l'etat et vous du mois de juillet 2015

8
Juillet 2015 N° 67 L LÉ Ét t a at t e et t V V o ou us s Saint-Pierre-et-Miquelon LETTRE DI NFORMATI ON DES SERVI CES DE LÉTAT Directeur de la publication : Jean-Christophe BOUVIER Préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon Responsable de la rédaction : Alain CAZENAVE Chef de cabinet du préfet Conception et impression : Imprimerie administrative - Imprimé sur papier recyclé Numéro spécial Le cheval à Saint-Pierre-et-Miquelon Sur les plaines de Langlade, loin de la route, deux chevaux paissent tranquillement. © DTAM-975

Upload: prefecture-de-saint-pierre-et-miquelon

Post on 22-Jul-2016

217 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

Journal de la préfecture de Saint-Pierre-et-Miquelon

TRANSCRIPT

Page 1: L'Etat et vous du mois de juillet 2015

Juillet2015

N° 67 LL’’ÉÉttaatt eett VVoouussSaint-Pierre-et-Miquelon

LETTRE D’INFOR

MATION DES SERVICES DE L’ÉTAT

Directeur de la publication : Jean-Christophe BOUVIER Préfet de Saint-Pierre-et-MiquelonResponsable de la rédaction : Alain CAZENAVE Chef de cabinet du préfet

Conception et impression : Imprimerie administrative - Imprimé sur papier recyclé

Numéro spécial

Le cheval à Saint-Pierre-et-Miquelon

Sur les plaines de Langlade, loin de la route, deux chevaux paissent tranquillement. © DTAM-975

Page 2: L'Etat et vous du mois de juillet 2015

La gestion du cheval à Saint-Pierre et MiquelonLe cheval, un complice de longue date

L'archipel compte actuellement environ 180 équidés, soit 28 pour 1000 habitants.Cette présence est deux fois supérieure à celle constatée pour la France entière quiest de 15 équidés pour 1000 personnes, un bon indicateur de l’intérêt des habitantsde l’archipel pour ces équidés, majoritairement utilisés aujourd’hui à des fins deloisir.

Traditionnellement, les chevaux ont été employés localement pour le transport oupour le travail de ferme, mais depuis les années 1970-80, la quasi-totalité deschevaux est destinée à la pratique de l'équitation dans le cadre des loisirs, pour labalade notamment. Il n’est ainsi pas rare de croiser des cavaliers, des jeunes fillespour la plupart, aux abords des routes ou des chemins de Saint-Pierre ou deMiquelon.

Mais la balade n’est pas la seule activité associée au cheval. À Miquelon, quelquesparticuliers pratiquent encore le débardage à cheval. Cette opération qui consiste àtracter les troncs d’arbres depuis le lieu de coupe est une technique qui demande unegrande maîtrise de l’animal qui doit cheminer entre les arbres sans se blesser. Question maîtrise toujours, des stages de dressage sontorganisés par le Centre Équestre et le Groupement pour la Promotion du Cheval à Miquelon (GPCM) pour apprendre aux cavaliers àmieux maîtriser l’animal, au bénéfice de la sécurité de tous.

Jusqu’à la fin des années 2000, le calendrier desmanifestations de l’archipel comptait deux datesconsacrées à la célébration du cheval : la fêtewestern à Saint-Pierre et la fête du cheval, dans lesbutteraux de Miquelon organisée par le GPCM. Lesconcours de maîtrise et de vitesse qui y étaientorganisés rappelaient les traditionnelles courses dechevaux du 14 juillet, disparues un temps et qui ontété relancées en 2014 à Miquelon, au bord du GrandÉtang.

À l’instar de ces manifestations qui pourraient êtreorganisées de nouveau, le cheval serait un des atoutsde l’archipel dans le développement d’activitéséconomiques liées au tourisme vert ou dedécouverte.

Plus récemment, des stages d’éthologie, organisésrégulièrement par des spécialistes en mission, ontfait évoluer le dressage vers une véritable éducationdu cheval, privilégiant des techniques decommunication fines, afin de développer une relation plus respectueuse entre le cavalier et son cheval.

En matière de santé de l’animal, les choses ont également évolué. Le travail des vétérinaires en poste, très présents sur le terrain et au contactdes cavaliers, a permis une sensibilisation sur l’importance d’un véritable suivi de la santé de l’animal ne se limitant pas aux seulesinterventions pour traitements de pathologies et comprenant a minima une vermifugation régulière.

Depuis ces dernières années des missions d’ostéopathie se sont ajoutées à la médecine animale conventionnelle. Elles sont organisées deuxfois par an pour traiter et prévenir les troubles musculo-squelettiques de l’équidé.

Plusieurs associations de propriétaires sont présentes dans l'archipel : la Société Hippique Rurale, le Groupement pour la Promotion duCheval à Miquelon (GPCM), l'association des Propriétaires, Éleveurs, Gardiens de l'Ancestrale Sélection des Équidés (PEGASE) et le Clubd’Équitation qui gère le Centre Équestre de Saint-Pierre et la toute dernière, l'Ocurie 24, dont le but est la gestion d'une écurie collective.Tous les propriétaires ne sont pas adhérents de ces associations, notamment lorsqu’ils possèdent leur propre écurie.

Éditorial Les chevaux font partie intégrante du paysage de Saint-Pierre et de Miquelon. Si ces grands animaux

participent à la tradition et au mode de vie local, des questions se posent depuis plusieurs années quantà l'impact qu'ils peuvent avoir sur certains milieux, sur les risques qu'ils entraînent pour la sécuritéroutière, à Miquelon-Langlade notamment et sur les conflits qui peuvent naître entre citoyens, estivantset propriétaires de chevaux. Dans ce numéro de l’État et Vous, nous faisons un état des lieux de lasituation du cheval dans l'archipel, rappelons les devoirs des propriétaires, le rôle des collectivités.Nous présentons également les mesures de gestion adoptées tout récemment, en concertation avec lesacteurs afin de faire perdurer cette tradition locale, tout en assurant la sécurité de la population et de leursbiens, la préservation de l’environnement et le bien-être animal.

L'équitation responsabilise les jeunes cavaliers, en charge d'uncheval dont il faut s'occuper au quotidien. © StackVault

Parcours d'habileté dans le cadre de la fête du cheval 2003, organisée dans les buttereaux. © DTAM-975

Page 3: L'Etat et vous du mois de juillet 2015

Page

3

Affronter l'hiver

En période hivernale, la majorité des chevaux trouve refuge dans leslocaux des associations ou dans les écuries privées, au moins pendant lesmois les plus rigoureux. Pendant cette période, les bêtes sont nourriesquasi exclusivement de foin importé du Canada au prix d'environ0,5€/kg. Un fourrage local est produit en faible quantité à Miquelon. Ilest partagé entre les éleveurs et les propriétaires de chevaux.

Le coût de la litière de paille ou de copeauxde bois est encore plus élevé que celui dufoin, ce qui explique que les boxes ou stallesen soient souvent dépourvus. Une solution atoutefois été trouvée pour fournir une litièrefaite de carton recyclé, substitut efficace etécologique (voir encadré page 4).

Au retour des beaux jours, les chevaux retrouvent les prairies de Saint-Pierre ou paissent librement dans lespâturages et buttereaux de Miquelon-Langlade. Un certain nombre de ces chevaux passant l’hiver à Saint-Pierreest transporté à Miquelon pour la saison estivale.

La cohabitation de l'homme et du cheval

À Saint-Pierre, le pâturage des chevaux, à l'attache ou en parc, est assez compliqué en raison des faibles surfaces de prairies. Tous lesterrains disponibles sont exploités, les aires de pâture débordant parfois sur les chemins de randonnée ou sur l'emprise des routes. Il arriveparfois que des chevaux s'échappent, ceux-ci sont généralement repris rapidement. De même, le partage de la route avec les cavaliers enrandonnée se fait généralement sans problèmes particuliers.

À Miquelon-Langlade, les quelques 70 chevaux en liberté, causent desdégradations dans les secteurs les plus sensibles des buttereaux,particulièrement au début du printemps ou à la fin de l'automne, momentoù la végétation est la plus fragile. Cette atteinte a pour effet d'accélérerl'érosion d’une côte déjà fragile.

La présence de chevaux sur la route de l’isthme ou sur les sentiers derandonnée peut être source d’accidents avec les véhicules ou lespromeneurs. Le circuit sinueux de la route et les conditions de visibilitésouvent dégradées accentuent le danger de collision.

Les équidés laissés libres et sans surveillance peuvent être la cause deconflits entre propriétaires de chevaux et estivants ayant subi desdégradations ou autres désagréments.

Les chevaux en divagation peuvent enfin aller à la rencontre des chevauxà l'attache qui se retrouvent sans défense lors d'affrontements oud'accouplements non souhaités. Les étalons ou les juments en chaleur vont parfois jusqu'à détruire les barrières des parcs pour rejoindred'autres chevaux.

Les mesures de gestion adoptées

Afin de trouver des solutions de gestion communes et concertées permettant de maintenir le pâturage des chevaux sur l’isthme, la préfecturea souhaité associer l'ensemble des acteurs aux réflexions des services de l’État. Ainsi, les projets de dispositifs d’encadrement de chevauxsur l’isthme, sous la forme de parcs ou de barrières, ont été présentés et débattus en présence des institutions, des représentants despropriétaires de chevaux (sans limitation aux associations) et des utilisateurs de l’isthme, l’association des langladiers et la fédération deschasseurs.

Alors que la majorité de leurs congénères est à l'abri, certainschevaux passent l'hiver à l'extérieur. © DTAM-975

A Saint-Pierre, les surfaces de pâture sont limitées. Tous les terrains disponibles sontutilisés.© DTAM-975

Durant l'hiver, le fourrage plusrare est aussi moins accessible.© StockVault

Exemple de tapis de protection contre l'érosion éolienne piétinés et déchiréspar les chevaux.© DTAM-975

Plusieurs projets successifs ont été présentés. Le premier concernait lamise en place d’un parc de plus de 300 hectares englobant des terrainsprivés et des terrains du conservatoire du littoral. L’occupation avancéeétait d’un cheval pour 10 hectares. Des passages d’homme auraient étédisposés tous les 200 mètres ainsi qu’aux endroits stratégiques. D'autresprojets ont été proposés, notamment à l'initiative de l'associationPEGASE, mais sans recueillir l'accord de l'ensemble des acteurs, lanotion même de parcage ayant été rejetée par certains.

Page 4: L'Etat et vous du mois de juillet 2015

Page

4

A Miquelon comme à Langlade, les chevaux en liberté bordent les routes, ce qui peut poser un problème desécurité routière.© DTAM-975

Le 20 mai dernier, unesixième réunion étaitorganisée avec les acteurs.Aucun consensus n’ayant puêtre trouvé sur les différentsprojets de parcage, solutionspourtant expérimentales etréversibles à la divagation,aucune clôture ne serainstallée sur l’isthme.

Le saviez-vous ?Le carton recyclé : une litière confortable et écologique

L’établissement d'aides et services par le travail (ESAT), avec le soutien de l’État, va mettre en place unsystème de recyclage des cartons usagés pour la fabrication de litière ; un projet qui allie écologie, économieet insertion de travailleurs handicapés.

Afin de tester l'efficacité, les conditionsd'utilisation et la viabilité économique decette litière recyclée, du carton pré-déchiqueté a d'abord été importé et utiliséavec différents chevaux, notamment lesplus fragiles, suivant un protocole élaborépar la DTAM.

Après deux semaines d'utilisation à laquarantaine de Saint-Pierre, gisement depotentiels futurs clients, les résultatsconcluants permettent maintenant l'achatd'une déchiqueteuse financée par descrédits de l’État, de la collectivitéterritoriale et d'associations debienfaisance*. L'appareil permettra aupersonnel de l'ESAT de recycler le cartonbrun non imprimé et ainsi fournir auxpropriétaires de chevaux une litièreabsorbante et écologique.

Afin de boucler la boucle d'un projet s’inscrivant dans une logique d'économie circulaire, la litière souillée serareprise par la mairie de Saint-Pierre pour la production de compost qui sera utilisé notamment pour fertiliserles prairies de Miquelon.

* Financement : ministère des Outre-Mer (28 000 €), Collectif Humanis (21 000 €), Réserve parlementaire(20 000 €), Collectivité territoriale (15 000 €), Fondation de France (8 000 €), associationLa Réserve (2 000 €).

photo : La toute jeune Louaka et sa maman Epona Ranch ont été parmi les premières à tester la litière decarton recyclé. © DTAM-975

Page 5: L'Etat et vous du mois de juillet 2015

Page

5

Quelles sont les mesures adoptées ?

- L'identification des chevaux par puce électronique seraprise en charge par l’État, et ceci pendant une périoded'un an à partir du 1er juillet 2015.

L'État financera le puçage des chevaux (78,70 €). Les propriétairesou gardiens devront s’acquitter uniquement des 40 € de fraisd'enregistrement auprès des haras nationaux. Cet enregistrementsera attesté par la délivrance d’un certificat et d'une carted’identification qui accompagnera désormais obligatoirementl’équidé dans tous ses déplacements, même inter-îles.

Au-delà de cette période, soit à partir du 1er juillet 2016, les fraisd’identification et de puçage seront, comme dans l'ensemble duterritoire national, à la charge des propriétaires ou détenteurs dechevaux (voir obligations d'identification ci-après). Lemanquement à cette obligation expose le propriétaire ou le gardienà une contravention de 4e classe (90 €).

La signalisation sur la route de l’isthme sera renforcée afinde rappeler la présence potentielle des chevaux sur la chaussée etses abords ainsi que le risque d’accident induit.

Des parcs seront mis à disposition des propriétaires désirant yplacer leurs chevaux durant la période estivale.Un premier parcsera ouvert dès cet été par le conservatoire du littoral à la Pointe-au-Cheval. Un autre parc est en projet sur des terrains jouxtantl'ancien parc d'éoliennes de Miquelon. Ces parcelles mises àdisposition par la collectivité territoriale, seront expertisées par lesservices de la DTAM afin d'en optimiser le potentiel en fourrage.

Ces mesures ne réduisant pas les risques de détérioration des biens ou terrains de particuliers par les chevaux, un propriétaire lésé pourra,en vertu de l'article L211-20 du livre II du Code rural, conduire ou faire conduire l’animal à l’origine de dégradations au lieu de dépôtdésigné par l’autorité municipale.

Faire perdurer une tradition en l'adaptant au contexte actuel

La pâture des chevaux sur l'isthme Miquelon-Langlade est une tradition locale qu'il convient de faire perdurer. Toutefois ces dernièresannées, l'augmentation de la circulation et du nombre d'estivants et une préoccupation plus forte pour les enjeux environnementaux,nécessitent de mettre en place des mesures de gestion.

S’il n’est pas question de restreindre inutilement la liberté entourant cette pratique traditionnelle, il convient de définir, en concertationavec les collectivités, les associations et les propriétaires, quelques règles permettant de maintenir le pâturage des chevaux sur l’isthme,tout en assurant la sécurité de la population et de leurs biens, la préservation de l’environnement et le bien-être animal.

Les mesures exposées plus haut devraient contribuer à améliorer la situation pour permettre à chacun de profiter du site, tout en lepréservant.

Les documents d'identification, le passeport du cheval, doivent l'accompagner dans tous sesdéplacements

Les mesures de gestion adoptées

- Prise en charge de l’identification des chevaux par puce électronique pendant un an. Pendant cettepériode, seuls les frais d’enregistrement demeurent à la charge du propriétaire ou du gardien.

- Signalisation renforcée sur la route Miquelon-Langlade afin de signaler la présence potentielle dechevaux.

- Mise à disposition de parcs pour les propriétaires désirant mettre leurs chevaux en sécurité.

'(Pour plus de détail, voir paragraphe sur les mesures de gestion)

Page 6: L'Etat et vous du mois de juillet 2015

Page

6Les devoirs des propriétaires de chevaux

Identification et élevage

Tout équidé présent sur le territoire français doit être identifié et enregistré au fichier central SIRE (système d'information relatif auxéquidés) de I'IFCE (institut français du cheval et de l'équitation). Cette identification doit se faire avant le sevrage de l’animal et au plustard avant le 31 décembre de son année de naissance. Depuis le 1er janvier 2008, tous les équidés présents sur le territoire français doiventen outre être pucés.

Cet enregistrement est attesté par la délivrance d'un certificat d'enregistrement (également appelé passeport ou livret) qui constitue la carted’identité de l’équidé et qui doit accompagner l'équidé à chacun de ses déplacements, notamment lors du transport entre Saint-Pierre etMiquelon.

Tout changement de propriété ou décès d'un équidé doit être déclaré à I'IFCE par le nouveau propriétaire. Le vétérinaire de Saint-Pierre,est habilité à réaliser ces identifications (Clinique vétérinaire territoriale, tél. : 41 33 94).

Le manquement à l’obligation d’identification expose le propriétaire à une contravention de 4e classe, d’un montant minimal de 90 €.

La tenue d'un registre d'élevage est obligatoire pour tout détenteur d'équidé quel que soit le nombre d'animaux détenus et leur utilisation.

Circulation sur la voie publique

Le cheval, attelé, monté, ou même tenu en main, est considéré comme un véhicule. À ce titre, il est soumis aux articles du Code de la route.Il doit circuler du côté droit de la chaussée, respecter les priorités à droite, s'arrêter au stop, etc. En cas d'accident, le cavalier ou le gardienest soumis aux mêmes obligations qu'un automobiliste.

À l'intérieur d'une agglomération, le maire peut appliquer des arrêtés municipaux visant à limiter l'accès de certaines artères urbaines pourdes raisons de sécurité collective ou d'encombrement de la circulation : les cavaliers et meneurs doivent respecter les panneaux d'interdictionou d'obligation disposés à leur intention sur certaines voies.

Le cavalier se doit de maîtriser son cheval, notamment pour ne pas effrayer les autres usagers de la route. Il se doit en outre de respecterun certain nombre de règles non écrites qui relèvent de la tradition de courtoisie existant chez les cavaliers et ceci envers les autres cavaliersou les personnes qu'il côtoie.

Divagation

Le propriétaire doit fournir au cheval un abridestiné à lui éviter des souffrances résultant devariations climatiques. Il doit par ailleurs s'assurerde la présence de clôtures, d'obstacles naturels oude dispositifs d'attache ou de contention permettantde lui éviter un risque d'accident. En cas d'accident,le propriétaire du cheval peut être jugé responsableet être mis dans l'obligation de dédommager lavictime ou ses proches.

Lorsque des animaux errants sans détenteur, oudont le détenteur refuse de se faire connaître, sonttrouvés pacageant sur des terrains appartenant àautrui, sur les accotements ou dépendances desroutes, canaux, chemins ou sur des terrainscommunaux, le propriétaire lésé, ou sonreprésentant, a le droit de les conduire ou de lesfaire conduire immédiatement au lieu de dépôtdésigné par l'autorité municipale. Si les animaux nesont pas réclamés, ils sont considérés commeabandonnés et le maire peut procéder soit à leureuthanasie, soit à leur vente, soit à leur don à une association d'utilité publique. Les frais résultant de l'ensemble des mesures prises sontà la charge du propriétaire ou du détenteur des animaux. La divagation peut être sanctionnée d’une contravention de 2e classe (amendepouvant atteindre 150 €).

Les chevaux en divagation envahissent parfois la route, obligeant les automobilistes às'arrêter lorsque la visibilité le permet.

Afin d'assurer le bien-être de l'animal et sa bonne cohabitation avec les activités humaines, la législation établitun certain nombre de devoirs que les propriétaires ou les détenteurs de chevaux doivent respecter. Lemanquement à ces obligations peut conduire à la délivrance de contraventions et jusqu’à une peine de prison encas de cruauté animale.

Page 7: L'Etat et vous du mois de juillet 2015

Page

7

Détention DétentionLes personnes responsables d'un lieu où des chevaux sont accueillis doivent se déclarer auprès du SIRE.

AssuranceIl est vivement recommandé à tout propriétaire de cheval de souscrire à une assurance pour couvrir les dommages causés par son cheval, en sa présence ou non.Les assureurs saint-pierrais proposent des assurances responsabilité civile idoines dont ne peuvent bénéficier que les propriétaires d’animaux régulièrementenregistrés.

Abattage

Pour être éligible à l'abattage, un équidé doit remplir des conditions relatives aux délais d'identification et aux modalités d'insertion du feuillet traitementmédicamenteux.

L’appui de l’État et des collectivités

L’État et les collectivités apportent un appui financier et technique aux projets des associations.Illustration par trois exemples récents.

Centre Équestre

Depuis plusieurs années, Saint-Pierre dispose d’un Centre Équestre, jouxtant les écuries de la quarantaine. Leprojet, d’un montant de 2,271 millions d’euros a été financé conjointement par l’État et la collectivité territoriale.Par le biais du Centre National pour le Développement du Sport (CNDS) et le fonds Éperon, 620 000 € ont étéobtenus pour le financement des équipements sportifs. Le reliquat du financement étant à la charge de lacollectivité territoriale.

En plus de l’accompagnement financier, le projet a bénéficié de l’appui technique de l’État, comme relais pourla conception et la construction du projet sous la responsabilité des Haras nationaux.

Chantiers d’insertion pour protéger les buttereaux

En 2013 et 2014, l’État, en collaboration avec la commune de Miquelon-Langlade et la collectivité territoriale,a mis en place deux chantiers d’insertion permettant l’emploi de sept salariés de Miquelon sous contrats aidésde six mois.

L'objectif premier de ces chantiers était la réhabilitation des buttereaux par la mise en place de ganivelles et depaillage de coco. En 2014, une pépinière d'oyats a été créée, cette plante qui structure les buttereaux, en limitel'érosion éolienne.

L’État a ainsi déjà investi plus de 110 000 € pour ces deux chantiers et l’achat de matériel (dont des poteauxet des clôtures) qui pourra être utilisé, en complément des barrières canadiennes financées par la collectivitéterritoriale, pour la construction des parcs mis à disposition des propriétaires.

Cet investissement financier a fait l’objet d’un accompagnement technique des services de la DTAM, de lacollectivité territoriale et de la commune de Miquelon-Langlade.

Spectacle « cheval en musique »

L’association « Cheval Harmony » proposera prochainement le spectacle équestre « Cheval en musique », danslequel des chevaux évolueront sur fond musical, une première dans l’archipel.

Associer éthologie et guitare acoustique tel est l’objectif de ce spectacle qui présentera, en musique, le travaild’un cheval en liberté dans un rond de longe sur des principes basés sur l'approche éthologique de l'équitation.Pour accompagner ce projet, 1 500 € ont été obtenus du budget culture de la DCSTEP.

Page 8: L'Etat et vous du mois de juillet 2015

Page

8 Le bien-être du chevalPosséder ou s'occuper d'un cheval est un investissement personnel et financier important qui ne doit pas être pris à la légère.Malheureusement, des cas de maltraitance sont constatés et dénoncés, souvent par les cavaliers eux-mêmes. Localement, le cheval est choisicomme animal de compagnie et les cavaliers développent souvent une grande complicité avec l'animal. Pour une majorité de propriétairesou de gardiens, il va de soi de lui apporter les bons soins essentiels à sa santé physique et mentale.

Ce que dit le Code ruralIl est interdit à toute personne qui élève, garde ou détient des animaux domestiques ou des animaux sauvages apprivoisés ou tenus encaptivité :

- de priver ces animaux de la nourriture et de l'abreuvement nécessaires ;- de les laisser sans soins en cas de maladie ou de blessure ;- de les placer et de les maintenir dans un habitat ou un environnement susceptible d'être une cause de souffrances, de blessures ou

d'accidents ;- d'utiliser, sauf en cas de nécessité absolue, des dispositifs d'attache ou de contention ainsi que de clôtures, des cages ou autre de nature

à provoquer des blessures ou des souffrances.

Le non respect d'un des éléments de l'article précédent est puni de la peine d'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe. Dansles cas de cruauté animale, des peines de prison peuvent être prononcées.

Une nourriture adaptéeLe cheval doit bénéficier d'une ration de fourrage suffisante qui peut être complétée par des granulés, des légumes et des complémentsminéraux et vitaminés. Cette nourriture doit être propre et sèche.

Le cheval consomme de 20 à 40 litres d'eau par jour, plus en cas de forte chaleur. Il faut veiller à ce que l'animal ait constamment accèsà une eau propre et fraîche.

Un environnement assurant son bien-être physique et mentalLe propriétaire ou le gardien doit fournir au cheval un abri lui permettant de seprotéger des rigueurs du climat. Dans l'archipel, le cheval devrait bénéficier d'uneplace en écurie pendant les mois les plus rigoureux, de décembre à mai par exemple.

Le box doit être de taille suffisante, une dimension de 3 m sur 3 m est recommandée,le double pour une mise bas. La litière doit être changée régulièrement afin demaintenir le sol propre et sec, pour éviter notamment que le cheval ne souffre dufroid.

Lorsqu'il est au pré, le cheval doit avoir accès à un fourrage suffisant. Il doit êtreattaché par un harnais lui évitant les blessures. Les clôtures faites de bois ou de cordonélectrique doivent lui éviter de s'échapper et le protéger des autres équidés errants.

Le cheval doit vivre dans un environnement calme, le préservant du stress. Il a deshabitudes qu'il faut éviter de modifier trop fréquemment. Le cheval apprécie laprésence de l'homme et les visites régulières. Cette présence quotidienne resserre lesliens réciproques avec le cavalier, elle permet également de contrôler l'état de santé de l'animal et de vérifier son environnement (longelibre, clôture en bon état …).Le transport du cheval doit se faire dans une bétaillère ou dans un fourgon en bon état qui sera conduit doucement. On limitera la duréedu transport et de l'attente et on veillera à ce que l'animal ait toujours une nourriture et un abreuvement suffisants. Le carnet d'identificationest nécessaire lors du transport de l'animal.

Santé de l'animalUne visite vétérinaire est nécessaire au moins une fois par an, afin decontrôler la vaccination et l'état de santé de l'animal.

Les dents et les sabots doivent faire l'objet d'une attention particulièreafin de lui assurer une alimentation et une mobilité efficace.

Le cheval doit être brossé régulièrement, afin de le débarrasser dessaletés et parasites, mais également pour vérifier l'état de son épidermeet détecter d’éventuelles blessures. Le brossage est également unmoment privilégié qui relaxe l'animal et renforce les liens avec lecavalier.

Lorsque l'animal arrive en fin de vie, le gardien ou le propriétaires'assurera de gérer sa douleur en lui administrant la médication prescritepar le vétérinaire qui pourra également conseiller et accompagner lepropriétaire qui choisira d'euthanasier son animal.

Une brossage régulier est un une bonne façon de vérifier l'état desanté général de l'animal et de renforcer les liens avec le maître. ©

StockVault

Le cheval doit toujours avoir accès à de l’eaufraîche, particulièrement lors des chaudes

journées d’été.© StockVault

Les dents doivent faire l'objetd'une attention particulière

lors de l'examen du cheval.©StockVault