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LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LE COUP DE CHALEUR Valancony Hugues Centre National d'Etudes Vétérinaires et Alimentaires, B.P. 53, 22 440 Ploufragan Résumé Les forteschaleurs estivales entrainent despertes economiques pour la filière avicole,même dans les régions à climat tempéré comme l'Ouest de la France. Une température ambiante élevée, associée à une forte humidité relative dans le bâtiment d'élevage accélèrent le stress thermique des volailles et entrainentdes déficits de croissance et desmortalités. Heureusement, il existedessolutions qui atténuent en partie voire totalement ces effets dévastateurs. Une meilleure connaissance des mécanismes de thermorégulation pennet de reduire I'impact des coupsde chaleur par une gestion adaptée des principaux paramètres à risques : température, hygrométrie, débit de renowellement et vitesse d'air. Suivant la zone climatique et l'état du bâtiment, certains équipements (système de refroidissement de I'air, brasseurs d'air, turbines...) peuvent s'avérer nécessaires. Des techniques complémentaires telles quela miseà jeun, unebonne gestion de I'abreuvement, une limitation du chargement permettent également d'accroître defaçon significative la résistance des animaux. Abstract Prevention measures against heat strokes Hot summer neather induces economic losses for the poultry industry,even in regions with a temperate climate such as West of France. A high ambient temperature together with a high relative humidity in a rearing building accelerate heat stress in poultry and provokegrowth defects and mortality. Fortunately there are solutions to sofren or evenpreventthesedevastating effects. A better knowledge of thermoregulation mechanisms with an adapted control of the main parameters : temperature, hygrometry, air renewal flows and air speed, allorvs a reduction of the impact of heat strokes. Some equipment maybe requiredaccording to the climatic area and the state of the building (air cooling system, air stirring system, turbines).Animals' resistance canbe increased by additional techniques such as fast,watering controland limited poultrydensity in the building. Introduction Les mortalités et baisses de performances dans les élelages de pouletsde chair en période de forte chaleur, sont devenuesune des préoccupations majeures des responsables avicoles. Même dans les régions à climat tempéré comme I'Ouest de la France, la lutte contrele coupde chaleurest devenue un enjeu économique important. Cet accident d'élevage, dû à l'élevation brutalede la température ambiante, à laquelle les poulets en fin de bande sont particulièrement sensibles, génère des pertes financières atu( éleveurs et désorganise I'approvisionnement desabattoirs en periodeestivale @ouvarel et Franck, 1994). Une conduite d'élevage adaptée, associée à quelques équipements, constitue I'une dessolutions pour éviter les mortalités duesà de fortestempératures. l. La thermorégulation chezla volaille La volaille est un homéotherme, c'està dire qu'elle doit maintenir sa température corporelle quasi constante (autourde 4l oC pour le poule$, pour un fonctionnement normal de ses organesvitaux. Ce mécanisme, appelé thermorégulaûon, est une fonction physiologiqueimportante, mais qui a ses limites. Cet effort d'adaptation est minime à I'intérieur d'une zonede confort, qui se situe chez le pouletadulteautourde 20 oC. Pour lutter contrela chaleur, I'organisme du poulet diminue saproduction de chaleur (thermogenèse), et met en oeuvredes processusde perte de chaleur (thermolyse). La chaleur sensibleou libre est évacuée par échange direct avec le milieu environnant au niveau de la peau des animaux, par conduction (contact des pattes, de la poitrine, avec la litère, lesparois...), par convection (en direction de I'air, au travers des plumes...), et par rayonnement (au travers de I'air, en direction des parois ou des litières plusfroides...). L'élimination de chaleur par ces trois mecanismes est favorisée par I'intervention d'un ensemble de réactions végétatives et comportementales: augmentation de la frequence cardiaque,dilatation des vaisseauxau niveau de la peau et des zones d'échanges privilégiées car dépourvues de plumes isolantes (les pattes, la crête, les barbillons...), recherche de zonesfroides et ventilees,ecartement des ailes pour augmenterla zurface d'echange et Deuxièmes Journées de Ia Recherche Avicole, Tours, 8-10 avril 1997 153

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LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LE COUP DE CHALEUR

Valancony Hugues

Centre National d'Etudes Vétérinaires et Alimentaires, B.P. 53, 22 440 Ploufragan

Résumé

Les fortes chaleurs estivales entrainent des pertes economiques pour la filière avicole, même dans les régions àclimat tempéré comme l'Ouest de la France. Une température ambiante élevée, associée à une forte humiditérelative dans le bâtiment d'élevage accélèrent le stress thermique des volailles et entrainent des déficits decroissance et des mortalités. Heureusement, il existe des solutions qui atténuent en partie voire totalement ceseffets dévastateurs. Une meilleure connaissance des mécanismes de thermorégulation pennet de reduireI'impact des coups de chaleur par une gestion adaptée des principaux paramètres à risques : température,hygrométrie, débit de renowellement et vitesse d'air. Suivant la zone climatique et l'état du bâtiment, certainséquipements (système de refroidissement de I'air, brasseurs d'air, turbines...) peuvent s'avérer nécessaires. Destechniques complémentaires telles que la mise à jeun, une bonne gestion de I'abreuvement, une limitation duchargement permettent également d'accroître de façon significative la résistance des animaux.

AbstractPrevention measures against heat strokes

Hot summer neather induces economic losses for the poultry industry, even in regions with a temperateclimate such as West of France. A high ambient temperature together with a high relative humidity in arearing building accelerate heat stress in poultry and provoke growth defects and mortality. Fortunately thereare solutions to sofren or even prevent these devastating effects. A better knowledge of thermoregulationmechanisms with an adapted control of the main parameters : temperature, hygrometry, air renewal flows andair speed, allorvs a reduction of the impact of heat strokes. Some equipment may be required according to theclimatic area and the state of the building (air cooling system, air stirring system, turbines). Animals'resistance can be increased by additional techniques such as fast, watering control and limited poultry densityin the building.

Introduction

Les mortalités et baisses de performances dans lesélelages de poulets de chair en période de fortechaleur, sont devenues une des préoccupationsmajeures des responsables avicoles. Même dans lesrégions à climat tempéré comme I'Ouest de laFrance, la lutte contre le coup de chaleur est devenueun enjeu économique important. Cet accidentd'élevage, dû à l'élevation brutale de la températureambiante, à laquelle les poulets en fin de bande sontparticulièrement sensibles, génère des pertesfinancières atu( éleveurs et désorganiseI'approvisionnement des abattoirs en periode estivale@ouvarel et Franck, 1994). Une conduite d'élevageadaptée, associée à quelques équipements, constitueI'une des solutions pour éviter les mortalités dues àde fortes températures.

l. La thermorégulation chez la volaille

La volaille est un homéotherme, c'est à dire qu'elledoit maintenir sa température corporelle quasiconstante (autour de 4l oC pour le poule$, pour unfonctionnement normal de ses organes vitaux. Ce

mécanisme, appelé thermorégulaûon, est unefonction physiologique importante, mais qui a seslimites. Cet effort d'adaptation est minime àI'intérieur d'une zone de confort, qui se situe chez lepoulet adulte autour de 20 oC. Pour lutter contre lachaleur, I'organisme du poulet diminue sa productionde chaleur (thermogenèse), et met en oeuvre desprocessus de perte de chaleur (thermolyse). Lachaleur sensible ou libre est évacuée par échangedirect avec le milieu environnant au niveau de lapeau des animaux, par conduction (contact despattes, de la poitrine, avec la litère, les parois...), parconvection (en direction de I'air, au travers desplumes...), et par rayonnement (au travers de I'air, endirection des parois ou des litières plus froides...).

L'élimination de chaleur par ces trois mecanismes estfavorisée par I'intervention d'un ensemble deréactions végétatives et comportementales:augmentation de la frequence cardiaque, dilatationdes vaisseaux au niveau de la peau et des zonesd'échanges privilégiées car dépourvues de plumesisolantes (les pattes, la crête, les barbillons...),recherche de zones froides et ventilees, ecartementdes ailes pour augmenter la zurface d'echange et

Deuxièmes Journées de Ia Recherche Avicole, Tours, 8-10 avril 1997

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présenter des zones moins emplumées @ottje et al.,1983; Le Ménec, 1987).

L'animal élimine également des calories sous formede vapeur d'eau. Chez les oiseaux qui sont dépourvusde glandes sudoripares, le r14hme respiratoire joueun rôle très important dans la thermorégulation car ilcontrôle les pertes d'eau par evaporation au niveaudes poumons (Jukes, l97l; Mather et al., 1980). L'airinhalé passe dans les voies respiratoires et se chargeprogressivement en vapeur d'eau. La quantité devap€ur d'eau et donc de chaleur evacuee de cettefaçon, dépend de la temperature ambiante et de sonhumidité relative.

F I G U R E l : E q u i l i b r e t h e r m i q u e : 2 5inspirations/minute

Lorsque la température ambiante dépasse 23 oC, lepremier réflexe de I'animal est de limiter ses apportsénergétiques en diminuant sa consommatonalimentaire (Howlider et Rose, 1987). Dans unenvironnement chaud, le métabolisme des oiseaur seréduit rapidement au niveau d'entretien le plus bas,les déplacements sont limités et la consommation desaliments diminue, ce qui explique une partie de laperte économique associée au stress thermique.

A partir de 26"C,1'animal engage une véritable luttecontre la chaleur, en augmentant sa surfaced'échange et ses pertes de chaleur par voie latente;l'évaporation respiratoire devient alors un mode trésimportant de perte de chaleur (Van Kampen, l98l).Plus la température ambiante se rapproche de latempérature du corps de I'animal, plus les pertes dechaleur sensible diminuent et la perte de chaleurlatente devient le seul mécanisme opérationnel pourgarder I'oiseau en vie (Kettlewell, 1989).

I'IGURE 2 : Augmentaton de la Torespiratoire augmenté

Rythme

Les déperditons de chaleur sont liées à la fréquencerespiratoire des poulets, qui peut s'élever de 25mouvements/minute dans un environnement deneutralité thermique à 250 mouvements par minutelors d'un stress excessif(Linsley et Berger, 1964).El Boushy précise que le rythme respiratoire atteintun maximum de 140 à 170 mouvements par minutepour une température corporelle d'environ 44 "C. Cephénomène appelé "panting" ou h1'perventilationthermique débute généralement lorsque latempérature ambiante atteint 29 oC, mais peutcommencer dès 27 "C avec une hygrométrie élevée.On constate qu'à partir d'une fréquence respiratoirede 200 inspirations/minute, un emballementthermique ineversible se produit. L'augmentation durythme respiratoire entraîne une modiFtcation deI'equilibre acido-basique du sang @ottje et al., 1985;Teeter et al., 1985).

FIGURE 3 : Limite de résistance : 200inspirationVminute

Au fur et à mesure que s'installe I'alcaloserespiratoire les systèmes de correction du pH sanguinse mettent en place, mais ceux-ci se trouvent vitedépassés @eyhim et Teeter, l99l). Cette alcalosepernrrbe fortement I'action des cellules excitables enparticulier cardiaques et nerveuses. Par ailleurs si lerltfrme respiratoire atteint des valeurs trop élevées, laproduction de chaleur des muscles respiratoireslimite I'efficacité de l'élimination. La températurecorporelle augmente soudain plus vite jusqu'à un

Radiation

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maximum de 47 "C. Enfin à ce stade de polypnee, leséchanges gazeux respiratoires, d'excessifs qu'ilsétaient au début dwiennent insufftsants, car I'airinspiré est rejeté avant d'avoir atteint les poumons.L'hypoxie qui s'installe alors, s'ajoute à l'alcalose etprovoque rapidement la mort par arrêt cardiaque ourespiratoire.

flGURD 4 : Mortalité par hyperthermie

2. La gestion des paramètres à risques

Durant les périodes chaudes, il existe 3 paramètres àhauts risques en élevage de volailles, que I'onretrouve d'ailleurs en d'autres saisons :-la température (détermine I'importance des pertesde chaleur sensible...),

J'humidite relative (limite I'importance des pertesde chaleur par waporation pulmonaire...),

- Débit de renouvellement et mouvements de l'air(agit sur la qualité de I'air, donc la résistance desanimaux au stress et sur les pertes de chaleur parconvection forcée... ).

Si I'on examine le comportement d'un poulaillerstatique de conception ancienne en situation de coupde chaleur, on constate qu'en I'absence de vent, lerenouvellement d'air est seulement induit par la

3 Août 1994

T 'cx t : 33 qC

H R : 6 O %

Vcnt nu l

FIGURE 5 : Poulailler en situation de coup de chaleur

chaleur animale qui s'élève. La températureambiante est éle,vée (environ 34 "C, contre 33"C àI'extérieur), les vitesses d'air sont très faibles (0,1m/s) et I'hygrométrie résultante au niveau despoulets est forte (74 % contre 60 o/o à I'extérieur).Dans ces conditions très penalisantes pour lesanimaux" il est indispensable de recréer unecirculation et un renouvellement d'air, de façon àévacuer I'eau dégagee par la respiration des oiseauxet augmenter leurs pertes de chaleur.

2.1. Limiter I'apport de chaleur rayonnée

EnvironnementL'entreten d'un tapis végétal autour du bâtiment(par exemple un gazon ras, dense et humide) permetd'éviter un réchauffement excessif de I'air entrant.

OrientationL'exposition du bâtiment joue un rôle essentiel surI'importance du renouvellement d'air en ventilationnaturelle mais également sur la température de I'airentrant en fonction de I'heure de lajournée. Dans lespoutaillers à ventlation dynamique Par extractionhaute qui ont une entrée d'air trés exposée au soleil,il peut être intéressant de n'ouvrir que la trappe côtéombre; cette technique peut permettrc de gagnet 2 à30c.

Matériaux réfléchissantLes matériaux de couleurs claires absorbent moins lerayonnement solaire que ceux de couleurs foncées. Ilest donc conseillé de bien nettoyer la toiture desmousses et lichens qui pourraient les assombrir.

IsolationUne isolation correcte de toutes les parois permet delutter efficacement contre les effets du rayonnementsolaire; elle doit être accompagnée d'une bonneventilation de la sous-toiture.

,l

o'12 m/s .1f o'oSm/s

34ec lnb,Fnb! o,ro.r . / o.rr^o 1 o,ro-J

33r 34"C 74% 34,5" 34jC 74%

33 kg/m' Mortalité :25 Vo

r55

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2.2. Accroître le débit de renouvellement d'air

Dégager entrées et sorties d'airEn periode chaude, la ventilation a pour butd'éliminer la chaleur et la vapeur d'eau produites parles animaux. Il est imÉratif de dégager les entrées etsorties d'air de tout obstacle (grillages colmatés parla poussière...). S'ils sont limitants, les passages d'airau niveau des jupes seront agrandis ( passage d'aird'au moins 60 cm par rapport au sol).

En ventilation naturelle, on n'ouwira les portailsque si le vent est orienté vers un pignon, à conditionde ne pas faire entrer de rayons lumineux.L'ouverture des portes en ventlation dynamique estformellement à proscrire, car cela perturbe lescircuits d'air et diminue I'effrcacité de la ventlation.

Disposer d'une puissance minimaleUne.puissance effective minimale {ç ventilation de4 mr/h/kg de poids vif (soit 200 mr/m2/h insrallés)est nécessaire pour éviter de trop fortesaugmentations de la température et de I'hygrométrieà I'intérieur {u bâtiment. Ce chiffre pourra êtreramené à 3 m-/kg/h (minimum hygiénique) dans lecas de I'utilisation d'un système de refroidissementde I'air effrcace. Si le bâtiment est souséquipé enpuissance de ventilaton, plusieurs choix sontpossibles. Dans les bâtiments à ventilationdynamique, on peut rajouter des ventilateurs ouinstaller des turbines à gros débit pour l'été. Pour unbâtiment à ventilation statique situé dans une zoneclimatique à risques, il faudra penser à la mise enplace d'une ventilation dynamique d'assistance pourles fortes chaleurs.

2.3. Créer une circulation de I'air entre lesanimaux

Des vitesses d'air élevées, de l'ordre de I m/s entreles animaux, facilitent la résistance au stressthermique des poulets de chair en diminuant leurtempérature effectivement vécue (Timmons, 1991;Valancony et Le Ménec, 1995). En situation de fortechaleur, l'éleveur doit donc chercher à créer, par unegestion adaptee de ses equipements, des mouvementsd'air importants en tous points de son poulailler.

TABLEAU I : Incidence du débit et des viressesd'air sur poulets

CNEVA Ploufragan, Août 1994

Iæ brassage d'airLes brasseurs d'air, utilisés depuis de nombreusesannées dans la lutte contre le coup de chaleur,continuent d'être améliorés tant sur le plan despuissances de brassage que sur celui de la régularitédes vitesses d'air. Plusieurs types d'appareils existentsur le marché : brasseurs d'air horizontaux. avec ousans plaque difrrseuse, brasseurs verticaux, etc.. Lesbrasseurs d'air ont un effet antircoup de chaleur, àconditon qu'il existe un renouvellement d'airminimum et que leur nombre et la puissance installéesoient'suffisants. Ils ont tous le même inconvénientde créer des microclimats différents dans lepoulailler.

FIGURE 6 : Configuration avec brasseurs d'airverticaux

æ m 1 2 m 6 m o m

0.30 0,35 0,æ i l8m

l).35 0.90 l.2ttn/s 25 t

.-i.,.* .-l''"

.-fiI,tOuV3 2,æ

r,2t 2.so 1:-! =r'

f i0.60 Lm I

5 1 c i

La ventilation dynamique d'assistanceLes bâtiments à ventilation naturelle dans lesquels lerenouvellement d'air devient très insuffrsant enpériode de forte chaleur sont encore nombreux. Lescauses peuvent être multiples : temps orageux sansvent, implantation et exposition à risques, lanterneausous dimensionné, grillage obstrué etc. Dans cespoulaillers, le brassage d'air perd de son efficacité sile renouvellement faiblit trop : l'hygrométrie élevée,la forte température, la dégradation de l'ambiance, nepermettent pas aux animaux de thermoréguler. Lasolution est alors d'utiliser des brasseurs. ou desturbines qui en plus de créer des mouvements d'airpermettent d'assurer un renouvellement d'air correct.C'est la ventilaton dynamique d'assistance, dontl'une des formes, qui s'est le plus dweloppée cesdernières années dans les pays confrontés auproblème des fortes chaleurs, utilise le principe de laventilaton tunnel. En pratique, on fait rentrer I'airpar un pignon ou par les trappes latérales situées surle premier tiers du poulailler, en fermant lelanterneau et les entrees d'air situées près desturbines d'extraction. On oblige ainsi I'air entrant àlonger tout l'intérieur du poulailler avec des vitessesd'air homogènes; pour un même débit d'air, la vitessed'air est d'autant plus élæée que la sectiontranwersale du bâtiment est faible.Le gros avantage de cette technique est d'assurer lerenouvellement et d'engendrer au moindre coût des

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DÉbitmt/ks

To airoc

H.R.Yo

Vitesse d'airm/s

Mortalité%

J 33.5 7 l 0.4 14.9) J J 65 o.7 6.2) J J 66 1.0 1,3

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vitesses d'air élevees et homogènes dans la zone devie des animaux.

TABLEAU 2 : Puissance à installer en fonction desvitesses cherchées

Amand et Valancony, 1996.

Il ne faut pas pour combattre un risque (coup dechaleur) en générer un auûe (arrêt de ventlation),faute de certaines précautions élémentaires. Toutesles installations réalisées devront être conformes auxnormes en vigueur. La réalisation de I'installationélectrique p:r un technicien agréé permet derepondre à ces contraintes. Un système d'alarme doitprévenir l'aviculteur d'une panne de ventilation.Cette centrale d'alarme devra correspondre au cahierdes charges élaboré par I'assureur en liaison avec lesconstructerus de matériels.

Le réglage du bâtimentDans les poulaillers à ventilaton dynamique dont lacapaciqé de renouvellement réelle est au moins de160 m]/m'?lh à 15-20 pascals (soit au minimum200 mr/m,/h installés), il est possible par réglaged'obtenir des vitesses d'air élevées au sol. Lesmouvements de I'air au niveau du sol dépendent dela vitesse et de l'épaisseur de la veine d'air à sonentrée. Dans tous les poulaillers à ventilationdynamique, il faut maintenir une dépressionsuffrsamment élevée pour éviter que I'air ne ressortesans balayer la zone de vie des animaux mais pastrop impo(ante sinon les vitesses d'air sont élevees

FIGURE 7 : Exemple de ventlaton dynamique d'assistance de type tunnel

20 ju i l le t 1995 - Toex t t32oC,HR i30 %

Sectiotr = 70 m2

Ouv. =36 cm - Dépress ion 8 Pa

en hauteur et faibles au sol. La depression idealediftre pour chaque poulailler selon le type deventilaton, la hauteur des uappes et leur sensd'ouverture, l'étanchéité du bâtiment... Le réglage dubâtiment avant l'été (à I'aide d'un dépressiométre,d'un anémomètre et de fumigène) sera I'une desconditions du succès pour obtenir des vitesses d'airsuffrsantes dans la zone de vie des animaux.

2.4. Utiliser un système de refroidissement deI'air

Dans les poulaillers, le refroidissement de I'air estgénéralement obtenu par echange de sa chaleursensible contre la chaleur latente de vaporisation deI'eau : pulvérisaton basse pression, brumisationhaute pression, filtres humides. Ces différentssystèmes de refroidissement voient leur effrcacitédiminuer dans les climats ou pendant les saisons ouI'humidité est élevée. Pour favoriser l'évaporationde I'eau, celle+i doit être fournie soit sous formed'un brouillard très fin soit sur une très large surface;pour être efficaces, ces systèmes nécessitent tous unmouvement et un renouvellement d'air minimum.

Pulvérisation basse pressionLa diffirsion sous faible pression (de 3 à 5 Bars) pardes buses de gouttelettes d'eau plus ou moins fines,permet une vaporisation partielle de ces dernières.L'effrcacité de ce type d'appareil est très variable enfonction du nombre et du type de buses et de lapression d'utilisation. Les buses se fixentgénéralement à I'extérieur de lajupe, de 60 cm à I mà partir de sa base. Le coût d'investissement pour cetype d'appareil est faible, entre 5 et l0 F/mz, soneffrcacité reste limitée à un reftoidissement de 3 à5 oC. Les buses de pulvérisation basse pression ontI'inconvénient d'être grosses consommatrices d'eau'Il convient également de s'assurer que le système nemouille pas la litière.

(5 fois 40 000 m3/h)

$ection (m'z)Débit (mr /h)

33 50 70

40 000 0.33 0.22 0.1680 000 0,66 o-44 0-32120 000 0.99 0.66 0.48160 000 1.32 0.88 0.64200 000 1.68 l . l0 0,80240 000 1.98 r.33 0.96

c

0,7O m/s

,50 m/s

29AT

0,60 m/s

2997-f

0t0 m/s

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3oec I

0,40 m/s

o9omF

3 1 t

0,50 m/s

28,4t

030 m/s

29,6" C

4 ' 0,50 m/s

0,60 m/s70 mls

3 t 30J t

0,60 m/s0,60 m/s

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Bmnisation haute pressionUtilisant une technologie plus élaborée, ces systèmesse composent Ie plus sowent d'une pompe hautepression avec filtre, de canalisations et de buses eninox, et d'une régulation (coût : de 30 à plus de60 F/m). Leur pression d'utilisation varie de 20 à70 Bars, ce qui permet de générer un brouillardcomposé de très fines gouttelettes (moins de10 microns).

Les rampes de brumisation se placent à I'intérieur dupoulailler dans le flux d'air entrant pour ceuxéquipés d'une ventilation dynamique, ou en partiehaute dans le cas d'une ventlation natuelle; ellessont aussi parfois installées en couronnes sur desbrasseurs d'air. Ces dispositifs ont une efficacitéintéressante, le rendement de l'évaporation pouvantapprocher 100 %o; les quantités d'eau nécessaires aufonctionnement sont faibles et le refroidissement deI'air important, de 5 à 12 oC suivant I'hygrométrieexlérieure (Franck et al., 1993).

Pour être effrcaces, ces appareil doivent être mis enroute dès le matin (commencer à pulvériser dès 26'C), de façon à contenir la montée de température àI'intérieur du bâtiment. Les systèmes de pulvérisationd'eau dofuent être arrêtés dès que la température lepermet ou si I'hygrométrie relative s'élève de trop(> 85 7o) (Amand et Valancony, 1996).

TABLEAU 3 : Valeurs limites du couple T"ÆIR àne pas dépasser

D' après AIiME-GROUPAIV{r{

Les filtres humides ou pad-coolingDans ce système, I'eau sert à humidifier un support(panneaux en nids d'abeille) qui sera traversé par leflux d'air entrant; son efficacité est liee à la surfaced'échange entre I'air et I'eau (taille des panneaux decooling); I'abaissement de température obtenu (de 5à 18 'C) dépend de la température et deI'hygrométrie de I'air de part et d'autre del'échangeur.

Le filtre humide (coût : de 30 à plus de 60 F/m)requiert une ventilation dynamique, et sa surfaceainsi que la puissance de ventilation dependent de lataille du poulailler et des conditions climatiquesex1érieures. Très performant en climat chaud et sec(usqu'à 45 "C), ce système nécessite de prwoir deuxcircuits d'air (un pour l'été, un pour I'hiver) et unebonne étanchéité du bâtiment (notamment au niveaudes panneaux).

3. Accroître la capacité de résistance des animaur

3.1. Maintenir une litière fraîche

Un température de litière très élevée (plus de 40'C)et des fermentations excessives avec un fortdégagement d'ammoniac (> 20 ppm), limitent lescapacités de résistance des animaux soumis à unstress thermique. Pour privilégier les pertes dechaleur par le sol, il est conseillé de réduire laquantité de litière utilisée pour les lots d'été, (3kgfuz'en poulet), et de maintenir une hygrométriefaible entre 10 et 25 jours. A titre curatf (itièrehumide et croutee), il peut être intéressant de limiterles dégagements d'ammoniac par épandage d'unproduit acidifiant (Amand et Valancony, 1996). SiI'on utilise un système de pulvérisation basse ouhaute pression, celui-ci ne devra pas mouiller lalitière.

3.2. Favoriser la consommation d'eau

Par temps chaud, les déperditions de chaleur sontréalisees en grande partie par les voies respiratoires.D'après Belay et Teeter (1993), l'évacuation dechaleur par voie évaporatoire et le niveau deconsommation d'eau sont étroitement corrélés (R>8). La pratique usuelle qui consiste à " promener "les volailles pendant les periodes de chaleur pourstimuler I'abreuvement peut avoir dans ce cadre uneflet bénéfique. Il est indispensable de ccnsen'er uneintensité lumineuse correcte pour que les animauxpuissent boire selon leurs besoins.

Température de I'eauDes rézultats expérimentaux (Teeter et al, 1994)montrent une correlation directe entre la températurede I'eau d'abreuvement, la température corporelle deI'animal et sa croissance. La consommation d'eaufraîche (13 'C c,ontre 42 oC) a permis de réduire latempérature corporelle de poulets subissant un stressthermique de 43"3 C à 42"8 C. Il est probable quedes effets bénéfiques peuvent être obtenus ensuweillant tous les facteurs tendant à augmenter latempérature de I'eau d'abreuvement. En pratique, onpeut alimenter en direct les rampes d'abreuvementavec de I'eau fraîche (eau de forage par exemple),purger régulièrement les lignes d'abreuvement, voiredans le cas d'un circuit d'abreuvement avec bac,procéder à un ajout de glace pour refroidir I'eau.

TABLEAU 4 : Effets de la température de I'eau

Temoérature sèche Hverométrie34 0C 38Yo32"C 5lYo30 "c 7 0 %2g oc 96%

T" eau G.M.O. Conso. eau To corDorelle13 "C 55.4 364 42.83l "c 50,3 359 43.142"c 47.0 364 43.3

Teeter et al, 1994

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SupplémentationsDes travaux montrent les effets bénéfiques dezupplémentations, en eau carbonisée @ottje et al.,1985), en NH4CI et HCI (Teeter et al., 1985) sur lacroissance d'animaux soumis à un stress thermique.Ces obsewations semblent démontrer qu'il estimpératf de maintenir des taux norrnaux de CO2 etle pH sanguin des poulets. Néanmoins Teeter etSmith (1986), ont observé que les efrets bénéfiquesobtenus avec NH4CI peuvent être obtenus avec duKCI (0,48 7o) bien que les volatils aient un pHalcalin et un niveau de CO2 sanguin réduit.Le mécanisme pringipat sous-jacent, semble être uneaugmentation de la quantité d'eau ingérée quand union quelconque est ajouté à I'eau d'abreuvement.L'utilisation de sels (chlorure de potassium oubicarbonate de sodium) pour augmenter laconsommation d'eau est à employer avec prudence àcause des risques de diarrhées.

Teeter, 1988 (à partir de 3 études)

3.3. Pratiquer une mise à jeun

La présence d'aliment dans le tractus digestif depoulets exposés à de fortes températures est connucornme étant préjudiciable à leur thermorégulation(Smith, 1983). La production de chaleur est corréléepositivement à la consommation alimentaire; ainsiVan Kampen (1977), cité par Leeson (1986) constateque la température corporelle des poulets, suite àI'ingestion d'aliment, augmente pour atteindre unevaleur maximale variant avec la températureambiante (2 h à 20 oC et de 4 à 5 heures à 35 "C).La mise à jeun de poulets plusieurs heures avant unstress thermique, permet d'augmenter de façonsignificative leur viabilité (Mc Cormick et al., 1979;Teeter et al., 1987, Bougon et al., 1996).

TABLEAU 6 : Effets du jeûne sur la résistance austressHoraires de mise à ieun %o de suwivants24 H avant stress 92.012 H avant stress 86-76 H avant stress 80.0Sans 51.6Teeter et al.,1987

Une mise à jeun intervenant de 3 à 6 heures avant ledéclenchement d'un stress thermique (32 "C, 55y"

d'HR) et durant jusqu'à 12 h par jour, n'engendrepas plus de perte de croissance que sa non utilisation,mais accroît significativement la survie (Smith etTeeter, 1987 et 1988, Valancony et Le Ménec, 1996).Dans la pratique, les chaînes d'alimentaton serontrelevées à I m du sol, tôt le matin; la rupture dujeûne ne de'rna intervenir que quand la température àI'intérieur du bâtiment aura significatvementdiminué et que les animaux chercheront à seréalimenter. Il est intéressant de maintenir unéclairage continu et de bonnes conditions d'ambiancedurani la nuit, pour obtenir un rattrapage de lacroissance. (Valancony et Le Ménec, 1996).

TABLEAU 7 zEfret d'une mise à jeun sur pouletsde

Horaire demise à jeun

T" airoc

H,R.%

Vit.d'airm/s

Mortatitéo/o

4 h avant 32 6'I 0.2 25Sans 32 67 0.2 ) t

Bougon et Le Ménec, 1996

3.4. L'Acclimatation

Une question importante en environnement chaudconcerne la possibilité d'une acclimatation desoiseaux. Les quelques études s'intéressant au pouleten croissance présentent des résultats contradictoires.Pour Ernst et al (1984) cité par Geraert (1991),I'exposition de poussins pendant 2 heures à 43 oC

réduit leurs performances à 16 jours d'âge, tandis-qu'Arjona et al (1988, 1990) constatent qu'ensoumettant à un stress thermique des poussins âgésde 5 jours, ils subissent moins de pertes lorsqu'ilssont soumis à un coup de chaleur vers l'âge de 6semaines, le taux de mortalité passant de 12,3 %o à0,8 o/o et de 20 %o à 4,3 %. La croissance des pouletsest ralentie dans le premier essai mais pas dans lesecond. Des résultats identiques ont été obtenus parDavis (cité par Shane,1988) après une périoded'acclimatation entre 2l et 42 jours.Cependant Bougon et al. (1996) n'observe pas lamême efficacité, puisque qu'après un stress effectuéégalement à 5 jours, la mortalité par coup de chaleurà 37 jours reste élevée et n'est diminuee que de 16 o/o

en valeur relative. May et al. (1987) ont essayéd'utiliser ce phénomène d'acclimatation pour réduireI'impact d'un stress thermique sur la mortalité. Cettetechnique présente des difficultés évidentes telles quele fait qu'un stress provoqué artificiellement peutavoir des effets très négatifs sur la croissance et lamortalité.Pour Teeter et Smith (1986), 50 % de I'effethypothermie de I'acclimatation suryenant juste avantle stress thermique peut être attribué à unediminution de I'ingèré en réponse au stress. Aussi, ilsemble préférable d'utiliser une technique de jeûnemieux contrôlée qu'une acclimataûon artificielletoujours à risques.

TABLEAU 5 : Effets de diverses

TraitementG M.Q.

(%ùConso. eau

(vùT"

corporelle(o/o\

Témoin 100 I00 100.0NaCl l l 0 r49 79.4KCI 109 140 67 "6K2SO4 to7 t22 85^3CO2 water 104 L2l 94-1

159

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3.5. Limiter le chargement et le stress

La réduction des densités permet de diminuer laproduction de chaleur et d'eau dans le bâtiment et defavoriser les echanges thermiques. Le chargementderrra donc être adapté aux performances dubâtiment. Techniquement, il semble judicieux delimiter le chargement à 30 kglm, de poulets dans lesbâtments à ventilation naturelle equipés de brasseursd'air et 34 kglm2 pour les bâtiments à ventilationdynamique disposant d'une capacité drrenowellement d'air suffisante (Amand etValancony, 1996).De même, l'activité physique accroît la production dechaleur des volailles (Van Kampen, 1976). Aussipendant les périodes de forte chaleur, les arumauxdevront être dérangés le moins possible et lesenlèvements partiels (desserrages) dewont êtreprioritairement effectués de nuit ou tôt le maûn. Pourles enlèvements réalisés enjournée, il sera nécessairede mettre en oeuvre toutes les techniques deprévention e\istantes (brasseurs d'air, parcs...).

4. Conclusion

En fonction des conditions climatiques, lestechniques proposées pour lutter contre le coup dechaleur pourront être associees ou non. Certainestechniques ne nécessitent aucun investssement(gestion optimale des paramètres à risques dans lesbâtiments équipés, maintien des litières sèches,température de I'eau, mise à jeun...), d'autrespeuvent nécessiter des achats plus ou moins lourds(achat de turbines, de brasseurs, d'un coolingévaporatif...).Des vitesses d'air élevées associées à un bon niveaude renouvellement d'air, pemettent d'accroître lesdéperditions de chaleur du poulet, mais I'effrcacité decette technique décroît au delà de 35 oc. LorqueI'hygrométrie de I'air le permet, la brumisation ouI'utilisation d'un " pad cooling " permet de réduirede façon importante la température intérieure. partemps chaud et humide, où il devient difficile debrumiser, la survie des animaux dépendra avant toutde la mise à jeun, de I'utlisation des vitesses d'air etd'une bonne gestion de I'abreuvement.Suivant les élwages, les bâtiments, les risquesencoums par les animaux sont différents, à chacunde choisir et de mettre en place la combinaison dessolutions techniques la mieux adaptée à sa situation.

Références

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BILAN DES ACTIONS DE PREVENTION DU COUP DE CHALEUR MENEESEN REGION BRETAGNE DURANT L'ETE 1996.

Amand Gérard

ITAVI Zoopôle Beaucemaine - B.P. 37 - 22140 Ploufragan.

Résumé

La filière avicole Bretonne s'est mobilisée depuis plusieurs annees pour lutter contre le coup de chaleur, lesactions concertées menées en 1995-1996 ont participe à la réduction des pertes par coup de chaleur au niveaude la volailles de chair.

Ce travail de prér,ention a reposé sur :

r la rédaction et la difhrsion d'un recueil de recommandations "lutter contre le coup de chaleut". l'organisation dejournées de sensibilisation des éleveurso l'élaboration et la diffirsion d'une affrche rappelant les points importants de la prévention.

Les mortâlités enregistrées durant l'été 1996 ont été sept fois moins fortes qu'au cours de l'été 1995. Toutefoisles différences de conditions climatiques ont également participé à la réduction de mortalité entre ces deuxannées.

Devant ce risque important, de nombreux éleveurss'interrogeaient sur I'intérêt d'élerer du pouletpendant les mois chauds et certains envisageaient delaisser leur bâtiment vide pendant cette période. Acette époque de l'année, il existe une forte demandeau niveau des abattoirs. Une rupture desapprovisionnements et donc des livraisons seraitlourde de conséquences pour la filière avicolerégionale.

1. Rappel de la démarche menée en Bretagne.

Au cours de réunions, organisées par la DRAF deBretagne et réunissant le Comité Régional Avicole deBretagne, la FRSEA, les organisations de productiott,les assureurs, le CNEVA, les Chambres d'Agricultureet IITAVI, la démarche exposée ci-dessous a étédécidée et conduite. Ce travail s'est déroulé entre lemois d'Octobre 1995 et le mois d'Awil 1996.

La rédaction par I'ITAVI et le CNEVA Ploufragan,en relation avec les différents interlocuteurs de lafilière avicole régionale, d'un recueil des différentsmoyens de prévention du coup de chaleur. Ce travailpermet de preciser les objectifs de la lutte sur lesparamètres à risque et d'aborder sommairemeut laformation de l'éleveur nécessaire à la maîtrise deséquipernents.

Ce document comprend plusieurs chapitres, l'unapproche la prévention par le biais du bâtiment et deséquipements, un autre étudie la prévention au niveaude la gestion de l'élevage, un dernier founti desexemples d'equipements selon les q'pes de bâtiments-

Introduction

Depuis plusieurs années le coup de chaleur inlligedes pertes relatirement importantes à la filièreavicole. Globalement celles-ci (mortalités et chutes deperfonnances) étaient estimées pour les années 1991.1992 et 1993 à 40 millions de francs par an enlno]'enne au seul stade de la production (Bouvarel etal . .1994).

Depuis quelques années, les assureurs constatent quele rapport sinistre sur cotisation est largementsupérieur à 100% (le déséquilibre de ce rapport est enpartie. roire totalement. dû aux accidents liés au coupde chaleur).

Devant l'évolution de la sinistralité de ces dernièresannées et la vague de chaleur de l'été 1994 dansI'Ouest de la France, le principal assureur de cerisque pour la Bretagne a pris la décision de ne pluscouwir ce type de sinistre à compter de 1995.

L'été 1995 que certains souhaitaient clément, a étérelativement chaud et les consequences ont étésévères pour la filière avicole Bretonne. notammentlorsque aucune politique de prévention n'alait étémise en oeuvre. Un bilan arrêté au 3l Juillet 1995 parle Comité Régional Avicole de Bretagne fait ressortirla perte de I 345 000 Volailles pour un cofit de I IMillions de Francs. Si cette mortalité représente lequart des pertes totales de l'élevage (baisse deperformances, etc...). le coût global au niveau de laproduction se situe aur environs de 45 Millions deFrancs.

Deuxîèmes Journées de Ia Recherche Avicole, Tours, &70 avril 1997

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Cet ouvrage s'appuie sur des essais conduits par leCNEVA et I'ITAVI et sur des pratiques de terainmises en oeuvre dans les organisations de productionet ayant fourni de bons résultats.

Il a été tiré à 1400 exemplaires et diffirsé par le canalde Sciences et Techniques Avicoles, la rerrue deI'ITAVI et du CNEVA. auprès des différentesorganisations de production de Bretagne et pluslargement à tous les abonnés.

I-a fonnation de l'encadrement technique desélereurs. cette formation a été dispensée par leCNEVA Ploufragan lors de réunions internes auxorganisations ou au cours d'une journée de formationdes techniciens à Ploufragan. C,est une centaine detechniciens qui ont suivi cesjournées.

La formation des aviculteurs lors de réunionsorganisées dans les quatre départements Bretons, cesréunions se déroulaient en deux phases, une partie ensalle durant laquelle étaient rappelées des notionsfondamentales de thennorégulation de I'oiseau etd'échanges de chaleur, une deuxièrne partie dans unbâtiment équipé pour lutter contre la chaleur. Aucours de cette deuxième phase l,éleveur pouvaits'informer pratiquement des techniques à mettre enoeuvre.

Ces réunions ont été organisées par les organisationsde production. les chambres d'agriculture. les FGDSet coordonnées par les chambres d'agriculture danschaque département.

C'est environ un millier de personnes qui onttotrchées dans le cadre d,une cirquantainerénnions.

La réalisation et la diftrsion auprès des éleveurs vialeur organisation de production de plrrs de 2'70(lexemplaires d'une affiche au format :10 x 60 cm.destinée à rappeler au\ aviculteurs les pointslmportants de la lutte contre le coup de chaleur. Cetteaffiche est prér,ue pour être apposée dans le sas dubâtiment.

2. Premier bilan de cette action :

Pour éraluer I'impact de I'action menee, nous avonsréalisé une enquête auprès des organisations deproduction partenaires de cette action. La s,nthèse decette enquête est présentée ci-après. Cei résultatsreprésentent les trois quart du parc de bâtimentsavicoles breton en sachant que les organismes quitravaillent dans des productions moins touchées parle coup de chaleur (en terme de mortalité) n,onr pasq.'stématiquement donné suite à I'enquête.

éréde

2.1. Les conditions climatiques :

Pour analyser les mortalités par coup de chaleur en1996 et les comparer aux années precédentes, il estnécessaire de comparer également les conditionsclimatques sur ces dernières années en Bretagne.Pour réaliser ces comparaisons, nous avons travaillé àpartir de donnees météo acquises auprès de Météo-France et portant sur 4 stations BreronnesLandivisiau (29), Rennes St Jacques (35), Rostrenen(22),-Vannes (56). Ces 4 stations étant réparties zurla région, elles se situent dans des zones que nouspensons représentatives des climats rencontrés dansla region et sur des bassins d'élevage avicole.

Nous avons utilisé les valeurs instantanées tri-horaires pour les mois de Juin Juillet et Août desannées 1994, 1995, 1996. Les paramètres que nousavons analysés sont la température et I'enthalpie.

2.2. Comparaison des températures et deI'enthalpie pendant les mois rl'été en l99S et1996.

Pour 1996 il y a eu 36 journées stations ou latempérature a dépassé 28"C entre I I et 23 h alorsqu'en 1995 il y en avait eu 65. Parmi ces journées, Iseule a dépassé les 32"C en 1996 contre l2 en 1995.

Les niveaux d'enthalpie confinnent l'étude destempératures, les jours à forte enthalpie ont été moinsnombreur en 1996 qu'en 1995. Pendant l'été 1996,entre I I et 23 heures, il n! a eu que 68 jours.stationsavec des maximum d'enthalpie audessus de 50 KJ/kgd'air sec alors qu'il y en a eu l7l en 1995. A titreindicatif 50 Kj corespond à une température de 30"Cet une hygrométrie de 30 Vo ou une température de28"C et une hlgrométie de 37Yo.

L'été de 1996 a donc été en moyenne moins chaudque celui de 1995, avec cependant quelquesjournéesà risque de coup de chaleur.

2.3. Les sinistres par coup de chaleur

Le premier bilan est plutôt positif, bien que d'uneannée sur I'autre les conditions climatiques aientvarié.

L'appellation "été" utilisée ici n'est pas tout à faitexacte puisqu'elle englobe les mois de Juin, Juillet etAoût de chaque année.

t62

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TABLEAU I : Coups de chaleurs en Bretagne, toutes volailles confondues

ITAItI d' aprè s O rga n i s a t i ons cl e pro d tt ct i o rt

les cltif/i'cs entre parenthèses reprëscntent les clonnées ohlenuas clans les nûntes orgunisutions de protluctiotrcn 1995 ct 1996

Sur le tableau l, on constate que le nombre desinistres répertoriés en 1996 sur plus de 4.3 rnillionsde m2 de bâtiments a été nettement inférieur à ceuxde l'été 1995 (130 contre 656). Parallèlement.lorsqu'il y a eu sinistres. ces derniers ont été enmoyenne de plus faible importance en termed'étouffement (1740 morts en 1996 contre 222O en1995).

- \'olailles lÏnnes DarcouD de clraleurL e r a D p o r t ' - - ' - - - - - -

x l 0 0volailles mises en place

est près de sept fois moius fort en 1996 qu'en 1995(0.21o contre 1.48 %o)

Ces accidents sont en règle générale le fait de grossinistres puisque la proportion de sinistres ou lamortalité a été supérieure à 5%o du lot est supérieure à50"/oen 1995 et en 1996.

Les éleveurs qui ont subi un accident et qui onl sulvlles recommandations de lutte représentent ntoius du1/5 des sinistres répertoriés en 1996 (23 pour 130).

Le tableau 2 montre que plus de 90Yo des sinistrespar coup de chaleurs ont touché le poulet. En tenantcompte des mises en place. l'évolution du nonrbre desinistres entre 1995 et 1996 a été divisée par plus de) .

Parallèlement, le rapportPoulets mrtsparcoup de chaleur x l(X) à été divisé par

Poules mis enplaceplus de 7 (L.59% en 1995 contre0.22o en 1996)

--=_r Période considérée

CritùresÉta ugs Étt tcgo

Surface de production concernée 3 813 500 m'?(1 993 500 mz)

4 306 700 m'(2 153 700 m'z)

Nombre de volaillesmises en place

98 595 000 109 923 000

Nombre de sinistres parcoup de chaleur répertoriés

D) dont supérieurs à 57u duIot

donl chez des élereursa1'alt rnis en oeut're lesrecommandations

656(259 *)

D

(130 * )

130(61 **)

46(29 r'*;

23

Nornbre total de volailles mortespar coup de chaleur I 457 900 227 000

Notnbre tno)'en de volailles rnortespar slnlstre 2 220 | 710

Pourcentlge de volnilles mortespar ra;lport aux volaillcs mises enplace

1.18 Vo 0.21 o/o

163

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Pértode considérée

Crilères

Eté 1995 Eté 1996

Nombre de pouletsmis en place

90 800 000 100 700 000

Nombre de sinistres parcoup de chaleur répertoriés

625 123

Nombre de poulets morts par coupde chaleur

I 442 000 226 000

Nombre moyen de poulets mortspar sinistre

2 300 I 830

Pourcentage de poulets mortspar râpport aux poulets mis enplace

1.59 o/o 0.22 o/o

TABLEAU 2 : Coups de chaleur sur poulets de chair en Bretagne

2.4. Les commentaires sur ces sinistres :

Certains sinistres sonl inten'enus début juin aprèsuue période assez froide. les animaux n'étaient pas"accli[râtés" et les élereurs ont été surpris.

Une grande proportion d'accidents est inten'enuedans des bâtiments stâtiques non equipés. ou chez deséleveurs qui n'ont pas pris les précautionsélémentaires (mise à jeun. r.itesse et renowellementd'air insuffisants). n'onl pas su anticiper ou n,ont passu gérer leur q'stème de rentilation.

ITALT d' aprè.s Orga n i sat i on s tle pr o cl u c t i o tr

bâtiments sont équipés d'un q'stème de pulr'érisationhaute-pression.

Conclusion:

Cette action a reçu la collaboration et l'appui deI'ensemble de la filière avicole Bretonne. parI'intenention de ses oÉrateurs dans ses différentesphases. Elle a en outre bénéficié du pilotage de laDRAF de Bretagne. de la maîtrise d'oeuvre duCRAVI Bretagne et du soutien financier du ConseilRégional de Bretagne.

Le premier bilan est plutôt positif. toutefois ilconvient de rester prudent. La filière doit se préparerà passer un été 1997 plus chaud que celui de 1996.Des moyens pour réduire les mortalités en périodeestivale ont été trouvés et mis en oeuvre. il ne fautpas s'arrêter en si bon chemin et trouver les solutionsqui permettront d'élwer du poulet (et de la dinde) enété avec des performances comparables au reste del'année.

3. Les nil'eaux d'équipement des bâtimentspoulets:

La moitié des bâriments (5lyo) sont équipesd'eritracteurs (ventilation dynarnique, ou lentilationd'assistance esti!"le), l3% des bâtiments sont équipésen brassage d'air intérieur" un peu moins de 3 % des

t61

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UTILISATION DE LA MISE AJEUN PENDANT LA PERIODE ESTWALE

Bouvarel kabelle r, Franck Yves r, de Saint Jan Béatrice 2, Guillaumin Jean-Marc 3, Geraelt Pierre-André a, Rurleaux Florence s,Ferchal Erwann t, RoffTdal Lucien 6et Eckenfelder Bruno 7

t ITAVI, 25008 paris, t ARRrvE, 8s2s0 st Fulgent, t ccPA, 95520 Osny, t INRA, 37380 Nouzilly , s

SANDERS,9l20l Arhis-Mons,6 UCAAB,02400 Château-Thierry et 7 GUYOMARC'II,56000 Vannes

Résumé

Des mortalités importantes sont observées lors d'augmentations brutales de températures, en élevage de pouletsde chair standards en période estivale. La mise en place de systèmes de refroidissement permet une préventioneffrcace de la mortalité par coups de chaleur mais représente toutefois un investissement non négligeable pourl'éleveur. Suite aux travaux réalisés par Bougon et Le Menec (1996), d'autres solutions faisant appel à desmodifications du qthme de distribution de I'aliment ont été recherchées. Le retrait de I'aliment de 8 à 19 h,eutre 35 et 42 jours d'âge. a été testé chez trois éleveurs. Globalement. il a permis de réduire la mortalité(lusqu'à 65%). Toutefois, l'abaissement des assiettes doit être progressif au moment où I'on réalimente lesanimaux. La durée et le moment du retrait de I'aliment demandent à être étudiés precisément pour chaquesitualion.

Abstract

Fasting to improre broiler performance under heat stress

In surnmer, mortality drasticallf increases during heat stress periods in broiler houses. Cooling del'ices allorv tosignificantly reduce mortalib.'under acute heat exposure but remain costly. According to Bougon and Le Menec(1996). other solutions might be valuable take feed u'ithdrarval (fasting) during the hot part of the day.WitMrarving feed frorn 8:00 am to 07:00 pm betueen 35 and 42 days of age has been tested in 3 locations.Mortality has been reduced : up to 6570. Horvever, refeeding by lorvering feed plates must be done carefully andprogressirely to avoid stress cornplications. Duration of fasting has also to be further studied to optimizeprofitability

Introduction

Les baisses de performances et les coups de chaleuren période estivale entraînent des pertes économiquesconsidérables en aviculture, et notamment enproduction de poulets de chair standards. Les pertesglobales dues à la chaleur sont estimées en moyenneà 40 millions de Francs par an, pour les annees 1991,1992 et 1993. dont un quart dû aux coups de chaleur@ouvarel et Franck, 1994).Différentes techniques telles que les systèmes derefroidissernent ou I'utilisation des vitesses d'airpermettent de réduire effrcacernent les picsthenniques et d'éviter la mortalité (Franck et al.,1993 a et b, Valancony et Le Menec, 1995). Uneâlûre solution consiste à supprimer la distributiond'aliment avânt et pendant les heures chaudes de lajournée afin de diminuer la production de clnleur.L'ingestion. la digestion et I'utilisation métaboliquede I'aliment entraînent en effet une forte productionde chaleur.

Bougon et Le Menec (1996) ont montré, qu'enconditions expérimentales (5200 animaux), lasuppression de I'aliment de 8h à l9h lors d'un stressthermique de 32"C de l2h à 16h30 provoqué à 37jours d'âge, permet de réduire de plus de moitié lamortalité sans affecter le poids des poulets. Un essairéatisé sur des poulets âgés de 35 jours d'âge, montrequ'en retirant I'aliment 2h avant et pendant tout lestress thernique (4h à 35-40"C), la températurerectale augmente moins et plus lentement qu'enprésence d'aliment (Francis et al., l99l).L'obiectif de cette étude est de valider en conditionsde terrain la technique de mise à jeun des anitnauxles jours de coup de chaleur en fin d'élwage.

Deuxièmes rournées cle la Recherche Avicole, Tours, 8-10 avril 1997

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Essai Matérielexpérimental

1. Matériel et méthodes

Le retrait de I'aliment de 8h à l9h a été testé durantl'été 1995. chez trois éleveurs de poulets de chairsitués respectivement dans le Gard (A). en Vendée(B) et en Dordogne (C) (Tableau I). Il a été effectuéentre 35 et 42 jours d'âge dans les essais A et C, etentre 29 et 42 jours dans I'essai B.

TABLEAU I : Dispositif eçérimental

dynamique à extraction en pignon. Il est divisé endeur salles de 450 m2 comprenant chacune 2 turbinesde 40 000 mt/h. La densité est de 15,2 pouletsVedette jaune par m2.Durant la période experimentale, la températureer1érieure maximale moyenne est de 30oC. Lestempératures intérieures maximales varient entre 30et 35oC. Les températures observées dans la salleexpérimentale sont toujours un peu plus élevées quedans le bâtiment témoin. (+ loc) (Graphique 6).

2. Résultats (Tableau 2)

Essai A : De I à 35 jours d'âge, la mortalité est faible: I.9l %o pour le lot témoin et 5,2'7 o/o pour le lotexpérimental. La mortalité plus élevée de ce dernierest due à un accident d'élevage survenu à 29 joursd'âge (manque d'eau).De 36 à 45 jours. la mortalité est faible mais plusélerée pour le lot témoin (l,6Yo vs 0,67o). Il estobsené à 39 jours d'âge. 53 morts dans la salletémoin contre 9 dans la salle expérimentale alors queles conditions d'ambiance en milieu d'après-midi,sont identiques (température: 35oC, hygrométrie =32VQ. Les vitesses d'air sont toutefois plus élevéesdans la salle témoin : 0.66 m/s vs 0.35 m/s. Il est notéen outre par l'éler.'eur un niveau d'acti'r,ité plus éler'échez les animaux situés dans la salle erpérimentale.Le poids vif moyen est supérieur dans le lotexpérimental (1,80 vs 1,75 kg) pour un âge moyend'abattage identique (41,9 jours). De plus, l'indice deconsommation est plus faible dans le lot erpérimental(1,19 vs 1.86) et la marge poussin-aliment estamélioré de l0%l

Essai B : La mortâlité, de I à 28 jours d'âge, est de2,8o pour le lot témoin et de 6.20l pour le lotespérimental. De 29 à 36 jours, la mortalité est plusfaible dans le bâtiment expérimental : 5.9%o contre10.00 dans le bâtiment témoin. Cette différence estdue essentiellement à des étouffements plusimportants dans le bâtiment témoin, lors du premierenlèvement, à 37 jours d'âge (9,2 vs 4,8oÂ). Il est ànoter toutefois que la mise à jeun n'a été réaliséedans le lot eryérimental qu'en partie (8 à l4h) lorsde ce premier enlèvement.Le poids vif moyen est supérieur dans le bâtimenttémoin (1,86 vs 1,76 kg) pour un âge moyend'abattage légèrement supérieur (40,4 r's 40,0 jours).L'indice de consommation est également améliorédans Ie lot témoin (1,9'7 v; 2,0O).

Essai C : De I à 34 jours. la mortalité est faible etsimilaire entre les deux salles : 1.8%o pour le lottémoin etz.lyo pour le lot expérimental. De 35 à 42-jours, la mortalité est de 1,3%o pour le lot témoin et de4,2o pour le lot expérimental. La mortalité plusélevée du lot expérimental est due à des étouffements

Températuremaximaleextérieuremovenne*

I britiment partagé Gafden 2 salles2 britiments vendée

I biliment p.rrtagé DOrdOgneen 2 salles

35'C

+ à partir de 35 jours

Essai A : Le bâtiment. situé dans le Gard, est unpoulailler clair en \,€ntilation transrersale arcc entréed'air par des rideaux à commande manuelle. Lebâtiurent est divisé en deux salles de 59() m2. Leretrait d'aliment est pratiqué dans une des deuxsalles. La capacité de ventilation par salle est de88000 m'/h. En fin d'élevage. les ventilateurs sontinrersés pour tralailler en pulsion. La densité est de13 poulets/m,. La salle témoin est équipée en systèmede refroidissement.La température extérieure maximale moyenne esl del'ordre de 35'C durant la période d'élerage. avec unpic de 38 'C à 37 jours . Les conditions d'ambiance(température. hygrométrie) dans les deux salles sontlrès proches. Durant la période expérimentale. lestempératures intérieures maximales varient entre 30et 36"C. avec une température supérieure à 30oCl'après-midi (Graphiques I et 2).

Essai B : Deux bâtirnents statiques, situés en Vendée,sorlt comparés. Des brasseurs d'air sont ajoutés dansle bâtimert témoin. Les superficies sont de 770 m2pour le bâtiment témoin et de 1200 m2 ponr lebâlirnent expérimental. La densité est de l8 pouletsRoss par m2.La température er1érieure rnaximale moyenne est de28"C. avec un pic de 34"C à 16 jours d'âge. Lesconditions d'ambiauce (ternpérature, hygrométrie)dans les deux bâtiments sont très proches. A 14 h, latempérature intérieure varie selon les jours. durant laperiode expérimentale. entre 26"C et 36oC(Graphiques 3. 4 et 5).

Essai C ; Le bâtirnent. situé en Dordogne. est unpoulailler statique à erlraction haute transformé en

Lieu

2g"c30"c

A

BC

166

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au moment de la baisse des chaînes d'alimentation à38 jours (61 vs ll morts) et 39 jours (l22vs 8 morts).Le poids vif moyen à 42 jours est inférieur dans le lotexperimental : 1,76 vs 1.84 kg. L'indice deconsommation est également dégradé : 1,99 r,s 1,91.Ceci peut en partie s'erpliquer par un gaspillageimportant d'aliment lors de la descente des assiettes.

3. Conclusion

La mise àjeun des poulets, de 8 à 19 heures durant lapériode estivale, a permis, dans deur essais sur trois,de diminuer la mortalité après 35 jours (iusqu'à65%). Dans le troisième essai, l'abaissement desassiettes a entraîné des étouffements. La durée et lemoment du retrait de I'aliment demandent à êtreétudiés précisément pour chaque région, afin d'éviterune dégradation des perfonnances de croissance.Dans les conditions les plus chaudes (A), de bonsrésultats ont été obtenus avec la mise à jeun. Dans les

autres cas (B et C), des problèmes d'applicationpratique de la méthode n'ont pas permis d'obtenir lesrésultats escomptés.

Références

Bougon M. et Le Menec M., 1996. Sciences etTechniques Avicoles, nol4, p4-ll.Bouvarel I, Franck Y., 1994. Sciences et TechniquesAvicoles, n"8, p7-10.Francis CA, Mac Leod MG., et Anderson JEM, 1991.Br. Poultry Sci. 32 :219-225.Franck Y., A. Gérard., M. Le Ménec., J Souloumiac,F. Allard., O. Boutalbi., 1993a. Sciences etTechniques Avicoles, n"4, 13-29.Franck Y., A. Gérard., M. Le Ménec., J Souloumiac,F. Allard.. O. Boutalbi.. 1993b. Sciences erTechniques Avicoles, n " 5, 23-34.Valancony H. et M. Le Menec, 1995. Sciences etTechniques Avicoles, n"13, 17-27.

TABLEAU 2 : Performances zootechniques

ESSAI A B cLot Témoin Exné. E/T (%) Témoin Expê uT (%) Témoin Exnê EtT (%)

Mortalité (%):aYant stress chaleuraprès stress chaleur

l . 9 l1,60

5.270,56

27635

2,810,0

6,25,9

? 2 1

591,81,3

2 , 14,2

I I 7u 1 1

Age d'abattage (iours)Poids vif (kg)

lndice de consommation

42.01.751.86

41,91,801,79

10396

40,41,86t.97

40.0r-762.00

95t02

421,84l ,9 l

421,761.99

96101

5F)

@

167

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Ltt préscnle énulo a été réalisëe evcc brtnarrcenrcttt du Fonds Sypram (!i sous la responsabilité du nwîte d'ocuvre tlésigpu)ct-uprè.s-Toutc rcproclucti<rn totule ou purticllc doit faire nrerrti()rt du naîtrc rl'oeuvre et de I'origine du fnancentent.

"'l,e SYPR.t\'t a été créé en 1990 en rue de facilitertoute acrion d'interêt collectifau profrt des entreprises du sectèur dè I'alimentation animale.arcc des fonds apportés par les adhérenls des trois associâtions suivantès-.\\'lEB. .ds,sociation pour le lvtaintien de l'Elevage en Bretagne l- SNI.{" Srndicat Natioual des Irrdustriels de Ia Nutrition .drimale I- SYNCOP.{C. Fédéralirtn Nationale des Ctxrpératives de Production et d'.{limentation Animales.

t î çe

168

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CONCENTRATIONS EN CORTICOSÎERONE ET HORMONES TEYROIDIENNES DANS LEPLASMA CEEZ LE POULET EN SITUATION DE STRESS THERJVIIQUE

Valancony Hugues I , wiui"tnt Joho 2

I Centre Natiqnal d'Etudes Vétérinaires et Alimentaires, B.P. 53, 22 440 Ploufragan2 [IRA, Station de Recherches Avicoles, 37 380 Nouzilly

Résumé

30 poulets Ross jaunes sont identifiés au sein d'un lot, dans le but de suiwe I'evolution des concentrationsplasmatques en hormones thyroidiennes (T3 et T4) et corticostérone chez des sujets soumis à deux stressthermiques. A l'âge de 36 jours, on efrectue un prélèvement sanguin témoin, puis à l'âge de 37 jours, lesanimaux subissent un coup de chaleur et on procède à 2 prises de sang, en début et fin de stress. Aprèsrécupération, on soumet les animaux âgés de 4l jours à un deuxième suess thermique et à un quatrièmeprélèvement. On constate une chutte de la concentration en T3 au cours du premier stress thermique et entre lesdeux coups de chaleur. Pour la T4, on observe également une diminution significative du taux circulant qui selimite au premier stress, la chute de T4 powant être reliée à un pic de corticostérone enregistré égalementuniquement au cours du premier stress. Ces résultats suggèrent des réactions différentes des axes thyroidien etsurrénal au deux coups de chaleur successifs. Les mécanismes sous-jacents à cette adaptation à la chaleurrestent à éclaircir.

Abstract

Concentrations of corticosterone and thyroid hormones in plasma in heat stressed chickens

30 yellow Ross chickens were chosen from a flock in order to follow the progress ofplasma concentrations inthyroid hormones (T3 and T4) and corticosterone in animals submitted to two heat stress periods. At 36 days ofage, a control blood sample was taken. At 37 days of age, the animals were submitted to a heat stress and twoblood samples were taken at the beginning and at the end of the stress. After a recovery period, 4t dayoldanimals were zubmitted to a second heat stress period and a fourth blood sample was taken. Plasma T3concentration decreased during the first heat stress period and between both stress periods. Concentrations ofcirculating T4 also significantly decreased, but only during the first stress. The T4 decrease may be related to aplasma corticosterone peak only observed during the first heat stress. These results show that the thyroid andadrenal axes react differently to two heat stresses. The underlying mechanisms of adaptation remain to beelucidated.

Introduction hormones thyroidiennes (T3 et T4) et corticostéronechez des poulets en situation d'élevage indusuiel

De nombreuses hormones interviennent dans la soumis à un premier puis à un second coup derégulation de la thermogenèse, notamment les chaleur.hormones produites par la thyroide qui contrôlentdirectement la production de chaleur et par les 1. Matériel et méthodesglandes surrénales dont la secrétion descorticostéroides est directement impliquée dans les 30 poulets Ross jaunes âgés de 30 jours (15 mâles etréaction de stress. La thyroidectomie ou 15 femelles) soumis à des conditions d'élevageI'administration d'inhibiteurs de la synthèse des standards sont prélwés dans un parquet (118 m'?) dehormones thyroi:diennes coflrme le thiouracil, 2 240 antnaux (19 sujet/m'?). Après avoir été pesés,entraînent un défault de thermorégulation et une bagués et marqués, ils sont replacés dans le mêmediminution de la thermogenèse, ce qui accroît le parquet d'élevage.temps de suwie des animaux soumis à un stressthermique @avidson et al, 1980; Fox"l980). Puis chaque jour, jusqu'à l'âge de 35 jours, ils sontInversement I'administration de triiodothyronine retirés du parquet, pesés et manipulés de façon à les(T3) ou de thyroxine (T4) reduit signifrcativement le habituer.temps de survie lors de I'exposition à de fortes A l'âge de 36 jours (à llh, prélevement noté A), ontempératures (May, 1982), Cette étude a pour but de effectue un premier prélevement sanguin à la veinesuivre l'évolution des concentrations plasmatiques en alaire (prélwement témoin).

Deuxièmes Journées de la Recherche Avicole, Tours, E-10 avril 1997169

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A l'âge de 37 jours, les animaux subissent lesconditons d'un coup de chaleur et on procede à2 prélevement sanguins (l I h noté B et 17 h noté C).

FIGURE 1 : Déroulement du ler stress thermique(37i)

3 4

3 2ô r o3 2 8

Ë, zeÈ z ct - 22

2 U

l8

8 0

t5

?0

6 s F- - !

æ5 5 -

50

4 5

4 08 9 ' t 0 l l l 2 t 3 1 4 t 5 t 6 l 7 t 8 1 9 2 0

fleur!

2. Résultats et discussion

Pour la corticostérone, on constate une élévationsignificatve au cours du premier coup de chaleuravec un pic au prélèvement C (à l7 h). Le taux decorticostérone mesuré au cours du second coup dechaleur (noté D) et à la même heure que C (17 h) nesuggère pas une seconde élévaûon. Le taux D n'estpas significativement diftrent du taux A(prélèvement témoin).

En ce qui concerne la T3, on note une diminutionsignificatve au cours du premier stress thermiqueentre les prélèvements B (ll h) et C (17 h).

Puis après une période de récupéraûon de 3 jours, onsoumet les animaux âgés de 4l jours à un deuxièmecoup de chaleur, le prélevement sanguin ayant lieu à17 h (noté D).

FIGURE 2 : Déroulement du 2ème stress thermique(41 j )

3 t l

3 2

I r o9 2 8?, ze

Ë , 0t- 22

2 0

l8

8 0

75

70

6 5 -

6 0 I*5 5 -

50

4 5

4 0I S t0 n t2 't3 t4 15 16 t7 t8 't9 20

Htur?

La dépression du taux plasmatique de T3 lors dusecond coup de chaleur, au prélwement D, estsignificativement plus importante que celle obsenéeau prélwement C.

Pour la T4 plasmatique, une chute significative estobsewee entre les prélèvements A et B, qui sepoursuit entre B et C. Mais lors du second coup dechaleur cette chute est moins importante et il n'y apas de diftrence significative entre lesconcentrations plasmaûques de T4 entre lesprélèvements B et D.

TABLEAU I : concentrations en corticostérone et hormones thwoiidiennes

NB : Les valeurs accompagnées de lettres identiques ne diftrent pas significativement au seuil de 5o/o

La chaleur fait chuter la concentrations plasmatiquede T3 (Klandorf et al, l98l; Mitchell et Goddard,1990), soit par une réduction de la sécrétion, soit parune augmentation de la dégradation et del'élimination de ces molecules.

La corticostérone influence la conversion de T4(inactive sur le plan métabolique) en T3 (formeactive), ce qui peut expliquer Ia chutte de T4 auprélevement C (qui conespond à un pic decorticostérone), que I'on ne retrouve pas au cours dusecond stress thermique.

PrélèvementTémoin Stress I Stress 2

A ( l l h ) B û l h ) c f l7h) D ( l 7 h )Corticostérone (nelml) 4.24 a 4.23 a 5.43 b 3,73 aT3 (nmol/l) 3 .17 a 2-82a 2.05 b 1.33 cT4 (nmol/l) 11,60 a 9.45 b 5.47 c 8.45 b

t70

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FIGURE 3 : Concentrations plasmatques en T3 etT4

--#1r - -X- -T4

13 nmoul . T4 nmoul '

3.5

a

2 . 5

1.5

I

0 .5

0

P rallvtn !nts

3. Conclusion

Dans leur ensemble, ces résultats suggèrent desréactions différentes des axes thyroïdien et surrénalau deux coups de chaleur successifs. Les mécanismessous-jacents à cette adaptation à la chaleur restent àéclaircir.

FIGURE 4 : Concentrations plasmatiques en T4 etcortico.

or t i co . - -X- -T4

Cor t i . ng /1 . I4 nmoUl .

6

5

4

3

2

x._ t2

I

0

l0

8

o

4

2

0

Références

Bowen, S.J., Washburn, K.W., Huston, T.M., 1984.Poult. Sci.. 63:6649.Davison T.F.. Misson B.H., Freeman B.M., 1980. J.therm. Biol., 5: I97 -202.Ernst R.A.,\ileathers lV.W., Smith J., 1984. Poult.Sci.,63: l119-1721.FoxT.W., 1980. Poult. Sci.,59: 239I'2396.Geraert P.A., 1991. INRA Prod. Anim., 4 (3): 257'267Klandorf H., Sharp P.J., Mac Leod M.G., 1981. Gen.Comp. Endocr., 45: 513-520.May J.D., 1982. Poult. Sci., 6l: 706:109.Mitchell M.A.. Goddard C., 1990. Proc. Nutr. Soc.49:129r'^.Rudas P.. Pethes G.,1982. Poult. Sci., 61: 1533.

t'7 |

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BESOINS EN PHOSPHORE DISPONIBLE ET UTILISATION D'UNE PIIYTASE MICROBIENNE

CHEZLE POULET DE CHAIR EN PERIODE DE FINITION

Bouvarel Isabelle r, Barrier-Guillot Bruno 2, Nys Yves 3, Lessire Michel 3 et Widiez Jean Luc a

t ITAVI, 28 rue du Rocher, 75008 Paris,' ITCF, 91720 Boigneville,3 INRA, Station de RecherchesAvicoles, 37380 Nouzilly,' INRA, Domaine du lVlagneraud' 17700 Surgères

Trut ttux contluits avec lc soutien .finutcier cle I 'enveloppe recherche ACTA / IIIAP / I\'IESR

Résumé

Sans apport de plrltase exogène, une teneur en phophore disponible de 0,26%o en finition semble sufftsante

cornparée à un apport de0.37Y". Les perfonnances de croissance et la minéralisation osseuse sont similaires

tarrdis que les rejets en phosphore sont réduits de2loÂ. L'addition de phytases dans un régime à base de mais et

présentallt (1.20o/o de phosphore disponible peruret des perfonnances de croissance équivalentes à un régirne

corrtenant O.260Â de phosphore disponible. âvec une réduction des rejets en phosphore de 12Y". La prise en

colnpte des facteurs : matières premières. nireau d'apport en phosphore disponible et phltase. est

particulièrernent effrcace pour limiter les rejets en phosphore. Un régime à base de mais contenant 0,377o de

plrosphore disponible et uu régirne à base de blé avec O.26V, de pltosphore disponible et supplémenlé en phfase

nricrobienue conduisent à des écarts de teuettr en phosphore des fientes de 42"4.

Abstract

Availahle phosphorus requirements and use of microbial phytase in broiler during finishing period

Witlrout exogeuus phltâse coutribution. an available pltosphoms coutent of 0.260/" in finishing period seems

enough compared -with

a level of O.37oÂ. Growth perforrnance and tibia ash percentage are sirnilar utile

plrosphonrs éxcreted is reduced b5, 2l'/". Phylase addition in a O.2tl%o available phosphorus containing cortt-

bnseà diet. allou's equivaleut grou'th perfonnance to a O.26Vo available phosphorus one. rvith a I2"/o reduction

iu phosphoms excreted, Taking account of factors . feedstuffs. available phosphorus and ph$ase level

corrtributiou is particulary effective to reduce phosphonts excreted. A 0.37y, available phosphorus in corn-

based diet and a 0.26%, available phosphonrs wheat-based diet supplemented with a microbial phltase leads to

differences iu feces phosphonrs contents of 12%".

Introduction

Le phosphore phl'tique rejeté par les auimauxmonogastriques contribue notablement à lapollution des eaux de surface. Deux voiespermettent de diminuer les rejets en phosphore : laréduction de l'ingéré de phosphore par unemeilleure adéquation des apports et des besoinsmrtritionnels. et l'arnélioration de I'utilisationdigestir.e du phosphore en utilisant des cérealesa)-ânt une acliYité plryfasique ou en supplénlentantles âlimellts avec uue pllrtase microbienne.Bouvarel et al. (1995) ont urontré qu'uu apport de(l-24n de phosphore disponible en finition estsuboptimal pour les performances de croissance dupoulet. Des travaux courplérnentaires ont cherché àcerner plus précisérnent les besoins en phosphoredisponible au cours de la période de finition.

période durant laquelle la consommationaliutentaire et donc les rejets, sont les plttsimportants. Dans le même temps, a été ér'aluée ladirninution des rejets en phosphore lors d'unesupplémentation en ph1'tase microbienue derégimes à base de mals, de blé et de triticale-

l. Matériel et méthodes

4080 poulets mâles de souche Ross sont répartisdans 2 bâtiments de 24 parquets (Inra Magneraud).Chaque parquet contient 85 animaux â\€c rtnedensité de 17 poulets par m2. Les animauxreçoivent trois aliments successifs présentés engranulés : un aliment démarage (l-8 jours) etcroissance (9-23 jours) identiques pour tous les

Deuxièmes fournées de Iu Recherche Avicole, Tours, 8'10 avril 1997 173

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ânimaux. et un aliment finition (24-37 jours). Huittraitements sont comparés durant cette dernièrepériode (Tableau l). Les aliments sont

isonutritionnels, Seules les teneurs en phosphoredisponible diftrent.

TABLEAU I - Traitements alimentaires

TRAITEMENT I 2 3 4 ! 6 7 8CEREALE MAIS BLE TRITICALEP. disponible (o/o) 0.20 0.26 0.37 0.20 0.26 0.26 0.26 0.26PHYTASE aioutée 300 u - 300u 300 uP. total mesuré (7o) 0.52 0.61 0.73 0,56 0.49 0.51 0.56 0.55Activité phltasiquemesurée ru/ke)

0 250 420 620 450 650

EM mesurée (kcal/kgsec)

3+47 3452 3334 3398 3371 3392

Les trailernents I à 3 permettent d'estimer lesbesoins eu phosphore disponible. Il est testé troistau\ de phosphore disponible : ().20 . 0.26 et 0.370Âcorrespoudant îu\ recolnrnandalions INRA ( I 989).pilr apport croissant de phosphate bicalcique. Lemalis. ne présentant pas d'activité phyasique. estrutilisé cornme céréale de base.Les traitements 5 à 8 contiennent un tâux deplrosphore disponible de (1.261%. La céréale de baseest le blé ou le triticale associé à du maïs. Pourchaque céréale. il est testé I'adjonction de 30{) U/kgde phltase microbienne (Natuphos) Le traitement-l à base de mais et contenant 0.2()% dephosphore disponible. est également supplémentéen pllrtase microbienne (Tableau 2).Les trailemenls I et 4 à 8 présentent des teneurs enphosphore total compârables (0.52'lo). Les teneursen phosphore total des céréales ont été mesuréespréalablement à la fonnulation. La raleur dedisponibilité du phosphore utilisée pour laforntulation correspond au\ tâbles INRA (1989).La composition chimique et I'activité phltasiquedes aliments ont été contrôlées (Tableau 3)

Les poulets ont été pesés collectivement à la miseen place et à 8 jours. puis individuellement à 2.1 et37 jours. après une mise à jeun de l2h. Laminéralisation osseuse est estimée à partir de lateneur en cendres des tibias dégraissés. Une mesurea été réalisée à 37 jours sur un des deux tibias de 4poulets prélevés dans chacun des 24 parquets. Lesteneurs en matière sèche et en phosphore desfientes collectées pendant 2 heures sous une cageoir sont placés l0 animaux, sont mesurées pourtrois parquets par traitement.

Le traitement statistique des donrÉes a été réalisépar analyse de variance (SAS. 1995) en tel)antcollrpte des effets < traiternent > et < bâtiment >. Letest de Nemrrau Keuls a été utilisé pour lescornparaisons de moyennes.

2. Résultats

2.1 Besoins en phosphore disponible(traitements 1, 2 et 3)

Un apport de 0,26Vo de phosphore dispottible. dansun régime à base de mais, paraît sufftsant pour legain de poids en finition (Tableau 4). Le gain depoids entre 24 et 37.jours ainsi que le poids à 37jours sont en effet significativement réduits lorsquel'apport en phosphore disponible est de 0.2Oy"comparé ù0,26(t .

Les indices de consommation sont idenliques pourles trois niveaux d'apport. De même, larniuéralisation osseuse n'est pas modifiée.

2.2 Supplémentation en 1th1-tase microbienne(traitements 4 à 8)

La supplémentation en pltltase microbiennepennet. pour clmque céréale de base utilisée (maïs.blé et triticale). une amélioration significatire dugain de poids de 24 à 3'l jours : +68 g. +49 g et+23 g, respectivement.Il n'est pas observé d'amélioration significative deI'indice de consommation, mis à part le traitemertà base de blé : -0,08 entre 21 et 37 jours.

La minéralisation osseuse n'est pas modifiée par lasupplémentation phy'tasique. Il est obsené un écartsignificatif entre le traitement à base de blé nonsupplémenté et le traitement à base de triticaleprésentant une supplémentation phytasique : + 1.6points. La moindre minéralisation osseuse obsen'éearec le traitement 5 associée à un gain de poidsplus faible peut peut-être s'expliquer par unedéfrcience en proléines brutes (18.4 r's 19.3(% enmolenne pour les autres régimes) ou en énergiemétabolisable (3334 r,s 3412 kcal/kg MS enmoyenne pour les autres régimes).

t'l4

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3.3 Teneur en phosphore des déjections

La teneur moyenne en phosphore des fientes est de3-1.4 g PzO-slkg MS. La diminution du taur dephosphore disponible de 0.37 à 0.260/0 permet deréduire la teneur en phophore des fientes de 2lYo.En revanche. cette dernière est identique pour lestraiternents I et 2.

Les traitements à base de blé présentent les rejetsles plus faibles. La diminution des rejets est de2lY"potrr I'aliment à base de blé non supplémentéet de I l7o pour le triticale. par rapport autraiternent à base de maïs présentant la nÉrneterrerrr en phosphore disponible (0.26V1.

L'additiou de phltase microbienne ne pennet pasde dimiuuer significativement les teueurs ellphosphore des fientes. La dirninution est de -loÂpour le blé. 5'% pour le mais et 8%o pour le triticâle

En jouant :i la fois sur le tau\ de phosphoredispouible. sur le choix des matières premières etsur l'addition de phltase microbienne. les écarts deteneur eu phosphore des fientes atteignent 4270.

A l'instar de ce qui avait été obsen'é dans un essaiprécédeut (Bouvarel et al. 1995), une relationlinéaire est obsen'ée entre la teneur en phosphoretotal de l'aliment formulé sans phl'tasernicrobienne et la leneur en phosphore des fieules(ftr=0.90).

Conclusion

Dans les couditions expérirneutales décriles. unapport de (l-26'% de phosphore disponible paraîtsuffisarrt courparé à un apport de 0.37'%. pour lesperformances de croissance ainsi que pour laminéralisation osseuse. La réduction des rejets enplrosphore est de 2l%o. Bien que l'indice decorrsommation reste inchangé. un apport de O,2OYode phosphore disponible est insuffisant comparé àun apport de (1.260Â. Il est observé une baisse dugain de poids et une légère détérioration de laminéralisatiou osseuse.

L'addition de phyase microbienne dans un régirne:i base de mâis et présentant (l-20yo de phosphoredisponible permet des performances équiralentes.voire rnême supérieures pour le gain de poids. à unrégirrre conlelunl 0.26'% de phosphore disponible.Elle permet une dirninution des rejets en phosphorede l2'%.

En revanche, l'addition de phytase dans desaliments présentant une teneur en phosphoredisponible de 0,26%o ne paraît pas se justifierpuisque les besoins en phosphore sont déjàcouverts.

La prise en compte des phltases endogènes dans laformulation permet de diminuer notablement lesrejets en phosphore : de ll à 21 % selon lescéréales utilisées par rapport au maïs, potlr unmême apport de phosphore disponible.

Références

INRA. 1989, Alimentation des auimauxmonogastriques : porc, lapin. volailles. 2etteédit.282p.

SAS. 1989-1995. SAS Institut Inc. NC.

Bouvarel I.. Barrier-Guillot B., Bougon M. N1''sY.. 1995. Journées de la Recherche Avicole.Angers, 28-30 mars. pp 6547.

TABLEAU 2 - Composition des aliments (7o)

* AA : L-L1'sine. Dl-Méthionine. L-Thréonine. L-Tryptophane

TABLEAU 3 - Caractéristiques des aliments(%)

Traitement I 7537

MaisBtéTriticaleT. Soja 50Gluten 60Huile régétaleCarb. Ca farinePhosphatebicalciqueA A *COV + sel

68.2 68.0 6'7.5 - 38.-l- o / . )

zi.o zi.s zi.t rs + ;ii.83.5 3,5 3.5 5.0 3.-52.0 2"r 2.3 5.4 3.61.5 1.3 0.8 1.5 l .+0.9 1.2 1.9 0.8 1.0

0.3 0.3 0.3 0.4 0.31 .0 1 .0 1 .0 1 .0 1 .0

Aliment Démarrage Croissance Finitionl - 8 i e - 2 3 i 2 4 - 3 7 i

EM(kcal/kg)MATLl'sAASTRYTHRCaPd

3050 3050 3100

22 20 19l . l5 l . l0 0 ,900,90 0.76 0.7-t0.43 0.22 0.170.82 0.80 0.69l, l5 0.95 0.t t50.45 0.40 'r3

* Selon traitement

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oo qoo Fr c1 - cqc. =

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VARIATION DE LA COMPOSITION DES CARCASSES DE POULETS DE CHAIR ENPHOSPHORE, EN FONCTION DE L'ÂGE, DU SEXE ET DE LA LIGNÉE.

Nys Yves, Guivarc'h François et Mohanna Chadi

INRA, Station de Recherches Avicoles, 37380 Nouzilly, France

Résumé

Nous avons évalué I'influence de l'âge, du sexe et de la lignée $énétique du poulet de chail sur sa compositioncorporelle en phosphore afin de hiérarchiser I'influence des facteurs de variation associés à I'animal sur celle-ci.Læs mesures eï ptràsphore ont été effectuées sur 390 carcasses entières (plumes incluses) de poulets à différensâges (0, 4, ll, il,29, 40 et 50 j), chez les mâles et femelles issus de deux lignées commerciales. Les résultatsdèmontrent un effet prépondérant de l'âge sur la composition en phosphore de la carcasse et un enrichissementimportant au cours des premiers jours après éclosion. Le sexe et la lignée n'influencent pas la composition des

"-iusser en phosphore ét ont un effet limité sur le rendement de dépôt. Ces données peuvent être utilisées pour

estimer, chez le poulet de chair, les rejets de phosphore à différents âges dans les conditions actuelles deproduction.

Introduction

Le phosphore d'origine végétale est indisponible pour50 à 70 7o chez les monogastriques qui ne possèdentpas d'activité phytasique intestinale suffisante pourhydrolyser le phosphore phytique alimentaire. Parconséquent, ce phosphore est rejeté et contribue, dansles zones de forte concentration d'élevage, à ladégradation de I'environnement par eutrophisation deseaux de surface. Ce rejet de phosphore peut être réduitpar voie nutritionnelle en optimisant les apports dephosphore aux besoins des animaux ou parI'introduction alimentaire de phytases végétale oumicrobienne qui augmentent I'utilisation digestive duphosphore végétal. Les législations européenne etfrançaise ont intrcduit des contraintes d'épandage desrejets d'azote et de phosphore. Des zones à risque, leszones d'excédent structurel, ont été défrnies à putir desbilans par espèce entre ingéré alimentaire de phosphorcet quantité corporelle déposée multipliés pæ le nombred'animaux présents dans la zone géographique. Lacomposition en phosphore de carcasse entière (plumesincluse) a besoin d'être connue avec précision pourfaire cette estimation mais les données sont peunombreuses. Une évaluation a été réalisée dans lesannées 1980 par le groupe "minéraux" de la WPSA(1985). L'objectifde ce havail aété de réactualiser lesmesures de composition en phosphore des carcasses etd'étudier I'influence de facteurs de variation liés àI'animal : âge, sexe et origine génétique du poulet.

Matériels et Méthodes

390 poulets mâles et femelles issus de deux lignéescommerciales (A: Shaver starbro, B : Vedette ISA) ontété étudiés à différena âges (0, 4,11,21,29 et40, +50 j pour lignée A). 15 animaux ont été analysés àchaque niveau de traitement (âge, sexe et lignée ).

Seuls les poulets de la souche A ont été conservésjusqu'à 50 jours. Les poulets ont été élevés au sol(litière de copeaux) dans 24 cases de 2,8 m2 (6répétitions par raitement). La température du bâtimentétait de 33oC à un jour et a été baisséeprogressivement suivant les recommandations dessélectionneurs pour atteindre 22oCà'3 semaines d'âge.Quatre phases d'alimentation ont été appliquées :aliment démanage (0 - 10 jours), aliment croissance(ll - 2l jours), aliment finition (22 - 40 jours) etaliment retrait (41 - abattage). La teneur analysée desdifférents aliments en phosphore est respectivement de720, 640, 520 et 560 mg Pftg d'aliment. AprèsI'abattage, chaque carcasse a étébroyén entière (plumesincluses) puis lyophilisée. Un aliquote a étéminéralisé (550 "C pendant 14 heures), puis mis ensolution (solubilisation des cendres par HCI 6N'évaporation à sec sur bain de sable puis solubilisationdans HNO3 lM) avant de mesurer par colorimétrie(spectrophotomètre, réactif vanado-molybdique)' laconcentration des carcasses en phosphore.La composition en phosphore a été calculée parrapport au poids frais des carcasses en g de P/kg. Nousavons calculé le pourcentage de rétention de cetélément à partir du rapport (P déposé par carcasse/Pingéré par animal). Ce calcul a été réalisé sur lapériode globale à partir de l'éclosion, ainsi que surchacune des périodes entre deux âges étudiés. Dans cecas, I'estimation du dépôt entre deux âges est calculé àpartie de la composition individuelle de carcasse moinsla moyenne de composition de l'âge précèdent. Lesanalyses statistiques ont été effectuées à I'aide dulogiciel SYSTAT.

Résultats et Discussion

La composition des carcasses prélevées à différentsâges de mâles et femelles issus de deux lignées

Dewièmes Joumées de ln Recherche Avicole, Tours, 8-10 Avril 1997

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commerciales est décrite dans le tableau l. L'âge est leprincipal facteur de variation de la composition descarcasses en phosphore. Celle-ci minimale lors del'éclosion augmente jusqu'à l l jours puis se stabiliseà environ 0,42 7o de phosphore exprimé par rapport aupoids frais. Ces valeurs sont inférieures de 15 Vo îuxteneurs mesurées par le groupe minéraux de la WPSAeuropéenne (1985) et d'environ 40 Vo à celles publiéespar Hurwitz et Plavnik (1986; 3,7 - 4,3 - 5,3 - 5,9 -

5,2 - 5,5 - 6,5 - 7 et 6 g/r .g à l , 4, 7,14,2I,28,35. 42 et 49 jours d'âge respectivement). L'effet del'âge reste prépondérant quelque soit I'origine desdonnées. Cette variation est à associer àI'augmentation de la teneur de I'os en cendres/poidssec, Iors de la première semaine d'âge après éclosion(Letenier et Nys, 1992\, car I'os représente 80 7o duphosphore corporel.

TABLEAU I : Concentration corporelle en Phosphor_e des carcasses (g P/kg poids frais) :

Age04l12 l294050

E- type

P âgeP sexe

P lignée

PV4 l92256694

t t 1 |195427 t0

Moyenne2,693 ,124,024,224,234,244,04

0,78

P<0,001

Mâles Femel les2,66 2,713 ,08 3 ,164 ,19 3 ,964 ,28 4 ,164,2O 4,254 ,30 4 ,173 ,98 4 , l l

0,82 0,74

P=0,14

lignée A lignée B2,71 2,663 ,18 3 ,074 ,16 3 ,904 ,14 4 ,304,37 4,084,40 4,424,04

0,79 0,76

P<0,001P<0,001

L'effet du sexe sur la composition en phosphore desc:ucasses est statistiquement non significatif et lesdifférences quand elles existent sont variables d'un âgeà un autre Cfableau 1) bien que les poids vifs des deuxsexes diflèrent notablement pour les deux lignées. Demême, la composition en phosphore est similaire dansles deux lignées qui sont de même poids vif auxdifférents âges, pour un sexe. Dans l'étude du groupeWPSA (1985), la comparaison de mâles et femellesd'une lignée type chair ou de lignées légère et médium,à 6 semaines d'âge met en évidence des écarts faiblesd'environ 5 7o. L'effet lignée de génotypes trèsdifférents peut être plus important puisque l'écartmaximun de la teneur en phosphore de carcasse peutatteindre 3O 7o eame deux lignées (IVPSA 1985). Lesréductions progressives, avec l'âge, de la teneur desaliments en phosphore n'affectent pas la compositondes carcasses dans notre essai. [æs apports alimentairescorrespondent aux recommandations usuelles.Cependant, il est probable qu'une réduction de I'apportalimentaire en phosphore (subcarence) affecterait lacomposition corporelle cat la teneur de l'os estsensible à I'apport alimentaire de phosphore(Huyghebaert et al., 1980) et que I'os représente 80 %du phosphore corporel.Le rendement de dépôt du phosphore a été calculé pourchaque âge (Tableau 2 ; phosphore déposé / ingéré de

P=0,7

phosphore depuis l'éclosion). Le rendement augmentejusqu'à trois semaines puis diminue avec l'âge qui estle facteur principal de variation. Ce rendement estsimilaire pour les deux lignées évaluées. Il est plusélevé cbez les mâles par rapport aux femelles de lalignée A. Cet effet sexe n'est pas observé sur I'autrelignée.Le rendement de dépôt du phosphore (Tableau 3) aétéégalement estimé pour chaque période entre deux âgesà partir du phosphore déposé (concentration analyséedans les carcasses individuelles moins valeur moyennede l'âge précédent) et du phosphore ingéré. Ce mode decalcul confirme un rendement plus faible les premiersjours, une augmentation temporaire de 4 à 12 jourspuis une tendance à diminuer chez les animaux plusâgés. Par contre, le rendement entre deux âges est peuaffecté par le sexe.Laquantité de phosphore déposée par g de gain depoids a été calculée afin de s'affranchir de I'ingéréalimentaire de phosphore (Tableau 4).L'àge a un effetimportant sur la teneur du gain de poids en phosphore.Ce dernier est pauvre en phosphore chez le très jeunepoulet, mais augmente d'une manière importante audelà de 5 puis de 12 jours. Le sexe n'a pas d'influencesur cette composition du gain de poids en phosphoreet I'effet de la lignée est complexe (interaction avec lesexe et l'âge) et d'amplitude limitée.

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TABLEAU 2 : Rendement cumulé du dépôt du Phosphore (7o) dans les carcasses des poulets

Pér iode

0-40 - l Io-210-290-400-50

probab i l i t éP âgeP sexe

P lignée

Pér iode

Lignée A

mâ le feme l l e39 40

53,8 42,946,6 37,646 41 ,8

40,3 37,636,6 36,1

<0,0010,001

Lignée A

l ignée B

m â l e f e m e l l e40 4r44 44,345,1 43,540,3 43,544,6 40,2

0,0010,5

lignée B

m â l e f e m e l l e

40 4r46 4646 4334 4350 36

Moyenne *

4046,343,142,840,736,4

<0,001<0,001

0,4

TABLEAU 3 : Rendement de dépôt du Phosphore (70) dans les carcasses des poules pour les différentes

périodes de croissance'

0-45 - l l12-2r22-2930-4041 -50

m â l e

395838473 l39

f e m e l l e

404339443 l42

Moyenne *

4047

41,34237

40,5

Probabilité :P âge<0,001; P sexe =0,l7iPlignée =0,2 iP interaction âge-souche et souche-sexe <0,001.

TABLEAU 4 : Dépôt du Phosphore par g de gain de poids pour chaque période d'âge (mg/g)

Moyenne *Pér iode gainpoids

0 -4 r2 ,95- l I 20,012 -27 31 ,522-29 39,330-40 47,941 -50 53 ,3

de(e)

Lignée A lignée B

mâ le feme l l e mâ le feme l l e

1 ,45 1 ,44 1 ,27 1 ,363,63 2,75 2,84 3,043,83 4, I 4 ,49 4,473,66 3,39 2,53 3,43 ,82 4 ,71 6 ,14 4 ,84,9 5,74

1 ,383,044,223,244 ,715 ,32

Probabilité : P âge <0,001; P lignée = 0,02; P sexe = 0,4;P interaction âge-souche, âge-sexe<0,Ol

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En conclusion, Ces données de compositionde carcasses entières en phosphore monbe un effetimportant de lâge des poulets. Le jeune poulet a unemoindre teneur en phosphore qui tend cependant à sesftrbiliser au delà de 2 semaines. Le sexe et la lignéeont peu deffet sur cefie composition. I-es différencesenhe teneurs en phosphore des carcasses, disponiblesdans la littérature sont importantes. Cet écart peutrésulter de I'origine des animaux ou des méthodesanalytiqrcs de mesure du phosphore.

Le rendement de dépôt varie principalementen fonction de l'âge du poulet mais le sexe et la tignéesemblent avoir des effets plus limités. Les deuxlignées comparées dans cet e,ssai avaient cependant desperformances tès proches. le rendement de dépôt estprobablement beaucoup plus variable que lacomposition corporelle aussi il est préférable dbtitisercette dernière pour établir les bilans de rejets desélevages.

Remerciements : Nous remercions Central Soya(France) de nous avoir aidés à effectuer ce travail ennous fowrissant le matériel animal.

Références

Huyghebaert G., De Groote G., Keppens L., 1980.Ann. Zootech ., 29, U5-263.Hurwitz S., Plavnick I., 1986. Comp. Biochem.Physiol., 83A,225-2n.Letenier C., Nys Y.,1992. Brir. Poult. Sci.33, 925-939.WPSA, group 2 on mineral, 1985. Mineralrequirements for Poultry. World's Poult. Sci. J, 41,252-258.

180

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VARIATION DE LA COMPOSITION DES CARCASSES.DE POULETS DE CHAIR ENoiiCô-ilÉïENîs (zrNc, cUrvRE, rpn-nr ùar.rcnNÈSE) EN FoNcrIoN DE L'ÂcE,

DU SEXE ET DE LA LIGNEE.

Mohanna Chadi et NYs Yves

INRA, Station de Recherches Avicoles, 37380 Nouzilly, France

Résumé

L objectif de notre travail a été la mise à jour de la composition corporelle du_ poulet de chair en oligo-éléments.Les

-mesures en zinc (Zn), cuiwe (Cu), fèr (Fe) et manganèse (Mn) ont été effectuées sur 390 carcasses entières

(plumes incluses) de poulets à différents âges, chez les mâles et femelles issus de deux lignées commerciales. Nosièsultats démontrent-un effet prépondérant de l'âge sur la composition en oligo-éléments de la carcasse et unenrichissement important en Mn el Cu au cours des premiers jours après l'éclosion. Ces fortes teneurs pourraientrésulter de la misi en place tardive du système d'élimination de ces éléments à l'éclosion plutôt que-d191 apportinsuffisant en Mn et iu chez les reproductrices. Le rendement d'utilisation des oligo-éléments est faible. Il estplus élevé juste après l'éclosion. Les effets sexe et lignée sont limités. Ces données suggèrent la possibilité deiéduit" les-apporti alimentaires d'oligo-éléments notamment par la prise en compte des différentes phases decroissance.

Introduction

Les performances des poulets de chair ontconsidérablement évolué au cours des 20 dernièresannées. Cette évolution implique une adaptation desrecommandations alimentaires déterminées à partir desgains de poids en supposant I'absence de modificationde la composition corporelle. Il est cependantimportant d'actualiser les données concernant celle-ci.L'objectif de notre travail a été,la mise à jour de lacomposition corporelle du poulet de chair en oligo-éléments. Nous avons de plus évalué I'influence del'âge, du sexe et de I'origine génétique sur lacomposition corporelle minérale afin de hiérarchiserl'influence des facteurs de variation associés à I'animal.Ces informations sont utiles pour I'ajustement desrecommandations alimentaires en oligo-éléments sousréserve de connaltre le coefficient d'utilisation desoligo-éléments. La détermination de la rétentioncorporelle est indispensable au calcul des rejets de cesminéraux dans I'environnement. Elle permet de mieuxajuster I'apport alimentaire en oligo-éléments pourminimiser ces rejets.

Matériels et Méthodes

390 poulets mâles et femelles issus de deux lignéescommerciales ont été étudiés à différents âges (0, 4,11,21,29, 40 et 50 j). 15 animaux étaient analysés àchaque niveau de traitement (âge, sexe et lignéeidentique). Seuls les poulets de la souche (A) ont étéconservés jusqu'à 50 jours. Les poulets ont été élevésau sol (litière de copeaux) dans 24 cases de 2,8 # (6répétitions par traitement). La température était de

33"C à l'éclosion et baissait progressivement pouratteindre 22"C à 3 semaines d'âge. Quatre phasesd'alimentation ont été appliquées : aliment démarrage(0 - 10 jours), aliment croissance (Il - 2l jours),aliment finition (22 - 40 jours) et aliment rehait (41 -

50 jours). La teneur analysée des différents aliments,en oligo-éléments est présentée dans le Tableau 1.Après I'abattage, chaque carcasse a étébtoyée entière(plumes incluses) puis lyophilisée. Un aliquote a étéminéralisé (550 'C pendant 14 heures), puis mis ensolution (chauffage sur bain de sable en présenced'HCl 6 N). La concentration minérale des carcasses aété mesurée par absorption atomique '

La concentrati on en Zn, Cu, Fe et Mn a été calculéepar rapport au poids frais des carcasses (mg/kg). Nousàvons calculé le pourcentage de rétention de chacun deces oligo-éléments à partir du rapport du dépôt total del'élément dans la carcasse / quantité d'élément ingétée.Ce calcul a été réalisé sur la période éclosion -

abattage ou pour une période (entre deux âges). Lesanalyses statistiques ont été effectuées à I'aide dulogiciel SYSTAT*.

TABLEAU 1 : concentrations analysées en oligo-éléments des aliments utilisés (mg/kg)

démanagecroissance

finitionretrait

Zn180r70r351 1 5

r93r40128r38

85797060

19l7l 515

Deuxièmes Joumées de Ia Recherche Avicole, Tours, S - I0 Avfl 1997

l 8 l

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Résultats et discussion

Varintions avec l'âge :

A l'éclosion (Tableau 2 à 5), les animaux présentaientde faibles teneurs en Cu et surtout en Mn où Ia teneurn'atteint pas 0,3 mg/kg. Par contre, la concentrationen Fe était très élevée (environ 35 mg/kg). Le Znprésentait une concentration intermédiaire, légèrementinférieure à 15 mgt/kg. Ces différences de compositiondes carcasses en oligo-éléments à l'éclosion,correspondent à la teneur de I'oeuf en ces minéraux.Les analyses de la composition de I'oeuf (Gittins etOverheld, 1991) montrent que la teneur des différentsoligo-éléments est variable. En effet, les teneurs enFe,Zn, Cu et Mn du contenu de I'oeuf (blanc + jaune)sont respectivement de 21,6 ; 14,6; 1,1 et 0,4 mglkg.Le dépôt d'oligo-éléments dans la carcasse à l'éclosionreflète donc la richesse de I'oeuf en ces minéraux.Cette observation souligne I'intérêt d'unesupplémentat ion al imentaire adéquate desreproductrices en oligo-éléments pour assurer lesbesoins des poussins.

Le Zinc (Tableau 2) :Le dépôt de Zn dans la carcasseest maximum à J ll puis reste stable autour de 15mg/kg jusqu'à 50 jours. Cette concentrationrelativement constante pendant tous les stades (sauflapériode J4 - Jl l) correspondrait au seuil maximum dudépôt. En effet des travaux menés dans notrelaboratoire sur des poulets de trois semaines(Mohanna. et Nys, non publié), ont montréI'obtention d'un plateau du dépôt de Zn dans le tibia, àpartir d'une incorporation dans I'aliment de 50 à 60 mgZnlkg.Les apports alimentaires de Zn dans I'essai

TABLEAU 2 : Composition corporelle etrendement de dépôt du ânc

A g e

[æ Fer (Tableau 3) : La réduction de la teneur en Fedans la carcasse à 21 jours d'âge, ne résulterait pas dela diminution de la concentration en Fe de I'aliment àll jours. En effet dans le cas de cette expérience, lespoulets avaient un ingéré de Fer largement supérieur àleur besoin (190 au démanage et 135 mg Fe/kg enmoyenne pour la suite). Aoyagi et Baker, (1995) ontmontré que les besoins de poulets nourris avec unaliment semipurifié (46,5 mg Fe / kg d'aliment)étaient comblés par une supplémentation de 40mgFe/kg. Dans un régime de type maïs + soja (107 mgFe/kg), les meilleures performances zootechniquessont obtenues avec une supplémentation de 20 mgFe/kg (Vahl et Van't Klooster, 1987).

TABLEAU 3 : Composition corporelle etrendement de dépôt du Fer

A g e Rend /periode

04l l2 l294050

E+ypeP AgeP Sexe

P Souche

34,629,735,223,827,829,227,0

6,2P<0,01

NSNS

3,64,51 ,72,42,21 ,9

1 ,2P<0,001P<0,01

NS

3,74,61 ,22,42,01 ,2

1 ,6P<0,001P<0,01

NS

Rend /periode

Le Manganèse (Tableau 4\ : La composition descarcasses en Mn augmente à l'éclosion, est maximaleà 4 jours puis diminue avec l'âge et devient très faible(0,1 mg/kg) vers 50 jours. La variation de I'ingéréalimentaire de Mn est faible, aussi son influence danscette baisse du dépôt ne peut être que marginale. Enréalité, la forte augmentation de Mn à 4 jours reflèteprobablement une insuffisance du systèmed'élimination de cet élément. En effet, le Mn estéliminé en majeure partie par voie biliaire et cesystème ne se met en place chez le rat que quelquesjours après la naissance.La réduction progressive du Mn dans les carcasses nesemble donc pas due à un apport alimentaire tropfaible. Celui-ci, de 85 mg/kg d'aliment, correspond àune zone où le dépôt tibial tend à plafonner (Mohannaet Nys, non publié). Celui-ci reflète probablernent lacomposition corporelle totale même si le dépôt osseuxne représente que 25 7o duMn corporel (Scott., et al,1982).Les travaux cités ci-dessus ont montré qu'à 3 semainesd'âge, le rendement de dépôt du Mn dans le tibia estinversement proportionnel à I'apport alimentaire. Cerendement passe de près de 9 % pour un apport de 15mg Mn/kg d'aliment à 3 Vo quand la teneur del'aliment est à 85 mgl Mnlkg, en accord avec nospropres observations.

04l 12 l294050

E-typeP AgeP Sexe

P Souche

4 l92256694

llTl19542710

P<0,001P<0,001P<0,001

14,417,419,115,3l4,g14,5l5,g

2,7P<0,01

NSNS

9,18,65,96,45,46,9

1 ,9P<0,001P<0,01

NS

9,r8,54,75,44,47,2

2,6P<0,001P<0,01

NS

Fer

Zinc

t82

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Selon Halpin, et al., (1986), des poulets ayant reçu unrégime à base de mai's+soja utilisent 1,7 Vo du Mningéré. Ce mauvais rendemeirt de dépôt serait dt d'unepart à I'excès de I'apport alimentaire, et d'auEe part à laprésence de phytates et de fibres dans les matièrespremières. On connaît également I'antagonisme quiexiste entre le Fe et le Mn. En effet, un régime richeen Fe aggraverait une carence ou une mauvaiseutilisation du Mn. Cet antagonisme est probablementdû au fait que les sites d'absorption des deux minérauxsont les mêmes (Thompson, l97l cité parUnderwood, 1977). Le mauvais rendement d'utilisationdu Mn est également observé chez I'Homme où 3 à 4Vo del'ing&é est absorbé (Strause. et Saltman, 1987).

Le rendement de dépôt de Mn global ou par période,varie considérablement avec l'âge. Cette observationsouligne, pour les oligo-éléments, la limited'estimation d'un besoin de I'animal par une méthodefactorielle basée sur la rétention corporelle multipliéepar le rendement d'utilisation de l'élément. Cetteméthode nécessite une bonne connaissance durendement d'utilisation digestive et de ses facteurs devariation.

TABLEAU 4 z Composition corporelle etrendement de dépôt du Manganèse

Ma nese

Age Rend /periode

TABLEAU 5 : Composition corporelle etrendement de dépôt du Cuiue

Age Rend /periode

04l l2 l294050

E-typeP AgeP Sexe

P Souche

1,222,011,581,461,401,271,28

0,59P<0,01

NSNS

1 1,66,74,76,95,84,2

2,9P<0,001P<0,01

NS

I 1 , 65,33,76,44,63,8

3,7P<0,001P<0,01

NS

Variations avec le sexe et la lignêe :

Les valeurs de dépôt quotidien moyen de Mn et de Cusont similaires quelque soient les sexes ou lessouches. I-es teneurs en Fe (Tableau 6) influencées parle sexe, en général plus élevées chez les males maisnon à tous les âges. Aussi, sur I'ensemble despériodes, nous remarquons un meilleur dépôt quotidienmoyen des mâles que des femelles malgré uneinversion de ce fait à deux âges. Par contre, sur lapériode globale, il n'existe pas d'effet souche.

TABLEAU 6 : Dépôt du Fer (mg/kg/j) chez lesmâles et les femelles des souches A et B.

Souche B

041 l2 l294050

E-typeP AgeP Sexe

P Souche

0,272,821,380,750,610,420,10

l,o7P<0,001

NSNS

4,81,50,70,70,20,1

2,0P<0,001

NSNS

4,70,50,20,30,10,05

2,6P<0,001

NSNS

Mâles2,982,911,703,343,541,91

Femelles2,224,091,432,413,123,28

Mâles2,973,851,962,993,50

Femelles2,643,451,724,462,79

Le Cuivre (Tableau 5) : La composition corporelleen Cu diminue également au-delà de J 4, mais reste àun niveau de 1,3 mg/kg environ. La teneur en Cu del'aliment est élevé et le rendement d'utilisationdiminue avec l'àge. Un mélange de typemais+blé+soja contient environ 8 mg Cu/kg. Lesrecommandations de I'I.N.R.A (1986) indiquent unesupplémentation de 3 mglkg en période de démarrageet de croissance et de 2mglkgen fînition. Les pouletsdans cette expérience ont consommé 18 mg Cu/kgd'aliment jusqu'à J 2l (60 70 au-dessus du besoin) et15 mg Cu/kg de 22 à 50 jours (50 7o au-dessus dubesoin). Ces apports alimentaires élevés expliquent enpartie ces faibles rendements de dépôt.

P<0,001I

NS

Dans le Tableau 7, nous remarquons que la souche Aprésente des valeurs de dépôt quotidien moyen de Znsupérieures à celles de la souche B. Les différencesentre sexes pour chaque souche sont statistiquementsignificatives mais très variables d'un âge à un autreaussi l'effet sexe semble instable.

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G45-l lt2-2122-293G404l-50

P AgeP Sexe

P Souche

TABLEAU 7 : Dépôt de Zinc (mg&e/D chez lesmâles et les femelles des souches A et B.

Remerciements : nous remercions Central Soya(France) de nous avoir aidés à effectuer ce travail ennous foumissant le matériel animal.

Références

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Coic Y. , Coppenet M., 1989 in : Iæs oligo-élémentsen agriculture et élevage. (I.N.R.A éditions)

- Paris. pp ll4.Gittins J.E. , Overfield N.D., 1991 in : Quality of

Poultry Products II. Eggs and egg products(Spelderholt Cenre for Poulfy Research andInformation Services) Beekbergen. W 291.

Halpin K.M., Chausow D.G, et Baker D.H, 1986. J.Nutr., 116 :1747-1751.

I.N.R.A, 1986 in : L'alimentation dse animauxmonogastriques : porc, lapin, volailles(IN.R.A editions), Paris, pp 282.

Scott M.L., Nesheim M.C., Young R.J., 1982 in :Nutrition of the Chicken (M.L. Scott &Associates) Ithaca, New York, pp 562.

Strause L., Saltman P., 1987 in : NutritionalBioavailability of Manganese (C. Kies ed)Washington, pp 47.

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Vahl H.4., Van't Klooster A.T.H., 1987. Brit..Poult. Sci., 28 : 567 -576.

2,311,821,351,521,33l,g5

Femellesl,g71,951,131,251,502,25

Mâles1,901,891,231,67t,26

Femelles1,652,22rA22A31,52

P<0.001P<0,05 | xo,ot

P<0,05

Conclusion

I-a composition du poussin à léclosion reflète celle deI'oeuf. Il est donc probable que I'alimentation desreproduchices influence la teneur de oligo-éléments dupoussin à l'éclosion.Il existe un effet prépondérant de l'âge sur lacomposition de la carcasse et le rendement de dépôt desoligoéléments. L'effet sexe sur le rendement de dépôtest variable au différents âges, lbrigine génétique n'aqu'un rôle secondairc.Lenrichissement en IvIn observé en période de post-éclosion (J 4) serait dû à l'insuffisance du systèmed'élimination par la bile, plutôt que d'un besoinspécifique à un âge donné. La mise en activité dusystème d'élimination biliaire (environ une semaineaprès l'éclosion) est suivie par une chute importante dela teneur en lt{n des qrcasses.Iæs résultats évoqués ci-dessus, montrent qu'environ90 à 99 7o des oligo-éléments ingérés par le poulet dechair sont rejetés dans les excrétions et se rctrouventdans le sol. Ces faibles rendements de dépôt reflètentune faible utilisation des oligo-éléments et soulignentégalement leur apport en excès dans I'alimentation.Cependant, les dépôts corporels d'oligo-éléments nereflètent que partiellement les besoins des animaux enraison des pertes métaboliques. Il est donc difficiled'utiliser le dépôt dans la carcasse comme critèreprincipal pour établir les besoins des aimaux. Parcontre c'est un critère utile pour hierarchiser lesfacteurs de variation du besoin (âge, sexe, originegénétique,...).En conclusion, ces données suggérent que les quantitésdolig-éléments ingéé par les poulets de chair sontsouvent supérieures à leurs besoins. Iæs systèmesd'alimentations appliqués ne tiennent passuffisamment compte des modifications des besoinsavec [âge. Ces deux causes combinées enEalnent unfaible rendement dutilisation et, par conséquent, uneforte teneur en oligo-éléments dans les déjections.Certains de ces oligo-éléments (Cu, Zn), présents enfortes quantités dans les sols, sont la cause dephytotoxicité (Coîc et Coppenet, 1989).

t8{

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COMPARAISON ENTRE ECLAIREMENT ARTIFICIEL ET ECLAIREMENT NATURELEN PRODUCTION DE DINDES DE CHAIR

Valancony Hugues, Le Ménec Michel

Centre National d'Etudes Vétérinaires et Alimentaires, B.P. 53, 22 440 Ploufragan

Résumé

3 560 dindonneaux d'unjour sont repartis par moitié, dans une salle claire équipée de volets translucides oudans une salle obscure éclairée artificiellement selon un programme lumineux fractionné, et élevés à unedensité de 7,5 sujets par mt. Les performances zootechniques varient peu selon le type d'éclairement : le poidsmoyen des animaux est légèrement plus faible en éclairage naturel (- 3 W et I'indice de consommation plusélevé (+ 4 %). L'éclairage naturel permet un emplumement plus rapide des dindonneaux. Le niveau d'activitédes dindes est plus important en salle claire, ce qui engendre une meilleure tenue de la litière et des émissionsd'ammoniac réduites. De ce fait, la qualité de I'ambiance et des carcasses de dindes se trouve sensiblementaméliorée. A signaler toutefois, une nervosité plus importante des animaux élevés sous éclairage naturel, dueaux fortes rariations de I'intensité lumineuse, qui exige malgré le débecquage une surveillance accrue.

Abstract

Comparison betrveen artificial light and natural light for turkey production

3,560 day-old turkey poults are separated in half. A first group is put in a bright room with translucent shutters.The second group is put in a dark room, artificially light with a fragmented lighting program. The density inboth rooms is 7.5 animals per m2. Zootechnic performances hardly vary according to the sort of light. Theaverage rveight of animals is slightly lorver with a natural tight (- 3 7o) and food conversion is higher (+ 4 "/ù.Feathering is faster with natural light. The activity level of turkey poults is more significant in a bright room,consequently litters are in a better condition and ammoniac emissions are lower. The quality of the atmosphereand carcasses is slightly better. Holvever, animals are more nervous with a natural light, this is due to thestrong variations of the light intensity. As a result, animals have to be watched more tightly in spite of beaktnnrnung.

Introduction

Le développement des techniques d'élevage associé àla sélection de souches plus performantes et à uneoptimisation des paramètres alimentaires et sanitairesa accompagné, depuis de nombreuses années, uneérolution considérable, quanttative et qualitative, desproductions avicoles. Plus récemment, pour desraisons liées le plus souvent à des critèresd'environnement de vie des oiseaux ou de confort detravail des éleveurs, des systèmes de productionutilisant largement la lumière naturelle en élevage devolailles de chair ont été adoptés. L'objet de cetteétude est de préciser I'incidence de la nature del'éclairement sur les résultats zootechniques dedindes élevées en lumière naturelle ou artificielle.

1. Matériel et méthodes

1.1. Bâtiment et équipement

n'a concerné que les deux salles dont le sol estcimenté: salle 2 (éclahage artificiel), salle 3(éclairage naturel).

L'éclairage naturel est obtenu en salle 3 parI'enlelement des jupes et le remplacernent des voletsd'admission de I'air, obscurs à I'origine, par d'autresvolets translucides; la hauteur du volet est de 0,30 m.

La ventilation de chaque salle est assuree par4 ventilatzurs situés au faûtage du bâtiment : un de3 000 m3/h-fonctionnant avec le doseur cyclique, unde 6 000 m3/h et deux de 12 000 m3/h. Lrouverturedes surfaces d'adrnission se réalise à I'aide d'un vérin.Le système de chauffage est constitué par unaérotherme de 30 kw par salle, installé à I'extrémitédu couloir, à 2 m de hauteur. L'ensemble estprogrammé et piloté par une armoire de régplation.Un dépressiomètre de lecture permet les réglages auxdépressions de consignes.

Cette étude est realisée dans un bâtiment d'élevage, L'alimentation de chaque parquet est assurée par unedivisé en 3 salles, comprenant chacune 2 parquets de ligne de ll assiettes speciales dindonneau$ laI l8 m'?de superficie et repartis de part et d'autre d'un distributon et le contrôle de I'aliment sontcouloir central. La comparaison des types d'eclairage programmés par un ordinateur.

Deuxîèmes fournées de Ia Recherche Avicole, Tours, 8-10 ovril 1997

185

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L'eau d'abreuvement est distribuee, soit par desabreuvoirs classiques suspendus, soit par 2 lignes depipettes jusqu'à 28 jours, puis des abreuvoirs à largegouttère.

Des tubes fluorescents zuspendus à 2 m ZO dehauteur, éclairent chaque parquet.

1. 2. Animaux et programme d'élevage

3 560 dindonneaux BUT 9 sont mis en place à l'âged'un jour (10 f6rrier 1994), dans les 4 parquets, àraison de 445 mâles et 445 femelles par parquet (7,5animaux/m2), soit un totât de I 780 anirnaux parsalle.

Seuls les animaux de la salle 3 (éclairage naturel)sont débecqués à 5 jours, par section et cautérisationde la mandibule supérieure.

En éclairage artifrciel (salle 2), l'intensité lumineuseatteint 60 lux lors de la réception des dindonneaux;cette valeur est abaissée progressivement à l0 lux au5ème jour. Les programmes d'éclairement ci-aprèssont appliqués:

Salle 2 (éclair. artificiel)0 - 8 sem. : (2 h 30 lumière + 3 h 30 obscurité) x 4après 8 sem. : (3 h 30 lumière + 2 h 30 obscurité) x

4

Les intensités el éclairage naturel v.arient en coursd'élevage 69 19 lux à plus de 2 000 lux.

Salle 3 (éclair. narurel)0 - 16 sem. : 16 h lumière* + 8 hobscurité

* Eclairage naturel + éclairage additionnel matin etsorrUne periode de 3 heures d'éclairage de nuit (de 0 à 3h) est inclue dans la durée de 16 heures

Tous les animaul sont élevés sur litière de copeaux àraison de 8kg/m2 au démarrage. A partir de ia Sèmesemaine, des ajouts sont effectués chaque semainesuivant l'état dans chaque parquet, pour un total de13 kg à 16 semaines.

Un épandage de superphosphate (200 gm' ; estréalisé, suivant les teneurs en ammoniac mezuréesdans chaque salle (seuil de 25 ppm). Les débits derenouvellement de I'air et les programmes deconsignes sont identiques dans chacune des salles.

1.3. Mesures

En plus des mesures concernant les performances desanimaux (poids, consommations d'aliment et d'eau,mortalités) et la qualité des carcasses (boiteries,anomalies à I'abattoir), des contrôles de l'état deslitières sont réalisés toutes les semaines (tempérahre,taux de matères seches, taux d'ammoniac dans lessalles).

L'évolùton de I'emplumememt des animaux estrégulièrement contrôlee, par mesures des plumes dubrechet au l/10 de mm, slu un échantillon de 50animaux par salle et par semaine.

Le niveau dhctivité des dindes est évalué sur la basede 8 observatons (comptages) d'une durée de 15minutes par semaine et par salle, sur un échantillonde I 600 animaux.

2. Résultats et discussion

Lbbservation des animaux met en évidence unniveau d'activité nettement plus élwé dans la salleavec l'éclairage naturel (figure l); les animaux sedéplacent plus.

On note également une nervosité plus importante desanimaux dans la salle claire (figure 2), qui peuts'expliquer par les fortes variations de l'intensitélumineuse; ce phénomène a necessité unesurveillance accrue des dindes durant toute la duréede l'élevage pour limiter le picage apparuprécocement.

On mesure dans le cas de l'éclairage naturel, unemplumement plus rapide des animaux, surtoutconcernant les plumes du bréchet (figure 3). unemeilleure tenue des liûères (figures 4 et 5),probablement liee au niveau d'activité nettementsupérieur des animaux, des émissions d'ammoniactrès inférieures (figure 6).

Les femelles sont enlevees à l'âge de 88 jours(environ 12 semaines), à un poids moyen de 6,149 kgdans la salle avec éclairage artifrciel et 6,039 kg pourla salle à éclairage naturel. Les mâles sont euxabattus à 16 semaines et pèsent en moyennerespectivement 11,238kg en éclairage artificiel et10,809 kg en eclairage naturel.

186

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TABLEAU 1 : Performances zootechniques (sexes confondus)

Age I l0 iours

EclairasePoids moyen

(e)I .C.

cumuléMortalité(en 7o)

Index denerformance

Artificiel 8 693 2.14 5.8 379Naturel 8 424 2.24 6,6 353

Les poids des animaux sont légèrement plus faiblesen éclairage naturel G 3 o/ù, I'indice deconsommaton un

TABLEAU 2 : Boiteries (7o) à différents âges

TABLEAU 3 : Anomalies relwées à I'abattoir sur les carcasses

Les tauri de boiteries mesurés de 12 à 16 semainesd'âge, sont nettement moins élevés en eclairagenaturel qu'en éclairage artificiel (environ 4 foismoins). De même les défauts de carcasses (ampouleset pustules) sont significativement moins élwés dansle cas de l'éclairage naturel; globalement, la qualitédes carcasses de dinde y est meilleure qu'en éclairageartificiel.

3. Conclusion

L'éclairage naturel permet un emplumement plusrapide des dindonneaux, notamment concernant lesplumes du bréchet dont le rôle dans la fonction deprotection thermique de I'appareil digestif estimportant.

Le niveau d'activité des dindes est plus importantqu'en éclairage artificiel, d'où un indice deconsommation légèrement plus élevé, mais unemeilleure tenue de la litière et des émissionsd'ammoniac réduites. La qualité des carcasses dedindes se trouve sensiblement améliorée, avec moinsd'ampoules et de pustules.

peu plus élevé (+ 4 %o) ainsi que la mortalitémoyenne du lot.

A signaler toutefois la précocité avec laquelleapparaît le picage (5 jours) qui nécessite de bienplanifier I'opération de débecquage. La nervosité desdindes plus élevee, dû aux fortes variations del'intensité de l'éclairement naturel, exige, malgré ledébecquage, une suveillance accrue des animaux'

Enfin, I'amélioration des condiûons de travail del'éleveur en bâtiment clair, constinle un élémentqualitatif important mais qui reste diffrcile à chiffrer.

Références

Bouvarel I., Lauras B., Drouin P., Hibal N., 1996. Sc.et Tech. Avi.. 16: 36-45.Le Ménec M.. 1987. Bul. d'info. S.E.A. Ploufragan.,27 ( l ) :3 -36 .Morcel G., Le Ménec M., 1995. lères J.R.A : 103-105.Sigognault A., Drouin P., Toux J.Y., 1994. Sc. etTech. Avi., 7:4-I4.

Age (Sem.)Eclairaee

t2 t3 l4 l5 t6

Artificiel 0.7 0.7 0.E t .2 1.8Naturel 0.2 0 ,1 0.2 0.3 0.4

NB : Tous les animaux ont été examinés

Anomalies (en 7d

Eclairaee

Picagegriftrres

Fractures Hématomes Ampoules Pustules

Artificiel 8 8 8 9 35Naturel 6 8 8 2 l 0

187

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FIGURE 1 : Nombre d'animaux au repos FIGURE 2 : Nombre d'animaur agressifs

1 ? 3 4 5 6 7 I 9 t 0 l l 1 2 1 3 1 4 t 5 1 6Stn ain.s

FIGURE 3 : Evoluûon de I'emplumement dubréchet

- E c l . i r . . . r i l i c i a l

| 2 3 4 5 6 7 8 I 1 0 | l 1 2 1 3 1 4 1 5 1 6S cm ainrs

FIGURE 4 : Evolution de la température de litière

chir. r.t i f icid C cl. ir. nrturcl

-Ec l r i r . . r t i t i c i . l - - " " - Ec la i r .n r iu r r l

6

5

i t

Èè= 3EÈ{ 2It

0

4 0

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i 6e .-e

s 4!g 3t

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22

1 2 3 4 5

FIGURE 5 : Evolution du 7o de matères sèches deslitières

- E c h i r . a r i i l i c i l l " ' . . . . E c h i r . n a t u r a l

1 2 3 4 5 6 r 8 I tO f l r2 l3 14 ls 16S.n rin.!6 7 8 9 t 0 1 1 r 2

Samrin.s

FIGURE 6 : Evolution du taui d'ammoniac- E c l . i r . l r t i l i c i e l " " " - E c l . i r . n a l u . c l

35

3 0

E, tèC

J . 2 0o-Z ç!

A $F

5

8 5

8 0

75

â 7 0

È 6 s? 6 0E€ 5 sæ

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4 0 1 2 3 it 5 6 ? I S l0 ll 12 13 l{ 15S.n riDrt1 2 3 I 5 6 ? 8 I t 0 l l t ? ' t 3 t 4 t 5 l 5

188

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MAITRISE DES PRODUCTIONS D'AMMONIAC DES LITIERES AVIAIRES PARUN FLTIX D'NR

TRAVERSANT A FAIBLE DEBIT

Robin Paulr, Olireira Paulo Armando2, Souloumiac Danielr

t I.N.n.A. Bioclimatologie, 65 rue de Saint-Brieuc, 35042 Rennes cedextE.M.B.R.A.P.A. - C.N.P.S.A., caixa postal 21, 89700 concordia, Brésil

Résumé

Nous montrons l'intérêt de rentiler les litières aviaires avec un faible débit d'air pour réduire la production

d'ammoniac. Un essai a été conduit dans les conditions d'élerage de la profession al'ec soit de I'air issu de

l'ambiance d'élevage, soit de l'air extérieur. La ventilation a été entretenue en situation hivernale par les seuls

effets de densité (sans lentilation mécanique). Dans les deux cas la production d'ammoniac a été réduite de 45

à 92yo (71%o de moy,enne) sans que les flux de chaleur métabolique des animaux ou I'ambiance d'élerage ne

soient perturbés. L'alalyse des différences de flux de chaleur et d'évaporation des trois traitements laisse

supposer un rôle dominant de I'orygénation et de la température des litières. D'autres intérêts de cette pratique

sont ér'oqués en conclusion.

Introduction

L'activité d'élevage intensif. quoique moinspolluante que la production extensive pour uneproduction de viande donnée (Moller et al. 1996'Sgénère en grandes quantités des dechets trèsh1'dratés et des gaz inrpliqués dans de notnbreusesatteintes à l'environnement. L'ammoniac. outre sanocivité pour l'environnernent (Buijsman er a/,1985). altère les mécanismes de défense deI'anirnal vis-à-vis des pathogènes. Or la productionde ce gaz, au même titre que l'état final desdéjections. est sous la stricte dépendance desfermentations dans le bâtirnent durant toute lapériode d'élevage. Des connaissances et pratiquesqui conduiraient à une meilleure maîtrise de cesfermentations sont donc souhaitables aussi bienpour l'environnement et sa préservation(traitement des pollutions à la source) que pourl'animal et ses perfonnauces zootechniques.

Dans cet objectif. l'expérimentation d'un faibledébit d'air à travers les litières aviaires a étéconduite aux densités d'élerage habituelles de laprofession (Soulounriac, 1994: ftg.t). A ladifférence des travaux antérieurs utilisant desmo)€ns mécaniques de ventilation (Hendrix et a/.,l99l ; Spelderholt Research Institute, 1992)-

l'induction naturelle par les seuls effets cle densité(r'entilation de type statique) a été mise en oewre

afin d'une part de quantifier I'effet de flux d'air

naturels très modestes sur la production

d'ammoniac, d'autre part d'en évaluer I'effet sur

les productions de chaleur et les taux de

renouvellement d'air des bâtiments.

FIGURE l: plan des cellules à litière traversée(l: sortie d'air de l'ambiance ; 2: sortie d'air de

litière : 3 : entrée d'air de litière)

Deuxièmes Journées tle Ie Recherche Avicole, Tours, 8-10 avril 1997

189

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Matériel et méthode

Les cellules d'élevage ont été présentées en détailspar Souloumiac (1994: frg.l). Leurscaractéristiçres d'ouvertures et d'isolation sontidentiques. Seules les modalités de gestion des fluxd'air trarersant ou non la litière les différencient :dans la première, la litière n'est pas ventilée(témoin) : dans la deusième (air extérieur), lalitière est trar,ersée par un air arrivant deI'extérieur (3; fig.l) sous la litière et sortant dansI'aire de vie des animaux oir il se mélange à l'airambiant ; dans la troisième (air intérieur). la litièreest traversée par un air issn de l'aire de vie desanimau.r et sortant sous la litière avant d'être rejetéau milieu extérieur (2: fig.l).

Les trois cellules couvrent chacune environ 3,6 mr.pennettant l'élerage de 80 poulets de chair sur unelitière de paille hachée (3 kg/rnr) avec les s)'stèmesd'alimentation et d'abreu\reulent habituels et lesrecornrnandations de tempérâture anrbiante de laprofession Le climat er1érieur aux cellules a étérnalnleuu constant et sâns vent (6"CtlK :8-57.15% d'huuridité relative) du 7èu," au 32é"'"1ourd'élevage. La période étudiée ici s'étend du l9è','"âu 32""'" jour d'élevage Durant cette période, latempérature d'ambiauce des cellules a été ramenéepar palliers de lK de 21 à 2loC et l'hurniditérelative maintenue entre 70 et 7 syo. Dans la celluledont la litière était traversée par de l'air extérieur

oôl

FIGURE 2 : évolution des productions d'ammoniac-

plus froid, I'ambiance a été maintenue plus chaudede lK jusqu'au 28*"jour d'élevage en sorte que latempérature de surface de litière soit identique dansles trois cellules.

Les mesures de température et d'humidité de I'airétaient effectuées aulomatiquement toutes les deurminutes et moyennées toutes les heures à I'aide dethermocouples type T reliés à une centraled'acquisition AOIP (SA70) effectuant également lamise sous tension et le comptage d'énergie desappoints de chaleur à I'ambiance. Les mesures dedébit d'air étaient effectuées manuellement sur desorifices calibrés, au moyen d'un anémomètremoulinet de précision (SEPEMAT, 0,15 à 12m.s'l;. Les mesures de concentration d'ammoniacétaient faites au moyen de tubes Draeger.

La régulation de la ventilation des litières et del'ambiance a été effectuée par une ouvertureprogressive des entrées d'air (en priorité à la litièrepour la cellule < air extérieur >), en fonction desconsignes de température et d'humidité relative. L9besoin de modification des ouvertures est aumariimum journalier du fait de la constance duclimat extérieur et du rlthme de croissance desanimaux. Jusqu'au 17o"" jour d'élevage, la totalitéde l'air de renouvellement de I'ambiance passaitpar la litière dans le cas des cellules à litière\€ntile€.

*Témo in

+Air extérieurtraversant

+-Air intérieurtraversant

litière) au cours de la période d'étude. Laconcentration d'ammoniac dans les ambiances asuivi une évolution similaire à celle de laproduction (20 à 40 ppm dans la cellule témoinpour 2 à 13 ppm dans les autres cellules) du fait deI'homogénéité des débits de renouvellement d'air.

eso5

f 4 0î 3 0o

3ro5 1 0

0o) s l . ( ) ( o È(\ ôt ôl ôr

Jour d'élevage

Résultats et discussion

La figure 2 présente l'ér'olution de la productiond'ammoniac dans les cellules tandis que Ia ligure 3présente l'évolution de la ventilation (ambiance et

190

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On constate donc un très net effet de la ventilattontra\€rsante sur la production d'ammoniac vers lemilieu extérieur et sur la concentration subie parI'animal. De plus, dans le cas de la cellule << air

@

$ Ê î-- É= Ê = È -È =È # f= f, .--Ê =F_î

erlérieur traversant >. le fait de renouveler I'air deI'ambiance par un air ayant traversé la litière neconduit pas à une augmentation de la concentrationd'ammoniac.

chaleur et en tenant compte des pertes de chaleur à

tra\€rs les parois (Souloumiac, 1995). Les valeursobservées sont d'abord confrontées aux estimationsthéoriques de la CIGR (1984) afin de vérifier la

représentativité de notre témoin par rapport aus

élevages avicoles intensifs habituels et la bonnehomogénéité des conditions d'ambiance. Le

regroupement des productions de chaleur obsenées(fourchette de + 5Vo ; frg. 4) montre que cettepratique n'a pas eu d'effet manifeste sur le

métabolisme animal qui reste dominant par rapportau métabolisme de la litière. Il semblerait tout auplus que la ventilation de litière conduise à unelégère augmentation de la quantité de chaleur

FIGURE 3 : évolution du débit total de renouvellement d'air des cellules et de la fraction de ce débitreprésentée par la ventilation des litières ; on remarque la relative homogénéité de comportement

des cellules et la baisse progressive de la ventilation des litières.

1

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80

EtoËood-o' - E

5 È40> Èg - 0ÈË 2 0.ctt10

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807060504030201 0n

o(\ N S ( O @ aN N N N ( 9

numéro de jour d'élevage

N(9

FIGURE .t : évolution des productions de chaleur totale théorique et observée.

150

stÉ

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6 9 !. g <

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230I

2',tï 1I

tso-1.I

La baisse de production d'ammoniac ne s'expliquepas par I'assechement des litières. En effet.l'humidité des litières a très peu varié entre lestraitements (+ 3W. La comparaison desproductions de chaleur sensible et latente (chaleurconsommee pour l'évaporation de l'eau) peut faireressortir d'éventuels écarts de métabolisme. Lapériode du 24""" au 28à"" jour d'élevage se prête àune lelle comparaison car l'évolution des débitsd'air et des productions d'ammoniac estparticulièrement progressive. Les productions dechaleur obsen'ées sont estimées sur la base deslnesures de ternpérature. d'humidité et de débitd'air. après déduction des apports artifrciels de

-=rdébit totaltémoin

-+débit totalair ext.

+l-débittotalair int.

- â - d é b i t l i t i è r etémoin nul

- € - d é b i t l i t i è r eair ext.

- € -déb i t l i t i è reair int.

- - - - ' - :

----^- CIGR (témoin)

---ô- CIGR (air ext.)

----El- CIGR (air int.)

-â -observé( témoin)

- O - observé (air ext.)

- €l - observé (air int.)

l 9 l

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E o.eso

Ë o.8so

F 0.7s

produite (consommation de chauffage diminuée del47o dans la cellule à litière traversée par de l'airintérieur) ce qui pourrait s'expliquer par lameilleure orygénation du milieu. Cependant cetteaugmentation de I'activité fermentante par rapportau témoin conduit à une moindre productiond'amrnoniac.

FIGURE 5 : comparaison du partage entre les fluxsensible (Hs) et latent (Hl).

1.05

0.65o.75

de la litière permet un contrôle des fermentationsdans la masse même de la litière. Une aération plusforte permettrait d'entretenir des vitesses d'airsignificatives au niveau des animaux quifavoriseraient l'éliminaton de la chaleurmétabolique et réduiraient ainsi le stress et lamortalité par forte chaleur.

Références

Buijsman E., Maas J.F.M., Asman W.A.H., 1985.Ammonia emissions in Europe. IIIOU Report, R-85-2.

CIGR 1984. La climatisation des bâtimentsd'élevage. Rapport du groupe cle travail, trad. deB. De la Farge.

Hendrix et BP Nutrition Company, Misset, 1991.llbrld Poulrrv, T (1),

Moller H., Vold M., Toresen K., Ormstad I.. 1996.Life crvcle assessment of pork and lamb meat. Int.Conf. On Application of LW C.vcle Assessrnent inAgriculture, Food and Non-Food Agroinclustry,and Forestry: Achievetnents and Prospects, 1-5apri l 1996.129-138.

Spelderholt Research Institute, 1992. AnnualReport, Beckbergen. Netherlands. Poultty htt.,nov. 1992, 18-19.

Souloumiac D., 1994. Control of liquid andgaseous eftluents from intensive breeding units.CIGR, ,VI World Congress on AgriculturalEngineering, Iv{i lan 29/8- 1/9 I 991,535-542.

Souloumiac, 1995. Etude des microclimatsréalisables dans des enceintes énergétiquementâutonornes soumises à des flux d'originemétabolique. Application aux bâtiments d'élevagesur litière, en bâtiments de type fermé, ventilésstatiquement. Thèse INA Paris-Grignon,21/01/1995,200p.

0.85 0.95rapport Hs/Hl cellule témoin

O air ext. traversant-- témoin

tr air int. traversant

Si l'on s'affrauchit de la quantité de chaleurproduite pour ne regarder que le partage de cettequantité entre part sensible (élélation detempérature) et part latente (ér'aporation de l'eau)-on constate sur la fig. 5 que ce partage ne peutexpliquer les écarts de production d'ammoniac. Lalitière traversée par de l'air en prorenance del'extérieur â ell effet un rapport des fluxintermédiaire alors qu'elle produit sensiblementtnoins d'arnrnoniac que les deux autres

Conclusion

Ainsi. la pratique d'une ventilation de la litière àfaible débit chauge la nature des fermentation endirection d'une moindre productiou d'ammoniac(facteur 4 à 5) sans intervenir ni sur le confortthennique de I'animal, ni sur l'autonomieénergétique du bâtiment. Les productions d'énergiesensible et latente ne pennettent pas d'expliquer lesécarts de production d'ammoniac, pas plus quel'humidité relative de la litière. On ne peut doncinvoquer ici qu'un effet sur l'orygénation dumilieu ou sur sa température. Une telle pratique estsouhaitable pour présen'er I'environnement elI'animal. L'ér'aporation des rejets liquides par laproduction naturelle de cluleur conduit à uneréduction considérable du rolume de déchets parrâpport à une filière << lisier >. Une faible aération

1.05

t92

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INFLUENCE DU TATIX DE PROTEINES SUR LES REJETS AZOTESISSUS D'UN ELEVAGE DE POULES PONDEUSES

Aubert Clauder, Bouvarel Isabelle2 (*)

' ITAVI, Zoopole Beaucemaine BP 31 22440 PLOUFRAGAN2ITl,vI, 28, rue du Rocher 75008 PARIS

(*) avec la collaboration de I'UCAAB (J-L. ZWICK) et de la Coopérative du Gouessant (P. HELLO)

Résumé

L'objectif de cet essai a été de démontrer que I'on pouvait diminuer les rejets azotés sans altération desperformances zootechniques par le biais de la qualité des matières premières et de la digestibilité des protéinesde la ration. Deux régimes alimentaires sont comparés. Les teneurs en acides aminés limitants sont identiquesalors que les teneurs en protéines brutes sont différentes: 17,72 y" de 32 à 45 semaines puis 17,37 o/o de 46 à 62semaines pour le lot témoin et respectivement 16.68 yo et 15.87 7o pour le lot expérimental. L'utilisation d'unrégime moins riche en protéines a permis de réduire de 16o I'excrétion d'azote par les poules et de 13 %o letaus d'azote présent dans les déjections.

Introduction

Parmi les différentes solutions envisageables pourlutter conlre les nuisances et pollutions éventuellesoccasionnées par les déjections avicoles. unesolution réside dans la voie alimentaire.

Les volailles utilisent mal l'azote contenu dans lesrégimes alimentaires. En effet. on estime que 60 7oenviron de I'azote alimentaire ingéré se retrou\€ auniveau des déjections La limitation des rejetsazotés passe donc par une meilleure utilisation desprotéines.

L'objectif de cet essai est de démontrer que I'onpeut diminuer les rejets azotés, sans baisse desperformances. par le biais de la qualité desmatières premières et de la digestibilité desprotéines de la ration.

l. Matériel et méthodes

12 000 poulettes. ayant été élerées dans les mêmesconditions ont été transférees, à l'âge de 19sernaines. dans un bâtiment de ponte. Deux lots(TEM pour témoin et E)(PE pour expérimental)ont été constitués: ils comprennent chacun 6000pondeuses. reparties en 2 batteries; la repartitiondes poules a été faite au hasard.

Les poules sont maintenues en production de 19 à68 semaines d'âge. L'essai se déroule entre la32ème et la 62ème semaine. soit sur une durée de3l semaiues.

Au cours de cet essai, deux aliments sontdistribués, le premier de 32 à 45 semaines et lesecond de la 46ème à la 62ème sernaine.

La teneur des aliments en protéines brutes diminueentre les deux périodes d'essai considérées. Lesaliments diffèrent par leur teneur en protéinesbrutes. Le lot TEM reçoit des aliments contenantsuccessivement 17,'12 puis 17,37 % de MAT.tandis que pour l'aliment E)(PE, le taux de MATest de 16,68 7o en première période et 15,87 %o enseconde période (tableau l).

Les aliments sont isoenergétiques (2780 kcal).isoprotéines digestibles. Ils sont à base de blé' demais. de lourteau de soja 48 et de tourteau detournesol 33. Le maintien de la teneur en acidesaminés limitants est obtenu par une substitutiondes différentes sources de protéines (colza et farinede viande par soja).

Les performances des pondeuses sont enregistréesau cours de toute la période d'essai, de même queles consommations en eau et en aliment- Lacomposition chimique des aliments, les quantitésde fientes émises par 21 heures et la compositionchimique de celles-ci font I'objet de mesures etd'analyses une fois toutes les 4 semaines (matièresèche, azote).

Le poids des oeufs est obtenu à partir de la peséequotidienne et globale de 6 alveoles (180 oeufs)- Lecalibre des oeufs est calculé à partir de peséesindividuelles, à raison de 100 oeufs par batterie unefois toutes les 4 semaines.

La qualité des oeufs est contrôlée à 42 puis à 63semalnes.

Deuxièmes Journécs ùe Ia RechercheAvicole, Tours, S'10 uvril 1997 193

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Période ISemaines 32 à 45

Période 2Semaines 46 ù62

LOTS TEM EXPE TEM EXPEBté 2t.6 10.6 2 t .9 20.0Mais 37.0 47.5 36.8 42.5Tourteau de colza 2.O 2.0Tourteau de soia 48 I 1 . 6 t7.2 10.8 t7TouÉeau de tournesol 33 8.0 8.0 8.0 7.4Solubles de mails 4.0 4.0 4.0Farine de viande 5.0 5.0Graisse 15 2.0 2.3 2.0 2.0Carbonate 7.4 8.3 8.6 9.0PhosDhate bicalcioue 0.3 l . l 0 . 1 l . l

TABLEAU I : Principaur constituants des régimes alimentaires (%o)

2. Résultats

2.1. Etat sanitaire, mortllité et poids des poules

Les contrôles sanitaires ont montré le bon étatgénéral du cheptel. Le taux de mortalité. surI'ensemble de la période d'essai, est similaire pourles deux lots: il s'érabtir à 1.96 7n pour le lot TEMet 1.93 7n pour le lot E)GE.

Le poids molen des poules était identique en débutde période. mais les poules du lor EXPE ont atteintdes poids moins importants quc- celles du lot TEM:un écart de 0.-l % a été noté dès la 48ème semaine:cet écart étail de 1.5 y. à ta 60ème semaine (2067 gpour le lot TEM et 2036 g pour le lor E)GE).

2.2. Taux de pontc

Les deux lots de poules avaient un taux de pontelégèrement différent avant l'entrée en périoded'essai. au profit du lot qui allait devenir le lotE)GE. Au cours de la première période (32 à ,t5semaines). le taux de ponte du lot E)(PE est restésupérieur à celui du lot TEM (respectivement 92.02et 91.61 oZ. soit un écart relatif de O,44 Vg. La

TABLEAU 2 : Performances zootechniques

tendance s'est inversée à partir de la 42èmesemaine et pour la période 46-62 semaines. le tauxde ponte moyen du lot TEM a été supérieur à celuidu lot E)GE (respectivement 83,90 et 82.78 yo.soit un écart relatif de 1,5 Vo). Globalement, pourles 3l semaines d'essai. les taux mo)/ells de pontes'établissent à 87,40 %u pour le lot TEM er 86.97 1%,pour le lot E)(PE (écart relatif de O,5 %).

2.3. Poids des oeufs

D'une manière générale, les oeufs issus du lotEXPE sont plus lourds que ceux du lot TEM (ennro_venne 66.49 g contre 65,73 g. soit un écart deO.76 g correspondant à l,16 %ù. Cene différence aété constatée au cours de chacune des périodes elelle est allée en s'accentuant: de 0.94 7o enpremière periode à l.3l % en seconde période.

Cette différence de poids au profit du lot E)GEvient contrebalancer la différence inverse constatéeau niveau des taux de ponte, si bien que la rnassed'oeufs par poule départ et la masse d'oeufs parpoule et parjour sont plus élevées d'environ 0.7 7npour le lot E)(PE (tableau 2).

Périodc ISemaines 32 à 45

Période 2Semaines 46 ù162

Périodes cumuléesSemaines 32 ù62

LOTS TEM EXPE TEM EXPE TEM EXPEMortalité (7o) 0.91 0.83 1.06 t . l 2 t.96 t.93Taux de nonte (7o) 91.61 92.O2 83.90 82.78 87.40 86.97Poids moyen des oeufs (s) 61.90 65.51 66.45 67.32 65.73 66.19\ombre d'oeul's/Doule dénart 89.41 89.82 99.31 98.02 187.82 186.94Masse d'ocufsâloule dénart (s) 5808 5890 66t7 6623 1236s t2452Masse d'oeufs/uoule/iour (s) 59.51 60.34 55.90 55.93 57.54 57.93

194

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2.4. Déclassement des oeufs

Pour toute la durée de l'essai, les oeufs déclassés àl'élevage ont été plus nombreux dans le lot E)(PE(2"75 6/o pour le lot E)(PE er 2,59 7o pour le lotTEM. soit un écart relatif de 6,2 %1. Cettedifférence est due pour I'essentiel aux oeufs cassésdont la proportion est nettement supérieure(+ 16oÂ) dans le lot E)GE. alors qu'au contraire lapart des oeufs sales ou des autres oeufs déclassésest plus faible pour ce lot (tableau 3).

TABLEAU 3 : Taux d'oeufs déclassés à l'élevage (%o)

2.6. Consommation d'aliment et d'eau

Quelle que soit la période considérée. les poules dulot E)(PE ont consorruné légèrement moinsd'aliurent que les poules du lot TEM. Lacotrsommation globale pour l'ensemble de lapériode d'essai s'établit à I 17,03 g parjour pour le

TABLEAU 4 : Consommation d'aliment et d'eau

2.7. Teneur en azote des déjections

L'trtilisation d'un aliment moins riche en protéinesa permis de dimimrer la teneur en azote desdéjections.

Au cours de la prernière période, la réduction d'unpoint de protéines (soit 6 yo d'azote en moins) adonné lieu à une réduction. par rapport au produitsec. de près de I o de la teneur en azote desdéjections.

2.5. Qualité des oeufs

Mis à part une différence significative au niveau dupoids moyen des oeufs, l'étude de la qualité desoeufs, faite à 42 puis 63 semaines, n'a montréaucune différence significative pour I'ensemble desautres paramètres étudiés (épaisseur de la coquille,nombre d'inclusions, épaisseur du blanc et unitésHaugh).

lot E)GE et 117,46 g pour le lot TEM. soit unedifférence de 0.43 g. (tableau 4).

La consommation en eau diffère de 4 à 5 Y". lespoules du lot EXPE étant les plus grandesconsomtnatrices.

Au cours de la seconde periode. la différence detaux protéique des aliments a été de 1.6 point (soit9 %o d'azote) et la teneur des déjections en azote achuté de près de 23 7u.

Globalement, pour toute la durée de l'essai, uneréduction moyenne de 1,35 point de protéines apermis une réduction de 13 Vo du taux d'azote desdéjections (tableau 5).

Période 1Semaines 32 à 45

Période 2Semaines 46 à162

Périodes cumuléesSemaines 32 ù62

LOTS TEM EXPE TEM EXPE TEM EXPEoeul's sales 0.66 0.63 (J.',|2 0.7 | 0.69 0.67oeufs cassés 1.05 t.22 1.54 1.80 l . 3 l t .52autres oeufs 0.33 0.29 0"82 0.80 0.58 0.55TOTAL 2.04 2. t1 3.08 3_30 2.59 ) 1 1

Période ISemaines 32 à 45

Période 2Semaines 46 ù62

Périodes cumulécsSemaines 32 ù62

LOTS TEM EXPE TEM EXPE TEM EXPEg d' alimenUiournée Dondeuse I18.30 l17 .88 r 16.73 I16.28 I17.46 117.03

s d'aliment/oeuf t29.t3 128. l0 I 39. l3 t40.17 134.39 134.56I.C. ftc d'aliment/kg d'oeufs) I.990 t.955 2.091 2.087 2.0+5 z.oz4kcal/ks oeufs 555 I 5464 5816 5784 5690 5630ml d'eau/iour/noule Drésente 185 195 184 192 184 193

195

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TABLEAU 5 : Teneurs analltiques en azote des aliments et des déjections

2.8. Excrétion d'azote par les poules

Par rapport au lot TEM. la quantité d'azoteexcrétée par jour par les poules du lot EXPE estréduite de 16 Yo sur I'ensemble de la périoded'essai. (7 (% en prernière période er près de 24 %"au cours de la seconde).

Pour les deus lots. la quantité d'azote ingéré parrapport à Ia quantité excrétée est en-dessous de ceque I'on annonce habituellement (60 %). En effet.ce ratio s'établit à 57 v" pour le lot témoin et52.2 Vo pour le lot E)GE (tableau 6).

Ces résultats sont représentatifs de ce qui s'estpassé au cours des 3l semaines de l'essai. Si l'onconsidère qu'ils sout transposables sur toute ladurée de la ponte (soit ici 343 jours). sur la based'un aliment montée de ponte à 17.52 % de MAT

TABLEAU 6 : Excrétion d'azote par les poules

distribué de 19 à 45 semaines puis un aliment finde ponte (taux de MAT de 16,17 o/ù jusqu'à 68semaines, les rejets azotés seraient de 645 g /pouleTEM et 542 g/poule E)(PE. En considérant uneperte par volatilisation de 40 'Â (référenceCORPEN-1996 o). l'azote à épandre serait de 387g par poule TEM (soit 1,84 hâ/1000 poules, sur labase de 210 kg d'azote/ha) et 325 g par pouleE)(PE (1.55 ha/1000 poules) correspondant à ungain de 15 %o pour les poules issues du lot E)GE.Ces chiffres sont à comparer à la référenceCORPEN actuelle qui fixe le rejet azoté par poule àa50 g (2,14 ha/1000 poules). Par rapport à cett'eréférence CORPEN. les aliments utilisés pour le lotEXPE permettent donc un gain de 27,5 "A ensurface d'épandage.

")Comité pour la Réducrion de la Pollution des Eaux par les\itrates, les phosphates et les produits phltosanitaires d'origineagricole

Période ISemaines 32 à 45

Période 2Semaines 46 à62

Périodes cumuléesSemaines 32 à62

LOTS Aliment rt Déiections rzl Aliment rt Déiections rzt Aliment rt Déiections rzlTEM 2,83

MAT 17.68965,88 2,78

M.{T 17.39 ozi,5,63 2,80

MNI L7.52o/o5,77

EXPE 2,66M.{T 16.62 o/o

J.O) 2,53M.AT 15,81%

4,35 2,59MAT 16,17 o/o

5,00

Ecart EXPE/TEM - 6.0Yo - 3.9 o/o - 9-0 yo -22.7 Vo -7.5 Vo 13.3 Yo(l) en % sur produit brut (2) eno/o sur produit sec

Périorle ISemaines 32 à 45

Période 2Semaines 16 ù 62

Périodes cumuléesSemaines 32 à 62

LOTS TEM EXPE TEM EXPE TEM EXPEg d'azote inséré/noule/iour 3.35 3.13 3.25 2.94 3.30 3.03g d'azote excrété/noule/iour r.86 t .73 1.86 t.42 1.88 1.58azote excrété ltzote inséré e/ol 55.6 0 55 .1o 57.3 o/o 48.0%. 57.0 0 52.2Yo

Conclusion

L'utilisation d'un aliment moins riche en protéinesa pennis de diminuer dans une proportionrelativement forte la teneur des déjections en azotesans qu'il y ait atteinte des performanceszootechniques ou de la qualité des oeufs(l'âugmentalion du poids mo)€n des oeufs issus dulot E)QE pourrait s'expliquer par une meilleuredigestibilité des protéines).

Cet essai réalisé sur les 213 de la période de ponteest promeflenr dans la nresure où I'utilisation de

ces formules alimentaires sur toute la periode deponte (pour un coût identique à des formulesstandard) autorise, in fine, un gain important surles surfaces d'épandage.

Néanmoins, il conviendra de déterminer de façonprécise l'éventuel surcoût lié à l'utilisation de cesrégimes alimentaires et de railler à ce quel'administration tienne compte des efforts faitspour réduire les rejets azotés dans le calcul desplans d'épandage.

Remerciements à Mr et Mmc LISSLLOUR chez qui s'est déroulé I'essai

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