l'inébranlable - numéro 15

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AVRIL 2011 — NUMÉRO 15 — DISTRIBUÉ GRATUITEMENT — LE JOURNAL DES ÉLÈVES DU LYCÉE ÉDOUARD BRANLY DE NOGENT- SUR-MARNE http://inebranlablebranly.free.fr/ LE CONCERT, COMPTE-RENDU RENDEZ-VOUS P2 (Joyeux) « J’ai eu 9 ! » (Mélancolique) « J’ai eu 9... » (Blasé) « J’ai eu 9 » La valeur des notes varie de prof à prof, de matière à matière, et de section en section. Cela veut dire que ça ne veut rien dire. Qui n’a pas déjà attendu avec impatience de retrou- ver un devoir qu’il pensait avoir réussi pour n’en regarder que la note, puis le mettre au fond d’un tiroir ? La note permet, il est vrai, de communiquer la performance d’un élève. À la base, une note, c’est quoi et ça sert à quoi ? C’est une évaluation du travail qui permet de le situer et d’en noter l’évolution. Or, une note ne nous dit pas ce qu’on a réussi et ce qu’on doit améliorer. De plus en plus, on s’en sert pour se comparer aux autres et, tandis que la terminale approche, mesurer ses chances d’entrer là où on veut aller. On donne de l’importance aux notes parce qu’on nous dit de leur donner de l’importance. Cé- lèbre leitmotiv de l’éducation française (mais inconnu de la finlandaise), « les notes, c’est important » en vient à dominer notre atti- tude en classe, au détriment des remarques, pourtant bien plus utiles. Par exemple, celui qui parvient à obtenir de bonnes notes sans travailler ne cherchera pas plus loin parce qu’il fait déjà ce qu’on lui demande. On en oublie donc les remarques, pour plu- sieurs raisons. D’abord, on a notre note, on sait ce que vaut notre copie et ce qu’il y aura sur le bulletin, alors pourquoi s’embêter plus que ça ? Ensuite, il arrive souvent que si re- marques il y a, elles peuvent être difficiles à lire, et selon les profs, demander une traduc- tion n’est pas toujours bien perçu... Et puis, il y a les copies rendues presque sans traces, excepté la note bien sûr. Alors on interprète : « il n’y avait rien à dire », « il n’a pas eu le temps », « il s’en fout »... La note seule, nue sans son habillage de grif- fonnages, en perd son sens et sa valeur et souvent on se demande d’ailleurs comment on l’a eue. Si certains prônent aujourd’hui l’abandon du système des notes, je dirai sim- plement : donnons-lui un sens ! Eve Zuckerman C’EST QUOI UNE NOTE ?

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Le quinzième numéro du journal des élèves du lycée Édouard Branly, de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne, France)

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Avril 2011 — Numéro 15 — Distribué grAtuitemeNt — le jourNAl Des élèves Du lycée éDouArD brANly De NogeNt-sur-mArNe

http://inebranlablebranly.free.fr/

le concert,compte-rendurendez-vous p2

(Joyeux) « J’ai eu 9 ! » (Mélancolique) « J’ai eu 9... »(Blasé) « J’ai eu 9 »

La valeur des notes varie de prof à prof, de matière à matière, et de section en section. Cela veut dire que ça ne veut rien dire. Qui n’a pas déjà attendu avec impatience de retrou-ver un devoir qu’il pensait avoir réussi pour n’en regarder que la note, puis le mettre au fond d’un tiroir ? La note permet, il est vrai, de communiquer la performance d’un élève.À la base, une note, c’est quoi et ça sert à quoi ? C’est une évaluation du travail qui permet de le situer et d’en noter l’évolution. or, une note ne nous dit pas ce qu’on a réussi et ce qu’on doit améliorer. de plus en plus,

on s’en sert pour se comparer aux autres et, tandis que la terminale approche, mesurer ses chances d’entrer là où on veut aller. on donne de l’importance aux notes parce qu’on nous dit de leur donner de l’importance. Cé-lèbre leitmotiv de l’éducation française (mais inconnu de la finlandaise), « les notes, c’est important » en vient à dominer notre atti-tude en classe, au détriment des remarques, pourtant bien plus utiles. par exemple, celui qui parvient à obtenir de bonnes notes sans travailler ne cherchera pas plus loin parce qu’il fait déjà ce qu’on lui demande. on en oublie donc les remarques, pour plu-sieurs raisons. d’abord, on a notre note, on sait ce que vaut notre copie et ce qu’il y aura sur le bulletin, alors pourquoi s’embêter plus

que ça ? ensuite, il arrive souvent que si re-marques il y a, elles peuvent être difficiles à lire, et selon les profs, demander une traduc-tion n’est pas toujours bien perçu... et puis, il y a les copies rendues presque sans traces, excepté la note bien sûr. Alors on interprète : « il n’y avait rien à dire », « il n’a pas eu le temps », « il s’en fout »...La note seule, nue sans son habillage de grif-fonnages, en perd son sens et sa valeur et souvent on se demande d’ailleurs comment on l’a eue. si certains prônent aujourd’hui l’abandon du système des notes, je dirai sim-plement : donnons-lui un sens !

eve Zuckerman

c’est quoi une note ?

2 l’iNébrANlAble, Avril 2011, Numéro 15BrAnlY en BreF

un concert réussi

pour calmer un peu la foule (qui est super excitée), Benjamin pariente nous joue «  Classic Gas » de Mason Williams, à la guitare, suivi de Mme Monteagle, au piano, qui joue à son tour « Toccata » de domenio scarlatti. Ce moment classique continue avec « symphonie n° 40 » de Mozart, jouée

par Héloise sintes et Mme Tousch. C’est Marie Chamblas, une 6ème, qui met la touche fi-nale à ce moment classique avec « sonate-Menuet » de domenico scarlatti. Malgré sa timidité évidente, Marie a vraiment très bien joué ce court morceau. Le fait que plu-sieurs musiques classiques aient été jouées

à la suite a quand même un peu calmé le public. petit conseil pour les organisateurs des prochains concerts : ne pas mettre trop de musiques classiques à la suite, car cela ennuie quand même un peu les gens (sur-tout des jeunes qui n’apprécient pas forcé-ment la musique classique).

Le mardi 15 mars, un des événements les plus attendus de l’année a eu lieu : le concert du lycée. A 17h50, l’entrée de la salle Watteau était déjà remplie d’élèves qui attendaient impatiemment l’ouverture des portes à 18h00. A l’entrée, des adultes dont les visages nous étaient familiers nous demandaient nos noms, déchiraient nos tickets et nous laissaient finalement entrer dans la salle. une fois que tout le monde était installé, Mme Cocotier a ouvert la soirée avec des remerciements aux gens qui ont

fait de leur mieux pour que ce concert ait lieu. Ceci fait, elle cède la place aux premiers musiciens : M. sadoul (qui débarque avec une cornemuse) et M. Michette, ce qui causa un effet de surprise dans la salle. dès que M. Michette se met à chanter, l’enthousiasme, les élèves frappent des mains au rythme de la musique, un chant traditionnel breton : le « Tri Matelot ». Après ce « prologue », c’est au tour de Julie Millet et Camille schott, qui chantent et jouent à la guitare « Cale-donia », de The Walkers. Après ce court mo-

ment pop, Léana simonin et rossane salem nous chantent « With You », de Chris Brown. Jusque-là, l’ambiance « concert » n’était pas encore tout à fait là, et c’est « no woman, no cry » de Bob Marley, jouée par Massiri Gueye, Tommy Lasnier, Chloé Gaimard et Lucas verrechia qui l’a vraiment mise en place. un des meilleurs moments de la soi-rée, sans doute ! place au rock, avec « para-noïd » de Black sabbath, par Milos Trailovic, Clyde-Jean Caradine, etienne Gemsa et Guillaume Cabrit. Juste excellent !

3l’iNébrANlAble, Avril 2011, Numéro 15 BrAnlY en BreF

petit topo sur l’événement phare de la vie de Branly : le bal. Toutes les places de seconde et de première ont été vendues. La vente pour les terminales se fait cette semaine. Au vu du succès des ventes, il est improbable qu’il y ait une revente après les vacances. Tout va dépendre de l’enthousiasme des terminales... L’animation musicale sera assurée uniquement par vivian deray, terminale s et vice-président du CvL : « ça va être fou ! » pour rappel, la place coûte quatre euros et il y a envi-ron 200 places. Cette année, le bal aura lieu le ven-dredi 20 mai, de 20h30 à 23h30, dans la salle Charles de Gaulle (à gauche, en haut de la pente du lycée). Le thème est le même que l’année dernière : venir bien habillé(e).

paul delon joue ensuite « Imagine » de John Lennon à la guitare, chantée par Inès Bret-zel. Coup de cœur, malgré le ton un peu bas d’Inès. Maxime et vincent scheffer, robin Cohen et pierre Braescu montent ensuite sur scène pour jouer « song to say Goobye » de placebo. Ce qui arriva ensuite a été, tout du moins, marquant. « Touch me, I'm sick » de Mudhoney, jouée par saâd Yousfi, nico-las Gomez et pierre pych, et chantée par «  la  » star de cette soirée : Merlin Barthé-lemy. on voyait clairement qu'il était vrai-ment à fond sur ce qu'il chantait, contraire-ment à d'autres qui avaient juste l'air de lire une partition et de la jouer. La façon dont Merlin a chanté a causé des commentaires dans la salle qui allaient de « Il ne doit pas se sentir très bien  » à « Il a dû se droguer avant ». selon ses amis proches, « il est tout le temps comme ça ». Ben... Tant mieux ! Ça nous change un peu de la routine. Après ce moment délirant (littéralement), on a eu le droit à un petit entr'acte de 10 minutes pour calmer (encore une fois) le public agité.La 13ème présentation de la soirée était une musique au piano, par Marina Folli  : « The portrait » de James Horner. Je suis sûr que du premier coup, ça ne vous dit rien. C'est «  My Heart Will Go on » de Céline dion, aussi connue sous le nom de « Tita-

nic ». Le public a beaucoup aimé cette musique : tout le monde a pris son briquet (ou son portable) et s'est mis à le balancer en l'air au rythme de la musique. Il s'agit sans aucun doute de la meilleure musique instrumentale de tout le concert. un très grand coup de cœur ! shawn Moreira a ensuite chanté « oh my Gush » de usher... a capella. oui, a capella. Il était censé le faire avec l'instrumental, mais suite à des pro-blèmes techniques, c'était la seule solution. Malgré le manque d'instrumental, shawn a vraiment assuré. vincent scheffer réap-paraît, cette fois-ci accompagné de Ji-Yoon Kim, Antoine Loret et Jules ehrard pour « Jammin' » de Bob Marley. Là aussi, quelque chose d'agréable à écouter, tout comme le groupe suivant : Tommy Lasnier, Camille Belmin, paul Lebolay, david Hoang et robin Cohen (qui avait déjà joué) avec « peaches en reagalia » de Franck zappa.Après, le moment classique reprend avec Mme Monteagle (encore une fois), Mme Marnier et Mme sahuc, avec « Wenn ich in deine augen sehe » (de Fanny Mendelssohn) et «  Wenn ich ein völglein war » (de schumann). Ambre renevot nous joue ensuite « He's a pirate » de Klaus Badelt au piano, suivie de M. Alraun, avec « prélude en si mineur », de Bach-si-lotti. Là aussi, on sentait qu'il était vraiment à fond sur ce qu'il jouait.

Après ce moment classique très agréable, le rock revient avec le classique « sweet Home Alabama », de Lynard skynard, qui est jouée tous les ans. Cette fois-ci, elle a été jouée par vivian deray, Lucas des-champs, Geoffrey Taieb et Jeffrey Benc-teux, qui ont franchement géré. « Big Jet plane » est la chanson suivante. Jouée par HuiWon Hwang, Gabriel Gros, Maxime Hiet et Arnaud Andrianony, c'est un vrai coup de cœur. Tout était parfait dans cette chanson. Il s'agit sans aucun doute de la meilleure chanson « rock » de tout le concert. Mes félicitations au groupe. Les surveillants Julien et Jessy montent sur scène après, pour jouer « Fucked up rock'n'roll », une composition de leur part, qui est d'ailleurs excellente. La soirée touche à sa fin avec « Johnny be good » de Chuck Berry par Mr. pescarou, pierre pych et nicolas Gomez. « Are you ready to rock ? (Yeah !) Are you ready to roll ? (Yeaah !) Are you ready to rock'n'roll ? (Yeaaahh !) ok, then  ». pour mettre fin au concert, tous ceux qui ont joué montent sur scène pour un der-nier moment musical, tous ensemble. Le concert était vraiment génial ! Que les musiciens de Branly puissent déjà s'entraî-ner, pour que le concert de 2012 soit encore meilleur ! À l'année prochaine !

igor deAzevedo

BAl : « çA vA être Fou ! »

4 l’iNébrANlAble, Avril 2011, Numéro 15

Le 22 mars dernier, entre 7h et 8h du matin l’elysée Montmartre a brûlé. sur le coup je suis quasiment sûre que cela ne vous évoque rien du tout. un petit cours d’histoire s’impose : L’elysée Montmartre était à l’origine une salle de bal, ouverte en 1807. C’est là qu’est né le French Cancan. C’est là aussi que se passe une des scènes du livre « L’Assommoir » d’emile zola. C’était aussi un des nombreux clubs révolutionnaires durant le XIXème siècle. en 1897, l’elysée est refait et on y ajoute la charpente que Gustave eiffel avait conçue pour le pavillon de France ce qui lui donna le statut de monument historique.

plus récemment, en 1949, c’était un lieu où se déroulaient des combats de boxe, de catch (qui d’ailleurs étaient retransmis à la télévi-sion dans les années 1960-70) et des spec-tacles de stripteases. Aujourd’hui l’elysée c’est, enfin c’était, une des meilleures salles de concert de paris. L’elysée Montmartre c’est la salle référence des concerts de métal, de rock, mais aussi parfois de rap. C’est la référence des soirées privées. L’elysée Montmartre, c’était 800 places en mode club (salle restreinte) ou alors 1200 places pour un beau concert avec l’ouverture du balcon supérieur.si je vous parle de cela aujourd’hui c’est parce que cette salle représentait beaucoup pour moi. C’est là que j’ai en effet décroché mon premier contrat de communication en février 2009, c’est là que j’ai également rencontré en mai 2010 sandra, une formidable amie qui est actuellement en 1ère es spé maths chez nous. C’est aussi là qu’undercover slut et sa nouvelle formation a fait son grand retour

sur la scène parisienne après 2 ans d’absence le 29 janvier dernier en compagnie de Mur-derdolls (avec Joey Jordison Batteur de slipknot). C’est également là qu’aurait dû avoir lieu le prochain concert de system of A down pour n’en citer qu’un. La salle était blindée jusqu’au mois de juillet. Toutes ces perspectives sont parties en fumée.Que l’on se console, elle devrait être recons-truite prochainement mais personne ne sait dans quel but ni même sous quelle lignée architecturale. en attendant, le 26 mars der-nier, les employés de la boite de prod’ de la salle ont manifesté afin que la gérance de l’elysée reste aux mêmes personnes. Il est clair que ce combat n’est pas terminé mais personne n’en connaît encore l’issue.L’elysée Montmartre, c’était plus qu’une salle, plus qu’un souvenir personnel. L’elysée Montmartre, c’est une légende, un mythe, un pan de l’histoire de paris.

miss étoile

ActuAlité

élYsée montmArtre : pour que rien ne s’eFFAce

quand l’elysée brûle, c’est l’histoire de paris qui s’enflamme avec elle.

J’aimerais revenir sur un événement qui a eu lieu le 30 mars dernier : 20 piges. Mais vous vous demandez sans doute ce qui peut bien avoir 20 ans, non ? eh bien, nos droITs. en ef-fet cela fait maintenant 20 ans qu’une loi existe sur les publications lycéennes. Cette circulaire, dont le petit nom est 091-51, fut publiée le 6 mars 1991. elle nous donne entre autres le droit d’écrire sans «  aucun regard préalable » du proviseur s’il n’est pas directeur de publi-cation du journal. pour fêter cette circulaire, l’association Jets d’encre a organisé un forum des journaux lycéens. vous ne pensiez quand

même pas que L’Inébranlable était le seul jour-nal, hein ? pas moins de 100 journalistes sont venus avec nous pour fêter ça ! de L’Inébran-lable nous étions cinq, le p’tit pablo (eh oui pa-blo picasso a un journal !) était là également, et bien d’autres rédactions d’Île-de-France. 20 piges, c’était aussi un moment de ré-flexion. eve zuckerman (rédac’chef) et moi-même étions intervenantes sur une table ronde du nom de : Faire un journal, quel inté-rêt ? en effet, si l’on a fêté nos droits, on en a aussi profité pour montrer aux « adultes » que la presse jeune, ce n’est pas rien. « en fin

de compte c’est très différent de mon tra-vail » m’a même confié un journaliste profes-sionnel du journal L’Humanité, présent sur le forum. Histoire de vous montrer l’ampleur de la chose, sachez que Luc Chatel, ministre de l’education nationale, est venu en personne nous rencontrer afin de montrer son soutien à la presse jeune. « Après tout vous êtes l’ave-nir » a-t-il dit dans son discours. Faire partie d’un média jeune, ça compte : c’est s’investir et s’exprimer à travers un projet en lequel on croit.

miss étoile

les journAux lYcéens :20 Ans plus tArd

5l’iNébrANlAble, Avril 2011, Numéro 15

Knut était un ours polaire du zoo de Berlin. Le 19 mars dernier, les visiteurs massés autour de son enclos ont pu le voir se retourner en-core et encore sur un rocher, manifestement perturbé, avant de tomber à la renverse dans les eaux du bassin, pour ne plus jamais en ressortir...sa naissance en décembre 2006 a été un grand événement puisqu’on n’avait pas assisté à une occasion telle depuis plus de trente ans. À sa naissance, lui et son frère ont été rejetés par leur mère, Tosca, pour des rai-sons inconnues. Quelques jours plus tard, le frère de Knut est mort d'une maladie. Il est ensuite resté dans un incubateur pendant un mois et demi puis élevé et nourri au bibe-ron par un gardien du zoo, Thomas dörflein. L'histoire du petit ourson qui s'était fait reje-té par les siens et élevé comme un bébé par des humains est devenue célèbre. Lors de sa première apparition en public, en mars 2007, des centaines de journalistes, d’équipes télé-visées et de touristes venus du monde entier sont venus voir Knut. Il a marché aux côtés du ministre allemand de l'environnement, qui a souligné le fait que Knut attendrisse des milliers de personnes constituait une excellente aide pour le zoo de Berlin dans son ensemble, mais aussi pour sensibiliser la population au sort de tous les ours polaires à travers le monde. par son début de vie tra-

gique et son physique attendrissant, Knut at-tirait tous les jours près de 15 000 personnes et est très vite devenu l'attraction principale du zoo de Berlin. Ce dernier a pu profiter de son énorme succès pour commercialiser de nombreux produits dérivés : des tasses, des t-shirts imprimés…Haribo a même com-mercialisé des bonbons blancs ressemblant à Knut, en promettant de verser une partie des bénéfices au zoo. L’organisme, qui faisait pra-tiquement faillite avant la naissance de Knut, a pu rétablir sa situation financière et obtenir un bénéfice d’environ cinq millions d’euros en 2007. si on peut s'interroger sur la légiti-mité de se servir d'un animal à des fins com-merciales, le zoo de Berlin a pu néanmoins, en élevant Knut, promouvoir la défense de nombreux autres animaux en voie de dispa-rition (on voit notamment au zoo des girafes et plusieurs espèces de singes). Knut est devenu la mascotte du zoo et énor-mément de journaux ont écrit à son propos pendant plusieurs années. Malheureuse-ment, si le début de sa vie semble relative-ment heureux, la suite s'assombrit dramati-quement. d'abord, Thomas dörflein, presque son « père humain », est mort d'une attaque cardiaque en 2008. Tous deux avaient créé un lien extrêmement fort, surtout au cours des premiers mois suivant la naissance de Knut. Le gardien et l'ourson apparaissaient en pu-

blic tous les jours. Ils étaient restés proches et la mort de son gardien a été boulever-sante pour Knut. on a pu ensuite détecter des graves troubles du comportement chez l’ours. on a parlé de psychopathie, de schi-zophrénie et de comportements agressifs.d'après la BBC, sa mort était liée au fait que son cerveau présentait une anomalie grave, et qu'il gonflait trop pour sa tête. Même s'il ne s'était pas noyé, l'ours serait mort subi-tement. La mort de Knut a été un énorme choc pour les milliers de fans, qui ont déposé des centaines d'ours blancs en peluche atta-chés à des roses rouges près de son enclos. Cet évènement tragique a été énormément médiatisé. La plupart des journaux ont parlé de la mort de Knut la semaine suivante, essayant d’en déterminer les causes. ses der-niers pas, comme ses premiers, ont tenu une place importante dans la presse. Knut représentait un espoir pour la survie des ours polaires, il était la preuve qu’un humain pouvait élever un ours et offrait une figure attendrissante au public, ce qui a permis d’attirer son attention sur la situation urgente et désespérée des ours polaires. Le zoo de Berlin, après sa mort, a pu faire encore plus de bénéfices, alors qu’un nombre crois-sant de personnes s'y rendaient pour dire au revoir à Knut une dernière fois...

Gabrielle vogelpoel

ActuAlité

knutestmort

6 l’iNébrANlAble, Avril 2011, Numéro 15

synopsis : Ce film, appelé "Made In dagenham" à sa sortie en Angletere est basé sur des faits réels. L’action se déroule dans une usine de Ford, à dagenham, une banlieue de Londres. en 1968, les 187 femmes (contre 55 000 hommes) qui fabriquent des banquettes de voiture se rendent compte que leur salaire est inférieur, parfois de moitié, à celui des hommes. Leur mé-tier et leurs qualifications ne sont pas estimés à leur juste valeur. on leur apprend qu'il est légal de payer moins les femmes que les hommes pour le même métier. Les femmes travaillent dans de petits locaux en sous-sols qui ne sont pas isolés. on voit dans une des scènes que le toit fuit, malgré leurs multiples demandes pour qu'il soit réparé. Les responsables de Ford pen-saient probablement qu'elles n'oseraient jamais

cinémA

FiGhter1h55. États-unis. de david o. russell. Avec Chris-tian Bale, Mark Wahlberg, Melissa Léo, Amy Adams...

synopsis : Héros local d’une petite ville du Massachusetts, dicky eklund est un ancien espoir de la boxe tombé dans le crack. Au-jourd’hui, il entraîne son demi-frère Micky, dont l’ascension est freinée par leur mère, envahissante et manipulatrice. Micky se

retrouve face à un choix impossible : choisir entre sa famille et son avenir sur le ring.Il est rare qu’un film porte aussi bien son nom. Fighter est une histoire de combats, celui de Micky contre sa famille, celui de dicky contre ses démons. Avec une mise en scène simple et directe et un scénario fondé sur une histoire vraie, ce film est un récit de working class, de succès populaire, dans la même veine que Mil-lion dollar Baby, où un outsider cherche la gloire alors que sa famille le bloque et profite de lui. Christian Bale, dans le rôle oscarisé du frère

autodestructeur, réalise une performance dé-mente et porte le film à lui tout seul. Melissa Léo, autre second rôle oscarisé, est une ma-triarche trash régnant sur un gang de sœurs permanentées et vulgaires, à la fois drôles et flippantes. Ces deux acteurs réalisent les meil-leures performances de leur carrière. parado-xalement, Walhberg, héros du film, accomplit la performance la moins tape-à-l’œil. un film très réussi mais certes un peu trop classique.

claire eladoui

protester concrètement contre leurs mauvaises conditions de travail. s’ensuit alors une lutte des femmes, qui décident unanimement de faire grève tout comme les hommes l’avaient fait auparavant, ce qui était inimaginable pour les responsables de Ford. rita o’Grady, le personnage principal, se retrouve à la tête du mouvement, et, entêtée, refuse de se laisser abattre, notamment par un des syndicalistes qui essaie de convaincre les femmes d’abandonner leur cause. Cette tenta-tive reste sans résultats car les ouvrières forment un groupe soudé et refusent de reprendre le tra-vail avant que Ford n’accepte de leur attribuer le même salaire qu’aux hommes. L’héroïne, bien qu’étant un personnage fictif, est très touchante par sa force de caractère et son franc-parler.Bien que ce film soit très émouvant et pose un problème qui est toujours d’actualité, c’est aussi une comédie hilarante qui met en scène des personnages et des situations tous plus drôles les uns que les autres. en somme, il est rafraî-chissant par sa légèreté, sans rester superficiel, et bouleversant par sa profondeur. Il met en question un problème d’autant plus d’actualité que la journée de la femme a eu lieu il y a un mois. La journée de la femme est célébrée le 8 mars et a été officialisée par les nations-unies, qui invitent chaque pays à célébrer une journée pour les droits de la femme.des lycéens et lycéennes de Branly ont très gentiment accepté de donner leur avis sur cette journée particulière. Bien que la plupart estime que la journée de la femme est une très bonne idée, car, comme le dit Alice Allouche, « c’est un pas vers l’égalité entre les hommes et les femmes », d’autres sont plutôt pessimistes, comme Maude sebaihi, qui pense « qu’il ne devrait pas y avoir une seule journée de la femme, on devrait y penser tous les jours! ».

pour Lucas obadia et Hugo nadjar, « en France, il ne semble pas nécessaire de faire une jour-née de la femme. Cela aurait plus d’intérêt de célébrer les droits des femmes dans les pays arabo-musulmans, puisque les femmes y ont très peu de droit et un statut différent de celui des femmes en France ». Mais, réplique Caro-line narbonne, « cet événement montre qu’il y a toujours des inégalités entre les hommes et les femmes ». Alice Allouche souligne que cette journée semble être une sorte de concession, ou une faveur, puisque « les femmes n’ont qu’une journée, et les hommes toutes les autres! ». pour quelques unes des personnes interrogées, il semble étrange d’honorer la femme avec un événement pareil. pourquoi pas, à ce moment-là, faire une journée pour tout ?rares sont ceux qui, comme Igor deAzevedo, pensent que cet écart est « discriminatoire envers les hommes, puisqu’il n’y a pas de jour-née qui leur est dédiée ». Beaucoup sont d’avis qu’il est important d’ « honorer la femme en lui dédiant une journée, de rappeller que des femmes se sont battues pour avoir ces droits », comme eva-Jun navarrete ou Marion Que-not, qui ajoutent que la journée de la femme est « l’occasion de penser à toutes les femmes d’aujourd’hui et du passé qui n’étaient ou ne sont pas égales aux hommes ». Cependant, très peu d’entre eux ont fait quelque chose pour célébrer la femme le 8 mars dernier. Cela montre bien que, si l’égalité entre les hommes et les femmes leur semble être un objectif indispensable, peu d’adolescent(e)s se sou-cient véritablement du problème. Ils pensent peut-être que l’inégalité entre les hommes et les femmes, notamment du point de vue du salaire, ne les concerne pas encore, et que par conséquent ils n’ont pas à s’en soucier.

Gabrielle vogelpoel

we wAnt sex equAlitY1h53. royaume-uni. de nigel Cole. Avec sally Hawkins, Bob Hoskins, rosamund pike...

7l’iNébrANlAble, Avril 2011, Numéro 15 coin détente

on a maintenant l’habitude. depuis quelques années les équipes françaises de football ne brillent plus sur la scène européenne. Cette année ne sera pas différente des autres. Marseille et Lyon qui étaient engagés dans la ligue des champions ont été éliminés tous les deux. Marseille face à Manchester united avait réussi à tenir le nul 0-0 au vélodrome face à une équipe de Manchester très peu convaincante qui n’arrivait pas à produire son jeu de d’habitude. Cependant, dans le stade mythique d’old Trafford, les Marseillais ont eu l’occasion de se qualifier pour les quarts de finale, mais ils ont manqué d’efficacité et de réalisme face au but. Au contraire, les mancuniens ont fait preuve d’opportunisme

devant les cages de Mandanda. Ce qui donne un résultat final de 2-1 pour Manchester avec un doublé de Chicharito à la 5e et 75e minute et Brown contre son camp à la 83e minute.L’autre équipe qui était engagée sur cette compétition était Lyon, et depuis 8 ans main-tenant en huitième ils sont face au géant d’espagne : Le real de Madrid. 8 ans que le real Madrid de raul, zidane, ronaldo n’ar-rive pas à gagner face au Lyonnais : une ma-lédiction. Cette année la chance n’a pas souri à Lyon, qui avait fait pourtant un petit pas vers les quarts en arrachant un match nul à Gerland grâce à un but de Gomis mais, c’était sans compter sur un drible miracle de Karim Benzema (ancien Lyonnais) qui a permis au

real de finalement rester sur un match nul. pour le match retour, qui se déroulait au san-tiago Bernabeu on a vu un Lyon incapable d’arrêter les merengues sur leur lancée. sur un magnifique exploit individuel de Mar-celo, le real mène 1-0. Les erreurs défensives s’enchaînent pour les pauvres Lyonnais et profitent une nouvelle fois à Karim Benzema à l’heure de jeu d’inscrire le second but de la soirée. puis en fin de rencontre grâce au pied gauche magique d’Angel di Maria de clôturer le match sur un 3-0 pour le real de Madrid. Maintenant ces deux équipes n’ont qu’un but en tête : gagner le championnat à tout prix, ou tout reste encore possible.

margaux Alonso

les équipes FrAnçAises, éliminées de lA liGue des chAmpions

L’Inébranlable. Journal des élèves du lycée Édouard Branly, nogent-sur-Marne.Quinzième numéro. Avril 2011. distribué gratuitement. 500 exemplaires.site internet : http://inebranlablebranly.free.fr/ - Adresse électronique : [email protected] - Adresse postale : 14, rue de la république. 94360 Bry-sur-Marne. directeur de publication : Mathias Mora. rédactrice en chef : eve zuckerman. directeur des relations externes : Cantien Collinet.Trésorier : Jules Bouté. Correcteur : Mathias Mora. Maquettiste : Cantien Collinet.ont participé à ce numéro : Margaux Alonso, Élodie Briffard, Cantien Collinet, Claire eladoui, Igor deAzevedo, oliver Giggins, Mathias Mora, Gabrielle vogelpoel, eve zuckerman.Illustrations de sophie ren. / remerciements à M. le proviseur et à son secrétaire, à Mme pereira, ainsi qu’aux profs qui ont participé malgré eux à l’article sur leurs perles. We want sex equality : merci à Alice Allouche pour son aide, ainsi qu’aux personnes qui ont témoigné.

perles de proFs

« Arrêtez d'arrêter de parler ! »

« C’est mesquin, mais c’est pratique »« On se tait, je raconte une blague »

« 2 carambars + 2 fraises Tagada = 2 saloperies »

« À 40 ans, vous serez tous cancéreux »

« Ça ne se domestique pas les tortues »« Ce n’est pas compliqué, j’ai réussi à comprendre »

«Arnaud, je vais vous bâillonner »« Je prends beaucoup de place... enfin, pas corporellement »

« C’est délicieux les écureuils »« Dieu a bâclé son travail »

8 l’iNébrANlAble, Avril 2011, Numéro 15opinion

La relation de Gaulle-Churchill avait bien com-mencé. Ils s’étaient tous les deux jetés sur le plan d’unir la France et la Grande-Bretagne au sein d’une seule nation avec un gouvernement unique et franco-britannique pour éviter la chute de l’empire Français avec celle de paris. Mais les choses se dégradèrent rapidement.dakar était vital d’un point de vue straté-gique à cause de son port et de sa capacité à abriter des sous-marins. de Gaulle essaie-rait de convaincre le gouverneur de dakar de se rallier à sa cause et convaincre le monde que ce n’était pas une invasion britannique mais une libération française. de Gaulle décida donc de se faire faire des vêtements tropicaux et laissa échapper sa destination à l’assistant de la boutique. une flotte de navires de vichy s’empressa d’aller défendre le sénégal, l’opération continua seulement après que le général jura d’y aller à pied s’il le fallait, et la conséquence fut une défaite cuisante pour Churchill et pour de Gaulle.Moins d’un an et demi plus tard, le 23 dé-

cembre 1941, l’amiral emile Muselier partit avec un sous-marin et trois navires et alla libérer les îles de saint-pierre et Miquelon du joug de vichy « sans le dire aux étrangers » (les Britanniques et les Américains). ensuite l’amiral envoya un télégramme à la Maison Blanche pour informer roosevelt que les 242 km2 d’îles françaises avaient été libérés. roo-sevelt était furieux. pour lui, ce n’était rien d’autre qu’un coup d’État en Amérique, donc il déclara que les îles seraient sous contrôle des e-u, des Canadiens et des Britanniques jusqu'à la fin de la guerre. en réponse, de Gaulle déclara que ses hommes ouvriraient le feu si les alliés tentaient de prendre le contrôle de ce territoire français.Mais il eut sa vengeance. Après avoir refusé de donner 200 interprètes aux troupes alliées du débarquement pour ne pas les compromettre politiquement, il fit un discours à la France et parla d’une victoire française, en oubliant que sur les 156 000 hommes qui arrivèrent en normandie 73 000 étaient américains, 61 700

étaient britanniques, près de 21 000 étaient canadiens et 177 étaient français.personne ne peut nier l’importance de de Gaulle. Il a beaucoup contribué au placement de la France dans le camp des vainqueurs et l’a sauvée de la honte destructrice de la col-laboration du régime de vichy. en montrant ses défauts je n’essaie pas de le ridiculiser, ni lui ni roosevelt, ni Churchill, ni même les relations de ces trois alliés, mais juste d’illus-trer la distance que le temps met entre ses héros et les hommes. Ils sont des hommes, des hommes qui certes sont sortis des rangs pour sauver leurs pays, des grands orateurs, et dans ce cas les plus grands dirigeants d’un siècle qui en a vu tant, mais des hommes tout de même. L’histoire est écrite par ceux qui y ont survécu et qui ont imposé leur vision sur le monde, c'est-à-dire les vainqueurs. Comme a dit Churchill « L'histoire me sera indulgente, car j'ai l'intention de l'écrire.  » Comme objectivité il y a mieux...

oliver Giggins

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un jour, notre professeur d’histoire nous a raconté une anecdote concernant une interro sur la seconde Guerre mondiale. une des questions posées demandait pourquoi de Gaulle ne figurait pas dans la célèbre photo de la conférence de Yalta. un élève répondit que c’était parce que c’était lui qui la prenait.remarque amusante, mais aussi révélatrice je trouve. pour commencer elle en dit long sur le culte inconditionné réservé à Charles de Gaulle. C’est compréhensible, car der-rière lui on peut cacher quelque chose de

très délicat même aujourd’hui : l’ambiguïté de la position française pendant la seconde Guerre mondiale. France libre ou occupée ? ou régime de vichy ? Collaborateurs ou résis-tants ? ou résignés ?Bien sûr, ceci n’est qu’un exemple du problème de l’objectivité historique. Il y a tant d’évé-nements contradictoires et de faits douteux qu’une simplification opère pour rendre le cours du temps plus compréhensible. une perspec-tive internationale ajoute toujours une autre dimension. en France, de Gaulle n’a pas d’égal.

Les mythes naissent toujours après coup. Ce qui est vrai est que de Gaulle est « l’homme du destin » (dit Churchill), survenu alors que la France avait besoin de lui. en effet, il était tellement inconnu que la BBC n’enregistra pas son appel du 18 juin, qui passa inaperçu en France (qui écouterait la radio anglaise ?), et que sur les 100 000 soldats français sauvés des plages de dunkerque, seulement 7 000 le rejoignirent tandis que le reste retourna en France pour devenir des prisonniers de guerre en Allemagne.

de GAulle : lA léGende