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BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ADB/BD/WP/2017 ADF/BD/WP/2017 April 2017 Préparé par: SNSP Original: anglais Date probable de discussion par CODE: 25 avril 2017 POUR EXAMEN MEMORANDUM A: CONSEIL D’ADMINISTRATION DE: Vincent NMEHIELLE Secrétaire général OBJET: NOUVEL INSTRUMENT DE POLITIQUE DU GROUPE DE LA BANQUE SUR LE FINANCEMENT AXE SUR LES RESULTATS* Veuillez trouver ci-joint, pour examen, un nouvel instrument de politique proposé pour le financement axé sur les résultats (FAR) pour discussion par le comité CODE. Comme vous le savez, le continent africain est à un moment unique où les pays exploitent de plus en plus les ressources pour leur transformation structurelle. À cet égard, les pays membres régionaux (PMR) de la Banque recherchent de plus en plus du financement et de l'expertise auprès des partenaires au développement, afin d'améliorer, de manière souple, l'efficacité et l'efficience de leurs programmes de développement. Afin de répondre à cette demande croissante, la Banque propose ce nouvel instrument FAR plus flexible qui complètera les instruments existants (prêt pour investissement et opérations d'appui programmatique). Lorsqu'il sera approuvé, le FAR sera un instrument de financement qui soutiendra les programmes gouvernementaux et reliera directement les décaissements à la réalisation des résultats du programme. Il contribuera donc à accentuer l'orientation de la Banque sur les résultats et à accroître l'importance accordée aux investissements dans les cinq domaines prioritaires (Top 5). Ce faisant, la Banque augmentera la responsabilisation et les incitations à fournir et à maintenir les résultats tout en promouvant le développement institutionnel et en améliorant en même temps, l'efficacité du développement. Pièces jointes: Cc: Le Président *Toute question sur ce document devrait être référée à: M. C. BOAMAH Vice Président Supérieur SNVP Poste 2003 M. K. KAPOOR Directeur SNSP Poste 2045 M. M. DIENE Chef de division SNSP Poste 3395 Mme. N. A. ALOLO Chargée principale de la stratégie SNSP Poste 3972 Mme. A. BAMBA Conseillère aux opérations SNOQ Poste 2145 M. E. NKOA Spécialiste en chef de la gestion financière SNFI Poste 2793 M. M. DIOP Chargé en chef des politiques de sauvegarde SNSC Poste 3831 SCCD:C

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Page 1: MEMORANDUM - African Development Bank...DÉPARTEMENT DE LA STRATÉGIE ET DES POLITIQUES OPÉRATIONNELLES (COSP) JANVIER 2016 Politique du Groupe de la Banque relative au financement

BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

ADB/BD/WP/2017 ADF/BD/WP/2017

April 2017

Préparé par: SNSP

Original: anglais

Date probable de discussion par CODE:

25 avril 2017 POUR EXAMEN

MEMORANDUM

A: CONSEIL D’ADMINISTRATION

DE: Vincent NMEHIELLE

Secrétaire général

OBJET: NOUVEL INSTRUMENT DE POLITIQUE DU GROUPE DE LA BANQUE SUR LE

FINANCEMENT AXE SUR LES RESULTATS*

Veuillez trouver ci-joint, pour examen, un nouvel instrument de politique proposé pour le financement axé sur

les résultats (FAR) pour discussion par le comité CODE. Comme vous le savez, le continent africain est à un

moment unique où les pays exploitent de plus en plus les ressources pour leur transformation structurelle. À cet

égard, les pays membres régionaux (PMR) de la Banque recherchent de plus en plus du financement et de

l'expertise auprès des partenaires au développement, afin d'améliorer, de manière souple, l'efficacité et l'efficience

de leurs programmes de développement. Afin de répondre à cette demande croissante, la Banque propose ce

nouvel instrument FAR plus flexible qui complètera les instruments existants (prêt pour investissement et

opérations d'appui programmatique).

Lorsqu'il sera approuvé, le FAR sera un instrument de financement qui soutiendra les programmes

gouvernementaux et reliera directement les décaissements à la réalisation des résultats du programme. Il

contribuera donc à accentuer l'orientation de la Banque sur les résultats et à accroître l'importance accordée aux

investissements dans les cinq domaines prioritaires (Top 5). Ce faisant, la Banque augmentera la

responsabilisation et les incitations à fournir et à maintenir les résultats tout en promouvant le développement

institutionnel et en améliorant en même temps, l'efficacité du développement. Pièces jointes:

Cc: Le Président

*Toute question sur ce document devrait être référée à:

M. C. BOAMAH Vice Président Supérieur SNVP Poste 2003

M. K. KAPOOR Directeur SNSP Poste 2045

M. M. DIENE Chef de division SNSP Poste 3395

Mme. N. A. ALOLO Chargée principale de la stratégie SNSP Poste 3972

Mme. A. BAMBA Conseillère aux opérations SNOQ Poste 2145

M. E. NKOA Spécialiste en chef de la gestion

financière

SNFI Poste 2793

M. M. DIOP Chargé en chef des politiques de

sauvegarde

SNSC Poste 3831

SCCD:C

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BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

FONDS AFRICAIN DE DÉVELOPPEMENT

Politique du Groupe de la Banque relative au financement

axé sur les résultats

*Toute question sur ce document devrait être référée à:

M. C. BOAMAH Vice Président Supérieur SNVP Poste 2003

M. K. KAPOOR Directeur SNSP Poste 2045

M. M. DIENE Chef de division SNSP Poste 3395

Mme. N. A. ALOLO Chargée principale de la stratégie SNSP Poste 3972

Mme. A. BAMBA Conseillère aux opérations SNOQ Poste 2145

M. E. NKOA Spécialiste en chef de la gestion

financière

SNFI Poste 2793

M. M. DIOP Chargé en chef des politiques de

sauvegarde

SNSC Poste 3831

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DÉPARTEMENT DE LA STRATÉGIE ET DES POLITIQUES OPÉRATIONNELLES (COSP)

JANVIER 2016

Politique du Groupe de la Banque relative au financement axé sur les

résultats (FAR)

Membres de

l'équipe de

travail

Mme Namawu ALOLO, chargée de la stratégie principale, SNSP

Mme Awa BAMBA, conseillère en opérations, SNOQ.1

Mme Amani Abou-Zeid, conseillère, ECNR

Mbarack DIOP, chargé en chef des politiques de sauvegarde, SNSC

Étienne NKOA, expert en chef de la gestion financière, SNFI.0

Ashraf AYAD, chargé en chef de la passation des marchés, SNFI.0

Al Hamdou DORSOUMA, chargé en chef du changement climatique, SNSC

Vincent CASTEL, économiste pays en chef, COMA

Olivier SHINGIRO, Chargé en chef de l’assurance qualité, SNOQ.2

Fabrice SERGENT, analyste en chef de la santé, AHHD.2

Uche DURU, Environnementaliste Principal, SNSC

Achraf TARSIM, macroéconomiste supérieur, COMA

Mme Adwoa AYISI-SALAWOU, consultante juridique, PGCL .1

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SIGLES ET ABRÉVIATIONS

AAA

ABP

AGC

AR

AS

Plan d'action d'Accra

Allocation basé sur la performance

Augmentation générale de capital

Audit de rentabilité

Approche sectorielle

BAD

BAsD

BID

BM

BP

BPS

CDMT

CE

Banque africaine de développement

Banque asiatique de développement

Banque interaméricaine de développement

Banque mondiale

Budgétisation programme

Système de passation des marchés de l’emprunteur

Cadre de dépenses à moyen terme

Commission européenne

DLI Indicateurs liés au décaissement

DSP Document de stratégie pays

DSRP Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté

EES Études économiques et sectorielles

FAR Financement axé sur les résultats

FAT Facilité d’appui à la transition

F&C Fraude et corruption

FEF Facilité en faveur des États fragiles

GF Gestion financière

GFP Gestion des finances publiques

IFD Institutions de financement de développement

ISCFP Institution supérieure de contrôle des finances publiques

OAP Opération d’appui programmatique

ODD Objectifs de développement durable

PAR Prêt axé sur les résultats

PFR Pays à faible revenu

PI Prêt à l'investissement

PMR Pays membres régionaux

PND Plan national de développement

RAP Rapport d'achèvement de projet

REP Rapport d'évaluation de programme

S&E Suivi et évaluation

SMCC Comité de coordination de la haute direction

SRP Stratégie de réduction de la pauvreté

SSC Système de sauvegarde climatique

SSI

Système de sauvegardes intégré

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i

TABLE DES MATIÈRES

1. CONTEXTE STRATÉGIQUE ............................................................................. 1

1.1. Introduction ................................................................................................................. 1

1.2. Justification ................................................................................................................. 1

2. COMPLÉMENTARITÉ ENTRE LE FINANCEMENT AXÉ SUR LES

RÉSULTATS (FAR), LE PRÊT À L’INVESTISSEMENT (PI) ET LES

OPÉRATIONS D’APPUI PROGRAMMATIQUE (OAP) .......................... 2

3. DIRECTIVES D’ORIENTATION GÉNÉRALE RELATIVES AU

FINANCEMENT AXÉ SUR LES RÉSULTATS ........................................ 5

3.1. Définition ..................................................................................................................... 5

3.2. Vision ........................................................................................................................... 5

3.4. Objectifs du FAR ........................................................................................................ 5

3.5. Résultats attendus ....................................................................................................... 5

4. PRINCIPES DIRECTEURS CLÉS ..................................................................... 7

4.1. Appropriation par le gouvernement ......................................................................... 7

4.2. Accent mis sur les systèmes et les capacités institutionnelles .................................. 7

4.3. Flexibilité de l'approche ............................................................................................. 8

4.4. Harmonisation et coordination .................................................................................. 8

5. PRÉALABLES ET CRITÈRES DU FINANCEMENT AXÉ SUR LES

RÉSULTATS .................................................................................................... 8

5.1. Conditions générales ................................................................................................... 8

5.2. Critères d'éligibilité .................................................................................................... 9

6. FINANCEMENT DU FAR ................................................................................. 11

6.1. Catégories de pays et de guichets de financement................................................................. 11

6.2. Allocation de ressources ........................................................................................... 11

6.3. Financement des résultats préalables ...................................................................... 12

6.4. Financement sous forme d’avance .......................................................................... 13

6.5. Financement additionnel .......................................................................................... 13

6.6. Exclusions .................................................................................................................. 13

7. GESTION DES RISQUES .................................................................................. 13

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ii

7.1. Responsabilité de la gestion des risques .................................................................. 13

8. RÉSOLUTION DES QUESTIONS FIDUCIAIRES ........................................ 14

9. SAUVEGARDES CLIMATIQUES, SOCIALES ET

ENVIRONNEMENTALES ........................................................................... 15

12. MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE .......................................................... 18

12.1. Fondement juridique de l'instrument et conformité aux accords portant création

de la Banque et du Fonds (les "Accords") .................................................................................... 18

12.2. Éléments clés de la mise en œuvre de la politique .................................................. 18

12.3. Orientation provisoire .............................................................................................. 19

12.4. Alignement de la politique ....................................................................................... 19

12.5. Revue de l'expérience en matière de mise en œuvre .............................................. 20

13. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .................................................. 20

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1

1. CONTEXTE STRATÉGIQUE

1.1. Introduction

1.1.1. Tel que spécifié dans ses Accords1, le mandat du Groupe de la Banque africaine de

développement (le "Groupe de la Banque" ou la "Banque") est de contribuer au développement

économique et au progrès social durables de ses États membres régionaux (PMR),

individuellement et collectivement. À cet égard, le Groupe de la Banque et d'autres banques

multilatérales de développement (BMD) sont invités à jouer un rôle majeur, à redoubler

d'efforts et à innover, afin de répondre aux besoins croissants de leurs clients, dans un

environnement de développement marqué par la volatilité, l'incertitude et la concurrence. Ces

appels ont, à leur tour, accordé une attention accrue aux résultats mesurables des dépenses

publiques. La Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide (2005) et ses plates-formes de

coordination ultérieures, telles que le Programme d'action d'Accra (2008) et le Forum sur

l'efficacité de l'aide de Busan (2011), semblent tous converger vers une utilisation accrue des

approches de financement axées sur les résultats pour démontrer des résultats mesurables à

partir des investissements d'aide. Eu égard à la modicité des ressources et à une aide au

développement en baisse continue, de nombreux partenaires au développement ont accédé à

ces appels et à cette demande croissante en introduisant le financement axé sur les résultats

(FAR)2, un instrument qui aligne les incitations sur les résultats.

1.1.2. Afin de renforcer l'engagement institutionnel pour l'efficacité de l'aide, l'optimisation

des ressources et le financement innovant, le Groupe de la Banque propose donc de piloter ce

nouveau et plus souple instrument de politique sur le financement axé sur les résultats (pour

cinq ans). Le FAR complètera les deux principaux instruments existants: les prêts à

l'investissement et les opérations axées sur les programmes (OAP). L'instrument FAR appuiera

les programmes sectoriels gouvernementaux et reliera directement les décaissements à l'atteinte

des résultats attendus des programmes. Ainsi, ce moyen permettra à la Banque d'accroître la

responsabilité et les incitations à produire et à soutenir les résultats, tout en améliorant

l'efficience et l'efficacité des programmes publics sectoriels. Ce nouvel instrument vise, par

ailleurs, à promouvoir le développement institutionnel et à renforcer l'efficacité du

développement dans son ensemble.

1.2. Justification

1.2.1. Les dirigeants mondiaux, en 2015, ont accepté un ensemble ambitieux d'objectifs de

développement durable (ODD), dans le but d'éliminer la pauvreté mondiale extrême d'ici 2030.

La vingt-deuxième Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP-22)

a également établi un accord similaire ambitieux sur le changement climatique. Pour répondre

à ces ambitieux mandats de développement, les BMD ont été chargées par la communauté du

développement, d'intensifier considérablement leurs activités en attirant et tirant parti des

ressources financières. Notant que ces ambitieux objectifs de développement ne seront réalisés

que s'ils peuvent être atteints en Afrique, la Banque est en train de se repositionner et a affiné

1 L'Accord portant création de la Banque africaine de développement et celui portant création du Fonds africain de développement. 2 Aussi bien la Banque mondiale que la BAsD, la BIaD et DfID ont tous introduit des modalités de FAR dans leurs opérations de

financement. Ces partenaires ont différentes appellations pour cet instrument. Par exemple, la Banque mondiale l'appelle le Programme

pour les résultats (PforR), tandis que la BAsD lui donne le nom de Prêt axé sur les résultats (PAR); la BIaD l’appelle Prêt axé sur les

résultats (PAR) et DfID, Paiement axé sur les résultats. La BAD se propose de l'appeler Financement axé sur les résultats (FAR).

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2

ses priorités3 afin de maximiser la concentration et l'efficacité dans la livraison de ses

opérations. La Banque subit également une transformation interne, améliore ses processus

opérationnels et explore des instruments innovants qui lui permettront d'accroitre ses

investissements et la mise en œuvre de ses secteurs prioritaires. En ce sens, la Banque propose

un FAR en tant qu'instrument complémentaire opportun qui permettra un meilleur levier et une

flexibilité accrue pour une collaboration plus approfondie avec d'autres partenaires, si

nécessaire pour respecter les ambitieux engagements internationaux. Le FAR permettra à la

Banque de tirer parti de son propre financement et d'améliorer la collaboration en mettant en

commun les ressources et les efforts collectifs pour soutenir les programmes gouvernementaux.

1.2.2 En outre, le paysage du développement évolue rapidement et les pays adoptent de plus

en plus leur propre programme de développement - en mettant en œuvre leurs propres

programmes et en faisant auprès des partenaires au développement des requêtes de financement

et d'expertise afin d'améliorer l'efficacité et l'efficience de ces programmes dans le but de

fournir des résultats. À cet égard, il est impératif pour la Banque et d'autres partenaires de

développement d'élargir leur gamme de modalités de prêt pour répondre aux demandes des

clients. Grâce au FAR, la Banque subordonnera son soutien aux résultats des programmes

publics spécifiques de dépenses, incitant ainsi les gouvernements à mettre l'accent sur les effets

plutôt que sur les intrants, et les poussant à réorienter davantage les programmes de

développement vers les résultats. En effet, cet outil permettra à la Banque d'aligner directement

son appui sur les programmes publics, en se concentrant sur l'amélioration des systèmes en

place, le renforcement des capacités et le partenariat avec les gouvernements. Les

décaissements étant liés aux résultats, le Groupe de la Banque a l'occasion de tirer parti de son

expertise en matière de production de résultats et peut accroître considérablement la durabilité

de son impact. Cela contribuera à l'atteinte des objectifs visé par son programme d'efficacité

de l'aide, étant donné que cela permettra d’améliorer la gouvernance, l'efficience et l'efficacité

des programmes de développement.

1.2.3. Le FAR met l'accent sur le renforcement des capacités et systèmes institutionnels qui

sont indispensables pour mettre en œuvre les programmes et réaliser les résultats escomptés.

Ce moyen permettra donc à la Banque d'améliorer la gouvernance globale du programme en

insistant sur la transparence, la responsabilité et la participation, ce qui devrait accroître

l'impact et la durabilité dans le domaine du développement.

2. COMPLÉMENTARITÉ ENTRE LE FINANCEMENT AXÉ SUR

LES RÉSULTATS (FAR), LE PRÊT À L’INVESTISSEMENT (PI) ET LES

OPÉRATIONS D’APPUI PROGRAMMATIQUE (OAP)

2.1. Le FAR se situera quelque part entre le prêt à l'investissement et les opérations d’appui

programmatique (OAP).

En général, le prêt à l'investissement est un instrument basé sur des transactions,

procédurier de nature, qui sert à financer, au titre de projets spécifiques, les

dépenses afférentes aux intrants tels que les travaux, biens et services, et est

généralement assujetti aux règles de la Banque. Les dispositions de mise en

œuvre de projet sont généralement protégées par des mesures parallèles (par ex.,

3 Les priorités actuelles de la Banque sont articulées dans sa Stratégie décennale (TYS), avec un accent plus récent sur cinq

domaines prioritaires (Top 5), à savoir: Illuminer et énergiser l'Afrique, Nourrir l'Afrique, Industrialiser l'Afrique, Intégrer

l'Afrique et Améliorer la qualité de la vie pour les populations africaines.

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à travers des cellules d’exécution de projet). La gestion du risque met

généralement l’accent sur l'approvisionnement et l'utilisation d'intrants, afin de

s'assurer de leur disponibilité et du bon déroulement de l'opération comme

prévue. À cet égard, le prêt à l'investissement est plus indiqué pour les

opérations d'investissement spécifiques, dont les transactions font l’objet d’un

suivi par la Banque.

Les OAP, pour leur part, soutiennent généralement les réformes et sont

décaissées en tranches sur la base de la réalisation des actions stratégiques

convenues. L’OAP est utilisée pour améliorer les réformes; elle apporte un

soutien budgétaire aux gouvernements. En général, la Banque ne suit ni ne

contrôle les transactions spécifiques qu'elle appuie financièrement. Par

conséquent, les OAP conviennent davantage aux opérations dans lesquelles la

Banque ne souhaite appuyer que les principales réformes stratégiques menées

notamment à travers le dialogue avec les gouvernements.

À l'inverse, le FAR finance et appuie les programmes de dépenses d'un

emprunteur et décaisse en échange non pas d'intrants ou d'actions mais de

résultats. La gestion du risque est basée sur des évaluations ex ante des

programmes et systèmes, un contrôle ex post des résultats, ainsi que sur un

développement institutionnel systématique. Ainsi, le FAR sera indiqué pour

appuyer la production de résultats dans un programme sectoriel, tout en utilisant

et améliorant les institutions et systèmes associés en vue de créer les

changements institutionnels et de comportement nécessaires pour atteindre et

pérenniser les résultats. Par conséquent, une fois approuvé, le FAR de la Banque

aura pour essence la production de résultats et le développement institutionnel,

les décaissements étant désormais conditionnés par les résultats obtenus.

2.2. À cet égard, le FAR complètera les deux principaux instruments existants, mais en

mettant spécifiquement l’accent sur les résultats et l'amélioration des systèmes en place. Cet

instrument est tout indiqué pour servir d'intermédiaire entre le prêt à l'investissement et l’OAP,

puisqu'il aidera la Banque à relever plus efficacement les défis sectoriels et à élargir sa gamme

de produits offerte aux PMR, qui choisiront en fonction de leurs différents problèmes de

développement. L'encadré 1 et la figure 1 ci-dessous illustrent les aspects complémentaires du

FAR, tandis que le tableau 1 montre les distinctions nettes entre le FAR et l'appui budgétaire

sectoriel (SBS) où réside une grande partie de la confusion sur les deux instruments.

Encadré 1: Le financement axé sur les résultats (FAR) viendra compléter les deux instruments existants,

à savoir le prêt à l'investissement et les OAP. À titre d'exemple, pour améliorer le développement des

infrastructures (bon réseau routier, etc.), il faut des actions stratégiques (ex.: stratégie sectorielle pour les

routes), mais également des activités d'investissement spécifiques (comme construire de nouvelles routes

ou conclure des contrats d'entretien routier). Malheureusement, dans bon nombre de situations, les actions

citées ci-dessus ne suffisent pas pour produire des résultats. On peut construire des routes, mais elles

peuvent manquer d'entretien à cause de l'absence de financement dans la durée, de la mauvaise gestion ou

de la corruption. Pour éliminer ces goulots d'étranglement, il convient d'améliorer les systèmes existants,

notamment en renforçant les capacités et en induisant des changements de mentalité à tous les niveaux. Et

c'est là qu'intervient le FAR, en appoint aux instruments existants, pour mieux s'attaquer à de tels défis de

développement, tout en améliorant la qualité des programmes publics et des systèmes y afférents. Il s'agit

d'un instrument flexible permettant de s'adapter aux besoins des pays ; il exige une gestion du secteur

public résolument axée sur les résultats, l'amélioration de la gouvernance des programmes et systèmes

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4

institutionnels, et un changement des incitations et des mentalités de la part du gouvernement, des

prestataires de services et des usagers.

La figure 1 ci-après présente les principales caractéristiques des instruments de prêt de la

Banque.

Les principales distinctions entre le FAR et l'appui budgétaire sectoriel, comme illustré dans le

tableau 1 ci-dessous:

Tableau 1: Distinction clé entre FAR et Appui budgétaire sectoriel (SBS)

FAR SBS

Un instrument de financement - prêt ou don - pour

soutenir les investissements physiques ou non

physiques dans le cadre d'un programme

gouvernemental, les décaissements étant

principalement basés sur la réalisation des résultats

pré-convenus liés au programme soutenu par le FAR.

Le programme pourrait être pour un secteur entier,

un sous-secteur, thématique, sous-national ou

multisectoriel.

Un instrument de financement - prêt ou subvention -

qui soutient des réformes politiques et

institutionnelles discrètes dans un secteur

particulier, avec des décaissements basés sur la

réalisation de résultats antérieurs liés aux réformes

politiques.

Le FAR se concentre sur la réalisation des résultats

du programme et le renforcement systématique des

institutions et des systèmes du programme.

SBS se concentre sur les réformes politiques,

institutionnelles et / ou réglementaires de haut niveau

dans un secteur particulier.

Les fonds FAR sont utilisés pour couvrir les

dépenses et les transactions spécifiques d'un

programme gouvernemental.

Les ressources du SBS soutiennent le budget national

par l'intermédiaire de fonds non audités transférés

dans le Trésor.

Instruments de la BAD

Prêt à l'investissement Financement axé sur les résultats (qui est proposé)

Opérations d'appui programmatique

FIGURE 1: PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES INSTRUMENTS DE

PRET DE LA BAD

• Appui aux investissements

• Accent mis sur les transactions

• Décaissements contre dépenses sur les intrants

• En général, utilisation des procédures de la Banque

• Appui aux programmes sectoriels

• Accent mis sur les résultats et les systèmes

• Décaissements contre résultats

• Utilisation et amélioration des systèmes de programmes

• Appui aux réformes stratégiques

• Concentration sur les actions/politiques

• Décaissements en échange d'actions de réforme

• Utilisation de systèmes -pays

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5

La Banque peut attribuer son soutien financier à la

réalisation de résultats spécifiques dans un

programme FAR.

La Banque ne peut attribuer son soutien financier à la

réalisation de résultats spécifiques, car les fonds sont

mélangés dans le compte du Trésor et ne peuvent être

facilement attribués à des dépenses spécifiques.

Les décaissements sont effectués lors de la

réalisation des résultats et des performances liés au

programme

Les décaissements sont effectués en fonction de la

preuve que les réformes sectorielles ont été adoptées

3. DIRECTIVES D’ORIENTATION GÉNÉRALE RELATIVES AU

FINANCEMENT AXÉ SUR LES RÉSULTATS

3.1. Définition. Le FAR est un instrument de financement que le Groupe de la Banque

proposera aux emprunteurs ou aux bénéficiaires, sous forme de prêt ou de don, lorsque

l'emprunteur ou le bénéficiaire (selon les cas), aura atteint les résultats convenus avec lui, en

utilisant et en améliorant les institutions et systèmes d'un programme sectoriel. Les

décaissements au titre du FAR seront effectués sur la base des résultats obtenus, et non sur la

base d'une preuve que les dépenses ont été effectivement engagées. Il s'ensuit que la production

des résultats est directement financée, et pas les intrants acquis par une entité d'exécution.

3.2. Vision. La Banque a pour vision d'accroître l'impact et la durabilité du développement

au sein des pays membres régionaux, en créant un environnement propice à l'amélioration de

partenariats visant la réduction de la pauvreté, la croissance inclusive et le passage à la

croissance verte. Le cas échéant, la Banque se servira donc du FAR comme partie intégrante

de sa gamme d'instruments variés et adaptés aux situations de chaque pays, pour consolider les

institutions et systèmes nationaux et contribuer à la production de résultats par les programmes

publics et, par conséquent, à la réduction de la pauvreté, à la croissance inclusive et à la

transition à une croissance verte.

3.4. Objectifs du FAR. En fonction des besoins de chaque pays et de son contexte

spécifique, le FAR servira à atteindre des résultats par le biais d'une efficience et efficacité

accrues des dépenses publiques ; l'objectif ultime sera aligné sur ce qui suit:

appuyer et rendre viables les programmes de développement (qu'ils soient

économiques, sectoriels, multisectoriels, institutionnels ou régionaux) qui

ambitionnent de résoudre les questions de dépenses prioritaires et les défis de

développement ; et

renforcer les systèmes des programmes et/ou des pays qui sont essentiels pour

atteindre les résultats attendus des programmes FAR, notamment les systèmes

de sauvegardes fiduciaires, climatiques, environnementales et sociales.

3.5. Résultats attendus. Les opérations FAR verront leurs résultats évalués et suivis à tous

les niveaux (cf. chaîne des résultats dans les Directives). Toutefois, sur le long terme, le FAR

devrait produire les effets suivants: i) amélioration de l’inclusivité et transition à une croissance

verte; ii) réduction de la pauvreté et amélioration du niveau de vie; et iii) atteinte de cibles

spécifiques des ODD. Ceci sera obtenu à travers des résultats ou des résultats provisoires, tels

que : a) production de livrables dans le cadre de programmes de développement nationaux ou

régionaux; b) des systèmes des programmes crédibles, exhaustifs, transparents, responsables et

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6

efficaces; c) amélioration de la performance au niveau sectoriel; et d) amélioration des

capacités institutionnelles pour exécuter les programmes de développement.

3.6. Définition, mesure et vérification des résultats: les programmes appuyés par le FAR

feront des résultats la base des décaissements à l'aide d'un ensemble d'indicateurs appelés

Indicateurs liés au décaissement (DLI - voir l'encadré 2 ci-dessous). La mesure des résultats

sera le principal moteur du financement de la Banque qui veillera à ce qu'une opération de FAR

donnée comporte de fortes incitations intégrées pour que le gouvernement et la Banque porte

leur attention sur la définition, la réalisation et la mesure des résultats. Le Groupe de la Banque

et le Gouvernement identifieront donc et sélectionneront des résultats spécifiques pour le

programme, qui seront définis en fonction des objectifs spécifiques du programme et des délais

prévus pour atteindre ces objectifs. Par conséquent, les résultats du programme gouvernemental

seront les résultats de l'opération FAR. La Banque évaluera le cadre global des résultats du

programme gouvernemental qui définit les produits du programme, les effets intermédiaires,

les effets et les objectifs. Alors que les décaissements seront basés sur une sélection des

principaux jalons des indicateurs dans le cadre des résultats (les DLI), la Banque assurera une

compréhension claire de l'ensemble de la chaîne de résultats, ce qui est essentiel pour garantir

que les bonnes incitations soient en place pour l'amélioration et le renforcement du programme.

Encadré 2: Une combinaison de DLI à différents niveaux de mesure sera sélectionnée dans le FAR

afin de maximiser les possibilités d'atteindre les objectifs généraux du programme. Par exemple, en

fonction de la nature, du statut de la mise en œuvre et des objectifs généraux du programme

gouvernemental, la Banque et le gouvernement pourraient choisir et s'entendre sur:

DLI liés aux effets (par exemple, adéquation ou fiabilité de l'alimentation électrique, taux de

mortalité infantile, taux d'alphabétisation, etc.); aux produits (par exemple, nombre de lignes

de transmission à haute tension, taux d'immunisation, etc.);

Indicateurs d'effets intermédiaires, de produits ou de processus (par exemple, confirmation

de la participation substantielle à la prise de décision par des communautés déterminées);

Indicateurs de financement (par exemple, part de certaines activités / projets dans les

dépenses totales).

Autres indicateurs: le Groupe de la Banque et le gouvernement pourraient également sélectionner des

DLI qui représentent des actions clés visant à remédier à des risques ou des contraintes spécifiques à

la réalisation des résultats (par exemple, des actions visant à améliorer la gestion environnementale et

sociale et / ou le suivi-évaluation).

3.7. Le Groupe de la Banque utilisera le FAR pour renforcer ou instituer des systèmes de

collecte de données pour les indicateurs afin de faciliter des rapports précis et en temps

opportun. Les DLI seront étayés par un protocole de vérification indépendant crédible qui est

acceptable pour la Banque. Les mécanismes de vérification dépendront de la nature de

l'indicateur en question et peuvent inclure des données du programme si cela est jugé

acceptable, les données fournies par des audits indépendants ou par d'autres parties du

gouvernement (par exemple, le Bureau central des statistiques) ou par des organismes de

vérification indépendants. Les DLI et leur vérification, ainsi que les mises à jour sur leurs

progrès, seront disponibles dans le domaine public.

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7

Encadré 3: Principales caractéristiques de l'instrument FAR

Appui aux programmes sectoriels de l’État. Le FAR sera utilisé pour appuyer les programmes sectoriels

de l'État et pour financer le cadre de dépenses de ces programmes. Ces programmes peuvent être

nouveaux ou déjà en exécution. Ils peuvent être de portée nationale, infranationale, multisectorielle,

sectorielle, sous-sectorielle ou intersectorielle (ex.: équité hommes-femmes, développement du secteur

privé, gestion financière, énergie et changements climatiques, etc.).

Décaissements directs contre résultats. Les décaissements seront directement liés à l’obtention des

résultats attendus des programmes, ainsi que le montreront les indicateurs liés au décaissement (DLI)

préalablement sélectionnés et acceptés tant par la Banque que par ses clients lors de l'évaluation. Dans

ce sens, les décaissements financeront les programmes de dépenses de l'emprunteur définis pour

atteindre des résultats spécifiques.

Appui au développement des institutions. Le développement des institutions constituera un objectif

essentiel du FAR, afin de renforcer les principaux systèmes des programmes, notamment le système

fiduciaire (gestion des finances, passation des marchés, mesures anti-corruption), et les systèmes de

sauvegarde, de suivi et d'évaluation. En retour, la responsabilité et les incitations aux résultats en

sortiront renforcées. Tout comme l'impact et la durabilité du développement.

Gestion appropriée du risque. La gestion appropriée du risque sera une caractéristique majeure du FAR.

Elle englobera des évaluations rigoureuses des systèmes pour la mise en œuvre des programmes, un

suivi des actions de renforcement des capacités, ainsi qu’un appui à la mise en œuvre.

4. PRINCIPES DIRECTEURS CLÉS

4.1. Appropriation par le gouvernement. Le FAR reflétera une forte appropriation par

le pays et l'engagement de celui-ci à obtenir des résultats, tout en améliorant les systèmes

disponibles. L'appropriation par le gouvernement sera démontrée à travers l'existence d'un

programme sectoriel gouvernemental, l'allocation de ressources et/ou la volonté d'améliorer

l'ensemble des systèmes, en s’engageant avec les partenaires au développement4. Le FAR

appuiera donc les programmes publics en adéquation avec les priorités opérationnelles de la

Banque et les priorités sectorielles du pays, en mettant un accent particulier sur le renforcement

des systèmes en place ainsi que sur la pérennité des programmes en question. Un programme

financé sur FAR sera inscrit au budget national et, dans la mesure du possible, utilisé comme

mécanisme pour une meilleure coordination avec les autres partenaires au développement.

4.2. Accent mis sur les systèmes et les capacités institutionnelles. Le FAR ambitionnera

de renforcer les capacités institutionnelles nécessaires pour qu'un programme FAR obtienne

les résultats souhaités. L'opération FAR devra, par conséquent, identifier les principales

faiblesses des institutions et des systèmes qui pourraient empêcher l'atteinte des résultats. À cet

effet, le programme financé devra inclure une composante de renforcement des capacités des

institutions et des systèmes concernés, là où c’est nécessaire.

4Des exemples d'engagement et d'appropriation du gouvernement comprennent: (i) les références spécifiques

faites au programme dans le plan de développement national ou le plan sectoriel pertinent du pays ou tout

document similaire; (ii) articulation des engagements des principaux décideurs au programme; (iii) engagement

des groupes d'intérêts pertinents au dialogue avec le gouvernement au sujet du programme; (iv) un bon bilan du

gouvernement dans la mise en œuvre du programme ou des programmes similaires; (v) démarches déjà entreprises

par le gouvernement pour traiter des questions clés du programme, y compris les budgets et les paiements.

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4.3. Flexibilité de l'approche. Répondant à la demande croissante de financement et

d'expertise de la part des PMR afin d'améliorer leurs programmes, la Banque se montrera

flexible dans l'utilisation du FAR pour soutenir des environnements à différents niveaux de

capacité et contribuer à améliorer l'efficacité et l’efficience dans la recherche des résultats. La

flexibilité sera favorisée notamment par le recours aux systèmes propres du programme – dans

bon nombre de PMR – qui seront évalués et améliorés selon des principes de bonne pratique

internationalement reconnus.

4.4. Harmonisation et coordination. Le Groupe de la Banque améliorera l'harmonisation

et la coordination à l’échelle du pays, en rationalisant son approche globale du FAR avec celle

d'autres partenaires au développement, si nécessaire. En particulier, le FAR de la Banque

partagera – avec d'autres partenaires au développement, si possible et selon les circonstances –

un cadre commun des résultats publics, en utilisant des systèmes communs et en finançant un

cadre de dépenses commun pour les programmes.

5. PRÉALABLES ET CRITÈRES DU FINANCEMENT AXÉ SUR LES

RÉSULTATS

5.1. Conditions générales. Le FAR reposera sur trois évaluations solides (technique ;

fiduciaire ; environnementale, sociale et climatique) des systèmes du programme, ce qui

permettra de l’adapter au contexte particulier de chaque pays. Il comprendra également une

évaluation de jusqu'à quel point les conditions macroéconomiques peuvent affecter les

perspectives de mise en œuvre du programme FAR et de la cohérence avec le programme

budgétaire général du gouvernement. La Banque peut s'appuyer sur sa propre évaluation des

conditions macroéconomiques ou utiliser celle du FMI et / ou d'autres partenaires de

développement pertinents. Sur la base de ces évaluations, un programme qui bénéficie d’un

FAR devra remplir les conditions préalables suivantes – qui sont également indiquées à la

figure 3:

Justifications au regard des atouts du programme. Cela sera évalué sur la base

de la pertinence, l'adéquation et l'opportunité de ses modalités d'exécution.

Un cadre de dépenses et un plan de financement, qui doivent être évalués sur

la base de leur efficacité, efficience, adéquation et viabilité.

Les résultats attendus et leurs liens avec les décaissements, dont l'évaluation

sera axée sur l'opportunité du cadre de dépenses ainsi que sur la pertinence des

résultats choisis à atteindre.

La mise en place des institutions et des systèmes applicables, qui sera évaluée

sur la base des systèmes fiduciaires, de suivi et d'évaluation (S&E) ainsi que des

systèmes climatiques, sociaux et environnementaux, en fonction de leur

pertinence et de leur adéquation avec le programme.

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9

5.2. Critères d'éligibilité. Le financement axé sur les résultats sera octroyé sur la base de

l'évaluation globale du programme du pays par la Banque, de la capacité institutionnelle à

produire les résultats attendus, de l'engagement des pouvoirs publics à améliorer les systèmes

et les institutions, et des risques inhérents au programme à financer. Le Groupe de la Banque

utilisera une approche adaptée lors de la gestion des risques et du renforcement de la robustesse

du FAR. Par conséquent, la décision d'utiliser le FAR s'appuiera sur:

a) Avantages relatifs et risques inhérents à une opération FAR:

Préférences du gouvernement pour le FAR et objectifs du programme à appuyer

en se servant des systèmes propres du programme.

Avantages potentiels de l'utilisation du FAR dans un programme sectoriel ou

tout autre programme de développement.

Risques potentiels inhérents au FAR, y compris d'ordre fiduciaire, politique, ou

affectant le développement ou la réputation.

b) Satisfaction des critères d'éligibilité spécifiques (voir ci-dessous).

5.2.1. Critères d'éligibilité spécifiques: L'éligibilité sera déterminée sur la base de la solidité

institutionnelle et opérationnelle de l'emprunteur ou du bénéficiaire, selon les cas. Une analyse

des forces et des faiblesses des systèmes en place sera effectuée de manière participative, en

s'appuyant sur les données existantes ou nouvelles collectées par la Banque, le gouvernement,

les partenaires au développement, la société civile ou d'autres sources. L'évaluation des risques

et leur atténuation se feront dans un processus dynamique, qui fera l’objet d’une mise à jour

tout au long de la préparation et de l'exécution des programmes. Si des faiblesses sont

identifiées, la Banque et le PMR concerné s'accorderont sur des mesures robustes de

renforcement des capacités et d'atténuation des risques. L'application des mesures d'atténuation

des risques exigera un engagement soutenu du gouvernement. Le Groupe de la Banque se

chargera, par conséquent, de contrôler la mise en œuvre de ces mesures, en plus du suivi-

évaluation propre au programme. Les facteurs clés à prendre en compte sont:

Stratégie sectorielle

Atouts du programme

Pertinence

Caractère adéquat

Dispositions de mise en oeuvre

Dépenses &

financement

Cadre de dépenses

Plan de financement

Résultats & DLIs

Résultats (effets, extrants, autres

résultats)

Liens avec les décaissements

Systèmes & institutions

S &E

Systèmes fiduciaires

Systèmes de sauvegasrde

Autres systèmes et aspects institutionnels pertinents

FIGURE 3: CONDITIONS PRÉALABLES À REMPLIR

POUR LE FAR

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L'engagement des pouvoirs publics à obtenir des résultats et à améliorer les systèmes

disponibles, en vue de la réduction de la pauvreté, de la croissance inclusive et de la

transition à la croissance verte, comme en témoigne l'existence d'un programme

sectoriel/de développement assorti d'un cadre de dépenses et de mécanismes

d'exécution efficaces. L'engagement du gouvernement sera également démontré par des

allocations budgétaires pour la mise en œuvre de l'ensemble du programme que le FAR

soutiendra. En outre, la Banque s'assurera des engagements fermes des gouvernements

pour poursuivre les résultats de développement du programme dans toutes les

interventions FAR.

L'évaluation satisfaisante des systèmes fiduciaires par la Banque, afin de confirmer si

les systèmes des programmes sont adéquats ou en cours d’amélioration pour justifier

un financement axé sur les résultats. Cela inclut le cadre réglementaire de l'emprunteur

et sa capacité de gestion fiduciaire pour l’exécution d’un programme. Une évaluation

indiquant que les systèmes fiduciaires du programme sont satisfaisants ou, au moins,

en voie d’amélioration, avec un engagement ferme du gouvernement à améliorer les

systèmes donnera l’assurance à la Direction que ces systèmes sont suffisamment

robustes – ou , en cas d'existence de faiblesses, que celles-ci sont en train d’être aplanies

– pour protéger les ressources de la Banque (Cf. section 8 ci-dessous pour plus de

détails).

Les évaluations satisfaisantes des systèmes de sauvegarde, en vue de déterminer dans

quelle mesure les systèmes du programme pourront gérer et atténuer les effets

climatiques, sociaux et environnementaux, ainsi que les avantages du programme FAR.

Si une opération FAR produit un impact CES considérable, la Banque évalue, en

collaboration avec le gouvernement, l'applicabilité du système national, institutionnel

ou programmatique de sauvegarde et dresse un plan d'action de gestion et d'atténuation

obligatoire, à mettre en œuvre par le gouvernement. La plupart des systèmes nationaux

de sauvegarde n'étant pas assez robustes en Afrique pour assurer la viabilité des

programmes en matière de CES, la Banque n'exigera pas de minima pour les systèmes

CES. Au contraire, elle cherchera une trajectoire positive de changement qui traduise

l'engagement du gouvernement concerné à améliorer ces systèmes, en s’accordant avec

le gouvernement sur un plan d'action robuste et réaliste de développement des capacités,

assorti d'un train de mesures appropriées d'atténuation des risques susceptibles d'être

affinées au cours de l'exécution du programme (Cf. section 9 pour plus de détails). La

Banque reconnaît que, bien que des normes minimales soient très importantes, en

particulier dans le cadre de projets spécifiques, il est beaucoup plus important de

remédier aux faiblesses des systèmes et des capacités institutionnelles qui constituent

un environnement propice à la réalisation pratique de résultats positifs. L'instrument

FAR s'appuiera donc sur les outils de gestion des risques E & S, tels que l'évaluation

stratégique environnementale et sociale (SESA), en mettant l'accent sur le diagnostic et

l'amélioration des systèmes et des capacités. Les principales faiblesses seront

sélectionnées en tant que DLI qui seront liés aux décaissements lors de la réalisation ou

inclus dans le Plan d'action du Programme pour la mise en œuvre par le gouvernement,

et pour être surveillés par la Banque lors de la mise en œuvre. Sur la base des

évaluations CES, la Banque pourrait également fournir une assistance technique pour

construire et/ou renforcer les capacités du gouvernement, le cas échéant.

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11

Il convient de noter qu’au cours de la phase pilote, la Politique de FAR ne soutiendra que les

composantes spécifiques des programmes gouvernementaux qui sont classés dans les

catégories 2 et 3 de la politique de la Banque sur les systèmes intégrés de sauvegarde (ISS). À

cet égard, cette politique sera mise en œuvre au cours d'une phase pilote, en mettant l'accent

uniquement sur les opérations de catégories 2 et 3. Les leçons apprises au cours de cette phase

seront ensuite utilisées pour soutenir la mise en œuvre des opérations de catégorie 1 après la

phase pilote

L'harmonisation, comme le démontreront des partenariats solides entre les donateurs

y compris les donateurs émergents et le secteur privé, le cas échéant. Dans la mesure du

possible, le FAR devrait tirer parti de l’efficacité des efforts collectifs des partenaires au

développement pour accroître l'efficience, en réduisant les coûts de transaction pour les

gouvernements ainsi que pour les partenaires mêmes. On peut y parvenir par le biais de

l’utilisation de schémas de financement parallèle ou de cofinancement, d’évaluations

conjointes/travaux analytiques ou de missions conjointes. Les possibilités de partenariats

public-privé peuvent également être explorées, le cas échéant. Toutefois, le critère

d'harmonisation ne devrait pas empêcher la Banque d'octroyer un FAR, au cas où aucun autre

partenaire au développement ne le ferait. Dans les cas où la Banque est le seul ou le premier

bailleur, elle tiendra compte du potentiel qu'a une opération FAR à attirer le soutien d'autres

donateurs pour le programme. De même, la Banque aura recours à un programme FAR comme

une occasion de rassembler d'autres partenaires autour d'un cadre harmonisé pour le

programme.

6. FINANCEMENT DU FAR

6.1. Catégories de pays et de guichets de financement. Le Groupe de la Banque pensera à

utiliser le FAR dans tous ses PMR, qu'ils soient des pays à faible revenu (PFR), à revenu

intermédiaire (PRI) ou des pays à financement mixte, sans oublier les États fragiles. Le Groupe

de la Banque se servira de guichets de financement en accord avec l’éligibilité des pays pour y

accéder, conformément aux règles du FAD en vigueur5 et à la politique de crédit du Groupe de

la Banque6. Le Groupe de la Banque peut recourir à d’autres ressources telles que la Facilité

d'appui à la transition (FAT) et les instruments de financement climatiques, pour appuyer les

programmes FAR dans différents contextes de pays, selon les cas.

6.2. Allocation de ressources. Etant donné qu’il s’agit d’un nouvel instrument, il est

important d’atténuer les risques au cours des premières années de mise en œuvre. À cet égard,

la Banque limitera l'allocation de ressources aux programmes FAR à 10%7 de l'enveloppe

globale BAD et FAD au cours des trois premières années. Ce taux sera révisé après trois ans

de mise en œuvre. Le volume total prévu (ou la part totale) affecté(e) à un pays devra

cependant être déterminé dans le DSP, en prenant en compte:

Les exigences de financement d'un pays: le DSP tiendra compte des actions

nécessaires pour atteindre les résultats attendus du FAR, les coûts de l'ensemble

du programme, le montant de financement que le gouvernement alloue au

5 Dans un cycle particulier du FAD. 6 La Banque a approuvé en 2014 une proposition stratégique qui permet aux pays FAD d'accéder aux ressources de la BAD au cas par cas.

Les opérations FAR pourront utiliser les ressources BAD dans les pays FAD si ces opérations sont destinées à financer des projets transformateurs viables et sont conformes à ladite proposition.

7 Ce taux de 10% est destiné à réduire les risques, mais aussi à garantir la disponibilité de ressources suffisantes pour satisfaire la

demande prévue des clients de la Banque.

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programme, la taille et le profil de décaissement du programme de prêt du

Groupe de la Banque, le niveau de transparence et d'efficacité des dépenses

inclues dans le programme, les dépenses prioritaires engagées sur le programme

dans un cadre à moyen terme, ainsi que d'autres financements disponibles. Le

FAR devrait également être envisagé en relation avec les autres instruments de

financement de la Banque (par exemple, prêt à l’investissement et opérations

d’appui programmatique)

Les politiques spécifiques de financement. Dans les pays FAD et à financement

mixte, le DSP tiendra compte des règles applicables de chaque cycle du FAD

ainsi que de l'allocation relative de ressources concessionnelles disponibles pour

le pays. Dans les pays BAD, y compris les pays à financement mixte, le DSP

tiendra compte de la solvabilité et de l'exposition au risque du pays ainsi que de

l'impact des décaissements de grands prêts sur les ratios8 prudentiels de la

Banque. Concernant les pays FAD accédant au FAR par le biais des ressources

BAD, tout dépendra de la viabilité des dépenses liées à l'opération FAR

proposée, conformément à la politique visant à diversifier les produits de la

Banque pour fournir aux pays exclusivement FAD un accès au guichet

souverain BAD.

La soutenabilité de la dette globale du pays, sur la base d'une évaluation de

l'impact attendu de l'opération de financement axé sur les résultats sur la

situation de la dette du pays en question.

L'enveloppe de prêt envisagée et la part du FAR dans le volume global de prêt

indiqué dans le DSP.

La performance macroéconomique globale et la capacité d'absorption du pays.

L’intention d'autres donateurs de fournir un FAR.

6.2.1. Le montant peut être revu lors de la préparation d'un FAR, en fonction d’un

changement de circonstances dans le pays – par exemple , des changements dans les dépenses du

programme, dans l'affectation de ressources publiques au programme, ainsi que dans les

activités d'autres partenaires, notamment le secteur privé.

6.3. Financement des résultats préalables. La différence première entre le FAR et les

autres instruments de la Banque est que le décaissement est effectué contre obtention de

résultats tangibles et vérifiables (on parle d'indicateurs liés au décaissement ou DLI). Dans

certains cas, certains résultats doivent être obtenus avant la signature de l’accord de

financement entre la Banque et l'emprunteur ou le bénéficiaire, le cas échéant, afin d'inciter à

l'atteinte des résultats attendus du programme – par ex., collecter des données de base (situation

de référence) crédibles. En pareil cas, le Groupe de la Banque pourra décaisser en fonction des

DLI réalisés entre la date de l'examen de la note conceptuelle du programme et celle de l'accord

de financement, pour autant que le montant total du prêt alloué à ces DLI ne dépasse pas 25%

du montant total du financement octroyé par la Banque.

8L'impact des grands prêts devrait être déterminé sur la base de la Proposition du Groupe de la Banque pour un cadre de

gestion des ressources de l'AGC et des grands prêts (ADB / BD / WP / 2010/158 / Rev.2) ou sa version révisée,

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6.4. Financement sous forme d’avance. Dans certains cas, les avances peuvent s'avérer

utiles, voire nécessaires, pour qu'un emprunteur ou un bénéficiaire puisse financer les activités

dont dépend l'atteinte des résultats visés dans un ou plusieurs DLI. Cela peut arriver, par

exemple, dans un État en transition ou sortant d'un conflit, ou bien dans le cas où le financement

axé sur les résultats appuie le lancement d'un nouveau programme dans un pays à faible budget.

Dans ces cas-là, le Groupe de la Banque inclura la possibilité d'octroyer des avances pour

atteindre, non seulement, le premier ensemble d'indicateurs liés au décaissement (DLI), mais

également ceux qui vont suivre durant la période d'exécution. Ces avances ne devraient

normalement pas dépasser 25% du FAR total. Le montant de l'avance sera déduit (recouvré)

du montant à décaisser en relation avec un DLI réalisé subséquemment. D’autres avances

peuvent être octroyées une fois qu'une avance aura été entièrement déduite ou partiellement

recouvrée, pour autant que la limite globale n’ait pas été franchie. Le montant cumulé du

financement pour les résultats préalables et les avances renouvelables ne doivent pas dépasser

30% de l'opération FAR.

6.5. Financement additionnel. La Banque accordera un financement additionnel à travers

de l'opération FAR dans des circonstances exceptionnelles, à la demande d’un pays. Un

financement additionnel peut être accordé dans les circonstances suivantes: a) d'importants

changements imprévisibles affectant les paramètres de dépenses exigés pour produire les

résultats du programme initial, ou pour respecter les indicateurs liés au décaissement (DLI);

ou b) des résultats nouveaux ou modifiés, à faire figurer dans les DLI nouveaux ou modifiés,

qui visent à accroitre l'impact sur le développement ou l'efficacité du programme original. La

décision de la Banque d’accorder du financement additionnel dépendra des mêmes

considérations que pour le financement du programme de départ. En outre, l'exécution et la

performance du programme de départ, tout comme les résultats des évaluations concernant les

DLI nouveaux ou modifiés et les résultats, devront satisfaire la Banque.9

6.6. Exclusions. Le FAR pour les programmes exclura les activités comportant une

passation de marchés de travaux, biens et services dont la valeur estimée des contrats est

supérieure aux seuils financiers spécifiés (marchés de grande valeur).10 Les montants

monétaires spécifiés seront harmonisés avec le financement du Programme pour les résultats

de la Banque mondiale afin de renforcer la coordination entre les deux institutions. Cependant,

la Banque mondiale a actuellement placé ces seuils sur une base variable11, variant en fonction

du niveau de risque. La Banque adaptera ces montants pour améliorer le

cofinancement/financement parallèle avec la Banque mondiale et d'autres partenaires.

7. GESTION DES RISQUES

7.1. Responsabilité de la gestion des risques. L'emprunteur sera le premier responsable

de la gestion des risques opérationnels. Toutefois, il appartiendra au Groupe de la Banque de

renforcer le rôle des PMR dans la gestion des risques, en identifiant de manière indépendante

les risques financiers et non financiers inhérents au FAR, notamment:

9 Une fois approuvée, la Politique relative au financement additionnel, à venir, orientera le personnel. 10 Les montants s'élèvent à 50 millions de dollars pour les contrats de travaux, de clés en main et de fourniture ainsi que pour

les contrats d'installation; 30 millions de dollars pour les biens; 20 millions de dollars pour les systèmes de technologie de

l'information et les services autres que de consultation; et 15 millions de dollars pour les services de consultation. 11 Par exemple, la révision permet maintenant à la Banque mondiale de financer des contrats à plus grande valeur (mais

inférieurs à 25% du prêt total), s'il peut être justifié de manière appropriée qu'ils sont jugés nécessaires pour atteindre les

objectifs du programme.

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Les risques liés à l'environnement d’intervention, tels que le risque pays (ex.:

dans quelle mesure la situation macroéconomique peut affecter les chances

d'exécution du programme), risques d'ordre politique, juridique et

réglementaire, social, ou touchant à la réputation, la gouvernance (fraude,

corruption, etc.) ; et

Les risques inhérents au programme, tels que : a) les risques techniques – liés

à la solidité technique, aux capacités institutionnelles et à la durabilité, etc.; b)

les risques fiduciaires – définis comme étant les risques que les fonds octroyés

à l'emprunteur ne soient pas utilisés de manière économique et/ou efficace, du

fait de la fraude, de la corruption, d'une mauvaise allocation, du gaspillage, de

faibles capacités ou de faibles institutions; c) les risques climatiques, sociaux et

environnementaux – liés aux impacts potentiels du programme, aux systèmes en

place, et à la performance/capacité à éviter, atténuer ou gérer ces impacts; d) les

risques inhérents aux DLI – qui concerne le cadre de résultats du programme, le

type d'indicateurs choisis ainsi que l'évaluation et la vérification des résultats; et

e) les autres risques inhérents au programme qui ne sont pas classés dans les

quatre typologies susmentionnées.

8. RÉSOLUTION DES QUESTIONS FIDUCIAIRES

8.1. Les politiques de passation des marchés (2015) et de gestion financière (2014) du

Groupe de la Banque fournissent les cadres stratégiques essentiels requis pour le financement

axé sur les résultats. Ces politiques mettent l'accent sur l'efficacité des prestations aux citoyens

et une approche axée sur le risque fiduciaire, avec en plus une caractéristique fondamentale qui

est d’utiliser entièrement ou partiellement les systèmes de l'emprunteur, en fonction des

niveaux de risque. Ainsi, le FAR résoudra les questions fiduciaires comme suit (voir les

Directives pour plus de détails) :

Passation des marchés. La passation des marchés pour les biens, travaux et

services pour les FAR sera effectuée conformément au système de passation des

marchés de l'emprunteur (BPS). Le recours au BPS implique de faire confiance

aux lois et règlements propres du pays ainsi qu’à ses institutions de contrôle

interne, y compris contre la fraude et la corruption (F & C). Cela permettra à la

Banque de s'engager plus en profondeur et de manière plus significative dans

des discussions avec le pays sur l'adéquation et l'efficacité de ses institutions de

lutte contre la fraude et de contrôle de l'intégrité, mais aussi sur son rôle dans

l’optimisation des ressources dans la passation des marchés. Néanmoins, si

l’utilisation du BPS résulte en l’attribution d’un marché à une entreprise ou une

personne non éligible en vertu du règlement de la Banque, cette dernière ne

financera pas ledit marché. Des dispositions essentielles seront insérées dans

l'accord de financement. Le décaissement des fonds étant subordonné aux

résultats obtenus, le Groupe de la Banque n'approuvera pas les plans de

passation des marchés et n'entreprendra pas la gestion des contrats12. Toutefois,

elle apportera son soutien à l'emprunteur pour la conception des modalités de

passation des marchés pour une opération FAR et pour renforcer les capacités

dans les domaines présentant des faiblesses et des risques, sur la base de

12 En cas de FAR, la gestion du marché incombera à l'emprunteur, puisque le BPS est en vigueur. La Banque se limitera à s'assurer que les

DLI ont été bien réalisés, avant de procéder au paiement.

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l'évaluation du BPS. En application des meilleures pratiques internationales, les

faiblesses en matière de passation des marchés ne seront cependant pas incluses

dans les DLI, mais plutôt dans le plan d'action convenu avec l'emprunteur et

suivi au cours des missions de supervision. Le Groupe de la Banque pensera à

utiliser d'autres instruments de financement, tels que le prêt à l'investissement,

si des faiblesses et risques considérables sont observés.

Gestion financière. La gestion financière (GF), qui inclue la budgétisation, la

comptabilité, l'audit interne, le mouvement des fonds, les rapports et l'audit

externe, suivra les mêmes principes que la passation des marchés, en utilisant

les systèmes de GF de l'emprunteur. Les carences de capacités observées lors de

l'évaluation des systèmes de GF de l'emprunteur seront incluses dans un plan

d'action de GF à suivre avec l'emprunteur au cours des missions de supervision.

Décaissements13. Le décaissement sera effectué sur la base de la réalisation des

indicateurs liés au décaissement (DLI). Les méthodes existantes de

décaissement du Groupe de la Banque ne s'appliqueront pas au FAR,

puisqu'elles reposent généralement sur la vérification des dépenses (intrants)

engagées. Les DLI seront dotés de protocoles de vérification clairs et

indépendants qui définissent la manière dont ils seront réalisés, évalués et

vérifiés. Le Groupe de la Banque acceptera des décaissements partiels dans les

cas où un DLI est partiellement réalisé. Cela permettra à l'institution d'exercer

de la flexibilité en cas de décalage entre les mises en œuvre prévues et

effectives.

9. SAUVEGARDES CLIMATIQUES, SOCIALES ET

ENVIRONNEMENTALES

9.1. Le Système de sauvegarde intégré (SSI) du Groupe de la Banque et le Système de

sauvegarde climatique (SSC) connexe constituent des outils stratégiques pour garantir une

conception durable des opérations financées par la Banque. La Banque aura recours au FAR

pour promouvoir la durabilité en recherchant, au-delà des spécificités techniques des projets,

les voies et moyens de renforcer la capacité des pays et des agences d’exécution à gérer

convenablement les questions d'ordre climatique, environnemental et social (CES). Évaluer les

sauvegardes et les améliorer, en s’appuyant sur un étalonnage complet par rapport au SSI en

termes d'équivalence et d'acceptabilité, aidera à adapter les systèmes des programmes à la

situation de chaque pays et à améliorer les systèmes des agences et des pays.

9.2. L'exécution de programmes FAR suivra les objectifs et principes contenus dans le

Système de sauvegardes intégré (2013), mais ne suivra pas de façon systématique les processus

d'attribution et procédures opérationnelles de ce dernier. Alors que les principes stratégiques

du SSI s'appliqueront largement au FAR, les outils de sauvegarde traditionnels utilisés pour les

vérifications préalables, par contre, ne conviennent pas à l’instrument FAR, parce qu’étant un

instrument basé sur les résultats attendus et non sur les intrants du projet. Le Groupe de la

Banque n'appliquera donc qu'un ensemble limité de principes et outils opérationnels issus du

13 Cf. Directives relatives au financement axé sur les résultats (FAR) de la Banque, pour plus de détails sur les dispositions en matière

décaissements, les indicateurs liés au décaissement (DLI) et la vérification des résultats.

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SSI, le cas échéant; mais elle utilisera largement les systèmes de sauvegarde du pays afin

d'assurer la durabilité au titre du FAR14.

9.3. Pour l'intégration des mesures de sauvegarde et l’exécution de la vérification

préalable, le Groupe de la Banque s’appuiera sur trois piliers principaux:

Examinant les impacts potentiels. La Banque examinera les éventuels impacts du

programme, en termes de robustesse et de viabilité par la catégorisation, l'analyse des

résultats et l'évaluation des déclencheurs opérationnels pertinents, afin de déterminer

l'adéquation et les modalités d'utilisation des outils stratégiques de l'évaluation

environnementale – c'est-à-dire l'évaluation stratégique environnementale et sociale

(ESES) au niveau du programme/projet.

Politique et application des systèmes de sauvegarde. En s’appuyant sur les principes

du SSI et du SSC en tant que critères de référence, la Banque réalisera, au niveau du

pays, du programme et des secteurs, une évaluation diagnostique des lois, règlements,

règles et procédures pertinents et applicables afin de gérer et d'atténuer les impacts

environnementaux, sociaux et climatiques d'un programme RBF. Ces principes

incluent, la proportionnalité et la gestion adaptative, l'accès amélioré à l'information et

la divulgation maximale, les principes de compensation de la biodiversité et les

évaluations, etc., tels qu'ils sont énoncés dans les différentes procédures de sauvegarde

opérationnelle de l'ISS. Pour ce faire, la Banque s’appuiera sur les principes

d'équivalence et d'acceptabilité15, afin de voir dans quelle mesure les systèmes existants

peuvent gérer et atténuer les impacts significatifs du programme ou d’identifier les

aspects à améliorer. S'il est probable que l'impact d'une opération FAR soit modéré ou

considérable, les mesures d'atténuation prises devront être incluses comme partie

intégrante des indicateurs de décaissement ou dans un plan d'action spécifique de

renforcement de capacités, voire dans une matrice de résultats des sauvegardes qui fera

partie du plan d'action global du programme.

Planification du renforcement des capacités. La Banque et le PMR concerné

s’accorderont sur les mesures d'appui destinées à renforcer les systèmes de

sauvegarde du pays et inclure ces mesures dans un plan d'action qui fera l’objet

d’un suivi durant la mise en œuvre. La Banque pourrait recourir au financement

anticipé ou concevoir un programme d'assistance technique spécifique pour

14 Dans le contexte du SSI de la Banque, le système de sauvegardes d’un pays désigne l'ensemble des politiques, procédures

et mécanismes institutionnels propres à ce pays qui sont requis pour assurer la sauvegarde. Les fonctions essentielles des

agences publiques en matière de gestion de l'environnement comprennent la formulation des politiques et des lois, l'intégration

des politiques sociales et environnementales et la promotion de politiques de développement « vertes » l’établissement de

normes environnementales et sociales, la conformité et l'assurance qualité, l'appui aux entités publiques et privées en ce qui

concerne la gestion environnementale et sociale, ainsi que l'application des procédures de prise de décisions concernant la

prise en compte des changements climatiques dans les actions de développement. 15 Conformément à l'ISS de la Banque, les critères clés pour déterminer l'adéquation d'un système de PMR dans le contexte de

FAR seront "équivalence / acceptabilité". À cet égard, la Banque considérera le système de sauvegarde du PMR comme

équivalent à son propre système, s'il est conçu pour atteindre les objectifs et respecter les principes opérationnels applicables

aux sauvegardes de la Banque. L'équivalence sera évaluée avec le système du PMR dans son ensemble ou sur une base

fragmentée (politique par politique). Avant de décider du recours à un système-pays, la Banque évaluera également

l'acceptabilité des pratiques de mise en œuvre du PMR, ses antécédents et sa capacité.

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renforcer la capacité des systèmes du pays en matière d’étalonnage et de mise à

niveau.16

10. CONFORMITÉ AVEC LES MECANISMES DE CONFORMITÉ CORPORATIFS

10.1. L'instrument FAR sera soumis aux mêmes fonctions de contrôle d'entreprise que les

autres instruments de prêt:

Le Département de l'intégrité et de la lutte contre la corruption a pour mandat

d'enquêter et de déterminer la véracité des allégations de corruption, de fraude et

d'autres pratiques sanctionnables dans les opérations financées par le Groupe de la

Banque.

L'Unité d'examen et de médiation, un mécanisme indépendant de reddition des

comptes et de recours qui pourrait enquêter sur les opérations de la Banque afin de

déterminer si la Banque s'est conformée à ses politiques et procédures opérationnelles

et de régler les problèmes connexes. Par conséquent, les personnes touchées par les

activités incluses dans le programme FAR peuvent soumettre à l'Unité de vérification

de la conformité et de médiation une demande. conformément aux exigences énoncées

dans le mécanisme d'évaluation indépendant. Les mêmes recours juridiques disponibles

pour le prêt d'investissement (IL) seront également disponibles pour le FAR. En cas de

non-respect des engagements contractuels entre la Banque et l'emprunteur, ces recours

seront appliqués.

Le Bureau du Vérificateur général fournit un examen et une évaluation objectifs et

indépendants des activités d'affaires et des contrôles du Groupe de la Banque.

Le Département de l'Evaluation indépendante du développement est chargé de fournir

une évaluation objective des résultats du travail du Groupe de la Banque ainsi que

d'identifier et de diffuser les leçons de l'expérience.

11. CONSULTATIONS ET PARTICIPATION

11.1. Le FAR offre l’opportunité de mener de larges consultations et d’organiser une

participation élargie, depuis la définition des contours du programme jusqu’à la sélection des

DLI et l’exécution dudit programme. Chaque étape donne l'occasion à la Banque de dialoguer

avec le gouvernement et les partenaires au développement en vue de concevoir et exécuter un

programme efficace, tout en mettant en place les systèmes et institutions du programme. En

outre, le Groupe de la Banque s'engagera de manière proactive dans le dialogue avec les

gouvernements et les autres partenaires au développement, autant que nécessaire pour les PMR,

afin d'approfondir les modalités pour des consultations et une participation à grande échelle au

FAR. Par ailleurs, le Groupe de la Banque conseillera les PMR pour la consultation des parties

prenantes clés du pays et leur participation dans le processus de formulation des stratégies et

plans de développement et nationaux. Le rapport d'évaluation du programme (REP) présentera

les dispositions prises par le pays en vue des consultations et de la participation à l'opération,

ainsi que les résultats du processus participatif qui seront adoptés durant la préparation du

programme FAR. Le Groupe de la Banque a le devoir de procéder à des consultations sur les

actions qu'il soutient. Les travaux analytiques pertinents conduits par le Groupe de la Banque,

en particulier sur les trois évaluations effectuées, seront mis à la disposition du public dans le

16 La Banque peut élaborer une assistance technique sous la forme d’un soutien autonome au titre de l'opération, à travers une activité

parallèle financée par des partenaires au développement ou par le biais d'autres dispositifs appropriés.

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cadre du processus de consultation, conformément à la politique de diffusion et d’accès à

l’information de la Banque ainsi que les procédures de participation de la Banque.

12. MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE

12.1. Fondement juridique de l'instrument et conformité aux accords portant création

de la Banque et du Fonds (les "Accords")17. Les Accords offrent un fondement juridique

suffisant qui permet au Conseil d’administration d'approuver ce nouvel instrument. Ils stipulent

en partie que les prêts accordés par la Banque devraient être utilisés pour contribuer au

développement économique durable et au progrès social des pays membres régionaux, au titre

de projets spécifiques (sauf dans des circonstances exceptionnelles) – notamment ceux qui font

partie du programme national de développement et tiennent dûment compte des considérations

d'économie et d'efficacité – et au titre de dépenses réellement engagées. Sous réserve de

l'approbation par le Conseil des recommandations de la politique visées dans le présent

document, la mise en œuvre du financement axé sur les résultats respecte les Accords de la

Banque.

12.2. Éléments clés de la mise en œuvre de la politique. Le FAR étant un nouvel

instrument, la mise en œuvre effective de la politique du Groupe de la Banque nécessitera des

efforts substantiels de la part du Groupe pour mobiliser et préparer le personnel, lui fournir des

orientations détaillées et moderniser les procédures. L'accent sera mis sur les éléments

suivants:

Approche dite d’« une seule Banque ».

Révision des procédures de traitement des opérations, afin d'intégrer le FAR.

Directives détaillées.

Conception et déploiement de communications externes et de programmes de

formation continue pour le personnel.

12.2.1. Approche dite d’« une seule Banque ». Compte tenu de l'importance grandissante

d'une Banque intégrée et de la valeur potentielle de l'utilisation de l'instrument FAR dans tous

les secteurs, il est nécessaire d'embrasser le concept d'approche dite d’« une seule Banque »,

selon lequel les départements régionaux de l'institution (englobant bureaux extérieurs et

directions générales) et les autres unités opérationnelles devront programmer régulièrement des

opérations FAR dans les DSP et opérationnaliser le FAR en tant que l'un de leurs instruments

de financement. Pour ce faire, il conviendra de : i) renforcer la capacité des départements

régionaux et des unités opérationnelles concernées à intégrer, de manière régulière, le FAR

dans les DSP ainsi qu’à concevoir et mettre en œuvre le FAR dans le cadre du programme de

prêt de la Banque ; ii) créer une collaboration entre les départements régionaux et les autres

unités opérationnelles; et iii) améliorer la capacité des bureaux extérieurs et des directions

générales à s'engager de façon proactive dans le dialogue au niveau du programme et à apporter

17 L'Accord portant création de la Banque africaine de développement et celui portant création du Fonds africain de développement.

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un soutien essentiel aux autres unités opérationnelles dans la conception, la mise en œuvre et

l'évaluation du FAR.

12.2.2. Processus opérationnel. Les processus opérationnels, tant pour les prêts à

l’investissement que pour les OAP, s'appuient généralement sur les directives énoncées dans

la Directive présidentielle 03/2013 (concernant le processus de revue des opérations du Groupe

de la Banque). Ces processus seront révisés afin d'intégrer la valeur ajoutée à chacune des

étapes de l'identification, de la préparation, de l'évaluation et de la supervision d'un FAR, ainsi

que les éventuels gains de temps, notamment au moment où la Banque a besoin d'accroître sa

flexibilité et sa capacité de réaction face aux PMR. Ces révisions clarifieront également les

rôles et responsabilités au sein des départements-pays, des bureaux extérieurs et des directions

générales, des équipes et de la Direction, à toutes les étapes du processus. Les révisions seront

préparées par le Comité des opérations (OpsCom), en étroite collaboration avec le Département

de la stratégie et des politiques opérationnelles (SNSP) et d'autres départements.

12.2.3. Supervision renforcée. La Direction mettra en place des dispositifs institutionnels

renforcés de supervision au cours de la phase pilote. Il s'agira notamment d’une revue de tous

les programmes FAR par une équipe dédiée à l'échelle institutionnelle comprenant des

spécialistes sectoriels, de passation des marchés, de gestion financière, des questions

climatiques, sociales et environnementales. Cette revue aura lieu avant celle effectuée par

l'équipe-pays, afin d'apporter à cette dernière une contribution technique à ses discussions.

12.2.4. Directives détaillées. Les directives destinées au personnel ont été rédigées et

annexées à la Politique proposée ; elles insistent sur le mode d'opérationnalisation de

l'instrument pendant tout le cycle du programme FAR. La Direction concevra les modèles

d'évaluation et de supervision. La note conceptuelle et le rapport d'achèvement du programme

s'appuieront sur le modèle standard utilisé pour les prêts à l’investissement.

122.5. Formation. La mise en œuvre de la nouvelle politique FAR nécessitera l'élaboration

d'un programme de formation pour le personnel qui sera mis en œuvre sur une base progressive

au fil du temps. Cette formation comprendra tous les aspects de la nouvelle politique, en

particulier les modalités d'identification d'un programme public à financer, de conduite des

trois évaluations (technique ; fiduciaire ; et climatique, sociale et environnementale), et de

sélection des DLI, entre autres.

12.2.6. Communications et vulgarisation. Au-delà de l'orientation et de la formation du

personnel, l'introduction de l'instrument devra s'accompagner d'efforts conjugués de

communication et de vulgarisation aux niveaux interne et externe.

12.3. Orientation provisoire. La politique entrera en vigueur dès son approbation par le

Conseil. Son application devrait être progressive, à mesure que la Banque prépare les outils et

modèles, organise des formations à l'intention du personnel et actualise les DSP. Dans cette

phase transitoire, un soutien ciblé sera apporté aux équipes travaillant sur les premières

opérations et un service d'assistance sera mis en place pour répondre aux questions relatives au

FAR.

12.4. Alignement de la politique. Les politiques et stratégies du Groupe de la Banque, ainsi

que les règles administratives, procédures et directives opérationnelles y afférentes, seront

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alignées sur la présente Politique, le cas échéant, afin d'appuyer les exigences liées à son

application.

12.5. Revue de l'expérience en matière de mise en œuvre. Au terme de trois ans de mise

en œuvre, la Direction procédera à une revue initiale de l'expérience acquise avec le nouvel

instrument. En outre, le Département de l'évaluation du Groupe de la Banque devrait effectuer

une évaluation indépendante de la Politique après la fin de la phase pilote (dans la 5ème année

de mise en œuvre). Les conclusions de la revue seront envoyées au Conseil et serviront ainsi à

actualiser la Politique. Par ailleurs, le Département de la stratégie et des politiques

opérationnelles supervisera et rendra compte de l'utilisation de l'instrument FAR au Conseil

chaque année.

13. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

13.1. Le Conseil est prié d’approuver le nouvel instrument de financement axé sur les

résultats.

13.2. La Politique relative au financement axé sur les résultats, qui est proposée, entrera en

vigueur dès son approbation par le Conseil.