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PENIBILITE AU
TRAVAIL
Guide pratique d’aide à l’évaluation
Pénibilité au Travail Guide pratique d’aide à l’évaluation
Avril 2016
S. Carlin,
A. Cognaut,
I. Esprit,
D. Pierre,
F. Tibidaz
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Dans un contexte d’allongement de la vie professionnelle, introduit par la loi
du 9 novembre 2010 et entraînant un vieillissement global de la population
active, l’amélioration des conditions de travail et la prise en compte de la
pénibilité au travail sont devenues des enjeux majeurs pour les entreprises.
La pénibilité est caractérisée par une exposition, au-delà de certains seuils, à
un ou plusieurs facteurs de risques professionnels susceptibles de laisser des
traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé (Article L.4161-1 du
Code du Travail). Charge désormais aux entreprises d’évaluer l’exposition de
leurs salariés à ces facteurs de pénibilité et, si nécessaire, de mettre en place
des mesures de prévention pour réduire cette pénibilité.
Le présent guide a ainsi pour principal objectif de fournir des outils pratiques
d’évaluation de l’exposition des salariés aux facteurs de pénibilité. Il propose
également des mesures de prévention à mettre en œuvre afin de diminuer le
risque ou l’exposition au risque.
Attention ! Ce document n’est pas exhaustif. De plus, la non éligibilité
des salariés aux facteurs de pénibilité ne signifie pas que ces risques
sont totalement absents au sein de l’entreprise. Par ailleurs, d’autres
risques, non pris en compte dans le cadre du dispositif relatif à la
pénibilité, peuvent exister. Ils doivent alors être évalués et recensés au
sein du document unique d’évaluation des risques professionnels
(risques psychosociaux, électriques, de chute, …).
SOMMAIRE
De quoi parle-t-on ? ............................................................................................................................................................ 5
Manutentions manuelles de charges................................................................................................................................... 9
Postures pénibles .............................................................................................................................................................. 11
Vibrations mécaniques ...................................................................................................................................................... 13
Agents Chimiques Dangereux (ACD)................................................................................................................................ 19
Activités exercées en milieu hyperbare ............................................................................................................................. 25
Bruit ................................................................................................................................................................................... 27
Températures extrêmes .................................................................................................................................................... 33
Travail de nuit .................................................................................................................................................................... 35
Travail en équipes successives alternantes ...................................................................................................................... 37
Travail répétitif ................................................................................................................................................................... 39
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Le concept de « pénibilité » au travail a été concrétisé
à la suite des débats sur la réforme des retraites.
Aujourd’hui plusieurs textes réglementent son
application et s’imposent à tout employeur quel que soit
l’effectif de l’entreprise. Ces dispositions impliquent de
nouvelles obligations pour l’employeur qui sont :
L’évaluation annuelle de l’exposition de chaque
travailleur en fonction des conditions de travail
habituelles du poste occupé ;
Le recensement, en annexe du document unique
d’évaluation des risques professionnels, des
données collectives d’exposition aux facteurs de
pénibilité ;
Le renforcement des mesures de prévention et de
protection collectives et individuelles ;
La déclaration des facteurs de pénibilité auxquels a
été exposé chaque salarié (au-delà des seuils).
Les textes législatifs applicables à la
pénibilité
La loi n°2010-1330 du 9 novembre 2010 portant
réforme des retraites a introduit un dispositif de
prévention de la pénibilité au travail dans une volonté
d’amélioration des conditions de travail. Ce dispositif a
pour objectif de permettre un départ anticipé à la
retraite lorsque le salarié concerné a effectué durant sa
carrière des travaux qu’il est possible de qualifier de
« pénibles ». Cette loi de 2010 a créé l’encadrement
juridique de la pénibilité.
La loi n°2014-40 du 20 Janvier 2014 garantissant
l’avenir et la justice des systèmes de retraites (Entrée
en vigueur le 1er janvier 2015) est venue modifier
l’applicabilité des dispositifs prévus par la loi de 2010 et
a créé de nouveaux outils de prévention de la
pénibilité. La pénibilité a fait l’objet d’un nouveau titre
au sein de la partie santé et sécurité du Code du
travail : Titre sixième relatif aux « dispositions
particulières à certains facteurs de risques
professionnels et à la pénibilité ».
La loi de 2014 imposait à l’employeur de mettre en
place la « fiche de prévention des expositions ». Cette
fiche consistait à répertorier des facteurs de risques (à
partir de certains seuils) pour chaque travailleur
exposé.
La loi n°2015-994 du 17 août 2015 relative au
dialogue social et à l'emploi dite « loi Rebsamen »
supprime cette « fiche de prévention des expositions ».
Elle instaure à la place : la déclaration de pénibilité.
Désormais l’employeur devra « déclarer de façon
dématérialisée » les facteurs de risques professionnels,
susceptibles de laisser des traces durables,
identifiables et irréversibles sur la santé, auxquels les
travailleurs sont exposés.
Cette déclaration des expositions devra être
effectuée par voie électronique par le biais de :
la Déclaration Automatisée des Données Sociales
(DADS) ;
et de la Déclaration Sociale Nominative (DSN).
Ces déclarations seront adressées aux caisses
d’assurance compétentes qui sont :
la Caisse d’assurance de retraite et de santé au
travail (CARSAT) ;
la Caisse d’assurance vieillesse des travailleurs
salariés (CNAVTS) ;
ou la Caisse générale de sécurité sociale ou à la
caisse de mutualité sociale agricole dont il relève.
A noter que pour les employés de la fonction publique,
ainsi que pour les employés affiliés à un régime spécial
de retraite comportant un dispositif spécifique de
reconnaissance et de compensation de la pénibilité,
l’établissement d’une fiche d’expositions aux facteurs
de pénibilité est maintenu. Cette fiche est remise au
salarié au terme de chaque année civile, ou le dernier
jour du mois suivant la date de fin de contrat le cas
échéant. L’employeur conserve cette fiche pendant cinq
ans après l’année à laquelle elle se rapporte.
DE QUOI PARLE-T-ON ?
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Au même titre que pour la fiche de prévention des
expositions, les informations contenues dans cette
déclaration restent strictement confidentielles et ne
peuvent pas être communiquées à un autre
employeur.
Les 10 facteurs de pénibilité
Dix Décrets entrés en vigueur le 1er janvier 2016 et
notamment ceux du 30 décembre 2015 (n°2015-1885
et n°2015-1888), sont intervenus dans la volonté de
simplifier le compte personnel de prévention de la
pénibilité en modifiant certains seuils et facteurs de
pénibilité.
Voici la liste des dix facteurs de risques professionnels
susceptibles de laisser des traces durables identifiables
et irréversibles sur la santé (prévus par le décret
n°2011-354 du 30 mars 2011) :
Au titre des contraintes physiques marquées :
1. Les manutentions manuelles de charges ;
2. Les postures pénibles ;
3. Les vibrations mécaniques ;
Au titre de l'environnement physique agressif :
4. Les agents chimiques dangereux, y compris les
poussières et les fumées ;
5. Les activités exercées en milieu hyperbare ;
6. Les températures extrêmes ;
7. Le bruit ;
Au titre de certains rythmes de travail :
8. Le travail de nuit ;
9. Le travail en équipes successives alternantes ;
10. Le travail répétitif.
Sur ces dix facteurs de pénibilité, quatre doivent être
pris en compte et évalués à partir du 1er janvier 2015
permettant ainsi l’acquisition de « points » au titre du
compte personnel de prévention de la pénibilité :
Les activités exercées en milieu hyperbare ;
Le travail de nuit ;
Le travail en équipes successives alternantes ;
Le travail répétitif.
Le décret n° 2015-1888 du 30 décembre 2015 reporte
la prise en compte des six derniers facteurs de risques
au 1er juillet 2016.
L’exposition à un facteur de pénibilité s’apprécie après
application des mesures de prévention et de protection
collective et individuelle. Si ces mesures suppriment le
risque ou maintiennent l’exposition de l’opérateur à un
niveau inférieur aux seuils fixées par la réglementation,
l’employeur n’a pas à effectuer de déclaration au titre
de la pénibilité.
Les Accords de branche et les
référentiels professionnels
Depuis la loi du 20 janvier 2014, un accord collectif
de branche étendu peut venir préciser et déterminer
l’exposition des salariés à des facteurs de risques
professionnels. Ces accords peuvent aller au-delà des
seuils prévus de manière réglementaire en prenant en
compte les postes occupés et les mesures de
prévention collectives ou individuelles appliquées.
Ces accords représentent des « modes d’emploi »
pouvant aider l’employeur dans l’évaluation des critères
de pénibilité au travail.
La loi du 17 août 2015 a précisé qu’à défaut d’accord
collectif de branche étendu, un référentiel
professionnel de branche homologué pouvait prévoir
ces « modes d’emploi » par postes, métiers ou
situations de travail exposés.
Le décret du 30 décembre 2015 fixe les modalités de
mise en place de ce référentiel de branche. Il est
notamment prévu que ledit référentiel ne peut être
établi que par une organisation professionnelle
représentative dans la branche concernée, dans la
limite de son champ d'activité. De plus, il ne peut être
établi qu'un seul référentiel pour chaque branche ou
pour chaque champ d'activité d'une branche.
Si l’employeur applique ces référentiels de branche
pour évaluer l’exposition des travailleurs aux facteurs
de risque, il sera présumé de bonne foi. Il ne pourra
dès lors être sanctionné par des pénalités ou des
majorations de retard.
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Les accords en faveur de la
prévention de la pénibilité
La loi du 20 janvier 2014 a également instauré
l’obligation, à partir du 1er janvier 2015, pour les
entreprises concernées, de négocier un accord ou
d’élaborer un plan d’action relatif à la prévention de
la pénibilité.
Sont concernées par cette obligation :
Les entreprises de droit privé ;
Les entreprises publiques et établissements publics
à caractère industriel et commercial ;
Les établissements publics à caractère administratif
lorsqu’ils emploient du personnel dans les
conditions du droit privé ;
dés lors que les deux conditions suivantes sont
remplies :
Ces entreprises ou établissements emploient au
moins 50 salariés ou appartiennent à un groupe
dont l’effectif total national comprend au moins 50
salariés ;
Et que ces entreprises ou établissements emploient
au moins 50 % de salariés exposés à un ou
plusieurs facteurs de pénibilité au-delà des seuils
définis (proportion minimale de salariés exposés au-
dessus des seuils de pénibilité abaisser à 25% à
compter du 1er janvier 2018).
Ces accords d’entreprise ou de groupe sont conclus
pour une durée maximale de trois ans.
Le Compte Personnel de Prévention
de la Pénibilité (C3P)
C’est la loi du 20 janvier 2014 qui a instauré le
Compte Personnel de Prévention de la Pénibilité dit
« C3P ». Chaque salarié exposé à certains risques
professionnels au-delà de certains seuils et après
application des mesures de prévention individuelle
ou bien collective peut obtenir l’acquisition de
« points » sur ce C3P à compter du 1er janvier 2015
(pour les 4 premiers facteurs), et sans effet rétroactif.
Ces points sont acquis jusqu’à leur liquidation ou
jusqu’à la retraite du salarié.
Ces points peuvent être utilisés pour acquérir certains
droits (article L.4162-4 du Code du travail) que sont :
La prise en charge de tout ou partie des frais d’une
action de formation professionnelle continue en
vue d’accéder à un emploi non exposé ou moins
exposé à des facteurs de pénibilité ;
Le financement du complément de rémunération en
cas de réduction de la durée de travail ;
Le financement d’une majoration de durée
d’assurance vieillesse et d’un départ en retraite
avant l’âge légal de départ en retraite de droit
commun.
Le C3P est géré, au niveau national, par la Caisse
nationale d’assurance vieillesse des travailleurs
salariés (CNAVTS) et, au niveau régional, par les
Caisses d’assurance retraite et de la santé au travail
(CARSAT). Ces Caisses sont habilitées à procéder à
des contrôles au niveau des expositions aux facteurs
de risques professionnels et peuvent vérifier les
déclarations effectuées.
Si elles estiment que des modifications doivent être
opérées, l’employeur comme le salarié en sont
informés.
Le financement du C3P
Les articles L.4162-17 et suivants du code du travail
prévoient les modalités de financement du C3P. « Il est
institué un fonds chargé du financement des droits liés
au compte personnel de prévention de la pénibilité. Ce
fonds est un établissement public de l'Etat ».
Ses recettes sont constituées par :
1. Une cotisation due par les employeurs au titre des
salariés qu'ils emploient.
Elle s’applique à tous les employeurs.
2. Une cotisation additionnelle due par les employeurs
ayant exposé au moins un de leurs salariés à la
pénibilité.
Elle ne concerne que les employeurs ayant
exposé au moins un de leurs salariés à la
pénibilité.
La loi du 20 janvier 2014, modifiée par la loi du 17
août 2015, ainsi que le décret du 9 octobre 2014,
prévoient des planchers minimaux et maximaux pour
ces deux cotisations.
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Les enjeux de la pénibilité
La prise en compte de la pénibilité au travail permet
ainsi de :
Préserver la santé des travailleurs en réduisant
les situations de travail dans lesquelles leur santé
peut être altérée sur le long terme et de ce fait, en
prévenant les risques d’accidents du travail et
d’apparition de maladies professionnelles ;
Maintenir les seniors dans l’emploi pour
conserver les compétences et les savoir-faire ;
Gagner en productivité en diminuant
l’absentéisme ;
Réduire les coûts directs liés aux accidents du
travail et maladies professionnelles ;
Aboutir à un meilleur climat social en entreprise ;
Prévoir les mécanismes de compensation.
Evaluer la pénibilité
Afin de vous aider dans l’évaluation de la pénibilité au
sein de votre entreprise, ce guide propose, pour
chaque facteur de risque :
Une définition succincte du facteur de pénibilité
concerné ;
Un rapide descriptif des effets potentiels sur la
santé ;
Un rappel des seuils réglementaires fixés par les
décrets du 09 octobre 2014 et du 30 décembre
2015 accompagné d’une explication si nécessaire ;
Des outils et méthodologies d’évaluation issus
d’organismes compétents en la matière (INRS,
CARSAT, Service de Santé au Travail,
Normes, …) ;
Une liste indicative de moyens de prévention
pouvant être mis en place pour diminuer l’exposition
des salariés à la pénibilité ;
Et, pour aller plus loin, un inventaire non exhaustif
de documents et ressources bibliographiques à
consulter.
De plus, votre médecin du travail, ainsi que les
membres techniques de l’équipe pluridisciplinaire
d’Ardennes Santé Travail, restent à votre disposition
pour répondre à vos interrogations et vous
accompagner dans l’évaluation de la pénibilité
(explications, animation/participation à des groupes de
travail, réalisation de mesures physiques si nécessaire
(dosimétries de bruit, mesures de vibrations, relevés de
température, mesures atmosphériques de
polluants, …)).
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Contexte
On entend par manutention manuelle, toute opération de transport ou de soutien d'une charge (dont le levage, la pose,
la poussée, la traction, le port ou le déplacement) qui exige l'effort physique d'un ou de plusieurs travailleurs
(Article R.4541-2 du Code du Travail).
Effets sur la santé
Pathologies lombaires (dos) ;
Pathologies articulaires (épaules, …) ;
Risque d’écrasement ;
…
Seuils d’exposition à la pénibilité (Décret n°2014-1159 du 09 octobre 2014)
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Lever ou porter Charge unitaire de
15 kilogrammes
600 heures par an Pousser ou tirer Charge unitaire de 250 kilogrammes
Déplacement du travailleur avec la charge ou prise de la charge au sol ou à hauteur située au-dessus des épaules
Charge unitaire de 10 kilogrammes
Cumul de manutentions de charges 7,5 tonnes cumulées par jour 120 jours par an
Moyens d’évaluation
1. Identifier les postes où :
des charges de plus de 10 kg sont manutentionnées manuellement ;
des charges de plus de 250 kg sont manipulées par l’intermédiaire d’un moyen de manutention non motorisé
(chariot à roulettes, transpalette, diable, …) ;
une cadence de production importante est demandée afin de calculer le tonnage quotidien.
2. Relever si les opérateurs doivent se déplacer avec les charges ainsi que les hauteurs de prise / dépose des charges.
3. Comparer ces données aux intensités minimales des seuils et évaluer leur durée annuelle.
Moyens de prévention
Privilégier les engins d’aide à la manutention mécanique (potence, palan, …) ;
Mettre à disposition des moyens de mise à hauteur (gerbeur à fourches réglables, table réglable en hauteur ou à
niveau constant, …) ;
Equiper les postes de moyens de manutention motorisés si les charges ont un poids supérieur à 250 kg (chariot
élévateur, transpalette électrique, …) ;
Réduire les poids manutentionnés (conditionnement des produits) ;
Prévoir un nouvel agencement des postes de travail pour éviter les déplacements avec manutention de charges ;
MANUTENTIONS MANUELLES DE
CHARGES
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Equiper les charges de moyens de préhension (poignées, ventouses, ..) ;
Réorganiser le travail pour diminuer le tonnage quotidien manutentionné ;
…
Pour en savoir plus
La prévention des risques liés aux manutentions manuelles et mécaniques – Les cahiers de prévention, CNRS, 2003
Manutention manuelle – Aide mémoire juridique, TJ 18, INRS, 2011
Méthode d’analyse de la charge physique de travail, ED 6161, INRS, 2014
Méthode d’analyse des manutentions dans les activités de chantier et du BTP, ED 917, INRS, 2003
Norme AFNOR NF X35-109 Manutention manuelle de charge pour soulever, déplacer et pousser/tirer, 2009
www.preventionpenibilite.fr.
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Santé au travail », Rubrique « Prévention des risques », Dossier « Autres
dangers et risques – Manutention manuelle de charges »
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Contexte
L’article D.4121-5 du Code du Travail définit les postures pénibles comme des « positions forcées des articulations ». Il
s’agit en général de postures avec amplitude articulaire contraignante (bras au-dessus de la ligne des épaules, …) ou
maintien de position articulaire durant de longues périodes ou de manière répétée (dos penché en avant, position
accroupie,…).
Effets sur la santé
Pathologies lombaires (dos) ;
Pathologies articulaires (épaules, …) ;
Pathologies du genou (hygroma, lésions du ménisque) ;
…
Seuils d’exposition à la pénibilité (Décret n°2014-1159 du 09 octobre 2014)
Action ou situation Durée minimale
Maintien des bras en l’air à une hauteur située au-dessus des épaules, ou positions accroupies ou à genoux ou positions du torse en torsion à 30 degrés ou positions du torse
fléchi à 45 degrés 900 heures par an
Moyens d’évaluation
1. Identifier les postes de travail où les opérateurs adoptent l’une, ou plusieurs, des postures suivantes :
2. Evaluer leur durée annuelle.
Moyens de prévention
Utiliser du matériel adapté pour éviter les contraintes articulaires extrêmes (manches télescopiques, transpalette
avec fourches réglables en hauteur, plates-formes individuelles roulantes (PIR), …) ;
Mettre en place des postes de travail permettant l’adoption de postures confortables (plan de travail à hauteur
d’homme, aménagement du poste permettant d’éviter les torsions du tronc, …) ;
Alterner les tâches de travail pénibles pour réduire les contraintes physiologiques ;
Faire des pauses régulières ;
Former les salariés (PRAP : Prévention des Risques liés à l’Activités Physiques) ;
Maintien des bras en
l’air à une hauteur
située au-dessus des
épaules
Position à genoux Position accroupie Position du torse
fléchi à 45°
Position du torse
en torsion à 30°
POSTURES PENIBLES
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Utiliser des équipements de protection individuelle adaptés qui ne gênent pas les salariés (genouillères par
exemple) ;
…
Pour en savoir plus
Méthode de prévention des troubles musculo-squelettiques du membre supérieur et outils simples – Dossier
médicotechnique, TC 78, INRS, 2000
Norme NF EN ISO 11226 – Ergonomie, Evaluation des postures de travail statiques, 2011
Norme NF EN ISO 14738 – Sécurité des machines, Prescriptions anthropométriques relatives à la conception des
postes de travail sur les machines, 2008
www.preventionpenibilite.fr
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Santé au travail », Rubrique « Prévention des risques », Dossier « Troubles
musculo-squelettiques (TMS) »
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Contexte
Pour caractériser ce risque, il faut en combiner l’intensité et la durée. Deux types de vibration sont à prendre en compte :
Les vibrations transmises aux mains et aux bras par des machines portatives, rotatives ou percutantes (meuleuses,
tronçonneuse, …), guidées à la main (plaques vibrantes, …) ou par des pièces travaillées tenues à la main ;
Les vibrations transmises à l’ensemble du corps par les machines mobiles (chariots de manutention, engins de
chantier, matériels agricoles, …) et certaines machines industrielles fixes (tables vibrantes).
Effets sur la santé
Douleurs rachidiennes ;
Aggravation de pathologies lombaires (hernies discales, …) ;
Troubles musculo-squelettiques (tendinites, …) ;
Troubles circulatoires (Syndrome de Raynaud, …) ;
Inconfort ;
…
Seuils d’exposition à la pénibilité (Décret n°2014-1159 du 09 octobre 2014)
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Vibrations transmises aux mains et aux bras Valeur d'exposition rapportée à une période de référence de 8 heures
de 2,5 m/s2 450 heures par an
Vibrations transmises à l'ensemble du corps Valeur d'exposition rapportée à une période de référence de 8 heures
de 0,5 m/s2
A noter que le dépassement de ces seuils entraîne la mise en place d’actions spécifiques d’après la réglementation
relative à la prévention des risques d’exposition aux vibrations mécaniques. Celle-ci prévoit également des valeurs
limites d’exposition journalière ne devant jamais être dépassées (Cf. Décret n° 2005-746 du 4 juillet 2005 et son arrêté
d’application du 6 juillet 2005).
Moyens d’évaluation
En premier lieu, il convient de s’appuyer sur l’évaluation et, si nécessaire, sur le mesurage des niveaux de vibrations
mécaniques auxquels les travailleurs sont exposés, prévue à l’article R.4444-1 du Code du Travail, qui doivent être
renouvelés à intervalles appropriés.
1. Identifier les postes de travail ainsi que les engins/machines utilisés (engins de chantier, chariot élévateur,
plateformes vibrantes, perforateurs, meuleuses, …).
2. Estimer l’exposition vibratoire quotidienne (A(8)) qui dépend à la fois du niveau d’émission des vibrations de
l’engin/outil et de la durée réelle d’exposition de l’opérateur aux vibrations.
La plupart du temps, il n’est pas nécessaire de mesurer directement les amplitudes des vibrations. Différents outils et
méthodologies simplifiées proposées par l’INRS ou les CARSAT peuvent alors être utilisés.
VIBRATIONS MECANIQUES
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Vibrations transmises aux mains et aux bras
La CARSAT Midi-Pyrénées propose un Outil Simplifié d’Evaluation du risque Vibratoire Main-Bras (OSEV mb)
disponible gratuitement sur leur site internet (www.carsat-mp.fr, Onglet « Entreprises », Rubriques « Documentation
– Nos outils », Dossier « Vibrations »). Il permet d’évaluer rapidement pour un opérateur les risques liés aux
vibrations transmises par le manche d’une ou plusieurs machines portatives utilisées dans une même journée.
Exemple d’évaluation réalisée à partir de l’outil OSEV mb
A titre informatif, les niveaux vibratoires de certains outils
portatifs sont présentés sur la figure ci-contre.
Depuis la Directive Machine (Directive 98/37/EC), le niveau
vibratoire des outils portatifs doit également être indiqué par le
fabricant dans la notice d’instruction de l’outil.
Exemples de valeurs vibratoires (accélérations) pour
certains outils portatifs (INRS)
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Vibrations transmises au corps entier
Outil 1 : La CARSAT Midi-Pyrénées propose également un Outil Simplifié d’Evaluation du risque Vibratoire
applicable au corps entier (OSEV) disponible gratuitement sur leur site internet ((www.carsat-mp.fr, Onglet
« Entreprises », Rubriques « Documentation – Nos outils », Dossier « Vibrations »). Il permet d’estimer l’exposition
vibratoire journalière (A(8)) d’un conducteur d’engin et ceci même s’il conduit plusieurs véhicules dans la même
journée.
Outil 2 : Il est également possible d’estimer l’exposition vibratoire journalière (A(8)) en utilisant la méthode simplifiée
de l’INRS expliquée ci-dessous :
Relever les niveaux de vibration (accélération) générés par les engins soit en se référant aux valeurs déclarées
par les fabricants au sein des notices d’instruction soit en utilisant les tables de l’INRS proposées ci-dessous.
Exemple : La valeur moyenne d’accélération équivalente d’un chariot
élévateur à fourches en porte-à-faux est de 0,8 m/s2 en déplacement. Si ce
chariot est utilisé à l’extérieur sur une route présentant des irrégularités et que
le siège est mal suspendu ou non réglé, il est probable que la valeur de
l’accélération équivalente soit proche de 1 m/s2. Par contre, si ce véhicule
roule en intérieur, sur un sol lisse et est équipé avec un siège adapté et
correctement réglé, la valeur vibratoire sera certainement inférieure à
0,6 m/s2.
Exemples de valeurs vibratoires (accélérations équivalentes) pour des engins de chantier, de transport et de manutention
courants (ED 6018, INRS)
Déterminer, pour chaque engin, les durées réelles d’exposition de l’opérateur en ne prenant en compte que les
périodes pendant lesquelles l’opérateur est soumis aux vibrations (engin en déplacement) et en excluant les
phases non vibrantes (phases d’attente moteur en route, pauses, …).
Chargeuse pelleteuse
Compacteur monobille
Compacteur tandem
Bouteur
Tombereau rigide
Tombereau articulé
Pelle sur roues
Pelle < 25t
Pelle > 25t
Décapeuse
Niveleuse
Chargeuse sur pneus
Accélération aeq (m/s2)
Chariot gerbeur
Tracteur
Transpalette
Tracteur forestier
Débusqueuse
Tracteur agricole
Bus
Tracteur routier
Camion porteur
Chariot à fourches en porte à faux
Chariot à poste de conduite élevable
Accélération aeq (m/s2)
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Pour chaque engin, déterminer à l’aide du tableau ci-dessous le nombre de « points d’exposition »
correspondant au couple « Accélération/durée ». Attention, ce tableau n’est pas réglementaire, il s’agit d’une
aide permettant une approche simplifiée de la pénibilité liée aux vibrations.
Tableau utilisé pour estimer l’exposition journalière A(8) (ED 6018, INRS)
Additionner les scores obtenus pour l’ensemble des engins. Si la somme est supérieure ou égale à 100,
l’opérateur est concerné par ce facteur de pénibilité.
A noter que si la somme est supérieure ou égale à 520, d’autres textes réglementaires relatifs aux risques liés à
l’exposition des salariés aux vibrations prévoient la mise en œuvre d’actions immédiates pour ramener
l’exposition des opérateurs à un niveau vibratoire plus faible.
Exemple :
Un chauffeur-livreur passe chaque jour 2h à charger son camion avec un chariot à fourches puis conduit
pendant 4h pour apporter sa livraison.
- Niveaux de vibration du chariot élévateur : 0,8 m/s2 - Niveaux de vibration du camion : 0,5 m/s2
- Durée d’exposition : 2h - Durée d’exposition : 4h
- Nombre de points d’exposition : 64 - Nombre de points d’exposition : 50
- Somme des points d’exposition : 64 + 50 = 114
- L’opérateur est concerné par le facteur de pénibilité relatif aux vibrations.
1 25 50 100 150 200 250
0,9 20 41 81 122 162 203
0,8 16 32 64 96 128 160
0,7 12 25 49 74 98 123
0,6 9 18 36 54 72 90
0,5 6 13 25 38 50 63
0,4 4 5 16 24 32 40
0,5 1 2 3 4 5
1 25 50 100 150 200 250
0,9 20 41 81 122 162 203
0,8 16 32 64 96 128 160
0,7 12 25 49 74 98 123
0,6 9 18 36 54 72 90
0,5 6 13 25 38 50 63
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Remarque : En cas d’impossibilité d’estimer (manque de données) ou en cas de doute sur un résultat, vous pouvez
faire appel à votre service de santé au travail ou à un organisme agréé pour effectuer une mesure plus précise
correspondant à la réalité du terrain (utilisation d’appareils de mesure de vibration).
Moyens de prévention
La valeur d’exposition étant fonction de l’amplitude de la vibration et de la durée de l’exposition, il est souhaitable d’agir
simultanément sur ces deux paramètres.
Bien choisir les machines en fonction de la tâche à effectuer ou du terrain pour les engins mobiles et des conditions
de travail ;
A l’achat, vérifier la valeur vibratoire déclarée par le fabricant dans la notice technique et sélectionner les machines
les moins vibrantes dans leur catégorie ;
Entretenir le matériel et former les opérateurs sur les méthodes de travail à appliquer ;
Réduire autant que possible les irrégularités des surfaces sur lesquelles se déplacent les véhicules mobiles et veiller
aux vitesses de déplacement ;
Réduire l’effet de transmission des vibrations résiduelles (siège ou poignée anti vibratile) ;
Réduire les temps d’exposition en agissant sur l’organisation du travail (rotation des opérateurs aux postes les plus
exposés) ;
Informer le conducteur pour qu’il puisse exploiter tous les réglages prévus (siège, …) et appliquer les consignes de
maintenance (pression des pneus, …) ;
Réduire les cofacteurs (réduire les efforts, protéger du froid, …) ;
…
Pour en savoir plus
Conducteur d’engins mobiles. Vibrations, plein le dos, ED 864, INRS, 2001
Guide des bonnes pratiques en matière de vibrations globales du corps, Commission Européenne, 2006
Guides des bonnes pratiques en matière de vibrations mains-bras, Commission Européenne, 2006
Les sièges à suspension pour chariots élévateurs – Fiche pratique de sécurité, ED 42, INRS 2010
Réduction des vibrations au poste de conduite des engins de chantier, ED 6130, INRS, 2012
Syndrome des vibrations. La main et le bras en danger, ED 6204, INRS, 2015
Vibrations et mal de dos, ED 6018, INRS, 2008
www.inrs.fr/risques/vibrations/ce-qu-il-faut-retenir
www.preventionpenibilite.fr
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Santé au travail », Rubrique « Prévention des risques », Dossier « Autres
dangers et risques – Vibrations mécaniques »
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Contexte
Du simple produit ménager aux fumées et vapeurs issues d’un procédé, sous forme gazeuse, liquide ou solide, les
Agents Chimiques Dangereux (ACD) sont multiples et présents dans de nombreux secteurs d’activités.
D’un point de vue réglementaire, sont considérés comme ACD (Art. R.4412-3, R.4411-6, R.4412-60 du Code du
Travail) :
1. toute substance ou tout mélange étiqueté comme dangereux pour la santé et la sécurité des travailleurs, ainsi que
pour l’environnement selon le règlement CE n°1272/2008 dit règlement « CLP » ;
Nouveaux pictogrammes de danger introduit par le règlement CE n° 1272/2008 dit Règlement CLP
En vigueur depuis le 1er juin 2015 (sauf dérogations)
2. toute substance, tout mélange ou toute émission issue
d’un procédé (fumées, vapeurs, poussières, aérosols,
…) défini comme cancérigène, mutagène ou toxique
pour la reproduction selon ce même règlement ;
3. toute substance, tout mélange ou toute émission qui,
bien que non étiqueté dangereux selon les critères de
classification en vigueur, peut présenter un risque
pour la santé et la sécurité des travailleurs :
Agents chimiques classés cancérigènes par les
experts internationaux du CIRC (Centre
International de Recherche sur le cancer) ;
Agents chimiques concernés par un tableau de
maladies professionnelles du régime général ou du
régime agricole de la Sécurité Sociale ;
…
4. toute substance, tout mélange ou toute émission
possédant une valeur limite d’exposition
professionnelle (VLEP) prévue par décret.
Quelques exemples d’ACD : acide chlorhydrique, acétone,
ciment, peinture, détergents, huiles, poussières de bois, fumées de soudage, gaz d’échappement, silice cristalline,
déchets chimiques, …
DANGER POUR
L’ENVIRONNEMENT DANGER POUR LA SANTE DANGER PHYSIQUE
Explosif Sous pression Comburant Inflammable Corrosif Très dangereux
pour la santé
Toxique ou mortel
Dangereux pour la santé
et la couche d’ozone
Dangereux pour l’environnement
AGENTS CHIMIQUES
DANGEREUX (ACD)
Repérer les agents chimiques CMR (Cancérigène,
Mutagène et toxique pour la Reproduction)
Catégories réglementaires (Règlement
CE n°1272/2008 dit règlement CLP) :
Catégorie 1A : Effets CMR avérés pour
l’homme
Catégorie 1B : Effets CMR présumés pour
l’homme (données probantes chez
l’animal)
Catégorie 2 : Effets suspectés pour
l’homme (données insuffisantes)
Classification du Centre International de
Recherche sur le Cancer (CIRC) :
Groupe 1 : Agent cancérigène pour
l’homme
Groupe 2A : Agent probablement
cancérigène pour l’homme
Groupe 2B : Agent peut être cancérigène
pour l’homme
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Effets sur la santé
Les ACD peuvent provoquer des effets plus ou moins graves sur la santé soit en cas de contact avec la peau, soit par
inhalation ou par ingestion. Ces effets peuvent être :
Immédiats, survenant quelques secondes à quelques heures après l’exposition : irritations, brûlures chimiques,
nausées, vomissements, gênes respiratoires, maux de tête, vertiges, pertes de connaissance, …;
Différés, apparaissant quelques jours à plusieurs années après une exposition de plus ou moins longue durée ou
répétée : atteintes profondes de l’organisme pouvant être très variées (atteintes rénales, hépatiques, neurologiques,
développement d’allergies, de cancers, …).
Seuils d’exposition à la pénibilité (Décret n°2014-1159 du 09 octobre 2014, arrêtés
du 30 décembre 2015)
Afin de déterminer si un salarié est concerné ou non par le facteur de pénibilité, il est nécessaire de procéder par étape :
1. 1ère étape : Lister les ACD utilisés, produits ou émis sur les postes de travail et se procurer les fiches de données de
sécurité (FDS) des produits commercialisés (disponible sur simple demande auprès des fournisseurs).
2. 2ème étape : Identifier les ACD concernés par la pénibilité :
Concernant les produits possédant un étiquetage réglementaire (produits commercialisés), repérer les ACD
concernés par la pénibilité en recherchant sur l’étiquette et/ou sur la FDS les mentions de dangers suivantes :
H317 : Peut provoquer une allergie cutanée
H334 : Peut provoquer des symptômes
allergiques ou d'asthme ou des difficultés
respiratoires par inhalation
H340 : Peut induire des anomalies génétiques
H341 : Susceptible d'induire des anomalies
génétiques
H350 : Peut provoquer le cancer
H350i : Peut provoquer le cancer par
inhalation
H351 : Susceptible de provoquer le cancer
H360 : Peut nuire à la fertilité ou au fœtus
H360D : Peut nuire au fœtus
H360Df : Peut nuire au fœtus. Susceptible de
nuire à la fertilité
H360FD : Peut nuire à la fertilité. Peut nuire au
fœtus.
H360Fd : Peut nuire à la fertilité. Susceptible de nuire
au fœtus
H361 : Susceptible de nuire à la fertilité ou au fœtus
H361d : Susceptible de nuire au fœtus
H361f : Susceptible de nuire à la fertilité
H361fd : Susceptible de nuire à la fertilité. Susceptible
de nuire au fœtus
H362 : Peut être nocif pour les bébés nourris au lait
maternel
H370 : Risque avéré d'effets graves pour les organes
H371 : Risque présumé d'effets graves pour les
organes
H372 : Risque avéré d'effets graves pour les organes à
la suite d'expositions répétées ou d'une exposition
prolongée
H373 : Risque présumé d'effets graves pour les
organes à la suite d'expositions répétées ou d'une
exposition prolongée
Concernant les ACD émis durant ou générés par le procédé (poussières, vapeurs, fumées, …), il est
nécessaire de faire quelques recherches bibliographiques afin de savoir s’ils présentent des risques pour la
santé des opérateurs.
Il est notamment possible de consulter :
Les fiches toxicologiques et les différentes publications de l’INRS (www.inrs.fr) ;
La liste des substances chimiques et procédés évalués par le Centre International de Recherche sur le
Cancer (CIRC) d’un point de vue de leur cancérogénicité (http://monographs.iarc.fr/FR/Classification/).
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3. 3ème étape : Rassembler les éventuelles informations déjà disponibles au sein de l’entreprise concernant le risque
chimique :
Résultats de l’évaluation du risque chimique prévue aux articles R.4412-5 et R.4412-61 du Code du Travail ;
Résultats de contrôle des Valeurs Limites d’Exposition Professionnelle prévu à l’article R.4412-76 du Code du
Travail.
Il est conseillé de disposer d’une évaluation du risque chimique récente afin d’apprécier au mieux la pénibilité liée
aux ACD. Pour se faire, plusieurs outils informatiques gratuits peuvent être utilisés :
SEIRICH (www.seirich.fr) ;
COLIBRISK (www.risquechimiquepaysdelaloire.org) ;
OiRA (www.inrs.fr/metiers/oira-outil-tpe.html) ;
…
4. 4ème étape : Identifier les situations devant faire l’objet d’une évaluation dans le cadre de la pénibilité selon le
logigramme suivant :
Identification des situations devant être évaluées dans le cadre de la pénibilité
* Eviter les risques, évaluer les risques, combattre les risques à la source, adapter le travail à l’homme, remplacer ce qui est
dangereux par ce qui l’est moins, planifier la prévention, donner la priorité aux mesures de protection collectives, donner les
instructions appropriées aux salariés (Art. L.4121-2 du Code du Travail)
L’ACD utilisé ou produit est étiqueté allergisant, cancérigène, mutagène, toxique pour la
reproduction ou l’enfant à naître, très toxique pour la santé ou reconnu comme tel selon les
connaissances scientifiques actuelles (Cf. mentions de danger listées à l’étape 2) ?
Prérequis : Evaluation du risque chimique L’évaluation des risques conclue-t-elle à un risque faible ? Les mesures de prévention prises en application des principes généraux de prévention* sont-elles suffisantes pour réduire ce risque et/ou le maintenir à ce niveau ?
Prérequis : Evaluation du risque chimique L’évaluation des risques révèle un risque : les mesures et moyens de protection mis en place permettent-ils de supprimer ou de réduire au minimum le risque d’exposition (aspirations efficaces aux postes de travail, équipements de protection individuelle adaptés, … ?
Prérequis : Contrôle des valeurs limites d’exposition professionnelle L’agent chimique possède-t-il une VLEP règlementaire ?
Le contrôle réglementaire a-t-il révéler une valeur ≤ 30% de la VLEP (en tenant compte d’un éventuel équipement de protection respiratoire) ?
La durée d’exposition du salarié est-elle ≤ 150 h/an ?
Passer à l’étape 5
Non concerné
par ce facteur de pénibilité (Ne pas passer à l’étape 5)
Non
Non
Non
Non
Non
Oui
Oui
Non
Oui
Oui
Oui
Oui
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5. 5ème étape : Evaluer l’exposition des opérateurs par voie cutanée et par voie respiratoire. A noter que l’exposition
aux ACD par voie digestive, considérée comme marginale, n’est pas prise en compte par la réglementation.
Evaluation en prenant en compte la voie cutanée :
Identifier la partie et la surface du corps exposée à l’ACD (surface équivalente aux mains, aux bras ou
supérieure (torse ou jambes)) ;
Identifier la durée de l’exposition (> 150 h/an, > 300 h/an, > 450 h/an) ;
Utiliser la grille d’évaluation ci-dessous :
Durée d’exposition
> 150 h/an > 300 h/an > 450 h/an
Surface du corps
exposée
Equivalente aux mains Non pénible Non pénible Pénible
Equivalente aux bras Non pénible Pénible Pénible
Supérieure Pénible Pénible Pénible
Evaluation de la pénibilité vis-à-vis de la voie cutanée
Evaluation en prenant en compte la voie respiratoire
Caractériser la volatilité de l’agent chimique :
- Pour un ACD solide :
Type d’ACD Volatilité
Poudre fine, formation de poussières restant en suspension Très volatil
Poudre constituée de grains, formation de poussières se déposant rapidement Volatil
Pastilles, granulés, écailles peu friables, peu de poussières émises Peu / Pas volatil
Détermination de la volatilité d’un solide
- Pour un ACD fluide (liquides, gaz, fumées ou aérosols) :
La volatilité est déterminée en fonction du point d’ébullition (disponible dans la FDS) et de la
température d’utilisation selon le graphique ci-dessous :
Détermination de la volatilité d’un fluide
Relever le type de procédé d’utilisation ou de fabrication :
- Dispersif (source d’émission importante de type ponçage, peinture au pistolet, …)
- ou Ouvert (source d’émission modérée de type malaxeurs ouverts, bains non couverts, …)
Relever les mesures de protection collective (MPC) et/ou individuelle (MPI) mises en place :
- Situation 1 : MPI/MPC présents mais insuffisants pour supprimer ou réduire au minimum le risque
- Situation 2 : Autres situations (absence de MPI/MPC, MPI/MPC non adaptés, …)
Identifier la durée de l’exposition (> 150 h/an, > 300 h/an, > 450 h/an)
Très volatil
Volatil
Peu/pas volatil
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Croiser toutes ces données sur la grille d’évaluation ci-dessous :
Volatilité de l’ACD
Procédé d’utilisation ou de fabrication
EPI/EPC Durée d’exposition
> 150 h/an > 300 h/an > 450 h/an
Très volatil
Dispersif Situation 1 Pénible Pénible Pénible
Situation 2 Pénible Pénible Pénible
Ouvert Situation 1 Non pénible Pénible Pénible
Situation 2 Pénible Pénible Pénible
Volatil
Dispersif Situation 1 Non pénible Pénible Pénible
Situation 2 Pénible Pénible Pénible
Ouvert Situation 1 Non pénible Pénible Pénible
Situation 2 Pénible Pénible Pénible
Peu/pas volatil
Dispersif Situation 1 Non pénible Non pénible Pénible
Situation 2 Pénible Pénible Pénible
Ouvert Situation 1 Non pénible Non pénible Non pénible
Situation 2 Non pénible Pénible Pénible
Evaluation de la pénibilité vis-à-vis de la voie cutanée
Démarche de prévention
Supprimer ou substituer les produits et procédés dangereux (Consulter les fiches d’aide à la substitution des CMR
de l’INRS (FAS disponibles sur www.inrs.fr) et de l’ANSES (www.substitution-cmr.fr));
Isoler des activités à risque/fortement émissives en ACD ;
Mettre en place un inventaire des produits chimiques utilisés et stockés dans l’entreprise tout en répertoriant les
fiches de données de sécurité afin de les étudier et de les transmettre au médecin du travail ;
Optimiser les quantités de produits aux postes de travail ;
Mettre en place des aspirations à la source des vapeurs, fumées, poussières et d’une ventilation correcte des locaux
et contrôle périodique de leur efficacité ;
Stocker en toute sécurité des produits chimiques (respecter les incompatibilités de stockage, dédier un local
spécifique, mettre en place des moyens de rétention, …) ;
Etudier l’évacuation et l’élimination des déchets chimiques (poubelles spécifiques, filière d’élimination, …) ;
Mettre à disposition des équipements de protection individuelle certifiés CE et adaptés au risque (gants, lunettes,
masque, tablier, …) ;
Faire respecter les règles d’hygiène : lavage des mains, interdiction de boire, manger ou fumer sur le poste de
travail, utilisation de vêtements dédiés au travail, …
Former et informer les salariés aux risques chimiques (lecture des étiquettes, dangers encourus, hygiène au poste
de travail, port et entretien des équipements de protection individuelle, …)
…
Pour en savoir plus :
Apprenez à décrypter les nouveaux pictogrammes de danger, ED 4406, INRS, 2012
Guide pratique d’évaluation et de prévention du risque chimique en entreprise, Fédération régionale des services de
santé au travail interentreprises de la région Pays de la Loire, 2013
La fiche de données de sécurité, ED 954, INRS, 2012
Le stockage des produits chimiques, Ardennes Santé Travail
Méthodologie d’évaluation simplifiée du risque chimique, Note documentaire 2233, INRS, 2005
Travailler avec les produits chimiques, pensez prévention des risques, ED 6150, INRS, 2013
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Valeurs limites d’exposition professionnelle aux agents chimiques en France, ED 984, INRS, 2012
www.preventionpenibilite.fr
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Santé au travail », Rubrique « Prévention des risques », Dossier « Autres
dangers et risques – Agents chimiques dangereux » et « Autres dangers et risques – Risque chimique (substitution
des CMR) »
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Contexte
Un milieu hyperbare est un milieu où la pression est supérieure à la pression atmosphérique.
Est ainsi considéré comme travail en milieu hyperbare toute activité professionnelle effectuée dans un environnement où
la pression relative est supérieure à 100 hectopascals, avec ou sans immersion (Article R.4461-1 du Code du travail).
Ces conditions peuvent se rencontrer, par exemple, dans certains travaux publics sous-marins, des travaux pétroliers, le
percement de tunnels, le travail en caisson hyperbare, …
Effets sur la santé :
Barotraumatismes par surpression aux niveaux des poumons, des oreilles, des sinus, du tube digestif, … ;
Surdité ;
Vertiges ;
Ostéonécrose des articulations (hanche, genou, épaule, coude) ;
…
Seuils d’exposition à la pénibilité (Décret n°2014-1159 du 09 octobre 2014)
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Interventions ou travaux 1200 hectopascals 60 interventions ou travaux par an
A noter que ces seuils sont à prendre en compte après application des mesures de protection.
Moyens d’évaluation
L’évaluation des risques doit être faite selon les recommandations décrites dans le décret n°2011-45 du 11 janvier 2011
relatif à la protection des travailleurs intervenant en milieu hyperbare. Il est notamment nécessaire de déterminer le
niveau, le type et la durée d’exposition au risque hyperbare des travailleurs, en prenant également en compte les autres
risques liés aux interventions et leurs interactions avec le risque hyperbare. Les conditions d’exercice (température de
l’eau, stabilité pendant le travail, temps de travail, palier de décompression) doivent également être prises en compte.
Moyens de prévention
Former les salariés préalablement à la prise de poste impliquant un travail en milieu hyperbare et organiser le
maintien des connaissances et des compétences ;
Respecter les tables de plongée qui indiquent les temps à prendre à chaque palier de décompression ;
Respecter les règles techniques relatives notamment aux gaz et mélanges gazeux respiratoires ;
Assurer une veille technique sur le matériel et mettre en œuvre les techniques les plus performantes pour faciliter le
travail ;
Déterminer une durée maximale de travail en plongée en fonction des conditions d’exercice telles que le courants, la
houle, la température de l’eau, le poids des outils, la présence de vibration, …
Suivre et exploiter les accidents pour conduire à des améliorations ;
…
ACTIVITES EXERCEES EN MILIEU
HYPERBARE
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Pour en savoir plus
Décret n°2011-45 du 11 janvier 2011 relatif à la protection des salariés en milieu hyperbare
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Santé au travail », Rubrique « Prévention des risques », Dossier « Autres
dangers et risques – Activités en milieu hyperbare »
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Contexte
Le bruit est un son pouvant produire une sensation désagréable et pouvant être dangereux à partir d’une certaine limite.
Deux seuils sont à retenir :
Le niveau minimal d’exposition au bruit : c’est le niveau de bruit que reçoit le salarié sur une journée de travail,
rapporté sur une durée de 8 heures ;
Le niveau de pression acoustique de crête : c’est le niveau de bruit maximal instantané. Cela correspond à des bruits
impulsionnels.
Effets sur la santé
Effets sur l’audition : fatigue auditive et temporaire (qui disparaît après une période de repos) pouvant évoluer vers
une surdité définitive et incurable ;
Effets sur l’organisme : anxiété, stress, perturbation du sommeil et troubles cardio-vasculaires ;
Effets sur le travail : risque d’accident du travail en exerçant un effet de masque sur les signaux d’alerte, en
perturbant la communication verbale et en détournant l’attention.
Seuils d’exposition à la pénibilité (Décrets n°2014-1159 du 09 octobre 2014 et
n°2015-1888 du 30 décembre 2015)
Action ou situation Durée minimale
Niveau d’exposition au bruit rapporté à une période de référence de 8 heures d’au moins 81 dB(A)
600 heures par an
Exposition à un niveau de pression acoustique de crête au moins égal à 135 dB(C) 120 fois par an
A noter que ces seuils sont appréciés après application des mesures de protections individuelles.
Pour rappel, la réglementation relative à la prévention des risques d’exposition au bruit prévoit d’autres seuils, dont des
valeurs limites d’exposition journalière, entraînant notamment le port obligatoire de protection individuelle contre le bruit
(Article R4431-1 et suivants du Code du Travail).
Moyens d’évaluation
En premier lieu, il convient de s’appuyer sur l’évaluation des niveaux de bruit prévue à l’article R.4433-2 du Code du
Travail qui doit être renouvelée au moins tous les 5 ans. Le cas échéant, procéder de la façon suivante :
1. Identifier les postes de travail les plus exposés, ainsi que les équipements les plus bruyants :
Se référer aux notices d’instructions et/ou d’utilisation des machines et des outils.
Estimer le niveau sonore par des tests de communication : Tenter de communiquer avec un collègue situé à
1 mètre : s’il faut élever la voix, c’est qu’il est élevé. Recommencer à 2 mètres de distance : s’il faut crier, c’est
que le niveau est supérieur à 85 dB(A).
BRUIT
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2. Estimer le niveau d’exposition au bruit :
Il est possible d’estimer l’exposition sonore journalière (Lex, 8h) en utilisant la méthode d’évaluation simplifiée de
l’INRS :
Décomposer la journée de travail en plusieurs phases de travail si nécessaire ;
Estimer pour chaque phase de travail un niveau de bruit en dB(A) en utilisant des données bibliographiques et
une durée totale quotidienne.
L’organisme SUVA propose par exemple une base de données rassemblant des niveaux de bruit moyen pour
plusieurs métiers pouvant être utilisée pour estimer le niveau de bruit de différentes tâches. Cette base de
données est consultable à l’adresse suivante : https://extra.suva.ch/waswo (Cliquer sur « Fr » en haut de la
page pour passer en version française, taper « liste sonore » dans le champ de « Recherche avancée »).
Type d'industrie / Métiers - Activités
Niveau de bruit moyen
(dB(A))
Type d'industrie / Métiers - Activités
Niveau de bruit moyen
(dB(A))
Bâtiment
Forge
Maçon 86
Coupeur 90
Ouvrier avec une activité manuelle prédominante 83
Estampeur 105
Ebarbeur 95
Plâtrier 80
Lamineur 90
Couvreur 83
Meuleur 95
Espace vert
Atelier de construction mécanique
Débroussaillage 95
Tronçonnage 105
Plieur 83
Passage tondeuse 86
Soudeur 86
Fonderie
Usineur 86
Fondeur 86
Cariste 83
Noyauteur 83
Outilleur 80
Mouleur à la main 86
Magasinier 75
Mouleur à la machine 95
Entretien et réparation de véhicules
Démouleur de pièces 95 - 100
Couleur de poche 86
Mécanicien en automobiles 80
Sableur 95
Mécanicien sur camions 83
Contrôleur 83
Peintre 83
Modeleur 86
Tôlier en carrosserie 95
Industrie du bois
Transport
Menuisier 86
Chauffeur de bus 75
Charpentier 90
Chauffeur de camion 75
Exemple de niveau d’exposition au bruit journalière pour différents métiers/activités
(Extrait de la base de données du SUVA)
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Lire dans le tableau ci-dessous les points correspondants au niveau de bruit et à la durée de chaque phase de
travail (Attention ces tableaux ne sont pas réglementaires, il s’agit d’une aide permettant une approche
simplifiée de la pénibilité liée au bruit. La référence pour déterminer l’exposition au bruit est la norme
NF EN ISO 9612 de 2009).
Estimation de l’exposition journalière au bruit Lex, 8h (ED 6035, INRS)
Additionner les scores obtenus pour l’ensemble des tâches ;
Trouver dans la colonne « 8h » le nombre de points le plus proche du score obtenu ; Relever alors le niveau de
bruit correspondant qui représente l’exposition quotidienne du salarié au bruit ;
Soustraire le niveau d’atténuation apportée par le port éventuel d’une protection individuelle contre le bruit
(Cf. données du fabricant) ;
Comparer le résultat final obtenu à la valeur seuil de 81 dB(A).
A noter que si l’exposition quotidienne au bruit est supérieure à 80 dB(A) (sans prise en compte de l’atténuation
apportée par les protecteurs individuels contre le bruit), d’autres textes réglementaires relatifs aux risques liés à
l’exposition des salariés au bruit prévoient la mise en œuvre d’actions immédiates pour notamment ramener
l’exposition des opérateurs à un niveau sonore plus faible.
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Exemple :
Un salarié effectue un travail comprenant 2 phases d’exposition : - Phase 1 = 80 dB(A) pendant 6 heures ; - Phase 2 = 90 dB(A) pendant 1 heure
Pour calculer les points de la phase 1, il faut combiner les durées disponibles sur le tableau afin d’arriver à 6 heures. Sur une ligne spécifiée, toutes les additions et soustractions de durées (et de leurs équivalents en points d’exposition) sont possibles. Dans cet exemple, on considère que 6h = 4h + 2h, et leur équivalence en points a été indiquée sur la figure ci-dessous, soit 16 + 8 = 24 points. On détermine de même que la phase 2 contribue pour 40 points. Le cumul des points des 2 phases s’élève à 64, ce qui équivaut sur 8 heures à 83 dB(A). Si le salarié ne porte pas de protecteurs individuels contre le bruit, il est alors concerné par le facteur pénibilité relatif au bruit.
Exemple d’utilisation de la méthodologie simplifiée d’évaluation du bruit proposée par l’INRS
Remarque : En cas d’impossibilité d’estimer (manque de données) ou en cas de doute sur un résultat, vous pouvez
faire appel à votre service de santé au travail ou à un organisme agréé pour effectuer une mesure plus précise
correspondant à la réalité du terrain (utilisation de sonomètres ou dosimètres de bruit).
Moyens de prévention
Mettre en œuvre des actions en amont lors de la conception de nouveaux locaux ou lors du réaménagement de
locaux existants : organisation du travail, aménagement d’atelier, choix de procédés/d’équipements moins
bruyants, …
Réduire le bruit à la source : emploi de lames de caoutchouc permettant de freiner la chute d’objets dans un
réceptacle, silencieux d’échappement pneumatique, …
Agir sur la propagation du bruit : éloigner les salariés des zones bruyantes, améliorer le traitement acoustique du
local, le cloisonnement ou l’encoffrement des machines, installer des écrans acoustiques, …
Equiper les opérateurs de protection individuelle : Bouchons moulés, casques, serre-tête, …
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Informer les salariés sur le risque du bruit pour la santé ;
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Pour en savoir plus
Evaluer et mesure l’exposition professionnelle au bruit, ED 6035, INRS, 2009
Guide technique Bruit, INERIS, 2009 (Disponible en version électronique à l’adresse suivante :
http://sstie.ineris.fr/consultation_document/20477)
Moins fort le bruit, ED 6020, INRS, 2007
Techniques de réduction du bruit en entreprises – Exemples de réalisation, ED 997, INRS, 2007
www.preventionpenibilite.fr
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Santé au travail », Rubrique « Prévention des risques », Dossier « Autres
dangers et risques – Bruit »
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Contexte
La notion de température extrême est difficile à introduire, le Code du Travail ne précisant pas de définition. Elle devra
être appréciée au vu des caractéristiques des locaux, de l’activité, de l’intensité physique des tâches, …
Effets sur la santé
Températures élevées : crampes musculaires, épuisement, déshydratation, coups de chaleur, …
Températures froides : refroidissement des extrémités, hypothermie, gelures, …
Seuils d’exposition à la pénibilité (Décret n°2014-1159 du 09 octobre 2014)
Action ou situation Durée minimale
Température inférieure ou égale à 5°C 900 heures par an
Température supérieure ou égale à 30°C
A noter que ces seuils sont à prendre en compte après application des mesures de protection.
Moyens d’évaluations
Procéder à des relevés réguliers de température aux postes de travail.
Moyens de prévention
Organiser le travail en prenant en compte les heures les plus chaudes/froides de la journée (adapter les horaires de
travail, adapter le nombre, la durée et la répartition des pauses dans la journée, organiser une rotation des
tâches, …) ;
Isoler les locaux de travail (choix des matériaux adéquats, calorifugeage des surfaces chaudes, qualité de la
conception thermique des locaux, climatisation, …) ;
Installer des chauffages adaptés et réglables individuellement / Rafraîchir l’atmosphère de travail (climatisation,
ventilateurs, brumisateurs) ;
Faciliter l’accès à des boissons chaudes ou froides / Mettre à disposition des points d’eau pour une hydratation
régulière ;
Former et informer les salariés aux risques liés aux ambiances thermiques ;
Mettre à disposition et insister sur le port des équipements de protection individuelle adaptés aux conditions
thermiques ;
…
Pour en savoir plus
Ambiances thermiques : travail en période de fortes chaleurs – Dossier médicotechnique, TC 97, INRS, 2004
Travail et chaleur d’été, ED 931, INRS, 2004
www.bossons-fute.fr, Onglet « Fiches », Rubrique « Fiches de dangers », Dossier « Travail à la chaleur (Pénibilité) »
TEMPERATURES EXTREMES
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www.preventionpenibilite.fr
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Santé au travail », Rubrique « Prévention des risques », Dossier « Autres
dangers et risques – Températures extrêmes »
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Contexte
Le travail de nuit est un travail effectué tout ou en partie pendant la nuit.
Est considéré comme travail de nuit au sens de la réglementation :
Tout travail ayant lieu entre 21 heures et 6 heures.
Des autres périodes peuvent être considérées comme travail de nuit suite à des accords d’entreprise ou collectifs ou
lorsque les caractéristiques de l’activité le justifient, autorisée par l’inspection du travail.
Effets sur la santé
Isolement social, professionnel et/ou familial (sauf si le choix des horaires est personnel) ;
Troubles du sommeil et fatigue ;
Anxiété, dépression ;
Déséquilibre métabolique et troubles digestifs ;
Troubles cardio-vasculaires (hypertension artérielle, surpoids, …) liés au stress ;
Effets néfastes au cours de la grossesse ;
…
Seuils d’exposition à la pénibilité (Décret n°2014-1159 du 09 octobre 2014)
Action ou situation Durée minimale
1 heure de travail entre minuit (00h00) et 5 heures 120 nuits par an
ATTENTION : Les nuits effectuées au titre du travail de nuit ne peuvent être simultanément utilisées pour
l’appréciation de l’éligibilité d’un salarié au facteur relatif au travail en équipes successives alternantes.
Moyens de prévention
Organiser le travail : limiter le travail de nuit aux cas indispensables ;
Prévoir des pauses régulières dans de bonnes conditions ;
Faciliter les conditions dans lesquelles les travailleurs peuvent bénéficier des services de l’entreprise accessibles en
journée (service RH, fonctions de représentants du personnel, …) ;
Sensibiliser les salariés à l’importance de conserver une bonne hygiène de vie : alimentation et gestion du sommeil
en relation avec le travail posté ;
Favoriser des évolutions de carrière vers une configuration horaire standard en fonction de l’âge, du parcours
professionnel, du nombre d’années de travail en horaire atypique et de l’état de santé des salariés ;
…
TRAVAIL DE NUIT
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Pour en savoir plus
Horaires atypiques de travail, ED 5023, INRS, 2013
www.preventionpenibilite.fr
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Droit du travail », Rubrique « Temps de travail et congés », Dossier « Temps de
travail – Le travail de nuit »
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Contexte
Le travail en équipes successives alternantes, plus communément appelé travail posté, est défini par la directive
européenne du 4 novembre 2003, relative à l’aménagement du temps de travail, comme « tout mode d’organisation du
travail en équipe selon lequel des travailleurs sont occupés successivement sur les mêmes postes de travail, selon un
certain rythme, y compris rotatif, de type continu ou discontinu, entraînant pour les travailleurs la nécessité d’accomplir
un travail à des heures différentes sur une période donnée de jours ou de semaines ».
A titre d’exemple, les organisations en 2x8, 3x8, 5x8 ou encore 2x12, sont qualifiées de travail en équipes successives
alternantes. Elles incluent souvent un poste horaire de nuit.
Effets sur la santé
Isolement social, professionnel et/ou familial (sauf si le choix des horaires est personnel) ;
Troubles du sommeil et fatigue ;
Anxiété, dépression ;
Déséquilibre métabolique et troubles digestifs ;
Troubles cardio-vasculaires (hypertension artérielle, surpoids, …) liés au stress ;
Effets néfastes au cours de la grossesse ;
…
Seuils d’exposition à la pénibilité (Décret n°2014-1159 du 09 octobre 2014)
Action ou situation Durée minimale
Travail en équipe successives alternantes impliquant au minimum 1 heure de travail entre minuit (00h00) et 5 heures
50 nuits par an
ATTENTION : Les nuits effectuées au titre du travail en équipe successive alternantes ne peuvent être
simultanément utilisées pour l’appréciation de l’éligibilité d’un salarié au facteur relatif au travail de nuit.
Moyens de prévention
Adapter les heures de prises de poste pour limiter les effets négatifs sur le sommeil, les repas et la vie sociale ;
Déterminer des rythmes de rotation après avis du médecin du travail, des instances représentatives du personnel et
du responsable de ressources humaines en prenant en compte le point de vue des travailleurs, notamment par
rapport à leur vie sociale ;
Privilégier le sens de rotation physiologiquement naturel : matin, après-midi, nuit ;
Prévoir un temps consacré à la relevé de poste ;
Faciliter les conditions dans lesquelles les travailleurs peuvent bénéficier des services de l’entreprise accessibles en
journée (service RH, fonctions de représentants du personnel, …) ;
Aménager un local adapté à la prise de repas chaud ;
Aménager les postes de travail en fonction de l’alternance des équipes (dimensionnement suffisant des locaux en
cas de recouvrement d’équipe) ;
Sensibiliser les salariés à l’importance de conserver une bonne hygiène de vie : alimentation et gestion du sommeil
en relation avec le travail posté ;
TRAVAIL EN EQUIPES
SUCCESSIVES ALTERNANTES
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Favoriser des évolutions de carrière vers une configuration horaire standard en fonction de l’âge, du parcours
professionnel, du nombre d’années de travail en horaire atypique et de l’état de santé des salariés ;
…
Pour en savoir plus :
Horaires atypiques de travail, ED 5023, INRS, 2013
www.preventionpenibilite.fr
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Santé au travail », Rubrique « Prévention des risques », Dossier « Autres
dangers et risques - Equipes successives alternantes »
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Contexte
On entend par travail répétitif tout travail caractérisé par la réalisation de travaux impliquant l’exécution de mouvements
répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte.
Effets sur la santé
Troubles musculo-squelettiques du membre supérieur (tendinite, épicondylite, syndrome du canal carpien, …) ;
…
Seuils d’exposition (Décrets n°2014-1159 du 09 octobre 2014 et n°2015-1888 du
30 décembre 2015)
Action ou situation Durée minimale
Temps de cycle inférieur ou égal à 30 secondes comprenant 15 actions techniques ou plus
900 heures par an Temps de cycle supérieur à 30 secondes, temps de cycle variable ou absence de temps de cycle : 30 actions techniques ou plus par minute
Qu’est-ce qu’une « cadence contrainte » ?
La cadence est contrainte (par opposition à une cadence libre) lorsque le salarié :
ne peut se soustraire de la situation de travail sans préjudice pour la production, le service ou lui-même et ses
collègues ;
n’a pas la possibilité de réguler sa charge de travail et faire varier les sollicitations biomécaniques ;
ne peut vaquer à d’autres occupations sans se faire immédiatement remplacer ;
dépend des « cadences machiniques », de l’amont et/ou de l’aval du poste de travail considéré ;
…
Il n’y a pas de contrainte de temps imposée lorsque la contrainte de temps, bien que présente, peut être planifiée ou
régulée par l’opérateur (constitution de stocks tampons, autonomie dans l’ordre des tâches, dans l’organisation de la
journée) ou ne lui interdit pas de prendre du retard.
Qu’est-ce qu’une « action technique » ?
C’est une action manuelle élémentaire mettant en jeu un ou plusieurs segments corporels ou articulations permettant
d’accomplir une tâche de travail simple.
L’action technique peut être caractérisée par une douzaine de verbes d’actions recouvrant la grande majorité des
situations aisément observables et identifiables : saisir, positionner, placer, insérer, pousser, appuyer, visser, tirer,
frapper, couper, retirer, abaisser… Ces verbes peuvent en outre être adaptés dans chaque secteur d’activité ou métier
recourant à un langage technique partagé : clipper, encoller, enrubanner, spatuler… Ils sont usuels, objectivables et
partagés par les professionnels (opérateurs, chefs d’atelier, employeur).
L’action de lâcher ou de se déplacer, qui n’appellent pas de sollicitation biomécanique du membre supérieur, ne sont
pas décomptés.
TRAVAIL REPETITIF
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Quelques exemples :
L’action de cueillir une pomme, (torsion et traction simultanée du pédoncule) correspond à une action technique.
L’action de marteler en revanche, est décomposée en autant de coups de marteaux qui doivent tous être
comptabilisés en tant qu’action technique.
Moyens d’évaluation
1. Dénombrer les actions techniques : En pratique, le comptage portera très souvent sur la partie du membre
supérieur visuellement la plus mobile et sollicitée. Il s’agira le plus souvent de la main, quand bien même celle-ci
n’exécute pas toujours exactement les mêmes mouvements et surtout ne les exécute pas seule. L’action technique
s’accompagne généralement de déplacements du coude et/ou de l’épaule (région corporelle mobilisant le bras,
l’avant-bras, le poignet et leurs articulations respectives), qui n’ont pas lieu d’être décomptés séparément. La main,
qui est en tout état de cause toujours sollicitée, sera le plus souvent le segment sur lequel concentrer son
observation pour comptabiliser aisément les actions techniques.
Les actions techniques sont mesurées séparément pour chaque membre supérieur (main droite et main gauche, par
exemple). Les résultats obtenus pour chaque membre ne sont pas cumulés. Le résultat retenu est le nombre
d’actions du membre supérieur le plus sollicité (exemple : 45 si la main gauche réalise 45 actions techniques par
minute tandis que la main droite en réalise 27).
Exemple : Une tâche qui consiste pour la main droite à : prendre un objet dans une caisse (1 action technique), le
placer dans une réservation sur un plan de travail (1 action technique), frapper trois fois dessus avec un marteau (3
actions techniques) revient à accomplir 5 actions techniques.
2. Estimer la durée d’exposition : Elle peut être estimée de façon simple, par sondages, en comptant à plusieurs
reprises le nombre d’actions techniques par minute réalisées par une catégorie homogène de salariés à différents
moments d’une séquence de travail représentative de la journée de travail.
Moyens de prévention
Agir sur la conception du produit afin de réduire le nombre et la fréquence des gestes des travailleurs ;
Donner la possibilité aux opérateurs de réguler la cadence ;
Assurer une rotation sur les postes de travail, varier les tâches afin d’alléger les astreintes des gestes répétitifs et
d’accroître l’intérêt du travail ;
Définir des temps et fréquences de pauses adaptés aux efforts fournis ;
Réduire les cofacteurs (efforts, froid, stress liée à l’atteinte d’objectifs, …) qui aggravent les effets de la répétitivité ;
Former et sensibiliser les salariés à l’embauche pour l’utilisation des machines, la gestuelle, les temps de
récupération… ;
Utiliser des EPI adaptés qui ne viendraient pas gêner les mouvements des salariés. ;
…
Pour en savoir plus
La définition du travail répétitif comme facteur de pénibilité, Rapport ANACT, 2015
Norme NF EN EN 1005-5 – Sécurité des machines, Performances physique humaine – Partie 5 : Appréciation du
risque relatif à la manutention répétitive à fréquence élevée
www.preventionpenibilite.fr
www.travail-emploi.gouv.fr, Onglet « Santé au travail », Rubrique « Prévention des risques », Dossier « Autres
dangers et risques – Travail répétitif »
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L’allongement de la vie professionnelle est conditionné par la capacité des
salariés à tenir leur emploi jusqu’à leur retraite. C’est dans ce contexte qu’un
dispositif de prévention de l’usure professionnelle est désormais imposé à
toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur activité.
Quels sont les facteurs concernés par le dispositif de pénibilité ? Comment
les évaluer ? Quelles mesures de prévention peuvent être mises en place ?
Ce guide propose de répondre à ces questions.
Pour toute question ou complément d’information, n’hésitez pas à nous
contacter !
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