musique...par des ingénieurs de hmv (his master's voice est un label de musique) mais le son...
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Groupe ESRA Bretagne, section ISTS – Année 2016-2017
« Qu’est-ce qu’Internet a changé dans la façon d’écouter et de créer de la musique ? »
Mémoire réalisé par Johann Louisin
Supervisé par Julien Henocq
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
2 Johann Louisin – Mémoire de recherche
TABLE DES MATIERES
Introduction
I. Historique
1. Evolution de la vente des supports 2. Historique d’Internet et du format MP3
II. Moyens et conséquences d’Internet dans l’écoute
musicale
1. Principales plateformes de téléchargement et streaming
2. Conséquence sensorielle
3. Conséquence dans l’industrie musicale
4. Avantages et inconvénients d’Internet dans l’écoute musicale
III. Moyens et conséquence d’Internet dans la création
musicale
1. Différents moyens de créations grâce à internet
2. Influences et interconnexions des artistes
3. Avantages et inconvénients d’Internet dans la création musicale
Conclusion
Annexes
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
3 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Introduction
Ces vingt dernières années ont marquées un véritable changement de l’univers de la musique.
On se rend en effet compte que la musique est de moins en moins achetée mais est paradoxalement
écoutée de façon de plus en plus massive et de façon de plus en plus nomade.
De ce fait l’industrie musical a du mal à remonter la pente
On constate aujourd’hui que le grand public passe presque uniquement par Internet pour se fournir
musicalement.
Etant amateur de musique de tout style, j’appartiens à la génération qui a vécu la démocratisation
d’Internet dans les foyers. Je suis aujourd’hui un utilisateur de ce réseau, notamment pour écouter
de la musique. J’ai tout d’abord utilisé la cassette, puis le CD avant de passer sur Internet, bien qu’il
m’arrive aujourd’hui d’écouter ma musique sur vinyle.
Je vois aujourd’hui un nouveau mode de consommation musicale et pense qu’il est étroitement lié à
Internet, d’où l’intérêt que je porte à ce sujet.
Ce mémoire est une réflexion sur le rôle qu’internet a joué sur la façon d’écouter du grand public et
sur la façon de créer des artistes.
Après un historique des supports, d’Internet et du format MP3, la première partie de ce mémoire
traitera des moyens à disposition pour écouter de la musique sur Internet ainsi que les conséquences
d’écoute ainsi qu’industrielles qu’apportent les nouveaux modes d’écoute de ce réseau.
Nous verrons également dans la deuxième partie ce qu’Internet a engendré au niveau de la création
musicale tant sur plan artistique que sur le plan technique.
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4 Johann Louisin – Mémoire de recherche
I. Historique
1. Evolution de la vente des supports
1.1 Qu’est-ce qu’un support ?
Un support permet de contenir une fixation de séquence de sons appelée le phonogramme.
Il existe des supports analogiques (le vinyle, la cassette audio, la bande magnétique…) et des
supports numériques (le CD audio, le disque dur, le carte SD…).
Pour lire un phonogramme fixé sur un support, il est nécessaire d’avoir un lecteur (le tourne-disque,
le magnétophone/lecteur cassette, le lecteur CD, un logiciel lecteur de fichiers multimédia) en
fonction du support.
1.2 Le support, du cylindre phonographique à aujourd’hui
Le Cylindre Phonographique
En 1877, sort le premier phonographe par Thomas Edison. Il permettait d'enregistrer et de
reproduire un son : le cylindre phonographique.
Le principe était de reproduire le son sur un cylindre grâce à une gravure. Le fonctionnement du
phonographe était entièrement mécanique. Le support était le cylindre. Le prix moyen de cet
appareil à l'époque était de 200$.
Il est le premier appareil permettant de reproduire un son fixé sur un support.
Cependant, ce n'est pas le premier appareil permettant d'enregistrer un son. En effet, en 1857, le
français Scott de Martin-ville met au point le phonautographe. Une membrane transmettait les
vibrations sonores à un stylet qui les gravait sur un cylindre enduit de noir de fumée.
Document 1 : photographie d’un cylindre
phonographique
Document 2 : photographie d’un phonographe
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5 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Le disque phonographique (disque 78 tours)
En 1880, Grahm Bells fonde le laboratoire Volta avec Charles Sumner Tainter, Chichester Bell et
Gardiner Hubbard. Grahm Bells et Gardiner Hubbard améliorent le phonographe de Thomas Edison.
Ils remplacent la feuille d'étain par de la cire et c'est la tête qui se déplace sous le cylindre, ce qui
améliore la qualité.
En 1887, Emile Berliner met au point le gramophone qui enregistre le son sur un disque plat et non
plus sur un cylindre. Il a l'avantage, par rapport au phonographe d'Edison, de se reproduire plus
facilement par pressage et de se ranger dans de plus petits espaces.
Les disques de Berliner étaient de type mono sillon de 25 ou 30 cm de diamètre. Il comprenait
généralement un morceau par face (entre 3 et 5 minutes). Pour lire le disque, le gramophone devait
être constitué de trois éléments minimum : Le plateau tournant, sur lequel est déposé le disque. Il
tourne grâce à une manivelle ou plus tard, grâce à un ressort. Un bras comportant une tête de
lecture (composée d’une aiguille et d’un diaphragme). L’inconvénient de cette invention était
principalement le niveau sonore très faible. De plus, le disque de cire était lourd, rendant son
transport et sa manipulation délicate.
Durant le début du 20ème siècle, le disque phonographique en gomme laque devient le standard. Il faudra cependant attendre l'enregistrement électrique pour avoir un standard de vitesse. Les tailles commencent également à être standardisées. De premiers essais de gravure amplifiée voient le jour par des ingénieurs de HMV (His Master's Voice est un label de musique) mais le son est d'abord amplifié par un haut-parleur avant de le graver avec un graveur mécanique. Il faudra attendre 1925 pour qu'apparaissent les premiers véritables enregistrements électriques, aux Etats-Unis puis en Europe. Les enregistrements étaient, au début, effectués avec des microphones au charbon puis, des microphones à condensateur.
La bande passante était comprise entre 250 Hz et 2,5 kHz lors de l’époque de l’enregistrement électrique et de 30 Hz à 5000 Hz lors de d’époque de l’enregistrement électrique, à partir de 1925.
Document 4 : Photographie d’un gramophone Document 3 : Photographie d’un disque
phonographique
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6 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Le télégraphone
L'inventeur danois Valdemar Poulsen conçoit en 1898 le télégraphone. Il enregistrait le son par
variations de magnétisation C'est le premier appareil à proposer une méthode d'enregistrement
audio en utilisant un fil d'acier comme support magnétique. Il fut présenté à l'exposition universelle
de Paris en 1900 cependant, le succès sera trop insuffisant pour penser à vendre le télégraphone.
L'appareil ne connaîtra un véritable essor que dans les années 1940 avec le début des
enregistrements maison.
Electrical transcription
Également appelé « transcription disc », « radio transcription » ou « broadcast transcription », ce
disque conçut en 1930 n'as pas été utilisé par le grand public mais principalement pour enregistrer
les émissions radiophoniques ainsi que des jingles. C'est un disque de 16 pouces (40 cm) avec une
vitesse d'enregistrement de 33 rpm.
La bande magnétique
Les premières recherches remontent à 1877, Oberlin Smith, un ingénieur américain né en 1840,
imagine l’enregistrement magnétique. Il publie ses premiers travaux de recherches en 1888.
Valdemar Poulsen met en pratique ses recherches en 1898 avec le télégraphone.
Fritz Pfleumer, un ingénieur allemand né en 1881 développe un système pour placer des bandes de
bronze sur des papiers de cigarettes. Il veut alors faire la même chose avec l’enregistrement en
cherchant un moyen d’améliorer le procédé de Poulsen. Après de nombreux essais, il utilisera une
bande de papier très fine, recouverte d’oxyde de fer, la laque faisant office de colle. Pfleumer
dépose le brevet de la première bande magnétique en 1928.
Document 6 : Photographie d’un disque « electrical transcription »
Document 5 : Photographie d’un télégraphone
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7 Johann Louisin – Mémoire de recherche
L’entreprise AEG (Allgemeine Elektricitäts Gesellschaft), une entreprise allemande d’équipement
électrique et électronique grand public, rachète les droits de l’invention en 1932. La société décide
de développer l’invention. L’année suivante, le procédé est grandement amélioré en termes de
qualité. La société commence à développer un prototype du magnétophone en 1934 avec trois
boutons : Enregistrer, jouer et écraser.
En 1935, AEG publie le premier magnétophone à bandes magnétiques en plastique.
Le disque à microsillon (ou disque vinyle)
Sorti en 1948, le disque micro-sillon, plus connu sous le nom de vinyle, est une amélioration du
disque phonographique 78 tours. La cire de ce dernier a laissé place à la matière vinyle (ce qui
explique son nom). Les améliorations par rapport au disque 78 tours sont nombreuses. Le fait de
graver des sillons plus étroits permet d’avoir une bande passante plus large (les hautes fréquences
pouvaient monter jusqu’à 16 kHz, tandis que le disque 78T montais jusqu’à 5 kHz), une dynamique
plus élevée, une durée d’enregistrement supérieur (on passe de 5 minutes à environ 30 minutes sur
un 33 tours) et une réduction de bruits parasites.
Le disque vinyle existe sous différents formats et donc, vitesses de lecture. Créé par Comlombia
Records en 1948, le 33 tours contient 20 à 30 minutes par face, c’est donc le format LP (Long Play), le
format album. Son diamètre est de 30 cm.
Créé par RCA en 1949, le 45 tours, de 17 cm de diamètre, existait sous deux formats. Le format
single, qui pouvait contenir environ 5 minutes par faces (donc un ou deux morceaux) et le format EP
(Extended Play) qui pouvait contenir jusqu’à sept morceaux par face.
Dans les années 1970, sort le maxi 45 tours, pouvant contenir des morceaux plus long (jusqu’à 20
minutes). Ce format était surtout utilisé par les DJ et les radios libres. Il a aussi été utilisé pour y
insérer des morceaux bonus.
Le format 16 pouces était surtout destiné à service d’écoute de musique d’ambiance pour des
discours ou pour de la danse. Il pouvait également y contenir des discours. Il contenait en moyenne
la durée de lecture d’un CD. Son utilisation selon son diamètre (et donc sa durée de lecture) était
différente.
Les formats avec un diamètre de 17 cm étaient conçus pour une utilisation pédagogique, ceux de 25
cm étaient conçus pour une utilisation commerciale et ceux de 30 cm étaient conçus pour des
enregistrements d’œuvres littéraires.
Document 7 : Photographie d’une bande magnétique Document 8 : Photographie d’un magnétophone
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8 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Le disque vinyle devient stéréo en 1958.
La cassette audio
Créée par la marque Phillips en 1961, la cassette audio fut présentée au grand public en 1963.
Ce support permet d’écouter et d’enregistrer du son avec un magnétophone. La cassette contient
deux bobines magnétiques.
Le principe est d’enregistrer quatre canaux. Un canal stéréo (donc un canal gauche et un canal droit)
est enregistré sur la face A et un canal stéréo est également enregistré sur la face B.
La durée d’enregistrement et de lecture d’une cassette varie en fonction de son modèle. Les plus
répandus étaient les modèles C60 et C90 et pouvaient contenir respectivement 60 et 90 minutes (Le
chiffre du modèle indiquant la durée de la bande).
Il existait également des modèles moins répondus à usage non musical (utilisation publicitaire,
informatique, discours…) comme les C46 et les C120.
Les C80 et C200 servaient à s’adapter à la durée d’un album.
La plage fréquentielle d’une cassette est de 30 Hz à 15 kHz pour une cassette de type normale.
Effectivement, on compte trois autre types de cassettes audio ; la cassette en chrome qui possède
une plage fréquentielle de 30 Hz à 16 kHz, la cassette en ferrichrome possédant la même plage
fréquentielle que la précédente et enfin, la cassette en métal, avec une bande de fréquence allant de
30 Hz à 18 kHz. C’est cependant les cassettes normales et en chromes les plus vendues. Les cassettes
en métal, plus chères ont surtout trouvées un intérêt en studio d’enregistrement.
C’est le premier support à avoir permis le piratage, du fait de la facilité de sa copie. A condition de
posséder un magnétophone, il était facile de copier une cassette sur une autre, un vinyle (et plus
tard, un CD) sur une cassette, enregistrer un titre passant à la radio...
En 1969 sortira la microcassette, mais sans grand succès à raison de son prix élevé. Elle restera
cependant utilisée dans certains dictaphones. C’est exactement la même chose que la cassette mais
version miniature.
Document 9 : Photographie d’un disque vinyle Document 10 : Photographie d’une platine vinyle
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9 Johann Louisin – Mémoire de recherche
En 1979, Sony sort le Walkman, un lecteur cassette nomade, permettant d’écouter sa musique sur
cassette n’ importe où. Cela ajoute alors un nouvel avantage à la cassette, elle peut s’écouter ailleurs
qu’à la maison.
Deux fois plus petite que la cassette classique, la cassette DAT (Digital Audio Tape) sera lancée en
1987, permettant un enregistrement numérique plutôt qu’un enregistrement analogique. Elle était
destinée à remplacer la cassette analogique mais l’accueil n’as pas reçu le succès espéré pour deux
raisons. Le prix trop élevé et l’inquiétude des maisons de disque car la DAT permettait de faire des
copies de bonne qualité, contrairement à la cassette analogique.
La DAT aura cependant connu un succès en tant que support d’enregistrement en studio.
Phillips et Matsushita tenteront en 1992 de lancer la cassette DCC (Digital Compact Cassette) pour
proposer une alternative à la DAT avec un prix moindre et tenter de détrôner la cassette analogique.
Document 11 : Photographie d’une
cassette audio
Document 12 : Photographie d’un
magnétophone/lecteur cassette
audio
Document 14 : Photographie d’une
cassette DAT
Document 13 : Photographie d’un
Walkman II de Sony
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10 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Malgré une qualité audio supérieure, la DAT et la DCC connaitront un échec car ces supports ne
seront pas fondamentalement plus pratiques que la cassette analogique.
La disquette
IBM (International Business Machines corporation), une société américaine de matériel et logiciel
informatique lance la disquette 8 pouces en 1967. La première version pouvait stocker 80 000
caractères (environ une journée de saisie de texte).
La deuxième version, format cinq pouces un quart, pouvais stocker 360 Kio en 1981 pui 1200 Kio en
1983.
La troisième, version en trois pouces et demi, a été la plus répandue. En 1984, le Macintosh de Apple
utilise sa version 400 Kio. En 1987, c’est le PC de Microsoft qui utilise la disquette dans sa version
1,41 Mio.
Il était cependant difficile de stocker plusieurs fichiers sons dessus en raison de sa faible capacité de
stockage. La musique ne sortait pas sur disquette, elle ne servait que de moyen de stockage. C’est le
premier support de stockage numérique.
Dans les années 1990, sort la quatrième génération de disquette allant jusqu’à 2000 Mio de stockage
mais fut très vite remplacé dans les années 2000 par la sortie des clés USB, plus pratiques et plus
performantes.
Document 15 : Photographie d’une
disquette
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11 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Le Compact Disc
En 1976, la marque Phillips travaille sur un disque audio utilisant un faisceau laser et une lentille.
Au même moment, la marque Sony travaille sur le passage du son analogique vers le numérique.
En 1978, les deux firmes présentent leur prototype et décident de passer un accord afin de
collaborer pour développer un support universel.
Le Compact Disc est inventé en 1981 et est officiellement lancé en 1982.
Il répond à la norme du Redbook, c'est-à-dire que son contenu est échantillonné avec une fréquence
de 44.1 kHz et est encodé avec 16 bits.
Contrairement à ce que les scientifiques ont annoncé, le CD ne pouvait pas perdurer 100 ans dans le
temps mais plutôt une dizaine d’année.
Un des premiers enregistrements est la symphonie Alpestre de Richard Strauss Strauss, dirigé par
Herbert Von Karajan. L’étape d’enregistrement était AAD (Analog recording, Analog mixing, Digital
transfert) La numérisation n’intervient donc qu’à la dernière étape. A cause du prix agressif d’un
lecteur CD à l’époque (l’équivalent de 1500 €), le CD se vendait mal.
L’album « Borther in arms de Dire Straits sorti en 1985, sera la premier à être totalement numérique,
avec un enregistrement, un mixage et un transfert numérique (DDD). A sa sortie, l’album permettra
de populariser l’album qui connaîtra progressivement le succès que l’on connaît aujourd’hui.
Il s’est vendu environ 200 milliards de CD dans le monde depuis son lancement en 1982.
En 1984, Sony sortira le Discman, un lecteur CD portable ayant le même avantage que le Walkman
mais pour le CD.
En 1991, Sony lance le MiniDisc (MD) qui est un CD d’une plus petite taille. Son objectif était d’en
faire un usage plus nomade que CD. Mais son lancement sera un échec malgré un vif succès au
japon.
Document 16 : Photographie d’un
CD Document 17 : Photographie d’un
lecteur CD
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12 Johann Louisin – Mémoire de recherche
La vidéo CD (VCD), développé par Sony, Matsushita, Phillips et JVC, sorti en 1993, pouvait contenir
près de 74 minutes de vidéo avec une capacité de stockage de 650 Mo. Il pouvait être lu sur le
lecteur CD-ROM et DVD. Il a été remplacé en 1998 par le Super Vidéo CD (SVCD), permettant une
qualité supérieure et un son au format 5.1.
Le DVD Audio
Sorti dans les années 2000, le DVD (Digital Versatile Disc) Audio permet de stocker un son de haute-
fidélité (avec une fréquence d’échantillonnage variable pouvant aller jusqu’à 192 kHz et un codage
sous 24 bits contre 44.1 kHz et un codage sous 16 bits pour le CD). Sa bande passante est de 96 kHz,
c’est bien au-delà des 20 kHz du CD. Il n’aura cependant pas rencontré de succès. Il ne rencontrera
cependant pas de franc succès, le grand public n’en verra pas d’intérêt pratique et les audiophiles
préfèreront le SACD (Super Audio Compact Disc). Il n’est pas à confondre avec le DVD-vidéo car il
n’est pas conçu pour stocker de la vidéo.
Document 18 : Photographie d’un
MiniDisc
Document 19 : Photographie d’un
lecteur de DVD Audio et de SACD
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13 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Le SACD
Le Super Audio Compact Disc a, comme pour le CD, été créé par Sony et Phillips. En 1994, les deux
firmes ont pour objectif de surpasser la norme Redbook du CD (Canal stéréo, fréquence
d’échantillonnage de 44.1 kHz et codage en 16 bits)
Le SACD est officiellement lancé en 1999 et pour faciliter sa sortie commerciale, il a été rendu
hybride. C'est-à-dire qu’un contenu CD peut être lu sur l’une des faces. Ainsi, l’acheteur n’était pas
obligé d’acheter un lecteur SACD tout de suite.
Le SACD s’affranchit de la technologie PCM (Pulse Code Modulation), une technologie qui a
aujourd’hui 35 ans, lui permettant une fréquence d’échantillonnage de 2,822 MHz, soit 64 fois plus
que le CD. Ce nouveau code de numérisation n’as besoin que d’un seul bit. Le principe consiste à
faire correspondre la valeur d’un échantillon avec celle du précédent. Une valeur 1 indique la montée
de la fréquence et la valeur 0, une baisse. C’est le principe DSD (Direct Stream Digital ou flux
numérique direct en français).
Sa bande passante est de 1hz à 100 kHz (contre 20 Hz à 20 kHz).
Le SACD a connu un succès chez les audiophiles mais pas chez le grand public. Cela s’explique
premièrement par le prix d’un lecteur SACD (entre 200 et 2000 €), le fait que pour profiter des
avantages du SACD, il faille avoir une installation onéreuse (enceintes et amplificateur ayant la même
bande passante) et que le SACD n’est en soi pas plus pratique que le CD.
Le Dual Disc
Apparu dans le début de l'année 2001 et repris en France début 2004, le Dual Disc (aussi appelé
DVDPlus) permet de regrouper sur le même disque une face CD audio et une face DVD vidéo. Il peut
donc être lu sur un lecteur CD et un lecteur DVD. Le son de la face DVD est en 5.1.
Des artistes ont alors pu inclure leur clip ou des vidéos de leur concert directement dans leur disque.
Document 20 : Schéma des
différentes couches du SACD
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
14 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Le Blu-Ray Audio
Lancé en 2013 par Universal Music, Le Blu-Ray propose 25 Go de stockage (50 Go pour un Blu-ray
double couche). La quantification se fait sur 24 bits et la fréquence d’échantillonnage peut aller de
96kHz à 192 kHz.
Il y a trois formats fournis sur le support. Le PCM (Pulse Code Modulation, c’est le même encodage
que le CD-Audio), le DTS-HD Master Audio 7 et le Dolby True HD 8.
La liaison à l’amplificateur se fait par le biais d’un câble HDMI.
Il a été présenté comme l’alternative au SACD car il peut se lire sur n’importe quel lecteur Blu-ray
(Les prix d’un lecteur Blu-Ray commencent à 50 € environ).
Mais sur un lecteur bas de gamme, la fréquence d’échantillonnage ne dépasse pas 48 kHz. L’auditeur
ne profitera donc pas des avantages du Blu-ray audio.
Le prix moyen d’un album en Blu-ray audio est de 20 €.
Les supports de stockage informatique
Aujourd’hui le grand public écoute plutôt sa musique sur son smartphone ou son ordinateur, via
Internet, en streaming ou en téléchargement. Dans tous les cas, il utilise un support de stockage
informatique tel que le disque dur, la carte SD/MicroSD ou la clé USB (Universal Serial Bus). Même si
l’écoute se fait en streaming, le fichier son est stocké temporairement sur le support de l’utilisateur.
Le fichier est également stocké en permanence sur le disque dur du serveur qui l’héberge.
Document 21 : réédition de l’album
Legend de Bob Marley en Blu-ray
audio
Document 22 : lecteur de Blu-ray
Document 23 : photographie d’un
disque dur
Document 24 : photographie d’une
clé USB Document 25 : photographie
d’une carte MicroSD à côté de
son adaptateur SD
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
15 Johann Louisin – Mémoire de recherche
2. Histoire d’Internet et du format MP3
2.1 Histoire d’Internet
Le premier modem à avoir transmis des données binaires sur une ligne téléphonique date de 1958,
créé par les laboratoires bells (centre de recherche dans la télécommunication et l’informatique).
Leonard Kleinrock, alors étudiant au MIT (Massachussetts Institute of Technology : institut de
recherche américain et une université, spécialisé dans les domaines de la science et de la
technologie), publie en 1961 une théorie sur l’utilisation de commutation de paquets pour le
transfert de données. Le principe est, pour simplifier, de découper les données par paquets pour les
transmettre à la suite.
Joseph Carl Robnett Licklider, également étudiant au MIT, imagine en 1962 un concept de réseau
galactique ou un ensemble d’ordinateurs connectés dans le monde pouvais accéder aux données. Il
devient chef de programme à la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency, aussi connue
sous le nom ARPA). La DARPA commence alors ses recherches avec un réseau appelé ARPANET.
En 1964, Kleinrock publie le premier livre sur la commutation de paquets pour le transfert des
données.
La première conférence sur ARPANET, premier réseau à transfert par commutation de paquets, à lieu
en 1967.
Pour la première fois, en 1969, deux ordinateurs de l'université de Californie échangent des
informations avec un câble de liaison par le biais du réseau ARPANET.
En 1971, Ray Tomlinson fait voir le jour au premier protocole de courrier électronique sous le nom de
Netmail.
Les premières adresses email seront créées l'année suivante, en 1972, permettant de localiser un
système sur le réseau.
La première page web est créée en 1989 et le web (World Wide Web) sera démocratisé en 1990. Il
est l'un des protocoles d'Internet les plus utilisés avec les mails et le peer to peer (paire à paire). Le
premier navigateur internet apparaît en 1993, permettant d'afficher du texte et de l'image.
Aujourd'hui, en 2017, il y a plus d'un milliard de site en ligne pour plus de trois milliards d'utilisateurs.
L’accès à Internet est réparti inégalement dans le monde (voir annexe 1)
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16 Johann Louisin – Mémoire de recherche
2.2.1 Qu’est-ce que le format MP3 ?
MP3 signifie MPEG-1 Audio Layer 3. C’est une extension du MPEG-1 (MPEG veut dire Moving Pictures
Experts Group) qui est une norme de compression audio et vidéo. Elle permet de réduire la taille
d’un fichier en supprimant les données dites « inutiles » pour ce dernier. Un fichier audio PCM
contenu dans le format WAV de quatre minutes pesant 4,5 Mo devient un fichier audio de 9,19 Mo
après la compression MP3 (avec un débit de 320 kbits/secondes). Le gain en espace de stockage est
donc considérable.
La compression MPEG-1 Audio Layer 3 exploite les propriétés de l’oreille humaine, elle retire des
données audio les fréquences jugées inutiles pour cette dernière. En considérant tout d’abord que
l’être humain entend en moyenne entre 20 Hz et 20 kHz et que sa sensibilité est maximale entre 2 et
5 kHz (courbes de Fletcher et Munson), la compression détermine et supprime et supprime les sons
que l’être humain ne peut pas entendre. Il y a suppression de données, c’est donc une compression
dite destructive, avec perte de données lors de l’encodage.
Si dans un groupe de fréquences, certaines ont un niveau sonore beaucoup plus élevées que
d’autres, les fréquences ayant un niveau plus faible seront supprimées car elles ne seront pas
entendues par l’oreille humaine. C’est un procédé qui se base sur l’effet de masquage. Si on prend
l’exemple d’une situation où l’on entendrait le chant d’un oiseau qui serait ensuite masqué par le
bruit d’un moteur d’une tondeuse à gazon, on ne pourrait plus entendre le chant de l’oiseau. La
compression MP3 se base sur cette propriété psycho acoustique en supprimant directement le signal
du chant d’oiseau, pour garder uniquement le signal utile.
Cette logique se répète également avec le signal stéréo, si les séquences des deux canaux gauche et
droite sont identique, l’algorithme ne duplique pas, il en stocke l’une des deux et transmet le même
signal sur les deux voies. La séquence passe alors en signal mono.
Un autre procédé de la compression MP3 est l’algorithme de Huffman (voir annexe 2), se basant sur
un code à longueur variable. Les valeurs les plus fréquentes sont codées avec des courts mots de
code, tandis que les valeurs les plus rares sont codées avec de plus long codes binaires. C’est
l’opposé du codage ASCII (American Standard Change for Information Interchange) qui, appliqué au
texte, appliquera la même longueur de code pour un caractère fréquence comme le « c » que pour
un caractère plus rare comme un « z ».
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17 Johann Louisin – Mémoire de recherche
2.2.2 Histoire du format MP3
Le format MP3 trouve tout d'abord son principe dans la téléphonie car on y retire le signal inutile à la
voix et à la compréhension des mots.
Les premières recherches de compression des données audio remontent en fait en 1907. La
téléphonie existait déjà depuis 31 ans, le fournisseur de service téléphonique A&T voulait faire plus
de rendement en limitant les dépenses techniques. La société fais donc une étude sur la psycho-
acoustique avec l'objectif de connaître les capacités humaines de l'audition afin d'optimiser le signal
transmis et d'en supprimer le signal inutile, ce qui leur permettra un gain financier car moins de
signal sera émis.
L'idée de la compression MP3 repose sur le même principe mais permet un gain d'espace de
stockage.
En se basant sur cette étude, A&T a permis de quadrupler la capacité des lignes jusqu’en 1924.
En 1987, l’institut allemand Fraunhofer-Gesellschaft, spécialisé dans la recherche en sciences
appliquées, lance le projet « Eureka project EU147 ». C’est le nom de code d’un projet de recherche
sur le codage des fichiers sons.
C’est principalement deux chercheurs qui vont permettre le développement de la compression des
données audio :
Karlheinz Brandenburg est un ingénieur chercheur en mathématiques. Il travaille depuis 1977 sur un
algorithme permettant de sélectionner des fréquences au détriment d’autres en en profitant des
lacunes de l’oreille humaine.
Dieter Seitzer, qui à l’époque est un professeur à l’université de Erlanger. Il a notamment travaillé sur
le transfert de la qualité musique vers une ligne téléphonique.
Le groupe MPEG (Moving Pictures Expert Group), est un groupe d’expert chargés de créer des
normes pour la compression de données, la décompression et le codage vidéo et audio. Il s’associe à
Fraunhofer-Gesellschaft en 1988 et développe avec lui le format MP3 (ce qui explique le nom
complet MPEG-1/2 Audio Layer 3).
Il faudra attendre 1989 pour que Fraunhofer-Gesellschaft reçoive un brevet allemand pour le MP3.
En 1992, l’algorithme de codage est intégré à la norme MPEG-1. Le MPEG-2 sera développé en 1994.
Durant cette même année, Fraunhofer développe L3enc, le premier logiciel capable d’encoder en
MP3 des pistes audio. Un étudiant australien parvint cependant à pirater le logiciel sur le site
internet de la firme et le partage gratuitement en téléchargement. Il l’a également modifié pour le
rendre plus accessible au grand public. Cette gratuité et cette accessibilité aura un grand impact par
la suite, contribuant à la popularisation du format chez les nouvelles générations, bien qu’à l’époque,
il fallait un ordinateur puissant pour faire tourner le logiciel. Il devenait alors possible d’envoyer un
morceau de musique à l’autre bout de la terre depuis son ordinateur.
Le format MP3 est officiellement publié en 1995.
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
18 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Lors de son lancement officiel, le MP3 n’as pas convaincu les développeurs, il faudra attendre 1997,
l’arrivée du lecteur Winamp (développé Dmitry Boldyrev et Justin Frankel, deux étudiants), le
premier logiciel à intégrer le MP3, pour constater le succès du format que l’on connaît aujourd’hui.
Aujourd’hui, en 2017, les brevets du format MP3 sont officiellement tombés dans le domaine public.
Nombreux sont les sites d’actualité internet à décréter que « le format MP3 est mort ».
Le format MP3 n’est aujourd’hui sûrement plus adapté au contenu musical, d’autre formats de
compression sans perte le sont d’autant plus comme le format FLAC (Free Lossless Audio Codec).
Cependant, il restera certainement utile à l’avenir pour transporter des données audio comme de la
voix parlée, ou ce qui prime n’est pas la qualité audio mais l’intelligibilité du discours.
Après 20 ans d’activité, le format MP3, censé être un « mort-né » pour les développeurs, disparaîtra
très certainement dans les cinq à dix années à venir. Il aura engendré avec lui un nouveau mode de
consommation musicale.
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
19 Johann Louisin – Mémoire de recherche
II. Moyens et conséquences d’Internet dans l’écoute musicale
1. Le téléchargement et le streaming
1.1 Qu’est-ce que le téléchargement ?
Le téléchargement informatique est une transmission de données (logiciel, fichier audio, fichier
vidéo, image, fichier texte…) via un canal de transmission (souvent Internet ou Intranet).
Il peut être gratuit ou payant et les données transmises peuvent être légales ou illégales.
La vitesse de transmission est le débit exprimé en nombre de bits transmis par secondes (bits/s).
Il s’opère une relation client-serveur.
Le client est généralement l’ordinateur ou l’appareil personnel (smartphone, tablette…) de
l’utilisateur qui souhaite télécharger un fichier. Il accède au téléchargement en exécutant un logiciel
client tel qu’un navigateur web.
Le serveur est une machine, souvent un ordinateur aux capacités supérieurs à ceux du grand
publique, dédiée à cette tâche exécutant un logiciel afin d’exécuter sa tâche. Un serveur peut
répondre à la requête de plusieurs utilisateurs.
Il y a plusieurs sortes de téléchargements :
-Le téléchargement direct permet de stocker le fichier à la fin du téléchargement en occupant la place
sur le système de stockage de l’appareil (disque dur, carte SD…).
-Le streaming est un téléchargement temporaire de données. Le fait d’écouter un fichier audio en
streaming est donc techniquement du téléchargement. Les données sont stockées dans un fichier
temporaire de l’appareil qui sera supprimé à la fin de la lecture. La qualité de lecture dépend
généralement du débit.
-Le paire-à-paire (plus connu sous son nom anglais, le peer-to-peer) est un réseau ou chaque client
est également un serveur, c’est à dire que des utilisateurs s’envoient directement des données sans
passer par une machine serveur. La disponibilité du téléchargement dépend donc de la connexion de
l’appareil du client-serveur au réseau.
Document 26 : Schéma
d’un réseau en paire à
paire
Document 27 : Schéma
d’un réseau client-
serveur
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20 Johann Louisin – Mémoire de recherche
1.2 Qu’est-ce que le streaming ?
Le streaming (en français : flux direct) permet la lecture du fichier audio ou vidéo directement sur un
réseau (généralement Internet). En lisant un fichier en streaming, l’utilisateur (le client) télécharge
des données sur un serveur au fur et à mesure de sa lecture. Elles sont ensuite stockées dans un
dossier temporaire et se renouvellent régulièrement.
Dans le système d’exploitation Windows, ce dossier temporaire est nommé « temp » et se trouve
généralement sur le disque dur principal dans un dossier nommé « windows ».
L’intégralité des données ne parvient donc pas à l’utilisateur en une seule fois. Elles sont transmises
petit à petit, pendant l’écoute ou le visionnage du fichier à une vitesse dépendant du débit.
L’utilisateur prend donc connaissance des données au fur et à mesure de leur téléchargement et de
leur lecture.
Diffuser du son en streaming nécessite d’avoir un encodeur qui permet entre autres de choisir le
débit de diffusion. Pour les lire, il est nécessaire d’avoir un logiciel appelé « player »
(Note : Le principe de la lecture d’un CD audio est également du streaming mais pas sur un réseau.
Effectivement, les données sont transmises en plusieurs fois à l’auditeur à une vitesse de 172 ko/s)
1.3 Avantages et inconvénients du streaming par rapport au téléchargement
Le streaming présente l’avantage, par rapport au téléchargement, d’être lu rapidement, sans
attendre le temps de téléchargement. Avec un débit internet correct, le streaming est presque
instantané. Il ne prend aucune place de stockage sur un disque dur, le stockage utilisé étant
temporaire. En contrepartie, le streaming nécessite une connexion réseau pour pouvoir être lu.
Ensuite, à l’heure actuelle, il existe encore très peu de service de streaming audio proposant des
fichiers encodés sans pertes de données audio.
1.4 Principales plates-formes de téléchargement et de streaming
Spotify :
Créé le 23 Avril 2006, Spotify est un service de streaming crée en suède qui fonctionne avec un
réseau en pair-à-paire. Le format de fichier audio diffusé en l’OGG Vorbis. Pour y accéder, il faut
créer un compte.
Document 28 : Logo de la
plateforme Spotify
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21 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Document 30 : Logo du logiciel ITunes
Avec un compte gratuit, Spotify propose de choisir entre une « qualité normale » et une « haute
qualité ». En réalité, Spotify propose de choisir entre un débit de 96 kbits/s et un débit de 160 kbit/s.
La qualité dite normale est donc en dessous du débit minimum toléré par le grand public (voir
document 35) et la « haute qualité » propose un fichier compressé avec la moitié du débit que l’on
trouve en moyenne sur un fichier OGG Vorbis en téléchargement (sachant que même un fichier OGG
Vorbis avec un débit de 320 kbit/s n’est pas un fichier dit de « haute qualité » car sa compression est
destructive).
Il faut souscrire à un compte payant avec un abonnement de 9,99 € par mois pour profiter d’un débit
à 320 kbit/s. Spotify appelle cela la « qualité exceptionnelle ».
Avec environ 30 millions de titres, la plate-forme s’adresse donc plutôt à un public porté sur l’aspect
social de la plate-forme (permettant de partager ses écoutes sur les réseaux sociaux, d’écouter des
playlist proposées par les utilisateurs…) plutôt qu’à un public d’audiophiles.
Spotify simplifie donc au maximum le langage technique pour ses utilisateurs.
Deezer :
Crée le 22 Août 2007 par Daniel Marhely et Jonathan Benassaya, Deezer est une plate-forme
française du streaming. Souscrire à un compte gratuit permet d’écouter des fichiers en MP3 avec un
débit de 128 kbits/s. Le compte payant, pour un abonnement de 4,99 € par mois pour le web et 9,99
€ par mois pour avoir l’application mobile en plus, permet d’écouter des fichiers en MP3 avec un
débit de 320 kbits/s. Avec plus de 43 millions de titres, l’objectif de Deezer se rapproche beaucoup
de Spotify avec une interface plutôt pensée pour le côté social.
ITunes Store et Apple Music :
Document 29 : Logo de la plateforme
Deezer
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22 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Document 31 : Logo de la plateforme Apple Music
Développé par la firme Apple, ITunes Store est sorti en 2003, la plateforme était à l’époque
d’abord appelé ITunes Music Store. C’est un service de vente de musique en ligne, donc de
téléchargement payant. La musique achetée sur les iTunes Music Stores est au format AAC. Le
débit des morceaux est de 256 kb/s, la fréquence d'échantillonnage est de 44, 1 kHz, et elle est
démunie du système de gestion des droits numériques (GDN, ou DRM). Le prix moyen d’un
album est de 9,99 € et celui d’un morceau, 0,99 €. Pour accéder à cette plate-forme, il faut
télécharger le lecteur de fichiers multimédia ITunes. La plate-forme vend également du contenu
vidéo (films et séries télévisées).
Apple music est le service de streaming d’Apple, sorti en 2015 pour concurrencer Spotify et
Deezer. Apple ne propose qu’une version d’évaluation de trois mois pour souscrire ensuite à la
version payante qui est de 9,99 € pour un abonnement individuel. Pour un abonnement familial
(six personnes) Apple propose un tarif de 14,99 €. Enfin, le statut étudiant permet d’avoir un
abonnement à 4,99 €.
Les fichiers audio y sont encodés en AAC (Advanced Audio Coding. C’est un format de
compression avec pertes avec un rapport qualité supérieur au format MP3) avec un débit de 256
kbits/s.
Jamendo
Crée en 2005 à Luxembourg par Pierre Gérard, Laurent Kratz et Sylvain Zimmer, Jamendo est un site
web de lecture streaming et de téléchargement en fichier MP3 gratuit et légal. Le contenu du site
vient d’artistes indépendants (qui ne passent pas par un label pour faire connaître leurs œuvres). Le
contenu y est déposé sous la licence libre Creative Commons. Le site a pour vocation de faire
connaître des artistes qui souhaitent diffuser leur contenu via les moyens de diffusions actuels.
Le site nous propose donc soit d’écouter un morceau en streaming soit de le télécharger.
Document 32 : Logo de la
plateforme Jamendo
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23 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Le téléchargement en MP3 (320 kbits/s) est gratuit pour un usage privé. Il faut cependant payer pour
un téléchargement en format sans perte de données audio et pour obtenir une licence permettant
de le diffuser. Les prix varient de 4.99€ à 299€ selon le type de diffusion.
Qobuzz
Qobuzz est une plate-forme française de téléchargement et de streaming créée le 18 Septembre 2007
par Yves Riesel et Alexandre Leforestier. Avec son slogan « la musique est de retour », Qobuzz opère
d’une stratégie complètement à l’opposé des autres plateformes en se basant sur la qualité des sons
disponibles en streaming et en téléchargement. L’aspect social n’est ici clairement pas l’intérêt, cette
plate-forme s’adresse à des audiophiles en expliquant techniquement les différences entre les
abonnements.
L’abonnement « premium » est le plus bas. Son prix est à 9,99 € et propose, en streaming, des
fichiers audio au format MP3 (donc compressé avec pertes) avec un débit de 320 kbits/secondes.
C’est le même type d’abonnement et le même débit que sur les autres plateformes.
L’abonnement « Hi-Fi », à 19,99 € par mois permet d’écouter en streaming des fichiers audio au
format FLAC (donc compressé sans pertes) avec une fréquence d’échantillonnage de 44.1 kHz et un
encodage de 16 bits (les mêmes caractéristiques du CD).
L’abonnement « Sublime » propose en plus du streaming en FLAC 16 bits/44.1 kHz, un prix réduit sur
les téléchargements des fichiers audio FLAC 24 bits avec des fréquences d’échantillonnage supérieur
à 44.1 kHz. Il faudra cependant débourser 219,99 € par an.
Enfin, l’abonnement « Sublime + » permet d’avoir en streaming des fichiers audio au format FLAC
encodé sous 24 bits et une fréquence d’échantillonnage pouvant aller jusqu’à 192 kHz ainsi qu’un
prix réduit sur les téléchargements des fichiers audio FLAC 24 bits avec des fréquences
d’échantillonnage supérieur à 44.1 kHz
Qobuz est à ce jour la seule plate-forme de streaming à proposer un catalogue avec des fichiers audio
à format sans pertes et des fréquences d’échantillonnages et encodages supérieurs au CD.
Cependant cette plate-forme n’as de sens que si la matériel pour en profiter est lui, également haut
de gamme, à l’heure ou la tendance est plutôt l’écoute mobile.
Document 33 : Logo de la plateforme Qobuzz
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24 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Soundcloud
Créé en 2007 par Alex Ljung et Eric Wahlforss, Soundcloud est une plate-forme web de distribution
audio qui permet d’écouter gratuitement des fichiers audio mis à disposition par les utilisateurs. Ces
derniers peuvent également choisir de rendre disponible ou non, le fichier au téléchargement, qui
peut être gratuit ou payant. La plate-forme est également proposée en application pour
smartphones.
Sous réserve d’une création de compte, Soundcloud propose d’héberger gratuitement 3h de fichier
audio. Pour aller au-delà, il faudra payer 45€ par an pour 6h d’hébergement de fichier audio et 99€
par an pour n’avoir aucune limite d’hébergement.
L’intérêt de cette plate-forme vient principalement de son aspect social. Effectivement, Soundcloud
migre de plus en plus à un réseau social et permet d’afficher un flux d’actualité contenant
uniquement des morceaux et de les commenter. Il est donc facile de se créer un réseau afin de se
faire connaître en tant qu’artiste.
Pour conclure, Deezer, Spotify, Itunes Store et Apple Music sont donc plus orientés vers l’aspect
social, nomade et accessible. Leur catalogue musical est plutôt grand public et globalement, la
qualité est plutôt moyenne. Mais ces plateformes se révèlent très pratiques et simple d’utilisation.
Jamendo est plus orienté vers l’aspect découverte musicale en proposant un catalogue indépendant
et une gratuité de streaming et téléchargement de fichiers MP3.
Qobuzz s’adresse clairement à un public exigeant en proposant en streaming et en téléchargement
un catalogue de 40 millions de titres dont la plupart sont en « haute définition » (des fréquences
d’échantillonnage supérieur à 44.1 kHz et un encodage supérieur à 16 bits). C’est à ce jour la seule
plateforme à proposer en streaming des fichiers son « haute définition ».
Il existe encore une multitude de plate-forme de téléchargement et de streaming mais celles-ci sont
les principales dans leurs domaines.
Document 34: Logo de la plate-forme
Soundcloud
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
25 Johann Louisin – Mémoire de recherche
2. Conséquences sensorielles
2.1 La compression des données sur Internet a-t-elle un impact sensitif ?
La compression des données informatiques est une opération qui permet, par le biais d’un logiciel de
codage (un encodeur), d’alléger un fichier informatique en taille.
Il y a deux types de compression :
-La compression sans perte (non destructive), est basée sur un algorithme qui repère les répétitions
dans une suite d’octets qui seront alors remplacées par un code. Pour mieux comprendre le
fonctionnement de cet algorithme, prenons l’exemple de la suite de lettres :
« AAYYYERTOOOOOZZZZZZZ »
Il y a deux fois à la suite la lettre « A », trois fois la lettre « Y », cinq fois la lettre « O » et 7 fois la
lettre « Z ».
En remplacement les répétitions par le nombre de suites, on obtient donc :
« 2A3Y1E1R1T5O7Z »
On obtient 14 caractères au lieu de 20. Cette opération a donc permis de gagner 6 caractères.
Le fichier devient codé et il faut un décodeur pour le lire. Après l’opération de décodage, le fichier lu
après compression est le même que le fichier lu avant compression, c’est la raison pour laquelle on
parle de compression des données sans pertes.
Les formats de compression sans perte les plus utilisés sont le zip, le rar, le 7z (pour les données
informatiques), le FLAC et l’APE (pour les flux audio), le png (pour les fichiers image).
-La compression avec perte (destructive), est basée sur un algorithme qui altère les données en
supprimant celles qui sont jugées inutiles. Pour cela, l’algorithme se base sur la vue et l’ouïe chez
l’être humain.
Un fichier compressé avec perte sera d’une taille inférieure à un fichier compressé sans perte.
Les formats de compression avec perte les plus courants sont le MP3, l’AAC, le WMA (pour les flux
audio), le JPEG (pour les fichiers image), le MP4, et l’AVI (pour les flux vidéo).
Il y a une quinzaine d’années, le débit de connexion Internet était très faible, rendant impossible la
lecture d’un fichier audio en qualité correct en streaming (à titre de comparaison, le débit moyen
était de 64 ko/s, alors que le débit d’un CD audio est de 172 ko/s soit 1376 kb/s) et rendant un temps
de téléchargement très long au grand public qui préférait alors télécharger des fichiers fortement
compressés avec un débit de lecture très faible.
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26 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Document 35 : Tableau de l’expérience d’écoute en fonction du taux de
compression par Thierry Thaureaux de Levare, extrait de son ouvrage « MP3:
trouvez, écoutez et partagez votre musique »
Aujourd’hui, le débit de connexion Internet moyen est de 53 Mb/s. Il est donc possible de lire des
fichiers en streaming encodés en MP3 à 320kb/s et de télécharger des fichiers en formats
compressés sans perte de données audio comme le FLAC voir sur certains sites de téléchargement,
des formats non compressés ou compressés sans perte de données audio avec des fréquences
d’échantillonnage supérieur à celle du CD (44,1 kHz) et avec un encodage supérieur (16 bits).
Il est clair que si l’on compresse à l’extrême les données audio, l’expérience d’écoute se ressent
altérée. Mais à partir de quel seuil de compression, l’expérience d’écoute est impactée ?
Cela dépend des personnes et de leur éducation auditive et donc, de leur sensibilité. Une personne
habituée à écouter de la musique au format MP3 avec un débit de 96 kbits/s aura une plus grande
tolérance à la compression qu’une personne habituée à des formats dits « haute définition » comme
le WAV ou FLAC avec des fréquences d’échantillonnages à 88.2 kHz (voir plus) et un codage avec 24
bits ou plus.
Thierry Thaureaux de Levare, dans son ouvrage « MP3: trouvez, écoutez et partagez votre musique »
a dressé un tableau permettant de se faire une idée d’un seuil moyen de compression qui pourrais
impacter l’expérience d’écoute.
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
27 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Ce tableau permet de constater que de manière général, en dessous 128 kbits/secondes,
l’expérience d’écoute s’en retrouve impactée.
2.2 Quelle expérience d’écoute offre Internet ?
« L’innovation technologique (numérisation et réseau) permet une plus grande diffusion de toutes les
informations (y compris les œuvres artistiques dont la musique). En contrepartie, on s’éloigne de la
situation originelle de rencontre entre la personne et l’œuvre. Dans le cas de la musique, cette
situation originelle est le concert qui, tout le monde l’aura remarqué, n’a pas disparu. »
Propos de Gilles Rettel sur le site http://blog.formations-musique.com/pourquoi-le-vinyle-ne-
disparaitra-pas/ page consultée le 25 Mai 2017
Ce qui signifie qu’au dépend de l’expérience original qu’offre l’œuvre, l’innovation technologique
qu’est Internet permet un gain de diffusion et un côté pratique conséquent.
« Ce qu’on perd, c’est une expérience globale qui se traduit en partie par l’impact sensitif. Or chaque
expérience nous enrichit car notre cerveau crée à cette occasion de nouvelles connexions entre
neurones, en suppriment ou renforcent d’anciennes. Plus l’expérience est globale plus elle nous
enrichit. »
Propos de Gilles Rettel sur le site http://blog.formations-musique.com/pourquoi-le-vinyle-ne-
disparaitra-pas/ page consultée le 25 Mai 2017
Dans un concert, l’audition, la vue mais aussi l’odorat et le toucher sont des sens qui sont stimulés.
Écouter un fichier audio en streaming sur Internet stimulera surtout l’audition et très peu les autres
sens.
De manière générale, la découverte d’un morceau musical sera plus mémorable lors d’un concert
que lors d’une navigation sur un site Internet de streaming car le concert est une expérience plus
globale.
« Chez ce nouveau genre d'auditeurs, la musique semble faire partie des meubles. Il n'est pas rare de
constater que l'ordinateur, sous tension à toute heure de la journée, déverse indéfiniment ses
gigaoctets de fichiers selon un ordre sans cesse renouvelé »
Propos de Jean-Yves Leloup extraits de l’ouvrage « Digital magma: de l'utopie des rave parties à la
génération MP3 »
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
28 Johann Louisin – Mémoire de recherche
C’est cette balance entre l’expérience globale et le côté pratique qui explique en partie de retour du
support vinyle.
Effectivement, Internet, de par sa facilité de diffusion, pousse l’utilisateur à consommer la musique
de façon massive tout en concentrant son attention sur d’autres tâches. Des plateformes de
streaming comme Deezer ou Spotify vont même jusqu’à proposer des playlist (liste de lecture)
spécialement pensées pour faire la cuisine, le ménage, travailler…
L’utilisateur devient alors passif sur le choix et l’écoute musicale. Son attention à la musique y est
forcément moindre.
A l’opposé de ce mode d’écoute, le vinyle nécessite plus de recherche, donc plus d’implication, avant
son achat. L’auditeur va donc dédier son attention à la découverte du phonogramme, il devient alors
actif sur le choix et l’écoute musicale. Le plaisir d’écoute est alors plus fort.
Cependant, le vinyle restera à l’avenir très certainement un mode d’écoute destiné à une minorité
car il reste peu pratique par rapport aux technologies actuelles.
3. Conséquences Industrielles
3.1 Quelques chiffres
D’après ce document, on peut constater que les revenus mondiaux de la musique enregistrée
diminuent entre 2005 et 2014 avec une pente assez violente entre 2005 et 2009 et renoue avec la
croissance en 2015 en gagnant 3,2 %.
Document 36 : Evolution des revenus mondiaux de la musique enregistrée en 2015 (en milliards de
dollars) (document extrait de l’économie de la production musicale édition 2016 par le SNEP (Syndicat
National de l’Edition Phonographique) la source des chiffre provient de l’IFPI (Fédération Internationale
de l’Industrie Phonographique))
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
29 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Ce document indique l’évolution du marché français de la musique (en millions d’euros) de 2007 à
2016 ainsi que s’il s’agit d’un marché dit « physique » (CD, vinyle…) ou s’il s’agit d’un marché dit «
numérique » (écoute en streaming ou achat sur plate-forme de téléchargement donc, le marché sur
Internet). On peut constater une décroissance du marché de 2007 à 2012, puis une stabilisation
jusqu’à 2016.
On peut également constater une croissance du marché numérique par rapport au marché physique.
Le marché numérique est en effet de 50,8 millions d’euros par rapport à rapport à 662 millions
d’euros pour le marché physique en 2007. En 2016, le marché numérique est de 182,6 millions
contre 267 millions d’euros pour le marché physique.
Internet, à défaut d’avoir, à ses débuts, pu mettre en danger l’industrie de la musique enregistrée,
notamment à cause du piratage (l’hébergement gratuit en streaming ou en téléchargement d’une
œuvre payante et protégée), donne aujourd’hui un second souffle à l’industrie musicale.
Document 37 : Evolution du marché français de la musique (en millions d’euros) de 2007 à 2016 (les
chiffres proviennent du SNEP (Syndicat National de l’Edition Phonographique))
Téléchargement
Streaming
Document 38 : Evolution du marché français de la musique (en millions d’euros) de 2007 à 2016 (les
chiffres proviennent du SNEP (Syndicat National de l’Edition Phonographique))
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
30 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Ce document permet de constater que le streaming a aujourd’hui supplanté le téléchargement
(143,55 millions d’euros de revenus de streaming en 2016 contre 33,16 millions de revenus en
téléchargements) et ce n’est pas étonnant lorsqu’on sait que le grand public se dirige toujours vers la
solution la plus pratique. Le streaming permet d’avoir accès immédiatement à son contenu sans
attendre de temps de téléchargement avant. Si le streaming a mis 8 avant de s’imposer, c’est car les
moyens techniques de l’époque ne permettaient pas un débit de connexion suffisant pour une
lecture correct.
L’abonnement payant fait aujourd’hui renaître l’industrie musicale.
3.2 Les nouveaux modes d’écoute
Même si aujourd'hui, le streaming payant tend à se faire une place et à donner un second souffle à
l'industrie musicale, comme l'indique le document 36, on peut considérer qu’il toujours pas efficace. En
effet, il est aujourd'hui aussi simple de télécharger illégalement un fichier audio que de l'acheter sur une
plate-forme illégale, tout comme il est aussi simple d'écouter un fichier audio mis en ligne sur un site de
streaming gratuit. A titre d’exemple la plate-forme Youtube héberge en grande partie un contenu musical
sachant que cette plate-forme a été initialement conçue pour de la vidéo.
L’apparition de formats extrêmement légers comme le MP3 ainsi que le développement des capacités de
stockage des disques durs ont rendu possible le stockage de fichiers audio copiables, manipulables,
échangeables et transportables.
Depuis une quinzaine d’années, la constitution de bibliothèques numériques audio stockées sur disque
dur, carte SD, clé USB ou en ligne, sois par le biais d’un site de stockage en ligne, sois sur un compte
personnel de streaming (auquel cas l’utilisateur n’est pas propriétaire du contenu) s’est développée chez
le grand public.
Les fichiers audio étant indépendants et interchangeables, le format album est amené à disparaître. En
effet, le grand public ne l’écoutera pas comme une œuvre composée généralement d’une quinzaine de
morceaux mais gardera seulement les morceaux souhaités afin de les ajouter dans sa bibliothèque
musicale. Il pourra alors créer des playlist (liste de lecture), comportant des morceaux sélectionnés de
plusieurs albums, et les lire dans l’ordre souhaité ou de façon aléatoire avec, ou non, des répétitions.
« Le format album disparaît, ou plutôt se dilue au profit de nombreux fichiers musicaux, achetés ou
piratés sur le net, copiés d'après un CD, téléchargés gratuitement sur un site, échangés avec un internaute
ou un proche. On compile, on stocke et l'on rassemble ainsi une vaste bibliothèque sur son disque dur, dont
l'organisation est gérée par un logiciel spécifique. […] Ce système de classement et d'accès constitue une
manière idéale,
et surtout personnelle de vivre sa collection. […] Car le nouveau mélomane digital préfère aux CD figés par
un ordre et une même esthétique, fabriquer ses propres listes de lecture où il peut compiler à loisir les
titres qu'il affectionne, selon ses logiques les plus intimes (humeurs, souvenirs, couleurs, thématiques…). »
Propos de Jean-Yves Leloup extraits de l’ouvrage « Digital magma: de l'utopie des rave parties à la
génération MP3 »
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
31 Johann Louisin – Mémoire de recherche
3.3 Un nouveau modèle économique
3.3.1 L’avenir des maisons de disque
Les maisons de disques traditionnelles sont directement menacées par Internet, qui permet une diffusion
plus efficace et sans intermédiaire, ce qui est plus intéressant pour le public et les artistes.
Surtout dans le secteur de la musique électronique, les maisons de disque spécialisés sur Internet.
Appelées « e-label » voient également le jour mais elles n’offrent la possibilité que d’acheter des fichiers
audio en ligne. Ces maisons de disques en ligne sont généralement fondées par les artistes eux-mêmes
qui deviennent alors directeurs, éditeurs. Ils s’occupent de la sélection des artistes et leur diffusion. Cela
présente l’avantage d’être indépendant, d’avoir son propre rythme et d’être libre dans la sélection
musicale. Des plateformes comme Soundcloud, Itunes, Spotify ou Deezer facilitent la diffusion. Cependant
il est aujourd’hui difficile de vivre de façon indépendante en se reposant uniquement sur la vente de ses
morceaux. Le directeur du label devient alors manager, booker et tourneur. Nombreux sont les artistes
directeurs de labels à avoir arrêtés cette expérience car ils n’avaient plus de temps pour se concentrer sur
leur propres créations artistiques.
3.3.2 Le financement participatif (ou crowdfunding)
Le point fort d’Internet est d’interconnecter ses utilisateurs dans le monde. Ainsi, lorsqu’une information
est relayée, partagée et donc multipliée sur des lieux de « parole » comme les réseaux sociaux, les forums
ou les blogs, celle-ci peut prendre une ampleur considérable. En se basant sur cet avantage, de
nombreuses plateformes de financement participatifs se sont mises en place. Elles peuvent, par exemple,
servir à financer un album, un clip musical, un court/long métrage ou encore un jeu-vidéo...
Le principe est de présenter le projet directement au public intéressé sur une plate-forme web sans
passer par les acteurs traditionnels du financement. S’il convient au public, celui-ci peut contribuer au
projet sous forme de dons. C’est donc un résultat qui peut convenir à tout le monde ; l’entrepreneur peut
financer son projet à moindre coût et les donateurs peuvent voir le projet aboutir. Dans certains cas, en
contre partie de leurs dons, les contributeurs peuvent avoir accès à du contenu exclusif (c’est donc un
système de récompense). Par exemple, dans le cadre d’un album financé par le biais d’un financement
participatif, les donateurs peuvent avoir accès à des morceaux inédits, des maquettes de morceaux ou
encore des photos de la session d’enregistrement. Les donateurs peuvent également être remboursés
après lancement du projet (c’est donc un système de remboursement). C’est un pari plus risqué pour
l’entrepreneur car le projet doit générer suffisamment d’argent pour rembourser ses contributeurs. C’est
donc un projet pour lequel les investisseurs sont aussi les coproducteurs.
Les plateformes de financement participatif les plus utilisées sont Ulule, Kickstarter, Wiseed,
KissKissBankBank ou encore My Major Company Label (qui est un label participatif).
A titre d’exemple, Amanda Palmer (auteure-compositrice-interprète américaine) avait récolté en
2012 la somme de 1,1 millions d’euros sur Kickstarter pour le financement de sa tournée. Plus
récemment, le groupe français Stupeflip a récolté 427 972 € (pour un objectif de 40 000 €) pour le
financement de son dernier album sorti cette année.
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
32 Johann Louisin – Mémoire de recherche
4. Avantages et inconvénients d’Internet dans la création musicale
Internet a permis un gain de temps, plus obligé de se déplacer pour acheter une œuvre, l’utilisateur
peut l’écouter en quelques clics. En passant par ce réseau, l’utilisateur a également directement
accès à la nouveauté. Il y a donc un côté pratique.
De plus, Internet permet également un accès à la culture démocratisé, dû à la gratuité du streaming
et au téléchargement pirate. L’utilisateur, en payant un abonnement Internet, se verra alors accéder
facilement à différentes cultures du fait de l’interconnexion dans le monde. Il pourra ainsi profiter
d’œuvre venant de l’autre bout du monde en restant chez lui.
Cependant, la plupart des fichiers hébergés en streaming sont bien souvent trop compressés en
termes de données, l’expérience d’écoute s’en retrouve alors altérée. De plus, cela baigne les
nouvelles générations d’internautes à une habitude d’écoute de fichiers compressés.
Enfin, la surabondance des données sur Internet rendra l’expérience sensitive moins intense et
contribuera à la dévalorisation de l’œuvre.
Pour conclure, Internet intelligemment utilisé, permet de façon pratique l’accès à différentes
cultures dans le monde. Il faut cependant faire preuve de recul et ne pas tomber dans la
surabondance des données afin de profiter de son expérience d’écoute.
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33 Johann Louisin – Mémoire de recherche
III. Moyens et conséquences d’Internet dans la création musicale
1. Différents moyens de création grâce à Internet
1.1 Création et avancées technologiques
La création artistique a été rythmée par diverses avancées technologiques ou techniques. D’après
l’ouvrage « Bruits » de Jacques Attali, écrivain né en 1943, la musique est liée à la société et à la
technologie.
« La musique est là pour nous faire entendre des mutations. Elle oblige alors à l’invention de
nouvelles catégories, de nouvelles dynamiques »
Propos de Jacques Attali, extraits de son ouvrages « Bruits » paru en 1977
« La musique est plus qu’un objet d’étude, elle est un moyen de percevoir le monde »
Propos de Jacques Attali, extraits de son ouvrages « Bruits » paru en 1977
Dans cet ouvrage, il y est notamment expliqué l’impact des avancées techniques sur la musique. Par
exemple, l’imprimerie a influencé l’écriture de la musique sous forme de partition pouvant être
ensuite réinterprétée.
Une avancée considérable a été de pouvoir enregistrer son œuvre à l’aide d’un appareil, ce qui
permet alors de développer d’autre formes de création, d’écriture et de langage.
Ainsi, à partir du phonographe, certains compositeurs (notamment de musique concrète) vont voir la
possibilité de composer non plus à partir d’une portée mais d’un phonogramme.
Cette possibilité est à l’origine du sampling, échantillonnage en français, consistant à prélever un son
sur une œuvre ou sur n’importe quelle source sonore pour lui ajouter une dimension artistique. John
Cage a utilisé cette technique en 1939 pour composer « Imaginary Landscape » en empruntant des
sources de musiques radiodiffusées déjà existantes.
Cette avancée remet alors en cause l’auteur comme seul et unique créateur.
Bélà Bartok, compositeur hongrois né en 1881, a été un des fondateurs de l’ethnomusicologie. Il va,
dans les années 1900, avec Zoltàn Kodàly, compositeur et pédagogue musical hongrois né en 1882,
recueillir sur des rouleaux de cire, des milliers de chants nationaux à l’aide du phonographe.
Il a alors parcouru la Hongrie, la Slovaquie, l’Ukraine et la Roumanie. Il reclasse entre 1930 et 1940
ses enregistrements et obtient 3500 aires roumaines et 2700 aires d’Hongrie et d’Ukraine, totalisant
ainsi 6200 enregistrements. On peut constater dans la démarche de Bàtork et de Kodàly cette
volonté de remettre en cause l’auteur comme unique créateur de l’œuvre ainsi que de rassembler
des œuvres de différentes cultures.
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
34 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Une autre avancée technique importante est la diffusion qui rend plus accessible la musique
enregistrée. Elle date d’avant le réseau Internet même si ce dernier a permis un développement plus
large et plus rapide.
Karlheinz Stockhausen, compositeur allemand né en 1928 a écrit en 1973 un essai « Au-delà de la
polyphonie du village global » où il évoque notamment la facilité à son époque de diffuser une
information. Il y explique que par exemple, « là où il fallait aller en Afrique pour écouter de la
musique africaine, il suffit désormais de se la faire transmettre ». Cela permet un accès à la culture
plus facile et un mode de création plus rapide avec des sonorités variées.
De nos jours, Flavien Berger, compositeur et chanteur français né en 1987 a réalisé un morceau
musical avec la collaboration d’une centaine d’internautes. Ces derniers lui ont envoyés des
centaines de son enregistrées avec tous types d’appareils (du téléphone portable à l’enregistreur
numérique portable) venant de lieux variés. Cela reprends en partie l’idée de ne pas avoir l’auteur
comme seul et unique créateur et de plus, d’avoir des sources pouvant provenir de différents pays et
donc de différentes cultures.
En conséquence de ces avancées technologiques, il est aujourd’hui compliqué d’analyser
techniquement un phonogramme actuel, notamment par rapport à la provenance des sons, des
instruments, des techniques d’enregistrement et de mixage.
1.2 Les modes de création liés à Internet
Tout d’abord, un nouveau mode d’apprentissage s’est fait remarquer ces dernières années :
apprendre par le biais d’Internet. On trouve sur Internet beaucoup de vidéos sur la plateforme
Youtube sur l’apprentissage de la guitare, du piano ou de tutoriels concernant un logiciel. Il est donc
possible aujourd’hui d’apprendre à jouer d’un instrument ou la maîtrise d’un logiciel tout en restant
chez soi et à volonté. Il faudra cependant garder à l’esprit que ces cours ne sont pas personnalisé
pour l’élève et si ce dernier rencontre un problème, il devra s’adresser à la communauté d’un forum
de discussion ou d’un réseau social pour le résoudre.
Ainsi, c’est par cette culture d’apprendre seul, par le biais d’Internet, que ces quinze dernières
années ont été l’avènement des home-studio (le fait d’avoir un studio chez soi).
Sur les réseaux sociaux, on peut voir de plus en plus d’artistes faisant des directs (des lives) lors de
leur phase de création en studio. Le public de l’artiste peut alors interagir et donner son point de vue
ce qui aura alors une influence direct sur l’œuvre. Comme dit plus haut, l’artiste n’est alors plus le
seul créateur.
Cette proximité avec le public se fait d’autant plus qu’aujourd’hui de plus en plus d’artistes
deviennent indépendant avec Internet (voir page 31). Ils deviennent alors libres de créer à leur guise,
sans contrainte de délai de production, ce qui a également une influence sur la création et le résultat
de l’œuvre.
Le partage du piratage des logiciels de création musicale ou d’enregistrement rend possible la
création pour tous.
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
35 Johann Louisin – Mémoire de recherche
La principale technique de création qui s’est massivement développé avec Internet est le sampling
(l’échantillonnage) qui, comme expliqué plus haut, consiste à prélever un son ou une mélodie d’une
autre œuvre (ou de n’importe quel autre son enregistré) afin de créer un contenu véhiculant une
dimension artistique différente. Bien que le sampling date d’avant d’Internet, le réseau a largement
contribué à son développement.
2 Influence et interconnexion des artistes
Depuis les années 1990, de plus en plus d’artistes éloignés géographiquement communiquent par le
biais d’internet. Certaines collaboration peuvent alors se faire virtuellement, notamment dans le
domaine de la musique électronique, Les artistes se rassemblent de moins en moins en studio. Les
fichiers audio sont envoyés directement d’un artiste à l’autre, à l’autre bout du monde, hébergé sur
un site de stockage en ligne, comme la plate-forme « Wetransfer » par exemple. C’est à la fois du au
développement des home-studio (studio chez soi) et aux possibilités d’échange sur Internet. Cela
présente l’avantage d’être un gain de temps mais en contrepartie, l’expérience de la rencontre entre
plusieurs artistes n’opère pas.
La fin des années 1990 marquent également début d’un nouveau processus créatif ; une
réappropriation de créations déjà existantes. C’est à dire qu’il ne s’agit plus de créer à partir de rien
mais d’utiliser ce qu’il y déjà été fait pour composer une œuvre différente. Il n’y a plus de matières
premières, ce sont des matières transformées. C’est du à la surabondance de données sur Internet.
Cette surabondance pousse à aller en permanence chercher des nouvelles informations plutôt que
de se concentrer sur l’une d’elle. Ce qui fait donc l’identité des artistes aujourd’hui est leurs
influences, qu’ils mélangent pour ensuite proposer un contenu créatif.
On peut citer l’exemple de l’album « Untrue » (sorti 2007) du producteur britannique Burial, celui de
l’album « You've Come a Long Way, Baby » (sorti en 1998) du DJ anglais Fatboy Slim ou plus connu,
celui de l’album « Homework » (sorti en 1997) du groupe français Daft Punk. Ces trois exemples
basent leur contenu sur des échantillons, donc du contenu préexistant.
De plus, du fait de l’interconnexion des artistes et de leur musique, on assiste à une
déterritorialisation de la musique, c’est à dire une évolution ou il y a de moins en moins de genre
spécifique à un pays. De plus en plus de musique partagée sur Internet se mélange et se croise avec
des musiques de culture différente. Par exemple, un artiste jamaïcain peut donc plus facilement être
influencé par un artiste anglais (ou inversement) et ainsi de suite. On assiste à un mélange de genres
musicaux. Il est aujourd’hui difficile de définir la nationalité d’un morceau musical actuel seulement à
l’écoute.
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
36 Johann Louisin – Mémoire de recherche
3 Avantages et inconvénient d’Internet dans la création musicale
Grâce à la communauté d’Internet et au partage des connaissances que ce soit de la maîtrise d’un
logiciel, d’un instrument ou la fabrication d’un home studio, l’artiste est aujourd’hui en mesure de
gérer sa création seul.
De plus, en passant par le réseau pour diffuser sa musique en s’affranchissant d’une maison de
disque, l’artiste devient indépendant, il n’est plus obligé de tenir des délai ou de respecter un cahier
des charges fixé par un réalisateur artistique. Le résultat reflète alors plus la personnalité de l’artiste,
tant sur le fond que sur la forme.
Mais même si l’artiste peut bénéficier d’influences très variées sur Internet, la musique tend à
s’uniformiser. C’est à du à son interaction dans le monde. A l’avenir, la musique risque de devenir la
même sur la forme quel que soit son pays ou le genre musicale.
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
37 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Conclusion
En tentant de répondre à la question « Qu’est-ce qu’Internet a changé dans la façon d’écouter et de
créer de la musique ? », j’ai pu constater qu’il y avait aujourd’hui des nouveaux modes d’écoute lié à
Internet.
Tout d’abord, le grand public possède de moins en moins les œuvres qu’il écoute. C’est pour cela
qu’à partir du moment où le streaming a disposé d’une connexion suffisante pour fonctionner
correctement, il a totalement supplanté le téléchargement.
Le streaming permettant un gain de vitesse (plus besoin d’attendre un téléchargement ou de se
déplacer pour acheter de la musique), son public s’inscrit dans la même démarche en n’écoutant plus
d’album dans son intégralité mais seulement les morceaux de l’œuvre qui aura retenu son attention.
Ces morceaux seront alors mélangés dans l’ordre souhaité de l’utilisateur. L’album est donc amené à
devenir un format pour une minorité de personne et à disparaitre pour le grand public.
Cela amène à une conséquence, avec la surabondance du catalogue musical que contient Internet, la
musique devient une tâche en second plan pour le grand public. En effet, ce dernier prend
aujourd’hui rarement le temps de consacrer son attention à l’écoute musicale.
L’expérience d’écoute sur Internet, moins globale et intense sur le réseau, nous habitue à entendre
des fichiers compressés en données (bien qu’avec le temps, cet inconvénient devrait disparaître car
dans quelques années, la plupart des plateformes de streaming proposeront un contenu audio avec
un format compressé sans pertes).
Les chiffres de la vente musicale remontent en tout cas grâce aux abonnements que payent les
utilisateurs de plateformes de streaming.
J’ai également pu constater qu’une nouvelle forme de création, liée à Internet voyait le jour. Grâce
aux réseaux sociaux, le public a la possibilité d’interagir avec l’artiste, ce qui aura une influence sur le
résultat de la création. L’artiste n’est alors plus le seul et unique créateur.
Cela se démontre aussi avec toutes les influences que procure Internet. La création telle qu’on la
connait aujourd’hui ne se constitue plus à partir de rien, comme ce fut le cas avant les années 1990
mais à partir de matière déjà préexistantes. L’univers d’un artiste vient donc de ses influences.
Internet est un réseau en plein expansion que nous ne maitrisons pas encore. Je pense que nous
trouverons dans les années à venir un équilibre entre expérience artistique et moyen de diffusion,
comme le démontre le retour du disque vinyle.
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38 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Bibliographie
Liens Web :
http://www.zdnet.fr/actualites/chiffres-cles-le-marche-francais-de-la-musique-sur-internet-
39790982.htm (page consultée le 01 Juin 2017)
http://rhizomesonore.free.fr/contents/le-support-musical-a-l-heure-du-numerique.html Par Matthieu
Cordier (page consultée le 10 Mai 2017)
http://blog.formations-musique.com/ Par Gilles Rettel (page consultée le 10 Mai 2017)
https://www.internetsociety.org/fr/internet/qu%E2%80%99est-ce-que-
l%E2%80%99internet/histoire-de-l%E2%80%99internet (page consultée le 10 Juin 2017)
Ouvrages :
« MP3: trouvez, écoutez et partagez votre musique » par Thierry Thaureaux de Levare
« Digital magma: de l'utopie des rave parties à la génération MP3 » par Jean-Yves Leloup
Documents divers :
Cours de Gilles Rettel (Professeur de production sonore à ESRA Bretagne)
Cours de Julien Hénocq (Professeur de technologie des équipements sonore à ESRA Bretagne)
« L’économie de la production musicale » édition 2016 par le SNEP (Syndicat National de l’Edition
Phonographique)
« L’économie de la production musicale » édition 2015 par le SNEP (Syndicat National de l’Edition
Phonographique)
« Musique et Internet » dossier de 2001, par Gilles Rettel
« Rapports des jeunes à la musique à l’ère numérique » dossier de 2014, par Claire Hannecart
« L’industrie musicale : crise ou révolution ? Impact des nouveau modes de consommation de la
musique » Mémoire de recherche de Maxime Varloteaux, dans le cadre d’une formation de Master 1
Management
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
39 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Annexes
Annexe 1 : Répartition de l’accès à Internet dans le monde
Source : www.presseagence.f page consultée le 1er Juin 2017
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
40 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Annexe 2 : Un exemple d'arbre de Huffman, généré avec la phrase « this is an example of a huffman tree »
Annexe 3 : Comparaison des débits de compression de format MP3
Image extrait du site web https://fr.wikipedia.org/wiki/Codage_de_Huffman page consultée le 10 Juin
2017
Analyse spectral d’un fichier FLAC source : httpsopentrackers.orgwhatinterviewprep.comfrprepare-for-
the-interviewspectral-analysisindex.html page consultée le 15 Mai 2017
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
41 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Analyse spectral d’un fichier MP3 320 kbits/s source :
httpsopentrackers.orgwhatinterviewprep.comfrprepare-for-the-interviewspectral-analysisindex.html
page consultée le 15 Mai 2017
Analyse spectral d’un fichier MP3 192 kbits/s source :
httpsopentrackers.orgwhatinterviewprep.comfrprepare-for-the-interviewspectral-analysisindex.html
page consultée le 15 Mai 2017
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
42 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Analyse spectral d’un fichier MP3 128 kbits/s source :
httpsopentrackers.orgwhatinterviewprep.comfrprepare-for-the-interviewspectral-analysisindex.html
page consultée le 15 Mai 2017
ESRA Bretagne 2017 ISTS 3
43 Johann Louisin – Mémoire de recherche
Annexe 4 : Sondage sur le mode de consommation musical du grand public
J’ai réalisé sur le site web askabox.fr un sondage sous la forme d’un questionnaire, permettant
d’évaluer le monde de consommation du grand public en 2017.
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