médina de sousse : les enjeux de la gestion touristique d

13
Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal, 2011 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 22 juin 2022 04:03 Téoros Revue de recherche en tourisme Médina de Sousse Les enjeux de la gestion touristique d’une ville historique inscrite au patrimoine mondial Wided Majdoub Tourisme et patrimoine mondial Volume 30, numéro 2, 2011 URI : https://id.erudit.org/iderudit/1012241ar DOI : https://doi.org/10.7202/1012241ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Université du Québec à Montréal ISSN 0712-8657 (imprimé) 1923-2705 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Majdoub, W. (2011). Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d’une ville historique inscrite au patrimoine mondial. Téoros, 30(2), 47–58. https://doi.org/10.7202/1012241ar Résumé de l'article La question de la gestion touristique des sites du patrimoine mondial est en soi complexe. Toutefois, quand le site classé est une médina, cette question devient problématique. Lieux particuliers qui cachent derrière leurs remparts une population pauvre et peu qualifiée, les médinas concentrent à elles seules toutes les problématiques liées au patrimoine et au développement. La lutte contre la pauvreté peut passer par une mise en tourisme et une approche territoriale combinant valorisation culturelle et tourisme durable. Culture, tourisme et développement sont évidemment interreliés. Comment alors inscrire la médina de Sousse dans un processus de gestion touristique durable ? Afin d’y répondre, nous avons étudié deux volets de cette mise en tourisme. L’auteure a voulu comprendre si l’inscription au patrimoine mondial est un label et, en tant que tel, s’il a un effet sur les motivations des touristes pour une destination perçue comme balnéaire malgré sa médina inscrite au patrimoine mondial. Parallèlement, cet article propose une étude des parties prenantes qui sont les marqueurs de la gouvernance et dont la coopération est gage de durabilité.

Upload: others

Post on 22-Jun-2022

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal, 2011 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation desservices d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politiqued’utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/

Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé del’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec àMontréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/

Document généré le 22 juin 2022 04:03

TéorosRevue de recherche en tourisme

Médina de SousseLes enjeux de la gestion touristique d’une ville historiqueinscrite au patrimoine mondialWided Majdoub

Tourisme et patrimoine mondialVolume 30, numéro 2, 2011

URI : https://id.erudit.org/iderudit/1012241arDOI : https://doi.org/10.7202/1012241ar

Aller au sommaire du numéro

Éditeur(s)Université du Québec à Montréal

ISSN0712-8657 (imprimé)1923-2705 (numérique)

Découvrir la revue

Citer cet articleMajdoub, W. (2011). Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristiqued’une ville historique inscrite au patrimoine mondial. Téoros, 30(2), 47–58.https://doi.org/10.7202/1012241ar

Résumé de l'articleLa question de la gestion touristique des sites du patrimoine mondial est en soicomplexe. Toutefois, quand le site classé est une médina, cette question devientproblématique. Lieux particuliers qui cachent derrière leurs remparts unepopulation pauvre et peu qualifiée, les médinas concentrent à elles seulestoutes les problématiques liées au patrimoine et au développement. La luttecontre la pauvreté peut passer par une mise en tourisme et une approcheterritoriale combinant valorisation culturelle et tourisme durable. Culture,tourisme et développement sont évidemment interreliés. Comment alorsinscrire la médina de Sousse dans un processus de gestion touristiquedurable ? Afin d’y répondre, nous avons étudié deux volets de cette mise entourisme. L’auteure a voulu comprendre si l’inscription au patrimoine mondialest un label et, en tant que tel, s’il a un effet sur les motivations des touristespour une destination perçue comme balnéaire malgré sa médina inscrite aupatrimoine mondial. Parallèlement, cet article propose une étude des partiesprenantes qui sont les marqueurs de la gouvernance et dont la coopération estgage de durabilité.

Page 2: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

47TOURISME ET PATRIMOINE MONDIAL

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Avec près de 9 % du PIB mondial, le tourisme est en voie dedevenir une des premières activités économiques de la planète(WTTC, 2010 : 6). Au-delà de cet aspect, il a des répercussionséconomiques, sociales, identitaires et environnementales quiconduisent à s’interroger sur sa compatibilité avec un dévelop-pement durable. À côté d’un tourisme de masse « standardisé »,on note une évolution vers une forme de consommation plusauthentique et porteuse de sens, entraînant un engouementpour la mise en tourisme de zones sensibles ou protégées res-tées jusque-là relativement préservées (Minvielle et al., 2008 :19). L’impératif de lutte contre la pauvreté dans ces zonespeut passer par une mise en tourisme et une approche terri-toriale combinant valorisation culturelle et tourisme durable.Culture, tourisme et développement sont interreliés, mais leprocessus est plus compliqué qu’il n’y paraît. Cette questionest particulièrement prégnante dans le cas de la mise en tou-risme des médinas. Cet article présente une partie des conclu-sions d’une étude menée dans le cadre du projet MONTADAportant sur six médinas du Maghreb. L’article se concentresur le cas de la médina de Sousse. La première partie de cetravail définit les différents concepts utilisés et discute de la

place du tourisme culturel dans le processus de réhabilitationdes médinas. La question de savoir si l’inscription au patri-moine mondial est un label sera abordée ainsi que les effetsd’un tel label. La seconde partie présente la méthodologie endeux volets. Le premier porte sur une analyse quantitative desmotivations des touristes. L’auteure a voulu voir si la moti-vation et le choix de la destination sont liés à l’inscription aupatrimoine mondial. Peu d’études ont abordé cette questiondu point de vue des touristes, mise à part celle de Marcotte etBourdeau (2006). Le second volet de la méthodologie portesur l’étude des parties prenantes au travers d’une analyse dudiscours et d’une étude de la gouvernance.

La médina un lieu référentiel du patrimoine culturelGrandeur et décadenceLe terme de médina se réfère à la ville historique du sudde la Méditerranée, bien qu’elle soit, comme le souligneBalbo (2010 : 12), un modèle spécifique de ville arabe.Cette notion de « ville historique » est somme toute assezrécente. Définitivement formalisée en 1986 par l’ICOMOS

RÉSUMÉ : La question de la gestion touristique des sites du patrimoine mondial est en soi complexe. Toutefois, quand lesite classé est une médina, cette question devient problématique. Lieux particuliers qui cachent derrière leurs remparts une population pauvre et peu qualifiée, les médinas concentrent à elles seules toutes les problématiques liées au patrimoine et au développement. La lutte contre la pauvreté peut passer par une mise en tourisme et une approche territoriale combinant valorisation culturelle et tourisme durable. Culture, tourisme et développement sont évidemment interreliés. Comment alors inscrire la médina de Sousse dans un processus de gestion touristique durable ? Afin d’y répondre, nous avons étudié deux volets de cette mise en tourisme. L’auteure a voulu comprendre si l’inscription au patrimoine mondial est un label et, en tant que tel, s’il a un effet sur les motivations des touristes pour une destination perçue comme balnéaire malgré sa médina inscrite au patrimoine mondial. Parallèlement, cet article propose une étude des parties prenantes qui sont les marqueurs de la gouvernance et dont la coopération est gage de durabilité.

Mots-clés : Médina de Sousse, label patrimoine mondial, motivations, parties prenantes.

Médina de SousseLes enjeux de la gestion touristique d’une ville historique inscrite au patrimoine mondial

Wided MAJDOUB1

Maître assistanteUniversité de Sousse, TunisieFaculté des Sciences Économiques et de Gestion de [email protected]

Page 3: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

48

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAjDOUB : Médina de Sousse

(InternationalCouncilonMonumentsandSites),lavillehis-torique se définit comme «les villes, grandes et petites, [...]qui,outreleurqualitédedocumenthistorique,exprimentlesvaleurspropresauxcivilisationsurbainestraditionnelles»etsontdoncéligiblesà laprocéduredesauvegarde(ICOMOS,1986).PourAbdelquafi(2004:11),«[l]adoctrinedesauve-gardereconnaîtlavillehistoriquecommetotalitéhomogèneetcohérente;elleconsidèrelepatrimoinemonumentaletlesartstraditionnelscommeunhéritagematérieletimmatérielessentiel à l’épanouissementde l’identité culturelle contem-poraine».C’estainsiques’estdéveloppéel’approchepatrimo-nialeurbaine,quiconsidèrequel’intérêthistorique,cultureletesthétiquedenombreusesvillesnepeutêtreréduitàlaseuleprésenced’élémentsremarquables,maisrésidedansl’harmo-nieetlaqualitédel’ensembledesédificesetdesespacesquilecomposent(Choay,1992).Lamédinacorresponddoncàunenotionélargiedupatrimoineentantquetrameurbainedelaville historique, pour peu que les tissus urbains aient gardéune certaine «intégrité». Lieux particuliers qui sont autantdepetitsnoyauxurbainsenclavésdansdesvillesmodernes,lesmédinascachentderrière leurs rempartsunepopulationissuedel’exoderural,pauvreetpeuqualifiée(banqueeuro-péenne d’investissement, 2009). Ces espaces patrimonialisés(bouchenaki, 1995) ne cessent d’alimenter l’imaginaire desvisiteurs (Amirou, 2000). Les médinas ont pourtant connuces50dernièresannéesunedégradationconstantedansl’en-sembledelarégionduMaghreb,undélabrementmatérieletsocial qui semble inéluctable (uNESCO, 2004). Deux ten-dancesexpliquentcephénomène.Enpremier,unepartiedeshabitantsd’origineabandonneleursmaisonspourallers’ins-tallerdansdeslogementsplusmodernes.Lesvieillesmaisonsdélaisséespardenombreuxhéritiers,incapablesdes’entendrepourlesrestaurer,tombentenruineousontlouéespourunetrèsmodiquesommeàdesfamillesmodestesissuesdel’exoderural (El Faïz, 2002). En second, la croissance soutenue desquartiers modernes grignotent peu à peu la vieille ville. Enconséquence,laréhabilitationdescentreshistoriquesconduitsoitàleurrequalification,généralementpluscommercialeetqui, à terme, dénature le lieu, ou à leur embourgeoisement(Angelini et godat, 2008). Les remparts cachent donc uneréelle paupérisation de la population qui vit dans ce patri-moineetquiadesdifficultésàsel’approprier.

Réhabilitation des médinas et tourisme culturel : la panacée ?unrécentrapportde labanquemondiale(2010a :27)sou-lignepourtantque«lesvieillesvillespeuventêtreunfacteuressentieldecontinuitéetdestabilité:lepatrimoinedupassépeutvenirsoutenirledéveloppementdedemain».Cerapportrésume les enjeux : la réhabilitation des médinas pourraitêtreune sourced’enrichissementéconomiqueet cultureldece tissu urbain très complexe. Le tourisme culturel est sou-vent présenté comme la panacée (banque mondiale, 2003;RobinsonetPicard,2006;OECD,2009),segmentdemarchérestreintmaisprometteur.Cettenichereprésentepourletou-rismetunisienunealternativeàlamassequipeinetoutefoisàs’imposerfaceaumonoproduitbalnéaire.Commelesoulignelerapportdel’uNESCO(2004),cesvilleshistoriquesposent

laquestiondulienquipeutexisterentrel’inscriptionaupatri-moine mondial d’une part et leur développement durabled’autrepart,autraversd’unepatrimonialisationréussie.Onpeut synthétiser ces enjeux autour de trois volets : la valeuridentitairedupatrimoineculturelcommefacteurpossibledecohésion sociale pour créerun consensus autourdesobjec-tifs d’un développement plus durable; le potentiel des acti-vités liéesà la sauvegardeetà lavalorisationdupatrimoineculturel comme vecteur du développement économique, àtraversnotammentlapromotiondutourismeculturel;ledéfidecomposeravec les exigencesde la conservationdupatri-moine culturel matériel et immatériel et avec les exigencesde lamodernisation(uNESCO,2004 :2).Cettemodernisa-tion devrait théoriquement conduire à une amélioration delaqualitédevie.Labanquemondiale(2010b)arécemmentélaboré un indice du potentiel touristique d’une médinacommesourcedecroissanceéconomique.bienquelamédinadeSousserépondeauxhuitcritères,sonpotentieltouristiqueestpeuoupasdéveloppé.Lecasde lamédinadeSousseestédifiant à plus d’un titre. Si la station balnéaire de Soussedraine plus d’un millionde touristes par an (ONTT,2009),lamédinaregroupantlessitesclasséssemble,elle,boudéeparles touristes, ce qui soulève de nombreuses interrogations.En particulier, la perception et la valorisation de l’image deSousseentantquevilleculturelleposeproblème.

Villes historiques, inscription au patrimoine mondial et développement : des relations complexesLetourismedanslesvilleshistoriquesestuneformeparticu-lièredetourismeculturel(CazesetPotier,1998;vanDerborg,1998) : à chaque type de villes touristiques correspond uneformedemiseentourisme(Knafou,2009:7).bonardetFelli(2008 : 2) distinguent deux conceptions du tourisme patri-monialurbain:«Lapremièreinsisteplutôtsurlavaleursym-boliqueetculturelledupatrimoinealorsquelasecondemetl’accent sur la production du patrimoine dans une logiquedevalorisationmarchande.»Dansla logiquedemarchandi-sation,l’authenticitédevientlacaractéristiquepremièredela«marchandise-patrimoine»(bonardetFelli,2008:5).

Si pour Amirou (2000 : 29) l’imaginaire touristique secaractérise essentiellement par une quête d’authenticité,de quelle authenticité parle-t-on? L’authenticité doit serviralorsdepontentrel’offreetlademandetouristique(Hamon,2005:44),versuntourismeplusdurableamorçantuncerclevertueuxdedéveloppementduterritoiredanslequelcelui-làs’inscrit.Laquestiondesavoirsi l’inscriptionaupatrimoinemondialestunfacteurfavorableaudéveloppementd’unter-ritoireestloind’êtrerésolue.Lestravauxétudiantlesrelationsentrepatrimoine,tourismeetdéveloppementsontnombreux(greffe, 2003; Leask et Fyall, 2006; Peacock et Ilde, 2008;OECD, 2009). D’autres études soulignent, elles, l’impact del’inscriptionaupatrimoinemondialsurletourismeàtraversuneanalyseéconométrique(CochraneetTapper,2006;Arezkiet  al., 2009). Il existe par contre moins d’études spécifiquessur la relation entre inscription au patrimoine mondial etdéveloppementéconomique,et l’étudedegravari-barbasetjacquot (2008)offreune synthèsedesdifférents travaux surla question. Les conclusions de gravari-barbas et jacquot,

Page 4: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

49

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAjDOUB : Médina de Sousse

(2008:31et33)montrentqu’«ilestdifficiledecernerl’im-portance du patrimoine dans le choix des destinations» etdoncdefairelapartdeschoses,principalementparceque«lepatrimoineintervientcommeunfacteurdécisifentermesdedécision de déplacement vers tel ou tel espace, quand il estsoutenupard’autresfacteursoffrantunbien-êtreplusgéné-ral».Ce lien semble ténu(Prud’homme,2008 :6).D’autresauteurs sont ouvertement plus circonspects. Frey et Steiner(2010 :11)ontquantàeuxétudié leseffets tantpositifsquenégatifsd’uneinscriptionetproposentunesériedetroisalter-nativesàl’inscriptiond’unsiteàlaListedupatrimoinemon-dial : la non-intervention pure et simple, arguant que lessites ne disparaîtront pas; l’utilisation du marché pour uneallocation efficace des ressources afin de préserver le patri-moine mondial; l’instauration de listes concurrentes. PourSiravo(2009),danslecontexteactueldemondialisation,ilestcrucialderalliertouslesacteurssociauxdessitesclassésafinqu’ilscoordonnentleurseffortsdanslesprocessusdepréser-vationetderéhabilitationdesvilleshistoriques.Ilapparaîtraitquel’inscriptiond’unsiteaupatrimoinemondialprônedesprincipesparadoxaux:lesmodesdeconservationsontbaséssurdescritèresuniversels,maisavecdesenjeuxdedéveloppe-mentlocaux(bosredon,2008).C’estcequiconduitLazzarotti(2000:13)àsoulignerque«patrimoineettourismeprocèdentd’unmêmesystèmedevaleurs,dontladiffusionmondialeestconforme à un seul et même mouvement de mise en ordred’un monde». benhamou (2010 : 129) va encore plus loindans leraisonnement :«[L]e termedepatrimoinemondial,prometteur,polysémique,reposesurunecontradiction.D’uncôté, il supposeune insularitédupatrimoineen impliquantdesnormesquisontaumoinsenpartieextérieuresaupays.D’un autre côté, il renvoie à la conservation et à la préser-vationd’identitésculturelles locales.»Cettecontradiction laconduitàs’interrogersur«leseffetséconomiquescomplexesdelalabellisationlorsqu’elleignorelecontextelégal,cultureletsocialdupays»(benhamou,2010:113).

Patrimoine mondial, un labelLagestiondeladestinationentantquemarqueestunprocessuscomplexe.Ayant longtemps évolué séparément, les conceptsde destination et de marque convergent aujourd’hui, entémoignentlesrecherches(Kotleretgertner,2002;gallarzaet al.,2002;balakrishnanet al.,2008;balakrishnan,2008;Pike,2005;Hankinson,2010)etcolloquessurlaquestionpubliésrécemment(Zenkeretbraun,2010;braunetZenker,2010).Quand les consommateurs ne connaissent pas très bien unproduitouunemarque,l’imagedupaysd’originepermetauconsommateurd’identifierlesattributs,bénéficesousymbolesduproduitàceuxdupays.O’ShaughnessyetO’Shaughnessy(2000)montrentque,delamêmemanière,unenationpeutêtreconsidéréecommeunemarque.bartikowskiet al. (2009)reprennent ce concept pour une ville et développent uneéchelledemesuredelapersonnalitédesvilles.Pourbottiet al. (2008:20),«unedestinationtouristiqueestbienplusqu’unlieugéographiqueoù le touristedécidedepasser du temps.C’estunamalgamedeproduits,services,ressourcesnaturellescapablesd’attirerdesvisiteurs». Ceconceptestdefaitdesplusélusifs.SaraniemietKylänen(2011:133),dansuneétudedu

conceptdedestination,ont identifiéquatreapprochesdiffé-rentes:1)uncourantderechercheaxésurlagéographieéco-nomique(HalletPage,2006);2)uncourantdegestionbasésur la destination du point de vue marketing (gunn, 2002;RitchieetCrouch,2000;3);uncourantorientéversleclient(Firat et venkatesh, 1995); et 4) une approche sociocultu-relle(Ringer,1998;Saarinen,2004).Pike(2009:861)définittrois principaux courants de recherche : le développementde l’identitéde lamarquedestination, lepositionnementdelamarquedestinationetlamesuredelavaleurdelamarquedestination.LamarquedestinationestdéfinieparZenkeretbraun(2010:3)comme«[u]nréseaud’associationsdansl’es-pritdesconsommateursbasésurl’expressionvisuelle,verbale,etcomportementaled’unlieu,quiestincarnéparlesobjectifs,lacommunication,lesvaleurs,etlaculturegénéraledulieu».L’étude des labels enmarketing a surtout porté sur lespro-duitsalimentaires(giraud,2001),etlestravauxderecherchesurl’influencedeslabelssurlecomportementduconsomma-teur sont assez peu développés. Le label fonctionne commeunensembledesignauxdequalitédenatureinformationnelle(Larceneux,2003:37).Lechampdutourismeestundomaineoù cette recherche de signal est d’autant plus marquée quele touristeva rechercherdes informations sur ces territoiresnouveaux(ErwannetThouément,2007:34).PourChameroyet Chandon (2010 : 5), «le label est un signe distinct de laMarque, symbolisant l’une des dimensions intrinsèques duproduit,émanantd’uneentitétiersouperçuecommetelle».L’effet des labels sur les consommateurs est quant à lui unsujetencorepeudébattu.Danslesdomainesdel’alimentaireetdel’e-commerce,lesrecherchesmontrentqueleconsom-mateur a généralement une attitude favorable vis-à-vis deslabels et qu’il va en tenir compte lors de la phase de choix,mais, pour qu’un label produise des effets positifs, il fautqu’ilcombinenotoriété,évocationsetgarantie(ChameroyetChandon,2010:12;giraud,2001).Cestroisélémentsnoussemblent fondamentaux. Au niveau territorial, l’inscriptionaupatrimoinemondialpeutdeveniruninstrumentprivilégiéde marketing urbain (Courvoisier et Aguillaume, 2011) et,par là même, un outil de communication territoriale dirigétantverslespopulationsétrangèresauterritoirequeverslescommunautéslocales(Noisetteetvallerugo,1996).Siladesti-nationestunemarque,alorsonpeutconsidérerl’inscriptionà laListedupatrimoinemondiald’unsitecommeun label.PourRyanetSilvanto(2009:292)lepatrimoinemondialesten lui-même une marque. Hall et Piggin (2003) ou encoreMarcotteetbourdeau(2006)montrentque,si label ilya, iln’est toutefois pas suffisant pour convaincre les touristes àchoisirladestination.

Label qui conduit à un tourisme culturel durable ?Lagestiontouristiquedessitesdupatrimoinemondialestuneproblématiqueimportantequiposenombred’interrogations(uNESCO,2002)etnotammentcelledeladurabilitédutou-rismecultureltelqu’ilestpratiquédanscessitesemblémati-ques.Lesdiversesapprochesrelativesaulienentretourismeetculturefontressortirlesproblèmesdedéfinitiondutourismeculturel(OECD,2009:22).McKercheretDuCros(2002:3)regroupentlesdifférentesdéfinitionsenquatrecatégories:1)

Page 5: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

50

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAJDOUB : Médina de Sousse

celles découlant du tourisme en tant que concept (McIntosh etPrentice, 1999) ; 2) les définitions basées sur le motif du voyage(Richards, 1996 et 2002) ; 3) les définitions basées sur l’expé-rience (Richards, 2001 : 56) ; et 4) les définitions provenant desorganisations internationales (WTO, 1985 ; ICOMOS, 1999).Nous retrouvons la même position chez Ivanovnic (2009 :77). Lieu commun ambivalent pour Cousin (2006a : 155), letourisme culturel « est sans doute une invention des institu-tions internationales ». Peut-on en dire de même du tourismedurable ? Pour l’OMT (2005 : 4), « [i]l y a souvent une certaineconfusion concernant le fait que le tourisme durable seraitune forme particulière de tourisme attirant un marché étroit,sensible aux impacts environnementaux et sociaux ». L’OMT(2005 : 5) souligne encore que, « correctement géré, le tourismede masse peut et devrait être aussi durable que le tourisme àpetite échelle, dispersé ou axé sur des centres d’intérêt parti-culiers ». Pour Breton (2009), le tourisme culturel durable estbasé sur une gestion appropriée des ressources du patrimoine,et peut constituer un facteur puissant de durabilité et de viabi-lité. Le label patrimoine mondial peut-il être la clé d’un déve-loppement durable ? Ou doit-on s’interroger avec Lazzarotti(2010 : 9) sur la question de savoir si le tourisme culturel estdurable ? Marcotte et Bourdeau (2010 : 283) soulignent l’effetparadoxal de la promotion des sites de la Liste du patrimoinemondial : alors que leur protection augmente, leur attractivité,elle, risque dans le même temps de les détruire. On peut dèslors identifier deux principes clés d’un tourisme culturel dura-ble pour des sites classés au patrimoine mondial : la nécessitépour les destinations de mettre en place un processus de plani-fication à long terme et la participation des parties prenantesdans ce processus (Landorf, 2009). Abdelaas et al. (2005) etMillar (2006) soulignent l’importance de la collaboration desparties prenantes dans la gestion du patrimoine comme gage

de durabilité. Dotenwill et Reynaud (2006) abordent la ques-tion de la gouvernance des actifs culturels dans une appro-che par les parties prenantes. Pour Freeman (1984 : 46), unepartie prenante se définit comme « tout individu ou grouped’individus pouvant affecter l’organisation ou être affecté parla réalisation des objectifs de celle-ci ». Dans une perspectivede développement touristique durable, trois catégories departies prenantes peuvent être retenues : les parties prenantesvolontaires, qui choisissent de s’associer à l’organisation pourservir leurs intérêts ; les parties prenantes involontaires, quipeuvent être affectées (positivement ou négativement) par lesactivités de l’organisation ; et les parties prenantes diffuses,qui peuvent interférer sur la firme de façon externe (Freeman,1999 ; Clarkson, 1995). Pour Carrière (2009 : 362), le proces-sus de gouvernance peut être appréhendé selon une politiquede gouvernance et une politique de patrimonialisation. Ceprocessus, on peut l’intégrer comme Flagestad et Hope (2001)et Carrière (2009) dans un cadre plus large, celui de la gouver-nance des destinations touristiques.

La médina de Sousse : des enjeux complexesÉtat des lieux et éléments de cadrageSur les 6,5 millions de touristes qui se sont rendus en Tunisiedurant l’année 2010, moins de 3 millions auront visité l’undes 14 sites aménagés pour recevoir les visiteurs (leur gestionest confiée à l’Agence de mise en valeur du Patrimoine et dela Promotion Culturelle – AMVPPC par la suite). La Tunisiea fait dès les années 1960 le choix du tourisme balnéaire, peuspécifique, et caractéristique du tourisme de masse, avec toutesles conséquences que cela implique (économiques, sociales etenvironnementales). Entre les années 1980 et 1990, la Tunisiea développé les sites balnéaires. Les efforts de diversificationn’ont été entrepris que récemment. Nous assistons depuis

ILLUSTRATION 1 : Une vue de la Grande Mosquée depuis la tour du Ribat (photo : MONTADA).

Page 6: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

51

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAJDOUB : Médina de Sousse

2007 à une évolution du profil de la clientèle. Le tourismetunisien est traditionnellement très dépendant des marchéseuropéens. Allemands, Français et Italiens comptaient pour48 % de l’ensemble des visiteurs en 2000, et pour 65 % des nui-tées (ONTT, 2009). Ces chiffres ont chuté à 56,9 % en 2010, enraison d’une concurrence internationale accrue et d’un attraitmoindre pour la destination. En revanche, depuis dix ans, laTunisie réussit à attirer un plus grand nombre de visiteurs enprovenance d’Afrique du Nord (Libyens et Algériens) : ceux-cireprésentaient 37 % du nombre total des visiteurs en 2006,contre aujourd’hui 40,9 % des arrivées des non-résidents enTunisie avec 2,651 millions de visiteurs comptabilisés auxfrontières (ONTT, 2009). Le rapport de la Banque mondiale(2002) préconisait le développement de nouvelles filièresqui pourraient apporter un avantage compétitif au tourismetunisien. À l’heure actuelle, face aux difficultés du secteur etcompte tenu de la conjoncture internationale, la stratégies’est tournée vers la diversification du produit touristique.Modèle balnéaire et modèles alternatifs ne s’opposent pas,mais l’on observe une diversification et un enrichissementd’un tourisme balnéaire qui reste incontournable. La régionde Sousse est tout à fait représentative de ce type de tourisme :avec 120 hôtels, sa capacité est de 40 000 lits (ONTT, 2009). Lamédina de Sousse est donc une ville historique enclavée dansun cadre balnéaire (voir illustration 1).

Ville historiqueAvec une superficie de 31 hectares et 7 000 habitants, la médinade Sousse a vu cinq de ses monuments inscrits depuis 1988à la Liste du patrimoine mondial. Avec le Ribat, la Kasbah,les remparts, la mosquée de Bu Ftata et la Grande Mosquée,Sousse apporte un témoignage exceptionnel sur la civilisationdes premiers siècles de l’Hégire. Le plus ancien et le mieuxconservé de toute la série, le Ribat de Sousse, est un exempleéminent de ce type de construction (voir illustration 2). Lamédina dans son ensemble constitue un exemple éminentd’habitat humain traditionnel devenu vulnérable sous l’effetde mutations irréversibles.

L’histoire du lieu marque sa valeur exceptionnelle etconstitue l’un des critères de son inscription. C’est son infras-tructure et son architecture typiques qui font l’identité dusite : pas moins de six grandes portes historiques permettentl’accès en son sein. La médina compte 59,8 % de maisonstraditionnelles (12,9 % de maisons bourgeoises, 45,6 % demaisons modestes, 41,5 % de maisons populaires) (ARRU,2010). Certaines ont été restaurées et sont depuis aménagéesen musées (voir illustration 3).

Les statistiques de l’AMVPPC (nombre d’entrées auxmonuments avec entrée payante : Grande Mosquée, Ribat,Musée archéologique) permettent d’évaluer la demande tou-ristique de la médina. On considère après enquête que toutvisiteur ayant visité le Ribat a visité en conséquence une partieau moins de la médina. Ainsi, pour Sousse, le nombre total desvisiteurs des trois sites inscrits pour la Grande Mosquée, Ribatet la médina (le Musée est fermé pour rénovation depuis 2008)est en régression, tandis que les chiffres pour la ville de Sousseen tant que destination sont stabilisés autour du million detouristes sur les quatre dernières années (voir tableau 1). Sur

le million de visiteurs en 2009, 75 271 ont visité la médina,soit près de 7 % du total de la ville de Sousse (ONTT, 2009).Il est important de souligner qu’il s’agit, pour la quasi-tota-lité, de visites inclues dans le séjour par les voyagistes et, pourune infime partie, de prestations proposées par les agences devoyage locales à travers les hôteliers.

ILLUSTRATION 2 : Une vue intérieure de la cour du Ribat (photo : MONTADA).

ILLUSTRATION 3 : Dar Essid, le patio d’une maison traditionnelle transformée en musée privé (photo : MONTADA).

Page 7: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

52

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAJDOUB : Médina de Sousse

Ville historique enclavée dans un cadre balnéaireL’enjeu de la présente étude se précise : si l’inscription aupatrimoine mondial est un label, il serait intéressant d’enétudier les effets tant pour les touristes que pour les com-munautés locales qui vivent dans ces médinas inscrites. Nousavons voulu comprendre en premier lieu les raisons de cetteapparente désaffection et mené une enquête auprès d’un

échantillon de 135 touristes de Sousse durant la période dejuillet à août 2010 (voir tableau 2).

Le tableau 3 présente les principaux résultats de l’enquête.On y apprend que Sousse n’est pas perçue comme une des-tination culturelle (pour 52 % de l’échantillon interrogé), lamotivation principale étant le balnéaire, et ce, pour 83,3 %des personnes interrogées. Seuls 15,8 % ont une motivation

Tableau 1 : Entrées payantes aux monuments et données du séjour pour la ville de Sousse

Grande Mosquée Musée Ribat Médina Sousse ville

2000 86 851 54 936 118 438 260 225 984 469

2001 77 851 49 266 116 247 243 364 965 812

2002 50 530 38 644 75 530 164 704 885 562

2003 45 752 33 800 74 503 154 055 902 164

2004 53 391 37 440 80 446 171 277 981 287

2005 50 805 40 786 108 821 200 412 1 050 766

2006 50 081 35 216 88 424 173 721 1 039 991

2007 52 104 12 665 79 962 144 731 1 086 991

2008 48 947 0 64 779 113 726 1 055 646

2009 29 113 0 46 158 75 271 1 006 439

Source : compilation de l’auteure à partir des données de base de l’AMVPPC (2009) et de l’ONTT (2009).

Tableau 2 : Profil sociodémographique de l’échantillon de l’étude

Âge Sexe

Entre 20 et 29 ans 53 Féminin 47

Entre 30 et 39 ans 14 Masculin 53

Entre 40 et 49 ans 21 Niveau d’instruction

Entre 50 et 59 ans 9 Primaire 4.5

Entre 60 et 69 ans 2 Secondaire 20

Plus de 69 ans 1 Universitaire 75,5

Source : enquête effectuée sous la direction de l’auteure auprès d’un échantillon de 135 personnes, de juillet à aout 2010.

Tableau 4 : Fréquentation pour l’échantillon des différents sites

% des personnes ayant visité les principaux monuments de Sousse

Le musée Dar Essid (dans l’enceinte de la médina) 10,7

La Kobba (dans l’enceinte de la médina) 11,6

Les Catacombes (en dehors de la médina) 4,1

L’église Saint-Félix (en dehors de la médina) 7,4

La synagogue (en dehors de la médina) 7,4

% des personnes ayant visité les sites classés de la médina

La médina 73,6

Le Ribat 19,8

La Grande Mosquée 27,3

Source : enquête effectuée sous la direction de l’auteure auprès d’un échantillon de 135 personnes de juillet à aout 2010.

Tableau 3: Sousse en tant que destination touristique

Connaissance de l’inscription de la médina au patrimoine mondial

Considérez-vous Sousse comme une destination culturelle?

Oui 29 Oui 48

Non 71 Non 52

Principales attractions de la ville de Sousse

La plage 83,3

Les loisirs 30

La vie nocturne 27.5

La culture 15,8

Les éléments de l’image de Sousse en tant que destination, réponses « s’applique très bien »

%

Destination où l’on peut facilement sortir, s’amuser, faire la fête 17,7

Nourriture de bonne qualité 23,4

Destination culturelle 12,2

Qualité des services 22,3

Destination à la mode 25,6

Hébergement de bonne qualité 35,5

Destination sûre du point de vue de la sécurité des biens et des personnes

52,2

Bon rapport qualité-prix du séjour 28,9

Hospitalité de la population locale 47,8

Source : enquête effectuée sous la direction de l’auteure auprès d’un échantillon de 135 personnes, de juillet à aout 2010.

Page 8: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

53

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAJDOUB : Médina de Sousse

culturelle et, pour notre échantillon, seuls 29 % des touris-tes interrogés avaient connaissance du fait que la médina deSousse était inscrite au patrimoine mondial. Ces touristes quel’on peut qualifier de culturels sont minoritaires pour notreétude. Ces éléments sont corroborés par les résultats des élé-ments de l’image de Sousse : elle n’est pas perçue comme unedestination culturelle (12,2 %), mais plutôt comme une desti-nation sûre, d’un bon rapport qualité-prix.

Concernant l’information touristique, on peut la consi-dérer comme quasiment inexistante. Il est très difficile pourles visiteurs d’obtenir des informations écrites concernantles attractions, services ou infrastructures touristiques de laville. Il n’existe en effet pas de brochures concernant l’offretouristique de la médina (ni d’ailleurs pour la ville de Sousse)en termes de monuments, sites à visiter ou encore d’héber-gements, restauration, commerces. Si quelques panneauxd’orientation ont récemment été placés en certains points dela médina, il reste difficile pour les visiteurs de simplementles repérer et de s’orienter dans l’entrelacement des ruellesCette signalétique qui reprend le circuit en miniature sur despetites plaques en faïences et qui indiquent l’endroit où sesitue le visiteur par rapport au circuit est de fait illisible depar ses dimensions (trop réduites) ou l’environnement danslaquelle la plaque s’insère (voir illustration 4).

Le fait de visiter la médina ne signifie pas pour autantvisiter tous les sites classés. Pour la grande majorité des cas,il s’agit de traverser les souks et les ruelles marchandes dansle but de faire des achats. Ainsi sur les 73,6 % des touristesqui déclarent avoir visité la médina, seuls 19,8 % ont visité leRibat, 27,3 % la Grande Mosquée et 10,7 % uniquement lemusée Dar Essid (voir tableau 4).

Ces chiffres sont corroborés par les données recueilliesauprès de l’AMVVPC pour le nombre d’entrées payantesaux monuments classés de la médina. Le label patrimoinemondial n’a que peu d’effet sur l’image de la ville de Sousse,faute sans doute de marketing urbain ou, comme le souligneRosemberg (1997), faute de discours cohérent intervenantdans la construction du projet de la ville. Le rôle du marke-ting urbain est donc de développer une image de la ville, sonidentité, afin de permettre à la ville « de «se positionner» sur«le marché des villes», en «vendant» des réalisations et uneimage » (Rosemberg, 2000 : 1). Un tel projet manque cruel-lement dans le cas de la ville de Sousse, sans doute parcequ’il doit avant tout fédérer et impliquer toutes les partiesen présence.

Compréhension de la dynamique des relations entre les parties prenantesL’importance des parties prenantes dans le tourisme en généralet dans la gouvernance des actifs culturels est soulignée par denombreux travaux (Flagestad et Hope, 2001 ; Yilmaz et Gunel,2009 ; ou Carrière, 2009). Freeman (1984) aborde la gouver-nance des parties prenantes en distinguant trois niveaux : 1)le niveau rationnel qui consiste à repérer les parties prenanteset leurs intérêts respectifs ; 2) le niveau inhérent aux proces-sus permettant de prendre en compte les intérêts des partiesprenantes dans les programmes d’élaboration, d’applicationet de contrôle de la stratégie mise en œuvre ; et 3) le niveau

des transactions lié aux ressources et aux moyens mobiliséspour gérer les interactions entre l’organisation et ses partiesprenantes. Il en découle que la manière dont l’organisationimbrique ces trois niveaux d’analyse influe indéniablementsur la qualité de la gouvernance. La gouvernance est donc,selon Freeman (1984), liée à la manière dont sont agencées lesrelations entre les parties prenantes. Notre premier objectif aété d’identifier les parties prenantes liées à la médina de Soussepour ensuite analyser leurs intérêts respectifs, en termes deconvergence/divergence, selon la méthode développée parFriedman et Miles (2006 : 28-29).

Le secteur public est représenté par les instituts et éta-blissements publics administratifs et non administratifs quisont sous tutelle des ministères intervenants dans la ges-tion de la médina. Ce secteur comprend le Gouvernorat deSousse, l’arrondissement municipal de la médina (Service desauvegarde de la médina et des monuments historiques etreligieux), l’Agence de la réhabilitation et de la rénovation

POUVOIR

Partieprenantedormante

Partieprenante

dominante

Partieprenante

en demande

Partieprenantedéfinitive

Partieprenante

dangereuse

Partieprenante

dépendante

Partieprenante

discrétionnaire

LÉGITIMITÉ

URGENCE

ILLUSTRATION 4 : Une signalétique non adaptée (photo : MONTADA).

ILLUSTRATION 5 : Typologie des parties prenantes (source : schéma traduit de l’anglais, Mitchell et al. (1997 : 874)).

Page 9: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

54

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAJDOUB : Médina de Sousse

urbaine (ARRU), l’Institut national du patrimoine (INP),l’Agence de mise en valeur et de la Promotion du PatrimoineCulturel (AMVPPC), le Commissariat à la culture et à lasauvegarde du patrimoine, l’Office national du tourismetunisien (ONTT). Comme instance syndicale, citonsl’Union tunisienne des industriels commerçants et artisans(UTICA). Le secteur associatif comprend l’Association de lasauvegarde de la médina de Sousse (ASM), l’Association desrecherches et des études de la médina de Sousse (AREMS),la Société archéologique de Sousse (SAS) et l’Association desauvegarde des arts authentiques (ASAA). Le secteur privécomprend, lui, les hôteliers et les agences de voyages, ouencore les musées privés (Dar Essid et Dar Baba). Enfin, il ya la communauté locale qui vit dans ce patrimoine. L’étude,sous forme d’étude de cas, s’est faite en trois temps avec enpremier une étude des documents d’archive et leur analyse.Puis nous avons rencontré les différents responsables et ana-lysé leur discours. Enfin, après avoir listé toutes les partiesprenantes, nous avons construit une typologie basée sur cellede Mitchell et al. (1997 : 872-873) reposant sur l’identifica-tion de trois critères de pertinence des parties prenantes : lepouvoir, la légitimité et l’urgence (voir illustration 5).

N’ayant ni légitimité ni demande urgente, la partie pre-nante est dite dormante. La partie prenante discrétionnairen’a ni pouvoir d’influence ni demande urgente. La partie pre-nante en demande est revendicatrice mais elle n’a ni pouvoirni légitimité. La partie prenante dominante possède deux desattributs les plus importants : le pouvoir et la légitimité. Lapartie prenante dépendante exprime, elle, des demandes légi-times urgentes mais n’a pas le pouvoir nécessaire. La partieprenante dangereuse a des demandes urgentes mais illégitimeset peut abuser de son pouvoir. Quant à la partie prenante défi-nitive, elle possède les trois attributs.

Gouvernance en panneD’après la théorie de l’identification et de la prégnance desparties prenantes (Mitchell et al., 1997 : 874), nous pouvonsclasser les parties prenantes en trois catégories selon lestrois critères de pertinence (le pouvoir, la légitimité et l’ur-gence). L’illustration 6 récapitule les combinaisons de cestrois critères qui définissent trois grandes familles de partiesprenantes : celles qui font autorité, celles en position d’attenteet enfin les parties prenantes latentes.

Si nous raisonnons par cercles concentriques, à l’intersec-tion de ces trois critères, nous trouvons trois parties incon-tournables du secteur public : décisives, elles font autorité. Legouvernorat exerce un contrôle direct sur toutes les décisionset joue le rôle d’intermédiaire actif entre la municipalité et lesautres preneurs de décisions à l’échelle régionale et nationale.L’AMVPPC a été critiquée par plusieurs parties prenantes.Premier bailleur de fonds pour les interventions de restau-ration et réhabilitation de la médina, l’agence gère les fondsdes entrées payantes des monuments. C’est une partie peuouverte. L’ONTT est un des principaux bailleurs de fondspour le financement de certains projets de réhabilitation de lamédina, très passif sur le plan communicationnel, malgré sesprérogatives. Décisives, ces parties prenantes sont dans notrecas précis déconnectées les unes des autres.

Le second cercle se définit par la présence de deux destrois critères, les parties prenantes sont dites en position d’at-tente. On distingue :

• les dominantes : Par exemple, l’INP a le pouvoir et la légi-timité d’agir. Pourtant on note un manque notoire de coo-pération avec les autres parties prenantes, ce qui lui confèreune certaine inertie ;

• les dépendantes : La municipalité de la médina deSousse manque cruellement d’experts, et notamment de

POUVOIR LÉGITIMITÉ

URGENCE

Tissu associatifASM

Commissariat à la culture

GouvernoratAMVPPC

ONTT

Communauté locale

INP

Commerçantsmédina

MunicipalitéARRUUTICA

ILLUSTRATION 6 : Une typologie des parties prenantes de la médina de Sousse (source : adapté de Mitchell et al. (1997 : 874)).

Page 10: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

55

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAjDOUB : Médina de Sousse

techniciens, d’architectes, d’urbanistes, de sociologues.L’ARRuestun simpleopérateur auprèsde lamunicipa-lité, sans véritable pouvoir d’action. L’uTICA représenteles commerçants en activité. Les rapports avec les autrespartiesprenantessontsouventconflictuels;

•et les dangereuses : Dans le secteur privé, nous distin-guons les créateurs privés (on compte dans la médinadeuxmuséesprivés:DarEssidetDarbaba)descommer-ces, boutiques d’artisanat et souks. Les premières partiesprenantessontditesrevendicatrices.Lecommercedanslamédinaprendactuellementunenouvelleforme:onassisteà une augmentation importante des boutiques des fauxarticlesd’artisanatoù laplupartdesproduits sont fabri-quésenChine,etàladisparitiondesmétiersd’artsetd’ar-tisanattypiquesetauthentiquesquilacaractérisaient.Cetypedecommercesattirecerteslestouristespouracheterdessouvenirsàbasprix,maisvéhiculentaussiuneperted’authenticitéetuneexpériencenégativecarteinted’uneforteagressivité(Majdoub,2011).Danslederniercercle, lespartiesprenantesnepossèdent

qu’unseuldestroisattributs.Cespartiesprenantessontditeslatentes. Quelques-unes ont une certaine légitimité. C’est lecasdutissuassociatifregroupantl’ASM,l’AREMS,laSASetl’ASAA.Cesassociationsdiffèrentparleniveaudevolontéetdeconsciencedelavaleurdupatrimoine,deleurvolontédesauvegardeetdeleurouvertureaupublic.Ilexisteunmanqueflagrant de collaboration et de coopération entre toutes lesassociations, qui au mieux s’ignorent. Ce secteur associatif,resté trop longtempsdiscrétionnaire,estpourtantunacteurprivilégié pour faire évoluer les mentalités et encouragerl’expressioncitoyenne.Ladernièrecatégorie,lacommunautélocale,estunepartieprenanterevendicatricemaisdontlavoixa du mal à se faire entendre. Peu impliquée, la populationlocaleadumalàs’approprierlepatrimoinedanslequelellevitauquotidien.

Ces différents cercles concentriques se superposent lesunsauxautresendifférentescouches,etlespartiesprenantesontdumalàcoopérerousimplementàcommuniquerentreelles. Ces acteurs ne partagent pas les mêmes objectifs entermes de gestion touristique, s’ignorent mutuellement et,quandilsserencontrent,mettentenavantlenon-respectdeleursengagementsmutuels.Cettesituationestsymptomati-quedel’absenced’unobjectifcommunporteurd’unprojetglobal. La situation de la médina est critique, car aucunacteur n’est capable de définir ni de mettre en œuvre unprojetcollectif.Cettesituationestproblématiquepourunedestination touristique, comme le montre van der yeught(2009 : 313) lorsqu’elle souligne que «l’émergence d’unacteur stratégique est nécessaire au succès des destinationsrecherchantundéveloppementdurable».Noussommesloindu modèle communautaire de Flagestad et Hope (2001 :452) dans lequel les différentes parties prenantes doiventcollaborer entre elles. On aurait pu croire que l’existencedel’inscriptionaupatrimoinemondialauraitpuconstituerun projet collectif. Ce n’est pas le cas. benhamou (2010 :12) souligne pour un autre site (Luang Prabang, au Laos)leseffetsperversdel’inscriptionaupatrimoinemondialdel’humanité:l’introductiond’uncorpusétrangerdenormes

quilesrenddifficilementapplicables.Ilfautdoncdistinguer,àl’instardeCousin(2006a:27),«letourismecommesecteuréconomiquedutourismeculturelcommevaleurpolitiqueetidentitaire».Est-ceàdirequel’onnepeutpaspromouvoirundéveloppementtouristiqueraisonnéetdurablefondésurlavalorisationdupatrimoineculturelmatérieletimmatérielde lamédina? Il fautpourcelaque lespopulations localessoientplusimpliquéesetqu’elless’approprienttantlepatri-moinedans lequelellesviventque lesretombéeséconomi-quesdelamiseentourismedelamédina.Pourl’uNESCO(2006),ilestimportantd’intégrerlepatrimoinecultureldesvillesdanslespolitiquesdedéveloppement.Cependant,cecinepeut se fairedans lesmédinasqu’à la conditionque lesrequalificationsurbainessoientbaséessuruneactionmul-tiformederéhabilitationducadredeviedescommunautéslocales.Lamiseentourismedesmédinaspeutalors,autra-versdelavalorisationdupatrimoine,devenirunesourcedenotoriété pour la ville. Elle peut aussi favoriser une formede développement touristique durable tout en suscitantégalementdanslapopulationunsentimentd’appartenanceà la ville en favorisant une appropriation par les habitantsdupatrimoinequ’ilshabitent(OEDC,2009).Interpréteretcommuniquerlavaleurdelamédinaentantquepatrimoinemondial de l’humanité permettraient d’assurer le finance-ment nécessaire au bon entretien et à la restauration deshabitatsetédificesanciensetabandonnés.

ConclusionLamiseentourismedesmédinasposeunedoublequestion:celledel’identité(etdel’appropriationparlescommunau-tés localesdecette identitéetdecepatrimoine)maisaussicelle du «bon tourisme» (Picard, 2001 : 112). Cette étudemontrequeSousse,entantquevillehistorique,n’apasuneimagedevilleculturelle.Letourismequiyestpratiquéestuntourismedemasse,bien loindece«bontourisme,bonpourlesterritoiresetlespopulations,bonpourlestouristes,et bon pour les organismes qui le promeuvent» (Cousin,2006b : 16). À quelles conditions le tourisme peut-il jouerun rôle dans la patrimonialisation des médinas, surtoutcellesclasséesaupatrimoinemondial?Cetteétudemontreunefoisdeplusladifficultéd’établirlaplus-valuedel’ins-criptionaupatrimoinemondial.Lelienentreinscriptionetchoixdeladestinationestténuetpeusignificatifdansnotrecasd’espèce.Celaestvraitantsurleplandesmotivationsdestouristesquesurceluidelacommunicationdeladestinationetdesonmarketingterritorial.Laquestiondelacommuni-cationautourdel’inscriptiondessitesdupatrimoinemon-dialestloind’êtresimpleetnousconduitànousinterrogeravecMarcotteetbourdeau(2010:279)surlerôledespar-ties prenantes pour assurer à la fois la protection des sitesetledéveloppementdel’industrietouristique.D’aprèsnotreétude,celanepeutsefairequ’àtraversunegestiontouristi-queconcertée,surlabased’unprojetdelavilleimpliquanttouteslespartiesprenantes.Lavolontépolitiquedepromou-voir et d’encourager l’investissement de projets à vocationpatrimonialeetculturelleestuneconditionsine qua non.Àl’heureactuelle,cetterigiditéreprésente leprincipalobsta-cle àunegestiondurabledu sitede lamédina.Eneffet, le

Page 11: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

56

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAJDOUB : Médina de Sousse

compromis semble essentiel afin de composer avec les désac-cords des parties prenantes (Lorrain, 2000 : 38). C’est à cetteseule condition que l’on peut avoir une meilleure gouver-nance de la médina et, par la même occasion, une gestion etun projet de développement d’un site qui instaure un cerclevertueux de patrimonialisation.

Note1 L’auteure souhaite remercier N. Ben Salem, étudiante, qui a été chargée

d’identifier les différentes parties prenantes.

RéférencesABDELAAS, Christina ; Adele LADKIN et John FLETCHER (2005)

« Stakeholder collaboration and heritage management », Annals of

Tourism Research, vol. 32, no 1, p. 28-48.

ABDELQUAFI, Jallal (2004) La dimension patrimoniale de la ville historique

et le cadre institutionnel de la sauvegarde, rapport UNESCO : Patrimoine

et développement durable dans les villes historiques du Maghreb

contemporain : enjeux, diagnostics et recommandations, rapport final

de la rencontre « Fès 2003 », coordination scientifique D. Pini, Rabat :

Bureau de l’UNESCO à Rabat, p. 7-21.

AMIROU, Rachid (2000) Imaginaire du tourisme culturel, Paris : Presses

Universitaires de France. 155 p.

ANGELINI, Sara et Ivan GODAT (2008) « Un exemple d’acteurs de la gen-

trification : Les propriétaires de maison d’hôtes », La gentrification dans

la médina de Marrakech, Neuchâtel : Université de Neuchâtel, Institut

de Géographie, p. 25-48. <http://www2.unine.ch/files/content/sites/

inst_geographie/files/shared/documents/marrakech2008terrainfinal.

pdf>, consulté en mars 2010.

AREZKI, Rabah ; Reda CHERIF et John PIOTROWSKI (2009) « Tourism

Specialization and Economic Development: Evidence from the

UNESCO World Heritage List », International Monetary Fund Working

Paper, WP/09/176, Washington : International Monetary Fund. 25 p.

ARRU – AGENCE DE LA RÉHABILITATION ET DE LA RÉNOVATION

URBAINE (2010) Projet d’intervention sur la Médina : première phase/

avant-projet sommaire, rapport ARRU, avril, 35 p.

BALAKRISHNAN, Melodena Stephens (2008) « Dubai – A star in the

east: A case study in strategic destination branding », Journal of Place

Management and Development, vol. 1, no 1, p. 62-91.

BALAKRISHNAN, Melodena Stephens ; Ramzi NEKHILI et Clifford LEWIS

(2008) « Destination Brand Components », Working Paper Series,

WP69/2008, 15 p. <http://ro.uow.edu.au/cgi/viewcontent.cgi?article=10

12&context=dubaiwp>, consulté en novembre 2010.

BALBO, Marcello (2010) « Méditerranée à venir, avenir des médinas »,

chapitre 1 dans Médinas 2030 – Scénarios et stratégies, p. 11-20. Paris :

L’Harmattan.

BANQUE EUROPÉENNE D’INVESTISSEMENT (2009) Médinas 2030 :

séminaire organisé dans le cadre de la Semaine Économique de la

Méditerranée (Marseille, France : 7 au 10 octobre 2009), <http://www.

eib.org/projects/events/seminar-on-mediterranean-cities.htm>, consulté

en octobre 2010.

BANQUE MONDIALE (2002) « Stratégie de développement touristique en

Tunisie », rapport de la Banque mondiale, phase 1, juillet, 165 p.

BANQUE MONDIALE (2003) « Patrimoine culturel et développement »,

cadre d’action pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Washington :

Banque mondiale. 126 p.

BANQUE MONDIALE (2010a) The Urban Rehabilitation of Medinas: The

World Bank Experience in the Middle East and North Africa, rédigé par

Anthony G. BIGIO et Guido LICCIARDI. Washington : The World

Bank, Urban Development and Local Government Unit. 40 p.

BANQUE MONDIALE (2010b) « Indice de potentiel touristique d’une

médina (MTPI) », Moyen-Orient et Afrique du Nord, <http://

go.worldbank.org/8XHAQ7UNP0>, consulté en juin 2010.

BARTIKOWSKI, Boris ; Dwight MERUNKA ; Abdoulaye OUATTARA et

Pierre VALETTE-FLORENCE (2009) « Les villes ont-elles une personna-

lité ? », Revue Française de Gestion, vol. 7, no 197, p. 49- 64.

BENHAMOU, Françoise (2010) « L’inscription au patrimoine mondial de

l’humanité : La force d’un langage à l’appui d’une promesse de dévelop-

pement », Revue Tiers Monde, no 202, p. 113-130.

BONARD, Yves et Romain FELLI (2008) « Patrimoine et tourisme urbain.

La valorisation de l’authenticité à Lyon et Pékin », Articulo – revue de

sciences humaines, p. 1-12. <http://articulo.revues.org/719>, consulté en

janvier 2010.

BOSREDON, Pauline (2008) « Comment concilier patrimonialisation et

projet urbain ? Le classement au Patrimoine Mondial de l’Unesco de la

vieille ville de Harar (Éthiopie) », Autrepart, no 47, p. 125-147.

BOTTI, Laurent ; Nicolas PEYPOCH et Bernardin SOLONANDRASANA

(2008) Ingénierie du tourisme : Concepts, méthodes, applications, coll. « Les

métiers du tourisme », Bruxelles : Éditions De Boeck. 167 p.

BOUCHENAKI, Mounir (1995) « L’UNESCO et la sauvegarde du patrimoine

urbanistique et architectural des Médina », Madina, cité du monde, no 1,

Paris, p. 22-25.

BRAUN, Erik et Sebastian ZENKER (2010) « Towards an Integrated

Approach for Place Brand Management », Proceedings 50th European

Regional Science Association Congress (Jönköping, Sweden :

19-23 août 2010), <http://www.fek.su.Se/Global/Forskning/Seminarier/

Braun_Zenker%20%20Towards%20an%20Integrated%20Approach%20

for%20Place%20Brand%20Management.pdf>, consulté en octobre 2010.

BRETON, Jean-Marie (dir.) (2009) Patrimoine culturel et tourisme alternatif :

(Afrique, Amériques, Caraïbe, Europe), Paris : Éditions Karthala. 416 p.

CARRIÈRE, Jean-Bernard (2009) « Innovation culturelle, tourisme et

gouvernance », chapitre 16 DANS Patrimoine culturel et tourisme alter-

natif: (Afrique, Amériques, Caraïbe, Europe), sous la direction de Jean-

Marie BRETON, p. 349-366. Paris : Éditions Karthala.

CAZES, Georges et Françoise POTIER (1998) Le tourisme et la ville : expé-

riences européennes, Paris : L’Harmattan, coll. « Tourismes et Sociétés ».

198 p.

CHAMEROY, Fabienne et Jean-Louis CHANDON (2010) « Les labels de qua-

lité ont-ils des effets sur le comportement d’achat du consommateur ? »,

Communication pour le 9e Congrès des Tendances du Marketing en Europe

(Venise : 21-23 janvier 2010), <http://www.marketingtrendscongress.

com/2010_cp/Materiali/Paper/Fr/Chameroy_Chandon.pdf>, consulté en

septembre 2010.

CHOAY, Françoise (1992) L’allégorie du patrimoine, Paris : Seuil. 271 p.

CLARKSON, Max B. (1995) «A stakeholder framework for analyzing and

evaluating corporate social performance », Academy of Management

Review, vol. 20, no 1, p. 92-117.

COCHRANE, Janet et Richard TAPPER (2006) « Tourism’s Contribution

to World Heritage Site Management », chapitre 7 DANS Managing

World Heritage Sites, sous la direction de Anna LEASK et Alan FYALL,

p. 97-109. London : Elsevier.

COURVOISIER, François H. et Cécile AGUILLAUME (2011) « L’inscription

au Patrimoine mondial de l’UNESCO : un instrument de marketing

territorial », <http://www.marketing-trends-congress.com/2011_cp/

Materiali/Paper/Territorial/Courvoisier_Aguillaume.pdf>, consulté en

mars 2011.

Page 12: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

57

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAjDOUB : Médina de Sousse

COuSIN,Saskia(2006a)«Le«tourismeculturel»,unlieucommunambiva-

lent»,Anthropologie et Sociétés,vol.30,no2,p.153-173.

COuSINSaskia(2006b)«Del’uNESCOauxvillagesdeTouraine:les

enjeuxpolitiques,institutionnelsetidentitairesdutourismeculturel»,

Autrepart,no40,p.15-30.

DOTENWILL,EmmanuelleetEmmanuelleREyNAuD(2006)«Lerôlede

l’approcheparlespartiesprenantesdansl’initiationd’unepolitique

dedéveloppementdurable:étudeducasd’uneentreprisedetransport

urbain»,Gestion 2000,no1,p.33-59.

ELFAÏZ,Mohammed(2002)Marrakech, patrimoine en péril,Arles:Actes

SudEddif.188p.

ERWANN,CharlesetHervéTHOuÉMENT(2007)«Lelabelterritorial,

facteurd’attractivitétouristique:uneétudeappliquéeàlabretagne»,

Téoros,p.33-38.<http://teoros.revues.org/823>,consultéenmars2011.

FIRAT,A.FuatetAlladivENKATESH(1995)«LiberatoryPostmodernism

andtheReenchantmentofConsumption»,Journal of Consumer 

Research,vol.22,no3,p.239-67.

FLAgESTAD,ArvidetChristineA.HOPE(2001)«Strategicsuccessin

wintersportsdestinations:asustainablevaluecreationperspective»,

Tourism Management,no22,p.445-461.

FREEMAN,EdwardR.(1984)«StrategicManagement:AStakeholder

Approach»,Marshfield:PitmanPublishing.276p.

FREEMAN,EdwardR.(1999)«DivergentStakeholderTheory»,Academy of 

Management Review,vol.24,no2,p.233-236.

FREy,brunoS.etLasseSTEINER(2010)«WorldHeritageList:Doesitmake

sense?»,Working Paper no 484,Zurich:universityofZurich,Institute

forEmpiricalResearchinEconomics,p.1-20,<www.iew.uzh.ch/wp/

iewwp484.pdf>,consultéenjuillet2010.

FRIEDMAN,AndrewL.etSamanthaMILES(2006)Stakeholders: Theory 

and Practice,Oxford:OxforduniversityPress.360p.

gALLARZA,Martinag;IrenegILetgarciaHaydéeCALDERON(2002)

«DestinationImage:TowardsaConceptualFramework»,Annals of 

Tourism Research,vol.29,no1,p.56-78.

gIRAuD,georges(2001)«Entremarquesetlabels:Comments’orientent

leschoixdesconsommateurs?»,Revue Française du Marketing,no183-

184,p.169-179.

gRAvARI-bARbAS,MariaetSébastienjACQuOT(2008)«Impacts

socioéconomiquesdel’inscriptiond’unsitesurlalisteduPatrimoine

Mondial:unerevuedelalittérature»,DANSLes impacts socio-éco-

nomiques de l’inscription d’un site sur la liste du patrimoine mondial : 

trois études,sousladirectiondeRémyPRuDHOMME,p.17-74.

Paris:Centredupatrimoinemondialdel’uNESCO.

gREFFE,Xavier(2003) La valorisation économique du patrimoine,Paris:

LaDocumentationfrançaise.383p.

guNN,ClareA.(2002)Tourism Planning: Basics, Concepts, Cases, 4eéd., 

Washington:Taylor&Francis.442p.

HALL,ColinMichaeletStephenPAgE(2006)The Geography of Tourism 

& Recreation. Environment, Place and Space, 3eéd.,London:

Routledge.427p.

HALL,MichaelC.etRachelPIggIN(2003)«WorldHeritageSites:

Managingthebrand»,chapitre13DANSManaging Visitor Attractions: 

New Directions,sousladirectiondeAlanFyALL,briangARRODet

AnnaLEASK,p.203-219.Oxford:butterworth-Heinemann.

HAMON,viviane(2005)«Authenticité,tourismedurableetmarketing»,

Revue Espaces, no228,p.42-56.

HANKINSON,graham(2010)«Placebrandingresearch:Across-disci-

plinaryagendaandtheviewsofpractitioners»,Place Branding and 

Public Diplomacy,vol.6,no4,p.300-316.

ICOMOS–INTERNATIONALCHARTERONCuLTuRALTOuRISM,

MANAgINgTOuRISMATPLACESOFHERITAgESIgNIFICANCE

(1986)«CharteInternationalepourlasauvegardedesvilleshistoriques»,

6décembre,<http://www.international.icomos.org/charters/towns_f.

htm>,consultéenfévrier2010.

ICOMOS–INTERNATIONALCHARTERONCuLTuRALTOuRISM

(1999)Managing tourism at places of heritage significance,<http://

www.international.icomos.org/charters/tourism_e.htm>,consultéen

janvier2009.

IvANOvIC,Milena(2009)Cultural Tourism,CapeTown:jutaAcademic.

390p.

KNAFOu,Rémy(2009)Les villes touristiques à patrimoine en Europe : Actes 

du colloque Tourisme urbain patrimoine et qualité urbaine en Europe

(Rennes:26et27mars2009),p.6-11,<http://www.avecnet.net/publica-

tions/files/page71_4.pdf>,consultéenavril2010.

KOTLER,PhilipetDavidgERTNER(2002)«Countryasbrand,productand

beyond:Aplacemarketingandbrandmanagementperspective»,Journal 

of Brand Management,vol.9,no4/5,p.249-261.

LANDORF,Christine(2009)«Managingforsustainabletourism:areviewof

sixculturalWorldHeritageSites»,Journal of Sustainable Tourism,vol.17,

no1,p.53-70.

LARCENEuX,Fabrice(2003)«Segmentationdessignesdequalité:labels

expérientielsetlabelstechniques»,Décisions Marketing,no29,p.35-46.

LAZZAROTTI,Olivier(2000)«PatrimoineetTourisme:uncoupledela

mondialisation»,Mappemonde,no57,p.12-16.

LAZZAROTTI,Olivier(2010)«Tourismecultureletpatrimoine»,Articulo – 

revue de sciences humaines, <http://articulo.revues.org/1509>,consultéen

octobre2010.

LEASK,AnnaetAlanFyALL(2006)Managing World Heritage Sites, 

Amsterdam:Elsevier.289p.

LORRAIN,Dominique(2000)«gouvernerlesvilles(questionspourun

agendaderecherche)»,Pôle Sud,no13,p.27-40.

MAjDOub,Wided(2011)«Touristesdessitesdupatrimoinemon-

dial:versquellesexpériences?uneétudedelaMédinadeSousse»,

DANSPatrimoine Mondial et Tourisme,sousladirectionde

LaurentbOuRDEAu. Québec:PressesuniversitairesduQuébec(sous

presse).

MARCOTTE,PascaleetLaurentbOuRDEAu(2006)«TouristsKnowledge

oftheuNESCODesignationofWorldHeritageSites:TheCaseof

visitorstoQuebecCity»,International Journal of Arts Management,

vol.8,no2,p.4-13.

MARCOTTE,PascaleetLaurentbOuRDEAu(2010)«Lapromotiondes

sitesduPatrimoinemondialdel’uNESCO:Compatibleavecledévelop-

pementdurable?»,Management & Avenir, vol.4,no34,p.270-288.

MCINTOSH,Alisonj.etRichardC.PRENTICE(1999)«Affirming

Authenticity:ConsumingCulturalHeritage»,Annals of Tourism Research,

vol.26,no3,p.589-612.

MCKERCHER,bobetHilaryDuCROS(2002)Cultural tourism: the 

partnership between tourism and cultural heritage,binghamton:The

HaworthHospitalityPress.262p.

MILLAR,Sue(2006)«StakeholdersandCommunityparticipation»,

chapitre3DANSManaging World Heritage Sites,sousladirectionde

AnnaLEASKetAlanFyALL,p.37-54.Amsterdam:Elsevier.

MINvIELLE,jean-Paul;MounirSMIDAetWidedMAjDOub(2008)

Tourisme Saharien et Développement Durable : Enjeux et Approches 

Comparatives : Actes du Colloque International de Tozeur(Tozeur:

novembre2007),649p.,<http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/

pleins_textes/divers09-09/010045751.pdf>,consultéendécembre2009.

Page 13: Médina de Sousse : les enjeux de la gestion touristique d

58

TÉOROS, vol. 30, no 2, p. 47-58 © 2011

Wided MAjDOUB : Médina de Sousse

MITCHELL,RonaldK.;bradleyR.AgLEetDonnaj.WOOD(1997)

«TowardaTheoryofStakeholderIdentificationandSalience:Defining

thePrincipleofWhoandWhatReallyCounts»,The Academy of 

Management Review,vol.22,no4,p.853-886.

NOISETTE,PatriceetFranckvALLERugO(1996)Le marketing des villes. 

Un défi pour le développement stratégique, Paris:leséditionsd’Organi-

sation.423p.

OMT–ORgANISATIONMONDIALEDuTOuRISME(2005)Tourisme 

et durabilité : un aperçu général,Départementdudéveloppementdura-

bledutourisme.28p.<http://www.ul.edu.lb/files/announcements/

annonce_21_148_77.pdf>,consultéenjuillet2010.

ONTT–OFFICENATIONALDuTOuRISMETuNISIEN(2009)Le 

tourisme tunisien en chiffres – 2009, Tunisie:MinistèreduTourisme,

Officenationaldutourismetunisien,DirectiondesÉtudes.61p.

O’SHAugHNESSy,johnetNicolasjacksonO’SHAugHNESSy(2000)

«Treatingthenationasabrand:Someneglectedissues», Journal of 

Macromarketing,vol.20,no1,p.56-64.

OECD(2009)The Impact of Culture on Tourism,Paris:OECD,traduction

française,p.3-75.<http://www.oecd.org/dataoecd/35/5/42040218.

pdf>,consultéenjanvier2010.

PEACOCK,AlanetRizzoILDE(2008)The Heritage Game. Economics, 

Politics, and Practice, Oxford:OxforduniversityPress.209p.

PICARD,Michel(2001)«bali:vingtansderecherches»,Anthropologie et 

Sociétés,vol.25,no2,p.109-127.

PIKE,Steven(2005)«Tourismdestinationbrandingcomplexity», Journal 

of Product & Brand Management,vol.14,no4,p.258-259.

PIKE,StevenD.(2009)«Destinationbrandpositionsofacompetitive

setofnear-homedestinations»,Tourism Management,vol.30,no6,

p.857–866

PRuD’HOMME,Rémy(2008)«Lesimpactssocio-économiquesdel’ins-

criptiond’unsitesurlalistedupatrimoinemondial:troisétudes»,

DANSLes impacts socio-économiques de l’inscription d’un site sur la 

liste du patrimoine mondial : trois études,p.2-15.Paris:Centredu

PatrimoineMondialdel’uNESCO.

RICHARDS,greg(1996)«EuropeanCulturalTourism:Trendsand

FutureProspects»,chapitre17DANSCultural Tourism in Europe,

p.311-333.Oxon:CAbInternational.

RICHARDS,greg(2001)«Theexperienceindustryandthecreation

ofattractions»,DANSCultural Attractions and European Tourism,

p.55-69.Newyork:CAbIPublishing.

RICHARDS,greg(2002)«TourismAttractionSystemsExploring

Culturalbehaviour»,Annals of Tourism Research, vol.29,no4,

p.1048-1064.

RINgER,greg(dir.)(1998)Destinations: Cultural landscapes of tourism,

London:RoutledgeAdvancesinTourism.180p.

RITCHIE,j.R.brentetgeoffreyI.CROuCH(2000)«TheCompetitive

Destination:aSustainabilityPerspective»,Tourism Management,

vol.21,no1,p.1-7.

RObINSON,MikeetDavidPICARD(2006)Tourism, Culture and 

Sustainable Development,rapportuNESCO,Paris:uNESCO.97p.

ROSEMbERg,Muriel(1997)«Marketingurbainetprojetdeville:parole

etreprésentationsgéographiquesdesacteurs»,Cybergeo : European 

Journal of Geography,<http://cybergeo.revues.org/1977>,consultéen

novembre2010.

ROSEMbERg,Muriel(2000)Le marketing urbain en question : production 

d’espace et de discours dans quatre projets de villes,Paris:Anthropos.

184p.

RyAN,jasonetSariSILvANTO(2009)«TheWorldHeritageList:The

makingandmanagementofabrand»,Place Branding and Public 

Diplomacy,vol.5,no4,p.290-300.

SAARINEN,jarkko(2004)«“Destinationsinchange”:Thetransforma-

tionprocessoftourist»,Tourist Studies,vol.4,no2,p.161-79.

SARANIEMI,SailaetMikaKyLÄNEN(2011)«Problematizingthe

ConceptofTourismDestination:AnAnalysisofDifferentTheoretical

Approaches»,Journal of Travel Research, vol. 50,no2,p.133-143.

SIRAvO,Francesco(2009)Historic Cities and their Survival in a Globalized 

World: Proceedings of the tenth World Congress of the Organization of 

World Heritage Cities(Quito:8-11septembre),p.14-35.<http://www.

getty.edu/conservation/publications/pdf_publications/proceedings_

quito_eng.pdf>,consultéenmars2010.

uNESCO(2002)Managing Tourism at World Heritage Sites: a Practical 

Manual for World Heritage Site Managers, rapportrédigépar

ArthurPEDERSEN.Paris:uNESCOWorldHeritageCentre.96p.

uNESCO(2004)Patrimoine et développement durable dans les villes histori-

ques du Maghreb contemporain : enjeux, diagnostics et recommandations,

rapportfinaldelarencontre«Fès2003»,coordinationscientifique

D.Pini,Rabat:bureaudel’uNESCOàRabat.257p.

uNESCO(2006)Guide à l’attention des collectivités locales africaines : 

Patrimoine culturel & développement local,s.l.:éditionCRATerre-

ENSAgConventionFrance-uNESCO.108p.

vANDERbORg,jan(1998)«Lagestiondutourismedanslesvilleshis-

toriques»,DANSLe tourisme et la ville : expériences européennes,sous

ladirectiondegeorgesCAZESetFrançoisePOTIER,p.99-110.Paris:

L’Harmattan.

vANDERyEugHT,Corinne(2009)«Favoriserl’émergenced’unacteur

stratégiquedanslesdestinationstouristiquespourrépondreauxdéfis

dudéveloppementdurable»,Management et Avenir, vol.6,no26,

p.300-317.

WTO–WORLDTOuRISMORgANIZATION(1985)The States’ Role in 

Protecting and Promoting Culture as a Factor in Tourism Development 

and the Proper Use and Exploitation of the National Cultural Heritage of 

Sites and Monument for Tourists,Madrid:WorldTourismOrganization.

27p.

WTTC–WorldTravelandTourismCouncil(2010)Tourism: Progress & 

Priorities 2009/2010,WTTC,36p.<http://www.wttc.org/>,consultéen

septembre2010.

yILMAZ,burcuSelinetOzgurDevrimguNEL(2009)«TheImportance

ofStrategicStakeholderManagementinTourismSector:Researchon

ProbableApplications»,Tourismos: an International Multidisciplinary 

Journal of Tourism, vol.4,no1,p.97-108.

ZENKER,SebastianetErikbRAuN(2010)«ThePlacebrandCentre

–AConceptualApproachforthebrandManagementofPlaces», 

Proceedings 39th European Marketing Academy Conference(Copenhague,

Danemark:1-4juin2010),<http://www.placebrand.eu/media-

pool/85/857874/data/Zenker_braun_EMAC2010.pdf>,consultéen

octobre2010.