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In os égumes Le magazine des Producteurs de Légumes de France égumes L F & ruits reussir Supplément au n°323 - Décembre 2012 Décembre 2012 Explorer de nouvelles stratégies de protection des cultures légumières ENJEUX Explorer de nouvelles stratégies de protection des cultures légumières GISPIClèg SPÉCIAL PRODUCTION INTÉGRÉE GISPIClèg Le GIS PIClég, moteur pour répondre aux enjeux techniques

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In oségumesLe magazine des Producteurs de Légumes de France

égumesLF & ruitsreussir

Supplément au n°323 - Décembre 2012

Décembre 2012

Explorer de nouvelles stratégies de protection des cultures légumières

enjeuxExplorer de nouvelles stratégies de protection des cultures légumières

GISPIClèg

Spécial production intégrée

GISPIClèg

Le GIS PIClég, moteur pour répondre aux enjeux techniques

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2 Edito

Légumes Infos Décembre 2012

Légumes Infos / Décembre 2012supplément à Réussir fruits & Légumes n°323- Décembre 2012Les Producteurs de Légumes de france11, rue de la Baume 75008 ParisTél. 01 53 83 48 08/fax : 01 53 83 48 10site : www.legumesdefrance.frDirecteur de la publication :Jean-Bernard PoueyRédacteur en Chef : Bruno scherrerRédacteur-coordinateur : Diane CrunelleRédacteurs : marie-Lisa Brachet, Dominique Blancard, Diane Crunelle, marc Delporte, Vianney estorgues, Vincent faloya, Benoît Jeannequin, marine Launais, françois Villeneuve.Photo de couverture : Légumes de france - © eH – Le studio des 2 PrairiesSecrétaire : martine VeretRéalisation : Publications AgricolesAbonnements : Réussir fruits et Légumes51, rue Albert CamusBP 20131 - 47004 Agen CedexTél. 05 53 77 83 75/fax : 05 53 77 83 71Impression : Centre Impression - 87220 feytiatnº de CPPAP : 1110T 80058

Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter Légumes de france 11, rue de la Baume - 75008 Paris. Tél. 01.53.83.48.08 / fax. 01.53.83.48.10 e.mail : [email protected] site Internet : www.legumesdefrance.fr

GiS PiCléG- enjeux : • La production intégrée: une réponse aux enjeux économiques, environnementaux et sociétaux 4-5• Le GIS PIClég, moteur pour répondre aux enjeux techniques 6-7

doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES• Comprendre le contexte lié aux bio-agresseurs telluriques 7• Connaître les nouvelles stratégies de protection des cultures 8• Explorer toujours de nouvelles pistes 9- Témoignage : « Les études sur les interactions plante-nématodes avancent à grands pas », Thierry Mateille, directeur de recherche à l’IRD 10- Interview : « Assurer la durabilité de la résistance variétale en l’associant à d’autres leviers agronomiques », Philippe Castagnone, directeur de recherche à l’Inra 11- Interview : « Proposer aux producteurs des innovations techniques et variétales dans les systèmes maraîchers sous abris », Yannie Trottin-Caudal, Ctifl, centre de Balandran 12

PiCléG aCtualitéS- Di@gnoleg : Des applications mobiles pour le portail Web de diagnostic/conseil 13

Sommaire- Vasculég : Objectif : rendre plus durables les résistances génétiques aux maladies vasculaires 14- Défilég : « Les premiers résultats sont encourageants » 16- Protection des cultures : Nouvelles AMM obtenues pour trois produits de Stimulation des Défenses Naturelles déjà autorisés pour d’autres usages 17- Guide : Le guide de co-conception de systèmes légumes plus économes en produits phytosanitaires 18- GIS PIClég et DePHY : Une complémentarité d’actions pour favoriser l’appropriation des résultats de recherche par les producteurs 20

CluB PartEnairES- Koppert : Prophylaxie : point d’orgue d’une Protection biologique intégrée réussie 22- Total : Total Ecosolution, une réelle démarche d’entreprise 22- Texinov : Protection climatique et anti-insectes par filets 23

lES ProduCtEurS ont la ParolEGhislain Boccabella, producteur de légumes (13) : « Essayer de nouvelles méthodes de protection des cultures tout en étant suivi et accompagné » 24

« Les Producteurs de Légumes de France », fédération professionnelle, repré-sente l’ensemble des producteurs de légumes frais (serristes, producteurs de

plein champ, endiviers ou maraîchers) et de légumes secs. Notre fédération rassemble les syndicats maraîchers et les sections spécialisées « légumes » des FDSEA-UDSEA.

Interlocuteur reconnu des pouvoirs publics, « Les Producteurs de Légumes de France » travaille avec les différents acteurs de la filière à la défense des intérêts des producteurs de légumes, à l’amélioration de la rentabilité et de la compétitivité de leurs entreprises en intervenant sur tous les sujets qui les concernent : protection des cultures, emploi, énergie, organisation économique, relations avec la grande distribution, valorisation des produits… « Les Producteurs de Légumes de France » vient également en appui aux projets collectifs ou individuels des producteurs de légumes pour améliorer la performance de leur entreprise : valorisation des produits, formations en gestion des ressources humaines, management, stratégie d’entreprise, réduction du coût de l’énergie...

www.legumesdefrance.fr

« Les Producteurs de Légumes de France », qui sommes-nous ?

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3Edito

Décembre 2012 Légumes Infos

Renforcer les liens entre les acteurs de la recherche, de l’expérimentation et du développement agricole

En décembre se tiendront à Bordeaux les 5èmes rencontres du GIS PIClég. Voilà 5 ans que le GIS a été créé, à l’initiative de Denis Onfroy et de Guy Riba, avec pour objectif premier de mobiliser l’ensemble des acteurs de la recherche et du développement pour concevoir, expérimenter et proposer aux producteurs de légumes des systèmes de production performants sur les plans économique et environnemental. Quels premiers enseignements dégager à l’issue de ces 5 années ? En premier lieu, un renforcement considérable des liens entre les acteurs de la recherche et du développement de la filière « légumes » : chercheurs, expérimentateurs, conseillers,

etc. Le GIS a incontestablement permis à tous ces acteurs de mieux se connaître et d’échanger plus intensément pour identifier en commun les questions prioritaires et s’accorder sur les moyens pour y répondre. Cette coordination a permis de co-construire des projets ambitieux répondant aux préoccupations de la filière et de mobiliser avec succès des sources diversifiées de financement (ANR, CASDAR, ONEMA, FranceAgriMer, Régions, etc.) sur des thématiques d’intérêt commun.Concrètement, cet effort partagé se traduit par une quinzaine de projets de recherche-développement labellisés par le GIS et dotés de financements spécifiques ; au-delà de la co-construction en amont et des aspects financiers, il faut également retenir que ces projets sont le plus souvent mis en œuvre dans le cadre de réseaux mobilisant des ingénieurs et des techniciens de plusieurs régions françaises de production.

Les premiers projets labellisés par le GIS arrivent à leur terme ; ils permettent d’ores et déjà de proposer des solutions techniques à certains problèmes, solutions qui peuvent être diffusées et transférées auprès des acteurs. On citera, à titre d’exemple, les travaux et les résultats sur les méthodes de lutte contre les maladies telluriques. D’autres résultats seront bientôt disponibles. Ceci ne veut pas dire que tout est résolu, bien au contraire. De nouveaux problèmes ou des problèmes renouvelés se font plus pressants. Des thématiques abordées dans le cadre des travaux déjà menés nécessitent d’être complétées par des études complémentaires pour répondre à un questionnement apparu en cours d’exécution ou transformer les recherches et expérimentations en innovations appropriables par les producteurs.La dynamique enclenchée lors de la création du GIS mérite clairement d’être poursuivie et même augmentée. L’Inra s’y emploiera avec détermination en maintenant un engagement humain et financier aussi significatif que sur les 5 dernières années. Il continuera à assurer l’appui administratif et l’animation du GIS, et veillera à la mobilisation de ses agents, chercheurs, ingénieurs et techniciens. Je ne doute pas que les partenaires continueront à nous accompagner dans cette belle aventure, terme inapproprié au demeurant puisque le succès est d’ores et déjà au rendez-vous. Permettez-moi ici de remercier tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à cette belle réussite… qui en appelle d’autres.

Hervé GuyomardDirecteur scientifique Agriculture à l’Inra, Président du GIS PIClég

Dates à retenir5 et 6 décembre 2012

5èmes rencontres annuelles du GIS PIClég Les 5 et 6 décembre 2012 le GIS organise à l’Inra de Bordeaux ses 5èmes Rencontres annuelles. Ces journées constituent une occasion de faire notamment un nouveau point sur les projets du GIS et de discuter des orientations des différents Groupes Thématiques.

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Du 15 au 17 janvier 2012

Sival - Salon des produc-tions végétales (Angers) Le Sival accueillera le mercredi 16 janvier 2012, de 16h à 18h, une intervention du GIS PIClég (Groupement d’Intérêt Scientifique pour la Production Intégrée en Cultures Légumières) sur le thème de la régulation naturelle des populations de mouches en cultures légumières.

Du 23 février au 3 mars 2013

Salon International de l’Agriculture (Paris) Le Salon International de l’Agriculture accueillera, sur le stand de l’Inra, une intervention du GIS PIClég (Groupement d’Intérêt Scientifique pour la Production Intégrée en Cultures Légumières) portant sur les derniers résultats marquants des projets du GIS, les nouveaux projets labellisés et les perspectives pour les années à venir.

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4 GiS PiCléG GiS PiCléG

Schéma Production intégrée

enjeux

La production intégrée : une réponse aux enjeux économiques, environne mentaux et sociétauxFace aux engagements gouvernementaux de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires de 50% à l’horizon 2018, la protection des cultures évolue et doit répondre à une approche durable.

Une vision plus globale

La production intégrée est un mode de production qui s’appuie sur une approche plus globale des cultures légumières en replaçant l’agronomie au centre des pra-tiques et en s’appuyant sur les équilibres naturels afin de limiter les intrants exté-rieurs à l’exploitation agricole. C’est en effet en proposant des systèmes plus en phase avec leur contexte (agricole, envi-ronnemental et socio-économique) que la production intégrée souhaite répondre aux nouveaux enjeux de l’agriculture. L’adoption d’une approche « système » à une échelle pluriannuelle est alors la garantie d’une démarche plus durable.

Une mise en avant des modes de gestion alternatifs

Face aux nombreux bioagresseurs sus-ceptibles d’attaquer les productions légumières et aux attentes élevées des consommateurs en terme de qualité des produits, la protection des cultures reste essentielle. Cependant, le recours aux produits chimiques n’est pas toujours incontournable, c’est pourquoi la pro-duction intégrée s’applique à mettre en avant des modes de gestion alternatifs. Ceux-ci tendent à exploiter les ressources écologiques de l’environnement afin de concevoir des solutions de protection plus respectueuses des équilibres naturels. Les agrosystèmes sont alors gérés dans leur ensemble en tenant compte des bordures de parcelles ou encore de la biodiversité microbienne des sols. Les écosystèmes associés ont également tout leur rôle à jouer pour ce qui est de la régulation des populations d’auxiliaires par exemple. C’est enfin en repensant à l’échelle glo-bale, les choix variétaux, les schémas de successions culturales, le travail du sol… etc., que la production intégrée entend concilier respect de l’environnement et rentabilité de la production.

Un objectif de dynamiser la recherche légumière et une nécessité de mobilisation

Comme l’illustre le GIS PICleg, les projets de recherche-développement se multi-plient ces dernières années afin d’offrir une nouvelle dynamique et d’apporter des réponses aux impasses techniques

Gestion des bioagresseurs en lutte chimique systématique

Traitements fixés par calendrier

Gestion des bioagresseurs en Production intégrée

Combinaison de techniques à chaque étapes de développement de la culture et des bioagresseurs

RePÈReS

Retour sur les 4èmes rencontres annuelles du GISLes 4èmes rencontres du GIS qui se sont déroulées les 19 et 20 décembre 2011 à Paris ont permis la restitution des résultats et faits marquants des projets labellisés PIClég en cours. Elles ont également donné lieu à une réflexion commune pour les orientations futures du GIS dans trois ateliers : Biodiver-sité fonctionnelle, Génétique et Gestion des adventices.

que suscitent les suppressions de matières actives sur le marché des produits phyto-sanitaires. Néanmoins, pour que la R&D reste en accord avec les problématiques du terrain, la démarche doit être commune à toute la filière et fédérer l’ensemble des acteurs, de l’amont de la production jusqu’à la commercialisation.

Diane Crunelle (Légumes de France)Merci à Vincent Faloya (Inra, Rennes) pour la relecture.

Légumes Infos Décembre 2012

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5GiS PiCléG

Schéma Production intégrée

enjeux

La production intégrée : une réponse aux enjeux économiques, environne mentaux et sociétauxFace aux engagements gouvernementaux de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires de 50% à l’horizon 2018, la protection des cultures évolue et doit répondre à une approche durable.

Gestion des bioagresseurs en lutte chimique systématique

Traitements fixés par calendrier

Gestion des bioagresseurs en Production intégrée

Combinaison de techniques à chaque étapes de développement de la culture et des bioagresseurs

GEDUNEM, GEDUBAT, AGATHtrois nouveaux projets labellisés PIClég en 2012

Septembre 2012 marque une étape supplémentaire dans le Groupement d’Intérêt Scientifique en accordant la labellisation PIClég à trois nouveaux projets sur la thématique de la production intégrée en cultures légumières.

Projet GEDUBAT GEstion DUrable des BioAgresseurs Telluriques Projet animé par le Ctifl dans le cadre du réseau Dephy Expé du plan Ecophyto. Il fait suite au projet Prabiotel (2008-2011) et vise à apporter de nouveaux résultats pour gérer les maladies et ravageurs du sol des cultures maraîchères sous abri.

Projet AGATHGestion agro-écologique du puceron Aphis gossypii en culture de melon et du thrips du poireau Thrips tabaci

Projet animé par le Ctifl qui vise à évaluer l’efficacité d’un ensemble de techniques perturbant la colonisation des cultures par les ravageurs et favorisant leur régulation par leurs ennemis naturels.

Projet GEDUNEMInnovation techniques et variétales pour une GEstion Durable & intégrée des NEMatodes à galles dans les systèmes maraîchers sous abrisProjet animé par l’Inra dans le cadre du métaprogramme Gestion Intégrée de la Santé des Plantes. Il s’agit d’identifier les stratégies innovantes dans l’ensemble de l’agrosystème, en combinant des résistances variétales dans les rotations culturales avec des pratiques agronomiques, pour un contrôle durable des nématodes à galles en cultures maraîchères sous abris.

Décembre 2012 Légumes Infos

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GIS PICléGLes 16 projets du GIS PIClég

Depuis la création du Groupement d’Intérêt Scientifique, 17 projets ont été labellisés PIClég*. Ci-dessous, un bref descriptif de ces projets.

GiS PiCléG

Le GIS PIClég, moteur pour répondre aux enjeux techniques

Fondé en 2007 à l’initiative de Denis Onfroy (ancien président et aujourd’hui

membre du conseil d’administration de Légumes de France), le GIS PIClég* a pour but la création de programmes de recherche pour développer les techniques de production intégrées en cultures légumières. Ainsi, les programmes du GIS visent la mise en place de nouveaux systèmes de cultures plus économes en intrants, en production de légumes de plein champ et sous abris froid.Le GIS PIClég allie à la fois la recherche fondamentale, la recherche appliquée, l’expérimentation et le développement agricole. Il comprend neuf partenaires : l’Inra, le Ctifl, Légumes de France, l’APCA, Interfel, l’organisation économique, Fel-coop, le Ministère de l’Agriculture, France AgriMer et l’Unilet.Grâce à la dynamique d’échanges qu’il a suscité entre les partenaires, le GIS PIClég a permis la réalisation de nombreux projets. Depuis 2007, ce ne sont pas moins de 16 projets de recherche qui ont été labellisés « PIClég » et certains livrent aujourd’hui leurs premiers résultats portant sur les maladies telluriques, les bioagresseurs à forte capacité de dispersion, les stimula-teurs des défenses des plantes (SDP), le lien entre fertilisation et santé des plantes, la régulation des auxiliaires…Denis Onfroy explique : « Le GIS PIClég a permis de redynamiser les programmes « légumes » et de remobiliser des pro-grammes de recherche fondamentale sur nos productions. La création du GIS PIClég, en 2007, nous a aussi permis d’anticiper la démarche Ecophyto ». Gérard Roche, responsable de la protec-tion des cultures à Légumes de France, ajoute : « Les projets PIClég en cours se revendiquent comme porteurs de solutions durables dans tous les sens du terme : à la fois comme méthodes alternatives bonnes pour l’environnement mais aussi capables de faire vivre les agriculteurs ».

*groupement d’Intérêt scientifique pour la Production Intégrée en Cultures Légumières

doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES

Légumes Infos Décembre 2012

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7doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES

LeS BIOAGReSSeuRS TeLLuRIQueS

Comprendre le contexte lié aux bio-agresseurs telluriquesAlors que les bioagresseurs sont multiples dans les sols, le nombre de solutions « classiques » de protection des cultures autorisées est, lui, de plus en plus limité. Les pratiques doivent donc évoluer…

La monoculture d’une espèce don-née conduit au bout d’un certain nombre d’années, variable selon la

culture, à l’apparition des phénomènes de mauvaise reprise, de dépérissement se traduisant par une baisse de vigueur une chute de rendement et une hétérogénéité. Plusieurs bioagresseurs peuvent être impliqués soit comme parasitaire stricts ou impliqués dans les phénomènes de « fatigue de sol ».

Des bio-agresseurs multiples

On retrouve de nombreuses espèces de champignons pathogènes, certaines spé-cifiques d’autres polyphages (Phytophtho-ra, Pythium, Fusarium, Rhizoctonia,..) et des champignons parasites de faiblesse (Pythium, Macrophomina, Fusarium).

Quelques bactéries sont également pré-sentes ainsi que des insectes (ex taupins). A côté de ces bioagresseurs, les néma-todes constituent des ravageurs impor-tants des cultures légumières et causent des dégâts entraînant des impacts écono-miques majeurs. A noter que plusieurs de ces bioagresseurs peuvent aussi être vecteurs de virus pathogènes pour les plantes et peuvent se maintenir plusieurs années dans le sol.Jusqu’à ces dernières années, la protec-tion sur ces usages « clefs » était assu-rée par l’utilisation de fumigants avec parfois une combinaison de techniques complémentaires quand ces dernières étaient accessibles sur le plan technico économique (exemple passage au hors sol, utilisation de porte greffe) mais ne concernant que quelques espèces.

Apparition de nouveaux ravageurs

Les retraits progressifs des fumigants à large spectre (bromure de méthyle) et les limitations d’utilisation actuelles ou à venir (restrictions de dose et d’inter-valle entre utilisations) bouleversent les pratiques et les approches de protection dans un contexte de recrudescence des problèmes phytosanitaires telluriques et d’apparition de nouveaux ravageurs (ex. : Meloidogyne chitwoodi et M. fal-lax). L’évolution des pratiques doit donc s'accompagner de stratégies associées et intégrées.

Marc Delporte Adjoint programmes Légumes, Direction Scientifique et Technique Fruits et Légumes (Ctifl)

Dégâts de taupins sur melon.

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Décembre 2012 Légumes Infos

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8 doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES

LeS BIOAGReSSeuRS TeLLuRIQueS

Connaître les nouvelles stratégies de protection des culturesUn bilan fait lors de la journée bioagresseurs telluriques de juin dernier sur le centre Ctifl de Balandran a rappelé l’évolution de la situation des produits phytopharmaceutiques et des produits de biocontrôle concernant les bioagresseurs telluriques : nette réduction pour les premiers en nombre de substances actives nématicides avec cependant une augmentation des autorisations de mise sur le marché pour des préparations de micro-organismes.

En Europe, d’après les conclusions du projet Alterbromide (2006-2009), il apparaît que : 70 %

des surfaces sont désinfectées par les fumigants dont 1/3 avec association 1.3 dichloropropène + chloropicrine, 8% sont solarisées (technique seule ou associée), 7% font du hors sol, 6 % du greffage. Le solde, 9%, se partage entre vapeur, biofumigation ou rotations.

On voit donc, suivant les espèces consi-dérées et les systèmes de cultures, que plusieurs méthodes complémentaires ont déjà été intégrées dans les systèmes de culture légumiers. On peut citer, la solarisation, l’utilisation du greffage, l’introduction de plantes permettant de couper les cycles de reproduction, le pail-lage… Cependant, aujourd’hui, après 15 ans de ces pratiques, il est possible de connaître les limites de nombre de ces techniques complémentaires utilisées seules, en particulier dans le cadre de la protection contre les nématodes. Une approche système intégrant plusieurs techniques à travers de nouveaux projets de recherche était nécessaire.

Retour sur les projets du GIS Les premiers projets « miroirs » labellisés par le GIS PIClég se sont attachés à approfondir les leviers rotations, sola-risation et biofumigation (Sysbiotel1 , Neoleg2 et Prabiotel2).Pour le projet Prabiotel, différents suivis et observations ont été réalisés sur les cultures (laitue d’hiver et de printemps, laitue, melon, tomate ou courgette) ainsi que les pratiques améliorantes (solarisation, biodésinfection à base de moutarde brune, de radis fourra-ger et apport de matière organique). L’effet de la solarisation s’est montré

très net sur les nématodes (zone sud). Par ailleurs, l’effet conjugué de deux solarisations successives a permis de maintenir un faible niveau en terme de quantités de nématodes et de dégâts, même sur la culture mise en place l’année suivant la 2ème solarisation. Toutefois son effet non sélectif sur l’ensemble des communautés de nématodes appelle à un raisonnement dans l’application de cette technique et une combinaison avec d’autres techniques. De plus si la solarisation présente une certaine effica-cité, en particulier sous abri, les résultats restent très liés aux conditions de mise en œuvre (niveau initial de population de nématodes, température et ensoleil-lement…). Elle ne peut donc concerner toutes les régions de production.

L’effet assainissant des autres pratiques (biofumigation à base de moutarde brune ou radis fourrager et apport de fumier de cheval) n’a pas été marqué sur les champignons sur la durée du projet. Un effet sur la réduction de la quantité de nématodes a été mis en évidence, semble t-il plus impor-tant avec le radis fourrager, mais ces données doivent être approfondies. Il est donc difficile de conclure sur l’incidence des pratiques améliorantes réalisées, excepté l’effet net de la solari-

sation sur les nématodes avec toutefois les réserves dans son utilisation pratique.

Ainsi les bioagresseurs telluriques restent à ce jour un véritable défi pour la filière et il y a nécessité de poursuivre les tra-vaux. Même si le maintien de solutions phytosanitaire classiques reste nécessaire à ce jour pour maintenir un niveau de bioagresseurs telluriques suffisamment bas - point de départ nécessaire pour mettre en œuvre la production intégrée et assurer un résultat pour les exploi-tations - il y a nécessité de poursuivre les travaux dans le cadre du GIS pour relever ce véritable défi pour la filière.

Marc Delporte Adjoint programmes LégumesDirection Scientifique et Technique Fruits et Légumes (Ctifl)

1.Projet financé par l’AnR.2. Projet financé par le Casdar.

Dégâts de nématode à kyste de la carotte, Heterodera carotae.

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Légumes Infos Décembre 2012

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9doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES

LeS BIOAGReSSeuRS TeLLuRIQueS

Explorer toujours de nouvelles pistesLes résultats produits par les projets du GIS PIClég ouvrent de nouvelles perspectives…

A l'issue de ces projets, les prin-cipaux résultats obtenus font apparaître :

- des possibilités réelles d'intégration de pratiques améliorantes dans les systèmes de culture existants- la nécessité de raisonner l'utilisation de ces pratiques et de les adapter en fonction des bioagresseurs ciblés, des systèmes et des créneaux de mise en place. C’est tout l’intérêt des projets menés sur une longue période comme les projets ExpéEcophyto (GEDUNEM et GEDUbAT).

Plantes éradiquantes

De même l’usage de matériel végétal résistant (variétés et porte-greffe voire interculture avec des variétés pouvant avoir une action sur les nématodes ou après broyage/enfouissement - ex sor-gho) doit s’intégrer dans un ensemble de pratiques au sein d’un système de culture afin d’assurer une durabilité de ces techniques et éviter les phénomènes de contournement par les bioagresseurs telluriques. C’est cette approche qui a été privilégiée dans le projet Vasculeg1 en associant plusieurs semenciers pour trouver des moyens d’augmenter la dura-bilité de cette technique et rechercher de nouvelles sources de résistance.

Les pistes d’utilisation de moyens de biocontrôle (micro-organismes antago-nistes, macro-organismes, substances à faibles risques…) doivent être poursui-vies et investiguées avec les firmes ainsi que l’usage de plantes éradicantes tou-jours dans l’objectif de pouvoir ramener à échéances régulières les populations de bioagresseurs telluriques à un niveau suffisamment bas pour qu’elles puissent être gérées par des techniques “douces” complémentaires.

Il va de soi que ces travaux nécessitent en parallèle un travail d’amont impor-

tant en termes de connaissances sur la biologie des bioagresseurs et leurs interactions avec les autres paramètres des systèmes de culture : matériel végé-tal, communauté de micro-organismes, techniques culturales. Marc Delporte, Adjoint programmes Légumes, Direction Scientifique et Technique Fruits et Légumes (Ctifl)

1 projet financé par le CAsDAR

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Photo 1 : Tylenchorhynchus spp.Photo 2 : Pratylenchus spp.Photo 3 : Paratylenchus spp.

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Décembre 2012 Légumes Infos

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“doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES

TémOIGnAGe

« Les études sur les interactions plante-nématodes avancent à grands pas »Thierry Mateille, Directeur de Recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), a travaillé sur le projet Sysbiotel, labellisé par le GIS PIClég. Dans le cadre de ce projet, il s’est intéressé aux mécanismes écologiques mobili-sables pour la gestion intégrée des bioagresseurs telluriques en systèmes de culture légumiers.

Il existe un manque d’information notoire en nématologie, étant donné que, pendant des années, on est passé du constat des ravages causés par les nématodes phytopara-

sites à la lutte chimique systématique. Cette lutte se faisait principalement par fumigation, technique qui utilise des bio-cides toxiques, comme par exemple le bromure de méthyle, actuellement interdit d’usage du fait de son puissant effet de serre. Ainsi, autant la physico-chimie des sols est-elle bien documentée, autant les informations sur la biologie des sols sont-elles très lacunaires.

Les études sur les interactions plante-nématodes avancent à grand pas. C’est le domaine de recherche développé par l’Inra à Sophia-Antipolis (nématologie) et à Avignon (amélioration variétale). Elles permettent d’envisager aujourd’hui de nou-velles sources et mécanismes de résistance chez les plantes légumières, plus robustes (pas de contournement par des races virulentes de nématodes) et plus tolérantes aux hautes températures.

Une approche plus récente consiste à analyser l’incidence agronomique des itinéraires culturaux sur le développement des nématoses et de proposer de nouvelles configurations d’agrosystèmes maraîchers. C’est le domaine de recherche développé par l’Inra à Avignon (agronomie).

Cependant, ces approches sont conduites contre le seul groupe des nématodes à galles (Meloidogyne spp.). Or, sachant que les nématodes phytoparasites sont partout présents en commu-nautés (au sens mélanges d’espèces), on peut se demander si le contrôle d’une seule espèce de la communauté représente une gestion durable, c’est-à-dire si ce contrôle ciblé ne risque pas de se traduire à terme par une autre configuration de la communauté, tout aussi pathogène. C’est ce qui s’est passé pour le nématode du bananier. Ce parasite causait beaucoup de dommages et a fini par être supprimé des sols. Pendant environ cinq ans, les cultures ont été préservées. Puis un autre nématode de la communauté s’est multiplié, et aujourd’hui les problèmes sont bien pires qu’ils ne l’étaient auparavant.C’est la raison pour laquelle, l’Inra (Sophia-Antipolis, Avignon, Alénya) et l’IRD, avec l’appui de la recherche-développement (Aprel, Ctifl, Grab), de semenciers et de producteurs mènent aujourd’hui des recherches portant sur la durabilité des inno-vations variétales et techniques dans le cadre du projet GEDU-NEM porté par le Métaprogramme Inra GISP-PRESUME.

L’approche écologique est portée par le constat suivant : dans des sols de lieux différents, il peut y avoir exactement les mêmes espèces, et donc la même richesse en nématodes. Seules les proportions des différentes populations au sein de la communauté changent. Or, il semble que ce sont justement ces différences de proportions qui jouent un rôle dans la pathogénie des communautés.

Ainsi, grâce au projet Sysbiotel, on a observé la chose sui-vante dans les Landes de Gascogne : le sol des cultures de carottes contient les mêmes espèces de nématodes que celui des cultures de maïs, avec lesquelles elles sont en rotation, et que celui des forêts alentours. Or ces nématodes sont pathogènes dans les cultures et non dans la forêt. En outre, il semblerait que plus il y a de nématodes différents, moins la communauté soit pathogène. Cet exemple indique qu’une des voies d’avenir de la maîtrise des nématodes en agricul-ture serait donc de conduire la diversité des communautés de nématodes vers une diversité proche de celles rencontrées dans les systèmes naturels. La question de la diversité des nématodes phytoparasites et de sa maîtrise reste donc un vrai sujet à traiter dans les prochaines années.

Contact : Diane Crunelle – [email protected]

Légumes Infos Décembre 2012

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11doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES

Décembre 2012 Légumes Infos

InTeRVIew

« Assurer la durabilité de la résistance variétale en l’associant à d’autres leviers agronomiques »Philippe Castagnone est directeur de recherche à l’Inra, au sein de l’Institut Sophia Agrobiotech à Sophia-Antipolis. A travers le projet GeDUneM (2012-2015), financé par le Métaprogramme SMaCH1 de l’Inra et doublement labellisé par PIClég et le PeIFL (Pôle européen d’Innovation Fruits et Légumes), son équipe s’intéresse à la durabilité des résistances variétales aux nématodes en cultures maraîchères de tomate et poivron sous abris.

En quoi consiste votre projet exactement ?

Le projet GEDUNEM fait suite à deux projets qui ont pris fin en 2012 : Néolég2 (projet PIClég) et SYSbIO-TEL (projet ANR2). Ces projets qui portaient déjà – en partie – sur les résistances variétales ont permis de montrer que ce levier était efficace en soi pour contrôler les populations de nématodes, mais la question de l’inté-gration de ces résistances à des schémas de production n’avait pas été abor-dée. Avec GEDUNEM, l’objectif est d’identifier des stratégies innovantes qui associent la résistance variétale naturelle à d’autres techniques cultu-rales comme la solarisation, la gestion de la rotation et de l’interculture ou encore la biofumigation par exemple. Cette démarche intégrée a pour but de proposer des systèmes de culture éco-nomiquement viables qui préservent la durabilité des résistances variétales.

Pourquoi avoir choisi de travailler sur les résistances variétales ?

A la suite de l’interdiction des néma-ticides chimiques, le problème des nématodes en cultures légumières a pris toute son importance pour les pro-ducteurs de légumes car, en l’absence de traitement, l’impact économique d’une infestation de nématodes peut être considérable. Aujourd’hui, l’utili-

sation des résistances variétales est à mon avis la méthode de lutte la plus prometteuse dans une logique de production intégrée et de respect de l’environnement.

Pourquoi est-il important d’avoir une vision durable dans la gestion des résistances ?

La sélection de variétés naturellement résistantes est un processus long (10 ans environ) et une mauvaise gestion des résistances variétales peut entraîner leur contournement par des souches virulentes de nématodes à une échelle de quelques saisons de culture seulement ! Par conséquent, la gestion durable de ces résistances est une façon d’assurer un niveau de production satisfaisant à long terme et de pérenniser les innovations variétales proposées par les sélectionneurs.

Quelle est l’originalité de ce projet ?

Ce qui fait l’originalité du projet, c’est avant tout la diversité des partenaires.

Ceux-ci sont en effet aussi bien des laboratoires de recherche de l’Inra ou de l’IRD3 que des instituts techniques (Aprel4, chambres d’Agriculture, Ctifl5, Grab6) et enfin les producteurs eux-mêmes. Cette diversité nous permet de tester différents itinéraires techniques non seulement en stations expéri-mentales mais aussi directement en conditions réelles de production afin d’évaluer la faisabilité technique et économique des itinéraires proposés. L’implication de tous les acteurs de la filière témoigne de l’urgence à proposer des stratégies innovantes et durables de contrôle des nématodes phytophages en cultures maraîchères.

Contact : Diane Crunelle – [email protected]

1smaCH : sustainable management of Crop Health (gestion intégrée de la santé des plantes)2AnR : Agence nationale de la recherche3IRD : Institut de recherche pour le développement4Aprel : Association provençale de recherche et d’expérimentation légumière5Ctifl : Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes6grab : groupe de recherche en agriculture biologique

essai d'utilisation de piments résistants aux nématodes en tant que plantes-pièges dans un tunnel de production en région Paca.

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12 doSSiEr Bio-aGrESSEurS tElluriquES

Ce projet rassemble cinq partenaires (et six dispositifs) et il met en réseau des acteurs de la recherche (Inra, UE0411 DEAR Domaine Expérimental Alenya-Roussillon), de l’expérimentation et du développement (Ctifl, centre de Carquefou et centre de Balandran, Grab, Aprel, Invenio et deux réseaux Ferme, Vendée et Bouches-du- Rhône) aux compétences complémen-taires.

InTeRVIew

« Proposer aux producteurs des innovations techniques et variétales dans les systèmes maraîchers sous abris »Yannie Trottin-Caudal (Ctifl, centre de Balandran) travaille sur le projet GeDUBAT (Gestion Durable des BioAgresseurs Telluriques), projet qui a été récemment labellisé par le GIS PIClég.

En quoi consiste ce programme de recherche ? Les systèmes maraîchers sous abri en France s’appuient principalement sur des rotations assez intensives de cultures. Cette utilisation intensive des sols, sous un climat biologiquement favorable, ainsi que le très faible nombre de familles botaniques, conduisent à l’aggravation des problèmes liés aux bioagresseurs telluriques, que ce soit des nématodes (à galles) ou des champignons, qui peuvent souvent se maintenir plusieurs années dans les sols. Ces problèmes telluriques étaient jusqu’à présent limités par l’usage de produits phytopharmaceutiques. S’inscrivant dans les objectifs du plan ECOPHYTO 2018, le projet GEDUbAT vise à proposer aux producteurs des innovations techniques et variétales dans les systèmes maraîchers sous abris pour une gestion durable des bio agresseurs telluriques. Le but est à terme de dimi-nuer les IFT (Indices de Fréquence de Traitements) des systèmes de cultures maraîchères sous abri en diminuant ou remplaçant les traitements de désinfec-tion des sols par des combinaisons de pratiques alternatives.

Y a-t-il un lien avec d’autres projets labellisés PIClég ?

Ce projet fait suite au projet Prabiotel, également labellisé PIClég, qui s’est

clôturé en 2011 après trois années de fonctionnement, et qui avait pour but d’étudier des pratiques améliorantes pour les cultures de plein champ et sous abri. Les premiers résultats ont révélé la nécessité d’aller plus loin ; c’est dans cette optique que GEDUbAT a été lancé. C’est un projet plus long car planifié sur six années, et qui se focalise sur les cultures sous abri. Les partenaires sont les mêmes que pour PRAbIOTEL (acteurs de la recherche, de l’expérimen-tation et du développement) auxquels s’ajoute néanmoins le réseau FERME mis en place dans le cadre d’Ecophyto 2018, et qui permet un transfert des connaissances efficace directement vers les exploitations. Enfin, le projet GEDU-NEM, porté par l'Inra est tout à fait complémentaire de GEDUbAT ; il porte plus spécialement sur les systèmes de culture et le développement de nouvelles méthodes pour maîtriser durablement les nématodes. Les études seront conduites en interaction avec celles menées dans le projet GEDUbAT.

Quelle est la différence avec le projet Prabiotel ?

Tandis que PRAbIOTEL s’est concentré sur l’efficacité des pratiques améliorantes en tant que telles, comme par exemple la solarisation ou la biofumigation, GEDUbAT se concentre sur l’intégration de ces pratiques dans les systèmes de cultures, dans l’optique d’une amélio-ration durable des sols et d’une baisse des IFT, mais également de la « santé économique » des exploitations. Il s’agit de proposer ainsi des pratiques faciles à mettre en place pour l’exploitant et économiquement viables, qui permettent de maintenir la santé du sol en fonction de l’état initial.

Quels résultats en attendez-vous ?

Pour les systèmes sous abri froid, les IFT se rapportant aux bioagresseurs telluriques pour les cultures légumières ne sont pas forcément très élevés, en raison notamment de la difficulté à gérer des problèmes telluriques avec des traitements phytopharmaceutiques. Nous visons, par la mise en place effi-cace des pratiques améliorantes dans les exploitations, de passer par exemple d’une désinfection annuelle à une désin-fection tous les deux voire trois ans, ce qui correspondrait à une diminution des IFT de 50 à 66%. De même, l’étude de la faisabilité technique et économique des systèmes de culture étudiés, devrait permettre de réduire les IFT de chaque culture mais aussi l’IFT moyen annuel du système de production sous abri, sans mettre en péril le résultat technique et économique de l’exploitation.En particulier, les cultures de cucurbita-cées (melon, courgette, concombre…) ou solanacées (tomate, poivron, auber-gine…) sont conduites en protection intégrée avec introductions de macro-organismes vis-à-vis des ravageurs aériens.

Contact : Diane Crunelle – [email protected]

Légumes Infos Décembre 2012

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13PiCléG aCtualitéS

Pour plus d’informations, visitez le portail e-Phytia® : http://ephytia .inra.fr

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Décembre 2012 Légumes Infos

DI@GnOLeG

Le portail Web de diagnostic/conseil en protection des cultures s’étend aujourd’hui aux applications mobilesLe projet Di@gnoleg, initialement pensé comme un site sur le diagnostic/conseil en protection des plantes, va aujourd’hui plus loin en développant également des outils hors de la sphère du site Internet…

L’object i f ini t ial du projet Di@gnoleg était de construire un portail Internet avec un contenu

vulgarisé portant sur le diagnostic/conseil en protection des plantes, hébergeant notamment un outil d’aide à l’identification des maladies par l’image à destination des techniciens et producteurs. Le projet, qui avait germé à l’Inra dès 2000, n’a véritablement pu être lancé qu’à partir de 2009, en lien avec le GIS PIClég. L’outil a d’abord été implémenté sur le portail e-Phytia® de l’Inra où trois sous portails Web sont ouverts depuis 2011. Le sous portail « Culture », le plus avancé, permet l’accès à plusieurs applications portant sur plusieurs espèces végétales pour lesquelles il est possible de : connaître leur profil de bioagresseurs et de maladies, les identifier par l’image et avoir accès à des fiches complètes sur les symptômes, la biologie des bioagres-seurs et les méthodes de protection.

Di@gnoplant®

Le sous portail « bioagresseurs » a pour ambition de constituer à terme un réfé-rentiel des méthodes et des outils de caractérisation des bioagresseurs.Le sous portail « HYPP » (HYper-base de données en Protection de Plantes) reprend plusieurs bases de données encyclopédiques en protection des cultures qui avaient été développées par l’Inra à l’initiative de l’Acta à la fin des années 1990.Le logiciel du site (@greco®) est actuel-lement en réécriture afin de permettre, à l’horizon de mars 2013, d’offrir aux internautes une interface plus intuitive, aux chemins d’accès facilités.Depuis 2012, des versions mobiles du sous-portail « Cultures » sont proposées sur smartphones et tablettes numériques sous le nom de Di@gnoplant®. Quatre applications sont actuellement dispo-

nibles : salades, tomate, vigne et tabac. D’autres seront bientôt disponibles : melon, aubergine, courgette, poivron, concombre, fraisier et carotte. Enfin, en continuité de l’outil Di@gnoplant®, une application déstinée à l’épidémiosurveillance des maladies a récemment été développée sous le nom de Vigipl@nt®. Cet outil, très simple à utiliser, permettra à des réseaux d’observateurs de déclarer la présence de bioagresseurs sur le terrain afin de

préciser les risques dans les cultures. Il contribuera également à la détection de bioagresseurs émergents. Dominique Blancard - Ingénieur recherche Inra responsable du projet Di@gnoleg

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14 PiCléG aCtualitéS

Techniques combinées à la résistance variétale dans ce projet

• La biofumigation : utilisation du radis fourrager, Raphanus sativus, car certaines variétés, outre le fait qu’elles contiennent des glucosinolates, ont été sélectionnées pour leur résis-tance aux nématodes de type meloidogyne ;• Les plantes de coupure : les travaux de Zhou et Everts (2004 et 2007) ont montré que des cultures de vesce velue, Vicia villosa, permettent de réduire l’incidence du F. oxysporum f.sp. niveum dans des cultures de pastèque, Citrullus lanatus. son emploi est en cours de test ;• Les micro-organismes : de nombreux travaux ont montré l’intérêt de l’association d’un F. oxysporum non pathogène et de Pseudomonas fluorescens pour réduire l’incidence des fusarioses vasculaires. La combinaison est testée selon la technique de biotisation, c’est-à-dire apport dans le substrat servant à l’élevage du plant.

Parcelle par-ticulièrement attaquée par le Fusarium oxysporum f.sp. melon.

Légumes Infos Décembre 2012

VASCuLéG

Objectif, rendre plus durables les résistances génétiques aux maladies vasculairesAprès le retrait du bromure de méthyle et malgré l’utilisation de matériel végétal résistant, les maladies vasculaires des cultures légumières ont pris une importance nouvelle au cours de ces dernières années. Certains producteurs se trouvent en situation d’abandon de certaines parcelles faute de moyens de protection efficaces, ce qui se traduit par un alourdissement considérable des charges.

Pour les cucurbitacées et les sola-nacées, l’utilisation du greffage et de la résistance variétale est

une technique qui tend à se généraliser dans tous les pays producteurs. Cette technique, outre le fait qu’elle permette

de résoudre certains problèmes phy-tosanitaires telluriques, apporte des avantages en termes de productivité et de physiologie améliorée (vigueur, salinité, précocité…). Toutefois, après quelques années d’expérimentations et

de pratiques, des limites sont apparues : contournement des résistances, gestion partielle des problèmes telluriques, apparition de nouveaux bioagresseurs.La situation du greffage est particulière-ment préoccupante pour les cultures de melon et d’aubergine, pour lesquelles la fusariose et la verticilliose constituent respectivement les principales menaces en termes de maladies telluriques vascu-laires, des cas de dépérissements ayant déjà été observés dans des parcelles cultivées avec des variétés greffées. Il apparaît urgent de connaître précisément la situation en production concernant la fusariose et la verticilliose et de mieux comprendre les phénomènes en cause, dans l’objectif de définir un ou plusieurs systèmes de production permettant d’obtenir la durabilité des techniques de protection dont les résistances variétales.

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15PiCléG aCtualitéS

flétrissement lié au Verticillium dahliae d’un plant d’aubergine greffée sur porte greffe tomate.

Décembre 2012 Légumes Infos

Ingénierie écologique visant à comprendre, pour le contrôler, le développement des maladies vasculaires dans le sol des parcelles maraîchères

Si toutes ces techniques de protection non chimique prises une à une montrent une efficacité, elles s’avèrent le plus souvent présenter un manque de reproductibilité dans toutes les situations et dans de très nombreux cas sont insuffisantes. Aussi est-il nécessaire d’avoir une démarche globale en combinant différentes straté-gies pour rendre les résultats plus fiables et si possible durables. C’est l’ambition du projet VASCUlég1 qui a pour objet :

• De faire l’état des lieux de la situation phytosanitaire chez les producteurs et d’identifier les maladies et ravageurs émergeants dans les systèmes de pro-duction utilisant des techniques com-plémentaires (en particulier le greffage).

• De chercher les meilleures combinai-sons de techniques alternatives de pro-tection pour proposer aux producteurs des systèmes de production innovants et durables, garantissant à la fois un niveau de protection élevé, le maintien de la performance technico-économique des exploitations et des pratiques respec-tueuse de l’environnement. L’objet de cette action est de tester, en conditions de production et/ou sur sites expérimen-taux, l’efficacité de la protection et la faisabilité de mise en œuvre de différentes combinaisons de techniques de protec-tion. Pour le melon par exemple, l’idée est d’utiliser un matériel génétique connu par rapport à de son comportement face au F. oxysporum f.sp. melonis. Compte tenu du cortège de bioagresseurs, le choix des autres techniques à expérimenter (cf. encadré page 14) s’est porté sur : o La biofumigation o Les plantes de coupure o Les micro-organismes

•  De  caractériser  les  interactions “hôtes – pathogènes”, qui aboutissent à l’apparition de nouvelles races et/ou à des virulences supérieures (cf. encadré ci-dessus).

Des tests en conditions contrôlées et l’utilisation de méthodes moléculaires basées sur l’extraction de l’ADN du sol (Edel-Hermann et al. 2008) vont permettre d’apporter des informations sur le développement et la survie de ces pathogènes en réponse à des pratiques culturales alternatives, mais également, sur les interactions entre ces champignons pathogènes et les autres organismes du sol et de la rhizosphère des plantes cultivées, ou enfin, sur les facteurs pédoclimatiques favorables ou défavorables au développement des champignons.De même, des approches microbiologiques, biologiques, génotypiques et moléculaires vont être combinées pour, d’une part, caractériser les biotypes (races et forme spéciale) des souches isolées à partir des prélèvements de tissus infectés, et d’autre part pour étudier la structuration et la variabilité génétique

des souches isolées. Enfin ces techniques devraient permettre d’analyser l’incidence de l’utilisation continue d’un même porte-greffes dans un sol maraicher sur la diversité intra-spécifique des populations de F. oxysporum et de V. dahliae.Les biotests en conditions contrôlées et des observations histologiques mis en œuvre vont viser à évaluer les capacités de pénétration des champignons pathogènes dans différentes situations (ex : souches, génotypes plantes, présence flores antagonistes…), mais aussi, à suivre le niveau et la cinétique de colonisation dans la plante (racines, collets, vaisseaux…), ou enfin, analyser l’incidence de l’interaction plantes/pathogènes entre le melon et F. oxysporum f.sp. melonis sur l’adaptation du pathogène à la résistance de la plante et sur la durabilité des gènes de résistances.

• D’identifier de nouvelles sources de résistance au sein des ressources géné-tiques pour proposer du matériel végétal innovant et hautement résistant à utiliser en porte-greffes ou dans les programmes de sélection. Pour mener à bien ce projet sur trois ans, 23 partenaires se sont regroupés (Ctifl porteur, Inra, stations régionales, semenciers).

L’ensemble des travaux entrepris dans le cadre du projet VASCUlég devrait, d’une part, permettre de mieux comprendre certains mécanismes biologiques en jeu avec ces maladies vasculaires, et d’autre part, apporter à terme des solutions aux producteurs au travers de la meilleure combinaison de techniques à mettre en œuvre pour protéger leurs cultures contre ces bioagresseurs.

François Villeneuve, Ctifl, centre de Lanxade

1. Vasculeg : maîtrise des maladies vasculaires telluriques en cultures maraîchères : comment préserver durablement l’efficacité du greffage et des résistances variétales par l’intégration de techniques complémentaires ? - projet financé par le CAsDAR et labellisé PICLeg.

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DeFILéG

« Les premiers résultats sont encourageants »Le projet DeFIlég, dont l’objectif principal d’acquérir des connaissances sur les modes d’actions des SDP (Stimulateurs de défense des plantes), leur fonctionnement et leurs utilisations, envisage ces thématiques en vue de les intégrer dans des stratégies globales de protection.

PiCléG aCtualitéS

Le projet DEFILeg est un projet labellisé par le GIS PIClég et sou-tenu financièrement par l’Onema

(Office national de l’eau et des milieux aquatiques). Dans le cadre de ce projet sur les SDP, deux couples hôte/patho-gènes sont travaillés essentiellement : l’oïdium du melon (Podosphaera xan-thii) et le mildiou de la laitue (Bremia lactucae). Au démarrage du projet (2010), un screening large de produits a été réalisé en condition de laboratoire afin, d’une part, de valider l’efficacité des différents produits sur les couples hôtes/patho-gènes étudiés et, d’autre part, de tester l’effet direct (biocide) des produits sur les pathogènes ; dans le cas où un effet direct était avéré, le/les produits ont été retiré du projet. A l’issu de cette première étape, 3 SDP par couples hôte/pathogène ont été choisi. Parallèlement, les équipes de recherche se sont penchés sur la mise au point d’un ou plusieurs marqueurs qui pourraient servir d’indicateur de stimulation des défenses naturelles. Les premiers résultats montrent que l’étude des profils métaboliques permet de détecter le déclenchement (élicitation) des défenses.

Réactivité vis-à-vis des SDPL’utilisation pratique des SDP est tra-vaillée sous 2 aspects. Tout d’abord,

l’influence de différents stress, notam-ment le stress hydrique et/ou nutritif, a été évalué pour voir si dans certaines conditions on pouvait avoir un gain ou au contraire une perte d’efficacité des produits. Le second aspect concerne l’in-tégration des 3 SDP dans des stratégies de protection ; des expérimentations sont actuellement en cours dans différentes régions de production avec un protocole commun. Les premiers résultats sont encourageants. Les indicateurs mis au point dans la première phase sont utilisés afin de voir si l’élicitation observée en laboratoire évolue de la même manière en condition de culture.

8 Partenaires Le projet DEFILEG regroupe 8 partenaires de la recherche et de l'expérimentation

Un centre technique CtiflCentre Technique Interprofessionnel des

Fruits et Légumes

Trois laboratoires

Vegenov

Vegenov propose des services pour les obtenteurs, les semenciers, les

agrochimistes, les producteurs et les distributeurs

CNRS UMR 5557Centre National de Recherche Scientifique

- Laboratoire d'écologie microbienne

Inra de MontfavetInstitut National de la Recherche Agrono-

mique de Montfavet

Quatre stations régionales d'expérimentation

PLRN Pôle Légumes Région Nord

SerailStation d'expérimentation Rhône Alpes et

d'Information Légumière

CefelCentre d'Expérimentation Fruits et

Légumes

CehmStructure professionnelle d'expérimen-tation et d'information - filière fruits et

légumes du Midi Méditerranéen

Culture de melon en plein champ.Culture sous abris de laitue.mise en place d’une culture de melon dans un compartiment de serre – evaluation de l’influence des stress hydriques et/ou nutri-tif sur l’efficacité des sDP.

Enfin, des travaux importants sont réalisés sur les ressources génétiques ; l’objectif est de voir si à l’intérieur des collections de ressources génétiques des 2 espèces (melon et laitue) présentes à l’Inra, il existe des différences de réac-tivité vis-à-vis des SDP. Les premiers résultats montrent qu’en condition de laboratoire, les ressources génétiques ne réagissent pas de la même manière, que ce soit en terme de réaction (aspect quantitatif : réaction à 1, 2 ou 3 SDP) ou en terme d’intensité de la protection (aspect qualitatif).

Marie-Lisa Brachet (Ctifl – Balandran)

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Légumes Infos Décembre 2012

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17PiCléG aCtualitéS

Décembre 2012 Légumes Infos

PROTeCTIOn DeS CuLTuReS

Nouvelles AMM obtenues pour trois produits de Stimulation des Défenses Naturelles déjà autorisés pour d’autres usagesL’article 51 du règlement (Ce) n°1107/2009, relatif à la mise en marché des produits phytosanitaires, donne la possibilité d’étendre à des utilisations mineures les Autorisations de mise sur le marché (AMM) de produits déjà autorisés sur d’autres usages. Cet article permet d’accélérer l’obtention de nouvelles AMM par une procédure simplifiée.

Les produits à base de phosphanate de potassium ont des propriétés phytosanitaires reconnues. Jusqu’à

présent, seule la vigne disposait d’AMM pour ces produits. Face aux impasses techniques dans lesquelles se trouvaient certains producteurs pour la protection de leurs cultures légumières, Légumes de France en partenariat avec le Ctifl et en accord avec les sociétés détentrices du produit a porté la demande de mise en oeuvre de l’article 51 du règlement (CE) n°1107/2009 auprès de la DGAL pour que les produits à base de phosphanate de potassium disposant d’AMM en vigne soient autorisés sur diverses cultures légumières.

En réponse à la demande de Légumes de France, la DGAL s’est mobilisée et

a délivré dès le 18 juin 2012, les AMM sur diverses cultures légumières pour 3 spécialités de Stimulation des Défenses Naturelles (SDN), de la société De Sangosse : ETONAN, PERTINAN et LbG-01 F34.

Ces AMM ont donc permis aux pro-ducteurs d’obtenir des solutions de protection autorisées et innovantes pour de nombreuses espèces légumières : artichaut, chicorée witloof, concombre, courgette, cornichon, melon, citrouille, laitue, poivron, tomate, etc.

Contact : Stéphanie Guillochain - [email protected]

Pour connaître les usages autorisés et les modalités d’emplois, consultez le site e-phy du ministère : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Les 3 spécialités de De Sangosse sont dotées d’un mode d’action original : d’une part leur principe actif agit directement sur la multiplication des champignons et d’autre part, il active chez la plante un processus de défense naturelle contre une attaque extérieure. LBG 01 F 34®, Etonan® et Pertinan® s’intègrent ainsi parfaitement dans les stratégies de lutte raisonnée et dans les schémas de protection durable. Ces spécialités sont systémiques. Les nouvelles pousses, apparues après application, sont ainsi protégées pendant toute la phase de rémanence du produit. Autre avantage de poids : à ce jour, aucune résistance à cette famille n’a été identifiée.

« UNE GRANDE AVANCEE SYNDICALE ET UN TRAVAIL A POURSUIVRE »

« suite aux interventions de Légumes de france, le 18 juin la DgAL a accordé des Auto-risations de mise sur le marché de produits à base de phosphites pour diverses cultures légumières. Cette décision constitue le pre-mier exemple en france de mise en oeuvre de l’article 51. Légumes de france conscient de l’avancée importante obtenue va poursuivre son travail et continuer d’explorer cette piste pour améliorer la protection des cultures légumières. »

Gérard Roche, responsable du dossier « Protection des Cultures » au sein

de Légumes de France

L’artichaut fait partie des espèces légumières pour lesquelles les producteurs ont obtenu des solutions de protection autorisées.

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PiCléG aCtualitéS

GuIDe

Le guide de co-conception de systèmes légumiers plus économes en produits phytosanitairesLe ministère en charge de l’agriculture a confié fin 2011 au GIS PIClég, dans le cadre du plan ecophyto 2018, la réalisation d’un guide de co-conception de systèmes de productions légumières économes en produits phytosanitaires. Ce travail, financé par Onema et coordonné par l’Inra, s’appuie sur les connaissances d’un groupe d’experts issus de divers organismes de la filière1 et de plusieurs régions françaises de production. Ce guide est en cours de rédaction et sa diffusion est programmée pour fin 2013.

Le guide de co-conception de sys-tèmes légumiers plus économes en produits phytosanitaires vise

à proposer une démarche pour aider les agriculteurs, accompagnés de leur conseiller, à imaginer et concevoir des systèmes de culture moins dépendants vis-à-vis des produits phytosanitaires, permettant ainsi d’en réduire l’usage. Cette démarche se situe dans le cadre de la production intégrée des cultures, basée sur une approche globale des systèmes de culture en intégrant un ensemble de techniques et de pratiques agricoles.

Le principe est de faire évoluer de manière importante le système de culture en place en mobilisant et en combinant un ensemble de techniques alternatives de gestion des bio-agresseurs, limitant en amont sur l’exploitation agricole et la succession, les risques sanitaires et réduisant le plus possible en cours de culture l’utilisation de produits phytosani-taires. Lors de ce travail de re-conception du système de culture, il est également important de vérifier que les variations des autres composantes de la durabilité du système (économique, sociale, et environ-nementale) restent acceptables. Ce guide ne proposera pas de systèmes de culture clés en main mais une démarche facili-tant la conception et la construction de systèmes performants et plus économes.

La réalisation d’un tel guide demeure cependant assez complexe car les cultures légumières ont pour particularité d’être très diversifiées en France (50 espèces).

Les modes et les conditions de produc-tion étant très contrastés, les problèmes et les pratiques phytosanitaires le sont donc tout autant. Mais, la protection des cultures légumières a aussi pour particularité d’utiliser, depuis plusieurs années, de manière courante, certaines techniques alternatives à l’utilisation des produits phytosanitaires. Le retrait de la moitié des matières actives utilisables en 20 ans a favorisé l’adoption par les producteurs de légumes, de nombreuses techniques alternatives telles que les varié-tés résistantes, les paillages plastiques, l’utilisation du greffage, la désinfection du sol par solarisation, l’utilisation de filets, la protection biologique sous abri… Néanmoins certaines de ces productions se trouvent aujourd’hui dans une situa-tion critique avec de nombreux usages orphelins.

La démarche proposée dans ce guide sera organisée en quatre étapes successives pouvant se répéter dans des boucles de progrès (cf. illustration).

Première étapeLa première étape est la réalisation d’un diagnostic agronomique, environnemen-tal et socio-économique du contexte dans lequel s’intègre le système de culture actuel. L’idée est d’identifier les objectifs de l’agriculteur ainsi que ses atouts et ses contraintes afin de concevoir un système alternatif en adéquation avec ses attentes. Le travail se concentre sur un système de culture (groupe de parcelles homogènes) et non sur l’ensemble de l’exploitation.

Deuxième étape

L’étape suivante : la co-conception, amène l’agriculteur et le conseiller à mobiliser un ensemble de techniques alternatives utilisant pas ou peu de produits phytosa-nitaires qui pourraient être insérées dans son système de culture.

Troisième étapeEnsuite, le système co-construit est éva-lué afin de vérifier que les changements proposés entraînent bien une réduction de l’utilisation des produits phytosani-taires. Cette évaluation doit également permettre de mesurer les variations des autres dimensions de la durabilité (éco-nomique, sociale et environnementale).

Quatrième étapeLa démarche se termine par une phase de discussion entre l’agriculteur et le conseiller pour vérifier la faisabilité des modifications proposées compte tenu des contraintes de l’exploitation et de son environnement socio économique.Ce guide de co-conception de systèmes légumiers économes en produits phy-tosanitaires doit aider les agriculteurs à réfléchir à de nouvelles stratégies de protection contre les bio-agresseurs. Afin de prendre en compte l’ensemble des productions végétales françaises, quatre guides seront proposés. Deux de ces guides sont actuellement disponibles. Le premier pour les systèmes de poly-culture : le guide STEPHY disponible à l’adresse suivante http://agriculture.gouv.fr/guide-ecophyto-grandes-cultures et le second pour la viticulture : le guide

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guide méthodologique

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GuIDe

Le guide de co-conception de systèmes légumiers plus économes en produits phytosanitairesLe ministère en charge de l’agriculture a confié fin 2011 au GIS PIClég, dans le cadre du plan ecophyto 2018, la réalisation d’un guide de co-conception de systèmes de productions légumières économes en produits phytosanitaires. Ce travail, financé par Onema et coordonné par l’Inra, s’appuie sur les connaissances d’un groupe d’experts issus de divers organismes de la filière1 et de plusieurs régions françaises de production. Ce guide est en cours de rédaction et sa diffusion est programmée pour fin 2013.

CEPViti disponible sur http://agriculture.gouv.fr/ecophyto-guide-cepviti. Pour les cultures légumières, le guide sera diffusé fin 2013 et pour les productions

fruitières, il sera disponible courant 2014. Marine Launais (Inra, Rennes), Vincent Faloya (Inra, Rennes), Benoit Jeannequin (Inra, Mont-pellier)

1 Partenaires : Inra, Ctifl, unilet, Itab, chambres d’Agriculture, stations régionales d’expérimentation, Agro-Transfert Ressources et Territoire, ministère de l’Agriculture.

Décembre 2012 Légumes Infos

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GIS PICLéG eT DePHY

Une complémentarité d’actions pour favori ser l’appropriation des résultats de recherche par les producteurs Lancé officiellement en février 2011 dans le cadre du plan ecophyto, le réseau de fermes DePHY ecophyto rassemble aujourd’hui 2000 exploitations agricoles environ, dont près de 200 en productions légumières.

L’organisation du réseauDEPHY Ecophyto a pour objectif la Démonstration, l’Expérimentation et la Production de références sur les systèmes économes en pHYtosanitaires. Ce réseau contribue à apporter des réponses pour satisfaire les objectifs du plan Ecophyto de réduction de 50%, si possible, des produits phytosanitaires d’ici à 2018.En pratique, le dispositif s’organise en deux réseaux distincts : un réseau de fermes de démonstration et de produc-tion de références (réseau FERME) et un réseau de stations d’expérimentales de recherche appliquée (réseau EXPE). Le réseau FERME regroupe des pro-ducteurs volontaires et bénévoles qui mettent en place sur leur exploitation des pratiques visant à réduire l’usage des produits phytosanitaires. Ceux-ci sont encadrés dans leur démarche par un ingénieur réseau chargé de l’accom-pagnement et de l’animation d’un réseau d’une dizaine de producteurs sur une même zone géographique.

En parallèle, le réseau EXPE met en place des expérimentations de systèmes de culture économes en intrants (- 50% dans la période de contractualisation de 6 ans) et invite les ingénieurs réseau

et producteurs à visiter ces essais pour partager les résultats obtenus.Ces deux réseaux sont deux entités du réseau expérimental d’Ecophyto, qui comprend également le dispositif DECI dont le but est de favoriser la mise au point de règles de décision, d’outils d’aide à la décision pour réduire l’usage des pesticides. Les résultats produits par les réseaux FERME et EXPE sont cen-tralisés dans une base de donnée (Agro Syst) pour être analysés et synthétisés. Enfin, à terme, un cinquième dispositif appelé GECO permettra de valoriser les résultats obtenus à travers des démons-trations et formations à destination des agriculteurs et conseillers agricoles.

La démarche des ingénieurs réseauLa démarche de l’ingénieur réseau est la suivante :

1. Un diagnostic initial est réalisé avec l’agriculteur afin de mieux comprendre et caractériser son exploitation. Il s’agit de dresser le contexte dans lequel s’inscrit le système de culture (systèmes de produc-tion, de commercialisation, les objectifs aussi bien privés que professionnels de l’agriculteur) et de faire un bilan sur les pratiques à l’échelle pluriannuelle. Une grande importance est accordée aux règles de décision adoptées et l’échange entre producteurs sur le décisionnel de chacun est favorisé lors des réunions de groupe. Ce diagnostic est réalisé la première année de la mise en place du réseau.

2. La deuxième étape est une étape d’évaluation qui permet de mesurer les performances de l’exploitation. Ici, l’IFT* n’est pas le seul indicateur retenu ; la marge brute, le temps de travail et l’empreinte carbone par exemples sont

notamment d’autres indicateurs qui sont suivis afin de pouvoir, à terme, construire des systèmes économiquement mais aussi écologiquement viables. Des bilans annuels permettent de détecter les systèmes de culture innovants et performants, d’identifier les difficultés rencontrées ainsi que les étapes critiques dans la réduction des intrants.

A chaque étape, l’ingénieur réseau s’assure, lors de ses visites de suivi d’exploitation, de la qualité des rele-vés d’indicateurs effectués. Il est alors en charge de la collecte des données et l’analyse des résultats afin de pro-duire des références sur les systèmes économes en produits phytosanitaires. Au minimum quatre fois par an, l’ingé-nieur réseau organise des réunions de l’ensemble des producteurs qu’il accompagne afin de favoriser l’échange entre eux et réfléchir à une évolution des pratiques de chacun. Le travail en groupe permet en effet de stimuler d’avantage les producteurs qui vont toujours plus loin que s’ils avaient travaillé indivi-duellement.

3 Un fois le diagnostic réalisé, le pro-jet d’évolution du Système de culture de l’agriculteur est réalisé, plusieurs méthodes peuvent être utilisées (seul, en groupe, ou en co-conception).Cette étape est réalisée par l’agriculteur avec l’aide de son ingénieur réseau référent sur la base d’un guide de co-conception comme celui qui sera diffusé à l’automne 2013 pour les cultures légumières (cf. article p 18-19). A l’heure actuelle, le support de guide est celui des grandes cultures.Un fois mis en place son projet, une nouvelle évaluation (point 2 ci-dessus) sera réalisé pour en mésuser les évolu-tions de ses performances.

La Cellule d’Ani-mation Nationale DEPHY (CAN)

mise en place en mars 2011, la CAn est en charge des réseaux feRme et eXPe et a notam-ment pour missions l’animation générale de ces réseaux, la définition des méthodes et la validation des données collectées ainsi que leur analyse à l’échelle nationale. Cette cellule comprend 14 experts (Inra, chambres d’Agri-culture, Instituts techniques, RAD-CIVAm, Coopératives et autres) dont, aujourd’hui, 2 pour les productions légumières.

PiCléG aCtualitéS

Légumes Infos Décembre 2012

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21

Réseau expérimental

Formation et Apprentissage

des conseillers et des agriculteurs

DECI Technique alternatives

Règle de décision Outil d’aide à la

décision Itinéraire techniques

EXPE Système de

culture Effets longue

durée

FERME Système de

culture Observatoire des

transitions

Références

Agro Syst

Données fiables de qualité

innovation

Transformation des systèmes

Compétences

Une configuration en 5 modules : EXPErimentations systèmes de culture - FERMEs de référence et de démonstration - Aide à la DECIsion et stratégies alternatives – Agro Syst (base de données) - GEstion des COnnaissances

Organisation du réseau DEPHY écophyto

Système d’information

Référentiel des performances

GECO Conditions de réussite,

de faisabilité, d’apprentissage.

Démonstration, formation.

Connaissances scientifiques

Références « Connaissances actionnables »

Réduction de l’utilisation des pesticides

organisation du réseau DEPHY Ecophyto

GIS PICLéG eT DePHY

Une complémentarité d’actions pour favori ser l’appropriation des résultats de recherche par les producteurs Lancé officiellement en février 2011 dans le cadre du plan ecophyto, le réseau de fermes DePHY ecophyto rassemble aujourd’hui 2000 exploitations agricoles environ, dont près de 200 en productions légumières.

4. Enfin, les fermes du réseau pourront servir de support de démonstration, de formation et d’information sur les pra-tiques et systèmes économes en produits phytosanitaires. Dans cette optique, le réseau a vocation de s’adresser à un public très large qui comprend les agri-culteurs, les ingénieurs et techniciens d’organismes de conseil, les chercheurs, les enseignants et formateurs, les pou-voirs décisionnels, les organismes terri-toriaux et le grand public. Remarque : les producteurs qui se sont engagés dans la démarche DEPHY Ecophyto en 2011 en sont aujourd’hui à l’étape de collecte des données et n’ont pas encore généré d’indicateurs directement exploitables pour tirer des premières conclusions.

Lien avec le GIS PIClégLe GIS PIClég, en promouvant des programmes de recherche fondamentale

et appliquée sur la production intégrée en cultures légumières, s’inscrit parfai-tement dans la démarche de réduction de 50% des produits phytosanitaires dictée par le plan Ecophyto. A fortiori dans la mesure où la grande diversité des productions légumières implique des situations extrêmement variables d’une exploitation à une autre. Au sein du reseau DEPHY Ecophyto certains couples Variété légumière – bioagresseur ne sont en effet pas étudiés faute d’un nombre suffisant de sites d’expérimen-tation. Si bien que la filière souffre d’un vrai manque de données pour certaines de ces productions. C’est dans ce cadre que le GIS PIClég a proposé son appui à la Cellule d’Ani-mation Nationale (CAN – cf. encadré) pour soutenir les ingénieurs réseau en cultures légumières. Par souci de trans-fert des connaissance, les ingénieurs réseau sont régulièrement invités aux

Journées du GIS PIClég afin de prendre connaissance des projets menés et des résultats obtenus. Ces ingénieurs réseau deviennent alors les relais pour diffuser aux producteurs les résultats produits par le GIS PIClég. Enfin, le GIS participe également au réseau EXPE en contri-buant au montage d’expérimentations systèmes. En définitive, il y a bien complémenta-rité entre les projets du GIS PIClég et la démarche DEPHY Ecophyto pour apporter des réponses aux producteurs et répondre aux exigences du plan Eco-phyto 2018.

Diane Crunelle (Légumes de France), Vianney Estorgues (chambre d’Agriculture Finistère)Merci à Vincent Faloya (Inra, Rennes) pour l’illustration

*IfT : Indice de fréquence de Traitement

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22 CluB PartEnairES

KOPPeRT

Prophylaxie : point d’orgue d’une Protection Biologique Intégrée réussieLa PBI ne se résume pas en l’apport orchestré de bataillons d’auxiliaires, aussi efficaces soient-ils. Différentes méthodes sont à associer en analysant les équilibres biologiques présents. Le premier outil, la prophylaxie, reste fondamental. « Un plant sain dans une serre propre » est plus qu’un leitmotiv : c’est un impératif.

Fin de culture : contrôler jusqu’au bout

L’objectif doit être de maintenir le niveau ravageur le plus bas possible jusqu’à la fin de la culture : aleurodes, chenilles, tetranyques, acariose bronzée et coche-nilles doivent être très méticuleusement contrôlés. En tomate, la population de Macrolophus doit rester forte, les parasi-toïdes Encarsia/Eretmocerus également : cela passe par un effeuillage contrôlé jusqu’au bout. Toujours vérifier ce qui est présent sur la partie effeuillée, et accepter de réduire le nombre de feuilles si la perte d’auxiliaires risque d’être trop dangereuse pour l’équilibre global. N’hésitez pas à consulter votre conseiller sur ce point, tout au long de la saison, et jusqu’à la fin, c’est un point fondamental.Des traitements adaptés aux ennemis présents peuvent être pertinents dans

les trois dernières semaines mais il est essentiel de ne pas perdre les popula-tions d’auxiliaires trop tôt : la rupture d’équilibre peut être fatale.

Interculture : propreté et exigenceLa serre doit être nettoyée parfaitement, les bâches changées. Aucun débris, mau-vaise herbe ni trace de verdure ne sont tolérés. La serre doit être désinfectée et lavée, la luminosité gagnée profitera à la plante mais aussi aux auxiliaires en début de culture ! Des panneaux jaunes sont positionnés serre vide, à 10 cm du sol (100 panneaux Horiver/ha si la situation sanitaire à l’arrachage est dif-ficile). Si le piégeage est alors très actif, augmenter cette dose les jours suivants. A l’extérieur on veillera à la propreté des abords : gestion des déchets et des mauvaises herbes.

Koppert vous propose une newsletter spéciale prophylaxie à télécharger sur www.koppert.fr

TOTAL

Total Ecosolution, une réelle démarche d’entrepriseObjectif : proposer des solutions toujours plus performantes pour réduire la consommation d’énergie et/ou l’impact sur l’environnementLa démarche repose sur la mobilisation continue des équipes R&D et marketing du Groupe Total pour mettre au point des produits et des services innovants aux performances significativement supérieures aux standards du marché.

En agriculture, Total Lubri-fiants a développé des pro-grammes forts parmi lesquels DUO ECO.Partant d’un constat simple que près de 75% de l’énergie consommée par un engin agricole est perdue, les ingé-nieurs de Total lubrifiants ont réussi à créer pour les marques Total et Elf des lubrifiants « Fuel Economy » (distribués depuis 2007 en agriculture). Cette gamme des lubrifiants permet, depuis peu, de couvrir l’ensemble de la chaîne

cinématique d’un tracteur quelle que soit son ancienneté. Ainsi, Duo Eco repose sur le principe simple de l’utilisation associée de deux lubrifiants Fuel Economy (moteur + transmission) afin de maximiser l’éco-nomie ou de gagner en puissance.Encadrés par un protocole strict, des tests ont été réalisés grandeur nature à la CUMA de Genlis (21). Résultats : des économies de carburant très signi-ficatives de 6% en moyenne.DUO ECO a été salué par les exploitants

agricoles qui lui ont décerné le premier prix des « Victoires des agriculteurs » 2012, remis au dernier salon de l’agri-culture de Paris.

Redémarrage : offrir une protection au plant dès le départLa PbI est avant tout préventive, la pro-tection doit être immédiate. Contrôle des plants à l’arrivée, suivi des panneaux et mise en place des auxiliaires de protection très rapidement sont les critères garan-tissant un bon départ. La serre ne doit pas rester vide biologiquement parlant.

« Découvrez les détails de ces essais dans le film DUO ECO disponible sur lubrifiants-pro.total.fr

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23CluB PartEnairES

TexInOV

Protection climatique et anti-insectes par filetsContribution à l’Agriculture écologique intensive (AeI) en maraîchage. Une PMe française s’investit depuis plus de 20 ans dans des solutions pour le maraîchage plus respectueuses de l’environnement. Seul fabriquant de filets techniques innovant pour l’agriculture, TeXInOV® élargit sa gamme contribuant ainsi à offrir des techniques complémentaires dans le cadre d’une production intégrée.

Filbio® " PLA" Filet anti-insectes de référence, léger et aéré, il offre une protection pour les légumes « plein champ » depuis 1982.Efficace à plat ou sur un arceau contre pucerons, mouches, altises, mineuses, etc, il est maintenant disponible en PLA (Poly Lactic Acid), matériau compostable selon la norme NF en EN13432. Issu d’amidon de maïs ou pomme de terre, ce produit est donc 100 % naturel.

Ultravent® Filet anti-insectes destiné à une applica-tion sur structures, serres ou tunnels, il offre une exclusion maximale (par exemple contre mouche blanche) tout en conservant une aération importante, supérieure de 30 à 40% aux filets exis-tants.Fruit d’une collaboration avec l’Inra, il se destine parfaitement aux aérations latérales (pieds droits) et/ou sur ouvrants de serres.Le centre expérimental d’Alénya (66) a mis en évidence des résultats technico-économiques très positifs sur tomates.• Faible ombrage // grande luminosité•  Meilleure  gestion  du  climat  serre  : amplitudes thermiques atténuées, hygro-métrie régulée

•  Plus  faible  consommation  énergé-tique car besoins de déshumidification inférieurs • Diminution du nombre de traitement phytosanitaires. (moins de botrytis)• Gain de productivité notamment par amélioration du poids moyen des fruits

Abri climatique filetC’est un outil de production établit sur l’association d’une structure porteuse et de filets destinée à sécuriser les cultures contre grêle, vent, amplitudes thermiques, ravageurs, etc.Ainsi le centre expérimental SERAIL (proche de Lyon, membre CTIFL) teste cet outil depuis 2010 sur son intérêt technico-économique en maraîchage (salades, choux, courgettes, aubergines, tomates).

Les critères optimisés, outre la sécu-risation, sont d’ordre climatique et environnemental.La désaisonnalisation de la production est envisageable et il est possible de mieux maitriser les intrants (LbI, irri-gation, …) d’intervenir comme en plein champ, dans un environnement naturel mieux maîtrisé et favorable notamment aux interventions humaines.Economique, durable, adaptable, cet outil peut répondre aux besoins des filières courtes et aux productions végé-tales spécifiques (pépiniéristes, ppam, horticulture, maraîchage bio).

Pour plus de renseignements : texinov.fr ou [email protected]

Décembre 2012 Légumes Infos

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Légumes Infos Décembre 2012 Tar

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20087,30 € • ISSN 1761-5348

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COMMERCE >>> L’Europe autorise les fruits et légumes hors normes p.8

L’assistance à la récolte se déploie

Dossier melon p.42

RENDEZ-VOUS14, 15 et 16 janvier 2009

LEGUMES Décembre 2008 - Janvier 2009

Supplément au

Numéro

280Janvier

2009

SPÉCIAL CONGRÈS

Les producteurs de Légumes

de France à Montauban

+

lES ProduCtEurS ont la ParolE

Légumes de france : les producteurs parlent aux producteurs

GHISLAIn BOCCABeLLA, PRODuCTeuR De LéGumeS DAnS LeS BOuCHeS-Du-RHône (13)

« Essayer de nouvelles méthodes de protection des cultures tout en étant suivi et accompagné »engagé en 2008 dans le projet labellisé PIClég « Prabiotel », Ghislain Boccabella a depuis revu tout son assolement afin de généraliser à l’ensemble de son exploitation les techniques qu’il a testées dans le cadre du projet.

Pour quelles raisons vous êtes-vous engagé dans le projet Prabiotel ?

Avec l’apparition en 2007 de l’écotaxe pour les produits de désinfection des sols j’ai réa-lisé que j’étais arrivé au bout d’un système : en faisant jusqu’à 3 rotations sur l’année j’avais des problèmes sur mes cultures. Les conseillers du Ceta, de la chambre d’Agri-

culture et de l’Aprel m’ont alors parlé du projet Prabiotel qui combinait notamment la solarisation à des engrais verts pour limiter l’utilisation de produits chimiques ; j’ai tout de suite été emballé par l’idée.

Quels sont selon vous les avantages et limites des pratiques testées dans le projet Prabiotel ?

La principale difficulté c’est qu’il faut revoir tout son assolement en considérant qu’il s’agit d’un travail sur le moyen terme, à enga-ger sur 2-3 ans, et s’impliquer complètement dans la démarche. Il faut également compter une augmentation du temps de travail et du nombre de passages de tracteur car le travail du sol est plus poussé ; mais le retour en vaut

la peine ! En terme d’avantages je citerais une bien meilleure homogénéité des cultures et ce dès la deuxième année de mise en place du nouveau système. J’ai également observé une nette augmentation des taux de matière organique dans mes terres avec un passage de 1,5 % en 2008 à plus de 4 % cette année.

Que pensez-vous du GIS PIClég ?

Pour moi, la démarche du GIS PIClég est très intéressante car elle implique directe-ment les producteurs. A mon niveau, cette approche m’a permis de sortir de ma routine en essayant de nouvelles techniques tout en étant encadré et suivi ce qui est très rassurant et permet d’aller plus loin. Aprel : Association provençale de recherche et d’expérimentation légumières.