les.afriques.236

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lesafriques.com ÉDITION INTERNATIONALE : Afrique Zone CFA 1700 F CFA • France 3,50 • France DOM 4 • Maroc 23 DH • Algérie 170 DA • Tunisie 3,30 DT Mauritanie 1100 MRO • Belgique 3,50 • Italie 4 • Canada 5,95 $ CAN • Luxembourg 3,50 • Suisse CHF 5,9 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ABDERRAZZAK SITAIL Hebdomadaire international N° 236 - 21 au 27 mars 2013 A LA RENCONTRE DES NOUVEAUX LEADERS AFRICAINS MINES : A L’EPREUVE DE LA TRANSPARENCE SM le Roi Mohammed VI

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Page 1: Les.afriques.236

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Hebdomadaire international

N° 236 - 21 au 27 mars 2013

A LA RENCONTREDES NOUVEAUXLEADERSAFRICAINS

MINES : A L’EPREUVE DE LA TRANSPARENCE

SM le RoiMohammed VI

Page 2: Les.afriques.236

2 Les Afriques . 17 janvier 2013

Page 3: Les.afriques.236

21 mars 2013 Les Afriques . 3

05 EDITORIALPrintemps politique à Lomé

06 BAROMÈTREIssa Hayatou réélu à la tête de la CAF

08 BRUITS DE MARCHÉMaroc : avis de juristes français sur leprocès de Gdeim Izik

12 ARRÊT SUR IMAGEMonseigneur Jorge Mario Bergoglio,cardinal argentin, devien le 266ème Papede l’église catholique. Le Pape François 1er

(ce sera désormais son nom) remplaceainsi Benoît XVI qui a démissionné

14 VERBATIM

16 BANQUES & ASSURANCESMaroc : CNIA Saada maintientle cap malgré la crise

18 Radioscopie des banques ivoiriennes

26 Afrique : terre promise pour les sukuks

30 ENTREPRISES & MARCHÉSCôte d’Ivoire : en mode bouillon d’initiatives

33 Les misères et dividendes de l'opérateurOrange Guinée

34 Côte d’Ivoire : Louis Dreyfus etl'État signent pour des terres, mais quiddes paysans ?

36 Réforme de la Caisse de compensationmarocaine : quid de la classe moyenne ?

38 POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINEEntreprendre en Afrique Les conditions sont-elles réunies ?

42 Guillaume Soro-Hamed Bakayoko «Nous ne sommes pas en guerre»

48 Algérie-FMIDerrière la lune de miel

53 Mauritanie : plus de 200 expulsionsd’immigrés pour «défaut» de carte de séjour

54 ZOOMVisite royale en Afrique de l’ouest :Périple décisif

CNIA Saada, filiale du groupe Saham,a réalisé un résultat net de 263 MDH,au titre de l’exercice 2012, en baissede 25,4% par rapport à 2011. Endépit de la crise, elle a réalisé un CAglobal en hausse de 6,2%. 16-17

Maroc : CNIA Saada main-tient le cap malgré la crise

Après une 1ère partie sur l’état deslieux des banques ivoiriennescotées, Aurelie Yapi aborde l’analysefinancière de ces établissements. Cecycle d’analyse se terminera dans leprochain numéro avec l’analyseboursière des banques. 18-25

Radioscopie des banquesivoiriennes

Attention à sous-estimer le rapportcoûts/bénéfices et les obstaclespolitiques juridiques. Les paysafricains candidats à l’émission dessukuks ont-ils bien balisé le terrain ?Quid de l’appétit des investisseursdes pays du Golfe ? 26-28

Afrique : terre promisepour les sukuks

Compétitivité des industries.Débordante d’ambition actuellement,la Côte d’Ivoire fourmille d’initiativespour assurer son positionnementcomme base de production la pluscompétitive. 30-32

Côte d’Ivoire : en modebouillon d’initiatives

De nombreuses incertitudesplanent toujours sur le projet deréforme de la Caisse decompensation. La classe moyennesera-t-elle omise ?

36-37

Réforme de la Caisse decompensation marocaine :quid de la classe moyenne ?

Dans «Entrepreneurship matters :empirical evidence on innovation»,Oasis K.Tedika et Pierre Garelloexpliquent le lien entrepreneuriat-innovation. Et s’interrogent surl’esprit d’entreprise en Afrique. 38-41

Entreprendre en Afrique : Les conditions sont-ellesréunies ?

SOMMAIRE

Page 4: Les.afriques.236

4 Les Afriques . 21 mars 2013

56 Maroc : Mohammed VI à la rencontredes nouveaux leaders africains

60 DOSSIERAfrique : la transparence ne sepaye pas de mine

64 ARRÊT SUR IMAGEMacky Sall, Président du Sénégal, accueillele Roi Mohammed VI au tarmac del’aéroport Léopold Sédar Senghor à Dakar

66 VU DE PARISContrefaçon des médicamentsUn vrai fléau en Afrique

68 RELATIONS INTERNATIONALESBilan et perspectives de l’interventionfrançaise au Mali

72 EMPLOIMarocLa CGEM lance sa stratégieemploi 2013-2015

73 Afrique du NordLe taux de chômage des jeunessupérieur à 26% jusqu’à 2017

74 PIED DE LETTRECybersécurité et cyber-attaque

Les deux lieutenants du présidentAlassane Ouattara ont fumé lecalumet de la paix, le temps d’unweek end à Abengourou, à plus de200 km d’Abidjan et de ses médiasdéchaînés. 42-47

Soro-Bakayoko : «Nous nesommes pas en guerre»

La directrice du FMI était à Alger le12 mars 2012. L’occasion de passeren revue la situation économique etfinancière de ce grand exportateurgazier, qui a augmenté substantiel-lement sa quote-part. 48-52

Algérie-FMIDerrière la lune de miel

Les pays africains qui veulentadhérer à l’Initiative de latransparence des industriesextractives (ITIE) doivent montrerpatte blanche. Sont-ils prêts à cetexercice de la transparence ? 60-63

Afrique : la transparencene se paye pas de mine

Après avoir libéré 70% du territoiremalien, la diplomatie françaisepense au futur. La première urgenceest l’instauration à Bamako d’unpouvoir stable et légitime.

68-71

Bilan et perspectives de l’in-tervention française au Mali

Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A.Société anonyme au capital de 2’657’600.- CHFSiège Social : Rue du Cendrier 24 - 1201 Genève Suisse

Président administrateur déléguéAbderrazzak Sitaïl

Filiale France : EditeurEditions Financières du Sud SARLFiliale à 100% de Les Afriques149, rue Saint Honoré 75001 Paris France

Filiale MarocLes Afriques Communication & Edition SARL219 bis, bd Zerktouni, Casablanca 20330 - MarocTél : +212 522 233 477 - Fax : +212 522 233 501

Directeur de la PublicationAbderrazzak Sitaïl

Directeur de la RédactionAdama [email protected]

Rédacteur en chef délégué Ismaïla Aidara, Paris, Dakar. Rédacteur en chef Louis Amédée, UEMOA. Rédacteur en chef Achille Mbog Pibasso, CEMAC.

Rédacteur en chef Walid Kefi, Maghreb.Grand reporter : Rodrigue Fenelon Massala.

Secrétaire de Rédaction : Daouda Mbaye.

Rédaction :Walid Kefi, Tunis, Ismaïla Aidara, Paris, Dakar, LouisAmédée, UEMOA, Achille Mbog Pibasso, CEMAC,François Bambou, Yaoundé, Bénédicte Chatel, Paris, AnneGuillaume-Gentil, Paris, Adama Wade, Casablanca,Mohamed Baba Fall, Casablanca, Khalid Berrada,Casablanca, Sanae Taleb, Casablanca, Daouda Mbaye,Casablanca, Olivier Tovor, Lomé, Willy Kamdem, Yaoundé,Amadou Seck, Nouakchott, Mohamedou Ndiaye, Dakar.

Comité Scientifique :Guy Gweth, Paris. Intelligence économique. François Konan, New York. Politiques économiques.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Responsable Artistique : Mouhcine El Gareh Maquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum

Edition Internet – en françaisAdama Wade, Casablanca. Ismaïla Aidara, Dakar.Mohamedou Ndiaye, Dakar

ChroniqueursFrançois Konan, New York. Economie.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Directeur Développement et MarketingLibasse [email protected]

Responsable e-Marketing :Khalid Essajidi

Responsable Abonnement et DistributionNada Benayad

Commercial, [email protected]@lesafriques.com

DiffusionPresstalis, Sochepress,Royal Air Maroc, SN Brussel.ImpressionRotimpres, Aiguaviva (Spain).Dépôt légal : novembre 2010

Edition internationaleCommission paritaire : 1012 C 89135Edition MarocB.O.N°5618-26 rabii 1429 (3-4-2008)

Crédit photosAFP, DR

© Reproduction interdite sans l’accord écritde l’éditeur

SOMMAIRE

Page 5: Les.afriques.236

21 mars 2013 Les Afriques . 5

ÉDITORIAL

n attendant la date des élections législativeset locales, Lomé s’enfonce dans la torpeurde ses après midi politiques. La presse ruedes brancards contre une Haute autoritéaux prérogatives soviétiques. Etl’opposition, hétéroclite et divisée, affûteses armes en salivant devant la citadelle

imprenable, cette présidence de la république quiconnaît le train-train habituel de limousines déversantsa flopée d’investisseurs, de diplomates et de médiateursde la crise. Chef de fil d’une opposition désillusionnée,Gilchrist Olympio, le leader de l’Union des forces duChangement, tantôt qualifiée de béquille du pouvoir,tantôt de mascotte d’une certaine politique à l’africaine,essaie de jouer la sérénité entre une opposition radicaletentée par le boycott et un gouvernement trop serein. Lecentrisme à la togolaise n’est pas de tout repos coincéqu’il est par un Faure Gnassingbé rompu à la stratégiede la non communication et un Jean Pierre Fabre, tropvindicatif, selon certaines chancelleries. De quoi mettrele feu à la cité. Mais, en dépit des postures, la politique de la chaise videne tente cette fois-ci personne chez les opposants duprésident Faure Gnassingbé. Tous le savent maintenant,

le pouvoir ne se fera pas prier pour investir seul leparlement quitte à en faire une caisse de résonancemonocolore. Ainsi évolue la démocratie togolaise,caractérisée, comme partout en Afrique, par unemultitude d’acteurs politiques et une délimitation floueentre opposition et pouvoirs. Si, comme le disaitBachelard, la science a l’âge de ses instruments demesure, la démocratie africaine a la fiabilité de sonfichier électoral. Sous d’autres cieux, les hommes politiques marquentleurs oppositions sur des sujets d’intérêts communs,comme le régime de la retraite, la question de l’énergie,le choix des investissements, l’industrialisation ou ladésindustrialisation, et autant de sujets économiques etsociaux. A Lomé comme du reste à Abidjan, la politiqueest d’abord posture tribale et régionale. La balkanisationdu champ politique africain en autant de partiscartables ne fait que retarder le débat démocratique surle choix de société. En parcourant les rues de Lomé, l’onse croirait à Abidjan, Bangui ou dans n’importe quellecapitale africaine à la veille d’une tornade politique.L’on y parle de tout sauf d’économie et de finance, deuxmonstres qui peuvent se rhabiller, n’étant jamaisconviés au carnaval électoral africain.

E

Adama WadeDirecteur de la Rédaction

Lomé : des atmosphères deveille de tornades politiques

Printemps politique à Lomé

Page 6: Les.afriques.236

6 Les Afriques . 21 mars 2013

450MILLIONS DE

DOLLARSAide du FMI, refusée par

l’Egypte

15MILLIONS DE

DOLLARSBonus versés par Google à

4 dirigeants en 2012

164MILLIONS DE

DOLLARSMontant de la vente ducampus du fondeur AMD

Chiffres

7MILLIONS DE

DOLLARSAmende à Google aux

Etats Unis pour diffusiond’informations non

autorisées sur Street View

7,4MILLIONS DE

DOLLARSNouvelle aide du FMI à

Haïti, suite au séisme du12 janvier 2010

Issa Hayatou réélu à la tête de la CAF

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Le Camerounais Issa Hayatou a été réélu à l’una-nimité, à Marrakech, en assemblée générale or-dinaire, en tant que président de laConfédération africaine de football (CAF). Al’âge de 66 ans, Hayatou, seul candidat à sa suc-cession, vient de décrocher son 7ème mandat.

RDC : Bertrand Bisimwa à la têtedu M23Le haut commandement militaire du Mouve-ment du 23 mars (M23) a désigné, le 7 mars,Bertrand Bisimwa, alors porte-parole de la ré-bellion, pour remplacer Jean-Marie Runiga à latête du groupe armé. À peine nommé, le nou-veau chef politique du M23 a invité le gouver-nement congolais à soumettre, aux pourparlersde Kampala, sa proposition de sortie de crise.

Algérie : Mustapha Chérif, lauréatdu Prix Unesco-Sharjah Mustapha Chérif, philosophe, ex-ministre del’enseignement supérieur, est le nouveau lauréatdu Prix Unesco-Sharjah pour la culture arabe2012, pour ses contributions à la promotion de laculture arabo-musulmane. La distinction lui seraremise le 25 avril 2013, lors d’une cérémonie quisera présidée à la Maison de l’Unesco à Paris, parIrina Bokova, directrice de l’agence onusienne.

Fin de course pour Iyad Ag Ghaly ?Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement Ansar Dineet plusieurs de ses lieutenants auraient été tuésdans les collines deTaïkarène, lors d’un raid del’aviation française. Si aucune source françaiseou tchadienne ne confirme l’information, il estun constat bien établi dans les milieux des ren-seignements militaires africains : Iyad Ag Ghalyn’a plus donné signe de vie.

Alpha Condé, en abus de pouvoirLes opposants qui avaient intenté une marchede protestation le 27 février 2013 contre les dé-rives autoritaires du président Alpha Condé ontété convoqués le 14 mars par la justice gui-néenne. Cellou Dalein Diallo et plusieurs autrespersonnalités politiques réclament la tenued’élections législatives transparentes.

RCA : François Bozizé renie les ac-cords de Libreville ?Maintenu au pouvoir grâce aux accords de Li-breville, le président centrafricain accuse régu-lièrement l’armée et la police de trahison pouravoir abandonné les populations civiles et enparticulier les femmes dans les zones souscontrôle de la rébellion de la Séléka. Ces re-proches sont faits en langue nationale Sango.

BAROMÈTRE

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21 mars 2013 Les Afriques . 7

Un Continent, des Cinémas…Du 16 au 21 avril prochain aura lieu unenouvelle édition du Festival Cinémasd’Afrique à la ville d’Angers en France. Cetévénement artistique, dédié au cinéma etqui s’organise tout les deux ans, projetteles films fraîchement réalisés par des ci-néastes d’Afrique. Ce rendez-vous estsponsorisé par l’Association Cinémas etCultures d’Afrique.Contact : +33 (0)2 41 20 08 22E-mail : [email protected]

ELearning Africa 2013 en NamibieELearning Africa 2013 se tiendra du 29 au 31mai à Windhoek en Namibie. Il s’agit d’unrassemblement continental de décideurs etde praticiens de l’éducation, du secteur privéet du monde politique. L’événement estdédié au développement en ligne des compé-tences d’apprentissage. Il aura pour thème«Tradition, changement et innovation».Contact : +49 (0)30 310 18 18-0E-mail : [email protected]

Sisdak du 27 au 30 juin à DakarSalon International de la Santé et du Maté-riel Médical de Dakar se tiendra du 27 au30 juin 2013. L’objectif du Sisdak est d’of-frir un cadre annuel de rencontres, d’expo-sitions et d’échanges scientifiquesmédicales pour les acteurs de la santé duSénégal et de l’étranger.Contact : +221 77 262 64 66

+221 33 827 76 45E-mail : [email protected]

IPAD mines et infrastructures àKinshasa La ville de Kinshasa en République Démo-cratique du Congo abritera du 15 au 17 no-vembre prochain le forum internationalbusiness-to-business. Le plus grand forumannuel de la RDC qui permet d’explorer lesstratégies de développement des infra-structures, dans le secteur des mines,l’énergie, les transports, les services ban-caires et les télécommunications.Contact : + 272 17 00 35 01E-mail : [email protected]

100 Dinar algérien (DZD) = 1,26 $100 Rand Af. Du Sud (ZAR) =10,84 $100 Kwanza Angola (AOA) = 1,04 $100 Livre Egypte (EGP) = 14,75 $100 Birr Ethiopie (ETB) = 5,41 $100 Cedi Ghana (GHS) = 51,93 $100 Shilling Kenya (KES) = 1,17 $100 Dollar Libéria (LRD) = 1,35 $100 Dirham Maroc (MAD) = 11,63 $100 Ariary Madag (MGA) = 0,0451 $100 Ouguiya Maurit (MRO) = 0,3504 $100 Roupie Maurice (MUR) = 3,22 $100 Kwacha Malawi (MWK) = 0,2591 $100 Kwacha Zambie (ZMK) = 0,0192 $100 Dinar Libye (LYD) = 77,76 $

100 Dollar Namibie (NAD) = 11,81 $100 Naira Nigéria (NGN) = 0,6268 $100 Shilling Somalie (SOS) = 0,0625 $100 Leone S. Leone (SLL) = 0,0231 $100 Dinar Tunisie (TND) = 63,28 $100 Shilling Tanzanie (TZS) = 0,0616 $100 Shilling Ougan (UGX) = 0,0379 $100 Franc Zone CFA = 0,1976 $

Agenda

Les 11e Journées de l'Association cotonnière africaine (ACA) se tien-dront du 21 au 23 mars dans la capital togolaise, sous le thème «5millions de tonnes de coton- fibre de qualité irréprochable à l'horizon2022», a-t-on appris dimanche des sources du Comité d'organisa-tion. Environ 200 acteurs de secteur du coton africain sont attendus àcette rencontre pour débattre des perspectives du coton, notammentde la qualité, du prix et de visibilité du coton africain, dont la pro-duction a enregistré une baisse estimée à près de 60%. L’ACA va dé-battre également de la concurrence déloyale sur le marchéinternationale et des voies et moyens pour conforter la position com-mune des pays africains face aux subventions dont les coton-culteursbénéficient dans les pays développés.

Lomé, capitale du coton africain

Le blé, 2éme céréale la plus produite au mondeSelon les prévisions, en 2013 la récolte de blé atteindrait 690 M t, soit uneprogression de 4,3% par rapport à 2012. Le blé s'établirait ainsi comme la2ème céréale la plus produite au monde, selon ce communiqué de pressequi s’appuie sur le dernier rapport trimestriel de la FAO Perspectives derécoltes et situation alimentaire. Parallèlement, sous l'effet de la récentecontraction des prix du blé et, dans une certaine mesure, du maïs, l'indiceFAO des prix des produits alimentaires, également publié aujourd'hui,s'est maintenu en février à 210 points pour le 2ème mois d'affilée.

Equilibre sur le marché du cuivre

Cours des monnaies et devises

L’International Copper Study Group vient de publier les chiffres de novem-bre 2012 du marché du cuivre. Pour la première fois depuis douze mois, lemarché du cuivre raffiné a basculé en surplus (14 000 tonnes, ou 30 000 tsans correction saisonnière) suite à la conjonction d’une sensible augmen-tation de la production minière et d’un recul de la demande globale de2%. Le marché du cuivre devrait se tendre lors des six prochains mois,prévoit Ryan Belshaw de Macquarie, en raison d’un rebond de la demandechinoise. La banque australienne table sur une poursuite de la croissancede la production minière, mais principalement au 2ème semestre.

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8 Les Afriques . 21 mars 2013

BRUITS DE MARCHÉ

C’était attendu depuis le mois de septembre. La SIATGabon (agroalimentaire) a obtenu le feu vert de la com-mission de Surveillance du marché financier (Cosumaf)de l’Afrique centrale, réunie à Ndjaména le 26 févrierdernier. Concrètement, ce sont 1 170 000 actions qui se-ront proposées au public. De même, la Cosumaf a ac-cordé un agrément de société de Bourse à la FinancièreSA, dirigée par Innocent Dim Nolag. Un agrément a aussiété délivré à Léandre Bouanza Mombo, directeur généralde BGFI Bourse. Par contre, la Cosumaf a décidé du re-trait d’agrément du directeur général adjoint de BGFIBourse, Emmanuel Berre, suite au constat de cessationde ses activités. A noter qu’aucune décision importanten’a été adoptée dans le cadre du rapprochement desdeux Bourses de Douala et de Libreville.

SIAT Gabon ouvre 30% de soncapital à la Bourse

Maurice a perdu sa place de N° 1 du tourisme dans l'océan In-dien et en Afrique subsaharienne au profit des Seychelles,selon le classement mondial du Forum économique mondial(World Economic Forum) 2013, rendu public début mars.Maurice se retrouve à la 58e place au niveau mondial et au 2e

rang en Afrique subsaharienne et dans l'océan Indien. Le paysa perdu 5 places comparativement audernier classement de 2011. Les Sey-chelles, qui ne figuraient pas dans cehit-parade mondial du tourisme il ya deux ans, font une entrée remar-quable en occupant la 38e place auniveau mondial et la 1ère en Afriquesubsaharienne et dans l'océan Indien.

Tourisme : Maurice perd sa premièreplace dans l’Océan Indien

Guinée-Liberia : une enquête à pointnommé

Un groupe de juristes français, universitaires et avocats,membres de l’Association pour la promotion des libertésfondamentales, présidée par Me Michel de Guillench-midt, a assisté en qualité d’observateurs, du 1er au 17 fé-vrier 2013, au procès des accusés «pour assassinat», de11 éléments des forces de l’ordre à Gdeim Izik, en no-vembre 2010. Il ressort de leur rapport que «les garantiesd’un procès équitable que donne l’État de droit (Art. 10de la Déclaration universelle des droits de l’Homme)»leur paraissent pleinement remplies.

Maroc : avis de juristes français sur leprocès de Gdeim Izik

Une enquête a été officiellement ouverte à Monrovia, capi-tale du Liberia, sur le crash d'un avion, le 11 février dernier,qui a coûté la vie à onze personnes dont le chef d'Etat-major général des forces armées guinéennes, le généralSouleymane Kéléfa Diallo. Une délégation guinéenne dehaut rang, composée entre autres du chef de l'Agence de lacompagnie aréienne guinéenne et d'un général de l'arméeguinéenne, s’est déplacée à Monrovia, la semaine dernière.En outre, deux responsables du fabricant de l'avion acci-denté, un Cesna, auraient été entendus. A suivre.

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21 mars 2013 Les Afriques . 9

Le Point.fr a révélé la semaine dernière que deux députés de l'Union dé-mocratique du centre (UDC), une formation appartenant à la coalition aupouvoir, avaient interpellé le gouvernement suisse, affirmant que, «selonune source sûre», des soldats d'une unité d'élite suisse auraient séjournédeux mois au Mali. L'information a été démentie par un fonctionnaire,mais ni par le ministre de la défense ni par son homologue des affairesétrangères. Commentant la nouvelle, des inter-nautes ont évoqué l'étrange soutien que Berneapporterait aux indépendantistes touareg duMouvement national de libération de l'Azawad(MNLA). Simples rumeurs ? Car, enfin, qu'est-ce qu'un petit pays neutre, qui n'a plus été enguerre depuis plusieurs siècles, ferait au Sahel,s’interroge la presse Suisse ?

Attendu les 20 et 21 mars à Libreville,le Roi Mohammed VI procédera à lasignature d’un accord réciproque surla promotion et la protection des in-vestissements avec le président Ga-bonais, Ali Bongo. Cette premièrevisite royale en terre gabonaise, de-puis l’arrivée au pouvoir d’Ali BongoOndimba, en octobre 2009, seraponctuée de plusieurs cérémonies, atenu à le rappeler Alain Claude BiliéBy Nze, porte-parole du Palais dubord de mer.

Maroc-Gabon : Accordréciproque sur les in-vestissements

Maroc : Tanger Med 2 SAréalisé à plus de 65%Selon Mohamed Arjouan, directeur géné-ral de Tanger Med 2 SA, l'état d'avance-ment des travaux de la première phase deconstruction du port Tanger Med 2 a at-teint 65%. Cette 1ère phase devrait êtreachevée au deuxième semestre 2014.L’ouvrage porte sur la réalisation d'unterminal de 1 200 m de longueur de quai,d'une capacité de 2,2 millions de conte-neurs EVP (Equivalent vingt pieds). Ceterminal, dont la mise en service est pré-vue en 2015 pour un investissement deplus de 8 milliards de dh, sera attribué enconcession à l'opérateur portuaire MarsaMaroc pour une durée de 30 ans. Quantau 2ème terminal, d'une longueur de quaide 1 600 m et d'une capacité de 3 millionsde conteneurs EVP, il sera lancé en fonc-tion de la demande des opérateurs inter-nationaux. Au total, Tanger Med 2s'étalera sur 2 800 mètres linéaires dequais. Le port sera doté d'ouvrages deprotection sur près de 5 km, d'un pland'eau et un terre-plein de 160 hachacun et permet-tra d'accueillir lesplus gros naviresporte-conteneursdu monde, a af-firmé Arjouan.

Mali : la Misma sous mandatde l’ONUEmbourbée dans des problèmes de fi-nancement, la Misma cherche à seplacer sous mandat de l’ONU, une ma-nière d’enterrer définitivement le slo-gan «solution africaine aux problèmesafricains. Pour le général SoumaïlaBakayoko, président du Comité res-treint des chefs d'Etat major de la Ce-deao, une telle transformation aurait«un avantage énorme» et serait «pré-férable à la situation actuelle». A lafaveur de cette transformation, lesbataillons devraient passer de 650 à850 soldats et être mieux équipéspour développer les capacités opéra-tionnelles. Bon nombre de pays mem-bres de la Cedeao sont prêts, selon legénéral Bakayoko, a participé à uneMisma trans-formée en mis-sion desNations unies.La nouvellemesure àl'étude nepourra prendreeffet qu'aprèsle vote par lesNations uniesd'une nouvellerésolution.

Sénégal : Sindiély Wade aurallye Aicha des GazellesAlors que son nom est cité à Dakar dansles histoires d’argent mal acquis, Sin-diély Wade, la fille de l’ex-président sé-négalais Abdoulaye Wade participera àla 23ème édition du Rallye Aïcha des Ga-zelles du Maroc qui aura lieu du 16 au 30mars. Pour rappel, la fille de l’ancienprésident sénégalais, Abdoulaye Wade,avait, en 2011, remporté le rallye dans lacatégorie 4 roues motrices avec sa co-équipière Carole Montillet sur NissanSpringbok. Quelques 16 véhicules serontpilotés par des équipages africains aucours du Rallye raid automobile 100 %féminin, dans le désert marocain. LeMaroc, l’Angola, le Nigéria, le Sénégal, leCongo, la Libye, le Gabon sont les paysafricains engagés dans cette édition.

Sindiely Wade

La Suisse pas tellement neutre surle Nord Mali

Soumaïla Bakayoko

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10 Les Afriques . 21 mars 2013

BRUITS DE MARCHÉ

Les agriculteurs et entreprises agricoles africainspourraient créer un marché alimentaire de 1 000 mil-liards de dollars américains d'ici 2030, s'ils arrivaientà accroître leur accès à plus de capitaux, à l'électricité,à une meilleure technologie et à des terres irriguées, aindiqué lundi la Banque mondiale. Les systèmes ali-mentaires africains, actuellement estimés à 313 mil-liards de dollars par an, pourraient tripler si lesgouvernements et les entrepreneurs repensaient radi-calement leurs politiques et leur soutien à l'agricul-ture, aux agriculteurs et aux entreprises agricoles, quireprésentent près de 50% de l'activité économiqueafricaine, a indiqué le rapport. «Le temps est venu defaire de l'agriculture et des entreprises agricoles afri-caines un catalyseur pour mettre fin à la pauvreté», adéclaré Makhtar Diop, Vice-président de la Banquemondiale chargé de la région africaine.

Afrique : un méga marchéalimentaire en 2030

La ministre sud-africaine des relations internationales et de lacoopération, Maite Nkoana-Mashabane, a déclaré solliciter lesoutien du président Zuma pour faire en sorte que la futurebanque des BRICS siège en Afrique du Sud. Selon elle, ce se-rait idéal si l'Afrique du Sud avait l'opportunité de compter labanque de développement sur sonsol. Il semblerait que, lors de laparticipation du président JacobZuma au Sommet des BRICS enInde en mars dernier, sa missionétait de «ramener une banque à lamaison». D'après la ministre, labanque aidera l'Afrique dans lesprojets d'infrastructures.

La Banque des BRICS en Afrique du Sud

Sénégal : de l’électricité en l’air

La présidente de la Confédération générale des entreprises duMaroc (CGEM), Miriem Bensalah-Chaqroun, a été distin-guée, le 8 mars à Paris, du Trophée de la Convention France-Maghreb. Coïncidant avec la journée internationale de lafemme, la 11ème édition de la Convention rend hommage àl'entreprenariat féminin, à travers des exemples de réussite,aussi bien dans les pays du Maghreb qu'en France. «Chaqueannée la Convention France-Maghreb distingue des initiativesexemplaires. Pour cette édition, il nous a semblé naturel de dis-tinguer Miriem Bensalah-Chaqroun, en tant que 1ère prési-dente de patronat élue au Maghreb», indique-t-on.

Miriem Bensalah distinguée au ForumFrance-Maghreb

Le président Macky Sall va revoir la tarification de l’électri-cité. Le ministère de l’énergie et la Commission de régula-tion du secteur de l’électricité (Crse) travaillent sur ce projetqui couvrira la période 2014-2016. LaCrse fera le point sur le suivi desnormes et obligations de la Senelecsur la période tarifaire actuelle. Elleprésentera aussi la méthodologiequ’elle compte mettre en œuvre pourfixer les conditions tarifaires applica-bles à compter du 1er janvier 2014,note le ministère de l’énergie.

Meriem Bensalah-Chaqroun

Makhtar Diop

Macky Sall

Maite Nkoana-Mashabane

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21 mars 2013 Les Afriques . 11

First Solar devient actionnairede Dii First Solar est devenu actionnaire de Diien mars 2013. L’entreprise était aupara-vant partenaire associé de Dii. «Le ren-forcement de notre engagement enversDii en tant qu’actionnaire souligne le lienparticulier qu’entretient First Solar avecla région MENA. Nous voyons dans cetterégion un potentiel énorme pour déve-lopper un marché durable de l’électricitésolaire. Dii est une initiative industrielleidéale afin de réaliser l’idée de produirede l’électricité dans les déserts», déclareChristopher Burghardt, Vice-présidentBusiness Development à First Solar pourl’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.First Solar appuie les efforts de la régionMENA pour exploiter son considérablepotentiel solaire à travers de nombreuxprojets. L’entreprise a récemment ouvertun bureau à Dubaï et est sur le point d’enouvrir un en Arabia Saoudite. First Solarconstruit actuellement une centrale so-laire photovoltaïque (PV) de 13 méga-watts (MW) pourla Dubaï Electri-city and Water Au-thority (DEWA) àSeih Al Dahal, àenviron 50 kilo-mètres au sud deDubaï.

Changements de directeursgénéraux à la tête de 3 Bank OfAfrica de la zone UemoaA l’issue des Conseils d’Administration desBank Of Africa de la zone Uemoa, qui sesont déroulés à Cotonou du 25 au 28 fé-vrier 2013, le Groupe Bank Of Africa an-nonce de nouvelles nominations à la têtede 3 Banques de la zone. Ainsi, FaustinAmoussou, Directeur général de la BOA-Sénégal depuis début 2006, est nomméDirecteur général de la BOA-BENIN, enremplacement de Cheick Tidiane N’Diaye,à ce poste depuis 2007. Mamadou IgorDiarra, ancien Président directeur généralde la Banque Internationale pour le Mali(BIM), intègre le Groupe BOA en tant queDirecteur général de la BOA-Mali, en rem-placement de Laurent Basque, Directeurgénéral de la fi-liale maliennedu Groupe de-puis août 2011.De même, Lau-rent Basque de-vient le nouveauDirecteur géné-ral de la BOA-Sé-négal. Cesnominationsprendront effetdans les se-maines à venir.

Madagascar : Lalao Ravaloma-nana en toute discrétionLalao Ravalomanana, épouse de l’ex-chefd’État en exil en Afrique du Sud a débar-qué à l’aéroport international d’Ivato, le13 mars 2013, à bord d’un jet privé dontl’affrètement a été pris en charge parl’État malgache et la SADC. L’ex-premièredame s’est rendue ensuite directement àla clinique des sœurs à Ankadifotsy où samère est hospitalisée. Sur les lieux, la sé-curité a été renforcée. La demande del’épouse de l’ancien président de la Répu-blique Marc Ravalomanana de rentrer aupays pour se rendre au chevet de sa mèreremonte à mi-février. Depuis, des négo-ciations entre les leaders de la mouvanceRavalomanana et des responsables tran-sitoires ont été menées. Andry Rajoelinaavait fait savoir ne pas s’opposer au re-tour au pays de Lalao Ravalomanana. Il atoutefois souligné que cette visite ne de-vait pas être instrumentalisée à des finspolitiques. Aucun compromis n’a pu êtretrouvé entre les parties malgaches et laTroïka a du intervenir.

Deux chefs de l'opposition burundaise, qui s'étaient exilés après la contes-tation des élections de 2010 et les violences qui avaient suivies, sont rentrésau Burundi, le 10 mars, pour participer à un dialogue politique avec lepouvoir. Il s'agit de l'ancien journaliste Alexis Sinduhije, président du partiMouvement pour la solidarité et pour le développement (MSD), qui avaittrouvé refuge en France, et de PascalineKampayano, du parti Union pour la paixet le développement (UPD), réfugiée enBelgique jusqu'ici. Les deux leadersd'opposition rentrent pour participer aupremier dialogue politique entre pou-voir et opposition ouvert à Bujumbura,sous «les auspices» des Nations unies,selon un communiqué du Bureau del'ONU au Burundi (Bnub).

Quelque 20 personnes ont réponducourant mars à la convocation du tri-bunal régional de Prétoria. Un pre-mier groupe, soit 19 de ces hommes,avaient été arrêtés, en février dernier,dans la province dans le Limpopo, auNord de l’Afrique du Sud. Quant au20ème, il s’agit d’un congolais natura-lisé américain et répondant au nomd’Etienne Kabila. Selon l’accusation,ces hommes étaient en entraînementmilitaire intensif, en vue de renverserle président congolais.

Afrique du Sud : on nebadine pas avec lescoups d’Etat en RDC

Burundi : deux opposants rentrent au pays

Alexis Sinduhije

Mamadou Igor Diarra

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12 Les Afriques . 21 mars 2013

Vatican

ARRÊT SUR IMAGE

Le 13 mars 2013. Monseigneur JorgeMario Bergoglio, cardinal argentin,devien le 266ème Pape de l’églisecatholique. Le Pape François 1er (cesera désormais son nom) remplaceainsi Benoît XVI qui a démissionné.

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21 mars 2013 Les Afriques . 13

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14 Les Afriques . 21 mars 2013

Unique«La CAF fonctionne commeun parti unique»Joseph Antoine Bell, anciengardien de but de l’équipenationale du Cameroun

Putschistes«Que fait-on là-bas ? au Mali,sinon soutenir des putschisteset tenter de contrôler un ter-ritoire trois fois grand commela France avec 4 000 hommes.La règle, c’est qu’on ne va ja-

mais dans un pays qui n’a pasde gouvernement»Nicolas Sarkozy, ex-président de la France

Choix«Nous espérons que toutes lesparties peuvent regarder lacoopération entre la Chine etles pays africains d'une ma-nière positive et respecter lechoix propre des amis afri-cains quant à leurs parte-

naires de coopération»Yang Jiechi, le ministre chinois des affaires étrangères

Chavez«Toute chose égale par ail-leurs, Chavez c'est de Gaulleplus Léon Blum. De Gaulleparce qu'il a changé fonda-mentalement les institutionset puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce

qu'il lutte contre les injustices»Victorin Lurel, ministre français des Outre-Mer

Fort«C'était un homme hors ducommun et fort, qui regardaitvers l'avenir et qui était tou-jours extrêmement exigeantenvers lui-même»Poutine à propos de Chavez

Rayé«Si la Corée du Nord nous attaqueavec des armes atomiques, le régimede Kim Jong-Un sera rayé de la carte,et nous y contribuerons»Kim Min-Seok, porte-parole du mi-nistère Sud-coréen de la Défense

Forts«Nos ancêtres ont surmonté bien desdifficultés et en sont ressortis àchaque fois plus forts»Shinzo Abe, Premier ministre japonais

Tout«L’Afrique divisée n’aura rien.L’Afrique unie aura tout»L’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly

Vrai«On excise ce qu'il y a en plus, maisce n'est pas vrai que l'excision sup-prime le plaisir chez les femmes, c'estl'Occident qui a exagéré le sujet.L'excision est une opération esthé-tique pour la femme»Habib Ellouze, député islamiste qui

réfute ces propos qui lui ont été prêté par le journal «LeMaghreb»

Mission«La fin de notre mission doit coïnci-der avec la solution politique auMali. Elle passe par deux élémentsincontournables. Organiser au plusvite une élection présidentielle, enjuillet, le président Traoré me l'aréaffirmé avec force. (…). Le

deuxième est l'organisation de la commission de dialogueet de réconciliation conformément à la feuille de route»Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense

VERBATIM

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16 Les Afriques . 21 mars 2013

Maroc CNIA Saada maintientle cap malgré la crise La compagnie d’assurance CNIA Saada, filiale duGroupe Saham, a réalisé un résultat net de 263millions de dirhams, au titre de l’exercice 2012, enbaisse de 25,4% par rapport à 2011. En dépit de lacrise, elle a réalisé un CA global en hausse de 6,2%.

L a compagnie CNIA Saada, fi-liale du groupe Saham, a réa-lisé un résultat net de 263

millions de dirhams (MDH) autitre de l’exercice 2012, en baisse de25,4% par rapport à 2011. Dans unpoint de presse organisé à Casa-blanca le 14 mars dans les locauxde CNIA Saada, et en présenceMoulay Hafid Elalamy, le présidentdirecteur général du groupe, le staffdirigeant de la compagnie a pré-senté les résultats annuels. Ainsi,étant donné la contre-performancedes marchés financiers pour la 3ème

année consécutive, le résultat fi-nancier, également en régression,est passé de 626 MDH en 2011 à438 MDH en 2012. Au terme del’exercice 2012, CNIA Saada a réa-

lisé un chiffre d’affaires global de 3227 MDH, en hausse de 6,2%, parrapport à l’exercice 2011. Le chiffred’affaires de l’activité Non-Vies’établit à 2 772 MDH, en hausse de8% par rapport à 2011, confirmantla stratégie commerciale sur lemarché des particuliers, des profes-sionnels et des entreprises. Le chif-fre d’affaires de l’activité-Vies’établit à 455 MDH en baisse de3,4%, par rapport à l’exercice 2011.En effet, le résultat technique est enprogression de 57%, malgré la si-tuation économique difficile. Le ré-sultat technique net s’est amélioré,pour la deuxième année consécu-tive, en enregistrant une augmen-tation de 57% en 2012, passant de121 MDH à 52 MDH. Selon Mehdi

Moulay HafidElalamy, présidentdirecteur généraldu groupe Saham

CNIA Saada aréalisé unchiffre d’affai-res global de 3227 MDH, enhausse de6,2%.

Avec une offre oscillant entre 15 et23 millions d'euros, soit entre 166 et255 millions de dirham, et la garan-tie du passif, le groupe Attijariwafabank s’adjuge 51% du capital del’Union togolaise de banques(UTB), en attendant la validation del’opération par les autorités moné-taires de la région. La banque pana-fricaine Ecobank, qui a proposé unemeilleure offre financière, mais quin’a pas souhaité reprendre le siègede BIA Togo, n’a donc pas pu ac-quérir cet établissement bancaire.Confirmation Issifou OkoulouKantchati, ex-ministre et présidentdu Comité de privatisation.

UTB (Togo) dans legiron d’Attijariwafabank

Le gouvernement sud-africain vaprofiter de la tenue du 5ème Som-met des chefs d’Etat des BRICS(Brésil, Russie, Inde, Chine etAfrique du Sud), prévu les 28 et 29mars à Durban, pour mener un in-tense lobbying afin d’accueillir lesiège social de la future banque dugroupe. La banque des BRICS sur-nommée «South-South Bank»aura vocation à financer les pro-jets de développement et d’infra-structures structurants dans lespays émergents. Les experts deStandard Bank estiment que soncapital initial sera de 50 milliards $reparti en tranche de 10 milliardspour chacun des 5 pays. D’autrespays comme l’Algérie et le Vene-zuela pourraient se joindre autour de table.

La South-SouthBank attendue enAfrique du Sud

BANQUES & ASSURANCES

Mohamed El Kettani, Pdg du groupe

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21 mars 2013 Les Afriques . 17

Tazi, le directeur général de CNIASaada Cette progression résulte desréformes menées par le manage-ment, en termes de gestion desopérations d’assurance et de maî-trise des frais généraux. En inté-grant l’impôt sur les sociétés de 132MDH, la compagnie réalise un bé-néfice net de 263 MDH sur l’exer-cice 2012 contre 335 MDH pourl’exercice précédent. Lors de cemême point de presse, consacré aubilan de l’exercice 2012, les respon-sables de la CNIA Saada ont dé-claré que les fonds propres sont encroissance de 5,7%. Ils s’élèvent à 2875 MDH en 2012 contre 2 719MDH, en 2011 soit une augmenta-tion de 5,7%. Concernant la margede solvabilité, elle s’établit à 153%en 2012 contre 150% en 2011. Cetindicateur témoigne, de fait, del’amélioration des fondamentauxde l’entreprise. Par ailleurs, compte tenu de la dé-cision qui va avec «le bon compor-tement des fondamentaux del’entreprise», le Conseil administra-tif de la compagnie a décidé deproposer à l’Assemblée généraleordinaire, convoquée pour le 7 mai2013, la distribution au titre del’exercice 2012 d’un dividende de26 dirhams par action, égale au di-vidende 2011.

Faits marquants du sec-teur en 2012 : (Selon lesmembres du staff)- Nouvel arrêté relatif aux règles deconstitution, de présentation etd’évaluation des provisions tech-niques. Cet arrêté modifie les règlesde dispersion et de limitations desactifs ainsi que les méthodes d’éva-luation des actifs non côtés.- Nouvel arrêté sur la revalorisa-tion des rentes relatives aux acci-dents de travail et maladiesprofessionnelles- La Loi de Finances a institué autitre de l’année 2012 une «contribu-tion pour l’appui à la cohésion so-ciale» de 1,5% du résultat net 2011pour les sociétés don le bénéfice estcompris entre 50 et 100 MDH et de2,5% pour celles dont le bénéficenet est supérieur à 100 MDH.- Extension du bénéfice du délai de8 ans institué par la Loi de Finances2009 aux contrats d’assurance re-traite, vie et capitalisation souscritsavant le 1er janvier 2009.- Signature de la convention inter-compagnies d'Indemnisation Corpo-relle Automobile (CICA). La gestiondu dossier sinistre s’effectuera désor-mais par l’assureur direct à conditionque le préjudice corporel ne dépassepas 10% d’incapacité physique.

Sanae Taleb

Le Conseiladministratifde la compa-gnie a décidéde proposer àl’Assembléegénéraleordinaire,convoquéepour le 7 mai2013, la distri-bution au titrede l’exercice2012 d’un divi-dende de 26dirhams paraction, égaleau dividende2011.

Siège CNIA Saadaà Casablanca

Le Fonds de garantie «Ilayki», des-tiné à encourager et accompagnerle développement de l'entrepriseprivée féminine, vient d’être an-noncer par le ministère marocainde l’économie et des finances. Unprotocole d'accord a été signé entrela Caisse centrale de garantie(CCG) et l'Association des femmeschefs d'entreprise du Maroc(AFEM). Le but est d’accroître lenombre d’entreprises féminines etde renforcer la participation de lafemme à l'économie marocaine. Sile montant par crédit ne doit pasdépasser 1 million de dirhams, lagarantie sera limitée à 80% de lasomme empruntée. Seules condi-tions, être une entreprise en coursde création et ayant un projet d'in-vestissement.

Lancement dufonds de garantiemarocain Ilayki

L’entrée du Fonds CapMezzanine,fonds géré par la société maro-caine CDG Capital Private Equity,dans le tour de table de BPMI(béton Précontraint Maroc Indus-tries) est effective depuis mardi 19mars 2013. L’accord a été signépar Hassan Laaziri, directeur gé-néral de CDG Capital PrivateEquity et Noureddine Rezzokia,président de BPMI. A noter qu’endate du 17 août 2012, le FondsCapmezzanine avait pris la déci-sion d’une participation de prèsde 39% dans le capital de cette so-ciété de droit marocain.

CapMezzanine dansle capital de BPMI

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18 Les Afriques . 21 mars 2013

Radioscopie des banques ivoiriennesAprès une première partie dédiée à l’état des lieux desbanques ivoiriennes cotées, Aurelie Yapi aborde danscette 2ème partie l’analyse financière de ces établisse-ments. Ce cycle d’analyse se terminera dans leprochain numéro avec l’analyse boursière des banques.

B enjamin Graham1, dans sonlivre «L’Investisseur Intelli-gent, Valor Editions, 2011»

souligne qu’une «opération d’investis-sement est de celles qui, après analyseapprofondie, promettent une bonnegarantie sur le principal ainsi qu’unerentabilité adéquate. Les opérations nesatisfaisant pas à ces critères serontconsidérées comme spéculatives». Uneanalyse financière s’impose donc bienavant de prendre toute décision d’in-vestissement. Bien au-delà des chif-fres, l’analyse financière a pourobjectif d’évaluer les performancesactuelles et à venir dudit secteur oude ladite société retrouver la réalitééconomique de l’entreprise. Il est important de réfléchir à cetteréalité et sur la façon dont elle est plusou moins traduite fidèlement par leschiffres avant de se lancer dansl’étude des comptes. Sans cela, l’onrisque de faire une analyse stérile, trèsdescriptive et avec peu de valeurajoutée. L’investisseur potentiel neverra les difficultés de l’entreprise,que lorsqu’elles seront révélées par les

chiffres, c’est-à-dire lorsqu’elles se-ront dématérialisées et qu’il sera troptard pour vendre ses actions. L’ana-lyse des états financiers d’une entre-prise ne prend alors son sens que s’ilest tenu compte du contexte dans le-quel elle évolue (facteurs macro-éco-nomiques, secteur d’activité,concurrence, etc) et de ses caractéris-tiques managériales (formes d’orga-nisation, gouvernement d’entreprise,personnalité des dirigeants, etc). Es-timer la performance durable decelle-ci implique d’appréhender tousles facteurs de risques latents : com-merciaux, industriels, organisation-nels, sociaux, environnementaux.Le diagnostic économique et straté-gique s’impose donc parallèlementau diagnostic financier stricto sensu.Ce diagnostic économique permet decomprendre l’environnement ma-croéconomique et son influence surla rentabilité de l’entreprise. L’analysede l’activité de l’entreprise est pri-mordiale lorsque l’on souhaite inves-tir en valeurs mobilières. En effet,selon Warren Buffett, «l’on perd son

Abidjan, capitaleéconomique de laCôte d’Ivoire

1- BenjaminGraham (Londres,8 mai 1894 - 21septembre 1976),économiste amé-ricain du XXe siè-cle, reconnumondialementcomme l'investis-seur le plus douéde la planète.2- Warren Buffet,4ème fortune mon-diale (53,5 mrds$), ClassementForbes 2013.

BANQUES & ASSURANCES

Luis de Guindos, ministre espa-gnol de l’économie, vient de sou-tenir que sur les quelque 50milliards figurant à son bilan, la«Bad bank» espagnole, va céderpour 1,5 milliard d’euros d’actifsen 2013. Il a rappelé que l’activitécommerciale a démarré, en com-mençant par la vente d’actifs im-mobiliers. En effet, la Sareb,structure de défaisance des actifstoxiques des banques espagnoles,espère vendre pour environ 1,5milliard d’euros au cours de cetexercice. Créée l’an dernier pourassainir le bilan des établisse-ments financiers espagnols, fragi-lisés par leur exposition ausecteur immobilier sinistré, laSareb a reçu 36,4 milliards d’eurosd’actifs en provenance des quatrebanques nationalisées (Bankia,CatalunyaCaixa, NovaCaixaGali-cia et Banco de Valencia), puis 14,1milliards en provenance des 4 en-tités plus petites.

Le Projet pour la Santé de l’En-fant (Project Child Health), prévuen Ouganda, au Kenya et en Tan-zanie, va bénéficier d’un finance-ment de 6,25 millions de $ de laStandard Chartered Bank. Cetteassistance financière étalée sur 4ans, permettra aux partenaires duconsortium Institut de la Visionet Mission Chistoffel, ainsiqu’aux ministères de la santé, del'éducation, aux chercheurs et au-tres établissements d'enseigne-ment, d’aider à améliorer la santédes yeux chez les enfants demoins de 15 ans.

La Sareb veut sedélester de 1,5milliard d’euros

Standchart financeun projet sanitaireen Afriqueorientale

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21 mars 2013 Les Afriques . 19

Au Kenya, Diamond Trust Bank(DTB) vient d’annoncer l’ouver-ture de 5 nouvelles succursales.Ces nouvelles implantationss’inscrivent dans le cadre d’unepolitique de proximité. Quatre deces agences sont ainsi établiesdans la région de la côte à Maria-kani, Mtwapa, Lamu et Kilifi et àWestlands, Nairobi. Nasim Devji,directeur général de DTB, qui arappelé que le nombre d’agencescumule désormais à 44 au Kenya,est revenu sur un périmètre quiva de l’Ouganda à la Tanzanie, enpassant par le Burundi, où 3,36milliards de shilling ont été amas-sés contre un objectif de 1,8 mil-liard. L’objectif stratégique de labanque de devenir une banquepanafricaine.

Ouverture de nou-velles agences Dia-mond Trust Bank

Des explications sur le niveau desécurité de la nouvelle série de bil-lets et de pièces de Kwanza ont étédonnées dans la municipalitéEkunha, province de Huambo enAngola, par les experts de laBanque nationale d’Angola (BNA).Cette action rentre dans le cadred’une campagne sur toute l’éten-due du territoire angolais. En effet,le chef du secteur d'études et destatistiques a assuré que des tra-vaux similaires seront effectuésdans les 11 autres communes,pour vulgariser les niveaux de sé-curité et contribuer à la luttecontre la contrefaçon. Au cours decette campagne l’accent sera missur les symboles de sécurité lesplus visibles, telles que la filigrane,les fibres de sécurité, les élémentsHMC ou encore le relief.

Poursuite de la vul-garisation du nou-veau système desécurité monétaire

temps et son argent si l’on investit dansune entreprise dont on ne comprendpas l’activité. Le manager ne se lancerajamais dans une opération de fabrica-tion ou de commercialisation d’un pro-duit s’il n’a aucune idée de ce qu’il faitet si un calcul digne de foi ne le laissepas espérer un profit raisonnable. Il res-tera plutôt à l’écart des affaires où il apeu à gagner et tout à perdre»2.Comment pourrait-on anticiper lespossibilités de croissance et la renta-bilité d’une entreprise si l’on n’a pasune idée bien précise de son activité,c'est-à-dire des perspectives du mar-ché dans lequel elle évolue, du risquede celui-ci, de la structure de la com-pétition ou encore du pouvoir desprincipaux fournisseurs et clients del’entreprise ? Quelle est la part demarché de l’entreprise ? Qu’en est-ildes moyens matériels, humains et fi-nanciers de celle-ci ? Quels sont lesobjectifs stratégiques et les atouts del’entreprise face à ses concurrents ? Ce sont autant de questions quetout potentiel investisseur devrait seposer avant de prendre une déci-sion. Personne n’accepterait deconfier une partie de ses économiesà un inconnu.Le célèbre milliardaire américainWarren Buffett étudie ses cibles d’in-vestissement potentielles à travers leregard d’un business analyste, carpour lui, «le marché peut décider d’ac-corder à une entreprise une valeur plus

Sgbci, banqueleader en Côted’Ivoire

Le manager nese lancerajamais dansune opérationde fabricationou de commer-cialisation d’unproduit s’il n’aaucune idée dece qu’il fait etsi un calculdigne de foi nele laisse pasespérer unprofitraisonnable.

importante que sa valeur réelle».C’est l’une des raisons pour les-quelles notre analyse des banquesivoiriennes cotées à la BRVM, pu-bliée la semaine dernière dans LesAfriques, a débuté sur l’analyse desperspectives macroéconomiques dela Côte d’Ivoire et sur l’analyse dumarché des banques en Côted’Ivoire. La semaine dernière, nousavons mentionné les perspectives decroissance solides du marché ban-caire ivoirien et des conditions éco-nomiques favorables en Côted’Ivoire. Le classement ci-dessous,montrant l’évolution des ressourcesclientèle des banques ivoiriennes de2010 à 2012, confirme que le marchéest bel et bien en croissance. Ces res-sources clientèle en 2012 ont connuune croissance de +6,34%, s’élevantà 3 584,6 milliards de f CFA. Remarquons que les ressources clien-tèle de la Sgbci ont augmenté faible-ment de 0,80% entre 2011 et 2012,s’élevant à f CFA 659,44 milliards. Labanque conserve sa place de leader dumarché quand bien même sa part aitbaissé à 18,40% en 2012. En 2011, laSgbci disposait de 293 928 compteschèque et comptes épargne en 2011contre 278 429 à fin 2010 apparte-nant à 233 672 clientsPar contre, les ressources clientèle dela Bicici ont cru de 14,46% passant àf CFA 353,96 milliards. Cette crois-sance est certainement la consé-

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20 Les Afriques . 21 mars 2013

Ressources Clientèle au 31/12/2010 Ressources Clientèle au 31/12/2011 Ressources Clientèle au 31/12/2012

Rang BanquesMontant

*Part (%)

Rang BanquesMontant

*Part (%)

Rang BanquesMontant

*Part (%)

11 SGBCI 561,91 20,2 1 SGBCI 654,02 19,4 1 SGBCI 659,44 18,40

2 BACI 314,48 11,3 2 BACI 376,52 11,2 2 Ecobank 402,21 11,22

3 Ecobank 298,90 10,7 3 Ecobank 348,80 10,3 3 BACI 376,62 10,51

4 BICICI 292,00 10,5 4 BNI 334,56 9,9 4 BIAO-CI 355,90 9,93

5 BIAO-CI 268,87 9,6 5 BIAO CI 332,53 9,9 5 BICICI 353,96 9,87

6 BNI 245,47 8,8 6 BICICI 309,23 9,2 6 BNI 313,87 8,76

7 SIB 205,33 7,4 7 SIB 286,64 8,5 7 SIB 313,10 8,73

8 BOA CI 142,48 5,1 8 BOA CI 163,81 4,9 8 BOA-CI 204,16 5,70

9 CNCE 79,52 2,9 9 CNCE 106,84 3,2 9 CNCE 108,18 3,02

10 CITIBANK 71,42 2,6 110 Citibank 91,64 2,7 10StandardChartered 95,13 2,65

11 BHCI 52,03 1,9 111Standard Chartered

66,83 2,00 11Bridge Bank Group CI 69,37 1,94

12Bridge Bank Group CI 50,49 1,8 112

Bridge Bank Group CI

57,86 1,7 12 Citibank 63,81 1,78

13Standard Chartered 49,42 1,8 113 BHCI 52,05 1,5 13 BHCI 51,99 1,45

14 BFA 37,25 1,3 114 BFA 47,35 1,4 14Versus Bank 45,28 1,26

15 Versus Bank 34,71 1,2 115 Versus Bank 40,93 1,2 15 BSIC 42,46 1,18

16 Access Bank 29,91 1,1 116 UBA 27,68 0,8 16 UBA 37,14 1,04

17 UBA 19,28 0,7 117 BSIC 24,53 0,7 17 BFA 32,81 0,92

18 BSIC 15,57 0,6 118 Access Bank 23,55 0,7 18 BGFI Bank 22,50 0,63

19 COFIPA 12,41 0,4 119 COFIPA 16,1 0,5 19 BRS 13,94 0,39

20 BRS 6,15 0,2 220 BRS 9,17 0,3 20 COFIPA 11,44 0,32

21 ACCESS 11,31 0,32

TOTAL 2787,57 100 TOTAL 3370,64 100 TOTAL 3 584,6 100

Classement des banques ivoiriennespar Ressources Clientèle 2010-2012

Source : Apbef-CI (*): en milliards de f CFA

BANQUES & ASSURANCES

Page 21: Les.afriques.236

21 mars 2013 Les Afriques . 21

En raison d’un contexte écono-mique «incertain et fragile»,Moody’s a annoncé mercredi 13mars 2013 avoir abaissé de «Stable»à «Négative» la perspective de ladette des banques ABN Amro, NIBCBank et Rabobank. Cela signifie quedans les mois à venir, si la situationse dégradait, alors cette agencepourrait abaisser davantage leurnote. Pourtant ces banques restent«bien capitalisées», selon Moody’squi continue d’octroyer un Aaa auxPays-Bas, avec une perspectiveabaissée de «Stable» à «Négative».

Professeur Benno Ndulu, gouver-neur de la banque centrale de Tan-zanie (Bank of Tanzania) aconfirmé des séances de travail avecles banques communautaires nou-vellement constituées dans la mo-bilisation de fonds auprès desmarchés boursiers et sur les moda-lités d’octroi d’agrément. Il a indi-qué que ces actions visent àprotéger les actionnaires qui atten-dent des retours sur investissementet un mécanisme de sortie facile.Nasama Massinda, directrice géné-rale de l’Autorité des marchés decapitaux et valeurs mobilières, asoutenu que déjà 2 banques com-munautaires ont transmis leurs de-mandes d'approbation. Elle a joutéque les banques ont un prospectusqui montrent clairement le méca-nisme de sortie des actionnaires.

Des pistes pour mo-biliser les fonds enTanzanie

Dépréciationde la note Moody’sde 3 banqueshollandaises

quence de l’application d’une nou-velle stratégie marketing de la banqueincluant l’ouverture de nouvellesagences et la rénovation des an-ciennes. L’année 2012 a été l’annéedu cinquantenaire de la banque, qui adonc mis à profit cette belle occasionpour lancer des campagnes publici-taires et redorer son image. La plusforte croissance du secteur provientde BOA Côte d’Ivoire. Ses ressourcesclientèle ont évolué de 24,63% pas-sées de f CFA 163,81 milliards en2011 à 204,16 milliards en 2012. Lesraisons principales de cette évolutionsignificative sont notamment lapoursuite de la politique d’extensionde son réseau et une orientation stra-tégique de l’offre de crédit en direc-tion des particuliers et des PME.Selon Pierre Vernimmen et PascalQuiry, «d’un point de vue stricte-ment financier, les hommes les plusimportants de l’entreprise sont les ac-tionnaires. Ce sont eux qui choisis-sent les dirigeants et déterminent lastratégie de la banque. Il faut com-prendre qui ils sont et quels sont leursobjectifs». L’actionnaire interneprend un risque à titre personnel,puisque son patrimoine et son re-venu ont la même source : l’entre-prise. Il pourrait donc ne pasprendre les décisions qui s’impo-sent. Mais, l’actionnaire externepossède de nombreux avantages quilui permettent d’établir une bonne

stratégie et politique financièrepour l’entreprise.Les lignes suivantes présentent doncla répartition de l’actionnariat desbanques Bicici, BOA Côte d’Ivoire,Sgbci ainsi que la constitution desmembres des différents conseils d’ad-ministration, sur la base des rapportsannuels de l’exercice 2011. Après laprésentation de l’actionnariat et desdirigeants des banques, concentrons-nous sur le personnel et les moyensmatériels dont le réseau d’agences etde DAB/GAB.Le nombre d’employés de la Bicicide 2007 à 2011 est en baisse, vu le ra-lentissement de ses activités. En2011, 4 agences ont été temporaire-ment fermées pour rénovation. LaBOA a, quant à elle, entamé unephase de recrutement depuis 2009étant donné l’ouverture de 8 agencesdont 7 à l’intérieur du pays au coursde cette même année. La Société Gé-nérale a poursuivi un vaste plan dedéveloppement de son réseau, en ef-fectuant de nombreux recrutements.En 5 années, elle a ajouté 191 per-sonnes à ses équipes.Conscientes du fait que le personneld'une entreprise n'est rien de moinsque le noyau de compétences decelle-ci et qu’un personnel qualifié etbien traité permet d’obtenir de bonsrésultats, les 3 banques ont toutes misen place des mesures incitatives en-vers leurs collaborateurs.

D’un point devue stricte-ment financier,les hommes lesplusimportants del’entreprisesont lesactionnaires.

Une agence Bicicià Abidjan

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22 Les Afriques . 21 mars 2013

La note Standard and Poor’s deNYSE Euronext passe de «A+» à«A», depuis mercredi dernier.L’agence de notation justifie cettebaisse par «les difficultés dugroupe à dégager de la trésorerie»et par «la performance opération-nelle décevante» enregistrée parla société en 2012. Aussi, elle a dé-cidé de la maintenir sous surveil-lance négative le temps d’étudierl’impact de l’offre de rachat del’américain InterContinental Ex-change (ICE) sur le groupe trans-atlantique. S&P ne néglige pas leséconomies de coûts de cette éven-tuelle transaction, mais émet desréserves sur le niveau d’endette-ment de la nouvelle entité.

En décidant de lancer jeudi 14mars, parallèlement à la Journéenationale de l’Audition enFrance, des services innovants etgratuits permettant l’accès auxagences bancaires aux personnessourdes et malentendantes, leCrédit agricole réalise une pre-mière en France. Quel que soitleur mode de communication, cespersonnes handicapées aurontun accès dans 300 agences de cegroupe bancaire, notammentdans les succursales du Créditagricole Centre-est et ses réseauxspécialisés (agences entreprises,gestion de patrimoine), sesagences à distance (plateformestéléphoniques assurance, crédit,bourse), qui seront équipées. Cesmalentendants seront en contactavec un interprète (langue dessignes) ou un transcripteur(Transcription instantanée de laparole).

S&P abaisse la notede NYSE Euronext

Des agences CréditAgricole adaptéesaux sourds etmalentendants

BANQUES & ASSURANCES

59% 32%

8%

1%

Actionnariat de BICICI

BNP PARIBAS BDDI PARTICIPATIONS

BRVM

PROPARCO

BNP PARIBAS SA

Actionnariat de la BICICIBNP PARIBAS BDDI PARTICIPATIONS 59,05 %

32,51 %

PROPARCO 7,70 %

0,74 %

Actionnariat de BOA Côte d’IvoireBOA West Africa (sous holding du groupe BOA) 55,51%

BRVM 29,37%BOA Group S.A 7,19%ATTICA S.A 3,11%AGORA HOLDING 2,47%Bank Of Africa Bénin 2,35%

56% 29%

7% 3%

3% 2%

Actionnariat de BOA Côte d'Ivoire

BOA West Africa (sous holding du groupe BOA)

BRVM

BOA Group S.A

ATTICA S.A

AGORA HOLDING

Bank Of Africa Bénin

BRVM

BNP PARIBAS SA

Groupe Société Générale 55,10%

BRVM 31,92 %Groupe Allianz 8,66%The Bank of New York Brussels 1,75%Société Générale Financial S.H 1,41%Barclays Mauritius 0,73%Autres actionnaires 0,43%

Actionnariat de la SGBCI

55% 32%

9%

2% 1%

1%

0%

Actionnariat de la SGBCI

Groupe Société Générale

BRVM

Groupe Allianz

The Bank of New York Brussels

Société Générale Financial S.H

Barclays Mauritius

Autres actionnaires

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21 mars 2013 Les Afriques . 23

Pour rembourser les participa-tions silencieuses restantes del’Etat fédéral et de l’assureur Al-lianz dans son capital, Commerz-bank, 2ème banque allemande, aannoncé mercredi 13 mars 2013,une augmentation de capital de2,5 milliards d’euros. A l’issue decette opération, devant être ap-prouvée par l’assemblée généraleordinaire, le 19 avril, la part di-recte de l’Etat dans le capital de-vrait passer sous les 20%, contre25%. A noter que la participationsilencieuse de 750 millions d’eu-ros détenue par Allianz, émanaitdes parts que l’assureur détenaitdepuis sa vente de Dresdner Bankà Commerzbank en 2008.

Il ressort des 2 enquêtes «Satis-faction- clients», menées respecti-vement par le cabinet de conseilBain & Company et l’institut desondage Opinion Way, auprès declients bancaires français, queBoursorama Banque est notéeN°1. L’échantillon portait sur 22banques et 8 100 clients. Ces ré-sultats, publiés jeudi 14 mars parBoursorama, révèlent que Bour-sorama Banque a enregistré un«Net Promoter Score» de +51 %se positionnant ainsi comme lapremière banque en France surcette mesure, la moyenne du sec-teur bancaire s’élevant à -13%.

Boursorama,banque plus popu-laire de France

Augmentation decapital à Commerz-bank

La composition des membres du Conseil d’administration, sur la base des rapports del’exercice 2011, est la suivante :

Au 31 Décembre 2011, le conseil d’administration de la banque se présente ainsi :

M. SEYDOU ELIMANE DIARRA Président du conseil d’administration

M. Jacques-Henri WAHL Conseiller du Président du Groupe BNP ParibasAdministrateur

M. Jean-François FICHAUX Responsable Afrique Océan Indien BNP ParibasAdministrateur

M. Amadou KANE PDG de la BICIS, Administrateur

M. Fabien RIGUET Administrateur / Directeur Général

M. Pathé DIONE Administrateur, UA VIE

M. Gérard MANGOUA Administrateur

M. Philippe SECHAUD AdministrateurM. Jean-Paul PICOT représentant BNP PARIBAS/BDDI Participations

Adjoint au Responsable Afrique Océan Indien de BNP Paribas / Administrateur

M. Julien LEFILLEUR Représentant Afrique de l’Ouest PNB Paribas

BICICI

BOA Côte d’Ivoire

Monsieur Fabien Riguet a pris la direction de la banque, après le départ de M. JeanFrançois Fichaux en Octobre 2010.

Au 7 mars 2012, le Conseil d’Administration, de 10 membres, est composé de :

Madame Lala Moulaye est la directrice générale de Bank of Africa-Côte d’Ivoire(BOA-CI) depuis 2007 et la première femme à présider le Club des dirigeants de banqueset établissements de crédit d’Afrique.

M. Paul DERREUMAUX Président du conseil d’administration (Fondateur du groupe BOA)

M. Benoît MAFFON Administrateur, BOA BENIN

M. Francis SUEUR Administrateur, BOA BENIN

M. Ousmane DAOU Administrateur

M. Léon NAKA AdministrateurM. Noël Yawo EKLO PDG de Cauris Management (fonds de capital–investissement)

M. Tiémoko KOFFI Administrateur, Président du bureau national de la Fondation BOA

M. Mamadou KA Directeur des Participations, BOA Group

M. Mamoun BELGHITI Administrateur Directeur Général Délégué, BMCE Bank

M. Mohamed BENNANI Président directeur général du groupe BOA depuis le 01 Janvier 2011.

Au 31 Décembre 2011, le Conseil d’Administration se présente comme suit :

M. Tiémoko Yadé COULIBALY Président du conseil d’administration

M. Bernado Sanchez INCERA Administrateur, Directeur général délégué du GroupeM. Jean Louis MATTEI Ancien directeur de la Banque de détail à l’international du Groupe

M. Patrick RENOUVIN Directeur des Systèmes d’information de La Banque Postale, France

M. Patrick LE BUFFE Administrateur, représentant la Société GénéraleM. Frédéric BACCELLI Administrateur, représentant la Société ALLIANZM. Tchétché N’GUESSAN Ancien administrateur de la BAD pour la Côte d’Ivoire

Monsieur Bernard LABADENS Administrateur, Directeur Général

Monsieur Tiémoko Yadé Coulibaly a travaillé à la BCEAO jusqu'en 1974, avant dediriger la Société générale de banques en Côte d'Ivoire (SGBCI) de 1975 à 1999.

SGBCI

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24 Les Afriques . 21 mars 2013

BanquesNombre d’agences en service (Abidjan et Villes de l’intérieur) DAB / GAB

en 20122007 2008 2009 2010 2011 2012

BICICI 23 25 27 27 23 31 -BOA-CI 09 11 18 20 20 21 25SGBCI 33 41 45 48 56 60 72

Réseau d’agences et DAB/GAB

Evolution des effectifs

BICICI 531 525 515 515 490

BOA Côte d’Ivoire 134 151 152 206 -

SGBCI 750 841 894 924 941

Banques / Années 2007 2008 2009 2010 2011

En décembre 2007, la Bicici a décidéde verser une prime exceptionnelle àses employés et a mis sur pied un sys-tème de rémunération variable aumérite. En fin 2009, l’augmentationde 3,60% des frais de personnel étaitdue essentiellement à la révision dessalaires et l’augmentation du taux decotisation à la mutuelle du personnel(+103 millions de f CFA). Cetteannée 2012, année du cinquante-naire, la Bicici a encore affirmé saconsidération à l’égard de ses mem-bres, vu la tenue en Côte d’Ivoire de la«Réunion Afrique» de tous les direc-teurs généraux de la zone et de la di-rection International Retail Bankingle 26 septembre 2012. Chaque année, depuis plus de 25 ans,le Groupe BOA embauche et formede jeunes diplômés, dont certainssont aujourd’hui les plus hauts Res-ponsables de ses Banques. Vu les per-formances réalisées par cette banque,plus jeune que la Bicici et la Sgbci,nous concluons qu’elle possède unpersonnel qualifié et dynamique.D’ailleurs, chaque année, au mois demai, les cadres des différentesbanques du groupe participent auxRencontres Bank Of Africa. Il y a 3ans, elles se sont déroulées à Abidjan.Pour préparer son avenir et répondreen permanence à l’évolution de sesbesoins stratégiques, le groupe So-ciété Générale se doit de détecter, dé-velopper et fidéliser ses collaborateurs

talentueux. Composante clé du pro-gramme de transformation «Ambi-tion SG 2015», la démarche «Talents»a été formalisée en 2010. Sa finalitéest d’identifier la relève managérialeet la préparer à faire face aux défis dedemain. La Sgbci n’a donc cessé derecruter un personnel de plus en plusjeune, issu pour la plupart des meil-leures écoles ivoiriennes et interna-tionales, notamment via le «businessinternational game Citizen Act». Sasignature «Développons ensemblel’esprit d’équipe» est un engagementà mobiliser les compétences et l’éner-gie de tous ses collaborateurs pourmériter pleinement la confiance deses clients. Au bout de 5 ans, la Géné-rale et la BOA ont presque doubléleur réseau d’agences. L’on entend souvent dire qu’il estquelquefois utile de se retourner versle passé d'une entreprise pour mieuxcomprendre ses stratégies actuelles etfutures. Dans la suite notre étude,nous donnerons un aperçu de l’his-torique de chacune des banques, bienavant de présenter les ambitions stra-tégiques de chacune d’elles.

Historique de la BiciciLa Banque Internationale pour leCommerce et l’Industrie en Côted’Ivoire (Bicici) est née en Avril1962, avec un capital de 200 mil-lions de f CFA. Filiale du GroupeBNP Paribas, créé le 23 Mai 2000

La cession des parts de RoyalBank of Scotland (RBS), contrô-lée par l’Etat britannique depuisson sauvetage durant la crise fi-nancière, dans l’assureur DirectLine, a rapporté, mercredi der-nier, 580 millions d’euros. Labanque britannique a précisé queles 252,3 millions d’actions, soit17% du capital qu’elle détenait,ont été cédées à 2,01 pencel’unité, pour une recette brute de507 millions de livres (environ580 millions d’euros), si l’optionde sur-allocation est intégrale-ment souscrite. Sa part dans Di-rect Line se situe désormais à48,5%, sachant qu’une part de34,7% du capital avait été intro-duite en Bourse en octobre.Pourmémoire, d’après l’exigence duplan de sauvetage de la Commis-sion européenne en 2008, l’Etatbritannique était dans l’obliga-tion de céder le contrôle de Di-rect Line avant la fin de cetteannée et devra céder son entièreparticipation avant la fin 2014.

Byron Haynes, PDG de Bawag,vient de signifier que cettebanque sera la première en Au-triche à rembourser une partie del’aide de l’Etat perçue en 2009(550 millions d’euros et une ga-rantie de 400 millions d’euros surles actifs menacés de déprécia-tion), lors de la crise financière etéconomique. Au deuxième tri-mestre 2013, elle règlera une 1èretranche de 50 millions d’euros àl’Etat autrichien. Pour rappel, auplus fort de la crise, l’Autricheavait adopté un plan de 100 mil-liards d’euros de garanties etd’aides au secteur bancaire.

Cession de 17% deDirect Line par RBS

Bawag, premièrebanque à rembour-ser l’Etat autrichien

BANQUES & ASSURANCES

Au bout de 5ans, la Géné-rale et la BOAont presquedoublé leurréseaud’agences.

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21 mars 2013 Les Afriques . 25

par la fusion de BNP (1966) et Pa-ribas (1998), la Bicici est l’une desplus anciennes institutions finan-cières de Côte d’Ivoire.La banque a été admise à la cote dela BRVM le 16 Septembre 1998, avecle code symbole BICC. Son coursd’introduction était de 34 000 f CFA,avec 1 666 667 titres émis (56 666 678000 frs). Sa capitalisation boursièreau 16 Novembre 2012 (date de notreétude) était à 64 166 679 500 f CFA etson cours actuel à 38 500 f CFA. Au28 Février 2013, la capitalisationboursière de la Bicici s’élève à f CFA70 166 680 700 et le cours de l’actionBICC à 42 100 f CFA.

Historique de BOACôte d’IvoireNée du rachat d'UBCI-Banafrique àAbidjan en 1996, Bank Of AfricaCôte d’Ivoire est le fruit d'une vo-lonté d'extension et d'intégration duGroupe Bank Of Africa à l'échelleouest-africaine. Fruit d’une néces-sité historique, la Bank Of Africa estnée fin 1982 à Bamako, quasimentsans appui extérieur, après le constatd’un système bancaire francophonecomprenant que des filiales debanques françaises ou des banquesd'État en butte à d'importants pro-blèmes de gestion.BOA Côte d’Ivoire a été admise à lacote de la BRVM le 07 avril 2010, avec

le code symbole BOAC. Son coursd’introduction a été fixé à 28 565 fCFA, avec 600 000 titres émis (17 139000 000 f FCA). Sa capitalisationboursière actuelle au 16 novembre2012 est à 25 200 000 000 f CFA etson cours au à 35 000 f CFA. Au 28février 2013, la capitalisation bour-sière de la banque est à f CFA 23 400000 000 et le cours de l’action BOACà f CFA 39 000.

Historique de la SgbciLa Société Générale de Banques enCôte d’Ivoire (Sgbci) est née le 23 no-vembre 1962, après une reconversionprofonde de l’activité de la succursaleivoirienne du groupe Société Géné-rale (groupe né en mai 1864 enFrance) ouverte depuis 1941.Avec le code symbole SGBC, sonadmission à la cote de la BRVMdate du 16 septembre 1998. Soncours d’introduction à la BRVMétait à 15 790 f CFA avec 3 111 111de titres émis (49 124 442 690 f CFAà l’introduction en Bourse). Soncours au 16 novembre 2012 était à60 870 f CFA et sa capitalisationboursière actuelle à 189 373 326 570f CFA. Au 28 février 2013, le coursde l’action SGBC s’élève à 67 990 fCFA et sa capitalisation boursière àf CFA 211 524 436 890.

Aurelie Yapi,Analyste financier à Abidjan

BOA, banque néeà Bamako, afficheses ambitionsouest-africaine

Depuis lundi dernier, Pamiga (Par-tageons le meilleur de la microfi-nance) a procédé, à Dakar, capitaledu Sénégal, au lancement des acti-vités de son Bureau pour l’Afriquede l’ouest et du centre. Pour cetteinstance, créée par des personnali-tés et institutions reconnues du sec-teur de la microfinance en Afrique,le but est d’améliorer l’impact decette branche en milieu rural et pé-riurbain en Afrique. Confirmationde Renée Chao-Beroff, directricegénérale de Pamiga, qui a suggéré lamise en place d’un bon systèmed’informations de gestion.

Duo, deux tours, hautes respecti-vement de 175 et 115 mètres, del’architecte Jean Nouvel, qui de-vraient s’élever dans le ciel deParis depuis la tour Montpar-nasse, au milieu des années 70, ontde fortes chances de voir le jour,grâce à un éventuel investissementde la Caisse de dépôt du Québec.Cette dernière vient de dévoileravoir signé une promesse d’achatdes droits pour les construireentre 2018 et 2020. Meka Brunel,Vice-présidente Europe de Ivan-hoé Cambridge, branche immobi-lière de la Caisse de dépôt duQuébec, a tout de même, précisé àl’AFP que l’investissement de plu-sieurs centaines de millions d’eu-ros est soumis à la conditionsuspensive d’une pré-commercia-lisation de la moitié des 105000m². De prime abord ce groupe nesemble pas s’émouvoir des diffi-cultés que rencontrent actuelle-ment certaines tours à trouver deslocataires dans le quartier d’af-faires de la capitale française.

Investissement de laCaisse de dépôt duQuébec dans 2 toursà Paris

Pamiga Microfi-nance à Dakar

Née du rachatd'UBCI-Banafrique àAbidjan en1996, Bank OfAfrica Côted’Ivoire est lefruit d'unevolontéd'extension etd'intégrationdu GroupeBank Of Africaà l'échelleouest-africaine.

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26 Les Afriques . 21 mars 2013

Afrique Terre promise pour les sukuksAttention à sous-estimer le rapport coûts/bénéficeset les obstacles politiques juridiques. Les paysafricains candidats à l’émission des sukuks ont-ils bienbalisé le terrain ? Quid de l’appétit des investisseursdes pays du Golfe pour le risque africain halal ?

A u courant 2012, les émis-sions de titres sukuks sou-verains et quasi-souverains

ont atteint 115 milliards de dol-lars, relève un rapport de Standard& Poor’s. La nouveauté consistedésormais à voir l’émergence denouveaux émetteurs souverains endehors des pôles classiques des paysislamiques d’Asie du Sud-Est et duConseil de coopération du Golfe.En effet, des pays non musulmanscomme le Royaume Uni et laFrance devraient se positionner surce créneau. Cela, même s’il est ditque le rapport coûts-bénéficesajouté à certains obstacles poli-tiques et juridiques tend parfois àannihiler les avantages d’une telleémission par rapport à celle d’uneobligation classique. Dernièrement,il est question de l’arrivée des paysafricains dans cette promise des su-kuks. C’est vrai pour l’Afrique duNord post printemps arabe où l’in-fluence grandissante des partis isla-mistes a remis la finance islamiqueau goût du jour. C’est encore vrai

pour des pays d’Afrique subsaha-rienne présentant des taux de crois-sance élevé et d’importants besoinsd’investissements, notamment dansles infrastructures. Or jusqu’à pré-sent, seuls la Gambie et le Soudan(deux pays non notés par lesagences) émettent régulièrementdes sukuks à court terme. Le pro-chain sur la liste pourrait bien êtrel’Afrique du Sud dont le Trésor aannoncé, courant 2012, l’émissiond’une première obligation souve-raine islamique. Si cette promessese concrétisait, le pays de Mandelasera ainsi le deuxième non musul-man à faire une émission d’obliga-tion sur le marché islamique. Lepremier fut le land allemand deSaxe-Anhalt qui a émis une obliga-tion islamique de 100 millionsd’euros au début des années 2000.D’autres pays africains ont multi-plié les effets d’annonce sansconcrétisation à ce jour. C’est le casdu Nigéria, le pays le plus peupléd’Afrique, plus grand exportateurde pétrole et deuxième économique

Des emissions desukuks à 115 mrds$ en 2012

Des pays nonmusulmanscomme leRoyaume Uniet la Francedevraient sepositionner surce créneau.

Afin d’aider le Malawi à financerl’irrigation et des projets de réhabi-litation de routes, la Banque afri-caine de développement (BAD)vient d’approuver des subventionset des prêts pour un montant de 73millions de dollars. Dans le detail,39,98 millions de dollars de subven-tions pour financer l'irrigation à pe-tite échelle et des projets à fortevaleur ajoutée émaneront du fondsGlobal Agriculture et sécurité ali-mentaire (GAFSP) pour 39,6 mil-lions de $ et du Fonds africain dedéveloppement (FAD), avec unecontribution de 0,38 million de $. Acela s’ajoute un prêt concessionnelde 33,2 millions de $ pour financerla réhabilitation de la route entreMzuzu et Nkhata Bay, un des grandsaxes routiers prioritaires dans leprogramme du gouvernement.

Financements BADau Malawi

Le constructeur automobile PSAPeugeot Citroën a cédé la totalité desa participation dans BNP Paribas,soit environ 4 millions d’actions re-présentant 0,32% du capital de labanque française, pour quelque 177millions d’euros, selon un commu-niqué publié jeudi. Le groupe, enpleine restructuration en France, aexpliqué que cette décision s’inscri-vait dans le cadre de la gestion ac-tive de son bilan. Il ne détient plusd’action BNP Paribas. Les 4.004.695actions vendues ont été cédées jeudiau prix de 44,24 euros par titre lorsd’un placement privé. A 14h38(13h38 GMT), le titre BNP Paribasvalait 44,55 euros à la Bourse deParis, en hausse de 1,90% dans unmarché en progression de 0,82%.

Cession des partsPSA dans BNP

BANQUES & ASSURANCES

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21 mars 2013 Les Afriques . 27

du continent, fort de 140 millionsd’habitants. Fin 2011, la banquecentrale de ce pays annonçait sonintention d’émettre des sukuks.C’est resté lettre morte. Au mêmemoment, le Sénégal annonçait sonintention d’émettre 200 millions dedollars libellés, selon les principesde la charia. La Mauritanie (nonnotée) emboîtait le pas en 2012. Or,aucun de ces projets n’a encore vule jour, ni en Afrique du Sud ( endevise, BBB/négative/A-2 en mon-naie locale), ni au Nigéria (BB-/Sta-ble/B), encore moins en Tunisie(BB-/négative/B) et au Sénégal(B+/négative/B).Dans cette course aux Sukuks, il sepourrait bien que les pays d’Afriquedu Nord soient les premiers à dé-gainer poussés à la fois par uncontexte politique favorable et pardes finances publiques en besoin derenflouement, confrontés qu’ilssont à l’alourdissement de leurs dé-ficits budgétaires et courants. Cettesituation pourrait les inciter à ac-croître et à diversifier leur base de fi-nancement, alors qu’ils ont déjàaccès au financement officiel etprivé classique.Ainsi le gouvernement égyptien arécemment présenté un projet de

loi pour autoriser l’émission de su-kuks, afin de combler l’importantdéficit budgétaire du pays, ainsi quele déficit courant. De même en Tu-nisie, la loi de finances 2013 prévoitde compenser partiellement le dé-ficit budgétaire par l’émission desukuks. Si le Maroc devait avoir re-cours au marché de capitaux isla-miques, «ce serait pour des motifsdavantage politiques que budgé-taires» relève l’agence.Dans l’ensemble, les émissions desEtats africains pourraient s’adresserà des investisseurs des pays duConseil de coopération du Golfe oude la Banque islamique de dévelop-pement (BID, seul émetteur sukuknoté triple A, comptant 22 de ses 56pays-membres en Afrique), suscep-tibles de rechercher des optionsd’investissement conformes à laSharia. En outre, les pays du CCGaffichent de confortables excédentsde leur balance courante, ce qui enfait des investisseurs potentiels dansles sukuks d’autres régions.

La situation dans le GolfeDans les pays du CCG, l’année 2013doit enregistrer d’importantesémissions d’obligations islamiquesdes banques de la région. Déjà sur la

Dans cettecourse auxSukuks, il sepourrait bienque les paysd’Afrique duNord soient lespremiers àdégainerpoussés à lafois par uncontextepolitiquefavorable etpar desfinancespubliques enbesoin derenflouement.

Un vent de sukuksperceptible enAfrique du nord

Sergio Ermotti, directeur générald’UBS, premier établissement ban-caire de la Suisse, a perçu une rému-nération totale de 8,9 millions defrancs suisses, soit 7,2 millions d’eu-ros. C’est ce qui est ressorti du rap-port annuel 2012, publié jeudi 14mars 2013. Dans le détail, à son sa-laire de base de 2,5 millions defrancs suisses, se sont ajoutées di-verses primes. Cette banque défraiede nouveau la chronique, après lescandale lié aux pertes de courtage,imputées au trader Kweku Adoboli,qui avait coûté à d’Oswald Grübel,ex-Dg, son poste.

Salaire monstre duDG UBS

Dans une lettre adressée, cesjours-ci, à Annette Vilhelmsen,ministre danoise du commerce etde la croissance, par un Comitéprésidé par Michael Moeller, ilressort que 6 banques ont étéidentifiées comme systémiques.En plus clair, cela traduit queleurs faillites pourraient mettretout le système bancaire du Dane-mark en péril, et qu’il faille aug-menter leurs fonds propresréglementaires (le Tier 1 devraitpasser de 1 à 3,5% de leurs actifs àrisques pondérés). Il s’agit deBRFkredit, Danske Bank, JyskeBank, Nykredit, Nordea BankDanmark et Sydbank. Pour mé-moire, le Tier 1 consiste en la par-tie jugée la plus solide descapitaux propres des banques,dans la mesure où, il leur permet-trait de résister aux brusqueschocs financiers.

Six banquessystémiques auDanemark

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période 2011-2012, ce type d’émis-sions représentant 50% du volumedes obligations à rendement fixe.Les banques des Emirats arabes unistiennent le lead, devant le Qatar. Latendance est aux émissions à longterme. Le marché est devenu plus li-quide avec l’entrée des banquesconventionnelles dans le jeu, étant àla recherche de diversification deleurs sources de financement. Ainsien 2011, les conventionnelles quesont Abu Dhabi Commercial Bank,HSBC Middle East et First GulfBank ont émis pour l’équivalent de1,65 milliards de dollars soit 59%du montant des émissions totales dela région. En 2012, la part desbanques conventionnelles a atteint2,7% dans le marché primaire desukuks, en augmentation de 41%.Parmi les émissions majeures en2012, celle de la National Bank ofAbu Dhabi, qui a émis 165 millionsde dollars en «Ringgit», monnaieMalaisienne. La Qatar Islamic Banket la Qatar International islamicBank ont émis respectivement dessukuks pour 750 millions et 700millions de dollars émis dans cettemonnaie. La Bank Saudi Fransi aprocédé à deux émissions à respec-tivement 507 et 700 millions dedollars en monnaie saoudienne et

en dollar. Idem pour la Saudi Bri-tish Bank qui a émis 400 millionsde dollars. La plus grosse opérationrevenant à Abu Dhabi Islamic Bankqui a émis 1 milliard de dollars enriyal saoudien. En tout, les banquesdu Golfe ont émis l’équivalent de6,7 milliards de dollars en 2012, unexercice où les investisseurs, décou-ragés par les taux d’intérêt bas dansla finance classique, ont eu ten-dance à migrer vers les sukuks à larecherche de rendements élevés.Les émissions de sukuks dans lemonde totalisent, elles, 15 milliardsde dollars, en hausse de 166% parrapport à 2012.Pour l’année en cours, les projec-tions de S&P tablent sur au moins100 milliards de dollars de nouvellesémissions. L’on se dirrige vers uneinterdépendance accrue entre lespays du Golfe et ceux de l’Asie duSud-Est compte tenu de l’augmen-tation du nombre d’acteurs trans-frontaliers. Pour sa part, la monnaiemalaisienne, le ringgit, est en trainde s’imposer comme la devise de ré-férence des émissions islamiques. En2012, les émissions non malai-siennes en ringgit ont rattrappé lesémissions malaisiennes dans cettemonnaie, une grande première.

Tarek Halem, Le Caire

Des centainesde milliards de $mobilisés

La tendanceest auxémissions àlong terme. Lemarché estdevenu plusliquide avecl’entrée desbanques con-ventionnellesdans le jeu.

Au Zimbabwe, les syndicats d’agri-culteurs ont menacé de révéler lescompagnies d’assurance qui rechi-gnent à verser aux souscripteursles primes qui leur sont dues. Plu-sieurs plaintes de cultivateurs detabacs suite aux retards de dédom-magements de compagnies d'assu-rance ou de refus d’indemnisationexpliquent cette sortie des mem-bres de la Zimbabwe FarmersUnion. Berean Mukwende, 2èmeVice-président de cette corpora-tion d’exploitants agricoles, a jus-tement exhorté les victimes àdénoncer les compagnies d'assu-rance incriminées, afin que desanctions soient prises.

Les agriculteurszimbabwéens tan-cent les compagniesd’assurance

Aminata Mbengue Ndiaye, mi-nistre sénégalaise de l’élevage, quia présidé, la semaine dernière,l’ouverture des travaux du Co-mité de pilotage consacrant le dé-marrage du processus devantdéboucher sur l’élaboration et lavalidation d’un Code pastoral, aassuré les professionnels et autresdécideurs, quant à une très pro-chaine sécurisation du foncierpastoral. La ministre a aussi sou-tenu que ce document rendraopérationnelle la loi agro-sylvo-pastorale et permettra d’actuali-ser l'arsenal de textes législatifs etréglementaires régissant les res-sources pastorales du Sénégal.

Nouveau Codepastoral en gesta-tion au Sénégal

BANQUES & ASSURANCES

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ENTREPRISES ET MARCHÉS

Côte d’Ivoire En mode bouillon d’initiativesCompétitivité des industries. Débordante d’ambitionactuellement, la Côte d’Ivoire fourmille d’initiatives pourassurer son positionnement comme base deproduction la plus compétitive dans la zone Cedeao.

Elaboration d’une stratégie na-tionale d’exportation par-ci,adoption d’un nouveau Code

d’investissement par-là, création d’unguichet unique de création d’entre-prise là-bas, prise de mesures tendantà renforcement l’environnement desaffaires suivant les critères «Doing Bu-siness» ailleurs, préparation à la miseen place d’un dispositif cadre desnormes SAFE de l’Organisation mon-diale des Douanes (OMD) d’autrepart …, la Côte d’Ivoire bouillonned’initiatives. Et toutes visent, a priori,de paver le chemin de l’élévation dupays au rang des nations émergentes àl’horizon 2020. Une perspective qui,de l’avis de Joseph-Désiré Biley, prési-dent de la Fédération nationale desindustries et services de Côte d’Ivoire(Fnisci), «impose que la Côte d’Ivoireopère un réel redressement de sonéconomie et tout particulièrement deson industrie».

Pas d’économie forte, sansindustrie compétitiveIl n’existe pas d’économie forte qui ne

soit adossée à une industrie compéti-tive, puissante et socialement perfor-mante. Les autorités publiquesivoiriennes et le secteur privé nationalsurfent sur les ressources financièresdu Programme d’appui au commerceet à l’intégration régionale (Pacir), -fi-nancé par l’Union européenne (UE)à hauteur de ... milliards de f CFAdans le cadre de l’Accord de partena-riat économique signé en novembre2008-, pour tenter de consolider lepotentiel industriel du pays. A ceteffet, Jean Claude Brou, le très prag-matique ministre ivoirien de l’indus-trie, a choisi de redonner de l’allant auprojet d’un programme national derestructuration et de mise à niveau(Pnrmn) des PME industrielles. Cette option réjouit le secteur privé.La Fnisci et la Chambre de commerceet d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI) l’applaudissent. Elles y lisent, sansdoute, une piste de réponse concrète àla problématique de l’appui judicieuxà apporter aux entreprises ivoiriennesdurement éprouvées par la longuecrise dans laquelle le pays a été plongé

Il n’existe pasd’économieforte qui nesoit adossée àune industriecompétitive,puissante etsocialementperformante.

Daniel KablanDuncan, Premierministre ivoirien

Abdoulaye Baldé, ministre sénéga-lais de l’agriculture et de l’équipe-ment rural, a récompensé, mardidernier, les 16 meilleurs produc-teurs et productions de la zoned’intervention du Projet d’appuiaux filières agricoles (PAFA), pourla campagne 2012/2013, notam-ment dans les régions de Diourbel,Fatick, Kaffrine et Kaolack.Confirmation de l’Agence depresse sénégalaise (APS), qui a in-diqué que la cérémonie des Episd’Or, initiée par le FAPA, s’est dé-roulée en marge de la 14ème édi-tion de la Foire internationale del’agriculture et des ressources ani-males (Fiara).

Pour son potentiel d'investisse-ment dans les secteurs des mineset de l’exploration, la Namibie aété classée au 3ème rang africain.Après le Botswana (17ème mon-dial), à la première place dans cerécent classement de l’InstitutFraser de sociétés minières, sui-vent successivement en Afrique, leMaroc (25ème mondial), la Nami-bie (30ème mondiale), la Maurita-nie (36ème) et la Guinée (54ème). Parrapport au classement de l’annéedernière, la Namibie, qui étaitclassée au 45ème rang, gagnequelques places.

Récompenses auxmeilleurs exploi-tants agricoles duSénégal

La Namibie, au 3ème

rang des investisse-ments potentiels mi-niers en Afrique

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Luís Almagro Lemes, ministreuruguayen des affaires étrangères,vient d’annoncer à Luanda, queconformément à un accord à si-gner très prochainement entre sonpays et l’Angola, ce dernier pourraenvoyer en Uruguay jusqu’à 4 li-vraisons de pétrole par an. A noterque, les 2 pays ont élaboré et pré-paré un accord dans le domainedes biocombustibles.

Nan Jiang Africa Resources Ltd,consortium sino-zimbabwéen,vient d’annoncer la découverted’un filon de diamants dans qua-tre cheminées kimberlitiques àDevuli Ranch dans le village deBudzi, district de Bikita, dans laprovince de Masvingo, située dansle Sud-Est du Zimbabwe. Cettecompagnie, qui s’activait à exploi-ter de la tantalite, est donc tombéesur du diamant d’origine alluvialeou du diamant kimberlite. GiftChimanikire, Vice-ministre zim-babwéen des mines, a soulignéque cette compagnie a alors intro-duit une demande de licence l’ex-ploitation du minerai. Unedemande qui est en train d’êtreétudier, a-t-il ajouté.

Potentielle haussedes exportations an-golaises de pétrolevers l’Uruguay

Découvertes de dia-mants à Bikita

mais qui, doivent accroître leurs ca-pacités productives et d’accès auxmarchés régionaux et internationauxet élever leur contribution à l’émer-gence de la Côte d’Ivoire nouvelleprojetée par le gouvernement. «Ils’agit d’un des rares programmes d’ap-pui direct aux entreprises», se satisfaitdonc Djibo Nicolas, successeur deJean-Louis Billon, à la présidence dela CCI-CI. Il prévient, toutefois, quela consolidation du potentiel indus-triel en point de mire du projet, fait de«la transformation accrue de nos res-sources minières et agricoles, notam-ment grâce au renforcement descapacités des PME/PMI dans les fi-lières non traditionnelles qui ont unevocation exportatrice avérée une despriorités principales».

Déclin de la productionmanufacturière à résorberEn effet, malgré le statut de locomo-tive économique de la Côte d’Ivoireau sein de l’Uemoa, la productionmanufacturière du pays est en déclinpar rapport, notamment, aux éco-nomies phares de la partie subsaha-rienne de l’Afrique. La crisemilitaro-politique de 2002 à 2011 aeu aussi pour prix un amoindrisse-ment des capacités productives ma-nufacturières ivoiriennes. «Pourautant, le secteur industriel du pays

Directiongénérale desdouanes àAbidjan

La Côted’Ivoire trôneau 8ème rangdes puissancesindustriellescontinentales.

reste le plus diversifié de la Cedeao»,relève Doris Hribernigg, représen-tante de l’Onudi en Côte d’ivoire. LaCôte d’Ivoire trône au 8ème rangdes puissances industrielles conti-nentales derrière : l’Afrique du Sud,l’Egypte, le Nigéria, la Tunisie, leMaroc, l’Algérie et le Soudan. Elleentend améliorer ce rang. Les effetsconjugués du Pnrmn et de la my-riade d’initiatives en implementa-tion devraient contribuer à cela. Acondition tout de même, d’une co-hérence politique dans ces initiativeset d’une concordance des actions endécoulant avec les objectifs de déve-loppement déclamés.

Les entreprises sous pressionLe climat économique n’est pas desplus avenants pour les entreprisesivoiriennes en ce début d’année. Lespouvoirs publics, en contradictionavec les discours officiels convenus,paraissent bien plutôt tout vent de-hors contre. Là, c’est l’administration fiscale quiaménage une taxe spéciale sur les pro-duits plastiques et les films qui, à lapratique, s’avère une arme dévasta-trice de trésorerie pour certaines in-dustries. Ou c’est le ministère del’environnement, de la salubrité ur-baine et du développement durablequi brandit l’épée d’une «interdiction

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de la production, de l’importation, dela commercialisation, de la détentionet de l’utilisation des sachets plas-tiques sur l’ensemble du territoire na-tional» sur la tête de l’industrieplastique ivoirienne comme armeidoine pour aller en guerre contre la«dégradation de valeur esthétique desespaces publics en milieu urbain,rural et marin». Ailleurs, c’est le Portautonome d’Abidjan (PAA) qui pro-cède à une augmentation vertigineuse(plus de 2000% en moyenne) du tarifde la redevance ISPS, certes applica-ble exclusivement que sur les naviresmais, que les consignataires ont vitefait de répercuter intégralement dansun joli méli-mélo sur les entreprises.Ou encore c’est le gouvernement quidécide de revaloriser et d’uniformiserle barème de la redevance industrielleen partant d’une référence de tarifsdéduits d’estimations du coût de re-vient de la construction d’une nou-velle zone. Sinon c’est le Districtd’Abidjan, qui dans une interpréta-tion volontairement élastique de lapublicité mobile, soumise aux taxes,dont il a la charge de la collecte auprèsdes entreprises, soumet ces dernières àune pression forte…Le chapelet des actions et mesures en-treprises par les pouvoirs publics etqui alimentent l’inquiétude des opé-rateurs économiques se consolide au

Gare à une fortepression fiscale

Libéria, un pays qui vit une pé-riode post-conflit, attache une at-tention particulière au secteurénergétique, capitale dans la re-construction. Dans cette perspec-tive, Sebab (Scandinavian ElectroBuild), compagnie suédoise degénie électrique, accompagne cepays dans la première étape dansla production d’énergie élec-trique. Ensuite, une série d’ac-cords de coopération ont étérécemment conclus avec ElectroMechanical Engineering (EME)pour accroître la production.Confirmation de Thomas Anders-son, directeur général d’EME, etAllen W. Debar, directeur généraldu département technique au dé-partement libérien de l’énergie, …

Réunis à Dakar, au cours de la se-maine dernière, des experts ontlancé un cri d’alarme sur les me-naces de désertification enAfrique au sud du Sahara. Deleurs avis unanimes, ce fléau quiconstitue une sérieuse menace surles ressources agricoles pastoraleset forestières, risque d’affecter en-viron 2/3 des terres arables danscette zone. Sven Walter, coordon-nateur de programme Afrique del’ouest et du centre du mécanismede la Convention des Nations surla lutte contre la désertification, anotamment situé le un grand im-pact sur les populations et la ges-tion des ressources naturelles.

Les chantiers éner-gétiques du Libéria

Menaces de déserti-fication en Afrique

ENTREPRISES ET MARCHÉS

Le chapeletdes actions etmesuresentreprises parles pouvoirspublics et quialimententl’inquiétudedes opérateurséconomiquesse consolideau fil des mois.

fil des mois. Bien que des discussionsengagées à différents échelons aientpermis d’ajuster certaines voire conte-nir les effets négatifs non véritable-ment évalués d’autres, la situationtend à assombrir relativement lemoral des chefs d’entreprises. Et celaest loin d’être la meilleure manièrepour l’Administration de faire écho àl’affirmation du Premier ministre Da-niel Kablan Duncan, le 27 décembredernier devant les représentants dusecteur privé ivoirien, que «l’autrepriorité du Gouvernement sera d’amé-liorer la compétitivité de l’économieivoirienne, notamment les coûts desfacteurs, et de renforcer le climat deconfiance mutuelle entre l’Etat et le sec-teur privé». La sensation de pressionsde toutes parts, dont commence à seplaindre les entreprises, est encoremoins le moyen pour inciter ces der-nières à accroître leurs investissementsalors que le gouvernement projette un«taux d’investissement privé à 14,5 %en 2015 contre 7,10 % du PIB en2012». Le dynamisme industriel, ca-ractéristique majeur des économiesémergentes, commande des choix etdes politiques claires et pragmatiques.Et entre les discours et certains actesde l’Administration, le secteur indus-triel peine à déceler le fil rouge éta-blissant leur cohérence.

Stéphane Amani, Abidjan

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A l’issue des entretiens entre JoséManuel Barroso, président de laCommission européenne, et Abde-lilah Benkirane, Premier ministredu Maroc, à Rabat, le 1er mars der-nier, les discussions ont été enta-mées sur un Accord deLibre-échange(ALE). Pour JoséManuel Barroso, un tel accord per-mettra un meilleur accès aux mar-chés de l’une et l’autre partie, etpermettra d’améliorer le climatdes affaires.

Venus en force à la 17ème édition dela Foire internationale d’Addis-Abeba (Aaccsa), la OrganisationIndian Trade Promotion a assuréla participation de quelque 44 en-treprises à la manifestation. D’oreset déjà, cette structure annonce laparticipation d’une cinquantained’entreprises pour la 18ème édi-tion prévue en 2014. Confirmationde Parmod Rai Sood, directeur dela direction de la promotion ducommerce indien.

Forte présence del’Inde à la Foireinternationaled’Addis-Abeba

Entame de pour-parlers Maroc UE,pour un ALE

C’est dans la zone pilote Ennahli,dans la région Ariana, que la Tuni-sie prévoit de mettre en place unenouvelle zone industrielle. RidhaSaïdi, ministre tunisien des affaireséconomiques, qui a confirmé lechantier, a fait allusion à la créa-tion de plus de 25 000 emplois. Il aaussi indiqué que cette zone écolo-gique accueillera près de 1000 en-treprises turques.

Une nouvelle zoneindustrielle enTunisie

Les misères et dividendes de l'opérateurOrange GuinéeSix ans après avoir pris pied en Guinée, l'opérateur detéléphonie, Orange Guinée, filiale de la firme française,France Telecom, clame haut et fort qu'il devance sesautres concurrents (Areeba, Cellcom, Intercel, Sotelgui)en termes de couverture réseau.

A u terme de six ans d'activitésur le marché en Guinée,Orange Guinée, avec ses 2

millions d'abonnés revendique laplace de leader, en termes de cou-verture réseau, laissant sur le car-reau ses concurrents. Lesquels luicontestent cette position et lui re-prochent une timidité dans sonplan d'investissements. L'opérateurde téléphonie, Orange Guinée, dèsson arrivée sur le marché, avaitplacé la barre haut en annonçantun ambitieux programme d'inves-tissements au niveau de sa plate-forme et de ses produits et services.Ce pari audacieux de l'opérateurest loin de se réaliser, commenteune source autorisée. Pourtant,l'entreprise affirme avoir mobiliséde gros investissements estimés àprès de 60 millions d'euros, les

deux dernières années. De sourcesbien informées, l'opérateur privéserait en dessous de ses investisse-ments et ses produits services sontidentiques à ce que ses concurrentsproposent à leurs clients. Du côtédes consommateurs, ce n'est pas lagrande embellie, avec parfois desfritures sur le réseau et une offre deservice coûteuse. Un spécialiste destélécoms, interrogé par LesAfriques, avoue que les gros profitsfinanciers de Orange Guinée cesdernières années n'ont pas été suf-fisamment investis dans la densitéde la plateforme- et permis d'êtreun gros pourvoyeur d'emplois. Lacompagnie annonce pour sa visionstratégique 2013-2016, des investis-sements d'un montant de 125 mil-lions d'euros.

Ismael Aidara

La compagnieannonce poursa visionstratégique2013-2016, desinvestisse-ments d'unmontant de 125millions d'€.

Une remarquableascension enGuinée

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ENTREPRISES ET MARCHÉS

Côte d’Ivoire Louis Dreyfus et l'État signentpour des terres, mais quid des paysans ?La présidente et principale actionnaire du groupe denégoce de matières premières Louis Dreyfus a signé le31 janvier dernier un accord stratégique avec la Côted’Ivoire. Plusieurs milliers d’ha dans le nord pour laproduction du riz. Quelle légitimité pour ce contrat ?

D e prime abord on pourraitpenser que le projet prévupour être réalisé dans les ré-

gions du Poro, de la Bagoué et duTchologo qui comptent parmi lesplus pauvres de la Côte d’Ivoire, estune bonne nouvelle. Il permettraaux dires du ministre de l’agricul-ture «de consolider les acquis despetits planteurs». Pourtant, on peutse demander de quels acquis il s’agit,quand on sait que tous ces paysansn’ont aucune sécurisation juridiquede leurs droits de propriété. Il est, dece point de vue, curieux de constaterque cet accord soit justement passéentre l’Etat de Côte d’Ivoire et legroupe Louis Dreyfus. A aucun ni-veau les paysans, qui sont censés êtreles principaux bénéficiaires de ceprojet, n’ont été associés à la négo-ciation et la signature de cet accord.La déclaration de Margarita LouisDreyfus, selon laquelle ces terres ap-partiennent et resteront la propriétédes paysans dénote que soit elle mé-connait la situation foncière en Côte

d’Ivoire, soit que cet accord-cadren’est rien d’autre qu’un accapare-ment des terres du Nord ivoirien.En effet et contrairement à ce qu’elleaffirme, les terres des régions duPoro, de la Bagoué et du Tchologon’appartiennent pas légalement auxpaysans, mais bien à l’Etat qui les ena tout bonnement spoliés dès aprèsles indépendances en déclarant quela terre lui appartenait, se substi-tuant ainsi aux colons. Ces paysans,qui exploitent pourtant ces terresdepuis plusieurs générations, n’ontaucun titre de propriété sur cesterres. Et l’Etat, distribue des droitsd’exploitation à de grandes sociétésétrangères en laissant les véritablespropriétaires subir ...Personne ne sait au final ce quecontient véritablement cet accord-cadre à part la promesse d’un inves-tissement de 30 milliards de f CFA.Mais dans un pays désillusionné despromesses de pluies de milliards desimples slogans ne suffisent plus. Ilfaut plus de transparence. Quels sont

L’Etat, distri-bue des droitsd’exploitationà de grandessociétésétrangères enlaissant lesvéritablespropriétairessubir ...

Les dégâtscollatéraux del’agricultureintensive

L’Algérie sera hôte d’honneur du7ème Forum germano-africain del’énergie, prévu du 7 au 10 avril2013 à Hambourg. Organisé parAfrika-Verein, chambre de com-merce germano-africaine, leforum ambitionne d’être une pla-teforme centrale des relationsénergétiques germano-africaines,en termes de partenariats et detransfert des technologies nou-velles et innovantes, dans les do-maines du pétrole, du gaz naturel,des centrales d’électricité à com-bustible, des énergies renouvela-bles (solaire, éolien, géothermie ethydroélectricité).

Le Forum Wind Maghreb, axé surl'industrie éolienne, est prévu les21 et 22 mai prochains à Rabat auMaroc. Plusieurs experts, profes-sionnels, et autres décideurs dugouvernement, de l'industrie, desinvestisseurs et du développe-ment international ont d’ores etdéjà annoncé leur participation àcette manifestation pour des derencontres de haut niveau, afin denouer des contacts et des réseaux.Pour les initiateurs, la rencontresera une excellente opportunitépour se rencontrer et formuler lesprochaines étapes de développe-ment de la région.

Forumgermano-africainsur l’énergie

Forum WindMaghreb en maiau Maroc

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21 mars 2013 Les Afriques . 35

Le pétrole brut que la Namibiecontinue d’acheter en Angola de-vrait être raffiné suivant une ex-pertise angolaise. C’est du moinsle vœu des autorités namibiennes,aux termes d’une récente réunionentre les autorités énergétiquesdes 2 pays à Luanda. Les deux dé-légations, conduites Isak Katali,ministre namibien des mines etJosé Vasconcelos, ministre ango-lais de l’énergie et du pétrole, onteffectivement tablé au cours des 4journées de travail sur le raffinagedu pétrole, la coopération sur l’ap-provisionnement en pétrole brut,la construction d’un terminal destockage et des négociations surun protocole d’entente.

La 13ème édition de la Conférencenigériane sur le pétrole et le gaz,tenue récemment à Abuja a consa-cré l’ancrage des sociétés localesdans l'industrie pétrolière. Cettemanifestation qui a compté plusde 1 000 délégués de haut niveau,nationaux et internationaux, issusde l'ensemble des secteurs (amont,intermédiaire et aval) de l'indus-trie pétrolière et gazière, dont At-lantic Energy, a effectivementdémontré une plus forte implica-tion des entreprises nigérianesdans le secteur.

Expertise angolaiseaux raffineriesnamibiennes

Conférencenigériane sur lepétrole et le gaz

les termes de cette transaction? Quegagnent les paysans ? Que deviennentleurs droits coutumiers sur ces terres ?Dans un pays comme la Côte d’Ivoire,où il n’y a pas de marché du foncierrural, parce qu’il n’y a pas de propriétéet donc pas d’évaluation «subjective»de la valeur de la terre par des pro-priétaires comment établir le prixd’un hectare de terre ? Ce sont autantde questions qui restent en suspens etsuscitent des inquiétudes.Les contreparties en termes d’inves-tissements, de création d’emplois, dedéveloppement d’infrastructures etde formations des paysans, ne suffi-sent certainement pas à assurer auxpaysans de tirer le meilleur profit dece projet. Les transactions foncièresprésentent toujours quasiment au-tant d’opportunités (investissements,emplois, développement écono-mique, etc) que de risques (les popu-lations locales peuvent perdre l’accèsà leur terre de laquelle dépend leurpropre sécurité alimentaire).Des réformes foncières doivent doncêtre impérativement menées dans lesens de (1) la reconnaissance de la lé-gitimité des droits fonciers des po-pulations et (2) leur sécurisation pardes mécanismes juridiques appro-priés et (3) la facilitation de l’accès àla propriété privée de la terre, en sim-plifiant les procédures et en rédui-sant les coûts de délivrance des titresde propriété. Il faut dans ce sens re-former la loi n° 98-750 du 23 décem-bre 1998 qui contient en elle-mêmetous les germes de son échec. En effetplus de 16 ans après son adoption,98% des terres du domaine foncierrural restent soumis au droit coutu-mier et seulement 2% au droit posi-tif. Pourquoi ? Parce que la réformevisait non pas à protéger les institu-tions de propriété coutumières maisplutôt à leur substituer des règles depropriété modernes. La conséquenceest que l’on s’est vite retrouvé dansune situation où cohabitent deuxinstitutions parallèles, les popula-tions rurales dans bien des cas préfé-rant se référer au droit coutumierqu’au droit moderne.

Vers le défaut deterres arablespour le petitpaysan

Reformer la loin° 98-750 du23 décembre1998 quicontient enelle-mêmetous lesgermes de sonéchec.

La réforme de 1998 fut une reformede façade, une enveloppe vide. Pis,elle est anti-propriétariste vu qu’elledonnait dix ans (soit jusqu’en 2008 -Notons que cette période a ensuiteété renouvelée) aux propriétairescoutumiers pour prouver leur pro-priété sur «leurs» terres. Ce qui faitqu’en 2012 seuls 200 titres de pro-priété avait pu être délivrés. La ré-forme que nous appelons de nosvœux devra alors associer les popula-tions rurales dans l’optique de trou-ver les bons mécanismes deprotection de leur droits. Il est illu-soire de penser pouvoir changer lesconditions économiques et socialesdes populations rurales si les ré-formes ne sont pas conformes à leurscoutumes et institutions locales. Enattendant il serait souhaitable quel’Etat ivoirien et le groupe LouisDreyfus clarifient les termes de cet ac-cord portant sur 200 000 hectares etle rendent public. Jamais aucun déve-loppement n’a pu se faire sans recon-naissance des droits de propriété.La Côte d’Ivoire qui rêve d’émer-gence a là un défi majeur à relever. Laréforme du foncier en Côte d’Ivoirenécessite non seulement la recon-naissance des droits de propriété despopulations mais aussi la reconnais-sance de leurs institutions foncières.Mohammed Sylla, analyste à Audace

Institut Afrique. Publié encollaboration avec LibreAfrique.org

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36 Les Afriques . 21 mars 2013

ENTREPRISES ET MARCHÉS

Réforme de la Caisse de compensationmarocaine Quid de la classe moyenne ?De nombreuses incertitudes planent toujours sur leprojet de réforme de la Caisse de compensation, il n’endemeure pas moins que le gouvernement sembleprivilégier la piste de la distribution d’aides aux couchesdéfavorisées. La classe moyenne sera-t-elle omise ?

A u-delà du débat sur la défini-tion de la classe moyenne, sile gouvernement compte ap-

pliquer la décompensation, c’est-à-dire la réduction des subventions,tout en ignorant la classe moyenne,il fait fausse route car il en sous es-time l’impact sur cette couche so-ciale. D’abord, parce que la part desdépenses alimentaires dans sonbudget est loin d’être minimepuisqu’elle est de 44%. Cela signifieque la décompensation de la farineet du sucre ne laissera pas son pou-voir d’achat intact. Ensuite, les dé-penses d’énergie et de transportconstituent le deuxième et le troi-sième poste dans le budget de laclasse moyenne, avec des parts res-pectives de 21% et 9%, soit 30% autotal, ce qui implique que son pou-voir d’achat sera doublement im-pacté. Directement à traversl’augmentation de la facture d’élec-

tricité et du transport, et indirecte-ment puisque le coût du transportfait partie intégrante du coût de re-vient de tous les produits et services.Déjà, la récente décompensation desprix des hydrocarbures a fait aug-menter les prix et il est clair qu’unenouvelle décompensation nourrirales tensions inflationnistes, renché-rissant ainsi le coût de la vie pources ménages. De l’aveu même duministère des affaires générales et dela gouvernance, le taux d’inflationpourrait grimper à 7%.Enfin, pendant que la classemoyenne verra son coût de la vieaugmenter, elle continuera toujoursà payer le coût de la défaillance desservices publics. Ainsi, quand cesménages veulent éduquer leurs en-fants, ils payent pour les placer dansdes écoles privées. Quand ils veulentse déplacer, ils prennent des créditspour acheter leurs voitures. Quand

Il est clairqu’unenouvelledécompensa-tion nourrirales tensionsinflationnistes,renchérissantainsi le coût dela vie pour laclassemoyenne.

Pour veiller sur la faune et la flore,le gouvernement guinéen a en-tamé le déploiement de 2000agents forestiers sur le terrain. Cesprofessionnels de la sauvegarde del’environnement, recrutés grâce àun appui du Programme des Na-tions unies pour le développement(PNUD), ont suivi une formationà Conakry. Devant être amenés àéradiquer le phénomène de bra-connage, ils auront à combattreaussi les coupes abusives de bois etles feux de brousse, notamment àl’intérieur du pays.

Tenu les 7 et 8 mars à Sfax, à l’oc-casion de la 12ème édition du Salonméditerranéen du bâtiment (Me-dibat 2013), le Forum économiqueinternational, portant sur le thème«Développement de partenariatspublic-privé PPP, en matière debâtiment et les infrastructures», apermis de présenter pas moins de13 mégaprojets dans ces deux sec-teurs. A noter que le périmètre deréalisation couvre de nombreuxpays africains.

De la sauvegarde del’écosystème fores-tier en Guinée

Mégaprojets révélésau Forum écono-mique internationalde Sfax

Les coûts de ladécompensation

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ils veulent se soigner, ils payent descliniques privées. Et quand ils veu-lent se loger, ils s’endettent, car ilssont trop riches pour le logementsocial et pas assez riches pour lemoyen standing. C’est injuste pourla majorité de la classe moyenne carnon seulement elle est obligée depayer des impôts pour des servicesqu’elle n’utilisera pas, mais elle doits’endetter pour vivre dignement.Dans cette configuration, il est évi-dent qu’une décompensation va im-pacter négativement le pouvoird’achat des ménages de la classemoyenne. Particulièrement le ni-veau inférieur et intermédiaire de laclasse moyenne, c’est-à-dire les mé-nages gagnant entre 5000 et 15000DH, qui glissera dans la classe mo-deste. Autrement dit, on aboutira àune paupérisation d’une partie de laclasse moyenne.D’aucuns estimeront que les mé-nages de cette couche sociale nepourraient prétendre à un soutiende la part du gouvernement suite àla décompensation. Mais, il faudraitrappeler ici que, contrairement à laclasse pauvre, la classe moyenne,non seulement paye des impôts,mais ne profite pas entièrement dela contrepartie en services publics.Donc si le gouvernement veut êtrejuste dans sa réforme de la Caisse decompensation et éviter de pénaliserla classe moyenne, de deux chosesl’une : soit il améliore la qualité desservices publics pour éviter aux mé-

nages de cette classe de payer deuxfois, soit il faut la dispenser de payerune partie des impôts pour des ser-vices qu’ils n’utilisent pas.Le soutien à la classe moyenne, dontles modalités peuvent être discutées,n’est pas justifié uniquement sociale-ment, mais aussi économiquement.Étant la locomotive de l’économienationale, la dégradation de son pou-voir d’achat, suite à une éventuelledécompensation, entraînera inéluc-tablement un recul de la consomma-tion, donc de la demande interne, etin fine un ralentissement de la crois-sance marocaine. Et qui dit moins decroissance, dit plus de chômage. Çasera la triple peine pour la classemoyenne : moins de pouvoir d’achat,des services publics médiocres et ce-rise sur le gâteau du chômage. Dèslors, le gouvernement Benkiranerisque de revoir un remake des fa-meuses émeutes de juin 1981…En conséquence, la réforme de laCaisse de compensation qui, rappe-lons-le est inéluctable, ne peut se ré-duire à un «arrosage» de la classe laplus démunie. Au contraire, elle doitconcilier à la fois la rationalisationdes dépenses publiques et la préser-vation de la dynamique de la crois-sance portée par la classe moyenne.

Hicham El Moussaoui,Maitre de conférences à l’Université

Sultan Moulay Slimane et analystepourwww.libreafrique.org

Publié en collaboration avecwww.libreafrique.org

Vers desdégrèvementsd’impôts ?

La majorité dela classemoyenne estobligée depayer desimpôts pourdes servicesqu’ellen’utilisera pas,elle doits’endetterpour vivredignement.

Afin de permettre aux abonnésTigo Rwanda, opérateur de télé-communications, et aux clients dela Banque populaire (BPR) d’ache-ter facilement du temps d'antenneen utilisant leurs téléphones mo-biles, les deux entités viennent designer un nouveau partenariat.Pour Chantal Umutoni, responsa-ble des ventes et de la distributionde Tigo Rwanda, l’objectif est de serapprocher de la clientèle afinqu’elle puisse obtenir du tempsd’antenne sans encombres.

Alcatel One Touch, fabricant de té-léphones mobiles, vient de révélerune stratégie marketing de plu-sieurs millions de dollars ciblantl’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya.Cet énorme investissement s’ins-crit dans le cadre de son recen-trage en Afrique. D’ailleurs, latoute dernière gamme d'appareils,ainsi que ceux du segment bonmarché des téléphones mobiles,des smartphones sous Android,des tablettes et appareils.

Partenariat Tigo-BPdu Rwanda

Alcatel investi mas-sivement en Afriquede l’Est

Depuis lundi dernier, la Sonangolimmobilière et propriétés (Sonip)a repris la commercialisation des5 000 résidences de la nouvelleville de Cacuaco. Cette annonceintervient après la suspension, le22 février dernier, de la vente desappartements dans les sites de Ki-lamba, Cacuaco, Capari, km 44 etVida Pacífica. Désormais, les per-sonnes intéressées pourront serendre aux bureaux de vente deDelta Imobiliária à Cacuaco.

Reprise de la ventedes appartements deCacuaco

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Johannesburg,capitale économiquede l'Afrique du Sud

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Entreprendre en AfriqueLes conditions sont-elles réunies ?Dans «Entrepreneurship matters : empirical evidence on innovation», OasisKodila Tedika, économiste à l’université de Kinshasa et Pierre Garello,économiste à l’université d’Aix-Marseille, expliquent pourquoi entrepreneuriatet innovation sont indissociables. Ils trouvent que les conditions pourl’éclosion de l’esprit d’entreprendre ne sont pas encore réunies en Afrique.

L es Afriques : Pourquoil’Afrique accuse-t-elle un telretard en matière d’innova-

tion ? Quels sont les freins princi-paux à l’entrepreneuriat sur lecontinent ? Oasis Kodila-Tedika : D’après laconclusion d’une étude récemmentréalisée avec mon confrère PierreGarello, le retard africain s’expli-querait par beaucoup de choses.Nous avons établi en effet une rela-tion positive et statistiquement si-gnificative entre l’entrepreneuriat etl’innovation. Ne pas disposer d’en-trepreneurs rime avec inexistence del’innovation. Cette étude met aussien avant le fait que l’intelligence etl’environnement institutionnel for-mel sont indispensables pour créerles conditions favorables à l’éclosionde l’innovation.D’après nos conclusions, l’innova-tion est faible en Afrique, non parceque les personnes capables d’inno-ver n’existent pas, mais plutôt parceque l’on ne permet pas à l’espritd’entreprise d’éclore. En effet, les«institutions du marché» favorisentcet esprit d’entrepreneuriat parcequ’elles instituent une certitude surla règle, bannissent l’incertitude surle droit de propriété, réduisent lescoûts de transaction et accroissentla «vigilance au profit». Autant defacteurs indispensables à l’expan-sion de l’entrepreneuriat. Or,l’Afrique, d’une manière générale,ne se distingue pas positivement surce terrain, en dépit des relatifs chan-gements encourageants enregistrésces dernières années.

Selon le classement de l’Organisationmondiale de la propriété intellec-tuelle (OMPI), en matière d’environ-nement institutionnel (composantede l’indicateur se basant sur la qualitéde la réglementation, la stabilité po-litique et le climat des affaires), le paysafricain qui a la note la plus élevée estl’Ile Maurice qui obtient la note de78,8 sur 100 et occupe la 24ème posi-tion sur 141. Mais dans le top 50,l’Afrique ne recense que cinq pays:l’Ile Maurice, Botswana (31ème),l’Afrique du Sud (39ème), la Tunisie(49ème) et la Namibie (50ème). De plus,le dernier quartile des pays mal clas-sés est essentiellement africain. Il n’estpas étonnant que «l’esprit d’entre-prise» ne soit donc pas totalement aurendez-vous.Si d’une part, l’esprit d’entreprise estle propulseur de l’innovation, il faut,d’autre part, un environnement ins-titutionnel adéquat et des capacitéshumaines ad hoc. Pour l’environne-ment institutionnel, on est en pré-sence d’un cercle vertueux en ce sensqu’il permet l’éclosion de l’espritd’entreprise et qu’en même temps ilgénère l’innovation qui crée les nou-velles opportunités pour l’espritd’entreprise. Les produits Apple deSteve Jobs ont par exemple pu êtredes innovations qui ont poussé leurcréateur (et d’autres) à vouloir lesutiliser comme tremplin pour d’au-tres innovations. Mais cela n’a étépossible que parce que l’environne-ment institutionnel américain ga-rantissait le droit de propriété. C’estmalheureusement le contraire enAfrique où la recherche des rentes

dissuasives (corruption généralisée,etc.) pose de sérieux problèmes auxinvestisseurs et entrepreneurs.Enfin, il y a le rôle de l’intelligencecar il faut une dose d’intelligencepour créer. Si d’une part l’intelli-gence est l’œuvre de la génétique, ellen’en est pas moins aussi l’œuvre del’environnement comme le recon-naissent unanimement maintenantles psychologues. Or, l’Afrique nepropose toujours pas le meilleur en-vironnement pour l’expansion de«l’intelligence». Selon la composantede l’indicateur OMPI (organisationmondiale de la propriété intellec-tuelle) mesurant le capital humain etla recherche, la Tunisie est le paysafricain ayant la note la plus élevée(38/100) mais elle n’occupe pourtantque la 60ème position sur 141 …Par ailleurs, l'une des qualités desinstitutions est d'encourager l'espritd'entreprise ou de faire en sorte quel'esprit d'entreprise soit tourné versdes activités marchandes plutôt quevers des activités politiques ou desurvie. C'est là un point qui n'estpas suffisamment souligné et quenotre étude met en exergue. Notreétude empirique rappelle de plusque l'entrepreneuriat est fortementlié au développement.

LA : Comment développer l’entre-preneuriat en Afrique ? Commentchanger l’environnement institu-tionnel ? O.K.T. : Développer l’entrepreneu-riat revient à jouer entre autres surles variables qui l’expliquent. Nousavons présenté une liste, si l’on peut

La Tunisie estle pays africainayant la notela plus élevée(38/100) maiselle n’occupepourtant que la60ème positionsur 141 …

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dire, d’un certain nombre de chosesmais je tiens à préciser que le che-min n’est pas aussi mécanique quel’on se l’imagine souvent.Quant au changement de l’environ-nement institutionnel, la questionest posée. Il est vrai que l’on a au-jourd’hui une somme de connais-sances assez importante, mais ellereste insuffisante pour expliquerd’une manière aussi générale com-ment changer l’environnement ins-titutionnel de l’Afrique. Autrementdit, quand on propose une réformeinstitutionnelle, il est d’abord utilede diagnostiquer l’économie enquestion. L’Afrique est une sommedes spécificités trop évidentes pours’hasarder à proposer une thérapieidentique à appliquer partout.Aixala et Gema (2008) estiment,dans une étude empirique, que lacorruption est la préoccupation ma-jeure pour les économies en déve-loppement, alors que les paysdéveloppés devraient se préoccuperdavantage de l’Etat de droit. Mêmecette étude reste dans le général,bien qu’elle cible un vrai problème.Je suis en train de dire que la pro-blématique de la corruption enAfrique renvoie directement au pro-blème de l’équilibre politique et so-cial. Il faut donc trouver les moyensde rompre avec les équilibres bas etsous-optimaux pour changer leschoses, même les institutions.

Vérone Mankou,golden boycongolais qui aconçu la tabletteWay-C

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

En Afrique, lesbusinessangels ou lesentreprisesspécialiséesdans le seed-capital et ledéveloppementde start-ups nepullulent pas.

L’Algérie, qui dispose de l’une desréserves de change les plus im-portantes d’Afrique et qui vientde prêter 5 milliards de $ auFonds monétaire international(FMI), a reçu pendant 3 jours endébut de semaine dernière, Chris-tine Lagarde, directrice généralede l’institution. Venue s’enquérirdes objectifs économiques dupays, elle a eu une série d’entre-tiens avec Abdelaziz Bouteflika,président algérien, et les princi-paux acteurs économiques et au-tres décideurs. Si aucune réformen’a été imposée à Alger, par contreune collaboration encore plusétroite entre le FMI et l’Algérie aété au cœur des débats.

Christine Lagardeà Alger

Luanda, capitale de l’Angola aabrité, la semaine dernière, unSommet tripartite entre l’Afriquedu Sud, la République démocra-tique du Congo (RDC) et le pays-hôte. José Eduardo dos Santos,président angolais, a ainsi reçuJacob Zuma, président sud afri-cain, et Joseph Kabila, présidentde la RDC, qui ont pris part auxtravaux dont l’essentiel a été axésur la situation qui prévaut à l’Estde la RDC.

Sommet tripartitesur l’Est de la RDC,à Luanda

LA : L’innovation peut-elle existeren l’absence de capital-risque ?(Le succès d’une région comme laSilicon Valley repose entre autressur le fait que la région recense laplus grande concentration de ca-pital-risqueurs au monde) ? O.K.T. : Je tiens d’abord à préciserque le Silicon Valley l’est à cause deLelan Stanford (fondateur de l’uni-versité du même nom), comme ledémontre les travaux de Ed. Glae-ser de l’Université de Havard. Endes termes différents, cette concen-tration est une fusion d’un fort ca-pital humain, appuyé par unfinancement.En Afrique, les business angels ou lesentreprises spécialisées dans le seed-capital et le développement de start-ups ne pullulent pas. Le marchéfinancier est très faible, en dépit dufait que ces dernières années la fi-nanciarisation a commencé à évo-luer positivement. Or, l’offre decapital-risque est fonction notam-ment de la liquidité du marché, de sarésilience, de sa profondeur. Ceci envue de permettre une sortie par lagrande porte aux institutions de ca-pital d’investissement.Les projets se font généralement fi-nancer, en Afrique, par des banquesde second rang de manière clas-sique. Et souvent, ce sont desgrandes entreprises qui sont finan-cées. Si du point de vue bancaire,

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cela a un sens, il n’en est rien pourles innovations. En fait, les étudespar exemple de Christensen (1997),de Baumol (2001) ou de Papillon(2005), pour ne citer que celles-là,n’établissent guère de corrélationentre les innovations et les grandesentreprises. Donc, l’Afrique a besoinde plus de structures lui permettantde soutenir les agents innovants.Google ou Facebook ne sont pas ve-nues au monde comme grande en-treprise. Pour faire simple, il fautune sorte de capital-risque, en te-nant compte des spécificités. Ce quise passe aux USA n’est pas ce qui sefait exactement au Japon.

LA : Quels sont les bons «élèves»de l’innovation sur le continent ?Le Ghana est souvent cité parmiles pays innovateurs …

O.K.T. : L’Afrique traîne encore lespieds. Sur les 141 pays classés dansle Global Innovation Index (Indiceglobal de l’innovation) de la WIPO,le pays africain le plus innovant estl’Ile Maurice avec une note de 39,2sur 100, suivi de l’Afrique du Sud(37,4) et de la Tunisie (36.5). L’IleMaurice, l’Afrique du Sud et la Tu-nisie occupent respectivement la49ème, 54ème et 59ème position. LeGhana est 92ème dans le même clas-sement. C’est vrai que ce pays estparmi les rares à avoir eu des entre-prises de capital-risque, depuis ladécennie 90 (je pense par exempleau Ghana Venture Capital), maiscela ne fait pas de lui un leader in-contesté. Son positionnement dansle classement en dit long.

Propos recueillis parMBF

Île Maurice, paystouristiquementle plus innovant

João Sebastião Teta, ministre an-golais des sciences et des techno-logies, a présidé la délégationangolaise ayant participé, du 3 au8 mars à Bruxelles, au Sommetmondial de la science et de tech-nologie. A l’issue de cette mani-festation, les experts ontfortement recommandé l’échanged’expériences entre les institu-tions de recherche scientifiquedes pays développés et celles despays en développement, ainsi quele renforcement du Know-howpour éviter la fuite des cerveaux.A noter que cette participation estune première pour l’Angola, in-vité par l’Union européenne.

Angola, au Sommetmondial de lascience et de latechnologie

La Conférence interministériellede la Communauté économiquedes Etats de l’Afrique de l'Ouest(Cedeao), de la Communautééconomique des Etats del'Afrique centrale (Ceeac) et duConseil du Golfe de Guinée, por-tant sur la sûreté, la protection etla sécurité maritime s’est tenueles 18 et 19 mars à Cotonou, capi-tale économique du Bénin. Lesparticipants à la rencontre ontplanché sur les voies et moyenspour maintenir une coopérationsoutenue dans la lutte contre lesnouvelles formes de criminalité,telles que le terrorisme et la pira-terie qui sévissent dans la région.Des pistes de solutions existent etseront confinées dans une décla-ration de politique commune deschefs d'Etats et de gouverne-ments, et à produire au moisd’avril prochain, au Sommet deYaoundé au Cameroun.

Cotonou, capitalesous-régionale de lasécurité maritime

Bio-expressOasis Kodila-Tedika, chercheur à l'InAfE-con, analyste pour le projet UML (AtlasEconomic Research Foundation) et éco-nomiste du développement à l'Universitéde Kinshasa. Ses travaux scientifiquesportent essentiellement sur la crois-sance, les institutions et le développe-ment. Il est l’auteur de nombreusestribunes, régulièrement reprises dans lapresse internationale.

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Guillaume Soro-Hamed Bakayoko«Nous ne sommes pas en guerre»Les deux lieutenants du président AlassaneOuattara ont fumé le calumet de la paix, le tempsd’un week end à Abengourou, à plus de 200 kmd’Abidjan et de ses médias déchaînés.

C ela valait bien une messepour mettre un terme à laspirale médiatique faisant

état d’une prétendue guerre de suc-cession entre les principaux lieute-nants du président AlassaneOuattara. Le Président de l’Assem-blée nationale, Guillaume Soro ,etle Ministre d’Etat et ministre del’intérieur, Hamed Bakayoko, ontprofité du week end du samedi 9mars pour se rendre à Abengourou,capitale de la région de l’Indenie, àplus de 200 km d’Abidjan et de sesmédias déchaînés. C’est là dans uneambiance toute africaine qu’ils ontréaffirmé la solidité de leurs lienscordiaux en présence des notabili-tés de la région. Mais pourquoi lechoix d’un tel lieu ?Il y a eu d’abord l’invitation de sa

Majesté Nana Noa Kouassi IIIadressée à Guillaume Soro à l’occa-sion de la fête des ignames et de lafinale de la Coupe de la Paix, qu’ilavait le privilège de parrainer. Pourdonner plus de solennité au mo-ment, Hamed Bakayoko a été dépê-ché par le président Ouattara, leministre de l’intérieur Hamed Ba-kayoko est venu à la rescousse deson «ami» Guillaume. Lors de la cérémonie, GuillaumeSoro a été intronisé symbolique-ment par la notabilité Royale sous lahoulette de sa Majesté Nana BoaKouassi III, Roi de l’Indénié-Djua-blin. Invité à prendre la parole, leministre de l’intérieur a, dans sondiscours, tenu à clarifier l’état de sesrapports cordiaux avec celui qu’il atoujours servi comme collaborateur

Soro-Bakayoko :tout baigne !

La mine d’or d’Essakane, situéedans la partie septentrionale duBurkina Faso, risque de subir lescoupes budgétaires décidées par lamaison-mère Iamgold. En effet,Steve Letwin, directeur général dela compagnie d’exploitation auri-fère, vient de soutenir que l’heureest à intensifier le retour sur le ca-pital et à améliorer notre perfor-mance. En cette période de baissedu prix de l’or et de coûts de pro-duction élevés, le staff a lancé leprogramme de réduction dras-tique des coûts, de sorte à suppri-mer 100 millions $ sur l’exercice2013. Une mesure justifiée, dans lesmines d’Essakane au Burkina Fasoet de Rosebel au Suriname, par lescoûts de plus en plus élevés de laproduction de l’or, du fait de laforte consommation d’énergiepour briser les roches dures.

Afin de lutter contre le grandbanditisme à Abidjan, capitaleéconomique ivoirienne, le Centrede coordination des décisionsopérationnelles (CCDO) a été ré-cemment créé. C’est AlassaneOuattara, président ivoirien, quia procédé, lundi 11 mars, l’inau-guration de cette nouvelle unité.Grâce aux moyens humains etmatériels dont il disposera, leCCDO permettra une surveil-lance rapprochée de tous les dé-placements à Abidjan afin demettre fin aux grands momentsd'insécurité, notamment de ten-tatives de déstabilisation ou debanditisme, de barrages anar-chiques, qui ont jalonné l’annéeécoulée. C’est du moins ce qu’ontsoutenu les responsables.

Le plan d’austéritéd’Iamgold touche lamine d’Essakane auBurkina Faso

Le CCDO pour lut-ter contre l’insécu-rité à Abidjan

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Le ministre del’intérieur a,dans sondiscours, tenuà clarifierl’état de sesrapportscordiaux aveccelui qu’il atoujours servicommecollaborateur.

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durant des années au gouverne-ment. Poursuivant, il réfute touteguerre de positionnement entre luiet Soro. «Les jaloux veulent nous di-viser», martèle-t-il dans un discoursimprovisé qui a ravi l’assistance.«Monsieur le Président de l’Assem-blée nationale, avec votre indulgence,je n’avais pas préparé de discourspour cette cérémonie. Je voudrais, sivous l’autorisez, dire quelques mots àtravers des paroles qui viennent demon cœur. Monsieur le Président, je voudrais, àla faveur d’une telle cérémonie expri-mer les postures qui me permettent deme retrouver ici. La première posture,c’est celle de l’envoyé de l’Exécutif, duprésident de la République, du Pre-mier ministre Daniel Kablan Dun-can, de l’ensemble du gouvernement,pour venir vous soutenir dans cetterencontre de contact auprès des po-pulations, pour consolider la réconci-liation et la paix et renforcer lacohésion nationale». Et de poursuivre en insistant biensur le cadre de sa visite. «Vous savezqu’un ministre de l’intérieur ne sedéplace jamais sans l’adhésion duprésident de la République. Mais jepeux vous dire que j’avais été prévudans sa délégation pour la visited’Etat qui a lieu en ce moment au

Bénin. Au vu de l’importance à sesyeux de cette cérémonie, il a préféréque je vienne vous apporter sonsoutien et la solidarité de l’ensembledu gouvernement». Marquant unepause, le ministre de l’intérieurévoque l’autre motivation de sa pré-sence. «La deuxième posture, elle, estplus personnelle. C’est le fils de la ré-gion, le fils de l’Indénié. Je suis et jeme sens fils de l’Indénié au travers lesliens d’alliance de mariage que j’aiavec cette belle princesse, mon épousequi est de Yakassé-Feyassé et de Nia-blé. Elle est ici avec sa mère que jevoudrais saluer. Donc je devais êtreaux côtés de mon Roi Nanan BoaKouassi III, pour vous dire Akwaba.Ma place était à côté de ce vaillantpeuple pour vous recevoir. Vous direbonne arrivée et être aux côtés de mesfrères pour participer à cette belle or-ganisation, pour porter les chaises, del’eau pour vous-même et l’ensemblede la délégation». Le public électrisé devant l’entièreadhésion du ministre de l’intérieurne cessait d’applaudir. Bakayoko envient ensuite aux mots les plus im-portants de l’après midi. «Ma troi-sième posture, monsieur le Président,c’est celle de votre ancien collabora-teur. Vous avez été mon patron, chefdu gouvernement. Dans cette posture,

Alassane Ouattara,président de laCôte d’Ivoire

Les femmes politiques du Came-roun prétendent à 30% des siègesau Sénat. Elles se basent sur laConstitution de leur pays qui placela femme sur un pied d’égalité quel’homme, et lancent un plaidoyerafin que le président Paul Biyanomme 15 sénatrices, sur les 30membres qu’il doit désigner. Rap-pelons que cette Chambre devraêtre constituée le 14 avril 2013.Quant au quota d’un peu moins dutiers des sénateurs, Justine DiffoTchunkam, coordonnatrice deMore Women in Politics au Came-roun, réseau féministe favorable àl’implication de la gente fémininedans la vie politique, ce serait tropbeau pour être vraie.

Me Evrard Giswaswa, qui étaitjusqu’à la semaine dernière l’édilede Bujumbura, croule depuis à laprison centrale de Mpimba. Il a étéaccusé et jugé de complicité dansla gestion frauduleuse du marchécentral, parti en fumée le 27 janvier2013 dans un incendie. Il rejointdans les geôles Cyprien Horuga-vye, ex-directeur de la Société degestion du marché central, arrêtédeux jours après la catastrophe.L’accusation soutient qu’il auraitdonné son aval pour l’installationd’environ 1000, en violation desprocédures réglementaires, occa-sionnant de la gêne pour les se-cours, le jour du sinistre.

Le maire de Bujum-bura en prison

Les femmes récla-ment le tiers duSénat camerounais

Je devais êtreaux côtés demon Roi NananBoa Kouassi III,pour vous direAkwaba.

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44 Les Afriques . 21 mars 2013

nous avons fait ensemble de grandeschoses à vos côtés. Ce collaborateurvous salue devant ses parents, à laface de la nation, vous avez été ungrand Premier ministre». Et d’égre-ner les nombreuses réalisations deSoro, qui a réglé l’épineuse questionde l’identification, qui est allé àgauche et à droite pour porter la pa-role de l’apaisement. «Et au-jourd’hui, plus de cinq millionsd’Ivoiriens ont leur carte nationaled’identité. C’est lui qui a porté à boutde bras, la sortie de crise. C’est lui quia tout fait pour que ces élections aientlieu. Et il a veillé à ce que le vain-queur, soit le vainqueur».Le ministre de l’intérieur marqueune pause, parcourt l’assistance duregard et reprend en détachant lessyllabes dans une sorte de mise aupoint. «Je voudrais saluer, ici, envous monsieur le Premier ministre,un homme d’une très, très grandematurité. Un homme de courage,un homme intelligent, un hommed’Etat. Monsieur le Premier minis-tre, Monsieur le Président de l’As-semblée nationale, vous le savez, jevous l’ai souvent dit en privé, je vaisle dire en public, j’ai toujours étémarqué par votre sens de l’Etat.Quand les intérêts de l’Etat sont enjeu, vous avez fait preuve de grandesagesse, d’une capacité de dépasse-

ment qui nous a toujours surprispour votre jeune âge.D’aucuns l’ont dit, aux âmes biennées, la valeur n’attend point lenombre des années. Monsieur lePremier ministre, Monsieur le Pré-sident de l’Assemblée nationale,rares sont les hommes qui ont votreparcours à cet âge. A peine 40 ansrévolus, vous avez déjà fait dix ansdans plusieurs gouvernements. Vousavez été pendant cinq ans Premierministre, dans des conditions quenous savons. Là où en Côte d’Ivoirela moyenne de durée de vie d’unPremier ministre est environ de un(1) à deux (2) ans. Avec le Premierministre Duncan, vous avez battu lerecord de longévité à cette fonctionsensible et difficile. je voudrais abor-der la quatrième posture, qui estcelle de la présence de l’ami et dufrère. J’ai tenu à être là aujourd’hui,chez moi dans l’Indénié, chez mafemme pour que devant le Roi, nouspuissions réaffirmer cette amitié ja-mais démentie. En Côte d’Ivoire, lesgens n’aiment pas ceux qui s’ai-ment. Comme dit l’adage populaire,les gens n’aiment pas les gens.Quand vous vous entendez, on veuttout faire pour vous diviser, on vatrouver quelque chose pour vous di-viser. Alors que musulmans, chré-tiens, de quelques obédiences que

Guillaume Soro,aux côtés duprésident Ouattara

Les hommes de Dieu de la Côted’Ivoire, tous bords confondus,ont décidé, le 16 mars 2013, de for-muler des prières au stade FélixHouphouët Boigny. L’objectifavoué est d’œuvrer pour un retourdéfinitif de la paix dans le pays.Récitals de prière, baptisés«Prières pour la repentance, la ré-conciliation, l’unité, la paix etl’amour en Côte d’Ivoire». CheickBoikary Fofana, président duCosim, et le Bishop Benjamin Bonide l’Emuci, ont conduit le fil de lacérémonie œcuménique.

Mohamed Ibrahim, ministre égyp-tien de l’intérieur, a limogé, ven-dredi dernier, son adjoint chargédes forces de sécurité, le généralMaged Noah. L’agence de presse of-ficielle égyptienne Mena a révéléque c’est le général Ashraf Abdallahqui le remplace. Depuis le début duprintemps arabe, l’Egypte est enproie à d’incessants mouvementsde mécontentements.

Journées nationalesde prières, en Côted’ivoire

Limogeage du Vice-ministre égyptiende l’intérieur

Au Kenya, un autre haut fonction-naire kényan, Francis Muthaura,vient d’être blanchi par la Cour pé-nale internationale (CPI). Cette der-nière vient d’annoncer l’abandondes charges contre lui, après qu’il aitété accusé lui aussi de crimes contrel’humanité, suite aux violences pos-télectorales de 2007. Fatou Ben-souda, procureure de la CPI, aindiqué à La Haye qu’au vu despreuves en leur possession, la CPIn’a pas d’autre choix que d’aban-donner les charges.

Francis Muthaura,blanchi par la CPI

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

J’ai toujoursété marquépar votre sensde l’Etat.

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nous soyons, on a toujours dit :aimez-vous les uns les autres Etvous, vous l’avez fait dans des condi-tions d’une crise politique grave».Bien évidemment, l’estocade étaitréservée à la presse qui a fait seschoux gras de la rivalité supposéeentre les deux hommes. «Nous noussommes très amusés tous les deuxquand nous parcourons une certainepresse. Nous voyons que nous sommesen guerre. Et on s’interroge pour direqu’est-ce qu’on a pu faire, quel acteon a posé pour que certains voient laguerre. Je voulais réaffirmer en ce mo-ment précis, le témoignage vivant etsincère de notre amitié jamais dé-mentie. Là où vous et moi avions tisséces liens, comment et dans quelle pro-fondeur nous avons tissé ces liens, j’aila conviction et avec les bénédictionsdu Roi, Dieu va nous préserver de ladivision et de la séparation».Puis c’est une supplique adressée àcette opinion publique ivoirienneencore traumatisée par l’intermina-ble crise politique qui immobilisa lepays pendant dix ans. «La Côted’Ivoire a besoin de tous ses fils. LaCôte d’Ivoire a trop souffert de la di-vision de ses fils. S’il y a eu la guerreen Côte d’Ivoire, c’est parce que desillustres fils de ce pays se sont divi-sés. Et moi, je suis témoin de ce que

des gens qui parlent dans l’oreilleont commencé à diviser les uns etles autres et après les conséquencessont catastrophiques et très graves.Il y a des morts d’hommes, il y a leretard dans le développement, notrepays n’a plus besoin de ça. Guil-laume Soro est le Président de l’As-semblée nationale, il le fait très bien.Hamed Bakayoko est le ministred’Etat, ministre de l’Intérieur, il faitson travail. Nous avons besoin devos énergies, de vos forces pournous accompagner pour le bonheurde nos concitoyens.Il n’ y a pas d’autres sujets qui vail-lent. Nous sommes tous engagés der-rière le président de la Républiquequi est acharné au travail pour chan-ger la face du pays. La Côte d’Ivoirevient de très loin. Nous sommes ungrand malade. Un pays qui a connuune crise profonde. Nous devonsnous relever de cette posture, pourdevenir un pays solide».Puis de sonner la mobilisation au-tour des enjeux de la reconstruction.«Tout ne peut pas se faire en deuxjours. Mais tous les chantiers del’Etat sont revisités au quotidien parle gouvernement.Le monde entier est admiratif de cequi se fait. Tout le monde a envie devenir voir. Dans quelques jours, le

Les convocations de responsablesde l’opposition guinéenne au tribu-nal de première instance de Dixinn,suite à des violences meurtrièresconsécutive à une marche pour desélections législatives transparentes,ont été suspendues. C’est suite à lamédiation des chefs d’Etat del’Union du fleuve Mano que ces 13opposants, réunis au sein du Col-lectif des partis pour la finalisationde la transition, de l'Alliance pour ladémocratie et le progrès (ADP) etdu Club des républicaines (CDR),qui devraient se rendre jeudi 14mars au TPI, ont été tranquillisés. Anoter que parmi ceux-ci, Cellou Da-lein Diallo, chef de l'opposition, etchallenger d’Alpha Condé à la pré-sidentielle de 2010.

Anthony Pugsley, directeur géné-ral adjoint scientifique de l'Insti-tut Pasteur, vient de confirmer lasignature de plusieurs conven-tions entre le Gabon et la fonda-tion française Institut Pasteur,lundi 11 mars 2013 à Libreville.Les accords de partenariat portentsur la lutte contre la tuberculose,mais aussi sur des recherches rela-tives à l’apparition de la vie surTerre et à une étude de l’ADN desethnies gabonaises. Pour ce res-ponsable, c’est la première fois quel’Institut Pasteur ratifie de tels ac-cords avec le Gabon.

Partenariatsscientifiquesentre le Gabon etl’Institut Pasteur

Des chefs del’oppositionguinéenne dans lecreux de la vague

Président Ouattara,au cours d’unecérémoniereligieuse

Je voulaisréaffirmer ence momentprécis, letémoignagevivant etsincère denotre amitiéjamaisdémentie.

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pays et l’Assemblée nationale rece-vront le président du Liban, le paysrecevra le Roi du Maroc. Tout lemonde vient à Abidjan. Parce que laCôte d’Ivoire est en train de redeve-nir le grand pays qu’on a connu avecle président Houphouët-Boigny»

Guillaume à HamedBakoyokoPrenant la parole à son tour, Guil-laume Soro a fait feu de tous boispour étayer les propos de HamedBakayoko en disant que les détrac-teurs du régime ont jeté un pavédans la mare en vue de secouer lerégime Ouattara. «Mais je voulaisjuste dire que nos rapports sont aussisolides que la République», ajoutera-t-il. Bref, la mise au point s’avéraitnécessaire. Par la suite, le présidentdu parlement ivoirien, porteur d’unmessage de paix et de réconciliationdu Président Ouattara à l’ endroitdu peuple royal de la région de l’In-dénié, a saisi l’occasion pour lancerun vibrant appel au Roi invité àprêcher la paix dans la région etdans les régions voisines du Ghanapour demander aux fils et filles dupays exilé dans ce pays voisin derentrer au pays.

Les révélations de SoroDans la logue marche de pacifica-tion du pays, Guillaume Soro a ré-vélé le soutien du Roi qui n’a

ménagé aucun effort durant les mo-ments difficiles en faveur de la paixet de la réconciliation. «… Aprèsavoir salué ces personnalités, je vou-drais quand même dire quelquesmots au Roi Nanan ici présent. Jeveux au nom de la délégation quim’accompagne aujourd’hui, le sa-luer et le remercier. C’est vrai, vousavez vu la chaleur dans l’accueil,mais vous ne savez pas les liens quim’unissent à sa Majesté. C’est pour-quoi, aujourd’hui, avant de lui ren-dre hommage, je veux publiquementlui dire merci. Parce que, quand lacrise du 19 septembre 2002 a éclaté,très peu de personnes pouvaient re-vendiquer une amitié avec moi.Même certains de mes amis regret-taient de m’avoir connu. Je salue samajesté Boa Kouassi III, parce quemalgré la désinformation, l’intoxica-tion, malgré les insultes, les injures,malgré les attaques, il a eu la sagesse,bien mieux, le courage, de dire queceux qui sont à Bouaké, à Korhogosont aussi nos enfants, nous n’avonspas le droit de les rejeter. Et il a en-voyé une délégation conduite par legardien du trône Nanan Dan Akoipour aller prendre contact avec moià Korhogo. Ce n’est pas tout lemonde qui faisait cela. Et Guillaume de poursuivre. «Nousnous sommes vu à Korhogo et nousavons parlé. Mais avant de parler,nous avons évoqué la profonde ami-

Hamed Bakayoko,ministre ivoiriende l'intérieur

Après avoir recueilli 50,07 % desvoix, dès le premier tour, UhuruKenyatta, membre de l’AllianceJubilee, a été proclamé samedi 9mars 2013, président du Kenya. A51 ans, celui dont le prénom si-gnifie «Indépendance» devientainsi le 4ème président du Kenya.Pourtant le fils de Jomo Kenyatta,premier président du Kenya etpersonnage marquant de l’indé-pendance, est accusé de crimescontre l’humanité pour son rôleprésumé dans l’organisation desviolences consécutives au scrutinde 2007. Toutefois, le nouveauchef d’Etat a assuré qu’il s’acquit-terait de ses obligations devant laCour pénale internationale (CPI).A noter que Raila Odinga, sonprincipal opposant, conteste lesrésultats du scrutin et prépare unrecours devant la Cour suprême.

Un alcool artisanal, baptiséBokha, et qui serait frelaté, est entrain de faire des ravages enLibye, singulièrement dans lazone de Gargaresh Al-Hindi. Pasmoins de 38 morts et plus de 378personnes contaminées dans cepays dont certaines dans un étatgrave, depuis samedi dernier.Dans un communiqué du minis-tère libyen de la santé qui nous estparvenu, il est spécifié que l’âgedes victimes varie entre 19 et 50ans. Le département de la santéqui dénombre 7 femmes et 2étrangers (algérien et tunisien),souligne avoir pris des mesuresimmédiates et urgentes pour sau-ver les victimes de cette intoxica-tion. L’enquête policière sepoursuit toujours.

Uhuru Kenyatta,élu président

Ravagesd’un alcoolfrelaté et artisanalà Tripoli

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Un pays qui aconnu unecrise profonde.Nous devonsnous releverde cetteposture, pourdevenir unpays solide.

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tié et alliance entre Sénoufo et Agnide l’indénié. C’est après avoir évoquécette alliance et au nom de cette al-liance, dans cette ville de Korhogo,que nous avons parlé. Nanan DanAkoi, vous vous souvenez, je vous aichargé de transmettre à sa MajestéNanan Boa Kouassi III, d’abord messentiments filiaux, ensuite, je vous aichargé de lui dire que certes la Côted’Ivoire connaît des difficultés, quecertes nous avons été emmenés à laconfrontation, mais le message le plusimportant que je vous donnais pourlui transmettre, c’était de lui direqu’au nom de notre alliance, de messentiments filiaux, je prenais l’enga-gement de faire en sorte que la Côted’Ivoire aille résolument à la paix.Parce que je savais que c’était le sou-hait du Roi et je me suis engagé. Ladeuxième fois, alors que le processusde réconciliation semblait en panne,le Roi, sa Majesté, a encore envoyéune délégation à Bouaké, porteurd’un message. Les gens ne savent pas.C’est pourquoi, étant ici, il faut quepubliquement, je rende témoignagedes efforts du Roi pour qu’on aille à lapaix. Il m’a envoyé une délégation àBouaké que j’ai reçue. On m’a réitéréle message du Roi. Il voulait que sonfils Guillaume Soro prenne toutes lesdispositions pour aller à la paix. Pourune seconde fois, j’ai chargé les émis-

saires du Roi de lui dire mes senti-ments. Mais de lui dire que je n’ou-bliais pas mon engagement. Que jetiendrai parole en ce qui concernetoutes les actions à mener et à réali-ser pour aller à la paix. Mais là où j’aiété particulièrement ému, touché,c’est au lendemain de l’attentat qui afrappé mon avion à Bouaké. Cettefois, le Roi ne s’est pas contenté d’en-voyer des émissaires, il s’est déplacépour venir à Bouaké. Juste pour té-moigner et dans les pires moments,les moments de difficultés. Et le Roi,en se déplaçant à Bouaké, m’aconquis. Et je peux vous dire que c’esten me remémorant tous ces engage-ments et en voyant une personnalitéde sa trempe se déplacer, que nousavons pu puiser en nous-mêmes lesressources nécessaires pour continuerle processus de paix.Bâtisseur de la paix et apôtre de la ré-conciliation nationale, Guillaume apris l’engagement de sillonner les 30région du pays pour porter le mes-sage de la paix de la concorde et del’unité des fils et filles du pays des en-fants de Félix Houphouët Boigny. Laprochaine étape de ce pèlerinage dela paix et de la réconciliation sera Ga-gnoa, région natale de LaurentGbagbo.

Rodrigue Fénelonenvoyé spécial à Abengourou

Une aide alimentaire fournie parla Croix- Rouge malienne et leComité international de la Croix-Rouge (CICR) a été distribuée lasemaine dernière à plus de 24 000personnes dans les localités deGao et de Gounzoureye (Nord-Est du Mali). Quelque 432 tonnesde riz, de mil, de semoule, d’huileet de sel iodé, ont ainsi été distri-buées à des personnes vulnéra-bles. Des quantités à même decouvrir leurs besoins alimen-taires pendant 2 mois. Pour Ibra-hima Bah, délégué du CICR àGao, dans cette partie du terri-toire malien, la baise deséchanges commerciaux a en-traîné un renchérissement desprix des denrées de première né-cessité. A noter que depuis ledébut du conflit en janvier 2012,cette instance humanitaire a sou-tenu près de 800 000 personnesdans les régions de Mopti, Kidal,Gao et Tombouctou.

La mine malgache d’Ambatovy estrégie par une loi malgache, la Loisur les grandes mines (LGM), nonpar un contrat spécifique entrel’État malgache et Sherritt Inter-national. Il se trouve que le per-mis d’exploiter d’Ambatovy,délivré par les autorités de transi-tion en septembre 2012, est arrivéà échéance le 12 février 2013 et iln’a pas encore été renouvelé. Surune période de 6 mois, un auditenvironnemental et financier de-vait être effectué. Le cabinet AlexStewart International, par on nesait quel critère transparent ré-pondant à la bonne gouvernancetel un appel d’offres international,a été chargé de cet audit. Depuisc’est l’impasse.

Arrêt d’exploitationà la mine malgached’Ambatovy

Aide humanitairedu CICR à Gao

Guillaume Soro,au perchoir

Porteur d’unmessage depaix et deréconciliationdu PrésidentOuattara à l’endroit dupeuple royal dela région del’Indénié, asaisi l’occasionpour lancer unvibrant appelau Roi invité àprêcher la paixdans la région.

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Algérie-FMIDerrière la lune de mielLa directrice du FMI était à Alger le 12 mars 2012.L’occasion de passer en revue la situation économiqueet financière de ce grand exportateur gazier, qui aaugmenté substantiellement sa quote-part au FMI.

C hristine Lagarde a visité l’Al-gérie, le 12 mars dernier. Cepays, qui a augmenté subs-

tantiellement sa quote-part de 705,2millions de DTS (équivalent de plusd’un milliard de dollars), le portantà 1,96 milliards de DTS (3 milliardsde dollars), selon un décret prési-dentiel publié au dernier journal of-ficiel courant octobre 2012 (sanscompter l’emprunt en 2012 de 5milliards au fonds monétaire à untaux inférieur à 1%) est devenu unmembre majeur du système moné-taire international.L’aisance financière artificielle grâceaux hydrocarbures (600 milliards dedollars de recettes en devises entre2000 et 2012 selon les bilans de Sona-trach) a permis d’éponger une frac-tion importante de la dette publiqueintérieure et extérieure, mais il existeune déconnexion avec la sphèreréelle. Or, un taux de croissance, secalcule par rapport à la période pré-cédente, un taux de croissance élevéà la période T1, en référence à un

taux de croissance faible en référenceà la période TO donne globalementun taux de croissance faible.

L’Algérie dépense sanscompterSelon les institutions, le rapport duFMI 2011, le produit intérieur brutl’Algérie est de 158,97 milliards en2010, 183,4 milliards de dollars en2011 et de 188,6 milliards de dollarsen 2012. Or, il y a lieu de souligner lafaiblesse de la production et de laproductivité du fait que 97/98% desexportations sont le résultat des hy-drocarbures à l’état brut et semi-brut, les 2,3% hors hydrocarburesfluctuant depuis plus de 20 ans pourun montant dérisoire entre 900 mil-lions de dollars et 1,5 milliard dedollars. Ces 2/3% sont constitués enmajorité de produits semi finis, issuseux-mêmes des hydrocarbures etdéchets ferreux et non ferreux. C’estque plus de 90% du tissu écono-mique sont constitués de PMI/PMEorganisées sur des structures fami-

Christine Lagarde,directrice généraledu FMI

Autorisée à rentrer dans son payspour venir au chevet de sa mèremalade et âgée de 83 ans, Lalao Ra-valomanana, ex-première Dame deMadagascar, se voit déjà opposerdes restrictions. Les autorités dupays, ont signifié à celle qui est exi-lée avec son mari Marc Ravaloma-nana, depuis mars 2009 en Afriquedu Sud, que son séjour ne soit paspolitisé. Outre ces injonctions, elledoit s’abstienne de faire de décla-rations politiques.

C’est à Fès, ville spirituelle du Maroc,qu’a été lancée, la semaine dernière,la Campagne nationale de don dusang, étalée sur la période allant du 8au 24 mars. Le roi Mohammed VI asolennellement marqué cet évène-ment en faisant un don de sang. Lebut avoué consiste à élever l'action dedon du sang au rang des prioritésnationales de santé publique. Aussi,l’objectif est de renforcer le rythmedes dons, et de reconstituer un stockde sécurité en poches de sang égal àla consommation de 4 semaines, soitenviron 40 000 dons.

Retour de l’ex-1ère

Dame de Madagas-car pour raison hu-manitaire

Vaste Campagne dedon de sang auMaroc

Kamel Kadkadi, principal suspectdu meurtre de Chokri Belaïd (op-posant à la tête de la gauche uni-fiée- PPDU), au mois de févrierdernier à Tunis, aurait été capturéen Algérie et extradé vers son pays.Il aurait été appréhendé grâce à desinformations obtenues grâce à lasurveillance par satellite.

Arrestation d’unsuspect du meurtrede Belaïd en Algérie

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

L’aisancefinancièreartificiellegrâce auxhydrocarburesa permisd’éponger unefraction im-portante de ladette publiqueintérieure etextérieuremais il existeune décon-nexion avec lasphère réelle.

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liales, ne possédant pas de manage-ment stratégique, ne pouvant pasfaire face à la concurrence interna-tionale. Les importations couvrent70/75% des besoins des ménages etdes entreprises dont le taux d’inté-gration ne dépasse pas 10/15%. On peut démontrer facilement quele taux de croissance officiel, horshydrocarbures de 5/6%, a été permispour 80%, via la dépense publiqueet qu’il ne reste pour les entreprisesvéritablement autonomes, créatricesde richesses, pouvant évoluer dansun environnement concurrentielmondial, que moins de 20% du pro-duit intérieur brut. Cela a permiségalement une dépense publique es-timée entre 2004/2013 à plus de 500milliards de dollars (part devises etpart dinars) l’Algérie dépensantdeux fois plus pour avoir deux foismoins de résultats par rapport auxpays similaires. Le taux de croissancemoyen 2004/2013 de 3% aurait duêtre de 10 à 15% en termes réels po-sant la problématique de la mau-vaise gestion et de la corruption.Devant être attentif pour toute ana-lyse objective à la balance des paie-ments et non uniquement à labalance commerciale, le montantposte assistance technique étrangèreest passé de 2 milliards de dollars en2002 à 12 milliards de dollars entre2011/2012. Le montant des réserves

de change, richesse artificielle, signemonétaire dues à des facteurs exo-gènes et non signe du développe-ment, composée des réserves dechange à hauteur de 46% en dollarset à 42% en euros, le reste étantconstitué d'autres monnaies étran-gères à l'image de la livre sterling, leyen japonais et les DTS du FMI,dont 86% environ placées à l’étran-ger, (y compris l’emprunt de 5 mil-liards de dollars au FMI à environun taux de 0,08%), notamment enBons de Trésor américains et euro-péens, sont estimées à plus de 200milliards de dollars au 01 janvier2013, toujours grâce à la rente deshydrocarbures.Aussi, les taux de croissance, tauxd’inflation et taux de chômage offi-ciels sont artificiels gonflé, pour lepremier via la dépense publique, etle second par des subventions, et letroisième par la dominance des em-plois issu de la rente. La distributionde la rente sans contreparties pro-ductives pour une paix sociale éphé-mère (la loi de finances 2013annonce un total de 2 millions defonctionnaires pour une populationde 37 millions d’habitants en 2012et un PIB seulement de 180 mil-liards de dollars y compris les hy-drocarbures) est une des causesessentielle du retour à l’inflation. Letaux de cette inflation a dépassé en

La sortie de larente pétrolière

Mustapha Ben Jaafar, président del’Assemblée constituante tuni-sienne, vient de révéler que les élec-tions présidentielles et législativesse tiendront entre le 13 octobre etfin décembre 2013. La date du 27octobre 2013 a été proposée à êtrevotée par les députés en séance plé-nière. Il a notamment précisé que leCode électoral sera examiné aprèsapprobation par la nouvelle Consti-tution. L’objectif est de sortir rapi-dement de la période transitoire.

Pour aider au financement de pro-jets de développement au Maroc, leFonds saoudien pour le développe-ment (FSD) vient d’octroyer auMaroc, en vertu de 4 conventionssignées aujourd'hui à Rabat, desdons de 400 millions de $. En margede la cérémonie de signature, NizarBaraka, ministre marocain de l’éco-nomie et des finances, a précisé quecette assistance, destinée à des pro-jets intéressant l'Initiative natio-nale pour le développementhumain (INDH).

Soutien du FSDau Maroc

Les élections tuni-siennes entre octo-bre et décembre 2013

Présents au Zimbabwe du mardi 12mars au mardi 19 mars2013, les ob-servateurs de la Communauté dedéveloppement de l'Afrique australe(SADC) vont superviser le référen-dum constitutionnel. Confirmationde Prince Guduza Dlamini, chef dela mission. A la tête des quelque 40membres du Forum parlementairede la SADC, il a assuré une présencede ses équipes dans toutes les 10provinces.

Observateurs de laSADC au référen-dum constitution-nel au Zimbabwe

Plus de 90%du tissu écono-mique sontconstitués dePMI/PMEorganisées surdes structuresfamiliales, nepossédant pasde manage-mentstratégique, nepouvant pasfaire face à laconcurrenceinternationale.

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moyenne annuelle 8% en 2012, ledouble par rapport à 2011.

Le coût de la paix socialeQu’en sera-t-il, aussitôt épuisé lesressources d’hydrocarbures ? Cetteanalyse est corroborée par le rap-port officiel de l’ONS 2012, pourqui 50% de la population active al-gérienne active l’informel. Il s’agitsurtout du petit commerce et desservices qui d’ailleurs, toujoursselon cette enquête, représente 83%du tissu économique algérien dé-montrant la tertiairisation de l’éco-nomie alimentée par la rente deshydrocarbures. En plus, il fautcompter les sureffectifs des admi-nistrations et des entreprises pu-bliques. Sans cette dépensepublique, fonction du prix du pé-trole et moteur principal de la créa-tion d’emplois, le taux de chômageserait supérieur à 20%.La persistance des déficits publics àtravers l’assainissement répétées desentreprises publiques et le manquede rigueur dans la gestion (la loi definances 2013 prévoit plus de 6 mil-liards de dollars pour les réévalua-tions des coûts des projets publicsen cours de réalisation) a produit unsystème d’éviction sur l’investisse-ment productif notamment du sec-teur privé. Les banques algériennesdéconnectées des réseaux interna-tionaux n’arrivent pas à concurren-

cer sérieusement leurs consœurs auniveau du bassin méditerranéen etmême africain selon «l’African Bu-siness». Ce retard s’explique par laqualité des services et le faible ni-veau de leurs investissements quin’ont pas permis de gagner en crois-sance. Le système financier algérienest dans l’incapacité d’autonomiserla sphère financière de la sphère pu-blique, cette dernière étant totale-ment articulée à la sphère publiquedont l’Etat est actionnaire à 100%,le privé local ou international, mal-gré le nombre, étant marginal.Après plusieurs années d'ouverture,90% du financement de l'économiealgérienne (un taux qui passe à100% pour le secteur public et 77%pour le privé), se fait par les banquespubliques. Celles-ci se caractérisentpar une concentration d’actifs pourplus de 39% sur la seule BEA, com-munément appelée «la banque deSonatrach». Seulement 10% du fi-nancement de l'économie sont prisen charge par les banques privées,avec une concentration de plus de52% des actifs sur trois banques.

La règle des 49/51%Autre carence expliquant le retard dusystème bancaire algérien, la régle-mentation. Depuis la loi de financescomplémentaire 2010, toute banqueétrangère qui s’installerait est régiepar la règle des 49%/51%, l’Etat algé-

Siège SonatrachAlger

Un protocole d’accord, relatif àl’exploitation de licences de pêcheaccordées par la Mauritanie à desopérateurs algériens, entre l’Algé-rie et la Mauritanie, sera très pro-chainement paraphé. C’est dumoins ce qui est ressorti des pro-pos de Sid Ahmed Ferroukhi, mi-nistre algérien de la pêche et desressources halieutiques. Il a juste-ment rappelé que par le passé, legouvernement mauritanien avaitattribué 5 licences de pêche à desopérateurs privés algériens, por-tant sur les pélagiques comme lasardine. Le nouvel accord pour-rait aider à réduire le prix dupoisson (1 kg de sardine actuelle-ment à 500 dinars, soit 6 $).

Les femmes du Tchad (qui repré-sentent 52% de la population) ontprofité de la Journée internationalede la Femme, le 8 mars dernier,pour manifester leur aspiration à laparité. Tout au long du défilé, à tra-vers les artères de Djaména, et quiles a portées jusqu’à la Place de laNation, en plein cœur de la capitaletchadienne, elles ont réclamé plusde respect et de représentativité.Leurs recommandations remises auchef du gouvernement et à la pre-mière Dame, Hinda Déby Itno, serésument à la poursuite de la luttecontre le VIH/sida et la cherté de lavie, mais aussi pour une représen-tation aux postes de décision, pro-messe du président Déby Itno.

Protocole d’accordde pêche mauri-tano-algérien

Revendicationde la parité par lagente fémininetchadienne

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

La distributionde la rentesans contre-partiesproductivespour une paixsocialeéphémère estune des causesessentielle duretour àl’inflation.

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21 mars 2013 Les Afriques . 51

rien étant majoritaire. Il s’ensuit queface à ce monopole, les banques pu-bliques algériennes croulent sous lesliquidités oisives. Cela s’explique pluspar la rigidité de la gestion desbanques que par les ressources dis-ponibles, les banques privilégiantl’importation. Les petites etmoyennes entreprises (PME) jouantun rôle vital dans le développementéconomique, par l’accroissement dela concurrence, la promotion de l’in-novation et la création d’emplois,sont souvent confrontées à plusieursdéfis en matière de croissance, quivarient des environnements macroé-conomiques peu favorables aux bar-rières administratives et à labureaucratie. Toutefois, le plus grandobstacle demeure peut-être leurs ca-pacités limitées à avoir accès aux ser-vices financiers. Les financementsbancaires à long terme habituels sontgénéralement inaccessibles pour lesPME, faute de garanties, ce qui rendles actifs mobiliers peu sûrs pourl’accès au crédit. Cette situation,ajoutée au niveau élevé des coûts detransaction liés à l’obligation de vi-gilance, amène les banques commer-ciales à continuer de privilégier lesprêts aux marges, les entreprises bienétablies. Dès lors, le crédit bail pour-rait être un complément commemoyen de financement pour cer-tains biens d’équipements en parti-

culier pour les entreprises plus pe-tites qui n’ont pas une tradition decrédit ou qui ne disposent pas des ga-ranties requises pour avoir accès auxformes habituelles de financement.

Environnement contrai-gnant des affairesComment est-ce qu’un Algérien,qui vit au SNMG, (200 euros parmois, soit 6,6 euros par jour alorsque le kilo de viande est de 10euros) fait face aux dépenses incon-tournables : alimentation, transport,santé, éducation ? La cellule fami-liale, les transferts sociaux qui ontatteint plus de 1 200 milliards DA en2011, plus de 1400 milliards de di-nars en 2012 (14 milliards d’euros)soit 18% du budget général de l’Etatet plus de 10% du PIB, jouent tem-porairement comme un tampon so-cial. Le climat des affaires nes’améliore pas comme le montre la10ème édition du rapport de laBanque mondiale Doing Business2013 classant l'Algérie à la 152ème

position sur 185 pays pour les faci-lités accordées à l'investissement.Dans ce classement relatif aux meil-leures conditions d'entreprendredans le monde, l'Algérie est à la156ème position pour le lancementd'une entreprise, 129ème pour l'ob-tention d'un crédit, à la 138ème posi-tion pour l'obtention d'un permis de

Le Doing Businessde la Banquemondiale classel’Algérie 152ème/185

Depuis jeudi dernier et ce pen-dant 7 jours, les forces navalesaméricaines et sénégalaises ontréalisé «Saharan Express 2013»,exercice naval, au large des côtessénégalaises, capverdiennes etmauritaniennes. Il s’agit d’unexercice qui rentre dans le cadrede la coopération militaire entreles Etats-Unis et le Sénégal. Anoter qu’outre les éléments de ces2 pays, y participent aussi lesforces navales du Maroc, de laMauritanie, de la Gambie, duCap-Vert, de la Côte d'Ivoire, de laSierra Leone, du Liberia, de laGrande-Bretagne, de la France etdu Portugal. Confirmation du ca-pitaine de vaisseau américain An-drew Lenon, directeur desexercices.

Les villes de Gambo et de Bangas-sou, situées au sud de la répu-blique centrafricaine (RCA) ontété attaquées et prises par la coali-tion rebelle Séléka. Pourtant, ceséléments participent au gouver-nement d'union nationale à Ban-gui. Ces nouvelles attaquessurviennent après celles de la lo-calité de Sido (nord), à la fin dumois de février. Toutefois, elles fu-rent vivement critiquée par deuxfigures de la rébellion, membresdu gouvernement d'union natio-nale, le Général Mohamed Dhaf-fane et Christophe Ghazam Betty.

La rébellion Séléka,toujours en guerre

Sahara Express2013, Exercice navalmultinational aularge de Dakar

Les banquesalgériennesdéconnectéesdes réseauxinternationauxn’arrivent pasà concurrencersérieusementleurs consœursau niveau dubassin médi-terranéen etmême africain.

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construire, à la 129ème position pourles procédures de facilitation d'ex-portation accordées aux PME,126ème position en matière d'appli-cation des contrats, 170ème pour lesprocédures de paiement des impôts,et à la 82ème position pour la protec-tion des investisseurs. Cela explique,en plus du changement perpétuel decadre juridique, la dominance de latertiarisation de l’économie-petitscommerce/service (83% du tissuéconomique en 2012, avec un com-merçant pour 24 habitants) et la partdérisoire de moins de 5% du secteurindustriel dans le produit intérieurbrut, traduisant le dépérissement dutissu productif. L’actuelle gouver-nance caractérisée par la bureaucra-tisation de la société algérienne, avecla faiblesse de la morale et donc d’unEtat de droit qui enfante la sphère in-formelle spéculative, contrôlant 40%de la masse monétaire en circulationet 65%, y est pour beaucoup danscette situation.

Suspendue au coursdu barilIl y a donc risque en Algérie (l’ac-tion terroriste sur le champ gazierd’In Amenas a montré clairementla dominance rentière de l’écono-mie algérienne après 50 années d’in-dépendance politique,) de tensionssociales croissantes en cas de chute

durable du cours de baril en dessousdes 80 dollars à prix constants. Celapose la problématique de l’urgencede la diversification de l’économiealgérienne, dans le cadre de l’inté-gration du Maghreb, pont entrel’Europe et l’Afrique. Pourtant,existent des possibilités pour aug-menter le taux de croissance en Al-gérie qui recèlent d’importantespotentialités. Pour cela il faudraitune nouvelle gouvernance straté-gique des institutions et des entre-prises. En bref, la lecture détailléedu rapport 2013 du FMI montreclairement qu’il existe un divorceentre la bonne santé financière del’Etat due aux hydrocarbures et lasphère réelle en léthargie et que leséquilibres macro-financiers sontéphémères sans de profondes ré-formes institutionnelles et micro-économiques. Aussi, la transitiond’une économie de rente à une éco-nome hors hydrocarbures en Algé-rie, dans le cadre de la Re-mondialisation, avec d’importantsbouleversements géostratégiquesentre 2015/2020, suppose un pro-fond réaménagement des structuresdu pouvoir se fondant sur l’entre-prise créatrice de richesses, lescouches productives et le savoir.

Dr. Abderrahmane Mebtoul,Professeur des Universités,

Expert international

Après la mesure d’interdiction dela mendicité, le gouvernement an-nonce la création de 60 « daaras »modernes cette année. C’est le mi-nistre de l’Economie et des Fi-nances qui l’a fait savoir hier.Amadou Kane présidait l’atelierde partage de l’analyse sur la si-tuation de l’enfant et de la femmeau Sénégal en 2012. 32 de cesécoles seront publiques et les au-tres privées. Chaque daara comp-tera au moins cinq classes. DansLe Populaire, le ministre informeque le programme est en coursd’exécution.

Bernadette Essossimna Balouki-Legzim, ministre togolaise du com-merce et de la promotion du secteurprivé, et son collègue des travauxpublics, Ninsao Gnofam, ontdonné, la semaine dernière, le coupd’envoi des travaux de constructiondu marché provisoire de Kara. Ils’agit d’un site d’une capacité de 4,5ha, destiné à la relocalisation provi-soire des commerçantes et com-merçants, victimes d'incendie dugrand marché de Kara et qui seralivré rapidement. Il devra nécessiterun financement de 1,2 milliard de fCFA, et offrira des voies d'accèsprincipales et secondaires y com-pris l'assainissement.

Ouverture de 60écoles coraniquesmodernes en 2013

Lancement detravaux du marchéprovisoire de Karaà Lomé

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Il existe undivorce entrela bonne santéfinancière del’Etat due auxhydrocarbureset la sphèreréelle enléthargie.

Bio-expressAbderrahmane Mebtoul, docteur d’Etat ensciences de gestion- (1974) expert compta-ble –Lille France- (1973) Professeur des uni-versités (Algérie), Expert international enmanagement stratégique- Officier d’admi-nistration à la route de l’Unité africaine-(1971) - Chargé de mission au secrétariatd’Etat au plan (1972) -Premier conseiller etdirecteur central des études économiques àla Cour des comptes 1980/1983- directeurd‘Etudes Ministère Energie/ Sonatrach -1974/1979( direction audit sur Sonatrach1974/1976) -1990/1995v(direction auditsur la gestion de Sonatrach 1992/1993) -

2000/2006, (direction audit sur les centresde couts de Sonatrach 2005/2006) - prési-dent du conseil des privatisations de1996/1999 avec rang de ministre délégué –expert économique directeur d’études ca-binet DGSN 1997/1998- expert au conseiléconomique et social de 1996 à 2008- Ex-pert à la présidence de la République2007/2008 ayant dirigé l’audit sur l’em-ploi, l’inflation et les salaires. Il est l’au-teur de 20 ouvrages et plus de 500contributions nationales et internationaleset membre de plusieurs organisations in-ternationales.

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La Foire internationale de Lis-bonne, qui a abrité en son sein laBourse de tourisme de Lisbonne,a vu les professionnels et le grandpublic plébisciter les pôles touris-tiques de Calandula et du Bassind’Okavango. Confirmation deJorge Lucéu Calado, directeur ducentre de documentation et in-formation du ministère de l’hô-tellerie et du tourisme. Pourrappel, Calandula, à 85 km aunord de Malanje (nord), disposed’une grande diversité touris-tique, singulièrement avec leschutes éponymes, mais aussicelles de Mbango a Nzenza, ou deMussulenge. Quant au Bassind’Okavango, localisé dans la pro-vince de Kuando Kubango, quin’est plus à présenter, son écosys-tème est unique au monde.

Le 47ème Salon international dutourisme de Berlin, en Allemagne,qui s’est déroulé du 6 au 9 mars, aconsacré l’Ile Maurice «Destina-tion de l’année 2013». Si c’est Des-ign Reisen, tour operatorallemand spécialisé dans la pro-motion du tourisme de luxe, qui adécerné ce Prix, pour couronnercette distinction, ce pays a aussiraflé le titre de «Meilleure cam-pagne pour une destination degolf 2012» que lui a décerné notreconfrère Golf Aktuell, suite à lacampagne de la Mauritius Tou-rism Promotion Authority. Anoter que quelque 55 000 tou-ristes allemands ont visité Mau-rice en 2012 et que les chiffrespour janvier et février 2013, com-parés à ceux de 2012, soit 23,7%en janvier et 10% en février 2013.

Maurice, Destina-tion de l’année 2013

Attrait croissantdes sites d’Oka-vango et de Calan-dula (Angola)

Mauritanie Plus de 200 expulsionsd’immigrés pour «défaut» de carte de séjour Plus de 200 immigrés originaires d’Afrique noire,parmi lesquels une majorité de ressortissantssénégalais, ont été raflés à Nouakchott puisreconduits vers le poste frontalier de Rosso (200kilomètres au Sud) ces derniers jours.

C es rafles nocturnes opéréesdans les de nombreux quar-tiers de la capitale politique

mauritanienne, et particulièrementdans la populeuse banlieue Sud-Ouest de Nouakchott (sebkha).Elles sont justifiées par «un défautde carte de séjour», selon la thèseservie les autorités mauritaniennes.L’obtention de ce document, délivrésur la base d’une opération d’enrô-lement de la population étrangèreeffectuée dans le courant de l’année2012, nécessite le versement d’unmontant de 30 000 ouguiyas, soitenviron 100 $.De nombreux étrangers, notam-ment des sénégalais, en possessiondu reçu attestant de leur enregistre-ment, ont été reconduits hors desfrontières pour n’avoir pas juste-ment versé le montant nécessaire àla délivrance «du précieux sésame».

Ces individus ont eu la naïveté decroire en la gratuité du documentpour les ressortissants sénégalais,annoncée à titre de faveur dans lecadre «des bonnes relations» entreNouakchott et Dakar. Mais au-delàdes petits calculs d’épicier, des voixs’élèvent à Nouakchott pour dénon-cer ces rafles suivies d’expulsionsqui se font sur la base du faciès etqui n’ont atteint jusque là que «desimmigrés à la peau noire».Pire, certains milieux dénoncent leretour des vieux démons de la findes années 1980 qui n’en finissentde roder autour de la Mauritanie.Surtout que la présence d’une im-portante communauté maurita-nienne dans l’espace Cedeaocomporte le risque de voir certainspays appliquer la réciprocité en ma-tière d’immigration.

Amadou Seck, Nouakchott

Expulsiond’immigrésclondestins deMauritanie

Des voixs’élèvent àNouakchottpour dénoncerces raflessuivies d’ex-pulsions qui sefont sur labase du faciès.

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L e ralentissement de la croissance dans lespays du nord, avec des perspectives fortpeu favorables dans le moyen terme, in-duit un regain de vitalité dans la coopé-ration sud-sud, notamment entre le

Maroc et les pays d’Afrique de l’ouest. Les échangesentre le royaume chérifien et ces pays vont très cer-tainement se placer un cran au-dessus de ce qu’ilsont été jusqu’ici. A l’actif de cette appréciation,l’évolution très prochaine des transactions sur cetaxe, singulièrement avec le Sénégal, la Côte d’Ivoireet le Gabon. Trois pays, mais aussi trois étapes d’unpériple du roi du Maroc. Toutefois, il serait réducteur de limiter cette visitede travail dans la sous-région à un mercantilismeprimaire. Riche de relations qui existent depuisl’aube des temps, le roi Mohammed VI s’est trèsvite rendu dans les pays-voisins du Maroc et qui setrouvent au sud du Sahara. En effet, au lendemainde son accession au trône, en 2000, il a pris d’im-portantes décisions dans ce sens. Le ton des nou-velles ambitions du Maroc en Afrique au sud duSahara a été donné avec l’annulation de la dette desPMA (pays les moins avancés) de la sous-région,l’exonération de droits de douane pour leurs pro-duits à l’entrée du marché marocain, etc. Décisionssuivies par une série de visites, ponctuées d’accordsde coopération, dans la sous-région. Certes, cer-tains fonctionnaires zélés et peu avertis continuentde faire de la résistance aux postes frontières et aé-roports, mais aujourd’hui, plus que jamais, la vo-lonté des décideurs est d’aller vers un renforcementde la coopération, de partenariats win-win.

Une coopération multidimensionnelleDoit-on rappeler l’organisation par le Maroc de laPremière Conférence africaine sur le DéveloppementHumain, en 2007 à Rabat, en partenariat avec le Pro-gramme des Nations Unies pour le Développement

(PNUD) ? N’ambitionnait-elle pas de répondre à sonambition de promouvoir un développement humainglobal équilibré et harmonieux, à travers le renforce-ment de la coopération Sud-Sud et la mise en œuvredes engagements pris dans divers forums internatio-naux, notamment ceux liés aux Objectifs du Millé-naire pour le Développement (OMD) ? Ce n’est passans raison que si le Programme ART GOLD duPNUD Maroc a appuyé, depuis 2007, l'améliorationde l'efficacité et de la coordination de l'aide sur le ter-rain dans le but de renforcer les collectivités localespour placer la citoyenneté et l'être humain au centredes actions du développement.Comment aborder les relations entre le Maroc et lespays africains au sud du Sahara et omettre la forma-tion des cadres, la concrétisation de projets socio-éco-nomiques, en particulier en matière d’assainissement,d’approvisionnement en eau et en électricité, de santéet d’agroalimentaire ? Les exemples ne manquent pas.Des bourses de coopération universitaires sont oc-troyées aux étudiants des deux bords. Selon des chif-fres officiels, plus de 10 000 étudiants poursuiventleurs études au sein des universités et écoles duroyaume grâce aux bourses de l’Agence marocainede coopération internationale (AMCI). En termesd’investissement, la Conférence des Nations Unies surle Commerce et le Développement (Cnuced) classe leMaroc parmi les vingt premiers investisseurs enAfrique pour la période 2003-2007.

De véritables partenariatsPas plus tard que le 30 janvier dernier, Saad dine ElOtmani, ministre des affaires étrangères et de la coo-pération, a assisté à Addis-Abeba au 18ème Sommetde l'Union africaine (UA). En marge de la rencontre,il eut plusieurs entretiens avec des chefs d’Etat et degouvernement. Alassane Ouattara, président ivoirien,ne manqua pas de saluer l'important rôle que leRoyaume a joué dans la résolution de la crise poli-

Visite royale en Afrique de l’ouest

Périple décisifA partir du 15 mars 2013, le roi Mohammed VI du Maroc enta-me, par le Sénégal, une tournée de plusieurs jours qui va lemener successivement en Côte d’Ivoire et au Gabon. Les rela-tions du Maroc avec ces pays s’inscrivent dans une nouvelledynamique, vu la rupture annoncée par les nouveaux régimes.

Aujourd’hui, plusque jamais, lavolonté desdécideurs estd’aller vers unrenforcement dela coopération,de partenariatswin-win.

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tique ivoirienne. Plus généralement, le Royaume duMaroc a initié avec de nombreux pays africains unecoopération triangulaire riche et diversifiée, fondéesur un véritable partenariat et une solidarité effec-tive, outre les programmes de coopération mis enœuvre sur le plan bilatéral. Elle présente nombred’avantages et permet de faire profiter les pays du Sudd’un savoir- faire et d’une expertise déjà expérimen-tés en terre d’Afrique et de pallier à l’insuffisance desmoyens budgétaires grâce à la participation d’untiers, en tant que bailleur de Fonds. Compte tenu desmultiples avantages que présente la coopérationtriangulaire, le Maroc considère que cette forme departenariat peut constituer un vecteur pour le sou-tien aux efforts de développement des pays d’Afriquesubsaharienne et marque sa disponibilité à s’investiravec les pays donateurs et les bailleurs de fonds ré-gionaux et internationaux, qui sollicitent sa collabo-ration, pour la réalisation de programmes tripartitesen faveur des pays d’Afrique subsaharienne.

De nouvelles pistesCette tournée du roi du Maroc entre dans le cadredes relations privilégiées et historiques qu’entretientle royaume avec les trois pays suscités. Plusieurs ac-cords existants seront renforcés, compte tenu de l’ar-rivée au pouvoir de chefs d’Etat qui ne cessent derenouveler, depuis leur accession à la magistraturesuprême, leur intention d’imprimer un développe-ment au bénéfice des populations. Leurs visions etstratégies de croissance riment partout avec Emer-gence. D’autres pistes, singulièrement dans le déve-loppement d’une stratégie de coopération tripartiteseront sondées, voire entamées. Une stratégie de coo-pération tripartite qui consiste à canaliser les fonds

d’aide mis à disposition dans le cadre de programmesinternationaux pour le financement de projets d’in-frastructures ou de développement socio-écono-mique dans un ou plusieurs pays africains et à enconfier la maîtrise d’œuvre à des entreprises maro-caines ou locales (bureaux d’études, entreprises degénie civil, prestataires de services…).Compte tenu de la situation dans le Sahel, sansaucun doute la sécurité et la sûreté seront évoquéesau cours de ce périple. Derrière, il y a la paix danscet espace, sans laquelle aucun investissement n’estviable. D’ailleurs, les opérateurs privés marocains,réunis au sein de la Confédération générale des en-treprises du Maroc (CGEM), ne manqueront pas cedéplacement. Les investissements marocains danscette partie de l’Afrique sont à l’actif du groupe SNI,ex-ONA, dans les secteurs agroalimentaires, de ladistribution, des finances, (Assurance & banques)et minier. Ainsi, Managem, Ynna Holding, CCGT,JET Sakane, pour ne citer que ces entreprises etgroupes, interviennent dans divers secteurs (minier,touristique, irrigation, habitat et social). Les rappro-chements bancaires sont effectués sans cesse entreles groupes BMCE Bank, Attijariwafa Bank, groupeBanque populaire et des banques de pays de l’espaceafricain. L’Office national de l’Electricité et de l’eaudu Maroc (ONEE) et la compagnie aérienne RoyalAir Maroc (RAM) sont bien implantés dans ces paysvisités. Les liaisons aériennes et maritimes se sontmultipliées et contribuent significativement à ré-soudre le problème de transport intra-africain, poséavec acuité. La RAM dispose de plus de 30 lignes aé-riennes ouvertes en Afrique et de bureaux de repré-sentations dans 11 pays africains.

MBF

Le souverain chérifienen compagnie du

président Ali Bongo

Une stratégiede coopérationtripartite quiconsiste àcanaliser lesfonds d’aide,dans le cadrede programmesinternationauxpour le finance-ment de projetsd’infrastruc-tures ...

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E n annonçant que Sa Majesté le RoiMohammed VI, effectuera des visitesofficielles au Sénégal, en Côte d'Ivoireet au Gabon, le ministère de la Maisonroyale, du Protocole et de la Chancel-

lerie a rappelé que ces visites d’Etat entrent dansla perspective de hisser la coopération avec lespays africains au niveau d’un partenariat straté-gique agissant et solidaire. Cette visite vient don-ner une forte impulsion aux relations decoopération dans les domaines prioritaires de dé-veloppement, à savoir l’agriculture, la pêche,l’éducation, la formation, la santé, la gestion del’eau, l’irrigation, les télécommunications, l’amé-nagement urbain et les infrastructures de base.Contacté par les Afriques, Jean-Marie Bockel, sé-nateur et ancien secrétaire d'État chargé de lacoopération et de la francophonie auprès du mi-nistre des affaires étrangères du gouvernementFrançois Fillon, voit en ce déplacement «l’impor-tance du rôle joué par le Maroc, à un moment oùl’Afrique subsaharienne est en plein développe-ment. L’Afrique est un continent qui progresse eton peut plus dire que l’Afrique noire est mal partie.On ne peut plus avoir un regard misérabiliste glo-bal sur l’Afrique. Les trois pays sont des pays inté-ressants pour le Maroc du point de vue leadershippolitique. Le Maroc est bien-placé pour défendre sesintérêts légitimes et pour des partenariats gagnant-gagnant avec ces pays en tant que voisins, mais éga-

lement pour faire passer un certain nombre de mes-sages sur de possibles évolutions sans remettre encause la paix civile, la cohésion sociale. Ce pôle dechangement et de stabilité que constitue le Marocest certes un modèle exportable en Afrique».Aujourd’hui, au milieu d’un brouhaha de dis-cours sur le continent africain qui la décriventcomme une force émergente à conquérir pourréaliser de belles performances économiques, leRoyaume du Maroc se tient confiant sûr de lacomplicité ancestrale avec ses racines africaines.En effet, la décision du Roi Mohammed VI, prise,il y a plus de dix ans, en 2001, d’exonérer totale-ment des droits d’importation les produits debase, en provenance de 34 pays d’Afrique, an-nonçait la couleur de cette coopération durableentre le Royaume et ses partenaires africains. Der-nièrement, le département du commerce éxté-rieur a déclaré que le Maroc entretient avecl’Afrique des échanges de l’ordre de 20%, soit 1,5milliards de dollars. Moins de deux ans après sonaccession au trône, en 2001 le Roi du Maroc, Mo-hammed VI a décidé d’aller en visite d’Etat chezdeux partenaires historiques de Rabat. D’abordau Sénégal, puis en Mauritanie, le jeune souve-rain avait alors voulu réitérer le choix stratégiquedu Maroc de renforcer son appartenance afri-caine. Ainsi, du 15 au 29 juin 2004, MohammedVI effectuera une première grande tournée offi-cielle dans le continent africain. Lors de cette

Maroc Mohammed VI à la rencontredes nouveaux leaders africainsLe Roi du Maroc, Mohammed VI a entamé, vendredi 15mars dernier des visites officielles au Sénégal, en Côted'Ivoire et au Gabon. Les liens qui unissent le Royaumedu Maroc et les pays de l’Afrique ne sont plus à prouver.Ils sont empreints d’exemplarité.

On peut plus direque l’Afriquenoire est malpartie. On nepeut plus avoirun regardmisérabilisteglobal surl’Afrique.

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tournée, il s’est rendu successivement au Bénin,au Cameroun, au Gabon, au Niger et au Sénégal.Les dernières visites de Mohammed VI au Gabonremonte à la fin de l'année 2006. Depuis, AliBongo a succédé à son père au pouvoir à Libre-ville en 2009, tandis que Macky Sall a remportél'an dernier la présidentielle sénégalaise face auchef de l'Etat sortant, Abdoulaye Wade. De nombreuses entreprises marocaines se sont parailleurs implantées au cours des dernières années enAfrique, à l'image de BMCE Bank présente entre au-tres en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Burkina Faso, auMali. Aujourd’hui, la réussite de Maroc Telecom enAfrique au sud du sahara n’est plus à prouver que cesoit au Gabon, au Côte-d’Ivoire, au Mali ou enMauritanie. D’ailleurs, Maroc Telecom assure qu’aucours des neuf premiers mois de 2012, les activitésdu groupe dans cette région ont enregistré une forte

hausse de 17% de leur chiffre d’affaires qui s’est éta-bli à 5 220 millions de dirhams. Le groupe Attijari-wafa bank, se classe premier groupe bancaire etfinancier du Maghreb, avec 6,2 millions de clientset 15 289 collaborateurs, Attijari est de la sorte unemultinationale panafricaine. Le groupe est certesbasé au Maroc, mais elle opère dans 21 pays.Dakar qui soutient traditionnellement Rabat surle plan diplomatique, a été la première station decette tournée africaine de Mohammed VI. Il a reçuun acceuil chaleureux au Sénégal. par le présidentdu Sénégal Macky Sall. De son côté, le porte-pa-role de la présidence de la République gabonaise,en annoncant la venue à Libreville du Roi duMaroc, Mohammed VI, a souligné que cette visitevient joindre l’utile à l’agréable : «L’économie do-minera les rencontres entre les parties gabonaises etmarocaines. Ce qui va permettre aux deux Etats

Acceuil chaleureuxdu souverain chérifien

Plus de 478 accords signés avec les pays de l’AfriqueA l’heure actuelle, le Maroc a des rela-tions de coopération suivies avec unequarantaine de pays africains : l’An-gola, le Bénin, le Burkina Faso, le Came-roun, la Cap vert, la RépubliqueCentrafricaine, les Comores, la Répu-blique du Congo, la République Démo-cratique du Congo, la Côte d’Ivoire, leDjibouti, l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie,

le Gabon, la Gambie, le Ghana, La Gui-née, la Guinée Bissau, la Guinée Equato-riale, le Kenya, le Liberia, la Libye,Madagascar, le Mali, Maurice, Mozam-bique, Niger, Nigéria, Rwanda, SaoTomé et Principe, Le Sénégal, Sey-chelles, Sierra Léone, Soudan, Swazi-land, Tchad, Togo et Tunisie. Cettecoopération est actuellement régie par

un cadre juridique comportantquelques 478 Accords, Conventions etProtocoles. Sa mise en œuvre est assu-rée par des commissions mixtes. Desdispositifs institutionnels, tel l’AgenceMarocaine de Coopération Internatio-nale (AMCI), sont également mis enplace pour donner une forte impulsion àcette coopération.

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L’économiedominera lesrencontres entreles partiesgabonaises etmarocaines.

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d’aboutir à la conclusion d’un accord sur la promo-tion et la protection réciproque des investissements»,a-t-il précisé et d’ajouter que «le Gabon et le Marocentretiennent des relations diplomatiques soutenuespar un cadre juridique assez riche, depuis 1961 etune profonde amitié le long de l'exercice du présidentOmar Bongo Ondimba arrivé au pouvoir en 1967». Dans un message adressé aux chefs d’Etat de laCommunauté économique des Etas de l’Afrique del’ouest (Cedeao), présenté en février dernier par lechef du gouvernement marocain Abdelillah Benki-

rane, le Roi Mohammed VI a parlé de l’importancestratégique que le Maroc accorde «à son statut demembre observateur au sein de la Cedeao, créée en1975. Le président Alassane Ouattara, qui a présidéles travaux de ce 42ème Sommet extraordinaire deschefs d’Etat de la Cedeao», a précisé lors des entre-tiens avec le chef du gouvernement Abdelillah Ben-kirane que son pays compte sur le Maroc en tantque partenaire stratégique des grands chantiers quelance la Côte d’Ivoire.

Sanae Taleb

Alassane Ouattara :un économiste au pouvoir

Alassane Ouattara, né le 1er janvier 1942à Dimbokro. Il est président de la Répu-blique de Côte d’Ivoire depuis le 6 mai2011. Économiste de profession ayantnotamment travaillé au FMI, il est Pre-mier ministre de Côte d’Ivoire de 1990 à1993, période pendant laquelle il assai-nit les finances publiques du pays et re-lance l’économie au prix d’une politiquede rigueur budgétaire. Il est élu en 1999à la tête du Rassemblement des répu-blicains (RDR). Candidat à l'électionprésidentielle de 2010, il est élu prési-dent de la République avec 54,1 % desvoix selon la commission électorale in-dépendante et la quasi-totalité de lacommunauté internationale. Il exercepleinement ses fonctions de chef d'Étatdepuis l'arrestation de Laurent Gbagbo.

Ali Bongo : l’initiateurdu «Gabon émergent»

Ali Ben Bongo Ondimba, né le 9 fé-vrier 1959 à Brazzaville. Il est le pré-sident de la République du Gabon.Fils de l'ancien président OmarBongo il a été ministre de la Défensede 1999 à 2009. Candidat du Partidémocratique gabonais à l'électionprésidentielle du 30 août 2009, il estélu président de la République gabo-naise avec 41,73 % des voix. AliBongo a été élu sur la base de sonprojet de société intitulé «L’avenir enconfiance». Dans l’axe 5 de ce projetest développé le principe de «GabonEmergent» 10. Le Gabon Emergent sedécline en trois piliers économiques :le Gabon vert, le Gabon industriel etle Gabon des services.

Macky Sall : l’espoir de Dakar

Macky Sall, né le 11 décembre 1961 à Fa-tick. Il est président de la République duSénégal. De mai 2001 à novembre 2002, ilest ministre des mines, de l'énergie et del'hydraulique. D'août 2003 à avril 2004, ilest ministre d'État, ministre de l'Inté-rieur et des collectivités locales, porte-parole du gouvernement d'Idrissa Seck.Macky Sall est nommé Premier ministrele 21 avril 2004. Il occupe ce postejusqu'au 19 juin 2007. Candidat de la co-alition «Macky 2012», avec pour slogan«La voie du véritable développement», ilmène campagne sur l'invalidation de lacandidature d'Abdoulaye Wade à un troi-sième mandat. Pendant les élections de2012, il arrive en deuxième position dupremier tour, avec 26,58 % des voix,contre 34,81 % au président sortant.Dans l'entre-deux-tours, il réunit tous lescandidats battus dans la coalition BennoBokk Yakkar («Unis pour le même es-poir», en wolof) et emporte le secondtour, le 25 mars, le soir même AbdoulayeWade le félicite, avant la proclamation of-ficielle des résultats par le Conseil consti-tutionnel (avec 65,80 % des voix, contre34,20 % pour le président sortant). Qua-trième président de la République du Sé-négal, il prête serment le 2 avril 2012 àl'hôtel King Fahd Palace-Soleil de Dakar.

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L’ adhésion et le maintien des pays afri-cains à l’initiative pour la Transpa-rence des industries Extractives (ITIE)n’est pas du simple green washing. LeBurkina Faso et le Congo Brazzaville

qui ont été déclarés «pays conformes à l’TIE» le 27février 2013, rejoignent le Libéria, le Mali, le Niger, laZambie, le Ghana, le Nigeria, la Tanzanie et le Mo-zambique. En tout, dix pays africains sont conformesà l’initiative lancée en 2002 par le Premier ministrebritannique, Tony Blair, lors du sommet mondial surle développement durable à Johannesburg. Si le Bur-kina Faso a obtenu le fameux sésame dans uncontexte d’union sacrée, tel ne fut pas le cas pour leCongo Brazzaville qui, au moment de l’adhésion,s’est retrouvé confronté à un rapport intitulé «le pé-trole ne coule pas pour les pauvres» signé par les Se-cours catholiques». Mais malgré les critiques de lasociété civile, le Congo Brazzaville a vu sa candida-ture déclarée recevable, soit cinq ans après l’obten-tion, en 2008, du statut de pays candidat.

Le cas du GabonNotons que cinq pays africains sont candidats, troisont été suspendus et un, le Gabon en l’occurrencé, aété radié. A l’inverse du pays des hommes intègres(Burkina Fasso), le Gabon n’arrive pas à franchir lesbarrières menant à l’adhésion. L’ITIE Gabon a eneffet refusé d’adopter la version finale du rapport ré-digé par le validateur et a «subséquemment» décidéde ne pas soumettre de rapport à l’échéance fixée du9 décembre 2012. Dans un communiqué rendu public début mars, leministère gabonais du pétrole dit prendre acte de la

décision du Conseil d’administration de l’ITIE de re-tirer son pays de la liste de ses pays membres, au motifde retard dans la publication des rapports. A noter quedepuis l’adhésion du Gabon à l’ITIE en 2004, seuls lesrapports allant de cette année à 2006 ont été publiés.Quant aux pays africains suspendus de l’initiative(Sierra Leone, Madagascar et Mauritanie), ils ont en-registré des retards dans la publication de leur rap-port 2010 et n’ont pas honoré la date butoir-fixée au31 décembre 2012. Contrairement à la Mauritanie,qui est déjà membre, Madagascar a été suspendu austade de candidat à l’adhésion le 25 octobre 2011 parle Conseil d’administration de l’ITIE qui estimaitque «les relations nécessaires pour une mise enœuvre effective de l’TIE n’étaient pas réunies» dansla grande île. Une demande de levée de la suspensionsignée par le premier ministre et appuyée par laChambre des mines et la société civile, au nom dugouvernement d’union nationale, a été émise le 8 oc-tobre 2012. Sans résultat puisque la suspension a étéreconduite le 26 octobre 2012.En dehors des suspendus, il y a les candidats qui frap-pent à la porte. Cas notamment de la Guinée-Conakry,classée 5e au monde parmi les producteurs de bauxite,12e parmi les producteurs de diamants brut en volumeet en valeur. Le 26 octobre, le Conseil d’administrationde l’ITIE a décidé de proroger la candidature du paysd’Alpha Condé pour 18 mois supplémentaires, soitd’ici le 26 avril 2014, date à laquelle une seconde vali-dation doit être soumise. Il faut dire que la publicationdes rapports 2007-2010, le 6 juillet 2012, n’a pas suffià lever les réserves de l’organisation. Autre pays candi-dat, la Côte d’Ivoire qui devra présenter une deuxièmevalidation le 25 avril 2013.

Afrique La transparencene se paye pas de mineLe Gabon radié, la Mauritanie suspendue, la Côte d’Ivoireajournée. Les pays africains qui veulent adhérer à l’Initiativede la transparence des industries extractives (ITIE) doiventmontrer patte blanche. Sont-ils prêts à cet exercice de latransparence ?

En tout, dix paysafricains sontconformes àl’initiative lancéeen 2002 par lePremier ministrebritannique, TonyBlair, lors duSommet mondialsur le développe-ment durable àJohannesburg.

DOSSIER

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Quant au Cameroun, il a jusqu’au15 août prochainpour présenter une nouvelle demande de validationde son adhésion. Egalement candidats, le Tchad (enbonne voie) et la RDC. Ce dernier pays, candidat de-puis septembre 2007, devait fêter sa validation cou-rant mars 2013. Mais, fin février, un communiquéde la ligue congolaise de lutte contre la corruption(Licoco) est venu jeter le doute en demandant uneclarification sur les contrats chinois. Selon l’annexe6 du rapport de l’ITIE, la partie chinoise a débloquéplus de 500 millions de dollars au titre de l’année2010 pour la construction et la réhabilitation des in-frastructures routières. Y-a-y-il eu surfacturation ?

Les meilleurs de la classeLa Zambie a vu ses revenus du secteur minier aug-menter de 50% en 2010, atteignant 750 millions dedollars selon le rapport ITIE 2010 publié il y aquelques semaines à Lusaka. Cette hausse est nour-rie par une augmentation de 16% de la productiondu cuivre (les prix de ce minerai sont en hausse de25%), mais surtout par la transparence. L’alternancedémocratique qu’a connue ce pays a entraîné unchangement de mentalité dans la gestion de lamanne publique. «La transparence sur les revenus dela Zambie est nécessaire afin que les citoyens zambienspuissent bénéficier au maximum des avantages prove-nant du secteur minier», a déclaré Yamfwa Mukanga,ministre Zambien des Mines. L’exploitation minièreest un élément essentiel de l’économie de ce paysd’Afrique australe avec une contribution directe auPIB d’environ 11% en 2010 devant atteindre 1,35

milliard de dollars en 2015 selon le même rapportITIE. La plus grosse source des revenus fut l’impôtsur les sociétés qui représentait 33% du total des re-venus miniers dans le rapport 2010, loin devant lesredevances minières (11%). Le souci de transparencea entraîné celui de la protection des ressources et del’environnement. Ainsi, 3 millions de dollars des re-venus ont été transférés dans un fonds de protectionde l’environnement. Preuve que la Zambie est unbon élève de l’ITIE, l’écart minuscule de 0,23% entrece que le gouvernement a déclaré avoir reçu et ce queles entreprises déclarent avoir payé. Dans le précé-dent rapport, cet écart était de 1,2%.Egalement engagé dans la transparence, le Mozam-bique qui a perçu 65 millions de dollars de son sec-teur extractif en 2010, en augmentation de 80%. Cesgains proviennent pour 40% du groupe miniertexan Andarko, qui a découvert des gisements im-portants dans le bassin de la Rovuma, au large de lacôte nord du Mozambique. Toutefois, le montant leplus élevé perçu par le Trésor mozambicain provientde la filiale locale du brésilien Vale (exploitant d’unemine de charbon), qui a versé 9 millions de dollars.Là aussi, l’impôt sur les sociétés représente la part dulion, soit 56% des recettes de l’Etat contre 21% pourl’impôt sur le revenu des particuliers. L’écart entrece que le gouvernement a reçu et ce que les entre-prises ont déclaré avoir versé est de 1%.

La transparence pousse au débatEn clair, la démarche de transparence initiée depuis2002 permet aujourd’hui à un demi-milliard de

La Zambie,un bon élève de l’ITIE

Le souci detransparence aentraîné celui dela protection desressources et del’environnement.

DOSSIER

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personnes vivant dans les 37 pays membres de re-tracer l’emploi des recettes des secteurs extractifs.Par exemple, l’Etat nigérian qui a reçu 143 milliardsde dollars entre 2009 et 2011. Parallèlement, lessubventions ont explosé sur la période, passant de1,3 milliard de dollars en 2009 à 5 milliards en2011, soit une augmentation de 380% sur ces troisannées. C’est grâce à l’adoption de la démarche detransparence des recettes de l’Etat que l’opinionpublique est sensibilisée sur l’ampleur des subven-tions dans un pays où seulement 20% du pétrolebrut extrait est traité par les raffineries locales.Cette sous-capacité de raffinage explique la coû-teuse dépendance à l’importation. Les produits im-portés vendus au Nigeria sont subventionnés etvendus en dessous du prix du marché, ce qui a poureffet d’alimenter une contrebande qui touche tousles pays voisins. La société étatique NNPC, qui vendces produits, déduit leur coût de ses paiements àl’Etat. Les dettes de la NNPC envers l’Etat ont at-teint 8,3 milliards de dollars américains en 2011.

L’ITIE, une norme pourles pays sous développés ?Si les pays africains se bousculent au portillon pouradhérer à l’initiative Blair, il faut le dire, ce n’est pas lecas pour le reste du monde. (voir cartehttp://eiti.org/fr/countries, retraçant la liste des paysadhérents en vert, les pays membres en bleu et les payssuspendus en rouge). A prime abord, l’on remarqueune concentration sur la partie subsaharienne ducontinent. Ni l’Afrique du Sud, le Botswana ou encore

l’Angola n’en sont membres. Sur la partie nord ducontinent, l’Algérie, le Maroc, la Libye et l’Egypten’ont pas montré les signes d’une adhésion prochaine.Sur le vieux continent, la Norvège (qui abrite le siègede l’organisation) et la Suède sont les seuls membresde l’ITIE. L’Amérique du Sud a un représentant, lePérou, qui n’a pas la même présence africaine que leBrésil. Si l’Australie a entamé un processus pilote pourl’adhésion à l’ITIE, le Canada, poumon de la spécu-lation autour de l’industrie minière mondiale, resteétrangement à l’écart. Sur la question, le premier mi-nistre canadien, Stephen Harper, a été interpellé enfévrier dernier, sans résultats. Le Royaume Uni a an-noncé quant à lui examiner la question de la mise enœuvre ou non de l’ITIE. Un grand basculement estattendu depuis la mi-février 2013, quand les USA ontentamé la mise en œuvre de la norme, un dispositifqui s’ajoute à la loi Dodd Franck qui oblige à toutesles entreprises minières ou pétrolières, exerçant surle territoire américain de divulguer leurs comptes. Leprésident Obama s’est personnellement engagé danscette adhésion américaine afin, dit-il, que «les contri-buables reçoivent chaque dollar qui leur est dû et quiprovient de l’extraction des ressources naturelles». Cezeste de transparence n’atteint pas encore le Canada,lieu de cotation privilégiée des licences, certificats etactifs miniers africains. Reste que de nombreuses en-treprises canadiennes se sont d’elles mêmes engagéesà soutenir l’ITIE. Cas de Barrick Gold et Talisman.Des hirondelles qui annoncent un possible prin-temps canadien ?

Adama Wade

Soutien de minesdu Canada à l’ITIE

Le présidentObama s’estpersonnellementengagé danscette adhésionaméricaine afin,dit-il, que «lescontribuablesreçoivent chaquedollar qui leur estdû et qui provientde l’extractiondes ressourcesnaturelles».

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Le 15 mars 2013. Macky Sall, Président duSénégal, accueille le Roi Mohammed VIau tarmac de l’aéroport Léopold SédarSenghor à Dakar.

Sénégal

ARRÊT SUR IMAGE

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Contrefaçon des médicaments

Un vrai fléau en AfriqueLa part de faux médicaments est estimée à 30% du marché dans les paysen développement, alors que les pays développés présentent des niveauxde contrefaçons inférieurs à 1%. De Paris, entre autres capitales,l’institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments veille aussi.

VU DE PARIS

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substances toxiques. Dans tous les cas de figure, lesmédicaments contrefaits représentent un granddanger pour la santé des patients.Autre méfait et non des moindres des médica-ments contrefaits, le développement des résis-tances aux antibiotiques et antipaludéens. En effet,Plus d'un tiers des médicaments utilisés contre lepaludisme en Asie du Sud-Est et en Afrique sub-saharienne sont faux ou de mauvaise qualité. Lesrésultats d'une étude, menée par des chercheursaméricains et britanniques, et publiée dans larevue The Lancet Infectious Diseases (Mai 2012)font froid dans le dos. Selon les auteurs de ce tra-vail, qui ont analysé 1 437 échantillons de médica-ments prélevés dans sept pays d'Asie du Sud-Est,35% ont échoué aux tests chimiques, 46% avaientdes défauts d'emballage ou étaient périmés et 36% étaient tout simplement des faux. Les chiffressont similaires pour les antipaludéens présentsdans 21 pays d'Afrique subsaharienne. Les conséquences sont dramatiques : non seule-ment les patients risquent de mourir, mais en plus,l'emploi de médicaments sous-dosés favorise l'ap-parition de résistances.

La lutte contre les médicamentscontrefaits doit être globaleLa contrefaçon de médicaments en Afrique est unproblème grave, d’ampleur diverse selon les paysmais qui nécessite, dans tous les cas, la mise enplace de mesures radicales permettant d’assurer lamise à disposition de médicaments de qualité pourtous les patients africains.Pour lutter efficacement contre ce fléau qui frappede plein fouet les pays africains, il faut d’abord unevolonté politique forte à tous les niveaux. Il fautaussi renforcer la coopération entre les adminis-trations (santé, douanes et police), les laboratoirespharmaceutiques, les grossistes, les médecins et lespharmaciens d’officine en facilitant les échangesd’informations et en coordonnant les actions delutte communes. Les sanctions contre les contrevenants doivent êtrerenforcées en promulguant des lois pénalisant ledélit de contrefaçon et en prononçant des sanc-tions lourdes contre les délinquants qui mettent lavie d’autrui en danger. Il faut enfin, sensibiliser les citoyens africains auxdangers des médicaments contrefaits sur la santéet surtout œuvrer pour que le prix des vrais médi-caments soit à la portée des maigres moyens du pa-tient africain.

Dr Imounachen Zitouni,docteur en pharmacie

et master II de journalisme

F ace à la maladie, il arrive que le citoyenafricain soit victime de la double peine :très souvent il n’a pas les moyens de sesoigner, et dans le cas contraire, il a unechance sur deux de tomber sur un faux

médicament. En effet, la part de faux médicamentsest estimée à 30% du marché dans les pays en dé-veloppement, alors que les pays développés pré-sentent des niveaux de contrefaçons inférieurs à1%. Il est difficile d’obtenir des chiffres exacts,mais on estime que plus de la moitié des médica-ments vendus dans certains pays d’Afrique subsa-harienne seraient contrefaits.Cette industrie de la mort est très florissante enAfrique. En juillet 2012, pas moins de 82 millionsde médicaments contrefaits ont été saisis en troisjours, dans 16 villes portuaires de 16 pays du conti-nent africain, de l'Ouest et du Centre. La valeur dela marchandise saisie, lors de cette opération coupde poing, organisée conjointement par l’Organisa-tion mondiale des douanes, l’Institut de rechercheanti-contrefaçon de médicaments, mais aussi parles 16 organisations douanières de chaque paysconcerné, a été estimée à une valeur de 40 millionsde dollars. A partir de cette prise, l'ampleur duphénomène sur une année peut être estimée à dixmilliards de faux médicaments pour un bénéficede 5 milliards de dollars.Parmi les produits saisis, on retrouve des antipa-ludéens, des antiparasitaires, des antibiotiques, descontraceptifs et même des traitements contre lastérilité. Cette opération montre à quel point la santé pu-blique des populations africaines est gravementmenacée par ces contrefaçons. L'Afrique est deve-nue un dépotoir. La pauvreté et l'analphabétismejouent beaucoup dans la vente de contrefaçon sur-tout en ce qui concerne les médicaments.

Une véritable calamitéLes médicaments contrefaits vont non seulementretarder la prise en charge des pathologies, maispeuvent s’avérer toxiques et aggraver la maladie dupatient. Parfois, ces produits peuvent s’avérer mor-tels. C’est ce qui est arrivé en 1995, quand un fauxvaccin distribué lors d’une épidémie de méningiteavait fait 2 500 morts au Niger. En 2009, un siroptoxique contre la toux a fait, à son tour, plusieursdizaines de morts au Nigéria. Les faux médicaments peuvent être de plusieurssortes : des produits contenant le principe actifmais en quantité inférieure ou supérieure auxquantités requises, des produits ne contenantaucun principe actif et dans les cas extrêmes, onpeut avoir affaire à des produits contenant des

En juillet 2012,pas moins de 82millions demédicamentscontrefaits ontété saisis en troisjours, dans 16villes portuairesde 16 pays ducontinentafricain, del'Ouest et duCentre.

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RELATIONS INTERNATIONALES

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Bilan et perspectives del’intervention françaiseau MaliAprès avoir libéré 70% du territoire malien, la diplomatiefrançaise pense au futur. La première urgence estl’instauration à Bamako d’un pouvoir stable et légitimepour remplacer le gouvernement intérimaire installéaprès le coup d’Etat militaire de mars 2012.

21 mars 2013 Les Afriques . 69

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François Hollande,président de la France

passant en revueles troupes, aux côtés deson homologue malien

Dioncounda Traoré

La France resteraau Mali le tempsqu’il faudra maisn’a pas vocationà y rester.

RELATIONS INTERNATIONALES

Suite à la décision du président FrançoisHollande, prise le 11 Janvier 2013, lestroupes françaises ont investi le Malipour arrêter les islamistes qui avaientpris la ville de Koma, et qui menaçaient

Bamako. Cette décision était prise, suite à l’appelau secours du président malien DioncoundaTraoré, et est conforme à la résolution 2085 duConseil de Sécurité de l’ONU autorisant une opé-ration militaire étrangère au Mali.En trois semaines, l’armée française aidée de sol-dats maliens a stoppé l’avancée des islamistes, etreconquis plusieurs villes du Nord du Mali dontGao, Tombouctou, et Kidal. Cette reconquête a étél’œuvre de 3500 soldats français et 1900 africains,sans l’implication armée ni de la Cedeao, ni desEtats-Unis, ni de l’Union européenne. Les Etats-Unis ont cependant fourni une aide logistique,alors que l’Union européenne a promis d’envoyerune mission de formation de l’armée malienne.Malgré ses promesses, la Cedeao a été incapablede mettre en place rapidement une force africainecombattante, à l’exception du Tchad dont des élé-ments armés ont participé au combat.Le 23 février 2013, le président François Hollandea entrepris une visite au Mali où il s’est rendu no-tamment à Sévaré, Tombouctou et Bamako. L’ob-jectif de cette visite était de féliciter l’arméefrançaise et rencontrer les dirigeants et la popula-

tion malienne. Il y a notamment lancé un appelaux pays africains pour assurer la relève de l’ar-mée française, et incité le peuple malien au dia-logue et à la réconciliation. Il a également mis engarde les militaires contre les exactions et la vio-lation des droits de l’homme vis-à-vis de la popu-lation civile. A Bamako, il a indiqué que le motifde l’intervention militaire française était le com-bat contre le terrorisme et la sauvegarde de la sta-bilité du Mali et de toute l’Afrique de l’Ouest. Il aajouté que la France restera au Mali le temps qu’ilfaudra mais n’a pas vocation à y rester. Durant sonséjour au Mali, François Hollande a reçu les re-merciements chaleureux des dirigeants maliensainsi qu’un véritable triomphe de la part de la po-pulation malienne.Le 6 mars 2013, c’est au tour du ministre de la dé-fense français Jean-Yves le Drian de se rendre auMali, où après la visite des troupes françaises dansl’Adrar des Iforas, il a entamé les discussions sur lapartie diplomatique du conflit. Après avoir libéré70% du territoire malien, la diplomatie françaisetente de penser au futur. La première urgence estl’instauration à Bamako d’un pouvoir stable et lé-gitime pour remplacer le gouvernement intéri-maire installé après le coup d’Etat militaire demars 2012. C’est pour cela que la France pousse àl’organisation d’élections présidentielles avant finjuillet 2013. Les élections législatives seront re-

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Aux objectifsidéologiques decette organisationterroriste, s’estgreffé un traficmultiforme d’êtreshumains, destupéfiants etd’armes.

poussées à une date ultérieure. Le second pro-blème important est la réconciliation nationaleentre le Nord et le Sud. Dans ce cadre une com-mission «Vérité et réconciliation» a été créée, maisdont les membres ne sont pas encore nommés. Lenœud du problème est la place à donner au Mou-vement national de libération de l’Azawad(MNLA). Cette rébellion armée touareg et laïqueréclame l’indépendance d’une partie du Nord duMali connue sous le nom de l’Azawad. Le MNLApour gagner le soutien de la France a notammentaidé les troupes françaises à reconquérir certainesvilles et notamment Kidal. Les dirigeants de Ba-mako exigent de leur côté le désarment des com-battants du MNLA avant d’entamer toutediscussion aux eux. La France se trouve ainsi entreprise deux feux : les dirigeants de Bamako au na-tionalisme sourcilleux, et les partisans du MNLAexigeant l’indépendance de l’Azawad.Outre ces dossiers très sensibles, la France s’activeà mettre en place avec l’appui de l’Union euro-péenne la formation de l’armée malienne, et le dé-ploiement des troupes africaines capables de laremplacer. Cette force, qui portera le nom de «Mi-numa», verra le jour dans le cadre de l’ONU, maisses contours restent flous pour le moment. Afinde réactiver la coopération civile, le Ministèrefrançais des affaires étrangères va organiser le 19mars prochain à Lyon une conférence réunissent

des ONG et des représentants des collectivités lo-cales françaises afin de mobiliser des fonds pour ledéveloppement du Mali. Une autre conférence àl’échelle européenne sera organisée dans le mêmebut à Bruxelles en mai 2013.En conclusion, la guerre du Mali révèle la fragilitéet l’instabilité de beaucoup de pays africains mal-gré un demi-siècle d’indépendance. Outre lesconflits régionaux et les rivalités internes, la si-tuation s’est beaucoup détériorée par suite du dé-veloppement de l’islamisme politique radicalreprésenté par Al Qaida. Aux objectifs idéolo-giques de cette organisation terroriste, s’est grefféun trafic multiforme d’êtres humains, de stupé-fiants et d’armes. La situation au Sahel s’est en-core aggravée suite à la chute des régimestunisiens et libyens en conséquence du Printempsarabe. En effet, beaucoup d’armes surtout d’ori-gine libyennes se trouvent actuellement dans la ré-gion du Sahel aux mains des terroristes et destrafiquants. Au delà de l’Union africaine qui s’estrévélée incapable de faire face à ces nouveaux dan-gers en Afrique, il faut que l’ONU se saisisse de lasituation très dangereuse qui prévaut actuelle-ment en Afrique, et qu’elle organise une Confé-rence internationale sur la situation actuelle et lesperspectives du continent africain.

Jawad Kerdoudi, président de l’IMRI(Institut Marocain des Relations Internationales)

Retour des populationsà Gao

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MarocLa CGEM lance sa stratégie emploi 2013-2015

Sur la période 2013-2015, le patronat marocain veutfrapper un grand coup en termes de création d’em-plois. La conférence organisée à Casablanca, par la

CGEM, a été dirigée par Jamal Belahrach, président de laCommission emploi et relations sociales de la CGEM.Pour l’animateur, il est indispensable d’établir le lien entrela crise économique mondiale et la situation à l’intérieur.Pour ce cadre de la CGEM la réactualisation par de nou-velles réformes des systèmes administratifs, juridiquesvoire culturels de l’administration et de l’entrepriseconstituent le facteur-clé pour garder sa compétitivité etinciter les investisseurs nationaux et internationaux. LaCGEM, qui est une force de propositions, met l’entrepriseau devant de la scène, selon le président de la Commis-sion de l’Emploi, «l’entreprise est le seul créateur de richesse,et elle est le moteur du progrès social, comme le progrès est lemoteur de l’entreprise», et de poursuivre que le dialoguesocial n’est en aucun cas un débat fortuit mais «une exi-gence quotidienne pour une performance durable de l’en-treprise». En effet, l’Etat dans ce sens est un «régulateur etun facilitateur». Le CGEM, qui a signé récemment unpacte social avec trois des centrales syndicales au Maroc,

espère renforcer le dialogue avec les syndicalistes pour re-dynamiser de l’intérieur la situation de la masse salariale.Ainsi, en évoquant la formation et la formation profes-sionnelle en particulier, Belahrah a souligné la nécessitéd’adapter cette dernières aux exigences du marché. Et cen’est certainement pas le seul rôle de l’Etat, «l’entreprisedoit assumer son rôle formateur». Toutefois, toute entre-prise peut reconstruire ses équipes à travers la formationcontinuelle. Le coût de travail élevé demeure un autrepoint de faiblesse de l’emploi marocaine. Autant de pro-positions avancées par le conférencier ...Une fois le diagnostic établi, la CGEM déclare que pourla période allant de 2013 à 2015, sa feuille de route cher-chera d’abord à inciter l’Etat à jouer son rôle de régula-teur et de facilitateur pour faire évoluer l’environnementlégislatif et réglementaire à un rythme adapté à l’évolu-tion économique et sociale.A moyen terme et par le fait d’encourager la création del’emploi, le patronat sera capable de mettre en œuvredu «Pacte national pour l’emploi». Capitaliser et for-maliser le dialogue direct avec les partenaires sociauxen charte nationale avec une feuille de route claire et desobjectifs pour les parties prenantes sera égalementparmi les objectifs de cette stratégie. La CGEM se dé-clare prête à réfléchir avec toutes les parties prenantessur la construction d’un modèle social national plusadapté à nos réalités tout en tenant compte de notre im-plication dans la globalisation. Sans oublier dans cecadre, la sensibiliser et d’accompagner les entreprisespour «optimiser leur compétitivité et installer un dia-logue social direct durable pour réduire les conflits».

Sanae Taleb, Casablanca

EMPLOI

Lors d’une conférence organisée, le 11 mars dernier, la Confédération Générale desEntreprises du Maroc (CGEM), à travers la Commission emploi et relations sociales, aprésenté les grands axes stratégiques en matière d’emplois pour le patronat marocain.

Jamal Belahrach,président de laCommissionemploi etrelations socialesde la CGEM.

Les acquis en matière d’emploisau Maroc - Pacte Nationale pour l’emploi- Installation d’un dialogue socialdirect- Signature de convention sur lamédiation sociale avec les 5 cen-trales syndicales- Tenue de 2 rounds sociaux avecles 5 partenaires sociaux- Proposition d’un texte sur le

droit de grève- Proposition d’amendements surle code du travail- Proposition d’un schéma pourl’IPE- Pacte social pour unecompétitivité durable avec3 partenaires sociaux

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21 mars 2013 Les Afriques . 73

Afrique du NordLe taux de chômage des jeunes supérieur à 26% jusqu’à 2017

E n Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les tauxde chômage des jeunes devraient demeurer su-périeurs à 26% ces prochaines années et pour-

raient même augmenter encore dans certaines partiesde ces régions. Selon l’organisation internationale dutravail, le taux de chômage des jeunes devrait se situerà 26,7% en Afrique du Nord et à 28,4% pour leMoyen-Orient en 2017.En Afrique subsaharienne, le taux de chômage de cettecatégorie de personnes est, relativement, moins impor-tant avec 12% en 2012 et un pronostic de 11,8% en 2017.En effet, ce même rapport de l’OIT, à l’échelle mondiale,le taux de chômage parmi les jeunes va encore s’aggra-ver en raison des retombées de la crise en Europe qui sepropagent des économies avancées vers les économiesémergentes. Contrairement à cette tendance, le taux dechômage de cette catégorie de personnes en Afrique sub-saharienne est relativement moins important avec 12 %en 2012 et un pronostic de 11,8 % en 2017. Mais d’unemanière générale, le taux de chômage à l’échelle mon-diale «même dans les pays qui enregistrent des signes pré-coces de reprise de l'emploi et où des postes vacantss'ouvrent, de nombreux jeunes chômeurs ont du mal à dé-crocher un emploi», souligne l'OIT.«Cela conduit au découragement et à l'augmentation dutaux de ceux qui ne sont ni au travail, ni scolarisés, ni enformation parmi les jeunes», a relevé Ekkehard Ernst, au-teur de ce rapport. «Il y a aujourd'hui environ 5 millionsde jeunes dans les pays développés qui entrent dans cettecatégorie». Toujours pour Ekkehard Ernst «cela fait suiteà la très forte hausse du chômage des jeunes dans toutes les

régions depuis le déclenchement de la crise». En phaseposte-crise, le taux de chômage des jeunes dans les éco-nomies développées devrait reculer progressivementpour passer de 17,5% en 2012 à 15,6% en 2017.«Une bonne partie du recul du taux de chômage des jeunesne saurait être imputée à un redressement du marché dutravail, mais plutôt au découragement d’un grand nom-bre de jeunes gens qui finissent par quitter la main-d’œu-vre», explique le rapport. «Ces jeunes découragés ne sontpas comptabilisés parmi les jeunes sans emploi. Néan-moins, le déclin attendu du chômage des jeunes dans larégion des économies développées ne devrait pas suffire àtirer le taux de chômage de l’ensemble de la populationvers le bas», peut-on lire dans le rapport.Les chiffres avancés par ce document font égalementétat d’un taux mondial de chômage des jeunes de l’or-dre de 12,9% d’ici à 2017 contre 12,7% en 2012. Lapriorité dans toutes les régions et de sortir les jeuneschômeurs de la précarité. La solution suggérée par Ek-kehard Ernst est le «recours à des systèmes de garantiesd'emploi et à la priorité accordée à la formation».

S T, Casablanca

La région de l’Afrique du Nord continue à enregistrer le plus fort taux de chômage desjeunes, atteignant 27,5% en 2012, suivie du Moyen-Orient avec 26,4%, selon des chiffrespubliés, dernièrement par l’Organisation internationale du travail (OIT).

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74 Les Afriques . 21 mars 2013

PIED DE LETTRE

a toile Internet se démocratisant de plusen plus, rares sont les entreprisesafricaines qui ne sont pas connectées.Mais combien parmi celles-ci ont misen place un système approprié desécurité informatique ? Le nombre desentités, qui se prémunissent contre des

attaques malveillantes, est infime. Pourtant, endépit de la crise économique, les professionnels dessystèmes de sécurité se frottent les mains. Comptetenu du fait que les hakers et autres cybercriminelsne laissent aucune compagnie indifférente, lesentreprises spécialisées dans ce domaine de laprotection des données et d’éditions de logicielsantivirus, généralement des start-up, ont connudes croissances à deux chiffres. Les françaisesAthéos ou Sogeti, la japonaise Trend Micro, … ontdémontré au dernier Forum internationale de lacybersécurité, tenu les 28 et 29 janvier 2013 à Lille,leur bonne santé financière. Les attaques malveillantes ne sont pas deschimères. Chronologiquement, on peut se

rappeler celles dont ont été victimes desorganisations internationales, telles que l’Otanen juillet 2011, ou encore de grandes entreprises,comme Areva en septembre 2011, ou Aramco aumois d’août dernier, … La liste est loin d’êtreexhaustive. Généralement, les cybercriminelsprofitent de l’ignorance des entreprises pourmettre en place tout un écosystème à même defaire de l’espionnage industriel ou du piratage detoute sorte. Certains grands comptes ontcompris les enjeux et mis en place des filialesdédiées à la cybersécurité. C’est le cas de CapGemini avec sa filiale Sogeti, … Pour soutenir lespolitiques privées, certains Etats ont décidél’implantation d’Agences nationale de la sécuritédes systèmes d’information (Anssi). Laprospective révèle que, dans les années à venir,les enjeux seront tels que la moindre faille risqued’être fatale. A défaut d’une colossale volatilitédes avoirs dans de sempiternels rafistolages, lespays africains à la traîne sur ce volet gagneraientà s’y mettre dare dare.

LDaouda MBaye,Secrétaire de Rédaction.Cybersécurité et cyber-attaque

La sécuritéinformatiquen’a pas de prix

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Ce numéro aura pour thèmes majeurs :

- La bonne gouvernance, comme maître-mot- Les hommes du Président- Economie : croissance et rigueur - Banques : partenaires du développement- Industries et mines : le renouveau- Tourisme : moteur de l’économie- Infrastructures : continuité et efficacité- Investir au Sénégal : le Guichet unique à travers l’APIX

MACKY SALLLA RUPTURE

Le magazine hebdomadaire international Les Afriques publiele jeudi 28 mars 2013 un dossier spécial Sénégal.

Hebdomadaire international

P A R U T I O N : L E 2 8 M A R S 2 0 1 3Contact commercial :Tél. : +212 522 23 34 77 E-mail : [email protected]

DOSSIER SPECIAL SÉNÉGAL

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