pratique transfusionnelle au centre hospitalier

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ANDRIANOROVELO Lovanarindra PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE DE BEFELATANANA Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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Page 1: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

ANDRIANOROVELO Lovanarindra

PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

UNIVERSITAIRE GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE

DE BEFELATANANA

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

Année : 2017 N° : 8945

PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

UNIVERSITAIRE GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE

DE BEFELATANANA

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 13 Mars 2015

à Antananarivo

Par :

Monsieur ANDRIANOROVELO Lovanarindra

Né le 03 janvier 1988 à Fanovana Ambatovola

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE (Diplôme d’Etat)

Directeur de thèse : Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

MEMBRES DU JURY

- Président de thèse

- Juges

- Rapporteur

: Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

: Professeur ANDRIANAMPANALINARIVO Hery Rakotovao

: Professeur RAJAONARISON Bertille hortense

: Docteur ANDRIANIRINA Mamitiana

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DEDICACES

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DEDICACES

SEIGNEUR ; PSAUME 103 :1. JOBA 8 :7. “ Mon âme bénis l’Eternel ! Et que tout

ce qui est au dedans de moi (bénisse) son Saint Nom. Et ton commencement aura été

petit, mais ta fin sera très-grande ”.

Je dédie cette thèse,

A ma mère

Qui a attendu ce moment, et dont les immenses sacrifices et peines m’ont permis

d’arriver à cet objectif : devenir médecin.

Votre aide et votre soutien dans les moments difficiles ont été pour moi des forces

précieuses qui m’ont poussé à réaliser cet ouvrage.

Je vous souhaite une longue vie et tout le bonheur possible.

A mon oncle et sa famille

Qui m’ont épaulé jour et nuit afin d’atteindre cet objectif tant souhaité. Ce travail est

le nôtre, je ne peux rien faire sans vous, vous me guidez et me conseillez depuis

mon enfance

A ma famille

Que ce travail soit une pierre de plus pour renforcer notre union car l’union fait la

force

Affectueusement

A ma femme

Je vous offre ce travail avec amour qu’il puisse nous motiver à atteindre nos rêve.

Au nom de notre amour

Mes amies et la promotion ATRIKA

Merci !

A tous ceux qui, de près et de loin, par leur collaboration et leur effort m’ont aidé à

réaliser cet ouvrage

Toute ma sympathie

Page 12: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

A NOTRE MAITRE PRESIDENT ET DIRECTEUR DE THESE

Madame le Docteur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en

Hématologie Biologique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo.

- Responsable et Chef de Mention Médecine Humaine Faculté de Médecine

d’Antananarivo

- Directeur d’Etablissement CHU/JRA Antananarivo

Vous nous avez fait le grand honneur de présider cette thèse malgré vos multiples

occupations.

Nous avons apprécié vos qualités d’enseignant, votre simplicité et votre haute valeur

professionnelle.

Nous vous en remercions vivement.

Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect.

Page 13: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE

Monsieur le Docteur ANDRIANAMPANALINARIVO HERY Rakotovao

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en

Gynécologie Obstétrique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

- Directeur d’Etablissement CHU/GOB Befelatanana Antananarivo

Madame le Docteur RAJAONARISON Bertille Hortense

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en

Neuropsychiatrie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

- Chef de section Santé Mentale à l’EUSSPA d’Analakely Antananarivo

Votre logique et rigueur scientifiques, ainsi que le passage dans votre service nous

vous ont été bénéfiques en tous points.

Nos sincères remerciements pour votre accueil et la compréhension avec lesquels,

vous avez acceptés de juger notre travail malgré vos fonctions et vos occupations

respectives.

Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect.

A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE

Monsieur le Docteur ANDRIANIRINA Mamitiana

- CES d’Anesthésie Réanimation

- Chef de service au CHU GOB Befelatanana

Vous nous avez inspiré le sujet de cette thèse et vous nous avez guidé et soutenu

dans la réalisation de ce travail malgré vos lourdes responsabilités. Votre aimable

accueil nous a touchés

Nous vous remercions sincèrement de bien vouloir rapporter cette thèse,

Nos plus vifs remerciements.

Page 14: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé

« Toute notre gratitude et tous nos remerciements »

A TOUS NOS MAITRES, ENSEIGNANTSET MEDECINS DES HOPITAUX

D’ANTANANARIVO :

Qui nous ont encadrés tout au long de nos études médicales.

Soyez assurés de notre profonde reconnaissance.

Remerciements.

A TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA

FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO ET CHU-GOB

Merci !

Page 15: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

SOMMAIRE

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : RAPPELS PAGES

I- DEFINITION. ...………………………………………………………….…

I-1 Transfusion sanguine………………………………………………….….…..

I-2 Transfusion sanguin massive …………………………………….…….…….

I-3 Polytransfusion…………………………………………….……….….……..

I-4 Transfusion autologue ………………………………………………….….…

I-5 Anémie aigue ………………………………………………………….…….

I-6 Immunisation ………………………………………………………….……..

I-7 Allo-immunisation ………………………………………………….………..

I-8 Antigène ……………………………………………….…………..…………

I-9 Anticorps ………………………………………………….…….…….………

II- HISTORIQUE…………………………………………………………………

III- PHYSIOLOGIE. ……………………………............................................

III-1 Composition de sang ………………………..………………………..……..

III-2 Lieu de production des cellules …………….………………………..……..

III-3 Hémogramme………………………………………………………..………

III-4 Physiologie d’Hémostase. …..……………………………………..……….

III-4-1 Hémostase. ………………………….………….……………..……..

III-4-2 La coagulation………………………………….……………….…….

III-5 Règle transfusionnelle ……………………………………….....................

III-5-1 Le groupe ABO ………………………………………......................

III-5-2 Règle de transfusion du système ABO …...…………….……….…...

III-5-3 Le système rhésus……………………………………...…….............

III-5-4 Les autres systèmes ………………………. ……………..…….……

III-5-5 Les règles de transfusion dans le système rhésus …….………….…..

III-6 Les produits sanguins ………………………….. ………………….……..

III-6-1 Sang total ……………………………………………………..……….

III-6-2 Concentré érythrocytaire …………………………………..........………

III-6-3 Concentré plaquettaire …………………………..………….………..

III-6-4 Plasma frais congelé ………….………….…………………..……….

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III-7 Sécurité transfusionnelle

III-7-1 Contrôle pré-transfusionnel ...……………………………………………

III-7-2 Recherche des anticorps irréguliers……………………………………..

III-7-3 Surveillance post transfusionnelle ……………...……………………….

III-7-4 Dossier transfusionnel et traçabilité ……..…………… ..………………

IV- BESOIN TRANSFUSIONNEL

IV-1 Seuil transfusionnel………………..……………………………………….

IV-2 La masse érythrocytaire du patient …………………….…………………..

IV-3 Perte sanguine moyenne estimée …………………………………………..

IV-4 L’urgence transfusionnelle …….…………………………………………..

V- LES COMPLICATIONS TRANSFUSIONNELLES

V-1 Les complications immédiates

V-1-1 Les accidents transfusionnels immunohémolytiques…………………

V-1-2 Le choc par transfusion contaminée………………………………….

V-1-3 La réaction allergique ………………………………………………..

V-1-4 La réaction frisson hyperthermique ………………………………….

V-1-5 L’œdème aigu pulmonaire ……………………………………………

V-1-6 Les accidents métaboliques ………………………………………….

V-2 Les complications retardées

V-2-1 L’ictère hémolytique post transfusionnel ..…………………………

V-2-2 Le purpura post transfusionnelle …………………………………………..

V-2-3 La réaction du greffon contre l’hôte …………………………………

V-2-4 L’allo- immunisation transfusionnelle……………………………….

V-2-5 Les accidents infectieux...………….………………………………...

DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET RESULTATS

I- METHODOLOGIE

I-1 Contexte et justificatif ………………………………………………………

I-2 Objectifs …………………………………………………………………….

I-3 Cadre d’étude………………………….…………………….……………….

I-3-1 Lieu d’étude……………………………….…………………………….

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I-3-2 Type d’étude. .……….…………………..….…………….……………

I-3-3 Population d’étude …………………...……………………….………..

I-3-4 Durée d’étude …………………………………………………………..

I-3-5 Méthodes de recueil de donnée ………..……………………………….

I-3-6 Les critères d’inclusion…..…………………………………….............

I-3-7 Les critères d’exclusion ……………………………….……………….

I-4 Paramètres d’études ………………………………………….……..............

I-5 Mode d’analyse des données ………………………………….…………….

II- RESULTATS

II-1 Domaine d’études …………………..…………………………………….

II-2 Taux de transfusion ………………………………………………………

II-3 Age ...……………………………………………………………………..

II-4 Profession…………………………………………………………………

II-5 Situation familiale ……………………………………………………….

II-6 Age gestationnel …………………………………………………….

II-7 Gestité, parité, avortement ………….……………………………………

II-8 Mode d’entrée ……. ……………………………………………………..

II-9 Motif d’entrée……………………………………………………………..

II-10 Jour et heure d’arrivée. ..…………………………………………………….

II-11 Selon l’antécédent transfusionnel ……………………………………….

II-12 Nature de produit sanguin labile demandé ……………………………………

II-13 Groupage …………………….………………………………………….

II-14 Produit sanguin demandé ………………………………………………

II-15 Nombre de poches reçues …..…………………………………………..

II-16 Durée de demande …... …………………………………………………

II-17 Motif de manque de sang ………...…….……………….………………

II-18 Type de transfusion …………………………………………………….

II-19 Signe clinique d’anémie avant transfusion………………………………

II-20 Niveau d’urgence transfusionnelle……….……………...……………….

II-21 Hémoglobine et plaquette avant transfusion ………..………………….

II-22 Résultats cross-match et operateur……...………………….……………

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II-23 Les étiologies …………………………………………………….……..

II-24 Anémie post transfusionnelle ……………………….…….…………...

II-25 Réaction et complication post transfusionnelle ………….…………..

II-26 Pathologies ……………………………………………………………..

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION …………………………….………………

CONCLUSION…………………………………………………………...………….

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Page 19: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I- Les valeurs limites de la normalité de l’hémogramme.........…................

Tableau II- Les facteurs de la coagulation ………………………….………...............

Tableau III - Les génotypes et phénotypes du système A………………………………

Tableau IV- La règle de 5 de GLICHER…………………………………..…..............

Tableau V- Répartition des patientes selon l’âge……………………………………….

Tableau VI- Répartition des patientes selon la profession………..……......................

Tableau VII- Répartition des patientes selon le nombre de poches de sang demandé…

Tableau VIII- Répartition des patientes selon le nombre de poches de sang reçues…...

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Page 20: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

LISTE DES FIGURES

Figure 1- Hématopoïèse ………………………………………………………………

Figure 2- Taux de transfusion sanguine ...…………………………………………….

Figure 3- Répartition des patientes selon la situation familiale.……………..............

Figure 4- Répartition des patientes selon l’âge gestationnel …..……………………..

Figure 5- Répartition des patientes selon la gestité, parité, et avortement……………

Figure 6- Répartition des patientes selon le mode d’entrée..………………………….

Figure 7- Répartition des patientes selon le motif d’entrée……..…………………….

Figure 8- Répartition des patientes selon le jour et l’heur d’arrivée………………….

Figure 9- Répartition des patientes selon l’antécédent transfusionnel….…………….

Figure 10- Répartition de sang selon la nature de la demande ……………………….

Figure 11- Répartition des patientes selon leur groupage sanguin ……………………

Figure 12- Répartition des patientes selon la durée de demande de sang ……………

Figure 13- Répartition des patientes selon le motif de manque de sang ……………..

Figure 14- Répartition des patientes selon le type de transfusion ……………………

Figure 15- Répartition des patientes selon les signes clinique d’anémie et l’état

de choc. …………………………………………...………………..………

Figure 16- Répartition des patientes selon le niveau d’urgence…………...………….

Figure 17- Répartition des patientes selon l’hémogramme …………………………..

Figure 18- Répartition des patientes selon l’operateur transfusionnel. ..…………….

Figure 19- Répartition des patientes selon l’étiologie ………………………………..

Figure 20- Répartition des patientes selon le signe clinique d’anémie et

Hémogramme post transfusionnel..………………………………..………

Figure 21- Répartition des patientes selon les réactions et complications

Post transfusionnelles ………………………………………………………

Figure 22- Répartition des patientes selon leur pathologie …………………………..

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LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES

- Ac : Anticorps

- Ag : Antigène

- ATP : Adénosine triphosphate

- CG : Culot globulaire

- CHD : Centre hospitalier de district

- CHU: Centre hostipalier universitaire

- CIVD : Coagulation intravasculaire disséminée

- CMV : Cytomégalovirus

- CPN : Consultation prénatale

- CSB : Centre de santé de base

- EDTA : Ethylen diamine tetraacetic acid

- EFS : Etablissement Français de transfusion Sanguine

- EPU : Enseignement post universitaire

- GEUR : Grossesse extra utérine rompue

- GR : Globule rouge

- Hb : Hémoglobine

- HIV: Human Immunodeficiency Virus

- HPP: Hémorragie du post partum

- HRP: Hématome retro-placentaire

- Ht : Hématocrite

- HVB : Hepatitis Virus B

- Ig : Immunoglobuline

- MAP: Menace d’accouchement premature

- MST : Masse sanguine totale

- OAP : œdème aigu du poumon

- PFC : Plasma frais congelé

- PSA : Perte sanguine acceptable

- PSL : Produit sanguin labile

- RAI : Recherche agglutinines irrégulières

- ST : Sang total

- TRALI : Transfusion related acute lung injury

Page 22: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

- UR: Urgence relative

- UV: Urgence vitale

- UVI: Urgence vitale immédiate

- VST : Volume sanguin total

Page 23: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

INTRODUCTION

Page 24: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

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INTRODUCTION

La transfusion sanguine ne cesse d’évoluer depuis le XVIIIe

siècle. C’est un acte

médico-légal [1] inévitable surtout en matière de gynécologie obstétricale. Il est souvent

nécessaire en urgence pour des sauvetages maternels en période périnatale. La

prescription de bon de sang engage beaucoup de responsabilités sur l’efficacité et la

surveillance même à distance de l’acte [1,2].

En gynécologie obstétrique l’anémie aigue par syndrome hémorragique représente le

motif de prescription le plus fréquent. L’étiologie est souvent constituée par

l’hémorragie du post partum, la grossesse extra-utérine rompue, le saignement

peropératoire sur hématome retro placentaire et l’avortement hémorragique [3].

L’efficacité de la transfusion en urgence dépend d’une prise en charge multisectorielle :

médecin, interne, sage femme, technicien du laboratoire et agent d’appui. Sa réalisation

nécessite une vigilance par le respect de la loi et la sécurité transfusionnelle [2].

Du fait de la prescription itérative de la transfusion, des effets indésirables qui lui sont

attachés, la faible disponibilité des produits sanguins entraînant une insatisfaction des

besoins dans notre établissement nous ont incité à réaliser cette étude portant sur la

pratique de la transfusion sanguine.

L’objectif est d’évaluer et d’analyser la pratique transfusionnelle au CHU GOB

Antananarivo afin de justifier l’intérêt de la création d’une annexe de banque de sang

au sein de notre établissement.

Pour ce faire, notre travail sera divisé en trois parties ; outre l’introduction et la

conclusion :

- la première sera consacrée aux rappels théoriques ;

- la deuxième correspond à la méthodologie et aux résultats ;

- la troisième partie réservée aux commentaires, discussion et suggestions.

Page 25: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

PREMIERE PARTIE : RAPPELS

Page 26: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

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PREMIERE PARTIE : RAPPELS

IŔ DEFINITIONS

I-1 Transfusion sanguine

Acte thérapeutique courant, relevant d’une compétence médicale et prescrit devant

de nombreuses pathologies médico-chirurgicales ; elle consiste à introduire dans un

organisme receveur du sang ou d’un produit dérivé du sang venant d’un organisme

donneur. Cela nécessite ainsi une application directe de la connaissance des groupes

sanguins [4].

I-2 Transfusion massive

La définition habituelle est un remplacement volémique aigu par de sang

homologue en moins de 24 heures de la moitié ou plus de la volémie ou de la masse

sanguine théorique (MST) totale du receveur, ou une transfusion très rapide atteignant

100 ml par minute ou plus pendant plusieurs minutes. Rappelons que la MST=70ml de

sang par kilo de poids corporel.

Une définition dynamique et clinique plus pertinente de la transfusion sanguine

massive est la transfusion de quatre culots globulaires ou plus en espace de deux heures

alors que le saignement est encore actif ou le remplacement de 40% du volume sanguin

pendant trois heures [5].

I-3- Polytransfusion ou transfusion chronique

Transfusion d’une certaine quantité par jour et s’étalant sur plusieurs jours [6,7].

I-4- Transfusion autologue ou d'autotransfusion périopératoire

On regroupe sous ce nom, l'ensemble des procédés qui permettent de rendre aux

patients ses propres globules rouges récupérés avant (autotransfusion différée), pendant

(autotransfusion extemporanée) ou après l'acte chirurgical.

Les objectifs sont de:

- disposer au moment de l'intervention des produits sanguins autologues,

- d'éliminer les risques de transmission virale, microbienne et les

conséquences immunologiques,

- de stimuler l'érythropoïèse pendant la période périopératoire. [8, 9].

Page 27: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

3

I-5- Anémie aigue hémorragique

L’anémie aigue correspond à des saignements importants entrainant une perte de la

masse globulaire (hypovolémie) suivie d’un trouble hémodynamique (choc) et par

conséquent une anémie aigue [10,11].

I-6- Immunisation

C’est la réaction de l’organisme à la suite de l’introduction d’un antigène étranger.

I-7- Allo-immunisation

C’est l’immunisation au sein même d’une espèce.

I-8- Antigène

C’est une substance chimique étrangère à l’organisme pouvant engendrer une

immunisation lorsqu’elle est introduite chez la personne qui ne la possède pas [10].

I-9- Anticorps

Ce sont des immunoglobulines ou protéines se fixant spécifiquement sur les antigènes

[10].

II- HISTORIQUE DE LA TRANSFUSION

L’histoire de la transfusion sanguine a commencé très tôt avec l’histoire de

l’homme [12, 13] :

- 1505- 1576, Hieronymus et Magnas Pegelius. Suggestion sur la possibilité

de transfusion inter humaine.

- 1628, William Harvey. Découverte et description de la circulation sanguine

dans sa monographie « Exercitatio anatomica de Motu Cordus et Sanguinis

in Animalibus ».

- 1628, James Blundell. Expérimentation animalière, il affirme que

« Le sang est utilisé en médecine parce qu’il est nécessaire à la réanimation

des malades et non plus par le transfert des vertus de l’animal donneur ».

Page 28: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

4

- 1652, Francis Potter après la découverte de la voie veineuse il a pratiqué des

transfusions d’un poulet à un autre.

- 1665, Richard Lower : Expérience d’exsanguino-transfusion chez le chien.

- 1667, Jean Denis : Médecin de Louis XIV donne la première description «

du choc transfusionnel et les signes classiques de l’accident de transfusion»

et décrit les signes classiques de l’accident de la transfusion après injection

de 270 g de sang d’agneau à un homme, transfusion faite chez trois malades

qui sont décédés par la suite et ayant entraîné une poursuite judiciaire et une

interdiction de cette pratique sauf accord de la faculté de médecine.

- 1678, Lower ET King essai de transfusion à partir du sang du mouton adulte

pour éviter l’accident de transfusion grave.

- Fin du XVIIIe siècle Blundell: la transfusion entre dans ses phases modernes

et expérimentales.

- 1768-1883 : Docteur Philip Syng Physiks ou 1790- 1838 : Obstétricien

James Blundell a pratiqué le premier acte transfusionnel sur l’homme à

partir du sang humain.

- 1818, Blundell, LeacocK et Barbados : avaient expérimenté et démontré que

la transfusion au sein d’une même espèce était généralement efficace pour le

receveur. A l’inverse, l’échec était pratiquement de règle.

- 1873, Landois démontre l’agglutination lorsque le sang humain est mélangé

à celui d’un animal. Il justifie l’utilisation du sang de la même espèce et

contre indique de façon formelle l’utilisation de sang d’espèce différent.

- 1900 : K Landsteiner : Découverte du premier système de groupe sanguin

érythrocytaire ABO.

- 1902, Sturli et De Castelle : découvrent le groupe AB.

- 1907, Hektoen : la transfusion entre réellement dans sa période

immunologique en sachant l’aspect des phénotypes érythrocytaires.

- 1914-1918 et 1939-1945 : Wierner, Lavine, Dausset, Payne, Grubb, Coombs,

Mourant, Race, Guerres Mondiales. Intensification de la pratique

transfusionnelle et mise au point des détails techniques, prélèvement,

conservation.

Page 29: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

5

- 1939- 1940 : Diamond découvre l’allo- immunisation après avoir bénéficié

une exsanguino-transfusion.

- 1923, Don de sang : A.Tsank hôpital Ste Antoine Paris premier centre de

transfusion sanguine en France.

- 1940, Landsteiner et Wierner reçoit le prix Nobel en découvrent le système

rhésus, P et MN.

1958-1968 : Dausset, Shulman Grubb : découverte des antigènes M.A.C, HLA, et

antigène plaquettaire à l’origine d’incidents et accidents transfusionnels [12, 13]

III- PHYSIOLOGIE

III-1- Composition du sang

Le sang est une suspension de cellules dans un liquide complexe appelé

« PLASMA ». Ce dernier est constitué d’eau, de sels minéraux et de molécules

organiques (glucides, lipides et protides) et des protéines globuliniques. Il assure le

maintien de la volémie grâce à la pression oncotique, le transport des substrats

énergétiques, des hormones, des enzymes de l’organisme. Il joue un rôle dans le

maintien de l’équilibre du milieu intérieur en transportant les produits de déchets

métaboliques. Certains facteurs de coagulation s’y trouvent: facteurs II, V, VIII, IX, X,

XII [7].

Le tissu myéloïde donne naissance :

- aux globules rouges qui représentent 95% des éléments figurés de sang et dont la

durée de vie est en moyenne de 110+/-10 jours, de formes arrondies et aplaties, ils sont

biconcaves et leurs fonctions principales sont de transporter l’oxygène du poumon vers

les tissus.

- aux polynucléaires qui sont d’origine médullaire et dont les noyaux possèdent des

granulations spécifiques [14] :

* Les neutrophiles de 10 à 14 µ m, leurs noyaux ont deux à cinq lobes, leur cytoplasme

contient des granulations neutrophiles brunes de petite taille. Ils jouent un rôle essentiel

dans la défense immunitaire « bactéricidie » par phagocytoses des particules étrangères.

La durée de vie est très courte de l’ordre de 6 - 18 heures.

* Les éosinophiles de 12 à 15 µm, ont un noyau à deux lobes arrondis et un cytoplasme

faiblement acidophile avec des granulations orangées.

Page 30: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

6

* Les basophiles ont un noyau assez volumineux, un cytoplasme et un noyau recouverts

de grosses granulations irrégulières violacées ou noirâtres.

- aux monocytes qui sont de grandes cellules de 15 à 22 µm de diamètre et un noyau

de forme variée (rond ou réniforme), la chromatine est fine et peignée ou plissurée, le

cytoplasme est faiblement basophile et contient une poussière de fines granulations

azurophiles. Les monocytes d’origine médullaire, se transforment, après migration

tissulaire, en macrophages qui participent à la réponse immune.

- aux plaquettes qui sont de petits éléments de 2 à 3 µm de diamètre, légèrement colorés

en pourpre, et contenant une dizaine de granulations azurophiles dans leur cytoplasme

dépourvu de noyau. Leur durée de vie est de 8 à 12 jours. Leur destruction

physiologique se fait principalement dans la rate et le foie. Ils jouent un rôle principal

dans l’hémostase primaire [15].

Le tissu lymphoïde est constitué par des cellules à noyau arrondi ou ovoïde, à

cytoplasme dépourvu ou pauvre en granulations. Le noyau a une chromatine mal

dessinée, ouatée, sans nucléole visible. Le cytoplasme, plus ou moins basophile, est plus

ou moins abondant : réduit à une fin liséré périnucléaire dans le petit lymphocyte , plus

abondant et pouvant contenir quelques granulations azurophiles rouges vives ou

violettes dans le grand lymphocyte. Ils jouent un rôle important dans l’immunité à

médiation cellulaire et humorale [1].

Page 31: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

7

Figure 1 : L’hématopoïèse

Source : Lefrère JJ, Rouger P. Connaissance des composants du sang. 4eme

ed. Paris:

Masson ; 2011 ; 57-73.

III-2- Lieu de la production des cellules.

Macroscopiquement, les cellules sanguines proviennent de la rate à partir du 3eme

mois de la vie intra-utérine et de la moelle osseuse à partir du 5eme

mois. A la naissance,

seule la moelle osseuse est fonctionnelle. Puis progressivement, la moelle active

« rouge » va subir une involution centripète au profit de la moelle adipeuse « jaune ». A

l’âge adulte, la moelle active se limite au niveau des os de la tête, des os du tronc et de

la partie proximale des os des membres. La masse totale de cellules nucléées dans la

moelle osseuse est environ 1012

chez l’adulte. [1]

Microscopiquement, les cellules hématopoïétiques se disposent en nappes entre les

lamelles d’os spongieux ne couvrant qu’environ 50% de l’espace situé entre ces

lamelles, le reste étant constitué par les adipocytes. La trame de soutien est constituée de

fibres de réticuline argentaffines formant un réseau sur lequel s’adossent les cellules

réticulaires. Les cellules médullaires sont en étroit contact avec les sinusoïdes,

Page 32: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

8

capillaires nés des ramifications des artères nourricières de l’os; les cellules sanguines

arrivées à maturité passent entre les cellules endothéliales, dans la lumière de sinusoïdes

dilatées, de là, dans la circulation générale. [1, 16]

III-3- Hémogramme.

Examen obligatoire devant tout patient présentant un syndrome hémorragique qui est

effectué sur du sang veineux prélevé sur anticoagulant sec (EDTA) selon deux

méthodes: la méthode automatique et la méthode manuelle.

C’est un quantitatif ; Numération des cellules sanguines, mesure du taux d’Hb, de

l’hématocrite; et qualitatif : Etablissement de la formule sanguine, observation de la

morphologie des éléments, appréciation de la quantité des plaquettes sur le frottis

sanguin mais beaucoup de variation physiologique surtout à la troisième partie de la

grossesse à l’origine du trouble hématologique [14, 17,18].

TABLEAU I: Les valeurs limites de la normalité de l’hémogramme

Homme Femme Nouveau-né Enfant -10 ans

Hématies (*1012

/l) 4,5- 5,9 4- 5,4 5,5 - 6 3,2- 4

Hématocrite (%) 40- 54 37- 45 50- 64 32- 40

Hémoglobine (g /dl) 14- 18 12- 16 14- 19,5 10- 13

Leucocytes (*109/l) 4- 9 4- 9 12- 25 5- 11

Plaquettes (*109/l) 150- 400 150- 400 150- 400 150- 400

Sources : Jallades L, Dupuis O, Maguad JP. Hémogramme et grossesse; Revue de

Francophone des Laboratoires;2010(421);35-6.

III-4- Physiologie de l’hémostase et de la coagulation

III-4-1- L’hémostase

L’hémostase comprend classiquement une succession d’un temps vasculaire, un temps

plaquettaire et un temps plasmatique.

Page 33: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

9

III-4-2- La coagulation

L’apparition de filaments de fibrine à la surface des plaquettes vient consolider le

clou hémostatique et par extension, aboutit à la formation du thrombus rouge ou caillot.

La coagulation nécessite l’intervention de nombreux facteurs.

TABLEAU-II : Les facteurs de la coagulation

facteur synonymes Utilité de la

vitamine K Demi-vie

Taux

nécessaires

I Fibrinogène 0 4- 6 j 0,5- 1 g/l

II Prothrombine + 3- 4 j 40 %

V Proaccélérine 0 15- 24 h 10- 15 %

VII Proconvertine + 4- 6 h 5- 10 %

VII Anti-hémophilique A 0 10- 14 h 25- 30 %

IX Anti-hémophilique B + 20- 28 h 20- 25 %

X Facteur Start + 48- 60 h 10- 20 %

XI Facteur Rosenthal 0 48 h

XII Facteur Hageman 0 50- 70 h

XIII Stabilisation fibrine 0 3- 7 j 2- 3 %

Sources : Catherine BN. Hématologie physiologique de la grossesse. Masson;2012;16-

8.

Page 34: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

10

III-5- Les règles transfusionnelles,

III-5-1- Le groupe ABO.

La membrane du globule rouge porte des substances antigéniques (A, B, O, AB)

génétiquement déterminées et découvertes en 1900 par Landsteiner. La transfusion est

alors basée sur la loi de Landsteiner respectant les règles de la compatibilité sanguine

afin d’éviter les accidents immunologiques.

La difficulté d’approvisionnement ou l’urgence amène à déroger cette règle. Dans cette

circonstance, le groupe sanguin O est considéré comme «donneur universel » et le

groupe sanguin AB comme « receveur universel» [2,12]

TABLEAU III: Les génotypes et phénotypes du système ABO

Génotype Phénotypes Antigènes

globulaires

Anticorps

naturels

sériques

OO O Ni A ni B Anti-A+B Donneur

universel

AO ou AA A A Anti- B

BO ou BB B B Anti- A

AB AB A et B Absence Receveur

universel

Source : Genetet B, Mannorri P. La transfusion. 6ème

éd. Paris: Flammarion médecine-

scieneces;1973;2696:73-5.

III-5-2- La règle de transfusion du système ABO.

Un sujet de groupe O ne peut recevoir que des GR du groupe O.

Un sujet du groupe A ne peut recevoir que des GR du groupe A ou du groupe O.

Un sujet du groupe B ne peut recevoir que des GR du groupe B ou du groupe O.

Un sujet du groupe AB peut recevoir des GR du groupe A, B, AB, O.

Page 35: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

11

III-5-3- Le système rhésus

C’est l’élément clé pour la sécurité transfusionnelle (clinique, médico-légal,

anthropologie) car le plus souvent incriminé dans les accidents par allo- immunisation.

C’est un système complexe, découvert en 1939 par LEVINE ET STETSON,

indépendant du système ABO. En effet, il n’existe pas d’anticorps naturels dans le

plasma mais ce n’est plus le cas après l’administration du sang qui contient cet antigène.

Le système rhésus comporte 3 allèles qui codent pour 5 Ag majeurs D, C, c, E, e

correspondant à 6 gènes. Les Ag sont mises en évidence par les anticorps spécifiques de

types immuns. Dans la pratique courante c’est la présence de l’antigène D qui détermine

l’appartenance au groupe standard Rhésus + c'est-à-dire D présent ; par contre l’absence

de l’Ag D détermine le Rhésus Ŕ mais leur sérum ne possède pas l’agglutinine anti-

rhésus d’origine immune [2].

III-5-4- Les autres systèmes

Ces systèmes sont responsables d’incompatibilité transfusionnelle (surtout chez les

sujets polytransfusés) ou d’accidents fœto-maternels. Ils sont soit bi-alléliques simples

soit complexes.

On les classe selon leur pouvoir immunogène : D> K> c > E > Fya

>Jka et ils sont

dénommés :

- le système Kell : K/k,

- le système Kidd : Jk (a) / Jk (b),

- le système Duffy : Fy (a) / Fy (b),

- le système luthérian Lu (a) / Lu (b).

D’autres systèmes donnent rarement des accidents immunologiques et sont considéré

comme des marqueurs génétiques: MNSs, P, Xg, Li, Diego, Lewis.

III-5-5- La règle de transfusion dans le système rhésus.

Selon la loi transfusionnelle et pour optimiser la sécurité transfusionnelle, le

premier choix doit être « la transfusion isogroupe isorhésus » et de ne jamais transfuser

des rhésus positif à un rhésus négatif. Mais un Rhésus positif peut recevoir du sang Rh

positif et Rh négatif [2,13].

Page 36: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

12

III- 6- Les produits sanguins

III- 6-1- Le sang total

C’est le premier à être collecté dans la poche avec au maximum 400ml et une

concentration d’hémoglobine ≥ 100g/l. Il est indiqué pour une hémorragie aigue

massive, un état de choc et une exsanguino-transfusion. On peut le conserver pendant

21j à - 4°C si dilué à 15-20% par un anticoagulant composé par :

- Le citrate prévient la formation de caillot ;

- Le dextrose est une solution de conservation, source d’énergie sous

forme d’ATP;

- Le phosphate est une solution de tampon ;

- L’adénine permet la resynthèse de cette ATP.

La présentation varie en fonction de l’âge :

- Adulte 300 à 400 ml de sang pur ;

- Enfant 150 à 200 ml de sang pur ;

- Nourrisson 75 à 100 ml de sang pur [19 - 22].

III- 6-2- Le concentré érythrocytaire

Obtenu après centrifugation d’une unité de sang total. Après soustraction du plasma

on obtient un volume de 200 à 250 ml. La teneur en hémoglobine est ≥220g/l, ainsi une

poche de concentré érythrocytaire entraine une élévation de 1g d’Hb et 2%

d’hématocrite. Il est indiqué pour une anémie importante (Hg≤80g/dl) sans

hypovolémie et/ou mal tolérée. La durée de conservation est la même que celle du sang

total mais peut aller jusqu’à 35j en présence de l’adénine et si le séjour en température

ambiante avant transfusion est limité à 2h.

Ils existent plusieurs préparations spécifiques : les GR phénotypés, déplasmatisés,

déleucocytés, lavés, irradiés, CMV négatifs et ayant chacun une indication particulière.

[20 - 24].

III-6-3- Le concentré plaquettaire

Conservable pendant 5j à 22°C sous agitation continue. Le délai entre le

prélèvement et l’utilisation ne doit pas dépasser 12h. Il existe deux types selon l’origine

et la quantité :

Page 37: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

13

- Concentré plaquettaire standard, obtenu par centrifugation d’une unité de sang,

contenant 5x1010

plaquettes sous un volume de 30 Ŕ 50 ml. La posologie

habituelle est de 1 à 2 unité pour 10 kg, d’où la nécessitée de plusieurs donneurs

et l’augmentation de risque d’accident transfusionnel.

- Concentré unitaire de plaquette, obtenu à partir d’un seul donneur, et qui

contient au moins 4x1011

plaquettes sous un volume maximum de 500 ml.

Il est indiqué au cours d’une hémorragie sur thrombopénies graves < 20x109/l

d’origine centrale, à titre préventif : aplasie, leucémies et exceptionnellement au cours

d’une thombopathie et de purpura thrombopénique idiopathique [15,21, 25,26].

III-6-4 Le plasma frais congelé

C’est un plasma qui provient d’un seul donneur et congelé à Ŕ 30°C dans les heures

qui suivent le prélèvement sur un poche de 200 à 240 ml. Il est conservable jusqu’à un

an.

Il est caractérisé par: le taux de facteur (VIII et V) > 70% au taux normal, le taux

protéines ≤50g/l, le taux d’hémoglobine <0,05g/l et le taux de paquettes< 30x109/l.

Il possède une double indication:

*la première à visée hémostatique: déficit en facteurs vitamine K dépendant,

suites d’une intervention chirurgicale lourde, coagulopathie de consommation et le

syndrome hémorragique d’un patient cirrhotique ;

*la seconde à visée de remplissage: hypovolémie associée ou non à des

désordres de l’hémostase, choc hypovolémique, transfusion massive et réanimation

chirurgicale [22, 26- 29].

III-7- Sécurité transfusionnelle

III-7-1 - Le contrôle pré-transfusionnel

III-7-1-1 Sécurité des prélèvements

- L’identité du patient doit être complète sur le tube est sur la fiche.

- Ne pas mettre les identités qu’après le prélèvement.

- Informer le laboratoire devant un patient comateux sans identification.

Ainsi, dans certains cas (accidents, coma) le receveur peut ne pas être

identifié que par un sigle ou un numéro [21].

Page 38: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

14

III-7-1-2 Sécurité des groupages sanguins

- Le laboratoire doit avoir des réactifs sévèrement contrôlés.

- Deux déterminations sont obligatoires, effectuées par deux techniciens

sur deux prélèvements différents de sang.

- Un résultat n’est définitif qu’après une seconde détermination.

- En cas d’extrême urgence la transfusion peut être effectuée à partir d’une

détermination correcte mais la seconde doit être réalisé ultérieurement

[21,29]

III-7-1-3 Sécurité de la distribution du sang

Il faut une :

- Concordance de groupe ABO et Rhésus du sang du container.

- Concordance entre la demande et la sortie.

- Vérification de l’identité du malade, la durée exigée maximale au

transport, nombres, volume, concentration, couleur et aspect de la poche

de sang.

III-7-1-4 Sécurité transfusionnelle au lit du malade

C’est la dernière vérification sous responsabilité médicale stricte et dont le

non-respect constitue une lourde faute.

- Contrôler l’identité, phénotypes ABO du malade et de chaque l’unité.

- Confronter la carte de groupe sanguin du receveur et l’étiquette de la

poche de sang.

- Ne commencer la transfusion qu’après la vérification ultime des

phénotypes ABO soit par méthode de Beth Vincent soit par l’épreuve de

compatibilité croisée « cross-match » entre le sang du malade et le sang

de la poche.

- Vérifier et respecter les délais de transfusion:

Globule rouge : 6 heures.

Plasma : 6 heures.

Plaquette : Sans délais [8, 10, 28].

III-7-2- La recherche des anticorps irréguliers

La détection de ces anticorps in vitro fait appel à des techniques d’agglutination,

d’hémolyse ou de fixation du complément qui consiste à utiliser un « PANEL »

Page 39: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

15

d’hématie. Cette recherche doit être effectuée pour tous malades « polytransfusés » ou

une femme ayant eu plusieurs grossesses [2].

III-7-3- La surveillance post transfusionnelle :

- Appréciation de l’efficacité de la transfusion (contrôler les paramètres

vitaux toute les ½ heures pendant 4 heures).

- Recherche des réactions transfusionnelles (immédiate ou tardive).

- Coloration des urines, pouls, tension, température.

- Conserver le contrôle de la carte ultime et le produit sanguin labile

transfusé pendant 2 heures. En l’absence d’incident transfusionnel, on

peut les jeter.

- Contrôle biologique 24h après la transfusion.

- Contrôle virologique et immunohématologiques 3 mois après une

transfusion à la recherche d’agglutinine irrégulière ou d’une maladie

transmissible. [21]

III-7-4- Le dossier transfusionnel et la traçabilité

Permet de faire un lien unique et anonyme entre un donneur et le receveur. Les

objectifs sont d’assurer la liaison receveur-produit sanguin-donneur afin de permettre

des enquêtes ascendantes et/ou descendantes.

Le dossier transfusionnel fait partie du dossier médical d’un patient transfusé. Il

regroupe les données immunohématologiques du patient et permet d’assurer la

traçabilité des produits sanguins. Ce dossier comprend :

- L’identité complète du patient.

- Les donnés immunohématologiques, la carte de groupage, la date et

résultats du RAI. La nature d’anticorps dépistés et les consignes transfusionnels.

- L’histoire de transfusion.

Le dossier transfusionnel doit être conservé dans le dossier du patient ou centralisé dans

le service d’immuno-vigilance [19, 21].

Page 40: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

16

IV - LE BESOIN TRANSFUSIONNEL

IV-1 - Le seuil transfusionnel.

Chez l’adulte jeune sans antécédents cardiovasculaires ou d’anémie, le seuil

d’hémoglobinémie acceptable est de 7 g/dl. Chez un sujet atteint d’insuffisance

coronarienne, ce seuil est de 10 g/dl. Si en peropératoire ou le patient présente une

pathologie cardiovasculaire autre que l’insuffisance coronarienne, le seuil tolérable est

de 9g/dl [29, 30].

IV-2 - La masse érythrocytaire du patient.

Il se calcule par la formule ci-après :

VOLUME ERYTHROCYTAIRE = VST x Ht.

Où VST= Volume sanguin total et Ht= hématocrite.

Cette formule dépend de plusieurs critères d’où la règle de 5 de Glicher [23].

TABLEAU-IV : La règle de 5 de Glicher

Patients Caractéristiques Formule (ml.kg-1)

Femme Obèse 60

Maigre 65

Normale 70

Athlétique 75

Homme Idem que chez la femme + 5

Enfant > 1 an 70

Nourrisson (< 1 an) 70 à 75

Nouveau-né 75 à 85

Source : Ponchel C, Saby RC, Gil C, Petrognani R, Charpentier JP. Evaluation de

besoin transfusionnel: un moyen d’améliorer la gestion des produits sanguins durant la

période opératoire; Med Trop; 2005(65)189-94.

Page 41: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

17

IV-3 - La perte sanguine autorisée

Les pertes sanguines chirurgicales (PSC) varient selon les types de chirurgie, les

opérateurs. Elles sont quantifiables dans les bocaux d’aspiration, les compresses ou les

champs opératoires dont 100g de compresses imbibées de sang correspond à une perte

de 10 ml de sang.

Les pertes sanguines acceptables (PSA en ml) correspondent à des pertes à partir

desquelles on doit transfuser. Il se calcule selon la formule suivante :

PSA = VST x (Hbi Ŕ Hbf)

Hbi

Où VST= volume sanguin total, Hb= hémoglobinémie, l’indice i= initial, l’indice f=

final.

Cette théorie n’exclut pas les critères cliniques tels que:

- l’hypotension artérielle

- la tachycardie

- les pâleurs conjonctivales et palmaires [30, 31].

Exemple : femme de 70kg de caractère normal avec Hbi= 10 et Hbf=8

La perte sanguine autorisée est de : 70x7(10-8)/8 = 125 ml

IV-4 - L’urgence transfusionnelle

C’est un langage commun entre le médecin du site transfusionnel et le prescripteur.

Cette classification permet de délivrer les produits sanguins dans un délai plus ou moins

rapide en fonction de l’urgence signalée. On distingue trois niveaux d’urgence définis

par l’EFS :

Urgence vitale immédiate (UVI): permet d’obtenir sans délai les produits

sanguins sans réalisation au préalable de groupage sanguin ni de recherche

d’agglutinines irrégulières (RAI). Les prélèvements immunologiques sont

effectués avant la transfusion et seront traités le plus tôt possible.

Urgence vitale (UV): permet d’obtenir les PSL en moins de 3O minutes. Ce

délai permet de faire le groupage ABO sans attendre les résultats de la RAI.

Urgente ou urgence « relative »: permet d’obtenir des PSL iso groupes et iso

rhésus, dans un délai de 2 à 3 heures. Cette procédure permet la réalisation

Page 42: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

18

des examens immunohématologiques (RAI si elle date de plus de 72 heures,

carte de groupe complète) [24, 32].

V- LES COMPLICATIONS TRANSFUSIONNELLES

V-1 - Les Complications immédiates

V-1-1- Les accidents transfusionnels immunohémolytiques

Ils sont graves (en fonction du titre d’anticorps) mais évitables. Ils peuvent être

immédiats dès les premiers millilitres de sang transfusés car ils sont en rapport avec une

hémolyse intravasculaire massive du sang transfusé par des anticorps naturels réguliers

(erreur ABO) ou irréguliers (naturels, immuns).

Généralement, il se manifeste par une malaise, une agitation, une sensation de

chaleur ou de brûlure dans la veine d’injection, une nausée, des céphalées, une

constriction thoracique, des douleurs lombaires bilatérales.

L’examen physique montre une rougeur de la face, une polypnée, une tachycardie,

une chute de la tension artérielle systolique évoluant vers un signe de choc, un

saignement anormal au niveau des champs opératoires et des points d’injection (CIVD)

[4, 7, 26, 33].

Dans ce cas:

- Arrêter la transfusion en laissant l’aiguille en place (Garder la veine).

- Effectuer un prélèvement et l’envoyer au laboratoire avec le reste du sang.

- Surveillance +++ : éviter : - la transformation de collapsus,

- la CIVD

- l’insuffisance rénale aiguë

V-1-2 Ŕ Le choc par transfusion de sang contaminé

Dû à une contamination bactérienne massive, le plus souvent à germes gram négatif

(entérobactéries), heureusement rare car de mauvais pronostic. Il se traduit souvent par

un collapsus grave associé à des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements

et surtout une diarrhée abondante et fétide. La température monte en quelques heures à

40-41°C. L’évolution est souvent mortelle [7, 21, 33].

Dans ce cas :

- Arrêter la transfusion.

Page 43: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

19

- Envoyer le sang au laboratoire pour examen bactériologique.

- Administrer de l’Hémisuccinate d’hydro-cortisone et une antibiothérapie.

- Traiter le choc et prévenir l’insuffisance rénale et la CIVD.

V-1-3 - La réaction allergique

Dans les heures qui suivent la transfusion. Elle se traduit par une urticaire, un

œdème de Quincke et plus rarement par une crise d’asthme. Deux étiologies sont les

plus fréquentes: l’immunisation anti-IgA et la réaction mettant en cause les IgE.

Dans ce cas:

- Arrêter la transfusion.

- Injecter immédiatement un corticoïde et traiter en urgence l’OAP et l’Asthme.

- Surveillance +++.

V-1-4- La réaction frisson-hyperthermie

C’est une manifestation assez rare (1-2 /100) qui se manifeste 30 min à 1h après le

début de la transfusion. Elle est due à l’immunisation anti-leucoplaquettaire se

traduisant cliniquement par des frissons avec une cloche thermique durant la

transfusion. C’est un accident bénin et d’évolution favorable sous traitement et dont la

récidive doit être évitée par des transfusions de sang déleucocyté [4, 10,19].

Dans ce cas:

- Injecter du corticoïde.

- Faire un dépistage immunisation anti-HLA et rechercher un anticorps irrégulier.

- Transfuser ultérieurement du sang déleucocytés.

V-1-5 - L’œdème aigu pulmonaire

C’est une urgence vitale immédiate. Il y a deux mécanismes différents:

Œdème aigu de surcharge circulatoire

Cet incident survient en général après une transfusion massive ou chez une malade

transfusée dont la volémie est normale. Donc il y a un déséquilibre entre la pompe

cardiaque et le volume circulant. Il se manifeste par des toux quinteuses avec une

expectoration mousseuse, une dyspnée, une sensation d’oppression et de constriction

Page 44: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

20

thoracique, des râles crépitant et une augmentation de la pression veineuse. L’évolution

est mortelle si la prise en charge est retardée:

- Arrêter la transfusion.

- Faire une injection de diurétique ou une saignée.

Œdème aigu pulmonaire lésionnel ou TRALI « Transfusion Related Acute

Lung Injury »

Accident rare par rapport à la surcharge, c ’ est le fait d’un œdème pulmonaire

inflammatoire majeur avec une lésion de la membrane alvéolaire secondaire à une

activation des neutrophiles au contact de l’endothélium des capillaires pulmonaires.

D’une prise en charge plus lourde et d’évolution encore plus mortelle, il apparait au

cours de la transfusion soit avec des leucocytes soit avec du plasma.

Cliniquement, l’apparition de premier signe après temps de latence de 50- 60 min, puis

apparition brutale d’une fièvre et d’une hyperthermie. S’ensuivent les signes cardio-

pulmonaire : la toux sèche mais parfois avec une expectoration hémoptoique, la

dyspnée, des douleurs thoraciques, une tachycardie, une cyanose des extrémités. La

radiographie thoracique est évocatrice. [7,21, 34,35]

Dans ce cas :

- Arrêter la transfusion.

- Injecter l’hydrocortisone.

- Transférer en urgence à la réanimation.

V-1-6- Les accidents métaboliques

Surcharge en citrate

Le risque se produit à partir de 100 mg/l de citrate dans le sang c’est à dire au cours

d’une transfusion massive et/ou très rapides, surtout chez le patient ayant un problème

hépatique ou en état de choc. Elle se manifeste cliniquement par une paresthésie péri-

buccale et une trémulation musculaire associée à une malaise, une bradycardie, une

hypotension artérielle systolique et parfois un syndrome hémorragique. Devant ce cas, il

faut faire une injection gluconate ou chlorure de calcium.

Surcharge potassique

Au décours d’une transfusion massive de sang conservé. En effet, au bout de 3 semaines

de conservation le taux de potassium dans un litre de sang est de 20- 30 mEq/l.

Page 45: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

21

Les manifestations sont dominées par des signes cardiaques.

Dans ce cas il faut administrer du Kayexalate per os.

Hypocalcémie

De même circonstance que la précédente, elle serait prévenue par l’injection d’une

ampoule de calcium tous les cinq unités de sang transfusé.

V-2 - Les complications retardées

V-2-1 - L’ictère hémolytique post-transfusionnel

Se voit chez les polytransfusées, chez les femmes pluri gestes qui se sont déjà

immunisées dans un système autre qu’ABO. Les anticorps en cause sont: anticorps anti

rhésus (E, C), anti-Kells (K), anti-Kidd (jka), anti-Duffy (pya). Les manifestations sont

dominées par l’ictère cutanéo- muqueux avec des selles hypercolorées. Affirmer par les

recherches d’agglutinines irrégulières [1,10].

V-2-2- Le purpura post- transfusionnel

Accident rare et de bon pronostic, le plus souvent chez des femmes immunisées par

leurs grossesses antérieures contre l’antigène plaquettaire ou immunisation déclenché

par la transfusion antérieure. La manifestation apparait 5- 10 j après la transfusion.

Dans ce cas:

- Faire un dépistage immunisation anti-plaquettaire, une corticothérapie et une

plasmaphérèse.

V-2-3 - La réaction greffon contre l’hôte

Ce sont des accidents rares mais graves et imprévisibles à traiter par des

immunosuppresseurs. Elle se produit dans les trois circonstances suivantes:

- Histocompatibilité donneur-receveur.

- Lymphocytes visibles dans le produit injecté (concentré leucoplaquettaire).

- Incapacité du receveur à rejeter les lymphocytes injectés (immunodéprimé,

nouveau-nés).

Page 46: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

22

V-2-4- L’allo-immunisation transfusionnelle

Toute transfusion est immunologiquement incompatible, c’est une conséquence

directe du polymorphisme humain dans trois circonstances: grossesse, transfusion et

transplantation d’organe.

V-2-5 - Les accidents infectieux

- Virus : Hépatite virale, HIV, Cytomégalovirus

- Bactérie : Syphilis, Brucellose, rickettsioses, trypanozoma cruzi.

- Parasite : Paludisme, toxoplasmose, trypanosomiases, filarioses. [10, 36, 37]

Page 47: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET

RESULTATS

Page 48: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

23

METHODOLOGIE ET RESULTATS

I- METHODES.

I-1 : contexte et justificatif

Après le CHU-HJRA, le CHU GOB constitue un grand consommateur de PSL du fait

des hémorragies physiologiques de la délivrance mais également pathologiques des

anomalies notamment placentaires.

Ces situations motivent la prescription importante de PSL au CHU GOB justifiant la

réalisation de cette étude.

I-2 : Objectifs :

- Décrire et évaluer la pratique transfusionnelle au CHU/GOB.

- Justifier l’intérêt de la création d’un stock de sang annexe

I-3 Cadre d’étude

I-3-1 Lieu d’étude

Cette étude a été réalisée au centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie

Obstétrique de Befelatanana (CHU-GOB), situé dans le centre ville d’Antananarivo.

I-3-2 : type d’étude

Il s’agit d’une étude prospective transversale descriptive.

I-3-3 : population d’étude

Toutes les patientes (nouvelles ou anciennes) qui ont été admises et qui ont reçu

du PSL jusqu’à la 48eme

heure post transfusionnelle dans les six services existants :

_ ATU (Accueil, Triage, Urgence),

- Accouchement,

- Réanimation et unité de soins intensifs,

- Obstétrique et suite de couche,

- UGR (Unité de Grossesse à risque),

- Gynécologie.

I-3-4 Durée d’étude

L’étude a duré 4 mois du 01er

Mars 2015 jusqu’en 30 Juin 2015.

I-3-5 Mode de recueil des données

Une fiche individuelle de surveillance transfusionnelle a été établie contenant

tous les paramètres et les variables à étudier. Nous avons aussi utilisé les registres

Page 49: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

24

d’hospitalisations des six services, les dossiers individuels de toutes les patientes

hospitalisées et les cahiers de registre de commande de sang durant la période d’étude.

I-3-6 critères d’inclusion

Toutes les patientes qui ont subi une transfusion durant leur hospitalisation dans

ces six services différents ont été incluses dans l’étude

I-3-7 critères d’exclusion

Toutes les patientes qui n’ont pas été transfusées même si elles ont reçu de bon

de sang ou qui sont décédées dans le 30 minutes après la transfusion.

I-4 Paramètres à étudier

Pour atteindre les objectifs, nous avons étudié les paramètres suivants:

SOCIO-DEMOGRAPHIQUES

- Etat civil

Age

Profession

Gestité, parité, avortement

Age gestationnel

Situation familiale

- Mode d’admission des patientes transfusées.

PRE-TRANSFUSIONNELS

- Motif d’entrée

- Jour et heure d’arrivée

- Antécédent transfusionnel

- Motif de transfusion

- Groupage-rhésus

- renseignement concernant la transfusion

- Nature et nombre du PSL demandé

- Nature et nombre sang reçu

- Durée de demande de bon de sang.

- Phénotype.

- Recherche agglutinine irrégulière.

Page 50: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

25

- Type de transfusion

- Clinique avant transfusion

Paramètres hémodynamiques

Signe de choc

Anémie par pâleur conjonctivale

hémovigilance

- Paraclinique

Taux hémoglobine

Taux de plaquette

POST-TRANSFUSIONNELS

- Diagnostic final

- Clinique après transfusion

Hémodynamique après transfusion

Signe de choc

Anémie par pâleur conjonctivale

- Paraclinique

Taux hémoglobine

Taux de plaquette

- Réaction et complication post transfusionnelle

- Classification des pathologies

I-5 : mode d’analyse des données :

Les données ont été saisie avec le logiciel Microsoft office EXCEL 2007

puis traitées par le logiciel ®.2.9 .

II- RESULTATS

II-1 Domaine d’étude

La population d’étude c’est-à-dire toutes les patientes qui ont reçu de poche de

sang durant cette période de 4 mois.

Sur 3485 patientes admises au CHU GOB pendant les 4 mois d’études, 352 ont

bénéficié d’une transfusion sanguine soit 10,1%.

Page 51: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

26

II-2 : Fréquence de transfusion sanguine

FIGURE 2 Fréquence de transfusion sanguine

Pendant notre période d’étude, 10,1% des malades admises au centre étaient

transfusées.

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

3485

352

nom

bre

p

atie

nte

s

Patientes admises

patientes transfusées

Page 52: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

27

II-3 : l’âge :

TABLEAUX V: Répartition des patientes selon l’âge

Age

(ans)

Effectif

n = 352

Pourcentage

(%)

<20 30 8,52

[20- 30] 120 34,09

] 30- 40] 135 38,35

>40 67 19,03

La moyenne d’âge de notre population d’étude était 31,75 ans avec des extrêmes de 13

à 78 ans.

Page 53: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

28

II-4 Profession

TABLEAUX VI: Répartition des patientes selon leur profession

Profession Effectif

n = 352

Pourcentage

(%)

Ménagère 194 55,11

Cultivatrice/éleveur 38 10,8

Employée de bureau 20 5,6

Employée en zone franche 10 2,84

Commerçante 53 15,06

Autres 37 10,51

La majorité de notre population d’étude était des ménagères dans 55,11% des cas.

Page 54: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

29

II-5 Situation familiale

FIGURE 3 : Répartition des patientes selon la situation familiale.

La majorité de notre population d’étude était mariée légitimement (69,6%).

30,40%

69,60%

CELIBATAIRE

LEGALE

Page 55: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

30

II-6 : Age gestationnel:

FIGURE 4: Répartition des patientes selon l’âge gestationnel

Parmi les 352 cas, 270 patientes étaient enceintes et notre population saignait durant le

troisième trimestre de la grossesse (36,93%) des cas.

41,48%

10,37%

48,14%

I ere trimestre

II eme trimestre

III eme trimestre

Page 56: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

31

II-7 : Gestité, parité et avortement

FIGURE 5 : répartition des patientes selon la gestité, parité et avortement.

Dans notre étude la plurigeste est la plus exposée à la transfusion correspondant un taux

de 55,11%

Les multipares constituaient 37,2% tandis que les paucipare est de 39,77%, 18,5% ont

présenté au moins un avortement dans les antécédents

5,11%

39,77%

55,11%

23,58%

39,20%

37,20%

81,53%

17,14%

1,36%

0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%

O

1 à 2

≥3

AVORTEMENT

PARITE

GESTITE

Page 57: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

32

II-8: mode d’entrée

FIGURE 6: Répartition des patientes selon le mode d’entrée

La majorité des malades transfusées (62,78% des cas) était des malades référées par

d’autres centres et/ou par des autres agents de santé.

62,78%

36,36%

0,86%

REFERE

ENTRANT DIRECT

PROGRAMMEE

Page 58: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

33

II-9 : motif d’entrée

FIGURE 7 : Répartition des patientes selon les motifs d’entrées

La moitié des motifs d’admission de notre population d’étude était le saignement

génital.

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

50%

50%

19,03%

12,22% 9,38%

5,97%

2,27% 1,14%

POURCENTAGE

Page 59: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

34

II-10: Répartition des patientes selon le jour et l’heure d’arrivée

FIGURE 8: Répartition des patientes selon le jour et heure d’arrivée

La majorité de la transfusion chez notre population d’étude était effectuée pendant les

jours ouvrables dans 75% et pendant les heures de la journée de travail dans 52,27% des

cas.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

WEEK-END JOUR

OUVRABLE

8-16H [17-8H[

25%

75%

52,27% 47,73%

POURCENTAGE

Page 60: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

35

II-11 : selon l’antécédent transfusionnel et type transfusion antérieure

FIGURE 9: Répartition des patientes selon l’antécédent transfusionnel et le type

transfusion antérieure

Pendant cette période d’étude, 7 malades soit 1,99% avaient un antécédent

transfusionnel et parmi lesquelles 5 ne connaissaient pas leurs groupages.

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

100,00%

98,01%

1,99%

71,43%

29%

0,00%

Page 61: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

36

II-12 : Selon la nature de sang demandé

FIGURE 10: Répartition des patientes selon la nature du PSL

Durant la période d’étude, la majorité de la transfusion était effectuée avec du sang total

dans 57,95%.

0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00%

ST

ST+CG

ST+PFC

CG

ST+CG+PFC

PFC

CG+PFC

57,95%

18,18%

13,35%

6,25%

3,69%

0,28%

0,28%

ST

ST+CG

ST+PFC

CG

ST+CG+PFC

PFC

CG+PFC

Page 62: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

37

II-13 : Répartition des patientes selon leur groupage

FIGURE 11: Répartition des patientes selon leur groupage sanguin

La totalité de notre population d’étude appartenait au groupe rhésus positif dont 45,45%

était du groupe O.

Une seule patiente avait subi un phénotypage et aucun cas n’avait subi une recherche

d’agglutinine irrégulière.

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

40,00%

45,00%

50,00%

A B O AB

24,15% 23,86%

45,45%

6,53%

A

B

O

AB

Page 63: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

38

II-14 : PSL demandé

TABLEAUX VII : Répartition des patientes selon le nombre de demande de sang

Nombre de PSL

demandé

Nombre patiente

n= 532

Poches demandes

n= 1415

Pourcentage

(%)

2 133 266 37,78

3 13 39 3,69

4 121 484 34,38

5 6 30 1,7

6 40 240 11,36

7 4 28 1,14

8 21 168 5,97

9 1 9 0,28

10 7 70 1,99

12 3 36 0,85

13 1 13 0,28

14 1 14 0,28

18 1 18 0,28

Durant cette étude, le nombre total de poches demandées était de 1415 avec une

moyenne de 4,02 poches et des extrêmes de 2 à 18 poches.

Page 64: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

39

II-15 : Répartition des patientes selon le nombre de poche reçue

TABLEAUX VIII: Répartition des patientes selon le nombre de poche reçue.

Classe de PSL reçue

Nombre patiente

n= 352

Total de PSL reçue

n= 719

Pourcentage

(%)

1 154 154 43,75

2 115 230 32,67

3 42 126 11,93

4 20 80 5,68

5 12 60 3,41

6 5 30 1,42

7 1 7 0,28

8 1 8 0,28

10 1 10 0,28

16 1 16 0,28

Durant cette étude, le nombre total de poches reçues était de 719 avec une moyenne de

2,05 poches et des extrêmes de 1 à 16.

Page 65: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

40

II-16 : Répartition des patients selon la durée de demande

FIGURE 12 : Répartition des patientes selon la durée de demande de sang

La majorité des transfusions (96,59%) durant cette étude était effectuée après une durée

de 30 à 180 minutes d’attente(UV). Seule, 0,85% était réalisée en moins de 30 minutes

(UVI).

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

100,00%

<30 MIN 30 - 180 MIN > 180 MIN

0,85%

96,59%

2,56%

<30 MIN

30 - 180 MIN

> 180 MIN

Page 66: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

41

II-17: Répartition selon le motif de non disponibilité de la transfusion

FIGURE 13: Répartition des patientes selon le motif de manque de sang

Durant notre étude, 99,43% de la demande (350/352) n’étaient pas honorées en totalité.

Seule 2 demandes (0,57%) étaient honorées en totalité.

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

100,00%

99,43%

0% 0% 0,57%

POURCENTAGE

Page 67: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

42

II-18 : Répartition des patientes selon le type de transfusion

FIGURE 14: Répartition des patientes selon les types de transfusion

L’autotransfusion n’était pratiquée au CHUGOB durant notre période d’étude. La

majorité de cette transfusion était constituée par la transfusion isogroupe dans 99,72%

des cas.

0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%

ISOGROUPE

HETEROGROUPE

AUTOTRANSFUSION

99,72%

0,28%

0%

POURCENTAGE

Page 68: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

43

II-19 : Répartition selon l’état clinique et le signe d’anémie des patientes avant

transfusion

FIGURE 15: Répartition des patientes selon les signes cliniques d’anémie et l’état

de choc

Dans cette étude, 84,09% soit 296/352 patientes présentaient des signes d’anémie

clinique et 4,26% soit 15/352 présentaient un état de choc à l’entrée.

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

100,00%

OUI NON

84,09%

15,91%

4,26%

95,74%

ANEMIE

ETAT DE

CHOC

Page 69: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

44

II-20: Répartition selon le niveau d’urgence transfusionnelle

FIGURE 16: Répartition des patientes selon le niveau d’urgence

Durant cette étude, 59,15% de la transfusion doit être fait en urgence vitale et 40,85%

doit être reçu une transfusion en urgence relative.

28,98%

30,17%

40,85%

URGENCE VITALE

IMMEDIATE

URGENCE VITALE

URGENCE RELATIVE

Page 70: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

45

II-21 : Répartition selon le paramètre biologique avant la transfusion

FIGURE 17 : répartition des patientes selon l’hémogramme

Pendant notre étude 53,69% soit 189/352 cas n’avait pas fait d’hémogramme mais avait

reçu une transfusion. Environ, 78,53% des patientes avait une anémie sévère, 11%

présentait une thrombopénie.

La moyenne d’hémoglobine était de 6,42g/dl avec des extrêmes de 2,1 g/dl et 9,8g/dl.

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%78,53%

21,47%

0%

8,70% 2,90%

88,34%

53,69%

Page 71: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

46

II-22 : Répartition des patientes selon les opérateurs de la transfusion.

FIGURE 18: Répartition des patientes selon l’acteur transfusionnel

Durant notre étude, la majorité soit 77,56% de la transfusion était exécutée par les

paramédicaux.

Toutes ces transfusions étaient faites seulement après qu’un cross match avait été fait et

que ce dernier était négatif.

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

1,70%

12,50%

77,56%

2,56% 5,68%

Page 72: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

47

II-23 : Répartition des patientes selon les étiologies

FIGURE 19: Répartition des patientes selon l’étiologie

Durant notre période d’étude, l’avortement hémorragique et la grossesse extra utérine

étaient l’indication majoritaire de la transfusion.

0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00%

AVORTEMENT HEMORRAGIQUE

GEUR

HPP

AUTRES PATHOLOGIES

HRP

FIBROME HEMORRAGIQUE

PLACENTA PREVIAE

NEO COL HEMORRAGIQUE

ECLAMPSIE

HYPERPLASIE ENDOMETRE

TROUBLE MENSTRUEL

RUPTURE UTERINE

MAP

LESION PARTIE MOLLE

18,75%

13,92%

13,07%

13,07%

8,81%

7,67%

7,39%

4,55%

4,26%

2,27%

2,27%

1,70%

1,42%

0,85%

Page 73: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

48

II-24 : Répartition des patientes selon le signe d’anémie et hémogramme post

transfusionnel

FIGURE 20 : Répartition des patientes selon les signes cliniques d’anémie et les

résultats de l’hémogramme.

Dans 295/352 soit 83,81% des cas, un contrôle biologique post transfusionnel n’était

pas effectué. Lorsque celui-ci était fait, le taux moyen d’hémoglobine était de 8,1 g/dl

avec des extrêmes de 5,2g/dl et de 12g/dl, et aussi 21,05% a une anémie inferieur à

7g/dl avec état hémodinamiquement instable.

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

100,00%

56,82%

43,18%

66,61%

21,05% 22,33%

2,14%

7,55%

90,31%

83,81%

Page 74: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

49

II-25 : Répartition des patientes selon les réactions et complications post

transfusionnelles.

FIGURE 21: répartition des patientes selon les réactions et complication post

transfusionnelles

Durant cette étude, seules 5/352 patientes soit 1,42% avaient présenté une réaction

transfusionnelle.

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

100,00%

FRISSON FIEVRE URTICAIRE PRURIT CEPHALEE DYSPNEE PAS

0,57% 0,28% 0,57% 0% 0% 0%

98,56%

POURCENTAGE

Page 75: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

50

II-26 : répartition des patientes selon les pathologies

FIGURE 22: Répartition des patientes selon leur pathologie

La pathologie gynécologique était la situation majoritaire ayant nécessité une

transfusion dans 198/352 des cas soit 56,25%.

0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00%

GYNECOLOGIE

OBSTETRIQUE

56,25%

43,75%

POURCENTAGE

Page 76: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

Page 77: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

51

C’est une étude prospective transversale effectuée pendant 4 mois en rapport

avec la pratique transfusionnelle au CHU GOB.

La transfusion sanguine est un acte très important en milieu gynéco-obstétrique. Mais sa

fréquence est variable selon les différents pays.

Nous allons diviser cette discussion en deux parties selon les paramètres pré-

transfusionnels et post transfusionnels.

I- FREQUENCE DE LA TRANSFUSION

La fréquence de transfusion ne cesse d’augmenter dans le CHU GOB, le résultat

antérieur montre un taux de transfusion 7,1% en 2014 [38] qui est un résultat similaire

avec ceux des pays en voie de développement.

En effet, au CHU de Cocody, elle était de 5,79% [39] en 2012; au CHU-GO Yalgado

Ouédraogo ce taux de transfusion était de 7,55% en 2011 [40] et dans le service de

gynécologie obstétrique de Libreville Gabon, ce taux était de 7,5% en 2012 [41] et en

Inde était de 8,92% en 2015 [42]

Dans notre étude, le taux de transfusion sanguine est très élevé par rapport à ces

différents pays. Il est de 10,1% (Figure 2) au sein de CHU-GOB durant notre période

d’étude.

Cette situation peut s’expliquer :

- l’insuffisance d’une surveillance et de l’éducation sanitaire, sociale, scolaire et

culturelle en particulier la philosophie malgache « sery vitan’anamalao ve dia

hamonoana vatrok’akoho »;

- l’impact de la crise sociale à la suite de la crise politique qui a sévit pendant

une période assez longue dans le pays entraînant un appauvrissement et une certaine

difficulté à se soucier des problèmes de santé dans la famille,

Ainsi, nous proposons :

- un renforcement de la consultation prénatale et la surveillance de la grossesse

jusqu’à l’accouchement par un personnel médical bien formé avec une bonne

conscience professionnelle pour diminuer l’incidence de la transfusion et détecter la

grossesse qui a besoin d’une prise en charge en milieu spécialisé.

Page 78: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

52

- une éducation de la femme enceinte eu ce qui concerne les éventuelles

complications de la grossesse et surtout pour les femmes en âge de procréer sur les

complications de l’avortement et sur la prévention de l’hémorragie au cours de la

grossesse.

II- ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DE LA POPULATION

II-1- L’âge :

L’étude de la répartition des tranches d’âge montre que plus de la moitié des

patientes se situent entre 20 à 40 ans, répartie en deux selon l’âge de [20-30] et] 30-40]

avec un taux respectif de 34,09% et de 38,35% (Tableau V).

Notre moyenne d’âge était de 31,75 ans qui est comparable à celle trouvée à Abidjan

qui était de 30,6 ans [43].

Cette moyenne d’âge est assez élevée par rapport à celle trouvée à Libreville qui était de

26,8 ans [41], au CHU d’Yalgado qui était de 27,7% en 2012 [44] et au CHU-GO

d’Yaoundé qui était de 28,43 ans [45].

Cette tranche d’âge [20-40] témoigne que la transfusion apparait surtout au cours de la

période d’activité génitale, et l’âge élevé nous affirme que la plupart des femmes

malgaches mettent au monde des enfants jusqu’à la ménopause.

II-2- Le niveau socio-professionnel

Plus de la moitié de nos patientes 55,11% (Tableaux VI) sont des ménagères, ce qui

est légèrement inférieur par rapport au centre de référence au Koutiala qui est de

86,6% [46].

Trente virgule quatre % (figure 3) des patientes ne sont pas mariées légitimement

compte tenu des us et coutumes dans la plupart des cas.

Le manque de travail, responsable du bas niveau socio-économique, fait que la

population ne vient au centre de santé qu’en cas de difficulté. Tout cela fait partie des

facteurs de risques d’apparition d’une hémorragie, que ce soit au cours de la grossesse

ou au cours de l’accouchement.

Page 79: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

53

II-3- L’âge gestationnel

Dans notre étude la transfusion se situe surtout au cours du troisième trimestre et au

premier trimestre de la grossesse avec un taux respectif de 36,93% et de 23,82% (Figure

4).

Ce résultat montre que l’avortement et l’hémorragie du troisième trimestre sont les

plus fréquents. En effet, 68,7% de nos patientes transfusées sont enceintes.

Donc le saignement pendant la grossesse est fréquent du fait du non suivi de grossesse

selon les normes. Les avortements clandestins sont souvent hémorragiques.

II-4- La gestité, la parité et les antécédents d’avortement

Selon nos résultats, la multi-gestité expose plus à la transfusion sanguine que la

pauci-gestité avec un taux respectif de 55,11% et 39,77%,( Figure 5) et avec une même

fréquence pour le paucipare et le multipare avec un taux respectif de 39,2% et de

37,2%, et 18,47% pour l’avortement.

Ce résultat diffère est très élevé par rapport à celui trouvé en Abidjan 2011 qui était

de 26,9% pour les multipares [43].

Ce résultat confirme que la multi-gestité et la multiparité constituent un facteur de

risque hémorragique et par ricochet de la transfusion sanguine au cours de la grossesse.

L’avortement clandestin avait une grande place de motif de transfusion à cause de la

grossesse non désirée.

Ainsi nous tenons à proposer :

- un renforcement surtout au niveau du planning familial (surtout chez les jeunes

pour espacer ou limiter le nombre d’enfants et prévenir la grossesse non désirée ), une

consultation prénatale et un suivi étroit de grossesse surtout à risque par un personnel

médical bien qualifié.

- pour le ministère de santé publique, une éducation et information pour le

changement de comportement, vis-à-vis des traditions.

- pour la direction une information continue au ministère de la santé publique selon

les besoins du centre.

- pour l’Etat une recherche de partenariat pour la création de micro-entreprise pour

les femmes et recherche d’aide pour faciliter l’accès aux soins (matériel, médicament

Page 80: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

54

...) Une information sanitaire gratuite par audiovisuel mensuel par le personnel de santé

et le don de sang, une formation sur l’intérêt du mariage légal.

III- ETUDE SUR LE MODE D’ADMISSION

III-1 Le mode d’entrée

La majorité de nos patientes transfusées est admise par une référence (en

provenance d’un autre centre de santé et/ou d’un agent de santé) avec un taux de

62,78% (Figure 6).

Ce taux de référence est assez élevé par rapport à celui trouvé par Koutiala qui était

de 55,2% [46].

Ce résultat s’explique par le fait que le CHUGOB est le centre de référence

habituelle des autres centres périphériques. En effet, c’est un centre de niveau III en

matière de gynécologie-obstétrique et il se trouve en pleine centre-ville donc facile

d’accès.

Ainsi nous suggérons:

- Pour l’Etat la mise en place d’autres centres de santé en périphérie et/ou une

création de nouveaux centres périphériques bien équipés avec personnel médical

bien formé.

- Pour la direction d’établissement, une organisation adéquate avec une formation

continue du personnel médical et un bon équipement pour la réception des

patientes.

III-2- Le motif d’entrée

Parmi les patientes admises dans ce centre qui ont eu besoin de transfusion

sanguine, le saignement génital (du premier et troisième trimestre de la grossesse

comme précédemment cité) constitue 50% de motif d’entrée suivi de la douleur

pelvienne avec un taux de 19,03% (Figure 7).

III-3- L’heure et jour d’arrivée

Dans notre étude on constate qu’il n’y a pas de différence significative pour la charge

de travail pendant le jour ouvrable qui est de 75% soit 15% /j et le week-end qui est de

Page 81: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

55

25% soit 12,5%/j et même pour l’heure de travail 52,27% et l’heure de garde 47,73%

(Figure 8).

Cela signifie que le nombre de personnel qui s’occupe la transfusion sanguine doit

être le même pendant le jour ouvrable et week-end de même que durant les heures de

travail et de garde.

Nous proposons :

- Un nombre plus élevé d’équipe la nuit et le week-end

- une coopération avec la banque de sang et notre centre pour faciliter l’accès à la

demande de sang pendant la nuit et le week-end.

- une création de centre annexe de banque de sang au CHU-GOB.

III-4- L’antécédent transfusionnel

Parmi le 352 cas, très peu de patientes ayant reçu un antécédent transfusionnel qui

était de 1,99%, mais dont plus de la moitié ignorent leur groupage dans 73,43% des

cas (Figure 9). Cela montre qu’il y a une mauvaise information de nos patientes et une

mauvaise surveillance post transfusionnelle.

Ainsi, nous proposons :

- Que de la carte de groupage soit délivrée aux malades à leur sortie de

l’hôpital et un duplicata restera dans leur dossier

- D’instaurer un système de surveillance post transfusionnelle nécessitant une

réorganisation et une coopération entre les différents services et la banque de

sang ;

- A ce que le groupage sanguin soit inscrit dans le bilan de grossesse

obligatoire et sera pris en charge par un programme national au même titre

que les sérologies.

IV- ETUDE SUR LA TRANSFUSION

IV-1- La nature de la demande

Pendant cette période, plus de la moitié soit 57,97% (Figure 10) de sang demandé,

était constitué par du sang total.

Page 82: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

56

La demande de transfusion sanguine varie selon le pays et le centre hospitalier, avec des

fréquences tellement différentes.

La demande de sang total était de 82,88% à Abidjan [43] ; 15,4% au CHU Yaoundé

[45]. Elle est suivie en second rang par le culot globulaire avec 6,25% qui est à un taux

moindre par rapport au taux élevé du CHU-GO de Yalgado 97,21% [40] et de 83,1% au

CHU Yaoundé [45] et 53,1% au CHU/HJRA [47].

Ceci peut s’expliquer par le fait que les médecins travaillant au CHUGOB sont

habitués à prescrire le sang total tout en sachant que cette prescription peut être source

de plusieurs effets secondaires. En effet, lorsqu’ils commandent du sang frais, la banque

de sang leurs délivrent du sang total. Conditionnés ainsi, ils ont pris la mauvaise

habitude de prescrire du sang total même si les consignes données sont la prescription

de sang frais.

Ainsi, nous proposons que l’équipe de la banque de sang puisse donc :

- faire une EPU au niveau des hôpitaux et des centres qui s’approvisionnent chez

eux pour mettre à jour leurs connaissances et faire connaitre la réalité qui prévaut dans

cette banque ;

- maintenir la production de sang frais, car avec les saignements des hémorragies

du post partum, c’est le produit idéal pour compenser la perte.

IV-2- Le groupage sanguin

La plupart de nos patientes incluses dans cette étude appartenait au groupe O

dans 45,45 % (Figure 11) des cas et elles sont toutes Rhésus positif. Cette même

tendance a été retrouvé au CHU Ŕ GO Yalgado avec 43,3% de groupe O. Il en est de

même au cours de l’étude d’immunisation transfusionnelle par Masson 2011 qui est de

45% [48] et à l’urgence de CHU Cocody, il est de 47,9% et au centre de transfusion

d’Afrique francophone, il est de 41% [49].

Aucun examen n’a été fait pendant cette étude concernant la recherche d’agglutinine

irrégulière, et seulement une patiente a fait une phénotypage devant l’apparition de la

réaction transfusionnelle.

En France selon l’arrêté du 10 septembre 2003 portant l’homologation du règlement de

l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. (AFSSAPS) définissent

Page 83: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

57

« réalisation d’examens pré-transfusionnels obligatoires : groupage ABO-Rh [ABO,

RhD] phénotypage et RAI » [50]. Mais le délai doit être inferieur à 72h pour la RAI.

Malheureusement la non prescription de la RAI chez nous, le cout très cher avec le

phénotypage et aussi le nombre très bas de don de sang, nous empêchent de réaliser ces

examens.

IV-3- Le nombre de sang demandé et reçu

Le CHU GOB Befelatanana fait partie des plus grands consommateurs auprès du

centre transfusionnel d’Antananarivo. Avec les 10,1% de nos patientes qui nécessitaient

une transfusion sanguine, on avait besoin de 1415 poches (Tableaux VII) de sang soit

une moyenne de 4,02 poches de sang par personne. Ce taux est élevé par rapport à celui

de l’hôpital de Libreville Gabon qui avait trouvé une moyenne de 2 poches par personne

[41].

Sur les 1415 poches de sang demandées, seulement 719 poches (Tableaux VIII) ont été

reçues soit un taux de couverture de 50,81%. Par conséquent, il y a une mauvaise prise

en charge au cours de la réanimation des cas d’hémorragie et des anémies chez les

patientes du CHU-GOB, un allongement de séjour et une élévation du coût

d’hospitalisation. Heureusement on n’a recensé aucun cas de décès dû au manque de

poche de sang pendant notre période d’étude.

Ce faible taux de couverture des besoins risque aussi de modifier la façon de prescrire

des médecins en gonflant leur besoin tout en sachant que le taux de couverture ne serait

que de moitié.

Ainsi, nous proposons :

- l’élaboration d’une campagne de renforcement de l’information à une échelle

nationale pour promouvoir le don de sang bénévole ;

- que chaque famille de patiente qui arrive au CHU-GOB puisse proposer au

moins un donneur de sang familial pour couvrir son besoin et sauver la vie

d’autrui ;

- qu’un programme d’éducation civique soit introduit à l’école sur le devoir de

faire un don de sang ;

Page 84: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

58

- que la banque de sang renforce sa politique pour aller au-devant des

donneurs bénévoles en venant dans les casernes des militaires, dans les

usines pour prélever les travailleurs et dans les lycées et universités pour

prélever les étudiants.

- Une amélioration et optimisation au niveau de stock [51].

IV-4- La durée de l’attente de sang et le degré d’urgence

La maîtrise de la durée de livraison du sang est un élément très important pour la

prise en charge d’un choc hémorragique en milieu gynéco-obstétrique. Cette durée doit

correspondre à l’état clinique de la patiente selon la classification de l’urgence

transfusionnelle à trois niveaux [32].

Dans notre étude, presque la moitié de la demande 59,11 % (Figure 16) est un besoin de

sang en urgence. Ce taux est très élevé par rapport à celui trouvé à l’hôpital d’Aras en

France qui était de 18,44% [52], mais plus bas par rapport à celui du CHU Yalgado à

90,5% [40] et du CHU Abidjan à 72,01%.Parmi ces urgences de chez nous, 28,98% des

patientes ont besoin d’être transfusées en urgence vitale immédiate mais seulement

0,85% a reçu du sang avant 30 min (Figure 12). Ce taux est inférieur par rapport au

taux trouvé au CHU d’Aras en France en 2011 qui était de 32,83%.Concernant

l’urgence vitale et l’urgence vitale relative, le taux retrouvé durant notre étude est

respectivement de 30,17% et 40,85% alors que ce taux est respectivement supérieur de

28,84% et 38,33% au CHU d’Aras en France en 2011 [52].

Ainsi, nous suggérons pour raccourcir la durée de livraison de sang pour la prise en

charge correcte d’un état de choc hémorragique, d’un syndrome anémique sévère de :

- une amélioration de la technique de groupage,

- un renforcement de la ressource humaine,

- un moyen de transport plus rapide et plus performant comme le drone qui est

en phase d’expérimentation à la Réunion et au Rwanda. Il est aussi possible de doter

d’une moto les agents qui s’occupent de l’acheminement des poches. Mais pour

supprimer le temps d’attente, nous suggérons la création d’une annexe de banque de

sang au sein du CHUGOB.

Page 85: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

59

IV-5- Le motif de manque de sang

Dans notre étude presque la totalité des patientes 99,43% (Figure 13) n’a pas reçu le

nombre de poches demandées. Dans notre banque de sang au CHU-HJRA le premier

motif de manque de sang est l’insuffisance de stock du fait de l’absence de donneur

bénévole volontaire. En effet, la seule banque de sang n’arrive plus à couvrir le besoin

transfusionnel pour les CHU d’ Antananarivo. Ce résultat est très élevé par rapport au

résultat trouvé au CHU d’Yalgado qui était de 62,61% de besoin transfusionnel non

couvert [53].

Ainsi, une campagne de masse du public pour promouvoir les dons volontaires en

coopération avec l’état et les sponsors doit être relancée.

IV-6- Le type de transfusion

Dans notre population d’étude, 99,72% (Figure 14) des patientes ont reçu de sang

isogroupe avec l’absence d’une recherche d’agglutinine irrégulière. Ce résultat est

équivalent à celui trouvé à Abidjan en 2011 qui était de 97,28% [43].

Dans notre étude, il n’y avait aucun cas de transfusion autologue qui est la plus sécurisé

sur le plan immunologique et infectieux contrairement à la pratique Ivoirienne

d’Abidjan qui avait effectué dans 2,72% une transfusion autologue [43].

Ainsi, nous suggérons dans une future proche de procéder à une étude et une promotion

de cette pratique transfusionnelle pour toutes patientes au programme et nécessitant une

transfusion sanguine.

V- SELON LA CLINIQUE

V-1- Le signe d’anémie

Dans la majorité de notre cas, c’est seulement l’état clinique de la patiente qui a

motivé la transfusion, sans attendre les résultats de l’hémogramme, du fait du retard de

ce résultat et du non disponibilité du laboratoire pendant la nuit.

En clinique, la couleur de la conjonctive est un élément important pour juger de la

nécessité de la transfusion. Dans notre étude 84,09% (Figure 15) ont présenté un signe

Page 86: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

60

clinique d’anémie. Ce taux est plus élevé par rapport au taux trouvé dans le CHU-GO

de Yaoundé qui était de 61,5% [45].

L’état de choc chez une patiente qui saigne est un signe de gravité de la maladie et

la nécessité absolue d’une transfusion. Dans notre étude, cet état de figure était présent

dans 4,26%.

Ainsi, nous suggérons à la Direction de l’établissement de recruter des techniciens de

laboratoire pour que le pool de ces derniers permette d’effectuer un tour de garde. De

ce fait le taux d’hémoglobine serait disponible à tout moment et que la transfusion serait

justifiait scientifiquement.

V-2- L’hémogramme pré-transfusionnel

La valeur de l’hémogramme est un indicateur important pour évaluer la sévérité de

l’anémie mais dans notre cas, plus de la moitié des cas soit 53,69% (Figure 17) n’a pas

fait cet examen.

Parmi les 46,31% qui ont fait l’hémogramme on a 78,33% qui présentent une anémie

sévère avec une moyenne d’hémoglobine à 6,42g/dl et dont 11% parmi eux

présentaient une thrombopénie. On constate qu’il n’y a pas de différence trop

significative de la moyenne d’hémoglobine par rapport à ce que l’on a trouvé à

Libreville qui était de 5,6g/dl [54], de 5,9g/dl au CHU Yalgado Ouédraogo [40] ,7g/dl

au Urgence CHU Majunga [55] et 8,1g/dl au CHU d’Yaoundé [45] .

A ce stade, nous suggérons à la Direction du CHUGOB l’acquisition d’un appareil

type Hémocue® pour que le taux d’hémoglobine puisse être chiffré à tout moment et en

tout lieu dans cet établissement.

V-3- Les prescripteurs et les acteurs de la transfusion et Cross-match

Dans notre centre d’étude, le CHU-GOB de Befelatanana, seul le médecin diplômé

d’état est autorisé à faire une demande de sang. C’est donc un acte médical [1].

Au CHU d’Yalgado, l’interne en médecine prescrivent presque la totalité de la demande

73,2% et les paramédicaux 26,2% [44].

Page 87: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

61

Concernant l’acte transfusionnel, après avoir vérifié la négativité du cross-match,

77,56% des actes transfusionnels sont effectués par le paramédicaux et 12,5% par

l’interne (Figure 18). La sécurité transfusionnelle repose sur un respect strict des étapes

d’un processus qui va de la prescription des produits sanguins labiles, des examens

immunohématologiques nécessaires jusqu’à l’administration de produits sanguins

labiles (PSL) au receveur et à son suivi [56].

Nous suggérons :

- Pour le ministère et l’Etat à discuter une création de loi pour que les

paramédicaux soient aptes à réaliser la transfusion après avoir été formés.

VI- POST-TRANSFUSIONNEL

VI- 1- Etiologies

En milieu gynéco-obstétrique, les pathologies hémorragiques sont responsables

d’une anémie aigue et tiennent une place majeure pour le motif de la transfusion. En

effet, dans notre étude, les étiologies principales sont l’avortement hémorragique, la

grossesse extra-utérine et l’hémorragie du post-partum avec une valeur respective de

18,75%, 13,92% et de 13,07%(Figure 19).

En France l’hémorragie du post-partum est la première cause de mortalité maternelle

[57,58].

A l’hôpital de Bamako il y a 10 ans l’hémorragie du post partum était de 1,3% [59].

Ailleurs, comme à Abidjan-RCI, l’étiologie principale est dominée par la grossesse

extra-utérine dans 51,9% suivi de l’hémorragie du post- partum avec un taux de 44,87%

[43].

Le même taux était observé à Libreville en 2009 avec 50% pour la grosse extra-

utérine [54]. Au CHU-GO d’Yaoundé, 30,8% pour la grossesse extra-utérine et 20%

pour l’hémorragie du post-partum [45].

Dans ces différents sites d’étude, les trio étiologiques sont toujours présentes avec un

taux plus ou moins constants.

A part ce trio, l’hématome retro-placentaire est d’une fréquence assez élevée de

8,81% avec un pronostic fœtal très sévère.

Au Niger, il était de 3,6% [60] et dont les causes principales sont traumatiques et

l’hypertension artérielle.

Page 88: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

62

Aussi nous proposons :

- Pour le personnel médical, une campagne de formation et une éducation

relative au planning familial pour la prévention de grossesse non désirée.

- Pour le ministère une intégration dans le programme scolaire depuis le

secondaire, l’éducation contre l’MST et leurs complications, l’intérêt du

CPN et le suivi de la grossesse.

- Pour les femmes, les inciter à venir au centre ayant un personnel médical

qualifié dès qu’il y a des difficultés ou problèmes sur la grossesse en vue

d’une prise en charge immédiate.

VI- 2- Clinique et hémogramme post-transfusionnel

En post-transfusionnel, la surveillance de la couleur de la conjonctive et le dosage

de l’hémoglobine sont important pour évaluer l’anémie et l’interrogatoire pour savoir la

tolérance de la patiente.

Dans notre étude, plus de trois quart soit 83,81% (Figure 20) n’ont pas fait de contrôle

d’hémogramme et plus de la moitié soit 56,82% ont toujours présenté un signe clinique

d’anémie.

Parmi les 16,26% qui ont fait un contrôle post transfusionnel, 66,61% présentent une

anémie modérée, et 21,01% présentent une anémie sévère, avec un taux moyen

d’hémoglobine de 8,1 g/dl et 17,54% présentent une thrombopénie. La faible fréquence

de contrôle d’hémogramme fait augmenter la durée du séjour et le coût

d’hospitalisation. Cette persistance de taux d’hémoglobine basse témoigne de

l’insuffisance de la compensation sanguine au cours de la phase aigüe de l’hémorragie

confortée par cette thrombopénie qui signe la tendance vers un trouble de la crase

sanguine qu’est la CIVD.

Cette fréquence de contrôle d’hémoglobine est très basse par rapport à ce qui se

passe au CHU d’Yaoundé atteint les 72,42% avec une moyenne d’hémoglobine de

9,6g/dl [45].

VI- 3- Accidents et incidents

La sécurité transfusionnelle commence depuis la prescription jusqu’à quelque jours

en post- transfusionnel. En France, elle est régi par l’article 32 du Code de déontologie

Page 89: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

63

française stipulant que «le médecin s’engage à assurer personnellement aux patients des

soins consciencieux et dévoués et fondés sur les données acquises de la science » [61].

Durant cette étude, nous n’avons eu aucun cas d’erreur de groupage-rhésus sanguin. Par

contre, nous avons trouvé quelques cas de frisson, d’urticaire et de la fièvre en per et

post-transfusionnel dans 1,68% (Figure 21) des cas.

Ce taux est le plus faible par rapport à celui trouvé à Abidjan qui était de 5,9% [44], du

CHU Yalgado de 2,49% [40], CHU Yaoundé de 9,2% [45], et l’Urgence CHU

Majunga qui est de 26,5% [55].

Les graves erreurs n’étant pas fréquentes en transfusion, nous proposons dans notre

étude, l’utilisation de fiches de surveillance transfusionnelle (annexe 1) pour avoir des

informations complètes de surveillance pour le clinicien et le biologiste et aussi une

meilleure prise en charge des complications, et enfin un contrôle de concordance ultime

en dernier lieu sur le lit [62].

VI- 4- Pathologies

Selon les résultats finals de cette étude, nous n’avons pas trouvé de différence

significative selon le besoin transfusionnel entre les pathologies gynécologique et

obstétrique avec une valeur respective de 56,25% et de 43,75% (Figure 22).

Cette répartition est différente du résultat de Bamako en 2007 qui est de 82,1% pour

l’obstétrique et 18,3% pour la gynécologie [46].

Page 90: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

CONCLUSION

Page 91: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

64

Cette étude effectuée du 01 mars au 31 juin 2015 au Centre Hospitalier

Universitaire Gynécologie Obstétrique de Befelatanana dissèque la pratique

transfusionnelle.

La fréquence de la transfusion ne cesse d’augmenter, en effet, en l’an 2014 il

était de 7,1% alors que durant notre étude elle était de 10,1%. L’unicité du centre

national de la transfusion dans la ville d’Antananarivo qui compte plus de 2 millions

d’habitants pose deux grands problèmes à la pratique quotidienne:

- choix de produit sanguin face au manque de sang,

- respect de la sécurité et de la vigilance transfusionnelle.

Pendant cette étude, trois étiologies constituent le trio de tête : l’avortement

hémorragique, la grossesse extra-utérine rompue et l’hémorragie du post partum.

En général, l’indication transfusionnelle repose sur deux critères :

- la clinique: l’anémie, l’hémorragie ou l’état de choc,

- La paraclinique : l’hémogramme.

Mais malheureusement 16,19% seulement ont fait cet examen avec une valeur

moyenne d’hémoglobinémie à 6,4g/dl avec des extrêmes de 2,5g/dl à 12g/dl. En

absence de laboratoire (heure de garde et jours fériés), la pratique

transfusionnelle se base généralement et uniquement par la clinique.

Parmi les bons de sang effectué, 57,95% était constitué de sang total et que

50,81% des demandes sont honorées.

On n’a effectué qu’une seule détermination du groupe ABO au cours de la

demande à la banque de sang, et suivie seulement d’une réalisation du cross-match

avant l’administration du sang.

Le retard de l’arrivée de la poche de sang aggrave le tableau clinique. La

situation était urgente car en effet, 28,98% des patientes nécessitent une transfusion en

moins de 30 min mais seulement 0,85% d’entre-deux l’a reçu à temps à cause de la

distance parcourue entre le centre et la banque de sang et le temps nécessaire pour faire

le groupage et le test de compatibilité.

Avant la sortie, aucune fiche n’a était remplie pour le suivi de la transfusion

et seulement 16,19% patientes qui ont fait un contrôle d’hémogramme avec une

moyenne d’hémoglobine de 8,1g/dl. Parmi les transfusées, 56,82% des patientes

Page 92: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

65

présentent encore un signe clinique d’anémie post transfusionnelle du fait du manque de

sang.

Pour améliorer la pratique transfusionnelle au CHU-GOB on a besoin :

- D’une annexe de stock de sang au sein de notre service pour réduire le

temps d’acheminement du sang depuis l’HJRA jusqu’au GOB.

- D’une mise en place d’un centre d’hémovigilance pour assurer la formation

continue du personnel.

- un appareil type Hémocue®

pour que le taux d’hémoglobine puisse être

chiffré à tout moment et en tout lieu dans cet établissement.

- Un moyen de transport le plus rapide pour diminuer la durée de demande.

- D’une création d’une fiche de surveillance transfusionnelle et d’une carte de

groupage pour chaque patiente transfusée.

- D’un programme d’éducation nationale pour promouvoir le don bénévole de

sang.

Page 93: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

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Page 94: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

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Page 101: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

FICHE DE SURVEILLANCE TRANSFUSIONNELLE EN CHU GOB 2015 (Compléter et entourer) TRIAGE: LIT:

1- ETAT CIVIL: - Age : - poids : - taille : - G: P: A: - AG: - CPN : - GROUP/Rh: - Profess ion : - situation famiiiaie : - Adresse: 11- MOTIF D'ENTREE: - ED - REFEREE - PROGRAMMER

Pour: III - DATE ET HEURE D'ARRIVEE: le / / / à

IV - ATCD: - transfusion: [OUI] - [NON] - autres :

V - MOTIFS DE TRANSFUSION: CLINIQUE : - syndrome hémorragique - syndrome anémique PARACLINIQUE :

- autres :...... - QTTE perdue : ± cc

A - PRE- TRANSFUSIONNELLE 1 - NATURE ET NOMBRES DE SANG DEMANDE : HEURE DE LA DEMANDE :....

CG 1 2 3 4 5 PHENOTYPAGE TEST COMP RAI GP/Rh

ST 1 2 3 4 5

OUI NON OUI NON OUI NON PFC 1

1 2 3 4

4 5

2 3 5

Il - NATURE ET QUANTITE DE SANG RECU + GP/Rh : HEURE DEBUT TRANSFUSION : ... CG 0 1 2 3 4 5 =cc GP/Rh Reçu

ST 0 1 2 3 4 5 =cc

PFC 0 1 2 3 4 5 :;;cc

0 1 2 3 4 5 =cc DUREE

111- TYPES TRANSFUSIONS : ISOGROUPE - HETEROGROUPE - AUTOTRANSFUSION

IV - EXAMEN CLINIQUE AVANT TRANSFUSION : a) PARAMETRES: - TA : - FC : - FR:

b) SG: - ASTHENIE - ANOREXIE - AMAIGRISSEMENT - SUEUR c) SF:

d) SP: CONSCIENCE: GW :... .. .. /15 CONJONCTIVE : PALE - COLOREE

V - HEMOVIGILANCE: cross-match: [NEG] - [POS] fait par:

VI --PARACLINIQUES AVANT TRASFUSION :

NFS ://Du IiiB - PER ET POST- TRANSFUSIONNELLE

1 - TYPE ANESTHESIE SI PO: AG - ALR

Il - DIAGNOSTIC:

III - EXAMEN CLINIQUE APRES TRANSFUSION :

a) PARAMETRES: - TA : - FC : - FR :

Page 102: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

d) SP : - CONSCIENCE : GW : ./15 - CONJONCTIVE : PALE : COLOREE :

IV - PARACLINIQUES APRES TRANSFUSION : 1 GR Du : 1 1 NFS : Hb

-­-GB

-:P=-=Q-­--'----- ­ -­- - -­- -­- -

V - REACTION TRANSFUSIONNELLE : OUI - NON

SIGNES Pendant transfusion Après transfus ion -48H CAT FRISSON 1

PRURIT URTICAIRE FIEVRE NAUSEE VERTIGE CEPHALEE DYSPNEE

VI- DATE ET DIAGNOSTIC DE SORTIE : REMARQUE :

Page 103: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

VELIRANO

Eto anatrehan’Andriamanitra Andriananahary, eto anoloan’ireo mpampianatra

ahy, sy ireo mpiara-mianatra tamiko, eto amin’ity toeram-pianarana ity, ary eto

anoloan’ny sarin’i HIPPOCRATE.

Dia manome toky sy mianiana aho fa hanaja lalandava ny fitsipika hitandrovana

ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharaham-pitsaboana.

Hotsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatranoho ny

rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho

mba hahazoana mizara ny karama mety ho azo.

Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny

masoko, ka tanako ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy

avelako hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamoràna famitàn-

keloka.

Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny anton-

javatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.

Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorotoronina aza, ary tsy

hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha-olona aho na dia

vozonana aza.

Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho ka hampita amin’ny

taranany ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.

Hotoavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano

nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy ho rabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha

mivadika amin’izany.

Page 104: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Directeur de Thèse

Signé : Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur SAMSON Luc Hervé

Page 105: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

Name and first name: ANDRIANOROVELO Lovanarindra

Title of thesis : «TRANSFUSION PRACTIVCE AND OBSTETRIC

GYNECOLOGY/HOSPITAL STUDY AT BEFELATANANA».

Rubric: RESUSCIATION

Number of pages: 63

Number of figures: 22

Number of references bibliographical: 61

Number of Tables: 08

Number of Schedules: 01

SUMMARY

Introduction: Blood transfusion, an alternative therapy act is a vital importance to save

live s in obstetric gynecology. It has also side effects.

Methods and patients: It is about a descriptive and cross prospective study made at

CHUGOB on Match 1st to June 31

st 2015 on the patients who benefited blood

transfusion.

Results: Among 3 485 admissions, 352 patients have been transfused, performed a

frequency of 10, 1%. The average age of patients were of 31,75years

They were nulliparous in 23, 58% of the cases and referred in 62, 78%. Bleeding blood

group was the main reason in 50% of the cases and 1, 98% of those patients had a blood

transfusion past. Blood group was O Rhesus positive in 45% of the cases. In57, 9% of

the cases, the blood products asked was total blood, PRBC1 in 6.25% and fresh frozen

plasma in 0, 28% Most of the quality asked were delivered and transfused in 50, 8%.

Indications were shown by hemorrhagic abortions (18,75%), ruptured ectopic

pregnancy(13,92%) and post-partum hemorrhagic (13, 07%). On 28, 98% requiring a

transfusion in less than 30 min, only 0,85% among them received it. post-transfusion

reaction has been noticed with five patients (1, 42%)

Conclusion: Blood transfusion is essentially about young subjects which main

indication is hemorrhagic abortion. In spite of rareness of noticed facts, transfusion

practice at HUGOB doesn’t respect all recommendations of transfusion safety yet.

Key Words: Anemia, Indications, obstetric, gynecology, transfusion safety, blood

transfusion.

Director of thesis : Professor RAKOTO ALSON Aimée Olivat

Reporter of thesis : Doctor ANDRIANIRINA Mamitiana

Address of Author : Lot IIIX 152 Ter M Anosibe Ouest

Page 106: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER
Page 107: PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER

Nom et Prénoms: ANDRIANOROVELO Lovanarindra

Titre de la thèse : « LA PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE ET GYNECOLOGIE

OBSTETRIQUE ETUDE HOSPITALIERE A BEFELATANANA »

Rubrique : REANIMATION

Nombre de pages : 63 Nombre de tableaux : 08

Nombre de figures : 22 Nombre d’annexes :01

Nombre de référence bibliographique : 61

RESUME

Introduction : La transfusion sanguine, acte thérapeutique de substitution est d'une

importance capitale pour sauver des vies humaines en Gynécologie Obstétrique. Elle

n'est cependant pas dénuée d'effets indésirables.

Méthodes et patients: Il s’agit d’une étude prospective descriptive et transversale

réalisée au CHUGOB du 1er

mars au 31 juin 2015 sur les patientes ayant bénéficié

d’une transfusion sanguine.

Résultats : Sur 3485 admissions, 352 patientes ont été transfusées, réalisant une

fréquence de 10,1%. L'âge moyen des patientes était de 31,75 ans. Elles étaient

nullipares dans 23,58% des cas et référées dans 62,78%. Les saignements génitaux

constituaient le motif d’entrée dans 50% des cas et 1,98% de ces patientes avaient un

antécédent de transfusion sanguine. Le groupe sanguin était O Rhésus positif dans

45,45% des cas. Dans 57,95% des cas, les produits sanguins demandés étaient du sang

total, culot globulaire dans 6,25% et du plasma frais congelé dans 0,28%. Les quantités

demandées ont été effectivement livrées et transfusées dans 50,81%. Les indications

étaient essentiellement représentées par les avortements hémorragiques (18,75%), la

grossesse extra-utérine rompue (13,92%) et les hémorragies post-partum (13,07%). Sur

28,98% nécessitant une transfusion en moins de 30 min, seulement 0,85% d’entre elles

l’a reçu. Une réaction post-transfusionnelle a été observée chez cinq patientes (1,42%).

Conclusion : La transfusion sanguine concerne essentiellement les sujets jeunes avec

comme principale indication les avortements hémorragiques. Malgré larelative rareté

des incidents observés, la pratique transfusionnelle à l’HUGOB ne respecte pas encore

toutes les recommandations de sécurité transfusionnelle.

Mots clés :Anémie, Indications,Gynécologie, Obstétrique, Sécurité transfusionnelle,

Transfusion sanguine.

Directeur de thèse :Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

Rapporteur de thèse :Docteur ANDRIANIRINA Mamitiana

Adresse de l’auteur :Lot III X 152 Ter M Anosibe Ouest