leguide no1 2011 - spécimen

N°1 2011JANVIER - FÉVRIER - MARS

leGuideaide de lecture biblique pour adultes

Prix

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6 €

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Bible et dictonsRendez à César...

JérémieTêtes de mules !

MatthieuComment suivre Jésus ?

ÉditoÉÉÉdito

Il est des livres bibliques qui se lisent comme en rêve. On se laisse porter par la beauté du verbe, bénir par la richesse des promesses proposées, reprendre par les avertissements distillés avec sagesse. Il en est d’autres qui sont d’un

pas facilement découvrir, dissimulant, dans les méandres des chapitres, des perles rares qui demandent toute la puis-sance de l’Esprit pour briller de mille feux

se sont fait un écrin.Jérémie fait partie de ces écrits ardus, rebutants parfois, qui en ont découragés plus d’un. Dans ce numéro de leGuide, nous allons lire ensemble les derniers

Mais il est une question qui m’habite depuis quelques mois. Pourquoi avons-nous tant de mal à lire les pages de ce prophète au destin douloureux ? Ne se-rait-ce pas parce que le monde qu’il nous décrit ressemble étrangement au nôtre ? Comme Jérémie, nous vivons dans une société qui s’éloigne de Dieu, qui ne croit plus en la validité de son secours, qui n’espère plus rien de lui et qui l’a remisé depuis longtemps dans la liturgie pous-siéreuse de ses églises obscures.Pourtant Jérémie a su découvrir la grâce au cœur du chaos et l’espérance sur les routes mêmes de l’exil. Saurons-nous, comme lui, discerner dans notre quotidien les perles de grâce, les joyaux de foi que Dieu dispose sur notre route ? Saurons-nous nous en réjouir et en alimenter notre foi, notre enthousiasme, notre amour et notre espérance ?

Pierre-Yves ZwahlenRédacteur adjoint

IMPRESSUMEDITEURS

Ligue pour la lecture de la Bible, France et Suisse

RÉDACTEURSJéma Taboyan (Rédactrice responsable) Pierre-Yves Zwahlen (Rédacteur adjoint)

COMITÉ DE RÉDACTIONDavid Boydell, Michel Charles, Jean-Pierre Frère, Florence Hernandez, David Rossé, Christian Willi

SECRÉTARIATJosiane Wagnières

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUESThinkstock

GRAPHISMEMise en page : Josiane Wagnières

et Pierre-Yves Zwahlen Création graphique : Loïc Favre

IMPRESSIONJordi SA, Belp, Suisse

SOMMAIREÉdito + Sommaire 1

Méthode et Plan de lecture 2Paroles de Lecteurs 3

Nouvelles nationales 4Matthieu 4-7 9

Jérémie 25-31 31Psaumes 38

Matthieu 8-9 40Jérémie 32-45 47

Article 55Psaume 71

Matthieu 9-13 72Jérémie 46-52 87

Matthieu 14-17 101Bulletin d’Abonnement 112

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PAROLES DE LECTEURS

De LausanneSans faire de hiérarchie dans les com-mentaires (ou les commentateurs), j’avoue avoir bien aimé les commentaires de M. Maurer sur les Rois. À mon sens, ce sont

recul pris par l’auteur pour amener à des

Des Yvelines Malgré la qualité de la conclusion de la note du 12 mai, je suis très surpris que ce texte typique de l’Ancien Testament, qui met en avant une vengeance et un assas-sinat, puisse servir de support à un ensei-gnement sur les « rivalités malsaines ». Si j’avais prêté « leGuide » de ce jour à un ami en recherche, il aurait pu légitimement me dire : mais qui est ce Dieu dont le «choix» entraîne de telles actions ? J’aurais beau-coup plus insisté sur le mal présent à la cour des premiers rois d’Israël, dont seul Jésus-Christ nous délivre. Il me semble que, comme chrétiens, nous n’avons ja-

anciens et à en faire une trame d’enseigne-ment pour aujourd’hui.

actions meurtrières. Mais dans ce texte de 1 Rois 2.12-25, ce n’est pas le choix de Dieu qui entraîne ce meurtre. Il est plutôt la conséquence de l’attitude d’Adonia : mettre en place une ruse pour contrer la volonté

Du CanadaJ’utilise quotidiennement www.leguideen-ligne.com depuis quelques semaines déjà et je trouve cela génial. C’est un excellent outil pour les dévotions personnelles. Il y a une belle amélioration depuis que j’ai com-mencé. J’apprécie les derniers rédacteurs. Il serait bien aussi que le texte biblique ins-crit concorde avec ce qui est lu. Je trouve les commentaires de Sœur Anne Étienne

votre site à mes amis et sur Facebook.

De ParisCe matin (3 Septembre) j’écris pour faire part de ma surprise en lisant la méditation d’aujourd’hui et surtout en voyant son illus-

-bole fort pour moi, mais quand on y ajoute la représentation du corps de Jésus il me semble qu’on outrepasse le deuxième commandement car ces représentations peuvent devenir autant d’idoles qu’on a tendance à adorer. Il me semble aussi

l’image mentale d’un Dieu souffrant et qui reste attaché à la croix pour l’éternité. Jé-sus n’est plus là et qu’il est désormais à la droite du Père, dans la gloire.

Il est vrai que parfois certaines photos peuvent susciter des réactions, mais je ne pensais pas que celle-ci serait du nombre. Je comprends vos craintes, mais il ne faut pas pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous autres réformés et évangé-liques avons parfois tendance à oublier la croix pour ne vivre que de la grâce, à esca-moter la souffrance de Christ pour ne se délecter que de la joie de la résurrection. Dans ce domaine, comme en tant d’autres, tout est question d’équilibre.Cette photo n’avait pas d’autre but que de souligner l’importance qu’accorde Paul à la mort et à la résurrection de Jésus.

Des YvelinesÀ propos d’Israël, le Psaume 83 du 25 oc-tobre est terriblement actuel, hélas. « Allez, supprimons leur nation, que le nom d’Israël ne soit pas mentionné » (5). On croirait en-tendre certains responsables politiques. Si on comprend littéralement les prophéties annonçant le Seigneur Jésus, ne doit-on pas en faire autant quand il s’agit du des-sein de Dieu pour Israël ?

4Pages nationales

Prières

NOUVELLE ANNÉE, NOUVELLES RÉSOLUTIONSEn utilisant le guide biblique que vous avez dans les mains, vous faites peut-être parmi de ceux qui, en ce début d’année, entreprennent de lire la Bible plus régulièrement. Nous prions pour qu’ils soient toujours plus nombreux. Sachant que la parole contenue dans la Bible est agissante, nous nous réjouissons de ce que Dieu a commencé en nous et des fruits que cela va produire. Cela nous rappelle le privilège que nous avons d’avoir une Bible et de pouvoir la méditer librement. Prions aussi pour nos frères et soeurs qui n’ont pas cette opportunité.

LA LIGUE A BESOIN DE VOS PRIÈRESAu moment où nous bouclons ce numéro de leGuide, nous nous apprêtons à vivre une Assemblée Générale Extraordinaire où d’importantes décisions devront être prises, no-

sur les personnes qui y travaillent. Avec cette nouvelle année qui démarre, prions plus particulièrement pour l’avenir de la Ligue. Demandons tout à nouveau l’inspiration de Dieu dans les voies à suivre. Prions également pour que tout le personnel puisse vivre ces changements dans la paix.

POUR PRÉPARER LE BAC

La Ligue propose une semaine pendant les vacances de Pâques où des enseignants et des étudiants sont là pour les aider à réviser. Année après année, nous réussissons à trouver les professeurs nécessaires. C’est un grand sujet de reconnaissance. Le camp bac permet aussi à chacun des participants de découvrir Dieu ou d’approfondir sa foi

ne manquent pas. Cette année, trois sessions se dérouleront sur Paris, en Alsace et à Valence. Prions pour le recrutement des nouvelles équipes et pour tous les jeunes qui préparent le bac.

MERCI AUX DONATEURS

fois, d’exprimer toute notre reconnaissance à tous les donateurs qui soutiennent notre

remercions le Seigneur pour sa protection et la manière dont il pourvoit aux besoins de la Ligue pour continuer le travail auquel elle a été appelée.

7Pages nationales

Prières

SÉMINAIRES ET FORMATIONS

Aujourd’hui, la formation continue fait partie intégrante de la vie professionnelle. Mais il en va des aspects de notre vie pour lesquels aucune préparation ne semble devoir être

Cours « Préparation à la naissance » 15 et 29 janvier, VennesCours « Préparation au mariage » 28-30 janvier et 18-20 février, Vennes

Séminaire biblique 6 et 13 février, Vennes Module de perfectionnement « JS Kids » 19-20 mars, RougemontCours « Préparation à la naissance » 26 mars et 9 avril, Vennes

Formation moniteurs « JS Kids » (1er WE) 13-15 mai, Vennes Formation aides-moniteurs 14-15 mai, Vennes Formation moniteurs « JS Kids » (2e WE) 10-13 juin, Vennes Séminaire « Bible en balade » 18 mai, Neuchâtel Séminaire « Bible en balade » 25 mai, Genève Congrès « Boîte à Outils » 27-29 mai, St-LégierCours « Préparation à la naissance » 11 et 25 juin, Vennes

JOURNÉES CABÈS

L’équipe CABÈS propose des journées à l’attention des réfugiés et requérants d’asile. Programme varié : animation biblique, sport, jeux, musique, etc.

Journée Cabès 16 janvier, Vennes Journée Cabès 20 mars, Vennes Journée Cabès 1er mai, Vennes

8Pages nationales

Prières

LA LIGUE À LA FÊTE DE LA BD

Le 20 octobre dernier le C.R.I.A.B.D. (Centre religieux d’information et d’analyse de la BD) a organisé une «Fête de la BD» dans les locaux du Collège St-Michel à Bruxelles. Ce fut pour la Ligue une occasion d’être présente par ses ouvrages de Bande dessinée.Cette exposition a rassemblé environ 2’000 BD Chrétiennes en 40 langues et 3’000 BD classiques.Nos livres sont appréciés dans le monde Catholique et particulièrement ceux destinés à l’enfance et à la jeunesse.Priez pour l’impact que peut avoir la lecture d’une bande dessinée sur un jeune. De nom-breux témoignages de conversion au départ de la lecture d’un livre chrétien nous parlent de l’importance de l’écrit dans l’annonce de l’Évangile.

LA LIGUE DANS LES LIBRAIRIES

Outre le fait que vous pouvez vous procurer les ouvrages édités par la Ligue pour la Lec-ture de la Bible en les commandant directement sur notre site internet, vous avez la pos-sibilité de les acheter dans les librairies protestantes et aussi dans la plupart des bonnes librairies - religieuses ou pas - de votre ville.Ainsi, nous sommes présents à Arlon, Ath, Bruxelles, Charleroi, Fayt-lez-Manage, Liège, Mons, Namur, Tournai,La majorité des points de vente sont des librairies chrétiennes (protestantes ou catho-liques).Vous pouvez voir leurs adresses sur notre site www.ligue.be

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Rédacteurs de cette sérieLe Royaume des Cieux s’est approché

Introduction

Matthieu

lian CuvillierÉÉ

Jean-Pierre Besse

POUR ACCOMPAGNER LA LECTUREDans les enseignements de Jésus (chap. 5-7 ; 9-10) faire la liste des paroles que j’accepte, celles que je ne comprends

prière, au Maitre du Royaume.

L’évangéliste Matthieu nous rap-porte l’enseignement de Jésus en cinq parties principales. Il nous les présente en alternant récit narratif et enseignement.

Nous vous proposons de commencer cette nouvelle année en nous plon-geant dans la réalité du Royaume des cieux avec la lecture du sermon sur la montagne, qui nous rappelle les prin-cipes qui le régissent.

Articulation de ces chapitres1. Chap. 5 à 7 : Le sermon sur la

montagne qui présente en quelque sorte la charte du Royaume des cieux. Chap. 8-9 une série de miracles où on voit le Christ guérir des intouchables, des femmes de tout âge, un soldat étranger, des malades ; il délivre les possédés, calme les tempêtes. Sa compas-

2. Chap. 9-10 : Jésus appelle et forme ses disciples en assurant ainsi la continuité.

3. Chap. 11-12 : Conséquences du ministère du Messie : doutes chez Jean-Baptiste, hostilité chez les chefs du peuple.

4. Chap. 13 : Le Royaume des cieux en paraboles

5. Chap. 14-17 : Manifestation de la puissance du Fils de Dieu, de son identité, et annonce de sa mort.

5 ÉTAPES À NE PAS MANQUER

1. Matthieu 6.9-13 Prière à vivre2. Matthieu 7.12 Règle d’or3. Matthieu 10.7-8 Ordre de mission4. Matthieu 11.28-30 Venez!5. Matthieu 16.13-20 Déclaration de foi

Corinne Siegrist

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À méditerÀ méditer

APPEL À SUIVRENous sommes au début du ministère de Jésus. Après son baptême, où il a été

de Fils, il a été tenté dans le désert : quarante jours de jeûne et de solitude

les pièges du diable. C’est alors qu’il se met à prêcher en Galilée : « Changez de comportement, car le Royaume des cieux s’est

Les quatre pêcheurs que Jésus appelle connaissent-ils déjà Jésus ? L’ont-ils entendu à la Synagogue ? Ont-ils assisté à son bap-tême ? Le texte ne le dit pas et nous en sommes donc réduits à des suppo-sitions. Toujours est-il que

-

pour tout laisser derrière eux : leur maison, leur mé-tier, leur gagne-pain, leur famille, leur confort. En un mot, on pourrait dire qu’ils laissent toutes leurs sécu-rités pour répondre à cet étrange appel : devenir des pêcheurs d’hommes. La seule chose qui reste de leur ancienne vie, c’est ce

mot : « pêcheurs ». Là, ils ne sont pas dépaysés. Ce métier ils le connaissent depuis l’enfance.Mais pêcheurs d’hommes ? Ont-ils compris ce que Jésus voulait dire par là ? Ils ne posent pas de ques-tions, mais le suivent im-médiatement. Même s’ils n’ont pas tout compris, ils

ils se disent qu’il vaut la peine de prendre ce risque.

Transformation assuréeDans cet appel, Jésus voit ce que sont ces hommes, ce qu’ils savent faire et il voit également leur poten-tiel de développement. « Je ferai de vous des pê-cheurs d’hommes ». Jésus promet de les « trans-for-mer ». C’est tout d’abord lui qui est acteur dans ce changement et dans cette formation.

Jésus nous voit en devenir. Et il promet, si nous le suivons, de faire de nous des hommes et des femmes utiles pour son Royaume.

Samedi 1er janvier

Matthieu 4.18-25

BIBLE EN 1 AN : PRIER

Corinne SiegristDu 1er au 3 janvier

Quel regard Jésus pose-t-il sur moi ?

À quel travail me destine-t-il ?

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VISION DE BÉNÉDICTIONSDe tous les discours évan-géliques, le sermon sur la montagne est celui qui res-semble le plus à un mani-feste. Il présente le pro-gramme de vie que Jésus propose à ses disciples : c’est « la contre-culture chrétienne ». La simplicité du vocabulaire et la profon-deur du contenu ont attiré l’attention de chaque géné-ration.Chacune des béatitudes commence par le mot

« heureux ». On pourrait dire que Jésus expose sa théorie sur le bonheur. Mais attention, Jésus ne parle pas là d’un état sub-jectif : « je me sens heu-reux », mais d’un juge-ment objectif qui exprime la pensée de Dieu sur ces personnes : « elles sont bénies ». Cette bénédic-tion est décrite dans la deuxième partie de chaque phrase : elles possèdent le royaume des cieux ; elles hériteront de la terre ...

Des pauvres riches et des riches pauvres !Qui sont ces pauvres de cœur ? Des pauvres éco-nomiquement ? Des gens qui manquent d’amour ? Des humbles ? L’étude de l’Ancien Testament permet de mieux comprendre le sens de ce terme. Litté-ralement « être pauvre »

de dénuement matériel. Le pauvre n’ayant d’autre refuge que Dieu, il est de-venu petit à petit l’image de l’humble dépendance de celui qui s’attend à Dieu.

Le Royaume est accordé aux pauvres, non aux riches ; aux faibles, non aux puis-sants ; aux enfants assez humbles pour l’accueillir, non aux soldats qui se van-teraient de pouvoir l’obtenir par leurs propres prouesses. Aujourd’hui encore, il est indispensable de reconnaître notre pauvreté spirituelle pour pouvoir entrer dans le royaume de Dieu. Dieu renvoie encore les riches les mains vides (Luc 1.53).

Il est indispensable de reconnaître notre pauvreté spirituelle pour pouvoir entrer dans le Royaume.

Dimanche 2 janvier

Matthieu 5.1-12

BIBLE EN 1 AN : DIMANCHES ET FÊTES : PRIER avec

À méditer

Les quatre premières béatitudes établissent une progression dont la logique est implacable. Il faut commencer par être pauvres en esprit, reconnaître notre faillite spirituelle devant Dieu, puis déplorer nos péchés et notre état de péché en pleurant. Ensuite il est possible d’être doux et humbles avec les autres. Cela devrait nous amener à la faim et à la soif de justice.

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IMPACT À PRENDRE AU SÉRIEUXLes métaphores du sel et de la lumière indiquent

disciples du Christ peuvent avoir dans le monde. Quel impact durable les doux et les pauvres, les miséricor-dieux, ceux qui pleurent et ceux qui cherchent la paix plutôt que la guerre peuvent-ils bien créer ? Ne sont-ils pas submergés par le raz-de-marée du mal ? Que pourraient accomplir ceux dont la seule pas-sion est la justice, dont la seule arme est la pureté du cœur et qui de plus ne représentent qu’une faible minorité ? Il est bien certain que Jésus ne partageait pas ce scepticisme. Dans son sens spirituel et moral, la pensée est terrible. Le monde a une tendance constante à se détériorer et ne parvient pas à trouver le remède à sa maladie. Seul le sel venu d’ailleurs peut le guérir ou au moins empêcher le processus de décomposition sociale ou le retarder.

« Vous êtes la lumière du monde »Parole étonnante, car le Sauveur se l’applique aussi à lui-même (Jean 8.12 ; 9.5 ; 12.35). Lui seul est, dans un sens absolu, la lumière du monde qui a resplendi dans nos té-nèbres. Les chandeliers transmettent une lumière qu’on leur a donnée, ils ne sont pas la source de la lumière, contrairement au soleil. Mais dans la nuit, la lumière d’un chandelier est très utile et même indis-pensable. Les chrétiens ne doivent pas en minimiser la portée ainsi que l’impor-tance de leur tâche sur terre.

Dans les ténèbres de ce monde qui ne connaît pas Dieu, la lumière - notre lumière - si petite soit-elle, se remarque si nous ne la cachons pas.

Lundi 3 janvier

Matthieu 5.13-16

BIBLE EN 1 AN : PRIER avec

13

À méditerÀ méditer

C’était la fête dans la foule avec les miracles, l’espé-rance nouvelle (4.23-25), l’exaltant renversement de perspective des béatitudes

pourrait-on croire, jette

Mais le message de Jésus met en garde : cette fête joyeuse ne doit pas faire oublier la volonté bonne et parfaite du Père. « Je ne suis pas venu abolir la loi et les prophètes, mais pour

Jésus nous libère de l’es-prit légaliste, tracassier et hypocrite, pour nous insuf-

commandements du Sei-gneur, même les négatifs, sont libérateurset protec-

comprend, les pratique et les enseigne, car il est grand dans le nouveau

Descente souterraine dans les racinesAvec Jésus, le meurtre

n’est pas seulement dans la main de celui qui tient l’arme, mais dans la langue et les yeux pleins d’une colère haineuse… L’esprit meurtrier est déjà dans

Notre colère charnelle nous courbe sous le juge-ment, celui des hommes et celui de Dieu (22), car nous mettons en péril l’identité même de l’autre (si ce n’est pas directement sa vie). Et notre propre identité aussi,

Jésus nous commande de restaurer la relation avec l’offensé au plus vite, pen-dant le temps de la grâce, alors qu’on est en marche avec lui, avec elle (25-26). Après il sera trop tard. Cette démarche passe même avant le culte, avant que le ressentiment ait éle-vé un mur de béton entre nous et que notre louange communautaire ou person-nelle ne soit alors qu’une mascarade.

Mardi 4 janvier

Matthieu 5.17-26


Jean-Pierre BesseDu 4 au 7 janvier

« Seigneur, régénère ma façon de gérer mes relations de voisinage et que, comme toi, je cherche toujours à les rétablir, plutôt qu’à défendre mes droits et mon orgueil. »

14

La radicalité de Jésus nous choque-t-elle ? À croire que, par ses paroles, le Seigneur cherche à nous enfermer dans la culpabi-lité ? Bien au contraire, il est venu nous en délivrer. Ses paroles mettent en garde contre l’illusion de se croire justes pour n’avoir pas forcément pratiqué l’in-

physique) ou mis en péril le -

dant, alors que nous recon-naissons avec regret nos convoitises et autres fan-tasmes intérieurs, il nous lave et nous pardonne. Mieux : il transforme notre regard, nos pensées sub-mergées d’émotions. Ceci non pas pour condamner l’attirance normale entre hommes et femmes, mais pour nous libérer de la convoitise sexuelle égo-ïste, sans amour véritable, sans engagement respon-sable. Jésus dirige notre regard d’abord sur lui, en-

même s’il se pose sur la femme ou l’homme.Le conseil concernant la main tranchée et l’œil jeté au loin n’est pas là pour instaurer une Charia chré-tienne, mais pour nous dire qu’il vaut mieux souffrir un peu en perdant certains plaisirs immédiats et pas-

sagers, que de se perdre

Quant au divorce Jésus remonte à la source du bien de Dieu. Il admet

-dentelle mais entretenue

Mais celui ou celle qui répudie son conjoint sous prétexte que le charme des débuts est passé et qu’un meilleur parti est à prendre, celui-là commet un adul-tère, c’est-à-dire qu’il ou elle brise une union qui était faite pour progresser dans l’amour. En outre, il expose son conjoint répu-dié à faire de même. Ceci ne condamne pas ceux et celles qui ont épuisé les ressources du dialogue et de la patience, mais le Seigneur protège l’union conjugale.

Hygiène de vie Cultive chaque jour l’amour de Dieu, la plé-nitude de son Esprit

Harmonise ton désir sexuel aux attentes de ton conjoint.

Fais ton possible pour ne pas attiser volontai-rement la convoitise des autres.

Respecte Dieu ainsi que les hommes et les femmes qu’il a créés.

Mercredi 5 janvier

Matthieu 5.27-32


15

PLUS FORT

La loi du talion de l’Ancien Testament (38 ; Ex 21.24 ; Lév 24.20) introduit un prin-cipe de proportionnalité : la punition ne doit pas dépas-ser la gravité de l’offense. C’était déjà un progrès. Jésus, lui, va à la racine même du mal et donne le moyen de le vaincre, voire de l’annuler dans un bon nombre de cas : quand quelqu’un te fait du mal, tu choisis de le prendre sur toi, comme Jésus l’a pris sur lui, tu ne rends pas le coup. Tu vas même au-delà de l’exigence abusive (40-41). Ainsi, se manifeste l’amour surprenant de Dieu qui habite le chrétien, sa force s’avère plus grande que celle du péché de l’ad-

déstabilisé car il n’avait jamais rencontré ce type de réaction. Et probable-ment, n’ira-t-il pas plus loin dans son oppression. Et

en est emprisonné, il conti-nue dans le mal, l’attitude demandée ici par Jésus va

provoquer en lui un ques-tionnement qu’il ne pourra plus guère évacuer. Ne se-rait-ce pas extraordinaire que cette attitude produise un jour en lui la faim d’une vie juste et, peut-être, un repentir ?

Qui agit ainsi ?Eh bien, tous ceux qui vivent réellement proches du Christ, qui ont soif de son Esprit jour après jour… qui aiment le Père plus que leurs intérêts immédiats et qui aiment leur prochain plus que leurs droits. Vou-drions-nous en être ?

Cela ne viendra pas du jour au lendemain. Il faut per-sévérer des années dans cette direction pour parve-nir à ce style de vie. Il ne s’agit donc pas d’une loi à appliquer comme un sys-tème qui condamne, mais de la foi dans la dynamique du Royaume de Dieu, la-quelle dépend de Jésus et de son Esprit en nous.

Jeudi 6 janvier

Matthieu 5.33-48


Prière

« Seigneur, c’est bien à cette justice hors de l’ordinaire que mon cœur aspire. Pour l’amour de ton Fils oriente et forme mon caractère de manière à développer le domaine de la justice nouvelle que tu as inaugurée sur la terre.

RemarqueRemarqueRemarque

Verset 48 : « Est parfait » celui qui marche dans cette direction, même s’il n’est encore qu’un débutant maladroit

16

LE TÉMOIGNAGE INTÉRIEURIci, notre Maître prévient une tentation chez ceux qui cherchent la sainteté : le vouloir paraître ; en par-ticulier dans certains do-maines de la piété comme les aumônes, la prière et

-ner un peu notre regard de Dieu vers nous-mêmes et voilà que nos pratiques deviennent une occasion pour attirer sur soi l’atten-tion publique, plutôtque

cas, nous aurons la récom-pense cherchée, dit Jésus. Mais il n’y aurait aucune satisfaction plus profonde, comme la joie d’avoir sou-lagé quelqu’un, ou reçu des exaucements précis...Le remède ? Pratiquer ces choses « en secret ».Notons qu’il n’y a pas ici d’opposition entre prière privée et prière en groupe (les deux sont nécessaires) mais entre prière pour être

prière personnelle, dans la proximité du Seigneur.

En quoi consiste « sanc-

C’est refuser de se ser-vir de ce nom pour mani-puler magiquement une puissance. C’est ne plus porter le discrédit sur Dieu par des péchés cachés et

des imprécations. C’est au contraire montrer la beauté de ce Nom par notre humi-lité, notre amour, notre foi, notre conformité à la men-talité de Jésus.

À propos du pardonLe pardon de Dieu sur nous est-il conditionné par celui que nous accordons aux autres ? N’est-il donc pas gratuit ? Soulignons que notre texte dit : «... comme nous pardonnons », et non pas « parce que ». L’origi-nal grec dit : « ... comme nous avons pardonné... » Le pardon que nous accor-dons est une conséquence du pardon de Dieu. Il va de soi que nous pardon-nions, ayant reçu un par-don total par pure grâce. Celui qui refuse de par-donner, surtout quand cela lui est demandé, suppose qu’il ait mal saisi le sens du pardon que Dieu lui a accordé. La parabole de Matthieu 18.21-35 en est l’illustration. Attention, en demeurant dans cet état de non-pardon, le chrétien se coupe de la commu-nion avec Dieu, il se prive lui-même d’être au béné-

Dieu.

Vendredi 7 janvier

Matthieu 6.1-18


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La Bible aujourd’hui

Enquête

Un certain nombre de dictons populaires sont tirés du livre biblique des Proverbes et d’autres passages. Comment expliquez-vous cette influence de la sagesse biblique sur la sagesse populaire ?

Serge Molla (SM) : La Bible a clairement marqué la culture dans la-quelle nous baignons. C’est vrai autant dans la littérature que dans le langage ou encore l’art. Notre langage courant est imprégné de nom-breuses expressions bibliques. Cependant, plusieurs d’entre elles appartenaient déjà à la culture popu-laire avant même la rédaction du texte biblique. Ce dernier les a fixées.

Eric Jaffrain (EJ) : Ce qui explique sans doute que les expressions bi-bliques aient connu pareille appropriation populaire, c’est que la Bible a été le premier livre imprimé et diffusé.

Rendez à César ce qui revient à César...

Les dictons populaires enracinés dans la Bible à l’épreuve du temps. Analyse avec Serge Molla, théologien réformé et coauteur avec Gilles Lugrin de « Dieu, otage de la pub ? » et Eric Jaf-

frain, consultant en marketing non-marchand et chroniqueur radio.

56La Bible aujourd’hui

Enquête

Mais au-delà de la diffusion, comment expliquez-vous leur durée de vie exceptionnelle ?

EJ : Ces proverbes, ou plus exactement ces citations bibliques, reflètent une recherche d’authenticité. Ils inspirent, ils permettent souvent de résu-mer en peu de mots une vérité ou une conviction profonde. Prenez « Qui cherche trouve », « Vanité des vanités, tout est vanité », etc. ces phrases dépassent la sagesse populaire. Ces expressions parlent de valeurs, d’iden-tité.

Comment expliquez-vous que cette quête se réfère aux textes bibliques dans un environne-ment largement sécularisé ?

EJ : La réflexion philosophique est inhérente à la nature humaine. Tout le monde recherche du sens et des repères. Pourtant, les gens ne réalisent pas que derrière cette « spiritualité humaine », ils sont en réalité à la recherche de Dieu.

SM : Quête spirituelle pourquoi pas, mais je parlerais plutôt de recherche de sagesse. Si je prends « Rendre à César ce qui revient à César... », l’usage de cette maxime ne fait aujourd’hui plus référence à Dieu.

EJ : Si, dans notre société, la quête de sagesse fait abstraction de Dieu, c’est que pour nous, Dieu est égal à la religion. Et ça, aujourd’hui, les gens n’en veulent plus. Ce qu’ils recherchent, consciemment ou non, c’est une sagesse profonde et qui a du sens.

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Mag

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de


Enquête

Ces principes bibliques «fonctionnent-ils» sans relation verticale avec Dieu ?

EJ : La plupart des textes du Livre des Proverbes ou des paraboles du Christ ne sont pas spirituelles. Ce sont des illustrations de scènes courantes qui amènent les gens à une réflexion. Mais ces paroles nous poussent à vouloir en savoir plus, à nous identifier à une parole. Je crois que s’il y a parole de Dieu, « elle ne va pas retourner à lui sans produire son effet ».

SM : Au fond, tout dépend du statut que l’on donne au texte. Le débat n’est pas nouveau.

Les Églises ne devraient-elles pas éditer des livres de sagesse pour les bacs des grands distributeurs de littérature ?

EJ : L’idée est intéressante. En effet, je crois que ces perles de sagesse peuvent mettre des individus en mouvement.

SM : Jean-Claude Bologne, un laïc, avait rédigé un ouvrage sur les allusions bibliques. Il en a recensé un très grand nombre. L’intérêt de sa démarche était de montrer à la fois l’origine des textes et son déploie-ment dans la littérature et l’usage courant. Ceci dit, je ne crois pas que de tels livres « vont ramener l’individu dans le droit chemin ».Ce qui est sûr, c’est qu’il est important de lutter contre la perte de la mé-moire des textes sacrés. Car ces derniers ont sculpté et structuré notre société. Sans cette mémoire, notre société s’appauvrit. Nous voyons aujourd’hui de nouvelles références façonner notre culture. « Restez zen », expression populaire s’il est, a d’autres origines que bibliques.

Comment mesurer le reliquat de cette mémoire aujourd’hui ?

SM : L’étude de la publicité montre que l’utilisation de références bi-bliques diminue et qu’elles se limitent aux plus connus des récits bi-bliques. Cette érosion de notre mémoire biblique devrait se poursuivre à moins que les Églises et le milieu éducatif ne s’interrogent sur les enjeux de cette culture religieuse.

EJ : N’oublions pas que les créatifs ont le plus souvent pris les réfé-rences bibliques à contre-pieds. La campagne pour le denier du culte en

58La Bible aujourd’hui

Enquête

France a fait dans le même registre : « Don-nez, que diable ! ».Pour revenir aux nouvelles références qui vont modeler la culture de demain, la ten-dance est indéniable. Toutefois, je crois que ce n’est pas Dieu ou la Bible que les gens ont rejeté, mais ceux qui sont érigés en pro-priétaires de Dieu et de la Bible : les reli-gions. Les Églises ont été « démissionnées » par la société.

Comment ces références bibliques sont-elles appelées à évoluer dans notre culture ?

EJ : Le succès des livres de sagesse tend à montrer que la soif de spiritualité et de sagesse reste soutenue. Je base mes cours à l’université sur le marketing non-marchand sur des principes bibliques comme, par exemple, « celui qui donne reçoit ». Mes auditeurs sont preneurs de bon sens, même s’il relève de l’irrationnel. Ce ui compte aujourd’hui, dans un contexte d’immédia-teté, c’est qu’un principe est accepté pour autant qu’il change la vie des gens. Le dis-cours pour le discours, en ce début de 21e siècle, on n’en veut plus.

SM : J’aurais très envie que vous ayez raison. Car si c’était le cas, le monde irait mieux demain. Toutefois, j’observe et d’autres avec moi qu’on est davantage dans le bricolage religieux, en mettant des éléments de diverses traditions ensemble qu’en train d’assister à un retour à la foi chrétienne.En effet, au cœur de l’Évangile, il y a un message très dérangeant. Dans notre monde dirigé par l’argent, le message qui

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Enquête

pointe dans une autre direction n’est pas le bienvenu. Lorsque Jésus invite de rendre à César ce qui lui revient, l’accent de son message est ailleurs. C’est la suite de cette maxime qu’il voulait mettre en évidence : « Donnez à Dieu ce qui lui revient ! ».

Éric Jaffrain, vous dites qu’un principe de sagesse biblique n’est accepté que lorsqu’il fonctionne. La Bible est-elle un outil appelé à marcher ?

EJ : Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, les gens ont le réflexe consom-mateur. Avant d’accepter quoi que ce soit, ils vérifient si cela fonc-tionne.

SM : Qu’entendez-vous par « cela fonctionne » ?

EJ : C’est de savoir en quoi cela constitue un apport, un élément de transformation très concret dans leur vie.

SM : D’accord. Moi, je n’emploie pas ce type d’expression. Ce qui est vrai, c’est que la société recherche des gens qui incarnent leurs convic-tions. L’exemple du film « Des hommes et des dieux » est très révélateur à cet égard. Ce dernier a rencontré un succès auprès d’un public dif-férent de celui des seules Églises. Pourquoi ? Parce que ces moines ont incarné ce qu’ils croyaient. Ils n’ont pas triché. Ils étaient cohérents.

Quel est votre texte de sagesse biblique préféré ?

SM : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matt 22.17). Mon souhait est que ces paroles fortes descendent de plus en plus profond en moi et m’amènent à plus de cohérence.

EJ : « Une parole dite avec sagesse donne envie d’en savoir plus » (Prov 15.7). Avant un cours ou une conférence, je m’interroge toujours sur la portée de mes paroles.

Propos recueillis par Christian Willi

La photo d’Eric Jaffrain est de Jean-Charles RochatCet article

est réalisé en collaboration avec Alliance Presse

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