ©unions de printemps annuelles.
Les pays candidats sont censĂ©s atteindre certains objectifs dans les domaines poli-tique et Ă©conomique. Ainsi, ils doivent notamment rĂ©gler les contentieux internatio-naux, les conflits ethniques ou les litiges territoriaux dâordre externe par des moyenspacifiques, mais aussi manifester leur attachement Ă la primautĂ© du droit et aux droitsde lâhomme, instaurer un contrĂŽle dĂ©mocratique des forces armĂ©es et promouvoir lastabilitĂ© et le bien-ĂȘtre par la libertĂ© Ă©conomique, la justice sociale et une attituderesponsable en matiĂšre dâenvironnement.
Le dĂ©bat sur la dĂ©fense, les forces armĂ©es et les ressources est axĂ© sur la capacitĂ©du pays candidat Ă contribuer Ă la dĂ©fense collective et aux nouvelles missions delâAlliance, ainsi que sur la nĂ©cessitĂ© pour ce pays de consacrer Ă la dĂ©fense suffisam-ment de ressources pour pouvoir remplir les obligations quâentraĂźnerait une futureadhĂ©sion.
En mai et juin 2002, les Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©fense des paysde lâOTAN ont recu un rapport global sur les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans le cadre du MAPet ont encouragĂ© tous les pays candidats Ă redoubler dâefforts dans la perspective duSommet de Prague et au cours des annĂ©es suivantes. Ils ont soulignĂ© quâaprĂšs leSommet de Prague, le MAP continuera de servir aussi bien les pays candidats queles pays invitĂ©s Ă entamer des pourparlers dâadhĂ©sion avec lâAlliance.
Chemin de lâadhĂ©sion Ă lâOTAN : du statut dâinvitĂ© Ă celui demembre
Des pourparlers dâadhĂ©sion ont dĂ©butĂ© immĂ©diatement aprĂšs le Sommet de Prague,avec pour objectif la signature des protocoles dâaccession pour la fin de mars 2003 etlâachĂšvement du processus de ratification au plus tard avant le prochain sommet delâOTAN, prĂ©vu pour mai 2004.
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Du statut dâinvitĂ© Ă celui de membrePremiĂšre Ă©tape
dĂ©cembre 2002 â mars 2003 : Pourparlers dâadhĂ©sionDeuxiĂšme Ă©tape
janvier 2003 â mars 2003 : Les invitĂ©s adressent Ă lâOTAN des lettresdâintention
TroisiĂšme Ă©tapemars 2003 : Signature des protocoles dâadhĂ©sion
QuatriĂšme Ă©tape2003-2004 : Ratification des protocoles dâadhĂ©sion par les pays de lâOTAN
CinquiĂšme Ă©tapeavant mai 2004 : Les invitĂ©s deviennent membres de lâOTAN
Pourparlers dâadhĂ©sion
Les pourparlers dâadhĂ©sion prennent la forme dâune sĂ©rie de rĂ©unions entre uneĂ©quipe dâexperts de lâOTAN et chacun des pays invitĂ©s au cours desquelles les paysinvitĂ©s donnent confirmation officielle de leur intĂ©rĂȘt et du fait quâils sont dĂ©sireux etcapables de respecter les obligations et engagements politiques, juridiques etmilitaires liĂ©s au statut de membre de lâOTAN.
Les pourparlers dâadhĂ©sion portent sur les obligations officielles liĂ©es au statut demembre de lâOTAN. Les experts de lâOTAN examinent Ă©galement avec chacun despays invitĂ©s des questions et rĂ©formes spĂ©cifiques pour lesquelles de nouveaux pro-grĂšs seront attendus de leur part avant et aprĂšs lâadhĂ©sion en vue dâaccroĂźtre leurcontribution Ă lâAlliance. Ces discussions aboutissent Ă la soumission, par les paysinvitĂ©s, dâun calendrier pour lâachĂšvement de ces rĂ©formes.
Lettres dâintention
Les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays invitĂ©s adressent Ă lâOTAN des lettresdâintention confirmant leur dĂ©sir, leur volontĂ© et leur capacitĂ© dâadhĂ©rer Ă lâAlliance.Ils transmettent avec cette lettre le calendrier dâachĂšvement des rĂ©formes.
Protocoles dâaccession
LâOTAN prĂ©pare un protocole dâaccession au TraitĂ© de lâAtlantique Nord pour chacundes pays invitĂ©s. Les protocoles sont des documents juridiques officiels qui, une foissignĂ©s et ratifiĂ©s par les pays membres actuels, ouvrent la voie Ă lâadhĂ©sion des paysinvitĂ©s au TraitĂ© de lâAtlantique Nord. Les protocoles ont Ă©tĂ© signĂ©s le 26 mars 2003par chacun des pays invitĂ©s.
QUESTIONS CLES - Nouveaux membres
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Ratification des protocoles dâaccession
AprĂšs la signature des protocoles dâaccession, les pays membres de lâOTAN doivententamer le processus de ratification, dâacceptation ou dâapprobation, conformĂ©mentĂ leurs exigences et procĂ©dures nationales, diffĂ©rentes dâun pays Ă lâautre. Une foisle processus de ratification achevĂ©, les nouveaux membres potentiels sont officielle-ment invitĂ©s Ă devenir parties au TraitĂ©.
Les invitĂ©s deviennent membres de lâOTAN
Des procĂ©dures de ratification relatives au processus dâadhĂ©sion doivent aussi ĂȘtremises en Ćuvre dans les pays invitĂ©s, conformĂ©ment Ă leurs diverses dispositionsconstitutionnelles nationales. Une fois les procĂ©dures menĂ©es Ă bien, les pays invi-tĂ©s dĂ©posent les âinstruments de ratificationâ auprĂšs du Gouvernement desEtats-Unis, pays dĂ©positaire, conformĂ©ment Ă lâArticle 14 du TraitĂ© de lâAtlantiqueNord de 1949.
CARTE de lâAlliance Ă©largie (plus donnĂ©es de base sur les nouveaux mem-bres â capitale, population, PIB, dĂ©penses de dĂ©fense, effectifs des unitĂ©sdâactive)Note : DonnĂ©es provenant de sources nationales
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Nouvelles capacitĂ©s :sâadapter pour faire face aux dĂ©fis modernes
Au Sommet de Prague, les chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâOTAN ontadoptĂ© un ensemble complet de mesures qui renforcent lâĂ©tat de prĂ©paration delâOTAN et son aptitude Ă relever la gamme complĂšte des dĂ©fis qui lâattendent enmatiĂšre de sĂ©curitĂ©, dont le terrorisme et la prolifĂ©ration des armes de destructionmassive. Ces mesures comprennent une initiative totalement nouvelle sur les capa-citĂ©s - lâEngagement capacitaire de Prague (PCC) ; la crĂ©ation dâune Force de rĂ©ac-tion de lâOTAN (NRF) ; et la rationalisation de la structure de commandement mili-taire. Elles visent Ă garantir que lâOTAN dispose des moyens de remplir lâĂ©ventailcomplet de ses missions militaires, du maintien de la paix jusquâaux formes les plusexigeantes de combat.
Engagement capacitaire de Prague
LâEngagement capacitaire de Prague diffĂšre du programme antĂ©rieur - lâInitiative surles capacitĂ©s de dĂ©fense (DCI) - en ce que chacun des AlliĂ©s sâest fermement en-gagĂ©, sur le plan politique, Ă introduire des amĂ©liorations, conformĂ©ment Ă un calen-drier agrĂ©Ă©, en se concentrant sur des domaines spĂ©cifiques. La DCI avait choisicomme cibles des capacitĂ©s auxquelles aspirait lâensemble de lâAlliance, mais sansaucun engagement spĂ©cifique Ă un pays.
LâEngagement capacitaire de Prague se concentre sur les capacitĂ©s essentielles pourlâĂ©ventail complet des missions de lâAlliance, y compris la lutte contre le terrorisme.Les diffĂ©rents pays alliĂ©s ont pris plus de 400 engagements politiques fermes en vuedâamĂ©liorer leurs capacitĂ©s dans les domaines spĂ©cifiques suivants : dĂ©fense contreles armes chimiques, biologiques, radiologiques et nuclĂ©aires ; renseignement, sur-veillance et acquisition dâobjectifs ; surveillance air-sol, commandement, contrĂŽle etcommunications ; efficacitĂ© au combat, y compris munitions Ă guidage de prĂ©cisionet neutralisation des dĂ©fenses aĂ©riennes ennemies ; moyens de transport aĂ©rien etmaritime stratĂ©gique ; moyens de ravitaillement en vol ; unitĂ©s dĂ©ployables dâappuitactique et de soutien des forces au combat.
Lâinitiative sur les capacitĂ©s de dĂ©fense, lancĂ©e en 1999 au Sommet de Washington,avait pour objectif lâamĂ©lioration des capacitĂ©s nĂ©cessaires pour assurer lâefficacitĂ©des opĂ©rations multinationales futures dans tout lâĂ©ventail des missions de lâOTAN,en mettant spĂ©cialement lâaccent sur lâamĂ©lioration de lâinteropĂ©rabilitĂ©. Elle visaitaussi dâautres cibles : lâaptitude au dĂ©ploiement et la mobilitĂ©, lâaptitude Ă mener desopĂ©rations prolongĂ©es et la logistique, la surviabilitĂ© et lâefficacitĂ© du potentiel deprise Ă partie, ainsi que les systĂšmes de commandement, de contrĂŽle et dâinforma-tion.
QUESTIONS CLES - nouvelles capacités
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Bien que la DCI ait apportĂ© des amĂ©liorations aux capacitĂ©s de lâAlliance, les progrĂšsont Ă©tĂ© inĂ©gaux. En outre, les attentats perpĂ©trĂ©s contre les Etats-Unis le11 septembre 2001 ont montrĂ© quâil Ă©tait encore plus urgent et plus important deprocĂ©der Ă de nouvelles amĂ©liorations et soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© dâun effort plus sou-tenu et mieux ciblĂ©. Les dĂ©fis qui surgissent au dĂ©but du XXIe siĂšcle sont trĂšs diffĂ©-rents de ceux auxquels lâAlliance Ă©tait confrontĂ©e au cours des premiĂšres dĂ©cenniesde son existence, mais ils ne sont pas moins immenses. Il nâest pas possible derelever ces nouveaux dĂ©fis â qui sont plus variĂ©s et qui ne sont plus limitĂ©s Ă unerĂ©gion particuliĂšre du monde â sans une coopĂ©ration transatlantique.
En juin 2002, les Ministres de la dĂ©fense des pays de lâOTAN ont dĂ©fini les compo-santes essentielles dâune nouvelle initiative visant Ă amĂ©liorer les capacitĂ©s opĂ©ra-tionnelles dans quatre domaines clĂ©s :
⹠défense contre les attaques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires ;⹠supériorité des systÚmes protégés de commandement, de communication et
dâinformation ;âą amĂ©lioration de lâinteropĂ©rabilitĂ© des forces dĂ©ployĂ©es et des aspects essentiels de
lâefficacitĂ© au combat ;âą dĂ©ploiement rapide et maintien en puissance des forces de combat.
Ils ont publiĂ© une dĂ©claration sur les capacitĂ©s de dĂ©fense dans laquelle il a Ă©tĂ©reconnu que lâaptitude de lâAlliance Ă sâacquitter de la gamme complĂšte de ses mis-sions dĂ©pendra de la capacitĂ© des pays membres dâaugmenter de maniĂšre significa-tive la proportion de leurs forces de combat et de leurs forces de soutien pouvant ĂȘtredĂ©ployĂ©es pour des opĂ©rations menĂ©es en dehors du territoire national ou ne bĂ©nĂ©-ficiant pas dâun soutien substantiel du pays hĂŽte.
Plusieurs besoins ont Ă©tĂ© recensĂ©s dans la dĂ©claration, dont de nouvelles mĂ©thodespermettant de dĂ©finir et de mettre en Ćuvre des solutions rentables pour combler leslacunes que prĂ©sentent les capacitĂ©s de dĂ©fense, et des mesures visant Ă rĂ©duire ladispersion des efforts, Ă encourager une mise en commun appropriĂ©e de capacitĂ©smilitaires, Ă accroĂźtre la spĂ©cialisation des rĂŽles et Ă promouvoir lâacquisition en coo-pĂ©ration de matĂ©riels, ainsi que les financements communs et multinationaux.
Lors de leur rĂ©union informelle de Varsovie, en septembre 2002, les Ministres de ladĂ©fense ont convenu que les engagements relatifs aux capacitĂ©s devant ĂȘtre contrac-tĂ©s Ă Prague devraient ĂȘtre assortis dâengagements individuels Ă prendre par lespays afin de remĂ©dier aux lacunes reconnues, dans des dĂ©lais agrĂ©Ă©s, en se concen-trant sur les domaines Ă©noncĂ©s ci-dessus. La nouvelle initiative est mieux ciblĂ©e, etchaque pays membre devra sâengager, Ă titre national, Ă procĂ©der Ă des amĂ©liora-tions spĂ©cifiques des capacitĂ©s, qui devront ĂȘtre rĂ©alisĂ©es individuellement ou avecdâautres AlliĂ©s, mais les objectifs fixĂ©s sont nĂ©anmoins rĂ©alistes et faisables.
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Lâobjectif de la nouvelle initiative est clair : apporter aux capacitĂ©s les amĂ©liorationsurgentes qui sont nĂ©cessaires pour permettre Ă lâAlliance dâassurer la gamme com-plĂšte de ses missions, ou quâelles se dĂ©roulent.
Force de rĂ©action de lâOTAN
Des plans ont Ă©tĂ© lancĂ©s, dans le cadre de lâeffort gĂ©nĂ©ral dĂ©ployĂ© par lâAlliance pourmettre en place les capacitĂ©s opĂ©rationnelles dont elle a besoin pour remplir sestĂąches, en vue de crĂ©er une Force de rĂ©action de lâOTAN, qui optimisera la capacitĂ©de lâAlliance de rĂ©agir aux nouveaux dĂ©fis et aux nouvelles menaces. En septembre2002, Ă la rĂ©union des Ministres de la dĂ©fense qui sâest tenue Ă Varsovie, le SecrĂ©-taire amĂ©ricain Ă la dĂ©fense, Donald Rumsfeld, avait proposĂ© la crĂ©ation dâune telleforce, capable de se dĂ©ployer rapidement partout ou elle serait nĂ©cessaire et demener des opĂ©rations intĂ©grĂ©es interarmĂ©es. La crĂ©ation de cette nouvelle force in-terarmĂ©es fait partie intĂ©grante de la transformation des capacitĂ©s militaires delâOTAN et elle vient en complĂ©ment de lâEngagement capacitaire de Prague et de lanouvelle structure de commandement. Elle a Ă©tĂ© approuvĂ©e par les dirigeants despays de lâOTAN au Sommet de Prague. La Force comprendra des Ă©lĂ©ments terres-tres, maritimes et aĂ©riens susceptibles dâĂȘtre rapidement adaptĂ©s aux diffĂ©rentesmissions. Elle servira aussi de catalyseur Ă la mise en Ćuvre du PCC.
La Force fera appel aux technologies de pointe ; elle sera souple, dĂ©ployable, inte-ropĂ©rable et apte Ă soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es. Elle comportera Ă©galementdes Ă©lĂ©ments terrestres, maritimes et aĂ©riens prĂȘts Ă se transporter rapidement par-tout ou le Conseil de lâAtlantique Nord lâaura dĂ©cidĂ©. Cette force atteindra sa capacitĂ©opĂ©rationnelle initiale au plus tard en octobre 2004 et sa capacitĂ© opĂ©rationnelle fi-nale au plus tard en octobre 2006.
Force de rĂ©action de lâOTAN
âą ComposĂ©e dâunitĂ©s provenant dâun pool de forces de combat terrestres,aĂ©riennes et maritimes Ă employer dans le cadre dâun QG de GFIM
âą Soutenue par les moyens collectifs de lâOTANâą FormĂ©e et Ă©quipĂ©e conformĂ©ment aux normes communes dĂ©finies par les
Commandants stratĂ©giquesâą Capable dâĂȘtre adaptĂ©e Ă diffĂ©rentes missions et facilement dĂ©ployable Ă de
grandes distances sur court prĂ©avisâą PrĂȘte au combat et techniquement Ă©voluĂ©eâą Capable de combattre dans un environnement NBCâą Disposant dâune capacitĂ© de soutien autonome pour une pĂ©riode spĂ©cifiĂ©e
Les forces militaires de lâOTAN constituent la base de la dĂ©fense de lâAlliance contreles menaces et agressions extĂ©rieures. Elles ont principalement pour rĂŽle de prĂ©ser-
QUESTIONS CLES - nouvelles capacités
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ver la sĂ©curitĂ© et lâintĂ©gritĂ© territoriale des pays membres de lâAlliance. La crĂ©ation dela Force de rĂ©action de lâOTAN vient complĂ©ter dâautres mesures prises pour adapterla structure de forces de lâAlliance et sa structure de commandement intĂ©grĂ©e et pourdoter lâAlliance des capacitĂ©s opĂ©rationnelles nĂ©cessaires pour exĂ©cuter lâensemblede ses missions.
Structure de commandement militaire
Au Sommet de Prague, les chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâOTAN ontdĂ©cidĂ© dâadapter la structure de commandement militaire intĂ©grĂ©e de lâAlliance afinde mieux rĂ©pondre aux besoins opĂ©rationnels actuels et futurs de lâAlliance. La nou-velle structure de commandement militaire est concue pour fonctionner de maniĂšreefficace en temps de paix comme en pĂ©riode de crise ; elle sera plus lĂ©gĂšre, plusefficiente et contiendra des Ă©lĂ©ments dĂ©ployables rapidement. Elle comprendra deuxcommandements stratĂ©giques, lâun opĂ©rationnel et lâautre fonctionnel. Le comman-dement stratĂ©gique opĂ©rationnel aura son quartier gĂ©nĂ©ral en Europe. Le second, lecommandement stratĂ©gique fonctionnel, aura son quartier gĂ©nĂ©ral aux Etats-Unis,avec une prĂ©sence en Europe. Il sera responsable de la poursuite de la transforma-tion des capacitĂ©s militaires et de la promotion de lâinteropĂ©rabilitĂ© des forces.
Structure de commandement militaire
Deux commandements stratégiques :
I. Commandement âOpĂ©rationsâ (implantĂ© en Belgique)âą Responsable de toutes les opĂ©rations militaires de lâOTANâą AppuyĂ© par deux commandements de forces interarmĂ©es et un autre quartier
général interarmées permanent⹠Inclut des composantes terrestres, maritimes et aériennes
II. Commandement âTransformationâ (implantĂ© aux Etats-Unis avec uneprĂ©sence en Europe)âą Responsable de la poursuite de la transformation des capacitĂ©s militaires et
de la promotion de lâinteropĂ©rabilitĂ© des forces de lâAlliance
La structure de commandement militaire intĂ©grĂ©e de lâOTAN constitue le cadre orga-nisationnel permettant dâassurer le commandement des opĂ©rations militaires interar-mĂ©es entreprises par lâAlliance. Elle doit continuer de sâadapter pour faire face auxdĂ©fis modernes, pour assumer les nouveaux rĂŽles et les nouvelles missions, et pourpermettre aux forces de lâAlliance de lutter efficacement contre les menaces, existan-tes et naissantes, qui pĂšsent sur la sĂ©curitĂ©.
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Lutte contre les nouvelles menaces
Les dirigeants des pays de lâOTAN sont convenus quâen dĂ©pit des mesures dĂ©jĂ prises pour adapter la structure de forces de lâOTAN afin de rĂ©pondre aux exigencesdu contexte de sĂ©curitĂ© de lâaprĂšs-Guerre froide, il demeure en permanence nĂ©ces-saire de sâadapter pour faire face aux nouveaux dĂ©fis, en particulier ceux que reprĂ©-sentent le terrorisme et la prolifĂ©ration des armes de destruction massive, et de veillerĂ ce que les pays membres de lâOTAN disposent des structures et des forces dĂ©-ployables capables de rĂ©pondre aux nouvelles menaces.
Les chefs dâEtat et de gouvernement ont par consĂ©quent approuvĂ©, au Sommet dePrague, un ensemble de mesures visant Ă renforcer les capacitĂ©s de lâOTAN de sedĂ©fendre contre le terrorisme, notamment un concept militaire de dĂ©fense contre leterrorisme, un Plan dâaction en matiĂšre de plans civils dâurgence (PCU) visant Ă amĂ©-liorer la prĂ©paration du secteur civil face au risque dâattaques contre les populationsciviles au moyen dâagents chimiques, biologiques et radiologiques, ainsi que desmesures de renforcement des capacitĂ©s de dĂ©fense contre les cyberattaques. Ils ontaussi lancĂ© une Ă©tude de faisabilitĂ© sur la dĂ©fense antimissile visant Ă examiner lesoptions relatives Ă la protection du territoire, des forces et des centres de populationdes pays de lâAlliance contre les menaces liĂ©es aux missiles. En outre, les chefsdâEtat et de gouvernement ont souscrit Ă la mise en Ćuvre de cinq initiatives dedĂ©fense contre les armes nuclĂ©aires, biologiques et chimiques et radiologiques, cequi permettra de renforcer les capacitĂ©s de dĂ©fense de lâAlliance contre les armes dedestruction massive. Ces initiatives consistent en :
âą un prototype de laboratoire dâanalyse NBC dĂ©ployable ;âą une Ă©quipe prototype de rĂ©action aux incidents NBC ;âą un centre dâexcellence virtuel pour la dĂ©fense contre les armes NBC ;âą un stock OTAN de moyens de dĂ©fense biologique et chimique ;âą un systĂšme de surveillance Ă©pidĂ©miologique.
Un premier progrĂšs sur la voie de lâamĂ©lioration des capacitĂ©s dans des domainesspĂ©cifiques, tels que ceux indiquĂ©s ci-dessus, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avant le Sommet, ennovembre 2002, lorsque six pays de lâOTAN - lâAllemagne, lâEspagne, les Etats-Unis,la France, lâItalie et les Pays-Bas - ont annoncĂ© quâils avaient signĂ© une DĂ©clarationdâintention concernant lâĂ©valuation du dĂ©veloppement dâun radar en coopĂ©ration. CesystĂšme constituera une composante essentielle de la capacitĂ© alliĂ©e de surveillanceterrestre.
Les capacitĂ©s opĂ©rationnelles de lâOTAN et la nĂ©cessitĂ© dâapporter dâurgence desamĂ©liorations dans des domaines clĂ©s ont fait lâobjet dâun examen de plus en plusattentif Ă la suite des attentats terroristes perpĂ©trĂ©s le 11 septembre 2001 contre les
QUESTIONS CLES - nouvelles capacités
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Etats-Unis. Ces attentats ont fait des milliers de victimes au sol et parmi les passa-gers et les Ă©quipages des avions de ligne civils qui ont Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©s. Des ressortis-sants de nombreux pays ont perdu la vie. Le monde, sous le choc, a rĂ©agi en sedĂ©clarant solidaire du peuple des Etats-Unis et en prenant des mesures concrĂštespour lui venir en aide. La question des capacitĂ©s devant permettre Ă lâAlliance delutter contre toute future attaque est devenue absolument prioritaire. ImmĂ©diatementaprĂšs les Ă©vĂ©nements du 11 septembre, un certain nombre de mesures concrĂštesont Ă©tĂ© prises pour soutenir les Etats-Unis.
Article 5
Le 12 septembre, les AlliĂ©s ont pris une dĂ©cision historique et sans prĂ©cĂ©dent endĂ©cidant dâinvoquer lâarticle 5 du TraitĂ© de lâAtlantique Nord. La signification politiquede cette dĂ©cision rĂ©side dans le fait que lâarticle 5 du TraitĂ© prĂ©voit que chacun desAlliĂ©s sâengage Ă considĂ©rer toute attaque contre lâun ou plusieurs dâentre eux sur-venant en Europe ou en AmĂ©rique du Nord comme une attaque dirigĂ©e contre tous.De par cette dĂ©cision, les attaques menĂ©es le 11 septembre contre les Etats-Unissont considĂ©rĂ©es comme une attaque contre tous les membres de lâAlliance.
OpĂ©rations ârelevant de lâarticle 5â
A la demande des Etats-Unis, les AlliĂ©s ont dĂ©cidĂ© de prendre huit mesures spĂ©cifi-ques, individuellement et collectivement, pour appliquer lâarticle 5. Pour la premiĂšrefois en cinquante ans dâexistence de lâOTAN, des moyens alliĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s Ă lâappui dâopĂ©rations ârelevant de lâarticle 5â. Des avions faisant partie du systĂšmeaĂ©roportĂ© de dĂ©tection et de contrĂŽle (AWACS) de lâOTAN ont Ă©tĂ© envoyĂ©s auxEtats-Unis pour contribuer Ă la surveillance de lâespace aĂ©rien amĂ©ricain. De la mi-octobre 2001 Ă la mi-mai 2002, dans le cadre dâune opĂ©ration baptisĂ©e Eagle Assist,830 membres dâĂ©quipage de 13 pays de lâOTAN ont effectuĂ© prĂšs de 4 300 heures devol et plus de 360 sorties opĂ©rationnelles. Le Conseil de lâAtlantique Nord a mis fin Ă cette opĂ©ration sur la base des amĂ©liorations matĂ©rielles apportĂ©es au dispositif dedĂ©fense aĂ©rienne des Etats-Unis et du renforcement de la coopĂ©ration entre lesautoritĂ©s civiles et militaires des Etats-Unis, ainsi quâĂ la suite dâune Ă©valuation amĂ©-ricaine des besoins nationaux en matiĂšre de sĂ©curitĂ©.
Opération Active Endeavour
Le 26 octobre 2001, une force navale de lâOTAN a Ă©tĂ© envoyĂ©e en MĂ©diterranĂ©eorientale. Dans le cadre de cette opĂ©ration maritime, baptisĂ©e Active Endeavour, desĂ©lĂ©ments des forces navales permanentes de lâOTAN effectuent des patrouilles dansles grands couloirs de navigation de la MĂ©diterranĂ©e orientale et y surveillent lesnavires suspects. La force navale permanente en MĂ©diterranĂ©e (STANAVFORMED)
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de lâOTAN est actuellement au cĆur de cette opĂ©ration. Elle se compose de naviresde huit pays - Allemagne, Danemark, Espagne, Etats-Unis, GrĂšce, Italie, Royaume-Uni et Turquie - et est placĂ©e sous commandement britannique.
Opérations antiterroristes
Les forces dirigĂ©es par lâOTAN dans les Balkans sont intervenues contre des grou-pes terroristes locaux ayant des liens avec le rĂ©seau Al-Qaida, ce quâelles continuentde faire, contribuant ainsi Ă la campagne plus vaste de lutte contre le terrorisme.
Un nombre considĂ©rable de forces de lâOTAN ont Ă©tĂ© engagĂ©es ultĂ©rieurement dansdeux opĂ©rations antiterroristes menĂ©es de front. Il sâagit de lâopĂ©ration militaireEnduring Freedom, menĂ©e en Afghanistan sous la direction des Etats-Unis, et de laForce internationale dâassistance Ă la sĂ©curitĂ© (ISAF), placĂ©e sous mandat desNations Unies et dirigĂ©e par des pays de lâOTAN, qui est dĂ©ployĂ©e Ă Kaboul et alen-tour afin de contribuer Ă stabiliser le pays et Ă instaurer les conditions propices Ă lâĂ©tablissement dâune paix ayant sa dynamique propre. Le succĂšs de ces opĂ©rationsdĂ©pend largement des forces participantes des pays de lâOTAN, ainsi que de leurinteropĂ©rabilitĂ© et de lâexpĂ©rience quâelles ont acquise Ă lâoccasion dâentraĂźnementset dâexercices effectuĂ©s ensemble au sein de lâOTAN, et aussi avec les payspartenaires.
Quatorze AlliĂ©s ont participĂ© directement Ă lâopĂ©ration Enduring Freedom, par exem-ple en fournissant des Ă©quipes de forces spĂ©ciales chargĂ©es de collaborer avec lesforces spĂ©ciales amĂ©ricaines ou en mettant Ă disposition des avions et des navirespour des opĂ©rations de surveillance, dâinterdiction et dâinterception. Les pays euro-pĂ©ens jouent un rĂŽle de premier plan et fournissent plus de la moitiĂ© des forces prĂ©-sentes sur le terrain en Afghanistan.
LâISAF est une force multinationale de 4 500 soldats provenant de quelque 19 paysalliĂ©s et partenaires. PlacĂ©e au dĂ©part sous commandement britannique, cette forcea Ă©tĂ© ensuite commandĂ©e par la Turquie, Ă partir de juin 2002, puis placĂ©e sous lecommandement conjoint de lâAllemagne et des Pays Bas, Ă compter de fĂ©vrier 2003,avec un soutien de lâOTAN dans des domaines spĂ©cifiques. Parmi les contributionsfournies par les pays figurent des moyens de transport aĂ©rien de la Belgique, unhĂŽpital de campagne de la RĂ©publique tchĂšque, une Ă©quipe mĂ©dicale du Portugal etun soutien technique et logistique de la Pologne.
LâAllemagne et les Pays-Bas ont demandĂ© Ă lâOTAN un soutien pour se prĂ©parer Ă cerĂŽle. Cette demande a Ă©tĂ© approuvĂ©e le 17 octobre 2002 par le Conseil de lâAtlantiqueNord. Lâaide de lâOTAN Ă©tait en particulier sollicitĂ©e dans les domaines de la consti-tution des forces, du renseignement, de la coordination et du partage de lâinformation
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et des communications. Une confĂ©rence sur la constitution des forces sâest tenue le27 novembre au Grand quartier gĂ©nĂ©ral des puissances alliĂ©es en Europe (SHAPE)en prĂ©sence dâune cinquantaine de participants de pays de lâOTAN et de pays par-tenaires. Cette confĂ©rence avait pour but de donner aux pays la possibilitĂ© de formu-ler des offres de contributions et de recenser et dâexaminer les insuffisances critiquesauxquelles il pourrait ĂȘtre nĂ©cessaire de remĂ©dier pour renforcer les futures capaci-tĂ©s. Câest la premiĂšre fois que se tenait une confĂ©rence de ce type, organisĂ©e dans lebut de soutenir des pays proposant de prendre le commandement dâune opĂ©rationmilitaire qui ne soit pas une mission dirigĂ©e par lâOTAN, sur la base dâune rĂ©solutiondu Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies.
LâopĂ©ration Enduring Freedom et lâISAF continuent de bĂ©nĂ©ficier Ă la fois des effortsconsentis par lâOTAN au cours des dix derniĂšres annĂ©es en vue dâimpliquer ses payspartenaires et de lâexpĂ©rience pratique tirĂ©e de la participation de ces pays aux opĂ©-rations de maintien de la paix menĂ©es dans les Balkans. Parmi les contributionsapportĂ©es, on peut citer les droits essentiels de survol et dâutilisation des bases ac-cordĂ©s par des Partenaires du Caucase et dâAsie centrale, les moyens dâinfanterie,les Ă©lĂ©ments de police militaire, le matĂ©riel de protection NBC et les moyens de trans-port mis Ă disposition par la Roumanie, lâimportant soutien technique fourni par laRussie et la Slovaquie, et une unitĂ© de renseignement affectĂ©e par la SuĂšde au quar-tier gĂ©nĂ©ral de lâISAF.
Autres mesures
Parmi les autres mesures prises par les pays membres de lâOTAN en rĂ©ponse auxdemandes directes formulĂ©es par les Etats-Unis suite aux attentats du 11 septembrefigurent le renforcement de la coopĂ©ration et du partage des informations dans ledomaine du renseignement, lâapport dâune aide aux AlliĂ©s ou aux autres pays sous lamenace du terrorisme international ou susceptibles de lâĂȘtre en raison de leur rĂŽledans la lutte contre le terrorisme international, lâamĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© des ins-tallations des Etats-Unis, de lâOTAN et dâautres pays alliĂ©s se trouvant sur le territoirenational, le remplacement de moyens alliĂ©s donnĂ©s dans la zone de responsabilitĂ©de lâOTAN afin de compenser le redĂ©ploiement de forces nĂ©cessaires aux opĂ©rationsde lutte contre le terrorisme, et lâouverture aux Etats-Unis et aux autres AlliĂ©s de portset dâaĂ©rodromes sur le territoire national, pour des opĂ©rations de lutte contre le ter-rorisme. ParallĂšlement Ă ces mesures, et au sein de lâOTAN, les consultations etlâĂ©change dâinformations sur la lutte contre la menace terroriste se sont intensifiĂ©s.LâAlliance a Ă©galement accru ses efforts visant Ă promouvoir la coopĂ©ration pourcontrer les menaces que reprĂ©sente lâutilisation dâarmes nuclĂ©aires, biologiques etchimiques et radiologiques, ainsi que les efforts quâelle mĂšne pour renforcer sescapacitĂ©s de dĂ©fense.
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Efforts en cours
Au lendemain du 11 septembre, le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), leConseil conjoint permanent OTAN-Russie (CCP), la Commission OTAN-Ukraine(COU) et les pays participant au Dialogue mĂ©diterranĂ©en de lâOTAN se sont tousassociĂ©s Ă lâOTAN pour condamner les attentats et offrir leur soutien aux Etats-Unis.Les pays de lâOTAN continuent de recourir largement Ă ces mĂ©canismes pourconsulter leurs pays partenaires au sujet dâautres mesures Ă prendre et ils sontconvenus que la lutte contre le terrorisme exigera un vaste effort faisant appel Ă lâaction politique, Ă©conomique, diplomatique et militaire, ainsi quâĂ des mesures demaintien de lâordre. Il faudra une approche multiple Ă long terme impliquant indivi-duellement tous les AlliĂ©s, en leur qualitĂ© de membres de lâOTAN et de membres delâOrganisation des Nations Unies (ONU), de lâOrganisation pour la sĂ©curitĂ© et la coo-pĂ©ration en Europe (OSCE) et de lâUnion europĂ©enne (UE).
Les AlliĂ©s ont montrĂ© quâils Ă©taient solidaires des Etats-Unis en apportant leur sou-tien et, dans plusieurs cas, en prenant part aux opĂ©rations militaires dirigĂ©es par lesEtats-Unis contre des cibles terroristes en Afghanistan. Ces opĂ©rations ont bĂ©nĂ©ficiĂ©directement de lâinteropĂ©rabilitĂ© des forces de lâOTAN, de leur entraĂźnement et delâexpĂ©rience quâelles ont acquise dans le cadre de lâOTAN.
Les opĂ©rations militaires dirigĂ©es par les Etats-Unis ont permis de faire tomber lerĂ©gime des talibans en Afghanistan, de le remplacer par un gouvernement attachĂ© Ă la paix et Ă la reconstruction du pays, et de paralyser de larges pans du rĂ©seauAl-Qaida en Afghanistan et ailleurs. Les AlliĂ©s considĂšrent cette action comme par-faitement justifiĂ©e au regard du droit international, y compris lâarticle 51 de la Chartedes Nations Unies, qui garantit Ă ses membres le droit de lĂ©gitime dĂ©fense, indivi-duelle ou collective. Les rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies, qua-lifiant les attentats du 11 septembre de menace pour la paix et la sĂ©curitĂ© internatio-nales, soutiennent Ă©galement les mesures prises par les Etats-Unis pour se dĂ©fendre.
LâAlliance reconnaĂźt que la situation sur le terrain en Afghanistan reste instable etquâune extrĂȘme vigilance est de mise car il reste possible que des talibans et desĂ©lĂ©ments dâAl-Qaida ou des sympathisants recourent Ă la violence. Les pays mem-bres de lâAlliance soutiennent les efforts de la communautĂ© internationale visant Ă stabiliser et Ă reconstruire lâAfghanistan aprĂšs la chute du rĂ©gime des talibans, et ilsont appelĂ© Ă la poursuite de lâengagement international en faveur de ce pays afin deveiller Ă ce quâil ne redevienne jamais un sanctuaire pour les terroristes. Des AlliĂ©scontinuent Ă titre individuel de contribuer aux efforts dâaide humanitaire.
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Nouvelles relations :coopération pratique et dialogue
La diversitĂ© des dĂ©fis dâaujourdâhui en matiĂšre de sĂ©curitĂ© est telle quâaucune insti-tution ne peut y faire face seule, quelles que soient ses capacitĂ©s. LâOTAN et dâautresorganisations concernĂ©es par les questions de sĂ©curitĂ©, ainsi que les pays pris indi-viduellement, sont bien conscients de la nĂ©cessitĂ© dâagir de concert pour constituerun rĂ©seau dâarrangements de sĂ©curitĂ© interdĂ©pendants et se renforcant mutuelle-ment. Les relations de partenariat avec des pays non membres de lâAlliance, en par-ticulier, sont un Ă©lĂ©ment central de la politique de lâOTAN et constituent un atoutpolitique et militaire essentiel. Au lendemain des attentats du 11 septembre, leConseil de lâAtlantique Nord a dĂ©cidĂ© que les mĂ©canismes et les dispositions duPartenariat pour la paix devaient ĂȘtre rĂ©examinĂ©s afin dâen optimiser le potentiel dansle contexte de la lutte contre le terrorisme.
Plusieurs propositions concrĂštes visant Ă dĂ©velopper davantage le Conseil de parte-nariat euro-atlantique (CPEA) et le Partenariat pour la paix (PPP) ont Ă©tĂ© adoptĂ©es parles chefs dâEtat et de gouvernement au Sommet de Prague afin de mieux servir AlliĂ©set Partenaires face aux dĂ©fis en matiĂšre de sĂ©curitĂ© du XXIe siĂšcle, notamment leterrorisme. On peut citer, parmi les mesures spĂ©cifiques prĂ©vues, le renforcement desconsultations sur les questions politiques et de sĂ©curitĂ©, lâadoption dâune approcheplus large de la sĂ©curitĂ© dans le cadre du CPEA et du PPP et une association accruedes Partenaires au processus de dĂ©cision de lâOTAN dans les domaines pertinents.Les Plans dâaction individuels pour le Partenariat serviront de cadre permettant Ă lâAlliance de donner des avis et une aide propres Ă chaque pays en ce qui concerne lapoursuite du processus de transformation vers la dĂ©mocratie. Le Plan dâaction duPartenariat contre le terrorisme sera le premier plan de ce type et il permettra au CPEAde jouer pleinement son rĂŽle dans le cadre de la lutte internationale contre le terrorisme.
Le Conseil de partenariat euro-atlantique
Le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) a Ă©tĂ© Ă©tabli en 1997 pour succĂ©derau Conseil de coopĂ©ration nord-atlantique (CCNA). Il rassemble les pays de lâAllianceet les pays partenaires 1 au sein dâune instance leur permettant de se consulter rĂ©-
1 Albanie, Allemagne, Armenie, Autriche, Azerbaıdjan, Belarus, Belgique, Bulgarie, Canada, Croatie,Danemark, Espagne, Estonie, Etats-Unis, Finlande, France, Georgie, Grece, Hongrie, Irlande,Islande, Italie, Kazakhstan, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Moldova, Norvege, Ouzbekistan,Pays-Bas, Pologne, Portugal, Republique kirghize, Republique tcheque, ex-Republiqueyougoslave de Macedoine*, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Slovaquie, Slovenie, Suede,Suisse, Tadjikistan, Turkmenistan, Turquie, Ukraine.
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guliĂšrement et de coopĂ©rer. Il se rĂ©unit au niveau des Ambassadeurs et des Ministresdes affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©fense, et pĂ©riodiquement en configuration de som-met. Le CPEA fournit un cadre politique multilatĂ©ral pour les programmes de parte-nariat individuels bilatĂ©raux Ă©tablis entre lâOTAN et les pays participant au Partenariatpour la paix.
Les activitĂ©s du CPEA sont complĂ©mentaires des programmes du Partenariat pour lapaix. Elles reposent sur un plan dâaction biennal qui met lâaccent sur la consultation etla coopĂ©ration Ă propos de questions politiques et de sĂ©curitĂ©, notamment les ques-tions rĂ©gionales, la maĂźtrise des armements, le terrorisme international, le maintiende la paix, les questions liĂ©es Ă lâĂ©conomie de la dĂ©fense, les plans civils dâurgence etles questions spĂ©cifiques et environnementales.
En 1999, le CPEA a jouĂ© un rĂŽle fondamental en tant quâinstance de consultation surla crise du Kosovo. Une sĂ©rie de rĂ©unions extraordinaires ont eu lieu afin de tenir lesPartenaires informĂ©s de lâĂ©tat dâavancement des plans et des prĂ©paratifs de lâOTANrelatifs Ă des solutions militaires possibles au Kosovo et dâĂ©changer avec eux desavis sur lâĂ©volution de la situation pendant et aprĂšs le conflit.
Le CPEA mĂšne une vaste gamme dâactivitĂ©s. Il convient de mentionner par exemplela crĂ©ation du Centre euro-atlantique de coordination des rĂ©actions en cas de catas-trophe (EADRCC) au siĂšge de lâOTAN, sur proposition de la FĂ©dĂ©ration de Russie,qui reprĂ©sente une importante rĂ©alisation du CPEA. Ce Centre a Ă©tĂ© inaugurĂ© enjuin 1998 et constitue le point de coordination des efforts dĂ©ployĂ©s par les pays duConseil de partenariat euro-atlantique dans le cadre des secours en cas de catastro-phe naturelle ou technologique. Peu aprĂšs son inauguration, il a participĂ© activementĂ la coordination des secours destinĂ©s aux rĂ©gions de lâouest de lâUkraine frappĂ©espar des inondations. En 1999, il a Ă©tĂ© sollicitĂ© pour soutenir lâaction menĂ©e par leHaut Commissariat des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s et a permis de coordonnerlâaide humanitaire des pays de lâOTAN et des pays partenaires destinĂ©e Ă rĂ©pondre Ă lâescalade de la crise des rĂ©fugiĂ©s en Albanie et dans les pays voisins.
On peut citer parmi les autres activitĂ©s du CPEA lâadoption de mesures destinĂ©es Ă promouvoir la coopĂ©ration pratique en matiĂšre de sĂ©curitĂ© rĂ©gionale, par exemplepar le biais de sĂ©minaires organisĂ©s dans les pays eux-mĂȘmes. Dâautres initiativespratiques concernent des domaines tels que lâaction humanitaire globale de luttecontre les mines, les dispositions visant Ă rĂ©duire les accumulations dâarmes lĂ©gĂšreset de petit calibre, et la lutte internationale contre le terrorisme.
Les Ambassadeurs des pays du CPEA se sont réunis le 12 septembre 2001, à lasuite des attentats terroristes perpétrés contre les Etats-Unis, et ont publié une dé-claration dans laquelle ils ont exprimé leur solidarité avec le peuple américain. Ils ont
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par ailleurs condamnĂ© de facon inconditionnelle ces actes barbares et se sont enga-gĂ©s Ă entreprendre tous les efforts pour combattre le flĂ©au que constitue le terro-risme. Au Sommet de Prague, la coopĂ©ration dans ce domaine a Ă©tĂ© fermementrenforcĂ©e par lâadoption du Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme (voirPartie III).
Le Partenariat pour la paix
Le Partenariat pour la paix (PPP) est une initiative majeure lancĂ©e par lâOTAN enjanvier 1994 en vue de renforcer la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© dans lâensemble de lâEurope.Tous les Etats participant aux travaux du Conseil de coopĂ©ration nord-atlantique(CCNA) et dâautres pays de la ConfĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe(qui allait devenir plus tard lâOSCE) capables et dĂ©sireux de contribuer Ă ce pro-gramme ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă se joindre au Partenariat.
Lâinvitation a depuis Ă©tĂ© acceptĂ©e par 30 pays au total. LâentrĂ©e dans lâAlliance, en1999, de trois anciens pays du PPP - la RĂ©publique tchĂšque, la Hongrie et la Pologne- a ramenĂ© le nombre de participants au PPP Ă 27. Les activitĂ©s menĂ©es par chaquePartenaire sont fondĂ©es sur des programmes de partenariat individuels (IPP) Ă©labo-rĂ©s conjointement.
Bien quâaxĂ© sur la coopĂ©ration en matiĂšre de dĂ©fense, le programme du PPP dĂ©-passe nĂ©anmoins le cadre du dialogue et de la coopĂ©ration pour instaurer un vĂ©rita-ble partenariat entre chaque pays partenaire et lâOTAN. Il est devenu un Ă©lĂ©mentimportant et permanent de lâarchitecture de sĂ©curitĂ© europĂ©enne. Il contribue Ă Ă©lar-gir et Ă intensifier la coopĂ©ration politique et militaire dans lâensemble de la rĂ©gioneuro-atlantique, Ă accroĂźtre la stabilitĂ©, et Ă favoriser le renforcement des relations desĂ©curitĂ© sur la base de la coopĂ©ration pratique et de lâattachement aux principesdĂ©mocratiques qui sont le fondement de lâAlliance. ConformĂ©ment au Document ca-dre du PPP, diffusĂ© par les chefs dâEtat et de gouvernement en mĂȘme temps quelâInvitation, lâOTAN sâengage Ă mener des consultations avec tout Partenaire actif quipercevrait une menace directe contre son intĂ©gritĂ© territoriale, son indĂ©pendance po-litique ou sa sĂ©curitĂ©.
Tous les pays du PPP sont aussi membres du Conseil de partenariat euro-atlantique(CPEA), qui sert de cadre gĂ©nĂ©ral Ă la coopĂ©ration entre lâOTAN et ses payspartenaires. Le Partenariat pour la paix y conserve toutefois son identitĂ© distincte,de mĂȘme que les Ă©lĂ©ments fondamentaux et les procĂ©dures qui lui sont propres.Il est fondĂ© sur une relation bilatĂ©rale entre lâOTAN et chacun des pays adhĂ©rantau PPP.
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Le Document cadre du PPP comprend des engagements spécifiques auxquels cha-que participant doit souscrire. Ces engagements sont les suivants :
âą faciliter la transparence dans les processus dâĂ©tablissement des plans et des bud-gets de dĂ©fense nationaux ;
âą faire en sorte quâun contrĂŽle dĂ©mocratique sâexerce sur les forces de dĂ©fense ;âą maintenir les moyens et lâĂ©tat de prĂ©paration permettant dâapporter une contribu-
tion Ă des opĂ©rations menĂ©es sous lâautoritĂ© des Nations Unies et/ou sous la res-ponsabilitĂ© de lâOSCE ;
âą dĂ©velopper des relations militaires de coopĂ©ration avec lâOTAN, pour des activitĂ©sde planification et de formation ainsi que des exercices communs, afin de rendreles pays du PPP mieux Ă mĂȘme dâentreprendre des missions dans les domainesdu maintien de la paix, de la recherche et du sauvetage, des opĂ©rations humani-taires et dans les autres domaines qui pourraient ĂȘtre agrĂ©Ă©s par la suite ; et
âą se doter, Ă plus long terme, de forces mieux en mesure dâopĂ©rer avec celles desmembres de lâAlliance de lâAtlantique Nord.
Le Document cadre prĂ©cise Ă©galement que la participation active au Partenariat pourla paix jouera un rĂŽle important dans le processus Ă©volutif dâadhĂ©sion de nouveauxmembres Ă lâOTAN. La RĂ©publique tchĂšque, la Hongrie et la Pologne participaientactivement au PPP avant de rejoindre lâOTAN. Les pays candidats qui participent auPlan dâaction pour lâadhĂ©sion sont Ă©galement des participants actifs au PPP.
Aux termes du Document cadre du PPP, lâOTAN sâest engagĂ©e Ă mettre au pointavec les pays partenaires un processus de planification et dâexamen (PARP) devantservir Ă dĂ©terminer et Ă Ă©valuer les forces et les moyens susceptibles dâĂȘtre mis Ă disposition pour des activitĂ©s de formation, des exercices et des opĂ©rations Ă carac-tĂšre multinational menĂ©s de concert avec les forces de lâAlliance.
Le PARP a contribuĂ© de maniĂšre significative Ă lâĂ©troite collaboration des pays par-tenaires aux opĂ©rations de paix dirigĂ©es par lâOTAN dans lâex-Yougoslavie. Parailleurs, il aide Ă renforcer lâĂ©lĂ©ment de consultation politique du PPP et Ă assurer uneplus grande participation des Partenaires Ă la prise de dĂ©cisions et Ă la planificationdans le cadre du PPP. Le PARP est aussi un Ă©lĂ©ment crucial de lâaide fournie auxpays invitĂ©s et aux pays candidats pour se prĂ©parer Ă lâadhĂ©sion Ă lâAlliance.
En 1997, Ă leur Sommet de Madrid, les pays de lâOTAN ont dĂ©cidĂ© dâapporter desamĂ©liorations au PPP sur la base de principes clĂ©s tels que lâaccessibilitĂ© Ă tous etlâautodiffĂ©renciation, en vue de dĂ©velopper avec les pays partenaires des liens de coo-pĂ©ration plus Ă©troits et de plus grande portĂ©e. Ces amĂ©liorations visaient en particulier :
âą Ă accentuer lâĂ©lĂ©ment de consultation politique au sein du PPP ;âą Ă associer plus Ă©troitement les Partenaires Ă la prise de dĂ©cisions et Ă la planifica-
tion dans le cadre du PPP ; et⹠à développer un rÎle plus opérationnel pour le PPP.
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Les dĂ©cisions prises au Sommet de Washington en 1999, notamment lâapprobationdâun cadre politico-militaire (PMF) pour des opĂ©rations du PPP dirigĂ©es par lâOTANet le lancement dâun concept de capacitĂ©s opĂ©rationnelles (OCC), ont donnĂ© un nou-vel Ă©lan au processus du PPP. Ces mesures avaient toutes deux pour but de renfor-cer le rĂŽle opĂ©rationnel du Partenariat.
Le concept de capacitĂ©s opĂ©rationnelles a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© pour amĂ©liorer lâaptitude desforces de lâAlliance et de celles des Partenaires Ă agir de concert lors de futuresopĂ©rations dirigĂ©es par lâOTAN. Il instaure un lien entre la coopĂ©ration normale dansle cadre du Partenariat pour la paix et le processus de constitution des forces delâOTAN qui est activĂ© en cas de crise.
Avec lâadoption du nouveau concept stratĂ©gique lors du Sommet de Washington, enavril 1999, le Partenariat a Ă©tĂ© reconnu comme lâune des tĂąches de sĂ©curitĂ© fonda-mentales de lâAlliance et, en mĂȘme temps que la gestion des crises, comme un Ă©lĂ©-ment dâimportance vitale du renforcement de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© dans larĂ©gion euro-atlantique.
On peut citer parmi les amĂ©liorations ultĂ©rieures du PPP des mesures destinĂ©es Ă intensifier les efforts menĂ©s en matiĂšre dâentraĂźnement et de formation, par le biaisdâun programme de renforcement de la formation et de lâentraĂźnement PPP (TEEP)concu pour contribuer Ă amĂ©liorer lâinteropĂ©rabilitĂ©, pour promouvoir lâintensificationde la coopĂ©ration et du dialogue entre les communautĂ©s de la dĂ©fense et de la sĂ©-curitĂ©, au sens large, de lâOTAN et des pays partenaires et pour utiliser de maniĂšreoptimale les ressources humaines et autres.
Le PPP apporte une contribution substantielle Ă lâInitiative pour lâEurope du Sud-Est(IESE), en servant de modĂšle au dĂ©veloppement des activitĂ©s de coopĂ©ration auniveau rĂ©gional. Un Document commun dâĂ©valuation des dĂ©fis et des opportunitĂ©s enmatiĂšre de sĂ©curitĂ© rĂ©gionale en Europe du Sud-Est (SEECAP) a Ă©tĂ© nĂ©gociĂ© entreles pays de la rĂ©gion afin dâexposer leurs perceptions communes des risques dans ledomaine de la sĂ©curitĂ©, en vue de promouvoir un programme dâactions en coopĂ©ra-tion pour faire face aux dĂ©fis rĂ©gionaux. Un groupe directeur sur la coopĂ©ration enmatiĂšre de sĂ©curitĂ© en Europe du Sud-Est (SEEGROUP) a Ă©galement Ă©tĂ© mis enplace pour renforcer la coopĂ©ration pratique.
Le CPEA et le PPP ont grandement accru la sĂ©curitĂ© et la stabilitĂ© dans lâensemblede la zone euro-atlantique. Leur rĂŽle sera encore accru sur la base des dĂ©cisionsprises Ă Prague, afin de renforcer la coopĂ©ration avec lâOTAN, dâintensifier le dialo-gue politique et dâaccroĂźtre dans toute la mesure du possible la participation des payspartenaires Ă la planification, la conduite et la supervision des activitĂ©s et projetsauxquels ils participent et contribuent.
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OTAN-Russie
La lutte internationale contre le terrorisme a servi de catalyseur Ă lâouverture dâunnouveau chapitre dans les relations OTAN-Russie et Ă la crĂ©ation, au SommetOTAN-Russie tenu Ă Rome en mai 2002, du Conseil OTAN-Russie (COR), nouvelleinstance au sein de laquelle les 19 AlliĂ©s et la Russie sont rĂ©unis en vue dâidentifier etde chercher Ă exploiter les possibilitĂ©s dâaction conjointe en tant que partenairesĂ©gaux, dans des domaines dâintĂ©rĂȘt commun. A leur rĂ©union au sommet, Ă Prague,les dirigeants des pays de lâOTAN se sont fĂ©licitĂ©s des progrĂšs rĂ©alisĂ©s depuis lâĂ©ta-blissement des nouvelles relations avec la Russie et des perspectives de dĂ©velop-pement de la coopĂ©ration pratique.
Le nouveau Conseil a classĂ© comme domaines essentiels de coopĂ©ration la luttecontre le terrorisme, la gestion des crises et la non-prolifĂ©ration des armes de des-truction massive. Des progrĂšs continuent Ă©galement dâĂȘtre accomplis dans dâautresdomaines : maintien de la paix, rĂ©forme de la dĂ©fense, recherche et sauvetage, planscivils dâurgence et dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre. Le Conseil offre la possi-bilitĂ© de faire progresser les relations entre la Russie et lâOTAN sur la base dâuneaction conjointe et de consultations, et ce potentiel se concrĂ©tise dĂ©jĂ .
Etablissement de passerelles avec la Russie
Depuis la fin de la Guerre froide, lâOTAN attache une importance particuliĂšre au dĂ©-veloppement de la coopĂ©ration avec la Russie, dont lâengagement est essentiel pourtout dispositif de sĂ©curitĂ© europĂ©en global. Membre fondateur du Conseil de coopĂ©-ration nord-atlantique en 1991, la Russie a rejoint le Partenariat pour la paix en 1994et dĂ©veloppĂ© un programme de coopĂ©ration pratique dans des domaines bien prĂ©cis.La base sur laquelle a pu se dĂ©velopper un partenariat durable et plus fort entrelâOTAN et la Russie est lâActe fondateur sur les relations, la coopĂ©ration et la sĂ©curitĂ©mutuelles, signĂ© en 1997, qui exprimait une volontĂ© conjointe de construire une paixdurable et ouverte Ă tous dans la rĂ©gion euro-atlantique.
CrĂ©Ă© en vertu de lâActe fondateur, le Conseil conjoint permanent (CCP) OTAN-RussieĂ©tait une instance de consultation rĂ©guliĂšre sur des questions de sĂ©curitĂ© dâintĂ©rĂȘtcommun. Il avait pour objet dâinstaurer une confiance mutuelle et de contribuer Ă dissiper les idĂ©es fausses grĂące au dialogue et Ă lâĂ©tablissement dâun important pro-gramme de coopĂ©ration en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense.
Une Mission de la Russie auprĂšs de lâOTAN a Ă©tĂ© Ă©tablie le 18 mars 1998 afin defaciliter les communications et la coopĂ©ration. Le 20 fĂ©vrier 2001, un Bureau dâinfor-mation de lâOTAN a Ă©tĂ© inaugurĂ© Ă Moscou dans le but de faire mieux connaĂźtre etcomprendre lâAlliance en Russie. Une mission de liaison militaire de lâOTAN a Ă©ga-
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lement Ă©tĂ© Ă©tablie Ă Moscou, le 27 mai 2002, afin dâaccroĂźtre la transparence et dedĂ©velopper les activitĂ©s de coopĂ©ration pratique entre les autoritĂ©s militaires delâOTAN et le MinistĂšre de la dĂ©fense de la Russie.
Lâun des domaines de coopĂ©ration les plus fructueux est celui de lâengagementconjoint en faveur de la paix et de la stabilitĂ© dans les Balkans. Depuis 1996, lessoldats russes et ceux des pays de lâOTAN ont coopĂ©rĂ© efficacement en Bosnie-HerzĂ©govine, tout dâabord au sein de la Force de mise en Ćuvre (IFOR), puis au seinde la Force de stabilisation (SFOR), afin de soutenir les efforts de la communautĂ©internationale visant Ă construire une paix et une sĂ©curitĂ© durables dans la rĂ©gion. LacoopĂ©ration ininterrompue de lâOTAN et de la Russie dans ce domaine crucial, endĂ©pit de divergences politiques quant Ă la dĂ©cision prise par lâOTAN en 1999 demener une action militaire afin de mettre un terme au conflit du Kosovo, tĂ©moigne delâexistence dâobjectifs communs et dâun partage de la responsabilitĂ© politique sâagis-sant de la mise en Ćuvre des Accords de paix de Dayton, signĂ©s en 1995.
De la mĂȘme maniĂšre, les forces alliĂ©es et russes ont contribuĂ© ensemble Ă la Forcede paix au Kosovo (KFOR), Ă©tablie en 1999 suite Ă la campagne militaire entreprisepar lâOTAN pour mettre un terme Ă la violence, au nettoyage ethnique et Ă la rĂ©pres-sion de la minoritĂ© albanophone au Kosovo. La Russie a jouĂ© un rĂŽle diplomatiqueessentiel dans lâaction entreprise pour faire cesser le conflit au Kosovo. Sa participa-tion Ă la KFOR a fait lâobjet dâun accord avec lâOTAN, (signĂ© Ă Helsinki, suite Ă laconclusion de lâAccord militaro-technique signĂ© par lâOTAN et le commandement mi-litaire yougoslave, le 9 juin 1999) et Ă la publication de la rĂ©solution 1244 du Conseilde sĂ©curitĂ© des Nations Unies, le 12 juin, qui jetait les fondements dâune prĂ©senceinternationale de sĂ©curitĂ© au Kosovo. Câest la Russie qui fournit le contingent nonOTAN le plus important, Ă la fois pour la SFOR et la KFOR.
Un vaste programme de coopĂ©ration a Ă©galement dĂ©bouchĂ© sur des rĂ©alisationsimportantes dans dâautres sphĂšres. On en trouvera des exemples ci-dessous.
Coopération en rapport avec la défense
Câest dans le cadre de la coopĂ©ration OTAN-Russie en rapport avec la rĂ©forme de ladĂ©fense quâa Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă Moscou, le 3 juillet 2002, un centre dâinformation, de consul-tation et de formation devant contribuer Ă la rĂ©insertion du personnel militaire russerĂ©cemment dĂ©gagĂ© des cadres ou sur le point de lâĂȘtre.
Plans civils dâurgence et secours en cas de catastrophe
Un mĂ©morandum dâentente sur les plans civils dâurgence et lâĂ©tat de prĂ©paration auxcatastrophes a Ă©tĂ© signĂ© le 20 mars 1996 par lâOTAN et le MinistĂšre russe chargĂ© dela protection civile, des situations dâurgence et de lâĂ©limination des consĂ©quences
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des catastrophes naturelles. Il doit permettre de dĂ©velopper une capacitĂ© dâactionconjointe en rĂ©action Ă des urgences dans le domaine civil, comme les tremblementsde terre et les inondations, et de coordonner la dĂ©tection et la prĂ©vention des catas-trophes.
La Russie participe avec dynamisme aux activitĂ©s concernant les plans civils dâur-gence conduites par lâOTAN dans le cadre du Partenariat pour la paix, et elle a ac-cueilli un certain nombre dâexercices, sĂ©minaires et ateliers majeurs. En 1997, leHaut ComitĂ© pour lâĂ©tude des plans dâurgence dans le domaine civil, qui Ă©met Ă lâin-tention du Conseil de lâAtlantique Nord des avis sur les questions ayant trait auxurgences dans le domaine civil et aux secours en cas de catastrophe, est devenu lepremier ComitĂ© de lâOTAN Ă se rĂ©unir Ă Moscou. La mĂȘme annĂ©e Ă©tait lancĂ© unprojet pilote conjoint sur lâutilisation de la technologie des satellites pour la gestiondes catastrophes.
Une proposition russe a dĂ©bouchĂ© sur la crĂ©ation, en 1998, au siĂšge de lâOTAN, duCentre euro-atlantique de coordination des rĂ©actions en cas de catastrophe(EADRCC), chargĂ© de coordonner lâaide entre pays partenaires en cas dâurgencesdans le domaine civil. Le Centre a jouĂ© un rĂŽle majeur lors de la crise des rĂ©fugiĂ©s duKosovo et il est aussi intervenu de maniĂšre active Ă lâoccasion dâautres catastrophescomme les inondations dans la partie occidentale de lâUkraine.
Recherche et sauvetage en mer
Le tragique naufrage du sous-marin nuclĂ©aire âKourskâ, le 12 aout 2000, a conduit Ă la conclusion, en dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e, dâun accord sur un programme detravail OTAN-Russie en matiĂšre de recherche et de sauvetage en mer. De nombreu-ses avancĂ©es ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es depuis sâagissant de la promotion de la coopĂ©ra-tion, de la transparence et de la confiance dans ce domaine.
Coopération scientifique et environnementale
Depuis la signature, le 28 mai 1998, dâun mĂ©morandum dâentente sur la coopĂ©rationscientifique et technologique entre lâOTAN et le MinistĂšre russe de la science et de latechnologie, un vaste programme de coopĂ©ration a vu le jour dans les domaines dela science et de lâenvironnement. PlacĂ© sous la direction dâun ComitĂ© conjoint OTAN-Russie pour la coopĂ©ration scientifique et technologique, le programme se concentresur trois domaines prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt particulier pour la Russie, Ă savoir la physi-que des plasmas, la biotechnologie des plantes et la prĂ©vision et prĂ©vention descatastrophes naturelles et industrielles.
Le programme scientifique de lâOTAN a accordĂ© plus dâun millier de bourses Ă deschercheurs russes. Les bourses de recherche scientifique et les subventions sont
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destinĂ©es Ă financer la formation de scientifiques et de chercheurs ainsi que la col-laboration entre scientifiques russes et scientifiques de pays alliĂ©s Ă lâoccasion deprojets de recherche spĂ©cifiques.
Combattre les nouvelles menaces pour la sécurité
La Russie et lâOTAN se consultent rĂ©guliĂšrement sur les nouveaux dĂ©fis en matiĂšrede sĂ©curitĂ©, y compris les menaces terroristes, la prolifĂ©ration des armes nuclĂ©aires,biologiques et chimiques et radiologiques, et la dissĂ©mination de la technologie desmissiles balistiques. AprĂšs les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001, la Russie etlâOTAN ont intensifiĂ© leur coopĂ©ration dans ces domaines.
LâOTAN et la Russie ont lancĂ© une sĂ©rie dâinitiatives en coopĂ©ration destinĂ©es Ă com-battre la menace terroriste, y compris un Ă©change de vues rĂ©gulier entre experts duterrorisme. Le 4 fĂ©vrier 2002, une confĂ©rence de haut niveau sur âLe rĂŽle des forcesarmĂ©es dans la lutte contre le terrorismeâ, coparrainĂ©e par lâOTAN et le MinistĂšrerusse de la dĂ©fense, a rassemblĂ© des experts civils et militaires au CollĂšge de dĂ©-fense de lâOTAN, Ă Rome. Dâautres confĂ©rences OTAN-Russie se sont Ă©galementtenues pour dĂ©battre des consĂ©quences sociales et psychologiques du terrorisme(mars 2002), des dĂ©fis et des possibilitĂ©s dâaction Ă la suite des attentats du11 septembre (juillet 2002), et de la nature et des perspectives des relations OTAN-Russie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme (novembre 2002).
La coopĂ©ration antiterroriste sâĂ©tend Ă©galement Ă la recherche scientifique. Un ateliersur âLes consĂ©quences sociales et psychologiques du terrorisme chimique, biologi-que et radiologiqueâ a eu lieu en mars 2002.
Sur la base de la DĂ©claration de Rome du 28 mai 2002, lâOTAN et la Russie ontdĂ©cidĂ© dâintensifier encore leur coopĂ©ration dans ce domaine, y compris par lâĂ©tablis-sement dâĂ©valuations conjointes de la menace terroriste pour la zone euro-atlantique.
AprĂšs celle tenue Ă Rome en fĂ©vrier 2002, une autre confĂ©rence conjointe OTAN-Russie, consacrĂ©e au rĂŽle des forces armĂ©es dans la lutte contre le terrorisme, sâesttenue au MinistĂšre de la dĂ©fense de la FĂ©dĂ©ration de Russie le 9 dĂ©cembre 2002.Elle a rĂ©uni de hauts responsables civils et militaires, des dĂ©cideurs et des universi-taires de Russie et de pays de lâOTAN pour un dĂ©bat sur les stratĂ©gies militaires delutte contre le terrorisme international. La confĂ©rence a abordĂ© les concepts et lesrĂŽles militaires, la gestion des crises et des consĂ©quences, les capacitĂ©s, les exerci-ces et la formation.
Vers le Sommet de Rome et la création du Conseil OTAN-Russie
Les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001 ont durement rappelĂ© la nĂ©cessitĂ© dâuneapproche globale et coordonnĂ©e face aux menaces communes. Dans un communi-
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quĂ© publiĂ© Ă lâissue dâune rĂ©union extraordinaire du Conseil conjoint permanent le12 septembre, lâOTAN et la Russie ont appelĂ© âlâensemble de la communautĂ© inter-nationale Ă sâunir dans la lutte contre le terrorismeâ.
Le 3 octobre 2001, le PrĂ©sident russe, Vladimir Poutine, et le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral delâOTAN, Lord Robertson, se sont rencontrĂ©s Ă Bruxelles pour examiner les possibili-tĂ©s dâun approfondissement de la coopĂ©ration OTAN-Russie. Des contacts ultĂ©rieursde haut niveau ont ouvert la voie Ă lâinitiative, annoncĂ©e par les Ministres des affairesĂ©trangĂšres Ă la rĂ©union du CCP du 7 dĂ©cembre 2001 Ă Bruxelles, qui devait donnerune impulsion et une substance nouvelles au partenariat OTAN-Russie grĂące Ă lacrĂ©ation dâun nouveau conseil qui serait chargĂ© dâidentifier et de chercher Ă exploiterdes possibilitĂ©s dâaction conjointe.
A la rĂ©union du CCP tenue Ă Reykjavik le 14 mai 2002, les Ministres des affairesĂ©trangĂšres ont approuvĂ© une dĂ©claration conjointe intitulĂ©e âLes relations OTAN-Russie : une qualitĂ© nouvelleâ, qui a Ă©tĂ© adoptĂ©e et signĂ©e par les chefs dâEtat et degouvernement ainsi que le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN au Sommet OTAN-Russietenu Ă Rome le 28 mai 2002. Se fondant sur les objectifs et principes de lâActe fon-dateur de 1997, la DĂ©claration de Rome fait du Conseil OTAN-Russie un mĂ©canismede consultation, dâĂ©tablissement de consensus, de coopĂ©ration, de dĂ©cision conjointeet dâaction conjointe sur toute une gamme de questions de sĂ©curitĂ© dâintĂ©rĂȘt commundans la rĂ©gion euro-atlantique.
Le COR fonctionne selon le principe du consensus et sur la base dâun dialogue poli-tique permanent sur des questions de sĂ©curitĂ© dans le but dâidentifier rapidement lesproblĂšmes naissants, de facon Ă trouver des approches communes et, lorsquâil y alieu, de mener des actions conjointes. Les rĂ©unions se tiennent au moins une fois parmois au niveau des Ambassadeurs et des reprĂ©sentants militaires, deux fois par anau niveau des Ministres de la dĂ©fense et des affaires Ă©trangĂšres ainsi que des chefsdâĂ©tat-major, et occasionnellement au niveau des chefs dâEtat et de gouvernement.
Le Conseil conjoint permanent OTAN-Russie aussi bien que le Conseil OTAN-Russiequi le remplace dĂ©sormais ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s sur la base de lâActe fondateur sur les rela-tions, la coopĂ©ration et la sĂ©curitĂ© mutuelles, signĂ© en 1997 Ă Paris. Si le CCP faci-litait les consultations et les Ă©changes dâinformations entre lâOTAN et la Russie, leCOR constitue un mĂ©canisme plus efficace et plus souple dâanalyse conjointe, dedĂ©cision conjointe et dâaction conjointe, fonctionnant selon le principe du consensusentre les 20 pays membres.
Le Conseil OTAN-Russie traite de tous les domaines dâintĂ©rĂȘt mutuel recensĂ©s danslâActe fondateur et cherche Ă intensifier la coopĂ©ration dans un certain nombre dedomaines clĂ©s. Il sâagit notamment de la lutte contre le terrorisme, de la gestion des
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crises, de la non-prolifĂ©ration, de la maĂźtrise des armements et des mesures deconfiance, de la dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre, de la recherche et du sauve-tage en mer, de la coopĂ©ration entre militaires et des urgences dans le domaine civil.Le COR a crĂ©Ă© quatre nouveaux groupes de travail dans les domaines du terrorisme,de la non-prolifĂ©ration, de la dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre et de la gestion delâespace aĂ©rien. Le groupe de travail sur le maintien de la paix, qui relevait du CCP, aĂ©galement Ă©tĂ© reconduit dans le cadre du COR. Dâautres domaines de coopĂ©rationseront identifiĂ©s.
OTAN-Ukraine
La Commission OTAN-Ukraine (COU) examine actuellement les possibilitĂ©s de met-tre au point de nouveaux mĂ©canismes et modalitĂ©s pour une relation OTAN-Ukraineapprofondie et Ă©largie, afin de dĂ©finir le cadre dâune relation renforcĂ©e. Au Sommetde Prague, la Commission OTAN-Ukraine a adoptĂ© un nouveau Plan dâaction OTAN-Ukraine (voir partie III), qui prĂ©voit une intensification des consultations et de la coo-pĂ©ration sur des questions politiques, Ă©conomiques et de dĂ©fense, afin de porter lesrelations OTAN-Ukraine Ă un niveau qualitativement nouveau, en se fondant sur laCharte de partenariat spĂ©cifique.
Depuis la signature en 1997 de la Charte de partenariat spĂ©cifique, la coopĂ©rationentre lâOTAN et lâUkraine, dans les domaines politique, militaire, Ă©conomique, scien-tifique, des plans civils dâurgence et autres, a fortement contribuĂ© Ă consolider lastabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© globales dans la rĂ©gion. Elle a Ă©galement renforcĂ© la positionde lâUkraine en tant quâacteur majeur dans la zone euro-atlantique. La Charte reflĂštela stratĂ©gie dĂ©clarĂ©e de lâUkraine dâaller vers une plus grande intĂ©gration dans lesstructures europĂ©ennes et transatlantiques et sert de base aux consultations entrelâOTAN et lâUkraine dans des domaines de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© euro-atlantiquetels que la prĂ©vention des conflits, la gestion des crises, le soutien de la paix et lesopĂ©rations humanitaires.
LâUkraine a Ă©tabli une coopĂ©ration avec lâOTAN immĂ©diatement aprĂšs sa dĂ©clarationdâindĂ©pendance en 1991. Elle est devenue un membre actif du Conseil de coopĂ©ra-tion nord-atlantique (auquel le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) a suc-cĂ©dĂ© en 1997) et, en 1994, elle a Ă©tĂ© le premier pays de la CommunautĂ© des EtatsindĂ©pendants Ă rejoindre le Partenariat pour la paix (PPP). Bien que lâUkraine conti-nue Ă jouer un rĂŽle actif dans le PPP, la signature de la Charte de partenariat spĂ©ci-fique a nĂ©anmoins marquĂ© un nouveau dĂ©part pour la coopĂ©ration OTAN-Ukraine ettĂ©moigne de lâimportance que lâOTAN accorde au rĂŽle stratĂ©gique de la relationOTAN-Ukraine.
Le Conseil de lâAtlantique Nord se rĂ©unit pĂ©riodiquement avec des reprĂ©sentants delâUkraine au niveau des Ministres et des Ambassadeurs dans un cadre Ă©tabli par laCharte, celui de la Commission OTAN-Ukraine. Le rĂŽle de la COU est dâĂ©valuer la
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mise en Ćuvre de la Charte et dâexaminer les moyens dâamĂ©liorer ou de dĂ©velopperencore la coopĂ©ration. Le ComitĂ© militaire de lâOTAN se rĂ©unit lui aussi rĂ©guliĂšrementavec des reprĂ©sentants de lâUkraine aux niveaux des ReprĂ©sentants militaires et desChefs dâĂ©tat-major.
La relation OTAN-Ukraine permet des consultations politiques sur des questions desĂ©curitĂ© dâintĂ©rĂȘt commun, notamment la coopĂ©ration dans le domaine de la rĂ©formede la dĂ©fense, la restructuration de lâindustrie de dĂ©fense, la rĂ©duction dâeffectifs et laconversion de bases, la formation et lâaide pour amĂ©liorer lâinteropĂ©rabilitĂ© entrelâUkraine et lâOTAN, la reconversion civile des officiers dĂ©gagĂ©s des cadres, la for-mation dâofficiers dâactive et lâexamen de questions scientifiques et environnementa-les.
Un Centre dâinformation et de documentation de lâOTAN a Ă©tĂ© ouvert Ă Kiev en 1997afin dâoffrir un accĂšs plus large aux informations sur lâOTAN et, en particulier, sur lerĂŽle de lâOTAN dans le monde de lâaprĂšs-Guerre froide et sur les avantages pourlâUkraine du Partenariat spĂ©cifique. En 1999, lâOTAN a Ă©galement ouvert un Bureaude liaison Ă Kiev afin de faciliter la participation de lâUkraine au Partenariat pour lapaix et de soutenir les efforts menĂ©s par ce pays pour rĂ©former son secteur de ladĂ©fense.
Maintien de la paix
LâUkraine a contribuĂ© de maniĂšre importante aux activitĂ©s de maintien de la paix delâOTAN dans les Balkans et, en 1996, elle a dĂ©ployĂ© en Bosnie-HerzĂ©govine un ba-taillon dâinfanterie de 550 hommes aux cĂŽtĂ©s des forces des pays membres et par-tenaires de lâOTAN dans le cadre de la Force de mise en Ćuvre (IFOR) dirigĂ©e parlâOTAN. LâUkraine a fourni par la suite un bataillon dâinfanterie mĂ©canisĂ© Ă la Forcede stabilisation (SFOR) et mis Ă disposition un escadron dâhĂ©licoptĂšres.
LâUkraine a aussi largement contribuĂ© aux activitĂ©s de maintien de la paix de la com-munautĂ© internationale en fournissant des forces Ă la KFOR (force dirigĂ©e par lâOTANau Kosovo) et en mettant Ă disposition une compagnie mĂ©canisĂ©e et un escadrondâhĂ©licoptĂšres. En juillet 2000, le bataillon polono-ukrainien, nouvellement crĂ©Ă©, a Ă©tĂ©dĂ©ployĂ© dans la rĂ©gion. Il a apportĂ© une contribution importante aux opĂ©rations demaintien de la paix dirigĂ©es par lâOTAN au Kosovo.
Réforme de la défense et coopération militaire
La coopĂ©ration OTAN-Ukraine a contribuĂ© Ă dĂ©terminer et Ă dĂ©velopper les domai-nes dans lesquels il convient dâapporter des ajustements complĂ©mentaires et de me-ner des rĂ©formes afin de permettre Ă lâUkraine de consolider son rĂŽle dans les struc-
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tures de sĂ©curitĂ© euro-atlantiques. Un Groupe de travail conjoint OTAN-Ukraine surla rĂ©forme de la dĂ©fense a ainsi Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour faire avancer ce processus en Ă©labo-rant des calendriers et des objectifs de planification rĂ©alistes et financiĂšrement ac-ceptables en fonction des besoins de lâUkraine. GrĂące au Processus de planificationet dâexamen du PPP, cette approche permet dâidentifier clairement les prioritĂ©s liĂ©esaux ressources financiĂšres.
Les activitĂ©s du Groupe de travail conjoint portent Ă©galement sur la gestion desconsĂ©quences de la rĂ©forme de la dĂ©fense, sâagissant, par exemple, dâaider lâUkraineĂ mettre en place un cadre de civils au sein du MinistĂšre de la dĂ©fense nationale oudâorganiser dans les capitales des pays de lâOTAN une formation pratique Ă lâinten-tion du personnel ukrainien. A titre de contribution Ă la restructuration des forcesarmĂ©es ukrainiennes, lâOTAN a organisĂ© des programmes devant aider les officiers Ă se reconvertir, notamment des cours de langues et des cours de gestion portant surles plans de dĂ©fense, les ressources humaines et la conversion des industries dedĂ©fense.
Un autre aspect essentiel de la coopĂ©ration en matiĂšre de rĂ©forme de la dĂ©fense estlâidentification des armes et munitions excĂ©dentaires en vue de leur destruction sansrisque. La crĂ©ation, en juillet 2002, dâun fonds dâaffectation spĂ©ciale du PPP est des-tinĂ©e Ă faciliter la destruction de 400 000 mines terrestres antipersonnel.
La lutte contre les nouvelles menaces pesant sur la sĂ©curitĂ©, dont le terrorisme et laprolifĂ©ration des armes de destruction massive, constitue un autre grand dĂ©fi pour lepartenariat OTAN-Ukraine. LâUkraine a Ă©tĂ© le premier pays partenaire Ă faire publi-quement savoir quâelle apportait son soutien Ă lâinvocation de lâarticle 5 du TraitĂ© delâAtlantique Nord en rĂ©ponse aux attentats terroristes du 11 septembre 2001. Elle aensuite ouvert son espace aĂ©rien aux aĂ©ronefs alliĂ©s participant Ă la campagne an-titerroriste en Afghanistan. Les moyens de transport aĂ©rien de lâUkraine ont Ă©gale-ment jouĂ© un rĂŽle capital dans le transport des troupes alliĂ©es participant aux opĂ©ra-tions antiterroristes dans ce pays.
En juillet 2002, lâOTAN et lâUkraine ont signĂ© un mĂ©morandum dâentente sur le sou-tien fourni par le pays hĂŽte qui facilitera la poursuite de la coopĂ©ration militaire entrelâOTAN et lâUkraine.
Secours en cas de catastrophes
Les plans civils dâurgence constituent un domaine ou lâOTAN et lâUkraine ont large-ment coopĂ©rĂ©. Les inondations catastrophiques qui ont touchĂ© Kharkov en 1995 ont,en effet, mis en Ă©vidence la nĂ©cessitĂ© de renforcer la coopĂ©ration dans ce domaine.RĂ©pondant Ă la demande du gouvernement ukrainien, les pays de lâOTAN ont immĂ©-diatement envoyĂ© des moyens humains et matĂ©riels dans la rĂ©gion sinistrĂ©e.
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Depuis lors, des consultations sur le contenu et lâĂ©tendue de la coopĂ©ration dans cedomaine figurent rĂ©guliĂšrement dans les programmes de coopĂ©ration de lâUkraineavec lâOTAN. En 1997, un mĂ©morandum dâentente sur les plans civils dâurgence etlâĂ©tat de prĂ©paration aux catastrophes a Ă©tĂ© signĂ©, faisant de ce domaine un impor-tant volet de la coopĂ©ration OTAN-Ukraine.
LâOTAN et lâUkraine ont centrĂ© leur coopĂ©ration sur les aspects pratiques des planscivils dâurgence par le biais dâune planification et dâexercices conjoints, permettantainsi Ă lâUkraine de tester ses ressources et de mettre en pratique les compĂ©tencesquâelle a acquises par le passĂ© dans le cadre dâinondations et de la gestion de lacatastrophe de Tchernobyl. Lâobjectif gĂ©nĂ©ral est de renforcer lâautonomie rĂ©gionaledans le domaine de la gestion des crises civiles.
En novembre 1998, la coopĂ©ration dans ce domaine a de nouveau Ă©tĂ© mise Ă lâĂ©preuve lors dâimportantes inondations provoquĂ©es par des pluies diluviennes dansle bassin de la Tisa, riviĂšre de lâouest de lâUkraine. LâOTAN et les pays partenairesont apportĂ© une aide immĂ©diate et efficace Ă la rĂ©gion sinistrĂ©e.
Deux ans plus tard, un important exercice multinational, âTranscarpathia 2000â, sâesttenu Ă Oujgorod, dans lâouest de lâUkraine, rĂ©gion qui a Ă©tĂ© gravement inondĂ©e cesderniĂšres annĂ©es. Plusieurs aspects des secours en cas de catastrophe ont Ă©tĂ© tes-tĂ©s Ă cette occasion : reconnaissance, recherche et sauvetage, purification de lâeauet conduite Ă tenir en prĂ©sence de produits chimiques toxiques.
Science et environnement
La participation de lâUkraine Ă des programmes de coopĂ©ration placĂ©s sous les aus-pices du Programme scientifique de lâOTAN a dĂ©butĂ© en 1991. Depuis lors, plus de500 bourses ont Ă©tĂ© octroyĂ©es Ă des scientifiques ukrainiens.
Des subventions Ă la constitution de rĂ©seaux informatiques ont contribuĂ© Ă amĂ©liorerle niveau et la qualitĂ© des communications en Ukraine, ce qui a permis Ă un certainnombre dâĂ©tablissements scientifiques et dâenseignement dâaccĂ©der Ă lâInternet et deconstituer une infrastructure de rĂ©seaux de base pour lâamĂ©lioration de la rechercheet de lâenseignement dans le pays. Un Groupe de travail spĂ©cial OTAN-Ukraine sur lacoopĂ©ration scientifique a Ă©tĂ© crĂ©Ă© afin dâexplorer de nouveaux moyens Ă mettre enĆuvre pour intensifier la coopĂ©ration et favoriser une plus grande participation auprogramme.
OTAN-UE
Les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001 ont soulignĂ© lâimportance dâune coopĂ©rationaccrue entre lâOTAN et lâUE sur des questions dâintĂ©rĂȘt commun afin quâil soit possi-ble dâapporter aux crises la rĂ©ponse militaire la plus appropriĂ©e et de les gĂ©rer avec
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efficacitĂ©. Au Sommet de Prague, les dirigeants des pays de lâOTAN ont rĂ©affirmĂ©leur volontĂ© de renforcer la coopĂ©ration OTAN-UE, dont lâefficacitĂ© a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e Ă lâoccasion des efforts entrepris en commun pour rĂ©tablir la paix et crĂ©er les conditionsdu progrĂšs dans les Balkans. Les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001 ont encoreinsistĂ© sur lâimportance dâune transparence et dâune coopĂ©ration accrues entre lesdeux organisations. Les dirigeants ont soulignĂ© leur volontĂ© de parvenir Ă un vĂ©rita-ble partenariat stratĂ©gique reposant sur des solutions qui satisfassent tous les AlliĂ©ssur la question de la participation dâAlliĂ©s europĂ©ens non membres de lâUE.
Des progrĂšs importants ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, peu de temps aprĂšs le Sommet de Prague,aprĂšs que lâEU ait rĂ©solu la question de la participation Ă la satisfaction de tous lesAlliĂ©s. RĂ©unis le 13 dĂ©cembre 2002, les pays membres du Conseil de lâAtlantiqueNord ont dĂ©clarĂ© quâils Ă©taient dĂ©sormais en mesure dâaccorder Ă lâUE un accĂšs aisĂ©aux moyens et capacitĂ©s collectifs de lâAlliance pour des opĂ©rations dans lesquelleslâAlliance dans son ensemble ne serait pas engagĂ©e militairement et ils ont annoncĂ©une sĂ©rie de mesures en rapport avec cette dĂ©cision.
Dans une dĂ©claration diffusĂ©e le mĂȘme jour, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN, LordRobertson, a affirmĂ© que lâOTAN et lâUnion europĂ©enne avaient fait un grand pas enavant dans la mise en application du partenariat stratĂ©gique entre les deux organi-sations. Il a annoncĂ© que le Conseil de lâAtlantique Nord avait convenu dâadopter unesĂ©rie de dĂ©cisions visant Ă entretenir une relation Ă©troite et transparente avec lâUnioneuropĂ©enne et Ă apporter un appui aux opĂ©rations dirigĂ©es par lâUnion europĂ©ennedans lesquelles lâAlliance dans son ensemble nâĂ©tait pas engagĂ©e militairement,conformĂ©ment aux dĂ©cisions prises au Sommet de Washington en 1999. Ces dĂ©ci-sions font suite Ă lâadoption par le Conseil europĂ©en des modalitĂ©s de mise en Ćuvredes dispositions de Nice concernant la participation dâAlliĂ©s europĂ©ens non membresde lâUnion europĂ©enne Ă des opĂ©rations dirigĂ©es par lâUnion europĂ©enne et faisantappel Ă des moyens de lâOTAN.
LâUnion europĂ©enne et lâOTAN ont diffusĂ© le 16 dĂ©cembre 2002 une dĂ©clarationconjointe ouvrant la voie Ă un renforcement de leur coopĂ©ration. Cette dĂ©clarationhistorique sur la Politique europĂ©enne en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD)Ă©tablit la base officielle de la coopĂ©ration entre les deux organisations dans les do-maine de la gestion des crises et de la prĂ©vention des conflits. Elle Ă©nonce les prin-cipes politiques sur lesquels la coopĂ©ration UE-OTAN repose et donne Ă lâUnioneuropĂ©enne un accĂšs garanti aux capacitĂ©s de planification de lâOTAN pour menerses propres opĂ©rations militaires. Le texte de la dĂ©claration est reproduit dans laPartie III.
Evolution de lâIdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense
La volontĂ© de lâAlliance de consolider son pilier europĂ©en est fondĂ©e sur le dĂ©velop-pement dâune IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (IESD) effective au sein
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de lâOTAN, qui puisse rĂ©pondre aux besoins europĂ©ens et, en mĂȘme temps, contri-buer Ă la sĂ©curitĂ© de lâAlliance. En assumant une plus grande part de responsabilitĂ©concernant leur propre sĂ©curitĂ©, les pays europĂ©ens membres de lâOTAN cherchentĂ crĂ©er une relation transatlantique plus forte et plus Ă©quilibrĂ©e, qui renforcera lâen-semble de lâAlliance.
Le processus qui a menĂ© au dĂ©veloppement dâune IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ©et de dĂ©fense sâest dĂ©roulĂ© progressivement sur une dizaine dâannĂ©es.
Au dĂ©but des annĂ©es 1990, il est devenu Ă©vident que le moment Ă©tait venu de rĂ©Ă©-quilibrer les relations entre lâEurope et lâAmĂ©rique du nord et que les pays europĂ©ensmembres de lâAlliance devaient prendre des mesures pour assumer une plus grandepart de responsabilitĂ© dans leur dĂ©fense et leur sĂ©curitĂ© communes. Ces pays euro-pĂ©ens se sont engagĂ©s dans un processus destinĂ© Ă mettre en place une vĂ©ritablecapacitĂ© militaire europĂ©enne sans double emploi inutile avec les structures de com-mandement, les services de planification et les moyens et capacitĂ©s militaires quiexistaient dĂ©jĂ au sein de lâOTAN, tout en renforcant dans le mĂȘme temps leur contri-bution aux missions et aux activitĂ©s de lâAlliance. Cette approche a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©ecomme rĂ©pondant Ă la fois Ă lâobjectif de lâUnion europĂ©enne dâĂ©laborer une PolitiqueĂ©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune et Ă la nĂ©cessitĂ© dâun partenariat plus Ă©quilibrĂ©entre les pays nord-amĂ©ricains et europĂ©ens membres de lâAlliance.
Le processus de dĂ©veloppement de lâIdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fenseau sein de lâOTAN fait partie intĂ©grante de lâadaptation des structures politiques etmilitaires de lâOTAN. Il constitue en mĂȘme temps un Ă©lĂ©ment important du dĂ©velop-pement des capacitĂ©s europĂ©ennes de dĂ©fense dans le contexte de la PolitiqueeuropĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense de lâUE. Le dĂ©roulement de ces deux proces-sus repose sur les TraitĂ©s de lâUnion europĂ©enne de Maastricht (1992), dâAmsterdam(1997) et de Nice (2000), et sur les dĂ©cisions prises par lâAlliance Ă ses rĂ©unions ausommet tenues successivement Ă Bruxelles (1994), Madrid (1997) et Washington(1999).
En adoptant le TraitĂ© de Maastricht, les dirigeants de lâUnion europĂ©enne Ă©taientconvenus dâĂ©laborer une Politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune (PESC) âycompris la dĂ©finition Ă terme dâune politique de dĂ©fense commune qui pourraitconduire, le moment venu, Ă une dĂ©fense communeâ. Cet accord prĂ©cisait que lâUnionde lâEurope occidentale (UEO) faisait partie intĂ©grante du dĂ©veloppement de lâUnioneuropĂ©enne crĂ©Ă©e par le TraitĂ© de Maastricht et demandait Ă lâUEO dâĂ©laborer et demettre en Ćuvre les dĂ©cisions et les actions de lâUnion qui avaient des implicationsdans le domaine de la dĂ©fense. A lâissue de la rĂ©union de lâUnion europĂ©enne, lesEtats membres de lâUEO se sont Ă©galement rĂ©unis Ă Maastricht et ont exprimĂ© leuraccord sur la nĂ©cessitĂ© dâune vĂ©ritable IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fenseet dâune plus grande responsabilitĂ© de lâEurope en matiĂšre de dĂ©fense.
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En janvier 1994, les chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâAlliance se sontfĂ©licitĂ©s de lâentrĂ©e en vigueur du TraitĂ© de Maastricht et des dĂ©cisions prises parlâUnion europĂ©enne sur la sĂ©curitĂ© et la dĂ©fense, qui allaient renforcer le pilier euro-pĂ©en de lâAlliance et permettre aux membres europĂ©ens de lâOTAN dâapporter unecontribution plus cohĂ©rente Ă la sĂ©curitĂ© euro-atlantique. Ils ont rĂ©affirmĂ© quelâAlliance demeurait le forum essentiel de consultation entre ses membres et lâen-ceinte ou ils sâaccordent sur les politiques touchant Ă leurs engagements de sĂ©curitĂ©et de dĂ©fense au titre du TraitĂ© de lâAtlantique Nord. Ils se sont Ă©galement fĂ©licitĂ©s dela coopĂ©ration Ă©troite et croissante entre lâOTAN et lâUnion de lâEurope occidentale.Ils ont aussi annoncĂ© quâils se tenaient prĂȘts Ă mettre Ă disposition les moyens col-lectifs de lâAlliance, sur la base de consultations au sein du Conseil de lâAtlantiqueNord, pour des opĂ©rations de lâUEO menĂ©es par les AlliĂ©s europĂ©ens en applicationde leur Politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune.
Les chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâOTAN ont aussi donnĂ© instructionau Conseil de lâAtlantique Nord dâexaminer comment il serait possible de dĂ©velopperet dâadapter les structures et procĂ©dures politiques et militaires de lâAlliance afin deconduire avec plus dâefficacitĂ© et de souplesse les missions de lâAlliance, y comprisles opĂ©rations de maintien de la paix, et de traduire dans les faits lâĂ©mergence delâIdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense.
Câest dans le cadre de ce processus quâa Ă©tĂ© Ă©laborĂ© le concept de groupes deforces interarmĂ©es multinationales (GFIM). Le concept des GFIM vise Ă proposerdes forces plus souples et dĂ©ployables capables de rĂ©pondre aux nouveaux impĂ©ra-tifs de toutes les missions de lâAlliance, et de faciliter lâutilisation des moyens delâOTAN pour les opĂ©rations entreprises par lâUnion europĂ©enne.
A leurs rĂ©unions de Berlin et de Bruxelles, en juin 1996, les Ministres des affairesĂ©trangĂšres et de la dĂ©fense des pays membres de lâOTAN ont rĂ©affirmĂ© leur soutienĂ lâIdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (IESD) au sein de lâOTAN, qui doitpermettre Ă tous les AlliĂ©s europĂ©ens dâapporter une contribution plus cohĂ©rente etplus efficace aux missions et activitĂ©s de lâAlliance. Ce processus devait en outre leurdonner la possibilitĂ© dâagir indĂ©pendamment tout en renforcant dans le mĂȘme tempsle partenariat transatlantique. Les dĂ©cisions spĂ©cifiques prises par les Ministres de ladĂ©fense Ă Berlin ont jetĂ© les bases des futurs travaux dans ce domaine.
Au Sommet de Madrid, en juillet 1997, les chefs dâEtat et de gouvernement des paysde lâOTAN se sont fĂ©licitĂ©s des progrĂšs considĂ©rables rĂ©alisĂ©s en ce qui concerne lacrĂ©ation de lâIESD au sein de lâAlliance. Le Conseil de lâAtlantique Nord en sessionpermanente a Ă©tĂ© invitĂ© Ă mener Ă bien rapidement ses travaux dans ce domaine, encoopĂ©ration avec lâUEO. Ces travaux Ă©taient achevĂ©s, pour lâessentiel, lors de larĂ©union au Sommet de Washington en avril 1999.
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Au cours de lâannĂ©e suivante, on a assistĂ© Ă dâimportants dĂ©veloppements Ă cetĂ©gard. Les gouvernements des pays membres de lâUE et de lâUEO ont notammentdĂ©cidĂ© que lâUE assumerait elle-mĂȘme le dĂ©veloppement futur dâune Politique euro-pĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense ainsi que de ses structures. A la fin de 2000, lesrĂŽles et les missions qui incombaient prĂ©cĂ©demment Ă lâUEO avaient Ă©tĂ© confiĂ©s Ă lâUE et des dispositions avaient Ă©tĂ© prises pour que les derniĂšres responsabilitĂ©s delâUEO soient gĂ©rĂ©es dans le cadre dâune structure restreinte et dâun petit secrĂ©tariat.
A leur rĂ©union tenue Ă Washington en avril 1999, les chefs dâEtat et de gouvernementdes pays de lâAlliance ont entamĂ© des travaux sur le dĂ©veloppement de lâIdentitĂ©europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense au sein de lâAlliance. Les dĂ©bats ont Ă©tĂ© lancĂ©ssur un certain nombre dâaspects spĂ©cifiques, Ă savoir :
âą les moyens dâassurer lâĂ©tablissement dâune consultation, dâune coopĂ©ration etdâune transparence mutuelles effectives entre lâUnion europĂ©enne et lâAlliance surla base des mĂ©canismes existant entre lâOTAN et lâUnion de lâEurope occidentale ;
âą la participation des AlliĂ©s europĂ©ens non membres de lâUE ;âą les modalitĂ©s pratiques dâaccĂšs de lâUE aux capacitĂ©s de planification de lâOTAN
ainsi quâaux moyens et capacitĂ©s de lâAlliance.
Les travaux complĂ©mentaires relatifs Ă lâIESD avaient pour fondement les principessuivants, Ă©tablis au Sommet de Washington et aux rĂ©unions ministĂ©riellesultĂ©rieures :
âą lâAlliance a pris acte de la rĂ©solution de lâUnion europĂ©enne Ă se doter dâune capa-citĂ© dâaction autonome, de maniĂšre Ă pouvoir prendre des dĂ©cisions et, lorsquelâAlliance en tant que telle nâest pas engagĂ©e, approuver des actions militaires ;
âą Ă mesure que ce processus avancera, lâOTAN et lâUE devront assurer lâĂ©tablisse-ment entre elles dâune consultation, dâune coopĂ©ration et dâune transparence effec-tives, en mettant Ă profit les mĂ©canismes de coopĂ©ration qui existent dĂ©jĂ entrelâOTAN et lâUEO ;
âą les dirigeants de lâAlliance ont saluĂ© la dĂ©termination des membres de lâUnioneuropĂ©enne comme des autres AlliĂ©s europĂ©ens Ă prendre les mesures nĂ©cessai-res pour renforcer leurs capacitĂ©s de dĂ©fense, en particulier pour de nouvellesmissions, en Ă©vitant les doubles emplois inutiles ;
âą ils attachent la plus haute importance Ă veiller Ă ce que les AlliĂ©s europĂ©ens nonmembres de lâUE soient associĂ©s aussi pleinement que possible Ă des opĂ©rationsde rĂ©ponse aux crises dirigĂ©es par lâUE, sur la base des arrangements de consul-tation qui existent au sein de lâUEO, en prenant Ă©galement note de lâintĂ©rĂȘt duCanada pour une participation Ă de telles opĂ©rations selon des modalitĂ©s appro-priĂ©es ;
âą ils sont rĂ©solus Ă aller plus loin dans le sens des dĂ©cisions de Berlin de 1996,sâagissant notamment du concept relatif Ă lâutilisation de moyens et de capacitĂ©sde lâOTAN sĂ©parables mais non sĂ©parĂ©s pour des opĂ©rations dirigĂ©es par lâUE.
QUESTIONS CLES - nouvelles relations
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Dispositions âBerlin Plusâ
Selon ces principes, des dispositions dĂ©taillĂ©es (connues sous le nom de âBerlinplusâ) associant lâOTAN et lâUnion europĂ©enne vont ĂȘtre Ă©tablies. Elles respecterontles exigences concernant les opĂ©rations de lâOTAN et la cohĂ©rence de sa structurede commandement ; ces dispositions portent notamment sur les questions ci-aprĂšs :
âą un accĂšs assurĂ© de lâUE Ă des capacitĂ©s de planification de lâOTAN pouvant contri-buer Ă la planification militaire dâopĂ©rations dirigĂ©es par lâUE ;
âą la prĂ©somption de disponibilitĂ© au profit de lâUE de capacitĂ©s et de moyens com-muns de lâOTAN prĂ©identifiĂ©s en vue de leur utilisation dans des opĂ©rations diri-gĂ©es par lâUE ;
âą lâidentification dâune sĂ©rie dâoptions de commandement europĂ©en pour des opĂ©ra-tions dirigĂ©es par lâUE et la poursuite du renforcement du rĂŽle de lâadjoint auCommandant suprĂȘme des forces alliĂ©es en Europe, afin de lui permettre dâassu-mer pleinement et de maniĂšre effective ses responsabilitĂ©s europĂ©ennes ;
âą la poursuite de lâadaptation du systĂšme de planification de la dĂ©fense de lâOTANdâune maniĂšre qui intĂšgre plus complĂštement la disponibilitĂ© de forces pour desopĂ©rations dirigĂ©es par lâUE.
Origines des relations OTAN-UE
Les modalitĂ©s adoptĂ©es pour la coopĂ©ration entre lâOTAN et lâUEO de 1991 Ă 2000ont jetĂ© les bases du partenariat stratĂ©gique qui sâest ensuite constituĂ© entre lâOTANet lâUnion europĂ©enne. Ces relations se sont dĂ©veloppĂ©es Ă lâoccasion du Sommetfranco-britannique de Saint-Malo, en dĂ©cembre 1998, au cours duquel la France et leRoyaume-Uni ont dĂ©cidĂ© que lâUnion europĂ©enne âdoit avoir une capacitĂ© autonomedâaction, appuyĂ©e sur des forces militaires crĂ©dibles, avec les moyens de les utiliseret en Ă©tant prĂȘte Ă le faire afin de rĂ©pondre aux crises internationalesâ. Les deux paysont diffusĂ© une dĂ©claration conjointe prĂ©cisant quâils Ă©taient dĂ©terminĂ©s Ă permettre Ă lâUnion europĂ©enne de progresser concrĂštement vers ces objectifs. Cette dĂ©cision aouvert la voie Ă lâadoption de mesures Ă lâUE visant Ă rĂ©aliser ces objectifs.
Dans le nouveau climat qui rĂ©gnait aprĂšs la rĂ©union de Saint-Malo, il a Ă©tĂ© possiblede progresser. AprĂšs lâentrĂ©e en vigueur du TraitĂ© dâAmsterdam, le 1er mai 1999, leConseil europĂ©en rĂ©uni Ă Cologne en juin 1999 a dĂ©cidĂ© de doter lâUnion europĂ©ennedes moyens et des capacitĂ©s nĂ©cessaires pour mettre en Ćuvre une Politique euro-pĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD) commune. Le rĂŽle qui avait Ă©tĂ© celui delâUEO Ă©tait progressivement repris par lâUnion europĂ©enne.
Dans lâintervalle, lâOTAN a continuĂ© de travailler avec lâUEO pour achever la mise enĆuvre dâarrangements visant Ă faciliter la coopĂ©ration entre les deux organisationsen cas dâopĂ©ration de gestion des crises dirigĂ©e par lâUEO et faisant appel Ă des
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moyens et capacitĂ©s de lâOTAN. Des travaux complĂ©mentaires ont Ă©tĂ© entrepris pouraffiner les arrangements relatifs Ă lâutilisation de ces moyens et au partage des infor-mations. On a Ă©galement procĂ©dĂ© Ă lâessai et Ă lâĂ©valuation en commun des procĂ©-dures. Un exercice conjoint OTAN-UEO de gestion des crises sâest dĂ©roulĂ© enfĂ©vrier 2000.
Le transfert des responsabilitĂ©s de lâUEO Ă lâUE a donnĂ© aux relations entre lâOTANet lâUE une dimension nouvelle, comme en tĂ©moigne lâĂ©volution des deux organisa-tions.
A sa rĂ©union dâHelsinki, en dĂ©cembre 1999, le Conseil de lâUnion europĂ©enne a fixĂ©aux Etats membres de lâUE un âobjectif globalâ relatif aux capacitĂ©s militaires desti-nĂ©es Ă des opĂ©rations de gestion des crises. Lâobjectif Ă©tait de mettre lâUE en me-sure, dâici Ă 2003, de dĂ©ployer et de maintenir pendant une pĂ©riode dâau moins un andes forces militaires comptant jusquâĂ 60 000 hommes, chargĂ©es dâassumer toute lagamme des tĂąches dites âde Petersbergâ, Ă©noncĂ©es dans le TraitĂ© dâAmsterdam de1997. Il sâagit de missions dâaide humanitaire et dâĂ©vacuation, de missions de main-tien de la paix et de missions de forces de combat dans le domaine de la gestion descrises, y compris le rĂ©tablissement de la paix. Ces forces auront pour rĂŽle de menerdes opĂ©rations militaires dirigĂ©es par lâUE en rĂ©ponse Ă des crises au niveau inter-national dans des situations ou lâOTAN dans son ensemble ne serait pas engagĂ©emilitairement.
Par ailleurs, lâUE a dĂ©cidĂ© dâĂ©tablir des structures politiques et militaires permanen-tes, et notamment un comitĂ© politique et de sĂ©curitĂ©, un comitĂ© militaire et un Ă©tat-major, pour assurer lâorientation politique et la direction stratĂ©gique nĂ©cessaires Ă ces opĂ©rations. LâUE a Ă©galement dĂ©cidĂ© dâĂ©laborer des arrangements pour uneconsultation, une coopĂ©ration et une transparence pleines et entiĂšres avec lâOTAN etdâassurer le dialogue, la consultation et la coopĂ©ration nĂ©cessaires avec les payseuropĂ©ens membres de lâOTAN qui nâappartiennent pas Ă lâUE sur des questionsliĂ©es Ă la Politique europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense et Ă la gestion des crises.
Faits nouveaux depuis 1999
Le dialogue entre lâAlliance et lâUnion europĂ©enne sâest rĂ©guliĂšrement intensifiĂ©conformĂ©ment aux dĂ©cisions prises Ă Washington et au cours de rĂ©unions ultĂ©rieu-res, et compte tenu de lâĂ©volution de lâUE. Les rĂ©unions du Conseil europĂ©en Ă Nice,axĂ©es en particulier sur le problĂšme clĂ© de la participation dâAlliĂ©s europĂ©ens nonmembres de lâUnion europĂ©enne Ă des opĂ©rations dirigĂ©es par lâUE et faisant appel Ă des moyens de lâOTAN, et les rĂ©unions ministĂ©rielles du Conseil de lâAtlantique NordĂ Bruxelles en dĂ©cembre 2000, ont permis dâenregistrer de nouveaux progrĂšs. LesMinistres des affaires Ă©trangĂšres des pays de lâAlliance ont dĂ©clarĂ© quâils parta-
QUESTIONS CLES - nouvelles relations
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geaient lâobjectif, entĂ©rinĂ© par les Etats membres de lâUE, dâun partenariat vĂ©ritabledans le domaine de la gestion des crises entre lâOTAN et lâUE. Les deux organisa-tions ont dĂ©cidĂ© de dĂ©velopper les consultations et la coopĂ©ration entre elles sur desquestions dâintĂ©rĂȘt commun relatives Ă la sĂ©curitĂ©, Ă la dĂ©fense et Ă la gestion descrises, afin dâapporter Ă celles-ci la rĂ©ponse militaire la plus appropriĂ©e.
En juillet 2000, lâOTAN et le secrĂ©tariat du Conseil de lâUE ont conclu un accord desĂ©curitĂ© intĂ©rimaire entre les deux organisations rĂ©gissant lâĂ©change dâinformationsclassifiĂ©es. Les deux organisations ont entamĂ© des travaux en vue de la conclusiondâun accord de sĂ©curitĂ© permanent entre lâOTAN et lâUE.
Au cours du deuxiĂšme semestre 2000, des experts de lâAlliance ont commencĂ© Ă donner des avis militaires et techniques aux experts de lâUE sur lâĂ©tablissement dâuncatalogue de forces et de capacitĂ©s visant Ă rĂ©aliser lâobjectif global et ce, en prĂ©vi-sion de la confĂ©rence dâoffres dâengagement de capacitĂ©s de lâUE, qui sâest tenue ennovembre 2000.
Il y a eu en janvier 2001 un Ă©change de courrier entre le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTANet, Ă cette date, la prĂ©sidence suĂ©doise de lâUE prĂ©voyant des rĂ©unions conjointes auniveau des ambassadeurs et au niveau des ministres. Depuis fĂ©vrier 2001, des rĂ©u-nions ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement organisĂ©es entre le ComitĂ© politique et de sĂ©curitĂ© delâUE et le Conseil de lâAtlantique Nord. Les deux organisations se sont engagĂ©es Ă intensifier les consultations en pĂ©riodes de crise. La premiĂšre rĂ©union officielleconjointe des Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays de lâOTAN et de lâUE sâesttenue Ă Budapest en mai 2001 en marge de la rĂ©union ministĂ©rielle du Conseil delâAtlantique Nord.
A lâOTAN, les travaux sur les principales questions que soulĂšve lâĂ©laboration delâIESD se sont poursuivis en 2001 et en 2002, en particulier lâidentification dâune sĂ©riedâoptions de commandement europĂ©en, la prĂ©somption de disponibilitĂ© de capacitĂ©set de moyens prĂ©identifiĂ©s, lâadaptation du processus de planification de la dĂ©fensede lâAlliance et les consultations OTAN-UE en pĂ©riodes de crise.
La coopĂ©ration entre lâOTAN et lâUnion europĂ©enne sâest aussi dĂ©veloppĂ©e dans uncertain nombre de domaines et en particulier dans la campagne contre le terrorisme.Les contacts directs se sont multipliĂ©s et, aprĂšs les attentats terroristes du11 septembre, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN a participĂ© aux dĂ©libĂ©rations duConseil âaffaires gĂ©nĂ©ralesâ de lâUE qui sâest tenu le 12 septembre pour analyser lasituation internationale Ă la suite des attentats. La coopĂ©ration entre les deux orga-nisations a Ă©galement contribuĂ© de maniĂšre positive Ă lâamĂ©lioration de la situationde sĂ©curitĂ© dans lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* ou lâOTAN a assurĂ© lasĂ©curitĂ© des observateurs de lâUE et de lâOSCE chargĂ©s de superviser la mise enĆuvre du plan de paix jusquâĂ la fin de mars 2003.
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Câest Ă cette date que la mission de maintien de la paix dirigĂ©e par lâOTAN sâestachevĂ©e et que sa responsabilitĂ© a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă lâUnion europĂ©enne. Des contactsrĂ©guliers ont lieu entre les deux organisations ainsi quâavec lâOSCE pour accroĂźtre aumaximum le soutien quâapporte la communautĂ© internationale aux rĂ©formes politi-ques dans le pays et au maintien du processus politique. Une dĂ©lĂ©gation conjointecomprenant le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN, le Haut reprĂ©sentant de lâUE, le PrĂ©si-dent en exercice de lâOSCE et le Commandant suprĂȘme des forces alliĂ©es en Europesâest rendue Ă Skopje le 18 octobre 2001 pour des entretiens avec le prĂ©sident Tra-jkovski et dâautres dirigeants politiques.
La situation dans lâouest des Balkans figure rĂ©guliĂšrement Ă lâordre du jour des rĂ©u-nions du Conseil de lâAtlantique Nord et du ComitĂ© politique et de sĂ©curitĂ© de lâUE.Les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays de lâOTAN et de lâUE se sont rĂ©unis Ă Bruxelles le 6 dĂ©cembre 2001 pour faire le point de la coopĂ©ration dans tous lesdomaines et ont soulignĂ© quâils restaient dĂ©terminĂ©s Ă renforcer le processus de paixdans lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* et ailleurs dans lâouest des Balkans.Dâautres contacts entre le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN et le Haut reprĂ©sentantde lâUE ont continuĂ© de contribuer Ă la coopĂ©ration et, en mai 2002, les Ministresdes affaires Ă©trangĂšres des pays des deux organisations se sont Ă nouveau rĂ©unisĂ Reykjavik, ou ils ont rĂ©affirmĂ© leur volontĂ© dâĂ©tablir des relations Ă©troites ettransparentes.
La situation dans le sud de la Serbie a fait lâobjet de consultations et de coopĂ©ration,la communautĂ© internationale ayant du intervenir en 2001 pour dĂ©samorcer le risquedâune guerre civile dans la rĂ©gion et pour aider Ă nĂ©gocier un cessez-le-feu. Le rap-prochement entre le gouvernement de Serbie et du MontĂ©nĂ©gro dâune part, et lesinstitutions europĂ©ennes, dâautre part, continue de se confirmer comme en tĂ©moignepar exemple lâintĂ©rĂȘt dont fait preuve la Serbie et le MontĂ©nĂ©gro pour le programmedu Partenariat pour la paix. Le renforcement du processus politique, comme le prouvele bon dĂ©roulement des Ă©lections municipales dans le sud de la Serbie enjuillet 2002, demeure le dossier prioritaire de lâOTAN et de lâUE, qui sont toutes deuxintervenues pour calmer le jeu lorsque cela sâavĂ©rait nĂ©cessaire. Du fait des progrĂšsaccomplis Ă la fin de 2002 concernant le partenariat stratĂ©gique OTAN-UE, ces acti-vitĂ©s de coopĂ©ration seront encore dĂ©veloppĂ©es Ă lâavenir.
Dialogue méditerranéen
Le Dialogue mĂ©diterranĂ©en de lâOTAN fait partie intĂ©grante de lâapproche coopĂ©ra-tive de lâAlliance Ă lâĂ©gard de la sĂ©curitĂ©. Il se fonde sur la conviction que la sĂ©curitĂ©en Europe est Ă©troitement liĂ©e Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la stabilitĂ© en MĂ©diterranĂ©e et que ladimension mĂ©diterranĂ©enne est une composante importante de lâarchitecture de sĂ©-
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curitĂ© europĂ©enne. Ce Dialogue a pour objet de contribuer Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la stabi-litĂ© dans la rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne, dâinstaurer une meilleure comprĂ©hension mu-tuelle et de dissiper, dans les pays participant au Dialogue, les idĂ©es fausses au sujetde lâOTAN.
Les participants au Sommet de Prague ont dĂ©cidĂ© de renforcer substantiellement lesdimensions politique et pratique du Dialogue mĂ©diterranĂ©en, partie intĂ©grante delâapproche coopĂ©rative que lâAlliance a de la sĂ©curitĂ©.
Le Dialogue trouve ses origines dans la DĂ©claration du Sommet de Bruxelles dejanvier 1994. A cette occasion, les chefs dâEtat et de gouvernement des pays delâOTAN ont relevĂ© dans le processus de paix au Proche-Orient des dĂ©veloppementspositifs âdonnant la possibilitĂ© dâenvisager des mesures destinĂ©es Ă promouvoirle dialogue, la comprĂ©hension et le renforcement de la confiance entre les pays dela rĂ©gionâ, et ils ont encouragĂ© âtous les efforts propres Ă renforcer la stabilitĂ©rĂ©gionaleâ.
A leur rĂ©union de dĂ©cembre 1994, les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays delâOTAN se sont dĂ©clarĂ©s prĂȘts âĂ Ă©tablir des contacts, cas par cas, entre lâAlliance etles pays mĂ©diterranĂ©ens non membres, en vue de contribuer au renforcement de lastabilitĂ© rĂ©gionaleâ. A cette fin, ils ont donnĂ© pour instruction au Conseil en sessionpermanente âde continuer Ă examiner la situation, de mettre au point les dĂ©tails dudialogue proposĂ© et dâengager les contacts prĂ©liminaires appropriĂ©sâ. Câest ainsiquâen fĂ©vrier 1995, lâEgypte, Israel, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie ont Ă©tĂ© invitĂ©sĂ prendre part Ă un dialogue avec lâOTAN. La mĂȘme invitation a Ă©tĂ© adressĂ©e Ă laJordanie en novembre 1995 et Ă lâAlgĂ©rie en fĂ©vrier 2000.
Le Sommet de Madrid de 1997 a donnĂ© au Dialogue une dimension nouvelle et plusdynamique avec la crĂ©ation dâun Groupe de coopĂ©ration mĂ©diterranĂ©enne (MCG), ausein duquel tous les Etats membres de lâOTAN sont reprĂ©sentĂ©s et qui constituelâorgane directeur pour toutes les questions en rapport avec le Dialogue mĂ©diterra-nĂ©en et son Ă©volution ultĂ©rieure.
Au Sommet de Washington dâavril 1999, les dirigeants des pays de lâAlliance ontdĂ©cidĂ© de renforcer les dimensions politique et pratique du Dialogue. Cette dĂ©cisiona offert de nouvelles possibilitĂ©s de renforcer la coopĂ©ration dans des secteurs oulâOTAN peut apporter un âplusâ, spĂ©cialement dans le domaine militaire, et dansdâautres domaines pour lesquels les pays participant au Dialogue ont manifestĂ© delâintĂ©rĂȘt.
Le Dialogue mĂ©diterranĂ©en a une dimension politique et une dimension pratique quisuppose la participation Ă des activitĂ©s spĂ©cifiques de lâOTAN. Le dialogue politiqueprĂ©voit des consultations politiques bilatĂ©rales rĂ©guliĂšres entre le Conseil de
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lâAtlantique Nord et lâambassadeur de chacun des pays du Dialogue mĂ©diterranĂ©en,sous la prĂ©sidence du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN. Ces rĂ©unions sont lâoccasion deprocĂ©der Ă des Ă©changes de vues sur la situation de sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion mĂ©diter-ranĂ©enne et dâexaminer lâĂ©tat actuel du Dialogue proprement dit et son Ă©volutionultĂ©rieure. Le Conseil de lâAtlantique Nord tient Ă©galement des rĂ©unions multilatĂ©ra-les avec les sept partenaires mĂ©diterranĂ©ens pour prĂ©senter les activitĂ©s de lâOTANet Ă©changer des points de vue sur des questions dâactualitĂ©, gĂ©nĂ©ralement aprĂšschaque rĂ©union ministĂ©rielle ou chaque rĂ©union au sommet de lâOTAN ou lorsquedes circonstances exceptionnelles le justifient. Une de ces rĂ©unions sâest ainsi tenueen octobre 2001 pour informer les partenaires mĂ©diterranĂ©ens de la rĂ©ponse delâOTAN aux attentats terroristes perpĂ©trĂ©s le 11 septembre contre les Etats-Unis, etnotamment de la dĂ©cision dâinvoquer lâarticle 5 du TraitĂ© de lâAtlantique Nord.
Coopération pratique
La dimension pratique du Dialogue comporte des activitĂ©s dans des secteurs commeles plans civils dâurgence, les activitĂ©s scientifiques et lâinformation, ainsi quâun pro-gramme militaire. Dans le cadre de ce dernier, les pays du Dialogue sont notammentinvitĂ©s Ă venir observer des exercices militaires et Ă y participer, Ă assister Ă desstages et Ă des sĂ©minaires organisĂ©s dans les Ă©coles de lâOTAN et Ă visiter desorganismes militaires de lâAlliance. Le programme militaire prĂ©voit Ă©galement desactivitĂ©s de formation menĂ©es dans un pays du Dialogue par des Ă©quipes dâexpertsde lâOTAN ainsi que des escales des forces navales permanentes de lâOTAN dansdes pays participant au Dialogue mĂ©diterranĂ©en.
Sur le plan pratique, le Dialogue mĂ©diterranĂ©en sâest sensiblement Ă©toffĂ© depuis sonlancement et couvre Ă prĂ©sent la plupart des activitĂ©s auxquelles les autres payspartenaires de lâOTAN participent. En 2001, lâOTAN a offert aux sept pays duDialogue mĂ©diterranĂ©en la possibilitĂ© de signer un accord sur la protection des infor-mations afin de faciliter lâĂ©change dâinformations classifiĂ©es nĂ©cessaire pour partici-per Ă certaines activitĂ©s. Plusieurs pays ont donnĂ© suite Ă cette offre et dâautresdevraient le faire dans lâavenir.
Le dĂ©veloppement du Dialogue mĂ©diterranĂ©en sâest fait sur la base des cinq principessuivants :
âą Le Dialogue est un processus Ă©volutif en termes de participation et de contenu.Cette souplesse a permis lâaccroissement du nombre de pays participant auDialogue mĂ©diterranĂ©en et lâĂ©volution progressive du contenu du Dialogue.
⹠Le Dialogue fonctionne essentiellement sur une base bilatérale. Il prévoit toutefoisla tenue de réunions multilatérales réguliÚres.
⹠Le Dialogue est non discriminatoire. Tous les partenaires méditerranéens se voient
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proposer la mĂȘme base de coopĂ©ration et de discussion avec lâOTAN. Les paysparticipant au Dialogue sont libres de choisir lâĂ©tendue et le degrĂ© de leurparticipation.
âą Le Dialogue a pour objet de complĂ©ter et de renforcer dâautres efforts internatio-naux visant Ă Ă©tablir et Ă amĂ©liorer la coopĂ©ration avec des pays mĂ©diterranĂ©ens. Ilsâagit notamment du processus de Barcelone de lâUnion europĂ©enne, ainsi que desinitiatives menĂ©es par dâautres institutions telles que lâOrganisation pour la sĂ©curitĂ©et la coopĂ©ration en Europe (OSCE).
âą En principe, la participation aux activitĂ©s menĂ©es au titre du Dialogue suit norma-lement la rĂšgle de lâautofinancement. Une aide financiĂšre visant Ă soutenir la par-ticipation de partenaires mĂ©diterranĂ©ens aux activitĂ©s relevant du Dialogue peutĂȘtre accordĂ©e, cas par cas.
Europe du Sud-Est
Dans la DĂ©claration diffusĂ©e Ă lâissue du Sommet de Prague, lâAlliance a rĂ©affirmĂ©son soutien pour lâintĂ©gritĂ© territoriale et la souverainetĂ© de tous les pays de la rĂ©gionstratĂ©giquement importante que constitue lâEurope du Sud-Est. LâOTAN demeurerĂ©solue Ă Ćuvrer avec les pays partenaires et dâautres organisations internationalesafin de crĂ©er les conditions propices Ă lâinstauration de la paix, de la dĂ©mocratie et dela stabilitĂ© dans la rĂ©gion. Le maintien de la prĂ©sence des forces dirigĂ©es par lâOTANtĂ©moigne du soutien ferme de lâAlliance Ă lâEtat de droit, aux institutions dĂ©mocrati-ques, aux droits fondamentaux de lâhomme, au retour des rĂ©fugiĂ©s, Ă la tolĂ©rance, Ă la rĂ©conciliation et au rĂšglement pacifique des diffĂ©rends. Ceci dĂ©montre concrĂšte-ment sa dĂ©termination Ă sâopposer Ă tous les actes de violence, que leurs motiva-tions soient ethniques, politiques ou criminelles.
La base politique du rĂŽle de lâAlliance dans les Balkans a Ă©tĂ© dĂ©finie lors de la rĂ©unionministĂ©rielle du Conseil de lâAtlantique Nord tenue Ă Oslo en juin 1992. Les Ministresdes affaires Ă©trangĂšres des pays de lâOTAN ont dĂ©clarĂ© quâils Ă©taient prĂȘts Ă soute-nir, cas par cas et conformĂ©ment Ă leurs propres procĂ©dures, les activitĂ©s de main-tien de la paix entreprises sous la responsabilitĂ© de la ConfĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© et lacoopĂ©ration en Europe (CSCE) - rebaptisĂ©e par la suite Organisation pour la sĂ©curitĂ©et la coopĂ©ration en Europe (OSCE) - notamment en mettant Ă disposition les res-sources et les compĂ©tences de lâAlliance pour des opĂ©rations de cette nature.
En dĂ©cembre 1992, lâAlliance a dĂ©clarĂ© quâelle Ă©tait Ă©galement prĂȘte Ă soutenir lesopĂ©rations de maintien de la paix menĂ©es sous lâautoritĂ© du Conseil de sĂ©curitĂ© desNations Unies, Ă qui revient la responsabilitĂ© principale des questions touchant Ă lapaix et Ă la sĂ©curitĂ© internationales. Les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des paysde lâOTAN ont examinĂ© les opĂ©rations de maintien de la paix et dâapplication dessanctions ou de lâembargo dĂ©jĂ entreprises par les pays membres de lâOrganisation,
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individuellement et en tant quâAlliance, en vue dâappuyer la mise en Ćuvre des rĂ©so-lutions du Conseil de sĂ©curitĂ© relatives au conflit dans lâex-Yougoslavie. Ils ont Ă©ga-lement indiquĂ© que lâAlliance Ă©tait prĂȘte Ă rĂ©pondre positivement aux nouvelles ini-tiatives que pourrait prendre le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâONU en vue dâobtenir une aidedes AlliĂ©s dans ce domaine.
OpĂ©rations de contrĂŽle et dâimposition des mesures
Entre 1992 et 1995, lâAlliance a pris plusieurs dĂ©cisions clĂ©s qui se sont traduites pardes opĂ©rations menĂ©es pour contrĂŽler et, par la suite, imposer lâapplication de lâem-bargo et des sanctions dĂ©cidĂ©s par les Nations Unies dans lâAdriatique, et pourcontrĂŽler puis imposer le respect de la zone dâexclusion aĂ©rienne Ă©tablie par les Na-tions Unies au-dessus de la Bosnie-HerzĂ©govine. LâAlliance a Ă©galement fourni unappui aĂ©rien rapprochĂ© Ă la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU) etelle a autorisĂ© le lancement de frappes aĂ©riennes pour desserrer lâĂ©tau autour deSarajevo et dâautres zones menacĂ©es dĂ©signĂ©es zones de sĂ©curitĂ© par les NationsUnies.
Les actions dĂ©cisives quâa menĂ©es lâAlliance pour appuyer les Nations Unies, ainsique les efforts diplomatiques dĂ©terminĂ©s qui ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s, ont permis la levĂ©e dusiĂšge de Sarajevo, conduit Ă un cessez-le-feu authentique et rendu possible un rĂš-glement nĂ©gociĂ© du conflit Ă lâautomne 1995.
La Force de mise en Ćuvre (IFOR) dirigĂ©e par lâOTAN
Aux termes de lâAccord-cadre gĂ©nĂ©ral pour la paix en Bosnie-HerzĂ©govine, couram-ment appelĂ© Accords de paix de Dayton, signĂ© Ă Paris le 14 dĂ©cembre 1995, uneforce de mise en Ćuvre dirigĂ©e par lâOTAN (IFOR) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour une durĂ©e dâuneannĂ©e avec pour tĂąche de faire respecter les aspects militaires de cet accord. LaForce a Ă©tĂ© mise en service le 16 dĂ©cembre et le transfert dâautoritĂ© du Commandantdes forces des Nations Unies au Commandant de lâIFOR est intervenu quatre joursplus tard, de sorte que toutes les forces OTAN et non-OTAN participant Ă lâopĂ©rationfurent ainsi placĂ©es sous le commandement de lâIFOR.
Le 19 janvier 1996, les parties Ă lâaccord avaient retirĂ© leurs forces de la zone desĂ©paration, de part et dâautre de la ligne de cessez-le-feu agrĂ©Ă©e, et le 3 fĂ©vrier toutesles forces avaient Ă©tĂ© retirĂ©es des zones devant faire lâobjet dâun transfert aux termesde lâaccord. Le transfert de territoire entre les EntitĂ©s de Bosnie-HerzĂ©govine Ă©taitachevĂ© le 19 mars et une nouvelle zone de sĂ©paration Ă©tait alors mise en place. A lafin de juin, le cantonnement des armes lourdes ainsi que la dĂ©mobilisation des forcesexigĂ©s par lâaccord Ă©taient aussi achevĂ©s. AprĂšs plus de quatre annĂ©es de conflit etles Ă©checs rĂ©pĂ©tĂ©s des initiatives internationales destinĂ©es Ă y mettre un terme, labase de la paix et de la sĂ©curitĂ© futures en Bosnie-HerzĂ©govine avait Ă©tĂ© Ă©tablie enmoins de six mois.
QUESTIONS CLES - nouvelles relations
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LâIFOR a contribuĂ© de facon substantielle Ă crĂ©er un environnement sur, de nature Ă favoriser la reconstruction civile et politique. Elle a aussi apportĂ© un appui au titre destĂąches civiles, en travaillant en Ă©troite liaison avec le Bureau du Haut ReprĂ©sentant(OHR), le Groupe international de police (GIP), le ComitĂ© international de la Croix-Rouge (CICR), le Haut Commissariat des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR), leTribunal pĂ©nal international pour lâex-Yougoslavie (TPIY) et bien dâautres organis-mes encore, dont plus de 400 organisations non gouvernementales Ćuvrant dans larĂ©gion.
LâIFOR a Ă©galement aidĂ© lâOrganisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe(OSCE) Ă sâacquitter de sa tĂąche de prĂ©paration, de supervision et de contrĂŽle despremiĂšres Ă©lections libres, qui se sont tenues en septembre 1996. AprĂšs cesĂ©lections, elle a soutenu le Bureau du Haut ReprĂ©sentant dans sa mission en aidantles EntitĂ©s de Bosnie-HerzĂ©govine Ă mettre en place de nouvelles institutionscommunes.
Les personnels du gĂ©nie de lâIFOR ont remis en Ă©tat et rouvert des routes et desponts et ont jouĂ© un rĂŽle essentiel dans le cadre des opĂ©rations de dĂ©minage et derĂ©paration des voies de chemin de fer, et aussi de rĂ©ouverture des aĂ©roports autransport civil, de rĂ©tablissement des approvisionnements en gaz, en eau et en Ă©lec-tricitĂ©, de reconstruction dâĂ©coles et dâhĂŽpitaux et de rĂ©tablissement des principauxmoyens de tĂ©lĂ©communications.
De lâIFOR Ă la SFOR
En novembre et dĂ©cembre 1996, un plan biennal de consolidation a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© Ă Paris et Ă©toffĂ© Ă Londres sous les auspices du Conseil de mise en Ćuvre de la paixcrĂ©Ă© aux termes des Accords de paix de Dayton. Sur la base de ce plan et de lâĂ©tudemenĂ©e par lâAlliance elle-mĂȘme concernant les options de sĂ©curitĂ©, les Ministres dela dĂ©fense et des affaires Ă©trangĂšres des pays de lâOTAN ont conclu quâune prĂ©sencemilitaire rĂ©duite Ă©tait indispensable pour assurer la stabilitĂ© nĂ©cessaire Ă la consoli-dation de la paix dans la rĂ©gion. Ils ont dĂ©cidĂ© la mise sur pied par lâOTAN dâuneForce de stabilisation (SFOR), qui a pris le relais de lâIFOR le 20 dĂ©cembre 1996, jourde lâexpiration du mandat de cette derniĂšre.
La Force de stabilisation (SFOR) dirigĂ©e par lâOTAN
En vertu de la rĂ©solution 1088, du 12 dĂ©cembre 1996, du Conseil de sĂ©curitĂ© desNations Unies, la Force de stabilisation est devenue le successeur lĂ©gal de lâIFOR eta recu pour mission premiĂšre de contribuer Ă instaurer lâenvironnement sur nĂ©ces-saire Ă la consolidation de la paix.
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En dĂ©cembre 1997, les Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©fense des paysde lâOTAN ont pris plusieurs autres dĂ©cisions concernant la mise en Ćuvre desAccords de paix de Dayton. Constatant la fragilitĂ© de la paix malgrĂ© les progrĂšsaccomplis dans plusieurs domaines, ils ont rĂ©affirmĂ© que lâOTAN Ă©tait attachĂ©e Ă lâĂ©tablissement dâun Etat unique, dĂ©mocratique et multiethnique. Prenant acte duconsensus qui sâĂ©tait dĂ©gagĂ© au sein du Conseil de mise en Ćuvre de la paix et dansdâautres enceintes quant Ă la nĂ©cessitĂ© de maintenir une prĂ©sence militaire aprĂšs lafin du mandat de la SFOR, ils ont demandĂ© aux autoritĂ©s militaires de lâOTAN de leurprĂ©senter des options susceptibles dâĂȘtre mises en Ćuvre.
Le 20 fĂ©vrier 1998, le Conseil de lâAtlantique Nord a publiĂ© une dĂ©claration danslaquelle il annoncait que, sous rĂ©serve de lâindispensable mandat des Nations Unies,lâOTAN serait prĂȘte Ă organiser et Ă diriger une force multinationale en Bosnie-HerzĂ©govine aprĂšs lâexpiration du mandat de la SFOR, en juin 1998.
La nouvelle force, conservant le nom de âSFORâ, devait opĂ©rer selon les mĂȘmesprincipes en vue de prĂ©venir une reprise des hostilitĂ©s et de contribuer Ă crĂ©er lesconditions requises pour la mise en Ćuvre des aspects civils des Accords de paix deDayton. Dans le mĂȘme temps, le Conseil a envisagĂ© une stratĂ©gie de transition prĂ©-voyant des rĂ©ductions progressives des niveaux de forces Ă mesure du transfert desresponsabilitĂ©s aux institutions communes, aux autoritĂ©s civiles et Ă dâautres organi-sations internationales compĂ©tentes.
La situation se stabilisant en Bosnie-HerzĂ©govine, le Conseil de lâAtlantique Nord adonnĂ© pour instruction aux autoritĂ©s militaires de lâOTAN de restructurer progressi-vement la Force de stabilisation et dâen rĂ©duire la taille. Au dĂ©but de 2002, lâeffectif decette force avait Ă©tĂ© ramenĂ© du chiffre initial de 31 000 hommes Ă environ 19 000 hom-mes. Cet effectif est fourni par 17 pays membres de lâOTAN et 15 pays non membreset il comporte un contingent russe. En novembre 2002, la taille de la force avait Ă©tĂ©encore rĂ©duite, et ramenĂ©e Ă environ 14 000 hommes, fournis par un nombre Ă©qui-valent de pays.
A leur rĂ©union du printemps 2002, les Ministres de la dĂ©fense des pays membres delâAlliance ont annoncĂ© des dĂ©cisions, prises Ă la suite de consultations avec des paysnon OTAN contribuant Ă la SFOR, concernant la restructuration de cette force et desrĂ©ductions dâeffectifs connexes. RĂ©affirmant lâengagement de lâOTAN en faveur de lasĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© dans les Balkans, ils ont soulignĂ© les amĂ©liorations appor-tĂ©es au contexte de sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion, qui permettront de rĂ©duire encore leniveau des effectifs de la SFOR.
Tous les pays non membres de lâOTAN qui participaient Ă lâIFOR ont Ă©galement prispart aux opĂ©rations de la SFOR, Ă savoir lâAlbanie, lâAutriche, la Bulgarie, lâEstonie, laFinlande, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la RĂ©publique tchĂšque, la
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Roumanie, la Russie, la SuĂšde et lâUkraine - tous ont adhĂ©rĂ© au Partenariat pour lapaix - ainsi que lâEgypte, la Jordanie, et le Maroc - qui participent au Dialogue mĂ©di-terranĂ©en. LâArgentine, lâIrlande, la Slovaquie et la SlovĂ©nie ont aussi participĂ© par lasuite aux opĂ©rations de la SFOR.
Au milieu de lâannĂ©e 2002, les pays non membres de lâOTAN mentionnĂ©s ci-aprĂšsparticipaient aux opĂ©rations de la SFOR : lâAlbanie, lâAutriche, la Bulgarie, lâEstonie,la Finlande, lâIrlande, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie, laSlovĂ©nie et la SuĂšde - tous membres du Partenariat pour la paix - auxquels sâajoutentlâArgentine, lâAustralie, le Maroc et la Nouvelle-ZĂ©lande.
Exemples des tùches et des réalisations de la SFOR
Le soutien apportĂ© Ă la mise en Ćuvre des aspects civils des Accords de paix de Dayton est fourni par desforces locales et par le Groupe de coopĂ©ration civilo-militaire de la SFOR (CMTF), qui se compose dequelque 350 militaires pouvant faire appel Ă des spĂ©cialistes civils compĂ©tents dans quelque vingt domai-nes fonctionnels, dont le droit, lâĂ©conomie et les finances, lâagriculture, lâindustrie, le commerce et lesentreprises, le gĂ©nie civil, les transports, les services publics, le logement, les services sociaux (Ă©ducation,santĂ© publique, etc.), la culture, lâadministration, la gestion et les sciences politiques.
La SFOR continue dâoffrir une assistance au quotidien pour les retours des minoritĂ©s et un soutien au HCRpour la fourniture de lâaide humanitaire. En coopĂ©ration avec les autoritĂ©s et les forces armĂ©es locales, laSFOR a Ă©galement prĂȘtĂ© secours aux victimes dâinondations et de glissements de terrain survenus dansle nord et dans le sud-est du pays en juin et juillet 2001 ; elle a fourni pour cela aux autoritĂ©s locales destentes, des vivres, de lâeau et des secours ainsi quâune aide en matiĂšre de gĂ©nie et de rĂ©fection des routeset des ponts. La SFOR a en outre assurĂ© le transport de colis alimentaires provenant de Croatie Ă lâautomne 2001 et elle a exĂ©cutĂ© des projets de reconstruction financĂ©s par les pays participants. Enjanvier 2002, la SFOR a effectuĂ© des missions de rĂ©approvisionnement en aide alimentaire dans lesenvirons de Srebrenica, Ă destination de villages isolĂ©s du fait des conditions climatiques difficiles delâhiver.
Activités de coopération en matiÚre de sécurité
En juillet 1996, le Conseil de lâAtlantique Nord a chargĂ© les autoritĂ©s militaires de lâOTAN dâorganiser et demettre en Ćuvre des stages sur les mesures de confiance Ă lâEcole de lâOTAN dâOberammergau, enAllemagne, Ă lâintention de certains personnels militaires de Bosnie-HerzĂ©govine dans le but de promou-voir le dialogue, la rĂ©conciliation et la comprĂ©hension mutuelle entre les EntitĂ©s. Le stage pilote de deuxsemaines qui sâest dĂ©roulĂ© en juin 1997 a Ă©tĂ© jugĂ© fructueux, et le Conseil de lâAtlantique Nord a officialisĂ©lâinitiative en dĂ©cembre 1997, sous le nom de programme de coopĂ©ration en matiĂšre de sĂ©curitĂ© entrelâOTAN et la Bosnie-HerzĂ©govine (SCP). Depuis son lancement, le SCP est de plus en plus centrĂ© sur lesoutien Ă des aspects spĂ©cifiques de la rĂ©forme de la dĂ©fense en Bosnie-HerzĂ©govine, comme la restruc-turation des forces armĂ©es, lâĂ©tablissement de politiques communes de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense et la prĂ©-paration du pays Ă son intĂ©gration dans les structures de sĂ©curitĂ© euro-atlantiques.
Lâune des premiĂšres prioritĂ©s du SCP est de soutenir la Commission permanente aux affaires militaires(SCMM), son SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral rĂ©cemment nommĂ© et son SecrĂ©tariat. La SCMM est lâune des institu-tions communes nĂ©es des Accords de paix de Dayton. En sa capacitĂ© dâautoritĂ© suprĂȘme pour les ques-
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tions de dĂ©fense dans lâEtat de Bosnie-HerzĂ©govine, elle fournit conseils et soutien exĂ©cutif Ă la prĂ©si-dence de lâEtat. Elle est composĂ©e de reprĂ©sentants des trois groupes ethniques du pays et constitue unĂ©lĂ©ment essentiel des efforts dĂ©ployĂ©s par la communautĂ© internationale pour aider Ă renforcer la dĂ©fenseau niveau de lâEtat.
Réduction des forces armées des Entités (FAE)
La confiance et la coopĂ©ration entre les forces armĂ©es des diffĂ©rentes EntitĂ©s du pays se sont progressi-vement amĂ©liorĂ©es depuis la cessation des hostilitĂ©s. Lâeffectif est passĂ© dâenviron 430 000 hommes en1995 Ă 34 000 hommes en 2001. Mais ce niveau est encore trop Ă©levĂ© par rapport aussi bien Ă lâĂ©ventua-litĂ© dâune menace extĂ©rieure quâĂ la richesse du pays. La SFOR collabore avec des commandants militai-res nationaux Ă la restructuration des forces armĂ©es afin quâelles rĂ©pondent, pour un cout abordable, auxbesoins du pays en matiĂšre de sĂ©curitĂ©.
A sa rĂ©union de janvier 2002, la Commission militaire mixte (JMC) a prĂ©sentĂ© des plans visant de nouvel-les rĂ©ductions de forces Ă rĂ©aliser pour 2005. Il est maintenant prĂ©vu que ces rĂ©ductions seront achevĂ©espour le milieu de 2003. Une politique de dĂ©fense commune a Ă©tĂ© approuvĂ©e le 11 mai 2001 ; elle privilĂ©gielâuniformisation, la coopĂ©ration et la coordination et est sous-tendue par la volontĂ© de rĂ©pondre aux impĂ©-ratifs quâimpose la participation au programme du Partenariat pour la paix de lâOTAN.
Collecte dâarmes (opĂ©ration Essential Harvest)
Un programme a Ă©tĂ© lancĂ© en 1998 Ă lâĂ©chelle du pays, lâopĂ©ration Essential Harvest, qui a donnĂ© dâex-cellents rĂ©sultats et a permis dâaider la population de la Bosnie-HerzĂ©govine Ă se dĂ©barrasser dâun grandnombre dâarmes Ă feu, de munitions et dâengins explosifs. Ce programme offrait une amnistie totale Ă tousceux qui remettaient des armes ou des munitions Ă des points de collecte centralisĂ©s ou qui donnaient desinformations sur les caches dâarmes. Fin 2001, dâimportantes quantitĂ©s dâarmes, de mines, de grenades etde munitions avaient Ă©tĂ© collectĂ©es, ce qui a sensiblement rĂ©duit la menace pour la population locale.
LâopĂ©ration Essential Harvest a Ă©tĂ© prolongĂ©e indĂ©finiment. Compte tenu des risques associĂ©s Ă cetteopĂ©ration et des accidents qui sont survenus, la SFOR assure lâentraĂźnement de forces locales Ă la mani-pulation des munitions non explosĂ©es.
Crimes de guerre
La SFOR continue dâappuyer le Tribunal pĂ©nal international pour lâex-Yougoslavie (TPIY) en assurant lesoutien logistique et la sĂ©curitĂ© des Ă©quipes dâenquĂȘteurs du TPIY et en surveillant et patrouillant les sitesou des charniers pourraient ĂȘtre dĂ©couverts. Le Conseil de lâAtlantique Nord a autorisĂ© la SFOR Ă arrĂȘteret Ă dĂ©fĂ©rer au TPIY les individus accusĂ©s de crimes de guerre quâelle rencontrerait dans lâexercice de sesfonctions. Depuis 1996, les forces de lâOTAN ont arrĂȘtĂ© et transfĂ©rĂ© au TPIY Ă La Haye quelque 40 per-sonnes accusĂ©es de crimes de guerre.
ContrĂŽle de lâespace aĂ©rien supĂ©rieur
En vertu des Accords de paix de Dayton, la SFOR est chargĂ©e de rĂ©glementer lâespace aĂ©rien au-dessusde la Bosnie-HerzĂ©govine et de le rendre stable, sur et sans risque de maniĂšre quâil puisse Ă terme ĂȘtre Ă nouveau sous contrĂŽle civil. Des mesures ont Ă©tĂ© prises progressivement en vue dâune normalisation etdâun transfert graduel des opĂ©rations de contrĂŽle au DĂ©partement de lâaviation civile de la Bosnie-HerzĂ©govine. En janvier 2002, la SFOR a remis aux autoritĂ©s locales le contrĂŽle de lâaĂ©roport de Sarajevo.
QUESTIONS CLES - nouvelles relations
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Réfugiés et personnes déplacées
Le maintien de la prĂ©sence de la SFOR a contribuĂ© Ă crĂ©er les conditions propices Ă un retour massif despersonnes qui avaient Ă©tĂ© contraintes dâabandonner leur foyer au cours du conflit. Entre novembre 1995 etla fin de lâannĂ©e 2002, plus de 900 000 rĂ©fugiĂ©s et personnes dĂ©placĂ©es ont pu retourner dans les muni-cipalitĂ©s ou elles vivaient avant le conflit.
Sécurité publique
Les unitĂ©s multinationales spĂ©cialisĂ©es de la SFOR contribuent Ă la lutte contre la criminalitĂ© et contre lacorruption, qui restent les principales menaces Ă lâĂ©gard de la sĂ©curitĂ©. La SFOR continue de coopĂ©rerĂ©troitement avec le Groupe international de police (GIP) des Nations Unies en apportant son concourspour la surveillance, les communications, le transport et la sĂ©curitĂ©, ainsi quâavec la mission des NationsUnies en Bosnie-HerzĂ©govine (MINUBH) pour ce qui est de la formation des unitĂ©s anti-Ă©meutes desforces de police locales.
En fĂ©vrier 2002, le Conseil de mise en Ćuvre de la paix (PIC) a acceptĂ© une offre de lâUnion europĂ©enne,qui a proposĂ© de fournir une mission de police de lâUE Ă compter de lâexpiration du mandat du GIP, le1er janvier 2003. Cette mission est aujourdâhui en place. Des AlliĂ©s europĂ©ens non membres de lâUEcandidats Ă lâaccession Ă lâUE et dâautres pays membres de lâOSCE non membres de lâUE apportent descontributions Ă cette force.
DĂ©minage
Le conflit a laissĂ© jusquâĂ un million de mines dispersĂ©es sur le territoire de la Bosnie-HerzĂ©govine et denombreux champs de mines ne sont pas signalĂ©s. Entre 1996 et le dĂ©but de 2002, 1 350 personnesenviron ont Ă©tĂ© victimes des mines, dont quelque 300 enfants. Depuis novembre 1995, 120 000 mines ontĂ©tĂ© enlevĂ©es et 26 millions de mĂštres carrĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©minĂ©s. Il a Ă©tĂ© estimĂ© que la menace liĂ©e aux minesne sera sans doute pas totalement Ă©liminĂ©e avant 2010.
La SFOR a participĂ© au programme de dĂ©minage du rĂ©seau routier et mis en place des initiatives deformation. Sa responsabilitĂ© principale porte maintenant sur la supervision des activitĂ©s de dĂ©minage. Le12 fĂ©vrier 2002, des mesures lĂ©gislatives adoptĂ©es au niveau de lâEtat ont permis dâouvrir la voie Ă lâad-ministration, Ă la gestion et au contrĂŽle des activitĂ©s de dĂ©minage par le MinistĂšre national des affairesciviles.
RĂŽle de lâOTAN en rapport avec le conflit du Kosovo
Les origines du rĂ©cent conflit du Kosovo remontent Ă lâannĂ©e 1989, au moment ou leprĂ©sident Milosevic a supprimĂ© lâautonomie dont la province bĂ©nĂ©ficiait au sein delâex-Yougoslavie et a placĂ© le Kosovo sous le contrĂŽle direct de Belgrade. Les ten-sions ont couvĂ© pendant plusieurs annĂ©es et, en 1998, un conflit ouvert entre lesforces militaires et de police serbes et les forces des Albanais du Kosovo a Ă©clatĂ©,faisant des milliers de morts parmi ces derniers et contraignant plus de 800 000personnes Ă quitter leur foyer.
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Lâescalade du conflit, ses consĂ©quences sur le plan humanitaire, les risques de dĂ©-bordement dans dâautres pays, le mĂ©pris affichĂ© par le prĂ©sident Milosevic Ă lâĂ©garddes efforts diplomatiques dĂ©ployĂ©s pour parvenir Ă un rĂšglement pacifique de la criseet le rĂŽle dĂ©stabilisateur jouĂ© par les forces militantes des Albanais du Kosovo ontsuscitĂ© une vive inquiĂ©tude au sein de la communautĂ© internationale.
Le 13 octobre 1998, suite Ă la dĂ©tĂ©rioration de la situation, le Conseil de lâAtlantiqueNord a autorisĂ© des ordres dâactivation en vue de frappes aĂ©riennes de lâOTAN des-tinĂ©es Ă appuyer les efforts diplomatiques menĂ©s pour contraindre le rĂ©gime deMilosevic Ă retirer ses forces du Kosovo, Ă coopĂ©rer dans le but de mettre un terme Ă la violence et Ă faciliter le retour des rĂ©fugiĂ©s dans leur foyer. AprĂšs de nouvellesinitiatives diplomatiques, le prĂ©sident Milosevic a acceptĂ© de se conformer aux exi-gences fixĂ©es, et les frappes aĂ©riennes ont Ă©tĂ© annulĂ©es.
Dâautres mesures ont Ă©tĂ© prises Ă lâappui des rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ© desNations Unies demandant quâun terme soit mis au conflit, notamment la crĂ©ationdâune mission de vĂ©rification au Kosovo par lâOSCE, dâune mission de surveillanceaĂ©rienne par lâOTAN, ainsi que dâune force spĂ©ciale de lâOTAN chargĂ©e dâaider Ă lâĂ©vacuation des membres de la mission de vĂ©rification si le conflit devait se poursui-vre. Dans son rapport de dĂ©cembre 1999, intitulĂ© âKosovo/Kosova As Seen, As Toldâ,le Bureau des institutions dĂ©mocratiques des droits de lâhomme (BIDDH) de lâOSCEestimait que pas moins de 350 000 Kosovars, dont une Ă©norme majoritĂ© dâAlbanais,mais aussi quelques Serbes, avaient Ă©tĂ© chassĂ©s de chez eux Ă la fin de 1998.
La situation au Kosovo sâest embrasĂ©e Ă nouveau au dĂ©but de 1999, suite Ă uncertain nombre dâactes de provocation perpĂ©trĂ©s par les deux parties et Ă un recoursexcessif Ă la force de la part de lâarmĂ©e et de la police spĂ©ciale serbes. Le 15 janvier,40 civils non armĂ©s ont Ă©tĂ© massacrĂ©s dans le village de Racak. Les efforts interna-tionaux qui furent relancĂ©s pour imprimer un nouvel Ă©lan Ă la recherche dâune solu-tion pacifique au conflit aboutirent Ă lâorganisation de nĂ©gociations entre les deuxparties au conflit, Ă Londres et Ă Paris, dans le cadre dâune mĂ©diation internationale.
Les nĂ©gociations ont finalement Ă©chouĂ© et, en mars 1999, lâarmĂ©e et la police serbesfirent monter en puissance leurs opĂ©rations contre les Albanais du Kosovo, envoyantdans la rĂ©gion des renforts de troupes et des chars, en violation flagrante des ac-cords qui avaient Ă©tĂ© passĂ©s. Cette offensive systĂ©matique dĂ©clencha lâexode dedizaines de milliers de personnes.
Une derniĂšre tentative fut menĂ©e, sans succĂšs, par lâambassadeur amĂ©ricainRichard Holbrooke pour persuader le prĂ©sident Milosevic de changer de politique.Tous les efforts diplomatiques ayant Ă©chouĂ©, lâopĂ©ration Allied Force a Ă©tĂ© lancĂ©e le23 mars 1999.
QUESTIONS CLES - nouvelles relations
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Les objectifs politiques que cherchait Ă atteindre lâOTAN par cette campagne aĂ©-rienne Ă©taient quâil soit mis un terme de facon vĂ©rifiable Ă toute action militaire et quâilsoit mis fin immĂ©diatement Ă la violence et Ă la rĂ©pression ; que les forces militaires,les forces de police et les forces paramilitaires soient retirĂ©es du Kosovo ; que soitacceptĂ©e une prĂ©sence militaire internationale au Kosovo ; que soit acceptĂ© le retoursans conditions et dans un climat de sĂ©curitĂ© de tous les rĂ©fugiĂ©s et personnes dĂ©-placĂ©es, et quâil soit permis aux organisations dâaide humanitaire dâaccĂ©der sansentraves Ă ces personnes ; et que soit Ă©tabli un accord politique pour le Kosovo enconformitĂ© avec le droit international et la charte des Nations Unies.
Suite aux efforts diplomatiques menĂ©s par la Russie et lâUnion europĂ©enne le 3 juin,un accord militaro-technique fut conclu le 9 juin 1999 entre lâOTAN et la RĂ©publiquefĂ©dĂ©rale de Yougoslavie (dĂ©sormais Serbie-MontĂ©nĂ©gro). Le lendemain, aprĂšs quâileut Ă©tĂ© confirmĂ© que les forces yougoslaves avaient commencĂ© Ă se retirer duKosovo, lâOTAN annonca la suspension de la campagne aĂ©rienne.
Le 10 juin, le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies adoptait la rĂ©solution 1244, quisaluait lâadhĂ©sion de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale de Yougoslavie aux principes Ă appli-quer en vue dâune solution politique, y compris lâarrĂȘt immĂ©diat de la violence, unretrait rapide par la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale de Yougoslavie de ses forces militaires,paramilitaires et de police et le dĂ©ploiement dâune prĂ©sence internationale civile et desĂ©curitĂ© effective, avec une participation substantielle de lâOTAN.
La Force de paix au Kosovo (KFOR) dirigĂ©e par lâOTAN
Les premiers Ă©lĂ©ments de la KFOR sont entrĂ©s au Kosovo le 12 juin 1999. Le 20 juin,le retrait serbe Ă©tait complet. Pendant toute la durĂ©e de la crise, les forces de lâOTANont Ă©tĂ© au premier plan des actions humanitaires menĂ©es pour soulager les souffran-ces des rĂ©fugiĂ©s chassĂ©s du Kosovo par la campagne de nettoyage ethnique Ă laquelle les Serbes sâĂ©taient livrĂ©s. Au moment culminant de la crise du Kosovo, plusde 230 000 rĂ©fugiĂ©s avaient rejoint lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*, plusde 430 000 se trouvaient en Albanie et quelque 64 000 au MontĂ©nĂ©gro. Environ21 500 Ă©taient arrivĂ©s en Bosnie, et plus de 61 000 avaient Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s vers dâautrespays. A lâintĂ©rieur mĂȘme du Kosovo, selon les estimations, 580 000 personnesavaient Ă©tĂ© chassĂ©es de leur foyer. Pour aider Ă amĂ©liorer la situation humanitairesur le terrain, les forces de lâOTAN ont acheminĂ© par voie aĂ©rienne des milliers detonnes de vivres et de matĂ©riel. A la fin mai 1999, plus de 4 666 tonnes dâaliments etdâeau, 4 325 tonnes dâautres produits, 2 624 tonnes de tentes et prĂšs de 1 600 tonnesde fournitures mĂ©dicales avaient Ă©tĂ© transportĂ©es vers la zone. Dans lâex-RĂ©publiqueyougoslave de MacĂ©doine*, les troupes de lâOTAN ont bĂąti pour les rĂ©fugiĂ©s descamps, des centres dâaccueil et des postes dâaide alimentaire dâurgence, de mĂȘmequâelles ont assurĂ© lâacheminement de centaines de tonnes dâaide humanitairedestinĂ©e aux personnes en dĂ©tresse.
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En Albanie, lâOTAN a dĂ©ployĂ© des forces substantielles chargĂ©es dâapporter Ă©gale-ment ce type dâassistance, et elle a prĂȘtĂ© son concours au Haut Commissariat desNations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR) en ce qui concerne la coordination des volsdâaide humanitaire destinĂ©s Ă permettre lâĂ©vacuation des rĂ©fugiĂ©s vers des lieux sursdans dâautres pays, dont bon nombre de pays de lâAlliance. Ces vols ont Ă©tĂ© complĂ©-tĂ©s par des vols supplĂ©mentaires assurĂ©s par des appareils fournis par les paysmembres. Le Centre euro-atlantique de coordination des rĂ©actions en cas de catas-trophe (EADRCC) crĂ©Ă© Ă lâOTAN en juin 1998 a aussi jouĂ© un rĂŽle important dans lacoordination du soutien aux opĂ©rations de secours du HCR.
La KFOR comprenait Ă lâorigine environ 50 000 hommes, mis Ă disposition par les19 pays membres de lâOTAN et par 19 pays non membres (parmi lesquels 16 payspartenaires, et la Russie qui avait fourni un contingent) et placĂ©s sous un comman-dement et un contrĂŽle unifiĂ©s. Au dĂ©but de 2002, la KFOR comprenait environ39 000 hommes.
Au printemps 2002, les amĂ©liorations apportĂ©es au contexte de sĂ©curitĂ© dans la rĂ©-gion ont permis aux Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays membres de lâAlliancedâannoncer une restructuration et une rationalisation de la SFOR et de la KFOR. IlĂ©tait parallĂšlement dĂ©cidĂ© de rĂ©duire les niveaux des forces afin de les ramener, pourjuin 2003, Ă environ 13 000 hommes pour la SFOR et 26 000 hommes pour la KFOR.Compte tenu de lâĂ©volution de la situation sur le plan de la sĂ©curitĂ© dans lâensemblede la zone dâopĂ©rations interarmĂ©es dans les Balkans, de nouvelles rĂ©ductions desforces sont probables.
Soutien en faveur des pays voisins
En raison du conflit du Kosovo, les pays de la rĂ©gion ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă de gravesdifficultĂ©s humanitaires, politiques et Ă©conomiques. ParallĂšlement au dĂ©ploiement dela KFOR, lâAlliance a fait porter tout particuliĂšrement ses efforts sur lâaide concrĂšteimmĂ©diate Ă fournir face Ă la crise constituĂ©e par le problĂšme des rĂ©fugiĂ©s en rĂ©af-fectant Ă des tĂąches humanitaires des forces de lâOTAN prĂ©sentes dans la rĂ©gion.
Cette aide a consistĂ© principalement Ă fournir un hĂ©bergement dâurgence et Ă cons-truire des camps pour les rĂ©fugiĂ©s, Ă soutenir les organisations dâaide humanitaire enassurant en particulier le transport et la distribution de secours, notamment alimen-taires. Les pays de lâOTAN ont fourni une aide financiĂšre et dâautres formes de sou-tien Ă lâAlbanie et Ă lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* et ont donnĂ© lâassu-rance quâils rĂ©agiraient au cas ou le gouvernement de Belgrade porterait atteinte Ă lasĂ©curitĂ© de ces pays.
La KFOR a notamment eu pour tĂąche dâapporter une aide relative au retour et Ă larĂ©installation des personnes dĂ©placĂ©es et des rĂ©fugiĂ©s ; la reconstruction et le dĂ©mi-nage ; lâassistance mĂ©dicale ; la sĂ©curitĂ© et le maintien de lâordre ; la protection des
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minoritĂ©s ethniques ; la protection du patrimoine ; la sĂ©curitĂ© des frontiĂšres ; lâinter-diction des trafics dâarmes transfrontiĂšres ; la mise en Ćuvre Ă lâĂ©chelle du Kosovodâun programme dâamnistie concernant les armes, les munitions et les explosifs ; ladestruction dâarmes ; et lâappui Ă la crĂ©ation dâinstitutions civiles, au maintien de lâor-dre public, Ă la mise sur pied du systĂšme judiciaire et pĂ©nal, au dĂ©roulement duprocessus Ă©lectoral et Ă dâautres aspects de la vie politique, sociale et Ă©conomiquede la province. On trouvera des exemples ci-aprĂšs.
Dix-neuf pays non membres de lâOTAN participent actuellement aux opĂ©rations de laKFOR et contribuent Ă lâaccomplissement de ses missions, ce qui leur permet dâac-quĂ©rir une expĂ©rience pratique de la coopĂ©ration avec les forces de lâOTAN. Cespays sont les suivants : Argentine, Autriche, Azerbaıdjan, Bulgarie, Estonie, Finlande,GĂ©orgie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Maroc, Roumanie, Russie, Slovaquie, SlovĂ©nie,SuĂšde, Suisse, Emirats Arabes Unis et Ukraine.
Exemples des tùches et des réalisations de la KFOR
Réfugiés
Des progrĂšs marquants ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s concernant le retour des rĂ©fugiĂ©s et des personnes dĂ©placĂ©es.PrĂšs de 1 300 000 personnes qui se trouvaient soit au Kosovo soit Ă lâĂ©tranger ont pu regagner leur foyer.
En mai 2000, le ComitĂ© mixte des retours (JCR) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans le but dâexaminer les moyens de permet-tre le retour en toute sĂ©curitĂ© et de facon durable des Serbes du Kosovo. La KFOR, la mission des NationsUnies au Kosovo (MINUK) et dâautres organisations internationales ont contribuĂ© Ă coordonner et Ă ap-puyer les activitĂ©s de rĂ©installation et Ă limiter les risques de violence entre groupes ethniques. Les forcesde la KFOR ont rĂ©duit leur prĂ©sence dans les enclaves peuplĂ©es par des minoritĂ©s, Ă©tant donnĂ© quâil nâestplus autant nĂ©cessaire dâassurer la sĂ©curitĂ© pour rĂ©pondre Ă des actes de violence perpĂ©trĂ©s localement Ă lâencontre des Serbes du Kosovo et des membres dâautres minoritĂ©s.
En aout 2001, le ComitĂ© mixte des retours a mis en Ćuvre, avec un important soutien de la KFOR, lespremiers retours organisĂ©s de Serbes du Kosovo dans la vallĂ©e dâOsajane. Ces retours se sont passĂ©ssans incident.
Depuis les Ă©lections lĂ©gislatives qui se sont dĂ©roulĂ©es avec succĂšs Ă lâautomne 2001, un conseiller spĂ©cialpour les minoritĂ©s, membre du Cabinet, cherche Ă accĂ©lĂ©rer le retour des minoritĂ©s. La MINUK joue dĂ©-sormais le rĂŽle de chef de file sur les questions de rĂ©installation des rĂ©fugiĂ©s. Elle sâest fortement engagĂ©eavec les autoritĂ©s de Belgrade pour progresser sur la question de la crĂ©ation des conditions propices auretour dans les foyers.
Assistance médicale
Lâassistance mĂ©dicale est un autre secteur dâactivitĂ© important de la KFOR ; chaque annĂ©e, plus de50 000 patients civils sont soignĂ©s.
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Monnaie
En janvier 2002, la sĂ©curitĂ© assurĂ©e par la KFOR, la mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et leService de police du Kosovo a facilitĂ© le passage Ă lâeuro, qui a remplacĂ© le mark allemand au Kosovo.
SĂ©curitĂ© et maintien de lâordre
Au premier rang des prioritĂ©s figure lâamĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© des minoritĂ©s ethniques. Chaque brigademultinationale affecte une partie significative de son effectif Ă des tĂąches en rapport avec la protection desminoritĂ©s (principalement serbes) du Kosovo. Il sâagit notamment de garder les habitations de particulierset les villages, dâassurer le transport vers les Ă©coles et les magasins et de patrouiller et de surveiller lespoints de contrĂŽle.
Par ailleurs, dâimportantes forces de la KFOR sont affectĂ©es Ă la protection, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de quelque 145 sites du patrimoine sur lâensemble du territoire du Kosovo. Compte tenu de lâamĂ©-lioration constante de la situation en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, la KFOR a commencĂ© Ă confier Ă la police de laMINUK la responsabilitĂ© dâun nombre croissant de postes de contrĂŽle des vĂ©hicules, de sites du patri-moine et dâautres tĂąches connexes. Cette tendance devrait se poursuivre.
La KFOR effectue des contrĂŽles constants dans la zone frontaliĂšre, au moyen de patrouilles Ă pied, mo-torisĂ©es ou en hĂ©licoptĂšre, et assure aussi une surveillance aĂ©rienne. Des Ă©lĂ©ments de 15 bataillons de laKFOR, soit un total dâenviron 1 000 soldats, participent Ă cette tĂąche. La surveillance des frontiĂšres a Ă©tĂ©sensiblement renforcĂ©e en rĂ©ponse Ă la crise survenue dans lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*,un des objectifs Ă©tant manifestement dâempĂȘcher les mouvements de combattants, dâarmes et dâapprovi-sionnements divers.
En juin 2001, la KFOR a lancĂ© lâopĂ©ration Eagle le long des frontiĂšres du Kosovo avec lâex-RĂ©publiqueyougoslave de MacĂ©doine* et lâAlbanie en vue dâinterdire la contrebande dâarmes. A ce jour, des milliersdâarmes, de mines et de grenades et des centaines de milliers de munitions ont Ă©tĂ© saisies et dĂ©truites.
De la mi-mars Ă la mi-avril 2002, un programme dâamnistie concernant les armes, les munitions et lesexplosifs a Ă©tĂ© mis en Ćuvre Ă lâĂ©chelle du Kosovo qui a permis aux particuliers de remettre Ă la KFOR lesarmes en leur possession sans crainte dâaucune consĂ©quence que ce soit. Dâimportantes quantitĂ©s dâar-mes, de mines et de munitions ont Ă©tĂ© rapportĂ©es et dĂ©truites.
Mise en Ćuvre des aspects civils
En octobre 2000, lâOrganisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE) a jouĂ© un rĂŽle im-portant en ce qui concerne la planification des Ă©lections municipales, ainsi que lâinscription des Ă©lecteurssur les listes Ă©lectorales, dans le cadre des dispositions de sĂ©curitĂ© prises par la KFOR, en coordinationavec la MINUK, afin de favoriser la libertĂ© de mouvement dans la rĂ©gion. Ces Ă©lections ont eu lieu sansincident majeur.
En novembre 2001, grĂące au contexte de sĂ©curitĂ© garanti par les troupes de la KFOR Ă la populationlocale et au soutien logistique quâelles ont fourni, en Ă©troite coordination avec lâOSCE et la mission desNations Unies au Kosovo (MINUK), lâĂ©lection de la nouvelle assemblĂ©e a pu se dĂ©rouler dans de bonnesconditions.
QUESTIONS CLES - nouvelles relations
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Ordre public
Une partie importante des ressources de la KFOR continue dâĂȘtre affectĂ©e Ă des patrouilles et Ă la garni-son des postes de contrĂŽle ainsi quâĂ la protection des sites du patrimoine, dans le cadre du processus derĂ©tablissement de lâordre public.
Agissant Ă lâappui de la MINUK, la KFOR demeure un Ă©lĂ©ment crucial de la lutte contre la criminalitĂ©organisĂ©e et la contrebande. Elle soutient par ailleurs les opĂ©rations dirigĂ©es par la MINUK dans le butdâempĂȘcher des groupes armĂ©s extrĂ©mistes ou des Ă©lĂ©ments criminels dâutiliser des bases opĂ©rationnel-les ou logistiques au Kosovo.
RĂŽle de lâOTAN dans lâex-RĂ©publique Yougoslave de MacĂ©doine*
En aout 2001, le Conseil de lâAtlantique Nord a donnĂ© suite Ă la requĂȘte du prĂ©sidentde lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*, Boris Trajkovski, qui avait demandĂ©lâaide de lâOTAN pour dĂ©militariser lâArmĂ©e de libĂ©ration nationale (UCK) et dĂ©sarmerles groupes albanophones opĂ©rant sur le territoire de son pays. Le Conseil delâAtlantique Nord a autorisĂ© une mission de 30 jours baptisĂ©e opĂ©ration EssentialHarvest destinĂ©e Ă collecter et Ă dĂ©truire toutes les armes remises volontairementpar les membres de lâUCK. Cette opĂ©ration, qui a nĂ©cessitĂ© la participation dâenviron3 500 soldats de lâOTAN et du soutien logistique connexe, a permis la collecte dequelque 3 875 armes et de 397 600 Ă©lĂ©ments divers, dont des mines et des explosifs.
En septembre 2001, le prĂ©sident Trajkovski a souhaitĂ© quâune force de suivi vienneassurer la protection des observateurs internationaux de lâUnion europĂ©enne et delâOSCE chargĂ©s de superviser la mise en Ćuvre du plan de paix en ex-RĂ©publiqueyougoslave de MacĂ©doine*. BaptisĂ©e opĂ©ration Amber Fox, cette mission regroupaitenviron 700 hommes mis Ă disposition par des pays membres de lâOTAN et qui sontvenus renforcer les quelque 300 soldats dĂ©jĂ prĂ©sents dans le pays. LâopĂ©ration adĂ©butĂ© le 27 septembre 2001, avec un mandat de trois mois, et a par la suite Ă©tĂ©prolongĂ©e.
RĂ©pondant Ă la demande du prĂ©sident Trajkovski, le Conseil de lâAtlantique Nord adĂ©cidĂ© de continuer dâapporter son soutien Ă lâex-RĂ©publique yougoslave deMacĂ©doine* en mettant en place, Ă compter du 16 dĂ©cembre 2002, une nouvellemission appelĂ©e âAllied Harmonyâ. Le Conseil a considĂ©rĂ© quâil pouvait ĂȘtre mis unterme Ă lâopĂ©ration âAmber Foxâ, mais quâil demeurait nĂ©cessaire dâassurer une prĂ©-sence militaire internationale de suivi dans le pays afin de limiter au maximum lesrisques de dĂ©stabilisation. Cette mission comprend des Ă©lĂ©ments opĂ©rationnelschargĂ©s dâapporter un soutien aux observateurs internationaux et des Ă©lĂ©mentsconsultatifs ayant pour tĂąche dâaider le gouvernement Ă assumer la responsabilitĂ© dela sĂ©curitĂ© dans lâensemble du pays.
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LâopĂ©ration Allied Harmony, dirigĂ©e par lâOTAN, sâest poursuivie jusquâau 31 mars2003, date Ă laquelle sa responsabilitĂ© a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă lâUnion europĂ©enne.
Lâenseignement Ă tirer de lâengagement de lâAlliance en Europe du Sud-Est est quela gestion des crises et la diplomatie se sont avĂ©rĂ©es efficaces lorsquâelles ont Ă©tĂ©conjuguĂ©es Ă la menace crĂ©dible de recours Ă la force. Les AlliĂ©s sont dĂ©terminĂ©s Ă poursuivre les missions de soutien de la paix menĂ©es par lâOTAN en Bosnie-HerzĂ©govine et au Kosovo jusquâĂ ce quâil y rĂšgne une paix durable, fondĂ©e sur desinstitutions dĂ©mocratiques solides et sur la protection des droits de lâhomme. LesrĂ©ductions dont ont rĂ©cemment fait lâobjet les niveaux de forces de lâOTAN dans larĂ©gion tĂ©moignent de lâamĂ©lioration de la situation sur le plan de la sĂ©curitĂ©.
QUESTIONS CLES - nouvelles relations
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AprĂšs Prague : le chemin Ă parcourir
De nouveaux membres
Le Sommet de Prague a Ă©tĂ© sans aucun doute une rĂ©union historique, en tout pre-mier lieu du fait que sept pays y ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă entamer des pourparlers en vue deleur adhĂ©sion Ă lâAlliance en 2004. Dans nombre de ces pays, la rĂ©action a Ă©tĂ©euphorique. Pour certains, lâinvitation revĂȘt une importance primordiale en ce sensquâelle reprĂ©sente la rĂ©alisation des objectifs de politique Ă©trangĂšre quâils sâĂ©taientfixĂ©s immĂ©diatement aprĂšs leur accession Ă lâindĂ©pendance. Pour dâautres, lâaspectle plus marquant de cette dĂ©cision est quâelle symbolise le fait que les torts du passĂ©sont dĂ©sormais redressĂ©s. Dans dâautres pays, le dĂ©bat public sur lâadhĂ©sion sepoursuit.
Etre membre de lâOTAN est une lourde responsabilitĂ©. Les nouveaux pays membresvont accepter dâassumer une partie de la tĂąche commune qui consiste Ă Ă©tendreencore davantage la zone de sĂ©curitĂ© offerte par lâAlliance et Ă atteindre les objectifsnombreux et ambitieux que les pays de lâOTAN se sont assignĂ©s, câest-Ă -dire Ă la foisrĂ©aliser les buts du TraitĂ© de lâAtlantique Nord et faire face aux nouvelles menacespour la paix et la stabilitĂ©. Toutefois, ce processus sâapplique dans les deux sens.LâAlliance sâest engagĂ©e Ă poursuivre son soutien et son assistance. Elle aidera no-tamment les pays invitĂ©s Ă mener tout lâĂ©ventail des activitĂ©s de planification, desprogrammes et des rĂ©formes couverts par le Plan dâaction pour lâadhĂ©sion en rapportavec les questions politiques et Ă©conomiques, les questions militaires et de dĂ©fense,les questions liĂ©es aux ressources, les questions de sĂ©curitĂ© et les questions juridi-ques. La mise en Ćuvre des dĂ©cisions prises dans chacun de ces domaines avantlâadhĂ©sion devra se poursuivre dans la pĂ©riode postĂ©rieure Ă lâadhĂ©sion, et il convien-dra de mettre en place des mĂ©canismes garantissant que tel sera bien le cas. LesinvitĂ©s se sont engagĂ©s Ă fournir le calendrier des rĂ©formes qui seront entreprisesavant et aprĂšs lâadhĂ©sion, afin de renforcer leur contribution Ă lâAlliance.
Trois autres pays, Ă savoir lâAlbanie, lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* et laCroatie, ont inscrit lâadhĂ©sion Ă lâAlliance parmi leurs principaux objectifs de politiqueĂ©trangĂšre et suivront le chemin tracĂ© Ă Prague. A leur rĂ©union de Prague, les chefsdâEtat et de gouvernement des pays de lâOTAN ont pris acte des progrĂšs significatifsrĂ©alisĂ©s par ces pays dans la voie de la rĂ©forme. Ils les ont encouragĂ©s de maniĂšrepositive Ă poursuivre ce processus afin de parvenir Ă la stabilitĂ©, la sĂ©curitĂ© et laprospĂ©ritĂ© nĂ©cessaires pour quâils puissent rĂ©pondre aux obligations liĂ©es Ă une fu-ture adhĂ©sion. LâOTAN leur apporte une aide concrĂšte pour soutenir ces efforts.
De nouvelles capacités pour de nouveaux défis
Les pays membres de lâOTAN ont pris, au Sommet, des engagements fermes relatifsĂ la mise en place des capacitĂ©s constituant un prĂ©alable pour que lâAlliance rem-
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plisse ses missions. Des dĂ©clarations officielles dâintention ont Ă©galement Ă©tĂ© signĂ©esĂ Prague. Les pays membres prennent maintenant des mesures spĂ©cifiques pourmettre en Ćuvre ces engagements afin de concrĂ©tiser les amĂ©liorations essentiellesdes capacitĂ©s opĂ©rationnelles, allant des avions gros porteurs aux armes Ă guidagede prĂ©cision et Ă la protection contre les armes chimiques et biologiques. Ils ont enoutre entĂ©rinĂ© la proposition des Etats-Unis relative Ă la crĂ©ation dâune Force derĂ©action de lâOTAN, Ă propos de laquelle les travaux sont dĂ©jĂ en cours en vue deparvenir Ă une capacitĂ© opĂ©rationnelle initiale au plus tard en octobre 2004 et Ă unecapacitĂ© opĂ©rationnelle finale en 2006. LâOTAN a entrepris, parallĂšlement Ă ces dĂ©-cisions, une trĂšs importante rationalisation de sa structure de commandement mili-taire.
On relĂšve, parmi les autres mesures en voie de mise en Ćuvre au lendemain desdĂ©cisions de Prague, celles qui visent prĂ©cisĂ©ment Ă amĂ©liorer la capacitĂ© delâAlliance de faire face Ă de nouvelles menaces comme le terrorisme et les armes dedestruction massive, Ă propos desquelles un ensemble complet de dispositions a Ă©tĂ©entĂ©rinĂ©.
Coopération pratique et dialogue
Aux dĂ©cisions prises par les dirigeants de lâAlliance Ă propos de lâĂ©largissement delâOTAN et du renforcement de ses capacitĂ©s sont venues sâajouter dâautres mesuresadoptĂ©es dans le contexte des nouvelles relations Ă©tablies entre lâAlliance et despays non membres ainsi que des organisations internationales. Cet ensemble cons-titue un programme dâaction couvrant tous les aspects des responsabilitĂ©s delâAlliance.
On placera au tout premier rang parmi ces mesures, au niveau multinational, le Plandâaction du Partenariat contre le terrorisme. Des dispositions vont Ă©galement ĂȘtreadoptĂ©es dans le but dâadapter les processus du CPEA et du PPP afin dâassurer unsoutien efficient, cohĂ©rent et coordonnĂ© aux relations nouvelles, plus substantiellesen cours de dĂ©veloppement entre lâOTAN et les pays partenaires dans de nombreuxautres domaines, conformĂ©ment aux dispositions spĂ©cifiques Ă©noncĂ©es dans le rap-port sur le rĂ©examen dâensemble du CPEA et du PPP (voir Partie III).
Des engagements ont Ă©galement Ă©tĂ© pris en vue de faire fond sur les progrĂšs dĂ©jĂ accomplis au sein du Conseil OTAN-Russie Ă propos de la lutte contre le terrorismeet dâautres questions. Sâagissant de la coopĂ©ration entre lâOTAN et lâUkraine, un nou-veau Plan dâaction a Ă©tĂ© adoptĂ©, qui sera rĂ©alisĂ© au cours des prochains mois ; ceplan recense les secteurs politiques, Ă©conomiques, militaires et autres devant fairelâobjet de rĂ©formes et pour lesquels lâOTAN continuera dâapporter une aide.
QUESTIONS CLES - AprĂšs Prague
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Lâengagement de lâAlliance Ă Ă©tablir une vĂ©ritable relation stratĂ©gique avec lâUnioneuropĂ©enne, rĂ©affirmĂ© Ă Prague, a pris une nouvelle dimension peu aprĂšs le Som-met, avec la publication en dĂ©cembre 2002 dâune DĂ©claration conjointe UE/OTANsur la politique europĂ©enne en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense, qui ouvre la voie Ă une coopĂ©ration politique et militaire plus Ă©troite entre les deux organisations. LaDĂ©claration donne un fondement officiel Ă la coopĂ©ration entre les deux organisa-tions dans les domaines de la gestion des crises et de la prĂ©vention des conflits. ElleĂ©nonce les principes politiques de la coopĂ©ration EU-OTAN et donne Ă lâUnion euro-pĂ©enne un accĂšs immĂ©diat garanti aux capacitĂ©s de planification et logistiques delâOTAN pour ses propres opĂ©rations militaires.
A la suite de ces dĂ©cisions, des travaux ont Ă©tĂ© entrepris dans les deux organisationspour finaliser des dispositions dĂ©taillĂ©es concernant les questions telles que la parti-cipation de lâUnion europĂ©enne aux activitĂ©s de planification de lâOTAN, lâaccord desĂ©curitĂ© entre lâOTAN et lâUE, les questions de commandement, les mesures concrĂš-tes relatives Ă la mise Ă disposition de capacitĂ©s et de moyens de lâOTAN, les consul-tations, les modifications aux dispositions concernant la planification de la dĂ©fense,les exercices combinĂ©s et les aspects politiques.
Des dĂ©cisions ont Ă©galement Ă©tĂ© prises en vue de renforcer le Dialogue mĂ©diterra-nĂ©en de lâOTAN, sâagissant notamment de la coopĂ©ration pratique sur les questionsde sĂ©curitĂ© dâintĂ©rĂȘt commun, y compris en rapport avec le terrorisme ; de poursuivrele dĂ©veloppement du Partenariat pour la paix et de consolider les rĂ©sultats dĂ©jĂ atteints par ce programme ; et de poursuivre la coopĂ©ration avec lâOSCE et lesNations Unies.
Dans tous ces domaines, les actions de suivi comporteront en prioritĂ© des mesuresconcrĂštes et rĂ©alisables permettant dâatteindre des objectifs prĂ©cis dâimportance stra-tĂ©gique associĂ©s Ă des besoins clairement dĂ©finis. Les pays membres de lâAlliancese sont mis dâaccord sur les changements nĂ©cessaires et ont dĂ©cidĂ© de fournir lesressources correspondantes. LâĂ©tape suivante est celle de la mise en Ćuvre. Lechemin Ă parcourir aprĂšs Prague est donc bien tracĂ©, dans tous ses aspects ; ilconduit lâAlliance vers la prochaine grande Ă©tape prĂ©vue de sa transformation, quiinterviendra en 2004, lorsque les dirigeants des pays de lâOTAN tiendront leur pro-chaine rĂ©union au sommet. Beaucoup reste Ă rĂ©aliser dâici lĂ .
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III DOCUMENTATION
DĂ©claration du Sommet de PragueDĂ©claration du Sommet de Prague sur lâIraqAnnonce sur lâĂ©largissementRapport sur le rĂ©examen dâensemble du Conseil de partenariat euro-atlantique et du Partenariat pour la paixPlan dâaction du Partenariat contre le terrorismeRĂ©union au sommet du Conseil de partenariat euro-atlantique -Compte rendu succinct du PrĂ©sidentDĂ©claration faite par le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN,Lord Robertson, en sa qualitĂ© de PrĂ©sident du Conseil OTAN-RussieĂ la rĂ©union du COR au niveau des Ministres des affaires Ă©trangĂšresPlan dâaction OTAN-UkraineDĂ©claration EU-OTAN sur la PESD
DEuCLARATION DU SOMMET DE PRAGUEdiffusĂ©e par les chefs dâEtat et de gouvernement participant Ă la rĂ©union du Conseil de lâAtlantique Nord21 novembre 2002
1. Nous, chefs dâEtat et de gouvernement des pays membres de lâAlliance de lâAtlantique Nord, noussommes rĂ©unis aujourdâhui pour Ă©largir notre Alliance et renforcer encore lâOTAN face aux nouvellesmenaces graves et aux redoutables dĂ©fis de sĂ©curitĂ© du XXIe siĂšcle. LiĂ©s par notre vision commune,Ă©noncĂ©e dans le TraitĂ© de Washington, nous entendons transformer lâOTAN en admettant de nou-veaux membres, en la dotant de nouvelles capacitĂ©s et en nouant de nouvelles relations avec nospartenaires. Nous sommes rĂ©solument attachĂ©s au lien transatlantique, aux tĂąches de sĂ©curitĂ© fon-damentales de lâOTAN, y compris la dĂ©fense collective, aux valeurs dĂ©mocratiques que nous parta-geons et Ă la Charte des Nations Unies.
2. Aujourdâhui, nous avons dĂ©cidĂ© dâinviter la Bulgarie, lâEstonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, laSlovaquie et la SlovĂ©nie Ă engager des pourparlers dâadhĂ©sion afin de se joindre Ă notre Alliance.Nous leur adressons nos fĂ©licitations en cette occasion historique, qui ne pouvait avoir de meilleurcadre que Prague. LâadhĂ©sion de ces nouveaux membres renforcera la sĂ©curitĂ© pour tous dans lazone euro-atlantique et nous aidera Ă atteindre notre objectif commun dâune Europe entiĂšre et libre,unie dans la paix et par des valeurs communes. LâOTAN restera ouverte aux dĂ©mocraties europĂ©en-nes dĂ©sireuses et capables dâassumer les responsabilitĂ©s et les obligations liĂ©es au statut de mem-bre, conformĂ©ment Ă lâarticle 10 du TraitĂ© de Washington.
3. Rappelant les Ă©vĂ©nements tragiques du 11 septembre 2001 et notre dĂ©cision ultĂ©rieure dâinvoquerlâarticle 5 du TraitĂ© de Washington, nous avons approuvĂ© un ensemble complet de mesures fondĂ© surle Concept stratĂ©gique de lâOTAN, afin de nous rendre mieux Ă mĂȘme de relever les dĂ©fis pour lasĂ©curitĂ© des forces, des populations et du territoire de nos pays, dâou que ces dĂ©fis puissent venir. LesdĂ©cisions dâaujourdâhui se traduiront par la mise en place de capacitĂ©s Ă©quilibrĂ©es et effectives ausein de lâAlliance, de maniĂšre que lâOTAN puisse mieux remplir toute la gamme de ses missions etrĂ©pondre collectivement Ă ces dĂ©fis, y compris la menace que reprĂ©sentent le terrorisme et la prolifĂ©-ration des armes de destruction massive et de leurs vecteurs.
4. Nous soulignons que nos efforts pour transformer et adapter lâOTAN ne doivent ĂȘtre percus commeune menace par aucun pays ou aucune organisation, mais plutĂŽt comme une preuve de notre dĂ©ter-mination Ă protĂ©ger les populations, le territoire et les forces de nos pays de toute attaque armĂ©e, ycompris toute attaque terroriste, dirigĂ©e de lâĂ©tranger. Nous sommes dĂ©terminĂ©s Ă dĂ©courager et Ă dĂ©jouer toute attaque dont nous serions lâobjet ainsi quâĂ nous dĂ©fendre et Ă nous protĂ©ger contre elle,conformĂ©ment au TraitĂ© de Washington et Ă la Charte des Nations Unies. Pour remplir la gammecomplĂšte de ses missions, lâOTAN doit pouvoir aligner des forces capables de se dĂ©ployer rapide-ment partout ou elles sont nĂ©cessaires, sur dĂ©cision du Conseil de lâAtlantique Nord, de mener desopĂ©rations soutenues, Ă longue distance et dans la durĂ©e, y compris dans un environnement ou ellespourraient se trouver confrontĂ©es Ă des menaces nuclĂ©aires, biologiques, chimiques et radiologiques,et dâatteindre leurs objectifs. Des forces militaires efficaces, Ă©lĂ©ment clĂ© de notre stratĂ©gie politiqueglobale, sont indispensables pour sauvegarder la libertĂ© et la sĂ©curitĂ© des populations de nos pays etcontribuer Ă la paix et Ă la sĂ©curitĂ© dans la zone euro-atlantique. Nous avons donc dĂ©cidĂ© :
a. de crĂ©er une force de rĂ©action de lâOTAN (NRF) qui fasse appel aux technologies de pointe, quisoit souple, dĂ©ployable, interopĂ©rable et apte Ă soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es et qui com-porte des Ă©lĂ©ments terrestres, maritimes et aĂ©riens prĂȘts Ă se transporter rapidement partout ou il
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le faudra, selon la dĂ©cision du Conseil. La NRF servira aussi de catalyseur permettant de cibler etde promouvoir lâamĂ©lioration des capacitĂ©s militaires de lâAlliance. Nous avons donnĂ© des instruc-tions pour que soit Ă©laborĂ© un concept global dâemploi de cette force, qui atteindra sa capacitĂ©opĂ©rationnelle initiale dĂšs que possible, mais au plus tard en octobre 2004, et sa capacitĂ© opĂ©ra-tionnelle finale au plus tard en octobre 2006, et pour quâun rapport soit soumis aux Ministres de ladĂ©fense au printemps 2003. La NRF et les travaux connexes de lâUE sur lâObjectif global devraientse renforcer mutuellement dans le respect de lâautonomie des deux organisations ;
b. de rationaliser les arrangements de commandement militaire de lâOTAN. Nous avons approuvĂ© lerapport des Ministres de la dĂ©fense prĂ©sentant lâĂ©bauche dâune structure de commandement pluslĂ©gĂšre, plus efficiente, plus efficace et plus facile Ă dĂ©ployer, en vue de rĂ©pondre aux besoinsopĂ©rationnels relatifs Ă toute la gamme des missions de lâAlliance. Elle est fondĂ©e sur le documentconsacrĂ© au besoin militaire minimum agrĂ©Ă© concernant les arrangements de commandement delâAlliance. La nouvelle structure consolidera le lien transatlantique, entraĂźnera une rĂ©duction sen-sible du nombre de quartiers gĂ©nĂ©raux et de centres dâopĂ©rations aĂ©riennes combinĂ©es et favori-sera la transformation de nos capacitĂ©s militaires. Il y aura deux commandements stratĂ©giques,lâun opĂ©rationnel et lâautre fonctionnel. Le commandement stratĂ©gique âopĂ©rationsâ, qui aura sonquartier gĂ©nĂ©ral en Europe (Belgique), sera appuyĂ© par deux commandements de forces interar-mĂ©es en mesure de constituer un quartier gĂ©nĂ©ral de groupe de forces interarmĂ©es multinationa-les (GFIM) terrestre et un quartier gĂ©nĂ©ral interarmĂ©es permanent solidement constituĂ© mais pluslimitĂ©, auquel on pourra faire appel pour obtenir une capacitĂ© de quartier gĂ©nĂ©ral de GFIM mari-time. Il y aura Ă©galement des composantes terrestres, maritimes et aĂ©riennes. Le commandementstratĂ©gique âtransformationâ, qui aura son quartier gĂ©nĂ©ral aux Etats-Unis, avec une prĂ©sence enEurope, sera responsable de la poursuite de la transformation des capacitĂ©s militaires et de lapromotion de lâinteropĂ©rabilitĂ© des forces de lâAlliance, en coopĂ©ration avec le commandementalliĂ© âopĂ©rationsâ, comme il conviendra. Nous avons demandĂ© au Conseil et au ComitĂ© des plansde dĂ©fense de mettre au point, en tenant compte des travaux des autoritĂ©s militaires de lâOTAN etde critĂšres militaires objectifs, les derniers dĂ©tails de la structure, y compris les lieux dâimplantationdes quartiers gĂ©nĂ©raux de la structure de commandement et des autres Ă©lĂ©ments, de maniĂšre quedes dĂ©cisions dĂ©finitives puissent ĂȘtre prises par les Ministres de la dĂ©fense en juin 2003 ;
c. dâapprouver lâEngagement capacitaire de Prague (PCC) dans le cadre de la poursuite des travauxde lâAlliance visant Ă amĂ©liorer les capacitĂ©s militaires et Ă en dĂ©velopper de nouvelles pour laguerre moderne dans un environnement caractĂ©risĂ© par un haut niveau de menace. Les diffĂ©rentspays alliĂ©s ont pris des engagements politiques fermes et spĂ©cifiques en vue dâamĂ©liorer leurscapacitĂ©s dans les domaines suivants : dĂ©fense contre les armes chimiques, biologiques, radiolo-giques et nuclĂ©aires ; renseignement, surveillance et acquisition dâobjectifs ; surveillance air-sol ;systĂšmes de commandement, de contrĂŽle et de communications ; efficacitĂ© au combat, y comprismunitions Ă guidage de prĂ©cision et neutralisation des dĂ©fenses aĂ©riennes ennemies ; moyens detransport aĂ©rien et maritime stratĂ©gique ; moyens de ravitaillement en vol ; et unitĂ©s dĂ©ployablesdâappui tactique et de soutien des forces au combat. Nos travaux visant Ă amĂ©liorer nos capacitĂ©sdans le cadre du PCC et ceux de lâUE visant Ă amĂ©liorer les capacitĂ©s europĂ©ennes dans le cadredu Plan dâaction europĂ©en sur les capacitĂ©s devraient se renforcer mutuellement, dans le respectde lâautonomie des deux organisations et dans un esprit dâouverture.
Nous mettrons en Ćuvre aussi rapidement que possible tous les aspects de notre Engagementcapacitaire de Prague. Nous prendrons les mesures nĂ©cessaires pour amĂ©liorer les capacitĂ©sdans les domaines ou des insuffisances subsistent. Ces mesures pourraient comprendre des
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efforts multinationaux, une spĂ©cialisation des rĂŽles et un rĂ©amĂ©nagement des prioritĂ©s, Ă©tant en-tendu que, dans de nombreux cas, des ressources financiĂšres supplĂ©mentaires seront nĂ©cessai-res, sous rĂ©serve, le cas Ă©chĂ©ant, dâapprobation parlementaire. Nous sommes rĂ©solus Ă recher-cher Ă©nergiquement des amĂ©liorations capacitaires. Nous avons chargĂ© le Conseil en sessionpermanente de rendre compte de la mise en Ćuvre aux Ministres de la dĂ©fense ;
d. dâentĂ©riner le concept militaire agrĂ©Ă© de dĂ©fense contre le terrorisme. Ce concept sâinscrit dans unensemble de mesures destinĂ© Ă renforcer les capacitĂ©s de lâOTAN dans ce domaine et prĂ©voyantĂ©galement une amĂ©lioration du partage des donnĂ©es du renseignement et des dispositions derĂ©ponse aux crises.
Le terrorisme, que nous rejetons catĂ©goriquement et condamnons sous toutes ses formes et danstoutes ses manifestations, constitue une menace grave et croissante pour les populations, lesforces et le territoire des pays de lâAlliance, ainsi que pour la sĂ©curitĂ© internationale. Nous sommesdĂ©terminĂ©s Ă combattre ce flĂ©au aussi longtemps quâil le faudra. Pour combattre efficacement leterrorisme, notre rĂ©ponse doit ĂȘtre multiforme et globale.
Nous sommes rĂ©solus Ă mettre en Ćuvre intĂ©gralement, en coopĂ©ration avec nos partenaires, lePlan dâaction en matiĂšre de plans civils dâurgence (PCU) visant Ă amĂ©liorer la prĂ©paration du sec-teur civil face au risque dâattaques contre les populations civiles au moyen dâagents chimiques,biologiques et radiologiques (CBR). Nous renforcerons notre capacitĂ© dâaider, sur demande, lesautoritĂ©s nationales Ă faire face aux consĂ©quences dâattaques terroristes, y compris des attaquesmenĂ©es contre les infrastructures essentielles au moyen dâagents CBRN, comme le prĂ©voit cePlan dâaction ;
e. de souscrire Ă la mise en Ćuvre de cinq initiatives de dĂ©fense contre les armes nuclĂ©aires, biolo-giques, chimiques et radiologiques, ce qui permettra de renforcer les capacitĂ©s de dĂ©fense delâAlliance contre les armes de destruction massive (ADM) : un prototype de laboratoire dâanalyseNBC dĂ©ployable, une Ă©quipe prototype de rĂ©action aux incidents NBC, un centre dâexcellencevirtuel pour la dĂ©fense contre les armes NBC, un stock OTAN de moyens de dĂ©fense biologique etchimique, et un systĂšme de surveillance Ă©pidĂ©miologique. Nous rĂ©affirmons notre volontĂ© dâĂ©tofferet dâamĂ©liorer rapidement nos capacitĂ©s de dĂ©fense NBC ;
f. de renforcer nos capacités de défense contre les cyberattaques ;
g. dâexaminer diffĂ©rentes options pour faire face de maniĂšre efficace Ă la menace croissante que lesmissiles reprĂ©sentent pour le territoire, les forces et les centres de population de lâAlliance, enrecourant Ă une combinaison appropriĂ©e dâefforts politiques et de dĂ©fense, en mĂȘme temps quâĂ ladissuasion. Aujourdâhui, nous avons demandĂ© que soit entamĂ©e une nouvelle Ă©tude de faisabilitĂ©sur la dĂ©fense antimissile de lâOTAN visant Ă examiner les options relatives Ă la protection duterritoire, des forces et des centres de population des pays de lâAlliance contre toute la gamme desmenaces liĂ©es aux missiles, que nous continuerons dâĂ©valuer. Nos efforts dans ce sens serontcompatibles avec lâindivisibilitĂ© de la sĂ©curitĂ© des AlliĂ©s. Nous sommes favorables Ă un renforce-ment du rĂŽle du Centre ADM au sein du SecrĂ©tariat international, pour soutenir les travaux menĂ©spar lâAlliance en vue de lutter contre cette menace.
Nous rĂ©affirmons que le dĂ©sarmement, la maĂźtrise des armements et la non-prolifĂ©ration contri-buent de facon essentielle Ă prĂ©venir la dissĂ©mination et lâemploi des ADM et de leurs vecteurs.Nous soulignons quâil est important de respecter et de renforcer les rĂ©gimes multilatĂ©raux existantsde non-prolifĂ©ration et de contrĂŽle des exportations et les accords internationaux de maĂźtrise desarmements et de dĂ©sarmement.
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5. En admettant la Bulgarie, lâEstonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la SlovĂ©nieen tant que nouveaux membres, lâOTAN sera mieux Ă mĂȘme de relever les dĂ©fis prĂ©sents et futurs.Ces pays ont prouvĂ© leur attachement aux principes et valeurs de base inscrits dans le TraitĂ© deWashington, leur capacitĂ© de participer Ă tout lâĂ©ventail des missions de lâAlliance, y compris la dĂ©-fense collective, ainsi que leur ferme volontĂ© de contribuer Ă la stabilitĂ© et Ă la sĂ©curitĂ©, spĂ©cialementdans les zones de crise et de conflit. Nous engagerons immĂ©diatement des pourparlers dâadhĂ©sion enayant pour objectif de voir signer les protocoles dâaccession pour la fin de mars 2003 et de voir leprocessus de ratification se terminer Ă temps pour que ces pays puissent se joindre Ă lâAlliance auplus tard Ă notre Sommet de mai 2004. Au cours de la pĂ©riode conduisant Ă lâadhĂ©sion, lâAllianceassociera les pays invitĂ©s le plus possible Ă ses activitĂ©s. Nous nous engageons Ă continuer dâappor-ter une aide et un soutien, notamment dans le cadre du Plan dâaction pour lâadhĂ©sion (MAP). Nousattendons avec intĂ©rĂȘt de recevoir des pays invitĂ©s leurs calendriers de rĂ©formes, en fonction des-quels de nouveaux progrĂšs seront attendus de leur part, avant et aprĂšs lâadhĂ©sion, en vue dâaccroĂźtreleur contribution Ă lâAlliance.
6. Nous fĂ©licitons lâAlbanie de ses progrĂšs significatifs dans la voie de la rĂ©forme, de son rĂŽle constructifpour promouvoir la stabilitĂ© rĂ©gionale et de son ferme soutien Ă lâAlliance. Nous fĂ©licitons lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* des progrĂšs significatifs quâelle a accomplis dans son proces-sus de rĂ©forme, du ferme soutien fourni aux opĂ©rations de lâAlliance, ainsi que des importantes me-sures quâelle a prises pour surmonter ses problĂšmes internes et faire avancer la dĂ©mocratie, la stabi-litĂ© et la rĂ©conciliation interethnique. Nous continuerons dâaider ces deux pays, notamment dans lecadre du MAP, pour quâils parviennent Ă la stabilitĂ©, Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la prospĂ©ritĂ© et puissent ainsiremplir les obligations liĂ©es au statut de membre. Dans ce contexte, nous avons Ă©galement dĂ©cidĂ©dâamĂ©liorer notre capacitĂ© de contribuer Ă la poursuite de la rĂ©forme en Albanie, et de continuerdâaider au dĂ©roulement de la rĂ©forme du secteur de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ© dans lâex-RĂ©publiqueyougoslave de MacĂ©doine* grĂące Ă la prĂ©sence Ă©tablie par lâOTAN dans ce pays. Nous encourageonsces deux pays Ă redoubler dâefforts dans la voie de la rĂ©forme. Leur demande dâadhĂ©sion reste Ă lâexamen en vue dâune admission future.
La demande de la Croatie, qui a fait des progrĂšs encourageants dans la voie de la rĂ©forme, sera aussiĂ lâexamen en vue dâune adhĂ©sion future. Les progrĂšs dans cette direction dĂ©pendront de la poursuitedes efforts de rĂ©forme de la Croatie et de son respect de toutes ses obligations internationales, ycompris Ă lâĂ©gard du Tribunal pĂ©nal international pour lâex-Yougoslavie (TPIY).
Le Plan dâaction pour lâadhĂ©sion restera le moyen de suivre les progrĂšs accomplis par les pays can-didats. Les pays que nous avons invitĂ©s aujourdâhui ne seront pas les derniers Ă lâĂȘtre.
7. Le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) et le Partenariat pour la paix (PPP) ont grandementaccru la sĂ©curitĂ© et la stabilitĂ© dans lâensemble de la zone euro-atlantique. Nous avons dĂ©cidĂ©aujourdâhui de renforcer notre coopĂ©ration avec les pays du CPEA/PPP. Notre dialogue politique seraintensifiĂ©, et les AlliĂ©s, en concertation avec les Partenaires, associeront davantage ces pays, danstoute la mesure du possible et comme il conviendra, Ă la planification, la conduite et la supervision desactivitĂ©s et projets auxquels ils participent et contribuent. Nous avons mis en place de nouveauxmĂ©canismes pratiques, tels que les plans dâaction individuels pour le Partenariat, qui assureront uneapproche globale, adaptĂ©e et diffĂ©renciĂ©e du Partenariat et permettront de soutenir les efforts derĂ©forme des Partenaires. Nous engageons les Partenaires, y compris les pays des rĂ©gions stratĂ©gi-quement importantes du Caucase et dâAsie centrale, Ă tirer parti de ces mĂ©canismes. Nous nousfĂ©licitons de voir les Partenaires rĂ©solus Ă tout mettre en Ćuvre pour combattre le terrorisme, notam-
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ment dans le cadre du Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme. Nous continuerons aussi derenforcer encore lâinteropĂ©rabilitĂ© et les activitĂ©s en matiĂšre de dĂ©fense, qui constituent le cĆur denotre partenariat. La participation au PPP et au CPEA pourrait dans lâavenir ĂȘtre Ă©largie Ă laRĂ©publique fĂ©dĂ©rale de Yougoslavie et Ă la Bosnie-HerzĂ©govine, une fois que les progrĂšs nĂ©cessai-res auront Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, y compris en ce qui concerne une coopĂ©ration pleine et entiĂšre avec le TPIY.
8. Nous nous fĂ©licitons des rĂ©sultats significatifs du Conseil OTAN-Russie enregistrĂ©s depuis lâhistori-que Sommet OTAN-Russie de Rome. Nous avons approfondi nos relations de maniĂšre bĂ©nĂ©fique Ă tous les peuples de la zone euro-atlantique. Les Etats membres de lâOTAN et la Russie travaillentensemble au sein du Conseil OTAN-Russie en tant que partenaires Ă©gaux, rĂ©alisant des progrĂšs dansdes domaines tels que le maintien de la paix, la rĂ©forme de la dĂ©fense, la prolifĂ©ration des ADM, larecherche et le sauvetage, les plans civils dâurgence, la dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre et lalutte contre le terrorisme vers la rĂ©alisation de lâobjectif que nous partageons : une Europe stable,pacifique et sans division. ConformĂ©ment Ă lâActe fondateur et Ă la DĂ©claration de Rome, nous som-mes dĂ©terminĂ©s Ă intensifier et Ă Ă©largir notre coopĂ©ration avec la Russie.
9. Nous demeurons attachĂ©s Ă de solides relations OTAN-Ukraine au titre de la Charte de partenariatspĂ©cifique. Nous prenons note de la dĂ©termination de lâUkraine Ă poursuivre sur la voie dâune intĂ©gra-tion euro-atlantique totale et nous engageons ce pays Ă mettre en Ćuvre toutes les rĂ©formes nĂ©ces-saires, y compris en ce qui concerne lâapplication des contrĂŽles des exportations, pour atteindre cetobjectif. Le nouveau plan dâaction que nous adoptons avec lâUkraine reprĂ©sente un important pas enavant ; il recense les secteurs de rĂ©forme politiques, Ă©conomiques, militaires et autres ou lâUkrainesâest engagĂ©e Ă faire de nouveaux progrĂšs et ou lâOTAN continuera dâapporter une aide. La poursuitedes progrĂšs dans lâapprofondissement et le renforcement de nos relations requiert, de la part delâUkraine, un attachement sans Ă©quivoque aux valeurs qui sont celles de la communautĂ© euro-atlantique.
10. Nous rĂ©affirmons que la sĂ©curitĂ© en Europe est Ă©troitement liĂ©e Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la stabilitĂ© enMĂ©diterranĂ©e. Nous dĂ©cidons en consĂ©quence de renforcer substantiellement les dimensions politi-que et pratique de notre Dialogue mĂ©diterranĂ©en, partie intĂ©grante de lâapproche coopĂ©rative quelâAlliance a de la sĂ©curitĂ©. A cet Ă©gard, nous encourageons une intensification de la coopĂ©ration pra-tique et une interaction efficace sur les questions de sĂ©curitĂ© dâintĂ©rĂȘt commun, y compris en rapportavec le terrorisme, comme il conviendra, pour lesquels lâOTAN peut apporter un plus. Nous redisonsque le Dialogue mĂ©diterranĂ©en et dâautres initiatives internationales, dont le processus de Barcelonede lâUnion europĂ©enne, se complĂštent et se renforcent mutuellement.
11. LâOTAN et lâUnion europĂ©enne ont des intĂ©rĂȘts stratĂ©giques en commun. Nous demeurons ferme-ment attachĂ©s aux dĂ©cisions prises au Sommet de Washington et lors des rĂ©unions ministĂ©riellesultĂ©rieures en vue de renforcer la coopĂ©ration entre lâOTAN et lâUE. Le succĂšs de notre coopĂ©ration aĂ©tĂ© mis en Ă©vidence par nos efforts concertĂ©s dans les Balkans pour rĂ©tablir la paix et crĂ©er lesconditions de la mise en place de sociĂ©tĂ©s prospĂšres et dĂ©mocratiques. Les Ă©vĂ©nements du11 septembre 2001 et ceux qui les ont suivis ont soulignĂ© encore lâimportance dâune transparence etdâune coopĂ©ration accrues entre nos deux organisations sur des questions dâintĂ©rĂȘt commun relativesĂ la sĂ©curitĂ©, Ă la dĂ©fense et Ă la gestion des crises afin quâil soit possible dâapporter Ă celles-ci larĂ©ponse militaire la plus appropriĂ©e et de les gĂ©rer avec efficacitĂ©. Nous restons dĂ©terminĂ©s Ă accom-plir les progrĂšs requis sur les divers aspects de nos relations, en notant quâil est nĂ©cessaire de trouverdes solutions qui satisfassent tous les AlliĂ©s sur la question de la participation dâAlliĂ©s europĂ©ensnon-membres de lâUE, pour que sâĂ©tablisse entre nos deux organisations un vĂ©ritable partenariatstratĂ©gique.
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12. Soucieuse de promouvoir encore la paix et la stabilitĂ© dans la zone euro-atlantique, lâOTAN conti-nuera de dĂ©velopper sa coopĂ©ration Ă©troite et fructueuse avec lâOSCE dans les domaines complĂ©-mentaires que sont la prĂ©vention des conflits, la gestion des crises et les opĂ©rations de relĂšvementaprĂšs un conflit.
13. LâAlliance a jouĂ© un rĂŽle vital dans le rĂ©tablissement dâun environnement sur en Europe du Sud-Est.Nous rĂ©affirmons notre soutien pour lâintĂ©gritĂ© territoriale et la souverainetĂ© de tous les pays de cetterĂ©gion stratĂ©giquement importante. Nous continuerons de nous employer, avec nos partenaires ausein de la SFOR et de la KFOR, les Nations Unies, lâUnion europĂ©enne, lâOSCE et dâautres organisa-tions internationales, Ă construire une Europe du Sud-Est pacifique, stable et dĂ©mocratique, ou tousles pays prendraient eux-mĂȘmes en charge le processus de rĂ©forme et seraient intĂ©grĂ©s dans lesstructures euro-atlantiques. Nous restons dĂ©terminĂ©s Ă voir cet objectif se rĂ©aliser. Nous attendonsdes pays de la rĂ©gion quâils continuent de construire des dĂ©mocraties multiethniques durables, dâĂ©ra-diquer la criminalitĂ© organisĂ©e et la corruption et dâasseoir lâĂ©tat de droit, quâils coopĂšrent au niveaurĂ©gional et quâils remplissent pleinement leurs obligations internationales, y compris en traduisant enjustice Ă La Haye toutes les personnes inculpĂ©es par le TPIY. Les progrĂšs que ces pays rĂ©aliserontdans la voie de la rĂ©forme dĂ©termineront le rythme de leur intĂ©gration dans les structures euro-atlantiques. Nous confirmons le maintien de notre prĂ©sence dans la rĂ©gion et nous sommes prĂȘts Ă aider ces pays, par le biais de programmes individuels dâassistance, Ă poursuivre leurs progrĂšs. Enfonction des progrĂšs qui continueront dâĂȘtre faits et de lâanalyse de lâenvironnement politique et desĂ©curitĂ© qui prĂ©vaudra, nous examinerons diffĂ©rentes options pour la poursuite de la rationalisation etde la restructuration des forces, en tenant compte dâune approche rĂ©gionale. Nous nous fĂ©licitons dela conclusion positive de lâopĂ©ration Amber Fox dans lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*.Nous avons dĂ©cidĂ© de laisser en place une prĂ©sence de lâOTAN pour une pĂ©riode limitĂ©e, Ă partir du15 dĂ©cembre, afin de contribuer au maintien de la stabilitĂ©, ce que nous rĂ©examinerons Ă la lumiĂšre delâĂ©volution de la situation. Nous notons que lâUE sâest dĂ©clarĂ©e prĂȘte Ă assurer la relĂšve de lâopĂ©rationmilitaire dans lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* dans les conditions appropriĂ©es.
14. Les pays membres de lâOTAN ont rĂ©pondu Ă lâappel du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies concer-nant lâaide Ă apporter au gouvernement afghan pour rĂ©tablir la sĂ©curitĂ© Ă Kaboul et dans ses environs.Leurs forces constituent lâĂ©pine dorsale de la Force internationale dâassistance Ă la sĂ©curitĂ© (ISAF) enAfghanistan. Nous fĂ©licitons le Royaume-Uni et la Turquie des contributions quâils ont apportĂ©es suc-cessivement en tant que pays chef de file de lâISAF, et nous notons avec satisfaction que lâAllemagneet les Pays-Bas sont disposĂ©s Ă leur succĂ©der conjointement dans cette fonction. LâOTAN a dĂ©cidĂ© defournir un soutien dans certains domaines aux deux nouveaux pays chefs de file de lâISAF, tĂ©moi-gnant ainsi de la continuitĂ© de notre engagement. Cependant, câest aux Afghans eux-mĂȘmes quâin-combe la responsabilitĂ© dâassurer la sĂ©curitĂ© et le maintien de lâordre dans lâensemble de leur pays.
15. Nous restons attachĂ©s au TraitĂ© sur les forces conventionnelles en Europe (FCE) et rĂ©affirmons notreposition rĂ©solument favorable Ă lâentrĂ©e en vigueur rapide du TraitĂ© adaptĂ©. Le rĂ©gime FCE contribuede maniĂšre fondamentale Ă lâaccroissement de la sĂ©curitĂ© et de lâintĂ©gration europĂ©ennes. Nous nousfĂ©licitons de lâapproche adoptĂ©e par les pays non signataires du TraitĂ© FCE qui ont manifestĂ© leurintention de demander Ă accĂ©der au TraitĂ© adaptĂ© lors de son entrĂ©e en vigueur. Leur accessionreprĂ©senterait une contribution supplĂ©mentaire importante Ă la stabilitĂ© et Ă la sĂ©curitĂ© en Europe.Nous prenons note avec satisfaction des rĂ©sultats significatifs des efforts de la Russie tendant Ă rĂ©duire ses forces, dans la zone visĂ©e Ă lâarticle V du TraitĂ©, jusquâaux niveaux agrĂ©Ă©s. Nous appelonsde nos vĆux la prompte exĂ©cution des engagements dâIstanbul restant Ă remplir au sujet de la GĂ©orgieet de la Moldova, exĂ©cution qui crĂ©era les conditions requises pour que les AlliĂ©s et les autres Etatsparties aillent de lâavant sâagissant de la ratification du TraitĂ© FCE adaptĂ©.
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16. Alors que lâOTAN se transforme, nous avons souscrit Ă un ensemble de mesures visant Ă amĂ©liorerlâefficience et lâefficacitĂ© de lâorganisation du SiĂšge. Lâinitiative OTAN+ sur les questions relatives auxressources humaines vient complĂ©ter cet effort. Nous entendons continuer de fournir, individuelle-ment et collectivement, les ressources nĂ©cessaires pour permettre Ă notre Alliance de remplir lestĂąches que nous lui assignons.
17. Nous saluons le rĂŽle que joue lâAssemblĂ©e parlementaire de lâOTAN sâagissant de complĂ©ter lesefforts dĂ©ployĂ©s par lâOTAN pour projeter la stabilitĂ© dans lâensemble de lâEurope. Nous apprĂ©cionsĂ©galement la contribution quâapporte lâAssociation du TraitĂ© atlantique en sâemployant Ă faire mieuxcomprendre lâAlliance et ses objectifs par les opinions publiques de nos pays.
18. Nous exprimons notre profonde gratitude au gouvernement tchĂšque pour la gracieuse hospitalitĂ© quâilnous a offerte.
19. Notre rĂ©union au sommet dĂ©montre que les AlliĂ©s europĂ©ens et nord-amĂ©ricains, dĂ©jĂ unis par lâhis-toire et par des valeurs communes, continueront de former une communautĂ© dĂ©terminĂ©e et apte Ă dĂ©fendre le territoire, les populations et les forces de nos pays face Ă toutes les menaces et Ă tous lesdĂ©fis. Depuis plus de cinquante ans, lâOTAN dĂ©fend la paix, la dĂ©mocratie et la sĂ©curitĂ© dans la zoneeuro-atlantique. Les engagements que nous avons pris ici, Ă Prague, sont de nature Ă garantir quelâAlliance continuera de jouer ce rĂŽle vital dans lâavenir.
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DĂCLARATION DU SOMMET DE PRAGUE SUR LâIRAQdiffusĂ©e par les chefs dâEtat et de gouvernement participant Ă la rĂ©union du Conseil de lâAtlantique Nord21 novembre 2002
Nous, chefs dâEtat et de gouvernement des dix-neuf pays membres de lâOTAN, rĂ©unis Ă Prague, avonsexprimĂ© la vive prĂ©occupation que nous inspirent le terrorisme et la prolifĂ©ration des armes de destructionmassive.
En ce qui concerne lâIraq, nous nous engageons Ă appuyer pleinement la mise en application de la rĂ©so-lution 1441 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies et appelons lâIraq Ă se conformer intĂ©gralement etimmĂ©diatement Ă cette rĂ©solution et Ă toutes les rĂ©solutions pertinentes du Conseil de sĂ©curitĂ©.
Nous dĂ©plorons que lâIraq ne se soit pas acquittĂ© intĂ©gralement des obligations qui lui avaient Ă©tĂ© impo-sĂ©es en tant que mesure indispensable pour rĂ©tablir la paix et la sĂ©curitĂ© internationales et nous rappelonsque le Conseil de sĂ©curitĂ© a dĂ©cidĂ© dans sa rĂ©solution dâaccorder Ă lâIraq une derniĂšre possibilitĂ© desâacquitter des obligations en matiĂšre de dĂ©sarmement qui lui incombent en vertu des rĂ©solutions perti-nentes du Conseil.
Les membres de lâOTAN sont unis dans leur dĂ©termination Ă prendre des mesures efficaces pour aider etsoutenir les Nations Unies dans leurs efforts visant Ă faire en sorte que lâIraq respecte intĂ©gralement etimmĂ©diatement, sans conditions ni restrictions, la rĂ©solution 1441. Nous rappelons que le Conseil desĂ©curitĂ©, dans cette rĂ©solution, a averti lâIraq des graves consĂ©quences auxquelles celui-ci aurait Ă faireface sâil continuait Ă manquer Ă ses obligations.
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ANNONCE DU SECRĂTAIRE GĂNĂRAL DE LâOTAN, LORD ROBERTSON,CONCERNANT LâĂLARGISSEMENT21 novembre 2002
LâOTAN nâa jamais Ă©tĂ© une organisation fermĂ©e. ConstituĂ©e de 12 Etats lors de sa crĂ©ation, elle sâestprogressivement Ă©largie pour compter successivement 14, 15, 16 puis, en 1999, 19 pays membres.
La porte de lâOTAN est toujours ouverte. En 1999, les dirigeants de lâAlliance ont lancĂ© un Plan dâactionpour lâadhĂ©sion, destinĂ© Ă aider les pays dâEurope Ă se prĂ©parer en vue dâune future adhĂ©sion. Les payscandidats ont dĂ©ployĂ© de grands efforts pour moderniser et rĂ©former leurs forces armĂ©es, et pour rĂ©pon-dre aux normes trĂšs Ă©levĂ©es de lâOTAN sur les plans des valeurs, de la primautĂ© du droit et de la soliditĂ©des institutions dĂ©mocratiques.
Tous les candidats ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă des choix difficiles. Quâils aient relevĂ© ce dĂ©fi donne la mesure deleur dĂ©termination politique Ă adhĂ©rer Ă lâOTAN.
Au mois de juin de lâan dernier, les dirigeants des pays de lâOTAN avaient annoncĂ© leur intention de lancerde nouvelles invitations Ă adhĂ©rer Ă lâAlliance.
Nous avons pris, depuis lors, des dispositions pour garantir que lâOTAN elle-mĂȘme soit prĂȘte Ă sâĂ©largir.Au terme dâun processus approfondi de rĂ©forme interne, une organisation concue Ă lâorigine pour 12 Etatssera prĂȘte Ă fonctionner de maniĂšre tout aussi efficace avec plus du double de pays membres.
Nous pouvons par consĂ©quent affirmer, avec la plus grande confiance, que ce nouveau cycle dâĂ©largisse-ment maintiendra et accroĂźtra la force, la cohĂ©sion et la vitalitĂ© de lâOTAN, et quâil nâest pas dirigĂ© contre lesintĂ©rĂȘts de sĂ©curitĂ© de lâun ou lâautre des Etats partenaires.
Vous avez rĂ©cemment recu un rapport global sur le processus dâĂ©largissement. Nous devons aujourdâhuiprendre une dĂ©cision sur les nouveaux pays que nous allons inviter Ă entreprendre des pourparlersdâadhĂ©sion.
Il sâagit dâune dĂ©cision dâimportance cruciale, Ă propos de laquelle un consensus sâest progressivementdĂ©gagĂ©, entre les AlliĂ©s, au cours des derniers mois. Je crois que nous sommes maintenant parvenus Ă ceconsensus. Je propose par consĂ©quent aux chefs dâEtat et de gouvernement des pays de lâOTAN dedĂ©cider dâinviter la Bulgarie, lâEstonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la SlovĂ©nie Ă engager des pourparlers dâadhĂ©sion Ă lâOTAN. Je considĂšre que cette proposition est approuvĂ©e - leConseil en a dĂ©cidĂ© ainsi.
Cette dĂ©cision capitale Ă©tant ainsi prise, je voudrais maintenant donner la parole aux membres du Conseilau niveau des chefs dâEtat et de gouvernement.
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RAPPORT SUR LE REuEXAMEN DâENSEMBLE DU CONSEIL DE PARTENARIATEURO-ATLANTIQUE ET DU PARTENARIAT POUR LA PAIX
RAPPEL
1. ConformĂ©ment Ă son Concept stratĂ©gique, lâAlliance cherche, par sa politique dâouverture, Ă prĂ©-server la paix, Ă soutenir et Ă promouvoir la dĂ©mocratie, Ă contribuer Ă la prospĂ©ritĂ© et au progrĂšs, etĂ favoriser un partenariat authentique avec et entre tous les pays euro-atlantiques dĂ©mocratiques.Cette action vise Ă renforcer la sĂ©curitĂ© de tous, nâexclut personne, et aide Ă surmonter les divisionset les dĂ©saccords qui pourraient dĂ©boucher sur lâinstabilitĂ© et sur des conflits. Le Conseil de parte-nariat euro-atlantique sert de cadre gĂ©nĂ©ral pour tous les aspects de la coopĂ©ration que lâOTANmĂšne avec ses Partenaires. Le Partenariat pour la paix est le principal mĂ©canisme permettant dâĂ©ta-blir des liens pratiques en matiĂšre de sĂ©curitĂ© entre lâAlliance et ses Partenaires et de renforcerlâinteropĂ©rabilitĂ© entre les Partenaires et lâOTAN.
2. Lors de leurs rĂ©unions de Reykjavik et de Bruxelles tenues respectivement en mai et juin 2002, lesMinistres des pays de lâOTAN ont dĂ©clarĂ© quâils se rĂ©jouissaient Ă la perspective dâĂ©tablir avec lesPartenaires des relations nouvelles, plus substantielles, qui intensifieront la coopĂ©ration face auxnouveaux dĂ©fis pour la sĂ©curitĂ©, y compris le terrorisme. Ils ont chargĂ© le Conseil en session per-manente de poursuivre le rĂ©examen des Partenariats de lâOTAN, en vue de prĂ©senter aux chefsdâEtat et de gouvernement, lors de leur rĂ©union de Prague, des propositions concrĂštes visant Ă dĂ©velopper encore le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) et le Partenariat pour la paix(PPP) afin de mieux servir AlliĂ©s et Partenaires face aux dĂ©fis du XXIe siĂšcle.
3. En entreprenant ce rĂ©examen, les AlliĂ©s et les Partenaires ont pris acte du fait que le Documentcadre du PPP et le Document de base du CPEA restent valides. Ils ont confirmĂ© une nouvelle foisleur engagement commun Ă renforcer et Ă Ă©tendre la paix et la stabilitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique, sur la base des valeurs et des principes communs qui sous-tendent leur coopĂ©ration. Ilsont rĂ©affirmĂ© leur engagement en faveur du Partenariat euro-atlantique et leur volontĂ© de continuerĂ tirer parti du succĂšs du CPEA et du PPP dans tous les domaines de consultation et de coopĂ©ra-tion. Les AlliĂ©s et les Partenaires restent attachĂ©s aux dĂ©cisions pertinentes prises aux Sommets deMadrid et de Washington et poursuivront leurs efforts en vue de les mettre en Ćuvre intĂ©gralement.Dans ce contexte, ils soulignent le rĂŽle toujours essentiel de lâinteropĂ©rabilitĂ© des forces des paysalliĂ©s et partenaires en tant que condition prĂ©alable Ă toute poursuite dâune coopĂ©ration fructueusedans les opĂ©rations de rĂ©ponse aux crises.
4. Faisant fond sur les rÎles distincts du CPEA et du PPP, le réexamen visait en particulier à faire ensorte que le CPEA et le PPP :
⹠contribuent à la stabilité internationale en fournissant de maniÚre systématique aux Partenairesintéressés des avis et une aide concernant les aspects de leur processus de réforme interne quitouchent à la défense et à la sécurité ; favorisent, si possible, des réformes politiques et institu-tionnelles plus importantes ;
⹠contribuent à créer des conditions extérieures favorables aux réformes internes par des formesappropriées de dialogue et de coopération ;
âą contribuent Ă la sĂ©curitĂ© internationale en prĂ©parant et en associant les Partenaires intĂ©ressĂ©s Ă des opĂ©rations et des activitĂ©s dirigĂ©es par lâOTAN, dont celles qui ont trait Ă la rĂ©ponse auterrorisme ;
âą continuent de soutenir, pour les Partenaires intĂ©ressĂ©s, la politique de la porte ouverte de lâOTAN,conformĂ©ment au document âPartenariat pour la paix -Invitationâ de 1994.
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5. Pour atteindre cet objectif, le réexamen a été mené en vue de :
âą prendre en compte effectivement la diversitĂ© des intĂ©rĂȘts des AlliĂ©s et des besoins desPartenaires ;
⹠adapter les formes de consultation et de coopération pour faire face aux nouveaux défis qui seposent en matiÚre de sécurité ;
âą accroĂźtre encore lâinteropĂ©rabilitĂ© des forces des pays partenaires avec celles de lâAlliance ;âą rationaliser et harmoniser les rapports entre le CPEA et le PPP ;âą amĂ©liorer la gestion et lâorganisation du CPEA et du PPP.
PROPOSITIONS DâINNOVATION ET DâADAPTATION
5.1 Renforcer les consultations dans les domaines politique et de la sécurité
- Les AlliĂ©s et les Partenaires sâefforceront de veiller Ă ce que les discussions menĂ©es au sein duCPEA se concentrent davantage sur les prioritĂ©s politiques et les prĂ©occupations majeures desĂ©curitĂ© quâils ont en commun. Les AlliĂ©s sâefforceront dâinformer les Partenaires et/ou de connaĂź-tre leur avis dĂšs le dĂ©but des discussions de lâAlliance sur les questions dâimportance pour lesintĂ©rĂȘts des Partenaires dans les domaines politique et de la sĂ©curitĂ©.
- Les AlliĂ©s accueilleront avec satisfaction les demandes de consultation politique des Partenairesavec lâAlliance, individuellement ou par petits groupes, sur les questions revĂȘtant pour eux uneimportance particuliĂšre dans les domaines politique et de la sĂ©curitĂ©. Les dĂ©cisions en la matiĂšreseront prises au cas par cas. Ces consultations pourront se tenir Ă diffĂ©rents niveaux, avec lespays et/ou le SecrĂ©tariat international. Elles pourront mais ne devront pas nĂ©cessairementconduire Ă des relations politiques plus systĂ©matiques.
- Au cas par cas et lorsquâil y aura lieu, les AlliĂ©s pourront dĂ©cider dâinviter les Partenaires, Ă titreindividuel, Ă participer Ă leurs dĂ©libĂ©rations sur les questions prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt particulier pources Partenaires, ou sur les questions ou lâavis des Partenaires sera particuliĂšrement utile auxAlliĂ©s.
5.2 Renforcer encore lâinteropĂ©rabilitĂ©
- Depuis la crĂ©ation du PPP en 1994, lâinteropĂ©rabilitĂ© a Ă©tĂ© au centre de la coopĂ©ration de lâOTANavec les Partenaires. Le processus de planification et dâexamen (PARP) du PPP, introduit en1994 et considĂ©rablement renforcĂ© en 1997, est lâun des instruments les plus importants de dĂ©-veloppement de lâinteropĂ©rabilitĂ©. GrĂące au PARP, il a Ă©tĂ© possible dâentreprendre les opĂ©rationsdu PPP dirigĂ©es par lâOTAN dans les Balkans, qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© des contributions substantiellesdes Partenaires. En mĂȘme temps, le PARP est devenu un outil de planification utile pour lesPartenaires participant Ă ces opĂ©rations, car il a Ă©voluĂ© pour devenir un processus de planificationfort semblable au processus dâĂ©tablissement des plans de dĂ©fense de lâOTAN. Les initiativeslancĂ©es au Sommet de Washington ont encore renforcĂ© le rĂŽle opĂ©rationnel du PPP.
- Les Alliés et les Partenaires :⹠soulignent que les outils éprouvés fournis par les initiatives lancées au Sommet de Washington
pour un Partenariat renforcĂ© et plus opĂ©rationnel, conjointement avec le PARP et les exercices,y compris les plus exigeants, sont essentiels pour accroĂźtre encore lâinteropĂ©rabilitĂ© ;
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âą conviennent que dâautres efforts dĂ©terminĂ©s sont nĂ©cessaires pour assurer la mise en ĆuvreintĂ©grale de ces outils et, en cas de besoin, pour en Ă©largir le champ dâaction, notamment en cequi concerne le concept de capacitĂ©s opĂ©rationnelles (OCC) et le programme de renforcementde la formation et de lâentraĂźnement PPP (T&EEP) ;
âą continueront de considĂ©rer les dĂ©veloppements liĂ©s Ă lâinteropĂ©rabilitĂ© au sein du PPP pourlâĂ©volution et lâĂ©ventuelle adaptation du PARP.
5.3 Adoption dâune approche plus large de la sĂ©curitĂ© dans le cadre du CPEA et du PPP
- En consultation avec les Partenaires, les Alliés :⹠réexamineront et, si nécessaire, élargiront la portée et la teneur du programme de travail du
Partenariat afin de prendre dument en compte les nouveaux risques et défis ;⹠examineront de nouvelles mesures envisageables pour faciliter et harmoniser la coopération
opérationnelle entre les structures de sécurité, y compris celles qui dépassent le cadre de laresponsabilité des ministÚres de la défense concernés, suivant les demandes des autoritésnationales ;
âą dĂ©velopperont encore la coopĂ©ration dans le domaine des plans civils dâurgence, afin dâaider lesautoritĂ©s nationales Ă se prĂ©parer Ă protĂ©ger les populations civiles contre les incidents ADM,les attaques terroristes, les accidents dâorigine technologique et les catastrophes naturelles.Ceci pourrait Ă©galement inclure les travaux visant Ă dĂ©finir des moyens de promouvoir lâintero-pĂ©rabilitĂ© entre les capacitĂ©s nationales nĂ©cessaires.
- Les AlliĂ©s et les Partenaires :âą prendront en compte lâapproche plus large de la sĂ©curitĂ© dans les consultations politiques et
autres débats menés dans les cadres appropriés du CPEA et du PPP ;⹠rechercheront, dans les actions menées afin de répondre aux nouveaux défis pour la sécurité,
notamment les armes de destruction massive (ADM) et le terrorisme, la complémentarité parrapport à celles des autres organisations internationales.
5.4 Un Partenariat plus cohĂ©sif et axĂ© sur le rĂ©sultat : mĂ©canisme du Plan dâaction pour le Partenariat
- Pour accroĂźtre et cibler leurs efforts conjoints consacrĂ©s Ă la sĂ©curitĂ© euro-atlantique, les AlliĂ©s etles Partenaires mettront au point et utiliseront un mĂ©canisme de coopĂ©ration pratique adaptĂ© Ă chaque problĂšme, axĂ© sur le rĂ©sultat et faisant appel aux AlliĂ©s et aux Partenaires intĂ©ressĂ©s. Lesdomaines ou une telle approche pourrait ĂȘtre adoptĂ©e sont la sĂ©curitĂ© aux frontiĂšres, les moyensdâaction conjointe, les situations dâurgence dans le domaine civil, la gestion des ressources ou lesquestions dâenvironnement. Un tel mĂ©canisme pourrait aussi servir Ă aborder de facon pragmati-que des problĂšmes prĂ©cis dans un contexte rĂ©gional.
- Le Plan dâaction pour le Partenariat contre le terrorisme sera un premier effort dans ce sens. IlsystĂ©matisera et organisera toutes les formes dâinteraction des Partenaires avec lâOTAN en rĂ©-ponse au terrorisme.
5.5 Relations plus individualisĂ©es et complĂštes avec les Partenaires : le plan dâaction individuel pourle Partenariat (IPAP)
- Les AlliĂ©s sont dĂ©terminĂ©s Ă poursuivre et Ă accroĂźtre le soutien et les avis quâils fournissent auxPartenaires intĂ©ressĂ©s en ce qui concerne les efforts que ces derniers dĂ©ploient en vue derĂ©former et de moderniser leur dĂ©fense et leurs systĂšmes de sĂ©curitĂ© afin de pouvoir faire faceaux dĂ©fis du XXIe siĂšcle. LâAlliance est prĂȘte Ă apporter son soutien Ă des rĂ©formes politiques etinstitutionnelles plus vastes entreprises par les Partenaires.
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- Dans ce contexte, les AlliĂ©s encouragent les Partenaires Ă nouer des relations bilatĂ©rales plusĂ©troites avec lâOTAN et Ă approuver des plans dâaction individuels pour le Partenariat, qui hiĂ©rar-chiseront, harmoniseront et organiseront tous les aspects des relations OTAN-Partenaires dansles cadres du CPEA et du PPP, conformĂ©ment aux objectifs de lâOTAN et Ă la situation et auxintĂ©rĂȘts particuliers de chaque Partenaire intĂ©ressĂ©.
- Par la voie de ces plans, Ă©laborĂ©s sur une base bisannuelle, lâOTAN fournira son aide et ses avisciblĂ©s et adaptĂ©s Ă chaque pays concernant les objectifs de rĂ©forme que les Partenaires intĂ©res-sĂ©s voudraient poursuivre en consultation avec lâAlliance. Un dialogue politique intensifiĂ© sur desquestions pertinentes pourrait faire partie intĂ©grante dâun plan dâaction individuel pour lePartenariat.
- LâIPAP ne remplacerait pas lâIPP et nâaffecterait pas la participation dâun Partenaire au PARP.LâIPP et sa base de donnĂ©es, modifiĂ©s si nĂ©cessaire, pourraient constituer un sous- ensemble delâIPAP et continuer Ă servir dâinstrument clĂ© dans lâorganisation de la participation dâun Partenaireau PPP. Pour les pays qui nâopteraient pas pour un IPAP, le processus de lâIPP demeureraitinchangĂ©.
5.6 Accroßtre la contribution du Partenariat à la sécurité et à la stabilité au niveau sous- régional
- Les AlliĂ©s et les Partenaires continueront de redoubler dâefforts pour assurer la sĂ©curitĂ© et lastabilitĂ© dans les Balkans. Ils favoriseront et soutiendront la coopĂ©ration rĂ©gionale sur la base delâexpĂ©rience acquise dans le cadre de lâInitiative de lâOTAN pour lâEurope du Sud- Est (IESE), duSEEGROUP et dâautres efforts dĂ©ployĂ©s au niveau rĂ©gional.
- En consultation et coopĂ©ration avec les Partenaires intĂ©ressĂ©s, et compte tenu de lâexpĂ©rienceacquise en Europe du Sud-Est, les AlliĂ©s soutiendront la coopĂ©ration rĂ©gionale en Asie centrale etdans le Caucase.
- A cet effet, ils seront prĂȘts Ă dĂ©signer des experts ou un(des) facilitateur(s) de lâOTAN pourcontribuer Ă dĂ©finir les domaines dâintĂ©rĂȘt commun et soutenir les efforts de coopĂ©ration pratique.
- Les AlliĂ©s et les Partenaires sâefforceront dâappliquer les mĂ©canismes du Plan dâaction pour lePartenariat afin de traiter les problĂšmes rĂ©gionaux.
- Les AlliĂ©s encourageront, conformĂ©ment Ă lâobjectif global visant Ă promouvoir lâinteropĂ©rabilitĂ©en vue dâopĂ©rations spĂ©cifiques, la mise sur pied de formations multinationales entre Partenaireset entre Partenaires et AlliĂ©s ainsi que la poursuite de lâĂ©laboration des accords existants dans cedomaine.
- Les AlliĂ©s Ă©tudieront comment les quartiers gĂ©nĂ©raux militaires de lâOTAN, Ă tous les niveauxconcernĂ©s, pourraient soutenir au mieux les efforts de coopĂ©ration rĂ©gionale dans la rĂ©gioneuro-atlantique.
5.7 AccroĂźtre lâassociation des Partenaires au processus de prise de dĂ©cision de lâOTAN dans certainsdomaines
Les AlliĂ©s, en concertation avec les pays partenaires, poursuivront leurs efforts visant Ă assurer, etaccroĂźtre dans toute la mesure du possible, la participation de ces pays, sâil y a lieu, Ă la planifica-tion, la conduite et la supervision des activitĂ©s et projets auxquels ils participent et contribuent.
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A cette fin, ils veilleront Ă :
- dans le cadre du document sur le cadre politico-militaire,
âą examiner, de facon gĂ©nĂ©rale, les possibilitĂ©s dâamĂ©liorer encore la pleine mise en Ćuvre desdispositions du document sur le cadre politico-militaire afin de faire participer le plus tĂŽt possibleles Partenaires contributeurs au processus de dĂ©cision concernant des opĂ©rations dirigĂ©es parlâOTAN auxquelles ils participent ;
⹠étudier, dans ce contexte, les possibilités de faire participer, de facon appropriée, lesPartenaires aux évaluations des aspects pertinents de la menace terroriste.
- En outre, ils examineront sâil est judicieux dâappliquer les principes sous-jacents et lâesprit ducadre politico-militaire pour les opĂ©rations du PPP dirigĂ©es par lâOTAN Ă dâautres activitĂ©s etprojets spĂ©cifiques liĂ©s au Partenariat auxquels ils participent ou contribuent. Les domaines Ă prendre en considĂ©ration pourraient ĂȘtre, notamment, les suivants : exercices PPP, y compris lesaspects PPP de la politique et de la programmation relatives aux exercices OTAN/PPP ainsi quede lâexĂ©cution dâexercices ; et mise en Ćuvre des fonds dâaffectation spĂ©ciale du PPP.
- Ils examineront Ă©galement comment la participation des Partenaires participants pourrait, le casĂ©chĂ©ant, ĂȘtre assurĂ©e ou encore accrue dans les domaines suivants, par des modalitĂ©s pragma-tiques faisant fond sur les procĂ©dures existantes :
âą Ă©tablissement et mise en Ćuvre de plans dâaction pour le Partenariat, tels que pour le renfor-cement de capacitĂ©s spĂ©cifiques essentielles pour la dĂ©fense contre les attaques terroristes ;
âą Ă©tablissement et approbation de plans dâaction individuels pour le Partenariat ;âą dans le contexte plus large de lâinteropĂ©rabilitĂ© dans le cadre du PPP, du PARP et des travaux
connexes dans le domaine de la normalisation, y compris les aspects pertinents des questionsde défense NBC ;
âą Ă©tablissement de plans civils dâurgence (PCU).
5.8 AmĂ©liorer les modalitĂ©s de liaison entre lâOTAN et les capitales des pays partenaires
- Les AlliĂ©s examineront comment amĂ©liorer les modalitĂ©s de liaison entre lâOTAN et les capitalesdes pays partenaires afin de permettre aux pays dâAsie centrale et du Caucase de bĂ©nĂ©ficier plusfacilement des connaissances spĂ©cialisĂ©es et des conseils de lâOTAN, le but Ă©tant dâapporter unappui plus efficace au dĂ©veloppement et Ă la mise en Ćuvre dâactivitĂ©s et de programmes decoopĂ©ration et dâinformation dans le cadre du CPEA et du PPP.
5.9 Promouvoir des relations de travail plus Ă©troites entre les structures militaires
- LâOTAN et/ou les AlliĂ©s chercheront Ă Ă©tablir des relations de travail/modalitĂ©s de liaison fonction-nelles plus officielles avec les Partenaires sâagissant des unitĂ©s militaires et des quartiers gĂ©nĂ©-raux, en sâinspirant des dispositions dĂ©jĂ prĂ©vues dans le concept de capacitĂ©s opĂ©rationnelles.Cela pourrait comprendre :
âą le âjumelageâ dâunitĂ©s de pays alliĂ©s et de pays partenaires ainsi que le âjumelageâ dâunitĂ©s depays partenaires, qui seraient susceptibles de coopĂ©rer dans des opĂ©rations de rĂ©ponse auxcrises dirigĂ©es par lâOTAN ; il conviendrait, en particulier, de prĂ©voir des mesures permettant
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dâassurer une coopĂ©ration et une liaison Ă©troites entre les forces spĂ©cialisĂ©es pour des opĂ©ra-tions dans des environnements asymĂ©triques ;
âą lâencouragement, le renforcement et lâofficialisation des relations de travail, qui se sont Ă©tabliesau fil du temps Ă lâoccasion des exercices et des opĂ©rations entre les commandements delâOTAN et les quartiers gĂ©nĂ©raux de forces multinationales alliĂ©es, dâune part, et les forces etquartiers gĂ©nĂ©raux de pays partenaires, (âaffiliationâ) dâautre part, y compris le rattachement depersonnel de pays partenaires Ă des quartiers gĂ©nĂ©raux multinationaux pertinents de la struc-ture de forces de lâOTAN ;
âą sur la base des dispositions existantes en matiĂšre de liaison au niveau des commandementsstratĂ©giques de lâOTAN, lâĂ©largissement du cadre dâaffectation temporaire de personnel deliaison de pays partenaires aux niveaux subordonnĂ©s de la structure de commandement delâOTAN pour aboutir Ă une approche plus formelle, en se fondant sur les besoins de coopĂ©rationpratiques.
- Les AlliĂ©s, en concertation avec les Partenaires, procĂ©deront au rĂ©examen des concepts et struc-tures actuels du PPP (y compris ceux de la Cellule de coordination du Partenariat (CCP), desĂ©lĂ©ments dâĂ©tat-major du PPP (PSE) et des Centres dâentraĂźnement PPP), dans le but dâexploiterau mieux les possibilitĂ©s quâils offrent dâassocier les Partenaires Ă des activitĂ©s PPP avec lâOTANet les pays alliĂ©s, dâune facon plus Ă©troite, plus directe et plus rĂ©guliĂšre. Il conviendrait, Ă cetĂ©gard, dâexaminer la possibilitĂ© dâamĂ©liorer les mĂ©canismes existants pour prendre en compte,analyser et dissĂ©miner les enseignements tirĂ©s des exercices OTAN/PPP.
- Les AlliĂ©s et les Partenaires favoriseront lâĂ©tablissement, entre les structures civilo/militaires per-tinentes, de relations de travail rĂ©guliĂšres, semblables Ă celles qui existent dĂ©jĂ entre les structu-res militaires.
5.10 Offrir davantage de possibilitĂ©s au personnel civil des Partenaires au sein des structures de lâOTAN
- Les Alliés :
âą reverront le programme de stages du PPP afin dâaccroĂźtre les possibilitĂ©s de stages dansdâautres domaines dâactivitĂ© de lâOTAN/du PPP, dâaugmenter ainsi le nombre de crĂ©neauxofferts et dâĂ©tendre, le cas Ă©chĂ©ant, la durĂ©e des stages ;
âą Ă©tudieront lâutilitĂ© et la faisabilitĂ© et les incidences Ă©ventuelles dâun concept dââĂ©tats-majors in-tĂ©grĂ©s du PPPâ civils.
5.11 Améliorer les modalités de financement
- Les Alliés examineront la politique de financement du PPP dans le but de traiter les demandesindividuelles de subsides adressées par les Partenaires avec plus de souplesse afin de permettreun financement accru pour la participation à des activités PPP, en veillant à assurer la cohérenceentre les demandes de financement des Partenaires et leurs objectifs au titre du Partenariat.
- La politique relative au fonds dâaffectation spĂ©ciale du PPP a Ă©tĂ© revue afin dâen Ă©tendre le mĂ©-canisme pour aider les Partenaires Ă gĂ©rer les consĂ©quences de la rĂ©forme de la dĂ©fense. CesactivitĂ©s peuvent englober - sans sây limiter toutefois - les projets en faveur de la rĂ©forme civile et
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dĂ©mocratique des forces armĂ©es, la reconversion du personnel militaire, la rĂ©affectation des ba-ses et lâĂ©tablissement de plans et de budgets de dĂ©fense efficaces sous contrĂŽle dĂ©mocratique.Toutes les initiatives devront sâinscrire dans des projets spĂ©cifiques.
- Les AlliĂ©s examineront la politique OTAN agrĂ©Ă©e pour le financement de projets PPP au titre duNSIP afin dâen Ă©tendre lâapplication, notamment pour des projets ayant trait Ă la rĂ©ponse auterrorisme.
5.12 AmĂ©liorer lâensemble de lâorganisation et de la gestion des activitĂ©s de Partenariat
- La notion dâun âPartenariat euro-atlantiqueâ, englobant Ă la fois le CPEA et le PPP, souligne lacohĂ©rence des relations de lâOTAN avec les Partenaires. Une telle approche globale permettradâamĂ©liorer les procĂ©dures devant permettre de diriger et dâorienter les activitĂ©s de Partenariatdâune maniĂšre efficace et cohĂ©rente dans lâensemble des domaines de coopĂ©ration au titre duCPEA et du PPP.
- Les AlliĂ©s examineront comment harmoniser et renforcer le soutien fourni par les comitĂ©s delâOTAN au CPEA et au PPP afin de fournir des orientations politiques rĂ©guliĂšres et cohĂ©rentes surles objectifs et les politiques de lâOTAN pour le Partenariat euro-atlantique.
- Les AlliĂ©s et les Partenaires renforceront le PMSC dans son rĂŽle de centre dâĂ©changes dans lecontexte de lâaide bilatĂ©rale et de la coordination des activitĂ©s menĂ©es sur des questions clĂ©sconcernant le PPP, et favoriseront lâĂ©change dâinformations avec dâautres organisations interna-tionales, en particulier lâUE et lâOSCE, ainsi que des ONG, sur les concepts et programmes per-tinents, afin de rechercher une synergie en ce qui concerne lâaide Ă fournir. Dans ce contexte,lâidĂ©e de Partenariats âavec mentorâ (associant au moins un pays membre de lâOTAN et unPartenaire), dĂ©jĂ appliquĂ©e pour le fonds dâaffectation spĂ©ciale du PPP, sera Ă©laborĂ©e plus avant,en vue de rĂ©server Ă des pays partenaires un rĂŽle de premier plan dans certains domaines fonc-tionnels ou thĂ©matiques.
- Les AlliĂ©s et les Partenaires examineront comment amĂ©liorer encore la structure, lâorganisation etla conduite des rĂ©unions du CPEA Ă tous les niveaux, et comment adapter dâautres aspects duCPEA et du PPP de facon Ă assurer un soutien trĂšs efficace, cohĂ©rent et coordonnĂ© pour lesnouvelles relations plus approfondies entre lâOTAN et ses Partenaires.
INCIDENCES EN MATIERE DE RESSOURCES
6. Pour garantir la crĂ©dibilitĂ© des engagements de lâOTAN, lâefficacitĂ© des activitĂ©s et la conformitĂ© deces activitĂ©s avec les prioritĂ©s politiques de lâOTAN, il faudra procĂ©der Ă un examen continu, appro-fondi et complet des incidences sur les ressources financiĂšres et humaines de chacune des modi-fications proposĂ©es aux politiques, activitĂ©s et formes de coopĂ©ration du CPEA/PPP, Ă chaquestade de leur dĂ©veloppement et de leur mise en Ćuvre.
RECOMMANDATIONS
7. Les chefs dâEtat et de gouvernement sont invitĂ©s :
- à entériner le présent rapport ;
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- Ă charger le Conseil en session permanente de fournir si nĂ©cessaire des indications supplĂ©men-taires aux ComitĂ©s OTAN concernĂ©s afin que les propositions dâadaptation du CPEA et duPartenariat pour la paix soient davantage affinĂ©es et mises en Ćuvre ;
- Ă charger le Conseil en session permanente de tenir les Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de ladĂ©fense informĂ©s des progrĂšs rĂ©alisĂ©s et de fournir un rapport complet sur la mise en Ćuvre desdĂ©cisions du Sommet de Prague Ă leurs rĂ©unions de lâautomne 2003.
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PLAN DâACTION DU PARTENARIAT CONTRE LE TERRORISME21 novembre 2001
PREAMBULE
1. Le 12 septembre 2001, les Etats membres du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) ontcondamnĂ© sans rĂ©serve les attentats terroristes perpĂ©trĂ©s aux Etats-Unis le 11 septembre 2001, etse sont engagĂ©s Ă mettre tout en Ćuvre pour combattre le flĂ©au du terrorisme.
2. Dans le droit fil de cet engagement, les Etats membres du Conseil de partenariat euro- atlantique(ci-aprĂšs dĂ©nommĂ©s les Etats du CPEA) entĂ©rinent ici le prĂ©sent Plan dâaction du Partenariatcontre le terrorisme, soucieux de remplir leurs obligations au regard du droit international relative-ment au combat contre le terrorisme, attentifs au fait que la lutte contre le terrorisme exige desefforts conjoints et globaux de la communautĂ© internationale, et dĂ©terminĂ©s Ă contribuer efficace-ment Ă ces efforts en sâappuyant sur la coopĂ©ration mise en Ćuvre avec succĂšs Ă ce jour dans lecadre du CPEA.
3. Les Etats du CPEA feront tout ce qui est en leur pouvoir pour prĂ©venir et rĂ©primer le terrorisme -quelle quâen soit la forme et les manifestations - dans le respect des normes et principes univer-sellement reconnus du droit international, et conformĂ©ment Ă la Charte des Nations Unies et Ă laRĂ©solution 1373 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies. Dans ce contexte, ils sâemploieront enparticulier Ă âtrouver les moyens dâintensifier et dâaccĂ©lĂ©rer lâĂ©change dâinformations opĂ©rationnel-les, concernant en particulier les actions ou les mouvements de terroristes ou de rĂ©seaux de ter-roristesâ et ils soulignent âquâil convient de renforcer la coordination des efforts accomplis auxĂ©chelons national, sous-rĂ©gional, rĂ©gional et international afin de renforcer une action mondialeface Ă ce grave problĂšme et Ă la lourde menace quâil fait peser sur la sĂ©curitĂ© internationaleâ.
4. Les Etats du CPEA sont dĂ©terminĂ©s Ă protĂ©ger et promouvoir les libertĂ©s fondamentales et lesdroits de lâhomme, ainsi que la primautĂ© du droit, dans le combat contre le terrorisme.
5. Les Etats du CPEA réaffirment leur ferme volonté de signer, ratifier et appliquer les conventionspertinentes des Nations Unies se rapportant à la lutte contre le terrorisme.
6. Les Etats du CPEA coopĂ©reront dans la lutte menĂ©e contre le terrorisme dans le cadre du CPEAen conformitĂ© avec les spĂ©cificitĂ©s de leurs politiques de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense, ainsi quâavec lesprincipes de lâouverture Ă tous et de lâautodiffĂ©renciation. Ils sâemploieront Ă faire en sorte que lesefforts quâils dĂ©ploient dans ce cadre soient complĂ©mentaires de ceux entrepris par les institutionsinternationales compĂ©tentes.
OBJECTIFS
7. Les Etats du CPEA coopĂšrent dans toute une gamme de domaines du Conseil de partenariateuro-atlantique et du Partenariat pour la paix en rapport avec la lutte contre le terrorisme. Cesdomaines sont notamment les suivants : consultations politiques ; opĂ©rations ; interopĂ©rabilitĂ© mi-litaire ; planification des forces et de la dĂ©fense et rĂ©forme de la dĂ©fense ; gestion des consĂ©quen-ces, y compris les plans civils dâurgence ; dĂ©fense aĂ©rienne et gestion de lâespace aĂ©rien ; coopĂ©-ration en matiĂšre dâarmement ; contrĂŽle et sĂ©curitĂ© des frontiĂšres ; Ă©limination des sources definancement du terrorisme ; prĂ©vention de la contrebande dâarmes et dâexplosifs ; questions scien-
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tifiques ; maĂźtrise des armements et lutte contre la prolifĂ©ration. Les Etats du CPEA soulignent quela maĂźtrise des armements et la lutte contre la prolifĂ©ration contribuent de facon essentielle aucombat menĂ© Ă lâĂ©chelle mondiale contre le terrorisme, notamment en contribuant Ă prĂ©venir lâuti-lisation dâADM. Les Etats du CPEA soulignent dans ce contexte quâil importe de se conformer auxinstruments multilatĂ©raux existants et de veiller Ă leur mise en Ćuvre effective.
8. GrĂące au Plan dâaction du Partenariat, les Etats du CPEA recenseront, organiseront et systĂ©ma-tiseront les activitĂ©s CPEA/PPP, existantes et nouvelles, particuliĂšrement pertinentes pour la lutteinternationale contre le terrorisme.
9. Les principaux objectifs du Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme sont les suivants :
- reconfirmer la dĂ©termination des Etats du CPEA Ă crĂ©er, en sâappuyant sur leurs valeurs dĂ©mo-cratiques communes, un environnement propre Ă empĂȘcher le dĂ©veloppement et lâexpansion duterrorisme, et Ă sâaider mutuellement et Ă fournir une aide Ă dâautres dans cette entreprise ;
- souligner la dĂ©termination des Etats du CPEA Ă agir contre le terrorisme sous toutes ses formeset dans toutes ses manifestations, ainsi que leur volontĂ© de coopĂ©rer pour la prĂ©vention, ladĂ©fense et la gestion des consĂ©quences dans le contexte dâattentats terroristes ;
- fournir aux Partenaires intĂ©ressĂ©s davantage de possibilitĂ©s dâapporter une contribution et unsoutien aux efforts dĂ©ployĂ©s par lâOTAN dans la lutte contre le terrorisme, compte tenu desspĂ©cificitĂ©s de leurs politiques de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense ;
- promouvoir et faciliter la coopération entre les Etats du CPEA dans la lutte contre le terrorisme,par la consultation politique et par des programmes pratiques situés dans le cadre du CPEA etdu Partenariat pour la paix ;
- sur demande, aider les Etats du CPEA Ă faire face aux risques et aux consĂ©quences dâattentatsterroristes visant notamment leur infrastructure Ă©conomique et dâautres infrastructuresessentielles.
MECANISMES
10. Le Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme est lancĂ© sous lâautoritĂ© du Conseil delâAtlantique Nord, aprĂšs consultation des Partenaires au sein du CPEA.
11. Le Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme est le premier mĂ©canisme de coopĂ©rationpratique adaptĂ© Ă chaque problĂšme, axĂ© sur le rĂ©sultat et faisant appel aux AlliĂ©s et aux PartenairesintĂ©ressĂ©s - mĂ©canisme prĂ©vu dans le Rapport global sur le rĂ©examen dâensemble du Conseil departenariat euro-atlantique et du Partenariat pour la paix.
12. Ce Plan dâaction sera mis en Ćuvre Ă partir des mĂ©canismes du CPEA/PPP, en conformitĂ© avecles principes de lâouverture Ă tous et de lâautodiffĂ©renciation, et il sera pris en compte dans lesProgrammes de partenariat individuels (IPP) ou dans le Plan dâaction individuel pour le Partenariat(IPAP) menĂ©s entre lâOTAN et les Partenaires.
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13. PĂ©riodiquement le Conseil de lâAtlantique Nord, en consultation avec les Partenaires, Ă©valuera lesprogrĂšs rĂ©alisĂ©s dans la mise en Ćuvre du Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme et enreverra le contenu, en prenant en compte de nouveaux dĂ©fis ou des circonstances nouvelles Ă©ven-tuellement apparus dans la lutte internationale contre le terrorisme.
14. Les activitĂ©s Ă©noncĂ©es dans le Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme ne feront pasobstacle aux autres initiatives que les Etats du CPEA peuvent prendre dans la lutte contre leterrorisme. Les Etats du CPEA continueront de promouvoir les initiatives de coopĂ©ration rĂ©gionalevisant Ă combattre le terrorisme et Ă faire face Ă de nouvelles menaces en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, etils sâemploieront Ă faire en sorte que ces initiatives soient complĂ©mentaires par rapport aux effortsdĂ©ployĂ©s dans le cadre du CPEA.
15. La participation de Partenaires du Dialogue mĂ©diterranĂ©en et dâautres Etats aux activitĂ©s prĂ©vuesdans le Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme, par exemple Ă des ateliers, sĂ©minaires etautres activitĂ©s, pourra ĂȘtre envisagĂ©e au cas par cas.
PLAN DâACTION
16. Les mesures spĂ©cifiques relevant du prĂ©sent Plan dâaction du Partenariat contre le terrorisme sontĂ©noncĂ©es ci-aprĂšs ; dâautres Ă©lĂ©ments pourraient ĂȘtre ajoutĂ©s ultĂ©rieurement. Ces activitĂ©s serontmises en Ćuvre dans le respect des lois et rĂ©glementations nationales en vigueur, des spĂ©cificitĂ©sdes politiques de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense des Etats du CPEA, ainsi que des principes de lâouvertureĂ tous et de lâautodiffĂ©renciation.
16.1 Intensifier les consultations et le partage dâinformations
16.1.1 Consultations politiques. AlliĂ©s et Partenaires se consulteront rĂ©guliĂšrement au sujet de leurs prĂ©-occupations communes de sĂ©curitĂ© en rapport avec le terrorisme. Les AlliĂ©s sâefforceront dâinfor-mer les Partenaires - et/ou de solliciter leurs points de vue - sur les questions relatives Ă la luttecontre le terrorisme, dĂšs les premiĂšres phases de discussion au sein de lâAlliance. Les Partenairespourront demander, selon des procĂ©dures agrĂ©Ă©es, Ă avoir des consultations politiques directesavec le Conseil de lâAtlantique Nord, individuellement ou en petits groupes, sur des sujets qui lesprĂ©occupent en matiĂšre de terrorisme. Les consultations et discussions porteront sur des sujets deprĂ©occupation clĂ©s en matiĂšre de sĂ©curitĂ© pour les AlliĂ©s et les Partenaires, pour autant que cesquestions concernent la lutte contre le terrorisme.
16.1.2 Partage dâinformations. Les Etats du CPEA intensifieront leurs efforts visant Ă partager des infor-mations et Ă Ă©changer des avis se rapportant au terrorisme, Ă lâoccasion de rĂ©unions du CPEA,mais aussi de sĂ©minaires et ateliers tenus sous les auspices du CPEA/PPP. Des pays chefs de filepourront ĂȘtre invitĂ©s Ă organiser de telles rencontres. Les Etats du CPEA prennent note de lacrĂ©ation dâune UnitĂ© de liaison pour le renseignement (ILU) du CPEA/PPP. Ils sâemploieront Ă promouvoir, en conformitĂ© avec leurs lĂ©gislations nationales, lâĂ©change de donnĂ©es du renseigne-ment en rapport avec les menaces terroristes.
16.1.3 Partage dâinformations en matiĂšre dâarmement. Les Etats du CPEA partageront des informationssur des activitĂ©s de dĂ©veloppement et dâacquisition dâĂ©quipements qui renforcent leurs capacitĂ©snationales de lutte contre le terrorisme ; ce partage dâinformations se fera au sein des groupescompĂ©tents de la ConfĂ©rence des Directeurs nationaux des armements (CDNA).
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16.1.4 CoopĂ©ration scientifique pour la dĂ©tection et lâattĂ©nuation des nouvelles menaces et dĂ©fis en ma-tiĂšre de sĂ©curitĂ©. Les Etats rĂ©unis au sein du ComitĂ© sur les dĂ©fis de la sociĂ©tĂ© moderne (CDSM)en configuration CPEA Ă©changeront des informations dans le cadre de rĂ©seaux dâexperts natio-naux travaillant sur des sujets prioritaires dĂ©signĂ©s liĂ©s Ă la prĂ©vention et Ă lâattĂ©nuation des attein-tes au fonctionnement de la sociĂ©tĂ©. Aussi bien les experts des Partenaires que ceux des paysalliĂ©s participeront Ă ces activitĂ©s de coopĂ©ration. DâĂ©troits contacts seront maintenus avec dâautresorganes de lâOTAN et dâautres organisations internationales, ainsi quâavec le Groupement dâinsti-tutions dâĂ©tudes de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© du PPP, le but Ă©tant de rechercher la complĂ©mentaritĂ©des efforts, de repĂ©rer les carences fondamentales et de lancer des projets de coopĂ©ration.
16.1.5 Plans civils dâurgence. Les Etats du CPEA partageront des informations pertinentes et participe-ront activement Ă la planification civile dâurgence pour ce qui est dâĂ©valuer les risques et de rĂ©duirela vulnĂ©rabilitĂ© des populations civiles face au terrorisme et aux ADM. Cela comprendra une par-ticipation active aux procĂ©dures de gestion des crises.
16.2 AmĂ©liorer lâĂ©tat de prĂ©paration pour le combat contre le terrorisme
16.2.1 RĂ©forme du secteur de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ©. Les Partenaires intensifieront leurs efforts envue dâĂ©tablir des forces efficaces, soumises Ă un contrĂŽle dĂ©mocratique, convenablement structu-rĂ©es et bien Ă©quipĂ©es, capables de contribuer Ă combattre le terrorisme.
16.2.2 Plans de forces. Les Partenaires participant au Processus de planification et dâexamen (PARP) duPartenariat pour la paix donneront prioritĂ©, entre autres, aux objectifs du Partenariat visant Ă amĂ©-liorer leurs capacitĂ©s de participer Ă des activitĂ©s contre le terrorisme. Ces objectifs du Partenariatseront dĂ©signĂ©s comme tels au sein du PARP et seront aussi communiquĂ©s aux Partenaires neparticipant pas au PARP - pour information et en vue dâencourager ces pays Ă mettre en Ćuvredes efforts Ă©quivalents.
16.2.3 DĂ©fense aĂ©rienne et gestion de la circulation aĂ©rienne. AlliĂ©s et Partenaires coopĂ©reront aux ef-forts entrepris par le ComitĂ© OTAN de dĂ©fense aĂ©rienne pour amĂ©liorer les capacitĂ©s en matiĂšrede dĂ©fense aĂ©rienne et de police du ciel, et Ă ceux dĂ©ployĂ©s par le ComitĂ© OTAN de gestion de lacirculation aĂ©rienne pour amĂ©liorer les procĂ©dures de coordination du contrĂŽle de la circulationaĂ©rienne civile et militaire, en rĂ©ponse Ă la situation nouvelle. Ils contribueront, sur la base dedĂ©cisions nationales, Ă la mise en place dâun Ă©change de donnĂ©es sur la situation aĂ©rienne entreAlliĂ©s et Partenaires.
16.2.4 Echange dâinformations sur les forces. Les Etats du CPEA pourront envisager dâĂ©changer desinformations sur les forces chargĂ©es dâopĂ©rations de contre-terrorisme et, sâil y a lieu, de faciliter lecontact entre elles.
16.2.5 Formation et exercices. Les Partenaires seront invitĂ©s Ă participer Ă des activitĂ©s de formation et Ă des exercices liĂ©s au terrorisme, qui seront coordonnĂ©s par le SACEUR/SACLANT. Dans la me-sure du possible, le Programme de travail du Partenariat offrira davantage de possibilitĂ©s et dâac-tivitĂ©s liĂ©es Ă la lutte antiterroriste, au chapitre de la formation et des exercices. Les exercicesseront employĂ©s aussi pour faire partager lâexpĂ©rience acquise dans la lutte contre le terrorisme.
16.2.6 CoopĂ©ration en matiĂšre dâarmement. Les Etats du CPEA utiliseront, ainsi quâil conviendra, lesmĂ©canismes OTAN de coopĂ©ration en matiĂšre dâarmement Ă©tablis sous lâĂ©gide de la CDNA, envue de mettre au point des solutions identiques, ou au moins interopĂ©rables, dans le domaine desĂ©quipements, le but Ă©tant de rĂ©pondre aux exigences liĂ©es aux activitĂ©s menĂ©es contre le terro-risme.
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16.2.7 CoopĂ©ration en matiĂšre de logistique. Les Etats du CPEA emploieront, ainsi quâil conviendra, lesmĂ©canismes OTAN de coopĂ©ration relatifs Ă la logistique Ă©tablis dans le cadre de la ConfĂ©rencedes hauts responsables de la logistique de lâOTAN, en vue de mettre au point des dispositionspermettant dâassurer un soutien efficace en faveur des activitĂ©s de lutte contre le terrorisme, ycompris le soutien du pays hĂŽte.
16.3 Entraver le soutien apporté aux groupes terroristes
16.3.1 ContrĂŽle des frontiĂšres. Les Etats du CPEA renforceront, par lâintermĂ©diaire de leurs organes char-gĂ©s du contrĂŽle des frontiĂšres, leurs efforts visant Ă prĂ©venir les mouvements illicites de person-nels et de matĂ©riels au passage des frontiĂšres internationales. Ils soutiendront les efforts dâassis-tance mis en Ćuvre dans ce domaine sous lâĂ©gide du Partenariat pour la paix. Dans ce contexte,ils seront encouragĂ©s Ă accroĂźtre encore leur coopĂ©ration rĂ©gionale et internationale.
16.3.2 Dimension Ă©conomique. Les Etats du CPEA Ă©changeront des informations et des avis au sein duComitĂ© Ă©conomique en configuration CPEA sur les aspects Ă©conomiques de la lutte menĂ©e Ă lâĂ©chelle internationale contre le terrorisme, en particulier sur les dispositions rĂ©glementaires dres-sĂ©es comme obstacle au financement des activitĂ©s terroristes et aux mĂ©thodes et sources definancement des groupes terroristes.
16.3.3 MaĂźtrise des armements. Les Etats du CPEA poursuivront leur coopĂ©ration dans le domaine de lamaĂźtrise des armements et ils se consulteront sur des mesures de contrĂŽle efficace des dispositifsdâarmes de destruction massive (ADM) et sur lâĂ©limination sans risque des substances et matĂ©-riaux liĂ©s aux ADM. Par ailleurs, ils appuieront les efforts mis en Ćuvre actuellement en vue dâĂ©ta-blir, avant la fin de 2002, un code de conduite international contre la prolifĂ©ration des missilesbalistiques.
16.3.4 Armes de petit calibre et armes lĂ©gĂšres. Les Etats du CPEA continueront dâĂ©changer, au sein duGroupe ad hoc du CPEA sur les armes de petit calibre et les armes lĂ©gĂšres, des informations surle trafic illicite dâarmes de petit calibre, de munitions, dâexplosifs, de matĂ©riels et de technologiessusceptibles dâĂȘtre utilisĂ©s pour soutenir le terrorisme.
16.4 Renforcer les capacités de contribuer à la gestion des conséquences
16.4.1 Terrorisme liĂ© aux ADM. Les Partenaires seront invitĂ©s Ă apporter leur soutien et Ă participer Ă desactivitĂ©s dirigĂ©es par lâOTAN qui visent Ă renforcer les capacitĂ©s de lutte contre le terrorisme liĂ© auxADM, ainsi quâĂ Ă©changer sâil y a lieu, suivant des procĂ©dures Ă Ă©tablir dâun commun accord, desinformations portant notamment sur lâexpĂ©rience acquise dans ce domaine.
16.4.2 Renforcer la coopĂ©ration dans le domaine des plans civils dâurgence. Les Etats du CPEA poursui-vront leur coopĂ©ration en vue dâaccroĂźtre lâĂ©tat de prĂ©paration du secteur civil face Ă dâĂ©ventuelsattentats terroristes faisant intervenir des ADM, comprenant des armes chimiques, biologiques,radiologiques et nuclĂ©aires, en continuant de mettre en Ćuvre le Plan dâaction pour les plans civilsdâurgence entĂ©rinĂ© par le SCEPC/CPEA le 26 novembre 2001 et actualisĂ© le 25 juin 2002. Enparticulier, les Partenaires sâassocient aux efforts entrepris au sein du SCEPC et de ses bureauxet comitĂ©s dâĂ©tude en vue dâexaminer toutes les options possibles pour soutenir, sur demande, les
DOCUMENTATION
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autoritĂ©s nationales face aux effets de toute attaque terroriste, en tenant compte des propositionsentĂ©rinĂ©es par les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays de lâAlliance Ă leur rĂ©union deReykjavik. Il sâagit plus prĂ©cisĂ©ment des Ă©lĂ©ments suivants :
- coopĂ©ration entre autoritĂ©s civiles et militaires : repĂ©rage et mise en valeur des possibilitĂ©s decoopĂ©ration entre civils et militaires, sâagissant notamment de la formation, de lâutilisation descompĂ©tences dâexperts, ainsi que du soutien rĂ©ciproque ;
- rĂ©action rapide : examen de la maniĂšre dont les capacitĂ©s nationales de rĂ©action rapide pour-raient mettre les Etats du CPEA mieux Ă mĂȘme de rĂ©pondre Ă une demande dâaide dâun paystouchĂ©, face aux consĂ©quences, pour la population civile, de lâutilisation dâADM, ainsi que de lamaniĂšre dont les experts civils pourraient apporter leur contribution Ă cet Ă©gard ; et examen avecle SCEPC des moyens de promouvoir lâinteropĂ©rabilitĂ© de ces capacitĂ©s, ainsi que dâautres me-sures possibles, de telle sorte que les Etats du CPEA aient Ă leur disposition toutes les optionspour apporter une rĂ©ponse soit nationale soit conjointe ;
- directives gĂ©nĂ©rales : directives gĂ©nĂ©rales ou normes minimales non obligatoires, dont les Etatsdu CPEA pourraient sâinspirer sâils le souhaitent, en ce qui concerne la planification, lâentraĂźne-ment, les procĂ©dures et les Ă©quipements ;
- inventaire des capacitĂ©s : poursuite des efforts visant Ă Ă©tablir et affiner lâinventaire des capaci-tĂ©s nationales, afin dâen maximiser lâintĂ©rĂȘt ;
- alerte et dĂ©tection : exploration, en coopĂ©ration avec les AutoritĂ©s militaires de lâOTAN, desmoyens dâaider les autoritĂ©s nationales Ă amĂ©liorer la dĂ©tection dâĂ©ventuelles menaces ADM etlâalerte de la population dans ces circonstances ;
- rĂ©seau de laboratoires : examen de la possibilitĂ© de mettre en place un rĂ©seau de laboratoirespermanents et dâinstallations dĂ©ployables ;
- protocoles mĂ©dicaux : aide Ă la mise au point de protocoles mĂ©dicaux permettant dâamĂ©liorer lesmoyens dâapporter une rĂ©ponse coordonnĂ©e ;
- renforcement du rĂŽle du Centre euro-atlantique de coordination des rĂ©actions en cas de catas-trophe (EADRCC) : poursuite de lâamĂ©lioration des capacitĂ©s de lâEADRCC, notamment en four-nissant des experts nationaux pour faire en sorte que les AlliĂ©s et les Partenaires puissent sâaidermutuellement de facon rapide et efficace en cas dâattentat terroriste faisant intervenir des ADM,y compris des armes CBRN ;
- franchissement des frontiĂšres : signature de lâAccord type sur la facilitation des transports civilstransfrontiĂšres dâimportance vitale.
16.4.3 Contribution militaire à la gestion des conséquences. Les Etats du CPEA envisageront de fournirdes informations au SACEUR sur les capacités militaires permettant de contribuer à fournir, surdemande, une aide immédiate aux autorités civiles, notamment en ce qui concerne les attentatsfaisant intervenir des armes chimiques, biologiques et radiologiques.
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16.4.4 CoopĂ©ration Ă des activitĂ©s scientifiques non classifiĂ©es visant Ă rĂ©duire lâimpact du terrorisme.Les Etats rĂ©unis au sein du ComitĂ© scientifique en configuration CPEA Ă©changeront des connais-sances scientifiques et technologiques sur des sujets en rapport avec la lutte contre le terrorisme.En outre, des experts de la Commission OTAN des sciences et technologies civiles liĂ©es Ă lasĂ©curitĂ© mĂšneront des activitĂ©s de coopĂ©ration ciblĂ©es visant Ă asseoir sur de meilleures bases lalimitation des incidences dâactivitĂ©s terroristes. Les Partenaires ayant de fortes capacitĂ©s scienti-fiques dans des domaines pertinents travailleront de facon efficace avec des scientifiques delâOTAN pour mettre au point la base scientifique des efforts visant Ă limiter lâimpact du terrorisme.Le ComitĂ© scientifique donnera des avis au Conseil et Ă dâautres comitĂ©s compĂ©tents sur lesaspects scientifiques des activitĂ©s terroristes, et il assurera une coordination Ă©troite avec les orga-nes de lâOTAN menant des activitĂ©s classifiĂ©es (notamment le Centre ADM et lâOrganisation pourla recherche et la technologie).
16.4.5 CoopĂ©ration au dĂ©veloppement et Ă lâacquisition dâĂ©quipements. Les Etats du CPEA sâemploie-ront, au sein des groupes de la CDNA, Ă dĂ©finir les besoins en matiĂšre dâĂ©quipement liĂ©s Ă lagestion des consĂ©quences dâun attentat terroriste, et, sâil y a lieu, ils coopĂ©reront au dĂ©veloppe-ment et/ou Ă lâacquisition des moyens nĂ©cessaires pour rĂ©pondre Ă ces besoins. Lâaccent doit ĂȘtremis sur les technologies duales, qui rĂ©pondent Ă la fois aux exigences militaires et aux exigencesciviles.
16.5 Soutenir les Partenaires dans leurs efforts contre le terrorisme
16.5.1 Utiliser le mĂ©canisme de centre dâĂ©changes du ComitĂ© directeur politico-militaire (PMSC). Dans lecadre existant du PMSC, une rĂ©union en configuration de centre dâĂ©changes sera consacrĂ©e, sâil ya lieu, Ă un examen ciblĂ© des besoins spĂ©cifiques des Partenaires en matiĂšre de lutte contre leterrorisme.
16.5.2 Etablir/contribuer Ă alimenter des fonds dâaffectation spĂ©ciale du PPP. Dans le respect de la poli-tique relative aux fonds dâaffectation spĂ©ciale du PPP, les Etats du CPEA examineront la possibi-litĂ© dâĂ©tablir des fonds dâaffectation spĂ©ciale du PPP pour aider individuellement tel ou tel Etatmembre dans ses efforts spĂ©cifiques contre le terrorisme, tel que cela est envisagĂ© dans le Rap-port global sur le rĂ©examen dâensemble du Conseil de partenariat euro-atlantique et du Partenariatpour la paix. Ces fonds dâaffectation spĂ©ciale peuvent prĂ©senter un intĂ©rĂȘt particulier pour lesPartenaires dâAsie centrale, du Caucase et des Balkans. La mise en Ćuvre de ces projets seraprioritaire.
16.5.3 Programmes de âmentoratâ. Les Etats du CPEA Ă©laboreront des programmes de mentorat pourdes questions spĂ©cifiques liĂ©es au terrorisme, le but Ă©tant de partager des informations sur lâex-pĂ©rience spĂ©cifique acquise dans le domaine du combat contre le terrorisme. Par ailleurs, lesexercices organisĂ©s âdans lâesprit du PPPâ seront utilisĂ©s activement pour le partage de lâexpĂ©-rience acquise dans le combat contre le terrorisme.
RAPPORTS
17. Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN, en qualitĂ© de PrĂ©sident du Conseil de partenariat euro-atlantique, pourra rendre compte des activitĂ©s relevant du Plan dâaction du Partenariat contre leterrorisme aux Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©fense des pays de lâOTAN et du CPEA.
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18. Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral pourra communiquer le prĂ©sent document au Conseil de sĂ©curitĂ© desNations Unies, Ă titre de contribution initiale du Partenariat Ă lâapplication de la RĂ©solution 1373 duConseil de sĂ©curitĂ©.
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RĂUNION AU SOMMET DU CONSEIL DE PARTENARIAT EURO-ATLANTIQUECOMPTE RENDU SUCCINCT DU PRĂSIDENT22 novembre 2002
1. Les chefs dâEtat et de gouvernement des 46 pays membres du Conseil de partenariat euro-atlantique(CPEA), ou leurs reprĂ©sentants, se sont rĂ©unis aujourdâhui Ă Prague pour examiner les dĂ©fis de sĂ©cu-ritĂ© du XXIe siĂšcle. Ils ont soulignĂ© leur volontĂ© commune de renforcer et dâĂ©tendre la paix et la stabilitĂ©dans la rĂ©gion euro-atlantique, sur la base des valeurs et principes quâils partagent et qui sous-tendentleur coopĂ©ration.
2. Les chefs dâEtat et de gouvernement des pays du CPEA ont reconnu que pays alliĂ©s et partenaires sontdans une large mesure confrontĂ©s aux mĂȘmes menaces nouvelles dans le domaine de la sĂ©curitĂ© etont exprimĂ© leur dĂ©termination Ă Ćuvrer ensemble face Ă ces nouveaux dĂ©fis. Ils ont rĂ©affirmĂ© queleurs pays sont rĂ©solus Ă combattre le flĂ©au du terrorisme, selon la dĂ©claration du CPEA du12 septembre 2001. Ils ont soulignĂ© lâimportance des initiatives visant Ă accroĂźtre la contribution duCPEA Ă la lutte contre le terrorisme. Ils ont saluĂ© lâĂ©laboration par les AlliĂ©s et les Partenaires du Plandâaction du Partenariat contre le terrorisme, expression concrĂšte de leur dĂ©sir dâunir leurs efforts contrela menace terroriste, en fonction des politiques nationales et des moyens de leurs pays.
3. Les chefs dâEtat et de gouvernement des pays du CPEA ont Ă©galement redit leur attachement auPartenariat euro-atlantique et leur dĂ©termination Ă faire fond sur les rĂ©alisations du CPEA et duPartenariat pour la paix (PPP) dans tous les domaines de consultation et de coopĂ©ration. LâĂ©volution delâOTAN doit sâaccompagner dâune adaptation de la teneur et des modalitĂ©s de sa coopĂ©ration avec lesPartenaires. Dans cette optique, les chefs dâEtat et de gouvernement du CPEA ont dĂ©battu du renfor-cement des consultations sur les questions politiques et de sĂ©curitĂ©, de lâadoption dâune approche pluslarge de la sĂ©curitĂ© dans le cadre du CPEA et du PPP, dâune association accrue des Partenaires auprocessus de dĂ©cision de lâOTAN dans les domaines pertinents et dâune intensification de lâinteractionquotidienne entre lâAlliance et les Partenaires Ă tous les niveaux appropriĂ©s et dans lâensemble desstructures concernĂ©es.
4. Les chefs dâEtat et de gouvernement du CPEA ont recu un rapport sur le rĂ©examen dâensemble duCPEA et du PPP, entrepris par les AlliĂ©s et les Partenaires Ă la suite des rĂ©unions du printemps 2002des Ministres des pays de lâOTAN et du CPEA, et ils se sont dĂ©clarĂ©s pleinement favorables Ă la sĂ©riede mesures proposĂ©es. Ils ont soulignĂ© lâimportance que continuent Ă revĂȘtir les initiatives duPartenariat lancĂ©es au Sommet de Washington, et ont rĂ©itĂ©rĂ© leur soutien Ă la poursuite de la mise enĆuvre vigoureuse de ces initiatives. Ils ont insistĂ© sur le fait que lâinteropĂ©rabilitĂ© demeure un Ă©lĂ©mentfondamental de la coopĂ©ration menĂ©e au titre du PPP et quâelle doit ĂȘtre encore amĂ©liorĂ©e.
5. Les chefs dâEtat et de gouvernement du CPEA ont mis en Ă©vidence lâintĂ©rĂȘt dâun mode de fonctionne-ment souple, associant les AlliĂ©s et les Partenaires les plus disposĂ©s et les plus aptes Ă contribuer Ă des projets spĂ©cifiques. Ils ont pris note du mĂ©canisme que le rapport propose pour le Plan dâaction duPartenariat et qui sera utile Ă cet Ă©gard. Ils ont soulignĂ© que la teneur et les modalitĂ©s de la coopĂ©rationmenĂ©e dans le cadre du CPEA et du PPP doivent ĂȘtre pleinement adaptĂ©es aux besoins et Ă la situa-tion propres Ă chacun des Partenaires, y compris ceux dâAsie centrale et du Caucase. A cette fin, lesrelations entre lâAlliance et les Partenaires intĂ©ressĂ©s doivent ĂȘtre plus individualisĂ©es et, dans cecontexte, de portĂ©e plus large. Les chefs dâEtat et de gouvernement ont dĂšs lors pris note avec satis-faction du nouveau mĂ©canisme constituĂ© par les Plans dâaction individuels pour le Partenariat, quiseront mis Ă la disposition des Partenaires intĂ©ressĂ©s et contribueront Ă promouvoir une coopĂ©rationplus ciblĂ©e et Ă soutenir les rĂ©formes dĂ©mocratiques.
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6. Les chefs dâEtat et de gouvernement des pays du CPEA ont rĂ©affirmĂ© lâengagement de la communautĂ©euro-atlantique en faveur de la paix, de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© dans les Balkans. Ils se sont fĂ©licitĂ©sdes initiatives visant Ă accroĂźtre encore la contribution du CPEA Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la stabilitĂ© au niveausous-rĂ©gional, y compris en Europe du Sud-Est.
7. Les chefs dâEtat et de gouvernement des pays du CPEA restent rĂ©solument attachĂ©s Ă un partenariateuro-atlantique Ă©nergique et dynamique, ainsi quâĂ une mise en Ćuvre vigoureuse de toutes les initia-tives visant Ă adapter ce partenariat aux dĂ©fis du XXIe siĂšcle.
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DĂCLARATION FAITE PAR LE SECRĂTAIRE GĂNĂRAL DE LâOTAN, LORD ROBERTSON,EN SA QUALITĂ DE PRĂSIDENT DU CONSEIL OTAN-RUSSIE APRĂS LA RĂUNION DU CONSEILOTAN-RUSSIE AU NIVEAU DES MINISTRES DES AFFAIRES ĂTRANGĂRES22 novembre 2002
Aujourdâhui, les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays membres du Conseil OTAN-Russie :
âą se sont rĂ©unis pour faire avancer les travaux entamĂ©s par les chefs dâEtat et de gouvernement auSommet de Rome et pour faire le bilan des six premiers mois dâactivitĂ© du Conseil OTAN-Russie ;
âą ont exprimĂ© leur profonde satisfaction devant les progrĂšs substantiels accomplis dans la mise en Ćuvrede la DĂ©claration de Rome dans tous les domaines de coopĂ©ration qui y sont indiquĂ©s ;
âą se sont fĂ©licitĂ©s en particulier des avancĂ©es rĂ©alisĂ©es dans le sens dâune intensification de la coopĂ©ra-tion en ce qui concerne :
- la gestion des crises : le COR au niveau des Ambassadeurs a approuvé un cadre politique pour faireavancer les travaux sur de futures opérations OTAN-Russie de maintien de la paix, et des progrÚs ontété faits dans le dialogue sur les moyens de renforcer la sécurité aux frontiÚres dans les Balkans ;
- la lutte contre le terrorisme : les travaux progressent sur un certain nombre dâĂ©valuations des menacesterroristes spĂ©cifiques pesant sur la rĂ©gion euro-atlantique ; les Ministres ont dĂ©clarĂ© attendre avecintĂ©rĂȘt la tenue, le 9 dĂ©cembre Ă Moscou, de la ConfĂ©rence OTAN-Russie sur âLe rĂŽle des forcesarmĂ©es dans la lutte contre le terrorismeâ, et ils se sont fĂ©licitĂ©s des mesures prises pour rĂ©pondre plusefficacement aux dĂ©fis de sĂ©curitĂ© contemporains, en particulier le terrorisme et la prolifĂ©ration desarmes de destruction massive ;
- la rĂ©forme de la dĂ©fense : le SĂ©minaire de Rome dâoctobre 2002 a ouvert la voie Ă un dialogue plusfructueux au sein du COR et Ă une coopĂ©ration accrue dans lâadaptation des forces militaires auxmenaces communes pour la sĂ©curitĂ© ;
- la dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre : un ambitieux programme de travail a dĂ©fini une piste Ă suivre pour parvenir Ă lâinteropĂ©rabilitĂ© des systĂšmes alliĂ©s et russes ;
- les situations dâurgence dans le domaine civil : lâexercice menĂ© en septembre 2002 Ă Bogorodsk surlâinvitation de la Russie a donnĂ© un Ă©lan au dĂ©veloppement de la coopĂ©ration ;
- la non-prolifĂ©ration : des travaux sont en cours pour lâĂ©tablissement dâune Ă©valuation conjointe destendances Ă lâĂ©chelle mondiale en matiĂšre de prolifĂ©ration des agents NBC et de leurs vecteurs ;
âą ont pris note de lâassurance donnĂ©e par les Etats membres de lâOTAN que les dĂ©cisions du Sommet alliĂ©de Prague ne sont pas dirigĂ©es contre les intĂ©rĂȘts de sĂ©curitĂ© de la Russie ni dâaucun autre Etatpartenaire ;
âą ont rĂ©affirmĂ© les buts, les principes et les engagements exposĂ©s dans lâActe fondateur sur les relations,la coopĂ©ration et la sĂ©curitĂ© mutuelles et dans la DĂ©claration de Rome ; redisant leur attachement auTraitĂ© FCE en tant que pierre angulaire de la sĂ©curitĂ© europĂ©enne, ils sont convenus de continuer Ă Ćuvrer conjointement pour la ratification par les Etats parties et pour lâentrĂ©e en vigueur de lâAccord surlâadaptation du TraitĂ© FCE, ce qui permettrait lâaccession dâEtats non parties au TraitĂ© FCE ;
âą se sont fĂ©licitĂ©s de lâapproche adoptĂ©e par les pays non signataires du TraitĂ© FCE qui ont manifestĂ© leurintention de demander Ă accĂ©der au TraitĂ© FCE adaptĂ© lors de son entrĂ©e en vigueur, estimant quelâaccession de ces pays reprĂ©senterait une importante contribution supplĂ©mentaire Ă la stabilitĂ© et Ă lasĂ©curitĂ© en Europe ;
DOCUMENTATION
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âą sont convenus que dans lâenvironnement de sĂ©curitĂ© actuel, ou les AlliĂ©s et la Russie sont de plus enplus confrontĂ©s Ă des menaces et Ă des dĂ©fis communs, la poursuite de lâintensification de la coopĂ©ra-tion dans le cadre du COR accroĂźtra encore la sĂ©curitĂ© dans lâensemble de la rĂ©gion euro-atlantique et,Ă cet effet, ont chargĂ© le COR au niveau des Ambassadeurs dâĂ©laborer pour 2003 un programme detravail solide, faisant fond sur les progrĂšs rĂ©alisĂ©s en 2002.
En ma qualité de Président du COR, je me réjouis à la perspective de la visite que je ferai à Moscou du8 au 10 décembre prochain pour de nouveaux entretiens avec les dirigeants russes, et qui offrira uneoccasion de développer encore la coopération OTAN-Russie.
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PLAN DâACTION OTAN-UKRAINE22 novembre 2002
INTRODUCTION
Le prĂ©sent Plan dâaction, dont lâĂ©tablissement fait suite Ă la dĂ©cision prise par la Commission OTAN-Ukraine dâapprofondir et dâĂ©largir les relations OTAN-Ukraine, reflĂšte la stratĂ©gie de lâUkraine concernantses relations avec lâOrganisation du TraitĂ© de lâAtlantique Nord (OTAN). Il sâappuie sur la Charte de par-tenariat spĂ©cifique OTAN-Ukraine, signĂ©e Ă Madrid le 9 juillet 1997, qui demeure le fondement des rela-tions OTAN-Ukraine.
Le Plan dâaction a pour objet dâidentifier clairement les prioritĂ©s et les objectifs stratĂ©giques de lâUkrainedestinĂ©s Ă concrĂ©tiser ses aspirations Ă une pleine intĂ©gration dans les structures de sĂ©curitĂ© euro-atlantiques, et de fournir un cadre stratĂ©gique pour la coopĂ©ration OTAN-Ukraine prĂ©sente et future autitre de la Charte. Dans ce contexte, il sera rĂ©examinĂ© pĂ©riodiquement.
Le Plan dâaction contient des objectifs et des principes Ă©tablis dâun commun accord. A lâappui de cesprincipes et objectifs, on Ă©laborera des Plans annuels des cibles Ă atteindre (ATP) (voir Section V) quicontiendront des mesures spĂ©cifiques Ă prendre par lâUkraine, et des actions conjointes OTAN-Ukraine,en fonction des besoins.
SECTION I. QUESTIONS POLITIQUES ET ECONOMIQUES
1. Politique et sécurité
A. Questions de politique intérieure
Principes
Pour atteindre son objectif, qui est une intĂ©gration euro-atlantique plus Ă©troite, lâUkraine continuera Ă me-ner une politique intĂ©rieure fondĂ©e sur le renforcement de la dĂ©mocratie et de lâEtat de droit, le respect desdroits de lâhomme, le principe de la sĂ©paration des pouvoirs et de lâindĂ©pendance de la magistrature, latenue dâĂ©lections dĂ©mocratiques conformĂ©ment aux normes de lâOrganisation pour la sĂ©curitĂ© et la coo-pĂ©ration en Europe (OSCE), le pluralisme politique, la libertĂ© de parole et de la presse, le respect desdroits des minoritĂ©s nationales et ethniques, et la non-discrimination pour des motifs politiques, religieuxou ethniques. Pour atteindre ces objectifs, lâUkraine devra notamment veiller Ă lâadaptation de toute lalĂ©gislation applicable en la matiĂšre.
Compte tenu de lâorientation de sa politique Ă©trangĂšre vers une intĂ©gration europĂ©enne et euro-atlantique,et de son objectif dĂ©clarĂ© Ă long terme qui est lâadhĂ©sion Ă lâOTAN, lâUkraine continuera Ă dĂ©velopper salĂ©gislation en se fondant sur les principes universels de la dĂ©mocratie et du droit international.
Un Ă©lĂ©ment important de la rĂ©forme du systĂšme judiciaire est la participation aux conventions du Conseilde lâEurope qui dĂ©finissent des normes communes pour les pays europĂ©ens. Des initiatives sont prisesactuellement pour rĂ©former les autoritĂ©s de police, pour amĂ©liorer les mĂ©canismes garantissant la mise enconformitĂ© de toutes les structures publiques et civiles avec les rĂšgles dâun Etat de droit et pour renforcerle rĂŽle des organes de protection des droits des citoyens.
DOCUMENTATION
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Objectifs
I.1.A.1 renforcer les institutions dĂ©mocratiques et Ă©lectorales ;I.1.A.2 renforcer lâautoritĂ© judiciaire et lâindĂ©pendance de la magistrature ;I.1.A.3 promouvoir le dĂ©veloppement et le renforcement de la sociĂ©tĂ© civile et la primautĂ© du droit,
promouvoir les droits de lâhomme et les libertĂ©s fondamentales des citoyens ;I.1.A.4 garantir la libertĂ© de culte ;I.1.A.5 garantir la libertĂ© de rĂ©union ;I.1.A.6 mener Ă bien la rĂ©forme de lâadministration ;I.1.A.7 renforcer le contrĂŽle civil et dĂ©mocratique des forces armĂ©es et de lâensemble du secteur de la
sĂ©curitĂ© ;I.1.A.8 lutter contre la corruption, le blanchiment dâargent et les activitĂ©s Ă©conomiques illĂ©gales par
des mesures Ă©conomiques, juridiques, organisationnelles et coercitives ; prendre les mesuresnĂ©cessaires pour que lâUkraine soit rayĂ©e de la liste des pays qui ne respectent pas les recom-mandations du Groupe dâaction financiĂšre sur le blanchiment de capitaux (GAFI), en particulieren votant et en appliquant une loi rĂ©pondant aux normes du GAFI ;
I.1.A.9 entreprendre des rĂ©formes constitutionnelles et administratives pour assurer lâĂ©quilibre et unecoopĂ©ration efficace entre les trois pouvoirs : lĂ©gislatif, exĂ©cutif et judiciaire.
B. Politique étrangÚre et de sécurité
Principes
La pleine intĂ©gration dans les structures euro-atlantiques constitue lâobjectif stratĂ©gique et la prioritĂ© delâUkraine en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre. Dans ce contexte, lâĂ©volution de la politique intĂ©rieure lâUkrainesera fonction de dĂ©cisions visant Ă la prĂ©parer Ă atteindre son objectif, qui est lâintĂ©gration dans les struc-tures euro-atlantiques.
LâOTAN et lâUkraine partagent la mĂȘme vision dâune Europe entiĂšre et libre, et sont toutes deux dĂ©termi-nĂ©es Ă lutter contre le terrorisme, la prolifĂ©ration des armes de destruction massive (ADM), lâinstabilitĂ©rĂ©gionale et dâautres menaces pour la sĂ©curitĂ©.
Les intĂ©rĂȘts de sĂ©curitĂ© nationale et la situation internationale actuelle imposent un approfondissementessentiel des relations entre lâUkraine et lâOTAN.
Objectifs
I.1.B.1 actualiser la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© de lâUkraine en fonction de son objectif, qui estson intĂ©gration Ă part entiĂšre dans les structures euro-atlantiques ;
I.1.B.2 rĂ©former les structures de sĂ©curitĂ© de lâEtat pour reflĂ©ter la politique euro-atlantique delâUkraine ;
I.1.B.3 jouer un rĂŽle majeur dans la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© rĂ©gionales, notamment en renforcant lacontribution de lâUkraine Ă la coopĂ©ration internationale en matiĂšre de rĂšglement des conflits etde maintien de la paix ;
I.1.B.4 maintenir et renforcer sa participation dans les opérations de maintien de la paix (PKO) ;I.1.B.5 observer pleinement les obligations internationales en matiÚre de maßtrise des armements ;I.1.B.6 développer les relations civilo-militaires ;I.1.B.7 renforcer la participation à la lutte internationale contre le terrorisme, notamment la mise en
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Ćuvre intĂ©grale de toutes les rĂ©solutions pertinentes du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unieset la participation aux mesures prĂ©vues dans le Plan dâaction du Partenariat contre le terroris-me ;
I.1.B.8 continuer à prendre les mesures antiterroristes nécessaires au plan intérieur, notamment enrenforcant les contrÎles aux frontiÚres et le contrÎle des exportations afin de lutter contre laprolifération des ADM et de leurs vecteurs, ainsi que le blanchiment de capitaux.
2. Questions Ă©conomiques
Principes
Les principes de la consolidation de lâĂ©conomie de marchĂ© et des normes Ă©conomiques de lâOCDE, de laprotection des libertĂ©s Ă©conomiques, de la stabilitĂ© et du bien-ĂȘtre par la libertĂ© Ă©conomique, de la justicesociale et dâune attitude responsable en matiĂšre dâenvironnement sont dâune importance capitale pour ledĂ©veloppement de lâĂ©conomie ukrainienne.
Pour atteindre son objectif stratĂ©gique, qui est la pleine intĂ©gration dans les structures de sĂ©curitĂ©euro-atlantiques, lâUkraine est rĂ©solue Ă adapter sa lĂ©gislation nationale aux normes et pratiques euro-atlantiques.
LâUkraine continuera de se fixer pour objectifs une croissance Ă©conomique durable et une Ă©lĂ©vation subs-tantielle du niveau de vie de sa population.
Un Ă©lĂ©ment essentiel de la stratĂ©gie Ă©conomique de lâUkraine est de garantir lâouverture de lâĂ©conomieconformĂ©ment aux normes de lâOrganisation mondiale du commerce (OMC). Cela favorisera la sĂ©curitĂ©Ă©conomique de lâEtat et garantira une coordination plus Ă©troite des politiques Ă©conomiques - intĂ©rieure etĂ©trangĂšre - de lâEtat.
La prioritĂ© de politique Ă©conomique Ă©trangĂšre de lâUkraine est sa pleine intĂ©gration dans lâespace Ă©cono-mique mondial et lâapprofondissement de sa coopĂ©ration Ă©conomique internationale.
Objectifs
I.2.1 favoriser une croissance Ă©conomique soutenue et promouvoir la transformation structurelle delâĂ©conomie afin de maintenir une progression annuelle stable du PIB, une inflation faible, uneprogression du revenu rĂ©el et un dĂ©ficit budgĂ©taire limitĂ© ;
I.2.2 introduire un moratoire pour la mise en chantier des projets de loi sur les allĂ©gements fiscaux ;I.2.3 remplir les conditions nĂ©cessaires pour pouvoir adhĂ©rer Ă lâOMC ;I.2.4 favoriser la coopĂ©ration Ă©conomique entre lâUkraine, les pays de lâOTAN et les pays
partenaires ;I.2.5 entreprendre des rĂ©formes dans le domaine de lâĂ©conomie de la dĂ©fense afin de progresser
vers lâobjectif de lâintĂ©gration dans les structures euro-atlantiques ;I.2.6 mettre en place un cadre institutionnel favorisant les activitĂ©s commerciales, une croissance
Ă©conomique basĂ©e sur les transformations structurelles/novatrices, lâĂ©tablissement dâinfras-tructures sociales modernes et les mĂ©canismes de lâĂ©conomie sociale/de marchĂ©, tout en prĂ©-servant un âfilet de protectionâ social adĂ©quat ;
I.2.7 mettre en Ćuvre les rĂ©formes structurelles et Ă©conomiques en tenant compte des recomman-dations de la Banque mondiale, du Fonds monĂ©taire international (FMI) et dâautres institutions
DOCUMENTATION
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internationales, notamment les mesures visant à faire progresser les privatisations, à luttercontre la corruption et à accroßtre la transparence dans la passation des marchés publics ;
I.2.8 intensifier le processus de réforme de la propriété fonciÚre ;I.2.9 garantir les droits économiques et les libertés des citoyens sous toutes leurs formes, notam-
ment en renforcant la protection des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle ;I.2.10 instaurer les conditions prĂ©alables essentielles Ă la constitution dâune classe moyenne ;I.2.11 rĂ©duire les Ă©carts de revenu rĂ©el entre les catĂ©gories de population Ă haut revenu et Ă faible
revenu, et sâefforcer dâĂ©liminer la pauvretĂ© ;I.2.12 amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© des approvisionnements en Ă©nergie.
3. Questions relatives Ă lâinformation
Principes
Les principes de la libertĂ© de parole et de la presse, et de la libre circulation de lâinformation sont lesfondements dâun Etat dĂ©mocratique et dâune sociĂ©tĂ© rĂ©gie par la primautĂ© du droit. Les dispositions de laConstitution ukrainienne ayant trait Ă la libertĂ© de parole et dâinformation sont conformes Ă lâarticle 19 de laDĂ©claration universelle des droits de lâhomme et Ă lâarticle 10 de la Convention de sauvegarde des droitsde lâhomme et des libertĂ©s fondamentales.
LâUkraine appuie la rĂ©solution 59(1) des Nations Unies qui stipule que la libertĂ© dâinformation est un droitfondamental de la personne et un critĂšre pour toutes les autres libertĂ©s.
Bien que la lĂ©gislation en la matiĂšre contienne des dispositions importantes pour la libertĂ© de parole etdâinformation, lâUkraine est rĂ©solue Ă amĂ©liorer le cadre gĂ©nĂ©ral et juridique dans lequel opĂšrent lesmĂ©dias, et Ă renforcer la libertĂ© dâexpression et le libre exercice de leur mĂ©tier par les mĂ©dias. Sur ce point,la coopĂ©ration Ă©troite de lâUkraine avec les organisations internationales compĂ©tentes, en particulier avecle Conseil de lâEurope et lâOSCE, est essentielle.
Objectifs
I.3.1 amĂ©liorer les garanties concernant la libertĂ© de pensĂ©e et de parole, la libertĂ© de la presse, lalibre expression des opinions et convictions et lâaccĂšs Ă lâinformation, et veiller Ă ce quâellessoient mises en application ;
I.3.2 garantir la libertĂ© de collecte, de publication et de diffusion dâinformations par les mĂ©dias ;I.3.3 mettre en application la lĂ©gislation relative Ă la levĂ©e des entraves aux activitĂ©s des mĂ©dias ;I.3.4 faire progresser la coopĂ©ration OTAN-Ukraine sur les questions dâinformation, y compris la
dimension parlementaire ;I.3.5 sâemployer Ă faire mieux comprendre lâAlliance par lâopinion publique ukrainienne grĂące Ă la
coopĂ©ration OTAN-Ukraine dans le domaine de lâinformation, notamment Ă la coopĂ©ration avecle Centre dâinformation et de documentation de lâOTAN (NIDC).
SECTION II. QUESTIONS DE SECURITE ET DE DEFENSE ET QUESTIONS MILITAIRES
A. Réforme du secteur de la défense et de la sécurité
Principes
LâUkraine reste dĂ©terminĂ©e Ă faire progresser les rĂ©formes dans le secteur de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ©,afin de restructurer et de rĂ©organiser son institution nationale de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© pour en faire uneorganisation efficace, soumise Ă un contrĂŽle dĂ©mocratique, qui soit en mesure de garantir la souverainetĂ©et lâintĂ©gritĂ© territoriale du pays et de contribuer Ă la paix et Ă la stabilitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique.
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En engageant ces rĂ©formes, lâUkraine cherche Ă adapter ses structures et ses missions Ă lâĂ©volution desrisques de sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique, Ă abandonner le principe de âla dĂ©fense circulaireterritoriale du paysâ et Ă confirmer la nĂ©cessitĂ© dâappuyer les aspects tant militaires que non militaires de lagestion des crises.
Sâil est vrai que la rĂ©forme des forces armĂ©es restera une prioritĂ© absolue dans le contexte des nouveauxrisques pour la sĂ©curitĂ©, lâUkraine cherche nĂ©anmoins Ă mieux tirer parti des forces et moyens placĂ©sactuellement sous le contrĂŽle du Service des gardes-frontiĂšre, du MinistĂšre de lâintĂ©rieur et du MinistĂšredes situations dâurgence. La rĂ©forme des autres forces de sĂ©curitĂ©, comme celles du Service des gardes-frontiĂšre, permettra Ă lâUkraine dâĂȘtre mieux Ă mĂȘme de prĂ©venir les trafics de stupĂ©fiants, de matiĂšresradioactives et autres substances interdites et de technologies duales ainsi que la traite des ĂȘtres hu-mains, et de combattre la criminalitĂ© transfrontaliĂšre.
LâUkraine cherchera Ă accompagner sa rĂ©forme de la dĂ©fense de programmes qui portent sur les consĂ©-quences et les problĂšmes de cette rĂ©forme, avec, par exemple, des programmes dâaide pour le personnelmis Ă la retraite ou dĂ©gagĂ© des cadres, pour les fermetures de bases, la destruction sans risque desmunitions et matĂ©riels excĂ©dentaires et obsolĂštes, la conversion des industries de dĂ©fense et lâassainis-sement de lâenvironnement.
Les forces armĂ©es ukrainiennes devront faire lâobjet dâun renforcement fondamental de leur infrastructurede dĂ©fense, de leurs forces et capacitĂ©s afin de pouvoir rĂ©pondre au dĂ©fi du nouveau systĂšme de sĂ©curitĂ©collective et mener de nouvelles formes dâopĂ©rations militaires. Il faudrait pour cela procĂ©der Ă une pro-fonde restructuration du complexe des industries de dĂ©fense afin que celui-ci puisse sâadapter aux dĂ©fisde lâĂ©conomie de marchĂ© et de lâouverture Ă la concurrence, tant sur le marchĂ© intĂ©rieur que sur le marchĂ©international.
Objectifs
II.A.1 rĂ©organiser les forces armĂ©es ukrainiennes pour en faire une force bien entraĂźnĂ©e, bien Ă©qui-pĂ©e, plus mobile et moderne qui soit en mesure de faire face aux dĂ©fis liĂ©s aux risques desĂ©curitĂ©, de protĂ©ger le territoire de lâEtat et de contribuer aux missions de maintien de la paixet opĂ©rations humanitaires menĂ©es sous les auspices dâorganisations internationales ;
II.A.2 renforcer le contrÎle civil des forces armées ukrainiennes et des autres forces de sécurité, enintensifiant notamment la coopération avec le Parlement et le contrÎle exercé par celui-ci, et enfaisant participer davantage les civils au processus décisionnel concernant les questions desécurité ;
II.A.3 renforcer les structures étatiques de facon à mieux prendre en compte les défis mis en évi-dence par les menaces non militaires et asymétriques ;
II.A.4 renforcer la coordination interministĂ©rielle entre le MDN, le MinistĂšre de la politique industrielle,le Service des gardes-frontiĂšre, le MinistĂšre des situations dâurgence et le MinistĂšre de lâintĂ©-rieur afin de mieux faire face aux consĂ©quences des catastrophes, naturelles ou anthropiques,notamment des attentats terroristes.
B. CoopĂ©ration avec lâOTAN
Principes
Dans le contexte de la rĂ©forme de la dĂ©fense comme dans celui de lâadaptation aux nouvelles menacespour la sĂ©curitĂ©, la coopĂ©ration OTAN-Ukraine dans le domaine de la rĂ©forme de la dĂ©fense et dans lesdomaines liĂ©s Ă la dĂ©fense ainsi que la coopĂ©ration militaire sont essentielles.
DOCUMENTATION
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La coopĂ©ration avec lâOTAN dans le domaine militaire est considĂ©rĂ©e comme un Ă©lĂ©ment important dupartenariat global OTAN-Ukraine. La coopĂ©ration militaire permet de concrĂ©tiser en activitĂ©s de coopĂ©ra-tion militaire Ă mettre en Ćuvre les aspects militaires des objectifs de planification et des objectifs politi-ques globaux.
Dans ce contexte et pour atteindre ces objectifs, lâUkraine utilisera au maximum son programme de coo-pĂ©ration civilo-militaire avec lâOTAN et avec les pays alliĂ©s, en particulier le Groupe de travail conjoint surla rĂ©forme de la dĂ©fense (JWGDR), qui jouera un rĂŽle capital pour la coopĂ©ration OTAN-Ukraine dans lesecteur de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ©. Le processus de planification et dâexamen (PARP), ainsi que lesprogrammes de coopĂ©ration dans les domaines des armements, de la dĂ©fense aĂ©rienne et de la gestionde lâespace aĂ©rien, des technologies et de la recherche pour la dĂ©fense, des questions scientifiques, desplans civils dâurgence, de la logistique et de la normalisation ainsi que la coopĂ©ration militaire constituerontĂ©galement des outils essentiels pour la rĂ©forme et la coopĂ©ration. Tandis que les travaux du JWGDRservent Ă fixer les prioritĂ©s de la rĂ©forme de la dĂ©fense, la coopĂ©ration dans les domaines liĂ©s Ă la dĂ©fensepermet de promouvoir lâinteropĂ©rabilitĂ© avec lâOTAN et de renforcer la capacitĂ© globale de lâUkraine dejouer un rĂŽle majeur dans la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale.
Les efforts de rĂ©forme et la coopĂ©ration militaire appuient Ă©galement lâobjectif stratĂ©gique de lâUkraine, quiest lâintĂ©gration euro-atlantique ; ils consistent Ă adopter progressivement les pratiques et normes delâOTAN, Ă renforcer lâinteropĂ©rabilitĂ© entre les forces de lâOTAN et les forces armĂ©es de lâUkraine, enparticulier grĂące Ă la mise en Ćuvre des objectifs du Partenariat et Ă la participation Ă des opĂ©rations derĂ©ponse aux crises dirigĂ©es par lâOTAN.
Objectifs
II.B.1 utiliser au maximum le JWGDR, accroĂźtre lâimpact et la coordination de la coopĂ©ration delâUkraine dans les contextes opĂ©rationnel, PPP et bilatĂ©raux concernant la mise en Ćuvre desObjectifs de rĂ©forme de la dĂ©fense nationale et des Objectifs du partenariat ;
II.B.2 veiller Ă ce que la coopĂ©ration militaire OTAN-Ukraine continue dâappuyer lâobjectif de lâUkrainequi est de dĂ©velopper lâaptitude de ses forces armĂ©es Ă appuyer la mise en Ćuvre des plans derĂ©forme de la dĂ©fense ;
II.B.3 accroĂźtre la contribution de lâUkraine aux opĂ©rations de maintien de la paix dirigĂ©es par lâOTANdans les Balkans et aux mesures prises par les AlliĂ©s dans la lutte contre le terrorisme ;
II.B.4 dĂ©velopper lâinteropĂ©rabilitĂ© totale, la soutenabilitĂ© et lâefficacitĂ© de la mission des forces ar-mĂ©es par une mise en Ćuvre effective des objectifs du Partenariat ;
II.B.5 amĂ©liorer les compĂ©tences professionnelles des cadres civils et militaires ukrainiens ;II.B.6 continuer Ă Ă©laborer et Ă appuyer des accords de coopĂ©ration entre lâOTAN et lâUkraine, comme
les mĂ©morandums dâentente (MOU) sur le transport aĂ©rien stratĂ©gique et sur le soutien fournipar le pays hĂŽte (HNS), et veiller Ă la mise en Ćuvre intĂ©grale de ces accords ;
II.B.7 maintenir lâĂ©tat de prĂ©paration des unitĂ©s de forces de rĂ©action rapide en vue de leur participa-tion Ă des opĂ©rations conjointes avec lâOTAN, et assurer lâentraĂźnement de ces unitĂ©s confor-mĂ©ment aux normes OTAN ;
II.B.8 parvenir au niveau requis de compatibilitĂ© des armements et matĂ©riels militaires et doctrine -prĂ©sents et futurs - des forces armĂ©es ukrainiennes de facon Ă assurer une interopĂ©rabilitĂ©minimum afin de pouvoir exĂ©cuter, au cas par cas, des tĂąches dâintĂ©rĂȘt commun avec lâOTAN,et adapter/ajuster les pratiques dâacquisition et autres pour les harmoniser avec celles despays de lâOTAN ;
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II.B.9 consolider le rĂŽle dâacteur rĂ©gional que lâUkraine peut jouer dans les interventions en cas decatastrophe naturelle ou de situation dâurgence ; apporter un soutien Ă lâUkraine pour amĂ©liorerson systĂšme intĂ©grĂ© de plans civils dâurgence et dâintervention en cas de catastrophe ; promou-voir lâinteropĂ©rabilitĂ© dans lâorganisation et les procĂ©dures concernant les opĂ©rations dâinter-vention en cas de catastrophe, notamment par le biais du Centre euro-atlantique de coordina-tion des rĂ©actions en cas de catastrophe (EADRCC) ;
II.B.10 amĂ©liorer le systĂšme de gestion de la circulation aĂ©rienne de lâUkraine, notamment le fonction-nement des services de la circulation aĂ©rienne, afin de mieux rĂ©pondre Ă une Ă©ventuelle me-nace terroriste ;
II.B.11 rĂ©duire les dommages liĂ©s Ă la pollution de lâenvironnement qui rĂ©sultent de la conduite dâexer-cices militaires de grande envergure, notamment dâexercices internationaux, et dâessais avecles armements et matĂ©riels militaires, ou du stockage et de la destruction dâagents chimiques,explosifs, mines terrestres antipersonnel, armes lĂ©gĂšres et de petit calibre et munitions dange-reuses excĂ©dentaires ;
II.B.12 dĂ©velopper lâinteropĂ©rabilitĂ© entre les systĂšmes de communication et dâinformation de lâUkraineet de lâOTAN ;
II.B.13 dĂ©velopper la collaboration internationale entre scientifiques de lâUkraine, de lâOTAN et despays partenaires ainsi que la coopĂ©ration scientifique et technologique dans le cadre duProgramme scientifique.
C. Incidences en matiĂšre de ressources
Principes
Les rĂ©formes Ă opĂ©rer dans le domaine de la dĂ©fense auront Ă©galement des incidences importantes enmatiĂšre de ressources. LâUkraine doit ainsi mettre en place des systĂšmes de gestion des ressources sur lemodĂšle des mĂ©thodes employĂ©es par lâOTAN et en sâinspirant de lâexpĂ©rience internationale en matiĂšredâĂ©tablissement des budgets de la dĂ©fense.
LâUkraine attache une importance capitale Ă la coopĂ©ration dans des domaines ou il est possible dâobtenirdes rĂ©sultats concrets qui servent ses intĂ©rĂȘts et permettent dâappuyer la rĂ©forme de son secteur de ladĂ©fense.
Objectifs
II.C.1 accroĂźtre la transparence dans lâĂ©tablissement des plans et des budgets de dĂ©fense ; adopterles principes modernes de lâOTAN en matiĂšre de financement, de budgĂ©tisation et de program-mation de la dĂ©fense ;
II.C.2 rĂ©former la planification financiĂšre et les procĂ©dures de financement Ă lâappui de la rĂ©forme dela dĂ©fense et du passage Ă une armĂ©e de mĂ©tier ;
II.C.3 former le personnel aux questions relatives Ă lâĂ©tablissement des plans et des budgets dedĂ©fense et Ă la gestion des ressources ;
II.C.4 restructurer les procĂ©dures de production, dâacquisition, de financement et dâappel dâoffresdans le complexe des industries de dĂ©fense afin de tenir compte de lâorientation euro-atlantique de lâUkraine et de son objectif, qui est de devenir une Ă©conomie de marchĂ© pleine-ment fonctionnelle. Il sâagira notamment dâadapter aux normes de lâOTAN le complexe desindustries de dĂ©fense.
DOCUMENTATION
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SECTION III. SECURITE ET PROTECTION DE LâINFORMATION
Principes
LâUkraine est rĂ©solue Ă mettre au point et Ă harmoniser son systĂšme national de protection des informa-tions classifiĂ©es selon les normes et critĂšres de lâOTAN.
LâaccĂšs aux informations classifiĂ©es et la protection de lâinformation reposent sur les exigences de lâOTANen matiĂšre de sĂ©curitĂ© et sur la lĂ©gislation nationale ukrainienne, en particulier sur lâAccord de sĂ©curitĂ©entre le gouvernement de lâUkraine et lâOTAN qui a Ă©tĂ© signĂ© le 13 mars 1995 et ratifiĂ© par la VerkhovnaRada le 12 septembre 2002.
LâUkraine est attachĂ©e Ă lâĂ©change rĂ©gulier dâinformations classifiĂ©es avec lâOTAN, qui constitue unecondition prĂ©alable essentielle Ă un approfondissement de la coopĂ©ration OTAN- Ukraine.
Objectifs
III.1 appliquer pleinement lâAccord de sĂ©curitĂ© conclu entre le Gouvernement ukrainien et lâOTAN,en particulier approuver et mettre en Ćuvre les âLignes directrices pour la gestion et la protec-tion des informations OTAN classifiĂ©esâ ;
III.2 amĂ©liorer le systĂšme de protection mutuelle des informations classifiĂ©es, notamment les acti-vitĂ©s du Centre dâenregistrement des documents OTAN classifiĂ©s ;
III.3 conclure avec lâOTAN des arrangements permettant lâĂ©change dâinformations classifiĂ©es aveclâOTAN sur la rĂ©forme et la planification militaires ;
III.4 moderniser, conformĂ©ment aux normes et prescriptions de lâOTAN, les systĂšmes nationaux detĂ©lĂ©communications et dâinformation susceptibles dâacheminer des informations OTAN classi-fiĂ©es ;
III.5 Ă©laborer et mettre en Ćuvre des programmes de formation du personnel dans diffĂ©rents do-maines de sĂ©curitĂ© de lâinformation.
SECTION IV. QUESTIONS JURIDIQUES
Principes
LâUkraine reste dĂ©terminĂ©e Ă examiner les rĂ©glementations et la lĂ©gislation nationales existantes afin dedĂ©terminer si elles sont compatibles avec les rĂ©glementations de lâOTAN.
Objectifs
IV.1 revoir les lois, rĂ©glementations et accords internationaux afin de simplifier les procĂ©dures dâaidepar lâOTAN ou ses Etats membres pour toutes les activitĂ©s de coopĂ©ration OTAN-Ukraine,dans le secteur gouvernemental comme dans le secteur non gouvernemental ;
IV.2 garantir la mise en Ćuvre intĂ©grale des accords OTAN-Ukraine, notamment de lâAccord desĂ©curitĂ© OTAN-Ukraine, de la SOFA, du MOU sur le soutien du pays hĂŽte et du projet de MOUsur le transport aĂ©rien stratĂ©gique ;
IV.3 amĂ©liorer la lĂ©gislation ayant trait Ă la production industrielle pour la dĂ©fense en Ukraine afin dese rapprocher des normes/exigences juridiques de lâOTAN (droits de propriĂ©tĂ©, protection des
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informations classifiĂ©es, garanties de lâEtat aux producteurs et contractants, conditions appli-cables aux investissement Ă©trangers dans le complexe des industries de dĂ©fense, financementde projets, lĂ©gislation et processus concernant le contrĂŽle des exportations) ;
IV.4 mettre en place un cadre juridique et organisationnel régissant la coopération OTAN- Ukrainedans le domaine des armements et des activités de recherche et de technologie pour la dé-fense.
SECTION V. MECANISMES DE MISE EN ĆUVRE
LâUkraine prĂ©sentera chaque annĂ©e son projet de âPlan annuel des cibles Ă atteindreâ (ATP) pour larĂ©alisation des principes et objectifs du Plan dâaction.
Dans le cadre de la Commission OTAN-Ukraine (COU), les Etats membres de lâOTAN donneront des avissur les calendriers et mesures spĂ©cifiques proposĂ©s, et la COU marquera son accord sur toute actionconjointe OTAN-Ukraine. LâUkraine approuvera ensuite au plus haut niveau son ATP, qui comportera desactivitĂ©s OTAN-Ukraine conjointes agrĂ©Ă©es par la COU et des activitĂ©s quâelle mĂšnera seule.
Les plans et programmes annuels de tous les groupes de travail conjoints - existants ou nouveaux -, enparticulier du JWGDR, le Plan de travail du Comité militaire+Ukraine, ainsi que les plans et programmesde travail de tous les groupes/organes de travail conjoints OTAN- Ukraine continueront de former un cadreet des éléments constitutifs indispensables pour la coopération OTAN-Ukraine de facon à faire progresserla réalisation des différents objectifs et grandes échéances.
LâUkraine tirera pleinement parti des mĂ©canismes existants de la COU et du PPP pour appuyer la mise enĆuvre des objectifs dĂ©finis dans le Plan dâaction. Sâil est vrai que la mise en Ćuvre appartient pour lâes-sentiel Ă lâUkraine, les Etats membres de lâOTAN nâen continueront pas moins Ă appuyer les rĂ©formes enapportant leur concours et en faisant part de leurs Ă©valuations et de leur expĂ©rience.
La COU fera le point chaque annĂ©e sur les progrĂšs accomplis par rapport aux objectifs du Plan dâaction,quâil sâagisse de la mise en Ćuvre dâactivitĂ©s OTAN-Ukraine conjointes ou des activitĂ©s que lâUkraine aentrepris de mener seule au titre de lâATP. Un rapport dâactivitĂ© sera prĂ©parĂ© par le SI/lâEMI, puis soumisaux pays et Ă lâUkraine pour observations. Le PC/PMSC en configuration COU tiendra des rĂ©unions dâĂ©va-luation semestrielles et annuelles, puis le projet de rapport dâactivitĂ© sera prĂ©sentĂ© chaque annĂ©e auxAmbassadeurs de la COU pour quâils en prennent note. Le rapport sera ensuite transmis aux Ministres desaffaires Ă©trangĂšres de la COU pour quâils en prennent note.
DOCUMENTATION
117
DĂCLARATION UE-OTAN SUR LA PESD16 dĂ©cembre 2002
LâUNION EUROPEENNE ET LâORGANISATION DU TRAITE DE LâATLANTIQUE NORD,
Se fĂ©licitent du partenariat stratĂ©gique mis en place entre lâUnion europĂ©enne et lâOTAN en matiĂšre degestion de crises, fondĂ© sur nos valeurs communes, lâindivisibilitĂ© de notre sĂ©curitĂ© et notre dĂ©terminationĂ relever les dĂ©fis du nouveau siĂšcle ;
Se fĂ©licitent du rĂŽle important que lâOTAN continue de jouer dans la gestion des crises et la prĂ©vention desconflits, et rĂ©affirment que lâOTAN demeure le fondement de la dĂ©fense collective de ses membres ;
Se fĂ©licitent de la politique europĂ©enne en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD), dont lâobjectif estdâajouter Ă lâĂ©ventail des instruments qui sont dĂ©jĂ Ă la disposition de lâUnion europĂ©enne pour la gestiondes crises et la prĂ©vention des conflits et qui appuient la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune lacapacitĂ© de conduire des opĂ©rations de gestion de crises menĂ©es par lâUE, y compris des opĂ©rationsmilitaires dans lesquelles lâOTAN en tant que telle nâest pas engagĂ©e ;
RĂ©affirment que le fait de rĂ©server un plus grand rĂŽle Ă lâEurope permettra de contribuer Ă la vitalitĂ© delâAlliance, plus particuliĂšrement dans le domaine de la gestion des crises ;
Réaffirment leur détermination à renforcer leurs capacités ;
DĂ©clarent que la relation entre lâUnion europĂ©enne et lâOTAN sera fondĂ©e sur les principes suivants :
Partenariat : il sâagit de sâassurer que les activitĂ©s de gestion de crises menĂ©es par les deux organisationsse renforcent mutuellement, tout en reconnaissant que lâUnion europĂ©enne et lâOTAN sont des organisa-tions de nature diffĂ©rente ;
Concertation, dialogue, coopĂ©ration et transparence effectifs ;EgalitĂ© et respect de lâautonomie de dĂ©cision et des intĂ©rĂȘts de lâUnion europĂ©enne et de lâOTAN ;
Respect des intĂ©rĂȘts des Etats membres de lâUnion europĂ©enne et de lâOTAN ;
Respect des principes de la Charte des Nations Unies, qui sous-tendent le TraitĂ© sur lâUnion europĂ©enneet le TraitĂ© de Washington, afin de fournir lâun des fondements indispensables Ă un environnement desĂ©curitĂ© euro-atlantique stable, basĂ© sur lâattachement au rĂšglement pacifique des diffĂ©rends, dans lecadre duquel aucun pays ne serait en mesure dâen intimider un autre ou de le contraindre par la menaceou lâusage de la force, et aussi sur le respect des droits et obligations dĂ©coulant des traitĂ©s et le refusdâentreprendre toute action unilatĂ©rale ;
Développement cohérent, transparent et se renforcant mutuellement, en ce qui concerne les besoins enmatiÚre de capacités militaires communs aux deux organisations.
118
A cette fin :
LâUnion europĂ©enne veille Ă associer autant que possible Ă la PESD les membres europĂ©ens de lâOTANne faisant pas partie de lâUE, en application des arrangements pertinents arrĂȘtĂ©s Ă Nice, ainsi quâil estindiquĂ© dans la lettre du 13 dĂ©cembre 2002 du Haut ReprĂ©sentant de lâUE.
LâOTAN apporte son soutien Ă la PESD conformĂ©ment aux dĂ©cisions prises en la matiĂšre lors du Sommetde Washington, et donne Ă lâUnion europĂ©enne, entre autres et en particulier, un accĂšs garanti aux capa-citĂ©s de planification de lâOTAN, ainsi quâil est indiquĂ© dans les dĂ©cisions du 13 dĂ©cembre 2002 du Conseilde lâAtlantique Nord.
Les deux organisations ont reconnu la nĂ©cessitĂ© dâarrĂȘter, dans un esprit dâouverture, des arrangementsvisant Ă assurer le dĂ©veloppement cohĂ©rent, transparent et se renforcant mutuellement de leurs besoinscommuns en matiĂšre de capacitĂ©s.
DOCUMENTATION
119
Appendice
Les origines du Conseil de lâAtlantique Nord
La crĂ©ation de lâOTAN remonte au 4 avril 1949, date de la signature du TraitĂ© delâAtlantique Nord instituant une alliance de pays qui se sont donnĂ©s pour objectif dese dĂ©fendre mutuellement. Les pays membres sont reprĂ©sentĂ©s par leur gouverne-ment Ă divers niveaux, en fonction du sujet traitĂ©. Toutes les dĂ©cisions sont fondĂ©essur le principe du consensus entre les pays membres et sont Ă©galement contraignan-tes, quel que soit le niveau auquel elles sont prises. Les chefs dâEtat et de gouver-nement tiennent aussi pĂ©riodiquement des rĂ©unions au sommet, Ă des momentsdĂ©terminants dans lâhistoire de lâAlliance, afin dâadapter les politiques de celle-ci Ă lâĂ©volution des besoins et des circonstances. La prĂ©sence des dirigeants des paysmembres Ă de tels Ă©vĂ©nements traduit lâimportance que ces pays y attachent, ajoutedu poids Ă leurs dĂ©cisions et met celles-ci encore plus en valeur. Il y a eu seizerĂ©unions au sommet depuis la fondation de lâAlliance et chacune dâelles a eu lieu Ă unmoment crucial de lâĂ©volution de lâOTAN.
Le TraitĂ© de lâAtlantique Nord Ă©tablissait la base Ă partir de laquelle lâAlliance allaitfonctionner. Le TraitĂ© en lui-mĂȘme est un document remarquablement bref qui Ă©tablitune structure officielle unique de prise de dĂ©cision, le Conseil de lâAtlantique Nord. LeConseil a Ă©tĂ© chargĂ© de crĂ©er les structures ou instances supplĂ©mentaires jugĂ©esnĂ©cessaires pour ses travaux. A sa rĂ©union inaugurale, tenue le 17 septembre 1949,le Conseil a crĂ©Ă© un ComitĂ© de dĂ©fense, composĂ© des Ministres de la dĂ©fense despays membres. Il a en outre Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© dâĂ©tablir, sous le ComitĂ© de dĂ©fense, unComitĂ© militaire composĂ© des chefs dâĂ©tat-major de la dĂ©fense, un organe perma-nent chargĂ© de donner des avis au ComitĂ© militaire et cinq groupes de planificationrĂ©gionaux. En novembre 1949, deux autres groupes ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s, un ComitĂ© Ă©co-nomique et financier de la dĂ©fense, composĂ© des Ministres des finances des paysmembres, et un ComitĂ© dâarmement, chargĂ© de faire rapport au ComitĂ© de dĂ©fense.Collectivement, sous lâautoritĂ© du Conseil, ces divers organes ont rapidement entre-pris dâinstaurer un cadre civil et militaire pour la mise en Ćuvre du TraitĂ© delâAtlantique Nord.
Le Conseil lui-mĂȘme avait initialement dĂ©cidĂ© de se rĂ©unir chaque annĂ©e, et plusfrĂ©quemment si les circonstances lâexigeaient. Au cas ou lâun des pays membresaurait estimĂ© que son intĂ©gritĂ© territoriale, son indĂ©pendance politique ou sa sĂ©curitĂ©Ă©taient menacĂ©es, le Conseil se serait rĂ©uni sans dĂ©lai. Toutefois, il est vite apparuclairement que les rĂ©unions occasionnelles des Ministres des affaires Ă©trangĂšres nepermettaient pas de contrĂŽler et de diriger de maniĂšre adĂ©quate les organes civils etmilitaires qui avaient Ă©tĂ© instituĂ©s. Un organe civil, le Conseil des SupplĂ©ants, a doncĂ©tĂ© chargĂ© de mettre en application les directives du Conseil et de coordonner les
APPENDICE
121
travaux de ses organes subordonnés. Un secrétariat international, financé sur unbudget commun, a été créé simultanément et chargé de préparer et de suivre lestravaux du Conseil et des Suppléants.
En 1952, le Conseil de lâAtlantique Nord dĂ©cidait quâune certaine rĂ©organisation sâim-posait et prenait les mesures nĂ©cessaires pour faire du Conseil des SupplĂ©ants unorgane permanent. Pour lui permettre de fonctionner continuellement et dâexercer devĂ©ritables pouvoirs de dĂ©cision, chaque gouvernement a dĂ©signĂ© un reprĂ©sentantpermanent ayant rang dâAmbassadeur, assistĂ© dâune dĂ©lĂ©gation nationale compo-sĂ©e de conseillers et dâexperts. Cette structure de base, consistant en un seul ConseildotĂ© de lâautoritĂ© ultime pour toutes les dĂ©cisions qui concernent lâOTAN, nâa paschangĂ© depuis. Il se peut que le niveau et la nature de la reprĂ©sentation varient, maiscela est sans consĂ©quence sur la validitĂ© des dĂ©cisions prises par le Conseil, quireflĂštent les points de vue de chaque gouvernement et lâaccord passĂ© entre ces der-niers pour mettre en Ćuvre les dĂ©cisions prises et en assurer le suivi.
Les rĂ©unions du Conseil, dont la configuration a Ă©voluĂ© avec les annĂ©es, se tiennentde la facon suivante : rĂ©unions rĂ©guliĂšres du Conseil permanent, composĂ© desAmbassadeurs, au moins une fois par semaine, voire plus frĂ©quemment ; sessionsministĂ©rielles auxquelles participent les Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de ladĂ©fense, au moins tous les six mois et, occasionnellement, rĂ©unions au sommet quirassemblent les chefs dâEtat et de gouvernement. Dâautres instances se rĂ©unissentparallĂšlement, sous les auspices de lâOTAN, notamment le Conseil de partenariateuro-atlantique (CPEA), le Conseil OTAN-Russie (COR), la Commission OTAN-Ukraine et le Groupe de coopĂ©ration mĂ©diterranĂ©enne.
Le Conseil de lâAtlantique Nord a tenu sa premiĂšre rĂ©union au sommet Ă Paris endĂ©cembre 1957. Les deuxiĂšme et troisiĂšme Sommets ont eu lieu Ă Bruxelles en juin1974 et en mai 1975. Par la suite, des rĂ©unions au sommet se sont tenues Ă Londres(mai 1977), Ă Washington (mai 1978) et Ă Bonn (juin 1982). Les quatre rĂ©unionssuivantes ont eu lieu Ă Bruxelles en novembre 1985, mars 1988, mai 1989 etdĂ©cembre 1989. En juillet 1990, lâOTAN tenait Ă Londres sa premiĂšre rĂ©union ausommet depuis la fin de la Guerre froide. Quatre autres sommets ont eu lieu Ă Rome(novembre 1991), Bruxelles (janvier 1994), Madrid (juillet 1997) et Washington(avril 1999), qui ont permis de jeter les bases de la transformation de lâAlliance et deson adaptation aux nouveaux dĂ©fis de lâaprĂšs-Guerre froide.
Le Sommet de Prague de novembre 2002 a lancĂ© un programme de changementsprofonds ayant pour objet lâintĂ©gration de nouveaux membres, lâamĂ©lioration des ca-pacitĂ©s opĂ©rationnelles et le renforcement de nouveaux partenariats. Le Sommet dePrague est le premier qui se soit tenu dans un pays dâEurope centrale et orientale quifut jadis membre du Pacte de Varsovie ; il a marquĂ© le dĂ©but dâune transformationfondamentale visant Ă adapter lâAlliance aux dĂ©fis du XXIe siĂšcle.
122
LES PAYS DU DIALOGUE MĂDITERRANĂEN
LES PAYS MEMBRES DE LâOTAN
Belgique (1)
Canada (2)
RĂ©publique TchĂšque (3)
Danemark (4)
France (5)
Allemagne (6)
GrĂšce (7)
Hongrie (8)
Islande (9)
Italie (10)
Luxembourg (11)
Pays-Bas (12)
NorvĂšge (13)
Pologne (14)
Portugal (15)
Espagne (16)
Turquie (17)
Royaume-Uni (18)
Etats-Unis (19)
Albanie (20)
Arménie (21)
Autriche (22)
AzerbaĂŻdjan (23)
BĂ©larus (24)
Croatie (26)
Finlande (28)
GĂ©orgie (29)
Irlande (30)
Kazakhstan (31)
RĂ©publique Kirghize (32)
Moldova (35)
Russie (37)
SuĂšde (40)
Suisse (41)
Tadjikistan (42)
lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine (43)*
Turkménistan (44)
Ukraine (45)
Ouzbékistan (46)
Algérie (47)
Egypte (48)
Israël (49)
Jordanie (50)
Mauritanie (51)
Maroc (52)
Tunisie (53)
LES PAYS PARTENAIRES+
* La Turquie reconnaßt la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.
+Les pays partenaires invités à devenir membresfigurent séparément.
PRĂFACE 3
I LES DĂCISIONS DU SOMMET 11
II QUESTIONS CLĂS 21
Nouveaux membres : étendre la zone de sécurité 22
Nouvelles capacités : s'adapter pour faire face aux défis modernes 29
Nouvelles relations : coopération pratique et dialogue 38
AprĂšs Prague : le chemin Ă parcourir 76
TABLE DES MATIĂRES
PAYS INVITĂS
Bulgarie (25) Sofia 7.8 16.9 494 (2.9% PNB) 52 630
Estonie (27) Tallin 1.4 6.8 130 (1.9% PNB) 4 783
Lettonie (33) Riga 2.3 8.8 156 (1.8% PNB) 9 526
Lituanie (34) Vilnius 3.5 14.5 290 (2.0% PNB) 17 474
Roumanie (36) Bucarest 22.3 47.9 1117 (2.3% PNB) 99 674
Slovaquie (38) Bratislava 5.4 24.9 493 (2.0% PNB) 29 071
SlovĂ©nie (39) Ljubljana 2.0 22.4 344 (1.5% PNB) 7 927â
Pays* Capitale Population PNB DĂ©penses Effectifs(million) (billion de dĂ©fense dâactive
dâEuros) (million dâEuros)*Source:
Donnéesnationales
© OTAN 2003
LE GUIDE COMPLET
DIVISION DIPLOMATIE PUBLIQUE DE L'OTAN
1110 Bruxelles - Belgique
Site web: www.otan.nato.int
E-mail: [email protected]
LE SOMMET DE PRAGUEET LA TRANSFORMATION DE L'OTAN
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