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1
Les spams boursiers : Etude empirique sur le marché des penny
stocks
Taoufik BOURAOUI1
Résumé
Ce travail étudie l’impact des spams boursiers sur les cours tout en tenant compte de
l’évolution de la volatilité au cours du temps. La méthodologie utilisée est celle des études
d’événements appliqués à un échantillon de 110 firmes de penny stock sur la période allant de
Février 2006 à Octobre 2008. Nos résultats révèlent que l’envoi des spams boursiers a
engendré une augmentation significative des rendements le 1er jour suivie par une diminution
significative les jours suivants. Les investisseurs, après avoir réagi favorablement aux
demandes du spammeur le 1er jour, se rendent compte que ces messages auxquels ils ont
répondu positivement sont des fausses informations. D’où, ils liquident tous les titres en leurs
possessions.
Mots clés : rendement, spams boursiers, penny stock, étude d’événement
Classification JEL : C13, D84, G14
Abstract
This paper discusses the impact of stock spams on share prices while taking into
account the evolution of volatility over time. We use the methodology of event studies on a
sample of hundred ten firms of penny stocks over the period from February 2006 to October
2008. Our results show that sending stock spams has generated significant increase in returns
on the 1st day followed by a significant decrease during the next days. Investors, having
reacted favourably to requests of the spammer the 1st day, realize that these messages to
which they answered positively are wrong information. Hence, they liquidate all their
securities.
Keywords: return, stock spam, penny stock, event study
JEL classification: C13, D84, G14
1 EconomiX, Université Paris X Nanterre, 200 Avenue de la République 92001 Cedex. E-mail : [email protected] Tél. : 01 40 97 77 88
2
I. Introduction
Le spam boursier est une nouvelle technique employée par les créateurs de courriers
indésirables. Ces messages, appelés également « pump and dump » ou « gonfler puis
vendre » sont diffusés à grande échelle et se présentent sous la forme de conseils boursiers
non justifiés, sur l’achat d’actions. Dans ces courriels, les spammeurs se haussent au rang de
faux analystes financiers afin d’inciter les investisseurs potentiels à investir dans certaines
actions. Contrairement au spam classique ayant pour objet des rencontres, produits pour
régime, service de tourisme…etc, le spam boursier permet à son auteur de gagner beaucoup
d’argent en peu de temps, de façon totalement illégale. Le spammeur désireux de s'enrichir se
procurera ainsi des actions dont le cours est assez bas et s'efforcera ensuite de le faire grimper.
Ceci fait, il n'aura plus qu'à empocher une confortable plus-value. Et pour faire monter la
valeur d'un titre, le mensonge et la manipulation sont des procédés qui ont déjà largement fait
leurs preuves.
Phénomène protéiforme, le spam boursier a connu ces dernières années un
engouement sans précédent. Selon Sophos, l’un des plus grands éditeurs mondiaux de
solutions de sécurité et de contrôle informatique, ce type de spam représente entre 15% et
20% de l’ensemble des spams envoyés, contre à peine 1% en 20052.
Il est désormais intéressant de se demander quel est leur impact sur les cours de la
bourse. Pour ce faire, nous allons utiliser la méthodologie des études d’événement. C’est une
méthode qui permet d’analyser les réactions d’un marché à un événement donné. Pour
reprendre les termes de Rival (2006), les études d’événement, à l’origine, ont été mises en
œuvre pour vérifier la théorie de l’efficience des marchés financiers, et plus précisément dans
sa forme semi forte. Ensuite, elles ont rapidement été utilisées à d’autres fins ; aujourd’hui,
cette méthodologie est couramment appliquée pour tester l’impact informationnel de
différents événements, notamment des annonces d’alliances ou de fusions acquisitions
[Hubler et Meschi (2000), Gardes (2003), Woolridge et Snow (1990)], des annonces de
résultats des sociétés [Morse (1981), Bamber et Cheon (1995)], rachat des actions [Mai,
Tchemeni (2000)], etc…
Récemment, un nouveau événement s’ajoute à la liste : c’est celui des spams
boursiers. A notre connaissance, seulement deux études ont été réalisées sur ce sujet : Bohme
et Holz (2006) et Frieder et Zitterain (2007). Dans cette dernière étude, les auteurs ont mis
l’accent sur le fonctionnement de ce phénomène et de ce qu’il peut apporter de bénéfices et de
2 http://www.01net.com/editorial/355829/les-spams-boursiers-nouveau-fleau-des-boites-a-lettres/?rss
3
pertes respectivement pour les spammeurs et les investisseurs. Quand à Bohme et Holz
(2006), ils ont testé l’effet de cet événement sur le marché, mais en considérant que la
variance est constante au cours de temps. Autrement dit, l’arrivée d’une nouvelle information
ne modifie pas le risque du titre en question. Or, certains travaux, notamment ceux de Brown
et Warner (1985) et Ohlson et Penman (1985), montrent que la variance des rentabilités
anormales moyennes peut être influencée par plusieurs facteurs tels que la modification du
rythme des transactions sur le titre à la suite d’un ’événement. Afin de lever cette hypothèse,
nous nous proposons de mettre en œuvre un test de Student en coupe instantanée qui tient
compte de ce constat et permet ainsi de calculer une variance pour chaque date t de la fenêtre
d’événement.
L’objet de ce papier consiste à étudier l’impact des spams boursiers sur les rendements
tout en tenant compte de l’évolution de la volatilité au cours du temps. A cette fin, la suite de
l’article est structurée de la façon suivante. La section 2 examine l’origine ainsi que le
fonctionnement des spams boursiers. Dans une troisième section, la méthodologie des études
d’événements sera présentée. La quatrième section aura pour objet de décrire les données
retenues. Enfin, dans la dernière section, on exposera les résultats obtenus.
II. Les spams boursiers
L'essor et le succès d'Internet sont dus en grande partie à la facilité de communiquer
grâce aux messages électroniques. Toutefois, le contenu des informations circulant via ce
moyen n’a pas toujours évolué dans le bon sens, et de nombreuses personnes ont vite compris
comment se servir abusivement de ces ressources.
Le spam, mot anglais du jargon informatique, appelé aussi spamming, courrier-rebut
ou UBE (Unsolicited Bulk E-mails), désigne l’envoi en masse de messages publicitaires à des
fins commerciales. Nourriture répétitive à l’origine et peu ragoûtante largement utilisée par
les forces armées américaines pour la nourriture des soldats qui en furent vite dégouttés, le
spam est venu pour désigner par analogie les messages indésirables qui circulent sur internet.
Selon Frieder et Zittrain (2007), ce fléau représente plus de 65% du trafic e-mail.
Les spams sont connus et répandus essentiellement aux Etats-Unis. Une classification
établie par Sophos montre clairement la place prépondérante qu’occupe les Etats-Unis dans
l’émission des spams avec un pourcentage de 21.3% loin de la Russie qui la suit seulement
avec 8.3%.
4
Figure 1 : Les principaux pays émetteurs de spams
Source : Sophos3
Les thématiques ou les sujets des spams sont très variées ; BitDefender, une société
spécialisée dans le domaine de sécurité, a classé par ordre croissant les sujets de spam les plus
diffusés sur l’année 2007, et elle a trouvé que les spams parlant de la bourse sont en tête de
liste :
Tableau 1 : Les sujets de spam
Rang Sujet
1 Valeurs boursières
2 Drogue
3 Pornographie
4 Contrefaçons de montres
5 Prêts financiers
6 Phishing4
7 Logiciels piratés
8 Fausses offres d’emploi
3 http://www.journaldunet.com/solutions/securite/actualite/08/0215-spam-russie.shtml 4 C’est une technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d'identité. La technique consiste à faire croire à la victime qu'elle s'adresse à un tiers de confiance — banque, administration, etc. — afin de lui soutirer des renseignements personnels : mot de passe, numéro de carte de crédit, date de naissance, etc.
5
9 Sites de rencontres
10 Faux diplômes
Source : BitDefender5
Le pump and dump fonctionne en trois étapes. Premièrement, le spammeur commence
par acheter petit à petit, pour ne pas faire monter le cours de titre, un grand nombre d’actions.
Ensuite, il fait circuler par courrier de fausses informations sur la valeur des actions de façon à
encourager les investisseurs potentiels. Dans ce cadre, le spammeur peut prétendre que des
données confidentielles ont été filtrées sur l’activité d’une entreprise et que, sur la base de ces
données, lorsqu’elles seront rendues publiques, le cours de l’action augmente fortement et très
rapidement. Wild Brusch Energy, entreprise américaine spécialisée dans le développement de
l’énergie, a annoncé sur son site web « Wild Brusch Energy have not sent, does not send and
will not send out unsollicited email, as known as spam ». Malheureusement, Les internautes
croient à ces informations et ils achètent les titres avec des quantités importantes, ce qui fait
augmenter d’une manière brutale le cours de l’action. Enfin, le spéculateur malhonnête à
l’origine de ces mouvements n’a plus qu’à vendre les actions initialement achetées à bas prix
pour réaliser de juteuses plus-values. Même avec un taux de retour très faible, de l’ordre de
quelques pourcents, il génère un chiffre d’affaires considérable et se trouve à l’origine de
véritables fortunes.
Le volume de ces vagues de spam qui est en constante augmentation nous amène à
nous poser la question suivante : les spams boursiers affectent –ils réellement les cours ? Et
dans l’affirmative, ils les affectent positivement ou négativement ? Après avoir étudié
l’impact sur les volumes dans un précédent papier6, on se focalise dans ce travail sur l’étude
des rentabilités. Dans ce contexte, Bohme et Holz (2006) ont mené une étude empirique sur le
marché américain entre Novembre 2004 et Février 2006. Sur la base de 7606 messages
envoyés, 111 actions ont été ciblées. Toutefois, dans la mise en œuvre de la méthodologie des
études d’événements, ils ont supposé que la variance est indépendante vis à vis du temps, ce
qui peut biaiser les résultats. Pour remédier à cela, nous introduisons le test de Student en
coupe instantanée pour tenir compte de l’évolution de la variance à l’annonce de l’événement.
Mais en quoi consiste la méthodologie des études d’événements ? C’est l’objet de la section
suivante.
5 http://www.editions-profil.eu/EP/RessourcesSiteProfil/Communiques/Top_10_2007_de_BD_Final.pdf 6 Nous avons obtenu des variations positives et significatives des volumes tout au long la période d’étude suite à l’émission des spams boursiers.
6
III. Méthodologie des études d’événement
La méthodologie des études d’événement consiste, dans un premier temps, à mettre en
évidence une réaction des acteurs de marché, puis dans un second temps à expliquer cette
dernière. En finance, c’est une technique incontournable qui permet d’analyser le
comportement des cours boursiers à l’arrivée d’une information. Elle est basée sur l’idée
selon laquelle les marchés financiers réagissent immédiatement à de nouvelles informations
susceptibles d’affecter la profitabilité future de la société [Hubler et Meschi (2000)]. L’origine
des études d’événement remonte aux années trente où Dolley (1933) a publié une étude qui
s’est intéressée à l’impact d’une division d’actions sur les prix. A cette époque, les résultats
obtenus par l’application de cette méthodologie n’ont pas permis d’aboutir à un niveau de
sophistication satisfaisant, vu que certaines hypothèses et modèles d’estimation ont été
fréquemment violés. Vers la fin des années soixante, Ball et Brown (1968) puis Fama, Fisher,
Jensen et Roll (1969) ont apporté de nouvelles améliorations en y incorporant les derniers
développements en matière d’évaluation des actifs, en particulier le modèle de marché.
Depuis, cette méthodologie s’est largement diffusée. Classiquement, on accorde à Fama,
Fisher, Jensen et Roll (1969) la paternité de la forme actuelle des études d’événements.
L’analyse des rendements autour de la date d’événement est importante dans la mesure
où elle permet de conclure en termes d’efficience de marché. La majeure partie des études
d’événements s’est intéressée à cette variable pour mesurer l’impact de l’arrivée d’une
nouvelle information sur le marché (Fama, Fisher, Jensen et Roll (1969), Lamoureux et Poon
(1987), Franz, Rao et Tripathy (1995), Dann (1981), Scholes (1972) et Kraus et Stoll (1972)).
La méthodologie des études d’événement permet d’examiner les variations des cours,
et par conséquent des rendements autour d’un événement. L’impact d’un événement sur le
prix d’un actif financier est mesuré par le rendement anormal ou encore l’écart entre le
rendement observé et le rendement théorique. La procédure de mise en œuvre de cette
méthodologie se résume en trois étapes :
1ére étape : Définition de l’événement
La première étape d’une étude d’événements consiste à définir l’événement et à
identifier la période pendant laquelle cet événement va être étudié, appelée « fenêtre
d’événement » ou « période de test ». Dans ce travail, comme on l’a mentionné à
l’introduction, l’événement est celui de l’émission des spams boursiers. En ce qui concerne la
fenêtre d’événement, et à la différence des travaux portant sur des annonces de fusion-
7
acquisition ou de bénéfices qui prennent une période de test centrée autour de la date
d’événement [Hubler et Meschi (2000)], nous choisissons une période de test de longueur 15
jours, qui débute à la date d’envoi du spam et s’étend jusqu’au quatorzième jour. En effet les
spams boursiers sont des messages de type publicitaire, qui apportent une information privée
et peu connue. On ne peut donc craindre de fuite d’information du type de celles qui peut
précéder l’annonce officielle d’une fusion acquisition ou d’un résultat. Bohme et Holz (2006)
ont mené le même type de raisonnement ; ils ont choisi une fenêtre d’événement qui
commence à la date d’annonce et s’étend jusqu’au quatrième jour. Toutefois, une fenêtre
assez courte peut ne pas révéler toute l’information nécessaire pour l’étude de l’événement,
c’est la raison pour laquelle on a élargi la fenêtre d’événement jusqu’à 15 jours afin d’étudier
l’événement dans son ensemble.
2éme étape : Calcul des rentabilités anormales
Pour apprécier l’impact d’un événement, il est indispensable de calculer une rentabilité
anormale ou encore l’excès de rentabilité dû à l’événement. La rentabilité anormale est la
différence entre la rentabilité observée et la rentabilité normale ou théorique, c'est-à-dire celle
que nous aurions normalement observée en l’absence d’événement. Cette dernière rentabilité
ou cette norme doit être modélisée sur une période précédant la période de test appelée
« période d’estimation » ou « fenêtre hors événement ».
La fenêtre d’estimation précède la fenêtre d’événement. Elle est généralement d’une
longueur égale à au moins trois fois la fenêtre d’événement afin de disposer d’un nombre
d’observations assez important lors de la procédure d’estimation. Dans notre étude, nous
retenons les 146 observations quotidiennes7 précédant la date d’événement. Il faut veiller
surtout à ce que les deux fenêtres ne se chevauchent pas pour éviter que l’impact de
l’événement ne se retrouve dans l’estimateur et éviter que l’étude soit ainsi biaisée. La fenêtre
d’événement et la fenêtre hors événement peuvent être schématisées comme suit :
Figure 2 : Fenêtre d’événement et fenêtre hors événement
Fenêtre hors événement Fenêtre d’événement
t = -146 t = 0 t = 14
7 Suite à l’indisponibilité de l’historique des cours de certains titres au delà de 146 observations, on a retenu ce nombre qui est maximal et commun pour tous les titres de l’échantillon.
8
Il existe plusieurs méthodes ou normes pour le calcul du rendement théorique. Les
principales sont les suivantes :
• Le rendement d’un indice représentatif du marché : dans ce cas, les rendements
espérés sont les mêmes pour tous les titres et égaux à la rentabilité de l’indice
de marché Rm,t.
• Le rendement moyen du titre observé dans la fenêtre hors événement : le
rendement théorique est une constante et égale à la moyenne arithmétique des
rendements observés sur la fenêtre hors événement :
K i = L
1∑−
−=
L
ttiR
1,
Avec : K i : norme ou rendement théorique du titre i
R i, t : le rendement observé du titre i à la date t sur la fenêtre hors
événement.
L : la longueur de la fenêtre hors événement.
• Le modèle de marché : L’origine du modèle de marché remonte à 1952 quand
Markowitz (1952) a constaté que tout actif financier possède deux
caractéristiques proportionnelles : une certaine rentabilité et un certain niveau
de risque lié aux fluctuations de ses cours en bourse. C’est sur la base de ce
modèle que Fama, Fisher, Jensen et Roll (1969) se sont appuyés pour apporter
quelques améliorations à la méthodologie des études événementielles.
Le modèle de marché permet de formaliser une relation linéaire entre le
rendement d’un titre et le rendement de marché de la manière suivante :
itmtiiit RR εβα ++=
Où itR : Le rendement du titre i à la date t.
mtR : Le rendement de marché mesuré par un indice général à la date t.
itε : Variable aléatoire exprimant un rendement résiduel traduisant les
caractéristiques de l’action i qui lui sont spécifiques et qui ne dépendent pas de
marché.
iα , iβ : paramètres à estimer.
9
Vu sa facilité de mise en œuvre, la plupart des travaux sur les études événementielles
utilisent le modèle de marché pour estimer les rendements théoriques (Fama, Fisher, Jensen et
Roll (1969), Bamber (1986), Doukas et Travlos (1988), Dyckman, Philbrick et Stephan
(1984), Halpern (1983)…). Toutefois, les résultats des régressions nous ont montré que
l’indice de marché IWC8 utilisé pour déterminer le rendement de marché n’explique pas les
rendements des titres de notre échantillon (paramètres iα , iβ non significatifs). Bohme et
Holz (2006) ont rencontré le même problème ; en plus du IWC, ils ont utilisé deux autres
indices de marché : S&P 500 et Nasdaq Composite. Les auteurs trouvent qu’aucun des trois
indices n’a un pouvoir explicatif sur les rendements des titres. Pour cette raison, nous utilisons
le rendement moyen du titre sur la période hors événement pour estimer le rendement
théorique.
Une fois l’événement défini et les rendements anormaux calculés, il convient de
mettre en place les tests statistiques appropriés pour conclure à la significativité ou non de
l’impact. C’est ce que nous présentons dans l’étape suivante.
3éme étape : Tests sur les rentabilités anormales moyennes
Dans le cadre de ce travail, nous allons utiliser deux tests statistiques : le test de
Student en coupe instantanée (test paramétrique) et le test de rang signé de Wilcoxon (test non
paramétrique). Ces deux tests seront expliqués et présentés davantage lors de leur mise en
œuvre.
Nous allons à présent nous concentrer sur l’application de cette méthodologie à notre
base de données.
IV. Données
Les données utilisées afin de mener notre étude empirique sont issues du site <
http://www.spamnation.info/stocks/ >. Ce site répertorie toutes les entreprises touchées par les
spams boursiers entre 1999 et 2008. Au début, nous avons constitué un échantillon de 180
entreprises. Toutefois, l’indisponibilité des cours historiques pour certaines entreprises, vu
que la plupart d’entre elles viennent d’être crées, nous a conduit à les supprimer de
8 Il s’agit d’un indice boursier composé des plus petites sociétés américaines en fonction de leurs capitalisations boursières. Il représente moins de 3% du marché américain des actions.
10
l’échantillon. Par ailleurs, d’autres titres ont fait l’objet d’un nombre trop important de
suspension des cours. Ces titres ont été également écartés de l’échantillon. Au final, nous
n’avons retenu que 110 firmes. Ces firmes remplissent les critères suivants :
• Elles ont été ciblées par les spams après Janvier 2006 afin d’obtenir le plus
grand nombre possible de données pour la fenêtre d’estimation.
• La disponibilité d’au moins 100 cours historiques à partir de la date d’envoi du
premier spam.
• Le nombre des cotations manquantes ne doit pas dépasser 10.
L’échantillon ainsi constitué contient des firmes qui ont été touchées par les spams
boursiers durant la période allant de Février 2006 à Octobre 2008. Elles appartiennent à des
secteurs d’activité très variés. Ainsi, on trouve des firmes spécialisées en multimédia, énergie,
technologie, restauration…etc. De même, elles ne sont pas toutes américaines ; elles sont
issues de différents pays (Canada, Chine, …). Néanmoins, le point commun entre ces
entreprises est qu’elles sont connues sous le nom d’entreprises de penny stocks.
Le penny stock est un terme anglo-saxon désignant les valeurs dont le cours est
extrêmement faible, cet anglicisme signifie simplement que les valeurs ne coûtent que
quelques « penny ». Généralement, le cours est en dessous de 5 dollars, et les entreprises qui y
sont touchées sont des petites entreprises peu ou pas connues. Un autre point commun entre
ces entreprises est que leurs actions sont toutes négociées sur les marchés hors cote
américains, notamment l’Over-The-Counter Bulletin Board (OTCBB) et les Pink Sheets, qui
sont beaucoup moins réglementés que les principales bourses de valeur. Ces marchés ne
disposent pas d’un lieu physique comme la bourse de New York (NYSE) ou l’American
Stock Exchange (AMEX), ils sont représentés seulement par un réseau informatique qui
affiche en temps réel les cours et les prix de vente des actions. Les titres cotés sur ces marchés
sont spéculatifs et très peu liquides ; c’est la raison pour laquelle ils sont ciblés par les
campagnes publicitaires.
La deuxième étape de la méthodologie des études d’événement consiste à calculer les
rendements anormaux. Ceux-ci sont évalués de la manière suivante :
RA i, t = RO i, t – ∑=
146
1,146
1
ttiR
Où :
11
- RA i, t : le rendement anormal du titre i à la date t.
- RO i, t : le rendement observé du titre i à la date t.
Les séries de rendements anormaux nous permettent de calculer par la suite ceux des
rendements anormaux moyens de tous les titres à chaque jour de la période de test comme
suit :
RAM t = 110
1∑=
=
110
1,
i
itiRA pour t = 0, 1, ….., 14
Une fois les rendements anormaux moyens calculés, il s’agit de mettre en œuvre la
dernière étape de la méthodologie des études d’événements pour tester leur significativité.
V. Résultats empiriques
V.I) Test de Student en coupe instantanée
Afin de justifier l’utilisation de ce test, nous avons testé l’hétéroscédasticité des séries
de rendements. Nos résultats9 montrent que 67 titres sur un ensemble de 110 sont
hétéroscédastiques, c'est-à-dire leurs volatilités varient dans le temps. Pour avoir des résultats
non biaisés, il est nécessaire de prendre en compte ce constat. Pour cela, nous mettons en
œuvre le test de Student en coupe instantanée. Ce test permet de calculer une variance propre
à chaque date de la fenêtre d’événement. Sa formalisation se présente ainsi :
)(RAM
RAM
t
t
σθ = ~ TN-1
Où 110
110
1,∑
== iti
t
RARAM : rendement anormal moyen de tous les titres à la date t.
110
)()(
RARAM t
t
σσ = : écart type des rendements anormaux moyens à la date t de
la fenêtre d’événement.
9 Les résultats ne sont pas reportés dans ce papier. Ils sont néanmoins disponibles chez l’auteur.
12
2110
1, )(
1110
1)( t
itit RAMRARA −
−= ∑
=
σ : écart type des rendements anormaux à la
date t de la fenêtre d’événement.
Les résultats de ce test sont résumés dans le tableau 2 et la figure 3.
Tableau 2 : rendements anormaux moyens (RAM) et statistiques de Student respectifs
Date RAMt (%) θ
0 +3.39 2.012*
1 -1.75 -1.153
2 -3.88 -2.320*
3 -2.63 -2.000*
4 -0.39 -0.241
5 -6.93 -3.268**
6 +0.71 0.443
7 -1.74 -0.953
8 -1.55 -0.721
9 -1.34 -0.818
10 -1.91 -1.150
11 -2.18 -1.648
12 -0.98 -0.885
13 +0.14 0.083
14 -1.94 -1.175
* significatif à 5% ** significatif à 1%
13
-0.08
-0.06
-0.04
-0.02
0
0.02
0.04
t=0
t=1
t=2
t=3
t=4
t=5
t=6
t=7
t=8
t=9
t=10
t=11
t=12
t=13
t=14
Da te
RA
M
Figure 3 : Evolution des rendements anormaux moyens pendant la période de test
Rappelons que l’objectif du spammeur, par l’envoi massif des spams, est de faire
augmenter les cours pour vendre ses titres après les avoir acheté à bas prix, et empocher par la
suite des plus-values. Donc, au vu des résultats figurés sur le tableau …, on remarque que les
spammeurs ont réussi à faire grimper les cours pendant le premier (t = 0), le 7éme jour (t = 6)
et le 14éme jour (t = 13) de l’événement. Toutefois, seulement l’augmentation des rendements
du premier jour est significative (+3.39%). Après cette hausse significative et jusqu'à la date t
= 6), la figure … fait ressortir une chute des rendements. En effet, les rendements anormaux
moyens diminuent sur les deux jours suivants et enregistrent une baisse de -3.38% le 3éme
jour. A priori, et sans aucune comparaison avec l’impact sur les volumes, on peut comprendre
que les spams boursiers ont généré l’effet inverse de celui du premier jour, c'est-à-dire
certains investisseurs ont répondu favorablement aux spams par l’accroissement des quantités
des titres achetées, ce qui a fait augmenter les prix. Alors que certains d’autres ont compris
que c’est une fausse information et ont arrêté ou diminué, par conséquent, leurs transactions
sur les titres en question. Cela se traduit par une baisse des rendements à la date (t = 2). A
partir du t = 3, les rendements anormaux moyens remontent mais demeurent toujours négatifs
et significatifs (-2.63%). La date (t = 5) marque la présence de la plus grande variation
anormale négative et significative de -6.93%. Après cette dégradation, on observe un
mouvement correcteur inverse qui ramène le rendement anormal moyen sur sa tendance
stabilisée entre -2.18% et 0.71% jusqu’à la fin de la fenêtre.
Etant donné que les spams boursiers ont affecté positivement et significativement les
volumes, nous avons expliqué cet impact par l’accroissement du nombre de titres achetés par
14
les investisseurs. En étudiant l’impact sur les rendements, on s’aperçoit que cette explication
correspond seulement au premier jour de l’événement, puisque cette augmentation des
volumes s’est associée avec un rendement anormal moyen positif de +3.39%. En achetant des
titres avec des quantités importantes, le prix augmente. En revanche, en parallèle toujours
avec l’augmentation des volumes, on trouve des rendements anormaux moyens négatifs et
significatifs de -3.88%, -2.66% et -6.93% respectivement le 3éme, le 4éme et le 6éme jour de
l’événement. Cela s’explique par le fait que les investisseurs, après avoir réagi positivement
aux messages reçus le premier jour et acheté en grosses quantités les titres faisant l’objet de
spams, ils attendent à ce que les cours montent pendant les jours suivants comme ils les ont
promit, et réaliser, par la suite, des gains. Quand cela ne se réalise pas et les investisseurs se
rendent compte que c’était une escroquerie, ils essayent de se débarrasser de tous les titres en
leurs possessions quelque soit le prix, ce qui fait chuter les cours.
Toutefois, on ne peut pas se contenter de ces résultats vu que le test de Student est un
test paramétrique dont les hypothèses ne sont pas toutes remplies, notamment la normalité des
données, l’indépendance et l’absence de corrélation entre les titres10. Afin d’améliorer et de
donner plus de robustesse à nos résultats, nous appliquons un deuxième test : c’est le test de
rang signé de Wilcoxon.
V.II) Test de rang signé de Wilcoxon
Ce deuxième test est utilisé afin de lever les hypothèses non vérifiées par le test de
Student. C’est un test non paramétrique dont le modèle ne précise pas les conditions que
doivent remplir les paramètres de l’échantillon, à la différence des tests paramétriques. Ce test
prend en compte à la fois le signe et l’amplitude de la variation anormale ; sur un jour donné
de la fenêtre d’événement, il se peut que les rendements anormaux positifs (négatifs) sont
supérieurs en nombre aux rendements anormaux négatifs (positifs), mais l’amplitude de la
variation négative (positive) est plus important que celui de la variation positive (négative).
Campart et Pfister (2002) ont utilisé ce test pour évaluer l’impact des litiges dans l’industrie
pharmaceutique sur les rendements boursiers. Les auteurs ont trouvé des résultats satisfaisants
et similaires au test de Student.
Le principe du test de rang signé de Wilcoxon est le suivant : tout d’abord les
variations positives et négatives des rendements sont rangées par ordre croissant sans tenir
10 Nous avons trouvé que les rendements ne sont ni distribués selon une loi normale, ni iid.
15
compte de leurs signes11. Ensuite, nous calculons la somme des rangs des variations positives
comme suit : ii
i dRT ×=∑=
+110
1
où
-T+ : somme des rangs des variations positives
-Ri : rang de la variation
-di = 1 si la variation est positive
-di = 0 si la variation est négative
Enfin, la statistique du test se calcule ainsi :
24
)12)(1(4
)1(
++
+−=
+
nnn
nnT
Zrang
Sous l’hypothèse nulle (absence des rendements anormaux moyens), la statistique de
Wilcoxon suit une loi normale centrale réduite.
Les résultats de ce test figurent dans le tableau suivant :
Tableau 3 : test de rang signé de Wilcoxon
Date Nombre des
RA négatifs
Nombre des
RA positifs
Amplitude
le plus
important
T+
Zrang
0 43 67 Positif 3780 2.169*
1 60 50 Positif 2602 -1.343
2 64 46 Négatif 2216 -2.494*
3 54 56 Positif 2601 -1.346
4 52 58 Négatif 2991 -0.183
5 70 40 Négatif 1843 -3.607***
6 52 58 Positif 3098 0.135
7 49 61 Négatif 3021 -0.093
8 54 56 Négatif 3027 -0.076
9 65 45 Positif 2279 -2.306*
10 66 44 Négatif 2216 -2.494*
11 Pour les variations négatives, on tient compte de la valeur absolue.
16
11 63 47 Négatif 2442 -1.820
12 53 57 Négatif 3097 0.132
13 55 55 Positif 2951 -0.302
14 56 54 Positif 2667 -1.149
* significatif à 5% *** significatif à 0,1%
L’application du test de rang signé de Wilcoxon fait ressortir des résultats similaires à
ceux obtenus précédemment avec le test de Student. Les spams boursiers affectent les
rendements positivement et significativement le premier jour de l’événement. Le tableau …
montre que les rendements anormaux positifs pendant ce jour là sont supérieurs aux
rendements anormaux négatifs aussi bien en nombre qu’en amplitude. Toutefois, cette hausse
significative n’a pas duré longtemps, et on observe dés le lendemain (t = 1) une baisse de la
somme des rangs des variations positives jusqu’à t = 2 où la diminution devient significative
(-2.494). Cela est dû à la fois à une baisse du nombre des rendements anormaux positifs et une
amplification de l’amplitude de la variation négative par rapport à la variation positive. Les
investisseurs, réalisant que l’information au quelle ils ont répondu favorablement le 1er jour
était fausse, revendent leurs titres même à un prix inférieur au prix d’achat.
Malgré une augmentation du nombre des rendements positifs sur le 4éme et le 5éme jour,
celui-ci chute de nouveau pour enregistrer une baisse significative des rendements le 6éme jour
(-3.607). Cela est conforme aux résultats du test de Student où l’on enregistre pendant ce
même jour un rendement anormal moyen négatif et significatif de -6.93%. Au 7éme jour, on
observe un retour vers une tendance stabilisée des rendements manifesté par une
augmentation du nombre des variations positives des rendements et une dégradation du
nombre des variations négatives qui nous laisse penser que l’effet de l’événement est fini,
mais les dates (t = 9) et (t = 10) marquent de nouveau une diminution significative des
rendements. Ce résultat peut s’expliquer par le comportement hétérogène des investisseurs.
En effet, les investisseurs n’ont pas la même vitesse de réaction suite à un événement ;
certains d’entre eux ont réagi rapidement en revendant leurs titres au 3éme jour dés qu’ils se
sont aperçus que c’est une arnaque. Par contre, certains d’autres, dans l’espoir de réaliser des
fortunes, ont attendu l’augmentation des prix promise dans les messages reçus. Quand les
cours ne sont pas grimpés, ils se sont rendus compte que le spammeur les a piégé, et par
conséquent ont liquidé leurs titres au 6éme, 9éme et 10éme jour.
Bien qu’il y’a une légère différence entre ces résultats et ceux du test de Sudent (au
niveau des dates t = 9 et t = 10), le résultat principal de l’impact des spams boursiers sur les
17
rendements est le même pour les deux tests : l’événement a généré une augmentation des
rendements le 1er jour permettant ainsi aux spammeurs de revendre leurs titres pour réaliser
des bénéfices. Cette augmentation a été suivie par une diminution des cours les jours suivants
due à une vente en masse des titres achetés par les investisseurs quand ils se sont aperçus que
le spammeur les a arnaqué.
Conclusion
Cet article s’est intéressé à l’étude de l’impact des spams boursiers envoyés entre
Février 2006 et Octobre 2008 sur les cours de 110 entreprises de penny stocks, tout en tenant
compte de l’évolution de la volatilité au cours de la période étudiée. A cette fin, nous avons
mis en œuvre la méthodologie des études d’événements pour l’évaluation des rendements
anormaux.
Nos résultats obtenus sur la base du test de Student en coupe instantanée (test
paramétrique) et test de rang signé de Wilcoxon (test non paramétrique) révèlent des impacts
significatifs mais de signes opposés : la premier jour de l’événement marque la présence
d’une augmentation des rendements, tandis que pendant les jours suivants, on a enregistré une
baisse des rendements. Les spammeurs, pour réaliser des plus-values, ont réussi à influencer
positivement le comportement des investisseurs. Toutefois, ces derniers, après avoir acheté les
titres en grosses quantités, se rendent compte que le spammeur les a piégé quand la hausse des
cours promise dans les messages ne se réalise pas. D’où, ils essayent de liquider tous les titres
en leur possession, ce qui fait baisser les prix. Ces résultats sont conformes à ceux du Bohme
et Holz (2006) qui obtiennent, après une augmentation significative des rendements le premier
jour de l’événement, des variations négatives et significatives les jours suivants. Cela nous
conduit à conclure deux principales conclusions :
� Le commerce des spams boursiers est florissant et continue toujours à rapporter de
l’argent. En effet, avec des données plus récentes que celles de Bohme et Holz (2006),
nous avons pensé que les investisseurs sont avertis que ces campagnes de spams
boursiers sont des arnaques, et par conséquent, aucun impact ne sera observé sur les
prix. Toutefois, on trouve que les investisseurs continuent toujours à croire à ces
informations. Cela peut être expliqué par l’asymétrie d’informations.
� Le marché du penny stocks est inefficient ; il réagit à une fausse information. Cette
inefficience ou anomalie peut s’expliquer par l’effet taille vu que l’échantillon est
constitué par des petites entreprises de très faibles capitalisations. Afin de vérifier cela,
18
il serait intéressant de prolonger ce travail par une étude qui analyse la relation entre
l’amplitude de l’impact, d’une part, et la capitalisation boursière de la firme en
question, d’autre part.
19
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