magik mojo | no 2
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Thème « Skulls and Bones »TRANSCRIPT
MAGIK MOJO - NO 2 1
no2
MagikMojo
2 MAGIK MOJO - NO 2
MAGIK MOJO
SORCELLERIE TRADITIONNELLE | TRADITIONAL WITCHCRAFT
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ponsable des conséquences reliées aux pratiques et rituels, car l’équipe considère que les lecteurs sont responsables de
leurs actes en tout temps. Le matériel (articles et images) appartient aux auteurs et ne peut être copié, reproduit ou diffu-
sé sous un autre nom, en aucun cas, en partie ou entièrement.
Crédit image couverture : Behind the Death, Sandrine Eny
MAGIK MOJO - NO 2 3
MAGIK MOJO
Geneviève Diamond
Ishara Labyris
Manohara Das Jaya
Morrigane Feu
Radagastiel
Rhi-Peann
Sandrine Eny
Xella Sieidi
Ysis Assa
© Kamnuan | freedigitalphotos.net
4 MAGIK MOJO - NO 2
D epuis quelques jours, nous nous trouvons dans la période sombre, ce mo-
ment de l’année où tout semble mort, en suspend. La Chasse-Sauvage ra-
vage les campagnes, le Bonhomme Sept Heures revient hanter les cauche-
mars des plus petits.
Le deuxième numéro de Magik Mojo vous propose une excursion dans les profon-
deurs et la pénombre avec son thème Skulls & Bones. Nous vous avons préparé un
numéro qui lève le voile sur des pratiques funéraires et qui propose des outils ma-
giques appropriés pour cette période sombre.
What’s brewin’? (Qu’est-ce qui mijote?)
MAGIK MOJO - NO 2 5
Parmi les articles présentés, celui de
Morrigane Feu sur le culte des ancêtres
en Beauce est très intéressant et nous
dévoile des pratiques funéraires qui, il
n’y a pas si longtemps, étaient bien pré-
sentes dans les campagnes québé-
coises. Manohara das Jaya lui vous parle
de son voyage au Texas et de ce qu’il a
expérimenté lors d’une messe. La cui-
sine et les restes sont revisités par Rhi-
Peann, notre chroniqueuse bouffe en chef. Ishara Labyris et Ysis Assa elles nous présen-
tent deux items particuliers qui sont associés au culte des morts ou à une pratique ma-
gique bien unique. Voici un bref aperçu de ce qui se trouve dans cette seconde édition!
Sur une autre note, Magik Mojo s’est offert un tout nouveau site web, pensez à nous vi-
siter et à vous inscrire à notre infolettre pour être informés dès la parution d’un nouveau
numéro.
Magik Mojo, le site
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Bonne lecture!
Xella & Ysis Éditrices de MM
M a g i k M o j o W h at ’ s b r e w i n ’ ?
6 MAGIK MOJO - NO 2
La chronique du paranormal 8
Le yoga de la messe
Une deesse dans la cuisine 12
Hékate : et avec ça, je fais quoi?
Courir le loup-garou 14
Le culte des ancêtres en Beauce
Curiosites 18
La terre de cimetière
La Sainte Chronique 20
Saint-Sébastien
Une bruja que cura 22
Cempasúchil, la fleur des Morts
La magie sexuelle 24
La pratique solitaire
Shakta Vidya 28
Le Chidakash
Santisima Muerte 30
À la découverte de la huesuda
Rabbit’s Foot 32
Le culte de l’ours chez les Sámis
Who’s that Witch? 34
Carolina Gonzalez L’equipe 38
Contenu
MAGIK MOJO - NO 2 7
La chronique du paranormal 8
Le yoga de la messe
Une deesse dans la cuisine 12
Hékate : et avec ça, je fais quoi?
Courir le loup-garou 14
Le culte des ancêtres en Beauce
Curiosites 18
La terre de cimetière
La Sainte Chronique 20
Saint-Sébastien
Une bruja que cura 22
Cempasúchil, la fleur des Morts
La magie sexuelle 24
La pratique solitaire
Shakta Vidya 28
Le Chidakash
Santisima Muerte 30
À la découverte de la huesuda
Rabbit’s Foot 32
Le culte de l’ours chez les Sámis
Who’s that Witch? 34
Carolina Gonzalez L’equipe 38
8 MAGIK MOJO - NO 2
L a portée d’un rituel reste un débat mitigé par
les praticiens non seulement de différentes
voies, mais également selon le praticien lui-
même. Certains croient qu’un rite aura un
véritable effet dans l’éther, alors que d’autres pen-
sent que le ritualiste se met en état de changer son
propre monde. La plupart d’entre nous sont d’ori-
gine culturelle chrétienne et il est parfois sage de
se pencher sur nos racines qui touchent directe-
ment notre inconscient, notre « background », nos
ancêtres et l’éducation que l’on a pu recevoir. Pour
certains d’entre nous, le christianisme, spéciale-
ment le catholicisme, fut notre porte d’entrée dans
le monde du rituel. Je suis tombé il y a quelque
temps sur une branche ésotérique et mystique du
catholicisme qui enseigne que le rituel de la messe
a non seulement une portée cosmique, mais est
également un yoga en soi. Cela pique votre curiosi-
té?
En 1870, une grande partie de l’église catholique
de Hollande du moment a décidé de se séparer dé-
finitivement de l’église de Rome pour ingérence
politique, mais aussi pour des raisons doctrinales,
dont l’infaillibilité papale. L’église vieille-catholique
est ainsi née, et par la suite, tout un mouvement
d’églises catholiques valides, mais pas sous l’égide
du Vatican firent leur apparition. Par « valide », j’en-
tends qu’elles détiennent la succession apostolique
qui débute par Jésus, passe par l’apôtre Pierre, pro-
fessent le credo catholique et continuent de nos
jours avec des évêques. On appelle ces églises
« autocéphales », car elles sont indépendantes.
Parmi elles, on retrouve une diversité de pratiques
et de points de vue : certaines églises sont tradi-
tionnelles dans leur expression doctrinale et/ou ri-
tuelle et d’autres sont plus contemporaines.
L’église catholique libérale s’y retrouve et elle re-
présente une mouvance ésotérique dans le christia-
nisme dit sacramental. Née à l’intérieur du mouve-
ment vieux-catholique, l’église catholique libérale
eut des théosophes comme fondateurs. Ces der-
niers cherchaient à garder leur foi chrétienne ainsi
que leur pratique des sacrements tout en ayant la
liberté de poursuivre leurs intérêts théosophiques.
L’église catholique libérale fera l’objet d’un futur
article, mais pour vous donner l’eau à la bouche, je
vous dévoilerai d’avance que bien qu’on y pratique
des rites très traditionnels (la messe tridentine en
langue vernaculaire), on laisse au fidèle une totale
liberté de croyance et qu’on y pratique la commu-
nion ouverte. Tous sont invités à la table eucharis-
tique et la notion d’enfer ou de péché tel qu’on y
est habitué est inexistante.
Certains des fondateurs de la mouvance catholique
libérale étaient plutôt clairvoyants. Lors de sa quête
spirituelle, l’évêque Charles Leadbeater a visité plu-
sieurs célébrations dominicales de différents rites
et allégeances et a pu observer non seulement la
présence d’entités, mais aussi de mouvements
énergétiques à différents moments de la messe.
Par exemple, il a remarqué l’apparition à coup sûr
d’une entité qu’il nomme « l’Ange de la Messe » et
La chronique du paranormal Le yoga de la messe
Par Manohara das Jaya
MAGIK MOJO - NO 2 9
qu’un égrégore se créait tout au long du déroule-
ment de la célébration, comme l’indique l’image ci-
dessus.
Selon lui, la célébration eucharistique aurait un effet
majeur au plan astral créant une forme-pensée sem-
blable à une basilique invisible. Il faut aussi mention-
ner qu’il existe deux types de célébrations eucharis-
tiques : la messe dite « basse » (plus simple) et la
messe dite « haute » (plus pompeuse et grandiose).
Dans le cas de la basse messe, c’est la dévotion
ainsi que la concentration du célébrant aidé par les
fidèles qui crée cette structure tandis que pour la
haute messe, la musique, l’utilisation de vêtements
liturgiques, d’encens et d’autres accessoires agré-
mentent la construction de cet espace sacré. Le
tout est toujours aidé par
une intervention angé-
lique. Leadbeater a ob-
servé et analysé le tout
en détails dans ses
écrits, dont La Science
des Sacrements. Les
églises d’allégeance ca-
tholique libérale (parce
qu’il existe de nos jours
plusieurs regroupe-
ments) affirment donc
que la célébration de
l’eucharistie agit tangi-
blement dans l’invisible,
même si pour la majorité
d’entre nous, c’est plutôt
subtil.
Le yoga est très populaire de nos jours et beaucoup
d’hindous disent haut et fort que l’occident le déna-
ture en l’abordant comme une simple gymnastique,
alors que les postures et les techniques respira-
toires n’en sont qu’un aspect mineur et introductif.
La notion yogique implique une relation, une union
avec le Divin. Lorsqu’on fait une simple recherche
sur les sacrements chrétiens, on les définit souvent
comme des « grâces » ou des « mystères », mais
cette approche ne trouve pas totalement d’appui
dans la tradition apostolique. On peut ainsi se de-
mander si les catholiques modernes comprennent
la portée et l’effet profond ou parapsychique que
peuvent avoir leurs rituels. Loin de nous rendre
« plus acceptables » au Divin ou nous sauver de la
damnation, les sacrements nous recréent à notre
image originelle, à l’image du Divin. Ils nous… re-
lient. On peut ainsi procéder à la transmutation de
notre humanité vers notre qualité divine. Ce serait
ce que l’évangile et les Pères de l’Église indiquent
comme étant la « nouvelle naissance ». Les sacre-
ments sont initiatiques et participent à notre ingé-
nierie christique. « Bien-aimés, nous sommes main-
tenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a
pas encore été manifeste; nous savons que quand il
sera manifeste, nous lui serons semblables, car
nous le verrons comme il est »[1] indique le Nouveau
Testament. Un sacrement, ce serait aussi une médi-
tation rituelle qui nous donne accès à un état de
conscience supérieur.
Rompre le pain eucha-
ristique signifie manifes-
ter le sacrifice du Divin
sur notre plan terrestre
et ce concept n’est pas
seulement chrétien, on
le retrouve dans une
multitude de mythes
dont celui d’Osiris et
des différentes incarna-
tions de Vishnu. La
messe est aussi, en fait,
la reproduction éternelle
du drame divin qui se
fait chair comme nous
afin de pouvoir être une
Personne divine plus
complète ayant fait l’ex-
périence humaine. Le prêtre (homme ou femme)
représente non seulement le Christ, mais en de-
vient une mini version également. Par la consécra-
tion du pain et du vin, il ou elle procède à un an-
crage spirituel et une matérialisation christique qui
se rapproche de la haute magie et de la théurgie. La
portée d’une telle célébration aurait non seulement
des conséquences sur l’assistance, les alentours,
mais sur le cosmos en entier.
Lors de mon voyage au Texas, je fus invité à parta-
ger l’Eucharistie avec un ami qui est également
évêque de la mouvance catholique libérale. Lorsque
j’ai visité son petit oratoire domestique et que j’ai pu
vivre l’Eucharistie avec lui et son épouse, j’ai fait
l’expérience d’un taux vibratoire que j’ai rarement
L a c hro n i q u e d u p a ra n o r m a l L e y o g a d e l a m e s s e
10 MAGIK MOJO - NO 2
rencontré au préalable. J’ai vécu plusieurs rituels
avec des cônes de pouvoir. Je suis entré en con-
tact avec plusieurs égrégores dans ma vie et j’ai
visité des lieux et des personnes avec un haut taux
vibratoire et spirituel. J’affirme être très sensible
aux énergies et je n’ai jamais vécu ce que j’ai pu
ressentir durant la courte célébration de l’eucharis-
tie ainsi que la messe complète à laquelle j’ai assis-
tée une semaine plus tard. J’avoue avoir regardé
autour de moi pour confirmer que je n’étais pas
dans un cercle de sorcières. C’était lourd, mais pas
dérangeant et je sentais mes corps subtils être
« drillés ». Je voyais des flashs de lumières. Je per-
cevais des choses qui n’étaient pas tangiblement
présentes. J’ai compris avec les yeux de l’esprit la
signification de plusieurs objets rituels et de la ges-
tuelle ce que j’ai confirmé par la suite avec mon
ami.
La messe est donc bien plus qu’une représentation
de la mort du maître Jésus et j’en ai fait l’expé-
rience. Plusieurs courants magiques utilisent des
concepts ou l’imagerie catholique et j’ai pensé qu’il
serait bon de présenter cette forme d’ésotérisme
chrétien peu connue dans la francophonie bien que
des paroisses existent dans l’Europe francophone.
Je résonne avec le concept d’un rituel qui fait pro-
gresser l’Humanité entière.
Et si la messe nous était réinventée? Cette expé-
rience m’a donné une toute nouvelle appréciation
et un respect pour ce rituel très populaire et signifi-
catif dans nos sociétés.
Que la paix soit avec nous!
[1] Jean 3 :2, version Darby.
Crédit photographique [1] Religion in American History.
L a c hro n i q u e d u p a ra n o r m a l L e y o g a d e l a m e s s e
MAGIK MOJO - NO 2 11
Physalis, Xella Sieidi
12 MAGIK MOJO - NO 2
A vec la thématique « Skulls and bones », je
me suis demandée un moment ce que j'al-
lais te raconter... les os, à part dans le pot au
feu (pour la moelle), je ne m'en sers pas des
masses en cuisine (et tu ne me feras pas manger
de cervelle! J'ai mes limites...). Et puis j'ai repensé
à Hékate, dont j'avais envie de te parler. Je me suis
dit qu'en fait, c'était le moment idéal, parce qu'à
défaut de te parler d'os et de crâne, je vais te parler
de restes!
z Tradition : le Souper d'Hekate
Ce qu'on appelle « Souper d'Hékate » porte aussi le
nom de Deipnon. En grec, ça évoque le repas du
soir de façon générale, qui était aussi le moment où
l'on mange le plus de la journée (je ne te cache pas
que c'est un peu comme ça que ça se passe encore
par chez moi). Il devenait plus particulièrement celui
d'Hékate à la veille de la Nouvelle Lune (donc en
pleine Lune Noire quoi...). On vidait les garde-
mangers des restes et autres aliments qui allaient
s'abîmer pour les mettre à un carrefour, on en fai-
sait offrande à la déesse, puis on repartait chez soi
sans se retourner. Les chiens, les mendiants et
autres « privilégiés » de ce genre pourraient en pro-
fiter, ou peut-être les esprits.
J'aime beaucoup cette tradition, qui m'a permis
d'encadrer un mois de dévotion que j'ai eu l'occa-
sion de pratiquer en l'honneur d'Hékate. De nom-
breuses personnes préparent des aliments exprès
pour Elle, lui concoctent un bon petit plat. Il semble
que Ses préférences aillent vers le pain, les œufs ou
la grenade par exemple. Pour ma part, je préfère
partir sur l'idée initiale de « vider son frigo ». L'état
d'esprit de faire le vide, d'assainir avant de remplir à
nouveau (et d'en faire profiter les nécessiteux au
passage, pour ce qui est de l'époque) me paraît peu
adéquate avec le fait de préparer un plat exprès...
sauf bien sûr si tu prépares un truc avec les ali-
ments dont il fallait se débarrasser !
z Évacuer les déchets
Par ailleurs, à un niveau plus vaste, le jour du Deip-
non peut être l'occasion de faire un brin de ménage
dans sa maison, de jeter des choses et de nettoyer
les poubelles. J'en profite pour glisser un mot au
sujet de ces mal-aimées du foyer qui sont aussi les
oubliées de la pratique sorcière : de nombreux prati-
ciens se demandent quoi faire de leurs offrandes
une fois qu'ils doivent s'en débarrasser. Si tu as la
chance d'habiter près d'un bois, les enterrer jouit
d'une grande faveur... mais si comme moi tu ha-
bites en appartement, tu es vite coincé! Personnel-
lement, j'ai choisi de redonner leurs lettres de no-
blesse (hum hum) aux toilettes et aux poubelles.
Après tout, ce sont des lieux de purification, qui per-
mettent d'évacuer les énergies néfastes ou qui ne
sont plus nécessaires/mortes/périmées de la mai-
son. Selon les divinités, et j'y inclus une Hékate ou
une Ceridwen, ou une Holda, ou toute autre divinité
du cycle à l'aise avec la notion de mort et de putré-
faction (pas Guan Yin par exemple), je n'hésite pas à
jeter les offrandes à la poubelle ou aux toilettes
quand j'en ai terminé.
Une déesse dans la cuisine Par Rhi -Peann Hékate : et avec ça, je fais quoi?
MAGIK MOJO - NO 2 13
z Exploiter les restes
Mais avant de tout balancer, on peut réfléchir, aussi, à
ce que l'on peut en faire, de ces restes! Car en sorcel-
lerie folklorique, tout peut être exploité! Je n'évoquerai
ici que trois exemples parmi des centaines :
Les coquilles d’œuf : L’œuf jouit d'une symbolique ex-
trêmement riche et énergétiquement gagne à être con-
nu. Je te laisse faire tes recherches par toi-même. En
attendant, sache déjà que sa coquille, associée à l'élé-
ment terre, est très réputée pour ses vertus protec-
trices. Quelques idées d'utilisation?
Broyée au mortier, on peut s'en servir comme base de
fond pour un bocal de protection du foyer par exemple.
J'aime bien tapisser le fond de mon bocal avec un in-
grédient qui représente la terre, pour donner du socle à
mon travail énergétique. La coquille d’œuf est parfaite
dans ce cas!
On peut aussi, broyée ou juste concassée, la glisser
dans un sachet ou une amulette aux mêmes fins. At-
tention à ne pas se couper!
Je n'ai jamais eu l'occasion de tester cette dernière
idée, mais dans un rite pour favoriser une naissance,
avec la thématique de la coquille d’œuf qui se casse
pour laisser le poussin venir au monde, il y a peut-être
quelque chose à explorer...
Les peaux de citron : le citron est un aliment magique
qui sert à tout, aussi bien dans le corps que dans la
maison! Je me contenterai ici d'évoquer sa puissance
purificatrice. J'ai fait une tarte au citron la dernière fois,
je me suis retrouvée avec six peaux de citron inutili-
sées. Pour un bain purificateur, c'est parfait ! Alors at-
tention néanmoins : en le pressant, et a fortiori en enle-
vant les zestes, il y a une quantité folle de principes
actifs et d'huiles essentielles qui disparaissent. Alors la
puissance énergétique de ta pelure est grandement
diminuée par rapport au citron entier. Mais pour un pe-
tit nettoyage de surface, ou en concentré (pourquoi pas
faire bouillir tes citrons et boire la « tisane » ainsi obte-
nue?), ça pourquoi pas!
L'os à souhait : j'ai réussi à te trouver un os dis donc!
Et celui-là, tu le connais sûrement. L'os à souhait, c'est
un os qu'on trouve dans la poitrine du poulet ou de la
dinde. Quand on a fini de manger la bête, un de tes
amis et toi attrapez cet os (ça s'appelle le bréchet) cha-
cun par une extrémité! Tu fais un vœu, ton ami aussi,
puis vous tirez chacun de votre côté. Celui qui récupère
le plus gros morceau verra son souhait se réaliser! Si-
non, tu peux aussi utiliser ta carcasse pour donner du
goût à un bouillon, et la récupérer ensuite : entre la divi-
nation sur os de poulet (si si, ça existe, en particulier en
Birmanie) et l'offrande à certaines divinités bien choi-
sies, tu pourras en faire quelque chose!
Tu l'as compris, quand Hékate se pointe dans ma cui-
sine, « Rien ne se perd, rien ne se créer, tout se trans-
forme »! Et surtout, tout s'utilise et s'exploite en fonc-
tion de ses possibles, à son plein potentiel. Rien ne se
gâche! Au passage, voilà qui m'enseigne à regarder les
restes avec un œil neuf, celui qui cherche le lotus au
milieu de la fange. Elle me rappelle de me débarrasser
de l'usagé de façon utile, mais aussi de chercher les
trésors enfouis dans les processus les moins ragoû-
tants qui font aussi pleinement partie du cycle. Une fois
de plus, une leçon de sorcellerie, mais aussi une leçon
de vie!
U n e d é e s s e d a n s l a c u i s i n e H é k at e : e t av e c ç a , j e fa i s q u o i ?
14 MAGIK MOJO - NO 2
Q uel titre intriguant, non?
Quelles cérémonies oc-
cultes nos ancêtres
beaucerons pouvaient-ils
bien célébrer à la mémoire de
leurs ancêtres?
Oooooouuuhhhh!
Aucune.
La fin. ;)
Non, non, j’ai quand même des choses à
dire. C’était juste pour illustrer combien ces re-
cherches ne sont pas faciles. La magie/spiritualité
folklorique du Québec est si intimement liée au
christianisme, qu’il est difficile d’extirper une de
l’autre. Je réédite donc ma demande d’information
sur tous les sujets possibles et imaginables en ma-
gie folklorique québécoise. Les comptes rendus de
conversations ou les entrevues sont les bienve-
nues, tout comme les prières spéciales, les supers-
titions et les rituels un peu bizarres.
D’abord, il est écrit dans un édit de Monseigneur
Turgeon que d’essayer de contacter les morts ne
pouvait que mener au démon[1]. C’était d’ailleurs la
position de l’Église catholique à ce moment-là, et
encore plus au Québec. Il faut se rappeler qu’à
l’époque où on pendait des sorcières à Salem et
que l’Inquisition était encore bien présente en Eu-
rope, le clergé du Québec tentait de minimiser et de
tourner en ridicule toute prétention au titre de sor-
cier ou de sorcière[4]. Le déni farouche de l’occulte
par le clergé fut un facteur important qui nous a per-
mis d’éviter les persécutions, surtout faites aux
femmes, qu’ont connues les États-Unis et l’Europe.
On peut les en remercier.
Cependant, le silence des autorités ecclésiastiques
ouvre la porte à la propagation de certaines formes
de magie folklorique. Il ne passerait même pas par
la tête du Québécois moyen de penser que ces pra-
tiques sont interdites par l’Église tellement elles
sont liées au culte officiel, presque en étant l’exten-
sion. Le silence du clergé ne fait que renforcer leur
impression de légitimité[1]
Par exemple, si Mgr Turgeon met les gens en garde
contre la recherche de la communication avec l’au-
delà, il reste silencieux sur ce qui se passe quand ce
sont les morts qui instiguent le contact[1]. Ce qui
m’a le plus surprise, mais qui n’aurait pas dû, c’est
que les méthodes que les morts utilisaient pour
contacter les vivants sont à peu près les mêmes qui
sont encore privilégiées aujourd’hui dans le néo pa-
ganisme et certains mouvements de magie tradi-
tionnelle du moins : ils apparaissaient en rêve, impo-
saient des sentiments d’urgence sur les gens de
leur famille ou leurs amis, ou encore, faisaient bou-
ger des objets qui leur étaient liés. Le recours à la
divination n’est pas toléré par contre, car c’est
« une superstition très criminelle et inspirée par Sa-
tan »[1]. Étrangement, je suis quand même tombée
sur un carnet de notes sur la lecture des lignes de la
main, écrit par ma très beauceronne grand-
mère. ;) Certains ancêtres arrivaient aussi à être
perçus par quelques personnes. Peut-être étaient-
ce ceux dont le talent brut, ou le don, était le plus
fort, car développer ce genre de talent était très mal
vu. Ou encore, est-ce que cette capacité était déve-
loppée en cachette? Les textes ne nous éclairent
pas sur ce fait, on ne peut que spéculer (alors, si
vous avez des infos, vous savez où me rejoindre…).
J’ai spécifié plus haut que les pratiques tradition-
nelles étaient intimement liées au culte catholique
officiel. Ceci est très bien illustré par la teneur des
messages des défunts. Ceux-ci rappelaient réguliè-
rement à leurs interlocuteurs leurs responsabilités
religieuses ou demandaient des prières ou encore
Courir le loup-garou Par Morr igane Feu
Le culte des ancêtres en Beauce
MAGIK MOJO - NO 2 15
qu’une messe soit dite en leur nom pour les aider à
trouver le repos[1].
Un autre excellent exemple est le traitement que
certain morts recevaient lorsqu’un incident bizarre
se produisait lors du transport du corps vers le lieu
des funérailles. Il faut se rappeler que jusqu’à très
récemment, les corps étaient veillés dans leur de-
meure puis transportés à l’église lors d’une proces-
sion. Madeleine Doyon nous explique que parfois, il
y avait tellement de cahots sur la route (sans comp-
ter la neige, la glace et la boue) que : « […] le cou-
vercle [du cercueil] « revolait » et le cadavre sortait
du cercueil. De tels incidents signifiaient qu’une
calamité était sur le point de s’abattre sur la pa-
roisse, et le curé ne manquait pas, le dimanche sui-
vant, de commenter le fait du haut de la chaire en
rappelant à ses ouailles qu’ils devaient se livrer à la
pénitence pour le rachat de leurs iniquités. […].
Quant au défunt responsable de l’accident, on le
considérait comme un saint, ou tout au moins
comme l’instrument de Dieu. Et les prières pleu-
vaient pour demander son intercession »[2].
Oups… Je ne crois pas que cette dernière partie ait
été appréciée par le curé. Considérer quelqu’un
comme un saint sans la sanction papale tient du
blasphème et souvenons-nous que de communi-
quer avec les morts menait inévitablement au
Diable… Pourtant M. le Curé n’hésitait pas à utiliser
ce « signe » pour réprimander ses parois-
siens. Nous verrons dans un autre article combien
le clergé jouissait d’un statut privilégié quand venait
le temps de déterminer ce qui était de la sorcellerie
et ce qui n’en était pas.
Au fil de mes lectures, je suis aussi tombée sur
quelque chose qui fera plaisir à ceux qui suivent la
Roue de l’Année. Lors d’Halloween (que l’on n’ap-
pelait pas Halloween) (31 octobre), de la Toussaint
(1er novembre) et de la Fête des morts ou Commé-
moration des fidèles défunts (2 novembre), on adop-
C o u r i r l e l o u p - g a ro u L e c u l t e d e s a n c ê t r e s e n B e a u c e
16 MAGIK MOJO - NO 2
tait une attitude sombre et les célébrations étaient mal vues : le monde des morts et des vivants se mélan-
geaient[1]. Eh oui! Au moins jusque dans les années 1950, on percevait le moment que l’on associe aujour-
d’hui à Samhain comme on le perçoit qu’aujourd’hui, à une exception près : on l’abordait avec appréhension
et non pas dans un esprit festif ou de révérence comme le font les néo-païens contemporains. On disait des
chapelets pour se protéger et le 2 novembre, on n’allait pas aux champs, car « il coulerait du sang dans les
sillons »[3], ce qui est pour moi un intéressant lien entre les ancêtres et la terre. Jusque dans les années
1950, en Beauce, on croyait fermement que les vivants avaient besoin de coexister avec les morts.
La majorité des bases du néo paganisme, et de la Wicca en particulier, prennent racine dans le folklore et la
magie européenne. C’est important pour moi de prendre conscience que ce culte était aussi bien présent
chez mes ancêtres plus proches temporellement. Les rituels que j’accomplis à Samhain, les contacts que
j’initie avec mes ancêtres et l’autel que je leur dédie s’inscrit aussi dans la culture avec laquelle je m’asso-
cie. Ma pratique ne gagne pas en légitimité, la légitimité vient avec le travail et non pas avec notre lignée,
mais pour moi, elle gagne en réconfort et en chaleur.
Faits divers ayant rapport aux morts
Ma grand-mère était la fille du menuisier à St-Georges-de-Beauce, donc de celui qui faisait les cercueils. Ils
posaient une vitre sur le cercueil pour s’assurer que la personne était bien morte. Ma grand-mère a déjà
trouvé un « corps » qui au matin avait fait de la buée sur la vitre. On enterrait aussi les morts avec des
cloches en surface, qu’ils pouvaient sonner s’ils se réveillaient dans leur cercueil. C’est arrivé que les
cloches aient sonné.
Dans l’article de Madeleine Doyon, on décrit en long et en large l’attirail de deuil, qui devait être porté pen-
dant sept ans. Il n’était pas rare que pendant ces sept ans, quelqu’un d’autre mourrait et l’on devait re-
mettre le compteur à zéro. Je me souviens de la haine de ma grand-mère pour le noir, le gris et le
mauve. Je ne l’ai jamais vue que dans des couleurs vives. Elle disait qu’elle avait porté le deuil trop long-
temps.
Aujourd’hui, au Québec, il est toujours légal de faire la toilette des morts soi-même, mais au salon funé-
raire. Il est aussi possible de les coiffer et les maquiller. Le personnel des salons est généralement très ou-
vert et disponible pour nous accompagner.
Bibliographie [1] ABBOTT, Francis A. The Body or the Soul? Religion and culture in a rural parish, Saint-Joseph-de-Beauce,
1736-1901. Thèse de doctorat en philosophie. Simon Fraser University, 2012, 307p. [2] DOYON, Madeleine. Rites de la mort, dans la Beauce. The Journal of American Folklore, 1954, Vol. 67,
No. 264, Canadian Number (Apr. - Jun.,1954), pp. 137-146 [3] Soeur Marie-Ursule. Civilisation traditionnelle des Lavallois. Québec, 1951, p.59 in ABBOTT, Francis A.
The Body or the Soul? Religion and culture in a rural parish, Saint-Joseph-de-Beauce, 1736-1901. Thèse
de doctorat en philosophie. Simon Fraser University, 2012, 307p. [4] SÉGUIN, Robert-Lionel. La sorcellerie au Canada Français du XVII et XIX siècle. 1re édition. Montréal : Li-
brairie Ducharme, 1961, 191 p.
Crédit illustration Louis Therrien
Crédit photo Mourning, Jeremy Sorrells
C o u r i r l e l o u p - g a ro u L e c u l t e d e s a n c ê t r e s e n B e a u c e
MAGIK MOJO - NO 2 17
Magik Mojo No 3 La glace & le froid
Date de sortie : 7 fevrier 15
© Darktsunami | Dreamstime.com - Ice Queen Photo
18 MAGIK MOJO - NO 2
L a magie
folklorique
est une
magie du
peuple pratiquée
par des familles à
faible revenu ou
par des paysans
vivant de leur
terre; c’est donc
une pratique qui
utilise des objets
trouvés dans
l’environnement
immédiat ou
dans la nature et qui sont utilisés dans la vie quoti-
dienne. C’est le cas de la terre de cimetière ou, telle
que nommée dans la langue de Shakespeare,
graveyard dirt.
La terre de cimetière est une curiosité « hoodoo-
nienne » (oui, j’aime inventer des adjectifs) typique
retrouvée dans plusieurs sorts et recettes et donc
utilisée à plusieurs sauces. Pour débuter une pra-
tique efficace avec elle, il n’y a qu’un mot clé à rete-
nir : PROTECTION! En effet, la terre de cimetière
est un must add dans tous vos outils magiques :
huiles, mojos, mélanges; vous pouvez même l’utili-
ser telle quelle. Voici les deux raisons majeures
pourquoi je ne jure que par cet ingrédient :
D’abord, sachez que la terre est l’élément naturel le
plus dense énergétiquement parlant. Qui dit densi-
té, dit bouclier. Il va sans dire que plus l’énergie est
dense, plus elle est palpable et solide, assez pour
protéger des énergies qui ne sont pas les bienve-
nues. Nous ne pouvons pas trouver mieux et en
plus, ça ne coute rien!
La seconde raison est liée à l’endroit où on prend la
terre. L’énergie du lieu où est pris l’ingrédient ou
l’outil qui sera utilisé pour votre rituel est extrême-
ment considérée dans la magie folklorique, particu-
lièrement dans le hoodoo. C’est pour cette raison
que dans un sortilège pour attirer l’argent, on utilise-
ra de la terre prise d’un terrain d’une
banque. Pourquoi le cimetière dans le cas d’une
terre de protection? C’est simple : le hoodoo étant
une magie pratiquée par des personnes judéo-
chrétiennes, on considère que la protection ultime
provient d’un cimetière, là où la terre a été bénie et
exorcisée par les prêtres. On a tendance à oublier
que les prêtres sont d’excellents praticiens… à leur
manière bien unique. La terre de cimetière est
donc une terre qui vibre et qui est considérée sa-
crée de par sa localisation.
De plus, dans ma conception des choses, je consi-
dère que la terre de cimetière est pure et sacrée car
elle provient d’un lieu sacré, là où les morts nourris-
sent la terre et vice versa. C’est un lieu qui rappelle
le cycle de vie/mort/renaissance, principe qui est à
la base de mes croyances. Je ne me gêne pas pour
utiliser la terre de certains cimetières spécifiques
comme celui du Memorial de Salem au Massachus-
setts, ou celui où sont enterrés mes grands-
parents. La clé est dans le lien qui existe entre le
lieu et vous. La cueillette de la terre est un rituel en
soi et il existe même des méthodes pour le faire.
La méthode que j’ai adoptée, qui est la plus com-
mune, est de rendre hommage aux esprits des
morts du cimetière et même, de leur demander per-
mission et assistance. Laisser une offrande en
échange est fortement suggéré.
Il n’est pas mauvais aussi de lire les pierres tom-
bales ou en apprendre un peu plus sur la vie des
morts. Habituellement, la réponse est très posi-
tive. Les pratiques du hoodoo vont même jusqu’à
Curiosités Par Ys is Assa
La terre de cimetière
MAGIK MOJO - NO 2 19
porter une attention sur la manière dont les esprits
sont morts. Par exemple, si vous avez l’intention de
faire un rituel de protection dans le cadre d’un pro-
cès, pensez à prendre de la terre de cimetière au
pied d’une pierre tombale d’un mort exécuté lors
d’un procès, vous aurez sûrement ses fa-
veurs! Soyez seulement vigilants, car chaque détail
a son importance.
Crédit illustration Radagastiel
C u r i o s i t é s L a t e r r e d e c i m e t i è r e
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20 MAGIK MOJO - NO 2
S aint-Sébastien fut un martyr romain souvent
représenté attaché à un arbre et transpercé
de flèches. Il est le patron du domaine de la
justice, de la « sainte mort » (c’est-à-dire mou-
rir dans un état de grâce), des archers, des policiers,
des personnes ayant le VIH/sida, des athlètes ainsi
que l’homosexualité masculine. On dit qu’il aide à
abattre les obstacles et apporte le succès lorsqu’on
demande son intercession. Dans les traditions ma-
giques faisant appel aux saints, on l’associe à tout
ce qui est initiatique, à la guérison ainsi qu’au règne
végétal. Il est célébré en occident le 20 janvier.
Né en Gaule au 3e siècle, Sébastien fut militaire de
carrière et nommé centurion par l’empereur du
temps. Malheureusement, sa religion était grande-
ment persécutée et il soutenait activement ses
frères et sœurs chrétiens. De plus, on lui attribue
des miracles et un fort esprit d’évangélisation, ce
qui attirait l’attention. Conduisant un condamné à
mort chrétien dont le crime n’était que son apparte-
nance religieuse, Sébastien ne cesse de le réconfor-
ter dans sa foi malgré la pression des membres de
la famille du condamné le suivant et le suppliant
d’abdiquer son appartenance au christianisme. Une
prisonnière muette est témoin de la scène et déve-
loppe un attrait pour ce Jésus dont on discute. Elle
s’approche du centurion Sébastien qui la guérit aus-
sitôt.
Ce fut Dioclétien, le même empereur l’ayant promu
centurion qui le condamna à mort pour sa foi. Sa
sentence fut d’être attaché à un arbre et de servir
de cible aux archers. Selon la tradition chrétienne,
ce n’est pas ce qui l’a tué, malgré le fait qu’on ra-
conte qu’il fut couvert de flèches « comme un héris-
son ».
Irène de Rome emporta sa dépouille pour l’enterrer
avec dignité mais se rendit compte que le martyr
était encore vivant bien qu’il fut abandonné alors
qu’on le croyait décédé. Elle le soigna si bien que
Sébastien regagna de vigueur et guérit de ses bles-
sures.
Une jeune fille aveugle présente dans la maisonnée
où il se trouvait doutait de son allégeance chré-
tienne raconte-t-on. « Veux-tu être auprès de Dieu?
», lui demanda Sébastien, ce à quoi la jeune fille ré-
pondit par l’affirmative. Faisant un signe de la croix
sur son front, Sébastien accomplit un nouveau mi-
racle, redonnant la vue à cette personne.
Ne pouvant contenir sa sainte rage, Sébastien mon-
ta sur un petit banc lors d’une procession de l’em-
pereur et lui cria ses « quatre vérités » en pleine
figure. L’empereur Dioclétien ordonna qu’on l’ar-
rête, qu’on le batte à mort puis qu’on jette sa dé-
pouille dans un égout afin d’empêcher sa vénéra-
tion.
La nuit suivante, Sébastien apparaît en rêve à une
chrétienne lui indiquant où se trouve sa dépouille
que l’on déposera ensuite près de la tombe des
apôtres Pierre et Paul. De nos jours, on retrouve ses
reliques sur tous les continents. Intercesseur par
excellence, on l’associe à Grand Bois dans le vau-
dou et à Ogoun dans la santéria.
C’est au 19e siècle que l’on considère Sébastien
comme un allié des homosexuels, puisqu’il fut trai-
té comme un paria par les autorités de son temps.
Comme son iconographie le représente comme un
beau jeune homme imberbe, il fut adopté par les
tenants de la cause homosexuelle ainsi que par plu-
sieurs artistes et auteurs, dont Oscar Wilde.
La sainte chronique Par Manohara Das Jaya
Saint-Sébastien
MAGIK MOJO - NO 2 21
L a s a i n t e c hro n i q u e S a i n t - S é b a s t i e n
z
« Sancte Sebastiane Intercede Pro Devoto Populo Tuo
Prière à Saint-Sébastien
Saint-Sébastien,
Sois attentif à ma prière,
Ouvre l'oreille à mes supplications,
Toi qui as été éprouvé par les flèches,
Et dont le corps inerte a été ramené à la vie,
Redonne vigueur à mes membres morts,
Affermis mes pas dans les sentiers
que Dieu a tracés.
Saint-Sébastien,
Mon âme est dans le trouble,
Toute ma force m'a quitté,
Toi que les flèches ont traversé sans que ta foi,
Comme ton sang,
Ne coule de ton corps,
Ne m'abandonne pas,
Redonne-moi l'espoir, la volonté et la guérison.
Amen.
22 MAGIK MOJO - NO 2
L a rose d'Inde (en latin, tagetes erecta) est ap-
pelée en langue aztèque Cempasúchil, aussi
épelée cempazúchil, nom qui dérive du Na-
huatl zempoalxochitl qui signifie « vingt
fleurs ». De la famille des asteraceae, cette plante
est très utilisée dans les traditions et la médecine
folklorique du Mexique et en Amérique centrale.
Au Mexique, aussi appelée Flor de muertos, « fleur
des morts », la rose d'Inde est utilisée lors de la cé-
lébration nommée Día de los Muertos, « Jour des
Morts », chaque 2
novembre pour
décorer les autels
des ancêtres dé-
funts, sur lesquels
on dépose aussi
des offrandes de
nourriture et de
boissons.
Les fleurs sont
dispersées sur les
chemins, dans les
fontaines et sur les
pierres tombales.
Cette tradition az-
tèque ancienne a
peu changé depuis
les 2000 dernières années, quand au départ, on ho-
norait Mictecacihuatl, la déesse des morts et de la
Mort. Les Aztèques croyaient que le délicieux par-
fum de cette fleur pouvait éveiller les défunts et les
ramener pour le temps de la célébration. Les con-
quérants espagnols, bien entendu, ont interdit ce
festival et pendant plusieurs années, ces fleurs ne
furent pas souvent aperçues. L'eau infusée d'huile
essentielle de fleurs de cette plante était utilisée
pour laver le corps des défunts au Honduras, et ces
fleurs sont encore très souvent plantées dans les
cimetières.
La rose d'Inde avait, croyait-on, des propriétés ma-
giques et religieuses, en plus de ses propriétés mé-
dicinales. La première mention de ses propriétés a
été relevée dans le Codex De la Cruz-Badiano
(Libellus de medicinalibus indorum herbis, « Livre
des herbes médicinales des indiens »), paru en
1552, dans lequel on peut lire que la rose d'Inde
guérit les hoquets, est utilisée pour les gens frappés
par un éclair ou « pour celui qui souhaite traverser
une rivière ou les
eaux sécuritaire-
ment ». Cette der-
nière mention con-
firme qu'on accor-
dait à la fleur des
pouvoirs ma-
giques.
En herboristerie,
cette plante est
anti-inflammatoire
et possède des
propriétés antibac-
tériennes. Elle
guérit les maux
d'estomac, débar-
rasse des para-
sites, arrête la diarrhée, soulage les maladies du
foie, les vomissements, les douleurs dentaires,
entre autres choses. On la prend sous forme de ti-
sane faite de ses fleurs, que l'on peut aussi manger
en salade, ou si l'on porte ses fleurs dans une po-
chette autour du cou. La couleur orangée de cette
fleur peut aussi être associée au chakra sacré, situé
sous le nombril et ainsi être utilisée pour le travail de
guérison sur les organes sexuels.
Una bruja que cura Par Ishara Labyr is
Cempasúchil, la fleur des Morts
MAGIK MOJO - NO 2 23
U n a b r u j a q u e c u ra Cempasúchil, la fleur des Morts
24 MAGIK MOJO - NO 2
E tre seul(e) ne signifie pas ne pas pouvoir faire
sien le pouvoir du don des plaisirs et d'être
confiné à attendre LA personne qui nous com-
plétera complètement. S'approprier son pou-
voir, c'est revenir à la source, à son soi intérieur,
profond, secret, primal ou même animal. C'est faire
face à notre dualité naturelle, c'est accepter notre
part de lumière, mais aussi notre part d'ombre, ainsi
que toutes les nuances gravitant entre les deux.
En chacun de nous existent ces dualités, les choix
que nous faisons chaque jour viennent de l'équilibre
qui se crée au plus profond de nous, cette chimie
énergétique unique et propre à chacun d'entre nous
sur cette terre.
L'union des sois, qui nous composent individuelle-
ment, une union de tout est importante pour faire
de la magie. La magie est en nous et elle part de là
et une paix intérieure doit régner pour éviter que
nos efforts et nos énergies ne se dispersent. Dans
le cas de la magie sexuelle, l'énergie se trouve ca-
nalisée, transformée et bonifiée. Comme cette ma-
gie découle de nos désirs profonds et bruts, il faut
vraiment que cette paix intérieure soit au rendez-
vous. Une intention change tout et nos désirs en
sont la source, il faut donc être sûr de nous et nos
certitudes pour pratiquer cet art sacré.
Quand nous pratiquons la magie sexuelle, il faut
aussi s'attendre à quelques effets secondaires, par-
ticulièrement avec les personnes pour qui nous
avons des attirances ou des atomes crochus. Nous
devenons, entre autres, plus réceptifs et sensibles à
l'énergie dégagée par les autres. Comme n'importe
quelle pratique, plus nous approfondissons et plus
s'affinent nos perceptions et qui dit perceptions
plus affinées, dit aussi la découverte des gens avec
qui nous serions à l'aise de travailler plus facile-
ment, même si nous ne sommes pas conscients de
cela, jusqu'à ce que l'on arrive à maîtriser le tout.
Ce n'est pas une voie dans laquelle on s'engage
avec légèreté et sans conséquence. Une bonne ré-
flexion s'impose, surtout si nous voulons l'intégrer à
notre pratique régulière. Ces énergies sont fortes et
elles peuvent devenir incontrôlables, il faut ap-
prendre à les maîtriser avant toute chose. Plusieurs
auront besoin d'un support pour y arriver, par
exemple : pierres, talismans, runes, mandalas, mé-
ditations, etc. Il y a autant de façon de faire que de
personnes sur terre, certaines sont plus utilisées,
car dites classiques, mais n'hésitez pas à tester,
voire à combiner certaines méthodes et surtout de
suivre votre instinct.
Bon fini les avertissements, passons aux choses
sérieuses! La première personne avec laquelle vous
devez être à l'aise, c'est VOUS. Il faut apprivoiser
votre côté opposé. Plusieurs moyens encore là sont
possibles : visualisation, méditation, chakras ou
autre. Je vais vous présenter deux techniques que
j'utilise et qui ont fait leurs preuves pour moi, il y en
a bien d'autres ne vous en faites pas. Pour toute
tentative, il faut vous prémunir d'un endroit calme,
où vous ne serez pas dérangé, ni surpris, car il est
fréquent que nos énergies et nos besoins devien-
nent très présent et doivent s'exprimer, si vous
voyez ce que je veux dire...
La visualisation
Toute forme de visualisation est complexe et peut
être dure à atteindre, ne vous en faites pas si vous
n'y parvenez pas du premier coup. Il paraît que c'est
en forgeant que nous devenons forgeron, c'est la
même chose pour cela. Prenez votre temps, rien ne
presse.
La magie sexuelle Par Genev iève Diamond
La pratique solitaire
MAGIK MOJO - NO 2 25
Installez-vous confortablement et fermez les yeux.
Entrez en vous, imaginez un lieu où il vous sera
agréable de faire l'amour. Vous vous dites sûre-
ment : « Hein, faire l'amour? » Ne vous en faites
pas, j'y viens.... Cet endroit doit être à votre image,
doux et chaud ou au contraire froid et clinique, peu
importe, car l'important dans tout ça, c'est que vous
y soyez bien et à l'aise.
Maintenant la partie la plus dure. Un coup bien an-
cré dans votre intérieur, décortiquez-vous, analysez-
vous et séparez ce qui pour vous représente votre
côté féminin et votre côté masculin. Ne vous jugez
pas, chaque élément qui vous compose a sa raison
d'être là, c'est ce qui fait que vous êtes VOUS. Ce
n'est ni mauvais ni bon, c'est vous tout simplement.
Matérialisez-les sous forme d'homme et/ou de
femme ou encore comme deux nuages d'énergies
de couleurs différentes, les formes sont à votre
choix et c'est votre matérialisation.
Quand la visualisation est faite, laissez-vous aller,
vives vos fantasmes. Cela peut sembler cru dit
comme cela, mais pour être en paix avec soi il faut
aussi l’explorer, combien de désirs avez-vous ca-
chés par peur ? Libérez-les! Ouvrez tous les canaux
et tester ce que vous aimez ou aimeriez faire.
Il se peut que vous soyez amené à pratiquer, pen-
dant un certain temps, ce que j’appelle la période du
déblocage. Même sans être complètement libérée,
l’énergie que vous pourrez dégager donnera tou-
jours un plus à vos rituels en tout genre, l’orgasme
n’est pas nécessaire pour canaliser l’énergie. Un
orgasme dit fusion complète et absolue, plaisir dit
fusion partielle à différents niveaux.
Méthode des chakras
Quand je n’utilise pas la technique de visualisation,
j’utilise la technique des chakras. Technique fort in-
téressante pour ceux et celles qui travaillent sou-
vent avec les leurs.
On commence par se vêtir (ou pas) de façon confor-
table et permettant un accès facile à votre corps.
Placez-vous confortablement.
Ancrez-vous grâce à votre chakra racine : réveillez
votre chakra en lui envoyant une vague d’énergie et
imaginez de toutes petites racines pousser et plon-
L a m a g i e s e xu e l l e L a p rat i q u e s o l i t a i r e
26 MAGIK MOJO - NO 2
ger dans la terre sous vous (qu’elle soit proche ou
loin n’a pas d’importance, seule l’image est impor-
tante).
Ce qui est vraiment intéressant avec la technique
des chakras, c’est que l’on va puiser dans la terre
de l’énergie que l’on additionne à la nôtre, en la mé-
langeant à celle de notre chakra sacré. On peut acti-
ver cette énergie, la cultiver et la diriger grâce à des
caresses ou à l’aide d’une visualisation. Laissez re-
monter vos énergies le long du fil conducteur qui
relie tous vos chakras et laissez-les tous s’impré-
gner de votre douce chaleur. Sentez-les pulser au
même rythme de vos caresses, qu’elles soient ré-
elles ou visualisées.
La prochaine étape est différente pour chacun, se-
lon votre niveau de déblocage des tabous où vous
êtes rendus rendus. Tant que l’énergie passe par
tous les chakras, vous pouvez accumuler l’énergie
dans celui que vous voulez, soit selon avec lequel
vous êtes à l’aise de travailler ou encore par rapport
au but que vous vous êtes fixé avant de débuter.
Certains auront de la lumière pour chacun d’eux,
pour d’autres cela donnera l’impression d’une explo-
sion.
Pour ma part, j’utilise en général mon chakra de la
couronne pour accumuler l’énergie nécessaire à
mon but. Que ce soit pour la prospérité ou pour en-
voyer de l’énergie aux gens, je vois la libération de
l’énergie, ainsi accumulée, comme une explosion
nucléaire qui aurait échoué sur ma tête et qui forme
une grosse bulle autour de moi. Je garde ouvert le
canal entre la terre et l’univers, ce qui donne un mo-
ment parfait pour se réénergiser ou envoyer des
demandes particulières ou réenligner ses chakras,
et croyez-moi sur ce dernier point s’ils ne l’étaient
pas avant, ils le seront!
Soyez sûr de vous, confiant et libre des tabous que
la société nous impose et vivez selon votre cœur et
votre corps.
z Cela clôt ce chapitre de la pratique solitaire de la
magie sexuelle. Si vous avez des interrogations par-
ticulières faites-m’en part via le courriel de Magik
Mojo ([email protected]), vous aurez juste
à préciser s’il faut que je vous réponde de façon pri-
vée, je suis consciente que certaines questions
pourraient rendre les personnes qui les posent mal
à l’aise, mais ne vous en faites pas, je ne suis pas
du genre à juger, bien au contraire j’ai été trop sou-
vent jugée pour l’infliger aux autres.
L a m a g i e s e xu e l l e L a p rat i q u e s o l i t a i r e
MAGIK MOJO - NO 2 27
28 MAGIK MOJO - NO 2
L e magicien est son propre instrument. On
nous répète ad vitam aeternam que nous pos-
sédons en nous l’univers entier et que nos
capacités sont illimitées. Beaucoup d’entre
nous sommes hypersensibles. Comment vivre les
pieds bien ancrés dans ce monde matériel que
l’orient targue d’être un lieu de plaisirs bien éphé-
mères parsemé de multiples souffrances? Com-
ment être un guérisseur malgré nos propres bles-
sures? Je partagerai ici une technique encore incon-
nue dans le monde francophone qui m’a été trans-
mise par un de mes mentors, Ma Jaya Sati Bhaga-
vati. On l’appelait la « Mère Teresa d’Amérique »
pour son travail acharné auprès des personnes si-
déennes et des mourants. Maître du Kundalini Yoga
et dévote la Mère Divine sombre, Ma enseignait le
yoga de Kali. Elle trouvait en Kali la force et la shakti
nécessaire pour toujours aller de l’avant et servir les
plus nécessiteux.
Au-dessus du chakra sahasraha, le centre coronal,
se trouve un espace appelé le Chidakash où il est
possible d’accéder au détachement dans un état
d’amour inconditionnel. C’est Baba Nityananda, un
grand Siddha (ou « être ayant atteint la réalisation du
Soi ») du siècle dernier qui traita pour la première
fois de cet endroit dans notre corps subtil. On l’ap-
pelle « le ciel du cœur ». Ma nous enseignait que
pour aimer véritablement, il faut vivre à fond chaque
instant peu importe si on lui donne un étiquette de «
bon » ou « mauvais ». Selon elle, il n’est possible de
« consumer » son existence du feu de la Déesse
qu’en ayant cette perspective. L’esprit de détache-
ment nous enseigne donc à accepter la totalité de
ce que la vie nous lègue sans en être trop affecté et
sans souffrir d’épuisement.
Lorsque l’on rencontre sur son chemin une per-
sonne en douleur, il est important de se rappeler
que cette souffrance n’est pas la nôtre. Ma nous
encourage à sortir de notre cœur émotionnel et de
plutôt séjourner dans le Chidakash, le ciel du cœur.
Ainsi, il devient totalement possible de « consu-
mer » cette douleur à l’image de Kali. Nous deve-
nons plus apte à vivre, avancer, aimer et server cou-
rageusement. Le Chidakash est le lieu de réunifica-
tion de l’amour et de la pleine conscience dans l’ici
et le maintenant.
On peut se fixer dans cet espace et y rester en con-
fiance et quiétude durant toute la journée. En se
trouvant dans cet espace, on devient aussi à la fois
noir et transparent comme Kali Devi. Il existe plu-
sieurs techniques pour s’y retrouver mais je m’attar-
derai à une façon très simple et rapide.
Assurez-vous de connaître le concept des chakras,
de pouvoir les visualiser de façon simple, et surtout,
d’être capable de les repérer dans votre être. Prenez
cinq respirations profondes et conscientes. Vous
êtes présent au moment présent qui vous rendra
présent à son tour au moment qui s’en vient. Portez
votre attention au centre anahata, le chakra du cœur
au centre de votre poitrine. Inspirez par ce chakra.
Sentez l’air et le prana y pénétrer. Expirez par le
cœur. Faites ceci trois fois. La quatrième fois, inspi-
rez encore une fois par le cœur et expirez par le
sommet de votre tête. Vous êtes maintenant situé
dans le Chidakash. Prenez quelques instants pour
savourer cet état. Si vous ressentez un déséquilibre
durant la journée, il est toujours possible de répéter
cette technique.
Vous êtes maintenant totalement fixé dans le cœur
des cœurs, là où il existe une source inépuisable
d’amour détaché. Savourez ce nectar et accomplis-
sez votre mission de vie. Jai Kali Ma!
Shakti Vidya Par Manohara Das Jaya
Le Chidakash
MAGIK MOJO - NO 2 29
S h a k t i V i dya L e c h i d a k a s h
30 MAGIK MOJO - NO 2
J e profite de ce numéro spécial sur le thème
Skulls and Bones pour vous présenter la
Sainte-Mort, la Dame Squelette.
Santisima est une sainte mais elle est aussi une
mère sombre qui protège ses enfants. Non recon-
nue par l’église catholique – même carrément diabo-
lisée – Santa Muerte ou Santisima est la représenta-
tion même de la Mort et son culte mexicain la hisse
au rang des esprits les plus invoqués de la magie
folklorique sud-américaine.
Ce qui rebute la majorité des gens qui croisent du
regard des représentations de Santisima est juste-
ment son apparence squelettique. C’est qu’elle doit
être diabolique pour ressembler à un amas d’os
avec une cape! Pourtant, rappelons-nous qu’il y a
longtemps, la Mort avait une place de choix dans les
grands panthéons des anciennes religions de la
vieille Europe. Hel, déesse des morts du panthéon
nordique, était souvent représentée avec la moitié
du visage révélant son squelette. Perséphone, sans
être une déesse-squelette en soi, est souvent repré-
sentée avec un crâne pour symboliser son rôle de
Reine des Morts.
Le plus étonnant est que parmi toutes les représen-
tations de Santisima, celle de couleur « os » est
celle qui représente son aspect le plus clément, le
plus doux et le plus maternel. En effet, on apprend
dans sa tradition magique que cette représentation
est utilisée pour des travaux magiques et demandes
générales comme la guérison, la paix et l’harmonie,
contrairement à ses représentations rouges ou
noires qui sont spécifiquement utilisées pour
l’amour, le courage, la volonté (rouge) et la protec-
tion (noir).
Alors la prochaine fois que vous croiserez une repré-
sentation de Santa Muerte, pensez à celle qui est
de couleur os et à tous ses adeptes qui l’ont priée
pour des demandes pour apaiser les relations, pour
guérir leurs enfants et pour la lumière dans le
monde.
Santisima Muerte Par Ys is Assa
À la découverte de la huesuda
MAGIK MOJO - NO 2 31
S a n t i s s i m a m u e rt e À l a d é c o u v e rt e d e l a hu e s u d a
32 MAGIK MOJO - NO 2
L ’ours est un des
animaux les plus
sacrés pour les
peuples finno-
ougriens, qui racontent
de nombreux mythes et
chansons à son sujet,
plus que toute autre tribu
du cercle arctique. Les
cérémonies entourant la
chasse de l’ours n’exis-
tent plus en Laponie,
puisqu’elle faisait partie
des anciennes traditions
nomades.
La chasse à l’ours était sacrée et un événement au-
quel tous participaient. La chasse était compliquée
parce que des esprits des forêts veillaient sur les
habitants, particulièrement les ours. Il fallait tuer un
ours dans le plus grand des respects. Cette chasse
se déroulait en sept étapes.
z Départ pour la forêt
La chasse prenait généralement lieu durant la sai-
son d’hibernation, à la fin de l’hiver ou au début du
printemps. Une fois qu’une tanière est repérée, on
rassemble les chasseurs, le noaidi (chaman) con-
sulte son runebom (tambour) et les voilà partis.
C’est celui qui a repéré la tanière qui prend les de-
vants. Il tient un bâton de marche auquel un anneau
de laiton est attaché. Le noaidi le suit puis les chas-
seurs, selon un ordre prédéterminé.
La chasse
Celui qui a repéré la tanière est envoyé à l’intérieur
pour réveiller l’ours. On sait que les Sámi se ser-
vaient d’armes à feu, d’arcs et flèches, de lances et
de haches pour chasser l’ours. Si une lance était
utilisée, l’animal n’était jamais attaqué directement,
le chasseur attendait plutôt qu’il s’empale lui-même.
Le fouettage
Une fois mort, on le traînait à l’extérieur de la ta-
nière et on le fouettait avec des branches de bou-
leau. On tordait une de ces branches en un anneau
qu’on fixait à la mâchoire inférieure de l’animal puis
qu’on attachait à la ceinture du principal chasseur.
Ce dernier tirait dessus, tout en chantant un joik
(chant traditionnel sámi), affirmant ainsi qu’il était
devenu le maître de l’ours.
Retour du maître de l’ours
Les chasseurs retournent à leur siida (village) et
sont accueillis par les femmes qui leur crachent du
jus d’écorce d’aulne au visage. Le maître de l’ours
apporte l’anneau à sa goahte (hutte), cognant
d’abord trois fois à la porte. Si l’ours était une fe-
melle, il prononce les mots sive neit (vierge sacrée),
s’il était un mâle, il prononce sive olmai (homme
sacré).
D’autres versions rapportent que lorsqu’un ours
était tué et rapporté au village, les femmes veillaient
à ne pas l’approcher, pour éviter que l’esprit de
l’ours ne les fertilise. On lui choisissait un jeune
homme ou une jeune fille qui tenait le rôle de parte-
naire amoureux pendant les festivités.
Rabbit’s Foot Par Xe l la S ie id i
Le culte de l’ours chez les Sámis
MAGIK MOJO - NO 2 33
Le festin
La coutume voulait que les hommes préparent et
cuisent la viande de l’ours à l’intérieur d’une goahte
spécialement érigée pour la circonstance. Aucune
femme ne pouvait y pénétrer. Toutes les femmes
doivent couvrir leur tête et, pour les cinq jours à ve-
nir, ne peuvent regarder le maître de l’ours qu’à tra-
vers un anneau de laiton. Après trois jours, la peau
de l’ours est étendue au centre de l’aire de banquet
où on venait offrir de nombreuses libations de tabac
et de nourriture aux esprits. On adressait un dis-
cours de pardon puis le banquet pouvait commen-
cer.
L’anneau
Après le festin, l’anneau en bouleau est retiré de la
mâchoire de l’ours et les femmes et enfants y atta-
chent des chaînes de laiton. On accroche ensuite
l’anneau à la queue de l’ours. Puis, on remet l’an-
neau aux hommes qui l’enterrent avec les osse-
ments. On porte une grande attention à ceci
puisque tous les os doivent être déposés dans leur
emplacement originel.
Immunisation des femmes et enfants
Enfin, on étend la peau sur une souche et on bande
les yeux des femmes, qui doivent tirer quelques
flèches sur la peau. Parce qu’on craignait que l’es-
prit vengeur de l’ours ne s’en prenne aux femmes
et enfants, tirer la carcasse permettait de vaincre
cette peur.
D’autres versions du culte rapportent qu’au bout de
deux jours, le crâne de l’ours était soigneusement
transporté dans une procession jusqu’au somment
d’un jeune pin où il était planté. Les gens venaient y
déposer cadeaux et offrandes.
Ce culte était particulièrement pratiqué par les Sámi
de Carélie (région nordique s’étendant en Finlande
et Russie). Dans certaines régions, on s’adressait à
l’ours comme à un membre de la famille, il était
donc impensable de manger sa chair.
z Source The Significance of the Bear Ritual Among the Sami
and Other Northern Cultures
Bear cult (document PowerPoint)
Crédit illustratrions Radagastiel
R a b b i t ’ s F o o t L e c u l t e d e l ’ o u rs c he z l e s S á m i s
34 MAGIK MOJO - NO 2
Please tell us more about the tradition(s) you prac-tice?
I follow two main traditions – Canarian Curanderis-
mo, which is the tradition of healing of my land
(Canary Islands, Spain), and María Lionza's religion,
which is form of Spiritism that has its origins in Ven-
ezuela. Venezuela and the Canary Islands have five
centuries of history of immigration and emigration,
and both cultures are very similar and have blended
deeply together. My father's family lived in Vene-
zuela for many years, so there is a very strong per-
sonal connection there.
But, leaving aside labels, I mostly identify as a
Witch/Bruja, as it helps for an easier understanding,
specially as I work mostly with international custom-
ers that are not familiar with the traditions I follow.
Also, because my Path has always been deeply per-
sonal, and the more I grow as a Witch, the more I
stay away from stereotypes.
Is there something specific about the magical prac-tices of Venezuela?
First, I would like to say that María Lionza's religion
is only one of the many religions of Venezuela, not
all Venezuelans practise it, and I cannot speak for
any other. In María Lionza's religion, there are four
main influences – Allan Kardec's Spiritism, Native
Venezuelan Shamanism, Catholicism, and the reli-
gions of the African Diaspora. It is a very complex
mixture of practises, and certainly it would be too
long to explain it here in full, but as many magical
practises, it is focused on healing, the contact with
Spirits, and guiding people into a more Spiritual and
empowered life. If readers want to know more
about it, I strongly suggest that they visit my web-
site, where they will find extensive information on
the subject; right now, we are the only reliable
source in English for this information.
What are your magical expertise?
I have been a Witch for 25 years, although I had
many spiritual experiences since my earliest child-
hood. While I don't believe in being born with any
powers, I cannot remember a time when I didn't
feel connected to the world of Spirits. I read Tarot
and other oracles, perform all kinds of spellwork,
and provide Spiritual and personal guidance for my
customers. I am also a herbalist, and a creator of
Sacred Art in many forms – I am a published illustra-
tor and writer, and a seasoned Artisan.
Other than my own experience, I have absolutely no
certifications of any kind, and I am completely self
taught. I don't believe in “magical schools” or titles,
and I have never belonged to any coven or spiritual
community. I had a very close relationship with two
Santeria priests that were a very strong influence
for me, but I was not officially initiated, and I was
not an apprentice to them, but a friend.
How did you become a professional witch?
It was not a personal/spiritual choice – I needed fi-
nancial independence very early, it was my area of
expertise, and jobs were available. What started as
a need, became a passion and a vocation very quick-
ly, and I knew that I would be dedicated to providing
people with a true contact with the Spirit world for
the rest of my life.
I have been a professional for almost 20 years
Who’s that witch? Carolina Gonzalez
Par Manohara Das Jaya
MAGIK MOJO - NO 2 35
(understanding professional as someone who lives
off her work only); first I worked at local shops, then
at my own home, and when Internet arrived, I start-
ed working online only. I am very happy with this
way of working, although it is very hard work.
How did you decide how much to charge for your ser-vices?
I charge according to my expertise and reputation,
while keeping an eye on the market, just as any pro-
fessional does. Having a business that's related to
Spirituality is no different than having any other kind
of business, something I have learnt the hard way.
When I started working, I knew how to read cards,
or perform a spell, but I knew nothing about busi-
ness – along the years, I have had to learn to be-
come a proper business owner.
How should one select one practitioner or diviner?
A practitioner, in my opinion, should conduct herself
in a honourable way, towards other practitioners
and towards her own customers. Should be knowl-
edgeable and experienced in many areas, and
should be able to prove every claim she makes. A
practitioner should be kind, honest, and shine with
integrity – and, a practitioner must work hard.
Personally, I judge actions, not words – it is the way
people live what tells me if they are true practition-
ers or not, and if their connection is true or not.
How do you work in partnership with your husband?
My husband, who has also been a very Spiritual per-
son since childhood, and a very skilled Medium, is
the other half of my business. He assists me in al-
most every aspect of my work, except for my Tarot
readings, my artwork and the online work, as he
doesn't speak English; but, he assists me in all ritu-
als, and does most of the work related to our
wildharvested herbs, such as drying, sorting, pro-
cessing, etc. He is also a very talented wood carver.
For us, it is very easy to work together, and it is
what we wanted since our relationship started fif-
teen years ago. In 2008 he decided to join me, and
none of us have regretted it. We cannot imagine
W h o ’ s t h at w i t c h ? C a ro l i n a G o n z a l e z
36 MAGIK MOJO - NO 2
ourselves doing anything else than this, and we will
do it for as long as we can.
Are all magical practitioners healers and diviners according to you?
If what you are asking me is if I believe that every-
one who claims to be a healer or a diviner actually is
a healer or a diviner, of course not. There is a lot of
fraud, a lot of cultural appropriation, and a lot of peo-
ple pretending to be what they are not, specially
with so many people losing their jobs all over the
world. Also, many people pretend because of how
impersonating a Witch makes them feel, because
they have very low selfesteem and need to feel
special.
There are fake professionals in every profession,
and Witchcraft is no exception. Customers should
have a very critical eye when choosing a practitioner
to work with, as they often cannot imagine the
problems a badly performed spell can bring, as well
as taking personal advice through Readers that are
very inexperienced, or projecting their personal is-
sues on their customers. I have had to attend many
customers that were treated really badly, or that
they got even worse problems after getting work
done, specially in what comes to negative entities.
It is not something to take lightly.
How do we attend to Spirits and Ancestors?
With love and respect. Respect for the Spirits them-
selves, respect for their traditions, and respect for
their advice. And, remembering that it takes time,
commitment, honesty and devotion, just as it is
needed in a relationship with a living being. While
personally I do not practise any form of worship
(understanding worship as in placing yourself under
a specific Spirit/Deity's guidance), I have worked
along Spirits of many kinds in my practise, and all of
them responded positively to this criteria.
Also, readers should not forget that, just as there
are negative people, and a lot of them, there are
also negative Spirits, just as many. Spiritism and
Spirit Worship are not harmless, and practitioners
must be very careful. Honestly, I wouldn't advise
practising the contact with Spirits without a teacher,
and I can tell of many practitioners that needed very
complex spellwork to get rid of negative entities
attached to them due to their naivety and lack of
proper guidance.
What would be your advice to someone intending to explore South American Witchcraft?
To start slow, and understand that South America is
not a country, but a continent made of multiple iden-
tities and traditions. Learning the culture as well as
the magical practises, because one cannot exist
without the other. Respecting that some traditions
are closed, and that such secrecy must be respect-
ed. And, above all, learning what is cultural appropri-
ation, and avoiding it at all costs. None of us is enti-
tled to everything.
Bio
Carolina Gonzalez is a selftaught Pagan Artisan and
Spiritual Worker. Along with her husband, also a Pa-
gan Artisan, she is the owner of Camino De Yara,
awebsite+shop+blog devoted to offering her world-
wide clientèle with the most selected handmade
artwork, wildharvested herbs and Spiritual Services.
She lives in Tenerife, one of the beautiful Canary
Islands, on the Northwest coast of Africa; her Afri-
can heritage, as well as all AfroLatin Spiritual tradi-
tions, are essential in her view of Art and Spirituali-
ty.
Carolina's Website Camino De Yara
Crédit photo Carolina Gonzalez
W h o ’ s t h at w i t c h ? C a ro l i n a G o n z a l e z
MAGIK MOJO - NO 2 37
Sur le chemin, Rhi-Peann
38 MAGIK MOJO - NO 2
En découvrant la sorcellerie et le
néo-paganisme à la fin de mon
adolescence,, je me suis d'abord
passionnée pour la Scandinavie et
ses traditions, puis pour le peuple
sámi et la richesse de sa culture.
Ce sont mes voyages en l’Arbre-
Monde qui m’ont menée vers les
voies chamanistes et animistes du
monde et à force de suivre des
sentiers sinueux, j’ai fini par
atterrir dans un décor à l’opposé
des landes enneigées de l’Europe
du Nord, celui du Mexique et ses
traditions colorées.
Mes recherches me poussent
vers le néo-chamanisme, les
cultes et pratiques où les animaux
jouent un rôle important,, les
mystères féminins, la sorcellerie
folklorique et la Hedge Witchcraft.
Les animaux, les esprits de la
nature et les ancêtres peuplent
mon Temps du Rêve et sont une
inspiration quotidienne. Dans ma
vie profane, j’aime rêver de
voyages, jouer à des jeux vidéos,
me balader en nature et câliner
mes poilus et écaillus.
Sa toile Temple Yoni Matre
X E L L A S I E I D I
D’abord initiée grande prêtrresse
wiccane, je me suis ensuite
dirigée vers le gnosticisme et le
shaktisme (hindouisme). Dévote
de Tara Devi, je suis aussi une
grande passionnée de sorcellerie
traditionnelle et folkorique,
particulièrement pour la sorcellerie
italienne et mexicaine. Je voyage
avec mes guides magiques,
Anagtia et Asasara (Déesse
Serpent).
Ma magie est peuplée de devas
du royaume des plantes et des
fleurs et de curiosités fascinantes
et inusitées. Dans une autre vie,
je suis aussi médium et tente de
partager ma vision bien
personnelle de la médiumnité.
Dans ma vie profane, j’aime
partager mes rêves avec Xella
Sieidi, courir les bois avec mon
chien, écouter de la musique et
échanger avec mes amis
praticiens.
Sa toile Temple Yogini
Préma Yggdrasil
Julie Târâ
Y S I S A S S A
Enfant très spirituelle élevée dans
le catholicisme, je suis tombée
dans le chaudron de la sorcellerie
à l'âge de quinze ans. Au début de
ma vingtaine, j'ai officialisé ma
nouvelle foi néo-païenne, fascinée
d'abord par les traditions antiques
du bassin de la Méditerranée, des
esprits de la nature et des fées et
du culte des ancêtres. Mes
activités sacerdotales sont
inspirées du chamanisme féminin
et de la célébration des mystères
de la femme. La guérison est une
part importante de mon travail en
tant que prêtresse, mais aussi au
quotidien : c'est pourquoi je
m'intéresse à différentes
techniques de guérison holistique,
notamment au curanderismo, au
chamanisme, à l'herboristerie
traditionnelle, à l'étude des rêves
et au reiki. Au quotidien, j'adore
lire, regarder des télé-séries collée
à mon amoureux et faire de la
recherche. Adepte de médecines
douces et naturelles, je terminerai
prochainement ma formation de
naturopathe.
Sa toile Célébrer la Déesse
Temple Yoni Matre
I S H A R A L A B Y R I S
L ’ é q u i p e d e M A G I K M O J O
MAGIK MOJO - NO 2 39
Manohara est un bhakti yogi, un
petit brahmane du Kali Yuga, un
sorcier extatique ainsi qu'un
prêtre de la Mère Divine de la
région montréalaise. Il appartient à
la Gaudiya Vaisnava sampradaya,
une voie dévotionelle hindoue
vieille de 5 000 ans ainsi qu'à la
Wicca initiatique sous la tradition
New York Welsh Wicca
(Edwardian Craft). Il fut ordonné
prêtre dans sa tradition hindoue
mais aussi dans l'Ordre de Dea et
le Fellowship of Isis (où il est
inactif en ce moment).
Enfant, il disait à qui lui demandait
son plan professionnel futur qu'il
serait « moine cloîtré » et
attendait avec impatience que des
moines tibétains viennent
expliquer à ses parents qu'ils
devaient l'emmener loin. Ils ne
sont jamais venus. Ses
occupations séculières tournent
autour de l'intervention
(particulièrement avec une
clientèle autiste) et des soins de
santé. Par contre, il ne prend
jamais congé du magique.
M A N O H A R A DA S JAYA
L ’ é q u i p e d e M A G I K M O J O
J'arpente les sentiers de la
spiritualité depuis bien dix ans et
c’est en 2007 que j’ai découvert le
Féminin Sacré et les pratiques de
célébration saisonnière qui m'ont
menée à intégrer l'Ordre de Dea
en 2009. Je pratique une
sorcellerie très intuitive, modelée
sur le vif. Mes outils et supports
favoris sont les mots, la lune, les
plantes, les pierres et les
symboles de pouvoir, sans oublier
la Kitchen Witchery qui est un art
de vivre plus qu'une tradition
formatée.
J’ai un amour immodéré pour les
deux félines qui acceptent que je
vive chez elles, avec l'Ours qui
partage ma vie. Cultures de
l'imaginaire, contes, thé,
pâtisserie, cuisine, comme
balades en forêts et expériences
qui font grandir avec mon cercle
de copines/femmes sont autant
de centres d'intérêts qui font de
ma vie dite profane une
expérience mystique au quotidien.
Sa toile Temple de l'Ile Sacrée
Le Puits de Vision
Le Livre Monde
R H I - P E A N N
Depuis mon plus jeune âge, j’ai
une relation particulière avec les
animaux et les arbres, je
ressentais qu’une gentille Dame
veillait sur moi, c’est assez
naturellement que mes
expériences avec ces derniers
m’ont amenée vers une
spiritualité « païenne », même si
j’ai aussi eu des expériences
chrétiennes.
J’ai fait mon initiation seule durant
longtemps, puis j’ai pu être initié
au sein d’un coven wiccan.
Aujourd’hui je continue mes
études au sein de l’Ordre de Dea.
Je pratique avec le panthéon
gallois, j’étudie les pierres et suis
une voie spirituelle qui m’est
personnelle.
Je suis passionnée par les
animaux, en particulier ces petits
félins contents d’eux-mêmes chez
qui on habite, et par le dessin. Je
passe beaucoup de temps à
tripouiller ma petite grosse,
Pétronille.
Sa toile Lillungallad
R A DA G A S T I E L
40 MAGIK MOJO - NO 2
Païenne éclectique depuis 17 ans,
je suis membre du Coven Feu et
Cendre depuis trois ans. J’ai un
diplôme universitaire en biologie.
Je me passionne pour les mythes
et les archétypes qui les
composent. J’ai aussi exploré le
chamanisme celte, le féminin
sacré, l’herboristerie et je me
familiarise avec la divination et la
magie par les runes. Fière d’être
québécoise, je me suis intéressée
toute jeune à nos légendes et aux
créatures qui les peuplent. J’y ai
puisé de grands morceaux de ma
pratique spirituelle. Récemment,
j’ai eu la chance de m’impliquer
dans l’organisation d’événements
publics de la communauté
païenne montréalaise. Je suis
aussi la maman d’un petit garçon
merveilleux. Quand je ne suis pas
en train de jouer aux Legos ou de
débarbouiller un petit bec plein de
confiture, vous pouvez me
trouver, collée sur mon mari en
train de créer des bijoux en
écoutant une de mes séries
favorites. Sinon, je suis
probablement sous un arbre, en
train de lire.
Sa toile You get what everybody gets…
You get a life time
Crédit image : "S is for skeleton"
par Nomadic Las
M O R R I G A N E F E U
Sur internet, je me glisse sous le
pseudo de Enyril. Je vis dans le
nord-est de la France, en Alsace.
La passion de la photo m'est
venue il y a quelques années
maintenant, lorsque je me suis
procuré l'appareil photo familial.
J'ai commencé ensuite avec mon
premier compte deviantart, que
j'ai effacé depuis. Puis un jour,
juin 2010, mon père me disait que
si j'obtenais mon diplôme, il
m'offrirait un appareil un peu plus
adapté. Ce que j'aime dans la
photo, c'est le fait de montrer ce
que vous voyez vous, et pas
forcément les autres. De mettre
en image votre sensibilité, votre
regard sur le monde et ce qui
nous entoure. Mes inspirations
s'orientent essentiellement vers la
nature, mais aussi le côté
thérapeutique que peuvent avoir
certaines photos. Le fait
d'exorciser ses peurs à travers
des images est très intéressant et
peut être réellement concluant. Je
citerais aussi la part onirique de
certains artistes, le fait de laisser
parler son imagination et d'en tirer
quelque chose d'irréel.
Sa toile Enyril sur deviantart.
S A N D R I N E E N Y
J'ai commencé à m'intéresser à la
magie vers l'âge de 11-12 ans et
au fil de mon cheminement, j'ai
exploré plusieurs sujets. Je suis
d'un naturel éclectique, je vogue
donc entre les différentes voies.
Je suis aussi d'un naturel solitaire,
mais plus le temps avance, plus je
ressens le besoin d'aller vers un
groupe ou un coven.
Je me passionne pour les magies
dites sexuelles suite à de
nombreuses expériences
mystiques. Je m'intéresse aussi
beaucoup aux plantes, aux pierres
et aux énergies, leur chemin
emprunté pour atteindre des buts
précis. Une ouverture s'est fait
récemment, la magie plus
cérémonielle, nous verront bien
jusqu’où cela me portera.
Dans ma vie profane j'adore les
livres, j'ai une belle collection. J'ai
aussi une vie de famille bien
remplie. Je suis aussi animatrice
scout, en arrêt pour le moment,
mais qui sait…
GENEVIÈVE DIAMOND
L ’ é q u i p e d e M A G I K M O J O
MAGIK MOJO - NO 2 41
L ’ é q u i p e d e M A G I K M O J O