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LE GUIDE COMPLET LE SOMMET DE PRAGUE ET LA TRANSFORMATION DE L'OTAN

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Page 1: le sommet de prague et la transformation de l'otan

LE GUIDE COMPLET

DIVISION DIPLOMATIE PUBLIQUE DE L'OTAN

1110 Bruxelles - Belgique

Site web: www.otan.nato.int

E-mail: [email protected]

LE SOMMET DE PRAGUEET LA TRANSFORMATION DE L'OTAN

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PRÉFACE 3

I LES DÉCISIONS DU SOMMET 11

II QUESTIONS CLÉS 21

Nouveaux membres : étendre la zone de sécurité 22

Nouvelles capacités : s'adapter pour faire face aux défis modernes 29

Nouvelles relations : coopération pratique et dialogue 38

AprĂšs Prague : le chemin Ă  parcourir 76

TABLE DES MATIÈRES

PAYS INVITÉS

Bulgarie (25) Sofia 7.8 16.9 494 (2.9% PNB) 52 630

Estonie (27) Tallin 1.4 6.8 130 (1.9% PNB) 4 783

Lettonie (33) Riga 2.3 8.8 156 (1.8% PNB) 9 526

Lituanie (34) Vilnius 3.5 14.5 290 (2.0% PNB) 17 474

Roumanie (36) Bucarest 22.3 47.9 1117 (2.3% PNB) 99 674

Slovaquie (38) Bratislava 5.4 24.9 493 (2.0% PNB) 29 071

SlovĂ©nie (39) Ljubljana 2.0 22.4 344 (1.5% PNB) 7 927★

Pays* Capitale Population PNB DĂ©penses Effectifs(million) (billion de dĂ©fense d’active

d’Euros) (million d’Euros)*Source:

Donnéesnationales

© OTAN 2003

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III DOCUMENTATION 79

DĂ©claration du Sommet de Prague – 21 novembre 2002 80

DĂ©claration du Sommet de Prague sur l'Iraq – 21 novembre 2002 87

Annonce sur l'Ă©largissement – 21 novembre 2002 88

Rapport global sur le rĂ©examen d’ensemble du Conseil de partenariat euro-atlantique et du Partenariat pour la paix – 21 novembre 2002 89

Plan d'action du Partenariat contre le terrorisme – 21 novembre 2002 97

RĂ©union au sommet du Conseil de partenariat euro-atlantique – 22 novembre 2002 - Compte rendu succinct du PrĂ©sident 105

DĂ©claration faite par le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'OTAN, Lord Robertson, en sa qualitĂ© de PrĂ©sident du Conseil OTAN-Russie Ă  la rĂ©union du CORau niveau des Ministres des affaires Ă©trangĂšres – 22 novembre 2002 107

Plan d’action OTAN-Ukraine – 22 novembre 2002 109

DĂ©claration de l’UE et de l’OTAN sur la PESD – 16 dĂ©cembre 2002 118

APPENDICE Les origines du Conseil de l'Atlantique Nord 121

Note: Dans la prĂ©sente publication, les rĂ©fĂ©rences Ă  l'ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine sontaccompagnĂ©es d'un astĂ©risque(*) qui renvoie Ă  la note suivante : “La Turquie reconnaĂźt laRĂ©publique de MacĂ©doine sous son nom constitutionnel.”

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Préface

Donner suite aux décisions prises au Sommet de Prague

Au Sommet de Prague, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN ontpris un certain nombre de dĂ©cisions essentielles qui auront une incidence sur le rĂŽlejouĂ© par l’Alliance dans le contexte de la sĂ©curitĂ© euro-atlantique ainsi que sur sonaptitude Ă  s’adapter aux nouvelles prioritĂ©s et Ă  modifier ses capacitĂ©s dans le but derelever les nouveaux dĂ©fis. Ils lui ont Ă©tabli un nouveau programme d’action ambi-tieux pour s’assurer qu’elle continuera Ă  constituer le fondement de la sĂ©curitĂ© desAlliĂ©s et Ă  demeurer, au plan international, l’un des principaux agents permettant depromouvoir la stabilitĂ© et les rĂ©formes dĂ©mocratiques dans une zone encore plusvaste. Ce nouveau programme d’action aura des consĂ©quences importantes sur vir-tuellement tous les aspects de l’Alliance, notamment ses tĂąches, sa composition, sesrelations avec ses pays partenaires et avec les autres organisations, ses processusdĂ©cisionnels et ses structures internes, ainsi que sur sa capacitĂ© Ă  mener avec suc-cĂšs des opĂ©rations militaires modernes dans la gamme complĂšte de ses missions.

Dans le passĂ©, l’OTAN a tenu un nombre important de rĂ©unions au sommet, toujoursĂ  des moments cruciaux, lorsque l’Alliance Ă©tait confrontĂ©e au besoin de procĂ©der Ă des changements dans le but de rĂ©agir Ă  un nouveau contexte de sĂ©curitĂ©. Pendantde nombreuses annĂ©es, Ă  ces moments dĂ©terminants de l’évolution de l’OTAN, lesdĂ©cisions prises s’inscrivaient dans le cadre de changements progressifs, elles s’ap-puyaient sur les progrĂšs rĂ©alisĂ©s et reprĂ©sentaient autant de pas franchis vers l’ins-tauration de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© Ă  long terme dans l’ensemble de la rĂ©gioneuro-atlantique. Le Sommet de Prague diffĂšre des autres grands Ă©vĂ©nements quil’ont prĂ©cĂ©dĂ© en ce sens qu’il concerne la transformation gĂ©nĂ©rale de l’Alliance, dontla nĂ©cessitĂ© a Ă©tĂ© soulignĂ©e de facon dramatique par les attentats tragiques perpĂ©-trĂ©s le 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis. Depuis lors, la menace croissanteposĂ©e par les armes de destruction massive, le besoin de nouvelles capacitĂ©s opĂ©-rationnelles dans certains secteurs critiques, les exigences associĂ©es Ă  l’élargisse-ment de l’OTAN, l’évolution du rĂŽle jouĂ© par les partenariats conclus avec la Russie,l’Ukraine et d’autres pays, l’évolution rapide du partenariat stratĂ©gique avec l’UnioneuropĂ©enne, le rĂŽle assumĂ© par les AlliĂ©s membres de l’OTAN au sein de la Forceinternationale d’assistance pour la sĂ©curitĂ© (ISAF) en Afghanistan et celui que l’OTANcontinue de remplir dans les Balkans sont autant de facteurs qui soulignent quel’Alliance doit adapter ses politiques et ses structures pour ĂȘtre Ă  mĂȘme de remplirses engagements et de rĂ©aliser ses missions de maniĂšre efficace.

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Au lendemain du Sommet de Prague, l’Alliance a pour tĂąche de donner suite auxdĂ©cisions qu’elle a prises et aux engagements qu’elle a contractĂ©s. Sa rĂ©action de-vant l’aggravation de la menace posĂ©e par les armes de destruction massive figureparmi les premiĂšres prioritĂ©s de son programme d’action. Ceci doit ĂȘtre pris encompte dans le contexte de la menace globale dĂ©coulant du terrorisme, dont, mal-heureusement, il est vraisemblable que nous devrons supporter les consĂ©quencespendant de nombreuses annĂ©es encore. A Prague, les chefs d’Etat et de gouverne-ment ont dĂ©fini le rĂŽle potentiel incombant Ă  l’OTAN dans le cadre de la lutte contrecette menace et ils ont adoptĂ© une sĂ©rie de mesures destinĂ©es Ă  renforcer les moyensdont dispose l’Alliance pour assurer sa dĂ©fense. Il s’agit notamment d’amĂ©liorer lescapacitĂ©s militaires appropriĂ©es ; d’accentuer les efforts dans le domaine de la non-prolifĂ©ration de facon que l’Alliance dispose des moyens nĂ©cessaires pour rĂ©agir encas d’utilisation Ă©ventuelle d’armes chimiques, biologiques, radiologiques ou nuclĂ©ai-res (CBRN) contre ses forces ou les populations ; de la mise sur pied d’un plan d’ac-tion pour les plans civils d’urgence destinĂ© Ă  aider les autoritĂ©s nationales Ă  amĂ©liorerl’état de prĂ©paration du secteur civil dans l’éventualitĂ© d’attentats terroristes, et no-tamment d’attentats au moyen d’armes CBRN ; d’amĂ©liorer les dispositions permet-tant l’évaluation et le partage du renseignement ; d’amĂ©liorer les dispositifs de rĂ©-ponse aux crises et de renforcer la coopĂ©ration avec les Partenaires, essentiellementpar le biais du Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme. Le nouveau conceptmilitaire pour la dĂ©fense contre le terrorisme, que le Conseil de l’Atlantique Nord aapprouvĂ© juste avant le Sommet de Prague, servira de cadre Ă  la mise en ƓuvredĂ©taillĂ©e de plusieurs de ces mesures.

Par ailleurs, en tĂȘte de la liste des prioritĂ©s figure Ă©galement la mise en Ɠuvre desmesures agrĂ©Ă©es dans le but de transformer les capacitĂ©s militaires globales del’OTAN. Ces mesures comportent trois volets principaux – la rationalisation de lastructure de commandement militaire de l’OTAN, la crĂ©ation d’une Force de rĂ©actionde l’OTAN et l’amĂ©lioration et le dĂ©veloppement de capacitĂ©s militaires dans certainsdomaines spĂ©cifiques particuliĂšrement importants comme le renseignement et lasurveillance, l’aptitude au dĂ©ploiement, l’état de prĂ©paration, l’efficacitĂ© du potentielde prise Ă  partie, l’aptitude Ă  la survie et la protection des forces, ainsi que la dĂ©fensecontre les armes nuclĂ©aires, biologiques et chimiques.

Bien sur, des amĂ©liorations sont en cours dans tous ces domaines depuis de nom-breuses annĂ©es. La structure de commandement est par exemple bien diffĂ©renteaujourd’hui de celle dont l’OTAN disposait Ă  la fin de la Guerre froide. Toutefois, dansle cadre des modifications de la structure de commandement dĂ©cidĂ©es Ă  Prague, etqui vont maintenant ĂȘtre prĂ©cisĂ©es en dĂ©tail, l’objectif sera dĂ©sormais de mettre enplace une structure rĂ©solument destinĂ©e Ă  faciliter la transformation des capacitĂ©s

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militaires, de facon continue et dĂ©libĂ©rĂ©e, au fur et Ă  mesure de la dĂ©finition de be-soins nouveaux. L’un des deux nouveaux commandements stratĂ©giques aura pourtĂąche spĂ©cifique de rĂ©pondre Ă  la nĂ©cessitĂ© de transformation des capacitĂ©s, ce quipermettra Ă  l’autre de se consacrer aux questions opĂ©rationnelles.

S’agissant de la Force de rĂ©action de l’OTAN, il est frappant de constater combiencette idĂ©e d’une force dotĂ©e d’un haut niveau de prĂ©paration, dĂ©ployable rapidementet particuliĂšrement apte Ă  soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es, a vite bĂ©nĂ©ficiĂ© d’unsoutien. Dans le cadre d’un concept global qui portera sur l’ensemble des questionspolitiques et politico-militaires Ă  prendre en considĂ©ration, le ComitĂ© militaire del’OTAN a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© invitĂ© Ă  Ă©tablir un concept militaire concernant la nature, la portĂ©eet l’ampleur des tĂąches de cette force, ses consĂ©quences au plan des ressources,ainsi que les mĂ©canismes associĂ©s Ă  l’identification, l’engagement et la rotation desunitĂ©s participantes. Non seulement la Force de rĂ©action de l’OTAN aura un rĂŽleopĂ©rationnel Ă  jouer, mais elle servira aussi de catalyseur qui contribuera Ă  promou-voir les amĂ©liorations des capacitĂ©s militaires.

L’Engagement capacitaire de Prague, qui se situe au cƓur des efforts menĂ©s actuel-lement pour s’assurer que les forces de l’Alliance disposeront des moyens nĂ©cessai-res pour mener rapidement et efficacement l’ensemble des opĂ©rations qui pourraientleur ĂȘtre confiĂ©es par dĂ©cision du Conseil de l’Atlantique Nord, ou que ce soit et aussilongtemps qu’il le faudra.

Au cours des mois et des annĂ©es Ă  venir, il conviendra de traduire les engagementspris par les chefs d’Etat et de gouvernement Ă  Prague sous la forme d’amĂ©liorationsrĂ©elles des capacitĂ©s. C’est bien sur aux AlliĂ©s eux-mĂȘmes qu’incombe la responsa-bilitĂ© principale des mesures Ă  prendre mais, collectivement, il nous faudra aussisuivre les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans le but de remplir les engagements pris par les pays,superviser Ă©troitement les divers efforts multinationaux et ĂȘtre prĂȘts Ă  intervenir encas de besoin pour rĂ©soudre les problĂšmes qui pourraient surgir. En outre, il nousfaudra trouver les moyens d’associer les pays invitĂ©s et les pays partenaires au pro-cessus et de faire en sorte que nos activitĂ©s et celles de l’Union europĂ©enne serenforcent mutuellement. L’Alliance s’est ainsi fixĂ© des objectifs ambitieux, mais quisont rĂ©alistes et faisables, et il est primordial de les atteindre afin de pouvoir mener Ă bien l’ensemble du vaste programme d’action dĂ©cidĂ© Ă  Prague.

S’agissant de l’élargissement, le Sommet de Prague a Ă©tĂ© l’occasion d’adresser desinvitations Ă  sept pays candidats. Pour les dix-neuf membres actuels de l’Alliance etles sept pays invitĂ©s Ă  s’y joindre, le Sommet de Prague a reprĂ©sentĂ© une nouvelle

PREFACE

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Ă©tape historique de l’unification de l’Europe de la Baltique Ă  la mer Noire. La pers-pective de l’adhĂ©sion Ă  l’OTAN a contribuĂ© Ă  encourager et Ă  guider le processus derĂ©forme dĂ©mocratique dans tous les pays candidats et a servi Ă  rĂ©soudre les conflitsen suspens. L’admission de nouveaux membres renforcera en outre la capacitĂ© del’OTAN Ă  relever les dĂ©fis futurs.

Au moment de la tenue du Sommet de Prague, des progrĂšs suffisants avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans cette direction grĂące aux efforts considĂ©rables consentis par lespays candidats eux-mĂȘmes en vue de leur prĂ©paration Ă  l’adhĂ©sion. La dĂ©clarationdu Sommet de Prague reconnaĂźt que ces pays ont prouvĂ© leur attachement aux prin-cipes et valeurs de base inscrits dans le TraitĂ© de Washington, leur capacitĂ© de par-ticiper Ă  tout l’éventail des missions de l’Alliance, y compris la dĂ©fense collective,ainsi que leur ferme volontĂ© de contribuer Ă  la stabilitĂ© et Ă  la sĂ©curitĂ©, spĂ©cialementdans les zones de crise et de conflit.

Les dirigeants des pays alliĂ©s rĂ©unis au Sommet de Prague ont en outre convenu deprocĂ©der Ă  un certain nombre d’amĂ©liorations touchant Ă  la coopĂ©ration entre l’OTANet ses Partenaires, notamment de renforcer le dialogue politique menĂ© avec eux etd’accroĂźtre dans toute la mesure possible leur participation Ă  la planification, Ă  laconduite et Ă  la supervision des activitĂ©s auxquelles ils participent. Ils ont mis surpied de nouveaux mĂ©canismes de coopĂ©ration dans le but de permettre Ă  l’Allianced’adapter l’aide qu’elle apporte sur le plan des rĂ©formes internes en fonction desbesoins et des circonstances spĂ©cifiques propres Ă  chacun des pays partenaires.Ces derniers ont Ă©galement lancĂ© le Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme,expression concrĂšte de la dĂ©termination des AlliĂ©s et des Partenaires Ă  unir leursforces pour faire face Ă  la menace posĂ©e par le terrorisme.

La coopĂ©ration entre l’OTAN et la Russie constitue le point culminant des liens quiunissent l’Alliance et ses Partenaires. Aucune nouvelle initiative majeure n’a Ă©tĂ© lan-cĂ©e Ă  Prague dans ce contexte, et aucune n’était d’ailleurs attendue Ă©tant donnĂ© queles Ă©lĂ©ments de la nouvelle relation qui s’est instaurĂ©e entre l’OTAN et la Russieavaient Ă©tĂ© mis sur pied Ă  l’occasion de la crĂ©ation en mai 2002 Ă  Rome du nouveauConseil OTAN-Russie. Depuis lors, des progrĂšs extrĂȘmement encourageants ont Ă©tĂ©accomplis et le Sommet a rĂ©affirmĂ© la dĂ©termination de l’OTAN Ă  approfondir cetterelation. De la mĂȘme facon, lorsque la Commission OTAN-Ukraine s’est rĂ©unie Ă Prague au niveau des Ministres des affaires Ă©trangĂšres, l’Ukraine a Ă©tĂ© encouragĂ©eexplicitement Ă  poursuivre sur la voie dans laquelle elle s’était engagĂ©e en vue deson intĂ©gration au sein des structures euro-atlantiques. Toutefois, au-delĂ  de cesrelations, le Sommet a contribuĂ© Ă  relancer de facon gĂ©nĂ©rale la coopĂ©ration avec les

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pays partenaires de l’OTAN, en particulier sur le plan de l’interopĂ©rabilitĂ© et des ac-tivitĂ©s liĂ©es Ă  la dĂ©fense, qui sont au centre du Programme de Partenariat. Des ef-forts intenses seront consentis au cours des mois prochains pour donner suite Ă  cesdĂ©cisions, par le biais de mesures pratiques comme les Plans d’action individuelspour le Partenariat et le Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme.

Le Sommet de Prague a aussi Ă©tĂ© pour l’Alliance l’occasion de dĂ©passer les ques-tions en cours inscrites Ă  son ordre du jour pour examiner le contexte de sĂ©curitĂ© del’Afghanistan. Dans la dĂ©claration du Sommet, les chefs d’Etat et de gouvernementaffirment qu’ils soutiennent le rĂŽle jouĂ© par les pays membres de l’OTAN, qui ontrĂ©pondu Ă  l’appel du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies concernant l’aide Ă  ap-porter au gouvernement afghan pour rĂ©tablir la sĂ©curitĂ© Ă  Kaboul et dans ses envi-rons. Une Force internationale d’assistance Ă  la sĂ©curitĂ© (ISAF) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă  cettefin. Elle a d’abord Ă©tĂ© placĂ©e sous le commandement du Royaume-Uni, puis souscelui de la Turquie. En fĂ©vrier 2003, l’Allemagne et les Pays-Bas ont assurĂ© conjoin-tement leur rĂŽle de pays chef de file de l’ISAF. L’OTAN et les pays partenaires four-nissent la plus grande partie des forces de l’ISAF. L’Alliance a appuyĂ© ce processus,notamment en ce qui concerne la planification opĂ©rationnelle et le renseignement.Tout en soulignant qu’elle poursuivra sa contribution, l’Alliance a nĂ©anmoins insistĂ©sur le fait que la responsabilitĂ© globale d’assurer la sĂ©curitĂ© et le maintien de l’ordredans l’ensemble de l’Afghanistan, incombait au peuple afghan lui-mĂȘme.

Dans le cadre d’une dĂ©claration distincte sur l’Iraq, les dirigeants des pays de l’OTANont affirmĂ© qu’ils s’engagent Ă  appuyer pleinement la mise en application de la rĂ©so-lution 1441 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies et ont appelĂ© l’Iraq Ă  se confor-mer intĂ©gralement et immĂ©diatement Ă  cette rĂ©solution et Ă  toutes les rĂ©solutionspertinentes. Leur dĂ©claration tĂ©moigne d’une dĂ©termination commune Ă  prendre desmesures efficaces pour aider et soutenir les Nations Unies dans leurs efforts visant Ă faire en sorte que l’Iraq respecte intĂ©gralement et immĂ©diatement les dispositionsadoptĂ©es, sans conditions ni restrictions.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’OTAN ont reconnu lerĂŽle vital jouĂ© par l’Alliance dans le rĂ©tablissement d’un environnement sur en Europedu Sud-Est et ils ont rĂ©affirmĂ© leur soutien pour l’intĂ©gritĂ© territoriale et la souverai-netĂ© de tous les pays de cette rĂ©gion stratĂ©giquement importante. Ils ont confirmĂ©leur intention de continuer de s’employer, avec leurs partenaires au sein de la SFORet de la KFOR, les Nations Unies, l’Union europĂ©enne, l’OSCE et d’autres organisa-tions internationales, Ă  construire une Europe du Sud-Est pacifique, stable et dĂ©mo-cratique, ou tous les pays prendraient eux-mĂȘmes en charge le processus de rĂ©-forme et seraient intĂ©grĂ©s dans les structures euro-atlantiques.

PREFACE

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Afin de donner suite Ă  ces engagements, et dans le cadre du processus ainsi lancĂ©,le Conseil de l’Atlantique Nord a convenu en dĂ©cembre 2002 de rĂ©pondre Ă  unedemande du PrĂ©sident Trajkovski qui souhaitait que l’Alliance continue d’apporter unsoutien Ă  l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* par le biais d’une nouvelle mis-sion appelĂ©e opĂ©ration Allied Harmony. Le but Ă©tait de limiter au maximum les ris-ques de dĂ©stabilisation grĂące Ă  l’établissement d’une prĂ©sence internationale conti-nue composĂ©e d’élĂ©ments opĂ©rationnels chargĂ©s d’apporter un soutien aux obser-vateurs internationaux et d’élĂ©ments consultatifs destinĂ©s Ă  aider le gouvernement Ă assumer la responsabilitĂ© de la sĂ©curitĂ© dans l’ensemble du pays. De nouvelles me-sures devraient ĂȘtre adoptĂ©es dans les mois Ă  venir afin de donner suite aux enga-gements pris par l’Alliance dans la rĂ©gion, en Ă©troite coopĂ©ration avec d’autres orga-nisations internationales, dont l’Union europĂ©enne, qui s’est dite prĂȘte Ă  prendre laresponsabilitĂ© des opĂ©rations militaires en ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*quand les conditions seront satisfaisantes.

Le mandat de l’opĂ©ration Allied Harmony s’est achevĂ© le 31 mars 2003, suite auxaccords conclus entre l’OTAN et l’UE sur l’accĂšs de l’UE aux capacitĂ©s et aux moyenscollectifs pour des opĂ©rations dirigĂ©es par l’UE. Une cĂ©rĂ©monie s’est tenue Ă  Skopjele 31 mars 2003 pour marquer le transfert Ă  l’UE de la responsabilitĂ© de la mission.L’OTAN a soulignĂ© qu’elle reste dĂ©terminĂ©e Ă  aider l’ex-RĂ©publique yougoslave deMacĂ©doine* Ă  s’intĂ©grer pleinement au sein des structures euro-atlantiques et qu’ellemaintiendra la prĂ©sence des hauts reprĂ©sentants civils et militaires Ă  Skopje en vuede contribuer Ă  ce processus.

S’agissant des relations de partenariat plus gĂ©nĂ©rales entre l’OTAN et l’Union euro-pĂ©enne, le Sommet de Prague a permis de souligner d’une part, que les deux orga-nisations avaient des intĂ©rĂȘts stratĂ©giques communs. D’autre part, qu’elles auront Ă l’avenir la possibilitĂ© de coopĂ©rer de maniĂšre efficace dĂšs que des solutions appro-priĂ©es auront Ă©tĂ© apportĂ©es aux questions fondamentales posĂ©es par la participationd’AlliĂ©s europĂ©ens non membres de l’UE Ă  de futures opĂ©rations dirigĂ©es par cettederniĂšre et par la garantie d’accĂšs de l’UE Ă  des capacitĂ©s de planification de l’OTAN.TrĂšs peu de temps aprĂšs le Sommet, des accords ont Ă©tĂ© trouvĂ©s, au sein de l’OTANcomme au sein de l’UE, sur ces questions fondamentales de la participation et del’accĂšs. Ces progrĂšs ont Ă©tĂ© accueillis avec grande satisfaction. La dĂ©clarationconjointe sur la Politique europĂ©enne en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD)adoptĂ©e le 16 dĂ©cembre 2002 par l’Union europĂ©enne et l’OTAN a constituĂ© uneĂ©tape particuliĂšrement marquante de ce processus. Elle a ouvert la voie Ă  un renfor-cement de la coopĂ©ration politique et militaire entre les deux organisations dans lesdomaines de la gestion des crises et de la prĂ©vention des conflits. Cette dĂ©clarationĂ©nonce les principes politiques de la coopĂ©ration entre l’UE et l’OTAN et donne Ă 

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l’Union europĂ©enne un accĂšs garanti aux capacitĂ©s de planification de l’OTAN pourses propres opĂ©rations militaires. Les deux organisations ont dĂ©sormais le champlibre pour dĂ©finir dans le dĂ©tail les modalitĂ©s de leur coopĂ©ration, aussi bien pourle cas ou l’Union europĂ©enne prendrait la direction des opĂ©rations militaires enex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* qu’en ce qui concerne le rĂŽle Ă©ventuelque l’UE aurait Ă  jouer Ă  l’avenir en Bosnie ou dans d’autres futurs domaines decoopĂ©ration.

Le Conseil a Ă©tabli un calendrier exigeant pour l’achĂšvement des travaux en suspensdans ce domaine ainsi que pour ce qui est des progrĂšs Ă  rĂ©aliser dans les autressecteurs du processus de transformation agrĂ©Ă© Ă  Prague. Pour donner suite auxengagements pris et dĂ©montrer que des progrĂšs tangibles auront Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s danschacun des volets essentiels de cet ambitieux programme d’action, il conviendra deprocĂ©der de maniĂšre systĂ©matique afin de mettre sur pied les capacitĂ©s nĂ©cessairesqui permettront Ă  l’Alliance de mener Ă  bien ses tĂąches et d’adopter des mesuresfermes qui serviront Ă  mettre en Ɠuvre les rĂ©formes internes connexes, notammentĂ  rĂ©aliser les travaux prĂ©vus pour le nouveau siĂšge de l’OTAN. Je suis convaincu quel’Alliance donnera Ă  nouveau la preuve qu’elle est Ă  la hauteur de ce dĂ©fi.

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I LES DÉCISIONS DU SOMMET

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Les dĂ©cisions prises par les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN Ă l’occasion de leur rĂ©union au sommet, Ă  Prague, le 21 novembre 2002, ont pour objetd’élargir, de transformer et de renforcer l’Alliance en cette pĂ©riode ou le monde estconfrontĂ© Ă  de nouvelles et sĂ©rieuses menaces. Les dirigeants de l’Alliance se sontengagĂ©s Ă  transformer l’OTAN, Ă  accueillir de nouveaux membres, Ă  Ă©laborer lescapacitĂ©s nĂ©cessaires pour faire face aux nouveaux dĂ©fis et Ă  dĂ©velopper davantageleurs relations avec les pays partenaires. Ces engagements marquent une nouvelleĂ©tape importante franchie dans le but de relĂ©guer au passĂ© les divisions qui ont pesĂ©sur les relations internationales pendant la plus grande partie du XXe siĂšcle. Dans uncontexte plus gĂ©nĂ©ral, les gouvernements alliĂ©s ont soulignĂ© qu’ils demeuraient en-gagĂ©s Ă  maintenir le lien transatlantique, Ă  assurer les tĂąches fondamentales de sĂ©-curitĂ© de l’Alliance, y compris la dĂ©fense collective, et Ă  soutenir les valeurs dĂ©mo-cratiques communes et la Charte des Nations Unies.

Sept pays - la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquieet la SlovĂ©nie - ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  engager des pourparlers d’adhĂ©sion. En insistant surle caractĂšre historique de cet Ă©vĂ©nement, les dirigeants des pays alliĂ©s ont dĂ©clarĂ©que l’adhĂ©sion de ces nouveaux membres renforcera la sĂ©curitĂ© pour tous dans larĂ©gion euro-atlantique et qu’elle aidera Ă  atteindre l’objectif commun d’une EuropeentiĂšre et libre, unie dans la paix et par des valeurs communes. Ils ont soulignĂ© quel’OTAN restera ouverte aux dĂ©mocraties europĂ©ennes dĂ©sireuses et capables d’as-sumer les responsabilitĂ©s et les obligations liĂ©es au statut de membre, conformĂ©-ment Ă  l’article 10 du TraitĂ© de Washington.

Compte tenu des attentats terroristes perpĂ©trĂ©s le 11 septembre 2001 contre lesEtats-Unis, les dirigeants de l’Alliance ont approuvĂ© un ensemble complet de mesu-res visant Ă  rendre cette derniĂšre mieux Ă  mĂȘme de relever les dĂ©fis pour la sĂ©curitĂ©des forces, des populations et du territoire des pays membres. Ils ont soulignĂ©qu’aucune des dĂ©cisions prises pour transformer et adapter l’OTAN ne devait ĂȘtrepercue comme une menace par aucun pays ou aucune organisation, mais plutĂŽtcomme une preuve de la dĂ©termination de l’Alliance Ă  dĂ©fendre et Ă  protĂ©ger sespays membres contre toute attaque. Des forces rapidement dĂ©ployables, aptes Ă soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es et efficaces sont nĂ©cessaires Ă  cet effet.

Plusieurs décisions spécifiques ont été prises à Prague, dans les domaines suivants :

Force de rĂ©action de l’OTAN

‱ CrĂ©ation d’une force de rĂ©action de l’OTAN (NRF) efficace, faisant appel auxtechnologies de pointe, souple, rapidement dĂ©ployable, interopĂ©rable et apte Ă soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es.

Cette force comportera des Ă©lĂ©ments terrestres, maritimes et aĂ©riens prĂȘts Ă  setransporter rapidement partout ou il le faudra. Cette force atteindra sa capacitĂ© opĂ©-

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rationnelle initiale au plus tard en octobre 2004, et sa capacité opérationnelle finaleen octobre 2006. Les Ministres de la défense feront le point sur les progrÚs à leurprochaine réunion, au printemps 2003.

Structure de commandement

‱ Rationalisation des arrangements de commandement militaire de l’OTAN, pourles rendre plus efficients et plus efficaces et pour qu’ils soient adaptĂ©s aux be-soins opĂ©rationnels relatifs Ă  toute la gamme des missions de l’Alliance.

Il y aura deux commandements stratĂ©giques, l’un opĂ©rationnel et l’autre fonctionnel.Le commandement stratĂ©gique “OpĂ©rations” sera appuyĂ© par deux commandementsde forces interarmĂ©es en mesure de constituer un quartier gĂ©nĂ©ral de groupe deforces interarmĂ©es multinationales (GFIM) terrestre et un quartier gĂ©nĂ©ral interar-mĂ©es robuste, permanent mais plus limitĂ©, auquel on pourra faire appel pour obtenirune capacitĂ© de quartier gĂ©nĂ©ral de GFIM maritime.

Le second commandement, le commandement stratĂ©gique fonctionnel, sera respon-sable de la poursuite de la transformation des capacitĂ©s militaires et de la promotionde l’interopĂ©rabilitĂ©. Les dĂ©tails de la structure globale de commandement serontarrĂȘtĂ©s de maniĂšre dĂ©finitive par les Ministres de la dĂ©fense d’ici juin 2003.

Engagement capacitaire

‱ Approbation de l’Engagement capacitaire de Prague (PCC) comprenant des en-gagements politiques fermes et spĂ©cifiques pris par les diffĂ©rents AlliĂ©s en vued’amĂ©liorer leurs capacitĂ©s.

Les amĂ©liorations porteront sur les domaines suivants : dĂ©fense contre les armeschimiques, biologiques, radiologiques et nuclĂ©aires ; renseignement, surveillance etacquisition d’objectifs ; surveillance air-sol, commandement, contrĂŽle et communica-tions ; efficacitĂ© au combat, y compris munitions Ă  guidage de prĂ©cision et neutrali-sation des dĂ©fenses aĂ©riennes ennemies ; moyens de transport aĂ©rien et maritimestratĂ©gique ; moyens de ravitaillement en vol ; unitĂ©s dĂ©ployables d’appui tactique etde soutien des forces au combat.

Les relations entre le PCC et le Plan d’action europĂ©en sur les capacitĂ©s seront ba-sĂ©es sur l’autonomie, le renforcement mutuel et l’esprit d’ouverture. Les mesuresnĂ©cessaires pour amĂ©liorer les capacitĂ©s dans les domaines ou des insuffisancesont Ă©tĂ© recensĂ©es pourraient comprendre une spĂ©cialisation des rĂŽles et un rĂ©amĂ©-nagement des prioritĂ©s, et, dans bien des cas, elles incluront Ă©galement l’attributionde ressources financiĂšres supplĂ©mentaires. Ces amĂ©liorations devraient ĂȘtre misesen Ɠuvre Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance.

LES DECISIONS DU SOMMET

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DĂ©fense contre le terrorisme

‱ EntĂ©rinement d’un concept militaire agrĂ©Ă© de dĂ©fense contre le terrorisme, s’ins-crivant dans un ensemble de mesures destinĂ©es Ă  renforcer les capacitĂ©s del’OTAN dans ce domaine.

Ce concept prĂ©voit notamment une amĂ©lioration du partage des donnĂ©es du rensei-gnement et des dispositions de rĂ©ponse aux crises, reposant sur la reconnaissancede la menace sĂ©rieuse que reprĂ©sente le terrorisme pour la sĂ©curitĂ© internationale etde la nĂ©cessitĂ© d’y apporter une rĂ©ponse globale.

D’autres dĂ©cisions ont Ă©tĂ© prises dans les domaines suivants :

Secours en cas de catastrophe

‱ Mise en Ɠuvre d’un Plan d’action en matiĂšre de plans civils d’urgence (PCU)visant Ă  amĂ©liorer la prĂ©paration du secteur civil face au risque d’attaques aumoyen d’agents chimiques, biologiques ou radiologiques (CBR).

DĂ©fense contre les attaques CBRN

‱ Mise en Ɠuvre d’initiatives spĂ©cifiques visant Ă  renforcer les capacitĂ©s de dĂ©-fense de l’Alliance contre des attaques chimiques, biologiques, radiologiques etnuclĂ©aires.

DĂ©fense contre les cyberattaques

‱ Lancement de mesures visant Ă  renforcer la dĂ©fense contre les cyberattaques.

DĂ©fense contre les missiles

‱ Lancement d’une nouvelle Ă©tude de faisabilitĂ© sur la dĂ©fense antimissile del’OTAN visant Ă  examiner les options relatives Ă  la protection du territoire, desforces et des centres de population contre les menaces liĂ©es aux missiles.

Dans d’autres domaines, les dirigeants de l’OTAN ont affirmĂ© un certain nombre depoints en rapport avec la politique de sĂ©curitĂ© dans son ensemble, et notamment lanĂ©cessitĂ© de respecter et de renforcer les rĂ©gimes multilatĂ©raux existants de non-prolifĂ©ration et de contrĂŽle des exportations et les accords internationaux de maĂźtrisedes armements et de dĂ©sarmement.

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Elargissement

Les dirigeants de l’Alliance ont soulignĂ© que les nouveaux membres renforceront lacapacitĂ© de l’OTAN Ă  relever les dĂ©fis futurs. Ils ont prĂ©cisĂ© que des pourparlersd’adhĂ©sion dĂ©buteront immĂ©diatement, l’objectif Ă©tant que les protocoles d’acces-sion soient signĂ©s pour la fin de mars 2003 et que le processus de ratification etd’adhĂ©sion se termine au plus tard en mai 2004. Entre-temps, les pays invitĂ©s serontle plus possible associĂ©s aux activitĂ©s de l’Alliance et continueront de bĂ©nĂ©ficier deleur participation au Plan d’action pour l’adhĂ©sion (MAP). Chacun des pays invitĂ©sprĂ©sentera un calendrier des rĂ©formes Ă  accomplir avant et aprĂšs l’adhĂ©sion en vued’accroĂźtre leur contribution Ă  l’Alliance.

Trois des pays candidats, Ă  savoir l’Albanie, l’ex-RĂ©publique yougoslave deMacĂ©doine* et la Croatie, ne figurent pas parmi les pays qui ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  entre-prendre des pourparlers d’adhĂ©sion.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont fĂ©licitĂ© l’Albanie de ses progrĂšs dans la voiede la rĂ©forme, de sa contribution Ă  la stabilitĂ© rĂ©gionale et de son soutien Ă  l’Alliance.Ils ont Ă©galement fĂ©licitĂ© l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* des progrĂšsaccomplis dans son processus de rĂ©forme, de son soutien aux opĂ©rations del’Alliance, ainsi que des mesures prises pour surmonter ses problĂšmes internes etfaire avancer la dĂ©mocratie, la stabilitĂ© et la rĂ©conciliation interethnique. Ils ont af-firmĂ© que l’Alliance continuera d’aider ces deux pays, notamment dans le cadre duMAP, pour qu’ils puissent remplir les obligations liĂ©es au statut de membre, puisqueleur demande d’adhĂ©sion reste Ă  l’examen. Les pays de l’OTAN ont dĂ©cidĂ© d’amĂ©-liorer leur capacitĂ© d’assistance Ă  ces deux pays.

La demande de la Croatie reste Ă  l’examen en vue d’une adhĂ©sion future. Les pro-grĂšs dans cette direction dĂ©pendront de la poursuite de ses efforts de rĂ©forme et durespect de toutes ses obligations internationales, y compris ses obligations Ă  l’égarddu Tribunal pĂ©nal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Le Plan d’action pour l’adhĂ©sion restera le moyen de suivre les progrĂšs accomplispar les pays candidats. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont dĂ©clarĂ© que les paysinvitĂ©s ne seraient pas les derniers Ă  l’ĂȘtre.

Renforcement de la coopération avec les pays membres duCPEA et du PPP

Les dirigeants de l’Alliance ont dĂ©cidĂ© de renforcer la coopĂ©ration avec les pays duConseil de partenariat euro-atlantique/Partenariat pour la paix, notamment par lebiais d’une intensification du dialogue politique et d’une participation accrue des pays

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partenaires Ă  la planification, la conduite et la supervision des activitĂ©s du PPP. Denouvelles mesures pratiques sont mises en Ɠuvre afin de prendre en compte ladiversitĂ© des conditions qui prĂ©valent dans les pays partenaires ainsi que leurs be-soins. Les Plans d’action individuels pour le Partenariat permettront Ă  l’Alliance dedonner des avis prĂ©cis et d’octroyer une aide spĂ©cifique aux pays partenaires intĂ©-ressĂ©s qui se sont engagĂ©s dans des processus de rĂ©formes internes. Les plansd’action pour le Partenariat permettront aux AlliĂ©s et aux Partenaires de lancer desactivitĂ©s Ă  caractĂšre pratique au sujet de questions spĂ©cifiques et concrĂštes d’intĂ©rĂȘtcommun, notamment des questions rĂ©gionales. Les chefs d’Etat et de gouvernementont encouragĂ© les Partenaires, y compris les pays d’Asie centrale et du Caucase, debĂ©nĂ©ficier de ces mesures. Ils se sont fĂ©licitĂ©s en particulier de voir les PartenairesrĂ©solus Ă  agir contre le terrorisme, notamment dans le cadre du Plan d’action duPartenariat contre le terrorisme Ă©galement adoptĂ© Ă  Prague.

Dans le mĂȘme temps, les dirigeants rĂ©unis au Sommet ont rĂ©itĂ©rĂ© que l’interopĂ©ra-bilitĂ© et les activitĂ©s en matiĂšre de dĂ©fense demeuraient au cƓur du programme duPPP. Ils ont Ă©galement indiquĂ© que la participation au PPP et au CPEA pourrait dansl’avenir ĂȘtre Ă©largie Ă  la Serbie-MontĂ©nĂ©gro et Ă  la Bosnie-HerzĂ©govine, une fois queles progrĂšs nĂ©cessaires auront Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, y compris en ce qui concerne une coo-pĂ©ration pleine et entiĂšre avec le TPIY.

Le Conseil OTAN-Russie

La DĂ©claration du Sommet de Prague souligne le fait que les Etats membres del’OTAN et la Russie travaillent ensemble au sein du Conseil OTAN-Russie en tantque partenaires Ă©gaux, rĂ©alisant des progrĂšs encourageants dans des domaines telsque le maintien de la paix, la rĂ©forme de la dĂ©fense, la prolifĂ©ration des ADM, larecherche et le sauvetage, les plans civils d’urgence, la dĂ©fense contre les missilesde thĂ©Ăątre et la lutte contre le terrorisme. Les progrĂšs sont le reflet d’objectifs parta-gĂ©s. Les dirigeants de l’Alliance ont exprimĂ© leur dĂ©termination Ă  intensifier et Ă  Ă©lar-gir la coopĂ©ration avec la Russie.

L’OTAN et l’Ukraine

Les dirigeants de l’Alliance ont encouragĂ© l’Ukraine Ă  mettre en Ɠuvre toutes lesrĂ©formes nĂ©cessaires Ă  une intĂ©gration euro-atlantique totale, y compris en ce quiconcerne l’application des contrĂŽles des exportations. La poursuite des progrĂšs re-quiert, de la part de l’Ukraine, un attachement sans Ă©quivoque aux valeurs qui sontcelles de la communautĂ© euro-atlantique. Le nouveau Plan d’action OTAN-UkraineadoptĂ© Ă  Prague recense les secteurs politiques, Ă©conomiques, militaires et autresdevant faire l’objet de rĂ©formes dans lesquels l’Ukraine s’est engagĂ©e Ă  faire de nou-veaux progrĂšs et pour lesquels l’OTAN continuera d’apporter une aide.

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Le Dialogue méditerranéen

La dĂ©cision de renforcer les dimensions politique et pratique du Dialogue mĂ©diterra-nĂ©en figure Ă©galement en bonne place dans la DĂ©claration de Prague. Les dirigeantsde l’Alliance ont soulignĂ© leur dĂ©sir d’encourager une intensification de la coopĂ©ra-tion pratique avec les pays participant au Dialogue, ainsi qu’une interaction efficacesur les questions de sĂ©curitĂ© d’intĂ©rĂȘt commun, y compris en rapport avec le terro-risme.

Relations OTAN-UE

Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Alliance ont soulignĂ© que l’OTANet l’Union europĂ©enne avaient des intĂ©rĂȘts stratĂ©giques en commun et rĂ©affirmĂ© qu’ilsdemeuraient fermement attachĂ©s aux dĂ©cisions dĂ©jĂ  prises en vue de renforcer lacoopĂ©ration entre l’OTAN et l’UE. Ils ont mis en Ă©vidence le succĂšs des efforts menĂ©sconjointement par ces deux organisations pour rĂ©tablir la paix et crĂ©er les conditionsde la mise en place de sociĂ©tĂ©s prospĂšres et dĂ©mocratiques dans les Balkans. De-puis le 11 septembre 2001, la coopĂ©ration est devenue tout particuliĂšrement impor-tante, l’objectif Ă©tant de gĂ©rer les crises avec efficacitĂ© et d’y apporter la rĂ©ponsemilitaire la plus appropriĂ©e.

Depuis le Sommet, de nouveaux progrĂšs significatifs ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans le do-maine des relations entre l’OTAN et l’UE, la question de la participation ayant Ă©tĂ©rĂ©glĂ©e Ă  la satisfaction de tous les AlliĂ©s. RĂ©unis le 13 dĂ©cembre 2002, les paysmembres du Conseil de l’Atlantique Nord ont dĂ©clarĂ© qu’ils Ă©taient dĂ©sormais enmesure d’accorder Ă  l’UE un accĂšs aisĂ© aux moyens et capacitĂ©s collectifs del’Alliance pour des opĂ©rations dans lesquelles cette derniĂšre dans son ensemble neserait pas engagĂ©e militairement. Ils ont Ă©galement annoncĂ© une sĂ©rie de mesuresconnexes liĂ©es Ă  cette dĂ©cision.

Ensuite, le 16 dĂ©cembre 2002, l’Union europĂ©enne et l’OTAN ont adoptĂ© une dĂ©cla-ration ouvrant la voie Ă  une coopĂ©ration politique et militaire plus Ă©troite entre lesdeux organisations. La DĂ©claration historique sur la politique europĂ©enne en matiĂšrede sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD) constitue un fondement officiel Ă  la coopĂ©rationentre l’OTAN et l’UE dans les domaines de la gestion des crises et de la prĂ©ventiondes conflits. Elle Ă©nonce, dans leurs grandes lignes, les principes politiques rĂ©gissantla coopĂ©ration entre les deux organisations et donne Ă  l’Union europĂ©enne un accĂšsgaranti aux capacitĂ©s de planification de l’OTAN pour ses propres opĂ©rations militai-res.

L’OTAN et l’OSCE

La DĂ©claration de Prague Ă©voque Ă©galement les relations entre l’Alliance et l’Orga-nisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE), dont le thĂšme central

LES DECISIONS DU SOMMET

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sera le développement de la coopération dans les domaines de la prévention desconflits, de la gestion des crises et des opérations de relÚvement aprÚs un conflit.

Europe du Sud-Est

Les participants au Sommet ont rĂ©itĂ©rĂ© leur soutien pour l’intĂ©gritĂ© territoriale et lasouverainetĂ© de tous les pays de l’Europe du Sud-Est et se sont engagĂ©s Ă  continuerd’Ɠuvrer avec leurs partenaires au sein de la SFOR et de la KFOR, ainsi qu’avec lesNations Unies, l’UE, l’OSCE et d’autres organisations internationales, Ă  l’intĂ©grationde l’Europe du Sud-Est dans les structures euro-atlantiques. Les pays de la rĂ©giondoivent, pour construire des dĂ©mocraties multiethniques durables, Ă©radiquer la cri-minalitĂ© organisĂ©e et la corruption et asseoir l’état de droit, coopĂ©rer au niveau rĂ©gio-nal et remplir pleinement leurs obligations internationales, y compris Ă  l’égard duTPIY.

Les progrĂšs accomplis au niveau des rĂ©formes dans la rĂ©gion dĂ©termineront lerythme de son intĂ©gration. L’Alliance a confirmĂ© qu’elle avait l’intention de maintenirune prĂ©sence dans la rĂ©gion et qu’elle Ă©tait disposĂ©e Ă  aider les pays par le biais deprogrammes individuels d’assistance. En fonction des circonstances, diffĂ©rentes op-tions seront examinĂ©es pour la poursuite de la rationalisation et de la restructurationdes forces dirigĂ©es par l’OTAN prĂ©sentes dans la rĂ©gion.

Le 29 novembre 2002, le Conseil de l’Atlantique Nord a dĂ©cidĂ© que, bien que lamission actuellement en cours pour aider l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*puisse ĂȘtre interrompue au terme de son mandat, le 15 dĂ©cembre 2002, une prĂ©-sence militaire internationale de suivi demeure nĂ©cessaire au-delĂ  de cette date. Demoindre ampleur que la prĂ©cĂ©dente mission de maintien de la paix, qui Ă©tait dĂ©signĂ©esous le nom d’Amber Fox, la nouvelle opĂ©ration soutiendra les observateurs interna-tionaux supervisant la mise en Ɠuvre du plan de paix et aidera le gouvernement Ă assumer la responsabilitĂ© de la sĂ©curitĂ© dans l’ensemble du pays.

Il a ensuite Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©, Ă  Prague, de laisser en place une prĂ©sence de l’OTAN dansl’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* pour une pĂ©riode limitĂ©e, Ă  partir du15 dĂ©cembre, afin de contribuer au maintien de la stabilitĂ©. L’Alliance a notĂ© que l’UEs’est dĂ©clarĂ©e prĂȘte Ă  assurer la relĂšve de cette opĂ©ration militaire dans les condi-tions appropriĂ©es, et les prĂ©paratifs Ă  cet effet se sont poursuivis, suite Ă  l’accordconclu entre l’OTAN et l’Union europĂ©enne en dĂ©cembre 2002.

L’opĂ©ration dirigĂ©e par l’OTAN est arrivĂ©e Ă  son terme et l’UE s’en est vu confier laresponsabilitĂ© lors d’une cĂ©rĂ©monie Ă  Skopje, le 31 mars 2003.

Afghanistan

Les dirigeants des pays membres de l’OTAN ont notĂ© que leurs forces constituentl’épine dorsale de la Force internationale d’assistance Ă  la sĂ©curitĂ© (ISAF) qui contri-

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bue Ă  rĂ©tablir la sĂ©curitĂ© Ă  Kaboul et dans ses environs. Les tĂąches entreprises par leRoyaume-Uni, puis par la Turquie, en tant que pays chefs de file ont Ă©tĂ© poursuiviesconjointement par l’Allemagne et les Pays-Bas depuis fĂ©vrier 2003. L’OTAN est rĂ©-solue Ă  soutenir la force dans des domaines choisis, mais c’est aux Afghans eux-mĂȘmes qu’incombe la responsabilitĂ© d’assurer la sĂ©curitĂ© et le maintien de l’ordredans l’ensemble de leur pays.

Traité FCE

Les dirigeants de l’Alliance ont rĂ©affirmĂ© leur attachement au TraitĂ© sur les forcesconventionnelles en Europe (FCE) et leur souhait de voir le TraitĂ© adaptĂ© entrer envigueur le plus rapidement possible. L’accession au TraitĂ© adaptĂ©, prĂ©vue par cer-tains pays non signataires du TraitĂ© FCE, constituera une contribution supplĂ©men-taire Ă  la stabilitĂ© et Ă  la sĂ©curitĂ© en Europe. Les efforts dĂ©ployĂ©s par la Russie en vuede rĂ©duire ses forces, dans la zone visĂ©e Ă  l’article V du TraitĂ©, jusqu’aux niveauxagrĂ©Ă©s constituent Ă©galement un facteur positif. Les chefs d’Etat et de gouvernementont toutefois souligne que tous les Etats parties devraient promptement executer lesengagements restant a remplir afin de creer les conditions requises pour que lesAllies et les autres Etats parties aillent de l’avant s’agissant de la ratification du TraiteFCE adapte.

Organisation du SiĂšge

Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN considĂšrent que les dĂ©ci-sions prises Ă  propos des mesures visant Ă  amĂ©liorer l’efficience et l’efficacitĂ© del’organisation du SiĂšge viennent complĂ©ter l’initiative OTAN+ lancĂ©e par le SecrĂ©tairegĂ©nĂ©ral de l’OTAN, Lord Robertson, pour introduire des amĂ©liorations sur les ques-tions relatives aux ressources humaines Ă  l’OTAN. Ils se sont engagĂ©s Ă  fournir lesressources nĂ©cessaires pour permettre Ă  l’Alliance de remplir les tĂąches qui lui sontassignĂ©es.

Relations publiques et information

Les dirigeants de l’Alliance ont saluĂ© le travail accompli par deux organisations qui luisont Ă©troitement associĂ©es et qui complĂšte les efforts dĂ©ployĂ©s par l’OTAN pour pro-jeter la stabilitĂ© dans l’ensemble de l’Europe et faire mieux comprendre l’Alliance etses objectifs par les opinions publiques ; il s’agit de l’AssemblĂ©e parlementaire del’OTAN, qui rĂ©unit des parlementaires des pays de l’OTAN et des pays partenaires,et de l’Association du TraitĂ© de l’Atlantique (ATA), qui soutient l’Alliance par diversesactivitĂ©s, notamment Ă©ducatives.

LES DECISIONS DU SOMMET

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II QUESTIONS CLÉS

Nouveaux membres : étendre la zone de sécurité

Nouvelles capacitĂ©s : s’adapter pour faire face aux dĂ©fis modernes

Nouvelles relations : coopération pratique et dialogue

AprĂšs Prague : le chemin Ă  parcourir

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Nouveaux membres : étendre la zone de sécurité

Pendant plus d’un demi-siĂšcle, l’Alliance atlantique a largement contribuĂ© Ă  prĂ©ser-ver la paix et la stabilitĂ© sur le territoire de ses pays membres. L’Europe dans sonensemble en a Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ©. L’élargissement de l’Alliance vise Ă  Ă©tendre lazone de sĂ©curitĂ© et de stabilitĂ© Ă  d’autres pays europĂ©ens, renforcant ainsi la paix etla stabilitĂ© dans toute la rĂ©gion euro-atlantique. Le processus d’élargissement neconstitue une menace pour aucun pays.

Au Sommet de Prague, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN ontinvitĂ© la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et laSlovĂ©nie Ă  engager des pourparlers d’adhĂ©sion Ă  l’Alliance. L’élargissement del’OTAN, qui accueillera donc sept nouveaux membres, accroĂźtra la stabilitĂ© et la sĂ©-curitĂ© en Europe, et renforcera l’Alliance, qui sera ainsi mieux en mesure de remplirses missions de sĂ©curitĂ©, classiques et nouvelles. ConformĂ©ment Ă  l’Article 10 duTraitĂ© de l’Atlantique Nord, l’OTAN continuera d’accueillir de nouveaux membressusceptibles de favoriser le dĂ©veloppement des principes du TraitĂ© et de contribuer Ă la sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique. Ces invitations seront lancĂ©es lorsque lespays membres de l’OTAN jugeront que l’inclusion des pays concernĂ©s servira lesintĂ©rĂȘts politiques et stratĂ©giques globaux de l’Alliance et renforcera la sĂ©curitĂ© et lastabilitĂ© de la rĂ©gion euro-atlantique en gĂ©nĂ©ral.

Le fondement juridique de l’élargissement de l’OTAN est l’article 10 du TraitĂ© del’Atlantique Nord de 1949, qui stipule : “Les parties peuvent, par accord unanime,inviter Ă  accĂ©der au TraitĂ© tout autre Etat europĂ©en susceptible de favoriser le dĂ©ve-loppement des principes du prĂ©sent TraitĂ© et de contribuer Ă  la sĂ©curitĂ© de la rĂ©gionde l’Atlantique Nord. (...).”

Depuis la signature du TraitĂ© en 1949, sept pays ont rejoint les douze premiers si-gnataires. Lorsque le processus d’adhĂ©sion des sept nouveaux invitĂ©s sera achevĂ©,l’Alliance comptera vingt-six pays membres.

GenĂšse du processus d’élargissement actuel

Au cours de la pĂ©riode qui a immĂ©diatement suivi la fin de la Guerre froide, les nou-veaux Etats indĂ©pendants d’Europe centrale et orientale ont attachĂ© la prioritĂ© abso-lue au rĂšglement de la question de leur sĂ©curitĂ© future. Bien que l’image de l’AlliancedonnĂ©e par les gouvernements de l’Union soviĂ©tique et des pays membres du pactede Varsovie pendant la Guerre froide ait Ă©tĂ© nĂ©gative, ce qui a souvent suscitĂ© desidĂ©es fausses et des craintes, les mentalitĂ©s ont commencĂ© Ă  Ă©voluer Ă  mesure que

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l’accĂšs Ă  l’information s’est dĂ©veloppĂ© et que la dĂ©mocratie s’est installĂ©e. En quel-ques annĂ©es, un certain nombre de pays d’Europe centrale et orientale ont fait del’adhĂ©sion Ă  l’OTAN le principal objectif de leur politique Ă©trangĂšre.

En juillet 1990, Ă  la rĂ©union au sommet de Londres, l’OTAN a tendu la “main del’amitiĂ©â€ Ă  ses anciens adversaires et a engagĂ© un processus de dialogue et de coo-pĂ©ration. En dĂ©cembre 1991, elle a crĂ©Ă© le Conseil de coopĂ©ration nord-atlantique(CCNA), forum de consultation et de coopĂ©ration multilatĂ©rales. En janvier 1994, leprogramme de Partenariat pour la paix a Ă©tĂ© lancĂ© en vue d’établir un cadre de coo-pĂ©ration bilatĂ©rale avec chaque pays. En mai 1997, le CCNA a Ă©tĂ© remplacĂ© par leConseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), qui constitue depuis lors le cadre po-litique gĂ©nĂ©ral pour la coopĂ©ration entre l’OTAN et ses Partenaires.

TrĂšs rapidement, tous les pays concernĂ©s ont rĂ©agi favorablement Ă  ces initiatives etont commencĂ© Ă  participer activement Ă  des programmes de coopĂ©ration pratique.Plusieurs pays ont Ă©galement fait de l’adhĂ©sion Ă  l’Alliance un but essentiel de leurpolitique Ă©trangĂšre et ont commencĂ© Ă  solliciter un soutien en vue de leur accessionfuture au TraitĂ© de l’Atlantique Nord. En 1994, l’Alliance a reconnu qu’il fallait appor-ter une rĂ©ponse rĂ©flĂ©chie, qui s’inscrive dans le cadre de ses objectifs globaux et deses intentions Ă  long terme d’étendre encore la coopĂ©ration et de jeter les basesnĂ©cessaires Ă  la paix et Ă  la stabilitĂ© dans toute la rĂ©gion euro-atlantique.

Lors du Sommet de Bruxelles de janvier 1994, les dirigeants des pays de l’OTAN ontdĂ©clarĂ© qu’ils escomptaient et envisageaient favorablement un Ă©largissement del’Organisation aux Etats dĂ©mocratiques, Ă  l’Est. Ils ont Ă©galement rĂ©affirmĂ© quel’Alliance restait ouverte Ă  l’adhĂ©sion d’autres Etats europĂ©ens susceptibles de favo-riser le dĂ©veloppement des principes du TraitĂ© de Washington et de contribuer Ă  lasĂ©curitĂ© de la rĂ©gion de l’Atlantique Nord.

Des mesures concrĂštes ont Ă©tĂ© prises pour faire avancer le processus en veillant Ă ne pas compromettre la mise en Ɠuvre des objectifs et des politiques de l’Alliance eten donnant une nouvelle fois Ă  la Russie et aux autres pays, l’assurance que l’élar-gissement ne constituait pas une menace pour eux. L’Alliance devait dĂ©montrer Ă ces pays que, au contraire, l’extension de la zone de stabilitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique renforcerait leur propre sĂ©curitĂ© et servirait leurs intĂ©rĂȘts.

Par consĂ©quent, en 1995, l’Alliance a entrepris une Ă©tude sur l’élargissement del’OTAN visant Ă  examiner “le pourquoi et le comment” des futures adhĂ©sions Ă l’Alliance. Les rĂ©sultats de cette Ă©tude ont Ă©tĂ© communiquĂ©s aux pays partenairesintĂ©ressĂ©s et rendus publics. S’agissant du “pourquoi” de l’élargissement de l’OTAN,l’étude a conclu que la fin de la Guerre froide et la disparition de l’Organisation du

QUESTIONS CLES - Nouveaux membres

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Pacte de Varsovie avaient crĂ©Ă© Ă  la fois une nĂ©cessitĂ© et une occasion uniqued’édifier une meilleure architecture de sĂ©curitĂ© dans l’ensemble de la rĂ©gioneuro-atlantique, sans rĂ©tablir de lignes de division.

Une autre conclusion de l’étude Ă©tait que l’élargissement de l’Alliance contribuerait Ă accroĂźtre la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© de tous les pays de la rĂ©gion euro-atlantique enencourageant et en soutenant les rĂ©formes dĂ©mocratiques, dont l’instauration d’uncontrĂŽle civil et dĂ©mocratique des forces armĂ©es, en favorisant les modes et habitu-des de coopĂ©ration, de consultation et de recherche de consensus qui caractĂ©risentles relations entre les membres de l’Alliance, et en facilitant les relations de bonvoisinage. L’élargissement accroĂźtrait la transparence des plans de dĂ©fense et desbudgets militaires et, de cette maniĂšre, la confiance entre les Etats. Il accentueraitpar ailleurs la tendance gĂ©nĂ©rale Ă  une intĂ©gration et une coopĂ©ration plus approfon-dies en Europe. L’étude concluait en outre que l’élargissement renforcerait la capa-citĂ© de l’Alliance Ă  contribuer Ă  la sĂ©curitĂ© europĂ©enne et internationale.

En ce qui concerne le “comment” de l’élargissement, l’étude a confirmĂ© que toutĂ©largissement futur de l’Alliance se ferait par l’accession de nouveaux Etats au TraitĂ©de l’Atlantique Nord, conformĂ©ment Ă  l’article 10 du TraitĂ©. Une fois admis, les nou-veaux membres jouiraient de tous les droits et assumeraient toutes les obligationsque comporte l’appartenance Ă  l’Alliance. Ils devraient accepter et observer les prin-cipes, politiques et procĂ©dures adoptĂ©s par tous les membres de l’Alliance au mo-ment de leur adhĂ©sion. La volontĂ© et la capacitĂ© de respecter ces engagementsconstitueraient un facteur critique pour toute dĂ©cision que prendrait l’Alliance d’inviterun pays Ă  devenir membre.

D’autres conditions ont Ă©tĂ© stipulĂ©es, dont la nĂ©cessitĂ©, pour les pays candidats, derĂ©gler par des moyens pacifiques les conflits ethniques ou les litiges territoriaux d’or-dre externe avant de pouvoir devenir membres. La capacitĂ© des pays candidats Ă apporter une contribution militaire Ă  la dĂ©fense collective et Ă  des opĂ©rations demaintien de la paix serait Ă©galement dĂ©terminante. Enfin, l’étude a conclu que lesAlliĂ©s dĂ©cideraient par consensus d’inviter d’autres pays Ă  adhĂ©rer Ă  l’Alliance, selonqu’ils jugeraient Ă  ce moment-lĂ  que l’adhĂ©sion de tel ou tel pays contribuerait ou nonĂ  la sĂ©curitĂ© et Ă  la stabilitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique.

ParallĂšlement aux dĂ©libĂ©rations sur l’élargissement, d’autres facteurs ont contribuĂ© Ă renforcer les objectifs dĂ©finis dans l’étude. En particulier, la participation des payscandidats et d’autres pays partenaires Ă  la Force de mise en Ɠuvre dirigĂ©e parl’OTAN (IFOR) et Ă  la Force de stabilisation (SFOR) qui lui a succĂ©dĂ© en Bosnie-HerzĂ©govine a fourni une preuve tangible des avantages du Partenariat pour la paixet de l’efficacitĂ© d’une coopĂ©ration et d’une intĂ©gration plus poussĂ©es avec des paysnon membres de l’Alliance.

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Au Sommet de Madrid de juillet 1997, aprĂšs un vaste et minutieux processus dedĂ©libĂ©ration et de dialogue individuel intensifiĂ© avec les pays partenaires intĂ©ressĂ©s,les chefs d’Etat et de gouvernement des pays alliĂ©s ont invitĂ© la Hongrie, la Pologneet la RĂ©publique tchĂšque Ă  engager des pourparlers d’adhĂ©sion avec l’OTAN. Lesprotocoles d’accession ont Ă©tĂ© signĂ©s en dĂ©cembre 1997 et dument ratifiĂ©s par lesseize pays membres de l’OTAN suivant leurs procĂ©dures nationales respectives ainsique par les nouveaux membres. Les trois pays concernĂ©s ont officiellement accĂ©dĂ©au TraitĂ© en mars 1999.

Plan d’action pour l’adhĂ©sion (MAP)

Le Plan d’action pour l’adhĂ©sion a Ă©tĂ© lancĂ© en avril 1999 afin d’aider dans leursprĂ©paratifs les autres pays souhaitant entrer dans l’Alliance, en leur permettant d’ob-tenir conseils, aide et soutien pratique pour tous les aspects de l’adhĂ©sion Ă  l’OTAN.

Le Plan a aidĂ© les pays candidats Ă  axer leurs prĂ©paratifs sur le respect des objectifset des prioritĂ©s dĂ©finis et a prĂ©vu une sĂ©rie d’activitĂ©s ayant pour but de renforcer ledossier de chaque candidat. Il concrĂ©tise la fidĂ©litĂ© de l’OTAN Ă  la politique de laporte ouverte. Cependant, la participation au MAP ne constitue pas une garantied’adhĂ©sion future, pas plus que le Plan ne consiste simplement en une liste de critĂš-res Ă  remplir par les pays candidats. Les dĂ©cisions d’inviter des pays candidats Ă entamer des pourparlers d’adhĂ©sion sont prises par les pays membres de l’OTAN,sur la base du consensus et cas par cas.

Le MAP ne remplace pas le programme du Partenariat pour la paix (PPP). La pleineparticipation Ă  ce programme et au processus de planification et d’examen (PARP)qui lui est associĂ© est Ă©galement jugĂ©e essentielle dans la mesure ou elle permet auxpays candidats de dĂ©velopper l’interopĂ©rabilitĂ© avec les forces de l’OTAN et de prĂ©-parer les structures et les capacitĂ©s de leurs forces Ă  une Ă©ventuelle adhĂ©sion future.Le PARP a divers objectifs. Il constitue une base permettant d’accroĂźtre la transpa-rence en ce qui concerne les questions de politique de dĂ©fense, de dĂ©terminer etd’évaluer les forces et les moyens susceptibles d’ĂȘtre mis Ă  disposition pour desactivitĂ©s de formation, des exercices et des opĂ©rations Ă  caractĂšre multinational me-nĂ©s de concert avec les forces de l’Alliance. Il sert aussi d’appui pour la rĂ©forme de ladĂ©fense.

Au dĂ©but de chaque cycle du MAP, les candidats soumettent un programme nationalannuel de prĂ©paration Ă  une Ă©ventuelle adhĂ©sion, qui couvre les domaines suivants :politique, Ă©conomie, dĂ©fense, forces armĂ©es, ressources, sĂ©curitĂ© et droit. Ils fixentleurs propres objectifs, buts et calendriers de travail, qu’ils actualisent chaque annĂ©e.

L’OTAN suit les progrĂšs rĂ©alisĂ©s par chaque pays candidat, fait part de ses rĂ©actionset dispense des conseils. RĂ©guliĂšrement, le Conseil de l’Atlantique Nord tient desrĂ©unions avec chacun des candidats afin de faire le point de la situation.

QUESTIONS CLES - Nouveaux membres

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Des rĂ©unions et des ateliers sont aussi organisĂ©s avec des experts civils et militairesde l’OTAN spĂ©cialisĂ©s dans diffĂ©rents domaines en vue d’examiner l’ensemble desquestions liĂ©es Ă  l’adhĂ©sion. Un rapport global annuel faisant le bilan des activitĂ©smenĂ©es dans le cadre du MAP est prĂ©sentĂ© aux Ministres des affaires Ă©trangĂšres etde la dĂ©fense des pays de l’OTAN Ă  leurs rĂ©unions de printemps annuelles.

Les pays candidats sont censĂ©s atteindre certains objectifs dans les domaines poli-tique et Ă©conomique. Ainsi, ils doivent notamment rĂ©gler les contentieux internatio-naux, les conflits ethniques ou les litiges territoriaux d’ordre externe par des moyenspacifiques, mais aussi manifester leur attachement Ă  la primautĂ© du droit et aux droitsde l’homme, instaurer un contrĂŽle dĂ©mocratique des forces armĂ©es et promouvoir lastabilitĂ© et le bien-ĂȘtre par la libertĂ© Ă©conomique, la justice sociale et une attituderesponsable en matiĂšre d’environnement.

Le dĂ©bat sur la dĂ©fense, les forces armĂ©es et les ressources est axĂ© sur la capacitĂ©du pays candidat Ă  contribuer Ă  la dĂ©fense collective et aux nouvelles missions del’Alliance, ainsi que sur la nĂ©cessitĂ© pour ce pays de consacrer Ă  la dĂ©fense suffisam-ment de ressources pour pouvoir remplir les obligations qu’entraĂźnerait une futureadhĂ©sion.

En mai et juin 2002, les Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©fense des paysde l’OTAN ont recu un rapport global sur les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans le cadre du MAPet ont encouragĂ© tous les pays candidats Ă  redoubler d’efforts dans la perspective duSommet de Prague et au cours des annĂ©es suivantes. Ils ont soulignĂ© qu’aprĂšs leSommet de Prague, le MAP continuera de servir aussi bien les pays candidats queles pays invitĂ©s Ă  entamer des pourparlers d’adhĂ©sion avec l’Alliance.

Chemin de l’adhĂ©sion Ă  l’OTAN : du statut d’invitĂ© Ă  celui demembre

Des pourparlers d’adhĂ©sion ont dĂ©butĂ© immĂ©diatement aprĂšs le Sommet de Prague,avec pour objectif la signature des protocoles d’accession pour la fin de mars 2003 etl’achĂšvement du processus de ratification au plus tard avant le prochain sommet del’OTAN, prĂ©vu pour mai 2004.

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Du statut d’invitĂ© Ă  celui de membrePremiĂšre Ă©tape

dĂ©cembre 2002 – mars 2003 : Pourparlers d’adhĂ©sionDeuxiĂšme Ă©tape

janvier 2003 – mars 2003 : Les invitĂ©s adressent Ă  l’OTAN des lettresd’intention

TroisiĂšme Ă©tapemars 2003 : Signature des protocoles d’adhĂ©sion

QuatriĂšme Ă©tape2003-2004 : Ratification des protocoles d’adhĂ©sion par les pays de l’OTAN

CinquiĂšme Ă©tapeavant mai 2004 : Les invitĂ©s deviennent membres de l’OTAN

Pourparlers d’adhĂ©sion

Les pourparlers d’adhĂ©sion prennent la forme d’une sĂ©rie de rĂ©unions entre uneĂ©quipe d’experts de l’OTAN et chacun des pays invitĂ©s au cours desquelles les paysinvitĂ©s donnent confirmation officielle de leur intĂ©rĂȘt et du fait qu’ils sont dĂ©sireux etcapables de respecter les obligations et engagements politiques, juridiques etmilitaires liĂ©s au statut de membre de l’OTAN.

Les pourparlers d’adhĂ©sion portent sur les obligations officielles liĂ©es au statut demembre de l’OTAN. Les experts de l’OTAN examinent Ă©galement avec chacun despays invitĂ©s des questions et rĂ©formes spĂ©cifiques pour lesquelles de nouveaux pro-grĂšs seront attendus de leur part avant et aprĂšs l’adhĂ©sion en vue d’accroĂźtre leurcontribution Ă  l’Alliance. Ces discussions aboutissent Ă  la soumission, par les paysinvitĂ©s, d’un calendrier pour l’achĂšvement de ces rĂ©formes.

Lettres d’intention

Les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays invitĂ©s adressent Ă  l’OTAN des lettresd’intention confirmant leur dĂ©sir, leur volontĂ© et leur capacitĂ© d’adhĂ©rer Ă  l’Alliance.Ils transmettent avec cette lettre le calendrier d’achĂšvement des rĂ©formes.

Protocoles d’accession

L’OTAN prĂ©pare un protocole d’accession au TraitĂ© de l’Atlantique Nord pour chacundes pays invitĂ©s. Les protocoles sont des documents juridiques officiels qui, une foissignĂ©s et ratifiĂ©s par les pays membres actuels, ouvrent la voie Ă  l’adhĂ©sion des paysinvitĂ©s au TraitĂ© de l’Atlantique Nord. Les protocoles ont Ă©tĂ© signĂ©s le 26 mars 2003par chacun des pays invitĂ©s.

QUESTIONS CLES - Nouveaux membres

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Ratification des protocoles d’accession

AprĂšs la signature des protocoles d’accession, les pays membres de l’OTAN doivententamer le processus de ratification, d’acceptation ou d’approbation, conformĂ©mentĂ  leurs exigences et procĂ©dures nationales, diffĂ©rentes d’un pays Ă  l’autre. Une foisle processus de ratification achevĂ©, les nouveaux membres potentiels sont officielle-ment invitĂ©s Ă  devenir parties au TraitĂ©.

Les invitĂ©s deviennent membres de l’OTAN

Des procĂ©dures de ratification relatives au processus d’adhĂ©sion doivent aussi ĂȘtremises en Ɠuvre dans les pays invitĂ©s, conformĂ©ment Ă  leurs diverses dispositionsconstitutionnelles nationales. Une fois les procĂ©dures menĂ©es Ă  bien, les pays invi-tĂ©s dĂ©posent les “instruments de ratification” auprĂšs du Gouvernement desEtats-Unis, pays dĂ©positaire, conformĂ©ment Ă  l’Article 14 du TraitĂ© de l’AtlantiqueNord de 1949.

CARTE de l’Alliance Ă©largie (plus donnĂ©es de base sur les nouveaux mem-bres – capitale, population, PIB, dĂ©penses de dĂ©fense, effectifs des unitĂ©sd’active)Note : DonnĂ©es provenant de sources nationales

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Nouvelles capacitĂ©s :s’adapter pour faire face aux dĂ©fis modernes

Au Sommet de Prague, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN ontadoptĂ© un ensemble complet de mesures qui renforcent l’état de prĂ©paration del’OTAN et son aptitude Ă  relever la gamme complĂšte des dĂ©fis qui l’attendent enmatiĂšre de sĂ©curitĂ©, dont le terrorisme et la prolifĂ©ration des armes de destructionmassive. Ces mesures comprennent une initiative totalement nouvelle sur les capa-citĂ©s - l’Engagement capacitaire de Prague (PCC) ; la crĂ©ation d’une Force de rĂ©ac-tion de l’OTAN (NRF) ; et la rationalisation de la structure de commandement mili-taire. Elles visent Ă  garantir que l’OTAN dispose des moyens de remplir l’éventailcomplet de ses missions militaires, du maintien de la paix jusqu’aux formes les plusexigeantes de combat.

Engagement capacitaire de Prague

L’Engagement capacitaire de Prague diffĂšre du programme antĂ©rieur - l’Initiative surles capacitĂ©s de dĂ©fense (DCI) - en ce que chacun des AlliĂ©s s’est fermement en-gagĂ©, sur le plan politique, Ă  introduire des amĂ©liorations, conformĂ©ment Ă  un calen-drier agrĂ©Ă©, en se concentrant sur des domaines spĂ©cifiques. La DCI avait choisicomme cibles des capacitĂ©s auxquelles aspirait l’ensemble de l’Alliance, mais sansaucun engagement spĂ©cifique Ă  un pays.

L’Engagement capacitaire de Prague se concentre sur les capacitĂ©s essentielles pourl’éventail complet des missions de l’Alliance, y compris la lutte contre le terrorisme.Les diffĂ©rents pays alliĂ©s ont pris plus de 400 engagements politiques fermes en vued’amĂ©liorer leurs capacitĂ©s dans les domaines spĂ©cifiques suivants : dĂ©fense contreles armes chimiques, biologiques, radiologiques et nuclĂ©aires ; renseignement, sur-veillance et acquisition d’objectifs ; surveillance air-sol, commandement, contrĂŽle etcommunications ; efficacitĂ© au combat, y compris munitions Ă  guidage de prĂ©cisionet neutralisation des dĂ©fenses aĂ©riennes ennemies ; moyens de transport aĂ©rien etmaritime stratĂ©gique ; moyens de ravitaillement en vol ; unitĂ©s dĂ©ployables d’appuitactique et de soutien des forces au combat.

L’initiative sur les capacitĂ©s de dĂ©fense, lancĂ©e en 1999 au Sommet de Washington,avait pour objectif l’amĂ©lioration des capacitĂ©s nĂ©cessaires pour assurer l’efficacitĂ©des opĂ©rations multinationales futures dans tout l’éventail des missions de l’OTAN,en mettant spĂ©cialement l’accent sur l’amĂ©lioration de l’interopĂ©rabilitĂ©. Elle visaitaussi d’autres cibles : l’aptitude au dĂ©ploiement et la mobilitĂ©, l’aptitude Ă  mener desopĂ©rations prolongĂ©es et la logistique, la surviabilitĂ© et l’efficacitĂ© du potentiel deprise Ă  partie, ainsi que les systĂšmes de commandement, de contrĂŽle et d’informa-tion.

QUESTIONS CLES - nouvelles capacités

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Page 31: le sommet de prague et la transformation de l'otan

Bien que la DCI ait apportĂ© des amĂ©liorations aux capacitĂ©s de l’Alliance, les progrĂšsont Ă©tĂ© inĂ©gaux. En outre, les attentats perpĂ©trĂ©s contre les Etats-Unis le11 septembre 2001 ont montrĂ© qu’il Ă©tait encore plus urgent et plus important deprocĂ©der Ă  de nouvelles amĂ©liorations et soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d’un effort plus sou-tenu et mieux ciblĂ©. Les dĂ©fis qui surgissent au dĂ©but du XXIe siĂšcle sont trĂšs diffĂ©-rents de ceux auxquels l’Alliance Ă©tait confrontĂ©e au cours des premiĂšres dĂ©cenniesde son existence, mais ils ne sont pas moins immenses. Il n’est pas possible derelever ces nouveaux dĂ©fis – qui sont plus variĂ©s et qui ne sont plus limitĂ©s Ă  unerĂ©gion particuliĂšre du monde – sans une coopĂ©ration transatlantique.

En juin 2002, les Ministres de la dĂ©fense des pays de l’OTAN ont dĂ©fini les compo-santes essentielles d’une nouvelle initiative visant Ă  amĂ©liorer les capacitĂ©s opĂ©ra-tionnelles dans quatre domaines clĂ©s :

‱ dĂ©fense contre les attaques chimiques, biologiques, radiologiques et nuclĂ©aires ;‱ supĂ©rioritĂ© des systĂšmes protĂ©gĂ©s de commandement, de communication et

d’information ;‱ amĂ©lioration de l’interopĂ©rabilitĂ© des forces dĂ©ployĂ©es et des aspects essentiels de

l’efficacitĂ© au combat ;‱ dĂ©ploiement rapide et maintien en puissance des forces de combat.

Ils ont publiĂ© une dĂ©claration sur les capacitĂ©s de dĂ©fense dans laquelle il a Ă©tĂ©reconnu que l’aptitude de l’Alliance Ă  s’acquitter de la gamme complĂšte de ses mis-sions dĂ©pendra de la capacitĂ© des pays membres d’augmenter de maniĂšre significa-tive la proportion de leurs forces de combat et de leurs forces de soutien pouvant ĂȘtredĂ©ployĂ©es pour des opĂ©rations menĂ©es en dehors du territoire national ou ne bĂ©nĂ©-ficiant pas d’un soutien substantiel du pays hĂŽte.

Plusieurs besoins ont Ă©tĂ© recensĂ©s dans la dĂ©claration, dont de nouvelles mĂ©thodespermettant de dĂ©finir et de mettre en Ɠuvre des solutions rentables pour combler leslacunes que prĂ©sentent les capacitĂ©s de dĂ©fense, et des mesures visant Ă  rĂ©duire ladispersion des efforts, Ă  encourager une mise en commun appropriĂ©e de capacitĂ©smilitaires, Ă  accroĂźtre la spĂ©cialisation des rĂŽles et Ă  promouvoir l’acquisition en coo-pĂ©ration de matĂ©riels, ainsi que les financements communs et multinationaux.

Lors de leur rĂ©union informelle de Varsovie, en septembre 2002, les Ministres de ladĂ©fense ont convenu que les engagements relatifs aux capacitĂ©s devant ĂȘtre contrac-tĂ©s Ă  Prague devraient ĂȘtre assortis d’engagements individuels Ă  prendre par lespays afin de remĂ©dier aux lacunes reconnues, dans des dĂ©lais agrĂ©Ă©s, en se concen-trant sur les domaines Ă©noncĂ©s ci-dessus. La nouvelle initiative est mieux ciblĂ©e, etchaque pays membre devra s’engager, Ă  titre national, Ă  procĂ©der Ă  des amĂ©liora-tions spĂ©cifiques des capacitĂ©s, qui devront ĂȘtre rĂ©alisĂ©es individuellement ou avecd’autres AlliĂ©s, mais les objectifs fixĂ©s sont nĂ©anmoins rĂ©alistes et faisables.

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L’objectif de la nouvelle initiative est clair : apporter aux capacitĂ©s les amĂ©liorationsurgentes qui sont nĂ©cessaires pour permettre Ă  l’Alliance d’assurer la gamme com-plĂšte de ses missions, ou qu’elles se dĂ©roulent.

Force de rĂ©action de l’OTAN

Des plans ont Ă©tĂ© lancĂ©s, dans le cadre de l’effort gĂ©nĂ©ral dĂ©ployĂ© par l’Alliance pourmettre en place les capacitĂ©s opĂ©rationnelles dont elle a besoin pour remplir sestĂąches, en vue de crĂ©er une Force de rĂ©action de l’OTAN, qui optimisera la capacitĂ©de l’Alliance de rĂ©agir aux nouveaux dĂ©fis et aux nouvelles menaces. En septembre2002, Ă  la rĂ©union des Ministres de la dĂ©fense qui s’est tenue Ă  Varsovie, le SecrĂ©-taire amĂ©ricain Ă  la dĂ©fense, Donald Rumsfeld, avait proposĂ© la crĂ©ation d’une telleforce, capable de se dĂ©ployer rapidement partout ou elle serait nĂ©cessaire et demener des opĂ©rations intĂ©grĂ©es interarmĂ©es. La crĂ©ation de cette nouvelle force in-terarmĂ©es fait partie intĂ©grante de la transformation des capacitĂ©s militaires del’OTAN et elle vient en complĂ©ment de l’Engagement capacitaire de Prague et de lanouvelle structure de commandement. Elle a Ă©tĂ© approuvĂ©e par les dirigeants despays de l’OTAN au Sommet de Prague. La Force comprendra des Ă©lĂ©ments terres-tres, maritimes et aĂ©riens susceptibles d’ĂȘtre rapidement adaptĂ©s aux diffĂ©rentesmissions. Elle servira aussi de catalyseur Ă  la mise en Ɠuvre du PCC.

La Force fera appel aux technologies de pointe ; elle sera souple, dĂ©ployable, inte-ropĂ©rable et apte Ă  soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es. Elle comportera Ă©galementdes Ă©lĂ©ments terrestres, maritimes et aĂ©riens prĂȘts Ă  se transporter rapidement par-tout ou le Conseil de l’Atlantique Nord l’aura dĂ©cidĂ©. Cette force atteindra sa capacitĂ©opĂ©rationnelle initiale au plus tard en octobre 2004 et sa capacitĂ© opĂ©rationnelle fi-nale au plus tard en octobre 2006.

Force de rĂ©action de l’OTAN

‱ ComposĂ©e d’unitĂ©s provenant d’un pool de forces de combat terrestres,aĂ©riennes et maritimes Ă  employer dans le cadre d’un QG de GFIM

‱ Soutenue par les moyens collectifs de l’OTAN‱ FormĂ©e et Ă©quipĂ©e conformĂ©ment aux normes communes dĂ©finies par les

Commandants stratĂ©giques‱ Capable d’ĂȘtre adaptĂ©e Ă  diffĂ©rentes missions et facilement dĂ©ployable Ă  de

grandes distances sur court prĂ©avis‱ PrĂȘte au combat et techniquement Ă©voluĂ©e‱ Capable de combattre dans un environnement NBC‱ Disposant d’une capacitĂ© de soutien autonome pour une pĂ©riode spĂ©cifiĂ©e

Les forces militaires de l’OTAN constituent la base de la dĂ©fense de l’Alliance contreles menaces et agressions extĂ©rieures. Elles ont principalement pour rĂŽle de prĂ©ser-

QUESTIONS CLES - nouvelles capacités

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ver la sĂ©curitĂ© et l’intĂ©gritĂ© territoriale des pays membres de l’Alliance. La crĂ©ation dela Force de rĂ©action de l’OTAN vient complĂ©ter d’autres mesures prises pour adapterla structure de forces de l’Alliance et sa structure de commandement intĂ©grĂ©e et pourdoter l’Alliance des capacitĂ©s opĂ©rationnelles nĂ©cessaires pour exĂ©cuter l’ensemblede ses missions.

Structure de commandement militaire

Au Sommet de Prague, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN ontdĂ©cidĂ© d’adapter la structure de commandement militaire intĂ©grĂ©e de l’Alliance afinde mieux rĂ©pondre aux besoins opĂ©rationnels actuels et futurs de l’Alliance. La nou-velle structure de commandement militaire est concue pour fonctionner de maniĂšreefficace en temps de paix comme en pĂ©riode de crise ; elle sera plus lĂ©gĂšre, plusefficiente et contiendra des Ă©lĂ©ments dĂ©ployables rapidement. Elle comprendra deuxcommandements stratĂ©giques, l’un opĂ©rationnel et l’autre fonctionnel. Le comman-dement stratĂ©gique opĂ©rationnel aura son quartier gĂ©nĂ©ral en Europe. Le second, lecommandement stratĂ©gique fonctionnel, aura son quartier gĂ©nĂ©ral aux Etats-Unis,avec une prĂ©sence en Europe. Il sera responsable de la poursuite de la transforma-tion des capacitĂ©s militaires et de la promotion de l’interopĂ©rabilitĂ© des forces.

Structure de commandement militaire

Deux commandements stratégiques :

I. Commandement “OpĂ©rations” (implantĂ© en Belgique)‱ Responsable de toutes les opĂ©rations militaires de l’OTAN‱ AppuyĂ© par deux commandements de forces interarmĂ©es et un autre quartier

gĂ©nĂ©ral interarmĂ©es permanent‱ Inclut des composantes terrestres, maritimes et aĂ©riennes

II. Commandement “Transformation” (implantĂ© aux Etats-Unis avec uneprĂ©sence en Europe)‱ Responsable de la poursuite de la transformation des capacitĂ©s militaires et

de la promotion de l’interopĂ©rabilitĂ© des forces de l’Alliance

La structure de commandement militaire intĂ©grĂ©e de l’OTAN constitue le cadre orga-nisationnel permettant d’assurer le commandement des opĂ©rations militaires interar-mĂ©es entreprises par l’Alliance. Elle doit continuer de s’adapter pour faire face auxdĂ©fis modernes, pour assumer les nouveaux rĂŽles et les nouvelles missions, et pourpermettre aux forces de l’Alliance de lutter efficacement contre les menaces, existan-tes et naissantes, qui pĂšsent sur la sĂ©curitĂ©.

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Lutte contre les nouvelles menaces

Les dirigeants des pays de l’OTAN sont convenus qu’en dĂ©pit des mesures dĂ©jĂ prises pour adapter la structure de forces de l’OTAN afin de rĂ©pondre aux exigencesdu contexte de sĂ©curitĂ© de l’aprĂšs-Guerre froide, il demeure en permanence nĂ©ces-saire de s’adapter pour faire face aux nouveaux dĂ©fis, en particulier ceux que reprĂ©-sentent le terrorisme et la prolifĂ©ration des armes de destruction massive, et de veillerĂ  ce que les pays membres de l’OTAN disposent des structures et des forces dĂ©-ployables capables de rĂ©pondre aux nouvelles menaces.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont par consĂ©quent approuvĂ©, au Sommet dePrague, un ensemble de mesures visant Ă  renforcer les capacitĂ©s de l’OTAN de sedĂ©fendre contre le terrorisme, notamment un concept militaire de dĂ©fense contre leterrorisme, un Plan d’action en matiĂšre de plans civils d’urgence (PCU) visant Ă  amĂ©-liorer la prĂ©paration du secteur civil face au risque d’attaques contre les populationsciviles au moyen d’agents chimiques, biologiques et radiologiques, ainsi que desmesures de renforcement des capacitĂ©s de dĂ©fense contre les cyberattaques. Ils ontaussi lancĂ© une Ă©tude de faisabilitĂ© sur la dĂ©fense antimissile visant Ă  examiner lesoptions relatives Ă  la protection du territoire, des forces et des centres de populationdes pays de l’Alliance contre les menaces liĂ©es aux missiles. En outre, les chefsd’Etat et de gouvernement ont souscrit Ă  la mise en Ɠuvre de cinq initiatives dedĂ©fense contre les armes nuclĂ©aires, biologiques et chimiques et radiologiques, cequi permettra de renforcer les capacitĂ©s de dĂ©fense de l’Alliance contre les armes dedestruction massive. Ces initiatives consistent en :

‱ un prototype de laboratoire d’analyse NBC dĂ©ployable ;‱ une Ă©quipe prototype de rĂ©action aux incidents NBC ;‱ un centre d’excellence virtuel pour la dĂ©fense contre les armes NBC ;‱ un stock OTAN de moyens de dĂ©fense biologique et chimique ;‱ un systĂšme de surveillance Ă©pidĂ©miologique.

Un premier progrĂšs sur la voie de l’amĂ©lioration des capacitĂ©s dans des domainesspĂ©cifiques, tels que ceux indiquĂ©s ci-dessus, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avant le Sommet, ennovembre 2002, lorsque six pays de l’OTAN - l’Allemagne, l’Espagne, les Etats-Unis,la France, l’Italie et les Pays-Bas - ont annoncĂ© qu’ils avaient signĂ© une DĂ©clarationd’intention concernant l’évaluation du dĂ©veloppement d’un radar en coopĂ©ration. CesystĂšme constituera une composante essentielle de la capacitĂ© alliĂ©e de surveillanceterrestre.

Les capacitĂ©s opĂ©rationnelles de l’OTAN et la nĂ©cessitĂ© d’apporter d’urgence desamĂ©liorations dans des domaines clĂ©s ont fait l’objet d’un examen de plus en plusattentif Ă  la suite des attentats terroristes perpĂ©trĂ©s le 11 septembre 2001 contre les

QUESTIONS CLES - nouvelles capacités

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Etats-Unis. Ces attentats ont fait des milliers de victimes au sol et parmi les passa-gers et les Ă©quipages des avions de ligne civils qui ont Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©s. Des ressortis-sants de nombreux pays ont perdu la vie. Le monde, sous le choc, a rĂ©agi en sedĂ©clarant solidaire du peuple des Etats-Unis et en prenant des mesures concrĂštespour lui venir en aide. La question des capacitĂ©s devant permettre Ă  l’Alliance delutter contre toute future attaque est devenue absolument prioritaire. ImmĂ©diatementaprĂšs les Ă©vĂ©nements du 11 septembre, un certain nombre de mesures concrĂštesont Ă©tĂ© prises pour soutenir les Etats-Unis.

Article 5

Le 12 septembre, les AlliĂ©s ont pris une dĂ©cision historique et sans prĂ©cĂ©dent endĂ©cidant d’invoquer l’article 5 du TraitĂ© de l’Atlantique Nord. La signification politiquede cette dĂ©cision rĂ©side dans le fait que l’article 5 du TraitĂ© prĂ©voit que chacun desAlliĂ©s s’engage Ă  considĂ©rer toute attaque contre l’un ou plusieurs d’entre eux sur-venant en Europe ou en AmĂ©rique du Nord comme une attaque dirigĂ©e contre tous.De par cette dĂ©cision, les attaques menĂ©es le 11 septembre contre les Etats-Unissont considĂ©rĂ©es comme une attaque contre tous les membres de l’Alliance.

OpĂ©rations “relevant de l’article 5”

A la demande des Etats-Unis, les AlliĂ©s ont dĂ©cidĂ© de prendre huit mesures spĂ©cifi-ques, individuellement et collectivement, pour appliquer l’article 5. Pour la premiĂšrefois en cinquante ans d’existence de l’OTAN, des moyens alliĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s Ă l’appui d’opĂ©rations “relevant de l’article 5”. Des avions faisant partie du systĂšmeaĂ©roportĂ© de dĂ©tection et de contrĂŽle (AWACS) de l’OTAN ont Ă©tĂ© envoyĂ©s auxEtats-Unis pour contribuer Ă  la surveillance de l’espace aĂ©rien amĂ©ricain. De la mi-octobre 2001 Ă  la mi-mai 2002, dans le cadre d’une opĂ©ration baptisĂ©e Eagle Assist,830 membres d’équipage de 13 pays de l’OTAN ont effectuĂ© prĂšs de 4 300 heures devol et plus de 360 sorties opĂ©rationnelles. Le Conseil de l’Atlantique Nord a mis fin Ă cette opĂ©ration sur la base des amĂ©liorations matĂ©rielles apportĂ©es au dispositif dedĂ©fense aĂ©rienne des Etats-Unis et du renforcement de la coopĂ©ration entre lesautoritĂ©s civiles et militaires des Etats-Unis, ainsi qu’à la suite d’une Ă©valuation amĂ©-ricaine des besoins nationaux en matiĂšre de sĂ©curitĂ©.

Opération Active Endeavour

Le 26 octobre 2001, une force navale de l’OTAN a Ă©tĂ© envoyĂ©e en MĂ©diterranĂ©eorientale. Dans le cadre de cette opĂ©ration maritime, baptisĂ©e Active Endeavour, desĂ©lĂ©ments des forces navales permanentes de l’OTAN effectuent des patrouilles dansles grands couloirs de navigation de la MĂ©diterranĂ©e orientale et y surveillent lesnavires suspects. La force navale permanente en MĂ©diterranĂ©e (STANAVFORMED)

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de l’OTAN est actuellement au cƓur de cette opĂ©ration. Elle se compose de naviresde huit pays - Allemagne, Danemark, Espagne, Etats-Unis, GrĂšce, Italie, Royaume-Uni et Turquie - et est placĂ©e sous commandement britannique.

Opérations antiterroristes

Les forces dirigĂ©es par l’OTAN dans les Balkans sont intervenues contre des grou-pes terroristes locaux ayant des liens avec le rĂ©seau Al-Qaida, ce qu’elles continuentde faire, contribuant ainsi Ă  la campagne plus vaste de lutte contre le terrorisme.

Un nombre considĂ©rable de forces de l’OTAN ont Ă©tĂ© engagĂ©es ultĂ©rieurement dansdeux opĂ©rations antiterroristes menĂ©es de front. Il s’agit de l’opĂ©ration militaireEnduring Freedom, menĂ©e en Afghanistan sous la direction des Etats-Unis, et de laForce internationale d’assistance Ă  la sĂ©curitĂ© (ISAF), placĂ©e sous mandat desNations Unies et dirigĂ©e par des pays de l’OTAN, qui est dĂ©ployĂ©e Ă  Kaboul et alen-tour afin de contribuer Ă  stabiliser le pays et Ă  instaurer les conditions propices Ă l’établissement d’une paix ayant sa dynamique propre. Le succĂšs de ces opĂ©rationsdĂ©pend largement des forces participantes des pays de l’OTAN, ainsi que de leurinteropĂ©rabilitĂ© et de l’expĂ©rience qu’elles ont acquise Ă  l’occasion d’entraĂźnementset d’exercices effectuĂ©s ensemble au sein de l’OTAN, et aussi avec les payspartenaires.

Quatorze AlliĂ©s ont participĂ© directement Ă  l’opĂ©ration Enduring Freedom, par exem-ple en fournissant des Ă©quipes de forces spĂ©ciales chargĂ©es de collaborer avec lesforces spĂ©ciales amĂ©ricaines ou en mettant Ă  disposition des avions et des navirespour des opĂ©rations de surveillance, d’interdiction et d’interception. Les pays euro-pĂ©ens jouent un rĂŽle de premier plan et fournissent plus de la moitiĂ© des forces prĂ©-sentes sur le terrain en Afghanistan.

L’ISAF est une force multinationale de 4 500 soldats provenant de quelque 19 paysalliĂ©s et partenaires. PlacĂ©e au dĂ©part sous commandement britannique, cette forcea Ă©tĂ© ensuite commandĂ©e par la Turquie, Ă  partir de juin 2002, puis placĂ©e sous lecommandement conjoint de l’Allemagne et des Pays Bas, Ă  compter de fĂ©vrier 2003,avec un soutien de l’OTAN dans des domaines spĂ©cifiques. Parmi les contributionsfournies par les pays figurent des moyens de transport aĂ©rien de la Belgique, unhĂŽpital de campagne de la RĂ©publique tchĂšque, une Ă©quipe mĂ©dicale du Portugal etun soutien technique et logistique de la Pologne.

L’Allemagne et les Pays-Bas ont demandĂ© Ă  l’OTAN un soutien pour se prĂ©parer Ă  cerĂŽle. Cette demande a Ă©tĂ© approuvĂ©e le 17 octobre 2002 par le Conseil de l’AtlantiqueNord. L’aide de l’OTAN Ă©tait en particulier sollicitĂ©e dans les domaines de la consti-tution des forces, du renseignement, de la coordination et du partage de l’information

QUESTIONS CLES - nouvelles capacités

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et des communications. Une confĂ©rence sur la constitution des forces s’est tenue le27 novembre au Grand quartier gĂ©nĂ©ral des puissances alliĂ©es en Europe (SHAPE)en prĂ©sence d’une cinquantaine de participants de pays de l’OTAN et de pays par-tenaires. Cette confĂ©rence avait pour but de donner aux pays la possibilitĂ© de formu-ler des offres de contributions et de recenser et d’examiner les insuffisances critiquesauxquelles il pourrait ĂȘtre nĂ©cessaire de remĂ©dier pour renforcer les futures capaci-tĂ©s. C’est la premiĂšre fois que se tenait une confĂ©rence de ce type, organisĂ©e dans lebut de soutenir des pays proposant de prendre le commandement d’une opĂ©rationmilitaire qui ne soit pas une mission dirigĂ©e par l’OTAN, sur la base d’une rĂ©solutiondu Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies.

L’opĂ©ration Enduring Freedom et l’ISAF continuent de bĂ©nĂ©ficier Ă  la fois des effortsconsentis par l’OTAN au cours des dix derniĂšres annĂ©es en vue d’impliquer ses payspartenaires et de l’expĂ©rience pratique tirĂ©e de la participation de ces pays aux opĂ©-rations de maintien de la paix menĂ©es dans les Balkans. Parmi les contributionsapportĂ©es, on peut citer les droits essentiels de survol et d’utilisation des bases ac-cordĂ©s par des Partenaires du Caucase et d’Asie centrale, les moyens d’infanterie,les Ă©lĂ©ments de police militaire, le matĂ©riel de protection NBC et les moyens de trans-port mis Ă  disposition par la Roumanie, l’important soutien technique fourni par laRussie et la Slovaquie, et une unitĂ© de renseignement affectĂ©e par la SuĂšde au quar-tier gĂ©nĂ©ral de l’ISAF.

Autres mesures

Parmi les autres mesures prises par les pays membres de l’OTAN en rĂ©ponse auxdemandes directes formulĂ©es par les Etats-Unis suite aux attentats du 11 septembrefigurent le renforcement de la coopĂ©ration et du partage des informations dans ledomaine du renseignement, l’apport d’une aide aux AlliĂ©s ou aux autres pays sous lamenace du terrorisme international ou susceptibles de l’ĂȘtre en raison de leur rĂŽledans la lutte contre le terrorisme international, l’amĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© des ins-tallations des Etats-Unis, de l’OTAN et d’autres pays alliĂ©s se trouvant sur le territoirenational, le remplacement de moyens alliĂ©s donnĂ©s dans la zone de responsabilitĂ©de l’OTAN afin de compenser le redĂ©ploiement de forces nĂ©cessaires aux opĂ©rationsde lutte contre le terrorisme, et l’ouverture aux Etats-Unis et aux autres AlliĂ©s de portset d’aĂ©rodromes sur le territoire national, pour des opĂ©rations de lutte contre le ter-rorisme. ParallĂšlement Ă  ces mesures, et au sein de l’OTAN, les consultations etl’échange d’informations sur la lutte contre la menace terroriste se sont intensifiĂ©s.L’Alliance a Ă©galement accru ses efforts visant Ă  promouvoir la coopĂ©ration pourcontrer les menaces que reprĂ©sente l’utilisation d’armes nuclĂ©aires, biologiques etchimiques et radiologiques, ainsi que les efforts qu’elle mĂšne pour renforcer sescapacitĂ©s de dĂ©fense.

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Efforts en cours

Au lendemain du 11 septembre, le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), leConseil conjoint permanent OTAN-Russie (CCP), la Commission OTAN-Ukraine(COU) et les pays participant au Dialogue mĂ©diterranĂ©en de l’OTAN se sont tousassociĂ©s Ă  l’OTAN pour condamner les attentats et offrir leur soutien aux Etats-Unis.Les pays de l’OTAN continuent de recourir largement Ă  ces mĂ©canismes pourconsulter leurs pays partenaires au sujet d’autres mesures Ă  prendre et ils sontconvenus que la lutte contre le terrorisme exigera un vaste effort faisant appel Ă l’action politique, Ă©conomique, diplomatique et militaire, ainsi qu’à des mesures demaintien de l’ordre. Il faudra une approche multiple Ă  long terme impliquant indivi-duellement tous les AlliĂ©s, en leur qualitĂ© de membres de l’OTAN et de membres del’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coo-pĂ©ration en Europe (OSCE) et de l’Union europĂ©enne (UE).

Les AlliĂ©s ont montrĂ© qu’ils Ă©taient solidaires des Etats-Unis en apportant leur sou-tien et, dans plusieurs cas, en prenant part aux opĂ©rations militaires dirigĂ©es par lesEtats-Unis contre des cibles terroristes en Afghanistan. Ces opĂ©rations ont bĂ©nĂ©ficiĂ©directement de l’interopĂ©rabilitĂ© des forces de l’OTAN, de leur entraĂźnement et del’expĂ©rience qu’elles ont acquise dans le cadre de l’OTAN.

Les opĂ©rations militaires dirigĂ©es par les Etats-Unis ont permis de faire tomber lerĂ©gime des talibans en Afghanistan, de le remplacer par un gouvernement attachĂ© Ă la paix et Ă  la reconstruction du pays, et de paralyser de larges pans du rĂ©seauAl-Qaida en Afghanistan et ailleurs. Les AlliĂ©s considĂšrent cette action comme par-faitement justifiĂ©e au regard du droit international, y compris l’article 51 de la Chartedes Nations Unies, qui garantit Ă  ses membres le droit de lĂ©gitime dĂ©fense, indivi-duelle ou collective. Les rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies, qua-lifiant les attentats du 11 septembre de menace pour la paix et la sĂ©curitĂ© internatio-nales, soutiennent Ă©galement les mesures prises par les Etats-Unis pour se dĂ©fendre.

L’Alliance reconnaĂźt que la situation sur le terrain en Afghanistan reste instable etqu’une extrĂȘme vigilance est de mise car il reste possible que des talibans et desĂ©lĂ©ments d’Al-Qaida ou des sympathisants recourent Ă  la violence. Les pays mem-bres de l’Alliance soutiennent les efforts de la communautĂ© internationale visant Ă stabiliser et Ă  reconstruire l’Afghanistan aprĂšs la chute du rĂ©gime des talibans, et ilsont appelĂ© Ă  la poursuite de l’engagement international en faveur de ce pays afin deveiller Ă  ce qu’il ne redevienne jamais un sanctuaire pour les terroristes. Des AlliĂ©scontinuent Ă  titre individuel de contribuer aux efforts d’aide humanitaire.

QUESTIONS CLES - nouvelles capacités

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Nouvelles relations :coopération pratique et dialogue

La diversitĂ© des dĂ©fis d’aujourd’hui en matiĂšre de sĂ©curitĂ© est telle qu’aucune insti-tution ne peut y faire face seule, quelles que soient ses capacitĂ©s. L’OTAN et d’autresorganisations concernĂ©es par les questions de sĂ©curitĂ©, ainsi que les pays pris indi-viduellement, sont bien conscients de la nĂ©cessitĂ© d’agir de concert pour constituerun rĂ©seau d’arrangements de sĂ©curitĂ© interdĂ©pendants et se renforcant mutuelle-ment. Les relations de partenariat avec des pays non membres de l’Alliance, en par-ticulier, sont un Ă©lĂ©ment central de la politique de l’OTAN et constituent un atoutpolitique et militaire essentiel. Au lendemain des attentats du 11 septembre, leConseil de l’Atlantique Nord a dĂ©cidĂ© que les mĂ©canismes et les dispositions duPartenariat pour la paix devaient ĂȘtre rĂ©examinĂ©s afin d’en optimiser le potentiel dansle contexte de la lutte contre le terrorisme.

Plusieurs propositions concrĂštes visant Ă  dĂ©velopper davantage le Conseil de parte-nariat euro-atlantique (CPEA) et le Partenariat pour la paix (PPP) ont Ă©tĂ© adoptĂ©es parles chefs d’Etat et de gouvernement au Sommet de Prague afin de mieux servir AlliĂ©set Partenaires face aux dĂ©fis en matiĂšre de sĂ©curitĂ© du XXIe siĂšcle, notamment leterrorisme. On peut citer, parmi les mesures spĂ©cifiques prĂ©vues, le renforcement desconsultations sur les questions politiques et de sĂ©curitĂ©, l’adoption d’une approcheplus large de la sĂ©curitĂ© dans le cadre du CPEA et du PPP et une association accruedes Partenaires au processus de dĂ©cision de l’OTAN dans les domaines pertinents.Les Plans d’action individuels pour le Partenariat serviront de cadre permettant Ă l’Alliance de donner des avis et une aide propres Ă  chaque pays en ce qui concerne lapoursuite du processus de transformation vers la dĂ©mocratie. Le Plan d’action duPartenariat contre le terrorisme sera le premier plan de ce type et il permettra au CPEAde jouer pleinement son rĂŽle dans le cadre de la lutte internationale contre le terrorisme.

Le Conseil de partenariat euro-atlantique

Le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) a Ă©tĂ© Ă©tabli en 1997 pour succĂ©derau Conseil de coopĂ©ration nord-atlantique (CCNA). Il rassemble les pays de l’Allianceet les pays partenaires 1 au sein d’une instance leur permettant de se consulter rĂ©-

1 Albanie, Allemagne, Armenie, Autriche, Azerbaıdjan, Belarus, Belgique, Bulgarie, Canada, Croatie,Danemark, Espagne, Estonie, Etats-Unis, Finlande, France, Georgie, Grece, Hongrie, Irlande,Islande, Italie, Kazakhstan, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Moldova, Norvege, Ouzbekistan,Pays-Bas, Pologne, Portugal, Republique kirghize, Republique tcheque, ex-Republiqueyougoslave de Macedoine*, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Slovaquie, Slovenie, Suede,Suisse, Tadjikistan, Turkmenistan, Turquie, Ukraine.

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guliĂšrement et de coopĂ©rer. Il se rĂ©unit au niveau des Ambassadeurs et des Ministresdes affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©fense, et pĂ©riodiquement en configuration de som-met. Le CPEA fournit un cadre politique multilatĂ©ral pour les programmes de parte-nariat individuels bilatĂ©raux Ă©tablis entre l’OTAN et les pays participant au Partenariatpour la paix.

Les activitĂ©s du CPEA sont complĂ©mentaires des programmes du Partenariat pour lapaix. Elles reposent sur un plan d’action biennal qui met l’accent sur la consultation etla coopĂ©ration Ă  propos de questions politiques et de sĂ©curitĂ©, notamment les ques-tions rĂ©gionales, la maĂźtrise des armements, le terrorisme international, le maintiende la paix, les questions liĂ©es Ă  l’économie de la dĂ©fense, les plans civils d’urgence etles questions spĂ©cifiques et environnementales.

En 1999, le CPEA a jouĂ© un rĂŽle fondamental en tant qu’instance de consultation surla crise du Kosovo. Une sĂ©rie de rĂ©unions extraordinaires ont eu lieu afin de tenir lesPartenaires informĂ©s de l’état d’avancement des plans et des prĂ©paratifs de l’OTANrelatifs Ă  des solutions militaires possibles au Kosovo et d’échanger avec eux desavis sur l’évolution de la situation pendant et aprĂšs le conflit.

Le CPEA mĂšne une vaste gamme d’activitĂ©s. Il convient de mentionner par exemplela crĂ©ation du Centre euro-atlantique de coordination des rĂ©actions en cas de catas-trophe (EADRCC) au siĂšge de l’OTAN, sur proposition de la FĂ©dĂ©ration de Russie,qui reprĂ©sente une importante rĂ©alisation du CPEA. Ce Centre a Ă©tĂ© inaugurĂ© enjuin 1998 et constitue le point de coordination des efforts dĂ©ployĂ©s par les pays duConseil de partenariat euro-atlantique dans le cadre des secours en cas de catastro-phe naturelle ou technologique. Peu aprĂšs son inauguration, il a participĂ© activementĂ  la coordination des secours destinĂ©s aux rĂ©gions de l’ouest de l’Ukraine frappĂ©espar des inondations. En 1999, il a Ă©tĂ© sollicitĂ© pour soutenir l’action menĂ©e par leHaut Commissariat des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s et a permis de coordonnerl’aide humanitaire des pays de l’OTAN et des pays partenaires destinĂ©e Ă  rĂ©pondre Ă l’escalade de la crise des rĂ©fugiĂ©s en Albanie et dans les pays voisins.

On peut citer parmi les autres activitĂ©s du CPEA l’adoption de mesures destinĂ©es Ă promouvoir la coopĂ©ration pratique en matiĂšre de sĂ©curitĂ© rĂ©gionale, par exemplepar le biais de sĂ©minaires organisĂ©s dans les pays eux-mĂȘmes. D’autres initiativespratiques concernent des domaines tels que l’action humanitaire globale de luttecontre les mines, les dispositions visant Ă  rĂ©duire les accumulations d’armes lĂ©gĂšreset de petit calibre, et la lutte internationale contre le terrorisme.

Les Ambassadeurs des pays du CPEA se sont réunis le 12 septembre 2001, à lasuite des attentats terroristes perpétrés contre les Etats-Unis, et ont publié une dé-claration dans laquelle ils ont exprimé leur solidarité avec le peuple américain. Ils ont

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par ailleurs condamnĂ© de facon inconditionnelle ces actes barbares et se sont enga-gĂ©s Ă  entreprendre tous les efforts pour combattre le flĂ©au que constitue le terro-risme. Au Sommet de Prague, la coopĂ©ration dans ce domaine a Ă©tĂ© fermementrenforcĂ©e par l’adoption du Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme (voirPartie III).

Le Partenariat pour la paix

Le Partenariat pour la paix (PPP) est une initiative majeure lancĂ©e par l’OTAN enjanvier 1994 en vue de renforcer la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© dans l’ensemble de l’Europe.Tous les Etats participant aux travaux du Conseil de coopĂ©ration nord-atlantique(CCNA) et d’autres pays de la ConfĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe(qui allait devenir plus tard l’OSCE) capables et dĂ©sireux de contribuer Ă  ce pro-gramme ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  se joindre au Partenariat.

L’invitation a depuis Ă©tĂ© acceptĂ©e par 30 pays au total. L’entrĂ©e dans l’Alliance, en1999, de trois anciens pays du PPP - la RĂ©publique tchĂšque, la Hongrie et la Pologne- a ramenĂ© le nombre de participants au PPP Ă  27. Les activitĂ©s menĂ©es par chaquePartenaire sont fondĂ©es sur des programmes de partenariat individuels (IPP) Ă©labo-rĂ©s conjointement.

Bien qu’axĂ© sur la coopĂ©ration en matiĂšre de dĂ©fense, le programme du PPP dĂ©-passe nĂ©anmoins le cadre du dialogue et de la coopĂ©ration pour instaurer un vĂ©rita-ble partenariat entre chaque pays partenaire et l’OTAN. Il est devenu un Ă©lĂ©mentimportant et permanent de l’architecture de sĂ©curitĂ© europĂ©enne. Il contribue Ă  Ă©lar-gir et Ă  intensifier la coopĂ©ration politique et militaire dans l’ensemble de la rĂ©gioneuro-atlantique, Ă  accroĂźtre la stabilitĂ©, et Ă  favoriser le renforcement des relations desĂ©curitĂ© sur la base de la coopĂ©ration pratique et de l’attachement aux principesdĂ©mocratiques qui sont le fondement de l’Alliance. ConformĂ©ment au Document ca-dre du PPP, diffusĂ© par les chefs d’Etat et de gouvernement en mĂȘme temps quel’Invitation, l’OTAN s’engage Ă  mener des consultations avec tout Partenaire actif quipercevrait une menace directe contre son intĂ©gritĂ© territoriale, son indĂ©pendance po-litique ou sa sĂ©curitĂ©.

Tous les pays du PPP sont aussi membres du Conseil de partenariat euro-atlantique(CPEA), qui sert de cadre gĂ©nĂ©ral Ă  la coopĂ©ration entre l’OTAN et ses payspartenaires. Le Partenariat pour la paix y conserve toutefois son identitĂ© distincte,de mĂȘme que les Ă©lĂ©ments fondamentaux et les procĂ©dures qui lui sont propres.Il est fondĂ© sur une relation bilatĂ©rale entre l’OTAN et chacun des pays adhĂ©rantau PPP.

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Le Document cadre du PPP comprend des engagements spécifiques auxquels cha-que participant doit souscrire. Ces engagements sont les suivants :

‱ faciliter la transparence dans les processus d’établissement des plans et des bud-gets de dĂ©fense nationaux ;

‱ faire en sorte qu’un contrĂŽle dĂ©mocratique s’exerce sur les forces de dĂ©fense ;‱ maintenir les moyens et l’état de prĂ©paration permettant d’apporter une contribu-

tion Ă  des opĂ©rations menĂ©es sous l’autoritĂ© des Nations Unies et/ou sous la res-ponsabilitĂ© de l’OSCE ;

‱ dĂ©velopper des relations militaires de coopĂ©ration avec l’OTAN, pour des activitĂ©sde planification et de formation ainsi que des exercices communs, afin de rendreles pays du PPP mieux Ă  mĂȘme d’entreprendre des missions dans les domainesdu maintien de la paix, de la recherche et du sauvetage, des opĂ©rations humani-taires et dans les autres domaines qui pourraient ĂȘtre agrĂ©Ă©s par la suite ; et

‱ se doter, Ă  plus long terme, de forces mieux en mesure d’opĂ©rer avec celles desmembres de l’Alliance de l’Atlantique Nord.

Le Document cadre prĂ©cise Ă©galement que la participation active au Partenariat pourla paix jouera un rĂŽle important dans le processus Ă©volutif d’adhĂ©sion de nouveauxmembres Ă  l’OTAN. La RĂ©publique tchĂšque, la Hongrie et la Pologne participaientactivement au PPP avant de rejoindre l’OTAN. Les pays candidats qui participent auPlan d’action pour l’adhĂ©sion sont Ă©galement des participants actifs au PPP.

Aux termes du Document cadre du PPP, l’OTAN s’est engagĂ©e Ă  mettre au pointavec les pays partenaires un processus de planification et d’examen (PARP) devantservir Ă  dĂ©terminer et Ă  Ă©valuer les forces et les moyens susceptibles d’ĂȘtre mis Ă disposition pour des activitĂ©s de formation, des exercices et des opĂ©rations Ă  carac-tĂšre multinational menĂ©s de concert avec les forces de l’Alliance.

Le PARP a contribuĂ© de maniĂšre significative Ă  l’étroite collaboration des pays par-tenaires aux opĂ©rations de paix dirigĂ©es par l’OTAN dans l’ex-Yougoslavie. Parailleurs, il aide Ă  renforcer l’élĂ©ment de consultation politique du PPP et Ă  assurer uneplus grande participation des Partenaires Ă  la prise de dĂ©cisions et Ă  la planificationdans le cadre du PPP. Le PARP est aussi un Ă©lĂ©ment crucial de l’aide fournie auxpays invitĂ©s et aux pays candidats pour se prĂ©parer Ă  l’adhĂ©sion Ă  l’Alliance.

En 1997, Ă  leur Sommet de Madrid, les pays de l’OTAN ont dĂ©cidĂ© d’apporter desamĂ©liorations au PPP sur la base de principes clĂ©s tels que l’accessibilitĂ© Ă  tous etl’autodiffĂ©renciation, en vue de dĂ©velopper avec les pays partenaires des liens de coo-pĂ©ration plus Ă©troits et de plus grande portĂ©e. Ces amĂ©liorations visaient en particulier :

‱ Ă  accentuer l’élĂ©ment de consultation politique au sein du PPP ;‱ Ă  associer plus Ă©troitement les Partenaires Ă  la prise de dĂ©cisions et Ă  la planifica-

tion dans le cadre du PPP ; et‱ Ă  dĂ©velopper un rĂŽle plus opĂ©rationnel pour le PPP.

QUESTIONS CLES - nouvelles relations

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Les dĂ©cisions prises au Sommet de Washington en 1999, notamment l’approbationd’un cadre politico-militaire (PMF) pour des opĂ©rations du PPP dirigĂ©es par l’OTANet le lancement d’un concept de capacitĂ©s opĂ©rationnelles (OCC), ont donnĂ© un nou-vel Ă©lan au processus du PPP. Ces mesures avaient toutes deux pour but de renfor-cer le rĂŽle opĂ©rationnel du Partenariat.

Le concept de capacitĂ©s opĂ©rationnelles a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© pour amĂ©liorer l’aptitude desforces de l’Alliance et de celles des Partenaires Ă  agir de concert lors de futuresopĂ©rations dirigĂ©es par l’OTAN. Il instaure un lien entre la coopĂ©ration normale dansle cadre du Partenariat pour la paix et le processus de constitution des forces del’OTAN qui est activĂ© en cas de crise.

Avec l’adoption du nouveau concept stratĂ©gique lors du Sommet de Washington, enavril 1999, le Partenariat a Ă©tĂ© reconnu comme l’une des tĂąches de sĂ©curitĂ© fonda-mentales de l’Alliance et, en mĂȘme temps que la gestion des crises, comme un Ă©lĂ©-ment d’importance vitale du renforcement de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© dans larĂ©gion euro-atlantique.

On peut citer parmi les amĂ©liorations ultĂ©rieures du PPP des mesures destinĂ©es Ă intensifier les efforts menĂ©s en matiĂšre d’entraĂźnement et de formation, par le biaisd’un programme de renforcement de la formation et de l’entraĂźnement PPP (TEEP)concu pour contribuer Ă  amĂ©liorer l’interopĂ©rabilitĂ©, pour promouvoir l’intensificationde la coopĂ©ration et du dialogue entre les communautĂ©s de la dĂ©fense et de la sĂ©-curitĂ©, au sens large, de l’OTAN et des pays partenaires et pour utiliser de maniĂšreoptimale les ressources humaines et autres.

Le PPP apporte une contribution substantielle Ă  l’Initiative pour l’Europe du Sud-Est(IESE), en servant de modĂšle au dĂ©veloppement des activitĂ©s de coopĂ©ration auniveau rĂ©gional. Un Document commun d’évaluation des dĂ©fis et des opportunitĂ©s enmatiĂšre de sĂ©curitĂ© rĂ©gionale en Europe du Sud-Est (SEECAP) a Ă©tĂ© nĂ©gociĂ© entreles pays de la rĂ©gion afin d’exposer leurs perceptions communes des risques dans ledomaine de la sĂ©curitĂ©, en vue de promouvoir un programme d’actions en coopĂ©ra-tion pour faire face aux dĂ©fis rĂ©gionaux. Un groupe directeur sur la coopĂ©ration enmatiĂšre de sĂ©curitĂ© en Europe du Sud-Est (SEEGROUP) a Ă©galement Ă©tĂ© mis enplace pour renforcer la coopĂ©ration pratique.

Le CPEA et le PPP ont grandement accru la sĂ©curitĂ© et la stabilitĂ© dans l’ensemblede la zone euro-atlantique. Leur rĂŽle sera encore accru sur la base des dĂ©cisionsprises Ă  Prague, afin de renforcer la coopĂ©ration avec l’OTAN, d’intensifier le dialo-gue politique et d’accroĂźtre dans toute la mesure du possible la participation des payspartenaires Ă  la planification, la conduite et la supervision des activitĂ©s et projetsauxquels ils participent et contribuent.

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OTAN-Russie

La lutte internationale contre le terrorisme a servi de catalyseur Ă  l’ouverture d’unnouveau chapitre dans les relations OTAN-Russie et Ă  la crĂ©ation, au SommetOTAN-Russie tenu Ă  Rome en mai 2002, du Conseil OTAN-Russie (COR), nouvelleinstance au sein de laquelle les 19 AlliĂ©s et la Russie sont rĂ©unis en vue d’identifier etde chercher Ă  exploiter les possibilitĂ©s d’action conjointe en tant que partenairesĂ©gaux, dans des domaines d’intĂ©rĂȘt commun. A leur rĂ©union au sommet, Ă  Prague,les dirigeants des pays de l’OTAN se sont fĂ©licitĂ©s des progrĂšs rĂ©alisĂ©s depuis l’éta-blissement des nouvelles relations avec la Russie et des perspectives de dĂ©velop-pement de la coopĂ©ration pratique.

Le nouveau Conseil a classĂ© comme domaines essentiels de coopĂ©ration la luttecontre le terrorisme, la gestion des crises et la non-prolifĂ©ration des armes de des-truction massive. Des progrĂšs continuent Ă©galement d’ĂȘtre accomplis dans d’autresdomaines : maintien de la paix, rĂ©forme de la dĂ©fense, recherche et sauvetage, planscivils d’urgence et dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre. Le Conseil offre la possi-bilitĂ© de faire progresser les relations entre la Russie et l’OTAN sur la base d’uneaction conjointe et de consultations, et ce potentiel se concrĂ©tise dĂ©jĂ .

Etablissement de passerelles avec la Russie

Depuis la fin de la Guerre froide, l’OTAN attache une importance particuliĂšre au dĂ©-veloppement de la coopĂ©ration avec la Russie, dont l’engagement est essentiel pourtout dispositif de sĂ©curitĂ© europĂ©en global. Membre fondateur du Conseil de coopĂ©-ration nord-atlantique en 1991, la Russie a rejoint le Partenariat pour la paix en 1994et dĂ©veloppĂ© un programme de coopĂ©ration pratique dans des domaines bien prĂ©cis.La base sur laquelle a pu se dĂ©velopper un partenariat durable et plus fort entrel’OTAN et la Russie est l’Acte fondateur sur les relations, la coopĂ©ration et la sĂ©curitĂ©mutuelles, signĂ© en 1997, qui exprimait une volontĂ© conjointe de construire une paixdurable et ouverte Ă  tous dans la rĂ©gion euro-atlantique.

CrĂ©Ă© en vertu de l’Acte fondateur, le Conseil conjoint permanent (CCP) OTAN-RussieĂ©tait une instance de consultation rĂ©guliĂšre sur des questions de sĂ©curitĂ© d’intĂ©rĂȘtcommun. Il avait pour objet d’instaurer une confiance mutuelle et de contribuer Ă dissiper les idĂ©es fausses grĂące au dialogue et Ă  l’établissement d’un important pro-gramme de coopĂ©ration en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense.

Une Mission de la Russie auprĂšs de l’OTAN a Ă©tĂ© Ă©tablie le 18 mars 1998 afin defaciliter les communications et la coopĂ©ration. Le 20 fĂ©vrier 2001, un Bureau d’infor-mation de l’OTAN a Ă©tĂ© inaugurĂ© Ă  Moscou dans le but de faire mieux connaĂźtre etcomprendre l’Alliance en Russie. Une mission de liaison militaire de l’OTAN a Ă©ga-

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lement Ă©tĂ© Ă©tablie Ă  Moscou, le 27 mai 2002, afin d’accroĂźtre la transparence et dedĂ©velopper les activitĂ©s de coopĂ©ration pratique entre les autoritĂ©s militaires del’OTAN et le MinistĂšre de la dĂ©fense de la Russie.

L’un des domaines de coopĂ©ration les plus fructueux est celui de l’engagementconjoint en faveur de la paix et de la stabilitĂ© dans les Balkans. Depuis 1996, lessoldats russes et ceux des pays de l’OTAN ont coopĂ©rĂ© efficacement en Bosnie-HerzĂ©govine, tout d’abord au sein de la Force de mise en Ɠuvre (IFOR), puis au seinde la Force de stabilisation (SFOR), afin de soutenir les efforts de la communautĂ©internationale visant Ă  construire une paix et une sĂ©curitĂ© durables dans la rĂ©gion. LacoopĂ©ration ininterrompue de l’OTAN et de la Russie dans ce domaine crucial, endĂ©pit de divergences politiques quant Ă  la dĂ©cision prise par l’OTAN en 1999 demener une action militaire afin de mettre un terme au conflit du Kosovo, tĂ©moigne del’existence d’objectifs communs et d’un partage de la responsabilitĂ© politique s’agis-sant de la mise en Ɠuvre des Accords de paix de Dayton, signĂ©s en 1995.

De la mĂȘme maniĂšre, les forces alliĂ©es et russes ont contribuĂ© ensemble Ă  la Forcede paix au Kosovo (KFOR), Ă©tablie en 1999 suite Ă  la campagne militaire entreprisepar l’OTAN pour mettre un terme Ă  la violence, au nettoyage ethnique et Ă  la rĂ©pres-sion de la minoritĂ© albanophone au Kosovo. La Russie a jouĂ© un rĂŽle diplomatiqueessentiel dans l’action entreprise pour faire cesser le conflit au Kosovo. Sa participa-tion Ă  la KFOR a fait l’objet d’un accord avec l’OTAN, (signĂ© Ă  Helsinki, suite Ă  laconclusion de l’Accord militaro-technique signĂ© par l’OTAN et le commandement mi-litaire yougoslave, le 9 juin 1999) et Ă  la publication de la rĂ©solution 1244 du Conseilde sĂ©curitĂ© des Nations Unies, le 12 juin, qui jetait les fondements d’une prĂ©senceinternationale de sĂ©curitĂ© au Kosovo. C’est la Russie qui fournit le contingent nonOTAN le plus important, Ă  la fois pour la SFOR et la KFOR.

Un vaste programme de coopĂ©ration a Ă©galement dĂ©bouchĂ© sur des rĂ©alisationsimportantes dans d’autres sphĂšres. On en trouvera des exemples ci-dessous.

Coopération en rapport avec la défense

C’est dans le cadre de la coopĂ©ration OTAN-Russie en rapport avec la rĂ©forme de ladĂ©fense qu’a Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă  Moscou, le 3 juillet 2002, un centre d’information, de consul-tation et de formation devant contribuer Ă  la rĂ©insertion du personnel militaire russerĂ©cemment dĂ©gagĂ© des cadres ou sur le point de l’ĂȘtre.

Plans civils d’urgence et secours en cas de catastrophe

Un mĂ©morandum d’entente sur les plans civils d’urgence et l’état de prĂ©paration auxcatastrophes a Ă©tĂ© signĂ© le 20 mars 1996 par l’OTAN et le MinistĂšre russe chargĂ© dela protection civile, des situations d’urgence et de l’élimination des consĂ©quences

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des catastrophes naturelles. Il doit permettre de dĂ©velopper une capacitĂ© d’actionconjointe en rĂ©action Ă  des urgences dans le domaine civil, comme les tremblementsde terre et les inondations, et de coordonner la dĂ©tection et la prĂ©vention des catas-trophes.

La Russie participe avec dynamisme aux activitĂ©s concernant les plans civils d’ur-gence conduites par l’OTAN dans le cadre du Partenariat pour la paix, et elle a ac-cueilli un certain nombre d’exercices, sĂ©minaires et ateliers majeurs. En 1997, leHaut ComitĂ© pour l’étude des plans d’urgence dans le domaine civil, qui Ă©met Ă  l’in-tention du Conseil de l’Atlantique Nord des avis sur les questions ayant trait auxurgences dans le domaine civil et aux secours en cas de catastrophe, est devenu lepremier ComitĂ© de l’OTAN Ă  se rĂ©unir Ă  Moscou. La mĂȘme annĂ©e Ă©tait lancĂ© unprojet pilote conjoint sur l’utilisation de la technologie des satellites pour la gestiondes catastrophes.

Une proposition russe a dĂ©bouchĂ© sur la crĂ©ation, en 1998, au siĂšge de l’OTAN, duCentre euro-atlantique de coordination des rĂ©actions en cas de catastrophe(EADRCC), chargĂ© de coordonner l’aide entre pays partenaires en cas d’urgencesdans le domaine civil. Le Centre a jouĂ© un rĂŽle majeur lors de la crise des rĂ©fugiĂ©s duKosovo et il est aussi intervenu de maniĂšre active Ă  l’occasion d’autres catastrophescomme les inondations dans la partie occidentale de l’Ukraine.

Recherche et sauvetage en mer

Le tragique naufrage du sous-marin nuclĂ©aire “Koursk”, le 12 aout 2000, a conduit Ă la conclusion, en dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e, d’un accord sur un programme detravail OTAN-Russie en matiĂšre de recherche et de sauvetage en mer. De nombreu-ses avancĂ©es ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es depuis s’agissant de la promotion de la coopĂ©ra-tion, de la transparence et de la confiance dans ce domaine.

Coopération scientifique et environnementale

Depuis la signature, le 28 mai 1998, d’un mĂ©morandum d’entente sur la coopĂ©rationscientifique et technologique entre l’OTAN et le MinistĂšre russe de la science et de latechnologie, un vaste programme de coopĂ©ration a vu le jour dans les domaines dela science et de l’environnement. PlacĂ© sous la direction d’un ComitĂ© conjoint OTAN-Russie pour la coopĂ©ration scientifique et technologique, le programme se concentresur trois domaines prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt particulier pour la Russie, Ă  savoir la physi-que des plasmas, la biotechnologie des plantes et la prĂ©vision et prĂ©vention descatastrophes naturelles et industrielles.

Le programme scientifique de l’OTAN a accordĂ© plus d’un millier de bourses Ă  deschercheurs russes. Les bourses de recherche scientifique et les subventions sont

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destinĂ©es Ă  financer la formation de scientifiques et de chercheurs ainsi que la col-laboration entre scientifiques russes et scientifiques de pays alliĂ©s Ă  l’occasion deprojets de recherche spĂ©cifiques.

Combattre les nouvelles menaces pour la sécurité

La Russie et l’OTAN se consultent rĂ©guliĂšrement sur les nouveaux dĂ©fis en matiĂšrede sĂ©curitĂ©, y compris les menaces terroristes, la prolifĂ©ration des armes nuclĂ©aires,biologiques et chimiques et radiologiques, et la dissĂ©mination de la technologie desmissiles balistiques. AprĂšs les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001, la Russie etl’OTAN ont intensifiĂ© leur coopĂ©ration dans ces domaines.

L’OTAN et la Russie ont lancĂ© une sĂ©rie d’initiatives en coopĂ©ration destinĂ©es Ă  com-battre la menace terroriste, y compris un Ă©change de vues rĂ©gulier entre experts duterrorisme. Le 4 fĂ©vrier 2002, une confĂ©rence de haut niveau sur “Le rĂŽle des forcesarmĂ©es dans la lutte contre le terrorisme”, coparrainĂ©e par l’OTAN et le MinistĂšrerusse de la dĂ©fense, a rassemblĂ© des experts civils et militaires au CollĂšge de dĂ©-fense de l’OTAN, Ă  Rome. D’autres confĂ©rences OTAN-Russie se sont Ă©galementtenues pour dĂ©battre des consĂ©quences sociales et psychologiques du terrorisme(mars 2002), des dĂ©fis et des possibilitĂ©s d’action Ă  la suite des attentats du11 septembre (juillet 2002), et de la nature et des perspectives des relations OTAN-Russie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme (novembre 2002).

La coopĂ©ration antiterroriste s’étend Ă©galement Ă  la recherche scientifique. Un ateliersur “Les consĂ©quences sociales et psychologiques du terrorisme chimique, biologi-que et radiologique” a eu lieu en mars 2002.

Sur la base de la DĂ©claration de Rome du 28 mai 2002, l’OTAN et la Russie ontdĂ©cidĂ© d’intensifier encore leur coopĂ©ration dans ce domaine, y compris par l’établis-sement d’évaluations conjointes de la menace terroriste pour la zone euro-atlantique.

AprĂšs celle tenue Ă  Rome en fĂ©vrier 2002, une autre confĂ©rence conjointe OTAN-Russie, consacrĂ©e au rĂŽle des forces armĂ©es dans la lutte contre le terrorisme, s’esttenue au MinistĂšre de la dĂ©fense de la FĂ©dĂ©ration de Russie le 9 dĂ©cembre 2002.Elle a rĂ©uni de hauts responsables civils et militaires, des dĂ©cideurs et des universi-taires de Russie et de pays de l’OTAN pour un dĂ©bat sur les stratĂ©gies militaires delutte contre le terrorisme international. La confĂ©rence a abordĂ© les concepts et lesrĂŽles militaires, la gestion des crises et des consĂ©quences, les capacitĂ©s, les exerci-ces et la formation.

Vers le Sommet de Rome et la création du Conseil OTAN-Russie

Les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001 ont durement rappelĂ© la nĂ©cessitĂ© d’uneapproche globale et coordonnĂ©e face aux menaces communes. Dans un communi-

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quĂ© publiĂ© Ă  l’issue d’une rĂ©union extraordinaire du Conseil conjoint permanent le12 septembre, l’OTAN et la Russie ont appelĂ© “l’ensemble de la communautĂ© inter-nationale Ă  s’unir dans la lutte contre le terrorisme”.

Le 3 octobre 2001, le PrĂ©sident russe, Vladimir Poutine, et le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral del’OTAN, Lord Robertson, se sont rencontrĂ©s Ă  Bruxelles pour examiner les possibili-tĂ©s d’un approfondissement de la coopĂ©ration OTAN-Russie. Des contacts ultĂ©rieursde haut niveau ont ouvert la voie Ă  l’initiative, annoncĂ©e par les Ministres des affairesĂ©trangĂšres Ă  la rĂ©union du CCP du 7 dĂ©cembre 2001 Ă  Bruxelles, qui devait donnerune impulsion et une substance nouvelles au partenariat OTAN-Russie grĂące Ă  lacrĂ©ation d’un nouveau conseil qui serait chargĂ© d’identifier et de chercher Ă  exploiterdes possibilitĂ©s d’action conjointe.

A la rĂ©union du CCP tenue Ă  Reykjavik le 14 mai 2002, les Ministres des affairesĂ©trangĂšres ont approuvĂ© une dĂ©claration conjointe intitulĂ©e “Les relations OTAN-Russie : une qualitĂ© nouvelle”, qui a Ă©tĂ© adoptĂ©e et signĂ©e par les chefs d’Etat et degouvernement ainsi que le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN au Sommet OTAN-Russietenu Ă  Rome le 28 mai 2002. Se fondant sur les objectifs et principes de l’Acte fon-dateur de 1997, la DĂ©claration de Rome fait du Conseil OTAN-Russie un mĂ©canismede consultation, d’établissement de consensus, de coopĂ©ration, de dĂ©cision conjointeet d’action conjointe sur toute une gamme de questions de sĂ©curitĂ© d’intĂ©rĂȘt commundans la rĂ©gion euro-atlantique.

Le COR fonctionne selon le principe du consensus et sur la base d’un dialogue poli-tique permanent sur des questions de sĂ©curitĂ© dans le but d’identifier rapidement lesproblĂšmes naissants, de facon Ă  trouver des approches communes et, lorsqu’il y alieu, de mener des actions conjointes. Les rĂ©unions se tiennent au moins une fois parmois au niveau des Ambassadeurs et des reprĂ©sentants militaires, deux fois par anau niveau des Ministres de la dĂ©fense et des affaires Ă©trangĂšres ainsi que des chefsd’état-major, et occasionnellement au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement.

Le Conseil conjoint permanent OTAN-Russie aussi bien que le Conseil OTAN-Russiequi le remplace dĂ©sormais ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s sur la base de l’Acte fondateur sur les rela-tions, la coopĂ©ration et la sĂ©curitĂ© mutuelles, signĂ© en 1997 Ă  Paris. Si le CCP faci-litait les consultations et les Ă©changes d’informations entre l’OTAN et la Russie, leCOR constitue un mĂ©canisme plus efficace et plus souple d’analyse conjointe, dedĂ©cision conjointe et d’action conjointe, fonctionnant selon le principe du consensusentre les 20 pays membres.

Le Conseil OTAN-Russie traite de tous les domaines d’intĂ©rĂȘt mutuel recensĂ©s dansl’Acte fondateur et cherche Ă  intensifier la coopĂ©ration dans un certain nombre dedomaines clĂ©s. Il s’agit notamment de la lutte contre le terrorisme, de la gestion des

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crises, de la non-prolifĂ©ration, de la maĂźtrise des armements et des mesures deconfiance, de la dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre, de la recherche et du sauve-tage en mer, de la coopĂ©ration entre militaires et des urgences dans le domaine civil.Le COR a crĂ©Ă© quatre nouveaux groupes de travail dans les domaines du terrorisme,de la non-prolifĂ©ration, de la dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre et de la gestion del’espace aĂ©rien. Le groupe de travail sur le maintien de la paix, qui relevait du CCP, aĂ©galement Ă©tĂ© reconduit dans le cadre du COR. D’autres domaines de coopĂ©rationseront identifiĂ©s.

OTAN-Ukraine

La Commission OTAN-Ukraine (COU) examine actuellement les possibilitĂ©s de met-tre au point de nouveaux mĂ©canismes et modalitĂ©s pour une relation OTAN-Ukraineapprofondie et Ă©largie, afin de dĂ©finir le cadre d’une relation renforcĂ©e. Au Sommetde Prague, la Commission OTAN-Ukraine a adoptĂ© un nouveau Plan d’action OTAN-Ukraine (voir partie III), qui prĂ©voit une intensification des consultations et de la coo-pĂ©ration sur des questions politiques, Ă©conomiques et de dĂ©fense, afin de porter lesrelations OTAN-Ukraine Ă  un niveau qualitativement nouveau, en se fondant sur laCharte de partenariat spĂ©cifique.

Depuis la signature en 1997 de la Charte de partenariat spĂ©cifique, la coopĂ©rationentre l’OTAN et l’Ukraine, dans les domaines politique, militaire, Ă©conomique, scien-tifique, des plans civils d’urgence et autres, a fortement contribuĂ© Ă  consolider lastabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© globales dans la rĂ©gion. Elle a Ă©galement renforcĂ© la positionde l’Ukraine en tant qu’acteur majeur dans la zone euro-atlantique. La Charte reflĂštela stratĂ©gie dĂ©clarĂ©e de l’Ukraine d’aller vers une plus grande intĂ©gration dans lesstructures europĂ©ennes et transatlantiques et sert de base aux consultations entrel’OTAN et l’Ukraine dans des domaines de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© euro-atlantiquetels que la prĂ©vention des conflits, la gestion des crises, le soutien de la paix et lesopĂ©rations humanitaires.

L’Ukraine a Ă©tabli une coopĂ©ration avec l’OTAN immĂ©diatement aprĂšs sa dĂ©clarationd’indĂ©pendance en 1991. Elle est devenue un membre actif du Conseil de coopĂ©ra-tion nord-atlantique (auquel le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) a suc-cĂ©dĂ© en 1997) et, en 1994, elle a Ă©tĂ© le premier pays de la CommunautĂ© des EtatsindĂ©pendants Ă  rejoindre le Partenariat pour la paix (PPP). Bien que l’Ukraine conti-nue Ă  jouer un rĂŽle actif dans le PPP, la signature de la Charte de partenariat spĂ©ci-fique a nĂ©anmoins marquĂ© un nouveau dĂ©part pour la coopĂ©ration OTAN-Ukraine ettĂ©moigne de l’importance que l’OTAN accorde au rĂŽle stratĂ©gique de la relationOTAN-Ukraine.

Le Conseil de l’Atlantique Nord se rĂ©unit pĂ©riodiquement avec des reprĂ©sentants del’Ukraine au niveau des Ministres et des Ambassadeurs dans un cadre Ă©tabli par laCharte, celui de la Commission OTAN-Ukraine. Le rĂŽle de la COU est d’évaluer la

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mise en Ɠuvre de la Charte et d’examiner les moyens d’amĂ©liorer ou de dĂ©velopperencore la coopĂ©ration. Le ComitĂ© militaire de l’OTAN se rĂ©unit lui aussi rĂ©guliĂšrementavec des reprĂ©sentants de l’Ukraine aux niveaux des ReprĂ©sentants militaires et desChefs d’état-major.

La relation OTAN-Ukraine permet des consultations politiques sur des questions desĂ©curitĂ© d’intĂ©rĂȘt commun, notamment la coopĂ©ration dans le domaine de la rĂ©formede la dĂ©fense, la restructuration de l’industrie de dĂ©fense, la rĂ©duction d’effectifs et laconversion de bases, la formation et l’aide pour amĂ©liorer l’interopĂ©rabilitĂ© entrel’Ukraine et l’OTAN, la reconversion civile des officiers dĂ©gagĂ©s des cadres, la for-mation d’officiers d’active et l’examen de questions scientifiques et environnementa-les.

Un Centre d’information et de documentation de l’OTAN a Ă©tĂ© ouvert Ă  Kiev en 1997afin d’offrir un accĂšs plus large aux informations sur l’OTAN et, en particulier, sur lerĂŽle de l’OTAN dans le monde de l’aprĂšs-Guerre froide et sur les avantages pourl’Ukraine du Partenariat spĂ©cifique. En 1999, l’OTAN a Ă©galement ouvert un Bureaude liaison Ă  Kiev afin de faciliter la participation de l’Ukraine au Partenariat pour lapaix et de soutenir les efforts menĂ©s par ce pays pour rĂ©former son secteur de ladĂ©fense.

Maintien de la paix

L’Ukraine a contribuĂ© de maniĂšre importante aux activitĂ©s de maintien de la paix del’OTAN dans les Balkans et, en 1996, elle a dĂ©ployĂ© en Bosnie-HerzĂ©govine un ba-taillon d’infanterie de 550 hommes aux cĂŽtĂ©s des forces des pays membres et par-tenaires de l’OTAN dans le cadre de la Force de mise en Ɠuvre (IFOR) dirigĂ©e parl’OTAN. L’Ukraine a fourni par la suite un bataillon d’infanterie mĂ©canisĂ© Ă  la Forcede stabilisation (SFOR) et mis Ă  disposition un escadron d’hĂ©licoptĂšres.

L’Ukraine a aussi largement contribuĂ© aux activitĂ©s de maintien de la paix de la com-munautĂ© internationale en fournissant des forces Ă  la KFOR (force dirigĂ©e par l’OTANau Kosovo) et en mettant Ă  disposition une compagnie mĂ©canisĂ©e et un escadrond’hĂ©licoptĂšres. En juillet 2000, le bataillon polono-ukrainien, nouvellement crĂ©Ă©, a Ă©tĂ©dĂ©ployĂ© dans la rĂ©gion. Il a apportĂ© une contribution importante aux opĂ©rations demaintien de la paix dirigĂ©es par l’OTAN au Kosovo.

Réforme de la défense et coopération militaire

La coopĂ©ration OTAN-Ukraine a contribuĂ© Ă  dĂ©terminer et Ă  dĂ©velopper les domai-nes dans lesquels il convient d’apporter des ajustements complĂ©mentaires et de me-ner des rĂ©formes afin de permettre Ă  l’Ukraine de consolider son rĂŽle dans les struc-

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tures de sĂ©curitĂ© euro-atlantiques. Un Groupe de travail conjoint OTAN-Ukraine surla rĂ©forme de la dĂ©fense a ainsi Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour faire avancer ce processus en Ă©labo-rant des calendriers et des objectifs de planification rĂ©alistes et financiĂšrement ac-ceptables en fonction des besoins de l’Ukraine. GrĂące au Processus de planificationet d’examen du PPP, cette approche permet d’identifier clairement les prioritĂ©s liĂ©esaux ressources financiĂšres.

Les activitĂ©s du Groupe de travail conjoint portent Ă©galement sur la gestion desconsĂ©quences de la rĂ©forme de la dĂ©fense, s’agissant, par exemple, d’aider l’UkraineĂ  mettre en place un cadre de civils au sein du MinistĂšre de la dĂ©fense nationale oud’organiser dans les capitales des pays de l’OTAN une formation pratique Ă  l’inten-tion du personnel ukrainien. A titre de contribution Ă  la restructuration des forcesarmĂ©es ukrainiennes, l’OTAN a organisĂ© des programmes devant aider les officiers Ă se reconvertir, notamment des cours de langues et des cours de gestion portant surles plans de dĂ©fense, les ressources humaines et la conversion des industries dedĂ©fense.

Un autre aspect essentiel de la coopĂ©ration en matiĂšre de rĂ©forme de la dĂ©fense estl’identification des armes et munitions excĂ©dentaires en vue de leur destruction sansrisque. La crĂ©ation, en juillet 2002, d’un fonds d’affectation spĂ©ciale du PPP est des-tinĂ©e Ă  faciliter la destruction de 400 000 mines terrestres antipersonnel.

La lutte contre les nouvelles menaces pesant sur la sĂ©curitĂ©, dont le terrorisme et laprolifĂ©ration des armes de destruction massive, constitue un autre grand dĂ©fi pour lepartenariat OTAN-Ukraine. L’Ukraine a Ă©tĂ© le premier pays partenaire Ă  faire publi-quement savoir qu’elle apportait son soutien Ă  l’invocation de l’article 5 du TraitĂ© del’Atlantique Nord en rĂ©ponse aux attentats terroristes du 11 septembre 2001. Elle aensuite ouvert son espace aĂ©rien aux aĂ©ronefs alliĂ©s participant Ă  la campagne an-titerroriste en Afghanistan. Les moyens de transport aĂ©rien de l’Ukraine ont Ă©gale-ment jouĂ© un rĂŽle capital dans le transport des troupes alliĂ©es participant aux opĂ©ra-tions antiterroristes dans ce pays.

En juillet 2002, l’OTAN et l’Ukraine ont signĂ© un mĂ©morandum d’entente sur le sou-tien fourni par le pays hĂŽte qui facilitera la poursuite de la coopĂ©ration militaire entrel’OTAN et l’Ukraine.

Secours en cas de catastrophes

Les plans civils d’urgence constituent un domaine ou l’OTAN et l’Ukraine ont large-ment coopĂ©rĂ©. Les inondations catastrophiques qui ont touchĂ© Kharkov en 1995 ont,en effet, mis en Ă©vidence la nĂ©cessitĂ© de renforcer la coopĂ©ration dans ce domaine.RĂ©pondant Ă  la demande du gouvernement ukrainien, les pays de l’OTAN ont immĂ©-diatement envoyĂ© des moyens humains et matĂ©riels dans la rĂ©gion sinistrĂ©e.

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Depuis lors, des consultations sur le contenu et l’étendue de la coopĂ©ration dans cedomaine figurent rĂ©guliĂšrement dans les programmes de coopĂ©ration de l’Ukraineavec l’OTAN. En 1997, un mĂ©morandum d’entente sur les plans civils d’urgence etl’état de prĂ©paration aux catastrophes a Ă©tĂ© signĂ©, faisant de ce domaine un impor-tant volet de la coopĂ©ration OTAN-Ukraine.

L’OTAN et l’Ukraine ont centrĂ© leur coopĂ©ration sur les aspects pratiques des planscivils d’urgence par le biais d’une planification et d’exercices conjoints, permettantainsi Ă  l’Ukraine de tester ses ressources et de mettre en pratique les compĂ©tencesqu’elle a acquises par le passĂ© dans le cadre d’inondations et de la gestion de lacatastrophe de Tchernobyl. L’objectif gĂ©nĂ©ral est de renforcer l’autonomie rĂ©gionaledans le domaine de la gestion des crises civiles.

En novembre 1998, la coopĂ©ration dans ce domaine a de nouveau Ă©tĂ© mise Ă l’épreuve lors d’importantes inondations provoquĂ©es par des pluies diluviennes dansle bassin de la Tisa, riviĂšre de l’ouest de l’Ukraine. L’OTAN et les pays partenairesont apportĂ© une aide immĂ©diate et efficace Ă  la rĂ©gion sinistrĂ©e.

Deux ans plus tard, un important exercice multinational, “Transcarpathia 2000”, s’esttenu Ă  Oujgorod, dans l’ouest de l’Ukraine, rĂ©gion qui a Ă©tĂ© gravement inondĂ©e cesderniĂšres annĂ©es. Plusieurs aspects des secours en cas de catastrophe ont Ă©tĂ© tes-tĂ©s Ă  cette occasion : reconnaissance, recherche et sauvetage, purification de l’eauet conduite Ă  tenir en prĂ©sence de produits chimiques toxiques.

Science et environnement

La participation de l’Ukraine Ă  des programmes de coopĂ©ration placĂ©s sous les aus-pices du Programme scientifique de l’OTAN a dĂ©butĂ© en 1991. Depuis lors, plus de500 bourses ont Ă©tĂ© octroyĂ©es Ă  des scientifiques ukrainiens.

Des subventions Ă  la constitution de rĂ©seaux informatiques ont contribuĂ© Ă  amĂ©liorerle niveau et la qualitĂ© des communications en Ukraine, ce qui a permis Ă  un certainnombre d’établissements scientifiques et d’enseignement d’accĂ©der Ă  l’Internet et deconstituer une infrastructure de rĂ©seaux de base pour l’amĂ©lioration de la rechercheet de l’enseignement dans le pays. Un Groupe de travail spĂ©cial OTAN-Ukraine sur lacoopĂ©ration scientifique a Ă©tĂ© crĂ©Ă© afin d’explorer de nouveaux moyens Ă  mettre enƓuvre pour intensifier la coopĂ©ration et favoriser une plus grande participation auprogramme.

OTAN-UE

Les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001 ont soulignĂ© l’importance d’une coopĂ©rationaccrue entre l’OTAN et l’UE sur des questions d’intĂ©rĂȘt commun afin qu’il soit possi-ble d’apporter aux crises la rĂ©ponse militaire la plus appropriĂ©e et de les gĂ©rer avec

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efficacitĂ©. Au Sommet de Prague, les dirigeants des pays de l’OTAN ont rĂ©affirmĂ©leur volontĂ© de renforcer la coopĂ©ration OTAN-UE, dont l’efficacitĂ© a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e Ă l’occasion des efforts entrepris en commun pour rĂ©tablir la paix et crĂ©er les conditionsdu progrĂšs dans les Balkans. Les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001 ont encoreinsistĂ© sur l’importance d’une transparence et d’une coopĂ©ration accrues entre lesdeux organisations. Les dirigeants ont soulignĂ© leur volontĂ© de parvenir Ă  un vĂ©rita-ble partenariat stratĂ©gique reposant sur des solutions qui satisfassent tous les AlliĂ©ssur la question de la participation d’AlliĂ©s europĂ©ens non membres de l’UE.

Des progrĂšs importants ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, peu de temps aprĂšs le Sommet de Prague,aprĂšs que l’EU ait rĂ©solu la question de la participation Ă  la satisfaction de tous lesAlliĂ©s. RĂ©unis le 13 dĂ©cembre 2002, les pays membres du Conseil de l’AtlantiqueNord ont dĂ©clarĂ© qu’ils Ă©taient dĂ©sormais en mesure d’accorder Ă  l’UE un accĂšs aisĂ©aux moyens et capacitĂ©s collectifs de l’Alliance pour des opĂ©rations dans lesquellesl’Alliance dans son ensemble ne serait pas engagĂ©e militairement et ils ont annoncĂ©une sĂ©rie de mesures en rapport avec cette dĂ©cision.

Dans une dĂ©claration diffusĂ©e le mĂȘme jour, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN, LordRobertson, a affirmĂ© que l’OTAN et l’Union europĂ©enne avaient fait un grand pas enavant dans la mise en application du partenariat stratĂ©gique entre les deux organi-sations. Il a annoncĂ© que le Conseil de l’Atlantique Nord avait convenu d’adopter unesĂ©rie de dĂ©cisions visant Ă  entretenir une relation Ă©troite et transparente avec l’UnioneuropĂ©enne et Ă  apporter un appui aux opĂ©rations dirigĂ©es par l’Union europĂ©ennedans lesquelles l’Alliance dans son ensemble n’était pas engagĂ©e militairement,conformĂ©ment aux dĂ©cisions prises au Sommet de Washington en 1999. Ces dĂ©ci-sions font suite Ă  l’adoption par le Conseil europĂ©en des modalitĂ©s de mise en Ɠuvredes dispositions de Nice concernant la participation d’AlliĂ©s europĂ©ens non membresde l’Union europĂ©enne Ă  des opĂ©rations dirigĂ©es par l’Union europĂ©enne et faisantappel Ă  des moyens de l’OTAN.

L’Union europĂ©enne et l’OTAN ont diffusĂ© le 16 dĂ©cembre 2002 une dĂ©clarationconjointe ouvrant la voie Ă  un renforcement de leur coopĂ©ration. Cette dĂ©clarationhistorique sur la Politique europĂ©enne en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD)Ă©tablit la base officielle de la coopĂ©ration entre les deux organisations dans les do-maine de la gestion des crises et de la prĂ©vention des conflits. Elle Ă©nonce les prin-cipes politiques sur lesquels la coopĂ©ration UE-OTAN repose et donne Ă  l’UnioneuropĂ©enne un accĂšs garanti aux capacitĂ©s de planification de l’OTAN pour menerses propres opĂ©rations militaires. Le texte de la dĂ©claration est reproduit dans laPartie III.

Evolution de l’IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense

La volontĂ© de l’Alliance de consolider son pilier europĂ©en est fondĂ©e sur le dĂ©velop-pement d’une IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (IESD) effective au sein

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de l’OTAN, qui puisse rĂ©pondre aux besoins europĂ©ens et, en mĂȘme temps, contri-buer Ă  la sĂ©curitĂ© de l’Alliance. En assumant une plus grande part de responsabilitĂ©concernant leur propre sĂ©curitĂ©, les pays europĂ©ens membres de l’OTAN cherchentĂ  crĂ©er une relation transatlantique plus forte et plus Ă©quilibrĂ©e, qui renforcera l’en-semble de l’Alliance.

Le processus qui a menĂ© au dĂ©veloppement d’une IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ©et de dĂ©fense s’est dĂ©roulĂ© progressivement sur une dizaine d’annĂ©es.

Au dĂ©but des annĂ©es 1990, il est devenu Ă©vident que le moment Ă©tait venu de rĂ©Ă©-quilibrer les relations entre l’Europe et l’AmĂ©rique du nord et que les pays europĂ©ensmembres de l’Alliance devaient prendre des mesures pour assumer une plus grandepart de responsabilitĂ© dans leur dĂ©fense et leur sĂ©curitĂ© communes. Ces pays euro-pĂ©ens se sont engagĂ©s dans un processus destinĂ© Ă  mettre en place une vĂ©ritablecapacitĂ© militaire europĂ©enne sans double emploi inutile avec les structures de com-mandement, les services de planification et les moyens et capacitĂ©s militaires quiexistaient dĂ©jĂ  au sein de l’OTAN, tout en renforcant dans le mĂȘme temps leur contri-bution aux missions et aux activitĂ©s de l’Alliance. Cette approche a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©ecomme rĂ©pondant Ă  la fois Ă  l’objectif de l’Union europĂ©enne d’élaborer une PolitiqueĂ©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune et Ă  la nĂ©cessitĂ© d’un partenariat plus Ă©quilibrĂ©entre les pays nord-amĂ©ricains et europĂ©ens membres de l’Alliance.

Le processus de dĂ©veloppement de l’IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fenseau sein de l’OTAN fait partie intĂ©grante de l’adaptation des structures politiques etmilitaires de l’OTAN. Il constitue en mĂȘme temps un Ă©lĂ©ment important du dĂ©velop-pement des capacitĂ©s europĂ©ennes de dĂ©fense dans le contexte de la PolitiqueeuropĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense de l’UE. Le dĂ©roulement de ces deux proces-sus repose sur les TraitĂ©s de l’Union europĂ©enne de Maastricht (1992), d’Amsterdam(1997) et de Nice (2000), et sur les dĂ©cisions prises par l’Alliance Ă  ses rĂ©unions ausommet tenues successivement Ă  Bruxelles (1994), Madrid (1997) et Washington(1999).

En adoptant le TraitĂ© de Maastricht, les dirigeants de l’Union europĂ©enne Ă©taientconvenus d’élaborer une Politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune (PESC) “ycompris la dĂ©finition Ă  terme d’une politique de dĂ©fense commune qui pourraitconduire, le moment venu, Ă  une dĂ©fense commune”. Cet accord prĂ©cisait que l’Unionde l’Europe occidentale (UEO) faisait partie intĂ©grante du dĂ©veloppement de l’UnioneuropĂ©enne crĂ©Ă©e par le TraitĂ© de Maastricht et demandait Ă  l’UEO d’élaborer et demettre en Ɠuvre les dĂ©cisions et les actions de l’Union qui avaient des implicationsdans le domaine de la dĂ©fense. A l’issue de la rĂ©union de l’Union europĂ©enne, lesEtats membres de l’UEO se sont Ă©galement rĂ©unis Ă  Maastricht et ont exprimĂ© leuraccord sur la nĂ©cessitĂ© d’une vĂ©ritable IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fenseet d’une plus grande responsabilitĂ© de l’Europe en matiĂšre de dĂ©fense.

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En janvier 1994, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Alliance se sontfĂ©licitĂ©s de l’entrĂ©e en vigueur du TraitĂ© de Maastricht et des dĂ©cisions prises parl’Union europĂ©enne sur la sĂ©curitĂ© et la dĂ©fense, qui allaient renforcer le pilier euro-pĂ©en de l’Alliance et permettre aux membres europĂ©ens de l’OTAN d’apporter unecontribution plus cohĂ©rente Ă  la sĂ©curitĂ© euro-atlantique. Ils ont rĂ©affirmĂ© quel’Alliance demeurait le forum essentiel de consultation entre ses membres et l’en-ceinte ou ils s’accordent sur les politiques touchant Ă  leurs engagements de sĂ©curitĂ©et de dĂ©fense au titre du TraitĂ© de l’Atlantique Nord. Ils se sont Ă©galement fĂ©licitĂ©s dela coopĂ©ration Ă©troite et croissante entre l’OTAN et l’Union de l’Europe occidentale.Ils ont aussi annoncĂ© qu’ils se tenaient prĂȘts Ă  mettre Ă  disposition les moyens col-lectifs de l’Alliance, sur la base de consultations au sein du Conseil de l’AtlantiqueNord, pour des opĂ©rations de l’UEO menĂ©es par les AlliĂ©s europĂ©ens en applicationde leur Politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN ont aussi donnĂ© instructionau Conseil de l’Atlantique Nord d’examiner comment il serait possible de dĂ©velopperet d’adapter les structures et procĂ©dures politiques et militaires de l’Alliance afin deconduire avec plus d’efficacitĂ© et de souplesse les missions de l’Alliance, y comprisles opĂ©rations de maintien de la paix, et de traduire dans les faits l’émergence del’IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense.

C’est dans le cadre de ce processus qu’a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© le concept de groupes deforces interarmĂ©es multinationales (GFIM). Le concept des GFIM vise Ă  proposerdes forces plus souples et dĂ©ployables capables de rĂ©pondre aux nouveaux impĂ©ra-tifs de toutes les missions de l’Alliance, et de faciliter l’utilisation des moyens del’OTAN pour les opĂ©rations entreprises par l’Union europĂ©enne.

A leurs rĂ©unions de Berlin et de Bruxelles, en juin 1996, les Ministres des affairesĂ©trangĂšres et de la dĂ©fense des pays membres de l’OTAN ont rĂ©affirmĂ© leur soutienĂ  l’IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (IESD) au sein de l’OTAN, qui doitpermettre Ă  tous les AlliĂ©s europĂ©ens d’apporter une contribution plus cohĂ©rente etplus efficace aux missions et activitĂ©s de l’Alliance. Ce processus devait en outre leurdonner la possibilitĂ© d’agir indĂ©pendamment tout en renforcant dans le mĂȘme tempsle partenariat transatlantique. Les dĂ©cisions spĂ©cifiques prises par les Ministres de ladĂ©fense Ă  Berlin ont jetĂ© les bases des futurs travaux dans ce domaine.

Au Sommet de Madrid, en juillet 1997, les chefs d’Etat et de gouvernement des paysde l’OTAN se sont fĂ©licitĂ©s des progrĂšs considĂ©rables rĂ©alisĂ©s en ce qui concerne lacrĂ©ation de l’IESD au sein de l’Alliance. Le Conseil de l’Atlantique Nord en sessionpermanente a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  mener Ă  bien rapidement ses travaux dans ce domaine, encoopĂ©ration avec l’UEO. Ces travaux Ă©taient achevĂ©s, pour l’essentiel, lors de larĂ©union au Sommet de Washington en avril 1999.

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Au cours de l’annĂ©e suivante, on a assistĂ© Ă  d’importants dĂ©veloppements Ă  cetĂ©gard. Les gouvernements des pays membres de l’UE et de l’UEO ont notammentdĂ©cidĂ© que l’UE assumerait elle-mĂȘme le dĂ©veloppement futur d’une Politique euro-pĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense ainsi que de ses structures. A la fin de 2000, lesrĂŽles et les missions qui incombaient prĂ©cĂ©demment Ă  l’UEO avaient Ă©tĂ© confiĂ©s Ă l’UE et des dispositions avaient Ă©tĂ© prises pour que les derniĂšres responsabilitĂ©s del’UEO soient gĂ©rĂ©es dans le cadre d’une structure restreinte et d’un petit secrĂ©tariat.

A leur rĂ©union tenue Ă  Washington en avril 1999, les chefs d’Etat et de gouvernementdes pays de l’Alliance ont entamĂ© des travaux sur le dĂ©veloppement de l’IdentitĂ©europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense au sein de l’Alliance. Les dĂ©bats ont Ă©tĂ© lancĂ©ssur un certain nombre d’aspects spĂ©cifiques, Ă  savoir :

‱ les moyens d’assurer l’établissement d’une consultation, d’une coopĂ©ration etd’une transparence mutuelles effectives entre l’Union europĂ©enne et l’Alliance surla base des mĂ©canismes existant entre l’OTAN et l’Union de l’Europe occidentale ;

‱ la participation des AlliĂ©s europĂ©ens non membres de l’UE ;‱ les modalitĂ©s pratiques d’accĂšs de l’UE aux capacitĂ©s de planification de l’OTAN

ainsi qu’aux moyens et capacitĂ©s de l’Alliance.

Les travaux complĂ©mentaires relatifs Ă  l’IESD avaient pour fondement les principessuivants, Ă©tablis au Sommet de Washington et aux rĂ©unions ministĂ©riellesultĂ©rieures :

‱ l’Alliance a pris acte de la rĂ©solution de l’Union europĂ©enne Ă  se doter d’une capa-citĂ© d’action autonome, de maniĂšre Ă  pouvoir prendre des dĂ©cisions et, lorsquel’Alliance en tant que telle n’est pas engagĂ©e, approuver des actions militaires ;

‱ Ă  mesure que ce processus avancera, l’OTAN et l’UE devront assurer l’établisse-ment entre elles d’une consultation, d’une coopĂ©ration et d’une transparence effec-tives, en mettant Ă  profit les mĂ©canismes de coopĂ©ration qui existent dĂ©jĂ  entrel’OTAN et l’UEO ;

‱ les dirigeants de l’Alliance ont saluĂ© la dĂ©termination des membres de l’UnioneuropĂ©enne comme des autres AlliĂ©s europĂ©ens Ă  prendre les mesures nĂ©cessai-res pour renforcer leurs capacitĂ©s de dĂ©fense, en particulier pour de nouvellesmissions, en Ă©vitant les doubles emplois inutiles ;

‱ ils attachent la plus haute importance Ă  veiller Ă  ce que les AlliĂ©s europĂ©ens nonmembres de l’UE soient associĂ©s aussi pleinement que possible Ă  des opĂ©rationsde rĂ©ponse aux crises dirigĂ©es par l’UE, sur la base des arrangements de consul-tation qui existent au sein de l’UEO, en prenant Ă©galement note de l’intĂ©rĂȘt duCanada pour une participation Ă  de telles opĂ©rations selon des modalitĂ©s appro-priĂ©es ;

‱ ils sont rĂ©solus Ă  aller plus loin dans le sens des dĂ©cisions de Berlin de 1996,s’agissant notamment du concept relatif Ă  l’utilisation de moyens et de capacitĂ©sde l’OTAN sĂ©parables mais non sĂ©parĂ©s pour des opĂ©rations dirigĂ©es par l’UE.

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Dispositions “Berlin Plus”

Selon ces principes, des dispositions dĂ©taillĂ©es (connues sous le nom de “Berlinplus”) associant l’OTAN et l’Union europĂ©enne vont ĂȘtre Ă©tablies. Elles respecterontles exigences concernant les opĂ©rations de l’OTAN et la cohĂ©rence de sa structurede commandement ; ces dispositions portent notamment sur les questions ci-aprĂšs :

‱ un accĂšs assurĂ© de l’UE Ă  des capacitĂ©s de planification de l’OTAN pouvant contri-buer Ă  la planification militaire d’opĂ©rations dirigĂ©es par l’UE ;

‱ la prĂ©somption de disponibilitĂ© au profit de l’UE de capacitĂ©s et de moyens com-muns de l’OTAN prĂ©identifiĂ©s en vue de leur utilisation dans des opĂ©rations diri-gĂ©es par l’UE ;

‱ l’identification d’une sĂ©rie d’options de commandement europĂ©en pour des opĂ©ra-tions dirigĂ©es par l’UE et la poursuite du renforcement du rĂŽle de l’adjoint auCommandant suprĂȘme des forces alliĂ©es en Europe, afin de lui permettre d’assu-mer pleinement et de maniĂšre effective ses responsabilitĂ©s europĂ©ennes ;

‱ la poursuite de l’adaptation du systĂšme de planification de la dĂ©fense de l’OTANd’une maniĂšre qui intĂšgre plus complĂštement la disponibilitĂ© de forces pour desopĂ©rations dirigĂ©es par l’UE.

Origines des relations OTAN-UE

Les modalitĂ©s adoptĂ©es pour la coopĂ©ration entre l’OTAN et l’UEO de 1991 Ă  2000ont jetĂ© les bases du partenariat stratĂ©gique qui s’est ensuite constituĂ© entre l’OTANet l’Union europĂ©enne. Ces relations se sont dĂ©veloppĂ©es Ă  l’occasion du Sommetfranco-britannique de Saint-Malo, en dĂ©cembre 1998, au cours duquel la France et leRoyaume-Uni ont dĂ©cidĂ© que l’Union europĂ©enne “doit avoir une capacitĂ© autonomed’action, appuyĂ©e sur des forces militaires crĂ©dibles, avec les moyens de les utiliseret en Ă©tant prĂȘte Ă  le faire afin de rĂ©pondre aux crises internationales”. Les deux paysont diffusĂ© une dĂ©claration conjointe prĂ©cisant qu’ils Ă©taient dĂ©terminĂ©s Ă  permettre Ă l’Union europĂ©enne de progresser concrĂštement vers ces objectifs. Cette dĂ©cision aouvert la voie Ă  l’adoption de mesures Ă  l’UE visant Ă  rĂ©aliser ces objectifs.

Dans le nouveau climat qui rĂ©gnait aprĂšs la rĂ©union de Saint-Malo, il a Ă©tĂ© possiblede progresser. AprĂšs l’entrĂ©e en vigueur du TraitĂ© d’Amsterdam, le 1er mai 1999, leConseil europĂ©en rĂ©uni Ă  Cologne en juin 1999 a dĂ©cidĂ© de doter l’Union europĂ©ennedes moyens et des capacitĂ©s nĂ©cessaires pour mettre en Ɠuvre une Politique euro-pĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD) commune. Le rĂŽle qui avait Ă©tĂ© celui del’UEO Ă©tait progressivement repris par l’Union europĂ©enne.

Dans l’intervalle, l’OTAN a continuĂ© de travailler avec l’UEO pour achever la mise enƓuvre d’arrangements visant Ă  faciliter la coopĂ©ration entre les deux organisationsen cas d’opĂ©ration de gestion des crises dirigĂ©e par l’UEO et faisant appel Ă  des

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moyens et capacitĂ©s de l’OTAN. Des travaux complĂ©mentaires ont Ă©tĂ© entrepris pouraffiner les arrangements relatifs Ă  l’utilisation de ces moyens et au partage des infor-mations. On a Ă©galement procĂ©dĂ© Ă  l’essai et Ă  l’évaluation en commun des procĂ©-dures. Un exercice conjoint OTAN-UEO de gestion des crises s’est dĂ©roulĂ© enfĂ©vrier 2000.

Le transfert des responsabilitĂ©s de l’UEO Ă  l’UE a donnĂ© aux relations entre l’OTANet l’UE une dimension nouvelle, comme en tĂ©moigne l’évolution des deux organisa-tions.

A sa rĂ©union d’Helsinki, en dĂ©cembre 1999, le Conseil de l’Union europĂ©enne a fixĂ©aux Etats membres de l’UE un “objectif global” relatif aux capacitĂ©s militaires desti-nĂ©es Ă  des opĂ©rations de gestion des crises. L’objectif Ă©tait de mettre l’UE en me-sure, d’ici Ă  2003, de dĂ©ployer et de maintenir pendant une pĂ©riode d’au moins un andes forces militaires comptant jusqu’à 60 000 hommes, chargĂ©es d’assumer toute lagamme des tĂąches dites “de Petersberg”, Ă©noncĂ©es dans le TraitĂ© d’Amsterdam de1997. Il s’agit de missions d’aide humanitaire et d’évacuation, de missions de main-tien de la paix et de missions de forces de combat dans le domaine de la gestion descrises, y compris le rĂ©tablissement de la paix. Ces forces auront pour rĂŽle de menerdes opĂ©rations militaires dirigĂ©es par l’UE en rĂ©ponse Ă  des crises au niveau inter-national dans des situations ou l’OTAN dans son ensemble ne serait pas engagĂ©emilitairement.

Par ailleurs, l’UE a dĂ©cidĂ© d’établir des structures politiques et militaires permanen-tes, et notamment un comitĂ© politique et de sĂ©curitĂ©, un comitĂ© militaire et un Ă©tat-major, pour assurer l’orientation politique et la direction stratĂ©gique nĂ©cessaires Ă ces opĂ©rations. L’UE a Ă©galement dĂ©cidĂ© d’élaborer des arrangements pour uneconsultation, une coopĂ©ration et une transparence pleines et entiĂšres avec l’OTAN etd’assurer le dialogue, la consultation et la coopĂ©ration nĂ©cessaires avec les payseuropĂ©ens membres de l’OTAN qui n’appartiennent pas Ă  l’UE sur des questionsliĂ©es Ă  la Politique europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense et Ă  la gestion des crises.

Faits nouveaux depuis 1999

Le dialogue entre l’Alliance et l’Union europĂ©enne s’est rĂ©guliĂšrement intensifiĂ©conformĂ©ment aux dĂ©cisions prises Ă  Washington et au cours de rĂ©unions ultĂ©rieu-res, et compte tenu de l’évolution de l’UE. Les rĂ©unions du Conseil europĂ©en Ă  Nice,axĂ©es en particulier sur le problĂšme clĂ© de la participation d’AlliĂ©s europĂ©ens nonmembres de l’Union europĂ©enne Ă  des opĂ©rations dirigĂ©es par l’UE et faisant appel Ă des moyens de l’OTAN, et les rĂ©unions ministĂ©rielles du Conseil de l’Atlantique NordĂ  Bruxelles en dĂ©cembre 2000, ont permis d’enregistrer de nouveaux progrĂšs. LesMinistres des affaires Ă©trangĂšres des pays de l’Alliance ont dĂ©clarĂ© qu’ils parta-

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geaient l’objectif, entĂ©rinĂ© par les Etats membres de l’UE, d’un partenariat vĂ©ritabledans le domaine de la gestion des crises entre l’OTAN et l’UE. Les deux organisa-tions ont dĂ©cidĂ© de dĂ©velopper les consultations et la coopĂ©ration entre elles sur desquestions d’intĂ©rĂȘt commun relatives Ă  la sĂ©curitĂ©, Ă  la dĂ©fense et Ă  la gestion descrises, afin d’apporter Ă  celles-ci la rĂ©ponse militaire la plus appropriĂ©e.

En juillet 2000, l’OTAN et le secrĂ©tariat du Conseil de l’UE ont conclu un accord desĂ©curitĂ© intĂ©rimaire entre les deux organisations rĂ©gissant l’échange d’informationsclassifiĂ©es. Les deux organisations ont entamĂ© des travaux en vue de la conclusiond’un accord de sĂ©curitĂ© permanent entre l’OTAN et l’UE.

Au cours du deuxiĂšme semestre 2000, des experts de l’Alliance ont commencĂ© Ă donner des avis militaires et techniques aux experts de l’UE sur l’établissement d’uncatalogue de forces et de capacitĂ©s visant Ă  rĂ©aliser l’objectif global et ce, en prĂ©vi-sion de la confĂ©rence d’offres d’engagement de capacitĂ©s de l’UE, qui s’est tenue ennovembre 2000.

Il y a eu en janvier 2001 un Ă©change de courrier entre le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTANet, Ă  cette date, la prĂ©sidence suĂ©doise de l’UE prĂ©voyant des rĂ©unions conjointes auniveau des ambassadeurs et au niveau des ministres. Depuis fĂ©vrier 2001, des rĂ©u-nions ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement organisĂ©es entre le ComitĂ© politique et de sĂ©curitĂ© del’UE et le Conseil de l’Atlantique Nord. Les deux organisations se sont engagĂ©es Ă intensifier les consultations en pĂ©riodes de crise. La premiĂšre rĂ©union officielleconjointe des Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays de l’OTAN et de l’UE s’esttenue Ă  Budapest en mai 2001 en marge de la rĂ©union ministĂ©rielle du Conseil del’Atlantique Nord.

A l’OTAN, les travaux sur les principales questions que soulĂšve l’élaboration del’IESD se sont poursuivis en 2001 et en 2002, en particulier l’identification d’une sĂ©ried’options de commandement europĂ©en, la prĂ©somption de disponibilitĂ© de capacitĂ©set de moyens prĂ©identifiĂ©s, l’adaptation du processus de planification de la dĂ©fensede l’Alliance et les consultations OTAN-UE en pĂ©riodes de crise.

La coopĂ©ration entre l’OTAN et l’Union europĂ©enne s’est aussi dĂ©veloppĂ©e dans uncertain nombre de domaines et en particulier dans la campagne contre le terrorisme.Les contacts directs se sont multipliĂ©s et, aprĂšs les attentats terroristes du11 septembre, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN a participĂ© aux dĂ©libĂ©rations duConseil “affaires gĂ©nĂ©rales” de l’UE qui s’est tenu le 12 septembre pour analyser lasituation internationale Ă  la suite des attentats. La coopĂ©ration entre les deux orga-nisations a Ă©galement contribuĂ© de maniĂšre positive Ă  l’amĂ©lioration de la situationde sĂ©curitĂ© dans l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* ou l’OTAN a assurĂ© lasĂ©curitĂ© des observateurs de l’UE et de l’OSCE chargĂ©s de superviser la mise enƓuvre du plan de paix jusqu’à la fin de mars 2003.

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C’est Ă  cette date que la mission de maintien de la paix dirigĂ©e par l’OTAN s’estachevĂ©e et que sa responsabilitĂ© a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă  l’Union europĂ©enne. Des contactsrĂ©guliers ont lieu entre les deux organisations ainsi qu’avec l’OSCE pour accroĂźtre aumaximum le soutien qu’apporte la communautĂ© internationale aux rĂ©formes politi-ques dans le pays et au maintien du processus politique. Une dĂ©lĂ©gation conjointecomprenant le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN, le Haut reprĂ©sentant de l’UE, le PrĂ©si-dent en exercice de l’OSCE et le Commandant suprĂȘme des forces alliĂ©es en Europes’est rendue Ă  Skopje le 18 octobre 2001 pour des entretiens avec le prĂ©sident Tra-jkovski et d’autres dirigeants politiques.

La situation dans l’ouest des Balkans figure rĂ©guliĂšrement Ă  l’ordre du jour des rĂ©u-nions du Conseil de l’Atlantique Nord et du ComitĂ© politique et de sĂ©curitĂ© de l’UE.Les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays de l’OTAN et de l’UE se sont rĂ©unis Ă Bruxelles le 6 dĂ©cembre 2001 pour faire le point de la coopĂ©ration dans tous lesdomaines et ont soulignĂ© qu’ils restaient dĂ©terminĂ©s Ă  renforcer le processus de paixdans l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* et ailleurs dans l’ouest des Balkans.D’autres contacts entre le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN et le Haut reprĂ©sentantde l’UE ont continuĂ© de contribuer Ă  la coopĂ©ration et, en mai 2002, les Ministresdes affaires Ă©trangĂšres des pays des deux organisations se sont Ă  nouveau rĂ©unisĂ  Reykjavik, ou ils ont rĂ©affirmĂ© leur volontĂ© d’établir des relations Ă©troites ettransparentes.

La situation dans le sud de la Serbie a fait l’objet de consultations et de coopĂ©ration,la communautĂ© internationale ayant du intervenir en 2001 pour dĂ©samorcer le risqued’une guerre civile dans la rĂ©gion et pour aider Ă  nĂ©gocier un cessez-le-feu. Le rap-prochement entre le gouvernement de Serbie et du MontĂ©nĂ©gro d’une part, et lesinstitutions europĂ©ennes, d’autre part, continue de se confirmer comme en tĂ©moignepar exemple l’intĂ©rĂȘt dont fait preuve la Serbie et le MontĂ©nĂ©gro pour le programmedu Partenariat pour la paix. Le renforcement du processus politique, comme le prouvele bon dĂ©roulement des Ă©lections municipales dans le sud de la Serbie enjuillet 2002, demeure le dossier prioritaire de l’OTAN et de l’UE, qui sont toutes deuxintervenues pour calmer le jeu lorsque cela s’avĂ©rait nĂ©cessaire. Du fait des progrĂšsaccomplis Ă  la fin de 2002 concernant le partenariat stratĂ©gique OTAN-UE, ces acti-vitĂ©s de coopĂ©ration seront encore dĂ©veloppĂ©es Ă  l’avenir.

Dialogue méditerranéen

Le Dialogue mĂ©diterranĂ©en de l’OTAN fait partie intĂ©grante de l’approche coopĂ©ra-tive de l’Alliance Ă  l’égard de la sĂ©curitĂ©. Il se fonde sur la conviction que la sĂ©curitĂ©en Europe est Ă©troitement liĂ©e Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la stabilitĂ© en MĂ©diterranĂ©e et que ladimension mĂ©diterranĂ©enne est une composante importante de l’architecture de sĂ©-

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curitĂ© europĂ©enne. Ce Dialogue a pour objet de contribuer Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la stabi-litĂ© dans la rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne, d’instaurer une meilleure comprĂ©hension mu-tuelle et de dissiper, dans les pays participant au Dialogue, les idĂ©es fausses au sujetde l’OTAN.

Les participants au Sommet de Prague ont dĂ©cidĂ© de renforcer substantiellement lesdimensions politique et pratique du Dialogue mĂ©diterranĂ©en, partie intĂ©grante del’approche coopĂ©rative que l’Alliance a de la sĂ©curitĂ©.

Le Dialogue trouve ses origines dans la DĂ©claration du Sommet de Bruxelles dejanvier 1994. A cette occasion, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays del’OTAN ont relevĂ© dans le processus de paix au Proche-Orient des dĂ©veloppementspositifs “donnant la possibilitĂ© d’envisager des mesures destinĂ©es Ă  promouvoirle dialogue, la comprĂ©hension et le renforcement de la confiance entre les pays dela rĂ©gion”, et ils ont encouragĂ© “tous les efforts propres Ă  renforcer la stabilitĂ©rĂ©gionale”.

A leur rĂ©union de dĂ©cembre 1994, les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays del’OTAN se sont dĂ©clarĂ©s prĂȘts “à Ă©tablir des contacts, cas par cas, entre l’Alliance etles pays mĂ©diterranĂ©ens non membres, en vue de contribuer au renforcement de lastabilitĂ© rĂ©gionale”. A cette fin, ils ont donnĂ© pour instruction au Conseil en sessionpermanente “de continuer Ă  examiner la situation, de mettre au point les dĂ©tails dudialogue proposĂ© et d’engager les contacts prĂ©liminaires appropriĂ©s”. C’est ainsiqu’en fĂ©vrier 1995, l’Egypte, Israel, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie ont Ă©tĂ© invitĂ©sĂ  prendre part Ă  un dialogue avec l’OTAN. La mĂȘme invitation a Ă©tĂ© adressĂ©e Ă  laJordanie en novembre 1995 et Ă  l’AlgĂ©rie en fĂ©vrier 2000.

Le Sommet de Madrid de 1997 a donnĂ© au Dialogue une dimension nouvelle et plusdynamique avec la crĂ©ation d’un Groupe de coopĂ©ration mĂ©diterranĂ©enne (MCG), ausein duquel tous les Etats membres de l’OTAN sont reprĂ©sentĂ©s et qui constituel’organe directeur pour toutes les questions en rapport avec le Dialogue mĂ©diterra-nĂ©en et son Ă©volution ultĂ©rieure.

Au Sommet de Washington d’avril 1999, les dirigeants des pays de l’Alliance ontdĂ©cidĂ© de renforcer les dimensions politique et pratique du Dialogue. Cette dĂ©cisiona offert de nouvelles possibilitĂ©s de renforcer la coopĂ©ration dans des secteurs oul’OTAN peut apporter un “plus”, spĂ©cialement dans le domaine militaire, et dansd’autres domaines pour lesquels les pays participant au Dialogue ont manifestĂ© del’intĂ©rĂȘt.

Le Dialogue mĂ©diterranĂ©en a une dimension politique et une dimension pratique quisuppose la participation Ă  des activitĂ©s spĂ©cifiques de l’OTAN. Le dialogue politiqueprĂ©voit des consultations politiques bilatĂ©rales rĂ©guliĂšres entre le Conseil de

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l’Atlantique Nord et l’ambassadeur de chacun des pays du Dialogue mĂ©diterranĂ©en,sous la prĂ©sidence du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN. Ces rĂ©unions sont l’occasion deprocĂ©der Ă  des Ă©changes de vues sur la situation de sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion mĂ©diter-ranĂ©enne et d’examiner l’état actuel du Dialogue proprement dit et son Ă©volutionultĂ©rieure. Le Conseil de l’Atlantique Nord tient Ă©galement des rĂ©unions multilatĂ©ra-les avec les sept partenaires mĂ©diterranĂ©ens pour prĂ©senter les activitĂ©s de l’OTANet Ă©changer des points de vue sur des questions d’actualitĂ©, gĂ©nĂ©ralement aprĂšschaque rĂ©union ministĂ©rielle ou chaque rĂ©union au sommet de l’OTAN ou lorsquedes circonstances exceptionnelles le justifient. Une de ces rĂ©unions s’est ainsi tenueen octobre 2001 pour informer les partenaires mĂ©diterranĂ©ens de la rĂ©ponse del’OTAN aux attentats terroristes perpĂ©trĂ©s le 11 septembre contre les Etats-Unis, etnotamment de la dĂ©cision d’invoquer l’article 5 du TraitĂ© de l’Atlantique Nord.

Coopération pratique

La dimension pratique du Dialogue comporte des activitĂ©s dans des secteurs commeles plans civils d’urgence, les activitĂ©s scientifiques et l’information, ainsi qu’un pro-gramme militaire. Dans le cadre de ce dernier, les pays du Dialogue sont notammentinvitĂ©s Ă  venir observer des exercices militaires et Ă  y participer, Ă  assister Ă  desstages et Ă  des sĂ©minaires organisĂ©s dans les Ă©coles de l’OTAN et Ă  visiter desorganismes militaires de l’Alliance. Le programme militaire prĂ©voit Ă©galement desactivitĂ©s de formation menĂ©es dans un pays du Dialogue par des Ă©quipes d’expertsde l’OTAN ainsi que des escales des forces navales permanentes de l’OTAN dansdes pays participant au Dialogue mĂ©diterranĂ©en.

Sur le plan pratique, le Dialogue mĂ©diterranĂ©en s’est sensiblement Ă©toffĂ© depuis sonlancement et couvre Ă  prĂ©sent la plupart des activitĂ©s auxquelles les autres payspartenaires de l’OTAN participent. En 2001, l’OTAN a offert aux sept pays duDialogue mĂ©diterranĂ©en la possibilitĂ© de signer un accord sur la protection des infor-mations afin de faciliter l’échange d’informations classifiĂ©es nĂ©cessaire pour partici-per Ă  certaines activitĂ©s. Plusieurs pays ont donnĂ© suite Ă  cette offre et d’autresdevraient le faire dans l’avenir.

Le dĂ©veloppement du Dialogue mĂ©diterranĂ©en s’est fait sur la base des cinq principessuivants :

‱ Le Dialogue est un processus Ă©volutif en termes de participation et de contenu.Cette souplesse a permis l’accroissement du nombre de pays participant auDialogue mĂ©diterranĂ©en et l’évolution progressive du contenu du Dialogue.

‱ Le Dialogue fonctionne essentiellement sur une base bilatĂ©rale. Il prĂ©voit toutefoisla tenue de rĂ©unions multilatĂ©rales rĂ©guliĂšres.

‱ Le Dialogue est non discriminatoire. Tous les partenaires mĂ©diterranĂ©ens se voient

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proposer la mĂȘme base de coopĂ©ration et de discussion avec l’OTAN. Les paysparticipant au Dialogue sont libres de choisir l’étendue et le degrĂ© de leurparticipation.

‱ Le Dialogue a pour objet de complĂ©ter et de renforcer d’autres efforts internatio-naux visant Ă  Ă©tablir et Ă  amĂ©liorer la coopĂ©ration avec des pays mĂ©diterranĂ©ens. Ils’agit notamment du processus de Barcelone de l’Union europĂ©enne, ainsi que desinitiatives menĂ©es par d’autres institutions telles que l’Organisation pour la sĂ©curitĂ©et la coopĂ©ration en Europe (OSCE).

‱ En principe, la participation aux activitĂ©s menĂ©es au titre du Dialogue suit norma-lement la rĂšgle de l’autofinancement. Une aide financiĂšre visant Ă  soutenir la par-ticipation de partenaires mĂ©diterranĂ©ens aux activitĂ©s relevant du Dialogue peutĂȘtre accordĂ©e, cas par cas.

Europe du Sud-Est

Dans la DĂ©claration diffusĂ©e Ă  l’issue du Sommet de Prague, l’Alliance a rĂ©affirmĂ©son soutien pour l’intĂ©gritĂ© territoriale et la souverainetĂ© de tous les pays de la rĂ©gionstratĂ©giquement importante que constitue l’Europe du Sud-Est. L’OTAN demeurerĂ©solue Ă  Ɠuvrer avec les pays partenaires et d’autres organisations internationalesafin de crĂ©er les conditions propices Ă  l’instauration de la paix, de la dĂ©mocratie et dela stabilitĂ© dans la rĂ©gion. Le maintien de la prĂ©sence des forces dirigĂ©es par l’OTANtĂ©moigne du soutien ferme de l’Alliance Ă  l’Etat de droit, aux institutions dĂ©mocrati-ques, aux droits fondamentaux de l’homme, au retour des rĂ©fugiĂ©s, Ă  la tolĂ©rance, Ă la rĂ©conciliation et au rĂšglement pacifique des diffĂ©rends. Ceci dĂ©montre concrĂšte-ment sa dĂ©termination Ă  s’opposer Ă  tous les actes de violence, que leurs motiva-tions soient ethniques, politiques ou criminelles.

La base politique du rĂŽle de l’Alliance dans les Balkans a Ă©tĂ© dĂ©finie lors de la rĂ©unionministĂ©rielle du Conseil de l’Atlantique Nord tenue Ă  Oslo en juin 1992. Les Ministresdes affaires Ă©trangĂšres des pays de l’OTAN ont dĂ©clarĂ© qu’ils Ă©taient prĂȘts Ă  soute-nir, cas par cas et conformĂ©ment Ă  leurs propres procĂ©dures, les activitĂ©s de main-tien de la paix entreprises sous la responsabilitĂ© de la ConfĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© et lacoopĂ©ration en Europe (CSCE) - rebaptisĂ©e par la suite Organisation pour la sĂ©curitĂ©et la coopĂ©ration en Europe (OSCE) - notamment en mettant Ă  disposition les res-sources et les compĂ©tences de l’Alliance pour des opĂ©rations de cette nature.

En dĂ©cembre 1992, l’Alliance a dĂ©clarĂ© qu’elle Ă©tait Ă©galement prĂȘte Ă  soutenir lesopĂ©rations de maintien de la paix menĂ©es sous l’autoritĂ© du Conseil de sĂ©curitĂ© desNations Unies, Ă  qui revient la responsabilitĂ© principale des questions touchant Ă  lapaix et Ă  la sĂ©curitĂ© internationales. Les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des paysde l’OTAN ont examinĂ© les opĂ©rations de maintien de la paix et d’application dessanctions ou de l’embargo dĂ©jĂ  entreprises par les pays membres de l’Organisation,

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individuellement et en tant qu’Alliance, en vue d’appuyer la mise en Ɠuvre des rĂ©so-lutions du Conseil de sĂ©curitĂ© relatives au conflit dans l’ex-Yougoslavie. Ils ont Ă©ga-lement indiquĂ© que l’Alliance Ă©tait prĂȘte Ă  rĂ©pondre positivement aux nouvelles ini-tiatives que pourrait prendre le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU en vue d’obtenir une aidedes AlliĂ©s dans ce domaine.

OpĂ©rations de contrĂŽle et d’imposition des mesures

Entre 1992 et 1995, l’Alliance a pris plusieurs dĂ©cisions clĂ©s qui se sont traduites pardes opĂ©rations menĂ©es pour contrĂŽler et, par la suite, imposer l’application de l’em-bargo et des sanctions dĂ©cidĂ©s par les Nations Unies dans l’Adriatique, et pourcontrĂŽler puis imposer le respect de la zone d’exclusion aĂ©rienne Ă©tablie par les Na-tions Unies au-dessus de la Bosnie-HerzĂ©govine. L’Alliance a Ă©galement fourni unappui aĂ©rien rapprochĂ© Ă  la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU) etelle a autorisĂ© le lancement de frappes aĂ©riennes pour desserrer l’étau autour deSarajevo et d’autres zones menacĂ©es dĂ©signĂ©es zones de sĂ©curitĂ© par les NationsUnies.

Les actions dĂ©cisives qu’a menĂ©es l’Alliance pour appuyer les Nations Unies, ainsique les efforts diplomatiques dĂ©terminĂ©s qui ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s, ont permis la levĂ©e dusiĂšge de Sarajevo, conduit Ă  un cessez-le-feu authentique et rendu possible un rĂš-glement nĂ©gociĂ© du conflit Ă  l’automne 1995.

La Force de mise en Ɠuvre (IFOR) dirigĂ©e par l’OTAN

Aux termes de l’Accord-cadre gĂ©nĂ©ral pour la paix en Bosnie-HerzĂ©govine, couram-ment appelĂ© Accords de paix de Dayton, signĂ© Ă  Paris le 14 dĂ©cembre 1995, uneforce de mise en Ɠuvre dirigĂ©e par l’OTAN (IFOR) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour une durĂ©e d’uneannĂ©e avec pour tĂąche de faire respecter les aspects militaires de cet accord. LaForce a Ă©tĂ© mise en service le 16 dĂ©cembre et le transfert d’autoritĂ© du Commandantdes forces des Nations Unies au Commandant de l’IFOR est intervenu quatre joursplus tard, de sorte que toutes les forces OTAN et non-OTAN participant Ă  l’opĂ©rationfurent ainsi placĂ©es sous le commandement de l’IFOR.

Le 19 janvier 1996, les parties Ă  l’accord avaient retirĂ© leurs forces de la zone desĂ©paration, de part et d’autre de la ligne de cessez-le-feu agrĂ©Ă©e, et le 3 fĂ©vrier toutesles forces avaient Ă©tĂ© retirĂ©es des zones devant faire l’objet d’un transfert aux termesde l’accord. Le transfert de territoire entre les EntitĂ©s de Bosnie-HerzĂ©govine Ă©taitachevĂ© le 19 mars et une nouvelle zone de sĂ©paration Ă©tait alors mise en place. A lafin de juin, le cantonnement des armes lourdes ainsi que la dĂ©mobilisation des forcesexigĂ©s par l’accord Ă©taient aussi achevĂ©s. AprĂšs plus de quatre annĂ©es de conflit etles Ă©checs rĂ©pĂ©tĂ©s des initiatives internationales destinĂ©es Ă  y mettre un terme, labase de la paix et de la sĂ©curitĂ© futures en Bosnie-HerzĂ©govine avait Ă©tĂ© Ă©tablie enmoins de six mois.

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L’IFOR a contribuĂ© de facon substantielle Ă  crĂ©er un environnement sur, de nature Ă favoriser la reconstruction civile et politique. Elle a aussi apportĂ© un appui au titre destĂąches civiles, en travaillant en Ă©troite liaison avec le Bureau du Haut ReprĂ©sentant(OHR), le Groupe international de police (GIP), le ComitĂ© international de la Croix-Rouge (CICR), le Haut Commissariat des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR), leTribunal pĂ©nal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et bien d’autres organis-mes encore, dont plus de 400 organisations non gouvernementales Ɠuvrant dans larĂ©gion.

L’IFOR a Ă©galement aidĂ© l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe(OSCE) Ă  s’acquitter de sa tĂąche de prĂ©paration, de supervision et de contrĂŽle despremiĂšres Ă©lections libres, qui se sont tenues en septembre 1996. AprĂšs cesĂ©lections, elle a soutenu le Bureau du Haut ReprĂ©sentant dans sa mission en aidantles EntitĂ©s de Bosnie-HerzĂ©govine Ă  mettre en place de nouvelles institutionscommunes.

Les personnels du gĂ©nie de l’IFOR ont remis en Ă©tat et rouvert des routes et desponts et ont jouĂ© un rĂŽle essentiel dans le cadre des opĂ©rations de dĂ©minage et derĂ©paration des voies de chemin de fer, et aussi de rĂ©ouverture des aĂ©roports autransport civil, de rĂ©tablissement des approvisionnements en gaz, en eau et en Ă©lec-tricitĂ©, de reconstruction d’écoles et d’hĂŽpitaux et de rĂ©tablissement des principauxmoyens de tĂ©lĂ©communications.

De l’IFOR à la SFOR

En novembre et dĂ©cembre 1996, un plan biennal de consolidation a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© Ă Paris et Ă©toffĂ© Ă  Londres sous les auspices du Conseil de mise en Ɠuvre de la paixcrĂ©Ă© aux termes des Accords de paix de Dayton. Sur la base de ce plan et de l’étudemenĂ©e par l’Alliance elle-mĂȘme concernant les options de sĂ©curitĂ©, les Ministres dela dĂ©fense et des affaires Ă©trangĂšres des pays de l’OTAN ont conclu qu’une prĂ©sencemilitaire rĂ©duite Ă©tait indispensable pour assurer la stabilitĂ© nĂ©cessaire Ă  la consoli-dation de la paix dans la rĂ©gion. Ils ont dĂ©cidĂ© la mise sur pied par l’OTAN d’uneForce de stabilisation (SFOR), qui a pris le relais de l’IFOR le 20 dĂ©cembre 1996, jourde l’expiration du mandat de cette derniĂšre.

La Force de stabilisation (SFOR) dirigĂ©e par l’OTAN

En vertu de la rĂ©solution 1088, du 12 dĂ©cembre 1996, du Conseil de sĂ©curitĂ© desNations Unies, la Force de stabilisation est devenue le successeur lĂ©gal de l’IFOR eta recu pour mission premiĂšre de contribuer Ă  instaurer l’environnement sur nĂ©ces-saire Ă  la consolidation de la paix.

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En dĂ©cembre 1997, les Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©fense des paysde l’OTAN ont pris plusieurs autres dĂ©cisions concernant la mise en Ɠuvre desAccords de paix de Dayton. Constatant la fragilitĂ© de la paix malgrĂ© les progrĂšsaccomplis dans plusieurs domaines, ils ont rĂ©affirmĂ© que l’OTAN Ă©tait attachĂ©e Ă l’établissement d’un Etat unique, dĂ©mocratique et multiethnique. Prenant acte duconsensus qui s’était dĂ©gagĂ© au sein du Conseil de mise en Ɠuvre de la paix et dansd’autres enceintes quant Ă  la nĂ©cessitĂ© de maintenir une prĂ©sence militaire aprĂšs lafin du mandat de la SFOR, ils ont demandĂ© aux autoritĂ©s militaires de l’OTAN de leurprĂ©senter des options susceptibles d’ĂȘtre mises en Ɠuvre.

Le 20 fĂ©vrier 1998, le Conseil de l’Atlantique Nord a publiĂ© une dĂ©claration danslaquelle il annoncait que, sous rĂ©serve de l’indispensable mandat des Nations Unies,l’OTAN serait prĂȘte Ă  organiser et Ă  diriger une force multinationale en Bosnie-HerzĂ©govine aprĂšs l’expiration du mandat de la SFOR, en juin 1998.

La nouvelle force, conservant le nom de “SFOR”, devait opĂ©rer selon les mĂȘmesprincipes en vue de prĂ©venir une reprise des hostilitĂ©s et de contribuer Ă  crĂ©er lesconditions requises pour la mise en Ɠuvre des aspects civils des Accords de paix deDayton. Dans le mĂȘme temps, le Conseil a envisagĂ© une stratĂ©gie de transition prĂ©-voyant des rĂ©ductions progressives des niveaux de forces Ă  mesure du transfert desresponsabilitĂ©s aux institutions communes, aux autoritĂ©s civiles et Ă  d’autres organi-sations internationales compĂ©tentes.

La situation se stabilisant en Bosnie-HerzĂ©govine, le Conseil de l’Atlantique Nord adonnĂ© pour instruction aux autoritĂ©s militaires de l’OTAN de restructurer progressi-vement la Force de stabilisation et d’en rĂ©duire la taille. Au dĂ©but de 2002, l’effectif decette force avait Ă©tĂ© ramenĂ© du chiffre initial de 31 000 hommes Ă  environ 19 000 hom-mes. Cet effectif est fourni par 17 pays membres de l’OTAN et 15 pays non membreset il comporte un contingent russe. En novembre 2002, la taille de la force avait Ă©tĂ©encore rĂ©duite, et ramenĂ©e Ă  environ 14 000 hommes, fournis par un nombre Ă©qui-valent de pays.

A leur rĂ©union du printemps 2002, les Ministres de la dĂ©fense des pays membres del’Alliance ont annoncĂ© des dĂ©cisions, prises Ă  la suite de consultations avec des paysnon OTAN contribuant Ă  la SFOR, concernant la restructuration de cette force et desrĂ©ductions d’effectifs connexes. RĂ©affirmant l’engagement de l’OTAN en faveur de lasĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© dans les Balkans, ils ont soulignĂ© les amĂ©liorations appor-tĂ©es au contexte de sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion, qui permettront de rĂ©duire encore leniveau des effectifs de la SFOR.

Tous les pays non membres de l’OTAN qui participaient Ă  l’IFOR ont Ă©galement prispart aux opĂ©rations de la SFOR, Ă  savoir l’Albanie, l’Autriche, la Bulgarie, l’Estonie, laFinlande, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la RĂ©publique tchĂšque, la

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Roumanie, la Russie, la SuĂšde et l’Ukraine - tous ont adhĂ©rĂ© au Partenariat pour lapaix - ainsi que l’Egypte, la Jordanie, et le Maroc - qui participent au Dialogue mĂ©di-terranĂ©en. L’Argentine, l’Irlande, la Slovaquie et la SlovĂ©nie ont aussi participĂ© par lasuite aux opĂ©rations de la SFOR.

Au milieu de l’annĂ©e 2002, les pays non membres de l’OTAN mentionnĂ©s ci-aprĂšsparticipaient aux opĂ©rations de la SFOR : l’Albanie, l’Autriche, la Bulgarie, l’Estonie,la Finlande, l’Irlande, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie, laSlovĂ©nie et la SuĂšde - tous membres du Partenariat pour la paix - auxquels s’ajoutentl’Argentine, l’Australie, le Maroc et la Nouvelle-ZĂ©lande.

Exemples des tùches et des réalisations de la SFOR

Le soutien apportĂ© Ă  la mise en Ɠuvre des aspects civils des Accords de paix de Dayton est fourni par desforces locales et par le Groupe de coopĂ©ration civilo-militaire de la SFOR (CMTF), qui se compose dequelque 350 militaires pouvant faire appel Ă  des spĂ©cialistes civils compĂ©tents dans quelque vingt domai-nes fonctionnels, dont le droit, l’économie et les finances, l’agriculture, l’industrie, le commerce et lesentreprises, le gĂ©nie civil, les transports, les services publics, le logement, les services sociaux (Ă©ducation,santĂ© publique, etc.), la culture, l’administration, la gestion et les sciences politiques.

La SFOR continue d’offrir une assistance au quotidien pour les retours des minoritĂ©s et un soutien au HCRpour la fourniture de l’aide humanitaire. En coopĂ©ration avec les autoritĂ©s et les forces armĂ©es locales, laSFOR a Ă©galement prĂȘtĂ© secours aux victimes d’inondations et de glissements de terrain survenus dansle nord et dans le sud-est du pays en juin et juillet 2001 ; elle a fourni pour cela aux autoritĂ©s locales destentes, des vivres, de l’eau et des secours ainsi qu’une aide en matiĂšre de gĂ©nie et de rĂ©fection des routeset des ponts. La SFOR a en outre assurĂ© le transport de colis alimentaires provenant de Croatie Ă l’automne 2001 et elle a exĂ©cutĂ© des projets de reconstruction financĂ©s par les pays participants. Enjanvier 2002, la SFOR a effectuĂ© des missions de rĂ©approvisionnement en aide alimentaire dans lesenvirons de Srebrenica, Ă  destination de villages isolĂ©s du fait des conditions climatiques difficiles del’hiver.

Activités de coopération en matiÚre de sécurité

En juillet 1996, le Conseil de l’Atlantique Nord a chargĂ© les autoritĂ©s militaires de l’OTAN d’organiser et demettre en Ɠuvre des stages sur les mesures de confiance Ă  l’Ecole de l’OTAN d’Oberammergau, enAllemagne, Ă  l’intention de certains personnels militaires de Bosnie-HerzĂ©govine dans le but de promou-voir le dialogue, la rĂ©conciliation et la comprĂ©hension mutuelle entre les EntitĂ©s. Le stage pilote de deuxsemaines qui s’est dĂ©roulĂ© en juin 1997 a Ă©tĂ© jugĂ© fructueux, et le Conseil de l’Atlantique Nord a officialisĂ©l’initiative en dĂ©cembre 1997, sous le nom de programme de coopĂ©ration en matiĂšre de sĂ©curitĂ© entrel’OTAN et la Bosnie-HerzĂ©govine (SCP). Depuis son lancement, le SCP est de plus en plus centrĂ© sur lesoutien Ă  des aspects spĂ©cifiques de la rĂ©forme de la dĂ©fense en Bosnie-HerzĂ©govine, comme la restruc-turation des forces armĂ©es, l’établissement de politiques communes de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense et la prĂ©-paration du pays Ă  son intĂ©gration dans les structures de sĂ©curitĂ© euro-atlantiques.

L’une des premiĂšres prioritĂ©s du SCP est de soutenir la Commission permanente aux affaires militaires(SCMM), son SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral rĂ©cemment nommĂ© et son SecrĂ©tariat. La SCMM est l’une des institu-tions communes nĂ©es des Accords de paix de Dayton. En sa capacitĂ© d’autoritĂ© suprĂȘme pour les ques-

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tions de dĂ©fense dans l’Etat de Bosnie-HerzĂ©govine, elle fournit conseils et soutien exĂ©cutif Ă  la prĂ©si-dence de l’Etat. Elle est composĂ©e de reprĂ©sentants des trois groupes ethniques du pays et constitue unĂ©lĂ©ment essentiel des efforts dĂ©ployĂ©s par la communautĂ© internationale pour aider Ă  renforcer la dĂ©fenseau niveau de l’Etat.

Réduction des forces armées des Entités (FAE)

La confiance et la coopĂ©ration entre les forces armĂ©es des diffĂ©rentes EntitĂ©s du pays se sont progressi-vement amĂ©liorĂ©es depuis la cessation des hostilitĂ©s. L’effectif est passĂ© d’environ 430 000 hommes en1995 Ă  34 000 hommes en 2001. Mais ce niveau est encore trop Ă©levĂ© par rapport aussi bien Ă  l’éventua-litĂ© d’une menace extĂ©rieure qu’à la richesse du pays. La SFOR collabore avec des commandants militai-res nationaux Ă  la restructuration des forces armĂ©es afin qu’elles rĂ©pondent, pour un cout abordable, auxbesoins du pays en matiĂšre de sĂ©curitĂ©.

A sa rĂ©union de janvier 2002, la Commission militaire mixte (JMC) a prĂ©sentĂ© des plans visant de nouvel-les rĂ©ductions de forces Ă  rĂ©aliser pour 2005. Il est maintenant prĂ©vu que ces rĂ©ductions seront achevĂ©espour le milieu de 2003. Une politique de dĂ©fense commune a Ă©tĂ© approuvĂ©e le 11 mai 2001 ; elle privilĂ©giel’uniformisation, la coopĂ©ration et la coordination et est sous-tendue par la volontĂ© de rĂ©pondre aux impĂ©-ratifs qu’impose la participation au programme du Partenariat pour la paix de l’OTAN.

Collecte d’armes (opĂ©ration Essential Harvest)

Un programme a Ă©tĂ© lancĂ© en 1998 Ă  l’échelle du pays, l’opĂ©ration Essential Harvest, qui a donnĂ© d’ex-cellents rĂ©sultats et a permis d’aider la population de la Bosnie-HerzĂ©govine Ă  se dĂ©barrasser d’un grandnombre d’armes Ă  feu, de munitions et d’engins explosifs. Ce programme offrait une amnistie totale Ă  tousceux qui remettaient des armes ou des munitions Ă  des points de collecte centralisĂ©s ou qui donnaient desinformations sur les caches d’armes. Fin 2001, d’importantes quantitĂ©s d’armes, de mines, de grenades etde munitions avaient Ă©tĂ© collectĂ©es, ce qui a sensiblement rĂ©duit la menace pour la population locale.

L’opĂ©ration Essential Harvest a Ă©tĂ© prolongĂ©e indĂ©finiment. Compte tenu des risques associĂ©s Ă  cetteopĂ©ration et des accidents qui sont survenus, la SFOR assure l’entraĂźnement de forces locales Ă  la mani-pulation des munitions non explosĂ©es.

Crimes de guerre

La SFOR continue d’appuyer le Tribunal pĂ©nal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) en assurant lesoutien logistique et la sĂ©curitĂ© des Ă©quipes d’enquĂȘteurs du TPIY et en surveillant et patrouillant les sitesou des charniers pourraient ĂȘtre dĂ©couverts. Le Conseil de l’Atlantique Nord a autorisĂ© la SFOR Ă  arrĂȘteret Ă  dĂ©fĂ©rer au TPIY les individus accusĂ©s de crimes de guerre qu’elle rencontrerait dans l’exercice de sesfonctions. Depuis 1996, les forces de l’OTAN ont arrĂȘtĂ© et transfĂ©rĂ© au TPIY Ă  La Haye quelque 40 per-sonnes accusĂ©es de crimes de guerre.

ContrĂŽle de l’espace aĂ©rien supĂ©rieur

En vertu des Accords de paix de Dayton, la SFOR est chargĂ©e de rĂ©glementer l’espace aĂ©rien au-dessusde la Bosnie-HerzĂ©govine et de le rendre stable, sur et sans risque de maniĂšre qu’il puisse Ă  terme ĂȘtre Ă nouveau sous contrĂŽle civil. Des mesures ont Ă©tĂ© prises progressivement en vue d’une normalisation etd’un transfert graduel des opĂ©rations de contrĂŽle au DĂ©partement de l’aviation civile de la Bosnie-HerzĂ©govine. En janvier 2002, la SFOR a remis aux autoritĂ©s locales le contrĂŽle de l’aĂ©roport de Sarajevo.

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Réfugiés et personnes déplacées

Le maintien de la prĂ©sence de la SFOR a contribuĂ© Ă  crĂ©er les conditions propices Ă  un retour massif despersonnes qui avaient Ă©tĂ© contraintes d’abandonner leur foyer au cours du conflit. Entre novembre 1995 etla fin de l’annĂ©e 2002, plus de 900 000 rĂ©fugiĂ©s et personnes dĂ©placĂ©es ont pu retourner dans les muni-cipalitĂ©s ou elles vivaient avant le conflit.

Sécurité publique

Les unitĂ©s multinationales spĂ©cialisĂ©es de la SFOR contribuent Ă  la lutte contre la criminalitĂ© et contre lacorruption, qui restent les principales menaces Ă  l’égard de la sĂ©curitĂ©. La SFOR continue de coopĂ©rerĂ©troitement avec le Groupe international de police (GIP) des Nations Unies en apportant son concourspour la surveillance, les communications, le transport et la sĂ©curitĂ©, ainsi qu’avec la mission des NationsUnies en Bosnie-HerzĂ©govine (MINUBH) pour ce qui est de la formation des unitĂ©s anti-Ă©meutes desforces de police locales.

En fĂ©vrier 2002, le Conseil de mise en Ɠuvre de la paix (PIC) a acceptĂ© une offre de l’Union europĂ©enne,qui a proposĂ© de fournir une mission de police de l’UE Ă  compter de l’expiration du mandat du GIP, le1er janvier 2003. Cette mission est aujourd’hui en place. Des AlliĂ©s europĂ©ens non membres de l’UEcandidats Ă  l’accession Ă  l’UE et d’autres pays membres de l’OSCE non membres de l’UE apportent descontributions Ă  cette force.

DĂ©minage

Le conflit a laissĂ© jusqu’à un million de mines dispersĂ©es sur le territoire de la Bosnie-HerzĂ©govine et denombreux champs de mines ne sont pas signalĂ©s. Entre 1996 et le dĂ©but de 2002, 1 350 personnesenviron ont Ă©tĂ© victimes des mines, dont quelque 300 enfants. Depuis novembre 1995, 120 000 mines ontĂ©tĂ© enlevĂ©es et 26 millions de mĂštres carrĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©minĂ©s. Il a Ă©tĂ© estimĂ© que la menace liĂ©e aux minesne sera sans doute pas totalement Ă©liminĂ©e avant 2010.

La SFOR a participĂ© au programme de dĂ©minage du rĂ©seau routier et mis en place des initiatives deformation. Sa responsabilitĂ© principale porte maintenant sur la supervision des activitĂ©s de dĂ©minage. Le12 fĂ©vrier 2002, des mesures lĂ©gislatives adoptĂ©es au niveau de l’Etat ont permis d’ouvrir la voie Ă  l’ad-ministration, Ă  la gestion et au contrĂŽle des activitĂ©s de dĂ©minage par le MinistĂšre national des affairesciviles.

Rîle de l’OTAN en rapport avec le conflit du Kosovo

Les origines du rĂ©cent conflit du Kosovo remontent Ă  l’annĂ©e 1989, au moment ou leprĂ©sident Milosevic a supprimĂ© l’autonomie dont la province bĂ©nĂ©ficiait au sein del’ex-Yougoslavie et a placĂ© le Kosovo sous le contrĂŽle direct de Belgrade. Les ten-sions ont couvĂ© pendant plusieurs annĂ©es et, en 1998, un conflit ouvert entre lesforces militaires et de police serbes et les forces des Albanais du Kosovo a Ă©clatĂ©,faisant des milliers de morts parmi ces derniers et contraignant plus de 800 000personnes Ă  quitter leur foyer.

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L’escalade du conflit, ses consĂ©quences sur le plan humanitaire, les risques de dĂ©-bordement dans d’autres pays, le mĂ©pris affichĂ© par le prĂ©sident Milosevic Ă  l’égarddes efforts diplomatiques dĂ©ployĂ©s pour parvenir Ă  un rĂšglement pacifique de la criseet le rĂŽle dĂ©stabilisateur jouĂ© par les forces militantes des Albanais du Kosovo ontsuscitĂ© une vive inquiĂ©tude au sein de la communautĂ© internationale.

Le 13 octobre 1998, suite Ă  la dĂ©tĂ©rioration de la situation, le Conseil de l’AtlantiqueNord a autorisĂ© des ordres d’activation en vue de frappes aĂ©riennes de l’OTAN des-tinĂ©es Ă  appuyer les efforts diplomatiques menĂ©s pour contraindre le rĂ©gime deMilosevic Ă  retirer ses forces du Kosovo, Ă  coopĂ©rer dans le but de mettre un terme Ă la violence et Ă  faciliter le retour des rĂ©fugiĂ©s dans leur foyer. AprĂšs de nouvellesinitiatives diplomatiques, le prĂ©sident Milosevic a acceptĂ© de se conformer aux exi-gences fixĂ©es, et les frappes aĂ©riennes ont Ă©tĂ© annulĂ©es.

D’autres mesures ont Ă©tĂ© prises Ă  l’appui des rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ© desNations Unies demandant qu’un terme soit mis au conflit, notamment la crĂ©ationd’une mission de vĂ©rification au Kosovo par l’OSCE, d’une mission de surveillanceaĂ©rienne par l’OTAN, ainsi que d’une force spĂ©ciale de l’OTAN chargĂ©e d’aider Ă l’évacuation des membres de la mission de vĂ©rification si le conflit devait se poursui-vre. Dans son rapport de dĂ©cembre 1999, intitulĂ© “Kosovo/Kosova As Seen, As Told”,le Bureau des institutions dĂ©mocratiques des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCEestimait que pas moins de 350 000 Kosovars, dont une Ă©norme majoritĂ© d’Albanais,mais aussi quelques Serbes, avaient Ă©tĂ© chassĂ©s de chez eux Ă  la fin de 1998.

La situation au Kosovo s’est embrasĂ©e Ă  nouveau au dĂ©but de 1999, suite Ă  uncertain nombre d’actes de provocation perpĂ©trĂ©s par les deux parties et Ă  un recoursexcessif Ă  la force de la part de l’armĂ©e et de la police spĂ©ciale serbes. Le 15 janvier,40 civils non armĂ©s ont Ă©tĂ© massacrĂ©s dans le village de Racak. Les efforts interna-tionaux qui furent relancĂ©s pour imprimer un nouvel Ă©lan Ă  la recherche d’une solu-tion pacifique au conflit aboutirent Ă  l’organisation de nĂ©gociations entre les deuxparties au conflit, Ă  Londres et Ă  Paris, dans le cadre d’une mĂ©diation internationale.

Les nĂ©gociations ont finalement Ă©chouĂ© et, en mars 1999, l’armĂ©e et la police serbesfirent monter en puissance leurs opĂ©rations contre les Albanais du Kosovo, envoyantdans la rĂ©gion des renforts de troupes et des chars, en violation flagrante des ac-cords qui avaient Ă©tĂ© passĂ©s. Cette offensive systĂ©matique dĂ©clencha l’exode dedizaines de milliers de personnes.

Une derniĂšre tentative fut menĂ©e, sans succĂšs, par l’ambassadeur amĂ©ricainRichard Holbrooke pour persuader le prĂ©sident Milosevic de changer de politique.Tous les efforts diplomatiques ayant Ă©chouĂ©, l’opĂ©ration Allied Force a Ă©tĂ© lancĂ©e le23 mars 1999.

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Les objectifs politiques que cherchait Ă  atteindre l’OTAN par cette campagne aĂ©-rienne Ă©taient qu’il soit mis un terme de facon vĂ©rifiable Ă  toute action militaire et qu’ilsoit mis fin immĂ©diatement Ă  la violence et Ă  la rĂ©pression ; que les forces militaires,les forces de police et les forces paramilitaires soient retirĂ©es du Kosovo ; que soitacceptĂ©e une prĂ©sence militaire internationale au Kosovo ; que soit acceptĂ© le retoursans conditions et dans un climat de sĂ©curitĂ© de tous les rĂ©fugiĂ©s et personnes dĂ©-placĂ©es, et qu’il soit permis aux organisations d’aide humanitaire d’accĂ©der sansentraves Ă  ces personnes ; et que soit Ă©tabli un accord politique pour le Kosovo enconformitĂ© avec le droit international et la charte des Nations Unies.

Suite aux efforts diplomatiques menĂ©s par la Russie et l’Union europĂ©enne le 3 juin,un accord militaro-technique fut conclu le 9 juin 1999 entre l’OTAN et la RĂ©publiquefĂ©dĂ©rale de Yougoslavie (dĂ©sormais Serbie-MontĂ©nĂ©gro). Le lendemain, aprĂšs qu’ileut Ă©tĂ© confirmĂ© que les forces yougoslaves avaient commencĂ© Ă  se retirer duKosovo, l’OTAN annonca la suspension de la campagne aĂ©rienne.

Le 10 juin, le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies adoptait la rĂ©solution 1244, quisaluait l’adhĂ©sion de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale de Yougoslavie aux principes Ă  appli-quer en vue d’une solution politique, y compris l’arrĂȘt immĂ©diat de la violence, unretrait rapide par la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale de Yougoslavie de ses forces militaires,paramilitaires et de police et le dĂ©ploiement d’une prĂ©sence internationale civile et desĂ©curitĂ© effective, avec une participation substantielle de l’OTAN.

La Force de paix au Kosovo (KFOR) dirigĂ©e par l’OTAN

Les premiers Ă©lĂ©ments de la KFOR sont entrĂ©s au Kosovo le 12 juin 1999. Le 20 juin,le retrait serbe Ă©tait complet. Pendant toute la durĂ©e de la crise, les forces de l’OTANont Ă©tĂ© au premier plan des actions humanitaires menĂ©es pour soulager les souffran-ces des rĂ©fugiĂ©s chassĂ©s du Kosovo par la campagne de nettoyage ethnique Ă laquelle les Serbes s’étaient livrĂ©s. Au moment culminant de la crise du Kosovo, plusde 230 000 rĂ©fugiĂ©s avaient rejoint l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*, plusde 430 000 se trouvaient en Albanie et quelque 64 000 au MontĂ©nĂ©gro. Environ21 500 Ă©taient arrivĂ©s en Bosnie, et plus de 61 000 avaient Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s vers d’autrespays. A l’intĂ©rieur mĂȘme du Kosovo, selon les estimations, 580 000 personnesavaient Ă©tĂ© chassĂ©es de leur foyer. Pour aider Ă  amĂ©liorer la situation humanitairesur le terrain, les forces de l’OTAN ont acheminĂ© par voie aĂ©rienne des milliers detonnes de vivres et de matĂ©riel. A la fin mai 1999, plus de 4 666 tonnes d’aliments etd’eau, 4 325 tonnes d’autres produits, 2 624 tonnes de tentes et prĂšs de 1 600 tonnesde fournitures mĂ©dicales avaient Ă©tĂ© transportĂ©es vers la zone. Dans l’ex-RĂ©publiqueyougoslave de MacĂ©doine*, les troupes de l’OTAN ont bĂąti pour les rĂ©fugiĂ©s descamps, des centres d’accueil et des postes d’aide alimentaire d’urgence, de mĂȘmequ’elles ont assurĂ© l’acheminement de centaines de tonnes d’aide humanitairedestinĂ©e aux personnes en dĂ©tresse.

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En Albanie, l’OTAN a dĂ©ployĂ© des forces substantielles chargĂ©es d’apporter Ă©gale-ment ce type d’assistance, et elle a prĂȘtĂ© son concours au Haut Commissariat desNations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR) en ce qui concerne la coordination des volsd’aide humanitaire destinĂ©s Ă  permettre l’évacuation des rĂ©fugiĂ©s vers des lieux sursdans d’autres pays, dont bon nombre de pays de l’Alliance. Ces vols ont Ă©tĂ© complĂ©-tĂ©s par des vols supplĂ©mentaires assurĂ©s par des appareils fournis par les paysmembres. Le Centre euro-atlantique de coordination des rĂ©actions en cas de catas-trophe (EADRCC) crĂ©Ă© Ă  l’OTAN en juin 1998 a aussi jouĂ© un rĂŽle important dans lacoordination du soutien aux opĂ©rations de secours du HCR.

La KFOR comprenait Ă  l’origine environ 50 000 hommes, mis Ă  disposition par les19 pays membres de l’OTAN et par 19 pays non membres (parmi lesquels 16 payspartenaires, et la Russie qui avait fourni un contingent) et placĂ©s sous un comman-dement et un contrĂŽle unifiĂ©s. Au dĂ©but de 2002, la KFOR comprenait environ39 000 hommes.

Au printemps 2002, les amĂ©liorations apportĂ©es au contexte de sĂ©curitĂ© dans la rĂ©-gion ont permis aux Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays membres de l’Allianced’annoncer une restructuration et une rationalisation de la SFOR et de la KFOR. IlĂ©tait parallĂšlement dĂ©cidĂ© de rĂ©duire les niveaux des forces afin de les ramener, pourjuin 2003, Ă  environ 13 000 hommes pour la SFOR et 26 000 hommes pour la KFOR.Compte tenu de l’évolution de la situation sur le plan de la sĂ©curitĂ© dans l’ensemblede la zone d’opĂ©rations interarmĂ©es dans les Balkans, de nouvelles rĂ©ductions desforces sont probables.

Soutien en faveur des pays voisins

En raison du conflit du Kosovo, les pays de la rĂ©gion ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  de gravesdifficultĂ©s humanitaires, politiques et Ă©conomiques. ParallĂšlement au dĂ©ploiement dela KFOR, l’Alliance a fait porter tout particuliĂšrement ses efforts sur l’aide concrĂšteimmĂ©diate Ă  fournir face Ă  la crise constituĂ©e par le problĂšme des rĂ©fugiĂ©s en rĂ©af-fectant Ă  des tĂąches humanitaires des forces de l’OTAN prĂ©sentes dans la rĂ©gion.

Cette aide a consistĂ© principalement Ă  fournir un hĂ©bergement d’urgence et Ă  cons-truire des camps pour les rĂ©fugiĂ©s, Ă  soutenir les organisations d’aide humanitaire enassurant en particulier le transport et la distribution de secours, notamment alimen-taires. Les pays de l’OTAN ont fourni une aide financiĂšre et d’autres formes de sou-tien Ă  l’Albanie et Ă  l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* et ont donnĂ© l’assu-rance qu’ils rĂ©agiraient au cas ou le gouvernement de Belgrade porterait atteinte Ă  lasĂ©curitĂ© de ces pays.

La KFOR a notamment eu pour tĂąche d’apporter une aide relative au retour et Ă  larĂ©installation des personnes dĂ©placĂ©es et des rĂ©fugiĂ©s ; la reconstruction et le dĂ©mi-nage ; l’assistance mĂ©dicale ; la sĂ©curitĂ© et le maintien de l’ordre ; la protection des

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minoritĂ©s ethniques ; la protection du patrimoine ; la sĂ©curitĂ© des frontiĂšres ; l’inter-diction des trafics d’armes transfrontiĂšres ; la mise en Ɠuvre Ă  l’échelle du Kosovod’un programme d’amnistie concernant les armes, les munitions et les explosifs ; ladestruction d’armes ; et l’appui Ă  la crĂ©ation d’institutions civiles, au maintien de l’or-dre public, Ă  la mise sur pied du systĂšme judiciaire et pĂ©nal, au dĂ©roulement duprocessus Ă©lectoral et Ă  d’autres aspects de la vie politique, sociale et Ă©conomiquede la province. On trouvera des exemples ci-aprĂšs.

Dix-neuf pays non membres de l’OTAN participent actuellement aux opĂ©rations de laKFOR et contribuent Ă  l’accomplissement de ses missions, ce qui leur permet d’ac-quĂ©rir une expĂ©rience pratique de la coopĂ©ration avec les forces de l’OTAN. Cespays sont les suivants : Argentine, Autriche, Azerbaıdjan, Bulgarie, Estonie, Finlande,GĂ©orgie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Maroc, Roumanie, Russie, Slovaquie, SlovĂ©nie,SuĂšde, Suisse, Emirats Arabes Unis et Ukraine.

Exemples des tùches et des réalisations de la KFOR

Réfugiés

Des progrĂšs marquants ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s concernant le retour des rĂ©fugiĂ©s et des personnes dĂ©placĂ©es.PrĂšs de 1 300 000 personnes qui se trouvaient soit au Kosovo soit Ă  l’étranger ont pu regagner leur foyer.

En mai 2000, le ComitĂ© mixte des retours (JCR) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans le but d’examiner les moyens de permet-tre le retour en toute sĂ©curitĂ© et de facon durable des Serbes du Kosovo. La KFOR, la mission des NationsUnies au Kosovo (MINUK) et d’autres organisations internationales ont contribuĂ© Ă  coordonner et Ă  ap-puyer les activitĂ©s de rĂ©installation et Ă  limiter les risques de violence entre groupes ethniques. Les forcesde la KFOR ont rĂ©duit leur prĂ©sence dans les enclaves peuplĂ©es par des minoritĂ©s, Ă©tant donnĂ© qu’il n’estplus autant nĂ©cessaire d’assurer la sĂ©curitĂ© pour rĂ©pondre Ă  des actes de violence perpĂ©trĂ©s localement Ă l’encontre des Serbes du Kosovo et des membres d’autres minoritĂ©s.

En aout 2001, le ComitĂ© mixte des retours a mis en Ɠuvre, avec un important soutien de la KFOR, lespremiers retours organisĂ©s de Serbes du Kosovo dans la vallĂ©e d’Osajane. Ces retours se sont passĂ©ssans incident.

Depuis les Ă©lections lĂ©gislatives qui se sont dĂ©roulĂ©es avec succĂšs Ă  l’automne 2001, un conseiller spĂ©cialpour les minoritĂ©s, membre du Cabinet, cherche Ă  accĂ©lĂ©rer le retour des minoritĂ©s. La MINUK joue dĂ©-sormais le rĂŽle de chef de file sur les questions de rĂ©installation des rĂ©fugiĂ©s. Elle s’est fortement engagĂ©eavec les autoritĂ©s de Belgrade pour progresser sur la question de la crĂ©ation des conditions propices auretour dans les foyers.

Assistance médicale

L’assistance mĂ©dicale est un autre secteur d’activitĂ© important de la KFOR ; chaque annĂ©e, plus de50 000 patients civils sont soignĂ©s.

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Monnaie

En janvier 2002, la sĂ©curitĂ© assurĂ©e par la KFOR, la mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et leService de police du Kosovo a facilitĂ© le passage Ă  l’euro, qui a remplacĂ© le mark allemand au Kosovo.

SĂ©curitĂ© et maintien de l’ordre

Au premier rang des prioritĂ©s figure l’amĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© des minoritĂ©s ethniques. Chaque brigademultinationale affecte une partie significative de son effectif Ă  des tĂąches en rapport avec la protection desminoritĂ©s (principalement serbes) du Kosovo. Il s’agit notamment de garder les habitations de particulierset les villages, d’assurer le transport vers les Ă©coles et les magasins et de patrouiller et de surveiller lespoints de contrĂŽle.

Par ailleurs, d’importantes forces de la KFOR sont affectĂ©es Ă  la protection, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de quelque 145 sites du patrimoine sur l’ensemble du territoire du Kosovo. Compte tenu de l’amĂ©-lioration constante de la situation en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, la KFOR a commencĂ© Ă  confier Ă  la police de laMINUK la responsabilitĂ© d’un nombre croissant de postes de contrĂŽle des vĂ©hicules, de sites du patri-moine et d’autres tĂąches connexes. Cette tendance devrait se poursuivre.

La KFOR effectue des contrĂŽles constants dans la zone frontaliĂšre, au moyen de patrouilles Ă  pied, mo-torisĂ©es ou en hĂ©licoptĂšre, et assure aussi une surveillance aĂ©rienne. Des Ă©lĂ©ments de 15 bataillons de laKFOR, soit un total d’environ 1 000 soldats, participent Ă  cette tĂąche. La surveillance des frontiĂšres a Ă©tĂ©sensiblement renforcĂ©e en rĂ©ponse Ă  la crise survenue dans l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*,un des objectifs Ă©tant manifestement d’empĂȘcher les mouvements de combattants, d’armes et d’approvi-sionnements divers.

En juin 2001, la KFOR a lancĂ© l’opĂ©ration Eagle le long des frontiĂšres du Kosovo avec l’ex-RĂ©publiqueyougoslave de MacĂ©doine* et l’Albanie en vue d’interdire la contrebande d’armes. A ce jour, des milliersd’armes, de mines et de grenades et des centaines de milliers de munitions ont Ă©tĂ© saisies et dĂ©truites.

De la mi-mars Ă  la mi-avril 2002, un programme d’amnistie concernant les armes, les munitions et lesexplosifs a Ă©tĂ© mis en Ɠuvre Ă  l’échelle du Kosovo qui a permis aux particuliers de remettre Ă  la KFOR lesarmes en leur possession sans crainte d’aucune consĂ©quence que ce soit. D’importantes quantitĂ©s d’ar-mes, de mines et de munitions ont Ă©tĂ© rapportĂ©es et dĂ©truites.

Mise en Ɠuvre des aspects civils

En octobre 2000, l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE) a jouĂ© un rĂŽle im-portant en ce qui concerne la planification des Ă©lections municipales, ainsi que l’inscription des Ă©lecteurssur les listes Ă©lectorales, dans le cadre des dispositions de sĂ©curitĂ© prises par la KFOR, en coordinationavec la MINUK, afin de favoriser la libertĂ© de mouvement dans la rĂ©gion. Ces Ă©lections ont eu lieu sansincident majeur.

En novembre 2001, grĂące au contexte de sĂ©curitĂ© garanti par les troupes de la KFOR Ă  la populationlocale et au soutien logistique qu’elles ont fourni, en Ă©troite coordination avec l’OSCE et la mission desNations Unies au Kosovo (MINUK), l’élection de la nouvelle assemblĂ©e a pu se dĂ©rouler dans de bonnesconditions.

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Ordre public

Une partie importante des ressources de la KFOR continue d’ĂȘtre affectĂ©e Ă  des patrouilles et Ă  la garni-son des postes de contrĂŽle ainsi qu’à la protection des sites du patrimoine, dans le cadre du processus derĂ©tablissement de l’ordre public.

Agissant Ă  l’appui de la MINUK, la KFOR demeure un Ă©lĂ©ment crucial de la lutte contre la criminalitĂ©organisĂ©e et la contrebande. Elle soutient par ailleurs les opĂ©rations dirigĂ©es par la MINUK dans le butd’empĂȘcher des groupes armĂ©s extrĂ©mistes ou des Ă©lĂ©ments criminels d’utiliser des bases opĂ©rationnel-les ou logistiques au Kosovo.

RĂŽle de l’OTAN dans l’ex-RĂ©publique Yougoslave de MacĂ©doine*

En aout 2001, le Conseil de l’Atlantique Nord a donnĂ© suite Ă  la requĂȘte du prĂ©sidentde l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*, Boris Trajkovski, qui avait demandĂ©l’aide de l’OTAN pour dĂ©militariser l’ArmĂ©e de libĂ©ration nationale (UCK) et dĂ©sarmerles groupes albanophones opĂ©rant sur le territoire de son pays. Le Conseil del’Atlantique Nord a autorisĂ© une mission de 30 jours baptisĂ©e opĂ©ration EssentialHarvest destinĂ©e Ă  collecter et Ă  dĂ©truire toutes les armes remises volontairementpar les membres de l’UCK. Cette opĂ©ration, qui a nĂ©cessitĂ© la participation d’environ3 500 soldats de l’OTAN et du soutien logistique connexe, a permis la collecte dequelque 3 875 armes et de 397 600 Ă©lĂ©ments divers, dont des mines et des explosifs.

En septembre 2001, le prĂ©sident Trajkovski a souhaitĂ© qu’une force de suivi vienneassurer la protection des observateurs internationaux de l’Union europĂ©enne et del’OSCE chargĂ©s de superviser la mise en Ɠuvre du plan de paix en ex-RĂ©publiqueyougoslave de MacĂ©doine*. BaptisĂ©e opĂ©ration Amber Fox, cette mission regroupaitenviron 700 hommes mis Ă  disposition par des pays membres de l’OTAN et qui sontvenus renforcer les quelque 300 soldats dĂ©jĂ  prĂ©sents dans le pays. L’opĂ©ration adĂ©butĂ© le 27 septembre 2001, avec un mandat de trois mois, et a par la suite Ă©tĂ©prolongĂ©e.

RĂ©pondant Ă  la demande du prĂ©sident Trajkovski, le Conseil de l’Atlantique Nord adĂ©cidĂ© de continuer d’apporter son soutien Ă  l’ex-RĂ©publique yougoslave deMacĂ©doine* en mettant en place, Ă  compter du 16 dĂ©cembre 2002, une nouvellemission appelĂ©e “Allied Harmony”. Le Conseil a considĂ©rĂ© qu’il pouvait ĂȘtre mis unterme Ă  l’opĂ©ration “Amber Fox”, mais qu’il demeurait nĂ©cessaire d’assurer une prĂ©-sence militaire internationale de suivi dans le pays afin de limiter au maximum lesrisques de dĂ©stabilisation. Cette mission comprend des Ă©lĂ©ments opĂ©rationnelschargĂ©s d’apporter un soutien aux observateurs internationaux et des Ă©lĂ©mentsconsultatifs ayant pour tĂąche d’aider le gouvernement Ă  assumer la responsabilitĂ© dela sĂ©curitĂ© dans l’ensemble du pays.

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L’opĂ©ration Allied Harmony, dirigĂ©e par l’OTAN, s’est poursuivie jusqu’au 31 mars2003, date Ă  laquelle sa responsabilitĂ© a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă  l’Union europĂ©enne.

L’enseignement Ă  tirer de l’engagement de l’Alliance en Europe du Sud-Est est quela gestion des crises et la diplomatie se sont avĂ©rĂ©es efficaces lorsqu’elles ont Ă©tĂ©conjuguĂ©es Ă  la menace crĂ©dible de recours Ă  la force. Les AlliĂ©s sont dĂ©terminĂ©s Ă poursuivre les missions de soutien de la paix menĂ©es par l’OTAN en Bosnie-HerzĂ©govine et au Kosovo jusqu’à ce qu’il y rĂšgne une paix durable, fondĂ©e sur desinstitutions dĂ©mocratiques solides et sur la protection des droits de l’homme. LesrĂ©ductions dont ont rĂ©cemment fait l’objet les niveaux de forces de l’OTAN dans larĂ©gion tĂ©moignent de l’amĂ©lioration de la situation sur le plan de la sĂ©curitĂ©.

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AprĂšs Prague : le chemin Ă  parcourir

De nouveaux membres

Le Sommet de Prague a Ă©tĂ© sans aucun doute une rĂ©union historique, en tout pre-mier lieu du fait que sept pays y ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  entamer des pourparlers en vue deleur adhĂ©sion Ă  l’Alliance en 2004. Dans nombre de ces pays, la rĂ©action a Ă©tĂ©euphorique. Pour certains, l’invitation revĂȘt une importance primordiale en ce sensqu’elle reprĂ©sente la rĂ©alisation des objectifs de politique Ă©trangĂšre qu’ils s’étaientfixĂ©s immĂ©diatement aprĂšs leur accession Ă  l’indĂ©pendance. Pour d’autres, l’aspectle plus marquant de cette dĂ©cision est qu’elle symbolise le fait que les torts du passĂ©sont dĂ©sormais redressĂ©s. Dans d’autres pays, le dĂ©bat public sur l’adhĂ©sion sepoursuit.

Etre membre de l’OTAN est une lourde responsabilitĂ©. Les nouveaux pays membresvont accepter d’assumer une partie de la tĂąche commune qui consiste Ă  Ă©tendreencore davantage la zone de sĂ©curitĂ© offerte par l’Alliance et Ă  atteindre les objectifsnombreux et ambitieux que les pays de l’OTAN se sont assignĂ©s, c’est-Ă -dire Ă  la foisrĂ©aliser les buts du TraitĂ© de l’Atlantique Nord et faire face aux nouvelles menacespour la paix et la stabilitĂ©. Toutefois, ce processus s’applique dans les deux sens.L’Alliance s’est engagĂ©e Ă  poursuivre son soutien et son assistance. Elle aidera no-tamment les pays invitĂ©s Ă  mener tout l’éventail des activitĂ©s de planification, desprogrammes et des rĂ©formes couverts par le Plan d’action pour l’adhĂ©sion en rapportavec les questions politiques et Ă©conomiques, les questions militaires et de dĂ©fense,les questions liĂ©es aux ressources, les questions de sĂ©curitĂ© et les questions juridi-ques. La mise en Ɠuvre des dĂ©cisions prises dans chacun de ces domaines avantl’adhĂ©sion devra se poursuivre dans la pĂ©riode postĂ©rieure Ă  l’adhĂ©sion, et il convien-dra de mettre en place des mĂ©canismes garantissant que tel sera bien le cas. LesinvitĂ©s se sont engagĂ©s Ă  fournir le calendrier des rĂ©formes qui seront entreprisesavant et aprĂšs l’adhĂ©sion, afin de renforcer leur contribution Ă  l’Alliance.

Trois autres pays, Ă  savoir l’Albanie, l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* et laCroatie, ont inscrit l’adhĂ©sion Ă  l’Alliance parmi leurs principaux objectifs de politiqueĂ©trangĂšre et suivront le chemin tracĂ© Ă  Prague. A leur rĂ©union de Prague, les chefsd’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN ont pris acte des progrĂšs significatifsrĂ©alisĂ©s par ces pays dans la voie de la rĂ©forme. Ils les ont encouragĂ©s de maniĂšrepositive Ă  poursuivre ce processus afin de parvenir Ă  la stabilitĂ©, la sĂ©curitĂ© et laprospĂ©ritĂ© nĂ©cessaires pour qu’ils puissent rĂ©pondre aux obligations liĂ©es Ă  une fu-ture adhĂ©sion. L’OTAN leur apporte une aide concrĂšte pour soutenir ces efforts.

De nouvelles capacités pour de nouveaux défis

Les pays membres de l’OTAN ont pris, au Sommet, des engagements fermes relatifsĂ  la mise en place des capacitĂ©s constituant un prĂ©alable pour que l’Alliance rem-

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plisse ses missions. Des dĂ©clarations officielles d’intention ont Ă©galement Ă©tĂ© signĂ©esĂ  Prague. Les pays membres prennent maintenant des mesures spĂ©cifiques pourmettre en Ɠuvre ces engagements afin de concrĂ©tiser les amĂ©liorations essentiellesdes capacitĂ©s opĂ©rationnelles, allant des avions gros porteurs aux armes Ă  guidagede prĂ©cision et Ă  la protection contre les armes chimiques et biologiques. Ils ont enoutre entĂ©rinĂ© la proposition des Etats-Unis relative Ă  la crĂ©ation d’une Force derĂ©action de l’OTAN, Ă  propos de laquelle les travaux sont dĂ©jĂ  en cours en vue deparvenir Ă  une capacitĂ© opĂ©rationnelle initiale au plus tard en octobre 2004 et Ă  unecapacitĂ© opĂ©rationnelle finale en 2006. L’OTAN a entrepris, parallĂšlement Ă  ces dĂ©-cisions, une trĂšs importante rationalisation de sa structure de commandement mili-taire.

On relĂšve, parmi les autres mesures en voie de mise en Ɠuvre au lendemain desdĂ©cisions de Prague, celles qui visent prĂ©cisĂ©ment Ă  amĂ©liorer la capacitĂ© del’Alliance de faire face Ă  de nouvelles menaces comme le terrorisme et les armes dedestruction massive, Ă  propos desquelles un ensemble complet de dispositions a Ă©tĂ©entĂ©rinĂ©.

Coopération pratique et dialogue

Aux dĂ©cisions prises par les dirigeants de l’Alliance Ă  propos de l’élargissement del’OTAN et du renforcement de ses capacitĂ©s sont venues s’ajouter d’autres mesuresadoptĂ©es dans le contexte des nouvelles relations Ă©tablies entre l’Alliance et despays non membres ainsi que des organisations internationales. Cet ensemble cons-titue un programme d’action couvrant tous les aspects des responsabilitĂ©s del’Alliance.

On placera au tout premier rang parmi ces mesures, au niveau multinational, le Pland’action du Partenariat contre le terrorisme. Des dispositions vont Ă©galement ĂȘtreadoptĂ©es dans le but d’adapter les processus du CPEA et du PPP afin d’assurer unsoutien efficient, cohĂ©rent et coordonnĂ© aux relations nouvelles, plus substantiellesen cours de dĂ©veloppement entre l’OTAN et les pays partenaires dans de nombreuxautres domaines, conformĂ©ment aux dispositions spĂ©cifiques Ă©noncĂ©es dans le rap-port sur le rĂ©examen d’ensemble du CPEA et du PPP (voir Partie III).

Des engagements ont Ă©galement Ă©tĂ© pris en vue de faire fond sur les progrĂšs dĂ©jĂ accomplis au sein du Conseil OTAN-Russie Ă  propos de la lutte contre le terrorismeet d’autres questions. S’agissant de la coopĂ©ration entre l’OTAN et l’Ukraine, un nou-veau Plan d’action a Ă©tĂ© adoptĂ©, qui sera rĂ©alisĂ© au cours des prochains mois ; ceplan recense les secteurs politiques, Ă©conomiques, militaires et autres devant fairel’objet de rĂ©formes et pour lesquels l’OTAN continuera d’apporter une aide.

QUESTIONS CLES - AprĂšs Prague

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L’engagement de l’Alliance Ă  Ă©tablir une vĂ©ritable relation stratĂ©gique avec l’UnioneuropĂ©enne, rĂ©affirmĂ© Ă  Prague, a pris une nouvelle dimension peu aprĂšs le Som-met, avec la publication en dĂ©cembre 2002 d’une DĂ©claration conjointe UE/OTANsur la politique europĂ©enne en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense, qui ouvre la voie Ă une coopĂ©ration politique et militaire plus Ă©troite entre les deux organisations. LaDĂ©claration donne un fondement officiel Ă  la coopĂ©ration entre les deux organisa-tions dans les domaines de la gestion des crises et de la prĂ©vention des conflits. ElleĂ©nonce les principes politiques de la coopĂ©ration EU-OTAN et donne Ă  l’Union euro-pĂ©enne un accĂšs immĂ©diat garanti aux capacitĂ©s de planification et logistiques del’OTAN pour ses propres opĂ©rations militaires.

A la suite de ces dĂ©cisions, des travaux ont Ă©tĂ© entrepris dans les deux organisationspour finaliser des dispositions dĂ©taillĂ©es concernant les questions telles que la parti-cipation de l’Union europĂ©enne aux activitĂ©s de planification de l’OTAN, l’accord desĂ©curitĂ© entre l’OTAN et l’UE, les questions de commandement, les mesures concrĂš-tes relatives Ă  la mise Ă  disposition de capacitĂ©s et de moyens de l’OTAN, les consul-tations, les modifications aux dispositions concernant la planification de la dĂ©fense,les exercices combinĂ©s et les aspects politiques.

Des dĂ©cisions ont Ă©galement Ă©tĂ© prises en vue de renforcer le Dialogue mĂ©diterra-nĂ©en de l’OTAN, s’agissant notamment de la coopĂ©ration pratique sur les questionsde sĂ©curitĂ© d’intĂ©rĂȘt commun, y compris en rapport avec le terrorisme ; de poursuivrele dĂ©veloppement du Partenariat pour la paix et de consolider les rĂ©sultats dĂ©jĂ atteints par ce programme ; et de poursuivre la coopĂ©ration avec l’OSCE et lesNations Unies.

Dans tous ces domaines, les actions de suivi comporteront en prioritĂ© des mesuresconcrĂštes et rĂ©alisables permettant d’atteindre des objectifs prĂ©cis d’importance stra-tĂ©gique associĂ©s Ă  des besoins clairement dĂ©finis. Les pays membres de l’Alliancese sont mis d’accord sur les changements nĂ©cessaires et ont dĂ©cidĂ© de fournir lesressources correspondantes. L’étape suivante est celle de la mise en Ɠuvre. Lechemin Ă  parcourir aprĂšs Prague est donc bien tracĂ©, dans tous ses aspects ; ilconduit l’Alliance vers la prochaine grande Ă©tape prĂ©vue de sa transformation, quiinterviendra en 2004, lorsque les dirigeants des pays de l’OTAN tiendront leur pro-chaine rĂ©union au sommet. Beaucoup reste Ă  rĂ©aliser d’ici lĂ .

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III DOCUMENTATION

DĂ©claration du Sommet de PragueDĂ©claration du Sommet de Prague sur l’IraqAnnonce sur l’élargissementRapport sur le rĂ©examen d’ensemble du Conseil de partenariat euro-atlantique et du Partenariat pour la paixPlan d’action du Partenariat contre le terrorismeRĂ©union au sommet du Conseil de partenariat euro-atlantique -Compte rendu succinct du PrĂ©sidentDĂ©claration faite par le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN,Lord Robertson, en sa qualitĂ© de PrĂ©sident du Conseil OTAN-RussieĂ  la rĂ©union du COR au niveau des Ministres des affaires Ă©trangĂšresPlan d’action OTAN-UkraineDĂ©claration EU-OTAN sur la PESD

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DEuCLARATION DU SOMMET DE PRAGUEdiffusĂ©e par les chefs d’Etat et de gouvernement participant Ă  la rĂ©union du Conseil de l’Atlantique Nord21 novembre 2002

1. Nous, chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Alliance de l’Atlantique Nord, noussommes rĂ©unis aujourd’hui pour Ă©largir notre Alliance et renforcer encore l’OTAN face aux nouvellesmenaces graves et aux redoutables dĂ©fis de sĂ©curitĂ© du XXIe siĂšcle. LiĂ©s par notre vision commune,Ă©noncĂ©e dans le TraitĂ© de Washington, nous entendons transformer l’OTAN en admettant de nou-veaux membres, en la dotant de nouvelles capacitĂ©s et en nouant de nouvelles relations avec nospartenaires. Nous sommes rĂ©solument attachĂ©s au lien transatlantique, aux tĂąches de sĂ©curitĂ© fon-damentales de l’OTAN, y compris la dĂ©fense collective, aux valeurs dĂ©mocratiques que nous parta-geons et Ă  la Charte des Nations Unies.

2. Aujourd’hui, nous avons dĂ©cidĂ© d’inviter la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, laSlovaquie et la SlovĂ©nie Ă  engager des pourparlers d’adhĂ©sion afin de se joindre Ă  notre Alliance.Nous leur adressons nos fĂ©licitations en cette occasion historique, qui ne pouvait avoir de meilleurcadre que Prague. L’adhĂ©sion de ces nouveaux membres renforcera la sĂ©curitĂ© pour tous dans lazone euro-atlantique et nous aidera Ă  atteindre notre objectif commun d’une Europe entiĂšre et libre,unie dans la paix et par des valeurs communes. L’OTAN restera ouverte aux dĂ©mocraties europĂ©en-nes dĂ©sireuses et capables d’assumer les responsabilitĂ©s et les obligations liĂ©es au statut de mem-bre, conformĂ©ment Ă  l’article 10 du TraitĂ© de Washington.

3. Rappelant les Ă©vĂ©nements tragiques du 11 septembre 2001 et notre dĂ©cision ultĂ©rieure d’invoquerl’article 5 du TraitĂ© de Washington, nous avons approuvĂ© un ensemble complet de mesures fondĂ© surle Concept stratĂ©gique de l’OTAN, afin de nous rendre mieux Ă  mĂȘme de relever les dĂ©fis pour lasĂ©curitĂ© des forces, des populations et du territoire de nos pays, d’ou que ces dĂ©fis puissent venir. LesdĂ©cisions d’aujourd’hui se traduiront par la mise en place de capacitĂ©s Ă©quilibrĂ©es et effectives ausein de l’Alliance, de maniĂšre que l’OTAN puisse mieux remplir toute la gamme de ses missions etrĂ©pondre collectivement Ă  ces dĂ©fis, y compris la menace que reprĂ©sentent le terrorisme et la prolifĂ©-ration des armes de destruction massive et de leurs vecteurs.

4. Nous soulignons que nos efforts pour transformer et adapter l’OTAN ne doivent ĂȘtre percus commeune menace par aucun pays ou aucune organisation, mais plutĂŽt comme une preuve de notre dĂ©ter-mination Ă  protĂ©ger les populations, le territoire et les forces de nos pays de toute attaque armĂ©e, ycompris toute attaque terroriste, dirigĂ©e de l’étranger. Nous sommes dĂ©terminĂ©s Ă  dĂ©courager et Ă dĂ©jouer toute attaque dont nous serions l’objet ainsi qu’à nous dĂ©fendre et Ă  nous protĂ©ger contre elle,conformĂ©ment au TraitĂ© de Washington et Ă  la Charte des Nations Unies. Pour remplir la gammecomplĂšte de ses missions, l’OTAN doit pouvoir aligner des forces capables de se dĂ©ployer rapide-ment partout ou elles sont nĂ©cessaires, sur dĂ©cision du Conseil de l’Atlantique Nord, de mener desopĂ©rations soutenues, Ă  longue distance et dans la durĂ©e, y compris dans un environnement ou ellespourraient se trouver confrontĂ©es Ă  des menaces nuclĂ©aires, biologiques, chimiques et radiologiques,et d’atteindre leurs objectifs. Des forces militaires efficaces, Ă©lĂ©ment clĂ© de notre stratĂ©gie politiqueglobale, sont indispensables pour sauvegarder la libertĂ© et la sĂ©curitĂ© des populations de nos pays etcontribuer Ă  la paix et Ă  la sĂ©curitĂ© dans la zone euro-atlantique. Nous avons donc dĂ©cidĂ© :

a. de crĂ©er une force de rĂ©action de l’OTAN (NRF) qui fasse appel aux technologies de pointe, quisoit souple, dĂ©ployable, interopĂ©rable et apte Ă  soutenir des opĂ©rations prolongĂ©es et qui com-porte des Ă©lĂ©ments terrestres, maritimes et aĂ©riens prĂȘts Ă  se transporter rapidement partout ou il

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le faudra, selon la dĂ©cision du Conseil. La NRF servira aussi de catalyseur permettant de cibler etde promouvoir l’amĂ©lioration des capacitĂ©s militaires de l’Alliance. Nous avons donnĂ© des instruc-tions pour que soit Ă©laborĂ© un concept global d’emploi de cette force, qui atteindra sa capacitĂ©opĂ©rationnelle initiale dĂšs que possible, mais au plus tard en octobre 2004, et sa capacitĂ© opĂ©ra-tionnelle finale au plus tard en octobre 2006, et pour qu’un rapport soit soumis aux Ministres de ladĂ©fense au printemps 2003. La NRF et les travaux connexes de l’UE sur l’Objectif global devraientse renforcer mutuellement dans le respect de l’autonomie des deux organisations ;

b. de rationaliser les arrangements de commandement militaire de l’OTAN. Nous avons approuvĂ© lerapport des Ministres de la dĂ©fense prĂ©sentant l’ébauche d’une structure de commandement pluslĂ©gĂšre, plus efficiente, plus efficace et plus facile Ă  dĂ©ployer, en vue de rĂ©pondre aux besoinsopĂ©rationnels relatifs Ă  toute la gamme des missions de l’Alliance. Elle est fondĂ©e sur le documentconsacrĂ© au besoin militaire minimum agrĂ©Ă© concernant les arrangements de commandement del’Alliance. La nouvelle structure consolidera le lien transatlantique, entraĂźnera une rĂ©duction sen-sible du nombre de quartiers gĂ©nĂ©raux et de centres d’opĂ©rations aĂ©riennes combinĂ©es et favori-sera la transformation de nos capacitĂ©s militaires. Il y aura deux commandements stratĂ©giques,l’un opĂ©rationnel et l’autre fonctionnel. Le commandement stratĂ©gique “opĂ©rations”, qui aura sonquartier gĂ©nĂ©ral en Europe (Belgique), sera appuyĂ© par deux commandements de forces interar-mĂ©es en mesure de constituer un quartier gĂ©nĂ©ral de groupe de forces interarmĂ©es multinationa-les (GFIM) terrestre et un quartier gĂ©nĂ©ral interarmĂ©es permanent solidement constituĂ© mais pluslimitĂ©, auquel on pourra faire appel pour obtenir une capacitĂ© de quartier gĂ©nĂ©ral de GFIM mari-time. Il y aura Ă©galement des composantes terrestres, maritimes et aĂ©riennes. Le commandementstratĂ©gique “transformation”, qui aura son quartier gĂ©nĂ©ral aux Etats-Unis, avec une prĂ©sence enEurope, sera responsable de la poursuite de la transformation des capacitĂ©s militaires et de lapromotion de l’interopĂ©rabilitĂ© des forces de l’Alliance, en coopĂ©ration avec le commandementalliĂ© “opĂ©rations”, comme il conviendra. Nous avons demandĂ© au Conseil et au ComitĂ© des plansde dĂ©fense de mettre au point, en tenant compte des travaux des autoritĂ©s militaires de l’OTAN etde critĂšres militaires objectifs, les derniers dĂ©tails de la structure, y compris les lieux d’implantationdes quartiers gĂ©nĂ©raux de la structure de commandement et des autres Ă©lĂ©ments, de maniĂšre quedes dĂ©cisions dĂ©finitives puissent ĂȘtre prises par les Ministres de la dĂ©fense en juin 2003 ;

c. d’approuver l’Engagement capacitaire de Prague (PCC) dans le cadre de la poursuite des travauxde l’Alliance visant Ă  amĂ©liorer les capacitĂ©s militaires et Ă  en dĂ©velopper de nouvelles pour laguerre moderne dans un environnement caractĂ©risĂ© par un haut niveau de menace. Les diffĂ©rentspays alliĂ©s ont pris des engagements politiques fermes et spĂ©cifiques en vue d’amĂ©liorer leurscapacitĂ©s dans les domaines suivants : dĂ©fense contre les armes chimiques, biologiques, radiolo-giques et nuclĂ©aires ; renseignement, surveillance et acquisition d’objectifs ; surveillance air-sol ;systĂšmes de commandement, de contrĂŽle et de communications ; efficacitĂ© au combat, y comprismunitions Ă  guidage de prĂ©cision et neutralisation des dĂ©fenses aĂ©riennes ennemies ; moyens detransport aĂ©rien et maritime stratĂ©gique ; moyens de ravitaillement en vol ; et unitĂ©s dĂ©ployablesd’appui tactique et de soutien des forces au combat. Nos travaux visant Ă  amĂ©liorer nos capacitĂ©sdans le cadre du PCC et ceux de l’UE visant Ă  amĂ©liorer les capacitĂ©s europĂ©ennes dans le cadredu Plan d’action europĂ©en sur les capacitĂ©s devraient se renforcer mutuellement, dans le respectde l’autonomie des deux organisations et dans un esprit d’ouverture.

Nous mettrons en Ɠuvre aussi rapidement que possible tous les aspects de notre Engagementcapacitaire de Prague. Nous prendrons les mesures nĂ©cessaires pour amĂ©liorer les capacitĂ©sdans les domaines ou des insuffisances subsistent. Ces mesures pourraient comprendre des

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efforts multinationaux, une spĂ©cialisation des rĂŽles et un rĂ©amĂ©nagement des prioritĂ©s, Ă©tant en-tendu que, dans de nombreux cas, des ressources financiĂšres supplĂ©mentaires seront nĂ©cessai-res, sous rĂ©serve, le cas Ă©chĂ©ant, d’approbation parlementaire. Nous sommes rĂ©solus Ă  recher-cher Ă©nergiquement des amĂ©liorations capacitaires. Nous avons chargĂ© le Conseil en sessionpermanente de rendre compte de la mise en Ɠuvre aux Ministres de la dĂ©fense ;

d. d’entĂ©riner le concept militaire agrĂ©Ă© de dĂ©fense contre le terrorisme. Ce concept s’inscrit dans unensemble de mesures destinĂ© Ă  renforcer les capacitĂ©s de l’OTAN dans ce domaine et prĂ©voyantĂ©galement une amĂ©lioration du partage des donnĂ©es du renseignement et des dispositions derĂ©ponse aux crises.

Le terrorisme, que nous rejetons catĂ©goriquement et condamnons sous toutes ses formes et danstoutes ses manifestations, constitue une menace grave et croissante pour les populations, lesforces et le territoire des pays de l’Alliance, ainsi que pour la sĂ©curitĂ© internationale. Nous sommesdĂ©terminĂ©s Ă  combattre ce flĂ©au aussi longtemps qu’il le faudra. Pour combattre efficacement leterrorisme, notre rĂ©ponse doit ĂȘtre multiforme et globale.

Nous sommes rĂ©solus Ă  mettre en Ɠuvre intĂ©gralement, en coopĂ©ration avec nos partenaires, lePlan d’action en matiĂšre de plans civils d’urgence (PCU) visant Ă  amĂ©liorer la prĂ©paration du sec-teur civil face au risque d’attaques contre les populations civiles au moyen d’agents chimiques,biologiques et radiologiques (CBR). Nous renforcerons notre capacitĂ© d’aider, sur demande, lesautoritĂ©s nationales Ă  faire face aux consĂ©quences d’attaques terroristes, y compris des attaquesmenĂ©es contre les infrastructures essentielles au moyen d’agents CBRN, comme le prĂ©voit cePlan d’action ;

e. de souscrire Ă  la mise en Ɠuvre de cinq initiatives de dĂ©fense contre les armes nuclĂ©aires, biolo-giques, chimiques et radiologiques, ce qui permettra de renforcer les capacitĂ©s de dĂ©fense del’Alliance contre les armes de destruction massive (ADM) : un prototype de laboratoire d’analyseNBC dĂ©ployable, une Ă©quipe prototype de rĂ©action aux incidents NBC, un centre d’excellencevirtuel pour la dĂ©fense contre les armes NBC, un stock OTAN de moyens de dĂ©fense biologique etchimique, et un systĂšme de surveillance Ă©pidĂ©miologique. Nous rĂ©affirmons notre volontĂ© d’étofferet d’amĂ©liorer rapidement nos capacitĂ©s de dĂ©fense NBC ;

f. de renforcer nos capacités de défense contre les cyberattaques ;

g. d’examiner diffĂ©rentes options pour faire face de maniĂšre efficace Ă  la menace croissante que lesmissiles reprĂ©sentent pour le territoire, les forces et les centres de population de l’Alliance, enrecourant Ă  une combinaison appropriĂ©e d’efforts politiques et de dĂ©fense, en mĂȘme temps qu’à ladissuasion. Aujourd’hui, nous avons demandĂ© que soit entamĂ©e une nouvelle Ă©tude de faisabilitĂ©sur la dĂ©fense antimissile de l’OTAN visant Ă  examiner les options relatives Ă  la protection duterritoire, des forces et des centres de population des pays de l’Alliance contre toute la gamme desmenaces liĂ©es aux missiles, que nous continuerons d’évaluer. Nos efforts dans ce sens serontcompatibles avec l’indivisibilitĂ© de la sĂ©curitĂ© des AlliĂ©s. Nous sommes favorables Ă  un renforce-ment du rĂŽle du Centre ADM au sein du SecrĂ©tariat international, pour soutenir les travaux menĂ©spar l’Alliance en vue de lutter contre cette menace.

Nous rĂ©affirmons que le dĂ©sarmement, la maĂźtrise des armements et la non-prolifĂ©ration contri-buent de facon essentielle Ă  prĂ©venir la dissĂ©mination et l’emploi des ADM et de leurs vecteurs.Nous soulignons qu’il est important de respecter et de renforcer les rĂ©gimes multilatĂ©raux existantsde non-prolifĂ©ration et de contrĂŽle des exportations et les accords internationaux de maĂźtrise desarmements et de dĂ©sarmement.

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5. En admettant la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la SlovĂ©nieen tant que nouveaux membres, l’OTAN sera mieux Ă  mĂȘme de relever les dĂ©fis prĂ©sents et futurs.Ces pays ont prouvĂ© leur attachement aux principes et valeurs de base inscrits dans le TraitĂ© deWashington, leur capacitĂ© de participer Ă  tout l’éventail des missions de l’Alliance, y compris la dĂ©-fense collective, ainsi que leur ferme volontĂ© de contribuer Ă  la stabilitĂ© et Ă  la sĂ©curitĂ©, spĂ©cialementdans les zones de crise et de conflit. Nous engagerons immĂ©diatement des pourparlers d’adhĂ©sion enayant pour objectif de voir signer les protocoles d’accession pour la fin de mars 2003 et de voir leprocessus de ratification se terminer Ă  temps pour que ces pays puissent se joindre Ă  l’Alliance auplus tard Ă  notre Sommet de mai 2004. Au cours de la pĂ©riode conduisant Ă  l’adhĂ©sion, l’Allianceassociera les pays invitĂ©s le plus possible Ă  ses activitĂ©s. Nous nous engageons Ă  continuer d’appor-ter une aide et un soutien, notamment dans le cadre du Plan d’action pour l’adhĂ©sion (MAP). Nousattendons avec intĂ©rĂȘt de recevoir des pays invitĂ©s leurs calendriers de rĂ©formes, en fonction des-quels de nouveaux progrĂšs seront attendus de leur part, avant et aprĂšs l’adhĂ©sion, en vue d’accroĂźtreleur contribution Ă  l’Alliance.

6. Nous fĂ©licitons l’Albanie de ses progrĂšs significatifs dans la voie de la rĂ©forme, de son rĂŽle constructifpour promouvoir la stabilitĂ© rĂ©gionale et de son ferme soutien Ă  l’Alliance. Nous fĂ©licitons l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* des progrĂšs significatifs qu’elle a accomplis dans son proces-sus de rĂ©forme, du ferme soutien fourni aux opĂ©rations de l’Alliance, ainsi que des importantes me-sures qu’elle a prises pour surmonter ses problĂšmes internes et faire avancer la dĂ©mocratie, la stabi-litĂ© et la rĂ©conciliation interethnique. Nous continuerons d’aider ces deux pays, notamment dans lecadre du MAP, pour qu’ils parviennent Ă  la stabilitĂ©, Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la prospĂ©ritĂ© et puissent ainsiremplir les obligations liĂ©es au statut de membre. Dans ce contexte, nous avons Ă©galement dĂ©cidĂ©d’amĂ©liorer notre capacitĂ© de contribuer Ă  la poursuite de la rĂ©forme en Albanie, et de continuerd’aider au dĂ©roulement de la rĂ©forme du secteur de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ© dans l’ex-RĂ©publiqueyougoslave de MacĂ©doine* grĂące Ă  la prĂ©sence Ă©tablie par l’OTAN dans ce pays. Nous encourageonsces deux pays Ă  redoubler d’efforts dans la voie de la rĂ©forme. Leur demande d’adhĂ©sion reste Ă l’examen en vue d’une admission future.

La demande de la Croatie, qui a fait des progrĂšs encourageants dans la voie de la rĂ©forme, sera aussiĂ  l’examen en vue d’une adhĂ©sion future. Les progrĂšs dans cette direction dĂ©pendront de la poursuitedes efforts de rĂ©forme de la Croatie et de son respect de toutes ses obligations internationales, ycompris Ă  l’égard du Tribunal pĂ©nal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Le Plan d’action pour l’adhĂ©sion restera le moyen de suivre les progrĂšs accomplis par les pays can-didats. Les pays que nous avons invitĂ©s aujourd’hui ne seront pas les derniers Ă  l’ĂȘtre.

7. Le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) et le Partenariat pour la paix (PPP) ont grandementaccru la sĂ©curitĂ© et la stabilitĂ© dans l’ensemble de la zone euro-atlantique. Nous avons dĂ©cidĂ©aujourd’hui de renforcer notre coopĂ©ration avec les pays du CPEA/PPP. Notre dialogue politique seraintensifiĂ©, et les AlliĂ©s, en concertation avec les Partenaires, associeront davantage ces pays, danstoute la mesure du possible et comme il conviendra, Ă  la planification, la conduite et la supervision desactivitĂ©s et projets auxquels ils participent et contribuent. Nous avons mis en place de nouveauxmĂ©canismes pratiques, tels que les plans d’action individuels pour le Partenariat, qui assureront uneapproche globale, adaptĂ©e et diffĂ©renciĂ©e du Partenariat et permettront de soutenir les efforts derĂ©forme des Partenaires. Nous engageons les Partenaires, y compris les pays des rĂ©gions stratĂ©gi-quement importantes du Caucase et d’Asie centrale, Ă  tirer parti de ces mĂ©canismes. Nous nousfĂ©licitons de voir les Partenaires rĂ©solus Ă  tout mettre en Ɠuvre pour combattre le terrorisme, notam-

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ment dans le cadre du Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme. Nous continuerons aussi derenforcer encore l’interopĂ©rabilitĂ© et les activitĂ©s en matiĂšre de dĂ©fense, qui constituent le cƓur denotre partenariat. La participation au PPP et au CPEA pourrait dans l’avenir ĂȘtre Ă©largie Ă  laRĂ©publique fĂ©dĂ©rale de Yougoslavie et Ă  la Bosnie-HerzĂ©govine, une fois que les progrĂšs nĂ©cessai-res auront Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, y compris en ce qui concerne une coopĂ©ration pleine et entiĂšre avec le TPIY.

8. Nous nous fĂ©licitons des rĂ©sultats significatifs du Conseil OTAN-Russie enregistrĂ©s depuis l’histori-que Sommet OTAN-Russie de Rome. Nous avons approfondi nos relations de maniĂšre bĂ©nĂ©fique Ă tous les peuples de la zone euro-atlantique. Les Etats membres de l’OTAN et la Russie travaillentensemble au sein du Conseil OTAN-Russie en tant que partenaires Ă©gaux, rĂ©alisant des progrĂšs dansdes domaines tels que le maintien de la paix, la rĂ©forme de la dĂ©fense, la prolifĂ©ration des ADM, larecherche et le sauvetage, les plans civils d’urgence, la dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre et lalutte contre le terrorisme vers la rĂ©alisation de l’objectif que nous partageons : une Europe stable,pacifique et sans division. ConformĂ©ment Ă  l’Acte fondateur et Ă  la DĂ©claration de Rome, nous som-mes dĂ©terminĂ©s Ă  intensifier et Ă  Ă©largir notre coopĂ©ration avec la Russie.

9. Nous demeurons attachĂ©s Ă  de solides relations OTAN-Ukraine au titre de la Charte de partenariatspĂ©cifique. Nous prenons note de la dĂ©termination de l’Ukraine Ă  poursuivre sur la voie d’une intĂ©gra-tion euro-atlantique totale et nous engageons ce pays Ă  mettre en Ɠuvre toutes les rĂ©formes nĂ©ces-saires, y compris en ce qui concerne l’application des contrĂŽles des exportations, pour atteindre cetobjectif. Le nouveau plan d’action que nous adoptons avec l’Ukraine reprĂ©sente un important pas enavant ; il recense les secteurs de rĂ©forme politiques, Ă©conomiques, militaires et autres ou l’Ukraines’est engagĂ©e Ă  faire de nouveaux progrĂšs et ou l’OTAN continuera d’apporter une aide. La poursuitedes progrĂšs dans l’approfondissement et le renforcement de nos relations requiert, de la part del’Ukraine, un attachement sans Ă©quivoque aux valeurs qui sont celles de la communautĂ© euro-atlantique.

10. Nous rĂ©affirmons que la sĂ©curitĂ© en Europe est Ă©troitement liĂ©e Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la stabilitĂ© enMĂ©diterranĂ©e. Nous dĂ©cidons en consĂ©quence de renforcer substantiellement les dimensions politi-que et pratique de notre Dialogue mĂ©diterranĂ©en, partie intĂ©grante de l’approche coopĂ©rative quel’Alliance a de la sĂ©curitĂ©. A cet Ă©gard, nous encourageons une intensification de la coopĂ©ration pra-tique et une interaction efficace sur les questions de sĂ©curitĂ© d’intĂ©rĂȘt commun, y compris en rapportavec le terrorisme, comme il conviendra, pour lesquels l’OTAN peut apporter un plus. Nous redisonsque le Dialogue mĂ©diterranĂ©en et d’autres initiatives internationales, dont le processus de Barcelonede l’Union europĂ©enne, se complĂštent et se renforcent mutuellement.

11. L’OTAN et l’Union europĂ©enne ont des intĂ©rĂȘts stratĂ©giques en commun. Nous demeurons ferme-ment attachĂ©s aux dĂ©cisions prises au Sommet de Washington et lors des rĂ©unions ministĂ©riellesultĂ©rieures en vue de renforcer la coopĂ©ration entre l’OTAN et l’UE. Le succĂšs de notre coopĂ©ration aĂ©tĂ© mis en Ă©vidence par nos efforts concertĂ©s dans les Balkans pour rĂ©tablir la paix et crĂ©er lesconditions de la mise en place de sociĂ©tĂ©s prospĂšres et dĂ©mocratiques. Les Ă©vĂ©nements du11 septembre 2001 et ceux qui les ont suivis ont soulignĂ© encore l’importance d’une transparence etd’une coopĂ©ration accrues entre nos deux organisations sur des questions d’intĂ©rĂȘt commun relativesĂ  la sĂ©curitĂ©, Ă  la dĂ©fense et Ă  la gestion des crises afin qu’il soit possible d’apporter Ă  celles-ci larĂ©ponse militaire la plus appropriĂ©e et de les gĂ©rer avec efficacitĂ©. Nous restons dĂ©terminĂ©s Ă  accom-plir les progrĂšs requis sur les divers aspects de nos relations, en notant qu’il est nĂ©cessaire de trouverdes solutions qui satisfassent tous les AlliĂ©s sur la question de la participation d’AlliĂ©s europĂ©ensnon-membres de l’UE, pour que s’établisse entre nos deux organisations un vĂ©ritable partenariatstratĂ©gique.

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12. Soucieuse de promouvoir encore la paix et la stabilitĂ© dans la zone euro-atlantique, l’OTAN conti-nuera de dĂ©velopper sa coopĂ©ration Ă©troite et fructueuse avec l’OSCE dans les domaines complĂ©-mentaires que sont la prĂ©vention des conflits, la gestion des crises et les opĂ©rations de relĂšvementaprĂšs un conflit.

13. L’Alliance a jouĂ© un rĂŽle vital dans le rĂ©tablissement d’un environnement sur en Europe du Sud-Est.Nous rĂ©affirmons notre soutien pour l’intĂ©gritĂ© territoriale et la souverainetĂ© de tous les pays de cetterĂ©gion stratĂ©giquement importante. Nous continuerons de nous employer, avec nos partenaires ausein de la SFOR et de la KFOR, les Nations Unies, l’Union europĂ©enne, l’OSCE et d’autres organisa-tions internationales, Ă  construire une Europe du Sud-Est pacifique, stable et dĂ©mocratique, ou tousles pays prendraient eux-mĂȘmes en charge le processus de rĂ©forme et seraient intĂ©grĂ©s dans lesstructures euro-atlantiques. Nous restons dĂ©terminĂ©s Ă  voir cet objectif se rĂ©aliser. Nous attendonsdes pays de la rĂ©gion qu’ils continuent de construire des dĂ©mocraties multiethniques durables, d’éra-diquer la criminalitĂ© organisĂ©e et la corruption et d’asseoir l’état de droit, qu’ils coopĂšrent au niveaurĂ©gional et qu’ils remplissent pleinement leurs obligations internationales, y compris en traduisant enjustice Ă  La Haye toutes les personnes inculpĂ©es par le TPIY. Les progrĂšs que ces pays rĂ©aliserontdans la voie de la rĂ©forme dĂ©termineront le rythme de leur intĂ©gration dans les structures euro-atlantiques. Nous confirmons le maintien de notre prĂ©sence dans la rĂ©gion et nous sommes prĂȘts Ă aider ces pays, par le biais de programmes individuels d’assistance, Ă  poursuivre leurs progrĂšs. Enfonction des progrĂšs qui continueront d’ĂȘtre faits et de l’analyse de l’environnement politique et desĂ©curitĂ© qui prĂ©vaudra, nous examinerons diffĂ©rentes options pour la poursuite de la rationalisation etde la restructuration des forces, en tenant compte d’une approche rĂ©gionale. Nous nous fĂ©licitons dela conclusion positive de l’opĂ©ration Amber Fox dans l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine*.Nous avons dĂ©cidĂ© de laisser en place une prĂ©sence de l’OTAN pour une pĂ©riode limitĂ©e, Ă  partir du15 dĂ©cembre, afin de contribuer au maintien de la stabilitĂ©, ce que nous rĂ©examinerons Ă  la lumiĂšre del’évolution de la situation. Nous notons que l’UE s’est dĂ©clarĂ©e prĂȘte Ă  assurer la relĂšve de l’opĂ©rationmilitaire dans l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine* dans les conditions appropriĂ©es.

14. Les pays membres de l’OTAN ont rĂ©pondu Ă  l’appel du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies concer-nant l’aide Ă  apporter au gouvernement afghan pour rĂ©tablir la sĂ©curitĂ© Ă  Kaboul et dans ses environs.Leurs forces constituent l’épine dorsale de la Force internationale d’assistance Ă  la sĂ©curitĂ© (ISAF) enAfghanistan. Nous fĂ©licitons le Royaume-Uni et la Turquie des contributions qu’ils ont apportĂ©es suc-cessivement en tant que pays chef de file de l’ISAF, et nous notons avec satisfaction que l’Allemagneet les Pays-Bas sont disposĂ©s Ă  leur succĂ©der conjointement dans cette fonction. L’OTAN a dĂ©cidĂ© defournir un soutien dans certains domaines aux deux nouveaux pays chefs de file de l’ISAF, tĂ©moi-gnant ainsi de la continuitĂ© de notre engagement. Cependant, c’est aux Afghans eux-mĂȘmes qu’in-combe la responsabilitĂ© d’assurer la sĂ©curitĂ© et le maintien de l’ordre dans l’ensemble de leur pays.

15. Nous restons attachĂ©s au TraitĂ© sur les forces conventionnelles en Europe (FCE) et rĂ©affirmons notreposition rĂ©solument favorable Ă  l’entrĂ©e en vigueur rapide du TraitĂ© adaptĂ©. Le rĂ©gime FCE contribuede maniĂšre fondamentale Ă  l’accroissement de la sĂ©curitĂ© et de l’intĂ©gration europĂ©ennes. Nous nousfĂ©licitons de l’approche adoptĂ©e par les pays non signataires du TraitĂ© FCE qui ont manifestĂ© leurintention de demander Ă  accĂ©der au TraitĂ© adaptĂ© lors de son entrĂ©e en vigueur. Leur accessionreprĂ©senterait une contribution supplĂ©mentaire importante Ă  la stabilitĂ© et Ă  la sĂ©curitĂ© en Europe.Nous prenons note avec satisfaction des rĂ©sultats significatifs des efforts de la Russie tendant Ă rĂ©duire ses forces, dans la zone visĂ©e Ă  l’article V du TraitĂ©, jusqu’aux niveaux agrĂ©Ă©s. Nous appelonsde nos vƓux la prompte exĂ©cution des engagements d’Istanbul restant Ă  remplir au sujet de la GĂ©orgieet de la Moldova, exĂ©cution qui crĂ©era les conditions requises pour que les AlliĂ©s et les autres Etatsparties aillent de l’avant s’agissant de la ratification du TraitĂ© FCE adaptĂ©.

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16. Alors que l’OTAN se transforme, nous avons souscrit Ă  un ensemble de mesures visant Ă  amĂ©liorerl’efficience et l’efficacitĂ© de l’organisation du SiĂšge. L’initiative OTAN+ sur les questions relatives auxressources humaines vient complĂ©ter cet effort. Nous entendons continuer de fournir, individuelle-ment et collectivement, les ressources nĂ©cessaires pour permettre Ă  notre Alliance de remplir lestĂąches que nous lui assignons.

17. Nous saluons le rĂŽle que joue l’AssemblĂ©e parlementaire de l’OTAN s’agissant de complĂ©ter lesefforts dĂ©ployĂ©s par l’OTAN pour projeter la stabilitĂ© dans l’ensemble de l’Europe. Nous apprĂ©cionsĂ©galement la contribution qu’apporte l’Association du TraitĂ© atlantique en s’employant Ă  faire mieuxcomprendre l’Alliance et ses objectifs par les opinions publiques de nos pays.

18. Nous exprimons notre profonde gratitude au gouvernement tchĂšque pour la gracieuse hospitalitĂ© qu’ilnous a offerte.

19. Notre rĂ©union au sommet dĂ©montre que les AlliĂ©s europĂ©ens et nord-amĂ©ricains, dĂ©jĂ  unis par l’his-toire et par des valeurs communes, continueront de former une communautĂ© dĂ©terminĂ©e et apte Ă dĂ©fendre le territoire, les populations et les forces de nos pays face Ă  toutes les menaces et Ă  tous lesdĂ©fis. Depuis plus de cinquante ans, l’OTAN dĂ©fend la paix, la dĂ©mocratie et la sĂ©curitĂ© dans la zoneeuro-atlantique. Les engagements que nous avons pris ici, Ă  Prague, sont de nature Ă  garantir quel’Alliance continuera de jouer ce rĂŽle vital dans l’avenir.

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DÉCLARATION DU SOMMET DE PRAGUE SUR L’IRAQdiffusĂ©e par les chefs d’Etat et de gouvernement participant Ă  la rĂ©union du Conseil de l’Atlantique Nord21 novembre 2002

Nous, chefs d’Etat et de gouvernement des dix-neuf pays membres de l’OTAN, rĂ©unis Ă  Prague, avonsexprimĂ© la vive prĂ©occupation que nous inspirent le terrorisme et la prolifĂ©ration des armes de destructionmassive.

En ce qui concerne l’Iraq, nous nous engageons Ă  appuyer pleinement la mise en application de la rĂ©so-lution 1441 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies et appelons l’Iraq Ă  se conformer intĂ©gralement etimmĂ©diatement Ă  cette rĂ©solution et Ă  toutes les rĂ©solutions pertinentes du Conseil de sĂ©curitĂ©.

Nous dĂ©plorons que l’Iraq ne se soit pas acquittĂ© intĂ©gralement des obligations qui lui avaient Ă©tĂ© impo-sĂ©es en tant que mesure indispensable pour rĂ©tablir la paix et la sĂ©curitĂ© internationales et nous rappelonsque le Conseil de sĂ©curitĂ© a dĂ©cidĂ© dans sa rĂ©solution d’accorder Ă  l’Iraq une derniĂšre possibilitĂ© des’acquitter des obligations en matiĂšre de dĂ©sarmement qui lui incombent en vertu des rĂ©solutions perti-nentes du Conseil.

Les membres de l’OTAN sont unis dans leur dĂ©termination Ă  prendre des mesures efficaces pour aider etsoutenir les Nations Unies dans leurs efforts visant Ă  faire en sorte que l’Iraq respecte intĂ©gralement etimmĂ©diatement, sans conditions ni restrictions, la rĂ©solution 1441. Nous rappelons que le Conseil desĂ©curitĂ©, dans cette rĂ©solution, a averti l’Iraq des graves consĂ©quences auxquelles celui-ci aurait Ă  faireface s’il continuait Ă  manquer Ă  ses obligations.

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ANNONCE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’OTAN, LORD ROBERTSON,CONCERNANT L’ÉLARGISSEMENT21 novembre 2002

L’OTAN n’a jamais Ă©tĂ© une organisation fermĂ©e. ConstituĂ©e de 12 Etats lors de sa crĂ©ation, elle s’estprogressivement Ă©largie pour compter successivement 14, 15, 16 puis, en 1999, 19 pays membres.

La porte de l’OTAN est toujours ouverte. En 1999, les dirigeants de l’Alliance ont lancĂ© un Plan d’actionpour l’adhĂ©sion, destinĂ© Ă  aider les pays d’Europe Ă  se prĂ©parer en vue d’une future adhĂ©sion. Les payscandidats ont dĂ©ployĂ© de grands efforts pour moderniser et rĂ©former leurs forces armĂ©es, et pour rĂ©pon-dre aux normes trĂšs Ă©levĂ©es de l’OTAN sur les plans des valeurs, de la primautĂ© du droit et de la soliditĂ©des institutions dĂ©mocratiques.

Tous les candidats ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  des choix difficiles. Qu’ils aient relevĂ© ce dĂ©fi donne la mesure deleur dĂ©termination politique Ă  adhĂ©rer Ă  l’OTAN.

Au mois de juin de l’an dernier, les dirigeants des pays de l’OTAN avaient annoncĂ© leur intention de lancerde nouvelles invitations Ă  adhĂ©rer Ă  l’Alliance.

Nous avons pris, depuis lors, des dispositions pour garantir que l’OTAN elle-mĂȘme soit prĂȘte Ă  s’élargir.Au terme d’un processus approfondi de rĂ©forme interne, une organisation concue Ă  l’origine pour 12 Etatssera prĂȘte Ă  fonctionner de maniĂšre tout aussi efficace avec plus du double de pays membres.

Nous pouvons par consĂ©quent affirmer, avec la plus grande confiance, que ce nouveau cycle d’élargisse-ment maintiendra et accroĂźtra la force, la cohĂ©sion et la vitalitĂ© de l’OTAN, et qu’il n’est pas dirigĂ© contre lesintĂ©rĂȘts de sĂ©curitĂ© de l’un ou l’autre des Etats partenaires.

Vous avez rĂ©cemment recu un rapport global sur le processus d’élargissement. Nous devons aujourd’huiprendre une dĂ©cision sur les nouveaux pays que nous allons inviter Ă  entreprendre des pourparlersd’adhĂ©sion.

Il s’agit d’une dĂ©cision d’importance cruciale, Ă  propos de laquelle un consensus s’est progressivementdĂ©gagĂ©, entre les AlliĂ©s, au cours des derniers mois. Je crois que nous sommes maintenant parvenus Ă  ceconsensus. Je propose par consĂ©quent aux chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN dedĂ©cider d’inviter la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la SlovĂ©nie Ă engager des pourparlers d’adhĂ©sion Ă  l’OTAN. Je considĂšre que cette proposition est approuvĂ©e - leConseil en a dĂ©cidĂ© ainsi.

Cette dĂ©cision capitale Ă©tant ainsi prise, je voudrais maintenant donner la parole aux membres du Conseilau niveau des chefs d’Etat et de gouvernement.

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RAPPORT SUR LE REuEXAMEN D’ENSEMBLE DU CONSEIL DE PARTENARIATEURO-ATLANTIQUE ET DU PARTENARIAT POUR LA PAIX

RAPPEL

1. ConformĂ©ment Ă  son Concept stratĂ©gique, l’Alliance cherche, par sa politique d’ouverture, Ă  prĂ©-server la paix, Ă  soutenir et Ă  promouvoir la dĂ©mocratie, Ă  contribuer Ă  la prospĂ©ritĂ© et au progrĂšs, etĂ  favoriser un partenariat authentique avec et entre tous les pays euro-atlantiques dĂ©mocratiques.Cette action vise Ă  renforcer la sĂ©curitĂ© de tous, n’exclut personne, et aide Ă  surmonter les divisionset les dĂ©saccords qui pourraient dĂ©boucher sur l’instabilitĂ© et sur des conflits. Le Conseil de parte-nariat euro-atlantique sert de cadre gĂ©nĂ©ral pour tous les aspects de la coopĂ©ration que l’OTANmĂšne avec ses Partenaires. Le Partenariat pour la paix est le principal mĂ©canisme permettant d’éta-blir des liens pratiques en matiĂšre de sĂ©curitĂ© entre l’Alliance et ses Partenaires et de renforcerl’interopĂ©rabilitĂ© entre les Partenaires et l’OTAN.

2. Lors de leurs rĂ©unions de Reykjavik et de Bruxelles tenues respectivement en mai et juin 2002, lesMinistres des pays de l’OTAN ont dĂ©clarĂ© qu’ils se rĂ©jouissaient Ă  la perspective d’établir avec lesPartenaires des relations nouvelles, plus substantielles, qui intensifieront la coopĂ©ration face auxnouveaux dĂ©fis pour la sĂ©curitĂ©, y compris le terrorisme. Ils ont chargĂ© le Conseil en session per-manente de poursuivre le rĂ©examen des Partenariats de l’OTAN, en vue de prĂ©senter aux chefsd’Etat et de gouvernement, lors de leur rĂ©union de Prague, des propositions concrĂštes visant Ă dĂ©velopper encore le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) et le Partenariat pour la paix(PPP) afin de mieux servir AlliĂ©s et Partenaires face aux dĂ©fis du XXIe siĂšcle.

3. En entreprenant ce rĂ©examen, les AlliĂ©s et les Partenaires ont pris acte du fait que le Documentcadre du PPP et le Document de base du CPEA restent valides. Ils ont confirmĂ© une nouvelle foisleur engagement commun Ă  renforcer et Ă  Ă©tendre la paix et la stabilitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique, sur la base des valeurs et des principes communs qui sous-tendent leur coopĂ©ration. Ilsont rĂ©affirmĂ© leur engagement en faveur du Partenariat euro-atlantique et leur volontĂ© de continuerĂ  tirer parti du succĂšs du CPEA et du PPP dans tous les domaines de consultation et de coopĂ©ra-tion. Les AlliĂ©s et les Partenaires restent attachĂ©s aux dĂ©cisions pertinentes prises aux Sommets deMadrid et de Washington et poursuivront leurs efforts en vue de les mettre en Ɠuvre intĂ©gralement.Dans ce contexte, ils soulignent le rĂŽle toujours essentiel de l’interopĂ©rabilitĂ© des forces des paysalliĂ©s et partenaires en tant que condition prĂ©alable Ă  toute poursuite d’une coopĂ©ration fructueusedans les opĂ©rations de rĂ©ponse aux crises.

4. Faisant fond sur les rÎles distincts du CPEA et du PPP, le réexamen visait en particulier à faire ensorte que le CPEA et le PPP :

‱ contribuent Ă  la stabilitĂ© internationale en fournissant de maniĂšre systĂ©matique aux PartenairesintĂ©ressĂ©s des avis et une aide concernant les aspects de leur processus de rĂ©forme interne quitouchent Ă  la dĂ©fense et Ă  la sĂ©curitĂ© ; favorisent, si possible, des rĂ©formes politiques et institu-tionnelles plus importantes ;

‱ contribuent Ă  crĂ©er des conditions extĂ©rieures favorables aux rĂ©formes internes par des formesappropriĂ©es de dialogue et de coopĂ©ration ;

‱ contribuent Ă  la sĂ©curitĂ© internationale en prĂ©parant et en associant les Partenaires intĂ©ressĂ©s Ă des opĂ©rations et des activitĂ©s dirigĂ©es par l’OTAN, dont celles qui ont trait Ă  la rĂ©ponse auterrorisme ;

‱ continuent de soutenir, pour les Partenaires intĂ©ressĂ©s, la politique de la porte ouverte de l’OTAN,conformĂ©ment au document “Partenariat pour la paix -Invitation” de 1994.

DOCUMENTATION

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5. Pour atteindre cet objectif, le réexamen a été mené en vue de :

‱ prendre en compte effectivement la diversitĂ© des intĂ©rĂȘts des AlliĂ©s et des besoins desPartenaires ;

‱ adapter les formes de consultation et de coopĂ©ration pour faire face aux nouveaux dĂ©fis qui seposent en matiĂšre de sĂ©curitĂ© ;

‱ accroĂźtre encore l’interopĂ©rabilitĂ© des forces des pays partenaires avec celles de l’Alliance ;‱ rationaliser et harmoniser les rapports entre le CPEA et le PPP ;‱ amĂ©liorer la gestion et l’organisation du CPEA et du PPP.

PROPOSITIONS D’INNOVATION ET D’ADAPTATION

5.1 Renforcer les consultations dans les domaines politique et de la sécurité

- Les AlliĂ©s et les Partenaires s’efforceront de veiller Ă  ce que les discussions menĂ©es au sein duCPEA se concentrent davantage sur les prioritĂ©s politiques et les prĂ©occupations majeures desĂ©curitĂ© qu’ils ont en commun. Les AlliĂ©s s’efforceront d’informer les Partenaires et/ou de connaĂź-tre leur avis dĂšs le dĂ©but des discussions de l’Alliance sur les questions d’importance pour lesintĂ©rĂȘts des Partenaires dans les domaines politique et de la sĂ©curitĂ©.

- Les AlliĂ©s accueilleront avec satisfaction les demandes de consultation politique des Partenairesavec l’Alliance, individuellement ou par petits groupes, sur les questions revĂȘtant pour eux uneimportance particuliĂšre dans les domaines politique et de la sĂ©curitĂ©. Les dĂ©cisions en la matiĂšreseront prises au cas par cas. Ces consultations pourront se tenir Ă  diffĂ©rents niveaux, avec lespays et/ou le SecrĂ©tariat international. Elles pourront mais ne devront pas nĂ©cessairementconduire Ă  des relations politiques plus systĂ©matiques.

- Au cas par cas et lorsqu’il y aura lieu, les AlliĂ©s pourront dĂ©cider d’inviter les Partenaires, Ă  titreindividuel, Ă  participer Ă  leurs dĂ©libĂ©rations sur les questions prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt particulier pources Partenaires, ou sur les questions ou l’avis des Partenaires sera particuliĂšrement utile auxAlliĂ©s.

5.2 Renforcer encore l’interopĂ©rabilitĂ©

- Depuis la crĂ©ation du PPP en 1994, l’interopĂ©rabilitĂ© a Ă©tĂ© au centre de la coopĂ©ration de l’OTANavec les Partenaires. Le processus de planification et d’examen (PARP) du PPP, introduit en1994 et considĂ©rablement renforcĂ© en 1997, est l’un des instruments les plus importants de dĂ©-veloppement de l’interopĂ©rabilitĂ©. GrĂące au PARP, il a Ă©tĂ© possible d’entreprendre les opĂ©rationsdu PPP dirigĂ©es par l’OTAN dans les Balkans, qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© des contributions substantiellesdes Partenaires. En mĂȘme temps, le PARP est devenu un outil de planification utile pour lesPartenaires participant Ă  ces opĂ©rations, car il a Ă©voluĂ© pour devenir un processus de planificationfort semblable au processus d’établissement des plans de dĂ©fense de l’OTAN. Les initiativeslancĂ©es au Sommet de Washington ont encore renforcĂ© le rĂŽle opĂ©rationnel du PPP.

- Les AlliĂ©s et les Partenaires :‱ soulignent que les outils Ă©prouvĂ©s fournis par les initiatives lancĂ©es au Sommet de Washington

pour un Partenariat renforcĂ© et plus opĂ©rationnel, conjointement avec le PARP et les exercices,y compris les plus exigeants, sont essentiels pour accroĂźtre encore l’interopĂ©rabilitĂ© ;

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‱ conviennent que d’autres efforts dĂ©terminĂ©s sont nĂ©cessaires pour assurer la mise en ƓuvreintĂ©grale de ces outils et, en cas de besoin, pour en Ă©largir le champ d’action, notamment en cequi concerne le concept de capacitĂ©s opĂ©rationnelles (OCC) et le programme de renforcementde la formation et de l’entraĂźnement PPP (T&EEP) ;

‱ continueront de considĂ©rer les dĂ©veloppements liĂ©s Ă  l’interopĂ©rabilitĂ© au sein du PPP pourl’évolution et l’éventuelle adaptation du PARP.

5.3 Adoption d’une approche plus large de la sĂ©curitĂ© dans le cadre du CPEA et du PPP

- En consultation avec les Partenaires, les AlliĂ©s :‱ rĂ©examineront et, si nĂ©cessaire, Ă©largiront la portĂ©e et la teneur du programme de travail du

Partenariat afin de prendre dument en compte les nouveaux risques et dĂ©fis ;‱ examineront de nouvelles mesures envisageables pour faciliter et harmoniser la coopĂ©ration

opérationnelle entre les structures de sécurité, y compris celles qui dépassent le cadre de laresponsabilité des ministÚres de la défense concernés, suivant les demandes des autoritésnationales ;

‱ dĂ©velopperont encore la coopĂ©ration dans le domaine des plans civils d’urgence, afin d’aider lesautoritĂ©s nationales Ă  se prĂ©parer Ă  protĂ©ger les populations civiles contre les incidents ADM,les attaques terroristes, les accidents d’origine technologique et les catastrophes naturelles.Ceci pourrait Ă©galement inclure les travaux visant Ă  dĂ©finir des moyens de promouvoir l’intero-pĂ©rabilitĂ© entre les capacitĂ©s nationales nĂ©cessaires.

- Les AlliĂ©s et les Partenaires :‱ prendront en compte l’approche plus large de la sĂ©curitĂ© dans les consultations politiques et

autres dĂ©bats menĂ©s dans les cadres appropriĂ©s du CPEA et du PPP ;‱ rechercheront, dans les actions menĂ©es afin de rĂ©pondre aux nouveaux dĂ©fis pour la sĂ©curitĂ©,

notamment les armes de destruction massive (ADM) et le terrorisme, la complémentarité parrapport à celles des autres organisations internationales.

5.4 Un Partenariat plus cohĂ©sif et axĂ© sur le rĂ©sultat : mĂ©canisme du Plan d’action pour le Partenariat

- Pour accroĂźtre et cibler leurs efforts conjoints consacrĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ© euro-atlantique, les AlliĂ©s etles Partenaires mettront au point et utiliseront un mĂ©canisme de coopĂ©ration pratique adaptĂ© Ă chaque problĂšme, axĂ© sur le rĂ©sultat et faisant appel aux AlliĂ©s et aux Partenaires intĂ©ressĂ©s. Lesdomaines ou une telle approche pourrait ĂȘtre adoptĂ©e sont la sĂ©curitĂ© aux frontiĂšres, les moyensd’action conjointe, les situations d’urgence dans le domaine civil, la gestion des ressources ou lesquestions d’environnement. Un tel mĂ©canisme pourrait aussi servir Ă  aborder de facon pragmati-que des problĂšmes prĂ©cis dans un contexte rĂ©gional.

- Le Plan d’action pour le Partenariat contre le terrorisme sera un premier effort dans ce sens. IlsystĂ©matisera et organisera toutes les formes d’interaction des Partenaires avec l’OTAN en rĂ©-ponse au terrorisme.

5.5 Relations plus individualisĂ©es et complĂštes avec les Partenaires : le plan d’action individuel pourle Partenariat (IPAP)

- Les AlliĂ©s sont dĂ©terminĂ©s Ă  poursuivre et Ă  accroĂźtre le soutien et les avis qu’ils fournissent auxPartenaires intĂ©ressĂ©s en ce qui concerne les efforts que ces derniers dĂ©ploient en vue derĂ©former et de moderniser leur dĂ©fense et leurs systĂšmes de sĂ©curitĂ© afin de pouvoir faire faceaux dĂ©fis du XXIe siĂšcle. L’Alliance est prĂȘte Ă  apporter son soutien Ă  des rĂ©formes politiques etinstitutionnelles plus vastes entreprises par les Partenaires.

DOCUMENTATION

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- Dans ce contexte, les AlliĂ©s encouragent les Partenaires Ă  nouer des relations bilatĂ©rales plusĂ©troites avec l’OTAN et Ă  approuver des plans d’action individuels pour le Partenariat, qui hiĂ©rar-chiseront, harmoniseront et organiseront tous les aspects des relations OTAN-Partenaires dansles cadres du CPEA et du PPP, conformĂ©ment aux objectifs de l’OTAN et Ă  la situation et auxintĂ©rĂȘts particuliers de chaque Partenaire intĂ©ressĂ©.

- Par la voie de ces plans, Ă©laborĂ©s sur une base bisannuelle, l’OTAN fournira son aide et ses avisciblĂ©s et adaptĂ©s Ă  chaque pays concernant les objectifs de rĂ©forme que les Partenaires intĂ©res-sĂ©s voudraient poursuivre en consultation avec l’Alliance. Un dialogue politique intensifiĂ© sur desquestions pertinentes pourrait faire partie intĂ©grante d’un plan d’action individuel pour lePartenariat.

- L’IPAP ne remplacerait pas l’IPP et n’affecterait pas la participation d’un Partenaire au PARP.L’IPP et sa base de donnĂ©es, modifiĂ©s si nĂ©cessaire, pourraient constituer un sous- ensemble del’IPAP et continuer Ă  servir d’instrument clĂ© dans l’organisation de la participation d’un Partenaireau PPP. Pour les pays qui n’opteraient pas pour un IPAP, le processus de l’IPP demeureraitinchangĂ©.

5.6 Accroßtre la contribution du Partenariat à la sécurité et à la stabilité au niveau sous- régional

- Les AlliĂ©s et les Partenaires continueront de redoubler d’efforts pour assurer la sĂ©curitĂ© et lastabilitĂ© dans les Balkans. Ils favoriseront et soutiendront la coopĂ©ration rĂ©gionale sur la base del’expĂ©rience acquise dans le cadre de l’Initiative de l’OTAN pour l’Europe du Sud- Est (IESE), duSEEGROUP et d’autres efforts dĂ©ployĂ©s au niveau rĂ©gional.

- En consultation et coopĂ©ration avec les Partenaires intĂ©ressĂ©s, et compte tenu de l’expĂ©rienceacquise en Europe du Sud-Est, les AlliĂ©s soutiendront la coopĂ©ration rĂ©gionale en Asie centrale etdans le Caucase.

- A cet effet, ils seront prĂȘts Ă  dĂ©signer des experts ou un(des) facilitateur(s) de l’OTAN pourcontribuer Ă  dĂ©finir les domaines d’intĂ©rĂȘt commun et soutenir les efforts de coopĂ©ration pratique.

- Les AlliĂ©s et les Partenaires s’efforceront d’appliquer les mĂ©canismes du Plan d’action pour lePartenariat afin de traiter les problĂšmes rĂ©gionaux.

- Les AlliĂ©s encourageront, conformĂ©ment Ă  l’objectif global visant Ă  promouvoir l’interopĂ©rabilitĂ©en vue d’opĂ©rations spĂ©cifiques, la mise sur pied de formations multinationales entre Partenaireset entre Partenaires et AlliĂ©s ainsi que la poursuite de l’élaboration des accords existants dans cedomaine.

- Les AlliĂ©s Ă©tudieront comment les quartiers gĂ©nĂ©raux militaires de l’OTAN, Ă  tous les niveauxconcernĂ©s, pourraient soutenir au mieux les efforts de coopĂ©ration rĂ©gionale dans la rĂ©gioneuro-atlantique.

5.7 AccroĂźtre l’association des Partenaires au processus de prise de dĂ©cision de l’OTAN dans certainsdomaines

Les AlliĂ©s, en concertation avec les pays partenaires, poursuivront leurs efforts visant Ă  assurer, etaccroĂźtre dans toute la mesure du possible, la participation de ces pays, s’il y a lieu, Ă  la planifica-tion, la conduite et la supervision des activitĂ©s et projets auxquels ils participent et contribuent.

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Page 94: le sommet de prague et la transformation de l'otan

A cette fin, ils veilleront Ă  :

- dans le cadre du document sur le cadre politico-militaire,

‱ examiner, de facon gĂ©nĂ©rale, les possibilitĂ©s d’amĂ©liorer encore la pleine mise en Ɠuvre desdispositions du document sur le cadre politico-militaire afin de faire participer le plus tĂŽt possibleles Partenaires contributeurs au processus de dĂ©cision concernant des opĂ©rations dirigĂ©es parl’OTAN auxquelles ils participent ;

‱ Ă©tudier, dans ce contexte, les possibilitĂ©s de faire participer, de facon appropriĂ©e, lesPartenaires aux Ă©valuations des aspects pertinents de la menace terroriste.

- En outre, ils examineront s’il est judicieux d’appliquer les principes sous-jacents et l’esprit ducadre politico-militaire pour les opĂ©rations du PPP dirigĂ©es par l’OTAN Ă  d’autres activitĂ©s etprojets spĂ©cifiques liĂ©s au Partenariat auxquels ils participent ou contribuent. Les domaines Ă prendre en considĂ©ration pourraient ĂȘtre, notamment, les suivants : exercices PPP, y compris lesaspects PPP de la politique et de la programmation relatives aux exercices OTAN/PPP ainsi quede l’exĂ©cution d’exercices ; et mise en Ɠuvre des fonds d’affectation spĂ©ciale du PPP.

- Ils examineront Ă©galement comment la participation des Partenaires participants pourrait, le casĂ©chĂ©ant, ĂȘtre assurĂ©e ou encore accrue dans les domaines suivants, par des modalitĂ©s pragma-tiques faisant fond sur les procĂ©dures existantes :

‱ Ă©tablissement et mise en Ɠuvre de plans d’action pour le Partenariat, tels que pour le renfor-cement de capacitĂ©s spĂ©cifiques essentielles pour la dĂ©fense contre les attaques terroristes ;

‱ Ă©tablissement et approbation de plans d’action individuels pour le Partenariat ;‱ dans le contexte plus large de l’interopĂ©rabilitĂ© dans le cadre du PPP, du PARP et des travaux

connexes dans le domaine de la normalisation, y compris les aspects pertinents des questionsde défense NBC ;

‱ Ă©tablissement de plans civils d’urgence (PCU).

5.8 AmĂ©liorer les modalitĂ©s de liaison entre l’OTAN et les capitales des pays partenaires

- Les AlliĂ©s examineront comment amĂ©liorer les modalitĂ©s de liaison entre l’OTAN et les capitalesdes pays partenaires afin de permettre aux pays d’Asie centrale et du Caucase de bĂ©nĂ©ficier plusfacilement des connaissances spĂ©cialisĂ©es et des conseils de l’OTAN, le but Ă©tant d’apporter unappui plus efficace au dĂ©veloppement et Ă  la mise en Ɠuvre d’activitĂ©s et de programmes decoopĂ©ration et d’information dans le cadre du CPEA et du PPP.

5.9 Promouvoir des relations de travail plus Ă©troites entre les structures militaires

- L’OTAN et/ou les AlliĂ©s chercheront Ă  Ă©tablir des relations de travail/modalitĂ©s de liaison fonction-nelles plus officielles avec les Partenaires s’agissant des unitĂ©s militaires et des quartiers gĂ©nĂ©-raux, en s’inspirant des dispositions dĂ©jĂ  prĂ©vues dans le concept de capacitĂ©s opĂ©rationnelles.Cela pourrait comprendre :

‱ le “jumelage” d’unitĂ©s de pays alliĂ©s et de pays partenaires ainsi que le “jumelage” d’unitĂ©s depays partenaires, qui seraient susceptibles de coopĂ©rer dans des opĂ©rations de rĂ©ponse auxcrises dirigĂ©es par l’OTAN ; il conviendrait, en particulier, de prĂ©voir des mesures permettant

DOCUMENTATION

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Page 95: le sommet de prague et la transformation de l'otan

d’assurer une coopĂ©ration et une liaison Ă©troites entre les forces spĂ©cialisĂ©es pour des opĂ©ra-tions dans des environnements asymĂ©triques ;

‱ l’encouragement, le renforcement et l’officialisation des relations de travail, qui se sont Ă©tabliesau fil du temps Ă  l’occasion des exercices et des opĂ©rations entre les commandements del’OTAN et les quartiers gĂ©nĂ©raux de forces multinationales alliĂ©es, d’une part, et les forces etquartiers gĂ©nĂ©raux de pays partenaires, (“affiliation”) d’autre part, y compris le rattachement depersonnel de pays partenaires Ă  des quartiers gĂ©nĂ©raux multinationaux pertinents de la struc-ture de forces de l’OTAN ;

‱ sur la base des dispositions existantes en matiĂšre de liaison au niveau des commandementsstratĂ©giques de l’OTAN, l’élargissement du cadre d’affectation temporaire de personnel deliaison de pays partenaires aux niveaux subordonnĂ©s de la structure de commandement del’OTAN pour aboutir Ă  une approche plus formelle, en se fondant sur les besoins de coopĂ©rationpratiques.

- Les AlliĂ©s, en concertation avec les Partenaires, procĂ©deront au rĂ©examen des concepts et struc-tures actuels du PPP (y compris ceux de la Cellule de coordination du Partenariat (CCP), desĂ©lĂ©ments d’état-major du PPP (PSE) et des Centres d’entraĂźnement PPP), dans le but d’exploiterau mieux les possibilitĂ©s qu’ils offrent d’associer les Partenaires Ă  des activitĂ©s PPP avec l’OTANet les pays alliĂ©s, d’une facon plus Ă©troite, plus directe et plus rĂ©guliĂšre. Il conviendrait, Ă  cetĂ©gard, d’examiner la possibilitĂ© d’amĂ©liorer les mĂ©canismes existants pour prendre en compte,analyser et dissĂ©miner les enseignements tirĂ©s des exercices OTAN/PPP.

- Les AlliĂ©s et les Partenaires favoriseront l’établissement, entre les structures civilo/militaires per-tinentes, de relations de travail rĂ©guliĂšres, semblables Ă  celles qui existent dĂ©jĂ  entre les structu-res militaires.

5.10 Offrir davantage de possibilitĂ©s au personnel civil des Partenaires au sein des structures de l’OTAN

- Les Alliés :

‱ reverront le programme de stages du PPP afin d’accroĂźtre les possibilitĂ©s de stages dansd’autres domaines d’activitĂ© de l’OTAN/du PPP, d’augmenter ainsi le nombre de crĂ©neauxofferts et d’étendre, le cas Ă©chĂ©ant, la durĂ©e des stages ;

‱ Ă©tudieront l’utilitĂ© et la faisabilitĂ© et les incidences Ă©ventuelles d’un concept dâ€™â€œĂ©tats-majors in-tĂ©grĂ©s du PPP” civils.

5.11 Améliorer les modalités de financement

- Les Alliés examineront la politique de financement du PPP dans le but de traiter les demandesindividuelles de subsides adressées par les Partenaires avec plus de souplesse afin de permettreun financement accru pour la participation à des activités PPP, en veillant à assurer la cohérenceentre les demandes de financement des Partenaires et leurs objectifs au titre du Partenariat.

- La politique relative au fonds d’affectation spĂ©ciale du PPP a Ă©tĂ© revue afin d’en Ă©tendre le mĂ©-canisme pour aider les Partenaires Ă  gĂ©rer les consĂ©quences de la rĂ©forme de la dĂ©fense. CesactivitĂ©s peuvent englober - sans s’y limiter toutefois - les projets en faveur de la rĂ©forme civile et

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dĂ©mocratique des forces armĂ©es, la reconversion du personnel militaire, la rĂ©affectation des ba-ses et l’établissement de plans et de budgets de dĂ©fense efficaces sous contrĂŽle dĂ©mocratique.Toutes les initiatives devront s’inscrire dans des projets spĂ©cifiques.

- Les AlliĂ©s examineront la politique OTAN agrĂ©Ă©e pour le financement de projets PPP au titre duNSIP afin d’en Ă©tendre l’application, notamment pour des projets ayant trait Ă  la rĂ©ponse auterrorisme.

5.12 AmĂ©liorer l’ensemble de l’organisation et de la gestion des activitĂ©s de Partenariat

- La notion d’un “Partenariat euro-atlantique”, englobant Ă  la fois le CPEA et le PPP, souligne lacohĂ©rence des relations de l’OTAN avec les Partenaires. Une telle approche globale permettrad’amĂ©liorer les procĂ©dures devant permettre de diriger et d’orienter les activitĂ©s de Partenariatd’une maniĂšre efficace et cohĂ©rente dans l’ensemble des domaines de coopĂ©ration au titre duCPEA et du PPP.

- Les AlliĂ©s examineront comment harmoniser et renforcer le soutien fourni par les comitĂ©s del’OTAN au CPEA et au PPP afin de fournir des orientations politiques rĂ©guliĂšres et cohĂ©rentes surles objectifs et les politiques de l’OTAN pour le Partenariat euro-atlantique.

- Les AlliĂ©s et les Partenaires renforceront le PMSC dans son rĂŽle de centre d’échanges dans lecontexte de l’aide bilatĂ©rale et de la coordination des activitĂ©s menĂ©es sur des questions clĂ©sconcernant le PPP, et favoriseront l’échange d’informations avec d’autres organisations interna-tionales, en particulier l’UE et l’OSCE, ainsi que des ONG, sur les concepts et programmes per-tinents, afin de rechercher une synergie en ce qui concerne l’aide Ă  fournir. Dans ce contexte,l’idĂ©e de Partenariats “avec mentor” (associant au moins un pays membre de l’OTAN et unPartenaire), dĂ©jĂ  appliquĂ©e pour le fonds d’affectation spĂ©ciale du PPP, sera Ă©laborĂ©e plus avant,en vue de rĂ©server Ă  des pays partenaires un rĂŽle de premier plan dans certains domaines fonc-tionnels ou thĂ©matiques.

- Les AlliĂ©s et les Partenaires examineront comment amĂ©liorer encore la structure, l’organisation etla conduite des rĂ©unions du CPEA Ă  tous les niveaux, et comment adapter d’autres aspects duCPEA et du PPP de facon Ă  assurer un soutien trĂšs efficace, cohĂ©rent et coordonnĂ© pour lesnouvelles relations plus approfondies entre l’OTAN et ses Partenaires.

INCIDENCES EN MATIERE DE RESSOURCES

6. Pour garantir la crĂ©dibilitĂ© des engagements de l’OTAN, l’efficacitĂ© des activitĂ©s et la conformitĂ© deces activitĂ©s avec les prioritĂ©s politiques de l’OTAN, il faudra procĂ©der Ă  un examen continu, appro-fondi et complet des incidences sur les ressources financiĂšres et humaines de chacune des modi-fications proposĂ©es aux politiques, activitĂ©s et formes de coopĂ©ration du CPEA/PPP, Ă  chaquestade de leur dĂ©veloppement et de leur mise en Ɠuvre.

RECOMMANDATIONS

7. Les chefs d’Etat et de gouvernement sont invitĂ©s :

- à entériner le présent rapport ;

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- Ă  charger le Conseil en session permanente de fournir si nĂ©cessaire des indications supplĂ©men-taires aux ComitĂ©s OTAN concernĂ©s afin que les propositions d’adaptation du CPEA et duPartenariat pour la paix soient davantage affinĂ©es et mises en Ɠuvre ;

- Ă  charger le Conseil en session permanente de tenir les Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de ladĂ©fense informĂ©s des progrĂšs rĂ©alisĂ©s et de fournir un rapport complet sur la mise en Ɠuvre desdĂ©cisions du Sommet de Prague Ă  leurs rĂ©unions de l’automne 2003.

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PLAN D’ACTION DU PARTENARIAT CONTRE LE TERRORISME21 novembre 2001

PREAMBULE

1. Le 12 septembre 2001, les Etats membres du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) ontcondamnĂ© sans rĂ©serve les attentats terroristes perpĂ©trĂ©s aux Etats-Unis le 11 septembre 2001, etse sont engagĂ©s Ă  mettre tout en Ɠuvre pour combattre le flĂ©au du terrorisme.

2. Dans le droit fil de cet engagement, les Etats membres du Conseil de partenariat euro- atlantique(ci-aprĂšs dĂ©nommĂ©s les Etats du CPEA) entĂ©rinent ici le prĂ©sent Plan d’action du Partenariatcontre le terrorisme, soucieux de remplir leurs obligations au regard du droit international relative-ment au combat contre le terrorisme, attentifs au fait que la lutte contre le terrorisme exige desefforts conjoints et globaux de la communautĂ© internationale, et dĂ©terminĂ©s Ă  contribuer efficace-ment Ă  ces efforts en s’appuyant sur la coopĂ©ration mise en Ɠuvre avec succĂšs Ă  ce jour dans lecadre du CPEA.

3. Les Etats du CPEA feront tout ce qui est en leur pouvoir pour prĂ©venir et rĂ©primer le terrorisme -quelle qu’en soit la forme et les manifestations - dans le respect des normes et principes univer-sellement reconnus du droit international, et conformĂ©ment Ă  la Charte des Nations Unies et Ă  laRĂ©solution 1373 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies. Dans ce contexte, ils s’emploieront enparticulier Ă  “trouver les moyens d’intensifier et d’accĂ©lĂ©rer l’échange d’informations opĂ©rationnel-les, concernant en particulier les actions ou les mouvements de terroristes ou de rĂ©seaux de ter-roristes” et ils soulignent “qu’il convient de renforcer la coordination des efforts accomplis auxĂ©chelons national, sous-rĂ©gional, rĂ©gional et international afin de renforcer une action mondialeface Ă  ce grave problĂšme et Ă  la lourde menace qu’il fait peser sur la sĂ©curitĂ© internationale”.

4. Les Etats du CPEA sont dĂ©terminĂ©s Ă  protĂ©ger et promouvoir les libertĂ©s fondamentales et lesdroits de l’homme, ainsi que la primautĂ© du droit, dans le combat contre le terrorisme.

5. Les Etats du CPEA réaffirment leur ferme volonté de signer, ratifier et appliquer les conventionspertinentes des Nations Unies se rapportant à la lutte contre le terrorisme.

6. Les Etats du CPEA coopĂ©reront dans la lutte menĂ©e contre le terrorisme dans le cadre du CPEAen conformitĂ© avec les spĂ©cificitĂ©s de leurs politiques de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense, ainsi qu’avec lesprincipes de l’ouverture Ă  tous et de l’autodiffĂ©renciation. Ils s’emploieront Ă  faire en sorte que lesefforts qu’ils dĂ©ploient dans ce cadre soient complĂ©mentaires de ceux entrepris par les institutionsinternationales compĂ©tentes.

OBJECTIFS

7. Les Etats du CPEA coopĂšrent dans toute une gamme de domaines du Conseil de partenariateuro-atlantique et du Partenariat pour la paix en rapport avec la lutte contre le terrorisme. Cesdomaines sont notamment les suivants : consultations politiques ; opĂ©rations ; interopĂ©rabilitĂ© mi-litaire ; planification des forces et de la dĂ©fense et rĂ©forme de la dĂ©fense ; gestion des consĂ©quen-ces, y compris les plans civils d’urgence ; dĂ©fense aĂ©rienne et gestion de l’espace aĂ©rien ; coopĂ©-ration en matiĂšre d’armement ; contrĂŽle et sĂ©curitĂ© des frontiĂšres ; Ă©limination des sources definancement du terrorisme ; prĂ©vention de la contrebande d’armes et d’explosifs ; questions scien-

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tifiques ; maĂźtrise des armements et lutte contre la prolifĂ©ration. Les Etats du CPEA soulignent quela maĂźtrise des armements et la lutte contre la prolifĂ©ration contribuent de facon essentielle aucombat menĂ© Ă  l’échelle mondiale contre le terrorisme, notamment en contribuant Ă  prĂ©venir l’uti-lisation d’ADM. Les Etats du CPEA soulignent dans ce contexte qu’il importe de se conformer auxinstruments multilatĂ©raux existants et de veiller Ă  leur mise en Ɠuvre effective.

8. GrĂące au Plan d’action du Partenariat, les Etats du CPEA recenseront, organiseront et systĂ©ma-tiseront les activitĂ©s CPEA/PPP, existantes et nouvelles, particuliĂšrement pertinentes pour la lutteinternationale contre le terrorisme.

9. Les principaux objectifs du Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme sont les suivants :

- reconfirmer la dĂ©termination des Etats du CPEA Ă  crĂ©er, en s’appuyant sur leurs valeurs dĂ©mo-cratiques communes, un environnement propre Ă  empĂȘcher le dĂ©veloppement et l’expansion duterrorisme, et Ă  s’aider mutuellement et Ă  fournir une aide Ă  d’autres dans cette entreprise ;

- souligner la dĂ©termination des Etats du CPEA Ă  agir contre le terrorisme sous toutes ses formeset dans toutes ses manifestations, ainsi que leur volontĂ© de coopĂ©rer pour la prĂ©vention, ladĂ©fense et la gestion des consĂ©quences dans le contexte d’attentats terroristes ;

- fournir aux Partenaires intĂ©ressĂ©s davantage de possibilitĂ©s d’apporter une contribution et unsoutien aux efforts dĂ©ployĂ©s par l’OTAN dans la lutte contre le terrorisme, compte tenu desspĂ©cificitĂ©s de leurs politiques de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense ;

- promouvoir et faciliter la coopération entre les Etats du CPEA dans la lutte contre le terrorisme,par la consultation politique et par des programmes pratiques situés dans le cadre du CPEA etdu Partenariat pour la paix ;

- sur demande, aider les Etats du CPEA Ă  faire face aux risques et aux consĂ©quences d’attentatsterroristes visant notamment leur infrastructure Ă©conomique et d’autres infrastructuresessentielles.

MECANISMES

10. Le Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme est lancĂ© sous l’autoritĂ© du Conseil del’Atlantique Nord, aprĂšs consultation des Partenaires au sein du CPEA.

11. Le Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme est le premier mĂ©canisme de coopĂ©rationpratique adaptĂ© Ă  chaque problĂšme, axĂ© sur le rĂ©sultat et faisant appel aux AlliĂ©s et aux PartenairesintĂ©ressĂ©s - mĂ©canisme prĂ©vu dans le Rapport global sur le rĂ©examen d’ensemble du Conseil departenariat euro-atlantique et du Partenariat pour la paix.

12. Ce Plan d’action sera mis en Ɠuvre Ă  partir des mĂ©canismes du CPEA/PPP, en conformitĂ© avecles principes de l’ouverture Ă  tous et de l’autodiffĂ©renciation, et il sera pris en compte dans lesProgrammes de partenariat individuels (IPP) ou dans le Plan d’action individuel pour le Partenariat(IPAP) menĂ©s entre l’OTAN et les Partenaires.

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13. PĂ©riodiquement le Conseil de l’Atlantique Nord, en consultation avec les Partenaires, Ă©valuera lesprogrĂšs rĂ©alisĂ©s dans la mise en Ɠuvre du Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme et enreverra le contenu, en prenant en compte de nouveaux dĂ©fis ou des circonstances nouvelles Ă©ven-tuellement apparus dans la lutte internationale contre le terrorisme.

14. Les activitĂ©s Ă©noncĂ©es dans le Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme ne feront pasobstacle aux autres initiatives que les Etats du CPEA peuvent prendre dans la lutte contre leterrorisme. Les Etats du CPEA continueront de promouvoir les initiatives de coopĂ©ration rĂ©gionalevisant Ă  combattre le terrorisme et Ă  faire face Ă  de nouvelles menaces en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, etils s’emploieront Ă  faire en sorte que ces initiatives soient complĂ©mentaires par rapport aux effortsdĂ©ployĂ©s dans le cadre du CPEA.

15. La participation de Partenaires du Dialogue mĂ©diterranĂ©en et d’autres Etats aux activitĂ©s prĂ©vuesdans le Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme, par exemple Ă  des ateliers, sĂ©minaires etautres activitĂ©s, pourra ĂȘtre envisagĂ©e au cas par cas.

PLAN D’ACTION

16. Les mesures spĂ©cifiques relevant du prĂ©sent Plan d’action du Partenariat contre le terrorisme sontĂ©noncĂ©es ci-aprĂšs ; d’autres Ă©lĂ©ments pourraient ĂȘtre ajoutĂ©s ultĂ©rieurement. Ces activitĂ©s serontmises en Ɠuvre dans le respect des lois et rĂ©glementations nationales en vigueur, des spĂ©cificitĂ©sdes politiques de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense des Etats du CPEA, ainsi que des principes de l’ouvertureĂ  tous et de l’autodiffĂ©renciation.

16.1 Intensifier les consultations et le partage d’informations

16.1.1 Consultations politiques. AlliĂ©s et Partenaires se consulteront rĂ©guliĂšrement au sujet de leurs prĂ©-occupations communes de sĂ©curitĂ© en rapport avec le terrorisme. Les AlliĂ©s s’efforceront d’infor-mer les Partenaires - et/ou de solliciter leurs points de vue - sur les questions relatives Ă  la luttecontre le terrorisme, dĂšs les premiĂšres phases de discussion au sein de l’Alliance. Les Partenairespourront demander, selon des procĂ©dures agrĂ©Ă©es, Ă  avoir des consultations politiques directesavec le Conseil de l’Atlantique Nord, individuellement ou en petits groupes, sur des sujets qui lesprĂ©occupent en matiĂšre de terrorisme. Les consultations et discussions porteront sur des sujets deprĂ©occupation clĂ©s en matiĂšre de sĂ©curitĂ© pour les AlliĂ©s et les Partenaires, pour autant que cesquestions concernent la lutte contre le terrorisme.

16.1.2 Partage d’informations. Les Etats du CPEA intensifieront leurs efforts visant Ă  partager des infor-mations et Ă  Ă©changer des avis se rapportant au terrorisme, Ă  l’occasion de rĂ©unions du CPEA,mais aussi de sĂ©minaires et ateliers tenus sous les auspices du CPEA/PPP. Des pays chefs de filepourront ĂȘtre invitĂ©s Ă  organiser de telles rencontres. Les Etats du CPEA prennent note de lacrĂ©ation d’une UnitĂ© de liaison pour le renseignement (ILU) du CPEA/PPP. Ils s’emploieront Ă promouvoir, en conformitĂ© avec leurs lĂ©gislations nationales, l’échange de donnĂ©es du renseigne-ment en rapport avec les menaces terroristes.

16.1.3 Partage d’informations en matiĂšre d’armement. Les Etats du CPEA partageront des informationssur des activitĂ©s de dĂ©veloppement et d’acquisition d’équipements qui renforcent leurs capacitĂ©snationales de lutte contre le terrorisme ; ce partage d’informations se fera au sein des groupescompĂ©tents de la ConfĂ©rence des Directeurs nationaux des armements (CDNA).

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Page 101: le sommet de prague et la transformation de l'otan

16.1.4 CoopĂ©ration scientifique pour la dĂ©tection et l’attĂ©nuation des nouvelles menaces et dĂ©fis en ma-tiĂšre de sĂ©curitĂ©. Les Etats rĂ©unis au sein du ComitĂ© sur les dĂ©fis de la sociĂ©tĂ© moderne (CDSM)en configuration CPEA Ă©changeront des informations dans le cadre de rĂ©seaux d’experts natio-naux travaillant sur des sujets prioritaires dĂ©signĂ©s liĂ©s Ă  la prĂ©vention et Ă  l’attĂ©nuation des attein-tes au fonctionnement de la sociĂ©tĂ©. Aussi bien les experts des Partenaires que ceux des paysalliĂ©s participeront Ă  ces activitĂ©s de coopĂ©ration. D’étroits contacts seront maintenus avec d’autresorganes de l’OTAN et d’autres organisations internationales, ainsi qu’avec le Groupement d’insti-tutions d’études de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© du PPP, le but Ă©tant de rechercher la complĂ©mentaritĂ©des efforts, de repĂ©rer les carences fondamentales et de lancer des projets de coopĂ©ration.

16.1.5 Plans civils d’urgence. Les Etats du CPEA partageront des informations pertinentes et participe-ront activement Ă  la planification civile d’urgence pour ce qui est d’évaluer les risques et de rĂ©duirela vulnĂ©rabilitĂ© des populations civiles face au terrorisme et aux ADM. Cela comprendra une par-ticipation active aux procĂ©dures de gestion des crises.

16.2 AmĂ©liorer l’état de prĂ©paration pour le combat contre le terrorisme

16.2.1 RĂ©forme du secteur de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ©. Les Partenaires intensifieront leurs efforts envue d’établir des forces efficaces, soumises Ă  un contrĂŽle dĂ©mocratique, convenablement structu-rĂ©es et bien Ă©quipĂ©es, capables de contribuer Ă  combattre le terrorisme.

16.2.2 Plans de forces. Les Partenaires participant au Processus de planification et d’examen (PARP) duPartenariat pour la paix donneront prioritĂ©, entre autres, aux objectifs du Partenariat visant Ă  amĂ©-liorer leurs capacitĂ©s de participer Ă  des activitĂ©s contre le terrorisme. Ces objectifs du Partenariatseront dĂ©signĂ©s comme tels au sein du PARP et seront aussi communiquĂ©s aux Partenaires neparticipant pas au PARP - pour information et en vue d’encourager ces pays Ă  mettre en Ɠuvredes efforts Ă©quivalents.

16.2.3 DĂ©fense aĂ©rienne et gestion de la circulation aĂ©rienne. AlliĂ©s et Partenaires coopĂ©reront aux ef-forts entrepris par le ComitĂ© OTAN de dĂ©fense aĂ©rienne pour amĂ©liorer les capacitĂ©s en matiĂšrede dĂ©fense aĂ©rienne et de police du ciel, et Ă  ceux dĂ©ployĂ©s par le ComitĂ© OTAN de gestion de lacirculation aĂ©rienne pour amĂ©liorer les procĂ©dures de coordination du contrĂŽle de la circulationaĂ©rienne civile et militaire, en rĂ©ponse Ă  la situation nouvelle. Ils contribueront, sur la base dedĂ©cisions nationales, Ă  la mise en place d’un Ă©change de donnĂ©es sur la situation aĂ©rienne entreAlliĂ©s et Partenaires.

16.2.4 Echange d’informations sur les forces. Les Etats du CPEA pourront envisager d’échanger desinformations sur les forces chargĂ©es d’opĂ©rations de contre-terrorisme et, s’il y a lieu, de faciliter lecontact entre elles.

16.2.5 Formation et exercices. Les Partenaires seront invitĂ©s Ă  participer Ă  des activitĂ©s de formation et Ă des exercices liĂ©s au terrorisme, qui seront coordonnĂ©s par le SACEUR/SACLANT. Dans la me-sure du possible, le Programme de travail du Partenariat offrira davantage de possibilitĂ©s et d’ac-tivitĂ©s liĂ©es Ă  la lutte antiterroriste, au chapitre de la formation et des exercices. Les exercicesseront employĂ©s aussi pour faire partager l’expĂ©rience acquise dans la lutte contre le terrorisme.

16.2.6 CoopĂ©ration en matiĂšre d’armement. Les Etats du CPEA utiliseront, ainsi qu’il conviendra, lesmĂ©canismes OTAN de coopĂ©ration en matiĂšre d’armement Ă©tablis sous l’égide de la CDNA, envue de mettre au point des solutions identiques, ou au moins interopĂ©rables, dans le domaine desĂ©quipements, le but Ă©tant de rĂ©pondre aux exigences liĂ©es aux activitĂ©s menĂ©es contre le terro-risme.

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16.2.7 CoopĂ©ration en matiĂšre de logistique. Les Etats du CPEA emploieront, ainsi qu’il conviendra, lesmĂ©canismes OTAN de coopĂ©ration relatifs Ă  la logistique Ă©tablis dans le cadre de la ConfĂ©rencedes hauts responsables de la logistique de l’OTAN, en vue de mettre au point des dispositionspermettant d’assurer un soutien efficace en faveur des activitĂ©s de lutte contre le terrorisme, ycompris le soutien du pays hĂŽte.

16.3 Entraver le soutien apporté aux groupes terroristes

16.3.1 ContrĂŽle des frontiĂšres. Les Etats du CPEA renforceront, par l’intermĂ©diaire de leurs organes char-gĂ©s du contrĂŽle des frontiĂšres, leurs efforts visant Ă  prĂ©venir les mouvements illicites de person-nels et de matĂ©riels au passage des frontiĂšres internationales. Ils soutiendront les efforts d’assis-tance mis en Ɠuvre dans ce domaine sous l’égide du Partenariat pour la paix. Dans ce contexte,ils seront encouragĂ©s Ă  accroĂźtre encore leur coopĂ©ration rĂ©gionale et internationale.

16.3.2 Dimension Ă©conomique. Les Etats du CPEA Ă©changeront des informations et des avis au sein duComitĂ© Ă©conomique en configuration CPEA sur les aspects Ă©conomiques de la lutte menĂ©e Ă l’échelle internationale contre le terrorisme, en particulier sur les dispositions rĂ©glementaires dres-sĂ©es comme obstacle au financement des activitĂ©s terroristes et aux mĂ©thodes et sources definancement des groupes terroristes.

16.3.3 MaĂźtrise des armements. Les Etats du CPEA poursuivront leur coopĂ©ration dans le domaine de lamaĂźtrise des armements et ils se consulteront sur des mesures de contrĂŽle efficace des dispositifsd’armes de destruction massive (ADM) et sur l’élimination sans risque des substances et matĂ©-riaux liĂ©s aux ADM. Par ailleurs, ils appuieront les efforts mis en Ɠuvre actuellement en vue d’éta-blir, avant la fin de 2002, un code de conduite international contre la prolifĂ©ration des missilesbalistiques.

16.3.4 Armes de petit calibre et armes lĂ©gĂšres. Les Etats du CPEA continueront d’échanger, au sein duGroupe ad hoc du CPEA sur les armes de petit calibre et les armes lĂ©gĂšres, des informations surle trafic illicite d’armes de petit calibre, de munitions, d’explosifs, de matĂ©riels et de technologiessusceptibles d’ĂȘtre utilisĂ©s pour soutenir le terrorisme.

16.4 Renforcer les capacités de contribuer à la gestion des conséquences

16.4.1 Terrorisme liĂ© aux ADM. Les Partenaires seront invitĂ©s Ă  apporter leur soutien et Ă  participer Ă  desactivitĂ©s dirigĂ©es par l’OTAN qui visent Ă  renforcer les capacitĂ©s de lutte contre le terrorisme liĂ© auxADM, ainsi qu’à Ă©changer s’il y a lieu, suivant des procĂ©dures Ă  Ă©tablir d’un commun accord, desinformations portant notamment sur l’expĂ©rience acquise dans ce domaine.

16.4.2 Renforcer la coopĂ©ration dans le domaine des plans civils d’urgence. Les Etats du CPEA poursui-vront leur coopĂ©ration en vue d’accroĂźtre l’état de prĂ©paration du secteur civil face Ă  d’éventuelsattentats terroristes faisant intervenir des ADM, comprenant des armes chimiques, biologiques,radiologiques et nuclĂ©aires, en continuant de mettre en Ɠuvre le Plan d’action pour les plans civilsd’urgence entĂ©rinĂ© par le SCEPC/CPEA le 26 novembre 2001 et actualisĂ© le 25 juin 2002. Enparticulier, les Partenaires s’associent aux efforts entrepris au sein du SCEPC et de ses bureauxet comitĂ©s d’étude en vue d’examiner toutes les options possibles pour soutenir, sur demande, les

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autoritĂ©s nationales face aux effets de toute attaque terroriste, en tenant compte des propositionsentĂ©rinĂ©es par les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays de l’Alliance Ă  leur rĂ©union deReykjavik. Il s’agit plus prĂ©cisĂ©ment des Ă©lĂ©ments suivants :

- coopĂ©ration entre autoritĂ©s civiles et militaires : repĂ©rage et mise en valeur des possibilitĂ©s decoopĂ©ration entre civils et militaires, s’agissant notamment de la formation, de l’utilisation descompĂ©tences d’experts, ainsi que du soutien rĂ©ciproque ;

- rĂ©action rapide : examen de la maniĂšre dont les capacitĂ©s nationales de rĂ©action rapide pour-raient mettre les Etats du CPEA mieux Ă  mĂȘme de rĂ©pondre Ă  une demande d’aide d’un paystouchĂ©, face aux consĂ©quences, pour la population civile, de l’utilisation d’ADM, ainsi que de lamaniĂšre dont les experts civils pourraient apporter leur contribution Ă  cet Ă©gard ; et examen avecle SCEPC des moyens de promouvoir l’interopĂ©rabilitĂ© de ces capacitĂ©s, ainsi que d’autres me-sures possibles, de telle sorte que les Etats du CPEA aient Ă  leur disposition toutes les optionspour apporter une rĂ©ponse soit nationale soit conjointe ;

- directives gĂ©nĂ©rales : directives gĂ©nĂ©rales ou normes minimales non obligatoires, dont les Etatsdu CPEA pourraient s’inspirer s’ils le souhaitent, en ce qui concerne la planification, l’entraĂźne-ment, les procĂ©dures et les Ă©quipements ;

- inventaire des capacitĂ©s : poursuite des efforts visant Ă  Ă©tablir et affiner l’inventaire des capaci-tĂ©s nationales, afin d’en maximiser l’intĂ©rĂȘt ;

- alerte et dĂ©tection : exploration, en coopĂ©ration avec les AutoritĂ©s militaires de l’OTAN, desmoyens d’aider les autoritĂ©s nationales Ă  amĂ©liorer la dĂ©tection d’éventuelles menaces ADM etl’alerte de la population dans ces circonstances ;

- rĂ©seau de laboratoires : examen de la possibilitĂ© de mettre en place un rĂ©seau de laboratoirespermanents et d’installations dĂ©ployables ;

- protocoles mĂ©dicaux : aide Ă  la mise au point de protocoles mĂ©dicaux permettant d’amĂ©liorer lesmoyens d’apporter une rĂ©ponse coordonnĂ©e ;

- renforcement du rĂŽle du Centre euro-atlantique de coordination des rĂ©actions en cas de catas-trophe (EADRCC) : poursuite de l’amĂ©lioration des capacitĂ©s de l’EADRCC, notamment en four-nissant des experts nationaux pour faire en sorte que les AlliĂ©s et les Partenaires puissent s’aidermutuellement de facon rapide et efficace en cas d’attentat terroriste faisant intervenir des ADM,y compris des armes CBRN ;

- franchissement des frontiùres : signature de l’Accord type sur la facilitation des transports civilstransfrontiùres d’importance vitale.

16.4.3 Contribution militaire à la gestion des conséquences. Les Etats du CPEA envisageront de fournirdes informations au SACEUR sur les capacités militaires permettant de contribuer à fournir, surdemande, une aide immédiate aux autorités civiles, notamment en ce qui concerne les attentatsfaisant intervenir des armes chimiques, biologiques et radiologiques.

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16.4.4 CoopĂ©ration Ă  des activitĂ©s scientifiques non classifiĂ©es visant Ă  rĂ©duire l’impact du terrorisme.Les Etats rĂ©unis au sein du ComitĂ© scientifique en configuration CPEA Ă©changeront des connais-sances scientifiques et technologiques sur des sujets en rapport avec la lutte contre le terrorisme.En outre, des experts de la Commission OTAN des sciences et technologies civiles liĂ©es Ă  lasĂ©curitĂ© mĂšneront des activitĂ©s de coopĂ©ration ciblĂ©es visant Ă  asseoir sur de meilleures bases lalimitation des incidences d’activitĂ©s terroristes. Les Partenaires ayant de fortes capacitĂ©s scienti-fiques dans des domaines pertinents travailleront de facon efficace avec des scientifiques del’OTAN pour mettre au point la base scientifique des efforts visant Ă  limiter l’impact du terrorisme.Le ComitĂ© scientifique donnera des avis au Conseil et Ă  d’autres comitĂ©s compĂ©tents sur lesaspects scientifiques des activitĂ©s terroristes, et il assurera une coordination Ă©troite avec les orga-nes de l’OTAN menant des activitĂ©s classifiĂ©es (notamment le Centre ADM et l’Organisation pourla recherche et la technologie).

16.4.5 CoopĂ©ration au dĂ©veloppement et Ă  l’acquisition d’équipements. Les Etats du CPEA s’emploie-ront, au sein des groupes de la CDNA, Ă  dĂ©finir les besoins en matiĂšre d’équipement liĂ©s Ă  lagestion des consĂ©quences d’un attentat terroriste, et, s’il y a lieu, ils coopĂ©reront au dĂ©veloppe-ment et/ou Ă  l’acquisition des moyens nĂ©cessaires pour rĂ©pondre Ă  ces besoins. L’accent doit ĂȘtremis sur les technologies duales, qui rĂ©pondent Ă  la fois aux exigences militaires et aux exigencesciviles.

16.5 Soutenir les Partenaires dans leurs efforts contre le terrorisme

16.5.1 Utiliser le mĂ©canisme de centre d’échanges du ComitĂ© directeur politico-militaire (PMSC). Dans lecadre existant du PMSC, une rĂ©union en configuration de centre d’échanges sera consacrĂ©e, s’il ya lieu, Ă  un examen ciblĂ© des besoins spĂ©cifiques des Partenaires en matiĂšre de lutte contre leterrorisme.

16.5.2 Etablir/contribuer Ă  alimenter des fonds d’affectation spĂ©ciale du PPP. Dans le respect de la poli-tique relative aux fonds d’affectation spĂ©ciale du PPP, les Etats du CPEA examineront la possibi-litĂ© d’établir des fonds d’affectation spĂ©ciale du PPP pour aider individuellement tel ou tel Etatmembre dans ses efforts spĂ©cifiques contre le terrorisme, tel que cela est envisagĂ© dans le Rap-port global sur le rĂ©examen d’ensemble du Conseil de partenariat euro-atlantique et du Partenariatpour la paix. Ces fonds d’affectation spĂ©ciale peuvent prĂ©senter un intĂ©rĂȘt particulier pour lesPartenaires d’Asie centrale, du Caucase et des Balkans. La mise en Ɠuvre de ces projets seraprioritaire.

16.5.3 Programmes de “mentorat”. Les Etats du CPEA Ă©laboreront des programmes de mentorat pourdes questions spĂ©cifiques liĂ©es au terrorisme, le but Ă©tant de partager des informations sur l’ex-pĂ©rience spĂ©cifique acquise dans le domaine du combat contre le terrorisme. Par ailleurs, lesexercices organisĂ©s “dans l’esprit du PPP” seront utilisĂ©s activement pour le partage de l’expĂ©-rience acquise dans le combat contre le terrorisme.

RAPPORTS

17. Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN, en qualitĂ© de PrĂ©sident du Conseil de partenariat euro-atlantique, pourra rendre compte des activitĂ©s relevant du Plan d’action du Partenariat contre leterrorisme aux Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©fense des pays de l’OTAN et du CPEA.

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18. Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral pourra communiquer le prĂ©sent document au Conseil de sĂ©curitĂ© desNations Unies, Ă  titre de contribution initiale du Partenariat Ă  l’application de la RĂ©solution 1373 duConseil de sĂ©curitĂ©.

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RÉUNION AU SOMMET DU CONSEIL DE PARTENARIAT EURO-ATLANTIQUECOMPTE RENDU SUCCINCT DU PRÉSIDENT22 novembre 2002

1. Les chefs d’Etat et de gouvernement des 46 pays membres du Conseil de partenariat euro-atlantique(CPEA), ou leurs reprĂ©sentants, se sont rĂ©unis aujourd’hui Ă  Prague pour examiner les dĂ©fis de sĂ©cu-ritĂ© du XXIe siĂšcle. Ils ont soulignĂ© leur volontĂ© commune de renforcer et d’étendre la paix et la stabilitĂ©dans la rĂ©gion euro-atlantique, sur la base des valeurs et principes qu’ils partagent et qui sous-tendentleur coopĂ©ration.

2. Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du CPEA ont reconnu que pays alliĂ©s et partenaires sontdans une large mesure confrontĂ©s aux mĂȘmes menaces nouvelles dans le domaine de la sĂ©curitĂ© etont exprimĂ© leur dĂ©termination Ă  Ɠuvrer ensemble face Ă  ces nouveaux dĂ©fis. Ils ont rĂ©affirmĂ© queleurs pays sont rĂ©solus Ă  combattre le flĂ©au du terrorisme, selon la dĂ©claration du CPEA du12 septembre 2001. Ils ont soulignĂ© l’importance des initiatives visant Ă  accroĂźtre la contribution duCPEA Ă  la lutte contre le terrorisme. Ils ont saluĂ© l’élaboration par les AlliĂ©s et les Partenaires du Pland’action du Partenariat contre le terrorisme, expression concrĂšte de leur dĂ©sir d’unir leurs efforts contrela menace terroriste, en fonction des politiques nationales et des moyens de leurs pays.

3. Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du CPEA ont Ă©galement redit leur attachement auPartenariat euro-atlantique et leur dĂ©termination Ă  faire fond sur les rĂ©alisations du CPEA et duPartenariat pour la paix (PPP) dans tous les domaines de consultation et de coopĂ©ration. L’évolution del’OTAN doit s’accompagner d’une adaptation de la teneur et des modalitĂ©s de sa coopĂ©ration avec lesPartenaires. Dans cette optique, les chefs d’Etat et de gouvernement du CPEA ont dĂ©battu du renfor-cement des consultations sur les questions politiques et de sĂ©curitĂ©, de l’adoption d’une approche pluslarge de la sĂ©curitĂ© dans le cadre du CPEA et du PPP, d’une association accrue des Partenaires auprocessus de dĂ©cision de l’OTAN dans les domaines pertinents et d’une intensification de l’interactionquotidienne entre l’Alliance et les Partenaires Ă  tous les niveaux appropriĂ©s et dans l’ensemble desstructures concernĂ©es.

4. Les chefs d’Etat et de gouvernement du CPEA ont recu un rapport sur le rĂ©examen d’ensemble duCPEA et du PPP, entrepris par les AlliĂ©s et les Partenaires Ă  la suite des rĂ©unions du printemps 2002des Ministres des pays de l’OTAN et du CPEA, et ils se sont dĂ©clarĂ©s pleinement favorables Ă  la sĂ©riede mesures proposĂ©es. Ils ont soulignĂ© l’importance que continuent Ă  revĂȘtir les initiatives duPartenariat lancĂ©es au Sommet de Washington, et ont rĂ©itĂ©rĂ© leur soutien Ă  la poursuite de la mise enƓuvre vigoureuse de ces initiatives. Ils ont insistĂ© sur le fait que l’interopĂ©rabilitĂ© demeure un Ă©lĂ©mentfondamental de la coopĂ©ration menĂ©e au titre du PPP et qu’elle doit ĂȘtre encore amĂ©liorĂ©e.

5. Les chefs d’Etat et de gouvernement du CPEA ont mis en Ă©vidence l’intĂ©rĂȘt d’un mode de fonctionne-ment souple, associant les AlliĂ©s et les Partenaires les plus disposĂ©s et les plus aptes Ă  contribuer Ă des projets spĂ©cifiques. Ils ont pris note du mĂ©canisme que le rapport propose pour le Plan d’action duPartenariat et qui sera utile Ă  cet Ă©gard. Ils ont soulignĂ© que la teneur et les modalitĂ©s de la coopĂ©rationmenĂ©e dans le cadre du CPEA et du PPP doivent ĂȘtre pleinement adaptĂ©es aux besoins et Ă  la situa-tion propres Ă  chacun des Partenaires, y compris ceux d’Asie centrale et du Caucase. A cette fin, lesrelations entre l’Alliance et les Partenaires intĂ©ressĂ©s doivent ĂȘtre plus individualisĂ©es et, dans cecontexte, de portĂ©e plus large. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont dĂšs lors pris note avec satis-faction du nouveau mĂ©canisme constituĂ© par les Plans d’action individuels pour le Partenariat, quiseront mis Ă  la disposition des Partenaires intĂ©ressĂ©s et contribueront Ă  promouvoir une coopĂ©rationplus ciblĂ©e et Ă  soutenir les rĂ©formes dĂ©mocratiques.

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6. Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du CPEA ont rĂ©affirmĂ© l’engagement de la communautĂ©euro-atlantique en faveur de la paix, de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© dans les Balkans. Ils se sont fĂ©licitĂ©sdes initiatives visant Ă  accroĂźtre encore la contribution du CPEA Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la stabilitĂ© au niveausous-rĂ©gional, y compris en Europe du Sud-Est.

7. Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du CPEA restent rĂ©solument attachĂ©s Ă  un partenariateuro-atlantique Ă©nergique et dynamique, ainsi qu’à une mise en Ɠuvre vigoureuse de toutes les initia-tives visant Ă  adapter ce partenariat aux dĂ©fis du XXIe siĂšcle.

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DÉCLARATION FAITE PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’OTAN, LORD ROBERTSON,EN SA QUALITÉ DE PRÉSIDENT DU CONSEIL OTAN-RUSSIE APRÈS LA RÉUNION DU CONSEILOTAN-RUSSIE AU NIVEAU DES MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES22 novembre 2002

Aujourd’hui, les Ministres des affaires Ă©trangĂšres des pays membres du Conseil OTAN-Russie :

‱ se sont rĂ©unis pour faire avancer les travaux entamĂ©s par les chefs d’Etat et de gouvernement auSommet de Rome et pour faire le bilan des six premiers mois d’activitĂ© du Conseil OTAN-Russie ;

‱ ont exprimĂ© leur profonde satisfaction devant les progrĂšs substantiels accomplis dans la mise en Ɠuvrede la DĂ©claration de Rome dans tous les domaines de coopĂ©ration qui y sont indiquĂ©s ;

‱ se sont fĂ©licitĂ©s en particulier des avancĂ©es rĂ©alisĂ©es dans le sens d’une intensification de la coopĂ©ra-tion en ce qui concerne :

- la gestion des crises : le COR au niveau des Ambassadeurs a approuvé un cadre politique pour faireavancer les travaux sur de futures opérations OTAN-Russie de maintien de la paix, et des progrÚs ontété faits dans le dialogue sur les moyens de renforcer la sécurité aux frontiÚres dans les Balkans ;

- la lutte contre le terrorisme : les travaux progressent sur un certain nombre d’évaluations des menacesterroristes spĂ©cifiques pesant sur la rĂ©gion euro-atlantique ; les Ministres ont dĂ©clarĂ© attendre avecintĂ©rĂȘt la tenue, le 9 dĂ©cembre Ă  Moscou, de la ConfĂ©rence OTAN-Russie sur “Le rĂŽle des forcesarmĂ©es dans la lutte contre le terrorisme”, et ils se sont fĂ©licitĂ©s des mesures prises pour rĂ©pondre plusefficacement aux dĂ©fis de sĂ©curitĂ© contemporains, en particulier le terrorisme et la prolifĂ©ration desarmes de destruction massive ;

- la rĂ©forme de la dĂ©fense : le SĂ©minaire de Rome d’octobre 2002 a ouvert la voie Ă  un dialogue plusfructueux au sein du COR et Ă  une coopĂ©ration accrue dans l’adaptation des forces militaires auxmenaces communes pour la sĂ©curitĂ© ;

- la dĂ©fense contre les missiles de thĂ©Ăątre : un ambitieux programme de travail a dĂ©fini une piste Ă suivre pour parvenir Ă  l’interopĂ©rabilitĂ© des systĂšmes alliĂ©s et russes ;

- les situations d’urgence dans le domaine civil : l’exercice menĂ© en septembre 2002 Ă  Bogorodsk surl’invitation de la Russie a donnĂ© un Ă©lan au dĂ©veloppement de la coopĂ©ration ;

- la non-prolifĂ©ration : des travaux sont en cours pour l’établissement d’une Ă©valuation conjointe destendances Ă  l’échelle mondiale en matiĂšre de prolifĂ©ration des agents NBC et de leurs vecteurs ;

‱ ont pris note de l’assurance donnĂ©e par les Etats membres de l’OTAN que les dĂ©cisions du Sommet alliĂ©de Prague ne sont pas dirigĂ©es contre les intĂ©rĂȘts de sĂ©curitĂ© de la Russie ni d’aucun autre Etatpartenaire ;

‱ ont rĂ©affirmĂ© les buts, les principes et les engagements exposĂ©s dans l’Acte fondateur sur les relations,la coopĂ©ration et la sĂ©curitĂ© mutuelles et dans la DĂ©claration de Rome ; redisant leur attachement auTraitĂ© FCE en tant que pierre angulaire de la sĂ©curitĂ© europĂ©enne, ils sont convenus de continuer àƓuvrer conjointement pour la ratification par les Etats parties et pour l’entrĂ©e en vigueur de l’Accord surl’adaptation du TraitĂ© FCE, ce qui permettrait l’accession d’Etats non parties au TraitĂ© FCE ;

‱ se sont fĂ©licitĂ©s de l’approche adoptĂ©e par les pays non signataires du TraitĂ© FCE qui ont manifestĂ© leurintention de demander Ă  accĂ©der au TraitĂ© FCE adaptĂ© lors de son entrĂ©e en vigueur, estimant quel’accession de ces pays reprĂ©senterait une importante contribution supplĂ©mentaire Ă  la stabilitĂ© et Ă  lasĂ©curitĂ© en Europe ;

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‱ sont convenus que dans l’environnement de sĂ©curitĂ© actuel, ou les AlliĂ©s et la Russie sont de plus enplus confrontĂ©s Ă  des menaces et Ă  des dĂ©fis communs, la poursuite de l’intensification de la coopĂ©ra-tion dans le cadre du COR accroĂźtra encore la sĂ©curitĂ© dans l’ensemble de la rĂ©gion euro-atlantique et,Ă  cet effet, ont chargĂ© le COR au niveau des Ambassadeurs d’élaborer pour 2003 un programme detravail solide, faisant fond sur les progrĂšs rĂ©alisĂ©s en 2002.

En ma qualité de Président du COR, je me réjouis à la perspective de la visite que je ferai à Moscou du8 au 10 décembre prochain pour de nouveaux entretiens avec les dirigeants russes, et qui offrira uneoccasion de développer encore la coopération OTAN-Russie.

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PLAN D’ACTION OTAN-UKRAINE22 novembre 2002

INTRODUCTION

Le prĂ©sent Plan d’action, dont l’établissement fait suite Ă  la dĂ©cision prise par la Commission OTAN-Ukraine d’approfondir et d’élargir les relations OTAN-Ukraine, reflĂšte la stratĂ©gie de l’Ukraine concernantses relations avec l’Organisation du TraitĂ© de l’Atlantique Nord (OTAN). Il s’appuie sur la Charte de par-tenariat spĂ©cifique OTAN-Ukraine, signĂ©e Ă  Madrid le 9 juillet 1997, qui demeure le fondement des rela-tions OTAN-Ukraine.

Le Plan d’action a pour objet d’identifier clairement les prioritĂ©s et les objectifs stratĂ©giques de l’UkrainedestinĂ©s Ă  concrĂ©tiser ses aspirations Ă  une pleine intĂ©gration dans les structures de sĂ©curitĂ© euro-atlantiques, et de fournir un cadre stratĂ©gique pour la coopĂ©ration OTAN-Ukraine prĂ©sente et future autitre de la Charte. Dans ce contexte, il sera rĂ©examinĂ© pĂ©riodiquement.

Le Plan d’action contient des objectifs et des principes Ă©tablis d’un commun accord. A l’appui de cesprincipes et objectifs, on Ă©laborera des Plans annuels des cibles Ă  atteindre (ATP) (voir Section V) quicontiendront des mesures spĂ©cifiques Ă  prendre par l’Ukraine, et des actions conjointes OTAN-Ukraine,en fonction des besoins.

SECTION I. QUESTIONS POLITIQUES ET ECONOMIQUES

1. Politique et sécurité

A. Questions de politique intérieure

Principes

Pour atteindre son objectif, qui est une intĂ©gration euro-atlantique plus Ă©troite, l’Ukraine continuera Ă  me-ner une politique intĂ©rieure fondĂ©e sur le renforcement de la dĂ©mocratie et de l’Etat de droit, le respect desdroits de l’homme, le principe de la sĂ©paration des pouvoirs et de l’indĂ©pendance de la magistrature, latenue d’élections dĂ©mocratiques conformĂ©ment aux normes de l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coo-pĂ©ration en Europe (OSCE), le pluralisme politique, la libertĂ© de parole et de la presse, le respect desdroits des minoritĂ©s nationales et ethniques, et la non-discrimination pour des motifs politiques, religieuxou ethniques. Pour atteindre ces objectifs, l’Ukraine devra notamment veiller Ă  l’adaptation de toute lalĂ©gislation applicable en la matiĂšre.

Compte tenu de l’orientation de sa politique Ă©trangĂšre vers une intĂ©gration europĂ©enne et euro-atlantique,et de son objectif dĂ©clarĂ© Ă  long terme qui est l’adhĂ©sion Ă  l’OTAN, l’Ukraine continuera Ă  dĂ©velopper salĂ©gislation en se fondant sur les principes universels de la dĂ©mocratie et du droit international.

Un Ă©lĂ©ment important de la rĂ©forme du systĂšme judiciaire est la participation aux conventions du Conseilde l’Europe qui dĂ©finissent des normes communes pour les pays europĂ©ens. Des initiatives sont prisesactuellement pour rĂ©former les autoritĂ©s de police, pour amĂ©liorer les mĂ©canismes garantissant la mise enconformitĂ© de toutes les structures publiques et civiles avec les rĂšgles d’un Etat de droit et pour renforcerle rĂŽle des organes de protection des droits des citoyens.

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Objectifs

I.1.A.1 renforcer les institutions dĂ©mocratiques et Ă©lectorales ;I.1.A.2 renforcer l’autoritĂ© judiciaire et l’indĂ©pendance de la magistrature ;I.1.A.3 promouvoir le dĂ©veloppement et le renforcement de la sociĂ©tĂ© civile et la primautĂ© du droit,

promouvoir les droits de l’homme et les libertĂ©s fondamentales des citoyens ;I.1.A.4 garantir la libertĂ© de culte ;I.1.A.5 garantir la libertĂ© de rĂ©union ;I.1.A.6 mener Ă  bien la rĂ©forme de l’administration ;I.1.A.7 renforcer le contrĂŽle civil et dĂ©mocratique des forces armĂ©es et de l’ensemble du secteur de la

sĂ©curitĂ© ;I.1.A.8 lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent et les activitĂ©s Ă©conomiques illĂ©gales par

des mesures Ă©conomiques, juridiques, organisationnelles et coercitives ; prendre les mesuresnĂ©cessaires pour que l’Ukraine soit rayĂ©e de la liste des pays qui ne respectent pas les recom-mandations du Groupe d’action financiĂšre sur le blanchiment de capitaux (GAFI), en particulieren votant et en appliquant une loi rĂ©pondant aux normes du GAFI ;

I.1.A.9 entreprendre des rĂ©formes constitutionnelles et administratives pour assurer l’équilibre et unecoopĂ©ration efficace entre les trois pouvoirs : lĂ©gislatif, exĂ©cutif et judiciaire.

B. Politique étrangÚre et de sécurité

Principes

La pleine intĂ©gration dans les structures euro-atlantiques constitue l’objectif stratĂ©gique et la prioritĂ© del’Ukraine en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre. Dans ce contexte, l’évolution de la politique intĂ©rieure l’Ukrainesera fonction de dĂ©cisions visant Ă  la prĂ©parer Ă  atteindre son objectif, qui est l’intĂ©gration dans les struc-tures euro-atlantiques.

L’OTAN et l’Ukraine partagent la mĂȘme vision d’une Europe entiĂšre et libre, et sont toutes deux dĂ©termi-nĂ©es Ă  lutter contre le terrorisme, la prolifĂ©ration des armes de destruction massive (ADM), l’instabilitĂ©rĂ©gionale et d’autres menaces pour la sĂ©curitĂ©.

Les intĂ©rĂȘts de sĂ©curitĂ© nationale et la situation internationale actuelle imposent un approfondissementessentiel des relations entre l’Ukraine et l’OTAN.

Objectifs

I.1.B.1 actualiser la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© de l’Ukraine en fonction de son objectif, qui estson intĂ©gration Ă  part entiĂšre dans les structures euro-atlantiques ;

I.1.B.2 rĂ©former les structures de sĂ©curitĂ© de l’Etat pour reflĂ©ter la politique euro-atlantique del’Ukraine ;

I.1.B.3 jouer un rĂŽle majeur dans la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© rĂ©gionales, notamment en renforcant lacontribution de l’Ukraine Ă  la coopĂ©ration internationale en matiĂšre de rĂšglement des conflits etde maintien de la paix ;

I.1.B.4 maintenir et renforcer sa participation dans les opérations de maintien de la paix (PKO) ;I.1.B.5 observer pleinement les obligations internationales en matiÚre de maßtrise des armements ;I.1.B.6 développer les relations civilo-militaires ;I.1.B.7 renforcer la participation à la lutte internationale contre le terrorisme, notamment la mise en

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Ɠuvre intĂ©grale de toutes les rĂ©solutions pertinentes du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unieset la participation aux mesures prĂ©vues dans le Plan d’action du Partenariat contre le terroris-me ;

I.1.B.8 continuer à prendre les mesures antiterroristes nécessaires au plan intérieur, notamment enrenforcant les contrÎles aux frontiÚres et le contrÎle des exportations afin de lutter contre laprolifération des ADM et de leurs vecteurs, ainsi que le blanchiment de capitaux.

2. Questions Ă©conomiques

Principes

Les principes de la consolidation de l’économie de marchĂ© et des normes Ă©conomiques de l’OCDE, de laprotection des libertĂ©s Ă©conomiques, de la stabilitĂ© et du bien-ĂȘtre par la libertĂ© Ă©conomique, de la justicesociale et d’une attitude responsable en matiĂšre d’environnement sont d’une importance capitale pour ledĂ©veloppement de l’économie ukrainienne.

Pour atteindre son objectif stratĂ©gique, qui est la pleine intĂ©gration dans les structures de sĂ©curitĂ©euro-atlantiques, l’Ukraine est rĂ©solue Ă  adapter sa lĂ©gislation nationale aux normes et pratiques euro-atlantiques.

L’Ukraine continuera de se fixer pour objectifs une croissance Ă©conomique durable et une Ă©lĂ©vation subs-tantielle du niveau de vie de sa population.

Un Ă©lĂ©ment essentiel de la stratĂ©gie Ă©conomique de l’Ukraine est de garantir l’ouverture de l’économieconformĂ©ment aux normes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cela favorisera la sĂ©curitĂ©Ă©conomique de l’Etat et garantira une coordination plus Ă©troite des politiques Ă©conomiques - intĂ©rieure etĂ©trangĂšre - de l’Etat.

La prioritĂ© de politique Ă©conomique Ă©trangĂšre de l’Ukraine est sa pleine intĂ©gration dans l’espace Ă©cono-mique mondial et l’approfondissement de sa coopĂ©ration Ă©conomique internationale.

Objectifs

I.2.1 favoriser une croissance Ă©conomique soutenue et promouvoir la transformation structurelle del’économie afin de maintenir une progression annuelle stable du PIB, une inflation faible, uneprogression du revenu rĂ©el et un dĂ©ficit budgĂ©taire limitĂ© ;

I.2.2 introduire un moratoire pour la mise en chantier des projets de loi sur les allĂ©gements fiscaux ;I.2.3 remplir les conditions nĂ©cessaires pour pouvoir adhĂ©rer Ă  l’OMC ;I.2.4 favoriser la coopĂ©ration Ă©conomique entre l’Ukraine, les pays de l’OTAN et les pays

partenaires ;I.2.5 entreprendre des rĂ©formes dans le domaine de l’économie de la dĂ©fense afin de progresser

vers l’objectif de l’intĂ©gration dans les structures euro-atlantiques ;I.2.6 mettre en place un cadre institutionnel favorisant les activitĂ©s commerciales, une croissance

Ă©conomique basĂ©e sur les transformations structurelles/novatrices, l’établissement d’infras-tructures sociales modernes et les mĂ©canismes de l’économie sociale/de marchĂ©, tout en prĂ©-servant un “filet de protection” social adĂ©quat ;

I.2.7 mettre en Ɠuvre les rĂ©formes structurelles et Ă©conomiques en tenant compte des recomman-dations de la Banque mondiale, du Fonds monĂ©taire international (FMI) et d’autres institutions

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internationales, notamment les mesures visant à faire progresser les privatisations, à luttercontre la corruption et à accroßtre la transparence dans la passation des marchés publics ;

I.2.8 intensifier le processus de réforme de la propriété fonciÚre ;I.2.9 garantir les droits économiques et les libertés des citoyens sous toutes leurs formes, notam-

ment en renforcant la protection des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle ;I.2.10 instaurer les conditions prĂ©alables essentielles Ă  la constitution d’une classe moyenne ;I.2.11 rĂ©duire les Ă©carts de revenu rĂ©el entre les catĂ©gories de population Ă  haut revenu et Ă  faible

revenu, et s’efforcer d’éliminer la pauvretĂ© ;I.2.12 amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© des approvisionnements en Ă©nergie.

3. Questions relatives à l’information

Principes

Les principes de la libertĂ© de parole et de la presse, et de la libre circulation de l’information sont lesfondements d’un Etat dĂ©mocratique et d’une sociĂ©tĂ© rĂ©gie par la primautĂ© du droit. Les dispositions de laConstitution ukrainienne ayant trait Ă  la libertĂ© de parole et d’information sont conformes Ă  l’article 19 de laDĂ©claration universelle des droits de l’homme et Ă  l’article 10 de la Convention de sauvegarde des droitsde l’homme et des libertĂ©s fondamentales.

L’Ukraine appuie la rĂ©solution 59(1) des Nations Unies qui stipule que la libertĂ© d’information est un droitfondamental de la personne et un critĂšre pour toutes les autres libertĂ©s.

Bien que la lĂ©gislation en la matiĂšre contienne des dispositions importantes pour la libertĂ© de parole etd’information, l’Ukraine est rĂ©solue Ă  amĂ©liorer le cadre gĂ©nĂ©ral et juridique dans lequel opĂšrent lesmĂ©dias, et Ă  renforcer la libertĂ© d’expression et le libre exercice de leur mĂ©tier par les mĂ©dias. Sur ce point,la coopĂ©ration Ă©troite de l’Ukraine avec les organisations internationales compĂ©tentes, en particulier avecle Conseil de l’Europe et l’OSCE, est essentielle.

Objectifs

I.3.1 amĂ©liorer les garanties concernant la libertĂ© de pensĂ©e et de parole, la libertĂ© de la presse, lalibre expression des opinions et convictions et l’accĂšs Ă  l’information, et veiller Ă  ce qu’ellessoient mises en application ;

I.3.2 garantir la libertĂ© de collecte, de publication et de diffusion d’informations par les mĂ©dias ;I.3.3 mettre en application la lĂ©gislation relative Ă  la levĂ©e des entraves aux activitĂ©s des mĂ©dias ;I.3.4 faire progresser la coopĂ©ration OTAN-Ukraine sur les questions d’information, y compris la

dimension parlementaire ;I.3.5 s’employer à faire mieux comprendre l’Alliance par l’opinion publique ukrainienne grñce à la

coopĂ©ration OTAN-Ukraine dans le domaine de l’information, notamment Ă  la coopĂ©ration avecle Centre d’information et de documentation de l’OTAN (NIDC).

SECTION II. QUESTIONS DE SECURITE ET DE DEFENSE ET QUESTIONS MILITAIRES

A. Réforme du secteur de la défense et de la sécurité

Principes

L’Ukraine reste dĂ©terminĂ©e Ă  faire progresser les rĂ©formes dans le secteur de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ©,afin de restructurer et de rĂ©organiser son institution nationale de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© pour en faire uneorganisation efficace, soumise Ă  un contrĂŽle dĂ©mocratique, qui soit en mesure de garantir la souverainetĂ©et l’intĂ©gritĂ© territoriale du pays et de contribuer Ă  la paix et Ă  la stabilitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique.

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En engageant ces rĂ©formes, l’Ukraine cherche Ă  adapter ses structures et ses missions Ă  l’évolution desrisques de sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion euro-atlantique, Ă  abandonner le principe de “la dĂ©fense circulaireterritoriale du pays” et Ă  confirmer la nĂ©cessitĂ© d’appuyer les aspects tant militaires que non militaires de lagestion des crises.

S’il est vrai que la rĂ©forme des forces armĂ©es restera une prioritĂ© absolue dans le contexte des nouveauxrisques pour la sĂ©curitĂ©, l’Ukraine cherche nĂ©anmoins Ă  mieux tirer parti des forces et moyens placĂ©sactuellement sous le contrĂŽle du Service des gardes-frontiĂšre, du MinistĂšre de l’intĂ©rieur et du MinistĂšredes situations d’urgence. La rĂ©forme des autres forces de sĂ©curitĂ©, comme celles du Service des gardes-frontiĂšre, permettra Ă  l’Ukraine d’ĂȘtre mieux Ă  mĂȘme de prĂ©venir les trafics de stupĂ©fiants, de matiĂšresradioactives et autres substances interdites et de technologies duales ainsi que la traite des ĂȘtres hu-mains, et de combattre la criminalitĂ© transfrontaliĂšre.

L’Ukraine cherchera Ă  accompagner sa rĂ©forme de la dĂ©fense de programmes qui portent sur les consĂ©-quences et les problĂšmes de cette rĂ©forme, avec, par exemple, des programmes d’aide pour le personnelmis Ă  la retraite ou dĂ©gagĂ© des cadres, pour les fermetures de bases, la destruction sans risque desmunitions et matĂ©riels excĂ©dentaires et obsolĂštes, la conversion des industries de dĂ©fense et l’assainis-sement de l’environnement.

Les forces armĂ©es ukrainiennes devront faire l’objet d’un renforcement fondamental de leur infrastructurede dĂ©fense, de leurs forces et capacitĂ©s afin de pouvoir rĂ©pondre au dĂ©fi du nouveau systĂšme de sĂ©curitĂ©collective et mener de nouvelles formes d’opĂ©rations militaires. Il faudrait pour cela procĂ©der Ă  une pro-fonde restructuration du complexe des industries de dĂ©fense afin que celui-ci puisse s’adapter aux dĂ©fisde l’économie de marchĂ© et de l’ouverture Ă  la concurrence, tant sur le marchĂ© intĂ©rieur que sur le marchĂ©international.

Objectifs

II.A.1 rĂ©organiser les forces armĂ©es ukrainiennes pour en faire une force bien entraĂźnĂ©e, bien Ă©qui-pĂ©e, plus mobile et moderne qui soit en mesure de faire face aux dĂ©fis liĂ©s aux risques desĂ©curitĂ©, de protĂ©ger le territoire de l’Etat et de contribuer aux missions de maintien de la paixet opĂ©rations humanitaires menĂ©es sous les auspices d’organisations internationales ;

II.A.2 renforcer le contrÎle civil des forces armées ukrainiennes et des autres forces de sécurité, enintensifiant notamment la coopération avec le Parlement et le contrÎle exercé par celui-ci, et enfaisant participer davantage les civils au processus décisionnel concernant les questions desécurité ;

II.A.3 renforcer les structures étatiques de facon à mieux prendre en compte les défis mis en évi-dence par les menaces non militaires et asymétriques ;

II.A.4 renforcer la coordination interministĂ©rielle entre le MDN, le MinistĂšre de la politique industrielle,le Service des gardes-frontiĂšre, le MinistĂšre des situations d’urgence et le MinistĂšre de l’intĂ©-rieur afin de mieux faire face aux consĂ©quences des catastrophes, naturelles ou anthropiques,notamment des attentats terroristes.

B. CoopĂ©ration avec l’OTAN

Principes

Dans le contexte de la rĂ©forme de la dĂ©fense comme dans celui de l’adaptation aux nouvelles menacespour la sĂ©curitĂ©, la coopĂ©ration OTAN-Ukraine dans le domaine de la rĂ©forme de la dĂ©fense et dans lesdomaines liĂ©s Ă  la dĂ©fense ainsi que la coopĂ©ration militaire sont essentielles.

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La coopĂ©ration avec l’OTAN dans le domaine militaire est considĂ©rĂ©e comme un Ă©lĂ©ment important dupartenariat global OTAN-Ukraine. La coopĂ©ration militaire permet de concrĂ©tiser en activitĂ©s de coopĂ©ra-tion militaire Ă  mettre en Ɠuvre les aspects militaires des objectifs de planification et des objectifs politi-ques globaux.

Dans ce contexte et pour atteindre ces objectifs, l’Ukraine utilisera au maximum son programme de coo-pĂ©ration civilo-militaire avec l’OTAN et avec les pays alliĂ©s, en particulier le Groupe de travail conjoint surla rĂ©forme de la dĂ©fense (JWGDR), qui jouera un rĂŽle capital pour la coopĂ©ration OTAN-Ukraine dans lesecteur de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ©. Le processus de planification et d’examen (PARP), ainsi que lesprogrammes de coopĂ©ration dans les domaines des armements, de la dĂ©fense aĂ©rienne et de la gestionde l’espace aĂ©rien, des technologies et de la recherche pour la dĂ©fense, des questions scientifiques, desplans civils d’urgence, de la logistique et de la normalisation ainsi que la coopĂ©ration militaire constituerontĂ©galement des outils essentiels pour la rĂ©forme et la coopĂ©ration. Tandis que les travaux du JWGDRservent Ă  fixer les prioritĂ©s de la rĂ©forme de la dĂ©fense, la coopĂ©ration dans les domaines liĂ©s Ă  la dĂ©fensepermet de promouvoir l’interopĂ©rabilitĂ© avec l’OTAN et de renforcer la capacitĂ© globale de l’Ukraine dejouer un rĂŽle majeur dans la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale.

Les efforts de rĂ©forme et la coopĂ©ration militaire appuient Ă©galement l’objectif stratĂ©gique de l’Ukraine, quiest l’intĂ©gration euro-atlantique ; ils consistent Ă  adopter progressivement les pratiques et normes del’OTAN, Ă  renforcer l’interopĂ©rabilitĂ© entre les forces de l’OTAN et les forces armĂ©es de l’Ukraine, enparticulier grĂące Ă  la mise en Ɠuvre des objectifs du Partenariat et Ă  la participation Ă  des opĂ©rations derĂ©ponse aux crises dirigĂ©es par l’OTAN.

Objectifs

II.B.1 utiliser au maximum le JWGDR, accroĂźtre l’impact et la coordination de la coopĂ©ration del’Ukraine dans les contextes opĂ©rationnel, PPP et bilatĂ©raux concernant la mise en Ɠuvre desObjectifs de rĂ©forme de la dĂ©fense nationale et des Objectifs du partenariat ;

II.B.2 veiller Ă  ce que la coopĂ©ration militaire OTAN-Ukraine continue d’appuyer l’objectif de l’Ukrainequi est de dĂ©velopper l’aptitude de ses forces armĂ©es Ă  appuyer la mise en Ɠuvre des plans derĂ©forme de la dĂ©fense ;

II.B.3 accroĂźtre la contribution de l’Ukraine aux opĂ©rations de maintien de la paix dirigĂ©es par l’OTANdans les Balkans et aux mesures prises par les AlliĂ©s dans la lutte contre le terrorisme ;

II.B.4 dĂ©velopper l’interopĂ©rabilitĂ© totale, la soutenabilitĂ© et l’efficacitĂ© de la mission des forces ar-mĂ©es par une mise en Ɠuvre effective des objectifs du Partenariat ;

II.B.5 amĂ©liorer les compĂ©tences professionnelles des cadres civils et militaires ukrainiens ;II.B.6 continuer Ă  Ă©laborer et Ă  appuyer des accords de coopĂ©ration entre l’OTAN et l’Ukraine, comme

les mĂ©morandums d’entente (MOU) sur le transport aĂ©rien stratĂ©gique et sur le soutien fournipar le pays hĂŽte (HNS), et veiller Ă  la mise en Ɠuvre intĂ©grale de ces accords ;

II.B.7 maintenir l’état de prĂ©paration des unitĂ©s de forces de rĂ©action rapide en vue de leur participa-tion Ă  des opĂ©rations conjointes avec l’OTAN, et assurer l’entraĂźnement de ces unitĂ©s confor-mĂ©ment aux normes OTAN ;

II.B.8 parvenir au niveau requis de compatibilitĂ© des armements et matĂ©riels militaires et doctrine -prĂ©sents et futurs - des forces armĂ©es ukrainiennes de facon Ă  assurer une interopĂ©rabilitĂ©minimum afin de pouvoir exĂ©cuter, au cas par cas, des tĂąches d’intĂ©rĂȘt commun avec l’OTAN,et adapter/ajuster les pratiques d’acquisition et autres pour les harmoniser avec celles despays de l’OTAN ;

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II.B.9 consolider le rĂŽle d’acteur rĂ©gional que l’Ukraine peut jouer dans les interventions en cas decatastrophe naturelle ou de situation d’urgence ; apporter un soutien Ă  l’Ukraine pour amĂ©liorerson systĂšme intĂ©grĂ© de plans civils d’urgence et d’intervention en cas de catastrophe ; promou-voir l’interopĂ©rabilitĂ© dans l’organisation et les procĂ©dures concernant les opĂ©rations d’inter-vention en cas de catastrophe, notamment par le biais du Centre euro-atlantique de coordina-tion des rĂ©actions en cas de catastrophe (EADRCC) ;

II.B.10 amĂ©liorer le systĂšme de gestion de la circulation aĂ©rienne de l’Ukraine, notamment le fonction-nement des services de la circulation aĂ©rienne, afin de mieux rĂ©pondre Ă  une Ă©ventuelle me-nace terroriste ;

II.B.11 rĂ©duire les dommages liĂ©s Ă  la pollution de l’environnement qui rĂ©sultent de la conduite d’exer-cices militaires de grande envergure, notamment d’exercices internationaux, et d’essais avecles armements et matĂ©riels militaires, ou du stockage et de la destruction d’agents chimiques,explosifs, mines terrestres antipersonnel, armes lĂ©gĂšres et de petit calibre et munitions dange-reuses excĂ©dentaires ;

II.B.12 dĂ©velopper l’interopĂ©rabilitĂ© entre les systĂšmes de communication et d’information de l’Ukraineet de l’OTAN ;

II.B.13 dĂ©velopper la collaboration internationale entre scientifiques de l’Ukraine, de l’OTAN et despays partenaires ainsi que la coopĂ©ration scientifique et technologique dans le cadre duProgramme scientifique.

C. Incidences en matiĂšre de ressources

Principes

Les rĂ©formes Ă  opĂ©rer dans le domaine de la dĂ©fense auront Ă©galement des incidences importantes enmatiĂšre de ressources. L’Ukraine doit ainsi mettre en place des systĂšmes de gestion des ressources sur lemodĂšle des mĂ©thodes employĂ©es par l’OTAN et en s’inspirant de l’expĂ©rience internationale en matiĂšred’établissement des budgets de la dĂ©fense.

L’Ukraine attache une importance capitale Ă  la coopĂ©ration dans des domaines ou il est possible d’obtenirdes rĂ©sultats concrets qui servent ses intĂ©rĂȘts et permettent d’appuyer la rĂ©forme de son secteur de ladĂ©fense.

Objectifs

II.C.1 accroĂźtre la transparence dans l’établissement des plans et des budgets de dĂ©fense ; adopterles principes modernes de l’OTAN en matiĂšre de financement, de budgĂ©tisation et de program-mation de la dĂ©fense ;

II.C.2 rĂ©former la planification financiĂšre et les procĂ©dures de financement Ă  l’appui de la rĂ©forme dela dĂ©fense et du passage Ă  une armĂ©e de mĂ©tier ;

II.C.3 former le personnel aux questions relatives Ă  l’établissement des plans et des budgets dedĂ©fense et Ă  la gestion des ressources ;

II.C.4 restructurer les procĂ©dures de production, d’acquisition, de financement et d’appel d’offresdans le complexe des industries de dĂ©fense afin de tenir compte de l’orientation euro-atlantique de l’Ukraine et de son objectif, qui est de devenir une Ă©conomie de marchĂ© pleine-ment fonctionnelle. Il s’agira notamment d’adapter aux normes de l’OTAN le complexe desindustries de dĂ©fense.

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SECTION III. SECURITE ET PROTECTION DE L’INFORMATION

Principes

L’Ukraine est rĂ©solue Ă  mettre au point et Ă  harmoniser son systĂšme national de protection des informa-tions classifiĂ©es selon les normes et critĂšres de l’OTAN.

L’accĂšs aux informations classifiĂ©es et la protection de l’information reposent sur les exigences de l’OTANen matiĂšre de sĂ©curitĂ© et sur la lĂ©gislation nationale ukrainienne, en particulier sur l’Accord de sĂ©curitĂ©entre le gouvernement de l’Ukraine et l’OTAN qui a Ă©tĂ© signĂ© le 13 mars 1995 et ratifiĂ© par la VerkhovnaRada le 12 septembre 2002.

L’Ukraine est attachĂ©e Ă  l’échange rĂ©gulier d’informations classifiĂ©es avec l’OTAN, qui constitue unecondition prĂ©alable essentielle Ă  un approfondissement de la coopĂ©ration OTAN- Ukraine.

Objectifs

III.1 appliquer pleinement l’Accord de sĂ©curitĂ© conclu entre le Gouvernement ukrainien et l’OTAN,en particulier approuver et mettre en Ɠuvre les “Lignes directrices pour la gestion et la protec-tion des informations OTAN classifiĂ©es” ;

III.2 amĂ©liorer le systĂšme de protection mutuelle des informations classifiĂ©es, notamment les acti-vitĂ©s du Centre d’enregistrement des documents OTAN classifiĂ©s ;

III.3 conclure avec l’OTAN des arrangements permettant l’échange d’informations classifiĂ©es avecl’OTAN sur la rĂ©forme et la planification militaires ;

III.4 moderniser, conformĂ©ment aux normes et prescriptions de l’OTAN, les systĂšmes nationaux detĂ©lĂ©communications et d’information susceptibles d’acheminer des informations OTAN classi-fiĂ©es ;

III.5 Ă©laborer et mettre en Ɠuvre des programmes de formation du personnel dans diffĂ©rents do-maines de sĂ©curitĂ© de l’information.

SECTION IV. QUESTIONS JURIDIQUES

Principes

L’Ukraine reste dĂ©terminĂ©e Ă  examiner les rĂ©glementations et la lĂ©gislation nationales existantes afin dedĂ©terminer si elles sont compatibles avec les rĂ©glementations de l’OTAN.

Objectifs

IV.1 revoir les lois, rĂ©glementations et accords internationaux afin de simplifier les procĂ©dures d’aidepar l’OTAN ou ses Etats membres pour toutes les activitĂ©s de coopĂ©ration OTAN-Ukraine,dans le secteur gouvernemental comme dans le secteur non gouvernemental ;

IV.2 garantir la mise en Ɠuvre intĂ©grale des accords OTAN-Ukraine, notamment de l’Accord desĂ©curitĂ© OTAN-Ukraine, de la SOFA, du MOU sur le soutien du pays hĂŽte et du projet de MOUsur le transport aĂ©rien stratĂ©gique ;

IV.3 amĂ©liorer la lĂ©gislation ayant trait Ă  la production industrielle pour la dĂ©fense en Ukraine afin dese rapprocher des normes/exigences juridiques de l’OTAN (droits de propriĂ©tĂ©, protection des

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informations classifiĂ©es, garanties de l’Etat aux producteurs et contractants, conditions appli-cables aux investissement Ă©trangers dans le complexe des industries de dĂ©fense, financementde projets, lĂ©gislation et processus concernant le contrĂŽle des exportations) ;

IV.4 mettre en place un cadre juridique et organisationnel régissant la coopération OTAN- Ukrainedans le domaine des armements et des activités de recherche et de technologie pour la dé-fense.

SECTION V. MECANISMES DE MISE EN ƒUVRE

L’Ukraine prĂ©sentera chaque annĂ©e son projet de “Plan annuel des cibles Ă  atteindre” (ATP) pour larĂ©alisation des principes et objectifs du Plan d’action.

Dans le cadre de la Commission OTAN-Ukraine (COU), les Etats membres de l’OTAN donneront des avissur les calendriers et mesures spĂ©cifiques proposĂ©s, et la COU marquera son accord sur toute actionconjointe OTAN-Ukraine. L’Ukraine approuvera ensuite au plus haut niveau son ATP, qui comportera desactivitĂ©s OTAN-Ukraine conjointes agrĂ©Ă©es par la COU et des activitĂ©s qu’elle mĂšnera seule.

Les plans et programmes annuels de tous les groupes de travail conjoints - existants ou nouveaux -, enparticulier du JWGDR, le Plan de travail du Comité militaire+Ukraine, ainsi que les plans et programmesde travail de tous les groupes/organes de travail conjoints OTAN- Ukraine continueront de former un cadreet des éléments constitutifs indispensables pour la coopération OTAN-Ukraine de facon à faire progresserla réalisation des différents objectifs et grandes échéances.

L’Ukraine tirera pleinement parti des mĂ©canismes existants de la COU et du PPP pour appuyer la mise enƓuvre des objectifs dĂ©finis dans le Plan d’action. S’il est vrai que la mise en Ɠuvre appartient pour l’es-sentiel Ă  l’Ukraine, les Etats membres de l’OTAN n’en continueront pas moins Ă  appuyer les rĂ©formes enapportant leur concours et en faisant part de leurs Ă©valuations et de leur expĂ©rience.

La COU fera le point chaque annĂ©e sur les progrĂšs accomplis par rapport aux objectifs du Plan d’action,qu’il s’agisse de la mise en Ɠuvre d’activitĂ©s OTAN-Ukraine conjointes ou des activitĂ©s que l’Ukraine aentrepris de mener seule au titre de l’ATP. Un rapport d’activitĂ© sera prĂ©parĂ© par le SI/l’EMI, puis soumisaux pays et Ă  l’Ukraine pour observations. Le PC/PMSC en configuration COU tiendra des rĂ©unions d’éva-luation semestrielles et annuelles, puis le projet de rapport d’activitĂ© sera prĂ©sentĂ© chaque annĂ©e auxAmbassadeurs de la COU pour qu’ils en prennent note. Le rapport sera ensuite transmis aux Ministres desaffaires Ă©trangĂšres de la COU pour qu’ils en prennent note.

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DÉCLARATION UE-OTAN SUR LA PESD16 dĂ©cembre 2002

L’UNION EUROPEENNE ET L’ORGANISATION DU TRAITE DE L’ATLANTIQUE NORD,

Se fĂ©licitent du partenariat stratĂ©gique mis en place entre l’Union europĂ©enne et l’OTAN en matiĂšre degestion de crises, fondĂ© sur nos valeurs communes, l’indivisibilitĂ© de notre sĂ©curitĂ© et notre dĂ©terminationĂ  relever les dĂ©fis du nouveau siĂšcle ;

Se fĂ©licitent du rĂŽle important que l’OTAN continue de jouer dans la gestion des crises et la prĂ©vention desconflits, et rĂ©affirment que l’OTAN demeure le fondement de la dĂ©fense collective de ses membres ;

Se fĂ©licitent de la politique europĂ©enne en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD), dont l’objectif estd’ajouter Ă  l’éventail des instruments qui sont dĂ©jĂ  Ă  la disposition de l’Union europĂ©enne pour la gestiondes crises et la prĂ©vention des conflits et qui appuient la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune lacapacitĂ© de conduire des opĂ©rations de gestion de crises menĂ©es par l’UE, y compris des opĂ©rationsmilitaires dans lesquelles l’OTAN en tant que telle n’est pas engagĂ©e ;

RĂ©affirment que le fait de rĂ©server un plus grand rĂŽle Ă  l’Europe permettra de contribuer Ă  la vitalitĂ© del’Alliance, plus particuliĂšrement dans le domaine de la gestion des crises ;

Réaffirment leur détermination à renforcer leurs capacités ;

DĂ©clarent que la relation entre l’Union europĂ©enne et l’OTAN sera fondĂ©e sur les principes suivants :

Partenariat : il s’agit de s’assurer que les activitĂ©s de gestion de crises menĂ©es par les deux organisationsse renforcent mutuellement, tout en reconnaissant que l’Union europĂ©enne et l’OTAN sont des organisa-tions de nature diffĂ©rente ;

Concertation, dialogue, coopĂ©ration et transparence effectifs ;EgalitĂ© et respect de l’autonomie de dĂ©cision et des intĂ©rĂȘts de l’Union europĂ©enne et de l’OTAN ;

Respect des intĂ©rĂȘts des Etats membres de l’Union europĂ©enne et de l’OTAN ;

Respect des principes de la Charte des Nations Unies, qui sous-tendent le TraitĂ© sur l’Union europĂ©enneet le TraitĂ© de Washington, afin de fournir l’un des fondements indispensables Ă  un environnement desĂ©curitĂ© euro-atlantique stable, basĂ© sur l’attachement au rĂšglement pacifique des diffĂ©rends, dans lecadre duquel aucun pays ne serait en mesure d’en intimider un autre ou de le contraindre par la menaceou l’usage de la force, et aussi sur le respect des droits et obligations dĂ©coulant des traitĂ©s et le refusd’entreprendre toute action unilatĂ©rale ;

Développement cohérent, transparent et se renforcant mutuellement, en ce qui concerne les besoins enmatiÚre de capacités militaires communs aux deux organisations.

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A cette fin :

L’Union europĂ©enne veille Ă  associer autant que possible Ă  la PESD les membres europĂ©ens de l’OTANne faisant pas partie de l’UE, en application des arrangements pertinents arrĂȘtĂ©s Ă  Nice, ainsi qu’il estindiquĂ© dans la lettre du 13 dĂ©cembre 2002 du Haut ReprĂ©sentant de l’UE.

L’OTAN apporte son soutien Ă  la PESD conformĂ©ment aux dĂ©cisions prises en la matiĂšre lors du Sommetde Washington, et donne Ă  l’Union europĂ©enne, entre autres et en particulier, un accĂšs garanti aux capa-citĂ©s de planification de l’OTAN, ainsi qu’il est indiquĂ© dans les dĂ©cisions du 13 dĂ©cembre 2002 du Conseilde l’Atlantique Nord.

Les deux organisations ont reconnu la nĂ©cessitĂ© d’arrĂȘter, dans un esprit d’ouverture, des arrangementsvisant Ă  assurer le dĂ©veloppement cohĂ©rent, transparent et se renforcant mutuellement de leurs besoinscommuns en matiĂšre de capacitĂ©s.

DOCUMENTATION

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Appendice

Les origines du Conseil de l’Atlantique Nord

La crĂ©ation de l’OTAN remonte au 4 avril 1949, date de la signature du TraitĂ© del’Atlantique Nord instituant une alliance de pays qui se sont donnĂ©s pour objectif dese dĂ©fendre mutuellement. Les pays membres sont reprĂ©sentĂ©s par leur gouverne-ment Ă  divers niveaux, en fonction du sujet traitĂ©. Toutes les dĂ©cisions sont fondĂ©essur le principe du consensus entre les pays membres et sont Ă©galement contraignan-tes, quel que soit le niveau auquel elles sont prises. Les chefs d’Etat et de gouver-nement tiennent aussi pĂ©riodiquement des rĂ©unions au sommet, Ă  des momentsdĂ©terminants dans l’histoire de l’Alliance, afin d’adapter les politiques de celle-ci Ă l’évolution des besoins et des circonstances. La prĂ©sence des dirigeants des paysmembres Ă  de tels Ă©vĂ©nements traduit l’importance que ces pays y attachent, ajoutedu poids Ă  leurs dĂ©cisions et met celles-ci encore plus en valeur. Il y a eu seizerĂ©unions au sommet depuis la fondation de l’Alliance et chacune d’elles a eu lieu Ă  unmoment crucial de l’évolution de l’OTAN.

Le TraitĂ© de l’Atlantique Nord Ă©tablissait la base Ă  partir de laquelle l’Alliance allaitfonctionner. Le TraitĂ© en lui-mĂȘme est un document remarquablement bref qui Ă©tablitune structure officielle unique de prise de dĂ©cision, le Conseil de l’Atlantique Nord. LeConseil a Ă©tĂ© chargĂ© de crĂ©er les structures ou instances supplĂ©mentaires jugĂ©esnĂ©cessaires pour ses travaux. A sa rĂ©union inaugurale, tenue le 17 septembre 1949,le Conseil a crĂ©Ă© un ComitĂ© de dĂ©fense, composĂ© des Ministres de la dĂ©fense despays membres. Il a en outre Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’établir, sous le ComitĂ© de dĂ©fense, unComitĂ© militaire composĂ© des chefs d’état-major de la dĂ©fense, un organe perma-nent chargĂ© de donner des avis au ComitĂ© militaire et cinq groupes de planificationrĂ©gionaux. En novembre 1949, deux autres groupes ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s, un ComitĂ© Ă©co-nomique et financier de la dĂ©fense, composĂ© des Ministres des finances des paysmembres, et un ComitĂ© d’armement, chargĂ© de faire rapport au ComitĂ© de dĂ©fense.Collectivement, sous l’autoritĂ© du Conseil, ces divers organes ont rapidement entre-pris d’instaurer un cadre civil et militaire pour la mise en Ɠuvre du TraitĂ© del’Atlantique Nord.

Le Conseil lui-mĂȘme avait initialement dĂ©cidĂ© de se rĂ©unir chaque annĂ©e, et plusfrĂ©quemment si les circonstances l’exigeaient. Au cas ou l’un des pays membresaurait estimĂ© que son intĂ©gritĂ© territoriale, son indĂ©pendance politique ou sa sĂ©curitĂ©Ă©taient menacĂ©es, le Conseil se serait rĂ©uni sans dĂ©lai. Toutefois, il est vite apparuclairement que les rĂ©unions occasionnelles des Ministres des affaires Ă©trangĂšres nepermettaient pas de contrĂŽler et de diriger de maniĂšre adĂ©quate les organes civils etmilitaires qui avaient Ă©tĂ© instituĂ©s. Un organe civil, le Conseil des SupplĂ©ants, a doncĂ©tĂ© chargĂ© de mettre en application les directives du Conseil et de coordonner les

APPENDICE

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travaux de ses organes subordonnés. Un secrétariat international, financé sur unbudget commun, a été créé simultanément et chargé de préparer et de suivre lestravaux du Conseil et des Suppléants.

En 1952, le Conseil de l’Atlantique Nord dĂ©cidait qu’une certaine rĂ©organisation s’im-posait et prenait les mesures nĂ©cessaires pour faire du Conseil des SupplĂ©ants unorgane permanent. Pour lui permettre de fonctionner continuellement et d’exercer devĂ©ritables pouvoirs de dĂ©cision, chaque gouvernement a dĂ©signĂ© un reprĂ©sentantpermanent ayant rang d’Ambassadeur, assistĂ© d’une dĂ©lĂ©gation nationale compo-sĂ©e de conseillers et d’experts. Cette structure de base, consistant en un seul ConseildotĂ© de l’autoritĂ© ultime pour toutes les dĂ©cisions qui concernent l’OTAN, n’a paschangĂ© depuis. Il se peut que le niveau et la nature de la reprĂ©sentation varient, maiscela est sans consĂ©quence sur la validitĂ© des dĂ©cisions prises par le Conseil, quireflĂštent les points de vue de chaque gouvernement et l’accord passĂ© entre ces der-niers pour mettre en Ɠuvre les dĂ©cisions prises et en assurer le suivi.

Les rĂ©unions du Conseil, dont la configuration a Ă©voluĂ© avec les annĂ©es, se tiennentde la facon suivante : rĂ©unions rĂ©guliĂšres du Conseil permanent, composĂ© desAmbassadeurs, au moins une fois par semaine, voire plus frĂ©quemment ; sessionsministĂ©rielles auxquelles participent les Ministres des affaires Ă©trangĂšres et de ladĂ©fense, au moins tous les six mois et, occasionnellement, rĂ©unions au sommet quirassemblent les chefs d’Etat et de gouvernement. D’autres instances se rĂ©unissentparallĂšlement, sous les auspices de l’OTAN, notamment le Conseil de partenariateuro-atlantique (CPEA), le Conseil OTAN-Russie (COR), la Commission OTAN-Ukraine et le Groupe de coopĂ©ration mĂ©diterranĂ©enne.

Le Conseil de l’Atlantique Nord a tenu sa premiĂšre rĂ©union au sommet Ă  Paris endĂ©cembre 1957. Les deuxiĂšme et troisiĂšme Sommets ont eu lieu Ă  Bruxelles en juin1974 et en mai 1975. Par la suite, des rĂ©unions au sommet se sont tenues Ă  Londres(mai 1977), Ă  Washington (mai 1978) et Ă  Bonn (juin 1982). Les quatre rĂ©unionssuivantes ont eu lieu Ă  Bruxelles en novembre 1985, mars 1988, mai 1989 etdĂ©cembre 1989. En juillet 1990, l’OTAN tenait Ă  Londres sa premiĂšre rĂ©union ausommet depuis la fin de la Guerre froide. Quatre autres sommets ont eu lieu Ă  Rome(novembre 1991), Bruxelles (janvier 1994), Madrid (juillet 1997) et Washington(avril 1999), qui ont permis de jeter les bases de la transformation de l’Alliance et deson adaptation aux nouveaux dĂ©fis de l’aprĂšs-Guerre froide.

Le Sommet de Prague de novembre 2002 a lancĂ© un programme de changementsprofonds ayant pour objet l’intĂ©gration de nouveaux membres, l’amĂ©lioration des ca-pacitĂ©s opĂ©rationnelles et le renforcement de nouveaux partenariats. Le Sommet dePrague est le premier qui se soit tenu dans un pays d’Europe centrale et orientale quifut jadis membre du Pacte de Varsovie ; il a marquĂ© le dĂ©but d’une transformationfondamentale visant Ă  adapter l’Alliance aux dĂ©fis du XXIe siĂšcle.

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LES PAYS DU DIALOGUE MÉDITERRANÉEN

LES PAYS MEMBRES DE L’OTAN

Belgique (1)

Canada (2)

RĂ©publique TchĂšque (3)

Danemark (4)

France (5)

Allemagne (6)

GrĂšce (7)

Hongrie (8)

Islande (9)

Italie (10)

Luxembourg (11)

Pays-Bas (12)

NorvĂšge (13)

Pologne (14)

Portugal (15)

Espagne (16)

Turquie (17)

Royaume-Uni (18)

Etats-Unis (19)

Albanie (20)

Arménie (21)

Autriche (22)

AzerbaĂŻdjan (23)

BĂ©larus (24)

Croatie (26)

Finlande (28)

GĂ©orgie (29)

Irlande (30)

Kazakhstan (31)

RĂ©publique Kirghize (32)

Moldova (35)

Russie (37)

SuĂšde (40)

Suisse (41)

Tadjikistan (42)

l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine (43)*

Turkménistan (44)

Ukraine (45)

Ouzbékistan (46)

Algérie (47)

Egypte (48)

Israël (49)

Jordanie (50)

Mauritanie (51)

Maroc (52)

Tunisie (53)

LES PAYS PARTENAIRES+

* La Turquie reconnaßt la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.

+Les pays partenaires invités à devenir membresfigurent séparément.

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PRÉFACE 3

I LES DÉCISIONS DU SOMMET 11

II QUESTIONS CLÉS 21

Nouveaux membres : étendre la zone de sécurité 22

Nouvelles capacités : s'adapter pour faire face aux défis modernes 29

Nouvelles relations : coopération pratique et dialogue 38

AprĂšs Prague : le chemin Ă  parcourir 76

TABLE DES MATIÈRES

PAYS INVITÉS

Bulgarie (25) Sofia 7.8 16.9 494 (2.9% PNB) 52 630

Estonie (27) Tallin 1.4 6.8 130 (1.9% PNB) 4 783

Lettonie (33) Riga 2.3 8.8 156 (1.8% PNB) 9 526

Lituanie (34) Vilnius 3.5 14.5 290 (2.0% PNB) 17 474

Roumanie (36) Bucarest 22.3 47.9 1117 (2.3% PNB) 99 674

Slovaquie (38) Bratislava 5.4 24.9 493 (2.0% PNB) 29 071

SlovĂ©nie (39) Ljubljana 2.0 22.4 344 (1.5% PNB) 7 927★

Pays* Capitale Population PNB DĂ©penses Effectifs(million) (billion de dĂ©fense d’active

d’Euros) (million d’Euros)*Source:

Donnéesnationales

© OTAN 2003

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LE GUIDE COMPLET

DIVISION DIPLOMATIE PUBLIQUE DE L'OTAN

1110 Bruxelles - Belgique

Site web: www.otan.nato.int

E-mail: [email protected]

LE SOMMET DE PRAGUEET LA TRANSFORMATION DE L'OTAN

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